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- Amnesia Van Grad
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MessageSujet: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Mer 12 Juin - 19:26


Amnesia Van Grad

« J'ai retourné ma veste le jour où je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison »
▬ Serge Gainsbourg



identité

NOM : Van Grad, anciennement Gacciati
PRÉNOM(S) : Amnesia, anciennement Amélia
DATE DE NAISSANCE : 03 Mars 2071
À : l'endroit le plus paumé du Texas
ÂGE : 28 ans
NATIONALITÉ : Texane. Aka l'accent le plus dégueulasse et le plus difficile à éradiquer.
MÉTIER :  Agent spécial du gouvernement et professeur d'Actualité politique
SIGNE PARTICULIER : Une cigarette et un café. Pas toujours mais souvent. Enfin... pas quand je dors. Quoique.


► Poste vacant ; Inventé
► Célébrité choisie :  Diane Kruger
► Groupe : Citoyens


Crédits : ©️ Google (icons) || ©️ Candyrock (avatar)




HISTOIRE

« ll y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète,
où sont les véritables causes des événements. »

 — Balzac.


 

Je m’appelle Amnesia. Un nom qui n’a pas de sens.
Pas plus que le premier. Amélia. Sauf qu’il me va mieux.
Oubliez ce nom. N’écoutez même pas mon histoire. Rien de tout cela n’est important.
Des formalités.
L’important ? Terminator, moi, je me le fais quand vous voulez.


OEDIPE ET MOI :



L’été au Texas, c’est l’image parfaite de la mort. Mais attention, pas la Mort, pas celle qui vous prend aux tripes, juste la mort. C’est comme un ancien soldat qui attendrait son heure en maison de retraite parce qu’on lui a diagnostiqué une maladie dégénérative à la con. Un homme autrefois couvert de gloire, aujourd’hui réduit à l’état de légume, qui baverait sur son jambon purée en ne pensant plus à rien. Lui, il rêvait d’honneurs, d’une balle dans la tête, d’un combat épique, il jouait au chevalier et à la princesse quand il était petiot. Même qu’il croyait encore au mérite et à la justice avant que la vieillesse lui bouffe le cerveau. 
Finalement, comme au Texas, les seuls qui se réjouissent dans cette histoire, ce sont les vers de terre.

Eté 2083, Amélia a 12 ans et elle regarde ses vers. C’est sa principale occupation, depuis toujours, quand l’école est terminée et qu’elle a déjà bouffé trois cahiers de vacances, lu tous les bouquins à portée de main et usé les espaces de jeu jusqu’à la corde. Le premier ver s’appelle Maman, c’est le plus vigoureux, celui qui se démène malgré tout, malgré l’ennui et le jambon purée, histoire, quand même, d’y mettre un peu les formes.
Maman aussi jouait au chevalier et à la princesse, elle rêvait du grand amour et de la Passion, la vraie. De temps en temps, maman oublie qu’elle est un ver et se prend pour une larve de papillon, une étincelle s’allume dans son regard mort, comme une lueur d’espoir. Elle met une robe du soir et va dîner avec ses copines ou, dans les grands jours, essaye de piquer son compagnon de terre pour ranimer la flamme. Sans succès. Chaque fois, elle rentre les épaules basses et la déception en écharpe, elle pose les clés sur la petite table du salon et regarde autour d’elle, hébétée. Chaque fois, Amélia est là, assise sur un fauteuil, elle l’attend en feuilletant des magasines de pubs. Alors le ver de terre vient se lover contre son petit vermisseau, il lui demande si tout va bien pour sauver les apparences, entame un câlin baveux. Le vermisseau a bien conscience que la mère va plus mal que l’enfant mais c’est pas grave, il est encore conciliant, il fait semblant d’avoir fait un cauchemar, pour la forme.


Enfin, ce jour là, ver numéro un ne bouge plus beaucoup.


Ver numéro deux, c’est papa. Assise à la table de la cuisine, Amélia le contemple pendant qu’elle épluche la salade pour le dîner. Celui là, elle n’essaye même plus de faire semblant tellement il la répugne. Fut un temps où les litres de bière aidait papa à frétiller avec un peu plus de vigueur. Mais depuis un ou deux ans, on est dans la phase dégénérative, il se laisse juste couler au fond du tonneau. Vautré dans un fauteuil trop petit pour lui, il boit de la bière et grogne devant un magasine abrutissant. Tout le temps. Tous les jours. Papa est vieux, il a pris sa retraite, il n’a plus rien à faire sinon parler et se noyer. C’est juste qu’il ne le fait pas assez vite. Parce que parfois, ce con, il se prend une petite rasade d’oxygène. Un sursaut. C’est quand il se remémore le bon vieux temps. La plupart du temps, il est assez cuit pour s’effondrer très vite, il a juste eu le temps de rallumer l’étincelle dans les yeux de maman. Après, il dort, il ronfle, il la lacère. C’est quand même malheureux, le fil de la vie.


Parce qu’au bon vieux temps, papa, il était shérif. Carrément. 
Même qu’une fois, il a failli se ramasser une balle, juste là, entre les deux yeux.

- J’ai fini. Je peux aller voir Sam ?
- Oui mais pas trop longtemps. On dîne dans une heure.

Elle acquiesce, se lève et sort de la maison. Encore. Pour la millième fois de son existence. Et encore, ça, c’est juste dans son souvenir. La seule chose qui garde constante sa dose d’adrénaline, c’est la peur de, justement, crever d’ennui. Si ça se trouve, son esprit va s’éteindre un jour, sans qu’elle ait rien pu dire à ça, juste après lui avoir fait un putain de bras d’honneur. Tu t’es laissée aller, ma ptite. Tu m’as oublié. Tu me laisses dégénérer, comme ça, sans avoir la politesse de m’achever. Bah tiens, ça, c’est pour ton ptit cul.

- Et ta mère, ça va ?
- Elle va bien. Elle.

Sam, c’est sa meilleure amie. La seule, en fait. Non pas que Amélia soit asociale, elle connaît tout le monde et malgré son insolence perpétuelle, les gens l’aiment bien, en général. Il ne se rendent pas compte à quel point elle les méprise, heureusement.
Mais Sam, c’est pas pareil. C’est une larve de papillon, elle, une vraie. Quand on regarde dans les yeux d’un type, même jeune, même un gosse, c’est comme si le scénario était déjà inscrit en petits caractères. C’est prévisible, déterminé et affreusement déprimant. Mais Sam, dans ses yeux, il y a rien. Ou plutôt tout. C’est comme le monde offert sur un plateau d’argent, masqué derrière un calme incorruptible. Même elle, elle ne peut pas le voir, elle ne s’en rend pas vraiment compte. Seulement voilà, Amélia voit toujours ce genre de chose. A douze ans, c’est ce qui fait encore qu’elle aime ou qu’elle n’aime pas. Elle est jeune, elle connaît l’espoir malgré son esprit trop intelligent pour être heureux. Quand elle est avec Sam, elle a des rêves de gosse, des promesses du type on ne se quittera jamais. Elle ne veut pas la perdre de vue. Jamais, voilà. Jamais et toujours, ce sont des mots d’enfant, auxquels elle a pas souvent la chance de croire. Alors elle s’y accroche.
Même les plus grands sont sujets à la déception.


J'EMMERDE FREUD :



- J’adore baiser le matin. Ca me tue. Je peux plus bouger, comme si on m’avait coupé les jambes… J’adore ça.

Amélia a seize ans. Seize ans que l’ennui la tue à petits feux. Elle est avachie sur la banquette arrière d’un Hummer, nue comme un ver, éclairée par la lumière immonde d’un garage particulier. C’est la voiture que son partenaire emprunte au paternel pour séduire les filles, un comportement tellement grotesque qu’elle y a résisté au début, persuadée qu’il compensait une déficience physionomique. En fait non, il a juste pas confiance en lui, le prototype du gosse rabaissé toute son enfance, mais rien - grand dieu, vraiment rien - ne cloche dans le rayon anatomie. 
Il lui tend le joint. Elle tire à s’en démettre la mâchoire. Lui, ce genre de truc, ça l’impressionne beaucoup.


A dix ans près, Amélia a relativement la même constitution qu'Amnesia, le visage moins creusé et quelques rides encore absentes. Parfaite petite fille  blanche, tellement blanche qu’elle détonne dans les étendues arides, aussi peu foutue de bronzer qu’une norvégienne en hiver. Le corps sculpté, alléchant, naturellement mince et les hanches marquées. Une poitrine acceptable pour sa morphologie et un cul pas trop désagréable à regarder. Elle a le visage fin et les lèvres pulpeuses, un nez discret, tableau relativement efficace pour ce qui est de séduire les mecs qu’elle s’enfile sans trop de complexe. Le plus désarmant, ceci dit, elle en a bien conscience, c’est son regard. Outre sa teinte - un bleu presque trop clair - il exprime une dureté plus que dérangeante. L’iris foudroyant et la pupille lasse. Perpétuellement dessiné par l’ennui et la perspicacité, il complexe pas mal de ses interlocuteurs, parfois même, les coupe dans leur élan. C’est un visage qui dit « tu m’emmerdes déjà et tu le sais, dégage avant que je ne te réduise en bouillie. » Pas qu’elle soit violente. Elle a jamais frappé personne. C’est juste que, forcément, grand dilemme de son existence, son cerveau s’emmerde.


En fait, son cerveau la méprise autant que les autres. Parfois, il arrête de l’écouter, il déborde, il s’amuse à traiter tellement de données qu’elle ne peut plus suivre. Hyperactivité cérébrale diagnostiquée. Dans ce genre de situation, c’est l’inertie complète ou, dans une moindre mesure, le réflexe d’aller se faire sauter pour que le corps reprenne l’ascendant. Elle aime le sexe. A vrai dire, elle n’aime rien d’autre que le sexe, la nicotine, le cannabis et les défis intellectuels. En classe, elle est brillante mais indisciplinée, insolente, un putain de complexe de supériorité qui l’oblige à contester éternellement toute forme de hiérarchie. Elle respecte les choses plus que les Hommes, à quelques exceptions près.


Elle aime les hommes bruts. Il suffirait qu’un mec se pointe nu chez elle pour qu’elle lui saute dessus violemment. Quelque soit leur âge, leur constitution, leur tronche ou même la taille de leur organe, elle les veut virils et pas trop cons. Celui qu’elle fréquente  en ce moment, c’est une perle rare. Enfant hyperactif, adolescence tumultueuse, sexualité insatiable, esprit vif, brutalité à peine dissimulée. Le seul problème avec lui, c’est sa dépendance à l’alcool. Mais c’est un petit goût de déjà vu dont, apparemment, son inconscient se délecte. Elle a beau gerber sur la mollesse de son ver de père, on ne peut pas complètement renier son histoire. 

- T’es morte, toi ? Parce qu’il me reste encore une heure avant de prendre mon service.

Elle sourit. Il le lui rend bien. Joint au bec, ils recommencent. Encore et encore.




***



On en arrive à l’été 2089, le soir de mon anniversaire. Le type du Hummer qui me demande en mariage et moi qui refuse, comme ça, sans explication, sur la base d’un subit électrochoc de mon instinct de survie. On se dispute et, de fil en aiguille, il me tabasse. Trois jours d’hôpital, rupture, tombé de rideau.

Est ce que c'était la première fois qu'il levait la main sur moi ? Non, soyons honnête. La troisième, en fait. Peut être même la quatrième. Mais la première fois, j'étais amoureuse. La deuxième, j'étais bonne  patte. La troisième fois, j'étais carrément conditionnée. Comprenez, on peut pas toujours lutter contre son déterminisme. Moi, j’avais eu droit à un mollusque en guise de paternel, un homme que je méprisais au point d’en devenir folle. Parfois, quand je le regardais vomir dehors, j’allais l’insulter, le provoquer, parce que je voulais qu’il me frappe. Je voulais voir une réaction, une pulsion animer son corps dégueulasse et c’était la seule chose que je pouvais espérer de lui. Parfois ça marchait, parfois non. Quand j’y parvenais, je ressentais une satisfaction malsaine, le petit génie, âgé de dix ans, qui a bougé le bon pion sur son échiquier. Et quand il se retenait malgré son ivresse, malgré ses neurones en bouillie et sa volonté anéantie, j’avais envie de hurler. J’explosais de rage et de frustration, l’ennui me prenait à un point tel que j’en gerbais, j’allais vomir par-dessus les relents de mon propre père.
L’inertie. C’est ma bête noire, ma baleine blanche. Ce truc est capable de me tuer complètement. A 28 ans, alors que je me rapproche psychologiquement du monstre plus que de l’Homme, l’inertie me plonge encore irrémédiablement dans une terreur infantile.

Donc voilà. Une nana de dix huit ans, conditionnée à aimer les mecs violents. Freud vous dirait que j'étais foutue. Mais puisque j'avais réagi, il me restait encore un infime espoir. Tout ce que je savais à cette époque, c'est que je voulais pas rentrer dans le même jeu que les autres. Me vautrer dans un schéma prévisible. Tant que je m'en souvenais, je ne risquais rien. La suite vous prouvera que j’avais raison.


BRAIN DRAIN


Mon adolescence n’a rien de déterminant, sinon ce copieux ennui que je ressentais et qui a naturellement guidé mes choix de carrière. J‘ai quitté le lycée avec les félicitations du jury, direction New York, sans un regard derrière moi. J’avais participé à des dizaines de concours, depuis mes quatorze ans, pour passer le temps et me faire connaître. Lorsque j’ai dû choisir ma voie d’études, j’ai reçu toutes sortes d’appels. Médecins, chercheurs, légalistes, forces de l’ordre, tous me promettaient la lune pourvu que rejoigne leurs rangs. L’armée a même suggéré de m’assurer une retraite juteuse si je participais à l’élaboration de nouvelles techniques de «  Défense » adaptées à la carence en informatique engendré par le crash de 79. Tout ça, je m’en cognais comme de ma première culotte. Je voulais faire de la politique. De la communication. Je voulais regarder le monde tenter de se reconstruire et s’effondrer dans les bras du premier extrémiste venu. Je m’emmerdais et il fallait bien que je me trouve une distraction à long terme.

Il me semble d’ailleurs nécessaire de faire ici un petit point culture et politique internationale. Des villes comme la minuscule bourgade texane dans laquelle j’avais l’intense privilège d’être née étaient encore relativement épargnése des diverses crises, reculées du monde dans cet esprit à huis clos qui charme les touristes, conditionne les plus cons et terrorise tous les autres. Le seul fait notable que j'ai pu vivre, c'est que la corrélation entre la perte de télé et l'alcoolisme de mon père, en une courbe tout ce qu'il y a de plus exponentielle.  Mais plusieurs facteurs m’ont conduite à me rendre compte, pendant mes études, que cette instabilité politique dont je rêvais machiavéliquement depuis ma tendre adolescence était bien plus proche que ce que je n’espérais. D’abord, l’oncle obscur qui a accepté de me faire entrer clandestinement à New York et m’héberger pendant mes études l'été 89, après quantité de lettres échangées sans jamais l’avoir rencontré, trempait en fait dans des affaires plus qu’illégales. L’instabilité générale et la perte de suivi informatique avait engendré une réminiscence de la criminalité au sein des Etats, notamment les mafias clandestines, dont l’éternel héritage italien reprenait peu à peu ses droits. Il était plus ou moins le Parrain d’une famille extrêmement puissante, spécialisée dans le commerce d’armes illégales intra-muros, une version moderne d’Al Capone, en un sens.

 Sa notion parfaitement excessive et aberrante de la famille le conduisit à me payer mes études et m’accueillir au sein de sa tribu, et la seule chose qui m’empêcha moi-même de plonger dans la criminalité absolue fut mon chromosome X, le machisme des vieilles familles italiennes tenant les femmes à l’écart des affaires les plus importantes. Mais j’étais absolument fascinée par ce monde et j’y vécus des moments, des soirées totalement mémorables de débauche et de cynisme. Je forgeais ma personnalité et mon amour des comportement extrêmes à l’époque, ainsi qu’une addiction à la cocaïne dont je me défis très difficilement par la suite, durant mon instruction confidentielle et militaire.

Le deuxième fait notoire, ironie du paradoxe s’il en est, fut la notoriété de mon école en matière de travaux gouvernementaux. Des rumeurs circulaient à l’époque sur d’éventuels recruteurs pour l’espionnage économique et industriel dissimulés au sein de nos professeurs et notamment pour les élèves qui, comme moi, avaient choisi la communication et politique internationales. Sortis de la troisième, les gouvernements développaient bien d’avantage leurs recrues en matière d’actes illégaux et radicaux que leurs véritables armées. C’était une nouvelle sorte de guerre, de celles qui se jouent dans un bureau et non plus sur un champs de bataille. Rasée en 2093 pour ne laisser d'autres choix aux futurs élèves que de se rendre à l'illustre Accadémie Weins, mon école en fut l'un des paliers intermédiaires. Heureusement, elle ne comportait encore ni lavage de cerveau ni même trop de menaces, seulement un discours dont l'orientation politique fondamentale ne tentait même pas d'être discrète.

Quelle ne fut donc pas ma surprise de découvrir un joli petit mot rangé dans mon casier, un jour que Dieu avait rendu aussi commun que les autres…

« Mademoiselle,
Vous êtes, à partir de ce jour, sélectionnée pour une offre d’emploi dans nos locaux. Pour plus amples explications, je vous invite à me rejoindre au Bellini ce samedi, quinze heures trente. 
Ne soyez pas en retard. »

J’ai d’abord cru à une tentative de la mafia, mais l’homme ne m’aurait pas appelée mademoiselle et il aurait eu la déférence de se présenter. En l’occurrence, pas de signature, pas de cachet, pas même une écriture un tant soit peu personnalisée. Sur le coup, je me suis bien marrée. On m’en avait fait de belles, mais celle-ci, c’était presque inespéré. J’ai mis longtemps à me remettre de mon amusement. Je n’avais aucune intention d’accepter une offre d’emploi aussi grotesque mais me payer une demi heure de pause à ridiculiser un pingouin de plus me bottait bien. Comprenez moi, j’en avais déjà vu six des comme ça. Alors la première fois, on est flatté. La troisième, on commence à se sentir un tantinet harcelé. A partir de la quatrième, c’est le fou rire garanti. J’y peux rien, je n’apporte aucune crédibilité aux costards cravates.

C’est fou comme les agents de recrutement se ressemblent. Médecin, colonel, juge, c’est toujours exactement la même chose. Un salon de thé assez riche pour intimider la merde que tu es, un costume plus ou moins cher selon la modestie du gus, un sourire commercial et un gros chèque à la clé. Celui là ne fait pas exception. Le même putain de costume dans un putain de salon aussi pompeux que les autres. Amélia est tellement blasée qu’elle ne sait même plus si cette mise en scène grotesque l’a impressionnée la première fois. Elle le repère tout de suite, avec sa chaise vide et sa dégaine de vendeur de tapis; s’assoit en face de lui sans attendre qu’il se lève pour la saluer. Présentations faites, elle attend sans grande conviction. Cette situation l‘amuse mais elle a encore beaucoup de travail. Elle a quand même le temps d’aviser son regard, plus alerte que la plupart des autres. Ce type semble capter le moindre mouvement de la pièce, et il l’observe comme une menace tout le long de leur petite discussion. Il en impose un peu plus, du coup.
Ce qui ne l‘empêche pas d‘être insolente de bout en bout, bien sûr.


Il tient à ce qu’elle commande avant d’attaquer quoique ce soit. Peut être veut il la mettre à l’aise, peut être est-ce par courtoisie. En tout cas, elle ne dit pas non, et attend donc elle-même d’avoir son café sous les yeux pour entamer les hostilités. Une cuillerée de chantilly dans sa bouche, la descente sucrée du nectar le long de ses voies digestives, des lèvres poliment essuyées … et un rire franc. Bref, certes, mais son interlocuteur aurait difficilement pu louper qu’elle se fout royalement de sa gueule.

« Écoutez mon vieux. Je sais pas dans quelle branche vous vous agitez mais vue la tournure de ce rendez vous, je sais déjà que ça ne va pas m’intéresser. Alors économisons de la salive inutile et parlez moi plutôt de votre femme. »

Réplique accompagnée d’un sourire version Miss Monde atteinte de paralysie des maxillaires. Il doit être un peu plus coriace que les autres parce qu’il se marre de concert. Mais pas le rire forcé du mec qui ne voit pas quoi faire d’autre, non, un amusement franc et limite insultant. Haussement de sourcil. Est-il donc possible qu’elle doive réellement utiliser sa matière grise pour le descendre, celui-là ?

« Je crains que vous ne compreniez pas la situation…
- Oh, vraiment ? »

On entre vite dans un concours de celui qui a la plus grosse. Le ton est aussi désagréable d’un côté que de l’autre. Amélia ne capte pas. Normalement, quand on essaye de recruter quelqu’un, on attend qu’il ait signé avant de le traiter de pauvre merde, non ?

« Que pensez vous de la politique actuelle ?
- Vous vous foutez de moi ? »

Lui demander son opinion sur la dictature entrain de se mettre en place, alors même qu'elle risque ostensiblement de se faire cribler de balles à la moindre mauvaise pensée, est franchement déplacé, n‘est-ce pas… Et ça commence à l’énerver un tantinet. Lui, visiblement, il est satisfait, son sourire s’est rallongé d’un bon centimètre. Amélia plisse les yeux. Non, elle n’apprécie pas qu’on se foute de sa gueule. Arrogante, voui voui voui. 

Et c’est à ce moment précis que les choses ont commencé à devenir drôles. Tu ne me croirais pas, cher public, si je te disais qu’il était ici pour m'offrir un emploi d’agent secret du gouvernement, n’est-ce pas ? Pourtant … Un discours d’aliéné mental, voilà ce qu’il m'a servi- mais sur le plateau d’argent du Bellini, s’il vous plaît. L’offre de devenir l’une des petites fourmis de l‘Etat, catégorie spécialisée dans le recrutement illégal d’espions impitoyables et les speech interminables. Un poste en or dans la section « pigeon qui se fait canarder à la place des vautours»

Pour tout dire, il la rend nerveuse, exploit très rare, même à l‘époque. Parce que lui, il est calme. Il s’amuse beaucoup de son incrédulité, son sourire s’agrandissant toujours un peu plus. Il mène l’échange et elle ne peut que lui montrer les dents pour le tenir à distance. Quand Amélia comprend ça, elle sent un très léger agacement parcourir mon échine…
Tu parles, Charles, elle est complètement enragée.

« J’ai parcouru le rapport de votre conseiller scolaire. Il y est dit que vous souffrez de … de quoi, déjà ?»

Il sort le rapport. Sous son regard effaré, il tire cette putain de feuille de sa sacoche hors de prix et enfile ses lunettes pour le lire. Devant elle. Et Amélia se sait incapable de lui casser les dents pour de vrai mais elle se demande s’il a conscience qu’elle pourrait porter plainte pour violation de dossier privé, avec tout ça.. Sans doute le signe que les vraies hostilités commencent.

« Ah voilà. « Mademoiselle Gacciati souffre d’une forme modérée d’apathie émotionnelle. L’évocation de l’alcoolisme de son père ne suscite pas de réaction chez elle. Elle semble également perturbée par la prétendue existence d’organisations secrètes et répète souvent avoir été espionnée ces derniers jours. Selon ses termes, les chances de développement d’organisations et de sectes sont multipliées par cinq dans un contexte d’instabilité politique. Ses propos sont pertinents mais elle semble en user pour contrer mon approche.»
Il a ajouté la mention « Cas à surveiller » en bas du rapport. C’est fascinant. »

Un sourire. Encore. Elle est sur le point de lui péter la gueule.

« Écoutez, je suis très touchée d’avoir été prise pour une psychopathe potentielle au vu du niveau intellectuel de la plupart d’entre eux. Mais ce conseiller était un abruti, il fallait bien que je m‘amuse un peu pour tromper l‘ennui. Et je ne tuais pas de petits oiseaux, à l’époque. Je peux savoir ce que ça vient faire dans cette conversation ?
- Vous avez tenu un discours rationnel quant à l’existence des organisations secrètes dans un contexte comme le notre, n’est-ce pas?
- Je l’admets, oui. 
- Vous reconnaissez donc que c’est possible.
- Bien sûr. Mais j’ai appris depuis ce rapport que la probabilité qu’un homme vous invite à boire un verre pour transformer votre banale existence en une caricature d’espionnage est relativement faible. »

C’est à son tour de sourire, de lui exploser tout son sarcasme et son mépris à la figure. Lui, il commence à pâlir. Sortir un rapport vieux de dix ans de son chapeau magique n’a visiblement pas eu l’effet escompté. Heureusement pour lui et son organisation, c’est un mec coriace.

***

Il m’a sorti des dossiers, des analyses balistiques, des photos de cadavre, des rapports d’autopsie, la panoplie complète du parfait flic. A cette différence près que tout ceci composait les preuve de ses propres meurtres. Enfin, les meurtres de sa secte. Peu à peu, mon opinion s’est légèrement modifiée. Comprenez bien, je ne doute jamais et je ne me laisserai pas perturber par des mensonges incohérents. Mais ma propre capacité d’analyse augmentait à chaque nouveau document la probabilité pour que ce discours soit vrai, aussi abracadabrantesque fusse t’il. A la fin de l’échange, j’étais prête à me laisser convaincre, à la condition de preuves matérielles, humaines et architecturales. J’acceptai un autre rendez vous. Puis un autre, puis encore un autre. 

Je me suis fait balader un certain temps. Chaque nouveau rendez vous m’apportait des informations supplémentaires, que je consignais soigneusement dans un coin de ma caboche, après avoir été physiquement et mentalement martyrisée par des tests en tous genres. Oui, vous vous en doutez, je commençais à perdre patience. On ne promène pas Amélia Gacciati comme ça, quelle que soit l’insignifiance de son pauvre nom. Mais je me retenais. J’aurais tout le temps de savourer par la suite, quand il serait certain que j’étais devenue un agent double. Et enfin, le couperet de ma première mise à l’épreuve  tomba, comme autant de pierres en pleine gueule. Je devais prouver efficacité et loyauté en participant à l’arrestation de mon oncle et de ses principaux associés. Est-ce que cette idée me coûtait ? Évidemment. J’aimais bien mon oncle, il était même l’une des seules personnes à avoir franchi les limites de mon indifférence. Et la débauche qu’il représentait, ce fabuleux système de corruption et de business au milieu de la détresse humaine, me fascinait littéralement. Encore aujourd’hui, je regrette parfois d’avoir résisté à l’appel du crime, uniquement parce que mon orgueil ne supportait pas un scénario aussi facile. Ceci dit, je peux vous assurer, autant que je vous affirme en avoir été affectée, que je n’ai pas hésité une seconde. Ma proximité avec lui a rendu l’épreuve facile, je l’ai bazardé en taule et me suis mis la moitié du monde de la pègre à dos par la même occasion. Une partie de moi a souffert mais elle n’était pas faite pour perdurer longtemps avec ce qui m’attendait par la suite.

D’une vague curiosité empreinte d’hésitation, j’étais passée à un état de véritable obsession. Ça ne m’arrive pas souvent d’être excitée comme une puce. Je crois que ça ne m’arrive même plus du tout. Mais cette organisation là avait un petit goût d’alpha et d’oméga, comme si quelqu’un venait enfin me repêcher pour donner un sens à ma misérable existence. Ou, du moins, une distraction digne de ce nom. La seule frayeur qui m’habitait à l’époque, c’était l’ennui. Le véritable ennui, celui qui te ronge et transforme ton corps en une masse molle, transparente pour le monde qui l’entoure. L’ennui qui te bouffe toute volonté, toute individualité, tout ce qui faisait un peu de ton « toi » durant ta jeunesse. Bien sûr, n’ayant pas d’idéal profond, je n’avais pas peur de perdre ça. Mais j’étais jeune, j’avais la hargne et je ne voulais pas qu‘elle s‘efface. Je me voyais déjà, trente ans, vieille fille, endormie dans un travail répétitif parce que les élections seraient achevées et que mon poulain aurait obtenu la place confortable qu’il convoitait tellement. Je me voyais assise dans un fauteuil de luxe, du café de luxe en main et une clope de luxe dans la bouche, à me demander où était passée la verve de mes jeunes années. Et cette image me débectait. 

Au lieu de ça, on m’offrait sur un plateau d’argent l’occasion de réaliser constamment la chose la plus difficile en ce monde ultra-surveillé, la seule qui ne perdait jamais de sa difficulté quel que soit le nombre de fois répétées : le meurtre. Entre autres. 

Et nous y voilà. The last but not the least.
2093. Le monde bouge et on me quarantaine…
Pour ce rendez-vous là, on m’a demandé d’emporter quelques sous-vêtements et des babioles en tout genre : boussole, chronomètre, chaussures haute qualité… Toutes ces petites choses qui me serviraient pendant mon entraînement d‘agent. Agent… Ce nom me faisait bien rigoler. Mais j’y étais enfin arrivée et le reste n’importait que peu. J’ai pris une année sabbatique, une année de retard dans mes études que je rattraperais sans trop de mal par la suite.

J’ai souvent regretté mon choix. Il m’est arrivé de regretter jusqu’à ma naissance. Car si j’avais, à l’époque, un niveau d’études et d’exigences à faire pâlir Kant, je n’en étais pas moins un rat de bibliothèque incapable de soulever une dalle de béton. A peine savais-je me battre : des techniques de combat minables et nécessaires quand on grandit dans une ville comme celle de mon enfance.
Il m’est strictement interdit de donner les détails de mon entraînement et pour le bien de mon ego, je respecterai au moins cette règle absurde. La seule chose que je peux dire, c’est qu’il m’est arrivé de ne rien avaler toute la journée durant parce que la certitude me pesait que j’allais rendre mon déjeuner deux heures plus tard. La plupart des gens ont une chose à laquelle se raccrocher, surtout dans ce genre de sélection : une haine, une émotion, un idéal, peut être seulement une certitude inextricable. Moi, la seule chose dont j’étais certaine, c’est que le tabac qu’on me fournissait était du fumier et que tout cela ne me menait à rien. Tout ce à quoi je me suis toujours raccrochée, c’est que j’étais supérieurement intelligente et que je n’avais rien d’autre. Apathie émotionnelle, vous dirons les psychologues. De fait, l’émotion a toujours été beaucoup moins naturelle pour moi que pour d’autres. Et sans émotion, sortir ses tripes sur un entraînement est impossible.

Nous étions quatre à subir ces traitements. Trois garçons et moi. On ne se parlait pas, conscients que nous étions de ne pas être venus pour nous faire des amis. Bien sûr, au début, on a tous tenté de renier nos principes et de se serrer les coudes pour que l’épreuve devienne moins difficile, instinct primitif et purement protecteur. Bien vite, nous nous sommes rendus compte que prêter attention aux autres était une dépense d’énergie inutile. Il ne fallut pas deux semaines pour que chacun oublie l’existence de ses camarades à chaque nouvel exercice.

J’ai lentement rempli les exigences en matière de résistance physique. Malgré la dégradation que cette isolation intellectuelle m’occasionnait, j’avais un avantage sur les autres : j’étais incroyablement résistante à la torture. Bien entendu, nous avons été torturés. A plusieurs reprises. Mais je passais ces épreuves là avec une facilité déconcertante, autant que les entraînements de résistance aux détecteurs de mensonges. Mon cerveau se renforçait à une vitesse vertigineuse, ce qui rendait mon incapacité à l’utiliser souvent encore plus frustrante. Je dois même vous avouer que j’adorais les jours où l’on se faisait grignoter la cervelle. Je prenais un pied monstrueux à faire péter les scores en matière de barrières cérébrales et mes instructeurs se sont plus plus d’une fois bouffé les parties génitales à me voir obtenir de si bons résultats. Je suis ressortie de là telle qu’on attendait que je sois, une machine brisée mais d’autant plus impitoyable.

C'est à cette époque que j'ai décidé de changer de nom, un acte symbolique pour couper définitivement les ponts avec mon enfance. Ma famille d‘origine ? Inconnue à cette adresse. Mon mec aurait pu me retenir si je n’avais pas eu la bonne idée de le quitter. Sam également, avec laquelle je m’étais acharnée à garder contact malgré mes excès et nos vies trop remplies. Mais Sam avait choisi, depuis quelques temps, une voie que je n’arrivais plus à regarder dans les yeux. Ecole de Police du Texas, je suis désolée, c’est trop pour moi. Ma petite larve de papillon, l’espoir que je m’étais fabriqué de toute pièce à dix ans pour éviter de sombrer, me donnait l’impression atroce d’avoir été trahie. Abandonnée  au bord d’une route comme un chien errant. J’avais beau savoir pourquoi je le ressentais ainsi, comprendre ma propre subjectivité, je ne pouvais pas lutter.

Sam.
Sam aurait dû être tellement plus.


EGOTRIP


Et me voici donc en 2094, fière de mon nouveau statut d'agent d'élite et de mon diplôme de communication politique, sous la coupe du dictateur que j'ai attendu toute ma vie, dont j'avais prédit l'arrivée dès ma plus tendre adolescente, et que je jouirais de servir autant que de voir exploser.

De missions d'accréditation en stratégies d'assassinat, je suis rapidement devenue tueuse à la solde du gouvernement. On m'envoie un nom, je retrouve la personne, je lui tire une balle et je raye le nom. C'est tout. Je n'ai aucun cas de conscience à le faire. Globalement, ma conscience de rentre pas souvent en jeu.
J'ai longuement travaillé dans une revue de presse comme job de couverture. Fascinée par l'actualité, j'ai travaillé à l'élaboration d'articles, de reportages et de discours mettant en valeur les bienfaits du Gouvernement et de son système de surveillance, la suprématie bienveillante de mon dictateur et le danger que constitue quiconque sortirait de son précieux moule. Ce que j'en pense n'a pas la moindre importance, dans la mesure où ce que je pense n'a jamais constitué tant un idéal qu'une analyse. Secrètement, je prédis la chute libre de ce gouvernement, que je ne manquerai pour rien au monde. En attendant, voir tout ce joli monde soumis à la volonté d'un seul égo - même surdimensionné - m'amuse beaucoup.

Une petite étincelle d'excitation me fut apportée dans ce monde affreusement trop bien réglé l'année dernière. Un nom parmi tant d'autres, non pas pour une exécution - irréalisable, même pour moi, n'en déplaise à mon ego - mais d'avantage dans le but de se préparer à la menace. Jason Lecter. J'ai ri. Pour sûr, moi aussi je serais en pétard si je m'appelais Jason. Au moins, Hannibal, ça avait le mérite d'être crédible. Tout ça pour dire, l'homme incarna rapidement pour moi l'antéchrist du système, celui qui tomberait inexorablement et détruirait non moins inévitablement tout sur son passage. Je rêve de le rencontrer, quitte à me prendre une balle dans la cervelle ou un bâton de dynamite dans les dents au passage. Le Gouvernement est l'alpha, J. est l'omega. L'échiquier est en place, et la spectatrice que je suis attend le feu d'artifice avec impatience et ne le manquerait pour rien au monde. 

« L’élégance de l’enchantement contre la triste agressivité des jeux de pouvoir adultes. » M.Barbery.
Ou le détaillé interminable de mon quotidien, tentative désespérée de vous faire comprendre un peu mon (dys)fonctionnement.

Je dors très peu. Je consomme assez de cigarettes pour réclamer des droits à vie sur l’industrie du tabac et il m’arrive de songer à une retraite paisible comme lobbyiste pour cette usine à merde - mais une merde tellement délicieuse. La caféine et tout autre forme d’excitants jamais produits sont mes meilleurs potes, autant que la merde que je dévore sans aucun mal deux fois par jour. Je n’ai pas de problème éthique à vivre dans une bombe à retardement pour le monde qui m’entoure. Vous vous doutez bien que globalement, je n’ai pas de problème éthique du tout.

Je me lève tous les matins à cinq heures dix et commence ma journée en ouvrant les cinq journaux que j’ai reçus par mail pour noter tout ce que l’actualité a à dire d’important. Un exercice qui me prend une demi heure les jours de grand creux, trois heures quand j’ai une conférence importante à pondre. En pratique, ça me prend souvent trois heures mais c’est beaucoup mieux ainsi. Je suis une perfectionniste.

Une fois les excitants avalés, sous forme liquide ou de petite pilule selon mon besoin d’autodestruction du jour, je prends une douche et sors de mon repère. Mon repère, c’est un appartement parmi des centaines, au quatrième étage d’un immeuble parmi des milliers, dans une ville décrépie qui ressemble à toutes les autres. La double paye  que je reçois chaque mois m’a permis de l’aménager avec goût, sobriété, élégance et discrétion. Je ne suis pas une personne très fantasque, j’aime les formes géométrique épurées, les grands espaces et l’absence d’effet personnel. Les deux seules excentricités de ma tanière sont une véranda, sorte de boule de verre de laquelle je contemple la ville tous les soirs et une chambre blindée - blindée, dissimulée, sans aucune existence sur les plans de l’immeuble et dont je suis la seule à connaître autant l’existence que le code à dix huit caractères. Cette dernière annexe contient absolument tous les détails de mes cibles, un copie de leur dossier et un codex de toutes les stratégies que j’ai pu établir, l’ensemble rangé par ordre alphabétique, chronologique, tout ce que vous voudrez qui finit en ique, mais dispersés dans toute la pièce avec un code de couleurs que je suis la seule à connaître, de sorte que si vous veniez à en forcer l’entrée, une simple équation de type binaire rendrait votre recherche particulièrement difficile.

Je prends les transports en commun, sauf trajets non officiels. Cela me permet d’avoir un œil sur la population que je suis chargée de manipuler. L’humeur des gens, les conversations qui reviennent sur le dernier sujet en date, les rumeurs qui refont surface, l’opinion de l’américain moyen face à toutes ces problématiques. Opinion divisée, bien sûr. Sans cela, je n’aurais pas pris le risque de travailler pour un Parti aussi extrémiste et inconscient de la dangerosité de ses actes. Une institution pareille n’aurait même pas pu obtenir une seule signature si le monde allait si bien qu’on se plaît à le croire. C’est la constatation la plus déprimante et la plus jouissive à laquelle je suis parvenue à l‘âge de treize ans.


De temps en temps, je prends mon dimanche, quel que soit le jour de la semaine. Le monde pourrait bien être entrain de brûler sous les flammes de l’enfer, ça ne m’empêcherait pas d’avoir mes vingt quatre heures de repos. La nécessité que je leur prête suffit à elle seule à balayer les remontrances de toutes les personnes à qui je dois rendre des comptes. C’est un relent de mon instinct de survie, un arrêt complet au sein de la machine qu’est ma pauvre carcasse déglinguée pour lui éviter de devenir folle. Quand je pense que mes réflexions dérapent, que mon envie se porte vers la destruction du monde et que plus rien ne canalise mon découragement, je m’enferme dans ma bulle.
Et puis je consomme de la drogue. Douce, le plus souvent, juste un peu de vert dans mon tabac blond. Le jour où je me permettrai de reprendre un rail de cocaïne sera globalement celui où j'aurais décidé de tout envoyé en l'air. Et la surveillance rend particulièrement difficile l'achat et la consommation de ces substances. Encore un argument, le réseau de drogue est directement lié à la criminalité et si je m'en approche de trop près, je risque de faire quelque chose de vraiment stupide. Genre aller provoquer un certain Sourire Ravageur pour voir jusqu'à quel point il maîtrise l'art de la destruction.

Et lui prouver que je suis meilleure que lui.

Outre mes pulsions morbides, je suis une esthète. L’Art est encore l’ultime rempart à ma profonde conviction de bête humaine. Le sens et la recherche du Beau, le devoir que certains s’en sont fait, c’est ma lueur d’espoir à moi. Quand on contemple Vermeer, on comprend tout ce que la Beauté a d'entier. Comme si tous les détails d’une œuvre fusionnaient pour coïncider ensemble vers une harmonie impénétrable. Il existe dans l’Art une sorte d’unité que je ne saurais moi-même expliquer. Mais c’est cette impression de perfection esthétique qui rend l’Art émouvant. Et une œuvre, une véritable, celle qui touche du doigt la Beauté avec un grand B, suscite en moi l’émotion la plus pure que je me connaisse. Il n’y a pas de raisonnement avec le Beau, pas d’intellectualisation, on peut laisser sans risque l’émoi nous éprendre et nous transporter au sein même de l’œuvre.

Cette vérité me paraît valable pour toute forme d’esthétique. Que ce soit la musique, le cinéma, l’art pictural, sculptural, architectural ou encore l’œuvre d’un styliste de génie, tout ce qui touche mon ersatz d’âme reçoit mon respect le plus absolu et je ne reviendrai jamais dessus. C’est pourquoi je passe la plupart de mes journées sabbatiques à vivre avec mon secret, à courir les expositions ou rester chez moi pour regarder des films. Je lis et relis les passages les plus marquants des livres qui ont su m’étreindre et je me laisse humaniser sans résistance.
Eh oui, public, je suis humaine. Mais rassure toi, il est peu probable que tu sois confronté à cette réalité un jour.







CARACTÈRE

« Un homme de caractère n'a pas bon caractère. »
 — Jules Renard.


Intelligente. Surdouée, vous diront les psys. Ca, je n'y peux rien. Je n'en suis pas plus fière que de mon physique puisque c'est une question d'ADN et de cellules plus ou moins bien formées à l'intérieur de ma tête à l'époque où je barbotais dans du liquide amniotique. Je ne suis pas vraiment le genre à vous prôner ma supériorité sous prétexte que ma génitrice a bien bossé quand je me la coulais douce entre le colon droit et le colon gauche.
Ce que j'aime chez moi, c'est d'abord mon humour. J'ai beaucoup d'autodérision - même si je ne saurais vous pardonner une seule plaisanterie à mon encontre. Moi et mon cerveau, on s'amuse beaucoup au quotidien. De manière générale, je suis pourvue d'un nihilisme cynique et complètement désabusé. J'ai abandonné la notion de principes, me contente d'accorder de l'importance à des choses qui n'en ont pas : le tabac, la bonne musique, le travail bien fait et les bonnes blagues. Tout ce que vous, idéalistes, avez abandonné au profit d'une cause noble, je l'érige en maître existentiel. Après tout, vos causes sont perdues, les miennes sont intemporelles. Objectivement, lequel d'entre nous a raison ?


Demandez-le moi, je vous répondrai que le gouvernement est la meilleure chose qui ne soit jamais arrivée à notre Nation, le dictateur un héros, et les choses éternellement pour le mieux. Puisque quitte à toujours avoir eu des idées indéfendables, autant employer son énergie à défendre celle des autres. C'est le postulat de toute mon existence. 

Si je travaille pour eux, c’est que je ne partage pas leurs opinions. A vrai dire, je ne partage pas les opinions de beaucoup de monde puisque je n’ai pas d’opinion. Je ne suis qu’une spectatrice rémunérée de ce monde et je laisse les autres le soin de me dicter mes discours. Voilà bien longtemps que j’ai renoncé à faire semblant de m’engager dans une quelconque cause, toutes me paraissent complètement vaines une fois séparées les unes des autres. Je gerbe sur les idéalistes autant que sur les grands sadiques parce que je ne les distingue pas. Ce sont des bêtes identiques, mais avec la prétention de pouvoir s’élever au dessus de la masse d’une façon ou d’une autre. Qu’on martyrise la veuve ou qu’on la défende, le but reste le même et, cessez donc de vous voiler la face : il est parfaitement égoïste. La satisfaction de devoir accompli qui en ressort est la même. Je laisse aux animaux pensants le soin de me montrer que l’Homme est doté d’un instinct divin et reste sur mes positions : nous sommes des mammifères soumis à la condition de nos pulsions.

Vous découvrirez que je suis un avis plutôt neutre. L’avocat du diable, le plus souvent, parce que lui, il a le mérite de m’amuser. Si des écolos veulent copuler avec Dame Nature, soit, ça ne m’inspire pas plus d’émotion qu’un apprenti soldat qui veut devenir soldat. Je connais tout de l‘histoire politique depuis la Guerre Informatique, l’aspect médiatique de la mise en place du gouvernement, j’ai appris par cœur toutes les putains de loi qui se sont enchaînées depuis, je peux vous citer sans mal la date de chaque attentat perpétré à son encontre.
Je suis fermement contre la technologie et c’est le seul aspect de ma personnalité qui peut prêter sujet à sourire. Je me bats constamment avec mes micros, mes appareils de communication, mes ordinateurs et chaque fois que je veux regarder un film, je me dispute avec ce stupide lecteur. Le crack a sans doute eu lieu quand j'aurais dû avoir l'occasion de m'y intéresser, je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, je n'ai que très peu d'appareils et la conversation avec chacun d'entre eux se termine généralement par un rutilant «  je te pisse dessus si tu ne mets pas mon film en marche tout de suite, fils de pute ! ». Vous saurez que mon langage naturel n’est pas celui des rois.

En société, je reste charmante malgré tout. Tant qu'on ne m'emmerde pas, je suis un bon soldat qui bosse bien et ne fait pas de vague auprès des syndicalistes. Mes soirées sont une anthologie de la Sociabilité, je vous sers le sourire barbie sur un plateau d'argent en écoutant d'une oreille patente le libellé interminable de vos actions en bourse. Je sais en jouer, donner à mon attitude une élégance froide et assurée, la parfaite image de l'executive woman qui a trop bien réussi dans la vie et prône son indépendance. Des costards par ci, des tailleurs par là, des jeans moulants quand il s'agit d'aller lever les marins sur le port et toute la déclinaison des grands couturiers à chaque gala de charité.
Ma vie aurait été beaucoup moins drôle si je n'avais pas à ce point coché tous les stéréotypes de la femme moderne. Et de manière générale, je n'aime pas les pauvres. Je me suis sortie de ma misère, ce n'est pas pour m'apitoyer sur celle des autres. Mes propos vous sembleront choquants mais partant du principe que je ne suis révoltée contre rien, je peux bien m'autoriser à prêter attention à quelques menus détails : le compte en banque, le bon goût, la matière grise. Le trio gagnant. Sans aller jusqu'à dire que je suis matérialiste, je dois dire que les objets me transportent d'avantage que les Hommes. Il existe une combinaison infinie de matières alors que, finalement, l’être humain est limité à quelques schémas tristement restreints.


J'ai un comportement violemment addictif. J'ai été accroc à la cocaïne étant jeune - ne le dites à personne - je suis aujourd'hui profondément dépendante de toutes les drogues modernes. Caféine, nicotine, anxiolytiques, sexe, encore nicotine et encore sexe. Si vous aviez l'occasion de creuser, vous sauriez que ma vie est affreusement triste. On vit mal sans idéal, avec une affectivité restreinte. Il n'y a guère que l'humour pour égayer un peu mes émotions. Pour le reste, tout tient dans la distraction intellectuelle. Je me serais déjà flinguée depuis longtemps si je n'avais pas un travail aussi prenant.


Un petit détail qui n'aura certainement jamais d'importance. Moi et mon amour de l'intellectuel avons, disons, eu un très léger pincement de coeur en découvrant l'histoire du lavage des cerveaux. Riez, riez... mais ça ne m'était pas arrivée depuis ma sortie du programme de formation, cette connerie.







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Mais qui donc se cache sous le masque ?




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Et comment tu le trouves ? Ben je me suis inscrite, c'est que je l'aime bien, logiquement. Ou alors je suis maso. Mon psy a pas voulu me répondre What a Face (accueil génial, au passage, merci infiniment !)
Quelque chose à ajouter ?  Ave Cesar, rosae rosam, et spiritus rex ! Ah non, parce que là, j’en ai marre !


Merci à toi, nous te souhaitons la bienvenue sur Weins ~ Le staff reste à ta disposition si tu rencontres le moindre problème. Souviens toi, tu disposes d'une semaine pour remplir ton dossier ; s'il te faut plus de temps n'oublie pas de le signaler. A très bientôt ♫





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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Mer 12 Juin - 19:47

Officiellement bienvenue ma chère !
Très jolie fiche, j'aime le style un rien "glauque" (à prendre comme un Haut compliment de ma part) et pourtant très poétique. Un personnage que je ne saurai classer dans les "hauts en couleurs" mais d'avantages en nuances brutes ♥ J'ai hâte de voir la demoiselle en rp ça va être très sympa !

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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Mer 12 Juin - 20:42

Merci beaucoup Jason. Je suis très impatiente de commencer \o/
Du coup, bah, paf coup de speed, j'ai pris le début de soirée pour écrire tout ça et il me semble avoir terminé. En tout cas, la fiche est complète, en attendant l'aval des correcteurs. Si y a quoique ce soit, je me répète, faut pas hésiter à m'engueuler.

Je t'ai cité dans deux passages de la dernière partie. J'attends aussi ton accord là dessus avant d'en faire quoique ce soit, quand même ^^

Voili voilou. Au plaisir \o/

[Et puis, je radote, hein, mais encore une fois cette accueil, c'est super top génial !]

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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Mer 12 Juin - 21:12

BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUE !

Que j'aime les longues fiches ! Je vais prendre du plaisir à te lire *-* Merci de ton inscription !

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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Mer 12 Juin - 21:44

BIENVENUE PARMIS NOUS L 

On va bien s'amuser je crois :)

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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Mer 12 Juin - 22:12

Merci beaucoup à vous deux  _o/

Cookie : se marrer, se marrer. Ca dépend ta définition de grosse marrade What a Face Mais oui, ça va être fun !
Patate : certes, là on peut dire que t'es servi xD c'est une manie chez moi, contente que ça fasse plaisir à quelqu'un.

(les surnoms alimentaires commencent, c'est la fin des haricots - haha)

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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Mer 12 Juin - 23:11

Oh mon dieu les fiches longues, j'aime trop ca. Je te lirais demain parce que là je tombe de fatigue et je risque de comprendre qu'une phrase sur deux.... hum 
Mais en tout cas un énorme bienvenue! :) J'espère que tu te plairais parmi nous!

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COMMENTAIRES : Sachez mes chers que vous vous trouvez face à la Reine de l'Académie. Reine que vous devrez acclamer, admirer parce que j'ai été élue par tout le monde comme étant la plus belle de cette fichue Académie. Mais ne vous réjouissez pas : beauté ne veut pas dire stupidité...
Ça fait six ans que je suis réélue, et je compte bien continuer jusqu'à mon départ.
Je suis également la Dirigeante en chef du Quartier Nord et je peux vous faire décapiter d'un simple claquement de doigt. Je suis également une prostituée de luxe et mes clients me sont entièrement dévoués alors dis un seul truc de travers sur moi et j't'envois en prison jusqu'à la fin de ta vie !

Allez sans rancune : je suis magnifique et intelligente, t'es rien face à moi !


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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Mer 12 Juin - 23:56

Bah écoute pour l'instant tout me parait très bien L
N'oublie juste pas que tu ne fais pas parti de la Police Secrète et amuse-toi à martyriser tes élèves What a Face
Je t'ajoute donc parmi les citoyens ! hug


Bienvenue Chez les "Citoyens"



© ritadee


DÉSORMAIS TU POURRAS ►

...  aller te recenser pour éviter de te faire arrêter par la Police sans passeport;
...  aller demander un rang pour qu'on puisse mieux savoir qui tu es;
...  te faire de nouveaux amis influents pour pouvoir être survivre ici;
... et t'amuser parmi nous en te baladant dans la ville !

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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Jeu 13 Juin - 7:27

Décidément ! Merci Tristan, contente que ça te botte.
On se retrouvera en cours What a Face

Yipiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii content2
Merci beaucoup, mdame. J'y vais de ce pas. Et promis, j'oublie pas où est ma place, mdame x) 
Par contre, je n'ai pas les accès à la partie rp, c'est normal ? Faut que j'attende d'être recensée, peut être ?

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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Jeu 13 Juin - 10:52

Euh non c'est pas normal Oo
J'vais voir ce qui cloche ! xD

Edit :
j'ai regardé et t'as les permissions normalement du coup je comprends pas. Y a des endroits précis où tu peux pas RPs ou tu peux juste rien poster du tout ? hum

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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1Jeu 13 Juin - 12:07

J'avais une fenêtre qui s'affichait " vous n'avez pas accès à cette catégorie " quand j'essayais de cliquer. Mais là c'est bon.
Merci beaucoup :kyah:


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MessageSujet: Re: - Amnesia Van Grad - Amnesia Van Grad   Icon_minitime1



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