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Triumvirat
Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Lun 19 Aoû - 1:41

" Dettes d'Honneur "

Le spectre passe, la mort s’éloigne et le Clown n’a pas besoin de se forcer au calme pour rester assis. Son enthousiasme n’est plus, sa joie est clouée comme un insecte punaisé sous verre dans un cadre, ses élans sont loin. Il aurait rit si on lui avait dit qu’un jour il sentirait ça, cette sensation vrillante d’être rejeté, ignoré. Il l’a tant fait aux autres, c’est naturel et régulièrement il a repoussé son second. Mais Jason Lecter n’est pas capable de relativiser, lui n’est pas un roseau qui plie au vent. C’est une branche morte au bout de laquelle se balance une foutue corde de pendu, nœud coulant qui, lorsqu’il en vient à porter un poids trop lourd fait éclater son support. Jusque ici personne, jamais n’avait poussé le Clown dans ce retranchement. Jamais il n’a attenté à sa vie pour autre chose que la guerre et le Chaos, jamais pour lui même. Ça fait mal hein ? Soupire la folie, vilaine mégère qui lui rappelle en sous entendu la raison pour laquelle il ne devait pas s’accrocher, s’attacher. Tu vois où ça te mène ? Regardes toi. Il fait le point et oui, c’est déchirant, non il n’est pas fier. Pourtant il aurait laissé le poison faire son travail sans la moindre hésitation, sans rien craindre de plus que cette douleur insidieuse qui lui avait serré la gorge et cette impression d‘abandon total. Si le Croque Mitaine ne s’était pas précipité, s’il n’avait pas supplié … il serait mort.

Sauvé pour cette fois, il s’en relèvera mais en lui quelque chose reste cloué au sol sans plus aucune force. La bête roule en boule, sourde et aveugle elle semble agoniser, terrée quelque part en unique témoin de sa propre chute dont la folie se moque sournoisement. Malgré tout Jason sèche les larmes, en créateur il rassure son œuvre et lui dit que tout va bien. Qu’il est encore là … Puis il reprend possession de ses doigts, entend un début de phrase qui ne trouve pas de suite. Envie de dire, ne t’en fais pas, ça ne fait rien. Le Clown devrait s’énerver, enrager mais rien ne vient et le décor irisé sous les lumières noires prends des allures de fond marin où règne un étrange silence entrecoupé par l’éclatement de quelques bulles qui remontent paresseusement à la surface. Entre deux eaux ; c’est ainsi qu’il se sent et il n’a pas envie d’en sortir. Neutralité mal taillée à laquelle Jason s’accroche pour ne pas entendre à nouveau les paroles trop rudes, ce « pousses-toi » comme craché à un être méprisable. Un frisson lui grimpe le long du dos, il soupire tandis que Boogie se hisse à ses côtés sur le canapé.

La moquette serait-elle devenue un repère ? Ils la fixent ensemble mais le noir n’apportera aucune réponse à ça, il ne mettra pas de mots sur ces sentiments piquants, urticants qui viennent de les saisir à la gorge comme un jet de poivre. Puis les mots s’échappent, le Croque Mitaine prend la parole et explique, expose ses pensées sans chercher à les préparer. Coeur en bouche au fou. Tu ne souris pas Lecter ; tu devrais pourtant. Logiquement oui … Il aurait donc préféré rester à ses côtés, n’importe comment, pour en parler ou non car ces événements ne pouvaient pas être gérés en solo. C’était trop brutal, trop d’émotions fulgurantes pour en revenir comme d’habitude et enterrer la chose en y pensant plus.
Les plaies du passé. À ces mots Jason lève la tête pour contempler son armée de serpents qui reste étrangère à la scène et évolue tranquillement le long des branchages, certains noués les uns aux autres en mont de boucles, yeux clos et reposés. Veinards qu’ils sont … il les envierait presque. La vérité, c’est que le passé ne lui laisse aucun goût sur la langue. À peine un relent quand il l’évoque mais il est toujours infime. Pour ce qui est de la créature de cendre c’est autre chose … Elle a toujours été là, gorgone vengeresse qui hurle de sa voix difforme quand on la dépossède, qui abat ses griffes venimeuses sur les fautifs et les malheureux qui se trouvent autour. Il avait sept ans la première fois et si bon nombre de souvenirs se sont floutés, chacune des apparitions de cette chose est aussi claire que si elle s’était produite la veille. Jamais de survivants à son passage ; Boogie et Alonso étaient les premiers à en réchapper. Les seuls que Jason se refuse à tuer.
Le silence plane et le Clown semble s’éteindre comme meurt la flamme d’une bougie, il en perd toute chaleur et ne la retrouve pas. Doit-il redevenir le tyran ? Celui qu’ils ont connu à leur arrivé ? Qui riait pour lui, se moquait de tout le monde et ne portait aucun vrai regard sur eux. Doit-il se détacher à nouveau de tout au risque d’attenter de nouveau à son existence ? Ce serait judicieux, moins douloureux aussi. Roucoule la folle, médisante. Mais sa voix est chassée, éloignée par l’aveu de Boogie. Pas le préféré ? L’idée a le mérite d’attirer l’attention de Jason qui tourne les yeux vers lui, pensif. Le pire de lui … sans doute. Certainement même. Les yeux bleus esquivent, se détournent et la voix avoue la honte, elle reconnaît des regrets. Et maintenant ?

Maintenant Lecter redresse le dos, mouvement simple mais un rien précipité qui fait tanguer toute la pièce. Doucement, calme toi ça va passer. Se sermonne-t-il en passant une main sur son visage, un soupir au bord des lèvres. Et maintenant Jason ? Où est passée ton éloquence ? Oh elle est bien là mais c’est le maître qui parlerait, pas la bête qui refuse de revenir, qui s’enfonce plus loin encore dans sa cachette. Au bar il n’avait eu aucune hésitation à approcher, à voler un baiser, à attiser une flamme mais le pyromane n’a pas de quoi allumer un feu sur le moment. Parle bon sang ! Dis quelque chose ! Mais quoi ? Depuis quand tu te poses la question ? Vrai. Il ne pense jamais à ça. Et cette migraine qui revient … Au diable ! Les voix et les questions, qu’elles aillent toutes au diable. La nuque appuyée au sommet du dossier, le nez levé il se force à parler et advienne que pourra. Pour maintenant … ça ne changera plus grand chose, ça ne pourrait pas être pire. « Je peux gérer beaucoup de choses, tout ce qui me concerne en fait. Même le pire de moi même je peux en revenir même si ça me secoue … Je comprends, saches-le ce que tu dis là, je ne voulais pas m’éloigner non plus mais je ne voulais pas prendre le risque de remuer la cendre avec toi. Je pensais me calmer, reprendre un peu contenance et revenir mais peut-être que j’aurai dû m’enfermer à double tours ici. » Baissant les yeux, il avise les cigarettes fluo écrasées par terre, hausse délicatement les épaules. « Je sais bien, te provoquer pour te forcer à rester ici c’était un peu rude, trop vu les circonstances mais ... »

Blocage, c’est comme si quelqu’un venait de lui voler sa voix. Tu parles trop Jason tu te souviens ? Ha oui c’est vrai. Et maintenant ? Parler mais pas trop ? Ce serait le comble. Monte monte colère, reviens flamme mordante, réveille toi. Dans sa poitrine le cœur s’emballe, le sang pulse plus vite, la respiration devient plus courte. Au diable a-t-il dit ! Allez toutes au diable. D’un coup de pied sec il percute la table en fer qui racle la moquette et pose les coudes sur ses genoux, tête résolument baissée et paupières closes. La voix tremble, pas de larmes mais c’est tout comme et c’est la bête que Jason tire par la peau du cou pour la forcer à parler, à expliquer son malaise. « Tu regrettes, j’ai compris ça mais ce regard là je ne le connaissais pas chez toi. Que tu veuilles de l’air je peux l’accepter ; que tu me repousses si franchement par contre … Je ne peux même pas t’expliquer, te dire à quel point je me suis senti misérable. » Ça fait mal hein ? Misérable ; le mot tombe comme un claquement de fouet et le Clown pivote, remonte les jambes sur l’assise pour lui tourner le dos. Ne pas sentir le moindre regard, craindre d’y trouver encore le moindre grain de déception, de lassitude. « Je sais parfaitement à quel point je te fatigue parfois, mais là … je t’ai vu lassé. Je peux supporter n’importe quoi, je m’adapte mais que tu me rejettes, je peux pas. Je … ce que j’ai entendu à ce moment, ce que j’ai lu c’est seulement que je pouvais bien m’arracher le visage, ça ne te concernait plus et que tout ce qui comptait c’était que tu t’éloignes et … que tu en avais assez de moi. »            

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
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COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Lun 19 Aoû - 12:29



Silence que le Croque-Mitaine trouve d'une pesanteur terrible. Bien que Lecter soit en vie et lui rassure presque mécaniquement que tout va bien, le rapace charognard n'a pas disparu, il se contente de lisser ses plumes, patient, car lui mieux que quiconque sait que tout meurt et tout finit dévoré par les vers. Boogie est trop dépendant du Clown, trop empoisonné pour survivre, en restant entier et intact, à une crise de cette ampleur. Le silence l'écrase et la culpabilité le ronge. La Bête de soie noire se retrouve seule et perd aussitôt de sa superbe, vulgaire chat errant dont les miaulements morts ne sont entendus par aucune oreille. Jason n'est qu'à quelques centimètres de lui et pourtant, il n'a jamais été aussi loin.
Si Jason parvient à gérer ses crises les plus noires ce n'est pas le cas de Boogie car les siennes sont rares et ne sont jamais dirigées vers Lecter. Elles naissent pour lui pas contre lui. Il s'est toujours vanté d'être quelqu'un de modéré, qui garde toujours un certain contrôle sur lui-même, doté d'une patience jusqu'alors infinie. C'est ce qui a fait sa réputation, c'est ainsi qu'on le perçoit et c'est grâce à cela que l'alchimie opère entre lui et le bouillonnant Clown. Leurs caractères diamétralement opposés trouvent toujours un équilibre. Peu importe la façon dont Jason peut se comporter à son égard, il a toujours plié sans rompre. Au tourbillon de flammes, il oppose un mur de glace et quand la tempête passe, le Croque-Mitaine ne se brise pas. Mais l'inverse n'est pas valable.

S'enfermer à double tour. Peut-être que rien de tout cela ne se serait passé...aussi tordue et fusionnelle que soit (que fut, rectifie aussitôt la petite voix douce et onctueuse) leur relation, il y a des choses qui ne devraient pas être vues ou connues de l'autre. Tout comme Jason se refuse à en savoir plus sur ce qu'il s'était passé entre Amnesia et Alastor Burton. Ce que l'on ignore ne fait pas de mal, n'est-ce-pas? Boogie n'aurait jamais du mettre les pieds dans le laboratoire ou du moins, pas aujourd'hui, pas après l'épisode mafia. Dans d'autres circonstances moins étranges, moins spéciales, moins exceptionnelles, il aurait certainement eu une autre réaction. Là, il a juste eu l'impression d'être de "trop", accessoire hors contexte planté dans un décor qui ne lui convient pas. Il s'était senti comme une sorte d'intrus, trop sérieux, trop calme, trop posé, débarquant sur le quai d'une gare alors que le  train est déjà parti avec son unique occupant à bord. Sa jalousie et son hermétisme bourré d'a priori sur les drogues avaient fait le reste. L'être gracieux, l'homme qu'il a élevé au rang de messie du Chaos lui était apparu dans toute son humanité. Quand on idolatre tellement quelqu'un, quand on la met sur un piédestal aussi haut, devoir baisser les yeux pour la regarder, c'est la crise de foi assurée. Boogie n'a pas vu quelqu'un qui cherchait à trouver une contenance ou du calme, il a juste vu la Bête s'éloigner et se couper de lui.

Coup de pied balancé dans la table dont la son métallique fait légèrement sursauter le Croque-Mitaine. Le Clown se penche, courbant le dos pour poser sur ses genoux ses coudes, paupières closes, la suite de ses paroles ne sont qu'autant de traits qui se plantent dans la poitrine de Boogie et le tremblement de la voix dépouillée de toute chaleur écorche ses oreilles, érafle ses tympans et tourmente cette conscience nouvelle-née dont il ne supporte déjà plus les gémissements. Lèvres serrées, le iris pâles se baissent. Ce regard vide et indifférent, Lecter ne l'a jamais vu car il ne s'est jamais dirigé vers lui. Jamais le Croque-Mitaine ne s'est réellement mis en colère contre lui, jamais il n'a été aussi frustré, vexé, lésé. Et en écho terrible à ses pensées, Jason avoue s'être senti misérable. La petite voix délicate ricane avec une douceur de guimauve à l'oreille de Boogie. Il se revoit repousser à deux mains le Clown et s'il s'est contenté d'un "pousses-toi", ça avait plus l'allure d'un "dégages" sec aussi vulgaire que cruel.

Relevant les jambes contre sa poitrine, Jason se recroqueville avant de lui tourner à son tour le dos. Lassé du Clown? Surtout lassé de voir l'usage de ces mêmes stratagèmes qui le font systématiquement plier. Lassé de voir que Jason use encore de ces moyens alors qu'il lui aurait simplement suffit de demander à intelligible voix. Il n'avait pas envie de jouer ce soir. Pas envie de feindre de s'engager dans une de leurs éternelles parties où on pousse l'autre à bout jusqu'à ce qu'il abdique. Quand au fait de se moquer éperduement que Lecter se mutile...c'est à voix basse que le Croque-Mitaine reprend la parole.
Je suis venu pour me rassurer, être certain que tu ne te fasses pas de mal, que tu ne tentes pas de récupérer ce qu'on t'avait volé...deux fois, coup sur coup, puisque j'ai également touché à ta cicatrice. Je ne t'aurais jamais laissé te massacrer le visage, tu sais ce qu'il représente pour moi. Il irait au fond de l'Enfer pour l'artiste maudit. Sa plus grande et sa plus belle faiblesse. Si je t'en ai empêché alors que tu n'étais plus toi-même comment aurais-je pu rester passif? Un soupir et les yeux pâles se tournent vers le dos qui lui fait face. J'ai réagi avec une impulsivité qui ne me sied pas. La colère chez moi ne se manifeste pas par des flammes qui mordent. Même la rage la plus noire reste une émotion... Alors que l'indifférence, c'est devenir un golem de glace que rien n'ébranle, aucune émotion, juste tout teindre en blanc. Devenir un fléau qui s'abat sans distinction, les gens au restaurant en ont fait les frais. En colère, le Croque-Mitaine n'est qu'un robot méprisant qui traverse tout obstacle sans jamais s'arrêter et ça ne s'apaise que lorsque la raison de sa rage est à terre. Je ne voulais pas d'un énième chantage ou d'un énième caprice. Pas après t'avoir ramené de nulle part, pas après tout ce chemin qu'on a parcouru ensemble. J'avais pas envie de jouer...je te voulais juste toi.

Doucement, le Chat glisse au sol, dépasse Jason toujours recroquevillé et remonte sur le canapé, face à lui. Il ne distingue qu'une crinière verdâtre que quelques mèches dorées zèbrent et un profil qui évite son regard. La douleur qu'il éprouve n'en est que plus insoutenable car le mal qu'il a lui-même provoqué s'étale de façon crue. En face, il ne voit qu'un filet de fumée au dessus d'un feu qu'il a éteint avec détachement et froideur, sans se soucier une seule seconde de ce qui en découlerait. Ca a été une soirée qui a dévoré ma patience. J'ai fait qu'être angoissé... à partir de l'instant où Alonso a évoqué des sushis... en rage... le petit Nino qui a tout intérêt à se trouver un psy, Bob qui n'est toujours pas sauvé du découennage, le massacre du restaurant, le visage connu du parrain... terrifié... quand Jason s'est éclipsé pour laisser place à un spectre de cendres... soulagé... quand le Clown est revenu de ce monde grisâtre. Et le cycle a recommencé à l'instant où je suis entré ici. C'est beaucoup trop, même pour moi. Une main appuyée sur l'assise du canapé, Boogie se penche en avant, jusqu'à happer les iris noirs. La Bête crève d'envie de se rapprocher plus, ne veut plus entendre de soupirs brisés mais des sifflements. Elle avance une patte après l'autre, appuyant sa tête contre cette barrière invisible. Je reviens toujours, Jason, parce que je ne peux pas "être" sans toi. Seul, je ne suis qu'un chat errant, à peine meilleur qu'un nuisible. Maintenant... Un triste demi-sourire tire sur ses lèvres, écorchant son visage. Maintenant, restes à savoir si toi tu le peux mais je ne tiendrais pas bien longtemps face au retour du tyran.

Jason
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Lun 19 Aoû - 16:20

" Dettes d'Honneur "

En lui la voix se moque et persécute, elle rit et n’a de cesse de lui renvoyer cette scène pénible comme un monstre venu souffler une haleine âcre en plein visage. Deux fois ce soir que la bête se couche, s’isole et pas pour les mêmes raisons. La branche craque, le bois geint et a bien faillit rompre sous l’effet d’un relent de sève mortelle. Que dire maintenant ? Comment gérer ça ? C’est une chose pour Jason de chuter mais pas d’avoir la sensation qu’il n’a plus un seul os assez solide pour soutenir sa carcasse. Misérable, bon à jeter et même si c’est une pure paranoïa c’est ainsi qu’il a assimilé les faits. Et ça devrait seulement le faire rire, ça ne devrait pas le toucher parce que venant de n’importe qui d’autre il s’en serait moqué. La main de cendres s’étend et dépose son contact poudreux sur sa nuque, sa voix de hyène grinçant à l’oreille du Clown. N’est-il pas beau le début de ta fin très cher ? C’est ta faute, accepte-le ! À le pousser tout le temps tu t’attendais à quoi ? Sincèrement ? Juste en revenir à leurs habitudes, à ce on prend les mêmes et on recommence, chasser ça et rejouer des cartes connues mais cette fois elles étaient de trop sur la table et le poker a tourné en roulette russe, crachant des balles qui ont blessé leur cible pour des raisons bien différentes.

Aux paroles que Boogie prononce Jason baisse un peu plus les yeux et crispe les mains sur ses jambes, dos voûté. C’est ta faute tout ça, tu as joué et tu as perdu. Le chat ne voulait pas d’une énième démonstration de ces jeux qui ne font rire que toi. Silence … par l’enfer, silence. Et maintenant ? Maintenant il ne sait pas, il ne sait plus et pour un peu il retournerait à cette armoire pour trouver une autre seringue contre laquelle il n’y aurait aucun antidote. Il en a et ça n’a jamais été aussi tentant d’en faire usage. Pas de remords, c’est différent et ça lance, ça grignote le feu. La cendre … c’est seulement la cendre froide qui recouvre tout comme après une éruption volcanique. Elle jubile la gorgone, elle tisonne et pousse le vice, soupire qu’il serait temps de reprendre un costume taillé sur mesure et faire le ménage autour. La bête secoue la tête, refuse de revenir à ce rôle de tyran solitaire. Puis, vague roulante et légère c’est une nuit en bleu et noir qui revient caresser les rétines, tente de raviver le parfum sulfureux de cet enfer où plus rien ne comptait sinon l’enlacement des bêtes. Faible, trop faible encore le roulis aquatique que la poussière grisâtre attaque de plus belle. Tu dérailles Jason, reprends-toi. Et la créature folle susurre : moi … j’ai toujours été là. Le feu s’éteint, devient braise mourante et sa fumée prend à la gorge.

Mouvement du chat en glissade jusqu’à prendre place face à Lecter qui n’a plus rien d’arachnéen ni de serpentaire. Corps en proie à une rigidité quasi cadavérique, esprit lacéré, le noir est opaque et mate comme un éclat de charbon. Le Clown est loin, bien loin mais la bête entend sa jumelle qui avoue ses sentiments, ce qui l’a agité cette nuit en vents contraires, le blessant fatalement au passage et le poussant à cette ignorance extrême. Beaucoup trop même pour lui, la patience a toujours une limite et les contenants même s’ils sont immenses finissent toujours par déborder un jour. Penché vers l’avant, le bleu vient à la rencontre du noir qui dés lors ne parvient plus à se détourner. Je reviens toujours dit-il, répétant que seul il ne peux pas être, et surtout pas grand chose. Lecter secoue la tête, voudrait parler mais les mots restent murés derrière ses dents serrées. Tu te trompes. Pense-t-il, même sans moi tu es là, même sans moi tu es quelqu’un. Sourire désolé en face, le Croque Mitaine achève en précisant que si le tyran perd ses flammes, se drape de poudre et de cendres alors il n’est pas sûr de tenir.
Black Out. Le Clown passe en pause comme si on venait soudain de faire sauter les plombs de son compteur interne. Maintenant Jason ; fais donc ton choix. C’est ton univers en dualité perpétuelle alors décides, le feu ou la cendre. Une seconde … le feu brûle mais connaît des hauts, des bas, il peut subir encore et chavirer, souffrir à sa façon. Deux secondes … la cendre est froide, elle n’a rien à perdre et vole de ci de là sans souci, se pose partout jusqu’à bouffer le monde et recouvrir d’une couche épaisse chaque émotion. Trois secondes … Alors, et maintenant ? Quatre secondes … choisis ! CHOISIS ! Cinq … rideau de cils sur les iris noirs.

Deux mains jusqu’ici immobiles surgissent, s’arrachent à leur raideur pour accrocher la chemise du Croque Mitaine et l’attirent. La bouche n’a rien à dire, elle se tait et s’empare de l’autre. Baiser venimeux mais sans morsure, on ne joue plus, on ne provoque plus, on ne prend pas les mêmes. Le suicidaire ne saurait accepter la froideur et le confort des cendres ; les flammes seules le contentent et s’il doit y crever qu’importe. Tomber mais se relever, s’écraser mais revenir en force. Te revoilà enfin Lecter. La vague timide a reculé, feignant la reddition pour revenir en véritable tsunami teinté de bleu et noir et la déferlante dévore le gris jusqu’aux portes de cet enfer connu qui les a si bien réunis. Soupirs, soulagement entre deux inspirations et le Clown se renverse en arrière jusqu’à sentir son dos rencontrer l’assise, entraînant la bête de soie noire dans sa chute. On conjugue à nouveau au pluriel, on reprend ce nous précieux et au barbelé fragilisé se mêlent les fils délicats d’une toile incassable. Ça vaut toutes les drogues mais Jason avait oublié, perdu de vue que la folie n’est jamais plus belle que lorsqu’elle est partagée. Plus on est de fous plus on rit alors non, seul il ne pouvait pas en revenir à lui même. C’est avidement, habilement qu’il ouvre cette chemise bouton par bouton, découvrant la peau blafarde pour en ressentir à nouveau le contact. Possessif revenu à ses principes et sa jalousie maladive, ce besoin viscéral de conserver au plus proche ce qu’il a un jour déclaré sien. Tu me voulais, juste moi et bien me voilà, me revoilà.

Tiré d’affaire, le venin ne le tuera pas mais ses restants lui font tourner la tête et rapidement Jason sent l’air manquer, son cœur cogner furieusement et s’arrache de lui même à l’échange. Ne pas courir, prendre le temps et marcher. Se calmer pour une fois ce serait judicieux. Une chaleur fiévreuse commence à ramper, les paupières s’ouvrent lentement sur le noir qui n’a plus rien de vide. L’encre chavire, reprend ses nuances de toujours. Mais que c’était bête. Seule fois où il s’éclipse, range son égoïsme pour lui laisser de l’espace et se gérer seul ; voilà le résultat. Imbécile
Une main descend au creux des reins, l’autre épouse sa joue et la voix de Lecter souffle en un murmure sur les lèvres du Croque Mitaine. Chère intimité, chère proximité retrouvée. Là seulement il se sent complet. « Même en ne cherchant pas, je ne sais pas réellement ce qu’il convient de dire. Peut-être la vérité alors ? Ce que j’aurai dû dire au lieu de te provoquer. Reste avec moi et mon cher Boogie ... » Le ton baisse, à peine audible, c’est un secret de ce monde en deux tons. Voix de velours qui caresse, lascive. Sifflement du serpent qui d’un mouvement ouvre les portes en grand. « Bienvenue en Enfer. »  

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Lun 19 Aoû - 21:59



Tel un condamné à mort que l'on vient de sangler sur Miss Cent Mille Volts, que l'on vient de soigneusement préparer à son exécution après que ses crimes aient été énumérés, Boogie attend, le regard plongé dans celui de Jason, qui devient soudain ce gouverneur dont on espère le coup de téléphone qui annoncerait la grâce. Si la Bête ne s'est jamais émue de la souffrance qu'elle a pu infliger à des dizaines et des dizaines de personnes tout le long de sa carrière sanglante, si elle s'est comportée à l'égard de l'humanité comme une créature supérieure qui pouvait disposer de tout être inférieur selon ses barèmes comme bon lui semblait, la faute commise envers Lecter est vécue comme une trahison du plus haut niveau. La Bête s'est trahie elle-même et pire, elle a trahi son créateur, son maître. Même si elle s'est trouvée des circonstances atténuantes, ces dernières n'apaisent en rien les remords et la conscience écorchée vive. Si le Clown choisit les cendres plutôt que les flammes, s'il choisit le retour du tyran rejettant définitivement la Bête de soie noire comme cette dernière a pu le rejetter il y a quelques minutes, il se soumettra à la sentence comme il l'a toujours fait. Ca sera son ultime acte de contrition, sa repentance. Car dans ce dernier cas, Boogie sait qu'il devrai abandonner sa nouvelle identité et redevenir Alastor Burton, le boucher de Vancouver, serial killer en fuite depuis plus de dix ans. Sans le Clown, le Croque-Mitaine n'a aucune raison d'exister. Alter ego de personne, second de rien, simple monstre. Cette triste célébrité a de tout temps été sa pire crainte et sa seule peur, Jason l'avait faite fuir confirmant la renaissance impie dont il était l'instigateur, bénissant la Bête qu'il a forgée. Mais sans lui, cette peur reviendra au triple galop en même temps que la solitude du meurtrier s'abattra de nouveau sur Alastor.

Que vas-tu décider Jason? Les iris polaires n'interrogent pas de front mais une certaine impatience s'y lit. C'est bien plus que sa simple vie qui est en jeu. Suspendue aux lèvres et au souffle du Clown, la Bête de soie attend la sentence, assise au banc des accusés, les muscles tremblants à l'idée de perdre le Serpent. Les yeux noirs se figent semblant hésiter, peser le pour et le contre. Même si aucune main ne se serre autour de sa gorge, le Croque-Mitaine a l'impression de se retrouver des mois en arrière après la révélation de l'existence d'Amnesia. Vie en suspens, sur le point d'être balayé d'un revers de la main hors de l'échiquier du Clown, hors de son monde, contraint à l'exil. Lecter avait pardonné...première et dernière fois. Que sa créature ne recommence plus jamais une chose pareille. Et il avait juré ses dieux infernaux, ravalant son sang, étouffant la douleur des coups.
Le garder et conserver le manteau de flammes c'est accepter le fait d'être encore blessé. Retrouver les cendres, c'est la solitude indolore. Les secondes passent, le temps s'étire, semble durer et durer. Rideau sur les abysses et le Croque-Mitaine se redresse légèrement. Une décision a été prise et va être annoncée.

Brisant cet immobilisme et cette raideur, les mains du Clown surgissent, s'accrochant sur le devant de la chemise de Boogie. Le temps d'un battement de coeur, il croit que le spectre de cendre est de retour et que ce geste vif n'est que le prélude de sa mort. Le roman noir de sa vie s'achèvera donc comme il a commencé. Dans le sang et ça sera le sien. Tant pis...ou tant mieux. Il n'aurait de toute façon pas pu vivre avec ces remords et cette foutue voix écoeurante de douceur et de mièvrerie. Si Lecter ne lui cloue pas le bec, elle le rendra complètement dingue ou encore plus qu'il ne l'est déjà. Le soupir fataliste du condamné qui s'apprête à perdre la vie se transforme en hoquet de surprise lorsque Lecter l'attire en un mouvement contre lui. Déstabilisé, le Croque-Mitaine lève la main pour arrêter sa chute. Sa paume se referme au creux d'une épaule et il sent sous le tissu la marque de ses propres dents, détonateur autant que désamorceur, ce sceau qu'ils se sont gravés à même la peau ne s'effacera jamais à moins de s'arracher un lambeau de chair. Le jour où le Chat et le Serpent ne marcheront plus côte-à-côte, c'est bien ce qu'il se passera...une mutilation, une amputation. Les iris pâles abandonnent cette zone meurtrie et le visage de Lecter envahit son champ de vision. Contact tiède de lèvres contre les siennes avant que le feu ne déferle aussitôt. Envie idiote de s'écarter et de demander pourquoi. Une voix calme et mesurée lui répond, parce que le noir se marie à merveille avec le bleu et que le bleu n'est jamais aussi beau que ceint de noir. Si la cendre étouffe et recouvre tout, le feu se propage et la folie est un virus tapi dans un coin du crâne, s'éveillant lorsque les conditions lui sont propices. La Bête noire se fond sous la peau du Croque-Mitaine, ses pattes de velours retrouvent ses marques sur le corps de Lecter. La revoilà leur petite parade bien à eux, ce petit monde désertique qu'eux seuls peuvent trouver beau et fascinant, qu'eux seuls peuvent arpenter. Un jour peut-être, ils se tueront car la chute de l'un entraînera irrémédiablement la chute de l'autre, mais ça ne sera pas pour ce soir. Soupir et soulagement, leurs propres démons s'éloignent, ils peuvent torturer une Bête, mais uniquement lorsqu'elle est seule. Et si la rouille a mordu le barbelé, l'araignée se charge de la gainer de soie blanche.
Chute en avant jusqu'à ce que Jason soit à l'horizontale. Sa main quitte l'épaule marquée pour se poser sur l'assise du canapé tandis que l'autre se cale contre son cou. Baiser plus profond plus ardent qui prend une saveur de soufre familière, enivrante. Les boutons de sa chmise cèdent les uns après les autres tandis que se profilent des portes noires qu'ils ont déjà franchies. Boogie sait qu'ils se blesseront encore, aussi longtemps qu'ils vivront, parce que c'est ce qu'ils font de mieux, parce qu'ils ne sont ni miel ni fiel, parce qu'ils sont des monstres et que le sucre ne se sera jamais meilleur que l'acide. Mais il ne le fera plus de cette façon et certainement plus en dirigeant le golem de glace vers le Clown.

Lecter s'arrache des lèvres du Croque-Mitaine qui ressent alors le tambour au rythme syncopé d'un coeur qui n'est pas le sien contre sa poitrine. Ah oui...le venin...Foutu Clown cinglé. Rideau de cils qui se lèvent sur un noir profond dont l'éclat retrouvé cloue les lèvres invisibles de la harceleuse à la voix mièvre. La peau de Boogie se rétracte et se hérisse sous la main qui glisse jusqu'au creux de ses reins, vertèbres qui craquent et dos qui se déroule. Le Chat cale sa joue dans la paume qui s'y est posée. Murmure contre ses lèvres. Plus de jeu, plus de damier où on avance sa petite armée pour mettre en échec l'autre, plus de provocation. Juste une vérité nue et dépouillée, bien trop rare mais qui ne la rend que plus savoureuse. Reste avec moi. Pas de persiflage du Croque-Mitaine - était-ce si difficile à dire? T'es-tu foulé une corde vocale? - la langue glisse le long de la cicatrice indemne alors qu'un écho à peine audible lui chatouille l'oreille. Bienvenue en Enfer. Ronronnement entendu qui répond au sifflement caressant. Ses lèvres se posent au creux du cou et au fur et mesure qu'elles descendent accompagnant l'échancrure d'une chemise qui s'élargit et s'élargit, la Bête aux gestes déliés refait surface. Les lacs gelés fondent, bouillonnent.
Bienvenue en Enfer et celui-ci, c'est le leur.

Jason
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Mar 20 Aoû - 0:06

" Dettes d'Honneur "

Vivre, exister, mourir, tout est question de choix. Dans l’esprit de Lecter il n’en a jamais été autrement. Choisir, éternellement posé face à une balance qui annonce sans faux semblants ni détours un pour ou un contre. Tuer, apprécier, blesser ou avancer ce n’est qu’une histoire de décision qui ne souffre pas d’hésitation. À peine, le temps de poser un point d ‘interrogation au bout d’une ligne et puis la suite naît d’elle même, évidente car le Clown n’a aucune patience, il ne sait pas se poser et fonce quitte à se blesser, à frôler la mort d’un peu trop près. Il l’a vu ce soir, drapée dans son manteau d’ombres qui souriait -tristement sans doute- et baissait sa faux en secouant la tête, lui disant « imbécile ; tu ne comprends rien. ». Vivre seul c’est facile, mourir seul plus encore mais lorsqu’on a passé tant d’années entouré d’un seul être le monde prend des couleurs particulières, il se révèle comme tant de ces substances invisibles à la lumière noire. N’est-il pas joli ton décor Jason ? N’est-il pas idéal ? Regarde, vois comme tu l’as toujours fait. Droit devant vois le bleu et songe que sans lui, tu n’es plus que cendres. Que sans lui le Clown en perd sa délicieuse drôlerie. Il comprend alors, enfin au moment du choix que la gorgone ricanante ne veut qu’une chose : sa fin sans transition. Depuis toujours elle le pousse vers le gouffre, s’amuse de le voir lutter mais en ce monde il existe une âme, un être bien réel qui lutte plus fort encore pour lui éviter la rudesse de coups mortels. Dix ans Jason … pourquoi tu ne vois pas ? Jamais Boogie ne partira, aussi forte que soit son ignorance ou la tienne il reviendra, toujours. Comment en douter ? Pourquoi le faire ? Parce que le moindre rejet fait mal, trop mal. Je ne veux pas continuer sans toi. Sans toi, je ne suis seulement plus moi. Le dire serait facile pour les autres, pour eux ça tient de l’effort car ça laisse entendre des remords. Pas d’attachement, pas de faiblesse, aucune raison de ployer genou, on redresse la tête toujours … logiquement. Mais dans le théâtre bleu et noir, logique rien ne l’est. La raison s’efface et ne demeure que le soufre qui rampe, grimpe au long des membres, s’infiltre jusqu’à envahir les poumons, intoxiquer la moindre cellule de la peau et ravager les corps.
Bienvenue annonce l’enfer. Béni et maudit soit-il.

Pavé de bonnes, de mauvaises intentions. De ronces ou autres quelle importance ? C’est dans la décadence, dans la folie que les bêtes se complaisent. C’est au son de soupirs bien précis, au rythme anarchique de leurs caresses et de morsures indolores qu’elles se cajolent et pansent leurs plaies. Un seul coup de museau et les voilà relancées, reparties comme en quarante à la guerre et capables d’affronter le pire mais seules non. Seules elles retournent à leur situation primaire, leurs gémissement uniquement désolés, presque plaintifs face à l’immensité d’un monde pourri qui ne rêve que de les voir écrasés, balayés puis enterrés. Reste avec moi, ne me laisse pas, je t’en prie. Ne m’abandonne pas. La voix taira ces paroles mais autre chose le dira, à sa manière. Ce n’est pas difficile, juste quelques mots à souffler mais pour Jason la proportion est telle qu’il en passe systématiquement par le chantage, la provocation. Jamais délicat, rude à trop de reprises il blesse pour mieux étreindre et apaiser par la suite. Lorsqu’il s’agit du Croque Mitaine plus rien n’a de logique finalement. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué hein ? Parce que c’est Clownesque, c’est fou, c’est du Lecter en bonne et due forme. L’eau frémit, la glace n’est plus, c’est fini ; la cendre vole au loin, le cœur emballé s’ignore et un baiser reprend dans une lenteur aguichante. Les doigts redécouvrent, retrouvent leurs marques. Quitte à se sentir crever, autant que ce soit pour les bonnes raisons. Autant regarder la mort dans les yeux. Que je crève, que j’agonise mais pas seul.
Bienvenue en Enfer, bon retour chez nous.

[...]  
         
La première fois, la bête pensait et refusait le sommeil pour s’interroger. Cette fois le Clown profite, soupire d’aise et resserre un bras autour des épaules du Croque Mitaine. Les yeux au plafond, son cœur tambourine à vive allure et ce n’est pas l’envie qui manque de tirer une cigarette pour chercher la plus fine illusion d’accalmie. Rien de violent, rien de doux, ni fiel ni miel toujours mais à cette lumière noire l’ambiance a quelque chose de différent. Loin le jour qui se lève, agressif et crachant la lumière blafarde d’un ciel pluvieux. Le laboratoire revêt un aspect de boite à secrets totalement hermétique que rien ni personne ne saurait investir. Ici plus qu’ailleurs c’est un monde clos, privé auquel seul Lecter autorise l’accès.

Aucune envie de dormir, ce serait même franchement suicidaire compte tenu de ce qui galope encore dans ses veines. On ne sait jamais. Juste prendre le temps et ne rien fuir, pas comme l’autre fois, apprécier la sensation grisante de cette chute que Morphée ne saurait écourter. Le souffle est encore emballé, le serpent s’étire langoureusement et fait face au chat sur l’espace étroit que laisse l’assise du canapé. Vraiment, n’était-ce pas tellement plus facile d’en arriver là dés le départ ? De ne pas fuir et se retrouver ensemble ? Si, mais ce serait trop, vraiment trop simple et quand ça l’est ça enlève tout le goût parait-il. C’est surtout malade oui ! Tu as failli mourir tu te souviens ? À peine. Bien éveillé, dépourvu d’ombre le noir plonge dans le bleu et Jason vient frôler la bouche du Croque Mitaine de la sienne. Différents c’est un fait, opposés trouvant une stabilité bancale … mais identiques dans les travers. Ce qui blesse l’un blessera l’autre. Voilà leur plus profonde malédiction. C’était ta faute Lecter. Coupable autant que lui. Mais les yeux clos, c’est sans pudeur aucune que la voix s’échoue en un soupir grave tant il est exténué. « Pardonne-moi, je suis allé trop loin. Et merci, pour tout ce que tu as accompli pour moi cette nuit. » Boogie ne voulait pas jouer, il ne voulait pas de provocations blessantes. Voilà la vérité et elle est d'une nudité éclatante comme un spectre de fumée, c'est d'un blanc pur sur un noir profond. Coeur en bouche au fou et de tous, Jason Lecter est définitivement le pire. 

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Mar 20 Aoû - 15:08



Je serais toujours là et je reviendrais toujours. Les mots l'avaient fait ricaner il y a des mois. Tellement shakespeariens, tellement banals, ces serments d'éternité que l'on prête et que l'on est incapable de tenir ou avec difficulté. Trop éculées, trop sentimentales ces répliques toutes faites pour s'appliquer à lui ou à Lecter. L'attachement de Boogie est féroce, ce sont des harpons plantés dans sa peau qui l'ont rapproché du Clown, des pointes d'acier recourbées qui tirent sans déchirer et auxquelles on n'oppose aucune résistance ou si peu. Et plus les jours avancent, plus les liens se resserrent autour des deux monstres. La chair s'est régénérée autour des hameçons et les arracher est devenu impossible sans se mutiler profondément au point de certainement en crever. Au point de se perdre soi-même. Les serments désuets se sont parés de leurs couleurs, s'adaptant à leurs codes déviants, devenant leitmotiv murmuré après chaque crise, après chaque heurt. On s'agresse à coups de griffes, de crocs, de sifflement et de feulement. On frôle bien souvent la rupture à force de tirer sur ses liens en malmenant les hameçons. On se fait mal au point de croire ne jamais pouvoir en revenir. Les monstres sont bien trop fiers pour avouer leurs faiblesses ou leur attachement alors ils n'ont de cesse de les éprouver pour confirmer sans cesse ce "je serais toujours là et je reviendrais toujours". Et quand l'orage s'éloigne laissant derrière lui les stigmates de la lutte, les Bêtes troquent leurs armes pour un ronronnement apaisant ou un soupir lascif, soignant ensemble des plaies qu'elles se sont mutuellement infligées. Spirale infernale qui fait plonger au milieu de nulle part pour mieux les éjecter de nouveau sur les bords externes. Eternel recommencement qui les ramène au même point? Non, jamais. Car à chaque fois, quelque chose change. Les barrières explosent, un éclairage nouveau se fait sur certaines zones d'ombre. Le poison se répand un peu plus loin. Et même s'ils ne se disent rien, même s'ils ne s'avouent des choses qu'à demi-mot ou dans un geste imperceptible, drapés dans leur orgueil respectif, ils savent qu'ils sont sous la coupe de la même malédiction. Possessif et possédé, à la fois propriétaire et propriété.
Sans cérémonie, les portes infernales s'ouvrent de nouveau répandant une odeur de damnation qui vide les crânes de toute pensée, impose le silence aux petites voix parasites et enivrent les sens. Plus de place pour la raison qui n'a rien à faire dans ces vapeurs infernales, ne reste plus que la Bête de soie noire et le reptile. Les crocs mordent sans volonté de nuire et la créature ophidienne resserre ses anneaux sans étouffer. Pas de miel mais pas de fiel non plus lorsque les peaux brûlent et que la mécanique s'emballe.

[...]

Lové contre Jason, le Croque-Mitaine trouve enfin ce calme qui lui avait fait défaut auparavant. Est-ce du au silence - enfin ! - de la voix de guimauve? Est-ce parce que cette énième crise a eu réellement eu une saveur de fin? Arrêtes de réfléchir Boogie, tout va bien. Le spectre de cendres est loin enfin relégué à ce passé sec et mort auquel on ne prête plus aucune attention. Episode définitivement classé que l'on étrangle en tournant la page et le jour où l'envie lui prendra de ressurgir pour un caméo grotesque, Boogie sera là et le Chat feulera. Le Clown est à lui et à personne d'autre, fut-il de cendres. Une douce langueur s'empare de son corps, un bras le serre doucement et la Bête pousse un soupir ronronnant.

Ce laboratoire que le Croque-Mitaine déteste tant perd cet aspect "douteux" qu'il a éprouvé en y mettant les pieds. Pas de fenêtres, aucune chance de voir surgir qui ou quoi que ce soit, pas de rayon de soleil agressif qui blesse les rétines et violente les pupilles. C'est un nouveau territoire de la psyché du Clown. Pas sa partie préférée car trop hermétique pour lui mais l'endroit appartient bel et bien à Jason. Finalement, cette lumière noire serait presque agréable et cette pénombre rassurante. L'ambiance des serpents est moins sage que celle des araignées lui avait-il dans l'antre presque aseptisée des arachnides. En effet. La peau du Clown glisse sur la sienne alors qu'il se couche sur le côté. Le noir plonge dans le bleu, des lèvres lui dérobe une inspiration. Soupir las d'un corps à bout de force qu'un cinglé a encore poussé dans ses derniers retranchements jusqu'à invoquer la Faucheuse pour lui-même. L'encre disparaît derrière les cils. Pardonne-moi...merci...mots jamais employés ou si peu car Jason ne se remet jamais en question. Jamais l'ombre d'une repentance même lorsqu'il plonge allègrement dans le pire. Le Clown avance sans se retourner, sans être gêné par les gens ou les choses qu'il bouscule sur son passage. Stupeur chez le Croque-Mitaine, les torts sont partagés, l'un est trop et l'autre pas assez. Guère étonnant que des étincelles en jaillissent...un battement de paupières et l'étonnement disparaît. Les doigts de Boogie frôlent la joue qui a été rouverte, coulent dans les cheveux verts. Pas de pardon, Jason. Ca sous-entend que tu aies commis une erreur et que je t'en veuille. Ce n'est pas le cas. Merci? mais pourquoi? poursuit-il dans un chuchotement. Boogie n'a jamais attendu une quelconque gratitude. Je suis là, comme toujours. En vérité, c'est plutôt moi qui devrait prononcer ces paroles. Pardon pour ma froide colère, merci pour ta clémence. Doucement, le Croque-Mitaine se love contre le Clown, tête nichée au creux de son épaule, sa main s'égarant dans la crinière verdâtre. Et on avance. Plus déglingués qu'hier mais moins que demain. Léger froncement de sourcils lorsqu'il sent pulser contre sa peau un rythme cardiaque qui ne ralentit pas. Ca ne s'apaise pas là-dedans. Ronronnement faussement réprobateur... Je te promets, Jason, tu claques maintenant, l'Enfer sera pas assez grand pour cacher ton âme noire.

Jason
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Mar 20 Aoû - 17:06

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Pardon, merci. Pourquoi le dire quand on s’y refuse si fermement depuis toujours ? Parce que c’est nécessaire. Si Jason parle beaucoup et parfois pour ne rien dire il sait aussi que dans leur enfer privé les mots ont une définition précise. Ce n’est pas aussi « normal » que pour d’autres, ça n’a pas le même sens. En le disant le Clown n’a aucune hésitation, il ne mâche par la moindre lettre car au fond de lui c’est un message plus profond. Pas de bras de Morphée pour accueillir le chat et le serpent, l’un et l’autre partagent un silence, un calme devenu réconfortant et qui -s’il est rarement accordé par Jason- est bienvenue après cette crise sans précédant. La surprise se lit dans les lacs bleus et sur la joue fraîchement suturée une caresse passe, remonte dans les cheveux vert de Jason. Pas de pardon dit-il, et merci pourquoi ? À ça Lecter soupire doucement et hausse les sourcils comme par évidence. Parce que c’est comme ça, qu’il a envie de le dire. Puis Boogie ajoute que ces paroles devraient être les siennes, pour d’autres raisons et le chat se niche contre une épaule, murmurant. Plus déglingués qu’hier et moins que demain. C’est tellement vrai. Un sourire tire un coin des lèvres, fin alors que le Clown répond à voix basse. « Disons que c’est entre nous … je n’aurais pas dû te provoquer de la sorte, pas ce soir. Merci, c’est vague comme terme et c’est loin d’être assez précis. Je n’ai aucune gratitude à donner pour un travail, pour un rôle mais lorsque ça ne concerne que nous je peux être reconnaissant. » Juste envers Boogie, lui le mérite et il est connu qu’à sa manière Jason sait faire la part des choses. « Je préfère agir que parler dans ce cas d’habitude mais … je voulais te le dire. Merci … de prendre soin de moi alors ?! Rien ne t’y oblige, surtout pas moi et je serai mort depuis longtemps si tu ne veillais pas pour deux. »

A la suite, lorsque le Croque Mitaine évoque le rythme cardiaque qui refuse de baisser le Clown hoche lentement la tête et étouffe un bâillement du dos de la main. Il en a pour quelques heures encore à subir ce tambour et leur petite visite infernale n’aura pas aidé mais c’est sans importance. Ce n’est pas la première fois que Lecter use de venin même s’il a plutôt tendance à tester des doses minimes et surtout, qui s’apparentent à un cocktail de sa fabrication comme un vaccin. Jamais de dose aussi massive ou pure car d’ordinaire il ne cherche pas aussi vivement à se tuer. Pauvre dingue ! Grince un soupçon de raison quelque part. Une promesse ensuite ; s’il meurt Boogie le traquera jusqu’au fin fond de l’enfer. Aussitôt un rire fuse, court mais ça fait du bien de l’entendre, de le laisser filer car rien ne poussait à l’amusement il y a encore une heure. Resserrant son bras autour du Croque Mitaine, le Clown baisse les yeux pour chercher son regard. « Moi qui pensais me cacher et attendre que tu me trouves, n’aimes-tu pas la chasse ? » Glisse-t-il, joueur.

Et maintenant ? La question passe, totalement ignorée et le balafré glisse les doigts sous le menton de Boogie, lui relevant la tête autant pour croiser ce bleu envoûtant que pour s’emparer une nouvelle fois de ses lèvres. Tendresse tordue sous les dents qui mordent à peine. Le possessif n’est pas un être sage, jamais et son étreinte se resserre, les ongles filants sur la peau en griffures légères. Tu ne devais pas te calmer ? Si ; mais non. Car Lecter a encore au fond de la gorge cette saveur étrange, l’impression qu’il a bien failli tout perdre et que tout aurait pu être évité si seulement il avait parlé dés le départ, qu’il avait réclamé sa présence en bon égoïste. Restes avec moi, seulement ça et ils ne se seraient pas blessés de la sorte. Ce qui doit se faire se fait ; c’est comme ça. Un pied encore posé en Enfer, l’autre revenu dans la réalité ; c’est en balance et ça crée un délicieux vertige. À moins que ce soit les effets secondaires de la toxine ? Possible ; Lecter s’en moque.

Souplement, le serpent roule sur le dos et ramène le chat au dessus de lui. Un soupire filant entre ses lèvres, il recule un peu la tête et le noir plonge dans le bleu qui trouve un éclat bien particulier sous cette lumière noire. La provocation n’est plus, restent uniquement des aveux à demi mots et des souffles qu’ils seront les seuls à comprendre. Une main remonte contre la nuque du Croque Mitaine, l’attire jusqu’à pouvoir chuchoter à son oreille et siffler d’une voix qui n’a plus rien d’acide. « Je ne vais pas claquer pour si peu, enfin si peu … je mens c’est virulent comme poison mais ça va aller, ne t’en fais pas. » Se passant la langue sur les lèvres, il laisse à nouveau son crâne reposer sur l’assise du canapé, le corps en proie à cette langueur qui ne disparaît pas. S’est-il déjà senti si bien ? Sans doute que non, enfin, rarement si détendu en tout cas.

« Le pire qu’il pouvait arriver, c’était que je meurs d’une hémorragie massive. Ça n’arrivera pas, maintenant le risque c’est éventuellement que je fasse un arrêt cardiaque si je pousse trop la mécanique. Et tu me connais je ne suis pas capable de rester tranquille alors si ça se produit ... tu sauras gérer hm ? »    

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Mer 21 Aoû - 21:03



Depuis qu'une main s'est tendue dans sa direction, une soirée pluvieuse et orageuse, le Croque-Mitaine a occupé une place à part. Le seul à mettre les pieds dans l'antre de Lecter, le seul  dont la voix a une quelconque importance, le seul qui puisse comprendre, qui puisse calmer et ramener le Clown de ses pires crises et maintenant, le seul à recevoir de la reconnaissance clairement exprimée, sans rires sans ironie et sans acide. Leur relation a toujours été singulière aux yeux des autres, trop rapidement privilégié, cet inconnu trempé ramené de nulle part s'était hissé en un temps minime au rang d'intime. On connaissait le monstre qu'Alastor Burton était et on ignorait pourquoi il n'avait pas encore mordu la main, pourquoi il n'avait pas déjà mis les voiles ou simplement cogné son ingérable maître. Pour le Clown qui lui a donné une nouvelle existence et une nouvelle identité, Boogie a endossé tous les rôles, toutes les casquettes, de simple exécuteur à conseiller de guerre en passant par infirmier, sac de frappe et chargé de courses. Peu importaient les costumes qu'on lui obligeait d'endosser, le Croque-Mitaine s'était toujours exécuté avec le même sérieux et la même diligence qu'il s'agisse de planifier le prochain feu de joie ou aller chercher des filtres à café. De remerciement et de reconnaissance, il n'en avait jamais eu besoin, n'en a jamais demandé. Boogie est le cerbère le mieux dressé et le plus loyal de Lecter, obéissant mais sachant prévenir les ordres avant qu'ils ne soient émis, prendre les bonnes initiatives au bon moment. Jamais contraint, jamais obligé. Même s'il reste parfaitement inhumain, le Croque-Mitaine est capable de faire preuve des vertus les plus fragiles lorsqu'il s'agit de Jason. Quand au pardon, cela a depuis une décennie été quelque chose de complètement abstrait, Jason n'a jamais eu à se justifier de quoi que ce soit devant son second comment devant qui que ce soit. Le Clown avait déjà murmuré ce mot "merci" il y a quelques mois et cela avait laissé Boogie aussi surpris que maintenant. C'est bien le genre de choses face aux quelles il ne sait quel comportement adopter parce qu'il ne saisit pas en quoi il a pu se distinguer. Veiller sur eux, plier sans rompre coule de source et est aussi naturel pour lui que respirer ou torturer. Toutefois ces mots provoquent une douce tiédeur et la possessivité de la Bête s'attise avec l'exception dont on la gratifie une fois de plus.

Un rire fuse bref, clair, tranchant avec la voix éraillée d'auparavant et celle modulée jusqu'à la rupture du restaurant italien. Derrière le ton théâtral du Croque-Mitaine, il y a un fond d'inquiétude réelle. Malgré le peu de connaissances qu'il possède dans le domaine des neurotoxines, il se doute que les effets et la dangerosité du venin ne disparaîtront pas en quelques secondes. La main squelettique et l'éclat froid de la lame courbe d'une Faux sont devenues transparentes, à peine perceptibles mais la Bête psychopompe sent que la Mort n'a pas complètement disparu. Si le Clown se met en tête de mourir maintenant ou tourne simplement de l'oeil, cela allait enhardir aussitôt la voix de miel et de bonbon...le Croque-Mitaine n'en supportera pas les sarcasmes, pas après avoir traversé un énième orage électrique qui a failli tout réduire à l'état de décombres fumantes. Par l'Enfer, est-ce-qu'elle allait ouvrir sa délicate bouche de cette façon encore longtemps? On se débarrasse comment de la voix des remords et des regrets? Etreinte qui se serre autour de lui éloignant les échos des paroles corrosives distillées avec de la guimauve et un souffle aux intonations légères raille cette mort qu'il a frôlé dont il n'est pas complètement sauvé. Se moquer de tout et en particulier de soi-même quand bien même ce dernier acte de pure inconscience n'ai rien de risible. Les yeux d'encre s'accrochent aux iris polaires qui dans cette lumière noire en deviennent presque phosphorescents, des dents meurtrissent doucement les lèvres du Croque-Mitaine, des ongles laissent des écorchures pâles sur sa peau. Ronronnement de gorge alors que de petites flammèches se ravivent, que cette violence contenue et maîtrisée se réveille. Les doigts de Boogie se referment sur des mêches vertes mêlées d'autres plus claires avant qu'il ne s'écarte de Jason.

Le bras autour des épaules du Croque-Mitaine l'entraîne sur le côté, l'amenant à accompagner le mouvement de Lecter qui roule sur le dos. Le noir s'égare dans le bleu opalescent, une main se glisse sur la nuque du chat l'obligeant à courber la tête jusqu'à ce que son oreille frôle les lèvres du Clown. Tentative de le rassurer, Jason chuchote qu'il ne crèvera pas pour si peu...Boogie essaie de se relever mais les doigts dans son cou ne lui laissent aucune latitude. Tout ce qu'il y a à redouter maintenant, c'est l'arrêt cardiaque. Et bien, on peut dire que tu sais rassurer les gens... soupire le Croque-Mitaine contre le cou qui pulse toujours à un rythme de damné. Doucement, il se dégage des bras du Clown et tout en se redressant poursuit un pli soucieux au front. Je redoute moins l'arrêt cardiaque que le fait de te garder tranquille. Les iris pâles s'égarent quelques secondes, fixant un point imaginaire situé devant eux avant de lentement couler vers le bas. Je peux te raconter comment les deux ennemis publics numéro un et un-bis de New York se sont emparés d'une prison d'état? Ca te tiendra tranquille?

Jason
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Mer 21 Aoû - 23:51

" Dettes d'Honneur "

Entremet savoureux, c’est un carré de chocolat pimenté qui brûle la langue mais ravit le palais. Toujours cette note vague dans l’univers bleu et noir, ni trop ni pas assez et c’est peut-être bien leur unique justesse. Quand le quotidien souffre de tout les excès, le seul qui perdure en ce monde c’est l’extrémisme de leur abandon auprès de l’autre. En reconnaissance, en pardon, ces termes semblent improbables venant de Lecter mais pour ce premier et dernier allié seulement il consent à avouer qu’à sa manière il regrette. Pas franchement, chagriné plutôt mais il a bien conscience d’avoir été trop loin ce soir. Alors oui, pardon. Merci, c’est trop facile et bien trop léger pour décrire le fond de la pensée du Clown. En Boogie, il ne cherchait pas un larbin de plus, pas un marche pied ou un chauffeur même si au final le second aura usé de tout les rôles. Mais là où la majorité s’écrasa à la benne le Croque Mitaine s’éleva car c’est la confiance du Clown qu’il gagna à la faveur du temps et des événements. Merci, c’est creux là où Jason ne saurait décrire la fierté qu’il ressent à voir où en est rendu celui qu’il relevait dans une rue froide un soir de pluie. Loin Alastor Burton contraint de fuir, de se terrer dans cette foutue ville pour échapper à la justice humaine d’une autre, loin celui que la mort menaçait de faucher et loin celui qui ne pipait mot les premiers mois, se contentant d’obéir, de prendre ses marques. Maintenant c’est le Croque Mitaine qui arpente New York, se pose et impose une autorité froide, mesurée en balance idéale à celle d’un homme qui serait déjà mort par trop de fois à ne se soucier de rien et surtout pas de lui même. Combien d’épisodes où Boogie le trouva blessé, plus rarement inerte pour avoir tenté le diable. Combien de fois à lever une main, ralentir le train emballé et calmer l’anarchiste, réduire la pression dans la machine ? Trop pour en faire le compte mais les faits sont là : ça fonctionne et leur assure un avenir plus lointain.

Rassurer ? Il avoue, pas très doué dans ce domaine. Léger sourire, faussement innocent avant que Boogie poursuivre, un brin soucieux. Le sauver d’un arrêt cardiaque serait donc plus simple que le fait de le garder calme ? En fait ; certainement. Parler de cette nuit, magnifique nuit où ils ont envahi une certaine prison. Ça pour le tenir tranquille ? Rien qu’à revoir ces scènes c’est une coulée de lave lui rampe dans les veines et son cœur rate un battement, deux, plusieurs avant qu’il grimace finement. « Pas certain que ça me calme, en fait pas du tout pour tout te dire … c’était une trop belle soirée, elle ravive des souvenirs. »

Comment oublier, prendre le récit en simple spectateur quand on y a été acteur. Pour le commun des mortels c’était un acte barbare mais dans les yeux de Jason et Boogie c’était une belle œuvre menée de front et le second baptême du Croque Mitaine qui venait de perdre définitivement son ancien nom, tué et enterré dans une clairière. Première fois que Lecter passait la main pour déclencher sa bombe. Puis des hommes pour gonfler leurs rangs, des instants d’Anarchie et de Chaos dans toute leur grandeur. Comment rester calme alors ? Ça valait la peinture la plus expressive de cette foutue planète, mieux ça la surpassait et c’était la leur. Alors le Clown secoue lentement la tête, tend les doigts jusqu’à effleurer le sceau incrusté à même l’épaule du Croque Mitaine. « Franchement, je ne l’oublierai jamais cette nuit là. »
Et maintenant ? Rester tranquille disait-on ? Ça cogne, tambour sauvage dans sa poitrine et c’est le moindre des effets de ce venin. Tu vas crever Jason … et alors ? Au pire il aura droit à un coup de haut voltage, une ou deux baffes et après ? Trois fois rien en comparaison d’une seconde vécue comme si c’était la dernière. Brûler la vie par les deux bouts, suicidaire oh oui, cent fois, mille fois oui c’est ainsi que Lecter aime vivre.

Se redressant, assis et bras tendus derrière lui il incline doucement la tête sur le côté, happé par le regard bleu tellement troublant à cette lumière. Presque phosphorescents, luisants, diaboliques les yeux du chat qu’il dévore des siens. Une seule oeillade pour faire basculer sa structure, seulement ça. Précieux comme le visage sans fard l’est pour Boogie, Lecter traverserait Enfers urbains, mortels puis damnés pour le retrouver. Dans ces flammes glacées c’est le Chaos vu sous un autre jour, dans la logique et la maîtrise, dans la préparation et la patience. Ce feu qui dévore et ronge, lui bouffe l’esprit ou ce qu’il en reste et fait chavirer jusqu’à ses pires résolutions. Aucune conscience lorsqu’il se mord la langue, qu’il retient un élan furieux, l’envie de mordre comme un certain matin et posséder dans la douleur. Maudits sont-ils à voir la possessivité croître de jour en jour, à ne plus supporter le moindre éloignement et à jalouser même un lieu qui leur est étranger. Égoïstes dans l’appartenance, se moquant de tout et tout le monde, innocents ou coupables tout devient obstacle tant que c’est entre eux. Tant que le noir perd de vue le bleu. C’est évident mon vieux, tu es définitivement cinglé. Oui, il l’est. Si c’est la drogue, le poison qui le pousse en avant et bien qu’il fasse. Si c’est la folie qui brise sa retenue c’est parfait et si c’est la bête qui parle à sa place elle fait bien. A-t-il déjà été plus franc le noir d’encre ? Plus limpide ? Peut-être pas. « C’est dommage que tu n’aimes pas cet endroit tu sais … Parce que tu n’as pas idée du point auquel il te va bien. » Qui brûle qui ? Question idiote … « J’ai été heureux de te trouver cette nuit là, fier de te voir avancer et te hisser à mes côtés, mais aujourd’hui je suis comblé et bel et bien complet. » Entre eux tort ou raison, cause ou effet tout finit par être partagé.          

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Jeu 22 Aoû - 16:55



L'assaut sur la prison. Les échos des explosions devait encore résonner aux abords du pénitencier que la ville n'avait pas eu d'autre alternative que de fermer le temps qu'il soit de nouveau prêt à accueillir des bêtes sauvages. Et quand bien même, le traumatisme était encore brûlant. Personne n'avait été épargné, chaque civil qui avait été croisé, chaque employé rencontré - de l'agent d'entretien au gardien - avait été abandonné aux griffes des détenus libérés dont la hargne et l'esprit revanchard avaient été attisé, chauffé à blanc. La vague humaine s'était répandue en ravageant tout sur son passage. Ils avaient considérablement agrandi leurs rangs avec cette prise improbable ajoutant à leur petite armée des spécialistes qu'ils n'avaient pas jusqu'à maintenant. Le réseau de Lecter s'était étendu et le Croque-Mitaine avait veillé à ce que tout ce joyeux petit monde trouve une place à la hauteur de ses capacités. Boogie s'était copieusement repu des visages inondés de larmes des proches de leurs victimes, il avait éclaté d'un rire mauvais en entendant les oraisons funèbres larmoyantes que les médias avaient diffusé. Il s'était même joint pendant une heure à la procession silencieuse des new-yorkais qui avaient défilé une fleur blanche à la main, entouré de reniflements humides, répondant avec un air contrit à ses voisins qui lui demandait s'il avait perdu quelqu'un durant les événements que non mais qu'il était profondément touché par cette tragédie. Et on les qualifiait encore de monstres, essayant désespérément de trouver un qualificatif à la hauteur des atrocités perpétrées. En vain.

La voix presque tremblante d'émotion, Lecter lui annonce que c'est une mauvaise idée, qu'évoquer ce souvenir aussi net et précis que s'il avait eu lieu la veille n'allait pas le calmer. Bien au contraire. Même si le Croque-Mitaine prenait sa voix de conteur...un sourire diabolique étire lentement ses lèvres alors qu'il repense à la pauvre petite colombe qu'il avait sacrifiée, cédée gracieusement à la horde. Elle avait peut-être été une mère ou une amante mais elle restera pour toujours ce petit oiseau frêle au plumage blanc, aux grands yeux expressifs qui s'étaient rempli d'un émouvant espoir pendant quelques secondes. Il avait été à deux doigts de l'épargner et de l'emmener avec lui...la garder en cage. Enfermée. La briser lentement mais sûrement avant de peut-être la relâcher en pleine nature, traumatisée et l'esprit réduit à l'état d'un champ de cendres stérile où plus rien ne pousserait jamais. Un frôlement sur son épaule marquée le fait ciller avant que les iris polaires ne croisent de nouveau les abysses sombres. Le Clown n'oubliera jamais cette tempête d'Anarchie et de Chaos. Le Croque-Mitaine hoche cérémonieusement la tête. Comment le pourraient-ils? Aboutissement d'une longue préparation, action d'éclat qui avait ébranlé la ville d'Est en Ouest et du Nord au Sud et au-delà de tout cela, c'était sa consécration, la fin du long enterrement d'Alastor Burton qui pouvait enfin être dévoré par les vers. L'hydre du Sud de New York se parait d'un cou surnuméraire et d'une seconde gueule aux crocs tout aussi effilé. Mais là où une tête crachait le feu, l'autre soufflait la glace. Moi non plus...le massacre à grande échelle... soupire-t-il rêveur, les paupières closes. Il me tarde que l'on ai une nouvelle illumination de cette ampleur.

Le Clown se redresse, tête inclinée sur le côté. Le bleu va de nouveau à la rencontre du noir et les ténèbres se perdent dans l'azur. Echange long et silencieux qui ne nécessite aucune parole où le même élan brutal brille au fond des pupilles, où la même fascination se lit. Alors que l'un s'estime définitivement cinglé, le Croque-Mitaine se trouve complètement foutu. Il a frôlé l'implosion mentale face à l'eventuelle perte du Clown. En parler à tête plus ou moins reposée au milieu des bois est facile. Effleurer du bout des doigts la possibilité que dans quelques secondes ou minutes, on sera définitivement seul fait voler en éclats les belles certitudes passées. Perdre Lecter le fera immédiatement plonger dans la démence s'il ne s'est explosé la tête contre un mur avant. Bon sang...il est encore pire qu'un drogué car l'addiction ne disparaîtra pas et rien ne pourra s'y substituer à part la folie.
Brisant le silence, Jason reprend la parole. Il sait que le Croque-Mitaine hait cet endroit qui représente à ses yeux une barrière entre lui et le Clown, un monde qu'il ne connaît pas et dans lequel Lecter rôde seul. Pourtant, il semble lui aller à ravir d'après ce dernier. Les iris clairs balaient le laboratoire et les fioles de poisons, de narcotiques, de psychotropes. Doit-il en déduire qu'il n'est guère différent de toutes ces substances? Son attention se reporte sur Jason évoquant l'ascension fulgurante de la Bête errante jusqu'à son apogée actuelle. Et bien...cela avait commencé comme la pire soirée qu'il ai connu depuis longtemps et ça deviendrait presque franchement bizarre face à ce Clown qui parle encore plus nument que d'ordinaire. Impression de saisir entre le pouce et l'index une étrange bête inconnue en l'entendant. Se penchant sur Jason, un souffle meurt sur ses lèvres Coeur en bouche... murmure-t-il. Tu parles trop, Jason...

Jason
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Jeu 22 Aoû - 19:26

" Dettes d'Honneur "

Un nouvelle soirée dans ce genre, oh elle serait bienvenue et peut-être serait-elle capable de remettre les choses en place. Besoin d’en revenir à quelque chose de « normal » dans leur monde après ce qu’ils vivent. Ces derniers temps tout s’écrit sur le fil d’un rasoir, véritable annonce de tornade qui pousse à s’affronter à un moment ou un autre. Crier, s’expliquer, s’emporter, lutter puis se retrouver, s’apaiser et trouver refuge dans les pattes de la bête jumelle. On ne prend jamais plus les mêmes mais on recommence, le cou serré d’un nouveau rang de barbelés. Viendra bien assez vite le prochain tableau peint aux couleurs du chaos, peuplé de hurlements de terreur et de cris sauvages, instants barbares devenu chant lyrique aux oreilles de l’hydre bicéphale. Face à lui Boogie erre dans ce même rêve cauchemardesque, dans ces souvenirs qu’ils aiment à considérer agréables alors que la population n’y aura vu qu’une démonstration cruelle, les maudissant entre deux sanglots. Ça laisse une saveur délicate sur la langue, un petit goût de « à quand le suivant ? » Oh mieux vaudra tôt que tard. « Une prochaine représentation te plairait ? » Chuchote-t-il. Proposition aussi indécente que celle qu’on offre à un amant, plaisir coupable qui s’assume en tout point. Leurs petits secrets noirs, leurs plans parfumés de cuivre et saupoudrés des cendres désincarnées que la mort traîne à chacun de ses pas. D’ors et déjà les contours d’une nouvelle scène se dessinent … ça s’agite sous les cheveux verts et étend des ailes de corbeaux croissants leurs menaces comme au dessus d’un champ de maïs, perchés sur un ignoble épouvantail. Le cœur accélère, le souffle pourrait s’emballer mais roucoule d’un rire musical. « Je vais t’offrir un joli spectacle alors, tu me fais assez confiance pour tracer les premières lignes Boogie ? »

Il peut avouer, par lucidité trop soudaine ou par folie Jason ne sait pas se taire. Revenir sur Boogie, sa place  d’antan et celle qu’il a acquise au fil du temps semble légitime. Ils ont encore fait un pas en avant cette nuit, Lecter poussant le suicide un peu plus loin et comprenant que le monolithique Croque Mitaine réagirait très mal à sa fin. Deviendrait-il fou ? Sans doute. Quelle bête renaîtrait au cas où Jason passerait l’arme à gauche ? Monstre de glace ou tout au contraire de flammes ? À moins que le Chat ne devienne une créature métisse, empoisonnée et parasitée par la voix de Lecter et son infini sourire, entendant sans cesse ses ricanements, ses hilarités déplacées et subissant sa tendance auto-destructrice en opposition totale à la logique froide. En cas inverse la question ne se poserait pas. Privée de sa sœur de soie noire la bête d’écailles entrerait dans une furie sanglante que rien ne saurait éteindre pas même l’agonie d’une ville entière. Le monstre de cendres vindicatif et fou hurlerait au parjure pour cette dépossession fatale qui tuerait le Clown et ses pitreries. Ne resterait que la voix de crécelle vomissant sa rouille et sa haine comme un bain d’acide, les mains jamais dépourvues de griffes et bondissant à toutes les gorges même si autrefois elles furent celles des alliés. Maudits, drogués, ils le sont et croire qu’ils sont une faiblesse pour l’autre serait d’une inconscience sans précédant. En vie, ils sont une soupape de sécurité, morts ils seraient un détonateur enclenché qui anéantirait toute retenue. Un être sensé le saura … les éloigner revient à les provoquer, les séparer c’est donner le départ à une course contre la mort où les corps ne s’accumuleront plus dans la benne mais dans les rues.      

Murmure soudain lâché contre ses lèvres et le Clown sourit. Coeur en bouche, tu parles trop. Toujours. En retour le serpent effleure la bouche du chat, siffle contre. « … au fou. Je l’ai toujours été et le serai toujours. Pourquoi me taire Boogie, qu’aurai-je à sauver, des apparences ? Elles sont inutiles entre nous. » Une inspiration volée, lascive avant que Lecter enchaîne sans jamais détourner le noir du bleu. « Cette pièce te convient bien plus que tu ne le crois. Pas pour les effets mais dans l’idée. Des toxines qui ravagent, des poisons qui abîment, des drogues addictives … ça nous ressemble n’est-il pas ? Irrésistiblement dangereux. » Fou à lier. Mais mieux vaut cela à la dérive bancale du monstre ce cendres qui ne vit que pour détruire. Un soupir rieur lui file entre les dents, il recule à peine et jette un œil sur les lieux dans leur ensemble. Univers sombre, fascinant sous ces lumières où l’azur d’un regard luit comme la fluorite. Pas sensible, pas facilement séduit le Clown mais face à cela il est comme conquis.

Un brin pensif il laisse errer une main sur la gorge puis l’épaule du Croque Mitaine, une idée en tête qui devient aussi lumineuse qu’horrifiante. Pas pour eux non, pour d’autres. Tourne tourne manège, rouages en branle qui montent et assemblent un décor qu’il est pour l’instant seul à connaître. Une envie, un caprice soudain qui le ramène à son monde Lecterien, à leurs jeux toujours plus tordus. À quoi penses-tu encore Jason ? Oh si tu savais douce folie ; si tu savais. Chant de guerre qui martèle, vertige, impression de sombrer tout en étant éveillé. Amusante cette sensation d’avoir le spectre d’une faux collé à la gorge et menaçant de frapper d’un moment à l’autre. Il soupire, la voix chantante et pleine de promesses. Ce n’est pas l’Enfer qui s’ouvre à nouveau mais les grilles d’un musée, d’une galerie bien connue. « Il y a peu tu m’offrais un bien joli spectacle, une œuvre éphémère … ce vertige laisse moi te le rendre sous peu et pas à la foire cette fois. Ce n’est pas mon unique terrain, les montagnes russes et les trains fantômes pas mes seuls manèges. » Biaisant, sa bouche scarifiée file le long de la mâchoire de Boogie et achève dans un souffle contre son oreille. « Ceci très cher, est une invitation vers un théâtre où la moindre planche porte ma griffe afin de donner la mort à ma manière. Qu’en dis-tu, envie de voir à quel point mes cauchemars peuvent être … malades ? »        

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Triumvirat Triumvirat  - Page 2 Icon_minitime1Jeu 22 Aoû - 22:15



Proposition perverse susurrée du bout des lèvres. Un nouveau spectacle où les Bêtes tiennent le haut de l'affiche. Prétexte à une débauche de violence où on lâche les vannes et libère les monstres. L'absence d'ordre, carte blanche à l'horreur qui peut prendre tous les visages qu'elle désire. Il n'y a qu'un seul objectif...qu'il ne reste que des cendres et de la viande morte. Oeillade glissée de biais, des lambeaux de souvenirs sont encore accrochés aux cils et les pupilles noires plantées au milieu des lacs glacés billent d'un éclat sinistre. Les échos de la horde dans les couloirs résonnent encore à ses oreilles. Encore... car le temps viendra où les images du passé ne suffiront plus. Si une autre représentation de ce genre lui plairait? Par l'Enfer, évidemment que oui. Il avait l'impression que ça faisait des mois qu'ils n'avaient pas fait quelque chose de normal, une vraie activité saine. Certains allaient au squash, eux, ils planifiaient consciencieusement la mort d'anonymes. La nouvelle configuration de leur duo était assimilée par les deux partis, fin de la phase d'adaptation. On fait un pas en avant plus parasité que jamais.
Il est temps de retrouver les choeurs hurlants et les prières morveuses, de sentir le sol frémir sous ses pieds lorsque les détonations ébranlent les édifices, d'entendre les brailleries gutturales de leurs petits démons dont le nombre s'est accru, ils leur avaient promis du divertissement, il faut récompenser toutes ces braves petites abeilles. Il est temps de sentir de nouveau l'odeur du sang qui peine à couvrir celle des flammes qui dévorent tout ce qui passe à portée d'étincelle. Temps de se dresser de nouveau en chef d'orchestre d'une symphonie de terreur et de douleur, de mener la horde de gibiers de potence, de tisonner leurs bas instincts. Depuis combien de temps ne se sont-ils pas promenés au milieu du Chaos et de l'Anarchie, bras dessus bras dessous, insensibles à ce qu'il se passe autour d'eux, aux corps qui s'effondrent, aux balles qui sifflent, contemplant d'un oeil presque ému, leurs petits démons à l'oeuvre? Il ne faudrait pas que New-York oublie que dans son ventre se terrent toujours le Clown et le Boogie Man, prêts à resurgir comme une épidémie de peste, apparaissant en maîtres de cérémonie d'un gala morbide.
Faire confiance à Lecter pour cela? Reniflement amusé. Le Croque-Mitaine esquisse de la main une invitation à poursuivre dans cette délicieuse initiative. Mais traces Jason, traces autant que tu veux, je t'en prie. L'imagination et la créativité n'ont plus à être prouvées chez le balafré et s'il y a bien un domaine où elles s'expriment à la perfection c'est bien dans l'organisation minutieuse d'un coup d'éclat pour raviver les anciens traumatismes des new yorkais. Qu'il esquisse les premières notes de cette nouvelle symphonie. Il y apposera sa griffe plus tard.

Rares sont les circonstances où les mauvais desseins de l'un déplaisent à l'autre. C'est en conclave restreint qu'ils peaufinent leurs oeuvres. La glace tempère les flammes répandant lentement un peu de tiédeur, canalysant sans jamais noyer ou étouffer. Guère différent de ce qui les entourent dit le Clown en élucidant sa pensée. Tout ça, le laboratoire, les poisons, les venins et la drogues, ne leur ressemblent que trop. Alliance délicate et savamment dosée de deux éléments acides. Association corrosive, dévorant le moindre obstacle. Ils ravagent et se ravagent avec la même ardeur et la même méticulosité. Toxiques, s'empoisonnant mutuellement et à la fois immunisés au venin de l'autre. Irrésistiblement dangereux mais impossible de ne pas y céder. Sous cet éclairage, le Croque-Mitaine esquisse un demi-sourire. L'abominable laboratoire pourrait presque passer pour un comptoir d'alchimiste, et n'est-ce-pas cela leur relation au final. Un distillat où une goutte de trop, où une goutte de moins peut donner un mélange explosif et mortel.

Main qui erre paresseusement sur sa peau et attire son attention. Les yeux du Clown semblent soudain s'éclairer avant qu'une voix chantante ne s'élève, prélude à tout et n'importe quoi mais ça se forcément dans le domaine du pire. Promesse à peine voilée d'un frisson aussi grisant que ce que le Croque-Mitaine avait pu provoquer avec la blonde humaine élevée au rang d'oeuvre d'art éphémère. La Bête écoute, nerfs tendus et oreilles dardées vers l'avant, suspendue aux lèvres de Lecter. Un soupir galope le long de sa mâchoire, se niche au creux de son oreille et ouvre les portes grinçantes du musée où le hideux devient beau à couper le souffle, où la douleur se fait aussi pure que le cristal. Galerie macabre peuplée de corps torturés, cambrés jusqu'à la fracture où ils ne sont que les seuls visiteurs. Une lueur carnassière luit au fond des yeux clairs. Le Croque-Mitaine s'écarte de Jason, accrochant les ténèbres en se jetant dans leurs profondeurs noires. Sa main se pose sur la joue zébrée, son pouce effleurant doucement les lèvres. Encore plus malade que ta fête foraine qui a raté de peu d'achever nos carrières? ronronne-t-il amusé. Pas de reproches ni même d'ironie à l'évocation de ces pièges mortels vaguement "oubliés" et qui avaient bien failli les réduire en tas de cendres ou en bottes d'épingle. Je n'ai pas envie de voir...je veux voir.


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