« ll y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète,
où sont les véritables causes des événements. »
— Balzac.

C’était en 2063. Je ne me souviens pas grand-chose de cette époque lointaine. Mais je n’ai pas oublié la neige. La neige de mon beau pays. Elle tombait fort cette nuit-là. Le froid resserrait son étau de glace autour de New York. La belle ville de lumière. La ville qui ne dort jamais. Une pauvre maison entouré d’un mur en ruine semble couverte de sucre glace. Dans cette pauvre habitation résonne les cris d’une femme. Une femme qui, pour une fois, n’est plus une moins que rien, une pauvre fille, mais seulement une femme qui souffre des douleurs de l’enfantement. Maria Jonhson. Ainsi donc, en cette nuit, cette femme s’agrippe au bras de son époux tandis que la sage-femme guide ses efforts pour la délivrance. La sueur perle le long de son front tandis que son visage, contracté par la lutte, se crispe. Et soudain, un cri vibrant déchire le silence. De petits poumons aspirent goulûment l’air. Le bébé est vivant et en bonne santé. La mère soupire et tend les mains vers son enfant, tandis que le père sourit, prenant le nourrisson dans ses bras.

Une fille. Elle est magnifique...

La femme sourit tendrement et caresse le visage de son bébé. Elle la berce et l’embrasse. Elle murmure alors :

Bienvenue, Sarah…

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Ce sourire… Ce fameux sourire de sa mère le jour de sa naissance s’avéra être le seule que Sarah put jamais voir. Sa mère se détourna rapidement d’elle. Elle fuyait ce quotidien morbide, un époux ivrogne qui tentait de la frapper dès qu’il avait un peu trop bu. Elle n’avait qu’indifférence pour sa petite fille. Sarah était pourtant belle comme le jour et gentille. A croire que l’environnement nous conditionne pour toujours. Sarah avait parfaitement compris que lorsque son père avait trop bu, il était préférable pour elle de se cacher dans un endroit où il ne la trouverait pas. Elle sortait également de nuit et ce fut un miracle si rien ne lui arriva pendant son enfance. Une enfance pauvre, misérable, moquée par les autres enfants qui connaissaient la vérité sur sa famille. Sarah eut droit à des sobriquets forts peu obligeants. Mais elle avait l’art de rester stoïque, de ne jamais répliquer. La vengeance est un plat qui se mange froid… Jusqu’à ce fameux jour… Sarah revenait de l’école. Elle était encore jeune. Rentrant dans la maison, elle tomba nez à nez avec le corps sans vie de sa mère. Elle s’était pendue au milieu de la cuisine. La petite fille resta immobile, semblant inerte. Elle ne cria pas, ne pleura pas. Elle ne décrocha pas un mot durant de nombreux jours. L’enterrement eut lieu rapidement et fut terne et sombre. Quelques personnes étaient présentes. Le père de Sarah, complètement aviné, titubait entre les rangées de tombes avant de s’effondrer comme une loque devant celle de sa femme. Il ne survécut guère longtemps au décès de son épouse. Son foie ne tint pas le choc et il mourut un an plus tard de cirrhose. Sarah ne le pleura pas et ne fut nullement choquée. C’était une petite fille calme, triste mais dans ses yeux brillait un feu qui semblait ne jamais devoir s’éteindre.

*********

La jeune fille plissait les lèvres dans une moue boudeuse.

Vous comprenez bien, mon enfant, que nous ne pouvons vous garder. Pas après ce que vous avez fait.

Sarah avait grandi et atteint les portes de l’adolescence. A la suite de la mort de ses parents, elle avait été placée dans un orphelinat, et se trouvait à présent dans un centre de détention juvénile, tenu par des bonnes sœurs et des prêtres. Elle se tenait assise, bien sagement sur sa chaise, en face du père supérieur. Ce dernier l’observait avec un air contrarié. Sur la table reposait la Bible qui appartenait à une de ses camarades et que Sarah avait dérobée. La jeune fille ne semblait pas avoir conscience de son geste. Elle balançait ses jambes tranquillement de gauche à droite, semblant absente.

Avez-vous au moins quelque regret de votre geste ?

Sarah plongea son regard noisette dans celui du prêtre et se contenta de hausser les épaules d’un air peu amène. L’homme se leva alors et vint s’asseoir à côté de la jeune fille.

Sarah, votre âme risque beaucoup, j’ai à cœur de vous sauver du pêché, mon enfant. Si vous faites une bonne action, soyez assurée de trouver en moi un protecteur…

La jeune fille ne comprenait pas. Le prêtre posa sa main sur son genou dans un geste qui se voulait certainement de réconfort, pensa-t-elle. Elle avait tort. La main du prêtre était en train de remonter lentement le long de sa cuisse. Sarah le repoussa. La réponse ne se fit pas attendre. Une gifle magistrale la cloua au sol. L’homme était littéralement furieux.

Tu n’es qu’une petite catin qui me doit la vie ! Ne te rends-tu pas compte de la chance que tu as ! Je n’exige que ce qui me reviens de droit !

Il se jeta sur elle, faisant tomber au passage des objets sur le bureau. Se débattant et griffant, Sarah tentait d’échapper à son bourreau mais elle n’en avait pas la force. Elle finit par attraper un presse-papier à côté d’elle et frappa violemment sur le crâne de son agresseur. Il retomba inerte. Elle eut peur. Se rapprochant, elle sentit un léger souffle devant ses lèvres. Non, il n’était pas mort. Elle devait partir… Et vite. Elle s'enfuit du centre pour ne jamais y revenir…

**********

L’ombre glissait lentement sur le mur éclairé par le soleil. Il faisait beau et l'université était grouillante d'étudiants. La jeune femme qui marchait d'un pas assuré, attirant quelques regards masculins c’était Sarah. Elle avait bien grandi depuis sa fuite du centre. Elle avait vécu dans une famille qui l'avait recueillie. Une famille qui lui avait appris que pour s'en sortir, il n'y avait qu'une possibilité. L'école. Travailler dur. Il suffisait d'un coup de main pour que la petite s'en sorte. Jusqu'à présent, la chance ne lui avait pas souri. Mais le vent semblait tourner. La Guerre, cette chose sans nom et sans forme eut bien lieu. Nombre d'écrivains et de metteurs en scène l'avaient prédit sans y croire. Mais elle survint. Pas comme on l'avait imaginé. Ce ne fut pas une explosion gigantesque qui anéantit la race humaine. Ce fut la Nano-Bombe qui anéantit tous les systèmes informatiques. Sarah avait 16 ans et elle s'en souvient comme si c'était hier. Cela prit deux années. Deux années où les humains durent tout repenser, leur relation à l'autre, leur mémoire, leur façon de stocker l'information. Sarah resta avec ceux qui l'avaient recueillies. Le monde se remit lentement. Elle avait été à l'école jusqu'à la grande catastrophe. Ses parents d'adoption étaient des gens de la classe moyenne qui n'avaient jamais pu avoir d'enfants. Ils étaient ravis de cette occasion. Comme une plante qui s'épanouit dans le soleil, Sarah avait enfin trouvé l'équilibre et le bonheur. Elle était travailleuse et loin d'être bête. La science tout particulièrement l'intéressait et elle avait obtenu au lycée des notes plus que louables en mathématiques, physique et chimie. Mais sa préférence allait clairement à la biologie. Tout naturellement, à l'âge de 19 ans, elle décida de commencer des études en biologie. Elle était bonne élève, brillante même. Mais elle avait toujours un caractère difficile, ayant beaucoup de mal avec l'autorité. Têtue et bornée étaient les caractéristiques qui lui allaient comme un gant.

Alors, ma belle, qu’est-ce que t’en dis ?
C’est d’accord, Stan.

Stan était un gaillard coriace, avec un sourire charmeur et une gueule d’ange. Un joueur de base-ball consciencieux. Et qui tenait à son rang. Peu importe comment se passaient les matchs, pourvu qu’il les gagne. Le caractère d'une fille, il s’en fichait pas mal. Pourvu qu'elle soit bien foutu. Et cela convenait parfaitement à Sarah. Elle n'avait pas plus de contacts avec les hommes que ça. Et elle découvrait l'amour. Sarah, en tenue assez classe, prenait un verre en attendant au bar Stan qui ne tarderait plus. Une jeune fille blonde, d’une grande beauté, s’y tenait, non loin d’elle et ne semblait pas du tout à l’aise. Vraisemblablement une nouvelle. Sarah la contempla un moment. Plusieurs hommes entrèrent alors dans le bar et chacun se dirigea vers une fille. La jeune blonde fut accostée sans vraiment avoir le choix par un homme en état d’ivresse avancé. Elle eut un mouvement de recul mais l’homme, déchaîné, semblait vouloir plus qu'un simple échange verbal. Un claquement à quelques millimètres de son oreille le fit sursauter et stopper son geste. Il se retourna, cherchant d’où provenait ce bruit. Son regard rencontra alors celui de Sarah, proche de lui.

Dis-moi, mon lapin, ça ne tenterait pas une femme d’expérience pour ce soir ? Hum ?

L’homme abandonna bien vite la jeune fille blonde qui adressa un regard de soulagement à Sarah. Cette dernière le fit sortir du bar. Et ce qu’elle avait prévu arriva. L’homme, bien trop aviné pour être capable de quoi que ce soit, s’endormit lourdement, à moitié affalé dans le caniveau tandis que la jeune femme le délesta de quelques billets avant de redescendre dans le hall. Elle se rassit à côté de la jeune fille.

Merci beaucoup…
Pas de quoi, fais attention sur qui tu tombes, et n’hésite pas à t’imposer.
Je saurai m’en souvenir, merci beaucoup…..
Sarah. Sarah Jonhson.
Holly Robinson.

C’est ainsi que les deux femmes se connurent. Une grande amitié devaient naître entre elle, Sarah ne cessant de protéger la jeune fille.

*********

Enseignante. Qui l'eut cru lorsqu'elle était une enfant perdue dans les rues ? La guerre peut changer bien des choses. Elle devint une enseignante reconnue. Ses étudiants s'en sortaient bien, elle était connue pour sa patience et sa pédagogie. Est-ce pour cette raison que l'académie Weins l'approcha ? Certainement. Sarah passa les tests avec brio et fut admise dans cette académie prestigieuse. La jeune femme avait vu la montée fulgurante de Gordon mais elle n'était pas impliquée politiquement. Lui ou un autre, ça lui était bien égal. Elle ne prit donc pas part aux révoltes. Ce fut l'écrasement sans pitié des meneurs qui la convainquit davantage de la dictature qui régnait dans son pays. Elle en devint plus active parmi les milieux de résistance. L'académie Weirs. Une véritable machine à laver les cerveaux. Mais la résistance avait tout intérêt d'avoir quelqu'un dans la place. Mais ensuite ?  

« Un homme de caractère n'a pas bon caractère. »
— Jules Renard.

Sarah est une femme très difficile à cerner, elle semble avoir une double personnalité. Sarah est changeante, très joueuse. Elle adore brouiller les pistes, jouer au chat et à la souris avec les gens, souffler le chaud et le froid. Sarah est courageuse et elle aime les défis. Elle en deviendrait parfois tête brûlée et peut être particulièrement têtue lorsqu'elle a une idée en tête. Rien ni personne ne pourra la faire changer d'avis si cela lui arrive. Elle est loyale et fidèle, en amitié comme en amour et elle ne laissera jamais ses proches dans le besoin. Mais, étant une femme assez secrète, elle a dû mal à affronter ses sentiments et préfère fuir. Elle est très intelligente et n'hésite pas à utiliser la séduction pour parvenir à ses fins, jouant sur son image de femme fatale. Rancunière et susceptible, elle garde en mémoire les offenses et les fera payer à l'intéressé parfois des années après. La vengeance est un plat qui se mange froid... Sarah a toujours été une femme discrète et réservée. C'est une femme déterminée, qui sait ce qu'elle veut. Elle a toujours eu un caractère de battant, même si cela ne l'empêche pas d'être douce et patiente. Elle est capable d'attendre longuement avant d'obtenir ce qu'elle souhaite. C'est une jeune femme jalouse. Si elle s'attache à quelqu'un, elle peut très mal prendre certains gestes. Sarah est quelqu'un d'intelligent, de mesuré, sinon elle n'aurait pu rester dans la résistance aussi longtemps sans se faire découvrir. Elle peut parfois être assez impulsive. Sarah a tendance à être très empathique, elle est certes méfiante mais elle est capable de se mettre à la place des autres. Malgré ses défauts, elle est très attachante. Aux heures de la colère, ils sont bien rares ceux qui peuvent s'opposer à elle. Oui, oui, un sale caractère on vous dit ! Sarah aime beaucoup sortir avec les rares amis qu'elle possède. D'humeur joueuse, elle ne dira jamais non à un verre ou à aller faire la fête. Elle croque la vie à pleines dents, ayant conscience que tout peut se terminer un jour. Elle essaye de ne pas penser à ce qu'elle risque si elle se fait arrêter. Mais elle est déterminée et elle tiendra, jusqu'à ce que le tyran tombe.

Ton p'tit nom/pseudo : Judith alias Juju
Ton âge : 25 ans
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Comment as-tu connu le forum ? De liens en liens
Et comment tu le trouves ? Le contexte est original et le design superbe !
Quelque chose à ajouter ? Magnifique fofo, hâte de rp avec vous !