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The closer you look, the less you’ll see
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MessageSujet: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Lun 9 Juin - 19:49

Plusieurs jours s’étaient écoulés sans que j’aie la moindre nouvelle. Pour être honnête, je m’étais surprise à le chercher du regard dans les couloirs de l’Académie. Mais rien. Ce Daniel était un réel magicien, particulièrement doué pour disparaitre. Toutefois, je n’avais pas peur. Je savais qu’il ne lui était rien arrivé, et surtout, qu’il n’allait pas me laisser tomber. Oh, j’aurais pu le croire. Un mec qui vous fait de belles promesses et vous abandonne au petit matin, cela courrait les rues. Peut-être même Lassiter était-il ainsi en ce qui concernait ses affaires privées, mais je n’étais pas une affaire de fesses. J’étais une histoire… compliquée. Professionnelle, utilitaire, en quelques sortes. Nous nous étions engagés consciemment dans une entreprise dangereuse à bien des niveaux, car elle jouerait sur nos nerfs, puisqu’il y avait une chose étrange entre nous. Entre fascination, désir de contrôle, rejet… Je ne m’étais donc pas inquiétée, puisque chacune de ses paroles était bien gravée en moi. Il allait faire plus qu’un simple enseignement. Il m’avait promis une chose que même Hunter Stanton n’était pas parvenu à faire : m’aider à ne plus avoir honte de la personne que j’avais été, à transformer cette information en force, sans jamais avoir à rougir de ce que j’avais pu faire. Etrangement, je le croyais. Mais il avait été clair : je ne comprendrais pas toujours où il voudrait en venir, mais je devais le croire. Tout était affaire de foi, à bien y penser. J’avais renoncé à Dieu, mais j’avais retrouvé la foi en d’autres réalités. Gordon, l’école… Et Daniel ? C’était une foi différente, mais il avait cette aura des plus grands mystificateurs – sans que cela ne soit péjoratif, c’était admirable que de fédérer et fasciner ainsi les âmes.

Nous allions faire des merveilles… C’était ce qu’il m’avait dit à l’oreille avant de repartir de son côté, instillant en moi un étrange sentiment. Un mélange d’orgueil et de fierté. D’excitation mêlée d’appréhension. Et ce doute… Je ne me serai pas attendue à apprécier autant de frôler la ligne blanche. Ligne qui en plus s’avérait mouvante. Je l’avais regardé partir, un sourire au coin de mes lèvres. Les choses allaient changer. J’allais changer. Mon œil s’aiguiserait. C’était tout ce que je désirais, pour le bien du système, et pour le mien.

J’avais peu dormi la nuit suivant mon deal avec Lassiter. Chacun de nos échanges me revenait en mémoire, et c’était comme si j’essayais d’analyser enfin ce qui s’était réellement passé, sans jamais parvenir à réellement saisir les enjeux de notre échange. Les jours qui suivirent, je retournai en cours, sans que nul ne puisse deviner l’étrange accord qui m’unissait désormais avec un zinc. Je restai ficèle à moi-même, souriante avec tout le monde, toujours un sourire pour quiconque venait me parler, acharnée à l’entrainement malgré le temps qui s’était encore refroidi. Et en plus des cours et des entrainements, il fallait également se préparer pour la grande soirée à la Mairie. Cette année, elle serait différente d’après ce qui avait été annoncé, car un hommage aux victimes de la fusillade qui avait touché l’académie primerait sur les festivités. C’était aussi pour eux que j’avais passé ce pacte avec Lassiter. Si je savais observer, je pourrai reconnaitre nos ennemis. Si quelqu’un avait pu lire dans leurs gestes les ténèbres de leurs âmes et leurs noirs desseins, peut-être que les terroristes auraient pu être arrêtés à temps. J’avais pris conscience ce jour-là que certaines personnes étaient rongées par la haine et étaient prêtes à tout détruire sur leur passage. Ces gens pouvaient être n’importe où, ils pouvaient même paraitre pour d’irréprochables voisins. Mais un geste, une expression aurait pu les trahir. C’était ce que j’espérais être capable de faire grâce à l’aide de Daniel. Plus aucun opposant prévoyant de nous faire du mal ne m’échapperait. Il était hors de question que j’échoue dans cette mission, surtout avec cette cérémonie qui se profilait. Donc même si mes préoccupations pouvaient être futiles, m’interrogeant notamment sur la tenue que je porterais, je n’en oubliais pas pour autant les leçons de Daniel. Il m’arrivait donc souvent, en cours, à la cafétéria ou à la bibliothèque, de faire le vide en moi et d’observer mes camarades, sans parler, sans prendre de note. Je regardais le sourire en coin du garçon qui sent que le moment est venu de se lancer et d’embrasser la demoiselle, je remarquai le tic de celle qui était très certainement en train d’inventer une excuse bidon pour ne pas accompagner son amie dans le Sud. Le silence avait du bon, et je comprenais un peu mieux pourquoi Daniel s’isolait ainsi. Si j’avais été entourée des autres Platines ou des jeunes recrues de l’équipe d’athlétisme comme habituellement, je n’aurais pas perçu toutes ces choses.

Ma journée ce matin-là, avait commencé comme toutes les autres. Levée aux aurores pour être à l’entrainement très tôt. Je m’étais changé dans les vestiaires et j’avais couru jusqu’à ce que tout mon corps souffre, comme si je courrais pour ma vie et l’honneur de l’école. Trois années de suite j’avais remporté le championnat, et je ne comptais pas rendre ma couronne, alors je me défonçais toujours un peu plus. J’écoutais attentivement les conseils de mon entraineur. Pour cela, j’étais douée. J’étais, dans tous les domaines, une élève assidue, prête à apprendre de ses erreurs. Par contre, je fus plus qu’heureuse de pouvoir me glisser sous la douche après avoir récupéré du savon dans mon casier et me défaire de toute cette sueur. Je pris le temps d’enduire mon corps d’un savon au parfum sucré de datte, avant de m’enrouler dans une serviette moelleuse. Je pris le temps, en m’habillant, de discuter avec une jeune arrivante, qui se sentait un peu perdue. Je savais ce qu’elle pouvait ressentir pour avoir été nouvelle moi aussi, alors je pris le temps de la rassurer, de palier ses craintes. Je me ferai d’ailleurs une joie de la guider, comme on m’avait guidée jadis. Quand elle me quitta et que je m’apprêtais à refermer mon casier, je découvris un papier plié. Je le ramassais et regardai tout autour de moi. Depuis combien de temps était-il ici ? Je ne l’avais pas vu ce matin en arrivant. L’avait-on glissé quand j’étais à l’entrainement ? Mais je l’aurais vu en prenant mon savon, non ? Ou sous la douche ? Je dépliai le papier, un peu angoissée, et découvris quelques mots.

« Plus tu croiras en voir, plus tu te feras avoir. Rendez-vous à la cafétéria. »

Daniel. De nouveau, comme une idiote, je le cherchais du regard. Mais c’était en vain. Il avait toujours un coup d’avance. Peut-être même que ce mot était là depuis le début et que je ne l’avais pas vu parce que je regardais de trop près… Dire qu’il allait falloir supporter les cours avec ce point d’interrogation dans le crâne : en quoi allait consister la leçon ? Je dus bien reconnaitre que je fus distraite pendant le reste de la matinée, mon mentor obnubilant mes pensées. Mais dès que la fin des cours résonna, je me levai en quatrième vitesse et traversai les couloirs au pas de courses, tentant tout de même de saluer poliment ceux qui m’adressaient la parole…

« Hey, Jade, qu’est-ce que tu fais, tu ne viens pas manger avec nous ?
- Pas aujourd’hui les filles, ne m’attendez pas.
- Moi je dis qu’il y a un garçon là-dessous, notre jade a la tête ailleurs ces jours-ci !
- Sortez-vous ça de la tête les filles, allez plutôt vu occuper de LeeAnn, elle est nouvelle et ne connait pas grand monde. S’il vous plait…. »

Il fallait croire que ça leur ferait plus plaisir à elle qu’à moi qu’il s’agisse d’un vrai rendez-vous ; mais il n’était nullement question de galanterie entre Daniel et moi, même si je ne pouvais nier qu’il dégageait ce charisme qui me mettait à mal. Non, j’allais avoir ma leçon. Je parcourus la cafétéria du regard, m'attardant patiemment sur chacun des élèves, mais rien à faire. Je fixai alors de nouveau le papier… regarder trop près me perdait, il fallait que j’embrasse la pièce du regard, un regard d'ensemble. Et ce fut comme une illumination. Il était là, devant moi, tranquillement assis à une table, presque sous mon nez. Etait-il là depuis le début ?

Je pris alors place tranquillement en face de lui, et profitai d’un instant pour l’observai. Il affichait toujours ce visage, si sûr de lui, ne laissant transparaitre aucune émotion.

« Je t’ai offert deux cigarettes la dernière fois, tu aurais au moins pu m’inviter et m’offrir un repas digne de ce nom. »

Je pris un air faussement mécontent. Je ne savais même pas si j’allais pouvoir avaler quoique ce soit vu à quel point j’étais excitée par cette nouvelle leçon et quand bien même, mes privilèges de Platine nous offriraient un bien meilleur repas que celui qu’il aurait pu me proposer ici. Je disais bien ici ca à l’extérieur, Daniel était… quelqu’un. Socialement parlant, j’entendais. Il devait être habitué aux bons restaus ou avoir son cuisinier personnel. Puis une question vint me tarauder l’esprit, aussi je me penchai vers lui, coudes sur la table, afin de n’être entendue que par lui.

« Le mot dans mon casier. Tu l’as glissé pendant que j’étais sous la douche ? »

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Mar 10 Juin - 18:17



Plusieurs jours étaient passés depuis ce fameux jour où Jade Thomas et Daniel Lassiter avaient passé le pire des pactes. L'ange platine et le démon zinc. Un duo étrange où chacun apportait quelque chose à l'autre. Le jeune Lassiter avait dû aller voir Evan Dallas pour le convaincre de ne pas parler de la possible relation entre Jade et lui. Bien évidemment Evan avait pensé que l'information valait beaucoup ce qui aurait été le cas si ça avait été vrai. Daniel avait sut se montrer très persuasif sur les conséquences s'il osait un seul instant dire quelque chose là-dessus. Une chose était sûre pourtant, même si Evan avait une dent contre et une dette envers le Zinc, était que si cela ne venait pas de lui les rumeurs défileraient tout de même sous le nez du professeur et de l'élève. Quoiqu'il en soit pendant ces jours-ci, Daniel n'avait rien fait de bien passionnant. Il avait obtenus de plus en plus d'informations sur des choses et d'autres, il avait réglé le problème Dallas et avait pris soin de vivre sa vie tranquillement. Mais il pensait toujours à ce jour avec Jade qu'il avait passé. Elle était très intrigante comme fille, non seulement pour son franc parlé qui était très appréciable mais également par le passé qu'elle avait. Daniel espérait très sérieusement qu'elle arriverait à le vaincre, à faire de lui une force pour affronter le monde. Il ne doutait pas de sa volonté ni même de sa force, mais de sa capacité à passé outre. C'est comme lorsque quelqu'un vous insulte gratuitement : certains réagissent au quart de tour, déclenchent une bagarre et finissent dans une benne à ordure tandis que d'autres passaient leur chemin sans rien dire laissant la personne seule et stupide d'avoir parler tout seul. Daniel adorait faire ça. Ce qui était encore mieux c'est quand celui qui avait insulté devenait violent parce qu'on avait pas répondu à son attaque verbale. À ce moment là le Zinc savait pertinemment que la partie était gagnée d'avance.

Mais Daniel n'avait pas que cela à pensé. Jade donc devait avoir sa deuxième leçon. Il devait aussi trouvé un endroit où la proximité ne leur porterait pas préjudice, où ils ne pourraient pas l'être. En effet le jeune homme était dans une situation plus que délicate. Non seulement la relation qu'il entretenait avec Jade était très louche et mystérieuse mais qui plus est, il est devenus un jouet particulier pour mademoiselle Hypathie Allegra Lockhart qui détestait qu'on touche à sa propriété. Bon la question restait toujours de savoir qui appartenait à qui dans leur relation, mais Daniel à ce niveau attendait de voir évoluer les choses. Ce dont il était sûr était que si Allegra le voyait trop proche de Jade cela lui retomberait dessus. Non pas sur la platine parce que bien sûr ce ne serait pas de sa faute, par contre sur Daniel oui. Évidemment toujours on blâme l'homme. Pour dire, vrai Lassiter appréciait réellement cette situation et il pensait très sérieusement ne pas avoir de compte à rendre ni à Jade ni à Allegra ni à personne. Seulement à lui-même. La belle vie n'est-ce pas. Afin de poursuivre l'apprentissage de la platine, il avait donc décidé de lui apprendre à observer les choses et à interpréter. Mais également une chose très essentielle était d'interpréter pour prévoir les réactions. Daniel avait tout prévus pour cela. Par quelques personnes il avait crut comprendre que Jade se mettait souvent seule à la bibliothèque ou à la cafétéria, mais ne faisait rien de bien intéressant à la vue des autres. Pourtant Daniel sentait qu'elle ne faisait pas cela pour le plaisir. Rester toute seule assise sans rien faire, j'imagine qu'on ne fait pas ça pour rien et il supposait qu'elle s'entraîner. Bonne élève qui fait ses devoirs. Il faudrait qu'il le lui en donne, ce serait drôle. Peut-être à la suite de la prochaine leçon. Et celle-ci débuterait aujourd'hui.

Oui aujourd'hui. Ce n'était pas un jour particulier, un jour normal, mais cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas donné de nouvelles à Jade et qu'il faisait en sorte qu'ils ne se croisent pas dans les couloirs. Est-ce qu'il l'évitait ? Non pas vraiment, mais il ne voulait pas l'entendre lui parler de Gordon ou lui lancer des regards genre « Nous savons ce que nous savons ». Bref dans tout les cas Daniel n'était le genre de garçon à traîné dans les couloirs après les cours et même lorsqu'il cherchait des informations, il prenait un malin plaisir à entendre rapidement avant de partir sans que les gens n'aient eu le temps de se rendre compte de sa présence. Malgré tout le jeune homme avait pris soin d'observer de loin les habitudes de son élève : son emploi du temps, ses habitudes, ses amis, les personnes avec qui elle parlait, ses professeurs, son entraînement. C'est dingue n'est-ce pas quand vous assister à l'entraînement de quelqu'un et que celui-ci ne vous vois pas. Magique ! Jade avait dû tout de même imaginer parfois l'avoir vu. Il avait donc décidé de la contacter par message et avait déposé dans son casier au vestiaire un petit mot « Plus tu croiras en voir, plus tu te feras avoir. Rendez-vous à la cafétéria. » Plus énigmatique ? Impossible d'autant qu'il n'avait pas donné d'heure, juste un lieu et une petite phrase qui donnait l'intitulé de la leçon. Mais au fond Daniel savait que Jade comprendrait très bien tout les sous-entendus.

À l'heure du repas, le jeune homme se dirigea donc vers la cafétéria, se servit rapidement de quelques trucs pour manger notamment une grande tasse de café et s'installa sur un table avant qu'il n'en reste plus une seule. Un fois assit comme le top départ d'une course, un flot d'élève arrivèrent dans le lieu. Il commença à manger entrecoupant son repas avec quelques gorgées de café. Il attendait Jade qui ne tarda pas à arriver. Il ne fit pas le geste stupide de lui montrer où il était, elle le trouverait bien par elle même et si ce n'était pas le cas tant pis pour sa leçon. Lui il était bien heureux avec son café, pour perdre son temps. Elle resta planter là un instant à observer la salle sans le voir. Il continuer à boire et se disait qu'il n'en aurait bientôt presque plus. Dommage faudrait qu'il aille en chercher. Jade fixa le papier et reporta son attention à nouveau sur la salle. Elle le trouva presque sous son nez. Oui c'était évident qu'il était là. Ah elle avait compris le message du papier. Bien, maline et intelligente. Elle s'assit en face de lui. Daniel continuait à boire son café tandis qu'elle lui exposait le fait que les deux cigarettes valait bien un repas digne de ce nom. Il reposa sa tasse vide sur la table. Il se tourna vers elle, l'observa un instant et porta son attention sur les élèves qui défilaient devant lui.

« Ce n'est pas aujourd'hui en effet que je t'amènerais dans un restaurant convenable où la bouffe est meilleure qu'ici. Mais là-bas ceux sont des requins que nous devrons affronter, des gens qui mordent et parfois pire manipulateurs que moi. Peut-être un jour je t'y amènerais. Mais le café est bon ici.

Elle affichait un air mécontent mais, plus dans l'optique de jouer avec lui qu'autre chose. Il n'avait pas relevé le fait de lui offrir un repas. Il avait bien sûr les moyens pour cela et si elle le voulait vraiment elle pouvait prendre tout ce qui lui ferait plaisir ici. Même si c'était sans doute meilleurs pour les platines puisque apparemment selon notre classe nous n'avions pas droit au même chose. En tant que Zinc, la nourriture lui était convenable. Comme pour reformer leur lien de proximité ou peut-être pour qu'elle ait toute son intention, elle posa ses coudes sur la table puis se pencha vers lui pour lui demander s'il avait glisser le mot dans le casier lorsqu'elle était sous la douche. Il faillit éclater de rire mais se retint. S'il disait oui, elle deviendrait paranoïaque la pauvre, elle penserait que Daniel était partout et qu'il pouvait même la voir sous la douche sans qu'elle le sache. Chose impossible entendons-nous bien. Il décida donc d'agir en être mystérieux.

« Un magicien ne révèle jamais ses secrets, même à son élève. Ce dernier doit les découvrir tout seul.

Décidément c'était le jour où il avait décidé de parler par énigmes. Mais Jade devait bien connaître la vérité. Et il préféra la rassurer afin qu'elle évite de se poser des questions pendant la leçon. Il repris donc d'un ton neutre

« Mais si tu veux savoir si je t'ai vu sous la douche, la réponse est non.

Il reporta son attention sur ce qu'il mangeait et reprit un peu de nourriture. Ils devraient bien commencé la leçon tantôt. Elle devait être probablement très impatiente de démarrer tout ça, pourtant Daniel lui n'était pas autant pressé. Il attendit que les élèves soient plus nombreux à être assit, qu'ils fassent un peu de bordel. Il releva la tête sur le visage de Jade.

« Notre dernière leçon t'as appris qu'il fallait connaître ses atouts et ses faiblesses. En effet tu as du constater que ta plastique de rêve est un incroyable atout mais que ton passé est un lourd fardeau si tu le considère toujours comme une erreur. Tout ça pour dire que je t'ai parlé du fait que tu allais trop vite la dernière fois et qu'il fallait regarder chaque geste, chaque détail. Donc c'est que nous allons faire aujourd'hui. Mais tu vas aussi essayé de voir comment les gens pourraient réagir dans une situation donnée. Tu me suit ?

Cela ne semblait pas clair mais dans l'esprit de Daniel cette phrase avait un incroyable sens.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Mer 11 Juin - 17:52

J’aurais dû m’installer à table et déjeuner. Après tout, j’avais puisé dans mes forces avec l’entrainement et les cours, et il semblait plus que raisonnable de manger afin de reprendre des forces. Sauf que j’en étais totalement incapable. Je me caractérisais par ma soif d’apprendre, quel que soit le domaine et j’avais découvert une nouvelle matière et un nouveau professeur. Alors certes, c’était dangereux et je devais admettre que je ne me serais jamais cru capable de frôler à ce point la ligne blanche, et d’en éprouver un certain… plaisir. Pourtant, je le faisais pour une cause juste : protéger mes semblables, moi-même et garantir un futur sûr ainsi que dénué de mensonge. Peut-être était-ce cela qui m’empêchait de me poser plus de question sur cet enthousiasme qui m’habitait depuis que j’avais passé ce pacte avec Daniel. Je savais aussi que grâce à lui, j’allais être plus forte, et cela était peut-être égoïste, mais c’était réel, tout comme le fait qu’il accepte mon passé alors qu’il en connaissait les pans les moins glorieux et que je tenais les plus secrets. Alors aujourd’hui, j’avais l’opportunité de continuer à avancer, grâce à lui. Je savais que notre confrontation serait de nouveau éprouvante, mentalement parlant, mais il me forçait à me dépasser et j’en sortirai grandie… ou totalement détruite. Mais peut-être que j’étais trop sure de moi, j’avais envie de croire que j’étais capable de tout surmonter. Après tout, je n’étais plus une petite fille fragile. D’ailleurs, une petite fille fragile ne l’aurait pas convaincu. Maintenant, il me fallait confirmer l’essai.

Je le taquinais d’entrée de jeu, plus pour tâter le terrain qu’autre chose. Avec lui, je ne savais jamais sur quel pied danser, c’était ce qui le caractérisait et le rendait aussi fascinant, mais cela obligeait sans cesse à mesurer tout ce que l’on disait. Et accessoirement désamorcer les tensions s’il devait y en avoir. Mais enfin ici, en public, il y avait peu de risque que l’un de nous perde le contrôle. Sa réponse toutefois m’intrigua. Il y avait donc quelque part, un endroit dans New-York où les gens n’étaient pétris que de mauvaises intentions ? Mais pourquoi ? Pourquoi « mordre », comme il disait, la main qui nous nourrissait et nous donnait une seconde chance ? Après tout, c’était le chaos avant, Gordon avait amené la paix et l’équilibre. Et pourquoi manipulaient-ils eux ? Dans le fond, je ne savais même pas ce qui avait mené Daniel à pratiquer cet art… Je n’étais pas réellement emballée à l’idée de rencontrer ces gens, même si « la bouffe était meilleure qu’ici ». Elle était très bien la nourriture en plus. Enfin… il fallait aussi avouer que je ne sortais pas beaucoup hors de l’Académie. Je vivais à l’école, j’étudiais à l’école, mon club était à l’école… Le monde extérieur, je ne m’y aventurais que de temps à autres, pour du shopping principalement, ou quand nous allions d’écoles en écoles avec James. Autant dire que je ne sortais pas très souvent et surtout, jamais en dehors de certains quartiers. Toujours était-il que pas de repas pour moi, et un Daniel professionnel, mettant une bonne distance. Bien, le café était bon, certes, en trois ans, je m’en étais rendue compte, ce n’étais pas une nouveauté. Par contre, j’avais une question qui me brûlait les lèvres, et je ne pus m’empêcher de la poser. Quand avait-il glissé le mot que j’avais trouvé ?

Mais j’aurais dû me douter de sa réponse. Ou plus justement, de son absence de réponse. Je plissais les yeux, jusqu’à ce qu’il se décide à être plus clair sur un point qui certes, m’avait effleuré l’esprit. J’eus l’impression que quelque chose avait changé depuis notre dernière entrevue, mais j’aurais été bien en peine de dire quoi précisément.

« Ok. »

Mince, j’étais sans voix. Ses dernières réponses n’attendaient de toute manière pas de répliques. Je me calai sur ma chaise, le regardant manger et m’ignorer comme si j’étais invisible. S’il s’agissait de me perturber ou de me déstabiliser, je ne lui ferais pas le plaisir de m’énerver et de lui faire comprendre que son attitude m’agaçait. A tous les coups, il voulait tester mes nerfs, manque de chance pour lui, je saurais être patiente. Alors tout en lui souriant comme si de rien n’était, je me levai pour aller me prendre une salade de fruits, dans laquelle je grappillai en silence une fois revenue à table. Je mangeai une fraise… peut-être qu’il est passé avant et que je n’avais pas vu le message. Un morceau de banane… ce n’est pas si compliqué de repérer les heures de début de l’entrainement et le moment où les vestiaires sont vides. Un kiwi… en quoi allait consister la leçon ? Une nouvelle fraise… Pourquoi la cafeteria ? Lassiter était plutôt réputé pour aimer les coins désertiques, mystérieux… Je l’imaginais très bien à l’aise en société- j’avais du mal à imaginer quoi que ce soit qui puisse le mettre peu à son aise d’ailleurs – mais ce choix était surprenant. Surtout que là… n’importe qui pourrait voir que nous nous connaissions et que nous conversions. Etait-ce cela qu’il cherchait ? Qu’on nous voit ? Pourquoi ? Il avait forcément un plan derrière la tête, mais mon esprit n’était assez aguerri et aiguisé pour percevoir ses intentions. Et je savais qu’il ne me répondrait pas… alors je ne laissai rien transparaitre de mon empressement et de ma curiosité, pour continuer à manger mes fruits, jusqu’à ce qu’il se décide à reprendre la parole… Pauvres curieux qui nous regardaient de temps en temps… Rien de bien croustillant à se mettre sous la dent malgré un « tête à tête » entre une Platine propre sur elle et un Zinc à la réputation particulière. Ils devaient être déçus.

J’étais en train de mâchouiller un quart de clémentine quand il reprit la parole. Je fus si surprise que je stoppai ma mastication quelques seconde, avant de terminer mon repas normalement mais en l’écoutant attentivement. C’est qu’il était plus pédagogue qu’il ne le pensait… Rappel de la dernière leçon et de ses enjeux. Appui bien là où ça fait mal. Mon passé, à nouveau. Je n’en avais jamais autant parlé qu’en deux rencontres avec lui de cette part de ma vie et il était apparemment résolu à ce que je ne l’oublie pas et ne la mette pas dans un tiroir de ma mémoire fermé à double tour. Je ne répliquai pas, je le savais après tout, que cette formation serait douloureuse et pénible. Il n’avait jamais cherché à atténuer les choses ou à me le cacher. J’eus alors comme un étrange pressentiment. Même si j’avais besoin de lui, j’avais l’impression qu’il serait aussi la personne qui serait capable de me faire le plus de mal. Consciemment ou non, d’ailleurs. Si je suivais les remous de son esprit, la leçon du jour reposerait sur l’observation et l’anticipation. Par contre, je ne devinais pas du tout son plan. Je ne décollai pas mon regard du sien pour le moment. Je savais ce qu’il y avait autour de moi. Des élèves, beaucoup d’élèves. Le volume sonore avait considérablement augmenté, et chacun vaquait à ses petites occupations, sans que nous ne soyons plus du tout d’un intérêt quelconque. Je ne souhaitais pas renoncer. Je savais que ce serait douloureux, mais j’étais lancée dans le processus. Alors il n’était pas temps de rebrousser chemin. Il fallait que je le suive, même si je ne comprenais pas toujours là où désirait me mener, c’était aussi un accord entre nous.

« Suivre les méandres de ton esprit est particulièrement compliqué, Daniel. Mais je t’ai dit que je suivrai ma formation, non ? Alors je vais faire ce que tu me demandes. Je dois observer quelqu’un en particulier ? »

Je pivotai légèrement sur ma chaise, pour avoir une vue assez large sur l’ensemble de la cafétéria. Je ne devinais rien d’anormal, mais Lassiter avait forcément manigancé quelque chose…

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Jeu 12 Juin - 22:24



Jade était comme une gosse. Elle jouait. Elle jouait à paraître de la même façon qu'Allegra ou Calypso le ferait. Mais elle jouait surtout parfaitement bien son rôle. Pourrait-on dire qu'être une platine n'était en fait qu'un masque, une protection et qu'il suffisait de l'enlever pour voir la vraie personne derrière ? Non. C'était une évolution comme une autre, certes forcée par les méandres de l'académie, mais elle n'était pas forcément à rejeter totalement. Jade était comme un enfant. Une petite fille qu'on veut absolument de l'attention, qu'on la regarde, qu'on lui accorde tout, qu'on lui donne ou offre ce qu'elle désire. Jade était l'inverse de Daniel. Là où elle n'avait pas eu d'enfance elle cherchait d'une certaine manière à retrouver cette sensation aujourd'hui, à vingt ans. Lassiter au contraire lui avait choisit l'inverse, il avait grandit avec une mentalité qui était bien trop âgée pour son âge. Et Jade semblait par ailleurs ne pas apprécié qu'il ne la regarde pas tout le temps. Mais Daniel était bien trop occupé par ses pensée et la nourriture qu'il avait dans son assiette pour se dire qu'une femme méritait de l'attention. Bien sûr c'était presque innée, dans sa tête mais, dans la pratique cela n'était pas forcément évident et avouons-le cela pouvait aussi bien énerver quelqu'un que lui donner envie de se montrer intéressant. Fascinant comment deux personnes ne réagissent pas de la même manière. C'était bien ce qu'il avait observer et ce qu'il comptait montrer à Jade. Mais pour voir cela il fallait avoir vécu de nombreuses situations sinon cela revenait à pouvoir prévoir que quelques moments. Et plus on connaissait la personne, plus on savait ; c'est souvent ce qu'on dit. Malgré tout Daniel préférait observer de loin, ne jamais être trop près. Des fois il aurait adoré pouvoir se mettre sur le toît, une clope en main et observer les gens. Les rencontres entre les différents groupes, les bagarres de bas étages. Un jour peut-être pourra-t-il le faire, rien n'est jamais acquis mais, tout est possible lorsqu'on y croit n'est-ce pas ?

Jade, voyant qu'elle n'avait pas grand chose à faire pour le moment, alla se chercher une salade de fruit, peut-être même énerver qu'il ne lui paye pas son repas. En même temps soit elle n'avait qu'à demander soit il ne lui suffisait de rien prendre. Cela semblait logique dans le cerveau du jeune homme, pas forcément dans celui de la platine. Une constatation très intéressante encore était que les filles et les garçons, n'ayant pas les mêmes capacités, ni le même fonctionnement au niveau du cerveau avait un gros problème à comprendre l'un et l'autre. Et donc il arrivait comme aujourd'hui que Jade pense à quelque chose mais que Daniel n'était pas dans le cerveau féminin, et s'en contre fichant ne comprenne pas. Après ça la fille est toujours en colère avec le garçon. Chercher à comprendre. Lassiter trouvait cela stupide. Il suffit de demander pour avoir quelque chose. Comme pour avoir les informations. Une question, un ordre, un petit chantage, une suggestion, tout et n'importe quoi qui fasse que l'autre parle. Et cela marchait plutôt bien. La jeune demoiselle revint s'asseoir et commença à manger ses fruits. Daniel détourna les yeux des élèves, regarda un point fixe au centre de la table, afin que Jade ne voit pas qu'il l'a regardait. Une fraise. Un morceau de banane. Un kiwi. Encore une fraise. Elle semblait dans ses pensées à moitié hypnotisé dans sa salade. Daniel reporta son attention sur son assiette et esquiva un sourire à la cuisse de poulet qui s'y trouvait.

Une clémentine. Elle s'arrête de mâcher. Étrange ! Est-ce que ce que viens de lui dire Daniel la perturbe, la surprend pour qu'elle s'arrête tout d'un coup de manger ? Encore heureux qu'elle ne soit pas rester bouche bée, ça n'aurait pas été très beau à voir. Mais quelques seconde plus tard Jade exprima le fait que ce n'était pas facile de le comprendre. Oui ça tout le monde le savait. Comme un aveu à lui-même Daniel savait qu'il adorait ça et qu'il y prenait un malin plaisir. Par les diverses réflexions qu'il pouvait dire à voix haute, d'une certaine manière il cherchait quelqu'un capable de le comprendre. Pauvre petit être ! Si on allait plus loin dans sa psychologie sans aucun doute que le jeune homme aurait voulut rencontrer quelqu'un qui avait vécu les mêmes choses que lui. Chose improbable certes, même si l'histoire de Jade semblait à quelques points près similaire. La divergence était que la platine avait sombrer là où le Zinc avait tenus bon. Et il ne s'était pas laissé embobiner par un président inconnus à ce jour. Il aimait bien les platines, il devait l'avouer pour leur foi incroyable. Plus il y pensé plus il se demander si Jade était aussi forte que ce qu'il aurait crut. Elle avait chercher une bouée partout où c'était possible et elle l'avait trouvé dans Gordon. Comme si elle ne pouvait pas se sortir toute seule de la galère où elle avait été. Mais Daniel ne lui ferait pas la moral. Il connaissait beaucoup d'autres personne comme elle. Il ne pouvait pas la blâmer vu ce qu'elle avait vécu. Les phrases de la platine résonnait dans son esprit et il savait qu'il devait lui donner une réponse. Observer quelqu'un en particulier … Cela serait bien trop simple. S'il avait voulut faire cela il n'aurait pas eu besoin de venir ici. Il lui aurait suffit d'aller dans un endroit où il n'y aurait pas tant de monde. Il aurait put l'amener voir une seule personne en particulier. Daniel avait un plan, un beau plan pour Jade et il comptait vraiment le mettre à exécution. D'un certaine manière il devait bien se l'avouer la platine lui donnait beaucoup de divertissement. Elle semblait prête à choisir une victime, mais Daniel préféra tout de suite ne pas lui donner de faux espoir.

« Quelqu'un en particulier ? Voyons ma petite Jade, nous avons déjà passer ce stade avec Evan. Imagine toi la même situation avec trois ou quatre personnes ce n'est plus le même jeu. Et c'est bien ce que je compte te montrer. Viens-là !

Il pris la chaise libre à sa droite et la posa juste à côté de lui, puis fit signe à Jade de venir s'asseoir.  Il croisa les bras. Son regard parcourut la pièce d'une seule traite. Il avait les informations qu'il voulait. L'endroit où le professeur et l'élève se trouvaient était parfait pour la suite. Daniel attendit que Jade vienne pour continuer son explication.

« Nous sommes dans un lieu remplis de monde. Tous sans exception sont dans leur monde à parler de tout et n'importe quoi. Par exemple si tu prends la table des footballeurs, ils doivent sûrement parler des dernières passes qu'ils ont fait. Simple à faire, d'imaginer la discussion. Maintenant si j'observe le groupe de filles là-bas, j'en ai vu plus d'une qui regardait notre table. Sans doute se demandent-elles ce que nous faisons et comme elles savent qui nous sommes j'imagine bien les ragots qui vont en sortir.  L'une d'entre elle veut sortir avec le blond footballeur. Ne me dis pas que je le sais parce que je les ais suivit où que tout le monde le sais, il suffit de regarder. C'est ce que je veux que tu fasse. Observe et anticipe ! Dis moi leur plus profond désirs et si tu n'y arrive pas, passe à quelqu'un d'autre. Entre dans leur esprits. Puis on passera à l'étape suivante.

Voilà le fond de la pensée de Daniel : rentrer dans les esprits pour les manipuler ensuite. Quelque chose de tout à fait simple lorsqu'on en parle, mais tout le monde ne réagit pas de la même manière. Certaines personnes ont une autre sorte de caractère que la généralité, plus intelligent, plus réfléchis, mais pour les gens dit banals il est très simple d'anticiper la réaction.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Ven 13 Juin - 13:04

Le silence. Il peut tout dire, bien plus que les mots. Il peut être plus violent aussi, surtout quand il ne nous est pas familier. Mon frère s’était muré dans le silence après la mort de mes sœurs, avant de disparaître de ma vie. Ce silence, qu’il me balançait au visage chaque jour avait été plus violent que tout ce que j’avais vécu, plus destructeur aussi. Il y avait eu les silences de Dieu aussi, plus traitres et plus acérés que les autres. Depuis, j’avais grandi. Il m’arrivait de rechercher ce silence, ce clame, pour me concentrer. A l’entrainement, au moment de courir. Je n’écoutais pas de musique quand je courrais, jamais. Je m’enfermais dans une bulle de silence, n’écoutant plus que moi, oubliant l’extérieur, me focalisant sur mon seul objectif et la réalisation de mon objectif. Mais il demeurait certains silences pénibles. Et celui que m’imposait Daniel en était un. Parce que j’étais un peu perdue. J’avais l’habitude que les choses soient claires, évidentes. Et la vie en société obéissait à certains codes. Lorsqu’on donne rendez-vous à quelqu’un à une table : on discute avec lui en déjeunant. Sauf que Daniel ne jouait pas selon les règles. Ou plus justement, il jouait d’après ses propres règles, que je devrais découvrir par moi-même. Il fallait que je m’adapte, que j’intègre son comportement. Et ce ne serait pas une mince affaire. Je tâchais en tout cas de calquer ma désinvolture sur la sienne. Oh bien évidemment, je n’étais pas idiote, je sais bien que dans son cas, ce n’était qu’apparence. Il devait observer. Les autres ou moi. Chez moi, ce n’était pas encore naturel. Normal, ces trois dernières années, j’avais été sociable, je discutais toujours avec les gens, je souriais et ils me souriaient en retour. Mais là… Daniel mettait à mal mes repères et mes habitudes. C’était nécessaire à ma formation : me déroutait, me sortir de mes habitudes. Mais est-ce que cela en valait réellement la peine ? J’étais heureuse après tout, jusqu’à présent… Jade… reprends toi ! Pense à tes amis, morts à cause des terroristes ! Pense à ceux qui ont voulu briser cet Eden ! Pense à tous les mensonges dont tu as été victime !

Ça en valait la peine. Tout cela en valait la peine. Je voulais bien sacrifier mon équilibre mental et mon bonheur si grâce à la formation que me prodiguerait Daniel pouvait permettre de repérer ceux qui auraient des intentions néfastes. C’était pour eux que je le faisais. Pas parce que cela me plaisait… pas parce qu’il avait dit que j’étais différente et qu’on ferait des merveilles… ou peut-être… juste un peu. Bref, je me forçais à manger jusqu’à ce qu’il se décide à reprendre la parole. La leçon allait commencer. « Ma petite Jade », il était sérieux là ? Heureusement qu’il n’était pas censée me traiter comme une enfant d’après ses propres mots, je n’aurais pas imaginé ce que cela aurait donné. Il semblait bien content de lui en tout cas, si fier que je ne devine pas son plan. C’était son délire là lui, contrôler et savoir, là où les autres demeuraient dans l’obscurité la plus totale. Je savais que la route serait longue, mais je savourerai chaque millième de seconde, le jour où je pourrai le prendre à son propre piège, alors que pour une fois, j’aurais un coup d’avance sur lui. Mais pour le moment, il ne fallait brûler aucune étape et prendre son temps. J’ignorais tout du passé de Lassiter, mais il n’était certainement pas devenu aussi brillant et aussi dangereux en une leçon. Je serai patiente. Patiente et appliquée. Cette fois, nous viserions donc un peu plus haut. Somme toute, ma formation sous sa tutelle suivrait le même programme que mon entrainement d’athlétisme. On commence par maitriser une vitesse, et progressivement, on tente de diminuer le temps. Avec Daniel, on commencer par manipuler une personne puis on étendait notre emprise sur les autres. J’avais appris une chose en sprint : on ne court pas qu’avec ses jambes, mais avec l’intégralité de son corps et de son esprit. Là, ce serait pareil. Je devais aiguiser mes armes mais aussi ma perception et entrainer mon regard, mon esprit à se concentrer non sur une cible unique, mais à prendre en compte tous les paramètres extérieurs. Comme on ne court pas avec pour seule pensée la ligne d’arrivée. On court en calculant  la gravité, le frôlement de son rival à ses côtés, la légère brise ou la température. Tout fonctionne quand on court. Ce serait la même chose aujourd’hui. Alors silencieusement, je me levai pour m’assoir à côté de Daniel. Cela surprit quelques curieux de la table d’à-côté, mais rien d’alarmant. Ce n’était pas comme si nous nous collions l’un l’autre non plus. On ne se touchait même pas.

Je me concentrai sur les paroles de Daniel, passant d’une table à l’autre à mesure qu’il me prodiguait ses explications. Les footballeurs, oui, discussion de football. Jusque-là, logique. Le groupe de filles. Ah, oui, des commères. Si Daniel avait fait taire Evan, cette fois, avec plusieurs personnes, la rumeur grossirait. Même si elle pourrait comme un feu non entretenu puisque rien ne leur donnerait matière à l’étayer. Cela intéresserait les gens deux-trois jours, mais après, sans preuve… Ou même si elles pensaient qu’on préparait un mauvais coup – mais j’en doutais, déjà trop élaborée cette idée, pour elles – elles ne verraient rien venir et passeraient à autre chose. Une qui voulait sortir avec un footballeur, hein ? Mais Daniel anticipa mes remarques. Et me devança même. J’allais lui demander où il voulait en venir. Observer et comprendre ce que chacun ici voulait ? L’espace d’un instant j’eus envie de lui rire au nez et de lui rappeler que je n’étais pas télépathe… mais cela aurait voulu dire que je n’avais rien compris. Il n’y avait rien de magique dans cet art, c’était de la pure observation couplée à de la réflexion. Je devais les regarder de façon raisonnée. Ne pas m’arrêter à la coupe de cheveux ou aux vêtements portés, mais aller au-delà. Voir la façon dont le sourire se tord sous la contrariété d’un mot prononcé. Saisir la crispation de la main pour réfréner une envie. Capter l’œillade glissée à la sauvette sur une paire de fesses.

Cela avait quelque chose de terriblement angoissant, de savoir que nous étions à ce point des livres ouverts pour certaines personnes. Oh, je n’avais en temps normal rien à cacher en ce qui me concernait, je ne trichais pas avec mes camarades, ou alors avec ceux que je soupçonnais être des traitres. Néanmoins, cela restait déconcertant. Et au cas où il existerait d’autres Daniel Lassiter – et apparemment c’était le cas en bien pire à l’extérieur de l’Académie – je lui demanderai de m’apprendre à crypter mon corps et mes expressions. Ceci étant, connaissant Daniel, cette leçon était très probablement déjà inscrite au programme. Je ravançai un peu ma chaise, me cala bien confortablement et laissai vagabonder mon regard. Mais j’étais troublée. J’entendais des bribes de conversations qui gênaient mon analyse. Non, ce type ne peut pas « rêver » de glace vanille, ce n’était pas son désir le plus profond même si ses mimiques laissaient penser le contraire.

« Plus tu croiras en voir, plus tu te feras avoir… »

J’avais murmuré ces mots, de façon presque inaudible, juste pour me rappeler la seule règle du jeu. Je changeai alors de stratégie, et projetai mon esprit comme lors d’une course. Pense à tous les paramètres, Jade, y compris les invisibles et ceux qui sont hors de ton champ de vision. Et certaines choses furent plus claires.

« Le gars, là, à la table des plombs, il en pince pour la copine de son pote. Sa main s’est crispée sur son verre que ils se sont embrassés. »

Mon regard passa à une autre table plus loin. Une fille discutait et riait aux éclats, mais marquaient parfois quelques secondes d’arrêts pendant lesquelles elle perdait ses amies du regard. Je suivis pour découvrir une autre table bien garnie, de jeunes filles heureuses et riant aux éclats, tandis que certains beaux mâles de l’école leur parlaient.

« Elle, là, c’est une Zinc, mais elle aimerait passer Platine. Non par conviction ou par ambition, elle n’en comprend pas les enjeux… non, elle cherche le verni. Le côté superficiel. Elle veut la popularité, les meilleurs plats, être reconnue, et ne plus être une parmi d’autres. »

Je continuais mon investigation – avec certainement des erreurs, mais j’osais l’espérer, quelques bonnes conclusions.

« Elle, elle aimerait bien reprendre du dessert, mais elle ne peut pas… La natation, elle est dans le club de natation et doit perdre du poids, il suffit de voir sa carrure face aux autres, c’est infime, mais dans le sport ça suffit. Le Zinc là… il est fumeur. Il a fini de manger et a fait un geste avec ses doigts, typique de la cigarette qu’on fait rouler. Pareil pour sa langue, il l’a passée brièvement sur ses lèvres, comme s’il lui manquait quelque chose. Et… je pense que ce Platine-là, doit se douter de quelque chose vu la manière dont il le regarde. Peut-être qu’il lui a donné une chance d’arrêter avant de le dénoncer… Enfin, non, j’extrapole là, mais il a l’air contrarié et il ne le serait pas s’il n’était pas impliqué… Son regard serait plus… Réprobateur et « condescendant ». C’est bien l’adjectif qu’on aime nous attribuer, n’est-ce pas, « condescendant » ? »

Comme il me l’avait dit, je passais sur certains cas. J’étais loin de les avoir tous faits, autant ne pas me montrer trop présomptueuse. Il restait toutefois un gars qui m’intriguait. Il nous jetait des coups d’œil de temps à autres, mais je n’arrivais pas à bien lire ses émotions. Et le fixer m’aurait certainement valu des ennuis, sans compter que si notre objet d’étude sait que nous l’observons, son comportement change, c’est automatique. C’était un Platine, qui n’avait jamais manifesté d’intérêt à mon égard, alors je pouvais mettre de côté la thèse du gars jaloux que la fille qu’il convoite soit avec un autre. C’en était même vexant d’ailleurs, ça. Je n’en avais pas repéré un seul qui soit jaloux de me voir avec Lassiter ! Bref, peu importait, je n’étais pas si orgueilleuse que cela. Il me connaissait, il savait que je ne tendais pas de piège – enfin, jusqu’à présent – alors que Daniel avait belle réputation. Peut-être qu’il n’aimait pas le voir proche de moi, car j’étais une pauvre jeune fille trop bonne et altruiste pour voir le mal en autrui… Je me penchai alors un peu vers Daniel en souriant de façon presque exagérée et en faisant tomber mes cheveux en cascade comme les filles savent si bien le faire.

« J’arrive pas à savoir si ce gars est juste contrarié de voir une Platine avec un Zinc, ce qui me vaudrait un sermon et toi une mise en garde ou s’il y a autre chose, alors joue le jeu. »

Je profitai que personne ne nous regarde à part le type. Une fenêtre de quelques secondes nous était offerte, puisque plus personne ne s'intéressait à nous. Et là en riant je lui pris la main avant de faire un mouvement de tête comme pour remettre une mèche en place, mais qui me permis en réalité de capter quelques secondes son regard et surtout ses tics. Merde, ce regard noir, ce n’était pas du tout Daniel qu’il visait, mais bien moi, et ce n’était pas n’importe quel regard…

« Eh bien en fait… il en pince pour toi… »

Je lui lâchai alors la main, tout en tâchant de rester le plus naturel possible. Je n’avais jamais été « amoureuse » ou avec quelqu’un au point de vouloir trucider sur place quiconque le toucherait, mais là… il m’avait clairement lancé ce regard-là et non le regard « ma pauvre enfant, tu te fais avoir, il va falloir que je te remette dans le droit chemin », regard à la fois réprobateur et bienveillant que je connaissais par cœur vu le nombre de fois où j’y avais eu droit par le passé. Sans compter sa brève crispation de la main droite qui voulait bien dire « je t’en aurais collé une Jade Thomas si je n’étais pas un minimum civilisé ».

« Combien d’erreurs ? »

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Ven 13 Juin - 19:53



Le regard. Le regard se perdait sur la foule qui s'étalaient devant les deux personnes. Celui de Daniel, fin et aiguisé voyait très bien les plus petits détails que d'autres ne verraient pas. Quant à Jade elle cherchait des interprétation sur ce qu'elle voyait. Les deux êtres assit côte à côte auraient parut bien mystérieux pour un œil non avertis. Le silence les recouvrait tout les deux. Excepté lorsque Daniel expliquait les méandres de son esprit tordu et que Jade lui répondait de ce qu'elle voyait. Mais la conversation était inconnus pour la totalité des personnes présentes dans la pièce. Des lèvres qui bougent sans un mot qui en sort ou peut-être juste parfois, mais qui ne donnait pas sens à la conversation. On ne savait pas on ne comprenait pas. Seuls Daniel et Jade savaient, se comprenaient peut-être ou pas, pourtant ils savaient où ils allaient. Nuance, Lassiter savait où il amenait Jade alors qu'elle n'avait qu'un but en tête. Tandis qu'il l'écoutait raconter ce qu'elle voyait en essayer de comprendre relation et ambition, il réfléchissait déjà aux prochaines leçons. Essayer de se rappeler tout ce qu'on lui avait appris, dans quel ordre et pourquoi semblait être quelque chose de bien plus complexe qu'il ne l'aurait voulut. Les informations que déblatéraient Jade se stockaient systématiquement dans le cerveau de Daniel sans même qu'il ait eu besoin de réellement l'écouter. Bien sûr elle avait un part de son attention, mais le minimum qu'on puisse y donner. Ce n'était pas comme si le Zinc ne voulait pas écouter ce qu'on lui disait, il s'agissait seulement d'être lui-même : droit, neutre et sans aucune émotion apparente. Parfois il hochait brièvement la tête lorsqu'elle parlait, mais trop occupé à observer elle ne devait sans doute pas le voir. L'avantage que Daniel avait sur la platine outre ses années de pratique était qu'il connaissait la vie des personnes les plus intéressantes de la pièce et s'il considérait que ce n'était pas le cas pour l'une d'entre elle, au moins Lassiter connaissait son nom, ou encore un détail qui pourrait tout changer, faire basculer, ruiner la vie de la personne. Ruineux de vie, manipulateur de poupée, gardien des secrets tant de nom qu'on aurait put lui donner. Mais Daniel Lassiter, le manipulateur Zinc semblait correct également.

Les prochaines leçons consisteraient à accepte les règles et les choses déjà acquises. Il voulait que Jade se mette dans le crâne que la manipulation était très aisée, mais qu'on ne pouvait pas réussir en quelques mois. Il avait mit presque quatre ans avant de devenir ce qu'il était. Jade en mettrait peut-être plus. Pourtant Daniel avait comme le sentiment que la platine apprendrait très vite d'autant que si les leçons s'enchaînait aussi bien et qu'elle faisait de moins en moins d'erreurs, il n'y aurait qu'un problème. Malgré tout le Zinc commençait réellement à se demander si cela n'était pas une mauvaise idée de lui enseigner tout ça. Il connaissait ses plans gordonniens et avait bien peur qu'un jour elle décide de le convertir à cette secte. Peut-être qu'elle tenterait de le prendre à son propre jeu, tout comme il avait fait avec son grand-père. Et cela Daniel ne le permettrait pas. Voilà pourquoi il préparait déjà ses coups : trois ou quatre à l'avance, il avait une bonne marge avant que cet événement se passe. Et si cela arrivait, il avait encore un atout dans sa manche. Menteur, manipulateur et tricheur, tant de nom qu'on lui avait donné auquel il avait répondu avec un simple « Merci ». Oui car là où d'autres seraient offusqués d'entendre ça, Daniel prenait ça comme un compliment. Il était loin le temps où il avait regretter de devenir ce qu'il était. Il avait accepté ! Seule Gabrielle le mettait encore dans un état de confusion lorsqu'il était avec elle. Mais ces temps étaient devenus très rares. Donc il restait égal à lui-même : un pur connard et il adorait ça.

La platine continuait de parler soudain elle se pencha vers le jeune homme, laissant tomber ses cheveux en cascade. Daniel savait très bien que ce genre de stratagème était très utilisé chez les filles, une petite voix dans sa tête lui disait de se méfier. Comme toujours pourtant il ne montra absolument rien de ce qu'il pensait. Mais elle lui expliqua rapidement le pourquoi du comment elle faisait ça. Il semblait qu'un garçon l'intriguait sur ses désirs et sur ses réflexion. Daniel l'observa du coin de l’œil. Jade voulait savoir s'il était juste contrarier par rapport au fait qu'une platine et un zinc traîne ensemble ou s'il y avait autre chose. Elle lui demanda de jouer le jeu. Daniel ne bougea pas d'un pouce, laissant son élève faire ce qu'elle voulait. Certes il ne s'attendait pas à ce qu'elle rit en lui prenant la main. Lassiter garder son visage fixe même si la petite voix dans sa tête lui lançait un « je t'avais prévenus » bienvenue. Il eut envie de rouler les yeux, mais Jade semblait comprendre non seulement la consigne de l'exercice mais également ce qu'il fallait faire pour pouvoir provoquer des comportements. Sage petite élève ! La remarque suivante ne le laissa pourtant plus de marbre. Un homme qui en pinçait pour lui ? Et un platine qui plus ait ? Il y avait de quoi être flatté, gêné, énervée, stupéfait, surpris. Daniel à ce moment ressentait plutôt de la flatterie et de la surprise. Mais également beaucoup d'amusement. Oui amusé que quelqu'un veuille tenter sa chance avec lui, surtout un homme. Il n'avait rien contre les homosexuels, pourtant ce n'était pas son genre. La suite promettait d'être intéressante si le platine en question tentait quoique ce soit. Daniel se tourna alors vers lui pour lui faire un sourire. Le garçon qui lançait un regard noir à Jade, fût alors très troublé et détourna son regard en observant ses frittes. Un timide en plus. Hilarant !

Peut-être déçue, sa platine à lui, lâcha la main du jeune homme. Ce n'était pas brutal ni même jouait cela semblait naturel, comme si Jade avait l'habitude de tenir les mains des autres, ce qui pouvait peut-être être le cas. Elle lui demanda alors comme la cérémonie le veut combien d'erreurs elle avait fait. Daniel réfléchit alors à tout ce qu'elle venait de lui dire et qu'il avait écouté d'une demi-oreille. Quelques secondes plus tard pourtant il n'hésita pas à répondre :

« Tu n'as pas fait beaucoup d'erreurs. C'est plutôt bien d'ailleurs. Pour le zinc fumeur oui il a envie de fumer mais ce n'est pas en passant la langue sur ses lèvres qu'on peut en déduire ça. Tu peux aussi faire ce geste quand tu es en manque d'alcool. Ensuite pour le regard du platine, sans aucun doute, mais tu pourrais aussi penser qu'ils se connaissent non seulement à cause de la cigarette, mais également parce que l'autre en a envie d'une également. Peut-être là pour le coup nous pouvons juste dire qu'il lui en veut d'une quelconque manière que ce soit. Pour le mot ''condescendant'' marche plutôt bien pour désigner les platines.

Il s'arrêta un instant. Il reporta son attention sur le garçon qui semblait être intéressé par Daniel avant de glisser à l'oreille de Jade :

« Mais celui dont tu as réussit à découvrir le secret le plus profond c'est lui.

Il commença a rejouer avec sa nourriture. Il avait du riz dedans et des tomates. Oh un repas un peu équilibré pour bien travailler. C'était exactement ça. Tout en mettant du riz dans sa fourchette, il reprit.

« Pourtant tu n'as pas deviner les plus profonds désirs de certains. Mais passons à la suite, le meilleur moment est quand tu vois quelles peuvent être les réactions des autres dans un situation particulière.

Il laissa tomber sa fourchette, pris sa cuillère et avec son riz s'en servit comme catapulte contre l'un des footballeurs. Ce dernier se retrouva avec du riz sur lui sans savoir ce que c'était. Mais Daniel ne s'arrêta pas là, il balança du riz dans les cheveux d'une fille, pris quelques tomates pour les balancer sur les jupes des cheerleader et une fois que tout le monde commença à soupçonner tout le monde, il vit une bataille de nourriture débuté à la cafétéria. Certains se protégé, d'autres s'amusaient beaucoup, certains couraient pour éviter le massacre, d'autres glissaient. Et Daniel toujours dans sa marbrerie restait stoïque à observer le chaos qui avait envie les lieux.  

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Sam 14 Juin - 11:32

J’espérais ne pas me tromper. J’espérais ne pas me fourvoyer et avec ce troisième œil qui saisissait ce qui était invisible. Je m’efforçais de comprendre, au-delà des mots, ce que les corps disaient, ce qu’ils révélaient de ce que nous désirions plus que tout dissimuler aux yeux des autres. Oui, ça c’était décidé, il fallait que je le contrôle aussi. Pas question que quelqu’un me… danielise. Mot savamment créé pour dire « lire en moi comme dans un livre ouvert, juste à cause de mes tics inconscients ». Bref, je livrai mes premières déductions à mon mentor. Je ne parlais jamais au hasard, mais en étudiant tout. L’intégralité de mes propos venaient d’une observation, de connexions que se faisaient entre chaque micro-expressions, chaque infime geste non-contrôlé. Mais même en me basant sur quelque chose d’aussi logique et rationnel, je pouvais manquer des choses ou tirer des conclusions trop hâtives. En tout cas j’étais lancée. Daniel ne m’interrompit jamais, comprenant que j’avais laissé mon esprit se lancer dans la course et qu’il ne fallait pas l’interrompre. J’avais l’impression de percer des secrets, d’être là où personne ne devrait être. D’avoir une sorte de pouvoir… C’était grisant, mais je ne comptais pas me servir de cela contre eux… du moins… pas s’ils étaient corrects. Parce que s’ils étaient néfastes, à l’école, au gouvernement ou à moi, je n’hésiterai pas. Je savais qu’il fallait être altruiste et aider son prochain – non à cause de ces mensonges bibliques – mais à cause de ce que Gordon disait dans ses discours, toutefois, le bien commun et le devoir de protection l’emporterait. J’allais jusqu’au bout, j’utilisais aussi mes atouts pour comprendre, forcer les gens à se trahir. Il fallait juste que Daniel me suive, mais je savais qu’il ne trahirait pas l’incongruité de la situation que je lui imposais. Ça faisait partie de sa personne après tout, de toujours feindre. Je me demandais d’ailleurs comment il était, sans feintise, sans simulacre. Etait-ce seulement possible d’ailleurs ou était-ce devenu sa nature profonde ? Peu importait, il était tel qu’il était, et seul cela avait de l’importance. En tout cas si j’avais misé juste, j’avais découvert un sacré scoop. Et accessoirement, j’avais donné une arme à Daniel concernant ce pauvre Platine… si tant est qu’il n’était pas déjà au courant.

Je voulais surtout connaitre mon score, comme après une course on se tourne immédiatement vers le chronomètre pour voir son temps. J’espérais avoir réussi, et visiblement, même si je n’avais pas fait un sans-faute, c’était plutôt pas mal. Avais-je un talent que j’ignorais pour cela ? Que Daniel se chargerait de sublimer ? Allons, Jade, ne va pas te prendre pour un diamant, l’orgueil ne te sied pas. J’écoutais et enregistrer chaque parole de Daniel… la langue sur les lèvres… envie d’alcool ? Je me passais souvent la langue sur les lèvres quand j’étais énervée… est-ce que cela venait de là ? Et un Platine vouloir fumer ? Allons, c’était idiot. On ne peut pas avoir envie d’une chose qu’on ne connait pas. Ou qu’on avait connu… moi je n’avais plus envie de fumer… mais je me souvenais de l’emprise  de cette substance qui à l’époque m’avait rendue totalement dépendante. J’avais tout arrêté du jour au lendemain ici, à l’académie Weins, sans avoir plus jamais éprouvé l’envie de fumé, qu’il s’agisse d’une cigarette ou d’autre chose. Je secouai la tête quand il confirma pour le condescendant. Et con arrogant, ça marchait pour les Daniel Lassiter ? Enfin arrogant, oui, con, ce n’était pas vraiment le cas.

Je ressentis une pointe de fierté quand il me dit que j’avais percé le plus lourd secret du Platine. Voilà que le maitre confirmait mon interprétation… et avouait sans le dire que j’avais vu quelque chose qui lui avait échappé ? Avais-je le droit d’imaginer que cela fût possible ? Un bref sourire se dessina sur mon visage tandis que j’avais les yeux baissés alors qu’il me murmurait ces mots à l’oreille. Cela me rappela la façon dont il m’avait dit que nous ferions des merveilles, ou quand il m’avait plaquée contre le mur de l’allée des brumes en me susurrant qu’un jour je lui serais utile. Cela me stimulait, éveillait quelque chose en moi de… différent, d’excitant, comme si sa voix, son souffle au creux de mon coup avait un quelconque effet magique.

Néanmoins, il paraissait évident que Daniel ne pouvait pas faire un compliment sans mettre un petit tacle derrière, je commençais à avoir l’habitude. Non, en effet, je n’étais pas « entrée en profondeur » dans les esprits de tout le monde. La suite, oui, passons à la suite. Les réactions dans une situation particulière ? Quelle situation ? Et que devais-je observer précisément ? J’entendis un cri… Une boulette de… Non ? Non, non, il n’oserait tout de même pas… ? Mais je le vis balancer une tomate contre une cheerleader, et… les choses dégénérèrent.

« Mais qu’est-ce qui t’a… »

J’évitais une espèce de gelée de justesse… Jamais je n’aurais imaginé voir la cafétéria dans un tel état. Ceci étant, Daniel avait raison… C’était follement révélateur de voir les gens se comporter en cas… d’agression. Je n’avais pas été au cœur de l’attaque en plein académie, quand le président devait venir nous voir, je n’avais pas assisté à l’émeute, mais là, j’en vivais une. Je vis certaines filles se révéler des guerrières hors pair, acharnée dans le combat, débordant presque de haine… Y compris des… Platines ? Je me rapprochais instinctivement de Daniel.

« C’est… bien de la rage, mêlée à une sorte de… plaisir que je vois ? »

Faites que je me trompe, je ne pouvais pas croire que de tels sentiments animent mes sœurs Platine. Il fallait arrêter cette mascarade, c’était un bordel sans nom, ce n’était pas digne de nous. D’un autre côté, voir certaines grandes gueules, des paons de footballeurs, se planquer comme des pleutres sous les tables, recroquevillés pour ne pas prendre le risque de se tâcher, c’était tellement risible. Cela me les présentait tous sous un nouveau jour. Certains timides s’amusaient aux éclats, les plombs et les Platine riant communément alors qu’ils s’ignoraient royalement… Le gars qui en pinçait pour la copine de son pote profita du capharnaüm pour effleurer la hanche de la jeune fille. Je fis un signe à Daniel pour le lui montrer, mais il devait déjà avoir vu. Et sérieusement, personne ne se doutait que c’était lui qui était à l’origine de cela ? Chez d’autres en revanche, cela avait fait naitre de la rage. Certains Zinc accusaient les platines d’être à l’origine de l’attaque et les esprits s’échauffèrent…

« Lui là, il va viser la fille, c’est un leurre ce qu’il fait. Et elle là… elle va se servir de sa copine comme bouclier… Et lui… mince, je n’aurais jamais cru que c’était un trouillard… »

C’était tellement révélateur de la nature humaine, et deviner où les coups allaient tomber, avoir un coup d’avance, c’était… bien… J’avais honte de le reconnaitre parce que tout cela était mal. Très mal. Indigne de tout élève d’avoir foutu un tel bazar, et franchement, mon devoir serait de le dénoncer et de remettre de l’ordre dans tout ça mais… Je me sentais bien.

« TOI ! »

Je n’eus même pas réellement le temps de distinguer qui venait de crier mais je vis clairement le projectile – une belle assiette bien remplie – voler droit sur Daniel. Ah, il fallait croire que quelqu’un l’avait repéré. Et là, je ne sus pas réellement ce qui me prit.

Quelques années en arrière, j’étais sortie de ce magasin, un pas en arrière de mes sœurs. Une demi-seconde après elles. Je n’avais pas vu la voiture, ni les armes pointées sur elles. Je les avais vues s’effondrer au sol sans pouvoir rien faire. Ce jour-là fut le premier de ma mort, de ma descente aux enfers. Et depuis, j’avais en horreurs ces gens qui en visent d’autres dans le seul but de leur faire du mal ou de prendre leur vie. Ma rencontre avec Daniel Choi s’était d’ailleurs passé ainsi, je n’avais pas su résister à la pulsion de venir en aide à une jeune fille qui se faisait tabasser par deux autres. Alors quand j’ai vu le projectile, je n’ai pas vraiment réfléchis…

Je plaquai Daniel au sol, tombant lourdement sur son torse, mais au moins le contenu de l’assiette alla s’étaler sur le mur derrière nous. Mes yeux croisèrent ceux de Daniel quelques secondes. Ce chaos-là, qu’il avait provoqué dans la cafétéria, il allait le provoquer dans ma vie aussi, je le sentais. Et pourtant, je restais, je faisais tout pour qu’il continue. Et nous étions là, l’un sur l’autre, visages si près, alors qu’au fond, il se serait juste pris un peu de nourriture sur lui.

« Certains en profitent pour régler des comptes… »

Non, je n’étais pas du tout en train de créer une diversion pour chasser mon trouble… mais quelqu’un d’autre s’en chargea à ma place. En effet, je sentis tout à coup une espèce de pâte, type porridge, se déverser dans mon cou et tâcher également Daniel. Une seconde après, quelqu’un me soulevait sans ménagement, pour me repousser au loin… Je bousculais quelqu’un au passage, me retrouvant au cœur de la bataille. Et je compris… C’était le Platine qui en pinçait pour Daniel. Et quand il me balança une tomate en pleine tronche, je reconnus que je n’eus pas la bonne réaction, mais je contrattaquai. Peut-être aurais-je dû rester neutre, et tenter de négocier pour ramener le calme, mais je voyais bien son regard, et je savais que rien n’y ferait et qu’il voulait juste se défouler. Et dire que j’avais juste osé toucher la main de Daniel – et un peu son torse – alors qu’il n’y avait rien entre eux. Je m’armais du premier aliment venu pour le lui balancer, puis un autre, et encore un autre.

« Allons Jade, on s’amuse… »

Ah non, non, moi je ne m’amusais pas, surtout quand il fut sur moi et me renversa douloureusement sur une table. Les couverts me firent particulièrement mal au dos. Mais le pire c’était que je ne pouvais même pas lui balancer que je savais… j’avais déjà été dans un tel état de haine et de colère et je savais bien que si mon ennemi me mettait sous le nez mon pire secret, j’aurais explosé. Mais quand même, il allait revenir à la raison, non ? Ce n’était pas notre genre d’agir ainsi, ce n’était pas ce qu’on nous avait appris… En tout cas, il plaqua sa paume sur mon épaule, me faisant réellement mal et bloquant le moindre de mes mouvements.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Dim 15 Juin - 21:01



Avertisement : Le rp que tu vas lire, va te faire encore plus détester Daniel. Te sens tu prête ? Comment régiras-tu ? Alors lis le.

L'événement qui venait de suivre la première partie de la leçon, n'était pas quelque chose que Daniel aurait fait tout les jours. En réalité il savait très bien pourquoi il avait eu besoin d'agir comme cela, mais au fond de lui le jeune homme savait  que le voir ainsi ne serait pas quelque chose de tout les jours. Imaginez-vous, Daniel Lassiter jouant, rigolant, souriant, aimé de tous et dans un couple solide. Vous ne trouvez pas que tout ça ne semble pas réel ? Oui c'est totalement ça, Lassiter ne pourrait jamais être comme ça toute la journée. Il pouvait parfois se lâcher de temps à autre, mais c'était tellement rare qu'on se demandait encore si ce n'était pas une histoire de manipulation et si ses actions n'étaient pas dû à un tour qu'il jouerait plus tard. Sur ce coup-là il devait avouer que c'était le cas. Pourquoi me direz-vous avoir fait cela ? Pour montrer le vrai visage des gens à Jade, lui montrer que ceux qu'elle pense connaître ne sont pas forcément toujours comme ça. Tout comme lui venait de déclencher une bataille de nourriture dans la cafétéria, des platines, des zinc ou des plombs s'en amusaient, ne réagissant pas de la même manière etc. De telle réaction pouvait détruire des amitiés telle la fille qui prenait sa copine comme bouclier, rapprocher certains comme le jeune homme amoureux de la copine de son meilleur pote. On pouvait apercevoir de grands gaillards qui font les fiers habituellement, devenir de véritables mauviettes. À quoi cela servait réellement de faire ça à part pour l'amusement ? Qu'est-ce qu'on apprenait sur la manipulation ? Juste qu'il ne fallait jamais se fier aux apparences et qu'un doux visage pouvait cacher un diable qui n'attendait que de sortir. Les gens criaient, les vitres se salissaient, des verres cassés, des assiettes aussi, le tout devant Daniel qui observait simplement la scène.

Il aurait pensé que Jade la platine, aurait fait quelque chose pour empêcher ça et elle devait se contenir pour ne pas intervenir. Mais elle suivait très bien l'exercice, lui faisant part de ses visions. Bien sûr comme une personne censée elle avait été surprise de voir Daniel agir ainsi, mais elle avait rapidement pris le plis. Le zinc en était heureux, il n'aurait plus manqué qu'elle ne lui fasse un scandale. Il aurait bien rit probablement en silence, pourtant cela l'aurait déçut et agacée. D'abord parce que Jade lui aurait fait perdre son temps si précieux, ensuite parce qu'il avait une sorte de confiance en les capacité platinesque de son élève et il en voulait pas qu'elle flanche. D'autant que si elle allait voir un autre rat manipulateur, il serait très vexé car l'entraînement que Jade aurait avec l'autre ne serait pas aussi complet qu'avec lui. Bref il valait mieux qu'elle évite. Bien sûr Daniel était conscient qu'il lui mettait une bride anti-révolte, mais il savait avoir bien choisit son élève et qu'elle ferait tout pour réussir. La platine semblait très surprise par ce qu'elle voyait de ses congénères platines. Le zinc n'en était pas surpris de voir autant de plaisir chez les anti-gouvernement ou les pro-gordon. Cela en était presque normal pour lui. C'est dans ce genre de situation que nos instincts resurgissent. Daniel les bras toujours croisés, observait, écoutait les observations pertinentes ou non de Jade, parfois évitait de justesse de la nourriture qui ne lui était pas destinés. En fait il aimait bien cette ambiance, il devait bien se l'avouer. C'était grisant et excitant de se dire que tout était partis de lui et que personne ne soupçonnait le moins du monde sa culpabilité dans cette affaire. Magnifique !

Jade savait tout comme le Zinc l'avait anticiper où les coups allaient tombés, à qui la nourriture était destinée. Certains l'utilisaient pour régler leur compte d'ailleurs. Il vit deux garçons se battre à coup de spaghetti bolognaise dans le visage. Pathétique ! Sans doute un mot qui résonnait également dans la tête de Jade. Soudain une assiette se dirigea vers Daniel. Il s'attendait bien évidemment à devoir l'éviter comme il le faisait pour tout et se serait crut dans un livre de conte tellement la situation était stupide. Mais Jade en avait décidé autrement, son esprit de platine reprenant d'un coup de le dessus, et plaqua le jeune homme au sol, tombant sur son torse. Elle n'était pas très lourde, mais ses muscles de faisaient pas forcément du bien. Il était vrai que Daniel pouvait la soulever sans difficulté – même s'il doutait qu'elle se laisserait faire – mais la surprise qu'il ne l'empêcha pas de sentir la chute de la platine. Allongés l'un sur l'autre, leur yeux se croisèrent et  Daniel lui sourit - pour la deuxième fois – sincèrement, avant de lui dire :

« C'est excitant n'est-ce pas ? Cette petite bataille ?

Mais la platine ne semblait pas de son avis. Elle lui affirma alors que certains s'en servaient pour régler leur compte. Daniel préférait largement qu'on lui lance une assiette pleine de nourriture plutôt qu'une balle en pleine tête. Donc même si on réglait les comptes c'était un mal pour un bien. Bref il aurait aimé le lui dire tant qu'ils semblaient être à l’abri des projectiles, mais il semblait que quelqu'un d'autre en avait décidé autrement. Jade reçut du porridge sur la nuque, qui dégoulina jusqu'au t-shirt de Daniel. La platine gay de tout à l'heure ne semblait pas apprécié la proximité des deux complices. Il souleva Jade pour la détacher du buste du Zinc et lui balança des tomates. La platine décida donc de répliquer comme si elle s'était retenus tout le temps où ils étaient assit ou si elle voulait passer une rage extérieure sur le pauvre Platine. Ce dernier lança une pique à l'élève de Daniel lui rappelant que ceci n'était qu'un jeu. Le zinc n'était pas d'accord là-dessus. On ne touchait pas aux personnes qu'ils considéraient comme lui être utiles, donc qui avaient un certain intérêt. D'autant que Jade l'amusait beaucoup donc il fallait mieux éviter. Bien sûr il savait aussi que la belle platine pourrait se débrouiller toute seule. Pourtant lorsque l'autre idiot balança la platine sur une table pleine de couverts et d'assiettes. Daniel se releva, mais ce ne fut pas ça qui l'énerva le plus. Lorsque le platine, Isaac de son prénom, plaça sa paume sur l'épaule de Jade lui bloquant tout ses capacités, quitte à lui briser quelque chose, ce qui serait vraiment gênant pour la sportive, Daniel ne retint pas d'aider la demoiselle. Il mit les mains sur les épaules d'Isaac et le poussa vers l'arrière, sans que l'autre oppose de résistance, puis Daniel le tourna vers lui afin qu'il puisse le regarder droit dans les yeux.

« Je déteste les mecs violents !

Cette phrase résonnerait dans l'esprit du platine et pour avoir des chances avec Daniel il ne recommencerait plus. Isaac un peu énervée, gêné et confus que son potentiel futur petit-ami selon lui ne veuille pas le voir violent, s'en alla de la cafétéria évitant quelques projectiles au passage. Daniel tendit la main à Jade pour l'aider à se relever. Le zinc n'était même pas désolé de ce qui arrivait puisque pour le coup il n'avait pas prévu autant de violence chez ce platine en particulier. Il savait que les gordonniens pouvaient agir très violemment, mais il aurait jurer qu'Isaac n'était pas de ce genre. Il était juste jaloux dirons-nous. Daniel observa le t-shirt tâché de la platine et justifia la situation :

« Ça  aurait put être pire ! Je t'en offrirais un autre.

Oui tout aurait put être pire. Le silence survint alors brutalement. Il entendit une grosse voix gueuler dans un sermon sur les qualités des uns ou des autres à agir ainsi. Le cuisinier en chef se tenait près d'un surveillant totalement perdu. Le cuisinier leur demanda qui avait oser commencé cette bataille de nourriture. Tout le monde se regarda, les platines en cœur plaidèrent non-coupable, les zinc se turent et les plombs crièrent que tout allait retomber sur eux encore une fois. Mais le cuisto ne semblait rien vouloir écouter. Il ordonna le silence et demanda à la personne de se dénoncer. Daniel prit Jade par le bras, s'avança avec le visage dur et qui assume totalement ce qu'il fait. Il avait beau être un connard il en voulait pas que tout le monde prenne pour lui.

« C'est nous qui avons commencés, nous sommes désolés.

Oui tant qu'à faire autant mettre son élève dans le coup. Le cuisinier les regarda, fixa droit dans les yeux le jeune homme avant de lui crier tel un chef militaire qu'ils seraient de corvée de vaisselle pour les trois prochains jours et que les autres devaient ranger ça rapidement s'ils ne voulaient pas être coller par leur professeurs à la prochaine heure de classe. D'autant que s'ils désiraient éviter de venir en retenue le soir pour nettoyer, il devait faire cela très vite. Et tous ensemble. Le cuisinier regarda à nouveau Daniel et lui dit que leur punition commençait maintenant car il ne viendrait pas pour des morveux comme eux après les cours !

« Je préviendrais vos professeurs et vous vous débrouillerez tout les deux pour rattraper les cours. Puis se retournant vers les autres :  Vous me décevez, tous autant que vous êtes d'avoir continuer leur bêtises  !

Il retourna alors dans ses cuisines en rouspétant. Un brouhaha se fit entendre tandis que les élèves commençaient à ranger. Daniel eut un sourire mesquin pour lui même, puis se retourna vers Jade :

« Désolé ! Je crois que nous avons été punis ! C'est les risques du métier.

Et quel métier !

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Lun 16 Juin - 11:08

Un capharnaüm… mais terriblement révélateur et riche de renseignements. Sans compter que cela me forçait à observer et à anticiper de façon rapide. Même si attention, je ne cautionnais absolument pas ce qu’il avait fait, loin de là, mais je comprenais pourquoi il l’avait fait. Interrompre la leçon maintenant pour rétablir serait une très mauvaise idée. D’une part parce que moi toute seule contre cette effervescence, cela ne rimait à rien du tout. D’autre part, parce que Daniel et moi avions un pacte très clair. Je devais aller au bout, sinon, il se chargerait de mon cas. Et je n’avais aucun doute sur sa capacité à me détruire. Alors autant poursuivre la leçon, puisque je ne trahissais pas réellement mon statut. Rien de tout cela n’était ma faute, après tout. Je n’avais pas tenu la cuillère qui avait déclenché les hostilités, et je n’avais strictement aucun contrôle sur les faits et gestes de Daniel. D’ailleurs, je ne l’aurais jamais cru capable de déclencher une bataille en pleine cafétéria. C’était si… infantile. Même si c’était prémédité et organisé dans un but bien précis et réfléchi. Mais tout de même.

A défaut donc de pouvoir faire mon devoir de platine, je m’efforçais d’accomplir celui d’élève de Lassiter. Ce que je découvrais au fur et à mesure me faisait prendre conscience de la complexité des êtres et des âmes… d’une complexité que je n’appréciais pas. Cette haine, omniprésente, elle était destructrice et même si je ne m’entendais pas avec tout le monde, ou que je ne débordais pas d’amour pour tous les gens ici présents, j’avais vu jusqu’où la haine pouvait plonger les âmes. Et je ne voulais plus de cela. Mes sœurs en avaient été victimes, et ce souvenir était encore intact en ma mémoire. Je me rappelais de tout. Le bruit. L’odeur. Le rouge de leur sang. Voilà pourquoi je me jetai sur Daniel pour qu’il échappe à un jet d’assiette. C’était idiot. Ce n’était que des aliments. Ça ne ferait que des tâches. Ce n’était pas comme si Daniel allait en mourir. Ce n’était pas comme si ça nous aurait évité cette situation clichée. Et pourquoi ? Pourquoi bordel de merde – pardon pour la vulgarité – ça me faisait quelque chose ? Pourquoi son sourire me perturbait, ainsi que son contact ? Ses propos ne firent qu’augmenter cette sensation en mettant un mot sur ce trouble. Excitation. Non, non, je n’avais pas le droit d’éprouver cela, pas quand on venait de faire quelque chose de… mal. Revenir sur le terrain « »professionnel », c’était peut-être la solution. En réalité, ce qui fit réellement chuter mon trouble à zéro ce fut ce porridge dans mon cou – rien de tel pour faire retomber la pression, surtout lorsque c’était suivi par Isaac me soulevant comme un sac à patates pour m’envoyer valser sur une table après m’avoir canardée.

Je n’aimais pas me battre. Oh non, je n’aimais pas cela du tout. Cela avait été l’un des gros « travaux » entrepris avec Hunter Stanton à mon arrivée à l’académie : canaliser ma violence. J’avais appris à donner des coups. C’était d’ailleurs parce que j’avais mis deux personnes dans un piteux état que je m’étais fait arrêter et que je m’étais retrouvée ici. Si je replongeais… j’aurais été capable de mettre Isaac à terre… s’il n’avait pas pris soin de bloquer ainsi mon épaule. Cela remontait, la dernière fois où j’avais eu aussi mal. Je ne me serais pas attendue à ce que cela m’arrive ici. Ici, dans la cafétéria de l’académie, l’endroit où je me sentais en sécurité. Et surtout, agressée par l’un de mes frères et « secourue » par un Zinc. Certes, pas n’importe lequel, mais tout de même. Ce n’était pas dans l’ordre des choses et cela torturait mon esprit si cartésien et logique de Platine. Aujourd’hui, je pourrais répondre à Evan : oui, oui, je pouvais compter sur Daniel. Je me redressais très vite en m’appuyant sur un coude, me massant l’épaule endolorie tout en gardant un œil sur l’échange entre les deux hommes. Juste quelques mots… quelques mots et un secret non dévoilé mais utilisé à la perfection. Pas besoin d’utiliser les poings, pas de menace superficielle… Et mon cerveau qui continuait à tout noter. En quelques secondes, l’affaire fut réglée et Daniel me tendit une main que je saisissais pour descendre de la table et me remettre sur mes pieds.

Alors qu’il me lâcha, je passais une main sur mon visage pour enlever les traces de tomates et jetai un œil à mon accoutrement. J’étais en piteux état, bonne pour une lessive et une douche. La remarque de Daniel me fit rire, sincèrement. Je le regardais, surprise et étonnée.

« Tu vas me façonner au point de me rhabiller ? J’aurais la surprise ou tu vas me trainer dans les magasins ? »

C’était idiot. Je n’avais pas besoin d’un autre tee-shirt. Je le laverai et au pire, il y aurait quelques tâches, mais je savais que l’école me fournirait tôt ou tard d’autres vêtements. Mais c’était sûr que ça aurait pu être pire. Tout à coup… plus rien. Alors que c’était un chaos sans nom il y avait à peine une seconde, là, tout s’était arrêté et certains étaient figés, comme si nous faisions un arrêt sur image. La voix par contre me figea sur place à mon tour. Tout un tas de jurons passa par ma cervelle et je fermai les yeux brièvement. Bon, j’avais au moins la chance de ne pas être responsable de tout ce bazar. Je prendrai bien évidemment le sermon pour moi, parce que j’avais participé – et accessoirement que je n’avais rien fait pour arrêter Daniel et que j’y avais pris un certain… plaisir – mais l’honneur était sauf. Et je devais avouer qu’à entendre le cuistot, je n’aurais pas aimé être la cible des réprimandes. Et si on apprenait que c’était Daniel, jusqu’où irait la punition ? Bureau de Monsieur Weins ? Ok, ne pas paniquer… Qui saurait de toute manière ? D’ailleurs, il suffisait de voir comme tout le monde était en train de réagir, jamais ils ne parviendraient à trouver qui était le coupable, donc au pire, on devrait tous nettoyer ce foutoir, ce qui était en sommes plutôt juste et mérité.

Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que… QUOI ?

Sans comprendre ce qui se passait et que j’aie le temps de réagir en conséquence, Daniel m’attrapa par le bras et me força à avancer à travers la foule et… Quoi ? QUOI ? Je le regardai, furieuse et un peu perdue. Mettre à mal ma réputation devant des élèves comme Evan, c’était une chose, mais me faire endosser la responsabilité de ça, c’en était une autre ! Tout le monde me regardait… Et surtout le surveillant et le cuisinier. Bon sang, j’allais avoir des problèmes avec l’administration, avec les professeurs ! Certains murmuraient… Jade Thomas… L’enfant chérie de Weins qui avait fait ça. Et avec Daniel Lassiter en plus. S’il voulait détruire ma réputation et nous en donner une bien à nous et peu glorieuse. J’étais furieuse. En colère. Le fumier… le… J’aurais voulu partir très loin d’ici, me cacher dans un coin. Mais je ne pouvais pas. J'eus un léger sursaut quand le cuistot nous aboya dessus. Tout était donc prévu depuis le début ? Il voulait voir si j’assumerai ? Et ce serait quoi la prochaine étape ? Etaler mon passé au grand jour pour voir si je garderai la tête haute ?

Je lui jetai un regard noir avant de reporter mon attention sur le cuistot, ignorant tous les autres, la mâchoire serrée. J’étais punie. Et les professeurs sauraient. Quand ce fut fini, les autres se remirent au travail, et je sentis le regard de Daniel peser sur moi. Oui, nous étions punis. Une belle corvée de vaisselle de trois jours. Je ne lui adressai pas un mot, pas un regard. Au lieu de cela, je fendis la foule, seule, la tête haute, alors que certains me fixaient et y allaient de leur commentaire. Y compris les Platines. Arrivée à la porte de la cuisine, je respirai un grand coup avant de me retourner avec un grand sourire sur le visage.

« Désolée tout le monde pour la punition. On voulait, juste… s’amuser un peu après tout ce qui s’est passé… Avouez que c’était drôle. On fera juste ça… sur un terrain la prochaine fois. »

Certains rirent, d’autres sourirent, certains secouèrent la tête comme s’ils étaient blasés. Mais seul Daniel devait sentir ce regard furieux que je lui lançai. Les autres devaient être aveuglés par la légèreté que je dégageais. Ça m’énervait… Tout cela m’énervait. Bien sûr que non, je ne voulais pas que les autres paient pour quelque chose dont ils n’étaient pas responsables. Ça aurait été injuste, et l’injustice, c’est mal. Mais être puni… Il m’avait prévenue, pourtant. Il m’avait bien mise en garde sur ce que je risquais de perdre. ça m’énervait. Et ça m’énervait d’autant plus que je n’arrivais pas à regretter la leçon. J’avais même… aimé cette leçon. J’entrai dans la cuisine, pour faire face au cuisinier qui me fusilla du regard.

« Mademoiselle Thomas. Là, je ne comprends pas. En trois ans ici… Ce n’est pas votre genre. »

« Pardonnez-moi, monsieur. J’ai juste pensé que… Avec la fusillade, tout le monde vit dans un état de tristesse et de peur permanent. Il nous fallait un instant de répit, afin qu’ils redécouvrent le fait de rire et de s’amuser. Mais j’ai eu tort, nous avons eu tort, de ne pas penser aux désagréments… matériels. Ça ne se reproduira pas. »

Je tentais de prendre l’air le plus innocent et le plus contrit possible. Le cuisinier resta silencieux un moment, à son regard je compris que Daniel était là.

« Je l’espère. La vaisselle est là, vous ne partez pas avant d’avoir tout fini. Et il serait bon que votre relation fasse ressortir le meilleur de vous, suis-je clair ? »

Son regard lourd de sens l’était en tout cas. Il craignait que la gentille Platine soit influencée par le vilain Zinc, alors qu’il espérait que l’inverse se produise. Quand il partit, je mis un moment avant de bouger. Sans me tourner vers Daniel, j’avançai vers les grands éviers débordants de vaisselle. En silence j’ouvris les robinets pour faire couler de l’eau, m’emparais d’une éponge pour l’humidifier… avant de me retourner et de la balancer de toutes mes forces sur Daniel.

« C’était vraiment nul ça ! Que tu ne laisses pas les autres être punis c’est une chose, que tout le monde pense que je suis une fauteuse de trouble, passe encore, mais là ça va être consigné. Ça va être noté dans mon dossier Daniel ! Tu t’en fiches peut-être mais je te rappelle que je n’ai que cette école. Je vis ici, ce sont eux qui me fournissent le peu que j’ai. »

Je m’arrêtai un instant pour essayer de me calmer, posant les mains sur mes hanches. Ma chambre était dans l’Académie, mes cours dans l’Académie, mes stages pour avoir un jour un boulot, je les avais par l’Académie. Je ne connaissais rien du monde en dehors de ça.

« Avant que tu dises quoi que ce soit je sais pourquoi tu l’as fait, du moins en partie. Que les autres ne soient pas accusés à tort et vérifier que oui, comme je te l’ai affirmé je tiendrai le coup même si ma réputation devait en souffrir. Oh et certainement m’obliger à me débrouiller si je perdais beaucoup, pour m’accrocher et ne pas dépendre des autres. Mais je suis en colère alors faut que ça sorte. Parce que là, pour la première fois depuis longtemps ça me démange de frapper quelqu’un et de t’en coller une. »

Au lieu de cela, je me contentai de lui balancer un torchon, après l’éponge mouillée.

« Je ne veux pas arrêter. Mais franchement j’ai envie de t’étrangler et de m’étrangler aussi au passage. Et je comprends pas. Tu t’es efforcé de faire taire Evan pour amplifier les rumeurs en nous exposant comme ça devant tout le monde. Pourquoi ? »

En fait ça, c'était même très secondaire. Je me rapprochai de lui, pour le pousser avec ma force de moustique par rapport à la sienne. Je n’arrivais plus à faire le tri entre toutes mes pensées et toutes mes émotions. Mon cerveau de Platine me hurlait de courir loin de lui, de reprendre mes esprits et de laisser tomber cette folie furieuse mais mon… cœur, mon cerveau de Jade Thomas ne voulait pas arrêter. Il voulait aller au bout parce que merde, je m’étais sentie dans mon élément. Ça devait soit l’amuser de me voir aussi perdue, ou le décevoir complètement, je n’en savais rien. Fallait juste que ça sorte. Après tout, pourquoi lui cacher, il voyait ce que même moi je refusai d’admettre.

« Je te déteste parce que j’ai aimé ça. Regarde-nous, Daniel. Regarde nous, dégueulasses, couverts de tomates et de… je ne sais même pas quoi et je ne me sens même pas coupable pour tout ça et je me suis sentie bien ! »

Toujours en pleine rage, j’ôtai mon tee-shirt pour le balancer sur Daniel, ne percutant même pas que je me retrouvais en soutien-gorge devant lui. J’allais finir par me calmer, c’était certain, mais il fallait que j’accepte le chaos qu’il avait mis dans mon esprit.

« Et là tu dois te dire que je suis complètement folle et que tu as misé sur le mauvais cheval, que je n’en vaut certainement pas la peine. »

Je soupirai.

« Je peux récupérer mon tee-shirt… s’il te plait ? »

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Lun 16 Juin - 13:29



La jeune demoiselle était furieuse. Le monde entier devant elle était en train de s'écrouler, ce monde doré si parfait qu'elle s'était forgé en suivant les commandements de Gordon, sombrait dans le néant. Daniel n'avait pas l'intention de la venir dans le chaos où il vivait continuellement, mais il ne pouvait pas s'empêcher. Il poussait à bout les gens, détruisait tout leur cerveau et les idéaux qu'ils s'étaient forgés. Et c'est ce qu'il venait de faire avec Jade. Elle le haïssait sûrement comme les trois quarts de l'académie. Daniel saurait se faire pardonner. Même s'il trouvait totalement stupide de s'excuser de quelque chose qu'il venait de faire délibérément, malgré tout Jade était son élève, elle l'amusait, il en était presque fier de ce qu'elle avait accomplis et comme il lui avait promis de ne pas la traiter comme une gamine autant être honnête avec elle. Oui il fallait qu'il joue carte sur table. Mais ce serait dur de se racheter avec des mots, car au fond le jeune homme savait très bien que quoiqu'il fasse les mots exprimeraient totalement ce qu'il pensait. Il n'était pas désolée, la colère qui ressortait de la platine le rendait fier et enfin il s'était bien amusé à déclencher cette bataille de nourriture. Pourtant Jade ne serait pas du même avis. Lorsque le cuisinier exposa sa sentence, puis repartis. Jade n'écouta même pas Daniel s'excuser. Dommage, la jeune demoiselle n'entendrait plus ce mot de la bouche de Lassiter.  Elle fendit la foule, la tête haute et alla s'excuser auprès de tout les élèves présents dans la salle. Certes tous s'étaient plutôt bien amusé malgré tout. Pour certains cela n'était pas le cas, mais au fond Daniel savait très bien que ce qu'il avait déclenché avait été jouissif pour tout le monde. Il fixait Jade, d'un air neutre, conscient qu'elle devait probablement le haïr. Il se demandait même si elle allait continuer les leçons. Ce serait dommage de s'arrêter là n'est-ce pas ? Elle était belle lorsqu'elle était sûre d'elle. Même si c'était mignon de voir une fille peu confiante, il devait avouer que Jade dégager une certaine aura fascinante dû sûrement au fait qu'elle était platine. Mais Daniel ne deviendrait jamais un adepte de Gordon. Il était bien trop égoïste pour cela.

Elle s'en alla passant devant lui sans un mot, pour se diriger dans les cuisines. Il entendit brièvement la discussion entre le cuisinier et elle. Daniel arriva juste au bon moment. Que leur relation fasse ressortir le meilleur d'eux-même ? Sans aucun doute il parlait que Jade convertisse Daniel, chose peu probable. Le plus envisageable restait l'inverse, pourtant le Zinc ne voulait pas que Jade le rejoigne dans sa situation. Elle devait rester platine, sinon elle ne lui servirait à rien. L'inverse ne serait pas possible. L'affaire était réglé. Le jeune homme observa la vaisselle. Il y en avait beaucoup et il n'avait pas l'habitude de la faire. C'est ça d'avoir des domestiques, mais Jade l'aiderait dans cette affaire. Elle ne ferait pas tout bien sûr. Jade se tourna vers l'évier, ouvrit le robinet, prit une éponge qu'elle mouilla. Daniel ne bougea pas. La platine balança alors de toute ses forces l'éponge humide sur le Zinc. Il ne fit aucun mouvement. Elle était très en colère, mais il garda un ton très neutre. Elle lui expliqua que tout ça allait être consigner dans son dossier, que l'académie était toute sa vie et qu'il devait probablement s'en ficher de tout ça. Ce n'était pas très vrai. Daniel avait quelque chose à faire du sort de Jade, qu'on se le dise. Il ne dit rien, il n'en eu pas le temps, elle le coupa avant pour lui dire qu'elle savait pourquoi il avait fait ça. Elle tiendrait le coup sans aucun problème, mais qu'elle était en colère et qu'elle avait envie de lui en coller une. Pour éviter d'accomplir son geste elle lui balança un torchon. Daniel le rattrapa à la volé. Puis la jeune demoiselle devint plus violente, ayant envie d'étrangler le zinc et de s'étrangler aussi par la même occasion. Elle en comprenait pas les raisons qui l'avait poussé à faire ça, dévoiler leur complicité, là où il avait empêcher Evan de dire n'importe quoi.

Daniel ne dit pas un mot pas avant qu'elle ait finit de parler. Elle s'approcha de lui et le poussa de sa petite force. Il bougea un peu mais resta tout de même en place. Désespérée et perdue, Jade ne savait plus où tout ça l'a mené. Elle doutait. Enfin elle lui dit qu'elle le détestait, non pas seulement pour ce qu'il avait fait mais aussi parce qu'elle avait aimé cette leçon malgré elle. Il fallait que ça sorte, qu'elle lui dise ce qu'elle avait sur le cœur, parce qu'elle ne pourrait avancer si elle garder tout ça pour elle. D'autant qu'ils avaient choisit d'être honnêtes l'un envers l'autre. Voilà les raisons pour lesquelles Daniel ne mâcherait pas ses mots. Dégueulasses, ils étaient tout les deux et la platine enleva donc son t-shirt comme si cela était totalement normal, qu'elle balança avec rage sur Daniel. Une éponge, un torchon et un t-shirt ! Après ce sera quoi ? Une petite culotte. Il la laissa dire qu'elle était folle avant de lui demander son t-shirt parce que oui être en sous-vêtement devant son mentor  n'était pas le mieux. Il s'approcha d'elle et lui tendit son t-shirt avant de répondre à toute les accusations de manière calme et posée.

« Oui tu es folle de vouloir continuer sur cette voie, mais c'est ce que j'aime bien chez toi. Je me disais que enfin quelqu'un n'avait pas peur de me suivre sur le chemin que j'ai choisit, que peut-être avec toi nous pourrions aller loin. Et je ne me suis pas trompé. Je ne me trompe jamais ! Tu n'es pas un mauvais cheval, tu es le cheval idéal si je reprends tes mots et j'en suis bien heureux !

Il ramassa l'éponge qui était tombé par terre. Il la mit au dessus de l'évier et l'épongea. Puis il reprit afin de tenter de calmer la folie qui devait surgir dans le cerveau de Jade.

« Tu dois être confuse n'est-ce pas ? Perturbée, surprise ? Et si tu as l'envie de m'étrangler et de  t'auto étrangler pour t'être embarqué dans l'aventure, c'est peut-être que tu n'es pas prête à payer le prix. Mais tu dois apprendre. Ne me déçoit pas !

Cela sonnait comme un avertissement. Une petite consigne que devait inscrire Jade dans son cerveau. Il mettait beaucoup d'espoir dans la platine. Il espérait qu'elle suivrait ses traces, qu'il en serait fière, comme un artiste devant son œuvre. Daniel continuait d'observer Jade. Il n'avait pas envie de faire la vaisselle et il avait chaud. Il se sentait très sale. Mais il continua ses explications.

« Je sais très bien les histoires qui vont découler de tout ça, les rumeurs qui vont circuler. Mais justement toi qui n'a que l'académie dans ta vie, je veux te montrer que tu n'es pas obligé de compter tout le temps dessus. Et puis qu'est-ce qu'un bataille de nourriture sur un dossier ? Ou même une punition ? L'élève le plus exemplaire pourrait en recevoir sans avoir rien fait, c'est ainsi que le système marche : les meilleurs payent pour les plus mauvais. Tu sais pourquoi ? À cause de la pitié, de la compassion, de la volonté de justice. Là où les gens honnêtes ne trichent pas les autres ne se gênent pas pour le faire.

C'est à ce moment là que Daniel décida de ne plus se sentir sale. Certes son jean avait quelque tâches, mais c'est son t-shirt qui en pâtissait le plus. Il l'enleva donc, pris l'éponge, le passa dans l'eau, frotta et l'étendit sur un fil qui traînait par là. Il n'avait pas honte de son corps même s'il était moins musclé que d'autre. Il était correct dirons-nous. Torse-nu, il reprit comme si c'était totalement normal.  

« La haine est un sentiment qui régit le monde. Il n'est pas étonnant que tu le ressente, toi plus que les autres. Tu as tellement enfuit tout les sentiments négatifs pendant des années que tu en a perdus ton humanité. Tu es devenus un pantin qui utilisait cette haine contre des personnes que tu ne connaissais même pas ! Tu as choisit d'agir comme tout le monde. La haine, la colère, la peur sont des sentiments utiles dans le monde, mais il faut être capable de la développer contre quelqu'un avec raison. Tu me déteste aujourd'hui parce que tu sais que j'ai raison, parce que tu as peur de ce que je suis capable de te faire, tu as tellement peur que ton monde bien rangé s'effondre ! Tu es en colère contre toi-même te t'être lancé dans un tel deal avec moi ! Tu redeviens humaine, Jade ! C'est tout ce que je veux pour toi !

Il allait s'en prendre une, il le savait mais pourtant il continuait parce qu'on lui donne une baffe, ne l'empêcherait pas de parler. Il voulait aider c'est tout ce qu'il faisait. L'égoïsme le poussait à agir pour lui, mais Jade avait besoin d'aide là en était le deal et même s'il devait se prendre une claque pour avoir dit la vérité il le ferait.

« Je veux te montrer le monde comme je le vois ! Je veux te montrer le monde qu'il y a au-delà de cette académie ! Et j'y arriverais même si je dois d'abord détruire tout ce en quoi tu crois, même si je t'aime bien comme tu es et que ce serait te détruire toi aussi. Mais quand tu es venus me voir, tu savais très bien dans quoi tu te lançait n'est-ce pas ? On t'avait prévenus, mais la fière et forte Jade Thomas a décidé de jouer avec le diable, et la voilà couverte de sauce-tomate, de porridge et prête à se mettre en sous-vêtement pour éviter la saleté.

Il commença à nettoyer des assiettes, bien que peu doué pour la vaisselle. Mais il s'arrêta alors. Il se retourna face à Jade, s'adossa à l'évier et reprit, les bras croisé sur son torse.

« L'avenir proche que je te réserve est magnifique, tu sais ?! Il est beau et beaucoup moins sombre que le passé que j'ai subit. Ais confiance en moi, c'est tout ce que je te demande et tu atteindra le but que tu t'es fixé. Je ne veux pas te faire souffrir, même si je peux pas te promettre que ce ne sera pas le cas. Mais ce n'est pas mon but.

Il avait presque tout planifier. Il avait poussé Jade à bout et avait donc put voir tout ce qu'elle cachait au fond d'elle, la confusion qu'elle subissait. Oui il y était arrivé et les choses sérieuses commencerait.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Lun 16 Juin - 19:24

Quand j’étais arrivée, voilà trois ans, à l’académie, je débordais de colère et de haine. Et je les laissais très – trop – facilement s’exprimer. Injures, actes violents, tout y passait. Le bureau de Stanton en avait entendu de toutes les couleurs. Et peu à peu, j’avais appris. Apaiser la colère, la taire, la transformer, parce qu’elle détruisait, amenait à faire du mal et qu’elle était incompatible avec la paix et la sécurité que Gordon désirait pour nous tous. Toutefois, là, face à Daniel et à ce qu’il avait fait, je ne pouvais plus rien contenir. Tout sortait, dans un raz de marée interrompu, aussi mélangé que mes pensées et mes émotions. Tant pis, il était celui qui avait la tête sur les épaules ? Eh bien il remettrait tout dans l’ordre et comprendrait. Ou pas, je m’en fichais. Je ne pouvais pas garder ce bouillonnement intérieur pour moi. C’était au-dessus de mes forces. Alors je lui criais dessus, le menaçais, lui balançais des objets à la figure, comme pour sortir de moi toutes mes émotions. Il m’énervait. Je le détestais. Il m’attirait. J’avais envie d’en apprendre plus, d’en savoir plus. Et ça me tuait ! Je ne pouvais pas me contenter de ce que j’avais ? J’étais pourtant heureuse ! Mais si tout cela n’était que des mensonges ? J’avais vu, dans leurs gestes, que certains feignaient, trichaient, mentaient… Et si le mal venait de l’intérieur de l’école, hein ? Je ne saurais dire si Daniel tenta ou non de me répondre. Tout ce qui sortait de ma bouche, ça sortait plus pour moi que pour lui. Parce qu’il m’avait poussée à bout et que j’étais en colère contre moi d’être aussi… faible. Et j’avais besoin de réponse, mais seulement quand tout serait sorti. Alors je n’arrêtais pas. Les vannes étaient ouvertes, et la tempête déferla crescendo, jusqu’à ce que je balance mon tee-shirt dégoulinant sur Daniel. Ce ne fut qu’une fois ce paroxysme atteint que les choses ralentir. Mon cœur cessa de tambouriner contre ma poitrine, les questions de claquer contre mon crâne. Et j’avais un peu froid maintenant que la cocotte-minute que j’étais avait laissé s’échapper toute la pression. D’autant que je me rendais compte du ridicule de ma situation. Lors de notre accord, il avait dit qu’il était gentil et qu’il suffisait de demander. Aussi lui demandai-je de me rendre mon tee-shirt, sans plus de cérémonie.

Il approcha et me tendit mon bien que je saisis, sans le remettre immédiatement. C’était à son tour de reprendre la parole et je n’avais pas la moindre idée de comment il réagirait. Allait-il me mépriser ? Je l’imaginais mal me criant dessus… pas du tout Lassiter, ça, mais peut-être m’envoyer des piques bien senties, parce que je n’étais pas à la hauteur ? Mais il n’en fut rien. Au lieu de cela, il confirma pour ma folie mais pas là où je l’attendais. Ce n’était pas parce que j’avais craqué aujourd’hui que j’étais folle, mais parce que je m’étais lancée dans ce projet en toute connaissance de cause. Cela me fit bizarre qu’il paraisse aussi sincère… Surtout en disant qu’il pensait avoir enfin trouvé quelqu’un pour emprunter la même route que lui… surtout ce « enfin ». Pour la suite en revanche, son côté présomptueux ne le rendait que plus tête à claque. Je ne répondis rien, trop occupée à intégrer ses mots dans mon esprit et à tenter d’y mettre un peu d’ordre, resserrant mes bras sur ma poitrine et masquant ma semi-nudité par le tissu poisseux.

Confuse, ce n’était rien de le dire. Perturbée et surprise… au moins ça. Pas prête à payer le prix… Peut-être parce que je ne connaissais pas ce fameux prix. Je ne savais pas que cela se répercuterait sur ma vie scolaire. J’ignorais le réel montant de ce prix, mais Daniel n’était décidé ni à me le révéler, ni à m’épargner. Je le fixai droit dans les yeux quand il m’ordonna de ne pas le décevoir. Je ne le voulais pas. Je continuais à l’écouter, alors qu’il exposait les raisons réelles de cette débandade. Que j’apprenne à me détacher de cette école, à me débrouiller sans elle. Mais ce n’était pas correct. Sans cette école, je serais en prison ou morte à cette heure-ci, parce que je n’avais pas rencontré de Daniel Lassiter sur ma route pour me forcer à réagir, à me sortir du tourbillon destructeur dans lequel j’étais tombée. Et j’aimais cette école. J’aurais pu y faire toute ma vie. Et toutes les valeurs que je défendais, il les voyait comme des faiblesses. Ou du moins, des choses qui pouvaient être utilisées contre vous. Qu’est-ce que j’allais faire, sans l’Académie ? Et s’ils me viraient ? Ou même juste de l’internat ? Calme-toi Jade, après tout, ce n’était, comme il disait, qu’une bataille de nourriture à la cafétéria. Sauf qu’on ne devait pas gâcher la nourriture, il y avait des gens qui en avaient besoin.  

« Alors ça va être ça, on va être honnêtes l’un pour l’autre, mais tricher avec les autres ? »

Il n’y avait aucune intonation particulière dans ma voix, aucune volonté de l’accuser ou de lui reprocher quoi que ce soit. J’essayais juste de réaliser. Car c’était étrange pour moi, de me dire que la seule personne avec qui je serai honnête et qui le serait en retour avec moi serait Daniel. Alors que tout ne serait que triche avec les autres. Parce que maintenant, je regarderai leur pupille pour voir s’ils mentaient. J’aurais toujours un doute à cause d’un sourire, alors je regarderai la ridule près de l’œil pour savoir si la personne était sincère ou non. Si jamais je ne pourrais savoir quelle idée Daniel aurait derrière la tête, au moins, je savais qu’il ne me mentirait pas.

Par contre, je n’arrivais vraiment pas à anticiper ses gestes et ses décisions à lui, car tout à coup, il ôta à son tour son tee-shirt pour faire une lessive improvisée. Instinctivement, je détournais le regard. Socialement, c’était comme cela que cela marchait. On ne regardait pas quelqu’un à moitié nu si on n’était pas dans une famille ou dans un moment intime. D’ailleurs, je devrais peut-être remettre mon tee-shirt que je gardais toujours comme « cache » mais que je n’avais pas enfilé pour autant. Sauf qu’au bout de quelques secondes mon regard glissa sur le côté. Juste pour jeter un œil. Juste un œil, ce n’était pas bien méchant.

La suite le fut un peu plus. Et c’était douloureux, parce qu’il opérait sans anesthésie. Il arrachait chaque morceaux de ce que je gardais bien enfoui en moi pour l’extraire et le mettre à l’air libre, mais je n’appréciais que très moyennement qu’il affirme que je n’étais plus humaine. Au contraire ! Avant j’étais un monstre, qui ne pensais qu’à détruire et se détruire, parce qu’elle était idiote et en colère contre les opposants et son frère. Par contre, en arrivant à l’Académie, j’avais appris le respect de moi-même et des autres, les règles à suivre pour que tout le monde se sente bien en société, penser aux autres, toujours avoir un sourire, les accueillir comme il se devait. Ce n’était pas être humain ça ? Alors que balancer des tomates sur les gens et se mettre à hurler et à vouloir étrangler quelqu’un c’était humain ? Attendez… il était en train de dire que moi je haïssais des gens sans raison ? Comme n’importe quelle garce de base ? Il me traitait de pantin, là comme ça ? Oui, il foutait le bordel dans mon monde bien rangé, oui !

La baffe partit. Sans que je ne le veuille vraiment, sans que j’en aie conscience. Il voulait de l’humanité, eh bien voilà, il était servi. Là j’étais suffisamment humaine à son goût ? Dans le même mouvement, je remis mon tee-shirt, de nouveau furieuse. Lui par contre, ça n’eut pas l’air de le perturber le moins du monde car il continua son laïus. Comment en étions-nous arrivés là ? Il disait, sans aucun détour, qu’il allait tout détruire, bien qu’il m’aime bien.

« C’est pas vrai… »

Un murmure d’énervement. Je me passai une main dans mes cheveux et fit quelques pas pour m’écarter de Daniel et tenter de suivre tout en acceptant tout ce qu’il était en train de me dire. Est-ce que quelqu’un pouvait vraiment, en toute connaissance de cause, accepter qu’une personne détruise son monde et méprise ses réactions ? Cette entrevue allait finir par un meurtre et ce soir on retrouverait le cadavre de Daniel Lassiter gisant dans l’un des éviers… ou étouffé par une éponge, je n’avais pas encore décidé. On se retourna pour se faire face quasiment au même moment. Il me promettait un avenir magnifique, alors qu’il venait de dire qu’il allait détruire tout ce en quoi je croyais ? En quoi cela pouvait être magnifique. Ma colère marqua toutefois un cran d’arrêt quand il mentionna son passé. C’était extrêmement rare qu’il en parle. Et encore quand c’était le cas, il ne faisait que le mentionner. Je ne savais rien de lui, et je n’avais jamais songé à le lui demander. Peut-être qu’il suffirait, que je m’approche de lui et que je lui demande de m’en parler. Mais je n’en avais pas besoin. Je devinais qu’on ne devenait pas aussi cynique en ayant eu un passé heureux, et Daniel avait souffert. On l’avait trahi et blessé, et cela devait venir d’une personne proche. Avais-je besoin d’en savoir plus ? Non. Parce que la personne qui m’intéressait était cet homme-là, devant moi, celui qui vivait dans le présent et l’avenir. On avait tous notre passé. Tous. Il m’aimait bien, il ne voulait pas me faire du mal, mais nous savions tous les deux que cela arriverait. La vraie question était : est-ce que je voulais voir le monde comme lui, à ne pouvoir faire confiance à personne sinon à lui qui allait pourtant s’efforcer de foutre le chaos dans mon monde bien rangé ? Voulais-je marcher à ses côtés sur ce sinueux chemin qui était le sien ? Allais-je accepter ce futur qu’il m’offrait ?

Je ne saurais dire combien de temps le silence s’imposa entre nous deux nous faisant face. Qu’est-ce qu’il voyait en moi que je ne voyais pas pour m’avoir choisie ? Parce que ne nous voilons pas la face, même si c’était bien moi qui étais allée le chercher, c’était lui qui avait décidé de faire de moi son œuvre et de m’offrir un avenir. Il était imbu de lui-même, foutrement égocentrique… mais au final, pas tant que cela. Je me sentis vide et je n’avais pas la moindre envie de me battre contre lui. Je perdais d’avance de toute manière.

« J’ai confiance en toi. »

Cela sortit tout seul, comme la baffe tout à l’heure. Et c’était certainement la plus belle erreur de ma vie. J’étais toujours en colère contre lui ceci dit. Mais j’avais besoin de lui, parce qu’il était le seul à me connaitre réellement et à rester avec moi. A vouloir que je reste aussi. J’avais confiance en lui pour détruire ma vie, c’était certain. Mais étrangement, je le croyais quand il disait qu’il ne voulait pas me faire de mal et qu’il m’offrait un avenir. Lasse, comme si je revenais d’une guerre, je revins vers lui, pris une éponge et commençai à nettoyer une assiette.

« Fais attention Daniel. Ton image de pauvre con arrogant, condescendant et égocentrique vient d’en prendre un coup. Tu as avoué que tu étais soucieux d’une autre personne que toi-même, j’espère pour toi que cela ne s’ébruitera pas. »

Je n’avais pas répondu aux vraies questions et j’en avais conscience. Je m’arrêtai un instant, m’appuyant des deux mains sur le rebord de l’évier.

« J’ai peur oui. Dire le contraire ce serait mentir. J’ai peur parce que tu chamboules tout ce que je connais, et je l’ai voulu, c’est vrai. Je ne peux plus arrêter maintenant. Parce que redevenir celle que j’étais avant de te connaitre et de commencer ces leçons, c’est impossible. Je ne serais plus la naïve Jade Thomas. Je ne l’étais pas vraiment d’ailleurs, j’ai dénoncé des gens, tu sais. J’ai déjà un pied dans ton monde, et je m’y suis sentie à ma place. C’est ça qui m’a fait peur. Mais je le ferai, Daniel. J’irai au bout, voir cet avenir que tu me promets. Je t’aime bien aussi, mais je ne peux pas te garantir que tu ne te prendras pas de nouvelles gifles ou que ce qui vient d’arriver ne se reproduira pas. »

Et je sentais que le fait d’avoir tout autant envie de l’embrasser que de lui tordre le cou allait se répéter bien trop souvent à mon goût.

« Par contre, une dernière chose, Daniel… »

Je replongeai mes mains dans l’eau déjà trouble pour nettoyer un verre avant de me tourner de trois quarts vers Lassiter.

« Celui qui se déshabille ici pour éviter la saleté, il me semble que c’est toi. »

Et d’un coup sec, je lui balançai de l’eau graisseuse en plein sur son torse et son visage. Moi j’avais remis mon tee-shirt sale, mais lui avait quand même poussé le vice à nettoyer le sien ! Et il osait dire que j’avais peur de me salir ?

« Alors comme ça tu m’aimes bien ? »

Non, je ne tentais pas une diversion après l’avoir lâchement aspergé d’eau…

Spoiler:

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Mer 18 Juin - 14:37



Daniel Lassiter, ce connard égocentrique et manipulateur, avait prit une claque. Oui il savait très bien qu'un jour cela arriverait et avouons une chose même le plus faible des êtres arrivera toujours à un moment où sans le vouloir il aura recourt à la violence. Jade l'avait eu aujourd'hui, mais elle n'était pas faible. Elle avait juste garder cette violence pour pendant très longtemps. Il l'avait chercher n'est-ce pas ? Il avait attendu ce jour où quelqu'un oserait lui en mettre une. Et il avait réussit. Il avait parfaitement bien choisit son élève. Presque fièr, il se rendait compte que la seule personne qui lui avait donné une claque avant Jade, était sa mère. Et en plus de la violence physique, elle avait su également lui donner une claque verbale. C'était probablement de famille tout ça : violence, destruction par les mots, manipulation. Mais Jaymya n'était pas comme ça, elle était plus douce que les autres membres de la famille Lassiter. Elle était la paix dans le monde de Daniel. Triste quand on voyait la pauvre femme qu'elle était devenue, enfermée pendant des années à boire, à fumer et qui aujourd'hui avait tellement de mal à reprendre des forces. Et Daniel lui qui continuait ses merveilleuses aventures de manipulateur, comme pour oublier tout ça. Se lancer dans l'avenir et vivre le présent sans oublier le passé, là était l'essentiel. Mais sans doute était-ce parce qu'il se sentait seul sur ce chemin qu'il avait choisit de prendre Jade comme élève. Foutaise ! Le jeune homme n'était jamais seul dans sa solitude. Il savait juste très bien que c'était la seule personne qui ne le trahirait jamais. Certes elle s'en irait un jour, mais le marquerait à jamais. La solitude et lui encore et toujours. Tout avait basculer pourtant avec ce pacte qu'il avait fait avec Jade.Car tout les deux étaient là l'un pour l'autre, disons plutôt que Daniel serait là pour aider la platine et que celle-ci lui rendrait service un jour. Les manipulateurs, le maître et l'élève prête à tout pour réussir.

Elle lui avait demandé s'ils seraient honnête l'un envers l'autre et s'ils allaient mentir aux autres, tricher avec eux. Pourquoi posait-elle la question ? Elle semblait déjà connaître la réponse. Ce n'était pas vraiment une question et Jade savait qu'il avait décidé d'être honnête avec elle, il le serait. Peut-être qu'elle ne voulait pas tricher avec les autres. Au fond Daniel sentait qu'elle était réticente à cette idée même si elle promettait de le suivre dans sa formation. De l'injustice, quelque chose que les platines détestent. Malgré tout c'était nécessaire car dans ce monde, les gens n'hésitaient pas à tricher pour arriver à leur fin. Et si vous aviez un coup d'avance sur eux, vous devenez le maître de leur destins. Mentir, tricher se mêler des affaires d'autrui. Plus il y pensait, bien que cela soit dur à accepter, plus le Zinc voulait la protéger tout en lui montrant l'horreur du monde. Il ne voulait pas qu'elle devienne comme lui même s'il savait qu'en suivant sa formation, elle n'y échapperait pas. Une manipulatrice digne de lui, certes, mais pas comme lui. Il espérait que le passé qu'elle avait vécu l'aiderait à ne pas devenir lui. Il fallait qu'il lui montre la monstruosité des autres, mais également le joie et la vie qu'on pouvait y trouver. Toujours avoir un point d'attache pour se raccrocher à cette forme de vie encore pure et innocente. Ce n'était pas à Weins qu'il la trouverait, quoique vu les gens encore un peu simple d'esprit qui s'y trouvait on pourrait en trouver. Mais il fallait quelqu'un qu'on connaissait presque par cœur. Daniel avait Gabrielle qui le rattachait à la beauté du monde. Son amie d'enfance qu'il méprisait, mais dont il avait besoin pour le moment. Peut-être que Jade devrait trouver quelqu'un de ce genre pour pouvoir continuer à suivre cette formation. Pourtant Daniel connaissait son passé et il savait très bien qu'elle ne pourrait pas aller trouver une personne pure dans cet endroit. Cela ferait trop de mal même si elle devait affronter les horreurs qui se trouvaient dans ce qu'elle avait vécu. Lassiter ne lui dirait pas ce à quoi il venait de penser en tout cas pas tout de suite. Pas dans l'état de colère où elle était maintenant.

Ho bien sûr il comprenait très bien cette colère : il l'avait déclencher. Daniel savait très bien qu'il l'avait poussé à bout et qu'elle devait osciller entre la colère, traduite par la baffe et la peur du monde détruit qu'elle avait eu tant de mal à construire. Elle aurait beau dire que ce n'était pas vrai ce qu'il disait sur l'académie, Daniel savait qu'il avait raison. Port d'attache : l'académie. Il est temps de découvrir le monde, de voyager. Après sa tirade sur l'avenir qu'il lui réservait, il y eu un grand silence. Daniel adossé contre l'évier, elle un peu éloignée de lui en train d'avaler ses mots. Silence. Ils se fixaient l'un et l'autre sans dire un seul mot. Lui toujours torse nu, elle tenant son t-shirt dans ses mains afin de recouvrir sa poitrine. La situation aurait été plutôt drôle si la conversation l'avait été également. Cette discussion était nécessaire, mais Lassiter devait avouer qu'il n'avait pas prévu que ça tournerait comme ça. Oui ? Non ? Un peu des deux. Il avait anticiper la colère de la platine, mais pas que lui même soit aussi honnête envers elle. Daniel savait qu'elle devait être très confuse dans sa tête et il aurait peut-être dû lui mentir pour la rassurer. Il n'en ferait rien. C'était une question de promesse. Malgré tout il venait quand même de dire qu'il aimait bien Jade. Avouer aimer quelqu'un ? Ce n'était pas son genre. Daniel, égocentrique et solitaire n'aimait personne c'est ce qu'on criait dans tous les couloirs. Les rumeurs allaient bon train. On le disait sans cœur, on avait dit que même sa mère le détestait et on ne comprenait pas toujours pourquoi les filles lui trouvaient quelque chose de charmant. Mais Daniel ne réagissait pas aux provocation des autres, il avait mit tant de barrière avec le monde humain qu'avouer apprécier quelqu'un en était briser une. Certes il était encore toujours autant neutre et il savait qu'il n'aurait pas dû dire ça, même si cela semblait convaincre Jade. Il entendit alors qu'elle avait confiance en lui. Le dire et le faire était autre chose ; Enfin il savait qu'elle le suivrait, malgré tout ce qu'il pourrait lui faire, Jade affronterait tout ça.

Elle était passé d'une colère incontrôlable, à une colère contrôlée. Elle avouait comme si on l'avait torturer qu'elle avait confiance en quelqu'un d'autre, que l'académie et Gordon. Jade semblait revenir dont ne sait trop où. Sans doute qu'elle ne s'était pas mit en colère depuis très longtemps. Ça pouvait en devenir éprouvant peut-être. La colère c'est perdre le contrôle, mais c'est nécessaire également pour se faire entendre. Il faut juste la transformer. Daniel avait été en colère contre elle, pourtant très rapidement il avait reprit son visage tellement neutre. Il était même pas sûr que Jade ait vu un semblant de colère dans les yeux du Zinc. Daniel aurait aimé sourire de plaisir au fait qu'une platine ait confiance en lui, mais n'en fit rien restant stoïque, ne disant rien. Jade se rapprocha de l'évier prit une éponge et commença à nettoyer une assiette. Daniel se retourna également vers le bac remplis d'eau et entreprit d'essayer de nettoyer des couverts. Corvée de vaisselle ne signifiait pas « Dispute improvisée », mais bien de devoir laver verres, couverts, assiettes et plats. Soudain elle lui lança une pique. Pauvre con arrogant, condescendant et égocentrique ? Cela lui correspondait bien. Il sourit à la fourchette qu'il tenait. Oui elle avait remarqué qu'il pouvait tenir à quelqu'un et que son cœur de pierre en avait prit un coup. Daniel n'était pas du genre à avouer ce genre de sentiment et il préféra tout de suite rassurer de suite, tout en mettant en garde la platine.

« Je vais prendre le con arrogant, condescendant et égocentrique pour une compliment. Profite d'avoir entendus que je pouvais tenir à quelqu'un d'autre que moi-même car je ne le répéterais pas. si la rumeur prétend que je suis devenus sentimental je nierais tout de suite. Ce sera notre petit secret.

Mais alors que cela pouvait repartir sur une conversation joyeuse, la jeune demoiselle s'arrêta. Elle posa ses mains sur le bord de l'évier, la tête baissée. Tant qu'à être honnête elle semblait vouloir l'être, maintenant. Il fallait que ça sorte n'est-ce pas ? Tout les deux dans cette cuisine vide avec des colonnes de vaisselle, cela semblait être l'endroit idéal pour ouvrir un tant soit peu son cœur. Elle lui dit qu'elle avait peur. Peur qu'il chamboule tout même si elle l'avait voulut. Il l'avait prévenus pour ça. Mais elle avait surtout peur car tout ça lui plaisait, qu'elle se sentait à sa place. Là où elle avait trahit des gens avant, maintenant elle pouvait le faire mais avec lui. Elle avait beau avoir peur elle lui dit tout de même qu'elle irait jusqu'au bout. Puis elle lui avoua également qu'elle l'aimait bien. Jade Thomas l'aimait bien ? La Jade Thomas, platine, championne d'athlétisme au passé douloureux aimait bien Daniel Lassiter ? Ce n'était pas le meilleur scoop, puisque Daniel avait avouer la même chose avant, pourtant si quelqu'un les avait entendus les rumeurs auraient été presque fondées. Mais même si elle l'aimait bien, elle était tout de même prête à lui donner des baffes si nécessaire. Oui certes, le zinc en méritait plus d'une et s'il tolérerait bien que quelqu'un d'autre que sa mère lui donne des baffes ce serait Jade Thomas. Probablement Allegra également, mais il faudrait une bonne raison. Il pensa à la blonde tout d'un coup. Elle aussi il l'aimait … bien. Il n'en était pas amoureux, il n'avait jamais rien ressentis de tel. Malgré tout cette fille lui donnait une sensation étrange et leur relation en était devenus très particulière. Mais au moins les points étaient mit sur les « i ». Avec Jade on aurait put penser que c'était le cas. Bien que le maître savait où il amenait son élève, celle-ci était totalement perdue avec lui. Elle avait confiance, elle le suivrait. Bien. Daniel ne savait pas pourquoi il pensait tout d'un coup à la question de sentiment. C'était dur de mettre des mots sur ce qu'on ressentait, d'être honnête, de connaître la différence entre de l'amour et de l'amitié ou de la haine et de la peur. Il devait bien reconnaître qu'à se niveau là il était un peu perdus. Le zinc observa la platine un instant. Les paroles qu'elle avait prononcé semblaient avoir été difficile à prononcer. Il aurait put jouer le parfait gentleman comme il le faisait avec de nombreuses filles et lui souffler les mots qu'elle voulait entendre ou la prendre dans ses bras par exemple. Mais il n'en fit rien.

« La peur est un bon sentiment quand il est bien utilisé. Il faut en faire une force. Mais tout comme tu as confiance en moi, j'ai confiance en toi. Tu auras encore peur durant l'entraînement, tu seras à nouveau en colère, mais n'oublie pas que tu es forte et intelligente. Mon monde est vaste, un pied ne suffit pas il faudra que tu y mette tout ton corps. Tu t'y trouveras sûrement comme un poisson dans l'eau. Il fit une pause.Et pour les gifles, évite de trop m'en donner, même si je les cherche parfois ce n'est pas très agréable.

Il sourit à nouveau. La tête baissée, elle ne l'avait peut-être pas vu sourire. Il souriait beaucoup ces temps-ci et quand bien même ce serait agréable, il trouvait qu'il souriait trop. Elle voulait lui dire une dernière chose. Il attendit. La platine plongea ses mains dans l'eau pour nettoyer un verre. Puis elle lui rétorqua que celui qui se déshabillait pour éviter la saleté, c'était lui. Oui il venait de faire sa lessive dans la cuisine de la cafétéria. Certes une chose comme une autre. Le problème était qu'il n'avait rien d'autre pour se changer après. Il avait juste son t-shirt. Sans doute rentrerait-il chez lui après avoir fait la vaisselle. Soudain il sentit de l'eau sur lui. Il ne comprit pas tout de suite, mais voyant Jade le regarder, les mains trempés et fixant son torse était trempé d'eau sale, il comprit. Il regarda Jade. Elle lui lançait de l'eau et des répliques tranchantes, comme pour faire une diversion après la dispute qu'ils venaient d'avoir, parce que oui on pouvait appeler ça une dispute. Montrant qu'il était plus mature qu'elle il se dirigea vers l'évier pour nettoyer une assiette. Il prit le produit vaisselle, en mit sur l'éponge, frotta, mouilla l'éponge, puis il leva l'éponge au dessus de la tête de Jade et étreignit l'éponge qui dégoulina de mousse sur les cheveux de la platine.

« Alors comme ça tu m'aime bien aussi ? Malgré le fait que je soit un con arrogant et égocentrique ?

Il se retourna vers elle, recula et lui lança un sourire joueur. Cette conversation avait fait beaucoup de bien à tout les deux, mettre les choses aux claires, être honnêtes et évacuer tout ce qu'on a sur le cœur. Ça faisait du bien, n'est-ce pas.

Spoiler:

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Jeu 19 Juin - 17:21

Je ne savais pas. Quelques jours plus tôt, si on m’avait mise en garde, si on m’avait dit que Daniel me perturberait autant, au point que j’en perde pied aujourd’hui, si peu de temps après que nos leçons aient commencé et que l’on se connaisse. Ce n’était pas normal. J’étais Jade Thomas, Platine de son état, dévolue à l’Académie et au gouvernement, en qui j’avais une foi immense. Mais il s’était immiscé. Il était entré. J’avais sous son impulsion fait quelque chose contre l’école. Certes, peu grave en soit, mais c’était pour le principe. Depuis trois ans, j’avais cru que les seules personnes dignes de confiance étaient nos professeurs, le personnel de l’école, et nos gouvernants. J’avais confiance aussi en mes frères et sœurs de Weins. Surtout les Platines. Mais… Non, ce n’était pas pareil. Rien n’était plus pareil. A cause de lui. A cause de moi. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été submergée, que je n’avais pas éprouvé autant de sentiments violents et contradictoires. Et quel autre homme serait resté après la claque que je lui avais décochée ? Personne. Il me poussait à bout, tout en repoussant ses propres limites, je le sentais. Mais pourquoi ? Je l’ignorais. J’ignorais les raison qui nous poussaient à rester là, « ensemble », alors que visiblement cela nous faisait du mal. Cela me dépassait. C’était la première fois que ma raison me faisait à ce point défaut. Et que je n’avais pas envie qu’on m’extirpe de ce bourbier.

Le silence. Celui-là voulait tout dire. Et ce tout était un « oui ». Oui, ce serait ainsi à partir de maintenant, je me méfierais de tout le monde, j’aurais toujours ce deuxième regard qui analyserait tout chez mes camarades, même à mon corps défendant, et les seuls moments où je pourrais être totalement moi-même, où mon interlocuteur saurait parfaitement qui j’avais été et ce que je faisais, comment mon esprit fonctionnait, ce serait avec lui. Etrange situation. Personne, certainement pas moins, n’aurait parié sur cette… entente ? Surtout quand on nous connaissait. OU qu’on croyait nous connaitre. Quand j’avais mené des recherches sur Daniel afin de pouvoir l’approcher et nous entrainer dans ce tourbillon, j’avais tout entendu à son sujet. Manipulateur. Sans cœur. Connard, surtout d’après certaines demoiselles, insensible, bouffon, égocentrique… Rien de tout cela ne m’avait effrayée. Peut-être avais-je été bien trop présomptueuse, trop sûre de moi. Ou alors c’était parce que j’avais « cru », ces paroles, j’avais cru que Daniel était tout cela, et que donc j’aurais juste à gérer un gros con. Sauf qu’aujourd’hui, ce n’étais pas ce type que j’avais en face de moi, mais quelqu’un qui venait de me dire qu’il m’appréciait et qu’il voulait m’aider, et m’offrir un futur. Personne d’autre, à part messieurs Weins et Gordon n’avaient voulu m’offrir un avenir. Peut-être que je commettais la pire erreur de ma vie, parce que cela pouvait menacer l’équilibre que j’avais atteint ici, mais j’avais foi en lui. Pure folie ! Stupidité ! Voilà ce que me hurlait mon cerveau. Mais le fait était là. Il était trop tard, il était entré. Et peut-être que quelque part, moi aussi j’étais entrée. Ou je me leurrais totalement. Toutefois,  ce qu’il me répondit ne fit qu’accroitre mon doute. Daniel Lassiter sentimental. Qui y croirait ?

« Arrête, on sait tous que la seule chose qu’ils croiraient, c’est que tu te sers de moi. On croira juste que c'est mon côté démesurément optimiste qui pense que tu tiens à moi. Ou alors il faudrait que tu fasses quelque chose de complètement dingue. Mais ok, ce ne sera qu’un secret de plus. »

J’eus un mauvais pressentiment tout à coup. Si jamais quelqu’un pouvait imaginer ne serait-ce qu’une seconde qu’il pouvait tenir un peu à moi, le risque n’était-il pas qu’on essaye de l’atteindre à travers moi ? Je chassai cette idée hors de ma tête. Il était trop malin pour ça, et il saurait passer outre. Il le faudrait, je n’avais pas envie qu’il ait des ennuis à cause de moi, même si lui ne s’était pas privé pour m’en apporter avec cette punition. Tout en faisant la vaisselle, du moins en essayant, je terminais de vider mon sac. Puisque le moment était venu d’être honnête et de dire la vérité, autant le faire jusque bout. J’étais perdue, me débattant avec des sentiments que je ne connaissais pas. Et lui, après m’avoir coulée, essayait de me remettre à flot. Et il était doué pour cela, plus qu’il ne devait le croire lui-même. Même si ces mots pouvaient paraitre étranges à une oreille qui n’aurait pas l’intégralité de l’histoire. Que je mette tout mon corps dans son monde. Si je n’étais pas aussi troublée, j’aurais pu lui balancer une pique. Mais sa diversion sur les gifles était tout aussi intéressante et me fit sourire.

« Je suis contente, Daniel. Que tu... m'aies choisie pour partager ton monde. Même si c'est super flippant. Mais j'ai envie de voir cette fille que tu vois en moi et que tu crois capable d'évoluer dans ton univers. Oh, si ça peut te rassurer, ça n’est pas agréable pour moi d’en coller. Ça fait mal… Au pire, je finirai par te recouvrir la bouche de scotch pour ne plus t’entendre ! »

Ce serait risible cela. Mais en même temps, je paierai cher pour voir Daniel ligoté à une chaise et bâillonné. Même encore comme cela, j’étais sure qu’il arriverait à ses fins. Rien qu’au regard. Et s’il fallait en plus lui bander les yeux, nous n’étions pas sortis de l’auberge. Je n’avais qu’à me faire une raison. Les choses allaient progresser de mal en pis. J’allais avoir peur, je serais perdue et il ferait encore des choses qui me donneront de nouveau envie de le tuer. Je crus voir un sourire, mais je devais halluciner. Les bulles de liquide vaisselle, peut-être. D’ailleurs je m’y remis. Mais juste quelques secondes. Cela m’ennuyait de faire la vaisselle. Enfin, pas vraiment. Je savais que c’était mérité, alors j’acceptais ma punition. Mais c’était surtout de faire cela maintenant. Nous venions d’avoir une dispute violente et une discussion à cœur ouvert qui m’avait obligée à dire des choses difficiles à reconnaitre. Alors se concentrer sur de la vaisselle… Je ne résistai pas à la tentation et l’aspergeai d’eau. Après tout, monsieur osait me dire que j’avais peur de se salir, mais lui avait fait sa petite lessive. Certes, il devrait traverser la ville dans un état pathétique car il ne vivait pas sur le campus alors que moi je n’aurais qu’à rejoindre ma chambrée, mais tout de même. Et encore j’étais sympa, ce n’était que son corps qui venait de pâtir de mon attaque, que je tentai de faire oublier en le taquinant. Mais apparemment, il n’était pas décidé à repartir dans quelque chose d’aussi puérile que sa bataille de bouffe. Tant pis, puisqu’il préférait faire la vaisselle, je l’imitai. Une assiette particulièrement grasse en plus. Et j’étais tellement concentrée que je ne le vis pas arriver. Je ne réprimai pas un petit cri de surprise quand je sentis un liquide mousseux couler sur moi. Je fis un petit bond sur le côté, en riant.

En rougissant aussi un peu à sa question et à son sourire. Certes, je l’avais un peu cherché, et il était vrai que j’avais prononcé ces mots. J’aurais pu lui répliquer que j’étais Platine et qu’en tant que telle, je me devais d’aimer tout le monde, mais c’était faux. Je l’aimais bien. J’aimais bien James, Rebecca et tant d’autres, mais pas comme lui. Je l’aimais bien, différemment. Comment, je n’en savais rien. J’aurais dû le rejeter pour tout ce qu’il était, mais en fait, c’était tout ce qui me fascinait chez lui. Est-ce qu’il y avait plus ? Etait-ce de l’amitié ? Une sorte de masochisme ? Ou cet autre sentiment dont tout le monde parle mais que peu connaissent vraiment ? Je ne savais pas. Je n’avais jamais connu cela. Et ce serait idiot de tomber amoureuse. Mais je l’aimais bien, cela était un fait  et il le savait. Toutefois,  je n’allais pas le laisser gagner.  Je me doutais bien qu’il n’avait absolument pas besoin d’entendre une confirmation de ma part.

« Tu as oublié « condescendant », même si c’est le monopole des Platines… »

Alors, m’appuyant d’un bras contre l’évier, tout en passant une main dans mes cheveux trempés, je le regardai dans les yeux et tentai de prendre un air particulièrement assuré.

« Est-ce la 3e leçon de Daniel Lassiter ? Répondre à une question par une autre question, tout en détournant l'attention ? Si c’est le cas… »

Je trempai le bout de mon doigt dans un nuage de mousse et l’étalai le long de sa joue avec un grand sourire, bien décidée à voir jusqu’où le très sérieux Daniel Carson Lassiter était prêt à encaisser.

« Si c’est le cas, tu as envie que je mette tout mon corps dans ton monde, hein ? »

Le tout était de ne pas rougir en disant cela, surtout que mon mentor était toujours à moitié nu, mais au moins, j’avais retenu ses mots, et je savais très bien les sortir de son contexte. Comme quoi j’avais appris des choses ! Et comme j’étais têtue j’insistai en le bariolant de mousse, qu’importe la résistance ou non qu’il m’opposait. Je m’amusais. Des révélations étaient faites, des vérités étaient dites – du moins en ce qui me concernait, mais j’avais moins peur. Peut-être parce que les choses n’étaient plus aussi solennelle et qu’on pourrait mettre ça sur le compte de la rigolade ou du liquide vaisselle. D’ailleurs si la vaisselle finirait, tôt ou tard, par être à peu près propre, nous par contre, nous aurions besoin d’une bonne douche. Ceci étant, si Daniel et moi étions des champions dans nos catégories respectives, nous n’étions pas prêts pour le championnat de vaisselle.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Jeu 19 Juin - 19:10



Les relations entre les êtres humains ne sont pas simples. Généralement dans une vie normale on assiste à des rencontres qui deviennent amicale ou amoureuse si c'est avec le sexe opposé ou le même sexe d'ailleurs, ou bien encore juste des connaissance, des haines qui se développent. Mais ici rien n'était pareil. Les relations n'avaient pas de nom, elles étaient tellement différentes de ce qu'on pouvait voir ailleurs. Et entre Daniel et Jade leur relation n'était pas du tout explicite, ni très claire. Amis ? Professeur et élèves ? Confidents ? Impossible de mettre un mot là-dessus. Tout ce qu'on pourrait dire si une personne externe les voyait est qu'ils étaient très proches. Sans aucun doute. Daniel n'était proche de personne, il n'aimait personne, il ne s'attachait à personne, il était solitaire. Mais peut-être en avait-il marre de tout ça ! D'être seul dans la vie. N'avait-il pas lui aussi droit d'avoir des proches à qui tenir ? Faiblesse trouvé ! Avoir des gens à qui on tiens est la pire des faiblesses. C'est ce que lui avait appris son grand-père. On les utiliserait contre lui, on les torturerait, mais le jeune homme ne ferait rien, il ne montrerait pas qu'il tien à quelqu'un, il perdrait beaucoup. Il fallait qu'il se ressaisisse. Pour le bonheur de beaucoup de personne, Daniel ne pouvait se permettre de s'attacher. Les autres ne devraient pas payer pour lui, ils ne devraient pas souffrir à cause de lui. Est-ce qu'il devrait protéger Jade maintenant qu'il avait avoué qu'il l'aimait bien, maintenant qu'une barrière était baissée. N'importe qui pourrait l'utiliser pour le toucher lui, tout comme les autres pourraient toucher à Gabrielle ou à Allegra. Non ! Bon en y réfléchissant bien seule Gabrielle aurait besoin d'être réellement protégée si un jour on faisait le rapprochement avec son histoire. Allegra … se débrouillerait très bien toute seule, il n'avait aucun doute là-dessus. Quant à Jade, elle pourrait compter sur l'académie, sur ses amis platines, ceux qu'elle appelait frères et sœurs. Même si c'était de sa faute, il ne fallait jamais montrer ses émotions, il fallait rester neutre, ne pas s'attacher, être un mur. C'est ce qu'il devrait apprendre à Jade : cacher ses émotions, les camouflés, faire en sorte que la personne en face voit ce qu'elle veut voir. En autre connaître son adversaire avant de se lancer dans la fosse aux lions. Il avait tant de chose à lui apprendre que cela aurait été bête d'arrêter les leçons par peur qu'on l'utilise contre lui.

Jade la platine, la forte platine qui n'hésitez pas à jouer et danser avec le diable manipulateur, maître des secrets, comme il venait de lui faire promettre de ne pas dire qu'il l'aimait bien. Elle savait très bien que personne ne croirait un seul mot si la rumeur d'un Daniel Lassiter sentimental, se répandait. Ce jour-là ce serait l'anarchie, la fin totale de toute chose et la chute du monde entier. Quelque chose qui arriverait dans longtemps. Très longtemps. Le Daniel sans cœur serait toujours là car c'est ainsi qu'il avait été créer par son créateur. Voulait-il lui a son tour rendre Jade comme lui, qu'elle ne montre aucune émotion, aucun sentiment ? Non il ne voulait pas ! C'était sa personnalité  à elle d'être souriante, attentive et prête à tout. Il l'avait vu sourire à ses copines, il l'avait vu fière à l'entraînement. Daniel devrait utiliser ses capacités qu'elle avait déjà en elle pour la transformer en manipulatrice de génie. Il n'avait pas vraiment peur que ses leçons se retournent contre lui, d'une certaine manière il avait l'impression que dans un futur lointain la platine et le zinc, manipuleraient les autres, ensemble, pas comme dans une course à l'information. Faire quelque chose de particulièrement dingue ? Comme l'embrasser devant tout le monde ? Non les autres seraient capable de croire qu'il en avait fait le pari. Un truc de dingue ne serait donc pas possible, quoiqu'il fasse personne ne le prendrait au sérieux. Et les foudre de Mademoiselle Lockhart s'abattrait sur lui. Est-ce que Daniel se servait de Jade ? Oui sans aucun doute. Pour arriver à quoi en était la question. Pour arriver là où il voulait, il l'utilisait pour le moment sans vraiment trop le faire. D'une certaine manière il était devenus presque gentil de vouloir l'aider à devenir manipulatrice, quand bien même cela l'amènerait à sa propre perte. Mais s'il devait vraiment se dire la vérité à lui-même, en ce jour il n'utilisait pas Jade. Il avait été honnête, il avait choisit de dire ce qu'il pensait réellement là où il avait tellement l'habitude de mentir. Qui pouvait savoir pourtant si à la prochaine leçon, il ne repartirait pas dans ses anciens démons à devenir le connard qu'il était ? La barrière serait à nouveau levé !

Malgré tout Daniel savait avoir un don pour troubler la demoiselle, tout comme celle-ci avait un don pour lui donner une baffe ou lui faire dire ouvertement ce qu'il pensait même si cela devait blessé la platine. Elle l'appela par son nom. Peut-être bizarre de remarquer ça maintenant la manière dont on prononce un nom, car après tout elle l'avait déjà dit avant. La tonalité avait changé ce n'était pas pour lui crier dessus, mais pour lui dire qu'elle était contente. On fait un cri de victoire d'être passer à une dispute vers une conversation joyeuse ? Daniel resta stoïque comme toujours. Oui il l'avait choisit, comme toute les autres filles à la différence que celles qui n'étaient pas importantes avaient juste frôlé la bulle de mystère qui entourait le jeune homme et que les plus importantes à ses yeux avait franchit une des couches. Elle le rendrait fière comme une gamine qui affiche son bulletin de bonnes notes devant son père. Il n'en doutait pas et il valait mieux qu'elle le fasse. Et quand bien même elle aurait peur, Daniel en tant que maître des lieux ne la laisserait pas vagabonder seule. Elle se perdrait, pourrait rencontrer des dangers, détruite et blessée. Jade comptait bâillonner Daniel. Pardon ? Lui mettre du scotch sur la bouche pour éviter qu'il parle ? Il serait quand même bien capable de manipuler la platine même s'il ne pouvait pas parler. En réalité Daniel ne bougerait probablement pas de sa chaise si jamais elle faisait ça. Soit elle voudrait qu'il parle pour comprendre ce qui se passait dans la tête du Zinc, soit Jade se ferait un monologue toute seule. Au choix. Le scotch était simple à enlever.

« Il te suffirait simplement de partir si tu ne veux plus m'entendre tu sais. Inutile de me gifler ou de me bâillonner. Tant que tu reviens, une fois calmée, sinon tu sais très bien ce qui t'attends.

Il s'en prendrait sûrement plus d'une claque dans les prochains mois qui viendraient, mais d'un certains côté il sentait que Jade ne céderait plus de cette manière à la violence. Elle ne s'était pas contrôlé, il l'avait totalement poussé à bout. La vaisselle se faisait très lentement, évidemment après tout ses événements c'était le dernier de leur soucis. Vraiment s'ils avaient put en échapper il l'aurait fait sans problème. Mais il sentait que la platine acceptait sa punition et ne le laisserait pas faire. Et une claque en plus. Daniel n'avait pas réellement l'habitude d'être punis ou quand il l'était il s'agissait juste de rester assit dans une salle pendant quelques heures, pas de faire la vaisselle, quelque chose qui lui était totalement inconnu. Sans doute serait-elle mal lavé. Au fond la platine et le zinc devait être tactique : un qui lave et l'autre qui essuie. Mais Daniel n'allait pas se lancer dans une idée pareille. Après le jet d'eau sur son torse et la mousse dans les cheveux de Jade, cette dernière se mit à rougir face à la question du Zinc. Oui il lui avait lancé une pique, jouant ainsi sur les propres mots que lui avait dit son élève. Elle lui rappela le fameux « condescendant » réservé aux platines. Il ne le prenait pas pour lui, à moins qu'elle croit qu'il commençait à devenir platinesque. Chose tellement inconcevable et inimaginable. Daniel Lassiter qui vend les mérites de Gordon. C'est comme demander à Calypso de vanter les mérites des chaussures de grand-mères. Impossible donc.

« Je ne suis pas platine et même si tu l'utilise il ne m'est pas réservé. D'autant que tu es bien la première à utiliser cet adjectif pour me décrire. Tu as plus de vocabulaire que les autres, on dirait.

Geste féminin de passer la main dans ses cheveux, peu agréable à son humble avis en étant mouillés et mousseux. Une troisième leçon ? Deux leçons en une journée ? Cela faisait bien trop pour vingt-quatre heure. Répondre à une question par une autre ? Oui c'est très utile.  

« Généralement quand on répond à une question par une question, les gens sont … Il sentit la mousse dégouliné le long de sa joue. … Troublés.

Il fixa Jade. Une bataille de mousse après la bataille de nourriture ? Au moins il serait laver. Elle lui balança ses propres mots comme il l'avait fait avec elle, mais en les sortant totalement de son contexte ce qui aurait put troubler plus d'un. Mais alors qu'il allait répliquer, elle recommença à lui balancer de la mousse à nouveau. Il fallait qu'il se défende. C'était totalement déloyal, de ne pas laisser l'autre répliquer. Ce serait dangereux de glisser sur le sol.

« Tu veux jouer à ça ? Ton optimisme va en prendre un coup car tu vas finir tremper !

Daniel prit également de la mousse qui restait dans le bassin et en balança sur Jade. La vengeance est un plat qui se mange froid. Il ouvrit le jet d'eau mobile. Il saisit son élève par la taille afin qu'elle évite de bouger et lui mit l'eau au dessus de la tête. Tant qu'à faire les choses autant les faire bien. Après la nourriture, ils seraient totalement tremper. Oui ils auraient besoin d'une bonne douche et devraient probablement laver le sol après également. Mais ça en valait le coup, car oui Daniel s'amusait pour une des rares fois où ce serait le cas.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Sam 21 Juin - 14:04

J’étais venue à lui pleine d’assurance, de certitude. J’avais débarqué avec mes grands airs de Platine qui voulait l’impressionner. De la poudre aux yeux ? Pas totalement. Certes, il y avait eu une grande part de bluff quand je l’avais approché la première fois, parce que je devais « l’impressionner », mais j’avais été sûre de moi. Certainement trop présomptueuse, parce que bien des choses avaient changé en deux entrevues seulement. Les choses auraient pourtant dû être simples : j’étais son élève, il était mon mentor. Mais quelque part, nous avions comme oublié ce mythe des temps anciens… Pygmalion. Oh, je n’étais pas en train de dire qu’il allait, comme le sculpteur, tomber sous le charme de sa création, mais une relation ambiguë, particulière et inexplicable s’instaurait entre nous. Entre fierté, reconnaissance, confiance… et brutalité. Comme le tailleur de pierre, il n’hésiterait pas à user du burin pour me sculpter comme il l’entendait, et la finition du travail se ferait par la caresse des mains d’artistes pour adoucir les angles. Etait-ce cette image qui serait la plus efficace pour nous décrire ? C’était la seule qui me venait en tout cas. Parce que par ses coups, sa langue acérée, il brisait le bloc de pierre dont j’avais encerclé mes plus sombres secrets, me faisant un mal de chien. Parce que par des sourires et des regards, il polissait, arrondissait les angles pour parachever son œuvre.

Voilà, peut-être que c’était cela. Peut-être que c’était si violent que je ne pouvais faire autrement et que ce serait toujours ainsi. Restait simplement à savoir si l’œuvre craquerait sous les coups, ou si elle n’en serait que plus belle. Lui me promettait un avenir merveilleux, comme un chef-d’œuvre. Je le croyais. Parce qu’il n’était pas du genre à renoncer. Et même si son matériau – à savoir moi – craquait, je le croyais capable de ressouder le tout pour recommencer. D’ailleurs, sa menace à peine voilée ne laissait planer aucun doute. Aucune marche arrière n’était possible. J’étais à lui, jusqu’à ce qu’il en décide autrement. Cela aurait dû me terrifier. Il n’en fut rien.

« Je te manquerais, si je ne revenais pas. »

Ma voix n’avait pas tremblé et je l’avais regardé droit dans les yeux en disant cela. Vaine et puérile tentative de reprendre un semblant de contrôle, comme si notre relation était un tant soit peu équilibrée.  Mais elle ne l’était pas. Et là, elle se composait d’attaques, de sous-entendus, de questions qui n’en étaient pas réellement. Et la vaisselle n’avançait pas. Nous par contre, nous étions bientôt plus recouvert de produit nettoyant que ces assiettes pleines de graisse. Cela allait nous prendre des heures ! Je me souvenais d’ailleurs de ces après-midi entier à récurer la vaisselle avec mes frères et sœurs. Nous étions six à la maison, autant dire que tout le monde mettait la main à la patte. Et parfois, surtout quand les jours de grosse chaleur revenaient, il nous arrivait de transformer la corvée de vaisselle en bataille d’eau. C’était il y avait si longtemps, pourtant, je m’en souvenais d’une façon nette et claire. J’entendais les rires de mes sœurs, les cris de guerre de mon frère. Nous étions quatre enfants. Je les avais tous perdus. Un jour, mes sœurs ne furent plus là, et je fis la vaisselle toute seule. Mon frère ne me décochant plus un mot. Et un autre jour, il n’était plus là du tout. Et j’ai brisé la vaisselle. Je l’ai balancée de toute mes force, cassant la belle porcelaine en autant de morceaux que l’était mon cœur. A bien y repensé, je n’avais pas fait la vaisselle depuis que j’avais quitté la maison. Depuis quand n’avais-je pas remis les pieds à Washington ? Chez « moi », du moins, ce qui avait été mon chez moi ? Aucune idée… Tout comme le visage de mes parents s’effaçait peu à peu. Par contre, s’il en était un qui se gravait bien en moi, c’était celui de Daniel, que j’agrémentais d’une touche de mousse.

Et le pauvre essayait encore de jouer au professeur. Allez, dans le fond, j’étais sure que lui aussi était troublé, et pas par ma question. Les mots étaient son domaine, et j’étais bien trop novice pour tenter de rivaliser plus que cela sur son terrain. Mais des gestes… des simples gestes entre nous pouvaient s’avérer aussi troublants que des mots. Enfin pour moi, quoique… visiblement pour lui aussi.

Est-ce que je voulais jouer à ça ? Oui. Oui, je voulais jouer à ça, je voulais me brûler les ailes. Parce que je ne contrôlais rien à cet instant précis et que cela me plaisait. Et je ris. Je ris quand il commença à me balancer de la mousse. Je voulus me sauver, mais il fut plus rapide. Quand je compris où il venait en venir c’était trop tard…

« Non, non, Daniel ! Non »

Mais je riais, autant que je criais, ne parvenant qu’à peine à me débattre dans son étreinte et très vite trempée de la tête aux pieds. Oh lui aussi devait l’être, parce que là, la douche était violente. Je sentais que je n’avais pas une seule parcelle de peau qui restait au sec. Je glissais sur le sol, me débattant piteusement. Je n’étais plus Platine, je n’étais plus élève. J’étais juste moi. Moi en train de m’amuser avec quelqu’un. Pas avec mon mentor, pas avec un Zinc. Il était juste Daniel. Et là, nous étions juste deux pauvres gamins de vingt ans. Mes mains parcoururent son torse, ses bras pour essayer de dévier la trajectoire du tuyau, mais rien à faire. Fichu footballeur ! Des mèches trempées se glissèrent devant mes yeux, mais à chaque fois que je parvenais à dégager mon regard, je croisais celui de Daniel. Etait-ce une illusion ou… il s’amusait lui aussi ?

« Je me rends, d’accord, je me rends, t’as gagné Daniel ! »

Je ne pouvais rien faire d’autre de toute manière, à part capituler. Il avait l’arme, la situation bien en main, et il était aussi trempé que moi. Ma main gauche était posée sur son torse, alors que ma droite était accrochée à son bras. Je restais ainsi quelques secondes – minutes ? – à le regarder ainsi. J’avais envie de l’embrasser. Ça me frappa en pleine figure. Il n’y avait qu’un geste à faire, qu’une légère impulsion vers l’avant. Est-ce que le jeu en valait la chandelle ? Peut-être que oui, puisqu’il me donnait l’impression d’être vivante. Mais d’un autre côté, s’il me repoussait…

« Je crois… qu’on pourra prendre une douche après ça. Enfin je veux dire, pas ensemble, mais tu ne vas quand même pas rentrer dans cet état… »

Certes, j’étais mille fois pire, et certes, il aurait certainement le temps de sécher si on se remettait à la vaisselle. Nous étions punis après tout, et cela ne ressemblait pourtant en rien à une punition. Sauf peut-être là, à cet instant précis, parce que je me refusais de faire ce simple geste alors que j’en avais envie, juste parce que je ne savais pas ce qu’il en était pour lui et ce que cela entrainerait si cette envie n’était pas réciproque. Est-ce que je pouvais lui plaire ? Dans ce sens, comme une femme plait à un homme ? Sauf que je n’avais toujours pas bougé. Combien de temps à rester comme ça ?

« On a de la vaisselle… »

Purée mais je n’en avais rien à faire de la vaisselle ! Elle pouvait bien pourrir dans l’évier ! Non, tout de même pas… C’était notre devoir de le faire, et de toute manière on ne pourrait pas sortir d’ici si elle n’était pas faite. Lentement, je me détachai de lui, me faisant violence. Un peu de concentration, nous devions travailler. Mais une fois que je le lâchai, je ne pus m’en empêcher. Je me hissai sur la pointe des pieds pour déposer mes lèvres sur les siennes. Un geste de trop. Un geste voulu mais redouté à la fois. Qui avait-il de mal, après tout ? C’était la faute de tout. Je n’étais pas réellement… non je n’étais pas amoureuse. C’était le tout. La bataille de nourriture, les sensations fortes, la colère, le trouble, l’eau, le fait qu’on ait à ce point ri après s’être dit des choses dérangeantes. Le fait d’être trempée, à sa merci. Ça ne prêterait pas à conséquence, ce n’était qu’un baiser. Je m’amusais, j’étais libre. Et au moins pour une fois, j’embrassais quelqu’un de correct. Je n'étais plus la trainée que j'avais pu être, pour quelques joints. Là, je le faisais pour moi, et uniquement pour mes envies présentes. Sans penser à un lendemain, car je gardais bien en tête qu'il me ferait du mal. Mais à l'heure actuelle, ce n'était pas le cas, il me rendait "humaine", selon ses propres mots.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Dim 22 Juin - 16:58



Est-ce que la platine lui manquerait si elle partait ? Il la trouvait amusante. Cette fille totalement fanatique le distrayait, l'amusait et on ne touchait pas à ses amusements. De ce point de vu là il pouvait sans doute ressembler à un possessif qui fait attention à ses jouets et qui est prêt à se battre pour les récupérer. Mais ce serait mal connaître Daniel que de penser qu'il serait un jour capable de se battre pour quelque chose autre que ça propre personne. Les bagarres à mains nus étaient futiles, inintéressantes lorsqu'on les subissait. Pourquoi s'enquiquiner pendant plusieurs heures à tenter de mettre quelqu'un à terre, le sang dégoulinant de ses lèvres lorsqu'on peut tout simplement lui mettre une balle en plein tête ou un coup de couteau au niveau du cou pour le tuer. Vous gagnez du temps, votre précieux temps que vous ne voulez pas gaspiller. Mais pour se défendre les mots étaient une ressources sans fin qui pouvait vous sortir de nombreuses situations. Savourer le mot, chaque lettre, chaque syllabes qui sortaient de votre bouche, qui se glissait sur votre langue et qui envoyer comme une claque à la personne en face. Et pendant tout ce temps on ne bouge pas, on reste, juste les lèvres qui se mouvent pour parler, mais l'être en lui-même ne fait rien, aucun geste brusque, ce qui agace profondément l'autre en face. Le contrôle c'était la solution. Daniel avait dû mal à comprendre comme les gens ne pouvaient pas se contrôler. En fait il ne pensait pas un instant que quelqu'un lui dise qu'il ne l'ait pas fait exprès ou qu'il n'y avait pas pensé. Toute chose était faite pour une bonne raison, une réflexion, une envie, mais on pouvait contrôler tout ça. Les gens possédaient ce qu'on appelle des consciences. Malheureusement certains semblent très lentes à la détente de sorte que dans la précipitation, les gens ne réfléchissaient pas et perdait le contrôle. Daniel ne perdait jamais le contrôle sur lui. Il avait dans sa tête une phrase qui lui disait qu'il fallait savoir contrôler son propre être avant de pouvoir le faire sur les autres. Magnifique, le Zinc se débrouillait à merveille dans ce domaine.

Quoiqu'il en soit oui la platine lui manquerait si jamais elle ne revenait pas. D'un certain côté si elle ne revenait pas, elle savait ce qui lui arriverait et briser des vies déjà détruites étaient un des grands passe-temps de Daniel. Le problème était que pour le moment il n'avait aucune envie d'agir ainsi envers Jade, il ne voulait pas détruire sa vie. Elle saurait rebondir. Non il avait d'autres plans plus vicieux, plus machiavéliques dont il tairait toute forme de suppositions. Élevé comme ça, il avait briser plus d'une vie, détruit des familles entières juste à cause de manipulation et des mots, son arme la plus puissante. Regrettait-il des gestes de ce genre Non c'était absolument tout ce qu'il savait faire. On l'avait créer pour cela et aujourd'hui il allait modeler Jade en ce qu'il voulait, quelque chose de terrifiant mais aussi fascinant que le Zinc pouvait l'être à cet heure. Daniel n'avait jamais fait la vaisselle, il était pitoyable à cela. Laver et nettoyer quelque chose lui était totalement inconnus à par l'objectif de ses appareils photos. Il avait des serviteurs pour accomplir ses tâches. Cela semblait normal de traînasser à faire la vaisselle. Tout les deux ne voulaient pas par ailleurs. Alors qu'il la passait sous le jet d'eau, alors que la jeune fille était déjà pleine de mousse, elle commença à rire. Le rire. Daniel n'avait pas l'habitude de rire, mais il souriait. Oui il s'amusait autrement que de la manière dont il avait l'occasion de le faire habituellement.

L'eau coulait sur les deux personnes. La platine et le Zinc, Daniel et Jade : deux être humains. C'est ce qu'on pensait, c'est ce qu'il ressentait. L'impression de ne plus être un mûr, mais de retomber dans une enfance qu'il n'avait pas eut. Il se souvenait le bruit de l'eau sur la cabane de jardin où il s'était réfugiés avec Gabrielle et où ils avaient joué aux cartes. La pluie tombait fort, mais les deux riait. Gabrielle avait eut peur qu'il y ait de l'orage, mais Daniel l'avait rassurer en lui disant qu'ici ils seraient en sécurité et qu'il ne la laisserait plus avoir peur. Ils avaient été interrompus par le grand-père Lassiter. Le nuage noir sur ce petit moment de bonheur. Le jeune garçon avait faillit à sa promesse, Gabrielle avait eu encore peur et plus de fois qu'il ne l'aurait pensé. Elle avait pleurer et les larmes auraient put ressembler à la pluie qui tombait ce jour-là sur la cabane.

Jade glissa sur le sol. Daniel se mit à genoux pour continuer à torturer son élève. Il la mouillait toujours même si le jet rebondissait sur le zinc, et tandis qu'elle voulait se débattre ses mains glissait sur le torse et ses bras totalement nus, puisqu'il n'avait pas remis sont t-shirt. Mais Daniel voulait gagner, il gagnait toujours face à Gabrielle quand ils étaient petits, perdre contre Jade ne serait pas convenable selon lui. Daniel souriait toujours, savourant sa victoire. Et tandis que la platine riait elle capitula alors. Il dévia le jet d'eau vers le plancher et lui avec un sourire victorieux mais franc :  

« Je gagne toujours à ça !

Des secondes ou peut-être des minutes passèrent. Le silence était retombés et les deux êtres se regardaient. La situation était étrange, Jade s'accrochait à son bras droit et avait laissé sa mains gauche sur son torse. Et tout les deux ne faisait rien, ne disait rien. Ils se regardaient juste. Oui Daniel l'aimait bien, elle était belle ne le nions pas, un atout qu'il ne fallait pas oublier et elle était platine une contrainte qu'il avait déjà subit avant lorsque Allegra l'avait été. Avait-il un problème particulier avec les platines ? Peut-être peut-être pas. Elle lui proposa de prendre une douche. Trempés comme ils étaient tout les deux cela serait nécessaire et Daniel se  souvint qu'il devait avoir un change dans son vestiaire au gymnase. Peut-être pourrait-il aller le chercher. La deuxième partie de la phrase de Jade le fit tiquer. Pas ensemble ? Prendre une douche avec Jade … elle venait de lui proposer de venir prendre une douche dans sa chambre. Il adorerait voir la chambre de son élève, c'est toujours intéressant, on voit à quel point une pièce peut refléter la personnalité de quelqu'un. Bonne ou mauvaise idée ? Après cette après midi il aurait juste besoin de se retrouver un peu tout seul.

« Une douche ne serait pas de refus. Je pourrais aller dans les vestiaires, c'est comme si j'avais été à l'entraînement. Pleins de mousses certes, mais comme si.

Il lui fit un sourire. Il souriait trop, il le savait, voilà pourquoi il avait besoin de se retrouver seul. Cette platine avait une quelconque influence sur lui qui le rendait … heureux ? Oui qui l'amusait. Son optimisme et son côté assez enfant, lui plaisait, lui faisait presque oublier qui il était, n'étant plus qu'un simple gosse qui s'amuse dans une cuisine avec un jet d'eau et de la mousse. Elle le coupa net dans ses réflexions lorsqu'elle lui rappela le pourquoi ils étaient ici. La vaisselle. Il ne savait pas la faire. Certes plusieurs fois il avait regarder la bonne nettoyer les assiettes, mais il ne s'y était jamais réellement essayé. Et ses souvenirs dataient de loin. Il se releva.

« Oui nous devrions nous occuper de la vaisselle ...

Elle se releva à son tour et sans que Daniel ait eu le temps de comprendre quelque chose, elle posa ses lèvres sur les siennes. La dernière fille qu'il avait embrasser était Hypathie Lockhart, et jamais il n'aurait pensé que cela arriverait entre Jade et lui. Menteur, il y avait pensé, mais voulait se retenir. Il se fit violence pour paraître neutre, mais il se laissa sombrer comme l'hypocrite sans cœur qu'il était, fou des femmes et mit ses mains sur les hanches de Jade avant de lui rendre son baiser. Le temps s'écoula, mais les deux êtres avaient totalement perdus la notion du temps. Et Daniel appréciait cette sensation, qu'il connaissait si bien. Mais c'était une erreur, il le savait. Il n'était pas amoureux. Il était juste, un con égocentrique et arrogant qui aimait les femmes comme on aime une part de tarte ou un joint. Les femmes étaient sa drogue, les formes qu'elles laissaient entrevoir, cette sensation des lèvres si douces parfois sucrés par un baume à lèvre ou un rouge à lèvre, ce courbes qui en feraient baver plus d'un, ses vêtements mouillés qu'il sentait sous ses bras, ses cheveux remplis de mousse … Il n'avait pas le droit de faire ça à Jade, il n'avait pas non plus le droit de faire ça à Allegra.  Il cédait à plus d'une femme, mais juste pour le plaisir de conquête non pas par sentiment, ou amour. Daniel savait ce qu'il faisait, malgré tout un drogué ne peut pas s'arrêter de fumer son joint. Il se fit violence pour arrêter le baiser. Il observa un instant Jade. Il ne souriait plus. Il savait.

« C'était une erreur. Je ne suis pas un mec bien, Jade. Je suis un connard. Ne recommence plus !

Ce n'était pas une demande, c'était bel et bien un ordre. Un ordre pour éviter qu'elle ne souffre, un ordre qui éviterait les problèmes, un ordre violent. Il reprit l'éponge et continua à laver les assiettes comme si de rien n'était. Toujours trempés, Daniel n'avait pas prévu que cette journée serait autant mouvementé et il aurait vraiment besoin de se retrouver seul après tout ça.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Dim 22 Juin - 20:24

Depuis que j’étais arrivée à l’Académie, j’avais réappris à rire et à m’amuser. Sainement, j’entendais. De vrais sentiments de bien-être, totalement naturels et spontanés, non stimulés par quelques produits néfastes. Hurler de joie en gagnant une course. Sourire en recevant une bonne note à un devoir. Rire à la plaisanterie d’une de mes amies. Crier et sautiller en apprenant que j’avais obtenu un stage sous la tutelle de Madame la Mairesse… Oui, ma vie se composait de petits bonheurs depuis trois ans. Mais cette fois, c’était différent. Plus fort, encore plus naturel, mille fois plus complexe aussi. Je riais, il souriais, comme si cela était la chose la plus normale du monde que nous soyons là, à nous battre avec de l’eau, comme si nous étions amis depuis des années, à pouvoir nous permettre une telle proximité et un tel relâchement. Mentir, feindre, tricher, contrôler… nous en étions à des années lumières. Pourtant, c’était pour cela que nous étions réunis à cet instant, non ? Eh bien nous n’étions plus cela, juste, deux gamins. Et je trouvais cela aussi normal que la séance d’observation à laquelle il m’avait soumise un peu plus tôt.

Ce qui le fut un peu moins, ce fut le moment où le jeu s’arrêta. Parce que nous n’étions plus deux gamins de vingt ans qui s’amusaient, mais deux jeunes adultes trempés, collés l’un à l’autre, plutôt beaux et qui s’appréciaient. Je n’avais plus l’habitude de ce genre de contact et de relation et je n’aurais pas soupçonné que j’éprouverais ces choses avec Daniel, un homme connu pour être un manipulateur n’ayant aucune honte à briser des vies. Et la mienne, il avait été très clair à ce sujet. Et moi j’avais des réactions de gourdasses face à lui, alors que j’étais la première à me moquer de ces filles qui minaudaient. Non vraiment, il faudrait que j’apprenne à adopter le comportement et l’assurance idoines en toutes circonstances. Ce serait peut-être l’objet de la prochaine leçon, parce que là, je devais clairement décevoir le toujours maître de lui. D’ailleurs, lui ne fut pas troublé le moins du monde par l’absurdité que j’avais sortie. Les vestiaires, oui, évidemment. Je lui rendis son sourire, le remerciant silencieusement de ne pas m’enfoncer davantage dans mon moment de gêne. Il fallait passer à autre chose, à la vraie raison pour laquelle nous étions là. La vaisselle. Voilà quelque chose de terre à terre, de rassurant, de concret. Rien n’était plus simple que de faire la vaisselle : on prenait une assiette ou un couvert sale, on le trempait dans l’eau, le frottait avec une éponge imbibée de produit vaisselle, on rinçait et on essuyait. L’affaire était réglée. Ce n’était qu’une mécanique bien huilée ne nécessitant aucun acte de réflexion. Et comme mes pensées ne m’aidaient absolument pas, aller nettoyer tout cela était la meilleure chose à faire. Ainsi je ne penserais plus, j’agirais pour le bien de tout le monde – qui aime manger dans des assiettes après tout ? – et je m’acquitterai de ma dette.

Oui, cela aurait dû être simple. Mais quelque chose ne circula pas entre mon cerveau et…  mon cœur ? Mon corps ? Au lieu de me détacher de lui pour aller vers le grand bac, je fis un geste. Un seul petit geste. Je n’avais pas écouté ma conscience, ma raison ou je ne savais quoi. Non. Juste mon envie du moment. Là, tout de suite, j’avais fait ce que je voulais, sans vraiment réfléchir à ce qui se passerait en cas d’acceptation ou de rejet de ce baiser. Il voulait que je sois humaine, selon ses mots, je l’étais à cet instant précis, me laissant aller à la bêtise de croire que nous pouvions être, l’espace de quelques minutes, autre chose qu’un Zinc et une Platine, un Mentor et son élève. Sans conséquences, sans fausses promesses, parce que je ne me croyais pas capable de m’engager. Je perdis un peu plus pied quand je sentis ses mains sur moi, nos corps se rapprochant davantage et nos lèvres respectives se cherchant avec ferveur. Mes mains se glissèrent sur son cou, comme pour me rapprocher encore plus de lui. M’emparer de lui tout en lui appartenant. Depuis quand n’avais-je pas ressenti cela ? Cette volonté de lâcher prise tout en n’ayant plus peur. Sentir chaque parcelle de mon corps réagir au quart de tour. Comme dans un sprint en fait. Le cœur qui accélère ses battements, le souffle coupé, la sensation de vertige. Même si j’étais trempée, je sentais la chaleur de son corps contre le mien, et j’aimais ça. Je voulais plus à cet instant précis. Tellement plus.

Mais ma course se termina, sans que je ne m’en rende compte. Daniel venait de nous faire franchir la ligne d’arrivée. Ou non… En réalité, il avait interrompu la course. Faux départ ? Je me demandais, là, suite à ce silence, à ce regard, et à son sourire qui avait disparu, quelle situation aurait été la plus gênante. Qu’on aille jusqu’au bout et que les choses suivent… leurs cours ? Que le cuistot mette un terme à notre rapprochement en entrant à l’improviste ? Ou là… que ce soit lui qui arrête la course et me regarde ainsi ? Clairement, cette situation n’avait rien d’agréable. Nous étions deux gosses, heureux, quelques secondes plus tôt et là… Son visage me fit l’effet d’une claque et je le lâchais instinctivement, prenant appui sur le rebord du bac dans mon dos.  Ses propos furent secs, cassants, froids et terriblement distants. Je ne réagis pas. A aucun moment. Je demeurai un instant ainsi, figée sur place, alors qu’il reprenait la vaisselle. Je me sentais ridicule. Ridicule et… Un peu humiliée. J’étais là, encore en train de reprendre mon souffle, oscillant entre la chaleur du souvenir de nos corps, et le froid laissé par la séparation. Les sourcils un peu froncé, tentant de comprendre ce qu’il venait de me balancer.

Lentement, je me retournai à mon tour pour faire face au bac, aux côtés de Daniel. Mais sans le regarder lui. De toute manière, il ne semblait plus d’actualité qu’on se regarde dans le blanc des yeux. Je plongeai mes mains dans l’eau pour nettoyer un verre, puis un autre. Ce silence était pesant. En plus, je la sentais, cette pointe de colère en moi. Il semblait l’un des rares à pouvoir susciter ce sentiment nuisible en moi. Mais je devais le contrôler, n’est-ce pas ? C’était la leçon du jour, sublimer la colère et ne pas lui en coller une autre. Ses mots tournaient et retournaient dans ma tête. Mes gestes s’interrompirent quelques minutes, mais ma tête ne bougea pas, fixant un point sur le mur. Et je me remis à nettoyer, avec des gestes juste un peu plus brusques qu’auparavant.

« Tu as dit que tu ne me traiterais jamais en petite fille. C’est exactement ce que tu viens de faire, Daniel. Et je n’en suis pas une. Je savais exactement où j’allais et ce que je faisais. C'était humain. Tu m'as juste rendue humaine. Mais merci de penser savoir mieux que moi ce qui est bon pour moi. Et si je peux me permettre, navrée de casser tes plans et la grande illusion que tu entretiens avec tant d’acharnement sur ta personne, mais là, tu viens de me prouver par A plus B que tu es un mec bien. T’as eu envie de ce baiser. Ou en tout cas, il t’a plu, et ça sert à rien de mentir, je l’ai bien senti. T’as peur de me faire du mal ? Tu m’as pourtant affirmé que tu m’en ferais encore, et je suis toujours là. Je suis assez grande pour savoir ce que je fais. Tu me rends douée. Y compris et surtout grâce à cette… chose entre nous. Je l’accepte. Toi par contre, tu as peur d’assumer d’être heureux et d’apprécier de passer du bon temps, parce que ça ne doit pas coïncider avec ton image de connard. Désolée, mais je l’ai vu. T’as le droit de me détester et de ne plus avoir envie de me voir, mais sois assuré que je ne compte pas arrêter, malgré ce qu’il vient de se passer. Tu restes mon mentor et le meilleur dans ce domaine. Je peux faire semblant et te considérer comme le pauvre type que tu prétends être si c’est ce que tu veux. Mais on est efficace. Comme on est. Nous ferons des merveilles. »

Je lâchai les couverts dont je m’occupais pour prendre un torchon et me tourner cette fois vers lui.

« Nettoie, moi j’essuie, on sera plus efficace et on aura plus vite fini. C’est ce qu’on appelle le travail en équipe. Et tant que tu m’auras dans les pattes, c’est ce qu’on sera. Un duo et une équipe. »

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Dim 22 Juin - 22:35



S'embrasser avait été une erreur. Avait-il prédit que cela arriverait ? Non point du tout, il ne savait pas que cette jeune demoiselle qui lui avait crier dessus avec tant de ferveur puisse vouloir l'embrasser comme si c'était...  possible ?… envisageable ? Daniel n'avait jamais connus l'amour, il ne le connaîtrait sûrement jamais. Pourquoi ce refuser à un sentiment qui d'après tant de personne rend heureux, qui éclaire chaque journée d'un soleil brillant ? Parce que Daniel n'y avait pas le droit, il ne voulait pas. L'amour était quelque chose qu'il avait renier de sa personne, des sentiments positifs qu'ils ne voulaient pas subir car à chaque fois qu'il les avait eu pour quelqu'un, on les lui avait enlever comme on force un gosse à arrêter à la tétine ou à ne plus dormir avec un doudou. Il haïssait son créateur de l'avoir rendus aussi insensible, de lui avoir fait croire que chaque personnes qui pourraient lui apporter une quelconque jouissance partirait au bout d'un moment. Tout le monde partait, ils l'avaient tous quitter. Il s'était sentit seul dans les moments les plus importants de sa vie, on ne lui avait même pas laisser sa mère qui avait sombrer dans l'alcool et la dépression. On lui avait retirer la seule amie qu'il avait et qu'aujourd'hui il méprisait comme le pauvre connard qu'il était. Il ne voulait pas subir cela encore une fois. Ce dont il avait peur à ce moment précis était  de continuer, d'aller plus loin avec Jade, malgré le fait qu'il savait très bien comment ça se passerait après. Imaginons qu'il commette l'erreur à laquelle il pensait, les filles avaient tendance à ne rien prendre à la légère, à tout remettre sur le tapis et même s'il se permettait quelque chose envers la platine, Daniel savait au fond de lui que cela aurait des répercutions sur l'avenir. Il lui ferait croire que ce serait possible, il lui ferait croire qu'il pouvait aimé et l'être en retour, que quelque chose pourrait les unir autrement que le simple fait d'être professeur et élève. Mais si Daniel refusait d'aller plus loin c'était également pour Allegra. Il connaissait cette fille comme si elle avait été taillée dans le même marbre que lui et la colère qu'elle pourrait avoir si jamais il cédait à une belle platine serait tellement grande qu'elle ferait trembler la chambre d'hôtel où ils se retrouveraient. Pourtant leur relation n'était qu'un jeu, ce n'était pas exclusif, c'était juste pour s'amuser, sans sentiment, sans problème, sans limite juste deux personnes qui prennent du bon temps. Complexe.

Le contact rompus il repartit à la vaisselle et Jade fit de même. Elle ne semblait pas avoir apprécié qu'il lui ordonne de ne pas recommencer. Elle devait probablement être perdu dans tout ce qui se passait entre eux. Oui ils se passaient trop de truc. Daniel avait touché le bonheur, mais c'était refuser à ce contact car il ne voulait pas, il ne le désirait pas. Il ne voulait pas que Jade devienne l'une de ses nombreuses conquêtes pas comme cela, pas comme il en avait l'habitude. Avait-elle  compris ce qu'elle deviendrait s'il cédait. Souffrir ? Oui elle souffrirait. Être rejeter n'était pas très agréable, mais l'avait-il réellement rejeter ? Il avait répondu aux tendresses de ses lèvres, il l'avait touché comme il toucherait une femme. Elle avait mit ses mains sur son cou comme pour s'accrocher désespérément à lui, à ce qu'il pouvait lui offrir. Mais elle méritait mieux, il le savait. Est-ce qu'il aurait voulut aller plus loin ? Oui, c'était totalement humain de céder comme il l'avait fait, mais pas elle. Il était son mentor, son instructeur et  lorsqu'elle serait assez manipulatrice pour jouer avec lui comme il le faisait avec elle, qui pouvait savoir ce qui se passerait. Elle s'arrêta de frotter un verre, ne relevant pas la tête et s'adossant au bac pour lui balancer ce qui pourrait être ses quatre vérités. Daniel avait déjà entendus des paroles de ce genre dans la bouche d'une autre personne et il avait céder à la colère. Mais il n'en ferait rien envers elle.

Elle lui dit qu'il l'avait traiter comme une petite fille, alors qu'il lui avait promis que non. Il l'avait rendus humaine et comme un être coupable, Daniel s'était rendus désirable à ses yeux. Jade lui assurait qu'il venait de lui montrer que c'était un homme bien. En quoi il l'avait montrer ? Il avait juste sourit, il s'était amusé est-ce que ça fait de lui quelqu'un de bien ? Il l'avait embrasser puis rejeter, il lui avait coller une punition qui aurait dû lui revenir à lui seul, il l'avait poussé à bout, elle lui avait donné une claque. On ne pouvait pas appeler ça homme bien. Au contraire il venait de montrer sa véritable personne, changeante. Elle reparla du baisé. Oui elle avait contrôlé ce qu'elle voulait, il l'avait fait aussi car il en avait eu envie. Il n'avait pas résister, mais lui avait donné de faux espoir. L'espoir. Était-elle comme tout les autres à imaginer que Daniel pouvait être un autre que lui-même. Le zinc l'avait manipuler comme toutes les autres, il lui avait donné ce qu'elle voulait avant de se rendre compte que ce n'est pas ce qu'il voulait pour elle. Ce n'était pas Daniel qu'il fallait à Jade, c'était quelqu'un d'autre. Il lui avait rendus possible de désirer un homme sans que ce soit pour des choses futiles comme une cigarette. La détestait-il d'avoir vu à travers lui ? Non point du tout, il savait que la platine avait vu ce qu'elle voulait voir. Elle finit sa tirade par lui dire qu'elle ne flancherait pas qu'elle continuerait à faire des merveilles avec lui.

Avant qu'il ait put répondre elle lui proposa de laver et qu'elle essuie pour aller plus vite. Un duo, une équipe, oui il serait ça pour le moment. Daniel ne bougea pas. Devait-il lui mentir, devait-il lui donner ce qu'elle désirait ? Ils s'étaient promis d'être honnête non ? Le Zinc aurait put jouer avec elle, avec ce qu'elle venait de lui dire, mais il n'en ferait rien. Ce n'était pas fair-play. Il arrêta de nettoyer et se tourna vers Jade qui avait déjà saisit un torchon. Il n'était pas en colère, il était agacé et avait besoin de mettre les choses au claire. Mais pas seulement avec la platine, avec lui-même. Car oui au fond de lui même s'il se refusait à l'avouer, Jade avait troubler son esprit avec ses idées de bonheur, d'être heureux et enfin l'idée saugrenue d'être un homme bien. Il posa sa voix pour parler, la fixant bien même si le regard de son élève semblait être fuyant.

« Je ne t'ai pas traiter en petite fille. Je t'ai traitée comme toutes les autres. Mais j'ai agis pour toi, parce que tu ignore beaucoup de chose. Tu ne connais rien de ce qui se passe derrière, tu ignore où je t'emmène. Tu ignore le fardeau que je porte continuellement. Et tu ignore ce que je fais de ma vie en dehors de te donner des leçons. Tu peux penser que je suis un homme bien comme tu le dis, tu peux croire que je t'ai montrer mon bon côté aujourd'hui, mais je vais te dire une chose vrai, puisque soyons honnêtes : je n'ai pas de bon côté. Je ne pense pas que t'embrasser peux montrer que nous sommes quelqu'un de bien. Ça montre juste que je suis humain, comme toi tu l'as ressentis par ce contact. Demande à toute les femmes que j'ai fréquenté elles te diront qu'elles ont souffert, que je suis un connard de m'être servit d'elles. Tu souffriras je le sais très bien, mais pas de cette manière là. Car si on cède tout les deux ce sera encore pire pour toi.

Il posa son éponge. Il s'approcha très rapidement de la platine et la Jade par la taille pour la coller contre son torse. Il la força à le regarder dans les yeux, la tenant par le menton pour qu'elle sente bien le regard qu'il lui lançait : un regard sûr de lui, presque provocateur.

« Tu veux vraiment que je cède ? Que je cède à ton sourire, à tes cheveux remplis de mousse, à ce corps fabuleux que je tiens dans mes mains ? Tu veux que je te traite comme tout les autres femmes ou est-ce que tu as encore un peu d'estime pour toi pour résister à la tentation. Je pourrais être parfait, mais je sais très bien ce qui se passera ensuite.

Un petit moment passa avant qu'il ne la lâche. Daniel avait réinstaller le contact, il l'avait à nouveau rompus. Il ne s'était pas énervé, il avait hausser la voix, l'avait contrôler  afin d'affirmer ce qu'il voulait dire, ce qu'elle voulait entendre. Il tendit la main, prit ce qui lui passait sous la main, frotta frénétiquement, presque à casser la vaisselle, rinça et les mit sur le côté pour que Jade les essuie. Mais il n'arrêta pas là ce qu'il avait à dire. Toujours en nettoyant, il reprit.

« Je n'ai pas rompus le contact pour éviter que tu souffre, je l'ai arrêté pour éviter ce qui va suivre après : des mensonges à nous-même. Prétendre que ce n'était rien, juste un moment de faiblesse dans mon cas ou encore toi te dire qu'il y a peut-être un espoir que je ne sois pas un con arrogant et égocentrique. Sauf que Jade j'en suis un, tu ne pourras pas changer cela en moi, j'ai accepté ce que je suis. Je ne t'empêcherais pas d'y croire, je ne t'empêcherais pas de penser que je peux être heureux ou que je suis quelqu'un de bien, si cela peut t'aider ou te faire plaisir.  Je ne me refuse pas à être heureux, je sais très bien que je ne pourrais pas l'être. Peut-être qu'après tout ça tu auras encore envie de me baffer ou même de pleurer, mais comme tu l'as dit tu ne compte pas arrêter pour si peu, pour une petite erreur. Oui j'ai eu envie de ce baiser, je ne peux pas prétendre le contraire et peut-être que plus on continuera les leçons, plus on en aura envie tout les deux, mais nous ne devons pas, pas tant que l'on continuera à se mentir.

Avait-il envie de retenter l'expérience ? Dire non serait se mentir à lui-même. Mais il avait beau se répéter dans sa tête qu'il n'en avait pas les phrases de Jade retentissait dans son esprit. Il s'arrêta de laver et se tourna à nouveau par la platine.

« Oui nous pouvons faire des merveilles mais pas de cette manière. Même si j'en meurs d'envie, il ne faut jamais mélanger le professionnel et le privée. Malgré tout, rien n'est joué d'avance et l'avenir est bien trop mystérieux pour que l'on sache ce qu'il nous réserve. Et je veux que tu reste dans mes pattes car le duo que nous formons tant que je le voudrais, nous est nécessaire à tout les deux.

Il attendait qu'elle parle. La vaisselle diminuait un peu certes, mais ils leur restaient encore pas mal à faire. Daniel ne voulait pas la faire, il voulait entendre Jade voir ce qu'elle dirait de tout ça, si elle essayerait quand même de le convaincre que c'était un mec bien ou si elle abandonnerait. Il voulait voir ce qu'elle comptait faire, une baffe, des pleurs peut importait. Ils étaient aller trop loin dans leur histoire, pourtant aucun des deux ne reculeraient devant ce qui leur restaient à affronter. Ensemble.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Lun 23 Juin - 11:04

Les sentiments. S’il y avait bien une chose de complexe dans le monde, c’était cela. Jadis, mes parents m’avaient dit, nous avaient dit à Jayden, Jasmine, Jillian et moi, que Dieu nous entourait d’amour et que c’était le plus beau sentiment du monde. Toutefois, il ne fallait pas se tromper. L’amour est un sentiment si complexe qu’il revêt bien des formes. Mais il fallait toujours agir par amour : amour des mortels envers Dieu, en lui rendant grâce chaque jour : la foi. Amour d’une sœur envers son frère ainé, en lui tenant la main, en jouant avec lui et en lui parlant de tout et de rien : l’amour fraternel. Amour d’une fille envers ses parents, en les respectant : amour filial. Amour d’une gamine envers des êtres qui deviennent une seconde famille et pour qui elle répond présente : amitié. Amour de notre prochain qui nous pousse à chercher à aider et à protéger : altruisme, générosité. Amour d’un être envers un autre, plus fort que tout le reste, plus puissant et violent que la raison : l’Amour.

Il fallait toujours agir par amour. Voilà quelle avait été la grande et simple loi chez les Thomas. Et je l’avais suivie… Pendant quinze ans. Quinze longues années d’un paradis mensonger et illusoire, qui avait volé en éclat cinq ans en arrière. Malgré tout cela, j’avais réussi à connaitre tous les types d’amour. Sauf un. La foi, je l’avais eue et je n’y croyais plus à ce tas de mensonges et de fausses promesses. L’amour fraternel et sororal… Tellement. Ils avaient été toute ma vie et j’entendais encore le rire de mes sœurs, je sentais encore la chaleur de la main de Jayden quand il tenait fort la mienne lorsque nous priions ou quand il voulait me rassurer. Mais résultat : Jasmine et Jillian étaient enterrées à Washington et mon frère m’avait haie au point de partir sans me dire le moindre mot.  L’altruisme, la générosité, j’avais connu en participant à des œuvres et des associations jadis, et maintenant en prospectant à travers les écoles de la ville pour aider les jeunes à comprendre le message de paix de Gordon et Weins. Des amis, j’en avais retrouvés ici, à l’Académie. Rebecca, ma belle et fascinante sœur Platine. James, un soutien sans faille et un guide. Même Kennedy je l’aimais bien. Mais le dernier. L’Amour, ça, je ne l’avais pas connu. Je n’avais même jamais connus de sentiment qui s’approcherait de celui-ci. Jamais je n’avais réellement vibré pour quelqu’un. Tremblé pour quelqu’un. Voulu me battre contre et avec quelqu’un. Mais je n’étais pas vraiment amoureuse, n’est-ce pas ? Je ne pouvais pas l’être, je n’avais pas… « appris ». Et puis, nous ne nous connaissions pas plus que cela, il n’était pas pour moi… Mais alors…. pourquoi ? Juste une réponse à cette question. Pourquoi ? Et pourquoi je n’avais personne pour m’expliquer ce que j’éprouvais pour lui ? Qui pour le faire ? Rebecca, peut-être ? Elle, elle était amoureuse de Kennedy, elle pourrait peut-être me dire si… Mais en parler avec elle… Non, je ne pouvais pas. En plus je ne pouvais pas lui dire ce que je faisais avec Daniel. Mais à qui, bon sang, à qui ? La seule personne avec qui j’aurais pu en parler, c’était mon frère. Autant dire que je n’avais réellement plus personne.

Je l’avais embrassé. C’était vrai, c’était moi qui avais commencé mais il avait répondu à ce baiser. Une erreur. Peut-être que c’en était une en effet. Mais je ne regrettais pas. Je l’avais voulu, j’avais aimé. J’avais eu l’impression d’être à ma place. Ouais, peut-être que je me fourvoyais totalement. Ou pas. Mais nous devions être honnêtes l’un envers l’autre, alors je fis quelque chose de certainement encore plus stupide que ce baiser. Je lui sortis ce que je pensais, ses quatre vérités. Ou les miennes. Bonne questions, mais tout y passa. Peut-être des vérités. Peut-être des erreurs. Je lui dévoilais ce que je pensais. Qu’il faisait ça parce qu’il croyait me protéger, qu’il avait aussi peur de ce qui nous liait. Parce que je l’avais vu sourire et s’amuser. Alors certes, ce n’était peut-être pas de l’amour, je n’étais même pas sure de ce que je ressentais moi-même, mais il avait été heureux. Et ça ne devait pas lui arriver tous les jours. Je n’avais pas besoin d’être protégée, j’étais assez folle pour accepter son deal et pour l’accompagner dans son univers, mais cela ne fonctionnerait pas s’il me rejetait. Parce qu’à ce moment-là, nous nous mentirions, en calculant nos gestes l’un envers l’autres, en retenant des mots qui pourraient nous entrainer là où il ne faudrait pas. Nous ne serions plus honnêtes, ni naturels à ces moments-là. Bref. Qu’importait. Il fallait faire la vaisselle. Alors autant la faire efficacement en nous répartissant le travail.

Sauf que la discussion ne semblait pas close. J’aurais dû me douter qu’il répondrait. Il gagnait toujours, il me l’avait bien dit. J’encaissais ses mots. Pas de bons côtés. J’ignorais tout de lui. Oui, c’était vrai. Je ne savais rien de lui, de son passé… Son fardeau, comme il l’appelait. Cela me frappa. C’était le même mot que j’employais pour le mien. Mais ce qui ressortait de son beau discours, là, c’était qu’il pensait à moi. A moi et non à lui. S’il avait été un crétin égocentrique et égoïste, il serait allé au bout, pour satisfaire son petit plaisir personnel. Mais il ne voulait pas que j’en pâtisse. Alors non, je n’étais pas comme toutes les autres, quoi qu’il en dise. Et ça, ça montrait que quelque part, il avait un bon côté.

Je n’eus toutefois pas le temps de répliquer. Avant que le moindre mot n’ait le temps de sortir de ma bouche, il m’attrapa par la taille, imposant à nos corps un contact qu’ils avaient eu avant d’en être privés. Pire, comme il l’avait déjà fait, il remonta l’une de ses mains jusqu’à mon menton pour m’interdire toute échappatoire, pour me contraindre à le regarder droit dans les yeux et à ne pas faillir alors qu’il posait sur moi ce regard si troublant et dévastateur, regard que je lui enviais. Ses paroles furent alors plus sévères, sa voix également. Tout n’était donc qu’une question d’estime, parce que forcément je ne serais qu’une proie de plus à son tableau de chasse ? Est-ce que j’avais envie de ça ? Que cela se résume à « tirer un coup ». Non. J’avais réappris à m’aimer et à ne plus détruire mon corps comme je l’avais fait par le passé. Je l’avais nettoyé des drogues et de l’alcool. Je l’avais aussi « assaini », en ne le laissant plus tomber entre n’importe quelles mains. Mais là, même si nous avions cédé, cela n’aurait pas été comme autrefois. Parce que cette fois, j’étais consciente de ce que je faisais. Du moins… je le pensais, en tout cas.

De nouveau, il me lâcha après quelques longues et distendues secondes de silence, sans que je ne trouve rien à répondre. Ce tango, commencé dans l’allée des brumes, devenait épuisant et nous rapprochait toujours un peu plus du bord. Ce tango, brutal et sensuel, débuté alors qu’il m’avait plaquée contre le mur, devait-il s’achever là, au milieu des cuisines d’une cafétéria, remplie de vaisselle graisseuse ? A voir la façon dont il s’acharnait sur les assiettes, peut-être. Toute la colère qu’il s’interdisait de déverser sur moi semblait passer à travers sa façon de nettoyer. Et moi, je me contentais de d’essuyer. Toujours en seconde position en y réfléchissant bien.

La suite me perdit. Parce que pour une fois, nous divergions. Pour lui, les mensonges viendraient si on cédait à cette chose entre nous. Que l’on soit bien clairs… J’avais bien saisi qu’il ne se passerait rien et je ne comptais absolument pas me lancer dans un plaidoyer pour qu’il me fasse l’amour, j’avais été suffisamment humiliée comme cela. Mais il fallait que cet abcès soit crevé. Je notais ses mots, repérant ce que je pensais être des failles ou des manques de logiques. Nous ne voyions pas le mensonge au même endroit lui et moi. Et pour une fois, j’avais du mal à comprendre. D’autant que… je lui étais nécessaire ? C’était bien ce qu’il venait d’avouer, là. Notre duo n’était pas nécessaire qu’à moi, il le lui était aussi. Pourtant, le grand Daniel Carson Lassiter n’avait besoin de personne, n’est-ce pas ?

Je sentis son regard sur moi alors que j’essuyais la vaisselle, tentant de mettre mes quelques pensées chaotiques dans un semblant d’ordre. Ah… c’était à mon tour de répondre ? Sauf que je n’avais pas réellement trouvé le temps d’ordonner le bordel qui passait par ma boite crânienne. Tant pis, ça sortirait naturellement et non dans un agencement parfaitement digne d’une élève en manipulation. De toute façon, je ne voulais pas de ce genre de rapport entre Daniel et moi. Honnêtes, jusqu’au bout.

« Le dernier homme qui m’a fait pleurer, c’est mon frère, et c’était il y a plus de cinq ans de ça. Oh, je ne doute pas que tu y arrives parce que tu as le chic pour foutre le chaos dans la tête des gens et dans la mienne, mais je ne vais pas pleurer parce que tu ne veux pas de moi… comme ça. Tu as raison sur une chose : j’ai un minimum de fierté alors rassure toi, je ne vais pas te supplier de me donner ce dont j’ai envie. Mais il y a des choses à mettre au clair, puisqu’on en est là. »

Je posai mon torchon pour lui faire face. Ma voix ne trahissait aucun énervement. Peut-être parce que je ne l’étais plus. Ou que quelque chose d’autre en moi avait pris le relais.

« Pas de mensonge, hein, c’est ce qu’on a dit… »

En fait, je n’étais même pas sûre qu’on se soit réellement édictés cette règle ou si cela provenait juste des divagations de mon cerveau.

« Tu as raison. Je ne sais absolument pas qui tu es et ce que tu fais en dehors des leçons que tu me donnes. Et j’ignore tout de ton passé, si ce n’est une chose. Que tu l’appelles ton fardeau, comme j’appelle le mien. Je ne te demanderais jamais ce qui s’est passé et jamais je ne fouillerai pour savoir. Oh peut-être que je devrais, pour voir au-delà, pour « comprendre » qui tu es mais je m’en fous de comprendre qui tu es. Je ne veux pas comprendre puisque je t’ai accepté, avec tous tes défauts et je confirme, ils sont nombreux, comme tu as accepté tout ce que j’avais pu faire avant. Mais si un jour tu m’en parles, je ne fuirai pas. Et je ne t’adresserai aucun regard de pitié parce que je sais à quel point je détestais qu’on me regarde ainsi. Et puis ça a fait de toi qui tu es aujourd’hui, alors… Tout comme cette histoire d’être heureux. Tu t’es amusé aujourd’hui, non. ça risque d’arriver encore tu sais… Bref, tu es donc un con égocentrique qui ne veut pas me faire de mal en me donnant de faux espoirs. Je peux accepter le paradoxe puisque tu sembles y croire dur comme fer. Mais Cette histoire de mensonge… Ok, peut-être que je me mens mais c’est exactement ce que tu es en train de faire. « Prétendre que ce n’est rien, juste un moment de faiblesse ». Ça dit bien ce que cela veut dire. Que ça n’en est pas un, Daniel. Ce qui veut dire que tu as un minimum de sentiment. Désolée pour toi. »

Je repris mon torchon pour essuyer la vaisselle, en gardant un visage le plus fermé possible. Je tentai de calquer mes expressions sur les siennes. Sauf qu’au bout de quelques secondes, le torchon claqua contre le rebord et que je me tournai, de nouveau agacée, vers Daniel.

« Je me demande juste… comment on va pouvoir être nous-mêmes et concentrés si on doit se mentir à chaque seconde qui passe quand … »

Quand on devra se mentir à nous même en ne cédant pas, justement.

« T’es chiant comme garçon, tu le sais, ça ? Mais je resterai dans tes pattes, tu as au moins besoin de moi pour apprendre à faire la vaisselle. Laisse-moi deviner, tu n’as jamais fait ça de ta vie, hein ? Apprends-moi l’art de lire dans les pensées et je t’apprendrais à récurer les assiettes, on sait au moins faire ça dans ma famille. »

Vu tout ce qu’il restait, nous n’avions pas fini si on continuait à ce rythme. J’aurais dû me préoccuper des cours que je manquais, mais étrangement, je n’y songeais même pas. Tout comme le cuistot semblait nous avoir oubliés. A défaut de pouvoir demander conseil à qui que ce soit sur ma « relation » avec Daniel, peut-être irai-je courir… Ce serait encore le meilleur moyen d’évacuer toute cette tension et cette frustration accumulées.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Lun 23 Juin - 14:20



Jade avait un don. Un don incroyable non seulement pour apprendre très vite une leçon de manipulation, mais également pour lui faire perdre pied. Très peu de personne y arrivait et Daniel n'aimait pas ça. Il voulait garder le contrôle sur ce qui se passait, sans doute était-ce pour ça qui avait reprit son habituel talent de jouer avec le feu. Parce que c'est ce qu'il faisait avec Jade, il jouait. Mais d'un autre côté il était très sérieux lorsqu'il parlait lorsqu'il exposait ce qu'il avait à dire. Aucun compte à rendre à personne. Il n'avait pas à s'expliquer sur ce qu'il avait dit ou sur ce qu'il avait fait. Il avait agit comme il l'entendait, libre d'exister, libre d'être humain et de la désirer. Non il avait été faible de céder, même si cela lui avait plut, c'était de la faiblesse que de répondre à un baisé qui ne devait pas lui être destiné. Si Jade voulait ressentir ce sentiment d'amour, elle n'avait qu'à aller voir un platine, pas lui. Pourquoi lui ? Pourquoi avait-elle céder comme toutes les autres. Car au fond il le savait. Daniel était un séducteur. Il n'ignorait pas en être un, mais même s'il avait voulut empêcher de l'être avec la platine, il semblait que son côté manipulateur de femme avait reprit le dessus, lui faisant perdre ses moyens à lui comme à son élève. L'erreur qui lui serait fatale. Il n'était pas fait pour une relation stable, ni avec Jade ni avec Allegra. Vous imaginez un instant Daniel Lassiter tenant la main à quelqu'un, l'embrassant dans les couloirs … être heureux et amoureux. C'était une illusion perdue, un autre monde qui ne lui appartenait pas. Et le pire dans tout ça c'est qu'il devait expliquer par honnête ce qu'il était à Jade. Daniel n'en avait pas envie, mais il savait qu'elle ne le lâcherait pas comme ça. Pas tant qu'elle serait sûrement aussi perdue qu'on pouvait l'être en sa présence.

Le contact l'avait surprise. La ligne rouge qu'ils ne devaient pas franchir, avait été franchit aujourd'hui, en s'embrassant, mais la danse devait reprendre entre les deux car la chanson n'était pas terminée. Et lorsqu'elle le serait que se passera-t-il ? Sombreront-ils dans un silence, dans un noir profond ou tout les secrets seront révéler au grand jour ? Ou alors s'éloigneront-ils l'un de l'autre, malgré l'attraction qui les unit. Car même si l'amour n'était pas au rendez-vous dans cette histoire malsaine, aucun d'eux ne pouvaient nier qu'il existait quelque chose entre eux. Un aimant qui les attirés l'un vers l'autre, la volonté de rester, même si on souffre, malgré le danger. Ne pas bouger, rester fixe, les yeux dans les yeux, le silence les entourant. Elle continua d'essuyer lorsqu'il la lâchait. Son acharnement sur les assiettes s'adoucit et Jade parla. Oui elle s'exprima sur ce qu'il venait de dire. En colère ? Triste ? Agaçée ? Sûre d'elle ? Qui pourrait dire ce qu'on pouvait entendre dans le son de sa voix. Elle lui expliqua que la dernière personne à l'avoir fait pleurer était son frère. Daniel connaissait à peut près ce qui se passait avec le frère de Jade, mais elle lui dit également que lui aussi serait capable de la faire pleurer. Il détruisait tout dans sa tête, il y mettait le chaos.  Malgré tout le maître pouvait compter sur la force de caractère de son élève pour qu'elle ne le supplie pas. Les choses devaient être posé, mais avant qu'elle ne commence une tirade, il se permit de répondre à son avis sur la question de pleurer devant lui.

« Je suis très douée pour mettre le bordel dans la tête des gens tu sais, mais il semblerait que tu le fasse également bien que maladroitement. Je t'ai vu en colère, je t'ai vu me donner une claque, donc te voir pleurer ne me gênerait pas.

Elle posa son torchon, lui faisant face. Daniel garder son regard droit, la fixant. Ce mur qu'était le zinc était revenus. Le bonheur, le sourire qui était passé sur son visage avait disparu pour laisser place à un regard sans émotion, sûr de lui mais tellement provocateur. Car d'une certaine manière il provoquait très bien les gens, il les poussait à bout et il n'attendait que ça de la part de Jade. Préférait-il qu'elle le haïsse ou qu'elle se berce d'illusion en se soupçonnant elle-même de l'aimer ? La haine pouvait être un bon sentiment et l'amour rendait faible. La question avait déjà une réponse dans son esprit, malgré le fait qu'il aurait préféré que sa relation reste platonique, amicale mais sans plus. Pas de mensonge. Elle n'en voulait pas et quand bien même Daniel aurait put utiliser vérité et mensonge en même temps, peut-être ne le ferait-il pas. Mentir pour arriver à ses fins. Peut-être aurait-il dû céder car après tout, il aurait gagner sur elle qui se pensait maître. Étrange tout de même quand on pense que d'habitude c'est l'homme qui cède en premier, et non la femme. Ce serait dans l'ordre des choses si vous vous ne retrouvez pas face à un Daniel Lassiter. Et à nouveau la jeune fille parla. Elle parlait trop. Elle avait agit une seule fois et maintenant elle voulait des explications orales. Pourquoi la volonté de parler autant ? Elle était bien une fille. Daniel n'avait pas l'habitude de se lancer dans des monologues de se genre. Si elle avait été une autre fille, le jeune homme aurait hausser les épaules, aurait dit une phrase et s'en serait aller. Mais si Jade avait été une autre, il n'aurait pas résister. Pourquoi ? Elle était comme toute les autres après tout. Il ne se l'expliquait pas encore.

Jade lui dit que même si elle ne savait rien du passé du Zinc elle ne chercherait pas à savoir tant qu'il ne le lui dirait rien. Son passé ? Il était loin, il était sombre et personne ne pourrait comprendre ce qu'il avait vécu. Ou presque personne. Certes c'était un fardeau de se dire qu'il ne pouvait pas ressentir une quelconque émotion positif de peur de passer pour un faible, mais Daniel avait accepter tout ça et il s'en complaisait pour le moment. Il aimait ce qu'il était, la seule chose qu'il pouvait être même si des personnes comme Jade ou Gabrielle diraient le contraire en prétendant que du bon se cache en lui. Non Daniel ne changerait pas, pas pour le moment, il en faudrait beaucoup plus. On devrait lui montrer que le bonheur lui ait possible, lui montrer que personne ne lui enlèverait ceux à qui il tien. C'est pour ça qu'il aimait beaucoup H. parce qu'il savait qu'avec elle, la peur de perdre n'était pas de mise. Non pas parce que Daniel n'en avait rien à faire d'elle au contraire, parce qu'ils venaient du même monde et que quoiqu'ils fassent, ils savaient dans quoi ils se lançaient et comment s'en sortir. Jade ne saurait pas tout comme Gabrielle. Pourquoi tout gâcher ? Pourquoi l'avoir embrasser ? Il avait avouer certes qu'il l'aimait bien, mais elle n'aurait pas dû aller si loin. Le jeune homme écoutait ce que la platine lui disait. Elle lui parlait de défauts qu'ils avait et qui était nombreux. Oui elle avait vu en lui la face extérieur de l'iceberg. Avait-il des qualités ? Non ce n'était pas sûr, du moins cela dépendait de quel point de vue on se plaçait. Et puis elle parla à nouveau du fait de s'amuser, de faire souffrir l'autre et elle finit enfin par lui dire que dire que ce n'était rien était un mensonge comme il le disait. Enfin elle finit par une aberration. Avoir un minimum de sentiment ? Qui pouvait savoir ? Peut-être, il ne savait pas. Non ce n'était pas possible. Elle reprit son torchon lorsqu'elle eut finit sa tirade. Daniel n'avait toujours pas reprit sa vaisselle qui n'avançait toujours pas. Il était perturbé par ce qu'elle venait de dire. Mais il décida de lui répondre.  Il n'en eut pas le temps car elle claqua son torchon sur le bord de l'évier et lui demanda hésitante comment ils allaient pouvoir continuer leur leçon en étant eux-même, s'ils devaient se mentir l'un à l'autre.

«  Tu veux que je sois honnête ? Je vais l'être avec toi. Mon passé est très bien où il est. Je ne l'ai jamais raconté à personne et je ne pense pas que ça se fera un jour. Même à toi. Certes je me suis amusé et peut-être que je m'amuserais encore. Malgré tout les moments d'amusements sont courts, il faut toujours revenir à la réalité et celle-ci n'a absolument rien d'amusant. Tu as raison dire que c'était un moment de faiblesse serait un mensonge. Ce serait avouer la possibilité d'être faible. Et toi comme moi ne pouvons dire que ce n'est rien, un baisé a toujours des conséquences, il est toujours voulut et il entraîne toujours un raz-de-marré. Ce n'est pas rien non. Mais que tu puisse prétendre que j'ai un minimum de sentiments ? Le seul sentiment que j'aurais à ton égard ce ne serait pas de … l'amour comme on appelle ça, simplement une sorte d'amitié. Quant à ce sentiment, c'est très peu probable que je le ressente. Je n'en suis pas capable. Mais toi, puisque nous sommes sur cette question, est-ce que tu prétend que tu en ressente un minimum pour moi ? Tant qu'à être honnête dis moi exactement ce qui se passe dans ta tête et dans ton cœur quand tu es avec moi, autre le fait que tu te sente à ta place. Je veux savoir si tu ressent le minimum dont tu me parle envers moi.

Il s'arrêta de parler pour reprendre son souffle. Il baissa la tête, agacé. Il était perdu sur tout ça parce qu'il en voulait pas arrêter là. Il ne voulait pas que ça tourne comme ça, il voulait la modeler à son image, la rendre libre, forte et puissante et pouvoir être fière de ce qu'il avait entreprit. Il ne laissa que quelques seconde passé et toujours tête baissé, il reprit.

« Est-ce que tu crois que si on cède tout les deux aux pulsions qui nous animent, nos prochaines leçons se passeront mieux ? Non je ne pense pas, bien au contraire. La gêne que nous avons entre nous déjà est suffisante, mais ne nous mentons pas. Il faut se créer des barrières et si un jour elles cèdent … à ce moment-là plus rien ne dépendra de  notre raison. Peut-être devrions-nous arrêter tant qu'il en est encore temps ? Tu as céder comme toutes les autres, alors que pensais que ce ne serait pas le cas. Tu as succombé et maintenant voilà ce que nous sommes. Je ne dirais pas que c'est de ta faute, car je n'aurais pas dû répondre à ce baiser, pourtant ça n'aurait pas dû se produire. Arrêter ? Peut-être, mais nous ne le ferons pas. Nous continuerons ensemble ce que nous avons entreprit ! Tu m'entends, quoiqu'il se passe nous continuons. Quoiqu'il se passe à l'avenir, rien n'est terminé, rien ne sera laissé au hasard, rien ne sera inutile ou sans conséquence.

Il releva la tête et fixa Jade. Il avait hausser la voix pour ses dernières phrases. Et il espérait vraiment que personne n'entendrait jamais la discussion qu'ils avaient eu depuis que les deux se trouvaient dans la cuisine. Non les autres devaient être partis. Même si la vaisselle était leur punition, ils y allaient à reculons, trop occupés à se crier dessus ou à s'embrasser. Daniel entendus qu'il était chiant et décida de détendre un peu l'atmosphère tandis qu'elle lui parlait de ne pas savoir nettoyer des assiettes. Vrai.

« Décidément tu me flatte beaucoup aujourd'hui. Non je n'ai jamais fait la vaisselle de ma vie. D'habitude j'ai des domestiques pour ça. On m'a toujours dit que ce n'était pas un travail pour quelqu'un comme moi. Et ils avaient sans doute raison.

Il tendit l'éponge à Jade et prit le torchon. Essuyer ne devait pas être sorcier. Mais Daniel savait qu'il n'aurait probablement pas le temps d'essuyer plus de deux assiettes avant que quoique ce soit se reproduise entre les deux. Relation totalement malsaine, bizarre, étrange, mais dont ils ne voulaient pas se défaire comme prit par une sorte de piège, un tourbillon, qu'ils appréciaient tout les deux.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Lun 23 Juin - 19:59

Se lever à telle heure. Aller en cours dans telle salle. Battre tel temps au sprint. Ecouter et savourer chaque discours de Michael Gordon. Respecter le règlement. Voilà les choses simples qui encadraient ma vie. Grâce à elles, j’avais retrouvé un équilibre jadis perdu. Avoir des cadres et des limites m’avait sauvée et rendue heureuse. Je vivais dans ma bulle, dans mon Eden bien plus réel que les fallacieuses chimères dont on m’avait bourrée le crâne quand j’étais encore une enfant. Je n’avais jamais imaginé la moindre complexité dans ma machine quotidienne bien rôdée. J’allais gagner le prochain championnat d’athlétisme, je terminerai l’an prochain mes études à l’Académie avec brio, peut-être même major de promo en me donnant encore plus de mal. Je décrocherai un nouveau stage à la Mairie, peut-être même que je servirai Gordon en personne. Ou j’aiderai à l’Académie comme eux m’avaient aidée trois ans en arrière.  Quant à ma vie de femme, je n’y avais pas réellement réfléchis, mais il n’était plus du tout question de me réveiller dans le lit d’un inconnu dont la seule chose que je savais était qu’il possédait quelques boulettes de shit chez lui. Non. Peut-être un de mes camarades Platines. En tout cas, quelqu’un dont je partagerais les idéaux et les valeurs et avec qui les choses seraient une… évidence.

Alors qu’est-ce que je faisais là ?

Il m’avait fait enfreindre le règlement. Il ne partageait pas mes idéaux – ou en tout cas, pas les plus sains, ce goût pour la manipulation et l’observation en revanche nous liait l’un à l’autre de façon destructrice et malsaine. Et clairement, à l’entendre, je ne serais rien de plus qu’une fille parmi tant d’autres, ce que je ne voulais plus être. Pourtant… j’avais voulu plus. Paradoxale ? Oui, à coup sûr. Et moi je foutais le bordel dans la tête des gens ? Moi, Jade Thomas, j’avais mis le bordel dans la tête de Daniel Lassiter. Si la situation n’était pas aussi particulière et glissante, ça en aurait été risible. Ceci étant il n’avait pas tout à fait tort sur un point. Il avait le don pour me pousser au-delà de mes limites. Que ce soit en bien ou en mal. Alors oui, il m’avait poussé à bout, au pont que je lui crie dessus et même que je fasse preuve de violence. Et ça risquait de se reproduire, nous le savions tous deux. Mais pleurer… Voilà bien longtemps que je n’avais pas pleuré. Et encore, c’était parce qu’on m’avait brisé le cœur. Et ce cœur, s’il s’était ressoudé avec le temps, n’était pas là d’être de nouveau brisé. Il faudrait y aller vraiment très profondément et violemment car je l’avais durement protégé depuis le temps. Je ne lui répondis pas. Quel intérêt, l’avenir nous prouverait bien lequel de nous deux avait raison. Au lieu de cela, je terminais, voulant clore cette discussion qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Mais comme tout ce que nous faisions, une fois que nous avions commencé, nous devions mener la danse jusqu’à son terme. Et peu importait le regard qu’il me lançait. Je commençais à le connaitre, mais il se fourrait le doigt dans l’œil s’il pensait que cela me ferait taire ou me mettrait plus mal à l’aise que je l’étais déjà. Je pensais que les choses seraient terminées après ma tirade. Qu’il réagirait en homme qui n’en a rien à faire des divagations d’une femme et qui la laisserait parler. Mais non. Je n’étais pas face à n’importe qui. J’étais face à Daniel et j’oubliais presque qu’il gagnait toujours  et voulait avoir le dernier mot. De tout ce qu’il me balança à la figure ce fut ce « une sorte » qui me déplut. Il aurait presque pu faire mal celui-là, si je ne m’étais pas blindée le cœur. Et il continua… Il voulait savoir ce que moi je ressentais ?

« J’en sais rien ! »

J’avais crié alors que lui avait enfin cessé de parler et avait baissé la tête. Encore une fois je m’énervais et m’emportais. Alors je baissais à mon tour la voix pour lui répondre, plus calmement, mais n’eus même pas le temps de reprendre car déjà il reprit la parole. Il parlait d’arrêter ? Non ! Non, il n’en était pas question ! Alors que c’était encore la meilleure solution si on y réfléchissait bien. C’était en train de nous faire beaucoup de mal cette histoire, même lui il commençait à perdre pied, sinon, il ne baisserait pas la tête. Et je n’aimais pas cela. Les regards qui se fuient… ça me rappelait de très mauvais souvenirs. Quelqu’un d’autre, jadis, m’avais fuie ainsi. Est-ce que lui aussi il allait me laisser tomber ? Je gardais la tête haute… ça ne pourrait pas être aussi douloureux qu’autrefois… Ah oui, ouf, pour lui non plus il n’en était pas question. Nous irions au bout, et cette férocité dans sa voix et son regard qui fut enfin rivé dans le mien.

« Ok, Daniel. Ok. C’était une erreur. Tout cela était une erreur. Et je ne peux pas te répondre. Je ne sais pas ce qui se passe en moi quand tu es là. J’en sais rien, parce que c’est la première fois que quelqu’un m’énerve autant et me… trouble au point de me faire sentir vivante et forte et sur le point de pêter un câble toutes les cinq secondes. Je ne sais pas ce que c’est. Je sais juste que… je ne veux pas que ça s’arrête. Donc, d’accord, c’était une erreur. J’ai commis une erreur. »

Je n’avais plus envie de me battre et de débattre. C’était une erreur. Tout était une erreur depuis le début, depuis que j’étais allée le trouver dans l’allée des brumes. Nous le savions tous les deux. Il avait été faible parce qu’il avait cet orgueil qui le poussait à me modeler et ce désir de ne plus être seul dans son monde – quoi qu’il en dise. Je l’avais été en l’embrassant. Pour une fois que je ne marchais plus dans les clous et que je suivais mes envies. C’était une belle idiotie. J’étais perdue face à lui, ça c’était la vérité. Des amis, j’en avais. Et cela n’avait rien à voir. Des amants, j’en avais eus. Rien à voir non plus. Je ne savais pas. Il se passait trop de choses entre nous. Trop sur lesquelles nous ne pouvions pas mettre de noms. Ce n’était même pas une « sorte d’amitié », en plus. Autant arrêter les dégâts pour aujourd’hui. On se faisait du mal inutilement, alors que nous savions pertinemment que nous n’étions pas du tout au bout de nos peines. Et que dire de la vaisselle ? Je l’invitais alors à reprendre ce pourquoi nous étions là, après tout.

Je retrouvai un petit sourire quand il me sortit que je le complimentais en le traitant de chiant. J’arquais un sourcil en entendant la suite. Monsieur avait des domestiques… Et il pensait être trop bien pour ça en plus ? Mon dieu… S’il avait connu ma famille. Je pris, d’un air blasé, l’éponge qu’il me tendait. Sans dire le moindre mot, mais en le regardant avec une mimique très grossièrement exagérée, j’exposai l’éponge, la plongeai dans le bac, astiquai une assiette avant de la rincer et de la tendre à Daniel.

« C’est vrai que c’est extrêmement compliqué et que ça risquerait de t’abimer les mains… Sauf qu’ici, tu es puni au même titre que moi, alors tu veux essayer ? Parce que sinon je dirais que tu n’es pas très courageux et je te rappellerai l’une de tes très belles paroles qui disait que c’était moi qui évitais la saleté. Allez, montre-moi aussi ce que tu vaux pour essuyer. C’est plus technique qu’il n’y parait. Mais j’admets que tu te débrouilles en lessive. Tu vas devenir un véritable petit homme d’intérieur. »

Moi, me moquer de lui ? Si peu. Mais nous appartenions à deux mondes si diamétralement opposés. Nous n’avions pas de domestiques, tous les membres de la famille participaient aux tâches ménagères et nous étions tous sur un pied d’égalité. Je me demandais ce qu’avait pu être sa vie. Il n’avait pas de frère ni de sœurs d’après ce que je savais, alors comment avait-il grandi ? Et à quoi ressemblait sa maison ? Je n’aurais pas aimé avoir des domestiques. Devoir me débrouiller et faire les gestes du quotidien, c’était logique pour moi. Mais c’était étrange aussi de côtoyer quelqu’un qui n’avait pas du tout eu la même vie. Et qui n’avait pas la même vie au présent. Il vivait à l’extérieur de l’Académie, peut-être dans un palace. Et il connaissait du monde. Moi, j’avais une chambre bien rangée ici, je n’allais guère que dans le quartier du milieu. Etrange. Quand à m’imaginer moi lui donner un cours de vaisselle, ça aussi c’était risible. Mais ça faisait partie de nous. Deux êtres qui n’avaient rien en commun si ce n’est un « truc », sans nom, énervant, frustrant, dangereux, malsain et fascinant. Et nous irions au bout, puisqu’il en était ainsi, puisque c’était nécessaire, pour lui comme pour moi.

« Vous vous fichez du monde ?! »

Je me tournai pour découvrir le cuisinier… Je ne l’avais pas du tout entendu entrer… Et en regardant autour de nous, force était de reconnaitre que… La vaisselle n’avait pas du tout avancé, il y avait de l’eau autour de nous, j’étais trempée et Daniel toujours torse nu.

« On a eu un problème avec…  le tuyau. Je pense que je l’ai cassé… Je ne sais pas comment cela s’appelle. Et je ne voulais pas venir vous déranger, avec tous les désagréments qu’on vous a déjà causés, Daniel a réussi à réparer le jet. On va tout nettoyer, je suis désolée, c’était ma faute. »

J’affichais mon sourire le plus niais sur mon visage. Cela pouvait fonctionner, tout le monde savait que j’étais sérieuse et que je n’aimais pas me faire remarquer, que j’allais vers les autres spontanément, sans jamais la moindre volonté de nuire. En plus une Platine qui défendait un zinc… Cela ne se verrait jamais si elle n’était pas réellement en faute. Je ne saurais dire si le cuistot marcha ou pas mais il fit quelques pas dans notre direction, sourcils froncés, jetant de fréquentes œillades à Daniel. Facile d’imaginer ce qu’il pensait. Autant prendre son air le plus niais possible. Au moins, j’avais remis mon maillot. Enfin une bonne idée.

« Alors tu vas me nettoyer cela tout de suite, si cela est de ta faute. »

Il me tendit de quoi éponger le sol, bien planté sur ses pieds. Ah… il allait me surveiller. Oui, eh bien, j’allais le faire, je l’avais fait durant mon enfance. Faisant preuve d’humilité, je m’accroupis, jusqu’à me mettre à genoux dans la flaque d’eau et commencer à frotter le sol. Mon petit orgueil de Platine en prit un coup en imaginant la joie qu’éprouveraient des Plombs à me voir ainsi.

« La vaisselle, jeune homme. Et rhabillez-vous. »

Là au moins, je compris un peu mieux le sens du terme « condescendant ».

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Mar 24 Juin - 21:56



Daniel n'aurait pas dû agir comme ça. Ce n'était pas son genre, lui d'habitude si calme, si posé qui ne sortait que très peu de mot excepté quand c'était nécessaire. Mais cela l'était pour la faire taire, pour faire taire toute les élucubrations de la Platine, toutes les petites pensées néfastes qui se forgeait dans son cerveau de fille. Avec ces idées de sentiments, d'un minimum, qui n'existe pas, et puis son envie de bonheur également. Il aurait très bien put aussi lui répondre comme il aurait répondu à d'autres personnes moins intéressante, malgré tout Daniel s'était lancé dans un long petit discours, ou il avait mit les points à la fin de chaque phrase pour faire comprendre à la platine qu'il n'appréciait pas. Malgré tout il savait qu'après ça les longues discussions de se genre se suivraient. Voulait-il les oublier, les faire taire ? Mettre un morceau de scotch sur les lèvres de Jade pour qu'elle ne parle plus et qu'il ne soit plus tenter. Non qu'elle ne le soit plus. Mais c'était une divagation de tout ce qui se passait. La fascination que donnait Daniel aux autres personnes avait été coupable de cet accident et de la mise au point qui avait suivit. Il ne se haïssait pas, il haïssait la faiblesse de son corps, de ses pulsions et celle de la magnifique jeune fille qui était devant lui. Daniel voulait savoir. Elle l'accusait d'avoir un minimum de sentiment envers elle, mais qu'en était-il de la jeune demoiselle ? Avait-elle succombé ? Était-elle tombée dans les filets du charmant jeune zinc ? Déjà dans sa toile par le pacte qu'ils avaient passé tout les deux, se retrouver dans les bras manipulateurs de Daniel ne serait pas chose aisé, pour personne. Et il n'apprécia pas du tout qu'elle lui cria en pleins visage qu'elle ne savait pas où elle en était. Il n'aimait pas ça ? Menteur, il aimait tellement mettre le bordel dans l'esprit des gens que le fait d'avoir perdue cette platine si sûre d'elle, fière qui était venue le voir avec tout le courage d'un tigre, elle qui l'avait embrasser, qui avait céder, ne pas savoir ? Elle aurait put dire une ânerie en parlant de Gordon, car souvent les platines avaient réponse à tout, mais non elle ignorait ce qui se passait dans son cœur. Perdue ! Pauvre petit être, le mouton parmi les loups, qui faiblit, blessés par l'organe le plus sensible du corps humain.

Il décida de jouer, de mentir tout en étant honnête. Alors qu'elle avait crier et qu'il aurait pu y répondre froidement en haussant la voix, il baissa la tête et s'exprima. Jade ne devait pas arrêter en si bon chemin et lui non plus. Elle semblait l'avoir compris. Elle avoua avoir commis une erreur. Elle tenta alors d'exprimer calmement ce qu'elle pouvait ressentir pour lui, malgré le fait qu'elle n'en avait aucune idée. Oui le trouble la saisissait, la colère mélangé à l'envie, pimenté par la fascination et une sorte de respect sans doute vis-à-vis de son maître en manipulation. Mais Jade se sentait forte avec Daniel, non pas comme elle avait essayé de le paraître lorsqu'elle était venus lui demandé de l'aide, forte et vivante : humaine en somme. Et tout comme Daniel elle ignorait ce que c'était. Les deux ne pouvaient pas nier que la sensation qu'ils avaient eu été bien réelle. Le zinc releva la tête pour la fixer, droit dans les yeux. Son regard avait changé, il n'était plus provocateur ou agacée, mais plus doux, bien qu'encore ferme. Il comprenait, pourtant il savait aussi que le savoir serait un pouvoir à obtenir pour Jade. Savoir tout sur tout, sur les moindres secrets de l'académie et de la ville, qui sortait ensemble, qui haïssaient qui, afin de savoir ceux qui flanchaient vers le gouvernement ou encore l'inverse. Mais elle devrait également savoir ce qu'elle était pour les autres, comment ils la percevaient et enfin qui elle était vraiment, qui elle voulait être, qu'est-ce qu'elle ressentait vraiment. Mettre des mots sur les choses, sur les sentiments, apprendre et comprendre le monde qui l'entourerait. Et ensemble ils devaient parvenir à ce qu'elle y arrive. Daniel y croyait, il savait qu'elle en serait capable et que lui serait un bon professeur pour cette réussite. Règle numéro 1, la plus essentielle et la plus importante :

« Si toi-même tu ne sais pas ce que tu ressens comment pourrais-tu prétendre savoir ce que ressente les autres ? Pour manipuler les autres, il faut savoir déjà se contrôler soi-même. Retiens bien ça !

Sa voix avait été posée, presque pour la réconforter. Oui d'une certaine manière, il ne valait mieux pas qu'ils restent en froid, énervée l'un contre l'autre pour les prochaines leçons. Celles-ci deviendraient particulières, presque gênante vu ce qu'avait prévu Daniel surtout. Il se souvenait de son apprentissage. Cela avait été plus simple semblait-il. Déjà il n'était qu'un gamin, mais qui plus ait malgré le fait que son grand-père n'avait pas été tendre avec lui, on ne pouvait pas renier les membres de sa famille, encore moins lorsqu'on vivait sous le même toit. Il devait reconnaître pourtant qu'il avait tout de même trahit son maître, comme il en avait trahit tant d'autres par la suite. Et il l'avait exilé loin de New York afin de prendre possession de sa vie, des affaires de la famille. Aujourd'hui il avait vingt-ans et le souvenir de son éducation se traînait derrière lui, presque comme un fardeau. Il avait pourtant bien utiliser ce mot, même si s'en était pas un. Définition de fardeau : quelque chose dont vous aimeriez vous débarrasser le plus vite possible, comme si ça n'avait pas exister. Daniel n'avait jamais imaginer ce qu'aurait été son enfance s'il avait été heureux, s'il avait grandit normalement. Faible, misérable, tout ce qu'il ne désirait pas être. À nouveau elle sourit, par la réplique que sortie le jeune zinc sur les compliments. Mais elle semblait quelque peu surprise qu'il ait put avoir des domestiques. Daniel savait que tout le monde n'avait pas ce luxe. Vu le peu qui lui en restait on pouvait juste appeler ça des travailleurs de ménage : un chauffeur, un cuisinier et une femme de ménage. Et Gabrielle, qui faisait un peu tout dans la maison, principalement aide sociale et médicale pour Madame Lassiter. Donc comparé à certaines demeures notamment celle de Mademoiselle Lockhart, l'effectif était minime. Jade, elle semblait savoir comment s'y prendre avec les objets du repas, et elle comptait bien lui montrer comment faire. Bonne ou mauvaise idée ? Mauvaise, très mauvaise, pourtant lorsqu'elle l'attaqua sur le fait d'être sale, Daniel réagit. Oui il ne voulait pas être sale, mais tout de même, il pouvait bien essayer juste pour relever le défi que lui lançait la platine. Elle continua à lui lancer des piques par rapport à la lessive et au fait d'être un homme modèle. Décidément Jade avait du mordant. Beaucoup même. Daniel s'approcha prit l'éponge et se tournant vers la demoiselle, lui lança une pique à son tour.  

« Je te préviens que si c'est encore plus sale, ce ne sera pas de ma faute. D'autant que je ne suis pas sûre que ma lessive soit totalement parfaite non plus.

Il n'eut pas le temps de commencer leur leçon qu'ils furent interrompus pas le cuisinier. Ah oui ils l'avaient oublier, pensant même que tout le monde était partis d'ailleurs. Les deux personnes présentes dans cette cuisines n'avaient absolument pas évoluer au niveau de la vaisselle, mais qui plus est ils avaient fait l'erreur de penser qu'ils étaient seuls. D'autant que le sol mousseux, remplis d'eau ne pouvait pas prétendre qu'ils s'étaient mit au travail. Ou peut-être que si justement, Daniel ignorait si la vaisselle faisait autant de dégât sur le sol. Gêné, le zinc se massa le cou … avec l'éponge qu'il tenait en main. Jade rattrapa le coup, comme quoi Daniel était un plombier en or qui avait réussit à réparer le tuyau du jet qui avait fait tant de dommage sur le carrelage. Le jeune homme ne refusa pas les explications de la platine et la laissa faire. Le cuisinier s'avança, regardant Daniel qui gardait un regard ferme, presque défiant l'homme du personnel. Ce dernier ordonna à Jade se laver le sol. Quoi ? Elle allait vraiment le faire. Lorsqu'elle se mit à quatre pattes avec ce qui ressemblait à une serpillière, le zinc eu un peu de mal à comprendre pourquoi elle faisait ça, mais ne dit rien. Daniel n'aurait jamais céder, mais cette platine académique gordonnienne, oui. Il était bien heureux du mensonge qu'elle avait raconter. Ils y seraient tout les deux dans le cas contraire. Le cuisinier poster comme une tour de garde, lui ordonna de continuer la vaisselle et de se rhabiller. Daniel observa son t-shirt qui pendait et qui ne devait probablement pas être sec, puis reposa son regard sur l'autre homme.

« Me permettez-vous que j'aille prendre un t-shirt propre aux vestiaires ? Oui, non ? Vu le regard que lui lançait le cuisinier, cela n'en était pas question. Daniel acquiesça. Bien.

Il décrocha le t-shirt, trempé et sale, le remit et réprima une grimace de dégoût. Jade avait raison, il n'aimait pas se salir. Il commença à astiquer, les assiettes, passant beaucoup de temps sur toute afin qu'elles soient super propre. Le cuisinier ne bouger pas ses fesses de la cuisine, comme pour les surveiller de bêtises qu'ils pourraient faire. D'un certain côté cela soulager Daniel car il ne voulait pas continuer la discussion étrange avec Jade, mais il n'aimait pas être surveiller. Les retenus n'étaient définitivement pas pour lui.

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MessageSujet: Re: The closer you look, the less you’ll see The closer you look, the less you’ll see Icon_minitime1Ven 27 Juin - 22:23

Fin de l’histoire. Je ne voulais plus débattre avec lui, je ne voulais plus me poser de questions. Je devais juste avoir une leçon d’observation avec lui. Juste cela, en conformité avec notre marché. Une leçon, une conséquence. Simplement. Sauf que rien n’était jamais simple lorsque nous étions dans la même pièce. J’avais fait une erreur. Peut-être simplement pas là où il le pensait. Il pensait me rendre humaine, ce qui était soi-disant ce qu’il voulait de mieux pour moi, sauf qu’il m’interdisait de l’être à cet instant précise. Voilà mon erreur. Même laissée aller à cette soit disant humanité. Il fallait que j’encercle mon cœur de barricades platines infranchissables. Que je ne sois qu’une machine qui observe et analyse. J’ignorais si j’en étais capable et si je voulais devenir aussi glaciale, alors que j’avais ri et que j’avais aimé être juste Jade aujourd’hui. Mais « juste Jade » n’avait visiblement pas sa place dans ce que nous entreprenions, quoi qu’il en dise.

« Et comment on fait pour reconnaitre des sentiments qu’on n’a jamais connus ? »

Je n’étais plus agressive, pas plus que lui alors que ses propos étaient foncièrement brutaux. S’il prétendait n’en avoir aucun, comment s’y prenait-il pour analyser et distinguer chez autrui l’amour de l’amitié, le pur désir d’un réel attachement ? Moi, j’avais cessé d’éprouver certaines choses. Et je savais que j’avais à peine effleuré la palette des émotions et surtout, que je n’avais personne à qui en parler. Un profond sentiment de solitude m’envahit alors. Pour la première fois, je pris conscience que j’avais beau être entourée et – je l’espérais – aimée, je ne pouvais parler de cela à personne. Le seul avec qui je pouvais parler de cela, et qui me demandais de le faire était en face de moi. Impasse mentale.

Il fallait que j’apprenne à me connaitre et à mettre des gens sur mes sentiments. Plus facile à dire qu’à faire. Qui pour m’apprendre cela ? Pas lui visiblement, quoi qu’il en dise, il ne semblait pas au clair sur ses émotions. Il fallait que cela cesse… provisoirement du moins car je n’étais pas dupe, je savais bien que nous venions – par ma faute – franchi une ligne décisive et que  plus rien ne serait pareil, même si nous feignions avec talent. Alors je changeais de conversation. Oh c’était très peu habile, mais il valait mieux désamorcer la bombe et l’ensevelir, alors je l’attaquai sur son piètre talent de laveur de vaisselle. J’en découvris un tout petit peu sur son enfance et son monde. Nous étions si opposés, si différents. Et finalement, c’en était presque comique de le voir rechigner à ce point à faire quelque chose, à le voir contraint de faire une chose pour laquelle il n’était pas doué. Je le mis au défi d’apprendre à faire la vaisselle, alors que c’était probablement l’activité la plus banale du monde.

« Parce que la lessive aussi ? Oh dis-moi qu’un jour je te verrai faire la lessive, ou ne serait-ce que remplir une machine, s’il te plait ! »

Bon, je le cherchais un peu là, mais après tout, s’il me poussait dans mes retranchements, j’avais bien le droit de m’amuser aussi, n’est-ce pas ? Au moins, mon mentor relevait le défi. C’était un minimum après tout, puisqu’il me demandait de me surpasser, lui aussi devait s’essayer à des choses nouvelles. Il m’attirait dans son monde, je l’obligeais à découvrir un peu du mien. Il était moins fascinant, gravitait loin des hautes sphères… Et en même temps… ce passé était si loin pour moi. Faire la lessive et la vaisselle… je ne l’avais jamais fait depuis mon admission à l’Académie. Ni durant le temps où j’étais partie en vrille. Quel passé, si simple et si humble… Et j’avais quelqu’un d’autre qui allait ramener un peu d’humilité dans ma vie. Le cuisinier. Le temps nous avait échappé, la prudence aussi. Nous n’étions pas dans une petite bulle, mais bel et bien punis dans une cuisine, dans une école. Nous étions des élèves, et face à nous une figure d’autorité. Et je lui mentis. C’était bien la première fois, que je mentais autant à ceux à qui j’étais censée obéir. Mais j’avais fait tout ça, j’avais vraiment contribué à tout ce bazar… il était donc normal que je corrige mes erreurs… Je m’exécutais donc quand il me demanda de laver. Daniel, comme je m’y attendais, tenta de gagner du temps. Je me mordis la lèvre pour ne pas rire et masquer un peu mon sourire. Le nez dans l’eau, je ne voyais pas la scène, mais je la visualisais tellement…

Quand j’eus enfin fini de nettoyer les dégâts causés par notre bataille d’eau puérile nous aillant fait déraper, je me relevai et constatai que le cuisinier n’avait pas bougé. L’œil sévère, il ne semblait pas décidé à partir avant que l’on ait terminé. Sans discuter, je me positionnai aux côtés de Daniel et tendis la main pour récupérer l’éponge. Il s’appliquait, certes, mais il allait beaucoup trop lentement. La faute à son éducation sans doute. Il n’aurait qu’à essuyer, me salir les mains ne me rebutait pas. Et cette fois, entre mon tee-shirt sale et mon pantalon trempée, je faisais vraiment peine à voir. Plus que Daniel, mais nous n’étions vraiment pas glorieux.

« La douche sera vraiment méritée. Et cette leçon vaut vraiment un tee-shirt neuf ! »

Une façon de nous raccrocher aux futures leçons, comme pour confirmer que rien ne nous empêcherait d’aller jusqu’au bout, quand bien même cette relation empirait, s’aggravait dans son côté malsain et destructeur. Peut-être parviendrions-nous à nous amuser encore, sans nous faire de mal. Ou peut-être pas. En tout cas, j’eus droit à un raclement de gorge particulièrement exagéré de la part du cuisinier pour m’intimer le silence. Je levais les yeux au ciel, un sourire au coin des lèvres. La vaisselle alla tout de suite plus vite, sous la surveillance d’un chaperon. Plus de distraction, plus de risque. Quelquefois, nos doigts se frôler, quand il récupérait une assiette à essuyer, mais cela n’alla guère plus loin. Rien de tel pour faire retomber la pression et la tension.

Après un très long moment de récurage et après avoir eu l’autorisation du cuisinier de partir, nous quittâmes les cuisines, en silence. A l’extérieur du bâtiment, nos chemins se séparaient. Autant ne pas éterniser l’au revoir et raviver la gêne et l’énervement entre nous.

« Je suppose que tu me contacteras d’une manière ou d’une autre pour la prochaine leçon. C’était au moins marrant de te voir sale. »

Je lui fis un sourire avant de me détourner pour rejoindre non pas l’internat et la tranquillité solitaire de ma chambre, je ne ferai que penser et ressasser, répéter cette question troublante : que ressens-tu ? La réponse aurait dû être simple : rien, tu es mon mentor, point. Mais ce n’était pas le cas. Sauf que je ne savais pas quel nom mettre là-dessus, sur ce tango diabolique, douloureux mais ô combien entrainant, brutal et sensuel. Alors au lieu de penser et penser encore, je pris la direction du complexe sportif. En quelques minutes, j’étais de nouveau en tenue et sur le terrain. Et je me mis à courir. Il n’y avait plus que moi. Moi et le silence. Moi et cette course, cette fuite en avant. Ne plus penser, au fait que tout le monde allait croire que j’avais provoqué ce foutoir avec Daniel, au fait que nous nous étions embrassés, que c’était le chaos dans ma tête. Ne plus penser au fait que j’avais été punie pour la première fois depuis que j’étais Platine. Ne plus penser, juste courir…

RP clos snif


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