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Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS
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MessageSujet: Une amie qui vous veut du bien /!!! ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 17 Juin - 15:31

Le crime, c'est comme n'importe quel art.
Si tu ne le fais pas bien, c'est une croûte.
Si tu n'as aucun talent, c'est à gerber.
Mais pour peu que tu saches le sublimer...


Il est temps de faire tomber le rideau, raisonner les tambours et interrompre la musique à suspens : je suis une putain de salope.
Je crois foncièrement que nous sommes tous les catins de nos propres pulsions, détroussées sur les marches de notre inconscient comme des putes à corsaire chaque fois que, dans un instant d'égarement, le naturel revient au galop et dépoussière un peu nos tripes. C'est une évidence et, face à elle, trois catégories de personnes se détachent. Il y a ceux qui la nient, ceux qui l'assument et ceux qui la subliment. L'homme qui nie est l'individu lambda, assez normé affectivement puis socialement pour ne jamais entendre parler du tas d'immondice qui s'accumule entre ses connections neuronales. L'homme qui assume, c'est moi, c'est le malchanceux ayant écopé d'un cerveau juste assez déformé pour s'apercevoir de l'horreur, juste assez correct pour faire le choix de la gérer et vivre avec elle, en cet équilibre nécrosé, ce théâtre de l'absurde qu'est son existence depuis la vérité révélée. Moi, je me canalise, je structure non pas la dépravation mais ses manifestations directes. J'ai choisi, parfois à mon plus grand regret, de vivre en animal social malgré les pulsions de meurtres et de saccage que je sais sous-jacentes à mes résonnements pratiques. Bien sûr, je m'offre quelques extras, de temps en temps. Des plaisirs solitaires dont je suis la seule à comprendre les rituels. Je me masturbe sur la saleté de mes propres envies. Mais je ne sublime rien. Je suis beaucoup trop rationnelle pour ça.
L'homme qui sublime... Eh bien, mes amis, cette espèce là est aussi rare que difficile à approcher.


Grinning down through the gates
Watch the night suffocate
All the light as it smothers the sun



- Jusqu'à quel point t'es dedans, Melvin ?

Une ruelle sombre, à la lisière du quartier sud. Décadente d'élégance au milieu de la crasse dans son trench et ses talons aiguilles, Amnesia hume les effluves de pisse et de vieilles ordures qui l'entourent, que la flagrance de Marie Jeanne surplombe parfois, lorsqu'elle en recrache la fumée d'entre ses lèvres. A ses côtés, un garçon encapuchonné tape sur le sol de la pointe des pieds, les mains enfoncées dans les poches. Il ne s'appelle pas Melvin, c'est le prénom qu'elle lui a affublé à défaut d'un autre, quand elle a commencé à lui acheter sa drogue. Il n'est pas très bavard parce que camé jusqu'au bout des ongles mais sa présence est distrayante et Amnesia lui doit beaucoup de bonnes soirées passées avec elle-même. Si jamais elle replonge et commence à descendre vraiment la pente, elle ira voir Melvin, prendra son premier rail avec lui. Parce que Melvin, il doit être vraiment très drôle quand on est défoncé.

" Qu'est ce que tu veux dire ?
- T'es un petit dealer sans envergure ? Ou bien t'es allé plus loin ? Jason Lecter, ça te parle ?
- Tout le monde connaît Jason Lecter. Mais nan, c'est pas mon délire, moi. Je sais juste qu'il a un quartier général un peu plus loin et un Cubain qui fait des allers-retours pour lui. Le type va souvent boire un verre près de chez moi.
- Tu peux me montrer le bar ? "

L'avantage avec les drogués, c'est que tant qu'on les paye, ils s'exécutent sans poser de question. Celui-là lui fournit donc son adresse de livraison, moyennant une somme assez raisonnable. Quelques jours plus tard, un agent administratif anonyme, le genre qui passe toujours inaperçu, va voir le Cubain et lui fait une proposition indécente : deux personnes livrées sans raison ni contrepartie au bon vouloir de son boss. La seule condition, c'est leur mort, mais elle n'est pas discutable. L'échange absurde et atroce est conclus sans témoin, ils se fixent une date et un horaire.

Commettre un meurtre, c'est d'une facilité déconcertante. Tout le monde en est capable, même un gosse de six ans, un vieillard sénile de quatre vingt dix. La complexité, c'est de le perpétrer sans se compromettre soi-même. Il faut remplir toutes les conditions pour arriver à la parfaite absence de preuve, et l'étape la plus acrobatique est encore de faire disparaître le corps, parce que le corps est la meilleure chose qui vous rattachera à lui un jour. Pour ça, il faut savoir être créatif, ne pas se contenter d'une jolie benne à ordures. Alors quand ils sont deux, la mission relève de l'impossible. Et dans ce même esprit de créativité, il ne faut pas avoir peur d'inventer des solutions abracadabrantes, comme trouver un autre coupable ravi à l'idée qu'on remonte jusqu'à son visage.
Tu peux sourire, Jason Lecter, c'est Noël en avance.



And I can't wait to see you
And once again free me
Released from my humourless air


La pièce, située dans les locaux de l'agence, est un cube de béton étroit, d'une petite dizaine de mètres d'envergure. Une bâche est posée à même le sol, sur toute la surface. Et, allongés sur cette bâche, deux corps nus, frétillant comme des vers, pieds et poings liés. Les instruments s'étalent le long du mur, encore silencieux, dans ce calme lourd seulement interrompu par quelques gémissements de terreur.
Des vers de terre... Amnesia sent un frisson parcourir son échine, cette sensation familière entre entière extase et totale révulsion. Chaque fois que l'une de ses victimes se retrouve sur cette bâche, dans cette pièce où elle a passé tant de temps qu'on devrait la nommer comme elle, elle repense au Texas. A ses premiers vers, ses premiers regards sur le monde, le premier asticot qu'elle a piqué du bout de l'aiguille pour le faire frétiller encore. Qu'ils soient petits, gros, minces, beaux ou laids, Amnesia voit le visage de son père sur le leur, immanquablement. C'est une vérité pathétique, mais une vérité quand même. Serrant légèrement les dents, le visage neutre, elle soupire et s'accroupit à côté de ses outils.

Mister and miss Evrard. Deux minables sans aucune envergure. Amnesia les connaît très bien, elle a passé des semaines à les espionner, fouiller dans leur passé, celui de leur progéniture dégénérée, jusqu'à s'imprégner entièrement d'eux. C'est important, autant par professionnalisme que pour se garantir un véritable trip. Quand on connaît sa victime, l'histoire ne devient plus un simple assassinat, c'est un véritable viol de leur intimité la plus honteuse. La séance prend des airs de dîner entre amis, on trouve chez la victime une certaine familiarité, qui rend le début tellement difficile mais le voyage autrement plus intense. Ce genre de choses, c'est encore mieux qu'un rail de cocaïne, et tout aussi addictif. Tous les agents en sont accrocs, et n'importe quel humain le deviendrait. Le meurtre est une décharge absolument redoutable, il sert à garder les poulains dans la famille autant qu'à éliminer les mauvaises herbes.

Sa mains s'arrêtent sur une perceuse. Elle ferme les yeux un instant, pour rester concentrée, ne pas complètement vriller. Savoure un nouveau frisson et se rend au chevet de la femme, un genou à terre pour arriver à sa hauteur. Ses yeux s'immergent dans ce regard terrifié qui fait des roulis incroyable au creux de ses orbites, sur ce visage boursouflé, à demi masqué par du ruban adhésif. Elle pose une main sur son épaule, la fait basculer sur le côté, dos à elle, d'une poussée autoritaire et souffle d'une voix terrifiante de constance et de sérénité.


" Il ne faut pas m'en vouloir si je m'y reprends à plusieurs fois, ça fait longtemps et je suis un peu rouillée. On est toujours un peu fébrile au début, c'est l'excitation, ça fait trembler les mains et ça rend le travail difficile. Mais je vais tâcher de me concentrer, je ne voudrais pas louper de telles retrouvailles. "

Amnesia actionne la perceuse et la lève, pointe vers le bas, au dessus de la cuisse de madame. Le vrombissement s'étouffe quand il commence à transpercer la chair, bientôt entièrement couvert par ses hurlements de douleur, décuplés quand elle atteint le muscle puis l'os.
Le plus abject de l'histoire, c'est que la manoeuvre est parfaitement inutile. Le seul détenteur des informations qu'elle recherche, les réseaux de résistance que ces deux là ont commencé à intégrer, c'est le mari. Et s'il paraît logique, dans ce genre de circonstances, de s'attaquer d'abord à l'être aimé, si ses supérieurs ne verront rien de discordant à la manoeuvre, Amnesia sait que ça ne fonctionnera pas. Ces deux vers cognent sur leur fils, ils sont de l'espèce la plus lâche en ce monde. Chacun tend vers sa survie première, quand bien même il n'en a pas conscience, et pensera d'abord à lui une fois poussé dans ses retranchements. Le mari pleure à grosses gouttes mais quand Amnesia a percé les deux cuisses, attaqué la zone sensible de la hanche puis l'épaule, il n'a toujours pas craché le morceau. Il croit, à juste titre, qu'il sera tué dès qu'il aura dit ce qu'il sait. Mais il est également enfermé dans son schéma de dominateur obsessionnel, et ne se sacrifiera jamais lui même pour une femelle.

Et puis, c'est un cadeau, elle va quand même laisser le meilleur morceau intact pour son destinataire.


" Votre fils est en cours avec moi " lâche t'elle au cours de la séance, le plus naturellement du monde, alors qu'elle abandonne la perceuse pour ramasser deux tiges en métal, et entamer de les enfoncer dans les trous percés sur les jambes de la femme. " C'est un très joli garçon, vous devez être vraiment fiers. "

Elle prend son pied. Littéralement.
Et le trip augmente encore en intensité quand Amnesia enfonce une boule de tissu dans la bouche de sa victime et branche les tiges à un générateur pour l'électrifier à même le muscle, déclenchant une tonicité puis des spasmes détonnants. Sa carte d'identité. Il explose lorsque tous les sphincters se relâchent, que la merde et la pisse se mêlent aux odeurs de sang rouillés, achèvent le macabre de la situation. Et enfin, il redescend tout juste au moment où, après deux heures de sévices, elle se contente juste de pointer un canon sur la tempe du mari en hurlant tout d'un coup, en gueulant jusqu'à dix, pour obtenir les noms qu'elle veut.
Ca aurait pu prendre dix secondes.
Mais Amnesia est accroc.



I'm just trying to show you
Just how well I know you
I understand just how you feel


Une berline noire se gare devant le repère. Debout, les mains croisés devant lui, le Cubain attend. Il essaye d'apercevoir le conducteur mais toutes les vitres sont teintées. La fenêtre côté passager s'ouvre seulement de deux centimètres pour laisser échapper un filet de voix électroniquement déformé.

" Dans le coffre. "

On ramasse la marchandise. La curiosité piquée à vif, le Cubain attend que les deux corps soient rentrés à l'intérieur pour se râcler la gorge.

" Vous pouvez rentrer, si vous voulez. Il sera sûrement content de vous voir. "

Un instant de flottement. Infime. Comme une empreinte d'hésitation étrange.

" L'homme que vous avez vu l'autre jour passera chercher la preuve des deux meurtres demain à dix heures, au même endroit. "

Fenêtre refermée. La voiture démarre dans un crissement de pneus.


*Miracle of sound

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
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AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 17 Juin - 20:46

Faites de merveilleux cauchemars !


Il est des secrets noirs, des boites de Pandore qu'on vous déconseille d'ouvrir sous peine de prendre en pleine gueule les maux du monde entier. Grouillements de vices, d'horreurs et de faits sanglants à vous arracher le sommeil pour des mois à rallonge. Il est une de ces boites, une parmi d'autres avant lui, parmi d'autres dont les pas se sont inscrits en un rouge coagulant à mesure que passe le temps. Il est un monstre, une bête aux gens si longues qu'il suffit de tendre la main pour la voir déchiquetée, dévorée avec le bras en prolongement. La bête sourit à la faveur des ombres, joue du mal en chef d'orchestre et le virtuose maudit qu'il est n'a de cesse -pour son grand plaisir- d'éclater les têtes sous ses talons. Ça le fait rire, oh tellement vous imaginez mal. On le prend avec condescendance, on ose prétendre qu'un fou de son genre n'a rien à faire sur cette terre et qu'il mérite juste les quatre murs d'une pièce blindée. Il en rit de plus belle, vous susurre que vous vous trompez ; OH oui quelle ignorance ! Car il est bien autrement et crache sur l'humanité ! Elle le dégoûte autant qu'elle l'amuse à s'engluer, s'asphyxier dans son train train quotidien tout étriqué des règles qu'impose la « bonne conduite ».

Et New York le dérange depuis un temps à ne pas prendre au sérieux ses agissements, à vouloir tuer dans l'oeuf ses révoltes explosives autant que la graine du Chaos qu'il sème à chaque pas qu'il fait dehors. Jason Lecter est un homme d'action, dénué de limites et les codes lui glissent sur la peau comme l'eau ravine au fil des toitures inclinées. Il a marché sur le respect et s'il en a il alors celui-ci est rouillé, piqué de ses joies les plus désastreuses. Il se moque, humilie par seul besoin d'en rire et oui il rit de vous comme des autres. Ce soir son sourire est immense et il en dit long, glace le sang dans les veines et on s'est éloigné car on sait, on sent que lui tomber malencontreusement sous la main serait plus évident que signer un arrêt de mort. Jason enrage, entre feu et glace c'est en lui même qu'il explose comme autant de grenades qu'il se plaît à balancer au milieu d'une foule pour la voir s'éparpiller en lambeaux de chairs carbonisés.  
Dans son crâne la musique morbide des foires aux monstres, ces chants mécaniques et grinçants qu'on écoute plus volontiers à la recherche d'un frisson dans le train fantôme. Lui l'entend distinctement à chaque foutue seconde où il songe à quel point ce monde est pourri. Et non Lecter ne veut pas le sauver, il veut le détruire. Instaurer l'anarchie, chère maîtresse et amie, puis prouver par la même occasion que les monstres existent en chacun. Il faut une étincelle, une seule défaillance pour changer un homme et lui la trouvera dans chaque âme, chaque paires d'yeux si tant est qu'il ne les arrache pas.

« Jason ! »

Il tourne la tête par simple réaction physique. Son cerveau est ailleurs à arpenter les tréfonds de l'enfer dont il cherche les clefs pour mieux en ouvrir un beau jour les portes en grand, laissant les pires ordures fondre sur cette population d'abrutis comme la marrée noire sur une plage de sables blancs. Il entend sans écouter et attend les mots capables de susciter en lui un intérêt suffisant pour qu'il quitte sa chaise de bureau, qu'il décroise les jambes et que ses mains s'agitent à autre chose qu'à la fabrication d'une bombe dont il connaît tellement les plans qu'ils les montent par automatisme.  

« On a laissé des trucs pour toi. »
« Des … trucs ? »

Piquée ; sa curiosité est sans bornes et mal placée. Ses yeux luisent quand il les lève et les plante dans ceux du Cubain qui connaît trop bien les oeillades de ce genre. Il n'aime pas Jason et ne se cache pas du fait. Il n'est pas le BoogieMan -assis à moins de deux mètres de leur patron- et les mots de Lecter sont loin d'être paroles d'Évangiles à ses oreilles. Il ne reste que pour la sécurité de l'emploi, loin de partager les délires trop machiavéliques de cette tête pensante déglinguée.

« Je te les apporte j'imagine ? » Affirmation plus que question.
« Tu connais déjà la réponse alors fais mon petit ! »

Petit … presque deux mètres le Cubain mais personne ne relève. Et bientôt deux corps liés et nus atterrissent lourdement au milieu de la pièce sous le regard vitreux de Jason qui les considère rapidement après avoir fait pivoter sa chaise. Entre ses doigts un câble orange qu'il lisse machinalement comme on caresserait le pelage d'un chat. Et sa tête s'incline délicatement sur le côté tandis que le Cubain approche à sa hauteur.

« De qui vient cette charmante … attention ? »
« J'ai pas posé de questions. Et la berline avait des vitres teintées. »
« Et la personne ne s'est pas jointe à nous ? Que c'est … dommage ! » Rit-il dans des aigus abominables.
« On te laisse faire ce que tu veux ; faut juste qu'ils passent l'arme à gauche. »
« Oh ça sent l'agent double ça … quelqu'un n'a pas envie de se faire prendre alors ! » Il se lèche les lèvres, claque la langue et se lève.

Ses articulations craquent en concert, à rester assis si longtemps ce n'est pas une surprise mais l'homme ne s'en soucie guère. Abandonnant le fil il approche des corps, leur tourne autour à reculons en joignant les mains dans son dos. Une moue un rien perplexe. On s'est déjà amusé avec la dame tantôt. Sa carcasse ploie en deux, et les yeux de la femme s'ouvrent si grand qu'il imagine les orbes affolés quitter sous peu les orbites. Un rire fuse et il tend les doigts pour retirer doucement la boule de tissu qui qui étouffe à moitié la victime.

« Voilà qui devrait être plus … pratique hm ? » Grince-t-il, souriant de toutes ses dents. « On revient chercher les restes quand ? »
« Demain, dix heures. » Répond le brun, déjà plus concerné une seule seconde par les futurs cadavres.
« Oh une nuit entière et une matinée en ma compagnie ! Bande de petits veinards que vous êtes ! »

Rapidement il leur pince les joues et revient d'un pas dansant au bureau pour s'allumer une cigarette. D'un mouvement ample de la main il désigne ses deux jouets et tire une longue bouffée avant de reprendre la parole.

« Installe moi ces braves gens sur un siège avant de partir amigo, tu seras … gentil. »

L'autre soupire, s'en va chercher deux fauteuils à bras valant chacun une fortune mais pour Lecter ils n'ont que le titre d'objet et il se fout bien qu'ils aient appartenu à un autre siècle ou qu'ils soient des antiquités. Le Cubain claque le couple sans douceur dedans, les libérant par la même de toute attache et de ce qui les empêcherait de parler par la même occasion. Le plaisir de Jason va de paire avec la terreur qu'il entend et voit, il lui faut du spectacle à grande échelle. Après quoi il les laisse installés et face à face sur leur siège avant de partir sans se retourner. Les plaisirs de l'un ne sont pas ceux de l'autre ...  

« Bien ! » Lance alors le criminel, revenant à leur hauteur. « On va poser quelques règles sinon vous allez, je n'en doute pas, gâcher ma soirée et j'aime quand la distraction est entièrement à mon goût, vous saisissez ? » Pas de réponse, il roule des yeux et agrippe les cheveux de l'épouse pour lui faire pencher la tête en arrière et l'obliger à le regarder. « Vous saisissez j'ai dit ? »
« O...oui … »
« En ben voilà ce n'était pas compliqué. » La félicite-t-il, lui caressant désormais la tête. « Alors, premièrement on ne se la joue pas Roméo se sacrifiant pour Juliette j'ai cela en horreur et ça ne changera pas votre … fin. Ensuite, je parle vous écoutez, je pose des questions vous répondez, c'est toujours clair ? Gentleman ? »
« Oui. »
« Ha ben vous avez encore un cerveau en état de fonctionner de toute évidence. C'est bien ça ! » Ricane le balafré avant de recommencer à leur tourner autour. « Maintenant, on va se la jouer simple pour commencer. Qui vous … envoie ? Bien que j'avoue on vous jette plutôt mais là n'est pas la question … hm ? »

Silence. Ok, leur langue ne fonctionne plus d'un coup ? Lecter glousse et revient à son bureau où il pose les mains sur le rebord, scrutant le plateau et les diverses possibilités qui s'offrent à lui. Couteaux, ciseaux, tournevis, agrafes, rasoir … haa le rasoir. Il sourit, le prend délicatement entre deux doigts et le déplie. Un clin d'oeil au BoogieMan qui reste en spectateur privilégié et Jason repart à son amusement macabre.

« Vous ne voulez pas me le dire alors … » Chante-t-il, poussant le vice jusqu'à s'asseoir sur les genoux de l'homme qui malgré ses mains libres ne pense pas à bouger. « Vous savez ça ne changera rien … vous allez mourir quand même ! » Il le précise, et c'est si faussement désolé que le couple frisonne de concert. « Mais qu'avez vous fait pour vous retrouver là franchement ? Vous avez tellement prôné les mérites du gouvernement que des vilains résistants vous ont éjecté chez moi ? »
« On est pas pour ! » S'insurge le mari, faisant tourner la tête au criminel qui lève un sourcil légèrement surpris.
« Tiens donc … moi non plus ! Enchanté ! » Il lui serre la main, l'agite seul car l'autre n'ose pas lever le petit doigt.
« Alors … vous n'allez pas nous tuer ? »
« Hein ? Oh mais si bien sûr ! » Levé, il s'étire et glisse sinueusement derrière l'épouse sur l'épaule de laquelle il pose une main glaciale tant elle est légère. « On a déjà commencé à vous tuer, je vais seulement … achever le travail. »
« Mais … mais vous … vous êtes contre le gouvernement et … on a rien fait de mal ! »
« Oh pas à votre sens, bien entendu chère madame. » Il s'abaisse, murmure à son oreille et la lame danse sous ses yeux exorbités de terreur avant qu'il la tapote sur son front. « Mais dans cette ville ils sont rares les gens tuant gratuitement … je suis l'un d'eux mais à mon sens, la personne qui vous a jeté entre mes mains a une petite dent contre vous. Laquelle, ça j'aimerai le savoir … et en même temps je m'en moque ! »

Rire ; immonde et elle grimace. Ils le regardent et sont ahuris de le voir plié en deux là, à rire comme un dément alors qu'il songe à tuer. Parce qu'il ne leur donne aucune raison valable, qu'il se moque de leur vie, de qui ils sont. Ils auraient été gouverneur, médecin, sdf … aucune importance car la bête et son sourire démesuré veulent seulement se satisfaire dans leur sang et leurs cris. Et là une erreur monumentale ; l'homme se lève guidé par son seul instinct de survie, nu comme au jour de la naissance et il court, Jason pouffe … l'imbécile.

« Boogie ! »

Un seul mot, le second n'a eu qu'à ramasser un outil pour l'envoyer en direction du fuyard et quand l'objet atteint la cible le type s'écroule. Jason est un monstre guidant d'autres monstre et les yeux de glace de celui qui assiste à cette scène n'ont jamais fait défaut à la main guidant une arme. Jason lui offre une signe de tête, s'en va s'accroupir devant le lâche.  

« Voyez ; je suis d'humeur relativement joyeuse en tout temps mais ce genre de démonstration stupide a le don de me rendre … désagréable. » Le croissant de lune est rouge sur son visage tailladé, rendant son air joyeux déplaisant et des plus hideux car à cet instant Lecter jette le peu de bonnes manières qu'il aime à étaler aux orties. « Je pensais, par courtoisie commencer par votre dame mais en fait … je vous laisse l'honneur d'être le premier. Vous ne sortirez pas d'ici autrement que les pieds devant mon cher. »

L'homme relève la tête, tremblant de tout ses membres et il ne pense pas à retirer le tournevis fiché dans sa cuisse tant le masque du clown le terrifie. Et Lecter sourit de plus belle, rit en se relevant et lui assène théâtralement :        

« Bienvenue en Enfer ! »


[…]


Cris et cris ; supplications et gémissement, plaintes et pardons. Je n'ai jamais saisi le fondement de ces causeries inutiles. Ils savent bien, tous autant qu'ils sont que ma pitié n'est qu'un leurre car si je tends la main c'est pour mieux briser la votre. Clope à la bouche et bras croisés je regarde ce vers nu suspendu la tête en bas qui n'a de cesse de crier encore et encore … il va finir par se ruiner les cordes vocales ce débile. Un regard sur les deux crochets qui le maintiennent par le milieu des pieds et je me demande ce qui m'est passé par la tête … ça ne tiendra pas long vu son poids. Deux minutes le temps que tout s'arrache ? À tout casser.

J'ai changé de pièce, car en mon antre il est une salle autre de la cave où seul moi et Boogie entrons. Ma chambre des morts, ma salle de torture. Mon plaisir à ce propos est solitaire et un rien égoïste car je préfère le savourer en l'unique compagnie d'un esprit partageant mes charmantes envies. Difficile de savoir si la chose plaît à mon affilié dont le visage me rappelle trop bien l'impassibilité de la banquise mais je le sens parfois, je sais qu'il tremble d'une excitation similaire à la mienne à voir le sang. Encore que … Ce n'est pas tant le sang qui me met en transe. Trois deux un … BOUM. Il est tombé et s'égosille. Zut, ça n'aura pas duré. Je grimace légèrement. Je le trouvais bien moi, pendu à deux mètres du sol.

« J'ai négligé votre poids vous m'en … excuserez mon brave ! » Dis-je après avoir remonté une main à mes lèvres pour les débarrasser de la cigarette. « On va trouver autre chose ne vous en faites pas ! Il n'est même pas trois heures du matin ! »

Dramatiquement -je crois- je jette un œil aux instruments déjà utilisés. Pinces, arsenal de torture aux notes d'électricité (dont je ne suis pas grand amateur), je préfère définitivement les lames car avec elles je prends mon temps et savoure les émotions qu'ils traversent. Les prostituées -qui ne sont plus là pour vous le dire ; paix à leur âme- en ont fait les frais plus que de raison et je m'amuse tellement à ce jeu que le temps devient leur souci, non le mien. Jamais moins d'une heure à les découper par petits morceaux. Mes doigts glissent le long des manches d'outils, s'arrêtent à l'étrange sensation qui me traverse au toucher d'un scalpel de chirurgien … moderne, presque neuf. Comment l'ai je obtenu déjà ? Je ne pense pas me souvenir mais je sais en revanche de le métal est vierge. Jamais il n'a goûté le sang. Pauvre chéri ! C'est un sacrilège.    

« Je vous fais l'honneur … D'une lame neuve ! » Je pense sincèrement cela, je crois au privilège de mon action et le retourne sur le dos d'un coup de pied, lui maintenant ensuite le visage en place de ma main libre. « Maintenant allez ! Souriez ; c'est là … le plus vieux remède du monde ! »

La lame qui chante, la chaire qui cède, le sang qui m'éclabousse le visage alors qu'il le crache. Je jubile, éclate de rire à en perde le souffle tant c'est pathétique. Envie de lui dire « Hey ça ne fait pas si mal ! » Je suis bien placé pour en parler voyez ! Sa joue ouverte me laisse voir ses dents ; gâtées d'ailleurs. Et le dentiste c'est pour les chiens ? Tétanisé il n'arrive même plus à porter les mains à ce qui le fait souffrir et je n'attends pas, plonge à nouveau la lame dans sa bouche pour équilibrer mon œuvre. Un demi sourire … c'est moins joli à l'oeil.
Rouge ; un voile dans mes yeux après avoir reçu une giclée et mes poumons sifflent tant je hurle de rire. Il convulse, se tord et se contorsionne au sol au point que je bascule et fini sur le dos à ne pas pouvoir faire cesser l'hilarité qui me secoue. Je ne parviens même pas à me relever, obligeant Boogie à bouger du mur sur lequel il est jusque là resté appuyé. Il prend ma main, me redresse et je m'écroule contre lui en imprimant nombre de traces sanglantes sur sa chemise.

« Hi hiii hiii c'est juste … trop drôle … ils sont tellement douillets les gens ! »

Il ne répond pas, sait que m'interrompre n'est pas à faire et me relâche lorsque j'ai assez reprit d'air pour tenir sur mes deux pieds sans chanceler. Couper, découper, couper et découper encore ; sensation grisante. Des étoiles tourbillonnent devant mes yeux et je ne mesure plus rien de ma force lorsque je lui balance mon pied en pleine tête pour l'obliger à se taire. Son nez craque sourdement dans cette pièce immense à l'accoustique de bocal et il cesse de hurler. Ha … n'est-il pas en train de s'étouffer dans son propre sang là ? Merde … ce serait con comme mort  pour le coup !

« On va devoir accélérer ; voyez nous sommes à court de temps car … votre vie semble … vous échapper ! »

Main tendue, je n'ai rien à dire car Boogie comprend et la hache trouve sa place entre mes doigts pour remplacer l'instrument précédant qui a volé je ne sais où. Le sang rend le manche poisseux mais la prise est meilleure sur le bois. Le sourire qui orne mon visage tire si fort que mes cicatrices chauffent, un détail que j'oublie vite et mon pouce glisse légèrement sur la lame parfaitement aiguisée.

« Tête ? Mains ? » Je n'interroge pas la victime, son avis m'importe peu. Je vois mon second lever un sourcil entendu. Haa oui, commencer par la fin. Remonter encore et encore. « Sadique que tu es va ! »

Un dernier regard au cafard qui me fixe avec désespoir. Pourquoi je le tue ? Je n'en sais foutre rien. Et c'est ça le mieux encore ; je n'ai besoin de rien pour prendre une vie. Et qu'il s'estime heureux car son calvaire n'aura duré qu'une nuit. Mes ennemis seuls reçoivent l'honneur d'années entières à subir ma présence tant je les oblige à vérifier que je ne me cache pas sous leur lit, au détour d'une rue ou sur la banquette arrière de leur voiture.

La hache se lève, je ne sens pas son poids. Signe distinctif d'un état proche d'un bon vieux trip. Mon rire fuse sans que je l'ai autorisé mais quelle importance ? Je m'amuse, c'est drôle alors oui je ris ! Je ris vous en déplaise tout comme à lui et lui annonce ainsi :

« Faites … de merveilleux cauchemars ! »

Black Out. Time Out.



[…]


10 heures tapantes.
Trois personnes dans l'antre. Pas plus, il a ordonné à sa clique de partir et trône royalement sur l'un des fauteuils. Mains et jambes croisées avec élégance, le visage pailleté de sang et les vêtements maculé plus encore que le tablier d'un boucher. À sa gauche BoogieMan, le Cubain à sa droite. Deux Cerbères dans la maison du Diable. Ils attendent l'homme, la personne peu importe mais Jason a beau préférer le feeling il n'est pas sans prévoir certains détails et si l'homme n'est plus la femme attend d'entrer en « scène ». Il veut un contact et là seulement il finira le travail. Ses tortures savent être longues, mais on le connaît assez pour savoir que les plus rapides sont certainement les pires. Et grouille, grouille colonie d'araignée dans la tête de Lecter. Car sa nuit fut longue et le sommeil ne lui reviendra pas avant des jours tant il repensera à ce cadeau apporté sur un plateau. A la joie qu'il en a retiré. Oh on peut lui trouver des défauts mais si sa politesse est relative elle existe tout de même. Il faut savoir remercier.
La porte s'ouvre, il sourit.

« Bien le bonjour ! Avant tout sachez que je n'ai qu'une parole vous aurez donc bien vos cadavres … ou ce qu'il en reste mais comme dans mon monde on a rien sans rien … je veux un contact. Le téléphone suffira si la personne souhaite garder anonyme son physique. De même, il peut bien avaler de l’hélium … JE VEUX … discuter. Et sachez le au cas où vous en doutez, ma patience est très … limitée. Vous avez 5 minutes. Sans ça … vous rejoindrez mon cimetière. »

C'est à prendre ou à laisser … car le Diable exige toujours, mais ne parlemente jamais.


© Jason L.

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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 18 Juin - 0:27

Amnesia rentre chez elle sans ralentir. Son système nerveux prend de l’indépendance. Sa voiture dépasse et outrepasse les limites de vitesse, elle écope même d'une amende sur le trajet. Les mains crispées sur le volant à en à perdre tout le sang qui s'y trouve, elle garde le regard fixe sur la route, la respiration constante et la mâchoire crispée. Tout son cerveau est mobilisé à ne pas faire demi tour, luttant contre elle-même au point de se sentir littéralement sur le point de se diviser à l'intérieur de son propre corps. La pulsion est là, à son paroxysme, étouffante et dévastatrice. Le trip était mémorable mais la descente est insupportable.

Elle pense à son travail, à ce goût amer et révoltant d'inachevé, l'homme qui est entrain de se shooter à sa place. Elle pense à la rencontre qu'elle s'est refusée au nom de sa santé mentale, à cette merveilleuse libération qu'aurait pu vivre son monstre. Et son monstre le lui fait payer, il lui jette des électrochocs plein la tête, des images imprécises, réminiscence de plaisirs dont le goût n'est désormais plus que cendres. Elle arrête brutalement sa voiture dans son garage et la nettoie, méticuleusement, tellement concentrée à ne pas laisser son état lui faire commettre une erreur que le mutisme entame de s'engager. Ses lèvres remuent constamment, marmonnent une litanie lointaine, dont les syllabes n'ont aucun sens. Elle se débarrasse des preuves, remonte chez elle et verrouille sa porte. Trench et chaussures sont abandonnés au sol, elle se rue sous les jets de sa douche sans même prendre le temps de se dénuder.


" Tu ne peux pas, tu ne peux pas, tu ne peux pas. Le monde a besoin de limites, tu as besoin de limites, tu as choisi la limite. Tu incarnes la limite, tu ne peux pas franchir la limite, tu ne peux pas. Ne t'éloigne pas, reste concentrée, ne transgresse pas tes règles. Plus aucun meurtre sans raison. Plus de... tu ne... plus de... "

Recroquevillée sous un jet d'eau froide, Amnesia resserre ses bras autour d'elle. Elle sent la respiration lui manquer, ses os entamer de se glacer et ses muscles de trembler mais le calme revenir à tous petits pas. Dans sa tête dansent les corps de deux fantômes du passé, les deux seules véritables erreurs qu'elle ait jamais vraiment commises. Un couple de jeunes mariés, rencontré en escale sur une aire d'autoroute et retrouvés le lendemain matin, une balle dans la tête chacun. Elle voit ces deux corps sans plus savoir s'ils existent, ou si elle les a inventés. Elle les a tués. Ou pas. Elle ne sait plus. Mais ce soir là, son cerveau a franchi la limite, une unique fois. Il y a deux, cinq, peut être dix ou quinze ans. Qu'il les ait imaginés ou réellement vus n'a pas d'importance : il les a assassinés. Sans raison tangible, sans rien que la pulsion chaotique et violente de son monstre.

Elle s'étouffe dans un sanglot sans larme, se frotte vigoureusement le visage et se cogne violemment le crâne contre le carrelage mural, assez pour être complètement sonnée. Amnesia se relâche et retombe, allongée sous le bruit régulier, sec et impitoyable, d'un jet d'eau froide.

Deux anxiolytiques, un anti douleur, un joint et une bonne rois verres de whisky plus tard, elle commande des pizzas. Quand le livreur arrive, elle croit l'entendre plaisanter, qu'il n'a pas vraiment l'habitude de passer dans ce quartier là à cette heure, mais elle ne l'écoute pas. Elle récupère sa pizza, lui enfourne deux fois trop d'argent dans la main et referme la porte d'un claquement sex, pour traîner sa carcasse déglinguée jusqu'à son canapé, tout juste vêtue d'un peignoir mal attaché. Elle a foutu un taquet dans la gueule de son système nerveux, il peut se mettre son indépendance au cul, maintenant. Amnesia renifle sèchement, se serre son quatrième verre, allume une cigarette et abandonne ses dernières fibres de conscience dans la fumée qui s'élève. Elle y est allée trop fort. Elle aurait dû prévoir qu'une telle attente compliquerait forcément la reprise, et ne jamais aller piquer son monstre par la même occasion. S'enfoncer dans ses lubies macabres, ses fascinations éternelles.

C'est de sa faute. C'est la faute de cette enfoiré de clown. S'il ne traînait pas tellement, s'il lui offrait enfin une foutue raison de le croire à la hauteur de ses espérances, elle n'aurait pas besoin de venir le chercher elle-même. Qu'attend il pour détruire le système ? Une invitation ? Elle s'est payé le meilleur siège dans cette histoire, un siège parfait, un siège à la mesure de ses paradoxes, et elle se retrouve à lambiner comme une conne devant une batterie d'élèves pitoyables en attendant que monsieur daigne donner la réplique de son putain de rôle. Il est exactement comme les autres. Déterminé. Limité. Sa petite étincelle chaotique est juste un gosse qui fait mumuse derrière les barreaux d'un parc à bébés.


...

Il est cinq heures dix quand Amnesia se réveille, comme chaque jour, comme elle s'est programmée à ce faire. Elle est toujours sur son canapé. Des restes de pizza, de médicaments, d'alcool et de fumée s'étalent partout dans son appartement, jusque sur sa langue. Lâchant un grognement épuisé, elle va mettre en route sa cafetière et part prendre une douche plus conventionnée.
Ce jour là, elle ne lira pas le journal. Elle n'a pas de cour. Elle s'offre ses vingt quatre heures de repos. Le monde peut bien crever, elle n'en a strictement rien à faire. Exit la réalité, bonjour ma santé mentale. Il y a une exposition d'artistes encore anonymes qu'elle voudrait voir en ville, une bonne dizaine de livres en attente et de la musique à n'en plus pouvoir. Elle pianote seulement un message à l'adresse de son agent de liaison pour lui dire de se charger des corps sans elle et va s'enfoncer dans son lit, le temps qu'un musicien choisi aléatoirement dans son ordinateur lui permette de mettre son cerveau en veille.


...

Il a pas signé pour ça.
C'est ce que Neil se dit en franchissant les portes du quartier général ce matin là, à dix heures précises. Il a souvent travaillé pour Amnesia, c'est vrai. Il la considère comme une garce et elle comme un arriviste mais les ordres sont les ordres. Alors quand elle a exposé son projet et que, au lieu de l'interner, ses supérieurs ont pensé que contacter un homme tordu par une méthode tordue était envisageable puis lui ont ordonné de suivre ses instructions, il a pas bronché. C'est vrai, il pense à sa carrière, il rêve d'être élu à un poste plus important, un jour. Le siège de l'un de tous ces ripoux qui lui donnent aujourd'hui des ordres aberrants.
Mais ça, non. Contact et livraison, c'est ce qu'on lui a dit. On lui a pas dit qu'il devrait faire face à un fou dangereux. C'était pourtant pas compliqué de mettre les restes dans une boîte et les déposer devant la porte. Mais non, il faut qu'il monte le voir, flingue bien en vu, au cas où il n'aurait pas compris la sentence en cas de refus.

Et voilà, il est planté dans un bureau improbable, à regarder un type couvert de sang lui donner de nouveaux ordres. Il ne sait pas de quoi il peut avoir l'air, en cet instant. Terrifié, sûrement. Dégoûté, probablement. Lui, c'est un administratif, on ne lui a pas appris les masques de circonstance. Et cet homme le révulse. Il a tellement peur que ses tripes dansent le mambo dans son ventre, se tordent au point de lui donner des crampes. Monsieur veut un contact. Monsieur VEUT discuter. Neil retient le gémissement qui menace de lui faire péter la gorge. Fébrile, il bredouille un mot d'accord incompréhensible et pianote sur son téléphone. C'est pas son problème. Son problème à lui, c'est de sortir vivant. Et de ne pas vomir avant la fin de l'entretien.


...

Dix heures trois. Amnesia est réfugiée dans sa chambre, elle lit un livre sans réellement parvenir  en assimiler les lignes. Son portable sonne, elle voit le nom du fameux agent s'afficher sur l'écran. Une grimace lui tord légèrement la bouche. Si tôt, ça ne peut être qu'un problème. Elle n'est pas sûre d'avoir encore assez de patience pour supporter un problème.
Fatiguée, sa voix répond placidement à l'interlocuteur. Et contre toute attente, une phrase est couinée à l'autre bout du fil, absurde bombe dans le fil de son inertie.


" Il veut te parler. "

Amnesia se redresse. Son corps bondit hors des draps, sans doute pour tenter d'évacuer le trop plein d'adrénaline déferlant dans ses veines. Une seconde s'écoule, le temps pour elle de reprendre le contrôle de sa matière grise et, par la même, potentiellement, celui de la situation. Concentrée, elle souffle du bout des lèvres, de cette voix constante signant chacune de ses affaires épineuses.

" Qu'est ce qu'il a dit ?
- Il est juste devant moi, je vais pas...
- Je m'en contrefiche, Neil. Qu'est-ce-qu'il-a-dit ?
- Euh... On n'a rien sans rien, il veut un contact, sa patience est limitée, les cadavres viendront ensuite. "

Une seconde de plus. Amnesia ouvre la porte de sa chambre et passe dans le gigantesque salon, s'intimant tant bien que mal à garder la tête froide. Elle hésite. Si tout l'oblige à prendre cet appel, de la menace de mort pesant sur l'un de ses hommes à l'aubaine que consisterait un tel contact, elle est certaine qu'il ne jouerait pas en sa propre faveur. C'est à peine si elle est parvenue à se canaliser la nuit dernière, un tel échange signerait une nouvelle crise à coup sûr. Mais à l'autre bout du fil, Neil laisse échapper le gémissement ténu qu'il retenait depuis plusieurs minutes. Elle fouille dans un tiroir, en extrait son dispositif de déformation vocale et le branche sur son téléphone. Inspirant profondément, elle marmonne à Neil de lui passer sa bête noire et enclenche le dispositif.

" Je vous écoute. souffle t'elle d'une voix calme, non sans s'emparer d'un nouveau verre, dix heures du matin ou pas, gueule de bois ou pas. Et cette déclaration n'a jamais été aussi vraie qu'en cet instant là. Le Joker a littéralement l'attention de toutes les fibres de son corps.
- Bien le bonjour homme mystère ! Ou femme … on s'en fiche. Premièrement je tiens à vous remercier pour cette charmante … attention. Je ne sais ce qui pousse un inconnu à me témoigner cette faveur et sachez le, je suis d'une curiosité sans fin ... » Elle fronce les sourcils en l'entendant rire brièvement, esquissant un très léger sourire malgré elle. L'excitation reprend les rênes. . « Je me doute que votre situation professionnelle vous rapproche du gouvernement, les criminels ne prendraient pas tant de peine pour se cacher et admettons, pourquoi pas au fond je me moque de qui vous êtes. Cela dit j'ose croire que votre double jeu à me contacter s'arrêtera au plaisir que j'en retire car je n'aimerai pas voir débarquer je ne sais quels patriotes armés jusqu'aux dents car voyez vous … ils ne m'aiment guère. »

Sans hésitation aucune, Amnesia rétorque, son sourire s'étirant légèrement.

" Ce n'est pas dans mon programme, non. "

Elle ne veut pas lui laisser la possibilité de confirmer ou d'infirmer ses doutes. Ca reviendrait à lui présenter son matricule d'agent si, dans un avenir futur, suffisamment de corps sont retrouvés pour remonter la piste jusqu'à elle. Qu'il s'en moque pour l'instant est une chose, qu'il ait la possibilité de s'en servir plus tard en est une autre. Ne pas sous-estimer le stratège derrière la folie manifeste.

« Maintenant que les choses sont claires auriez vous l'amabilité de me dire pourquoi vous en prendre à ces … déchets de l'humanité ? Franchement … ils n'ont pas inventé l'eau chaude. Mais non en fait ce n'est pas ma question … non. » On peut l'entendre sourire tant c'est évident. « Vous, qu'en retirez vous au final ? »  

A son tour, Amnesia laisse échapper un léger rire. Elle prend le temps de le faire attendre, prélève une gorgée de whisky à son verre et allume une cigarette, crachant la première phrase dans un nuage de fumée insolente.

" Oh, non non non, monsieur Lecter. Vous grillez toutes les étapes. La curiosité, la séduction, le charme... Je ne vais tout de même pas nous priver tous les deux de ces délicieux moments en vous révélant déjà la couleur de mes sous-vêtements. Ce que j'en retire, c'est intime. Terriblement privé. Je suis sûre que vous me comprenez. "

Elle arrache un nouveau volute à la fumante, prise d'un terrible plaisir. Elle le regrettera sans doute, plus tard. Pour l'instant, elle vient juste de se payer le luxe de tromper son ennui, en plaçant l'une des pierres qui doivent la mener à l'un des acteurs de son merveilleux théâtre de l'absurde. Elle ne peut pas ne pas en profiter.

" Vous le savez aussi bien que moi, la qualité d'une oeuvre dépend moins de la toile sur laquelle elle est peinte que de son artiste. J'apprécie votre griffe mais si vous dénigrez mes supports, je me contenterai de ne plus vous en envoyer, et de les garder pour moi. Mon profit restera le même. "

Le sourire est dans sa voix également, quoiqu'il semble bien plus paisible, autrement plus méprisé. Franchement amusé, cela dit. Il disparaît quand elle ajoute, achevant de mettre en jeu ton on système de logique dans la balance.

" On n'a rien sans rien, monsieur Lecter. Relâchez mon homme, sans quoi je raccroche le téléphone. "


Merci à Jason pour sa contribution à ce post

Jason
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 18 Juin - 2:24

Faites de merveilleux cauchemars !


Dans son monde on a rien sans rien. Lui veut tout, il exige et le non n'est pas à prononcer car la bête est la seule à user de ces trois lettres accolées. Lui seul dans son monde se paye ce luxe tandis que l'entendre de la bouche des autres l’exècre. Non non non ; ne fais pas ci, ne fais pas ça, Jason c'est mal tu sais ! Tellement de règles dans ce foutu orphelinat où l'on bridait son imagination et ses envies de VIVRE en lettres tellement capitales qu'elles en piquent la rétine. Jason Lecter n'est pas homme qu'on cadre ou qu'on enferme, jamais soumis et malheureux celui qui prétendrait le contraire car non on ne bride pas un type plus instable que les bombes qu'il manipule. Lui les fabrique comme vous, pauvres citoyens allez chercher votre pain en songeant à votre recette du dîner et il se fout bien de rester assis des heures au dessus d'une quantité d'explosifs telle que si elle lui sautait au visage il n'aurait simplement plus de tête.

L'homme qui lui fait face crève tellement de peur que Jason ne peut que sourire. Il se moque, l'humilie volontiers car bien entendu le type ose à peine parler en sa présence. Évidemment que Lecter le dégoûte et qu'il le terrifie, ces deux effets vont de paires dans le sillage du criminel et ça lui passe loin au dessus de la tête. Les avis de chacun, Jason les prends et leur tord le cou pour ne garder que la sensation de terreur qui plane dans l'air. Le sous fifre discute après avoir composé un numéro de ses mains tremblantes et Lecter jubile d'avance. Il aura gain de cause peu importe la manière car non ce mec ne veut pas mourir et plus encore, surtout pas tué par lui. Il lui faut avancer pour apporter le téléphone à Jason et c'est à peine s'il parvient à tendre correctement le bras. A-t-il si peur de le perdre ? Visiblement …

Alors le balafré parle, la voix suintante de cette politesse sournoise et dont il ne cherche jamais à cacher le mensonge. Il ment, c'est de coutume et c'est ainsi depuis tellement longtemps. Il faudrait être stupide pour ne pas le voir car il en joue tant qu'il ne se déguise pas. Il est un tueur, un assassin et son respect est trop difficile à obtenir car même pour sa propre vie, il n'en fait pas usage.
Pas dans son programme répond la voix trafiquée ; ça suffit à Jason et il lâche un léger rire avant de poursuivre, essayant de creuser un trou comme un chien cherche un os enfoui au milieu d'une décharge publique. Il n'a cure de ce qu'il trouvera, les surprises lui plaisent et il fera avec chacune d'elle.
Alors les mots passent à travers ses oreilles, claquent pour certains contre ses tympans. Il trie, assimile seulement les informations nécessaires et jette le reste. Le cerveau de Lecter est un nid, une mine constituée de tant de galeries qu'on s'y perdrait à en chercher une sortie. Gamin déjà on ne le suivait pas, on ne voulait pas savoir et maintenant qu'il arrive -on le suppose- à la quarantaine inutile de dire que ce dédale est devenu un tombeau pour qui s'y aventure.

La voix reprend ses propres mots, il ricane et décroise les jambes tout en se laissant aller contre le dossier du fauteuil. Lentement ses yeux décortiquent l'homme en face qui avale si difficilement que sa pomme d'Adam fait le yoyo dans sa gorge. Le balafré passe la langue sur ses lèvres, minaude les paroles à la suite dans une innocence feinte.

« Votre homme ? Mais je ne le retiens pas … Pas encore du moins. Il a fait ce que je lui demandais en vous contactant donc à ce stade nous sommes en droit de penser qu'il peut encore vivre un peu. »

Nous ; oui car lui même ne prévoit pas sur le moment. D'ici cinq minutes il peu changer d'avis et l'abattre d'une balle entre les deux yeux pour la seule faute d'avoir avancé le pied droit au lieu du gauche. C'est à son bon plaisir et le type comprend alors que sa vie ne tient plus à rien. La porte ouverte du bâtiment n'est pas une sortie de secours ; si Lecter veut sa peau il l'aura.

« Mademoiselle donc, ou madame bien que je penche d'avantage pour mademoiselle. » Reprend-il d'une voix chantante. « Un homme n'irait pas évoquer la couleur de ses sous-vêtements nous le savons vous comme moi même si j'ai dans l'idée que lorsque vous sirotez un verre bien au chaud sur votre sofa … vous n'en portez sans doute pas. » Lentement il se lève, faisant craquer ses vertèbres avant d'aligner quelques pas. « Revenons en à mes … tableaux. Loin de moi l'idée de dénigrer les toiles que vous m'offrez ma chère car je m'amuse de tout et de rien, j'adore les … nouveaux jouets. »

Un regard à l'employé qui sursaute sur place et Jason rit plus fort quelques secondes. D'un mouvement de la main il donne un ordre, d'un regard en impose un autre et les deux hommes qui jusque là demeuraient à ses côtés se meuvent en des directions différentes tandis qu'il continue sa conversation téléphonique.

« Sachez cependant que j'aime à connaître un minimum de choses concernant mes relations et si ces personnes ne m'en donnent pas d'elles même je fouillerai jusqu'à trouver. Peine que je souhaiterai m'éviter car torturer les citoyens est certes un passe temps dans mon cas mais je préfère ne pas avoir à attendre quoi que ce soit d'eux puisque je ne peux en aucun cas prévoir leur délais de survie. » Un soupir fin, un rire nasal. « De fait je vous remercie pour votre temps car à l'heure où nous parlons je connais un minimum de choses qui pour l'instant me suffisent. Par la même je ne doute pas que nous nous croisions un jour. D'ici là je vous encourage à poursuivre vos actions si charitables à mon encontre … jusqu'au jour où vous même, saurez prendre les pinceaux sans craindre de contempler le résultat de votre toile finale ... »

Le Cubain revient, pousse un chariot contenant quatre bidons rouillés. À l'origine ils contenaient de l'essence mais ils servent désormais à tout autre chose. De loin ils empestent la ferraille et le sang, un relent de mort et ce ne sont pas ces traces et bavures rouges tout le long qui rendront la chose moins abominable. Rien n'est caché, c'est explicite et Lecter sourit à voir les gouttes s'étaler sur le sol. Un grincement, il pivote et glousse d'impatience.

« Par … politesse je vous laisse être témoin auditif de la fin de mon travail. Ne quittez pas, j'en serai offusqué hm ? Je rend l'appareil à votre employé … En espérant qu'il tienne debout encore un moment. »

Alors il jette le téléphone à l'autre qui peine à le réceptionner sans raccrocher par mégarde et la vitesse à laquelle il porte la chose à son oreille témoigne trop bien de sa nervosité. Mais déjà, Lecter ne lui prête plus une attention réelle et se dirige vers son second qui vient d'amener un fauteuil roulant recouvert d'un draps à la propreté douteuse. Le tissu vole, tiré par les mains de la bête et son sourire est infini à découvrir la présentation qu'il a souhaitée magistrale.
L'épouse est vissée à son séant et ce n'est pas une image. Mains, bras, jambes et pieds sont percés de longues vis et à voir l'hémoglobine qui la couvre on sait d'avance qu'il n'a pas usé plus de délicatesse que de patience. Elle n'a pas l'air consciente d'ailleurs. Pour le moment. Lecter se penche, l'entend respirer faiblement et ravi, il lui envoie une claque si sèche qu'elle n'est un secret pour personne pas même pour un interlocuteur lointain.

« On se ré-veiiillle la laide aux bois dormants ! »

Les yeux papillonnent, ne trouvent que le visage du bourreau auquel s'accrocher et aussitôt les larmes ravinent le long de ses joues en accord avec des gémissements, des pleurs. Allons bon … Il claque la langue et roule des yeux tout en tirant le rasoir de sa poche. Il n'aime vraiment pas ces émotions stupides car trop inutiles. Pleurer ne le rendra pas clément, jamais plus enclin à abréger une souffrance quelconque.

« Si vous pouviez vous … taire ! Vos pleurnicheries sont ridicules vous savez ... » Lâche-t-il dans une cruelle indolence, referment les doigts sur sa longue chevelure désormais grasse de sueur. « C'est un spectacle comique voyez ! Il faut riiiiiire ! »

Un coup de pied dans le fauteuil qui vibre de toute sa carcasse et elle hurle à la sensation des tiges qui la maintienne de toute part. Là, c'est un rien mieux à son goût. Il hoche la tête et se veut satisfait, lui relevant le visage pour qu'elle puisse apercevoir le type qui bientôt embarquera son cadavre.

« Nous appellerons ce type … Monsieur Smith, parce que vous et moi ignorons sont nom et que de toute manière on se moque de l'apprendre mais comme nous sommes des gens éduqués, il faut le saluer comme il faut hm ? Dites bonjour à Mr Smith ! » La femme entrouvre les lèvres, elles tremblent et rien ne passe, les mots s'étranglent dans sa gorge. Pas sa faute sans doute, seulement de la mauvaise volonté aux yeux de Lecter. « J'ai dit … ON EST POLIE ! »

Il lui hurle dans les oreilles, resserre les doigts sur sa tignasse et d'un seul mouvement de sa lame trace une ligne nette autour de son crâne. Scalpée en moins de trente secondes durant lesquelles elle s'est égosillée à s'en arracher les cordes vocales. Son corps s'affaisse d'un coup sous l'évanouissement et Jason hausse les épaules avant de jeter le semblant de trophée aux pieds de l'homme plus loin. Le sang frais qui lui goutte des doigts est bien la dernière de ses préoccupations.

« Quand je le dis que les gens manquent de bonne volonté ... Elle a été capable de beugler, elle aurait bien pu dire bonjour. Non ? »

Le Cubain soupire lacement, il ne cherchera pas à comprendre quant au BoogieMan il hausse les épaules à son tour, signifiant « on y peut rien » et Jason renifle, méprisant avant de reporter son attention sur le surnommé Monsieur Smith. Il est bien pâle d'un coup celui-là …

« Et ben mon cher ? Besoin d'une chaise ? Vous avez mauvaise mine, il faudrait penser à faire une cure de vitamines vous savez ? Ou à changer de boulot … »

Le fou rire suit, il s'amuse. Pas encore enfoncé dans ses délires il n'en est qu'à l'amuse gueule concernant cette femme et dans l'entrepôt son hilarité sonne en rappel tragique de ce bal des morts. Il n'achève pas les gens dans leur sommeil, les regarde droit dans les yeux et se veut dernière image que leur rétine imprimera dans l'agonie. Un dernier rire pour le moment, il se redresse et pose le pied sur la roue du fauteuil avant de lâcher de sa voix la plus enchanteresse :

« C'était votre oeuvre hein ? Les blessures infligées avant qu'elle arrive chez moi ? »  

Question à la femme mystère ; histoire de s'assurer qu'elle est toujours en ligne et qu'elle suit bien. Mais aussi une opportunité de parler des traitements qu'elle a offert la veille. Le temps que la victime retrouve ses esprits et à ce moment seulement il mettra un point final à cette scène. Le rideau tombera oui ; mais pas sans qu'il l'ait décidé. La majorité des tueurs organisés fonctionne sur la même base : Où, quand, comment et pourquoi. Mais le clown du Sud est d'une toute autre nature, car s'il possède tout de même un certain sens de l'organisation il ne suit qu'une seule ligne où ces quatre principes ont été noyés depuis belle lurette.
Et aux yeux du monde cette seule notion qu'il retient est une qualité qui à son niveau, est un défaut monumental car les victimes importent peu. Homme, femme, enfant, classe et âge c'est sans demie mesure et sans fioritures. Il est et restera fidèle à lui même : Impartial.  

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 18 Juin - 13:49

Un ricanement atroce.

Amnesia ne frissonne pas. Elle n'a pas le coeur qui s'emballe ou la nausée dans la gorge et la tension qui l'anime n'est pas tant due au personnage qu'à sa propre nécessité de se contrôler pour ne pas ruiner cet échange. Tout ce qu'on peut entendre d'elle, c'est la fumée régulièrement expirée d'entre ses lèvres et quelques gorgées prélevées à son verre. Non qu'elle ne soit pas sujette à la peur au même titre que ses congénères. Un homme sans peur n'existe pas, même les plus déments ont leur démon, ni elle ne le Joker ne dérogent à cette règle. C'est seulement que leurs peurs sont plus originales, plus difficiles à cerner. Amnesia n'a peur que de l'ennui et d'elle-même. Ces deux entités la tétanisent d'ailleurs, parfois, mais il faut être acharné pour les découvrir. Du reste, elle n'est pas devenue si calme spontanément, a subi un entraînement inhumain pour ce faire. Les tueurs à gage sont des êtres qu'on a détruits puis reconstruits au bon vouloir de leur agence. Ils n'ont plus le même fonctionnement, ils ont été formés à devenir de véritables machines de guerre, dont les seuls points sensibles sont au profit de leurs supérieurs. On leur passe la peur du monstre sous le lit et on en invente une autre, celle de leur propre capacité à devenir monstrueux. Un véritable tueur est un homme qui a tant outrepassé sa morale que, à la faveur de suées nocturnes, il ne cesse de se demander lui même de quoi il serait capable. Il est entre l'homme de bien et le criminel : incontestablement friand de ses meurtres mais encore trop ancré dans la société pour ne pas en être dérangé.

Le rire du Joker est le cadet de ses soucis, donc, quand elle pense à celui de l'autre monstre, celui qui loge dans sa tête depuis des années. Pour sûr, il se régale. Et elle se délecte par voie de conséquence. Mais elle reste concentrée, il faut plus que de minables tactiques de destabilisation pour l'ébranler. Elle ne dit rien aux menaces proférées à l'encontre de Neil - en soi, elle s'en badigeonne le nombril avec le pinceau de l'indifférence, c'est juste que ça va lui faire beaucoup plus de paperasse et de rapports que prévu s'il claque, et elle a une exposition qui l'attend cet après midi. Elle ne sourcille pas non plus aux conclusions de son aimable interlocuteur, quand bien même elles sont justes. A son tour, Amnesia analyse, elle enregistre les mots choisis par la Bête et les points qu'il souligne à défaut d'autres. Un complet marché de dupes. Amnesia cherche la cohérence dans la folie, les schémas qui le composent, ça fait plus d'un an qu'elle est dessus. Et cette occasion de le décortiquer en instantané, de vive voix, est presque encore plus jouissive que son trip de la veille. Ce n'est plus l'accroc qui se shoote, c'est une femme fondamentalement fascinée par les déviances humaines qui se goinfre sur l'un des meilleurs exemples jamais rencontrés.

Une provocation. Celle-ci est plus difficile à encaisser sereinement que le reste. De menaces à peine voilées à l'encontre des témoins potentiels de son identité, à une véritable gifle assénée à son orgueil, Amnesia s'enfonce les dents dans les gencives pour se retenir de répondre. Ne jamais répliquer à chaud avec ce genre d'individu. Ne pas tomber dans son manège. Si elle commence à avoir envie de lui prouver qu'elle n'est pas faible, lâche au point de ne pas finir son travail, elle entame la pente qui le mènera irrémédiablement à lui. Elle ne se laissera pas manipuler par une invitation aussi grossière. Parce qu'au delà du jeu, au delà du plaisir malsain pris dans cette affaire, Amnesia a un travail. Elle n'est pas là pour tuer à qui mieux mieux, elle fait son putain de travail. Les limites, la cohérence et le reste...

Ce n'est pas parce qu'elle attend de ce Clown qu'il mette un terme à la société, à son gouvernement, et peut être même à sa propre vie, qu'elle n'a pas l'intention de faire correctement son job.

Un témoin auditif. Amnesia ne peut s'empêcher de laisser échapper un sourire.
Oui, tu as raison, Chéri. Donne-moi de  des trucs à me mettre sous la dent.
D'un geste lent, elle s'empare d'un crayon et d'un bloc note posés sur sa table basse. Elle écrase sa cigarette, ouvre l'un pour commencer à griffonner avec l'autre le moindre bruit qu'elle peut entendre. Un micro grésille, un magnéto clapote, mais la course d'un crayon sur une feuille à cette distance avec ce raffut est imperceptible. Rien ne vaut les bonnes vieille méthodes. Alors elle note les sons, les hurlements, les propos recueillis, et espère de plus en plus que son sous-fifre ne va pas passer l'arme à gauche, lui fournissant un témoin visuel absolument inespéré. Elle finira par réussir à décortiquer le Joker. Elle finira par le connaître mieux que lui-même. Et c'est seulement à ce moment là qu'elle placera réellement ses pions sur l'échiquier.


...


Neil n'est pas un homme très courageux, ni même particulièrement respectable. Il fait partie de ces gens dont la lâcheté et la petite moralité sont autant d'éléments indispensables à l'horreur collective. Tels les administratifs qui griffonnaient patiemment des noms juifs sur des registres pendant la seconde guerre, il est parfaitement capable de perpétuer les morts mais ne peut pas les regarder en face. Si cette espèce là est moins dévastatrice que les véritables criminels, elle est petite et vile au point de ne jamais assumer ses actes, alors qu'un assassin observe les siens droit dans les yeux. Et ils n'est véritablement pas capable de supporter une telle séance sans tourner de l'oeil.

Il y a trop de sang. Beaucoup trop de sang. Il peine à croire qu'à l'autre bout du fil, une femme qu'il connaît et fréquente discute patiemment avec un fou dangereux alors même qu'une autre vient d'arriver vissée à un fauteuil. Dès qu'il l'a vue, il a eu un haut le coeur. Et quand le lambeau de chair couvert de cheveux épars atterrit à ses pieds, il gerbe carrément, cette fois ci. Dans sa bouche. Il vomit et il ravale. Une traînée en dépasse, roule le long de son manteau jusqu'à sa chemise propre d'homme bien propre. Il transpire, il vacille, il est littéralement sur le point de s'évanouir. Neil songe même bel et bien à arrêter ce métier, tout en sachant qu'on ne le quitte d'une balle dans la tête. Il a très envie de pleurer. De pisser, aussi. Un hurlement de plus et il va vraiment finir par se pisser dessus.

Le teint livide et le regard écarquillé, il ne peut pas regarder cette femme. Et comme elle est devant lui, il se tord les yeux et la tête pour regarder ailleurs. Il ne peut pas les baisser, il y a un scalp à ses pieds. Sa position en devient grotesque, on dirait une statue ratée, à demi droite, à demi recroquevillée. Et son visage pivote d'autant plus quand on s'adresse directement à lui. Il ne va pas supporter cette pression bien longtemps.



...


Amnesia a déjà patiemment gribouillé deux pages quand on s'adresse à elle. Elle a profité de quelques moments de latence pour noter soigneusement les débuts de l'entretien. Son écrit n'est plus qu'un amas de flèches et de tirets, un brouillon sans cohérence pour qui que ce soit en dehors d'elle-même. Quand la liaison reprend, elle arrête toute activité, rallume une cigarette et reprend correctement le téléphone qu'elle avait calé sur son épaule. Elle ne peut pas se permettre de ne pas être complètement attentive quand il lui parle. Il s'en apercevrait. Et quand bien même elle s'amuse beaucoup, elle sait cet entretien placé sur une corde particulièrement raide.

En un sourire, elle expire la fumée devant son visage et s'enfonce dans son canapé, soufflant d'une voix placide.


" Je pourrais être gay, vous savez. Un travesti fasciné par les guêpières et les culottes à froufrous. "

Sérieux ? Premier degré ? Non, Amnesia n'est pas ce genre de femme. Elle s'obstine et s'obstinera toujours dans son humour de merde, même face aux situations les plus critiques. Quand on l'a torturée pendant son instruction, entre deux hurlements, elle faisait des blagues. C'est ce qui la fait tenir. Et puis, le Joker n'est pas le seul à pouvoir se payer le luxe d'un humour douteux. Alors, fidèle à elle même, elle fume toujours et ajoute, le plus calmement du monde, sur un ton de mondanité transparent malgré son déformateur vocal.

" Je pourrais être nu sur mon lit à l'heure où je vous parle, ou dans un bureau, ou même dans des chiottes publiques, avec mon téléphone et mon verre de whisky. " Elle hausse les épaules, prélève une gorgée de ce délicieux breuvage pour appuyer ses dires et ajoute, en prenant bien volontairement son temps. " Je pourrais me masturber, je pourrais être fétichiste des clowns et n'avoir fait tout ça que pour vous, fantasmer rien qu'à l'idée de vous livrer la Mort et attendre la masturbation finale, dans la poche de votre estomac. Il y a un type comme ça, en France, qui a tué deux adolescentes pour se branler dans leur utérus posthume. Il a terrorisé une région entière, avec deux meurtres. Avouez qu'il y a de quoi rêver. "

Si son discours est absurde, elle y place malgré tout quelques éléments de ses propres intérêts, cette fois ci par réelle pulsion de mise en danger que par professionnalisme. Sa fascination pour les criminels à travers l'histoire avant tout. Et, aussi, sa capacité à parler de déviances humaines sans sourciller, tellement habituée qu'elle est à les côtoyer, que dis-je, les rechercher. Et puis, il y a une pointe d'agacement dans ses cordes vocales, qu'étouffe un peu leur modification électronique. Elle n'apprécie pas que l'on présume de qui elle est, quand bien même ce serait juste. Et elle n'aime pas cet air qu'il commence à prendre de maîtriser la situation alors qu'en soi, il n'a rien de plus que deux futurs cadavres et un homme de sous main pour l'instant. Il veut remonter à elle ? Bonne chance à lui. Couverte par une agence spécialisée dans l'espionnage, elle même experte pour se dissimuler, elle serait capable de fuir le Gouvernement en personne si vraiment elle avait envie de s'emmerder. Et puis, elle a quand même offert un cadeau, avec pour seule exigence de retour un marché net et précis. Alors cette prétention de croire qu'il peut abuser des accords contractuels est un peu excessive. Elle n'aime pas les mauvais joueurs.

Malgré tout, elle poursuit, sans céder à la tentation qu'elle a de lui raccrocher au nez, parce qu'elle a tout intérêt à l'accrocher encore. La réplique viendra plus tard. Elle a déjà une vague idée de la façon de lui démontrer qu'elle n'est pas l'un de ses putains de jouets formatés à céder à ses caprices.


" C'était moi. J'aime que les choses soient propres, carrées, et j'aime faire couler le moins de sang possible. D'où l'électricité. J'espère qu'elle n'a pas trop tressauté avec vous, d'ailleurs, j'y suis allée un peu fort. Si c'est le cas, vous m'en voyez navrée. Mais c'est un défi prenant, de faire succomber quelqu'un à ses blessures tout en lui ayant laissé assez de sang pour survivre. "

Elle fume encore et se relève, pour donner un peu plus de puissance à sa voix, dont elle augmente soudain le volume, comme on passerait d'une conversation badine à des annonces plus importantes.

" Bien, monsieur Lecter. Je suis quelqu'un de très occupé et il me semble avoir fait preuve d'assez d'honnêteté envers votre curiosité légendaire pour aujourd'hui. Comme je vous le disais, la séduction est une femme aimant à prendre son temps. Et puis, si vous voulez que je me charge de faire votre publicité, il va bien falloir me donner les éléments que je vous ai demandés. Donc si vous avez ce qu'il vous faut, il est peut être temps de conclure... proprement cette affaire. "

Proprement. Intérieurement, ce mot la fait bien rire.
Humour douteux, sic.

Jason
Jason Lecter
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AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 18 Juin - 21:12

Faites de merveilleux cauchemars !


Il ne tiendra jamais, même pas en rêve c'est impossible. Cet employé a l'estomac trop sensible pour pouvoir supporter ce à quoi il assiste. L'un vous dira qu'il faut s'y habituer, d'autres prétendront qu'il suffit d'ignorer le dégoût et de penser à autre chose comme on vous suggère de visualiser les spectateurs nus avant d'entrer sur scène. Lecter ? Il rira, vous tapera sur l'épaule et vous dira qu'il n'a aucun conseil à vous donner car pour sa part, il n'a jamais craint de tuer. Arracher une vie est naturel pour cet homme, presque autant que respirer et parce que chacun est unique lui même l'est en tant qu'assassin. La peur ? Notion inconnue. Comme certains sont immunisés à la douleur lui l'est à la peur. Gamin déjà l'orage ne le poussait pas sous ses draps, la hauteur ne lui filait pas le vertige et les araignées étaient gentiment raccompagnées dehors. Cette sensation qui fait sursauter, qui noue les tripes à les rendre liquides il ne connaît pas. Il aimerait savoir parfois à quoi ressemble ce frisson qu'il voit trop bien dans les yeux de ses victimes mais au fond … à quoi bon ? Il n'a pas besoin de la peur puisqu'il se rit de tout ! Les gens, les faits, les jours, le temps ou l'argent … ça l'amuse et éventuellement la seule autre chose qui le traverse est la colère. Oh et personne ne l'aime en colère, moins encore disons car à la base on aime pas Lecter. On le hait, on le fuit, on le vénère mais on ne l'aime pas, c'est seulement impensable.

Bêtement il jette un œil au tas de cheveux sanguinolent, écoute la voix mécanique lui parler et cette image de gay affublé de froufrous le fait éclater de rire. Cette vision d'un corps à perruque permanentée, maquillé à la truelle et entouré d'un boa en plumes qui lui envoie des futurs morts est grotesque. Tellement bancale qu'elle ne peut rien provoquer d'autre que l'amusement en lui. Une main sur les yeux, il se mord sauvagement la lèvre pour arrêter de rire et écouter la suite.

Mais il n'y croit pas ; l'anonyme ment de l'autre côté et en menteur invétéré qu'il est il le sent à des kilomètres. L'avantage de pousser les expériences à l'excès sois même est qu'on devient coutumier du fait et qu'on en apprend les failles autant que les ficelles. Jason est un autodidacte en tout. Pensez bien que ce n'est pas cet orphelinat perdu dans les petits quartiers malfamés de New York qui lui a tout apprit ; mais il a eu quelques bases certes. Par ci par là, d'un mécano ou d'une couturière mais les sommets où il marche n'ont été atteints qu'à la force de ses ongles agrippés à sa route quitte à les arracher. Pourtant il ne se vante de rien. Il ne pense pas avoir un quelconque mérite car s'il en a été capable n'importe qui le peut à condition de le vouloir. Et Lecter a voulu, il a voulu en vitesse accélérée et tant que ses tests n'étaient pas concluants il s'acharnait à mieux faire. Fabriquer une bombe ou coudre un bouton, deux idées diamétralement opposées mais auxquelles il accorda la même passion. Celui qui croit le connaître est mal tombé … il a trop de mauvaises surprises à montrer.

« Oh je suis loin d'être amateur de ce genre de plaisir lorsqu'il s'agit de meurtre vous savez. » Le sexe ? Bah … à quoi bon il ne recherche pas ce style de tension lorsqu'il tue. « Mon plaisir est cérébrale ma chère. Ou mon cher travesti ? » Pouffe-t-il entre ses dents. « Non vous n'êtes pas de ces transformistes et autres collectionneurs fétichistes. Ces gens là n'useraient pas de vos méthodes mais soit dit entre nous c'est un détail. Je ne m'interroge sur votre identité sexuelle que pour mieux vous attribuer un titre car je l'avoue, j'aime offrir quelques surnoms aux gens. N'y voyez rien de personnel. Le mystérieux travesti, ce n'est pas mal en fait !»

Ainsi l'interlocuteur est donc le premier tortionnaire de cette femme. Il n'en doutait pas ; c'était d'une évidence telle … Et un sourire fleurit à sa bouche ravagée alors qu'il ôte son pied de la roue et jongle d'une main avec sa lame. Haa l'électricité, indice à son sens. Signe d'une personnalité organisée et calculatrice. Intéressant aux yeux de Lecter ; pour l'instant. Demain il pensera déjà à quelqu'un d'autre. Mais sois fier inconnu ; tenir son attention vingt quatre heures est un luxe en soit et il se peut que parfois tu lui reviennes en mémoire. Occupé dit-elle/il ; oh terrain glissant. Il faut lui offrir du temps sans cela il le prend et conclure est une affaire lui appartenant.
Un autre rire, il avance en arrache -dans une rudesse maîtrisée- le portable des mains de l'employé pour le porter à son oreille. Sa voix change, moins guillerette pais piquée d'une menace sifflante. Il n'est pas homme auquel on peut sous entendre quelques ordres ou quelques désirs. Il n'est pas l'heure d'en finir tant qu'il ne l'a pas décidé et au fond … qui a le plus à perdre ?

« Conclure vous dîtes ? Ne venez vous pas d'évoquer la patience ? Je n'en ai que peu à offrir mais j'aime à prendre mon temps lorsqu'il s'agit de mes divertissements. Vous êtes occupés, voyez m'en navré mais je le suis tout autant car le crime ne se permet de dormir que d'un œil. »

Les mots ont changé, leur tonalité avec. C'est froid comme la glace en hiver, acéré comme la morsure d'un rasoir et malgré tout on sent cette joie malsaine qui l'anime à l'arrière comme un brasier couvant sous la cendre. Il claque la langue, fait signe au BoogieMan de réveiller sa victime qui traîne à revenir à un état de conscience convenable tandis qu'il poursuit.

« De nous deux je ne suis en rien celui qui perdra quelque chose si nous rompons le contact. Je suis en mesure de tuer dix personnes aujourd'hui si je le désire car le Sud ne fait aucun compte de ses habitants. Vous m'avez trouvé pour votre plaisir et je suis heureux de sentir qu'il est en quelques manières similaire au mien. Je suis partisan des bases bien posées dans une entente aussi douteuse soit-elle et si les choses doivent se faire, elles se feront à ma manière. Les horaires seront les miens autant que les méthodes et si ma … griffe vous plaît vous aurez encore d'autres occasions de la contempler à condition de me laisser seul maître de l'instant où le spectacle doit s'achever. Sur ce ; vous êtes libre de raccrocher si vous estimez n'avoir rien de plus à faire avec moi mais dans le cas où vous renoncez je conserve mes œuvres … j'ai aussi une connaissance qui saura j'en suis certain … les trouver à son goût. »

Chaperon rouge ; gentille policière. Elle n'aimera pas ça mais rien que pour le plaisir de lui donner d'affreux cauchemars des nuits entières il se paierait le culot de déposer ses trophées à la porte du commissariat. Un gémissement sonne, la veuve et future défunte revient à elle alors Lecter laisse entendre un soupir rieur.

« Je rend l'appareil à votre homme. Libre à vous de laisser les choses s'achever ainsi et dans ce cas il n'aura qu'à repartir seul comme il est venu aucun … mal ne lui sera fait. Si vous acceptez mes conditions et bien qu'il reste et dans ce cas il reprendra les restes. Ce fût un plaisir très cher, j'ai été … enchanté par cette rencontre. Hasta la vista ! »

Portable rendu, il tourne les talons et sa silhouette d'ordinaire légèrement voûtée se redresse à la manière d'un cobra prêt à l'attaque. La lame rutile et face à lui les yeux qui le regardent semblent incapables de battre des cils. Son bras se balance au ralenti, son sourire s'allonge … Franchement, c'est bon d'être lui !


[…]


Dans mes oreilles Vivaldi, l'Hiver et ses notes percutantes. Je ne sais où remonte ce souvenir, l'instant où cette mélodie s'est imprimée dans mon cerveau. Je tuais, forcément et je crois que c'était magnifique à la fin mais les sons alors, les accords avaient donné le rythme à l'exécution de ma victime. Je respire à plein poumons, je veux rire mais me contente de sourire pour l'heure car le crescendo est bon quand on le savoure.

Dans ces prunelles bleues ou grises je lis la peur, je goûte l'horreur et avale l'agonie qui me nourrit tellement mieux qu'une assiette bien garnie. Je veux l'acharnement mais par la même y mettre assez de patience pour ne pas l'achever en lui tranchant simplement la gorge. Je pose un genou sur l'assise du fauteuil, me foutant de le remuer et les tiges de fer avec. Elle couine, je ris et passe un doigt sous son menton pour lui relever la tête. Pas fort jolie ; pas fort soignée et elle mériterait un bon nettoyage de peau maintenant que j'y pense … haaa j'ai de l'acide pour ça mais non, pas pour elle ce serait le gâcher. Elle respire n'importe comment, implore silencieusement ma pitié mais cela m'échappe. Alors je recule ma main qui soutenait sa tête, agite négativement l'index sous son nez.

« Non non pas si vite ; voyons. »

J'ignore quoi faire et c'est volontaire. C'est au coup de tête, à l'instinct selon ce qui me traverse mais je tiens -pour le moment- à conserver ma lame et ne pas en changer en route. Rapidement je fais le tour des possibilités, recule pour observer l'ensemble et fait à nouveau un pas en avant. Mon poing s'écrase sur sa joue si fort que je sens mes propres os vibrer et quand le fauteuil -tellement vieux et branlant- bascule pour s'écrouler sur le côté elle hurle tellement fort que je n'ai aucun besoin de me retourner pour voir que l'employé est tombé assis sur ses fesses.
Si bien vissée elle n'a pas bougée de sa chaise mais la position lui est -je crois- hautement inconfortable. Alors je sautille jusqu'à elle, relève l'ensemble non sans provoquer de nouveaux cris et là je tapote son crâne à nu.

« Là là là ! On se calme ce n'est pas la mort hein ! Pas encore du moins. » Je sifflote, crois entendre un murmure qui me fait pencher la tête vers elle. « vous dites ? »
« Es-pèce ...d-e … m... »
« Monstre ? Oh mais non allons … Ou plutôt si, seulement d'un autre genre que vous même. Nous sommes tous des monstres, mais trop peu osent l'avouer à la lumière du jour. Allez me dire que vous n'avez jamais fait de mal je ne vous croirais pas … vous … puez ! » Elle veut reculer la tête autant que possible lorsque j'approche. « Vous puez le vice et je le sens … je sais à vous voir que vous avez frappé sans raison, par seul besoin de vous défouler mais ça encore je pourrai le concevoir. Seulement vous êtes tellement … faible ! » Un air de fatalisme mélodramatique, je soupire. « Le genre de bonne femme qui jure comme un charretier sans élégance, qui glorifie son gros lard de mari mais qui se fait tellement chier dans son rôle de mère au foyer qu'elle passe ses nerfs sur sa progéniture. Vous avez des enfants, bien entendu vous avez la marque d'une césarienne fort mal exécutée qui n'a fait que vous donner une raison de plus de cogner le dernier né. Véridique ? »

Silence ; et qui ne dit mot consent. Je ne sais rien de sa vie qui m'importe bien peu mais là, en lui étalant un récit qui a déjà trop servit je sais ce qu'elle vaut. La bonne mère proteste, la mauvaise la ferme car elle se demande comment j'ai pu être au courant. Elle me répugne mais n'allez pas penser que c'est parce qu'elle tabasse ses gamins ; chacun sa merde. C'est juste pathétique tant c'est commun. Un autre déchet du genre humain. Un sac poubelle supplémentaire à sortir au plus vite histoire qu'il n'attire pas les cafards à la longue.      
         
Une idée me vient. La lame est trop honorifique dans son cas. Je vais à mon bureau et la repose délicatement auprès de ses comparses avant de me pencher pour tirer un bidon du dessous. Essence ; dans mes premières préférences. Pas cher, j'en aime l'odeur et la simplicité d'utilisation. D'une main je débouche le contenant, saisit un entonnoir et je n'ai qu'un signe de tête à adresser à mon second pour qu'il aille maintenir la tête de la femme -qui s'agite désespérément- en place.

« Vous devez avoir soif je présume hm ? Depuis le temps ... » Je place mes objets, verse le liquide et ignore royalement les gargouillis qui lui échappe. « Autrefois c'était une façon de faire parler les prisonniers … avec de l'eau cela dit mais pour le temps qu'il vous reste on s'en fiche ! »

Mon sourire va de paire avec mon rire et lorsque le bidon est enfin vide je le jette au loin, tend un bras devant Boogie pour lui signifier de s'éloigner et il n'attend pas. Elle tousse, vomit presque à s'en étrangler et je lui fait offrande de quelques tapes dans le dos avant de revenir face à elle. Là je sors mon paquet de cigarettes, en prend deux.

« La cigarette … du condamné ! » Dis-je d'une voix chantante avant d'embraser les deux tiges. « Une pour moi qui me condamnera, que c'est tragique, à un cancer je n'en doute pas et l'autre … pour vous. » Je la tend côté filtre, m'interrompt et la ramène sous les yeux avant de ricaner. « Oups pardon … je me trompais de sens je crois ! »

Elle comprend, mais quand elle ouvre les lèvres pour crier j'enfonce la cigarette allumée dans sa bouche. Quelques secondes à peine et je recule de trois pas alors que sa voix s'éteint à mesure que le feu la cuit de l'intérieur. Je fume pour ma part, m'étrangle entre deux bouffées tant je pars à rire. Toujours plus fort jusqu'à la voir figée, fondue plus que toute autre chose sur son fauteuil et la température du brasier qui me chauffe les membres ne me fait pas sourciller. Torche humaine … ça lui va à ravir ! Le feu danse, roule sous mes yeux et je respire pleinement cette odeur pestilentielle de chairs brûlées qui ne m'arrache aucun haut le cœur mais attise à merveille ma joie. Voilà l'être humain ! Un combustible d'autant plus efficace s'il est gras et j'ai beau savoir que la vie l'a quittée je ris plus fort. C'est si facile, si magistral ! C'est un tableau à ma mesure et une seconde j'ai envie de pousser cette chaise dehors pour que tous en profitent. Difficile sans me cramer les deux mains cela dit alors je profite à huis clos, en petit comité et suis autant satisfait.

Les secondes s'égrainent et les minutes avec elles. Pas un mot ou un son hormis ceux de mon contentement et quand je me lasse du spectacle je tourne simplement le dos, revenu à un semblant de sérieux pour toiser l'homme derrière et m'assurer qu'il est encore des notre … Alors, homme, femme ou travesti mystère … toujours en ligne ?
   

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Ven 21 Juin - 0:22

Ils vous apprennent à être accro

Je me souviendrai toujours de mon premier meurtre. Mon premier vrai meurtre. Pas une balle tirée du haut d'un toit avec un fusil sniper, non - c'est assez grisant mais, soyons francs, c'est pour les tapettes. La première fois que je me suis retrouvée dans ce cube de béton avec un homme et un générateur. Ce n'était pas un mauvais type, juste un mec qui avait un peu trop tiré sur la corde, fouillé là où il n'aurait pas dû fouiller. J'étais seule. J'ai pleuré, presque tout au long de la séance. Il y a une différence entre se savoir capable de pulsions morbides, et les réaliser en temps réel. Je n'arrivais pas à croire à ce que j'étais entrain de faire, que ce type hurlait à la mort à cause de moi, qu'il allait crever à cause de moi. Sans balle, sans couteau, juste une décharge trop importante dans le corps, jusqu'à ce que le corps renonce. Et puis, d'une seconde à l'autre, comme un claquement de doigt, quelque chose a pété à l'intérieur de mon cerveau. Plop. Je ne ressentais plus rien. Rien sinon les hurlements de ce type, avec lesquels j'avais l'impression de fusionner. J'étais littéralement dans ses hurlements. Et plus il hurlait fort, plus je prenais mon pied. Je suis ressortie de là, toute flageolante, on m'a demandé ce qui s'était passé.
J'ai juste souri.
J'étais incapable de ne pas sourire.

Ils ne nous choisissent pas parce qu'on n'est plus intelligents, plus endurants ou même plus précis que la plupart des gens. Ce ne sont que des petits bonus.
Ils nous choisissent parce qu'ils sont certains que dès la première fois, on sourira en sortant de cette putain de salle.

Il rit. Au moins, monsieur est bon public, pour tout type d'humour. Il faudra qu'Amnesia songe à lui sortir d'autres vannes, à l'occasion. C'est l'histoire d'un homme qui rentre dans un café et plouf. Sans rire, ce mec s'amuserait trop dans un cirque. Pas en tant que clown, en tant que spectateur. Tu lui colles un paquet de popcorn et quelques gags scéniques, il devient tout fou à coup sûr. Comme un gosse. Il y a presque quelque chose d'attendrissant, là dedans. Certes, il faut s'appeler Amnesia Van Grad pour trouver ça choupinou mais de facto, elle en verserait une larmichette.
Et comme un gosse, il ne réagit pas très bien à la frustration. A se demander où ses parents étaient quand on apprend à accepter qu'on dise parfois non. Sans doute trop occupé à lui dessiner ce joli sourire ou à le plonger dans l'acide sulfurique, là n'est pas la question. On ne peut pas dire qu'elle s'en préoccupe sincèrement. La seule chose qui l'emmerde, dans le fond, c'est que cette profonde lacune dans son éducation est sur le point de la compromettre, elle. Alors qu'elle a rien demandé. Elle est au téléphone avec un gamin qui fait un caprice pour jouer encore dix minutes et ne peut même pas y aller en personne pour lui coller une baffe bien méritée. La vie est injuste, quand même, n'est ce pas ? Elle serre seulement les dents, donc. Autant dire qu'elle n'a pas été très bien élevée non plus, qu'elle est tout aussi arrogante si ce n'est plus, et qu'elle n'apprécie franchement pas d'être menée à la baguette de cette manière.

A peine a t'il fini son petit laïus, Amnesia jette son portable sur la table du salon, dans un sifflement sonore. Coincée. Elle est coincée. Salopard.
Elle ne peut pas se permettre d'interrompre la communication, dans quelque domaine que ce soit. Elle raterait une chance d'avoir un véritable contact avec la pire menace que son agence ait jamais connue et, surtout, avec la pièce maîtresse de tout son projet existentiel. Et il est absolument hors de question de se faire relayer en arrière plan quand les choses péteront enfin. Ca reviendrait à perdre le sens de tout son foutu train de vie. Si elle perd Jason Lecter, elle n'a plus qu'à aller se descendre un kilo de cocaïne et crever dans un caniveau, étouffée dans la bave de sa propre overdose. Amnesia veut voir la race humaine s'effondrer, elle avec, elle veut assister à la déchéance que l'homme incarne depuis toujours sans même avoir la politesse de l'assumer jusqu'au bout. Mais pour ça, il faut qu'elle soit encore consciente de ses actes au moment des faits. Et, accessoirement, qu'elle ait encore un minimum d'emprise sur la situation. Plonger dans ce jeu là avec cet individu là, c'est compromettre le peu d'équilibre des forces, mettre en jeu sa santé mentale et risquer de se faire tirer une balle dans le dos à peine retournée. Exaspérée, elle passe les mains sur son visage. Et sur la table, la voix de Neil grésille, en une supplique affligeante.


" Je t'en supplie, m'oblige pas à rester là...
- T'as pas le choix. " siffle t'elle sèchement, en récupérant son portable.

Moi non plus, d'ailleurs.


...


Il ne le supportera pas.
Il ne sait pas ce qui va se passer mais il sait qu'il ne le supportera pas. Il est déjà à bout. Sa peur, son dégoût sont tels que Neil a l'impression d'être cloîtré à l'intérieur de son propre corps. C'est comme s'il était attaché de part en part au dessus du vide et que quelqu'un tentait de l'arracher à ses liens en le tirant par les tripes. Les vertiges sont devenus aveuglants, puissants au point de lui faire oublier l'espace d'une seconde qui il est, au point qu'il les espère parfois de tout son coeur. Il transpire comme un boeuf, il a toujours ces reflux gastriques interminables dans la gorge. Et il pleure, nom d'un chien. Dès qu'il a reçu le portable entre les mains, qu'il a entendu Amnesia refuser de lui laisser cette porte de sortie salvatrice, il s'est effondré comme un gosse. Des sanglots lui secouent la cage thoracique, à menacer de lui faire péter les côtes, des grosses larmes de crocodiles voilent entièrement sa vue. Il s'effondre comme un château de sable.


" Neil. Ecoute moi. Respire. " grésille la voix débile au téléphone. Neil n'écoute pas. " Imagine que c'est une course d'endurance, trouve ton point de respiration et ne le lâche pas. " un rire le prend, nerveux, compulsif. Une course d'endurance ? Il a toujours détesté le sport. " Tu t'écrouleras au sol quand ce sera fini, pas avant. " Trop tard. Il le sait. Elle le sait. Encore un stress comme celui-là et il va se vider par tous les trous. "Oh mais c'est pas vrai mais quel con. Bon bah mets-moi en haut parleur, au moins " Il s'exécute. C'est le dernier acte conscient qu'il fera ce jour là...

La chaise s'effondre dans un fracas assourdissant, immédiatement suivi par un hurlement insupportable. Neil sursaute et hurle avec la femme. Il se pisse dessus, s'écroule au sol, dans une réplique absurde de la chute orchestrée tantôt. Le portable tombe et glisse près de la scène macabre mais Neil n'en a plus rien à faire. Recroquevillé par terre, il se tient la tête entre les mains, se bouche les oreilles et s'enfonce les genoux dans les yeux pourvu que ça le rende aveugle. Chaque fois qu'elle crie, il crie de concert, pour ne pas l'entendre. Son coeur bat à lui en rompre les côtes, son estomac se soulève en hauts le coeur, son corps tressaute sous le choc de son propre traumatisme. Il veut seulement oublier l'endroit où il se trouve. Et ne plus jamais revoir ce visage. Chaque fois qu'il ferme les yeux, il voit ce putain de visage. Et il pleure, il implore, pour ne plus jamais le revoir. " Seigneur, seigneur, oh seigneur " Il y a bien longtemps que Dieu a été exclu hors des murs de ce repère, lui-même n'y croit d'ailleurs pas, mais il s'accroche à cette entité irrationnelle, comme on le ferait tous, comme on l'a tous fait. " Seigneur, seigneur. " Il sanglote. Et enfin, derrière, la torche s'allume, les hurlements et l'odeur monte. Neil hurle encore. Il se balance d'avant en arrière. Il se gerbe dessus.


...


Amnesia a arrêté de noter. Elle ne sait même plus quand. Sans doute depuis le monologue sur l'odeur nauséabonde de la victime, qu'elle entend au loin depuis le faible haut parleur. Son crayon s'est échappé de sa main et elle n'a pas pensé à le récupérer. Elle est absolument fascinée. Elle a presque envide de gueuler à Neil de se taire elle-même, pour qu'il arrête de lui gâcher ce spectacle auditif. C'est horrible, mais c'est comme ça. Pourtant, même pour elle, ce qu'elle peut imaginer du théâtre morbide est assez raide. Mais derrière une légère grimace d'une douleur purement imaginative, elle est absolument absorbée par ce qu'elle entend. Par l'instinct incroyable de son sujet d'étude, sa capacité à cerner le coeur des hommes alors que lui-même est un chaos nourri par une telle quantité de fils conducteurs qu'ils en deviennent chaotiques eux-mêmes. En cet instant, elle aimerait seulement, l'espace d'une seconde, être dans sa tête pour espérer visualiser ce qu'il s'y passe. C'est la chose la plus fascinante à laquelle elle ait assisté depuis sa découverte de l'électricité sur les hommes. Et les neurones hyperactifs et dégénérés de madame se font un véritable festin de ce à quoi ils assistent, dans le respect le plus absolu de sa déshumanisation nécrosée. Non qu'elle en veuille à cette femme, non qu'elle lui souhaite une longue vie ou une mort douloureuse. Elle s'en moque, comme elle se moque du reste. C'est l'aspect clinique, qui intéresse dans ce cas là, et dans tous les autres. Cet espèce d'excorporation macabre qu'elle vit chaque fois qu'elle assiste à ce genre de scène. Il n'y a plus d'humaine, il n'y a plus de femme, seulement un cerveau fasciné par sa nouvelle découverte.

Et puis, un silence parfait contre son oreille. De temps en temps, un marmonnement incompréhensible de Neil transperce cette tranquillité abominable mais elle ne fait même plus attention à lui. Il est perdu, de toute façon. Probablement ne se souvient il même plus de l'endroit où il se trouve. Et depuis le haut parleur enclenché tantôt, comme elle devient au bruit qu'il lui a fracassé les oreilles que le portable se trouve au sol, elle se racle légèrement la gorge, minaudant d'une voix tout à fait mondaine - parce qu'on ne se refait pas.


" Quelqu'un aurait il l'amabilité de me ramasser, s'il vous plaît ? Vous seriez gentil... "

Dix minutes de silence religieux, c'est déjà bien assez pour respecter l'oeuvre et laisser l'artiste savourer son instant de grâce. Elle entend quelques grésillements, le frottement doux d'un portable qu'on glisse dans sa paume. Elle ne sait pas si elle est toujours susceptible d'être entendue par tout le monde. D'ailleurs, elle ne sait pas très bien qui est ce tout le monde.

" Monsieur Lecter ? Bien, il semblerait que vos conditions soient acceptées. Ne m'obligez pas à le graver dans la pierre, j'ai aussi ma fierté mal placée. De toute façon, je présume que mon homme n'est plus en état de rien faire, donc on peut raisonnablement dire que vous êtes le seul maître de cette situation dorénavant. Et à ce que je viens d'entendre, je suppose qu'elle est morte... Donc puisque j'estime avoir fait preuve de bonne foi malgré ma féminité réelle ou déguisée, je vais devoir m'en remettre à la votre concernant le bon déroulement de cette affaire, dans un esprit de bonne entente et de respect mutuel, qui en conduirait d'autres éventuelles. "

Pactiser avec le diable, c'est pour les tapettes.
Moi je prostitue ma vie pour Lui, moi, madame.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Ven 21 Juin - 2:04

Faites de merveilleux cauchemars !


Haa donc il n'est plus là, plus parmi les gens présents en tout cas. Lui petit homme insignifiant incapable d'assister à ça, à regarder la mort dans le noir de ses orbites vides. Bien entendu qu'il n'a pas réussi et il ne pourra jamais. Il faut un fond pour ça, il faut cette envie qui vous accroche les tripes et le cerveau. Cet instinct vous poussant aux plus affreux desseins et avoir les couilles de revenir tête haute ensuite, le sourire aux lèvres comme un étudiant sort heureux d'avoir réussi un examen. Ce type là est du genre le plus banal que porte la terre, un être fade et commun étriqué dans son costume, avec sa gueule de mec fier qui pourtant se fait dessus quand on le laisse, qu'on lui lâche la main devant le fait accomplit. L'habit ne fait pas le moine, l'allure moins encore et s'il est arrivé l'esprit zen il est là désormais recroquevillé sur lui même dans sa terreur. Pathétique. Jason croise les mains dans son dos, ricane et tend finalement le bras pour reprendre le téléphone échappé quand la voix grésille. Le ton est plaisant et un court instant il y colle un visage monté de toutes pièces juste pour le fun. Des traits de porcelaine -que l'interlocuteur soit homme ou femme- des yeux clairs, des cheveux blonds ; gueule d'ange comme avatar d'une personnalité atypique et auto-destructrice.  

« Votre homme vous a laissé tomber … dans tout les sens du terme dirait-on. » Il le pousse du bout de pied, le voit rouler plus encore en boule. « Mouais ; pas très résistant ce garçon il faudra en changer à l'avenir. »

Il rit doucement à entendre la voix et jette un œil au brasier qui s'essouffle petit à petit. Cette personne lui plaît à sa mesure. Il aime à rencontrer quelques esprits complexes au détour d'un chemin et celui-ci est assez original pour lui donner envie de garder le contact. Pour le moment en tout cas. Qui sait ce qu'il en restera demain ? A ce propos il pourrait même changer d'avis avant ou bien dans six mois. C'est à son bon plaisir.

« Les conditions sont en place je suis … ravi de notre entente très cher. Je vous suis reconnaissant pour votre patience sachez le. Concernant la suite ma foi, je vous le concède ce type est HS. » Il en rit, fait un bond par dessus l'homme pour rejoindre la porte ouverte et jeter un œil dehors. « Mais je suis homme de parole et vous aurez vos cadavres. Et votre employé aussi tant qu'à faire … Mon second viendra vous les apporter, adressez vous à lui comme à moi il est très fiable et ne vous causera aucun ennui. »

Il se retient d'ajouter que la chose pourrait changer s'il le décide. Car l'heure est à faire des affaires et non des ennemis. Il inspire légèrement l'air frais, il sera bientôt midi et il fait beau. C'est une bonne journée.

« Rendez vous à quinze heures à l'entrée du quartier Sud. Une camionnette verte vous attendra. La voiture de votre type sera déplacée vers le centre sur un parking. Nous vous communiquerons l'adresse en temps voulu. Sur ce, j'attends nos retrouvailles un jour prochain mon … ami. Et d'ici là, faites de merveilleux cauchemars ! »

Portable raccroché, il le laisse tomber et l'écrase sous son talon. La personne trouvera bien d'autres manières de le contacter et Lecter n'a plus utilité de l'objet. Prendre ; utiliser puis jeter voilà sa façon de procéder et elle est trop ancienne pour en déroger. Il revient à l'intérieur, demande au Cubain de charger les restes dans le fourgon et se rapproche de son second.

« Tu attends pour quinze heures à l'entrée du quartier et pense à le charger aussi celui-là. Notre interlocuteur t'y retrouvera. Et comme d'habitude si tu trouves ça louche tu sais ce qui te reste à faire ... »

Tête, hache. C'est facile. Jason est peut-être de bonne humeur mais cela ne le dispense en rien de prudence ou au moins de planifier un minimum. Il n'aime pas les pièges sauf les siens et préfère être certain qu'on ne lui prépare pas un coup foireux. A force de le côtoyer il sait que le BoogieMan sentira le vent tourner en cas de mauvaise surprise et il réagira en conséquence. C'est bien le plus intuitif de la bande avec Jason lui même. Il lui fait assez confiance l'air de rien.
Un œil à sa tenue, il a grand besoin d'une douche maintenant. De sommeil aussi mais ça, se sera pour une autre fois. Un café serait bienvenu aussi ...

« Je te laisse la suite, ne tarde pas trop à revenir … »

Une main passée sur son épaule, un sourire et la bête remonte à sa tanière. Elle s'en va comme si rien n'avait eu lieu et n'accorde plus l'ombre d'un regard aux cadavres ou à l'homme prostré. C'est passé, c'est pratiquement digéré et assimilé. Derrière lui la porte claque, il est ailleurs et si un sourire de contentement lui flotte aux lèvres c'est plus par prévision de ce que pourrait donner le jeu à venir. Une caresse sur la tête de son molosse qu vient le saluer et Lecter rejoint la douche.

Demain sera un autre jour et aussi fou sera-t-il, il se réjouit d'avance ...

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 0:24

Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Tumblr_meky6flMfX1rb5wor




Livraison effectuée. Etrange mais effectuée. Et c'est un Boogie Man pensif qui regarde la berline noire d'Amnesia s'éloigner. Un fantôme du passé surgit d'on-ne-sait-où et qui ne va pas lui apporter que d'agréables souvenirs. Au volant de la camionnette verte, il se redresse et jette un oeil critique dans le rétroviseur. La clé de voûte de son association avec Lecter est la transparence et l'honnêteté crue frisant avec l'impudeur qu'ils ont l'un envers l'autre. Il sait que son rapport de cette transaction va être...mouvementé. Et au-delà de la punition qui va fondre sur lui, il y aura besoin d'explications et d'éclaircissements. Le Boogie Man est un livre ouvert pour Lecter mais certaines pages de l'histoire d'Alastor Burton sont manquantes ou zébrées de noir. Des zones d'ombre qui n'ont jusqu'à aujourd'hui jamais eu vraiment d'importance et dans lesquelles ni l'un ni l'autre n'ont vraiment eu envie de s'aventurer. Jusqu'à aujourd'hui...Boogie pousse un long soupir avant que son regard cristallin ne se lève sur le terrain vague. Le nuage de poussière s'éloigne, disparaît de sa vue. Il patiente encore quelques instants mais cela ne fait que retarder l'inéluctable. D'un geste décidé, il met le contact et démarre.

Les portes du repère s'ouvrent pour laisser entrer le véhicule renfermant un Boogie Man qui se prépare à la repentance. C'est visage fermé qu'il en descend, encore plus glacial que d'ahbitude, il désigne d'un index impérieux deux larbins qui ne semblent guère absorbés par une activité qui nécessite hâte et exactitude. Au ton de la voix du Croque-Mitaine, ils se recroquevillent légèrement, devant se demander ce qu'ils ont fait de mal pour être soudainement sous les projecteurs. Sèchement, il leur ordonne de nettoyer la camionnette de fond en comble. Intérieur comme extérieur. On doit être capable de manger sans assiette et sans couverts sur le capot sans risquer d'attraper une dysentrie. Il se chargera personnellement de passer la lumière noire à l'intérieur et à chaque tâche de sang ou de fluide corporel encore détectable, il leur coupera une phalange pour avoir été incapable de faire le boulot d'une vulgaire femme de ménage. Inutile d'ajouter quoi que ce soit d'autre. Ils savent tous que Boogie est plus que capable de passer ses menaces à exécution. Et qu'est-ce-qu'une pauvre phalange quand on sait que l'homme est capable de vous extraire les entrailles pour vous les enrouler artistiquement autour du cou?

D'un pas raide, il se dirige vers le milieu de l'entrepôt. Les hommes s'écartent sur son passage et il ne leur accorde pas la moindre attention. Ses iris glaciaux sont rivés en haut. L'antre de la Bête. Il gravit les marches qui mènent aux appartements de Lecter mais il n'entre pas tout de suite. La main posée sur la poignée, il se passe la langue sur les lèvres, secouant doucement la tête en sentant le picotement caractéristique de la fine mais visible coupure qu'Amnesia y a laissé. Comme un gladiateur s'apprêtant à entrer dans l'arène pour affronter la foule, il prend une légère inspiration avant de pousser la porte. Le molosse de Jason dresse aussitôt la tête, un grondement sourd dans la gorge, lorsqu'il entre dans le capharnaüm qui règne en ces lieux. La folie du Clown s'étale même sur les murs et dans les débris de meubles qui n'ont pas échappé à une quelconque crise passagère. Le regard polaire de Boogie balaie la pièce tandis que le chien repose la tête entre ses pattes. Boogie déglutit avant d'appeler son maître.

Jason. On a...un problème. Pas de réponse. Quoiqu'il soit en train de faire, le Croque-Mitaine est sûr d'avoir son attention. Il tire à lui une chaise, dernière rescapée d'une fratrie de six. Il s'y laisse tomber continuant en s'adressant aux murs. Je la connais. Une légère grimace fronce son nez en disant ces trois mots. Il vient de piquer la curiosité de Lecter dont la tête apparaît aussitôt dans l'embrasure de la porte. Avec lenteur, Boogie lève les yeux sur lui et reprend. La femme mystère. Je la connais. J'avais un léger doute tout à l'heure. Plus maintenant. La Bête le dévisage les paupières étrécies avant d'abandonner ce qu'il était en train de faire pour se diriger vers lui à pas vifs. Trop vifs. Est-ce-la curiosité qui le fait agir de la sorte? A-t-il déjà "vu"? Boogie ne détourne pas le regard. Il n'éprouve aucune peur, aucune crainte quand à son sort. Il a toujours assumé ses erreurs le front haut et le dos rond. Celle-ci ne dérogera pas à la règle même si les circonstances sont pour le moins inédites.


Jason
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 3:05

Faites de merveilleux cauchemars !


Sensation doucereuse, une extase grisante. Des heures passées à jouer, à tenir à pleines mains la vie de deux individus insignifiants de prime abord mais qu’il a tellement aimé tuer. Doux euphémisme encore, il les a anéanti de bout en bout, par l’esprit et le corps et il a inspiré la terreur, la douleur … C’était bon, tellement que sous la douche le clown a presque éprouvé une pointe de désolation à se débarrasser du sang qui le couvre. Trop heureux est-il ces derniers jours, il réussi chaque plan, il gagne le gros lot et sa poitrine gonfle à mesure qu’il inspire. S’est-il déjà senti si … bien ? Possible, il prend les choses comme elles viennent et pour l’heure elles le ravissent. Sorti de la cabine et partiellement séché il s’habille à demi. Passe seulement un jean noir élimé mais confortable et garde sa serviette autour du cou. Un œil au miroir, son maquillage n’est plus à cet instant et pourtant il prend le temps de s’observer. Son buste barré de cicatrices et de plaies, sa peau blafarde, ses cheveux irradiant d’un vert tout juste renouvelé à l’aide d’une coloration … ça lui va oui, son reflet lui plaît sur le moment.

Il vient de passer une heure sous le jet à se nettoyer, il peut bien se grimer avec soin. Se raser aussi. Ce ne serait pas du luxe. Sa bonne humeur est douce, il chantonne et fouille une boite à la recherche de son rasoir. Trouvé, il s’active à la tâche à coup de geste précis, lents.
L’esprit divague, voyage à des pensés si banales qu’elles le forcent à sourire. Bêtement Jason songe à prendre le large quelques jours. En voiture, aller voir ailleurs et sentir un autre air lui chatouiller les narines, il imagine un décor différent, en bonne compagnie peut-être ? Ou seul, il aime ça aussi la solitude. En tête à tête avec lui même. Au pire il prendra son molosse et s’en ira balader de ville en ville. Sans tuer, ce serait un miracle mais sur le moment il laisse de côté bombes et couteaux, tortures et caveaux pour des horizons divers. Un temps d’arrêt pour se reposer un brin. Le temps passe sans lui, la pendule tourne et quand il entend la porte s’ouvrir Lecter occupe toujours la salle de bain de sa tanière. Déjà rentré le BoogieMan ? Diantre que le temps passe vite ! Haussement d’épaules de sa part, ce n’est pas important et il continue à étaler le noir sur ses yeux à la suite du blanc crayeux.

Là ; soudain la légèreté qui l’habitait descend d’un cran. Un problème ? Jamais son Croque Mitaine n’emploie ce terme car il a à cœur de les régler avant même que les dit problèmes aient dérangé sont maître. Piqué d’une curiosité vive, Jason se tait et extirpe un pot de fard rouge d’une trousse si bariolée de taches qu’on en discerne plus la couleur d’origine. Trois mouvements du bout des doigts et le sourire rayonne sur le masque blanc tandis que tombent les trois mots qui achèvent de rendre la bête suspicieuse. Comme bondissant d’une boite il sort de la salle de bain et écoute la dernière phrase, une information importante … reléguée au rang de broutille lorsque Lecter baisse les yeux sur le visage glacé de son second.

Il le voit aussitôt, comme un énorme point rouge éclaté sur un carré de papier blanc et l’esprit part en vrille, la bombe explose sans aide d’un détonateur. Comment ignorer quand la possessivité, le besoin de tout tenir et de tout régenter est si fort qu’il en devient viscéral ? Comment Jason Lecter dans sa violence barbare, ses ordres crachés et ses attitudes excessives pourrait-il concevoir qu’on ait laissé une marque, une signature quelconque sur ce qu’il désigne comme étant sa propriété ? C’est un vol d’un autre genre, c’est l’humilier, lui porter un coup dans le dos alors que lui même ne s’abaisse pas à ce stade, trop heureux de voir la vie s’éteindre au fond d’un regard. Trahi, sali, dépossédé se sent-il alors, au bord d’une nausée acide qui ravive à grand fracas les bourdonnements sourd de sa folie qu’il a à peine eut le temps de ranger. Jamais non JAMAIS on ne l’a insulté à ce point, jamais on a frappé si vicieusement le Clown couronné du Sud. L’offense est totale, elle le liquéfie sur place autant qu’elle le statufie. Il n’est pas blessé à ce stade, il est outré comme un monarque giflé de la main d’un gosse à peine capable de marcher … intolérable à ses yeux flambants de colère, il en perd les derniers liens de raisons qu’il possédait encore à ce jour où la démence l’a déjà trop étreint à travers les méandres des tortures qu’il a fait subir.
Présentement il se sent comme claqué à répétition contre un mur de béton, sonné et désorienté mais pas assez pour oublier cet outrage à ses règles qu’il a tellement répété qu’il les considérait comme évidentes. Pour lui surtout, parce qu’il lui a donné une confiance, qu’il pensait que lui seul avait pleinement conscience des codes établis. Mais il revient marqué d’une autre main, il revient à ses pieds avec au cou une autre laisse que celle de son maître et non, le tyran au sourire déchiré n’apprécie pas. Il ne peux pas, Jason ne conçoit pas que cela puisse être innocent. Car l’homme aux yeux limpides sait lorsqu’il doit courber l’échine, il reconnaît ses fautes, et là Jason y lit une acceptation. Il y voit comme une invitation à le massacrer, à lui arracher les membres si c’est là ce qu’il mérite mais pourquoi ? Qu’a-t-il gagné le BoogieMan à laisser une autre personne le blesser si ce n’est par défi ? Par bonheur d’un jeu tordu ou par excitation ? Lecter n’a plus à supposé, il comprend, il saisit et voit rouge. Sa vue se pointillent de taches noires lorsqu’il lève la main et sans concession la coup part, s’abat sans retenue au point que la chaise suit le mouvement de son occupant bientôt projeté au sol.

La bête était trop sage, elle rêvait trop bien … à croire qu’on ne souhaite pas la voir dormir avec les deux yeux bien fermés. Serviette arrachée de son cou, Lecter essuie rapidement ses mains encore colorées de maquillage et la jette plus loin dans une once de considération avant de toiser l’homme à ses pieds. Il devrait se rappeler le « problème » mais c’est impossible, c’est passé en second plan à la seconde où il a vu cette blessure, cette morsure qu’il ose afficher en sa présence.  

« Comment … oses-tu revenir si … naturellement alors que tu traînes l’ombre d’une autre personne derrière toi ? » Grince-t-il, cruel. « Tu la connais tu dis, comment ? Qui peut occuper une telle … place dans ta vie pour que tu l’autorises à ça ? »

S’il le touche, il pourrait bien lui trancher les doigts un par un. Il lui en veut, il le hait maintenant mais il recule de trois pas, pivote jusqu’à accrocher ses deux mains à une table sur laquelle il enfonce tellement les ongles qu’il menace de les arracher. Sa calmer là ? Qu’on lui dise comment ! Qu’on ose seulement lui glisser l’idée que ce n’est pas si important et il fera exploser sa propre habitation ! Rageusement il revient à sa hauteur, le dévisage avec un tel mépris qu’il semble que ce cher Croque Mitaine soit devenu un étranger. Réalise-t-il le cher homme, qu’il vient à lui seul d’ébranler un monument entier ? Une forteresse réputée imprenable … comprend-t-il que le Clown est déçu ?

« C’est donc là la démonstration de ton attachement ? Aller retrouver je ne sais qui, savoir quelque chose et ne pas me tenir informé ? La laisser te saigner sans broncher parce que oui ! Je déduis qu’elle n’est pas morte puisque tu ne parles pas d’elle au passé ! Mais que ta … gratitude est belle … Alastor. »

Qu’il lui prouve qu’il a tort, qu’il ose le contrecarrer cette fois … n’importe comment, mais qu’il ose !
Sans ça … la Bête ne répond plus de rien, même à son égard.  


© Jason L.

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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 9:25

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La Bête est furieuse, écume de rage, de colère, de déception. Alors qu'elle s'avance vers le Boogie Man, c'est escortée par les spectres grondant de sentiments violents qui se mêlent, se déchirent mais qui n'ont qu'un seul but, une seule cible. Le Croque-Mitaine est un homme aux réflexes vifs, que le moindre mouvement d'air alerte, il pourrait facilement esquiver ce qui va suivre mais il ne le fait pas. Il a une conscience aiguë de la loyauté et il a fauté. Tant que son crime ne sera pas expié, tant que l'offense ne sera pas lavée, il ne pourra rien faire, rien entreprendre, rien planifier. Lecter explose en avalant à grandes enjambées la distance qui les sépare. Pas de coup de semonce, ni d'avertissement. Sa main se lève et s'abat. La force du désenchantement du Clown est à la hauteur de l'outrage. Le cou de Boogie gémit à ses oreilles lorsque sa tête se tourne brutalement sous l'impact. Sa chaise vacille et emportée par son poids, elle tombe au sol, le dossier lui sciant le dos. Il se hisse sur un coude, roule sur la gauche, pour rester à genoux, assis sur ses talons, mains posées sur ses genoux. Les questions de Lecter fusent entrecoupées d'affirmations qui ne supporteraient aucune justification. Y en a-t-il seulement? Non pense Boogie. Il n'en a aucune à fournir. Quoiqu'il dise, rien ne sera entendu. Inutile de parler au Clown de ses hypothèses à propos d'Amnesia. Il n'est pas en état de les recevoir. Inutile d'arguer son innocence dans cette blessure, Boogie ne l'est pas. Et encore plus inutile d'essayer d'apaiser la tempête avec une voix douce et apaisante. Rien ne peut éteindre l'incendie. Il cessera seul, de lui-même, lorsqu'il n'aura plus rien à consommer. D'ici-là, Boogie est le combustible et il doit encaisser jusqu'à ce qu'il n'ai plus rien à offrir au brasier.

Les prunelles opalines se lèvent de nouveau sur Lecter qui s'est tourné ves une table. Même s'il ne le voit, le Croque-Mitaine devine avec quelle force ce dernier doit en étreindre le bord visualisant certainement sa propre gorge entre ses serres. Les bras tremblent de colère, les épaules frémissent de fureur et les mots jaillissent. Amers. Déçus. Le flagellant aussi violemment qu'un fouet aux pointes de métal. Jason prononce le prénom de naissance de Boogie...insulte suprême quiélève une barrière entre eux. Le Clowwn s'ampute verbalement de son second, l'éloigne de lui comme on éloigne une chose écoeurante qui n'inspire que nausée et haut-le-coeur. Le Croque-Mitaine courbe la nuque. Il avait perdu de sa superbe en entrant ici en pénitent. La glace fond, s'étalant autour de lui. Plus d'armure. Plus de masque. Au loin le jeu des apparences et la créature hautaine qui a ordonné mauvaise qu'on aseptise une camionnette. Les doigts se Boogie se serrent, il étreint le tissu rêche de son jean. Ses mâchoires se crispent et le grincement de ses dents résonnent à ses oreilles. Il ne détourne toujours pas les regards car c'est là que faiblesse supplémentaire. Le Croque-Mitaine s'inflige volontairement le spectacle de la déception de son maître car c'est ainsi que commencera son repentir. Il est contris, jusqu'au plus profond de son âme. Il se mord violemment l'intérieur de la joue avant de répondre d'une voix éteinte et lointaine.

Je l'ai connu il y a des années. Avant que tu ne me trouves. A une période bizarre de nos vies. Elle était de ténèbres, comme moi, et je n'avais jamais pensé trouver quelqu'un qui soit aussi fasciné que moi par la mort. Il est honnête, sincère.  Là où j'agissais par simple plaisir, elle, c'était par addiction. Je... Ses sourcils se froncent. Il va aborder là un virage dangereux, ses mots doivent être choisis avec soin et intelligence. Avouer avoir partagé quoi que ce soit avec quelqu'un d'autre, avouer avoir été intime avec un tiers, sera aussitôt perçu comme une trahison par Lecter. Torturer et tuer en duo est un serment de sang, un lien presque indestructible. On révèle sans crainte, sans pudeur son véritable visage, on montre sa bête dans toute sa gloire. On étale ce qui devrait rester caché ou réservé à un public extrêmement averti. C'est un acte exhibitionniste que l'on ne destinera qu'à peu de personne. J'ai essayé de la forger, l'ai martelée pour qu'elle devienne comme moi, lui ai enseigné ce que je savais. La transformation ne s'est jamais réellement faite complètement. Elle était née monstre mais elle n'était pas comme moi. Elle a disparu du jour au lendemain, aussi vite qu'elle n'était apparue. Il secoue lentement la tête ignorant la douleur qui lui vrille les os.  Alastor ne s'était jamais posé de questions sur qui était Amnesia, ce qu'elle faisait en dehors de leurs rendez-vous sanglants, sa vie passée, présente et future, son identité même dont il n'avait jamais eu de certitude claire...toutes ces informations, il les ignorait. La seule importance était le monstre si semblable au sien et si différent. Il s'était cru seul au monde tellement de temps, il ne pouvait pas ignorer celui qui était terré dans la jeune femme. Sa propre Bête jappait avec trop d'impatience dans son crâne pour qu'il ne l'écoute pas. Il ferma un instant les yeux les rouvrant uniquement en entendant le froissement du tissu des vêtements de Lecter qui s'était décidé à bouger. Je devais revoir ce fantôme du passé. C'était égoïste, irréfléchi et irrespectueux...mais je le devais.


Jason
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 12:27

Faites de merveilleux cauchemars !


Par trop de fois les colères de Jason ont résonné le long des murs, à l’échelle de ses rires aliénés et sans aucun frein pour les faire cesser. Il ne sait pas se contenir, trop nerveux dans le fond pour réprimer ses états d’âme. Il ment, prodige du genre et peut quelques fois -si l’humeur est au beau fixe- prendre une chose ou une autre à la légère … tant qu’elle n‘atteint pas en plein cœur cette bête ultra sensible en lui. Sensible, fragile non pas en faiblesse mais en limites posées, en termes de contrôle Lecter ne vaut rien. Zéro pointé sur ce sujet et il ne compte pas changer d’un iota dans les années à venir quand bien même il vieillit et qu’il devrait s’assagir. A quoi bon ? Il est trop heureux de ce qu’il est, trop amusé de ce qu’il crée pour sentir poindre en lui une envie quelconque de faire le point et de se remettre en question. Le voilà à écumer de rage, de frustration et blessé comme jamais. Il se moque des gens, les écrase à son seul bon vouloir mais lui … c’est spécial, c’est DEVENU différent. Il était son ombre, respirant le même air toxique, transportant le même cœur nécrosé des pires actions au monde et il l’a trahi … Lecter le ressent de la sorte, trahi par le seul en qui il osa placer un semblant de confiance. Offense terrible, coup de poignard ayant fissuré on ne sait réellement quoi en lui. Coulant sur l’homme un regard corrosif, Jason bloque sa respiration le temps d’écouter les mots qui viennent en suivant et qui en un sens, l’achève pour de bon.

Chaque parole est un clou supplémentaire venu crucifier en lui la sympathie bancale mais réelle qu’il lui portait. Chaque explication malmène ses tympans comme les tisonnant au fer et les mains de la bête se referment en poings blanchissant chaque articulation qui craque sous la pression. Il évoque un passé inconnu partagé avec quelqu’un d’autre, un lien noué dans le sang et la mort qu’il n’a jamais raconté pas même en sous entendus auparavant. Une histoire forte, un cadavre ressorti soudain de son placard et ramenant avec lui un parfum douceâtre de jeunesse. A entendre qu’il « devait » la revoir ; Lecter se sent vaciller une seconde et fait aussitôt un pas en avant. Il ne réfléchit pas, il n’y arrive plus. Black out total dans sa tête et il apparaît sous le pire de ses visages. Une seule fois par le passé Lecter a perdu pieds, n’a plus été réellement maître de sa foire intérieure et lorsqu’il est réapparu c’était le visage tailladé, suturé  grossièrement de sa propre main et laissant derrière lui le cadavre d’une femme tellement réduite en charpie qu’on aurait été incapable de la reconnaître. Un nouveau coup fend l’air, atteint le second en plein visage encore et l’impact est tel que le Clown sent ses propres os vibrer. Voilà la pire de ses rages, lente, qu’il déverse au ralenti et quand il ouvre la bouche la voix devient un venin, fluide agressif à l’image de la neige carbonique.

« Tu le devais tu dis ? Haa pour sûr ton respect a dû filer loin pour oser me tourner le dos de la sorte ! Je te pensais intelligent, où est donc passé ta logique ? Jusqu’à quel point vas tu me … décevoir aujourd’hui hein ! »

Le mot est tombé. Décevoir … on ne déçoit pas Jason, on n’inspire pas telle émotion à un homme sans cœur ni sentiments. Le terme parle à lui seul ; ce n’est pas le Clown qui souffre et s’enflamme ; c’est Jason Lecter, le fantôme humain sous son masque tricolore. La bête geint, grogne, hurle comme le loup à la lune et le maître du Sud pivote sèchement sur lui même pour rejoindre son armoire d’où il tire une chemise écarlate qu’il passe sans même la boutonner ensuite. Il a froid, mais il cuit dans le même temps. En lui s’agite un vent tourbillonnant qui ne parvient pas à s’échapper, qui refuse de se calmer tant qu’il n’aura pas commit le plus abominable.

« Voilà pourquoi j’ai depuis longtemps renié toute attache, voilà pourquoi je ne m’entoure que de têtes sans valeur dont je me débarrasse quand ils en viennent à m’ennuyer … Parce que si je reste seul avec moi même, je ne suis pas désappointé. » Murmure sifflant d’un serpent prêt à mordre, les yeux injectés de sang, le corps tendu comme un arc bandé. « De tous tu étais le seul, Alastor Burton dont la compagnie était devenue une fierté. L’unique … personne pour qui j’aurai mis cette ville à feu et à sang si on venait à t’arracher loin de mes mains. Tu le savais ! Tu en avais … conscience et tu as osé retourner à autrefois ET t’abandonner à quelqu’un d’autre putain je devrais juste te tuer pour ça ! »

Il l’a hurlé, empoignant la petite table qu’il griffait quelques minutes plus tôt pour la soulever et la balancer contre un mur. Le bois explose, Lecter en regarde les débris sans décolérer et maintenant il sait que transformer sa chambre en ruine ne lui sera d’aucun secours. Le nœud de son « problème » est là, à genoux et il revient vers lui, enserrant sa gorge d’une main. La pression va en montant, mais cesse pour être seulement inconfortable. Il aimerait laver ça dans le sang, pourtant il peine à le mettre en pratique, il reste encore un fil quelque part … un dernier petit lien entre eux … trop ancien, qui a acquis de la valeur malgré lui.

« Je ne tolère pas que mes chiens mordent la main qui les nourrit. Dans ton cas, j’estime avoir fait tellement plus … que tu n’imagines pas … à quel POINT ... » Les doigts se serrent, les ongles enfoncés dans sa peau et la voix se casse, explose dans un chuchotement trop humain à la fois peiné et dépité. « … Je regrette de t’avoir accordé tant de place. Sans le vouloir, à la force du temps j’ai laissé mon cœur carbonisé entre tes mains et toi … tu viens de le réduire en cendres. »

Ses yeux percutent les siens ; miroitant et Lecter se mord la lèvre. Car il ronge son frein, il range ses dents parce qu’il a pour principe de rendre les outrages commis à son encontre au centuple. Il songe réellement à mordre en retour, à dévorer puis avaler cette marque insultante qu’il ne parvient pas à ignorer sur l’autre mais il le sait aussi ; s’il mord maintenant, il lui arrachera la langue en suivant.

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 15:43

Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Tumblr_m5zxu7BeuH1rw6jqqo1_500




Le poing s'abat de nouveau et Boogie accuse le coup sans gémir, sans lâcher le moindre hoquet de douleur. Son corps accompagne le mouvement, oscillant en arrière avant qu'il ne tombe en avant, les mains tendues devant lui. La Bête a envie de piauler piteusement, d'implorer son maître mais il la contrôle. Ce n'est pas des suppliques ou un pardon imploré le sang aux lèvres qui changeront quoique ce soit. Elle doit offrir sa gorge et que le monstre qui le domine la lui tranche ou l'épargne. Ses dents s'enfoncent dans sa langue opposant une autre souffrance à celle qui lui brouille la vue et fait tanguer les objets autour de lui. Un gout de métal envahit sa bouche et il sait que ce n'est pas de son fait. Un liquide chaud coule depuis son arcade qui s'est fendue sous la violence de l'impact. Il ferme un oeil pour éviter que de ne voir plus qu'en rouge et il se refuse de passer une main pour l'essuyer.

La voix furieuse de Jason fait vibrer les murs. Réflexe idiot chez le Boogie Man qui rentre légèrement la tête entre ses épaules. Il est petit roseau dans la tempête, balloté au gré des rafales de vent furieux mais il ne doit pas rompre. Il ne rompra pas. Les phrases jaillissent de la bouche déchirée. Des termes forts qui sont autant de banderilles qui se plantent dans la chair du Croque-Mitaine. Mais Lecter ne se contente pas de les planter, il les tourne, vrille les nerfs, les arrache violemment pour mieux les enfoncer ailleurs. L'homme derrière la hache a blessé l'homme derrière la maquillage grotesque. Il n'est plus question de symbole, d'incarnation, de concept. C'est le frère qui a suriné son propre frère et Boogie se sent d'autant plus mal. L'ouragan tourbillonne, ravage tout sur son passager. Le vacarme assourdissant des meubles qu'on brise, des objets que l'on piétine et qui éclate sous un pas rageur. Le tonnerre se rapproche de Boogie, il distingue deux jambes face à lui et Jason se baisse à sa hauteur. Sa main s'enroule autour de sa gorge, serre empêchant la moindre once d'air de pénétrer ses poumons. Le Croque-Mitaine suffoque, la survie lui hurle d'arracher cet étau. Des stratégies de libération bancales s'élaborent, il pourrait se libérer. Mais il fait taire cet instinct de vie car si Jason a décrété qu'il méritait la mort, ce n'est certainement pas à lui de s'y opposer. Les mains de Boogie lâchent la toile de jean qu'il continuait d'étreindre. Son regard clair se lève au plafond, expression de martyr sur le point d'expirer entre les mains de son créateur. Un voile rouge s'abat sur la moitié de son champ de vision.

La voix de Jason lui parvient cotonneuse, parasitée par les battements affolés de son coeur. Boogie secoue lentement la tête et son regard se fait implorant. Qu'il meure mais pas en traître. Il n'a jamais mordu la main et ne le fera jamais. Sa cervelle brûle en entendant Lecter...les regrets qu'il exprime, les pelletées de terre qu'il lance sur leur lien sont autant de coups de couteau qu'il se prend en pleine poitrine. Sa Bête hurle mais un étau la muselle. Ne me rejettes pas. Brises-moi, écorches-moi, mutiles-moi mais ne m'abandonnes pas. Boogie en a subi des crises mais jamais elles n'avaient eu l'air aussi définitives. Ses prunelles cristallines s'accrochent aux gouffres noirs et brillants. La larme de douleur qui s'en échappe n'a rien à voir avec la souffrance physique. Sans Lecter, il disparaît, il retourne au néant, il n'est rien. Ange du chaos aux ailes arrachées, sans but, sans objectif, trop fier pour s'ôter la vie, trop brisé pour exister. Automate de chair que seules les fonctions vitales les plus basiques lui permettraient de vivre. Boogie sent pulser son oeil dont les vaisseaux commencent à éclater en même temps que la vie s'apprête à l'abandonner. Imperceptible filet d'air qui se fraie un difficile chemin dans sa gorge écrasée. Sa divinité lui octroie une ultime parole. Magnanime malgré l'affront. Geste auguste du créateur déçu. D'une voix éraillée, il parvient à articuler.

Je...suis...Boogie. Pas A...lastor. Et je...je ne trahis pas. Que Lecter le tue si cela peut apaiser la houle qui agite son âme noire. La Mort, Boogie n'en a jamais eu peur. Son trépas ne sera pas inutile. Mais que cette étiquette qu'ils ont arraché à son corps, cette identité maudite qui revient d'outre-tombe pour le détruire ne lui soit pas recousue à la peau.  Le tam-tam au rythme infernal qui envahissait ses oreilles ralentit. C'est la seconde fois qu'il ressent ce calme qui accompagne la Faux qui coupe le fil de la vie. Reste à savoir si son geste va une nouvelle fois se suspendre ou si la lame va s'abattre. Dernier sursaut d'énergie avant que la flamme noire qui l'anime ne s'éteigne, Boogie lève une main et la pose sur le visage de Jason. Ses doigts glissent le long de sa face couturée, un sourire amer étire ses lèvres...ça ressemble au plus déchirant des adieux.

Jason
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 17:04

Faites de merveilleux cauchemars !


Le tuer en tant que traître serait la plus abominable des punitions. Prendre sa vie sans jamais accorder le pardon, sans plus jamais le regarder avec fierté, seulement en relique qu’il oubliera comme autant d’autres avant. Un objet qu’il jettera à la benne et un visage dont les contours se flouteront doucement jusqu’à disparaître totalement. Oui il est blessé, oui il est furieux et non, il ne peut pas se calmer. Ses doigts serrent et il n’a même plus conscience de l’étrangler. Il le tue à petit feu à chaque mot et plus il avoue son mal-être plus ses griffes s’enfoncent dans la peau, empêchent l’air de s’infiltrer dans ses poumons. Il veut le tuer autant qu’il souhaite le laisser en vie et la balance s’est écroulée sur elle même à ne plus savoir en quelle direction elle doit pencher. Le matin même, Lecter aurait encore eut cette tendresse malsaine à essuyer le sang sur son visage, comme une bête sauvage vient lécher les plaies de son frère de race mais là il ne peut pas. Il ne veut plus. Il n’est que cruauté, violence jusque dans le moindre battement de cils. Ignorée cette larme qu’il vient de lui arracher, la douleur dans ses yeux polaires, Lecter piétine tout et sa vision passe en noir et blanc.

Les mots entrecoupés se fraient toutefois un chemin dans le dédale d’ombres, touchent une cible quelque part au fond du clown déglingué. Un sourcil se lève lentement pour évoquer sa surprise, un rien moqueur en pensant que son second tient encore à demeurer la création de celui qui cherche à le tuer sans remords. Jason a perdu son sourire à la seconde où il a croisé la signature de cette femme revenue d’on ne sait où. Il n’a pas envie de rire, pas envie de plaisanter … ce n’est pas drôle ça, cette situation. Il était si bien un peu plus tôt, ça ne pouvait donc pas durer ? Comment en est-il arrivé là, à vouloir détruire le seul capable de lever un regard glorieux sur sa personne ? Que fait-il ? La main qui glisse sur sa joue semble le brûler et il sursaute, le relâche en reculant et dans sa voix hurlante perce un tremblement mal contenu.

« Tu ne trahis pas ? Comment nommes tu ton acte alors ? Je dois le prendre comment ? Une plaisanterie ? Si c’est le cas elle est loin de m’amuser et si c’est là une démonstration de ton humour laisse moi te dire que tu aurais mieux fait d’avaler ta langue ! »

Coup de pied dans la chaise qui vole plus loin et Jason tourne le dos, abat les deux mains à plat sur la vitre de son antre. La migraine a pointé son nez, lui vrille les tempes au point qu’il vient pratiquement claquer son front sur le verre dont il ne ressent pas la fraîcheur. Tue le ! Mais bon sang tue le ! S’ordonne-t-il, les yeux fermés à s’en arracher les paupières. Tu en as tué pour tellement moins ! Oui, oui il a fait ça mais lui … lui c’est différent ! Cher Croque Mitaine, cher frère d’horreur, seul allié véritable. S’il meurt que restera-t-il à Lecter à part le loisir de créer des bombes, de détruire, de tuer sur un coup de tête ? Bien entendu qu’il pourrait avancer et rependre le sang mais seul … ça n’aura pas le même goût.

« Pourquoi ? Je devrais m’en moquer … mais pourquoi ? Me trahir comme ça ; toi … le dernier dont je me méfiais ! Que feras-tu la prochaine fois hein ? Que me cacheras-tu ? Comment veux tu que je te pardonnes ça ? Dix ans passés à assembler notre château de cartes et tu viens de le démolir en soufflant simplement dessus ! »

On appelle ça de la tristesse ; on appelle ça un vague à l’âme. Découverte la plus déplaisante en toute son existence. Jason ne veut pas de ça, il voudrait rire, il voudrait faire exploser ses poumons à se moquer, à manquer d’air tant il serait hilare mais au lieu de ça il a ce poids dans la poitrine, cette eau dans les yeux, ce nœud à la gorge et l’ensemble est insupportable. Une manège de souvenirs tourbillonne, de leur rencontre à ce jour. Images de complicités, d’échanges à la nuit tombée, secret murmurés à l’oreille et intimité qui ne concerne qu’eux. Discrètement, il renifle et se redresse avant de s’éloigner de la vitre.
Tout amateur de surprise qu’il est, Lecter ne trouve rien de bon à celle qui l’agite et ses jambes peinent tellement à le soutenir qu’il doit traîner quelques pas pour aller s’asseoir au pied de son lit. Mains croisées, il soupire en secouant la tête et constate qu’il n’a aucune idée de la suite. S’il avait voulu, s’il avait du le tuer ce serait déjà fait. Mais Boogie vit encore, même blessé alors il doit en arriver au constat qu’il vient de l’épargner. Physiquement en tout cas. Le calme tombe comme suivant un tsunami et pourtant Jason ne se sent pas mieux. Le dos voûté, les yeux errant sur le plancher il a l’attitude d’un pantin oublié au fond d’une remise poussiéreuse.
       
D’une main tendue sur les draps il récupère cigarettes et briquet, en allume une qui lui laisse une saveur âpre sur la langue, lui arrache la gorge tant elle est à vif d’avoir hurlé mais rien. Pas un soupçon de douleur, il se sent récipient vide, arlequin démaquillé, abandonné quelque part. Même plus la force de rire, même pas l’envie ni l’idée. Pourtant une tirade lui brûle les lèvres et il la murmure d’un ton franchement navré.

« Si j’avais su qu’un jour … à toi seul tu me décevrais de la sorte j’aurai gardé mes mains dans le fond de mes poches cette nuit là, et je ne t’aurai pas invité ... » La cendre danse et achève sa course au sol tandis qu’il recrache la fumée en parlant. « Pourtant … j’avais fini par m’attacher … je crois. »

Dernière phrase pesée, elle fera mal, très mal. Car il avoue dans son manque caractérisé de pudeur qu’il l’aimait à sa manière. Qu’il le chérissait jusqu’à maintenant aussi bizarrement que ce fut. Il ne prendra pas sa vie, non cette idée a disparu mais pas celle de le renier. Encore que … ce serait du pareil au même. Pourra-t-il lui pardonner ? C’était si peu de choses pour le commun des mortels ; mais pour lui la pire offense. L’incertitude flotte, Jason a lâché les commandes de tout ce qui l’entoure et la bête est acculée. Contre son mur, dans son coin, elle montre les dents en gémissant, ne sachant plus où aller ni quoi faire.

« Je devrais t’applaudir tiens … pour m’avoir si vicieusement scié les jambes. »


© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 18:26

Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Tumblr_lu7ng2tvpG1qfpznio1_r4_500




L'étau se desserre d'un coup, l'ombre de la Faucheuse s'éloigne, une fois de plus. Boogie n'a pas la force de se maintenir à quatre pattes ou agenouillé, il s'effondre sur le côté, respiration douloureusement sifflante, quinte de toux incontrôlable qui lui écorche la trachée. Il avale sans vraiment les ressentir de grandes bouffées d'air, s'efforçant de remplir ses poumons qui se sont dégonflés comme des ballons de baudruche. Maladroitement, il amène un bras tremblant devant son visage, appuie son front dans le creux de son coude, tente vainement de réactiver un respiration normale dans son corps. Mais au-delà de cette douleur, c'est l'oraison funèbre de Jason qui l'écartèle le plus. Incapable d'émettre le moindre son audible et compréhensible, les lames verbales continuent de tomber, déchiquettant de plus belle le Croque-Mitaine. Il déglutit encore et encore, obligeant sa trachée à retrouver une forme plus conventionnelle et normale. Le dos rond, Boogie replie ses jambes sous lui et trouve la force de se relever. Son regard vairon se pose sur Lecter.

Un jeu...c'était un jeu. Pas une trahison. Ni Amnesia ni lui ne s'était soumis à l'autre. Ce n'était qu'un éternel combat d'égo où aucune des deux forces en présence ne voulait lâcher un pouce de terrain. Ils s'écorchaient, se brisaient, se blessaient attendant de la part de l'autre un "grâce" qui n'est jamais venu. Un terrible acte manqué pour le complexe de supériorité d'Alastor Burton qui n'a jamais supporté qu'on lui tienne tête. Spécialement quand c'est une femme. Quelques mètres le séparent de Lecter, mais Boogie a la sensation que ce sont des années-lumières. Il baisse les paupières et croasse d'une voix à peine intelligible. C'est un monstre mais elle a des limites. Inenvisageable pour un être tel que lui qui ne s'en impose aucune. Une douloureuse quinte de toux secoue ses épaules. Il a l'impression que sa gorge est tapissée d'éclats de verre qui le lacèrent de l'intérieur. Je voulais les faire sauter...la faire chuter...retomber dans ses anciens vices...qu'elle se consume entièrement dedans car elle n'y survivra pas. Amnesia est une junkie et comme n'importe quel junkie, même si elle se prétend clean, elle n'est qu'en sursis. Agiter sous son nez l'objet de son désir, le lui abandonner après s'être amusé à le lui soustraire, la laisser profiter pleinement de l'instant pour mieux l'entraîner dans le fond. Et le fait qu'elle travaille pour une entité inconnue, suffisamment puissance pour la tenir en laisse, ne lui retire pas de la tête que le naufrage du navire Van Grad doit avoir lieu.

Un silence s'installe troublé uniquement par la respiration saccadée, rapide et chuintante de Boogie. La vision de Jason abattu au sol l'attire comme un papillon de nuit se jette dans la flamme d'une bougie. C'est presque suicidaire de s'approcher du fauve blessé mais Boogie ne redoute plus les crocs, les griffes. Son frère de ténèbres se sent trahi, vide. Et c'est sa faute mais le Croque-Mitaine ne peut pas rester assis. Alors, il commence à entamer une lente avancée. C'est en rampant, les dents serrées, qu'il s'approche du Clown. Sa main effleure la cheville de Lecter. Il ne peut pas parler à haute voix, alors il murmure d'une voix enrouée et râpeuse, répétant d'un ton éteint. Jason. Ce n'était pas une trahison. Il se contente de fumer avec frénésie sa clope. Boogie secoue la tête.  Il coince sa lèvre entre ses canines, les enfonce aussi fort qu'il le peut dans sa propre chair au mépris de ses nerfs qui lui hurlent d'arrêter, au mépris de son cerveau qu'il lui ordonne d'arrêter. Quand à la Bête...elle ne peut qu'acquiescer. Elle se rongerait elle-même les pattes pour rejoindre son maître si elles étaient entravées. Si cette "marque" l'offense tant, alors, il la fera disparaître. Le sang coule sur son menton alors que ses dents élargissent la blessure faite par cette maudite Amnesia la faisant sienne. D'une revers de la main, il essuie le liquide rouge avant de reprendre d'un ton contrit. Je t'ai toujours appartenu, corps et âme, et t'appartiendrais toujours. Boogie baisse la tête, appuyant son front au sol. Un filet de voix piteux s'échappe de ses lèvres qu'il a lui-même meurtries. Jason...putain... Rares sont les vulgarités émanant de Boogie. Me lâches pas. Pas maintenant. Fais ce que tu veux mais me lâches pas.

Jason
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 22:58

Faites de merveilleux cauchemars !


Vide, c’est le mot qui convient. Il a beau entendre les explications elles le laissent comme un puis sec, lui creusent la poitrine comme les termites grignotent une charpente. Jason dans toute sa grandeur s’est assis, il a plié, subissant les affres de sa possessivité. Ça fait mal, c’est pire que n’importe laquelle des balafres qu’il porte, plus profond que les marques sur ses joues. Il fume sans vraie envie, ça lui pique la gorge mais ce détail passe long derrière sa déception. Aucun geste pour apaiser les maux de cet homme qui gît à terre, le souffle erratique et les poumons vidés, pas de remords, pas de joie, il regarde et reste de marbre. Pourtant, il a souvent eu des gestes à pour lui, un rien de douceur, une attention même toute simple. Une caresse sur son épaule, un murmure à son oreille, une étreinte particulière … rien ici, seulement un fossé changé en gouffre.  Il dit avoir joué, la belle affaire !

« Jeu ou pas … tu l’as gardé pour toi et tu es allé la retrouver en sachant parfaitement qui tu croiserais ! Ne me prends pas pour un con ; tu t’enfonces ... »

Jalousie cuisante, feu de forêt ayant tout dévasté sur son passage et voilà la bête éteinte. Mais dans les ombres elle devient agressive, mauvaise comme la gale et crache plus qu’elle ne parle, feule des mots et des répliques vives qui maltraitent, lacèrent l’âme de l’autre qui de toute évidence n’a pas encore fini de souffrir. Affaissé sur lui même, Jason lève à peine les yeux lorsqu’il le voit ramper vers lui, qu’il l’entend promettre que ce n’était pas une trahison, encore. Il peut le dire mille fois, son maître fait la sourde oreille et refuse de le croire maintenant que sa confiance a été mise à mal. Un soupir sec lui échappe et il tire de plus belle sur sa cigarette, regardant ailleurs, au fond de la pièce. Jusqu’à prendre conscience de cette main posée sur sa cheville, cette main qui ose, qui mérite seulement d’être coupée avec le bras qui la porte. Lecter grogne, soulève un œil noir sur son second et ouvre la bouche avec en tête un flot de venin à déverser mais …

Le sang coule, la marque est recouverte d’une autre que le Croque mitaine s’inflige seul. En solitaire il répare la faute, se fait lui même violence et Lecter se sent trembler à le voir. Promesses d’appartenance, renouvellement sinon, il lui dit encore et encore et l’unique vulgarité qui sort de sa bouche sonne en supplique. Qu’il ne l’abandonne pas, qu’il ne le rejette pas peu importe le prix à payer … le peut-il ? Jason en a-t-il seulement envie ? Le relever et le reprendre à ses côtés sans avoir à douter une seule seconde de lui ? Pourra-t-il seulement poser sur lui le même regard sachant qu’il a déjà « menti » une fois ? Il marque un blanc interminable, laissant sa clope se consumer d’elle même sans plus détacher les yeux du corps devant lui. A quoi bon penser ? A quoi bon chercher à prévoir ? Il ne l’a jamais fait, ce n’est pas son genre. Demain est un autre jour, qui vivra verra. Alors il écrase le mégot au sol, bouge enfin et glisse à genoux jusqu’au Croque Mitaine étendu. Le Clown ne devrait pas en arriver là, il devrait le tuer et l’oublier ce serait tellement simple. Les jours suivants seraient sans joie, il accuserait le choc au bout d’un temps mais finirait par reprendre le cours de sa vie tandis que là, il se jette à corps perdu et l’aide à se relever en position assise avec de telles précautions qu’il ne se reconnaît plus. Claquant lentement la langue -et s’envoyant une baffe mentale par la même occasion- Lecter fini par soupirer lourdement et plonger les yeux au fond des siens.

« Une fois pas deux. »

La bête a cédé, elle reprend sa place et range une douleur qui refuse de se calmer. Il lui faudra apprendre à vivre avec elle, à la supporter pour le côtoyer sans douter qu’il aille voir ailleurs. Que font les gens dans ces moments là ? Que se disent-ils pour oublier qu’ils se sont écorchés, qu’ils se sont roués de coups et qu’ils peinent à relever la tête ? S’excusent-ils ? Sans doute … Se cajolent-ils ? Certainement … Jason lui ne fait rien, il n’a aucune idée de ce qu’il devrait dire, il n’est même pas certain de ne plus lui en vouloir. Peut-il le garder proche s’il en vient à se poser des questions sur ses aller venues ? S’il s’énerve à chaque fois qu’il le juge en retard ou trop éloigné ? Il en deviendrait insupportable ; l’esprit pollué et moins efficace à la tâche du Chaos. Toujours à genoux, il ne bouge pas plus qu’il prononce un mot. Bouge ! Secoue toi ! Se sermonne-t-il intérieurement. Depuis quand reste-t-il si amorphe ? Ce n’est pas lui, pas sa nature ! Et c’est sa faute à lui, SA faute si le maître du Sud se morfond comme un gamin qu’on a puni. Une vague de colère revient et il se remet debout en une seconde, les yeux crachant des éclairs et sa main se lève encore, prête à fondre de plus belle sur le visage de Boogie.  

Stoppée nette dans sa course cependant et comme pendue en l’air par un fil invisible. Il l’a quasiment tué déjà. Il a le visage en sang, il peine à respirer correctement … il a payé, il est même allé jusqu’à vouloir seul effacer cette insulte. Alors le bras retombe en douceur, la main passe sur les yeux charbonneux du clown et un soupir lourd, épuisé se fait entendre.

« Je ne sais même plus par quel bout te prendre … je m’interroge sur ta fidélité mais je ne veux pas te tuer pourtant. Je pensais t’arracher les lèvres histoire qu’elles n’appartiennent pas un quelqu’un d’autre mais je n’en ai plus envie … Je … merde alors je ne sais même plus si je dois te relever ou te forcer à rester à terre ! »

Les doigts s’accrochent dans ses cheveux verts, ça gronde en vents contraires dans sa tête. Il lui tourne le dos, c’en est trop pour lui de danser si vite d’un pied sur l’autre en matière de sensations. Il lui appartient a-t-il dit, parce qu’il le faut ? Et si Jason le laissait ? Qu’il lui ouvrait la porte la passerait-il en laissant son maître ? Logiquement non. Mais qui sait ?

« Prends donc une douche … va te reposer, va même la retrouver si le cœur te dit … » Grogne-t-il d’une voix aigre. « Fais … comme tu veux, ce que tu veux, c’est à ta guise. »

Peut-être le teste-t-il, ou pas. Mais s’il part Jason saura ; le BoogieMan sera enterré, Alastor reprendra son étiquette passée. En un sens … Lecter aura sa réponse ; mais la seule idée de le voir passer cette porte lui liquéfie les organes un à un. Un dernier chuchotement, à peine audible, fragile comme un verre à lampe. Triste … comme le sourire qui étire la commissure de ses lèvres lorsqu’il lui jette un regard par dessus son épaule.  

« Tout ça … c’est joyeusement triste hein ? »


© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 1 Juil - 1:44

Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Tumblr_lu7ng2tvpG1qfpznio1_r4_500




Il était persuadé de ne plus avoir peur. Boogie avait dressé la Mort. Il avait maté la crainte de se propre extinction. Il avait apprivoisé celle de la disparition de Lecter. Il avait terrassé celle de perdre son identité de Boogie Man. Mais il n'avait pas envisagé un seul instant cette peur qui n'a rien d'humaine et qui tient plus de l'animal. Celle de voir son maître l'abandonner. Dix années d'une relation aussi fusionnelle impriment leur marque, Boogie s'est dépouillé, un par un, des lambeaux de son identité civile. Du corps d'Alastor, le Croque-Mitaine s'est extirpé. Avec soin, Jason Lecter a planté des tuteurs autour desquels il a grandi et mûri. Il pourrait vivre si la fatalité le séparait du Clown. Mais il ne le pourrait pas si ce dernier le reniait.

Un silence interminable suit la supplique du Croque-Mitaine et le froid du sol sur son front n'apaise en rien les tourments qui lui dévorent le crâne. Sa vie, son essence même est suspendue à une paire de lèvres déchiquetées. Lecter ne prend même plus la peine de fumer sa cigarette. Elle se consume seule. Ca doit s'agiter sous la crinière verdâtre. Boogie connaît la versatilité de son Maître. Il le sent hésitant sur la marche à suivre, sur le prochain mouvement à opérer. Cette tergiversation est synonyme d'incertitude. Pire, de méfiance. Des vilains doutes éprouvés à son encontre suite à un faux pas, inédit et donc d'autant plus remarquable. La confiance est une chose si difficile à saisir et si aisée à perdre.
Torturé par ses propres pensées, Boogie n'entend ni la pichenette qui lance le mégot au loin ni la lente glissade de Lecter jusqu'à lui. C'est l'ombre de ce dernier qui occulte le néon du plafond qui le prévient que son maître se trouve à ses côtés. Le Croque-Mitaine se redresse avec une lenteur de souffreteux, la respiration toujours sifflante, une marque d'un rouge vif autour du cou détonant avec son teint laiteux. Il veut se relever seul comme il l'a toujours fait. Il plie mais ne rompt pas, pense-t-il amèrement. Il rate une inspiration et son coeur en oublie de pulser lorsqu'il sent les mains de Jason qui se glissent sous ses bras. Mauvais présage? Bon présage? Boogie n'en sait rien et ne veut pas envisager ce contact comme le dernier qu'il pourrait avoir. Avec une délicatesse d'aide-soignant, le Clown l'aide à s'asseoir, l'adossant doucement contre le mur. Le Croque-Mitaine n'ose lever la tête, il ne veut pas raviver le brasier de la colère et de la jalousie par un regard qui pourrait être mal perçu.

« Une fois pas deux. » Il devrait en éprouver un soulagement mais il n'en est rien. Ces quatres mots, ça sonne comme un choix par défaut. Le jouet bousillé avec lequel on a plus envie de s'amuser mais que l'on conserve par habitude ou parce qu'il rappelle trop de bonnes choses. S'il était réellement dénué de sentiments, cela lui conviendrait mais il y acet attachement profond, cette alchimie qu'il redoute de plus éprouver. A l'instar de ses victimes passées, la Bête se surprend à préférer la Mort plutôt qu'à être méprisé. Puis oublié. Toujours présent mais devenu transparent et fade. Boogie lève imperceptiblement le menton. Une esquisse du hochement de tête rituel qui est sensé clore l'incident. Cette fois-ci l'outrage est trop important pour se contenter de cela. Il va y avoir des répliques au séisme. Pour l'instant, c'est un silence funèbre qui plane. Ni l'un ni l'autre ne savent comment réagir. Boogie, en bon chien docile, attend inerte n'importe quoi. Combien de temps cela dure-t-il? Il l'ignore mais soudain, comme un arc que l'on détend, Jason se relève. De l'ombre qui entoure le Croque-Mitaine émerge un bras prêt à frapper de nouveau.

Fatalisme...il va être battu à mort.
Masochisme...il existe toujours, même en tant que sac de frappe.
Angoisse...on lui indique peut-être de s'en aller. Froidement.

La main d'ombre reste suspendue avant de descendre lentement.
Soupir las. Les paroles prononcées par Lecter n'ont plus les intonations de la colère d'auparavant. L'homme se heurte aux desseins supérieurs qu'il s'est fixé sans réellement parvenir à une prendre une décision nette et tranchée. D'une voix éteinte, il le congédie, mentionnant à demi-mots Amnesia comme un mari trompé mentionne l'amant de son épouse. Va te vautrer dans la fange avec celle que tu crois mériter, je m'en fiche. Enrober sa douleur par le mépris et sa déception par la résignation.
La déchirure de Lecter apparaît dans les deux derniers mots qu'il prononce. Le Clown Macabre qui devrait se réjouir de la crise qui vient de les ravager, le frère d'armes qui a le coeur en pièce. Le croque-Mitaine lève les yeux sur cet oeil qui le fixe par-dessus une épaule basse.

A ma guise? souffle-t-il d'une voix cassée. Alors je reste. Ma place est ici, elle n'est pas ailleurs. S'il doit crever, ça sera entre ces murs. Le chien n'abandonne pas son maître, peu importe les traitements qui lui sont infligés. Jamais.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 1 Juil - 5:25

Faites de merveilleux cauchemars !


Amère sensation de désespoir qu’il ne connaissait pas. Douleur insidieuse comme le serait un mal de dents. Il est bouffé par ses propres crocs. Dans tout son empressement à balayer l’inutile Jason aimerait reprendre son attitude piquée d’optimisme rieur, il voudrait passer à nouveau son manteau d’indifférence aux autres et se draper dans son égoïsme le plus démentiel mais ce qu’il vit à huis clos en compagnie de la plus proche incarnation de l’ami, à ses yeux ne lui permet pas d’oublier qu’il a vécu la chose à grands coups de sensations fortes. On joue au montagne russe dans sa tête, on s’amuse -foutues araignées- à dérégler le tensiomètre et il passe du chaud au froid sans plus une once de contrôle sur lui même. Ha mais réjouis toi, tu n’as pas la face d’un clown pour en arriver à perdre ce foutu sourire ! Oui ; non ! Ce n’est pas drôle ça, parce que c’est plus profond, ça tient du viscéral, du micro chirurgical.

Il le congédie oui, lui octroi même le droit d’aller panser ses blessures sous d’autres mains, l’envoyant à celle qui -peut importe son nom, qu’elle soit travesti ou femme- semble lui rire au nez dans l’ombre du BoogieMan qui ne pipe pas mot. Il est le mari éconduit à son sens, plus assez bien pour retenir sa belle qui va voir ailleurs pour se divertir dans d’autres bras. Vision écoeurante de cette mante religieuse dardant les ongles sur la peau du Croque Mitaine, faisant siffler la langue trop vile et voulant l’arracher aux mains de son maître. Pas préteur monsieur Lecter, jaloux à mort et pas la sienne surtout. La signature a disparu, le secret révélé devient à son tour problématique et pourtant le Clown n’a plus envie de frapper, de démanteler celui qui trouve encore la force d’encaisser dignement et sans broncher les mots les plus acides. Un seconde, le maître suppose voir son homme de main partir, mais sa voix brisée fend l’air et annonce qu’il n’ira nul part, que sa place est dans cet endroit. Alors la bête achève de se retourner, plisse finement sa bouche déchirée en une expression perplexe. Un haussement d’épaules de sa part, un fatalisme tel qu’il reste planté sur place comme un piquet à hésiter sur la marche à suivre. L’ignorer, l’étreindre quitte à lui briser les os, le rejeter sans délicatesse ou aller lui tendre la main comme au premier jour, balayer ce qui fut et reprendre en remettant les compteurs à zéro ? Pour sûr, ce serait simple et moins blessant, ce serait dans son genre de virer si soudainement de bord … pour les autres oui. Mais pas pour lui !

Passant les secondes comme il peut le clown boutonne sa chemise rouge, claquant paresseusement la langue avant de secouer légèrement la tête pour remettre un semblant d’ordre à ses cheveux indisciplinés. Les deux mains calées sur la taille, oscillant d’un pied sur l’autre il veut choisir, MAINTENANT ! Décider de son sort une bonne fois pour toute et enfin arracher ce tissu de doutes qui lui voile les yeux. Sans équivoque dans l’image, il a tout de l’époux dont on a froissé l’orgueil, oui et alors ? C’est tout comme, c’est même bien pire ! Dans leur monde chaotique aux codes changés, modulés, les donnes ont toujours été différentes. Sous le regard d’encre de Jason, Boogie est comme un amant, une sombre âme sœur et jumelle se complaisant dans les mêmes dérives que les siennes. Alors il faut comprendre qu’il soit blessé, qu’il ait amplifié et grossit le moindre détail le concernant à ce niveau.

Nouveau soupir, ses bras se lèvent puis retombent à même allure et il revient sur ses pas. Tu dérailles mon vieux … comme toujours hein, ce n’est pas nouveau ! Vivre dangereusement est un luxe qu’il s’autorise par définition de sa propre existence et le plus mortel dans cette histoire, c’est bien de garder à ses côtés. Oh oui le second aura encore à subir ses colères, il devra le supporter et la possessivité maladive de Jason à son propos deviendra une lame non plus à double tranchant mais un fléau d’arme aux pointes interminables. Ployant les genoux il se pose face à lui, observe ce qu’il a causé et encadre sa mâchoire du bout des doigts pour lui faire relever la tête, examinant son cou. Il ne l’a pas raté … dix secondes de plus et il le tuait réellement. Le collier imprimé sur la peau diaphane tire entre le rouge et le violet, agrémenté de la marque profonde que ses ongles ont laissé. Sa respiration siffle, difficile et Jason n’a qu’à tendre l’oreille pour entendre ce corps malmené réclamer un temps mort, un peu de repos. Plus haut l’arcade ouverte, encore saignante et sa lèvre qui bleuie. Triste peinture que celle-ci ; mais Jason n’a pas le sens artistique de Savador Dali.

Récupérant sa main, Lecter la passe sur sa propre nuque et finit par ravaler un soupir avant de se lever, saisissant une bouteille d’eau oxygénée déjà bien entamée et quelques compresses. Objets gardés à portées de main, devenus éléments du décor quand on sait que Lecter manipule par trop d’occasions les lames en tout genre et que si lui ne pense pas à se soigner un minimum, quelqu’un veille à le faire histoire qu’il ce crève pas d’une septicémie. Ce qui serait cocasse ; mais malvenu. De retour à genoux il imbibe une gaze et fronce un sourcil lorsqu’il entame le nettoyage de son front, concentré. Pourquoi ? Bah ; pourquoi pas. S’il a la patience de créer une bombe, pourquoi pas celle de réparer ses jouets au fond ? Peu à peu le sang coagulé en ligne disparaît, lavé avec soin. Une douceur un rien nerveuse, jamais bien lente ou même légère. Il n’est pas une mère au foyer après tout, il ne sait pas être foncièrement délicat mais là, Jason n’est pas plus brutal. Il ne l’est plus en tout cas et comptes tenus de ce qui lui a fait subir, une gifle serait équivalente à du velours.

« Imbécile ... »

Seulement ça, ça veut tout dire. Il le sermonne, il le soigne et lui pardonne. Peut-être pas à cent pour cent mais il ne lui tourne plus le dos, il ne l’ignore plus. Jamais Jason n’avouera de pleine voix l’étendue de son attachement qu’il aime à croire nul d’ailleurs. Car il sait se passer de gens, il saurait se passer de lui aussi mais n’en a pas l’envie car l’homme aux yeux clairs a sa place dans la vitrine trop réduite des trésors de son clown de maître.

« Tu m’auras vraiment tout fait. Et j’en viens à me demander si je dois te féliciter pour ça ... » Un sourire, enfin. Pas fort heureux pour l’heure mais c’est à prendre comme ça vient. « Tu en viens même à te punir seul maintenant ; non mais où va le monde je vous le demande. »

Nouvelle compresse pour cette marque plus profonde qui a recouvert celle faite par la femme mystère, celle là même pour qui Boogie a osé « défier » la bête. Lecter fronce le nez, grogne et se vexe. Mais il n’arrête pas le ballet de ses mains et chasse le sang, une pointe de jalousie grinçante dans la voix.

« Tu fais des secrets, tu laisses une inconnue -oui c’en est une pour moi de fait- te mordre comme une chatte en chaleur, tu te blesses … dis moi tu n’as pas passé l’âge de faire une crise d’adolescence ? Parce que ça y ressemble grandement. »  
   
Quand l’hôpital se fout de la charité …


© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 1 Juil - 12:11

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Non, Boogie ne partira pas. Même s'il en avait eu les capacités, il ne l'aurait pas fait. Ce n'est pas une question de "choix" ou d'obligation ou une forme de conscience professionnelle. C'est ce qui doit être fait. C'est sa normalité. Peu importent les tempêtes, peu importe l'atmosphère de fin de monde que le Clown peut lui imposer lorsque la rage l'aveugle, le Boogie reste statique, unique chose stable et immuable dans ce chaudron bouillonnant chaotique. Sous les fils barbelés qui les lient l'un à l'autre, Lecter se débat, s'agite, poussant, tirant à lui pour mieux repousser une fois encore son Boogie Man. Les pointes rouillées déchirent la chair du Croque-Mitaine mais il ne s'en va pas, fidèle au-delà du stade de la conscience et du seuil de la douleur. L'hydre bicéphale tient le cou de sa seconde tête entre ses crocs et elle semble encore hésiter. Doit-elle s'en amputer définitivement? Accepter l'offense en se montrant encore plus attentive à sa seconde? Reprendre le cours de son existence comme si rien ne s'était passé?

Lecter reste debout devant le Croque-Mitaine et ce dernier pourrait presque entendre les rouages de la cervelle de son maître se mettre en branle. Son corps oscille d'un côté à l'autre tout comme son esprit oscille entre deux chemins à prendre. Les choix ne sont pas nombreux mais ils seront définitifs. La respiration arythmique et bruyante de Boogie est à l'image de l'angoisse qui lui retourne les tripes. Elle semble bien loin l'image qu'il renvoie d'un être ceint d'un éternel blizzard, posé, mesuré et au contrôle parfait. La glace s'est craquelée ne laissant que le môme d'antan qui se pensait modèle unique d'un prototype jamais conçu pour la production en série. Retourner à cette unicité est inenvisageable. Pas après avoir goûté à l'osmose parfaite. Et enfin, Lecter s'avance, s'agenouille devant lui. Sa main se glisse sous le menton du croque-Mitaine observant d'un oeil critique la toile violente qu'il a peinte avec fureur sur sa peau. Le regard parcourt le tour de cou enflammé d'où s'échappe un râle chuintant, sa lèvre inférieure qu'il a ouverte pour laver l'affront, l'arcade fendue qui a inondé un oeil où un iceberg bleu surnage au milieu d'un océan rouge. L'addition réglée par Boogie est plus qu'onéreuse mais à aucun moment, il ne l'estime trop élevée ou injuste. Lecter soupire. Aujourd'hui, il a bien failli tuer le Croque-Mitaine, ce ne fut qu'une question de secondes. Et s'il veut le garder à ses côtés, il va falloir le soigner car le monstre n'est pas en état de le faire lui-même. Alors le Clown se relève pour aller chercher l'attirail qui est normalement celui de l'être qui est au bout de ses limites et qui ne bouge pas du sol. Ses mains sont moins délicates que celles de Boogie lorsque les rôles sont inversés mais il opère consciencieusement. Gommant le sang coagulé. Révélant les ecchymoses sous la pellicule pourpre, les coupures invisibles sous le fluide rouge figé. Boogie ferme les yeux, s'abandonnant aux bons soins de cet infirmier diabolique.

« Imbécile ... » Lassitude du parent qui sermonne son enfant venant de rentrer à la maison couvert d'écorchures faites lors d'une bêtise mythique. La compresse va et vient, frotte, brûle, pique, mais Boogie ne sourcille pas. Tant qu'il a mal, c'est qu'il est toujours vivant. L'animal battu ne peut que se réjouir avec masochisme de l'attention dont on le gratifie. La gaze en arrive à la source de cette tragédie grotesque. Sans le voir, le Croque-Mitaine sent que la vue de sa lèvre peut raviver la jalousie de son maître. Un grondement de gorge, avertissement du Clown à lui-même mais le ciel ne se déchire pas pour déverser une fois de plus sa colère. A peine une seconde de flottement avant que la main de Lecter ne poursuit son oeuvre. Les paroles de Lecter pourrait faire naître un sourire amer sur les lèvres de Boogie s'il ne les avait pas déchiquetées. Alors, il se contente d'un petit haussement d'épaules avant de refermer ses doigts sur le poignet du Clown le stoppant dans sa tâche. Ses paupières se lèvent sur des iris épuisés.

Excuses-moi de t'avoir blessé. soupire-t-il à voix basse. Ses plaies, elles se refermeront facilement. Ce n'est pas la première fois qu'il passe par là et certainement pas la dernière. Il retrouvera une élocution normale dans quelques temps, et dans une semaine, deux tout au plus, Boogie sera de nouveau paré de glace et drapé dans sa toge de malveillance. Aux persiflages du Cubain, il répondra par un "je suis tombé dans les escaliers" plein de mépris et hautain, aux regards trop appuyés des sbires, il réagira en arrachant un oeil. La bonne vieille routine en quelque sorte. Mais ce n'est pas la chair de Jason qui est meurtrie, ce n'est pas du sang qui a coulé de ses blessures. Boogie déglutit péniblement, une expression désarmante de sincérité au visage. Les prunelles froides bondissent d'un oeil sombre à l'autre. Puisses-tu trouver la force de me pardonner.

Jason
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 1 Juil - 13:24

Faites de merveilleux cauchemars !


Si on lui avait dit, si on avait seulement supposé qu’il puisse éprouver autre chose qu’un plaisir malsain, des joies tordues, des colères dévastatrices ; Jason Lecter aurait rit, il se serait moqué et enrobé de son habituel fatalisme dérangé il aurait rétorqué qu’en aucun cas, il n’était fait pour éprouver quelques sentiments humains, simples. Même ici, alors qu’il vient de déverser ce flot de fureur il ne se sent pas « humain » il ne se sent pas homme capable d’entrer dans le moule de la société. Quel homme punit à cette hauteur les restes d’une action dont il n’a même pas été témoin ? Quel homme ordinaire bat quasiment à mort celui qu’il a passé prés d’une décennie à élever à sa hauteur ? Aucun ne se plie à ça, parce que ce n’est pas « logique » ; ce n’est pas « bien ». Mais dans toute son inhumanité le Clown a souffert comme trop peu d’autres, il a accusé une attaque jugée perfide et une trahison autant à son monde qu’à ses règles et il a plié, il a du baisser la tête le temps de réaliser la portée du tout. Alors oui, peut-être y avait-il des solutions moins mortifiantes, en discuter autour d’une table et élever un peu la voix, éclater un verre contre un mur au pire … scénario insuffisant à punir l’offense au degrés où elle avait été ressentie.

Ses mains soignent, sans gentillesse car ce terme a depuis longtemps été banni de son vocabulaire à moins qu’il n’ait jamais existé mais Boogie ne bronche pas et accepte docilement la chose. Il devrait pourtant, on lui crierait volontiers de s’opposer à cet homme. N’importe quel psychologue le secouerait en lui disant de vivre pour sa petite personne et d’oublier ce rôle suicidaire … mais connaissant Jason, sachant à quel point les places sont à durée ultra-limitée autour de lui ne faut-il pas également y voir un honneur dans le fait de siéger depuis si longtemps à ses côtés ? Même la bête a des valeurs, les siennes bien entendu mais elle a beau dégouliner d’égoïsme elle n’est pas pingre pour autant. Elle domine une meute, envoie les plus idiots au front sans remords mais pour les meilleurs elle a du respect, elle laisse entendre parfois une gratitude certaine quand bien même ses allusions sont métaphoriques. Ainsi dans cette punition faut-il gratter le vernis et voir qu’elle est à la hauteur de sa confiance déçue.

Il râle, lui reproche ce qui s’apparente à une crise d’adolescence et cherche à retrouver ses grains de folies dans ce banc de sable interminable. Difficile besogne que voilà et Lecter sait qu’il perd son temps. Il faudra des jours pour que la bête cesse d’y penser, qu’elle passe à autre chose. Il a la rancune tenace, la vengeance  facile et l’exécution radicale. Demain il pourrait y revenir et décider de le tuer finalement, s’il ne lui passe pas un bracelet de menottes au bras pour mieux l’enchaîner au sien … Ce n’est pas planifié, pour le coup rien ne l’est et c’est d’un ennui. Il se concentre d’avantage, ronge ses propres os dans l’espoir que ça cesse mais c’est la main qui l’arrête qui stoppe par la même le manège dans sa tête. Un regard fatigué, vidé de force. Des excuses annoncées de vive voix et plus seulement dans le silence d’un châtiment accepté. La voix douloureuse, le visage franc il invoque le pardon du Clown et celui-ci grimace. Touché.

Il reprend sa main, regarde ailleurs, les dessins du plancher devenus soudain fascinants à moins que ce soit la poussière qui s’accumule de ci de là. Jamais de pardon, jamais d’excuses entre eux. Jamais prononcées en tout cas, seulement évidentes dans les temps de silence ou les gestes offerts et les entendre maintenant sonne comme un gong dans la poitrine de l’anarchiste grimé. Rapide passage de sa langue sur ses lèvres, un froncement de narines, il avale presque péniblement. L’homme face à lui attend une réponse, il a besoin de se sentir à nouveau lui même, de pouvoir endosser son rôle sans ombrage et pouvoir lever fièrement les yeux vers son créateur. Le moindre doute n’est pas permis, car dans l’horloge géante du Chaos que monte Jason la moindre miette pourrait tout foutre en l’air. Mieux vaudrait encore le tuer, plutôt que le déposséder de ce lien fragile qu’ils ont noué au fil des jours passés. Soudain les yeux noirs de Lecter reviennent à ceux de glace, y plongent sans la moindre retenue et il se pose une seule question : Dans ces yeux là, souhaite-t-il voir la vie s’éteindre comme en ceux de ses victimes précédentes ? Dix secondes, à peine et l’homme soupire une vulgarité incompréhensible avant de s’avancer, l’attirant contre sa poitrine et l’emprisonnant d’une étreinte possessive à mourir. Coulé.

« Maudit sois-tu Boogie ! Putain … »

Non il n’y tient pas, cette vie là ne sera pas un de ses trophées. Il ne peut pas et ne veut pas la faucher, ça ne lui apporterait rien et ça ne laverait pas ce bourbier qui l’a comme avalé ce soir. La force de le pardonner disait-il, la trouver … il n’a même pas besoin de chercher ! C’est là sous son nez depuis toujours, depuis l’instant où il lui a tendu la main sous la pluie. Le BoogieMan n’est pas un talon d’Achille mais une plume parfaitement taillée sublimant les récits et les desseins du Chaos. Il n’est pas un rouage défaillant mais le seul assez fort pour supporter la mécanique rouillée, gangrenée du Clown.
D’une main glissée dans ses cheveux bruns, il garde la tête de l’autre contre son cœur et se mord sauvagement la langue, voulant retenir n’importe quelle phrase trop parlante, qui exposerait trop bien cette peine qui le dévore et qu’il déteste. La peine, la tristesse, les larmes ; c’est bon pour les enfants, les gens du commun. Pas pour lui, lui n’a qu’à rire tout le temps, il n’a aucune foutue raison d’être triste. Il sourit … non ; son visage sourit, les cicatrices aidant … Mais dans son fort intérieur, ramassant son cœur de pierre la bête connaît ses premiers sanglots et s’ils sont secs, ils font d’autant plus mal, brisant la voix qui s’élève à nouveau.

« Jamais tu entends ! Jamais … ne reco-mmence … jamais ça ! »    

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 1 Juil - 16:31

Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Tumblr_mekygaGFtB1rb5wor



Le pardon, une notion qui n'a jamais été exprimée entre Boogie et Jason. Jamais de façon intelligible en tout cas. Des gestes, une phrase anodine cachant derrière des mots banals à pleurer autre chose qu'eux seuls peuvent comprendre, même dans là-dedans, ils se parlent par code, par symbole qui n'appartiennent qu'à eux, se coupant égoïstement des autres, se libérant des protocoles imposés que l'on applique parce que "tout le monde fait comme ça". On ne pardonne pas entre eux. On expie, on paie sa faute et on passe à autre chose. Il n'y a pas de place pour le sentimentalisme. Leur justice est celle qui devrait être appliquée partout. Aveugle, les yeux bandés, dépouillée de toute émotion. Pas de circonstances atténuantes, pas d'avocats, pas de bénéfice du doute. Elle mesure l'outrage, elle en estime l'étendue. Puis, elle annonce la sentence, on la réalise et les compteurs sont remis à zéro. Froide et logique. Mais aujourd'hui, Boogie a eu peur pour sa quintessence, un frisson de pur effroi a parcouru l'échine de sa Bête en en hérissant le poil. Arrachée sa carapace de glace, il a besoin d'être rassuré, de savoir qu'il est toujours ce qu'il est. Il retient, avec l'énergie du désespoir, le moindre atome de sa nature de Boogie Man. Il ne veut pas être dispersé aux quatre vents. Alors, la prière avait franchi la barrière de ses lèvres écorchées. Iris bleus contre iris noirs, c'est un long moment de silence qui suivit. Un de plus depuis que les hostilités avaient commencé. Une attente aussi douloureuse que lorsque la main de Lecter s'était abattue sur lui.

Jason se dégage de la légère pression que les doigts du Croque-Mitaine ont imprimé sur son poignet. Son regard noir voltige sans vraiment se fixer sur quelque chose de précis. Un pas en avant, deux en arrière. Boogie sait que sa mort règlerait tout. Plus de questions, plus d'hésitations, le problème serait réglé en deux temps, trois mouvements et le Clown pourrait passer à autre chose et continuer son oeuvre. Physiquement, ça serait un acte facile, il n'y opposerait aucune résistance. Depuis qu'il marche aux côtés de Lecter, il sait que chaque journée achevée est une journée victorieuse. La vie est un fil fragile qui peut être coupé n'importe quand et pour n'importe quel prétexte. Maître de son monde, le Clown décide qui mérite de vivre et qui mérite de trépasser. S'il prend la seconde option pour le Croque-Mitaine, ce dernier se soumettra au jugement. Sans haine. Sans rancune. A la rigueur une pointe de regrets mais rien de plus ni de moins. On ne lutte pas contre Jason, on ne s'élève pas contre ses édits royaux. On courbe l'échine. On abdique. On accepte. On se résigne. L'abnégation de Boogie est parfaite, poussée à son paroxysme. Il étouffera l'instinct de survie et mourra comme meurt un agneau à l'abattoir.

Patient, silencieux, Boogie attend le regard rivé sur les prunelles noires qui soudain replongent dans les siennes. Il a l'impression que Lecter soupèse son âme, s'assomme de questions auxquelles il n'a aucune réponse et que seul le temps pourrait lui donner. Son Croque-Mitaine est-il le même après ce qu'il juge être un crime de lèse-majesté? Cette crise peut-elle tout détruire, son plan, son oeuvre, l'avenir qu'il a fantasmé? Ils ont toujours été deux dans cette équation. Peut-il jeter à l’équarrissage le Boogie Man comme il a déjà balancé des dizaines de corps?
Le créateur soupire. La créature se fige.
Ce n'est ni le concept du chaos, ni le symbole qui se penche sur le Croque-Mitaine, lui prend les épaules, et l'attire contre lui en l'étreignant avec force. Le monstre se surprend à "ressentir". Evolution ou involution? Est-ce une marque de faiblesse ou de force? Encore des questions sans réponses. Le coeur cerclé de fer de Boogie implose en sentant les ailes noires et membraneuses de Jason se lever au-dessus de sa tête et l'entourer. Ses mains se glissent dans le dos du Clown où elles se crispent sur le tissu de sa chemise. Le visage enfoui contre la poitrine de Jason, il ferme les yeux aussi fort qu'il le peut, réfrénant ce picotement qui les le brûle. Sa gorge se noue, s'étrangle mais sous la pression d'aucune main. Un unique sanglot échappe au contrôle qu'il tente d'imposer à son corps parce que non...ici, dans ces lieux et en cette compagnie, on ne pleure pas, on ne verse aucune larme. C'est l'apanage des victimes pas celui des bourreaux. La peine, la tristesse, elles n'appartiennent qu'aux humains et les monstres s'en réjouissent, s'en abreuvent, s'en nourrissent. Jamais ils ne la subissent.

Les doigts du Clown, si prompts à faire naître la douleur, s'immiscent dans les cheveux sombres du Croque-Mitaine, le retenant contre lui. Boogie tourne la tête, l'oreille collée à la poitrine de son frère d'où lui parvient un rythme tribal qui n'annonce pas la guerre. Il sent les muscles se crisper, il entend une inspiration tremblante. Ils ont le même noeud au creux de l'estomac. Pas de larmes ni de sanglots disions-nous mais leurs échos éthérés sont bien là et la torsion qu'ils exercent sur leur chair est perceptible par l'un et par l'autre. La voix de Jason s'élève, enveloppée d'une intonation irréelle, réveillant une mécanique oubliée, méprisée ou jusqu'alors inutilisée. « Jamais tu entends ! Jamais … ne reco-mmence … jamais ça ! » A ces mots et comme un enfant, Boogie se love un peu plus contre le Clown, aussi lucide qu'on puisse l'être quand à ce qu'il se passe dans ce corps dont la tiédeur l'envahit. Il a failli tout perdre, tout détruire. Leur univers a vacillé sur ses bases. Alors, non, il ne recommencerait jamais. La conquête de Jason sur le "pays" Boogie est totale, plus aucune poche de résistance, plus de grottes plongées dans l'ombre ou de méandres inaccessibles. L'adoration du croque-Mitaine se fait passion excessive, amour exclusif, cet un être foncièrement égocentrique mais face au Clown, il s'en oublie lui-même. Un murmure s'échappe de ses lèvres. Plus jamais.

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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 1 Juil - 19:52

Faites de merveilleux cauchemars !


Avait-il oublié ? Alors qu’il le frappait et songeait à la pire manière de le démolir avait-il oublié à quel point cet homme l’adore ? Quoi qu’il fasse ou dise Jason n’a jamais entendu de plainte, jamais de reproches et jamais le BoogieMan n’a protesté. Toujours proposé, laissé entendre qu’une idée était meilleure qu’une autre, sans dénigrer ni remettre en question le choix du Clown diabolique.
Quand il sent ses bras se refermer en miroir à son propre geste Lecter se souvient de toutes ces choses, ces instants à manigancer de la même voix murmurante, à se glisser quelques visions qui ne peuvent plaire qu’à eux. Ces mains accrochés à sa chemise, le sanglot unique mais audible qu’il entend, autant de messages pour venir consolider ce lien mis à mal. Un maître n’a pas à se pencher sur son esclave, il en dispose et en abuse, le jette à la fin et en change mais dans le monde de Jason Lecter il n’y a aucun esclave. On vient en connaissance de cause, forcé de rien et oui on peut décider de partir. On a aucune chaîne réelle, seulement une ombre gigantesque au dessus du crâne qui retombe lourdement et avale les déserteurs sans espoir de revoir un jour la lumière. Tout est question de choix, à chacun d’assumer. Boogie lui n’a jamais laissé entendre qu’il souhaitait filer, de toute évidence heureux de sa place quand bien même il reste de glace et semble se foutre de tout ce qui l’entoure. C’est un monument à lui seul, un roc, un soldat de fer noir …  un allié que Lecter a pratiquement réduit au silence éternel et qu’il a lacéré sans pitié. Le voir ébranlé et réclamant un rien d’attention, c’est tout aussi nouveau et difficile à suivre.

Plus jamais promet-il d’un murmure et la bête relâche la pression, laisse entendre un gémissement soulagé. Plus jamais ça, c’est trop pour les nerfs du Clown, c’est électrique et ça remue trop la vase en lui. Tout est pourri, rongé en Jason, jusqu’à la plus infime sympathie il ne sait rien offrir de tout cœur, rien sans jamais y voir une utilité, des sous entendus et des idées noires. Tout est calculé, prévu pour le satisfaire lui dans ses envies et parce qu’il n’aime pas partager, toute attention venant de sa part est elle même distribuée au compte  gouttes. Malgré tout plane ce spectre, ce démon miniature que Lecter doit anéantir. L’ombre du doute.
Reculant légèrement il déplace ses mains, vient encadrer son visage qu’il ne force toutefois pas à bouger.

« Regarde moi. » Lève les yeux, tu en as le droit. Que ça vienne de lui, que Le clown n’ait pas à l’obliger.

Le feu dévorant la glace. Jason Lecter redevient maître, il ignore ses blessures et en monarque infernal revient au front diriger la bataille de ses doigts gantés de fer. Contrôle repris, rien ne doit subsister s’il le décide. Brandissant la faux il s’en va décapiter la pièce défaillante qui s’est glissée entre eux, n’en laissera rien pas même une cendre.

« Tu m’appartiens je le sais, tu le sais. Mais souviens toi d’une chose, je ne veux pas régir ta vie mais ta mort. Tes choix t’appartiennent, fais les en connaissance de cause mais ne me laisse plus jamais être la cinquième roue du carrosse. Je ne tiens pas à t’enfermer alors que je t’ai offert une liberté nouvelle, alors si tu veux aller briser cette saloperie de mante religieuse fais ! Va donc je ne dis pas non. Seulement … dis le moi. »

Une pause marquée, rapide avant qu’il essuie du bout des doigts un filet de sang échappé de son arcade entaillé. Dangereux est le tyran lorsqu’il reprend sceptre et couronne, qu’il revient à ses bases et consolide ses fondations pour ne plus jamais avoir à vaciller. Il ne tremble plus, voilà sa force. Prendre le contre pied, trop vite pour se sentir réellement tomber et s’il a réellement effleuré ses frontières cette fois il revient la tête plus haute encore. Le Clown grimpe une marche de plus, fait suivre le BoogieMan et lui ajoute le rang à double tranchant de Favori. Il rompt sa laisse, le considérant assez bien dressé désormais pour revenir à son maître en temps voulu et par la même, lui promet que le moindre faux pas sera un arrêt de mort ne nécessitant plus aucune signature.

« Et dernière chose … que je ne vois plus jamais la moindre trace de cette … femelle. Battez vous, faites ce que vous voulez mais que je ne retrouve même pas un seul de ses cheveux sur toi, que je ne sente pas la moindre effluve de son parfum et que je ne sache jamais … comment s’achève vos nuits. Avec elle ou n’importe qui d’autre d’ailleurs. » Il soupire sèchement, grimace légèrement. « Je te le concède, je suis d’une exigence sans fin et peut-être, d’une jalousie inépuisable mais c’est de bonne guerre. » Index et majeur levés, nombre deux face aux orbes cristallines de l’homme en face.  « Deux fois que je te sauve, la première de ces rues puantes et la seconde de ma propre colère … ça doit bien vouloir dire quelque chose. »
 
Qui voudrait de telles conditions ? A la limite de l’insupportable, tout pourrait devenir prétexte à une catastrophe. Comme une marque de rouge à lèvre indésirable scelle une histoire de couple, il ne veut rien trouver pour lui faire de l’ombre. Seulement savoir où il va, avec qui, ce sera bien. Il s’en contentera. Dans sa demande, sous cet angle il ne se trouve pas si dur et pas si avide. Et comme pour clore cette altercation pénible il enlace sa nuque, vient poser son front contre le sien et reprend cette voix aux notes joueuses que le Croque Mitaine lui connaît bien.

« Et dire que tu es allé embrasser cette sale bête … je vais finir pas m’interroger sur tes tendances Boogie. De mémoire je ne t’ai jamais conseillé de fréquenter les insectes ? C’est un rien vexant pour mon ego tout ça. »
 

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 1 Juil - 23:05

Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Tumblr_mbe7ifba1c1qb3ffco1_500



Dès que Boogie sent Jason desserrer son étreinte, il s'écarte de lui et lève son regard polaire sur les traits dévastés. Il ne mourra pas aujourd'hui et le Clown n'a pas l'intention de détruire sa création en lui reprenant son nom et son rôle. Il peut reprendre son enveloppe chérie, renfiler son costume de monstre qui lui va comme un gant. Le désespoir qui tapissait le fond de ses iris s'est évanoui. La Bête honteuse et piteuse s'est redressée sur ses pattes, encore étourdie mais habitée d'une nouvelle flamme. Sa chair est toujours meurtrie mais son âme noire est délestée d'un poids. Il a traversé la tempête et y a survécu. Plier mais ne pas rompre...une fois de plus. Les mains de Lecter se posent sur son visage mais ne l'obligent pas à relever la tête, son cou crierait grâce au moindre mouvement. Le discours est clair et limpide. Pour Boogie, il n'a jamais été question de porter son allégeance à qui que ce soit d'autre que l'être qui lui fait face. Il est l'homme d'un seul. L'animal sauvage en lui ne courbera la nuque devant personne d'autre. Il n'y a aucun autre fauve capable de soumettre sa Bête et à celui qui tenterait de poser un autre collier autour de son cou ou qui s'imaginerait pouvoir le dompter, le Croque-Mitaine réserverait un sort pire que la mort. Jason ne l'enfermera pas pour le garder jalousement rien que pour lui, le Boogie Man peut prendre ses propres décisions, privilège suprême en comparaison aux hommes qui se trouvent dans le repaire et qui n'attendent rien à part une orientation. Lecter poursuit abordant la boîte de Pandore qui a déversé un flot infernal de maux.

Alors si tu veux aller briser cette saloperie de mante religieuse fais ! Va donc je ne dis pas non. Seulement … dis le moi. » L'évocation d'Amnesia fait naître une lueur malveillante dans les rétines de Boogie. Oh que oui, il va la briser, Amnesia, ne serait-ce que pour que ce qu'elle vient de provoquer. Sale petit papillon qui a battu des ailes pour déclencher un ouragan à l'autre bout de la ville. Il n'avait jamais eu d'autre intention à son égard. Reprendre la partie laissée abandonnée il y a des années. Il n'y a jamais eu de victoire entre eux, elle s'est enfui avant le sprint final. Mais maintenant, Alastor Burton est loin et le Boogie Man n'a pas les mêmes faiblesses que son alter ego d'antan, ce n'est plus une Bête solitaire qui cherche désespérément un compagnon, un semblable. Il sait qu'il peut la faire chuter. Et pire encore, il sait quoi faire pour jeter au sol le piédestal sur lequel elle se pavane. Jason est en train de donner du mou dans la laisse au bout de laquelle Boogie se trouve, en a-t-il seulement encore besoin? N'est-il pas la personne la plus loyale et la plus fidèle que le Clown puisse trouver? Il ne l'a jamais suivi pour une quelconque gratification matérielle ou une rémunération. Il ne demande rien en échange de son allégeance car il n'a besoin de rien. Il n'a plus eu besoin de quoi que ce soit dès qu'il l'a rencontré.

Lecter poursuit. Le Boogie Man est à lui et quoi que ce dernier fasse en quelle compagnie que ce fut, jamais ô grand jamais, la présence d'un tiers ne doit être visible sur lui. A partir de l'instant où il posera un pied dans le repaire, il redevient son entière propriété. Pour beaucoup ce genre de clauses seraient irrecevable, la forme la plus perverse de la maltraitance conjuguale. Pourtant, Boogie n'en ni choqué ni outré. Il ne vit pas cela comme une punition ou un nouveau sévice. Le Clown vient de détacher sa laisse car il sait qu'il lui reviendra toujours. Ce n'est pas un enfermement. Pas pour lui. Pour toute réponse, Boogie baisse les paupières en signe d'assentiment, acceptant les nouvelles conditions. Mais contrairement à ce que dit Jason, cela ne concerne qu'une seule personne. Le Croque-Mitaine tolère peu la présence des autres à ses côtés. La populace lui hérisse le poil, l'irrite au plus haut point car il s'estime et s'est toujours estimé bien au-dessus d'eux. Cet ajout à leur contrat n'aura plus de sens quand il en aura fini avec Amnesia. Elle réussit l'exploit de grimper en un temps record au sommet de sa liste des personnes à abattre.

La rage qui est en train de ronfler et de grandir en son sein le distrait pendant une fraction. C'est le contact de la main de Jason sur sa nuque qui lui fait reprendre pied avec le réel. Boogie cille comme s'il sortait d'une rêverie pour se heurter au visage proche du Clown. Front contre front, la voix de ce dernier redevient cette musique que le Croque-Mitaine a coutume d'entendre. La tempête est passée. Doit-il en déduire que les compteurs sont remontés et remis à zéro? Une raillerie claque à ses oreilles et bien qu'il sache que ça va raviver la blessure qu'il s'est infligée, il sourit. Pour ma défense... commence-t-il d'une voix rauque. c'est elle qui s'est jetée sur moi, je suis trop irrésistible.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 2 Juil - 0:53

Faites de merveilleux cauchemars !


Balayée la colère, ces sentiments en tourbillons contraires. Les revoilà à danser d’un même rythme et à tendre de nouveau leur toile. Brandissant un étendard double d’une même main ils sont revenus au point de départ mais pas sans une mise au point qui aura eu ses conséquences. La boucle est bouclée et les nœuds sont doublés, triplés. Ils sont accrochés, cadenassés l’un à l’autre et ne sont plus là de se détacher. Comment pourraient-ils, Jason seul a compris dans toute sa folie l’importance de cette symbiose à la limite de la perversion. La nécessité de cette relation complexe et masochiste, suintant d’un poison violent. Ils ont besoin de ça, ayant dépassé depuis trop longtemps le point de non retour. Ça ne se finira même pas dans la mort ; même en Enfer ils se retrouveront et Jason lui tendra la main, l’entraînant à sa suite.

Une petite raillerie, elle lui réchauffe le corps et rallume le foyer de cette pièce. Bienvenu à la maison, Home sweet Home dit-on. Ils sont ensemble, ils en sont aux retrouvailles et il faut le temps de recoller les morceaux. Un peu de temps pour soigner les blessures, se « consoler » à demi mot et souffler pour de bon sur cette mauvaise passe. Légèrement Lecter évoque ce vilain insecte, comme un indésirable moustique venu leur tourner autour et les piquer en traître. Voilà donc la manière de faire de cette femme ? Charmer la bête de cadeaux pour mieux lui lacérer le dos ensuite ? C’est mal, très mal cette initiative mais Boogie en fera son affaire. Ils sont deux, et elle n’a plus qu’un seul interlocuteur à gérer. Alors Milady, votre curiosité est satisfaite ? Elle se prendra le revers de batte, tôt ou tard.

Pour sa défense ? Lecter lève un sourcil, s’écarte à peine et le dévisage avec perplexité. Ah parce qu’il se défend ? Depuis quand ? Voilà qui est nouveau. (Encore) Jetée sur lui ? Jason bat des cils et affiche une surprise sans précédant. Depuis quand se laisse-t-il faire en plus ? Non, il a du riposter ! Forcément, mais alors que le clown ouvre la bouche en vue de répliquer la dernière tirade l’oblige à la refermer comme un poisson ayant gobé une mouche. Sans pouvoir rien y faire il part à rire, se sent revivre à chaque éclats qui s’échappe de sa gorge encore nouée quelques minutes plus tôt. Rien à faire il n’est pas homme à s’apitoyer, même sur lui même et rire lui colle mieux à la peau.

« Irrésistible ? Mince alors, pauvre de toi ! » Rires soudain ravalés, Jason plisse les lèvres et les mordille en une moue interrogative jusqu’à finalement sourire. « Mais … j’imagine que ce n’est pas si faux, en réalité. »

Pas qu’il en sache réellement quelque chose. Être attiré physiquement, trouver l’autre séduisant, charmant … de ça Jason ignore le principe. Ha dérives de la séduction, codes et parades amoureuses, d’une telle niaiserie. C’est si fade, c’est tellement commun. L’homme ne s’attarde guère longtemps sur les apparences, preuve flagrante étant la sienne qu’il n’hésite pas à afficher théâtralement alors que beaucoup l’ont déjà jugé laid à faire peur. L’est-il ? Ce n’est pas cette couche de fard qui l’aide à afficher un semblant de « propreté » et le « tiré à quatre épingles » n’est pas pour lui sauf en déguisement. Peu lui importe, il n’a pas à plaire et s’il n’a rien d’une gravure de mode c’est un détail. Il préfère largement être la vilaine sorcière qui rit plutôt que la coquette princesse éplorée.

« Tu dois plaire à ta façon. Les femmes ont toujours un faible pour les beaux ténébreux. J’ai lu ça je ne sais plus où … je devais me faire méchamment chier d’ailleurs pour en arriver à assimiler ça. Cela dit, dans ce même tissu d’âneries il y avait l’idée que la beauté est dans l’œil de celui qui la regarde. Et puisque je passe les trois quarts de mon temps avec toi je confirme, tu es loin d’être désagréable à regarder. »  

Humour douteux toujours, sous entendus en pagaille et allusions floues. Inutile de creuser cette question là, ils s’attirent comme deux aimants pour des raisons si déformées qu’une armée entière de profiler ne suffirait pas pour décrypter ce langage devenu le leur. Gloussant entre ses dents le Clown pose les mains sur ses genoux afin d’y prendre appui et se relever. Passer la nuit là très peu pour lui et il n’attend pas d’invitation pour revenir chercher son Croque Mitaine, le soutenant d’un bras passé à ta taille. Il ne le portera pas, en aucune façon mais parce qu’il est propriétaire, il assume un minimum son implication et prend sur lui de s’occuper de son jouet, son monstre favori. Le menant jusqu’à la salle de bain, Lecter le laisse sur une chaise qui traîne là. Cela fait il se penche légèrement et accroche l’index à l’encolure de l’autre, susurrant d’une voix mielleuse.

« Allez, à la douche « beau » brun ! Prends ton temps et profite de mes … appartements pour une fois. Et ne va pas faire un malaise dans ma douche, ce n’est pas ce qu’il y a de plus confortable ! »  

Un clin d’oeil, il s’échappe et quitte la pièce. Dix secondes passée et sa tête repasse à la porte, l’expression un brin moqueuse mais chaleureuse. Pour peu … il a presque l’air aimable et sympathique.

« Ne tarde pas trop tout de même, que je n’en vienne pas à te déshabiller moi même car j’ai dans l’idée que ça ne te plairait pas vraiment. »

Disparu, il laisse filer un « je t’attends » depuis la pièce voisine et s’en va tout bonnement fumer une cigarette qu’il prend cette fois le temps d’apprécier. Un œil au plancher, au sang qui le tache. Maudite bonne femme. Créature tentatrice, gorgone sans morale. Mentalement il l’insulte de tout les noms, la maudit profondément et fantasme à sa destruction. Car Jason est un mari jaloux, elle devient dés lors la maîtresse à abattre. Sale briseuse de ménage ! De quel droit prend-elle ce que Jason lui même ne déroba pas ? Parce qu’elle ne l’embrasse pas pour les mêmes raisons ; voyons. Et parce qu’elle a quelque chose à y gagner. Certes. C’est franchement pénible cette situation, il le sait, tout le monde le sait et les bouquins pour ados le répètent assez : Pas de ménages à trois, ça ne donne jamais rien de bon.

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 2 Juil - 18:28

Une amie qui vous veut du bien /!!!\ ▬ CLOS Tumblr_lux7ygOvlo1qmxvwfo1_500



Les nuages noirs s'éloignaient inexorablement et les cieux reprenaient leur teinte coutumière. Sombre car tel était le temps parfait pour eux. Les dégâts auraient pu être pires mais les deux seuls habitants de cet univers où rien ne tournait rond n'en étaient pas à leur première politique de reconstruction. Ils oeuvraient vite, de concert. Quelques secondes de proximité, une ou deux plaisanteries lâchées, un rire crissant et les choses reprenaient leur cours. Justice avait été faite, la sentence appliquée, la vie pouvait reprendre son cours tortueux et les barbelés s'étaient resserrés d'un cran. Car au-delà des morts qu'ils avaient donné ensemble, acte hautement plus intime que n'importe quelle étreinte charnelle, au-delà de leurs Bêtes jumelles qui avançaient en parfaite coordination, au-delà de cette vision de dément qu'ils partageaient, ils venaient de tirer pour la première fois, synchrones jusque dans le mal qu'ils pouvaient s'infliger,  une flèche dans la pierre sèche qui était leur coeur respectif. Et le projectile en avait rayé la surface froide et indestructible. Aucune réflexion ne sera jamais faite dans l'avenir sur ce bref moment d'abandon où les masques étaient tombés et où la chair à vif s'était exposée. Totalement impudique cet aveu soupiré sans mot et sans larme. Dorénavant et plus que jamais, rien, absolument rien, ne pouvait plus se mettre entre eux. Ils se parasitent, s'empoisonnent mutuellement, s'immunisant par là même à toute intrusion extérieure. Détruit l'individualisme. Balayée leur unicité d'être humain. Le "je" est écrasé par le "nous". La partie de cartes commencée avec Amnesia il y a des années reprenait son cours. Mais Boogie avait un nouvel atout en main, un Joker.
Humour douteux du Clown quand à leur apparence physique. Les traits de l'un semblent taillés dans le marbre là où ceux de l'autre sont expressifs et théâtraux. Mais il s'agit de deux étendues désertiques, l'une à cause d'un cataclysme passé, l'autre éternellement balayée par un blizzard violent. Ils se sont coupés volontairement des autres affichant leur monstruosité intérieure par des biais différents. Effrayants, dérangeants, malsains; ils s'attirent. Méprisants de la moindre convention sociale, de la moindre norme. Relation d'une intensité rare. Eternellement platonique. Pure dans sa malignité.

Se levant, Jason se baisse jusqu'à son second au sol. Il lui tend la main, reflet pâle d'une scène remontant à une décennie, mais c'est à Boogie de se relever seul. Le Clown lui offre un appui pas un treuil. Esquissant une grimace, le Croque-Mitaine déplie son corps, son cou craque, un élancement vrille les vertèbres entre ses omoplates mais il retrouve la station debout. Plus droit et raide que jamais. Un bras s'enroule autour de sa taille alors que ses doigts se referment une épaule alliée. Clopin-clopant, ils atteignent enfin la salle d'eau et c'est non sans ironie que le Clown l'affuble d'un "beau brun" en lui recommandant de ne pas se briser les os sur la faïence blanche. Toussant, Boogie commence à déboutonner sa chemise qui de toute évidence est irrémédiablement fichue en lançant d'une voix râpeuse. Si dans une heure, je ne suis pas sorti, faudra appeler des renforts. La porte se referme pour s'ouvrir quelques secondes plus tard et un rire douloureux s'échappe des lèvres du Croque-Mitaine aux paroles du Clown. C'est qu'il deviendrait presque prévenant.
Au final, Boogie adoptera une position assise dans le bac de la douche ruminant et élaborant sous l'averse glacée le sort qu'il réserve à Amnesia. L'eau froide lui ruisselle sur les épaules, dégouline entre ses mèches de cheveux sombres pour faire disparaître les ultimes traces de sang sur son visage, anesthésie les dernières zones douloureuses où ses muscles ont été mis à mal. La marque du dossier de la chaise de laquelle Lecter l'a fait tomber s'est imprimée en dégradé de bleu en travers de ses omoplates mais il n'en gardera aucune stigmate. D'autres épisodes malheureux sont gravés dans sa peau et celui-ci n'en fera pas partie. Boogie se perd quelques minutes dans la contemplation muette de l'eau rosâtre qui tourbillonne dans le siphon. Le ruissellement glacé le nettoie, au sens propre comme figuré. Cette douche dans les quartiers de Lecter est comme une ablution le lavant du péché qu'il a commis. Même si les compteurs sont remis à zéro, Boogie sait que le mal qu'il a fait subir à Jason le hantera. Il reste encore quelques minutes, laissant le froid engourdir sa colère et éloigner la nuée d'oiseaux maléfiques qui planent, avides, au-dessus d'une silhouette féminine blonde. Il n'a jamais été hâtif, la vengeance mûe par la hâte est vouée à l'échec. Une main posée sur le mur, il se lève, force sa nuque à lui obéir et ignore la plainte sourde de sa gorge encore déformée. Il se débarrasse du goût de sang qui lui tapisse la bouche avant d'enfin couper l'arrivée d'eau.

C'est vaguement essoré mais propre comme la lame d'un couteau neuf que Boogie sort enfin de la salle de bain d'un pas plus assuré. Prenant appui sur le chambranle de la porte, il tient à la main la seule victime de l'altercation qu'il vient d'avoir avec Lecter. Un bout de tissu rougi qui n'aura plus d'autre utilité que de finir sa carrière au rebut. Roulant sa chemise en boule, il la jette dans une corbeille à papiers, s'en débarrassant comme le fait un serpent avec une peau devenue trop petite.  Il n'a pas besoin d'un "souvenir" personnel de cette lutte fratricide. Elle atterrit sur le bord de la corbeille...presque. Boogie se passe une main sur les yeux. Du sommeil lui permettra certainement de retrouver son adresse mortelle. Il balaie du regard les lieux qui portent encore les ruines de la tempête. La chaise explosée. Son sang qui macule le sol. Il se désintéresse de ces détails qui n'ont plus d'importance maintenant pour reporter son attention sur Jason.


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