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Piqûre de rappel
Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
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AVATAR : Heath Ledger - Joker

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JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Piqûre de rappel Piqûre de rappel  Icon_minitime1Jeu 18 Juil - 18:21

Silence dans les couloirs ~


Patience, patience ! La patience il l’emm... non, un rien de poésie tout de même. Un rien de raffinement, faute de vouloir prendre son temps. On reste poli, on croasse on rit mais que ce soit encore joli. Joli … légèrement tendancieux ici. La langue passe sur les lèvres, impatiente et sifflante. Les dents claquent, il plisse les paupières et fouille le mur du regard. Devant, un panneau de métal qui semble prêt à crouler sous le poids des objets qu’il contient. Outils en pagaille, ça pique, ça coupe et ça luit paresseusement. Ça peut bien patienter, ça ne perd pas son temps un objet. Petite moue songeuse, un doigt sur les lèvres comme l’enfant se concentre au choix cornélien du « crêpes ou gaufre » qu’on propose au quatre heures. Derrière lui un reniflement plaintif, un sanglot morveux royalement ignoré voir même désapprouvé d’un geste las du poignet.    
Dans la pièce l’air est chargé, saturé, fournaise insoutenable d’une cuisine de quatre étoiles revisitée. Le froid d’automne n’est plus, il s’est prit la porte sur le coin du nez et on avoisine les trente cinq degrés. On tousse, on s’étouffe dernière, ciel que ça manque de classe. Reniflement méprisant du balafré qui sourit tout de même de coin, ses doigts se tendent, s’étendent en caresse sur les manches divers, taquinent les crochets et les lames. Difficile de choisir, envie d’y mettre quelques formes et que ça sorte des classiques. Pas qu’ils soient passés d’âge, les meilleures soupes sont issues des vieilles marmites mais le bien est l’ennemi du mieux ne dit-on pas ? Poings fermés posés sur l’établi, le gamin se contrarie et rouspète. Allez allez on se décide, on se presse sinon on va ralentir la fête. Cutter passé sous les prunelles noires, évident. Scalpel, tournevis, un petit air de déjà vu quant à la hache … nan. Chacun ses jouets, c’est du ressort de la chasse gardée. Clous, marteaux, chalumeau, pinces à  … chalumeau ? Victoire ! Faut fêter ça, cigarette oblige. Tige entre les lèvres, crachat bleuté de gaz et on se paie le luxe de cramer le tabac à la flamme soufflée. Sympa ce petit effet, ça n’existe pas en format de poche les chalumeaux ? Dommage. Ça en jette plus qu’un briquet.    

« Bien ! Alors messieurs … où en étions nous ? » Yeux bovins qui répondent, s’interrogent. Quoi il attend une réponse ? Non, bien sûr que non allons. L’un tire sur la corde qui le ficelle à sa chaise comme un rôti bardé et prêt à enfourner. Aucun commentaire sur son caleçon long rayé qui évoque ces vacanciers d’une époque largement dépassée, une telle démonstration de mauvais goût est à la limite d’agresser les rétines les plus sensibles. L’autre en est à pleurer sur son bras cassé et bizarrement croisé derrière le dossier de la chaise où il repose, incapable de faire un mouvement sans réveiller quelques esquilles d’os. « Allons bon, on ne chouine plus comme ça à votre âge, les garçons ça ne pleure pas ! » Morigène le Clown, sautillant jusqu’au duo terrifié. « Quelle idée aussi d’embêter un type de deux mètres, auriez vous quelques tendances suicidaires ? On préconise une thérapie en ce cas … du moins je crois. »

Court haussement des épaules, réglage attentif de la flamme. Un souffle vers le haut pour chasser une mèche verte collant à son nez et le Clown fini par secouer la tête. La chevelure est désordonnée, le maquillage humide dans cette chaleur de bête et la vapeur ambiante lui colle les vêtements à la peau. Quatre murs devenus moites, c’est un véritable sauna de sa seule fabrication. Orfèvre en matière de pièges Jason Lecter a pensé le lieu en véritable cage à supplices dont on entre par une porte pour ne ressortir que par une autre, direction la benne à l’arrière. Au gré de ses délires les plus alambiqués le balafré pourrait en modifier jusqu’à la toxicité de l’air si l’envie lui prenait. Son gentil petit monde de calvaire, son musée des horreurs privé et perfectionné depuis dix précieuses années. « Une dernière volonté ? » Roucoule-t-il, se pliant soudain en deux face au rôti qui sursaute aussitôt, les yeux écarquillés de le découvrir sir proche. « On … a rien fait de mal ! » Lecter roule des yeux, soupire. « Tout le monde dit ça c’est d’un … réchauffé. »
 
Pinceau de flamme surgit sous le nez de l’homme qui recule prestement la tête. Aussitôt il s’étrangle, il aura eu les narines roussies de toute évidence. Lecter ricane et lui lance un regard en biais. « Autre chose ? »
« C’est à cause de la fille ! Merde le Cubain il a … pété un câble à cause d’elle et pour une foutue pierre tombale ! » Battement de cils fugitif, presque curieux. « La quoi ? » Légère surprise du Clown qui détache assez les doigts pour arrêter le chalumeau et attendre une réponse qui a tout intérêt à être rapide. « Ouais heu … j’sais plus son nom … il avait l’air de la connaître heu .. merde comment il l’a appelée ? » Couinement adressé à bras cassé qui garde les yeux rivés au sol en murmurant à dieu seul sait quel dieu justement qu’on lui vienne en aide. « Heu .. heu c’était pas Luka ? Clara ? J’sais plus. » Silence. Les araignées sont à l’ouvrage et grouillent de ci de là. Retournant à l’établi Jason y pose un moment son feu en bonbonne pour mieux fouiller un tiroir métallique. Cherche cherche, un objet bien précis. Pas là … zut. « Un petit instant je vous prie ! »

Presque au pas de course il quitte la salle de torture et son atmosphère cuisante. L’air frais lui claque au visage à peine a-t-il passé la porte et son passage en coup de vent fait à peine lever les yeux à sa meute qui ronfle paisiblement dans l’entrepôt. Petit tour par la cave le temps de dénicher l’objet convoité et il remonte non sans refermer à triple tours derrière lui.  
Dans ses mains une antiquité du domaine de la photographie, poussiéreuse alors il la dépose sur le bureau, saisit un chiffon et une bouteille d’alcool 90°c tout en lançant d’une voix musicale. « Quelqu’un sait si Alonso connaît une Luka ou une Clara ? » Les quelques sbires présents secouent la tête d’un même mouvement, légèrement moins sereins sachant qu’ils ne sauront pas satisfaire la curiosité de leur patron. Aucune confirmation alors ; Jason claque la langue et murmure un « Pas grave. » mais pendant qu’il entame de faire reluire l’appareil le gros gamin adepte de la mal-bouffe approche de manière relativement discrète malgré son poids. « Patron ... » Lecter ne lève pas les yeux mais le souffle qu’il laisse filer indique qu’il écoute. « Je crois que j’ai entendu parler d’une Luka. » Cette fois les yeux noirs braquent, mais le jeune ravale son angoisse et continu. « L’autre jour j’entendais parler un groupe et … y’en a un qui disait qu’il devait aller quelque part pour récupérer dans médocs pour sa mère malade. »
Jason, l’attention maintenant tenue se pose sur le rebord du bureau. « Personne ne délivre de médicaments dans le coin … à moins de braquer une pharmacie bien sûr. » L’autre opine aussitôt. « Oui c’est ce que j’ai pensé, alors j’ai cherché un peu et … y’a un genre de dispensaire secret dans l’Est, avec une certaine Luka justement. »
Rire fusant, presque admiratif quand on en saisit les nuances. Lecter siffle, braque l’appareil sur le gros et le flash délivre une lumière aveuglante avant de cracher un carré de papier glacé que le Clown récupère pour l’agiter afin d’activer le séchage. Le visage rond comme celui d’un poisson lune apparaît, net, les couleurs parfaites. Bien bien, ça fonctionne encore comme il l’espérait. « Bien Bob, très bien ! Tu iras peut-être loin finalement, tiens d’ailleurs si tu montais un barreau de l’échelle ? Tu es préposé au ménage si ma mémoire est bonne ? »
Hochement de tête, peu fier, pas désolé non plus d’avoir à balancer des corps au cimetière putride du QG. Lui a au moins assez d’humilité pour prendre ce qu’on lui donne sans broncher. Et s’il ne se nomme en aucun cas Bob, il n’ira pas protester. « Oui patron. » Le Clown lui laisse le cliché, lui adresse un sourire et lui pose une main sur l’épaule. « Autant se servir de tes oreilles puisqu’elles ont l’air de fonctionner, laisse les traîner et si tu entends parler d’un truc marrant tu me dis, ok ? » Un lueur reconnaissante, il n’en faut pas d’avantage et Jason repart comme il est venu.  

Retour à son musée, à sa fournaise. Bras cassé est tombé dans les vapes, c’est très impoli. Jason n’avait-il pas demandé de l’attendre ? Pas qu’on doive quelque chose à un bourreau mais c’est tout de même insultant de penser qu’il puisse ronfler de manière si indifférente. Le balafré pose un doigt sur sa bouche, un « chuut » qui attire l’attention de caleçon rayé qui panique d’ors et déjà. Glissade silencieuse de Lecter jusqu’à la chaise, le bout des doigts posé sur le dossier de la chaise qu’il précipite vers l’avant. BOUM. L’autre s’écrase face la première et le poids de son corps tire férocement sur son membre brisé. Hurlement, gémissement, tellement plus efficace qu’une douche froide la douleur ! « Fallait pas dormir, vous cassez la bienséance propre à l’invité modèle sinon. »

Clic flash, photo. Non ramassée elle voltige jusqu’au sol et Lecter retourne chercher son chalumeau.
La flamme bleue fait danser l’air, le Clown approche l’autre dont la joue a rencontré le béton et s’accroupissant il ricane, laisse monter l’hilarité à la seule image du tableau final qui se dessine dans sa tête.

« Et on sourit je vous prie ~ »

Cris et cris, on monte le son et comme prévu lui seul sourit.  
 
[…]

Volées de portes arrières ouvertes au cul des camionnettes, meute libérée descendant comme dans un sordide ralenti. Depuis qu’elle s’est agrandie Jason l’embarque à sa suite et la quinzaine de chiens a à peine besoin d’ordres formulés de vive voix. Dernier molosse descendu, la bête scarifiée du Clown aux allures de créature d’Enfer et qui n’a rien à envier à celle des Baskerville. Certainement dogue allemand, d’un noir de jais à la musculature puissante il coule un seul œil ambré sur son maître car l’autre, certainement crevé durant un énième combat ne luit plus que d’un blanc crayeux. La main gantée de cuir passe entre ses oreilles en pointes, l’homme précède en tirant délicatement sa montre de sa poche. Midi, heure de repos … ou pas. L’allusion lui arrache un sourire et il raffermit légèrement la prise sur le fusil d’assaut akm qui lui pend au bras.

« C’est l’heuuuure les enfants ! On va faire ses vaccins ! » Pas plus de dix hommes avec lui, pas de Croque Mitaine et pas de Cubain occupés ailleurs et la porte de l’hôpital clandestin s’ouvre en grand pour lui toujours en première ligne avant les bêtes. Pas besoin d’annonce, il a pour lui le luxe de pouvoir dire que l’habit fait le Clown et rapidement les premiers cris de terreur fusent. On a envie de filer bien loin certainement mais déjà les sbires sont aux portes et barrent chaque échappatoire possible.
Claquement réjouit de la langue, la Bête lève le canon en l’air et tire un coup au plafond. Le plâtre craque et se détache dans un nuage de poussières fade à deux mètres devant lui. Claquement de doigts, la meute avance et  l’entoure, prête à bondir tandis que le molosse s’assoit à sa droite, la tête dépassant sa hanche.

« Nous sommes dans un hôpital aussi je vous serai gré de ne pas hurler ça dérange les malades. Maintenant je cherche une certaine Luka, si elle pouvait avoir la bonté de s’avancer cela m’éviterait d’avoir à vous égorger les uns après les autres pour vous faire parler … ça vire tellement vite au bain de sang ce genre de jeu et ça fait flamber les notes de teinturier ! »


Rire de gorge, roucoulé tandis qu’il laisse reposer l’arme le long de sa jambe. On est pas en violet aujourd’hui car le costume n’est pas fini alors on l’a joué subtile. Subtile oui, dans un trois pièces immaculé, chemise rouge et gants assortis. Pour peu, monsieur ferait presque infirmier. Pour peu … ouais.

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Piqûre de rappel Piqûre de rappel  Icon_minitime1Jeu 18 Juil - 21:47

" Là, c'est pas mal. Les berges bien droites. Fais attention, ton champs stérile va toucher la table non stérile. Et voilà. " du coin de l'oeil, Luka voit le médecin esquisser un sourire machiavélique, quand elle s'empare du coin de son champs pour le décoller de la table. Apparemment, il y avait un piège, mais lequel ? " Et maintenant, ce sont tes gants qui ne sont plus stériles. "

Lâchant un profond soupir, la belle abandonne pinces, aiguille et fil sur la table d'un geste exaspéré, au milieu de son mètre de champs stérile recouvrant sa pauvre escalope, dont la suture ressemble d'avantage à une pratique de torture artistique qu'à un véritable soin. Elle aimerait très sincèrement pouvoir remplacer Emma pour ce genre de geste à l'avenir, si son amie est indisponible, mais il faut se rendre à l'évidence : comme médecin, elle est complètement nulle.

" Au bout d'un moment, c'est si grave que tout ne soit pas stérile ? gémit elle en se passant les mains sur le visage. Il faut dire qu'elle est là depuis au bas mot deux heures, à s'entraîner comme une forcenée, sans amélioration notable.
- Non... " roucoule Emma, lui arrachant presque un relent d'espoir. " Si tu as les moyens de revoir ton patient trois jours plus tard avec une plaie infectée grosse comme une boule de pétanque. " ... Eh ben, au moins y en a une qui s'amuse.

Les moyens, elle ne les a pas. En ce moment, chaque nouveau malade est une bonne raison de plus de se faire des insomnies. Ils sont en manque de médicaments, de matériel, de nourriture et bientôt, même le café soluble viendra à manquer. L'automne est toujours une mauvaise période. Proche de la rentrée, elle rend la police complètement dingue, tout le monde est en effervescence à l'idée de la nouvelle génération de gosses à mater. Résultat, c'est à peine si Luka a pointé le nez dehors depuis sa visite au quartier Sud, ni même osé passer plus d'un coup de téléphone. Elle commence à devenir chèvre. " Je suis mannequin, moi, pas chirurgien. ", grogne t'elle en s'arrachant à ses gants-plus-stériles-du-tout. Emma laisse échapper un sourire un peu moins hilare que les autres et lui tapote le bras, l'encourage à changer de matériel et recommencer calmement. Elle découd l'escalope pendant que Luka se bat avec la pose de nouveaux gants, puis la laisse se concentrer sur sa tentative.

" Je me disais " glisse le médecin, l'air de rien, après un temps de cette énième bataille contre un morceau de viande et du fil de suture. " Maintenant que tu t'es réconciliée avec Alonso, on pourrait peut être sortir tous les quatre, avec nos hommes. Ce serait sympa. Et puis, ça te ferait du bien, un peu de normalité, pour une fois. "
- Nos " hommes ", comme tu dis, sont respectivement un irlandais clandestin complètement frappé et un cubain faisant partie intégrale du trio de tête des ennemis publics. " marmonne Luka, non sans esquisser un léger sourire, malgré la concentration que lui demande sa tâche. " C'est toi qui as besoin de normalité, Emma. Pas moi. Et puis, c'est déjà assez difficile comme ça d'éviter les sujets qui fâchent, je ne veux pas me retrouver pendant un dîner à parler du type que j'ai reçu la veille parce qu'il avait été tabassé à mort par l'homme avec qui je couche.
- Tout le monde a besoin de normalité. Toi aussi. Et je peux comprendre que ça te fasse peur, mais il serait peut être temps de songer à être avec autre chose qu'un type envers qui la question de l'engagement ne se posera jamais.
- C'est toi qui dis ça ? s'exclame la jolie blonde, dans un éclat franc. Un irlandais tatoué coureur de jupons et gérant d'une radio pirate, ça c'est un engagement stable.
- Ca n'a rien à voir. Jack ne trucide pas des gens tous les petits matins. Pour l'amour du ciel, Luka, Peter est fou de toi, tu crois pas que ce serait plus logique de lui laisser une chance ?  "

Elle tente de répliquer, une pointe d'agacement lui prenant légèrement le ventre, mais des hurlements dans la pièce d'à côté lui coupent son élan. Les deux jeunes femmes sursautent quand un coup de feu retentit, Emma laisse même échapper un cri aigu, elles baissent un instant la tête, réflexe aussi instinctif qu'inutile. Le coeur tambourinant, Luka se lève et s'arrache à ses gants d'un même mouvement. A travers les murs, elle entend le discours prononcé, immédiatement suivi d'un rire atroce, lui serrant la gorge de plus belle. Priant pour que l'identité de l'agresseur ne soit pas ce qu'elle soupçonne, elle échange une oeillade angoissée avec son amie, le temps d'un frisson commun, terrible. " Reste-là. " souffle t'elle finalement à voix basse, assourdie par les battements de son propre coeur. Elle se débarrasse de son masque et de sa blouse et pousse la porte de la pièce, accusant le spectacle en un cri bas, ténu. Entassés dans un coin de la pièce, la famille aux trois enfants, les plus vieux jetant des regards muets autour d'eux, le plus jeune pleurant à chaudes larmes, que les bras de sa mère peinent à étouffer. Devant eux, Peter tente de faire office de barrière. Un homme debout près de la porte, un carton dans les bras. Et des chiens, dont les grondements continus semblent orchestrer tels de féroces maestro les tremblements des enfants. Des malades allongés sur des lits épars, figés de terreur. A part le vieillard fiévreux qui continue de marmonner qu'il veut voir son fils mort, à moitié assommé par les anti-douleurs, déjà hors de toute réalité.

Et, au milieu de l'arène, un clown dans son costume blanc, comme l'invité d'honneur d'un bal funeste se présenterait à son public pour son dément discours. Les jambes tremblantes sous sa robe longue aux pans de tissus légers et motifs printaniers, Luka braque un regard écarquillé sur lui, la gorge enserrée par la peur, et cette impression d'être minuscule malgré les cinq bons centimètres dont elle le surpasse. A cinq mètres, peut être sept à tout casser. Elle a beau avoir bien compris qu'il lui faut avancer, ses jambes sont incapables de lui répondre. Le grondement d'un colosse la fait bondir, au point qu'elle jurerait de sentir bel et bien son coeur au creux de sa bouche chevrotante.
Et dans ces quelques secondes d'affreux silence, dont le maître de cérémonie semble se repaître, le cliquetis familier d'une gâchette.
Un nouveau frisson. La chair de poule.

En pivotant la tête, Luka constate avec horreur un Jack debout sur ses jambes, le canon d'un flingue pointé en direction du Clown. Elle s'étrangle. Une porte est enfoncée derrière l'homme au carton, deux autres arrivent pour le pointer de concert. L'une des armes pivote vers elle, menaçante.

" Lâche ton flingue ou je la bute !
- Toi, lâche ton flingue, connard, ou je te jure que je plombe ton boss !
" Jack, baisse cette arme ! clame Luka, étouffée d'incrédulité.
- Certainement pas !
- Tout ce que tu vas réussir à faire, c'est tous nous faire tuer. Baisse-moi ce fichu flingue. " parvient elle à articuler plus lentement, un regard furieux convergent vers lui. Elle le voit plonger dans ses yeux une expression de panique absolue, devine à quel point il commence à prendre peur, d'avantage pour elle que pour lui. Un mouvement ténu de la tête, une négation suppliante, et il abaisse enfin son revolver en un soupir exaspéré.

L'un des deux hommes avale la distance qui les sépare et tend la main pour récupérer l'arme. Luka le reconnaît immédiatement, quoiqu'il se refuse visiblement à la regarder dans les yeux, et Jack doit en avoir fait de même, parce qu'il lâche un rire jaune, sifflant dans l'air, les dents serrées.

" C'est pas la reconnaissance qui vous étouffe les gars, hein ? Comment va ta petite amie, Bill ? Bien remise, j'esp... " Un coup de poing dans les côtes le coupe dans sa phrase. L'homme lui arrache l'arme des mains et lui bourre la tempe avec la crosse, si fort que l'irlandais s'en répand au sol en toussant un air qui lui manque.
" Me cherche pas. " grogne l'homme de main, arrachant un nouveau rire grogné à l'irlandais. Il vide le chargeur puis la chambre en gestes successifs avant de bazarder le tout de part et d'autre de la pièce. Il pivote malgré tout le visage, un bref instant, vers Luka, lui adressant ce qu'elle croit être un regard d'excuse, avant de quitter la pièce.

Elle a envie de pleurer.

Tremblante, la jeune femme déglutit une salive difficile, si épaisse de manquer d'humidité qu'elle lui semble pareille à de la pâte, sableuse et insipide. Sa peur est telle qu'elle se sent sur le point d'avoir des vertiges. Osant enfin franchir le pas, elle en esquisse quelques uns pour se détacher du reste, se rapprocher de l'homme au visage si terriblement burlesque. Arrivée à deux mètres, elle se fige. Ses yeux caressent l'arme gigantesque dormant contre le flanc du terrible personnage pour finalement épousent son regard, élevant une nouvelle strate dans l'échelle de l'angoisse. Sa pensée immédiate est pour Frederic. C'est la seule et unique raison plausible. Ils n'ont ni argent ni moyen de pression sur le gouvernement. Mais si c'est bel et bien le cas, avec toute cette armée, ça veut dire que ses tentatives auprès d'Alonso ont échoué. Et qu'ils vont tous mourir.
Ne flanche pas, petite fille. Tu ne peux pas te le permettre.

" Qu'est ce que vous voulez ? " souffle t'elle une voix blanche, à peine reconnaissable, les sourcils froncés, sans parvenir à en contrôler le tremblement chevronné. " Il n'y a que des clandestins et des infirmes, ici. Tout juste deux boîtes de morphine, quelques antibiotiques et un matériel de basse qualité. Ca ne vaut même pas le prix de votre arme. "

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MessageSujet: Re: Piqûre de rappel Piqûre de rappel  Icon_minitime1Jeu 18 Juil - 23:22

Silence dans les couloirs ~


Jolie poupée blonde, encore une. Il doit avoir un souci avec les blondes ces derniers temps. Des gueules d’ange qu’on rêve de découper en petits morceaux ou de clouer au mur pour en faire tout autre chose que ces gravure de mode dont elles ont l’air. Elles devraient se teindre en rose bonbon ça ajouterait une pointe de comique à la chose au moins. Quoi que niveau absurde ou bizarre ce type qui vient de surgir en braquant son flingue mériterait une palme d’or. Sourire du Clown qui s’effile comme une lame de rasoir, un sourcil en accent dans une surprise feinte. Devrait-il faire semblant d’avoir peur histoire de conforter un peu ce crétin dans sa piètre tentative de sauvetage à la demoiselle en détresse ? Rire pouffé. Et puis quoi encore ?

Une porte s’ouvre, deux sbires apparaissent et Jason ne bouge toujours pas, se contentant de caresser paresseusement la tête du chien. « Lâche ton flingue ou je la bute ! » Raffiné ça. « Toi, lâche ton flingue, connard, ou je te jure que je plombe ton boss ! » Fichtre bigre diantre voilà qui atteint des sommets en matière de répartie. Passons, le Clown ignore la menace comme on ignore un vendeur ambulant sur la plage et sa bouche s’active en murmure tandis qu’il jette un œil autour : tu la butes, il me bute, vous la butez et ils se butèrent tous ; charmante petite comptine morbide il devrait la noter sur un coin du bureau celle-là.
Mais ici Madame -ou mademoiselle- porte la culotte dirait-on et le type baisse son flingue. Pas trop tôt. Trop bavard cependant car il évoque un service rendu, se prend un coup et plie jusqu’à finir au sol. L’homme de main lui crache quelques mots, Lecter n’y accorde aucune attention. Ce qui se passe en dehors de l’entrepôt ne regarde que ces types et loin de lui l’envie de s’inquiéter de ce qu’ils font de jour comme de nuit, il n’est pas leur mère aux dernières nouvelles. Bon, c’est fini là ? Ça devient un rien long. La fille tente un pas, deux, avance enfin en sa direction. Et ben dites donc ; aurait-elle « désirée » pour second prénom ? Le Clown redresse légèrement la tête, coule vers elle un regard d’encre aussi mauvais qu’il est brillant.

Il ne peut s’empêcher de rire à sa phrase, innocente en plus ? À moins qu’elle le prenne pour un con ; au choix mais ce serait franchement malvenu et à en juger par la peur qui rend chaque mot chevrotant, nul doute qu’elle cherche une raison valable. Soyons bon prince, un tantinet gentleman, on parle à une dame ! Ce qu’on s’en balance … Oui, non, peut-être ? Allez, c’est plutôt drôle en fait. « Oh allons, si je voulais des médicaments j’irai les chercher à l’hôpital avant de le faire sauter. Ce qui serait très drôle mais là n’est pas la question. Les infirmes et les malades vous disiez ? Baah au pire je peux les envoyer à la morgue dans toute ma … grandeur d’âme ça leur évitera de souffrir et ça fera des lits à nouveau libres qu’en pensez vous ? » Fusil braqué sur le gosse qui sanglote -pleure de plus belle- ; Lecter a un problème avec la marmaille c’est quasi physique. Ça casse la tête tellement ça couine et là ses pleurnicheries lui polluent sérieusement les oreilles ! Claquement sec de la langue et la voix vire en un ton de reproches autant calmes qu’acides. « Tu veux bien la fermer ? Parce que sinon je vais devoir t’arracher les cordes vocales et je n’ai pas envie de ruiner mon costume pour un morveux, tu saisis ? » La mère perd toutes couleurs et resserre aussitôt les bras autour de son gamin en larmes, lui murmurant de se calmer. Lecter baisse son arme, relève les yeux sur la blonde. « Nous disons donc ? Ha oui ! Pourquoi je suis là ! »

Tien d’ailleurs … pourquoi ? Pour faire chier Alonso peut-être ? Même pas. Curiosité maladive au rapport, il a voulu jeter un œil par lui même et voir ce qu’il en était. Une gamine à la tête d’un mouvement, ça lui en rappelle une autre qui n’est pas -plus- la bienvenue au Sud. Il devrait la descendre avec sa clique de bras cassés tien, franchement qui irait pleurer un groupe de pacifistes ayant à peine de quoi soigner un mal de crâne ? Ce n’est pas comme si elle allait manquer au système ! Ça arrangerait même Gordon si ça tombe. Aurais-tu la bonté de rester logique mon lapin ? Murmure une voix venue d’on ne sait où. La logique garde la pour toi, chéri. Grogne-t-il sans jamais réellement prononcer le moindre mot. Mais oui, ce serait con de faciliter la vie à l’autre inconnu sous son drapeau à petites étoiles ; trop bon trop con dit-on. Il n’est pas con, donc ne sera pas bon. Ce qui n’empêche pas de faire de sa vie un enfer ; où tout le contraire à voir comment ça tourne et... non sérieusement il va arrêter de brailler lui ? À bout de la sacro-sainte patience qui lui fait tant défaut le Clown pivote rudement en direction du gamin et plisse un œil.

« Soit vous trouvez un moyen de faire taire ce singe miniature soit je le plombe et croyez bien que ça m’énerverait passablement de gaspiller une balle pour avoir la paix ! Sans compter que, je précise au cas ou vous ne le sauriez pas, la cervelle ça bousille la peinture ! »

Le ton légèrement courroucé ravive les grognements de la meute toutes pupilles posées sur l’enfant. Bien entendu que ça n’arrange rien mais c’est le cadet de ses soucis, sa mère n’a qu’à l’assommer ou alors -au mieux- que ces médecins à la manque lui fassent gober un tube de morphine merde alors il ne s’entend même plus penser !
Hm, ils sont réactifs au moins à défaut d’autre chose. On vient chercher mère et rejeton pour les éloigner et enfin le calme revient. Pas que Jason aime le silence mais il vaut mieux que cette cacophonie vocale. Bon ! Maintenant ils vont pouvoir causer. Un signe de tête à l’intention d’un homme qui s’en retourne vers l’entrée et le Clown reprend, passant la main à travers ses cheveux. « J’ai cru comprendre … qu’on vous avez légèrement manqué de respect ? Une histoire de tombe et … mon affilié l’aurait fort mal pris ? Il a attendu un peu avant de me jeter les responsables sous les dents car voyez vous j’étais légèrement … souffrant. Je vais beaucoup mieux désormais ! »

Bientôt jeté à genoux entre la demoiselle et le Clown, caleçon rayé -rhabillé pour l’occasion de ses fringues en lambeaux- qui ne sait plus qui supplier entre les deux. Sa peau est roussie par endroit, son nez cassé et il renifle comme un buffle. Une oreille manque aussi, bah ce n’est plus très grave pour le temps qu’il lui reste à vivre. Lecter avance, encercle sa nuque d’une main. « C’est bien la demoiselle que tu as ennuyé avec ton pote ? » Minaude-t-il, comme encore douteux. Le type acquiesce vivement sans lever les yeux, il les ferme plus volontiers d’ailleurs. « Bien bien ! Avouons que j’aurai eu l’air moins drôle si je m’étais trompée de … personne. » Nouveau flingue tiré de l’intérieur de sa veste et vivement posé à l’arrière du crâne de l’autre. « La raison de ma venue disais-je, d’une réparer l’offense faite à mon homme de main qui a eu la tâche fort ingrate de corriger ce genre de … déchets. De deux, réparer celle causée à votre encontre car je n’aime pas l’impolitesse dans mon quartier et enfin de trois, vous assurer de mon entière … sympathie ! »

Sourire carnassier, détonation sourde répercutée dans l’air et l’homme s’arque une dernière fois avant de retomber mollement en avant sans la moindre éclaboussure pour ruiner le costume blanc. Avantage du petit calibre, cervelle en bouillie, entrée réduite mais aucune sortie de balle. Un de moins … reste à lui parler de l’autre. Comme soulagé d’un poids il soupire finement et range la petite arme avant d’ordonner d’un mouvement du fusil qu’on débarrasse les lieux du cadavre. Tout roule comme sur des roulettes dirait l’autre ! Mais c’est seulement une idée où elle n’a pas grandement l’air de trouver le spectacle réjouissant ? Ciel … les gens n’ont aucune reconnaissance de nos jours.  

:copyright: Jason L.


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