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See you in the dark
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MessageSujet: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Jeu 12 Sep - 2:14

See you in the dark

L'horloge résonne timidement de faibles bruits discrets dans la classe. Le silence est quasi total, s'en ai presque effrayant. C'est grâce à ce même silence mortifiant que Lexy laisse l'horloge lui perturbé l'esprit. Tous les autres petits cerveaux dans cette salle de classe sont concentrés comme des sortes de zombie sur leurs papiers stériles de toutes importances significatives ou émotionnelles. Simplement que des mots imprimés sur des arbres découpés. Combien de magnifiques forêts a-t-on détruit pour créer les devoirs ? Oui, l'adolescente est d'humeur à prôner l'écologie ces temps-ci. C'est une idée qui lui traverse l'idée, juste comme ça. Sans raison apparente. Quoique... Elle aimerait bien qu'on arrête de tueur des arbres pour créer des devoirs puériles, ça c'est sûr. L'ennuie est à son comble alors que les paupières de l'adolescente se font de plus en plus lourdes. Elle dormirait bien sûr place, au diable de ce que les autres peuvent en penser. Certes, un bureau ce n'est pas le luxe pour faire un roupillon, mais il semble vaguement confortable à mesure ou la fatigue gagne du terrain. Non, elle sait qu'elle doit résister. Certes, elle s'en fiche que les autres l'a traitent de paresseuse, mais elle n'est pas stupide. Elle se fera punir et restera encore plus longtemps à Weins, ce n'est pas ce qu'elle veut. Il reste seulement dix minutes avant qu'elle puisse trouver une sorte de liberté. Elle a passé assez d'heures enfermées entre quatre murs trop solides pour être percuté de main d'homme. Soudainement, un bruit sourd se fait entendre. Pour les gens libres, ce son est un véritable supplice pour les oreilles. Toutefois, pour les élèves comme Lexy, ce bruit est des plus libérateurs. Ça signifie qu'elle peut enfin s'évader de Weins. L'adolescente regarde tous les élèves quittés rapidement alors qu'elle reste assise, presque coucher à sa place. Une fois que tout l'affolement fut dispersé, elle se lève difficilement. Elle quitte la classe avec son sac en dernière. La demoiselle ignore son professeur et sort dans les couloirs. Douce liberté, elle danserait bien en disant n'importe quelles niaiseries qui lui passent par la tête mais, se contient. Elle se doit de rester civilisé, tout de même. Quelques crayons et feuilles de papiers traînent par terre résultant de la négligence de certains élèves, comme Lexy justement. Elle en profite pour voler quelques effets scolaires délaissés par leurs propriétaires. Une manière efficace d'avoir gratuitement des objets. Bref, elle quitte l'école. Une fois à l'extérieur, elle laisse le vent lui foncer au visage. Elle prend le temps de contempler ce changement qui lui fait un bien fou. Le ciel est plutôt nuageux mais, elle s'en fiche. Elle apprend à apprécier cette météo qui semble exécrable pour les autres. Une fois rendue plus loin des regards indiscrets, Lexy prend une direction totalement contraire à ces habitudes. Normalement, elle irait s'enfermer dans sa chambre pour y rester ou bien elle serait partie en quête d'une personne à embêter. C'est très suspect de sa part. Elle marche, inquiète, en direction du Sud...

Elle prend le temps de bien admirer l'art de la rue en traversant le quartier le plus pauvre de tout New-York. Pourquoi est-ce qu'elle s'y rend ? Lexy est née avec une cuillère en or à la bouche. Hautaine, elle déteste devoir aller vers les gens les plus démunis. Malheureusement, elle est très mal placée pour faire sa difficile. Il faut simplement regarder sa chambre pour s'apercevoir que bien des gens dans ce minable quartier ont une maison plus luxueuse. Bref, elle laisse son orgueil de côté. Elle évite de dévisager les gens qu'elle croise pour ne pas se retrouver morte dans une ruelle. Contrairement à ce qu'on peut croire, Lexy n'est pas venue dans le Sud pour mourir, enfin pas aujourd'hui. Elle s'arrête à une ruelle sale avec des feuilles un peu partout qui vole au gré du faible vent qui passe entre les bâtiments. Elle hésite un moment à y entrer. Elle joue avec le feu anarchique et sans loi de ce quartier qui est aussi imprévisible et mesquin que son tyran. Qui vivra verra, l'adolescente s'aventure dans la sombre ruelle. La lumière du faible soleil entre à peine entre les deux murs, laissant que quelques éclaircies. Née dans la noirceur, mort dans la noirceur, c'est avec cette philosophie qu'elle se rassure. Ces frêles pas piétinent des déchets ainsi que des vilains dessins barbouillés contre le sol. Ses yeux se tournent alors vers un garçon, vêtue de noir. Il a l'air louche, enfin, comme tous les hommes dans le Sud. En fait, les filles aussi. En résumé, tout le monde est suspect là-bas. Elle sort dans sa poche quelques billets fripés et les tends vers le jeune homme qui est visiblement un marchand de bonbons illégaux comme bien d'autre.

- T'as de l'argent cette fois-ci... surprenant.

Lexy à cette mauvaise habitude d'arriver sans monnaie. Elle fait perdre le temps aux gens et essaie de les arnaquer subtilement. À-vrai-dire, il est très rare qu'elle réussisse à avoir quelqu'un. Elle n'en fera pas un métier, du moins, pour l'instant. Gardant chez elle encore une dose d'orgueil, elle réplique.

- Je ne fais qu'essayer, il paraît que ça chasse l'ennuie assez rapidement votre nouvelle... drogue ?

Le vendeur sourit, espérant qu'elle développe une dépendance et qu'elle revienne le voir. La véritable dépendance de Lexy, c'est l'alcool et rien ne pourra remplacer cette boisson qu'elle considère divine et capable d'enrayer tous ses problèmes en quelques gorgés. Certes, elle a déjà pris de la drogue avant mais, ce n'est certainement pas ce qu'elle préfère le plus. Elle n'apprécie pas assez celles qui lui sont accessibles et elle n'en prend pas assez régulièrement pour développer une véritable envie permanente. Elle ne fait qu'essayer, comme elle l'a spécifié. C'est avec un roulement des yeux que l'adolescente prend ce qui s'apparente à une sorte de joint. Un peu de feu et la magie opèrent, voilà une belle recette facile pour halluciner quelques heures, ou jour, on ne sait jamais. Qu'est-ce qui pourrait arriver de pire ? Qu'elle se marre en classe ? Pour une fois qu'elle y trouverait du plaisir, ça ne lui ferait pas de mal... Elle sort de la ruelle, indemne, avec des produits illégaux bien cacher dans sa veste. La question qui persiste est de savoir si elle doit consommer maintenant ou bien attendre à un endroit plus sûr comme ça elle pourra en profiter pleinement. Toutefois, hors du Sud le risque est plus grand. Le soleil est de retour pour éclater le visage de Lexy, il n'était pas là lors de la transaction. Certains disent que le soleil représente Dieu qui nous éclaire et veille sur nous. Une chance qu'il n'a pas vue sa très chère Lexy s'acheter de vilains bonbons. De toute façon, elle n'est pas religieuse et ça l'énerve quand les gens essaient de la convaincre pour qu'elle se convertisse. Un autre concours de popularité, comme tant d'autre, à savoir qui a le meilleur ami imaginaire. Toutefois, la chance tourne radicalement. L'adolescente regarde à sa gauche, un homme qu'elle connaît plus que bien l'attendait. Roger...

- Monsieur Manesse !

Sursaut, comme si un monstre venait de surgir subitement. Lexy a plutôt peur des criminelles qui rôdent mais, on dirait que la simple présence du professeur lui fait encore plus peur. Il l'a suivis, probablement. Elle vient de se faire prendre la main dans le sac rempli d'herbe magique. Son coeur n'explose pas, il est d'une tranquillité effrayante. Comme si on venait d'y jeter un froid à tous ces plans de sa soirée et c'est exactement ce qu'elle croit. C'est un beau jour pour mourir...

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MessageSujet: Re: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Jeu 12 Sep - 17:57




In the dark




Les vrais cours étaient sans doute plus intéressants que celui-là… Pas « vrai cours », il entendait ceux qui servaient à quelque chose, qui libéraient les élèves de cette oppression… ou ne seraient-ce que ceux qui leur apprenait la langue, puisque c’était son boulot. Mais il ne pouvait pas faire cela à chaque fois. Déjà pour ne pas paraître trop suspect. La plupart du temps, il était un bon professeur, irréprochable. Mais aussi parce qu’il n’avait pas toujours la force et le courage psychologique de le faire. C’était épuisant d’être intelligent ; doublement quand un tout petit, un minuscule défaut d’intelligence risquait de lui coûter la vie, comme à son dernier cours. Un tout petit dérapage, une perte d’attention… D’ailleurs, les élèves dormaient. Ce jour-là, personne n’avait envie de l’écouter. Et ce n’était certainement pas pour son doux caractère qu’il était apprécié. Ceux qui l’aimaient bien ne l’aimaient que lorsqu’ils sentaient quelque chose de cette liberté dans ses paroles, sans pouvoir la saisir tout à fait. Une intuition de quelque chose de particulier, chez lui, qui ne ressemblait pas aux autres. Malheureusement, même s’il détestait voir ses élèves dormir et se remettre sur lui toute la faute – c’était à cause de lui, après tout, si le cours était si peu intéressant que tout le monde s’endormait -, il était bien obligé de aire une leçon en bonne et due forme de temps en temps. Les Plombs qui l’appréciaient étaient forcément déçus, et partaient plus vite que d’habitude. Lexy Winchester en particulier, sortit bien plus vite qu’il ne l’aurait voulu. Depuis le dernier cours qu’il avait fait, il voulait lui parler de quelque chose, et aurait voulu l’arrêter à la fin du cours. Malheureusement, il ne put même pas l’intercepter, tout juste la suivre des yeux, parce qu’une trop bonne élève Zinc venait lui poser des questions improbables sur un livre qu’elle avait lu récemment. Des questions improbables, et inutiles. De toute évidence, cette élève trop première de la classe et trop prétentieuse voulait simplement le mettre au courant qu’elle avait bien lu la bibliographie qu’il avait donné. Plus encore, qu’elle avait lu les ivres les plus difficiles : mais ils n’avaient rien de difficile. A vrai dire, il avait classé dans « lectures difficiles » tous les livres trop pro-gouvernementaux qu’il était bien obligé de mettre, et dans « lectures faciles » ceux qui ne feraient de mal à personne, rien de plus, pensant que les élèves se jetteraient tous sur les plus faciles. Malheureusement, certains voulaient apparemment faire leur intéressant. Il lui répondit très vite, et avec un soupir : ♫ Mademoiselle, je suis évidemment enchanté de voir que quelqu’un me prend pour Dieu, mais vous pensez bien que je ne suis pas capable de retenir toutes les thèses de tous les livres de tous les auteurs que j’ai lu. Quand à cet ouvrage… il faudrait que je le relise. Quand j’aurais le temps. La prochaine fois, amenez-moi carrément le passage qui vous pose problème, ça m’aidera un peu… en tout cas, félicitation pour votre lecture, ce n’est pas un texte facile, ♫ ajouta-t-il à la fin, espérant se monter un peu plus sympathique. Il ne voulait pas non plus passer pour un tyran… qu’il n’était absolument pas, d’ailleurs. Sauf des fois. Il sortit très vite de l’amphithéâtre et observa le couloir, espérant retrouver Lexy. Il ne voulait absolument pas perdre sa trace, il faisait trop trainer ce moment. Et en même temps, il avait peur de faire précipiter les choses un peu trop. C’était à cause de cette journée portes ouvertes… Il fallait qu’il se ressaisisse. Il avait fait sa Résistance, à présent il fallait se calmer, même s’il avait peur pour ses élèves. Ce combat ne se faisait que dans la longueur et dans le temps, et s’il précipitait trop les choses, il s’écroulerait. Inversement, s’il n’allait pas assez vite, il se ferait englober par l’ombre froide du gouvernement et n’aurait plus aucun pouvoir contre lui. Mais Lexy était essentielle, il en avait besoin. Elle était exactement – à peu de choses près – ce qu’il cherchait. A peu de choses près, parce que même s’il ne pouvait pas dire grand-chose sur elle, puisqu’il ne la connaissait qu’en tant qu’élève, il se doutait que, comme tous les étudiants et même toutes les personnes soumises à ce monde dangereux et égoïste, elle ne pouvait pas avoir la générosité et la bonté qu’il attendait de ses amis. Non, ou sinon, elle n’aurait pas survécu jusque-là. Dans le noir de la dictature, il n’y avait pas de place pour l’entraide : il n’y avait que les marchés et l’argent. La négociation. Même avec ceux qu’il appréciait, comme Evangeline, il avait dû négocier. Il suffisait de trouver le point faible de chacun… du moins, le désir profond de chacun.

Lexy était loin et s’apprêtait à quitter l’Académie. Roger n’avait aucune chance de la rattraper avant qu’elle ne soit dehors… quant à lui courir après dans la rue… pour un professeur, cela pouvait paraître étrange. C’était l’heure de sortie, il y avait trop de monde. Il regarda autour de lui, prenant distraitement la même direction que son étudiante, se demandant s’il allait vraiment oser faire cela… Il ne savait même pas où elle allait, ni si elle voudrait l’écouter, et il ne pouvait pas parler de tout et n’importe quoi n’importe où. Mais y avait-il vraiment un endroit plus dangereux que l’intérieur même de l’Académie ? Il cherchait le bon moment depuis plusieurs jours. Peut-être qu’il n’y aurait jamais de bon moment, tout simplement parce qu’il n’était pas dans le bon lieu. Le kairos, comme on dit en grec, n’était pas dans l’école… Le kairos ne devait pas lui échapper. C’était peut-être maintenant. Mais il ne pourrait en être sûr s’il ne tentait pas sa chance. Alors, il décida de faire l’acte le plus inattendu, incompréhensible et surtout le plus louche de sa vie : suivre son élève il ne savait où. Suivre quelqu’un n’était déjà pas dans ses habitudes, encore moins une élève, surtout quand c’était simplement pour lui parler. Il ne cherchait pas à savoir quoi que ce soit sur celle-ci. Pourtant, ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée. Dans ce monde, il fallait se méfier de tout… et surtout de ceux qui le conduisaient droit dans le Quartier Sud. Roger n’évitait aucun quartier en particulier, mais il avait rarement eu l’occasion de venir ici. Il ne put d’ailleurs s’empêcher de jeter quelques regards étonnés et inquiets aux alentours, mais ne renonça pas, et continua sa route derrière Lexy. Celle-ci s’arrêta dans une petite rue. A quelques pas de là, sur la route principal, Roger jeta un coup d’œil mais resta caché. De la drogue… eh bien, on en apprenait tous les jours. Il secoua la tête, mais pourtant ce fut avec un petit sourire en coin. Un sourire désespéré. Ce n’était pas la faute de la jeune fille si elle se droguait, certainement pas. En attendant qu’elle termine, Roger alluma une cigarette. Histoire de se mettre dans l’ambiance… Non, simplement pour décompresser. Quelques secondes plus tard, Lexy passait devant lui et le repérait aussitôt. Elle en fut visiblement effrayée et s’exclama son nom avec une surprise violente. ♫ Bonsoir, Lexy. Je suis vraiment désolé de vous avoir suivi jusqu’ici. Il faut que je vous parle. ♫ Elle avait son herbe entre les mains et, aux regards qu’elle jetait, il comprit brusquement que ce n’était pas sa présence qui lui faisait cet effet mais le fait qu’il l’ait trouvée en train d’acheter de la drogue. C’était compréhensible… Roger précisa aussitôt, désignant l’herbe :  ♫ Ne vous inquiétez pas pour ça, vous faites ce que vous voulez… contrairement à certains, je refuse d’enseigner ma propre morale. Vous faites ce que vous voulez tant que cela ne porte pas atteinte aux autres… Non, ce n’est pas pour cette raison, que je voulais vous parler, cela faisait plusieurs jours… mais vous êtes partie de cours un peu vite, tout à l’heure. Je n’ai pas eu le temps de vous aborder. J’espère que je ne vous ai pas trop effrayée… ♫ termina-t-il  songeur. S’il avait été une élève et que son professeur l’avait suivi jusqu’à un quartier tel que celui-ci, dans la soirée, il aurait été effrayé. Il espérait maintenant que Lexy comprendrait vite qu’il n’avait aucune mauvaise intention.  

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MessageSujet: Re: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Sam 21 Sep - 16:37

De la politesse, encore de la politesse. Ça commence avec un bonsoir inopportun, à savoir s'il désire réellement que Lexy passe une bonne soirée. Perplexe, elle lève un sourcil. Étrange qu'un professeur soit aussi... Calme en voyant son élève se prendre de la drogue et dans le quartier Sud en plus ! Comme si ce n'était pas assez, il lui demande à l'aborder. Lexy n'avait jamais vu le Monsieur Manesse comme un pervers en quête de jeune fille avant, mais cette vision lui traverse immédiatement l'esprit. Avec de la chance, il n'est pas venu pour lui faire des avances inappropriées.

- Me parler ?

Dit-elle d'un ton sec, presque arrogant. En effet, la plomb est plus qu'embêté par cette approche qui est tout sauf normal pour un professeur. Encore plus en fait, elle est carrément déconcertée. L'imagination débordante de la plomb lui chatouille une fois de plus à une vitesse tout aussi étrange que sa réaction. Peut-être pense-t-il qu'elle est une prostituée ? Puisque dans ce quartier, il y a tellement de filles qui vendent leur corps que s'en ait hallucinant. Alors, ça ferait une immense nouvelle à annoncer à tout le monde. Est-ce que Lexy se gênerait de détruire la vie de quelqu'un simplement parce qu'il cherche du plaisir tarifié ? Absolument pas. Moralement, elle s'en fiche éperdument, mais elle sait très bien que ce genre de nouvelles ne laisse pas indifférent le personnel et certains élèves. L'adolescente a toujours adoré le scandale, c'est une seconde nature chez elle. Semer la discorde, c'est un plaisir qu'elle n'a jamais négligé dont elle déguste chaque petit détail. Au moins, elle a toujours cette carte en jeu si cet obscur rendez-vous tourne mal. La discussion continue avec Roger qui fait preuve d'une ouverture et gentillesse qui laisse complètement bouche bée la jeune fille. Il va vraiment la laisser avec sa drogue ? Vraiment, c'est trop aimable de sa part, cela en ait louche. La plomb revient à sa première option, ce professeur drague des adolescentes. Elle cache vite fait son sac d'herbe qui donne des jolies hallucinations dans sa veste. On l'a eu une fois, on ne l'aura pas deux fois.

- Alors, comme ça on laisse ses élèves consommer des substances magiques qui font voir de très jolis choses... C'est plutôt inusité vous ne trouvez pas ? Pour ce qui est de la peur, j'ai vue pire dans cette ruelle. Si vous ne me croyez pas, vous pouvez toujours y faire un tour. Bref, je m'écarte du sujet... De quoi voulez-vous me parler au juste ? De mes dernières notes ? À ce que je sache, j'ai eu la note de passage... Misérable mais c'est toujours mieux qu'aux derniers examens...

Elle joue l'innocente. Le stress l'a rendu excessivement bavarde, comme en ce moment où elle parle de n'importe quoi. Elle fait souvent cela. On dit souvent que l'agressivité est intiment liée à la peur. C'est le cas en ce moment. Certes, Lexy est toujours prétentieuse et arrogante, mais cette fois-ci, on dirait qu'elle redouble le caractère mauvais de ses propos dans son ton de voix. Cette visite ne lui plait pas, enfin pour l'instant...

- Mis à part ça, mon attention est toute à vous désormais. Que voulez-vous ?

Elle affiche un regard glacé, dénuée d'une quelconque chaleur qui pourrait rassurer l'enseignant. De toute manière, c'est mieux ainsi dans un sens. Si elle était sympathique et gentille, il y aurait certainement anguille sous roche. En effet, Lexy n'est pas une personne aimable ou amicale, mais on s'y habitue. Et puis, elle peut montrer une meilleure facette d'elle-même, il faut simplement casser la glace qui refroidie ses paroles et réactions. Sa curiosité est mêlée avec une certaine forme d'anxiété difficile à décrire. Elle est beaucoup trop calme, cela en ait effrayant. Elle ne fait que dire ce qui lui passe par la tête, d'une manière totalement impulsive. Attendant de voir ce qu'un homme dans la quarantaine attend d'une fille de dix-huit ans à l'intérieur du quartier le plus dangereux qui soit... Lexy voit la perversion venir à grands pas, soupire, prend une grande respiration et se prépare mentalement à devoir trouver une échappatoire. Jouer les femmes de joie et procuré du plaisir à un professeur de la pire école au monde, l'académie Weins, ça ne l'enchante pas...

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MessageSujet: Re: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Mer 25 Sep - 17:05




In the dark



[J'ai pas fait mieux...]

La première réaction de Lexy lui arracha un sourire. Elle ne s’attendait pas à le trouver là – c’était normal. Elle devait se poser énormément de question et imaginer il ne savait quoi. Il avait bien l’intention de la détromper très vite. Elle s’étonna qu’il veuille lui parler, mais encore et surtout qu’il ne dise rien au sujet de ce qu’elle cacha très vite sous sa veste, avant de trouver le moyen de reprocher à son professeur de la laisser faire. Il dit simplement : ♫ Si vous pensez que prendre de la drogue est une mauvaise chose, ne le faites pas. Si vous voulez que je vous empêche de le faire, demandez-moi, je le ferai. Mais pourquoi vous en empêcherai-je d’emblée ? Vous ne faites de mal à personne… enfin, si, à vous-même, mais ce n’est pas mon problème. Je n’ai pas à juger de ce que vous faites de votre vie. Je ne suis pas de ce genre-là… Je pense qu’il n’y a que vous pour en avoir le droit. Ce n’est certainement pas une tierce personne qui va vous forcer à être ce que vous ne voulez pas être. Certainement pas un professeur que vous connaissez à peine, ni même vos parents… et encore moins l’Etat. ♫ Gros sous-entendu. Enorme, même. Il n’avait pas peur. Il fumait sa cigarette pour se détendre, mais ce n’était que le quartier. En temps normal, il évitait de venir par ici. Comme beaucoup de monde… comme tout le personnel de Weins. D’ailleurs, si on le voyait là… il trouverait une excuse. Il y avait de nombreuses excuses qu’il pouvait utiliser. Avoir voulu suivre son élève pour l’empêcher de faire des bêtises, par exemple. Ou avoir eu l’intention de la punir. Ce qu’il n’allait pas faire. Après tout, ce n’était pas du tout pour cette raison qu’il était venu. Lexy restait très froide face à lui. Elle n’appréciait pas sa présence, et cela il pouvait le comprendre ; mais il y avait autre chose : une sorte de crainte. Que croyait-elle qu’il était venu faire ici ?

Pris soudain d’un doute, il s’empressa de la rassurer : ♫ Je ne vais rien vous faire, ne me regardez pas comme ça. Je ne vais même pas m’approcher de vous, si ça vous gêne. Je vous sens tendue… Mais rassurez-vous, je ne suis pas là non plus pour vous parler des cours ou de vos résultats… enfin, si, en partie. J’aimerais vous parler de notre dernier cours… celui pendant lequel nous avons travaillé les discours… vous vous en souvenez sûrement ? ♫ Il n’avait reparlé de ce cours à personne. Il y avait eu trop de dégâts. Mais il y avait une élève qu’il ne pouvait laisser passer, et cette élève était devant lui : Lexy. Son discours, il s’en souvenait très bien : il aurait voulu la féliciter pendant des heures et l’aurait fait s’il avait été professeur dans une école normale, où il aurait pu faire des commentaires normaux et dire sincèrement ce qu’il pensait aux élèves. Il resta immobile, loin de celle-ci, préférant la rassurer. Au moins, elle acceptait de l’écouter. Avait-elle seulement le choix ? Il était son professeur, même en-dehors de l’école, et elle avait l’air de le ressentir plus que jamais. Et il avait l’intention d’en changer. Il ne pourrait plus simplement être son professeur… ♫ ♫ Je suppose que vous dépensez beaucoup d’argent pour acheter vos… affaires ? Vous êtes étudiante en plus, vous n’avez peut-être pas toujours ce dont vous avez besoin. Je pourrais bous aider… je ne dis évidemment pas que je vais vous fournir. Je ne pense pas avoir à vous imposer mon propre mode de vie, mais je ne vais pas non plus vous encourager dans ce que je pense mauvais pour vous… ce que je veux dire simplement, c’est que je ne vais pas volontairement vous faciliter le travail. Mais si vous avez besoin d’argent pour autre chose… de plus vital. Manger, par exemple… Bref, j’ai un travail à vous proposer. J’ai beaucoup d’argent, comme vous le savez sans doute… je peux vous payer plus que vous n’en aurez besoin… tant que vous gardez le silence sur ce que je vais vous dire. ♫

Il craignait la façon dont Lexy allait comprendre cela… Son discours pouvait porter à confusion. Il ne voulait pas la démentir trop vite, toujours prudent. Il pouvait y avoir des personnes autour de lui… qui n’aimeraient probablement pas la façon dont il proposait à son élève de lui venir en aide. ♫ Avant que vous ne vous posiez des questions… je voulais simplement parler de votre dernier exposé. Je l’ai trouvé particulièrement réussi et… je suis prêt à payer pour que vous en fassiez d’autres. Est-ce que vous connaissez un endroit où nous pourrions aller discuter, sans risque ? ♫ Il regarda autour de lui, mais il ne connaissait pas du tout le quartier et ne pouvait plus compter que sur elle. Il jeta son mégot et l’écrasa machinalement. L’air était frais, tout à coup… il l’était toujours dans ces ruelles. C’était l’ambiance quelque chose comme ça… Il leva les yeux vers Lexy, attendant sa réponse, et tenta un sourire. S’il pouvait encore faire quelque chose pour la rassurer…

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MessageSujet: Re: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Sam 28 Sep - 19:29

Roger fait de son mieux pour rassurer son élève. Cette fois-ci, Lexy se décontracte et se fit à l'air sincère du professeur. Il n'a pas une allure menaçante, ni agressante. Il laisse l'espace personnel de l'adolescente tranquille et agit proprement. Certes, son enseignant est arrivé à un endroit et à un moment complètement inopportun, mais la jeune fille pense bien faire en laissant la chance à cet homme de s'expliquer sans penser qu'il a peut-être un esprit pervertis. Une telle attitude rend l'atmosphère entre les deux individus plus sains. Le froid vent automnal traverse la jeune fille. Elle n'a jamais été frileuse. En fait, elle aime lorsque c'est frisquet. L'hiver est sa saison favorite. Voir le temps glacial et la neige emprisonné les gens, ça l'a fait sourire. Les enfants qui s'amusent, un peu moins. Monsieur Manesse continue en abordant le thème du discours qu'elle a présenté plutôt. Elle s'en souvient très bien de cette journée. Si seulement la rouquine s'était évanouie avant son propre discours, elle aurait pu éviter d'aller à l'avant. L'adolescente a improvisé, rien de plus. Elle l'a fait simplement pour avoir un numéro jugé positif sur son dossier scolaire. Pourquoi garde-t-elle une importance à ces chiffres ? En réalité, elle n'en a rien à foutre de ses numéros. Toutefois, elle a tout simplement fait l'effort de procurer une sorte de plaisir aux autres en jouant le jeu. Voilà tout. Si elle pouvait partir de l'académie, elle le ferait sans regarder en arrière. Elle ne penserait même pas aux bons souvenirs, puisqu'ils sont rares. De toute manière, elle a toujours préféré voir le mal dans ses alentours au lieu du bien. C'est comme ça depuis très longtemps.

- Bien sûr, pourquoi ?

À la suite, Roger avance l'idée que Lexy dépense beaucoup. Ce n'est pas entièrement le cas. La drogue n'est pas nécessairement dans son budget, mais il est vrai qu'elle dépense son argent très facilement. Elle lève un sourcil, légèrement perplexe par ces dires. Les mots du professeur sont véridiques et justes. La plomb a besoin d'argent. Celle-ci est tellement avare, cupide et matérialiste, la simple idée d'avoir un peu plus de fric dans son porte-monnaie la fait sourire. Un travail secret et bien payé, Roger vient de réaliser un grand rêve pour l'adolescente. Tant que ça n'a pas de liens avec la prostitution ou le sexe, elle embarque sans attendre dans les affaires. Si cela doit rester dans le silence, c'est qu'il y a un risque associé. Ça ne l'intimide pas pour autant. Elle est déjà punie sans arrêt pour la simple et bonne raison qu'on lui a étampé le mot plomb au front. Du coup, au diable la prudence alors qu'on n'a rien à perdre. Le professeur pourrait toujours lui mentir. Peut-être est-ce une tactique fourbe pour la coincée ? Cette idée, la jeune fille l'a en tête, mais elle n'en a rien à cirer. Sa curiosité veut en savoir plus, tout de suite et maintenant. Avant même que l'adolescente puisse s'exprimer, on la coupe. Alors, c'est son discours qui est en cause toute cette étrange histoire. Elle sourit, un peu trop même. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'a pas affiché un sourire comme celui-là. Lexy est fière d'elle. Sans le moindre effort, elle réussie a épaté un homme adulte qui enseigne cette matière. Non seulement, celle-ci avait un orgueil et un égo hyper gonflé, ça va lui monter à la tête encore plus. L'adolescente n'est aucunement modeste lorsqu'il est temps de parler de sa personne. Si elle fait le contraire, c'est qu'elle ment sans scrupule. Le rejet et l'amertume lui ont forgé un implacable complexe de supériorité. Ce complexe, c'est une sorte de bouclier anti souffrance si on veut. Certes, elle a vécue avec une cuillère en or à la bouche. On pourrait croire qu'elle n'a jamais manqué de rien. Faux. La richesse n'a été que son seul médicament pour trouver un réconfort. Aujourd'hui, elle a tout perdu. Un peu d'argent et un travail, ça ne lui ferait beaucoup de bien. Dans un sens, c'est une véritable occasion qu'offre le professeur. Sans le savoir, il vient probablement de rendre la vie d'un pauvre plomb misérable plus surmontable. Lexy n'aime pas le travail mais lorsqu'il s'agit de faire ce qui la passionne, elle peut très bien y faire une exception. Pour l'heure, l'adolescente ne doit pas manquer sa chance. Elle réfléchie un moment avant de répondre ce qui lui semble le plus logique selon elle.

- Il me semble raisonnable de quitter le quartier. Il va bientôt faire nuit et vous connaissez la notoriété du Sud n'est-ce pas ? Ce n'est pas très accueillant et franchement, je ne viens pas ici pour le plaisir. J'ai cherché et j'ai trouvé. Maintenant, je voudrais m'en aller si ça ne vous dérange pas. Pour ce qui est d'un lieu sûr, je ne sais pas. On pourrait en parler en marchant ? Je me sentirais plus en sécurité avec un compagnon. Pour ce qui est de la discrétion, les gens sont plus occupés à leur routine qu'écoutée une adolescente et son professeur. À moins que je me trompe ? Bref, si vous avez d'autres idées, allez y.

Elle connaît des endroits sûrs, mais ce sont des cachettes de plomb qui vont là pour fuir des platines, les cours ou même les deux parfois. Les professeurs ne doivent pas connaître ces lieux, c'est sacré. Le vent se lève une fois de plus. Plus fort que la dernière fois. Les yeux de Lexy croisent ceux de Roger. L'aventure est sur le point de commencer.

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MessageSujet: Re: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Dim 6 Oct - 18:37




In the dark



[Désolée pour le retard, en plus j’aurais aimé le faire avant l’intrigue… :)]

Roger n’avait jamais appris à lire dans les pensées en décryptant simplement les expressions et les soupirs de son interlocuteur. C’était quelque chose qu’il aurait sûrement adoré faire… s’il avait pu repérer le mensonge… Mais la réaction de Lexy était assez forte et brusque pour qu’il puisse sans rendre compte sans avoir besoin d’être un génie. Elle avait eu tellement peur, elle était tellement plus rassurée. Brusquement, il se mit à imaginer ce qu’elle avait pu croire… rien de très joyeux, sans doute. Normalement, les professeurs n’aimaient pas les Plombs. Roger faisait pareil, en public… Il avait eu quelques soucis lors de ce dernier cours, c’était vrai. Il avait eu trop de mal à remplir sa tâche correctement. Il avait eu trop peur de ce qui allait arriver s’il ne faisait pas quelque chose très vite, trop vite. Sans parler des autres imprévus. Mais malgré leur qualité essentielle et commune, à savoir qu’ils n’aimaient pas le gouvernement et l’Académie, ils étaient des êtres humains comme les autres. Pire encore : des êtres humains élevés au grain de la dictature, obligés de suivre le rythme pour survivre. Il ne trouverait personne de fondamentalement bon dans cette école. Cela l’écœurait évidemment de devoir lui proposer de l’argent, surtout quand elle en avait tellement besoin, par simple cupidité. Il l’encourageait dans son défaut. Dans son vice, devrait-il dire. De ce qui faisait sa part dictatoriale, cette obsession captivante de l’argent. Mais contre le mal, on n’oppose que le mal. Ce n’était sans doute pas très stoïcien de penser qu’une passion pouvait avoir une part de bon, si on savait l’utiliser. Celle-ci pouvait très bien se retourner contre lui. Il suffisait que quelqu’un paie plus cher que lui ! Alors il allait devoir viser large. Mais il y avait quand même cette chance, cette qualité, parce qu’elle était quand même Plomb et pas seulement Zinc. Quoi qu’il en soit, il utilisait quand même sa colère. De toute façon, il n’avait jamais cherché à leur apprendre le stoïcisme. L’autarcie, la solitude étaient de mauvaises idées. Du moins n’était-ce pas ce qu’il voulait pour eux. Il aurait pu les séparer, briser cette masse du totalitarisme, mais il voulait plutôt lui opposer une force contraire, une autre masse, qui serait bien plutôt une foule. Alors, il serait aristotélicien… C’était fou, il ne pouvait s’empêcher de penser autrement que par des livres et des philosophes. Antiques, qui plus est. L’esprit des Etats-Unis était empoisonné. Roger devait s’accrocher à quelque chose d’extérieur et lointain. Et resté accroché à Aristote n’était pas facile. Rien que ça. ♫ Oui, je me doute que vous vous en souvenez… Eh bien, c’est parce que… Comme je vous l’ai dit, j’aimerais que vous en fassiez d’autres et je vous paierai pour les faire. Mais avançons un peu. Je vous raccompagne hors de ce quartier si vous voulez, il n’y a pas de souci. D’ailleurs… j’aurais certainement mauvaise conscience si j’abandonnais une jeune fille ici. Même si vous avez l’air d’y être beaucoup plus habituée que moi… je ne saurais vous dire où il faut aller. C’est pour ça que je vous posais la question. ♫ Pour ce qui était des piétons, Lexy avait raison, ils ne les écoutaient certainement pas. Il n’y avait pas énormément d’étudiants par ici, et ils auraient certainement été préoccupés par autre chose. Sauver leur vie, peut-être. Pourquoi venaient-ils ici ? Ils n’avaient donc plus peur de rien ? Plus peur de la mort, de la maladie, des dangers ? Le plus grand danger n’était peut-être pas là où on le croyait. Ils avaient peut-être particulièrement peur de ne plus vivre, et point de risquer sa santé et sa vie pour se sentir plus vivant. Les robots n’étaient pas en proie à la maladie et à la mort. Ils étaient tous les mêmes. La mort n’était même plus la fin du monde, chaque fois unique : ce n’était plus qu’une case à remplir de nouveau, par quelqu’un qui ne serait pas différent du premier.

Il accompagna Lexy plus loin de la ruelle, sans rien dire. Au départ. Il ne cherchait pas vraiment ses mots, mais se concentrait sur ces alentours qui n’avaient rien de rassurant. ♫ Très bien, allons droit au but : j’ai une mission pour vous. Une mission, un travail, appelez ça comme vous voulez. Je vous paye et cela ira, je pense, dans le sens de vos convictions. L’exposé que vous avez fait en cours, c’était… comment dire ? Vous savez que je suis plutôt avare de compliments. Envers tout le monde. J’ai dû mal à féliciter : j’ai toujours peur que ça vous donne la grosse tête et que vous vous arrêtiez de travailler, pensant que tout va bien. Parfois c’est une erreur, je le sais… Quoi qu’il en soit, cette fois, je vais bien être obligé de le dire : vous avez récité exactement le texte que j’aurais écrit si j’avais été à votre place, avec le même devoir à faire. Je vais vous expliquer : vous maniez parfaitement l’art du double-sens. Vous ne dites rien de tout à fait compromettant. Ce que vous avez dit aurait u se trouver dans la bouche de n’importe quel autre élève, même un Platine. Vous ne faisiez peut-être pas exprès. Mais tout ce que vous disiez qui n’était pas vraiment dans les règles passaient parfaitement pour des maladresses. Alors, pour ceux qui ne voulaient rien entendre, ce n’étaient que des maladresses. Pour ceux qui ont encore un minimum d’esprit, ce que vous racontiez invitait, poussait même forcément à réfléchir. Et si vous pouviez faire la même chose en anglais… Voilà ce que je vous demande. C’est très simple : parlez le plus possible autour de vous. Je sais que ce que je vais vous demander maintenant va vous paraître étrange et ne va pas forcément vous plaire… mais essayez d’avoir l’air sage. Essayez d’avoir l’air de faire des efforts pour aimer l’Académie – je ne vous demande pas d’en faire vraiment, simplement d’en avoir l’air. Et je vous assure que vous ne convertirez personne. Au contraire, vous les inciterez à se poser des questions. La journée portes ouvertes arrive, et vous serez plus utile que jamais... ♫ Peut-être n’avait-il pas été très clair. Déjà, il n’avait pas dit le plus important. Elle le prenait peut-être encore, certainement même pour un professeur comme les autres dans l’Académie. Il ralentit le pas, baissa la voix. ♫ J’espère que vous avez bien compris… que ce que j’attends des élèves, en général, n’est pas la même chose que les autres professeurs. Je ne veux pas vous voir devenir des robots au service du gouvernement. Lexy… j’attends de vous que vous restiez parmi les Plombs. C’est votre place. Il n’est jamais bon d’avoir un peuple trop parfait et trop uniforme. Ca dénote trop souvent un emprisonnement terrible… mais vous devez le savoir. Ce n’est pas à vous qu’il faudrait le faire comprendre. Mais je crains que ceux qui en auraient eu besoin ne soient déjà perdus… Au fait, avez-vous beaucoup amis ? ♫ demanda-t-il soudain, en dernier lieu. C’était la partie qui avant échoué avec Evangeline : le manque d’amis. Le manque d’alliés. Il fallait que le plus de monde possible entende les discours de Lexy. Même s’il était persuadé que si elle se montrait sage, ils auraient une répercussion beaucoup plus forte. Malgré tout, il ne fallait pas qu’elle soit délaissée par ceux qu’elle décevrait en cessant de se rebeller. Il lui fallait des amis de confiance qu’elle pourrait mettre dans la confidence. Il ne s’agissait pas d’échanger des partenaires contre d’autres, mais d’en avoir davantage.

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MessageSujet: Re: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Sam 12 Oct - 3:08

Il serait sexiste de penser qu'on se sent plus en sécurité quand un homme est tout près. Lexy en est consciente et même si le féministe l'a déjà passionné au point d'y militer lorsqu'elle était plus jeune, aujourd'hui ça ne l'intéresse plus tant que ça. Certes, elle peut divulguer sans gêne des propos qui vont dans ce sens si un garçon se la joue un peu trop macho. Toutefois, elle n'y fait plus une cause en soi. Dommage, elle y était si dévouée avant. Puis, l'adolescente se fout bien de ces principes, marcher en compagnie de Roger sera toujours plus sécuritaire que seule même si pour ça elle doit sacrifier l'idée que les femmes peuvent se défendre sans les hommes. C'est ainsi que l'étrange duo commence leur périple vers des lieux d'apparence plus sûr. La jeune fille sent la froideur glaciale se lever au fil que le temps s'écoule pour laisser passer un ciel nocturne aux milles-et-une étoiles scintillantes. Mais bon, le Sud n'est pas le quartier idéal pour contempler les étoiles. Lexy ne cherche pas à continuer la conversation avec l'enseignant. N'étant pas la fille la plus extravertie au monde (sauf quand elle est saoule), ça se comprend. Quoique certains jours, elle ne se gêne pas. Par contre, elle est de plus en plus surprise quand elle attend les mots du professeur s'enchaîner. Le petit vicieux... La jeune fille vient de repérer une termite dans la fourmilière du corps enseignant. C'est très utile d'ailleurs, mais sur le moment, son esprit n'est point préoccupé par toutes les combines qu'elle pourrait faire mélanger avec un peu de manipulation gratuite à l'égard de son supérieur. Elle n'aurait aucun scrupule à le faire, mais ce n'est pas la première option qui lui effleure l'esprit. Cette alternative, elle la sortira si un jour les choses déraillent. Mine de rien, pour l'instant, l'élève de niveau un à l'avantage dans cette situation. Dans un pays où la rébellion est un crime plus grave que la consommation de drogue, les adolescents bavards ont un peu trop de pouvoir, malheureusement. Lexy a très bien compris ce que monsieur Manesse veut lui dire. Inciter les gens à se poser des questions, tout simplement. C'est en regardant un sans-abri, sur le coin d'une rue semblant mourir de froid que la jeune fille sait pourquoi elle adore perturber la société. Étant donné la société est horripilante et sans pitié. C'est tout de même une sacrée chance, qu'on paille Lexy pour ce qu'elle fait déjà en permanence, troubler l'ordre. Dans le même pays où les jeunes gens un peu trop fanatique d'un politicien à peine crédible qui vante ses propres mérites comme une égocentrique accomplie, se poser des questions c'est carrément se faire passer pour un anarchiste dangereux. Du moins, c'est l'impression que ça donne. Rien qu'à voir l'état des plombs à Weins, on peut facilement en déduire qu'il n'y a pas de places pour les questionnements tranchants mais qu'il en a assez pour la stupidité balancée sans lendemain. Cela, elle ne le dira jamais assez. Elle acquiesce à tout ce que son nouvel enseignant favori. Elle approuve ce qu'il dit, mais dans l'inconscient de la jeune fille, elle sait qu'elle ne restera pas plomb toute sa vie. Vivre dans ces conditions implique d'énorme déception. Mais au fond du gouffre, une déception de plus ou une déception de moins, qu'est-ce que ça change ?

Dans toutes ces explications, il y a bien une phrase qui a interpellée l'attention de Lexy plus que toutes les autres réunies ensemble. Avez-vous beaucoup d'amis ? L'adolescente ne répond pas à l'instant, laissant la phrase se répéter des dizaines de fois sans cesse dans son cerveau déjà en plein bordel. Comme un schizophrène qui se fait harceler jour et nuit par de sombres murmures pour qu'il puisse accomplir l'impardonnable. La jeune fille ne restera pas en paix avant d'avoir donné son verdict. Lorsqu'elle débloque, elle se déchaîne.

- Oh mais, bien sûr. Je suis une élève plomb, mais qui par son charme dévastateur se fait plein d'amis un peu partout et ceux-ci ont pitiés de ma condition m'aidant dans ma longue marche du désert. J'ai plein de copains et je suis bien entouré vous savez ! Je vis d'amitié, d'amour et de joie !

Désormais, on peut entendre son rire de sorcière résonner bien assez fort. Ce rire n'a rien de joyeux, il est détestable et à la limite insultant. Le produit pur de ce qui arrive à un être humain qui a passé une vie comme la sienne. Certes, son vécue n'est rien comparé à d'autres dans ce quartier mais, peu importe qui on est, il y a toujours pire. Puis, qu'on le veuille ou non, il en faut parfois peu pour qu'un honnête citoyen craque, se brise et se retourne vers le mal pour continuer à survivre en ce monde qui n'arrête pas. Ensuite, le rire de Lexy n'est pas la seule à rire le soir, au Sud. Un certain tyran clownesque s'adonne aussi à l'exaltation de nuit. Mais lui, vaut mieux pas le rencontrer. Si l'adolescente semble avoir un humour douteux, le clown lui est abominable. Elle arrête son délire et reprend l'allure habituellement froide. Passé d'un pôle à un autre, elle continue.

- Sans blague, avez-vous déjà vue un plomb avoir beaucoup d'amis ? D'ailleurs, savez-vous exactement ce qu'on vit chaque jour ? C'est facile pour vous me demander de rester à ma place, mais vous semblez oublier une chose. On a mal. Les plombs ont mal. On nous frappe, gifle, insulte et on nous marche dessus impunément et sans arrêt. À savoir que les gens ne nous aiment pas. Qu'ils préfèrent nous mettre à l'écart pour ne pas nous voir car, notre présence dérange...

Bon, ce n'est pas comme si Lexy se soucie réellement que les gens l'aiment ou pas. À-vrai-dire, elle s'en fiche complètement. Si on inverserait les rôles, elle frapperait les platines avec joie. Elle ne se gênerait pas de commettre les mêmes affronts qu'on lui a faites. Mais c'est tout de même plus séduisant de se faire passer pour une fille victime qui ne veut qu'améliorer sa vie et celle des autres. Foutaise... Lexy porte son masque à merveille.

- Veuillez excusez ma blague déplacée... C'est juste que ma vie n'est pas facile voyez-vous et parfois j'ai de la difficulté à rester adéquate. Enfin, je suis de bonne humeur mais à que de très rares occasions. Je n'ai presque pas d'amis et cela avant même Weins. Je suis née avec une cuillère d'or à la bouche, mais dans mon grand manoir j'ai toujours été seule. Beaucoup trop différente pour m'adapter aux moeurs fifilles de mes camarades et pas assez garçon manqué pour m'intégrer chez les hommes. Les gens ont toujours été méchants avec moi et ça me fait souffrir. Je me trouve laide et sans intérêt pour les garçons et les cheerleaders m'indignent. Les gens me détestent et bien je leur rends la pareille. Voilà pourquoi je suis une plomb. Je ne sais même pas pourquoi je vous parle de ça c'est inutile et idiot de me plaindre telle une adolescente en peine d'amour, mais parfois je n'y arrive plus... Tout ce que je veux moi, c'est m'intégrer parmi les autres et vivre une vie normale mais on me prive de tout ça parce que je ne suis pas d'accord avec le système. J'aimerais tellement avoir des amis Monsieur Manesse...


Une petite goutte d'eau au goût légèrement salée pour simuler la tristesse coule sur la joue de Lexy. C'est le mieux qu'elle puisse faire. Il s'agit tout de même que d'une imitation. Elle ne fait que mentir et le pire dans tout ça, c'est qu'elle le fait très bien. Si cruelle pour une jeune fille d'abuser de la bonté de son professeur alors que celui-ci est resté parfaitement honnête avec elle. Certes, Lexy est née dans une famille particulièrement riche mais son matérialisme la poussée à apprécier la compagnie des objets et de leur donner une valeur démesurée. Au départ, la philosophe a souffert de la solitude, mais elle s'est adaptée, forgeant chez elle un caractère qu'on peut jugé d'antisocial. Ce même caractère mixé à sa naturelle impulsivité la pousse à mentir à son professeur. Pourquoi mentir et mettre en péril un bon travail ? Pourquoi prend-elle le risque de perdre la confiance de son enseignant ? Parce qu'elle le peut, tout simplement. Lexy ne vit pas pour se plier aux règles. Son but ? Propager la confusion et brouillé les pensées de ceux qu'elle rencontre. Si des gens sont méchants avec l'adolescente, c'est qu'il y a une raison et elle le sait très bien. La jeune fille n'a pas de désirs flamboyants de s'intégrer, d'avoir une multitude d'amie et de plaire aux garçons. Loin de là... Reste seulement à espérer que Roger découvrira qui se cache derrière le masque. Ou bien, n'est-il pas mieux qui n'en sache rien de la véritable nature de sa nouvelle amie ? Ainsi, il ne saurait pas déçue. Croire aux mensonges ou fuir la vérité ? Telle est la question...

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MessageSujet: Re: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Sam 12 Oct - 17:52




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La nuit tombait. Déjà. Le mois de novembre avançait trop vite, l’hiver approchait Les années passaient et il n’avait jamais assez de temps : à la fin de l’année, des élèves passaient au niveau supérieurs, ils se perdaient et lui, il n’avait rien pu faire. Pourquoi bougeait-il plus que d’habitude, brusquement, cette année ? C’était peut-être à cause de ses échecs dévastateurs lors des deux dernières années. Le regret d’avoir servi le système si longtemps n’avait apparemment pas suffi. Il lui avait fallu encore se rendre compte qu’il n’était qu’un grain de sable et qu’il lui faudrait du courage et de la détermination pour y arriver. Et le soir se mettait à tomber, rendant les rues plus inquiétantes. Il préférait ne pas savoir ce qui se passait par ici, la nuit… Des crimes. Et pour une raison qu’il ne comprendrait jamais, des crimes qui étaient moins graves que de trop parler, ou de ne pas être comme les autres. Lexy s’énerva violemment et décrivit tout ce que l’on faisait aux Plombs. C’était vrai. Et quel était leur crime ? On laissait tranquille les dealers, les assassins qui se trouvaient certainement dans les alentours en ce moment même. Ils étaient recherchés… vaguement recherchés. Ils l’étaient surtout quand ils s’opposaient au gouvernement, quand ils se moquaient de la police… Mais au moins, ils pouvaient s’échapper, fuir continuellement et ne jamais être attrapés, enfermés. Les élèves de Weins ne pouvaient pas échapper aux tortures qu’on leur infligeait, et encore moins au regard des autres. Le regard… pour des jeunes, cela comptait malheureusement beaucoup. La société était différente mais les adolescents étaient toujours les mêmes, apparemment. Les plombs n’avaient pas d’amis. ♫ Excusez-moi… je sais bien que vous n’avez pas la meilleure place dans l’école, mais ce que je voulais dire, c’était simplement des amis… parmi les Plombs. Des amis que vous pourriez entraîner avec vous… qui pourraient vous aider… ♫ Il n’était même pas sûr qu’elle l’ait entendu, parce qu’elle lui coupa la parole et se remit à parler de leur traitement indécent dans l’Académie. Lui-même essayait d’être le plus doux possible, mais il devait bien se comporter comme tous les autres s’il voulait rester vivant. Mais si le but n’était pas de rester vivant, mais de rester humain ? Cette phrase tournait toujours dans sa tête. Elle venait d’un livre. Et il se posait toujours la même question. Rester vivant ou rester humain ? Les deux… ce n’était peut-être pas possible. Ce n’était pas possible, tout simplement. Il fallait choisir : c’était le choix devant lequel on les plaçait tous, mais c’était si difficile de ne pas choisir la vie ! Ils étaient persécutés. Seul, dans la souffrance. Personne pour louer leur courage. Personne à part… lui, peut-être. Avec des pincettes. Ils se mettaient en danger pour des élèves et cela ne fonctionnait pas. Voilà peut-être ce qui l’avait énervé. Maintenant, c’était la fin. Il ne s’inclinait plus devant rien malgré le danger et approchait ses élèves… autant que possible. Les élèves qui étaient sûrs. Enfin… qui avaient l’air sûrs. ♫ Je suis désolé, je ne pensais pas vous vexer… oubliez ça. Ce n’était même pas ce dont je voulais vraiment vous parler. Mais si je vous ai demandé d’être plus… sage, c’est justement dans ce but. Vous vous ferez mieux voir. Ne changez pas d’attitude d’un seul coup, ce serait suspect et inutile. Prenez votre temps… il faut toujours prendre son temps. ♫ D’ailleurs, ils avaient ralenti le pas. C’était pour pouvoir finir avant d’arriver au bout. Le Quartier sud était dangereux mais, au moins, ils ne risquaient pas de se faire surprendre par qui que ce soit. S’ils arrivaient à sa limite, ce serait différent. La police n’aurait plus peur de les approcher ou de les interroger.

Il remarqua seulement que Lexy avait laissé couler une larme. Ou peut-être plusieurs, il n’avait pas fait attention. Il e faisait jamais attention aux autres ; pour le fait de rester humain, il en était encore loin. Mais il avait fait son choix et ce ne serait pas la vie. Cela demandait des efforts. Au moins, c’était choisi. Et il se battait quand même en ce sens. C’était mieux que rien. Mais là, il pensait qu’il ne serait pas vraiment la meilleure compagnie que l’on puisse avoir. Il était insensible et n’avait rien à lui dire Le seul sentiment qu’il avait était… de la gêne. Il avait dit quelque chose qu’il n’aurait pas dû lui dire, il s’en voulait. Mais pour ce qui était de la jeune fille… il ne pouvait rien y faire. ♫ Allez, ressaisissez-vous, ce n’est pas grave… vous savez… je ne vais pas vous dire que vous valez mieux que les autres, que c’est vous qui avez raison et que la vérité s’obtient souvent seul contre tous les autres… Plutôt, je vais vous dire que la vérité finit toujours par triompher. Faites ce que je vous dis… ça marchera. Et alors, vous verrez tout le monde revenir vers vous. Vous l’aurez bien mérité. Mais en fait… si, je vais quand même vous dire que la vérité se recherche seul. Galilée ! Je sais que les cours d’histoire sont assez… différents de ce qu’ils étaient autrefois. Et falsifié, comme vous le dirais mieux que moi… un de vos camarade. Mais lorsque Galilée a prouvé que le soleil tournait autour de la Terre, on l’a menacé de le torturer, voire de le tuer. Pourtant, il avait raison sur tous les autres. Il était seul, il est mort dans l’oubli, dans la honte, mais grâce à lui nous avons pu apprendre des quantités de choses. ♫ Evidemment, il avait omis d’évoquer le moment où Galilée, pour échapper à la torture, avait révoqué toutes ses thèses. Ce n’était pas du tout l’exemple qu’il voulait donner à ses élèves. Peut-être que Lexy le savait… mais on ne se souvenait de lui que pour ses découvertes en elle-même : toute l’histoire qui avait eu lieu autour, elle avait été oubliée depuis longtemps. Comme celle de Giordano Bruno, le physicien autrichien qui avait refusé de révoquer ses thèses sur l’infini de l’univers et qui avait été tué. Mais s’ils n’avaient pas été là, où serions-nous aujourd’hui ? Certes, il était facile de se dire que si Galilée n’avait pas découvert la rotation de la Terre autour du soleil, quelqu’un l’aurait fait après lui. Si personne ne renversait le gouvernement aujourd’hui… il y aurait toujours des gens pour essayer. Mais plus le temps passait, plus ils gagnaient en puissance. Viendrait un moment où il y aurait trop peu de champ libre pour tenter quoi que ce soit. Alors, ce serait trop tard. Ce serait vraiment trop tard. Il y avait un « trop tard. »  ♫ Je vous l’avoue, je n’ai pas envie que vous… passiez dans la classe supérieur. J’aurais trop peur qu’ensuite, vous vous laissiez entrainer par le mouvement, et alors vous perdriez tout ce que vous avez… tout ce qui vous reste, en tout cas. Mais les Plombs sont trop… prévisibles. Trop fichés. La classification est un bon moyen de désigner l’ennemi. ♫

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MessageSujet: Re: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Dim 13 Oct - 0:30

Un sentiment qu'elle connait que trop bien vient lui chatouiller l'âme. Une piqure plutôt qui fait mal pour ensuite faire monter les hormones d'une manière violente. Mensonge réussit, mais pas garantie. Si Roger n'en a vu que du feu, ça n'a pas apporté ce quoi elle s'attendait. C'est-à-dire, toucher la sensibilité de l'enseignant. Non, le professeur Manesse en a surement vue d'autre, ça ne pouvait pas marcher. Reste que son petit discours sur la vérité fait palpiter le coeur de Lexy. Ce n'est point à cause du contenu révolutionnaire même s'il est plutôt absorbant et véridique. Elle aimerait tellement se remettre à rire à gorge déployé et plus fort que la première fois. Non, elle ne se moque pas du professeur. Simplement que référer la vérité en indiquant clairement qu'elle prône ce qui est vrai. Que de conneries. Mais bon, Lexy va continuer à jouer le jeu. Il continue avec sa même aversion pour le changement de classe. Pour le moment, la jeune fille n'a pas l'intention de rejoindre les zincs, mais restent que sa classe est déplorable. Elle ne cherche pas à changer l'opinion de Roger. Elle voit très bien qu'il ne changera pas d'avis. Il veut qu'elle reste plomb, parfait !

- Tant que je suis payé...

Racle la gorge et détourne son regard.

- Ça fonctionne. Qui serais-je pour refuser une telle offre ? Puis, ne pensez pas que je vais tout dépensé votre argent dans la drogue. Je ne suis pas aussi irresponsable. Ce n'est qu'une expérience d'adolescence, ce que j'avais prévue ce soir. Un rite de passage si vous voulez. Enfin, c'est ce qu'on dit. Ça fait voir des arc-en-ciels à ce qui parait et croyez-le ou non, j'adore les arc-en-ciels, c'est si beau. Le Sud est plutôt déprimant, je préfère voir les choses en couleur. Chacun ses secrets non ?

Elle sort de sa veste le fameux sac rempli de joints accompagné d'un briquet. Elle ouvre le sac, plonge sa main et tend le joint qui semble déjà lui faire un effet monstrueux au cerveau avant même de commencer à fumer. Elle met la désignée drogue dans sa bouche avant de continuer.

- Un manque de jugement ? Un peu. Mais les quelques sans-abris mourants que j'ai vue tout à l'heure m'ont malheureusement fait trop de peine pour que je puisse continuer à marcher dans le quartier tranquillement. J'essayerais de garder la tête sur les épaules, mais je ne vous garanti rien. Merci de votre compréhension.

Même pas vrai. Le quartier Sud est simplement l'endroit idéal pour les actes illégaux. Du coup, si elle ne veut pas se faire prendre, vaut mieux consommer une partie du produit sur le chemin. Et puis, elle veut avoir le mérite d'avoir pris de la drogue devant un professeur. Les sans-abris, ce n'est qu'un prétexte. Lexy n'a pas de compassion pour eux mais leur trouve toujours cette utilité... Désormais, les deux êtres sont liées par le secret. L'adolescente connait le secret douteux et une partie de ses activités contre le gouvernement et le professeur lui l'a vu se promener dans le Sud, joint à la bouche. Elle allume le briquet et fume la drogue tout en continuant de marcher. Elle s'éloigne un peu de Roger par politesse. Elle ne voudrait pas malencontreusement le droguer avec la fumée, ce saurait très vilain... Tout à coup, un sentiment de bonheur envahis la droguée. Comme un dessert sucré et remplis de jolis couleurs. Le stress part. Lexy a l'impression d'être légère comme l'air. Elle sent qu'elle peut s'envoler et partir loin de tout. C'est une sensation extraordinaire et à la limite indescriptible. La jeune plomb sourit bêtement comme un platine qui écoute les discours de Micheal Gordon. C'est peut-être ce genre de bonheur que ressent les platines, pense Lexy. Développant cette idée, elle commence sérieusement à croire qu'être un platine c'est génial. Qui aurait cru que la drogue serait du côté du gouvernement ? C'est plutôt ironique. De toute façon, Lexy a perdue tout jugement, comme elle l'avait anticipé. Après d'avoir fini, elle jette ce qui reste du joint par terre, range la drogue ainsi que le briquet. Elle commence à ricaner. Ce n'était plus le rire narquois de tout à l'heure, mais un rire plutôt innocent et doux. Comme si la substance l'aurait rendue plus aimable tout d'un coup. Comme une sorte de magie occulte.

- Je ne vous l'ai pas dit tout à l'heure, mais je vous aime bien Monsieur Manesse ! Vraiment, c'est super ce que vous me proposez et j'en suis ravi...

Elle déraille...

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MessageSujet: Re: See you in the dark See you in the dark Icon_minitime1Jeu 17 Oct - 21:33




In the dark



Naïf ? Peut-être. Comme il le déplorait souvent, il n’était pas en mesure de discerner le mensonge en lisant sur les visages de ses interlocuteurs. Mais d’autres étaient beaucoup plus à mesure de le faire et, si Lexy était toujours chez les Plombs, c’était pour une bonne raison. Il savait avec certitude ce en quoi elle croyait et ce en quoi elle ne croyait pas, quoi qu’elle dise. Après, pour le reste, il s’en moquait. Elle pouvait avoir tous les défauts qu’elle voulait… elle avait besoin de ces défauts. Pour survivre dans cette existence insoutenable. Ce n’était pas étonnant qu’elle prenne de la drogue. C’était juste déplorable, tout simplement parce qu’elle ne l’aurait pas fait dans un contexte normal. Ou du moins, elle aurait eu moins de chance de le faire. Elle n’aurait peut-être pas couru après l’argent à ce point. « Tant que je suis payée… » C’était terrible, honteux, et pourtant tellement rassurant, tellement prévisible. Tant qu’elle était payée, elle faisait tout ce qu’il voulait. Elle ne le décevrait pas, elle serait comme une machine programmée. S’il y mettait assez d’énergie, elle ferait ce qu’il lui ordonnerait de faire. Et chez elle, l’énergie était donc l’argent. Au moins, il avait visé juste, en la voyant devant cette drogue. ♫ Parfait. Alors je vous paye pour mentir. Mentir pour que la vérité ressorte mieux. Après tout, c’est toujours le meilleur moyen de faire comprendre ce qu’on voulait cacher, de mentir. ♫ ♫ S’il produisit une réaction quelconque chez la jeune fille, ce n’était pas volontaire. Il ne pouvait pas deviner que la jeune fille mentait comme elle respirait et que ses discours sur la vérité la faisaient bien rire. Non, il n’en savait rien, et il était naïf, et il sortait des répliques cinglantes et surprenantes sans même s’en rendre compte. Mais c’était bien ce qu’il lui avait dit : elle devait passer pour plus sage qu’elle ne l’était. Beaucoup plus sage. Elle devait dire vrai par ironie. En disant le contraire de ce qu’elle pensait vraiment et en en montrant l’absurdité. Bref, en mentant. Pour ce travail, alors, il ne pouvait pas tomber mieux, elle était parfaite. Et il ne savait même pas à quel point. En tout cas, il ne s’en doutait pas avant ce soir-là. Lexy ne lui avait jamais paru être l’élève modèle – comment, elle était Plomb ! – elle ne lui avait jamais paru être un modèle d’humanité malgré ses idées qu’il approuvait par-dessus tout. Mais il ne pensait pas qu’elle mentait comme elle respirait. A vrai dire, il n’y aurait même pas songé. Mais essayer de lui faire croire que prendre de la drogue était exceptionnel, juste aujourd’hui, juste pour essayer… il n’y crut pas une seule seconde. Il eut quand même un sourire en coin et hésita à faire comme s’il y croyait. Il n’allait pas la réprimander, il avait besoin d’une fille qui n’aurait aucun scrupule à mentir, même devant un professeur. Mais il avait aussi besoin d’une fille parfaite dans son rôle et elle ne l’était apparemment pas tant que ça… il était pourtant assez naïf et faisait presque toujours en ce qui lui disaient ses élèves. Il fallait vraiment qu’ils soient de mauvais menteur pour qu’il comprenne tout de suite.

Il alluma une cigarette, comme pour l’accompagner. Il garda le silence quelques instants, en l’observant soigneusement. Comme le temps passait, elle en profita pour lui faire un compliment. Elle l’aimait bien ? Il décida de la croire. C’était toujours mieux de la croire, et il n’avait rien à craindre à ce propos. En plus, il la laissait se droguer sans rien dire… oui, pour une rebelle, ce devait être très sympathique. ♫ Je vous remercie. C’est dur, quand on est prof, d’être aimé… mais ce n’est pas le but. Il faut se faire craindre, c’est ça qui donne le pouvoir, n’est-ce pas ? A part ça, j’ai quelque chose à vous dire… Vous mentez mal, Lexy. En tout cas, vous laissez passer trop d’indices qui prouvent que vous ne dites pas la vérité. Et je vous assure, je suis loin d’être spécialiste du mensonge. Mais vous ne me ferez pas croire que c’est la première fois que vous venez ici. Vous ne me ferez pas croire non plus que c’est à cause de la vision misérable que vous avez eue des sans-abris. Si vous voulez mon conseil… oui, je vais vous donner des conseils pour bien mentir. Maintenant que vous savez tout ça – tout ce dont je vous ai parlé – j’entends que vous ne laissiez pas échapper la moindre information, même involontairement, et si vous mentez de cette façon-là, tout le monde s’en rendra compte. Je ne suis pas spécialiste dans le repérage des mensonges, je vous l’ai dit… En revanche, je pense être assez bon dans… l’analyse de discours, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis capable de voir tous les défauts d’un discours, si bien monté soit-il, et de le décrédibiliser, d’en montrer les faiblesses. Je pense que vous avez eu l’occasion de le remarquer. Alors si vous voulez me convaincre de ce que vous dites, commencer par faire attention à ce que vous dites. Commencez par ne pas vous contredire, ce serait bien. L’expérience d’adolescence aurait pu être crédible… si vous n’aviez pas dit ensuite que c’était pour oublier les visions horribles que vous avez eues en arrivant. ♫ Le professeur qui apprenait à mentir ? Etrange… très étrange. Il n’y avait que lui qui était capable de faire ça, et il n’y avait que dans ce monde que c’était possible. Qu’aurait-il sa mère si elle le voyait ? Elle qui lui avait répété toute sa vie que le niveau avait baissé, que l’école n’était plus ce que c’était, que les professeurs étaient mauvais et les élèves dissipés. Et il lui faudrait presque ajouter : les professeurs préfèrent maintenant les élèves dissipés ! Ils leur apprenaient à l’être encore plus. Il sourit en y pensant. D’ailleurs, il devrait lui écrire ou lui téléphoner… ça faisait trop longtemps qu’il n’avait pas donné de nouvelles. Et avec ce qui se passait en ce moment, elle devait s’inquiéter. ♫ Eh bien, je vais vous laisser. Il ne faudrait pas que je reste trop longtemps à vos côtés, quelqu'un finira bien par nous voir. A très bientôt... ♫ Il lui sourit une dernière fois et s'en alla, laissant cette avenue froide et terrible derrière lui.


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