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" The big bad wolf "
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Jason Lecter
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MessageSujet: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Lun 18 Mar - 22:05


" The big bad wolf " 21ltq1f

« C'est un loup, un gros loup à l'oeil sournois
Qui se dit en voyant la gamine
J'ai besoin de vitamines
Je vais faire un bon petit repas froid »





    « Un deux trois, je m'en vais au bois ~ »

    Bondit bondit méchant chien. Sournoise créature, flingue à bout de bras, qui compte et compte à tour de bras. Ce soir l'esprit est en fête et il chante à tout va. Un cadavre, deux cadavres, trois et quatre employés de banque malchanceux ; il saute par dessus les corps sur la pointe des pieds, ploie sa grande carcasse en un mime déglingué.

    « Jason ça te tuerait de filer un coup de main ? » Le cubain râle, c'est souvent.
    « Non non mais …  as-tu déjà vu un patron qui n'exploite pas ses employés ? »

    Il éclate de rire à s'en décrocher la mâchoire, loupe un saut, se rattrape de justesse à un bureau non sans avoir fait cracher plusieurs balles à son arme dans sa chute. Celles ci, percutant les murs ont ricoché de partout en manquant de peu de trouer une autre tête.  

    Rit rit et rit encore le fou ; il s'amuse de ses propres conneries. Le Cubain lui jette un oeil furax, le Canadien pouffe derrière ses dents, promenant son regard de givre sur les corps sans vie. Un carnage inutile, le temps que les flics arrivent ils auraient pu s'enfuir trente fois mais ce que le patron décide est parole d'Évangile, on se tait et on suit sans broncher, histoire d'éviter de finir comme ça aussi. Oh le croque mitaine s'en fiche, un mort de plus ne lui gâchera pas la journée. Dans l'esprit de l'homme -aussi dérangé que Jason- tant qu'il a de quoi se faire plaisir à la fin il ne porte aucune attention aux méthodes du balafré.

    « Boogie t'as trouvé ton bonheur ? » Demande Jason en réajustant sa veste sur ses épaules.
    « Oui très cher, de la lecture. L'exemplaire rare d'un roman français, pour une fois que quelqu'un a un truc sympa en coffre. »
    « Bien bien ! Maintenant mes petits lapins on va filer avant que mon chaperon rouge se pointe et passe vos fesses grassouillettes au grill ! »

    Un tour sur lui même, il claque les mains entre elles et rameute ses troupes qui aussitôt chargent un fourgon déglingué du butin récupéré ce soir. Gentilles fourmis à la queue leu leu.

    « À la file indiennheu, indiennheuuuu ! »
    « Jason ... »
    « Whaaat ? »
    « Tu veux pas la mettre en veilleuse ? » Soupire le pro du free fight, désabusé.
    « … Tu veux pas un joli sourire ? » Voix mielleuse, vicieuse.
    « Même pas en cauchemar ! T'avise pas de m'approcher avec tes vilaines pattes. »
    « Hu hu même pas drôle ! » Nouveau ricanement. « … Tous à la file indiennheuuu ! »

    Roulement d'yeux dans les orbites pour l'un, haussements d'épaules de l'autre. A quoi bon ? Lecter ne changera pas d'un iota. Il laisse sa marque pour longtemps et même mort on entendra toujours son rire, aussi indésirable qu'un fantôme revanchard venu vous tirer les pieds.  

    « Et on rentre à la maison les enfants ! »

    Dernier en dehors du véhicule il adresse un clin d'oeil aux deux seuls comparses à qui il accepte de laisser un minimum de « confiance ». Eux ont prouvé qu'ils n'avaient rien à perdre et qu'ils le suivront ad vitam. Ils savent qu'ils sont utiles et s'en contentent, sans se vanter ou se plaindre. Ces deux là peuvent vivre sans ficelles tirées par Jason, parce que d'une manière comme une autre sans lui ils seraient déjà morts ou enfermés bien loin de la lumière du jour ; ils ont vendu leur âme et le diable les a accueillit à bras ouverts.  
     
    « Si quelqu'un essaie de se servir vous savez quoi faire ! »
    « Tête, hache, benne ! Reçu cinq sur cinq ! » Répond le Canadien.
    « Tu sais que je t'aime toi ? » Gloussement, il referme la porte arrière.
    « Et moi plus encore. Bonne soirée avec ta fliquette ! »

    Voiture éloignée, Jason respire à pleins poumons. Une dernière chose encore et il laissera la scène du crime à d'autres mains que les siennes. Un marqueur rouge, l'arme du crime n'est pas toujours celle qu'on attend.

    Dix minutes plus tard les voitures rappliquent, il les voit depuis le toit de l'immeuble en face. On ne le remarquera pas ; un homme sensé se serait enfuit bien loin déjà, son gentil chaperon rouge sera le seul à piger qu'il aime trop ses oeuvres pour ne pas les contempler en spectateur privilégié. Et il compte bien sur elle pour ne pas aimer DU TOUT, les vilains dessins sans queue ni tête qu'il a gribouillé sur les corps en plus de leur avoir ouvert les joues jusqu'aux oreilles avec son rasoir. Un dernier sourire dans la tombe …

    « Hi hi hiiii ! »

    Et bien quoi ? C'est drôle ! Dans la nuit, loin au dessus du sol son rire se perd sous le déluge de pluie et lui seul l'entend mais même en solo il s'amuse sans restrictions aucune. Reste à attendre, gentiment. Langue sur les lèvres le monstre retrousse les babines autant que sa gueule fendue lui permet. Un sourire fou, un sourire ravi.

    « So my dear little girl … Let's smile again ! »  

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mar 19 Mar - 18:59




Tout allait bien.

La nuit était tombée depuis longtemps sur la ville, les ténèbres envahissant les rues de New-York City. Une pluie fine ricochait sur les vitres de son bureau - ploc, ploc, et ce bruit, pourtant si ténu, paraissait résonner comme des cloches dans une église dans le silence complet de la pièce. Tess ôta ses lunettes, se frotta les yeux et jeta un coup d'oeil à l'horloge murale. Presque dix heures du soir. Elle avait depuis longtemps fini son service, mais la perspective de rentrer chez elle et de trouver son studio éteint et froid ne l'enjoignait pas à quitter les locaux. Tasse de café fumante à sa gauche, paquet de cigarettes fermé à sa droite et sa boîte à gâteaux ouverte et vide, elle lisait d'un air absent les journaux. Elle avait bien de la paperasse à faire, mais pour une fois, elle s'était décidée à procrastiner. Bien sûr, Tess n'était en rien ces femmes qui remettent tout au lendemain, mais sa journée, riche en rebondissements - une affaire de chantage - l'avait bien épuisée. Elle n'aspirait qu'à se vider la tête. Peut-être irait-elle dans un bar, alcool proscrit, mais au moins pour voir des gens. La semaine passée, elle n'avait presque pas quitté le commissariat, si bien que les blagues à son sujet fusaient: l'agent Sayers avait-elle les fesses vissées sur son siège ou était-elle payée pour toutes ces heures sup'? À vrai dire, ni l'un ni l'autre: Tess ne voulait tout simplement pas être seule et s'ennuyer; et rester au bureau (elle s'était aménagée une cachète secrète où elle pouvait dormir tranquille sur un vieux canapé défoncé) était le meilleur moyen de parer à ces deux angoisses. Surtout si aucune tuile ne lui tombait dessus, ce qui, croisons les doigts, avait l'air d'être le cas.

Trois petits coups à la porte lui firent lever la tête, et elle s'illumina en apercevant son collègue préféré, Eugène. « Hope you're bringing some stuff to eat my dear, I'm afraid there's nothing left in my cookie-box. » « Like, seriously? It's the third time this week! You know, if you ever end up obese, I'm not sure I'll still work with you. No offense. » Eugene s'assit, s'empara du paquet de cigarettes, se servit, l'alluma. Tess arqua un sourcil. « So fun. Anyway, what's up? » « Uh, nothing, répondit-il en soufflant nonchalamment la fumée. Il ignora les gros yeux que Tess lui faisait - fumer à l'intérieur de l'établissement était tout à fait interdit. Mais comme d'habitude, Eugene n'en faisait qu'à sa tête. Paperwork, paperwork, cakes for you, working a bit. And paperwork. What have you been doing all day long? » « Same. And eating your cakes. I didn't wish to go home tonight. » Elle pinça les lèvres, espérant secrètement que son ami allait lui proposer un plan. « Oh, I see, you're blue tonight. Well honey, let me change this - I'll turn your gloomy expression into a shining smile. I'm taking you to the new pub downtown. You'll love it. » Elle rit, replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. « No alcohol? » « Who do you think I am? Of course, no alcohol. I take care of you, you know? » « Yeah. Well. Let me think. » « Nope darling, you're well to dangerous when you think. Let me drive you insane without thinking of painful and disturbing things. Grab your cloak, take your keys, money, and rythm and we'll dance all night long. » Toujours rieuse, Tess ferma ses journaux, rangea la boîte, mis de l'ordre sur son bureau et se leva.

Ce fut à ce moment précis qu'un des secrétaires, Ronald Eyham, fit intrusion dans son bureau. Eugène se leva de suite: « Hey buddy. Do me a favour, don't bother my lovely colleague over there. You see? Isn't she adorable? Soft smile, sparkling eyes? For once she's ready to let go and to have fun. So pl... Oooh shit. » Eugène s'était placé à côté de Ronald et il avait une vue plongeante sur le dossier que ce dernier tenait entré ses bras. Il releva la tête, le regard sombre. « Tessie, you're not gonna like it. At all. » Elle fronça les sourcils. « What? Why? I'm not even supposed to be working now. So, Ron, be nice, just leave it on my desk, right? » « No, Tess... You... Maybe you should really have a look. » Intriguée et agacée, la jeune femme s'avança et prit le dossier de Ron.
« Oh God. What the... » Elle regarda ses deux collègues. Un voile d'ombre s'était posé sur son visage. « Ron, I want you to put everyone on that case. Our team, the others. Tell Hugher I'm leaving. Now! » Puis elle se tourna vers Eugène. « Looks like I've had my shot of adrenaline... » « No way you're going there alone. I'm coming. » « No. You stay. You find him. I need you to do your job, let me do mine. Check his accounts, his last connections, who he talked to, what he ate, where he was seen, where he has been, the color of his underpants. I wanna know everything about that case. » Elle attrapa son manteau, mit son holster, pris les menottes. « Let me come. » « Eugene. No. Find him. » « ... » « Find him! Now! It's an order! » Dans un tourbillon, elle sortit de son bureau en claquant la porte, laissant Eugène seul. Seules les effluves du parfum de Tess flottaient encore dans l'air. Haussant les épaules, il quitta le bureau lui aussi, prêt à faire ce pour quoi il était le plus doué: s'infiltrer dans les vies des autres via Internet, et bien sûr, aider son amie.

Tess démarra sa voiture en trombe, le coeur battant à cent à l'heure. Elle allait choper ce connard de psychopathe qui venait de lui ruiner sa soirée. Elle allait le menotter, l'attacher à une chaise et lui faire avouer tous ses crimes un par un, ensuite, elle le dénoncerait à ses supérieurs et il serait condamné à mort, et un cinglé de moins dans cette ville de barjos. Elle le haïsssait. Ce dégénéré représentait tout ce qu'elle exécrait: le désordre, le chaos, la haine, la misère et la destruction. Il broyait systématiquement tout ce qu'il pouvait y avoir de bien ou de stable à New-York (c'est à dire, pas grand chose) et pire encore, il y prenait plaisir. Et s'amusait avec elle. Cela faisait quelques temps déjà que Tess et lui se « connaissaient ». Plusieurs années qu'il la menait par le bout du nez, et, aveuglée par son excès de zèle, elle se laissait à chaque fois prendre au piège. Mais cette-fois, elle n'allait pas le laisser filer. Braquage de banque, de nombreuses victimes avait-elle lu en parcourant le rapport d'incident tout frais. Avec, forcément, une "surprise" à son intention. Elle connaissait chaque élément du dossier Lecter presque par coeur. À chaque fois, un élément macabre en plus lui était destiné. Et ces petits cailloux, émiettés au gré de ses méfaits l'empêchaient de dormir.

Ce soir, elle allait le coincer.

Lorsqu'elle arriva sur les lieux, des collègues à elle étaient déjà présents. Les sirènes hurlaient dans la rue, et la lumière artificielles des gyrophares lui piquait les yeux. La vue des brancards sortis, des ambulanciers et des légistes lui donnait déjà la nausée. Se forçant à inspirer un grand coup, elle sortit de sa voiture en claquant la porte. Elle se dirigea vers la responsable en son absence, une dénommée Smith. « Smith! » « Sayers, I'm sorry it happened. »  « Never mind, I'm gonna get this bastard. What do we have? I didn't read much the file. » « We've found four bodies til now, but... it's... weird. »  « How so? » « Come and see by yourself. » Smith l'emmena près d'un corps, recouvert d'un linceul blanc, qu'elle souleva délicatement. Tess eut un haut-le-coeur en découvrant le visage de la victime, défiguré, tranché d'une oreille à l'autre et marqué de symboles étranges. Combattant le dégoût et l'horreur, elle examina les dessins, tentant d'ignorer le sang et la chair sanguinolente qui lui pendait au nez. « What are these? Send the pictures to Eugene, I want to know what it means. » « I'm afraid it's just a delirium... None of the symbols are the same. I don't understand. » « Do it. I don't want to let him just one chance to escape. What else do we have? A weapon? How much did he steal from the bank? » « Mr Revezzi - the owner of the bank - is still counting, but they almost took everything. We identified the vics, four employees. And... he left that. » . Smith lui tendit un marqueur dans le sachet des preuves. « A... A pen? » « That's all. Forensics are collecting DNA and evidences. » « That's not over. He's somewhere. He's watching ». Ce n'était qu'un murmure, mais Tess en était convaincue. Il voulait observer leur - son - impuissance. Il ne devait pas être loin. S'éloignant du groupe, elle prit son pistolet, ôta le cran de sécurité et scruta les toits des immeubles. Il devait avoir une vue dégagée, mais être suffisamment loin pour ne pas être visible depuis la scène de crime, à moins qu'on ne le cherchât.

Et soudain, elle le vit.

Une silhouette imprécise, floue, en équilibre au bord du toit voisin. Sans même avertir ses collègues, elle courut vers l'immeuble, défonça la porte d'un coup de pied. L'immeuble était désert, en ruines. Typiquement le genre de Jason Lecter. Tess emprunta l'escalier, dos au mur, flingue en main.

« Come on my dear... I'm all ready. »

Traduction des dialogues:


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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mar 19 Mar - 20:40

    Détrempé. Il est mouillé des pieds à la tête. Ses cheveux vert collés à sa peau lui font vaguement penser à un poulpe affamé qui tenterait de lui aspirer le cerveau et par le diable il a eut raison de prévoir un maquillage de circonstance. De celui qu'utilisent les filles en natation synchronisée, qui ne bouge pas d'un poil sous l'eau. D'un mouvement de langue au coin de sa bouche il récupère une goutte. Elle a le goût du béton, de la pollution et en se concentrant un minimum le balafré a la conviction que la pluie qui s'abat sur la ville pourrait bien être devenue une drogue vu le nombre de dealer qui s'activent et remue la poudre dans des labo clandestins.

    Son costume pèse lourd sur ses épaules et les armes qu'il contient n'arrangent pas la chose. Un oeil à sa montre à gousset, elle ne tardera plus. Il ricane, fait crisser ses dents entre elle à la seule idée d'entendre sa voix. Le jeu en vaut la chandelle et il dure ; cela fait tellement de mois. Dans le cuir raidit de ses gants il sent ses doigts trembler d'impatience, d'excitation et l'adrénaline lui monte à la tête. Il lui en faut peu, du moment que ça lui plait. L'inverse vaut également cela étant ; la colère a cet effet, juste en pire.
    Funambule, il glisse les pieds sur le rebord et surplombe le vide. Le sol lui murmure de tenter le coup, de tester la chute mais il s'en passera, trop tôt pour rendre l'âme. Que feraient ces imbéciles sans lui et ses délires ? Allez qu'ils soient honnêtes, il justifie le salaire des flics avec ses si vilaines actions.

    Moue pensive, il passe le pouce et l'index sur son menton, songe qu'il lui faudrait un spectacle à plus grande échelle mais qui va sano … il faut se contenir un minimum ; quand bien même il se retient déjà suffisamment ; Jason pourrait bien avoir fait sauté tout un quartier s'il voulait mais où serait le plaisir ? La panique stagnerait quoi ? Une semaine et tous reprendraient leur petite vie misérable en ne songeant plus à son sourire écarlate … Naan ; ennuyeux.

    Ah ? Mouvement du buste sur le spectacle, on embarque les corps. Le criminel hoche la tête avec conviction ; ils auront eu une fin enviables tués des mains du grand méchant, c'est mieux que se retrouver dans la rubrique nécrologique avec une étiquette de dommage collatéral. Franchement pourquoi les gens ne réalisent pas l'honneur du geste ? Esprits trop réducteurs à n'en pas douter …
    Mais qui voilà ENFIN ? Mademoiselle a tendance à se faire désirer depuis un moment, il devrait lui conseiller des vitamines à l'occasion, histoire qu'elle prenne sa traque plus à coeur. Humm … La prochaine fois il braquera une pharmacie, de mémoire il y en a une grande à une ou deux bornes !

    Et bien ! Ce n'est pas trop tôt, le chaperon rouge est sur les dents et elle a défoncé la porte en bas. Quelle délicatesse ! Un peu stressée aussi non ?
    Deux pas glissants, trois autres en sautillants. Il quitte le toit et s'engouffre dans le bocal crée par l'entrée des escaliers.

    « Once apon a time ... »

    Il récite machinalement le début du conte, plus trop certain des mots employés par l'auteur mais il en ajoute d'autres. Il n'a pas son encyclopédie vivante sous le coude alors faute de grive … Son chaperon rouge aura un flingue pas un panier, la bouille mécontente, pas innocente. Pas folle la guêpe, elle a finit par comprendre qu'il serait dur à arrêter. Il rit, c'est mécanique, d'une hilarité que la cuve de béton vide rend dérangeante.

    Un étage plus bas. Un plateau aux murs défoncés, ayant finit par créer des espaces immenses. Les fenêtres sont brisées pour la plupart, l'endroit sent la ferraille et le plastique, l'alcool … un relent d'urine en fond. Il doit être remit en état sur décision gouvernementale, c'est sensé être en chantier mais les sans abris l'ont déjà bien occupés les nuits d'avant. Quand les ouvriers sont absents ils n'y a pas grand monde pour faire obstacle.

    Un mouvement de poignet plus tard et un couteau luit, tourne entre les doigts agiles. Sa lame crisse sur le mur, geint à en fendre les tympans. Jason jubile, se balade une seconde puis tourne sur lui même. L'obscurité bleue marine qui règne en maitre confère à son visage marqué un aspect inquiétant, un masque qu'il aime pourtant lui.

    « Come oooon ! » Cri-t-il d'un ton aigüe, shootant lourdement sur la conduite d'aération qui dés lors repend un « bong » sonore dans l'air. « On ne va pas y passer la nuit honey ! » Il pouffe, un rire nasal. « A moins que vous ayez tellement envie d'un looong moment en ma compagnie, ce qui pourra s'arranger … parce que c'est vous ! »

    Pas de réponse. Tss … elle l'attend alors. Planquée, arme aux poings. C'est d'un banal. Jason aime tant la courtoisie d'une rencontre en bonne et due forme. Enfin, oui il préfère le face à face de manière général mais si elle tient à jouer à cache cache c'est encore possible il faudra juste éviter de chouiner à la suite.
    Claquement de langue ; il pince la bouche.

    « Hmmm alors tu veux jouer ? Soit, soit ce que femme veut … Dieu le veut ! »

    Il a trop l'habitude, il sait trop comment ça fonctionne. Lecter est un animal qui a bouffé sa laisse et qu'on a jamais mit en fourrière. De nouveau il prend les marches d'escaliers et inspire une bouffée d'air. La chasse, c'est plutôt drôle en fait. Pas à pas, sans se presser son grand corps descend et il jongle de plus belle avec sa lame, jamais blessé.

    « Sainte Marie mère de dieu … Priez pour nous ... »

    La prière maintenant. Il les aura tous utilisé pour tromper l'ennui, et l'ennemi. Il faut dire que son second est un amateur de phrases bien tournées et il lui a tant fait la lecture. Sur sa droite un sac poubelle de canettes vides ; l'homme sourit de toutes ses dents. Il empoigne le tout, sort la première boite.

    « Tu sais, dans les années mille neuf cent soixante … il y avait un tueur. Tu m'écoutes hein ? Bien ! » Pas de certitudes ; ce n'est pas grave, il est persuadé qu'elle lui prête une oreille attentive. « Albert DeSalvo, l'étrangleur de Boston, tu as peut-être lu ça dans tes manuels de police ; quoi que ça date un peu. » Il jette la canette, elle dévale aussitôt les marches. « Il entrait comme toi dans les immeubles, sans faire un bruit et sans jamais allumer. Shhht ! » Une autre ; il descend en rythme.

    Elle n'y peut rien. Il a l'expérience ; les années pour lui, cette gentille flic est jeune si on compare … Il aura l'ascendant. Jason est un monstre, pire encore que d'autres car il assume et se moque des cadavres qu'il écrase sans pitié sous ses talons.

    « Et il venait étrangler des filles ... » Bruit de fer creux qui court et court. « Les résidents avaient … très peur la nuit ! Du coup, ils ont eut une idée ! » Hop, ils s'approchent lentement, il le sent. « Ils laissaient trainer des boites de conserves vides dans les marches comme ça si jamais l'étrangleur se pointait … Bong, bing, boum ! » Roule roule … « Pas bête hein ? »

    Roule encore ... stop ! Il sourit, l'objet a buté contre quelque chose qui a arrêté sa course. Des chaussures. Il colle le dos au mur, se tait, la respiration bloquée. C'est comme dans un songe, comme lorsqu'on vous raconte que si vous n'êtes pas sage un monstre viendra vous dévorer. Jason est de ces bêtes peuplant les cauchemars, ces mains hideuses et griffues qui se referment sur vos chevilles et vous entrainent par le fond.

    Trois mètres ; deux … un. Banco !
    Ses doigts agrippent le poignet de la jeune femme, il a une force toute personnelle à ce jeu là. Une violence sans déguisement, jamais retenue ou maitrisée, sans méthode ou fondement. Lecter agit sans penser ; à l'instinct. Profitant de l'élan il lui arrache l'arme des mains ; le couteau brille une micro seconde, il la plaque contre le mur en s'aidant de son propre corps et alors qu'elle doit à peine reprendre ses esprits, il lui colle la lame sur la joue.

    « Retiens ça trésor, les choses les plus simples … sont celles les plus à même de te tirer d'un mauvais pas. »

    Il murmure avec légèreté, elle n'aura pas senti de menaces dans les paroles du chef de bande. Il n'est pas là pour avoir sa peau, ce serait bête comme fin pour cette … aventure. Son visage se fend d'un sourire plus large, d'un rire amusé, il recule en lui donnant un petit coup sur le front du plat de son couteau.

    « Allez ne fais pas la tête, j'ai assez tué pour ce soir je n'ai pas envie de continuer avec toi. » La façon dont-il décharge l'arme à feu prouve qu'il est un familier du genre. Il récupère les balles, les glisse dans sa poche et lui tend de nouveau. Vide. « Bien ! Maintenant que nous sommes d'accords … ou presque ; tu voulais me parler peut-être ? »

    Sans s'inquiéter, il remonte trois marches et s'assoit sur la quatrième, lissant son pantalon mouillé au possible. L'eau goutte sur le béton, il doit avoir les chaussures imbibées comme deux éponges. Un geste de la main à travers ses cheveux, il se lèche les lèvres et la dévisage, serein.

    « J'ai fait un truc de travers ? »

    Innocent les mains pleines ...

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mar 16 Avr - 11:21


Doucement, délicatement. Un pied après l'autre. Retenant son souffle, Tess se cramponna à son arme. Chaque marche est une épreuve, mais elle ne recule pas. Sa détermination l'emporte sur la peur - elle ne sera pas la proie. Sa transpiration la trahirait presque, elle se force à réguler sa respiration. Il est un monstre. Une créature sortie de la nuit, à mi-chemin entre l'homme et l'animal. Il sentira son angoisse et sa panique, et n'aura de cesse de la traquer comme un animal en fuite. Tess ne se laissera pas faire.
Elle garde les yeux grands ouverts - ses deux prunelles claires luisent dans l'obscurité, éclairées par les rayons de lune. Un rire glacial et inhumain résonne dans le bâtiment, et se propage, écho faisant, dans les moindres recoins. Elle serre les dents. Il ne peut être bien loin.
Prudente, méthodique, elle concentre son ouïe sur le monde extérieur, isole les parasites. Elle n'entend même plus le battement de son propre coeur, qui bat à allure dense. Elle n'entend plus les sirènes au loin, ni l'agitation de la scène de crime. Tout n'est plus que silence dans cette carcasse métallique.

Si elle le voit, elle tire. Si elle le voit, elle tire. Si elle le voit... Elle tire.

Un leitmotiv qui n'a cesse de s'imprégner dans son esprit. Elle chatouille la détente, mais elle n'est pas stupide: elle ne tirera que quand il sera à quelques mètres d'elle, pour lui enfoncer sa balle dans la poitrine.

Crissement sinistre et lugubre qui rappelle le hurlement strident d'ongles contre un tableau noir: Tess se contracte. Il est là. Il arrive. La symphonie cacophonique - était-ce une lame de couteau sur le mur? - se tait. Une seconde. Puis elle entend sa voix. Démoniaque, déformée. Tess n'a jamais autant eu la tête froide. Plus rien dans son apparence ne la rapproche de ce qu'elle était il y a quelques heures. Toute trace d'insouciance, de fatigue, d'excitation a disparu. Visage fermé, mâchoires serrées, sa concentration est au maximum. Son esprit analyse chaque seconde, chaque recoin. Elle débouche sur un grand palier. Toujours silencieuse, agile comme un chat, elle se meut dans l'ombre. Sursaute et braque son flingue quand le « bang » de la conduite d'aération retentit. Pupilles dilatées, Tess ne sait que ce n'est plus qu'une question de secondes avant qu'ils se trouvent face à face.

Impossible pourtant de le localiser; l'étrange écho répercute les sonorités de Lecter sur tous les murs, brouillant une possible localisation précise.

C'est la prière qui la décontenance. Elle l'entend, elle l'entend approcher. Sainte Marie mère de Dieu, priez pour nous... Putain! Il le fait exprès ?

Tess se retourne, recule, redescend. Marche par marche, méticuleusement. Il continue de s'adresser à elle. Que doit-elle faire? Elle se refuse à être acculée, mais elle ne peut monter. Il faudrait qu'elle tire, MAINTENANT. Mais l'obscurité est trop prégnante, les ténèbres sont son manteau et elle ne peut prendre le risque de gâcher son coup. Si elle tire une fois, si elle le manque une fois, elle sera faite comme un rat.

Le bruit de la canette dévalant les marches la contrait à rompre son attitude. Son esprit s'affole, sa vision se brouille et son corps est en alerte - elle sait qu'il est là, à quelques mètres d'elle, avec son histoire de l'étrangleur de Boston qui se fraie un chemin dans ses oreilles.
Elle se hisse sur la pointe des pieds, se colle au mur, ne peut manier correctement son arme sous peine de perdre l'équilibre. La situation serait cocasse si pas aussi dramatique. Elle en entend, et en sent passer plusieurs, des canettes, parfois frôlant le bout de ses chaussures. Dans sa tête, un décompte - d'ici dix secondes, il arrive.
D'ici dix secondes, elle fait feu à volonté.

Dix.

Neuf.

Huit - encore une canette, encore son histoire à laquelle elle prête une attention confuse. Tout ce qui l'obsède, c'est la seconde pendant laquelle il la verra, la seconde pendant laquelle elle devra agir.

Sept.

Six.

Cinq.

Quatre - elle se tourne vigoureusement, braque son flingue, s'apprête à faire feu.

Mais comme le hasard est mal foutu.
Elle appuie sur la détente au moment ou une canette vient arrêter sa course contre ses pieds. Le coup de feu part dans le vide et la canette fait bondir Tess, qui n'a que le temps de voir Jason fondre sur elle.
Son corps n'est qu'une boule d'action, aucune rationalité dans ses gestes, seulement l'instinct. Tess n'est pas vieille, mais elle a dû affronter bien des combats - elle sait se battre. Elle sait se battre, oui, face à un homme. Pas face à une Bête.
Elle crie lorsque son poignet se retrouve enfermé dans les serres de Lecter, crie quand son pistolet tombe, crie quand il la plaque sauvagement contre le mur. Tous ses muscles sont paralysés, l'adrénaline coule à flot dans ses veines mais elle ne peut rien faire. L'impuissance de sa situation la frustre au maximum, elle tente de se débattre mais le contact glacé et pernicieux d'un bout de métal contre sa joue la retient.

Il susurre quelques mots à son oreille, mais elle n'a pas peur. Le choc de la surprise passé, c'est sa hargne et sa fougue qui reprennent le dessus. Elle sait qu'il ne la tuera pas - enfin, elle l'espère plus qu'autre chose - puisqu'elle l'amuse tellement. Lecter est fou à lier, il la prend pour son jouet et il ne voudra pas se séparer du divertissement qu'elle lui offre. En revanche... en revanche, il suffit qu'il baisse sa garde et elle le tue. Elle n'aura pas ce regret. Il n'est pas son jouet.

Il la lâche, elle va pour s'élancer mais les multiples détonations qui s'échappent de son pistolet la font reculer. Elle s'est fait avoir comme une débutante, mais elle n'a pas perdu ce soir. La partie ne fait que commencer.

Moment de confrontation entre deux ennemis, entre deux antagonistes lorsqu'il lui tend son arme, déchargée. Elle l'attrape, le regarde droit dans les yeux - son regard démentiel luit des feux de l'enfer. Sans le quitter des yeux, elle le range dans son holster, tandis que Lecter va s'asseoir un peu plus haut; Tranquille. Et avec ça, des petits gâteaux?
Tess n'a toujours pas dit un mot, elle hésite entre le rire et les larmes. La question qu'il lui pose, si innocente, presque naïve, la pousse à rire. Un rire nerveux, plein de haine et de rage. Elle n'est pas faible. Quoiqu'il pense d'elle. S'il croit qu'elle est incapable de violence et de noirceur, il se fourvoie, le petit Lecter. Tess a le coeur empli d'un sombre désir de vengeance et de sang qui trouvera très bien ses réponses dans le cadavre de n'importe quel ennemi. Quelque chose de travers. Ouais. Connard.

« Yeah, kind of. You've ruined my plans for tonight. » Elle soupira, une immense lassitude s'abattant sur ses épaules. Fatigue, colère, anxiété, tout reprenait le dessus. Elle se contrôla.
Sans vraiment réfléchir, elle monta les quelques marches qui la séparaient de Jason. Il leva la tête, la regarda. Sincèrement, elle avait juste envie de lui écrabouiller sa sale tronche de meurtrier. Mais elle n'était pas stupide. Si elle levait le pied, il lui arrachait la jambe.
Alors, elle s'assit. À côté de lui. Distance respectueuse, elle ne voulait pas le toucher. Mais elle s'assit quand même. « I was supposed to let it go. Have fun, with normal people. I wanted to dance, to sing, yes, to let it go. Men would have tried to turn me on. I would have say no, stayed with my friends. What a good evening... Instead, here I am, stuck with you in a middle of a rusty old building, and my gun if of course unloaded. I hope that you'll have, at least, the extreme obligeance of paying the cab. »

Elle se tut. Que pouvait-elle ajouter de plus?
Sa plaisanterie était de très mauvais goût, mais après tout, quoi, vraiment, avait-elle d'autre choix? Elle secoua la tête. « This is ridiculous. I'm leaving. I'm not gonna spend my night next to you, Lecter, macabre psychopath. And yeah, as a matter of fact, I had something to say. » Elle se leva, dos au fou. « The very next time you and I see eachother, whether you're accompagnied or not, whether we're in the middle of Main Street or in the middle of nowhere, I kill you. The next time, I kill you. »

Elle reste debout, attend peut-être qu'il prononce un mot, puis, lentement, commence à descendre.
Elle ne pense pas qu'il la retiendra. À moins que..?



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Jason
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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Lun 6 Mai - 13:31

" The big bad wolf " Dk-cn-10

    Un rire ; pas le sien. Jason étire les lèvres à entendre la flic lâcher ces quelques notes. Rageuses, hargneuses. Elle lui sont destinées, elles lui disent « pauvre taré » ; et il s’enorgueillit de savoir qu'elle le hait. Bizarre hein ? Ils disent tous ça de lui. Mais si vous prenez le temps, si vous l'interrogez Lecter vous dira que la haine n'est jamais feinte, elle est réelle, c'est un tableau aux couleurs vives jamais contrastées qui vous agresse la rétine et vous bouscule ; la vérité dérange, c'est connu … lui la prend comme elle vient.
    Bien entendu qu'elle n'est pas faible, il le sait et sans ça il n'aurait pas posé un oeil sur sa petite personne. Les gentils agneaux le laissent froid ; Jason préfère les moutons, les plus costauds et quand un jour il les a assez torturés il leur arrache la peau pour leur prouver qu'ils sont comme lui : des loups aux crocs démesurés.

    Il lève sagement les yeux vers elle lorsqu'elle approche. Elle est jolie en fait. Dans cette peine ombre dévorante ses yeux brillent d'une lueur chasseresse qui lui sied à merveille. La blonde lui plaît, à sa mesure, si peu tordue. Il songe -le temps pendant le lequel elle s'assoit à ses côtés- à ce que serait une nuit auprès d'une fille dans son genre. Comment est elle une fois la lumière éteinte ? Nue sous des draps ? Crierait-elle à s'en déchirer la gorge s'il cherchait à le savoir ? Le frapperait-elle en l'insultant ou se contenterait-elle de le fusiller d'un regard baigné de larmes ? L'idée lui file un délicieux frisson d'excitation ; c'est malsain, c'est mauvais comme la gale …

    Alors il a bel et bien dérangé ses plans. Il laisse filer un gloussement, frotte ses mains gantées entre elle.

    « Oh je suis na-vré. »

    Menteur ; méchant menteur qu'il est. Désolé, navré, il ne sait pas l'être. Pas sa faute vous glissera-t-il, il n'a jamais sut l'être. Enfant, on le secouait par le bras, on lui disait « excuse-toi ! » et Jason haussait lentement ses fines épaules ; ça ne voulait rien dire, il ne le pensait pas. Il mentait alors, souriait et disait « pardon » pour rien ; c'était comme l'enjoindre à faire pire ensuite.

    Il se tait, l'écoute lorsque la policière évoque ses plans pour la soirée. C'est humain, c'est un besoin de vivre un peu dans son métier de coincés accrocs aux heures supplémentaires qu'on rallonge plus qu'on raccourci. Ils sont déjà morts avant l'heure tous autant qu'ils sont. Lui payer le taxi, il rit, amusé de s'imaginer lui offrir vraiment. Non lui, il aurait tué le chauffeur et volé la voiture pour la raccompagner devant chez les flics ; c'est une nuance très différente.

    Elle se lève, Jason la suit du regard. Il n'a pas parlé, lui laisse la parole pour un temps. Histoire de peser les choses un minimum et écoute la suite d'une oreille seulement. Sa capacité de concentration est hautement variable, les mots passent, s'accrochent seulement ceux qui provoque chez Lecter une réaction quelconque.

    Aah le tuer, un joli rêve. Il ne peut pas mourir comme ça. Pourquoi ? Jason est un virus. Son corps pourra bien finir sous terre quelqu'un d'autre fera pareil. Il a passé plus de trente ans de vie à rependre le poison de ses idées à gauche à droite, sans barrière sinon celles d'un gouvernement branlant tant il ignore à quel point un homme au moins attend la chute finale. Imagine-t-elle seulement ce que provoquerait sa fin ? De toute évidence non. Elle s'éloigne, il souffle un rire avant de se manifester.

    « Touchante attention mon trésor ! Tant de … détermination à vouloir ma mort. Mais ce serait, l'effet domino. Tu vois un peu ? »

    Un claquement de langue, cigarette et briquet. La flamme rougeoie, illumine son visage crayeux et les orbes noirs de ses yeux. Il avale une longue bouffée, laisse échapper une fine ligne de fumée bleutée.

    « Si je meurs, on continuera derrière moi. On fera pire même, car je sais m'entourer l'air de rien. Toi dans ton … monde de justice et de règles catégorisées tu n'imagines pas ce dont est capable un homme qui n'a rien à perdre. Ou plutôt si, tu penses le savoir. Tu me vois, tu crois me … comprendre un minimum en me jetant dans le même joli panier de crabes que les autres criminels dérangés. Mais … Je ne suis rien de ce que tu connais. »

    C'est sans vantardise, sans envie de récolter des lauriers et c'est peut-être pire en définitive. Régulièrement les tueurs en viennent à rechercher la gloire, à laisser une marque en ce monde ; Jason Lecter veut seulement que le monde crame comme cette cigarette qui s'évapore au fil des secondes égrainées.

    « En fait … je vais même te donner une petite info. » Un sourire, carnassier. « Si tu me tues, dans les jours à venir le Sud sera devenu un charnier. Ça ne plaira à personne mais songe que je tiens des gens qui me suivent parce que même malgré eux, ils se retrouvent en moi. Je suis présentement le résultat d'une équation à inconnus multiples et si je … m'amuse en tuant deux trois banquiers … ils n'ont pas les mêmes plaisirs. »

    Imagine-t-elle les vrais tarés derrière Jason ? Boogie man ; le Cubain, des violeurs, des voleurs, des dealers qui ne bronchent pas parce qu'il a exigé qu'ils le fassent. Ils le craignent, ils attendent leur heure et ne se défilent pas malgré le danger que représente ce clown aliéné parce qu'ils y trouvent leur compte pour le moment mais après … sans chef de meute ils seraient des bêtes sans plus aucune main de fer pour tenir leur laisse. À sa manière, le balafré maintient un équilibre incertain mais bel et bien réel. Prendrait-elle le risque de jeter de l'huile sur les feux qui empoisonnent New York ?

    « Mais assez de ces tristes scénarios catastrophe hm ? » L'homme se lève, arrange son manteau lourd de pluie. « Et je n'ai pas attendu perché là haut pour passer seulement dix minutes en ta … compagnie ! »

    Sournois, il ricane et avance, enroule un bras autour de ses épaules.

    « Tu voulais te lâcher non ? Avec moi ou d'autres quelle importance si le résultat est le même ? Il y a de quoi faire la fête dans le coin trésor ! »

    Une bouffée tirée à sa cigarette, il la lâche, la précède dans les escaliers de quelques pas seulement. Il n'aimerait pas un refus, ce serait même cinglé de le contredire. Il ne l'empêche pas d'essayer cependant. Mais tant qu'à faire il préférerait ne pas avoir à la traîner de force quelque part. Au pire elle devra le supporter quelques heures, au mieux elle en apprendra un peu plus sur lui qu'elle chasse depuis si longtemps. Les femmes sont curieuses par nature, mais est-elle suffisamment forte, assez folle pour le suivre ?

    Elle y pense, Jason le lit sur son visage. C'est un simple choix à faire, mais dont découlera autre chose. C'est pousser un domino et voir les autres s'écrouler derrière le premier. Il lui sourit, c'est plein de sous entendus, de sales promesses, d'incertitudes poisseuses et de cette cruauté qu'il imprime à chaque pas. Qu'elle se demande alors, si parce qu'elle l'accompagne, il oubliera de tuer un citoyen innocent … Qu'il pensera seulement à s'amuser, à se jouer d'elle plutôt que d'égorger les passants. Veut-elle se sacrifier ou au moins sacrifier un peu de son temps pour sauver les malheureux amassés dehors ?
    Il murmure, plonge le regard dans le sien.

    « As tu déjà dansé avec le diable ? »

    Quel … homme bizarre.

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Ven 10 Mai - 15:43


« Oh, je suis na-vré. » « Liar. I bet it excites you, to know that I'm trapped here with you and your twisted mind. » Elle hausse les sourcils: elle est vexée. Vexée de s'être fait avoir et d'être impuissante. Un peu coupable aussi, car Eugène l'attend, et il doit sûrement s'inquiéter. En même temps pense-t-elle, il y a malheureusement de quoi s'inquiéter. L'effet domino? Non, elle ne voit pas de quoi il parle. Elle tuera ou bouclera chacun des méchants de cette ville jusqu'à épuisement des stocks. Ensuite, elle se paierait des vacances à Hawaii. Ou à Los Angeles. Il paraît que c'est une destination rêvée. « No, and, I don't give a damn, honestly. Once I'll have all of you locked in dark and gloomy cells, I'll have a third-months vacations in Hawaii. And I won't even bother to send you a postcard. » Il s'allume une cigarette. Elle soupire, et, du coup, se rassied. Sa soirée ne vient que de commencer, apparemment.

Oh, maintenant, il se glorifie lui-même, fait les récits héroïques de Jason Lecter le grand homme. Comme s'il croyait vraiment être le protecteur de la ville. Si la ville ne tombe pas en ruine, ce n'est pas à cause de truands comme lui, c'est grâce à des femmes comme elle. Et oui, il a raison, ce sont tous des crabes tordus et pervers, vicieux et fous. Le résultat d'une équation à inconnus multiples... Bah voyons. Et elle, c'est une fonction affine... Elle lève les yeux au ciel, soupire, franchement, il n'a pas bientôt fini? Il lui parle de ces gens qui se retrouvent en lui, des psychopathes aussi, des cinglés pour qui elle n'éprouve ni compassion ni miséricorde. Le premier qui se trouvera dans sa ligne de mire se prendra une balle en pleine poitrine. Puis il lui susurre son jeu de mort, deux, trois banquiers? Elle explose. « Screw you Lecter! The hell do I care of men worse than you? They'll all end up dead sooner or later, and most likely killed. You always find someone more sadistic, more insane, but I'm not interested in dealing with the madness. You may underestimate me but I'll get rid of you all. Not today, not this week, maybe not in the next decade. But one day... one day, peace will come back. Unfortunately, you won't see it from the grave. » Elle se rengorge, fait taire sa fierté mal placée - elle doit vraiment se calmer sur ses idéaux. Oui, elle se raccroche à la paix, oui, elle se projette désespérément dans un futur meilleur, mais l'espoir est la pierre angulaire de sa vie.

Il se relève, et machinalement, elle l'imite. Tressaille lorsqu'il passe un bras autour de ses épaules, mais sa ferme emprise l'empêche de se dérober. « Tu voulais te lâcher non ? Avec moi ou d'autres quelle importance si le résultat est le même ? Il y a de quoi faire la fête dans le coin trésor ! » Son coeur loupe un battement, mais c'est dû à l'angoisse seulement. Elle passe la langue sur ses lèvres, tente de se donner une constance alors qu'elle n'a aucune idée de ce qu'elle va faire. Elle veut paraître sereine voire détachée, mais son cerveau tourne à toute allure, se demandant dans quoi elle s'est fourrée. Il avance, elle reste plantée sur sa marche d'escalier, vacillante, un début de nausée. Il se retourne, la dévisage, et elle sait qu'elle n'a pas besoin de feindre. Il lit la peur dans ses yeux comme un chasseur. Son corps tremble, elle se force à compter dans sa tête pour évacuer l'appréhension qui lui étreint le coeur. Un. Deux. Trois. Quatre. Dix. Vingt.
L'attente est longue, elle sait. Patienter ne lui fera pas de mal, à l'autre clown. Elle a besoin de temps pour décider.

Le plus sage serait de le planter là, et de rentrer. En sachant pertinemment qu'elle l'aura énervé. Peut-elle laisser Jason Lecter se trimballer en ville en toute impunité, agacée par un simple refus? Sa folie est déjà grave en temps normal, mais en plus s'il n'est pas content... La culpabilité s'invite déjà dans la tête de Tess. Elle n'a pas vraiment le choix.

Sa conscience rationnelle lui souffle que ça peut être en outre une bonne idée. Passer du temps avec son ennemi pour mieux le connaître, mieux le combattre. Instaurer un semblant de confiance pour mieux le tromper? Elle sait qu'il n'est pas dupe, mais de toute manière elle est acculée. Elle ne peut que se rassurer de faux prétextes - mais elle ne se l'avouera pas.
Elle n'a pas peur de lui. Elle n'a pas peur de lui. Une minute s'est écoulée en silence. « I hate you. »

Reddition. Elle peut sentir la cruauté s'animer en lui, comme un serpent charmé par les notes orientales d'une flûte. Elle se maudit encore une fois. Au moins, elle tâchera de tirer parti de la situation. Elle sait qu'il tolère son insolence - en tous cas jusqu'à une certaine limite, et elle ne sait pas pourquoi. D'aucuns sont morts pour l'avoir simplement regardé dans les yeux, cela ne fait aucun doute. Il joue avec elle. Oh mon Dieu... Au secours. Elle le hait.

« Have you ever danced with the devil? » Court silence. « Yes. And I walked on his feet. Hard. » Elle lui sourit insolemment, yeux dans les yeux. Ce soir, Tess ne sera pas sa proie.
Elle ferme soudain les yeux, soupire, rechigne à faire bouger son corps.

C'est possible de fusiller quelqu'un du regard, littéralement?
Dépitée, elle constate que non en voyant le dos de Lecter intact se tourner et descendre les escalier, tandis qu'elle lui emboîte le pas à regrets.


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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Ven 10 Mai - 17:26


" The big bad wolf " Tumblr_m64zfehR1g1rzub40o1_500_large
« « Have you ever danced with the devil ? » »


Les mettre tous en cage ? Bonne idée !

« Pour sûr, la prison ! Mais on devrait s'y enfermer ensemble tu sais ? Vu le nombre de personnes dérangées à New York ça va finir surpeuplé ! »

Le rire file, immonde entre ses dents. La cigarette rejoint sa bouche avec paresse, la fumée vole et si elle imaginait à quel point il se sent bien de la voir enrager. Il tient les ficelles, mais ne protège personne pas même sa propre tête. Qu'on tente de le tuer il s'en fout comme de l'an quarante et dira « c'est toi ou moi » ; fataliste.
Ah la paix, quelle jolie bouffonnerie bonne pour les religieux. La paix … c'est un leurre vieux comme le monde, l'envers d'une médaille rouillée par des millénaires de guerres et des marrées sanglantes. La paix, il s'en moque, il la piétine et en laisse la relique massacrée à qui veut la prendre. Jason n'a pas à se vanter, il ne se sent pas différent de Gordon ou d'Hitler, des conquérants et des tyrans ; il est mauvais, bouffé d'une violence grouillante de cadavres. Il est des pires, et bien entendu qu'il faut les meilleurs pour se mettre en travers, c'est la balance de l'humanité, l'équilibre instable de cette société aussi factice qu'il est dérangé.

« Ma tombe ? » Pouffe-t-il dans une joyeuse grimace. « Adorable que tu penses à m'enterrer, je t'ai mal jugé en imaginant que tu me foutrais à l'incinérateur avant de rependre mes cendres aux quatre vents pour être certaine que je ne reviendrai jamais ! Je m'en souviendrai ; c'est … charmant cette attention ! »

C'est un espoir vain. Juste une continuité ; il est le méchant, elle la justicière voulant arrêter ses infâmes tours de magie. Mais après ? Sans lui et les sales types dans son genre elle ne serait pas flic, elle aurait vendu du pain ou des fringues, elle serait devenue quoi ? Tout autre chose qu'une femme avec flingue et badge à la ceinture. Allez, c'est bien comme ça ! La vie est belle !

« Ravi de l'apprendre, la haine … c'est honnête au moins. »

Il sourit, pas chagriné tout au contraire. Normal que le petit chaperon rouge ait pensé longuement à la marche à suivre le concernant. On a jamais très envie de suivre le loup dans la forêt noire, au fil des sentiers les plus escarpés, les plus glissants. Mais elle viendra, Lecter le sait, il lit la peur, s'en sert et joue un autre tour. Elle a trop de conscience professionnelle la blondinette. Alors alors ? A-t-elle dansé avec le diable ? Oui ? En lui écrasant le pied … Elle sourit ; lui part d'un fou rire interminable, se plie en tenant ses côtes et ne touche à sa cigarette -déjà bien entamée- qu'une fois redevenu un minimum concentré.

« Hé hé ! Tu éviteras les miens tant qu'à faire, ce serait dommage que je ne puisse plus courir ! »

Jason avance, les yeux dans son dos voudraient le transpercer comme la pointe d'une lance. Il ricane de plus belle et continue de descendre quand il l'entend parfaitement derrière. Le choix est fait, désormais il faudra assumer mais qu'elle se rassure, il ne veut pas la tuer. L'air de rien, il n'en veut pas à la police de faire son boulot parce que si personne ne courrait derrière lui il se ferait méchamment chier. Non, la faire tourner en bourrique … c'est plus divertissant.
Il prend la sortie arrière, ouvre la porte et se décale, l'invitant à passer devant d'un geste ample de son bras.

« Si mademoiselle veut bien se donner la peine ! »

Les sacrifiés d'abord ; au cas où elle aurait posté des hommes dans un coin sombre pour les attendre et si tel est le cas il la prendra comme otage. La jeune femme passe -non sans le fusiller une fois encore du regard- et il suit, refermant dans son dos. Pas de flics, parfait.
La pluie bat l'asphalte, diffuse en grosses taches la lumière des lampadaire et Jason regarde de chaque côté de la rue. Voyons … il doit bien y avoir un endroit sympa quelque part, un truc où elle se sentira un peu à l'aise. Pas un repaire de crétins … Une moue de réflexion, il passe la langue sur sa bouche, plisse un oeil.
Ha oui, il y a ça ! Son sourire réapparaît, il s'éloigne à peine et va récupérer un parapluie dans une entrée d'immeuble. Un passant l'aura laissé là pour éviter de tremper son appartement ; la belle affaire. Il l'ouvre, revient à la hauteur de la policière et lui met tout bonnement dans les mains.

« Je vous aurai bien proposé mon bras pour que nous partagions ce parapluie … mais mon petit doigt me dit que vous auriez refusé. » Il sourit, à moitié seulement.

Pas envie de la rendre morose parce qu'elle aura fini trempée en chemin. Qu'elle s'abrite, lui n'est plus à ça près. D'un mouvement de tête, il désigne le chemin à suivre et la précède seulement d'un pas. A pieds, ils en ont pour une dizaine de minutes puisqu'il connaît bien les raccourcis à prendre. Les allées sont vides, ils sont seuls … ça pourrait être une simple balade si ce n'était pas eux. La pluie … il a de vieilles histoires avec elle, ça lui rappelle le jour où on l'a trouvé et qu'on la jeté à l'orphelinat ; ciel quelle horreur cet endroit.

« Dis moi, c'est juste une question pour ma curiosité personnelle hein prend pas la mouche … » Il précise, loin de lui l'idée de tendre un piège puisque c'est déjà fait. « Tu … n'es pas originaire de New York n'est-ce pas ? »

De nouveau ses cheveux sont trempés, mais il ne se presse pas pour autant, au pire il aura choppé la mort d'ici trois jours et rira comme un damné avec quarante de fièvre passée. Ha la folie … si belle, reine dans son monde. Enfin, la nuit est tout de même belle et avant d'arriver à l'endroit prévu, Lecter espère bien discuter un peu. Mais ce n'est pas comme si elle avait envie de lui adresser la parole … ha la la ; c'est compliqué les femmes !


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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mar 14 Mai - 0:17


Pitié, faites-le taire.

Le rire de Lecter, aussi plaisant que le crissement strident et cacophonique des ongles sur un tableau blanc, la rend malade. Elle se demande sérieusement, d'ailleurs, si elle ne va pas régurgiter son café et ses biscuits incessamment sous peu, quelque part dans une ruelle sombre. Non, parce-que vraiment, ce type-là lui fout les jetons.
Oh, bien sur, elle ne montre rien: Tess à redressé ses épaules, fièrement, ses cheveux clairs battent sur ses épaules et ses petits talons claquent d'un son assuré. Même son regard brille fougueusement d'une lueur de défi et de détermination. Seule sa bouche serrée, faisant la moue, et ses sourcils froncés trahissent son appréhension.
Elle suit Lecter dans les escaliers, prend le temps d'observer les cheveux teints en vert, filasses, humides. Elle distingue le maquillage, blanc, surchargé, et l'affreux sourire dément, rouge folie, rouge sang. Bizarrement, elle se fait la réflexion qu'elle même n'en met peut-être pas assez, du rouge à lèvres, et qu'il doit certainement utiliser plus de tubes que Kylie, la nouvelle stagiaire. Tess lève les yeux au ciel - ce n'est pas le moment de baisser sa garde. À la moindre occasion... Non, à la moindre occasion, rien du tout. Elle va le suivre, docilement, sourire hypocritement et le laisser mener la danse.
Le laisser croire qu'il mène la danse.
Il veut de l'intimité avec elle? Bien! Parfait! Il va l'avoir. Malgré sa très grande générosité, Tess ne donnera pas ce soir sans recevoir. Il veut jouer avec elle, soit, en échange, elle lui extorquera le plus d'informations possibles, à son insu s'il le faut. Ses pensées dérivent vers Eugène et silencieusement, elle lui présente ses excuses. C'est avec lui qu'elle devrait être en train de manger des gougères et de boire du jus d'ananas, au chaud et sur la piste de danse, blottie dans ses bras et non en compagnie du dangereux psychopathe New-Yorkais honni par les médias et la société, dans un Quartier lugubre et sordide de la ville, sous la pluie et dans le froid.

Des méchants, elle en a vu bien d'autres, depuis le temps qu'elle les arrête. Elle est encore jeune et si ses années passées dans la police se comptent encore sur les doigts les deux mains, ses états de service viennent démentir le manque d'inexpérience qu'on serait susceptible de lui attribuer. Oui, des cinglés, elle en a côtoyé, mais Lecter - le plus insaisissable, a tel point qu'elle en a fait une affaire personnelle - étrangement, est celui avec lequel elle arrive le plus a communiquer. Certes, c'est étrange et paradoxal, tout l'est avec lui, mais elle pense le cerner comme aucun autre flic ne l'a fait avant elle. Leur escapade nocturne le prouve. Elle sent qu'il lui fait confiance... à sa manière. Loin d'elle un quelconque apitoiement ou tentative d'humanisation du fou, non, un simple constat. Il aurait tué n'importe lequel de ses collègues. Au lieu de ça, il la fait sortir.
Tess hausse les épaules.
Une sortie, c'est une sortie, non?

Et il lui sort sa remarque sur les cellules. Tess répond, acerbe, mais sans élever la voix. « And I guess you think you're clever and essential to me, am I right? Tss. Honestly, if you weren't there, I'd have much less files on my desk, much less paperwork to do and much more time to relax and to focus the others bad guys I have to catch. See? I'd be way fulfilled without you, dear Jason. » Bon, l'appeler cher Jason était peut-être un peu déplacé, mais elle n'a pas envie de rester docile.

« It would take too much of my time to burn you and spread your ashes - and if I ever have to do it, they'll end up in a dustbin. At best. A messy hole in a desert place, the grave of an unknown, seems easier to do... » Parce-qu'il a l'indécence de croire qu'elle lui ferait une jolie tombe fleurie, et qu'elle pleurerait son ennemie juré pour le reste de ses jours, comme une mauvaise romance? Berk. Non. Elle le laissera pourrir dans le sol, sans cercueil, dans un trou profond, creusé dans un endroit reculé. Genre, la Vallée de la Mort. Ou serait-ce trop gentil de le mettre dans un endroit aussi semblable à son âme; aride, hostile et impitoyable?

Elle sursaute lorsqu'il rit à sa blague, et son rire horrible lui donne une violente envie de le gifler. « If I have the chance to crush any part of your body, trust me, I will, whether it's your feet or your brain. »
La petite voix de sa conscience l'incendie de reproches - si jamais il prend mal ses remarques, elle va passer un mauvais quart d'heure... Mais Tess fait taire cette voix. Elle n'a pas choisi d'être ici, pas exactement, et elle ne veut pas faire copain-copain avec Lecter. Elle veut qu'il sente son agacement. Et sa colère.

Il lui cède, "galant", la place pour sortir, et c'est une pluie mordante et glacée qui accueille le corps de l'irlandaise. Elle se retourne, cherche Lecter du regard pour s'apercevoir qu'il a disparu: à peine le temps de se poser des questions que le revoilà, lui tendant un parapluie qu'elle ouvre avec un certain scepticisme.

« Je vous aurai bien proposé mon bras pour que nous partagions ce parapluie … mais mon petit doigt me dit que vous auriez refusé. » Elle le regarde, momentanément surprise et désarçonnée dans son blocus anti-Lecter psychologique. Elle ne le pensait pas si... Non, humain ou attentionné ne conviennent pas tout à fait, mais ce serait bien quelque chose dans ce genre là. Elle soupire en silence. Doit-elle vraiment lui laisser une chance ? Après tout, elle est condamnée à passer un temps pour le moment indéfini avec lui, et si elle souhaite atteindre ses objectifs... Elle reste silencieuse, mais accepte le parapluie avec gratitude. Puis ils commencent à marcher. Tess ne s'enquiert pas de la destination; elle aura tout le temps de la découvrir, et elle préfère profiter de ces quelques instants de répit. Les rues sont désertes, il lui fait emprunter des allées dont elle ne connaissait même pas l'existence.

Elle se demande ce que c'est que d'être dans sa tête. Si... loin de toute réalité tangible et rationnelle. Qu'est-ce que cela fait, d'être un psychopathe? Quels sentiments éprouve-t-on? Curieuse, la rouquine se demande s'il a jamais aimé. S'il a jamais été normal, ou en tous cas, moins différent. Rit-il parfois de manière mesurée, à un vrai trait d'humour authentique, ou son rire n'est il dicté que par ses excès démentiels? Éprouve-t-il du plaisir devant la beauté des petits bonheurs du quotidien, dont le cœur pur de Tess conserve les souvenirs - un cerisier en fleurs, un nuage en forme de cœur, un nouveau livre à la couverture mystérieuse, une nouvelle boîte de biscuits? Des enfants jouant près une balançoire, un sourire sur le visage d'un voisin? Un rayon de soleil illuminant les arbres du parc? Tout cela, est-ce noyé dans les ténèbres et la haine, le poison de la folie et de la destruction? Si c'est le cas, elle se sent désolée. Désolée pour lui, qui ne saura jamais ce qu'est la contemplation innocente d'une scène quotidienne, introduisant un peu de magie dans une vie terne.
Prise d'une crise de culpabilité - pourquoiiiii, pourquoi, bon sang, est-elle incapable à ce point d'être égoïste et froide, même avec ce cinglé? - elle se rapproche de lui et place le parapluie au-dessus de sa tête a lui aussi. Grrrr. Stupide conscience trop naïve. Et Dieu sait que Tess a fait pas mal d'efforts pour se débarrasser d'un peu de sa naïveté excessive.

« Dis moi, c'est juste une question pour ma curiosité personnelle hein prend pas la mouche... » Elle hausse les épaules, toujours silencieuse. De toute façon, qu'est ce que ça peut bien lui foutre qu'elle se vexe? Il l'a en otage, il ne se priverait pas. « Tu … n'es pas originaire de New York n'est-ce pas ? » Oho... Alors comme ça, il veut sa biographie? Tess sourit intérieurement. Elle, au moins, à cet avantage de le connaître un peu plus personnellement: elle dispose de son dossier, certes lacunaire et souvent vague, mais connaît quelques informations sur lui.
... non, bon, ok, le dossier de Lecter est une vraie passoire. Ni date ou lieu de naissance précise, un court paragraphe sur un orphelinat et quelques éléments recueillis par-ci par-là, enfouis sous des rapports de meurtres, d'explosions, d'autres incidents.
Donc, case départ.

« I'm from Dublin. My... my parents were both Irish, so was my whole family indeed. »
« I left seven years ago. »


Elle respire bien profondément, pour ne pas laisser cette grosse vague horrible d'émotions qui menace de l'engloutir à tout moment. Elle n'a pas pu retenir ses mots. S'arrêter à Dublin aurait suffi, et elle n'a vraiment pas envié de lui raconter sa vie, pas si c'est pour être plus facilement atteignable ensuite. À moins que...

« Hey, I have a game. You want to know one thing about me? Alright. But I want you to tell me something about you too. It's rather fair. Deal? »

Elle s'arrête quelques instants, juste assez pour qu'il la dépasse de quelques pas et doive se retourner. Elle attend, parapluie au-dessus d'elle seule cette fois, qu'il accepte.
La scène est étrange. Et voilà qu'elle ajoute une couche d'absurdité à ce tableau, en proposant à son ennemi un jeu débile.

Finalement, elle aurait peut-être du rester au lit, ce matin.


Traduction des dialogues:

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mar 14 Mai - 13:27


" The big bad wolf " Tumblr_m64zfehR1g1rzub40o1_500_large
« « Have you ever danced with the devil ? » »


À ne plus sentir la pluie raviner sur sa tête, Jason lève les yeux et constate la présence du parapluie que la policière a tendu au dessus, se rapprochant de lui pas la même occasion. Il sourit pour lui, la trouve si « gentille » qu'il ne ressent pas l'envie de se moquer et le geste est accueillit simplement. Sans qu'il y fasse de remarques parce que ce mouvement si banal pour le commun des mortels, doit pourtant la déranger pour la seule raison qu'il lui est destiné. Rien que ça, il n'y aurait pas songé envers quelqu'un, car il n'a pas d'attention à offrir, pas de culpabilité à savoir les autres trempés s'il a belle d'être au sec. Lecter est égoïste, affirme que c'est le propre de l'être humain et n'en veut à personne de réagir à l'identique. Cependant constater la bonté, la croiser quelques fois lui tire toujours une petite satisfaction. Il faut bien des âmes charitables en ce bas monde, sinon il n'aurait personne pour chercher à le coincer … Elle est bien comme elle est la fliquette.

Il ne pensait pas qu'elle lui répondrait même si sa question était franchement innocente, seulement guidée par l'envie de passer le temps, de parler un peu histoire que la soirée ne soit pas qu'une suite de vannes enchaînées à la pelle. Certes la répartie ne l'ennuie pas ; mais le reste non plus.

« Dublin … tu en as fait de la route. » Il lâche un rire court, nasal. « Je n'ai jamais vraiment quitté New York   … mais je me disais qu'avec ton accent tu ne devais pas venir de la … grosse pomme. »

En effet maintenant qu'il y pense, Lecter n'a pas tellement voyagé. Il ignore le lieu de sa naissance, et quand il a eu belle de foutre le camp de l'orphelinat il s'est tout bonnement engouffré dans le Sud pour ne plus jamais en partir, s'y accrochant toutes griffes dehors comme le Dragon prend possession du volcan. Il a bien été voir les destinations les plus proches, le Texas, la Floride, la Californie … mais ça ne durait pas, juste des voyages « d'affaires » pour de la drogue, des armes. Il n'a pas réellement regardé le paysage, ne s'est pas attardé sur les gens et le fonctionnement des lieux. Il se souvient avoir marché sur la plage ; n'avoir même pas trouvé ça joli car il repensait à voir le soleil couchant à l'explosion provoquée par ses mille et une bombes. Le sable sous ses pieds n'avait rien eu d'un décor de vacances et la mer déroulée devant ses yeux comme un draps d'or sous les derniers rayons du jour ne lui laissa aucun souvenir précieux. Jason Lecter est ainsi.

L'idée d'un jeu lui tire un franc sourire. Il aime ça, jouer et s'y emploie peut-être à fréquence trop régulière au goût de ses concitoyens. Mais venant de la jeune femme ça prend une tournure très intéressante. Elle pose toutefois une règle, qu'il raconte en retour. Ah ça, c'est très relatif … Dans un certain sens elle n'est pas bête, à utiliser un terrain que l'homme aime pour lui tirer quelques vers du nez ; mais elle se met en danger aussi. Lui parler d'elle … cela peut-être suicidaire quand l'interlocuteur est un manipulateur et un despote capable de tirer avantage du détail le plus insignifiant. Le criminel se retourne, rit pour lui et revient sur ses pas pour retrouver le dessous du parapluie avant de prendre la parole.

« Et bien, ça semble équitable comme proposition ! » Lance-t-il avec entrain. « Utile dans les deux cas dirais-je, entendu trésor jouons un peu ! La soirée n'est pas encore commencée et autant qu'on trouve de quoi meubler sinon on va se faire chier comme des rats morts ! »

Il l'invite à reprendre leur marche et après trois minutes, désigne une enseigne lumineuse d'un mouvement de la main. C'est une petite boite pas forcément connue hors-mi pour les habitués ; un palmier vert clignote en rythme avec un échassier rose au dessus de la porte, flanqué du nom de l'établissement : El Flamenco Rosado. Il y est venu quelque fois déjà, la musique est chaude de notes latines qu'on prend plaisir à entendre devant une verre de mojito. C'est surtout son homme de main d'origine cubaine qui vient s'y perdre parfois, mais Jason a déjà passé des soirées ici, il y est connu et comme on ne l'y ennuie jamais, il n'a pas eu à faire tomber de têtes. À croire que les latinos ont plus de cerveau que d'autres ; ils le savent plus venimeux qu'un serpent et ne le provoquent pas.

« On y est ! » Souffle-t-il, rieur en posant une main gantée sur la poignée en fer forgée. « Oh, et ce n'est pas un repaire de malfrats si ça peut te … rassurer. »

Il sourit, pousse la porte et se décale assez pour qu'elle entre, la débarrassant du parapluie qu'il referme et laisse dans l'entrée. Il flotte une odeur épicée, un relent de bois exotique et de menthe aussi ; c'est propre et jamais trop mal fréquenté, pas comme au sud où ce genre de boite serait idéale pour la chasse des prostituées voulant accrocher le client. Non là, c'est plus une idée pour des représentants d'une même communauté de se retrouver entre eux à évoquer la vie d'un espagnol chantant.    
On ne lui demande pas de payer ; comme par respect, ou un échange de bons procédés. Jason Lecter est libre de venir quand il le souhaite et on le reçoit comme un invité de marque, il évite alors de tuer en retour et ne les écrase pas comme il pourrait le faire ailleurs. D'une certaine manière, cet endroit est comme sous sa protection. Personne n'a envie des représailles du tueur …

C'est rectangulaire, avec la piste de danse balayée de spots colorés au fond, longé d'un bar immense d'un bois presque rouge. La musique est prenante, pas assez forte pour couvrir la voix et donc parfaitement ajustée pour que les clients puissent discuter. Jason pose une main dans le dos de la policière pour la guider vers le comptoir et une fois proche, il la relâche et enlève son par dessus trempé qu'il laisse sur le dos de la chaise avant de s'y asseoir. Un serveur énorme et d'allure quasi patibulaire lui envoi un sourire pourtant chaleureux, immense aux dents parfaitement blanches et le salue en Espagnol, adressant un signe de tête à la rouquine avant d'ajouter :

« ¿ Dos mojitos señor Lecter ? »
«  Sí, y un cenicero ! »

L'autre tend le bras, apporte le cendrier réclamé par Jason et s'en va préparer ses boissons pendant que le criminel allume une cigarette, laissant le paquet et le briquet à portée de main devant lui. Après quoi il passe une main dans ses cheveux pour les renvoyer en arrière et dégager son visage, reportant son attention sur la demoiselle à sa droite.

« Alors ; notre petit jeu … » Chantonne-t-il en soufflant la fumée. « Que veux tu savoir ? Il ne tiendra qu'à toi de déterminer si je dis vrai ou non et je te laisse libre d'inventer tes réponses si tu ne souhaites pas me confier une vérité … pénible. »

Il sourit, rit entre ses dents ; se raconter des mensonges tout le long serait comique, mais il saura faire la balance et placer le vrai ou le faux au bon moment. Qu'elle en fasse autant, il ne sera ni choqué ni peiné. Après tout, c'est une question de choix et il ne la forcera pas à se dévoiler, c'est une discussion, pas une séquestration. Enfin … oui bon, il ne lui a pas laissé grand choix de refuser sa compagnie cela dit.

« Oh et si tu as faim commande quelque chose, Alberto est loin d'être nul derrière des fourneaux ! » Glisse-t-il, désignant le corpulent serveur d'un mouvement de tête.

Il réalise alors qu'il n'a rien avalé depuis … presque trois jours, rien à part quelques verres d'alcool dont-il ne se souvient pas tellement, deux trois cafés noirs comme le goudron, un biscuit retrouvé dans un coin de son « appartement » … pourquoi n'a-t-il pas plus faim que ça d'ailleurs ? Bah ; rien d'important. Il n'a pas plus dormi qu'il s'est sustenté ; il en vient lui même à se demander s'il n'a pas quelque chose de robotique.  

Qu'importe ; il a autre chose à penser présentement. En fait, ça pourrait être une très belle soirée !  

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mar 14 Mai - 22:03


Elle se tient sous son parapluie, qu'elle agrippe fermement. Sa respiration s'accélère un peu quand il se retourne et lui adresse un immense - mais difforme - sourire. Utile dans les deux cas? Elle fronce le nez, mais au moins, il a accepté. Et puis, elle n'est pas idiote au point de se livrer. Si elle n'a jamais parlé à Eugène, enfin, si, mais pas forcément de tout, elle n'est pas prêt de débourser un centime de franchise pour Jason Lecter. Satisfaite, elle hoche la tête, et le rattrape. Elle voudrait bien lui faire remarquer, au passage, que c'est sa soirée à lui, pas à elle. Encore une fois, elle n'a pas demandé à être là, et si elle pouvait partir, elle s'en irait sur le champ. Malheureusement, elle est coincée ici, alors, autant essayer d'en tirer un maximum de bénéfices, autant que faire se peut. Tess n'a pas - elle n'a plus peur. Puis, elle est flic. Si jamais la soirée tourne mal, elle est tout à fait capable de se défendre en combat au corps à corps.
Malgré sa tenue sommaire - un jean, une chemise et des bottes plates - et sa silhouette fluide, elle possède une force physique que ses adversaires ont trop souvent tendance à sous-estimer. Bon, certes, elle n'est pas Hulk, mais s'il s'agit d'aligner une bonne droite à un malfrat retords, elle ne sera pas la dernière dans les starting-blocs.

Bouche fermée, elle se laisse diriger, jusqu'à un établissement anodin, des lumières néon aux couleurs criardes au-dessus de la porte. El Flamenco Rosado.. Tess sourit au cliché. Elle ne parle pas espagnol, pas besoin, après tout. Elle le regarde ouvrir la porte, lui souffler en riant, comme à son habitude, que ce n'est pas un repère de malfrat. Elle arque simplement un sourcil, une moue sarcastique sur ses lèvres, comme pour dire, « ben voyons ». « As long as you go inside, it is one... » Mais elle ne fait pas plus de commentaire. Elle passe devant, une fois de plus, et entre, un peu nerveuse. Elle ne sait pas du tout comment cela va se passer. Son métier l'a certes habitué aux situations imprévues et délicates, voire complètement absurdes, mais là, cette fois-ci, elle est désarmée. Dire qu'elle dort avec un couteau à cran sous son oreiller, comment vivrait-elle sans son flingue? La seule arme qu'elle ait jamais gardé; c'est le prolongement de son bras. Elle le porte à sa ceinture, mais, déchargée, l'arme n'a plus le même poids; c'est comme si elle était nue, et avec Lecter, cette impression est particulièrement désagréable et déstabilisante. Pas à pas, prudente, ses muscles bandés et prête à réagir, elle s'avance doucement sur le seuil. Ses yeux clairs, aussitôt rentrés dans la pièce, en font le tour, repèrent toute source de danger potentiel. Elle tourne rapidement la tête à droite, à gauche, puis constate qu'à priori, il n'y a rien à signaler. Clear!

Puis, elle perçoit la musique, douces mélodies envoûtantes qui font écho dans sa tête, à des couleurs chatoyantes, au roulis des vagues et à un grand soleil- la vie sous les palmiers. Cuba, le Mexique, l'Espagne... Ce lieu est imprégné de la culture latino, et Tess ne peut s'empêcher d'esquisser un petit sourire. Qui aurait cru que Jason Lecter aurait aussi bon goût? Il ne doit pas venir souvent ici - surtout accompagnée d'une femme, et il faut bien le souligner, d'une femme aussi gracieuse que Tess. Elle même ne se trouve pas spécialement jolie, mais elle ne se préoccupe que peu de son apparence. Dans son métier, pas de place pour les fioritures. Elle fait au plus simple, au plus direct. À son regret, très peu de talons, car poursuivre un dealer / violeur / voleur / criminel (rayez la mention inutile) dans les rues étroites, sombres et sales de New-York, en escaladant des murs, des voitures, en se traînant par terre, j'en passe et des meilleures, et une tâche largement plus aisée à accomplir lorsqu'on marche à plat.
Mais Tess se sous-estime sûrement, aussi.

Elle reste là, observatrice. L'ambiance est... sympa, à première vue. Le bar est immense, et la piste de danse spacieuse. Elle pensera à emmener Eugène faire un tour ici.
Un contact dans son dos, et elle tressaille en sentant la pression que Jason exerce pour la guider vers le comptoir. Soupire lorsqu'il enlève sa main. Elle n'aime pas qu'il la touche. Malgré son attention bienveillante de tout à l'heure et son apparent consentement, Tess ne s'est pas départie de sa méfiance et de son scepticisme. Là est toute sa force: apparaître détendue et ouverte alors qu'elle est absolument sur ses gardes. Cette technique marche souvent, amène la confiance chez son interlocuteur, lui permet de mieux se rapprocher de sa cible. Mais Lecter est un animal, et bien qu'elle sache qu'il n'est pas dupe, donne le change quand même.

Jason commande deux mojitos au barman, mais Tess l'interromp. « No, wait, hm... I'll have just a juice. Señor. » ajoute-t-elle avec un sourire. En dépit de ça, elle a rougi au moment de changer sa commande. Toutefois elle reste muette. Ce n'est pas demain la veille qu'elle va parler alcoolisme avec un dangereux criminel.

Jason allume une cigarette, et Tess hésite à faire de même. Elle ne veut pas paraître trop à son aise. Et elle ne veut pas non plus faire comme s'ils allaient se mettre à discuter comme deux vieux potes. Pfff. Le clown passe une main nonchalante dans ses cheveux, ce qui dégage son visage, et, brièvement, Tess est choquée. Choquée par le visage défiguré et mutilé. « Alors ; notre petit jeu … », commence-t-il à dire. Mais elle ne l'écoute qu'à moitié, examine, maintenant qu'elle le voit, son visage derrière ce masque blafard. Peut-être avait-il été beau. Peut-être aurait-il pu l'être... si la folie dans ses yeux ne venait pas démentir et piétiner cette idiote supposition. Il termine sa phrase, souffle la fumée, et elle reporte son attention sur lui. Bien évidemment qu'ils vont se mentir. Lui est un maître en la matière, elle fera de son mieux. Peu importe d'ailleurs, le choix du mensonge est très révélateur et en dit parfois plus sur la personne que la vérité elle-même. Quoiqu'il en soit, les mensonges sont plus attirants que la vérité, Tess le sait bien.
Ce n'est juste pas comme si elle avait vécu toute sa période de jeune adulte dans le mensonge.

« Yeah, thanks, I'm not hungry... yet. »

Tess est une grosse mangeuse, à vrai dire, elle grignote tout le temps, mais pour l'instant, elle décline poliment la proposition. Peut-être plus tard, elle avisera.
Elle replace une mèche de cheveux derrière son oreille, quelque peu mal à l'aise. Elle a l'habitude des bars, mais la proximité de Jason la fait frémir. Toujours. Ce n'est pas la peur, plutôt une saine défiance, nécessaire. Son corps est en alerte, et c'est un réflexe on ne peut plus humain, surtout avec lui...

« So many questions to ask, and not so much time. You should come at the presinct one day, we'll have the whole day to talk. » Son sourire est innocent, c'est plus une boutade qu'autre chose. Si un jour il se pointait au commissariat, elle ferait évacuer tout l'immeuble. Ce dégénéré serait capable de poser une bombe. Et détruire le seul endroit qu'elle connaît, sa deuxième maison après son appartement personnel, serait une déclaration de guerre ouverte. D'ailleurs, tout le monde connaît le professionnalisme et l'attachement de l'agent Sayers au commissariat. Nombreux sont ceux qui l'ont vu rester dormir, aller se faire un thé à trois heures du matin ou fumer une cigarette à onze heures du soir. En fait, elle n'est que rarement chez elle, et c'est bien souvent Eugène, son cher Eugène, son meilleur ami - le meilleur ami du monde - qui la force à rentrer et à se reposer dans un lit digne de ce nom. « Well, seriously. First one... easy. Do you usually premeditate your crimes, or is it just... sponatneous? »

On commence par les questions utiles, un terrain solide. De toute façon, Tess ne se fait pas d'illusion: elle sait très bien que si Lecter est aussi pervers qu'il le prétend, leur conversation ne tardera pas à glisser sur le domaine de la vie privée, qui est, ironiquement, une chose dont Tess n'a pas du tout envie de parler.



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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mer 15 Mai - 0:31

" The big bad wolf " Fc122d715b6da315e2e3160dbda85b9c_original_large


Tiens, elle change donc sa commande. Il se retient de rire, ça la rend plus innocente en un sens mais il sait aussi que les femmes flics sont rarement portées sur l'alcool. Surtout pour une professionnelle de son acabit, elle ne doit pas faire souvent un pas de travers. Il pourrait pratiquement la plaindre de suivre cette existence formatée, réglée comme une pendule ancienne dont le mécanisme s'usera à répéter ses tours de roue. Il n'a jamais vécu cadré, bien posé et tiré à quatre épingles, le refusant par nature parce que ça ne lui colle pas à la peau. Bon sang, aussi loin qu'il cherche, même tout enfant c'était déjà comme ça … on ne se refait pas.

« Remarque, j'imagine que ma … compagnie ne vous donne pas faim. »

Il n'est même pas offensé alors que les trois quarts des représentants de la gente masculine le prendraient de travers. Non lui sourit finement, claque la langue dans sa bouche et tire à nouveau sur sa cigarette tandis que le serveur pose les boissons devant eux.

« Gracias. »

Il n'y touche pas encore, attend que le jeu soit lancé et quand elle évoque le commissariat il s'étrangle tout bonnement avec la fumée, éclatant de rire sans qu'on se retourne sur lui ; ils ont l'habitude. Ça lui arrache la gorge, mais il n'arrête pas et se met à tousser comme s'il allait cracher ses poumons. Depuis combien de temps cette addiction pour la cigarette ? Oh ; il devait avoir … douze ans ? Il fumait alors en cachette car si on le surprenait on l'envoyait réciter des « je vous salue Marie » pendant trois heures. Quelle cruauté franchement ; ces bonnes soeurs …

« Hé … c'est … ten-tant ! » Peine-t-il à articuler, à moitié étouffé. « Je te préviendrai avant ; ou pas ? Ce … sera la … surprise ! »

Il inspire lourdement, ses bronches sifflent. Il fume trop décidément. Et pas que … la drogue l'imprègne parfois, il teste, s'éclate mais ça lui fait si peu d'effet. Ses trips ne font que prouver qu'il est mauvais, qu'il se complaît dans les pires cauchemars de l'homme. Elle enchaîne, demande s'il prévoit ou s'il avance sans penser. Là Jason marque un temps de silence, passe ses ongles sur le comptoir. Il pourrait mentir, mais bof ; elle doit connaître sa façon d'agir au fond d'elle, même de manière inconsciente. Alors il étire ses lèvres d'un nouveau sourire, tourne assez la tête pour capter son regard.

« Hm, disons que cela dépend de la situation … pour te donner un exemple je ne suis pas assez … dingue, pour braquer une banque sans avoir prévu un minimum, après pour certains meurtres c'est juste ; sur le moment, une envie, un délire, une … contrariété à annihiler. » Il chasse l'air d'un mouvement évasif de la main, hausse les épaules. « Après ces choses t'échappent et je n'attends pas que tu valides l'idée que je tue parce qu'on m'a ennuyé. Dans ton monde, on discute … c'est seulement différent de mon point de vue. »

Là il prend son verre, attend que la demoiselle en ait fait autant et ne réclame pas de permission pour avancer la main et trinquer -seul donc- en faisant doucement s'entrechoquer les deux récipients. Après quoi, il en vide la moitié d'une traite, pousse un soupire et se lèche les lèvres. La boisson glacée lui rappelle qu'il est trempé jusqu'aux os et un frisson lui court le long de la colonne vertébrale sans qu'il bouge d'un millimètre pour autant. Il maîtrise son corps comme bien peu d'autres. Il s'interroge, que faut-il demander ? Il connaît son boulot, et elle y passe assez de temps sans y penser alors qu'il lui a un peu -beaucoup ; carrément- forcé la main pour sortir. Lecter fait craquer son cou, jette un oeil sur les étagères derrière le bar. Elles sont pleines de babioles venues d'Amérique du Sud, pleines de souvenirs … que garde-t-il lui, de sa vie d'antan ?
Il songe à son chien, son seul véritable ami, celui dont la tombe est entretenue par sa seule main derrière son entrepôt. Alors un sourire plus sage efface le précédant, il se sent un rien … rêveur d'un coup.

« Tu aimes les animaux ? » À voir sa tête surprise il rit, achève sa boisson et interpelle l'homme un peu plus loin pour qu'il le resserve. « Oui je sais, les clichés du psychopathe qui tue les petites bêtes. Si tu veux savoir je n'ai jamais tué un animal, seulement des humains. A quoi bon « s'entraîner » parce que oui c'est ce qu'ils prétendent tous, sur des êtres qui ne peuvent rien contre les hommes et leur connerie ? Je me suis fait la main sur les gens tout de suite, c'était plus enrichissant. Hm ! Je me demande tiens … tu es plutôt chat ? Chien ? Oiseau ? Reptile ou bien ? »

Et ce n'est pas si innocent comme question. Il en déduira quelque chose qu'importe la réponse. Oh même si elle lui ment, mais quelque chose lui dit qu'elle ne le fera pas. Pas encore, ils n'en sont pas aux informations gênantes ; ça ne fait que commencer et Jason se fait d'ors et déjà une joie de l'entendre.
Sur la piste au fond, une mélodie de tango … il hausse un sourcil. Ça lui parle, mais il ne voit pas tellement pourquoi. Les bonnes soeurs ne dansaient pas ; c'est donc autre chose … avant peut-être ? Lorsqu'il était si jeune ? Ou un autre événement pas très important qu'il a préféré ranger trop profondément. Il a la mémoire trop sélective, mais ça devait être très banal. Le pire, c'est qu'il sait danser ça … qui lui a montré déjà ? Ah oui … une fille qu'il a tué ensuite. C'était peut-être bien elle ; cette impression de déjà vu.

« Elle danse bien, la fille là bas, dommage que son mec suive pas. »

Il soliloque plus qu'autre chose ; se rend compte du ridicule de la chose. Cette scène ne lui est d'aucun intérêt, il se demande d'ailleurs pourquoi son regard s'est posé sur un couple d'inconnus qui s'amusent. La petite araignée qu'il a dans la tête doit être un rien alcoolisée pour qu'il en vienne à dévier. Ouais ; certainement. Maudite bestiole ; il tue son verre d'une seule fois, repose le contenant totalement vide et lâche un rire court en plongeant de plus belle ses yeux noirs -que l'alcool rend un brin plus brillants- dans ceux tellement plus claires de la policière. Dommage qu'elle le déteste à ce point … au fond, il se dit qu'il l'aime bien son gentil petit chaperon rouge. Mais c'est comme ça ; le loup n'a jamais dansé avec l'enfant et un chasseur le tue à la fin du conte …

Jason sourit pour lui même à l'image.
Non, personne ne le tuera car lui, il bouffera tout bonnement les gens, le chasseur et son fusil avec.

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Lun 20 Mai - 19:21


Tess fixe le fond de son cocktail fraîchement apporté, sans un mot. La couleur orangée du breuvage, teintée de rouge, lui fait penser à un coucher de soleil. Depuis combien de temps n'en a-t-elle pas vu? La dernière fois, ce devait être en été, à une époque où elle était heureuse et où tout allait bien. Où sa famille s'aimait et demeurait solide, à une époque où elle avait toute la vie devant elle et l'insouciance des anges. Sûrement portait-elle les cheveux aux carrés, petite rouquine aux grands yeux clairs, assise sur le haut d'une colline dans la campagne irlandaise, sauvage et indomptée, en compagnie de ses frères et soeurs. Maintenant elle s'en souvient, mais ce souvenir heureux ne parvient pas à la faire sourire. Ce qui vient après, c'est la mort, le désespoir, la détresse, surtout la détresse. La douleur, l'angoisse, l'abandon... Tess contracte la mâchoire. Ce. N'est. Pas. Le. Moment.
Non, ce n'est pas le moment d'y penser, ce n'est jamais le moment d'y penser.
Elle se reporte sur la conversation et esquisse un sourire poli et très conventionné lorsque Jason implique que sa compagnie ne lui donne pas faim. Ce n'est pas qu'elle n'a pas faim, mais elle n'envisage pas de manger à côté de lui, là. Elle aurait trop peur de tout régurgiter bien trop tôt.

Il se met à tousser, à tousser comme un damné, et le visage de Tess prend une expression consternée. Oh, non, elle n'est pas inquiète pour lui, il peut crever devant elle ne bougerait pas un cil. Enfin, si. Elle appellerait les secours, Tess est tellement humaine que la non-assistance à une personne en danger lui paraîtrait un crime, mais avant de le faire, elle s'assurerait bien que le pauvre Lecter ait atteint un point critique de non retour. Voire qu'il soit déjà mort. Elle est juste dégoûtée et consternée. Déjà, parce-qu'elle n'aime pas trop les gens exubérants. Lecter en est un. Et tousser comme un malpropre à en cracher ses poumons, c'est juste répugnant. Ensuite, parce-qu'il est tout bonnement ridicule à s'étouffer avec sa propre fumée, dans son rire de cinglé.
Elle hausse simplement les sourcils à sa réplique - de toute façon, si jamais il se pointe chez elle, donc au commissariat, elle le bute. Personnellement. Jamais elle ne le laissera profaner un lieu à ce point sacré pour elle.

Enfin il se calme et s'apprête à répondre; tourne la tête afin de croiser son regard. Elle ne flanche pas, soutient son regard fou - sans parvenir à décider de quelle couleur sont ses yeux à lui. Fous est le seul adjectif qui lui vient en tête. Il prend son temps pour lui répondre; elle sait que c'est un indice banal. Sans le quitter du regard, elle sort un paquet de cigarettes de son manteau, s'en allume une et souffle délicatement. Histoire de bien marquer le contraste. « In my world? I doubt you know anything about my world. You're right, I don't approve the fact that you kill because you're just annoyed, but that doesn't mean I can't get it. You annoy me. I'd like to kill you at that very moment. Yet you are the one talking. » Elle sourit innocemment. Démonstration par A+B: elle a raison, non?

Il trinque avec elle sans qu'elle n'ait bougé le bras, et comme un répulsif, elle repose son verra sans boire. «Do you like pets? » Elle a bien fait de ne pas boire, sinon elle aurait tout recraché. Son air surpris doit parler de lui-même, parce-qu'il enchaîne. Elle tente de ne pas grimacer/soupirer/hurler à la mention de lui se « faisant la main sur les humains » et répond presque du tac au tac. « I've never had a pet, but I guess I like cats. Full of grace, yet dangerous. » Bah oui, comme elle, logique, banane. « I wonder what kind of animals you are fond of. Snakes, vicious and deadly? Big bad dogs crazy and untamed? » Elle hésite à rajouter « une araignée, comme celle que t'as au plafond? », mais reconnaît que c'est un peu trop... déplacé.

« Elle danse bien, la fille là bas, dommage que son mec suive pas. » « Can you dance? » La question fuse immédiatement, c'est évident. Elle, elle sait danser. Très bien, même. Daniel lui avait appris. Tango, salsa, rock... Les danses expressives, sensuelles, endiablées, torrides, joyeuses. Mais désormais elle ne danse plus, ou de temps en temps, une valse innocente avec Eugène. Tess déteste ses souvenirs. Si seulement elle pouvait boire pour oublier... Mais voilà l'ironie, l'ironie tragique et cruelle. À trop vouloir oublier elle a fini par se noyer dans son remède, et maintenant, ne peut plus y recourir.

Le rire de Lecter la tire encore une fois de ses pensées. Elle n'est pas très concentrée, mais reconnaît qu'elle commencer à fatiguer. Elle a eu une journée relativement longue et jouer aux devinette avec un psychopathe n'est pas vraiment une activité pour la détendre. Cette fois-ci, lorsqu'il la regarde, elle baisse les yeux, incapable de soutenir l'intensité des prunelles noires (noires, elles sont noires comme les ténèbres et profondes comme la folie).
Si seulement elle pouvait lui coller une balle entre les yeux. Elle souffle sa fumée par dessus son épaule - elle n'aime pas enfumer les autres. Et si elle ne peut pas le tuer, elle peut peut-être lui pourrir sa soirée?


Traduction des dialogues:

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Lun 20 Mai - 23:48

" The big bad wolf " 43de8354

Il la répugne, l'agace ; elle le hait, voudrait sa mort quitte à payer de sa propre vie, de sa fierté, de son honneur … l'a-t-on détesté à ce point avant ? Non et il adore. Cette sensation de danger, ce pressentiment qu'elle le tuera bel et bien un jour ; pourquoi se sent-il si bien avec elle ? C'est étrangement glauque, c'est sans précédent et il sent l'adrénaline lui faire bouillir le sang dans les veines. C'est une impression grisante, elle a fait de lui sa Némésis, sa bête noire ; et il est fier. Jason Lecter se glorifie de cette attention car elle n'est pas mensonge, elle n'est pas lourde de sous entendus ; limpide et claire d'un blanc plus éclatant que la neige en hiver. Son cœur bondit derrière ses côtes, et le clown est heureux … Oh tellement heureux.
Qui comprendrait ? Qui lui poserait une main sur l'épaule en disant : je sais oui. Personne ; même BoogieMan ne le peut pas. Car le Canadien ne lui est pas totalement semblable, il ne sait pas cette joie débordante que Jason ressent à être à ce point abhorré. Lui n'a pas besoin de jouets en opposition totale à sa personne, il se complaît uniquement auprès de ses semblables, quand Jason jouit de la haine viscérale qu'on lui voue.

Il sourit à sa répartie, jolie démonstration. Mais elle montre un peu plus la différence entre eux aussi. L'homme hoche la tête pour lui même, passe doucement le pouce sur sa lèvre craquelée.

« On dira, que nos deux mondes se distinguent seulement par un choix à faire. Et l'absence d'une seule et unique chose dans mon cas ... »

Il n'épilogue pas ; conserve pour lui quelques mots d'explications qu'il sait dors et déjà inutiles. Et le sujet des animaux vient à la suite. Les chats dit-elle, ça colle bien, il lui imagine parfaitement un joli félin venu ronronner à ses pieds, cajolant ses jambes fatiguées après une longue journée au bureau. Oui, la scène est parlante. Ce qu'il aime lui ? Ce qu'elle ajoute le fait rire, plus sagement parce qu'il a justement la cigarette pincée entre les lèvres.

« J'ai eu un chien avant … en quelques sortes et j'en garde un actuellement. En fait, je ne pense pas avoir de réelles préférences mais … pour suivre ton idée j'ai eu l'occasion de manipuler les reptiles lors d'un passage en Floride. C'était très … enrichissant. Ce sont des bêtes … fascinantes. » Explique-t-il, songeant à ces petits moments qu'il a passé à leur contact.

Il vient d'achever son verre lorsqu'il entend sa question. Sait-il danser ? Ah ça oui. Mais qui en profite en fait ? Personne. Il sait tellement de choses, n'en tire que peu ou jamais profit. Seulement du pire, du maniement des armes, de la manière dont il faut trancher une gorge, faire mal rapidement, torturer … les plus mauvais tours sont bien ses préférés, ceux là même qu'il exécute de façon journalière et sans remords, en riant plus fort, sans arrêt. La démesure est reine dans la mauvaise ronde qu'il met en place, il ne se restreint de rien … sauf de ses propres qualités.
Son verre est vide, il lève l'index et on vient lui servir un cocktail en dégradé jaune vert.

« Oui, je sais danser. Bizarre hein ? » Il ricane, lève son verre et le porte à ses lèvres pour en boire une gorgée, après quoi il laisse son regard dériver devant lui. « En fait, je pourrai me vanter je crois ... »

Il casse une barrière, peut-être un peu trop grisé par ce qu'il ingurgite mais sans peur car il mène le jeu de toute manière. Elle ne sera pas honorée du temps passé avec le monstre qu'il est, même pas reconnaissante de ses paroles. Jason Lecter n'a pas plus de saveur que d'importance pour la policière. Elle ne le plaindra pas, ne le regrettera pas non plus et au fond c'est bien mieux comme ça. Il ne veut pas qu'on s'attache à lui, qu'on se montre empathique moins encore. Ce qu'il fait, ce n'est même pas se confier, c'est à peine se révéler.

« Je pourrai faire une trachéotomie et sauver une vie, désamorcer des bombes, réparer des ordinateurs, coudre des robes de bal, suturer des plaies, faire valser une reine de promo, aller à l'église et réciter mes prières, jouer Vivaldi et Mozart au piano, au violon ou encore remettre une voiture en marche … » Il laisse filer un rire, presque cristallin tant il est « normal » et vient poser le calice contre son front, les yeux clos. « Mais je fais tellement d'autres choses ! Je fais flamber la ville, je tue, je pille, je … détruis tout ce que je touche et tu dois te dire … que je suis un tel … malade mental ! »

Un faisceau de lumière passe sur eux, fait luire ses yeux en réalité d'un vert malachite. Un moment de lucidité qui a éteint une seconde à peine ses délires et ses folies destructrices. Il passe alors la langue sur ses lèvres, soupire, repose son verre et se lève.

« Je n'ai pas la prétention d'être un homme bien tu sais. » Dit-il, calant les mains au bas de son dos pour s'étirer. « Je suis l'être humain dans sa définition originale. Sauvage, imprévisible, mue par l'instinct brut et ce besoin fondamental d'arracher des mains des autres ce que je convoite. Je n'attends pas de pardon, moins encore de compréhension parce que je perdrai mon temps à vouloir me faire entendre de millions de sourds. Je suis un homme simple … je ne veux pas la fortune, et le pouvoir n'est pas une médaille que je veux à mon cou. »

Il hausse les épaules, capte son regard. Jason Lecter n'est pas un simple fou sans esprit, il est lucide. Il a conscience de ce qu'il est, de ce qu'il inspire et si cela se limite au dégoût il le prend sans ciller. Son sourire d'alors n'est pas dément, juste peint d'une joie sereine, d'un plaisir à prendre la vie comme elle vient.

« Certes un paysage me laisse froid, une belle femme plus encore et je ne parle pas des attentions ou autres démonstrations d'affection parce que … je n'en connais aucune. Mais l'instant présent … la surprise, l'innatendu même si ça me brise un bras … ça me fait du bien ! Je prend les choses comme elles viennent sans penser à long terme parce que je ne suis même pas certain de me réveiller demain. »

Il tend alors la main, ce n'est pas un ordre … pas une menace.

« Se laisser aller … sans appréhension, sans peur … c'est juste ça ; notre différence. Je n'ai peur de rien, ni des gens ni des événements. Et si je meurs quelle importance ? J'aurais bien vécu. Teste donc, je change les règles. Offre moi une danse et je te libère. Tu pourras rentrer et … je t'offrirai même le taxi. Sinon on peut encore parler j'ai … toute la nuit personnellement. »

C'est une invitation.

« It's just a choice ... my dear. »

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mar 21 Mai - 20:15


Elle ne s'attendait pas à une telle réponse. « Je pourrai faire une trachéotomie et sauver une vie, désamorcer des bombes, réparer des ordinateurs, coudre des robes de bal, suturer des plaies, faire valser une reine de promo, aller à l'église et réciter mes prières, jouer Vivaldi et Mozart au piano, au violon ou encore remettre une voiture en marche… Mais je fais tellement d'autres choses ! Je fais flamber la ville, je tue, je pille, je… détruis tout ce que je touche et tu dois te dire… que je suis un tel… malade mental ! »
Muette, elle baisse les yeux. Oui, c'est un malade mental. Pourtant, il y a quelque chose qui la dérange, dans cette fausse explication. Lui n'a peut-être que la sensation que son constat est anodin, mais elle y trouve un terreau pour questions. Tout d'abord rude, sa voix s'adoucit à mesure qu'elle parle, doucement, pour terminer dans un murmure.

« Very poetic. But I'm not satisfied. How do you find peace in chaos? How can hate and destruction make you feel so good? Have you never tried to do the things right? To fight for what is worth fighting for, to struggle until your last breath to make things go better? It is harder to be the good guy. Creation, life, love or peace demand more efforts, more sacrifices than destruction, darkness, obscurantism, fear. But the beauty of it, the enjoyment you feel at the end of a day when you know you did well... Nothing can be compared to that. When you put your head on the pillow, and when you close your eyes, you remember the lives you saved and the mess you've impeached... I don't believe madness and blood can bring this satisfaction, this personal achievement to anyone. Everyone should see the sun. Enjoy life as it really is in its pure, intense depth. Couldn't you try, once in your life, to be the good guy too? You have the skills of a genius, however you keep on behaving like a monster. » Elle ne le regarde plus. « You are a monster to me. But crossing the line between right and wrong, between life and death shouldn't be this hard to do. We need men like you on our side. Not pathetic psychopaths weeping on their evil side. »

Elle est si passionnée. Mettre sa vie au service du bien, du juste, c'est ce qu'elle a fait de mieux jusqu'à maintenant. Plus que tout, Kate Sayers est une femme d'honneur, et jamais elle ne trahirait un serment, quoi qu'il lui en coûte. Honorer ses promesses compte énormément, et elle honorera jusqu'à son dernier souffle celle, prononcée le jour de son intégration, de défendre la ville contre ses ennemis, de défendre la patrie contre ses agresseurs.
La rouquine n'essaie pas de convaincre Jason de devenir « gentil » ; certes, ce sont ses mots, mais elle ne croit pas trente dixièmes de seconde pouvoir le rallier à sa cause. Ce qu'elle veut, en fait, c'est tenter de comprendre pourquoi une telle dévotion au mal, à la destruction. À la haine et à la folie, à la démence exacerbée. À tout ce qu'elle déteste.

Désormais, voilà qu'il n'a pas la prétention d'être un homme bien. « No kidding. » répond-elle, blasée, avant de boire cul sec son cocktail, qui l'étonne agréablement. À peine a-t-elle reposée son verre qu'il disparaît et réapparaît en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, de nouveau plein. Heureusement qu'il n'y a pas d'alcool dedans, sinon, elle serait certainement ivre avant la fin de la soirée.

Ben voyons. L'être humain dans sa définition originale. Ça va, les chevilles qui enflent, il s'envoie pas trop de fleurs là, c'est bon? Tess ricane, mais c'est un rictus de dégoût et de mépris. L'être humain dans sa définition originale. Sans déconneeeer. Il n'a rien trouvé de mieux pour justifier ses exactions horribles? Se cacher derrière une parade cliché de l'être humain, le loup pour l'homme, est un peu trop facile à son goût. Mettre le masque de la transmission du bon vouloir de la nature ne suffit pas à passer l'éponge sur ses massacres. Quoi, faudrait-il qu'elle hausse les épaules d'un air fataliste, en soupirant que c'est le destin, c'est la nature, c'est la vie, on y peut rien et vaille que vaille ?

Elle est flic, pas débile.

« Sorry, I disagree. I'm neither foolish nor naive, but I've met many people. Some that were evil, some that were bright. And after all I've been through, I can tell you, Jason Lecter, that the human being is not as dark and as cliché as you seem to believe. Savage, yes. Rude instinct, yes. But we are also sensitive and full of compassion. Protective towards our beloved. Merciful. And most of all, human. I won't forgive you for you sins just because you pretend to be some kind of unleashed animal. No, I can't understand you, and I don't want to try because I am convinced that you're wrong. Sure, if you lose faith in humanity, and if you give up hope, don't expect the others to show you their most welcoming side. What we need nowadays is hope, more than ever. And I do cultivate this delicate and fragile flower, so that fools like you do not tear it apart. Nevertheless, one single flower can not provide us all in hope. All we would have to do is to close this Pandora's box that everyone mistake for some fake god. World would go much better then.

Je ne veux pas la fortune, et le pouvoir n'est pas une médaille que je veux à mon cou.
« So what do you want? »

Elle parle beaucoup, cette-fois, probablement un mécanisme inconscient pour rattraper tous les silences qu'elle a enchaînés depuis le début. Mais aussi, il l'agace avec ses réponses creuses et défaitistes, vaguement teintée de perversion et d'inclination à la démesure. Non, vraiment, elle ne peut pas laisser passer des constats aussi erronés que ceux-ci sans défendre son point de vue, ses idéaux, son profond optimisme.

« You may think I'm stupid, trying by all means to bring back peace on earth with my empty gun and my little arms. Maybe I am, after all. But hope does make me feel more alive than anything else. There is no way I let someone take it from me. » Elle boit encore un peu, écrase sa cigarette dans le cendrier et en allume une autre. Continue de parler, mais d'une voix moins vindicative, plus basse, presque comme une confidence. « I remember a sunset... A wild colour, the sky on fire and a light wind in my hair. So breathtaking I could've cried. As for women, that's too bad for you. But we have enough men to keep us satisfied. And finally I guess you don't know love. How sad. You're missing a great deal. »

Là, elle paraît sûre d'elle, mais ce dernier constat est un mensonge. Elle ne pense qu'une infinité de ce qu'elle dit. L'amour l'a détruit, mais elle croit se rappeler que c'était bien, que c'était beau. Peu importe, c'est plus par esprit de contradiction qu'autre chose qu'elle assène cette petite phrase, histoire de se défendre, de ne pas laisser Lecter avoir raison. Elle veut absolument le contrarier.

« Projects are a mean to keep you on the right way. You know where to go, and you go on to reach your goal. There is no guarantee you will. But at least, the future makes you want to wake up alive. Go ahead and make it or break it, but long-term thinking is useful. » Courte pause, la cendre se détache de son mégot, tombe sur le bar sans qu'elle n'y prête attention. « It saved me. » C'est vraiment un murmure, qui s'adresse à elle. Peu importe s'il l'entend, mais cet aparté ne lui est pas destiné. Faire des projets et tenter de se reconstruire, s'imaginer dans une nouvelle vie l'a bel et bien sauvé de la déchéance et d'une perdition.

Et tout à coup, il lui tend la main.
Tess lève les yeux, croise son regard, s'y accroche. L'incompréhension, la peur, la surprise se mêlent dans ses prunelles claires et cristallines. Ses yeux font quelques aller-retour entre la main de Jason, Jason, la main de Jason, Jason.

WHAT THE HELL.
C'est quoi ce délire?

Son coeur se met à battre. Elle ne peut juste pas accepter cette... invitation. Une fois de plus ses lèvres roses s'ouvrent, et elle parle encore moins fort que tout à l'heure. Ses yeux expriment la détresse, puis soudain la colère. Il pense qu'il peut l'amadouer en lui proposant une danse? Il la révulse. Il le sait. Comment ose-t-il se moquer d'elle ainsi? Alors sa voix s'élève, tremble d'une colère contenue.

« You can't ask me that. You know it can't make it... I-I... Shit! I can barely stand the sight of you and I don't want to touch you, but you offer me to dance? What is that, Lecter? What does that mean? There is no friend-making, you know it. I'm not allowing you to go into my head. Even if I was totally drunk big hangover and all I'm pretty sure I wouldn't accept it.
You know I can't. »


Elle se calme un peu, cesse de faire les gros yeux. Soupire.
« Yet I don't mind talking. »


Traduction des dialogues:

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mer 22 Mai - 21:48

" The big bad wolf " Tumblr_m178s5dTxr1rrawy0o1_500

Sa main retombe le long de son corps, il revient à sa place et boit une gorgée de son verre. Rapidement il allume une nouvelle cigarette, en tire une bouffée et le silence règne sans qu'il le brise pendant des secondes d'un décompte interminable. Que se passe-t-il dans la tête de Jason Lecter ? Rien, c'est un blanc, ou un noir total. La scène tourne, il pense, pèse et s'adapte. Elle veut donc parler ? Bien, puisque c'est là son souhait ils continueront donc de jouer ainsi jusqu'au petit matin à moins qu'il ne se lasse et s'en aille … simplement.
Que la blonde accepte ou refuse, il a vu le coup venir et savait déjà que la balance pencherait plus en faveur de la négative. Quelle importance ? Il ne se sent pas offensé, pas blessé et vexé moins encore. Il lui a laissé un choix, elle s'est exécutée et il le prend comme ça vient. Il n'a relevé aucune de ses prise de paroles, les gardant sous le coude pour y revenir en temps voulu et maintenant le balafré songe à cette façon qu'elle a eut de s'énerver alors qu'il se définissait comme l'être humain originel. Il vide son verre, n'a pas le temps de lever la main que le serveur lui en repose un sous le nez …

« Je n'ai rien dit encore. » Précise-t-il, un sourcil levé.
« Je sais, ça vient de la fille au fond ... » Répond l'autre avec son lourd accent.

Jason pivote, jette un regard par dessus son épaule. Pauvre … naïve.
A-t-elle seulement dix huit ans révolus ? Sait-elle ce qu'elle risque à lui sourire ? À lui adresser ce petit signe innocent du bout de ses doigts manucurés avec tellement de soin que c'en est une information évidente sur sa situation financière aisée ? Sa robe jaune citron et ses escarpins assortis tranchent sur sa peau bronzée, ses cheveux blonds sont aussi faux que la paire de seins qu'elle arbore fièrement et seigneur … pauvre gosse.
La criminel laisse échapper un rire, lève le verre offert à l'intention de la demoiselle et détourne le regard pour en savourer une longue gorgée.

« Plutôt mignonne hein Señor ? » Glisse l'homme corpulent, retournant à son service.
« Plutôt … » Murmure-t-il, les yeux figé sur le liquide -cette fois- orangé de sa boisson. « Et bientôt tellement moins … vivante. »

Il l'a murmuré si bas qu'il doute que la policière ait entendu mais il a décidé. C'est trop tard ; le programme est fait. À peine son accompagnatrice -forcée- partie, le monstre sortira les griffes et les enfoncera dans le corps de la pauvre jouvencelle qui n'a eut que le malheur de lui offrir un verre. Pourquoi la tuer ? Oh, Satan seul connaît les motivations réelles de Lecter ...

« Pour en revenir à ce que tu disais ... » Reprend-il, reportant son attention sur la jeune femme. « Loin de moi l'idée de te laisser croire n'importe quoi alors … je pense que je me suis mal exprimé lorsque je parlais de l'homme originel. Parce qu'en fait … je suis bien pire. »

Lentement il joint les mains, la cigarette toujours pincée entre l'index et le majeur. Les coupures et autres brûlures ressortent en ombres de saturation variée sur la peau blafarde de ses membres, il se soigne peu, ou très mal et on imagine à peine le tableau qu'il offre lorsque les vêtements tombent.

« Tu penses sans doute que c'est cliché, peut-être même … vaniteux de ma part mais au final je suis plutôt différent de ces premiers hommes qui vénéraient le feu par crainte de la colère des cieux. Ce que j'entends, dans cette définition c'est d'avantage son aspect profond. L'idée de la conscience poussée par la loi de la jungle où seul le plus fort survit et une capacité d'adaptation car oui il en a fallut pour apprendre à vivre sur terre armé d'un pauvre morceau de pierre. Je n'ai pas foi en l'humanité et la religion -car je suis bien placé pour le savoir- est pour moi une farce tellement grosse qu'elle ne me fait même plus rire. En fait … c'est étrange comme ta … présence me pousse à m'interroger sur moi même. »

Une rire fuse, presque moqueur et il n'est destiné qu'à sa propre personne. Jason n'a jamais cherché de réponses au point d'interrogation qu'il est pour la seule raison qu'il se défini comme marginal et inadapté à son temps. Il est une curiosité qu'à une époque on aurait appelée tyran et à une autre, on l'aurait seulement collé dans une cage de foire auprès des femmes à barbe et autres elephant-man. Et il n'aime pas cette sensation de doute qui lui traverse l'esprit, les pourquoi, les comment ont le don de lui faire grincer les dents et les siennes se serrent justement avec tant de force qu'il en oubli de tirer sur sa cigarette, dont la cendre forme une longue courbe grise.

« Tu me suggérais de … devenir un mec bien je crois ? » Chuchote-t-il d'une voix étrangement blanche. « Mais … je ne peux pas. »

Ce n'est pas peiné, c'est une constatation si banale qu'elle lui arrache un autre rire cynique. Au fond … qui se moque de qui ?

« Puis pourquoi je le ferai ? Qu'est-ce qu'un homme bien ? Celui qui aide les vieilles dames à traverser ? Qui relève un enfant après une chute ? Qui aide la police ? Qui pleure aux enterrements et qui embrasse tendrement sa copine quand il rentre de sa journée de boulot ? Que faut-il être pour faire le bien hein ? Être religieux et aimer son prochain ou être militaire et tirer à vue sur l'ennemi ? »

Sa voix est montée d'un octave au fil des paroles ; l'alcool commence a déranger un peu trop ses neurones. Il n'est jamais bon de tenir une discussion avec cet homme lorsqu'il enchaîne les verres car il en devient trop radical, qu'il voit trop clair et qu'il ne pèse définitivement plus rien. Ça a toujours eut cet effet ; boire. Jason ne vide pas une bouteille pour oublier les malheurs de la vie et noyer sa peine … ça ne fait que le conforter dans son idée que le monde est tellement pourri et gangrené d'idées réductrices qu'il doit exploser au plus vite.

Alors ce soir il se force à mettre de côté un échange qui n'avancera pas et qui se bloquera aux jointures capitales de leurs points de vue et de leurs principes personnels. À quoi bon parler pour ne rien dire ? Oui il adore converser, mais pas dans le vent … Rapidement il repousse ses cheveux en arrière lorsqu'ils viennent lui chatouiller le nez et son regard dérive sur la jeune fille au loin. Il a bien envie de couper court avec la policière ; d'aller faire des dernières heures de cette inconnue un Enfer pavé d'horreurs … aller s'éclaircir les idée dans le sang … comme d'habitude. Son geste est raide lorsqu'il écrase sa cigarette éteinte et qu'il se lève à nouveau.

« Je pense … que nous allons en rester là ma chère. Tu parlais de penser à long terme, je ne sais pas et ne veux pas le faire. Je ne suis pas un visionnaire et pas homme d'avenir. Je prend le présent et crois moi … parce que je suis du mauvais côté de la ligne j'ai vu les gens et le monde dans lequel on vit … » Il marque une pause, tire son manteau du dossier de la chaise et le plie sur son bras. « Personne ne le voit de la même manière mais moi ... Je ne veux pas sauver ce monde là, il ne m'inspire rien de plus que le dégoût. »

Personne ne sait. Pourquoi tant de haine, de mépris … est-ce un passé trouble ? Une expérience affreuse vécu par l'enfant d'autrefois ? Ou juste une constatation ? Il hausse lentement les épaules, se dit que la distraction de danser aurait peut-être été plus « gentille » que ce qu'il s'apprête à faire subir à la fille en jaune. Qu'importe, la satisfaction sera là tout de même … seul son goût changera et le parfum qui lui caressera les narines ne sera pas celui de la jolie policière qu'il aurait pu avoir entre les mains ; mais celui du sang qui bientôt les maculera.

Il lui sourit, lui offre un signe de tête en guise de salut. Elle ne tardera certainement pas ; elle veut trop s'éloigner et n'a peut-être même pas conscience du sale manège qui s'est enclenché dans le cerveau de Jason.

« Ce fut une joie de … discuter. Au plaisir, my Dear. »

Il tourne le dos, s'en va tuer comme d'autres s'en vont danser. Il va s'occuper, s'amuser …
C'est sombre et qui viendra l'en empêcher ? Elle ? Bah … qui sait ...

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Lun 27 Mai - 19:04


Le troisième verre arrive devant elle: cette fois-ci, c'est un joli dégradé de bleu et de turquoise. Tess adresse un large sourire au barman, qui le lui rend. Ok, tout le monde a l'air normal ici. Sauf... l'irréductible psycho qui résiste encore et toujours à la bonne santé mentale, à la raison et à la rationalité. Super.

Elle attend patiemment sa réponse, pas vraiment dans l'expectative d'une rédemption providentielle de dernière minute. Quoi que. Ce mec est tellement déréglé et imprévisible qu'elle peut s'attendre à tout, avec lui. Mais bon, quand même. Passer de trente, peut-être quarante ans de crimes, délits et autres meurtres en série à un assagissement angélique, ce n'est pas trop trop crédible, même pour une personne aussi bien disposée que Tess, qui s'efforce toujours de déceler le bon côté des gens. Elle se tait, écoutant ses arguments sans se donner la peine de le regarder à nouveau. Elle préfère laisser traîner son regard clair sur le décor du bar, sur tout ce qui l'entoure, sauf sur le sadique à côté d'elle. Ses réponses ne la surprennent pas, et c'est tant mieux d'ailleurs. Au moins, c'est clair: maniaque un jour, maniaque toujours. Sans espoir de rédemption pour lui, elle n'aura aucun état d'âme à lui trouer la cervelle avec son flingue où à lui lancer un couteau dans le dos dès que l'occasion se présentera. Elle aussi peut se révéler sombre et impulsive, sauvage et violente, lorsque c'est nécessaire. Pas fan de torture, mais parfois, elle reconnaît que c'est obligatoire, bien qu'elle rechigne devant le fait de devoir infliger des souffrances corporelles inutiles à un individu.

Qu'est-ce qu'un homme bien? Tssss. Elle hausse les épaules, la réponse est plutôt évidente. De leurs jours, dans cette société corrompue et gangrénée par la rage et la peur, un homme bien est par essence un homme qui ne fait pas le mal. Qui ne fait pas exploser des bombes en pleine ville, qui ne tue pas les gens pour le simple plaisir de voir l'horreur et la terreur sur leur visage, qui ne séquestre pas de jolies policières. Quelqu'un qui ne se réjouit pas forcément du malheur des autres et qui tente de vivre correctement, moralement, c'est un homme bien. Oui, évidemment, des gens meurent tous les jours, et les crimes, ça existe. La société n'a pas besoin d'assistés, mais simplement de valeureux citoyens. Sans être dans l'excès de zèle ou dans la flagornerie, juste... un peu de rationalité. Tess en a marre de bouffer des meurtriers, des criminels, des psychopathes, des voleurs, des violeurs, des fraudeurs, des imposteurs chaque jour. Pour changer, elle voudrait bien rencontrer des GENS bien. Ses collègues sont des gens bons. Pas des jambons, juste des gens sympathiques, à divers degrés. Même Hugher, son patron, Samson de son prénom, qui cache des revues porno entre ses dossiers et qui a des petites culottes douteuses dans ses tiroirs est un mec bien. Un peu léger d'esprit et bourru, mais au moins, il ne torture ni ne blesse personne.

Au contraire de Jason Lecter.

Et puis, là, il la soûle, sans mauvais jeu de mots. Il ne l'amuse même pas, pourtant, avec sa tête de clown et sa réputation de blagueur, il est censé la faire marrer. Mais non. Il l'agace avec sa répartie, sa vision résolument noire et ses phrases sibyllines.

Et maintenant, il la laisse? Il s'en va, et c'est tout? Tess hausse les sourcils, prend son expression incrédule de « non mais tu plaisantes, là? » qu'elle sert souvent à ses amis lorsque leurs discussions ne se recoupent pas.

« So that's it? Gosh. I'm disappointed. All this for this? What the hell? Seriously, I thought you'd be more talkative. You've brought me here and now you're annoyed? Aren't you supposed to ask me very personal things to make fun of me? Or to try to scare me? To make me guilty or embarassed? You're not that fun, in the end. I suppose laugh doesn't make the... joker. Honestly, I am very very disappointed. I'm definitly not having good time with you. »

Et voilà, elle est prête à laisser partir son bourreau discret.
Puis, tout se joue l'espace d'une seconde.
Elle tourne la tête une dernière fois, pour imprimer une dernière fois dans son esprit ce visage défigurer, et là, elle s'en aperçoit. Il a quelque chose en tête. Ça se voit, c'est inscrit sur ses traits; presque une envie de luxure, un plaisir coupable. Tess a trop souvent eu l'occasion d'étudier ce genre d'expression, en théorie ou en pratique: celle d'un individu qui ressent une excitation immense... Rapidement elle suit le regard de Lecter, qui tombe sur une jeune fille, pas très vieille, en train de danser souplement sur la piste.

« Lecter, wait! »

Elle a reporté son attention sur lui, à son grand regret. Putain, finalement, c'est bel et bien lui qui lui massacre sa soirée. « Don't. » Son ton n'est pas suppliant, mais ferme. Il s'agit clairement d'un ordre. Son regard est inhabituellement dur et elle tente de le convaincre. Elle ne peut pas le laisser détruire la vie d'une jeune femme en toute impunité - pas alors qu'elle l'a vu venir. Et vu le vent qu'elle lui a mit, ça l'étonnerait beaucoup qu'il se montre très empreint de pitié à son égard.

Maintenant, c'est lui qui la regarde avec un certain étonnement dans le regard. Il s'est retourné, dans l'attente. Tess masque son soupire - elle se maudit elle-même pour ce qu'elle s'apprête à proposer - mais se résout tout de même à parler. Elle a donné sa parole qu'elle donnerait sa vie pour les citoyens de la ville.
Même si dans le cas présent, c'est plus de sa dignité, de son orgueil et de son égo qu'il s'agit. Tout piétiné. Elle est en train de supplier Lecter. La rouquine n'est pas sur ses genoux et n'a pas les larmes aux yeux, ni les mains jointes près du coeur, sa voix ne tremble pas de notes mélodramatiques, mais c'est pourtant ce qu'elle est en train de faire. Elle le prie d'épargner la vie de cette fille, quitte à se... donner en retour.

« I'll dance. With you or for you, whatever - I assume that won't kill me. Just promise me not to harm her in exchange. »

Le découragement et la lassitude percent finalement.
Elle n'a pas envie, mais si danser avec ce monstre peut sauver la fille, visiblement assez cinglée pour l'aguicher, tant mieux.

De toute façon, s'il refuse, elle sort son badge, son flingue (car personne d'autre ne sait qu'il n'est pas chargé), fait évacuer le bar et embarque la fille. Au moins, elle sera en sécurité pour 48 heures.
Par contre, après, Tess ne pourra rien pour elle.



Traduction des dialogues:

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Mar 28 Mai - 1:00

" The big bad wolf " Tumblr_mgk0g0JvtX1r7ui8go1_500

« Lecter, attends! »

Il s'arrête, bat des cils et pèse ces deux mots qui n'ont rien à faire ensemble car personne, non PERSONNE n'ose le refréner. Attendre ? Elle lui demande … de revenir sur ses pas ? Il pivote, la dévisage avec autant d'étonnement que d'incompréhension. « Ne fais pas ça », ajoute-t-elle et il comprend qu'elle a saisit le fond de ses intentions. Il ne s'en cachait pas forcément remarque. Sur le moment il ne trouve rien à dire, la dévisage avec un peu plus de surprise encore car non, il ne la suit pas. Il ne parvient pas à comprendre …

La phrase suivante a dans son cerveau l'effet d'une balle lorsqu'elle arrache la chair. Ça lui vrille la tête, le sonne presque et seules les stigmates de son visage lui confèrent encore un sourire car Jason lui, ne trouve à ces mots aucune note comique. Son rire a comme été volé, emporté par un morceau de son inconscience et il ne le retrouve pas, ne ressent pas la joie qu'il devrait logiquement trouver pour se moquer de ces démonstrations de sacrifice. Il aimerait l'empoigner par les épaules, la secouer jusqu'à lui déglinguer les vertèbres et lui hurler que ça ne sert à rien ! Qu'elle n'a pas à faire ça ! Elle lui demande de promettre qu'en échange d'une danse il oubliera ses sombres desseins et là, l'homme fait planer son regard sur la piste, toisant cette fille inutile à ses propres yeux mais de toute évidence importante à ceux de la policière. Ce n'est qu'une inconnue, Jason comme la rouquine ne savent rien d'elle et pourtant … pourtant elle veut l'aider. Et cette notion lui échappe tandis que pour son interlocutrice elle semble évidente.

Trois secondes, c'est le temps qu'il prend pour considérer le tout et faire un choix. Danser … il en avait envie, il aurait aimé la voir poussée par la curiosité, la voir se laisser aller sur la piste malgré toute sa haine non pas pour le satisfaire mais pour chercher à comprendre plus en profondeur. Mais l'y forcer en échange d'une vie épargnée … ça n'a rien d'amusant et il a trop bien senti sa lassitude, cette note de supplication et il a entendu sa fierté craquer, se faire piétiner. Pour une parfaite inconnue inutile ; elle vaut mieux que ça merde !
Alors il revient sur ses pas, repose sa veste et retrouve la chaise que quelques minutes plus tôt, il s'empressait de quitter en vue d'une mauvaise action.

Là il ressort cigarettes et briquet, en allume une et la fume avec tellement peu d'empressement qu'il pourrait être presque « normal » si on passait outre le maquillage qu'il porte. Parle ! Répond ! Lui hurle sa folle conscience, mais non. Ses épaules sont lâches, son dos légèrement voûté. Elle vient de porter un coup et il lui est mauvais. Bravo chaperon rouge bravo ! Le Loup couine en son fort intérieur, il mord sur ses dents et vas-y sens-toi fière pour le temps que ça dure. C'est tellement … humain cette situation. Et c'est donc ça -certainement- être quelqu'un de « Bien ». Comme elle.

« Je ne la tuerai pas ... mais détends toi, tu n'auras pas à danser non plus. » Souffle-t-il, les yeux dans le vague.

Et n'importe qui prendrait peur maintenant. Car de Jason on craint les silences, les réflexions et le barman s'est éloigné au bout du bar comme les quelques clients autour. C'est subtile mais un œil avisé sentira rapidement ce changement dans l'air. Cette pression bizarre, cette sensation que la situation ne tient plus à rien sinon à un seul fil qu'il est le seul à garder en main et s'il cède … il tuera à vue et sans compter.

« Tu te … sacrifies, tu piétines ta fierté, ton honneur pour elle … alors que tu ne la connais même pas. » Les mots flottent entre constatation et question, il fait tomber la cendre chaude, la regarde s'éteindre dans le cendrier. « Si ça trouve tu sais, elle deale dans son école, elle maltraite d'autres élèves parce qu'elle se sent supérieure à eux, elle pense que son fric peut la sauver, que rien ne lui résiste pas même moi … mais elle, tu es prête à l'aider. J'avoue rarement mes … doutes mais cette fois ; sincèrement je ne comprends pas. »

Il a d'autant plus envie de la tuer tiens. Mais il a promis et Jason est homme de parole. Peut-être bien la seule chose réelle en lui, tenir ses promesses. Un soupire passe ses lèvres, il lève la main et le gros latino lui apporte un verre aussi rapidement que possible avant de retourner d'où il vient, sans un mot cette fois. Il fuit, et le regard qu'il pose sur la policière est plein d'une compassion désolée. Il la plaint, de se trouver si proche d'un détraqué sans retenue ni remords capable de l'abattre et de finir tranquillement son verre avant de partir, laissant son cadavre en plan. Il en est capable, ils le savent tous.

« Aussi, ça m'intrigue car je me demande … où s'arrête ton envie de sauver une vie. Car j'ai ce sentiment qu'en ce qui me concerne, si j'agonise sous tes yeux tu attendras la dernière minute pour essayer de sauver ma peau juste histoire de pouvoir dire ensuite que tu as essayé … Pour le barman, tu n'hésiterais pas, pour cette fille non plus si j'en juge. Alors je me demande … choisis-tu qui dois vivre ou mourir pour redorer le blason de l'humanité et débarrasser des rues de leurs menaces ? Car si c'est le cas au fond … on est pas si différents. »

Il saisit son verre, ses doigts tremblent dessus et la matière se brise, explose sous sa poigne. Mince …
Il fixe sa main en sang, la secoue pour chasser les morceaux de verre. Jouer avec ses nerfs , c'est franchement malvenu. Mais elle n'y peut rien, et si elle voulait lui pourrir la soirée elle est bien partie pour le faire. Pas sans risque cependant. S'il part maintenant il l'épargne, mais Jason en tuera une autre … C'est con ; bon sang que c'est con !
Why so serious ? Susurre la douce folie a ses oreilles, alors il rit, il explose de rire, la tête enfouie sur ses bras croisés. Au fond quelle importance ? Lecter ne deviendra jamais bon et il n'a pas à s'interroger sur cette idée finalement. Plus rapide qu'une panthère il saisit le flingue qu'il gardait à la ceinture et ouvre aussi vite le barillet, les épaules toujours secouées par les restes de cette hilarité tordue.

« Haaa non en fait ... Je hais les questions, les pourquoi et les comment ! Ça me … dérange et ça m'ennuie alors nous allons faire un simple test ! » Chante-t-il, plantant son regard dans le sien comme s'il cherchait à crever ses beaux yeux bleus. « Je ne crois pas en ces conneries de bon-dieuseries mais je crois en ce cher Chaos. La seule chose impartiale en ce monde alors ... »

Il plonge la main dans sa poche, prend une seule balle qu'il enfonce dans l'arme et après l'avoir refermée il fait tourner le barillet, ôtant par la même le cran de sécurité. Cela fait il conserve un sourire fin comme un rasoir, avant de poser le canon contre sa propre tempe.

« Six balles dans ce flingue, ce qui te laisse au maximum six chances d'en apprendre plus sur ma … personne et je promets d'être honnête. A chaque question, je tire. J'ignore où est la balle et plus encore mon temps de survie. » Il rit légèrement, passe la langue sur ses lèvres. « Tu peux refuser si tu crains de me voir mourir mais j'en doute, ça te ferait tellement plaisir. Alors … choisis bien tes questions trésor. Et nous verrons alors jusqu'où va ta détermination à … me mettre hors d'état de nuire. »

Car au final si elle va au terme de ce jeu ; elle l'aura tué.
A moins que le Chaos n'en décide autrement et sauve son meilleur agent …


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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Ven 31 Mai - 17:22


Elle sait que c'est stupide. D'autant plus qu'elle n'agit jamais comme ça; certes, il faut aussi dire qu'elle n'en a pas souvent l'occasion. Mais a-t-elle vraiment le choix? Peut-elle laisser massacrer un innocent, même si cette personne est probablement pourrie aussi? Ça fait partie de ses devoirs, et Tess ne rechigne pas à la besogne. Elle a prêté serment, et l'honorera quoiqu'il arrive. Difficile pour un observateur extérieur de comprendre rationnellement la position de Tess: de ce point de vue, elle est peut-être aussi cinglée que Jason. Quoi, qu'est-ce que ça peut bien lui faire qu'il zigouille cette fille? En plus, elle ressemble exactement à ce genre de délurée que Tess ne peut pas voir en peinture. Serait-ce si immoral de la laisser mourir? Oui, bien sûr que oui. Quitte à donner sa vie pour quelqu'un qui n'en vaut pas la peine?
À cette question, l'esprit de la policière demeure muet. Elle est idéaliste, humaniste, optimiste. Honorable, sincère et courageuse. Que de vertus... Serait-ce du bluff? De toute façon la question ne se pose pas, voyons! Lecter ne la tuera pas, pas ce soir, elle est bien trop amusante pour qu'il lui ôte la vie à elle aussi. Sans compter que s'il avait vraiment voulu la tuer, il l'aurait fait depuis des lustres. Eluder la question ne résout pas le problème, mais le dissipe un peu. Quel obscur désespoir la pousse à mettre sa vie en jeu pour rien?
Au fond d'elle-même elle connaît la réponse, mais a bien trop peur de l'affronter. L'instinct de mort de Tess doit rester bien enfoui... Quoi, comme si ça n'était pas évident.... La petite Kate Sayers combat ses propres tendances à l'auto-destruction. Depuis le temps qu'elle lutte comme une folle pour la vie, pour sa vie, c'est clair que ça cacher quelque chose, mais personne n'est assez ni intelligent ni assez malin pour le comprendre. Elle-même se refuse à affronter cette vérité.

Qu'importe tous ces raisonnements psychologiques: ce qui compte, c'est qu'elle est sûre de gagner. Il cèdera. Pas une seconde elle ne le quitte du regard, et elle sait qu'il sent la pression de ses yeux clairs. Oh oui, elle peut et elle sait être très persuasive elle aussi. Après tout, c'est une femme.

Elle paraît satisfaite alors qu'il se retourne, visiblement choqué par sa proposition. Il revient doucement vers elle, se rassied, et fume. Elle l'imite, allumant une nouvelle cigarette, bien loin cependant de se douter l'effet qu'elle lui fait. La pureté de Tess ne peut imaginer les démons de Jason, et la réciproque est tout aussi vrai. Comment pourrait-elle se douter qu'il demeure perplexe face à cet acte d'humanité? Quelques secondes de silence passent, et Tess ne sait pas à quoi s'attendre. Etrangement, cela ne la dérange pas - la rassure, plutôt. Elle sait qu'elle a gagné... en quelque sorte, mais pour une fois, elle mène le jeu. Ou la danse.

Finalement, il lui murmure qu'elle n'aura pas à danser, ce à quoi la jeune rousse réplique en haussant les épaules. Elle s'était déjà résignée: elle ne l'aurait pas regardé et aurait fermé les yeux, tentant de ne pas vomir ou de montrer son dégoût. Et serait partie sitôt après.

Elle se rend compte que l'atmosphère a changé, mais là encore, elle s'en fout. Elle a percé la carapace de folie qu'il est, et se repose sur cette première bataille gagnée. Il ne la mettra pas en danger... sauf pour, à son tour, faire preuve d'un coup de bluff. Mais l'humanité a percé trente seconde en lui; ou moins; suffisamment longtemps pour qu'elle en prenne acte. La pitié, c'est l'humanité. Jason a fait preuve de pitié en épargnant une vie.
CQFD.

« Tu te … sacrifies, tu piétines ta fierté, ton honneur pour elle … alors que tu ne la connais même pas... J'avoue rarement mes … doutes mais cette fois ; sincèrement je ne comprends pas. » Non, bien sûr qu'il ne comprend pas, mais il n'y a rien à comprendre. Elle ne répond pas. Pire, elle le défie. À travers son expression, à travers ses yeux. Ce serait idiot de ne pas déceler sur ce visage doux un air triomphant, presque bravache.

« Aussi, ça m'intrigue car je me demande … où s'arrête ton envie de sauver une vie. Car j'ai ce sentiment qu'en ce qui me concerne, si j'agonise sous tes yeux tu attendras la dernière minute pour essayer de sauver ma peau juste histoire de pouvoir dire ensuite que tu as essayé … Pour le barman, tu n'hésiterais pas, pour cette fille non plus si j'en juge. Alors je me demande … choisis-tu qui dois vivre ou mourir pour redorer le blason de l'humanité et débarrasser des rues de leurs menaces ? Car si c'est le cas au fond … on est pas si différents. »

Ah oui, ça, c'est un autre problème. Elle n'a pas le temps d'y réfléchir qu'un bruit de verre brisé la fait froncer les sourcils. Tant de rage? Ses yeux inquiets deviennent franchement angoissés lorsqu'une tempête s'abat sur le cerveau troué de Lecter, Elle reste bouche-béé, l'observant, paralysée. Oh, non, il ne va pas faire ça... Au début, elle a peur qu'il la tue, brutalement, sauvagement. Puis elle pousse un cri de protestation en le voyant diriger le canon contre sa tempe à lui.

Ce mec est bon dieu de taré.

Non non non non, ÇA NE VA PAS DU TOUT.
Encore une fois, la lassitude et le triomphe font place à une nouvelle colère. Elle ne se savait pas si lunatique, mais il semble que Lecter puisse lui faire perdre la mesure de ses émotions.
Elle ne réfléchit même pas à ce qu'elle va dire, lui hurle presque dessus à la fin de son discours.

« Fuck, you're pathetic. Yeah? You keep claiming that you're different, yet I think that you are very human right now. How so? Well, you are obviously selfish. Egoistic. And you've got a deep desire of... existing. Everyone wants to exist, so are you, putting a gun on your head and asking me to play with it as if I was some common girl stupid enough to make my personal revenge in a middle of a pub. Who are you mistaking me for? You really think I'm going to let you blow your head? Shhh. You are pathetic Lecter, and in spite of what you believe, I am not afraid of you. And you need me, because, well, you wanted someone to look at you? I am focusing on you since... well, I've been focusing on you for quite a time now. You wished that someone could distract you? Again, I appear to be you boredom-killer, with success. You want to play with your life because you're unable to understand what I did? Jeez, man, it's ridiculous. »

Mépris et rage se mêlent dans ses propos. Non, inconsciente, elle n'a pas peur des mots qu'elle lui jette au visage. Pathétique, pathétique, oui, il est pathétique de penser qu'elle acceptera. Pathétique de faire une pseudo-tentative de suicide maintenant, tout simplement parce-qu'il n'est pas capable de comprendre son geste. C'est trop facile.
Son « dieu, mec, c'est ridicule » se termine en un éclat de rire, nerveux. La tension se libère, et elle rit, elle rit aussi aux éclats.
Mais le rire s'estompe, le sérieux retombe sur son visage, et une lourde expression de gravité aussi.

Ce n'est plus qu'entre eux deux.
Deux complets, parfaits opposés.

« Now you'd better shut up 'cause I'm not done with you. I'm a cop, you know? That's who I am, more than what I do. I did swore to save the lives of the citizens of New-York, whatever the price. I know well the value of a life, trust me. I've seen too many people die around me, while I was powerless. You don't understand why? Fine, I'll tell you without any melodramatic effect. Unlike you. Anyway, dear, I save lives to erase this growing guilt and pain I feel every single fucking day, reminding me constantly of how I couldn't save the ones I loved. This is precisely the reason why I am not going to let you murder that girl in front of my eyes, not if I can stop you. I know you'll find a way to do it anyway but this time at least I hold no responsibility. And to your great disarray I presume, I will not let you kill yourself. I know I don't have any right of life and death over people... But no matter how much I hate you, I can't let you play russian roulette. If you must die somehow, I'll be your killer. So now, put that gun down. Nothing shall happen anymore. You are a citizen of New York City, therefore you are under my protection, and an attempt of suicide requires protection. So either you give up, either I will have to protect you. And none of us want that. »

Elle fait claquer sa langue, un air de dédain plaqué sur ses traits angéliques - enfin, plus tellement. Voilà, c'est fait, elle a vidé son sac.
Tout d'un coup elle se sent mieux, la colère est sortie, c'est plus sain comme ça. Elle lui a dévoilé une partie de qui elle est? Qu'est-ce que ça peut bien faire? L'important c'est qu'il ne se fasse pas exploser la boîte crânienne devant elle, car elle devra consulter pour réussir à dormir, sinon.
Elle a parlé sans hésiter, sans bafouiller, d'une seule traite, pesant ses mots. Il peut la tuer, la gifler, la menacer, elle est prête à agir.

L'air de rien, elle remonte sa jambe sous elle - celle où une lame blanche est cachée dans sa chaussure, au niveau de sa cheville. Un geste malvenu de sa part et elle s'en empare, le poignarde. Elle est flic, elle est forte physiquement également. Elle a bien dit qu'elle ne le laisserai pas se tuer lui-même, mais a insisté sur son rôle à elle dans sa mort, un jour. Elle est même prête à se rejeter sur lui et à le désarmer s'il tire, même si c'est trop tard.

Elle le regarde, un peu haletante, les joues rouges de colère et les yeux brillants.

Désormais, entre elle et lui, c'est devenu très personnel...


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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Sam 1 Juin - 4:11



Voilà ! Voilà ça c'est ce qu'il aime ! Des cris, de la colère, qu'elle lâche la bride et lui explose au visage comme une grenade. Elle n'imagine certainement pas la joie qu'elle provoque en Lecter, ces papillons rouges aux ailes de feu qui lui embrasent les sens. Non elle ne sait pas, non elle ne comprendrait pas et il sourit si largement que ses cicatrices en deviennent douloureuses. Il a mené le jeu, tenu la corde raide au point de la faire claquer et qu'elle leur fouette le corps au passage. Cette réaction il la désirait comme le serpent à sonnette retient l'attention du rongeur et le sentiment cuisant qui le nourrit alors est sans pareil. C'est psychologiquement orgasmique et c'est unique car il faut être lui pour se complaire à ce point dans le délire.

Elle rit, ça lui donne le vertige. Aussi court que fut l'instant, il l'a apprécié, savouré et avalé jalousement telle une bête à la gueule béante. Oh comme elle est loin la froide rouquine qui remontait les marches de cet immeuble crasseux ! Comme elle est … instable ! La ferme ordonne-t-elle lorsque le sérieux peint à nouveau ses traits de vierge d'albâtre, et vas-y qu'elle l'agresse d'une voix grave, qu'elle évoque l'idée de ne laisser mourir personne et l'homme sourit de plus belle. Non il ne posera pas ce flingue et non elle ne peut pas l'y forcer. Se suicider ? Oh tellement pas, il n'envisage pas de mourir car c'est impossible. Jason ne se croit pas immortel, il ne prétend pas être l'acier trempé résistant à l'assaut des balles ; il sait seulement une chose et la murmure à la Faucheuse : Pas aujourd'hui. Son heure n'est pas venue, cette roulette Russe n'aura pas sa peau.

Cette tension a quelque chose de familier ; lui évoque un souvenir ancien et loin d'être amer. Ses dents claquent sèchement comme un piège à loup, il ricane puis s'esclaffe à nouveau, le calibre toujours pendu à la main et quand il cesse son regard se cheville au sien. Deux secondes voir moins et le canon retourne contre sa tempe, son doigt presse la détente et un clic sinistre fend l'air.

« Une chance de moins ! » Dit-il, abaissant l'arme.

Sa voix est comme un métal piqué de rouille, crissante et qui arrache les tympans à chaque parole. On vous le dira le Clown du Sud est un danger public et personne n'ose provoquer ses colères mais au fond, plus loin encore se cache en Jason cette bête d'Apocalypse qui a pointé son nez pour la première fois une nuit d'orage, la nuit où un sourire sanglant a déchiré la peau de son porteur et ils sont trop rares les survivants de cette époque pour évoquer ce qu'il restait de sa victime de l'heure.
Une bouffée tirée à une nouvelle cigarette, un rire qui fuse, sa main en sang comme cimentée à l'arme qu'il tient. Il s'amuse et pas une âme ici ne mesure cette sensation grisante d'avoir touché le fond. Évoluer dans les ténèbres sous l'oeil morbide d'une ampoule rouge … image récurrente au goût de cuivre, c'est le sang d'autrui qu'il a sur la langue. Jason vous bouffe, d'esprit et de corps il vous dévore jusqu'à la moelle des os et sent sa poitrine gonfler à mesure que les autres étouffent. C'est comme ça et il n'a pas d'excuse, pas de dysfonctionnement … il est simplement lui et c'est pire encore.

« Bien sûr que tu n'as … pas peur ! » Couine-t-il, se levant à renfort de gestes déstructurés. « Et oui mon … petit ange j'adore qu'on braque les yeux sur moi tu sais pourquoi ? Hm ? » À moitié penché sur elle, il fait danser le flingue le colle sous son propre menton et tire. Vide encore. « Parce que j'aime tout ce qui y passe. »

Deux « chances » envolées, elle n'en veut pas alors il les garde, fera questions et réponses s'il le faut. Un pas en arrière, il se sent tellement bien maintenant. Oublié sa récente et volatile contrariété, cette envie de savoir pourquoi ? Comment ? Il n'y pense plus, a oublié la fille en jaune et le reste. C'est un huit clos au milieu des autres et s'il lit dans ses yeux bleu quelque détermination à l'arrêter elle n'en fera rien parce qu'il ripostera. Qu'elle le plante … une autre l'a fait avant. Créant l'histoire tordue de ce visage massacré …

« Tu ne l'as pas vu venir ? Oh allons, je ne me tuerai pas parce que je ne peux-pas-mourir si vite ! »

Lâche-t-il d'une traite si rapide qu'il en oubli de respirer. Un gloussement lui échappe, il lève à nouveau l'arme à feu mais se doute qu'elle est décidée à l'empêcher d'agir. Alors il laisse son tabac au bord du cendrier, glisse la main libre à l'intérieur de sa veste et la ressort, l'index cerclé d'un anneau de fer. Pan écarté, révèle un assemblage complexe d'explosifs accroché à la doublure orange de son vêtement.

« On reste sage, sinon BOUM ! Toi moi et eux ! » Il claque la langue, plisse un œil. « Où en étions nous ? Aah oui ! » Clac. Troisième chance filée quand il colle une nouvelle fois le canon sur son front. « Hi hi hii ce qui est drôle dans tout ça c'est que … tu veux me tuer mais en même temps tu respectes tellement la vie que … tu en es in-ca-pa-ble ! À moiiins que tu ais peur des vilains cauchemars nommés Remords ? »

Et de quatre. Barillet toujours vide.

« Ou alors ! Ça te chiffonne que je joue ma peau parce que tu aimerais vraiment transformer ma … tête en trophée pour ton salon ? Mais bizarrement je suis certain que ce genre de … décoration n'est pas à ton goût, hein … trésor ? »

Cinq. Il enchaîne trop vite pour qu'on le voit venir et il abat ses cartes. Reste un coup, et la balle y est certainement. Non elle ne le tuera pas. Il faut pire, bien pire que ça pour venir à bout de cette carcasse sans humanité. On peut bien viser le cœur, le sien est mort depuis longtemps. Dans le regard de Jason brille la flamme perfide d'une trop vieille amie nommée folie. Elle est douce selon lui, lui a donné une notion précise de l'existence et sans elle que ses jours seraient tristes. Reprenant sa cigarette -sans lâcher l'anneau du déclencheur- il tire une longue bouffée et la souffle lentement pas le nez.

« Pour te citer ; bien sûr que je veux exister sans ça je ne chercherai pas à rependre la poudre pour tout faire flamber et je me contenterai d'élever des … chèvres ou je ne sais quoi dans un trou paumé ! J'adore les spectacles à grande envergure et j'aime qu'on s'indigne de mes actes car c'est ceux là qu'on retiendra ... »

Doucement le canon vient reposer de nouveau sur sa tempe. Vu ainsi il semble même s'y appuyer et avance pour la bloquer contre le bar. Là ! Proches qu'ils sont désormais, beaucoup trop pour qu'elle le supporte et c'est là le but de la manœuvre. Elle est vraiment jolie, vue de plus près et une seconde Lecter songe qu'il faudrait mettre un petit sourire sur ce visage … mais non, elle lui en voudrait trop. Et qu'il aime cette lueur, cette détermination qu'elle a au fond du regard ! Il adore la provoquer.
Entre eux ; la guerre est celle des nerfs.

« Toi et moi … nous n'avons rien en commun. Tout nous oppose et si nous sommes si doués dans nos rôles respectifs c'est bien parce que nous sommes incapables de nous comprendre. Tu sais ce qu'on dit, les loups se bouffent pas entre eux.» Il approche son visage du sien et le sourire qui l'orne n'est pas forcé. « Prédateur et proie de l'autre dans le même temps, n'est-ce pas là … ta danse la plus palpitante, Tess ? »

Enfin il prononce son nom. Pour la première fois, et c'est autant une marque de respect qu'une menace à long terme. Une attention comme Jason en adresse à Calypso, à ces personnes capables de susciter en lui une attirance aussi malsaine qu'elle puisse être. Et son regard veut tout dire, car Jason attend. Il teste la carapace et l'esprit en face, attend de voir la suite, la chute … l’apothéose.



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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Ven 5 Juil - 16:38


Cause I want it now I want it now
Give me your heart and your soul
And I'm not breaking down I'm breaking out
Last chance to lose control
L'atmosphère se fige, une seconde. La fureur de Tess s'est évanouie dans l'air, les mots suspendus se sont dissipés. Il n'y a que son sourire rouge sang, rouge folie qui obsède le regard clair de l'irlandaise, s'imprimant dans sa rétine, dans sa mémoire, marque du Démon. L'atmosphère se fige, une autre seconde, et le temps s'arrête. Le temps pour lui d'accrocher leurs regards - et pendant un instant, elle sent l'espoir commencer à l'envahir. Elle le voit presque poser le flingue et partir, dos voûté, loup blessé. Pourtant elle sait que ce n'est pas possible. Le loup est loin d'être blessé.

La bête est affamée.

Le coup part brutalement, et elle crie. Non!, hurle son esprit, hurle-t-elle. Elle n'a rien vu venir, aussi ne s'est-elle pas jetée sur lui. Les yeux fermés, elle ne les rouvre que grands de terreur, entend la sentence ricanante - une chance de moins! et se relève. Elle s'est plaquée contre le bar, s'écartant du Clown dans un espèce de réflexe conditionné à l'instinct de survie. Elle ne fait pas attention aux autres personnages, acteurs étrangers évoluant à des années-lumière de sa danse avec le Diable.

Tess est terrifiée. Il s'approche, pas à pas, son humanité disparue sous les traits déformés de son visage, enlaidit par le goût de la mort et de la haine. Il s'approche de plus en plus près, et elle ne peut pas bouger. Tout son corps la pousse à fuir en courant, mais son esprit, sous pression, est comme hypnotisé par la scène. Alors, Tess ne fait pas un geste, et fait face, vacille, tremblante, en larmes.
Elle vacille, mais ne tombe pas. Alors que la deuxième balle ne part pas, elle ferme les yeux, se surprend à prier pour que ça s'arrête, pour que la troisième soit la bonne, pour que cette putain de balle lui troue la cervelle et la délivre.

Ça n'arrivera pas, n'est-ce pas? Ce sont toujours les pires qui partent en dernier.

Il s'écarte un peu, lâche quelques mots qu'elle n'entend pas - ses oreilles bourdonnent et elle n'entend que le son de son coeur qui tambourine dans sa poitrine, l'afflux de sang qui lui monte à la tête. Gorge nouée, ses yeux sont noyés de larmes et blanche comme la neige, elle ressemble à l'une de ces statues antiques. Résolue et résignée, il y a quelque chose en elle de saint, digne d'un martyr - ou de tragique. Il lui faut rassembler toute sa force, chaque parcelle de courage et de volonté pour ne pas faillir, et maintenir son regard droit devant elle. Elle ne regarde qu'un point fixe, fait abstraction du reste.

Seuls le Diable et la Vierge sont ancrés dans cette réalité. Un face à face aux accents de mort et de vie, une opposition si violente entre le chaos et l'espoir que tout le reste s'évapore dans un brouillard trouble.

Elle ne faillira pas.

Et puis il écarte légèrement les pans de sa veste - sur le tissu orange criard ressortent des fils de couleur et une boîte métallique.
Elle pensait qu'elle ne faillirait pas, mais le choc est intenable. S'adosse au comptoir - sa lame dissimulée ne sert à rien contre une bombe. Les larmes ruissellent dans son cou, mais elle ne peut rien faire pour les essuyer. Seule sa promesse se grave dans ses pensées - je me promet de ne pas mourir ce soir.
Quelques mots pour une résolution bien importante...

La troisième balle fantôme la sort un peu de sa torpeur paralytique, et elle le regarde avec un mépris glacial. Elle ne parle toujours pas, mais voudrait lui dire qu'il se trompe. Elle ne respecte pas la vie.
Seulement l'humanité.
Et en Jason, il n'y a rien d'humain.

Quant aux remords, elle vit avec - et ce n'est pas l'agonie d'un monstre abyssal qui lui fera ressentir quelque tourment. Le jour où elle tuera Lecter, elle se soûlera de contentement. D'ailleurs, elle aimerait presque le torturer, là, maintenant, mettre ses délicates mains d'ange autour de sa gorge et serrer, serrer, jusqu'à ce que la source de vie se tarisse et boursoufle le visage déchiré. Il fait naître en elle un début de rage bouillonnante, qui ne sera plus contenue très longtemps. Une première explosion a déjà eu lieu, mais celle qui se produit risque de la surpasser. Elle déteste que l'on joue avec ses nerfs, et c'est précisément ce que cet abruti qui n'a pas la lumière a tous les étages est en train de faire.
Parce-que malgré ce qu'il semble croire, sa tête dans son salon serait un très bel ornement. Elle ferait même payer pour la visite.

La cinquième détonation retentit. C'est un étrange silence qui les enveloppe, un peu angoissant, un peu apaisant. Elle voudrait le supplier de tirer, mais ses supplications resteront sans réponses. Autant s'adresser à un Dieu factice; Lecter n'a pas de conscience, pas de morale, pas d'humanité. Il est absent et sourd aux sentiments. À la beauté. À la vie.

« Pour te citer; bien sûr que je veux exister sans ça je ne chercherai pas à rependre la poudre pour tout faire flamber et je me contenterai d'élever des... chèvres ou je ne sais quoi dans un trou paumé ! J'adore les spectacles à grande envergure et j'aime qu'on s'indigne de mes actes car c'est ceux là qu'on retiendra... »

Bah tu ferais mieux d'élever des chèvres, connard.

Les mots lui brûlent les lèvres mais pour le moment, l'éruption se contient encore. Elle enfle, enfle, lui gangrène le coeur mais elle ne peut pas se permettre de tout lâcher maintenant. L'ascenseur émotionnel, déjà bien mis en marche, devra attendre un peu.

Sa colère ne cesse pas de la chatouiller, se renforce lorsqu'il pose le canon à même sa tempe, presque trop nonchalamment. Comme si c'était un jeu. Comme s'il allait gaspiller sa dernière balle. C'est du bluff, c'est du bluff. L'irlandaise tente de reprendre ses esprits, de se sortir de sa paralysie. Elle doit se secouer.
Encore une fois il s'aventure près d'elle, pénètre son espace personnel. Elle tourne la tête, mais est trop en colère pour être mal à l'aise. Oui, elle est furieuse contre lui parce-qu'il se permet de s'amuser à ses dépends, à lui faire frôler la mort et à la manipuler. Et maintenant il se penche vers elle, légèrement, presque délicatement, et son coeur bat à sortir de sa cage thoracique, et son coeur bat à exploser.

« Toi et moi … nous n'avons rien en commun. Tout nous oppose et si nous sommes si doués dans nos rôles respectifs c'est bien parce que nous sommes incapables de nous comprendre. Tu sais ce qu'on dit, les loups se bouffent pas entre eux. » Son visage destructuré n'est plus qu'à quelques centimètres du sien, si pur. Chaque cellule d'elle se bat pour ne pas se noyer dans les yeux des ténèbres personnifiées.  

« Prédateur et proie de l'autre dans le même temps, n'est-ce pas là … ta danse la plus palpitante, Tess ? »

La gifle part tout seule.

Elle non plus ne l'a pas vue venir, mais l'appeler par son prénom, à ce moment critique où elle est à fleur de peau, c'est une très mauvaise idée.

Sa main gracile part brusquement pour claquer la joue fardée de Lecter, et elle extériorise sa rage dans ce geste. « WHO THE HELL DO YOU THINK I AM? » Le restant de haine pure se déverse dans son cri, et elle s'en fout s'il utilise sa dernière balle contre elle, s'il fait sauter le café. Elle s'en fout, elle s'en fout, elle ne voit même pas ce qu'elle fait à travers ses larmes, et sa voix se brise et la panique s'écoule petit à petit. « As if you would do it! I'm done, I'm done here - either you shoot, either you leave, but I can't take that anymore! Stop playing with me, I'm not some... common whore you can terrify in a dark street corner! »

Elle pleure. Crise de nerfs. Mais elle n'en peut plus, la tension est trop lourde, au diable le professionnalisme, d'ailleurs le Diable est juste devant elle et il peut bien se mettre la politesse irréprochable de Tess où elle pense.

« You wanna play? Fine! Shoot me. Shoot me, blow it up and let's end this right now. I dare you to shoot me. Now. »

Elle halète - la vague de fureur a pris le meilleur d'elle-même. Elle est toujours en larme, à quelques centimètres de lui, serre les dents pour se pas s'effondrer au sol.
Elle n'est pas agent secret, n'a pas été entraînée à ce point à résister à la pression. Tess craque, se brise, mais ce n'est pas une faiblesse, c'est une force. Une force qui la consume, qui la pousse à prendre un risque inconsidéré, à parier sa vie pour un psychopathe.

Bravo, Jason, ta folie l'a contaminée - en quelque sorte.

Un regard bleu croise un regard noir.
Un ange défie un démon.

Alors, cap ou pas cap?


Traduction des dialogues:

https://projet-weins.forumgratuit.org/
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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Ven 5 Juil - 21:43

Dear little Girl ...


BANG ! Ça part, ce n’est pas une balle mais une gifle. Il redresse le dos dans une lenteur simiesque, sourit finement sans jamais porter la main à la morsure cuisante qui vient d’activer sa circulation sanguine. La rage, le désespoir, la colère mêlée donne a l’air ce parfum de révolution qu’il aime à savourer lorsqu’elle nait chez les autres. Les larmes coulent à flots, pourquoi pleures-tu petit chaperon rouge ? Ce n’est pas si désolant. Tu n’y peux rien, le clown t’a invité à sa mascarade sans même te prévenir que ton jeu ne contenait qu’une multitude de Joker ricanants. Il a posé ses pions, il t’a menotté à ton siège, sans fleurs ni couronnes c’est ta tête qui voulait … c’est le combat de grâce, c’est le bien contre le mal, c’est la genèse de l’humanité Tess et les Enfers de Lecter ne sont guère pavés de bonnes intentions : Bienvenue sur l’échiquier du Chaos !

Il aurait pu rire, se moquer de l’avalanche de paroles qu’elle lui jette au visage mais ça va plus loin. Qu’elle le lapide et l’insulte Jason ne courbe pas, il n’est pas roseau, il est bois mort. Marche ou crève, casser pour passer sans fin et sans pause. Il fatigue, épuise et enterre vivant. À la main qui cherchera la moindre accroche il brisera les doigts, salira, démolira parce qu’il n’a plus rien. Il n’a jamais rien eu de ces valeurs humaines qu’on aime à louer en ce temps, poussées en avant par un gouvernement faussaire qui ne divulgue que les bonnes nouvelles, qui cache l’horreur comme pour racheter sa conduite et son impuissance. Vois, cher ange. Cette illusion du Bien telle qu’on te l’a soufflée à l’oreille n’est pas réelle. La voix du diable t’arrache les tympans, ses rires te lacèrent les entrailles mais vois, entends : sa voix à lui est sincère. Tu le sais au fond … mais tu nies, tu veux croire -brandissant un étendard en loques- que ces humains autour méritent que tu risques ta vie, que tu te sacrifies, fière et pure Jeanne d’arc de New York en cet an nécrosé de deux mille quatre vingt dix neuf. Tu t’accroches à des rêves en vivant ton propre cauchemar pour ne jamais penser que que tout ça, Tess … ce n’est pas vivre. C’est à peine survivre.  

Alors il secoue la tête, lentement. Pour elle il n’a aucune haine, pas plus de pitié et pas plus de fiel à déverser.  Il la voit non pas poussée par quelques préceptes religieux tout juste bons à endormir des partisans aveugles, il ne la voit pas en martyr mais en combattante. La dernière levée, l’épée usée mais feulant qu’elle y croit encore. Avancer en se sachant perdu d’avance, marcher malgré une jambe brisée, porter des pierres, les entasser sans cesse alors que la tempête gronde et réduit de plus belle tout au sol. Manège sans fin, éternel tonneau de Danaïdes percé de mille trous et qu’on ne saura jamais remplir. Il n’a pas de cœur, pas de larmes, une âme noire comme la fange mais dans cette opposition totale … Dans un sens il se voit en elle ; il la voit en lui. Bouffés de principes chers dont ils sont les seuls à vouloir et c’est la chaîne de la croisade qui les réuni en fin.

« Ma chère … quand as-tu seulement pensé que je t’estimais si peu ? » La voix est une caresse, elle se veut sage et sans l’ombre d’un rire. « Te tuer dis-tu. Tu me mets au défi mais pour quelle raison ? Parce que tu sais que j’ai raison ou seulement pour que tu en finisses enfin ? Tu me vois en monstre, je ne vais même pas te contredire. Appelons un chat un chat, mais tu sais Tess … L’histoire est ainsi faite, le bien fini par décevoir ses adeptes. Lucifer fut un ange, déçu puis devenu prince aux Enfers mais on ne vit jamais aucun démon changer pour se parer de jolies ailes de lumière. Le bien ma chère ; est une médaille au revers rouillé qui envoi des agneaux innocents à l'abattoir pendant qu’un groupe de beaux parleurs demeure calfeutré derrière des murailles sans jamais se salir les mains. »

Lecter n’attend pas qu’elle comprenne, mais il le dit, cette version que même pas un psy aura entendu ou entendra un jour. Sans annonce, il brise à nouveau la distance et l’attire, l’emprisonne entre ses bras et glisse une main contre sa nuque. Elle ne veut pas, doit déjà penser à s’enfuir en courant mais aussitôt il reprend.

« Calme-toi … Tu pleures une cause, tu finis exsangue pour elle et m’affronte avec hargne, je respecte cela quand bien même je déplore qu’on t’utilise. Shht ne bouge pas, reste donc là quelques minutes. Et écoute moi, ce que tu fais, ce n’est pas différent de moi. Une cause demande du temps, de la persévérance, des sacrifices et du sang versé. Je ne suis pas là devant toi en criminel, en tyran sans m’être acharné pendant plus de trente ans. Le but varie, pas la méthode. Nous attendons une fin, pas la même c’est un fait mais nous y croyons.»

Lentement il desserre les bras, conserve une main sur son épaule tandis que l’autre vient essuyer du revers les sillons brillants tracés sur ses joues. C’est seulement une guerre épique, seulement une autre page du grand livre des idées humaines. C’est une confrontation d’idéaux, deux pièces d’un puzzle qu’on ne pourra jamais assembler. Comme vouloir associer l’eau et l’huile, les mélanger. Densités variables, impossible à lier.
Sans s’aimer, sans qu’elle lui trouve ne fut-ce qu’une qualité elle devrait pouvoir comprendre ça. Que parce qu’elle ne compte pas baisser la tête, s’arrêter il n’en fera pas d’avantage. Forcenés, ils n’en finiront pas et  après eux d’autres feront de même. Une boucle sans fin, un anneau de Möbius.

« Mais si tu veux sincèrement m’arrêter, ne le fait pas en pensant que tu finiras martyr d’une peuplade. Fais le pour toi, pas pour les autres. Ne le fais pas pour satisfaire l’uniforme des unités de flics, pas pour ce gouvernement qui n’aura pas le centième de tes larmes à verser sur ton sort. Si tu veux ma perte, alors que ce soit pour t’alléger, pour t’aider à mieux dormir, pour protéger les tiens, pour des raisons qui ne regardent que toi. Vis pour toi Tess, mais ne survis pas pour eux. »    

Maintenant il s’écarte, la bête Lecter n’est pas prête de passer l’arme à gauche, pas encore. Mais il aimerait qu’à défaut de le respecter, elle puisse au moins penser à ses paroles. Les peser, ne pas les froisser et les jeter à la corbeille. Oui il est fieffé menteur, mais pas en cela. Son monde tourne encore parce que derrière cet homme drapé d’une folie furieuse et prompt à déclencher l’apocalypse demeure une lucidité crue tel un éclair aveuglant au milieu des nuits les plus noires. C’est enfant déjà qu’il voyait les choses d’un autre œil, vocation maléfique pour les uns, devenu par le fait image de Messie pour d’autres. Impartial en cela il laisse à chacun le loisir de choisir, de le suivre ou le fuir et si on lui échappe c’est seulement que ça devait se faire. En Jason il y a une notion de fatalisme, des questions qu’il se moque de laisser sans réponses, des pourquoi ignorés et on ne peut pluss le comparer à d’autres psychopathes, à d’autres monstres. Il vit, à en mourir.

« Ce n’est pas à moi que tu peux mentir. Tu ne veux pas que je retourne cette arme sur toi par simple provocation. Pas pour voir si j’en ai l’envie ou le courage. Au fond, tu n’attends même pas de me sauver. Mais l’idée que je joue à ce point ma vie, que je tisonne la mort … c’est inconcevable dans ton monde. » De nouveau il remonte l’arme, sourit, tellement confiant qu’on ne saurait plus l’imaginer autrement qu’en aliéné profond. « Mais ça Tess, c’est seulement affaire de choix. Parce que j’ai préféré ne pas y penser j’avance, je lance les dés et à la faucheuse je dis : Pas aujourd’hui. »

Canon sur la tempe, les yeux fichés au fond des siens il le murmure encore, lui adresse à elle aussi. Pas aujourd’hui.

Il ne ferme pas les paupières, il regarde en face. Il a trop caressé la mort, il a trop vu ses bras se tendre et si elle ne l’a pas encore enlevé c’est pour la simple raison que son heure n’est pas venue. Comme un homme manque son suicide par trois fois, comme certains survivent par miracle, il laisse à son cher Chaos le choix de l’heure et de la date. Ce soir ou demain, dans un an ou dix, quarantenaire ou centenaire la décision n’est pas entre ses mains. Alors il presse la détente, serein. Dernier coup ; peut-être bien la fin.

L’arme crisse, geint, son barillet vibre, s’enraye.
Et la sixième balle de cette roulette Russe restera à sa place.

Le rire fuse, Jason avait une chance sur deux de rester en vie. L’arme est ancienne, il ne lui faisait pas grande confiance et elle aurait même pu lui exploser les doigts à défaut de lui exploser la tête. Il écarte les mains hausse les épaules.

« Pas aujourd’hui ... »

Alors il range tout, réajuste sa veste et allume une nouvelle cigarette. Tout est dit, certainement. La partie est en sa faveur, chose qui devra évoluer. Au fond, il a dispensé ses conseils. Qu’elle n’obéisse qu’à elle, qu’elle lui donne la chasse pour des raisons qui la concernent bien avant de le faire pour satisfaire son patron ou la ville. Un jour le petit chaperon rouge aura bien grandit, elle se sera habituée à lui … l’air de rien, malgré le temps et malgré la haine. Parce que lui aura dit la vérité, sans jamais la rabaisser, sans jamais faiblir ni la considérer avec demie-mesure. Parce que lui l’aura regardé dans les yeux avec autant de sincérité qu’il a défié sa propre mort. Un jour qui sait, elle pourrait même le pleurer. Quand elle aura perdu la tête, gangrenée jusqu’à l’os et qu’elle n’en pourra plus et ce jour là, à ce moment là, il l’oubliera.  

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " The big bad wolf " " The big bad wolf " Icon_minitime1Lun 8 Juil - 21:25


She's sliding, she's sliding,
Down into the dregs of the world.
She's fighting, she's fighting,
The urge to make sand out of pearls.
Heaven can wait and Hell's too far to go,
Somewhere between what you need and what you know.


La claque est partie, sa main est retombée. Désormais, elle attend la sentence, le déferlement de l'Apocalypse.

Ce n'est pas comme dans les films. Elle ne voit pas sa vie défiler devant ses yeux, ni les êtres aimés. Kate Sayers est convaincue qu'elle va mourir, et la seule chose à laquelle elle peut penser, c'est que personne n'arrêtera son meurtrier. Ça la dégoûte un petit peu, parce-que se faire exploser avec le psychopathe le plus célèbre de New-York City, ce n'est pas rien, mais il va mourir avec elle. C'est moche.
Etrange fait, toutefois, elle se sent presque sereine, juste vaguement inquiète du choix de l'arme fatale: explosifs ou dernière balle? Les larmes et autres sanglots hystériques ont cessé; maintenant il faudrait juste les essuyer, ces petites traces salées qui formes des sillons sur ses joues, jusque dans son cou. Mais elle n'en a pas la force. Elle peut juste le regarder, appréhensive. Elle voudrait fermer les yeux, pour ne pas voir la fin, ignorer la détente, ne pas craindre la douleur. Ça lui est impossible. Alors, elle reste là, bras ballants, résignée, regardant le Clown se rétablir avec lenteur. Elle le regarde la regarder, songe qu'elle n'aura pas sa chance de revoir Eugene, de retourner en Irlande, d'avoir des enfants. Songe qu'elle aurait quand même bien aimé regoûter à l'alcool - une flûte de champagne parce-que c'est très distingué, et chic. Ou un verre de Bourbon. Ou n'importe quoi. Une ultime cigarette n'aurait pas été malvenue, histoire d'achever ses poumons pour le plaisir.

Sa vie reste incomplète.
Mais tout à une fin.

Ses paupières se ferment, elle prend une profonde inspiration, persuadée que ça y est, c'est son heure. Il la rappelle à Lui, Il a décidé que c'en était assez.

C'est une voix qui lui fait ouvrir les yeux, grandes prunelles claires perdues, éblouies. Le silence dérange, le silence la blesse; son corps ne brûle pas et sa langue est vierge de sang.

Elle ne comprend pas. Le sérieux, la stabilité des mots de Jason ne la touchent pas tout de suite; seule une question demeure. L'épargne-t-il? Est-ce un signe de miséricorde -  un signe de Sa part - ou simplement un piège, une des ces punchline des super-vilains, juste avant qu'ils n'abattent le justicier. Le temps passe, les phrases ont du sens, et elle respire. Le Paradis, trop semblable à la réalité. Si c'est l'Enfer, ce n'est pas mieux. Et il y a toujours cette sensation de mouillé sur ses joues blanches, ce mal de ventre qui la déchire, ce mal de peur.

Est-ce un sermon sur le Mal? Elle est vivante, elle n'en a cure. Elle pourrait soulever des montagnes mais elle a simplement envie de rire. Elle est vivante et il l'épargne, rien d'autre ne compte que chaque goulée d'air que ses poumons transforment, chaque battement de coeur. Lui continue de l'appeler Tess, mais, apaisée, elle comprend que c'est pour mieux ancrer leur combat dans leurs réalités.

A-t-il pitié? C'est ironique; on dirait presque qu'il cherche à la sauver. Tess n'a pas besoin de sauveur et ne doit rien à personne, sa vie, ses choix, elle les conduits et les assume. Les sanglots hoquetants la reprennent doucement - choc traumatique, post-traumatique, nerveux, peu importe. Elle entend ce qu'il dit, et tout est lourd de sens. Oui, peut-être qu'il a raison. Mais si personne ne le fait, si jamais personne ne se tient debout pour les causes perdues, résiste et se bat, tout seul contre cent, contre mille, contre une armée entière, si personne ne choisit d'affronter la difficulté, alors ça n'est plus la peine de vivre.
Elle ne bosse pas pour un patron, pour un gouvernement officiel. Si elle n'était pas flic elle ferait autre chose; infirmière, médecin, pompier. Donner sa vie pour les autres est inscrit dans ses gènes et ça l'a fait survivre; s'occuper de ses frères quand ils n'avaient plus personne, se réfugier chez les Soeurs et prier Dieu quand elle marchait sur un fil, à côtoyer le vide. Son métier n'est qu'une couverture pour sa mission qu'elle s'est donnée, avec chaque petit gramme d'idéalisme qu'elle possède, c'est de sauver les autres. Sauver une âme, sauver une vie, redonner le sourire à ceux qui l'ont perdu et réconforter ceux qui sont perdus. Ouvrir les portes quand tout semble fermer, faire voyager ceux qui ne sont jamais sortis de leur quartier.
Toute une vie. Le sacrifice de toute une vie car elle n'a rien à perdre. Elle préfère donner son temps aux autres que rattraper le sien perdu. De toute façon, foutue pour foutue, sa vie ne vaut pas grand chose, perdue dans un océan d'autres âmes. Elle se rachète comme elle peut. Ce n'est pas explicable, aussi sombre peut-être que les raisons obscures qui poussent son interlocuteur à dévouer sa vie aux bombes et à la terreur. Si elle était encore croyante, elle invoquerait la Mission Divine, mais ce n'est plus qu'un appel. Même si elle voulait arrêter de faire le bien autour d'elle, de poser des jolis sourires sur les visages de ses amis, elle ne pourrait pas. Une habitude trop profonde, presque de nature réflexe, comme caresser son flingue ou passer ses cheveux derrière son oreille, tortiller sa bague.
Non, ce n'est pas simple. C'est difficile, ça demande du courage, de l'obstination, l'acceptance. Le pardon. Avancer, un peu plus, malgré les coups et les moments de solitude. Il n'y a pas de but concret, il n'y a pas de finalité, pas de raison.

Il n'y a pas de raison. Elle hausse les épaules, d'une main fébrile essuie mal ses larmes, chancelle. Surprise lorsqu'elle sent des bras s'enrouler autour d'elle, hoquette. Ne tente pas de se débattre, inutile: la force de Jason, si elle ne se manifeste pas, est perceptible. Et elle, si fragile, si perdue, se laisse aller, doucement. Sa rigidité fond et, timidement, elle ose poser sa tête sur l'épaule du monstre. Elle ne frémit pas tant leur joute psychologique l'a laissée exsangue.

C'est un étrange tableau que ces deux là. Le Yin et le Yang, la Lumière et les Ténèbres. L'archange Saint Michel et le porteur de lumière, Lucifer. Le crime enlace la justice, le Bien se laisse approcher par le Chaos. Les termes pour désigner leur danse atypique ne manquent pas, mais simplement Tess et Jason sont deux dénominations qui parlent d'elles-mêmes.

Shht ne bouge pas, reste donc là quelques minutes.

Elle lève le regard, rencontre ses yeux. Le but varie, pas la méthode. Nous attendons une fin, pas la même c’est un fait mais nous y croyons. Que peut-elle répondre à ça? Ce n'est pas une question, ni un constat. Ça sonne comme une vérité, et aussi dérangeant que ça puisse être, l'irlandaise sait que c'est une vérité vraie. Alors elle sanglote encore un peu. Qu'est-ce qu'elle fait, elle, maintenant? Qu'est-ce qu'elle fait?

Une présence sur son épaule, un délicat revers dissipe ses larmes. Pourquoi tant de précautions? Tess sait depuis longtemps que ses "pourquoi" et autres questions mystiques se perdent dans l'univers sans jamais apporter de réponse ou d'indice.
Ses certitudes s'effondrent, sa belle assurance aussi. Maintenant elle est en larmes, le visage décomposé, le maquillage ruiné, dans l'étreinte de son ennemi presque biblique.
Cette fois-ci, les paroles de Jason agissent comme une caresse.

Ironique, n'est-ce pas? Trouver le réconfort chez sa Némésis. Trouver chez son exact opposé ce qui les relie; un instant volé et insolent à l'Ordre du monde, pour simplement quelques murmures. Jamais personne ne lui a parlé comme ça, jamais personne n'a pris le temps de lui parler avec autant de sincérité et de profondeur. Parce-qu'après tout, elle est Tess Sayers, celle qui est forte et qui garde la tête sur les épaules coûte que coûte, quitte à refouler, quitte à tout refouler ce qu'elle crève d'envie de dire depuis des années. Ses propres émotions, les vraies, nues, se heurtent contre ses lèvres closes et disparaissent, avalées par un sourire en guise d'excuse. Là, il n'y a pas de refuge, pas de cachette. Seulement écouter. Vis pour toi Tess, mais ne survis pas pour eux. Comment peut-il lui souffler ça, après l'affrontement qu'ils viennent d'avoir? Elle est perdue, se sent atrocement à découvert devant cet homme, qu'elle ne parvient pas à saisir. Se sentir si vulnérable face à quelqu'un dont on ne parvient pas à capter la moindre facette... Désemparée, elle secoue légèrement la tête, ses boucles balaient ses épaules. Elle n'a pas envie de l'avouer - malgré son choc, elle continue de nier et de résister à son inconscient - mais elle trouve ça beau. Simple. Juste.

Elle réalise qu'elle ne veut pas sa perte. Pas maintenant. Plus maintenant. Tout ce qu'elle fait, c'est pour elle, pour laver ses regrets et ses remords, pour noyer sa culpabilité qui la ronge. Le reste, c'est du superflu. Mais elle ne veut pas sa perte. C'est con, comme quelques mots peuvent changer une obsession - quelques minutes auparavant elle le voulait empaillé dans son salon. Et maintenant, maintenant, Tess vacille et elle ne sait plus très bien ce qu'elle veut. Oui, demain, elle s'en voudra de s'être montrée si faible, de s'être laissée allée. Oui, demain, elle se maudira et refoulera cet instant troublant comme le reste, et repartira de nouveau, comme avant, sourire aux lèvres et forcenée du travail. Avec, peut-être, seulement la sensation que rien ne sera jamais plus vraiment comme avant.

Elle voudrait lui dire de se taire. D'arrêter de lui jeter des vérités disloquées au visage, d'arrêter de lire dans son esprit. Elle ne peut même pas lui rétorquer qu'il se trompe car c'est faux, et nier ne ferait que souligner un peu plus la cruauté de la véracité des propos. Vrai, elle aime se plonger dans ses crimes, car malgré la répulsion et le dégoût, il y a cette fascination morbide à explorer l'univers d'un mécanisme différent. Comme tous les héros elle se reconnaît dans son ennemi, s'approprie un peu son esprit. Mais Jason n'est pas un ennemi commun. Elle aurait voulu sa perte à tout prix. Sans se leurrer, car il est assez de naïveté, Tess est consciente qu'elle ne peut rien pour lui, qu'elle ne pourra pas le sauver. D'accord. Cependant elle n'abandonne pas l'espoir d'une possible, si toutefois incertaine, rédemption. Il y a du Bien chez lui. Depuis le temps qu'elle le côtoie, le Bien, elle sait le reconnaître. Revêtant diverses formes, certes, mais présent en chacun de nous. Sinon, ce n'est qu'un cadavre incapable de vivre, un esprit tordu et malformé qui rampe sur la Terre, vomissant ses propres immondices. Jason a du Bien en lui, et sa soudaine douceur envers la jeune policière en est la preuve. Ainsi que, en dépit des apparences, ses actes. Pour nuire au Bien, il faut le comprendre. Et pour le comprendre, il faut l'avoir en soi.

Droit dans les yeux, c'est un soupir, un souffle ténu qui hurle que non, pas aujourd'hui.

Incapable de dévier son regard, Tess prie.

Non. Non. Pas aujourd'hui, s'il Vous plaît, pas aujourd'hui. Encore cinq mots qu'elle tait, ferme à clé, enterre. C'est mieux comme ça. Sans pleurer cette fois, elle se tient debout, figée. Attend. Prie. Et ne peut cacher son soulagement lorsque le canon reste muet. « Not today... »

Elle ferme les yeux désormais, un rire amer la prend, nerveux. Le regarde partir, sans rien dire, sans rien faire. Putain de journée. Le regarde s'éloigner, puis se remet à bouger, lentement, avec précaution, comme si elle avait trop peur de casser ce souvenir fraîchement gravé - cette scène brûlante, dans sa mémoire.

« Thank you. »

Il est parti, sans plus un mot, sans plus un regard. Il n'y avait plus rien à dire, n'aura pas entendu cette confession. Mais elle s'en fout.

De leur rencontre, elle est sortie vivante, grandie, sublimée. Terrifiée, avec cette grisante sensation de toute-puissance, car elle est en vie. Elle est en vie.
Elle rit, rit, rit à son tour comme si la simple absence de Jason la contaminait de son esprit.

Elle est en vie, putain. En vie. Pour le rencontrer une nouvelle fois, mieux, sans doute.

Tess, pour une fois, la première de toute sa vie, part sans payer. Personne n'ose la retenir - de toute façon, elle sait très bien qu'elle reviendra payer leurs consommations demain dès son réveil. Elle se fera peut-être porter pâle, mais le matin seulement.

L'air est frais, humide, et elle n'a pas pris le parapluie.
Elle s'en fiche.

Tess éprouve, pour la première fois depuis bien trop longtemps, un sentiment très fort. Tellement fort que ça la submerge toute entière, la fait sourire et fermer les yeux de contentement. Un sentiment tellement puissant qu'elle est prête à l'emmagasiner pour des millénaires à venir.

La sérénité.

Et ça, ça n'a pas de prix.


Traduction des dialogues:

RP TERMINÉ —

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