Aller viens on est bien

Ma meilleure amie j'ai nommé Rebecca Winter Dawson, est quelqu'un de très étrange. Contrairement aux attentes elle est cheerleader. Je dis ça parce que les gens pensent souvent que le groupe des pompoms traîne constamment ensemble alors que ce n'est pas vrai. De nombreuses filles ont des amis en dehors et encore heureux sinon je ne connaîtrais pas Rebi. J'aime beaucoup donner des surnoms aux gens même si pour certains c'est asse difficile. Si vous prenez Archange c'est assez difficile donc je l'appelle A. puisque c'est ce qui lui correspond le mieux. Il est assez tête en l'air finalement et dit souvent ce petit « ha » quand je lui propose quelque chose de dangereux. D'ailleurs il me suit toujours. Mais ce n'est pas la question aujourd'hui. Je dois amener une charmante demoiselle à affronter sa peur du quartier Sud. Je n'ai jamais compris pourquoi Rebecca en avait peur alors que pour moi c'est une sorte de paradis, de maison qui nous accueille à bras ouvert. Si je constate bien j'y aie rencontré Jason là-bas, j'y suis née, je suis devenus amis avec Archange et pour finir le point négatif, on m'y a insulté. J'en ai déjà parlé à mon amie, en même temps je n'ai que très peu de secret pour elle. Suite à cela elle a un peu pesté contre les autres mais finalement on est repartis en souriant comme quoi ils seraient plus mal lotis que nous, un jour. Je connais son histoire à Rebecca et j'aime la prendre dans mes bras quand elle ne va pas bien comme n'importe qui le ferait. Pour le moment je l'attends, car il me faut vraiment aller dans le Sud aujourd'hui et Rebi est en retard comme d'habitude.

Seize heures trente-cinq. Cinq minutes que j'attends patiemment sur le banc de l'arrêt de bus. Déjà deux sont passés devant moi sans réellement s'arrêter. Mais que fait-elle ? Je n'ai pas non plus envie qu'elle se dégonfle et de me retrouver toute seule à prendre ce bus miteux qui va m'amener vers l'endroit mystérieux où je désire amener ma meilleure amie. Où est-ce ? Je ne vous le dirais pas. Pourquoi ? Parce que c'est tellement bien de savoir ça sans que les autres le sache et puis ça fait partis du plan. Comme Yzma dans le dessin animé Kuzco avec la boite dans une boite pour l'expédier chez elle et la détruire. Un plan bien ficelé se trouve dans ma tête. Bien ficelé vous avez entendus ? Disons que c'est un plan qui peut se passer aussi bien que mal. Non n'ayez rien à craindre cela se passera bien je le sens. Comment ? Un sixième sens qu'ont les filles de nos jours pour sentir ça. Je commence à jouer avec un accroc dans mon jean.

Seize heures quarante-deux. Quatrième bus qui passe, il ralentit, mais ne s'arrête pas. Je me demande si parfois ça leur arrive d'être aimable ces foutu chauffeurs de bus qui ne disent pas Bonjour, ni rien et nous donne un ticket d'un air blasé. Bon d'accord ils n'avaient sûrement pas d'autre métier à faire, mais un petit sourire pour être sympa. Même comme celui de Jason serait parfait. J'imaginais Jason au volant d'un autobus et je ne pus que sourire l'imaginant avec ses cheveux verts, son costume trois pièces et son sourire cerné de rouge. Lui au moins il me dirait bonjour accompagné d'un charmant « sweety ». Rebecca n'arrivait toujours pas et je commençais à m'inquiéter. Je pends mon portable vieux comme le monde qui se trouvait dans ma poche, laissant mon accroc de côté. Plus de batterie. Il faudrait que je me souvienne de temps en temps qu'un Nokia n'est pas inépuisable même si on peut le recharger une fois par semaine. Il faudrait peut-être que je vous raconte comment nous nous sommes rencontrés Rebecca et moi. Bon en même temps j'ai le temps comme je dois l'attendre. En fait ce serait plus intéressant pour la suite que je garde cela pour moi. Nous nous sommes rencontrés à l'académie comme vous pouvez vous en douter par une discussion sur le gouvernement. Elle est dans la même classe qu'Archange donc il me l'a présenté. Il ne pensait pas que l'on s'entendrait aussi bien surtout qu'il n'a pas vraiment d'idée fixe sur le gouvernement même si j'essaye de le convaincre depuis que je suis à l'académie. Il n'a jamais flanché prétendant que tout cela n'était pas ces histoires. Quoi qu'il en soit j'ai parlé avec Rebecca qui m'a paru adorable et gentille. Comme nous adorons Gordon toutes les deux c'est donc normal d'être ami. Je n'aime pas quand elle traumatise les autres qui ne sont pas de son avis comme Frédéric Host. Elle est beaucoup plus violente que moi envers lui et peut-être que ça paye plus, mais je me vois mal envoyer balader quelqu'un.

Seize heures cinquante-cinq. Bon que faisait-elle ? Je regarde mon jean. Il y a toujours ce foutu accroc que j'ai dû me faire en me prenant une vis (HS : histoire véridique). Je portais aussi un petit haut rose et une veste de sport rouge, celle d'athlétisme. J'avais mis des chaussures comme des doc martens en bas, au cas ou il faudrait s'enfuir. Je savais très bien que Rebecca ne voulait pas venir mais j'espérais tout de même qu'elle me ferait ce plaisir. Après tout c'était comme un défi d'accepter mon invitation et elle n'avait pas intérêt à refuser. Je n'ai pas une oreille perçante, mais quand vous entendez quelqu'un courir dans votre direction, ce n'est pas nécessaire. Je me lève alors et la regardant avec un sourire, j'attends qu'elle arrive à ma hauteur pour lui dire :

_ J'ai bien crut que tu n'arriverais jamais.made by ℬlue ℐⅴy

Aller viens on est bien

Rebecca arriva enfin ne s'excusant pas de son retard. Je savais qu'elle détestait le sud et je ne fis aucune remarque quand au temps qu'elle avait mis pour venir. Après les salutations habituelles elle me sortit qu'elle voulait que j'aille habiter chez elle. J'eus un petit sourire. Bibi ne voulait vraiment pas aller dans le quartier Sud qu'elle pensait si dangereux. Pour moi cela était très différent, car j'avais toujours vécu là-bas et je me souvenais de ciels rouges la nuit et d'une éclipse magnifique tandis que dehors tout était sang. Je crois que le toit de mon immeuble me connaissait très bien. Je n'avais qu'une envie c'était de montrer toutes ses merveilles à ma meilleure amie. Réfléchissant tout de même au fait que mes parents diraient probablement oui si je vivais en centre-ville. Et puis j'avais déjà 20 ans je ne voyais pas ce qu'il pouvait me dire. Mais le quartier du milieu n'était pas forcement le mieux, car comme on dit tout peut arriver. Ce qui était très étrange venant d'une fille comme Rebecca, qui avouons le n'a pas la langue dans sa poche, ait aussi peur d'un lieu et qu'elle aille mettre des jupes longues. Observant sa tenue je souris. Si elle ne voulait pas se faire remarquer c'était loupé. Décidant de répondre enfin à sa question je la pris par les épaules.

_ Ma petite Rebi ! Tu sais très bien que quoique tu me demandes je dirais oui. Mais peut-être que si on veut officialiser tout cela et vivre ensemble on devrait trouver un autre appartement. Fis-je en souriant.

J'aimais beaucoup embêter Rebecca, car je savais que quoiqu'il arrive elle ne m'embêterait pas. Et puis je pense que même si elle me critique de manière subliminale je ne le remarquerais probablement pas. Je la pris par le bras avant qu'elle ne s'enfui et l'amena vers les grands immeubles rebattis dans un béton gris comme des bunkers. Je fixais Rebecca de peur qu'elle s'enfui devant tous ces clochards assit par terre et ces prostitués de misère perchées sur leurs hauts talons, faisaient, dit-on, le trottoir. Je ne connaissais pas Calypso, mais sa réputation la précédait et je me surpris à sourire en l'imaginant dans ce quartier miteux pour une quelconque affaire. Rebecca la connaissait plutôt bien car elle était dans l'équipe des cheerleader et que la reine Calypso de l'académie en était la capitaine en chef. Nombreux étaient ceux qui ne préféraient pas lui parler ou bien baisser la tête à son passage, mais je dois avouer que je ne l'avais rencontré que très peu dans les couloirs. Disons que ce n'était pas ma tasse de thé. J'avais dû mal à comprendre pourquoi Rebecca était dans une équipe de garces et de méchante fille, elle qui était si gentille avec moi.

Je continuais mon parcours dans mon quartier essayant d'amener Rebecca par les lieux les moins miteux du quartier. « It's wasn't paradise but it's was home ». C'était une chanson qui me revenait en tête, chanson que j'avais entendus un jour en passant devant ce magasin de disques, qui se serait effondré à la première averse. Le disquaire m'avait vendus de nombreux CDs miteux, puis une machine pour les lire puis il avait fait sa valise et était parti. Quelques temps plus tard j'avais appris que son magasin avait été totalement détruit par une grenade. Je n'avais pas vraiment compris pourquoi. Je voyais mon amie regardait partout totalement apeuré par la misère qu'elle voyait. Pour moi cela était commun. Les enfants couraient dans tous les sens, se battaient, jouaient et tombaient dans la boue. Puis leur camarade riait. D'autres adolescents encore fumaient des choses illicites dans les coins, ou adossés contre un mur. Certains sourires en me voyant passer, mais je ne relevais pas. Une autre personne leur aurait mis un point dans la tronche. Je m'en fichais. Beaucoup de choses illicites avaient lieu dans le quartier Sud, mais ce n'est pas une raison pour le fuir. Il suffit juste de connaître quelqu'un ou d'être protégé. En fait un peu comme le Nord.

Nous nous dirigeâmes vers un grand immeuble, probablement le plus grand de tous les autres bâtiments. C'était là que je vivais avec mes parents et ma grande soeur. Je lâchais Rebecca et me retournant vers elle je lui dis :

_ Je suis désolée il n'y a plus d'ascenseur. Ils sont tous tombés en panne. Il va falloir marcher.

Je vis une étincelle que je pris pour une future souffrance dans les yeux de Rebecca. Souriant je commençais à monter les marches deux par deux avant d'arriver enfin au douzième étage. J'avais l'habitude de faire la course avec Archange quand j'étais petite et même que les escaliers avaient rencontrés plus d'une fois mes genoux. Mais je riais tellement quand je tombais que toutes ces maladresses étaient plutôt des souvenirs joyeux. J'en avais tellement dans le quartier. Arrivée en haut, j'ouvris la porte de mon appartement et constatais qu'il est fermé. Moi qui voulais montrer Rebecca à mes parents c'était tant pis pour moi, ils avaient dû aller ... en fait je ne sais pas trop où mais, quelque part. Quant à ma soeur qui ne vivait plus que les un quart du temps chez nous, elle devait être chez son copain du jour. J'observais la cage d'escalier et fixais la lumière qui transperçait la fenêtre. Oui c'est une bonne idée de montrer le quartier sud avec une vue d'en haut, n'est-il pas ?!

_ Hé Rebecca finalement on ira voir mon appartement après, je vais te montrer quelque chose.

Le temps de reprendre un peu notre souffle, nous montons rapidement jusqu'à la fenêtre. J'ouvre un placard sur le côté droit des escaliers, trouve une échelle en bois et la glisse dans deux petits crochets près de la fenêtre. Que je vous rassure deux secondes, la fenêtre n'est pas juste au-dessus de la cage d'escalier, mais un peu plus loin. Je grimpe sur l'échelle, je monte, débloque la fenêtre et disparaît alors. Puis je passe ma tête à travers l'ouverture et fait à ma meilleure amie :

_Tu vas voir viens on a une superbe vue ici sur tout le quartier.

Et je disparais à nouveau. Je n'avais pas oublié que j'avais autre chose à faire que de montrer à Rebecca le quartier Sud, mais le reste était une surprise.
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Aller viens on est bien

A la remarque de Rebecca je ne peux m'empêcher de sourire. Elle a toujours dit ce que les autres pensaient tout bas. Oui je vous accorde que le Sud est l'endroit le plus fréquenté par les pauvres, mais quand vous voyez les tarifs dans les autres quartiers pour avoir un logement finalement on n'est pas plus mal au Sud. Et puis c'est comme dans n'importe quel quartier mal-famé : tant qu'on connait quelqu'un tout peut aller bien, encore faut-il connaître les bonnes personnes.

_ Tu sais, tu as beau trouvé ça moche c'est quand même l'un des endroits les mieux que je connaisse et où tu peux t'attendre à tout.

Je soupçonnais Rebecca d'être ainsi plus par peur que par esprit de contradiction, mais je préférais me taire. Je fis le tour du toit. Les deux sièges que j'avais installés avec Archange se trouvait toujours là. C'était pour être bien placé pour voir les événements qui se produisaient. Je me souvenais avoir jeté des bombes à eaux sur de pauvres personnes, venant à l'époque du quartier du milieu. Je n'aurais sûrement jamais fait sur une autre personne du quartier ou alors sur ces pseudo-caïd qui se croyaient les plus forts, mais qui allaient pleurer dans les bras de maman au moindre problème.
Dix-sept heures quinze. Plus que quarante-cinq minutes. Rebecca allait probablement me détester, mais tant pis il fallait vraiment que je le fasse. Je me dirigeais vers la fenêtre empruntée quelques minutes plus tard et incité Rebi à me suivre. Nous descendîmes en bas jusqu'à mon appartement que j'occupais avec mes parents. Ils n'étaient toujours pas rentré et cela aurait été un miracle qu'il le soit. Je me dirigeais vers le pot de fleur et fouilla dedans. Parmi les mégots de cigarettes je trouvais enfin mes clés. J'ouvris la porte de mon appartement. Ce n'était pas le logement le plus classe du monde, mais au moins on pouvait dire qu'il était propre pas comme certains. Bien que mes parents n'avaient jamais été préoccupé par ça ma soeur avait acquis les manies des personnes maniaques de la propreté et il n'était pas étonnant que tout soit bien rangé. Je me dirigeais vers ma petite chambre.

_Il faut que je prenne quelque chose puis on y va. Ce ne sera pas long, fis-je à Rebecca.

Je soulevais mon matelas que je n'avais pas utilisé depuis un petit moment et pris une boite que j'ouvris. À l'intérieur se trouvais plusieurs billets, souvenir des petits boulots que je faisais pendant l'été, hors de l'académie. Je les cachais, car je savais très bien que ma soeur me les volerait et pire, mes parents également. Je comptais pour vérifier que tout y était. J'ouvris mon placard pour prendre deux ou trois vêtements qui me manquaient à l'académie. Puis je me rappelais la proposition de Rebecca. Celle-ci m'avait suivi et observait ma chambre avec une certaine appréhension.

_ Dis moi Rebi : ta proposition de vivre chez toi tiens toujours ?

Je farfouillais un peu dans mon coffre au pied de mon lit et sortis quelques chaussures et sacs, ainsi que deux ou trois cds. Je voyais bien que Rebecca ne remettrait plus jamais les pieds dans le quartier Sud, mais je me disais en même temps que peut-être pouvait-elle comprendre les gens qui vivaient ici. Connaissant son histoire, elle aurait plus pitié de ce qui se passait ici qu'autre chose. J'attendis sa réponse assise sur mon lit. made by ℬlue ℐⅴy

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J'ai tout juste le temps de formuler ma question que Rebecca dans un élan de joie intense, se jette sur moi, nous faisant chavirer sur le lit par la même occasion. J'entends mon vieux sommier grincer un peu. Je ne sais pas s'il supporterait le poids de deux adultes, celui de deux enfants oui puisque j'y ai déjà dormis avec Archange, mais je n'ai jamais amené aucun jeune adolescent ou adulte. Ça pourrait en surprendre plus d'un que je sois encore vierge, car il faut dire qu'à l'académie tout le monde couche avec tout le monde et ce qui créait des potins et des histoires. Rebecca me fais de gros câlins amoureusement, heureuse de ma demande. Ce qui peut vous paraître étrange c'est la manière dont elle m'observe parfois. Je n'ai jamais vraiment été amoureuse et je ne pourrais vous dire si l'amitié que je ressens envers Rebecca peut ressembler à l'amour. Notre amitié a toujours paru bizarre à ceux qui nous connaissent, mais je ne comprends pas pourquoi deux filles ne peuvent pas être aussi proches l'une de l'autre. Ces longs cheveux châtains foncés tombent en cascades le long de mes épaules tandis qu'elle étale sa joie. Je ne dirais pas que je ne trouve pas Rebecca jolie. Bien au contraire elle a de longs cheveux brillants que de nombreuses filles envieraient. Ses yeux marron pétillent. Je n'avais jamais remarqué qu'ils n'étaient pas totalement marrons, mais qu'une touche de vert accompagné ce marron caramel. Soudain elle se relève toute gêné de la position dans laquelle nous étions. Elle s'excuse accompagnées d'un petit rire.

_ Évidemment que je suis sérieuse, fis-je en souriant. Je comprends ta joie !

Ne sachant pas quoi dire sur sa réaction, je me contente de continuer à sourire. Je me dirige alors vers mon armoire et sors un gros sac, style sac de sport de compétition, dans lequel je mets les quelques vêtements qui me restent, ainsi que les boites à secret de mon tiroir.

_ Je préfère prendre ce qu'il me faut maintenant comme ça, on aura pas à revenir de nouveau ici. Le reste est à l'académie.

Je me dirige alors vers la cuisine et écris rapidement la situation sur un post-it que je laisse sur le frigo. Connaissant mes parents je sais très bien qu'ils seront heureux pour moi et que si j'ai besoin d'argent, mon compte est assez rempli ou alors je trouverais un travail. Il arrive un temps où, à 20 ans il est temps de sortir du cocon douillé des parents pour se forger un véritable cocon et de nouvelles expériences. Je garde toujours en tête l'idée qu'il faut nous acheter un nouvel appartement plus grand que celui de Rebecca, mais son petit appartement me conviendra parfaitement pour le moment. Je me sens tellement bien de me dire que je vais vivre avec elle. Je me retourne de nouveau vers elle et prenant mon sac et l'argent pris quelques minutes plus tôt, je l'invite à sortir.

Nous descendons tranquillement les étages. Arrivées en bas je regarde ma montre. Dix-sept heures quarante-cinq. Il ne me reste plus que quinze minutes pour y être. Je sais que le soleil descend et que Rebecca veut sûrement prendre les jambes à son cou pour retourner dans son appartement bien au chaud. Mais j'ai d'autre chose en tête.

_ Je sais Rebi que tu rêves que de rentrer chez toi mais j'ai un truc à faire encore ici et j'aimerais que tu m'accompagnes.

Si je lui pose cette question ce n'est pas seulement parce que j'ai peur du quartier Sud ce qui selon moi serait totalement stupide, mais surtout parce que je ne veux pas laisser Rebecca toute seule, surtout pour rentrer chez elle. Je n'attends pas sa réponse ou alors je l'entends à demi-mot et la prenant par la main, j'accélère l'allure pour la diriger vers le centre du Sud là où se trouve de nombreux magasins relativement miteux.

Dix-sept heures cinquante-cinq. Il est presque l'heure et je suis dans les temps. Droite, gauche, tout droit, droite, droite, en quelques minutes nous arrivons devant un vieux garage miteux où on peut lire l'inscription « Chez Smith & Co ». Des hommes musclés comme ce ne serait pas permis, me regardent mais certains savent déjà qui je suis. Plusieurs jeunes garçons se trouvent là également mais ils sont trop occupés a réparé une voiture pour faire attention à moi. Je m'approche du comptoir et demande à Jessica Smith, la femme du gérant si son mari est là. Elle tire sur sa clope et disparaît de ma vue. J'observe Rebecca quelques instants. Totalement apeuré elle se rapproche de moi. Je sais que Rebi est une personne fière.

_ Ne t'en fais pas ils ne te feront pas de mal. Ils n'ont pas que ça à faire. Lui dis-je avec un petit sourire timide.

John Smith, le gérant arrive et me tape dans le dos accompagné d'un «  salut mignonne ». Je me retourne l'embrasse le prenant dans mes bras. Cet homme est vraiment grand et bien que musclé, sa musculature n'est pas totalement visible. Toujours avec ce t-shirt blanc sale et ce pantalon qui a dû en voir des vertes et des pas mûre, il me dit :

_ Alors petit canard tu viens chercher ta commande ?
_ Of course ! J'ai le reste de l'argent. Montre la moi.

Pour ceux qui se poseraient des questions, John est un ami à mes parents, quant à ma commande. Il m'amène dans l'arrière boutique. Laissant mon sac à Jessica, je prends Rebecca par le bras pour m'inciter à venir me rejoindre. Là se trouve un objet recouvert d'un drap. John le retire pour laisser apparaître une moto. Je ne peux m'empêcher de pousser un cri de joie. Elle est tellement magnifique avec ces touches de blancs, de rouge et puis elle semble faite pour moi. Je saute dans les bras de John, surpris. Il m'explique alors comment la faire démarrer. J'ai déjà conduit une voiture, mais je dois m'y reprendre à quatre fois avant de pouvoir faire le tour de l'arrière boutique. Je cherche alors dans mes poches et lui donne le reste de l'argent.

_ Elle est magnifique vraiment merci !
_ De rien little duck ! Mais fais attention sur la route tu pourrais rencontrer des fous furieux.
_ J'y penserais.
_ Tiens attends. J'ai quelque chose à te donner.

Il s'en va quelque instant, reviens et me temps un casque qui va parfaitement avec la moto. Il me dit que c'est un cadeau. Je l'enfile et me prépare à démarrer. Je me retourne alors vers Rebecca :

_ Tu monte ?

John est déjà allé lui chercher un autre casque et le lui tend. J'ai bon espoir qu'elle le prenne. made by ℬlue ℐⅴy

Aller viens on est bien

Je n'aurais pas su deviné que Rebecca allais réagir ainsi, mais c'était une bonne surprise. Elle voulait fuir cet endroit et j'avais justement plutôt le sentiment qu'elle reviendrait souvent mettre les pieds ici qu'elle le souhaitait. La pauvre. Elle n'aurait peut-être jamais dû me connaître comme cela elle n'aurait pas eu de problème avec le quartier sud, mais je n'étais pas la seule habitante de ce lieu. Elle enfourcha la moto derrière moi et mis ses mains autour de ma taille. Sans demander mon reste, mon sac en bandoulière le long de mon torse, j'allumais le contact et la moto partie rapidement. Tout aurait pu aller mal, puisque l'engin à deux roue ne fonctionne pas exactement comme une voiture. Cependant, j'avais l'impression d'avoir fait ça toute ma vie un peu comme le vélo. La moto était d'occasion, pensez-vous, je n'aurais jamais eu les moyens sinon. Alors que nous rouillions vers la sortie du quartier Sud, je pensais à Rebecca. Comment cela aurait été pour nous si nous ne nous étions pas connus ? Je crois que j'aurais été bien malheureuse, même malgré Archange cela faisait du bien de connaître quelqu'un qui partageait le même point de vue que vous, qui vous soutenait dans les coups durs. Je me souvenais de comment nous étions tout à l'heure. Il est vrai qu'avec beaucoup d'habitude, n'importe qui aurait sauté sur la belle brune pour l'embrasser. Je n'avais pas osé. Comment aurais-je pu ? Après tout ce n'est pas non plus comme si j'allais au bordel tous les soirs pour coucher avec le premier venu. Et ce n'était pas non plus comme si je savais qui j'aimais vraiment. C'est tellement vrai que les gens pensent aimer une personne alors que c'est juste une autre forme d'amour. Qu'est-ce que réellement l'amour ? Après tout c'est différent pour tout le monde non ? Enfin c'est ce que m'ont dit les personnes amoureuses. Amour quel drôle de mot n'empêche. J'aime bien voir les gens qui s'embrassent sur les bancs publics, cela me donne envie d'être comme eux, mais ce n'est pas comme si je pouvais connaître déjà ce sentiment. Avec Rebecca ? Oui je l'aime bien évidemment. Est-ce de l'amour ? C'est là toute la question.

J'accélérais de voir tout ce flot de question se jeter sur moi comme un requin va à l'attaque d'un appât. Je n'avais jamais réfléchi sur ce qui se passait en moi. Pourquoi ? Je profitais du moment. Rebecca resserra ses bras autour de moi dû à la prise de vitesse rapide. Je sentais son corps près du mien et je ne pouvais m'empêcher de repenser à nouveau à ce moment. J'avais vu ses yeux marrons qui ne cherchaient que les miens. Oui les miens pas ceux de quelqu'un d'autre. Je n'aurais peut-être pas dû emménager chez elle, mais c'était trop tard. Autant attendre pour voir ce qu'elle ferait. Je ne suivais même pas le code de la route, ne faisant que profiter de la vitesse et du corps de Rebecca serré sur le mien. La nuit était tombée, mais peu importait à présent que nous avions quitté le quartier sud. Les lumières des lampadaires éclairaient la route. Je ne savais même pas où j'allais. Oui après tout ce que voulait Rebecca s'était de sortir du quartier sud et maintenant que cela était fait, sûrement rentrer chez elle. Je devais passer à l'académie d'abord pour prendre le reste de mes affaires. D'abord, je voulais qu'une seule chose, me poser. Je ne connaissais très bien l'endroit où habitait Rebecca, comme vous pouvez vous en douter et j'avais totalement adoré son sens de la décoration. Oui c'était là-bas qu'il fallait aller. Je tournais donc à la prochaine intersection à droite pour me dirigeais vers le quartier du milieu et l'immeuble de Rebecca.

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