« l’ve lost who I am. »
— Trading Yesterday.

Il lui fallut grandir un peu pour que les paroles de ses parents prennent enfin sens à ses oreilles.
Mais il avait l'esprit vif, et il n'était pas le dernier lorsqu'il s'agissait d'écouter attentivement les discussions des adultes autour de lui. Son éducation ne laissait aucun doute, il était bel et bien le fils de parents souhaitant la fin du dictateur; le sujet était régulièrement abordé à table, sans tabou, et malgré son jeune âge ses géniteurs ne se lassait pas de lui apprendre à penser par lui-même, à se défendre pour ce quoi en il croyait.
L'entrée dans l'adolescence aurait pu être paisible si un événement n'était pas venu tout réduire en cendre : l'arrestation de ses parents.
Autrement dit, alors que l'enfant était en pleine construction de lui-même, ses modèles et les piliers de son existence : enfermés dans une cellule.

Le choc fut presque aussi destructeur qu'il lui permit de grandir soudainement. Pratiquement d'une semaine sur l'autre, il pouvait se voir mûrir et développer lui-même un caractère rempli de convictions et une furieuse envie de résister au monde extérieur. Malgré sa combativité naissante, il était également sujet à des angoisses, alors qu'il ne possédait pas un naturel anxieux étant enfant. Mais un tel événement n'avait pas épargné son émotivité, et il lui fallait souvent être capable de se recentrer pour ne pas perdre pieds.
Seulement, la vie fit le choix de ne pas l'épargner.
Alors qu'il tentait de vivre une vie à peu près normal, on lui annonça le pseudo transfert de ses parents dans un lieu différent.
A nouveau bouleversé, mais pas idiot, Jonathan décida de ne pas se laisser écraser par ce nouveau coup et tenta par tous les moyens de retrouver sa famille.

Durant ces deux interminables années, son caractère s'endurcit autant qu'il développa de nouvelles faiblesses.
La peur et la colère se mirent à co-exister ensemble et créèrent chez Jonathan une personnalité interne chaotique, capable cependant de constamment garder la tête haute. Enfin... Presque.
En effet, un jour, ce fut la fois de trop. Terrassé par deux années d’échecs, de paranoïa grandissante et de refus constant, il ne put s'empêcher de se jeter sur la chargée d'accueil, prêt à tout pour avoir quelques informations sur ses parents. Il fut immédiatement arrêté.

A partir de là, tout s’enchaîna alors. Emmené à Weins au bout de deux jours, définitivement sans famille et moralement à bout, il crut d’abord qu’il ne trouverait pas la force de se remettre de cette épreuve. Mais, confronté au lavage de cerveau de l’Université, il trouva une nouvelle source de force dans la lutte contre celle-ci. Il avait l’agréable sensation de continuer le combat commencé par ses parents et pensait avoir définitivement trouvé sa place.  Grâce à son nouveau courage et porté par les autres Plombs, il reprit peu à peu le dessus sur ses peurs et devint excellent lorsqu’il s’agissait de mener un discours ou d’organiser des plans. Il se sentait digne et loyal envers lui-même,  prêt à braver ce que la vie lui réservait à nouveau.
Mais s’il avait su… Il n’aurait pas crié victoire de sitôt. La pression augmenta tellement qu’il assista aux retours de ses angoisses. Notamment celle de disparaître un beau jour, comme ses parents. Plus craintif qu’il ne le laissait paraître, il se sentit fléchir peu à peu sous les menaces, mais personne ne s’en rendit compte.
Au bout d’un certain temps, épuisé d’être silencieusement terrifié, il finit par admettre la défaite de sa morale et accepta de jouer un double jeu.  Lui qui se croyait stable comme un roc, prêt à tout subir… Il finissait par flancher devant la peur de disparaître.
Il ressentit intérieurement les effets de ce choix, il eut l’impression de se trahir autant qu’il trahissait les autres.  Il dut se débrouiller pour ne pas se laisser sombrer, emporté par la culpabilité et le sentiment d’être salement indigne. Mais dans les moments les plus critiques, son esprit de survie était là pour lui rappeler régulièrement que sans ce choix, il aurait certainement finit par ne plus voir le jour. Il s’auto-persuada d’avoir agi comme n’importe qui l’aurait fait, balayant du mieux possible les doutes restant.
Depuis, il se démène du mieux qu’il peut pour mener à bien ce qu’on lui demande de faire, essayant du mieux possible de faire taire sa conscience, la nuit venue.  Plus les jours passent, plus il a la sensation d’avoir pris la bonne décision, ne serait-ce que pour sauver sa peau.

« Everything that kills me makes me feel alive. »
— One Republic.

 Jonathan est un être fort. Certes, peut-être pas aussi fort qu’il le croyait fut un temps, mais son courage et sa ténacité font de lui quelqu’un qu’on ne peut pas qualifier de malléable au premier abord. Cependant, on ne peut  nier la réalité : il a fini par craquer sous la pression et a échangé sa dignité contre la quasi-certitude de ne pas disparaître du jour au lendemain, ce qui fait de lui quelqu’un qui, finalement, peut se révéler manipulable.

En clair, il y a ce qu’il aurait aimé être, ce qu’il croyait être : une personne indestructible, débarrassé de toute peur et prêt à combattre corps et âme pour ce qu’il croit être la vérité.
En réalité, il n’est qu’un être humain,  méfiant, voir craintif, capable de faire semblant même en regardant dans les yeux ses proches amis. La prise de conscience de cette réalité l’a fait tomber de haut concernant l’image qu’il avait de lui-même, et une sorte de sentiment d’échec constant s’empara de lui. Il aurait voulu être une sorte de révolutionnaire, et finalement il a la certitude d’avoir vendu son âme pour qu’on ait pitié de lui. Mais ça, c’est uniquement son opinion. Objectivement, il reste une personne loyale, doué d’un grand sens de l’organisation.

Il aime prendre les choses en main et ne se ménage pas pour faire correctement son travail. Il a sans aucun doute les qualités d’un meneur et l’on peut lui ajouter également un caractère naturellement juste.  Il a horreur d’assister à des injustices et est prêt à défendre quiconque en étant victime. Il n’aime pas la violence et réagit très mal face à celle-ci, étant donné qu’il a du mal à rendre les coups. Il lui arrive de provoquer verbalement mais assume difficilement les conséquences si elles sont physiques.
Depuis qu’il a intégré les Platines, il apprend de mieux en mieux à tromper les apparences et manie donc l’hypocrisie plus aisément qu’auparavant.  Il lui arrive de réaliser à quel point il n’est plus le jeune homme qu’il était, mais il préfère ne pas y penser. Il a appris à se voiler la face, à enterrer ses anciennes ambitions et à aller dans le sens du courant.  

Ton p'tit nom/pseudo : Iline
Ton âge : 20 ans.
Un ou plusieurs comptes sur le forum ? Un !
Comment as-tu connu le forum ? Groupe Facebook 
Et comment tu le trouves ? Attrayant. J’ai hâte !
Quelque chose à ajouter ? /