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" Bad Joke " - CLOS
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MessageSujet: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Sam 14 Sep - 16:41

" 13 Novembre "


Treize Novembre. Vingt deux heures tapantes. Une silhouette se glisse dans un bar du centre ville et secoue légèrement son manteau. Il commence à pleuvoir et il fait un froid de canard. Températures hivernales bien trop en avance pour la saison ne cesse de répéter la présentatrice météo dans ses abominables tailleurs dont la coupe défie toujours toute notion d’élégance. Ce soir, repos pour le Baron Samedi. Son dernier livre est sorti trois jours plus tôt et la critique ne tarie pas d’éloges à son sujet. Les ventes ont explosé le record précédent et si personne n’est au courant de l’identité du dit baron -hormis un certain Croque Mitaine- Cain Burckhard est au fond ravi des retombées. Aucune gloire directe, mais le sentiment laissé est largement suffisant. Bref, cette soirée s’annonce relativement bonne et de plus il ne va pas la passer seul dans son appartement. Non ce serait trop banal. Son compagnon d’armes ? Frederic Host. Sympa ce gamin, vraiment. Monsieur pas de chance, faut-il le préciser mais qui ne baisse pas les bras et qui -si on prend le temps de discuter- se révèle intéressant. À Weins, il est plomb autrement dit un paria mais ce n’est pas le journaliste qui le jugera en la matière car lui même a la langue trop bien pendue de l’avis de ses employeurs. De l’avis de beaucoup d’autres aussi en réalité. Pas pour rien que la PS lui est tombé sur le coin du nez il y’a quelques années après tout.

Saluant rapidement le barman, un cinquantenaire qu’il commence à bien connaître, le journaliste abandonne son manteau sur le dossier d’un tabouret avant de s’y hisser, allumant une cigarette ensuite. L’adolescent ne tardera plus sans doute mais en attendant Cain commande un café serré et échange quelques banalités avec l’homme en face de lui. De quoi passer le temps sans grand mal. Les informations du soir attirent son attention cependant ; on évoque la visite trop prochaine du président Gordon, la journée portes ouvertes de Weins. Événement qu’il a catégoriquement refusé de couvrir pour le journal qui l’emploi d’ailleurs. Pas question de glorifier ce système de propagande qui déglingue l’esprit des gamins ce serait contraire à tout ses principes révolutionnaires et résistants. Pour le coup, il a posé congé et ce n’est pas plus mal. Puis au fond, son instinct lui dit que cette visite ne sera pas calme. C’est tellement évident. Il n’y a qu’à voir les patrouilles de police qui s’activent depuis une semaine pour comprendre, savoir qu’on attend un mouvement de la part du trio d’ennemis publics qui ne doivent certainement pas être en train de jouer au morpion en attendant que le Dictateur passe. Tout le monde en est persuadé, un sale truc se profile et ce sera du plus mauvais effet mais ça, ce n’est pas le Clown qui s’inquiète des conséquences … tant qu’il se marre celui-là.

Et parce qu’il connaît personnellement l’un de ces trois criminels Cain en a la certitude : on ne les verra jamais venir pas plus qu’on les collera sur la chaise électrique. Ce n’est pas l’envie qui manque à la population bien entendu mais ces gens sont tellement aveuglés par les promesses du gouvernement qu’ils oublient volontiers que ce n’est pas l’autre débile inconnu qui viendra les sauver si demain Lecter et sa clique enfonce la porte de leur logis. Ce n’est pas lui qui arrêtera la hache du Croque Mitaine et pas plus les mains du colosse Cubain. Quant aux flics, Burckhard s’étranglerait presque de rire à leur sujet. « Nos concitoyens sont protégés. » La bonne blague … à tel point que le Sud est fermé aux autorités, qu’ils croulent sous des kilos d’indices dont ils ne peuvent rien faire et que malgré plus de dix ans, le déjanté continue à se foutre d’eux avec maestria. De quoi douter de la fameuse « protection » qu’apporte les agents. Encore que, certains ont réellement à cœur de faire leur boulot et ne comptent pas leurs heures. Pour autant, ils ne sont pas mieux récompensés. Le Sud reste hors d’atteinte et le taux de criminalité n’est pas là de chuter.

À l’entrée la porte s’ouvre et reconnaissant Frederic, le journaliste lève la main pour le saluer. « Hey ! T’as vu ce temps ? Soyons sympathiques et prions pour que notre président bien aimé se fasse copieusement arrosé pendant son séjour. Il faut boire de l’eau c’est très bon pour la santé … m’enfn, une fille dit ça tout les jours à la radio. »  Sourit-il dans une ironie jamais dissimulée, invitant son voisin à prendre place sur le siège à sa droite. « Alors Fred … pas trop stressé à l’idée de voir enfin la face de Gordon en vrai au risque d’être aveuglé par la blancheur artificielle de ses dents lorsqu’il sourira pour baver son joli discours bourrés de mots que la moitié de l’académie ne comprendra pas ? » Toujours si aimable et prévenant ce garçon. Non loin le barman part d’un rire amusé, le lieu n’est pas celui des pro-Gordon et de telles paroles n’y sont pas déplacées. Ce n’est tellement pas un secret que Cain en dit trop et pire encore qu’il aurait usé des mêmes mots dans une pièce bondée de patriotes émerveillés. Provocateur lui ? Si peu.

Mais alors que débute leur soirée, que le premier verre est apporté à chacun et qu’ils viennent à peine de trinquer, un flash spécial interrompt le programme diffusé par la télévision. Le silence tombe dans le bar alors que le serveur monte le son et qu’une journaliste transie de froid sous son parapluie, annonce que Jason Lecter et Alastor Burton viennent d’être arrêtés par les forces d’interventions spéciales de la police de New York grâce à l’aide d’un informateur … qui doit certainement être celui que les employés des pompes funèbres sont affairés à emporté. Son verre arrêté contre ses lèvres, Burchkard écarquille les yeux d’incompréhension. Quoi ces deux là se sont fait prendre ? Sérieusement ?

La caméra zoom, laisse entrevoir le Clown sautillant plus qu’il marche en direction du véhicule de police, menottes aux poignets et visiblement assez hilare pour déranger les agents qui l’encadrent car ceux-ci ne le traitent guère avec délicatesse. Glacial en revanche le Croque Mitaine qu’on fait monter dans une autre voiture et qui en impose toujours autant sans un seul mot. Et … il manque le dernier. Bon sang ; c’est officiel les flics ont bien plus qu’une case en moins. Cette bande fonctionne avec trois têtes, en avoir deux ne sert à rien du tout sinon à provoquer celle qui reste ! Ils sont en train de se tuer tout seuls sans compter ce dont ces deux là sont capables si par malheur on les tient éloignés contre leur gré. Reposant son verre, le journaliste se passe une main sur les yeux, dépité avant de jeter un regard en direction de Frederic. « On est d’accord hein ? Les flics viennent de faire une connerie monumentale ? »    

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Mer 18 Sep - 21:41


"Bad Joke"



Cain & Frederic




    Frederic savait que ses amis se comptaient sur le doigt d'une main à présent. Et encore, il suffisait d'un doigt à trois phalanges. Il ne savait pas s'il pouvait considérer Cain Burckhard comme un ami. Une connaissance, un compagnon, quelqu'un. Un truc dans sa liste de contact. Liste qu'il devrait vider d'ailleurs. Aussi, lorsque l'autre lui avait clairement dit de venir dans un bar du centre ville à la nuit tombé, il avait répondu aussitôt par la positive. Non pas qu'il était en manque de relations sociales. C'était juste une bonne occasion pour se soûler. La drogue, il lui avait dit non depuis longtemps. Mais pas plus tard que deux jours auparavant, il avait craqué, acheté une bouteille de vodka qu'il avait descendu entièrement à lui tout seul dans sa chambre à l'Académie. Il avait une sacré descente, il s'en était étonné lui même. Ca lui avait donné un goût assez pâteux dans la bouche mais il sentait que quelque part, ça lui avait fait du bien.

    Aussi, boire dans un bar et accompagné lui ferait encore plus de bien. Ca lui éviterait une autre nuit passée à se morfondre sur son sort et à essayer de ne pas bouger dans son lit pour ne pas déclencher une douleur quelconque dans sa jambe gauche et à se relever vers les cinq heures du matin pour fumer une dernière cigarette, penché à sa fenêtre pour que la fumée ne rentre pas à l'intérieur. Non, mais pas cette nuit. Ca serait cool, bien, sans prise de tête. C'était ce qu'il se disait en marchant à l'aide de ses foutues béquilles jusqu'au bar en question. Qu'il connaissait. Evidemment. Frederic Host connaissait désormais les bars du centre ville. Puisqu'il ne pouvait aller qu'à ceux là pour être tranquille et ne pas risquer la mort ...

    En rentrant dans l'établissement sur le coup des vingt deux heures, Frederic se figea en entendant la tirade de Cain, qui le surprit tant qu'il ne sut quoi répondre pendant une seconde. Il s'installa à sa droite, légèrement hébété sous ses remarques bien placées. Il passa une main dans ses cheveux encore tout bleus.

    "... Doucement. J'ai soif. Et je ne répondrai pas à ça la bouche sèche."

    Non mais et puis quoi encore. Frederic prendra un verre de vodka, bien qu'elle soit dégueulasse par rapport à celle des pays de l'Europe de l'est. Il n'a pas faim. Il a encore maigri et bien qu'il ne se pèse pas et ne soit donc pas au courant, la barre des cinquante kilos se rapproche. Son pull et son jean font semblant de lui mettre des formes où il n'en a pas. Cela fait longtemps qu'il ne s'est pas regardé dans un miroir car s'il baisse les yeux, il ne voit que cette rotule gauche en mauvaise état. Frederic prend enfin sur lui pour offrir une réponse correcte à Cain. Ce soir, il n'a pas envie, il ne le veut pas.

    "Donc nous parlions de Gordon, notre cher chef d'état qui va bientôt venir admirer comment Weins c'est génial et parler des opportunités qu'il nous offre pour être des personnes meilleures et admiratives de ce gouvernement. Je suis vraiment, mais vraiment impatient de voir sa jolie face et je lève mon verre plein de liquide transparent à sa santé."

    Il avale une bonne gorgée. Il n'en pense évidemment pas un mot. A part pour l'impatience qu'il a de voir Gordon et de savoir ce que tout ce bordel signifie vraiment et ce qu'il va se passer. Son regard est attiré par ce qu'il se dit dans le poste de télévision et le temps semble s'arrêter dans le bar. Comme les autres, Frederic reste figé, regarde le reportage, les visages, les commentaires, ce qu'il se passe et ce qui est en train de se passé. Et ce qu'il risque de se passer défile dans sa tête comme un joyeux cauchemar. Décidément, il n'y pas que lui pour faire des conneries monumentales à effets dramatiques. Les flics sont même plutôt doués aussi dans leur genre. On a pas idée de faire ça bordel de merde. Surement des petits nouveaux qui voulaient se faire bien voir. "A capturé Jason Lecter" ça doit rendre bien dans un CV.

    Frederic hoche la tête et termine son verre, sentant le sucre et les vapeurs d'alcool montées jusqu'à ses neurones en mauvais état. Il fait signe au barman et lui fait un sourire.

    "On va fêter la connerie monumentale des flics. Un Jack Daniel's je vous prie."

    Cet alcool a désormais une grande signification. Mais ça n'empêche pas Frederic de continuer à en boire. Une partie de lui est contente. D'accord, c'est une connerie, un truc de fou que personne n'aurait du penser à faire. Mais Frederic sourit, rendu heureux par la pensée égoïste que la team des psychopathes du Sud va l'oublier pendant un temps au moins.

    "Je suis d'accord, c'est une connerie. Monstrueuse. Y en a qui sont mort pour moins que ça. J'ose même pas imaginer la misère que ces deux là vont mettre aux gardiens de prisons. Sans parler du troisième mousquetaire qui traine encore dans la nature. Ils vont pas rester en prison très longtemps. Ils sont capables de creuser les murs à coup d'ongles et de dents arrachées à leurs co-détenus."

    Frederic est serein. Il compatit pour les pauvres flics et pour ce pauvre informateur qui ce sont attaqués à plus puissants qu'eux et qui vont en payer les conséquences. Il a encore plus hâte de voir ça que la venue de Gordon.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Ven 20 Sep - 1:25

" 13 Novembre "


Bien sûr que sa tirade choque ou doit choquer. La logique -ou l’instinct de survie- pousse logiquement à ne rien dire de péjoratif contre le gouvernement mais Cain sera l’un des derniers à se priver en la matière. Pas qu’il ne l’ai jamais payé bien au contraire. Il y a quasiment laissé un œil, n’en dit jamais rien parce que se plaindre ne fait pas partie de sa liste de chose à faire en une journée. Du coup il n’est pas réellement étonné que Fred répondre moins crûment, qu’il se contente de lever son verre après une réponse certes lourde d’ironie mais qui peut encore avoir l’air sincère. C’est une question de point de vue, un petit truc du genre : « Vous avez entendu quelque chose de mal là dedans ? Moi pas. » Non bien entendu ; Burckhard le pense et le dit lui, c’est encore pire.  

Après un premier verre, une info tombe et elle a l’effet d’un coup de massue sur l’assemblée réduite du bar. L’arrestation de Lecter et Burton. Et c’est dépité comme jamais que Cain avance la bêtise des agents de police. Ils ne savent pas dans quoi ils viennent de foutre les pieds de toute évidence. A croire que le Clown n’a pas assez commis de crimes pour leur passer l’envie de s’attaquer à lui aussi sournoisement qu’en utilisant un indic. C’est un coup à voir un quartier entier pulvérisé en guise de représailles. Frederic semble toutefois prendre la nouvelle avec une certaine … joie ?! À moins qu’il s’agisse de soulagement. Du Jack Daniels pour fêter ça. De quoi piquer la curiosité du journaliste qui part d’un rire fin et commande un verre de vin. Il ne le réserve qu’aux grandes occasions et vu le bordel que tout ça va provoquer, c’est la moindre des choses. Le barman lui sort une grande cuvée, Cain n’a pas à demander car on sait parfaitement que les dollars, il les allonge sans compter.
« T’es gentil encore avec les dents, je les imagine tellement capables de pousser la moitié du poste en dépression. » Pouffe aussitôt l’aîné, songeant à la manière dont les deux criminels renverront les flics dans leurs retranchements. À coups sûrs ils s’arracheront les cheveux jusqu’à finir chauves. « Je ne connais pas Lecter directement, mais Burton … enfin, le Boogie Man plutôt c’est une autre histoire. Je l’ai croisé déjà et franchement si j’avais un fond de compassion je plaindrai ces débiles qui vont lui passer devant. »

Il est bien rare que Cain reconnaisse la valeur de ses semblables humains toujours jugés si inutiles, stupides mais concernant Alastor Burton, il n’a pas eu le temps de ranger cet homme dans la dite catégorie. À l’heure actuelle il est le seul que le journaliste respecte sincèrement et qu’il écoute. Son avis, il ne le remet pas en cause une seule seconde et ses paroles sont bues avec bien plus de plaisir qu’un vin de prix ou le sacro-saint café auquel le jeune homme est particulièrement dépendant. Et quand le Croque Mitaine a percé à jour l’identité du Baron, qu’il a fait le rapprochement entre lui et Burckhard, celui-ci n’a pas jugé utile de nier. À quoi bon ? Il avait tellement plus à gagner en jouant cartes sur table. Et pour l’avoir tant entendu, Cain sait que jamais Burton ne sera mis sous les verrous car il n’appartient plus à ce système. Il est la propriété d’un seul et si le seul est en prison ça ne peut que mal finir. Faisant danser le vin au fond de son verre, le journaliste laisse échapper un soupir rieur et en avale une gorgée avant de reprendre, ses yeux bleus tournés vers son voisin de comptoir. « Il a quand même une chance de cocu le Gordon, voir les ennemis publics bouclés à même pas quarante huit heures de sa visite … à sa place je commencerai à m’interroger sur qui fréquente le lit de la première dame quand il a le dos tourné. Quoi que, on a jamais entendu parler d’une bimbo à son bras. Va savoir, si ça se trouve il est gay ou alors il se contente de mater des pornos. Ce serait un scoop ça, je vais méditer la question ! »

Toujours aussi virulent hein ? On ne change pas une équipe qui gagne et jusque ici, il s’en tire plutôt bien à trop faire aller sa langue le jeune Burckhard, désespoir de ses géniteurs et de son patron. Encore que, personne n’est au courant de l’étendue de son succès littéraire. Ce n’est pas plus mal en un sens.
Un bref regard à la télévision qui ne cesse de ressasser l’histoire de dizaines de manières différentes et il achève son verre avant d’allumer une nouvelle cigarette. Chose faite, il pousse le paquet en direction de l’étudiant avec le briquet afin qu’il se serve si l’envie lui prend. « Bon dieu ça va être sympa les gros titres des journaux dans les prochains jours tien ! Le quatorze Novembre Arrestation de Lecter, le quinze, débarquement du débile en grandes pompes et le seize, évasion des deux grands méchants … Je lance même pas de paris tien, je suis persuadé que c’est trois scoops là on les verra. » Et bizarrement, ou logiquement autour d’eux ... personne ne conteste.    
© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Ven 20 Sep - 13:26


"Bad Joke"



Cain & Frederic



    Gentil avec les dents hein ? Bien sur que non, c'est une question de point de vue sur les deux personnages malades mentaux. Ils sont capables de tout et même encore pire que ça pour se sortir de là. Tout ce que le monde et surtout les policiers chargés des dossiers peuvent imaginer n'est encore pas suffisant. Leurs cerveaux n'auraient-ils donc pas de limite ? En plus si y en a deux. Ces deux là sont très flippants. Ils font peur et on frissonne quand on pense à eux. Donc quelque part pour la sécurité du monde, c'est une bonne chose qu'ils se soient fait arrêtés. Mais le monde sait aussi que ça va pas durer. Tout va aller très très vite.

    En sachant que Cain a déjà rencontré le Boogie Man, Frederic lance un nouveau regard sur lui. Croiser le Croque Mitaine en chef et en sortir vivant impliquait un accord entre les deux parties et l'espace d'un instant il se demanda ce que Cain pouvait bien avoir à faire avec ce sociopathe en puissance. Mais en fait, ça ne le regardait absolument pas. Il se contenta de boire une nouvelle gorgée avec un léger sourire en repensant à ses altercations avec ces deux là. Les souvenirs n'avaient rien d'heureux, bien au contraire, il s'en serait bien passé.

    "Lecter ... il sourit tout le temps ... Il est complètement fou. Il est impulsif, incontrôlable, capable de tout quand il veut quelque chose. Se retrouver en face de lui, ça donne l'impression directe qu'il va te tuer si tu ne fais pas exactement ce qu'il attend que tu faces ... Et le Boogie Man ... il a des putains de yeux vitreux. Trop bleu. Il est bizarre celui-là. Un ... comme un crocodile, qui te guette et qui attend le moment pour t'avaler tout rond."

    Chair de poule à ses souvenirs. Plus jamais, non plus jamais il ne refera la connerie monumentale de lui balancer un truc à la figure, quoi que ce soit. S'écraser et prier pour qu'ils ne sortent pas tout de suite, qu'ils aient le temps de l'oublier en prison, oublier son affront. T'avais dit que tu ne penserai pas. Ne dérive pas de ton objectif, bois ton verre camarade. Ne pense pas à Lecter. Ne pense pas à Boogie Man. Ne pense pas. Oublie. Soûle toi. Obéissant sagement à sa conscience intérieure, Frederic but de nouveau. L'alcool réchauffait son corps refroidi par l'hiver précoce.

    Et puis Cain se remet à parler de Gordon dans des termes peu élogieux et Frederic ne peut se retenir de pouffer de rire. Ces allusions sexuelles le désespèrent plus qu'autre chose. Il se mordille la lèvre en regardant le bon vin dans le verre du journaliste et il se demande vaguement le rapport avec la capture des deux psychopathes.

    "Tu t'intéresse à ce que Gordon fait de ses fesses ? Le sujet n'est-il pas peu approprié ?"

    Mais après tout, si Gordon était marié, la première dame serait mise en avant elle aussi, par ses valeurs étasuniennes parfaites et dignes de son mari parfait. Donc on ne sait pas, mais c'est tout aussi bien de ne pas savoir. Frederic visualise un vieil homme blanc, avec des cheveux poivre et sel, des costumes gris avec des cravates colorées pour faire bonne figure. Et un gros ventre. Il lève les yeux au ciel en terminant son verre. La descente est facile ce soir. Les liquides vont descendre facilement parce que Frederic se sentirait presque heureux. C'est son état la plus proche de la défonce. Il va sans doute recommencer ses délires où il se croit pour le roi du monde. Il n'aura alors plus qu'à tendre les bras et tout lui paraîtra facile.

    "Eh bah moi je pense qu'il se fait sa secrétaire, sur son bureau. Quoi ? lâche-t-il en direction du barman qui les fixe. Il est pas là pour nous entendre de toute façon."

    Il sent le doux parfum de la cigarette et il en prend une dans le paquet de Cain sans se faire prier le moins du monde. Il l'allume et la nicotine pénètre dans ses poumons. Vraiment, c'est délicieux. La cigarette c'est peut être mauvais pour la santé, mais au point où il en est, il apprécie juste la douceur sucrée du tabac et de ses notes amères. Un cendrier est attiré entre eux deux et Frederic y laisse tomber la cendre en essayant de tendre sa jambe gauche sans s'attirer de douleur.

    "Non, ils vont pas sortir tout de suite ! Ca serait trop facile, faut d'abord que les flics partent dans des asiles. Ils sortiront dans quatre jours je pense ... Ou cinq. Histoire de bien faire chier le monde, de laisser penser les gens qu'ils les ont vraiment eu ... et après, pouf, évanouis dans la nature. Disparus dans les méandres du quartier Sud."

    Les prochains jours puis semaines vont être épiques. New York va être en ébullition et il a plutôt intérêt à rester dans son coin tranquille pour observer tout ça de loin. Entre la venue de Gordon et maintenant ça, les esprits sont surchauffés. Et ça lui plait. Il peut rester à l'écart, regarder tout le monde s'arracher les cheveux. Tant qu'il peut avancer tranquillement, il n'a plus aucune raison de s'en mêler.

    "Oh, juste un détail pendant que j'y pense ! Je suis à moitié fauché, donc si tu pourrai payer pour moi, ça serait vraiment bien. J'te revaudrais ça."

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Mar 24 Sep - 18:01

" 13 Novembre "


On en dit tellement sur Lecter … qui croire finalement ? Par déformation professionnelle Cain sait bien qu’il faut recouper les informations, trouver les similitudes et les idées récurrentes pour poser des certitudes mais dans le cas de ce type … la liste n’a de cesse de s’allonger. On le dit complètement dingue, exigent, machiavélique, pourrit jusqu’à la moelle et si on doit être impressionné c’est uniquement face à son intelligence tenant du diabolique. Le Sud en la matière, ne manquera jamais de rumeurs et depuis quelques temps elles vont bon train sur deux autres noms également. Quand Frederic parle du Clown, Burckhard grimace légèrement. Faire ce que veut Lecter au risque de se faire simplement descendre ; programme loin d’être enchanteur et pour dissiper cet espèce de frisson qui lui court le long du dos le journaliste avale une gorgée de son verre. Gorgée avec laquelle il s’étrangle aux propos de son voisin. « Ahem … j’t’aime bien Fred, franchement alors na critique pas les yeux du Croque Mitaine. J’ai pas envie de te retrouver ouvert du menton jusqu’au nombril et étranglé avec tes propres boyaux hein... pour info, ouais des types ont payé ce genre de phrases de cette manière. » Franchement, Cain avait imaginé une espèce de légende urbaine lorsqu’on lui avait parlé des sentences tombées en réponse à une insulte dirigée contre le regard troublant du type. Il se souvient encore le sourire du vieux clodo sur son banc qui lui en avait parlé, de son invitation à le suivre. Jusqu’à voir un cadavre même pas caché, mis en scène comme un avertissement au milieu d’un square. Pas sensible, le jeune homme avait mis des jours pourtant à chasser ces images de son esprit et retrouver un sommeil correct. Par la suite, il en parla au principal intéressé en choisissant ses mots avec précaution. La seule réponse avait été lâchée à travers un infime sourire, un « Qui paie ses dettes s’enrichit, il dit toujours ça. ». Il avait comprit alors, que dans l’organisation du Sud il y avait une justice et qu’elle était loin d’être clémente.

Parlant de Gordon, Cain avance quelques propos visant les mœurs de monsieur le dictateur. Pas très approprié dans la discussion ? Bah, c’est histoire de casser l’image trop reluisante de ce président qu’on a trop tendance à glorifier. Au moins, eux l’imaginent humain, avec ses petits vices cachés sous clé dans un tiroir de bureau en chêne massif. C’est plus amusant. Le journaliste hausse légèrement les épaules, écarte les mains comme pour signifier : va savoir. Mais l’étudiant enchaîne. Sa secrétaire ? Il ne serait pas le premier dans ce genre. « Et ses ministres ? À moins qu’il fréquente des clubs bizarres, j’ai entendu dire par l’ami d’un ami qui connaît quelqu’un qui lui a dit qu’il existe des espèces de donjons où des filles te fouettent, t’attachent à des tables … des trucs dans ce goût là. Remarque c’est assez intéressant d’un point de vue psychologique mais ... Faut être un brin maso pour apprécier ce genre de décor. » La chose l’a laissé perplexe il faut bien l’avouer. Les dérives en matières de plaisir, il en a vu mais gardera pour lui son expérience. Le baron n’écrit jamais sans certitudes, sans avoir lui même mis les pieds dans des lieux insolites et jugé la chose, parce qu’il doit poser une opinion. À force, il s’est pourtant détaché et plus grand chose ne l’étonne réellement. Les risques du métier, on s’habitue. Comme un flic apprend à encaisser l’odeur d’un cadavre en décomposition sur les scènes de crime qu’il visite. On se forge une armure, on passe au dessus et on avance. C’est une question de pratique.

Tapotant sa cigarette sur le bord du cendrier, Burckhard écoute le jeune à sa droite et soupire. « J’ai dans l’idée qu’ils seront dehors avant ça … une intuition mais bon, ce sera intéressant à voir. Sauf si on me demande de pondre un papier là dessus. Démontrer par A plus B à quel point les forces de polices sont parfaite ça m’écorcherait les doigts. Et d’ailleurs, ils vont se prendre un retour de batte tellement lourd que leur gloire, ils vont s’étrangler avec. » Ce sera tellement ridicule. On a eu Lecter ! Ah, non finalement il s’est fait la malle … et on a quelques morceaux de cadavres à remettre à leur place et des familles à prévenir en annonçant qu’on leur rendra les corps un de ces jours. Ce sera du plus vilain effet et personne n’ira chanter la fin de l’histoire. Le gouvernement sait tellement bien ravaler les mauvais souvenirs et passer à autre chose après tout.

Voyant le verre de vin vide, le barman le remplit et Cain le remercie d’un signe de tête, recrachant une ligne de fumée en direction d téléviseur qui continue de baver des débilités. Qu’ils en profitent les honnêtes citoyens pro-Gordon … le temps que ça dure. Autrement dit soixante douze heures grand maximum. Bientôt, Frederic avance un manque de moyens, laisse entendre qu’il lui revaudra la note payée un jour. Secouant la tête, Cain lui rend un sourire amical. « T’en fais donc pas c’était prévu, je t’invite. Tu as déjà eu le courage de venir si tard me tenir compagnie malgré ce froid de canard je vais pas te faire payer ta part en plus. Et puis … faut bien que je dépense mon argent de poche dans quelque chose non ? » Que les cadeaux de papa banquier servent à quelque chose. Plutôt que le jeter par les fenêtres autant le boire. Burchkard après tout, n’a jamais aimé le gaspillage.            
© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Ven 27 Sep - 21:45


"Bad Joke"



Cain & Frederic



    Personne n'a envie de se retrouver dans un tel état. Personne n'a envie de mourir de cette façon, ça serait trop moche. Frederic ne répond pas à la si gentille remarque de Cain et reprend une gorgée. Encore. Il commence à avoir chaud et il sent qu'il va pas mal boire ce soir. Il faut qu'il y a doucement s'il veut tenir le rythme. Il a quand même un sourire ironique. Il sait ce que c'est. Lui même a payé pour avoir ouvert sa grande gueule. Sa putain de grande bouche. Si elle était restée tranquille, il aurait moins de problème aujourd'hui. Payer pour l'ouvrir, il connait. Bien sans regrets. Il le referait peut être. Il est fou cet enfant. Il ne sait pas quand est ce qu'il faut se la fermer. Alors il l'ouvre sans cesse et trouve ça normal. Il a horreur de baisser les yeux. Il a sa fierté. Certes, elle est étrange, certes personne ne la comprend, certes il en prend pour son grade par la suite. Mais Frederic a été élevé dans l'idée qu'on ne devait pas cacher la vérité.

    "Papa est en prison. Il a envoyé quelqu'un au paradis." Sa mère disait les choses. Contrairement à d'autres femmes de son âge, elle n'avait jamais menti à son fils. Mais maintenant, après avoir payé pour avoir balancer ses quatre vérités à la Reine du Nord, pour avoir osé regarder le Clown du Sud dans les yeux et lui avoir dit d'aller se faire voir, il voyait les choses différemment. Il était certain que s'il croisait le Boogie Man dans la rue demain, qu'on le préserve de cette épreuve, il ne lui répéterait pas ce qu'il venait de déclarer. Il avait ses opinions, il les gardait pour lui. Après, adviendrait que pourrait. Il mourra un jour de toute façon. Mourir pour l'exemple de la lame d'un psychopathe, on pourra dire ce qu'on voudra, mais ça quand même plus de gueule que de se faire renverser par une voiture ou attendre que le coeur s'arrête depuis son lit d'hôpital. Qui donc viendrait à l'enterrement hein ? S'il avait la chance d'en avoir un ? Spencer, Jethro. Samson. Cain. La soeur de sa mère n'avait même pas daigné l'appeler des années. Et pourtant il avait quand même fait l'effort de lui envoyer un faire part de décès. Parce que la famille c'est sacré, mais pas pour tout le monde.

    Cain parle de Gordon et c'est Frederic qui menace de s'étrangler sous la vision qui s'impose à son cerveau. Il en a presque peur mais il échappe un rire en sortant ses feuilles, ses filtres et son tabac. C'est donc officiel, le président est un masochiste qui trompe sa femme avec un double godemiché et des cravaches. Et après on se demande. Fred roule tranquillement sa cigarette et l'allume en poussant un léger rire. Si c'est vrai, il se fera un joyeux plaisir de l'annoncer en personne à Rebecca.

    "Ca te réussit pas le vin, quelle imagination ... J'espère quand même que c'est pas vrai, ça remettrait en cause tout ce que j'ai appris à Weins ces trois ... deux dernières années, puisque mes semestres sabbatiques ne comptent pas. Mais sinon, les endroits comme ça, ça existe ! Mon dealer en tenait un. Un homme charmant d'ailleurs, qui donnait des jolis spectacles mettant en valeur le rôle de la femme dans l'acte sexuel."

    Ah les dealers de drogue sont des hommes admirables, emplis de vertues. Frederic fait tomber la cendre dans le cendrier et relève les yeux vers la télé. La venue de Gordon à New York le touche quelques peu, il est vrai. Mais il n'en devient pas hystérique non plus. Il a juste hâte de le croiser en vrai, pouvoir l'admirer de loin, voir tant d'hypocrisie émaner d'une seule personne et ensuite se foutre de sa gueule avec Spencer et Jethro. Il n'irait pas jeter à ses pieds pour lui dire combien cet homme était le bien incarné. Sauf si évidemment on lui faisait miroiter un billet pour son pays natal, ça c'était autre chose.

    "Froid ? T'appelle ça froid ? Eh bah mon vieux, on voit que t'as toujours vécu ici toi. Chez moi à cet époque, il doit faire moins deux degré ... et la vodka y est tellement meilleure. Mais je vais goûter ce que tu bois puisque tu m'invites, c'est quoi ? Je tiens à élargir mes horizons alcooliques, étant donné qu'on vit qu'une fois et qu'il faut savoir en profiter ... oh il neige !"

    Il neige sur New York et l'adolescent sourit encore plus. Il tend sa cigarette à Cain et se relève pour s'approcher de la fenêtre. La neige ne tiendra pas, le goudron est trop chaud. Mais ça lui rappelle toujours des paysages d'enfance. Il soupire. D'habitude il n'a pas l'alcool triste. Il a plutôt la langue qui se délie encore plus que d'habitude. Il devait quand même faire froid dehors. Mais Frederic a laissé tombé sa veste pour déambuler dans le bar en débardeur. Il est bizarre ce mec franchement, il peut balancer des insultes sur un meurtrier psychopathe sans aucun problème et trois minutes après s'émerveiller comme un gosse devant des flocons.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Ven 27 Sep - 23:51

" 13 Novembre "


Il y a entre ces deux là une chose identique : cette capacité à ne jamais fermer leur clapet. L’un y a perdu une rotule, l’autre l’usage d’un œil à trop parler et Cain le sait ... Toute vérité n’est pas bonne à dire mais lui ne se taira jamais, il mettra les deux mains à plat sur la table et si une lame doit tomber et bien tant pis. Qu’il y perde des membres sa détermination ne flanchera pas, il est incapable de se taire et préfère encore choisir d’autres mots plutôt que de se voir et se savoir réduire au silence. Alors quand il a belle de trouver une forte tête en la matière le journaliste est trop heureux de partager ses pensées, trop heureux de boire à la santé d’une liberté que le système tend à brider un peu plus chaque jour mais en laquelle ils continuent de croire. Si elle doit être réduite à rien ils seront encore de ces hommes, ces femmes couvant cette petite flammes fragile à deux mains et se dressant en barrière quitte à subir les pires représailles. L’espoir, aussi fou soit-il n’est pas une chose qu’on souffle si facilement chez les révolutionnaire en herbe. Et eux en font fièrement partie.

Quant à mourir et bien, autant partir de la main des meilleurs non ? Pour être passés sous celles de la police secrète, Cain a conscience que ça n’a rien de glorieux. Eux le feraient purement et simplement disparaître en allant annoncer à ses parents, la mine navrée que leur fils est recherché activement, promettant à une femme en pleurs que son héritier lui sera rendu. Car les Burckhard sont une puissance financière très attachée au gouvernement et de confiance, alors on les couverait d’attentions et de discours compatissants … hypocrisie quand tu nous tiens. Ces salopards n’auraient même pas assez de couilles pour les regarder dans les yeux et avouer. Brochette de pathétiques menteurs en cols blancs.

Bon il va peut-être loin dans la supposition en peignant un portrait peu recommandable du sacro-saint Gordon mais pourquoi pas ? Beaucoup ignorent que seuls les plus riches sont capables des pires déviances, des vices les plus tordus. Lorsque Frederic parle d’un dealer de sa connaissance son voisin n’est pas surpris une seule seconde et laisse filer un reniflement amusé. « Tu sais quand tu prends le boulot de journaliste à cœur tu vois de sacrés trucs. Ça me fait tellement rire quand j’entends des bonnes femmes en manteaux de fourrure et empestant le dernier Chanel qu’elles sont outrées de voir toutes ces allusions porno. Le truc, c’est qu’une sur trois au moins est cocu à ne plus passer aux portes et que son bonhomme ne se contente certainement pas de payer une gamine sur le trottoir pour tirer sa crampe. » Il en a vu et avant d’en prendre l’habitude, même lui avait senti poindre la nausée à ses débuts. L’argent ouvre toutes les portes, surtout les mauvaises, celles qu’on imagine à peine autrement qu’en cauchemars. « Faut du pognon pour s’enfoncer dans le pire mais surtout il en faut encore plus pour que ça ne sorte jamais d’entre les murs. À la santé des tordus qui nous font passer pour des incarnations de vertu en comparaison ! » Il faut de tout pour faire un monde après tout non ?

Bien sûr qu’il invite Frederic, c’est la moindre des choses. Hm, pour Burckhard il fait plutôt frisquet c’est vrai mais non il n’a pas toujours vécu ici en fait et c’est un sourire un rien amer qui tire un coin de ses lèvres à cette remarque. Concernant le vin, celui-là est bon vu le prix de la bouteille et l’origine. C’est comme une habitude, sa famille aime tant les grands repas et les rassemblement qu’il était à peine adolescent lorsque son père le traîna avec lui pour lui offrir un minimum de culture en matière de vin. L’homme est fin oeunologue il faut le dire et ces moments père fils étaient peut-être les plus simples … les meilleurs bien loin des discours de banquier.

De la neige, s’exclame bientôt l’étudiant, abandonnant sa cigarette aux mains du journaliste pour rejoindre la fenêtre. D’abord surpris par cette réaction tellement innocente, spontanée Cain sourit et se lève à son tour pour observer les flocons qui descendent paresseusement du ciel comme dans un ralenti magique posé sur cette ville où tout va tellement trop vite. Une fois à la hauteur de Frederic, Burckhard lui rend sa cigarette et soupire doucement. « Je n’ai pas toujours vécu ici en fait, je viens de la Nouvelle Orléans. Tu sais les sorciers vaudous, le bayou, les crocodiles et cette chaleur qui te colle à la peau … Il n’y a rien qui me rappelle ces paysages ici. Tout est gris, lugubre j’ai envie de dire mais en bonne compagnie je retrouve ce côté accueillant des gens de là bas. Et bien entouré, j’adore partager un verre. » Une main posée sur l’épaule de l’adolescent, il doit bien admettre qu’il se sent étrangement bien ce soir même si savoir les terreurs du Sud enfermées ne le met pas en joie. Bah, ce n’est pas comme s’ils allaient rester longtemps en cage … et qui sait, peut-être qu’à leur prochaine rencontre le Croque Mitaine lui racontera quelques détails inspirants ? Le Clown finira bien par laisser sa marque et trouver une bêtise à faire. De quoi rendre la tragédie hautement comique.        
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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Mar 1 Oct - 9:35


"Bad Joke"



Cain & Frederic



    Enfant innocent qui n'a rien compris à la vie. Petit garçon perdu dans un monde étrange, tout gris, à qui on a enlevé le droit de faire des batailles de neige avec ses cousins. Parfois quand Frederic repense à cette période, il revient les jeux de l'enfance, les rires de ses cousins, Katlin qui voulait absolument être la chef et suivre les trois garçons. Mais lui ne se revoit pas courir partout avec les autres, comme si cette période n'avait été qu'un long rêve dont il s'était réveillé à l'enterrement de son père. Il posa sa main sur la vitre avec une grande envie, comme tous les ans, d'aller dehors pour lever les yeux sur le ciel qui laisse tomber la neige. Mais il est en béquille et c'est vraiment une nouvelle idée à la con. Encore.

    Tête brulée, fou dangereux, taré mental, à qui il manque la case du décernement, du bon sens, de l'intelligence pour se rendre compte quand les situations sont dangereuses. Gamin dans sa tête. Mais l'argent, ce monde pourri duquel Cain parle, il le connait, parce qu'il en a fait parti. Les longues parties de cartes le soir, les gens qui restaient, sa mère qui le laissait seul pour aller à des soirées. Elle faisait partie de la haute société de New York, elle. Elle n'espérait juste que son fils la rejoigne, devienne un de ses gosses de riches qu'il fréquentait dans son école du quartier Ouest. C'était un véritable cliché, des enfants d'à peine douze ans qui avaient les outils technologiques les plus développés pour l'époque, qui vivait dans des vêtements hors de prix. Ce monde qui lui faisait horreur désormais. Il n'avait jamais appartenu à ce cercle. Il ne dit rien parce que ça lui fait penser à sa mère mais il acquiesce. Il sait de quoi Cain parle, il en a vécu des bribes.

    "A leur santé. Aux modèles de vertu que nous ne sommes pas !"

    Oh non Frederic n'est pas un modèle de vertu. Regardez le deux ans avant les évènements d'aujourd'hui, drogué à l'héroïne, dépendant, courant les soirées les unes après les autres pour trouver ses limites, disparaissant dans des coins sombres avec n'importe quel individu de sexe féminin ou masculin. Pourtant il accepte volontiers de boire à la santé de ces imbéciles. Il n'est pas un modèle de vertu et il en est fier. Il en faut aussi des modèles de non vertu, des contre exemples. Et puis même sans ça, ça lui aurait servi à quoi d'être sage, de se tenir dans les normes voulues par ces sociétées ? Aurait-il mieux fini ? Certainement. Peut être que certains tatouages n'auraient jamais été gravées dans sa peau. Et après quoi ? Il serait un Zinc confirmé aujourd'hui ? Habillé dans des jeans de luxe, des chemises, avec une coiffure digne des footballeurs de Weins ? Alors certes, il aurait encore deux rotules. Mais aucune des deux vies n'étaient enviable. Il n'avait jamais eu envie d'une vie parfaite, sans accroc, tracée, destinée et toutes ces conneries.

    Cain parle de la Nouvelle Orléans, que Frederic ne connait pas. Il s'en fait une idée chaleureuse avec les phrases du journaliste, avec des sourires, des gens qui sortent tard la nuit. Ca lui donne envie de parler de son propre pays, un froid à faire peur, du blanc à perte de vue, des feux de cheminée chez son grand père et la prison, le visage de son père derrière la vitre. Il hésite, il regarde toujours dehors. Il estime qu'il fait parti des gens de bonne compagnie dont il parle et il s'en sentiré presque flatté. Il esquisse un sourire à son contact.

    "Ravi de boire en ta compagnie ... Il a l'air bien ton pays ... Pas comme cette ville de ... non, si je commence à rager sur New York, on va y passer des heures. Viens. On sort."

    C'est une idée à la con ? Oui, parfaitement. Le sol est froid, il risque de tomber ? Et alors ? Frederic attrape sa veste, l'enfile à la va vite et pousse la porte du bar pour aller dehors. Il fait encore plus froid qu'à son arrivée. On doit avoisinner les zero degrés. Il lève ses yeux bleus vers le ciel, regardant les flocons qui tombent dans la nuit. Très belle vision il faut dire. Son âme encore enfantine s'émerveille et un grand sourire se fige sur son visage. Il serre ses béquilles. Il se sent bien, le froid règne. Il avait besoin de prendre l'air, l'alcool commençait à trop le réchauffer.

    Il fait quelques pas jusqu'au bord de la route et un instant il regarde le goudron en bas du trottoir. Il ne va pas tomber enfin. Il est solidement fixé sur ses jambes dans ses chaussures avec ses béquilles. Un flocon tombe sur son visage, sur ses cheveux.

    "Allez faut que ça tombe plus ... T'as déjà fait des batailles de boule de neige ? Avec mes cousins on en faisait chez mes grands parents ... Avec Ceydrik on gagnait toujours, parce qu'il courait partout et moi je visais." Il échappe un rire. C'était la belle époque. "Alors ? T'as vu, il fait pas si froid que ça ! On est juste bien là."

    Juste être bien, se sentir bien pour une fois dans la semaine. Oublier que Gordon vient dans deux jours.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Mar 1 Oct - 13:26

" 13 Novembre "


Ces jours de froid ont toujours mis à mal l’humeur de Cain. Pas qu’il y soit sensible, seulement il se sentait éloigné de sa Nouvelle Orléans natale, loin du soleil cuisant qui cognait sur les rues terreuses et les murs blancs, loin des femmes Créoles aux robes bariolées, des vieux fumant des roulées et du son langoureux d’un saxophone qu’il entendait régulièrement dans un bar de quartier. L’hiver de New York, si froid semble éteindre ses souvenirs et les teindre de gris. La joie de ces jeux innocents, de ces batailles de boules de neige le journaliste ne la connaît pas. Il était déjà trop grand pour y penser lorsqu’il a réellement vu la parure blanche de cette saison et sans la détester, il n’y faisait pas grandement attention. Au mieux ça entrait dans les éléments du décor, comme les taxis jaunes et les derniers grands immeubles. Alors quand Frederic propose de sortir il hausse un sourcil, envie de demander pourquoi qui lui reste sur le bout de la langue mais après tout … pourquoi pas ?

Après avoir précisé au barman qu’ils reviennent bientôt Burckhard emboîte le pas à l’étudiant et frisonne légèrement une fois à l’extérieur. La température a chuté encore ; on annonce un hiver rude, de la neige en quantité aussi. Mais cette fois, il la verra peut-être autrement ? Hissé à côté de Fred, il allume une nouvelle cigarette et lève le nez à son tour. Les flocons dansent et s’éparpillent, filant le long de ses joues et mouchetant sa crinière noire de quelques paillettes. Lorsqu’il tend la main, la neige fond vite et elle ne tiendra peut-être pas. « Ils en annoncent beaucoup pour la fin de semaine, je me demande ce qu’on va m’ordonner de sortir comme article tien ! Mon patron a l’art de me filer des trucs tordus pour se venger, d’ici à ce que je doive photographier des bonhommes de neiges affublés de drapeaux tricolores ... »
Cain en rit, jaune un peu mais tant pis. Ce serait le sujet le plus innocent … L’hiver amène toujours son lot de morts, les sans abris et les démunis qui ne peuvent pas se chauffer. Les routes bloquées et les accidents, les cadavres jetés dans les plans d’eau et qu’on ne découvrira pas avant le dégel. Ce n’est pas une saison si paisible quant aux fêtes de fin d’années et bien, elles sont loin d’évoquer au journaliste de joyeux repas près d’un sapin décoré entre rires et chansons. Perdu à ses réflexions, il en sort néanmoins lorsque l’étudiant l’interroge. Expirant un nuage blanchit par le froid il sourit et secoue la tête. « Non j’en ai jamais fait. Je n’ai pas de frères et sœurs, quant à la famille moins je vois la mienne mieux je me porte. J’ai voyagé bien sûr et j’ai vu la neige à pas mal d’endroits, mais en fait je jouais peu étant gosse. Je préférais me balader ou lire. »

Déclaré antisocial, il n’avait pas d’ami réel. En aucune façon il ne faisait entrer des camarades de classes chez lui, même plus âgé. Bien sûr, il trouva quelques connaissances mais jamais approfondies. Que ce soit pour un verre ou une nuit Cain conservait une distance. L’intelligence pouvait le séduire mais ils se comptent sur les doigts d’une main ces personnes auprès desquelles il aima passer du temps à l’époque. Peut-être a-t-il manqué quelques bons moments ? D’un fond d’innocence aussi ? Possible, mais il était bien trop mature, en avance pour son âge et les livres étaient ses seuls vrais compagnons. Au final non, il ne fait pas si froid.
« Tu as raison, ça va encore. Puis on est bien c’est vrai ! Bon espère pas que je me roule là dedans quand y’aura trente centimètres par contre … encore que, avec une bonne bouteille ça peut le faire ! » Il rit à son tour, ce serait plutôt cocasse finalement. Puis ce n’est pas comme s’il avait des hésitations à tenter des choses bizarres. Ça pourrait même se révéler hilarant avec quelques verres dans le nez. Ce qui aussitôt ravive en sa mémoire l’évocation de la vodka que Frederic a faite plus tôt. « Tu sais quoi, je pense a un truc. Je connais un type dans le quartier Sud, il a une boutique pas très connue sauf des habitués mais c’est une mine d’or en articles du monde, je parie ma paye du mois qu’il aura de la bonne vodka de chez toi ! On devrait y aller un de ces quatre, quand l’autre adepte du SM sera reparti. »

Pas que le Sud soit l’endroit le plus charmant pour une balade mais Cain connaît bien le coin maintenant pour en avoir vu les rues les plus étranges et les moins fréquentables. Ce qu’il n’a jamais cherché, c’est l’endroit où vit la clique du Clown et il ne cherchera jamais. Le Croque Mitaine ne s’est jamais vendu à ce propos et Burckhard n’a pas posé de questions. Au fond, il y a des choses à laisser secrètes et par respect au moins le journaliste ne s’est en aucun cas montré intrusif. Des questions, il en pose peu au Boogie Man et surtout pas concernant son quotidien. Le type lui accorde déjà de son temps et lui offre ses avis, il ne faut  pas abuser tout de même. La clope achevée, il jette le mégot et l’écrase sous son talons avant de s’étirer, soupirant. Il se sent bien, c’est une bonne soirée. « Un jour, je te ferai visiter la Nouvelle Orléans ! Bon c’est très différent d’ici et encore plus de chez toi mais je suis certain que tu aimerais. T’as ce truc, ce côté je prends tout comme ça vient et je le comprends. On se relève de tout, c’est ça la magie de la volonté. Je sais que tu vis une période super moche, mais je sais aussi que tu la passeras. Toi ta jambe, moi un œil … tu crois que bientôt ils feront des pièces de rechange ? C’est cool le côté cyborg. »
Il n’a jamais évoqué sa propre faiblesse, mais à Fred Cain peut le dire. Certes ça semble plus banal qu’une jambe qu’on doit traîner, c’est seulement différent. Régulièrement il souffre de migraines violentes à vomir  parce que des types lui ont pratiquement explosé le crâne et si on pensait pouvoir faire remonter le 5/10 de vue restante à ce foutu globe oculaire, on lui a annoncé dernièrement qu’il en restait seulement 2/10. Il fait avec, c’est pénible parfois et il n’a plus sa précision d’antan mais la volonté demeure. Sa langue fonctionne toujours et ses deux mains avec. L’esprit ne flanche pas, n’a jamais lâché et ne s’effondrera jamais. À moins de le tuer, Cain restera vermine parmi la vermine et pire encore. Car le Baron rit lui, il leur rit au nez à tout ces cols blancs et ces politiquement corrects qui ne comprendront que trop tard, qu’il leur a joué une bien mauvaise blague.  
© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Dim 13 Oct - 21:01


"Bad Joke"



Cain & Frederic



    Il en faut peu pour être heureux. Un peu de neige, du Jack Daniel's, l'évocation du pays regretté et un bon copain. Frederic n'en demande pas plus. Il ne peut pas en avoir plus de toute façon. Mais ce qu'il a lui suffit pour ce soir. Il repense aux nombreuses guerres de neige qu'il faisait étant enfant et ce passé lui semble terriblement longtemps. Il a l'impression d'avoir vécu trop de choses. Lancer la neige, se la prendre dans les yeux. Il y avait toujours au moins un Host qui finissait par pleurer, et le jeu s'arrêtait alors que la grand mère servait le thé. Mais à New York, personne ne crie pouce parce que tu t'es fais mal. Au contraire, on te piétine sans même t'aider à te relever et les autres courent devant alors que tu peine à les apercevoir encore. Frederic a laissé sa vie lui échapper et l'hiver revient encore. La dernière fois qu'il a vu tombé la neige, il était encore à Los Angeles, où elle tombait sur la mer. Il la voyait depuis sa chambre à la clinique et lui semblait qu'il ratait quelque chose.

    Il sait qu'il va avoir l'alcool triste s'il continue à être si mélancolique. Il se force à se concentrer sur les paroles de Cain, reprenant le fil de leur conversation. Il l'entend rire en parlant de son travail. Il ne répond pas, parce qu'il n'a jamais travaillé de sa vie et qu'il ne connait pas les contraintes. Il pense seulement que c'est bien les bonhommes de neige. Il en fera peut être un avec Spencer ou Alanis. Elles doivent être contentes elles aussi de voir la neige. Ca lui fera un peu de vie sociale. Il n'a pas froid. Pas encore. Il sent le froid, ça percute sa peau mais ça lui fait du bien. Il préfère ça à la chaleur. Il a toujours préféré le froid, influence de ces pays nordiques où même l'état les températures ne montent pas.

    Il se tourne brusquement vers le journaliste quand il parle du quartier Sud. L'attrait de la vodka estonienne est bien sûr puissant, mais pas assez. Il est hors de question qu'il s'aventure de nouveau là bas. Pourtant il le prend avec humour. Ce soir tout est prétexte à rire, les pratiques de Gordon, les deux psychopathes. Il imagine la tête de Jason ou du Boogie si jamais il les croisent. Le résultat est assez flippant et il n'arrive pas à voir la suite.

    "Ouais moi aussi j'connais des mecs dans le Sud ... Ils se maquillent en clowns ou portent des hâches. Des gens super sympa, vraiment, bourrés de qualités ! Mais dernièrement on a eu des soucis donc ... ils seraient pas vraiment d'accord pour qu'une seule phalange m'appartenant se retrouve là bas. "

    Même en le payant, en le forçant, il n'irait jamais là bas dedans, plus jamais. Ca fait trop peur, c'est trop sombre pour lui. Il doit oublier toutes les erreurs qu'il a pu faire avec les grands, au Nord comme au Sud et la meilleure des solutions est de ne plus en parler, de reprendre une vie d'adolescent aussi normale qu'elle peut être. Il doit se relever, oublier, ouais, Cain a raison. Prendre la vie comme elle vient. Il frissonne en sentant un flocon sur sa joue.

    "... La Nouvelle Orléans ... c'est chaud non ? Avec de la musique un peu partout et des gens sympas ?"

    La neige redouble, tombant de plus en plus et rendant les cheveux de Frederic blanc par dessus le bleu. Il a froid, des flocons tombent dans son blouson, lui rappelant qu'il n'a qu'un t-shirt en dessous dudit blouson de cuir. Ca doit être bien de voyager, de voir d'autres endroits, de changer d'air. Celui de New York est trop en fête pour la venue de Gordon, il ne le supporte pas. Ca l'énerve à l'avance. Surtout qu'en plus les Plombs vont devoir jouer les larbins, rester dans l'ombre pendant qu'on montrera à tout le monde les Platines géniaux. Toute cette hypocrisie détestable. Tout ce qu'il hait tellement dans cette académie et qui s'ajoute à cette rage menaçante d'exploser. Même si ça finira par passer. Peut être. Peut être même pas.

    "J'veux pas être un cyborg ... j'veux marcher comme avant. J'aimais bien faire l'équilibriste sur le bord du trottoir mais j'peux même plus. Ou alors peut être, si j'ai vraiment bu ! ... Tu crois qu'il a du champagne ? T'as déjà goutté le champagne français ? Une tuerie. Ma .. mère en avait des caisses entières. "

    Ah, les bulles alcoolisées au réveil après une dure soirée. C'était le meilleur moment, quand il se levait avant tout le monde et qu'il regardait les formes allongées n'importe comment. Les fêtes du quartier Ouest lui manquaient. Il soupire. Evoquer le passé ne sert à rien.

    "Allez, puisque je suis un grand malade ... je choisis la prochaine boisson. C'est une bonne soirée pour boire alors autant goûter des trucs. J'ai jamais bu de cognac ..."

    Roh allez. Toute façon c'est Cain qui paye. Il menace de glisser, encore, en faisant un pas et se fige pour retrouver son équilibre. Se casser un os serait une mauvaise idée.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Dim 27 Oct - 2:48

" 13 Novembre "


Donc Fred aurait eu des soucis avec Lecter et compagnie ? Cain sourit dans une fine grimace ; tout le monde ne peut pas avoir la chance de vivre après avoir croisé la route du trio d’ennemis publiques. Pour sa part le journaliste n’a pas trop envie de croiser le Clown et ses os seraient certainement bien fragiles sous les mains du géant. Reste le Croque Mitaine qui lui fait l’honneur de ses conseils, de quelques récits, d’avis et qui -c’est un simple détail- le laisse repartir avec la tête bien en place sur ses épaules. D’ailleurs ça fait un moment que Burckhard n’a pas croisé le tueur aux yeux bleus. Il faut dire qu’ils semblent avoir été très occupés les méchants si on en croit les rumeurs qui se murmurent au Sud. On parle d’abattage en masse, un truc moche à voir d’ailleurs. La mafia a fait des siennes et s’est pris la vendetta signée d’un J majuscule en pleine poire. On en dit pas grand chose de plus … à part que tout ce qui porte l’étiquette Made in Italy disparaît pour ne jamais réapparaître. En fait Fred n’a pas tort, mieux vaut se tenir loin du Sud encore un moment, pas envie d’être ajouté à la liste des dommages collatéraux ce serait con. « Mouais, puis je crois que ça va rien arranger ce coup de filet. À ce qu’on raconte la trilogie du mal est franchement pas d’humeur en ce moment … ils devraient prendre des vacances, Caraïbes, Bahamas … Pôle Nord sinon mais c’est même pas dit que le zéro absolu calmerait leurs ardeurs. » Il soupire, s’interroge en lui même. Ces types ne s’arrêtent jamais ? Ils doivent bien se distraire parfois non ? Sa mauvaise conscience répond de but en blanc : Bien sûr, ils jouent au pendu avec tes concitoyens -amen- repeignent les murs en se servant de mains coupées en guise de pinceaux -c’est d’un assez mauvais goût- et obligent certainement des bimbos à se jeter dans un bassin de clous en pariant sur la paire de faux seins qui se dégonflera le plus vite ... Hm, au moins ça fait vivre les pompes funèbres ? Non ? Ça et les médecins légistes.  

La Nouvelle Orléans. Elle lui manque, vraiment. Cependant, aussi bizarre que ça puisse être Cain estime avoir gagné beaucoup en mettant les pieds à New York. Pas de la manière qu’il espérait il faut être honnête mais il publie, il noue des relations intéressantes et s’est considérablement détaché de son oppressante famille. En un sens ce n’est pas si mal … même s’il a bien failli y passer entre temps.
Un peu qu’il connaît les bonnes cuvées Françaises, on a le palais délicat en la matière chez les Burckhard, il faut toujours avoir une cave à la hauteurs des invités et cette famille de banquiers adore les grands rassemblements. « Ha ça oui, champagne Français. Mon père pourrait alcooliser tout le gratin de New York avec ce qu’il a dans sa cave. M’enfin, boire en mauvaise compagnie ça laisse un sale goût sur la langue. » Il faut dire ce qui est. Un breuvage insipide peut devenir plaisant tant qu’on le partage entre amis alors qu’une cuvée de prix dégustée avec un couillon à moins d’un mètre, ça file la nausée. Cain est très bien où il est ce soir, avec une bouteille d’un prix respectable et critiquant le système -surtout son président- avec un chouette type. Il commence même à trouver la température moins agressive en fait …

Lorsque Frederic laisse entendre qu’ils vont abuser de la boisson bien plus que de raison, le journaliste éclate de rire et étire les bras au dessus de sa tête. « Sérieusement ? T’en as jamais bu ? Ben on va faire soirée découverte dans ce cas. Toute façon la note est pour moi donc fais toi plaisir. T’en as besoin avant d’aller affronter Mister SM deux mille quatre vingt dix neuf ! » Nouvelle grimace, il suspend les mains dans l’air et finit par secouer la tête à plusieurs reprises. « Brrr je viens d’imaginer un défilé de types en latex avec des filles montées sur quinze centimètres de talons qui les tiendraient en laisse et leur cravacheraient l’arrière train … faut que je réduise la caféine j’pense. » Non vraiment ?

La neige continue de tomber, couvre le bitume d’un voile léger. Cet hiver promet d’être particulièrement long et froid, les journaux commencent à se renseigner là dessus afin d’avoir sans cesse une longueur d’avance sur leurs voisins. Comme si on pouvait prévoir un mois d’intempéries avec précision. C’est stupide. Cela dit, avec cette neige précoce chacun s’accorde à dire que c’est parti pour empirer. Empirer … ce n’est tellement pas grave la neige, les fêtes qui approchent, le froid hivernal. Il y a pire et de loin. « Tu sais quoi ? Si t’as rien à faire pour Noël tu veux venir chez moi ? Et à minuit au lieu d’aller chanter des bondieuseries à la messe, on ira faire un bonhomme de neige ! Un truc pas commun, et on prendra quelques bouteilles pour la motivation. » C’est simple cette idée, tellement enfantin mais il faut savoir se poser et oublier, une heure, peut-être deux qu’ailleurs, à quelques kilomètres -ou mètres- des gens meurent, le gouvernement bave mille mensonges et des monstres rodent … c’est encore très humain, de se voiler la face.     
© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Sam 2 Nov - 17:27

[quote="Frederic Host"]

"Bad Joke"



Cain & Frederic



    Non mais ne nous leurrons pas. Rien ne pourrait arrêter Jason Lecter, Boogie Man et le troisième mousquetaire. Rien ni personne et surtout pas une petite armée de policiers désireux de bien faire avant la venue de Gordon. C'est sur que c'est très classe de dire au président qu'on a récemment attraper un grand criminel fou dangereux mais quand il s'évade deux jours plus tard ça le fait moyen pour clamer les performances. Plus jamais le quartier Sud, plus jamais pour Frederic. Même pour de la vodka estonienne. Même si on lui dit que la meilleure neige y est. D'ailleurs la meilleure neige n'y sera jamais. Ca fait trop peur là bas. Y a des gens bizarres qui y traînent. On peut s'y faire tuer à tous les coins de rue. Avant, il en avait plus ou moins conscience mais ça c'était avant quand il n'était encore qu'un humain. Maintenant, il n'en est plus qu'une moitié. Il régresse. Il n'est plus qu'une larve qui doit se traîner pour avancer. Et ça n'a rien d'enviable.

    L'Estonie lui manque. Ses souvenirs lui échappent. L'odeur du gâteau de sa grand mère. Les histoires racontées au coin du feu, attendant que les lumières de Noël s'allument pour aller faire un tour Et quand ils revenaient, le père Noël était toujours passé. Une joyeuse enfance dans la neige et le luxe. Une adolescence compliquée entre la drogue et les fréquentations étranges et maintenant une vie d'adulte ... qui s'annonce mal. Heureusement qu'il y a toujours deux ou trois gens prêt à offrir du champagne. Frederic a le sourire aux lèvres, il se sent plutôt bien. Il n'arrive plus à penser à des choses tristes ce soir. La joie, l'alcool, la neige, tout ça. Il serre ses béquilles et regarde les flocons qui tombent et qui s'accumulent sur ses cheveux. Il frissonne. Ils feraient mieux de rentrer, il le sait, ils doivent encore finir leurs verres, Cain doit payer. Et puis ils doivent boire encore. Il va le ruiner. Frederic a une sacrée descente. Ce n'est pas encore demain qu'il finira écroulé face contre terre en grommelant qu'il ne peut plus avancer. Au contraire, l'alcool lui donne une grande gueule, pire qu'en temps normal, lui réchauffe le sang, le rend joyeux.

    "La trilogie du mal ... c'est bien trouvé. Mais même le Pôle Sud ça leur ferait rien. Ils sont trop ... trop. Et puis faut se méfier de ces gens là. S'ils nous entendaient en parler, les représailles seraient terribles ! Pire que celles de Gordon s'il sait dans quelles situations on l'imagine ..."

    Qui dit trilogie dit trois et oui, il a trouvé ça tout seul. Sa langue se délie d'elle même alors qu'il devrait la surveiller. On ne sait jamais ce qui traîne dans le centre ville, qui rapporte quoi à qui. Et bien que la rue soit déserte, Frederic devrait se taire, ce qu'il ne fait jamais. Et encore moins après deux verres d'alcool. Et la soirée est apparemment loin d'être terminée. Leur soirée découverte. Il est vrai que Frederic en a bu des alcools mais malgré son corps à l'apparence fragile, il a acquis au fil du temps une certaine résistance à la boisson. Il est loin le temps où il s'écroulait en grommelant des choses étranges. Cela ne risque plus d'arriver. Surtout qu'il évite les mélanges entre la drogue et l'alcool parce que la drogue c'est mal alors que l'alcool chauffe. D'ailleurs il ne devrait pas oublier leurs verres, qui les attendent là bas. Et ils doivent boire des nouvelles choses.

    Sans parler de la caféine. Encore une drogue. Enfin plutôt une addiction.

    "Arrêter le café ? Mais ça va pas dans ta tête toi ... Arrêter le café. C'est le café qui fait tenir les gens ! Ca réconforte et ça donne un peu d'énergie pour se lever le matin. C'est uniquement grâce au café que je me lève le matin ! Arrêter le café ... Tss. C'est comme l'idée d'aller dans le Sud pour trouver de la vodka d'Europe du Nord !"

    Il dit ça en riant parce que sa langue parle toute seule. Mais qu'il s'arrête, que quelqu'un l'arrête ! Il manque de nouveau de faire un pas de travers, de glisser, de tomber, de s'étaler sur le trottoir. Et la remontée serait rude. Il soupire et se fixe un instant, l'écoutant parler de Noël. Ca lui parait tellement moins. S'il survit jusque là, il ira surement. Il s'offrira des cadeaux tout seul. Encore qu'il ne peut même pas, parce que les cadeaux ça coûte de l'argent et Frederic fait désormais parti des gens fauchés. Il hoche la tête.

    "Avec plaisir ... C'est vrai que j'aurai rien à faire et que je serai ... seul."

    Comme pour le nouvel an, comme pour ses prochains anniversaires. Il se souvient de ses dix huit ans, la dernière fête qu'il avait fait à New York. Une éternité s'est écoulée depuis. Il frissonne.

    "On devrait rentrer ... j'ai hâte de goûter les alcools que le barman a l'air d'avoir ... c'est la soirée découverte, faut charger les batteries avant d'aller voir Gordon. Que j'ai étrangement envie de voir en vrai. Pour mettre une tête sur un nom."


[HS : Perdre un rp trois fois ? Fait.]

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Lun 18 Nov - 17:03

" 13 Novembre "


La vie est mal foutue. Alors que Cain fait tout pour fuir sa famille, Frederic regrette la sienne, la pleure. Le journaliste n’a jamais été proche de ses parents et pourtant eux continuent à lui manifester une attention constante, quelques reproches par ci, un conseil tombé dans l’oreille d’un sourd par là mais l’affection demeure inchangée. Premiers à son chevet, père et mère l’avaient couvé de ce même regard inquiet à l’hôpital, soulagés de le retrouver en vie même gravement blessé. On serait tenté de lui demander « mais où est ton problème ? Y’a des parents qui cognent leur gamin tu sais ? » Il n’y peut rien ; car à trop l’aimer ils l’étouffent. Ils rêvent le fils parfait, le digne héritier de papa mais Cain n’est pas ça, il ne le sera jamais et à toujours chercher à le retenir ils n’ont fait que l’éloigner d’avantage. Manque-t-il de reconnaissance ? Possible mais il ne demande jamais rien, tâche d’être indépendant et de vivre sa vie sans être une charge même s’il ne reprend aucun flambeau, partant de là le jeune homme de ne considère pas comme un ingrat.

S’ils savaient tout de ses fréquentations les Burckhard auraient bien plus d’un cheveu blanc. Cain pourrait se vanter d’être compté parmi les rares survivants au Croque Mitaine mais ne pipe pas mot à ce sujet, le gardant jalousement pour lui comme un gamin conserve un trésor qu’il ne ne faut jamais dévoiler. Ça plus le reste, une notoriété faite sous un autre nom, des journées et des nuits passées là où n’importe quel citoyen sensé ferait profil bas ou ne mettrait même jamais les pieds. Tu vis dangereusement Cain, en as-tu pleinement conscience ? Oh ça oui, quant à changer ce n’est pas demain la veille. Il fait partie de ces hommes estimant que si on ne joue pas sa vie, le tout pour le tout alors on ne vit pas vraiment. C’est bien joli de se protéger, d’être prudent en tout et pour tout mais à quoi bon ? Un jour viendra où il se retrouvera peut-être assis dans un des vieux fauteuils d’une maison de retraite, faisant le point sur ses années de jeunesse et lui aura un sourire aux lèvres. Peut-être se dira-t-il qu’il était terriblement inconscient à bien y repenser mais des souvenirs, il n’en manquera pas. Il pourra raconter à quelques nouveaux jeunes, quelques enfants ce qu’était la vie à son époque. Il parlera des quartiers dangereux et de gens qui ne l’étaient pas moins, il dira qu’il a connu un type qui s’extasiait encore sur la neige entre deux verres d’alcool, avec qui il critiquait les gens hauts placés … Il parlera d’une année qui ne ressemblait à aucune autre, qui avait fracassé n’importe quel être vivant un tant soit peu en marge de la société. Et il expliquera aux petits que le Clown, le Croque Mitaine et le Géant Cubain, devenus légendes urbaines ont bel et bien existé. Que peut-être ils ont volé un grand bateau pour faire le tour du monde, volant des vacanciers chaque fois qu’ils accostent et qu’ils voleront sans doute leur cercueil quelque part … un jour.

« Tu sais je pense qu’ils sont pas contre le fait qu’on parle d’eux. Faut juste choisir un peu ses mots, mais dans l’idée je suis même sûr que les ignorer ce serait largement pire. S’ils voulaient le silence ils balanceraient pas des cadavres devant les portes et ils feraient pas sauter des lieux publics. Ils se la joueraient Gordon, à tout faire par dessous comme la secrétaire planquée sous le bureau dans un but ni catholique ni professionnel. » Le révolutionnaire qu’est Cain ne peut que saluer la franchise des monstres urbains. Ils ne se cachent de rien et à son sens c’est ce qui manque cruellement à New York, à cette époque : la vérité. Assez de politique et de mensonges, assez de faux semblants. On sait tous que les objets les plus rutilants ont un revers qui l’est beaucoup moins comme ces épées médiévales serties de pierres précieuses et d’armoiries qui pourfendaient corps et armures. Si tout était clair, si cette milice gouvernementale ne rodait pas dans les rues à couper des langues -aussi imagé que ce soit- peut-être que le gouvernement vaudrait le coup même s’il s’agit d’une dictature. Être heureux sous un dictateur ce n’est pas incompatible diraient les pros du mouvement, on l’a plus ou moins fait sous César alors pourquoi pas maintenant en deux mille quatre vingt dix neuf ? La bonne blague ; parce que c’est seulement de la politique. Mensonge sur mensonge, stratagème sur but économique … c’est moche à pleurer. Bien plus moche qu’un mort aussi découpé soit-il.
Fred a bien raison ; il faut du café pour aller au devant de ça. « Non mais le jour où moi j’arrête le café c’est que je serai en instance de divorce avec ma cafetière et c’est pas près d’arriver. » Une véritable addiction, à se demander s’il ne tuerait pas pour. Une de plus ; on en a tous. Chacun son truc pas vrai ?

« Ben on se fait ça alors ! On va vouloir me traîner à la fête de famille dans l’énorme maison aussi décorée que Versailles pour l’occasion et même si le champagne valait le détour très peu pour moi. C’est un coup à ce que mon père me file les clés d’une bagnole flambant neuve avec un immense sourire signifiant : allez viens m’aider à faire se reproduire les petits dollars dans la banque ! Brr rien que d’y penser j’ai froid. » Oui et il fait tout de même frisquet dehors, il est temps d’aller mettre du carburant dans les moteurs non ? Un peu d’alcool pour empêcher l’eau de geler, on dit que ça fonctionne … à voir. « Ouais on rentre ! Hop hop ! » S’empresse-t-il de dire, tenant la porte à son cadet pour qu’il puisse entrer sans avoir à se tordre en huit avec ses béquilles. Une fois leurs places rejointes, Cain se penche sur le comptoir et annonce au barman qu’il versera un verre de chaque bouteille à partir de maintenant sans oublier de préciser de quoi il s’agit bien entendu. L’homme répond d’un sourire compatissant, ne sachant réellement si les deux jeunes cherchent à noyer un truc dans leur verre pour éviter d’en pleurer ou s’ils fêtent une bonne nouvelle. On est jamais trop sûr de rien dans cette ville.
Le temps que l’homme s’active, Burckhard allume une nouvelle cigarette et s’étire, jetant un oeil à la télévision où on continu de parler de l’arrestation. Une femme, la soixantaine bien entamée et serrant contre elle un énorme manteau de fourrure répond à un journaliste depuis le quartier Ouest. Il était temps dit-elle, ces gens méritent la peine de mort pour toutes les atrocités qu’ils ont commises. Le journaliste ne sent pas le rictus malsain qui lui tire les lèvres et sans quitter l’écran du regard il soupire. « Tu sais ce que Lecter dirait à cette Cruella ? Avec plaisir et nous devrions être deux à mourir, vous avez sur le dos pas moins d’une trentaine d’animaux dépecés vivants. » Le fou sait qu’il tue, le fou sait pourquoi il tue ; il est un monstre et assume. Mais comment nomme-t-on alors ceux qui se paient le luxe de porter la peau d’un autre sans s’être sali les mains et qui, soulignons le se déchargent de la responsabilité des tueries ? « Elle est belle l’humanité qui ferme les yeux et pointe du doigt les horreurs commises par les monstres, pas fichue de descendre dans sa propre cave et d’ouvrir ses placards pour sentir la pourriture de ses propres cadavres. Un type a dit ça dans un de ses bouquins, ça m’a marqué je crois. »
En lui même, le Baron les désigne tous, ces beaux parleurs d’un ton accusateur : Bande de lâches.  
© Jason L.

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Lun 2 Déc - 15:09


"Bad Joke"



Cain & Frederic



    Frederic n'avait pas encore vraiment réalisé qu'il serait seul toute sa vie. Il avait bien des connaissances, quelques amis par ci par là qui acceptaient encore de lui parler, mais les amis n'étaient pas là les nuits. Noël, le jour de l'an, toutes les fêtes, tous les anniversaires, il les passerait désormais seul. Et la remarque de Cain lui remettait quelque peu les idées en place. Il n'avait pas choisi d'être seul par choix et ça lui pesait. Son père l'avait abandonné en se consacrant à la drogue, mais il n'avait pas choisi d'être séparé de sa mère. Il ne l'avait pas tué, mais c'était tout comme. C'était entièrement sa  faute si elle était morte, si Calypso l'avait tué. Il l'avait mêlé à ses problèmes, il l'avait entraîné dans le coté pourri de New York. Il aurait pu choisir de rester parmi les mondains du quartier Ouest, de boire le thé, de faire des brunchs et courir les boutiques de luxe. Il serait peut être devenu un Platine ou peut être n'aurait-il jamais été à Weins. Et sa mère serait encore en vie.

    Mais les réalités alternatives ne servaient à rien. Encore une fois, il ne devait plus se leurrer la face. Il devait comprendre sa situation, l'accepter et aller de l'avant. Sa vie craint, certes. Il n'a plus beaucoup de perspective d'avenir, certes. Mais il peut toujours prendre du bon temps dans un bar avec un ami, une fois de temps en temps. Et parler des vilains du quartier Sud, dans des termes choisis pour ne pas s'attirer de problème. Ce que pense vraiment Frederic de Jason, du Boogieman et du Cubain, il ne le dira pas à voix haute. Il n'est pas d'accord avec leur philosophie, avec tout ce qu'ils font. Mais il envie leur force, le pouvoir qu'ils détiennent. Lui n'est pas capable de tuer quelqu'un et de faire exploser des bâtiments pour faire peur. Il ne connait par le but de ces malades. Mais se faire capturer par la police ne va certainement pas arranger leurs états mentaux. Loin de là. Parce que ces malades font peur. On tremble rien qu'en prononçant leurs noms.

    Frederic a perdu de son sourire et il se ferme encore un peu plus quand Cain parle de sa famille. Il a envie de rétorquer qu'elle est peut être minable et qu'elle balance l'argent par la fenêtre, mais qu'au moins il en a une. Il ne connait Versailles que par les livres d'histoire et la vision du roi divin et ayant tout les droits qu'on leur rabâche. Mais ça ressemble à un rêve inaccessible et la vision de la parfaite petite famille au coin du feu fait remonter des souvenirs de l'enfance de Frederic qui lui font mal. Il ne fait aucun commentaire et rentre à nouveau dans le bar, soupirant de bien être en sentant la douce chaleur et les vapeurs d'alcools. Cain le laisse passer et Frederic s'installe de nouveau, posant ses béquilles à terre. Il a de nouveau soif et imite Cain, s'allumant une nouvelle cigarette bien corsée en tabac.

    "Tu sais ... ils ont raison de vouloir qu'on parle d'eux. Parce qu'on est mort de peur rien qu'à l'idée qu'ils nous entendent et qu'ils nous tuent pour ça. Enfin, nous. Moi, déjà. Ils auraient plusieurs bonnes raisons de me tuer et je déteste ... déteste cette emprise qu'ils ont sur moi."

    Il a envie d'alcools forts, des trucs qui vont bien lui arracher la gorge. Pour penser à autre chose et pour se plaindre d'un truc fort au moins, ça changerait. Il en a marre de se lamenter sur son sort.

    "Pour Noël on pourrait faire des poupées vaudoux ? ... Ouais non mauvaise idée, ça prendrait trop de temps. Au lieu de ça, on fera une cible ... Oh un jeu de fléchette ! Des fléchettes, des bouteilles, du tabac et nous. Ouais. Ca va être bien. On peut avoir du cognac ici tu crois ?"

    Il continue de parler sans rien dire, plus pour évacuer les pensées noires de sa tête. L'alcool l'a toujours aidé jusque là. C'est sans doute la seule drogue qu'il n'a pas arrêter, avec le tabac. Frederic regarde Cruella passer à la télévision et malgré lui il sourit largement en entendant Cain la critiquer. Il fait tomber la cendre dans le cendrier prévu à cet effet et s'écarte pour laisser le barman poser leurs verres. Il analyse la phrase de son camarade de boisson et hoche la tête.

    "Je te répondrai simplement que les gens sont cons. C'est beaucoup moins philosophique mais ça reste à mon niveau. Mais ... c'est toujours comme ça, l'humanité préfère juger les autres et leur dire que ce qu'ils font n'est pas bien au lieu de prendre vraiment conscience de leurs propres actes. C'est moche et ça craint."

    Frederic termine sa cigarette dans ce bel instant de poésie. Les réflexions n'ont jamais été son fort. Il dit ce qu'il pense. Savoir bien parler ne sert à rien si cela amène à cacher des vérités, à mentir. Quand on est franc, on prend des coups et des sévères. On en sort grandit plus fort. C'est comme ça. Il regarde son verre en fronçant les sourcils et sent l'alcool. M'ouais. L'odeur ne lui dit rien.

    "C'est quoi ça en fait ? Y a quoi dedans ?"

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MessageSujet: Re: " Bad Joke " - CLOS " Bad Joke " - CLOS Icon_minitime1Mer 11 Déc - 13:52

" 13 Novembre "


Il a bien remarqué que Frederic perdait son sourire et comment l’en blâmer ? Il n’a plus aucun proche, aucun lien de sang ici et plus grand chose dans les mains sinon ces béquilles pour soutenir une démarche que la vie a rendue branlante. C’est difficile d’expliquer à une personne comme l’étudiant que la famille est pesante pour certains, parce que celle du jeune homme a été proche de lui, qu’il a de bon souvenirs avec, que les évoquer peut encore lui tirer un sourire. Cain voit bien dans son regard cette expression criante, il la connaît celle là même qui dit « de quoi tu te plains ? Tu as des gens autour de toi au moins. » Des gens, voilà. Seulement des gens, pas d’affinités, pas de rires, pas de choses à conserver précieusement dans un coin de la tête. Ils ne l’ont jamais compris et le voyant différent de l’image qu’ils se faisaient du fils parfait, l’ont jeté entre les mains des psy... Alors tu vois Fred, elle est là cette famille c’est vrai... mais il se sent seul au milieu d’elle. Se sentir seul c’est bien différent du fait d’être seul. Cain ne s’en plaint pas, voilà longtemps qu’il a accepté de créer lui même un cercle, de s’entourer de personnes qu’il apprécie et qui lui offriront ces instants à consigner. Une famille, ce n’est pas qu’un lien de sang et des parents. Une famille, c’est un groupe au sein duquel on se sent bien. C’est ainsi qu’il l’a toujours vu.

Pour Noël ils feront un tas de choses, ils pourraient même inviter quelqu’un d’autre encore parce que plus on est de fous plus on rit et rire, en bonne compagnie ça fait du bien. Il y aura des choses à manger et à boire, de quoi faire la fête d’une autre façon. Le journaliste hoche la tête, un sourire aux lèvres. « Ouais on peut faire ça ! D’ailleurs si tu as quelques amis qui savent pas quoi faire et qui veulent s’amuser passe leur le mot, on sera pas que deux à se retrouver seuls cette nuit là, tu ne m’avais pas parlé d’une fille ? Lexy c’est ça si je me souviens bien ?! Vous aurez rien à apporter je préparerai tout. » Ce sera sympa, Cain en est certain. Il n’a pas envie de pavaner en grandes pompes, seulement de déconner en bonne compagnie et Fred connaît certainement des personnes qui leur ressemblent assez pour s’y plaire. Ils vont bien s’amuser c’est sûr. Bien critiquer accessoirement.

Retour au bar et à son comptoir, à demander des verres les uns derrière les autres pour le principe que l’alcool dilue des trucs désagréables jusqu’à les rendre insignifiants. Il n’y a pas que leurs problèmes personnels, il y a ça aussi : la visite de l’autre anonyme, les méchants enfermés, ce sera très moche tout ça et ça va plomber le moral de certains pour mieux contenter celui les autres. Les lucides sauront qu’une cage ne retient pas des monstres, qu’à moins d’avoir le trio en un seul coup des représailles tomberont toujours. Cimarro n’est pas le plus dingue c’est connu, il n’est pas celui qui massacre les citoyens pour la seule idée que c’est drôle non, mais l’homme a des valeurs et comme les deux autres, il n’aime pas qu’on s’en prenne à eux. Surtout pour une connerie d’indic trop bavard... mais que ça va être laid tout ça...
Alors oui Burckhard crache sur la populace et ces abrutis, ces gens pas foutus de regarder leurs fautes mais adorant pointer du doigt celles des autres. Il en a marre de ces gens qui se pensent au dessus de lot, persuadés d’avoir raison pour la seule raison qu’ils soutiennent l’idéologie d’un type qu’on soupçonne aussi bien du pire que du mieux. Quel chef d’état honorable casse les dents de celles et ceux qui s’opposent à ses idées ? Gordon n’est pas une bénédiction pour New York, pas sur du long terme... Pourquoi ? Il y pense et sourit de coin en avalant un verre dont le goût ne lui rappelle rien du tout : Un oiseau n’est pas bien en cage même si la cage est en or massif et qu’elle possède tout le confort d’un nid douillet. Voilà New York, une énorme cage ouvragée comme un bijou et brillante comme une pierre précieuse. Certains l’aiment, parce que le monde dehors fait peur avec ces monstres malades qui rodent ; ils ferment les yeux et se bouchent les oreilles en répétant jusqu’à la nausée que Gordon et sa clique gardent bien la petite cage, que tout ira bien… Ils préfèrent la sécurité d’une prison psychologique à la liberté d’expression dangereuse et des conditions de vie trop aléatoires. Comme il est tordu le monde vu sous cet angle hein ? Peuplé de lâches et de moutons suivants un berger prétendu sauveur... Cain préfère sa liberté et si elle doit lui laisser un goût de fer sur la langue tant pis ou tant mieux d’ailleurs, il ne baissera pas les yeux pour regarder ses propres chaussures ça non. Il continuera, par n’importe quel moyen de crier qu’un être humain est libre par définition, il ne devient esclave que par décision. Révolutionnaire ou anarchiste est-il en somme ? La barrière est bien fine lorsqu’on y regarde.

Y’a quoi là dedans ? Le journaliste se penche et observe le verre d’un œil perplexe. En fait il n’en sait foutrement rien et finit par hausser les épaules. « Bah, c’est pas très important Fred ! Au pire demande à notre ami derrière, mais comme disait quelqu’un qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Il neige, on est bien, j’ai même pas envie de me poser plus de questions. » Et il avale un autre verre cul sec, la tête soudain embrumée et un voile tombé devant les yeux pendant quelques secondes. Demain est un autre jour, ils sont peut-être assis à dix mètres d’une bombe, ils vont peut-être crever ou pas, aucune importance. Pour le moment, ça ne va pas si mal et c’est tout ce qui compte. Ses doigts se ferment autour d’un autre contenant, le lèvent et décochant un sourire ravi à l’étudiant Burckhard laisse filer d’une voix claire, ombrée de rien pas même d’un fond de doute concernant les jours à venir. « Santé, et qui vivra verra ! » Et on est pas là de l’enterrer. Un jour lointain peut-être, mais pas cette nuit...  

RP CLOS
 

HRP:
© Jason L.


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