-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal


Bon anniversaire. |OS|
avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Bon anniversaire. |OS| Bon anniversaire. |OS| Icon_minitime1Mar 9 Aoû - 17:46



Frederic n'aimait pas entendre sa mère crier en estonien. Ce n'était jamais bon signe.


Bon anniversaire. |OS| 2hgxlxj


Mais pour le moment, Frederic était tellement défoncé qu'il n'avait même pas conscience que sa mère lui criait après. Il se fichait franchement pas mal de l'entendre, en quelque langue que ce soit. Il voulait juste qu'elle se taise. Il voulait qu'elle arrête de lui hurler dessus pour qu'il puisse sortir acheter sa dose. Il était complètement raide, et cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas été à ce point. Il se sentait faible et il savait que si personne ne l'aidait dans les dix minutes à suivre, il n'allait plus tenir debout. Il detestait ces moments là quand il se voyait de l'extérieur. Il se savait très faible et capable de crever dans l'instant. Il pouvait se faire manipuler, se faire draguer ou il pouvait faire tout simplement n'importe quoi qu'il ne s'en serait même pas rendu compte. Il n'était au final qu'un toxico, se disait-il toujours dans ces moments là. Mais autant qu'il pouvait les detester, ces moments étaient des moments de pur défonce, des moments où sa conscience partait en vacances tellement loin qu'il lui était ensuite impossible de la rattraper, des moments où il se sentait redevenir un môme. Il avait besoin de ces moments tellement intenses. Tout en entendant sa mère hurler et pleurer, il croisa son reflet dans un miroir. Il ne vit même pas à quel point il était défoncé. Il se voyait, point barre. Il ne vit pas à quel point il était lamentable, son torse en sang et en eau, ses cheveux emplis de cendre, ses poignets déchiquetés par les aiguilles et les couteaux à crans d'arrêt. Il ne voyait pas qu'il était raide et qu'une simple pichenette pouvait suffir à le faire ployer.

Frederic entendait sa mère hurler contre lui. Elle pleurait, à travers ses beaux cheveux roux. Maman Host était rentrée à l'instant d'un long voyage quelque part. Avant de partir, elle lui avait dit où elle partait, mais il devait encore être pété à ce moment, tant et si bien qu'il ne se souvenait même plus d'où elle était allée. L'important était qu'elle venait de rentrer, de débarquer à l'improviste chez lui, et qu'elle avait enfin compris ce qu'il se passait dans l'appartement qu'elle payait à son fils. Elle avait vu les seringues, les liquides, les poudres, les herbes, les pilules, les feuilles, les cigarettes, les filtres, les briquets, les allumettes, les paquet de tabac vide ou plein, les vêtements posés n'importe où, l'odeur de crasse, de sexe, les cris, les rires, les ballons éclatés, la musique en sourdine. Elle était venu le lendemain, elle avait débarqué le 8 mai, avec un cadeau dans une main et une bouteille de champagne dans l'autre. Quinze ans, ça se fête, avait-elle pensé avec un sourire quand elle avait poussé la porte. Et elle avait vu le carnage qu'avec été la fête de Frederic pour son anniversaire. Elle avait vite compris avec horreur que le shéma de Papa Host se repercutait sur son fils et rien que cette idée suffit à l'insuporter. Dans la chambre dudit Frederic, ce n'était guerre mieux. Des draps jetés en vrac sur cinq corps en vrille, dont celui de Host. Des corps nus et malades, des corps de fou. Dont celui de Frederic, posé contre celui de Joël, lui même entourant Meg de ses bras. De l'autre coté du lit, Julie était couchée dans le cou de Jordan qui avait un bras sur la taille de Frederic. Ce ne fut pas les penchants bisexuels de son fils qui enervèrent madame Host. Ce ne fut pas non plus la partouze qu'il y avait du avoir. Non, c'était la drogue.

Et maintenant que Joël, Meg, Julie et Jordan étaient partis, Frederic s'en prenait plein la gueule comme un enfant pris en faute. Il s'était déjà fait deux piqûres d"héroine, un joint et un sniff depuis que sa mère avait débarqué. Il lorgnait sur la bouteille de champagne. A chaque anniversaire c'était la même chose, mais cette fois, il avait vaguement idée qu'il avait du faire pire que d'habitude. Il s'assit sur le canapé et frissona. Il était encore torse nu et son jean enfilé à la va vite était froid. Il ne se sentait pas vraiment bien et l'idée d'une altercation avec sa mère n'était pas vraiment dans ses plans. Il se disait plutôt qu'il allait foutre le camp et rendre quelques visites, même dans l'état qu'il était. Seulement, madame Host n'était pas vraiment de cette avis. Il arrête l'anglais basique pour se mettre à hurler en estonien, et ça, ce n'était pas bon, et Frederic commença à s'enerver fortement. Il la fixa et décida de répondre.

"Tu te rends compte de ce que tu fais ? Tu veux ma honte ? Et qu'est ce que tu cherches en faisant ça ?"
"N'importe comment si je t'expliquais, tu serais pas capable de comprendre."
"Je suis ta mère ! Ta mère, Fredie ! Je comprends pourquoi tu t'es éloigné depuis quelques temps !"
"Ca n'a rien à voir et tu le sais très bien !"
"Alors explique moi ! Je ne te comprends plus, Fredie ... "
"Frederic ! Mon nom c'est Frederic ! Et fous moi la paix, je me débrouille très bien tout seul."
"Tu veux mourir c'est ça ?"
"Degages ! Fous le camp ! Laisse moi tranquille ! Tu vois pas que j'ai besoin que tu me foutes la paix ? Qu'est ce qui t'as pris de débarquer comme ça à onze heures du matin ?"
"Il est seize heures ! Et c'est ton anniversaire, je suis ta mère !"
"Si t'es vraiment ma mère, alors casse toi."

Et maman Host leva le camp en laissant la bouteille de champagne et le paquet cadeau avec un ruban rouge. Mais Frederic n'en avait rien à foutre, parce qu'il commençait à avoir du mal à respirer. Et il se mit à regarder son appartement. Depuis six mois, il avait plus ou moins réussi à cacher à sa mère à quel point il était accro à la drogue. Aux drogues en tout genres. Mais là, c'était terminé, madame Poudre Blanche venait de foutre en l'air leur relation. Et dans l'état dans lequel il était, Frederic n'arrivait même pas à s'en rendre compte. Il ouvrit la bouteille de champagne et la descendit en entier à petites gorgées, assis contre le mur du salon. Dans un dernier sursaut de lucidité, il ouvrit le paquet et y trouva une chemise blanche neuve, et la veste de costume qui allait avec. Noire. Il les enfila sans réfléchir et remis en place son jean. Il avait presque l'air normal. Il sortit en claquant la porte.


Bon anniversaire. |OS| 2lo6x3p


Il n'avait même pas eu le temps de conclure avec Meg, qui était tellement amoureuse de Jordan pour remarquer ses avances. Il n'avait même pas eu le temps de finir de convaincre Julie de laisser Joël tranquille pour qu'ils puissent coucher tranquillement. Il n'avait même pas eu le temps de seulement embrasser Jordan. Il s'était mordu la lèvre inférieur en respirant l'air du dehors. Il était près de six heures du soir et Frederic était dehors, shouté à mort, complètement bourré au champagne, vetu faiblement et lamentablement coiffé. Frederic était vulnérable, et le pire était qu'il s'en fichait totalement. Dans le centre ville, les rues se vidaient, tout les jeunes partaient en direction du Nord. Et Frederic finit par les suivre. Il retrouva Joël, Savannah et Kevin en chemin et les trois adolescents, s'ils s'étonnèrent de voir Frederic encore debout après la folle soirée d'hier, ne firent aucun commentaire face à sa tête et se contentèrent de le féliciter pour sa fête et de le prier d'en refaire bientôt une autre. Frederic ne répondit pas et fixa plus loin une adolescente d'à peine quinze ans qui venait d'acheter son plein de poudre pour la soirée. Et Frederic sut alors ce qu'il devait faire.

Il se mit à marcher, sans écouter les tentatives de drague de Savannah, ni le desespoir de Kevin qui tentait envie de se faire la jeune femme et tachait vaguement de répondre aux autouchements plus ou moins poussés de Joël. Il s'en fichait tellement totalement qu'il se surprit à adorer ça et à y prendre goût. Il se laissa totalement faire par Joël et quand ils arrivèrent dans une des boîtes les plus branchés du quartier, ils entrèrent sans même se poser de question et filèrent droit au fond, histoire d'être tranquille au milieu des autres couples occuper à faire l'amour tranquillement. Pas un mot ne fut échangé, il y en avait eu suffisament. Frederic se contenta de laisser l'autre tromper Julie avec lui sans sentir un instant l'effet de la drogue le quitter. Au contraire, au fil du temps, il eut la vague impression que c'était pire. Il y eu seulement un instant où il s'arrêta totalement de penser pour se concenter sur les sensations que lui procurait le corps entier de Joël, mais sa bouche était encore remplie des vapeurs de la bouteille de champagne de son anniversaire. Il aima ce que Joël lui fit vivre, bien sûr, mais il savait que Joël ne pourrait jamais remplacer madame Poudre Blanche. Il n'éprouva pas un seul instant de remords ni de regrets, mais quand il vit Joël reprendre son souffle après avoir volé le sien, il se dit qu'il était temps qu'il s'arrache. Ce qui ne plut pas, evidemment. Chaque fois, c'est pareil, il ne peut jamais baiser tranquille sans avoir des emmerdes derrière.

"Fred ? J'peux savoir ce que tu fabriques ?"
"Je remets mes fringues en place. Putain, Joël merde ! Ma chemique était neuve !"
"Désolé ... Tu restes pas ? Je t'offre un verre ?"
"Non, je reste pas, j'ai un truc à faire."
"Tu reviens cette nuit ? Mes parents ont tenu à m'offrir un nouveau canapé, on pourrait le tester ..."
"Va te faire mettre, Joël, j'ai absolument pas l'intention de faire quoi que ce soit d'autre avec toi."
"..."
"..."
"T'es un enfoiré, Fred. Tu sais que Julie et moi ça va faire un an ?"
"J'm'en fous. On a baisé, point barre. Dégage."
"Frederic ..."
"Putain Joël, j'suis pas d'humeur. C'est vraiment pas le jour."

Il se souvient alors que Joël avait enlacé ses épaules en lui intimant de se calmer et il avait de nouveau basculé avec lui dans un monde empli de vapeur de fumée et des cris qui sortaient de leurs bouches. Il avait cette fois tenté de resister, juste pour la forme, jusqu'à ce qu'il comprenne que Joël ne lui foutrait jamais la paix, comme sa mère. Mais étrangement, ce n'était pas une sensation désagréable. Il prit le temps d'apprécier les caresses de l'autre sans se poser plus de question et il lui sembla que son propre corps le trahissait tellement il était faible et vulnérable. Quand ils retournèrent auprès de Kevin et Savannah qui ne firent aucun commentaire à leur disparition. Frederic reserra sa veste avant de lever le camp et ni les voix, ni l'alcool, ni la musique en sourdine ne purent le retenir. Il était vingt heures. Il avait besoin de voir Evy.


Bon anniversaire. |OS| 21ozo0m


Son appartement était plein de filles à moitiée nue et de garçons en rut, exactement comme l'appartement de Frederic la veille. Mais il ne fit pas attention. Ce n'était pas sa place, le monde d'Evy n'était pas le sien. Il savait ce qu'il était venu chercher. De l'héroïne et entre parenthèse, de la douleur. Cette douleur qu'Evy lui donnait le faisait sentir qu'il était bien vivant et parfois il en avait terriblement besoin, histoire de se prouver qu'il vivait pour quelque chose. Les coups d'Evy le faisaient sentir que son coeur battait encore. Il en ressortirait plus faible et plus vulnérable, mais comme à chaque fois, il finirait pas revenir. Le regard d'Evy était plongé dans celui d'une fille d'une vingtaine d'années. C'était ça, le monde d'Evy. C'était le monde des adultes à peine conscients qu'ils étaient adultes. Ce n'était pas le monde de Frederic, empli de bêtises et d'adolescents trop jeunes pour se prendre au sérieux. Les deux mondes n'allaient pas ensemble. Frederic ne fit pas attention aux trop nombreuses personnes qui le regardaient se frayer un chemin pour atteindre le roi de la fête, autrement dit, Evy. Il se fichait pas mal d'être vu comme un gamin, ici. Au pire, c'est ce qu'il était. Mais Evy semblait content de le voir. Evy était toujours content de le voir. Il lui sourit comme on sourit à un ami et envoya un de ses sbires chercher de la marchandise. Il se leva et la fille du canapé gémit. Frederic eut un mouvement de recul. Frederic a toujours un moment de recul.

"Mon petit Frederic a encore besoin de sa dose ... "
"J'espère que tu t'amuses bien Evy. On dirait que toutes les putes sont là."
"Presque toutes. Tu veux te joindre à nous ?"
"Surtout pas. Ma mère ne veux pas que je trainne avec des gens dans ton genre."
"Frederic, ne me dis pas que tu es encore fatigué d'hier soir ?"
"... T'es même pas venu. T'avais dit que tu viendrais."
"Tu sais comment ça marche les affaires mon grand ..."

Un seul mouvement de la main suffit à pousser Frederic sur le divan. Un grand sourire aux lèvres, Evy dit à l'autre fille de foutre le camp, mais Frederic ne l'écoutait pas. Il ne pensait qu'à sa propre situation. Il ne devait surtout pas montrer qu'il avait peur d'Evy. Surtout pas. Le souffle d'Evy caressa son cou. Il souriait. Les ventricules de Frederic étaient en pleine action. Il devait se forcer à respirer tranquillement. Le visage d'Evy était tellement proche du sien qu'il pouvait dire qu'il le voyait trop. Il était trop près de lui. Il déglutit et se força à le fixer dans les yeux. Evy, amusé, soutient le regard et passa une main dans les cheveux de son vis à vis.

"Tu as une tête bizarre Frederic ... Comme si tu avais ... D'où est ce que tu viens ? "
"D'une boîte. Et ma tête va très bien. Elle ira même encore mieux quand tu m'auras filé ce pour quoi je suis venu."
"Doucement, doucement, regarde, il est à peine neuf heures, on a le temps ..."
"Le temps de quoi ? Je repars dès que tu m'as filé ma came."
"Frederic, est ce que tu es gay ?"
"... Non."
"Frederic, tu sens l'homme."

Les mains d'Evy se renfermèrent sur la gorge de Frederic. Evy riait, Frederic hoqueta. Il voulut lui crier d'arrêter, mais il commençait très sérieusement à paniquer. Les autres autour de lui ricanaient et quand l'homme blond revient avec un paquet d'héroïne et de poudre blanche dans une main, et une seringue prête dans l'autre, il ferma les yeux. La seringue entra en contact avec son bras. Les lèvres d'Evy mordillait son oreille pendant qu'il le piquait avec violence, au point de lui arracher un cri de douleur. Il se detestait et il le detestait. L'héroïne injectée dans son corps le fit sentir à quel point il avait mal. Il entendait le sourire d'Evy comme s'il le voyait. Son corps fut projeté au sol par le dealer et il gémit quand le pied d'Evy se rua dans son estomac. Il riait. Il n'y eut qu'un seul coup de pied. Frederic eut le temps de se relever avant de se prendre une gifle. Sa tête balanca violement d'un coté à l'autre et lui coupa la respiration.

On lui fourra sa dope entre les doigts et on le poussa dehors. Vingt et une heure trente. Il se sentait misérable et songea un instant que dans les bras de Joël, au moins, il était en sécurité.

Son appartement était toujours dans le même état. Frederic n'eut que la forçe de s'allonger sur son lit et de rouler en boule sous les draps. Il avait mal et il saignait au bras à cause de la piqûre d'Evy. Il savait ce qu'il risquait avec ses conneries, mais il s'en foutait. Sa mère avait beau dire, sa vie était loin d'être finie. Il n'allait pas mourir. Il serra le coussin contre lui et ferma les yeux pour s'endormir. Il fallait qu'il réfléchisse. Mais pas tout de suite. Demain. Demain, il irait peut être passer du bon temps avec Jonas, puis il irait voir sa mère. Il sourit en glissant dans les bras de Morphée.

Ce jour là, c'était le jour des quinze ans de Frederic.  


Bon anniversaire. |OS| Dcfr44


Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» 19/03/2014 Nouveau Design " ANNIVERSAIRE "