COMMENTAIRES : Sachez mes chers que vous vous trouvez face à la Reine de l'Académie. Reine que vous devrez acclamer, admirer parce que j'ai été élue par tout le monde comme étant la plus belle de cette fichue Académie. Mais ne vous réjouissez pas : beauté ne veut pas dire stupidité...
Ça fait six ans que je suis réélue, et je compte bien continuer jusqu'à mon départ.
Je suis également la Dirigeante en chef du Quartier Nord et je peux vous faire décapiter d'un simple claquement de doigt. Je suis également une prostituée de luxe et mes clients me sont entièrement dévoués alors dis un seul truc de travers sur moi et j't'envois en prison jusqu'à la fin de ta vie !
Allez sans rancune : je suis magnifique et intelligente, t'es rien face à moi !
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Sujet: Aux frontières d'un Empire [PV-Luka] Mer 24 Juil - 23:22
« Calypso y a une meuf à la frontière qui veut te parler. » « Encore une ? Roh mais qu'est-ce qu'elles ont toutes aujourd'hui, merde ? Elles voient pas que j'suis occupée ?! » « Bin je vois pas trop comment elles pourraient s'en douter vu que... »
La blonde lança un regard blasé au grand noir qui, d'un air concentré, s'activait à lui expliquer le pourquoi du comment alors qu'elle n'avait rien demandé. Taleh s'interrompit au bout de deux minutes après avoir aperçu l'air consterné de sa supérieure.
« Ha... c'était une question rhétorique... »
La blonde ne prit même pas la peine de lui répondre et prit son manteau en fourrure pour affronter le froid extérieur avant de quitter la pièce en levant les yeux au ciel. Taleh la suivit en riant et lorsqu'il croisa Sven il lui expliqua la bourde qu'il venait de faire et les deux eurent l'air de trouver ça très amusant puisqu'ils se mirent à rire comme des abrutis. Calypso, elle, ne comprenait pas ce qu'il y avait de drôle mais elle n'eut pas besoin de le préciser, c'était comme écrit sur sa tronche. Les deux géants s'arrêtèrent de rire, avec quelques difficultés, et regardèrent d'un air sérieux la blonde.
« Si vous êtes partis pour vous lancer des blagues pourries tout le trajet, moi j'y vais toute seule, hein ! » « Roh mais le prend pas comme ça... » « J'ai déjà dû me taper la blague foireuse sur les aubergines tout à l'heure, je refuse d'avoir une autre sur les concombres ou je sais pas quoi ! » « Eh tu connais une blague sur les concombres ? » demanda le grand noir d'un air intéressé. « … J'y vais toute seule... » « Non mais attends ! »
Mais la blonde n'attendit pas et partit d'un air décidé, faisant claquer ses talons sur le bitume. Les deux géants la regardèrent partir d'un air consterné puis ils la rattrapèrent en quelques enjambées. Calypso ne les regarda même pas :
« Si l'un d'entre vous a le malheur de sourire, je le décapite... »
Les deux géants ne répondirent rien et sur leur visage on ne pouvait rien voir d'autre que de la concentration et du professionnalisme. Ils avaient merdé en laissant leur affection pour leur chef prendre le dessus sur leur professionnalisme et on ne les y reprendraient pas de sitôt. Calypso enchaînait les rencontres depuis deux jours et c'était plus que compréhensible qu'elle ait les nerfs à fleur de peau. Mais pas un ne s'excusa : le faire verbalement dans l'état actuel des choses aurait été risquer de se retrouver avec un talon planté dans l'entrejambe. Le trio atteignit rapidement la frontière où deux femmes barraient le passage à une troisième, beaucoup moins imposante. Les deux frontalières restaient sur leur garde et au moindre geste louche de l'intruse, cette dernière ferait l'expérience d'une balle entre les deux yeux. Taleh et Sven dévisageaient l'intruse sans se départir de leur air froid et indifférent : ils n'étaient plus là pour rigoler et pas plus tard qu'hier il avait dû jeter Calypso à terre pour parer l'attaque d'une femme droguée jusqu'au bout des ongles qui avait essayé de planter une lame dans le cœur de la blonde. Hors de question que ça recommence aujourd'hui : Calypso était suffisamment sur les nerfs pour ordonner le démembrement immédiat de l'intruse si elle tentait un mouvement suspect à l'encontre d'un des nordiques.
« Elle a demandé à te parler... Elle a refusé de donner son nom mais apparemment c'est différent de d'habitude... » « Mouairf... comme les trois-quarts des gens qui viennent ici... » et Calypso regarda la femme en face d'elle « En quoi votre cas est différent des autres madame... ? »
Calypso ne cherchait même pas à être aimable et elle n'en eut pas honte. Il y avait toujours des individus pour venir chercher l'aide du Nord pour des centaines de raisons toutes aussi ''importantes'' les unes que les autres et plus d'une fois, Calypso avait dû faire face à une famille pleurant de concert car elle leur avait refusé l'entrée ou face à une femme cherchant à lui refiler son enfant pour qu'il devienne prince. Ces absurdités faisaient partit de son métier, de son devoir mais certaines fois c'était juste insupportable. Plus d'une fois elle avait refilé le sale boulot à ses frontalières qui ne s'étaient jamais plaintes : si elles pouvaient aider le Quartier, eh bien elles le faisaient ; mais trop de fois elle s'était sentie mal en refusant une ''entrevue'' avec ceux demandant sa présence. Elle était inaccessible pour de nombreuses personnes et trop de fois elle avait lu l'espoir puis le désespoir dans les yeux lorsqu'elle avait accepté de se présenter et avait rendu son jugement. Elle était humaine et refuser une famille entière destinée à vivre dans un quartier rongé jusqu'à la moelle ne lui procurait aucun plaisir. Elle n'aimait pas devoir refuser son aide à une personne âgée qu'on avait chassée de chez elle car elle n'avait plus les moyens de renouveler son visa mais qui voulait mourir là où elle avait grandit. Elle haïssait tous les ''non'' qu'elle devait prononcer mais elle ne pouvait pas accepter n'importe qui. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle aurait ouvert grand le Quartier pour que tout le monde puisse y être protégé mais ça n'avait pas marché une fois, ça ne fonctionnerait pas plus la seconde fois. Le Nord avait autrefois été ouvert mais il avait souffert des entrées policières, des meurtres et des règlements de compte violents et inutiles. En voulant protéger le plus de personne, le Nord avait perdu trop d'êtres chers alors il avait fermé ses frontières, protégeant peu de personnes mais les protégeant bien. La vie demandait des sacrifices alors pour faire vivre ses citoyens le Nord avait choisi de s'entourer de frontières et de barrières et Calypso avait accepté d'endosser le rôle de celle qui dit non, celle qui abat le marteau de la justice aveugle, celle qui entraine la mort.
« Pourquoi est-ce qu'on vous laisserait entrer, hein ? Qu'est-ce que vous avez de plus que cette famille qui vient de partir là-bas ? Qu'est-ce qui fait que vous venez ajouter une plainte de plus sur le mur des lamentations ? »
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Sujet: Re: Aux frontières d'un Empire [PV-Luka] Mar 29 Oct - 16:02
Welcome to your life There's no turning back Even while we sleep We will find you
" Ecoutez, on veut seulement parler à cet homme. C'est lui qui nous a demandé de venir, bordel, c'est pas croyable, ça ! - Vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez. - Et la lettre, c'est quoi, c'est du nougat ?! - Je ne connais pas cet homme. - Eh ben appelez quelqu'un qui le connaît. - Je connais personne qui le connaît. - Si, vous en connaissez forcément une ! - Ah oui mais ça c'est pas possible, mon petit pote. - Pardon... mon quoi ? - Jack... - Non, laissez-moi gérer ça. - Attendez une minute, vous êtes le Jack de la radio pirate ? - En personne. - J'adore cette radio. - Ah ! Vous voulez bien nous laisser rentrer ? -... Non.
Help me make the most Of freedom and of pleasure Nothing ever lasts forever
Ca va faire dix, peut être vingt minutes que Jack négocie avec cette femme, dans l'espoir d'obtenir gain de cause, quoique n'importe qui à sa place se serait déjà rendu compte que ses peine perdue. En retrait, les mains enfouies dans les poches de son immense parka d'homme, beaucoup trop grande mais qui a pour elle d'être chaude et de la dissimuler correctement aux yeux du monde, Luka donne un coup de botte dans la neige durcie par le gel, et laisse son regard parcourir un peu les barrières infranchissable du tristement célèbre quartier Nord. C'est incroyable, à quel point certaines installations peuvent vous faire ressentir cette impression tenace de petitesse, plus efficacement encore que le plus grand des hommes. Elle voit les barricades du monde, les frontières nettes et impartiales entre ce en quoi elle croit, et la réalité des choses. C'est peut être bien stupide, songe-t'elle, de lutter encore contre l'effondrement des clôtures sociales quand d'autres, plus tangibles, s'élèvent ainsi vers le ciel de part et d'autres de la ville. Quand, du sud au nord, le monde est régi par des clôtures. Mais il faut bien que quelqu'un prenne la responsabilité d'y croire.
Lâchant un soupir, elle sort de la grosse poche un paquet de tabac séché, une feuille à rouler fine comme l'épiderme et roule le tout entre la pulpe de ses doigts, glissant le résultat à sa bouche. La rumeur des négociations derrière elle est un instant voilée par le grésillement de la pierre, le crépitement des feuilles enflammées, et le souffle de ses poumons inspirant la douceur. Luka garde la fumée âcre dans sa gorge une seconde et la recrache, son regard suivant les volutes qui s'élèvent, intensifiés par le froid, pour finalement disparaître, à hauteur du premier étage des bâtiments. Et Jack poursuit ses tentatives, inlassablement. Enfouie sous une capuche, sa bouche dépassant à peine d'une écharpe brune qu'elle a tricoté elle-même, dans les couleurs les plus neutres possibles pour ne pas être remarquable, elle s'arrache un sourire intime. Luka ne connaît personne d'aussi tenace que Jack, en dehors d'elle-même, et encore pas toujours. Si elle avait perdu une demie douzaine de ses amis dans une fusillade, elle n'aurait certainement pas la force de venir encore se battre contre des moulins à vent, pour la requête somme toute assez peu primordiale d'un homme derrière les rideaux de fer.
There's a room where the light won't find you Holding hands while the walls come tumbling down When they do I'll be right behind you
C'est lui qui a insisté pour qu'ils s'y rendent, d'ailleurs, quand la tempête de neige faisait encore rage ce matin là et diminuait leurs risques d'être repérés. En se faisant amener la fameuse lettre par l'ami d'un ami de Jonathan Meyers, Luka avait décidé d'ignorer sa demande, car les risques étaient bien trop grands pour se permettre de telles fantaisies. Voilà des semaines que la cellule clandestine a été détruite et certains de ses habitants arrêtés, laissant son propre quartier général entre trois points de suspension, à ne pas savoir si leur identité, leur localisation, leur visage sont connus ou non des services de police. Nul doute que les pauvres hommes se sont faits torturer et quand bien même cela la terrifie, elle espère qu'ils ont parlé, et qu'ils ont parlé vite, pour une mort moins douloureuse. En tous les cas, depuis ce fameux jour, les porte du QG sont également fermées ou presque, le temps que les choses se calment, si elles se calment un jour. Alors traverser un quart de la ville à pieds et escalader toutes les barrières pour la requête mystérieuse d'une lettre évasive paraissait, il y a quelques jours, absolument stupide.
Et puis, il y a eu la tempête. C'est maintenant ou jamais, a dit Jack. Et l'entreprise n'est plus devenue que très stupide.
Seulement, désormais, la neige s'est calmée et avec le nombre de patrouilles qui gravitent autour du quartier Nord depuis toujours, dans l'espoir tout aussi idiot d'y trouver une faille, une brèche ou dieu sait quoi encore, ils sont plus exposés que jamais. Et peu à peu, Luka perd patience. Risquer de les faire tous les deux tuer pour une chose aussi ubuesque la rend malade d'agacement. Aussi, après avoir écrasé sa cigarette et, du même coup, l'échec de Jack en écho à ses oreilles, elle rejoint la petite troupe pour tenter sa propre chance. Si elle ne l'a pas fait depuis tout ce temps, c'est parce qu'au contraire de Jack, son visage a déjà été vu par le monde officiel, et très largement remarqué à l'époque, quand bien même c'était il y a des années. Le risque qu'un ancien élève de l'académie erre parmi ses interlocuteurs et fasse le lien avec sa disparition est trop grand. Mais quitte à être sûre de finir par se faire tuer, autant provoquer soi-même le phénomène.
D'un signe de tête à l'adresse de Jack pour le faire reculer un peu quand la conversation commence à prendre des allures de menace de part et d'autre des intervenants - une menace qu'il n'a pas les moyens de concrétiser, contrairement à elles, elle plante son regard dans la plus proche des deux femmes et souffle du bout des lèvres, le plus paisiblement du monde.
" Comment vous appelez-vous ? - ... Ellie. - Bien, Ellie. Je vais être franche avec vous. Je suis clandestine depuis huit ans, maintenant. En huit ans, j'ai largement eu l'occasion de voir ma situation s'améliorer pour mieux empirer, encore et encore. Alors si j'avais eu la moindre velléité de vous investir ou de quémander l'asile, j'aurais déjà bien souvent trouvé des raisons de le faire. Mais ce n'est pas le cas. Je ne pense pas non plus que nous ayons l'air tous les deux de dangereux agresseurs. Tout ce que nous voulons, c'est honorer la demande qu'on nous a faite, pour laquelle nous avons pris des risques. Alors je vous demande seulement de contacter une personne qui serait en mesure de juger de notre cas avec un peu plus d'éléments en main. Si cette personne refuse de nous laisser entrer, nous partirons, et vous ne nous reverrez plus jamais. Est-ce que ça vous va comme ça ? "
Say that you'll never never never never need it One headline why believe it ?
La jeune femme semble hésiter mais, fort de ne plus se faire houspiller ou agresser, et simplement exposer calmement les choses, elle accepte au moins de faire une tentative. Sa main gantée attrape un talkie-walkie accroché à un holster sous sa grosse veste d'hiver et elle s'éloigne pour s'entretenir avec dieu sait qui. Se tournant vers Jack, Luka échange avec lui un sourire soulagé. Et lorsque Ellie revient, c'est pour annoncer l'arrivée de Calypso, ce qui fait très nettement changer le soulagement de camp. Elle va te les expédier en deux deux, voilà la pensée traversant les esprits de tout à chacun, les uns ravis, les autres moins. Dans un haussement discret d'épaules, Luka relativise. Au moins, elle aura fait tout ce qu'elle pouvait, y compris s'agenouiller dans une femme dérogeant à tous ses principes, qu'elle ne voit que comme une pièce maîtresse de la situation atroce dans laquelle tout le monde se trouve, et pour qui elle n'a pas la moindre envie de faire des efforts, que ce soit en pratique ou seulement en matière de considération. Et quand la belle apparaît dans son champs de vision, victorieuse du haut de ses talons - assez burlesques pour la météo, on en conviendra - Luka sent l'amusement transpercer un peu inquiétude et agacement.
Tous ça est absurde. Passablement absurde. Délicieusement absurde.
Le mur des lamentations. Nous voilà bien. La comparaison est assez ironique, quand on connaît les conflits et division qu'a fait naître Jérusalem, et l'état de ruine dans lequel il se trouvait, vestige ancestrale d'un bâtiment détruit. Dans son dos, Luka sent Jack frémir. Mais sans le temps à sa verve légendaire de prendre le relais de cette situation, elle se tourne vers lui pour récupérer la lettre, ses doigts commençant à bleuir. C'est que, quand on fait trente kilos toute mouillée, la résistance de notre corps au froid est assez risible.
" Pas de jérémiades, je vous rassure. " souffle t'elle le plus poliment du monde, en lui tendant le papier. La note est brève, signée de la main de l'homme, et explique seulement que suite à une agression la semaine dernière par la mafia, l'auteur voudrait que Luka vienne le voir, pour une raison qui n'y est pas expliquée. " Je connais Jonathan de l'époque où il n'était pas encore installé dans le quartier Nord " elle ajoute. " Il a un fils d'une vingtaine d'années que j'avais aidé, à l'époque. Je veux seulement le voir, et je ne vous embêterai plus. "
Un temps de silence. Qui n'a jamais pêché par l'orgueil au point d'hésiter à courber l'échine lui jette la première pierre.
" J'ai... conscience que ce que je vous demande n'est pas anodin, surtout vue la situation dans laquelle nous nous trouvons tous actuellement. Mais ça me semble important pour lui. Et si c'est important pour lui, c'est important pour moi. S'il vous plaît. "
Everybody wants to rule the world
Calypso R. Storm
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AVATAR : Lindsay Ellingson
ANNÉE D'ÉTUDE : 5ème année
DISPONIBILITÉ RP :
Disponible
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Ça fait six ans que je suis réélue, et je compte bien continuer jusqu'à mon départ.
Je suis également la Dirigeante en chef du Quartier Nord et je peux vous faire décapiter d'un simple claquement de doigt. Je suis également une prostituée de luxe et mes clients me sont entièrement dévoués alors dis un seul truc de travers sur moi et j't'envois en prison jusqu'à la fin de ta vie !
Allez sans rancune : je suis magnifique et intelligente, t'es rien face à moi !
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Sujet: Re: Aux frontières d'un Empire [PV-Luka] Dim 17 Nov - 2:15
Le froid était de plus en plus tenace et il transperçait les vêtements des new-yorkais. S'insinuant à travers la peau pour venir se frotter contre les os, l'hiver approchait à grands pas et Calypso se demanda si la neige allait tomber en masse ou bien si le verglas allait se plaquer un peu partout. A choisir, Calypso préférait la neige, sans hésitation. Certes, ça fusillait les chaussures et ça donnait un côté enfantin aux deux brutes lui servant de gardes-du-corps mais au moins la blonde pouvait marcher normalement sans se vautrer lamentablement. Le verglas, quant à lui, rendait les marches à travers la ville beaucoup plus dangereuses et pour éviter de se rompre les chevilles, Calypso devait céder ses talons pour chausser des chaussures plates et ça, ça ne lui plaisait pas du tout. La blonde n'était pas très grande et ses talons lui faisaient gagner des précieux centimètres qu'elle ne pouvait pas se permettre de perdre. Les talons lui servaient en plus d'arme car quoi de plus désagréable qu'un talon planté dans l'entrejambe ou sur le doigt de pieds ? Là où Sven et Taleh frappaient directement avec leurs poings, Calypso écrasait les pieds sous la table : à chacun sa méthode, l'important c'était que ça marche, non ?
En arrivant devant les ''intrus'', Calypso se fit la réflexion que ça n'allait sûrement pas être une partie de plaisir. Pour que les filles aient ressentis le besoin de l'appeler, c'était que la situation devait être ennuyante à souhait. Il n'y avait que deux individus et la blonde se demanda un moment si elle devait rire ou pleure : on la faisait se déplacer pour ça ?!
« Pas de jérémiades, je vous rassure. Je connais Jonathan de l'époque où il n'était pas encore installé dans le quartier Nord. Il a un fils d'une vingtaine d'années que j'avais aidé, à l'époque. Je veux seulement le voir, et je ne vous embêterai plus. »
L'étrangère était grande et elle avait une sorte d'aura assez mystérieuse dont Calypso se méfia immédiatement : elle avait une tronche à avoir la police à ses trousses... Trop innocente pour être honnête...
« Vous n'êtes pas la première à venir pour voir une ''connaissance''. J'imagine que vous ignorez que c'est l'excuse la plus utilisée par les flics qui essayent de rentrer ici ? »
Pas de menaces à proprement parler mais Calypso avait posé les limites. Cette étrangère connaissait peut-être quelqu'un dans le Nord mais en l'absence de preuve, la blonde refuserait de la laisser entrer. La visite du Président approchait à grand pas et de trop nombreux policiers ou pro-gouvernement tentaient d'infiltrer le Nord pour le faire tomber de l'intérieur pour pouvoir ensuite le présenter sur un plateau à Gordon. Calypso était peut-être parano mais quand il s'agissait de la sécurité de son Quartier, elle n'y allait pas dans les demi-mesures. Le Quartier Nord avait toujours été un quartier fermé et difficile d'accès mais depuis que la nouvelle de l'arrivée de Gordon à New-York s'était répondu, il s'était complètement fermé. Les habitants ne quittaient plus le quartier sauf lorsqu'ils avaient un métier qu'ils devaient absolument exercer sans pouvoir prendre de ''congés'' ou lorsqu'ils avaient des obligations particulières mais c'était le cas d'une minorité. Le Nord était suffisamment bien organisé pour pouvoir vivre en autarcie le temps qu'il faudrait et toutes les voies d'accès au Quartier avaient été fermées et étaient surveillées 24h/24h. Des individus armés faisaient le guet un peu partout et en ce moment-même, la conversation à la frontière était surveillée par deux snipers. Le Nord ne laisserait pas un seul élément compromettant se glisser en son sein et il n'hésiterait pas à faire feu s'il le fallait. D'ordinaire neutre et plutôt pacifique dans la mesure où il ne tuait pas sans raison, le Nord était maintenant sur la défensif et prêt à faire exploser la ville entière pour se protéger. C'était sûrement égoïste du point de vue d'un non-nordique mais Calypso savait que les nordiques étaient pour cette autarcie et pas un n'avait voté contre lorsqu'elle leur avait demandé leurs avis. S'il fallait sacrifier des individus pour assurer la pérennité du Nord, alors Calypso serait cette main qui appuierait sur la gâchette. La femme s'avança et tendit une lettre à Calypso. Ses doigts étaient bleus de froid et la blonde se demanda depuis combien de temps cette fille n'avait pas été assise dans un endroit chaud et confortable. L'homme derrière elle semblait être le plus dangereux et Calypso n'était pas la seule à s'en être rendue compte puisque Taleh et les deux frontalières le regardaient fixement alors que Sven vérifiait que la femme ne tentait rien de suspect. Calypso saisit la lettre dans ses doigts gantés et la lut attentivement. Elle chercha un quelconque code, une petite tâche qui ne devrait pas être là, une allusion à un endroit précis et, ne trouvant rien de tout ça, elle la rendit à la femme qui tremblait de froid en face d'elle. Elle devait sûrement envier le manteau en fourrure de Calypso ainsi que ses gants chauds. Pendant un bref instant, Calypso eut pitié de la pauvre femme en face d'elle qui n'avait sûrement rien fait de si terrible pour mériter son présent mais ça ne dura pas plus d'un instant : elle avait sûrement fait une connerie pour que le gouvernement la punisse comme ça ! Presque étonnée par sa propre réflexion, Calypso se demanda d'où cette idée étrange lui venait. Depuis quand elle pensait comme ça ?!
« J'ai... conscience que ce que je vous demande n'est pas anodin, surtout vue la situation dans laquelle nous nous trouvons tous actuellement. Mais ça me semble important pour lui. Et si c'est important pour lui, c'est important pour moi. S'il vous plaît. »
Calypso planta ses yeux bleus dans ceux de l'inconnue. Elle jaugea le pour et le contre et alors qu'elle s'apprêtait à rendre sa décision, le talkie-walkie d'une des frontalières crépita.
« Caly' est avec toi ? Passe-la moi, c'est urgent ! »
Calypso prit le talkie-walkie dans les mains sans cesser de regarder l'inconnue.
« Qu'est-ce qui se passe, Maria ? » « Il y a des gens armés qui essayent d'entrer près de l'entrée Est. » « Il n'y a personne sur place ? » « Si, les snipers les ont dans la ligne de tir mais ils voulaient être sûrs d'avoir ton accord. » « J'ai donné un ordre alors je m'attends à ce que vous le respectiez : au moindre signe suspect, vous tirez. Je ne veux pas prendre le moindre risque alors tirez jusqu'à ce qu'ils soient morts ou qu'ils soient partis. Morts ou vivants je m'en fous, ne les laissez pas entrer c'est tout. » « Ok. »
La radio cessa de crépiter et on entendit des bruits de tirs avant que le silence ne revienne. La radio crépita de nouveau :
« On s'est contenté de les mettre en fuite mais on en a blessé deux : c'étaient des flics, une voiture de patrouille est venue les récupérer. » « Ok. Si vous les revoyez s'approcher, tirez sans prévenir : ils n'auront pas de seconde chance. »
Une fois la discussion terminée et le calme revenu, Calypso tendit le talkie-walkie à la frontalière et fit un signe à Taleh qui se dirigea vers l'homme qui se tenait un peu en retrait derrière l'inconnue.
« On va vous laisser entrer mais d'abord il va falloir les laisser procéder à une petite fouille. On ne veut prendre aucun risque. »
Taleh contrôla l'homme alors que l'une des frontalières s'occupait de l'inconnue : Sven, lui, restait à côté de Calypso pour pouvoir agir en cas de problème. Une fois les deux fouilles terminées, Calypso fit signe aux deux individus de la rejoindre.
« Je vais être claire : vous ne serez pas lâchés librement dans le Nord. On va vous accompagner voir Jonathan et on restera avec vous du début à la fin de l'entretient. On vous raccompagnera ensuite à la frontière et vous pourrez partir d'ici aussi librement que vous êtes venus. Compris ? »
Une fois rassurée, Calypso fit signe aux deux géants d'avancer et le quintet se mit en marche dans le gigantesque Quartier Nord. Peut-être était-ce la première fois qu'ils foulaient ce Quartier dont on parlait tant à New-York ? Si c'était le cas, l'image devait être bien austère avec cette neige et ces rues désertes. Mais ce n'était que le no man's land et dès qu'ils s'éloignèrent des frontières, la vie commença à gagner le Quartier. Des enfants jouaient dans la rue alors que des adultes parlaient entre eux, riaient autour des tasses brûlantes dans les cafés. Certains les regardèrent passer : il fallait avouer que ça détonnait de voir la Reine et ses deux géants avec deux inconnus alors que le Quartier était fermé. Les regards restaient néanmoins confiants au lieu d'être méfiants, ce qui montrait bien qu'on ne doutait pas de l'élite du Nord. L'appartement de Jonathan était un peu plus loin et ils devaient donc traverser quelques rues encore pour y parvenir. Il faisait froid et Calypso eut une pensée pour l'inconnue qui avait les doigts bleus. Elle lui aurait bien proposé une paire de gants mais elle n'avait pas son sac avec elle et elle n'avait pas spécialement envie de demander à des habitants de prêter leurs affaires à une étrangère, d'autant plus qu'il fallait faire vite : plus vite cette histoire serait réglée, mieux ce serait. Calypso avait un bon million de questions à régler et le temps pressait.
« Jonathan a eut un soucis avec la mafia mais on a réussit à le récupérer à temps. L'instant d'après Lecter débarquait et faisait tout péter avec son sens de la finesse habituelle... Je vous demanderais cependant de ne pas le forcer à s'agiter ou à faire des mouvements brusques car il est encore sous surveillance médicale accrue et ses blessures ne sont pas encore cicatrisées. »
Qu'on ne vienne pas dire que le Nord n'avait pas les moyens de prendre soin de ses habitants...
« Et d'ailleurs, pourrais-je savoir à qui j'ai affaire ? »
Après tout, ces deux individus ne s'étaient même pas présentés et elle ne savait strictement rien d'eux...
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Sujet: Re: Aux frontières d'un Empire [PV-Luka] Dim 17 Nov - 20:50
Mourir pour des idées, l'idée est excellente Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante En hurlant à la mort me sont tombés dessus Ils ont su me convaincre et ma muse insolente Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi Avec un soupçon de réserve toutefois Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, D'accord, mais de mort lente
Oh mais je te rassure, ma grande. Je ne suis pas ravie d'être là non plus.
Grand dieu. Voilà que d'espionne aux intentions douteuses, elle est promue au rang de flic à part entière. Les idées vont vite, par ici. Intimement amusée, Luka se retient de sourire, et se contente d'apporter des preuves à ce qu'elle raconte. De toute façon, elle n'a pas l'intention de débattre avec la Reine, ni de passer des heures à montrer patte blanche. Si ces gens sont assez idiots - ou paranoïaques - pour la penser membre du corps policier, avec sa dégaine de clocharde et sa parka trop grande, ses bottes ébréchée, grand bien leur fasse. Elle n'est venue là que pour avoir la conscience tranquille, car ma foi la conscience est une chose importante aux yeux de Luka Earhart. Mais si, pour cela, elle doit se contenter de faire demi tour, alors elle aura des choses bien plus fâcheuses pour l'empêcher de dormir que cette petite lettre.
Mais voilà qu'un retournement de situation laisse durer le suspens de ses propres affaires. Esquissant un pas de recul, Luka laisse de l'espace à la dirigeante pour qu'elle puisse s'acquitter de ses problèmes en toute tranquillité. Ce n'est pas parce qu'elle a une estime très modérée de cette jeune fille, qu'il faut faire preuve d'irrespect, et ce quand bien même on les traite elle et Jack avec ce qui s'apparente à tout, sauf du respect. Elle retient une grimace comme elle a tantôt retenu son rire et serre un instant les dents, le regard planté sur les hauts murs. Ca parle de sniper, de tirs, de la vie de gens comme on évoque le beau temps autour d'une tasse de thé. Intérieurement, elle sent le feu de sa conviction bouillir dans ses veines mais elle ne bronche pas, elle n'est pas venue pour ça. Si elle avait été chez elle, avec ses propres règles, elle aurait très largement expliqué sa façon de penser à cette réunion de meurtriers mais il n'en est rien. Et elle a fait une fois l'erreur de contredire les règles d'un quartier de fous dangereux, une erreur qui lui aura valu une visite plus que déplaisante jusque dans ses propres locaux, alors elle ne la réitérera pas. Même si elle n'en pense pas moins, et que son coeur se serre de révolte devant l'absurdité que ce petit échange téléguidé représente. Elle se contente de se réjouir que personne ne soit mort, et d'adresser un sourire furtif à Jack pour rassurer ses inquiétudes, lui qui la connaît par coeur et la sait capable d'exploser de hargne sur ce genre de sujet.
Une fouille. Soit. Jack laisse à contrecœur son revolver dans les mains des gardes et ils se laissent tous deux palper les jambes sans mot dire. Après quoi ils franchissent enfin la sacro sainte ligne imaginaire les séparant du quartier Nord. Mademoiselle reprend ses instructions à leur adresse, d'une voix ironiquement égale à celle qui signait tantôt la vie de deux personnes, et Luka acquiesce seulement sans mot dire. Ca ne lui plaît pas du tout mais, à nouveau, elle préfère faire profil bas et, surtout, éviter le plus d'échange possible avec cette fille, au risque de rentrer dans un duel qu'elle n'a pas les moyens de gagner. Elle ne sait pas si elle doit en rire ou en pleurer, s'en amuser ou s'en offusquer. A le regarder ainsi sillonner les rues de son Empire de sable dans ses vêtements de luxe, parfaite incarnation de Reine de Coeur en terrain conquis dans son pays des merveilles, elle sent une bouffée de condescendance lui prendre le visage. Ce n'est que justice, après tout, vue la façon dont on vient de lui parler, que de s'autoriser une once de mépris intérieur. Qu'on lui tranche donc la tête, si ça ne leur convient pas...
Quel âge peut avoir cette fille, au juste ? Vingt, peut être vingt deux ans ? Elle n'a rien vu, rien vécu, rien du tout. Persuadée d'être l'importante gestionnaire d'un Royaume de force et de solidarité, elle ne se rend même plus compte de sa propre inexpérience. Elle n'a aucune idée à quel point ses actes sont nocifs pour le reste de la ville, tout aussi nocifs que la réunion de criminels à l'autre bout. Elle exclue sans hésitation des familles entières sur la base d'une absurde prudence, alors qu'elle a causé son propre sort et attiré les policiers de la ville à ses trousses.
Et tu citeras sans doute tous ces bambins qui courent joyeusement dans les rues ? Je te répondrai les autres qui crèvent de faim à quelques pâtés de maison. Tu argueras tes talents pour conserver la pérennité de ton petit monde ? Je te dirai que ton absence totale d'engagement politique est une lâcheté pour tout le reste du Monde. Mais encore, tu parleras de la prostitution ? Alors je te parlerai des filles qui n'ont d'autre choix que d'être souillées dans des hôtels miteux par les morpions d'hommes aussi peu glorieux, tabassées par la police elle-même, derrière les portes de ta petite cage en or. J'ai presque trente ans et la décence de reconnaître que je n'ai encore rien vécu, petite. Alors, il serait peut être temps, à l'aube de la guerre, de te remettre en question à ton tour. Si ton égocentrisme en est encore capable.
La demoiselle reprend la parole, cette fois ci pour aborder un sujet qui l'intéresse. Tournant un instant son visage vers elle, elle se laisse écouter le récit, et s'autorise un sourire sur les commentaires associés. Pour la première fois depuis un moment, Luka parle à son tour, une pointe caustique dans le fond de sa voix.
" Je n'ai pas beaucoup d'expérience dans ce domaine mais il me semble que les armes à feu sont un luxe dispensant son propriétaire de considérations telles que la finesse. "
Les saint jean bouche d'or qui prêchent le martyre Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent Bientôt Mathusalem dans la longévité J'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté "Mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente D'accord, mais de mort lente"
Le ton est donné, et il serait difficile d'ignorer que Luka parle de généralités plus que du Sud lui même. Elle reste pourtant dénuée de toute agressivité et se contente de regarder devant elle, attendant avec impatience la fin de cette mascarade. La troupe continue d'avancer, en une espèce de spectacle burlesque à l'humour d'un mauvais goût achevé. Luka doit faire un écart pour éviter un enfant qui lui court dans les jambes. Au loin, elle reconnaît une femme venue la voir il y a quelques années de ça pour une appendicite mal soignée, et adresse à son regard stupéfait un petit sourire. C'est à ce moment là que la Reine décide de s'intéresser plus avant à leur cas, éveillant une question moins anodine qu'il n'y paraît. " Des radio pirates " marmonne l'un des deux hommes derrière elle, un amusement parfaitement audible dans le ton de sa voix, ce que Luka ne contredit pas. Moins on en saura, mieux elle se portera. La méfiance ne va pas que dans un sens et rien ne lui dit, de son côté, que Calypso Storm ne trouvera pas très confortable d'ouvrir une bonne fois pour toutes les bras au Gouvernement et aux avantages qu'il apporte, laissant ainsi échapper des informations sur son propre compte. Elle ne fait pas du tout - mais alors pas du tout - confiance à une écervelée capable d'ordonner un tir sans prendre trois secondes pour réfléchir aux conséquences de ses actes.
" Il s'appelle Jack, et moi c'est Luka. Nous avons créé un refuge clandestin il y a quelques années, c'est comme ça que j'ai connu Jonathan. "
Et c'est tout ce que tu as besoin de savoir. La voyant qui ralentit aux portes d'un immeuble et la laisse sonner pour se faire annoncer. La sonnette retentit pour leur ouvrir les accès et tout ce petit monde s'enfonce dans le hall. Sa plantant là dans ses bottes, les mains toujours enfoncées dans ses poches, Luka annonce avec d'avantage d'aplomb, tout à coup, sans prévenir.
" Nous n'avons peut être pas besoin d'arriver à cinq dans son salon, uniquement pour surveiller une femme et un animateur radio sans arme ni téléphone. "
Elle n'a pas la moindre envie que la Reine soit présente pour les retrouvailles mais ne peut pas espérer qu'elle ait la politesse de s'esquiver. En revanche, si elle peut s'épargner la présence des deux gorilles. Jack intervient, déclarant qu'il préfère rester en bas, de toute façon, et que ça ne le regarde pas - ce qui n'est pas sans contenir une remarque dissimulée à l'adresse des autres, le connaissant. Il joue des coudes avec le bras de l'une des deux armoires à glace, s'exclamant qu'ils s'entendent très bien tous les deux et vont pouvoir rester ensemble. Ceci dit, ceci fait, un gorille reste avec Jack pour surveiller qu'il ne fasse rien de stupide - même si personne ne saurait dire quoi en l'état actuel des choses - et ils ne sont finalement que trois à monter les escaliers. Arrivée devant la porte de l'appartement, Luka s'efface une fois de plus et attend son tour pour entrer. Ils parviennent à une chambre, où un homme d'un certain âge, le visage tuméfié de bleus et de contusions, se repose dans le fond de son lit. Il semble avoir pris vingt ans depuis la dernière fois qu'elle l'a vu, songe la clandestine dans un pincement de coeur. Pourtant, leur deux visages se fendent de concert d'un sourire sincèrement ravi des retrouvailles. Ignorant superbement, cette fois, les personnes présentes ou non dans la chambre, Luka défait sa parka et la pose sur un dossier de chaise, le visage rougi par le choc de température, dévoilant un élégant chandail blanc par dessus son jean serré, et la chevelure longue chutant enfin de sa capuche. Elle tire la chaise vers elle pour s'y asseoir aux côtés de John et le couve s'un sourire soulagé, la main glissé dans la sienne.
Ô vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas Mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres! La vie est à peu près leur seul luxe ici bas Car, enfin, la Camarde est assez vigilante Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux Plus de danse macabre autour des échafauds! Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente D'accord, mais de mort lente
Calypso R. Storm
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AVATAR : Lindsay Ellingson
ANNÉE D'ÉTUDE : 5ème année
DISPONIBILITÉ RP :
Disponible
COMMENTAIRES : Sachez mes chers que vous vous trouvez face à la Reine de l'Académie. Reine que vous devrez acclamer, admirer parce que j'ai été élue par tout le monde comme étant la plus belle de cette fichue Académie. Mais ne vous réjouissez pas : beauté ne veut pas dire stupidité...
Ça fait six ans que je suis réélue, et je compte bien continuer jusqu'à mon départ.
Je suis également la Dirigeante en chef du Quartier Nord et je peux vous faire décapiter d'un simple claquement de doigt. Je suis également une prostituée de luxe et mes clients me sont entièrement dévoués alors dis un seul truc de travers sur moi et j't'envois en prison jusqu'à la fin de ta vie !
Allez sans rancune : je suis magnifique et intelligente, t'es rien face à moi !
CRÉDITS : Shiya
MESSAGES : 1923
Date d'inscription : 05/05/2011
CASIER JUDICIAIRE ÂGE: 22 ans CAMP: Sans idées fixes JE SUIS: un incertain, je peux basculer d'un côté comme de l'autre
Sujet: Re: Aux frontières d'un Empire [PV-Luka] Lun 23 Déc - 23:59
Si Calypso savait ce qui se passait dans la tête de Luka ? Absolument pas. Ça aurait été très pratique pour elle de pouvoir lire dans les pensées mais ,malheureusement, ce n'était pas le cas. La Reine devait donc se contenter de son instinct et des regards lourds de messages de ses deux gardes-du-corps. A eux trois ils parvenaient généralement à cerner l'individu mais ils n'étaient que des êtres humains, pas des super-héros alors forcément, ils faisaient parfois des erreurs de jugement. Ils n'étaient pas des Dieux et ne s'étaient jamais prétendus comme tel. Calypso n'avait rien de divin : elle pouvait avoir ce qu'elle désirait en claquant les droits mais à l'inverse des Dieux, elle devait supporter les conséquences de ses actes. Donner l'ordre de tuer ne lui avait jamais plu mais vu la situation actuelle, c'était tuer ou être tué et Calypso refusait de choisir la seconde option. Le Nord donnait l'impression d'être une monarchie avec une Reine au sommet et des centaines de soupirants à ses pieds mais ça n'était pas le cas. S'il se donnait une image de monarchie, c'était justement pour mieux protéger l'élite. Calypso étant déjà intouchable de par ses clients, elle ne risquait pas grand chose à l'extérieur. Lorsqu'on parlait du Nord, on pensait directement à la Reine et à la réputation la suivant si bien que seuls les nordiques savaient ce qui se passait réellement dans le Quartier. Loin d'être une monarchie, le Quartier Nord ressemblait plus à une démocratie qu'à autre chose. Une démocratie sans dirigeant, certes, mais une démocratie quand même. Le Quartier était dirigé par ce qu'on appelait couramment « l'élite du Nord », à savoir un ensemble d'individu prenant des décisions ensemble pour le bien du Quartier. Les nordiques ayant eux aussi le droit à la parole, certains membres de l'élite du Nord changeaient régulièrement pour donner la voix au plus de personnes différentes. Parmi cette élite, certains membres changeaient régulièrement au fur et à mesure des votes des habitants. Ainsi on pouvait se retrouver parmi l'élite puis redevenir un habitant normal lorsque le ''mandat'' était terminé ou lorsqu'on en avait assez. Certains membres ne changeaient pas, comme élus à vie. Il s'agissait par exemple de celui qu'on appelait en secret le Roi du Nord, Matthew. L'homme étant secrètement à New-York, il n'avait aucun intérêt à faire connaître sa présence sous peine de se retrouver avec toute la police à ses trousses. Matthew avait, avec Calypso, créé le Quartier Nord et c'était donc logique dans l'esprit des nordiques qu'ils siègent tous les deux au conseil de l'élite du Nord. Calypso, elle, était un peu l'équivalent du Ministre des Affaires Étrangères puisqu'elle s'occupait des relations avec l'extérieur du Quartier et était officiellement le relai de ce dernier dans la ville. Calypso et Matthew faisaient tous les deux partis des membres permanents de l'élite du Nord tout comme quelques autres personnes dont deux totalement inconnues de la plupart des membres de l'élite. Ces deux dernières n'habitaient pas dans le Nord puisqu'elles étaient officiellement non-nordiques. Elles se chargeaient en quelque sorte d'espionner l'extérieur en étant vraiment au fond de la ville et sans l'étiquette de nordique collé à la peau. Sven et Taleh faisaient parti des membres non-permanents mais jusqu'à présent, on n'avait jamais demandé à en changer. Ils se partageaient en quelque sorte les casquettes de Ministre de la Défense et Ministre de l'Intérieur. En plus de servir de gardes-du-corps à Calypso, ils organisaient la défense interne du Quartier et de l'organisation des frontières. L'intérieur du Nord, à savoir tout ce qui était immeubles, rénovations, etc... était géré par l'élite toute entière. Mais cette organisation interne était gardée secrète et, à l’exception des nordiques, personne ne savait que le Quartier s'organisait ainsi. Cela permettait ainsi aux nordiques de pouvoir sortir du Quartier sans risquer d'être pris en otage ou torturer pour avouer des secrets sur l'élite et sur l'organisation du Quartier puisque, officiellement, seule Calypso dirigeait. En présence d'individus extérieurs au Nord, Calypso jouait le rôle de celle qui dirigeait tout. Elle donnait des ordres mais ces derniers n'étaient en fait que ceux de l'élite qu'elle répétait. Calypso se chargeait des relations avec l'extérieur et n'avait donc pas mot à dire sur l'organisation de la défense et donc des décisions de tirs à volonté sur les ennemis. Mais en présence d'individus non-nordiques, eh bien au lieu de donner le talkie-walkie à Taleh ou Sven, elle donnait l'ordre qu'ils auraient de toute façon donné. Cette technique fonctionnait depuis plusieurs années et même si c'était éprouvant pour Calypso qui devait toujours donner le change, ça marchait plutôt bien et l'élite n'avait donc pas ressenti le besoin de changer de tactique.
Le groupe se déplaça à l'intérieur du Quartier alors que quelques flocons de neige tombaient. Si Calypso avait su ce que Luka pensait d'elle, elle l'aurait sans aucun doute mal pris. Mais de toute façon, qu'est-ce que Calypso pouvait bien prendre lorsqu'on la critiquait ? Rien. Calypso était sûre d'elle mais étrangement très sensible aux critiques. Elle n'avait, certes, que vingt-deux ans mais elle n'avait pas non plus la prétention de connaître le monde. Elle avait passé de nombreuses épreuves et en était sortie affaiblie ou renforcée ; elle avait dû passer de nombreuses épreuves avant d'être acceptée en tant que Reine de l'Académie et Dirigeante Officielle du Nord mais elle en était toujours sortie gagnante. Vu de l'extérieur, Calypso ressemblait à une gosse pourri-gâtée se permettant de diriger un Quartier avec ses seuls avis mais comme la politique interne du Nord était confidentielle, la blonde aurait bien été en mal de prouver le contraire sans trahir son Quartier. Luka devait sans doute s'imaginer que c'était Calypso et elle-seule qui avait décidé de fermer le Nord puis de le passer en autarcie après l'annonce de la présence à venir de Gordon. Elle devait sûrement penser que la blonde dirigeait son Quartier du haut de ses chaussures à talons sans se préoccuper des gens se trouvant autour ? Elle n'avait qu'à moitié tord, malheureusement. Ce n'était pas Calypso seule qui avait choisit de fermer le Nord, la première fois. La chose avait été décidée d'un commun accord avec les habitants et l'élite. Ils avaient fermé le lieu car la police ne cessait de venir tout casser, les sudistes se permettaient de se comporter comme si le Quartier leur appartenait. Bref, il n'y avait aucune sécurité. Ils avaient alors décidé de fermer le Nord pour protéger les habitants. En choisissant cette option, ils avaient accepté celle allant avec : laisser tomber le reste de la ville. Mais qu'aurait pu faire le Nord pour empêcher les autres individus de se faire tuer par les habitants du Sud ou viré par la Police ? Oh il aurait sans doute pu s'ériger en grand défenseur de la liberté et ainsi se ranger du côté de la Résistance ou autre. Mais le Quartier Nord n'avait pas été créé pour la liberté ou pour défendre des idéaux : il avait été créé pour défendre ses habitants. Et pour se défendre, la neutralité était la meilleure arme. Certains pouvaient dire que c'était de la lâcheté, ils n'auraient pas tout à fait tord. Mais c'était surtout de la survie et de l'envie de vivre. Après tout l'être humain basique se contentait de vivre tranquillement sa petite vie sans trop se préoccuper de ce qu'il y avait de l'autre côté de la barrière. On ne voyait que ce qu'on voulait voir. Certains individus ne réagissaient pas comme ça et ils se battaient pour la liberté et pour d'autres valeurs toutes aussi diverses les unes que les autres. Alors oui, ces personnes étaient exceptionnelles et digne de respects. Mais ces personnes n'étaient pas en nombre suffisant pour lancer une révolte dans un pays où l'habitant était plus qu'heureux de ce qu'on lui offrait. Il y avait des gens qui mourraient dans les rues, certes, mais la plupart avaient des appartements chauds loués à petits prix par le gouvernement. Partout dans le pays, les américains étaient aidés par le gouvernement et peu avaient envie de prendre le risque de tout perdre pour une idée absurde selon laquelle le gouvernement serait une dictature. Peu de personne pensaient ça et encore moins acceptaient de prendre le risque de tout perdre pour le montrer aux autres. Alors cette Luka était peut-être une de ces fameuses personnes à respecter pour leur courage de se battre contre l'adversité mais Calypso n'en était pas sûre. Après tout, cette Luka avait l'air d'avoir tout perdu. C'était facile de se battre lorsqu'on avait plus rien à défendre, plus rien à sauver. Est-ce que cette femme aurait prit le risque de se battre si elle n'avait rien perdu ? Aurait-elle animé une radio clandestine si elle avait eut quelque chose à protéger, une maison, une famille, un amoureux ou autre ? Calypso n'en était pas complètement sûre et elle ne le saurait sûrement jamais. On ne pouvait pas savoir quel chemin aurait prit la vie si on avait pas tourné à gauche plutôt qu'à droite.
« Nous n'avons peut être pas besoin d'arriver à cinq dans son salon, uniquement pour surveiller une femme et un animateur radio sans arme ni téléphone. »
Ils venaient d'entrer dans le hall de l'immeuble où se trouvait Jonathan et déjà la femme se pensait en territoire conquis. Calypso regarda l'homme qui l'accompagnait prétexter vouloir rester là avec son ''grand ami'' Taleh. Le grand noir regarda Calypso, attendant son aval, tandis que Sven restait de marbre. Calypso hocha la tête et Taleh fut autorisé à rester en bas avec l'homme. S'il avait voulu faire passer un sous-entendu, il s'était raté car Calypso ne l'avait absolument pas compris. Pour donner le change, Calypso joua le rôle de celle qui contrôlait tout et c'est presque automatiquement qu'elle se tourna vers la femme, Luka, pour lui dire :
« Au cas où vous ne l'auriez pas compris, vous êtes dans le Quartier Nord. Les règles ne sont pas les mêmes que celles de là où vous venez. Vous n'êtes pas celle qui décide de ce qui est nécessaire ou non. Vous n'avez aucun droit ici et vous feriez une grosse erreur en vous pensant en territoire conquis. »
La blonde n'ajouta rien de plus. Elle ne chercha pas à expliquer pourquoi la femme n'avait aucun droit. Elle ne chercha pas à justifier ses propos ni même à adoucir la réflexion. Elle jouait son rôle à la perfection : la Reine ne se préoccupait pas de ce que ses propos pouvaient déclencher. Après tout la femme ne pouvait rien faire, effectivement, mais Calypso n'était pas stupide. Elle-même avait l'apparence d'un bout de femme ne connaissant rien au monde et ne pouvant rien faire mais ce n'était pas le cas. La femme pouvait se sous-estimer mais Calypso était certaine qu'elle n'était pas complètement sans défense. Personne n'était vraiment sans défense après tout. Ils montèrent à l'étage et Calypso frappa puis ouvrit la porte. Elle laissa la femme prendre ses aises et jeta un coup d’œil préoccupé à Jonathan. Il avait l'air d'aller mieux mais la mafia ne l'avait décidément pas loupé. Un homme d'une cinquantaine d'année sortit de la cuisine et accueillit la Reine et Sven avec un grand sourire.
« Calypso et Sven ! Ça fait plaisir de vous voir ! Comment ça va ? »
Sven avait ramené de son pays le tutoiement régulier. En Suède, les gens ne se vouvoyaient pas ou très très peu. Tout le monde se tutoyait et l'élite avait trouvé ça très agréable si bien que c'était rapidement entré dans les mœurs. Plus d'hésitations entre vouvoiement et tutoiement et en plus, ça rapprochait les personnes et créaient une sorte de lien invisible très plaisant.
« Ça va bien. L'ambiance est plus que tendue avec l'arrivée de Gordon mais bon, on fait tourner la machine. » répondit Sven en souriant. « Et l'état de Jonathan ? Il s'est amélioré ? » demanda Calypso en jetant un coup d’œil à l'homme allongé.
Le médecin fronça les sourcils et proposa au duo de s'assoir autour de la table, près de la cuisine. Si Calypso était dos à la femme et à Jonathan, Sven, lui, était face à elle et avait donc une très bonne vue sur les mouvements de l'étrangère.
« Son état n'est plus en danger donc tu peux être rassurée, Calypso. » « Et il n'aura pas de séquelles ? Non parce qu'on l'a quand même récupéré dans un état pitoyable hein... » « Je vais rester chez lui jusqu'à ce que j'estime qu'il soit en état de se débrouiller seul mais Emma, elle habite l'étage au dessus, a proposé son aide pour tout ce qui est nourriture, ménage et elle m'a dit qu'elle passerait de temps en temps pour pas que Jonathan s'ennuie trop. Il est pour l'instant incapable de se débrouiller tout seul et il ne doit surtout pas faire de gestes brusques mais il n'est pas seul face à ça, et c'est l'important. »
Calypso hocha la tête puis se leva, laissant Sven et le médecin discuter. Elle alla dans la cuisine, fit bouillir de l'eau puis fit un thé. Elle versa trois tasses qu'elle déposa sur la table et deux autres qu'elle porta jusqu'à Jonathan et l'étrangère. Elle posa l'une des tasses sur la table de chevet, tout en jetant un coup d’œil préoccupé aux blessures de Jonathan, et tendit la seconde à Luka.
« Vous voulez du sucre ou du lait avec ou ça ira ? »
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Sujet: Re: Aux frontières d'un Empire [PV-Luka] Sam 28 Déc - 12:07
" Aux riches, le devoir du Beau. Sinon, ils méritent de mourir. " Muriel Barbery
S'il est pourtant bien une leçon de vie nécessaire et suffisante, jeune fille, c'est qu'on doit savoir entendre les critiques qui nous sont faites. Ne pas admettre la critique, c'est refuser d'avancer et rester scotché là, dans un état d'inertie fatale, car l'homme n'est pas fait pour être inerte. Il faut savoir avancer pour vivre, parfois même reculer pour survivre. A se planter là, les deux pieds dans le béton solide damnant le sol de son Empire, on s'expose aux rafales qui, tôt ou tard, finissent par nous être destinées. Quelle tristesse si, à vingt ans et des poussières, même au sommet de sa propre existence, on n'est déjà plus capable d'entendre qu'on a tort, et qu'on pourrait faire bien mieux. Quelle tragédie dans l'inculture du progrès, la non quête du dépassement de soi, de ce qu'on a déjà fait. Pour sûr, tout cela va finir par t'ennuyer, si la simple idée de te faire entendre quelques suggestions soufflées par le vent de l'inconnu te fait monter sur tes grands chevaux blancs. Mais Luka ne sera certainement pas celle qui le lui fera remarquer. D'une part, quand bien aime elle adore expliquer aux autres qu'ils ont tort, c'est là son moindre défaut, elle ne dépensera pas d'énergie dans l'objectif improbable de faire démordre une Reine plantée sur son piédestal. D'autre part, la rumeur gronde qu'un autre s'en est chargé, un autre avec des arguments bien plus frappants et une fois cet autre passé par là, il n'y a pas grand chose qu'elle puisse dire pour espérer faire d'avantage de bruit. Et, de troisième part, elle serait finalement de très mauvaise foi si elle venait ainsi reprocher à un autre sa fierté déplacée. Luka est une orgueilleuse derrière ses airs de traîne misère, une femme aux principes rigides, terriblement hermétique à des idées plus souples que les siennes. Il réside une certaine forme de mauvaise foi, finalement, dans le fait d'accepter tous les miséreux en son sein, meurtrier ou non, et de pester chaque fois qu'un petit richard vient tenter de lui exposer sa vue sur le monde. La couverture de l'altruiste pauvre est belle mais ça ne l'empêche pas d'être absolument imparfaite. Au moins la jeune femme s'en rend elle compte. Pas au point de se souvenir qu'elle même n'a que trente ans et encore tout à construire aussi, non. Mais assez pour serrer les dents et ravaler sa verve quand on la réprimande sur ses manières...
Réplique acerbe, remise à niveau, intimidation classique. La demoiselle est blessée dans sa fierté, apparemment. Elle ne tient pas sa réputation de rien, sa susceptibilité légendaire est absolument fondée. Ses sourcils se fronçant de quelques millimètres, Luka toise un instant la belle, interdite, et se retourne sans rien ajouter de plus. Qui ne dit mot consent et la Reine d'aura rien de mieux venant d'elle. Elle se trouve déjà bien bonne patte de ne pas rire, ni même sourire, et de ravaler la réplique cinglante qui lui vient à la bouche. Comme Calypso a cru juger bon de le rappeler, elle est ici en territoire inconnu et tenue d'en respecter les règles. Luka a fait une fois l'erreur de se passer des règles d'un lieu sur la base de ses émois vindicatifs, elle a bien failli faire fusiller son propre quartier en agissant de la sorte et on ne la reprendra plus à commettre la même erreur. Au moins cela prouve t'il qu'elle est encore capable d'apprendre de ses erreurs et d'entendre - parfois - que ses jolies idées n'ont pas toujours raison. La courtoisie élémentaire veut qu'on n'offense pas son interlocuteur, quand bien même il est terriblement offensant lui même. Tendre l'autre joue n'est jamais une perspective très agréable mais il est parfois plus respectable de réagir à l'affront par une courtoisie redoublée. Alors elle se tait, et laisse l'autre lui exposer les modalités de sa tolérance envers elle, quand bien même elles sont parfaitement extravagantes. Parce que, franchement, ce n'est pas avec son indice de masse corporelle indécemment bas et " son air de ne jamais manger à sa faim " pour ne pas paraphraser un autre Grand Monsieur, qu'elle rivaliserait avec un seul de ces types, ni même sûrement avec la Reine. Mais allons y, débarquons avec nos gros sabots au chevet d'un malade, histoire de faire plein de bruit et d'apporter une agitation inutile dans sa chambre. Ce n'est pas comme si la première chose recommandée dans ce genre de situation était le calme et le repos, après tout. Si ne pas perdre le contrôle est plus important que ne pas importuner un homme souffrant, alors que reste t'il à dire ?
Installée au chevet de son vieil ami, Luka tâche de ne pas prêter attention à la rumeur des mouvements derrière, dans une parfaite illustration d'ignorance mutuelle. Il serait inconvenant de continuer à se tirer le mou devant Jonathan et elle n'est pas venue remettre en cause l'harmonie de son nouveau lieu de vie. Même si elle se doute bien qu'en ce qui concerne les gorilles dans son dos, l'indifférence n'est pas complète à son égard. On veille toujours à garder un oeil sur elle, si absurde soit il, dans cette petite démonstration de pouvoir ridicule qui semble être maître de leur hospitalité. Dans un regard interrogateur, elle attend qu'on lui expose enfin le véritable motif de sa venue mais pour l'heure, John se contente de pointer d'un signe du menton une vieille pochette en carton punaisée au mur, l'image délavée d'un groupe, toutes guitares dehors, dessus. Un sourire s'étire sur les lèvres de la jeune femme en constatant de petit brin de souvenir.
" Heureusement que Jack n'est pas monté " souffle t'elle, dans une oeillade complice. " Il aurait hurlé. - Qu'est ce qu'il a pu me gonfler avec ça... " Un vinyle collection, grand dieu ! Ca ne se punaise pas au mur comme un vieux poster, ça, monsieur. " Je ne suis toujours pas sûr de comprendre comment ce truc est censé faire de la musique. "
Un rire, ténu. Il faut dire que les tourne disques se font rares à cette époque et seuls des maniaques ou des animateurs de radio pirates en connaissent encore le mystérieux secret. Pour ce qui est de Luka, elle s'est fait suffisamment rabâcher les oreilles avec la qualité de son unique que l'on peut avoir dans ces vieux disques noirs pour avoir compris mais ce n'est peut être pas le moment de se lancer dans des détails techniques. Interrompue par un mouvement près d'elle, elle s'écarte pour laisser la tôlière des lieux poser une tasse de thé fumante sur la table de chevet et s'empare de celle qu'on lui tend, non sans une certaine surprise. Un peu décontenancée par cet élan de politesse inespéré, il lui arrache malgré tout un sourire ténu, mu d'une certaine reconnaissance. Comme quoi, tout ça pourrait presque commencer à devenir cordial.
" Un peu de lait serait parfait, oui. S'il vous plaît. "
Voyant John qui s'agite pour se redresser et s'emparer de sa tasse, Luka se relève de son assise pour l'assister, et voit Calypso passer de l'autre côté du lit pour faire de même. Un regard, bref, et elle reporte son attention sur le blessé, passant son bras sous son aisselle pour le tracter.
" Je peux me débrouiller seul. " maugrée l'homme dans une grimace douloureuse. - Et arracher toutes tes plaies, oui. Brillante idée. "
D'un geste devenu somme toute assez usuel, elle le remet correctement assis dans son lit de convalescence, avec l'aide de la Reine. Lui glissant un sourire une fois la chose faite, elle s'empare de la tasse pour la glisser entre les mains de l'homme et se rassied en s'emparant de la sienne. Patiemment, elle le laisse protester qu'il déteste être pris pour un impotent alors qu'il a fait la guère, et qu'on ne le laisse même pas sortir de ce fichu lit, pour quelques petites éraflures. Une minimisation de son état somme toute notable, quand on voit le nombre de bandages et de contusions qui lui recouvrent le corps, et le peu de sang qui reste encore à l'intérieur à en juger par la lividité de son teint. Dans un hochement de tête désapprobateur, Luka vérifie machinalement son pouls pour s'assurer que le coeur n'est pas en souffrance.
" C'est à peine si j'ai pu assister à l'enterrement d'Alric. " soupire l'homme pour en venir au fait, une grimace lui tordant à nouveau la bouche, d'une souffrance bien plus profonde que celle provoquée par " quelques petites éraflures. "
Soufflée, pour ne pas dire choquée, Luka reste un instant interdite de cette nouvelle, et parvient tout juste à marmonner un remerciement maladroit quand on revient lui apporter du lait. Une seconde de silence, puis deux, et ses sourcils se froncent doucement, la gorge étroitement serrée, en autant de réactions à la stupeur profondément contrite qui est entrain de lui monter à la tête.
" Comment c'est arrivé ? - ... La mafia avait un vieux compte à régler avec moi. Elle nous est tombée dessus quand je suis sorti d'ici pour aller voir un de mes locataires au centre. " - Je suis navrée, John. "
Dans un hochement de tête, l'homme tente de sourire, mais le geste semble immédiatement écrasé par les diverses formes de douleur. Baissant les yeux, Luka voit la tasse trembler entre ses mains jusqu'à menacer de se renverser et s'en empare avec douceur pour la reposer sur la table et glisser à nouveau ses doigts contre les siens. Les secondes s'égrainent doucement, silencieuses, avant qu'il n'ait le courage de prendre la parole, pour expliquer la véritable raison de sa venue. Un reniflement, puis un retour à un semblant de calme, puisque sa fierté débordante n'admet pas de le laisser pleurer ainsi en présence d'auditeurs. Dans un débit lent, il explique qu'il avait économisé une cinquantaine de milliers de dollars pour les donner à son fils quand il serait en âge de quitter le foyer familial et que, maintenant qu'il est tout seul, la mère morte en suite de couches il y a déjà bien longtemps, il ne veut plus rien faire de cet argent. Il avait bien songé à le laisser à son quartier mais le montant est plutôt dérisoire en comparaison des réels enjeux qu'ils ont à brasser tous les jours, alors que ce serait d'un bon secours pour un dispensaire. Comprenant où il veut en venir et fidèle à elle-même, Luka refuse du bout des lèvres, considérant sans fausse modestie qu'elle ne peut pas accepter une telle somme, surtout si elle était destinée à un garçon mort. Mais John insiste, et la conversation commence à devenir fatigante pour lui.
" C'est d'accord " glisse t'elle en se relevant pour l'aider à s'allonger, coupant court au débat, qui n'a pas lieu d'être quand l'un des deux interlocuteurs est dans un tel état. " Mais tâche déjà de te reposer. "
John acquiesce, doucement. L'observant encore un moment d'un oeil inquiet, Luka déglutit une salive pénible et s'empare des deux tasses pour s'éloigner avec. D'un regard à l'adresse de la troupe réunie autour de la table, elle désigne la cuisine en un geste bref pour montrer patte blanche et y entre, posant les récipients dans l'évier avant d'allumer l'eau et de s'employer à les laver, la gorge serrée, des images lointaines pleins la tête. Serrant les dents, elle déchaîne la colère glaciale qui lui monte à la tête sur les pauvres tasses, dont elle frotte la faïence sans vergogne, le visage fermé. Elle commence à avoir vu trop de drames pour pleurer réellement chaque fois qu'on lui en expose un. Mais c'est dingue à quel point la révolte, elle, refuse de passer, quel que soit le nombre de fois où elle l'a ressenti. Du bout de ses neurones échaudés, Luka sent des envies de meurtre lui prendre la tête. Elle entend des pas derrière elle et contracte la mâchoire de plus belle, le visage résolument baissé sur son oeuvre. Elle n'est plus vraiment d'humeur à se chamailler pour des histoires de protocole.
Calypso R. Storm
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AVATAR : Lindsay Ellingson
ANNÉE D'ÉTUDE : 5ème année
DISPONIBILITÉ RP :
Disponible
COMMENTAIRES : Sachez mes chers que vous vous trouvez face à la Reine de l'Académie. Reine que vous devrez acclamer, admirer parce que j'ai été élue par tout le monde comme étant la plus belle de cette fichue Académie. Mais ne vous réjouissez pas : beauté ne veut pas dire stupidité...
Ça fait six ans que je suis réélue, et je compte bien continuer jusqu'à mon départ.
Je suis également la Dirigeante en chef du Quartier Nord et je peux vous faire décapiter d'un simple claquement de doigt. Je suis également une prostituée de luxe et mes clients me sont entièrement dévoués alors dis un seul truc de travers sur moi et j't'envois en prison jusqu'à la fin de ta vie !
Allez sans rancune : je suis magnifique et intelligente, t'es rien face à moi !
CRÉDITS : Shiya
MESSAGES : 1923
Date d'inscription : 05/05/2011
CASIER JUDICIAIRE ÂGE: 22 ans CAMP: Sans idées fixes JE SUIS: un incertain, je peux basculer d'un côté comme de l'autre
Sujet: Re: Aux frontières d'un Empire [PV-Luka] Ven 3 Jan - 1:58
Quelques temps plus tôt, le Quartier Nord avait reçu un appel d'urgence venant d'un de ses habitants. Un groupe d'une dizaine de personne se relayait régulièrement pour être toujours près des téléphones spéciaux ne sonnant qu'en cas d'urgence. Tous les nordiques connaissaient le numéro d'urgence qui faisait intervenir l'artillerie lourde du Nord. On pouvait appeler ce numéro ou simplement envoyer un texto vide ou avec un texte quelconque, le résultat était le même : le groupe réceptionnait l'appel ou le message, repérait où était l'outil grâce à un détecteur d'avant la nano-bombe qu'ils avaient remis en état pour l'occasion. Une fois le lieu trouvé, le groupe téléphonait aux nordiques chargés des interventions d'urgence et en moins de cinq minutes, un groupe armé partait du Quartier pour récupérer le nordique en difficulté. Cette technique portait ses fruits puisque les appels ne passaient pas par l'élite et ne prenaient donc pas de retard. Le groupe chargé des appels spéciaux n'avaient pas besoin de signaler les cas à l'élite et pouvaient donc agir rapidement tout comme les groupes armés n'avaient pas besoin de demander la permission à l'élite pour intervenir. En fonction de l'endroit où se trouvait le nordique, on envoyait des groupes plus ou moins nombreux mais on n'envoyait jamais moins de trois nordiques armés plus un conducteur ou une conductrice. Le groupe chargé des appels d'urgence devait cependant prévenir l'élite une fois que toute la procédure était enclenchée et le groupe partit. A ce moment-là, un membre du groupe chargé de la surveillance appelait un membre de l'élite pour l'informer de l'incident puis le rappelait une fois le nordique sauvé. Le groupe chargé de récupérer l'infortuné ou l'infortunée était en constante liaison avec le groupe encore dans le Quartier Nord afin d'être le plus efficace possible. Le Nord s'arrangeait toujours pour avoir des nordiques dispersés un peu partout dans la ville, pour être toujours plus efficaces et surtout pour mieux connaître le terrain et ainsi repérer les routes à emprunter pour être le plus rapide possible. Ce jour-là, le groupe chargé des appels d'urgence avait reçu un appel particulièrement inquiétant. L'appel provenait du téléphone de Jonathan mais on entendait la voix de son fils pendant une seconde avant d'entendre un coup de feu et le bruit d'une chute. Le groupe réagit immédiatement en vérifiant les troupes éparpillées dans la ville. Il apparut rapidement que la Reine et sa troupe étaient les plus à mêmes de récupérer Jonathan. Immédiatement le coup de téléphone fut passé et la Reine se mit en mouvement. Habituellement elle ne se chargeait pas des missions de sauvetage, étant elle-même constamment protégée, mais dans les cas d'urgence comme celui-ci, elle accompagnait le groupe tout en restant dans la voiture, sous protection. La Reine était toujours suivie de ses deux gardes-du-corps mais ce jour-là, elle était accompagnée en plus de quatre autres individus et de deux chauffeuses car elle avait un rendez-vous important et dangereux. Lorsque l'appel provenant du portable de Jonathan fut passé, la Reine venait de terminer son entrevue. Elle décrocha son téléphone et on lui apprit qu'elle avait l'équipe la plus proche du lieu où l'appel d'urgence avait été passé. Le groupe couru aux deux voitures, sorties pour l'occasion, et les deux véhicules foncèrent dans la ville, se fichant royalement des limitations et des feux de circulations. Ils suivirent les indications données par téléphone et arrivèrent très rapidement sur le lieu d'où provenait l'appel. Calypso, les deux chauffeuses et deux autres femmes armées restèrent près des voitures. Calypso et les chauffeuses dedans, les deux femmes armées dehors, prêtes à tirer au moindre bruit suspect. Taleh, Sven et deux hommes entrèrent dans le bâtiment luxueux sans faire dans la dentelle puisqu'ils firent sauter les portes et tirèrent à vue, sans se poser de question. Ils passèrent par dessus le corps sans vie de l'enfant de Jonathan, le signalèrent aux autres puis s'enfoncèrent dans le bâtiment. Une des femmes armées alla récupérer le corps du jeune garçon et le mit dans le coffre, ne pouvant pas se permettre d'occuper une place dans la voiture car, s'ils récupérait Jonathan, ils allaient être dix et rentreraient donc tout juste dans les voitures. Les hommes armés éliminèrent les individus leurs barrant le chemin et parvinrent là où Jonathan était retenu en otage. Ils le libérèrent, éliminèrent les mafieux et portèrent le nordique jusqu'aux voitures. Les deux moteurs rugirent et les véhiculent disparurent dans un nuage de fumée. Depuis l'appel du fils de Jonathan, il ne s'était écoulé que vingt minutes. Ça aurait pu durer plus longtemps si l'équipe de la Reine ne s'était pas trouvée juste à côté mais la question ne se posa même pas : ils avaient sauvé Jonathan. Le nordique fut immédiatement soigné par un des médecins du Quartier et il finit par expliquer ce qui lui était arrivé. Jonathan avait témoigné lors d'un procès contre un des membres de la mafia un an avant d'arriver dans le Quartier Nord. La Police l'avait alors mis sous protection policière pendant un an et le Nord avait prit le relais après que Jonathan ait été admis comme citoyen du Quartier. Quatre années étaient passées depuis que Jonathan avait témoigné mais avec le bordel provoqué par Jason, la mafia avait voulu montrer à la ville qu'elle n'était pas morte. Ils avaient ressortis les vieux dossier et celui de Jonathan avait été posé au sommet de la pile. Quoi de mieux qu'un ancien témoin pour montrer l'exemple ? Ni une ni deux, la mafia avait enlevé l'homme alors qu'il se promenait en ville avec son fils. L'affaire remontait à si loin que le Nord avait arrêté de mettre Jonathan sous protection accrue. A la différence de Calypso qui restait constamment sous protection accrue, Jonathan était un simple citoyen nordique et ne nécessitait donc pas cette protection constante. La mafia n'avait donc eu aucune difficulté à enlever le nordique et son enfant et à les emmener dans l'hôtel luxueux leur servant d'abris. Ils avaient pensé torturer l'enfant, le tuer puis torturer le père pour que ce dernier serve d'exemple et rende officiel la toute-puissance de la mafia mais ils avaient loupé leur coup. Ils avaient mal attaché le gamin, persuadé qu'il aurait trop peur pour bouger, et le petit leur avait filé entre les doigts alors qu'ils s'occupait du père. Le garçon avait courut le plus vite possible mais Jonathan avait entendu plusieurs coups de feu puis les mafieux lui avait annoncé que son fils était mort. Et que c'était de sa faute à lui. Jonathan ignorait que son fils avait appelé le numéro d'urgence et il avait pensé être perdu. Lorsque Sven, Taleh et les autres avaient débarqués, Jonathan avait cru pouvoir espérer que son fils était toujours vivant mais malheureusement on lui avait vite appris l'inverse. Néanmoins le gamin était mort en héros : il avait eut la présence d'esprit d'appeler le numéro en courant. Mais héros ou pas, la perte était atroce et le Nord n'avait rien pu y faire. Quelques jours après le sauvetage, Jason avait reporté sa colère sur la mafia et désormais c'était signer son propre arrêt de mort que de se prétendre de la mafia.
Calypso se remémorait tout ça après avoir aidé Luka à faire s'asseoir Jonathan et apporté du lait à la femme. La blonde était assise et sirotait son thé d'un air distrait. Elle n'écoutait même pas la conversation entre Sven et le médecin puisqu'elle ne comprenait de toute façon rien aux termes techniques qu'ils employaient. Elle sentit Sven suivre quelque chose du regard et supposa que c'était l'étrangère qui bougeait. Elle ne voyait rien de toute façon et elle n'avait aucunement envie de se retourner. Elle termina sa tasse de thé puis se leva et se dirigea vers la cuisine. Elle y trouva Luka en train de laver sa tasse avec tellement d'énergie que la blonde se demanda si la tasse allait finir en un seul morceau. Calypso aurait pu faire de l'ironie mais Luka n'avait pas l'air bien et la Reine, si elle se fichait bien des états d'âme d'une étrangère, n'était pas encore assez sociopathe pour lancer sa pique alors que l'adversaire était désarmé. Elle posa sa tasse à l'écart du lavabo, pour éviter que Luka s'imagine que la blonde lui filait sa vaisselle à faire. Elle s'adossa aux meubles de la cuisine pour regarder Jonathan qui tentait de ravaler ses larmes. Il n'y avait pas besoin d'être devin pour savoir de quoi les deux individus avaient parlé alors Calypso expliqua ce qui c'était passé à Luka, d'une voix claire et elle n'omis aucun détail.
« Vous devez sûrement le savoir mais Jonathan a témoigné contre un membre de la mafia, il y a plus de cinq ans. Il a été sous protection policière pendant un an et le Nord a prit le relais lorsqu'il nous a rejoint. On l'a mis sous protection accrue pendant plus d'un an mais on a fini par arrêter car l'affaire remontait à loin et que Jonathan estimait ne plus avoir besoin de ça. On a respecté son choix mais, très franchement, aucun de nous pensait que la mafia allait ressortir des dossiers vieux comme le monde et surtout impliquant un nordique. Mais évidemment, avec ce qui s'est passé avec Lecter et sa bande, la mafia a sans doute voulu réaffirmer son autorité. L'attaque nous a prise par surprise parce que bon, techniquement les embrouilles du Sud restent dans le Sud... Ils avaient prévu de torturer Alric puis de le tuer avant de torturer Jonathan et de le lâcher dans la nature pour qu'il prouve à la ville que la mafia n'est pas morte. Enfin c'est ce qu'on suppose, on ne sait pas vraiment grand chose de la mafia, si ce n'est qu'elle est chiante. Alric a réussit à s'échapper et en courant vers la sortie il a eut la présence d'esprit d'appeler le numéro d'urgence. Mais il a été abattu d'une balle dans la nuque alors qu'il était presque hors d'atteinte... Vingt minutes plus tard, Jonathan était sauf mais le mal était fait. Ça ne vous fera peut-être pas plaisir de l'entendre mais on a éliminé tous les individus qui se trouvaient dans la planque de la mafia. La vengeance c'est peut-être quelque chose d'inutile et de stupide mais ça donne au moins l'impression d'avoir fait quelque chose pour Alric. »
Calypso regarda ses mains d'un air distrait avant d'enchaîner :
« J'ai beau retourner le problème sous tous les angles, c'est évident qu'on n'aurait rien pu faire. On n'aurait pas pu empêcher Alric de mourir mais ça m'énerve. On a réussit à sauver Jonathan mais la mafia lui a arraché sa raison de vivre et rien que pour ça, je suis heureuse que Jason ait réglé son compte à cette saleté de pieuvre. J'arrête pas de me dire qu'on aurait dû le laisser sous protection mais ça faisait quatre ans qu'il vivait tranquillement sans être inquiété par ces connards et trois ans qu'il n'avait plus de protection. Comment aurais-je pu savoir que la mafia allait ressortir les vieux dossiers après le bordel provoqué par Jason ? » la blonde lâcha un ricanement nerveux s'échapper « C'est toujours pareil avec Jason de toute façon. Dès qu'il fait quelque chose, ça se répercute dans toute la ville. J'aurais dû empêcher les nordiques de sortir le temps que Jason règle son compte à cette putain de mafia. »
Depuis cet incident, Calypso ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Elle était innocente pourtant et pour le coup, elle n'aurait rien pu faire mais elle ne pouvait pas l'accepter. Cette sensation d'impuissance, il y avait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas ressenti et ce goût amer qu'elle avait sur la langue ne lui plaisait pas du tout. Si elle avait été comme Taleh, elle aurait passé des heures dans la salle de musculation à se vider la tête en filant des coups dans des sacs de sable. Si elle avait été comme Sven, elle se serait plongée dans la lecture pour tenter de passer à autre chose. Mais elle n'était que Calypso Storm alors elle tentait d'oublier en se disant que les mafieux avaient souffert et qu'ils continueraient de souffrir tant que Jason ou elle étaient en vie. Calypso releva la tête et soupira.
« Mais bon. Il faut aller de l'avant, non ? Alric est mort mais Jonathan est toujours vivant. Ce n'est pas le meilleur scénario mais il faut faire avec. »
La blonde passa une main dans ses cheveux, repoussant une mèche en arrière.
« Alric est enterré dans le cimetière du Nord. Ce n'est pas très loin d'ici,on pourra y passer si vous voulez lui... dire au revoir... »
Quand à savoir s'ils allaient y emmener Jonathan ? Calypso n'en était pas encore sûre. Il faudrait qu'elle en discute avec le médecin et qu'ils décident ensemble de la meilleure solution à prendre. Il y avait des fauteuils roulants et Sven et Taleh étaient suffisamment forts pour pousser le fauteuil malgré la neige. Ils pourraient aussi appeler une voiture pour qu'elle les conduise au cimetière. Ce n'était certes pas loin mais ça permettrait à Jonathan de voir une nouvelle fois la tombe de son fils. Certains disaient que plus on voyait la tombe d'un être cher et plus on avait de facilité à faire le deuil. Ce que Calypso en pensait ? Rien du tout. Chacun faisait le deuil à sa façon et si certains parvenaient à le faire facilement, pour d'autre toute une vie ne suffisait pas.
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Sujet: Re: Aux frontières d'un Empire [PV-Luka] Mer 9 Avr - 13:05
There ain’t no reason things are this way. It's how they always been and they intend to stay. I can't explain why we live this way, we do it everyday.
" Il y avait des enfants. " Un silence. Luka reprend sa tâche interrompue lors du discours et rince les deux tasses avec un peu moins de ferveur. " Quand Jason Lecter a " réglé son compte à cette saleté de pieuvre ", il y avait des enfants. Avouez que ça ne manque pas d'ironie. "
Every little heartbeat, every little breath. People walk a tight rope on a razors edge Carrying their hurt and hatred and weapons. It could be a bomb or a bullet or a pen Or a thought or a word or a sentence.
Elle laisse échapper un sourire, dans l'intimité relative de sa posture. Se raclant la gorge pour couper court à l'émotion qui entame de la prendre, elle ouvre la fenêtre, attrape un chiffon pendu devant elle et se tourne vers son interlocutrice, appuyée sur le comptoir, pour essuyer les deux récipients de gestes rapides. Laver une tasse de plus ne la dérange pas et l'offusque beaucoup moins que de se faire traiter de criminelle derrière des frontières barricadées. Ca lui semble être un moindre mal après avoir successivement pénétré et insulté le sanctuaire de cette jeune fille. Pour sûr, elle n'a pas été de très bonne volonté. Elle est seulement fatiguée. Fatiguée de devoir ramasser des cadavres ou de ne rien pouvoir faire pour en empêcher d'autres. Le souvenir des huit heures d'opération passées à tenter de sauver un enfant de dix ans, à le stabiliser, de l'énergie dépensée pour lui trouver un nouveau foyer puis finalement du coup de téléphone annonçant sa mort par hémorragie interne quelques jours plus tard, lui laisse des relents amers au coin de la tête. Mais enfin, elle ne peut pas nier que compte tenu des circonstances, la reine de cet empire fait preuve de bonne volonté avec elle. Elle ne lui doit rien, pas même un passe droit sur son terrain et encore moins des explications. C'est probablement d'avantage le respect qu'elle a pour Jonathan qu'un quelconque égard envers Luka qui l'a conduite à faire ça. Quoiqu'il en soit, elle ne l'ignore pas.
" Je suis désolée si je vous ai paru discourtoise. " souffle donc la jeune femme d'une voix qui se veut humble. " Vous avez raison, c'est votre quartier et rien ne vous obligeait à m'y laisser rentrer ni à me dire tout ça. Je n'avais aucun droit d'y porter le moindre jugement. Je suis seulement... un peu fatiguée. " Elle hausse les épaules et ouvre quelques placards pour y ranger les deux tasses, ajoutant sur la route. " Mais la dernière chose dont Jonathan a besoin c'est un conflit d'ego. "
Dans une inspiration plus forte que les autres, Luka réajuste son chandail et va s'asseoir à l'une des deux chaises encadrant la petite table qui fait office de meuble de cuisine. De la poche de son jean, elle extrait une poche de tabac froissée, deux filtres et deux feuilles pour entamer de leur rouler deux cigarettes. Calypso n'est pas obligée de la rejoindre ni même d'accepter mais au moins, elle aura tenté un geste pour la paix des braves. Se disputer le titre du plus grand orgueil n'était pas très mature et ne peut décemment pas continuer vues les circonstances. Elle ne dit pas que demain, elle seront les meilleures amies du monde toutes les deux, ni même qu'elles parviendront à se mettre d'accord sur une philosophie de vie commune. Mais il y a certaines choses qui valent la peine de ravaler sa fierté et de regarder dans la même direction. D'ailleurs, en un sens, Luka se sent quelque peu idiote qu'une reine dont l'orgueil n'a d'égal que la réputation l'ait compris avant elle. Mais personne n'est parfait et elle n'a jamais prétendu être une sainte.
" Ca n'a pas dû être facile pour vous non plus. " elle ajoute, calmement, avant de lécher la première cigarette et la lui tendre. " Mais d'aussi loin que ça me concerne, vous n'avez aucune raison de vous en vouloir. Certaines choses arrivent quelle que soit notre volonté à les empêcher et elles nous rongent si on n'arrive pas à les accepter telles quel. C'est une tragédie, bien sûr, et Jonathan va probablement traverser des mois extrêmement difficiles. Mais il est en vie pour les traverser. Et c'est déjà une belle victoire. En temps de guerre, il faut savoir savourer ses victoires. " elle esquisse un sourire sourire calme. Luka n'a pas vraiment la notion des conflits qui se déroulent au sein des quartiers criminels. Elle les constate par ricochets les jours où certaines victimes arrivent chez elle ou, à l'époque, quand Alonso lui en glissait un mot. Et encore, Alonso n'était pas très bavard sur ses activités ou celles de son entourage. Pour ce qu'elle en a compris, le Nord et le Sud ont brutalement cessé leur collaboration et apparemment, la mafia leur fait un ennemi commun pour commencer à se regarder avec un peu plus d'indulgence. " Faites attention avec la cigarette " elle reprend, avec d'avantage de légèreté. " Ce tabac arrache un peu la gorge. Si vous le trouvez infumable, je ne m'en offusquerais pas. "
Prison walls still standing tall, Some things never change at all. Keep on buildin’ prisons, gonna fill them all, Keep on buildin’ bombs, gonna drop them all. Working your fingers bare to the bone, breakin your Back make you sell your soul, like a Lung thats filled with coal sufficating slow.
C'est sûr que ce n'est pas de la cigarette grand luxe. Mais elle s'y est habituée et à force, elle l'aime bien, son mauvais tabac, tellement fort qu'il a l'air de vouloir vous enflammer les papilles jusqu'à ce que vous n'ayez plus aucun goût de rien d'autre. Roulant rapidement la sienne, elle l'allume du bout des lèvres, savoure le crépitement des feuilles sèches à l'approche de la flamme, la fumée blanche, âcre et nauséabonde qui lui envahit la gorge. Ses yeux se déportent un instant sur la porte ouverte de la cuisine, à la travers laquelle on peut apercevoir la silhouette alitée de son vieil ami. Ses sourcils se froncent sur cette vision, contrits. Quel gâchis, ne peut elle s'empêcher de songer. Quel intolérable gâchis. Elle n'ose même pas imaginer ce qu'il a dû ressentir en entendant le coup de feu, en sachant que son fils était mort. En se faisant sauver à sa place. Et pour une histoire de témoignage, pour des hostilités qu'il a lancées malgré lui. Et le calme avec lequel il a l'air de prendre tout ça n'est pas forcément de bonne augure. Beaucoup d'hommes dans sa situation finiraient par se donner la mort ou encore faire une chose stupide. En un sens, Jason Lecter l'aura au moins empêché de se jeter dans la gueule du loup lui-même pas esprit de vengeance suicidaire. Ce sera peut être un réconfort. Ce sera peut être suffisant. Peut être pas. Mais sans doute que les médecins et soldats ici ont assez d'expérience en matière de pertes humaines pour anticiper sur les éventuelles envies de suicide d'un homme ayant perdu tout ce qu'il lui restait. S'il est attaché à ce quartier et à ses habitants, il finira par trouver un nouveau moteur pour vivre. Et Luka ne peut pas faire grand chose de plus si ce n'est montrer son soutien moral à tout le monde et repartir. Offrir quelques cigarettes au passage.
" J'aimerais rester avec lui encore un peu, surtout, si vous voulez bien. Bien sûr, si le médecin est d'accord et que le déplacer ne vous cause pas trop de soucis, aller voir son fils lui ferait sûrement du bien. "
The wind blows wild and I may move, The politicians lie and I am not fooled. You don't need no reason or a three piece suit to argue the truth. The air on my skin and the world under my toes, Slavery stitched into the fabric of my clothes, Chaos and commotion wherever I go, love I try to follow.