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Ne me quitte pas | Frederic
Volley
Spencer J. Fitzpatrick
Spencer J. Fitzpatrick
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AVATAR : Kathryn Prescott

ANNÉE D'ÉTUDE : "En échec scolaire", échappée des griffes du système

DC : Allegra, Tess, Zélis

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CRÉDITS : © blimey! (avatar) | © endless love & imagine dragons (signature)

MESSAGES : 157

Date d'inscription : 26/06/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: dix-neuf ans
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un cas désespéré, le lavage de cerveau ne m'a pas encore eu


MessageSujet: Ne me quitte pas | Frederic Ne me quitte pas | Frederic  Icon_minitime1Sam 17 Jan - 13:04



Ne me quitte pas | Frederic  Tumblr_ltmww3KnqY1qm7ma5o10_500

Spencer se réveilla.
Mal.
Elle avait mal.

Ouvrant les yeux, tandis que sa conscience émergeait, elle réalisa qu’elle n’était pas seule dans son lit. Génial. Qu’avait-elle fait la veille ? Elle ne pouvait pas s’en souvenir. Elle gémit de douleur. Quelqu’un pouvait arrêter de se déchaîner à la batterie dans son crâne ? Elle retomba sur le dos, des larmes perlant déjà à ses cils. « Je suis une merde… » Un grognement se fit entendre à côté d’elle. Masculin, visiblement. Elle ne se donna même pas la peine de soulever le drap pour vérifier l’identité du mec. Son regard tomba sur un ticket déchiré sur le sol : ah oui, ça lui revenait. La soirée souterraine.

Loin des flics, loin de la surface :  elle avait été invitée à une soirée clandestine, dans le Quartier Est. Peu d’élèves de Weins, plutôt de sales types et des paumés, des junkies, bref, les rebuts de New-York qui se terraient le jour et vivaient la nuit. Elle n’avait pas hésité à y aller. Les questions de type « quand était-elle rentrée », et avec qui, lui passaient au-dessus de la tête depuis un bon moment déjà. Par déduction, ce ne pouvait être qu’un Plomb ou un Platine, et elle doutait avoir réussi à baiser littéralement James Miller à demi-inconsciente.

Sur cette pensée qui lui tira un vague sourire, Spencer se rendormit.

Quand elle perça à nouveau les brumes de son sommeil, elle était seule, cette fois-ci. Tant mieux. Elle jura, puis se traîna jusqu’à sa table de nuit pour allumer une clope et se verser un verre. Combattre le mal par le mal, hein ? En soufflant, elle se dit qu’elle devrait peut-être faire le ménage dans son bordel, un jour. Elle devait avoir la pire chambre d’Internat de tous les Plombs. Peut-être la plus sale, aussi. Mais Spencer ne se donnait plus vraiment la peine de prendre soin d’elle, alors ranger sa piaule…
Un bref coup d’œil dans le miroir lui indiqua qu’elle ne s’était pas démaquillée et qu’elle avait l’air d’un zombie dégueulasse. Elle soupira, écrasa sa clope à demi-finie dans un verre qui traînait par là, vida le sien et se traîna jusqu’à la douche, avec ses lunettes de soleil sur le nez. Dans le couloir, plusieurs de ses camarades Plombs détournèrent les yeux à son approche. Elle leur tira la langue. En entrant dans les douches, elle tomba nez à nez avec une Plomb très, très jeune, toute blonde, avec un joli minois : « Bonjour Spencer, je voulais… » « Dégage. » Les lèvres tremblantes, elle fit volte face. Bien.

Spencer n’avait pas la réputation d’être méchante, pas avec ses semblables. Elle était d’ordinaire pas toujours très sympa, assez acerbe, perverse, toujours provocatrice, mais pas gratuitement méchante. Elle évitait. Mais là, ce matin, elle voulait juste enlever les couches d’immondices qu’elle se sentait porter, et enfin respirer. Elle nettoierait ensuite sa chambre avant qu’un Platine ne passe balancer ses affaires (quoiqu’il pourrait mourir intoxiqué sûrement) et puis irait faire un tour dehors. Prendre l’air. Retrouver Fred, Lexy. Et cogiter pour se carrer d’ici au plus vite.

L’eau brûlante se mit à tomber sur sa peau : elle soupira de soulagement. Elle en avait besoin, ouais. Elle lava ses cheveux pour faire tomber les mèches noires d’il y a trois jours, retrouvant son rouge usuel. Perdue dans ses pensées, elle resta sous la douche jusqu’à ce que l’eau se coupe. Et elle y resta encore un peu, avant de revenir à la réalité.

Bon, c’était le temps pour les bonnes résolutions. Elle commença à nettoyer sa chambre avec peu d’entrain, mais eut fini de la rendre présentable en une heure. Spencer était contente. Elle s’allongea sur son lit fait : deuxième clope, deuxième verre, et se mit à souffler des ronds de fumée en direction du plafond.
Depuis sa cassure à la Mairie, elle avait décidé qu’elle ne mourrait pas ici. Elle voulait partir. S’évader. Pour faire quoi ? Certes, jamais elle ne pourrait quitter le pays, ni la ville, mais elle ne pouvait plus rester prisonnière de ce système totalitaire qu’était Weins. Elle ne pourrait pas tenir encore une année sans se pendre, et elle le pensait. Spencer, avant d’être un paria et de perdre de sa gloire en tant que résistante, avait fait du bon travail, au début. C’est comme ça, en étant active et encore en « bonne » santé mentale et physique, qu’elle avait eu vent d’un réseau de Résistance, en ville. Mythe, réalité ? Elle n’avait qu’à tenter le tout pour le tout…

C’est vrai qu’elle avait perdu beaucoup de son prestige. La dégradation avait été si brusque… Elle avait toujours été cette mignonne petite rouquine, cette bombe hystérique, cette fière combattante acharnée, prête à en découdre n’importe où n’importe quand. Elle se droguait déjà à l’époque, buvait, se dépravait – tout cela était de notoriété publique, mais ça ne l’atteignait pas. C’était juste elle, comme ça, et toute la toxicité qu’elle produisait faisait partie intégrante de son organisme. Clairement, ce n’était plus le cas. Elle ne savait pas ce qui avait changé… oh, si, évidemment. La fusillade. Passage à l’hôpital, cauchemars, sueurs froides, overdose. Depuis, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle devenait hystérique pour les mauvaises raisons, éclatant de colère ou en sanglots à la moindre contrariété. Elle s’était mis de nombreux amis à dos, ne comprenait pas, ne comprenait plus. Elle devenait la pire version d’elle-même, s’en rendait compte, mais ne luttait pas. Spencer Fitzpatrick se laissait happer par le tourbillon d’une dépression vorace faite de paradis artificiels et de monstres maléfiques. Elle se perdait dans elle-même et ne voyait qu’une issue irrémédiable : la perte de sa vie. Ou la fuite.

Spencer ne trouvait plus la foi de combattre, l’énergie de se hisser encore une fois. Elle encaissait les coups sans broncher et sans même plus se débattre. En vérité, elle cédait. Elle se sentait céder au système, s’amollir, s’émousser, et elle le refusait ! Elle le refusait. Encore assez lucide pour se rendre compte de ses propres faiblesses psychologiques – après tout, elle les connaissait bien – elle savait que viendrait le choix. Elle l’avait affirmé, gravé dans sa peau : plutôt crever que céder. Ah oui, vraiment ? Ne pouvait-elle pas fuir ? Fuir, s’échapper, et tout recommencer ailleurs ? Effacer ces années de traumatismes, les refouler et s’en aller ?

Ce n’était pas juste.

Spencer se redressa. Il était temps d’aller faire un tour.

En sortant de sa chambre, elle retomba face à la fillette blonde qu’elle avait méchamment dégagée tout à l’heure. Elle lui adressa un sourire désolé et la prit dans ses bras. Elles restèrent quelques secondes enlacées, et puis la petite blonde prit la parole. « Spencer, je comprends ta réaction tout à l’heure, je voulais juste te dire que je suis désolée. » Elle haussa les sourcils. Comment ça, désolée ? Enfin, oui, certes, il y avait de nombreuses raisons de se sentir désolée pour Spencer, mais rien qui ne vaille la peine de le lui dire, si ? Rien de dramatique ne s’était explicitement passé cette semaine. « D’accord, mais désolée pour quoi ? » L’autre la dévisagea, un peu surprise. « Eh bien… tu sais, non ? » Spencer perdait patience, et commençait à se sentir mal. Que s’était-il passé ? « Dis-moi ! » Elle l’empoigna par les épaules. Elle était si fragile… « Fred ! » La blonde hurla le nom, Spencer resserra sa poigne. « Fred ? Frederic ? Host ? Quoi, quoi Fred ? » Son cœur se mit à battre, oh mon dieu, que lui était-il arrivé ? Elle ne se le pardonnerait pas si Frederic avait eu un accident, ou quelque chose du genre.

Leur amitié avait été mise à rude épreuve quelques temps auparavant. Il était parti sans dire au revoir, sans la prévenir, au moment où elle commençait à perdre pied. Ne pas pouvoir trouver le soutien de son plus fidèle ami, de son meilleur ami, ça avait contribué à la briser. Et puis il était revenu, orphelin et handicapé. Elle n’avait pas pu lui en tenir rigueur. À l’époque elle pouvait encore être douce, elle n’avait pas le goût de la haine sur sa langue, et toutes les angoisses qui la rongeaient n’avait pas pris le pas sur sa bonté et sur son cœur en or. À l’époque elle avait pris Freddie dans ses bras à l’instant où elle l’avait revu. Ils avaient fait la paix, et comme deux enfants, étaient redevenus deux amis. Aussi simplement.

« Il est devenu Zinc. »

Spencer s’évanouit.
*
* *

Elle reprit conscience quelques secondes après. Un groupe s’était formé autour d’elle, mais dès qu’elle put se relever, elle dégagea tout le monde, et courut. Courut, avec l’énergie du désespoir, emportant avec elle toutes ses phobies, ses maladies, sa paranoïa et ses cauchemars, toutes les atrocités de sa tête qui la rendaient pour une fois vraiment légère, car elles lui rongeait le cœur. Elle ne pensait à rien, visualisait seulement Frederic. Elle devait le voir. Au fond d’elle, elle savait. Elle n’avait pas remis en cause ce que la blonde lui avait dit, car elle savait que c’était vrai. Elle n’attendait que cette confirmation, ou plutôt, elle ne l’attendait pas. Car tous les signes qu’elle s’était forcée à ignorer avaient surgi dans ces quatre mots maudits, et maintenant, elle allait faire ce qu’elle aurait dû faire dès le début, dès qu’elle l’avait suspecté.
Elle fit irruption dans la cafétéria, ne le vit pas, sortit en ouragan, et courut toute l’Académie pour le trouver. Il n’était pas là.

Elle s’arrêta dans les Jardins, en larmes, à bout de souffle, au bord de la crise d’asthme, quand elle le vit.

Là.
Insouciant.
Il parlait à des gens qu’elle ne connaissait pas.

Elle entendit vaguement quelqu’un crier son prénom au loin, mais elle s’était déjà élancée. Chaque mètre couru la rapprochait de Frederic, et lorsqu’il tourna la tête, c’était trop tard. Elle se tenait devant lui, et au moment où elle le vit prêt à ouvrir la bouche, elle le frappa.
Le coup était minutieux, précis, conçu pour être douloureux à 200%, pour briser le nez et l’égo. C’était son plus beau coup de poing, qui le fit tomber à la renverse et crier les débiles à côté. Elle l’empoigna par le col et le plaqua contre l’arbre le plus proche, sa tête à deux centimètres de la sienne. Il devait être sérieusement sonné, mais elle n’en avait cure. Elle se sentait prête à lui hurler dessus, à le frapper encore et prête à le détruire, à faire de lui la même chose qu’elle avait fait avec Pearl, mais au lieu de ça…

Au lieu de ça elle vit un visage en sang, des yeux suppliants. Elle vit son ami de toujours, son complice, presque sa moitié. Elle vit aussi celui qui l'évitait depuis des semaines, qui ne traînait plus à l'internat des Plombs, celui qui ne lui avait pas donné de nouvelles et qui l'avait laissée toute seule à la Mairie pour allez parler avec des gens autrement plus intéressant. Elle vit tout cela, et le lâcha.

« Tu es un traître. Sors de ma vie. »

Elle ne regrettait pas de l'avoir frappé. Du tout. Mais il y a avait des milliards de choses qu'elle aurait voulu lui dire... Elle espérait que son regard parlerait pour elle. Il y avait des milliards de choses, mais elle n'avait pas les mots. Juste la force de son poing. Elle voulait se retourner le prendre dans ses bras, le supplier de ne pas la laisser, le supplier de revenir, elle voulait pleurer le serrer contre elle, elle voulait le frapper et l'insulter, le réduire à l'infâme traître qu'il était mais...

... mais elle savait qu'elle avait décelé le problème. Elle n'avait rien fait. Il n'avait rien fait. Il méritait ce coup de poing mais de toute évidence, il ne méritait pas ses larmes ni ses cris.

De toute évidence, il n'avait jamais été son ami.

Le laissant là, Spencer commença à partir, les larmes chaudes ravageant ses joues. Le peu de monde présent se tenait à distance. Elle s'en fichait. Elle savait juste qu'il l'avait laissé, et que maintenant, elle était seule.




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MessageSujet: Re: Ne me quitte pas | Frederic Ne me quitte pas | Frederic  Icon_minitime1Sam 17 Jan - 15:06

Ne me quitte pas - Spencer & Frederic



Frederic avait très peu dormi. Comme à chaque fois qu'il ne dormait pas dans son lit. Cette nouvelle chambre n'était pas encore totalement la sienne, il ne s'y sentait pas à l'aise alors il dormait mal. Il se tournait et retournait dans son lit sans savoir quoi faire. A six heures du matin, il finit par se lever. Par réflexe, il tendit la main vers son paquet de cigarette, hélas vide. Il serra le poing et enfila un sweat avant d'observer le jardin par la fenêtre. Il neigeait. En face, le dortoir des Plombs lui semblait loin. Comme un autre monde. Il se mordilla la lèvre. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu Spencer. Ni Jethro. Ni Win. Ses amis pouvaient attendre. Pas Spencer. Seulement voilà : il ne savait pas quoi lui dire. Il était surement sensé aller lui parler pour lui annoncer son changement de statut. Mais il savait qu'elle le prendrait mal.

Oui, mais si elle le découvre par elle même ? Si quelqu'un lui dit ?

Car il avait bien vu les questionnements dans les regards quand il était arrivé en classe en tant que Zinc. Un silence. Brutal. Un arrêt sur image pour certains, des bouches ouvertes. Des sourires aussi. En tout cas un changement d'émotions. Et quelques murmures. Il s'était senti exactement comme en septembre, quand il était revenu en cours après que Calypso lui ai tiré dessus. La situation était beaucoup moins grave, mais c'était la même chose. Il avait changé. Et les autres le voyaient. Ce foutu regard des autres. Il n'avait rien dit, il n'avait même pas cherché un visage connu pour trouver du soutien. Tu parles, ça n'aurait rien changé. Il s'était assis au fond de la salle et il avait fixé le professeur sans l'écouter. Un jour comme un autre. Seulement certains étaient venus lui parler pendant la journée. Même à la suivante. Quelques mots, comme ça, au passage, entre deux cours. C'était étrange. Plus de haine. En tout cas moins. Il ne voulait pas prendre ça comme une cause à effet, c'était stupide de penser que les gens pouvaient changer leur regard sur vous à cause d'un léger changement. Pourtant.

Il se détourna de la fenêtre. Il ne voulait pas penser à Spencer. Il irait la voir. A un moment. Quand il la verrait dans les couloirs, il irait lui parler. Et il l'avait vu ce matin là, précisément. Juste avant de rentrer dans la salle, il avait vu ses cheveux rouges et son dos. Il s'était figé et il avait hésité à lui courir après. Et puis quoi ? Qu'est ce qu'il aurait fait ? Qu'est ce qu'il aurait pu lui dire à cet instant précis ? "Salut Spencer, je suis Zinc, on mange ensemble ?" Ridicule. Alors il avait fuit et il avait rejoint les autres.

Il était lâche. Lâche, faible, impuissant, inutile, lâche, lâche, lâche. Il s'éloignait volontairement de la seule amie qui avait toujours été là. Depuis si longtemps qu'il ne s'en souvenait plus, Spencer avait été là. Il se souvenait de ses reflets rouges partout. A n'importe quels moments du jour et de la nuit, elle était avec lui, occupée à fumer et à avaler de la poudre. Et puis il l'avait abandonnée une première fois, quand il était parti à Los Angeles. Et à son retour il l'avait fuit. Parce qu'il avait eu peur de sa réaction. Il avait eu si peur qu'elle le rejette qu'il avait coupé les ponts. Mais si Frederic connaissait vraiment Spencer, il aurait du savoir qu'elle ne l'aurait jamais fait. Parce qu'il comptait tellement pour elle. Il le savait, dans le fond, qu'il aurait du retourner vers elle à genoux, pour lui demander pardon. Il aurait du. Mais il avait fuit. Parce qu'il était plus simple de fuir en se persuadant que tous efforts étaient vains. Et puis il y avait eu tout le reste. Toute cette merde, qu'il avait provoqué. Mais elle n'était pas là. Il était retourné la voir, en retard mais il y était retourné. Et ils s'étaient retrouvés.

Le même schéma. La même hésitation et au final la même lâcheté, la même angoisse inutile. Mais quel crétin. N'avait-il donc pas honte d'être faible comme ça ? Quel connard. Non mais vraiment se regardait-il vraiment dans le miroir les matins ? Il soupira. Il irait lui parler. Avant cette nuit. Vite. Il n'avait que trop tarder. A elle et puis à d'autres aussi. Tenir Jethro au courant par exemple. Nom de dieu il allait tellement prendre cher quand il leur annoncerait. Mais pourquoi au fait ? Pourquoi devrait-il prendre cher ? C'était une bonne nouvelle. Ca lui apportait beaucoup. Cela allait l'aider. C'était une bonne chose pour lui. Alors pourquoi avait-il cette impression étrange, ce sentiment de culpabilité ? Daniel, Evangeline, Alanis étaient Zinc et ils en vivaient bien. Pourquoi pas lui ?

Dehors il ne neigeait plus. Il s'appuya sur sa béquille. Il parvenait à marcher, il l'avait juste prise pour avoir un équilibre et ne pas trop forcer sur ses jambes. Handicapé faible lâche, se dit-il, quel combo. Il chercha Spencer des yeux, sans la trouver. A la place, il croisa un groupe de Zinc, avec même un Platine avec eux. Il soupira et s'assit sur le banc du jardin. Encore. Trop de paroles ces temps ci. Après plusieurs mois d'indifférence, cette soudaine attention de ses semblables lui paraissait étouffante.

"On voulait te parler, savoir comment tu vas. Ca doit te faire du changement nom ? Rien que le dortoir, il est mieux hein ?" "Sérieusement les gars, je sais même pas comment vous vous appelez." "Bah on était amis, avant que tu partes pour Los Angeles. T'as ... disparu. C'est là qu'on est passé Zinc nous." Ah, oui, c'était pour ça. Période de flou total. Il ne se souvenait pas. Parce qu'il ne se souvenait de peu de choses de cette époque. "... Ouais. Bien sur. Merci de votre soudaine ... attention à mon égard mais franchement c'est pas le jour. J'ai des trucs à faire."

Ils partirent et Frederic resta seul. Dans le silence, à coté des arbres et du vent. Il faisait froid. Noël approchait et l'école avait déjà mis quelques décorations. L'année 2099 allait bientôt se terminer et il pourrait peut être avoir une meilleure année. Il serra les poings. Allez du nerf. Il devait aller voir Spencer. Il le devait. Il lui devait bien ça. Il lui avait fait une promesse. Il était son ami. Alors pourquoi est ce qu'il n'arrivait pas à bouger de ce banc ? Pourquoi est ce qu'il restait figé dans le froid au lieu de faire ce qu'il avait à faire ? Il n'y parvenait pas. Il était bien trop lâche pour affronter l'ouragan Spencer en face.

Des pas dans la neige et d'autres gens. Des parfaits inconnus cette fois. A moins qu'il ne les ai encore oublié. La fille caressait ses cheveux. "Tout va comme tu veux ? On allait aller étudier à la bibliothèque, tu veux venir avec nous ?" ... Et cette foutue gentillesse hypocrite. Sérieusement il se demanda s'il ne préférait pas l'indifférence de ces élèves. Il ne chercha même pas à se forcer. "Non." "Oh euh ... parce qu'on s'est dit ... que ça serait bien pour nous de ... de travailler avec toi, t'as un regard ... différent de nous sur certaines choses et peut être que tu sais des choses qu'on sait pas ? Tu pourrai nous éclairer ?" S'entendait-elle parler ?

Un cri retentit derrière eux. Encore. Et des bruits de pas qui courent. Frederic eut à peine le temps de tourner la tête qu'un poing frappa son visage. Les autres s'écartèrent, lui tomba, avec cette douleur, encore. Il ne cria pas, il eut juste un gémissement de douleur, quand même. Il saignait. Il chercha à voir et distingua des cheveux rouges. Il tenta de repousser la tornade qui lui tombait dessus. Avec une force totalement insoupçonnable, Spencer le plaqua contre un arbre et leva de nouveau sa main. Il ferma les yeux et tourna de nouveau la tête. Jusqu'au bout il fuyait. Elle allait de nouveau le frapper.

Il ne chercha pas à se dérober. Et puis, alors qu'il ne sentait pas de nouvelle douleur due à un nouveau coup, il croisa son regard. Elle semblait perdue. Son coeur se serra. Il était responsable de son état. Il était entièrement responsable d'elle, de son comportement. Il ne se sentait pas coupable et pourtant il l'était. Il la fixa quelques secondes, puis elle le relacha. Quelle force dans cette fille. Cette force qu'il n'avait pas, qu'il aurait du avoir. Il l'avait cherché, il l'avait mérité. La sanction tomba, rude, dure. "Tu es un traître. Sors de ma vie." Et elle avait raison. Elle se détourna de lui, elle lui tourna le dos pour s'en aller, pour aller de l'avant, et lui resta derrière elle, incapable de lui courir après. Il essuya le sang du revers de la manche.

C'en était trop. Il explosa.

"SPENCER ! Attends ! S'il te plait attends ... Je ne suis pas un traître."

Il releva la tête pour fixer son dos. Il tourna sept fois sa langue dans sa bouche. C'était Spencer. La moindre virgule en trop pouvait risquer de la faire fuir à jamais. Pourtant il devait assumer qui il était, ce qu'il avait fait, ce qu'il disait. Il devait en même temps s'excuser et lui faire comprendre qu'il n'avait ni regrets ni remords. Pas seulement à elle. D'autres suivraient. Mais à elle en premier. C'était Spencer, son amie. Sa meilleure amie. Elle avait toujours été là pour lui. Lui non. Elle avait toujours su être à ses cotés quand il en avait besoin, elle lui avait remonté le moral, elle avait pris sur elle pour oublier qu'il l'avait abandonné. Il ne lui avait rien donné en retour. Il aurait du.

"Déteste moi si tu veux. Je ne suis pas un traître. Je suis un égoïste, un connard surement. Mais j'ai toujours été comme ça. Depuis qu'on se connait. Tu sais que j'agis toujours dans mon intérêt. Je suis un lâche, parce qu'il faut fuir pour survivre. Je vais mieux. Tu t'en fiches surement, mais je vais mieux et tu irais mieux si tu cherchais à me comprendre. Je comprendrai que ça soit trop dur pour toi. Mais j'ai besoin de toi. Et t'as besoin de moi Spencer. Reviens. J'ai besoin que tu reviennes, qu'on en parle calmement. J'ai besoin de t'expliquer, je veux que tu comprenne. Un jour j'irai mieux, et je t'aiderai à aller mieux. Mais avant ça, j'ai besoin de toi. T'es mon amie Spenc'."

Il s'arrête de parler, parce qu'il sait maintenant qu'il doit la boucler. Et attendre sa réponse. Il a besoin d'elle. Elle a besoin de lui. Si elle ne reviens pas, il lui courra après. Il veut d'elle dans sa vie. Elle lui manque déjà. Un jour ils iront mieux. Mais en attendant elle doit revenir. Parce qu'elle est perdue sans lui et il ne pourrait pas le supporter.



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Spencer J. Fitzpatrick
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MessageSujet: Re: Ne me quitte pas | Frederic Ne me quitte pas | Frederic  Icon_minitime1Dim 18 Jan - 18:41



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Elle savait qu’il n’en resterait pas là. Ils n’en étaient jamais restés là. Frederic comme Spencer ne pouvait se contenter d’accepter les faits sans tenter de les pousser en sa faveur – ce n’était pas une remarque dénigrante, ni le signe d’un quelconque arrivisme : seulement, quand quelque chose ne leur convenaient pas, ils s’arrangeaient pour que ça change.

Elle serra les poings lorsqu’il cria son nom, elle les serra plus fort quand il lui demanda d’attendre et elle ne put empêcher un rictus lorsqu’elle l’entendit clamer qu’il n’était pas un traître. Oh, non, certainement. Il était pire que ça : un traître l’aurait admis. Spencer avait été trahie de nombreuses fois dans sa vie, et parfois par elle-même, mais jamais personne n’était venu la voir en lui disant qu’elle se trompait. Frederic était son ami. Avait été. Il ne l’avait pas prévenu de cette transformation abjecte et il ne s’était pas excusé. Deux traîtrises. Qu’était-il ? Un saint ? Oui, ça lui irait bien, Saint-Frederic. Et maintenant, elle attendait sa justification avec une angoisse, un haut-le cœur. Elle voulait qu’il vienne la prendre dans ses bras et qu’il admette la farce, qu’il la console et qu’il reste avec elle. Mais ça n’arriverait pas. Rien de bien n’arrivait jamais à Spencer.

« Déteste moi si tu veux. Je ne suis pas un traître. Je suis un égoïste, un connard surement. Mais j'ai toujours été comme ça. Depuis qu'on se connait. »

Oh, vraiment ? De qui se souvenait-elle ? Spencer se souvenait d’un garçon insouciant, inconscient, d’un sourire et de courage, de bêtises et de futilité. Elle se souvenait d’une vie sans remords, de pêchés sans Enfer, d’une joyeuse camaraderie dans un monde artificiel pour survivre aux malheurs et au monde terne. Egoïste, hein. Elle aussi l’était. Mais leurs égoïsmes ne niaient pas les autres… du moins le croyait-elle. Spencer se mettait en avant, car qui ne le faisait pas, échouait. Elle devait veiller à sa propre sûreté avant d’élever celle des autres. Lorsqu’elle se battait vraiment pour la liberté des consciences, elle faisait les choses pour elle, mais aussi pour tous les autres. Elle n’était qu’une partie d’un tout. Depuis, elle avait réalisé l'ineptie de son combat, mais elle n'avait pas abandonné. Les circonstances l'obligeaient à se battre surtout pour elle-même, mais cela ne signifiait pas qu'elle ne se battait que pour elle.

Ce fut le "je vais mieux" qui la fit se retourner. Un lâche. Survivre. Mieux. Les mots se heurtaient à un mur. Elle ne comprenait pas. Comment... pouvait-il... il allait mieux ? Mieux ! C'étaient les conneries que leur sortaient les anciens Plombs. Je vais mieux. Comme après une thérapie, un arrêt de nicotine, une bonne douche. C'était ô combien plus grave que ça. Après qu'on t'ai récuré le cerveau, tu m'étonnes que ça aille "mieux". La suite la fit vraiment pleurer, mais plus de colère : de tristesse. « Je vais mieux, et tu iras mieux si tu cherchais à me comprendre. » La déception la transperça avec plus de violente que tout le reste. L’ire qu’elle avait ressenti plutôt disparaissait au profit d’une mélancolie si douloureuse qu’elle lui donnait envie de vomir et s’enterrer sous terre. C’était atroce. Et elle dut mobiliser toutes ses forces pour ne pas chanceler, en entendant la suite.

« Mais j'ai besoin de toi. Et t'as besoin de moi Spencer. Reviens. J'ai besoin que tu reviennes, qu'on en parle calmement. »

Non, non ! Elle couvrit ses oreilles avec ses mains, fébriles. Le froid la faisait frissonner – elle n’avait pas pris la peine de mettre un manteau ou une écharpe. Elle couvrait ses oreilles, ne souhaitant plus rien entendre, redevenir enfant, quand elle était sourde. Prétendre que le monde n’existait pas : une seule bulle de silence où elle s’épanouissait, confortablement, à l’abri de la dureté des mots et de l’horreur des cris, un monde toujours calme sans méchancetés. Pourtant, le timbre de Frederic résonnait toujours, et elle ne pouvait empêcher ses paroles de l’atteindre.

« J'ai besoin de t'expliquer, je veux que tu comprennes. Un jour j'irai mieux, et je t'aiderai à aller mieux. Mais avant ça, j'ai besoin de toi. T'es mon amie Spenc'. »



Non… non. Elle attend, quelques secondes. Elle lui fait face, maintenant, et lentement, très lentement, elle baisse les bras. C’est un duel, elle ne s’y trompe pas, et il vient de l’achever mortellement. Quoiqu’il arrive ensuite, rien ne pourra revenir sur le poison qu’il vient d’infiltrer en elle.

« Tu es un traître. » Elle parle distinctement. Fort. Elle ne veux pas se rapprocher de lui : elle ne fera pas le premier pas. Ni le dernier. Malgré tout elle se sent obligée de réagir : s’il pense qu’elle est encore son ami, c’est qu’il vient de louper un épisode.

« Tu n’es plus mon ami. Tu ne m’aideras pas à aller mieux, Zinc. » Ça claque comme une insulte. Elle veut le renier jusque dans son prénom, ne conserver que les beaux souvenirs. « Et je ne veux pas de ton aide. » Sa lèvre tremble : elle a réussi à parler sans sanglots dans sa voix, mais elle se brise. « Je… Je… Tu ne peux pas m’aider ! Tu ne peux p-p-plus ! » Elle crie à nouveau. « Personne ne peut. Toi, t-tu me laisses, si m-même toi tu me laisse al-alors je suis t-toute seule maintenant. » Elle renifle. « Je pensais que tu me connaissais. Je pensais que t’avais compris ! Pourquoi tu me laisses hein ? Pourquoi tu m’abandonnes ? La dernière fois, tu m’as achevé, c’est à cause de toi que je suis comme ça ! C’est parce-que tu m’as abandonnée ! Comme tout le monde ! Comme tous les autres, t’es pas mieux qu’eux finalement ! Mais je t’avais pardonné… je t’avais pardonné parce-que je pensais que tu avais compris, que tu allais me permettre de m’accrocher et de me retrouver. J-je me suis trompée on dirait. Tu f-fais que de retourner ta veste. Ouais t’es un sale con. P-parce-que t’as même pas eu la décence de m’en parler. Tu m’as rien dit ! Tu m’as tout pris… Je ne te pardonnerai jamais pour ça. »

Les larmes s’arrêtent de couler, mais les tremblements continuent. Elle sait que bientôt, elle va s’écrouler, elle n’est pas assez forte. Plus assez – et son esprit comme son corps encaissent le coup. « C’est la fin de nous. C’est la fin de notre histoire. Et j-j’aurais peut-être pu te parler, essayer de te comprendre si t’avais eu le génie de venir m’en parler. Mais je dois pas être assez importante p-pour ça. Mais t’inquiète, tu vas p-pouvoir tout partager avec tes nouveaux amis, dans ta vie de privilèges ! Je vois pas pourquoi t’as pas fait ça avant. Ça te tentait hein ? Ça te tentait. J’ai rien c-contre ceux qui cède. C’est juste toi que je déteste. Parce-que tu m’avais promis que tu resterais pour moi. » Elle lève les yeux au ciel. « Mais b-bon, ça n’a plus d’importance. Regarde, je suis calmée. Tu n’as plus d’importance. Simplement le jour où tu sortiras d’ici Platine, ne pense même pas à venir fleurir ma tombe. J’veux pas de ta pitié et j’veux rien de tout ce que t’as à m’offrir. »

Et sur ce, ses jambes se dérobent sous elle, et elle tombe comme une poupée de chiffons. Oh, c’est loin d’être la première fois. Mais cette fois-ci, ce n’est pas la drogue, les mauvais traitements, ce n’est même pas son corps. C’est son esprit.

Frederic a abandonné. Frederic a abandonné. Elle ferme les yeux, laisse la neige l’envelopper. Elle aimerait bien mourir de froid.

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MessageSujet: Re: Ne me quitte pas | Frederic Ne me quitte pas | Frederic  Icon_minitime1Mer 21 Jan - 22:08

Ne me quitte pas - Spencer & Frederic



Il ne devait pas se mentir : elle avait raison. Il l'avait quand même un peu trahi. Mais bon plutôt crever que de le reconnaître. Faudrait quand même pas exagérer. Il ne devait quand même pas faire n'importe quoi. Il a besoin d'elle, elle est son amie et tout le reste, mais il faut quand même dire qu'il a fait une grosse connerie en ne la prévenant pas. Devait-il se sentir coupable pour autant ? Certainement. Seulement voilà, il ne ressentait aucune culpabilité. Il avait juste envie qu'elle arrête de déblatérer, qu'elle lui pardonne et qu'ils s'en aillent main dans la main. Dans ses délicieux rêves, ça se passait exactement comme ça. Mais depuis longtemps Frederic n'était plus dans un rêve ni même dans un espace temps propre à lui. Depuis longtemps il savait qu'il devait affronter la réalité. Et c'était ce genre de moment.

Soit il continuer à s'excuser en espérant qu'elle comprenne qu'il ne voulait que vivre, soit il allait la perdre. Et il commençait à saturer niveau excuse et mal être ces derniers temps.

Sans compter que s'excuser auprès de Spencer n'était pas vraiment sa priorité.

Quel connard ! lui hurla sa conscience. Seulement lui, fervent admirateur de la vérité devait bien reconnaître qu'elle n'était pas la première à qui il voulait s'excuser. Pour autant il ne voulait pas la perdre. Surtout pas. Elle était son amie. Cela suffisait. Et puis du mal il en avait fait assez il pouvait bien faire quelque chose de bien. C'était pour cela qu'il avait voulu lui expliquer ses actions. Parce que sans elle, il n'irait pas aussi bien. Et sans lui elle n'allait pas aller bien. Il pourrait tenter de la supplier de comprendre ses choix. Il ferait tout pour qu'elle comprenne pourquoi il avait fait ci ou ça. N'importe quoi.

C'était simple et ça pouvait tenir en trois mots : il voulait vivre. Ce garçon avait un tel esprit de survie qu'il était capable de retourner sa veste et son pantalon quatre fois si ça lui permettait de respirer le bon air de New York un jour de plus. Il n'y avait pas eu grand monde dans sa vie à partir du moment où il s'était opposé aux deux grands. Beaucoup de gens l'avaient abandonné. A part quelques uns, dont Spencer. Mais la triste vérité était que Spencer ne pouvait rien pour lui. Elle n'était pas médecin, elle ne pouvait pas lui fournir ce dont il avait besoin. Alors que quelque part, le Gouvernement lui avait tendu la main. Il lui avait donné la possibilité de pouvoir se remettre sur les rails, on lui avait fourni de l'aide, des personnes aimables qui lui faisait des sourires en lui parlant d'opération. Spencer ne savait pas ce que c'était. Elle ne pouvait pas comprendre qu'il était passé par des moments terribles et que n'importe quel soutien lui faisait du bien.

Peut être trouverait-elle ça égoïste de sa part et elle aurait raison. mais sur le moment, quand elle se mit à critiquer son changement de rang, et tout ce qu'il était devenu par la suite, quand elle se mit à pleurer et à le rejeter, toute forme de conscience quittèrent son esprit et la colère l'aveugla. Parce que lui non plus ne comprenait pas Spencer et qu'il était tellement egoïste qu'il ne lui vient pas à l'idée sur le moment d'essayer de comprendre ce qu'elle ressentait. Il en avait saisi les grandes lignes : elle se sentait abandonnée, triste, seule et trahie, et tout cela par sa faute. Exactement comme il s'était senti. Seulement l'accumulation des rejets, des ruptures, des abandons lui firent cramer quelques neurones. Il se mordit la lèvre pour éviter de parler parce qu'il allait devoir faire très attention à ce qu'il allait dire.

Et puis elle s'éffondra dans la neige et son premier réflexe, quoi qu'il se fut dit, fut d'aller vers elle pour l'aider. Oubliant la douleur, la balle et toutes ses merdes, il se mit à genoux devant elle, non sans échapper une grimace et enleva rapidement sa veste pour lui passer autour des épaules. Elle pouvait bien le rejeter, lui dire d'aller se faire foutre, qu'elle ne voulait pas de son aide, il s'en fichait. Il n'allait pas la laisser tomber. Jamais. Il ne l'abandonnait pas. Il tacha de la regarder droit dans les yeux. "Tu peux bien dire que je dis des conneries, mais il y en a autant qui sortent de ta bouche."

Il voulut se redresser en prenant appui dans la neige mais cela aurait été la regarder de haut. Alors il resta accroupi près d'elle, la regardant pour lui parler droit dans les yeux. Il lui devait. Contrairement à ce qu'elle avait dit, leur conversation n'était pas finie et loin de là. "Si tu veux, on est plus ami. Mais puisqu'on est plus ami, laisse moi te dire ce que je pense vraiment. T'es une belle personne mais il va falloir que tu arrête de voir le mal partout. Je ne t'ai pas abandonné, je ne t'ai surement pas trahie et je ne le ferai pas. Si je ne suis pas venu te voir, c'est parce que je suis un con et que j'avais peur que tu réagisses comme ça. Je ne veux pas te perdre bordel, comment est ce que je peux faire rentrer ça dans ta tête ?"

Non, il ne fallait pas qu'il s'énerve.

"Je suis Zinc, oui c'est vrai. Et alors quoi ? Parce que j'ai changé de dortoir ça veut dire que je suis quelqu'un de totalement différent ? Tu penses vraiment que je vais devenir une autre personne parce que j'ai un rang différent ? Tu as tord. J'ai pas changé, je suis toujours l'espèce de connard que tu as emmené faire une promenade en fauteuil roulant pour se teindre les cheveux en bleu. Je suis le même. Regarde, j'ai mal partout et quand je te regarde, je sais ce que je suis. Et je sais ce que tu es aussi. T'es ... t'es magnifique. Et je veux plus te voir pleurer. Et je vais vraiment arrêter de parler comme dans un mauvais film romantique, puisque, de toute façon, je ne suis plus ton ami."

Il finit par se relever mais il garda son regard pointé sur elle. La neige continuait. Elle allait être trempée. Lui aussi. "Je n'ai rien à t'offrir. Je ne peux t'aider à aller mieux. Tu vois, je ne change pas. Comme avant, je retourne ma veste. Parce que c'est ce qu'il faut faire. T'as le droit de penser différemment. T'as le droit de rester fidèle à tes résolutions. Lutte, de toutes tes forces, mais ne le fais pas contre moi. Si tu luttes contre moi tu vas forcément gagner ! T'as vu ce que je suis sérieusement ? Je ne suis rien et en quelques phrases tu peux me briser ! T'es en train de me briser le coeur Spencer. S'il te plait. Je ... je suis prêt à m'excuser pour n'importe quoi, pour tout ce que je penses avoir fait contre toi. Mais ne me laisse pas. Ne m'abandonne pas tout non plus comme j'ai pu le faire avant."

Quand il était parti seul lutter contre son addiction. Là, oui, il l'avait laissé. Mais pas ici. pas maintenant. "Je ne veux pas que tu changes pour moi. Je veux que tu continues à venir me remettre les idées en place quand il faut. J'ai besoin de toi autant que tu as besoin de moi, t'es la fille la plus importante dans ma vie ! Si tu veux vraiment partir, fais le. Mais on en souffrira tous les deux. En tant que pur égoïste, je veux que tu restes avec moi, que tu restes exactement tel que tu es. Si moi je change, c'est mes choix et mon droit. Mais toi ... fais ce qu'il te plait et ce qu'il te semble juste. Et si ça doit passer par ne plus être mon amie, fais le s'il le faut. Mais ... tu restes ma Spencer. Tu comprends ce que je j'essaie de te dire ?"

Il la fixait. Il risquait réellement de la perdre. mais il ne voulait nullement. De nouveau il s'abaissa à son niveau et passa son mouchoir sur ses joues. "Pleures pas. C'est moi le con. Toi non. Alors arrête de pleurer."



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MessageSujet: Re: Ne me quitte pas | Frederic Ne me quitte pas | Frederic  Icon_minitime1Lun 16 Mar - 23:16



Ne me quitte pas | Frederic  Tumblr_m1g0vopDhK1r8ta9yo1_r1_500

Il était une fois une belle princesse aux cheveux rouges, étendue sur un tapis de neige. Le blanc immaculé l’enveloppait et la caressait, le froid ne faisait plus qu’un avec sa peau ; elle n’avait jamais été aussi paisible.

Tu parles. Les contes de fées ça n’existe pas pour Spencer ; elle venait de s’évanouir, cédant aux affres de son esprit malade. Mordant la poussière, la tête dans la neige et la terre, le spectacle n’avait rien de beau ni d’enchanteur. À demi-inconsciente, elle fut néanmoins assez alerte pour savoir que la personne qui se penchait vers elle était celle qu’elle ne voulait plus voir. Elle voulait murmurer « tu fais chier », mais n’y arriva pas. Non… il allait lui faire un sermon, elle ne voulait pas d’un quart d’heure de morale. Elle n’en n’avait pas besoin ! Elle savait très bien quoi penser de tout ça.

Elle ne le regarda pas un instant.  Arrêter de voir le mal partout ? Il se foutait de sa gueule ? C’est lui qui ne le voyait pas… nullepart, d’ailleurs ! Et oui… oui il était con, mais c’était trop tard ! Il ne pouvait pas le comprendre ça non plus ? Il avait tout gagné en ne lui disant rien tiens.

« Je suis Zinc, oui c'est vrai. Et alors quoi ? Parce que j'ai changé de dortoir ça veut dire que je suis quelqu'un de totalement différent ? Tu penses vraiment que je vais devenir une autre personne parce que j'ai un rang différent ? »

Mais oui ! Mais oui putain de merde ! Ce n’était pas question de dortoir, c’était question de schéma de pensée ! Elle serra ses poings si fort ; elle ne pouvait plus respirer. Non, il n’était plus son ami s’il changeait de dortoir, comme il le disait si bien. Petit à petit il allait se rendre, passer du « Zinc moins » au « Zinc moyen » et finir par prendre goût à tout ça, par devenir un « Zinc privilégié » et dans trois ans il sera parmi les autres. Il se releva, elle ne bougea pas, la tête ostensiblement baissée.

Pour Spencer c’était l’unique vérité, et ça la déchirait comme jamais, mais elle ne trahirait pas ses convictions. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait… Serait-elle radicale, « tous ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi », ou serait-elle souple, distinguant ses ennemis ? Elle ne savait pas, mais elle n’avait pas envie de tendre la main à quelqu’un qui rejetait si facilement ce en quoi il croyait.. surtout, quelqu’un qui ne pouvait pas lui tendre la main, qui retournait sa veste aussi facilement.

« T'es en train de me briser le coeur Spencer. »

Ouais. Il l’avait abandonnée par deux fois. Combien de temps continuerait-elle à passer pour la bonne poire, celle qui était toujours là ? Elle ne voulait pas d’excuses, elle voulait une pensée. Elle pleurait, maintenant.

« J'ai besoin de toi autant que tu as besoin de moi, t'es la fille la plus importante dans ma vie ! Si tu veux vraiment partir, fais le. Mais on en souffrira tous les deux. En tant que pur égoïste, je veux que tu restes avec moi, que tu restes exactement tel que tu es. Si moi je change, c'est mes choix et mon droit. Mais toi ... fais ce qu'il te plait et ce qu'il te semble juste. Et si ça doit passer par ne plus être mon amie, fais le s'il le faut. Mais ... tu restes ma Spencer. Tu comprends ce que je j'essaie de te dire ? »

Non ! Elle se releva tant bien que mal, le bouscula un peu, là, avec son mouchoir dérisoire. Elle s’entendait crier mais ne comprenait pas vraiment la portée de ses propres paroles. C’était trop irréel. Elle voulait vomir.

« Putain mais non ! Mais c’est toi qui comprends pas ! T’as rien compris à rien hein ? Tu le fais exprès ? J’m’en tapes que tu changes de dortoir, j’m’en contrebalence même que tu changes de ville, j’veux juste pas que tu changes de cerveau ! C’est si difficile que ça à concevoir ? Je sais que t’as souffert, on a tous les deux souffert, mais visiblement t’as pas assez de convictions ni de courage pour te trouver un but auquel t’accrocher…C’est trop tard maintenant ! Ce que t’as enclenché en changeant de groupe, c’est irréversible ! Tu dis n’importe quoi… Tu veux que je change pas mais tu veux pas que je te lâche ? Frederic putain… Je croyais qu’on était ensemble pour une raison, je croyais qu’on se battait contre ce qui était mal… Je peux pas rester avec toi si tu renies ce pour quoi tu te bats. Mon but c’est d’me casser d’ici, pas d’y évoluer tu vois ? Mais je suppose que c’est tellement plus facile maintenant que t’es plus un paria. Me dis pas que j’suis la femme de ta vie, dans trois mois t’oseras pas me regarder et tu me mépriseras parce-que les putains de conventions de cette école le voudront. Parce-que tu seras devenu quelqu’un, tu te traîneras plus notre misère et notre haine comme des boulets. Tu comprends aussi que j’essaie de me protéger ? À chaque fois que je me suis attachée ça a mal tourné mais toi t’es le pire, je te brise le cœur c’est ça ? Tu piétines le mien sans aucun égard pour ma personne. Tes excuses j’en veux pas je veux de la sincérité et je ne te ferai plus confiance. »

Ils sont face à face désormais. Elle a arrêté de crier, elle a arrêté de pleurer. « La première fois je te jure, ça m’a pris tout ce que j’avais pour te pardonner et t’accepter parce-que je t’aimais et que tu comptais pour moi et que je suis toujours perdue sans toi, mais là… C’est la deuxième fois ! Je vais rester combien de temps à attendre que tu me donnes un truc en échange de ma loyauté ? T’en as aucune ! Si tu retournes ta veste à chaque putain d’occasion tu me laisses aucune chance de survivre, j’veux pas crever de l’intérieur – enfin pas encore plus. T’es pas fiable. Je sais que je compte pour toi mais t’es même pas venu… Tu m’en as jamais parlé. Mets toi à ma place trente secondes, je suis censée penser quoi ? Je dis pas que j’ai été irréprochable mais merde quoi. Tu me poignardes dans le dos. Et toi qui veut tellement te prendre pour un grand et assumer ce que tu fais, bah allez, fais-toi plaisir, assume de m’avoir fait un coup de pute et laisse-moi me démerder maintenant. »

Elle respire un bon coup. « Je t’aime Frederic, t’a été le meilleur ami que j’ai jamais eu… Tous les autres ils m’ont laissé, j’ai personne sauf toi et quelques autres Plombs mais faut que je continue de me battre. T’es passé dans le mauvais camp… Alors pense ce que tu veux ; que je vois le mal partout, mais je te jure que pour l’avoir connu dans toutes les institutions et à chaque moment de ma vie, je t’affirme qu’il l’est. Ça fait plus de dix ans que je vis sous la torture à cause de personnes qui me veulent du mal, c’est ce qui me pousse à jamais baisser les bras. Toi tu viens de le faire. Je suis désolée, si je cède maintenant, autant me rendre et te suivre. »

Spencer regarde Frederic, les yeux noirs et les lèvres tremblantes.

« C’est quelque chose que je ne ferai jamais. »

Baisse les yeux. Puis, elle se retourne, et part, sans lui laisser le temps de réagir.

La neige recouvre ses pas.

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RP TERMINÉ —

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