Samson était arrivé étrangement tôt au commissariat ce matin. Il était pourtant parti relativement tard de chez lui mais il avait, comme d'habitude, réussi à éviter tous les embouteillages de New-York et n'avait mis que très peu de temps à trouver une place pour se garer. Samson, fidèle à lui-même, associait ça à son talent et son charisme. Dans les faits, c'était uniquement lié à sa terrifiante chance de cocu. Arrivé à ce stade de chance, ça n'était tout simplement pas normal d'être encore considéré comme humain... Samson s'était tiré de trop nombreuses situations impossibles et ce, sans jamais avoir été blessé ou avoir pris une balle. Venecia O'Donnel s'était pris des poings et des balles, Tess Sayers avait fait les frais de mésaventures variées et tous les policiers avaient au moins une fois dans leurs vies dû faire face à des situations dangereux. Mais pas Samson. Ou plutôt si, en fait. Il avait été négocier face à Jason Lecter, il avait croisé Alastor Burton, il avait échappé aux baffes de O'Donnel, il avait évité les fusillades et les prises d'otages... En fait l'homme était de toutes les situations dangereuses mais uniquement au moment, fractions de secondes ou d'éternité, où elles ne l'étaient pas. Le danger ne l'atteignait jamais car Samson avait sa chance de cocu pour lui et parvenait donc à s'en sortir sans effort et, en plus, avec classe. Ou du moins avec succès.

Prenons ce matin, comme exemple. Le réveil de Samson avait sonné avec exactement cinq minutes de retard et cela avait permis au policier de ne pas voir le corps de la voisine du 20e étage passer par la fenêtre et s'écraser en bas de l'immeuble, proprement, dans les poubelles grandes ouvertes et donc sans aucune effusion de sang. Samson avait ensuite pris une douche tranquillement et une fois qu'il avait eu terminé, le ballon d'eau chaude de l'immeuble avait planté, forçant le reste de l'immeuble à prendre des douches froides. Après sa douche chaude, Samson avait fait chauffé son café et ses tartines et s'était planté devant sa télévision. Une fois le petit-déjeuner terminé, il avait pris ses affaires et avait quitté son appartement. Dans la seconde qui suivit son claquement de porte, l'électricité sauta dans l'immeuble, obligeant les habitants, encore traumatisé par l'eau froide, à, en plus, ne pas pouvoir utiliser le chauffage ou les bouilloires. Le policier était ensuite sortit de l'immeuble, il avait retrouvé sa voiture de fonction à la place où il l'avait garée hier. La voiture derrière la sienne avait été défoncée par une autre voiture et celle devant la sienne n'avait plus de pneus. La voiture de derrière ayant le pare-choc complètement défoncé, Samson n'eut aucune difficulté à sortir de sa place et s'offrit même le luxe de frôler, sans rayer, la voiture de devant. Une fois en route, Samson décida de faire des détours pour arriver plus tard au commissariat. Il tourna à droite et quelques instants plus tard, la route qu'il avait emprunté juste avant était bloquée à cause d'un accident entre un camion et un motard. Il tourna à l'angle et traversa un grand boulevard vide ; juste après son passage, le boulevard se transforma en files de voitures à l'arrêt et klaxonnant avec rage. Après plusieurs détours et aucun embouteillages, Samson arriva au commissariat beaucoup plus tôt que prévu pendant que, partout dans la ville, les autres policiers pestaient dans leurs voitures à l'arrêt. Samson était entré au commissariat au moment où un homme en sortait en courant. L'homme trébucha et tomba dans les bras de Samson qui le retint le temps que d'autres policiers arrivent en courant : l'individu dans les bras de Samson était un voleur qui avait profité du regard tourné d'un des policiers pour reprendre la fuite. Sans Samson, l'homme aurait disparu dans la nature. Après s'être servi un café chaud, Samson retourna dans son bureau alors que, quelques minutes plus tard, trois policiers découvraient que la Machine à Café venait de rendre l'âme. Samson eut le temps de terminer calmement son café pendant qu'un employé venait réparer la machine. Pile au moment où le policier avait envie d'un deuxième café, la Machine fut réparée, lui permettant d'être le premier à déguster le café chaud.

Le reste de la journée avait été tranquille pour Samson : Tess était en mission et son équipe était éparpillée dans la ville pour diverses raisons. Samson avait donc eu le temps de faire de la paperasse et de jouer aux fléchettes. Et puis arrivé à une certaine heure, la femme de l'accueil lui demanda s'il avait un peu de temps pour s'occuper du cas d'une certaine Gidget Wood. Elle était là pour une sombre histoire de relance de facture impayée qu'elle avait déjà payé et il suffisait juste de la faire signer quelques papiers. La femme de l'accueil avait pensé à Samson immédiatement sans vraiment savoir pourquoi. La Chance de Cocu avait encore frappé.

« Faites la venir dans mon bureau. »

Samson s'attendait à voir une petite vieille aigrie et c'est donc pour cette raison qu'il faisait semblant de travailler à son bureau quand Gidget entra. Il sentit d'abord son parfum, pas un parfum de vieille ça, puis il vit ses jambes puis ses seins et enfin sa tête. Bordel de bordel ! Complètement choqué par la beauté extrême de la femme devant son bureau, Samson se mit debout sans vraiment réfléchir et tendit la main pour la saluer. Et la jeune fille serra affectueusement la main de Samson qui se concentra uniquement sur la peau douce et délicate. Alors quand la créature sublime se mit à flatter son ego, Samson se sentit obligé de carrer un peu plus les épaules.

« Je suis si heureuse de vous revoir Lieutenant vous n'imaginez pas à quel point ! Vous ne vous souvenez peut-être pas de moi, Gidget Wood nous avons été présentés à la mairie. Et dire qu'on vous a dérangé dans votre travail pour moi, je suis confuse, vraiment ! »

Ha mais quelle créature ! Même les nanas dans les porno n'étaient pas aussi sexy que cette Gidget Wood. Samson n'était pas habitué à se retrouver face à des créatures pareilles et encore moins à ce qu'elles soient à fond sur lui... Alors il laissa faire son instinct et la Chance de Cocu fit son apparition pour pallier au bug de cerveau.

« Mademoiselle Wood, bien sûr que je m'en rappelle. Vous étiez sublime, difficile de vous oublier. Vous l'êtes toujours et même encore plus, d'ailleurs. »

Le Samson en mode pilote automatique laissa ses dents apparaître en souriant et en faisant un petit clin d’œil. La Chance de Cocu étant en pleine action, ses paroles et son attitude étaient très convaincantes. En fait, il ne se rappelait absolument pas de cette Gidget Wood. On lui avait présenté tant de belles créatures ce soir là qu'il avait complètement disjoncté et il n'avait strictement rien retenu d'autres que des paires de seins et de fesses se trimbalant dans toute la mairie. Une belle soirée.

« Ne vous inquiétez pas, vous ne me dérangez pas du tout. »

Ho ça pour le coup c'était complètement vrai... Il ne foutait rien depuis plus de deux heures.

« Oh mais il est presque l'heure de déjeuner, nous devrions régler ces papiers au plus vite et je vous invite ! Ce serait un tel honneur de partager un moment en votre compagnie, vous qui vous donnez corps et âme pour New York. Oh je vous en prie ne dîtes pas non ! »

DES SEINS ! OH DES SEINS ! S'il avait pu bavé et se jeter tête la première dans le décolleté de la jeune fille, Samson l'aurait fait. DES SEINS ! HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !
Abandonnant le Samson-pervers à son hystérie, la Chance de Cocu continua de faire ce qu'elle savait faire le mieux : donner l'impression que Samson était génial. Samson sourit, se gratta la tête d'un air gêné et dit : « Ça serait avec plaisir mais... » Il regarda les papiers sur son bureau, signalant par ce mouvement qu'il avait beaucoup de travail à faire : « Bon... Pas trop longtemps, dans ce cas ! » Et hop ! Cela donnait l'impression qu'il lui faisait une faveur en l'accompagnant manger alors que dans les faits, l'homme avait faim et il avait carrément envie de parader avec cette sublime créature à son bras. HAHAHAHAHA ils allaient être dégoûté au commissariat et dans la rue ! BAM ! SAMSON ETAIT LE PLUS SEXY ! La Chance de Cocu ne laissa évidemment rien paraître de l'excitation de Samson-pervers et fit signe à la jeune fille de s'asseoir.

« Avant d'aller bavarder un peu, dites-moi ce qui vous amène ici. » et il conclut le tout en prenant un crayon et une feuille comme s'il prenait son travail très au sérieux. Haha.

Samson s'efforçait de garder un air sérieux et triturait son stylo en respirant paisiblement comme si la présence de cette bombe sexuelle ne le mettait pas du tout dans tous ses états. Les sourcils légèrement froncés, il donnait l'impression de vouloir aider Gidget de tout son être. Samson Harry Hugher, chevalier défendant la veuve et l'orphelin ! Alors que, dans les faits, son cerveau avait complètement disjoncté.
Samson voyait des seins et des fesses partout : son pot à crayons ressemblait à un croupion et il devait s'empêcher de mordiller son crayon en pensant aux seins de la femme plantureuse assise en face de lui. L'ombre sur le sol ressemblait à des hanches bien formées et il mourrait d'envie de se jeter sur Gidget mais, étrangement, Samson avait aussi très peur. Jusqu'à présent, il n'avait été confronté qu'à des femmes de physiques basiques (pas assez bien pour son propre corps de rêve mais mieux que rien) et il avait donc pris l'habitude de mener la drague : c'était toujours lui qui rassurait les femmes en leur faisant des compliments tels que « tu es charmante dans ce petit haut bien moulant, ça m'excite » ou bien « ce jean met bien en valeur tes petites fesses bien rondes, ça me donne envie de les agripper ». Il savait trouver les mots justes pour que ces femmes, pourtant pas vraiment belles, soient bien dans leurs peaux : elles étaient forcément flattées par les compliments bien choisis de Samson ! Or là, il ne pouvait pas décemment dire à la blonde en face de lui que son décolleté était charmant : elle le savait sûrement déjà. Quoique recevoir un compliment de la bouche de Samson avait beaucoup plus de valeur que n'importe quel discours pour apprendre à s'aimer soi-même...

Samson ouvrit la bouche, pour sortir une quelconque remarque bien sexiste et peu flatteuse lorsque Gidget le prit de court. De très très court. La bouche de Samson se figea, légèrement entrouverte, et ses yeux se mirent à suivre le mouvement des mains de Gidget sur son bureau. Le sourire qu'elle lui adressa plongea le policier dans une profonde panique qu'il s'efforça de cacher en avalant sa salive. Jamais aucune femme n'avait agit comme ça avec lui ! Samson ne savait plus quoi faire et si sa chance de cocu lui permettait de garder bonne figure (l'homme habitué à ce genre d'attitude de la part de la gente féminine), à l'intérieur, c'était la panique généralisée.

« Lieutenant je crains de devoir... faire usage de la force. »

De la force ? Oh mais qu'elle y aille, oui ! Samson était prêt à se laisser brutaliser par cette nymphe ! Il était même prêt à se faire humilier tant que c'était par elle. Ce qu'elle était bonne. Euh belle, pardon. Samson avait l'impression d'être en plein milieu d'un film porno sauf que cette fois il n'était pas spectateur mais acteur ! Enfin le Ciel lui envoyait la femme qu'il méritait ! Il avait souffert de devoir se contenter des femmes sur ses films pornos car celles dans la rue n'étaient pas assez bien pour lui ! Alors qu'il méritait tellement mieux ! Il méritait l'excellence ! Le... Ho une cuisse ! Une cuisse de vraie femme ! Haaaaaa !

« Vous êtes beaucoup.... beaucoup trop sérieux pour votre bien vous savez ? Tant de travail, si peu de loisirs... on vous en demande tellement. »

Oh oui ! On lui en demandait trop, elle avait raison ! C'était Samson qui faisait tout le travail dans ce commissariat ! Sans lui les rues de New-York seraient remplis de psychopathes et Jason Lecter serait encore là ! Elle avait raison ! Ha cette bouche remplie de vérité... Ces seins à portée de mains... Haaaa ! Et pourtant, Samson restait vissé à son siège. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il se serait jeté maladroitement sur Gidget et il l'aurait sûrement tuée sur le coup, vu son poids... mais heureusement, la chance de cocu veillait, l'empêchant de tuer une innocente.
Et soudain, elle fut sur lui. Samson retint un gémissement mêlé de plaisir et de surprise et profita de la présence de la blonde sur ses genoux. Le policier n'avait jamais été aussi près d'une femme réelle et le fait qu'elle soit clairement prête à lui rouler une pelle, et si plus affinités, le laissait complètement tétanisé. Comment réagir ? Comment ne pas passer pour un boulet fini ?

« C'est d'accord ? »  

Samson n'avait strictement rien écouté : il était complètement obnubilé par la sensation étrange des seins plaqués contre son torse. Cette pression était merveilleuse et Samson se laissa rêver d'un sommeil la tête entre les deux seins de Gidget. Comme ça devait être agréable de...

« Vous savez vous faire obéir, Mademoiselle Wood. Une carrière au sein de la police vous tenterait-elle ? Je serai ravi de vous avoir auprès de moi toute la journée. » et de conclure cette blague avec un clin d’œil. La chance de cocu avait encore frappé. Samson, pendant ce temps là, restait bloqué sur le mot sein. A la chance de cocu de faire tout le travail, encore une fois...

« Je vous suis, Mademoiselle Wood. S'il vous faut ma présence pour vous faire plaisir, j'en fais mon devoir de vous accompagner au restaurant. » et d'ajouter, avec un sourire entendu « Jamais aucun devoir ne m'aura fait aussi plaisir. »

Samson en tombeur... Qui l'eut cru ? Clairement pas lui car il n'avait absolument pas conscience de ce qui se passait. La moitié de son cerveau restait bloquée sur les seins tandis que le corps se levait, presque mécaniquement, pour accompagner Gidget à la porte. En passant devant son bureau, Samson fit un petit signe à la splendide femme l'accompagnant et prenant un papier au hasard, qui se trouvait justement être le bon, il tendit un stylo à Gidget en souriant :

« Signez ici, Mademoiselle, comme ça votre demande est classée et nous en avons terminé avec cette histoire. Et nous allons pouvoir profiter d'un bon restaurant avec cette merveilleuse sensation de devoir accompli et de travail bien fait. »

Samson en mode beau-gosse et réussissant à faire son travail correctement ? Décidément... Ils sortirent du bureau et Samson se tint droit en passant devant ses collègues. Le fait d'être dragué par une beauté comme Gidget lui donnait l'impression d'être un Apollon. Oublié le bide à bières ! Oublié l'absence de charisme ! Oublié la démarche de crétin ! Samson rayonnait comme un Dieu ! Ou du moins, il en était convaincu... De l'extérieur, il ne ressemblait toujours à rien et d'ailleurs, personne ne faisait attention à lui : les regards étaient tournés vers Gidget et Samson aurait pu se prendre une porte que personne n'aurait rien remarqué. Ne resterait dans la mémoire des policiers présents ce jour-là que Gidget. Le fait que Samson soit sorti avec elle ne fut remarqué que par l'agent d'accueil qui se fit la réflexion que cette superbe créature avait des goûts de chiotte.

Samson et Gidget sortirent du commissariat et le policier offrit son bras à la nymphe.

« Je suis votre homme. »

Esclave, ouais... Samson jubilait intérieurement : les autres allaient être tellement jaloux !!

Avoir cette paire de seins, euh cette nymphe !, à ses côtés toute la journée ? Et toute la nuit ? Ho oui... Ils pourraient fermer la porte du bureau à clef plusieurs fois par jour pour coucher sur toutes les surfaces possibles et imaginables de la pièce... Sur la photocopie aussi ? Et puis sur le bureau de Tess pour qu'il puisse ricaner à chaque fois qu'elle y serait. Ils pourraient aussi se rouler des pelles à la machine à café pour mettre la misère à tous les autres policiers ! Elle pourrait l'accompagner en mission pour qu'ils aillent dans une hôtel rapidement à chaque fois qu'il résolvait une affaire. Ou alors ils le feraient dans la voiture de fonction, autrement plus palpitant ! Ha... Ça serait le paradis avant l'heure... Mais comment faire pour que le rêve devienne réalité ? Samson se fit rapidement la réflexion que sa secrétaire actuelle était maladroite... Elle pourrait tomber dans les escaliers par inadvertance, non ? Rien de grave mais juste assez pour permettre à cette bombe sexuelle de prendre sa place. A méditer, à méditer...

Samson suivit Gidget sans même réfléchir à où ils allaient : il était prêt à la suivre jusqu'au bout du monde ! Pour elle, Samson était même prêt à arrêter les pornos et à diminuer sa consommation de bières ! Amoureux ? Presque... Il fallait avouer, à sa décharge, que jamais personne n'avait dragué Samson alors les attaques de Gidget faisaient complètement mouche. Le policier ne savait plus où se mettre et il devait s'empêcher de se pincer : s'il rêvait, pourvu qu'il ait oublié de mettre son réveil !
Elle le présentait comme le héros de New-York et elle avait tellement raison... Il avait sauvé la capitale un nombre incalculable de fois ! On préparait sûrement une cérémonie officielle pour lui donner une médaille pour services rendus à la patrie et il s'y présenterait avec Gidget à son bras, véritable signe de sa victoire totale sur la vie et sur tous ces mécréants qui n'avaient pas cru en lui. Samson Harry Hugher était le meilleur policier de sa génération ! Le meilleur policier au monde, même ! Tout le monde le savait mais les jaloux étaient nombreux... Ils enviaient Samson et ce dernier ne pouvait leur en vouloir car s'il n'avait pas été lui-même, il aurait voulu se ressembler. Un beau-gosse qui faisait jouir les femmes rien qu'en les frôlant... Un véritable Dieu aux pieds duquel les délinquants venaient se prosterner. Saint Samson ! Super-Samson !

« Installez vous, commandez ce qui vous plaît on sait déjà quoi me servir. Je vous laisse le choix du vin en fonction de votre commande. D'ici là je vais me poudrer le nez. »

Samson avait mimé un salut militaire lorsque la belle l'avait présenté au gérant et il la regarda s'échapper aux toilettes. Il suivit du regard les fesses rebondies et il était prêt à se lever pour rejoindre Gidget (c'était forcément une invitation pour qu'ils baisent dans les chiottes pour handicapés, non?!) lorsqu'un serveur posa bruyamment un menu devant lui et ce fut comme si le charme était rompu.

Qu'est-ce qu'il faisait là ? Comment était-il arrivé jusqu'ici ? La dernière fois qu'il avait avalé, il était dans son bureau, au commissariat et maintenant il était assis dans une gigantesque salle de restaurant beaucoup trop chic pour être honnête. Et pourquoi est-ce que le serveur n'avait posé qu'un menu ? Il mangeait seul ? Mais pourquoi dans ce genre de restaurant ? Tant qu'à manger seul, autant le faire dans un kebab du Sud. Ou bien manger les repas stockés dans le frigo du commissariat : de préférence ceux avec noté Dimitri dessus, ils étaient toujours bons. L'image de Gidget refit son apparition dans un coin de sa tête et Samson bomba le torse : ça lui revenait, il venait manger avec la splendide blonde. Très bien, très bien.

« Bordel de... »

Samson venait de regarder le menu et il n'avait pas pu s'empêcher de gémir à voix basse. Mais pourquoi est-ce que les prix étaient aussi faramineux ?! Qu'est-ce qu'ils mettaient dans cette misérable salade pour que ça coûte le prix de la prime pour choper Jason Lecter ? Comment est-ce qu'il allait réussir à payer autre chose qu'un verre d'eau et une seule feuille de salade à moitié bouffée par les limaces ? Il avait reçu des primes, certes, mais là... là.... Bon bah il n'avait plus qu'à être honnête et proposer à Gidget de partager l’addition... et encore... Non, il allait lui demander de payer l’addition en fait : c'est elle qui l'avait amené ici après tout et puis on parlait de féminisme, non ? Égalité des sexes et blablabla, elle pouvait bien payer. Mais comment est-ce qu'il allait pouvoir lui expliquer que tout ses sous partaient dans du porno ? Quelle humiliation ! Non ! Trop c'était trop ! Il allait lui bidonner un truc à base d'urgence de dernière minute, de monde à sauver et tout le bordel... et la prochaine fois, il l’amènerait dans un restaurant à prix abordable... Mais en même temps, elle valait mieux que ça ? Oui mais bon, elle avait Samson en face d'elle, il ne fallait pas non plus qu'elle s'estime mieux que lui, m'enfin. Samson hocha la tête d'un air décidé : il allait lui sortir le coup de l'urgence pour braquage et puis hop, il prendrait la... seins... Haaaaaa.... Et dès que Gidget fut dans son champs de vision, toute velléité de fuite disparut de l'esprit tourmenté de Samson. Le temps qu'elle arrive, véritable définition du mot déesse, Samson avait commandé de quoi payer six fois son loyer en nourriture et en boisson : pour elle, il irait jusqu'à dormir dans sa voiture de fonction tout en mangeant des bols de nouilles déshydratés pendant le reste de sa vie. Quels seins !

« Serait-il malvenu ou trop audacieux de ma part de vous demander votre numéro personnel lieutenant ? Disons que, c'est au cas ou un jour ou l'autre j'aurai besoin d'un homme tel que vous pour me venir en aide, ou bien pour des choses plus futiles bien que... Je sais que vous auriez peu de temps à me consacrer... vous êtes si pris par vos obligations. Néanmoins je pourrai me déplacer pour vous jour ou nuit... quand vous le souhaitez ~ »

MERCI DIEU ! Samson eut du mal à déglutir et il ne réussit à ne pas baver que parce que sa chance de cocu répondit « Voici mon numéro. N'hésitez pas une seule seconde à m'appeler... Que ce soit pour vous sortir d'une situation ennuyante ou bien pour... autre chose... Pour vous, j'ai tout le temps du monde... »

Bon c'était mieux que rien mais au moins, l'honneur était sauf. Maintenant, il s'agissait d'oublier qu'il mangeait ses prochains mois de paye avec une fourchette en argent. Des seins pareils... il n'avait aucun regret !

« Dites-moi, Gidget, je peux vous appeler Gidget ? » il s'interrompit, le temps de la laisser répondre puis repris « Dites-m'en plus sur vous... Il me tarde d'apprendre à vous connaître plus en... détails... »