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Bloody Mary ▬ CLOS
Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
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MessageSujet: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 4 Aoû - 18:04

" Avec ou sans arsenic ? "


Quartier Sud, lieu de débauche et où le taux de criminalité crève le plafond. Le fait que la police n’y ait plus accès depuis longtemps n’aide pas à le rendre plus accueillant et la nuit surtout, c’est un véritable coupe gorge. À la faveur de la lune les trafics et les rencontres entre truands sont légions à tel point que la population dite « citoyenne » du Sud s’enferme à double tour de peur de croiser un énième tordu. De tous, ce quartier est le plus peuplé et bien entendu il n’y a pas que des dingues, malheureusement ses habitants les plus simples savent bien qu’ils doivent faire attention et jeter régulièrement un regard par dessus leur épaule. Drogués, dealers, voleurs, prostituées, dés que la nuit tombe les rues se peuplent de la vermine grouillante qui s’en va gagner son pain ou dépenser le peu d’argent engrangé. Les bars servent de l’alcool jusqu’à pas d’heure, les night-club invitent aux pires dérives et la mafia se fait une joie d’investir les restaurants « classieux ». Le jour passe encore, les commerces vivent et on tache de mener une vie normale mais plus tard on frôle la paranoïa à seulement imaginer que la moindre ombre projetée pourrait s’avérer être celle d’un psychopathe ou d’un désespéré en quette d’un peu de monnaie. Sachant que la zone est sous l’oeil de Lecter on ne s’étonne plus d’entendre une explosion de temps à autre, l’homme est trop attaché aux explosifs et aux grands spectacles ce n’est un secret pour personne. Cette nuit cependant, il ne s’agit pas de bombe mais d’un défilé de voitures qui manque de tuer les passants tant elles sont lancées à une vitesse folle.

« Je te maudis Jason t‘entends ? » S’exclame la voix du Cubain, éraillée dans la radio dont le Clown a équipé chaque voiture afin de permettre des conversations simultanées. Virage à gauche, les pneus crissent sur le bitume et le véhicule repart à vive allure dans les rues. Derrière, une arme crache une flopée de balles tandis que Lecter répond. « Avoue que c’est moins monotone comme ça l’ami ! On a pas fait de courses poursuites depuis des années ! » Chapelet d’insultes en réponse, le clown ricane tout en jetant un œil dans le rétroviseur. Ha les mafieux ; que ces gens sont susceptibles bon sang. Ils ont trop de fierté, franchement Jason se trouvait très coulant en leur proposant un marché dans le quartier. Cupides qu’ils sont, l’argent et encore l’argent. En échange de fournitures diverses Lecter leur laissait une part de son terrain mais il ne devait pas débourser un sous pour recevoir ses commandes. Chose qui a grandement déplut de toute évidence. Pas faute de leur avoir expliqué qu’en dehors du Sud ils ne trouveraient aucune place pour s’installer à New York et continuer leurs affaires ! La ville est surveillée et le Nord a beau accueillir nombre de criminels il ne s’embarrassera pas de l’exigeante mafia qui trouve toujours à redire et qui est bien trop encline à la vendetta pour un oui ou un non. Les négociations se sont envenimées vitesse grand V et si le Clown n’avait pas retrouvé son cher costume il n’aurait pas eu l’attirail nécessaire pour menacer cette horde d’idiots de les faire exploser avec la dizaine de grenades pendues à la doublure de son manteau. Par respect, Jason était venu en comité réduit seulement constitué du trio de tête et le dit trio se retrouve maintenant à sillonner le quartier comme un gibier que les parrains rêvent de plomber en vue les ajouter bientôt au menu de leur buffet.
« Je décline toute responsabilités d’ailleurs ! » Lance-t-il, comme vexé. « Je n’y suis pour rien si ces crétins ne sont pas fichus de saisir une opportunité ! » Une balle fuse, explosant la vitre arrière qui était déjà largement étoilée. « Tss … vous en êtes où ? »
« Je viens de les semer là, je file vers chez nous. Je vous balance des renforts ? »
« Non, on a de quoi faire dans les voitures, par contre fais avancer tout le monde et tirez à vue s’ils approchent. Logiquement non mais sait-on jamais. »
« Ok, et gaffe à vous bande de tarés ! »

Souriant, Jason enfonce l’accélérateur et prend un nouveau tournant, satisfait de voir l’une des voitures qui le suit manquer son virage pour aller s’encastrer dans une bouche d’incendie. Une de moins.
Bien entendu, Boogie et lui ont le gros des « forces » aux fesses. On connaît trop le second de Lecter pour l’ignorer. Après c’est surtout le chef qu’on veut avant tout mais c’est sans compter la tendance du Clown à conduire en parfait fou du volant. Ce que les mafieux ignorent également c’est qu’ils pourchassent des engins trafiqués devenus autant bombe à roues que véritable armurerie. Oh c’est seulement les leurs bien sûr, on ne laisse pas de telles « oeuvres » aux employés et chacun y a ses habitudes. En cela, c’est peut-être le seul moment où ils avaient travaillé ensemble et mis leur savoir en commun. Un moment plutôt drôle, entrecoupé de prises de bec et de l’humour douteux du Clown mais à la fin la folie de Jason s’était trouvé magnifiquement accordée à la logique du Croque Mitaine et les questions judicieusement posées par le Cubain. Faisant coulisser une trappe dans le plafond Jason en arrache un fusil et l’arme en profitant d’une ligne droite. Coup de frein pour amener la voiture à la hauteur de celle de ses poursuivants et il cale l’arme sur le rebord de la vitre ouverte, tirant sans attendre une fois le conducteur en vue. Accélération pour éviter l’embardée et aucun regard pour le véhicule qui percute un mur. Hm ; d’autres suivent encore ça devient pénible.
Sifflant entre ses dents il presse un bouton pour changer de fréquence. « Boogiiiie ! Ça roule toujours ? » Grésillement de la ligne, ça ne capte pas. Mince, son second doit être en zone plus basse, un parking souterrain ou un tunnel. Plutôt la deuxième option en fait, c’est plus son genre. Autre bouton, autre fréquence, guère mieux. « Hn j’espère que tu es entier. » Maugrée-t-il, s’engageant dans une autre rue. Aucun souci, Boogie doit être occupé à faire tourner ses poursuivant en bourrique tout en s’arrangeant pour les envoyer valser dans le décor. Le centre s’éloigne, le décor devient celui d’une suite de bâtiments fantômes, de murs à moitié écroulés reliques de la troisième guerre que les gangs adorent fréquenter pour leurs rassemblement et servant accessoirement de repère pour les sans abri. Une pick-up surgit à sa droite, l’envoie contre un grillage sur lequel la voiture se raye dans une volée d’étincelles et emporté par la vitesse Jason met quelques secondes a reprendre le fil de la route. Un reniflement amusé lui échappe, un petit défi de plus. Si Lecter a le sourire ce n’est pas le cas des types à côté et déjà, le Clown récupère son arme pour l’étendre jusqu’à la vitre passager. Mais une odeur familière flotte, lui fait river les yeux droit devant. Huile de moteur et autres dérivés. C’est un truc typique aux nouveaux gangs de motards, étendre des flaques visqueuses pour y exécuter des dérapages suicidaires après avoir trop sniffé. Lâchant une injure Jason enfonce le frein et donne un coup de volant ; un peu trop tard et pendant un temps, tout devient noir. [...]  

Battant des paupières, le Clown reprend ses esprits et secoue doucement la tête. Sérieusement … il doit avoir un mauvais génie dans le dos. Engourdi, sonné, il réalise qu’il penche sur la gauche et détache sa ceinture avec précaution avant de pousser la portière non sans rencontrer une certaine résistance. Par chance, la charge explosive sous le capot n’a pas sauté. C’est étrange d’ailleurs mais une fois dehors, chancelant sur le moment Jason en comprend la raison … le moteur n’est plus à sa place et il ne le voit même pas. L’avant de la voiture a été comme dévoré par une gueule de bête géante. N’est-il pas mort en fait ? Il faut croire que non, il se sent bien vivant en tout cas. Plus loin le pick-up est couché sur l’envers et continue de flamber. Eux n’ont pas la « mare » et ça ne leur a pas réussi. Machinalement Lecter ricane, récupère son téléphone et ses couteaux avant d’abandonner son manteau dans la carcasse. Autant ne pas se balader avec des grenades, c’est plus sûr. Son costume en dessous s’en tire plutôt bien d’ailleurs. Reniflant quand il constate un léger saignement de nez, il remonte la route pendant une dizaine de minutes jusqu’à rejoindre une parcelle du quartier très peu fréquentée où tout est bouclée dés minuit. Il connaît le coin, depuis le temps qu’il a investi le Sud et son choix tombe sur un bar aux stores baissés et à la devanture discrète.
Au moment de forcer la serrure, le Clown constate que sa main droite répond très mal et que oui en fait, son bras entier commence à devenir douloureux. Il s’en occupera plus tard. D’un coup de pied il fait céder le verrou et avance à l’intérieur du commerce jusqu’à trouver l’interrupteur et ainsi allumer seulement un néon au dessus du comptoir. Chose faite, il reprend son téléphone et tout en tapant un message à l’intention du croque mitaine, Jason se verse un verre de … aucune importance il a saisit la première bouteille à portée. Saveur du gin sur sa langue, ça passe. Tant que ce n’est pas du whisky. Le message est envoyé avec les coordonnées du bar et un « rejoins moi si tu peux ». Franchement Lecter ne doute pas que son second s’en soit tiré mais rien n’est sûr vu ce à quoi il vient d’échapper lui même. Tant qu’il ne l’aura pas vu, l’appréhension ne s’envolera pas. Ne reste qu’à l’attendre pour maintenant.

Trois minutes, il en est déjà à son troisième verre et tombe la veste pour la laisser avec son téléphone sur le bar avant de s'accouder au comptoir. Ça devient long, trop à son goût et même pas l’ombre d’une réponse de la part de Boogie. En lui monte un sentiment étrange, un fond de panique peut-être, quelque chose qui lui tord les tripes. Quatrième verre, il déboutonne sa manche, jette un œil à son avant-bras et grimace à découvrir la fracture évidente même si elle n’est pas ouverte. L’angle est évocateur, il faudrait réaligner tout ça mais seul, il n’en fera rien ce serait aggraver la chose. Alors il rabaisse le tissu, remet les boutons en place et fait semblant de rien. Il verra ultérieurement ce n’est pas le plus important. Attendre … c’est tout ce qu’il peut faire. Sur son épaule, la morsure devenue symbole de leur attachement commence à chauffer, la bête s’inquiète et elle tourne en rond à ne recevoir aucun signe de vie de sa sœur qui se trouve ailleurs. Quelques jours déjà depuis cet épisode, cette matinée étrange et si rien n’a changé dans leurs habitudes criminelles, si le Clown est revenu au sommet de sa forme pour créer ses bombes, une fois qu’il rejoint sa chambre, qu’il en vient à réfléchir seul c’est une autre histoire. Il n’est pas retourné dans la chambre du Croque Mitaine, ne souhaitant pas raviver ce souvenir en demie-teinte et il n’a pas réclamé sa présence pour un oui ou un non, uniquement si c’était nécessaire et par ailleurs, il a bien eu soin d’être toujours dans sa peau de « clown ». Au final, il en vient à respecter la logique et la raison de son second, fut une époque où il ne s’en souciait pas pourtant. À bien y penser, a-t-il seulement élevé la voix sur lui depuis ? Même pas.
Dehors, des voitures passent sans s’arrêter. La Mafia va les chercher un bon moment encore, c’est peine perdue. Le Clown est sur son terrain tout de même. Bon sang mais où est-il ce diable de Boogie ? Comme étranglé, Jason en vient à son cinquième verre, une cigarette pour l’accompagner et les yeux rivés sur la porte. « Putain si tu es mort, crois-moi tu vas m’entendre ! » L’alcool n’a presque aucun effet ; à peine  de quoi lui faire oublier les courbatures qui se réveillent mais c’est loin de dénouer ce qui commence à lui tordre les tripes. La Mafia paiera son erreur c’est certain mais si elle a porté atteinte au Croque Mitaine, elle devra verser des intérêts et ceux là auront un goût de cendres.      

© Jason L.

Boogie
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COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 4 Aoû - 22:51

Bloody Mary ▬ CLOS Tumblr_lvkyd8UjPo1qd5r73o1_400



A l'instant même où Lecter avait évoqué la possibilité de traiter de front avec la Mafia, Boogie avait pressenti le fiasco. Ces hommes imbus d'eux-même, qui se prenaient pour le fleuron des criminels, n'éprouvaient rien d'autre qu'un mépris poli pour le Clown et ses associés. Ca ne servirait strictement à rien d'aller les voir et encore moins de les provoquer. Pourtant, avec le Cubain, il l'avait accompagné sachant déjà qu'ils allaient essuyer un refus dans le meilleur des cas, des balles dans un autre. On ne met pas la mafia au pied du mur et on ne dit pas non à Lecter, ça ne pouvait pas finir autrement. Comme prévu, la rencontre avait rapidement tourné au désastre et les mots en amenant un autre, ils se retrouvaient tous les trois avec des ersatz de gominés aux trousses. Ils s'étaient engouffrés aussi vite qu'ils le purent dans leurs véhicules respectifs, filant chacun dans une direction différente. La pieuvre avait réagi aussitôt, le plus gros de leurs troupes se lançant à la poursuite de Lecter, le reste des effectifs en ayant après le Croque-Mitaine et le Cubain. A partir de là, toute communication ne se fit que par les radios dans les voitures.

Alonso beugle, insulte, crache, saturant la réception. Jason éclate de rire, s'amuse, semble trouver la situation hautement rafraîchissante. Boogie reste silencieux, concentré sur sa conduite zigzagante dans le trafic du quartier Sud où l'incivisme au volant est une seconde nature. La routine.
Si Jason est tombé sur les rois du tir en mouvement, le Croque-Mitaine a écopé des as du volant. Le van qui le suit fait preuve d'autant de souplesse et d'adresse que lui. Il pourrait presque les en féliciter surtout quand on voit le veau que le conducteur doit contrôler. Les iris bleus volent d'un rétroviseur à l'autre, se rive sur la route que la voiture avale à grande vitesse. Les rues s'enchaînent les unes après les autres, Boogie leur sert le grand jeu à grand renfort de frein à main, de virages pris au dernier instant, de trajectoire hasardeuse sur les larges avenues. Le van ne le lâche pas. N'en pouvant plus d'entendre Alonso et Lecter s'engueuler, il éteint la radio le temps de semer le prodige qui lui colle au pare-choc.
Il balade longuement le conducteur du van, cherchant à lui faire commettre une erreur en vain. Le téléphone du Croque-Mitaine se met à vibrer sur le siège passager. Profitant d'une longue ligne droite, il y jette un oeil rapide. A peine le temps de lire l'adresse envoyée par Lecter qu'il aborde un carrefour...le téléphone au volant, c'est dangereux. On se tue à le dire et à le répéter.

Une voiture surgit à sa gauche. Trop tard pour manoeuvrer, esquiver ou freiner. Il n'a que le temps de se préparer au choc. Hurlement de la tôle qui heurte la tôle. Le Croque-Mitaine a le souffle coupé par la ceinture de sécurité qui se bloque. Le crissement des pneus envahit ses oreilles, vrille ses tympans tandis que sa voiture entame un long tête à queue. Nouveau choc lorsque le van qui le poursuivait le percute à son tour lui donnant un nouvel élan. Son front heurte sèchement le volant. Secondes interminables où tout devient mouvement avant que sa trajectoire ne s'achève contre la bordure d'un trottoir. Il sent un côté de la voiture se lever, voit le bitume venir à sa rencontre par la portière avant que tout ne se fige.
Première pensée...il est vivant et peu amoché comparé à sa bagnole. Seconde pensée, il doit agir vite car ceux d'en face ne vont certainement pas lui laisser gentiment le temps de sortir. Troisième pensée, il est dans une bombe...
Les mains tremblantes, Boogie sort un couteau d'une de ses bottes, glisse la lame sous la ceinture de sécurité avant de la couper d'un geste sec. Mieux vaut ne pas sortir par la portière qui donne sur le ciel nocturne, il sort du siège, se roule en boule et pose ses semelles sur le pare-brise. Une brève poussée pour en tester la solidité ou la fragilité et il se met à lui décocher de violents coups de pieds. Ce dernier cède enfin se répandant au sol en une multitude de petits morceaux. Boogie rampe jusqu'à la boîte à gants pour s'emparer d'une arme de poing qu'il enfonce dans une poche, fouille sous le siège passager pour en extirper un fusil à pompe à canon scié, se saisit d'un long manche de bois strié de marques et arrache le détonateur incrusté dans sa portière. Le Croque-Mitaine s'extirpe sans réelle grâce du véhicule accidenté, à quatre pattes ignorant la morsure des éclats de verre. Bref regard par-dessus l'épave. De l'autre côté de la rue, les sbires ont commencé à reprendre leurs esprits. Ca s'agite, ça sort à son tour d'un van à l'avant défoncé. Aucun mouvement dans l'autre véhicule qui l'a percuté. Boogie cligne des paupières plusieurs fois pour chasser le voile noir qui commence à troubler sa vision. Impossible de rester là à découvert au milieu de nulle part, il se rue vers le trottoir le plus proche, courbé derrière des véhicules à l'arrêt dont les vitres explosent dans son sillage à chaque détonation. Défonçant d'un coup d'épaule la porte d'entrée du premier petit immeuble qu'il croise, il jette un oeil par-dessus son épaule et enclenche le mécanisme qui fera exploser sa voiture. S'engouffrant dans le hall d'entrée, il gravit quatre à quatre les escaliers. Trois étages plus loin, il se trouve face à la porte de service. Fermée. Il a beau donner des coups d'épaule, de pied ou de hache, la porte de métal ne bouge pas. Il dégaine, tourne la tête avant de tirer une balle dans la poignée et c'est alors qu'un poids lui tombe sur le dos. La porte cède avec un grincement qui sonne comme un rire moqueur.

Debout sur le toit de l'immeuble, Boogie tourne le dos au vide. Face à lui, quatre des sous-fifres qu'il a pu croiser durant l'entrevue foireuse et ils ont l'air sacrément fiers d'eux de tenir entre leurs mains l'ombre de Jason Lecter. On l'a désarmé, on le tient en joue mais en bons sbires, ils ne savent pas encore quoi faire de lui. Finalement, un gros tatoué se décide à appeler leur boss.
" On tient l'une des putes du Clown, Monsieur...non pas la montagne, l'autre, la p'tite maigrichonne aux yeux bleus. On en fait quoi?...hm...hm...entendu." Claquement de langue excédé du Croque-Mitaine en entendant la description de son auguste personne..."pute maigrichonne"?! Le tatoué raccroche avant de parler par dessus l'épaule d'un gominé. Boogie plisse les paupières, regard rivé sur ces lèvres qui s'agitent. Ordre de ne pas le buter. Le patron arrive. Faut le garder à l'oeil et faire attention, il a une réputation de "sale pute vicieuse". Ils y tiennent vraiment à ce terme de "pute"...le tatoué s'avance jusqu'à Boogie, donnant un coup de pied aux armes jetées au sol les éloignant. Mais il referme ses doigts crasseux sur le manche de bois de sa hache...sa hache. Autant le qualificatif de "pute" l'ulcère profondément autant voir d'autres mains manier son arme de prédilection fait bouillir son sang. Les iris pâles se lèvent sur le faciès ingrat qui se plante devant lui. Derrière lui, c'est le vide. Mais Lecter ne le qualifie-t-il sans cesse de chat? Un chat a neuf vies, il en a déjà grillé deux. La voix rauque s'adresse à lui avec un mépris clairement affiché. "Tu sembles y tenir à ton jouet, le bûcheron." Le regard glacial ne cille pas, fixe et détaché. D'un geste lourd, le tatoué jette par-dessus le parapet la hache. Echo métallique quand elle atterrit sur le sol quelques mètres plus bas. Inconsciemment, il vient de retirer une sacrée épine du pied du Croque-Mitaine qui se demandait bien comment il pourrait faire pour récupérer sa compagne. "On peut pas te buter mais on peut toujours te cogner." Boogie tend le cou, une expression arrogante au visage. Et bien, essaies pour voir. lâche-t-il d'un ton désinvolte. Synchronicité parfaite entre les pognes qui se referment sur le devant de la longue veste du Croque-Mitaine et les mains fines qui en font de même sur celle du tatoué. Profitant de la poigne et du léger élan que la tatoué à imprimé à son geste, le Croque-Mitaine l'entraîne et tout en pivotant, se laisse tomber par-dessus le parapet du toit de l'immeuble plaçant le sbire sous lui. Chute brève mais choc rude lorsque les deux corps percutent un tas mou d'ordures. Une douleur atroce rampe depuis l'épaule jusqu'au poignet du Croque-Mitaine. Abandonnant là le sbire désarticulé, le chat se relève en titubant tandis qu'au-dessus de sa tête, ça beugle, ça menace mais ça hésite. On leur a dit de ne pas le buter. Il ne lève pas les yeux, se penche pour récupérer sa hache et se remet à courir. Nouveaux coups de feu guère convaincus qui cherchent plus à l'effrayer ou à le stopper qu'à réellement le blesser. Au pas de course, Boogie remonte la ruelle jusqu'à ce qu'une porte de métal s'ouvre soudain sur son passage. Une voix le hèle. "Par ici!" Pas le temps de réfléchir, il s'engouffre dans l'obscurité.

Il se trouve dans la réserve d'un bar quelconque, miteux à en juger par l'alcool de contrebande qui s'entasse ici."On supporte pas ces gens-là par ici. Ils nous pourrissent la vie presque autant que cet abruti de Clown taré. Ca va, mon gars? T'es blessé?" Boogie referme rapidement la porte avant de se tourner vers son "sauveur", une sorte de junkie débraillé au regard halluciné et qui ouvre une bouche béante en découvrant la hache et le visage du "gars" qu'il vient de faire entrer et de sauver par la même occasion. Rares sont les personnes encore en vie à se vanter d'avoir pu croiser le Croque-Mitaine et à en avoir survécu, mais on parle souvent de son regard bleu pâle, glacial qui semble capable d'arracher votre âme pour la piétiner. Un bleu trop clair, trop limpide, trop pur et qu'on identifie aussitôt. La présence d'une hache dans ses mains ne fait que confirmer les doutes de l'esprit embrumé. La voix pâteuse se fait misérable. "Dieu du Ciel." articule difficilement le drogué. Perdu... réplique Boogie en marchant vers lui. Un bras maigre se lève qu'il balaie d'un revers de la main. Piaulement désespéré. "Sors d'ici, mec. Je veux pas d'emmerdes avec qui que ce soit. Je...je..." La main valide de Boogie se plaque sur la bouche qui décidément parle beaucoup trop et bien trop fort. Un mot. Un cri. Un reniflement et ta cervelle repeint les murs. On s'est compris? Hochement de tête frénétique, lentement Boogie ôte sa main de la bouche du junkie qui prend aussitôt une inspiration, remplissant ses poumons pour peut-être hurler. Le Croque-Mitaine ne lui en laisse pas le temps. Chose promise chose due, une gelée rosâtre coule paresseusement sur le papier peint déchiré. Un corps s'effondre tandis qu'un bout de crâne et une touffe de cheveux crasseux restent retenu par la lame de la hache plantée dans le mur.

C'est en boîtant que Boogie réussit enfin à atteindre cette zone du Sud complètement déserte dès que la nuit tombe, que les ombres s'allongent et que l'obscurité envahit les rues. C'est presque apaisant après la frénésie de la traque dont il a été le gibier. L'adrénaline s'est dissipée depuis longtemps et le Croque-Mitaine commence à sentir les effets de la course, de la chute et de la fuite. Son crâne l'élance, la moindre inspiration déclenche un pic de douleur dans sa poitrine. Son épaule luxée a arrêté de le tourmenter depuis qu'il la remise en place en la cognant violemment dans un mur. Il n'a aucune idée de combien de temps s'est écoulé depuis le message de Lecter. Plus d'une demie-heure, ça, il en est sûr. Il n'a pas pu le prévenir de quoi que ce soit. Pour éviter qu'on ne trouve son téléphone, il a préféré le laisser dans la voiture avant de la faire exploser. La hache râcle sur le macadam tandis qu'il se dirige vers le bar indiqué par Lecter. En passant devant la vitrine, il distingue une seule silhouette. Et par chance, elle est plus que familière. Posant une main sur la porte, il la pousse. Avec un tintement, elle s'ouvre. Je suis rentré. lâche-t-il d'une voix fatiguée comme un époux s'annonce après une journée de 8 heures à l'usine. La hache tombe au sol, la porte se referme avec son tintement joyeux et Boogie s'y adosse en poussant un soupir.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 1:03

" Avec ou sans arsenic ? "


Le temps, le temps qui passe sans arrêt. Les minutes s’enchaînent, filent les unes après les autres sans qu’il ne puisse rien y faire. D’une seule oeillade il semble vouloir assassiner la bouteille de gin qui se vide dangereusement. Un regard sur son téléphone qui ne lui renvoie aucune nouvelle, qui reste désespérément muet. Harassé, Lecter enlève ses gants et les balance sur le plateau de bois avant de se lever et de rejoindre les toilettes à l’arrière. S’il n’a pas grandement senti les effets de l’accident plus tôt ils reviennent en force avec une nausée fulgurante que l’alcool ingurgité n’arrange pas. Les yeux baissés sur la faïence du lavabo devant lui, Jason les relève en direction du miroir lorsque les gouttes de sang viennent s’éclater sur la surface blanche. Une arcade fendue, trois fois rien en somme, il aura heurter le volant pendant le choc. Du revers de la main il essuie la plaie et soupire lourdement. Sa nuque tire, sa poitrine semble hurler à chaque expiration plus longue que la précédente et bon sang ce foutu bras à l’air de peser trente kilos. Haussement d’épaules, le Clown se sent vaseux. Fixant une seconde la surface réfléchissante, il finit par y balancer le poing dans un accès de colère et l’objet s’étoile sans lui apporter le moindre apaisement. Tournant les talons, il retourne au comptoir et consulte son portable. Rien. Aucune réponse. Ça commence à devenir trop long.

Les cigarettes défilent plutôt que l’alcool ; il a déjà vidé une demie bouteille c’est beaucoup trop dans un état pareil. Maudite mafia ! Il leur mettra la main dessus et les fera payer un par un. Par l’acide, les lames, les bombes, ils y passeront tous dans les pires souffrances et si Lecter doit en venir aux mains lui même il ira ! D’ors et déjà il prépare sa vengeance et les images défilent au point de lui donner le tournis ; si jamais ils ont osé touché à une seule griffe du chat ils vont entendre parler du pays !
Tintement de la porte, le Clown déplie son couteau par réflexe et le saisit à la pointe, bras levé et prêt à le balancer sur un éventuel visiteur indésirable. Mais la silhouette est familière et aussi vite qu’il s’est élevé le bras retombe, la pression intérieure avec lui. Quittant sa place, Jason force ses jambes à obéir et remonte la distance qui le sépare de son second. Rentré oui ; mais dans quel état ? Par les Enfers de toutes les religions qu’ont-ils fait ? Poussant un nouveau soupir, Lecter le dévisage des pieds à la tête, soulagé oui, heureux non. Ça se paiera au centuple. « Je me suis presque inquiété dis donc ; tu as laissé ton téléphone quelque part je suppose ? »

Si la bête crève d’envie d’aller se frotter contre l’autre, le Clown la retient sèchement et l’oblige à demeurer couchée à ses pieds. Bientôt viendront des explications en bonnes et dues formes, ça va enrager un bon coup pour faire redescendre la tension et Boogie aura ce fameux regard qui sous entend « je t’avais prévenu » … celui qui laisse entendre qu’il a une fois de plus tenté le diable sans y réfléchir à deux fois. Claquement de langue, grincement des dents à l’avance et le Clown fait volte face pour retourner allumer une cigarette en prenant bien soin de ne pas dévoiler cette foutue fracture qui lui vaudrait un autre discours sur son inconscience ou toute autre parole qu’il ne souhaite pas entendre. « Les bagnoles sont bonnes pour la casse on dirait ... bah ; on est en vie alors c’est un moindre mal. » Léger rire qui laisse échapper une volute de fumée pâle. Ils sont vivants, le reste est secondaire. Seulement du matériel qui peut être changé. Tant que le Croque Mitaine revient à ses côté, le monde peut bien s’écrouler peu lui importe.

« Pas que j’ai envie de moisir ici mais autant attendre un peu, ils tournent encore. » Annonce Jason avant de tirer les rideaux devant la vitrine. Le coin est calme, les mafieux finiront par s’en retourner vers le centre du quartier là où il est bien plus évident de se planquer. Au milieu des autres c’est connu, rien de mieux qu’une forêt pour dissimuler un arbre après tout. Que dire de plus ? Faut-il vraiment en venir à la partie dispute ? Lecter n’en a aucune envie et il retourne se servir un verre. Passer le temps, ce sera bien et par la même s’assurer une position moins découverte. Repli stratégique diraient certains.

Difficile de rester éloigné toutefois et abandonnant sa place Jason approche, accroche le regard bleu. Pour ce regard, cette présence Lecter raserait la ville s’il le fallait. On ne peut pas faire table rase de ces dix années passées, se retrouver seul laisse une impression de vide si désagréable au fond. Simplement le Clown secoue la tête et renonce à tendre la main pour un geste même on ne peut plus simple. Lui même n’en accepterait pas un actuellement. Ils ont encore leur caractère et leur honneur, relèvent la tête et laissent entendre que tout va bien, parce que les bêtes ont pour coutume ne ne jamais avouer une faiblesse même passagère. Les corps ont beau craquer, les muscles hurler et quémander un semblant de repos, les bêtes s’y refusent. L’heure était au travail, on est encore drapé dans son costume d’ennemi public et on ne s’autorise pas de répit pour l’instant. On se ment ; on ment à l’autre.
« On va être là un moment, prends donc un verre et détends toi ... »
     

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 2:14



Claquement de semelles sur le plancher du bar et Boogie lève son regard pâle sur la silhouette de Jason devant lui. Etude muette de l'état de l'autre. Il n'a aucune foutue idée de ce quoi à il ressemble mais visiblement ça ne plaît pas au Clown. Survivre à accident de voiture, s'échapper des griffes des sous-fifres de la pieuvre (en se faisant qualifier de "pute maigrichonne") en faisant un plongeon ausi audacieux que suicidaire et réussir à traîner sa carcasse jusqu'ici, oui, ça doit forcément laisser des traces pas jolies à voir. Lecter n'a pas l'air plus glorieux d'ailleurs. Du moins de ce qu'il ne peut cacher comme les écorchures, le Croque-Mitaine soupçonne d'autres blessures que le Clown ne lui révèlera pas dans les secondes qui suivent. Les paupières de Boogie s'étrécirent en plongeant dans les yeux noirs l'air aussi soupçonneux qu'un parent qui voit son gamin rentrer les vêtements déchirés, des bleus partout et qui prétend que "non, il ne s'est rien passé" Raah me dévisages pas comme ça. T'as pas l'air frais non plus, je te ferais remarquer. lâche-t-il d'un ton las avant de se détacher de l'appui salvateur de la porte. Lecter avoue à demi-mots son inquiétude. C'est vrai que pour une fois, c'est Boogie qui a joué au sale môme. Ca a commencé lorsqu'il a éteint la radio de la voiture et ça s'est conclus avec l'abandon du seul moyen de communication restant. Et si lui savait que Jason était relativement tiré d'affaire, la réciproque n'était pas valable. Boitillant, il se dirige jusqu'au bar pour se laisser tomber sur un des hauts tabourets.J'ai laissé mon téléphone en faisant exploser la voiture. Pas envie qu'on me le prenne si je me faisais me coincer.  Il n'y avait pas que des numéros dans celui de Boogie, des photos de repérage, des ébauches de plans, des listes de choses à faire. En personne rationnelle et organisée, et s'il n'avait rien sous la main pour écrire tout finissait dans le téléphone. Toute perte, tout vol serait dramatique. Alors autant le détruire plutôt que d'offrir sur un plateau d'argent des informations précieuses qui pourraient grandement les desservir.

Dos rond, bras posés sur le zinc, Boogie y pose son front et pousse un soupir qui lui arrache une légère grimace. L'odeur d'une cigarette qui s'allume se mêle à celle du tabac froid. Le Croque-Mitaine tourne la tête pour voir le cendrier qui déborde littéralement de mégots encore tiède et au-delà une bouteille de gin déjà sacrément entamée. Un fin sourire étire ses lèvres avant qu'il ne replonge le museau entre ses bras. Derrière lui, Jason clot l'oraison funèbre de leurs véhicules qui au moins ne les ont pas pulvérisés. Ils avaient âprement lutté pour les transformer en bombes potentielles et Boogie n'était pas le plus chaud à l'idée de conduire un engin qui pouvait exploser. Il avait tanné le Clown, l'obligeant à recommencer encore et encore ses dispositifs explosifs, insistant lourdement sur le fait qu'il voulait avoir un minimum de contrôle sur la sienne et qu'il ne monterait jamais à bord de sa voiture s'il n'avait pas un détonateur. Les voitures sont mortes (sauf celle du Cubain peut-être?) mais au moins, ils sont vivants. Peut-être pas aussi entiers qu'ils le voudraient mais vivants. C'est déjà ça de gagné.
Derrière lui, Jason ne se pose pas et s'agite. Il l'entend tirer les rideaux, se déplacer. Annoncer qu'ils allaient rester ici le temps que les mafieux lâchent l'affaire. Boogie émet un bref grognement. d'assentiment. Il serait ravi de retrouver les abrutis qui lui sont tombés sur le râble. Au moins, il avait réglé le compte de son offenseur. Mais sentir quelqu'un se briser sous soi, ça ne s'avérait pas aussi défoulant que le faire os par os. Et puis, il avait perdu deux armes. Boogie déteste perdre mais il déteste encore plus se faire voler. Râclement du siège à sa gauche, il se redresse mais pèse de tout son poids sur le comptoir. Prends un verre lui propose-t-il...détends-toi. Je ne bois pas, Jason. avance-t-il mollement. Pourtant, il tend le bras vers le verre de Lecter, emporte la bouteille au passage et les fait glisser jusque devant lui. C'est de la médecine de Clown mais il a l'impression qu'on lui enfonce une perceuse au milieu des sourcils et il n'a absolument rien sous la main pour la faire disparaître.

Glouglou du liquide qui coule dans le verre. Boogie le remplit d'un tiers. Il n'a jamais vraiment aimé l'alcool, ne trouvant aucun intérêt dans l'ivresse. Là où les ados de son âge ne pensaient qu'à cela, Alastor Burton préfèrait lire Baudelaire. Et adulte, l'inévitable perte de contrôle inhérente à l'ébriété l'enchantait fort moyennement. Il porta le verre à ses lèvres le faisant tinter contre ses dents. Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, on m'a qualifié de "pute maigrichonne et vicieuse" balance-t-il sans transition. Oui. Il a du mal à l'encaisser. Les iris bleus s'égarent sur les bouteilles alignées face à lui. Lèvres plissées en une moue de dépit, il n'en revient toujours pas. Le pire c'est que je ne suis même pas dans une colère noire. Je suis juste...soufflé. Ruminant en silence les trois mots, il commence presque à les trouver risibles. Il étouffe un rire avant de finalement le laisser éclater. Ca lui vrille les côtes et il pose une main sur la zone douloureuse mais ça a quelque chose de libérateur. Comme toutes les premières fois, on dit que ça s'arrose, non? Renversant la tête en arrière, le Croque-Mitaine se jette l'intégralité du verre dans le fond du gosier. C'est infâme à son goût, ça se voit sur ses traits. Mais au moins, c'est fait. Il lève les yeux sur Lecter et se décide enfin à poser "la" question. T'es blessé? parce que si on doit faire que boire, je préfèrerais être encore frais si je dois réduire une fracture ou faire des points de suture.

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 4:05

" Avec ou sans arsenic ? "


Ainsi le téléphone a explosé avec la voiture. Rien d’étonnant, la bombe devait être le dernier recours afin de faire disparaître toutes traces. Pas pour rien que Lecter a abandonné un vrai collier de grenades dans la sienne, un geste malheureux, la moindre tentative de fouille fera sauter la carcasse restante en arrachant quelques têtes au passage. Ces véhicules étaient leur propriété et si eux n’en ont plus l’utilité, alors personne ne l’aura. Ils y avaient passé du temps, c’était un travail d’orfèvre à la fin et si l’idée de recommencer n’est pas détestable en elle même Jason se doute bien que Boogie y mettra encore plus de réserve. Il avait déjà assez tempêté pour ne pas rouler avec un sous le capot une charge pouvant exploser au moindre impact alors à l’avenir il fera certainement tout pour ne plus avoir un gramme de tnt dans le moteur. Trop prévoyant ce Croque Mitaine, trop inquiet pour de si menus détails aussi.
Bien entendu le Clown ne reste pas en place, il va et vient pendant que son second se laisse choir au bar sur le premier tabouret à portée de main. Ils ont connu des jours meilleurs, plus en forme mais c’est les risques du métier, servir le chaos n’a jamais été une promenade de santé et ce n’est pas la dernière fois qu’ils y laisseront des plumes. Revenant à son siège Lecter déclare simplement que le mieux à faire est de se détendre un peu, et de profiter de la boisson accessoirement. À cela Boogie rétorque qu’il ne boit pas mais avance tout de même les doigts sur le verre et la bouteille entamée. Le Clown fait rouler ses yeux, tire sur sa cigarette et le regarde se verser un fond d’alcool, soupirant. « Je vois cela oui ... »

Pour sa part, touche à tout et casse cou Jason a trop vite touché à ça comme au reste. La désolation fut de découvrir qu’il tenait trop bien la boisson et à son arrivé dans le gang, les autres avaient bien tenté ces stupides jeux dit « virils » où enchaîner les verres devient synonyme -stupide- de résistance. Ils avaient trop vite déchanté à constater que Lecter ne finissait jamais ivre mort mais seulement mort de rire et le lendemain quand eux accusaient une gueule de bois abominable lui se levait aux aurores pour aller promener son chien avec au pire un mal de crâne qui à lui seul n’aurait pas suffit à le clouer au lit. Coinçant la cigarette entre ses lèvres, il tend le bras par dessus le plateau et y trouve un autre verre pour se resservir et imiter le Croque Mitaine qui reprend la parole pour balancer de but en blanc qu’aujourd’hui on lui a attribué un qualificatif des plus insultants. Estomaqué, Jason s’étrangle presque avec la gorgée qu’il vient d’avaler et tousse contre sa manche pour reprendre un filet d’air avant de lâcher d’une voix médusée. « Plaît-il ? Une quoi ? »  Pute maigrichonne et vicieuse. Où sont-ils allés la trouver celle là ? Soufflé avoue être Boogie ; et comment ! C’est le comble. « Vicieux passe encore, mais le reste … » Lâche le Clown, tout aussi dépité. Une pute, lui ? Le second ne possède absolument rien pour être assimilé à ce terme quant au maigrichonne, ce n’est guère mieux mais n’est pas né celui qui aura le privilège de le vérifier sous les vêtements. Le noir ça mincit d’ailleurs, ils devraient savoir ça.

Bientôt, un rire fuse à la droite de Jason qui lève un sourcil un rien surpris mais finit par sourire. Au fond c’est seulement grotesque, ridicule et ça force la dérision. A la main que Boogie pose sur ses côtes le Clown devienne qu’elles doivent être douloureuses mais n’en fait pas mention car son second enchaîne en ajoutant que les premières fois s’arrosent. Oh, ça plus le reste. Jason lève son verre, le ton chantant. « Certes, à la tienne très cher ! » Et le contenu disparaît sans créer la moindre émotion chez le maître du Sud tandis qu’il tire les traits de l’autre qui n’apprécie pas grandement si on en juge. Lecter laisse entendre un reniflement amusé et allume une nouvelle cigarette tout en croisant les iris clairs et écoutant les mots qui suivent. La fameuse question. Comment lui avouer ? Boogie n’est guère mieux que lui actuellement et pas question de le mettre à contribution alors qu’il vient d’échapper à la mort une fois de plus. Jason secoue la tête, laisse un ruban de fumée se dissiper au dessus de lui. « Non ça va ; trois fois rien en fait. Tu peux te détendre et t’occuper de toi pour une fois, si j’en juge tu en aurais besoin. » Nouveau verre servit, le Clown a cessé de compter mais ce n’est pas comme si le fait pouvait l’étourdir. Pour commencer à se sentir grisé il lui en faut bien d’avantage.  

« Je te proposerai bien de m’occuper de toi mais tu es bien plus doué que moi dans ce domaine donc je vais m’abstenir. » Pas qu’il ne sache pas se débrouiller en la matière mais Lecter sait parfaitement qu’il ne serait d’aucune aide à son second qui maîtrise parfaitement son sujet. Comme lui s’efface lorsque Jason bricole ses bombes, le Clown en fait autant dans le domaine médical.
Pas malin de mentir au Croque Mitaine néanmoins, mais ce qu’il ignore ne lui fait aucun tort car Jason sait que Boogie a trop tendance à grogner, à dire qu’il devrait s’inquiéter d’avantage de sa santé. Qu’il s’occupe de lui même pour le moment ce sera très bien. Si on ne doit faire que boire a-t-il dit. Parlant de ça, comment le second réagit après quelques verres ? Très bonne question, le Clown ne l’a même jamais vu boire ou toucher à quoi que ce soit « d’illicite ». Au pire il rognera dans son coin, au mieux il aura le rire plus facile … à moins qu’il ne décide de jouer de la hache envers Lecter pour lui reprocher ses habitudes suicidaires ce qui serait bien moins amusant. Bah, pas dit que dames logique et raison laissent faire de façon déraisonné et elles se chargeront parfaitement de venir tirer l’oreille de Boogie comme toujours. Inutile d’attendre une surprise, du moins, c’est sûr à quatre vingt dix neuf pour cent. Soufflant plus lentement, Lecter saisit son regard lorsqu’il le croise et lâche d’une voix joueuse. « J’espère que celui qui t’a affublé de ce surnom a reçu une punition à la hauteur de son injure ? » Au fond lui même n’en revient pas de ce terme. Secouant lacement la tête et reportant son attention sur les bouteilles face à lui, Jason marmonne. « On aura tout entendu … sérieusement, la pute de qui d’ailleurs ? Jamais entendu une connerie aussi monumentale. » Arrivé à un tel niveau c’est lamentable ! Vraiment, certains mériteraient d’avaler leur langue et de s’étouffer avec.       

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 10:07



Verre avalé sans sourciller du côté du Clown. Boogie l'a déjà vu ingurgité des quantités astronomiques d'alcool sans manifester le moindre signe d'ébriété. Et sans sourciller. Là où des montagnes de muscles et des armoires à glaces se mettaient à avoir l'élocution hasardeuse et les gestes désordonnnés, le comportement de Lecter restait égal comme s'il venait simplement de désaltérer avec de l'eau.  Regard détourné sur le comptoir, Boogie entend Jason affirmer que tout va bien. Trois fois rien selon lui. Rien de grave. Ils n'ont qu'à se détendre, il n'a qu'à se détendre pour une fois. Lecter reste seul juge de son état. Le Croque-Mitaine ne peut s'empêcher de lâcher un reniflement amusé. Même s'il avait les tripes à l'air ou la boîte crânienne béante, il n'en dirait rien, tout au plus, il trouverait la chose amusante mais il ne s'en plaindrait pas. Que Boogie se détende? Mais tant qu'il n'aurait pas la certitude que l'autre aille bien, il ne pourrait pas le faire. Repoussant son verre de l'index, le Croque-Mitaine pivote sur son tabouret. Le Clown ment. Ce n'est criant comme s'il lui disait qu'il était rentré à dos de dragon mais on ne peut pas le duper.
Pour l'instant, il lui concède son silence mais il y reviendra. Les Bêtes sont têtues et Boogie n'est pas du genre à abandonner aussi facilement. Encore moins si la santé ou l'intégrité physique de Lecter sont en jeu. L'inconscience pathologique de l'autre a toujours été sujet à caution. Le Croque-Mitaine accablant régulièrement la balafré de reproches à peine masqués. Quand les blessures étaient le fait d'un acte de folie, il soignait avec diligence et efficacité mais tout en faisant un long exposé sur la nécessité d'avoir un minimum de recul sur ce que l'on faisait, expliquant longuement jusqu'à la nausée les risques à laisser une fracture non réduite ou non soignée. En vérité, le Clown n'était pas seul au monde et s'il devait crever à cause d'une plaie infectée qu'il a caché, le Croque-Mitaine se torturerait longuement pour n'avoir pas insisté, pour ne pas s'être montré plus pressant.

Soit...trois fois rien. Laissons donc Lecter croire que pour le moment, Boogie abandonne cette partie de bras de fer qu'il n'a jamais perdu jusqu'ici. La conversation revient sur cette malheureuse expression. Le Croque-Mitaine haussa les épaules. Oui, il avait fait payé l'offense au tatoué bovin même si cela lui laisse un goût d'inachevé. Fermant un instant les yeux, il revoit le corps désarticulé, le visage crispé sur une expression idiote de surprise, ressent encore sous sa peau les os qui se sont brisés en terminant leur chute. Je m'en suis servi comme amortisseur dans une chute de quelques étages. lâche-t-il comme s'il disait qu'il l'avait simplement giflé. Un chat retombe toujours sur ses pattes. Mais je crois que j'ai dû griller une de mes neuf vies sur ce coup-là. Moins trois, plus que six. Il se montrait bien dépensier depuis quelques semaines. Un sourire flotte sur ses lèvres tandis qu'il tourne son regard limpide sur Jason. A bien y réfléchir, c'était une réaction digne d'un certain Clown. Surtout quand on sait que je supporte pas les hauteurs. Trois étages...à peine un saut de puce à côté d'une grande roue. Finalement, cette escapade au sommet de l'attraction qui lui avait causé tant de panique avait eu de bonnes conséquences. S'éloignant légèrement du comptoir, Boogie glisse ses bras hors des manches de sa longue veste de cuir, la laisse tomber au sol avant de reprendre. Non, il n'a pass oublié et non il ne laissera pas passer.

Trois fois rien, me dis-tu? Il tend la main pour se saisir du menton de Lecter et le tourner dans sa direction. Le bleu happe le noir. La tête légèrement penchée et les iris un peu suspicieux, il poursuit. T'as quoi à ton bras droit? Tu ne l'utilises pas comme d'habitude. T'as fermé le rideau d'une seule main. Tu n'as pas ce petit geste habituel avec ton briquet quand tu allumes une cigarette. Tu n'as utilisé que ta main gauche. Et tu ne t'es pas assis là. énumère-t-il d'une voix calme indiquant l'autre tabouret derrière lui. Logique imparable, observations acérées. Certainement pour que je ne vois pas le désastre. Le Croque-Mitaine lâche le menton de Lecter et pose un pied au sol, s'apprêtant à se lever. Me détendre? Tu sais très bien que je ne pourrais pas complètement l'être sans être sûr que tu ailles bien. Je vais quand même y jeter un oeil...si c'est trois fois rien comme tu le dis, il n'y a aucune raison que je ne le fasse pas, n'est-ce-pas?
Bref silence où Boogie semble sonder les prunelles du Clown. On vient de frôler la Mort, laisses-moi être sûr qu'elle ne tentera pas un coup de traître pour nous arracher l'un à l'autre. Le Croque-Mitaine descend de son perchoir en prenant appui d'une main sur le zinc et commence à se glisser derrière le Clown. Toute résistance sera considérée comme douteuse alors profites-en pour me raconter ton rodéo.

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 12:27

" Avec ou sans arsenic ? "


Boogie semble abandonner, une illusion évidente car jamais le cher second de Lecter ne lâcherait si vite l’affaire. Le Clown le sait, trop bien même mais il il se fait détaché. D’une pour éviter un sermon car il n’a pas la tête à l’entendre et ensuite parce qu’il est sûr que le Croque Mitaine n’est pas plus en forme que lui. Chose un peu mieux compréhensible lorsqu’il explique -en toute simplicité- s’être servi de l’insultant comme amortisseur à une chute de plusieurs étages. Aussitôt Jason arque un sourcil, un rien admiratif mais surtout surpris puisqu’il connaît l’aversion de son homme de mains pour les hauteurs depuis leur escapade dans la grande roue. Toujours sur ses pattes oui ; gare a ne pas trop compter sur les vies restantes. Mais ce n’est pas Lecter qui préconisera la prudence, lui n’a qu’une vie et l’a déjà mise en danger un nombre de fois incalculables. Les yeux clairs se tournent vers d’autres plus noirs, un sourire léger pour les accompagner. Réaction de Clown … en effet c’est plus son genre. Rieur, Jason avale une nouvelle gorgée et répond d’une voix énigmatique. « Effectivement, bientôt tu seras tellement contaminé par mes délires que tu voudras une nouvelle voiture avec quelques grenades pendues aux rétros. Hm, à ce moment là je m’inquiéterai un peu je crois … quand même. » La veste en cuir tombe au sol, bien. Peut-être que le Croque Mitaine commence à envisager la détente pour de bon.

Ou pas. Le chat tend les doigts et saisit son menton pour lui faire tourner la tête. Bleu contre noir. Non il n’abandonnera pas cette partie là, il la gagne en tout temps. Il a vu, à sa façon et à coup de détails, d’habitudes non exécutées. C’est fou ce qu’il le connaît bien, à croire qu’il l’a trop observé et pourtant c’est loin d’être facile tant Jason est incapable de rester en place bien longtemps. Lorsqu’il le lâche, le clown claque légèrement la langue et fronce le nez. Est-il devenu si prévisible ? C’est un brin vexant à ce stade. Non pas tant, c’est seulement normal entre eux. Personne ne pourrait se targuer d’avoir capté un problème dans l’attitude de Lecter à moins d’être son second. Alonso lui même n’y aurait vu que du feu et pourtant il est là depuis des années lui aussi. L’intuition du Croque Mitaine est juste parfaitement aiguisée lorsqu’il s’agit de trier les mensonges de son patron, il a su apprendre.

Jason aurait dû y penser, lui dissimuler une blessure même infime c’est l’inquiéter et l’amener à se poser des questions. C’est comme ça depuis les premiers jours et la logique du Croque Mitaine a besoin de certitudes pour écraser les doutes qu’elle soulève. Aucune raison de se taire si ce n’est rien et aucune raison qu’il ne puisse pas y regarder. La bouche scarifiée se plisse en une expression légèrement contrariée, ce n’est pas comme s’il avait le choix actuellement. Il est même sûr que Boogie en viendrait à l’attacher s’il refusait trop. Les regards s’opposent, se sondent, se questionnent et Jason en arrive à penser que son interlocuteur cherche à se rassurer. Parce que si un soin manqué devait tourner au drame il se le reprocherait à n’en plus finir par la suite. Le chat quitte sa position et glisse près de lui, laissant entendre qu’il n’acceptera aucune résistance. Un souffle amusé échappe au Clown qui lui jette un regard par dessus son épaule. « Douteuse ? En voilà une drôle de réflexion. » Il ne résistera pas, il comprend le principe et fait pivoter son siège tout en lâchant un soupir. « Mon rodéo tu dis ; j’ai perdu l’avant de la voiture au passage d’ailleurs, plus de moteur et plus de bombe. Je ne peux pas te dire grand chose concernant le choc en fait je suis resté inconscient peut-être … une dizaine de minutes après et c’est assez flou dans mes souvenirs. » Autant céder de bonne grâce, Lecter tend le bras au Croque Mitaine après avoir rapidement défait les boutons et remonté sa manche.

Bien que suicidaire de grande envergure, Jason n’a rien tenté pour réaligner les os. Il aurait pu mais aurait été loin de faire ça avec raison et à n’en pas douter il aurait aggraver les choses. Pour une fois il aura eu un minimum de logique, il faut dire qu’il tient à ses bras et ses mains car sans eux difficile de jouer du couteau, du flingue ou de créer des bombes. Ça ne lui plaît pas qui plus est, il va mettre deux fois plus de temps à bosser avec une patte en moins et la contrariété est bien visible sur le masque tricolore. Même pas capable de dire comment il a fait son compte pour en arriver là, c’est un mystère total. Sans doute le volant, il ne voit rien d’autre pour lui vriller les os de la sorte.

Suivant un grincement de dents, les iris d’encre errent jusqu’à retrouver les autres si limpides. « Et toi, rien de méchant à signaler ? Pas que j’y puisse quelque chose d’un point de vue médical mais en fonction de ça je ferai monter les intérêts … Ils ne s’en tireront pas sans me rendre des comptes. Tu te traînes un peu quand tu marches, mon chat diabolique ne s’est pas cassé une patte j’espère ? » Ils s’en tirent plutôt bien malgré leurs péripéties respectives, enfin ils en ont l’air mais puisqu’ils en sont aux confidences Jason attend de son second qu’il lui rende la même franchise. Pour les mêmes raisons, seulement pour s’assurer que la faucheuse n’a aucune raison de traîner ses guêtres jusqu’à eux ...          

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 15:22



La folie peut-elle être contagieuse? Il est légitime de se poser la question. Est-ce-qu'au bout de dix années passées aux côtés de Lecter, le croque-Mitaine peut réellement être parasité par les araignées qui tapissent le crâne du Clown. Lecter l'a déjà poussé bien au-delà de ses propres limites, l'a amené à faire des choses qu'il n'aurait jamais été capable de faire. On dit familièrement que toute folie est un lion enragé, certains se font dévorer par le fauve et d'autres parviennent à canaliser son énergie destructrice pour l'utiliser. Même si le Croque-Mitaine reste l'homme méthodique qu'il a toujours été, même s'il reste quelqu'un de sensé, de logique, sauter depuis un toit ne fait franchement pas partie de ses habitudes. Se mettre en danger inutilement, se jeter dans le vide sans réfléchir une seconde aux conséquences...à bien y repenser, ça a de quoi faire froid dans le dos de Boogie maintenant. Ce vide. Cette chute. Pas sûr qu'il réitère l'exploit. Encore une histoire de circonstances ou d'adrénaline. Les bêtes prises au piège sont capables de se ronger la patte coincée entre les mâchoires de métal pour pouvoir s'évader. A moins que depuis l'épisode de la Grande Roue, son malaise vis-à-vis des hauteurs ne se soit émoussé. Repousser ses limites c'est aussi en ériger de nouvelles, juste un peu plus loin que les précédentes.

Contournant Lecter pour se poster du côté du bras blessé, le Croque-Mitaine écoute d'une oreille attentive le bref récit de la course-poursuite côté Lecter. Pas d'explosion mais un véhicule dorénavant inutilisable, une inconscience d'une dizaine de minutes dont la mention froisse légèrement les lèvres de Boogie, une suite floue. La manche de la chemise du Clown se relève. Les yeux pâles se baissent sur le bras tendu et tordu dans un angle qui n'a rien de naturel. Le Croque-Mitaine ravale la volée de reproches qui afflue. Il devrait se lancer dans un long, très long, interminable sermon. Remettre sur le tapis le fait que c'était profondément utopiste de croire que la Pieuvre se serait "rabaissée" à traiter avec eux. Même pour un pont en or, ils n'auraient conclus aucune alliance, aucun traité. Qui avait eu raison? Boogie évidemment! Mais Lecter a déjà du rejouer les épisodes précédents où son impulsivité les avait amené dans des situations similaires, sans compter que la perte d'un bras va limiter ses activités et ses petits loisirs, ce qui constitue certainement la meilleure "punition". Bon sang...il allait être infernal dans les jours qui suivraient. Le Croque-Mitaine se contente juste de froncer à peine les sourcils l'air blasé. Ses iris croisent ceux du Clown.

Bon...et bien, on va y aller mais ta chemise est fichue. Avant que Lecter ne dise quoi que ce soit, Boogie déchire la manche jusqu'à l'épaule. En ce qui me concerne...j'ai eu une épaule démise dont je me suis chargé. Quelques bleus et bosses, un mal de crâne. Je crois avoir quelques côtes fêlées mais pas cassées, peut-être un genou qui a mal supporté la chute et que je devrais ménager pendant quelques temps. J'ai appris qu'avec le Cubain, on était "tes putes"..mais à part ça... Une main sur l'épaule, il lève doucement le bras en refermant son autre main sur le poignet du Clown. Bref regard...une...pas de deux ni de trois. Il tire sèchement sur le poignet de Jason pour réaligner l'avant-bras au coude et poursuit imperturbable. A part ça, tout va bien. Léger sourire avant de fermement replier le membre cassé contre la poitrine de Jason. Retirant son pull noir, Boogie passe une des longues manches sur l'épaule du Clown, entre son bras et son torse, attrappe l'autre manche pour la nouer sur sa nuque. Il faudra te contenter de cela pour le moment. Evites de t'agiter pour rien. On fera quelque chose de plus solide une fois chez nous.

Car il a beau jouer au vaillant petit soldat, le simple fait de s'être assis une poignée de secondes et de se sentir dans une relative sécurité l'a complètement mis à plat. Boogie reprend place sur un des tabourets et un silence s'installe. Maintenant, il peut enfin se poser. Bref soupir de soulagement mais la détente est de courte durée. Des phares blancs balaient soudain l'intérieur du bar. Les deux Bêtes redressent la tête et sans un mot, leur iris se croisant à peine. Alonso sait où on est? Hochement de tête négatif. La même pensée jaillit, claire et fulgurante. Nouvelle giclée d'adrénaline lorsque les deux halos aveuglants cessent de se déplacer. Boogie et le Clown quittent leur perchoir pour se glisser derrière le comptoir emportant au passage leurs manteaux. Accroupis, adossés derrière le zinc, le Croque-Mitaine lâche un juron en français avant de se pencher sur Lecter, chuchotant. J'ai laissé la hache près de la porte. Si un démon veille sur nous, c'est le moment ou jamais pour qu'il fasse un acte de bonté gratuite. Deux portières claquent et il se fige.

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 17:30

" Avec ou sans arsenic ? "


Nul besoin d‘être devin pour savoir que Boogie ravale une flopée de reproches à la vue du bras cassé. Lecter grimace, il a déjà les propos en tête. Toujours les mêmes, à chaque fois c’est son impulsivité et son inconscience qui reçoivent de plein fouet le sermon de ces foutues logique et maîtrise. Depuis le temps il faudrait cesser de chercher à lui faire entendre raison. Jason ne peut pas changer pour la seule bonne raison qu’il ne veut pas et que rien ne lui mettra du plomb dans le crâne … à part une arme un jour peut-être. Pour cette fois il est largement puni. Ne pas avoir l’usage de ses deux mains risque fort de le rendre intenable et inutile de préciser qu’un Clown sujet à l’ennui trouve toujours des bêtises à faire, des choses à tenter pour passer le temps. Ce sera déjà un miracle s’il conserve le bras immobile une semaine. Des os déglingués ne l’ont jamais arrêté, c’est arrivé déjà même si ça date et la seule chose dont se plaignait Jason c’était de ne pas pouvoir courir où bon lui semblait. Encore jeune dans sont rôle de second, le Croque Mitaine avait d’ailleurs fait taire pas mal de mauvaises langues en s’imposant face au Clown qui hurlait à tout va qu’ils avaient une banque à vider. On osait pas contredire le patron et seul le second avait haussé le ton pour renvoyer Lecter et sa hanche luxée à son lit. Tour de force renouvelé depuis en plusieurs occasions.

Sa chemise est foutue, oh une de plus ou de moins ce n’est pas bien grave. Le tissu cède, Jason écoute son second énumérer la liste de ses blessures de guerre non sans grimacer sous la colère. Le taux d’intérêts va crever le plafond et la pieuvre n’a qu’à bien se tenir. Blesser le Clown passe encore mais abîmer ce qu’il estime être sien est une toute autre histoire. Monsieur a la rancune tenace et ne va pas digérer la chose de sitôt. Toute offense réclame réparation, c’est la loi des bêtes. Grognant entre ses dents, il cesse à la dernière phrase et relève les yeux vers ceux du Croque Mitaine, les traits tirés en une expression quasi outrée. Ses quoi ? « Attends redis ça ! Vous êtes mes qu... » Pas le temps d’achever sa tirade, d’un mouvement sec les os retrouvent leur alignement non sans couper le souffle de Lecter qui peine à avaler sur l’instant. Sifflement douloureux lui traversant les lèvres, à part ça tout va bien … il faut le dire vite alors ! « Oh oui ça va … divinement bien ! » Lâche-t-il, la voix légèrement vibrante tandis que son médecin de l’heure utilise son pull pour lui maintenir le bras en place, ajoutant qu’il devra éviter de s’agiter. Personne ne croira ça, le calme et Jason sont plus incompatibles que l’eau et l’huile dans un même contenant. Il hoche toutefois la tête, pour la forme et pousse un soupir en étirant le dos. Le pique de douleur est passé et c’est reparti pour un tour, le clown n’y pense déjà plus.

Moment de flottement de courte durée, une lumière blafarde balaie l’endroit et ils se lancent un même regard. Non, Alonso ne sait rien de leur position et Jason l’explique d’un seul mouvement négatif de la tête.  Les phares s’immobilisent et rapidement les bêtes quittent leur position pour rejoindre l’autre côté du bar non sans avoir récupéré leurs effets personnels. Accroupis derrière, Lecter tend le cou pour apercevoir la porte au minimum, chuchotement de Boogie qui a donc laissé son jouet préféré près de la porte … pas malin ça. Mais c’est un détail et tirant les lèvres d’un demi sourire venimeux Jason ricane. « Oh pas besoin du démon pour cette fois mon adorable chat … je suis le roi des mauvaises surprises tu te souviens ! » Portières qui claquent, des pas qui approchent. C’est assez pour éveiller en Jason ces instincts perfides et diaboliques. Agir sur l’instant, c’est son domaine de prédilection et quand l’heure n’est plus à préparer il faut bien l’admettre, il sait être d’une efficacité redoutable. Jamais désarmé, il tire son couteau d’un mouvement souple et se retient de rire. La porte s’ouvre et dans la tête du Clown s’allume une phrase qu’il ne prononce pas. Bienvenue en Enfer. Les pas sont traînants, ça grogne et ça fouille l’endroit du regard. Trois hommes si Lecter compte bien. En équilibre semblant instable sur la pointe des pieds, prêt à bondir comme la vicieuse araignée qu’il sait être Jason attend la moindre occasion, silencieux.

Un type se penche, ramasse la hache et la garde en main pour avancer. « Si je retrouve cette salope aux yeux vitreux elle va passer un mauvais quart d’heure ! » Ciel, c’est d’un disgracieux cette phrase. Le clown fait rouler ses yeux, ravale un rire cynique et écoute les pas qui vont, viennent autour. « Il a dû rejoindre l’autre bouffon, on va bien finir par les retrouver s’ils se planquent. » En voilà un autre tout aussi stupide, c’est contagieux à ce niveau. « Ouais ben on se bouge, on a déjà perdu un homme là et j’ai pas envie de finir avec du béton aux pieds parce qu’on a pas su mettre la main sur ces deux tarés ! Les autres ont manqué le gorille déjà, les prochains c’est nous si on ramène pas au moins la maigrichonne au patron ! » Ont touché le fond mais creusent encore. Ces trois crétins ne sortiront pas vivants, les oreilles de Lecter ont entendu trop d’insultes en quelques phrases et si ça peut éventuellement l’amuser quand elles sont dirigées contre sa personne, c’est loin d’être le cas lorsqu’elles le sont sur ses deux suivants. Au ralenti, il étend une jambe et glisse afin d’avancer jusqu’à rejoindre l’extrémité du comptoir et penchant la tête il aperçoit les talons du voleur de hache qui lui tourne le dos. « Reste là toi, on va jeter un coup d’oeil à l’arrière. »

Le voleur acquiesce et alors que les pas s’éloignent vers la réserve l’araignée quitte sa cachette non sans avoir profité de sa position pour sectionner  d’un geste net les tendons d’Achille de l’homme qui s’écroule en oubliant de crier sous l’effet de surprise. Mouvement élastique du Clown qui se redresse et achève sa proie en enfonçant le couteau dans un œil qui aura à peine eu le temps de découvrir son assaillant. Chemin direct jusqu’au cerveau, un de moins. Deux contre deux c’est déjà plus équitable. Arrachant la hache des doigts crispés, Lecter la tend au Croque Mitaine en lui adressant un sourire entendu. Rendre à césar ce qui lui appartient, c’est naturel. D’un geste des doigts le Clown lui indique de rester en place et se relève finalement après avoir récupéré sa lame. Les deux autres sont de retour, alarmés par le bruit de la chute sans doute et c’est d’un mauvais sourire que le Clown les accueille.
« Bouge pas Lecter ! » Beugle l’un, brandissant son flingue. Pas de quoi décontenancer Jason qui s’accoude avec nonchalance au bout du bar, faisant danser son couteau du bout des doigts. « Je n’en avais pas l’intention, même si votre impolitesse a quelque chose de franchement contrariant. » Roucoule-t-il, provoquant.

Énerver le monde, c’est bien dans sa nature et à voir les têtes furieuses devant lui il sait parfaitement qu’ils va les amener à commettre une erreur. Fatale bien sûr. « Ta gueule ! Tu lâches ça et tu nous suis ! » Ordre qui provoque aussitôt un rire frôlant l’hystérie en Jason. De courte durée avant qu’il rétorque d’une voix mielleuse. « Avec plaisir, je dois me suicider pour vous faciliter la tâche aussi ? »
« T’es seul, fais pas le malin espèce de bouffon ! Sans tes deux putes tu peux rien faire alors pose ça où j’te plombe ! » Mouvement de sourcils surpris, ils y tiennent à leurs odieux qualificatifs. Jason redresse le dos et penche lentement la tête de biais. « Seul ? Aucunement. Qui plus est à ta place j’éviterai ce genre de terme c’est dégradant. Et si vous cherchez mon second il vous attend derrière le bar, un dernier verre peut-être ? »

Silence. Les deux hommes s’interrogent du regard. À leur sens c’est impossible, logiquement, de dire où se trouve une personne cachée et aucun ne bouge sur l’instant. Le doute plane et finalement, l’un des types se décide tout de même à avancer, flingue à la main pour se pencher lentement au dessus du zinc sous le regard de l’autre qui voltige du Clown à son collègue sans plus savoir si c’est un piège ou non. Faisant glisser la lame pour la saisir par l’extrémité, Jason annonce alors que l’homme penche un peu plus pour observer l’arrière du bar. « Pour votre gouverne messieurs, il n’y pas de "putes" chez moi. Seulement un molosse, et un chat. » Aucun regard pour savoir que la hache fera son office à la seconde même où le regard de ce déchet humain croisera celui de Boogie, qu’elle tranchera une tête de plus cette nuit et d’un mouvement de poignet Jason balance le couteau qui fend l’air avant de se ficher en travers de la gorge de celui qui le tenait en joue.
Tendant le bras d’un geste gracieux, il récupère son verre pas encore vide et considérant les cadavres, il jette finalement une oeillade au Croque Mitaine. « Pas faute de prévenir pourtant, j’ai horreur qu’on s’en prenne à ce qui m’appartient. Si j’avais été plus en forme je les aurai gardé quelques heures afin de leur inculquer un semblant de bonnes manières. Enfin, ce n’est pas grave. On envoie leurs têtes à leur patron tu crois ? »                

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 19:35



Pas malin d'avoir laissé son jouet près de la porte mais Boogie n'avait pas spécialement prévu que les cabots de la mafia parviennent jusqu'ici et puis l'engin commençait à faire son poids. Le bar n'était pas tout près des lieux de son propre accident. A l'instant où il avait poussé la porte du troquet, il avait eu d'autres choses à penser que de garder sa hache avec lui. Alors, lorsque Jason tourne la tête dans sa direction après cet aveu, il hausse les épaules en écartant légèrement les mains, l'air innocent. Mais en voyant le sourire qui étire les lèvres de Lecter, le Croque-Mitaine se dit qu'au final, ça ne changera en rien le sort des hommes qui viennent d'entrer. Ils vont tous mourir et ce, même s'ils ne sont que deux, plus ou moins amochés, usés jusqu'à la corde. Le Clown étire brièvement le cou pour jeter un oeil sur les intrus. Raclement familier de la tête de la hache sur le sol. Et les voix s'élève. Boogie ne peut s'empêcher de raidir le dos en entendant les insultes. Autant le terme "pute vicieuse" en devenait drôle à être évoqué par sa propre bouche, autant l'entendre de nouveau et accolé aux "yeux vitreux" sonnait de manière très différente.
Les pas vont et viennent, cherchent le moindre indice, la moindre trace de leur présence. La stupidité de ces bonshommes n'a d'égale que leur nombre. A leur place, Boogie aurait déjà noté les tabourets déplacés, les deux verres, la bouteille et le cendrier plein. La Pieuvre s'enorgueillit d'avoir beaucoup d'hommes de main mais la médiocrité des sous-fifres est proportionnelle à leur nombre.  Une lame à la main, Lecter commence à se glisser jusqu'au bout du comptoir alors que la phrase qui signe l'arrêt de mort des trois hommes retentit. Ces abrutis se séparent. Bon sang, c'est pas comme s'ils avaient à faire avec de simples malfrats. Boogie en serait presque vexé. Deux paires de pieds s'éloignent abandonnant le troisième larron derrière eux. Comme un diable jaillissant de sa boîte, Lecter agit vite, insoupçonné et presque invisible. C'est d'un geste assuré qu'il sectionne les tendons d'Achille de celui censé être le guet. Pas le temps de pousser un piaulement durant sa chute, le Clown est sur lui et étouffe toute tentative d'alerte en lui plantant l'acier en plein visage.

Une main au sol, Boogie étire l'autre jusqu'à ce que ses doigts se referment sur le manche de la hache que Jason lui tend. Sourire entendu de l'un auquel l'autre répond par un léger salut de deux doigts sur la tempe. Mais déjà les pas des deux autres se rapprochent, le Croque-Mitaine s'apprête à se relever mais le Clown lui intime l'ordre de rester caché. Docile, il obéit non sans secouer doucement la tête l'air de demander "pourquoi". Il s'adosse contre le bar écoutant bouillonnant l'échange qui a lieu à quelques mètres de lui, accroupi prêt à se détendre comme la corde d'un arc à l'instant où il le faudra. Ignorant la plainte de son genou qui n'en peut plus de ce traitement, il pose délicatement sa hache au sol au moment où Lecter révèle sa cachette.
On pourrait entendre les rouages des cervelles s'activer à ces paroles. D'ordinaire on ne balance pas la planque de son petit camarade, on profite de son invisibilité mais on ne vend pas la mèche. Quelques secondes de silence à peine troublé par le froufrou des vêtements et puis le bar gémit doucement sous le poids de quelqu'un qui s'y penche. Boogie lève les yeux distinguant huit doigts qui hissent une carcasse par-dessus le zinc. Une chance qu'il soit large, l'autre n'a plus les pieds qui touchent le sol. Il a à peine le temps de d'apercevoir la tête du sous-fifre que le Croque-Mitaine arrondit la bouche en coeur lançant deux baisers sonores pour que le visage inconnu se tourne vers lui. Les "yeux vitreux" croisent une paire d'yeux marrons qui s'écarquillent quand deux mains fines le happent et l'attirent derrière le bar. Boogie se glisse au-dessus du sbire, tend la main pour s'emparer de son arme. Mais, il n'y aura pas d'effusion de sang pour une fois. Calant le manche de bois en travers de la gorge, il y pose ses genoux et, bras tendus, pèse de tout son poids de "maigrichon".
Le Croque-Mitaine n'entend même pas le dernier sous-fifre lâcher un gargouillis infâme lorsque la lame de Lecter lui transperce la gorge, il est bien trop occupé à avoir son "regard vitreux" planté dans celui de l'homme en train de crever sous lui et il ne le lâche que lorsque ce dernier devient enfin immobile. Posant les mains sur le zinc, Boogie se relève émergeant de l'ombre. Les iris pâles se baissent une dernière fois sur le visage de sa victime. Langue pendante, exorbités, les vaisseaux sanguins des yeux complètement explosés. De rage, il y décoche un violent coup de botte, écrasant à plusieurs reprises son talon sur les traits qui deviennent rapidement non identifiables. Profonde inspiration soulagée avant de poser les yeux sur Lecter Envoyer leurs têtes? On peut. J'espère qu'ils ont le dossier dentaire de celui-là... Il se baisse pour recupérer sa hache qu'il pose sur le zinc. D'un bond, il s'assied sur le comptoir avant de pivoter, jetant ses jambes de l'autre côté et saute au sol. Tirant à lui un tabouret, il s'y installe laissant une traînée sanglante sur le repose-pied. Du bout des doigts, il se masse le haut du nez. Ces crétins ont réveillé mon mal de crâne. Courte oeillade à Lecter qui sirote satisfait son verre. Jason...j'ai pas le regard vitreux?

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 20:56

" Avec ou sans arsenic ? "


C’était cousu, entendu. Rouge sur blanc ces trois là ne devaient pas ressortir vivants après avoir tant parlé. Depuis qu’il est à la tête de son « clan » Jason a toujours laissé entendre qu’il se moquait du sort de ses hommes, qu’il les sacrifiait même très volontiers mais dans toute sa versatilité, le Clown a également fait savoir qu’il était le seul à décider de leur sort. Même le plus méprisable de ses employés lui appartient au moment où il entre à son service et parce que la bête paie toujours ses dettes elle fait payer plus cher encore aux autres. Cependant, concernant Alonso et Boogie la donne est bien différente. Pour le Croque Mitaine surtout car leur relation est bien plus profonde alors qu’elle est surtout basée sur l’échange en ce qui concerne le Cubain. Le moindre mot sonnant de travers aux oreilles de Jason concernant son second vaut un direct vers la tombe sans aucune transition alors dans leur cas à eux … ils n’avaient aucune chance. Blessé, à l’article de la mort Lecter les aurait trouvé pour satisfaire sa vengeance, question d’honneur. Il ne se privera pas d’une jolie carte et de quelques mots à l’intention de la pieuvre pour souligner le manque d’éducation de ces trois imbéciles. La Mafia est puissante certes, mais en face, c’est le Chaos qui gronde de trois voix mêlées et le trio d’ennemis publics n’est pas connu pour subir sagement en baissant les yeux après avoir reçu un coup aussi traître. Envoyer leurs têtes serait une bonne annonce, déjà.

Boogie enrage sur la face de sa victime et Jason lève un sourcil à peine surpris, la bête a l’ego délicat et l’insulter a tant de reprises a forcément mis sa patience à mal. Fais donc gentil chat, passe tes nerfs. La  besogne achevée il précise qu’il faudra éventuellement un dossier dentaire pour reconnaître celui-là. Tendant le cou par dessus le comptoir, le Clown hoche la tête. « Hm possible, je le trouve mieux comme ça, question de goût sans doute. » Rapide passage de Boogie par dessus le bar et il reprend sa place, se massant le haut du nez non sans pester quant au réveil des élancements sous son crâne. Normal, un coup de sang pareil après un choc n’est jamais bienvenue et pour être si sujet à l’emportement Lecter ne peut qu’acquiescer en silence, le verre au bord des lèvres. Pour sa part, ça l’a presque détendu et son orgueil se porte mieux de s’être joué si aisément de ces imbéciles. Qui était le bouffon déjà ? Pas Jason, ils s’en souviendront dans l’au delà. Mais alors qu’il s’apprête à boire, une question tombe, soudaine comme un oiseau venu rejoindre la branche et le Clown intercepte la courte mais évidente oeillade que Boogie lui adresse par la même. Cher Croque Mitaine … ne le sais-tu pas encore ? Reposant son verre, le balafré approche et d’une main fait pivoter le siège pour  obliger son second à lui faire face. Échange muet du noir fondant à travers le bleu, impudique toujours, fier, comme honoré. Avançant encore, Jason lui pose une main sur la nuque et murmure sur le ton de la confidence car même si elles sont seules les bêtes ne sont pas partageuses. « T’ai-je donné une seule occasion de le croire Boogie ? Pour mon second je raserai une ville entière de la carte mais pour un seul de ses regards je veux bien vendre au diable ce qui me reste d’âme et tout ce que je possède. » Là où le Croque Mitaine avait dû céder pour en venir à avouer qu’il était prêt à d’avantage envers l’homme dépourvu de son costume de Clown, Lecter n’a besoin d’aucun forcing. Il l’admet, avoue sans ambages que pour ces yeux là, il perdrait tout.

Aucun malaise, aucune gêne car il est ainsi fait et un discours non programmé sortant de sa bouche sera forcément criant de vérité. Sans avoir pensé les mots sortent comme ils lui viennent et il n’a pas besoin de le redire. Ce n’est pas pour rien que Lecter laisse autant perplexe, Tess la policière a pu le voir et elle n’en est pas ressortie indemne, comme d’autres avant elle. Ce qui doit se faire se fait, et ce qui doit se dire se dit ; si le Clown ouvre une porte ce n’est jamais en vue de brasser du vent. Le relâchant, il s’écarte légèrement et tire le tabouret le plus proche pour s’y poser et récupérer une cigarette qu’il ne tarde pas à allumer. « Ce n’est pas pour rien que tu es si irrésistible très cher, mais il faut bien que les jaloux trouvent de quoi parler. Tu n’as pas plus un regard vitreux que tu es maigrichon et … lui là doit l’avoir compris. Un peu trop tard, ceci dit. » Un rire s’échappe, un tantinet moqueur envers le cadavre derrière et renvoyant une volute, le Clown reporte son regard d’encre sur son voisin.

Parfois les bêtes savent, elles entendent un appel, une question qui a besoin de réponses pour rassurer. Alors on caresse dans le sens du poil, on ronronne, on promet. Mais ici, également c’est la voix du créateur, de l’artiste damné qui s’exprime et apaise. Nul doute que ces paroles qui laissent un goût tellement amer cachent autre chose, peut-être un mauvais souvenir. Peut-être les a-t-il trop entendu déjà ces remarques désobligeantes. Dans sa jeunesse qui sait ? C’est connu que les enfants sont mauvais entre eux et que tout ce qui n’est pas « normal » devient prétexte à rire, à blesser gratuitement. Si c’était sans importance, Boogie n’y aurait pas fait allusion. Il n’avouera pas être blessé dans sa fierté, bien sûr mais cet appel ne sera pas ignoré. Gracieusement, après avoir écrasé le mégot -qui n’a pas fait long feu- Jason referme ses doigts sur la jambe du Croque mitaine pour capter son attention et chose faite il reprend. « Si je te disais ce que je pense vraiment de ton irrésistible personne il faudrait censurer mes propos, je vais donc résumer et si ça te gêne met ça sur le compte une éventuelle ébriété. Pour ma propre santé mentale sache-le, à force j’en viens à te trouver séduisant et le diable sait que c’est bien la première fois que je l’admets en presque quarante ans de vie. Alors sois-en fier, physiquement je n’ai jamais rien trouvé de plaisant chez les autres ... » Riant, éternellement léger il récupère sa main et reprend son verre. « Les premières fois ça s’arrose n’est-ce pas ? »               

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 5 Aoû - 23:21



Même s'il s'était copieusement acharné sur un cadavre anonyme au point de le réduire littéralement en purée et de le rendre méconnaissable, Boogie ne parvenait pas à apaiser les lames de fond qui remontaient à la surface de la mer d'huile qu'il était d'ordinaire. Ce n'était pas que la vanité froissée qui l'avait poussé à vomir malgré lui cette question une fois la déferlante de rage passée. Ce n'était pas le Boogie Man qui était vexé d'entendre réduit à "vitreux" une caractéristique physique si particulière qu'il avait érigé en signature reconnaissable ente toutes. Derrière l'orgueil et l'égo, il y avait ce môme qui avait toujours été "trop". Là où les adultes n'usaient que d'adjectifs laudatifs, les plus jeunes qui n'avaient pas les armes pour rivaliser avec Alastor s'étaient engouffré dans une fine brèche, la seule qu'ils pouvaient élargir. Incapables de comprendre ce que le petit brun leur disaient, ils avaient réagi comme tous les enfants.

Les yeux pâles se baissent sur le comptoir et le Croque-Mitaine agite sans conviction la main. Bah laisses tomber. commence-t-il d'un ton las. C'était loin tout ça. Ca ne devrait même pas le toucher plus que cela. Quand il jette un oeil par-dessus sur son épaule sur tout le chemin parcouru, il a du avoir une existence aussi remplie, si ce n'est plus, que celles de tous ces sales mioches réunis. Pas de remords, pas de regrets et même si à l'aube de la quarantaine, il n'avait rien du rêve américain banal, il avait la chance d'avoir une vie dans laquelle il se sentait entier.
Le verre de Lecter tinte une unique fois lorsqu'il le pose sur le comptoir. S'approchant du Croque-Mitaine, il oblige le tabouret à tourner jusqu'à ce qu'ils soient face à face. Les ténèbres s'enfoncent dans les étendues glacées, regard franc et direct qui ne luit ni d'un éclat malicieux ni d'une lueur amusée. Les doigts du Clown glissent sur sa nuque et un murmure s'élève doucement. Confidence qui s'échappe du bout des lèvres mais le fait sans hésitation, sans gêne ou réserve. Voix juste suffisamment audible pour qu'une seule paire d'oreilles puisse en saisir la teneur. Ils sont seuls, entourés de cadavres, mais les Bêtes cultivent jalousement leur proximité, refusant jusqu'à un corps inerte d'entrer sur cette petite scène qu'ils ne sont et ne seront jamais que deux à occuper. Lecter a toujours été un être entier et lorsqu'il doit dire quelque chose, il le fait sans fioritures servant sa vérité sur un plateau, nue et dépouillée uniquement parée de sa pureté et de sa sincérité qui pourraient s'avérer plus que désarmantes. Et même si ses paroles n'ont rien d'agressif, elles sont aussi tranchantes qu'un sabre japonais.
L'ascendant de l'un sur l'autre est mutuel et simultané. Entre les Bêtes, il n'y a rien d'unilatéral. C'est quelque chose de le savoir, de l'entendre ou de le voir suggéré, c'en est une autre de le voir surgir de la sorte. Même si les paroles sont douces, leur sincérité est acérée. Car si Boogie savait à quel point sa vie était précieuse, il n'avait pas envisagé que son apparence en elle-même puisse l'être. La main du Clown quitte sa nuque mais il ne s'éloigne guère loin et encore moins très longtemps. Revenant s'asseoir devant lui, il poursuit en allumant une énième cigarette. Des jaloux ou de profonds crétins guère plus futés qu'une horde de gamins décérébrés voilà ce à quoi ils se sont frottés il y a quelques minutes et selon Jason, il y en a un qui a compris sur le tard la stupidité de sa bouche. Quand au massacre masqué par le comptoir, si Boogie avait vraiment voulu venger l'insulte, il aurait sûrement énucléé le sous-fifre, le châtiant symboliquement par là où il avait fauté. Une vengeance froide et calculée, à son image. Ce n'était que de la fureur sans aucune forme de discernement qui avait déferlé. La fureur d'un petit garçon qui faisait payer à travers un seul la langue mauvaise d'une multitude. Boogie baisse les yeux au sol où l'empreinte sanglante d'une botte tranche sur le plancher.

Une bouffée et la cigarette à peine entamée finit écrasée parmi les mégots fumés jusqu'au filtre dans le cendrier. Les doigts de Jason se referment sur sa jambe et même si la Bête n'a qu'une seule envie, lécher de vieilles plaies en solitaire et que plus personne n'en mentionne l'existence, il relève ses yeux limpides sur ceux si sombres du Clown. Et le murmure reprend de plus belle, plus précis et plus piquant. Il lui offre même un alibi pour y emmitoufler le malaise que ses paroles crues pourraient éveiller. La seule chose qui peut rendre ivre Jason Lecter, c'est la colère et certainement pas l'alcool. Pieux mensonge parfait...léger froncement de sourcils chez Boogie, ondulations à peine visibles à la surface des lacs gelés. Très certainement touché, un peu gêné mais ce n'est pas de ces malaises qui font détourner les yeux et donnent envie de remuer pour se soustraire au poids d'une oeillade. Un rire léger file, familier et léger, dissipant comme une brise légère la pesanteur qui s'était incrustée dans la peau du Croque-Mitaine. Les premières fois, ça s'arrose. Esquisse d'un demi-sourire sur les lèvres de Boogie qui fait glisser d'une pichenette son verre jusqu'à celui de Lecter. Remplis-le. Quand je le sentirais...ou plutôt quand je sentirais plus rien, on tannera Alonso pour qu'il vienne me désincruster du comptoir.


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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 6 Aoû - 1:12

" Avec ou sans arsenic ? "


Au fond il sait bien, il sait parfaitement pourquoi cette question est tombée comme la hache du bourreau sur la nuque du condamné. Ce n’est pas une histoire récente, ça date d’il y a longtemps. Tout deux ont été ces mêmes enfants que la société et les autres ne comprenaient pas. Rejetés un jour, claqués au mur le suivant pour une simple différence qui ne les faisait pas entrer dans les moules imposés par la norme. Qu’y pouvaient-ils si autour les autres étaient stupides ? Insipides au point qu’enfants déjà ils avaient seulement en tête le désir d’éclater celles des autres gamins contre les murs de l’école ? Jason lui même a connu la chose, il était le fils du « croque-mort » comme on disait dans la cour, dans son uniforme trop lisse et dans ce noir trop funèbre dont-il ne parvenait jamais à sortir. Lui qui portait une tête d’ange bouffée de l’intérieur par les pires horreurs, par les pires scénarios imaginables pour son jeune age. Oh si seulement Lecter pouvait aujourd’hui exprimer le bien-être ressenti à fracasser le visage bouffi du gamin qui s’en prenait sans cesse à lui et qui un jour par défi, avait osé le geste de trop. Arrêt de mort signé dont le jeune diable devenait à ce moment l’exécuteur. À cet instant un monstre s’était arraché à ses propres chaînes et avait rendu justice. Le Chaos choisi ses adeptes, sept ans à peine et Jason savait déjà … il n’était pas comme eux et ne suivrait pas la norme dictée par la bonne conduite. Sa justice serait personnelle, ne souffrirait d’aucune influence et plus encore, on ne lui dicterait plus jamais rien. Sa vie lui appartenait dés lors et il en ferait une foire, un monde à son image loin du noir trop formel que ses géniteurs imposaient sans cesse.

La quarantaine abordée et si on lui pose la question Lecter répondra que oui, mille fois oui il est heureux de la vie qu’il mène. Mais si elle est comblée c’est aussi parce qu’il n’est pas pas seul à en profiter. Chose qu’il taira plus ou moins, fierté oblige. Pour autant le clown n’est pas avare de compliments sur le moment et il ne se gêne pas pour les aligner les uns derrière les autres. Laisser tomber ? Jamais de la vie. À prendre ou à laisser, il annonce que les critiques proférées à l’encontre de son second ne naissent que par jalousie. Quoi d’autre sinon ? Il n’existe rien, personne capable de faire céder Jason à part Boogie, qu’importe le sujet si la voix du Croque Mitaine s’élève le clown l’entendra toujours aussi noire que soit sa colère. Un seul regard suffit pour le calmer, apaiser les flammes et lui éviter un acte suicidaire. Sans doute, Lecter le met mal à l’aise à tant parler, à annoncer qu’il lui plaît à sa mesure mais à ses yeux l’avouer est tellement simple. Si en cette fameuse nuit d’orage le Croque Mitaine n’avait suscité aucun intérêt en Lecter il ne serait sans doute plus de ce monde et le Clown avec car à trop tirer sur la corde il l’aurait rompu depuis longtemps. À leur manière ils se sont sauvés l’un l’autre. Alors quand un doute pointe il devient légitime d’y répondre, de le briser pour rendre à la bête son éclat de toujours.

Pour redonner à l’instant une pointe de légèreté le Clown reprend son verre, enchaîne rapidement. Ne pas penser, juste suivre c’est là une de ses qualités ; ce qui lui permet d’avancer avec tant d’aisance. Alors quand il voit son second tendre son verre, entrer dans sa ronde bien loin d’être logique Jason sent son sourire s’allonger. « Alonso ? Bah, avant qu’il te force à quoi que ce soit on aura tué Gordon. C’est dire ! » Il en rit, remplit les deux verres et repose la bouteille à la suite. « Soit dit en passant il sait très bien qu’il n’a aucun droit sur toi. C’est mon vilain privilège ça ... »

Et comment ! Le Cubain n’est pas stupide et jamais il n’irait s’opposer à Boogie sachant que derrière lui plane le sourire interminable du Clown et ses colères dévastatrices. Bien au contraire, il a conscience plus que tout autre de l’étendu de cet attachement et s’il n’y fait jamais allusion, il s’arrange bien pour ne jamais troubler les têtes à têtes auxquels se livrent ces deux là. Trop risqués ; mieux vaut se tenir à l’écart.

Cela étant, où est passée la sacro-sainte logique ? Ne devrait-elle pas tirer la sirène d’alarme et dire au Croque Mitaine de rester sage sans mettre son nez dans l’alcool alors qu’il n’y touche jamais ? Certainement, mais si cette mégère se tait ce n’est pas pas Lecter qui ira la tisonner pour lui crier de revenir à sa place. Viens donc mon gentil chat, fais comme bon te semble. Joueur, le Clown fait tinter son verre contre celui de son second et coule vers lui une oeillade lourde de sous entendus. « Qui plus est, qui te dit que j’ai envie qu’on appelle le Cubain pour t’arracher du comptoir ? » Complétant sa tirade d’un clin d’oeil, il avale le contenu d’un trait sans sourciller. Ça ou de l’eau, c’est presque pareil pour lui. Il lui faudrait une bouteille supplémentaire pour commencer à sentir un effet quelconque et voir le décor tourner autour. « Tant qu’on arrive à tenir debout, je peux encore conduire la voiture de ces poulpes lobotomisés. Un bras me suffit sans compter que je n’ai pas envie de rentrer pour le moment. Soyons fous, un peu plus ou un peu moins qu’est-ce que ça change ? On a failli y passer ce soir, je crois que ça vaut toutes les excuses du monde pour abuser de ce qu’on a sous la main, non ? » Alcool, cigarettes et un relent de folie la combinaison ne semble pas mauvaise … pour le moment en tout cas.      

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 6 Aoû - 11:16


Un peu de légèreté. Pour une fois, ce mélange de je-m'en-foutisme et de folie, d'inconscience et d'irresponsabilité qui habite Jason Lecter n'est pas source d'exaspération ou de lâcher de reproches chez Boogie. Là où il se serait lancé dans un débriefing acide de l'échec de ces négociations qui se sont achevées dans la vitesse, la poudre et le sang, le Croque-Mitaine ne souhaite qu'emboîter le pas au Clown dans sa grande parade, quitte à ne plus vraiment réfléchir. Peut-être que son plongeon dans le vide, cette action totalement irréfléchie a figé pour un temps tout mécanisme de réflexion? Peut-être que sa raison est restée bouche bée devant cette témérité digne d'un cinglé? Il n'en sait rien mais le silence de cette petite voix est presque agréable dans ces circonstances où il n'a besoin que d'un bref lâcher prise. Le train a déraillé, vaut-il mieux essayer de le remettre sur la voie quitte à ce qu'il en soit bancal ou est-il plutôt préférable de l'en dégager et de lancer, plus tard, un autre convoi flambant neuf? Le Croque-Mitaine opte instinctivement pour la seconde option. On rangera plus tard pour le moment, on reste pour le moment dans ce chaos désorganisé. Demain est un autre jour. Il est vivant et il aura toute la matinée suivante pour pouvoir faire un tri sensé et tirer les conclusions de cette alliance avortée.
Avant de mourir, les sous-fifres de la Pieuvre ont confirmé le fait qu'Alonso avait rejoint leurs pénates. Et lorsque Boogie annonce qu'il est prêt à s'octroyer un rare moment d'abandon complet, lorsqu'il précise qu'ils devront appeler la montagne pour l'arracher au comptoir, Lecter éclate de rire. Le Cubain n'a aucun droit sur son Croque-Mitaine et même s'il y a toujours une certaine forme d'animosité entre ces deux-là - qui sont comme chat et chien diront certains- , bien trop différents pour avoir un quelconque atome crochu, il ne sera jamais autorisé à lever ne serait-ce que l'auriculaire sur la Bête féline. Privilège exclusif de Lecter.

Le Clown lui adresse une oeillade lourde de sous-entendus, qu'est-ce-qui lui permet d'affirmer qu'il ai envie d'appeler le Cubain pour le rapatrier manu militari si nécessaire? Boogie arque un sourcil en se penchant légèrement pour se saisir gracieusement de son verre. Les iris pâles quittent le liquide semblable à de l'eau pour se poser sur les ténèbres qui luisent au fond des orbites noircies par le maquillage. Qui te dit qu'ivre je ne me révèlerais pas encore plus pénible que toi? Le tempéré Croque-Mitaine n'a jamais éprouvé l'ébriété. Et même lui ignore ce que cela donnera. A-t-il l'alcool triste et mélancolique au point d'évoquer les périodes les plus noires et désespérées de sa vie? Sera-t-il au contraire léger et enjoué, exubérant (Dame...voilà qui serait sacrément perturbant!)? S'effondrera-t-il, ronflant, plongeant dans le sommeil du juste? A moins qu'il ne soit susceptible à l'extrême et prompt à prendre la mouche pour un rien?
Lorsque le verre parvient à ses lèvres et que l'odeur sèche du gin lui emplit les narines, c'est toujours le silence sous les cheveux sombres. Pas d'avertissement. Aucune petite voix lui conseillant quoique ce soit. Les iris pâles se lèvent de nouveau sur Lecter qui avale d'une traite le contenu de son propre verre en lui adressant un clin d'oeil. Boogie lève le coude jusqu'à ce que le gin touche sa lèvre et puis tout en fermant les yeux, il envoie le tout dans le fond de sa gorge. Non...décidément, c'est vraiment trop infâme. Il a l'impression d'avoir gobé une rasade d'un de ces produits chimiques que Lecter utilise pour ses bombes. L'alcool fait son petit chemin dans sa gorge, brûlant tout sur son passage jusqu'à atteindre son estomac. Moue écoeurée, le chat se mord la langue en en laissant passer la pointe entre ses dents. C'est pas de l'alcool qu'il est en train de boire, c'est la folie distillée. Il est en train de déclencher un incendie dans son bastion de glace et c'est toujours grand silence de la part des voix familières qui le ramènent sans cesse sur le Droit Chemin.

Failli y passer...t'as pas idée. Si je n'avais pas sauté, je serais en toute autre compagnie à l'heure actuelle. Peut-être en train de me faire tabasser, à moins qu'on ne se soit mis à me découper ou à essayer de me noyer... répond-il d'une voix soudain un peu plus rauque que d'habitude. Crever dans un accident de voiture ou dans l'explosion de cette dernière aurait été sacrément dommage mais finir entre les tentacules de la Pieuvre...Boogie aurait rapidement préféré finir dans une explosion. Et ils venaient certainement de se mettre à dos l'une des organisations criminelles les plus vieilles et les plus organisées au monde. Sous-fifres stupides mais les marionnettistes étaient loin de l'être. Le Croque-Mitaine se passe soudain une main sur le visage, chassant par ce contact les informations qu'il a pu glaner à droite et à gauche sur la cosa nostra et tous ses dérivés. Tu as la tête trop bien remplie, mon pauvre Boogie, n'es-tu donc pas capable d'arrêter de sortir de tes tiroirs un savoir quelconque? Un index contre la paroi intérieure du verre, Boogie se met à le faire doucement tournoyer sur sa base avec un tintement clair. Les yeux limpides quittent la contemplation des éclats de lumière irisés provoqués par la réverbération de la lumière à travers le verre pour plonger de nouveau dans les ténèbres. Soyons fous, dis-tu? Qu'importe le flacon pourvu qu'on ai l'ivresse. Faites de ce monde un rêve sans réveil dirait Musset. Depuis cet orage auquel ils n'ont donné aucune conclusion, le Clown avait joué avec les cartes du Croque-Mitaine, ne froissant jamais sa logique implacable, restant à cette place bien définie par les années sans jamais en dépasser les limites même si ces dernières avaient largement violées. Avec ce silence soudain qui règne dans son crâne, Boogie est prêt à s'emparer de la donne chaotique de Lecter et à voir ce qu'il pourrait en faire. Et c'est avec un demi-sourire presque insolent qu'il stoppe la danse du verre.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 6 Aoû - 12:56

" Avec ou sans arsenic ? "


Plus pénible que lui ? Pour en arriver là Jason lui souhaiterait presque bon courage. Éméché, Lecter est encore le même et à la première bouteille on ne remarque pas une différence réelle de comportement. À la seconde, le Clown dévoile toute la mesure de sa démesure et tout devient prétexte à rire, à tenter ci ou ça pour voir où ça mène. Par la même et ce étrangement, ses réflexions en deviennent aiguisées et sa vision beaucoup plus claire. L’alcool dilue le noir sous lequel il n’a de cesse de voir le monde et tout semble alors d’une clarté aveuglante sous son regard d’encre. Pour peu, ivre le Clown se trouve lucide, trop pour les personnes présentent à ce moment qui ne savent généralement pas s’ils sont faces à une tonne de mensonges ou des vérités pures. En balance, toujours. Riant de plus belle, Lecter secoue lentement la tête. « Aucun danger, si j’arrive à l’ivresse je suis plus intenable encore. Tu ne devrais pas faire pire je pense, mais n’ayant jamais été témoin de cet état chez toi j’attends de voir. » Qu’importe le visage à découvrir, l’état et les réactions Jason s’adaptera comme en tout temps. Que Boogie déprime, il se fera soutient. Qu’il en vienne à rire, Jason accompagnera et s’il s’écroule le Clown le ramènera à la « maison ». Il y a toujours les quelques pourcentages restant aussi, les instants où on tente le tout pour le tout au risque de les oublier le lendemain au réveil … ceux-là il faudra les gérer au mieux mais même encore Lecter prendra la chose en main. Aucun danger, le Croque Mitaine n’est pas seul pour tester ce jeu là.

L’amusement pointe à le voir avaler son verre si rapidement et afficher une mine bien plus dégoûtée qu’autre chose. Peut-être que son second devrait le suivre avec autre chose, une saveur moins « sèche ». Définitivement, la logique semble avoir baissé les bras, comme trop choquée pour reprendre sa place dans le crâne de Boogie. Aurait-elle mal accusé la réception du chat après son saut dans le vide ? Ça ne lui ressemble tellement pas cette réaction qu’il y a de quoi se poser quelques questions. Même la raison s’est fait la malle, bien loin de venir se glisser dans la conversation de l’heure afin de rajouter une couche de glace au second. Tout ça devient vraiment intéressant et la curiosité du Clown est piquée au vif, il a bien hâte de voir où ça peut conduire tout ça. De toute manière ça ne peut pas être pire que ce à quoi ils viennent d’échapper. Tant qu’il y a de la vie, il y a de la vie n’est-ce pas ? Autant s’amuser, c’est mérité.
Quand Boogie évoque ce à quoi il a échappé une grimace tire les traits fardés ; vilaine image que celle-là. Imaginer son Croque Mitaine sous les tentacules indélicates de ces crétins suffit à faire grincer les dents de Jason qui allume une nouvelle cigarette. Une chance que son second ait eu ce réflexe oui car si on avait prévenu le Clown de sa capture il aurait ignoré son état de santé pour transformer la pieuvre en sushi à grand renfort de tronçonneuse et de couperet de boucher. Personne ne porte atteinte aux propriétés de Lecter et concernant Boogie, ça tient de la chasse la plus gardée au monde.

Avisant la main qui passe sur le visage du Croque Mitaine, Lecter comprend qu’il doit certainement en venir à la conclusion qu’il pense trop et que ce n’est pas le moment pour ça. En effet, la situation invite uniquement à se vider l’esprit et à la détente. Lâcher prise, souffler sur les blessures pour les endormir et laisser les corps se délasser autant que faire se peut. Oui, il préconise la folie et à entendre la citation le Clown éclate d’un rire musical. « Qu’il était avisé cet homme ! C’est tout à fait ça l’idée, juste avancer et voir où ça conduit. Être curieux ce n’est pas mal en soit, pour ce qui est de l’ivresse c’est un verre à la fois. Prends ton temps, d’ordinaire je ne le dirai pas mais si tu as mal au crâne ne va pas trop vite ou tu feras pire que mieux. » Simple précaution afin que l’expérience reste agréable et ne débouche pas sur une migraine carabinée dont profitera dame logique pour souffler de sa petite voix détestable : je te l’avais bien dit ! Il ne fallait pas faire ça ! Non, il ne faut pas lui donner la moindre occasion de râler.

Sourire de la part du Croque Mitaine, il compte donc poursuivre cette partie. Bien ! Parfait même. Ravi, Jason se hisse -dans une de ses contorsions improbables- afin de passer par dessus le comptoir et rejoindre l’arrière du bar, la cigarette pincée entre ses lèvres. Rapide observation des bouteilles alignées et il en choisi une. En se retournant, il trébuche sur le bras d’un certain cadavre et parvient à se rétablir par le diable seul sait quel miracle. « Même mort il est encore chiant celui-là dis donc ! » Haussement d’épaules et Lecter revient aux lacs glacés désormais face à lui. D’une main toujours, il ouvre la bouteille et verse un autre verre au Croque Mitaine tout en annonçant. « Les mélanges ce n’est pas bon pour commencer mais loin de moi l’envie de te laisser le gin que tu ne sembles pas apprécier. Tente le rhum, on verra bien. » Pour sa part, Jason reprend un verre de gin et s’assoit finalement sur le plan de travail derrière le bar afin de rester face à face  avec son second. Plissant un œil, il lui offre un regard faussement autoritaire. « Par contre pas question que tu mettes le nez dans le Jack Daniels, je le prendrai très mal ! » Un regard sur sa cigarette à moitié fumée, un sourire malicieux et Jason lui tend la tige du bout des doigts. « On dit que si tu bois au verre d’un autre tu connaîtras ses pensées et que si deux personnes partagent la même cigarette, elles partagent les mêmes rêves. Tu as volé mon verre tantôt donc ça c’est fait … envie de connaître mes songes maintenant ? »                   

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 6 Aoû - 15:42



Lâcher prise et se laisser glisser vers un manque complet d'intérêt pour ce qui pourrait arriver. Adapter son allure sur le vent. Ne plus lutter contre les vagues mais au contraire surfer dessus. En temps normal, Boogie en pousserait des cris d'orfraie tant ce genre d'attitude lui ai complètement étrangère en plus d'être - il en est sûr - une source inépuisable d'ennuis. Mais à la brûlure de l'alcool succède une sensation diffuse qu'au final...et bien, est-ce vraiment si important que cela de sans cesse se mobiliser pour envisager le pire, de décortiquer la moindre information, la presser comme on presse une orange jusqu'à ce que plus rien n'en sorte? Et si toutes les pièces d'un puzzle ne s'imbriquent pas parfaitement, n'est-ce pas mieux d'y donner un gros coup de poing pour les faire entrer de force? Flash fulgurant où il se voit avec le même maquillage que Lecter. Il bat des cils chassant cette image incongrue de ses rétines, reportant son attention sur le Clown qui dispense ses "sages" conseils sur la façon d'aborder l'ébriété. Boogie hausse les épaules à la mention du mal de tête. Il a déjà mal au crâne alors si boire pouvait atténuer cette désagréable sensation de pulsation régulière entre ses deux yeux, ça serait parfait. Si demain, il doit se réveiller avec une migraine encore pire, ça sera de son fait. Il assumera comme toujours, gobera ce qu'il faut comme comprimés pour en atténuer les élancements ou il se tuera dans une tâche à l'activité intense et soutenue, ne nécessitant aucune connexion neurale particulière, pour aller s'effondrer quelque part et dormir...tiens...encore une réaction bien lecterienne...

C'est un Jason aussi ravi qu'un môme dans une confiserie qui se glisse de l'autre côté du bar. Lui tournant le dos, il laisse courir son regard sombre sur les bouteilles alignées devant lui. Le gin, ça ne convient définitivement pas au Croque-Mitaine. Goût infâme et bien trop neutre pour qu'il puisse apprécier quoi que ce soit. Et s'il doit esquisser une grimace à chaque gorgée, il est pas prêt de réitérer l'exploit. Ca, certainement pas. Lorsque Lecter se retourne c'est une bouteille de rhum à la main et dans la faible lumière qui règne, le liquide jette des éclats dorés. C'est déjà bien plus inspirant que l'aspect insipide et aqueux du gin. Trébuchant sur le cadavre défiguré, Jason se rattrappe de justesse au bord du comptoir pestant sur le mort. Boogie plisse les lèvres en une moue désolée. La prochaine, je jetterais mes jouets cassés, je les laisserais pas traîner partout. Un nouveau verre glisse devant lui rempli cette fois-ci d'autre chose que de l'ammoniac que Lecter s'enfile comme du petit lait. Pas de mélanges prône-t-il mais il faut bien tester des choses avant que le Croque-Mitaine ne trouve ce qui pourrait lui convenir le mieux. Les iris clairs se baissent sur le verre, en agite le contenu. Et si ça, ça ne me convient pas non plus...t'as l'intention de me faire goûter l'intégralité du bar? C'est mi-figue mi-raisin que Boogie trempe les lèvres dans son verre. Une saveur capiteuse se dépose sur sa langue, loin d'être aussi désagréable que l'absence de goût et le côté sec du gin. Presqu'une petite saveur de reviens-y. Levant les yeux sur Jason qui s'est installé sur le plan de travail de l'autre côté du comptoir, le Croque-Mitaine opine du chef. Aucun risque que je plonge dans ta bouteille. Je vais rester sur le rhum.

Alors qu'il prend une seconde gorgée, plus franche que la précédente, Lecter se penche en avant et lui tend sa cigarette. Il arrive que Boogie fume parfois, essentiellement lorsqu'il se trouve dans une situation particulièrement bancale, dérangeante et qu'il ne doit rien en laisser paraître. Une façon d'évacuer une certaine tension dans un geste rempli de désinvolture en laissant sereinement la nicotine annihiler le stress. Que de l'esbroufe pour reprendre le contrôle d'un tableau dont la tournure ne lui plaît guère et se ménager un petit instant pour cogiter sur la meilleure manière d'appréhender ce qui le chiffonne.
Mais la brève tirade qui accompagne cette cigarette tendue n'est pas une invitation à trouver un peu de calme ou de contrôle. Boogie repose son verre où il ne reste qu'un petit fond ambré. Il tend à son tour le bras, refermant le bout des doigts sur la clope, croisant la lueur malicieuse au fond des iris de Jason. Partager tes songes? avance-t-il d'une voix légère, les yeux mi-clos. L'alcool...la cigarette... commence-t-il en prenant une longue bouffée, recrachant de petits cercles de fumée. La tête légèrement inclinée sur le côté, un demi-sourire aux lèvres, il poursuit d'une voix onctueuse. Tu as l'intention de me prêter tous tes vices ce soir?

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 6 Aoû - 17:14

" Avec ou sans arsenic ? "


Jeter les jouets cassés ; chez eux ils finiraient à la benne mais pour cette fois il faudra enjamber les corps en prenant garde à ne pas s’étaler au passage. Trois fois rien en somme, Jason est assez dingue pour jouer à la marelle par dessus eux en temps normal alors avec un verre dans le nez il sautera même bien plus volontiers à pieds joints. Pour ce qui est de lui faire goûter à tout bien sûr que oui, autant que le Croque Mitaine trouve quelque chose de plaisant sinon il n’y reviendra jamais et ce n’est pas le but de s’arrêter en si bon chemin. Le choix du Clown s’est arrêté sur le rhum qu’il sait moins agressif et qui ne laisse pas tant cette impression de descendre un verre d’acide. Attentif, il jette un regard à Boogie qui semble moins dérangé et sourit à entendre que c’est donc sur cette boisson que le choix de son second s’arrête. Bien, parfait même. « Oh elle est très bien ma bouteille ! Bientôt tuée d’ailleurs, j’espère qu’ils ont de la réserve. » D’un regard par dessus son épaule Lecter avise les rangées, satisfait d’y voir de quoi contenter ses envies.

Il a tant de vices ce Clown, tellement de choses testées et aucune de ses drogues n’a quitté son laboratoire sans qu’il y ait touché. Secret qu’il n’ira pas révéler à Boogie, il ne recevrait qu’un sermon encore plus long que les précédents. Mais très franchement Jason ne trouve aucun plaisir dans les drogues, à moins qu’elles le réveillent d’avantage et lui permettent de s’acharner à une tâche précise. Se shooter pour planer ? Jamais. Pour ça il a d’autres méthodes dont le meurtre et ça lui convient parfaitement. Rien ne vaut une bonne heure de torture et des cris pour lui chatouiller les oreilles même si la dernière séance en compagnie du Croque Mitaine avait eu une dimension différente, pas moins plaisante au contraire même si elle a été plus calme. C’était artistique, serein et ils étaient très bien ensemble jusqu’à ce que cet imbécile -désormais mort- ait la mauvaise idée de toucher aux compteurs en cassant le vol plané. Autant ne pas y revenir, Lecter grince assez des dents rien qu’à y penser.

Quand Boogie accepte la cigarette offerte, le sourire de Lecter s’élargit, il marque un point supplémentaire contre les principes d’ordinaires si chers à son second et l’embarque un peu plus dans sa foire déstructurée. Jusqu’à quand, c’est une bonne question mais elle ne se pose pas sur l’instant et tout ce qui compte, c’est cette alchimie qui s’installe au point que pour une fois, la glace fond d’elle même. C’est imprévu, Jason n’a pas la tête à planifier une telle descente et il n’y aurait même pas songé sachant qu’il aurait essuyé un refus catégorique. À prendre comme ça vient, c’est mieux encore et la surprise n’en est que plus belle. Ton de velours pour demander si le Clown compte le contaminer de tout ses vices ; ce dernier repart à rire et avale la moitié de son verre avant de répondre, plongeant ses yeux noirs dans les siens. « Te les prêter ? Sauf ton respect tu es presque venu les chercher seul. Sauf la cigarette … je reconnais le partage. » Détournant légèrement le regard, Jason passe le bout des doigts au bord de son verre, un rien pensif quant à ses fameux vices. Il n’en a pas tant à montrer ici et il n’est pas en état de tenter les pires folies. Pas les pires … mais rien n’empêche les autres cela étant. Reprenant sa boisson, il l’achève d’un trait et claque la langue avant de  reposer le verre désormais vide qui tinte sur le comptoir. Un regard sur ce bras qui ne sert à rien et qui commence à le démanger. Doucement, le Clown remue les doigts et laisse échapper un rire court à les voir obéir. Très bien, cassé mais pas encore hors d’usage. « Maintenant que j’y pense … j’ai bien quelques vices à prêter encore. »

Dans une souplesse typiquement « Lecterienne », Jason se hisse à genoux sur le plan de travail et pose un coude sur le comptoir, écartant du bout des ongles le verre qui fait barrage entre son visage et celui du Croque Mitaine. Pas d’attente, bye bye réflexion & cie et Lecter avance, plaquant sa bouche sur celle de son second. Contact bref mais pas moins emprunt d’une certaine langueur jusque dans le mouvement de recul qui se fait au ralenti. « En voici un, mes caprices toujours sur la base du je veux je prends. Ensuite ... » Il se redresse, se débarrasse de l’écharpe de fortune qui retenait son bras et le détend lentement sans plus grimacer. La douleur est anesthésiée par l’alcool, ne reste qu’une vague sensation de gêne. Rester tranquille lui ? Impossible. « Voilà ma tendance à me foutre de tout et surtout de moi même. »

Quittant son perchoir en sautant et en marchant allègrement sur le corps en dessous, le Clown contourne le bar et revient côté chaises d’un pas léger, retrouvant son siège pour allumer une nouvelle cigarette en usant de gestes bien plus habituels. Un rien plus lents, le bras cassé n’est pas enclin à obéir aussi facilement qu’à l’accoutumé. Nuage qui s’égare au plafond et Jason poursuit, remplissant une nouvelle fois les verres. « Jamais deux sans trois dit-on, j’ajouterai disons l’inexistence de limites en ce qui me concerne. Un verre ou trente, c’est du pareil au même. » Provoquant sourire, oeillade luisante lorsqu’il rencontre à nouveau les iris pâles. « Envie de tester un autre de mes vices Boogie ? Tu mettras ça sur le dos du rhum … après tout, c’est toujours la faute de l’alcool si les choses dérapent n’est-ce pas ? »

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 6 Aoû - 21:32



Si c'était auto-destructeur, c'était forcément amusant ou intéressant à faire pour Lecter et même si le Croque-Mitaine opposait fréquemment un veto ou tentait d'en modérer les flammes, il soupçonnait le Clown de se laisser aller à d'autres penchants qui le ferait aussitôt bondir s'il en avait connaissance. Dans ce duo insolite, Boogie endossait plus fréquemment le costume de l'adulte mature et posé qui devait gérer les excès d'un adolescent en manque de sensations fortes qui allait toujours plus loin, il avait très rarement apporté de l'eau au moulin fou en y amenant son concours. C'était toujours ainsi que les choses avaient fonctionné. Lecter fonçait et lui rattrapait comme il pouvait. Lorsque Jason lui fait remarquer qu'en ce qui concerne le vice de l'alcool, Boogie y est venu seul, le Croque-Mitaine ne peut que baisser les paupières...my bad...pour l'instant que cela soit une bonne ou mauvaise initiative, il n'avait nulle envie de se pencher sur la question. Et comme pour apposer un point final à ces considérations qui lui apparaissaient de plus en plus nébuleuses et ennuyantes, il achève d'un trait son verre le reposant sur la surface polie du comptoir.
En face, c'était un peu trop calme. Le Croque-Mitaine lève ses yeux clairs sur le Clown qui semble pensif. Si lui-même se surprend à réagir de cette façon, sans aucune résistance, ni effort d'aligner deux pensées cohérentes parfaitement adaptées l'une à l'autre, la situation semble tout autant dérouter Jason. Mais pas pour très longtemps. Les Bêtes s'adaptent vite à la nouveauté. Et c'est dans un accord silencieux mutuel qu'ils décident de royalement ignorer cette singularité et de se laisser porter là où ce drôle de vent les emmènera. Croisant les bras sur le bord du zinc, le dos arrondi, Boogie garde les yeux rivés devant lui attendant l'explosion d'énergie qui ne manquerait pas de faire suite à ses paroles. Difficile de résister à cette longue ligne droite que le Croque-Mitaine déroule devant la Bête. Rire bref quand Jason se rend compte que la fracture ne gêne en rien sa main avant de confier qu'il a encore plein d'autres vices à prêter à son second. Boogie relève légèrement le menton, un petit air de défi au visage.

Bondissant avec cette souplesse de gymnaste désarticulé, à mi-chemin entre le serpent et l'araignée, le Clown s'installe sur le comptoir, appuyé sur un coude. Il écarte du bout des doigts le verre qui les sépare, comme une frontière à ne pas franchir. Un demi-sourire presque provoquant apparaît sur les traits du Croque-Mitaine alors que ses iris polaires se heurtent au regard noir et qu'un nuage de fumée s'échappe de ses lèvres. Quelque part, une Bête abandonnée sans contrôle, sans collier ni aucune entrave plante ses griffes dans un sol meuble, un frisson d'impatience parcourant ses muscles élastiques. Sans préavis ni avertissement, les lèvres de Lecter s'emparent de celles de Boogie. Baiser bref au goût de tabac et qui s'achève dans une lenteur qui lui paraît interminable. Après la tiédeur fade qu'ils avaient arboré après l'Oeuvre, c'était comme une décharge électrique réveillant une machine ensommeillée.
Lecter se redresse, retire l'écharpe qui maintient son bras cassé contre sa poitrine. Boogie sait qu'il devrait hurler, morigéner, énumérer toutes les conséquences les plus désastreuses qu'un tel geste pourrait provoquer. Mais il se contente de se pencher en arrière calant plus confortablement ses reins dans le dossier bas du tabouret, méprisant le pic de douleur que cela fait naître dans son flanc. Se foutre de tout et de soi.
Sautant à pieds joints sur l'un des cadavres au sol, Jason esquisse quelques pas dansants avant de se glisser sur son tabouret auprès du Croque-Mitaine. Nouvelle cigarette allumée avant d'enrouler les doigts autour des goulots des deux bouteilles. Aucune limite termine-t-il en remplissant de nouveau leurs verres. Tant qu'il y a à boire, buvons. Tant qu'il y a à fumer, fumons. Et tant qu'on peut provoquer, provoquons. Il n'y aura qu'un seul coupable. L'alcool qu'on pourra allègrement lester de tous les débordements, de tous les maux, de les écarts et de tous les dérapages.

Ca fait beaucoup à appréhender pour quelqu'un d'aussi tempéré que moi...mais l'exercice est tentant. avoue-t-il en refermant la main sur son verre et en le faisant glisser à lui. Le levant jusqu'à ses lèvres, il en boit une fine gorgée sans grimace, sans moue écoeurée. La brûlure dans sa gorge se fait à peine sentir, juste une agréable chaleur diffuse. Ses gestes se font peu-à-peu plus souples plus lents, retrouvant une allure féline et élastique. La Bête se glisse doucement sous sa peau éclatant la fine pellicule de givre, vestige de l'armure de glace. Un iris coulé sur le côté, le bout d'une cigarette qui rougeoie teintant le profil du Croque-Mitaine d'un orangé de coucher de soleil, mince filet de fumée exhalé entre des lèvres pincées, il poursuit d'un ton gentiment réprobateur. Quelle parfaite, efficace et mauvaise petite conscience tu fais... Sans la voix de la froide raison pour s'opposer à elles, les paroles de Jason se fraient sans aucune difficulté un chemin sous le crâne du Croque-Mitaine, jusqu'à atteindre la Bête qui avance, un ronronnement sourd au fond de la gorge, à pattes de velours dans sa direction. Paupières légèrement baissées, il enfonce son mégot entre ceux abandonnés par Lecter durant sa longue attente avant d'avaler une nouvelle gorgée.

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 6 Aoû - 23:31

" Avec ou sans arsenic ? "


Les règles et les limites n’existent que pour être repoussées, détruites. C’est ainsi que Lecter avance depuis toujours sans jamais se poser longtemps pour y réfléchir et peser le pour ou le contre. À penser on perd du temps, on loupe des opportunités et on s’encroûte. De son point de vue c’est inconcevable et il ne peut pas rester sur une demie mesure. Viens donc Croque Mitaine, lâche le collier et vois où ça mène.
S’il s’attend à entendre quelques protestations en retirant l’écharpe qui soutient son bras Jason est presque ravit que Boogie ne dise rien. Un point encore, ça prouve bien qu’il a abandonné ses manies et que quelque chose ne tourne plus rond. Alors le Clown invite, laisse entendre que l’excuse de l’alcool est évidente, la plus vieille du monde sinon la meilleure. Parfois l’esprit s’égare à son contact et ne reste de l’instant qu’un souvenir incertain, souvent inexistant qu’on nous raconte. Dans le cas de Lecter, pas besoin de lui redire il n’est jamais assez ivre pour oublier ce qui se passe et conserve toujours un fond de présence. Les limites de ce jeu lui sont familières voir trop connues et impossible désormais de le prendre au dépourvu.

Beaucoup à assimiler pour quelqu’un de la trempe du Croque Mitaine, c’est évident mais pourquoi pas ? La dérive du navire ne mène pas forcément au naufrage. Elle peut amener à découvrir des contrées nouvelles, moins formelles voir luxuriantes. Pourquoi s’en priver ? Pourquoi dire non quand il n’y a rien à craindre ? Que risquent les bêtes à s’aventurer dans ce terrain ? Elles se connaissent si bien, elles ne s’abandonnent jamais et ne se mettraient pas en danger. Ouvrons la porte et voyons ensemble ce qui se cache derrière. Tentant n’est-il pas ? Jason se tue à le dire depuis si longtemps que les surprises sont plaisantes. Alors il remplit les verres, souriant à voir son second boire le sien sans aucune grimace cette fois. Une bonne chose, autant apprécier cette folie liquide puisqu’ils comptent en abuser. Et l’habitué voit, la bête saisit. Gestes souples du chat détendu, la glace ne recouvre plus son pelage mais le sublime comme mille cristaux éclatés. Un visage peint de nuances chaudes, sublimant le bleu d’un regard. Diantre, ça commence à devenir un brin dangereux cette histoire. Malgré lui, Lecter sent sa respiration raccourcir et le décor apparaît légèrement flou sur ses contours. Sensation plaisante de n’avoir aucune prise sur ce qui se passe, d’être ailleurs, tellement loin de cette soirée où ils ont échappé aux tentacules de la Mafia. Faux sermon contre Jason devenu mauvaise conscience, tentateur diabolique. « C’est fou comme ça sonne faux cette phrase là tout de suite, hm ? » Si seulement ça sonnait de manière plus solide peut-être que le Clown l’aurait entendu, peut-être aurait-il lui même décidé d’arrêter ce qui se profile au loin et demeure encore inconnu. Mais le ton est donné, grisé et envoûtant. Le mégot rejoint les autres et Boogie reprend son verre sans une once d’hésitation désormais.

Les bêtes n’ont pas eu besoin qu’on les lâche pour se tourner autour, c’est fait de manière si évidente que les deux protagonistes de cette scène n’ont rien vu venir. A croire que toute notion correcte a été refoulée à la porte du bar et qu’on ne les laissera jamais revenir à leur place initiale. Le chat devient trop, beaucoup trop fou pour son propre bien et à le voir évoluer comme un funambule au dessus d’un vide interminable Lecter se mord violemment la langue.  Le temps d’achever sa cigarette il demeure silencieux, les yeux rivés sur son second qui semble tellement à l’aise dans ce décor qui n’est pas le sien pourtant. Séduisant disait Jason, si ce n’était que ça. Les bêtes sont lâchées et personne n’ira les chercher pour maintenant. Le mégot fini parmi ses semblables dans le cimetière de verre et le Clown quitte sa chaise dans une grâce arachnéenne qui lui est propre pour s’emparer du verre de rhum et le reposer sur le comptoir. Sans un mot, le regard d’encre cherche un autre qui n’a plus sa froideur trop connue. L’eau mouvante serait-elle de retour ? Possible, mais l’excuse est toute trouvée. La faute à la boisson, rien d’autre et ce n’est pas comme s’ils avaient des témoins gênants autour. À part eux, pas âmes qui vivent. Aucune limite disait Jason, se foutre de tout et agir par caprice. Choisir un vice ? Lui en vient à faire l’amalgame et accrochant une main au dossier de la chaise pour la tenir en place, il se penche jusqu’à renouer ce contact trop vite perdu quelques minutes auparavant.

Baiser d’une saveur bien différente. Un fond de tabac, un mélange alcoolisé et cette pointe de folie si chère à Lecter. L’échange s’exécute en tango ; ralentissant pour mieux accélérer et la conscience s’évapore d’elle même comme les cigarettes se sont consumées au fil de leurs inspirations. Jason sait trop que ce n’est pas son genre, pas plus celui du Croque Mitaine de flirter sur ces notes là, de suivre ces sentiers trop fins. Chemins escarpés qui griffent la peau mais créent un vertige sans précédant. Presque quatre décennies pour manifester autre chose que la barbarie, la violence jamais retenue ; uniquement l’envie d’être proches et de boucler une boucle. Les doigts du Clown ont relâché la chaise, se sont glissés au bas du dos en une caresse à peine appuyée. Qu’est-ce que c’est que ça, franchement ? De lui même, Lecter s’arrache à l’instant et recule jusqu’à sa chaise. L’araignée a fait un bond en arrière et elle se sert un autre verre, le cœur aussi affolé que l’est sa respiration. Aucune voix ne dit stop, rien ne retient et aucune chaîne ne tinte à leurs pieds. Autour c’est un désert infini sans aucune barrière. Le gin est avalé d’une traite, les bras du Clown se croisent sur le comptoir et ses yeux noirs errent sur le vide devant lui. La phrase qui tourne en boucle n’est plus ce « et maintenant ? » trop connu ; elle devient un « Encore » prenant des airs de « ce n’est pas assez. » Justement ! C’est presque trop. La bête en redemande, mettra bien volontiers ça sur le compte d’une bouteille de gin avalé sans retenue. Oui mais après ? Demain ? Demain ils peuvent bien être morts. Je veux je prends. Toujours. Le problème ? C’est que le Clown ne sait plus du tout ce qu’il veut. Bravo ! Bien joué Lecter tu te tues tout seul une fois encore ! Pour peu, il s’applaudirait.

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 7 Aoû - 2:05



Comme un brouillard qui s'étend inexorablement au-dessus d'un lac, un étrange engourdissement envahit Boogie. Mais il n'est pas de ceux qui abrutit et rend apathique. Il n'est pas de ceux qui anesthésie et annihile les sens un par un jusqu'au black out. C'est presque grisant de se laisser fondre dans la Bête. Plus de négociation avec elle, plus de contrôle à exercer. Ses désirs deviennent les siens, sa nature féline devient sienne. Le Croque-Mitaine n'a plus besoin de se ménager une armure, un masque. Grisant et apaisant. Les paroles de Lecter résonnent toujours, chant de sirène ou de joueur de flûte, et il peut bien aller se fracasser contre les rochers ou s'abîmer en mer en suivant cette mélodie infernale, Boogie n'éprouvera aucune crainte distillée par sa chère raison toujours en berne. Doucement, on glisse un doigt entre les pages d'un livre, on s'arrête à celle qui a été cornée. Pour l'ouvrir de nouveau? Mais la donne est maintenant quelque peu différente. Aucune main ne va retenir la Bête soyeuse. Aucun rappel ne sera battu. Liberté aussi soudaine que surprenante qui enivre aussi sûrement que le liquide ambré dans un verre. Elle a une excuse tirée de la bouche même de Lecter. Elle a une scène que nulle main profane ne peut souiller. Elle a toute la soirée et plus une simple parenthèse. Aucune présence humaine, aucun autre être vivant...à part sa compagne.
Lecter glisse de son tabouret, grâce dangereuse du prédateur qui fascine avant de frapper. Le Croque-Mitaine voit une main pâle lui retirer le verre de la bouche pour le poser sur le comptoir. Il sent les ténèbres effleurer son profil, cherchant à accrocher son regard mais il laisse volontairement filer quelques secondes avant de lentement tourner la tête. Retour à un monde bicolore où le bleu et le noir se confondent. Et c'est à son tour d'hausser légèrement les sourcils, l'ébauche d'un sourire insolent aux lèvres...et bien quoi? Un bras s'avance, frôle son flanc où à l'intérieur quelque chose de brisé a autant d'importance qu'un cadavre que l'on piétinait encore il y a quelques secondes. Des doigts s'accrochent derrière lui au dossier. Battement presque paresseux de cils qui masquent une fraction de secondes les iris pâles qui se font plein de défi. Et alors que Jason se penche, venant à sa rencontre, une mélopée familière fait retentir ses premiers accords sous le crâne du Croque-Mitaine. Pulsations et rythmes réguliers qui s'accélèrent en un inexorable crescendo.

Pas de miel et encore moins de sucre dans ce baiser. Pas de saveur métallique sanguine ou de désir de violence non plus. Juste un léger arrière-goût de l'autodestruction soigneusement programmée, celle qui se fait dans l'inconscience et la cécité la plus totale parce qu'elle transcende et galvanise. Nicotine et alcool, sel et amertume. Demain, il se voilera la face en ricanant sur ce maudit alcool mais là, tout ce que Boogie veut, ce n'est pas gagner une partie. A la douceur d'un premier contact succède la chaleur d'une passion issue d'on ne sait où. Ils ne connaissent que la cruauté et la sauvagerie, le tableau qu'ils sont en train de peindre n'est pas pour eux, ne l'a jamais été. Quelque chose d'inconnu veut s'exprimer et le Croque-Mitaine ne le retient pas parce que personne ne lui dit de le faire. Ses mains se posent sur les joues de Lecter, glissent dans son cou tandis qu'il se dissout sous ses lèvres, se fracasse sur les rochers. Un vent invisible balaie les derniers cristaux de glace encore accrochés dans la fourrure du fauve alors que les doigts de Jason abandonnent le bois du dossier pour la tiédeur du bas de son dos.
Les Bêtes s'avancent en territoire dangereux, qu'elles ne connaissent pas. Aux arbres décharnés et à la poussière piquante s'est substitué une fine allée plate et douce. Et si elles sont plus qu'aguerries pour affronter l'horreur et les monstres, elles le sont beaucoup moins sur ce sentier où tout n'est que facilité. Elles pourraient bien s'y perdre, oublier qu'elles sont des créatures de sang et ne jamais retrouver le chemin du retour.

Deux paires de paupières se lèvent ensemble et le bleu se reflète dans le noir. Un flash presque aveuglant traverse les ténèbres et Lecter recule vivement. Les mains du Croque-Mitaine s'écartent, des mèches de cheveux verdâtres s'échappent de ses doigts. Il le laisse filer, retrouver son perchoir et dans le silence à peine troublé par le grésillement d'un néon publicitaire une respiration haletante s'élève et ce n'est pas la sienne. Qui brûle qui? Boogie se passe la langue sur les lèvres avant de reprendre une gorgée de son verre l'abandonnant à moitié plein. A côté de lui, à distance soudain bien respectable, on se ressert, on boit pour retrouver un semblant de cohérence ou pour aider à s'abîmer encore plus ou pour reprendre contenance. Bras croisés avec presque résolution sur le comptoir, Jason garde les yeux rivés devant lui. Dans le vague.
D'un petit bond souple, le Chat délaisse son siège pour se rapprocher d'un pas du Clown. Ses doigts se posent sur une main, effleurent délicatement l'avant-bras brisé, remontent jusqu'à son épaule, glissent le long d'une gorge. Tendant le cou, son nez caresse son oreille et son souffle s'y engouffre. Je veux, je prends... ronronne-t-il doucement. N'est-ce-pas ton mantra le plus ancien? N'est-ce pas l'un de tes vices que tu es prêt à me prêter?

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 7 Aoû - 4:30

" Avec ou sans arsenic ? "


Terre inconnue, elle a la saveur du néant. Trop habituées à leurs théâtres d’ombres les bêtes se retrouvent soudain jetées en plein désert sous un soleil de plomb où rien ne saurait demeurer invisible. Aucune cachette réelle, aucun moyen de se dérober et personne pour venir briser l’étrange magie qui s’est installée.
Actuellement, loin de Lecter et Boogie les baisers sanglants où les dents abîment la peau, où les griffes s’accrochent, possessives jusque dans la douleur. L’échange exhale d’un parfum sulfureux venu d’on ne sait où, guidé au bon vouloir de chacun et le Clown se sent lâcher prise aux mains qui épousent ses joues, filent contre son cou et sont invitation à poursuivre, à sombrer, courir plus vite encore. Ça n’a aucun sens logique, ça défie ce qu’ils sont par nature et qui s’en soucie finalement ? Pas les bêtes, on pourrait même songer qu’elles n’attendaient que ça. Comme on passe la main sur le tableau noir pour en chasser les écritures posées à la craie, la réflexion disparaît et laisse place à l’improvisation. Sans ligne de conduite à suivre les artistes jettent de l’encre sur une toile vierge et l’interprétation finale se fera au bon vouloir de chacun, les yeux verront ce qui leur plaît comme au test de Rorschach. C’est évident, tellement simple. Trop et c’est bien ça qui fait reculer le Clown. Ça ressemble à son monde de foire, à sa façon d’agir mais il ne maîtrise rien et pas dit qu’il puisse accepter d’abandonner toute idée de dominance au hasard.

Oui il se sent brûlé, trop peu habitué à ne pas rester maître. Certes il repousse les limites mais parce qu’il le veut et non parce qu’elles l’avalent. Tout ça le dépasse, à peine et c’est déjà beaucoup. Alors il reprend un verre et se pose le temps de reprendre ses esprits. Boire jusqu’à plus soif et malmener un bras cassé oui, mais tenter une telle approche envers le Croque Mitaine c’est tout bonnement suicidaire. Ce n’est pas tant le fait, qu’importe ce qui se passe et la manière mais « l’après » ne l’entend pas de cette oreille. Ce n’est pas la raison de Lecter qui s’insurge -il n’en a jamais réellement eu- non c’est justement la folie qui tend la main, la referme sur son épaule et murmure de sa petite voix mielleuse : si tu t’aventures si loin l’ami, tu sais très bien ce qui se passera. Voilà tout et oui il sait. Jason n’est pas sensé et parce que c’est du ressort du parfait délire il voudra y revenir. Pas de mal à se faire du bien dit l’adage ; on ne se prive de rien dans la dimension Lecterienne et dans ce monde c’est trop connu, les bonnes choses ne trouvent aucune fin à part dans la mort.  Voilà le danger, le dernier panneau de signalisation érigé dans le sable de ces dunes mouvantes qu’un vent nouveau agite à son gré. Le nœud est là, infime sur le fil de l’araignée.

Trop pensif Jason ne voit pas le chat quitter sa place, il faut le contact de ses doigts qui effleurent sa main pour le ramener au présent, à la pièce qu’ils occupent et c’est une délicatesse de plume qui glisse, remonte jusqu’à son cou. La bête caresse son oreille d’un souffle, ronronne et rappelle au Clown son plus ancien principe. Vouloir et prendre sans hésiter, sans jamais attendre. N’est-ce pas là ce que tu tentes de lui inspirer depuis des lustres ? Si, bien sûr. Depuis le temps que Jason attendait de voir cette maudite logique exploser comme du verre pilé, de pouvoir la balayer, ce n’est pas le moment de se draper dans une sagesse mal ajustée. Ce n’est pas pour lui ça ; ça ne l’a jamais été. Lecter n’a qu’un seul costume sur mesure et c’est celui d’un fou dangereux, d’un diable enclin aux actions les plus imprévisibles. Vient le temps où ce qu’on possède ne suffit plus, où on cherche à pimenter un plat trop connu. L’occasion est trop belle, une balle à saisir au bond.

Secouant doucement la tête, il finit par en rire avec grâce, tourne assez la tête pour capter le regard de Boogie. « C’est vrai, et je te le prête bien volontiers. » L’encre noire semble se diluer, révélant un éclat plus habituel dans les yeux de Jason avant qu’il pivote sur sa chaise et en rejoigne le bord. Laissant son bras brisé sur le comptoir, il enroule l’autre à la taille du Croque Mitaine et lui offre un sourire qui aurait pu être réellement charmant sans cette couche de maquillage qui souligne les scarifications à rallonge. L’oeillade devient significative, déclare « reprenons où nous nous sommes arrêtés. » Et lorsque le Clown s’en retourne à la rencontre de son second la folie pousse l’unique panneau restant du bout de ses doigts enflammés jusqu’à le dissoudre.

Pas plus de douceur dans l’échange et les bêtes reprennent ensemble le refrain de cette chanson tordue. La sauvagerie se fait passion ardente, la barbarie chaleur dévorante et parce qu’elles sont déjà bien assez amochées les bêtes ne jettent pas de sel sur leurs plaies. Inutile d’en rajouter, elles ont eut leur compte en la matière et si rien ne les fracasse au passage c’est peut-être mieux au final. Machinalement le bras se resserre à mesure que la tension grimpe, que les flammes dansent et c’est sans le moindre empressement que Lecter rompt le baiser pour soupirer contre les lèvres du Croque Mitaine d’une voix joueuse. « Que veux-tu alors ? » Le ton est donné, le et maintenant bien connu est rangé au placard et les prémices de tout ce qui suivra se posent sur une nouvelle question, une idée devenue éternel leitmotiv de Jason Lecter.
Ce que tu veux, prends-le.          

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 7 Aoû - 16:16




On ne choisit pas un chat, c'est le chat qui vous choisit et dans ce sens, Boogie a depuis longtemps décidé auprès de qui il va doucement ronronner. Créature d'un seul, la Bête n'a jamais daigné baisser la tête que devant une seule personne et ce soir, après avoir abattu toutes les barrières de la logique au point de la rendre muette de surprise, Boogie se fait à l'image de son premier et dernier maître. Vénéneux jusque dans le plus petit de ses gestes, inconscient des conséquences, il se contente d'avancer, droit devant lui et de donner un coup d'épaule rude dans le moindre obstacle qui s'oppose à lui. Ce mimétisme a toutes les chances d'être unique, plus jamais renouvellé car l'essence du Croque-Mitaine n'est pas faite de feu et de braises comme celle du Clown. La glace se dressera de nouveau, le blizzard soufflera, la neige recouvrira tout car c'est ainsi qu'il est fait et c'est ce qu'il a toujours été. Trop sérieux, trop réfléchi, trop raisonné. Son souffle léger provoque, rappelle au Clown ses beaux principes, le Chat gronde doucement, donne des coups de patte aux griffes rentrées à sa compagne l'incitant à réagir. N'est-ce-pas ce qu'il voulait depuis des années? Un Croque-Mitaine sans chaînes qui s'enlise avec une joie suicidaire, infecté par sa folie, possédé jusqu'au bout des ongles par un Jason Lecter plus invasif que jamais. L'être humain s'efface pour laisser place à la Bête soyeuse dont le tempérament profond s'avère guère différent de celle de sa jumelle.
Le Clown secoue la tête contre la joue du Croque-Mitaine qui n'a plus de glacial qu'une image en filigrane qui semble soudain bien loin. Rire grâcieux, sans grincement sans acidité ni amertume qui éloigne un peu le chat, l'écarte jusqu'à ce que les iris cristallins croisent les ténèbres. Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, prends garde car l'abîme te regarde aussi. L'infini d'un ciel sans nuage se mêle au noir profond d'un gouffre sans fond. Que Boogie le raisonnable se fasse Boogie le capricieux. Un bras s'enroule autour de sa taille, sourire entendu que le grimage ne peut complètement ternir ou enlaidir. On rouvre le livre à cette fameuse page cornée dont l'écriture s'était brusquement suspendue, on reprend la plume qui rédige un conte macabre et écorche le papier. On se replonge dans cet univers désertique, étrange et familier, en en ignorant superbement les derniers avertissements adressés aux rares visiteurs.

Sourire de connivence de la Bête prête à se lancer dans l'improvisation où on ne calcule, où on ne planifie pas, où on se laisse emporter par cette bourrasque venue d'ailleurs et qui charrie une odeur de soufre. Une main se pose sur la joue de Clown et du pouce, le Croque-Mitaine efface le fard blanc et rouge pour mettre à nu une des cicatrices. Les yeux clairs quittent la chair couturée et sous ses doigts, il sent le cou s'étirer. Paupières mi-closes sur l'éther bleu de ses iris le Croque-Mitaine va à la rencontre du Clown en damné volontaire qui ne redoute plus ni la faute à commettre ni le châtiment qui en découlera. Une tornade de flamme s'élève alors que les notes d'un morceau distordant entamé plus tôt reprennent comme si aucune pause n'avait eu lieu. Nul besoin de meurtrir de nouveau la peau et de réveiller les nerfs, de mordre ou de griffer, le sang a déjà copieusement coulé et les os ont suffisamment soufferts. L'étreinte dans le bas du dos du Croque-Mitaine se raffermit en même temps que la fournaise infernale qui les emporte et les dilue s'intensifie. Retour à ces percussions tribales et primitives, à ce souffle court qui comprime les cordes vocales, les Bêtes ronronnent, grognent, geignent mais ne parlent pas. Patte de velours posée sur la poitrine de Jason sous laquelle une cadence soutenue règne. Le feu s'apaise mais ne s'éteint pas lorsque le baiser prend fin. Lecter murmure contre les lèvres de Boogie. Pas de "et maintenant" incitant à avancer d'un pas hésitant. La Bête galope et n'en a pas besoin. Que veux-tu alors? Le cils sombres se soulèvent lentement sur le bleu de glace et à la question lancée d'une voix joyeuse. Finir ce qui a été commencé. Les chapitres non achevés n'appartiennent définitivement pas aux jusqu'au-boutistes. L'une des mains du Croque-Mitaine se faufile sous la manche qu'il a déchiré, effleure doucement les vestiges d'une morsure qui ne cicatrisera jamais tandis que l'autre qui était restée sagement posée sur le coeur du Clown ôte un bouton puis un autre. Aucune hésitation ou doute au fond de la glace qui se fait eau tiède au contact de la peau pâle que la Bête révèle.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 7 Aoû - 18:42

" Avec ou sans arsenic ? "


L’horizon est infini, les bêtes s’élancent d’un même mouvement et sous leur passage les murs s’écroulent sur eux même. Sensation de liberté bien différente de celle que Jason connaît. S’il ne s’est jamais rien interdit, s’il a toujours vécu sur un fil en bravant chaque événement comme un forcené il n’y a cette fois rien à briser, aucun coup à donner contre cette porte là. Elle est grande ouverte et la Folie seule balance le bras pour inviter le duo à cette direction nouvelle. Bienvenue quelque part et on se fout de savoir où.
Devant Lecter le bleu n’est plus celui d’une zone polaire et austère, il se fait lac, courant limpide et tiède. Depuis le temps que le Clown attendait cette révélation, qu’il espérait le voir marcher dans ses pas et user des mêmes armes. Aucun doute pour lui, il sait d’avance que l’instant pourrait être unique. Car l’homme en face est bien moins enclin à risquer le tout pour le tout sans réfléchir et il reprendra bien rapidement sa parure. Le chat retombera sur ses pattes et s’en retournera à ses idées mais pas encore. Pour l’heure il ronronne, joue à patte de velours et baisse la garde. En face la créature jumelle l’accueille avec ravissement, laisse une partie de son masque s’évaporer sous un geste lent. Retour en puissance de la folle symphonie, accords aléatoires et notes bondissantes. On ne lacère pas d’avantage la peau déjà blessée, on ne malmène pas des os brisés et on ne force pas les nerfs qui ont déjà trop enduré. Pourtant pas de tendresse mièvre, aucune prévenance ou semblant de gentillesse ; les bêtes n’ont pas été taillées dans du verre, elles ont été forgées à coups de masse, modelées dans un fer noir. Les mains auront beau se faire caressantes elles resteront possessives, les étreintes jalouses et les baisers auront la saveur d’un poison traître, saveur plaisante sur la langue mais effet dévastateur autant sur le corps que sur l’esprit.

Léger temps mort, question ajoutée à la page cornée après avoir rayé la mention « et maintenant » qui n’a plus lieu d’être. Boogie rétorque aussitôt, envie de finir le livre qu’ils ont commencé. Lecter sent un demi sourire étirer ses lèvres, son second use à merveille de ses vices. Un premier caprice et il trouve rapidement échos chez Jason qui ressasse la chose depuis trop longtemps à son goût. Lascifs, les doigts du Croque Mitaine vont réveiller le souvenir d’une marque qui ne disparaîtra plus, une scarification ajoutée parmi les pièce maîtresses dans la collection de Jason. Celle ci tient toutefois du secret, loin d’être rehaussée comme le sourire gravé. C’est le privilège des bêtes d’y revenir et c’en est un autre de porter la main sur le costume du Clown, de faire sauter le moindre bouton. Pour moins que ça Jason a tranché quelques mains et le dernier à l’avoir empoigner par le col n’est plus de ce monde pour raconter son erreur. Lecter tient à ses atours et le temps en a fait une signature.

Ici pourtant nul reproche, aucune résistance tant il est attentif à ses regards. Fascinant de découvrir sous un autre jour un être qu’on connaît depuis dix ans. Boogie l’étonne, à ne plus manifester aucune hésitation et à passer si facilement à travers les flammes. Pour un peu Jason se sentirait comme un gamin heureux d’avoir reçu à Noël le cadeau dont-il rêvait. Quittant leur position dans le dos du Croque Mitaine, les doigts de Lecter remontent à la rencontre d’une gorge redécouverte du bout des ongles, caresse taquine voir frustrante jusqu’à la morsure qu’il a lui même imprimé. Son autre main peine à suivre ses envies car le temps passe et le bras entier s’est engourdit. Mais en bon extrémiste suicidaire le Clown force, ignore royalement le hurlement des nerfs, des muscles et des os qui supplient pour rester tranquilles. Deux doigts accrochés à la ceinture et Jason quitte sa chaise en la repoussant du pied vers l’arrière. Cela fait, les paupières s’abaissent à moitié sur les iris noirs et un murmure s’élève, provoquant. « Il y a d’autres vices que je peux te céder ce soir, l’un d’eux t’a si souvent fait grincer des dents. » Pivotant légèrement, il vient caler son dos contre le bar et tire sur la ceinture pour faire revenir Boogie devant lui. « Ma très chère impatience, peut-être le pire défaut à tes yeux ? » Petit air de défi, car l’impatience est bien la dernière chose pouvant caractériser le Croque Mitaine. Mais si les "défauts" de Jason s’arrêtaient à cela il ne serait pas aussi complexe, alors lentement il écarte les mains et étend le bras pour récupérer une cigarette qu’il allume sans jamais quitter le regard cristallin face à lui. Un ruban de fumée filant entre les lèvres, il reprend d’un ton toujours plus languissant, guère moins insolent. « Une vilaine manie de jeter de l’huile sur le feu aussi, mais ça tu le sais mieux que quiconque n’est-ce pas ? Je suis pénible par nature et tellement obstiné aussi … »

De sa main la plus réactive, il extirpe un mouchoir en tissu de sa poche et efface le fard qui recouvre son visage, n’en gardant que des traces qui elles ne sauraient disparaître sans eau. « Je plaide non coupable pour ce démaquillage improvisé, c’est toi qui a commencé. » Le serpent glisse sous la carapace de l’araignée et sa langue fourchue claque paresseusement dans sa bouche comme pour donner un signal de départ. Mouvement d’un sourcil arqué, un sourire aiguisé, ne manquerait qu’un geste impertinent des doigts pour annoncer plus directement : viens par là toi. Lecter n’en fera rien, il attend de voir. Ce spectacle là vaut toutes les explosions du monde et si l’impatience est acceptée il n’existera plus rien pour ralentir le galop des bêtes jumelles. Entends-tu cher Croque Mitaine, le petit diable intrépide sur ton épaule qui répète inlassablement : Alors ? Alors ? Alors ?     

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 7 Aoû - 23:12



Brûles, brûles, petit chat...
Dans le brasier intense ondulent des silhouettes noires qui susurrent, murmurent et tendent des bras de cendres, invitant à entrer dans une danse à laquelle le Croque-Mitaine s'est toujours interdit de participer. Il ne s'est jamais avancé jusqu'à elles, entendant mais n'écoutant pas, voyant mais ne scrutant pas, la glace pourrait s'y perdre, y disparaître et qu'arriverait-il alors? C'est ce que la raison s'entête à répéter et à seriner, faisant glisser ses doigts sur ces cordes qui ne renvoient aucun écho. Et ensuite? Ensuite, c'est le néant, l'imprévisible, la chose que Boogie exècre au plus haut point car il ne peut rien prévoir pour atténuer les potentiels dégâts. Pourtant, le Chat s'avance maintenant, sans craindre d'y perdre sa précieuse armure gelée réduite à l'état de gouttes d'eau. Que les éfrits tentateurs des flammes tentent de lui rôtir la peau, qu'ils brûlent jusqu'à lui en détacher la chair des os, qu'ils le dévorent ou le consument n'a plus d'importance parce que la Bête de glace qui les traverse de sa démarche élastique n'en éprouve pas la morsure lancinante. Le monde peut bien s'écrouler demain, jusqu'à maintenant, il est toujours debout. Pas de limites, pas de fers aux pattes et la petite étincelle d'étonnement que les yeux limpides du Chat lisent dans ceux de Lecter ne font que l'enhardir. Braver les interdits n'a jamais été aussi dangereux et il s'en fout éperdument. Qu'il se  fracasse ou s'anéantisse, jamais l'autodestruction n'a été si tentante. Finir ce foutu chapitre c'est tout ce qui importe. Que l'Instant brisé cesse d'être un acte manqué qui hante les esprits et trouble ce fragile équilibre qu'ils ont instauré. La plume gratte sur le papier au son d'une musique éraillée et râpeuse dont l'harmonie désaccordée ne peut être appréhendée que par les fous et les chaotiques.
La peau du Croque-Mitaine se rétracte sous les ongles de Lecter, aucun sillage sanglant derrière ces derniers mais la sensation est la même, grande inspiration mauvaise quand les doigts glissent sur son flanc brisé, quelque chose se déplace sous la poussée des poumons qui s'emplissant d'air, ça menace de crever l'épiderme, ça vrille, ça élance et puis, le frôlement s'éloigne s'attardant à peine sur cette pointe douloureuse que l'on ne cherche pas à réveiller. On n'inflige pas la douleur, on se l'inflige et tout comme Boogie ignore la plainte sourde de ses nerfs, Lecter oblige sa propre fracture à se taire. Et les Bêtes se reflètent dans un miroir déformant, patte posée sur l'ovale encore déchiqueté d'une même marque sur l'épaule, cicatrice dorénavant indolore mais dont la vue et le toucher est fermement interdit à tout profane n'appartenant pas à leur église impie. Rampant jusqu'à la ceinture du Croque-Mitaine, l'index du Clown s'y accroche, le gardant à portée de griffe tout en descendant de son siège. Raclement du bois contre le plancher lorsque le tabouret est écarté comme une chose dorénavant inutile.

Parjures-toi, fauve...
L'impatience. Nouveau vice poussé du bout de l'index vers Boogie. Cette maudite impatience qui n'a de cesse de lui crisper les mâchoires, source de tant de chapelets de reproches égrenés d'une voix excédée, de tant de colère et d'échanges houleux. L'impatience qui ne dirigea et ne dirigera jamais ses actes. Antithèse complète du Croque-Mitaine. Est-ce que ce vice-là il peut l'absorber et le faire sien comme les flammes, l'autodestruction et les caprices? Les iris noirs lancent le défi entraînant par le ventre le félin et ses yeux clairs. Un demi-sourire presque maléfique étire les lèvres de Boogie alors que le Clown allonge le bras pour s'emparer d'une cigarette qu'il allume sans abandonner du regard les iris à la teinte d'hiver. Le nez légèrement froncé, il réplique Le pire? Non. Le plus exécrable. Et Lecter ajoute un autre travers à la longue liste qui compose les siens. Pousser l'autre à bout, tisonner sèchement les moindres braises dans le seul plaisir d'en voir des flammes furieuses s'en échapper. Le Croque-Mitaine penche brièvement la tête, paupières plissées. La Bête tremble, se courbe jusqu'au sol prête à bondir. Avec lenteur, Boogie déplie les bras, posant les mains sur le comptoir, emprisonnant le fumeur. Impatient? Jamais. Curieux par contre...les yeux pâles se baissent sur la main de Jason qui sort d'une poche un mouchoir. Subtil froncement de sourcils lorsqu'il le lève jusqu'à son visage. Fourbe...sale petit fourbe. Le souffle du Croque-Mitaine se suspend alors que le blanc confère à peine une teinte blafarde au teint de Lecter, que le noir se fait fines cernes autour des abysses et que le rouge se rétracte dans les cicatrices les plus profondes. Maudit sournois à qui il a eu l'angélisme de lui confier l'une des rares choses capables de le déstabiliser.

Damnes-toi, Bête...
Boogie sent ses muscles se crisper, ses doigts étreignent avec fureur le bord du comptoir. Il y a une envie de vengeance aveugle dans l'air, un désir de représailles farouche et sauvage. Le Croque-Mitaine se mord l'intérieur de la joue, son nez se fronce à chaque inspiration qui se fait de plus en plus rapprochée. Non, Lecter n'avait pas le droit, il pourrait lui arracher le visage pour ça, il pourrait lui briser l'autre bras, lui crever les yeux pour y éteindre l'insolence. Et Jason le fixe irrévérencieux jusqu'au claquement de langue satisfait, jusqu'au sourire presque triomphant.
Instant figé où la soudaine rage de Boogie semble prête à jaillir et à gicler, colonne d'eau en ébullition qui déborderait pour déferler impitoyable et abattre tout ce qui se trouve sur son chemin. Et la Bête impatiente se détend soudain brisant ces secondes immobiles comme on brise du verre en se jetant au travers. Les doigts du Croque-Mitaine quittent le bord du comptoir pour se refermer vivement sur le visage du Clown, ses lèvres s'emparent sans aucune douceur des autres. Violent ou passionné, la fureur aveugle et le désir possessif teintent de leur lutte ce baiser, imprègnent les gestes de Boogie dont les mains descendent jusqu'au devant de la chemise qu'elles étreignent, attirant le Clown à lui. C'est un bleu brûlant de colère qui se rive aux yeux, voix de basse qui descend d'un octave Déloyal... lâche-t-il avant d'écarter d'un coup sec les pans du vêtement. Tintement des boutons qui tombent au sol en tournant sur eux même. Ses lèvres s'arrachent à celles de Lecter, son visage s'enfouit dans son cou.
Il veut. Il prend.
Souffle court que l'on rapprocherait presque d'une forme de panique incontrôlée, corps élastique qui se love contre celui de Jason alors que glissent ses doigts dans la chemise éventrée. Le ronronnement se fait grondement, la peau brûle et la conscience s'évanouit. Les griffes se plantent au creux des reins, hésitent entre s'enfoncer de plus belle ou labourer la chair.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 8 Aoû - 1:12

" Avec ou sans arsenic ? "


Doux euphémisme que de déclarer Lecter fourbe. Il est profiteur, agitateur jamais sage et trop peu cordial. Respectueux à sa manière mais qui pose l’impartialité en toute occasion. N’a-t-il pas avoué que pour cette paire d’yeux bleus il en viendrait à raser ce quartier devenu son territoire ? Légitime donc, à son sens, de donner au chat une raison supplémentaire de bondir. Jason a beau être emprisonné par le Croque Mitaine l’impertinence ne quitte pas ses traits et c’est satisfait qu’il voit poindre la lueur folle dans l’eau qui se fait alors torrent furieux. L’air vibre, les muscles se tendent et les nerfs se crispent. Envie vengeresse qui agite le pelage de la bête, jusqu’à ce calme trop connu qui précède chaque tempête. Viens joli chat noir, approche donc. Jeté aux lèvres du Clown démaquillé, c’est un second presque violent dans sa démarche qui mène cette nouvelle danse. Bras étiré sur le bar en arrière, une cigarette de consume d’elle même entre les doigts de Lecter qui pour l’instant accepte de subir. Pas très longtemps car le baiser prend un air de lutte où la bête ne saurait rester sur le dos. D’un geste raide Jason écrase le mégot et referme les doigts dans les cheveux noirs. Miracle que les crocs ne se joignent pas à la partie mais cela étant ça ne change pas grand chose à l’échange qui prend des allures bien plus ordinaires entre eux. Les flammes finissent toujours par brûler, dévorer et vicieuse, c’est la folie qui attise le brasier.

Deux mains agrippent le Clown par sa chemise, l’azur tempête et fusille le noir en face avant que le chat ne vienne gronder d’une voix plus basse. Déloyal. Et les ténèbres rient, soupirent. Oh petit chat, tu n’as pas idée. Léger haussement de sourcils quand le tissu cède, que les boutons volent sur le plancher. Ça en revanche c’est une surprise. Tellement furieux le Croque Mitaine qu’il en viendrait à massacrer lui même le travail du Clown ? Au sol les boutons verts assortis au veston ressemblent à des globes oculaires ronds de stupeur, tant pis, il pensera couture une autre fois. Contre le cou de Lecter la respiration est affolée, la silhouette souple du chat se love contre la sienne et se faufilant sous l’étoffe, les griffes accrochent la peau de ses reins. Et bien ? On hésite ? Ce n’est pas l’heure pour ça. Sur les lèvres scarifiées le sourire se fait malicieux, une langue y passe dans un sifflement reptilien qui annonce d’ors et déjà la couleur des représailles. Si c’est un duel, si c’est une lutte le chat trouvera à qui parler en face. À droite un bras cassé se rebelle et rechigne à bouger mais c’est encore le fou dangereux qui décide et cette main rejoindra tout de même la hanche du Croque Mitaine. L’autre quitte la base de sa nuque, relâche les mèches sombres pour filer sur la poitrine de Boogie, gênée par cette chemise -certes attrayante- mais qui devient un barrage à faire céder. Redressant le dos, Jason oblige son second à s’écarter légèrement, assez pour capter son regard. « Déloyal dis-tu ? » Roucoule-t-il, faussement innocent. « Allons, je suis l’innocence incarnée. » Plus vil mensonge que celui-ci on peut bien mourir. Mouvement fluide, les doigts abandonnent le tissu, vont récupérer la lame utilisée plus tôt dans la poche du Clown. Pas assez patient pour ouvrir lentement la chemise satinée qui colle à la peau du chat, alors on en vient aux manières de Jason qui fracasse chaque mur rencontré. L’acier file, expert et cisaille en une descente toutes les attaches comme un courant d’air qui n’aura même pas coupé. Ce n’était pas le but de la manœuvre.

« Voilà qui est mieux. » Annonce-t-il, reposant l’arme sur le comptoir avant d’écarter un pan du vêtement, trop heureux de redécouvrir la cicatrice qui colore la peau claire. Marque caressée du bout des doigts comme on cajole ou chérit un trophée, une pièce de collection unique. Les orbes noirs ont quitté le bleu pour un temps, suivent le mouvement de la patte arachnéenne qui gambade, la descente lente des griffes par dessus un cœur bondissant, l’effleurement des côtés qui ont bel et bien souffert à en juger par la teinte moins pâle de cette zone. Maudite pieuvre mafieuse, elle paiera plus cher encore. Fine grimace sur le visage du possessif qui ne supporte pas qu’on s’en prenne à ce qui lui appartient. Soupir mécontent qui s’échappe, et les os brisés cessent de protester quand Lecter accroche la chemise à deux mains pour l’ôter et juger par lui même les dégâts qu’il n’a pas causé. Le vêtement glisse au sol, l’encre est portée à ébullition et les mâchoires craquent. La pute du Clown disaient les imbéciles, erreur ! Grave erreur, une pute se paie et entre eux il n’a jamais été question d’un profit quelconque. Maladif attachement qui pointe à nouveau son nez et l’araignée fait un bond, s’empare à deux mains du visage qui lui fait face.

Baiser rageur dont profite Jason pour inverser leur position et laisser Boogie dos contre le bar. Je veux je prends mais plus encore je conserve ce qui est à moi. La passion fait mordre sans effusion de sang, les griffes passent sur les joues, rejoignent une gorge sans égratignures. On attise, on ne blesse pas parce que les corps en ont assez supporté cette fois. Détends-toi disait le Clown, lâche prise. L’heure n’est plus à l’affrontement. Mouvement d’un corps qui vient à la rencontre d’un autre, carapace d’écailles coulant contre un pelage soyeux. Les bêtes -elles- n’ont jamais eu l’intention de lutter ce soir, elles ont la tête à autre chose que l’alcool, la cigarette et l’adrénaline diffuse ont embrumé d’un parfum d’épices. Elles ne remuent pas de cendres froides mais un sable fin à la tiédeur réconfortante. Cette page là a été commencé dans le sang, écritures tracées à la pointe d’un scalpel. Qu’elle s’achève autrement dans un imprévu typiquement Lecterien, sous des arabesques comme des rubans d’encens. Calligraphie noire irisée d’un bleu éclatant.    

© Jason L.


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