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Big Sister is Watching You
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MessageSujet: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Ven 25 Juil - 19:17

Big Sister is Watching You...

Dure matinée, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle se lève de son lit avec l’impression d’avoir d’immenses lingots d’or à la place des pieds. Disgracieuse, ses mouvements tordus lui permettent d’allumer la lumière qui lui brûle les yeux à cause du contraste des luminosités. C’est une scène quelque peu pitoyable à voir, celle d’une adolescente qui n’arrive pas à se réveiller. Elle s’habille avec lenteur de vêtements essentiellement blancs, ce qui la rend doublement plus blanche qu’à l’habitude. Au moins, elle pourra se camoufler dans la neige. Mine de rien, c’est un gros plus pour la blondinette. Une fois qu’elle est vêtue, elle se dirige nonchalamment vers un lavabo avec une brosse à dent verte aux motifs d’animaux mignons et joyeux dessus. Elle exerce le même rituel de brossage, répété une bonne centaine de fois ou même plus si elle se met à compter. Le goût du dentifrice n’est pas sans lui rappeler le goût du savon. Eloïse évite de se regarder dans le miroir. Se confronter à son propre regard ne lui est pas agréable, au contraire. À moins que le reflet de son visage possède des propriétés hors du commun, chose qui n’a pas encore été prouvé jusqu’à maintenant. Une fois fine prête à sortir et vivre la vie qu’elle juge médiocre d’un académicien, elle s’arrête devant la porte. Et si tout ça n’était qu’une veine illusion ? Que ce monde étrange où elle a atterrie n’était qu’un univers superficiel. Et si c’était le grand jour, où tout changera pour le mieux ou pour le pire ? Elle débloque la porte. Eloïse prend une grande inspiration avant de voir ce qui l’attendra de l’autre côté du mur. Un grincement, un pas à l’extérieur de sa petite maison. Le pensionnat est toujours là. Il y a un groupe d’élèves qui passe. Les étudiants ont l’air normaux. Il n’y a pas grand-chose qui change d’hier, lorsqu’elle a définitivement quitté la vie étudiante pour se terrer à l’intérieur de son antre. La Plomb regarde ses pieds et lève la tête pour s’assurer qu’il n’y a rien de nouveau. Aucun changement. Rien du tout. Un soupire désespéré en suit. L’ennui l’attrape déjà.

Journée grise, il n'y a nulle part où s'échapper. Elle l'a déjà fait, fuir une retenue dirigée par ce qu'elle considère comme étant un vil tyran. Pourtant, à quoi sert de s'échapper, de partir au large tant qu'on le peut, si c'est pour revenir au même point de départ à chaque fois ? L'orphelinat puis l'académie, ça ne semble plus avoir de fin. Eloïse est morose et un brin désabusée. Les humains viennent, s'en vont aussitôt. Celle-ci a presque l'impression qu'on l'ignore, qu'on fait comme si elle n'existe pas ou qu'on la néglige. Il faut dire qu'elle est incapable d'être objective et sa perception des autres varie énormément selon ses humeurs. Bref, ça ne lui plaît pas du tout de se sentir tel un courant d'air qui s'aventure dans les couloirs. Après tout, elle est une sorcière digne de ce nom ! Pendant ce temps, les autres parlent, gloussent et vont à leur vie de petits étudiants ordinaires. Elle les observe de loin, dans les couloirs, en train de s'amuser comme des gens normaux. C'est en les voyant de loin que la Plomb se demande en quoi elle est différente au final. Certes, une sorcière aux pouvoirs extraordinaires qui parle aux poussins n'a pas toujours sa place parmi les hommes (ce qu'elle croit dure comme fer). Néanmoins, elle n'est pas un monstre tout de même. Qu'est-ce qui la classifie chez les parias notoires ? Elle n'en sait rien ou elle ne sait plus, peu importe. On peut toujours croire à un complot, cela dit. Des jaloux, il y en a partout. Dieu le sait tout aussi bien qu'elle, le Diable est passé maître en la matière de montrer la laideur de ce sentiment.

Le temps se déroule comme un vieux film en noir et blanc sans musiques ou bruitages. La fatigue la rattrape après quelques cours. Au moins, tout est terminé pour aujourd'hui. Seulement aujourd'hui. Le sablier de la liberté surveillée coule lentement mais surement. Ne perd pas ton temps petit Poussin, l'éducation ne tardera pas à revenir le lendemain et les clubs s'agitent en ce moment même pour continuer leur incessante guerre froide. Sa vie ne semble pas avoir de début ou de fin en cette journée. Cela changera surement demain, ou pas. Impossible de prévoir quoique ce soit chez cette Plomb, elle-même ne comprend pas toujours ses propres réactions. La cloche qui retentissait s'arrête alors que la blonde regarde la marée d'humains partant dans toutes les directions en papotant de ce qui vont ou ne pas faire. Rien d'extraordinaire aux premiers abords mais voyez-vous, il y a une fleur fragile dans cette vague. Une seule, sinon elle ne serait pas aussi unique qu'elle l'est maintenant. La demoiselle qui la porte dans ses cheveux châtains marche comme si de rien n'était. Elle ne se doute point de la signification que la Plomb porte au fait qu'une fleur se glisse dans sa chevelure. Cela veut dire qu'elle n'est pas comme les autres. Par ailleurs, la jeune fille aime bien la botanique. Bref, elle n'est pas comme les autres. Une lumière bleue au sein des lumières blanches et jaunes. Elle a connaissance de son existence, de son prénom et de son engouement probable pour les fleurs. Toutefois, ce signe l'a suffit pour qu'elle aille envie de la voir et de faire connaissance. Il en faut peu pour qu'elle veuille se faire de nouveaux amis, très peu pour briser une amitié également. Elle considère pour l'heure la foule comme une masse d'insignifiants et s'aventure discrètement, en suivant la dénommée Dahlia. Ça ne lui prend guère de temps avant d'arriver à ses côtés. Peut-être la demoiselle croit être une inconnue qui passe son chemin, il n'en est rien en fait. La Plomb reste auprès d'elle dans le couloir, sans la regarder d'abord puis elle se retourne vers elle en lui lançant un sourire radieux. Un sourire qui est fermement en opposition avec ses précédentes émotions dépressives. En tout cas, la blonde s'est trouvé une nouvelle préoccupation, c'est le moins qu'on puisse dire. La Plomb a du mal à résister à l'appel des fleurs.

« Salut, ça va ? » Dit-elle d'un air familier, comme si elles se connaissaient déjà. Il est bon de savoir que la blonde n'a jamais été une experte des interactions sociales, encore moins lors de la première impression. « Si tu ne me connaissais pas, je m'appelle Eloïse Cohen. Maintenant tu me connais, n'est-ce pas merveilleux ? Je suis aussi sorcière et détective à mes heures, ce qui est pratique. » La blonde tient pour acquis que la dame aux cheveux fleuris saura comprendre ce qu'elle dit et ses fabulations accessoirement. « Quelle jolie fleur que tu portes là ! Dis-moi, c’est quelle espèce ? » Elle dégaine un sourire amical à la dame aux fleurs. Reste à savoir si Dahlia voudra être amicale comme Eloïse l'est.

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Dim 27 Juil - 0:27

Cette journée a été d'une banalité incroyable, se dit Dahlia en essayant tant bien que mal de se sécher les cheveux, sans remarquer que cette constatation semble revenir à chaque fois. Trop souvent. Un disque qui tourne en boucle, dont le volume augmente au fur à mesure des secondes, dès qu'il n'y a rien pour occuper son esprit. La réflexion n'est pas son alliée, ou plus précisément, l'introspection. Il ne vaut effectivement mieux pas qu'elle analyse trop ses gestes, son comportement ou bien ses réactions, elle finirait probablement par se rendre compte que celles-ci ne sont pas logiques, entre autre. Pourtant, il n'est pas question-là de morale, du tout, simplement du fait que la jolie fleur réalise qu'elle n'est pas mieux que la plupart des personnes qu'elle méprise. Alors, que se passerait-il ? Son âme deviendrait plus généreuse, moins dure. Ou bien, elle ne s'en remettrait pas et à ce moment-là, le reste de son évolution serait imprévisible, bien que plutôt orientée vers le négatif. Malheureusement, la deuxième option est bien plus réaliste que l'autre, mais il n'y a aucun soucis à se faire. Sa conscience, ou quelque chose du genre, l'empêche bien évidemment d'accéder à toutes ces pensées nocives. Ironique pour quelque chose qui est synonyme de sens moral. Donc, les heures avaient tracée leur route aussi lentement que possible, tandis que la jeune fille suivait les cours d'une oreille distraite, le regard fixé sur un point de la salle. Cela lui avait fait l'effet d'un sablier remplit de cailloux trop gros pour atterrir dans la seconde partie de l'objet, sans pourtant parvenir à casser ce dernier. Si elle l'avait devant les yeux, la représentation abstraite irait sans doute voler à la rencontre d'un mur pour s'y éclater joyeusement, la vue des milliers de débris éparpillés au sol provoquant une satisfaction éphémère chez la Rops.

Le vestiaire vient finalement de se vider, il n'y a plus qu'elle qui l'occupe. Cela ne change pas grand-chose. Les dernières filles étaient un groupe de trois, elles sont sorties en riant aux éclats, parlant de tout et de rien, mais surtout de rien. L'adolescente n'avait pas réussi à se faire énormément d'amis, malgré ces deux années passées à l'académie Weins. Elle a surtout des connaissances, à vrai dire. Son habitude de glisser de temps en temps des remarques blessantes, simplement humoristiques selon elle, a eu tendance à provoquer le désintérêt de ses petits camarades au fil du temps. Rapidement. Une chose positive, il n'y avait pas beaucoup de personnes qui la détestent pour autant, ou en tout cas c'est l'impression qu'a Dahlia, celle-ci pouvant facilement être une déformation de la vérité. La jeune fille fini de se rhabiller, puis se dirige vers un casier déjà déverrouillé, lentement, l'esprit occupé et les mains en train d'essayer d'achever de préparer ses cheveux. Une d'entre elles se saisit de la beauté qui se trouve dans un petit verre d'eau, au fin fond du compartiment, pour la glisser méticuleusement dans sa coiffure, puis, la jeune fille se dirige vers le chemin de la sortie. Il y a quelque temps encore, elle pouvait laisser traîner son accessoire préféré près d'un des lavabos, mais après qu'une autre membre du club de natation ait un peu trop rôdé autour, provoquant alors une dispute avec la propriétaire, cette dernière à décidé de protéger ce bien. Cela doit être le meilleur moyen de la mettre dans une colère noire, essayer de lui piquer ses affaires. Enfin, pour le moment, il n'y a pas encore beaucoup de choses qu'on puisse lui voler, mais la zinc attend d'être sortie de l'académie pour changer cela. Elle trouvera bien une ou deux personnes à berner pour tout d'abord se payer un endroit où vivre. Oui, elle irait à l'ouest, en portant les vêtements de fête coûteux hérité d'une de ses grand-mère qui n'avait plus le physique pour l'enfiler sans être ridicule. Puis, elle trouverait quelqu'un pour l'inviter à dîner ou à boire un verre. Bien évidemment, ce ne serait pas cette personne, sans doute un homme d'ailleurs, qu'elle volerait, il y a bien trop de risques d'être suspectée au cas où il s’apercevrait que ses poches semblent plus légères. Alors, la jeune fille passerait à côté des gens présents dans le bâtiments luxueux et sa main se glisserait dans les fentes des manteaux ou vestes, discrètement. Après, elle prétexterait de devoir aller se repoudrer pour aller jeter tous les papiers d'identité s'il y a des porte-feuilles dans son butin, puis, elle resterait encore quelques dizaines de minutes pour manger et finirait par s'en aller passer une nuit à l'hôtel avec le liquide empoché. Elle recommencerait quelque fois, juste pour avoir une certaine sécurité financière, puis s'achèterait une belle maison et une femme de ménage, pour que les coins ne soit pas plein de poussière, contrairement à sa demeure d'enfance. Ensuite, elle ferait une pause de peut-être un ou deux mois, pour monter une arnaque, en continuant tout de même à piquer de temps en temps à droite et à gauche. Et là, Dahlia serait riche. Elle vivra dans le bonheur le plus complet, qu'elle devra continuer de combler en volant de temps en temps, mais sa maison sera remplie de bijoux, de fleurs, de pierres précieuses. Elle aura un jardin de plusieurs hectares ainsi qu'un jardiner pour s'en occuper et tant d'espèce de fleurs différentes, que sa promenade matinale pour observer leur évolution, lui prendra bien au moins une heure, mais elle n'aura rien d'autre à faire, alors elle passera tout son temps dans son jardin, ou du moins lorsqu'il sera fleuri.
On peut au moins lui reconnaître comme qualité d'être confiante, un peu trop sans doute.
Une voix la sort de ses rêveries, ou plutôt de ses projets futurs, lui demandant comment elle se porte et se présentant comme étant une certaine Eloïse Cohen. Oh et une sorcière détective, aussi. La zinc tourne la tête vers elle brusquement, affichant un faciès étonné et méfiant. « Salut... Je... Oui. » Rops était si concentrée qu'elle a encore du mal à comprendre la situation et les dires de la jeune fille à côté d'elle n'arrangent pas grand-chose. Cependant, la voleuse parvient tout de même à comprendre la seconde question de cette étrangère. « Il s'agit d'une amaryllis. » Celle-ci a d'ailleurs été coupée précautionneusement dans la boutique d'un fleuriste peu attentif, car au bout d'un moment, ça commence à faire très cher si l'on paye. Un silence s'installe, le chemin qu'elles empruntent est quasiment vide, on ne voit que quelques ombres se profiler au loin, puis s'effacer. Au bout d'une petite poignée de minutes, la fleur se tourne à nouveau vers celle qui l'a interpellée. On dirait un fantôme. Ou plutôt une fée. Non, une sainte. Quelque chose du genre. En tout cas, elle continue de marcher. Peut-être ont elles un itinéraire semblable. Toujours sur ses gardes, Dahlia recommence à parler, comme pour essayer de combler le vide. « Je m'appelle Dahlia Rops. Tu vas par là aussi ? Tu dois aller rendre visite à un étudiant, j'ai deviné ? » Raté.

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Lun 28 Juil - 22:13

Une amaryllis hein... La Plomb n'avait jamais entendu ce mot avant aujourd'hui et c'est tant mieux. C'est une ultime preuve que la demoiselle est vraiment la Dame Fleur dans toute sa splendeur. Ô oui, la prophétie (qu'elle vient d'inventer sur un coup de tête) avait prédit qu'une jeune femme au prénom d'espèce végétale, à la chevelure châtaine et appartenant à un camp neutre, durant la grande bataille entre les soldats de plomb contre les soldats d'or, sera l'Élue qui fera régner la verdure partout à l'académie. Par conséquent, les plantes s'attaqueront aux malotrus, comme les plus maléfiques filets du diable qu'on peut retrouver dans un très bon livre qu'Eloïse connaît trop bien. Bref, c'est une joie de retrouver cette âme héroïque, celle-ci étant perdue dans la masse de la plèbe ignorante. Décidément, la blonde se sent extrêmement chanceuse d'avoir remarqué Dahlia. Non, ce n'était pas une question de chance, c'était écrit dans le ciel qu'elle allait la rencontrer. Et elle qui était si triste avant de lui parler, tout ça semble être si loin maintenant. Pourtant, les changements d'humeur sont plus près qu'elle ne le croit, comme toujours.

Le silence s'installe assez froidement entre les deux jeunes filles, ce qui agace un peu la Plomb à-vrai-dire. Pourquoi reste-t-elle aussi close à sa présence ? Elle devrait être joyeuse qu'une sorcière aussi puissante qu'elle vienne lui tenir compagnie, il y a tant d'aveugles du monde magique sur cette Terre, on se sent seul à force. Justement, elle se sentait isolée avant de voir l'Élue débarquer. Mais pourquoi cette froideur, cette absence de parole qui titille sa frustration ? La châtaine est-elle seulement au courant de l'immense pouvoir qu'elle possède, de sa toute-puissance verte ? Peut-être que oui, peut-être pas, en tout cas, cette Dahlia constitue à elle seule un mystère à part entière. Heureusement, on sait tous que détective Cohen réussie à découvrir tous les secrets et débusquer tous les malfrats. Ce sera du gâteau de percer à jour cette demoiselle, selon Eloïse. Qu'on se le dise, la modestie n'est pas son plat du jour, les deux filles ont au moins cela en commun. Bien sûr, c'est pour mieux la comprendre qu'elle mènera son enquête. Toutefois, elle n'en reste pas moins hérissée.

Lorsque Dahlia ouvre enfin la bouche, la Plomb ne peut pas s'empêcher de sortir un rire cristallin. Elle y trouve une forme d'humour dans ce que la jeune Rops a dit qu'elle seule peut comprendre, comme si c'était un langage codé réservé aux plus décalés des psychotiques du siècle. Ce n'est pas de la moquerie, jamais elle n'oserait être vilaine envers la Dame Fleur, le contraire est théoriquement impossible selon elle. Objectivement, ce l'est mais ça, il faut l'expliquer à la blondinette. Elle ressent une joie enfantine, comme si la Zinc venait de l'inviter à jouer à un drôle de jeu.

« Que tu es comiiiique ! Mais non, je ne fais pas de visites, pas aujourd'hui en tout cas. »

Eloïse ne sait pas exactement ce que la Dame Fleur voulait dire précisément par visite. Peut-être parlait-elle d'une inspection surprise ou d'un contrôle des régulations des baguettes magiques ? Au moins, ce que la Plomb peut être sûre, c'est qu'elle ne fait pas ce qui peut ressembler à une visite mais que peut-être qu'elle en fera plus tard. Elle regarde fixement Robs.

« Crois-tu aux coïncidences ? »

Une question sortie de nulle part vole en éclat à l'intérieur de la conversation. Elle lui laisse un peu de temps pour répondre. Quinze secondes exactement, elle compte minutieusement. Eloïse laisse toujours un temps déterminé par elle-même à quelqu'un pour qu'il puisse répondre à une question. Pas plus une seconde de plus, ni une de moins. Pourquoi ? Allez savoir, elle fait ça depuis qu'elle est toute petite. Les secondes se sont écoulées, par ailleurs.

« Moi non. Je pense qu'il y a une raison à chaque chose. Comme pour ton prénom, Dahlia... Ne me fais pas croire qu'on te l'a offert par pur hasard. Il y a eu des étoiles et des astres qui se sont alignés pour que tu puisses le recevoir. Tu vois ? On peut dire ce qu'on veut des probabilités, l'expérience aléatoire complète n'existe pas. »

Pensant être intéressante avec ses théories étranges toutes sauf logiques, elle en démarre d'autres peu de temps après.

« Si tu veux en savoir plus, puis-je prendre quelques minutes de ton temps pour que je puisse te parler du dénommé Seigneur Tenebrus Octopus, appelé plus communément le vénérable et cruel Chtulu ? Sais-tu combien de poulpes et d'humains le vénèrent partout dans le monde ? Beaucoup. Je ne suis pas adepte de cette religion, mais ça reste très intéressant ! Il a été invoqué par un certain Lovecraft à travers un livre. Je suis sûre que ça t'intéresserait aussi ! Personnellement, j'aurais tellement préféré m'appeler Lovecraft plutôt que Cohen mais bon... »

Eloïse peut être particulièrement bavarde lorsqu'elle parle de ce qui la passionne, même si la réalité des faits est pas mal déformée. Elle est enjouée, heureuse de pouvoir faire part de son monde à quelqu'un d'autre à l'académie. Après tout, à part le Clown, personne n'aime l'entendre parler, selon elle. Cependant, c'est désormais du passée. La Dame Fleur peut comprendre... Pas sûr que Dahlia Robs soit en mesure de capter, mais ça, c'est une autre paire de manche. Il y a un grand fossé entre ce que la psychotique voit de Dahlia et la personne en tant que telle. Néanmoins, elle est un peu déçue de ne pas s'appeler Lovecraft. Elle aime bien ce nom de famille, mieux que Cohen. De toute façon, celui-ci a été donné par des adultes qui n'ont pas voulu s'occuper d'elle...

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Mar 29 Juil - 18:58

Peut-être l'avait-elle déjà vue avant, mais n'avait pas gardé son visage en tête. Pourtant, l'apparence d'Eloïse n'est pas commune. Si elle disposait d'une attitude plus posée, on pourrait penser à l'apparition d'un ange, juste devant soit. Tant de gens en rêvent. Seulement, dans le cas présent, le chérubin aurait acquis une sorte de défaut ingérable en apprenant à parler, qui l'a mené sur terre plutôt qu'au ciel, qui l'a exclu définitivement de ses semblables bénis. Celui de faire des discours totalement illogiques, qui vont à l'encontre de la réalité. Qui sont souvent à ne pas écouter. Une sorcière doublée d'une détective, c'est d'une rareté notable, et cela consiste en ? Dahlia avait d'abord cru à une plaisanterie, le genre de petites remarques absurdes qu'on glisse discrètement au beau milieu de deux phrases, pour voir si la personne avec qui l'on parle nous interrompt pour demander si c'est la vérité, pour vérifier si elle suit bien. Mais plus les secondes passent, plus elle se rend compte que la jeune fille a été tout à fait sérieuse dans ses mots, dans ses pensées. Cela lui procure un sentiment assez indéfinissable. Est-ce une hallucination ? Non, il y a plein de gens bizarres sur terre, en Amérique, à l'Académie Weins, partout ailleurs et c'est peut-être mieux comme ça. Alors que lui veut-elle ? Nous verrons cela plus tard, sans doute. Puis après tout, ne peut-on pas être ce qu'on veut ? Elle-même a bien décidé de devenir une voleuse – pas par là-, c'était son choix – revient en arrière -, rien ni personne ne l'a influencée – repense à la blonde à côté de toi. Dans tous les cas, la fleur ne croit pas vraiment aux anges. Ou peut-être. Elle ne s'est jamais posée la question à vrai dire et le moment n'est clairement pas propice à ce genre de réflexions. D'autant plus en sachant déjà que la réponse ne lui sera pas donnée. Ce qui est certain, c'est qu'elle accorde par contre une certaine vérité aux apparences. Quoi qu'on en dise, ces dernières sont très bavardes. On ne peut pas tout apprendre à partir de ces charmantes choses, mais des informations tout de même utiles leur échappent. Comment Rops choisirait ses victimes, si leur costumes, leur robes, leurs chaussures, ne donnait pas l'assurance d'un bon butin ? Des traîtresses. Oh, il y a aussi les gens qui portent des vêtements coûteux alors qu'ils n'en ont absolument pas les moyens, dans ce cas, la zinc n'est plus une sorte de robin des bois qui vole aux riches pour donner à la pauvre, sa personne. Non, elle devient une criminelle qui s'attribue les petites pièces des honnêtes gens qui, par malheur la croisent. Mais tout est de leur faute. Pourquoi essayer de tricher. Ils sont responsables de ce qui leur arrive. Pourquoi essayer de jouer avec ce que les autres voient de vous en premier, quand on ne sait pas s'amuser jusqu'au bout.

Un rire aigu, celle aux cheveux châtains apprend que ses paroles sont comiques, en prenant presque mal cette affirmation. Il faut savoir qu'elle est très susceptible. Donc, il ne s'agit pas de visite. Alors, pourquoi est-elle là, à marcher tranquillement aux côtés d'une personne qu'elle vient de rencontrer à l'instant ? Oh, elle réside près de chez Dahlia, la réponse est là. Pourtant, cette dernière ne l'a pas croisée dans les parages. Jamais. Mais n'étant pas quelqu'un d'attentif dans chaque situation affrontée, elle aurait très bien pu ne pas la voir. Ce genre de choses arrive, il y a bien des voisins qui passent des années à partager des murs, sans pour autant se voir une seule fois. Le monde est si solitaire. Ensuite, la demoiselle Cohen lui demande si elle croit aux coïncidences. Prenant tout d'abord quelques secondes pour réfléchir et arrêter de chercher la raison de cette question, elle ouvre ensuite ses lèvres. « Tout dépend des situations je crois, mais à vrai dire je pense que la plupart peuvent être expliquées. » A peine sa phrase finie, la plomb reprend la parole pour exprimer son point de vue, rapidement, donnant l'impression que si les mots de Rops avaient perduré, elle les aurait tout de même coupés. La fleur ne pense pas forcément aux astres, mais ne se dit pas non plus que cela doit venir du fait que sa mère adore les fleurs et lui a transmit cette passion, non. Rien ne peut venir de sa génitrice, elles ne partagent rien. On dirait qu'elle ne sait jamais vraiment si la réponse est oui ou non, quelle que soit la question et que cela l'importe peu. Elle ne veut pas répondre et pourtant serait capable de mener des guerres pour donner son avis. « Je ne sais pas. C'est peut-être ça. » Pour le coup, n'ayant pas d'arguments, et plus particulièrement, d'envie de s'opposer, elle ne contredit pas Eloïse. Voilà que cette dernière se met à parler d'un seigneur poulpe. Remarque, là où elle en est, la zinc n'est presque plu étonnée. « ... Oui ? D'ailleurs que veux-tu dire par sorcière et détective ? » Peut-être que tout cela n'est qu'une blague. La fleur n'a bizarrement aucune envie de contredire la jeune fille, sans pour autant lui donner raison. Comme si elle se doutait que quoi qu'elle dise, l'esprit de la blonde ne changerait pas. Après tout, elle a l'air si sûre de ces paroles, ce qui contraste totalement avec ces dernières. Tout cela donne l'image bizarre. Venant d'un enfant tous ces mots ne seraient pas étonnants, mais il s'agit là d'une adolescence qui aurait dû laisser ses rêves, ses lubies au placard pour finalement grandir et se rendre compte que la vie ne lui donnerait pas ce qu'elle souhaite.

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Mar 12 Aoû - 19:22

Décidément, Dahlia vit dans une grotte ! La pauvre, elle ne sait même pas qu'est-ce qu'une sorcière et est encore moins sûre de ce qu'est une détective ! Sacrilège ! Un véritable scandale ! Eloïse paraît d'abord choquée par la question. Comment la Dame Fleur ne peut pas connaître les sorcières ? C'est impossible ! La voleuse est un être magique, tout comme la Plomb ! Alors, pourquoi n'a-t-elle pas connaissance du monde enchanté ? Pourquoi ?

« Comment cela se fait-il que... »

Après avoir prononcé ces mots, une lumineuse ampoule imaginaire s'élève au-dessus de sa tête. Elle vient de comprendre ce qui se passe ! On a caché l'existence de l'univers féerique qui lui était dû dès sa naissance et cela sous son nez ! Quelle disgrâce ! Décidément, les Élus n'ont pas toujours la vie facile. Si elle avait les cheveux foncés et des lunettes, Eloïse aurait aisément pensé que Rops était la réincarnation d'Harry Potter en personne. Elle passe de l'indignation à la compréhension, à l'empathie. Il y a un complot, évidemment. Détective Cohen réglera cette affaire vite faite et fera payer les coupables de cette privatisation atroce du savoir. Une chance qu'elle l'a retrouvée à temps, sinon elle aurait pu croire que c'est une humaine comme les autres. Cela aurait été la goutte qui fait déborder le vase. La Plomb regarde sa compagne dans les yeux, elle cherche à lire l'âme de la châtaigne. Autant vous dire que cela a échoué lamentablement...

« Ooooh... Je vois... On ne te l’a pas dit... En sommes, être une sorcière c'est être capable d'utiliser des pouvoirs qui dépassent la compréhension humaine ! Comme moi, je vois le monde différemment des autres en général, je fais des rêves prémonitoires et je sens l'aura des gens. Par ailleurs, je sens que tu es une personne exceptionnelle ! »

Elle le pense sérieusement. S'il y a bien quelqu'un dans cette académie qui n'a pas besoin de connaître une personne pour l'adorer, c'est bien elle ! Enfin, si on exclut les Platines. Eux, ils adorent un homme qui n'ont jamais vu de leur vie et qui peut-être ne verront jamais. La psychotique sourit légèrement à la Zinc.

« Je suis détective à mes heures. Je résous des mystères ici et là. Il n'y a pas si longtemps, j'ai enquêté sur les retenues et j'ai observé un professeur peu scrupuleux quant à ses méthodes. Il paraît gentil devant tous les groupes mais plus tard, il dévoile son mauvais côté arrogant. Monsieur Thorn, tu connais ? À ta place, je l'éviterais, il n'est pas net. Je poursuis mon enquête... »

Une fois de plus, à ses yeux, ses paroles ne sont guère ridicules et empreintes du plus grand sérieux. Il y a tant de fripouilles à Weins, il faut bien un enquêteur quelque part pour mettre un peu d'ordre dans cette pagaille ! Surtout lorsque des êtres aussi perfides que le professeur Thorn rôde dans le coin... Il faut toujours être sur ses gardes !

« Voudrais-tu résoudre des mystères avec mo... »

La Plomb ne prend pas la peine de terminer sa phrase lorsqu'elle entend une mélodie. Une musique sans parole mais son seul son suffit à nous émerveiller encore plus que n'importe quel grand discours. De la musique classique joue à travers les couloirs de l'académie Weins... Eloïse ferait n'importe quoi pour s'approcher de la source et d'écouter un peu plus de cette divine oeuvre orale ! En un instant, la Plomb s'est volatilisée sur une autre planète formée de lignes noires et blanches qui résonnent tel les touches d'un clavier de piano. Les mauvaises langues diront qu'elle est constamment sur une autre planète mais là n'est pas la question...

« Entends-tu cette musique ? Elle est belle n'est-ce pas ? »

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Ven 22 Aoû - 3:39

La plomb est étonnée, ne paraît pas comprendre la raison de cette question, comme si Dahlia lui avait demandé si en se crevant les yeux, elle réussirait encore à voir le monde qui l'entoure. Ce à quoi, après réflexion, la blonde aurait bien pu répondre oui. Il lui faut quelques secondes pour se ressaisir et en une poignée de mots confirmer ce que pensait la jeune fille, en ajoutant que cette dernière est une personne exceptionnelle, ce dont elle ne doute pas. Ou du moins presque jamais. Pourtant, en ce moment même elle se demande ce que ce mot veut bien pouvoir dire. Est-il défini par Eloïse, ou à l'aide de la conception générale ? S'il s'agit de la deuxième possibilité, la zinc se doute bien que ce n'est pas vrai. Ce n'est pas grave, ce sont les gens qui font erreur, après tout ils se trompent souvent, alors sans doute ici aussi. Mais si c'est la première, alors pourquoi ? Qu'a-t-elle pour intéresser une adolescente qui croit aux sorcières ? Une fleur dans les cheveux. Cela sonne presque comme une blague, une erreur, cependant, c'est bien ce qui semble se produire. Quelle surprise, cet artifice n'est donc pas qu'une simple parure qui n'attire les yeux qu'un instant, il a un réel intérêt pour certains. Peut-être que si elle ne l'avait pas mis aujourd'hui, la blonde ne serait jamais venue lui parler. Ou alors, elle aurait choisi un autre jour pour se rapprocher, un jour où il y aurait une boule de pétales glissée dans la chevelure. S'en est, à force, devenu une habitude, si bien qu'elle-même n'arrive même plus à s'imaginer sans cet accessoire. L'exemple d'une reine et de sa couronne lui traverserait aussi l'esprit, comme une évidence.

Eloïse continue de parler sans avoir été interrompue, l'autre ne sachant que dire, ou plutôt, ne parvenant pas à faire un choix parmi les nombreuses réactions possibles. Chose étonnante, elle ne réfléchit pas souvent à la meilleure façon de faire socialement parlant et tout se règle rapidement, mais la jeune Cohen ne la gêne pas énormément pour le moment et lorsqu'elle aura fermé la porte de sa chambre derrière elle, tout sera fini n'est-ce pas ? Partant maintenant sur le sujet du détective, l'adolescente place une ou deux phrases sur le professeur Thorn. « Je le connais, c'est mon professeur de physique chimie aussi. » Dahlia n'est jamais très concentrée et ne fait aucun effort, elle n'est donc pas la meilleure élève qu'on puisse avoir. Elle se dit toujours que toutes ces heures devraient être mises à profit, en montant un plan et vérifiant chacun des détails qui le constituent, seulement, tout cela pourquoi ? Elle ne doit rien voler à l'académie, car à cause des rumeurs qui courent derrière son dos, la fleur serait sans doute l'une des premières accusées et malheureusement, celle-ci n'a pas beaucoup d'endroits pour cacher son butin. « Il met des retenues sans réelles raisons, mais on ne peut pas faire grand-chose contre lui je suppose. » Car oui, la jeune fille a souvent souffert de ces heures volées, ne faisant pas ses exercices. Elle trouvera toujours une excuse pour expliquer que son emploi du temps est très chargé et qu'elle n'a donc absolument pas trouvé un moment pour faire ses devoirs. Ce n'est donc pas de sa faute, mais de celle du tyran.


La plomb recommence à parler, mais ses mots s'arrêtent tandis qu'une musique se fait plus forte. Un seul instrument, un piano, résonne dans les couloirs vides et à présent silencieux. Puis, un violon le rejoint. Rops tourne simplement la tête vers l'endroit d'où vient la mélodie grandissante, puis revient à sa camarade en remarquant que cette dernière est totalement transcendée par les notes jouées, mais pose tout de même une question. « Oui, elle vient du couloir là-bas je crois. Je vais aller voir ce que c'est.. Si tu veux, tu peux venir ? » Après tout, elle est curieuse de savoir d'où peut provenir cette musique qui résonne étonnamment fort entre les murs de l'académie.

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Dim 7 Sep - 0:13

On dit que la musique peut avoir toutes sortes d'effet sur l'être humain (et pas que lui). Cela affecterait son humeur, sa créativité et son comportement. En tout cas, l'effet ne tarde pas à se faire sentir à mille lieux à la ronde. Le cerveau de la blonde est si sensible aux interventions extérieures et pas que celle-ci, il y a son monde imaginaire également. Gracieuse, c'est ainsi qu'on pourrait décrire les mouvements d'Eloïse en ce moment. C'est rare de la voir bouger avec autant de délicatesse alors qu'à l'ordinaire, la Plomb est brusque.

« Et comment que je viens ! »

Il n'y a pas plus grande évidence évidente que celle-ci. Là où Dame Fleur va, il faut la suivre. C'est comme ça, un point c'est tout. De plus, la Plomb s'ennuierait beaucoup sans compagne. Le reste de sa journée serait terne, sans saveurs. Bref, rien de bien réjouissant. Telle une poétesse qui tend ses petits doigts en la direction d'une fleur, objet de son inspiration, elle invite Dahlia à la suivre. Ses sens s'éveillent aussi rapidement que les neurones d'un drogué qui vient de se donner l'injection du petit matin. Un seul pas se mêle aux touches du piano. Les pieds de la psychotique joue leur propre rythme et avance à une vitesse contrôlée. Autant de précision chez elle est assez surprenant pour qu'on puisse le souligner.

Si la musique avait une odeur, Eloïse serait un véritable chien pisteur en quête d'un trésor caché ou d'une personne disparue. Plus elle avance dans le couloir, plus le son devient intense. Ses mouvements restent légers, gracieux et son visage exprime une certaine paix, une tranquillité étonnante venant d'une personne aussi versatile qu'elle. Enfin, ça dépend du temps que ça durera. La Plomb s'arrête devant une porte entrouverte d'une classe. Elle jette un regard furtif à l'intérieur, comme si elle avait peur d'être prise en plein grand délit. Toutefois, ce n'est pas un crime d'apprécier les bons morceaux. Néanmoins, pour la blonde, c'est un sacrilège qu'un être inculte profite d'une telle pureté musicale. Il ne la mériterait pas, c'est un non tout à fait catégorique. L'intérieur de la salle est vide de présence humaine, ce qui a pour conséquence l'entrée immédiate d'Eloïse. Pas de gens, pas de problème, pense-t-elle. Cohen, asociale ? Ça dépend des jours, des gens et d'un tas d'autres facteurs qui font varier ses humeurs. La classe est équipée de grandes tables et de quelques décorations artistiques. Les grandes tables sont utiles pour les réunions mais la blonde penche plutôt pour une classe d'art plastique. Celle-ci n'a pas tort sur ce coup. Puis, elle serait un brin idiote de ne pas reconnaitre puisqu'elle y va plusieurs fois par semaine. La psychotique distingue une radio qui joue la mélodie. La musique, c'est tellement utile pour redonner l'inspiration à ceux qui l'ont perdu ! Soit le professeur a oublié d'éteindre la machine ou quelqu'un l'a allumé. Elle se détourne le regard de la classe pour observer derrière elle et y voir... Personne. Où est donc Dame Fleur ? Elle s'est perdue ! Non ! Eloïse voulait tellement lui annoncer la bonne nouvelle !

« Sacrebleu ! » Dit-elle dans un français massacré au point où il est blanchi de la tête au pied à force d'être saigné à blanc.

Elle sort en vitesse de la classe, plus qu'inquiète. Est-ce qu'un méchant l'aurait kidnappé pour lui faire passer un interrogatoire ? Peut-être qu'elle s'est déjà fait laver le cerveau à l'heure qu'il est ! Il faut lui venir en aide ! Plus loin, elle observe la chevelure de la fleur qui s'en va. C'est un grand soulagement, son amie a seulement été prise d'une confusion monumentale (enfin c'est ce qu'elle pense) ! Eloïse accourt vers la Zinc.

« Daaaaaaahliiiaaaaa ! »

Les nerfs à vif, elle rattrape la voleuse en autant de temps qu'il faut pour le dire.

« Je m'étais inquiété pour toi voyons ! Tu étais perdue ma parole ?! »

La Plomb montre vivement la direction à prendre pour retourner au local d'art plastique.

« La bonne musique est par là. Ce serait tellement bête de ne pas en profiter. Ou as-tu découvert quelque chose de mieux encore ? Ça ne m'étonnerait pas de toi et ce serait fantastique ! »

Elle lui sourit. Naïve un moment, paranoïaque le lendemain, Dahlia a de la chance qu'elle soit plutôt gentille aujourd'hui. Bien sûr, le terme chance reste très discutable en ce moment. La Plomb ne se doute pas un seul instant que Dame Fleur puisse ne pas l'aimer. En fait, la psychotique se demande comment on ne peut pas l'aimer (à moins d'être un misérable gros méchant). Eh oui, Eloïse est l'héroïne de son propre roman...

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Dim 14 Sep - 22:23

Il suffit de ces quelques mots pour qu'Eloïse se mette en chemin de bon coeur, plus qu'excitée par ce son résonnant entre les murs. On dirait une gamine qui court de toutes ses forces, comme si sa vie en dépendait, vers un marchant de glace en train de s'éventer avec un prospectus pour échapper à la chaleur de l'été. La fleur fait aussi quelques pas, allant inconsciemment au rythme de la musique envoûtante et suivant du regard la blonde qui s'éloigne rapidement sans se retourner. C'est le moment parfait pour s'en débarrasser, il semblerait. De plus, elle ne se rendra sans doute pas compte de son absence, alors rien de plus facile. Le violon disparaît rapidement de l'esprit Dahlia, elle fixe les longs cheveux de la plomb qui font des bons totalement chaotiques, l'idée de partir loin devenant de plus en plus envahissante dans son esprit. Aucune raison d'attendre, le son mystérieux ne l'intéresse pas vraiment, sa curiosité s'est éteinte il y a quelques secondes déjà, lorsqu'elle s'est dit que ça n'avait en fait aucune sorte d'importance. Pourtant, si on lui avait interdit de savoir d'où provenait cette mélodie, la zinc aurait sans doute fait tout son possible et même plus, pour connaître sa source. Mais ce n'est pas le cas. Ici, son entêtement ne sera testé par personne, elle pourra faire ce qu'elle souhaite sans qu'on la mette au défi, intentionnellement où non.

La fleur revient donc sur ses pas tranquillement, glissant les mains dans ses poches, ses yeux donnés au sol qu'elle fait lentement défiler. Elle se dirige vers sa chambre, presque impatiente de la rejoindre, mais sachant pertinemment qu'une fois arrivée elle sera victime d'un ennui sans échappatoire. Son cerveau est, quant à lui, occupé à la comparer, enfant, avec l'image de la fillette qu'a probablement été Eloïse, selon elle. Une gamine à l'apparence et l'âme angélique, qui, quand elle faisait des erreurs ou du mal, ne le souhaitait pas vraiment et le devait uniquement à son innocence totale. La candeur n'étant pas soeur de l'irréprochable, la demoiselle Cohen a pu en faire plein, des bavures. Depuis, elle n'a pas changé. Peut-être est elle devenue un peu plus mauvaise, mais on peut encore voir transparaître dans ses gestes, son attitude, la petite blondinette qu'elle a été un jour. Cette dernière supposition peut être appliquée à Dahlia, qui n'a pas vraiment été transformée par la puberté, elle non plus. Ses caprices larmoyants de gamine, ses chagrins dus à des considérations futiles, ont juste mués, jeté leur peau loin derrière eux, de façon à devenir des colères faciles à déclencher et qui nécessitent les mots appropriés pour êtres éteintes. Seulement, certaines fois, ceux-ci n'existent tout simplement pas. Allez donc essayer de faire disparaître un incendie rapidement, en devant trouver de l'eau dans un étalage de produits inflammables.
Pour ce qui est du reste, mis à part son corps d'enfant, elle a probablement tout gardé, n'a rien appris par rapport à son comportement.On peut même dire que celui-ci a empiré.
Il est possible que si elles s'étaient rencontrées durant leur enfance, la demoiselle Rops et sa camarade seraient devenues amies rapidement. A vrai dire, l'image de ces deux-là jouant à un jeu sans importance semble tout à fait réaliste. La fleur n'est pas vraiment quelqu'un avec qui il est difficile de devenir ami, il faut simplement ne pas être un traître (chose très ironique quand on pense à ce qui est arrivé à Lexy Winchester par sa faute). Ou du moins ne pas sembler l'être. Dans les lieux regroupant des jeunes comme l'académie Weins, les rumeurs vont bon train, les langues se délient vite et vous savez qu'il est difficile de faire confiance à une personne quand cette dernière est en train de vous raconter, un sourire sur les lèvres, une chose honteuse qu'a fait sa meilleure amie. C'est sans doute pour cette raison que la Zinc en a peu, des amis, et pour le moment, cette manière de s'entourer rattrape les autres erreurs qu'elle fait.

Entendre son nom crié la sort de ses réflexions et le bruit des pas rapides parvient enfin à ses tympans. Elle se retourne, les sourcils légèrement foncés, se demandant qui peut bien l'appeler aussi fort au sein de l'établissement. Ah.. C'est vrai. En quelques secondes, la blonde est déjà aux côtés de Dahlia, qui se demande si elle va se prendre des reproches en plein visage ou non. Deuxième option. La plomb n'imagine même pas une seule seconde que celle aux cheveux châtains ait pu vouloir la quitter discrètement, se défaire de sa présence. « Hum.. Oui, je me suis perdue. » se contente-t-elle de dire. Bon, hé bien maintenant elle a le choix entre suivre sa camarade, ou l'envoyer se faire voir et reprendre la direction qui mène à sa chambre. Alors.. Elle hésite un peu, puis se dit que ce serait au final une bonne façon d'échapper à l'ennui qui l'attend de pied ferme, les bras croisés avec un petit rictus. Car, le plus important, c'est son confort. Voilà ce qui fait pencher la balance dans le choix entre la présence potentiellement énervante de la blonde et son habitat. « Nous n'avons qu'à aller voir cette musique, je ne vois rien de mieux à faire. » Cette fois, elle passe devant, prenant place au milieu du couloir et essayant de repérer d'où vient la musique, mais finit par suivre Eloïse sans l'avouer, puisque cette dernière a l'air de mieux se repérer. Au bout de quelques instants, les deux jeunes filles arrivent dans une pièce totalement vide, une radio produisant la suite de la mélodie entendue tout à l'heure. C'est d'ailleurs au moment où elles se placent devant l'entrée de la pièce que la dernière note de la musique s’évanouit, laissant une autre du même genre démarrer à son tour. Sans réfléchir, Dahlia rentre dans la salle et va jusqu'à la radio en regardant celle-ci sans grande surprise. « Voilà donc la raison. » dit-elle, comme pour sa propre personne. Puis, elle relève la tête rapidement et regarde la jeune Cohen droit dans les yeux. « On a le droit d'être ici, au fait ? » Malgré le fait que sa présence au sein de l'établissement soit assez ancienne pour qu'elle connaisse les règles principales, la zinc n'est jamais allée dans une salle de cours sans y avoir été expressément invité par son emploi du temps, ou un professeur, pour une heure en plus censée être disciplinaire, alors pour elle ce mystère reste entier.

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Ven 10 Oct - 19:24

Ça ne fait plus l’ombre d’un doute que la pauvre Dahlia s’est malheureusement perdu. Sinon, pourquoi serait-elle partie ? Pour éviter la présence envahissante de la blonde ? Hahahaha... Quelle blague... Bien sûr que oui que c’était délibéré ! Après, il faut essayer de l’expliquer à Eloïse. Elle n’est pas idiote, elle aurait très bien pu s’en méfier si son cerveau n’avait pas été stimulé par toutes sortes de stimulus improbables, comme la présence de cette inconnue à la morale douteuse. Il existe peut-être une dose de soupçon dissimulé au plus profond de ses pensées, entretenu soigneusement par Dame. Paranoïa. Par contre, son cerveau fait abstraction de cette ampoule à ses illusions et l’alimente sans ménagement de rêveries. Un jour, elle fera une vraie indigestion et ce ne sera pas beau à voir, vraiment.

Un rire cristallin s’échappe de la bouche de la Plomb lorsque la Zinc parle de voir la musique. Elle ne pouvait pas s’y empêcher, c’était plus fort qu’elle.

« Voir la musique, quelle idée saugrenue ! »


Pour une fois, ce n'est pas elle qui divague. Ça lui fait plaisir, d'abord parce qu'elle trouve ça ridicule. Ensuite, après un laps de temps qu'on peut juger très court, elle se rend compte que cette phrase a un sens ! Serait-il réellement possible d'apercevoir la musique, avec des yeux de simple humain ? Si oui, ce serait génial, pense Cohen. Toutefois, il y a aussi la possibilité de créer physiquement une chanson à partir d'un dessin ou d'une peinture. Est-ce que Rops voudrait interpréter la magnifique mélodie grâce aux crayons ?! Eloïse a hâte et encore c'est un euphémisme, elle trépigne d'impatience à l'idée de revenir dans la classe avec sa nouvelle amie. Que de bonnes surprises !

« Mais ça m’intéresse. »

Sur ce, la psychotique suit Dame Fleur telle le pot de colle qu’elle est ou un chien de poche, ce n’est pas les métaphores qui manquent de toute façon. On pourrait la comparer à une gamine qui a décidé de faire un cadeau à sa maman. Fière de son présent, elle voudrait à tout prix que sa mère soit aussi fière d’elle qu’elle l’est. Pourtant, Eloïse n’a jamais eu de mère, ni aucune figure maternelle restée suffisamment longtemps pour être considérée stable.

Elle ne sait pas exactement pourquoi mais la blondinette a l’impression de trouver la salle de classe plus belle lors de sa deuxième entrée. Il y a un je-ne-sais-quoi dans l’air qui rend le tout plus joli et attrayant. Ça doit être l’auguste présence de Dame Fleur peut-être. Si ce n’est pas ça, ça doit être parce que la radio est enchantée, pense Eloïse instinctivement. Ou sinon, son cerveau lui joue un mauvais tour. C’est sans conteste l’explication la plus plausible pour le moment. En tout cas, ce qui est sûr et certain, c’est que la jeune Cohen est indiscutablement heureuse ! Ce n’est qu’une question de temps mais il faut dire qu’elle s’en fiche pas mal, jusqu’à qu’elles redeviennent de mauvaise humeur tout dû moins.

Un nouveau rire s'échappe de la part de la Plomb pendant que Dahlia lui posait une question. À-vrai-dire, la Plomb ne rit guère de la question ou même de la voleuse. Elle rit, tout simplement. Il n'y a rien de drôle. Enfin si. Une seule et unique chose. Eloïse s'est rappelé une vieille blague pas amusante du calibre de celle de la cravate. Eh oui, c'est aussi con que ça. Rien avoir avec son éventuelle folie (ou si peu). Elle avait la tête ailleurs durant un instant et ça lui a suffi d'échapper une réaction incontrôlée.

« Désolé, je me suis remémoré une de ces blagues... Enfin tu disais ? Est-ce qu'on a le droit d'être ici ? Bonne question... »

Elle se pose la question à elle-même, question de se réintégrer non pas dans un cadre de photo mais dans un cadre un tantinet plus sérieux. Dit de cette façon, il y a beaucoup de cadres... Bref. La jeune Cohen fait les cent pas, en réfléchissant. Il n'y a rien de compliquer à répondre à cette question, certes, mais des dizaines de données et variables entre en jeu dans l'esprit de la psychotique. Tout ça rend le calcul un brin plus complexe, néanmoins, ça a l'avantage d'apporter des détails. En un battement de cils, la demoiselle est passée du fou rire à l'intense réflexion. Il y a de quoi battre des records.

« Je dirais que non, puisque les cours sont terminés pour la journée. Un professeur inattentif l’a surement laissé là et on serait peut-être puni car on ne devrait pas être là. Ajoute le fait que je sois une Plomb et toi une Zinc, la punition risque d’être accentué. Il serait, par conséquent, logique de partir tout de suite en faisant une bonne action en fermant la radio. »

Un tel discours est presque trop logique pour...

« Bien sûr, si Chtulu le veut, on pourrait rester ici sans se faire prendre. »

Il fallait bien un élément absurde quelque part, sinon ce ne serait pas Eloise Cohen, détective à ses heures et sorcière en tout temps. Elle ricane, autant elle estime ça elle-même un peu ridicule, farfelue ainsi qu'invraisemblable et aime en rire, autant une partie d'elle-même est capable de croire qu'un Dieu des poulpes féroces pourrait leur venir en aide en cas de problème.

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Sam 25 Oct - 23:34

En entendant le commentaire de Blondie à propos de sa phrase - qui n'avait effectivement pas de logique, d'un certain point de vue - Dahlia retient mal son regard noir, manquant de lui lancer une remarque débordant de venin, mais se ravise en pensant qu'il est fort probable que sa douce camarade parvienne malgré elle à ne pas la comprendre de la bonne manière et ne soit donc pas blessée. Alors, tout l'intérêt serait perdu. Son faciès se mue alors en une réflexion affichée. C'est vrai. Il y a tellement de phrases prononcées qui, si on ne nous avait pas appris à les comprendre, seraient totalement excentriques. Du non-sens complet au détail insignifiant.

Vous avez l'heure ? Ah oui ? Vous possédez cette chose volage, qui file entre les doigts de tous, qui s’égraine infiniment, à moins que l'on brise le sablier inaccessible. Qui nargue le vieillard et lance un sourire plein de chaleur, de séduction au jeune, mais à bien y regarder, ne serait-ce pas plutôt un rictus, une grimace, qui s'affiche sur ses lèvres rongées, rougies à présent uniquement par le sang ? Sa main droite plante doucement ses ongles dans une pomme presque trop mûre, tandis que l'autre agonise lentement contre ses hanches, bien trop tordue par l'arthrose pour tenir quoi que ce soit.
Il faudrait être fou pour vouloir tenir la laisse d'un monstre aussi brusque et envoûtant, pourtant, ce fantasme continue d'exister, comme si la terrible charmeuse, non satisfaite de l'ivresse procurée par son pouvoir, souhaiterait trouver quelqu'un pour la défier. Les artifices conçus pour la déjouer ne font pas le poids, alors elle attend encore et encore, les jours n'étant pour elle pas comptés.

Des images, des métaphores pour la plupart et pourtant, cela ne les rend pas moins déconcertantes quand on les prend de façon littérale. La cupide n'avait pas réalisé à quel point le silence était présent avant que ses bruits de pas se propagent dans le couloir, ceux de la plomb décalés d'à peine une seconde, comme si elles s'amusaient à faire un canon avec leurs chaussures. Ou qu'elles avaient raté leur coordination, autre façon de concevoir ce détail insignifiant. La musique est aussi présente, mais semble se fondre dans le vide d'une façon indéfinissable, s'y mélanger dans une osmose parfaite, même une fois face à la radio.

Un éclat de rire se fait entendre de nouveau et encore une fois de façon inattendue. La zinc tourne la tête rapidement en arquant un sourcil, encore une fois étonnée par le comportement de l'autre étudiante. Cette dernière se met, suite à sa sorte de justification bancale, à faire les cent pas tel un détective afin de résoudre l'énigme – la question - posée par Dahlia quelques secondes auparavant. Une sorte d'apprenti Sherlock Holmes dans son monde irréaliste, qui prend une expression incroyablement concentrée. L'envie d'interrompre le cours de ses pensées ne viendrait à personne, tant cette attitude, cette réflexion impliquant cause et surtout conséquence logiques semble rare chez la jeune fille. Pendant ce temps, une autre musique d'un genre assez différant, mais elle aussi ancienne, s'était lancée. La fleur se demanda un instant s'il ne s'agirait pas plutôt d'un CD que d'une chaîne radio, après tout il n'y avait pas eu une seule coupure pub, pas une seule césure de tout le long, mis à part les quelques secondes de répit entre chaque chanson, cependant Rops n'avait en fait aucune envie de réellement se renseigner à propos de ce détail.
Enfin, voilà que la fille Cohen annonce ce qui pourrait bien arriver aux deux aventurières novices si elles décident de traîner plus longtemps dans les parages. Après quelques secondes, où Dahlia se met à réfléchir à son tour au lieu de laisser ses yeux vagabonder sans but dans la pièce, elle conclut que son désir est de rester ici. Elle s'assied doucement sur table d'étude, son regard contemplant presque le vide. Pourtant, elle n'adore pas forcément cette pièce et la musique n'est, quand à elle, pas détestable, mais bien trop ancienne à son goût, alors pourquoi ? Pas assez de mauvais coups ces derniers temps, si bien que dès qu'il y a une opportunité, la demoiselle se jette dessus comme un rapace sur sa faible proie ? Pas vraiment, du moins si l'on ne possède pas une vision manichéenne du monde. Pour se protéger, se dire que le mal n'existe que chez les gens profondément mauvais - sans raison, ils sont nés comme ça, allons ! - que jamais les gentils ne pourraient être les bourreaux. Cette vision des choses ne convient pas vraiment à la demoiselle amoureuse de l'or, ça lui donne un rôle qu'elle n'apprécie pas, sans doute seulement car elle n'aime pas être considérée comme la méchante de l'histoire, disons. Après tout, elle a passé une grande partie de sa vie à se considérer comme une victime qui ne ferait que rendre les coups.
« Chtulu ? »  Répète-elle en écorchant vif le mot, quasiment certaine d'entendre un autre discours illogique, une autre histoire digne d'un enfant très imaginatif. Malheureusement, le hasard vient couper court au récit. C'était, à vrai dire, assez prévisible.

Le bruit de la musique doit partager sa place avec des sons de pas réguliers, calmes. Tétanisée un instant et passé le moment du « c'est toujours à moi que ces choses arrivent » la zinc se déplace rapidement jusqu'au tableau en faisant signe à la plomb de la suivre, même si elle se demande un instant si cette dernière ne serait pas capable d'inventer une histoire totalement folle pour justifier leur présence dans la pièce. Enfin, la direction se fiche bien d'avoir une raison qui tient la route ou non, les règles sont les règles. Dahlia se glisse donc dessous du bureau, constatant qu'effectivement, l'espace a été conçu pour y mettre des jambes et non deux adolescentes jouant à cache-cache avec un tiers.

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MessageSujet: Re: Big Sister is Watching You Big Sister is Watching You  Icon_minitime1Dim 9 Nov - 19:43


Chtulu ? disait-elle sans comprendre. Décidément, la blonde commence à être un peu exaspérée par la lenteur d'esprit de Dahlia. C'est l'un de ses défauts, elle a amplement eu le temps de le constater durant depuis leur rencontre qui s'est avérée étrange mais des plus amusantes, dû moins ça dépend pour qui.

« Chtulu »

Eloïse répète pour s'assurer qu'elle sache bien le redire la prochaine fois. Savoir comment prononcer le nom de ce dieu poulpe est quelque chose de capital quand on entretient une conversation avec un être aussi décalé qu'elle. Enfin, si ça se trouve, elle se trouvera un nouveau monstre imaginaire auquel elle vouera une importance plus ou moins sacrée. Elle est comme ça, la jeune Cohen. Il y a des filles qui essaient de plaire aux garçons, d'autres qui veulent devenir médecins ou avocates, elle vit dans un monde à part et agit comme si elle était sous produit illicite sans l'être. Chacun sa voie, dira-t-on.

Des bruits de pas professorales (eh oui) se font entendre à l'extérieur. La Fleur agit rapidement et fait signe à la blondinette de venir avec elle sous le bureau. La Plomb ne réagit pas, en fait, elle semble complètement indifférente aux signes de la Zinc et à la menace qui avance à grands pas (sans mauvais jeux de mots). Aucune trace de peur ou de confiance ne se dessine chez la jeune demoiselle et celle-ci semble ailleurs, dans un autre monde. Ce n'est pas le temps pour entrer en transe psychotique, voyons !

Le monstre avance à l'intérieur des entrailles du bâtiment ô combien maudit. Cette créature souille les âmes innocentes et les privent de leur jeunesse sans même les toucher. Avec sa voix et une force oppressante indescriptible, il conserve ses moutons dans un enclos où ils pourriront et seulement après ça, ils arriveront à les modeler tel de l'argile humide pour en faire des choses... tout à fait contre-nature. Ce berger est un mauvais berger, on pourrait peut-être même le qualifier comme faux berger ! Au lieu d'élever de fières bêtes prêtes au labeur et à transformer ce monde, cet univers, en quelque chose de beau, il construit des robots grâce à ses hideux tentacules. Voilà ce que fait le monstre, cette abomination qui s'approche et provoque une peur bleue à ceux qui ont le plus besoin d'être rassurés, il invente des machines de plus en plus sophistiquées. La machine sert l'Homme certes mais lequel ?

L'âme enfantine qui s'est exilée pour fuir la corruption des adultes n'ose pas se retourner et confronter la créature. Elle n'a pas décidé de partir se cacher non plus. L'enfant en a assez de courir sans cesse pour quoi ? Ça ne lui apporte rien, même pas un magnifique monarque dont elle pourrait contempler la beauté majestueuse. Elle fuit pour que rien ne se produit, elle crée de la négation à l'état pur. Elle bloque l'évolution. Il y a toujours la belle Fleur convoitée par le coeur des hommes mais qui possèdent des épines sur les pétales. Il faut avoir une bonne vision pour les apercevoir. Elle est cachée dans un coin sombre, où la lumière n'est pas suffisante pour qu'on y voit sa beauté dont elle-même semble ignorer. Eloïse est triste de voir qu'elle se cache, en dépit du fait qu'elle l'a invité à la rejoindre. L'enfant soupire en regardant la Fleur sans la voir car il y a un bureau entre elles. À leurs façons, elles sont toutes les deux des gamines et si le monde des adultes ne les avait pas changés, elles auraient été amies dans des circonstances plus joyeuses et saines. Eloïse constate cela en un éclair de lyrisme artistique qui la fige dans le temps. Une larme coulerait bien sur sa joue non pas à cause de la créature mais à cause du monde qu'elle voit lorsqu'elle ne le fuit guère. Pourtant, rien ne coule. L'heure n'est pas aux pleurnicheries...

« Miss. Cohen, bon sang, je peux savoir ce que vous faites dans ma classe à cette heure ? »

Ça fait la troisième fois qu'il lui demande et durant ce temps, il a amplement eu l'occasion de hausser le ton. Finalement, la blonde se tourne vers un des professeurs d'art, qui n'est pas son préféré qu'on se le dise et qui sert de remplaçant souvent, d'un air distrait.

« Je m'ennuyais, m'sieur. »

L'explication est idiote, toutefois, on ne peut en vouloir à la psychotique. Elle a de la difficulté à mentir et improviser dans ce genre de situation.

« Ce n'est pas la première fois que vous faites une folle de vous... J'ai parfois l'impression que vous vous moquez, est-ce vrai ? »

« Non... »

Elle sourit maladroitement à l'image du professeur à sa place, qui serait soit totalement ignoré ou traité comme un bizarroïde lorsqu'il parle. Elle réprime un rire amer. L'enseignant n'aime visiblement pas le sourire qui se dessine sur son visage et celui-ci lui impose une mesure disciplinaire avant de la faire sortir de sa classe. L'homme prend un ou deux documents sur le bureau. Ivre de frustration et à la fois de plénitude car il domine autrui, il ne remarque aucunement le furet humain camouflé. En d'autres circonstances, il s'en saurait probablement rendu compte. Il allait presque verrouiller la porte mais Eloïse commence, contre toutes attentes, un rire forcé moqueur pour provoquer le professeur. Celui-ci, insulté, part en sa direction pour la réprimander. La porte est entrouverte. Que fait Dahlia Rops tandis que Cohen continue son numéro avec un certain plaisir, en ayant le sentiment d'être une actrice, une belle starlette admirée et aimée qu'elle ne sera surement jamais ? On ne le saura peut-être en aucun temps mais ce qui est sûr, c'est qu'Eloïse a l'intime conviction qu'elle a fait la bonne chose cette journée-là...


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