« ll y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète,
où sont les véritables causes des événements. » — Balzac.

« Tout a commencé le 1er mai 2083. Bon, je ne ferais pas de blabla inutile, sachant que mon enfance n'a pas été des plus pourries. J'avais tout ce que je voulais, mais vraiment TOUT. Vous savez, les enfants qui veulent des miliers de fringues, les petites princesses qui veulent cinquante poneys, bah je les avais, ces cinquantes poneys. À vrai dire, seulement quarante-neuf, car j'en ait perdu un. Bref. À onze ans, j'avais tout ce que je voulais, j'arrivais à l'école en limousine, j'avais des crayons plus sympas que les autres. Nanananère. Mais ma belle vie changea d'un seul coup. Alors que je sortais du collège avec mes parents, je les aies vus se faire flinguer. Je leur tenait chacun une main, mon père à ma droite et ma mère à ma gauche. Deux balles, directement au coeur. Mes parents gisaient, sur le sol, morts, avec moi debout qui les regardait ne sachant quoi dire. À partir de ce jour, le 18 Juin 2094, j'étais déclarée orpheline.

Je fus placée en foyer d'accueil, personne dans ma famille ne voulait m'élever. J'ai été installée dans une famille très peu commune, un peu cinglée sur les bords. Les parents m'avaient choisie simplement parce que j'étais pleine de fric. Tant mieux, si cela me permettais d'avoir un toit et de manger à ma faim et de continuer d'aller à l'école. J'avais maintenant trois grands frères, qui avaient une très mauvaise influence sur moi, et le pire dans tout ca, c'est que mes parents adoptifs s'en fichaient complètement. Le plus vieux, cinq ans mon aîné, arrivait complètement bourré et venait fumer ses clopes dans ma chambre, et m'envoyait sur les roses quand je lui disait de sortir de ma chambre, mon repère à moi. Enfin, je dis chambre, mais c'était le grenier. L'autre celui de trois ans de plus que moi, était beaucoup plus sympathique. Il m'en offrait, lui. À mes treize ans, je commençais a fumer la cigarette, j'ai pris mon premier joint et j'ai été bourrée pour la première fois. Va savoir pourquoi, cela me faisait du bien. Sentir la fumée dans mes poumons et m'amuser à faire des cercles en la racrachant. Je me sentais planer, j'arrêtais de pleurer la mort de mes parents. J'étais appréciée. À quinze ans, la drogue, l'alcool et le sexe faisaient partis de mon quotidien. Je n'allais plus à l'école, de toute façon à quoi cela servait, si je dormais le sept huitième du temps? Et que j'arrivais complètement défoncée à la moitié des cours.

Mais le pire se produit quand mes "parents" enfin si on peut les appeler ainsi, décidèrent de m'envoyer à l'Académie Weins. Ils me dirent que cela serait bien pour moi, et que je me concentrerait surement plus sur mes études. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi les adultes sont aussi cons? Évidemment, que j'allais changer, ils rêvaient en couleur. Je suis riche à craquer, je n'ai plus rien à perdre, je me sens bien quand je suis arrachée, j'aime le goût de la vodka et du rhum, j'aime coucher avec n'importe qui, pourquoi changerais-je? On m'a souvent dit que j'allais crever tôt. Tant mieux, cela m'épargnerais de souffrir quand je n'ai plus ma dose. Et puis quoi, tout le monde meurt un jour, pourquoi ne pas profiter des meilleurs instants qui se présentent devant nous aujourd'hui? Ils me font rire, ces incrédules qui s'attèlent à réussir leurs études, qui me disent que j'ai besoin d'un job pour plus tard, pour réussir. Ah oui?! Deviens mon ami, je te vends de la dope, tu est riche, tu planes, on s'en reparles. Pour le moment, je m'enfuis dans les toilettes pour aller me tirer une ligne avant que ces cheerleaders superficielles se pointent pour se "repoudrer le nez". Pathétique.