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Celle qui n'a pas que des amis
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MessageSujet: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Mer 30 Nov - 16:46


Mélissandre Zoë Lacourneuve
« Comme tu as grandi ! C'est dommage, c'est affreux d'être adulte, crois-moi. Mais le carrousel ne s'arrête jamais de tourner quoi qu'il arrive. » - Ellis Grey ( Grey's Anatomy )





« it's your life! »

NOM : Lacourneuve
PRÉNOM : Mélissandre Zoë. Mais on m'appelle plus couramment Zoë.
DATE DE NAISSANCE : 24 avril 2063
À : Clichy, près de Paris
ÂGE : 36 ans
NATIONALITÉ : française naturalisée américaine
SIGNE PARTICULIER :Elle attache beaucoup d'importance à la signification des couleurs. Elle est maniaque.

Poste vacant ; scénario ou inventé? Inventé ! :D
Célébrité choisie :
Rachel Weisz ( Aaron, je te maudis encore et encore. Juste parce qu'elle convient bien à l'image que j'ai de Zoë )
Groupe : Personnel
Code du règlement :

Crédits :© rweiszicons (icons - LJ) || © AMERICANO (avatar)







CARACTÈRE

« Un homme de caractère n'a pas bon caractère. » — Jules Renard.


J'aurais pu choisir d'être une marginale, après ce que j'ai vécu dans mon enfance. Mais non. Non. Le genre humain me fascine. Je l'observe tellement, avec minutie, pour y déceler éventuellement des problèmes et des failles pour pouvoir les résoudre. J'aime aider les gens, leur venir en aide. J'aime en fait, je l'aime, ce genre. Avec toutes ces complexités, dans toute sa multitude. Je veux le comprendre. Quand je vois quelque chose, je veux le comprendre. Pourquoi il est comme ça, pourquoi il fait ça. En fait je veux tout comprendre. Non que je prétende tout régler, je n'ai pas cette capacité-là d'ailleurs. Je suis d'ailleurs nulle pour régler moi-même mes propres problèmes. Autre caractéristique que je pourrais vous dire me concernant. Je suis très maniaque. Il faut que chaque objet soit à sa place ( s'il est décalé de cinq millimètres, je le remarque et je peux m'énerver ), propre. Une tâche par terre ? Je m'active à la nettoyer, même si je viens à être en retard au travail. Les vêtements ne sont portés qu'une seule fois avant d'aller en machine. Je porte des gants en plastique rose pour faire la vaisselle ( tenir une éponge sale sans gants me répugne ). Quand un plat sort du lave-vaisselle et qu'il est mal lavé, je le relave une fois, voire deux quand c'est nécessaire. Je n'aime pas voir les vêtements traîner par terre, ou en boule dans l'armoire. Il faut qu'ils soient bien pliés, repassés, qu'ils sentent bon la lessive, ou qu'ils soient mis directement dans la machine à laver. Sinon, je suis plutôt une femme secrète, qui ne parle pas beaucoup d'elle. Je préfère écouter les gens. C'est bien plus intéressant que ma vie, non ? Lorsque j'ai un peu bu - voire beaucoup, j'ai tendance à me dévoiler. Oh je ne refuse pas un verre ou un bon repas. J'aime la bonne chair. Pas besoin de se plier en quatre pour moi. Un repas acheté au chinois du coin ou au McDo ne me dérange pas. Du moment que je passe du bon moment avec les autres. Aussi, j'ai tendance à être un peu gênée lorsqu'on me fait une cour avertie et là, j'adopte une attitude un peu bourrue, ce qui ne fait pas forcément plaisir. Je le regrette après, et je tente souvent de me faire pardonner. Je ne trouve pas forcément de belles phrases alambiquées pour le faire. Mais je sais trouver les mots justes.
• • •


YOU & YOURSELF

Ton p'tit nom/pseudo : Ahah ! :D
Ton âge : 19 ans. 20 dans moins de deux mois.
Un ou plusieurs comptes sur le forum ? Trois. J'suis une vieille moi !
Comment as-tu connu le forum ? Co-fondatrice qui a quitté le bateau pour diverses raisons
Et comment tu le trouves ? Ma version sera mieux siffle: ( ou pas ! )
Quelque chose à ajouter ? https://www.youtube.com/watch?v=McdqerXrwXE&ob=av2e


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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Mer 30 Nov - 17:25



Celle qui n'a pas que des amis Zozot
Just wonder, when will my life begin

Du flou tout autour. Une lumière rougeâtre peut-être. Des sons atténués. Et une douce sensation de réconfort, de paix. Une envie tenace de ne pas partir. Et pourtant, lorsque la douce musique cesse, elle est remplacée par des voix qui semblent hurler, qui viennent de partout. Et ce fut comme si on vous obligeait à partir. Comme si on vous poussait à quitter la sécurité pour affronter le danger. Comme si on vous obligeait à vous confronter aux regards d'une dizaine de personnes, vous qui avez toujours été seul(e). Seul(e) e symbiose avec votre mère. Et voilà qu'on se retrouve propulsé dans un monde qui nous dépasse, dans tous les sens du terme.
Le pire, quand vous êtes bébé, c'est que tout le monde veut vous prendre dans ses bras, tout le monde vous regarde en vous gratifiant d'un « Quel beau bébé ! Quelle magnifique fille vous avez là ! ». Vous leur répondez en babillant et en gigotant dans votre berceau, et en adressant de temps à autre un sourire franc à quelqu'un. Ce qui est pire, par dessus tout ce que j'ai dit précédemment, ce sont les personnes âgées qui, en vous tenant dans leurs maigres bras, vous embrassent le visage dans une vague de bave dont elles n'ont pas conscience. Parfois, vous riez, parce que vous en ressentez le besoin ou que la personne vous plaît. Parfois, vous pleurez ; la grand-mère ou le pauvre papy vous a fait peur. De temps en temps, c'est votre mère ou votre père qui vous effraie. Vous oubliez malgré tout ces frayeurs lorsque vient le temps de s'endormir et de se plonger dans des rêves colorés sur fond de patchwork.
Les couleurs, quand on est petit, c'est comme la découverte d'une nouvelle saveur : soit on aime soit on n'aime pas. Personnellement, j'ai toujours aimé les couleurs. Je trouve qu'elles ont un côté réconfortant et qu'elles nous plongent facilement dans l'imagination. C'est pour ça que les contes sont colorés. Parce que les contes sont faits pour les enfants, par des adultes qui ont peut-être gardé une âme d'enfant, au fond d'eux, et qui ne sont pas prêts de l'abandonner. J'ai toujours beaucoup aimé les contes. Parce qu'ils sont réconfortants, eux aussi, et qu'ils sont universels. Un adulte peut aussi bien les lire qu'un enfant le peut. Ils l’interpréteront juste différemment. Quand on est enfant, on se prend pour la princesse du conte, ou pour le prince. On désire se vêtir de paillettes, avoir les cheveux tressés de fils d'or, voir les gens faire la révérence sur votre passage et avoir tout un peuple d'esclaves asservis à vos pieds. Vous espérez des plats débordants de victuailles à un repas énormissime où seront conviés, bien sûr, vos plus proches amis, vos confidents et pourquoi pas quelques ennemis pour pimenter les discussions qui tourneront essentiellement autour d'une partie de billes que vous avez perdu la veille. Vous retrouvez ensuite dans vos appartements ( qui se cantonne en réalité à une simple chambre peu meublée ) où vous faites votre toilette, où vous vous mettez en pyjama avant de vous glisser dans votre lit à baldaquins, vous vous couchez sous un matelas moelleux ( et à ressorts de préférence pour que vous l'utilisiez comme trampoline occasionnel ), sous d'épaisses couettes et couvertures, en espérant que la hauteur de votre lit dépassera la hauteur du lit de la Princesse au petit pois. Et paisiblement, vous vous endormez. Vos songes vous portent ailleurs, et vous dorlotent toute la nuit. Le lendemain matin, vous vous réveillez, et la réalité vous frappe.
Un beau soir, je me suis endormie. Un sommeil serein, lourd. On aurait pu faire exploser une bombe à côté de mon oreille, je ne me serais pas réveillée pour autant. C'est pour ça que je n'ai pas entendu la dispute entre mes parents. Je m'étais couchée le soir en les voyant sourire amoureusement et en voyant leurs embrassades incessantes. Je pensais bêtement qu'ils allaient rester ensemble, comme le Roi et la Reine des contes de fées. Pourtant, lorsque le petit matin est venu me cueillir au beau milieu d'un rêve inachevé. Dans la cuisine, tout paraissait lumineux, tout paraissait luisant d'un ménage tout frais. Mais en réalité, rien n'était propre. Mon père était assis sur son tabouret haut, la tête entre les mains, des débris de tasses jonchaient le carrelage écru. Il n'y avait aucune trace de ma mère. Son manteau et son sac à main n'étaient plus dans l'entrée, la photo qui ornait autrefois le meuble de l'entrée, celle où mon père, ma mère et moi apparaissions resplendissants, des sourires francs et heureux sur le visage, cette photo là, dans son cadre en ébène, gisait sur le carrelage, dans des débris de verre. La voiture de ma mère non plus n'était plus dans l'allée. Puis, j'entendis mon père se lever et m'appeler d'une voix bourrue. Il m'intima l'ordre de retourner dans ma chambre et de fourrer dans une valise autant d'affaires que possibles. Principalement des vêtements. Alors, j'allais prendre une valise dans la chambre d'amis, je mis dedans plusieurs dizaines de pantalons, plusieurs vingtaines de tee-shirt et environ cinq pulls. Je fourrais dedans tous les sous-vêtements que j'avais et aussi quatre paires de chaussures. Après quoi la valise fut trop remplie pour mettre mes nounours et mes livres. Je mis donc mes deux ours en peluche, mes contes de fées et un petit carnet que maman m'avait offert à Noël dernier dans mon sac avant d'être embarquée par mon père dans la voiture. La seule chose dont je me souvenais, c'était la route qui serpentait devant mes yeux et le sandwich au nutella que je tenais entre mes mains, en guise de petit déjeuner. J'avais alors sept ans.

Celle qui n'a pas que des amis Zozoy
Belongs to the house, where my father died

« Papa, quand est-ce qu'on rentre à la maison ? »
Cette phrase, je l'ai si souvent répété que c'en était devenue une habitude. Une vraie habitude. Une sempiternelle ritournelle, une rengaine incessante. Ça énervait papa, je le voyais bien à ses yeux et quand j'essayais de me faire pardonner, il m'envoyait littéralement paître. Je me réfugiais dans un coin sombre de la maison, un coin dépourvu de meubles, où la poussière s’amoncelait sur le parquet en bois brut, en dessous d'une fenêtre privée de ses vitres. Je me retrouvais perdue dans une maison délabrée, où mon père semblait prendre un malin plaisir à se calfeutrer. Mais ça ne me plaisait pas. J'avais besoin de voir des enfants de mon âge, j'avais besoin de m'échapper au dehors et courir après les ballons, jouer à la corde à sauter, rattraper l'arc-en-ciel qui me fuyait. J'avais besoin de vivre une vie de petite fille normale. Il ne semblait pas comprendre ces besoins. Il semblait les ignorer et il me laissait vivre avec mes contes. J'avais donc arrêté d'aller à l'école.
Papa et moi allions de maisons abandonnées en maisons abandonnées. Il avait pour principe de ne pas rester plus d'une semaine dans une maison. Chaque week-end, il en profitait pour payer le motel, de vrais repas, ainsi que le lavomatic pour laver nos vêtements et une hygiène digne de ce nom. Ces week-end là, j'avais bien dormi des mois. Des mois comme la durée de notre cavale. Bien que je n'en sus rien, de prime abord. Papa me cachait tout, lorsque j'étais petite. Il ne voulait rien me dévoiler, sous prétexte de ne pas vouloir me blesser. Mon œil ouais ! Quand on dit rien à un enfant, il devine bien ce qu'on cache, ce n'est plus un secret. Il n'y a jamais de fuite sans raisons. Alors, dans ces motels, je jouais avec mes pauvres nounours qui devenaient de plus en plus crasseux.
Mon livre de contes était le seul endroit où je pouvais me réfugier. Les couleurs apaisèrent mes maux et j'appris vite à tisser des liens avec. Parfois, lorsque j'allais dans une maison abandonnée et que je trouvais des poupées délaissées par des petites filles comme moi, je prenais ces poupées et je m'inventais mes propres histoires. Je crois bien que mon imagination n'avait jamais été aussi florissante que lorsque j'étais confrontée à moi-même. Je me faisais mes propres contes, avec mes propres princesses, mes propres méchants, mes propres dénouements. Je m'inventais des jeux qui me sauvèrent de temps à autre d'un ennui bien profond. Parfois, papa partait, et je me retrouvais seule. Encore et encore, dans une maison qui n'était pas mienne, dans une ville qui n'était pas mienne. Je restais calmement à jouer près d'une fenêtre, là où entrait la lumière et l'air pur. Je pouvais sortir dehors mais je ne le fis pas. Parce que si papa rentrait, je me ferais disputer. Alors, je ne l'ai pas fait. Mais un jour, papa est parti et il est revenu le soir avec des sacs de provisions. Je n'allais pas chercher plus loin et me jetais voracement sur les quelques gâteaux et quelques fruits qu'il y avait dans ces sacs. Il sortit plusieurs bouteilles d'alcool et se saoula toute la nuit et la journée suivante. La semaine passa et on n'avait pas encore changé de maison. J'avais beau m'inquiéter, pour une chose dont je n'avais pas conscience, papa ne voulait rien entendre. Il passait son temps à me hurler dessus ; jamais il ne m'a tapé. Jamais, qu'on se le dise.
Et je le voyais mourir à petit feu. Pas mourir au sens propre du terme avec le corps sans vie, rigide et froid, pas un corps déserté par les souffles. Non, il perdait de plus en plus la tête, il perdait de plus en plus son âme. Il avait tendance à m'oublier alors je faisais de longues période de jeûne. Je ne me lavais pas pendant des jours et des jours. Je me sentais mal mais je ne pouvais rien dire. J'avais beau tenter de le faire comprendre à mon père, lorsqu'il partait, il revenait avec trois poires et deux canettes de bière. Il était toujours trop bourré pour comprendre que j'avais de réels besoins et que je ne pouvais pas rester des semaines entières sans me nourrir ou me laver. Donc, un jour, j'ai décidé d'attraper mon courage à deux mains et j'ai été me laver dans une rivière jouxtant la maison. Je trouvais même un petit poisson, que je dévorais avidement, sans chercher à le cuire, sans chercher à ôter ses arrêtes. Et je pus boire de tout mon soûl.
Papa ne remarquait rien. Il avait toujours la tête plongée dans ses bouteilles et il rigolait souvent tout seul à des blagues qu'il devait se raconter dans la tête. Parfois, lorsqu'il me regardait, je pouvais voir un éclat de tristesse dans ses yeux, comme s'il regrettait quelque chose. Mais je devais halluciner. Ce n'étaient que des brumes d'alcool qui les rendaient ainsi. Je souhaitais que mon père s'en sorte. Je n'avais plus de maman, je n'avais que papa. Il m'oubliait de plus en plus et se consolait avec ses bouteilles d'un problème dont je n'avais pas eu connaissance.

Celle qui n'a pas que des amis Zozo3
I'm getting old and I need something to rely on

Le jour où je me suis sentie revivre, où j'ai su que ma vraie vie commençait, je ne l'ai pas vu venir. J'étais bien trop occupée à jouer avec mes poupées, dans le halo poussiéreux qu'envoyait le soleil, aux pieds de mon père qui ronflait bruyamment. J'avais entendu les pneus de voitures crisser sur les restes d'une ancienne allée de graviers. Je m'étais levée et avais accouru voir à la fenêtre. Des personnes en sortaient, de ces carrosseries rutilantes, sans penser qu'à l'intérieur de cette bâtisse, il y avait des âmes qui vivaient. Puis j'entendis leurs voix. Deux femmes et trois hommes. L'une des femmes et deux des hommes étaient bien habillés. Les deux autres se contentaient de simples jeans avec de légers pulls. Quand je vis qu'ils venaient vers nous, je me précipitais vers mon père et le secouais. Je le suppliais de se réveiller, mais il ne semblait pas comprendre. Au bout d'un moment, il ouvrit un œil brumeux et constata ma panique. Alors il s'était mis sur pied et la porte d'entrée s'ouvrit. Et ma mère entra.
« Papa, je peux aller voir maman ? »
Il restait coi. Aucun son ne rugissait dans sa gorge. Son corps qui, d'habitude était bien rigide pour montrer qu'il était fort, son corps tremblait sous l'effet de la surprise, des remords, des regrets. En temps normal, il m'aurait férocement tenu l'épaule pour pas que je ne m'échappe, pour que je reste près de lui. Là, sa main gisait tout contre ses flancs. Rien ne me retenait. Rien. Même pas ses mots gueulards qu'il me jetait de temps à autre au visage. Ni même ses mains qui, dans mes nuits les plus sombres et les plus cauchemardesques, venaient me caresser et attentaient sur moi à des choses qui n'avaient jamais eu lieu, ou encore qui venaient me frapper pour ne pas avoir su pourquoi. Pourquoi quoi ? Je ne comprenais pas. J'avais beau me réveiller en pleurs, il n'y avait que mes nounours et mes contes qui savaient me réconforter.
J'entendis un homme bien habillé parler à ma maman. Le couple l'observait, et nous observait. Je voyais de la compassion briller dans leurs yeux. De la compassion pour maman, de la compassion pour moi. J'avais changé. Mes cheveux, autrefois souples, brillants et volumineux, retombaient flasques, ternes de part et d'autre de mon maigre visage. Je flottais littéralement dans mes vêtements. Mon pantalon était attaché avec un bout de corde trouvé quelque part dans la maison. Je fis un pas vers ma mère, un pas qui semblait durer une éternité. Puis un autre pas. Et encore un autre. Toute une succession d'éternités qui composaient une vie. Et lorsque j'arrivais face à elle, je me jetais dans ses bras. Et le monde devint noir.

J'étais assise dans ce bureau, face à cet homme qui me regardait par dessus ses lunettes en demi-lune. Je laissais mes yeux fureter sur le décor de la pièce. Deux étagères remplis de livres, une étagère avec divers objets comme des photos ou un pot-pourri qui diffusait dans le cabinet une odeur parfumée et épicée. Les murs étaient recouverts de divers posters et de divers diplômes. Pfff, prétentieux ! J'entendis le tic toc répétitif de l'horloge suspendue derrière lui. Tic toc. Tic toc. Un bruit qui m'énervait. Plus les minutes défilaient, plus je m'enfonçais dans mon mutisme. Un mutisme que je ne voulais pas rompre. L'homme en costard ne semblait pas de mon avis.
« Que ressens-tu en ce moment, ma petite ? »
Je regardais les aiguilles entamer leur lente ronde autour des chiffres. J'avais envie de partir.
« Alors ? »
Je baissais le regard et le fixais droit dans les yeux.
« Pourquoi êtes-vous devenu psychologue, vous ? »
Les yeux de l'homme s'agrandirent sous l'effet de la surprise. Il enleva ses lunettes et les posa calmement sur son bureau. Puis, il croisa les mains sur ses papiers posés face à lui et me regarda étrangement, un sourire peint sur ses lèvres. Comme s'il attendait ce moment depuis bien longtemps. Il leva son regard ambré sur ma mère qui lisait un magasine sur les rénovations de maisons sur le marché actuel de l'immobilier. Ma mère le fixait aussi, stupéfaite peut-être par mon audace. Peut-être que je me faisais des films. Après tout, je n'étais plus très nette, non ?
« Cette enfant a quelque chose que je n'ai pas vu chez les autres patients. Elle semble... Calme, posée, comme si se trouver ici ne la dérangeait pas ( et la Mère Michèle en petite culotte, ça te dérange ? ). Elle a de l'audace, l'envie de connaître, je le sais, je le sens. Dis-moi, petite, que voudrais-tu faire plus tard ? »
« Vous n'avez pas répondu à ma question. »
Durant le reste de l'heure, il se mit à me parler, et je l'écoutais attentive, sans vraiment répondre. Que pouvais-je dire ? Que je m'en fichais éperdument, de son histoire qui ne m'intéressait guère ? Qu'il y avait des traces de doigts sur la surface en verre poli de son bureau ? Qu'une légère toile d'araignée pendait au plafond ? A la fin de la séance, ma mère me prit par l'épaule et m’emmena au dehors du cabinet. Je m'arrêtais sur le seuil de la porte et je dis au psychologue :
« Vous devriez faire attention. Votre bureau est graisseux, votre plafond a quelques toiles d'araignées, vos étagères prennent la poussière. Vous pourriez tomber malade. Très malade. »
Ma mère me sermonna mais l'homme lui soutint que ce n'était pas grave. Lorsqu'elle referma la porte, il remit ses lunettes, observa un instant son sandwich thon-mayonnaise qui faisait la gueule, le beignet très gras qu'il avait déposé dans un tiroir de son bureau. Puis, il se laissa à regarder le plafond et constata avec étonnement que quelques bestioles étaient venues le prendre. Alors, il se leva, alla passer un doigt sur ses étagères, et vit qu'une mince pellicule de poussière s'était amoncelée dessus. Il retourna à son bureau, décrocha son téléphone et appela la femme de ménage. Il mangerait au resto d'en face, pendant que la femme de ménage astiquerait son bureau.

Celle qui n'a pas que des amis Zozo4
You live for the fight when it’s all that you’ve got. Start me up

« Laisse-moi ! Laisse-moi je te dis ! Mais ôte tes sales paluches de moi ! Je t'interdis de me toucher ! »
« Pourquoi pars-tu ? Pourquoi ? »
J'arrachais mon bras à la poigne de fer de l'homme. Je me retenais sincèrement de ne pas lui coller ma main en travers de son visage. Je l'aimais. Oh que oui je l'aimais. J'avais passé du bon temps avec lui, flânant sur les quais de la Seine, dégustant des barbes à papa lors de fêtes foraines, courant sous la pluie pour s'abriter sous un porche et attendre que la pluie passe. Mais je ne pouvais supporter son bordélisme qui tendait à envahir notre appartement. Je n'y arrivais pas. Je ne pouvais vivre dans un endroit dont il ne prenait pas soin. Je ne supportais plus la poussière ; je la sentais dès que j'entrais dans un endroit. Et parfois, je me mettais à tousser. Les tourments de ma jeunesse me rattrapaient. Et difficile de s'en défaire.
« Pourquoi tu pars à l'autre bout du monde ? Pourquoi tu me quittes ? »
« Je plaque tout. TOUT. Mes études de lettres, je plaque ma mère qui n'a jamais été vraiment là pour moi, je plaque mon père parce que je ne peux que trop le ''remercier'' pour mon enfance inoubliable, je te plaque car je ne supporte plus ton bordel. Je veux remettre de l'ordre dans ma vie. Je veux faire une pause et réfléchir à tout. Si tu veux vraiment de moi, reviens dans un an ici. Peut-être que j'y serais. Si j'y suis pas, tu sauras que j'ai trouvé une réponse aux questions que je me pose. »
Je pris ma valise, et partis vers l'avion. Au moment d'embarquer, je me retournais, lui lançais un dernier regard et décidais d'ores et déjà de tout recommencer. Je ne reviendrais pas.

L'aéroport de New-York était bondé, comme à son habitude. C'était surprenant de voir autant de monde concentré ici. Comme si, en réalité, les neuf milliard d'habitants de la planète avaient décidé de se retrouver ici pour une fête conviviale. Je me frayais tant bien que mal un chemin parmi cet amas de corps qui sentaient la sueur à plein nez, la fumée froide des cigarettes fumées les jours passés. Le sol de l'aéroport était tâché. L'envie de le nettoyer maintenant me titillait sérieusement ; je me retenais tout de même de le faire. Mais je me sentais mal à l'aise à l'idée de laisser cette tâche trainer derrière moi. Je passais les portes automatiques du bâtiment et la fraîcheur du soir me surprit. Tout autant que les quelques jeunes qui couraient, un sac à main de luxe entre leurs mains. Des voleurs, probablement. Et ils me bousculèrent, sans s'excuser.
« Hé quoi ! Ça vous coûterait de vous excuser, bande d'abrutis ? Aucun respect, ces jeunes ! »
Je hélais un taxi, lui demandais de me conduire à l'hôtel le plus proche. La ville défilait dans des lumières de différentes couleurs, dans divers sons, qui ajoutaient une certaine dose de vivacité à ce monde terne, mort. Je descendis à un hôtel deux étoiles, dont la face immaculée était transpercée par de grandes fenêtres éclairées. Je ne cherchais même pas à prendre de repas. Sitôt après avoir payé ma chambre, je m'endormis comme une grosse loche. La journée du lendemain allait être chargée.

Remise des diplômes à la faculté de Dartmouth. C'était quelque chose. J'imaginais quelque chose comme dans les lycées, où on vous donnait les diplômes à l'issu d'un discours barbant. Bon ok, on a eu le discours barbant mais ensuite la remise des diplômes, tous vêtus dans nos toges bleue foncée, avec le chapeau et le pompon jaune qui pendait au bout d'une lanière, jaune elle-aussi. Lorsqu'on m'appela, je me levais, tremblante. Je me dirigeais avec appréhension vers les professeurs qui m'adressèrent de grands sourires. Quels focus, ceux-là ! Je savais que j'avais raté mes années. Je le savais ! Et ils s'obstinaient à croire en des chances que je n'avais pas saisies. Et là, le Directeur de la faculté me tendit mon diplôme soigneusement roulé et entouré d'un ruban pourpre. Il clama, dans son micro, que j'étais la première de ma promotion, que j'avais eu les félicitations du jury. Je n'en revenais pas ! J'avais travaillé si durement, j'avais mis mes tripes dans des examens que je pensais avoir raté, je m'étais rongée les ongles à sang en pensant que je serais la risée de la faculté de psychologie, et en réalité, j'étais la meilleure de la fac ! Je n'en revenais toujours pas ! Dans le public, je croisais des lunettes que j'avais vu une vingtaine d'années auparavant. Enfin un peu moins de vingt ans.
Mon psychologue était assis parmi le public venu assister à la remise des diplômes. Il me souriait, comme s'il était heureux de me voir et de savoir que j'avais enfin trouvé ma voie et que j'étais parmi les plus fortes de cette fac. Je lui adressais un regard et un sourire interrogateurs. Que faisait-il ici ? Le soir, on se retrouva tous les deux au cours d'un dîner. Oh rassurez-vous, nous n'avons pas couché ensemble suite à ce repas. On a discuté. Il m'a congratulé, c'est déjà sympathique de sa part. Et il a avoué qu'il s'est de plus en plus intéressé à moi au fil de mes séances dans son cabinet, en France. Il savait que j'allais aller loin. Que mon sens de l'observation me conduirait dans des métiers où il était requis.
Après ma fac de psychologie, je me suis spécialisée dans la psychologie pour adolescents en difficulté scolaire, en échec social. J'ai passé trois ans sur des études qui me permettaient de mieux cerner les différents cas théoriques et pratiques que l'on pouvait avoir. A la suite de cela, un poste se libérait dans une école. J'ai saisi ma chance. J'ai postulé.
Et j'ai été prise.

Calypso
Calypso R. Storm
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ANNÉE D'ÉTUDE : 5ème année

DISPONIBILITÉ RP :
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COMMENTAIRES : Sachez mes chers que vous vous trouvez face à la Reine de l'Académie. Reine que vous devrez acclamer, admirer parce que j'ai été élue par tout le monde comme étant la plus belle de cette fichue Académie. Mais ne vous réjouissez pas : beauté ne veut pas dire stupidité...
Ça fait six ans que je suis réélue, et je compte bien continuer jusqu'à mon départ.
Je suis également la Dirigeante en chef du Quartier Nord et je peux vous faire décapiter d'un simple claquement de doigt. Je suis également une prostituée de luxe et mes clients me sont entièrement dévoués alors dis un seul truc de travers sur moi et j't'envois en prison jusqu'à la fin de ta vie !

Allez sans rancune : je suis magnifique et intelligente, t'es rien face à moi !


CRÉDITS : Shiya

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Date d'inscription : 05/05/2011

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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Mer 30 Nov - 20:38

Tout d'abord BIENVENUE hug
(ou re ? Je m'y perds avec tous les Doubles-comptes panique dixit celle qui a 5 comptes différents... (a) )

Si tu as la moindre question ou autre, je reste à ta disponibilité content

Bonne continuation de fiche hug
(superbe avatar drague)

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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Mer 30 Nov - 20:46

Merci Calychou ! ♥

Je vais faire comme si j'étais une vraie nouvelle et tout et tout et je vais te bombarder de questions toutes aussi débiles les unes que les autres genre comment vas-tu ?. #sbaf#

Thx pour le vava. Remercie surtout Aaron qui, en disant son nom, m'a fait aller voir la tête de Rachel sur Bazzart. (A)

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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Ven 2 Déc - 22:18

Fiche finie ! ♥
Bon courage à celle qui lira mes 4017 mots d'histoire XD

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Ça fait six ans que je suis réélue, et je compte bien continuer jusqu'à mon départ.
Je suis également la Dirigeante en chef du Quartier Nord et je peux vous faire décapiter d'un simple claquement de doigt. Je suis également une prostituée de luxe et mes clients me sont entièrement dévoués alors dis un seul truc de travers sur moi et j't'envois en prison jusqu'à la fin de ta vie !

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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Sam 3 Déc - 11:18

J'ai lu les 4017 mots de l'histoire ninja


Re-Re-Bienvenue hug
Au plaisir de RP ensemble quand j'aurai du temps x)
content

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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Sam 3 Déc - 13:55

Congrats Caly ! XD J'aurais pu faire plus mais j'ai dû me restreindre pour ne pas faire dix pages open office ( enfin dix pages... Pour ne pas en faire beaucoup ! ^^ )
Et sinon merci hug

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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Lun 5 Déc - 19:23

BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUE

(Je te jure que Aaron va lui sauter dessus!)

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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Lun 5 Déc - 19:26

Ah mais je te maudis !
Mais merciiiiiiiiiiii !

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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Lun 5 Déc - 21:31

Encore toi :/

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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1Lun 5 Déc - 22:28

Je t'emmerde Panpan!


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MessageSujet: Re: Celle qui n'a pas que des amis Celle qui n'a pas que des amis Icon_minitime1



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