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The deal
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MessageSujet: The deal The deal Icon_minitime1Ven 2 Mai - 20:37

Quand on est populaire, il y a plusieurs règles à suivre. Etre toujours de bonne humeur, sourire et surtout connaitre tout le monde. Même ceux qu’on faisait semblant de ne pas voir ou avec qui il ne fallait pas être vu. Alors autant dire que je connaissais tout le monde à l’Académie, même si je ne leur avais jamais adressé la parole. Et l’un d’entre eux m’intéressait. Du moins, ses compétences. Parce que j’avais découvert que, mine de rien, beaucoup d’élèves tenaient des propos désobligeants envers notre gouvernement, et je n’aimais pas cela du tout. Ils ne comprenaient pas la teneur profonde du message de Gordon et peut-être qu’ils ne se rendaient pas compte de ce que signifiait la vie sans lui. Moi je l’avais connue : la solitude, la perdition, l’abandon, la violence. Est-ce que c’était réellement ce qu’ils désiraient ? Ils n’étaient pas assez lucides, assez conscients pour prendre les bonnes décisions, alors il était de mon devoir de les repérer, de les observer, pour les empêcher de nuire aux autres et à eux, car je savais mieux que quiconque que l’on ne faisait pas les bons choix pour soit quand on était aveuglé, il fallait des éclaireurs. Bref, si je désirais les repérer efficacement, je devais apprendre à observer, à voir, à trouver les bons mots. J’avais certes un petit talent pour cela, mais il fallait que je me perfectionne.

Or quand on avait les oreilles qui trainaient partout, un nom revenait presque toujours. Vous vouliez un renseignement sur l’un de vos camarades ? Daniel Lassiter. Vous aviez besoin de quelque chose ? Daniel Lassiter. Toute une mythologie existait autour de ce mystérieux élève à qui je n’avais jamais parlé. Apparemment, il s’agissait d’un fin négociateur, mais d’un très fin observateur. On racontait, ici et là, qu’il savait tout sur tout le monde, qu’il perçait tous les secrets moyennant finances ou services. Cela m’intriguait. Foncièrement, je ne cautionnais pas cela du tout. Ça allait à l’encontre des valeurs, de la confiance, mais… J’étais prête à tout pour aider ceux qui ne voyaient pas encore, qui vivaient encore dans leurs chimères. Je voulais apprendre à observer comme Daniel, à avoir moi aussi ce troisième œil comme il semblait l’avoir. Par contre, il était difficile à trouver et presque tous les étudiants à qui j’avais demandé où je pourrais tomber sur lui m’avaient sorti cette réponse agaçante : « C’est lui qui te trouveras ».

Mauvais film. Certes, s’il était aussi doué qu’on le prétendait, il savait forcément que je le cherchais et surtout qui j’étais. Mais je ne voulais pas que ce soit lui qui me trouve. Il aurait un avantage supplémentaire sur moi et si nous étions amenés à négocier, il valait mieux tenter d’être les plus égaux possibles. Je préférais donc ne pas lui donner rendez-vous et surtout personne ne devait lui transmettre de message comme quoi je le cherchais. Alors cela me prit du temps, mais je finis par collecter quelques informations à son sujet. Et en digne homme mystérieux, ses lieux de prédilections consistaient en des endroits peu fréquentés et entourés de secrets. Un vrai film à lui seul.

Ce jour-là, j’avais un trou entre deux cours et j’étais bien décidée à passer à l’action. Il fallait que je l’impressionne, que je le convainque, qu’il comprenne que mon offre serait plus que sérieuse. Je n’étais pas certaine à cent pour cent de le trouver là, mais je me dirigeai, d’un pas décidé vers  ce que l’on appelait ici l’allée des brumes. Evidemment, un homme mystérieux dans un endroit empli de mystères… je n’aimais pas cet endroit. Trop de fumée… et ça me rappelait de mauvais souvenirs. Et de manière générale, les ruelles sombres, ce n’était pas mon délire. Je préférais largement les couloirs et les rues propres et bien tenues. Beaucoup plus dans le style de Gordon. Mais je ne devais pas faillir dans la tâche que je m’étais fixée. Donc j’avançais, la tête haute, un peu gênée par la fumée, mais refusant de plisser le nez ou de fermer les yeux. Une première impression est toujours primordiale, et il était hors de question de passer pour une faible.

Lançant des regards réprobateurs à un étudiant ayant une cigarette au bec malgré l’interdiction de Gordon, je continuais mon chemin une fois que celui-ci écrasa sa clope et fila. Puis je la vis, la silhouette que je cherchais… Alors c’était lui, ce Lassiter ? L’homme qui savait tout et savait monnayer ses services ? Étrange… on imagine toujours des gros lourds à tête de fouine. Sauf que là, c’était un garçon de mon âge, brun, plutôt beau si je m’intéressais à cette donnée. J’approchai après avoir inspiré profondément et appuyai mon épaule contre le mur à quelques centimètres de lui.

« On ne le trouve pas, c’est lui qui te trouve… Tu fais dire cela à tous tes partenaires ? Je suis ravie de rencontrer enfin le fameux Daniel Lassiter. On va passer les présentations, je suppose que tu sais déjà qui je suis, n’est-ce pas ? Alors je ne vais pas tourner autour du pot. Tu as certains talents qui m’intéressent. J’aimerais que celui qui passe pour être le maitre de l’observation m’apprenne son art. Quel est ton prix ? »

Les choses étaient posées. Je voulais qu’il comprenne bien que j’étais décidée et que ce n’était pas une lubie de fillette. Même s’il devait être un professeur exigeant, je serai une élève assidue. Même si son prix était exorbitant, je négocierais ou donnerai de ma personne. Je faisais cela pour Gordon. Pour repérer ceux qui menaçaient notre équilibre.

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Lun 19 Mai - 16:33



Cherche, cherche et tu trouveras ce que tu veux ; et si tu n'y arrives pas attends que ça te tombe dessus, le hasard fait si bien les choses. Mais ici, dans cette académie rien n'est vraiment dû au hasard et Daniel Lassiter le savait. On dit souvent également que lorsqu'on cherche les ennuis, on les trouve. Le jeune homme lui ne les trouvaient pas réellement, pourtant il pouvait lui arriver de régler deux ou trois trucs avec des personnes qui souhaiteraient lui voler son travail. Parfois cela le faisait plutôt rire qu'autre chose, les autres s'y prenant vraiment comme des manches en tenter de manipuler. Il se souvenait avoir vu des platines essayer de convertir des Plombs ou des Zinc, simplement en leur parlant sans arrêt de Gordon. Cela n'était pas vraiment l'idéal n'est-ce pas ? En général lorsque Daniel entendait des phrases qui commençaient par « non mais tu vois Gordon est magnifique ... » il s'éclipsait discrètement et bien rapidement. Non pour rattacher quelqu'un à votre cause il y a d'autres moyens que de dire la vérité ou de dire ce que vous pensez. Vraiment parfois il se demandait où allait le monde avec d'un côté les Plombs qui crachaient des insultes aux visages des Platines ; et les platines qui vendaient des mérites à Gordon que l'on ne trouvaient chez personne d'autre. Des idiots que tout cela. Au fond Daniel qui avait tant désiré rentrer ici pour apprendre comment on pouvait aduler Gordon comme un dieu, se disait qu'il aurait mieux fait de rester chez lui. Mais il se serait bien ennuyé sans manipuler les autres élèves si naïfs.

Des mots. C'est dingue parfois comment avec un simple mot on peut transmettre une émotion à quelqu'un. Un peu comme lorsque quelqu'un dit « Je t'aime » à un tiers, cela ne laisse pas indifférent au fond même si le visage montre autre chose. Daniel trouve cela totalement jouissif. Et il était sans doute le maître dans la manipulation. Il semblait en effet que quelqu'un l'avait remarqué pour ce talent. Une certaine platine, prête à tout pour Gordon et le bien du pays. Quand on cherche quelqu'un généralement on le trouve. Encore faut-il savoir où cette personne se cache. Le jeune Lassiter mettait un point d'honneur à vivre dans sa solitude, comme une âme torturée, mais comblée. Et cette Platine du nom de Jade Thomas, voulait le rencontrer. Ceux qui le craignaient avaient bien fait leur travail en lui disant que Daniel la trouverait s'il voulait parler avec elle. Chose vraie. Mais avant d'aller à un rendez-vous comme celui-là il vaut mieux faire une chose : connaître la personne à qui on s'adresse. Les dossiers de l'établissement l'avaient plutôt aidé, bien que l'on n'y décrivait pas réellement tous les détails. Mais il savait ce qu'il voulait. De plus les bruits de couloirs étaient très intéressants lorsqu'on y faisait attention. Pauvres petits élèves si naïfs ne pas croire que les gens écoutent les moindres mots de chaque conversation. Et ce qui est encore mieux je pense, c'est quand vous donnez rendez-vous à quelqu'un sans que celle-ci ne le sache.

Simplement glisser à quelques pipelettes que le beau Lassiter aiment les endroits peu fréquentés et le tour était joué. Si Jade était une bonne manipulatrice à en devenir, elle chercherait également des informations sur lui. Donc lui donner des pistes, ce n'est pas comme si on lui donnait réellement tout dans la main. Encore faut-il trouver les bonnes personnes qui savent. Daniel adorait vraiment cette académie, c'était tellement ... simple. Simple également de regarder un emploi du temps pour savoir quand Jade aurait du temps libre et encore plus aisé de se trouver à l'endroit où elle le chercherait. L'allée des Brumes. Ho et si elle avait commencé par le parc de verre, sans aucun doute qu'elle passerait par-là ensuite. Il alluma une cigarette, s'adossa contre le mur et la fuma le temps que la jeune fille arrive. Ce qui ne tarda pas.

La tête haute, l'allure assurée, les habits propres, Jade Thomas s'avançait dans l'allée. Elle s'arrêta pour observer un fumeur, pauvre malheureux qui partie une fois sa clope finie. Daniel écrasa la sienne avant que la jeune fille arrive à sa hauteur. Elle plissait un peu le nez, peu heureuse de renifler la fumée de l'endroit. Intéressant, chère petite Platine. Elle était forte et semblait vouloir lui faire comprendre qu'elle ne rigolerait pas. Dommage, Daniel aurait adoré s'amuser avec elle. Elle s'adossa également contre le mur, à quelques centimètres de lui et après une inspiration lui lança quelques paroles. Il faillit éclater de rire devant l'air tellement sûr de la Platine, mais garda le visage neutre. Après quelques compliments elle fonça tête baissée en lui disant qu'elle voulait être son élève. Ah oui bien sûr, Daniel avait enlevé l'hypothèse qu'elle veuille seulement prendre du bon temps, mais qu'elle lui dise cela d'un coup était un peu brusque pour lui. Il voulait s'amuser avec celle qui l'avait tellement cherché. Le jeune homme observa de haut en bas la Platine avant de lui répondre d'un air amusé :

«Je savais être populaire, mais pas au point d'être fameux. Quant à savoir si on me trouve ou si c'est moi qui viens vous trouver ... cette rumeur est bien amusante n'est-ce pas ? Les gens semblent avoir si peur de moi qu'ils en inventent des fariboles qui me font passer pour le diable qui surgit des flammes. Que c'est amusant n'est-ce pas ? Mais comme si tu l'as si bien dit si j'ai des partenaires c'est que je n'effraie pas tant que ça. Et si je te faisais si peur tu ne serais pas ici.

La fumé de l'endroit rendait leur rencontre très mystérieuse. On rigolerait bien si certains pensaient à un trafic de drogue entre eux. L'athlète Jade Thomas qui se dope ? Un simple regard, une photo trafiquée et la carrière deviendrait très courte. Mais bien sûr là n'était pas le sujet de discussion des deux êtres adossés contre le mur. Pendant qu'il réfléchissait à l'éventuelle possibilité de la prendre comme élève, Daniel gagna du temps, peut-être un peu surpris de temps d'empressement de la part de la Platine.

« Pourquoi aller si vite, chère Jade ? Tu semble bien déterminée à avoir ce que tu veux, mais qui te dis que je veux moi te le donner ?

Oui je ne pense pas qu'elle ait pensé à la possibilité de refus. Ho elle lui dirait que s'il ne veut pas l'aider elle irait trouver quelqu'un d'autre, mais Daniel savait que personne d'autre ne faisait aussi bien ce que lui il faisait. Et si elle commençait à le menacer ? Là ça deviendrait très intéressant. Très peu de personnes l'avait déjà menacé, généralement c'était le jeune homme qui le faisait pour avoir ce qu'il voulait, même s'il ne le faisait pas souvent. Ainsi il fallait également voir ce que Jade pourrait bien lui donner si jamais il acceptait. Oui, le « si » était de rigueur. Il s'agissait tout de même d'une platine et il suffisait qu'elle lui dise que Gordon l'aiderait dans sa tâche pour qu'il refuse tout simplement. Ce n'était pas un grand fan de ce cher président. Il fallait qu'elle fasse attention à ce qu'elle dit. Et pour cela il devait la faire parler.

« Tu es bien sûr au courant que chaque service à un prix, mais je dois avouer que j'aimerais savoir si tu n'as pas une idée de ce que tu pourrais m'offrir en échange. Juste pour voir de quoi tu es capable. Et te défile pas à me dire que si je ne veux pas t'aider tu iras voir ailleurs. Je suis sans doute le meilleur comme tu l'as si bien dit et le seul à pouvoir t'aider sur ce projet que tu entreprends.

Le projet de manipulation. Cela n'était pas très compliqué à savoir pourquoi Jade voulait faire cela. Les Platines n'avaient qu'un mot en tête : Gordon ! Et si jamais elle avait voulut faire ça pour elle ? Pour pouvoir comme lui obtenir ce qu'il désirait ? Cela ne lui ressemblait pas. Jade Thomas était gordonisée tout comme Rebecca Dawson, Caleb Reed, et l'autre niaise de Kennedy Cook. Paix à leur âmes de platines !
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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Mar 20 Mai - 21:48

C’était intrigant, comme on connait si mal les gens. La faute à notre nature, qui nous poussait à juger les gens sur leurs apparences et il fallait avouer que c’était certainement l’arme la plus dangereuse de l’être humain qui savait la manipuler et jouer avec. Et le moins que l’on puisse dire c’était que ce Lassiter était un parfait exemple de cette théorie. Qui aurait pu soupçonner ce visage quasi angélique de cacher un fin stratège et un habile manipulateur ? J’avouais volontiers que je me serais moi-même laissé berner. Il était séduisant – assez pour intéresser n’importe quelle fille hétéro. J’aurais aussi pu m’intéresser à lui si je l’avais rencontré dans d’autres circonstances. Mais pour une fois, ce n’était pas son enveloppe charnelle qui m’intéressait. Non, c’était son cerveau. Alors certes, il est rare de s’intéresser à un homme pour ce qu’il avait dans le crâne mais là, c’était le cas. Et puis, je lui offrais une occasion en or. Les plus grands manipulateurs devaient bien tous avoir le complexe de Pygmalion, non ? Forger une œuvre digne de son art, et je me proposais d’être sa matière de base. Avouez que j’étais particulièrement généreuse. Une générosité intéressée, ok, je le reconnaissais. Mais oui, j’avais besoin de lui, d’apprendre son art pour ramener les brebis égarées dans le droit chemin et surtout, pour reconnaitre à mon tour les manipulateurs. Car j’avais toujours en travers de la gorge les mensonges dont on m’avait abreuvée dans mon enfance. Dieu, la foi, de la manipulation à très grande échelle. Et plus jamais je ne les laisserai me faire du mal ou en faire à d’autres.

Peu importait, mes pensées s’égaraient alors que je devais faire face à Daniel et le convaincre de faire de moi son petit scarabée… Sans qu’il ne me prenne pour une folle. Ma popularité sur ce coup jouait autant en ma faveur qu’en ma défaveur. Tout le monde me connaissait comme étant la gentille petite Jade Thomas, championne d’athlétisme, accueillant tout le monde. Mais du coup, il pouvait me voir comme une gamine superficielle, ce que je n’étais absolument pas. Toutefois, personne n’avait jamais eu accès à mon passé, à ce que j’étais au plus profond de moi. Cette zone était scellée, mais elle me guidait, de façon silencieuse. Et si j’étais si déterminée aujourd’hui, c’était grâce à ma vie d’avant. Pour cela, je ne baisserai pas les yeux face à lui. Pour cela, je n’abandonnerai pas. Quel que soit son prix, comme je le lui affirmais sans vergogne.

« Effectivement tu ne me fais pas peur, je reviens de trop loin pour être apeurée par des légendes. Et pour te corriger, cette vision du grand diable, ce sont les hommes qui l’ont. Tu as une image beaucoup plus flatteuse chez les femmes. Mais je ne fais qu’enfoncer des portes ouvertes, n’est-ce pas ? »

Autant jouer cartes sur tables, après tout. S’il était aussi doué qu’on le prétendait – et je n’avais aucune raison d’en douter, l’ego des mecs n’aurait pas porté un autre homme aux nues si ce n’était pas réel – je n’avais aucune chance de le manipuler et il verrait clair dans mon jeu à des kilomètres à la ronde. Or, je n’étais pas quelqu’un à l’orgueil démesuré alors je ne voulais pas prétendre être super talentueuse. J’avais tout à apprendre et je savais pertinemment admettre quand quelqu’un me surpassait. Et c’était le cas de Daniel, inutile de tenter de rivaliser avec lui ou de me prétendre déjà au point.

Je lui jetai un regard dubitatif, ne cherchant pas à cacher mon trouble. Oh, je m’étais attendue à de la négociation, je n’en attendais même pas moins venant de lui. Mais j’aurais sincèrement pensé qu’il était du genre à mettre les pieds dans le plat et jouer cartes sur table quand il s’agissait de faire des affaires. Joueur ? Donnée intéressante qui ne le rendait que plus dangereux. Je ne répondis rien, me contentant de l’observer dans la brume gênante des fumées. Je ne répondis rien, sentant qu’il amorçait la phase de test. Et là, il ne fallait vraiment pas merder. Et nous en venions au point crucial : le prix de son savoir. Et Daniel n’était pas du genre à chiffrer. Du moins, je doutais que ce soit l’argent qui le motive. Il s’attendait à un chantage de ma part ? Sérieusement ? Voilà la preuve qu’il ne me connaissait pas. Par contre, qu’étais-je disposée à lui offrir en échange de ce que j’attendais ? Bonne question. Je ne me l’étais même pas réellement posée. J’avais envie de dire « à tout », mais allez savoir. J’ignorais jusqu’à quel point son esprit serait tordu. Irait-il jusqu’à me demander des faveurs dégradantes ? Me forcer à m’humilier, d’une façon ou d’une autre ? Il me manipulerait ça, ce serait le personnage, mais je devais admettre que je n’avais aucun moyen de sonder son esprit.

Je me décollai du mur pour me placer face à lui, nos corps se frôlant. Nous n’étions plus séparés que par quelques centimètres, et je plantai mon regard noir dans le sien. Si seulement j’avais eu un don de télépathie, j’aurais pu prononcer les mots qu’il attendait. Mais je n’étais qu’une mortelle, aux compétences encore trop limitées.

« Je crois que je sais mieux que quiconque que tout se paye, un jour ou l’autre… »

Sauf que nous ne parlions certainement pas de la même chose. J’avais payé le prix de ma souffrance dans la drogue et la violence, et quelque part, ce passé était gravé dans le marbre puisque j’avais été arrêtée.

« Je ne vais pas prétendre aller voir ailleurs. Tu es le meilleur, et je n’ai pas envie d’être formée par des seconds choix. J’ai été manipulée toute ma vie et ça a commencé alors que j’étais toute gamine. Je ne veux plus de cela, je veux voir quand on me ment, je veux entendre la vérité dans les silences… Je crois que tu ne diras pas non. Je suis un défi, non ? Et un pion potentiel hors pair. Franchement, je ne vais pas te mentir, je n’ai pas réfléchi du tout à ton tarif. Je suis probablement… prête à tout. Et si je ne le suis pas… Tu sauras me le faire payer je pense. Est-ce qu’on n’irait pas plus vite si tu me disais ce que tu désires ? »

Je voulais être plus forte que les démons du passé, je voulais protéger mon présent et mon avenir. Est-ce que je me sacrifierais pour une cause plus grande que moi ? Peut-être… Seul l’avenir nous le dirait. Ma voix, en tous cas, n’avait pas tremblé. Mon souffle caressait le sien et mon regard demeurait fixé dans le sien, comme pour y trouver des réponses…

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Mar 20 Mai - 23:09



Cette fille avait une manière de parler admirable et une foi sans faille. Impressionnant. Un si petit corps, menue bien que musclé, relativement grand, mais juste un corps de femme, qui frémirait sous ces mains expertes. Oui bien sûr si Daniel se laissait tenter par quelques démons, il aurait put faire ce qui lui plaisait avec elle, mais ce n'était pas sa volonté. Quelque chose d'étrange le troubler dans le regard si fort de la demoiselle. C'était donc ça toute cette peine qu'elle avait vécu étant petite ? Oui on ne pouvait pas savoir comment les gens se sentaient après tant d'épreuves, mais savoir ce qu'ils avaient vécus pouvait aider à la compréhension de l'être. Pauvres petits êtres misérables ! Daniel n'appréciaient pas qu'on se plaigne à lui même si parfois pour obtenir des informations, il fallait prêter l'oreille à des pleurnichement de jeunes filles en fleur. Mais le jeune Lassiter avait un plus gros problème encore avec les personnes qui n'avaient pas de problème. C'était monotone. Ils sont là tout souriant comme si le monde était beau et parfait alors qu'il est tout simplement misérable. Les gens font la manche, se prostitue, vendent leur corps et leur biens pour un peu d'alcool, ils proposent des services contre de l'argent, ils tuent par plaisir, s'offrent à vous comme un magnifique peinture de chaos. Et le peintre dessine les traits si abruptement qu'on pourrait croire à de l'abstrait. Ainsi se cache les plus terribles choses du monde, dans les coups de pinceaux trop vifs, mais il suffit de regarder de plus près pour observe, là dans le coin à gauche : la misère du monde.  

La platine répondit de sa langue vive comme l'éclair, presque blessé qu'on ait put l'accusé de froussard. Un petit animal blessé, toujours sur la défensive. Daniel connaissait bien cette méthode, il l'avait utilisé étant plus jeune, enfant ou adolescent, mais aujourd'hui il était bien plus vil. Ne pas répondre, mettre le médecin en confiance avant de le mordre et le saigner jusqu'à la mort. Les démons assoiffés de sang, dirigés par ce grand diable dont elle vient de parler. Ho mais il existe quelque part, et le jour de leur rencontre, Daniel n'aura pas peur de lui. Rien à perdre, rien à faire du grand méchant loup, ni même de la mort. Quant aux femmes, autrefois considérées comme être du diable sans âme, elles s'offrent toutes à lui. Coïncidence ? Je ne crois pas.

« J'aime beaucoup ta manière d'être sûre de toi. C'est très … plaisant. Cela me change d'avoir quelqu'un de vrai en face de moi, quelqu'un qui n'a pas la langue dans sa poche, et une platine qui plus est qui vient me parler d'autre chose que de Gordon, le magnifique. Oui …

Il laissa passer un silence, son dernier mot raisonnant comme une pensée à lui-même. Puis il reprit :

« Les portes s'ouvrent et se referment mais si on a la clé rien ne saurait nous retenir. Encore faut-il la trouver …

Certaines fois il arrivait à Daniel de ne pas comprendre comment des être torturés avaient put se tourner vers Gordon. Mais tout le monde n'était pas aussi lucide que lui, et il semblait que Gordon avait une sorte d'aura bienfaitrice qui faisait tomber tout le monde dans son piège. Comment serait-il arrivé au pouvoir sinon. Du charisme voyons, même si on ne le rencontre pas, il exerce une sorte de charme sur les autres. Enfin pas sur Daniel, mais sur Jade, sans aucun doute puisque celle-ci semblait  avoir trouver du réconfort dans les bras fantômes du président. Mais elle avait un esprit du plus fin et du plus délicat, presque simple à manipuler, si on savait trouvé les bons mots. Joueuse ? Elle semblait l'être, presque à vouloir rentrer dans le jeu de Lassiter pour lui montrer le potentiel qu'elle avait en elle. Intéressant. Cela lui plaisait, mais sachant très bien ce qu'elle faisait, il garda un visage neutre, impassible tandis que se décollant du mur, elle fixait ses yeux noirs dans les yeux bleus du jeune homme. Magnifique. Elle lui annonça comme un cheveux sur la soupe qu'elle savait mieux que quiconque que tout avait un prix. Vraiment ? Mieux que les autres ? Ho mais si elle parlait de perdre des choses pour en avoir de moins bonne en retour, elle avait peut-être raison. Peut-être avait-elle un jour brisée les règles du jeu. Tout comme Daniel l'avait fait sans le vouloir. Mais lorsqu'on brise des lois universelles, il faut toujours avoir un atout dans  sa manche, sinon cela revient à un suicide spirituel.

Et quand tu perds quelqu'un à cause de tes bêtises, la personne ne saurait te pardonner. Quelle tristesse, n'est-ce pas ? Daniel ne dit rien sur cette phrase, ce ne serait pas intéressant de la contredire et de se lancer sur un longue discussion de savoir qui a le plus souffert. On souffre tous ici, sans aucun doute. Jade lui affirme qu'il est le meilleur, que les seconds ne l'intéressent pas en grande championne qu'elle est. Dans ses yeux, les paroles prennent tout son sens. Elle aussi à vécue une vie de manipulation, pourquoi ne pas l'avoir retourné contre ses autres ? Sentiment d'un esprit faible, d'un petit esprit. Pourtant savoir se relever, reviens à refuser tout cela. La vengeance. Daniel en est bien amusée. Elle veut pouvoir se venger, pour son bien-être, mais également en manipulant les autres qui ne lui ont rien fait. Là on est à quelque chose de concret. Elle est effectivement un véritable défi. Il n'a jamais eu d'élève mais comme son grand-père avant lui, Daniel saura y faire. La magnificence de la génétique. Prête à tout, oui là est bien le geste d'une pauvre âme à secourir. De la pitié, de l'amusement de voir tant de volonté mélangé à ce désespoir sans nom. La langue fourche, lui demandant ce qu'il désire lui. Qu'est-ce qu'une platine peut bien lui offrir ? Oh mais il le sait, avoir une gordonienne dans sa poche est toujours une chose utile. Mais pas tout de suite. Patience mon agneau, tu sauras bien assez tôt ce que le grand méchant loup veut faire de toi.

Daniel s'approche encore un peu plus près de Jade, la surprenant sûrement. Il la saisit alors par la taille et en tour de main la colle contre le mur. Même si la platine est musclée en tant que membre de l'équipe de football, il a sut se faire des muscles. Il approche son visage de celui de Jade mais la tenant toujours, il descend vers la nuque de la jeune fille pour lui souffle à l'oreille.

« Pour le moment tu n'as rien d'intéressant à me donner, mais qui sait si tu ne peux pas m'être utile à l'avenir.

Puis il se détache de la jeune demoiselle. Tout sourire, il prend une cigarette et l'allume. Un instant il fixe Jade avant de reprendre :

« Bienvenue dans mon enfer Jade. J'espère que tu sais dans quoi tu te lance, car même si tu me dis au cour des leçons que tu veux tout arrêter, tu es mon élève et tu le resteras. Et si jamais tu ose venir me faire l'affront de me quitter avant que j'ai fini de te forger en manipulatrice, je ferais de ta vie un enfer bien pire que le mien. Sommes-nous bien d'accord ? Mais tu verras au fond je suis quelqu'un de gentil, il suffit de demander.

Un grand sourire se dessine sur son visage. Oh mon dieu c'est jouissif de pouvoir ainsi libérer cette langue qui a tant désirer cracher des insultes à de nombreuses personnes. Maintenant c'est son tour de jouer, et il ne sera pas le seul sur le plateau à faire bouger les pièces.

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Jeu 22 Mai - 18:14

Par le passé, j’étais parvenue à mettre à terre des hommes plus grands et plus forts que moi. Perdue, je ne répondais à la violence du monde que par les coups. Je m’étais laissée couler, emporter par les drogues et le tourbillon de mes souvenirs… mes sœurs mortes. Des anti-gouvernements qui étaient responsables de ce drame, et moi, seule pour affronter cela, j’avais cédé aux sirènes de la facilité. Donc oui, j’aurais pu mettre Daniel à terre, mais ce n’était pas ce que je désirais. Je voulais apprendre. Ce que j’avais appris en arrivant ici, à l’académie, c’était que les mots et les gestes s’avéraient parfois des armes mille fois plus puissantes que les poings. Et Daniel était, à ce que l’on racontait, un maitre en la matière, et je ne m’entrainais qu’avec les meilleurs. Je tentai de lui faire comprendre, tant par mes mots que par mon attitude, que je serai une élève dévouée et douée. Et oui, il avait raison. Aujourd’hui, j’étais sure de moi, car j’avais trouvé ma voie. Je m’étais trouvée et j’avais enfin accepté l’idée que j’avais le droit de vivre malgré la mort de mes sœurs. Quelque chose naquit en moi en entendant Daniel. Comme… une pointe de fierté. Oui, j’étais une platine, l’élite de l’Académie, mais j’étais… hors du lot. Différentes des autres.

« Rassure-toi, je ne suis pas obsessionnelle. Là c’est entre toi et moi que ça se passe et Gordon… n’est pas là. »

Non… Et même si une petite partie de mon projet le concernait – après tout, après la fusillade, j’avais bien dû admettre que certains, même au sein de l’école, complotaient et il était de mon devoir de les en empêcher – Gordon n’était pas ce qui motivait mon entreprise. Je le faisais parce que je voulais être la meilleure et que je ne voulais plus être manipulée. Je désirais que l’on vive en paix. Alors certes, dit ainsi, je devais paraitre pour une petite niaise irrécupérable, mais j’étais sincère et consciente des sacrifices ainsi que des combats que cela supposerait. Et j’étais déterminée et prête à affronter tous les obstacles.

Et l’un des premiers résidait en la personne même de celui à qui je venais quémander de l’aide. Daniel était entouré d’une aura de mystère qu’il entretenait avec art. Jusque dans ses paroles.

« Alors aide-moi à trouver cette clé. »

Pas de violence, pourquoi enfoncer les portes, en effet, si on savait l’ouvrir. Son art me permettrait d’être la clé pour ouvrir toutes les serrures… s’il consentait à me l’enseignait. Comprenant que je ne voulais ni ne pourrais plus jamais reculer, je me mis face à lui, provoquante, pour bien lui faire rentrer dans le crâne que je la désirais, cette clé. J’avais vécu trop de choses pour être impressionnée et pour reculer à présent, alors j’attendais. Un mot, un geste de sa part, quelque chose qui serait une invitation à entrer dans son monde.

Et ce signe finit par arriver, me surprenant. Si je m’obligeais à ne pas bouger alors qu’il fit un pas vers moi, nos corps entrant cette fois en contact, je ne vis pas arriver la suite. Je sentis tout à coup ses mains sur moi. Il me manipula aussi aisément qu’on manipulait une marionnette, c’en était presque vexant. Et si j’avais la force de mettre un homme ko, je devais admettre que je n’étais rien de plus qu’une poupée de chiffon dans ses mains. Finalement, le footballeur cachait bien son jeu. En un quart de seconde, je fus plaquée contre le mur, complètement prisonnière de Daniel. Quand il approcha son visage du mien, puis de ma nuque, quand je sentis son souffle le long de ma peur, je fus parcourue par un frisson de peur et… d’excitation ? J’en eus le souffle coupée, et la chair de poule, un battement de cœur plus puissant que nécessaire. Pourquoi ? Je me sentais comme impuissante face à lui, totalement dominée et en même temps désespérément fascinée par son intelligence et sa fougue. Ce mélange était malsain, insensé et n’apporterait rien de bon.

Ses propos me firent l’effet d’une douche froide et me ramenèrent bien sur terre, dans ce « couloir » embrumé, avec un as de la manipulation pour qui je n’étais rien de plus qu’un pion sur l’échiquier. Rien à offrir ? Je n’avais rien à offrir ? J’étais la championne d’athlétisme, trois fois vainqueur du sprint, platine de son état, tête de classe, en 6e année… Belle, aussi, un peu du moins… et je n’avais rien à offrir ? Je lui jetai un regard noir, assassin, avant de comprendre, de par son attitude, où il voulait en venir. La cigarette au bec, sachant que c’était interdit… De la provocation. Il voulait me faire sortir de mes gonds, voir si la moindre contrariété risquait de mettre à mal notre « marché ». Je gardais le silence, tentant de ne pas lui écraser sa cigarette au visage, et de ne pas me montrer gênée par la fumée qui me replongeait dans mes vieux démons. Je le laissai reprendre son speech qui paraissait si bien rôdé et je me haïssais de ressentir pour lui cette fascination excitante et ce dégoût profond que m’inspirait sa langue de vipère. Il venait de me menacer, ouvertement… alors pourquoi étais-je encore là, à boire ses paroles et à me dire que j’avais pris la bonne décision ? Je venais de signer un pacte avec le diable, et je m’y jetai à corps perdu. Alors à mon tour je fis un pas vers lui et attrapai le col de sa chemise pour nous rapprocher.

« J’y suis passée par l’enfer mais je te fais confiance pour rivaliser avec. Je ne vais pas abandonner, je suis ton élève, tu es mon professeur… et tu verras que je suis très appliquée. J’accepte tes conditions, quelles qu’elles soient et je ne me défilerai pas. Affaire conclue. »

A quelques millimètres de son visage, j’aurais pu l’embrasser pour sceller notre accord. Tout dans nos postures pouvait prêter à confusion, surtout mes doigts glissant le long de son bras, de son poignet… mais je ne le fis pas. Je ne franchirai pas la frontière trouble et ténue… au contraire, j’attrapai du bout des doigts sa cigarette, avant de la faire tomber au sol et de l’écraser du bout du pied.

« J’m’en fous que ce soit interdit. Mais je n’aime pas l’odeur de la cigarette. Tu as dit que tu aimais que je sois sincère, non ? Alors il faudra t’y faire, même si je suis ton élève, je ne la fermerai pas si j’ai quelque chose à dire. Pour le reste, je suis… ta chose et j’accepterai de me plier à tous tes exercices. Alors tu vas me punir pour ça ou on commence les leçons, professeur ? »

Là dans l’allée des brumes, on aurait pu nous prendre pour tellement de choses… des comploteurs, des amants qui cherchaient à rester cachés. Mais qui pouvait se douter du réel enjeu de notre rencontre ? Le diable et son apprenti… pour le meilleur et pour le pire.

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Jeu 22 Mai - 21:00



Avoir le contrôle, c'était la seule chose nécessaire pour survivre dans le monde. À partir du moment où tu le perds, tu ne deviens plus qu'un pantin de bois à la merci de n'importe qui. C'est ce que pourrait être Jade dans les bras de Lassiter en ce moment même. Oui il sent qu'il la surprise. Comme beaucoup d'autres avant elle, la fascination, la peur et l'impuissance se lit dans ses yeux. Daniel pourrait presque apprécier ces sentiments qu'il inspire à cette platine si sûre d'elle. Il aime déstabiliser les gens et la fierté de la platine vient sans doute d'en prendre un coup. En même temps son geste a ouvert une faille dans la foi de Jade. Parfait. Il faudra pourtant qu'elle arrive à contrôler cela. Le jeune homme sait très bien ce qu'il va faire de Jade : un monstre sans aucun doute, d'une neutralité absolue qui ne connaît que la méthode de manipulation comme arme ultime. Mais elle sera sûrement différente de lui, voyant son passé et celui de Daniel, rien ne semble comparable. Jade est forte, tout en laissant percevoir ces faiblesses, ce qui la rend totalement humaine, là où on se demande si Daniel à un coeur. Si toutes ces langues de vipère le connaissaient mieux, ils sauraient ce qu'il a endurés, ils sauraient également ce qui se passe quand Lassiter rentre chez lui. Mais c'est ça qui entoure le jeune homme de mystère, qu'il entretient tellement bien. En y réfléchissant bien, même si les gens savent son nom, il est certain que quelques-uns ne connaissent pas son visage. Amusant.

Il ne répond pas à l'affirmation de rivaliser avec l'enfer, Daniel sait qu'il peut le faire tout comme Jade et son assurance le savent. L'affaire est conclue et comme un pacte démoniaque, Lassiter sait que la fille est totalement à lui maintenant. Le pouvoir de contrôle sur une autre personne est réellement plaisant. Un instant sa mère lui vient en tête, certain que la douce Jaymya n'appréciait pas ce que son fils fait aujourd'hui. Elle ne bougea pas, lorsqu'il se détacha d'elle. Daniel aurait aimé une petite réaction pour voir si elle voulait vraiment qu'il lui apprenne. Elle lui aurait donné un coup de poing, qu'elle aurait perdue toutes ses chances. Daniel arborait un sourire mesquin, conscient que poussé Jade a bout, lui permettrait de voir les limites de sa confiance, de sa foi et de sa volonté. Mais la charmante platine avec des griffes. Elle s'approcha de lui à nouveau l'attrapant par le col de sa chemise, afin de lui parler, le tirant vers le bas, étant un peu plus petite que lui. À quelques millimètres, les deux visages se fixaient s'observaient et les mots de chacun résonnait dans le couloir embrumé. Daniel avait toujours sa cigarette au bec, il la saisit, recracha la fumée sur le visage de Jade. Oui très peu poli, il est vrai et la jeune demoiselle qui s'accrochait à lui si près, la luiprit avant de l'écraser sous son pied. Elle n'était pas finie, cette clope, si elle savait combien coûte un paquet, même si les problèmes d'argent ne touchent pas énormément Lassiter. La jeune fille parlait bien, mais il répondit très rapidement à ses sincères paroles :

« Tu vas devoir t'habituer à sentir l'odeur du tabac, car je ne me retiendrais pas de fumer devant toi. Peut-être devrais-tu commencer, tu sais c'est très bien pour débuter une conversation avec un inconnu.

Ho c'était très vilain de sa part, vraiment surtout quand on connaissait l'histoire de la platine. Mais en réalité elle avait mérité ce petit pic qu'il venait de lui lancer, après tout elle avait délibérément écrasé la cigarette autrefois coincés entre les lèvres de Daniel. La sincérité était une qualité, sans aucun doute, mais les gens n'aimaient pas toujours ça. Une des règles qu'il devrait lui apprendre tantôt. Mais si elle jouait carte sur table avec le Zinc, ce dernier ne se risquerait pas à faire la même chose. Il pourrait, mais ce serait cassé son aura de mystère. Jamais dire ce que l'on pense et la fascination demeurera.

« J'aime que les gens soient sincères il est vrai, mais n'est-ce pas plus intéressant de les voir mentir d'abord avant de capituler gentiment. Mais tu as de la chance de pouvoir l'être avec moi, tout le monde n'est pas de mon avis.

L'élève était une petite rebelle a en devenir. Elle le tenait toujours, d'une poigne impressionnante. Daniel aurait presque éclaté de rire. Même s'il sentait que l'entente avec Jade pourrait être bonne, il semblait devenir fou à mettre tout le monde contre lui y comprit ceux qui pourraient être ses alliés. Mais Lassiter n'a pas d'allié, juste des pions ... non il peut en avoir, mais il faut que ces derniers se montrent à sa hauteur. Et Jade devra apprendre à l'être, où il la laissera comme tous les autres. Elle parle de punition, mais Daniel ne voit pas l'utilité. Il déteste les retenues et fait généralement tout pour éviter de se retrouver là-bas.

« Et je ne vois pas pourquoi je devrais te punir pour ce que tu es. Tu as beau être ma chose, pour reprendre tes mots,  je ne suis pas de ce genre-là. Mais si tu veux vraiment savoir pour quelles raisons je pourrais te … punir … sache simplement qu'une petite voix dans ta tête te diras qu'il ne faut pas le faire. En tout cas ne m'appelle pas Professeur, j'aime bien ce titre mais cela me rappelle trop ces profs de l'académie dont un qui m'énerve particulièrement …

Il se ressaisit rapidement avant de prononcer le nom du professeur gênant qu'il faudrait évincé. Si cela se trouvait Jade adorait ce professeur, mais si elle savait ce que Daniel savait sur lui, elle changerait probablement d'avis. Là n'était pourtant pas la question.

« Tu peux juste dire Daniel. Non je pense que si tu veux vraiment t'amuser tu peux m'appeler Lassiter.

Vous imaginez si jamais elle sortait professeur en plein milieu des couloirs ? Ce serait vraiment grotesque. Il ne se considérait pas comme tel et préférais largement qu'on l'appelle par le prénom qu'on lui avait donné. Joli prénom tout de même. Daniel réfléchissait au fait de commencer tout de suite où non les leçons. La prendre au dépourvu ou lui taper sur les nerfs. Les deux lui semblaient parfait. Mais s'ils commençaient maintenant, les cours passeraient en second plan. Par conséquent elle apprendrait qu'il ne rigolait pas sur l'importance de ce qu'il lui apprendrait. Lassiter saisit la poignet qui lui tenait le col. Il aurait put serrer pour lui faire lâcher prise, bien que même en tenant juste fermement il devait probablement lui faire, mais contre toute attente, il garda juste le contact tactile avant de se rapprocher du visage de Jade.

« Maintenant que tout ça est réglé, nous pouvons commencer. Je tiens à te dire que ce ne sera pas simple, comme un QCM ou une listes d'exercices, ce sera de nombreuses erreurs à commettre pour apprendre et en autre une remise en cause de ta … popularité.

Pourquoi une telle affirmation ? Comme il le pensait avant qu'elle arrive ici, nombreux étaient ceux qui avaient entendus parler de Lassiter sans voir son visage. Mais tout le monde connaissait la belle, intelligente, championne, platine, Jade Thomas. Très peu pratique quand on y regarde de plus près, sauf si on compte utilisé de la gentillesse pour manipuler ce qui n'est pas possible. À partir du moment où tu manipule quelqu'un, c'est purement égoïste et donc mal si on peut dire. Enfin c'est mal si vous avez un peu de cas de conscience. Sinon vous passer outre comme Daniel le fait si bien.

« En effet, si tu es aussi populaire qu'on le prétend, tes manipulations de débutante ne passeront pas inaperçues. Et encore moins si on te vois avec moi. Il va falloir jouer avec tout ce beau monde qui t'adule ou te déteste.

Le jeune homme sentait que Jade en était bien consciente mais perdre la popularité, c'est tellement simple là où on a galérer à l'attraper.

« Rassure toi je ne vais pas te demander de renoncer à ta cote de popularité, ce ne sera pas sympa de ma part, mais il va falloir que tu jongle avec.

Daniel voulait bien lui faire comprendre l'enjeu de cette folie de manipulation. Et il espérait que Jade comprendrait bien. La première leçon allait commencer. Daniel se remémorait ce qu'on lui avait appris en premier lorsqu'il était encore jeune enfant. Oui bien sûr c'est par là qu'on avait commencé. Il sourit sachant très bien que cela risquait fort de freiner Jade.

« Bien pour commencer, tu me dois une cigarette parce que tu as sérieusement écrasé la mienne par terre. Dans ce couloir ceux sont des rapaces, qui ne donnent pas facilement quelque chose, sans doute le pourquoi du comment je suis venu ici. Tu vas aller demander à celui qui est là-bas, s'il a pas une cigarette pour moi. Je t'écouterais, mais ne parle pas trop. Je te pose qu'une seule consigne : utilise juste tes charmes, ma belle.

Il lui sourit, s'avança un peu et se posta contre le mur pas loin du gaillard. Daniel avait d'autres cigarettes dans son paquet, mais il savait également que cela ferait un bon exercice pour Jade d'aller voir Evan Dallas, un gros baraqué très intéressé par les femmes, l'argent et la drogue également. Dur épreuve sans doute pour Jade qui n'aimait pas la drogue, ni la clope et probablement pas les macho costaud.

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Ven 23 Mai - 22:28

Daniel Lassiter, vingt ans, membre du club de football, deuxième année, arrivé à l’Académie pour avoir tenu des propos contre le gouvernement. Et manipulateur de génie. Concrètement, ce que je connaissais de Daniel – entre les mains duquel je venais de me remettre corps et âme – se résumait à cela. J’ignorais tout de son passé, de sa capacité à aimer, à détester et pourtant je m’étais engagée à lui obéir, à faire ce qu’il attendait de moi, repoussant toutes notions de limites. C’était une erreur, tout mon être le savait et me le hurlait, mais rien à faire. J’avais tout un plan en tête et il en faisait partie, je ne pouvais pas reculer. Pas même quand il avait des manières de goujat abruti qui pensait amusant de cracher de la fumée au visage d’une fille… C’était pour faire quoi ça ? Le mec viril ? Non, juste l’emmerdeur de base qui voulait clairement établir son territoire et son pouvoir. L’envie de lui en coller une me démangea, je mentirais si je prétendais le contraire, mais je me contrôlai. Car oui, j’avais appris à ne plus céder à mes pulsions destructrices, mais à les canaliser, à les transformer pour que ce soient d’autres gestes qui en résultent. Et là, ce fut juste le meurtre de l’arme du crime. Un risque, étant donné qu’il venait presque officiellement de devenir mon « maitre ».

« L’avantage d’être une fille c’est qu’on a bien d’autres arguments pour aborder quelqu’un dans la rue… »

Passer pour une cruche un peu paumée, par exemple. Généralement, les mecs adoraient se sentir surpuissants et venir en aide à une demoiselle en détresse relevait d’un fantasme qui traversait les âges. Et une femme intelligente, au lieu de s’en offusquer en jouant les pseudos féministes coincées, saurait tourner cet orgueil masculin à son avantage. Pour aborder une autre femme, en revanche, d’autres arguments seraient tout aussi utiles qu’une clope. Je refusai d’ailleurs de relever la provocation. Est-ce qu’il savait ? Se doutait-il que la cigarette avait été la moindre des toxines que j’avais goûtées ? Percevait-il le quart des bassesses auxquelles je m’étais réduite pour avoir ma dose quotidienne ? Si l’Académie m’avait permis de faire la paix avec mon passé et m’en sortir, elle n’avait pas effacé les souvenirs. Et même si à l’époque, mon cerveau était obscurci par toutes les substances consommées, je n’avais pas oublié. La violence. Le sexe sans amour. Les mensonges. Tout cela était derrière moi, et si je me tenais aujourd’hui, à cet instant précis, devant le diable incarné, c’était justement pour préserver mon présent et mon avenir face à ceux qui m’avaient jadis brisée.

« Beaucoup ont juste peur de la vérité. Ce n’est pas mon cas. Mais contrairement à toi, je ne prendrai pas de plaisir à voir les mensonges se diluer peu à peu avant que mes interlocuteurs cèdent et me révèlent leurs secrets. Je ne suis pas comme toi. »

J’avais l’impression de danser un tango mental effréné avec lui, tournoyant avec des retournés brusques de la fascination à la répulsion. Je n’entrai pas dans un jeu. Je ne comptais pas m’amuser de défaire les mensonges et secrets des uns et des autres. Cela avait une visée utilitaire. Mon but n’était pas de faire du mal ou de dominer, mais de comprendre et sentir le danger. Voilà, c’était surtout cela. Me protéger du danger. Et ce, même si j’en avais couru un en le provoquant ainsi. Sauf qu’il ne s’en offusqua pas. Au contraire. Il ne comptait pas me changer, juste sublimer mon talent. J’avais le droit d’être qui j’étais avec lui et ma tension retomba. J’avais le droit d’être cette Platine s’acoquinant avec un zinc redouté et réputé pour tirer des ficelles secrètes sur les étudiants dont il faisait ses marionnettes. J’avais le droit de ne pas taire ce que je pensais et ressentais. Cela m’aiderait, car avec lui, j’avais bien l’impression que je venais de monter sur le grand huit des émotions. Je notai le subtil avertissement sans y répondre, avant de noter l’évocation d’un professeur le dérangeant. Là, mon patriotisme se réveilla et cria silencieusement au scandale et à l’hérésie, mais je parvins à garder un visage calme et impassible. Pour moi, nos professeurs étaient nos anges gardiens. Ils nous protégeaient, nous enseignaient tout ce que nous devions savoir pour être heureux et épanouis. Ils se dévouaient à nous et nous devions, par respect, leur être reconnaissant. Ma curiosité fut alors piquée. Pourquoi un professeur était embarrassant pour lui ? Qu’est-ce qu’il cherchait ? Après qui ou quoi en avait-il ?

« Un professeur qui résiste à tes coups ? N’oublie pas qu’ils m’adorent tous, je pourrais enquêter facilement pour toi… »

Etait-ce de la haute trahison envers l’école ? Non, non, car rien ne m’interdirait d’intercéder d’une façon ou d’une autre. Mais j’allais naviguer entre deux rives, entre ma foi en l’école et mon allégeance à Daniel, et pour éviter les tempêtes et les récifs il me faudrait connaitre tous les secrets. Et de mon maitre et de ces ennemis.

« Bien, Daniel. »

J’appelais rarement les gens par leur nom. A part les professeurs et jamais je n’omettais les « monsieur » ou « madame ».  Non, cette pratique je la réservais à ceux qui m’agaçaient profondément et sur lesquels allait s’abattre ma colère. Et là, mes foudres dormaient paisiblement. Mon regard glissa tout à coup sur la main de Daniel qui venait de saisir délicatement mon poignet. Très vite, mais me sachant déjà trahie, je reportai mon regard dans celui de mon nouveau mentor qui s’était encore approché davantage. Encore combien de temps avant que les choses ne dérapent ?

Des siècles. Daniel avait cet art de souffler le chaud et le froid et il mit un terme au trouble qui aurait pu naitre en lançant mon apprentissage. Surtout en s’attaquant à ma popularité. Non que j’en sois dépendante, mais j’y travaillais, je la polissais, l’affinais jour après jour et elle était importante y compris pour d’autres, car beaucoup se sentaient rassurés en ma présence et venaient me voir sans gêne.

« Et qui te dit que ce n’est pas toi qui risques gros à être vu avec moi ? Je ne suis pas stupide, ni aveugle. Je sais que beaucoup ne m’aient pas. Une Platine, qui a tout ce qu’elle désire quand ce n’est pas le cas de tout le monde… Que va-t-on penser du grand Daniel Lassiter ? Il a succombé au charme d’une sirène platine ? Surtout si l’on nous voyait comme ça, aussi proches… Il se rapproche du gouvernement et de la direction… Et s’il devenait comme les autres ? Oui, certains vont se douter que tu tires les ficelles, mais tu vas certainement devoir toi aussi te justifier sur tes fréquentations… »

Surtout s’il faisait affaire avec des Plombs qui me haïssaient. Pour eux, ce serait plutôt Daniel qui succombait au diable et non l’inverse. Dans notre accord, lui aussi risquait gros, même si je savais que j’étais celle qui avait le plus à perdre. J’allais devoir la jouer serrée… très serrée. J’hochai la tête. Oui, jongler. Ce serait compliqué, risqué, j’avancerai comme un funambule mais j’allais y arriver. Il le fallait… et je levais les yeux au ciel avant de les replonger dans les siens et de passer le bout de ma langue le long de ma lèvre inférieure quand j’entendis son premier défi. Une clope, évidemment. Je tournai la tête quand il me désigna mon premier cobaye. Evan. Un gros lourd peu fréquentable… que j’aurais pu fréquenter trois ans plus tôt. Je déglutis, discrètement, à l’énoncé de sa consigne. User de mes charmes. Une douce et pudique prostitution en quelque sorte. Et là, oui, j’étais de nouveau trois ans en arrière. Quand je faisais des choses pour avoir ce que je désirais… ce qu’Evan désirait. Je ne voulais plus être cette fille-là. Mais je ne l’étais plus. Si j’agissais comme je l’avais fait par le passé, cette fois, je n’étais plus sous l’emprise de drogue, sans le moindre contrôle. J’étais lucide – si tant est qu’on puisse l’être face à Daniel Lassiter – consciente et je savais où étaient mes limites.

Mon regard se reporta sur Daniel et ne le lâcha pas jusqu’à ce que je me décide à me mettre en action.  Je repris alors immédiatement ma posture de reine. Port de tête altier, dos bien droit pour mettre en avant mes « charmes », et je marchais, avec mon sourire de populaire bienveillante sur le visage, en direction de Dallas. Celui-ci m’adressa tout naturellement un regard à la fois soupçonneux et libidineux… il n’y avait que lui pour ça. Il fallait dire qu’une Platine connue pour obéir au doigt et à l’œil, marchant vers lui, lui tranquillement en train de fumer alors que cela été interdit… il y avait de quoi se poser des questions.

« Un problème ma jolie platine ? »

Pourquoi j’avais l’impression qu’il pourrait m’égorger et me violer en même temps rien qu’à travers le ton de cette phrase. Comment l’aborder ? Que lui dire sans mettre en danger mon rang. Que je fumais de temps en temps ? Non, ce serait lui offrir un moyen de pression. Certes, il n’aurait aucune preuve à fournir mais la rumeur était plus vile et néfaste que les preuves. Réfléchis, Jade, réfléchis.

« Bonjour à toi aussi, Evan. Et puisque tu en parles, j’ai effectivement un petit problème, et j’espère que tu pourras m’aider. Je me sens un peu gênée de te demander ça… mais… il me faut une cigarette. »

Première phase, enclenchée. Jouer la demoiselle en détresse à grand renfort de minauderies. La petite moue d’enfant malheureuse, les bras qui se resserrent, remontant accidentellement la poitrine. Aborder le thème sans trop en dire, ne pas donner de raisons. Avec un peu de chance, sa façon de me répondre me donnera les clés pour aborder la suite.

« C’est pas à moi. »

Non… consommateur mais pas receleur ? Comme si j’allais y croire. Mais bonne stratégie de défense.

« Et combien pour celle qui tu fumes là ? »
« Une Platine qui me demande une clope ? La championne de l’équipe ? Je ne suis pas idiot, ma jolie. Et d’ailleurs, pourquoi t’en demandes pas une à ton petit copain ? J’vous ai vu ensemble et vous n’avez pas l’air de vous être engueulés. Ou il en n’a pas assez dans le froc pour m’en taxer une ? »

Ok, alors… de 1, il pensait que j’allais le dénoncer (ce que j’aurais fait si je n’agissais pas pour le compte de Daniel). De 2, j’étais effectivement déjà fichée comme liée à Daniel. De 3, il attaquait sur la virilité. Donc il fallait que je flatte son ego de mâle.

« C’est pas pour moi, j’ai besoin de mon souffle et de mon… endurance… (C’était fou comme un mot, simplement prononcé en prenant un ton lourd de sous-entendus et un regard de biche affamée, pouvait prendre un tout autre sens). Et tu sais que je joue parfaitement selon les règles. Et il est pas vraiment mon copain... ou juste comme ça. Il en a dans le froc, mais sans doute moins que toi… Je sais pas jouer contre les règles… mais j’aime ceux qui sont capables de le faire, je trouve cela particulièrement… intéressant. »

Un dernier mot murmuré dans un souffle en faisant un pas vers lui. Passée pour une fille excitée par les mauvais garçons serait un moindre mal, je me chargeais d’un paradoxe qui pourrait en titiller certains, la frigide dénonçant les désobéissants, mais qui pouvait leur faire en privé des choses peu cathodiques, certains verraient cela comme un défi : les dénoncerais-je ou leur ferais-je des… eurk, je frissonnai intérieurement.

« Ecoute, il doit me fournir des… choses pour m’amuser. Des choses totalement légales mais qu’on ne peut pas vraiment se faire livrer ici. Pas vraiment… « politiquement correct », tu vois le genre ? Alors c’est « mon copain » qui ira me les chercher, mais il est chiant et veut une cigarette. »

Evan écrasa sa cigarette au sol… ok, j’avais perdu celle-là… et il s’approcha de moi, m’agrippa par les avant-bras pour me plaquer violemment contre le mur, m’arrachant un cri de douleur. Je sentis tout son corps collé au mien mais refusai de céder à la panique.

« Tu mens… j’sais pas à quoi tu joues… Tu crois qu’il va venir te sauver là ? »

Et sans crier gare, ce babouin dégénéré m’embrassa. J’avais envie de gerber… mais en même temps, c’était ma faute. Ma stratégie qui me prenait à mon propre piège. Je pouvais le rejeter, je le savais, mais là, ça confirmerait ses craintes. Alors je… lui rendis son baiser, tout en en profitant pour glisser mes mains dans sa veste. Il était si occupé ailleurs qu’il ne sentit pas que je glissais mes doigts pour attraper une cigarette que je cachai dans mon pantalon. D’un geste brusque je l’écartai soudain.

« J’ai pas besoin d’être sauvée. Désolée, je vais aller voir si quelqu’un d’autre peut m’aider. »

Et je m’écartai. Il m’appela alors et me jeta une cigarette.

« Quand tu auras tes jouets, appelle-moi. »

Je lui fis un geste, comme le salut militaire, avant de me retourner vers Daniel et de lui tendre jetai le sésame. Je me trouvais salie, dégoûtée. Ce genre de gars me donnaient la gerbe... depuis que j'étais lucide, j'étais aussi plus exigeante et j'avais besoin qu'un homme me fascine, tant par son physique que par son intelligence... Et on ne pouvait pas dire qu'Evan brillait sur ces deux points.

« Pas brillant, je sais. Je suppose que celle-là ne compte pas ? » demandai-je en tirant de mon jean la 2e cigarette que j’avais volée… force était de constater que j’avais gardé certains réflexes de mon passé de junkie. Mais au moins, je n’avais pas cédé aux appels de la nicotine.

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Jeu 29 Mai - 18:09



Ne jamais montrer ce qu'on ressent. La haine, la colère, la jouissance ou même ce sentiment inutile qu'on appelle l'amour qui détruit comme il pourrait te transporter. Même si tu aime quelqu'un, le lui montrer serait avouer que tu lui es acquis et donc tu n'aurais plus de liberté. Toute la manipulation résulte dans la capacité à jouer avec ceux qui ne peuvent pas s'empêcher d'être entier, d'être sentimental. Daniel a déjà ressentis des choses de ce genre, mais le visage neutre qu'il montre pourrait prouver le contraire. L'amour ? Trop niais pour lui. Il lui faudrait autre chose une autre forme de torture pour qu'il s'y laisse entièrement. Se souvenant comment il dépassa son grand-père maître en manipulation, peut-être n'était-ce pas une bonne chose que Jade soit son élève. Elle pourrait le manipuler également. Il n'aurait pas dû accepter. Mais comme dans chaque tour, le but est toujours d'avoir un atout dans sa manche, un coup d'avance dans la partie d'échec, toujours compter et savoir ce que l'autre va dire ou faire. Toujours en mouvement, toujours en réflexion, ne jamais rien laisser au hasard. Être une fille comme disait Jade était semblait-il plus simple pour manipuler. Le sexe faible qu'on dit et qui n'hésiterait pas à vous poignarder dans le dos si vous n'y faite pas attention. L'enfer n'est rien comparé à la femme qu'on a trahit. Voilà pourquoi Daniel ne faisait pas de cadeau ni aux filles, ni aux garçons. La manipulation était différente certes, mais leur donner quelque chose c'était comme leur donner la hache pour t'abattre. La vérité, oui c'est vrai que la peur guette l'humain. Celle de se remettre en question en attendant ce qu'on ne veut pas entendre. Elle mit les points sur les « i » en lui disant qu'elle ne serait pas comme lui. Pauvre enfant. Si tu ne mens pas tu verras que tu n'obtiendras rien. En réalité, Daniel mentait pour mettre l'autre en confiance. C'était différent avec chaque personne puisque les plus naïfs pouvaient entendre la vérité qui blesse sans s'en offusqué. Il ne releva pas le fait qu'elle ne veuille pas être lui, parce qu'il savait qu'être comme lui était une véritable torture, une souffrance continuelle qu'il essayait sans trop de peine à ne pas montrer. Non il leva juste ses sourcils, dans une sorte de reproche mais également dans l'intention de lui dire que cela serait très dur, si elle l'avait comme professeur. Ce n'était pas l'un de ces idiots  qui avaient fait des études. Il ne connaissait qu'une manière de manipuler les gens : la sienne et elle devrait comprendre ça :

« Dans l'aventure où tu t'es lancé avec moi, tu verras que les gens ont souvent peur. Peur de la vérité comme tu dis, peur du mensonge, peur de la manipulation, peur de souffrir, peur de mourir. Et dire la vérité ne les amènera pas à t'aimer. En fait cela dépend des personnes. Certains préfèrent qu'on leur mentent, tu les auras dans ta poche, mais si on te demande la vérité, tu n'auras qu'à être franc, juste savoir doser tes mots pour ne pas les blesser. À partir du moment où tu dis une vérité dure à entendre, les gens s'éloigneront de toi et si ce ne sont pas des amis ou des êtres proches, ils t'éviteront partout où tu les verras. Tu ne deviendras pas comme moi, puisque notre histoire permet d'être ce que nous sommes aujourd'hui et je ne souhaiterais à personne de vivre ce que j'ai vécu.

Bien évidemment elle tiqua lorsqu'il parla du professeur, lui proposant même ses services pour obtenir des informations. Il eut un rictus. Ho mais les insectes, on les écrase tout de suite tu sais, on n'attends pas qu'ils viennent nous piquer. Daniel avait tout ce dont il avait besoin et même plus encore. Il devait avouer pourtant que la discussion qu'il avait eu avec ce professeur, l'avait perturbé et ébranlé dans sa foi de je-m-en-foutiste-et-ça-me-va-vraiment-bien. Comme Jade voulait entendre de la vérité de la bouche de Lassiter, elle en aurait car il ne retiendrais pas ses mots. Il garderait juste ses pensées pour lui-même.

« Crois moi si tu enquêtais sur les professeurs, tu n'apprécierais pas ce que tu découvrirais. Je ne t'empêche pas de le faire. Quant à savoir s'ils t'adorent tous, cela est sûrement vrai, en tant que bonne élève mais rien n'affirme qu'ils apprécient ce que tu es. Non pas dans ton caractère ou dans ton physique, tu es très bien comme ça, cependant certains visions peuvent être gênante pour quelques personnes.

Il n'en dirait pas plus, il la laisserait réfléchir à tout ça et même si elle remettait ça tantôt sur le tapis. Elle l'observait, les yeux dans les yeux. Daniel aurait pu faire beaucoup, les choses pourraient dérapé, mais le professionnel et le privé ne devait pas se mêlé c'était bien connu. De plus bien que cette charmante platine pouvait être très intéressant et attirante, il se refusait pour le moment d'aller plus loin avec quelqu'un d'autre qu'une très chère demoiselle de sa condition, rencontré officiellement il n'y a pas si longtemps. Si jamais il se permettait de dérapé sans aucun doute qu'elle le lui ferait payer. Et alors ça en deviendrait encore plus palpitant comme jeu. Oh oui qui pouvait savoir ce qui se passerait dans l'avenir et qui pouvait savoir si Daniel n'avait pas déjà pensé à tout ça ? Lorsqu'elle lui rétorqua que c'était lui qui avait le plus a perdre à se trouver avec elle, Daniel ne put s'empêcher de rire intérieurement. Sa réputation était très forte, comme celle de Jade et même si ces rumeurs-ci circulaient il n'aurait qu'à faire un coup de maître et les effacer des mémoires de ces élèves misérables. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent après tout, jamais aucun ne viendra le charrier là-dessus. Et cette petite rumeur lui en serait que plus bénéfique.

« Les rumeurs c'est mon domaine. Je n'ai en rien à me justifier de ce que je fais. Que ce soit moi qui les lance, ou qu'elles tournent autour de moi, il faut savoir les tirer à son avantage. Tu sais les gens adorent raconter tout et n'importe quoi, mais tant que ne prouve rien ça ne reste que des rumeurs. Je n'ai absolument rien à perdre, ma réputation est déjà faite. S'ils pensent que je me rapproche du gouvernement et de l'administration, sans aucun doute sauront-ils que j'aurais quelque chose derrière la tête et ils auront encore plus peur de moi, de ce que je suis capable de faire avec une platine. Le mieux c'est de leur donner raison et dans ce cas leur langues devient bavarde, leur conversation deviennent intéressantes, amusantes et particulièrement imaginatives ! Mais que pensera-t-on de toi ? Un jeune platine, brillante qui cède au vilain garçon Zinc. Que Jade Thomas retourne à ses anciens démons et qu'elle a un cerveau trop faible pour résister aux charmes de Daniel Lassiter. Que la petite platine n'est pas si innocente qu'on croit. Ou alors penseront-ils que tu prépare quelque chose. Alors ils auront peur de toi, peur de savoir ce que tu peux faire à mes côtés. Et nous savons tout les deux que nous pourrions faire des merveilles.

Daniel ne put s'empêcher de sourire. Elle avait bien plus à perdre que lui. Car il n'avait plus rien à perdre, plus rien à quoi il tenait. Inspiré la peur n'était pas forcément le meilleur que l'on puisse faire ressentir aux autres, mais c'était déjà ça. Il préférait faire ressentir la peur que l'envie.

Adossé au mur, Daniel observait la scène. Chose peu simple d'utiliser ses charmes, même s'il pensait bien que Jade n'aurait que très peu de problème à le faire. Elle devait juste réussir à vaincre ses anciens démons. On l'avait utilisé lui aussi lorsqu'il était petit garçon, avec ses bouclettes et cette petite bouille si mignonne. L'excuse de Jade se tenait, mais Evan ne croirait pas facilement à ce genre de phrase toute faite. Oui bien sûr. Il ne tarda pas à le lui dire. Ah ce cher Dallas, tellement égoïste et stupide. Il avait probablement un cerveau de la taille d'une souris, mais il possédait une incroyable capacité de méfiance. Daniel lui avait parlé plus d'une fois et c'était très bien entendus avec lui, enfin pour le peu que Lassiter lui ait dit ce qu'il voulait entendre. Evan lui rétorqua en montrant Daniel, qui faisait comme s'il était dans ses pensées, attendant quelqu'un, que son « petit copain » avait tout ce qu'il fallait comme tabac. Intéressant, la rumeur était déjà lancé. Dans l'ombre Daniel sourit. Le jeune homme avait ce qu'il fallait dans le froc comme il dit. Un autre homme aurait sans doute débarqué pour lui demander des comptes sur sa virilité. Mais Daniel n'en avait rien à faire. On pouvait l'attaquer tant qu'on voulait ce genre de parole n'était faite que pour flatter la personne qui les dit. Il faillit s'étrangler lorsque Jade flatta l'égo de l'autre en lui disant que Lassiter en avait moins qu'Evan. C'était la meilleure. Lassiter ne savait pas s'il devait rire ou s'en offusqué. La petite était maline, mais elle ne savait pas de quoi elle parlait. Et elle mentait encore plus, elle qui était si attaché à sa vérité. La preuve en image de ce que pensait Daniel. Des choses légales qu'on ne peut pas se faire livrer à l'académie, en effet s'il pensait à ce qu'elle pensait c'était sûrement le cas, mais ce chieur avait besoin d'une cigarette avant. Le fait qu'elle dise « mon copain » en parlant de Daniel fit tiquer le zinc. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle animait la rumeur. Lorsque Evan s'en irait, il irait parler de ce qui s'était passé et toute l'académie saurait en deux jours ce qui sembler se passer entre la platine et le zinc. Il suffisait juste de donner du souffle à la flamme qui commençait à brûler.

Le mensonge ne passa pas auprès d'Evan. Trop méfiant. Il l'agrippa par les avant-bras pour la plaquer contre le mur. Daniel fit un mouvement comme s'il allait intervenir, mais se retient de ne pas le faire. Confiance mon ami, elle réussira sa mission et si cela devient trop brutal, les muscles qu'il s'était fait serviraient au moins à quelque chose. Elle cria, Evan lui demanda dans une question rhétorique si Daniel allait la sauver. Jade penserait que ce ne serait probablement pas le cas et sa platinerie la pousserait à se débrouiller seule. Et là il l'embrassa. Daniel ne bougea pas, ne fit aucun geste, aucun signe. Mais au fond de lui il trouvait ça dégueulasse. On ne pouvait pas dire qu'Evan Dallas était le meilleur question hygiène et vu comment il traiter ses partenaires, cela ne devait pas être une partie de plaisir pour elle. D'un autre côté, Daniel était amusé de voir la situation et attendait patiemment la suite des événements. Elle ne le rejeta pas, cela se voyait. Prête à tout, hein ? Lassiter observa le geste de vol de Jade. Ah c'est ainsi qu'elle fonctionnait ? On ne demandait pas, on se servait. Elle avait sûrement trop l'habitude d'avoir tout de suite ce qu'elle voulait, qu'elle ne savait pas attendre que les lui donne. La patience, ma chère, la patience. Elle le repoussa et lui dit qu'elle n'avait pas besoin d'être sauver. Le gaillard lui lança alors un cigarette, comme une promesse lorsqu'elle aurait ses jouets. Incroyable mais vrai. Jade en fera sûrement des cauchemars.

Jade revint vers Daniel son trophée en main. Il la saisit, pris son paquet et la rangea soigneusement avec les autres. Lui montrant celle qu'elle avait volé, la platine lui demanda si celle-là comptait. Daniel la prit également et commença à jouer avec. Il s'approcha de la platine, pour lui dire ce qu'il en était de la réussite de l'exercice.

« On ne vole pas, on demande ou on emprunte sans la permission. La première compte, la deuxième non, mais je la prends quand même se serait du gâchis sinon. Bien jouer tout de même ! Tu as été vraiment très douée sur ce coup là. Maintenant comme tout exercice, j'aimerais que tu me dise ce que tu as pensé de cette expérience, quelles sont les fautes que tu as commises et ton avis sur le pourquoi je t'ai demandé ça.

Oui il faut faire un débriefing après chaque expérience : se remettre en question, voir ce que cela t'a apporté et quelles sont les erreurs à ne pas commettre. Jade avait été très bien, mais il faut toujours le faire même lorsqu'on pense que tout est parfait. Les cartes avaient été joués maintenant voyons voir ce qu'elles disent.

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Dim 1 Juin - 17:10

Quand j’étais enfant, mes parents nous emmenaient, mes sœurs, mon frère et moi, à l’église. Pendant des années, ce lieu avait été synonyme pour moi de bonté, de vérité, de générosité, de bonheur et d’amour. J’avais été bercée par la prière, abreuvée de leçons sur l’altruisme, la nécessité de toujours se tourner vers le bien et la lumière. Aime ton prochain. Tu ne me mentiras point. J’y avais cru à cela, dur comme fer. Et en un sens, j’y croyais encore aujourd’hui. Mais plus dans le cadre imposé par la religion. J’avais compris qu’il n’y avait pas un Dieu au-dessus de nous mais que ce paradis, que l’on recherchait tous, et ces valeurs auxquelles je tenais, ne reposaient qu’entre les mains des hommes. Et ces hommes aujourd’hui se nommaient Weins et Gordon. Mais j’avais aussi consciences que ce paradis était menacé et que nous devions sacrifier notre intégrité pour le protéger. C’était ce que j’étais en train de faire… Ou alors étais-je en train de m’auto persuader ? De chercher des excuses pour ce que j’allais faire, alors que je portais fièrement mes drapeaux de Platine et de championne ? Peut-être, mais je ne me sentais pas illégitime. Mes intentions étaient bonnes. Je n’étais pas méchante, je n’agissais pas que pour moi. Certes il y avait une part d’égoïsme, mais si je voulais apprendre l’art de Daniel, c’était pour préserver cet équilibre qui avait sauvé des dizaines d’âmes. Je savais que ce que j’allais faire serait litigieux. Et dangereux. Mais visiblement Daniel et moi avions ce point en commun que nous aimions jouer avec le feu, mais pas pour les même raisons. Et je sentais que c’était cette différence qui compliquerait les choses et les rendraient pénibles. Si nous avions les mêmes intentions, nous agirions presque mains dans la main, en tout cas, nous avancerions dans la même direction. Mais là, il fallait se rendre à l’évidence, nous devrions affronter des tensions et des turbulences. L’expression sur son visage me le confirma. Un véritable tango, c’était bien ce que je disais. Fait de rejets et de rapprochements.

A chaque minute que je passais en sa présence, je comprenais que cette danse pouvait me faire sombrer. Mentalement, j'entendais. Avec lui, je m’approchai des limites, des frontières extrêmes de mes valeurs, et j’étais à un orteil de sombrer dans ce qui me révulsait. Et là, ça n’allait pas s’arranger, surtout quand il évoqua s relation particulière avec un professeur. Je les admirais tous et leur devais mon salut. Alors même si je les observais pour Lassiter, une partie de moi voulait croire qu’elle préfèrerait trahir Daniel plutôt que mes sauveurs. Mais finalement je fus – il fallait l’admettre – soulagée qu’il ne m’entraine pas dans ce pan-là de sa vie. Mais je fus également troublée par ses paroles. Certains de nos professeurs ne seraient pas des gens bien ? Allons donc, peut-être qu’effectivement, en enquêtant, il s’avèrerait qu’ils avaient fait des choses moches eux aussi, mais qui pouvait se vanter d’être pur et innocent ? Moi-même, la championne en titre d’athlétisme et l’une des Platines les plus en vue de l’académie, j’avais un passé honteux. Junkie violente, arrêtée par la police. Mais la force de notre école et de notre gouvernement résidait précisément dans sa capacité à pardonner. L’important étant que maintenant, ils agissaient pour le bien commun. Par contre, le mystère qu’il entretenait sur la fin me fit m’interroger. Des visions gênantes pour certaines personnes ? Des profs qui n’aimeraient pas « ce que » j’étais ? J’étais quelqu’un de bien, qui défendait les valeurs de l’école dans laquelle ils travaillaient. Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? C’était aberrant. Je l’interrogeai du regard mais compris que je n’obtiendrai rien de plus. Allons donc, ce n’était que des balivernes. Juste quoi… une leçon en actes ? Instiller le doute, juste pour voir si j’allais marcher ?

Un jeu d’équilibristes et de funambules, voilà à quoi nous jouions. Et la chute pouvait être fatale. Pour moi, comme pour lui, même s’il n’avait pas l’air de s’en préoccuper. Et pour cause, il semblait avoir tellement de coups d’avance. Il avait tissé sa toile loin dans le passé pour lui permettre de s’étendre dans les esprits et les manipuler sur ce qu’ils pourraient être amenés à croire. Ce Daniel était pire que l’église, à bien y réfléchir… Et que voulait-il dire par donner raisons aux rumeurs ? Faire comme si nous étions ensemble ? La suite ne me plus pas, et je laissais échappé mon énervement en détournant brièvement le regard et en pinçant les lèvres quand il évoqua mon passé. Certes, les raisons de mon intégration à l’Académie ne relevaient pas du secret militaire, mais relativement peu de personnes étaient au courant de la personne que j’avais pu être. Evidemment que Daniel le savait, il s’était forcément renseigné… et même si je m’en étais tirée, et que j’étais clean depuis trois ans, je n’aimais pas qu’on parle de cette déchéance. Parce qu’à l’époque, j’étais très loin de la Jade Thomas d’aujourd’hui… J’étais une gamine paumée, violente, ayant donné son corps pour la première fois à un type dont elle ignorait le nom mais qui avait eu la gentillesse de lui offrir un joint. J’avais honte de ce pan de ma vie et je savais que je ne pourrai jamais l’effacer. Je ne voulais plus qu’on m’assimile à elle. Mais est-ce que je préférais qu’on m’assimile à Daniel et qu’on me craigne autant que lui ? Et il affirmait qu’on pourrait faire des merveilles… pourquoi cela me troublait-il à ce point ? Pourquoi nous imaginer ainsi, agissant de concert, et craint par tous me faisait cet effet ? Je n’étais pas une personne méchante et avide de pouvoir, alors pourquoi ?

« Ils ne croiront pas cela. Parce que tu vas m’apprendre, n’est-ce pas. Je saurais tirer avantage des rumeurs, comme tu l’as dit, et même si on me croit faible ou manipulée, crois-moi, personne ne pensera que j’ai craqué. »

Ça, je ne le tolérerai pas. Je saurais gérer qu’on me croit avec un Zinc, mais personne jamais ne repensera à moi comme à une ex paumée. Jamais je ne me montrerai aussi faible, jamais je ne craquerai. Et puisqu’il était si bon manipulateur, il m’enseignerait à transformer les pensées de tous ces idiots. Mais la route serait longue, et elle commençait aujourd’hui. Je devais faire mes preuves, passer un premier test qui s’appeler Evan. Je pris au moins conscience que tricher et mentir n’était pas dans ma nature profonde – c’était bien la preuve que malgré ce que je désirais faire, j’étais quelqu’un de bien, n’est-ce pas ? La partie était lancée et je pris conscience de ce que cela impliquait. Une fois qu’on commençait, on ne pouvait plus arrêter. Il fallait aller jusqu’au bout de la tromperie et du mensonge, et ne pas se laisser désappointer par les conséquences que cela pouvait avoir. Du moins, il fallait pouvoir les limiter et les contrôler, cela faisait beaucoup pour une première fois. Je laissais passer des choses, qui me reviendraient comme un boomerang par la suite, mais je ne le réalisai que trop tard. Je manipulais la réalité, mettant de côté la vérité, juste pour réussir. Mais je n’avais le temps de laisser ma conscience me tarauder, il fallait que je réussisse, que je prouve à Daniel que je pouvais faire des merveilles à ses côtés.

Enfin non, ce n’était pas exactement ce que je voulais dire. Oh et puis zut, je n’avais pas à me justifier sur mes propres pensées. Je devais jouer un rôle et le tenir jusqu’au bout ou tout foirerait. Et qu’est-ce qui serait pire ? Que ce type aille partout raconter que Jade Thomas sortait avec Lassiter et faisait entrer des trucs en douce pour les filles de l’équipe (des rumeurs qui alimenteraient les fantasmes des primates de l’école, mais qui ne m’attireraient guère plus d’ennuis qu’une réputation de fille plutôt ouverte, et si on m’ennuyait avec cela, je saurais les rembarrer) ? Ou que j’avais raconté des conneries pour avoir une clope, et que j’avais fui en me pissant presque dessus ? Non, ça attirerait davantage l’attention et me ficherait aussi du côté des possessions illégales. Non… Alors il me fallut incarner ce rôle jusqu’au bout. Même quand je me trouvai rabaissée et humiliée. Car même si je donnai le change, j’avais vraiment l’impression d’être une trainée et de me vendre pour avoir quelque chose… et juste une clope en plus. Pourquoi fallait-il que le premier homme avec qui j’échangeais un baiser passionné depuis très longtemps soit un tel… un tel… déchet humain ?

Le pire c’était certainement ce que cela réveillait en moi. Ces fameux démons dont Daniel avait parlé, ils étaient bien là, tapis dans l’ombre. Je volais… aisément, comme si mon corps se souvenait parfaitement des gestes à accomplir, sans avoir besoin qu’on ne le guide. Je n’étais qu’une sale voleuse, prête à utiliser son corps pour ce qu’elle voulait. Ce n’était pas ce que je voulais être et pourtant j’agissais bel et bien comme cela. Quand ce fut terminé, je ne me sentis pas soulagée. Je me dégoûtée et je prenais enfin conscience du véritable prix à payer pour ma formation.

Je revins alors vers mon mentor, tentant de cacher le dégoût qui m’habitait. Si j’avais gagné sur le point de la première cigarette, celle que j’avais volée, en revanche, semblait poser problème. Quand il s’approcha, je ne reculai pas. Un gros balourd venait de me passer sur le corps, alors ce ne serait pas lui qui me ferait du mal ou aggraverait mon état. Je baissai les yeux quand il me sermonna comme une enfant prise en flagrant délit. Mes démons étaient vraiment mauvais… très mauvais, même pour le chemin sinueux dans lequel je m’engouffrais. Il affirmait que je m’en étais bien tirée… tu parles, j’avais été nulle. Des mensonges qui ne tenaient pas la route et qui allaient en appeler d’autres… Un vol. Un baiser à cause duquel je me sentais sale et qui allait m’obliger à me laver les dents encore et encore.

« J’ai pas trouvé le bon mensonge d’entrée de jeu. J’ai essayé de tâter le terrain, pour savoir quels thème l’intéresserait ou ferait qu’il… m’écoute, mais j’ai pas vraiment su le gérer. Je préférerais ne plus avoir à faire ça. Allez jusque-là pour avoir ce que je veux, je crois que tu sais pourquoi… Mais il faut que mes mots soient plus percutants et que mon esprit percute plus vite. »

Mon regard évitait celui de Daniel. Il allait me prendre pour une faible ou une vraie gamine, mais je ne voulais pas replonger. J’étais forte, mais pas une trainée. Par contre, je ne pouvais pas garder le silence trop longtemps ou là tout serait perdu.

« Je pense que j’ai quand même réussi à le percer et à savoir ce qui l’intéresserait et à jouer le jeu jusqu’au bout même si visiblement je n’étais pas crédible. Par contre, si tu as entendu, je crois qu’on va devoir affronter pas mal de questions dans les jours à venir. Je pense qu’il sera toutefois facile de décrédibiliser Evan. Quant à pourquoi tu m’as demandé ça… Tu voulais voir si j’allais m’empêtrer dans les mensonges, ou renoncer à cause du prix à payer. Peut-être aussi que ça t’a amusé quelques part. Tu voulais que je comprenne aussi… Que je comprenne que je ferai des choses qui mettront à mal ma réputation et ma propre estime de moi-même, n’est-ce pas ? »

Ce fut seulement à cet instant que je daignai enfin lever les yeux vers lui. Est-ce qu’il serait venu à mon aide, si ce type était allé trop loin ? Est-ce que cela l’avait amusé de me voir dans cet état ? Est-ce qu’il faisait ça, lui, se servir de son corps comme je l’avais fait ? Je ne voulais pas y penser. Ce n’était pas allé plus loin qu’un baiser dégueulasse. Je me forçai à sourire pour le regarder une nouvelle fois.

« Je suis désolée aussi d’avoir insinué qu’il en avait une plus grosse, mais j’avais pas intérêt à le vexer, hein ? »

Je fis une petite moue désolée, je préférai en rire de cette histoire à présent, pour relâcher toute cette pression qui s’était accumulée, comme si j’avais passé un oral décisif.

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Sam 7 Juin - 21:11



Le professeur commençait à douter de la persévérance de son élève. Non pas que Daniel pensait que Jade n'avait pas les tripes pour arriver là où elle voulait, mais elle avait comme une sorte de blocage qui l'empêcher d'aller là où on voulait l'amener. Il aurait put aussi se remettre en question en pensant qu'il avait été bien trop rude pour une première leçon, mais la platine ne savait pas ce qu'il avait vécu, elle ne savait pas que lui avait connus cette manière d'être salit alors qu'il n'était qu'un gamin. Allons-y comparons la palme de la pire vie ! Daniel ne l'emporterait probablement pas, la différence était que là où d'autres avaient choisit tels ou tels chemins, lui n'avait pas décidé de ce qu'il serait plus tard. Faux ! Avec un peu de volonté on peut arriver à beaucoup de chose. S'il l'avait voulut, il aurait put dire « non » à tout ce qu'on lui demandait de faire, ou alors aller se plaindre à quelqu'un de grand. Il aurait put comme Jade le fit dans le passé se tourner vers ce misérable Dieu qu'on appelait Gordon. Secte, religion abominable, bref des gens à éviter. Et pourtant il se retrouvait là devant cette platine, lui le maître en manipulation à qui elle demandait de lui apprendre son art et qui avait dit oui à une fille qui ne voulait plus réaliser de coup comme cela. D'accord Daniel semblait un peu sur les nerfs. En fait il ne le montrait pas, mais au fond il se demandait comme aller quelque part lorsqu'on refuse d'avancer. Et cela il fallait bien que Jade se le mette dans le crâne une bonne fois pour toute. Ce n'était pas en refusant de faire des choses parce que cela nous rappelait notre horrible passé, que nous allions réussir. Il s'agissait d'un exercice comme lorsqu'elle devait s'étirer pour courir. La même chose juste parce qu'elle avait des courbatures après elle n'allait pas refuser de faire les échauffements qu'il fallait. C'était nécessaire avant d'entreprendre quelque chose.  Et Jade devait bien comprendre cela pour pouvoir avancer. Il prit donc une voix relativement calme, posée presque protectrice mais en même temps très ferme.

«  Ton problème Jade c'est que tu refuse de reconnaître ce que tu es et ce que tu as été. Tu nie ton passé, tu ne veux plus en parler. Tu le fuis au lieu de l'affronter et cela de bloque. Je sais que cette formation sera très dure pour nous deux, mais si on traîne le poids de nos erreurs derrière nous, on avance pas. Il faut que tu tente de t'en libérer et oublier n'y changera rien. Il faut accepter. C'est vraiment très important encore plus pour le projet que tu entreprends.

Si Daniel Lassiter avait bien deviné les intentions de Jade Thomas, elle voulait montrer aux autres qui était Gordon. Elle voulait arrêter de se faire manipuler. Mais imaginez deux secondes que les choses tournent en sa défaveur parce qu'elle refuse que son passé soit sut de tout le monde. S'il y a une chose que Daniel à bien appris c'est qu'il ne s'agit pas de cacher son passé aux autres, mais de le le laisser là où il est. Si les autres découvrent des brides, ils voudront peut-être te faire chanter mais si rien ne t'atteint le moyen de pression devins inutilisable. Une fois que le passé ne faisait plus partie entièrement de l'individu mais que partiellement et que ce-dernier allait vers l'avenir, rien ne pourrait plus l'arriver. Daniel avait l'impression que Jade se trouvait dans une phase ou elle hésitait beaucoup entre ses vieux démons et sa plâtinerie. Il était certain que Jade Thomas avait sa place parmi ceux qui adulaient Gordon, mais elle ne le comprenait probablement pas encore. Elle avait trop peur de retomber alors que sa force était bien plus grande que son passé. Car cette force qu'elle avait été tiré de ce qu'elle avait traversée.  Le jeune homme reporta malgré tout son attention sur la leçon et non pas sur les potentialité que Jade fasse face à son passé. Peine perdue car même si Daniel aurait aimé qu'elle y arrive, ce n'était pas certain qu'il soit la bonne personne pour l'y aidé. Peut-être, peut-être pas.

« En effet tu aurais pu faire mieux comme mensonge. Evan fonctionne comme beaucoup de mecs un peu lourd. Il vaut mieux éviter de se lancer dans la gueule du loup. De plus même si je t'avais demander de ne pas trop parlé tu aurais pu utiliser ta capacité de platine pour obtenir ce que je voulais. Bon tu n'aurais pas éviter ce rapprochement imprévu. Et en effet il faut que tu gagne plus en confiance sur ce que tu fais et sur ce que tu dis. Pèse les mots, sent les venir à toi, ne pense plus à rien sauf à ce que tu veux. Et surtout observe. Chaque geste compte.

Les gestes, la gestuelle, toutes les petites manies des autres. Ho oui c'était essentiel. Même le tango que jouaient Daniel et Jade était à analysé. L'un est l'autre se renvoyant des paroles, parfois troublantes, parfois pleines de sens. Et cette proximité qu'ils se refusaient d'affronter, la limite blanche mise entre les deux qu'ils ne voulaient pas ni l'un comme l'autre franchir un jour. On pouvait voir dans les gestes de Lassiter une volonté d'être le maître, de ne jamais être dépassé alors que l'on voyait dans les yeux de Jade la détermination de ne plus vivre dans son passé. Chose qu'elle avait tant de mal à faire. Elle ne voulait pas le regarder dans les yeux. Elle le fuyait. Honteuse qu'il ait pu la voir comme ça ? Il avait vu bien pire si elle savait. Daniel ressentis une sorte de sentiment très paternel envers son élève. Mais cela aurait été indécent de lui dire que tout allait bien se passer alors que le jeune homme savait très bien que mentir ne serait pas la solution. Elle était là pour apprendre. Une vision lui apparut. Des pleurs, un petit garçon qui n'a pas réussit et des paroles qui blessent. Déception, énervement, incapable, feignant. Des mots qui blessent et qui font pleurer encore plus le petit garçon. Oui il avait souffert d'entendre tout ça, mais bientôt élève dépassant le maître il avait appris à faire des larmes de crocodiles pour montrer encore que les mots pouvaient le toucher. La vision s'évapora dans son cerveau. Il écouta attentivement les paroles de Jade, tentant de montrer un visage encore plus neutre que d'habitude.

Elle parlait de la potentialité que les élèves de l'académie les considère comme étant en couple. Puis elle enchaînait sur son avis du pourquoi de l'affaire. Daniel préféra mettre les choses au claire.

« En ce qui concerne Evan et les futurs questions qu'on pourrait nous poser, je m'occupe de ça. Dit-il d'une voix calme, un peu perdu dans ses réflexions.

Puis il réfléchit aux propositions de Jade concernant l'exercice. Elle avait plutôt bien saisit les objectifs de cette souillure qu'elle n'appréciait pas. C'est alors que dans ses paroles il entendit une aberration. Que la situation l'ait amusé ? Non pas vraiment, mais il n'allait pas lui dire non plus que ce n'était pas le cas. Certes les paroles qu'avaient prononcés la platine lors de l'entretien avaient était amusantes, mais lorsque Evan l'avait attrapé sauvagement, Daniel n'aurait pas hésité à intervenir s'il cela était devenus très dangereux. Donc oui et non cela était pour tester la volonté de sa chère petite platine et non pas seulement pour l'amusement de la voir se dépatouillé dans cette galère où il l'avait mise. La prochaine leçon serait intéressante. Mais pour montrer sans doute qu'il pouvait être intelligent, ce que personne n'en douterait dans l'académie, il se prit pour un grand orateur afin de donner suite aux suggestion de la platine. Il observa Jade un instant avant de lâcher sèchement et d'expliquer son point de vue en réponse aux paroles de la platine.

« Le but de cet exercice était surtout un test de crédibilité dirons nous. Je voulais savoir en effet jusqu'où tu étais capable d'aller, mais également si tu pouvais être crédible. C'est la première leçon qu'on m'a apprise : être crédible sans mot. En tout cas sache que j'ai d'autres occupations pour m'amuser que de voir t'empêtrer là-dedans. Il est vrai que cela t'as permis de bien comprendre où était l'enjeu et savoir si tu serais capable de souffrir d'une baisse d'estime de soi. Il prend alors le menton de Jade, elle qui avait prit la décision de le regarder à nouveau en face, et lui lança dans un air de dédain, de mesquinerie et de sournoiserie Ce qui semblerait ne pas être le cas.

Il la fixe à nouveau afin de bien lui faire comprendre que quelque chose cloche dans l'attitude de Jade. Saurait-elle deviner le fond du problème ? Il prends la clope qu'il tenait dans son autre main et l'allume. D'accord il n'y a pas à dire mais la cigarette ça calme. Lunatique Daniel ? Juste un tout petit peu. Jade tente de détendre l'atmosphère très tendue en lui balançant des excuses sur l'insinuation par rapport à l'entre-jambe des deux garçons. Daniel prends un bouffée de travers mes tousse entre ses lèvres. Ah oui ça ! C'est peut-être pour cette raison qu'il réagi ainsi non ? Point du tout rassurons-nous, même s'il n'a pas bien pris cette remarque, de 1) il sait qu'elle n'a pas été vérifié  sauf s'ils ne s'en souviennent pas tout les deux et de 2) ce n'était que pour les besoins du métier. Oui c'est cela rassure toi mon brave, qui peut savoir ce qui se passe dans la tête de cette foutue platine. Mais en réalité Daniel a beau en avoir marre de ces platineries, il aime bien discuter avec Jade, c'est divertissant.

« Excuse acceptée. Après tout tu ne peux pas connaître la vérité et Evan est très susceptible sur cette question.

Alors qu'elle lui fait une petite moue désolée, qui le ferait plutôt rire, il esquisse un sourire. Mais il est toujours un peu perturbé par la discussion entre la platine et Evan. Il faudra qu'il passe outre. Avoir des élèves n'a jamais été chose facile, mais on en apprends tout les jours. Daniel saura comment gérer Jade. Quel duo il feront n'est-ce pas ?

« J'espère juste que ce petit entrée de jeu ne t'auras pas effrayé et que tu seras meilleure les prochaines fois.

Oui il y en aurait d'autre, des prévues, des imprévues. C'est fou comme on va s'amuser.

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Dim 8 Juin - 15:27

Reconnaitre ce que j’avais été ? Il en avait de bonnes… Bien sûr que je ne voulais plus en parler, il n’y avait rien de glorieux dans ce que j’avais fait, dans ce que j’avais été. Une droguée, violente, s’abaissant à bien des choses pour avoir son petit coin de paradis artificiel. A des milliards d’années de la jeune femme que j’étais aujourd’hui. Et je ne voulais pas qu’on me regarde en commentant mon passé, en se disant que j’avais été aussi pitoyable. Mais les paroles de Daniel me forçaient à m’interroger. J’avais changé. Aujourd’hui, j’étais une Platine, reconnue et appréciée par presque tout le monde. Alors de quoi avais-je peur ? Qu’on pense que j’allais sombrer de nouveau ? Avais-je aussi peur pour ma réputation ? Que mes amis cessent de me voir comme la Jade Thomas d’aujourd’hui ? Avais-je si peu confiance en eux ? Je pris alors conscience que je n’avais aucun réel ami à qui j’avais pu parler librement de mon passé. Ni de l’Eglise, ni de la mort de mes sœurs, du départ de mon frère, de ma déchéance, de mes erreurs… Cela me fichut un sacré coup au moral, pourtant, certains savaient… et restaient. A commencer par mes professeurs. Eux, ils étaient au courant, et m’avaient pourtant laissé une chance, ils m’avaient acceptée et m’avaient permis d’être celle que j’étais aujourd’hui. Et il y avait Daniel. Il savait une grande partie de mon histoire. Peut-être pas l’ensemble, peut-être pas ce qui m’avait conduit à devenir cette « chose » que j’avais été, mais il connaissait l’un des principaux fantômes de mon passé, et il était toujours là, face à moi, ne me rejetant pas. Je fus particulièrement marquée par quelques mots – peut-être utilisés à dessein ou inconsciemment, je n’en savais rien du tout – mais qui me troublèrent encore plus, si tant est que cela soit possible… « Cette formation sera très dure pour nous deux ». Il allait mener ma formation alors que cela lui coûtait ? Alors qu’il aurait pu avoir la paix ? Il avait été clair après tout : il n’avait besoin de personne et se débrouillait très bien tout seul. Avoir une Platine dans son camp était certes un plus, mais cela ne serait en rien décisif pour lui. Mais il restait. Encore fallait-il que j’accepte mon passé comme il semblait avoir accepté le sien dont j’ignorais tout, ce qui confirmait une nouvelle fois l’asymétrie de notre relation.

« Comment on accepte ? Comment on regarde les autres dans les yeux sans broncher quand ils te traitent de trainée, de droguée ? Certains sont assez bons pour te pardonne et te permettre d’avancer, mais qui pour aimer une personne qui a fait ces choses ? Qui pour assumer cela avec moi ? Je n’ai pas non plus le droit d’imposer cela aux gens, de demander à ceux qui me côtoient d’assumer la tête haute mes erreurs… Je sais que tôt ou tard, mes ennemis finiront par le découvrir. Je sais qu’on en jouera contre moi. Je ne sais pas encore comment « accepter » comme tu dis… »

La conversation prenait un tour étrange et dérangeant, car terriblement privée et intime. Il était la seule personne à qui j’avais autant parlé de mon passé – Stanton mis à part – et ce, même si je n’avais pas révélé grand-chose. En un sens, c’était plus facile ainsi, qu’il me connaisse. Cela faisait un masque en moins à porter. Et il était toujours là… comment faisait-il pour accepter cela ? Ceci étant dit,  nous n’étions pas là pour me psychanalyser, mais pour m’apprendre à observer et à manipuler autrui. Heureusement, Lassiter savait mieux que quiconque souffler le chaud et le froid, doser l’insertion dans le domaine du privé pour mieux rebondir sur le professionnel, et il rebondit sur l’exercice auquel il m’avait soumise. Je me reconcentrai alors sur ses conseils. Si j’avais bien perçu ce qui intéresserait Evan, je n’aurais pas dû lui servir sur un plateau d’argent, mais en jouer, distiller cela dans un autre mensonge, dans une autre technique d’approche. Ma capacité de platine ? Que pensaient les Plombs et les zincs à notre sujet ? Qu’on avait des super pouvoirs ? Certes, nous avions quelques avantages, peut-être aurais-je dû faire un deal avec lui, comme j’en avais fait un avec Daniel… Il fallait penser à tellement de données, appréhender toutes les possibilités pour les mélanger, ce que je n’avais pas fait. En tout cas, c’était noté pour la prochaine fois. Car même si cela avait été violent mentalement, je refusai de renoncer, et quand bien même j’aurais voulu, Lassiter avait cette aura sur moi qui m’empêchait de lui résister… C’était ça couplée à ma volonté, plus que ses menaces, qui me poussait à insister. Je ne prononçai aucun mot, buvant ses paroles et hochant la tête pour lui faire comprendre que j’avais intégré la leçon. Les gestes. Observer. Peut-être que c’était là que le bas blessait, je ne prenais pas assez le temps. Je m’étais jetée dans la gueule du grand loup Evan. Mais les gestes étaient parfois tellement difficiles à analyser, à comprendre. Ils nous échappaient aussi parfois, quand d’autres étaient parfaitement maitrisés. C’était ce qui nous caractérisait, Daniel et moi. Il savait exactement quelle gestuelle adopter pour demeurer le maitre du jeu et garder le contrôle tout en me faisant perdre pied, alors que moi je tentai de me hisser à sa hauteur sans pouvoir cacher totalement le trouble dans lequel sa présence et notre proximité me jetaient. Il restait le maitre du jeu, comme sur ce qui se passerait dès qu’Evan aurait la bouche.

« Je suppose que mon exercice consistera à nourrir ce que tu auras manigancé sans savoir de quoi il s’agit ? »

Il ne faudrait pas que j’échoue à ce moment-là. Mais Daniel savait ce qu’il faisait, moi c’était plus délicat. Voilà pourquoi il m’interrogeait pour voir si j’étais capable de suivre les méandres de son cerveau. Son ton changea. S’il avait pu être presque doux auparavant, il était désormais sévère, presque autoritaire. Je l’avais visiblement vexé, en supposant que cela l’avait amusé et à voir son regard noir, j’eus l’impression qu’il y avait autre chose, de plus profond, de secret, et qu’il ne disait pas. Je me sentis de nouveau plus bas que terre là, et ce fut pie quand il me prit le menton et me servit un sarcasme bien senti. S’il n’y avait pas eu cette moquerie, ce rapprochement aurait être encore plus dangereux que tout ce que nous avions échangé jusqu’à présent. Mais là… mon orgueil en prit un coup et je lui adressai un regard noir et furieux. Certes, c’était surtout après moi que j’en avais, contre moi que se concentrait ma colère. Mais n’était-ce pas humain que d’en vouloir à la seule personne capable de faire ressortir toutes vos failles, de les étaler devant vous, de vous mettre à nu ? Je savais qu’il faisait cela pour m’aider, mais cela restait perturbant que d’être aussi évidente à saisir pour quelqu’un que vous ne connaissez que depuis quelques minutes. Il fallait que je me reprenne. C’était une leçon qu’il me donnait, sans le dire. Affronter mon passé.

« Je ne te ferai pas le plaisir de te donner raison… »

Alors non, je ne flancherai plus. Plus jamais. Jamais il ne me reverrait fléchir, courber sous le poids de mon passé. Il croyait un peu en moi en dépit de ce qu’il savait, il me donnait ma chance comme Gordon et Weins l’avaient fait. Et je me faisais un devoir – et un orgueil – d’être à la hauteur de ses attentes. J’encaissai donc sans broncher la fumée de cigarette et ne détachai plus mon regard du sien. Trois ans plus tôt, je l’aurais certainement frappé pour lui voler sa cigarette. Ou alors nous aurions fait des choses peu recommandables dans un des recoins de cette allée brumeuse. Pas cette fois, je devais avoir le contrôle. Et faire la paix avec mon mentor, alors je détournai la conversation. Sur la longueur de son pénis, certes, il y avait mieux comme sujet de discussion, mais étrangement, je savais qu’il apprécierait. Les hommes et leur virilité, toute une relation qu’on ne pouvait pas comprendre. Mais au moins, il avait souri. Et cela lui allait plutôt bien.

« Je ne suis pas effrayée, au contraire. Je veux apprendre, plus que jamais. Et je ferai ce que tu me demandes, jusqu’à ce que je sois capable de te surprendre et que tu me considères digne de toi et prête. »

Autrement dit, je ne ferai rien d’idiot, je serai son élève jusqu’à ce qu’il me dise que j’étais prête à lancer mes propres toiles. En attendant, je les tisserai avec son aide, car j’avais l’impression que même s’il tirait les ficelles, je ferai partie intégrante de son spectacle. Et j’avais envie de cet horizon qu’il m’ouvrait, même si c’était dangereux pour moi. Ma main droite alla se poser sur la sienne pour qu’il libère mon menton.

« Chaque geste compte hein. J’espère juste que celui-là ne veut pas dire que tu me considères comme une petite fille, parce que je n’en suis plus une depuis longtemps. Tu as parlé d’une deuxième leçon, j’en déduis donc que tu m’acceptes comme élève et que tu sens qu’on peut faire de grandes choses, n’est-ce pas ? Et peut-être qu’un jour j’arriverai à te faire perdre pied ! »

Je rigolais en disant cela, je n’y croyais absolument pas et il devait se douter que je n’étais pas sérieuse. Je lui déposai un bref baiser sur la joue, à la commissure des lèvres, avant de m’écarter lentement en lui lançant un long regard, relançant notre tango. Car nous allions fonctionner ainsi, je le sentais.

« Je suis prête pour la leçon numéro deux. Je suppose que si elle n’est pas pour maintenant, tu me trouveras. Mais si tu veux la lancer tout de suite, est-ce qu’on peut faire ça au chaud ? »

Certes, les fumées maintenaient une température correcte dans l’allée, mais l’hiver était bel et bien là et quelques flocons faisaient leur apparition.

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MessageSujet: Re: The deal The deal Icon_minitime1Dim 8 Juin - 17:44



Trop de question, trop d'angoisse. La jeune demoiselle ne semblait pas à l'aise encore pour pouvoir affronter son passé. Il avait plusieurs choix pour qu'elle puisse réussir à lui faire face : soit la brutaliser, la mettre hors d'elle, qu'elle s'énerve pour qu'elle se remette en question ou alors lui dire que tout allait bien se passer quoiqu'elle fasse. Daniel serait toujours là pour elle. Pouf dit comme cela, ça semblait un peu pathétique de la part de Lassiter. Mais en vrai il s'en fichait du passé de la platine, il voulait juste lui faire comprendre qu'elle devait s'en débarrasser. Le jeune homme avait beaucoup de mal à comprendre de quoi elle avait réellement peur, car après tout si on observait les élèves de Weins, ils avaient tous plus ou moins un passé peu glorieux, lui le premier. Des erreurs ? Elle considérait sa vie d'autrefois comme des erreurs. Ma chère si tu n'avais pas vécu ce que tu as vécu, tu ne serais pas celle que tu es aujourd'hui. Les vies calmes et monotones n'étaient pas intéressantes. Il fallait avoir un bon passé pour que les gens s'intéressent à toi, avoir des choses à raconter, des expériences à partager, une vie bien remplis amenait beaucoup d'amis. Amis ! C'était n'importe quoi comme sentiment. Weins permettait d'en avoir mais une fois sortis d'ici tu  te retrouvait sans rien ni personne, perdu dans la foule. Tu avais peut-être des relations, des connaissances, des amants, mais des amis c'était un bien trop grand mot pour en avoir. Les gens d'ici n'étaient pas fait pour ça on dirait. En même temps Daniel trouvait que ce concept était abrutissant. Vous imaginez aller draguer les filles en bande, ou alors faire les quatre cent coups avec des dégénérés ? Et le pire était sans doute les filles qui, bras dessus, bras dessous, se soutenait dans toute les situations et parlait à tord et à travers de toute sorte de chose. Bref l'amitié ce n'était pas pour Daniel, tout le monde le savait.

Alors qu'elle parlait du fait que ses ennemis pourraient utiliser ses informations contre elle. Ah oui la jeune platine avait des ennemis ? Intéressant ça ! Daniel ne comprenait pas que ce soit possible mais sans aucun doute que ce groupe d'être faisait partis des plombs. Les platines étaient tellement un groupe soudé qu'avoir des ennemis entre eux semblait dur. Mais après tout il leur suffisait de dire « ouah Gordon est génial ! » pour qu'ils soient tous amis. Pitoyable. Daniel se demandait si un jour il entendrait une phrase de ce genre de la bouche de Jade. Ce jour-là ce serait la fin du monde. Non pas que Lassiter n'aimait pas Gordon ou l'aimait bien, il trouvait juste stupide de mettre des espoirs dans quelqu'un qu'on ne connaissait pas et qu'on n'avait jamais vu. C'était comme il le disait toujours l'histoire avec Dieu et les religions qui embêtent tout le monde. Lassiter décida qu'il était temps d'être un petit soupçon gentil.

« Je t'apprendrais ça aussi, quand tu seras prête à vaincre ce passé douloureux. Quant aux ennemis qui pourraient retourner la situation à leur avantage, sache ma chère qu'au bout d'un certains temps tu seras mettre de tes cartes et que tu les abattras devant eux sans même donné un seul signe de faiblesse.

Car oui c'est bien ce que comptait faire Daniel. Jade Thomas était déjà une fille forte, mais il comptait l'amener là où elle n'aurait pas pensé. Il voulait lui montrer qu'on pouvait être quelqu'un d'amical et de gentil tout en ne montrant aucune faiblesse, en amenant le respect et la fascination comme le jeune homme le faisait si bien sur les autres.  En voyant que la platine avait beaucoup de mal à savoir où se mettre dans la conversation, Lassiter aurait pu esquisser un geste, quelque chose pour la rassurer, mais il n'en fit rien devant très sec comme toujours. Passer d'une émotion à l'autre c'est une manière de faire très complexe. Peut-être qu'il le lui apprendrait aussi un jour futur. En entendant la réponse pour le moins énigmatique de Jade, le jeune homme se retrouva quelque peu perplexe. Nourrir ce qu'il aura manigancé sans savoir de quoi il s'agit ? Troublante proposition. Il aurait put lui dire la vérité comme quoi pour le moment son destin à elle n'était pas tracé dans ces fils invisibles qu'il dirigeait et qu'elle était encore libre de partir, mais il comptait bien la mettre au centre de sa toile d'araignée ou du moins non loin du centre. Daniel savait très bien ce qui serait prévu, ce qu'il ferait et où il amènerait Jade. Le truc c'était de savoir où on allait mais également de voir quel chemin prendre : le plus long, le plus abrupte, le plus court, ou le plus beau ? Là était un grand choix que Daniel n'avait pas encore fait.

« Il faudra te faire une raison qu'en effet tu ne sauras pas toujours où je t'amène, mais au bout d'un moment je n'aurais même plus besoin de te donner des consignes, tu iras toute seul là où je veux que tu sois.

Il lui lança ça en réponse à sa phrase énigmatique. Elle voulait peut-être des réponses claires, mais Daniel adorait semer le doute dans les esprits des gens. Ils se posaient pleins de questions, avaient peur de ce qui pourrait les attendre et surtout était effrayés par le maître du jeu. En l'occurrence il s'agissait bien de Dany aujourd'hui même si Jade tentait tant bien que mal de se mettre à son niveau. Elle lui lança dans un regard de défi qu'elle ne lui donnerait pas raison sur le fait qu'elle ne soit pas capable d'accomplir ce qu'il faut. Daniel n'en doutait pas une seconde mais même si elle faisait quelque chose de correct il savait qu'il ne lui dirait jamais que c'était bien. Toujours trouver quelque chose à redire pour apprendre. Ce n'est que lorsqu'elle aurait décidé qu'elle était prête qu'il la laisserait partir. Daniel Lassiter ne disait jamais rien de gentil généralement, surtout en ce qui concernait la manipulation car il savait que rien n'était jamais parfait sauf si on avait eu quelques années pour préparer son tour. Elle lui dit alors qu'elle n'était pas effrayée  et déterminée à réussir, qu'elle serait docile jusqu'à ce qu'elle se montre digne de lui. Intéressant, cela semblait être un incroyable défi que Jade Thomas voulait relever. Si Daniel avait voulut être encore plus méprisant et égocentrique il lui aurait dit que cela était impossible, mais il ne dit rien.

« J'attends ce jour avec impatience. Le jour où tu arriveras à me surprendre. Je te considérerais alors digne de moi mais il va falloir beaucoup travailler pour arriver là ! Je pense que tu es prête pour ça.

Elle mit alors sa main droit autour de son poignet pour qu'il libère son menton. Cette position était très intrigante pour ceux qui ne connaissaient pas leur situations, mais que voulez-vous, les deux danseurs de ce tango savaient très bien dans quelle folie ils s'étaient lancés. Elle lui lança alors qu'elle espérait qu'il ne la prenait pas pour une petite fille car elle n'en était plus une depuis longtemps. Avec tout ce qu'elle avait vécu cela n'était pas étonnant, mais Daniel lui n'était plus un adolescent. On aurait put dire qu'il avait la maturité d'un homme de trente ans. Mais on ne le lui aurait jamais dit en face, probablement l'aurait-il prit mal. Sa dernière réplique le lança à nouveau confus. Il réfléchissait à la possibilité qu'elle lui fasse perdre pied. Oui peut-être un jour qui pouvait savoir. Cette phrase aurait put prendre un autre sens s'il n'avait pas été question de manipulation de mot.

« Tu apprends vite ! Et crois moi avec ton passé tu ne peux plus être considérée comme une petite fille, mais beaucoup n'aurait pas hésité à te considérer comme tel, tu sais. Fais moi confiance, je te traiterait comme tu dois être traité.

Ce n'était pas vraiment rassurant d'entendre çà de la bouche de Lassiter, mais que voulez-vous : toujours semer le doute sur ses intentions, là était la clé de beaucoup de chose. Comme le fameux mot « peut-être » qui ne veut dire ni un « oui », ni un « non », mais entre les deux de sorte que la personne ne sait jamais à quoi s'attendre. Elle relança le tango en l'embrassant sur la joue, juste à la commissure des lèvres. Décidément cette fille était pleine de surprise. Il avait hâte de voir ce que ça pourrait donné.  Mais pourquoi l'embrasser sur la joue ? Comme de vulgaire amis ? Autant y aller carrément si on allait par là. Pourtant Daniel prit cette proximité pour argent comptant, il sen jouerait tôt ou tard. Jade lui demanda si la deuxième leçon s'enchaînait directement. Elle semblait totalement en forme pour continuer, mais Lassiter ne pouvait pas, il avait d'autres préoccupations, d'autres choses à faire.

« La leçon numéro deux ne sera pas pour aujourd'hui. J'ai à régler deux ou trois trucs avec Evan. Mais allons au chaud en effet, il semble partis dans cette direction.

Montrant le bâtiment, il mit son bras autour des épaules de Jade et l'emmena vers l'endroit considéré comme au chaud. Sur le chemin, il balança sa clope, éteint entre temps. Une fois rentrée à l'intérieur, il souffla à l'oreille de la platine :

« Ensemble nous ferons des merveilles !

Puis il lâcha Jade, se retourna et se dirigea vers le fond du couloirs, là où il y avait des escaliers sûr d'y trouver Evan. Toujours de dos, il leva alors sa main en l'air et lui fit un signe d'au revoir.

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