On oserait bien dire que son prénom lui a porté chance. Artiste émérite tout comme la célèbre peintre Artemisia est une véritable curiosité dans son genre. Fille chérie d'une Italienne et d'un Français, la belle ne se cache pas d'avoir connu les draps de soie et l'argenterie depuis l'enfance, les meilleures écoles et d'avoir eu la chance qu'on laisse ses talents s'exprimer. Sans jamais se vanter, humble mais pas moins fière on ne pourra en aucun cas prétendre qu'elle ne mérite pas son succès ; ce serait bien mentir. Prodige dés qu'il s'agit de création, Artemisia est une perfectionniste pour qui la demie mesure n'existe pas. Ainsi, à l'adolescence déjà elle signe ses premières oeuvres sous le pseudonyme "Absinthe".
Pétillante, bonne vivante et chaleureuse elle n'en reste pas moins ferme, subtile et charmante. Une fois un objectif en tête, elle ne s'en écartera sous aucun prétexte et le lésine pas sur les efforts, les sacrifices à faire. Acharnée, peut-être têtue mais jamais désobligeante et encore moins agressive. Certes, la belle est passionnée mais les émotions violentes se retrouveront bien plus dans ses tableaux, ses dessins que dans ses mots. Passer ses nerfs sur les autres ne l'intéresse pas le moins du monde.  

Mais avoir le sens du beau ne rend pas la professeure vaniteuse bien au contraire. Amoureuse des plaisirs simples, une promenade en moto, en forêt ou un simple déjeuner sous un arbre lui feront autant plaisir qu'une assiette bien présentée dans un quatre étoiles. Contrastée, elle peut s'avérer impressionnante et sembler inabordable même si en réalité, elle ne demande qu'a rencontrer les autres. Femme libre décomplexée au possible, indépendante et débrouillarde, cette capacité à gérer toute sa vie de bout en bout aura fait grincer bien des dents et fait naitre bon nombre de jalousies. Ses amitiés ne durent pas ou peu car Artemisia n'est pas du genre à attendre une épaule pour pleurer (pleure-t-elle d'ailleurs ?) et ne demande jamais d'aide ; de fait ses relations en viennent toutes à penser qu'elle est bien mieux seule. Plutôt que mal accompagnée ? C'est évident ! Pas si facile cela dit...

Bien qu'enseignante dans une prestigieuse école Italienne, Artemisia a voulu changer d'air et s'éloigner de tout, partir seule et voir ailleurs. Elle connaissait New York, y avait vécu un moment durant ses études pour un stage d'Anglais et ce fut son premier choix. Arrivée en Septembre 2099, elle aura eu le temps de se rendre compte que la ville est bien loin du Paradis que certains vantent... aucun problème, ça lui plait. Durant quelques semaines elle aura photographié les rues, des plus belles aux plus sombres, peint les quartiers sous bien des angles et même sculpté quelques éléments historiques. Elle se plait ici, apprécie ce décor tantôt bariolé, tantôt clair-obscur, New York lui parle et Artemisia sent qu'ici, elle est enfin à sa place. Sans adorer le système politique mis en place, elle n'y est pas du tout opposée ; puis ça ne la concerne pas tant en réalité.  

On lui a soufflé dernièrement, que l'académie Weins faisait le "ménage" dans son corps enseignant et autant le dire, elle n'a pas attendu pour sauter sur l'occasion. L'entretient fut particulier mais intense en sous entendus, et le sous-directeur qui l'a reçu n'a pas été sans provoquer chez Artemisia une profonde curiosité voir, une sorte de fascination. Mais le poste est pour elle quoi qu'il en soit et ses élèves, Artemisia compte bien les entraîner dans son monde, sa jolie bulle suspendue entre le réel et l'imaginaire...