" Monsters " ▬ CLOS
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Jason Lecter
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MessageSujet: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 12 Juin - 0:34

MONSTERS
" Les monstres ne sont pas sous vos lits, ils sont tapis dans vos Ombres "

À travers la vitre il voit tomber la pluie, lourde sous les nuages d'orage amoncelés en haut et une grimace figent ses traits d'une contrariété étrange. Il semble toujours joyeux avec ces deux balafres qui lui déchirent les joues et même ici on pourrait penser qu'il se fout du monde. Ce qui n'est pas si faux à bien y regarder car l'homme se moque de n'importe qui aussi bien de ses relations que de ses ennemis ; surtout ses ennemis et ils ne les compte plus depuis longtemps. Les a-t-il seulement compté un jour d'ailleurs ? Sans doute que non. Lassé de contempler l'extérieur il pivote sur un pied, jette un œil au chien qui ronfle sur son lit et lève quelques secondes les yeux au plafond. Il faut qu'il s'occupe sinon il aura tué cinq ou dix personnes de sa clique avant la fin de la semaine juste pour passer le temps. Puis une lumière. Un point rouge allumé dans les zones les plus recluses. Une idée lui vrille le cerveau et il se jette sur la porte qu'il ouvre à la volée avant de sortir.

Cet entrepôt immense est leur antre depuis tellement d'années qu'il en connaît chaque recoins, chaque fil défaillant et chaque éclat de peinture. Sous sol, rez de chaussée et un étage en espèce de mezzanine auquel on accède par un escalier de fer aussi rouillé qu'il est lourd. L'étage n'est réservé qu'aux têtes pensantes et chacun y possède l'équivalent d'un studio. Si Jason entre partout, seul Boogie est en droit d'entrer chez le boss quant au Cubain il n'a aucune envie de le faire. Pour le reste des hommes ils occupent ce qui autrefois était réservé aux employés du bâtiment sans aucun luxe ni grand confort. Vestiaires, salon et douches communes, une grande pièce pleine de lits superposés et personne ne se plaint. Au centre cet espace béant  qu'occupe généralement le patron, avec une grande table carrée recouverte d'un tas de paperasse et autre bordel de son choix, plus un bureau sur lequel il fabrique ses bombes. Enfin, au fond un laboratoire où Jason joue les chimiste, fabriquant drogues et autre substances illicites en pagaille. Un endroit glauque, pas accueillant qui fourmille de souvenirs tous plus affreux les uns que les autres et que la benne géante à l'arrière achève de rendre abominable tant elle est remplie de cadavres qu'on recouvre de temps à autre d'acide ou qu'on flambe tout bonnement. Pour les habitués du Sud, le repère de Jason est la représentation la plus réelle de l'Enfer et personne n'y vient par plaisir. Lui ? Il est le Diable, il est très bien là.

« Boogie ! » Beugle-t-il, descendant les marches deux à deux. Pas de réponse. « BOOGIE ! »

Ha Jason et la patience … vertu inconnue, méprisée par son esprit machiavélique et chaotique. Il est à l'image de ces enfants exigeants tout dans la minute, la prolongeant rarement voir jamais à une heure et lorsqu'il hausse le ton on tremble, les mains se figent et c'est à peine si on ose lui adresser un regard.

« Raah il est passé où encore celui-là ? » Demande-t-il.

Au vent ? Aux gens ? Allez savoir et on ignore s'il convient de lui répondre. Lecter pourrait tuer pour la seule raison qu'on a parlé ou tout au contraire parce qu'on a trop gardé le silence. Toutefois, la silhouette du Cubain apparaît dans la pièce et la tension se relâche d'un cran. Lui peut avoir un semblant d'impact sur Jason. Cela dit il ne sauvera personne non plus …

« Tu lui as demandé d'aller faire tes courses il y a une heure. »
« … Justement ! C'était il y a une heure. » Grommelle le balafré, tirant un dossier d'une pile branlante pour le survoler. « Il en met du temps ! Attend qu'il rentre il va voir ... »
« A croire que ça ne te suffit pas de lui avoir pratiquement cassé -une nouvelle fois- la mâchoire. »
« Raah la ferme il le méritait. Il le sait très bien ... »

L'autre roule des yeux, l'air de dire « ben voyons » et n'ajoute rien, se contentant de lorgner sur les cartes bariolées d'écritures rouges. Cette « correction » était comme tant d'autres avant elle, disproportionnée. Boogie, furieux de la venue de Calypso avait osé les mots de trop en sa présence et Jason avait frappé, lui promettant qu'à la prochaine intervention du genre il lui briserait bras et jambes. Et le second n'avait -comme toujours- pas bronché, acceptant sa sentence car persuadé qu'elle était méritée. De la folie ! Une démence que personne ne conçoit mais que personne ne remet en cause hormis le Cubain quelques fois. Et pourtant, c'est toujours cet homme que Jason appelle, toujours lui qui peut entendre les plus noires idées du boss et le premier au front. Franchement ; Boogie doit avoir la même araignée que leur patron dans la tête.

« Des nouvelles de Frederic ? » Questionne le géant, croisant les bras.
« Elle n'en a pas encore donné, j'imagine qu'elle ne tardera pas à le chasser du Nord. Et s'il rapplique dans le coin qu'on le descende. » Il ricane, mauvais comme la gale parce qu'il a très bien calculé ce coup là. « S'il n'avait pas foutu des heures de travail dans les chiottes il n'en serait pas là. »
« Hm ! Ça ou le fait qu'il t'ait envoyé son verre à la tête ? »
« Oh ça ! » Jason s'esclaffe, se mord la lèvre et plonge les yeux dans ceux de son Cerbère. « Je me serai contenté de lui couper une main pour la drogue, pour le verre c'est sa chère Calypso qui va me venger. »
« T'es tordu tu sais ? »
« Je m'adaa-pte à toute situation ! »
« C'est cela oui. »

Au loin la lourde porte d'entrée grince, Jason se redresse et ses yeux luisent. Un sourire aiguisé tire ses lèvres et il semble danser lorsqu'il avance vers son second qui vient de rentrer. Un face à face muet, et ça flambe dans la tête de Lecter. Un colère aussi soudaine qu'elle sera évanouie et il laisse filer dans un murmure.

« Tu es en retard ... »

Le Cubain soupire et s'en va voir ailleurs. Il ne trouve aucun plaisir à voir l'autre se faire rouer de coups et il n'ira pas non plus arrêter les poings de son patron. Autant les laisser, c'est leur affaire … leur histoire.
Mais Jason considère les bleus qui marquent encore le visage de son affilié, ses traits de glace et yeux clairs, cette expression qui tient pratiquement de la dévotion à son égard. Il l'a déjà assez malmené l'autre fois et il ne veut pas le tuer. Pas maintenant. Peut-être jamais en fait s'il fait bien son boulot. Alors il tend la main, lui pose gracieusement sur l'épaule pour l'entraîner avec lui et lui adresse un sourire. Au fond, il arrive aussi que Jason laisse passer des choses très graves … tout dépend de son humeur.

« Tu as mes pièces pour la prochaine bombe je vois. Parfait, j'ai justement trouvé où … nous allons la faire sauter ! » Chante-t-il, revenant à la table où il pointe la carte du bout des ongles. « L'hôpital général ! J'ai toujours aimé les grands et majestueux … bâtiments du gouvernement. »

Il glousse des rires courts, entrevoit déjà la panique qu'il provoquera et les flammes, les explosions qui réduiront le tout à l'état de ruine. Faire le mal et en savourer les conséquences voilà son plaisir et plus les morts s'accumulent plus il en rit.  


© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 12 Juin - 22:00

" Monsters " ▬ CLOS Tumblr_m28py7Ryvo1rsg6fwo1_500




Cela faisait une heure que Alastor avait quitté le quartier général du groupuscule de Jason. Une heure pour effectuer de menues courses qui s'avéraient être une accumulation d'un bric-à-brac dont le sort final finirait certainement en gros "boum" sonore, si possible avec des victimes. Les Enfers seuls savaient ce que le macabre clown serait capable de faire de ces fils électriques, de cette batterie et de ces composants hétéroclites. Beaucoup auraient refusé tout net d'être une sorte de larbin, en quoi un bras droit, un second était-il plus qualifié que le dernier des sous-fifres pour effectuer une mission aussi triviale? Pourtant, Alastor s'exécutait systématiquement et sans mauvaise grâce ni mauvaise volonté. Face à Jason, son ego s'effaçait, son complexe de supériorité disparaissait. Ce sociopathe de Boogie Man avait trouvé un "maître" et sa dévotion était telle qu'elle ne souffrait d'aucune hésitation, d'aucune interrogation. La justesse de ses missions, leur importance, peu lui chaut, le seul objectif était de plaîre à son supérieur même si cela signifiait ramper au sol.

La haute stature d'Alastor fait naturellement tourner les têtes dans sa direction mais les regards se baissent rapidement, évitant ses iris pâles presque insoutenables. Son visage garde les ultimes stigmates de la dernière crise de Jason. Pourtant, personne n'ose fixer les ecchymoses, personne ne les mentionne, personne ne les commente. Tous savent que la psyché déviante du Boogie Man ne tolèrerait aucune remarque à ce sujet. Ca serait juger les actes du balafré, les considérer comme justes ou injustes, sous-entendre qu'il y aurait une faillibilité chez cet homme. Or, c'est inenvisageable pour Alastor. Et pour éviter que la Bête furieuse qui a fait sa réputation ne surgisse de sa boîte comme un diable, il vaut mieux se mordre la langue et faire comme s'il n'y avait rien, comme si cette marque violacée sur la courbe de sa mâchoire n'est pas là, comme si son oeil encore rouge et qui fait étrangement ressortir l'éclat glacé de son iris était indemne.
 
Très droit, le Boogie Man traverse l'entrepôt de son pas mesuré, cadencé, élastique obéissant à un rythme que seul lui semble entendre. Son maître se tourne aussitôt dans sa direction avant de s'avancer vers lui en esquissant un simulacre de danse sans joie. Singulier contraste que ce face-à-face muet...à la folie bouillonnante du clown s'oppose la démence froide d'Alastor. Tellement différents dans la forme mais le fond vaseux qui tapisse leur âme est le même. Grouillant. Délétère. Vicié. La sentence tombe comme un couperet et le Boogie Man ne détourne pas le regard en entendant le "tu es en retard". Au fond des prunelles du clown brûle la flamme de la colère mais cette dernière s'éteint aussi soudainement que ce bref éclat qui fut perçu par le bras droit. Alastor voit les pupilles de son maître glisser sur les stigmates qui marquent sa chair. Il est le seul à pouvoir le dévisager de la sorte sans qu'il ne sorte de ses gonds. Le spectacle semble suffir à Jason. Il ne le punira pas pour son retard. Une main se pose délicatement sur l'épaule d'Alastor et le balafré entraîne presque joyeusement son iceberg de bras droit jusqu'à la table où s'étalent des cartes de la ville.

Cette course qui lui avait été confiée concernait des éléments pour une nouvelle bombe (quelle surprise...) Jason avait déjà une idée du lieu qui allait périr dans les flammes et les cris et la fumée âcre. Son index désignait l'hôpital. Une légère moue plissa les lèvres d'Alastor. Coincant l'ongle de son pouce entre ses dents, ses yeux parcouraient la carte. Le chaos, ils voulaient répandre le chaos. Viser l'hôpital traumatiserait certainement la population mais ce n'était pas assez "profond".

Tu trouves pas ça un peu... Il agita les doigts comme s'il cherchait un mot. ...cliché? Il indiqua du doigt un autre endroit. Même quartier que celui de l'hôpital mais la population y étant n'avait rien à voir avec des malades et des grabataires. Pas de boum meurtrier mais un boum libérateur. Que diraient les résidents de ce quartier si les rebuts enfermés au commissariat étaient soudain dehors et déferlaient dans leur rue? Alastor coula un regard sur le côté, sur Jason et poursuivit en levant la main énumérant de sa voix calme et posée. Si on se paie une entrée fracassante et magistrale, si on les équipe un minimum et si on choisit soigneusement nos mots lorsqu'on s'adressera à eux, on peut réveiller l'animal tapi en eux...le traumatisme sera plus profond et pérenne du côté de la population. Un demi-sourire étira ses lèvres. Ils ne seront même pas en sécurité chez eux. Il faudra shunter les communications au préalable pour éviter d'ameuter des renforts pour les flics. Une sacrée organisation...mais c'est pas impossible à faire.


Jason
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 12 Juin - 23:29

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Il suffirait d'une étincelle, trois fois rien pour que le clown du Sud change d'avis et laisse parler ses poings de manière tellement peu scrupuleuse. Aucun remord à blesser, moins encore à tuer. Il n'en a jamais eu et ne compte pas s'attarder sur des cadavres quand bien même il en arriverait à les enjamber pour se déplacer dans son repère parce qu'ils s'accumulent. Et il n'y a que lui et son regard d'hiver pour manifester aussi peu d'intérêt que sa propre personne à ceux qui ne sont plus. Les larmes, les souvenirs qu'on se raconte pour alléger la peine ils ne connaissent pas et piétinent -honteusement jugent les saints citoyens- le deuil de chacun. Prévoir la mort et réduire drastiquement l'espérance de vie d'autrui fait seulement rire Jason et imaginer un hôpital flamber le met autant en joie que l'enfant pressé de déballer ses cadeaux à Noël.

Il le regarde chercher un mot, plisse la bouche à entendre « cliché ». Mais il laisse parler, écoute sans mettre son grain de sel dans l'explication du second car lui est en droit d'ouvrir la bouche en ce qui concerne les plus vilaines machinations du groupe. Lui seul a un regard sur les idées de son patron et Lecter a les oreilles grandes ouvertes pour lui. Lentement il vient poser deux doigts sur ses lèvres qu'il tapote machinalement, les yeux rivés sur la carte. Il aime ce plan, le joyeux bordel que cela va créer mais avant tout il pense à un petit détail. Cette histoire d'hôpital un rien trop « clichée » … mince pourquoi cette impression de déjà vu maintenant qu'il en parle ? Le balafré claque la langue, tend le bras et récupère une liasse de papiers tellement bariolées qu'elle en est quasi illisible.

« Haa … je me disais bien. » Lance-t-il, claquant des doigts. « On a déjà fait sauter trois hôpitaux … ouais ça fait vraiment trop … réchauffé ça. »

Jeté loin derrière le dossier s'éparpille au sol et Lecter revient se pencher sur la carte, pianotant à l'endroit désigné un peu plus tôt par son second du bout des ongles. Un sourire tire ses lèvres et il laisse passer une série de ricanements sinistres à seulement prévoir l'organisation -certes énorme mais tellement amusante- que ce projet nécessite. Se redressant d'un mouvement il récupère un paquet de cigarettes et en allume rapidement une sans plus quitter son rictus diabolique. Il aime trop l'anarchie, la révolte et toutes ces autres démonstrations explosives qui secouent, détruisent et mettent à mal les plans du système qu'on cherche à trop bien régler par les temps qui courent. C'est si facile de faire le mal disait Tess, le chaperon rouge. Oh non ça ne l'est pas si on le fait à l'échelle de Lecter mais la satisfaction qu'il en retire vaut toutes les joies du monde.

« Voilà qui me parle, et l'occasion de recruter du monde est bienvenue faut-il le dire. Certains rejoindraient bien volontiers notre … merveilleuse machinerie après un si joli spectacle et aussi en échange de leur liberté. » Un œil dédaigneux à un petit groupe de jeunes loubards plus loin qui discutent. « Parce que franchement … on a pas eu la crème de la crème avec ces décérébrés dernièrement. »

Fumée soufflée par le nez sur un rire sec. Son regard luit, ses dents grincent et l'habitué reconnaîtrait cela entre mille autres expressions. L'envie de tuer, gratuitement. Parce que ces types l'ennuient tant ils sont fades et tout juste bons à transporter un paquet d'un point A à un point B … et encore, ils seraient capables de faire un pas de travers. Dans une élégance toute personnelle il glisse la cigarette entre ses lèvres pour libérer ses mains et récupère un flingue dans un tiroir de son bureau pour le charger de six balles. Quand la cendre incandescente menace de tomber il reprend le mégot entre deux doigts pour l'écraser avant de refermer l'arme et de faire tourner le barillet.  

« Question équipement on devrait être au point dans la semaine j'attends une livraison. Pour ce qui est des flics … » Il rit, vient passer son bras libre autour du cou de son second et lui adresse un regard de connivence. « J'ai bien envie de voir des taulards enragés les descendre un par un ; ils ont cette sale tendance à se mul-ti-plier ces derniers temps ces braves gens ! »  

Un mouvement serpentaire du bras, une détonation et plus loin un corps s'écroule sous les yeux exorbités des autres qui n'ont rien vu venir et qui n'auront jamais à comprendre le pourquoi du comment. La couleur de leurs chaussures seule pourrait les faire tuer après tout et sur l'instant, Jason a seulement estimé que leur utilité était arrivée à date de péremption. Tête par tête ; cinq cadavres à la fin et Lecter relâche son « camarade », regarde l'arme d'un air presque désolé car elle a encore une balle en réserve et il n'aime pas rester sur cette sensation d'inachevée.
Alors il part d'un fou rire imprévu, pratiquement plié en deux et quand il s'éclaircit la gorge pour reprendre haleine il jette une oeillade au BoogieMan.

« Je viens de me dire que cette balle, je m'en servirai bien pour aérer le cerveau de Frederic mais sa boite crânienne est déjà vide tellement la drogue lui a rongé les neurones ! »

Un gloussement encore, il range l'arme à sa ceinture et remonte ses manches pour aller déballer ses fournitures. Les morts sont déjà relégués au passé, ça ne l'a amusé que les trente secondes où il a tiré et il a enchaîné sur autre chose. Le suivre au quotidien est un pari risqué et un exercice de haute voltige mais si le BoogieMan y arrive, c'est bien que c'est possible au fond. À moins qu'il soit le seul à le vouloir réellement …

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 20 Juin - 14:32

" Monsters " ▬ CLOS Tumblr_lpf6f5Lb6t1qcnfdx




Alastor s'était exprimé sans crainte. Contrairement aux autres membres de leur groupuscule, du plus petit au plus grand, du plus investi au plus détaché, du nouveau venu au partisan de longue date, il est le seul à ne pas craindre pour sa vie. Certains pensent le Boogie Man suicidaire mais en vérité Alastor a dépassé depuis longtemps le stade de l'égoïsme et de l'individualité. Il sait qu'il est le rouage d'une machine bien plus grande et qui le dépasse. Il est l'une des marches de l'escalier menant au chaos. Sa vie? Elle n'a que peu d'importance face au but supérieur que Jason s'est fixé. Et s'il doit payer le prix du sang et de la chair pour que ce dernier parvienne à ses fins, Alastor n'aura aucune hésitation à mettre son existence même sur le tapis de jeu. Sa loyauté est sans faille. Les premières années qui ont suivi son allégence à Lecter, certains avaient essayé de recruter le Boogie Man, avaient tenté de le soudoyer, de l'acheter à grand renfort de drogue, d'argent ou de femmes. Ils s'étaient tous littéralement cassé les dents avant de mourir de la façon la plus atroce. On n'achète pas Alastor, il n'a qu'un cap, qu'un objectif et rien ne le fera dévier de sa route. Il aura fallu plusieurs morts avant que cet état de fait fasse son petit chemin dans la tête de la concurrence.

Comme prévu, le plan que le Boogie Man venait de soumettre éveilla l'intérêt de Jason et la question de la logistique ne semblait pas être un problème. On ne devient pas l'ennemi public numéro 1 sans avoir deux-trois atouts dans sa manche. Les démonstrations de force en explosant les hôpitaux étaient maintenant éculées. S'ils voulaient souffler sur les braises du chaos, ils devaient changer de victime. Ne pas s'encroûter dans une routine et garder des coups d'avance en se montrant imprévisible. Là était la solution. Les autorités de la ville avaient, au fil des attentats qu'ils avaient provoqué, développé de nouvelles compétences entre autres la meilleure façon de réagir face à un boum et à des civils innocentrs à protéger ou à sauver. La dernière explosion dans un hôpital avait d'ailleurs fait moins de victimes que les premières fois. C'était le signe irréfutable qu'il était temps de modifier profondément la cible. Attaquer une structure remplie de détenus et de salauds, les libérer et les lâcher sans entraves dans un quartier peuplé de braves citoyens honnêtes...les flics hésiteraient avant de sauver des vies pourries jusqu'à la moelle, ils devraient agir avec une population affolée. Quand à l'avenir, les habitants auront compris que même dans leurs doux foyers, ils n'étaient pas en sécurité.

La perspective de recruter n'était pas non plus négligeable. Certes, ces gugusses se sont tous fait pincer mais s'ils prêtaient allégeance à Jason, s'ils embrassaient leur cause, s'ils avaient un réel leader pour les diriger ils pourraient devenir de fabuleux outils, de merveilleux pions à poser sur l'échiquier. Alastor suivit le regard de son maître qui se posait sur une bande de jeunes gens à peine sortis de l'adolescence qui les avait rejoints il y a peu. Profondément stupides et dénués de tout intérêt, telle était la vision d'Alastor sur ces derniers. Rares étaient les personnes qui trouvaient grâce à ses yeux et pouvaient s'enorgueillir d'être considérées comme autre chose qu'un sac de viande, ces gens groupés en cercle, juste là, n'en faisait pas partie. Ils n'étaient même pas bons à aller chercher du lait et ils n'avaient aucune connaissance réellement utile. De la simple chair à canon. Du coin de l'oeil, le Boogie Man aperçut Jason sortir une arme du tiroir de son bureau. La Mort allait frapper et sans tambours ni trompettes. Le bras tendu, la prise sûre, cinq détonations firent sursauter les membres qui n'avaient pas distingué le geste. Cinq corps s'effondrèrent au sol dans une gerbe de sang. Le silence tomba aussitôt dans le vaste entrepôt, brisé rapidement par un éclat de rire sans chaleur sortant de la gorge de Lecter. Les visages se tournèrent dans leur direction. L'index du Boogie Man désigna deux hommes et d'un claquement de doigts accompagné d'un geste sec du poignet dans la direction des cadavres, il lança d'un ton péremptoire qui ne sous-entendait aucune négociation ni alternative Virez-moi ça de là. Balancez-les n'importe où mais loin d'ici. puis d'un ton plus bas J'ai du subir l'odeur de leur médiocrité que l'on m'épargne celle de leur pourrissement.. Jason avait déjà oublié ces cinq là et Alastor n'avait jamais eu connaissance de leur identité. Personne ne les regretterait. Nul besoin d'une quelconque oraison funèbre grandiloquente pour cinq larbins, cinq visages anonymes qui avaient brillé brièvement par leur inutilité. Qu'on les jette n'importe où, le duo infernal les avait déjà oublié. L'avantage de recruter des délinquants et criminels de tout poil, c'est qu'ils sont interchangeables et remplaçables à loisir. Les emmerdes leur collaient tellement à la peau qu'aucune de leur mort ne les reliera à eux.

« Je viens de me dire que cette balle, je m'en servirai bien pour aérer le cerveau de Frederic mais sa boite crânienne est déjà vide tellement la drogue lui a rongé les neurones ! » La voix de Jason fit tourner la tête d'Alastor dans sa direction. La discussion reprenait son cours comme si aucun coup de feu n'avait retenti. Peu-à-peu, le léger brouhaha qui résonnait doucement dans le hangar reprit.
Ha, le jeune Frédéric...une petite épine dans le pied du Boogie Man. L'offense que l'ancien junkie avait infligée à Lecter était aussi vive que si elle lui avait été personnellement destinée. Les paupières d'Alastor s'étrécirent. Ne te préoccupes plus de lui. J'en ai fait une affaire personnelle. Il se détruira de lui-même, je travaille à être celui qui le poussera dans l'abîme. dit-il d'un ton froid et détaché. Le Boogie Man pourrait très bien mettre la main sur le jeune homme, le faire traîner jusque dans ses "quartiers" et le travailler longuement au corps avant de lui offrir la délivrance qu'il lui réclamera, morve, larmes et sang mêlés. Mais non. Il avait prévu autre chose. Dans un premier temps, le replonger dans la drogue. Tout ancien junkie est un homme en sursis, il lui proposait régulièrement une dose et le fera jusqu'à ce que Fredéric accepte. Une fois qu'il retrouvera ses anciens vices, le drogué sera aussi malléable que du chewing-gum. Mais revenons plutôt à nos moutons. lâcha-t-il en tapotant doucement du bout du doigt la carte. Alastor tira à lui une des chaises autour du bureau et s'y posa, légèrement penché en arrière. Il va falloir modérer l'explosion pour ne pas buter par inadvertance nos futures nouvelles recrues. "Nous"...Alastor n'employait presque jamais "je" ou "tu" dans l'élaboration d'un plan. Si ce dernier échouait, Jason n'aurait jamais à en endosser la responsabilité totale puisque le Boogie Man y avait participé. Et en cas de réussite, les lauriers étaient récoltés par tous.

Jason
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 20 Juin - 17:29

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Oh qu'ils pourrissent derrière, personne ne viendra les chercher là. Personne n'ira pleurer sur leur sort et seul Lecter s'en ira de temps à autre vérifier l'avancée de leur décomposition. Parfois, quand le sommeil s'éloigne il s'en va à l'arrière et contemple un moment les cadavres. Besoin de repenser à ses crimes diront certains mais c'est loin d'être le cas. Il va seulement prendre le « frais » et l'odeur immonde lui rappelle trop bien que le monde n'est qu'une benne géante sur laquelle il rêve de renverser de l'acide. Il n'aime personne, encore moins ceux qu'il ne connaît pas. Il le prouve sans cesse, une fois de plus ici alors qu'on embarque ces reliques loin d'eux. Jason est passé à autre chose et sourit à entendre son affilié appuyer l'idée que les types étaient on ne peut plus inutiles. Leur longueur d'ondes est similaire, pas toujours identique mais en dehors de Boogie personne n'est plus proche de Lecter. Nouvelle preuve lorsqu'il précise que Frederic paiera pour l'offense faite envers l'annonceur du chaos. Et Jason le sait, le geste du gamin certainement plus contrarié Boogie que lui même sur du long terme. Cet ex-futur-drogué ne doit même pas imaginer qu'il va se retrouver avec une horde sur les talons, tous prêts à lui arracher un membre à chaque occasion. Quelqu'un a prétendu un jour qu'il fallait choisir ses amis avec minutie mais ici, mieux vaut surtout choisir de qui on devient l'ennemi.

« Oh je ne doute pas de ta capacité à le démolir. » Pouffe-il, sortant les achats des sacs en plastique. « Garde moi seulement un siège au premier rang histoire que je puisse être témoin de la chute finale ! »

Forcément … ses plaisirs passent trop bien par la douleur des autres. Et qui viendra protester ? Personne, on préfère ne pas épiloguer et l'éviter. Fuir ses mains qui savent trop bien torturer, briser jusqu'à l'inconscient même. Et si on recommence à bouger autour d'eux on est plus aussi léger maintenant qu'il vient d'abattre froidement cinq personnes sans annonce ni remords. On retient son souffle et par la même on surveille aussi le second et ses yeux clairs, lui qui n'attend qu'un geste, un mot pour bouger et satisfaire leur tête pensante.
Quand il le voit s'asseoir Jason lève légèrement le nez de ses affaires et darde le regard sur la carte. En effet, il faudra y penser. Mesurer les doses afin d'éviter de tuer trop de monde car pour les recruter mieux vaut les garder vivants. Le « nous » est de rigueur dans la bouche du second en ce qui concerne les plans, toujours et Jason apprécie car l'homme qu'il est a trop tendance à rejeter la faute -aussi banale soit-elle- sur les autres et plus encore sur qui le suit. Combien sont morts pour avoir seulement passé la porte alors qu'ils ignoraient tout de son envie de rester seul ? Combien à finir pendus comme des quartiers de viande pour un silence trop long ? Il ne les a pas compté, ne les comptera pas et les accumulent.

« Hm … je vais changer de bombes alors. » Rit-il, allumant une autre cigarette qui sera fumée trop vite. « Utiliser des charges réduites et on devrait limiter la casse … pas que j'ai quelque chose contre la cervelle étalée sur les murs mais tant qu'à faire autant garder ces abrutis entiers sinon ils ne serviront pas à grand chose. »

L'escalier grince, le molosse descend et retrouve simplement sa place aux pieds du clown. Une bête à son image au corps et à la tête barrés de cicatrices. On ne comprend pas ça venant de lui qui tuerait un gosse en pleine rue. Ramasser un chien énorme sorti d'une arène et lui offrir plus d'attention qu'à un humain leur semble illogique mais Jason seul choisi qui gravite autour de lui et on a pas à parlementer. Pas âme qui vive ici n'ose lever le ton sur l'animal d'ailleurs.
Lentement il rejoint son second, se plante à sa gauche et tire pensivement sur sa cigarette tout en laissant filer quelques notes d'une chanson passée d'âge. Très très amusant ce plan, il a de quoi s'occuper pour des jours mais il lui faudra sa dose de « détente » entre deux et si une partie de sa matière grise met en place l'enchaînement des faits, l'autre rêve de meurtres à la faveur de la nuit dans les rues les plus sombres. Il pense trop, ça lui joue des tours parfois si bien qu'il en perd la notion du temps et se refuse à fermer l'oeil. Parlant de ça depuis combien de temps n'a-t-il pas dormi déjà ? Trois jours ? Quelque chose du genre.

« Restera à éviter que la Reine découvre ça et fasse renforcer la sécurité. » Claquant la langue il va s'appuyer sur le bord de la table, grinçant des dents. « Elle apprécie trop peu nos spectacles et pourrait tirer des vers du nez de certains en leur promettant la protection du quartier Nord. Encore que, si je ne touche pas son foutu quartier elle devrait se contenter de nous foutre la paix mais sait-on jamais … elle connaît les flics. »

Ha Calypso Storm, Boogie ne la supporte pas et Jason fait avec par principe qu'elle a une place assez haute pour faire d'elle une relation « d'affaire ». Cela étant elle dérange le clown a vouloir le laisser cloîtré au Sud alors qu'il ne cherche qu'à étendre son influence. L'occasion sera trop belle pour montrer qu'il ne compte pas rester sagement dans son coin. Il ricane à imaginer sa tête et son air dépité lorsqu'il agira et ramasse rapidement un feutre rouge pour entourer la cible de leur action future.

« C'est donc décidé pour ça ! Je sens … qu'on va bien rire. »

Enthousiaste il tire sa chaise personnelle de sous le bureau, s'y installe et invite son second à se rapprocher de lui. Moins d'un mètre c'est la distance qu'il aime à garder avec cet homme. Comme un besoin de l'avoir sous la main en toute occasion même si parfois ce n'est pas pour le féliciter. Mais Boogie accepte toujours les punitions, il revient auprès de lui fidèlement et rien que pour ça Lecter se voir mal le tuer. Il a acquis une certaine place à ses yeux. Et bizarrement, songer qu'il a levé la main sur lui à cause Calypso lui laisse un goût amer sur la langue. Vraiment, un jour il transformera sa jolie tête blonde en lampe de chevet. Il ne regrette pas d'avoir frappé non, pas son genre mais ce n'est pas pour autant qu'il apprécie de devoir corriger son « personnel » à cause de quelqu'un d'autre.

« La prochaine fois que je m'emporte à cause d'elle -chose inadmissible d'ailleurs- sois gentil et colle moi une droite. J'aime à garder disons, de bonnes raisons pour en venir aux mains et plus particulièrement quand ça te concerne. » Une pause, le temps d'y réfléchir tout en ouvrant un téléphone portable en deux. « Cette fille est trop heureuse de s'en prendre à toi et c'est un jeu … qui ne m'amuse pas du tout à bien y songer. »

Loin de là même. Il n'aime pas contenter Calypso sur ce point car même s'il n'est attaché à personne il sait reconnaître l'utilité de chacun et fonctionne sur une équation simple. Boogie fait tourner le Sud à ses côtés, Calypso aimerait seulement les voir crever là ensemble un beau jour aussi polie qu'elle soit lorsqu'elle lui rend visite. Conclusion simple alors, dans cette opération quelqu'un est de trop et ce n'est pas le BoogieMan ...


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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 20 Juin - 22:02

" Monsters " ▬ CLOS Tumblr_lpf6f5Lb6t1qcnfdx




La chute finale de Frederic n'aura absolument rien de réjouissant, c'était ce qu'il fallait faire. Alastor avait opté pour une méthode plus insidieuse, plus sournoise et elle n'avait pas échappée à sa cible. L'ancien junkie traitait avec lui en sachant pertinemment que ce qui le séparait de la horde de chiens lancés à ses trousses n'était autre que le Boogie Man. Il se doutait que l'iceberg ne faisait pas écran par charité ou altruisme. Comme un fauve tapi, il patientait, attendant que sa proie soit suffisamment affaiblie avant de lui fondre dessus. La question était de savoir combien de temps Frederic allait résister aux sachets de poudre qu'Alastor lui proposait à chaque entrevue. Le jour viendra où les vices de l'ancien drogué resurgiront, le hanteront et la seule échappatoire pour éviter de totalement dérailler sera de replonger dedans. Non, cela n'allait pas être réjouissant ni particulièrement sanglant. Mais lorsque cette loque sera redevenue l'épave d'antan, c'est avec plaisir qu'Alastor le traînera aux pieds de Lecter.

Fouillant dans ses sacs avec autant d'enthousiasme qu'un enfant le jour de Noël, Jason devait revoir sa "cuisine" à la baisse. Comme il le disait, si les charges étaient trop importantes, il n'y aurait pas d'évasion massive. Et sans évasion massive, il n'y aurait pas de chaos et c'était exactement ce qu'ils voulaient provoquer. Tandis qu'un des molosses du macabre clown descendait les escaliers en un cliquetis régulier de griffes, Lecter mentionna un autre problème. La Reine. La simple évocation de cette dernière fit brièvement froncer le nez d'Alastor, comme si une odeur particulièrement âcre lui chatouillait soudain les narines. Ce qu'il éprouvait pour la Reine dépassait la simple haine ou la rancoeur. C'était une véritable aversion, un sentiment de répulsion profond presqu'instinctif et animal. Le Boogie Man brûlait d'impatience de voir la tête de cette dernière sur une pique. Qu'elle lui tombe entre les mains une heure. Une seule heure. L'affront qu'elle lui avait fait en le qualifiant de "domestique" était toujours une plaie à vif sur l'égo démesuré d'Alastor. Cela lui avait énormément coûté de ne pas se ruer sur l'abjecte femelle pour lui arracher les yeux avec une éclisse de bois, un éclat de verre ou tout simplement les doigts. La bouffée nauséeuse que ce mot avait éveillé s'était aussitôt muée en rage destructrice. L'iceberg ne restait pas toujours de glace et les rares signes que son corps laissait filtrer n'avait dupé personne lors de ce mémorable entretien. Ni la reine ni son garde du corps et encore moins Jason.
Alastor leva la main et glissa son index sous son menton, l'effleurant du dout du doigt. Son regard cristallin se leva sur le visage du balafré. Le croque-mitaine avait rapidement retrouvé ce calme angoissant qui lui était coutumier mais l'autre avait entrevu le feu qui grondait derrière la glace. D'une voix monocorde, Alastor répondit.

Si des abrutis nous trahissent, la ville ne sera pas assez grande pour les cacher. Je les traquerais et je te ramènerais leurs langues puisque c'est par la langue qu'ils auront fauté. Quand à elle... il laissa sa phrase une fraction de seconde en suspens, goûtant le mépris qui avait surgi dans son intonation. Il prit une légère inspiration avant de poursuivre. Laissons-la se pavaner et roucouler tout son soûl. Qu'elle nous croit endormis ou latents, conservons le statu quo le temps que tout ça se prépare. Faisons-nous discrets, satisfaits de la situation présente. Pas de vagues. Invisibles et bien sages. Quand la gifle partira, elle ne le verra pas venir et il sera trop tard pour elle de s'organiser ou de monter une contre-offensive. Jason lui fit signe de se rapprocher de lui alors qu'il prenait place au bureau. Docilement, Alastor alla se poster sur la droite du balafré conscient que ce simple geste, cette promiscuité faisait de lui une sorte de privilégié. Personne ne pouvait approcher de si près du clown. Seuls ses dogues les plus fidèles avaient cette permission. Lecter n'avait rien à craindre de leurs crocs, de leurs griffes ou de leur hache, ils lui appartenaient et étaient tout acquis à lui et à sa cause.

« La prochaine fois que je m'emporte à cause d'elle -chose inadmissible d'ailleurs- sois gentil et colle moi une droite. J'aime à garder disons, de bonnes raisons pour en venir aux mains et plus particulièrement quand ça te concerne. » Un demi-sourire étira les lèvres d'Alastor. Silencieux, il hocha simplement la tête. Nulle excuse, nul regret dans les propos de Jason malgré le visage encore marqué du Boogie Man. Mais pour ce dernier, les deux phrases prononcées par son maître valent plus que n'impore quel discours. A mots couverts et en termes soigneusement choisis, Lecter venait de tapoter légèrement sa coulpe. « Cette fille est trop heureuse de s'en prendre à toi et c'est un jeu … qui ne m'amuse pas du tout à bien y songer. » Jeu, qui n'amusait personne à part cette foutue femelle. Alastor ne voyait que trop bien où elle voulait en venir. Elle espérait peut-être semer les graines de la discorde entre lui et Jason, le terme de "domestique" en était un bel exemple. Il était notoire que le Boogie Man était orgueilleux et hautain. A force de flageller son ego, la Reine croyait-elle pouvoir déclencher une rébellion chez lui? Si tel était le cas, c'est qu'elle le connaissait définitivement mal et qu'elle était à des années-lumières d'entrapercevoir ne serait-ce qu'une infime partie de ce qui liait le Boogie Man au Clown Macabre.

Jason
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Ven 21 Juin - 0:06

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Bien sûr qu'il la déteste, c'est épidermique, presque allergène. Comme les fraises provoquent de mauvaises réactions chez certains la Reine a cet effet sur le Boogie Man et son froncement de nez aussi discret soit-il n'échappe pas à Jason qui ne se moque pas plus qu'il n'est affligé de cette contrariété chez lui. Il comprend, lui aussi a ses mauvaises têtes et si la Reine n'est pas encore cataloguée au rang d'ennemie il ne faudrait pas grand chose pour tout faire basculer. L'état de son second dure peu et déjà il reprend le fil de la conversation, parle d'eux au Nord. Les mots qui suivent chavirent l'esprit de Lecter d'un frisson magistral. Cet homme à l'art de lui parler, de lui présenter les pires scénarios avec un tel lyrisme qu'ils en prennent une ampleur digne d'une œuvre de grand auteur. Il sourit, coule vers lui un regard luisant de noires promesses. Oh oui qu'il apporte leurs langues s'ils trahissent, leurs mains s'ils s'en servent à mauvais escient. Et dans toute sa maîtrise il la décrit elle, raconte et invite au calme comme lui seul sait le faire.
Derrière on avale de travers, on espère ne pas trop parler pour que Boogie se charge de la punition car lui contrairement au Cubain a le souci de contenter Jason et il fait payer avec des intérêts dont le pourcentage est illimité. Parce qu'il estime -certainement- être le prolongement du bras de son boss il met un point d'honneur à sublimer ses offrandes et non ; sincèrement … personne ne veut subir ces deux là. Se faire briser la nuque par le Cubain vaudrait mieux qu'une seule minute entre leurs griffes.

« Certes, nous tenir tranquilles vaut mieux … mais tu n'es pas sans savoir que je n'ai pas ou alors très peu de patience. Depuis quelques mois ces pathétiques tentatives pour me laisser croupir au Sud m'énervent. Je n'ai pas bouffé ma laisse pour laisser une femme la tenir quand bien même elle a une couronne sur la tête. » Un grognement, un soupçon de colère. « Personne ne me tient. »

Oh ça non, trop jeune déjà on ne le bridait pas. Ce n'est pas maintenant qu'il approche de la quarantaine que la chose sera différente. Même maintenant alors qu'il demande tout bonnement au BoogieMan de lui en coller une s'il s'énerve pour Calypso il le décide lui et ne pas le faire serait l'offenser. Il sent plus qu'il ne voit le sourire de l'autre homme et laisse ensuite planer un silence seulement entrecoupé des sons qu'il provoque à monter, démonter des pièces d'un objet à l'autre en vue de créer la base d'un détonateur. C'est habituel au point qu'il ne réfléchit plus et n'use plus d'aucun plan. En la matière il est certifié, passé maître et on serait incapable de désamorcer ses engins tant ils sont complexes. Son esprit plonge, s'enfonce au travail et les secondes filent au rythme anarchique de ses doigts qui vissent, dévissent ou coupent. Quand il s'entaille la paume de la main parce que le cutter glisse il pose tout et y jette un œil morne. Pas que foutre du sang partout le dérange mais ça glisse sur le plastique et ce n'est pas le moment de faire des erreurs. Un haussement d'épaules, il ouvre un tiroir et cherche la pochette contenant fil et aiguille. Besoin d'au moins trois ou quatre points cette fois mais là encore c'est une habitude.

« Patron ! »

Le jeune corpulent -encore en bas de l'échelle mais pas assez con pour mourir puisqu'il survit depuis six mois- arrive avec précipitation et peine à reprendre son souffle compte tenu de la charge de gras qu'il trimbale. Jason lui jette un regard rapide, aiguille entre les dents le temps de dérouler le fil.

« Quoi ? Y'a le feu ? »
« La livraison de d'armes ... » Articule-t-il péniblement.
« Et bien quoi ? »
« Y'a pas la moitié de ce que vous vouliez. »
« … Plaît-il ? »

Le gros fait signe aux autres, on apporte trois caisses et Lecter se lève en abandonnant ce qu'il avait en main. Même pas de quoi équiper ses hommes alors à grand peine les futurs prisonniers sans parler de la qualité médiocre de la marchandise. Quelqu'un se fout de sa gueule, et ouvertement en plus. Sa mâchoire se contracte, ses poings se serrent et il inspire lourdement.

« ALONSO ! »

Le Cubain rapplique sans se presser, un sourcil levé pour témoigner de son attention et Jason lui beugle de contacter le fournisseur pour qu'il s'explique sur cette histoire. Le géant part à sa tâche sans protester mais pas sans soupirer car il sait déjà que ça tournera mal. Pas besoin de supposer cela étant, Jason est déjà certain à quatre vingt pour cent que le type a dû réclamer la protection du Nord tant le criminel et sa clique l'inquiétaient. Certes, il avait menacé de les tuer lui et sa famille entière s'il ne faisaient pas affaire mais pour le coup … ce rat -et encore c'est insultant pour les rongeurs- a préféré fuir. Lecter ne serait même pas étonné qu'il ne réponde plus ; il aura tout abandonné pour aller fournir d'autres personnes dites plus « respectables et organisées ». Et dans la tête du patron ça fume de rage, ça explose au point qu'il ne tarde pas à hurler -ordonner- que tout le monde sorte. Sauf lui … car Boogie ne prendra pas une balle perdue de sa part.

« Je vais vraiment … leur faire exploser la tête à tous ! » Grogne-t-il, se calant à nouveau sur son siège. « Rappelle moi POURQUOI je n'ai pas buté cet enfoiré la dernière fois ? Comme si c'était ELLE qui allait le sauver ! J'en ai ma claque qu'ils aillent se planquer dans ses jupes ! »

C'est tellement petit ! Tellement lâche. Aller chercher un coin sûr dans le Nord. Il voudra la peau de ce type mais pour ça il devra aller la voir, exiger et attendre qu'elle cède à sa requête et Jason a cette idée en horreur. Parce que le Nord lui est fermé il doit « demander » il n'a pas le droit de se faire justice et doit attendre le bon vouloir de la blonde pour faire s'abattre sa vengeance sur la nuque de qui l'offense. Maudits soient-ils tous autant qu'ils sont ses ennemis bien planqués là bas.

Furieux il abat ses coudes sur le bureau et pose à nouveau les yeux sur sa main en sang. Les balafres sur ses joues chauffent et sa propre voix résonne dans sa tête. « Il faut rire ! C'est le plus vieux remède du monde. » Ouais … rire. Mais là, pour le moment il n'en a pas grande envie. Pourtant le son fuse après dix secondes, un rire mauvais et sans joie.

« Humanité de merde ... » Besoin de se vider la tête, de relâcher la pression et la voix change, reprend ses notes légères parce qu'il rebondit sur tout et qu'avec lui rien ne dure.« Tu as quelque chose de prévu ce soir ? »

C'est à prendre comme ça vient.

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Ven 21 Juin - 11:38

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En entendant les premières réponses de Lecter, Alastor posa les coudes sur le bord du bureau. Se penchant légèrement sur le côté, il reprit la parole d'une voix douce presque apaisante. Sa main pressa légèrement le poignet du clown macabre, son regard pâle plongea dans les iris sombres de son maître. Je ne te demande que de feindre, Jason. Rongeons notre frein encore quelques semaines, la libération n'en sera que plus éclatante. Ses paupières se baissèrent un instant et il soupira. Il savait pertinemment ce que l'inaction signifiait pour Lecter. C'était bien plus qu'un simple chômage technique contraint et forcé. Après tout, Jason avait les même "besoins" que lui et devoir les réfréner jusqu'à l'apothéose nécessiterait bien plus que du simple contrôle sur soi. D'une voix empreinte de compréhension, le Boogie Man continua en murmurant, évitant que toute oreille indiscrète ne capte un seul mot de ses paroles. Je sais que c'est pas facile mais il faut endormir la méfiance de la Reine. Qu'elle nous pense ramollis, c'est tout à notre avantage. Il haussa légèrement les épaules avant de lâcher le poignet de Jason, un sourire aux lèvres. Et si vraiment c'est trop dur, ma foi...j'irais te chercher Frederic et te le ramènerais par la peau de son dos osseux de drogué patenté.
Abandonnant là Jason, Alastor le laissa bidouiller les différents composants. Avec une frénésie frisant avec l'autisme, le Clown Macabre opérait avec rapidité et minutie. Aucun plan, aucune règle d'électronique griffonnée sur un coin de table pourtant ses gestes étaient précis. Confectionner des bombes était devenue une habitude, un rituel savamment orchestré au fil des années. Un pur réflexe aussi normal et basique que celui de fermer lkes yeux en éternuant. Alastor croisa les bras sur sa poitrine balayant l'entrepôt de son regard froid et détaché, prêt à intervenir à l'arrivée du premier larbin qui a quelque chose à dire. Il ne se détourna pas lorsqu'il entendit Lecter pester à voix basse sur une coupure. Là aussi la chose était normale et n'avait rien d'exceptionnel. Tant que la main ne pendait mollement rattachée au poignet par deux tendons, tout allait bien. Il avait appris à Jason à se faire des points propres et réguliers, le genre de savoir plus qu'utile lorsqu'on ne supporte pas de dépendre de qui que ce soit pour quoi que ce soit. C'est alors qu'un de leurs sbires déboula au pas de course, ruisselant et ahanant comme un phoque. Alastor pivota dans la direction du nouveau venu qui apostropha, visiblement affolé, le Clown. Mauvaises nouvelles...très mauvaises nouvelles. On leur avait livré des armes en sous nombre et le pire, c'est qu'elles étaient loin d'être aussi fiables que ce qui avait été promis. Les grosses caisses de bois renfermant la camelote furent posées devant eux. Alastor se leva, retira un couvercle qu'il jeta au sol avant de poser un regard critique sur les armes à feu. Le Boogie Man s'empara d'un exemplaire et essaya de l'armer. Mal huilées. Mal assemblées. Un risque plus que conséquent que le moindre de ces flingues s'enraie ou explose dans les mains de son utilisateur en emportant quelques phalanges. Voilà pourquoi il préférait les lames. Elles ne lui avaient jamais fait défaut. Une moue blasée au visage, il jeta l'arme dasn la caisse avec les autres avant de lever les yeux sur Jason. La colère et la rage montaient inexorablement chez ce dernier et elle explosa en un appel rageur. Les ordres fusent. Le Cubain doit se démerder pour recontacter l'indélicat fournisseur et tirer tout ça au clair. Quand aux autres qu'ils dégagent. Tous. Alastor les enjoint à obtempérer rapidement, les poussant sans vergogne vers la sortie. Qu'ils laissent en plan ce qu'ils étaient en train de faire et aillent voir ailleurs. Ce qu'on leur avait demandé précédemment n'avait plus d'importance. Rapidement, les lieux furent vidés de toute présence humaine. Ne restaient qu'Alastor et Jason, le Cubain quelque part à l'étage et le molosse qui n'avait pas bougé d'un poil.

« Je vais vraiment … leur faire exploser la tête à tous ! » Gronde Lecter qui s'était laissé tomber de nouveau sur sa chaise. Alastor tourne la sienne face à son maître et s'y réinstalle à son tour. « Rappelle moi POURQUOI je n'ai pas buté cet enfoiré la dernière fois ? Comme si c'était ELLE qui allait le sauver ! J'en ai ma claque qu'ils aillent se planquer dans ses jupes ! » Avec rage et frustration, le balafré abattit ses coudes sur le bureau faisant sauter les quelques points qu'il avait eu le temps de se faire avant la tempête. Fermement Alastor prit la main du clown, ratrappa le fil et l'aiguille qui oscillait encore et toujours rattachés à la plaie. Tout en se mettant patiemment à l'ouvrage, il s'exprima. Tu n'as pas buté cet homme parce qu'il a soutenu mordicus qu'il allait nous fournir. J'avoue qu'il s'est montré plus que crédible et convainquant. Quand à nos moyens de pression, on aurait pas pu faire mieux. L'aiguille perçait la chair de la paume pour ressortir de l'autre côté des lèvres de la plaie. Alastor oeuvrait vite et bien, aussi efficace qu'un infirmier expérimenté. Je sais comment ramener dans le Sud la fille aînée de ce commerçant indélicat et peu fiable. Et je suis sûr à 100% qu'elle bravera l'interdit paternel sans réfléchir aux conséquences. D'un coup de dents, il coupa le fil et reposa fil et aiguille sur le bureau avant de lever les yeux sur Jason un sourire de mauvais augure aux lèvres. Les adolescents...rien de plus facile à manipuler quand on connaît quels leviers actionner pour agiter les hormones et provoquer la désobéissance. Si on ne peut pas aller à lui, laissons-le venir à nous. Jason resta silencieux pendant quelques secondes avant d'éclater d'un rire sans chaleur comme pour évacuer ce désagrément passager et en minimiser les effets. Alastor glissa un bras au-dessus du dossier de sa chaise. « Humanité de merde ... » Inclinant la tête sur le côté, il lâcha. Je te le fais pas dire. La fiabilité était quelque chose de plus en plus rare. La guerre entre le Nord et le Sud ne se faisait qu'à grands coups de trafic d'influence et de réseau que l'on cherche à shunter ou à déniveler dans sa propre direction. La ville était comme une immense couverture que deux parties tiraient tour-à-tour de leur côté. La voix soudain rassérénée de Jason tira le Boogie Man de ses rêveries muettes. « Tu as quelque chose de prévu ce soir ? » Non. Je te suis où?

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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Ven 21 Juin - 14:01

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Lui poser une main dessus sans permission. Pour la plupart des représentants de l'humanité c'est une invitation à être tué, pour quelques rares exceptions Lecter laisse passer et lorsqu'il s'agit du second il témoigne même une attention plus précise. Il a raison, bien évidemment. Il faut quelques fois mettre l'impatience en pause et rester en retrait mais pour Jason cette seule idée le dérange. On répète -et non à tort- qu'il a quelque chose d'enfantin à tout exiger à la seconde où une idée lui passe par la tête, à refuser qu'on lui réponde à la négative ou encore à s'emporter à toutes les sauces autant pour des broutilles que pour des catastrophes. En Lecter tout passe sans accrocher et il vire de bords sans jamais prévenir, seul maître de son navire aliéné. L'évocation de Frederic lui tire un sourire et il offre un gracieux signe de tête à son second en guise de remerciement.

« Si charmante attention ! Mais que ferais-je sans toi hm ? »

Un non sens démesuré. Il ferait tout, car Jason ne regrette rien et surtout personne. Cependant, les habitudes ont la vie dure et il le sait par expérience. Le trio qui compose la tête de file se connaît de longue date, ils ont vécu là sans jamais se quitter et en se croisant immanquablement chaque jour. Si demain le second disparaissait Lecter sait qu'il crierait son nom de temps à autre. Les murs renverraient l’écho de sa voix, l'autre ne répondrait pas mais malgré lui il en viendrait à le chercher parce qu'il fait désormais parti du décor déglingué de son théâtre maudit. Sans lui, il devrait réapprendre à apprécier ses sales plaisirs en solo, sans plus trouver oreille attentive pour en  reparler. Diable … ce serait d'un ennui.

Parlant d'ennui, on lui en cause trop dernièrement et il a explosé. C'était la goutte de trop dans son vase miniature. Les employés qui se sont enfuis à son ordre se demandent encore par quel miracle ils ont échappé à la rage de leur patron qui se contente pour le moment de hurler -à qui veut l'entendre- qu'il ne supporte plus le Nord et tout ce qu'il implique. Il a fait trembler le bureau à y claquer les coudes, questionnant son second sans même attendre une réelle réponse mais l'homme tire sa main entaillée et poursuit ce que Jason avait commencé en matière de suture. Puis il répond alors naturellement, posé toujours et si Lecter tord les lèvres d'une moue contrariée il écoute malgré tout, les yeux rivés sur l'ouvrage en cours. Il avait une fille en effet ...ce commerçant dénué de courage. Une innocente gazelle que les bêtes songent déjà à dévorer. Apaisante image dans l'esprit du patron qui ne sourcille pas aux allez venues de l'aiguille. Tendre un piège, la laisser venir et … attendre. Mais pourquoi le sort exige-t-il autant de patience de sa part ? C'est vraiment pénible. Il claque la langue, laisse passer un rire et crache sur l'humanité une fois encore. C'est de coutume. Il la hait, la méprise et la rêve annihilée. Boogie acquiesce, rétorque qu'il n'a rien de prévu quand Jason demande et il sourit de plus belle avant de se pencher en avant, réduisant l'espace entre eux.

« Ha ça … où me suivre ? » Murmure-t-il d'une voix chantante. « En enfer ? »

Savoureuse idée, elle le fait délicieusement rire. L'enfer est là sous leurs pieds entre les murs de cette bâtisse d'une autre époque qui embaume du parfum froid des cadavres accumulés non dans leur placard mais dans la benne. Et présentement Jason ne sait pas ce qu'il veut, il n'a pas d'idée fixe. Qu'importe sa demande Boogie suivra, sans jamais dire non quand bien même son supérieur exige qu'ils partagent la même chambre à parler une nuit entière.
Soudain, une lumière luit. C'est comme une ampoule à l'allumage difficile qui clignote à répétition. Jason est passé maître en matière de surprise -généralement mauvaises- et le diable seul peut savoir les raisons profondes qui le poussent à tout mettre en œuvre. Lentement il tend les doigts et les referme sur son poignet, lui jetant un regard par dessous et il est loin d'être innocent. Ce qu'il veut n'est pas simple, en aucune occasion et comme par nécessité de pousser son entourage dans ses retranchement il impose. Même à lui qui en fait déjà tellement.

« Surprends moi, mène donc la danse ! » Un sourire à ses lèvres déchirées, des sous entendus morbides car lui déplaire ne mène qu'à subir son courroux. « Montre moi donc pour une fois, quelle vilaine idée peut germer dans cette charmante tête lorsque je t'accorde le droit de … tenir ma laisse »

C'est machiavélique et ça lui ressemble trop. Malgré les années passées jamais il ne lui a laissé la main lorsqu'il s'agit de divertissement ou de surprise. Dans le travail oui, il délègue mais quand vient l'heure des jeux les plus tordus il reste instigateur. C'est un test et dans cette organisation on le jugerait malvenu, injuste envers ce second si dévoué. L'honneur d'entraîner Jason peut devenir une malédiction si les rouages s'enclenchent de travers mais l'enjeu est là, il plaît à l'anarchiste dans toute sa propension à bousculer le peu d'ordre établi. Qu'importe ce que le BoogieMan propose, ici, dehors, au Sud ou au Nord … il faut juste actionner un déclic quelque part dans la tête de Jason. Et que cela dure une seconde ou un heure, s'il en retire une émotion particulière alors Lecter considérera le test passé avec succès.  

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 24 Juin - 2:18

" Monsters " ▬ CLOS Tumblr_mel1reSTtJ1rb5wor



La patience...voilà certainement ce qui faisait le plus défaut à Lecter. Alastor s'échinait à tempérer ce caractère emporté et chaotique en y opposant sa logique détachée, son attitude glacée et son sang-froid de reptile. Gérer l'ingérable. Les tempéraments diamétralement opposés dans leur extrêmisme parvenait à trouver un semblant d'équilibre. Demander à Jason d'attendre relevait de la remarque presque suicidaire pourtant le Boogie Man trouvait toujours une oreille prête à l'écouter même si ce qu'il avait à dire n'enchantait guère le balafré. Alastor pouvait rester des heures en planque à observer, comme une araignée il pouvait patienter près de sa toile jusqu'à ce que sa proie s'y englue. Son immobilisme apparent cachait des gestes lents et mesurés, presque imperceptibles pour ceux qui ne le connaissait pas. Mais c'était loin d'être le comportement de son maître.
Cette annonce qu'il fit de devoir patienter avant d'agir ne manqua pas d'éveiller un profond sentiment d'ennui chez Lecter. Et comme à chaque fois que ce dernier s'ennuyait, il fallait rapidement trouver autre chose pour le divertir. Peu importait quoi, il fallait focaliser son attention sur autre chose que le grain de sable qui venait de se glisser dans les engrenages bien huilés entretenus avec soin. Mouvement à la droite du croque-mitaine qui tourne lentement la tête.

« Ha ça … où me suivre ? » La voix de Jason semble chantonner un air que lui seul connaît. Se rapprochant d'Alastor, penché vers l'avant, le balafré lève un regard brillant de malignité sur le visage de son second. « En enfer ? » Question rhétorique qui ne nécessitait nulle réponse. La loyauté de Boogie est sans limites. Sa fidélité est sans faille et son incorruptibilité a déjà été maintes fois prouvée. Si le clown lui demandait de sauter du sommet d'un immeuble, il le ferait sans aucune seconde de doute ou d'hésitation. Peut-on aller à l'encontre des décisions d'un être que l'on a élevé presque au rang de divinité, d'artisan suprême d'un chaos que l'on appelle de toute son âme? Lecter était un architecte au service du désordre et Alastor était à la fois son associé autant que sa feuille de papier, son crayon ou sa gomme. L'Enfer? N'y étaient-ils pas déjà tous les deux? Et si ce lieu de perdition existait réellement par delà la mort, il y a fort à parier que ses forges avaient vu sortir ces deux monstres à visage humain avant d'en arrêter la production.
La main de Lecter glissa sur la table jusqu'à frôler Alastor, ses doigts se refermèrent sur son poignet. Les yeux du clown s'étrécirent soudain comme sous le coup d'une illumination soudaine qui est rarement de bonne augure. La suite s'avèrera inédite. Jamais on n'a laissé à Alastor trop de liberté d'action. Quand on délègue, c'est par ordre. Quand il agit, c'est par ordre. Chaque initiative qu'il prend ou qu'il soumet est toujours à double tranchant et n'a jamais de conséquences nuancées. Contentement ou colère, il n'y a pas d'entre-deux. Alors, quand Jason lui propose de mener la danse, Boogie Man ne peut s'empêcher d'avoir un léger froncement de lèvres dubitatif. Qu'avait-il à proposer pour éveiller l'intérêt de son maître? Un banal massacre? Un rapt suivi d'une séance de torture classique? Un petit déchaînement d'ultraviolence gratuite? Non. Alastor avait le champ libre et comme un défi qu'il s'adressait personnellement, il allait surprendre Jason en l'emmenant au dernier endroit où il voudrait être. Les traits du boogie man se détendirent affichant une expression énigmatique. Il pencha légèrement la tête sur le côté, un sourcil arqué. Très bien. Tu veux de la surprise...je vais t'en donner...

Alastor n'est pas un animal américain et urbain. Certes, il s'est fort bien adapté à la ville depuis que Jason l'a extirpé de la rue par une nuit de déluge, mais c'est ce que font les prédateurs...ils s'adaptent. Si on est pas capable de se fondre dans un nouvel univers, on est voué à la destruction. Alastor l'avait déjà compris avant même de fouler le bitume. Bouleverser les habitudes, ne pas avoir une vie réglée à la seconde près, inoculer le chaos dans son quotidien était la clef de la survie face à n'importe quel adversaire. Dans la lutte pour la vie, il fallait sans cesse évoluer, se montrer polymorphe pour être insaisissable et imprévisible. Mais rien n'avait remplacé le calme apparent des forêts qui lui manquait cruellement. Lorsqu'il repensait à son ermitage niché au fin fond du domaine dont il avait hérité à la mort de ses parents, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver un spleen presque romantique.
Sans égaler la violence tapie sous la végétation canadienne de sa jeunesse, Alastor avait déniché un creux de verdure par-delà les buildings et les rues crasseuses. Une enclave verdoyante où la nature pouvait croître loin de la main de l'homme et de ses règles ineptes. Alors qu'il marchait à vive allure parmi les fourrés, évitant chaque trou traître masqué par la mousse, chaque flaque boueuse, Alastor entendait derrière lui Jason pester et ricaner à voix basse. Etait-il surpris? Etait-ce à la hauteur de ses espérances? Le Boogie Man ne l'aiderait pas durant cette marche. Sauf s'il le lui demande. En ces lieux, il était le maître. Il avait trop arpenté sa forêt pour se laisser avoir par une racine enfouie sous les fougères. On était dans son élément.
Enfin, il parvint à une sorte de clairière, le but de cette virée nocturne, une occasion de lever un pan du voile qui floutait son passé. Une zone plus ou moins ovale où les troncs se faisaient moins nombreux et la végétation avide de lumière y était plus dense. Alastor s'arrêta net, silhouette sombre et fine au milieu de l'obscurité. Au-dessus de sa tête, le ciel pollué et l'air vicié de la cité avaient laissé place à un firmament d'un noir d'encre où quelques étoiles palôtes scintillaient. Aucune lumière artificielle ne venait ternir leur éclat. Calmement, il croisa les bras dans son dos, le nez levé au ciel, yeux clos. Il inspira profondément, goûtant au silence apaisant, attentif au plus infime bruissement autour de lui, imprégné par les mille et une odeurs que le vent frais lui amenait. Ils étaient des intrus dans ce havre. Ils piétinaient allègrement un territoire qui ne leur appartiendrait jamais.
Inutile de chercher une quelconque cabane cachant un ou deux cadavres en devenir. Il n'y a rien de tout cela. Doucement, il rouvrit les yeux, vrillant ses iris glacés à ceux de son maître. Il n'y a que toi et moi ici. dit-il d'un ton rêveur avant de se reprendre. Enfin...nous sommes plus nombreux mais il faut savoir écouter pour s'en rendre compte. Doublant les questions qu'on ne manquerait pas de lui poser, il enchaîna. Tu te demandes pourquoi je t'ai amené ici? En fait, j'ai agi par pur égoïsme. J'avais envie de venir. Tout ça... Son regard embrassa ce qui les entourait. ...me manque parfois alors dès que j'en ai l'occasion, je marche jusqu'à cette clairière et je ne fais rien d'autre que rester assis...écouter...au milieu de ce que ce monde a de plus neutre. Pas de règles ni de lois humaines dans ce lieu, seule la raison du plus fort et du mieux adapté règne. Là où beaucoup ne voient qu'une banale forêt nocturne, je sens une guerre constante tout autour de moi. Une guerre sans pitié où ce qui est juste est cruel et ce qui est normal est violent.

Jason
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 24 Juin - 5:24

MONSTERS


« Celui qui ne peut plus éprouver ni étonnement ni surprise, est pour ainsi dire mort : ses yeux sont éteints. » disait Albert Einstein. Ha il l'a voulu. Il l'a. Aussi fort qu'il a souhaité voir s'allumer l'étonnement dans le regard limpide de son second Lecter se boufferait presque la langue de lui avoir laissé la main désormais. Il est loin d'aimer suivre, se place en leader et tire les liens de chacun depuis tellement d'années qu'il ne concevait pas -il y a moins d'une heure encore- qu'on puisse le forcer à suivre de la sorte. Du coup à enjamber les branches il râle, rit lorsqu'il glisse et manque de s'étaler de tout son long. Sa fierté muselle l'idée de demander de l'aide, il avance à sa manière et si Boogie prend de l'avance Jason le rejoint à vive allure lorsque le terrain se fait moins fourbe. Les distances entre eux ne sauraient être longues, ils sont liés par trop de chaînes aussi invisibles soient-elles au regard insipide de l'humanité de ce siècle.
Parfois il ploie, reprend une stabilité incertaine et poursuit son avancée dans un semblant de prudence. Il a pour lui la chance de préférer la nuit au jour et ses yeux se sont rapidement faits à l'obscurité ambiante. Toutefois cette ambiance lui est trop peu familière, elle lui évoque une amertume enfouie de longue date, une sensation désagréable qu'il tait et écrase en un coin de son esprit car il est coutume à Lecter de ne s'embarrasser de rien.  Il serre les dents sans conscience, réalise qu'il manque cruellement de sommeil tant son corps craque à être ainsi poussé à la marche au milieu des racines et des mousses.

Enfin il en voit le bout, pousse un soupir vers le haut et soulève ainsi quelques mèches éparses devant son nez. La clairière s'étale, déroulée sous ses yeux originellement verts que la furie ombre trop régulièrement de noir. Une main passée à travers ses cheveux pour les ramener en arrière et il approche son homme de main qui semble décidément trop à son aise au sein de ce décor tellement éloigné de leur tanière. Les timides étoiles dans l'encre du ciel, le vent frais n'embaumant de rien d'autre que du parfum ambiant de la végétation humide, l'atmosphère si paisible … Que peut-il bien y avoir ici qui puisse plaire à Jason dans toute sa folie des grandeurs ? Il se le demande, se mord la lèvre de manière pensive jusqu'à entendre l'instigateur de cette surprise prendre la parole. Des mots balayant ses visions de cauchemars cadavériques, ses yeux de givre accrochés aux siens … diable ! Si c'est une plaisanterie elle est de mauvais goût. Lecter laisser passer un rire cynique, un rictus acéré à la bouche avec en tête quelques sarcasmes à venir mais …

Le clown bat des cils, comme choqué à entendre ce qui à ses oreilles sonne en confidence qui ne sera faite qu'à lui. Boogie n'est pas homme à se dévoiler, pas homme à évoquer ses plaisirs et jamais malgré les années filées son patron ne lui a posé la question. Jamais il ne s'est attardé sur cet homme qui pourtant ne fait que cela à son propos. Égoïste se définit-il ? Ho non, tellement pas …
Alors il penche la tête de biais, observe plus attentivement ce paysage et écoute ce qui se passe autour. Un frisson semble vouloir lui arracher la colonne vertébrale, il inspire plus lentement et lève finalement le nez au ciel. Tout cela devrait le mettre d'une humeur noire, c'est bien trop loin de lui ! Pourquoi non dans ce cas ? Pourquoi s'attarde-t-il ? Pourquoi ce sentiment creux et ce vide soudain ? Il se rappelle les mots de la policière qu'il aime à ennuyer, la manière dont elle disait aimer les choses simples qui l'entourait … lui n'y arrive seulement pas. Boogie dit apprécier l'endroit car il lui rappelle quelque chose ; que possède Lecter pour revenir à autrefois ? Rien. Un néant absolu. La constatation lui tire un rire jaune, il ne peut même pas prétendre comprendre la chose …

« Je ne te savais pas … nostalgique d'antan. On en apprend tout les jours. »

Il le murmure, n'ayant rien trouvé d'autre à dire. Le ton n'est pas blessant, pas plus ennuyé ou ignorant. Étrangement neutre pour l'homme qu'il est en somme. Alors il secoue lentement la tête, rien à faire il ne comprend pas et se doit de reprendre un minimum de contrôle là dessus avant de voir ses araignées mentales le pousser à une colère injustifiée. Boogie n'y est tellement pour rien si son patron est un tel abîme qu'il ne prend même plus le temps de s'attarder sur lui même. Lecter a marché sur son passé, le transforme au grès de ses envies de l'heure et l'oublie volontiers. Pourquoi ? Trop de gens se posent cette question : pourquoi renier ce qui fut ? Un manque d'envie ? Des valises trop lourdes à porter ? Allez savoir.

« Ce genre de coin existe par ici alors … je devrai mettre mon GPS à jour ça peut servir ! »

Un rien de dérision, il se laisse choir en position assise et tend les bras derrière lui. Une chose le chiffonne pourtant. Son regard, ses mots … ce « toi et moi » qui revient en boucle. Jason relève la tête en direction de son affilié, plisse à peine les paupières et l'observe. Pour la première fois depuis leur rencontre il songe qu'il ne sait rien, qu'ils ne se connaissent pas et le fait ne devrait avoir aucune importance en réalité. Comment peuvent-ils vivre ensemble -autant dire ce qui est- en ne sachant rien pas même un secret, le récit de leur existence aussi résumé soit-il. Comment deux inconnus peuvent-ils seulement se comprendre à ce point ? Ça dépasse toute logique. Pas que Jason en est une en dehors de la sienne -folle et chaotique- mais tout de même. C'est impensable. Il reporte son attention vers les étoiles, claque doucement la langue.

« La dernière fois que j'ai vu le ciel aussi clair j'étais enfant … c'est dire si ça date. » Il ne sait plus s'il lui parle ou s'il se raconte ça intérieurement mais les images défilent comme s'il revoyait son propre film. « Pour dire vrai je n'ai même jamais arpenté les bois comme ce soir, même dans cet orphelinat bourré de bonnes sœurs on avait pas de contact avec la nature. Moi moins encore vu le temps que je passais enfermé à réciter des je vous salue marie parce que j'avais dérangé l'un ou l'autre ... » Il rit, soupire. « Et c'est assez étrange de me dire qu'à mon âge et compte tenu de tout ce que j'ai pu voir … j'ai comme oublié qu'un tel lieu pouvait exister. »

Où est-elle passée sa soif de mort ? Où sont ses mauvais trips assaisonnés à grands cris d’effroi et peuplées de sanglots interminables ? Loin, bien trop loin cette nuit et ça ne lui plaît qu'à moitié. Il se sent étranger à lui même, respire un air qui n'est chargé ni de poudre ni d'essence et ça l'ébranle l'air de rien. Un regard jeté de biais, il l'aura surpris c'est évident. Bien joué BoogieMan, c'était d'une finesse à défier celle d'un fil à suture ! Alors Lecter tend soudain le bras, accroche le poignet de l'autre et le tire assez vivement pour le faire descendre à sa hauteur. Là il le relâche et chuchote pour ne pas biser le calme ambiant, une messe basse entre eux tandis qu'il allume une cigarette.        

« C'est donc ici que tu t'échappes quelques fois le soir alors … » Une volute de fumée envolée, un sourire léger. Il n'a déjà plus envie de s'attarder sur ce qu'il ressent au fond et cherche à passer à autre chose. « Et moi qui n'aime tellement pas prêter mes jouets ; me voilà obligé de constater que je te partage avec mère nature … c'est un brin vexant. »

Possessif un jour, possessif toujours …

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 24 Juin - 23:04

" Monsters " ▬ CLOS Tumblr_mekz31GP6o1rb5wor




Au grand étonnement de Boogie, Jason n'eût aucune des réactions qu'il avait prévu. Il s'était attendu à un déluge de remarques acides, à une tempête de mots méprisants, à une récupération du statut de leader mais aucune de ces prédictions ne fut juste. Le clown macabre, après une marche plus ou moins assurée, s'était laissé mener jusqu'au bout. Parvenu au terme du voyage, Alastor ignorait si le calme qu'il éprouvait dans cette clairière serait communicatif. Mais derrière lui, il ne sentait pas les remous bouillonnants coutumiers, l'aura de Jason ne lui semblait plus aussi versatile qu'en ville. Lorsque son maître ouvrit la bouche, il n'y reconnut pas les intonations et inflexions caractéristiques de la fragmentation de la psyché de son supérieur. Neutralité absolue, presque vide mais pas indifférente, quand un « Je ne te savais pas … nostalgique d'antan »  presque murmuré lui fut porté par le vent. « On en apprend tout les jours. » Alastor laissa échapper un petit reniflement amusé à ces mots. Nostalgique...regrettait-il cette époque forestière? Depuis qu'il avait rallié la cause de Lecter, il avait accepté le fait de devenir un homme du présent ne se souciant que du futur. Comme une chrysalide s'extirpe de son cocon pour s'envoler vers une nouvelle existence, il avait abandonné l'identité d'Alastor Burton dans une ruelle humide, renaissant en tant que Boogie Man quand sa main s'était refermée sur celle du clown macabre. Les années de cohabitation qui avaient suivis, ils n'avaient jamais réellement abordé le sujet ô combien délicat de leur passé respectif. Et le peu d'informations qu'ils avaient laissé filtrer étaient tellement embrouillées ou rocambolesques ou changeantes selon l'interlocuteur ou l'humeur que personne ne savait vraiment qui ils étaient auparavant. Tournant légèrement la tête pour jeter un regard sur le balafré par dessus son épaule, Alastor dit d'une voix mesurée dont on entendait le sourire qui étirait ses lèvres Si j'avais abattu toutes mes cartes durant ces quelques années, je serais devenu bien ennuyeux. Il pivota doucement lorsque Jason se laissa tomber au sol. Il avait le regard levé vers les étoiles et malgré la dérision perceptible dans les propos qui suivirent, le Boogie Man voyait bien que quelque chose dérangeait son maître. Il y avait dans l'air une atmosphère particulière, des éléments de décor se mettaient en place pour amener ces deux-là là où ils ne s'étaient jamais aventurés. Un bond, ensemble, dans le passé. Alastor avait levé un peu du mystère qui le drapait et, comme s'il s'agissait d'un accord tacite, Jason s'apprêtait à faire de même.

Le monolithique et glacial Boogie Man détourna le regard pour fixer une ombre qui planait sans bruit depuis la cime des arbres jusqu'au sol. Un couinement de rongeur et le rapace nocturne retrouva son perchoir quelque part dans le feuillage d'un noir d'encre. Et Jason se mit à parler évoquant une période de sa vie d'une voix presque lointaine. Ce discours s'adressait autant à lui qu'à sa propre folie ou à son second...un orphelinat, la religion, un gamin ingérable que l'on punissait sans cesse. Il ne faisait pas bon d'être un électron libre ou un rebelle dans ce type d'institution. Jason avait-il été un monstre dès sa naissance ou l'était-il devenu? Alastor avait toujours eu le sentiment d'être différent, de ne pas être "normal". Les choses auraient pu changer pour lui, être toute autre, si on avait eu les bonnes réactions à son égard.
Sans dire un mot, il écoutait cette voix qui lui parvenait de derrière lui, ces confidences, ces aveux que certainement aucune oreille humaine n'avait entendue. Devaient-ils avoir une confiance aveugle l'un envers l'autre pour jeter à terre leurs masques de la sorte. Ils ne redoutaient aucunement que ces informations soient utilisées en leur défaveur par l'autre. Quel paradoxe...les deux êtres les plus maléfiques, les plus abjects et les plus cruels de cette ville avaient la chance inouïe de pouvoir compter sur quelqu'un envers qui ils n'avaient rien à craindre. Un trésor précieux que tous les humains recherchent et que très peu peuvent s'enorgueillir de trouver. Même les damnés pouvaient être bénis.
La main de Jason se saisit du poignet d'Alastor, le tirant vivement en arrière. Ployant les genoux pour éviter la chute disgrâcieuse, le Boogie Man s'installe dans la même position que son monstrueux maître abandonnant l'attitude droite et inflexible qu'il a coutume d'avoir en ville. Il n'a nul besoin d'être sur ses gardes en ces lieux et en cette compagnie exclusive. Il n'y a aucun ennemi à des kilomètres à la ronde.

« C'est donc ici que tu t'échappes quelques fois le soir alors … » commence Jason en recrachant la fumée d'une cigarette qu'il vient d'allumer. « Et moi qui n'aime tellement pas prêter mes jouets ; me voilà obligé de constater que je te partage avec mère nature … c'est un brin vexant. » Une expression amusée apparaît sur les traits d'ordinaire figés et indéchiffrables d'Alastor. "Jouet"? Vraiment? Il se sent plus "doudou" en cet instant que "petit soldat de plomb", un peu comme ces poupées de douleur que l'on confie aux enfants traumatisés qui doivent leur confier leurs pires secrets pour soulager leur conscience et se reconstruire. Quand à la petite pique possessive, elle ne fait qu'élargir le sourire du croque-mitaine. En tant que bras droit, je me dois de te dire que raser cette forêt coûterait extrêmement cher et il faudra faire des coupes drastiques dans notre budget explosions. Son destin est inextricablement lié à celui de Jason. Il avait traversé le pays dans toute sa largeur, des flics sur les talons. Sa rencontre avec lui n'était pas fortuite. Quand tant de coïncidences se téléscopent, il faut y voir autre chose qu'un banal concours de circonstances. Un bref silence s'installe avant qu'il ne reprenne.
Je me ressource ici. J'y reprends conscience de ma mortalité. En ville, je n'ai rien à craindre. Je suis le Boogie Man, le monstre à la hache qu'il vaut mieux ne jamais croiser, le bras droit de Lecter. Rien ne peut leur résister...ni la pierre, ni les hommes, ni les prières. Appuyant son menton au creux de son épaule, il tourna la tête dans la direction de Jason poursuivant calmement et à voix basse. Tu savais que lorsque Jules César paradait dans les rues de Rome après chacun de ses succès, il y avait un esclave à ses côtés dont la seule tâche était de lui dire "rappelles-toi que tu n'es qu'un mortel, César". Cet endroit...c'est pour moi ce petit esclave. Il me ramène au Canada d'où j'ai du fuir car je me suis montré trop confiant, trop arrogant. La nature me murmure que je ne dois pas oublier que je ne suis qu'un minuscule élément bien fragile. En ville, je suis au sommet de la chaîne alimentaire. Ici? Ici je ne suis rien qu'un petit humain.


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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 25 Juin - 0:28

MONSTERS



« Ennuyeux toi ? Voilà autre chose … Tu ne l'as jamais été voyons. »


Nul besoin de ses habituels mensonges ici, il dit ce qui est. En aucun cas le BoogieMan n'a laissé cette sensation d'ennui à son maître. Jamais, sans ça il serait déjà mort et enterré. On ne vit pas vieux si on ne lui inspire rien de varié. Cet homme à sa gauche lui a montré assez de raisons pour pouvoir encore conserver le privilège de vivre et Lecter, lorsqu'il y regarde à deux fois, songe qu'il n'a même jamais sincèrement pensé à lui coller une balle en pleine tête.
Non cette nature ne le laisse pas de marbre et c'est peut-être ça le nœud du problème. Jason y trouve une sensation pénible d'inconnu mais qui l'oblige à penser. A revenir sur des acquis prétendus et des constatations d'un manque dans sa culture générale. A tracer sa route à travers New York il n'a rien connu d'autre, à peine la Floride mais là encore c'était pour affaire et les plages de sables blancs, les élégants palmiers ou le ciel de carte postale ne l'avaient aucunement marqué. Ne pas savoir devient un étonnement désagréable au point que le balafré avale de travers, discrètement car se dévoiler ne fait en rien parti de ses habitudes et pourtant oui, il enrage aussi neutre semble-t-il. Ça le cuit par le fondement, lui noue les entrailles si bien qu'il se fait violence, se force à changer le cap et parler d'autre chose. Sa possessivité revient au galop et il annonce sans pudeur que prêter son homme de main ne l'enchante guère quand bien même ce n'est pas à un être humain. Ses mots sont accueillis avec grâce, dans un sourire que leur isolement rend secret. Lecter est peut-être le seul à pouvoir prétendre assister à l'esquisse de cette expression chez son second. Il n'imagine pas qu'il puisse se trouver bien ailleurs qu'à ses côtés par la même, y penser suffit d'ailleurs à réveiller sa jalousie la plus maladive. Une fois ses griffes accrochées Lecter n'est plus homme à lâcher prise, on lui appartient par choix et sinon, par une obligation des plus stricte.

« Hn ; je te laisse ton jardin secret. L'anéantir reviendrait trop cher et puis … ça ne me dérange pas tant. »

Mensonge. Évidemment que ça le dérange. Trop extrémiste Lecter l'est en tout et pour tout, estimant de son unique point de vue qu'on a aucune raison d'aller voir ailleurs à partir de l'instant où on accepte de pactiser avec lui. Pourquoi lui ment-il alors ? Pour le sécuriser au pire, lui lâcher la bride pour mieux un jour le ramener plus cruellement à ses pieds en lui rappelant que dans leur monde il est seul maître. Boogie n'a que les libertés que Jason lui autorise, ça ne peut pas changer. Et il l'écoute, boit ses paroles aujourd'hui car ce huis clos possède sa saveur, son chaos bien au delà de toute la simplicité qu'il laisse croire. Lecter ramène une main à sa bouche, récupère sa cigarette et l'éloigne à la même allure. Sa mâchoire se crispe soudain et l'envie d'arracher ces yeux bleus de leurs orbites lui vrille la tête telle la mèche d'une perceuse. Au ralenti sa tête s'abaisse, cherche un point d'ancrage quelconque qu'il ne peut juste pas trouver. Son cœur cogne jusque dans ses tempes et il inspire profondément.

« Tu n'es pas un petit humain comme tu dis. » Voix changée, elle a baissé d'un octave et se veut d'une gravité encore inconnue tandis qu'il écrase la cigarette à moitié consumée dans la paume de sa main sans en ressentir la brûlure. « Tu n'as besoin d'aucun esclave pour te murmurer de telles conneries parce que tant que tu me suis tu es au delà de cette classe d'imbéciles décérébrés. »

Un claquement de langue, un geste nerveux pour chasser dieu sait quoi dans l'air et il regarde au loin cette fois. Vexé, il l'est dans son délire à détester ces gens trop communs et refuse que ses plus proches suivants imaginent entrer dans cette catégorie. La colère est une dangereuse conseillère pour Lecter et rares sont les moments où il fait la sourde oreille à ses invitations les plus désastreuses. Il tente ici, se mord la langue et le sang qui lui envahi la bouche est amer, incapable d'apaiser les grouillements de ses neurones déglingués. Lui n'a pas une fois réfléchis de cette manière, il s'est placé au dessus de tous trop jeune non par besoin de fanfaronner mais bel et bien pour écraser qui cherchait à le faire chuter. A vouloir retenir des coups il ne parvient pas à tenir ses paroles et reprend.

« La dernière voix qu'il faut écouter dans ce putain de monde est celle qui te dit de regarder où tu mets les pieds, qui te met en garde et qui a terme ne cherche qu'à t'entraver. Les « attention », les « non », les « prudence » je les laisse aux lâches. On ne fait pas la révolution en se souciant de demain et en se posant des limites ! Sois arrogant, sois confiant et si demain tu crèves dis toi seulement que tu n'étais pas digne des armes que tu avais en mains. » Le rire est déplaisant lorsqu'il traverse ses dents, sifflant comme la morsure du papier de verre sur la rouille. « Beaucoup trop avant ont voulu me bourrer le crane de ces inepties prétendant qu'on doit savoir se contrôler et pour me contrôler que faisaient-ils ces hypocrites ? La bonne blague de me cloîtrer derrière une porte, de me laisser à méditer ou de me cravacher ! Quelles limites avaient-ils eux ? N'écoute personne sinon toi-même, un conseilleur n'a jamais été un payeur et dans mon sillage moins encore bordel ! Il vous faut quoi à tous pour vous décider enfin à lâcher la bride une fois pour toute ? »

Une grimace, son sourire ne demeure que par les cicatrices qui lui fissurent les joues et il se jette en arrière pour s'étaler sur le dos, une main plaquée au front. Les yeux clos, il avale son propre sang et grogne plus qu'il ne parle ensuite.

« Ose me dire maintenant que TOI tu te poses quelques fois des limites et je te tue de mes mains !   Franchement ce n'est pas si dur de tout lâcher et de n'avoir aucun remord à agir. J'ai presque l'impression à t'entendre que tu as besoin de t'éloigner de ton rôle et que ... » Un flash, ses paupières s'ouvrent dans la même seconde et alors qu'il revient en position assise avec la lenteur d'un serpent, ses yeux soudain dilatés plongent sévèrement dans ceux de son voisin. « A moins … que ce soit moi que tu veuilles fuir ... »


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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 25 Juin - 15:31

" Monsters " ▬ CLOS Tumblr_m8a67wNQY01qe3aixo1_500



Oh que si cela dérangeait grandement Lecter d'abandonner son jouet favori aux feuillages et aux troncs rugueux. Bien que ses lèvres prononcèrent le contraire, l'imperceptible frémissement des ailes de son nez, le pli qui apparut furtivement au coin de ses yeux, l'inspiration que son corps oublia de prendre n'échappèrent pas au regard acéré d'Alastor. Ils ne pouvaient pas se mentir, même s'ils déployaient tout leur talent dans ce domaine et ce, même s'ils contrôlaient le plus petit muscle de leur visage à la perfection. On ne vit pas près d'une décennie aux côtés d'une même personne sans en connaître la plus infime expression, sans détecter la plus discrète des émotions. Mais Alastor ne releva pas ni ne mentionna, même à mots couverts, ce qu'il avait vu et perçu chez son ombrageux voisin. Il se contenta d'écouter, prenant de plein fouet le fiel et la colère qui perçait dans la voix de Jason.

Les sourcils froncés, Alastor secoua la tête. Je ne m'impose pas de limites, Jason, et je te rassure mon sommeil est dénué de tout cauchemar et de tout fantôme. Des regrets? Je n'en ai jamais éprouvé les affres. Ma moralité est détachée de toute convention humaine. Je ne suis pas un élément de cette société. Je suis un loup qui talonne le troupeau de moutons, les crocs à découvert. Son regard glacial se baissa au sol. A part sa dévotion au clown macabre, son entière soumission et cette forme perverse d'amour et d'attachement qui le liait à lui qu'éprouvait-il d'autre? On le qualifiait volontiers d'iceberg et c'était amplement mérité. Alastor était étranger à de nombreuses choses telles la compassion, la pitié, l'empathie. Il avait son propre code, ses propres règles, ses propres lois. Au-dessus de tous et de toutes, différent jusqu'au bout des ongles et au sein même de sa nature. Il se mordit l'intérieur d'une joue sacahnt qu'il avait désappointé son maître. Il reprit lentement, levant ses iris sur le visage courroucé de Lecter. Tu vois un frein et de la faiblesse dans ma prudence mais il ne s'agit que de mon sang-froid. Ils étaient tous les deux aux extrémités d'une même règle. L'un bouillonnant et ardent, l'autre froid et calculateur. Je suis recherché dans plusieurs états et si j'agis de manière inconsidérée, sans réfléchir une seconde aux conséquences, je risque d'avoir à choisir entre le peloton d'exécution, l'injection létale ou la chaise si la populace ne me lynche pas publiquement évidemment. Combien de corps avait-il fait disparaître dans la scierie? Une dizaine? Une vingtaine? Plus? Il n'avait jamais tenu de carnet de comptes à ce sujet, chaque autre être humain qui s'était aventuré sur ses terres avait fini dans l'usine abandonnée, découpé en menus morceaux que les machines avaient dévoré sans en laisser un pauvre éclat d'os. Une chose était certaine, chaque vie qu'il avait arraché signifiait qu'il y avait tout un groupe d'hommes et de femmes qui ne rêvaient que d'une chose...se venger. Alastor ne leur avait même pas laissé un corps, un membre ou un organe à enterrer et à pleurer. Bien qu'il n'avait pas les moyens pour comprendre cette réaction, il pouvait en saisir l'importance que cela revêtait pour cette foule anonyme qui était assoiffé de sang. Son sang. Une chose l'angoissait réellement dans ce passé dont il ne pouvait totalement se défaire...sa voix devint murmure tandis qu'il se passa une main dans ses cheveux sombres. Je refuse de crever en tant qu'Alastor Burton. Cette personne est morte à l'instant où tu m'as trouvé. Voilà pourquoi je suis obligé de balayer soigneusement mes traces, voilà pourquoi j'ai besoin de me rappeler que mon ancien moi n'est pas un symbole comme le Boogie Man.

Sa voix qui s'était faite de plus en plus expressive retrouva ses intonations froides en entendant la dernière phrase de Jason. Alors que ce dernier s'était redressé comme un cobra prêt à mordre, le fixant intensément, le visage d'Alastor retrouva son immobilisme, comme gravé dans la pierre, seuls ses iris semblaient flamboyer d'une colère sourde. Détachant soigneusement chaque syllabe, la voix charriant des glaçons et le ton monocorde, il répliqua piqué au vif, profondément blessé...non. C'était bien plus que cela. Il se redressa, dos droit, les doigts enfoncés sous les herbes hautes étreignant avec fureur deux poignées d'humus humide. J'ose espérer que cette remarque était une nouvelle forme d'humour tordu et douteux. N'importe quelle plaie serait moins douloureuse que ces quelques mots. C'était au-delà du blessant ou du vexant. C'était...blasphématoire. Une hérésie. Un parjure. L'ultime sacrilège. Ses paupières s'étrécirent, son regard se fit perçant. Te fuir, me soustraire à toi ou à mon rôle? Par quel syllogisme inepte parviens-tu à une telle conclusion? C'est la chose la plus immonde et abjecte que tu n'aies jamais osé proféré. Les mâchoires crispées, il soutint le regard de Lecter, silencieux, presque tremblant d'une rage contenue difficilement. Plus personne en ville n'essayait de soudoyer Boogie depuis des années. A moins d'être paticulièrement masochiste ou suicidaire. Le visage impénétrable se rapprocha de la face grimée et balafrée. Rien ni personne ne s'est mis, ne se met et ne se mettra jamais entre nous. dit-il en martelant chaque syllabe qu'il prononçait réitérant un serment fait il y a des années. Soupirant, il ferma les yeux, secouant doucement la tête et se détourna de Lecter. D'un ton las, il termina. Si c'est ce que tu voulais entendre, il existait des moyens moins mortifiants de le faire.

Jason
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 25 Juin - 17:09

MONSTERS


Tension dans l’air, crissement de dents et tremblements en chœurs. Ils se chavirent l’un l’autre pour des raisons complètement différentes mais se rejoignent dans leur fierté blessée de l’instant. Ainsi il croit, il ose penser qu’une foule en colère peut un jour lui mettre la main dessus ? Jason grimace, fait vivement rouler ses yeux et rétorque avec la rudesse qu’on lui connaît en temps de tension.

« Parce que tu crois qu’on pourrait t’enfermer sans que j’assimile la chose à de la provocation ? Le premier qui oserait seulement y penser n’aura pas le temps de plancher sur la manière dont tu aurais à vivre tes dernières heures en ce monde. Tu es ma propriété jusqu’à preuve du contraire et je suis seul maître de ta mort mets toi ça dans le crane ! »

Un reniflement acide, il se sent comme contraint de justifier cela. En aucun cas il ne tolère que son second subisse un autre courroux que le sien ; il l’a déjà brisé physiquement mais arracherait les mains de quiconque tenterait de l’imiter. Dans tout son égoïsme et sa folie Lecter a décidé un jour que cet homme là lui appartenait corps et âme et bien malheureux serait celui ou celle qui tenterait de le contrecarrer sur cette idée. Le Cubain passe encore, mais c’est entendu entre eux. Ils ne se soucient pas du sort de l’autre et ne s’entendent que dans un but professionnel dénué de fidélité ou de ressemblance. Le troisième de la bande n’a jamais été proche de lui, au pire ils se respectent mais c’est bien là le seul avis qu’ils partagent car ils n’ont rien en commun. Lecter l’écoute parfois râler, lui reprocher ses actions mais parce qu’il est bien conscient qu’Alonso ne s’entête pas à le raisonner plus de dix minutes il laisse filer. Rien à voir avec la relation que le Clown entretient avec son croque mitaine, non la leur est psychique et fusionnelle, elle est sans bavures et sans frontières et n’est même pas définie à l’heure actuelle. D’ici trente secondes Jason pourrait aussi bien décider de lui arracher un œil que de poser la tête sur son épaule ; ils vivent ensemble de la manière la plus instable qui soit tandis qu’au loin on est persuadé qu’ils s’entendent comme larrons en foire.

« Le passé c’est le passé, enterre le et fais en le deuil à jamais. Autrefois si on pouvait encore t’emprisonner ce n’est plus le cas désormais. Écoute bien parce que je ne le redirai pas, si je venais à apprendre que le système carcéral te tient je ferai sauter la moitié de la ville ! PERSONNE n’a le droit de prendre ce qui m’appartient ! » Y penser suffit à lui polluer l’esprit d’images chaotiques, d’un bain de sang sans aucun précédant. « Crois moi … tu n’as pas idée de la proportion que ça pourrait prendre. Tu ne sais pas encore ce qu’il en coûte de vouloir me déposséder ... »

C’est noir, des paroles lourdes de secrets, de menaces de mort tellement plus radicales que toutes les sentences bavées par un tribunal de grande instance. Lui deviendrait juge et bourreau, irait seul si la situation l’exigeait car il n’est pas pire offense à ses yeux que de lui arracher des mains ce qu’il possède ou convoite. Lui a le droit de prendre, mais le voler en retour serait une invitation à déclencher la quatrième guerre mondiale. Car Lecter n’a aucune proportion en lui même, lui tirer dessus le ferait rire, lui dire simplement non engendrerait uniquement sa furie la plus destructrice car la balance en lui est d’une sensibilité aussi déstructurée que le sont ses propres codes moraux.
Lorsqu’il se redresse et avance l’idée que son homme de main puisse fuir son rôle ou même le fuir lui, il le pense en ayant pesé ses propos et constaté -à sa façon- quand bien même il aura pris la chose dans le mauvais sens et le regard qui lui jette est à la limite de la rancune. Il en faut peu pour qu’il tique, un mot seulement parfois et s’il a mal interprété on ose pas remettre en doute ses conclusions car on ferait pire que mieux. Le BoogieMan seul est en droit de relever et sa voix froide vient percer les tympans de la bête qui prévoyait d’ors et déjà de lui faire payer ses idées même si elles ne l’avaient pas traversé.
Alors il écoute, tremble de concert d’une rage autre mais bien réelle. Il devrait avoir déjà explosé et avoir déjà frappé mais pas cette nuit. Ils en sont aux confidences et au moment où il faut poser les choses à plat. Le seul ton qu’il utilise aurait pu le faire tuer s’il n’était pas le second de Jason mais justement parce qu’il est à cette place -autant maudite que privilégiée- Lecter ronge son frein et encaisse. Combien de temps encore ?

Surprise. Ah tiens donc … il l’a blessé ? Sérieusement ? Jason lève un sourcil, incline délicatement la tête en le voyant se détourner. Lui si inébranlable … c’est nouveau ça. Moins mortifiant dit-il ? Lecter n’attendait même pas qu’il renouvelle son engagement qu’il considère déjà comme évident ; qu’attendait-il alors ? Des excuses ? Même pas, alors quoi à la fin ? Il doit bien constater qu’il n’en sait rien. Cette conversation n’est guidée par aucun des deux hommes et même Lecter doit se rendre à l’évidence qu’il ne tire aucune ficelle ; première nouvelle pour son ego qui aime tant à rester supérieur à toute occasion.  
 
« Bien entendu que tu resteras, tu n’as plus le choix d’ailleurs. » Il hausse les épaules, mordille sa lèvre et baisse le ton.

Il en est arrivé à voir leur relation ainsi, oubliant qu’à ses yeux givrés il tient une place de divinité. Dans sa nature à ne soucier de rien jamais Lecter n’a éprouvé de gratitude envers cet homme et pour cette même raison il croyait finalement que leurs idées étaient tellement semblables que le BoogieMan n’avait aucune raison de chercher un autre endroit où se poser. Là il comprend avoir mal interprété sa fidélité, saisit qu’il ne s’agit pas seulement de compréhension mutuelle mais d’une dévotion telle que la remettre en cause devient synonyme de blasphème. A reculons Lecter prend conscience de son importance pour l’autre, et parce que les démonstrations du genre lui sont étrangères il en perd ses mots. Aussi loin qu’il cherche à se souvenir jamais, en aucune façon on ne lui a laissé entendre qu’on l’appréciait, qu’on l’adorait moins encore. Personne ne trouve de qualités en lui et si ça lui passe largement au dessus de la tête, lorsqu’il doit accuser un sentiment positif à son égard il en perd son latin. Le silence s’installe et le balafré songe qu’il ne gagnera rien à se renfrogner, à réfléchir. Il n’aime pas ça, et les pourquoi le lassent vitesse grand V. Il soupire alors, glisse en quelques mouvements sur les herbes jusqu’à se retrouver derrière son croque mitaine.

En général, l’augure est mauvais s’il en vient à « attaquer » dans le dos et il pourrait parfaitement avoir décidé maintenant que leur contrat était arrivé à terme. Oui, il pourrait mais sa démarche est bien différente. Lentement il l’approche, referme les bras autour de lui et cale le menton son son épaule. Des gestes dont il ne fait logiquement pas usage, car la tendresse est lointaine le concernant et ses élans se contentent d’être meurtriers. S’il lui arrive de s’écrouler sur son homme de main en râlant, s’il lui arrive d’exiger qu’il s’occupe de lui la pareille n’est jamais rendue. Exception cette nuit, équivalente à une excuse qu’il ne saura pas prononcer, à une gratitude bancale, à un besoin de posséder qu’il faudrait en son cas ranger au rang de maladif. La colère est ailleurs, la bête range les crocs et retrouve un brin de légèreté afin de pouvoir lui murmurer à l’oreille.

« Depuis quand tu détournes les yeux quand tu es en ma présence hm ? »


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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 25 Juin - 22:00

" Monsters " ▬ CLOS Tumblr_mk61rbSkjF1qlubbqo1_500



Un croyant ne se pose jamais la question de savoir si son déité se soucie de lui ou non. Il croit. Il adore. Il ne réclame rien. Il se contente du sentiment d'agir avec justesse et en accord avec les dogmes et préceptes de son idole. Alastor est un croyant, l'unique extrêmiste d'une foi dont il est la seule ouaille. Il ne s'est jamais interrogé sur la façon dont Jason pouvait le percevoir. Seul le devoir à accomplir le préoccupait, il exécutait toutes ses missions, même la plus triviale, avec le même zèle, la même ferveur. Et ce feu sacré ne s'était jamais affaibli malgré son ego démesuré et son complexe de supériorité. Création de Lecter, Boogie avait évolué devenant plus qu'un simple être humain. Il ne s'était jamais penché sur la façon dont Jason pouvait le percevoir. Il n'avait jamais mesuré l'attachement que ce dernier pouvait avoir à son égard. Autour du clown, les promotions se faisaient à coups de feu ou de surin et l'ascension sociale n'avait lieu que dans la mort. Chaque membre de l'organisation savait qu'il n'était pas irremplaçable. Le plus petit poste occupé était un véritable siège éjectable truffé de bâtons de dynamite. Dans cette optique, Alastor s'était également considéré comme remplaçable. Pourtant, cette nuit, son maître lui exposa une toute autre façon de voir. Lecter mettrait la ville à feu et à sang si jamais il disparaissait. Que les autorités le prennent et il viendrait le récupérer. Qu'on l'enferme et il abattrait les murs. Possessivité complète et totale, l'enfant ne supporterait pas qu'on touche ou qu'on lui prenne ses affaires, il trépignerait, rendu fou par la perte, et détruirait tout sur son passage jusqu'à ce qu'on lui restitue son bien entier, abîmé ou détruit. Terrifiant...car si ce savoir s'ébruitait, si l'un de leurs nombreux ennemis appréhendait et mesurait la puissance de ce lien, ce serait une arme effroyable entre leurs mains.

Pourtant, malgré cette révélation, il restait profondément meurtri par l'ultime remarque de Jason, Alastor resta stoïque tandis que petit à petit il desserrait les doigts autour des poignées de terre molle. Sortant les mains de l'humus, il les essuya vivement sur les pans de son pantalon tout en gardant le regard résolument rivé devant lui. « Bien entendu que tu resteras, tu n’as plus le choix d’ailleurs. » Pour toute réponse, il haussa nonchalamment les épaules comme si cette phrase ne signifiait rien. Cela n'avait jamais été une simple question de choix à faire entre telle ou telle situation. Boogie n'avait nulle envie de quitter son créateur. Seule la Faucheuse pourrait les séparer. Il n'avait pas attrapé cette main gantée et tendue vers lui contraint et forcé. Il n'avait pas embrassé cette nouvelle vie, accepté ce nouveau baptême en ayant le sentiment qu'on l'y obligeait. A l'heure actuelle, il n'avait pas d'autre alternative et n'en voulait pas d'autre. Il avançait dans l'ombre de Lecter, cela lui convenait parfaitement et s'ils étaient immortels, cela durerait jusqu'à la fin des temps.

Alastor avait conscience d'avoir plus que dépassé les bornes. La frontière entre l'acceptation et la rage était ténue, si fine chez Jason. Il suffisait d'un rien pour que ses gonds explosent et que l'ouragan se déchaîne. Mais là, ce qu'il y avait de plus terrible que les coups, c'était bien ce silence et cette placidité en provenance de la gauche de Boogie. Et puis, Lecter bougea, se glissant derrière lui. Alastor ne remua pas même s'il savait pertinemment ce que cela pouvait signifier. On ne tourne jamais le dos à un fauve en liberté. Si c'était de cette façon que ça devrait finir alors soit...ses paroles avaient été acides et suffisamment corrosives pour signer son futur acte de décès. Tant pis. Il ne mourrait pas en temps qu'Alastor Burton comme il le redoutait, c'était tout ce qui comptait. Ses paupières se baissèrent sur les iris glacés, il prit une légère inspiration. Puis une seconde attendant que la sentence soit donnée. Le clown allait-il lui voler son souffle ou lui trancher la gorge? Il redressa le menton entendant avec netteté le froissement du tissu dans son dos. Mais les bras qui surgirent à sa droite et à sa gauche n'avaient aucune envie de lui ôter la vie. Les mains de Jason se nouèrent sur sa poitrine alors qu'il sentit son menton se poser au creux de son épaule. Alastor ouvrit brusquement les yeux à ce contact, l'estomac soudain noué. Jamais Lecter ne se laissait aller à ce genre de démonstration, il avait déjà ordonné à son second de se montrer prévenant voire presque tendre avec lui mais jamais cela n'était venu de son initiative. Alastor coula un regard sur le côté, distinguant du coin de l'oeil le profil de son maître.

La fierté de Jason ne lui permettrait jamais d'exprimer autre chose que des ordres. Il avait toujours raison, aucun remords ne l'agitait et il n'avait besoin de fournir aucune explication. Pourtant, ce geste, cette étreinte sonnait comme une excuse muette. Peut-être avait-il mesuré l'importance que son Boogie Man lui portait? Peut-être avait-il compris que personne jusqu'à maintenant ne lui avait été tellement attaché que le moindre doute à ce sujet serait perçu comme la plus cruelle des blessures?
Alastor ne lui en voulait plus. Comment le pouvait-il d'ailleurs? Lentement, il leva la main jusqu'à ce que ses doigts se referment sur l'avant-bras du clown qu'il serra doucement. « Depuis quand tu détournes les yeux quand tu es en ma présence hm ? » Un souffle léger à son oreille. Un persiflage enfantin qui balaya en une bourrasque l'affront qu'il venait de lui faire. Les commissures des lèvres d'Alastor s'étirèrent, son dos s'assouplit, ses épaules s'affaissèrent et il abandonna de nouveau le masque sibérien qu'il revêtait en ville. Depuis que tu oses penser que je me détournerais un jour de toi. dit-il d'un ton railleur. Il poursuivit d'une voix douce. Je te dois une renaissance, Jason. Une renaissance et l'appartenance à quelque chose. J'avais toujours été un solitaire avant, ne supportant pas mes semblables et restant claquemuré dans ma tour d'ivoire n'en sortant que pour punir ceux qui osaient fouler mon territoire. Tu m'as donné une place, une raison d'être. Quelles étaient les chances que tu me trouves dans cette ruelle? De toutes les personnes qui étaient passées devant lui alors que le froid était en train de l'emporter, une seule s'était arrêtée. Jason Lecter. Et en quelques secondes, le temps d'un échange de regard silencieux, Alastor avait su instinctivement qu'il venait de trouver bien plus qu'un sursis...un frère de ténèbres. Il baissa la tête en courbant la nuque. S'il y a une chose dont tu peux être certain ici-bas, c'est que je te suivrais jusqu'en enfer s'il le faut.

Jason
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 25 Juin - 23:58

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L’étreinte est étroite et impudique, à la mesure du personnage et de ses tendances. Quand Jason sent la main de l’autre se refermer sur son bras il l’enserre un peu plus, hume le parfum de ses cheveux. Un contact quasi animal, comme le feraient deux entités liées au sein d‘une meute. Voilà bien longtemps que les barrières physiques sont tombées pour Lecter, qu’il évolue sans tenir compte de la gêne ou de l’inconfort qu’il crée à poser les mains où bon lui semble. Il n’a aucune douceur, pas plus de tendresse pour autrui et la faveur qu’il daigne offrir à son second le surprendrait presque. Besoin de l’accaparer, de lui rappeler que leur lien n’est pas seulement limité à un projet de grande envergure mais qu’ils ont une intimité par delà le Chaos.  Le moindre frémissement de nerfs sera ressenti, le moindre soupir ou tremblement et lorsqu’il le sent se détendre contre lui Jason sourit de concert.
A l’entendre évoquer sa reconnaissance Jason hoche lentement la tête. Malgré lui il aura sauvé une vie alors … il aura redonné un espoir au BoogieMan sans même chercher à le faire. Comment ? Comment a-t-il pu sans même y mettre du sien, sans jamais plus se retourner sur les états d’âme de cet homme là ? Boogie est le dernier qu’il surveille, le dernier qu’il tient fermement et le premier qui n’a pas à justifier ses aller venus. Mais c’est bien ça au fond, leur raison d’être. Des animaux du Chaos qu’on a fait se croiser, qu’on a flanqués ensemble pour mettre le feu aux poudres. Les voilà toujours, une décennie plus tard étroitement liés en pleine nuit dans un endroit qui n’appartient qu’à eux. En Enfer ensemble à la fin, bien entendu. Ils se retrouveront c’est écrit quelque part. On ne s’oublie pas lorsqu’on a vécu si proche sur le même fil.

« Nous en sommes aux confidences alors … » Murmure-t-il d’une voix suave qui semble ne plus lui appartenir. « Cette nuit là, je traînais pour refréner l’envie de tuer ma bande inutile de l’époque, pour tâcher de me calmer et je t’ai vu au loin. J’ai observé les passants qui te croisaient sans te jeter un regard ou qui fuyaient même. Et quand je me suis approché, que j’ai capté ton regard c’est mon reflet que j’ai trouvé. » Il marque une pause, revenant si loin en arrière que seules lui apparaissent des images floues. « J’ai erré moi même, longtemps étant enfant sous la pluie jusqu’à ne plus sentir mes jambes. Quand on m’a ramassé dans un semblant de bonté on a voulu me brider, on ne m’a pas compris, on a pas vu au fond de moi … Je ne pouvais pas te laisser là car j’estimais et estime encore à ce jour que te laisser mourir aurait été un gâchis sans nom. »

Levant le nez il regarde au loin, cette enclave de verdure sombre devenue la crypte de leur échange. Il ne l’apprécie pas sans doute, n’y voit pas la beauté ni le charme mais en saisit la puissance. Il sent, ressent chaque changement jusqu'au vent qui frémit autour.

« A ce moment, pour toi je n’ai ressenti aucune pitié et pas plus de compassion. J’étais fier. Glorifié qu’on m’offre par je ne sais quelle coïncidence une âme semblable à la mienne. Toi comme moi empestons le sang par tout les pores de la peau, on a la mort collée aux talons et on s’est compris sans même une parole ; alors non je ne t’ai pas tendu la main par hasard, je te voulais avec moi, j’exigeais je savais que tu ne refuserais pas. Que tu ne me fuirais pas ... »

Jason a toujours beaucoup parlé, haïssant les silences et rares sont les minutes où sa voix reste en pause. Il ne dérogera pas à ses habitudes maintenant, encore moins car il sent ce besoin de mettre en lumières quelques zones ombragées entre eux. Conservant son bras encore maintenu autour de son second, Lecter relève l’autre et amène une main potentiellement mortelle autour de sa gorge. Ses yeux se ferment et sous ses doigts il ressent chaque pulsation du sang dans la jugulaire du BoogieMan. Il se sent comme drogué, enivré car cet instant dans toute sa douceur est chargée d’une violence déguisée.

« Tu entends ? Un cœur qui bat est un chant de guerre. Cette nuit là je n’ai pas entendu le déluge, je n’ai pas entendu la ville agonisante au Sud. Voilà ce que j’ai perçu, le chaos en toi. La glace de tes yeux tranchante comme du verre fracassé … J’ai vu un autre diable et jamais dans toute ma vie on ne m’avait offert plus belle sérénade. »

Séduit était-il ce jour, comme un premier amour d’un genre nouveau et trop éloigné des classiques romantiques qu’on vous décrit en milles ouvrages. Jason Lecter ne connaît que la curiosité et son cœur alors emballé était une alarme hurlante pour chaque cellule de son organisme à l’époque. Entre eux les définitions ne sont en rien celles qu’on trouvera dans un dictionnaire scolaire, ils ont leur langage et bon nombre de termes ont trouvé un usage modifié. Lorsque Jason exige que le BoogieMan rejoigne son lit ce n’est pas pour une longue nuit de débauche mais pour discuter ; quand il ordonne un coup de balais il annonce que des têtes doivent tomber et s’il lui reproche le plus infime détail, il le prévient seulement que l’heure est à la punition.    
Sa main revient à sa position initiale, l’entoure de nouveau.

« Tu n’as plus à me prouver quoi que ce soit hormis une chose Boogie … »Un rien de gravité, elle reste toutefois d’une légèreté troublante. Un commentaire comme un autre. « Si un jour la loi du Chaos estime que mon heure est venue et que je disparais -ce qui serait un peu dommage mais supposons seulement- continue mon œuvre, « notre » œuvre avec la même fidélité. Nous sommes semblables, beaucoup trop pour le nier et sache le, où que je sois je garderai un œil rivé sur toi en attendant le temps où tu me rejoindras ... »


© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 26 Juin - 11:28

" Monsters " ▬ CLOS Tumblr_mk61rbSkjF1qlubbqo1_500



Alastor n'avait jamais été quelqu'un de tactile, même lorsqu'il était enfant. Ayant pris conscience très tôt qu'il n'avait rien à attendre de ses parents, trop accaparés par leurs activités d'un vulgaire et d'une trivialité sans bornes, ce genre de démonstration affective lui avait toujours été étrangère. Les rares fois où ils lui avaient demandé une étreinte, un baiser, le petit garçon s'était contenté dee faire un simple dessin pour éviter cette obligation familiale qui lui hérissait les poils des bras d'un dégoût viscéral. Sous les cheveux sombres et derrière le minois presqu'austère aux rondeurs enfantines, Alastor s'estimait déjà au-dessus de l'humanité et de ces bassesses sans réelle logique. Indépendant et autonome, il n'avait jamais eu besoin de ces démonstrations larmoyantes presque pathétiques à ses yeux. Au fil des années, son arrogance l'avait enfermé dans une sorte de bulle qui l'entourait et que personne n'avait le droit de pénétrer. Comme un autiste, il fuyait le moindre contact physique, se crispant instinctivement lorsqu'une personne brisait cette barrière invisible. Lui seul avait le droit de baisser cette carapace intangible mais nul ne pouvait se permettre de la forcer. Quand à Jason, ce n'était pas n'importe qui, le contact tiède de sa peau ne lui soulevait pas le coeur et la proximité qu'il exigeait n'avait jamais été vécue comme une atteinte à son intégrité ou une provocation.

L'étreinte de Jason se resserra autour de lui, son visage ravagé repoussant ses cheveux et son souffle glissant dans son cou. L'iceberg sentait sa gange de glace fondre face à cet enlacement aussi désarmant de sincérité qu'inédit. La pression de ses doigts sur l'avant-bras de Lecter s'accrut comme s'il craignait de se noyer dans les propres méandres de cet instant unique. C'était complètement, totalement, irrémédiablement anormal pour un Alastor qui ne se repaissait que de la douleur perçue et celle qu'il infligeait. Anormal mais atrocement agréable, l'ultime bénédiction du Pygmalion sur sa création et un insaisissable frisson rampa le long de sa colonne vertébrale. Deux bêtes sauvages, deux créatures aussi déglinguées l'une que l'autre dont la dissonance de leurs âmes maudites parvenaient pour la première fois à accorder leur cacophonie. La voix de Jason s'éleva de nouveau trouvant des intonations douces et suaves jusque là insoupçonnées. A l'abri des oreilles indiscrètes de la ville qui dormait jamais, dans une enclave verte, le maître du Sud leva le voile sur sa rencontre avec son Boogie Man. L'alchimie délicate et instable de leurs deux âmes explosives allaient bien au-delà d'un but commun ou d'intérêts partagés. La violence et la déviance de leur rapport émanaient non pas de la différence de leurs caractères extrêmes mais des similitudes troublantes de leurs psyché. Si différents mais pourtant si semblables, deux faces d'une même pièce, deux monstres qui s'étaient échappés des mêmes abysses sombres de deux placards. Le choix même de leur nouvelle identité, les créatures de cauchemar qu'ils incarnaient n'était pas anodin.

L'une des mains de Jason s'aventure autour de la gorge d'Alastor qui relève légèrement le menton pour que chaque doigt trouve sa place. Son pouls bat contre cette paume, régulier et rapide, fort et puissant. Il écoute, lèvres serrées et paupières closes, attentif au moindre mot de cette homélie impie murmurée par celui qu'il suivra jusque dans les flammes. Sa gorge se noue mais ce n'est ni par crainte ni par terreur. Les mots le touchent jusqu'au plus profond de ses tripes, effleurent sa peau, percutent son esprit, mettent en stase la mécanique de son corps. Il est suspendu à ces lèvres qu'il ne voit pas. Il n'est pas qu'un simple bras droit, il n'est pas que le plus fidèle des fidèles, il l'a toujours su mais ne l'avait jamais entendu de vive voix. Les barbelés invisibles qui les relient l'un à l'autre se resserrent d'un cran, les tourmentant autant que les réjouissant. Toxiques, ils le sont l'un pour l'autre et le venin qu'ils s'inoculent mutuellement ne fait que les renforcer.
« Tu n’as plus à me prouver quoi que ce soit hormis une chose Boogie … » Alastor rouvre lentement les yeux sentant poindre la gravité dans la voix de Lecter. Son regard aux pupilles dilatées par l'obscurité se fige, un léger "oui" franchit la barrière de ses lèvres. Il devine ce qui va suivre. Après une telle confession, après avoir fait éclaté dans les ténèbres de la nuit cette Vérité, la logique effroyable de Boogie sait ce que le Clown macabre va lui demander. De sa loyauté, il n'a jamais douté mais lorsque deux esprits s'entre-mêlent aussi étroitement, la disparition de l'un va bien souvent de pair avec la disparition de l'autre. La succession...l'héritage...reprendre le flambeau tombé au sol pour que de nouvelles mains le brandissent et l'abattent sur le monde. Impossible, hurlerait le fidèle qu'il est, il n'a jamais envisagé d'après sans son Créateur, ce serait comme exiger qu'il marche, qu'il court alors qu'on lui aurait arraché les deux jambes. Il déglutit péniblement alors que Jason annonce la seule, l'unique clause de son testament. Que Boogie continue. Seul. Peut-être irrémédiablement brisé, certainement mutilé mais qu'il continue. Alastor sent ses canines s'enfoncer dans la chair molle de ses lèvres alors que l'air nocturne se fraie un chemin difficile et tremblant dans ses poumons. Chaque inspiration se fait brève, courte. Mais il ne dit rien. Lecter attend son accord et doit sentir le trouble qui agite son glacial second. Boogie expire longuement, évacuant l'angoisse que cette potentielle perte lui causerait, sa main couvre celles de Jason. Il hoche la tête d'abord silencieux mesurant la responsabilité énorme, la confiance aveugle et la foi que le balafré a en lui. Je n'ai jamais envisagé ta disparition sans la mienne. Mais, je t'ai promis que jamais je t'abandonnerais et si cela signifie devoir continuer sans toi... Il tourna un peu la tête pour que son oeil cristallin croise les iris si sombres de Jason. Alors, je continuerais à te faire vivre. Par-delà la mort. Les légendes ne meurent jamais. Comme un majeur fièrement dressé à la Faucheuse, Alastor continuera l'oeuvre de Lecter, le faisant renaître dans chaque attentat, dessinant sa silhouette dansante dans chaque manifestation du Chaos qu'il provoquera, invoquant son esprit pour assister au spectacle final lorsque le monde sombrera. La mort ne mettra pas fin à notre monstrueuse parade.


Jason
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 26 Juin - 14:03

MONSTERS


Ressentir si étroitement l’autre, capter ses soupirs, se plaire à entendre et à posséder. Sensation nouvelle, percutante comme une balle perdue prise de plein fouet. Accusé le choc, le Clown frémit en lui même de réaliser que ses mains savent aussi témoigner autre chose que la douleur, qu’elles savent se faire caresses et message « d’amour » dans sa définition la plus brute. Jason n’a offert que la mort à ses semblables humains, attaquant sans cesse et leur arrachant le cœur, le dernier souffle avant la tombe. En aucun cas il n’a laissé entendre qu’il puisse être autre chose qu’une bête assoiffée de sang et de larmes se régalant avec avidité de la déchéance d’autrui. Il est homme, monstre à ne savourer que les hurlements et la peur, au dépend de chacun et n’a -faut-il bien l’avouer- en aucune occasion donné envie à une tiers personne de le trouver agréable. Dans ses envies les plus primaires de contact physique il en venait à démembrer au final et on sait désormais que partager sa couche est la pire des invitations. Lecter n’est jamais plus cruel que dans l’intimité, d’un sadisme et d’une brutalité sans commune mesure on se croit sauvé lorsqu’il annonce n’avoir aucun goût pour le viol … jusqu’à se retrouver écorché vif, les os en miettes et l’esprit fracassé. La mort est la seule option qu’il offre mais là encore il prendra son temps, retardera un bouquet final qui n’amuse que lui. La torture est un passe temps à ses yeux, il tue comme d’autres lavent leur linge et enchaîne les abominations jour après jours sans plus de questions posées à une conscience qui ne l’a -certainement- jamais frôlé. Il a le mal à l’état pur chevillé au corps. Alors certes, oui il doit admettre que ce moment de paix entre eux est surprenant et parce que l’homme qu’il emprisonne à la seule force de ses bras est ce qu’il est, Lecter ne tient pas à virer de bord, à briser le sortilège.    

Véritable marionnettiste des sens, Jason aime à faire jaillir la plus infime étincelle au fond d’un regard ; il la dévore, l’avale et se nourrit de l’agonie humaine. En cette occasion son fin palais goûte d’autres saveurs, s’enivre des faibles tressaillements qui agitent son homme de main à sa confession. Il apprécie de le troubler, de causer quelques défaillances dans sa cuirasse de glace et le retient plus proche parce qu’il sait, comprend que ses paroles l’ébranlent. Lui demander de vivre par delà sa mort, de tracer lui même le chemin … Jason ne veut pas le laisser seul, il le veut pour lui, avec lui comme seule présence désirable et acceptée mais leur mission est réelle et ne doit pas souffrir de leur perte. Ils ont un rôle, ils sont là pour une raison précise et ne sauraient disparaître du jour au lendemain sans avoir enclenché les rouages infernaux de la prochaine guerre. Il le faut, ils ont un but aussi tyrannique soit-il. Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’il le l’abandonnerait à New York, mais s’il venait à disparaître seul Boogie serait en mesure de faire perdurer ses actions. Il relève les yeux, plonge dans les siens et laisse échapper un rire.

« Que le spectacle soit grandiose alors ; qu’il résonne jusqu’aux tréfonds de l’au delà je saurai l’entendre. Écris moi donc une symphonie, joue pour moi le requiem de ce monde et une fois ton ouvrage achevé … reviens moi. »

Sous sa demande le feu couve, Lecter n’aime pas rester sage et à prendre conscience de tout ce qui les lie il entend distinctement les araignées s’agiter dans son crane. La folie, les noirs desseins, les promesses au goût de fer ravivent en lui ce besoin de laisser une marque indélébile. Il veut l’enchaîner et c’est un caprice qui forcerait à sourire s’il ne venait pas de Lecter. Car le monstre est dominateur, il n’est porté que sur ses envies et ne prend en compte que ses principes. Il ne demande plus, il n’attend plus : il exige. D’une main il encercle sa nuque, étire légèrement le dos et cette fois c’est pensé, l’idée n’est pas innocente lorsqu’il pose un baiser sur son front. Deux secondes, rien de plus et il revient à sa position. Dans ce Baiser de la mort il signe un contrat d’avenir et le congratule à sa seule façon. Les places sont chères dans le sillage de l’anarchiste et aujourd’hui il ferme définitivement celle de second à toute tentative de postulat. Ce rôle, ne saurait être mieux incarné qu’il ne l’est présentement.

« J’ai à cœur de ne rendre personne irremplaçable tu es le premier à le savoir mais cette nuit, après une décennie de loyaux services je t’offre mon aval. Ton rôle et ton rang t’appartiennent officiellement, je fais de ton ancienne vie un cadavre de plus à mon tableau. Tu es mort ce soir Alastor Burton, le BoogieMan te remplace désormais en tout et pour tout. » Une étrange chanson dans sa bouche ravagée, qu’on doit craindre car il le rend dés lors aussi important de lui même au Sud. « Tu n’es plus seulement mon second, mais le prolongement de mon esprit et de mes bras. Je suis homme de parole à défaut d’être homme de « raison » ; personne ne pourra prétendre à ton poste et si tu devais me précéder dans la tombe conserve cette certitude : tu emporteras avec toi ton statut … et les honneurs qui te reviennent de droit. »

Il le fera savoir, à la ville puis au monde que s’en prendre à cet homme sera une offense devenue personnelle. Le blesser, l’importuner, l’insulter sera encaissé de manière personnelle. Et le tombeau de verdure frisonne sous le vent comme tremblant à l’évocation de l’avenir qu’il dessine. Comme enfant lorsqu’il recouvrait les murs au feutre rouge le maître du Sud pose une pierre définitive à son propre édifice et pose un second roi noir sur l’échiquier. A daté de ce jour le Sud voit naître un exécuteur, création d’un révolutionnaire et avec lui la promesse que Jason Lecter peut bien trépasser ; rien ni personne ne pourra faire cesser ce qu’il a un jour commencé.
Et sa voix murmure, empoisonnée mais rêveuse.

« Tu sais ce qu’on dit en un jour de mariage, c’est de circonstance : jusqu’à ce que la mort nous sépare. Mais parce que c’est notre histoire, laissons cela aux romantiques et jouons plutôt ensemble la marche funèbre de l’humanité pour le célébrer. »  


© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 26 Juin - 17:20

" Monsters " ▬ CLOS Tumblr_max28q7vvw1qg1k84o4_250




Oh que oui, le spectacle sera grandiose. Investi d'une dernière mission, Alastor offrira par delà le seuil de la Mort, le feu d'artifice que Jason aura attendu toute sa vie. Et parce que ce dernier ne sera plus présent, parce qu'il s'agira de l'estocade terminale à ce monde, parce que cela sera le chant du cygne d'Alastor, il mettra tout en oeuvre pour que lorsque le rideau tombera, tout le monde se souvienne de cet armageddon. Les échos de cet "happy end" résonneront longtemps après que tout ne soit réduit en poussière, le sol tremblera encore longtemps après que le feu se soit éteint. Les monstres du Placard ne terrifieront pas que les enfants, ils marqueront de manière indélébile les adultes, leur prenant tout et ne leur laissant rien. Le Boogie Man marcherait sur New-York, un fantôme qu'il sera seul à voir à ses côtés et dont les éclats de rire crissants couvriront le rugissement des flammes.
Un sourire serein, bien trop serein, étira les lèvres d'Alastor en entendant Jason parler de symphonie, de requiem. Ils partagent la même vision. Nul besoin de décrire le spectacle. Burton sait ce que Lecter désire, et Lecter sait que Burton ne le décevra pas. La folie du Clown n'est pas une peste qui a frappé, envahi ou possédé l'esprit du Boogie Man, c'est un soufflet de forge qui ne fait qu'attiser les braises rougeoyantes de la déviance de son second. Frères d'armes et uniques membres de la même cohorte infernale.

Alors que le rire meurt, absorbé par le silence de la nuit, Lecter saisit la nuque d'Alastor et en un seul mouvement, pose ses lèvres déchiquetées sur le front lisse de son bien préféré. Fugitive stupeur chez le Boogie Man rapidement remplacée par la compréhension de cet accord intime scellé par ce baiser digne d'un Judas Iscariote. Ce n'est toutefois pas une malédiction ou une condamnation. C'est un sacre en totale adéquation avec ces rites qui leur sont propres, ces codes qu'ils se sont inventés en dix années de cohabitation étroite. Le recul, la retraite, la fuite et l'abandon n'avaient jamais été dans les plans d'Alastor, maintenant, c'est avéré, il avancera. Il continuera. Jusqu'à sa propre destruction. Jusqu'à ce que tout soit rouge et ardent. La glace succèdera au feu et sa morsure sera toute aussi cruelle. L'investiture ne serait pas complète sans une dernière chose à faire, le point final esquissé du bout d'un index ensanglanté, ce qui dérange tant Alastor. Cette angoisse qu'il a exprimé il y a quelques minutes à peine. Sa métamorphose n'est pas totale malgré les années et il ne parvient pas à se dépouiller de ces ultimes lambeaux d'une identité appartenant pourtant au passé. Ce sont comme des chaussures trop petites qui l'empêchent de pleinement danser au milieu de la cacophonie au rythme syncopé qu'impose Jason. Il en fait fi mais elles le gênent.

Tu es mort ce soir Alastor Burton, le BoogieMan te remplace désormais en tout et pour tout. Les prunelles polaires se relèvent avec une lenteur presque calculée sur le tempo des phrases prononcées par le Clown. Et lorsqu'elles croisent celles de Lecter, Alastor s'évapore dans une volute de fumée verdâtre. La boucle est bouclée, le baptême entamé il y a des années s'achève alors qu'un glas de mauvais augure retentit pour la ville de New-York. Jason poursuit, hissant Boogie largement au-dessus des lois humaines, le portant à ces nues noires et sombres où il planait, vautour majestueux, en tant que seul maître de ces cieux plombés. Il n'y aura jamais d'autre second que lui, si la dynamite entreposée sous son siège explose, d'une façon ou d'une autre, personne ne s'installera à la droite de son maître.

Le vent se lève, soudain plus frais, la nuit qui s'était faite témoin devient complice d'un avènement. Le feuillage des arbres noirs bruissent, les branches craquent, les herbes hautes se couchent comme autant de spectateurs muets dans cet amphithéâtre verdoyant qui approuvent la pièce en un acte qui vient de se dérouler. Le Nord ne doit plus redouter le Roi et son Cavalier. Même décapité, le Sud se relèvera, survivra, luttera. Et vaincra, de ça, il n'y a aucun doute. Une hydre bicéphale vient de s'extirper de la fange, son souffle glacial et brûlant prêt à ravager la ville et à réduire en cendres l'inconscient qui aura l'outrecuidance de se dresser sur son passage.

Le silence retombe sur la clairière qui retrouve sa sérénité d'avant. La voix de Jason redevient murmure rêveur. « Tu sais ce qu’on dit en un jour de mariage, c’est de circonstance : jusqu’à ce que la mort nous sépare. Mais parce que c’est notre histoire, laissons cela aux romantiques et jouons plutôt ensemble la marche funèbre de l’humanité pour le célébrer. » L'union blasphématoire est achevée. Alastor...non, Boogie incline la tête à ces paroles. Son sourire se fait rictus carnassier tandis qu'il lève le nez vers le ciel. D'une voix apaisée, empreinte d'une sérénité il murmura du bout des lèvres. La Mort? Je crains bien qu'on ne vienne de lui dérober sa faux et réduite à l'impuissance, la pauvre. Même si la vie quittait l'un d'entre eux, leur folie mutuelle se chargerait de créer un fantôme pour tromper cette perte. Souplement, Boogie se leva. Ses iris pâles se baissèrent sur le Clown. L'instant de grâce touchait à sa fin, d'un léger signe de tête il l'invita à se lever à son tour. Retournons dans notre bonne vieille New-York. Il me tarde de gifler le Nord et de montrer à cette petite poupée de paille qui le dirige à quel point elle se fourvoie sur notre compte.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: " Monsters " ▬ CLOS " Monsters " ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 26 Juin - 19:00

MONSTERS


Union sacrée de bêtes carnassières, la folie est belle lorsqu’elle se marie. Drapée de rouge sanglant et d’un noir abyssal, les lèvres grimées à rallonge et les cheveux défaits. Gorgone hideuse mais omniprésente elle salira le monde et laissera une trace sur le bitume comme le fer marque la chair à tout jamais. Ils feront le pire, ils feront le meilleur dans l’absolu du mal et Jason sourit en lui même à s’en déchirer le visage plus encore. L’enfant terrible du Chaos avait planifié bien des choses mais en aucun cas de trouver un frère d’armes et savoir sa couronne de barbelés partagée lui gonfle la poitrine de rires qu’il retient encore mais qui -un jour maudit- sonneront le glas de cette putain de ville engluée dans son train train bien vernis.

« Ha j’aime bien les faux ! Très pratique comme outil pour faire tomber des têtes. » Il rit, lève le nez en l’air et respire un bon coup. Son ton redevient enfantin, joyeusement sinistre et il le laisse se lever sans opposer de résistance. Qu’il est pressé d’un coup son cher croque mitaine, a-t-il acquis des ailes cette nuit ? Lecter ricane, se lève à son tour et lisse ses vêtements. « Calypso en épouvantail dans un champs de maïs ? Agréable perspective, on lui mettra une couronne pour la forme, quand même. »

Un regard à cette place devenue importante malgré elle. Lecter n’en retiendra que l’action et un paysage en demie teinte. Des faits, des mots qu’il gardera jalousement pour lui et ne ressortira peut-être jamais. Demain il pourrait encore lever la main, punir mais la donne entre eux aura un goût quelque peu différent. Un mouvement de tête et il l’invite à le suivre, à revenir sur leur pas pour partir. Moins d’empressement, la marche est lente et relativement maîtrisée. Jason n’a aucune marque en ce lieu mais ses pas lui semblent assurés … jusqu’à sentir ses jambes se dérober sous lui et qu’il s’étale en avant … Un silence de mort, puis il rit, à grands éclats tant c’est stupide. Il ne fait tellement pas attention à lui, ignorant sans cesse les alarmes de son corps lorsque celui ci réclame le repos. Voilà des jours qu’il se contente d’une heure de sommeil à grand peine, revenant à ses bombes et ses plans à peine levé et crachant des ordres quand il ne fait pas cracher des balles à tout va.      

« Heureusement que les banques à braquer sont sur des routes bien droites hein ! J’aurai l’air fin à m’étaler entre les arbres toutes les trente secondes. »

Relevé sans se plaindre, il secoue lentement sa veste et passe une main dans ses cheveux. Trop habitué à ne compter que sur lui, trop calfeutré dans ses habitudes il ne quémande aucune aide parce que ce n’est pas son genre. Pourtant à passer les doigts sur son pantalon -désormais bon pour un tour en machine- Jason bloque une seconde et entend sa petit voix d’enfant murmurer quelques mots … Le seul et unique jour où il avait formulé une demande de soutient qu’on ne lui avait nullement accordé. Un non qui avait tiré une sonnette fracassante dans son cerveau. Une grimace mauvaise étire ses traits, il claque la langue et reprend son avancée sans s’attarder plus. Il n’est pas bon pour son organisme de vouloir se reposer … un rien suffit alors à lui faire prendre la mouche. Ainsi sa voix se trouve-t-elle ravalée, sans même quelques notes d’une chanson de son cru. Il a la mauvaise humeur facile et versatile, on ne peut pas le contrer alors et mieux vaut le laisser.

Pousser la porte de son repère le détend à peine. Le molosse l’accueille et il lui offre une caresse du bout des doigts, chose dont se contente joyeusement l’animal qu’on a trop maltraité dans sa courte vie. Rapidement il embrasse la pièce du regard, certains ronflent, écroulés contre un mur, d’autres passent le temps autour d’une bière en abattant quelques cartes dans une partie de poker et le géant Cubain siège dans un fauteuil défoncé à affûter une lame. Envie de les réveiller tous, de les déranger dans leur repos et de les pousser à suivre un rythme décousu mais non ; il a besoin d’eux un minimum frais alors il hausse les épaules et rejoint le bureau où il vient chercher une cigarette sous l’oeil nonchalant de son Cubain.

« T’en tire une tête … Quelqu’un a encore fait une connerie ? » Sous entend l’autre en jetant une oeillade au BoogieMan.
« Toujours le mot pour … rire Alonso. » Une tige embrasée, un rictus acéré et il jette un œil morne à sa paperasse. « Pour le trafiquant tu as quelque chose j’espère ? »
« Il n’est pas au Nord … Je me suis payé le culot d’aller questionner à la frontière. On ne l’a pas vu, en revanche j’ai découvert où il s’est planqué ... »
« Où ça ? » Le coupe-t-il, l’oeil flamboyant. « Que j’aille lui présenter mes … respects en bonnes et dues formes ! »
« Je doute que les flics apprécient ta « charmante » présence dans leurs locaux. »
« … Redis ça ! »
« Il s’est rendu et les flics l’ont mis sous protection en échange de ses aveux. Une chance pour nous qu’on l’ai rencontré en extérieur sinon il aurait déjà bavé notre adresse ce merdeux. »

Dents serrées, nerfs à vif et respiration folle. Lecter tire sur sa clope, tellement qu’elle perd d’un coup un quart de sa longueur et ses yeux balancent des éclairs. Talons tournés, furibond il rejoint l’escalier et le monte sans délicatesse pour mieux rejoindre sa chambre dont la porte claque si fort qu’elle fait trembler les murs. Objets bientôt explosés, meubles renversés et carnage en hautes sphères. On l’entend et on ne veut pas voir, moins encore chercher à calmer la bête lâchée. Le Cubain soupire, lève un regard sur le BoogieMan. Il ne lui voue rien, à peine un peu de respect et prend sur lui de tempérer son envie de l’étrangler quand vient le temps de parler affaires.

« On est partis pour trois jours au moins à l’entendre râler là … s’il tue pas à vue on aura de la chance. C’est que ça commence à s’entasser derrière. Franchement tu veux pas lui filer une boite de somnifères ? » Levé, l’homme range le couteau de chasse à sa ceinture et laisse la pierre à aiguiser sur le bureau. « Il va nous claquer dans les mains à tenir ce rythme. Fais donc ton devoir et chante lui une berceuse ; j’ai beau ne pas l’aimer … j’ai encore moins envie d’avoir à gérer les choses s’il n’est plus là pour maîtriser ses chiens enragés ... »

A l’étage un bruit sourd, du verre brisé avec … Puis plus rien, seulement un vide, un silence quasi total. Alonso roule des yeux, hausse les épaules et se détourne pour aller voir ailleurs.

« Ha ben enfin … Morphée a fait son devoir. »

Même s’il s’est juste écroulé d’un malaise Jason Lecter dormira enfin cette nuit. Sans l’avoir décidé, malgré lui et on ose se relâcher un peu autour en le sachant emporté par ses sales cauchemars. La bête est endormie, la bête en a pour quelques jours et même si ce n’est qu’un sursit pour certains, ils s’en contentent et font avec. Un jour à la fois … demain advienne que pourra.  

Car au bal des Monstres, il n'est aucun repos durable.

RP CLOS

© Jason L.


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