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Unforgivable /!!!\ CLOS
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MessageSujet: Unforgivable /!!! CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Ven 11 Oct - 21:34

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Après l'explosion de son restaurant dans la zone Sud, la Mafia n'avait eu aucun autre choix que de se tourner vers les nombreux entrepôts qu'elle possédait à l'Est. La perte des têtes dirigeantes de l'organisation et celle de leur parrain avait laissé la Pieuvre décapitée mais la familia n'était pas morte pour autant. Sans perdre de temps, un nouveau roi avait été envoyé, mis au parfum aussitôt des moindres trafics, du plus petit membre de leur réseau qui s'étalait dans tous les quartiers de New-York. Hors de question que leurs dealers, leurs revendeurs d'armes, leurs prostituées et leurs petites affaires blanchissant leur argent sale subissent un ralentissement. Réactive même par-delà la mort, la Mafia se relevait lentement mais sûrement du coup dur infligé par le Clown et sa clique.
Du côté des flics, personne n'avait voulu se charger de l'enquête qui aurait lieu dans le Sud sur les lieux de l'explosion et il avait presque fallu tirer à la courte paille pour y envoyer quelqu'un. Pari frelaté et hasard inexistant. C'est tombé sur Zachary Gaunt, l'un des rares flics à revenir vivant et entier quand il mettait les pieds dans cette zone de New York. Pas besoin de se perdre en conjectures stériles sur qui avait fait le carnage, le cadavre du parrain était ravagé par un énorme sourire déchiqueté qui avait bien fait marrer le légiste. OK. Un coup de la bande du Clown taré restait à savoir quelles étaient les raisons du coup de sang. Un règlement de compte ? Une trahison ? Des accords qui se sont mal passés ? Autre chose ? Zach avait essayé de tirer les vers du nez des mafieux new-yorkais, survivants de la fusillade et de l'explosion pour la simple et bonne raison qu'ils n'y étaient pas. Tout ce qu'on a pu lui servir ne fut que mensonges et tentatives oiseuses de se draper dans le peu de dignité qui restait. Compréhensible d'un certain point de vue. Se faire méchamment botter le cul par un Clown avait du piquer l'ego démesuré de la Pieuvre et personne n'avait envie de mentionner le fiasco. Mais une chose était sûre...le nouveau parrain n'allait certainement pas laisser passer l'affront. La vengeance se dégustera froide, glacée même. Ca prendra du temps mais les macaronis vont forcément passer à l'action tôt ou tard. Ce que Gaunt ignorait était que de ce massacre de masse était sortie une information capitale pour le nouveau roi à l'accent chantant. Ils avaient dégagé une faiblesse, un  tout petit accroc dans l'armure du Clown. Le genre de faille minuscule et insoupçonnée dans laquelle ils allaient s'engouffrer en misant tout sur une réaction démesurée.

Les patrouilles de police au milieu des entrepôts sont rarement dévolues aux lieutenants. Faute de personnel, on y envoya Zachary et c'est avec une fausse mauvaise volonté qu'il s'y plia. Gaunt avait un accord solide avec l'ancien Godfather, il devait avoir l'assurance que ce dernier ne serait pas résilié par le nouveau venu. Et une petite visite de courtoisie pour entretenir de bons rapports n'a jamais fait de mal à qui que ce soit. On peut reprocher beaucoup de choses aux macaronis, ces derniers avaient toujours extrêmement bien reçu Zachary. Au volant d'une voiture banalisée mais bien connue par les sous-fifres de la Mafia, Gaunt s'engage dans la zone industrielle se dirigeant sans hésitation vers le refuge provisoire de la Pieuvre.
Bâtisse carrée sans grande beauté, presque aveugle et dénuée de fenêtres où des silhouettes et des véhicules vont et viennent dans les deux sens. On s'écarte sur le passage de son véhicule et on le laisse entrer dans l'entrepôt sans lui poser le moindre souci. Visiblement, le nouveau roi est au courant de son existence et n'oppose aucune résistance à sa visite...sinon, il aurait été plombé à peine sorti de sa bagnole. Une très bonne chose, Zach se voit mal résumer cinq années de collaboration secrète avec le prédécesseur.
Portière qui claque derrière lui, cigarette aux lèvres, le lieutenant de police de New York s'avance au milieu des sous-fifres sans inquiétude. Levant le nez vers l'étage supérieur, il lui apparaît évident que le nouveau parrain est très attaché à son petit confort personnel. Ce qui aurait du être les bureaux des contre-maîtres se parent maintenant d'une grande baie vitrée lumineuse derrière laquelle on devine un penthouse aussi cosy que luxueux. Mains visibles pour ne pas éveiller une quelconque méfiance, Zach se dirige vers le gorille en bas des escaliers. Grognement en italien qu'il ne comprend pas mais l'autre le laisse passer. Certainement un truc du genre "j't'ai à l'oeil" ou "fais pas le mariole" ou "il t'attend" mais certainement pas un "salut beau gosse".

Le penthouse du nouveau parrain est à la hauteur des espérances de Gaunt. Ca pue le fric à plein nez et le pognon suinte des murs où sont accrochées des toiles de maître. Nonchalant jusqu'au bout des ongles, Zachary traîne les pieds jusqu'au long bureau de bois noir poli, lisse presque étincelant derrière lequel se trouve un homme bedonnant à la fine moustache. D'un geste de la main, ce dernier invite son visiteur à prendre place dans un salon attenant aux courbes douces et délicates surplombant l'entrepôt et offrant une vue imprenable sur la petite fourmilière humaine en contrebas. Magnanimement, il tend au flic un sachet de poudre que Zach ne se fait pas prier pour goûter. Des manières ? C'est de notoriété publique qu'il n'en a pas. Gaunt serait du genre à manger avec les doigts, à lâcher un énorme rot et à claquer les fesses de la serveuse dans le restaurant le plus chic du quartier Nord.
Mr Gaunt. J'ai beaucoup entendu parler de vous et des quelques menus coups de pouce que vous donnez à notre grande famille pour qu'elle continue de prospérer. Voix suave où perce un accent italien chantant et léger. A croire que tous les parrains ont l'habitude de sucer des dragées au point de tapisser leurs gorges de sucre. Ca doit être sensé faire flipper ou mettre mal à l'aise un interlocuteur.
Tant que tout le monde est réglo, il n'y a aucune raison que je ne le sois pas. réplique-t-il en reniflant, le nez froncé.
C'est vous qui vous êtes occupés de l'enquête sur le restaurant, il me semble.
Yep. Désolé pour vos gens et votre pizzeria d'ailleurs... Une main aux ongles impeccables - bordel, ils sont vernis ?! - se lève. Impérieuse. Vautré dans le canapé moelleux, bras étendus en croix sur le dossier, Zach arque un sourcil. Un souci?
C'était un restaurant. Hou, le monsieur insiste sur le terme.
Boarf. Restaurant...pizzeria...fast food, c'est kif-kif pour moi.
Vos conclusions?
Je vous ai déjà faxé le compte-rendu et le rapport du légiste et vu le nombre de macchabées, ça m'a bien pris une heure pour tout envoyer. C'est l'oeuvre des trois malades que vous connaissez déjà sans les avoir encore vus. Ce dont j'ignore c'est comment vous en êtes arrivés là...ça doit être du domaine perso parce que la rue n'a pas pipé un mot à ce sujet. C'est chouette l'omerta mais ça n'arrange pas mes affaires.

Brouhaha et coup de klaxon venant de l'entrepôt où une voiture noire s'engage, rapidement entourée par une poignée de sous-fifres. Trois hommes en descendent. Deux sont plutôt amochés, le troisième est aussi froid qu'un gigot congelé et la tronche fendue en deux. Dégueulasse. Si Zachary est défoncé, le frisson d'excitation qui fait frémir le parrain ne passe pas inaperçu. Emboîtant le pas à l'homme bedonnant qui se poste face à la baie vitrée mains dans le dos, Gaunt baisse les yeux sur une quatrième silhouette cagoulée qui se fait tirer hors du coffre et jetée au sol. Oh-ho. Un autre invité surprise ? L'homme au sol tente de se relever mais un pied se pose entre ses omoplates l'obligeant à rester à terre. Le parrain s'empare d'un micro près de la baie vitrée et sa voix calme résonne dans l'entrepôt. Ne me l'abîmez pas trop. Je désire ardemment m'entretenir avec lui. Faites en mesure qu'il puisse encore parler et comprendre ce que je dis. Le regard halluciné du lieutenant passe du parrain à l'otage ou plutôt au futur cadavre qui sera lesté de quelques briques pour couler tranquillement au fond de l'océan. Ognuno ha il suo rametto di pazzia, comme on dit chez moi. A chaque fou sa marotte. Un fin sourire étire les lèvres sous les moustaches qui semblent tirées à la règle et à l'équerre. Regard acéré de l'italien qui s'étrécit, rivé sur l'homme à la cagoule et Zachary saisit soudain de qui il s'agit en bas. Putain...se ménager une frimousse innocente et détachée. Vite. La voix douce du parrain reprend sereinement. Nous avons beaucoup perdu récemment mais nous allons rendre coup pour coup. Voyez plutôt. D'un geste sec, un des sous-fifres arrache la cagoule avant d'empoigner une crinière sombre pour relever une tête dans la direction du penthouse. Cheveux noirs et yeux d'une pureté d'eau visibles même depuis cet observatoire. Le Croque-Mitaine...à jouer sur les deux tableaux, il fallait bien qu'un jour les deux toiles se superposent. Zachary ne se démonte pas et laisse échapper un sifflement presque admiratif. Putain...j'hésite entre l'admiration pour avoir réussi à foutre la main dessus et l'atterrement parce que, sauf votre respect Patrono, vous allez en chier quand le Clown le saura. En bas, on relève sèchement le Croque-Mitaine pour le traîner comme on traîne un cadavre vers le sous-sol et Gaunt sait que là-dessous...il se passe des choses sales-sales. Le sourire du parrain s'élargit de plus et pivotant lentement face au flic prononce comme on suce un bonbon. Mais j'espère bien qu'il l'apprendra. Demain, il recevra son premier colis. Je vais laisser quelques heures ce...Croque-Mitaine avec les parents, les proches, les amis des gens qu'il a abattu comme des animaux. Nous formons une grande et belle famille. Et nous sommes très unis. Mais allons nous entretenir plutôt de ce pacte qui vous liait à mon prédécesseur.

[...]

Zachary a à peine refermé la portière de sa voiture qu'il plante entre ses lèvres un joint. Grande bouffée piquante, saveur presque mentholée de l'herbe qui tapisse sa langue et son regard se lève sur la silhouette de l'homme ventripotent. Un bras se lève et semble lui adresser un léger salut auquel il répond en sortant son bras de l'habitacle. Bordel...Zachary peut pas rester sans rien faire. S'il peut se balader dans le Sud c'est grâce au colosse de la bande du Clown. Ca l'emmerderait de ne plus pouvoir y faire ses petites virées nocturnes et ses emplettes. Avant de tirer la sonnette d'alarme, il lui faut se défoncer le crâne. Ne plus penser à ce qu'il a vu et à ce qu'il va devoir faire. Le temps de quelques heures. Aller voir Seth...ouais, ça c'est une bonne idée. Ce foutu gamin des rues a toujours des bons plans pour le distraire. Zachary met le contact. Direction la piaule minable de Seth. Que son bouffon personnel égaie un peu cette drôle de soirée.

[...]

Foutus champignons. Zachary ouvre un oeil dans le merdier sans nom qu'est son appartement. Il ignore comment il a réussi à revenir chez lui sachant que son dernier souvenir est lié à une sorte de petit gnome très laid avec qui il a discuté de spiritualité, de politique et de fast-food. Mal de crâne que Zach essaie de museler en avalant une grande lampée d'une bouteille quelconque à portée de main près de son lit. Grimace. Rot sonore et il tourne le réveil. En grognant, il se rend compte qu'il est infichu d'en distinguer les chiffres - pourquoi les faire si petits aussi ? - et il doit le coller au bout de son nez pour pouvoir lire l'heure. Il ne voit qu'une chose...il est minuit passé. Merde. Coup de stress, giclée d'adrénaline. Ca fait ving-quatre heures qu'il aurait du contacter Cimarro. D'ici-là, le Clown a du recevoir son colis...peut-être deux...ou plus. Bref, Gaunt va en chier s'il se retrouve devant lui. Pas le temps de prendre une douche, le Cubain lui retournerait la tête en le voyant débarquer aussi frais qu'une rose et Zachary n'a nulle envie d'avoir une vue plongeante sur son cul avant de crever. Il attrape le premier jean pas trop crade qui lui tombe sous la main, chope sa veste de cuir rouge et file en cinq sec hors de son appart'. Troquant voiture banalisée contre sa propre bagnole, Gaunt estime qu'il en aura au moins pour trois quart d'heures à traverser la ville. Ca pourrait aller plus vite mais ça inclus de mettre un gyrophare et autant dire qu'une fois dans le Sud, ça sonne comme "plombez-moi les mecs! je suis un flic suicidaire qu'a pas le courage de se faire sauter le crâne tout seul!" Sortant un téléphone prépayé de la boîte à gants, Zachary envoie un simple message au numéro unique dans son répertoire. Un "j'arrive" que Cimarro associera aussitôt à "j'ai une info de premier ordre".
Bolide qui traverse les quartiers de New-York pour atteindre le Sud et c'est un Zachary passablement stressé qui déboule dans le bar où on a coutume de croiser le Cubain. Même s'il crève d'envie de transformer l'intérieur de ses narines en piste de ski d'Aspen, il résiste à l'envie de se pointer défoncé. Pas besoin de chercher bien longtemps parmi la clientèle pour dénicher le titan, l'imposante silhouette est suffisamment remarquable. Le ripou se dirige à grandes enjambées jusqu'à la table de Cimarro. Bref regard sur le gugusse assis face au colosse qui visiblement était en grande conversation. Toi, tu bouges. Gaunt ne réplique pas au va-te faire foutre qu'on lui rétorque et se contente de soupirer de manière blasée. Oh que si tu vas bouger ton cul. Et dans cinq secondes. Se tournant vers Alonso, il poursuit, en levant une main dont il replie les doigts un par un au fil des secondes. Je parie que t'as passé une journée de merde à cause de ton boss. Le troisième larron de la bande manque à l'appel. Je me trompe ?

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Ven 11 Oct - 22:57

C’est la merde ! Une putain de merde noire et ça va de mal en pire. Pourquoi ? Le trio est incomplet. En soit, ce n’est pas si grave, mais le fait est que la troisième tête manquante est celle qu’il ne faut en aucun cas écarter. Boogie est un pilier, la structure entière d’une tour bâtie sur des sables mouvants et lorsqu’il n’est pas présent tout les murs menacent d’exploser d’une seconde à l’autre. Ce n’est pas normal, non pas du tout et Alonso craint le pire. Le Croque Mitaine connaît Jason, il sait à quel point son impatience légendaire souffre d’une seule seconde de retard et là … il s’agit d’heures entières. Il a beau se trouver en bas et regarder l’entrée en priant ce foutu bon dieu de merde, pas de Boogie en vue et en haut dans la chambre du Clown les objets se fracassent à rythme régulier contre les murs. Se mordant frénétiquement la lèvre, le Cubain extirpe une nouvelle fois son téléphone de sa poche, renouvelle un appel qui ne trouvera pas d’interlocuteur. Ça sent le pourri.

« Alonso ! » Le géant inspire lentement, se force à un calme auquel lui même n’a pas envie de croire avant de pivoter, de jeter un regard sur Lecter penché au dessus de la rambarde. Ses mains pourraient briser la ferraille tant il la serre et à en juger par le sang qui lui macule la peau Alonso sait à quel point son patron vit mal l’absence de son jumeau maléfique. « On a rien Jason, j’ai envoyé les gars chercher mais ... » Regard noir furieux qui semble le transpercer et l’empêche d’articuler la suite. « Envoie les tous chercher ! » Hurle Lecter, la voix éraillée d’une colère qu’on a rarement vue aussi vive. Alonso se mord la langue, il voudrait bien hurler en retour qu’il fait tout ce qu’il peut ça ne sert à rien. « Ok … je les mets tous sur le coup. » Clic d’un zippo ouvert, une cigarette embrasée et Jason se laisse tout bonnement tomber sur la plus haute marche de l’escalier, front appuyé sur le dos de sa main libre. Bob approche du géant, secoue doucement la tête pour avouer que ça ne donne rien. Pas un signe, personne ne sait quoi que ce soit. Et maintenant ? On dit quoi, il va revenir ? Oh non alors ; pour la bonne raison que JAMAIS Boogie n’aurait joué à ça. Un truc ne va pas, les heures passent et l’inquiétude va en grandissant.

[… ]

Le soir est tombé, Lecter tourne comme un lion en cage et ne cesse de composer le même numéro. Où qu’il soit, Alonso espère de tout cœur que Boogie aille bien. Ce n’est sans doute pas le cas, il serait de retour sinon mais le problème c’est que Cimarro sait trop qu’il est incapable de gérer les crises du Clown. Il pourrait user des même discours que le Croque Mitaine il n’est pas lui, il n’a aucun impact. Il n’a jamais voulu être un proche de Jason, à peine un homme de confiance et maintenant il s’en bouffe les doigts. Ce type est une bombe et s’il explose tout le monde devra sauter avec. On pourra tenter de lui parler, on pourra tenter de le calmer ça aura autant d’effet que de la pommade sur une jambe de bois. Alonso n’a jamais apprécié Boogie, c’était à la limite de l’épidermique. Se trouver dans la même pièce que lui suffisait à lui filer les pires envies de meurtres mais huit ans … il s’est passé trop de choses. Oui le Croque Mitaine est dingue, pas mieux que Lecter et s’il ne mesure pas deux mètres il a pourtant les seules épaules au monde capables de supporter ça. Le Cubain n’est pas si insensible ; voir son patron dans cet état lui tord l’estomac et songer qu’il doive rester simple spectateur l’étrangle. Les secondes s’égrainent, les minutes avec elles … il est déjà minuit.

Il allume une cigarette lorsque son téléphone vibre et son cœur rate un battement. Mais ce n’est pas ce qu’il espérait, enfin, c’est mieux que l’annonce d’un corps retrouvé sans vie -image suffisante à lui figer le sang dans les veines- Zachary … J’arrive dit-il. Il a un truc à dire, quelque chose d’important et ça concerne peut-être Boogie. Ou pas. Si ce n’est pas le cas il lui cassera un bras pour le temps perdu. Reste à prévenir Jason qu’il doit partir maintenant … prendre des gants ? Il lui faudrait une armure plutôt.
« Jason … je dois aller en ville, j’en profite pour me renseigner ok ? » Le Clown qui s’est finalement assis devant l’immense table centrale de leur repaire lève sur lui un regard vague, cigarette suspendue entre deux doigts légèrement tremblants. « Va ; tiens moi au courant. » La voix est comme éteinte ; c’est seulement le recul de la mer avant le raz de marrée et ça laisse entrevoir le pire. Le géant s’enfuit presque, monte dans la voiture la plus rapide de leur collection et se presse de rejoindre l’intérieur de quartier Sud.

Le bar est plus ou moins occupé mais on fait place net au Cubain lorsqu’il passe la porte. Les visages sont graves, on sait parfaitement ce qui se passe dans le coin, surtout dans ce commerce car Alonso y a ses habitudes et que les hommes de la clique sont nombreux à y venir. Le patron approche, lui sert un verre de rhum sans dire un mot et Cimarro l’avale d’un trait avant de poser lourdement les coudes sur la table. Un type s’assoit en face, lui dit ce qu’il ne veut pas entendre … pas d’infos, toujours rien, pas un seul bruit sur le sujet. C’est impensable avec tout les informateurs qu’il a. À moins que Boogie ne soit pas au Sud ; mais où alors ? Pas le temps de s’interroger, le flic arrive et dégage sans mal le type d’une menace tout en évoquant une sale journée. Quel doux euphémisme … « Tu crois pas si bien d... » Le troisième est absent ; comment sait-il ça par les tréfonds de l’Enfer ? Alonso bondit de sa place, empoigne Gaunt à deux mains par le devant de sa veste et pas une seconde il en vient à réaliser que ses pieds ne touchent plus le sol. « Qu’est-ce que tu sais ? Je te préviens si t’es impliqué là dedans de près ou de loin je vais tellement te démolir qu’il faudra plus d’un sac pour transporter tes restes ! T’as intérêt à parler et vite parce que je suis le moindre de tes soucis Zach ! » Ses doigts blanchissent à serrer le tissu, le ton baisse mais gronde comme un orage en approche. Les yeux plantés dans ceux -pas bien clairs- du policier il poursuit. « Tu me suis maintenant et c’est pas négociable ! Tu me raconteras en chemin. Où que soit Boogie prie pour qu’il soit vivant et entier parce que t’as aucune idée de ce que ça peut faire tu entends ? Aucune ! » Le ton tremble alors qu’il le relâche enfin ; parce que lui sait. Au restaurant le Cubain a eut un aperçu mais sait aussi que ce n’était que la partie supérieure de l’iceberg. Si lui craint ça ; c’est qu’il y a une raison. Une vraie, une affreuse raison. Et elle sera loin de sourire ...

[...]

Au repaire, il ne reste qu’un Clown au bord du gouffre qui a vidé deux paquets de cigarettes en deux heures et compose toujours la même suite de chiffres. Bob arrive en courant, un paquet dans les bras qu’il abandonne bientôt sur la table, tremblant de tous ses membres en expliquant qu’il a vu un homme le déposer plus loin.
Levé, Lecter cesse de respirer et ouvre le colis. L’autre recule de trois mètres à peine l’objet levé entre les doigts du Clown et lorsque celui-ci se précipite vers sa chambre, le gamin peine à presser les touches de son téléphone pour prévenir le Cubain tant il panique et conserve à peine un contrôle sur ses membres. « Alonso on a ... » En haut silence de mort, ce n’est pas rassurant du tout. Bob avale de travers, repend. « On a reçu un paquet … hein ? Non ! Non pas de corps dieu merci mais … sa hache. Ok ; je vous attends. » Que peut-il faire de plus de toute manière ? Prier pour sa survie, peut-être. Et surtout celle du Croque Mitaine.
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Sam 12 Oct - 0:39



Chaise qui racle au sol en étant repoussée en arrière et le titan se lève comme si on avait balancé une centaine de punaises sous ses fesses. Deux bras de la taille des cuisses de Gaunt l'attrappent par le devant de sa veste et c'est sans aucune difficulté que Cimarro le hisse jusqu'à la hauteur de son regard sombre fulminant. Et bien et bien...le flic s'attendait à une réaction vive et fulgurante mais pas à quitter le sol aussi facilement. Ce n'est pas la première fois qu'il se fait malmener mais il n'est ni en terrain conquis ni de taille - est-ce-que quelqu'un l'est seulement - à jouer les marioles devant le colosse. L'orage gronde dans la voix du Cubain et un silence mortel s'abat dans le bar. La menace proférée, il n'y a pas à tortiller, elle sera appliquée si les circonstances l'exigent. Dans le Sud, y en a trois qui lorsqu'ils disent qu'ils vont vous expédier chez votre mère dans quinze boîtes différentes, ils le feront et il en a un juste devant lui malgré la vingtaine de centimètres qui les séparent d'ordinaire. Zachary lève les mains pour les poser sur les poignets du géant et c'est la voix calme du junkie capable de voir sa grand-mère morte lui ramper sur les jambes en plein trip qui prend le relais sur le ton crâneur qu'il avait adopté quelques secondes auparavant.

Wow wow wow...je viens en paix, Cimarro. Si j'avais quoi que ce soit à voir avec la disparition de votre petit copain, je me serais pas pointé ici la bouche en coeur et les fesses en fleur. Des explications, il tâchera d'en fournir en essayant de minimiser le temps de latence qu'il a eu avant de réagir, pas sûr que la soirée défonce de la veille soit bien perçue. Quand à suivre le Cubain jusque dans l'antre des monstres...il a pas vraiment le choix. C'est lourdement que Zachary retrouve le plancher des vaches et c'est dans un geste faussement assuré qu'il réajuste le col de sa veste. Bordel, il lui aurait presque déchiqueté sa veste fétiche, ce con. Pas le temps de tergiverser, une pogne se pose sur son épaule et l'entraîne dans son sillage. Sous le regard des sudistes, Gaunt sort du bar et est emmené jusqu'à la voiture du Cubain. Sans un mot, il se glisse sur le siège conducteur. Ceinture à peine bouclée et le véhicule s'élance aussitôt dans une direction inconnue et savamment tenue secrète depuis des années. Zach n'attend pas que le colosse réitère sa demande, il la devance. Des explications, il en aura.

Z'avez fait une erreur, les mecs. commence-t-il de la manière la moins diplomate qu'il soit. Fouillant dans sa poche, il sort un paquet de cigarettes, faisant sauter une sèche d'une pichenette qu'il fiche entre ses lèvres. La Mafia, tu te tapes tout le monde en une fois mais jamais ô grand jamais tu t'en prends à elle sans en arracher toutes les ramifications. Cinq ans que je fraie avec eux, je peux t'assurer qu'ils ont du ressort. Cliquetis d'un Zippo qui s'ouvre et Zachary allume sa clope en recrachant un épais nuage de fumée. Il n'y a pas que du tabac là-dedans. Ouvrant la vitre, il passe un bras en dehors de l'habitacle et continue à parler sereinement, avec détachement. Il rend service là, il ne se sent pas plus investi que cela par le sort de l'autre gugusse à la hache. Il veut juste ne pas perdre ce petit privilège bien spécial de pouvoir se promener dans le Sud. Tournant un instant la tête vers Cimarro, il reprend. Je te fais la version rapide. Hier, j'ai été voir le nouveau parrain, parce que oui, il y a un nouveau roi des macaronis en ville. Ils sont pas dans le Sud ce qui explique que t'as rien su. Et au cours de la discussion, on voit débarquer une bagnole avec qui dans le coffre ? Votre Boogie. Je t'épargne l'histoire du oeil pour oeil, dent pour dent. On a été méchants avec nous, on va être méchants avec eux, gnagnagna. Les rues malfamées du Sud défilent à toute vitesse et un vent froid s'engouffre par la vitre ouverte. Zachary hausse les épaules en prenant une nouvelle bouffée. Comment il a fait pour mettre la main dessus, j'en sais rien et seul lui pourra vous le dire. Quand je suis parti, le Croque-Mitaine était encore vivant puisque le Patrono voulait parler avec lui. Les sbires de la Mafia sont bien obéissants, ils feront les baltringues mais pas au point de tuer. Le fait est que maintenant, ce pauvre Boogie doit avoir toute la familia qui lui passe dessus. Le regard de Zachary se reporte sur la route face à lui. Voix songeuse qui s'élève. Il connaît les italiens. Il a déjà vu et assisté à un de ces entretiens. Ils adorent le contondant, ça fait "croustiller" l'interrogé selon eux. Putain. Ils vont y aller les uns après les autres...les ratonnades en famille, ça resserre les liens et... Gaunt sent le poids d'un regard noir sur lui. Toussotant légèrement, il reprend une bouffée nerveuse sur sa sèche. Et je...vais fermer ma gueule.

La suite du trajet se passe dans une atmosphère à couper au couteau. Sauf que Gaunt n'en a pas sur lui et que pour toute arme, il n'a que son flingue de service. Peu importe l'endroit où Cimarro l'emmène, il risque de croiser le Clown. Pour la première fois et il vaudrait mieux pas foutre les pieds dans le plat. Zachary sait que tenir sa langue, c'est pas son fort et que ses écarts de langage, il a tout intérêt à les maîtriser. Le colosse a vaguement sous-entendu le drame qui devait se passer dans l'antre de Lecter. Un dingue qui pète les plombs, ça doit pas être beau à voir et quoi qu'il imagine, il sera loin de la réalité.
Sonnerie du téléphone de Cimarro et même si Zachary détourne la tête pour se perdre dans la contemplation des bâtiments qui se raréfient au fur et à mesure qu'ils s'éloignent du coeur du qquartier Sud, il ne perd pas une miette de ce qui se dit juste à côté lui. Visiblement, le Clown a reçu quelque chose mais c'est pas un corps ni un morceau de corps. Ouf, le troisième larron n'est pas crevé. Une bonne chose. Envie de jouer les chieurs en demandant "on arrive bientôt ?" mais un éclair de lucidité traverse la cervelle de Gaunt qui continue de sagement la fermer jusqu'à ce qu'on lui demande de l'ouvrir.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Sam 12 Oct - 2:47

« Avec ta grande gueule t’en serais tout à fait capable ! Bouges ton cul et avances. » Il vient en paix ; c’est cela oui. Il va la voir la paix et elle aura un foutu goût de cendres. C’est sans plus patienter et sans un mot supplémentaire qu’Alonso enjoint le flic à monter dans sa voiture, direction le repaire et le plus vite sera le mieux. Pas besoin de demander une nouvelle fois, Zachary parle et ça commence de travers. Rien d’étonnant, c’est de Gaunt qu’il s’agit. « Ben tu diras ça à Lecter … s’il t’a pas arraché la langue entre temps. » Maugrée le géant, les mains crispées sur le volant. Bien sûr que c’était énorme de vouloir faire affaire avec la mafia et bien sûr que ça devait mal tourner. Pourtant, Alonso pensait bien que les représailles auraient été parlantes pour la « pieuvre » comme Jason et Boogie l’appelaient depuis. La fierté c’est joli oui, mais ça ne sauve personne et ces crétins à la voix sirupeuse sont loin de savoir, loin d’imaginer qu’ils ne sont pas en train de se mettre à dos un baron de la drogue ou un terroriste ordinaire. Jason est taré, il faut dire les choses telles qu’elles sont et là où les habituels malfrats chercheraient à parlementer, à sauver les meubles ce n’est pas son cas. Ce dingue serait capable de raser la moitié de New York Bon sang ! Pourquoi personne ne parvient à piger ? Une seconde, juste une Alonso songe à contacter Storm, qu’elle joue d’une influence n’importe laquelle contre la mafia, qu’elle arrête ça si elle le peut … mais ce serait jeter de l’essence sur le brasier Lecter. Ça n’arrangera rien du tout. Alors il serre les dents, écoute le policier junkie qui n’est certainement pas en train de fumer un truc net. Cimarro s’en contrefout, il veut des explications et vite.

La version rapide suffira, moins il en sait dans le détail et mieux il se porte en fait. Ainsi ils se sont terrés à l’Est, voilà pourquoi les informateurs du Sud ne trouvaient rien et pourquoi personne ne l’a su. Ils ont joué la discrétion et avec l’arrivée de Gordon, le plan en cours personne ne s’est soucié d’une éventuelle reprise de flambeau. Toute la famille va lui passer dessus … bug cérébral du Cubain qui tourne lentement un regard noir de colère sur le policier qui évoque le lynchage du Croque Mitaine avec autant de légèreté que s’il détaillait un bulletin météo … il tient à crever tout de suite lui ou quoi ? Plus nerveux, le type consent néanmoins à se taire et le Cubain grogne. « Ouais ça vaut mieux pour tes dents et le reste. »
La suite du trajet est silencieuse, ambiance plombée et le Cubain a beau retourner la chose sous toutes les coutures il ne voit aucune « bonne » façon d’annoncer ça à Jason. Il ne peut même pas lui promettre que Boogie est encore vivant, même pas … téléphone. Le géant décroche rapidement, Bob de l’autre côté et sa voix transpire de peur, de panique. Ce gamin en aura vu des trucs, à se demander comment il est encore en vie d’ailleurs et surtout ce qu’il fout encore avec eux. Question stupide, il n’a pas d’autre endroit où aller et le Clown semble l’apprécier assez pour lui faire doucement passer les échelons. Clown qui a reçu un colis. Le géant craint le pire, demande aussitôt s’il s’agit d’un corps ; non. Une hache … « Je fais vite. Et tu n’approches pas Jason compris ? » Sans rien ajouter, il raccroche et un courant d’air glacé rampe le long de ses membres, il n’a rien à voir avec le vent glacial de l’extérieur. Bordel ! « Maintenant … on est vraiment dans la merde. » C’est surtout une réflexion à lui même, mais avant même que Zachary songe à l’interroger -s’il y pense et ce n’est pas certain- le Cubain lâche simplement. « Il a compris. » Malheureusement.

Le véhicule s’arrête, rangé au garage mais Alonso ne descend pas immédiatement. Les yeux perdus sur le tableau de bord, il prend une longue inspiration avant de tourner les yeux vers le policier. Il ne l’aime pas, se fout de son sort comme de celui de sa première paire de godasses mais ce n’est pas pour autant qu’il souhaite le voir réduit en bouillie sanglante. « Maintenant si ton cerveau est en état de fonctionner tu écoutes. Tu restes au moins à un mètre derrière moi, tu ne parles pas sauf s’il te le demande, tu ne penses même pas à lui sortir qu’il a fait une erreur et surtout si tu tiens à ta tête tu ravales le moindre surnom, le moindre synonyme concernant Boogie. Crois-moi, aller frayer avec la mafia armée jusqu’au dents c’est du petit lait en comparaison de ce que tu vas voir là. » Pour qui ne sait pas, ça semble seulement risible, exagéré sinon mais à voir l’expression anxieuse de ce colosse de deux mètres, ça semble bien réel. « Il serait capable de me buter moi ... » Achève-t-il, poussant la portière pour sortir.  

Zachary sur les talons, le Cubain fait machinalement craquer ses doigts en remontant la distance qui les sépare de l’entrée du repaire. À peine l’énorme double porte passée, Bob accourt à sa rencontre non sans un certain soulagement. « Il est où ? » Le gamin désigne l’étage de son index potelé mais alors que Cimarro pivote avec en tête l’idée de gravir les escaliers il se retrouve face à la meute entière toutes dents dehors. Jamais les chiens ne lui ont témoigné la moindre agressivité et d’instinct il recule lorsque la bête principale du Clown se redresse de toute sa hauteur. « Il leur a dit de garder ; ils ont pas bougé depuis. » Explique Bob, piteusement. « Ok il a dit ou fait quelque chose ? » L’autre secoue la tête. « Non, il est monté et ... »
Une porte s’ouvre à l’étage supérieur et la silhouette de Lecter apparaît. Pas besoin d’un mot, d’un regard, Alonso s’est comme figé sur place. L’escalier grince, la meute se sépare en deux et Jason passe aux pieds du géant sans même lui accorder une oeillade. Hache à sa main gantée, le Clown avance jusqu’à la table où il la pose précautionneusement avant de s’allumer une cigarette. Visage blanc, yeux cernés de noirs et sourire noir. Le grimage a changé, pas de costume violet mais une étrange combinaison noire recousue de toute part. Lecter avait déjà l’air dingue mais là … Parles Alonso, maintenant ou jamais. Mais pour dire quoi bon dieu ? Serrant les poings, sans avancer Cimarro tente sachant d’avance qu’il part perdant. « Jason ... » Tac au tac, les yeux noirs se lèvent sur le flic derrière et s’ils pouvaient tirer des balles Gaunt serait déjà mort. « Qui c’est celui-là ? » Le ton grince, pas haut perché mais déjà désagréable à l’oreille. « Gaunt, un flic aussi honnête les dealers sont cleans. Il sait où est Boogie. » Voile de cils qui tombent sur les abysses et le rictus noirs s’étire de manière cruelle. « Tu as cinq secondes Alonso pour me dire où s’est terrée cette répugnante créature tentaculaire. »

Maintenant la vague revient vers le rivage. Maintenant il faut s’inquiéter et agir vite, essayer d’éviter le massacre. « Non écoute ... » « Cinq. » « Arrête Jason, je sais très bien que ... » « Quatre. » « Merde on peut pas foncer comme ça écoute moi ! » « Trois. » « On a été droit dans le mur la première fois tu veux recommencer ? » « Deux ! » « Dans l’Est putain ! Ils sont dans l’Est … » Lecter se tait, hoche lentement la tête. Alonso a volontairement mis le doigt sur la dernière vengeance du Clown, mais celui-ci ne s’est même pas vexé, il n’a pas contesté ni même mis en avant le fait qu’il s’agissait de justice. Il n’écoute plus rien, plus personne et n’écoutera pas. La seule voix capable de tout arrêter n’est pas présente, et la nuit ne fait que commencer. Elle sera longue. Très longue.  
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Sam 12 Oct - 6:25

Au son lointain de la voiture qui se gare il sait que le Cubain ne revient pas sans raisons. D’un geste raide une fermeture remonte dans le dos d’une combinaison reprisée au fil blanc, une paire de gants recouvre des mains qui ont cessé de trembler et un regard noir se pose sur la hache qui repose comme un objet hautement précieux au milieu du lit. Il a comprit à l’instant même où Bob a ramené le colis et la confirmation est tombée à découvrir la hache du Croque Mitaine loin de sa propreté coutumière. Boogie la soigne, l’entretient et songer que c’est peut-être son propre sang qui la macule suffit à faire remonter dans la gorge du Clown un acide particulièrement agressif. De quel droit la pieuvre ose-t-elle ? De quel droit songe-t-elle à faire justice pour une injure qui de base était la sienne ? La proposition de Jason au début était honnête et si leur petite fierté d’Italiens traditionalistes leur a interdit de négocier ils sont allés trop loin. Qu’ont-ils pensé trouver en enlevant Boogie ? Une faiblesse ? Ces maudits amateurs de pâtes fraîches ne réalisent même pas qu’ils ont juste réussi à presser le détonateur d’une bombe à retardement !

Les grognements de la meute arrachent Jason à ses sombres pensées et il tend le bras pour récupérer la hache avant de quitter sa chambre. L’expression d’Alonso, il ne la voit pas plus qu’il remarque la présence de ce type derrière. Il ne rit pas le Clown, ça n’a rien de drôle et comme dans une terrifiante logique c’est l’intégralité de sa parure qui affiche son humeur. Noir funèbre, ténèbres qui le bouffent et l’entourent comme le manteau d’une faucheuse dévorée par les vers. Le monde est devenu tricolore, gris cendreux contrastant entre un noir ébène et un blanc livide. À quoi bon autre chose si ce bleu devenu indispensable n’est pas présent dans le décor ? Reste uniquement le vert criard et acide d’une chevelure toujours aussi désordonnée. Triste peinture, morbide comme aucune autre fois.
Le goût du tabac sur sa langue indique qu’il a allumé une clope, c’est sans importance et il n’en a pas vraiment conscience. Sous son crâne les images défilent à en donner la nausée, film de tortures que Lecter connaît par cœur pour les avoir tant de fois pratiquées. Que lui font-ils subir ? Et lui, cher Croque Mitaine comment peut-il aller ? Questions sur questions posées intérieurement, une voix étrange murmurant le pire en réponse. Ils paieront ! Tous, ils vont souffrir, voir leur putain de petite vie défiler seconde par seconde ! « Jason ... » Alonso l’interpelle mais l’abysse qui regarde ne voit alors que cet homme inconnu qui se tient derrière. Lecter s’entend demander de qui il s’agit, pourtant il n’en a que faire et d’ailleurs il pourrait bien descendre ce … un flic, ben tien. Utile il semblerait ; il sait où se trouve Boogie précise le Cubain. Il peut encore survivre un peu alors. Cinq secondes, voilà le temps alloué au géant pour avouer ce qu’il a apprit : où se cache la pieuvre. Jason entame le décompte sans attendre, ignore protestations et tentatives pour le tenir en place et enfin l’autre cède, répond comme on reconnaît la défaite et poserait genou à terre. Le sombre Clown hoche la tête, maintenant la machine peut se lancer et à la seconde où la cigarette s’achève, se retrouve écrasée au fond du cendrier il récupère l’arme fétiche de Boogie avant de poser les yeux sur Bob. « Ils sont tous rentrés ? » Acquiescement muet du gamin et Lecter ne tarde pas à voir arriver ses hommes qui se rassemblent docilement dans un silence de cathédrale. « Armez vous tous autant que vous êtes. » Cri-t-il sous le regard effaré d’Alonso. « Videz les caisses de munitions s’il le faut je m’en fous et les habitués me sortent les fusils d’assaut ! On part dans quinze minutes alors magnez-vous ! Je descendrai tout ceux qui ne seront pas au garage passé ce délais ! »

Aucun ne proteste et tous s’enfuient plus qu’ils se précipitent vers le bâtiment attenant faisant office d’armurerie. D’un mouvement de tête, Jason interpelle le jeune qui perd un peu plus de couleurs encore. « Va me chercher le M20. » Bob s’éloigne sans demander son reste mais le Cubain manque de s’étrangler. « Tu plaisantes ? » Par dessus noir -bourré d’armes- enfilé sur la combinaison et Lecter coule vers le géant un regard affûté. « J’en ai l’air ? » Persiflage glacial qui inviterait volontiers à se taire mais Cimarro n’est pas disposé à le faire.
« On peut pas se pointer là bas et dégommer les murs au bazooka ! T’es complètement cinglé ils vont descendre Boogie avant même qu’on ait posé un pied en dehors des bagnoles ! » Énième flingue chargé et vérifié, le balafré grogne entre ses dents. « Qu’ils essaient seulement d’y penser. »
Il ne sait pas d’où arrive ce geste inconsidéré, cette main qui se referme sur son épaule mais elle n’a pas lieu d’être. Le Clown ne veut pas discuter, il ne veut pas écouter et ne supportera pas qu’on essaie de le stopper. D’une geste serpentaire il dégaine l’arme sous le nez d’Alonso qui le relâche aussitôt, lève les deux mains en signe d’apaisement. Peine perdue, la voix grince de plus belle pour couper court à toute nouvelle tentative de contestation. « Maintenant tu te tais ! Je ne veux plus entendre la moindre mise en garde, le moindre conseil et le moindre mot qui ne me sera pas utile. Si tu es contre ça tu n’as qu’à rester ici mais ne me dis pas à moi de patienter, de me calmer ou de relativiser tu as compris ? » « Je comprends ce que tu endures mais ... » «  NON TU NE COMPRENDS RIEN ! » Hurlement à faire trembler les murs qui fait sursauter la meute et grimacer le Cubain qui se rappelle trop bien de la dernière fois où un tel cri lui a fracassé les tympans.

Comment pourrait-il comprendre ? Jason enrage, il perd la tête à mesure que la nuit avance et le seul capable de réellement y comprendre quelque chose est enfermé, torturé quelque part. L’encre bouillonne de haine, brûle de déverser l’étendue de ses ressentiments sur les coupables. On a dérobé au Clown sa création, on a volé au Serpent le fauve de soie noire et on a arraché à l’artiste son jumeau diabolique. Si Alonso comprend ? Il ne peut pas, il ne sait pas, il ne pourrait même pas l’imaginer. Ces deux là ne sont pas liés par un joli fil de coton ; ils ont le même barbelé cerclé à la gorge et ce qui blesse le corps de l’un déglingue complètement le mental de l’autre. Mâchoires crispées, Lecter en est à sentir son cœur cogner jusque dans ses tempes, martelant un rythme sauvage qui ne calme en rien ce feu qui gagne sans cesse plus de terrain. « Je n’attendrai pas de recevoir autre chose qu’un objet dans leurs saloperies de paquets ! On y va maintenant et ce n’est pas une proposition quant à toi ... » Poursuit-il, visant le policier. « Tu es de la balade. Si tu sais où se trouve Boogie c’est bien parce que tu es un habitué des lieux. En soit, je me moque de tes affaires avec cet étalage de fruits de mer mais tu as tout intérêt à ce que je récupère mon second entier car dans le cas contraire ... je me ferai un plaisir de m’occuper de ton cas. »

Discussion close. Bob revient avec une longue mallette de fer que Jason récupère, refermant sa main libre sur le manche de la hache après avoir rangé l’arme à feu sous son manteau. « Gardes les chiens et le repaire. » Au garage il ne manque personne et une fois Jason installé au volant de son propre véhicule -celui-ci rejoint par Alonso et Zachary- la horde fait de même et au son de nombreux crissements de pneus la clique prend la route en direction de l’Est, emboîtant le pas à un Clown qui pour la première fois dans toute l’histoire de leur organisation, a laissé ses rires et ses joies au placard.

[…]

Il se dessine au loin le petit paradis de la pieuvre, ce cube comme un aquarium hideux. Bien heureux dans ton fauteuil maudit mafioso ? Ris donc, ris tant que tu peux encore. A distance qu’il juge suffisante pour n’éveiller aucune attention Lecter arrête la voiture et derrière on fait de même. Nul besoin d’être devin pour savoir que le Clown n’attendra pas une seconde de plus ; contournant la voiture il ouvre le coffre et assemble le bazooka sans un mot jusqu’à poser les yeux sur Gaunt. « Tu as la tête du type qui a grandit avec des kilos d’armes sous la main. Alors tu vas te servir de celle-là. Je ne te ferai pas entrer là-dedans ils seraient capables de te descendre avant moi. Attends mon signal et quand tu l’auras tire. Tu sauras très bien où viser. » Coup d’oeil à un gorille qu’ils ont sorti de la prison quelques mois plus tôt. Moins grand que le Cubain mais un meuble du même genre par la musculature. « S’il fait le mariole brise lui les genoux. » L’autre acquiesce d’un mouvement de tête et Jason reprend la hache avant de lancer la horde qui a pour seul consigne de se disperser et d’encercler les lieux. Une dizaine des meilleurs tireurs suffira à le suivre avec Alonso. « Allons-y. »

La discrétion n’a jamais été affaire de Clown et il ne cherche pas à l’être ici. Les quelques coups de feu déjà tirés auront alerté le parrain et ses hommes dans la bâtisse, qu’elle regroupe donc ses tentacules cette sale bête. Jason n’est pas homme qui se cache, pas homme à attendre et il ne vient jamais autrement qu’en personne lorsqu’il s’agit de règlements de comptes. En tête de file, le pas aussi rapide que raide il approche l’entrée et la dernière chose qu’il remarque avant la porte c’est le sbire italien qui n’a même pas le temps de dégainer son arme. Sa tête ne tenant plus sur ses épaules que par les cervicales après un coup de hache impitoyable. Lorsqu’il pénètre dans l’entrepôt les canons qui se lèvent sont le dernier de ses soucis car ses hommes font de même derrière et si le nombre ne joue pas en leur faveur, les hommes du Clown ont l’avantage de munitions que la mafia -qui doit encore se relever d’une cuisante défaite- ne possède pas. Embrassant l’intérieur d’un regard circulaire, Lecter cale la lame contre son épaule et hèle d’une voix assez forte pour que le parrain entende où qu’il se trouve. « Si la tête pensante veut bien se donner la peine de sortir de son bocal nous gagnerons un temps précieux ! »
Il apparaît en hauteur le ventru à moustache, flanqué de gardes du corps bien entendu. Reniflement et claquement de langue dédaigneux du Clown hautement sinistre qui se doute bien que ce sale précieux ne l’attendait pas ici alors que la pieuvre s’est bien gardée de laisser des traces de sa présence. « Je saluerai votre audace si elle n’était pas si criante de stupidité. Vous avez mis la main sur mon second, il serait judicieux pour vous et les votre de le libérer sans tarder. Ma patience cette nuit est … inexistante. » Plutôt limitée en temps normal, il aurait peut-être même négocié dans d’antres circonstances. Mais pas ici. Pour le moment le tyran est encore en mesure de tenir la bête, il contrôle au minimum ses actes mais tout ça ne tient qu’à un fil et ce fil, c’est l’état dans lequel se trouve Boogie.  

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mar 15 Oct - 10:02



Le reste du trajet se fait dans un silence mortel et Gaunt se promet de mieux surveiller sa langue et de choisir ses mots avec un soin dont il n'a pas coutume. A des milles d'imaginer ce que la disparition d'un des membres du Crew du Clown peut faire, il ne peut que se fier à l'aura sombre qui émane du colosse à ses côtés. Cimarro n'a pas franchement l'air détendu à l'idée de retrouver le balafré et il en faut pour ébranler ce bonhomme. Alors qu'il jete son mégot par la fenêtre, la voix grave à côté retentit, grondement sourd laissant présager le meilleur. Un simple "il a compris" couplé à un "on est dans la merde" se passe de tout commentaire supplémentaire. Lecter n'est pas réputé pour être quelqu'un de mesuré, il suffit de voir quel genre de faune l'entoure. La réduction du trio en duo barre le front du Cubain d'un pli anxieux et ce n'est pas sur des oeufs que Zach devra marcher mais sur quelque chose de bien plus fragile. Son statut ne joue d'ailleurs pas en sa faveur et il aurait préféré, et de loin, d'autres circonstances pour croiser le balafré. Aucun flic n'est ressorti vivant de la moindre rencontre avec le Clown et Zachary n'a pas envie de rajouter son auguste nom à la liste déjà longue de ses prédécesseurs qui ont mystérieurement disparu dans le Sud.
Nouvel entrepôt nouveaux occupants. Tandis que la voiture du Cubain s'engage dans l'immense bâtisse, Zach a le temps de croiser quelques regards et de reconnaître quelques visages. Des évadés de la prison qu'ils peinent à remettre sous les verrous. Au poste, quasiment tout le monde se doutait que ces gibiers de potence avaient trouvé asile dans le Sud mais personne n'avait les couilles de déclencher une opération de ratissage. Les semaines passant, c'est à l'unanimité que les flics avaient décidé d'abandonner ces enfants de salauds entre les mains d'un plus salaud qu'eux les déclarant officiellement "volatilisés dans la nature". Même si la voiture s'arrête avec un bref cahot, le titan ne semble pas prêt de descendre. L'anxiété et l'inquiétude du colosse seraient presque contagieuses...Zachary sent ses cheveux se hérisser sur sa nuque et c'est nerveusement qu'il y glisse la main. Ultimes recommandations à l'encontre du ripou avant de croiser l'ennemi public numéro un qui ne sera ni dans son assiette ni dans les meilleures dispositions. Les conseils dispensés sont dignes de ceux que l'on donnerait à un vétérinaire s'aventurant pour la première fois dans la cage des fauves. Ne pas parler, pas de gestes brusques, rester derrière l'habitué et espérer ne pas se faire déchiqueter sur un coup de tête. Cimarro précise que le Clown serait bien capable de le buter, lui, l'un des plus anciens membres de la bande...alors sa vie, elle ne tient vraiment qu'à un cheveu.
Zachary quitte la voiture et emboîte le pas au Cubain, à moitié trottinant derrière les grandes enjambées du géant. Un petit gros les aborde. Exposé rapide de la situation, Sa Seigneurerie s'est retranchée dans ses quartiers, protégée par une meute de cabots qui sont prêts à les bouffer s'ils passent à côté. Charmant...les yeux de Gaunt se lève sur les portes situées plus haut et l'une d'entre elles s'ouvre sur un personnage qui n'a plus rien à voir avec les photos qui tapissent le commissariat. C'est pas très très clownesque cette tenue ou ce maquillage ou cet engin qu'il tient à la main, la crise doit être de taille. Peu importe les liens qui soudent Lecter à son second, cette disparition est bien plus que ça. Rallumant une cigarette, Zachary assiste à l'échange devant lui sans piper mot. Dans un cliquetis fantasmé, remontée d'une prise d'acide, Gaunt a l'impression qu'une machine monstrueuse est en train de se mettre en marche, un truc énorme plein de rouages et de ressorts bouffés par la rouille que la Mafia va se manger en pleine poire et qui va laisser comme un grand trou dans l'Est. Complètement hypnotisé par ce son illusoire, Zachary laisse sa clope se consumer aux coins de ses lèvres et il ne reprend pleinement conscience, battant des cils et cendres tombant au sol, que lorsque le Clown explose et se met soudain à hurler. Recul instinctif avant qu'on ne s'adresse à lui et les idées ont du mal à trouver soudain un sens.

Les accompagner ?! Et où ? Aller dans l'Est, maintenant, sans préparation et sans plan de bataille ? Gaunt secoue doucement la tête, entrouvre la bouche prêt à protester. La Mafia, ça fait 5 ans qu'il est en accord avec elle. Le contrat est hautement juteux et lui rapporte un max de pognon qu'il peut claquer sans vergogne et sans aucune modération. Hors de question que quelqu'un le voit dans le bordel prêt à éclabousser à l'Est. La rue a la langue bien pendue et il suffirait d'une petite rumeur, d'une simple blague légère d'un junkie complètement délirant pour que le bruit enfle, enfle jusqu'à griller le moindre contact de Zachary. Et il n'est pas envisageable qu'il perde tout au profit d'un mec dont il se fout complètement. S'il est là, ce soir, c'est uniquement pour conserver ses privilèges de ripou. C'est pas par altruisme ou par humanisme ou parce que les Clowns c'est fun. En voyant la tronche de celui-ci, le côté festif-rigolo semble super loin. Zachary avance la main, index tendu comme un élève demandant la parole mais on l'ignore superbement et c'est le sous-fifre bedonnant qui lui baisse le bras avant de disparaître pour mieux revenir avec une immense malette. Autour de Gaunt, c'est l'effervescence. Tout le monde s'active comme sous une impulsion électrique qui les a traversé tous en même temps.
Les accompagner...un vent mauvais est en train de se lever, prêt à balayer la Mafia. Zach' sait que sur ce coup-là, il pourra pas jouer les anguilles. Ca pue la bataille rangée et la neutralité n'est pas de mise, une organisation criminelle va crever ce soir. Il a pris un parti en venant ici. Gaunt aurait pu la fermer et continuer à protéger la Famille. Mais en voyant cette frénésie ambiante et le leader soudain glauque à leur tête, le ripou se dit qu'il a bien fait, que peut-être il est temps de prendre un camp. Celui des dingues par exemple. Celui-ci a des chances de survie foutrement bonnes.

[...]

Je peux me permettre deux-trois choses ? avance Zachary en coinçant sa tête entre les deux sièges avant. Votre Croque-Mitaine, ils l'auront mis dans le sous-sol. De l'index, il tapote l'épaule de Cimarro qui, malgré son visage inexpressif semble plus enclin à l'entendre que le masque noir et blanc du Clown. Et, si vous voulez que je fasse quelque chose, il me faudra un autre flingue que celui que j'ai. C'est mon arme de service et j'ai pas envie de me faire griller par la balistique. On est dans l'Est pas dans le Sud. Ici, les enquêtes suivent leur cours et les flics ne sont pas au bord de la crise cardiaque à chaque bruit qui se fait entendre dans les rues désertes. Ca serait franchement con qu'on retrouve ses douilles sur une scène de crime. Et aussi...je ne rentre pas avec vous. Ces mecs que vous allez buter...ça fait 5 ans que je les travaille au corps, ils connaissent ma tronche. Et s'ils le voient débarquer avec le Clown et sa bande, pas besoin d'être devin pour savoir qu'il sera le premier à tomber lors de l'assaut. S'il y a une chose que la Pieuvre ne tolère pas, ce sont les balances. Il va falloir épurer si vous voulez pas que tout recommence dans quelques semaines. Zachary se laisse couler dans le fond de son siège avant de tourner les yeux sur le côté en allumant une cigarette. Vous n'aurez pas tout le monde ce soir, va falloir les traquer...il faut que les macaronis comprennent qu'ils ne sont plus chez eux ici.

Seconde fois que Gaunt s'aventure de nuit entre ces entrepôts et malgré la soirée black out de la veille, il arrive sans peine à indiquer dans quelle bâtisse s'est retranchée la Mafia. A distance respectable pour ne pas éveiller les soupçons, Lecter stoppe son petit convoi. Filant vers le coffre, Zach' se tourne sur son siège pour distinguer brièvement le Clown monter quelque chose. Quelque chose d'énorme. Descendant de la voiture, Gaunt ne peut dissimuler sa surprise puérile. Ben ouais. Ce genre de jouet on ne peut pas le sortir à la première occasion du commissariat. C'est toute une paperasse à remplir en quatre exemplaires pour en justifier l'usage.
Bordel de merde...un bazooka. Et on le lui pose dans les mains. Zachary hésite entre pousser un piaulement de gosse qui ouvre ses cadeaux de Noël et découvre le jouet qu'il a toujours rêvé et refuser l'engin monstrueux parce que c'est choisir un camp maintenant. Comme toujours, la voix de la mauvaise conscience l'emporte.
Le Clown s'éloigne à la tête de son armée qui se disperse, docilement, autour du bâtiment. Il va falloir descendre le moindre gugusse qui sortira de cet endroit. Pas de quartier pas de survivant. Aucun. La Mafia doit être éradiquée et ça inclus les expéditions punitives dans les 72 heures à venir. Le Clown et ses petits amis devront reprendre les choses en main dans un temps record. Voler le moindre contact de la Pieuvre, se faire plus offrant ou plus menaçant, c'est comme ils le sentent. Mais les macaronis ne doivent plus rien avoir dans leurs tentacules avant qu'un nouveau roi soit envoyé. Le vent est en train de tourner et la fidélité de Gaunt est fluctuante. Si la Pieuvre se fait éliminer, c'est sans regrets qu'il dira adieu à cinq années de collaboration. Mais pour cela, il faut que les monstres réussissent leur grande parade.
Zachary lève les yeux sur le gorille à côté de lui Tiens-moi ça deux secondes. Tendant le bazooka, il se fait délester du poids de l'arme, fouille dans la poche intérieure de sa veste pour en sortir une fiole de verre remplie de poudre blanche. A peine une pincée dans la minuscule cuillère qui y est attachée et Gaunt s'envoie de quoi décrocher complètement de ce qu'il s'apprête à faire. Attendre un signal - dont il ignore tout et il espère le reconnaître quand il le verra - et shooter la moindre silhouette qui s'enfuirait de l'entrepôt. Tiens, si t'en veux, c'est ma tournée. Chais pas pour toi mais moi, j'ai aucune putain d'idée de ce que je fous là. Les premiers coups de feu retentissent devant lui et Zach fait jouer le barillet du flingue qu'on lui a refilé avant de le glisser à sa ceinture et de récupérer des mains du géant à côté de lui, le bazooka. Un signal...un signal genre quoi? Je dois attendre un feu d'artifice, un lancer de corps humain ou un simple coucou de la main?

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mar 15 Oct - 10:05

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Une simple visite. C'était une simple visite qui avait fait sortir le Croque Mitaine, seul, de son antre. Après la trahison d'un fournisseur qui s'était soldée par une garde à vue, il fallait se réassurer de l'allégeance du plus petit vendeur d'armes et de composants. Hors de propos de dépendre d'un scélérat ou d'un traître en puissance. Savino venait à peine de rejoindre leur petit répertoire personnel qu'il fallait déjà aller l'interroger. Et comme c'est Boogie qui avait recruté ce charmant monsieur, c'était lui qui devait aller remettre les points sur les i. Elevé par les institutions pour délinquants puis par la prison, Savino avait prouvé et soutenait mordicus que c'était peut-être un salaud mais qu'il était homme de parole. Planter des couteaux dans le dos, il ne fait ça qu'en prison. A l'extérieur, il est fiable. Un pedigree quasiment irréprochable et une marchandise à prix correct, ce salaud bénéficiait en plus d'une bonne réputation. Rendez-vous avait été pris aux frontières du Sud.
La camionnette de Savino est bien là mais de traces de l'homme, aucune. Le Croque-Mitaine laisse une poignée de minutes filer avant de s'engager dans la ruelle menant au véhicule familier, les mains assurant leur prise sur le manche de sa hache. Infime mouvement perçu devant lui et la Bête réagit aussitôt. Aucun allié ne se tapit dans les ombres. La lame fend l'air avant de fendre un visage inconnu en deux. Tintement d'une arme métallique qui tombe sur le bitume alors que le son de deux balles qui s'engagent dans le canon résonne de chaque côté de lui. Le regard pâle se voile, blasé, derrière des cils sombres. Imbéciles... lâche-t-il à l'adresse des hommes au bout des flingues avant qu'une crosse ne s'abatte sur sa nuque.

Emergeant d'une brume cotonneuse, la première chose dont reprend conscience le Croque-Mitaine c'est qu'il est attaché, mains dans le dos. Pas de liens, pas de corde, c'est un serre-col qu'on a zippé au maximum qui lui étrangle les poignets et le plastique lui mord la peau dès qu'il bouge les mains. La seconde est l'obscurité qui règne et cet infernal roulis. On l'a jeté dans le coffre d'une voiture. Le tissu qu'on a enfilé sur sa tête l'empêche de voir quoi que ce soit. Il ignore ce qu'il y a dans ce coffre et impossible de l'explorer à tâtons. Ils ne sont plus dans le Sud, cela est une certitude. Sous les pneus, l'asphalte est lisse et les bruits qui entourent la voiture sont ceux d'un trafic routier normal pas d'une guerilla urbaine. Mais il n'a aucune idée de l'endroit où on l'emmène. Quand au qui et au pourquoi, difficile de trouver quelqu'un qui n'en veut pas au second de Lecter.

Sensation de ralentir. Plus aucun bruit ne parvient au Croque-Mitaine de l'extérieur. Ils sont dans une zone peu voire pas fréquentée. Ronronnement du moteur qui résonne sous un toit, ils sont donc entrés dans un bâtiment quelconque et la voiture s'arrête. Portières qui claquent et Boogie perçoit nettement le brouhaha émis par plusieurs personnes à l'extérieur. A travers le tissu noir, il distingue de la lumière crue et des silhouettes derrière les deux porte-flingues survivants, car le troisième ne survivra pas à ses blessures. Des mains l'empoignent et le tirent hors du coffre avant de le jeter au sol. Il essaie de se relever mais un pied se pose entre ses omoplates le forçant à rester allongé. C'est distinctement qu'il entend son ravisseur se vanter d'avoir capturé le Croque-Mitaine. Et tout ça en italien...la Pieuvre est revancharde, la Pieuvre a pris son temps. Une voix résonne soudain, imposant un silence de cathédrale, on souhaite s'entretenir avec lui, alors on ne doit pas trop l'abîmer. Quelle délicate attention.
On lui arrache sa cagoule noire, on lui tire sèchement la tête en arrière et c'est ébloui que le Croque-Mitaine croise les regards de dizaines de personnes qui brûlent d'envie d'user de leur soudain privilège de pouvoir toucher une proie du parrain. Sans ménagement, les deux sbires gonflés d'orgueil le relèvent et le forcent à leur emboîter le pas vers une cage d'escalier menant à l'étage inférieur. Dans une semi-obscurité percée uniquement par des ampoules nues plantées à intervalle régulier, Boogie descend d'un pas lent les marches, coincé entre les deux italiens. Silencieux et lèvres serrées, les yeux clairs scrutent la nuque devant lui tandis qu'il sent dans son propre cou le souffle rapide de l'homme derrière lui. C'est avec colère et frustration qu'il se sait coincé. Même s'il parvenait à se débarrasser de ces deux-là, il faudra qu'il remonte à la surface car ce long couloir creusé sous l'entrepôt n'a aucune autre issue que celle qu'il est en train de laisser dans son dos, ces escaliers...l'endroit où il se trouve maintenant n'a pas été conçu pour avoir deux entrées ou deux sorties. Plusieurs portes grises s'alignent à droite et à gauche et c'est vers la dernière qu'on l'entraîne. Se laisser béatement mener à l'abattoir n'est pas envisageable et Boogie a maintenant l'assurance qu'on veillera à le garder en vie. Le Croque-Mitaine fait brusquement volte-face et envoie son front à la rencontre du nez de l'homme qui le suivait de trop près. L'italien titube en arrière, lâchant son arme pour refermer les mains sur son visage, levant un regard larmoyant sur le fauve. D'un coup de pied dans le genou, Boogie fait céder l'articulation et l'inconnu tombe au sol. Le second n'a pas le temps de réagir, ses mains se referment sur le vide alors que le Croque-Mitaine se laisse tomber sur celui au nez brisé. Atterrissant lourdement sur la poitrine qui n'inspire que du sang, le monstre replie une jambe pour décocher un nouveau coup de semelle de botte dans la mâchoire du sous-fifre. L'autre beugle derrrière, le menace d'un flingue dont le canon se pose sur sa nuque mais la Bête ne s'arrête pas et c'est d'une voix narquoise qu'il répond martelant sa phrase de coup de pied Tu ne tireras pas, ça m'abîmerait bien trop. Volée d'injures en italien et c'est un violent coup derrière le crâne qui le plongera de nouveau dans le noir et l'inconscience.

[...]

"Réveille toi, enfoiré!" annonce une voix joyeuse avant de lancer un seau d'eau glacée au visage de cette saleté de Boogie Man infoutu de se tenir tranquille. Il peut ajouter un nom supplémentaire à la liste des gens qu'il a buté ce soir. Le mec qu'il a allongé au sol s'en est pas relevé. C'est assommé qu'on lui a déposé ce précieux colis, car il l'est ce Croque-Mitaine...précieux. Le Patrono veut le voir seul à seul, en attendant, le nouveau parrain abandonne sa proie à tous ceux qui estiment avoir été blessé et endeuillé par les actes innommables du second de Lecter. Nouveau seau d'eau glacée. "Allez crevure. Réagis." L'italien s'approche du fauve attaché les poignets croisés au-dessus de sa tête. Empoignant les cheveux noirs trempés, il lui relève la tête avant de se tourner vers la porte de la cellule glaciale qui vient de s'ouvrir "Un coup et un seul. C'est les consignes et si y en a qui se prend l'envie d'les changer, j'ai carte blanche pour m'en occuper." Une silhouette s'avance, entre dans le cercle de lumière généré par l'ampoule au-dessus du Croque-Mitaine. Un regard verdâtre plonge dans les yeux pâles. C'est une voix grondante qui s'échappe, il a tué sa mère et sa petite soeur, elle n'avait que six ans et ne pensait qu'à jouer et à se déguiser en fée. Des monstres comme lui, ça devrait pas exister. Qu'est-ce-que ça lui a fait de buter une gamine ? Même eux, même la Mafia se refuse à commettre ce genre d'actes. Les yeux limpides luisent d'une lueur froide et détachée. Ton sarcastique quand la Bête éclate d'un rire mauvais. Rien. J'ai rien ressenti et vous ne vous laissez pas aller à tuer des enfants? Le fauve penche la tête sur le côté, détaillant de bas en haut l'inconnu furieux qui serre les poings devant lui. C'est pour ça que vous allez tous mourir dans quelques heures. L'honneur est une faiblesse chez vous. Et le premier coup tombe irradiant ses côtes nues et lui arrachant un hoquet. Son geôlier tend alors une agrafeuse et deux bouts de papier. Les prénoms des victimes. A agrafer où il veut sur cette carcasse, le Patrono veut en faire "un putain de mémorial vivant".
Combien seront-ils à se succéder? Boogie en perd le compte au fur et à mesure que les jets d'eau glacée pour le maintenir éveillé suivent les coups. On vise avec soin et c'est toute leur fureur concentrée en un coup qu'ils le frappent. Et à chaque fois, le même rituel. On lui agrafe les noms et prénoms de ceux et celles qu'il a tué.
Il reste plus...que toi. soupire Boogie d'une voix rauque, à peine audible. Le geôlier déplie les bras tout en se rapprochant du Croque-Mitaine. Lèvres pincées en une expression rageuse, l'homme se baisse jusqu'à croiser le regard clair derrière les cheveux qui lui masquent le visage. "Ouais. Plus que moi. C'était mon..." Je m'en fiche de qui c'était. Comme si j'avais daigné garder le souvenir d'un visage que j'allais ravager d'une balle. "Mon frère. J'ai jamais été d'accord avec lui mais..." Crachat sanglant au sol, un ricanement de hyène secoue les épaules tordues du Croque-Mitaine. Un coup de poing lui creuse l'estomac, un autre s'abat dans les reins le temps que son bourreau se glisse dans son dos. Dans le froissement des feuilles agrafées, le geôlier enroule un bras autour de son cou, main crispée sur son poignet. "T'es foutu. Tu aurais du nous rejoindre quand tu étais encore Alastor Burton. Dès que le boss est passé, je te tuerais. Lentement." Qui est réellement foutu? C'est un drôle de Lecter qui va vous rouler dessus. "Peut-être mais d'ici là, toute ta petite personne m'appartient, Croque-Mitaine. Je dois juste te garder en vie."

Mr Burton, je vous imaginais plus grand, plus...impressionnant. J'admets que je ne vous rencontre pas en grande forme. Boogie distingue à travers ses cils une ombre noire penchée au-dessus de lui. La tête ronde se lève et c'est une voix douce mais pleine de reproches qui s'adresse à quelqu'un présent dans la cellule mais qu'il ne distingue plus. Une main tire doucement sur les morceaux de papier qui le couvrent comme une seconde peau. J'avais pourtant demandé à ce qu'il soit en état de me répondre. Que puis-je tirer de...de ça? L'ombre se redresse et Boogie sent vaguement quelque chose que l'on frotte ou que l'on essuie contre l'arrière de son crâne. Raah, j'ai du sang plein les semelles. Bourdonnement d'un pas de course sur le sol contre lequel son oreille est collée, une seconde voix hors d'haleine résonne soudain déclenchant un élancement migraineux entre ses yeux.
"Patrono, on a repéré plusieurs véhicules en approche. C'est l..." c'est l'enfer qui vient pour vous tous. s'échappe des lèvres meurtries du corps recroquevillé au sol. La seconde voix reprend. "C'est le Clown." T'es en retard, pense la Bête avec acidité. Se redressant sur un coude, les mâchoires crispées pour ravaler une plainte, le monstre se hisse, appuyé au mur. Levant un oeil rouge sur les silhouettes, il sent une vague piquante l'envahir. Malgré la douleur qui le broie, c'est un rire de fou entrecoupé d'inspirations tremblantes qui le secoue. A travers les larmes de souffrance et d'hilarité mêlées, il les voit reculer d'un pas.
Vous avez 5 minutes pour me museler cette...chose. La museler, pas la tuer. Il faut me murer cette porte et me rétrécir ce couloir. Que personne ne puisse soupçonner que le fond est factice. Au travail, Messieurs. Montrons à Mr Lecter que nous aussi nous savons improviser.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mar 15 Oct - 13:35

Il savait parfaitement que ça n’irait pas, que rien ne pourrait contenir le Tsunami qui s’annonçait. Surtout pas lui et il a eut beau hurler, prévenir, tenter d’apaiser rien n’a percuté Lecter. Ses paroles ont glissé comme la pluie sur une vitre et au cri strident de son boss Cimarro a comprit que non … cette rage, cette démence là, il ne pourrait pas la contenir. Il y a toujours eu entre Jason et Boogie cette alchimie malsaine, cette espèce de compréhension que le Cubain jugeait mauvaise pour leur organisation mais ces derniers temps et pour une raison quelconque Jason semblait avoir changé. Le trio de tête n’était plus constitué d’un chef et de ses deux meilleurs chiens ; il les avait propulsé plus haut en déclarant que désormais ils étaient loin du rôle de jouets, de simple objets dont on se passe du jour au lendemain. Alonso avait vu le climat changer dans l’entrepôt, moins de meurtres gratuits, une humeur plus légère chez le Clown qui préférait tuer des inconnus plutôt que ses hommes et jamais seul. La dernière virée des deux déjantés semblait les avoir grisé comme rarement. Production de film d’horreur avait annoncé Jason à leur retour et s’ils étaient blessés ils n’avaient pas l’air de s’en soucier une seconde. Là, Alonso avait vu cette complicité, cet espèce de fil qui reliait l’un à l’autre … ça l’avait rassuré dans un sens. Aussi bizarre et tordu que ce fût car il existait un espoir de contenir un minimum ce fou de Lecter dans ses délires. Mais voilà que la pieuvre revient et met la main sur Boogie ; c’est trop pour Jason, beaucoup trop.

Dans la voiture qui les conduit à l’Est Alonso jette un regard régulier sur le profil du Clown qui n’a plus rien de comique cette nuit. Comme figés dans le marbre, ses traits demeurent graves et c’est une aura grouillante de noir qui l’entoure. Les yeux rivés sur la route qui défile, sa main ne bouge que pour passer les vitesses et revient au volant dans un automatisme à faire peur. C’est de cette manière que débutent ses pires colères, d’abord le vide toujours … un néant plus interminable que ses yeux sont sombres.
Zachary avance la tête entre les deux sièges et Alonso ne l’enjoint pas à se taire car le tapotement sur son épaule indique que c’est à lui que le flic s’adresse, pas à Jason. Une chance, il aurait pu y perdre une main. Lecter n’a pas la hache sur les genoux pour rien malheureusement. Au sous sol, ça semble évident mais restera à savoir où. Aucun doute qu’ils finiront par parler, Lecter a des moyens particulièrement atroces d’amener ses victimes à la confession. Gaunt demande une autre arme, préconise car ils ne seront pas dans le Sud et il y aura fatalement une enquête. Le problème c’est que leur boss se contrefout de laisser des traces de son passage … au contraire il signera son œuvre. Cette fois dit-il, il faudra détruire la pieuvre et s’assurer que plus rien ne filtre. Le Cubain coule un œil inquisiteur sur son voisin qui n’a pas réagit aux paroles. Envie de répondre à Zach « si tu savais ce que ça va entraîner ... » Mais il faut connaître l’homme, savoir à quel point il est vindicatif et monstrueux. Le mafia ne dormira plus jamais sur ses deux oreilles. Pièce par pièce elle sera démembrée, et d’envie de revenir, elle n’en aura plus aucune.

Le véhicule cesse son avancée et Cimarro soupire lorsque leur chef descend. Le cœur cogne dans la poitrine du Cubain comme un marteau sur une enclume. Ça va être laid à vomir et personne n’y pourra rien. Il descend et l’air froid a moins d’effet que cette main fantomatique qui semble s’étendre au dessus d’eux, vers le bocal de la chose qui a osé le pire en matière de provocation. En voyant le M20 dans les pattes de Zachary, il lève les yeux au ciel et murmure à l’intention du bon dieu peut-être, ou du diable que tout ça prenne fin. Attendre un signal et bien sûr il ne précise pas lequel. C’est Lecterien, mais ça se reconnaîtra bien entendu. Le triste Clown ordonne d’avancer, disperse ses troupes et commence à remonter la distance qui les sépare du bâtiment. C’est comme résigné que le géant récupère une mitraillette à l’arrière avant d’accorder un signe de tête au ripou. Bon courage, semble dire son regard. Ils en ont tous besoin.
Derrière eux, le grand type assigné à la surveillance de Gaunt hausse les épaules à sa question, décline la proposition de la poudre. Quel genre de signal … « ça mon gars, crois moi tu comprendras bien vite. » Dit-il, croisant les bras. « Quant à ce qu’on fout là, dis toi qu’on tente d’éviter le pire. » Si c’est encore possible.

[...]  
 
Les secondes passent, un type n’a même pas pu essayer de les retenir à la porte -il y a perdu la tête- et les voilà entrés dans cet entrepôt revu et agencé selon les goûts de la nouvelle tête de pieuvre. Alonso ne parvient pas à retenir un reniflement méprisant à sa vue. La suffisance de ce type n’a d’égale que sa connerie car oui c’en est pour aller provoquer Lecter de cette manière. Il aurait pu faire une descente dans le Sud, le Clown se fout d’un territoire qu’il aurait eu vite fait de faire sauter lui même mais s’en prendre au Croque Mitaine tient de l’offense la plus terrible. Patience inexistante avoue Jason et le géant resserre légèrement les doigts sur son arme. D’une seconde à l’autre le balafré peut ordonner de transformer chaque individu regroupé ici en passoire en se moquant de son propre sort et du leur comme de l’an deux mille.

Au sous sol disait Zach. Aussitôt le Cubain observe, cherche ouvertures et portes donnant accès aux bas fonds. Il voit bien un couloir, ça doit être ça mais plus le temps de chercher car la voix de l’Italien s’élève. Ton trop mielleux, trop faussement poli qui ne fera qu’agacer celui qui porte sa colère en noir. L’autre parle de se faire justice, de faire les comptes. Un prêté pour un rendu dit-il mais Cimarro ne parvient pas à se concentrer sur lui. Il faut agir, faire quelque chose avant que Lecter le fasse parce qu’il serait trop capable de lancer le signal alors qu’ils sont là, dans le même aquarium que la mafia. Il fait un pas de côté à peine mais se fige lorsque Lecter se dirige vers l’escalier. Aussitôt les gardes le braquent de leurs flingues et Alonso ne tarde pas à les viser en retour. « Jason ... » Tente-t-il, les dents serrées. Une marche, deux, trois et personne ne bouge un cil. Le parrain lui même perd son sourire à mesure que le masque morbide approche, que la main gantée suit la rampe et que la masse d’air écrasante se déplace en sa direction. La première impression laissée par le Clown n’a rien de bien aimable.

« Dégagez. » Ordonne Lecter aux bonhommes sensés assurer la protection de leur patron. Les yeux s’écarquillent à cet ordre balancé d’une voix mauvaise, cherchent le soutient du parrain tant la situation parait invraisemblable. « Alonso, monte. » Et que faire sinon bouger ? On ne contredit jamais Lecter en public, c’est du plus mauvais effet. Alors le Cubain gravit les marches à son tour, se pose en gardant le canon de son arme rivé devant lui et ce n’est qu’une fois arrêté que la voix rouillée poursuit. « Je constate que vous osez vous croire … intelligent ? Nous allons jouer un jeu vous et moi. » Dents serrées, Cimarro se raidit peu à peu. c’est mauvais signe lorsque le patron parle de jeux. Ils n’amusent jamais que lui et en l’occurrence il a tout sauf envie de rire. « Je vais descendre récupérer ce qui m’appartient avec lui. Vos hommes vont rester sagement à attendre notre retour et vous allez rester dans votre joli fauteuil sans penser une seule seconde à bouger un doigt. » Le mafieux ouvre la bouche, prêt à rétorquer mais avant même que quelqu’un réagisse Lecter dévore en deux pas la distance qui les séparait et la lame se colle férocement contre la gorge du ventru. « Ne m’interrompez pas je vous ai dit que je n’avais aucune patience. Deux hommes vont aller aux voitures et porter ceci à l’un de mes tireurs. » D’une main vive, le Clown récupère un objet dans sa veste, y jette un bref coup d’oeil et le tend à Cimarro. « Va leur donner. Un simple compte à rebours de trente minutes. Si je n’ai pas retrouvé mon second d’ici là votre aquarium sera réduit en tas de gravas. Avez vous déjà vu des tirs de bazooka à l’oeuvre ? »

Dévalant les marches trois par trois, Alonso se presse de mettre l’objet dans les mains des deux hommes les plus proches de la porte. « Allez-y et vite. » Trente minute avant que tout saute … foutu taré ! « Bien, vous allez entrer dans votre … habitation avec les hommes présents ici et ne pas en sortir. Au moindre mouvement suspect de votre part l’un de ces messieurs tirera une fusée. Bougez, vous sautez. Le décompte s’achève et vous sautez aussi. C’est assez explicite pour vous ? » « Et vous sauterez avec si je ne m’abuse. » Le parrain a osé répondre et Cimarro regrette de ne pas être là haut pour lui briser les deux jambes. Le rire couvant dans sa voix indique clairement qu’il est confiant, comme s’il savait que tout était déjà joué … Lecter le relâche sèchement, jette un œil acide aux gardes qui baissent les armes avant de descendre l’escalier. L’Italien avance, mains croisées dans le dos et ce petit rictus trop visible sous sa moustache jette un froid sur le Cubain. Un truc ne va pas … Pourtant Jason lève la tête, considère le type avant de lâcher d’une voix lugubre. « Je joue trop avec le feu pour qu’il me tue. Si mon homme tire vous mourrez ; moi non. » « Belle assurance monsieur Lecter. Mais rien ne vous dit qu’il se trouve encore ici votre … Croque Mitaine. » Silence ; la hache vibre sous les doigts gantés soudain pris d’un infime tremblement. Un sourire affûté étire les lèvres noircies tandis que Jason se détourne et que le Cubain lui emboîte le pas dans le couloir et c’est un échos grinçant, rampant le long des murs qui répond à l’Italien. « S’il n’était pas ici, vous seriez déjà en train de me supplier de vous achever. » Et l’unique chose à laquelle Alonso pense en suivant ce boyaux de béton, c’est à une expression trop connue. Le couloir de la mort ; et la mort sait très bien où elle va.
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mar 15 Oct - 17:12

Rien ne dit qu’il soit ici … Lecter aurait rit s’il était de meilleure humeur. Ils sont stupides, tous autant qu’ils sont. Volontiers la ville nome Jason et Boogie monstres, animaux, sauvages et qu’ont ces choses en commun ? Un instinct. Les bêtes se sentent, au delà de leur sensations humaines c’est une raisonnance qui les lie. Dix ans ; des mois et des jours entiers passés ensemble à apprendre de l’autre jusqu’à pouvoir reconnaître la respiration de l’un perdu au milieu de dizaines d’autres. Ils sont chasseurs, assassins, savent qui est allié et qui ne l’est pas. Même en évoluant à pattes de velours, silencieux tels des ombres ces deux là savent aussitôt qu’ils sont proches. Le parrain ne peut pas se douter, il rit sous sa moustache trop bien taillée et laisse planer un doute qui n’a pourtant pas percuté le Clown. Si Boogie n’était pas ici, ce type serait déjà torturé et supplierait pour mourir vite … chose que son tortionnaire ne lui accorderait pas bien sûr.
C’est hache à l’épaule, Alonso sur les talons et le pas rapide que Lecter descend l’escalier menant au sous sol, rejoint un autre couloir éclairé par des ampoules régulièrement espacées. Silence de mort ; elle plane comme une amie précieuse et il ne la rejette pas car elle n’est pas ici pour sa personne mais bien pour eux, chaque mafieux qui osera s’élever entre lui et Boogie. Les murs défilent, se ressemblent et la raison s’éteint en Jason. Comment va-t-il ce cher Croque Mitaine ? Est-il conscient seulement ? Entier -il vaudrait mieux- car au delà de la vengeance la voix guimauve des remords n’attend pas grand chose pour harceler le Clown. Il aurait dû insister pour suivre Boogie, même si la visite semblait simple … il avait fait confiance comme toujours car le chat ne mérite pas qu’on doute de son efficacité. Mais sachant à quel point les fournisseurs avaient tendance à leur tourner le dos Jason aurait dû savoir … prévoir. Il n’a rien vu venir et maintenant un os gravé, une morsure brûlent autant qu’une âme qui aurait trop vite fait de laisser resurgir la créature de cendres ; quintessence de la folie de Lecter qui n’admet aucun vol, qui ne supporte pas qu’on lui arrache ses possessions. Tous ; ils subiront tous le retour de batte et il sera plus douloureux que tout ce que leur petit cerveau est en mesure d’imaginer.

C’est subitement que le Clown arrête son avancée, obligeant le géant à faire de même car face à eux des hommes attendent, adossés aux murs et souriant de coin. Les chemises tachées de transpiration, d’éclaboussures sanglantes et trop, tellement trop ravis. Ah ils sourient ? Ils s’amusent ? C’est drôle pour vous, tas de fruits de mer décérébrés. Combien sont-ils ? Jason ne prend pas la peine de compter, ils sont déjà morts ou quelque chose du genre dans son esprit. Non, oh non ils ne doivent pas mourir. Ils doivent parler. « Je ne le dirai qu’une seule fois et vous avez tout intérêt à répondre. » Lâche-t-il, la voix grondante. « Où-est-il ? »
« Qui ça ? » Répond une voix moqueuse. Derrière Jason Alonso tente d’avancer mais un bras tendu lui barre le passage, lui ordonne de rester à sa place. « Vous savez très bien qui, et vous allez parler. » Rires fusants, que peut un Clown seul avec son chien de garde ? Ils sont nombreux et armés. « Sinon quoi hein ? On t’aura troué avant même que t’ai le temps de lever ton jouet, bouffon. » La tête maquillée s’incline de côté, la joue touchant presque l’épaule quelques secondes sous l’effet de la torsion du cou et un reniflement méprisant s’échappe. La main libre file sous le manteau, ressort armée d’une grenade et la galerie de rictus fond comme neige au soleil. « Sinon ? Je balance ça dans le tas d’ordures que vous êtes. » « … Du bluff ! Tu sauterais avec ! » Le serpent noir se remet en marche, les obligeant à reculer et passe le pouce dans la goupille. « J’attends vos réponses. » « Il … il est plus là ! » Hurle un jeune, la voix tremblante. « Mentir est un vice que je peux tolérer, d’ordinaire. Pas aujourd’hui. » Le doigt se tend, tire l’anneau, un peu plus et la chose sera enclenchée. « RÉPONDEZ ! »      

Un bras se tend soudain, désigne le fond du couloir. « Par là. » La main armée se baisse, la grenade avec elle et Jason s’arrête à un mètre à peine de la petite troupe désormais bien mal assurée. « A genoux, tous. » Le premier à avoir parlé -usant du terme bouffon- lui crache aux pieds avant de jurer en Italien et d’ajouter. « Va mourir connard. » Trois secondes d’un blanc morbide et le manche de la hache tourne sous les doigts gantés, se lève et dans une ligne parfaitement verticale s’abat sur le visage de l’Italien. Geste précis qui a détruit le nez et ouvert les lèvres en raclant les dents au passage mais n’a pas arraché la vie à ce détritus humain qui s’égosille, les deux mains soudain pressées sur ce que fût son faciès. « J’ai dit ; à genoux. » L’autre a plié par réflexe, s’étouffe dans son sang sous la panique et les tremblements mais pas un n’ose bouger. Claquement de langue harassé du Clown qui abat lourdement l’extrémité du manche sur le dos de sa première victime pour l’allonger avant de lui écraser la nuque du talon. Aucune patience, il a prévenu. Les os craquent sourdement et la masse cesse de bouger. « Bougez vous ! » Enfin ils réagissent, s’exécutent précipitamment. Plus aucun regard sur eux lorsque Jason lâche « Récupère leurs armes et gardes les à l’oeil. » à Alonso avant d’enjamber le cadavre et de s’enfoncer dans le couloir.

Cul de sac, Lecter tourne sur lui même. Lentement les paupières s’abaissent sur les orbes noirs, s’ouvrent quelques secondes plus tard et c’est évident … l’espace est mal agencé. L’amateur de pièges cachés n’est pas dupe, il a trop l’habitude des portes dérobées, des armes cachées entre deux cloisons et des passages secrets. Poing fermé, Jason cogne les parois, oreille tendue et trouve enfin ce qu’il cherchait. Une différence dans l’écho, ces maudits crustacés ont muré et rétrécit les lieux. Il ne s’entend pas grincer des dents, fulmine de plus belle et revient sur ses pas pour appeler « Alonso ! Ramène moi ces messieurs. » Obligés par le Cubain, les Italiens approchent en tachant de se draper au mieux dans leur fierté mais le seul fait de se trouver si près d’un type dont les poches recèlent tout autre chose que des cartes de visites suffit à les rendre blafards. « Vous avez montez un mur hein ? » Bref regard du balafré sur les têtes qui opinent. « Vous avez cinq minutes pour le faire descendre. » « Avec quoi ? » S’étrangle l’un d’eux. « Oh vos mains ou vos pieds peu m’importe … mais magnez-vous sans quoi Alonso ici présent se servira de vos têtes en guise de marteaux. » Hébétude, ça manque de réaction et ça perd un temps précieux. Soupir sec du Clown qui resserre la main sur la hache. « Je dois vous motiver encore ?! »

[...]
   
Qu’ils soufflent comme des bœufs, se détruisent les phalanges Jason n’y prête aucune attention et reste hache à l’épaule, les yeux fixés sur le plâtre qui s’effrite, une chance pour eux que le temps manquait pour construire un mur de briques ou de parpaings. Alonso approche avec précaution, tend une main qu’il récupère tout aussi vite. Il ne faut pas le toucher, ce serait de la pure agression. « Comment tu as su pour le mur ? » Lecter hausse les épaules, soupire rudement, agacé. « Les ampoules, espacées à la même distance toujours. Le fond était trop près de la dernière … Puis la poussière qui est retombée, l’agencement franchement Alonso j’ai autre chose à penser que parler de ça ! » Rugissement qui invite seulement à se taire et le Cubain n’en rajoute pas. La cloison factice s’éventre et révèle enfin le fond réel du couloir. Il n’a que trop attendu le Serpent et s’engouffre dans l’ouverture jusqu’à la porte qu’il devine tout aussi murée. Assez ! C’est trop et ça ne fait que le mettre encore plus en rogne. « Venez finir ! Une minute pour celui-là ! » C’est trop peu sans doute mais ça Lecter n’en a même plus conscience. Son esprit décompte les soixante secondes, une par une et la bête sent son cœur cogner. Le chat est là, tout près. Quarante secondes. Le souffle raccourcit, ralentit et l’air semble siffler entre les dents du Clown. Plus vite ! Vingts secondes. Le vinyle crisse sous ses mains à serrer l’arme, la retenir encore parce qu’il n’a pas de temps pour eux. Pas maintenant. Dix … neuf … huit … la porte apparaît enfin et les mafieux reculent, épuisés et peinant à croire qu’ils viennent de réussir. Main sur la poignée Jason biaise un regard noir sur le groupe. « Reste avec eux. » « Non. » L’oeillade remonte sur le Cubain, menaçante mais le géant approche. « On est trois Jason, tu peux pas me laisser sur le côté maintenant. » Le silence répond mais de toute évidence le balafré accepte la chose. « Vous, tous assis contre le mur et n’essayez pas de sortir. » Aboie le géant avant de suivre son patron dans cette foutue pièce.

La porte est passée, avance maintenant. La créature d’écailles se dresse, les yeux fouillant l’obscurité jusqu’à ce qu’une lumière envahisse les lieux. Rapide regard sur Cimarro qui a mis la main sur un interrupteur. Sous les pieds du Clown des flaques d’eau troubles, un peu plus loin sur une table en fer une agrafeuse gît au dessus un tas de papiers et l’encre noire tombe sur la cellule. Verrouillée, c’en est assez de ces portes entre eux. Arme à feu arrachée de son manteau Lecter envoie une balle dans la serrure et entre. L’air froid qui s’échappe ne le glace pas mais la scène découverte en revanche provoque l’effet d’un coup de massue. Il n’entend pas l’injure lâchée par Cimarro derrière lui, ses oreilles bourdonnent et s’il parvient à bouger les jambes c’est au prix d’un réel effort pour aller s’agenouiller face à son second. Premier geste, Lecter appuie deux doigts sur la gorge du chat et lâche un léger soupir en y trouvant une veine pulsante. Vivant oui mais dans quel état ?
« Qu’est-ce que c’est que ça ? » Le murmure d’Alonso est à peine audible mais Jason baisse les yeux sur les  morceaux de feuilles. Des noms … féminins entre autres et Lecter comprend le sens de cette sale démonstration. La colère grimpe, bouscule la bête soudain tétanisée pour invoquer les cendres. Pas encore, il faut attendre, la priorité est là gisante contre ce mur. La mafia attendra. « Rassemble les tous. On les embarque. » « Au repaire ? Ta salle de torture ? » « Oui. » Le Cubain prend une inspiration, se mord l’intérieur de la joue. C’est impardonnable même pour lui. « Je te les laisse en vie, mais ne me demande pas de les laisser entiers. » « Fais comme tu le sens. »

C’est un colosse furieux qui s’arrache de là, retrouve le couloir où les premiers coups ne tardent pas à pleuvoir dans l’indifférence totale de Lecter qui peine à rester concentré. Ils n’ont que ce qu’ils méritent, qu’ils perdent des dents, un bras, une jambe. Il s’en fiche. La bête s’oppose vivement à la folie furieuse, veut seulement entendre la voix du fauve tandis que l’autre hurle à la vengeance. Que dire ? Ça va ? Non ça ne va pas quant à rassurer … à quoi bon ? Les je suis là, tout va bien … dans ces circonstances ils ne servent pas à grand chose. Délicatement Lecter dépose la hache, glisse un bras derrière la nuque du Croque Mitaine et l’attire contre lui. Qu’au moins cette cloison froide ne le soutienne plus, que le félin retrouve une chaleur bien connue. La main libre s’égare sur sa tempe, repousse les cheveux noirs en arrière. Les sillons imprimés sont de sang et d’eau sur ses joues, des larmes et pour les arracher à Boogie il fallait faire très fort. Trop fort. Sans doute l’ont-ils assommé, pour qu’il se taise et qu’on ne l’entende pas … ça se paiera avec des intérêts infinis. « Tu m’entends ? » Chuchote une voix basse, grave mais que le Serpent rend douce. Et ces fichus papiers qu’il crève d’envie d’arracher, de faire disparaître. On se calme … calme toi, attends. Pas encore, chaque chose en son temps. S’assurer que Boogie peut encore revenir à lui, qu’il n’est pas plongé dans le comas et après … après la gorgone de cendres fera son office. Accord inconscient entre la bête et la folie, le Serpent peut prendre un peu de temps. Qu’il puisse retrouver le chat, tenter au moins. C’est tendrement que le sourire noir effleure le front du Croque Mitaine, murmurant. « L’aube sera rouge Boogie … » Une croyance veut qu’elle succède à une nuit où le sang a été grandement versé. Et la nuit est loin d’être achevée. Ce parjure là ne se lavera pas autrement.      

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mer 16 Oct - 16:48


Une par une, les silhouettes s'éclipsent mais l'hilarité ne quitte pas le Croque-Mitaine dont chaque inspiration se fait difficile et sifflante, déclenchant des quintes de toux. Ces hommes n'ont aucune idée de la tempête qu'ils viennent de déclencher et qui s'approche pour les ravager. La Pieuvre aurait pu choisir n'importe quelle façon pour se venger mais elle a opté pour celle-ci. En appuyant là où ça semblait le plus douloureux, ils ont activé un mécanisme, ôtant la seule soupape capable d'endiguer la vague furieuse qui se dresse au-dessus de leurs têtes prête à s'abattre et à les broyer. Abandonner le navire n'est plus possible dorénavant et la seule issue qui reste à la Mafia et à ses chers hommes d'honneur est la mort car de fuite, il n'y en aura aucune possible. Le Sud est dirigé par des monstres qui ne devraient pas exister selon les propos entendus par nombres d'entre eux. Même la Pieuvre a ses limites, ses interdits et ses tabous, une forme de respect et d'honneur dont les créatures infectes du Sud semble dénuées. Les êtres innommables du Sud... néanmoins, ils ont beau le répéter et y croire, ils sont loin, bien loin, d'imaginer à quel point. Qu'ils aient prévu la réplique ou qu'ils aient un plan ne suffira pas car ce qui se trouve devant eux n'en a quand à lui aucun, échappant à tout schéma rationnel. La stratégie et la mesure chez le Clown, elles sont devant eux, adossées à un mur, toussant son propre sang en les fixant les yeux embués de larmes mais hilare.

Bientôt, il ne reste plus qu'une ombre dans la cellule, à faire face au cinglé dont le rire s'éteint peu à peu laissant des poumons hors d'haleine peinant à imposer un rythme régulier à une poitrine dont des barreaux d'os ont été broyés. Ils ont l'intention de l'emmurer vivant, mais ont-ils seulement conscience qu'un mur factice ne va certainement pas tromper Lecter? Assurément non. Dans la pénombre, la silhouette le toise et même s'il ne distingue pas le visage, Boogie sait qu'il s'agit de la seule compagnie que les dernières vingt quatre heures lui ont laissé. L'italien qui a exigé un cri de sa part, un sanglot, une supplique. Avec l'acharnement et l'absence de style inhérente à la colère et à la frustration, il s'est échiné à déclencher le plus petit signe d'une soumission chez le Croque-Mitaine, essayant tous les moyens à sa disposition, en vain. Boogie sent le poids d'un regard noir courroucé se poser sur lui. Oh qu'il a du profondément l'agacer, le tuer lentement comme il avait promis n'est plus possible maintenant qu'un invité surprise et sa cour certainement au grand complet se sont pointés. Incapable de lever le nez pour lui renvoyer cette oeillade assassine, Boogie garde les yeux rivés devant lui, inerte et agité de tremblements. Cinq minutes, c'est le temps alloué par le parrain pour l'isoler définitivement derrière plusieurs murs érigés à la hâte. Une toux secoue ses épaules, vrillant aussitôt son dos et faisant remonter un goût de cuivre dans sa bouche. Un mot lui parvient alors, soufflé comme une antique malédiction romaine. Cinq minutes, c'est amplement suffisant pour appliquer ces châtiments désuets si chers aux membres les plus traditionnalistes de la Mafia...sfeggio. Et Boogie sait ce que cela signifie. Si l'italien a pris cette décision c'est qu'il sent que le Croque-Mitaine peut ne pas crever dans cette cellule humide, glaciale et sombre alors, autant lui offrir un cadeau qu'il ne pourra jamais oublier. L'assurance de l'arrivée du Clown jusque dans cette pièce n'est que trop vivement éprouvée pour être ignorée et mésestimée. Fort bien, la mafieux s'en accomodera. Cliquetis d'une lame papillon que l'on déplie, un pied se pose sur son épaule nue y enfonçant les agrafes de plus belle avant de le pousser sèchement sur le côté. Le Croque-Mitaine glisse contre le mur, freinant sa chute en interposant entre le sol et lui un coude brisé. Grondement de gorge de la Bête de soie qui refuse de se plier aux hurlements de ses nerfs, aux tremblements frénétiques de muscles prêts à se rompre. Un genou pèse entre ses omoplates et une main écrase son visage tuméfié sur le béton détrempé. Le fauve sursaute, feule et se débat au risque de s'enfoncer dans une inconscience matelassée qui lui semble de plus en plus judicieuse. Un poing s'abat au bas de son dos stoppant net la lutte. "Allons. Reste tranquille. A en croire ce que j'ai vu sur ta peau, c'est pas ta première fois." Poids qui se fait plus lourd, le maintenant immobile, pesant sur le moindre os fissuré et fracturé. Lorsque la lame commence à mordre sa nuque, que l'acier racle contre l'os, un grondement rageur monte dans sa gorge. "Estime toi heureux que je te grave pas la face. Ton taré de Clown aurait transformé ça en sourire. Tel chien, tel maître, hm?"
"Mancini, grouilles-toi. Tu l'as muselé?" L'italien ébourriffe les cheveux sales du Croque-Mitaine avant de se redresser, lame toujours en main. Un oeil bleu incendiaire se lève sur le dénommé Mancini qui fronce les sourcils en se tournant lentement face à lui. Ce n'est pas un être humain qui le fixe avec autant de malveillance. "Orrore..." souffle-t-il avant d'enfoncer son pied dans l'estomac du monstre. "Deux secondes!" beugle-t-il dans sa langue natale.

Viens et ne lutte plus. Ca ne sert à rien. D'énormes galets noirs dansent devant les yeux pâles mais n'altèrent en rien son jugement. Sombrer est ce qu'il y a de mieux à faire, ça lui semble tellement évident. Que pourrait-il faire de plus? Frapper avec un coude brisé? Griffer avec une main dépourvue de serres? Se relever alors que son dos craque au moindre mouvement et que ses jambes refusent de le hisser? Son adresse légendaire se perd dans les spasmes de ses muscles. C'est pas comme ça que tu dois mourir, tu te rappelles? Long soupir exhalé entre des lèvres craquelées. Doit-il abdiquer alors que son esprit déclare forfait en même temps que son corps qui abandonne déjà la lutte? Mancini...le nom se grave en lettres de sang dans la mémoire du Croque-Mitaine, si ce dernier survit, il en viendra à regretter de ne pas s'être pas pris une balle. Et il s'enfonce, lentement dans un monde noir et indolore. Même s'il sent son corps se soulever sous les coups, même s'il devine ses nerfs hurler, il ne sent rien. Cette petite voix intérieure douce l'invite à ne plus résister, il a tenu jusqu'au bout, maintenant c'est fini. Quoiqu'il se passe au-dessus de sa tête, il y a une Bête qui rampe silencieuse et mortelle, un spectre de cendres qui va posséder les lieux. Ils vont payer mais pour le moment, il doit céder. Ses lèvres s'étirent en un sourire sybillin alors qu'il laisse l'obscurité tomber graduellement jusqu'à tout engloutir. Dans un froissement de papier, Boogie se recroqueville sur le côté, replié sur lui-même. L'odeur âcre de son propre sang s'estompe, le goût cuivré et amer disparaît de son palais, sa peau ne sent plus la morsure du froid de la cellule. Les brasiers douloureux qui malmènent ses membres s'éteignent malgré la raclée dont on l'a gratifié. Tout est noir. Tout devient noir. "Le museler...plutôt crever." grince l'italien avant de retourner Boogie sur le dos d'un revers du pied. Mais une injonction rappelle le bourreau et stoppe la descente de la lame avant qu'elle ne se plante dans la poitrine du Croque-Mitaine, il doit sortir à moins de vouloir être emmuré avec le monstre, ils ne peuvent plus l'attendre. "Addio, troia." crache-t-il avant de passer au-dessus du petit muret qui s'élève.

Impression de planer entre rien et néant, d'être suspendu dans des ténèbres impénétrables où l'extérieur n'a plus aucune prise ni existence. La voix douce résonne et à chaque syllabe qu'elle prononce, Boogie croit entendre des coups sourds au coeur de l'obscurité de l'inconscience. Tu entends? Oui, on est en train de détruire le mur. J'aimerais leur rire au nez mais je n'ai plus de public. C'est lui? Qui d'autre, vilaine petite voix? On commence à dresser le bilan? Pas envie de me concentrer là-dessus et pas maintenant. Ce sont des gravats qu'on entend? Alors, le mur est tombé. Mais il en reste un. Ils ont muré aussi la porte de notre cellule. Les murs, ça n'arrête pas les monstres. Pas vrai? Vrai. Je vais me... Non. Il est tout proche. Reste immobile pour l'instant.

Bruits sourds qui résonnent derrière les murs. Quelque chose gratte, racle au loin et derrière ces assauts répétés, c'est l'instinct de la Bête de soie qui sent l'aura familière enveloppée de cendres tourbillonnantes. Coup de tonnerre qui fait vibrer ses tympans, engourdissant son ouïe, étouffant le moindre son, brouillant le bref échange qu'il perçoit. L'ombre d'une paire de jambes s'approche de lui.
Effleurement sur sa gorge et l'envie d'émettre un son se fait irrépressible. Inutile mais irrépressible. Un bras se faufile sous sa nuque, passant sur le mot "troia" gravé grossièrement de la pointe d'un couteau. Jason le hisse et l'attire à lui, son front s'appuie contre une surface lisse moulant une poitrine qui se soulève avec une rage à peine contenue et maîtrisée. La tiédeur furieuse de la peau qui frôle la sienne en serait presque douloureuse après le froid de la cellule et les douches glacées successives. Des mèches humides de sang, d'eau et de sueur glissent sur ses tempes. Voix délicate qui lui parvient, est-ce qu'il l'entend? Oui et c'est le seul son qu'il entend avec netteté comme s'il était conditionné à n'entendre que cette voix peu importaient les circonstances. Baiser léger sur son front, promesse d'une aube écarlate et le fauve expire un soupir tremblant presque soulagé bien qu'il n'ai jamais douté que le Clown parvienne jusqu'à lui. Pas besoin de mots ou de paroles supplémentaires, les Bêtes sont furieuses, furieuses que l'on ai osé les séparer, furieuse pour s'être laissée prendre, furieuse pour retrouver l'autre en piteux état. Ecartelées entre soif de sang et s'abandonner à l'autre. Le bras valide de Boogie rampe sur la poitrine du Clown jusqu'à ce que ses doigts se referment sur son cou qu'il tire vers le bas. Ses lèvres s'agitent doucement. Mancini. Gardes-le moi. Un jour, une semaine ou un mois, le temps qu'il faudra...mais ce maudit italien est à lui. Les paupières se lèvent lentement sur les iris pâles, au bleu et au noir s'ajoute le rouge qui ceint l'azur d'un oeil. C'est un frémissement de rage qui parcourt ses épaules ankylosées. Réduis les autres en cendres, qu'Alonso les brise, mais pas celui-là.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mer 16 Oct - 20:39

C’est écartelé entre rage et patience que le Clown retrouve le Croque Mitaine. Envie de demeurer à ses côtés qui s’oppose et se fracasse à celle d’aller arracher les tentacules de la pieuvre. Tu m’entends ? A-t-il demandé, promettant ensuite une aube plus rouge que ses sourires l’étaient une fois maquillés. Ce que la mafia vient d’oser, c’était le pire. Lecter n’est pas homme capable de mesure, il se fout de lui même et n’a aucune prudence. Aucun plan, il a débarqué et foncé sans rien prévoir et on ne l’attendait pas si tôt car la dernière fois, oui cette fois là il avait laissé un temps mort et soigneusement monté un piège. Cette nuit il est le piège, mâchoires infernales menaçant de les dévorer. Broyés, ils le seront tous.
Une main file contre sa poitrine, accroche son cou pour l’attirer et le Clown plie pour entendre s’élever le murmure du Chat. Mancini … il doit le garder. Qu’a fait celui-là pour que Boogie ne songe pas à le laisser au Serpent sachant pourtant bien qu’il ferait justice de la plus affreuse manière ? Qu’importe, si c’est là le souhait de la bête il sera exaucé. Les autres, que Lecter en fasse ce qu’il veut mais lui doit rester vivant. L’azur qui percute l’encre est cerclé de rouge, donne un coup de fouet à la créature d’écailles dont les nerfs se tendent de plus belle. Mais Jason hoche la tête, se force au calme ou à ce qui s’en rapproche pour retenir le monstre gris qui attend son heure, prêt à bondir. « Aussi longtemps qu’il faudra. Tu l’auras vivant. » Ce qui ne veut pas dire entier ; c’est impossible. Le Clown ne saurait rester sans poser les mains sur celui qui a blessé bien plus que les autres. Il préfère la sauvagerie, d’ordinaire mais celui-là devra être en mesure de comprendre, d’entendre et de voir. Qu’à cela ne tienne, Lecter ne manque aucunement d’imagination.

Il devrait sourire car Jason a toujours préféré tout tourner en dérision mais il n’y arrive pas. Ses grands élans de joie, ses hilarités ou sa légèreté … Rien ne parvient à s’extirper des cendres et demeure étouffé. Ça ne lui ressemble pas et ça lui va très mal cette allure funèbre mais comment rire encore ? C’est un long soupir qui lui échappe lorsqu’il jette enfin un regard d’ensemble sur le corps de son second. Des os brisés il y en a certainement, c’est même évident quant à ces agrafes … impossible d’y faire quelque chose présentement. S’il n’a jamais été précautionneux, Jason l’est pourtant lorsqu’il relève un peu plus son second pour juger l’état de son dos. Sur le bras recouvert de noir brille ce qui n’est évidement pas de l’eau, attirant son attention sur une plaie qui doit être plus profonde que les autres et malgré l’obscurité de la cellule il distingue clairement les lettres gravées. Un seul mot … Il faut au balafré quelques secondes pour se souvenir du sens. Il comprend peu cette langue latine mais depuis leurs déboires avec la pieuvre et une nuit où ils avaient ensemble évoqué l’idée d’entendre des insultes -et diverses malédictions- autrement qu’en anglais, Boogie avait pallié à l’ignorance de Lecter sur les termes les plus irrévérencieux de l’Italien.
Nuée rouge qui colore soudain le paysage noir et blanc dans lequel il évolue. C’en est beaucoup trop et il a pourtant promis de laisser cette ordure en vie. Comment faire ? Jason n’a plus qu’une envie c’est celle d’arracher les entrailles de ce mafieux en passant par ses narines et utiliser sa peau en guise de paillasson. Calme-toi ! Pas maintenant, pas alors qu’il est là, dans tes bras. Attendre encore. Première fois que son impatience souffre autant. « Allez, sortons d’ici. »
Les pas lourds du géant se rapprochent et à peine a-t-il franchit l’entrée de la cellule que Jason lève les yeux sur lui, il n’a pas besoin d’interroger. « Le gros et sa clique sont dans son penthouse, ceux de tout à l’heure sont embarqués vers les voitures. » « Hm, bien. » Le noir retourne au bleu trop peu visible sous des cils régulièrement baissés et à nouveau les doigts gantés repoussent quelques mèches brunes. Alonso retient un soupir, semble hésiter mais pose finalement son arme au sol avant d’ôter sa veste. « Allez couvre-toi maudit chat, on se casse. » Le Clown ne refuse pas le geste, cette affaire n’est pas uniquement celle des bêtes jumelles. C’est le triumvirat qui est touché et des trois, si Alonso était le plus lointain il n’a pas été indifférent pour autant. Le Cubain n’a jamais lâché la bande en cas de crise, et c’en est une énorme cette fois. Jason perd la tête autant qu’il perd toute notion d’espace temps, qu’il laisse cette chose immonde gagner du terrain et chaque geste doit être mesuré au millimètre. Cimarro ne posera pas une main sur le Croque Mitaine sans qu’on l’y autorise. Alors il laisse le vêtement au Clown qui l’ajuste sur les épaules du Chat et chose faite, Jason s’adresse à lui à voix basse. « Je sais que tu préférerais marcher Boogie, mais c’est non. Tu m’en voudras plus tard. » Pauvre sourire tiré d’un coin des lèvres et d’un mouvement de tête, Lecter autorise enfin le Cubain à bouger. « Ce n’est pas moi, tu ne le charges pas comme un poids sur ton épaule c’est clair ? » L’autre roule des yeux, soupire de manière désespérée avant de couler un regard sur le Croque Mitaine et de se pencher à son oreille.

L’échange est bref et Jason ne l’entend pas mais c’est sans aucune protestation reçue qu’Alonso passe un bras autour des épaules du Croque Mitaine, l’autre sous ses genoux et se redresse lentement. Brève surprise sur le visage peint, il s’attendait sincèrement à devoir batailler pour que Boogie accepte mais c’est bien comme ça. Alors il ramasse la hache puis la mitraillette, se relève à son tour et ouvre la marche en direction de la sortie, qu’enfin ils puissent quitter ce trou et sa faune marine. Faune qui va les suivre et ça qu’elle le veuille ou non. Le couloir est remonté à enjambées rapides et quand enfin ils quittent le sous sol, que le bâtiment réapparaît une main invisible lâche une laisse qui l’est tout autant. Va monstre, va c’est ton heure maintenant. « Retournez tout les deux aux voitures et dis à l’autre de tirer comme prévu à la fin du décompte. » Lecter pivote et ce sont deux iris éteintes qui se posent sur ses suivants. Appelant l’un de leurs hommes, il lui remet l’arme à feu et avance ensuite pour rendre enfin sa hache au Croque Mitaine toujours soutenu par le géant. Le noir croise le bleu, rapidement avant de souffler. « Allez ... » Et sans rien ajouter le Clown s’écarte, se dirige vers l’escalier au sommet duquel il n’a besoin que d’un seul regard pour virer ses propres hommes qui gardaient la porte du penthouse. Elle s’ouvre, se referme derrière lui. Maintenant c’est entre la pieuvre et le Clown ...  

Il apparaît au parrain confiant puisque entouré de sa petite meute, celle qui n’était dans le couloir et ne sait pas … n’a pas rencontré les poings vengeurs d’Alonso et n’a pas eu à arraché des murs à la pleines mains. Le type bedonnant se lève, lisse sa moustache du bout de ses ongles vernis et un fin rire lui coule entre les lèvres. « Vous revoilà les mains vides monsieur Lecter ? Je vous avais bien prévenu que ... » Index noir levé, tendu d’un mouvement aérien en direction de l’imposante baie donnant sur l’intérieur du bâtiment. Perplexe, gardant le Clown au coin de l’œil le parrain avance et ses yeux pourraient sortir de leurs orbites sous la surprise. Juron italien à découvrir le Croque Mitaine délivré qui quitte le bâtiment avec le Cubain et un poing rageur cogne la surface translucide. « Pauvre subterfuge que voilà. Vous êtes décevant. » Musique grinçante arrachée d’une gorge serrée, étranglée de fureur. Sur le visage rond du parrain, ce sont deux marrées noires qui se lèvent, luisant d’un éclat grisâtre. « Monter des murs franchement … on aurait oublié de vous préciser que je passe ma vie à les défoncer ? » L’autre serre les dents, crache dans sa fichue langue latine ce qui n’est assurément pas un compliment ou même une insulte. Jason arque un sourcil faussement interloqué, c’est un ordre que le petit roi de bocal beugle à ses hommes qui aussitôt se mettent en mouvement pour lui sauter dessus comme des chiens affamés le feraient sur un os. Tas de crétins.
C’est sur du vide que les bras se referment car Lecter s’est accroupit et à la suite d’un mouvement circulaire de son bras deux corps s’écroulent, mains serrées sur leurs chevilles en sang, tendons rompus. On se fige d’incompréhension et le Clown se hisse souplement, rasoir de barbier à la main. D’une geste sec il secoue la lame, en chasse l’onde rouge avant de reposer les yeux sur le parrain. « Je veux Mancini. Maintenant. » Injonction particulièrement acide qui ne provoque qu’un seul sourire trop fier. Te voilà donc ; coupable. « Viens ici. » L’intéressé tourne la tête en direction du parrain qui grince des dents, balance une main en l’air comme pour répondre : et bien vas-y. C’est beaucoup moins amusé que le mafieux avance, se plante à distance respectable du Clown qui le toise une seconde avant de dévorer le peu d’espace entre eux, rapidement. Et avant même de pouvoir lever les bras devant lui, l’Italien se retrouve avec la lame du rasoir dans la bouche, une main sauvagement refermée sur ses cheveux. Ça va trop vite, ça le dépasse et à peine referme-t-il les doigts sur le manteau du Clown que le métal lui déchire la joue, accroche sa gencive et l’os de sa mâchoire en descendant. Comme on se débarrasse d’un objet encombrant Lecter le relâche, le laissant chanceler jusqu’à une commode où Mancini s’écroule à moitié sous l’effet de la douleur, toussant et crachant son propre sang pour éviter de s’étouffer avec. « Que ça te passe l’envie de trouver la situation comique. Tu en verras d’autre, ce n’est que le début de ta fin. » L’autre côté suivra, Lecter n’aime le moitié fait.  

Essuyant le rasoir sur sa manche, Lecter revient à la situation présence comme s’il venait simplement de jeter une canette vide à la corbeille. « Auriez vous l’heure par hasard ? » Le parrain affiche une mine contrariée mais sa voix conserve une note douce même si amère. « Pourquoi qu’est-ce que ça peut ... » Les trente minutes ; le type semble les avoir oublié et consulte nerveusement sa grosse montre en or. Même plus cinq avant la fin du compte à rebours. « Vous avez votre homme de mains. Telles étaient vos conditions n’est-ce pas ? » Le balafré hausse délicatement les épaules, soupire. « Certes, mais je suis loin d’en avoir fini avec vous et votre … famille. Maintenant je veux savoir qui ici n’a pas levé la main sur mon second. Je vous conseille de vous presser, messieurs. » Quelques mains se lèvent, oubliant totalement leur patron qui les fusille du regard pour oser réagir à une autre voix que la sienne. Jason en dénombre quinze environ, hoche la tête à plusieurs reprises. « J’ose espérer que vous avez assez d’honneur pour ne pas mentir maintenant ? J’en serai très contrarié. » Un léger silence, des regards se croisent et quelques mains retombent. En reste donc dix, les deux blessés inclus. « Bien, je vous laisse donc ici. Les autres veuillez sortir et rejoindre mes hommes qui vous escorteront. Mancini, dehors aussi. » C’est à la file que les hommes désignés fautifs obéissent, morts de peur et peu fiers de quitter leur patron mais c’est ça ou risquer de sauter avec les murs. Avec de la chance ils pourront peut-être s’enfuir. Ils sont nombreux après tout. Cela reste du domaine du possible mais à voir le visage tailladé de Mancini ; aucun ne semble réellement y croire. Ce taré veut leur peau, et pas vite en plus.  

La porte se referme sous le dos de Lecter qui s’y appuie et donne un tour de clé. Chose faite il la glisse dans une poche et allume une cigarette dont la première bouffée lui arrache la gorge. Il n’a que trop abusé de la chose cette nuit. L’italien ventripotent regarde à nouveau sa montre et récolte un rire moqueur. « Pressé de sortir peut-être ? » Persifle cette créature en noir, un sourire carnassier tirant sa bouche maquillée. « Il ne reste même pas deux minutes, vous tenez tant à mourir monsieur Lecter ? Moi, je m’y ... » « Vous vous y êtes préparé dés le jour où vous avez accepté d’endosser ce rôle … votre prédécesseur a tenu le même discours vous devriez en changer, il est un rien éculé. » Rétorque Jason, le ton blasé au possible avant de tirer une nouvelle fois sur la tige. « Mais … puisque vous êtes tant préparé, jugeons-en. » « Pardon ? » La voix s’étrangle, la moustache vibre. « Puisque vous y tenez tant, crevez donc. Ce n’est pas comme si votre sort m’importait. » « Vous ne me voulez donc pas vivant ? » Sourire crispé, fierté mal placée. Classique, ça ne peut pas montrer sa nervosité si simplement ce genre de truand. « Ce sont les agresseurs que je veux entiers, les mains qui ont frappé. Vous n’auriez pas osé salir ce costume hors de prix en vous abaissant à cela, votre manucure n’a pas souffert par ailleurs. Vous pouvez mourir ici, dehors … le sort d’un lâche ne m’intéresse pas. » En face l’autre grogne, finit par inspirer lourdement et relever la tête de manière hautaine, le dos trop droit pour laisser croire à une posture naturelle. Encore que … certains ont cette allure, un seul en réalité mais à raison. Seul le chat peut se permettre ce petit air supérieur, les autres non. « Qui a donné les ordres selon vous ? Qui a monté cette stratégie et mis en place tout ceci ? Moi. J’ose espérer que vous aurez apprécié le costume que j’ai offert à ce Croque Mitaine avec l’aide de Mancini ? Il le porte bien si vous voulez mon avis. » Le tout prononcé de cette voix sirupeuse, mielleuse au possible. Le Clown laisse filer un rire court, sifflant et relève finalement les yeux. « Vous admettez la faute, il était temps. Et … le temps passe vite lorsqu’on s’amuse n’est-il pas ? » Aussitôt les respirations se suspendent. Panique à bord, tout va voler en morceaux et le penthouse ne possède qu’une seule sortie contre laquelle un foutu suicidaire plus dérangé que jamais demeure figé. Le parrain recule, soudain transpirant. Même plus dix secondes indique la trotteuse. Ça s’agite, ça voudrait bien trouver un endroit, un trou de souris par lequel fuir mais ce n’est plus possible.
L’être de cendres éclate d’un rire sinistre, plus grinçant qu’une craie cassée sur un tableau. Les épaules secouées, la poitrine serrée, il rit de la scène apocalyptique qui se jouera bientôt et se fout d’être présent à ce moment là. « Voyez ! C’est un aperçu de l’Enfer ! » Dehors un long sifflement retentit, projectile craché à l’heure prévue et dans un brouhaha terrible l’étage supérieur de l’entrepôt explose, ravagé.

[…]

C’est avec l’impression d’avoir été percuté par un semi-remorque que le parrain roule sur le côté, le front barré d’une profonde entaille, la pommette sans doute brisée et une épaule déboîtée dans un angle improbable. Sa survie il la doit à l’énorme canapé en cuir derrière lequel il a eut le temps de se jeter mais qui l’a néanmoins écrasé contre un mur, poussé par le souffle de l’explosion. Il tousse à s’en déchirer les poumons, se redresse péniblement en position assise lorsqu’une ombre noire et souriante se penche au dessus de lui, sifflant comme un foutu reptile affamé. « Au feu tout brûle, mais pas le Chaos ... » Espèce de monstre ...

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mer 16 Oct - 22:31

Il ne pouvait pas rester de marbre. Alonso fait partie des trois monstres, différent mais pas moins dangereux. Il était la bête des rings, un animal sans maître capable de tenir réellement son collier et sa laisse. Le parrain lui rappelle cet homme d’une autre époque, celui qui l’avait ramassé et lui avait fait miroité une vie meilleure. Des années à suivre cet escroc qui s’engraissait sur le sang que Cimarro versait et puis il y avait eut Lecter, Boogie ce fameux soir. Sans les apprécier il leur avait emboîté le pas, rêvant secrètement du jour où il pourrait briser la nuque de ce taré aux yeux bleus. Trop différent de lui, trop stoïque, trop parfait du point de vue de Jason. Ce n’était pas affaire de jalousie, les privilèges du Croque Mitaine Alonso ne les voulait pour rien au monde ; c’était à l’époque une affaire de sécurité. Parce qu’il ne fallait pas que ces deux là se rapprochent, ça ne pouvait que mal finir. Mais ils ont changé, tout les trois. Eux, les deux suivants ont gagné du galon mais pas seulement. Individualistes désormais jamais plus terribles qu’ensemble ils forment une bête tricéphale terrifiante et leur respect, leur attachement est bien là malgré eux. Il se surprend Cimarro à penser qu’il aurait cent fois préféré être à la place de Boogie, parce que la mafia est allée toucher un nerf hyper-sensible et qu’elle les démoli bien au delà des corps. S’il avait été prisonnier bien sûr que Jason n’aurait pas apprécié, question de principe mais il ne serait pas là, trimbalant la mort avec lui comme une femme porte une parure de diamants. Boogie aurait su calmer le jeu, il aurait tempéré mais là … Lecter est à peine présent sous ce fard noir et blanc. Rien ne pourra stopper la bête, c’est impossible.

Lorsqu’il revient à la cellule le géant annonce au Clown que ses ordres sont respectés sans préciser que certains sont d’ors et déjà en morceaux par les os même si toujours de ce monde. Boogie a ouvert les yeux, c’est déjà ça et pourtant c’est loin d’être si simple. Il faut sortir … Baissant le regard sur le Croque Mitaine et mordillant sa lèvre le géant sait à quel point le chat est fier, sortir recouvert d’agrafes et des ces papiers ce serait trop dur à encaisser. C’est en laissant seulement entendre qu’il faut se couvrir qu’Alonso cède sa veste, elle sera trop grande et tant mieux au final. Jason se charge de couvrir son second car le géant ne fera rien qui puisse le mettre encore plus en rogne. Il patiente simplement. Assez lucide pour obliger Boogie à ne pas se lever, il reste un peu d’espoir que le balafré se tienne alors ? Hm, autant rêver … Interpellé, Alonso écoute son patron qui souligne le fait que leur compagnon d’arme n’est pas un poids mort et qu’il a tout intérêt à ne pas le charger comme une marchandise sur son épaule. Comme s’il y avait pensé. Même pas un quart de seconde, il sait parfaitement faire la part des choses. Quant à faire en sorte que Boogie accepte … Le Cubain se penche à son oreille, murmure. « Tu restes calmes, tu me laisses te sortir de là et te ramener et on considère que nous sommes quittes pour l’autre fois, d’accord ? »

C’est loin de ses habitudes bourrues que Cimarro soulève le Croque Mitaine, mesurant ses gestes pour que le voyage soit le moins désagréable possible. Ça semble tellement dingue, voir ce cinglé de Boogie dans un tel état alors que le Cubain sait parfaitement de quoi il est capable en pleine forme. Elle a frappé très fort cette sale bête marine. Elle va le sentir passer et s’étrangler plus d’une fois avec. C’est à trois -enfin réunis- qu’ils quittent ce sous sol immonde et pourtant l’air est pesant sur les épaules du géant. Ce qui rassurait un tant soit peu n’a duré que le temps d’un battement de cils, et pas besoin d’être devin pour comprendre que celui qui ordonne de sortir, de quitter les lieux n’est pas le Jason qu’ils connaissent. Ris ! Sort une connerie mais pas ça … pas ce regard bouffé de gris. La hache est rendue à son propriétaire, un « Allez … » file et le Clown s’éloigne d’eux. Non, ça en réalité, ça n’a plus rien de clownesque.      

Macabre, cauchemardesque ce qui leur tourne le dos et s’éloigne pour gravir ces marches. Alonso n’a pas su articuler un son pour l’arrêter et le hâle de sa peau semble soudain livide. Cette silhouette vêtue de noire est dévorée, comme possédée par une entité qu’ils ont à peine entraperçu l’autre fois mais qui dans ces quelques secondes de délire avait bien manqué -de justesse- de faucher leur vie à Boogie et lui. Marche funèbre régulière qui fait à peine grincer l’escalier et c’est machinalement que le Cubain resserre son bras sur les épaules du Croque Mitaine. Arrête-ça, arrête-le ! Voudrait-il dire. C’est trop tard, et lorsque leur sbires dévalent la ferraille en sens inverse pour se regrouper en bas, Cimarro sait que le Clown souhaite s’entretenir avec le cerveau de la pieuvre et ses tentacules seul. Le penthouse s’ouvre, se referme en silence et quelque part un goutte à goutte sordide -est-il imaginaire ou non?- égraine les secondes de cette discussion qui ne se finira pas sur une poignée de main …

[…]

Dehors le froid est tombé avec la neige qui danse au vent. Alonso plisse les yeux et se met en marche aussi vite que possible pour épargner autant que possible au Croque Mitaine cette morsure froide qui aura des allures de pure agression. Ne te retourne pas, n’y pense pas. Lecter sait ce qu’il fait. Non ; il ne sait pas justement. Ce type ne prévoit jamais rien. Il va encore faire une connerie et personne ne pourra protester comme d’habitude. La voiture est en vue et le Cubain hèle le gorille pour qu’il ouvre la porte arrière afin d’installer Boogie sur la banquette. Chose faite, il referme la portière et passe à l’avant pour mettre le contact et lancer un fond de chauffage. « Détends-toi maintenant, il va revenir comme toujours. » Sa voix sonne tellement faux que Cimarro se mord la langue de dépit avant de soupirer. « Ouais enfin, il a intérêt. »

Retour à l’extérieur, il s’allume une cigarette et elle a un goût affreux. Impression d’avaler de la cendre froide mais le Cubain tâche de ne pas y penser et revient à a hauteur de Zachary auquel il doit annoncer la couleur des choses comme Jason l’a demandé. « Tu as eu le chrono ? Ben tu tires comme prévu quand il s’achève. Il a dit que tu saurais très bien où viser alors fais comme tu le sens. »
La neige continue de tomber, il fait un froid de loup mais le sang dans les veines du géant est glacé depuis un bon moment déjà. Sors foutu Clown ! Sors de là ! Tirant plus longuement sur la tige, Alonso extirpe son téléphone de sa poche et jette un œil sur l’écran. Moins d’une minute … Sors de là merde !

Tentes secondes, le M20 est prêt à tirer. Vingts secondes, doigt sur la détente.
Dix secondes, cinq … Alonso ferme les yeux. Deux … un … L’enfer fuse …
Au loin une gerbe de flammes éclate comme un énorme bouquet jeté sur le penthouse et à part prier pour revoir Jason en vie, qu’il ne se soit pas trouvé là au moment du tir il n’y a pas grand chose à faire. Le problème, c’est que tous savent déjà sans aucun doute que ce suicidaire de première était bel et bien là.  
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Jeu 17 Oct - 23:09



Frisson d'excitation qui parcourt ses épaules de part en part, Miss Snow fait son petit bonhomme de chemin et comme il y a des années, lors des émeutes révolutionnaires, c'est une frénésie de feu et de sang qui fait se tendre le moindre nerf de Zachary. Rien n'est pire qu'attendre quand on est high. Attendre qu'il se passe quelque chose. Attendre les yeux rivés sur l'entrée de l'entrepôt que le fameux signal fasse son apparition. C'est qu'il n'a pas le droit de se rater. Bordel, s'il se rate, Gaunt donne pas cher de sa peau. S'il se fait pas écorcher par le Clown ou le Cubain - s'ils sortent des décombres mais serait-ce si surprenant de la part de ces mecs réputés increvables? - c'est les sbires qui l'entourent qui lui sauteront sur le râble. D'ailleurs, tous ces gugusses sont super disciplinés. Quand Zach' se tue à dire qu'un coup sur le beignet d'un bleu ça remet les idées en place, tout le monde lève les yeux au ciel en soupirant. Mais à bien y regarder, faire flipper ses sous-fifres, ça a du bon. L'efficacité, ça vient pas avec les donuts et le jus de chaussettes du poste mais avec des pralines bien senties dans le groin. C'est pas l'amour qui a fait se lever dans un ensemble parfait une tribu de sauvages comme celle qui l'entoure en ce moment. Et il les trouve où ses titans, le Clown ? Gaunt coule un regard sur le côté sur celui qui a pour mission de lui péter les genoux s'il fait le mariole. Y a un élevage dans le coin? Paupières légèrement plissées, le ripou lève les yeux sur les paluches énormes qui jaillissent des manches d'une veste qui semble prête à craquer. Sa tête doit se caler nickel dans ces pognes. Pour sûr qu'il suffirait d'une pression des doigts pour lui exploser le melon. L'autre baisse les yeux sur ses pupilles qui dévorent le bleu pers de ses iris. Mais qu'est-ce-qu'il lui dit? Ah oui. Zach' avait posé des questions. Pfiou, il digresse vraiment trop vite avec cette poudre. Le signal? Il le reconnaîtra quand il le verra. Quand à ce qu'ils foutent ici, c'est éviter le pire. Eviter le pire? Eviter le pire ?! Je veux pas te contrarier, Dude, mais qu'est-ce-qui peut être pire qu'un junkie avec un lance-roquette? Un Clown au milieu de mafieux en train de chercher son second...un Clown pas d'humeur à sortir le flingue à drapeau "pan!" mais qui part en croisade. Doit-il y tenir à son foutu Croque-Mitaine pour ne pas hésiter à emmener à l'équarissage tous ses petits camarades.

Deux silhouettes se découpent dans le rectangle de lumière des portes du hangar, Zach' redresse vivement la gueule du lance-roquettes mais l'une des pognes énormes se pose dessus. "Ils sont des notres. Relax." Lèvres plissées, Gaunt soupire. Vous pouviez pas avoir un dress code ou porter des maillots de couleur comme au foot? Histoire que je vous repère de loin? Merde. J'ai bien failli ne laisser de tes potes qu'une paire de grolles fumantes. Au pas de course, les séides arrivent jusqu'à eux, déposent dans la main tendue du tas de testostérone de plus de deux mètres à côté de lui un chrono. Dans une demie-heure, ils font tout péter - annonce à laquelle Zach' ne peut s'empêcher de lâcher un "whoohoo" joyeux. Voilà des ordres simples et faciles à appliquer. Le compte à rebours est déjà lancé. Il n'y a plus qu'à...attendre? Tendant le cou, Zachary voit des chiffres défiler mais seul le "28" digital retient son attention. Vingt huit minutes. C'est long, très long, presque trop long. Levant le launcher à la verticale, Gaunt croise les mains sur la gueule avant de soupirer. Et si dans vingt-sept minutes, ils sont pas sortis? Je fais quand même tout péter? Le géant hoche silencieusement la tête. Et si dans les dix dernières secondes, on les voit sortir, j'attends qu'ils nous rejoignent ou je déchaîne la puissance de feu? Et si Cimarro sort avec Boogie mais sans Lecter? Je tire quand même? Et si... L'imposant gugusse se tourne lentement face à Zachary. Pas un mot n'est prononcé mais l'oeillade noir foncé l'invite gentiment, dans un premier temps, à la boucler. "Dans vingt-sept minutes, tu envoies la roquette. On t'a donné des instructions, tu t'y plies sans poser de question." Léger signe de la main du flic, c'est bon, il a compris. Il tire à vue peu importe ce qu'il y a en face. C'est pas que ça le dérange d'avoir à pulvériser les gens, il est suffisamment détaché pour s'en moquer éperdument sur l'instant, mais devoir atomiser la Mafia et le Crew du Clown, en même temps, ça sent un peu trop la carotte à son goût. Lui, il se retrouvera sans pied posé dans le Sud et il y redeviendra persona non grata. Profondément emmerdant parce que c'est pas dans l'Ouest qu'il pourra trouver de quoi s'amuser. Les yeux pers se reportent sur le rectangle de lumière et c'est dans un soupir blasé qu'il répond enfin. Et ben...j'espère que Lecter et ses petits copains sont ignifugés et qu'ils ont les os suffisamment solides pour résister à la destruction d'un bâtiment. Et ça, ça n'existe que dans les bandes dessinées pour ados en mal d'héroïsme.

Les minutes passent et c'est une certaine nervosité qui commence à s'emparer de Zachary. Fumant cigarette sur cigarette, trépignant, piaffant presque comme un cheval de course que l'on retient avant la course, l'agitation de Gaunt commence à agacer le colosse à côté de lui. Au moins, il se tait gardant pour lui ses réflexions décousues. Un fourmillement engourdit ses doigts et l'impatience lui fait tourner le poignet épais qui tient le chrono à intervalles réguliers. "Putain mais tu peux pas rester calme deux secondes? Le temps s'écoulera pas plus vite." Tenir un lance-roquette c'est peut-être du domaine de l'habituel pour ce gugusse mais pas pour Gaunt. Y en a encore pour longtemps? Avec un soupir désespéré, le géant lui montre une énième fois le chrono. Huit minutes...et comme un drôle de présage, les premiers flocons commencent à tomber du ciel. Ca sera du plus bel effet. Des décombres fumantes sous la première neige, l'image en serait presque pleine de poésie.
Lentement, Zachary se redresse, abandonnant là le fil de ses pensées pour se concentrer sur le groupe qui sort de l'entrepôt. Il reconnaît les hommes de Lecter qui tiennent en joue les macaronis. Défilé étrange faits d'ombres qui boîtent, gémissent en se tenant un bras, essaient de garder l'air hautain avec un nez brisé. Et puis, il y en a un qui le voit et le reconnaît. Evidemment, il ne reste pas les bras ballants. Gaunt passe pour la reine des putes à se trouver du côté du Clown alors qu'il a toujours été du côté de la Pieuvre. L'italien, qui bénéficie encore d'un corps en parfait état de fonctionner, quitte la colonne pour se ruer sur lui, lâchant un chapelet de jurons dans sa langue natale musicale. Une masse surgit aussitôt devant lui, poing qui percute la mâchoire béante du mafieux dans un bruit de chips ou de cookie c'est au choix, chez Gaunt ça éveille juste un petit creux, et l'italien s'effondre au sol sans un couinement. S'il y avait d'autres envies de révolte, elles sont promptement étouffées et malgré les "cornuto", les "coglione" et les "figlio di putana" qui fusent lorsque les otages (ou futurs cadavres qui ne seront pas lestés dans l'océan) passent à portée d'oreille plus personne n'a envie de lui souffler dans les bronches. Gaunt lâche un sifflement admiratif avant de lever les yeux sur le visage du géant se fendant lentement d'un sourire enjoué. Ho-oh! comment tu l'as mouchééé! puis se penchant au-dessus du corps, il écrase son mégot sur la joue creuse. Bienvenue en Amérique, enfoiré! Le colosse lui tape sur l'épaule avant d'indiquer du menton Cimarro qui sort à son tour du hangar. Coup d'oeil sur le chrono. Trois minutes. Pas de trace du Clown mais ce qu'ils sont venus récupérer l'a été. C'est dans un silence funèbre et avec l'air blême que le Cubain s'approche de la voiture pour y déposer le Croque-Mitaine. Zachary a déjà donné des raclées, il en a déjà reçu et l'homme adepte du combat sans classe et sans règles peut mesurer rapidement les dégâts. Il avait pas menti quand il disait qu'ils allaient tous lui passer dessus mais se garde bien d'émettre le moindre commentaire maintenant.
Cigarette aux lèvres, Cimarro sort du véhicule pour se poster à côté de lui. A sa demande de savoir s'il a eu le chrono, l'autre titan lève le poing. Les ordres n'ont pas changé, il doit envoyer la sauce quand le décompte s'achèvera. Gaunt hausse les épaules Si tu l'dis... Quand à savoir où viser, il connaît déjà les lieux et s'il y a une chose qu'il sait bien faire en étant high - autre qu'être aussi emmerdant qu'un mois de camping chez des Mormons - c'est bien se servir d'une arme. "Plus qu'une minute..." annonce sans grand entrain le géant. Posant un genou au sol, calant le canon sur son épaule et alignant un oeil dans le viseur, c'est d'une voix joyeuse qu'il demande Hop, on me place la petite "croquette" et on reste pas derrière si on tient à ses petons.

Cool guys don't look at explosion. Là, Gaunt n'a pas envie d'être cool et il ne veut pas perdre une miette du spectacle. Un bazooka...sans paperasse...sans O'Donnell. La détonation fait vibrer ses dents et engourdit son bras mais la roquette s'élance en sifflant, crève sans encombre les murs du hangar. Une seconde se suspend où Zachary attend, fébrile, l'explosion finale. Gerbes de flammes, fleur de feu qui s'élève dans un grondement de tonnerre. Le vacarme est assourdissant, le spectacle à la hauteur de l'attente. Gaunt lève les mains au ciel, esquissant un petit pas de danse avant de s'arrêter brusquement. Pas de vivats, pas de hourra ou de yippie...les mines sont défaites, Cimarro aurait presque l'air abattu et il vaut mieux pas insister sur les yeux pâles qui le fixent avec le mot "homicide" au fond des pupilles. Le Clown n'était pas sorti. Ca lui ruinerait presque sa joie. Merde, ça pourrit sa joie. Personne ne prononce un mot mais il faut bien que quelqu'un se décide à poser une question.
L'entrepôt brûle s'effondrant peu à peu sur lui-même et Zachary s'approche d'Alonso. Cimarro...ici, dans ce quartier, les flics, les pompiers et les ambulances circulent toujours. Vous pouvez pas, et "on ne peut pas" puisque je suis dans le lot, rester ici jusqu'à ce qu'on nous cueille. Alors...on fait quoi maintenant?

Spoiler:

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Jeu 17 Oct - 23:12


Hommes d'honneur...la belle affaire. D'après l'un d'entre eux, Boogie aurait du crever et très lentement de sa main. Une promesse qu'on lui avait faite la voix vibrante d'assurance et de certitude, agonie déjà savourée avant même d'être commencée. Admirable et unique parole d'une Pieuvre qui n'est même plus capable de la tenir. Donner la mort. Le serment le plus facile à satisfaire. Par contre, le Croque-Mitaine avait juré ses dieux infernaux que les rôles seront très prochainement inversés, prophétie à l'issue fatale susurrée du bout des lèvres, aussi mielleux que l'italien avait été haineux. Maudit Mancini, s'il est ecore vivant et pas fracassé par le troisième monstre qui arrache des plaintes à des bouches invisibles à grand renfort de coups, il en viendra à fantasmer une toute autre fin pour son existence.

Les sourcils se froncent alors que les iris pâles parcourent le visage du Clown. Pas d'explosion familière de couleurs bien connues. Ce n'est pas l'humour grinçant et l'envie de répandre l'anarchie qui a sorti les monstres de leur antre. C'est une vendetta personnelle, une agression ulcérante qui contamine jusqu'aux masques que l'on porte. La créature de cendres n'attend que son instant de disgrâce où elle jaillira destructrice au péril de sa propre existence, impitoyable et dénuée de toute couleur et pour le moment, férocement contenue car il n'y a pas que des vies honnies à étouffer sous la poussière froide. Diantre...que tu as l'air...sombre. Jason s'écarte à peine et c'est un soupir long qui est exhalé entre les lèvres noires. Le bilan est donc si peu engageant malgré ce costume de papier? Avec des gestes soigneux et prévenants, Jason le fait pencher en avant et si le pincement des agrafes sur sa poitrine s'estompe, cela réveille celles qui sont plantées dans son dos. Le front appuyé contre le bras de Lecter Boogie sent les nerfs de ce dernier se tendre, réagir au sfeggio. Il ne veut même pas savoir ce qu'on a gravé le long de sa nuque, cette réaction épidermique lui suffit largement. Le Croque-Mitaine ferme les yeux, ravalant difficilement la sphère douloureuse qui naît dans sa gorge. S'il te plaît...quoique ce soit, dis-moi que tu peux rattraper ça. La lame utilisée a mordue trop profondément pour que le temps efface cette marque infâmante à tous points de vue et si Boogie peut en gérer le souvenir de l'humiliation, il ne pourra pas tolérer qu'elle soit visible de tous.

Sortir d'ici et quitter ce foutu endroit, cette exécrable pièce sale où il a l'impression d'y abandonner un morceau de lui-même. Que la porte se referme et que derrière cette dernière, derrière les débris d'un mur érigé à la hâte, ne restent que des les fragments d'une fierté qui a été brisée. Le martèlement dans le couloir cesse et il n'en émane plus que des gémissements misérables. Un pas lourd et mesuré s'approche et la voix profonde d'Alonso résonne contre le béton. La Pieuvre est coupée en deux. Si le sort d'une moitié est déjà scellé à l'instant même où ils poseront le pied à l'intérieur d'un de leur véhicule direction le Sud, autant celui de la seconde échappe pour le moment au Croque-Mitaine.
Assis au sol, sa main gauche encore posée sur la nuque de Jason, Boogie serre contre sa poitrine, son coude brisé. Chaque inspiration fait bruisser une feuille agrafée et il ignore s'il est capable de déplier sa carcasse. Sortir d'ici...mais l'ego fissuré le refuse catégoriquement. Pas en stèle commémorative. La Bête ne veut abandonner les lieux qu'en marchant sur les cadavres des mafieux, que ses bottes baignent dans des mares de leur sang. Seul tapis rouge tolérable et digne d'être déroulé sous ses pas. Tintement métallique d'une arme qu'on pose au sol suivi d'un froissement de tissu. Le Cerbère délaisse sa peau pour la céder au Chat. Il y a peu d'atomes crochus entre ces deux-là et Boogie a passé des années à suivre sans cesse du regard le titan sachant que les mains du Cubain épouseraient à merveille les os de son cou. Redressant la tête, les yeux pâles croisent ceux d'Alonso alors que Jason pose la veste sur ses épaules, l'ajuste en faisant disparaître les papiers de leur vue. Demi-sourire à peine perceptible de reconnaissance d'une fierté blessée qui en salue une autre. On s'en va. soupire Boogie en faisant écho aux deux autres. La main se décroche du cou pour se poser au sol. Ce n'est pas la première fois qu'il doit se relever mais une voix basse lui conseille de ne pas essayer. Non cher Croque-Mitaine, tu ne feras pas le fanfaron drapé dans l'indifférence et juché sur la douleur que tu ne laisseras pas paraître. Il entrouvre les lèvres s'apprêtant à protester et recule instinctivement lorsque Jason appelle Alonso. Ses vertèbres craquent alors qu'il secoue la tête en grimaçant. L'ombre du colosse l'engloutit quand il se penche jusqu'à son oreille. Murmure jamais entendu qui lui promet l'annulation d'une dette contractée, l'une des rares choses qu'ils partagent à part un goût prononcé pour le sarcasme et un Clown. Le Croque-Mitaine ferme les yeux en poussant un soupir d'accord qui se termine par une brève toux. Il n'oppose aucune résistance quand Alonso le soulève et tout en quittant la cellule, les yeux clairs se lèvent et c'est à voix basse qu'il profite du silence pour dire à voix basse. Je le dirais pas mais je le pense.
En silence, ils remontent le long couloir jusqu'à l'escalier menant à l'entrepôt à proprement parler. Parvenus au sommet des marches, Jason se tourne vers eux. Boogie comprend vaguement qu'il est question d'un décompte, d'un tireur quelque part. Ils doivent rentrer et le laisser derrière eux. Sursaut de la Bête et le bleu croise un regard noir éteint. Ils sont congédiés promptement et ce n'est pas Lecter qui se met à gravir l'escalier menant au penthouse. Le spectre de cendres qui grattait furieusement sous la poussière est lâché. Est-ce qu'une impression ou tout semble soudain plus terne, comme une ombre irréelle qui s'étend en rampant derrière eux? Alonso poursuit son chemin, les emmenant hors de l'entrepôt et c'est sans s'en rendre compte qu'il resserre le bras autour des épaules du Croque-Mitaine. Demande muette de réagir, de faire quelque chose, d'empêcher la tempête. Les monstres ne meurent pas, Alonso. soupire-t-il d'une voix pâteuse les yeux mi-clos.

Un vent froid s'infiltre dans ses cheveux humides, dans le col trop large de la veste. Le rythme des enjambées d'Alonso s'accélèrent, il allonge le pas vers les voitures. Boogie ouvre un oeil pour voir des points blancs duveteux tomber du ciel d'un noir d'encre. De la neige? Pourtant, elle ressemble furieusement à de la cendre ce soir. Le monde se fait soudain étrange, périodes d'un noir profond où plus rien n'existe à part le roulis rapide de la marche d'Alonso succédant à la vue d'un ciel nocturne constellé de blanc. Pas un bruit lorsqu'ils atteignent le rassemblement de véhicules cachés derrière un autre entrepôt si ce n'est l'appel bref du titan pour qu'on lui ouvre la voiture. Le Croque-Mitaine a à peine le temps de découvrir des traits inconnus derrière le viseur du lance-roquette qu'on le pose sur la banquette arrière.
arrivés aux voitures, un nouveau visage bazooké.
Ronronnement du moteur et bourdonnement de la ventilation qui crache un vent tiède picotant la peau de Boogie. Front appuyé contre la vitre, il frissonne et se surprend à redouter le moment où ses nerfs et muscles endoloris par le froid se réveilleront de leur léthargie. Alonso est passé devant et c'est une voix mal assurée qui ne correspond pas au titan qui lui parvient. Les monstres ne meurent pas. Et celui-là, il est hors catégorie. Destructeur jusqu'à ce qu'il ne reste rien debout. Pas même lui. S'ils peuvent trouver un pair au milieu de nulle part...s'ils passent au travers des murs...ils peuvent aussi marcher dans les flammes.

Alonso quitte la voiture et Boogie peut enfin émettre quelque chose qui ressemble à une plainte. Derrière les vitres, il voit le dos de l'inconnu armé du bazooka. Son impatience est presque aussi palpable que celle qui habite le Clown. Détournant les yeux, le Croque-Mitaine distingue à peine à travers la buée qui s'étend sur les vitres l'entrée de l'entrepôt. Les monstres ne meurent pas, hein? Comment en es-tu sûr? Détonation suivie du sifflement de la roquette qui se dirige vers l'entrepôt, il baisse les paupières pour ne pas être ébloui par l'orange et noir qui s'élance vers le ciel.
Les monstres ne meurent pas...
Un piaulement de joie puérile lui agresse les oreilles. Levant la main gauche, Boogie crève la pellicule de buée pour voir l'inconnu presque rayonnant de bonheur. Un nouvel élancement lui larde le front et sa vue se brouille en même temps que les hourras solitaires se taisent. L'ambiance n'est pas à la fête, abruti. Tu l'as seulement compris maintenant?
Les monstres ne meurent pas...s'ils peuvent trouver un de leurs semblables au milieu de nulle part...s'ils peuvent traverser les murs...ils peuvent marcher dans les flammes.


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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Ven 18 Oct - 6:07

Les monstres ne meurent pas. Au pire ils s’évanouissent dans la nature, disparaissent un temps mais rien ne les détruit. Au delà de leur dernier soupir humain leurs actes et leur souvenir demeurent comme gravés dans la roche, tatoués dans la mémoire citoyenne. Jason Lecter n’est pas un simple monstre. On le dit increvable, trop chanceux et ce n’est pas infondé. Mais il n’y a pas qu’un mauvais génie pour sauver Lecter, ça va bien plus loin. C’est un menteur chevronné, un illusionniste de talent maniant le hasard comme peu d’autres. À ne jamais penser à long terme le Clown s’est adapté à une vitesse de réaction ahurissante et l’impossible prend des allures de possible lorsqu’il rythme la danse. Ici il n’avait aucune idée précise des lieux et pas d’avantage sur la structure du penthouse mais il y avait un endroit où il ne risquait pas grand chose et c’est celui-là qui l’a sauvé. Les yeux ronds qui le fixent ne comprendront rien à la chose et c’est connu, un magicien ne livre pas ses secrets. « Et bien ? Vous en faites une tête. » Se moque l’être de cendres d’une voix crissante, penché sur le mafieux. « Je vous avais prévenu, ce n’est pas le feu qui me tuera. On en dira pas autant de vos hommes ... » Jetant un œil par dessus son épaule, il avise les carcasses à moitié carbonisées, certaines même plus entières ou tordues comme de vieilles marionnettes oubliées au fond d’un coffre à jouets. Quelqu’un tousse, lâche plusieurs plaintes à quelques mètres du Clown qui déroule le dos et croise les mains derrière lui pour rejoindre le corps, évitant de quelques bonds les décombres. L’un des types auxquels il a détruit les chevilles, agonisant. À peine reconnaissable avec la mâchoire inférieure enfoncée et les trois quarts de la face cramée. Bref soupir du Clown qui se détourne, il ne l’achèvera pas plus qu’il malmènera une chose à peine consciente. Que le feu le dévore ce sera très bien.

Revenant au parrain qui peine à se remettre debout, Jason le laisse volontiers batailler pour lever le nez sur le plafond, les murs en flammes. Un sourire lui fleurit aux lèvres, il aime ce spectacle. Sous ses pieds le sol tremble, témoin d’un écroulement prochain mais il ne se presse pas pour autant et inspire à pleins poumons l’air lourd, chaud et soulevant un parfum caractéristique de chairs grillées. C’est son décor favori les flammes, et plus elles sont virulentes plus il les aime. « Vous êtes … complètement malade ! » Un peu tard pour réaliser très cher, il fallait y penser avant. Le Clown pivote, ricane et approche assez pour tendre le bras, refermant les doigts sur le col du costume ruiné. « En avant ! On m’attend et je m’en voudrai de manquer les futures … réjouissances. » Réjouissances … le terme suffit à glacer le sang de l’Italien. Il va se retrouver sous les mains de ce taré. Taré qui ne lui laisse aucun autre choix qu’avancer, enfonçant ce qui reste de la porte d’un seul coup de pied. L’escalier n’est plus, un petit détail sans gravité pour Lecter qui n’attend pas pour pousser le ventru dans le vide. Le type s’écrase lourdement en contrebas mais son cri n’atteint personne, surtout pas le Serpent qui bondit et se réceptionne sans mal. « Allez debout. » « Vous m’avez … brisé un genou ... » Haussement d’épaules lâche, il s’en fiche et relève le mafieux sans aucune délicatesse. « Ce n’est pas mon problème ça, avancez et ne tombez pas sans quoi je brise l’autre et vous devrez ramper. Même si cela sied à merveille à votre espèce de mollusques marins je doute que ce soit valorisant pour vous vis à vis de vos hommes hm ? » C’est traînant la patte mais avançant tout de même que le parrain quitte le bâtiment, retenant péniblement ses soupirs souffreteux et quelques gémissements. On fait moins le fier hein ? Ça fait mal ? Tant mieux voilà un pauvre début de ce qui t’attend et la liste est longue.

Volontairement Lecter a obligé la tête de pieuvre à serpenter entre les entrepôts pour le seul plaisir de le voir forcer sur sa jambe brisée et c’est derrière leur rassemblement qu’il réapparaît, entendant nettement les mises en gardes du flic. « Ce qu’on fait ? On rentre à la maison bien sûr ! » Lance-t-il, le ton léger mais pas moins aiguisé. Les cendres tourbillonnent, elles sont là en triste manteau mais voilà … la dernière fois cette chose tenait Lecter à la gorge, dominait. Elle fait désormais partie de lui, douée d’une raison suffisante pour savoir qui est coupable et qui ne l’est pas. Et seulement dirigée vers ses ennemis, la vague sera d’autant plus dévastatrice. Il est cruel le sourire noir qui s’allonge et l’est autant cette main agile qui se déplie, désignant l’Italien à bout de souffle. « Alonso aurais-tu l’obligeance de ranger cet individu avec nos autres jouets ? » Le ton n’invite pas à la délicatesse et le Cubain -encore surpris de voir Jason revenir entier- s’arrache à sa transe, le regard à nouveau bouillant de rage. « Avec plaisir. » Gronde-t-il, dépassant le Clown pour aller récupérer le parrain et le charger avec ses hommes.
Lecter allume une nouvelle cigarette lorsqu’il prend conscience de l’air ahuri de sa troupe. Et bien quoi ? Ils ne s’inquiétaient pas tout de même ? Haussant un sourcil, il jette un regard circulaire sur les visages et ne sait s’il faut y lire du soulagement, de la peur ou autre chose. C’est trop sinistre cette ambiance dans les rangs. Alors il claque la langue, avance et se penche sur la mallette pour récupérer un nouveau projectile et recharger le bazooka toujours entre les mains de Zachary. « Réveillez vous un peu tous, on dirait que vous avez croisé un zombie. Et toi, pulvérise le reste. Profitez du feu d’artifice cinq minutes, ensuite on se tire. Alonso tu conduis. » Le géant acquiesce, un fin sourire aux lèvres tout en refermant l’arrière du fourgon où il vient de jeter le parrain. Le Serpent tire la portière, se glisse sur la banquette aux côtés du chat et la referme sans même un soupir. Pas un mot, le temps de finir sa cigarette et de jeter le mégot par la fenêtre aussi rapidement ouverte que refermée. Puis nouveau coup de tonnerre et nouvelle peinture flamboyante qui achève totalement cet aquarium hideux. Dehors il peut maintenant se réjouir le tireur et les hommes aussi. À travers les vitres rendues plus ou moins opaques Jason les voit discuter, échanger le diable seul sait quel avis et quelques-uns offrent une tape amicale dans le dos de Gaunt qui -il faut bien le reconnaître- a réellement évité le pire. Qu’ils soufflent tous, la peine des bêtes n’est pas la leur, elle ne concerne qu’elles. Le noir n’est pas plus chaleureux, pas plus heureux lorsqu’il croise l’azur, il est trop tôt encore. La vengeance n’est qu’à son prologue et le chemin sera sanglant jusqu’à l’épilogue. Le Serpent est de cendres et le restera encore un bout de temps. On l’a attaqué, provoqué, on a arraché à ses anneaux le seul être capable de le comprendre, de l’apprécier. On aurait pu lui écraser le cœur à deux mains, ça n’aurait pas été pire … La pieuvre a touché au barbelé et elle va en recevoir le claquement en pleine tête. Mais après … en temps voulu. Une main gantée se tend, recouvre légèrement la joue du Croque Mitaine. Le Clown voudrait parler, trop comme toujours mais quel discours pourrait effacer ce que Boogie vient de vivre ? Au delà d’une douleur physique, c’est l’esprit qui ne supporte pas et s’indigne, les bêtes séparées l’ont si mal vécu.

Le Cubain rejoint le véhicule, Gaunt avec lui. Il est largement temps de partir et Jason n’accorde plus aucun regard au bâtiment en flammes qui s’écroule totalement comme un simple château de cartes. Il ne restera pas de traces ou si peu, quelques corps et cela pourra bien passé pour une vendetta entre familles rivales. Peu importe et lorsque les pompiers, la police débarquent sur place le Clown et sa suite sont déjà bien loin.

[…]

« Home sweet home. » Pourrait-il dire, mais Lecter n’en fait rien et se redresse sur le siège pour poser une main sur l’épaule de Cimarro qui vient à peine de couper le moteur. « Je prends le gros et son déchet favori, les autres conduis les dans la fosse. » Le Cubain laisse échapper un rire sec, il sait très bien ce que ça annonce. La fosse, c’est l’ancien abattoir de cette zone à moins d’un kilomètre. Il a rarement été utilisé en dix ans et s’est considérablement éloigné de son usage premier. S’il est pratique, c’est surtout en matière d’agencement en réalité et Jason s’est toujours plut à dire que les traîtres, les coupables ne méritaient guère mieux que finir là-bas. Ainsi donc, les tentacules de la pieuvres ne sont déjà plus que des sacs de viandes. « Et il faut les garder en vie ? » « Tu sais comment ça fonctionne. » Le point final revient au Clown. Alonso hoche la tête et Jason coule un œil en direction de l’autre siège avant, la main maintenant refermée sur l’épaule du ripou. « Considère que tu es de la maison cette nuit. Mais j’aurai besoin de quelques renseignements et tu devrais être en mesure de les fournir. Je t’expliquerai tout ça d’ici quelques heures mais en attendant, fais comme chez toi. » Dans les limites du raisonnable ... Le moment venu il sera payé aussi car Jason est homme de parole qui récompense toujours les bonnes initiatives. Celle du policier a sauvé Boogie, il mérite un joli jackpot.
À peine le Clown pose-t-il un pied hors de la voiture et le géant fait de même afin de retourner chercher le chat qui n’a toujours pas la permission de marcher. Direction les appartements privés à l’étage pendant que le Serpent fait sortir le parrain et Mancini seulement. L’un végète encore, il aura oublié de se tenir tranquille et se sera fait sonner, quant à l’autre il traîne toujours ce qui lui sert de jambe. C’est lent, beaucoup trop au goût du Clown qui envoie d’une seule oeillade le gorille les empoigner pour les faire avancer.

La salle de torture du balafré n’est pas un lieu où on entre facilement, seul Boogie y est bienvenue et Cimarro n’est pas un habitué de cette prison étrange, trop instable à son goût. Le costaud n’y entre pas non plus, laisse les coupables à son patron et s’en retourne comme il est venu. Le ventru est aussitôt jeté dans une cellule au fond de la pièce quant à l’autre … Lecter le dirige -en le tirant par un pied- vers une croix de saint André sur laquelle l’Italien ne tarde pas à finir pieds et poings liés. « Soyez sages jusqu’à mon retour messieurs, nous aurons alors beaucoup de choses à nous dire. » D’abord le chat, seulement lui. Range donc tes cendres Jason, tu auras tout le temps de les faire avaler à la mafia mais pas à lui. Vrai, Boogie n’a pas à supporter une humeur si lugubre. Au pied des escaliers menant à l’étage, le Clown prend une longue inspiration et tâche de faire cesser le bourdonnement désagréable qui a envahit ses oreilles depuis plusieurs heures. C’est comme avoir un essaim de mouches à la place du cerveau. Grimaçant puis secouant la tête, Jason gravit les marches et retrouve Alonso devant la porte alors que celui-ci sort à peine. « Je gère la fosse, prenez votre temps. C’est sûrement pas de moi dont Boogie a besoin. » Non, mais tout de même Lecter doit avouer que le Cubain était tout sauf un figurant dans ce sauvetage périlleux. « Alonso ... » Appelle-t-il avant que le Cubain achève la descente. « Hm ? » « Puni par où l’on pèche, c’est ainsi que Boogie et moi réglons nos comptes. Nous sommes trois tu disais, je compte sur toi pour faire de même. » Pas besoin d’attendre une réponse du Cubain, Lecter sait bien que les mots auront trouvé une oreille attentive. Qu’ils soient désormais trois à partager ces manières, plus seulement deux. La boucle est bouclée diraient certains.

C’est sans fracas, presque respectueusement que le Clown franchit la porte et la referme, retrouvant le Croque Mitaine que Cimarro a laissé assis sur le lit. Tellement différente de la sienne cette chambre, toujours si rangée et dépouillée quand celle du Clown n’est finalement qu’un capharnaüm sans queue ni tête. Vu la manière dont Jason a réagit, la dite chambre est d’ailleurs d’autant plus en bordel et il est préférable que Boogie retrouve un environnement qui lui appartient, organisé. Et maintenant ? Tien, il y avait longtemps … Elle ne lui avait pas manqué cette question. Claquant la langue, il avance -abandonnant son manteau au passage- et contourne le couchage avant de soulever la veste qui entourait jusqu’à maintenant les épaules du fauve. Pensif, trop sérieux et surtout bouffé de colère à voir l’ensemble, le coude brisé entre autre et songer à cette inscription. Volée de cendre dans l’encre noire et Lecter s’assoit sur le bord du lit tout en laissant une mallette sur le chevet. « On fait comme tu le sens, dans l’ordre que tu souhaites. » Commence-t-il, murmurant presque. « Je vais penser à ton dos bien sûr mais, dis-moi ce qui te semble le plus urgent à gérer. » Tout l’est, sous ses yeux tout est gravissime par principe mais le chat est seul juge de son état, assez logique et sensé pour orienter Lecter. Il ne partira pas d’ici sans être rassuré, sans avoir la certitude que son second se repose enfin paisiblement. La nuit sera longue et aucun doute qu’à la suite des soins prodigués, l’aube sera d’autant plus rouge.  

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Dim 20 Oct - 17:02



Les monstres ne meurent pas et ceux du Sud sont réputé increvables. Ennemis humains organisés ou non, guet-apens et pièges grossièrement tissés, autorités officielles comme officieuses, rien n'a réussi à les arrêter. S'ils ont réussi à survivre dix années sans jamais se faire moissonner, ce n'est pas aujourd'hui que l'un d'entre eux y passera. Les monstres ne meurent pas dans les effusions de violence qu'ils provoquent et ils ne brûlent pas avec la bâtisse qu'ils ont ordonné de détruire. Et les monstres de cendres ne périssent pas dans le feu. Lorsque le brasier s'éteint, c'est tout ce qu'il reste. Poussière et froid. Cendres grises et vestiges calcinés. De l'autre côté du pare-brise embué, l'entrepôt continue de flamber tardant à s'écrouler, derrière les paupières closes du Croque-Mitaine, seuls lui parviennent les gémissements d'une structure métallique dont la résistance est poussée jusque dans ses limites les plus extrêmes. Il suffirait d'un rien pour qu'il n'en reste que le squelette noirci par les flammes et la Bête noire a la certitude que dans les décombres, on ne retrouvera pas le cadavre du Clown.

Un fil invisible vibre, corde de métal aux crocs acérés qui se tend. Les lèvres craquelées s'étirent dans un sourire confiant. Le hangar de la Pieuvre va disparaître, englouti sous la neige ou la cendre voire les deux, mais il ne s'effondrera pas sur Jason Lecter. Il n'y est déjà plus.
Les secondes filent, devenant minutes mais nulle angoisse ne harcèle l'âme noire du fauve, nulle crainte ne torture sa conscience. Frémissement de l'air tiède dans l'habitacle de la voiture où la chaleur enveloppe le corps de Boogie, l'anomalie qui gangrène sa psyché s'agite, l'autre abomination approche et c'est un instinct animal qui lui certifie qu'ils sont deux à s'être extirpés du bâtiment en flammes. Le monstre et le méchant garnement tiré de son petit lit douillet et sécurisant. Bienvenue dans les abysses, Patrono...ce sont les premiers et les derniers pas que tu y feras. Courte clameur chez leurs hommes qui enfle suivie du déclic de la poignée de la porte qui s'ouvre. Poids qui creuse la banquette à ses côtés et l'odeur d'une cigarette dissipe les derniers miasmes d'une cellule qui continuaient à s'accrocher à lui comme un fantôme pestilentiel. Pas un mot, pas un geste. Les cendres tapissent toujours la bouche et enveloppent encore Jason et seul le sang italien fera en sorte que ce monstre retournera sous la poussière. Ou un effort surhumain de contrôle car si la Bête de soie n'éprouve qu'une amertume tapissée de l'acidité d'un honneur bafoué, que dire du Clown? Nouvelle déflagration qui fait trembler le sol et hurler quelqu'un dehors. Les paupières sur lèvent sur un bleu terne alors qu'une main se pose sur sa joue dans un crissement de vinyle. Le fauve blessé pousse un bref soupir. Après avoir touché le fond, ils ne peuvent plus qu'y prendre appui pour s'élancer de nouveau en haut, non? Alonso et l'inconnu qui s'est vu confié un bazooka viennent les rejoindre. Fracas métallique lorsque l'ultime refuge de la Pieuvre s'effondre sur lui-même, la voiture démarre tandis qu'au loin, on peut commencer à entendre un son banni du Sud, des sirènes.

[...]

On avance. On abandonne derrière soi l'ossature carbonisée d'une triste et funèbre épisode pour continuer. Silencieux et yeux clos, tempe appuyée contre la vitre froide de la portière, le Croque-Mitaine subit les affres du déshonneur et de l'offense, de la chair qui se réveille et des gémissements d'une fierté piétinée. Les plaies du corps se refermeront mais celles de l'ego? Drapé dans un mutisme glacé, se laissant glisser dans une semi-conscience, il n'attend qu'une chose. Qu'il rentre, retrouve un monde où il ne sera jamais proie. Lorsque l'asphalte retrouve une irrégularité typique du Sud, Boogie tourne la tête pour poser sur ces rues familières un regard impénétrable jusqu'à ce qu'ils parviennent jusqu'au repaire.
Enfin chez soi et on se partage le butin. Le Patrono et son tortionnaire finissent dans la cave quand au reste, c'est un aller simple pour la fosse qu'on leur a réservé. Pas de réjouissance vengeresse chez le Chat. Qu'importe le châtiment qu'on peut infliger à la Pieuvre et au moindre de ses organes, aucun ne sera du goût de l'ego surdimensionné jeté à terre du Croque-Mitaine. Il faudrait leur arracher leur fierté, ne leur autoriser que la reptation pour tout déplacement jusqu'à ce qu'il s'en écorche la panse, les affamer pour répandre au sol une bouillie infâme qu'ils laperont comme des animaux. Boogie ouvre les yeux lorsque sa portière s'ouvre devant le Cubain. D'un geste de la main, il lui demande d'attendre. Jason file dans ses quartiers traînant derrière lui les deux petits privilégiés qui jouiront d'un sort particulier. Je rentre en vaincu, Alonso. soupire-t-il d'une voix lasse avant de lever un regard éteint sur les traits du dernier membre de la trinité. Je ne veux pas être en plus un poids mort. Supportes-moi mais ne me portes pas.
Déplacement laborieux mais ne ternissant pas le peu d'estime qu'il reste au monstre. Le fauve ne s'en sent pas mieux mais il ne pouvait envisager de parcourir ces quelques mètres maintes et maintes arpentés en tant que victime blessée réduite à l'immobilité. C'est avec un certain soulagement que Boogie retrouve ses quartiers. Alonso l'amène jusqu'à son lit où le chat se laisse tomber, le dos voûté. C'est...bien que t'aies été là. Baissant les yeux au sol, c'est sans émettre un son que les lèvres du Croque-Mitaine esquissent un mot unique de gratitude que l'orgueil et la vanité ne lui permettront jamais de prononcer à haute et intelligible voix. Le géant a le bon goût de ne pas relever, tournant les talons pour quitter cette pièce. Et Alonso... interpelle Boogie. Une main sur l'encadrement de la porte, le Cubain jette un oeil par-dessus son épaule. La Bête meurtrie reste immobile, tête légèrement baissée mais regard flamboyant dans la pénombre. L'intonation se fait dure et glaciale lorsqu'il poursuit. Dans la fosse, balance-les nus comme des animaux. Répands de la soude caustique sur leurs foutues têtes. Qu'ils soient rongés avant de crever.

Assis au bord de son lit, la tête baissée jusqu'à ce qu'il sente les coupures le long de sa nuque se rouvrir et saigner, les yeux pâles restent baissés sur ses poignets que des serre-cols ont rongé. Aigrement, il prend conscience de ses plaies. Côtes brisées, hématomes et entailles, voile rougeâtre sur la moitié de son champ de vision. Chaque élancement de son crâne lui envoie des flashes aveuglants de ces dernières vingt quatre heures. Et il en bouillonne, il en tremble d'une rage qui ne demande qu'à exploser mais qu'il faudra gérer pour l'instant. Il n'y aura pas de requiem, pas d'adagio pour son bourreau. Ca ne sera qu'une cacophonie de cris et de hurlements, les leurs. Rien d'artistique ou de délicieusement décadent, juste de la barbarie. La poignée de la porte tourne et c'est un regard polaire qui se heurte aux abysses. Souffle suspendu le temps d'un battement de cils avant que Boogie n'abandonne son attitude de bête sauvage sur une défensive lourde de menaces. Il lâche un soupir las et ses épaules s'affaissent. Détends-toi, tu n'es plus en territoire ennemi. Jason contourne le meuble avant de poster derrière lui, retirant doucement la veste du Cubain. Silence éloquent, c'est si terrible que cela? Par quoi commencer? Qu'est-ce-qui est le plus urgent?

Reniflement ironique avant de répondre d'un ton acide. Tu veux l'avis de la personne rationnelle ou du mégalo déchu? L'ego maltraité ne pense qu'à sa nuque et à ce qu'on peut bien y voir. Que cette chose disparaisse au plus vite, qu'elle perde son sens. Il crève d'envie d'arracher ces maudits papiers par poignées, de s'écorcher jusqu'à l'os. Laver de son sang la plus discrète offense, dissiper le goût de l'humiliation dans la douleur. Se passant la main sur le visage, Le Croque-Mitaine murmure tout bas. Mon bras droit. Une fleur violacée s'étend autour de son coude. La vilaine fracture qui le prive de son bras directeur est à traiter en priorité. Peut-être aussi ce mal de crâne, ses tempes qui pulsent douloureusement au rythme de son coeur possédé par la colère...Je peux encore bouger les doigts, ce n'est pas déplacé. Amateurisme flagrant de l'italien. Le Croque-Mitaine ne se contentera ni d'un simple craquement, ni d'une articulation qui cède, lui. Fantasme noir et cauchemardesque où il n'a plus rien d'humain et ne trouve un contentement qu'en baignant dans un sang qui n'est pas le sien. Monstre...n'est-ce pas ainsi que tous se sont plu à le qualifier.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Dim 20 Oct - 17:27

Un bras appuyé sur le toit de la voiture, Cimarro inspire profondément et ferme les paupières. Les monstres ne meurent pas a dit et redit le Croque Mitaine. Celui-là est réputé increvable mais pour combien de temps encore ? Il y a une sacrée différence entre lancer des plans tordus et rester au milieu d’une explosion de cette envergure tout de même. La joie de Zachary lorsque les murs partent en morceaux n’est aucunement communicative ; tous craignent de ne pas voir ce cinglé revenir et on a beau ne pas adorer Jason il reste le maître, leur patron. Il tient les laisses, sans lui que se passerait-il en fait ? Alonso a souvent envisagé ce jour, se retrouver seul avec Boogie à la tête de leur troupe … ce serait différent. Lecter a imposé une autorité bizarre à mis chemin entre la peur et le respect voir une espèce de dévotion. On ne suit pas le Clown par appât du gain même en sachant qu’il paie bien car il ne verse les sommes que lorsqu’il le désire. Il a tué un nombre impressionnant des leurs et pourtant jamais aucune mutinerie, jamais un reproche n’a fusé car on sait très bien que le rejoindre, c’est lui appartenir. Au Cubain et au Croque Mitaine les hommes doivent obéissance, au Clown il doivent l’abandon de tout. Si ça choque ? D’un point de vue extérieur oui ; du leur pas du tout. La mafia n’aura jamais ça, elle n’a pas le charisme pour provoquer un tel effet.
Lorsque Gaunt rappelle -à juste titre- qu’ils ne faut pas traîner, le géant soupire et acquiesce, prêt à répondre qu’ils partiront au plus tôt mais il n’a pas le temps car une voix s’élève derrière eux. Volte face synchronisé des sbires sur le Serpent noir qui réapparaît non seulement entier mais sans même une égratignure. Par l’Enfer comment a-t-il fait encore ? Cimarro a beau retourner les possibilités il ne voit pas comment et c’est cette voix traînante, presque rouillée qui le sort de ses réflexions pour l’inviter à récupérer la tête de pieuvre pour la charger. Elle ne laisse pas entendre qu’il faut y aller en douceur, alors il ne se fait pas prier et referme les doigts sur le type pour l’obliger à avancer en s’assurant de lui broyer les épaules sous sa poigne. « Vous pourrirez bientôt en Enfer pour ça. » Crache le parrain alors que l’arrière du fourgon s’ouvre. Alonso ne retient pas un reniflement dédaigneux, jetant sa proie au milieu des autres. « En Enfer ? Ça fait huit ans que j’y marche, boludo. » Grince-t-il avant de claquer les portières. Un sourire tire un coin de ses lèvres lorsque le Clown donne une seconde occasion à Gaunt de profiter de son arme et une occasion aux hommes de relâcher enfin la pression. De cendres peut-être, furieux mais capable de diriger sa colère contre qui le mérite alors ? Tu changes Jason, lentement mais sûrement. Sans rien ajouter le Cubain opine à l’ordre de prendre le volant. Lecter ne laissera pas de place vide à côté de Boogie et revient jalousement près de lui. C’est naturel. Les deux bêtes s’isolent et c’est au Cerbère de fermer la marche.

Le nouveau tir siffle et cette fois Alonso sent une sorte de bien être l’envahir à observer ce bocal dont il ne restera rien. Le feu purifie dit-on, il lave le pire et depuis le temps que le géant évolue dans le sillage de Jason il a fini par trouver en ces couleurs furieuses et brûlantes un côté presque rassurant. Les plus jeunes  se détendent et profitent de l’occasion pour demander au flic comment fonctionne le bazooka, saluant au passage ses deux tirs parfaitement réalisés. L’autre géant glisse aux côtés de Cimarro, désigne Gaunt d’un mouvement de menton. « Il est franchement chiant, mais on devrait le voir plus régulièrement non ? » Alonso ne peut que confirmer. « Je crois bien, Jason a l’air de l’avoir à la bonne. Bah il a pas beaucoup de morale mais c’est pas comme si notre boss en avait. » L’autre croise les bras, lâche un soupir rieur. « Peut-être, mais Lecter oblige pas ses hommes à baiser une bague en or. Vous êtes venus ouvrir ma cellule, vous m’avez évité le couloir de la mort … Je peux bien supporter un ripou ou le garder à l’oeil. » « Pourquoi t’étais en taule déjà ? » « Officiellement ? Trafics d’anabolisants. » « Officieusement ? » « Disons que mes codétenus ne sont plus assez vivants pour en parler ? » Alonso secoue lentement la tête, souriant. Bien sûr, Lecter n’aurait pas embarqué un tas de muscles juste bon à frapper. De mémoire lui était au sous sol, en haute sécurité. Il s’est particulièrement distingué depuis. Même si avec tout ce qu’il y a à boucler en une journée le Cubain doit bien avouer qu’il n’a jamais pris le temps de discuter avec ce type, une habitude aussi car il le personnel est très changeant chez eux. Autant ne pas nouer de relations, elles seraient trop courtes. À bien y penser il a quelque chose de très « Boogiesque » celui-là. Dans l’ombre, glacial mais capable d’abattre un poing venu de nul part sur le premier indésirable qui oserait approcher. Lui pourrait bien finir par faire son trou, en fait. « Allez vous autres ! On rentre ! » Il est plus que temps.

[…]

Il vient de couper le contact quand la main du Clown se pose sur son épaule, annonçant la suite des événements. Rire court, la fosse alors. Il y a longtemps que personne n’y a posé le pied. De circonstances c’est certain. Faut-il réellement les garder en vie là-bas ? Le Serpent précise qu’Alonso sait parfaitement comme ça fonctionne. C’est vrai, mais d’ordinaire ce n’est pas lui qui va jouer là bas. Avoir vu ne signifie pas qu’il ait envie de gérer la chose mais qu’importe. Lecter a demandé, ce sera fait. Cimarro n’est pas assez suicidaire pour provoquer le courroux de la cendre contre sa grande personne. Il fait peut-être une bonne tête de plus que Lecter mais si ce dernier lui saute à la gorge il ne donne pas cher de sa peau. Le tyran est assez dingue pour l’égorger à coup de dents … C’est sans surprise pour le géant que leur patron invite Zachary à la suite comme un membre à part entière de la horde et précise au passage qu’il aura encore besoin de lui avant de descendre. Alonso fait de même, ouvre la porte arrière et renouvelle des gestes prudents pour soutenir le Croque Mitaine jusqu’à ses appartements. Ne pas entrer en poids mort, la bête se sent vaincu. Non tu ne l’es pas Boogie, vaincu tu ne l’es jamais car il n’y a qu’une seule voix au monde, une seule personne pour qui tu baissas et baisses encore les yeux et ce n’est pas la Mafia. Mais le géant se contente de hocher la la tête et avance sans mot dire, laissant Jason enfermer ses proies personnelle dans la salle de torture. Il a toujours détesté cette pièce et le peu qu’il en a vu ne lui a jamais donné envie de s’y attarder. C’est du ressort des bêtes, pas du sien.

Légère appréhension lorsqu’il entre pour la première fois dans la chambre du Croque Mitaine et si rien ne l’étonne dans l’agencement, Alonso ne trouve pas la pièce très avenante. Il faut être Boogie pour se sentir bien là dedans. « Étonnant que Jason ne t’ai pas forcé à repeindre les murs en vert fluo. » Dit-il, accompagnant le chat sur son lit. Il ne sait pas s’il peut s’attarder car on ne l’a pas franchement invité à entrer et c’est Boogie qui rompt le silence, le remerciant d’une certaine manière pour sa présence. Le géant se redresse, pose une main comme fraternelle sur l’épaule du Chat. Sans relever la gratitude il doit tout de même avouer une chose. « Content que tu sois rentré. Repose-toi bien. » Maintenant ça devrait aller n’est-ce pas ? Une main sur l’encadrement de la porte lorsque le Croque Mitaine l’appelle et Cimarro jette un œil par dessus son épaule, à l’écoute des recommandations. « Crever ? Je ne leur laisserai pas ce plaisir .. » Oh non alors. Seul Jason tirera le dernier trait et dans longtemps.  

De retour dans l’enceinte du bâtiment, il retrouve Jason auquel il glisse que la fosse sera gérée. Le Clown n’a pas à s’en occuper, qu’il prenne son temps avec Boogie. Le chat n’ira pas avouer un mal-être, une contrariété en sa présence mais en celle de Lecter la bête s’autorisera sans doute le droit de baisser la garde. Il arrive en bas des marches quand le balafré l’interpelle, évoque leurs méthodes, la manière dont les punitions sont données. Cimarro préfère briser des nuques et jouer des poings sans symbolique normalement mais il est l’un des trois, il peut (ou doit?) en tenir compte. C’est entendu et chacun se sépare vers sa destination.
Retour à la voiture où il grimpe sans attendre pour rejoindre un autre bâtiment plus éloigné en embarquant le ripou désigné comme une sorte d’invité d’honneur. « Elle va être longue cette nuit. » Plutôt, mais il est temps de montrer à la mafia que de toute la liste, elle a choisi le pire ennemi possible. C’est la silhouette d’un endroit abandonné qui crève la nuit et seul l’autre géant patiente devant la double porte autrefois automatique par où arrivaient les camions d’animaux. Il ne devrait pas -vu ce qui s’est passé- pourtant Cimarro sent monter dans sa gorge une saveur bien connue et un picotement caractéristique rampe sur sa peau. C’est comme avant d’entrer dans l’arène, une giclée d’adrénaline avant un combat. L’excitation que seule une bête s’apprêtant à chasser peut connaître. Tu vois Cerbère ? Tu n’es pas si différent. Non, sans ça il ne serait pas là. L’anxiété a quitté le Cubain, la cendre qui le tétanisait s’est infiltré dans ses poumons, venin d’un serpent rependu comme une peste sur le molosse enragé du Sud qu’on a souvent la bêtise de croire moins impitoyable que les deux autres. Jason savait parfaitement ce qu’il faisait en lui abandonnant la fosse et a rompu sa chaîne pour le laisser aller comme il le fait avec sa meute. Va monstre d’arène, tu es libre cette nuit. Une main sur la porte, Alonso biaise un regard en direction de Gaunt, un sourire carnassier aux lèvres. « Tu as vu les règlements de comptes de la pieuvre plus d’une fois sans doute. Tu devrais trouver ceux-là hautement plus radicaux mais tu apprécieras. Fais tout ce que tu veux, tu es chez Lecter et les limites sont proscrites. Le seul ordre c’est de les garder en vie. » Une pression sur le battant et il invite le ripou à entrer.
« Bienvenue chez les Monstres l’ami ! »            
 
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Lun 21 Oct - 0:57


Loin de lui l'idée de la jouer perso mais Zachary n'a aucune envie de voir sa belle carrière se terminer derrière les barreaux. Même s'il y a peu de chances qu'il y croise des gens qu'il y a enfermé, l'espérance de vie des flics , fussent-ils ripoux, en prison n'est ni très longue ni particulièrement indolore. Si personne ne se décide à bouger, Gaunt mettra les bouts suivi ou non. Alors Cimarro...qu'est-ce-qu'on fait? Et c'est à toi qu'on pose la question puisque tu sembles le mieux placé et le plus à même de prendre une décision en cet instant précis.
C'est comme un seul homme que la brindille nerveuse et le géant sursautent en entendant une voix provenir de derrière ex, déchirant le silence qui s'est installé. Zachary pivote lentement pour se trouver face au Clown pas si drôle ce soir mais moins flippant que tout à l'heure. Et l'homme est indemne. Même pas une touffe de cheveux cramée ou du sang sur sa face blafarde. Le regard pers du flic se baisse sur la forme rampante aux pieds de Lecter. Le Patrono. Levant index et majeur à la hauteur de sa tempe, il le salue d'un petit geste du poignet. L'italien ne réplique même pas à cette provocation puérile de Gaunt qui trouve qu'il a gagné sur tous les plans ce soir.  Intense sentiment d'autosatisfaction attisé par la cocaïne. Il a certainement condamné la Pieuvre à l'oublie et à la mort, mais pouvait-il prendre le risque de protéger une créature agonisante? Que nenni. Pour survivre, il faut se mettre du côté des vainqueurs et Zachary est un putain de survivant, un renifleur de tendance criminelle, un excellent parieur en ce qui concerne la lutte des gangs. Il a misé son tapis ce soir et il se sent loin d'être lésé ou plumé en voyant les macaronis s'entasser dans les véhicules. Certes, se glisser aux côtés du Sud est hautement périlleux - y a que que du siège éjectable dans là-bas - mais l'arbre est loin d'être pourri . Lecter est un craqué de première mais un craqué qui tient parole.
On rentre à la maison répond l'intéressé à la place de Cimarro. Mais ses hommes semblent peiner à se mettre en branle. Zachary parcourt du regard l'assemblée qui paraît étonnée de le voir débarquer de là. Allons bon...ils ne sont donc pas habitués à voir leur boss surgir de nulle part? Tournant la tête pour jeter un oeil sur son oeuvre, il émet un léger reniflement satisfait. C'est vrai que vu d'ici, l'endroit a quelque chose d'apocalyptique et s'extirper de la structure en flammes sans un bobo, sérieux comme anodin, relève d'un coup de bol insolent...ou d'un pouvoir surnaturel particulier comme résister aux flammes, se rendre intangible, traverser la matière ou être ignifugé. Et une fois n'est pas coutume, Zachary se met à digresser, hermétique à ce qu'il se passe autour de lui. Cimarro entraîne le Patrono jusque dans sa fourgon, ça murmure à voix basse autour de lui mais Gaunt reste plongé dans la contemplation de ses flammes jusqu'à ce qu'un son métallique retentisse dans le lance-roquette lui faisait dresser l'oreille comme un chien d'arrêt. Zach' cille une ou deux fois avant d'entendre l'autorisation à défoncer ce qui reste de l'entrepôt.

Pulvérise le reste. Sourire rayonnant du ripou. Faut pas me le dire deux fois. lâche-t-il joyeusement. Reprenant position un genou à terre et l'arme imposante calé sur son épaule, Zachary évalue comme un môme devant une tour de Jenga, l'endroit à pilonner pour achever le bâtiment. Je vais finir par y devenir accro à cet engin, moi. marmonne-t-il une pointe de déception dans la voix. Flic et junkie new-yorkais, Gaunt n'en reste pas moins un texan pure souche dont la vue d'un nouveau flingue le fait frétiller comme un poisson hors de l'eau. Second sifflement qui fait vibrer les tympans avant qu'une seconde explosion parachève le tableau. Mais cette fois-ci, l'ouvrage de destruction est saluée. Et bien quand même...bosser pour un Clown et faire la gueule, ça le fait pas quand même. Allumant une clope avec la volupté de l'amant épuisé, le flic recrache un long nuage de fumée avant que les premiers membres de la bande de Lecter ne s'approchent de lui. D'embarqué de force, obligé, contraint, forcé de suivre un cortège auquel il n'appartient pas, Zachary se glisse sans aucun souci dans la peau d'un des leurs. Avec une exubérance et un naturel assez effroyable, le lieutenant de police plaisante innocemment avec les membres de la bande des ennemis numéro un, ceux dont les tronches tapissent des bureaux entiers et par la faute de qui le champ lexical du cirque est interdit au commissariat. Profitant de l'appel de Cimarro à se mettre en route, Gaunt décide de continuer de surfer sur cette vague agréable qui le rempli d'une énergie pétillante...comme du coca. Pour éviter de perdre cette belle métaphore, il se retapisse le nez avant de rentrer de nouveau dans la voiture qui l'a conduit jusqu'ici. Le Cubain met le contact et on part enfin de cet endroit. Se calant dans son fauteuil, Zach' étend la main devant lui avant de lâcher un Allons-y Alonso. qu'il trouve sur le coup du plus bel effet.

[...]

Atmosphère soudain bien relâchée dans l'enfer des monstres du Sud. Inutile d'être complètement high pour s'en rendre compte. Lecter envoie Cimarro trier ses "jouets" et il n'y en aura que deux qui bénéficieront d'un traitement tout particulier. Le reste à la fosse. La fosse? Zachary fronce les sourcils. Genre un trou où ils vont balancer les macaronis et les laisser agoniser les genoux brisés au fond? Une main gantée se pose sur son épaule. Pour ce soir, il fait partie de la bande que l'adoubement soit provisoire ou définitif, Gaunt s'en fiche. Le goût de la nouveauté et le fait de se balader sereinement au coeur du cauchemar qui hante son chef depuis des années lui passent l'envie d'en savoir plus. Par contre, Lecter aurait besoin d'en savoir plus, des renseignements qu'il pourrait éventuellement fournir. Sans tourner la tête et allumant une nouvelle cigarette, Zachary hausse les épaules avant d'hocher la tête et de quitter la voiture pour s'appuyer contre l'aile. Il est déjà mouillé jusqu'au sommet du crâne dans cette histoire alors s'il doit plonger carrément la tête sous l'eau, il est plus à ça près. Et puis, sincèrement, il ne fait que quitter une bande de salauds puant le parmesan pour des cinglés puant la démence. Au moins, ici, on l'engueulera pas parce qu'il a posé ses pieds sales sur un tapis venu du bout du monde, hyper cher en plus d'être très moche.
On lui a demandé de faire comme chez lui. Chez lui, Zachary ne fait que picoler, se droguer ou ramener une prostituée. L'endroit ne pullule pas d'oestrogènes, il faut donc se rabattre sur ce qu'il reste. En ce qui concerne la drogue, il est au point. Quand à la picole...paupières étrécies, Zachary cherche du regard quelques visages sans noms pour le moment qui lui ont promis une mezcal d'Oaxaca. Et c'est installé comme chez lui que Cimarro refait son apparition pour l'emmener le Diable seul sait où en présageant une nuit longue. Longue? Avant de remonter en voiture, Gaunt récupère une bouteille de mezcal "pour rester éveillé" prétend-il nonchalamment.

Les abattoirs...avant le black-out, ça devait être un endroit grouillant de vie mais les années  d'inemploi avaient rapidement offert cet endroit à une faune peu fréquentable. Zachary pointe de l'index la silhouette qui se découpe au loin. Quand je suis arrivé à New-York, c'est par ici que je venais chercher ma dope. Y avait des junkies en manque de sensations fortes qui allaient traîner dedans. Il pouffe de rire avant de boire une gorgée à sa bouteille. On sait jamais. On peut croiser le fantôme d'une vache ou d'un cochon assoiffé de chair humaine dans cet endroit.
Devant les portes de l'abattoir, l'autre colosse qui lui a tenu compagnie garde les portes. La voiture s'arrête et le flic se demande si Dieu a envie de lui claquer des complexes ce soir. S'extirpant de la voiture, il emboîte le pas à Cimarro. Avant d'entrer dans l'abattoir, le Cubain se tourne vers lui, une expression animale au visage. Tournant légèrement la tête, les yeux étrécies, Zachary écoute. Oui, il a déjà vu des règlements de compte et des jugements mafieux, de la ratonnade qui cloue au pieu pour quelques semaines aux coups de couteau à la César qui font des veuves et des orphelins. Quoi qu'il y ai derrière, c'est carte blanche et un seul impératif. Les macaronis ne doivent pas être al dente. Pas de morts. Bordel, c'est que ça devient franchement flippant. La parano provoquée par la cocaïne tire une sonnette d'alarme invisible.
Bienvenue chez les monstres, l'ami !
Et il a aucune foutue idée de si c'est une bonne chose ou pas.

Jason
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Lun 21 Oct - 1:20

Tu entends vieux frère ? Ce craquement, ce grincement de la mécanique qui déraille, le hurlement de ce vent funèbre ? C’est ton heure, c’est maintenant que la lame vengeresse doit s’abattre ! Que fais-tu ici à dorloter le chat noir ? Tu devrais être en bas, armes à la main et taillader ce porc Italien par tout les côtés ! Tu n’as pas le temps pour ça Jason. Vas-y. Maintenant ! Persistante voix cendreuse qui souffle, bourdonne à son oreille et lui rappelle sournoisement à quel point on l’a attaqué, à quel point on l’a offensé. Le noir s’épaissit, avale le blanc ne laissant que le gris. Elle a la rancune virulente la gorgone, plus impatiente que le Clown au naturel et elle veut sa ration de sang frais, le goût du châtiment sur son palais. Mais comment lui céder lorsque l’abysse observe ce triste tableau peint à même la peau du Croque Mitaine ? De sang et d’os brisés ternissant jusqu’au bleu de son regard, rendant au Clown un second épuisé, fracassé comme un navire ayant lutté contre une mer déchaînée … même lui -dans ses pires colères- ne l’a jamais battu à ce point. Personne n’avait le droit surtout pas eux, ces déchets trop prétentieux qui ont tout perdu en refusant l’un des rares marchés qu’il a jamais proposé. Qu’ils crèvent et le plus lentement sera le mieux. La pieuvre ne mérite même plus de respect, il en a d’avantage à offrir à un chien galeux et enragé. Eux ; ils n’auront rien sinon sa haine et elle sera plus violente que jamais.

Le plus urgent a-t-il dit, selon Boogie en tout cas et le ton acide qui lui répond ne fait que piquer d’avantage le spectre qui grogne, étrangle le serpent d’un collet en hurlant « Descend ! Descend et détruit les ! ». La ferme ! Siffle le reptile en son fort intérieur. La cendre ne domine plus, elle est combustible, moteur mais plus contrôleur. Parasite cependant, elle n’aide pas à adopter une attitude rassurante ou complice, à raviver la proximité. Alors il hausse légèrement les épaules, laisse entendre que c’est au bon vouloir du Croque Mitaine. Son avis, il ne demande que ça, ce qu’il faut gérer voilà tout. Son bras alors ; soit. Lecter se lève, pose un genou à terre face au chat et jette un œil critique à la coloration violacée. Il faut donc plâtrer mais pas avant d’avoir nettoyé le Croque Mitaine. Un bandage provisoire pour commencer donc, ils aviseront une fois une bonne douche passée et toute cette paperasserie ôtée. Tendant le bras, il récupère la valise qu’il fouille pour y trouver de quoi faire et il a beau tenter, aucune phrase ne s’assemble dans son esprit. Les gestes deviennent mécaniques, habitués, trop concentrés pour Jason et ses lubies de toujours. Où es-tu passé fichu Clown ? Te rends tu comptes de ce que tu fais ? C’est de la cendre morte, encore plus froide que la glace que tu lui jettes au visage. Le bandage du coude est achevé lorsque Lecter bat enfin des cils, semble reprendre conscience de ce qui se passe autour de lui et de son attitude tellement inappropriée. Mordant furieusement sa lèvre inférieure, il relève les yeux et ne voit que ces carrés de papiers qui semblent les narguer. Il serait grand temps qu’ils disparaissent.

Arrête … souffle la bête d’une voix traînante, lève la tête, regarde plus haut. Noir face au bleu, pâle, éteint au milieu d’une marrée rouge diluée dans un oeil. Tu as mal toi aussi n’est-ce pas ? Autrement que dans la chair, tu souffres hein ? Le Clown soupire aussi lentement que possible, déroule le dos et effleure le visage blessé du bout des doigts. Le barbelé a souffert et il est temps pour l’araignée de le gainer de soie blanche. Nous somme chez nous, c’est notre monde. Peinture en bleue et noire. « J’aimerai parler tu sais … j’aimerai mais pour dire quoi ? Pas un seul mot ne changera ça. » Aucun, les mots sonneraient tous creux quand bien même il y jetterai les reliques d’un cœur en miettes. Le langage des bêtes n’est pas fait de lettres et de paroles, il est fait d’actes et d’ambiances, de ronronnements et de sifflements à peine audibles. Ravalant un rire jaune, Jason secoue doucement la tête. Il n’a pas à penser, seulement à lâcher prise et fonctionner à l’instinct comme il a coutume de le faire. C’est dans cette tendresse infernale, sans fiel ni miel qu’il s’empare de ses lèvres, quelques secondes jalouses et suspendues loin d’ici où il se rassure d’avoir retrouvé son cher jumeau maléfique.
Lorsqu’il recule, c’est un peu moins tendu et plus à même de réagir autrement qu’en automate. Oeillade sur les poignets cerclés de profonds sillons rouges, inutiles de demander avec quoi on l’a maintenu Jason connaît ce genre de plaies pour les avoir infligées plus d’une fois. De quoi faire siffler la bête de plus belle. Tout ce qu’il voit le rend fou de rage, fait grimper les intérêts de sa vengeance. « Il est temps de t’enlever ça, je tâcherai de faire vite mais j’en ai pour un moment. » Combien peut-il y avoir d’agrafes ? Lecter ne sait pas et n’a aucune envie de faire le compte, seulement celle de les voir disparaître.

Ils auront tout autre chose que ça dans la peau le moment venu, ces idiots comprendront leur douleur et elle sera à la hauteur des blessures du Croque Mitaine. Rendues au centuple, de la pire manière. Le Clown n’épargnera personne et moins encore les deux pour l’heure retenus dans sa salle de torture. Des scénarios prennent forme, se dessinent et les pires idées germent comme autant de ronces, épines acérées qui leur arracheront chaque centimètre d’épiderme. De la pitié ? Il n’en avait déjà aucune alors pour le coup …

De la mallette Jason sort une pince stérile, s’assoit à nouveau sur le bord du lit et enlève ses gants pour commencer par gérer le dos du chat. Le regard noir erre sur la scarification insultante, lui tire une grimace que son second ne verra heureusement pas. Il doit trouver quelque chose pour ça et vite. Ce serait risquer que Boogie s’arrache la peau que de lui laisser une heure de trop. « On y va. » Dit-il, la voix plus sèche qu’il l’aurait voulu. La première agrafe est extraite, une suivante mais ce n’est pas comme si ces imbéciles avaient utilisé du matériel chirurgical. Les petites tiges de métal sont accrochées comme autant de minuscules mâchoires et nul doute que leur extraction est déplaisante. « Je sais bien que tu gères la douleur mais inutile de la subir alors que j’ai de quoi la faire taire. Si tu veux quelque chose dis-moi. » Morphine, analgésique, ce n’est pas Lecter qui manque de ces substances et elles ne seraient sûrement pas inutiles. Attendant la réponse, le balafré envisage les possibilités qui s’offrent à lui pour arranger cette maudite marque. Des lettres se superposent, des formes et des traits se croisent jusqu’à une idée folle … cela étant il faudrait plus d’un coup de scalpel et le chat a déjà assez souffert pour l’instant. Avec précaution, comme on aborde un animal sur le qui-vive Jason approche, pose doucement le menton sur l’épaule du fauve pour chuchoter à son oreille. « Je sais quoi faire, pour leur vilaine griffe. J’arrangerai ça, c’est promis. » Il le dit de vive voix, car Boogie plus que tout autre sait à quel point la parole du Clown est d’or, jamais manquée.

Main désormais nue qui s’étend, étrangement froide cette nuit et dont les doigts s’entrelacent à ceux du Croque Mitaine. Contact nécessaire, la seule étreinte qu’on s’autorise car elle serait douloureuse autrement. Un tu m’as manqué, les Enfers et le Chaos soient loués tu me reviens ; ce qui ne sera pas dit mais seulement compris. « Tous Boogie, frères et soeurs, amis, familles, tous je les mettrai à mort et ils n’auront ni oraison ni tombe. Que tous finissent dévorés par les flammes ... » Il n’en restera que des cendres.    
 

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Lun 21 Oct - 21:40



La colère rampe s'étend prête à tout engloutir. Que tout devienne blanc et que seuls les sentiments les plus violents, les plus sombres ne jaillissent. Les choses sont tellement plus simples lorsque l'on se laisse aveugler par la rage la plus viscérale. Retranchés avec pour seule compagnie celle d'une fureur qu'ils ne peuvent pour le moment diriger vers qui que ce soit, ils ruminent, acides et mauvais, sans pouvoir s'en défaire. Pas question de céder à leurs pires travers, de s'immerger dans cette colère arctique ou cendreuse. Il ne devrait pas y avoir de glace ou de poussière entre eux et pourtant, Boogie se mure dans une attitude aussi lasse que corrosive, les lèvres brûlantes de remarques acides, les iris bouffés par le déshonneur, l'air presque absent. Les gestes mécaniques et le silence de Jason devant lui ne font que réveiller cette petite voix de sucre, sa litanie "et si" et ses uchronies insupportables. Expiration sifflante du fauve, il en a suffisamment créé des victimes pour savoir qu'il n'en fait pas partie; mais alors pourquoi ce sentiment de culpabilité qui étrangle et ce besoin d'être sur la défensive?
Lentement, Boogie écarte son bras qu'il tenait replié pour laisser Jason l'immobiliser. Et toujours ce silence qui broie. Le regard bleu se baisse. Et toi, dis quelque chose, émets n'importe quel son. Un élancement le long de son bras le crispe et un spasme réflexe de la jambe envoie son pied buter contre le Clown et bon sang...pendant une fraction de seconde comme il a envie d'en décocher un autre volontairement. Se mordant la langue, il balaie la pièce des yeux avec le désir furieux de tout détruire. Tout. Même toi qui ne dit rien.

Le bleu se baisse, à peine visible derrière les cils noirs, et lentement, les abysses daignent enfin se lever une fois la tâche terminée. Plus de gestes automatiques à faire maintenant, impossible de se retrancher derrière une mécanique routinière. Il faut bien que Boogie affronte à un moment ou à un autre son pitoyable reflet dans le regard du Clown. Long soupir expiré lentement chez Jason avant qu'il ne se redresse jusqu'à tendre la main vers le visage du Croque-Mitaine. Effleurement à peine perceptible mais suffisant pour étouffer les assauts furieux d'une colère arctique. L'azur cerclé de rouge croise le noir, on abandonne les monstres au bord du chemin pour retrouver un horizon familier. Que peut-on dire? Aucun discours ne pourrait alléger les affres de l'ego blessé. Quand aux paroles compatissantes, elles ne leur appartiennent pas. Les monstres n'en ont jamais fait preuve, envers qui que ce soit. Ce langage n'est pas le leur. Y a-t-il seulement quelque chose à dire? soupire-t-il avec un demi-sourire forcé. Si parler signifie évoquer même à mots couverts les raisons qui l'ont mis dans cet état alors autant se taire.  
Teintes bien connues qui reviennent lentement écartant le blanc et le gris trop froids lorsque les lèvres noires s'emparent des siennes. Morsure à peine appuyée du fauve lorsqu'il se force à lever les bras, couvrant les cicatrices noires de ses paumes. Jason recule et le bleu vole d'un gouffre à un autre. Le plus mauvais est passé, non? Ces heures angoissantes à se demander où en est l'autre, à imaginer et à subir le pire. Tout ira bien maintenant, je suis là. Tout ira bien même si sous leurs regards s'étalent des plaies qu'ils n'ont pas l'habitude de recevoir et qu'ils sont bien plus prompts à infliger.

Et oui. Je me suis retrouvé dans la même situation que pas mal de nos proies. Et nous n'avons pas l'apanage des moyens les plus efficaces pour maintenir quelqu'un immobile. Boogie passe sa main sur l'un de ses poignets meurtris. Ne regarde pas. Ne réfléchis pas. N'imagine rien. Facile à dire mais la fureur est communicative et infecte aussi sûrement qu'une peste. Passer à autre chose avant de ne plus pouvoir gérer les vagues enragées prêtes à les emporter trop loin. Il est temps de s'attaquer à ces fichus morceaux de papier. Jason assure qu'il fera aussi vite qu'il le peut mais qu'il doute que ça soit bref. Le Croque-Mitaine hausse légèrement les épaules. Vires moi ce costume de victime, c'est tout ce qui compte. Pas important. C'est pas pour moi que ça sera difficile. annonce-t-il d'un ton funèbre. En ce qui le concerne, ça tiendra d'un pincement surprenant mais Jason aura l'insigne honneur de poser en premier les yeux sur ce qui se cache sous les feuilles. Les stigmates de la procession vengeresse dont chaque membre s'est exprimé au moins une fois. Mais le poing bagué de Mancini sera celui qu'on remarquera le plus souvent.
Les mâchoires de la paire de ciseaux claquent une fois en l'air avant que Jason s'attelle à une nouvelle tâche fastidieuse. Est-ce douloureux? Pas plus que lorsqu'on les lui a mises. Prenant une brève inspiration, Boogie s'oblige à se détendre et à dénouer ses muscles. Est-ce qu'il veut quelque chose pour se soulager? Non. Non, je ne veux rien pour le moment. Ce n'est pas une question de résistance ou de masochisme. Cette douleur-ci, il l'a choisie. Il peut l'éviter quand il le souhaite. Elle n'est pas infligée avec fureur. Fermant les yeux, Boogie reste immobile, tressaillant à peine à chaque agrafe retirée exorcisant chaque offense dans le pincement éprouvé à chaque fois que l'une d'entre elles disparaît. Après...peut-être... Les feuilles tombent au sol, d'abord blanches puis de plus en plus ternes. Machinalement, Boogie gratte le sillon rouge sur un poignet. On ne l'a pas lâché une seule seconde depuis vingt-quatre heures, l'arrachant systématiquement à la moindre torpeur. Pourtant ce n'est pas sûr que le sommeil à venir soit réparateur ou paisible. Certainement, même. murmure-t-il plus à lui-même.

Instinctivement son dos se raidit lorsque Jason s'approche de lui, et il s'insulte aussitôt à voix basse. Bon sang mais il vaut quand même mieux que ça? Il va pas se mettre à sursauter ou à redouter le moindre contact? Il n'est pas un agneau. Il n'est pas un foutu agneau. Fermant rageusement les yeux, ses vertèbres se détendent doucement alors que Jason pose son menton au creux de son épaule. Promesse inébranlable chuchotée à son oreille, la marque indélébile gravée sur sa nuque ne signifiera plus rien pour la Mafia ou n'importe qui les ayant fréquenté de près ou de loin. Ca restera quelque chose d'irréversible mais plus en faveur de la Pieuvre. Appuyant sa tête contre du Clown, Boogie baisse les yeux au sol. Certainement, la meilleure nouvelle de ce dernier jour. Son cou craque lorsqu'il incline un peu la tête en arrière, les paupières closes. La main froide de Jason glisse jusqu'à la sienne et il resserre ses doigts sur les siens. Le pire est derrière maintenant, non? Tout ne peut qu'aller mieux, non? Non? Boogie rouvre les yeux alors que c'est un serment de sang qu'il reçoit. Unique toussotement qui lui déchire les flancs avant de répondre d'une voix adoucie. Qu'ils disparaissent et retournent au néant. Qu'il ne reste plus rien ni personne capable d'évoquer leur nom ou se souvenir de leur visage en ville. Une ablation totale et sans anesthésie de ces tumeurs vivantes.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Lun 21 Oct - 21:54

Bienvenue chez les Monstres et Lecter dirait dans son plus abominable sourire : faites de merveilleux cauchemars. La fosse était comme Zachary l’a décrite autrefois, un coin idéal pour les junkies et le trafic de drogue jusqu’à ce que le Clown mette la main dessus. Tout ce qu’il touche, il le transforme et pour peu qu’il s’y soit attardé un endroit même le plus innocent devient un musée des horreurs. C’est un sol de béton où la crasse, le sang et on ne sait quoi se sont incrustés au long des années qui défile sous leurs pieds, le couloir de la mort du bétail, de centaines d’animaux abattus à la chaîne. Une porte grillagée pend lamentablement sur ses gonds, bouffée de rouille alors qu’un peu plus loin sur la gauche un tapis roulant hors d’usage tient encore entier par miracle tant ses boulons sont usés d’avoir été si souvent resserrés. Alonso désigne l’ouverture dans le grillage, précédant le flic et l’autre géant. « Lecter n’a aucun respect pour le genre humain, tu apprendras qu’il en a pour les animaux en revanche. Quand nous sommes entrés ici la première fois il disait qu’on pourrait tuer tout les citoyens de New York, on ne verserait jamais autant de sang que les bêtes en avaient versé ici en une seule année. » D’un point de vue psychologique c’est à la limite de l’incompréhensible. N’importe quel manuel dira que les tueurs commencent par exercer leur cruauté sur les innocentes petites bêtes ; mal avisé celui osant lever la main sur l’une d’elles en présence du Clown. S’il peut étrangler un enfant il n’en fera pas le quart aux bêtes mêmes les plus repoussantes. L’endroit aurait dû le révolter, il était d’ailleurs insalubre, tout bonnement immonde et l’odeur de charogne qui empestait encore comme incrustée dans les murs poussait à fuir. Mais Lecter avait agit comme un gamin visitant avec amusement un magasin de jouets et depuis son passage plus aucun drogué ne s’y aventurait. « Ce que Lecter veut il le prend, ce qu’il décide il le fait et je te le dis ça pourrait te servir, le non est à bannir lorsqu’il réclame quelque chose. »

Porte coupe feu droit devant, le Cubain ricane en lui même. C’est bien la première fois qu’il trouve la fosse intéressante en réalité. Le mot lui a toujours tiré un grimace, de dégoût car il a plus d’une fois assisté aux délires du balafré ici en huit ans. Cette fois, il est maître d’oeuvre et la raison dépasse largement un caprice ou une simple contrariété. On a touché une tête de l’hydre, on a attaqué les monstres et aucun ne prend la chose à la légère. Le battant résiste légèrement à la pression mais s’ouvre dans une longue plainte, n’interrompant aucunement les bavardages, les rires de la horde qui se félicite de ce coup fatal porté à la pieuvre. C’est immense là-dedans, beaucoup de machines inutiles ont été stockées ailleurs et la première chose à voir c’est cette haute cuve enterrée, vide pour l’heure et les rails suspendus au plafond où des crochets pendent à intervalle régulier. Ils sont tous là les fautifs, poignets liés au fil de fer et suspendus par cette même attache aux crocs luisants, les pieds touchant à peine le sol. Déjà en place ? Cimarro se tourne en direction du grand qui le suit, sourcil levé en interrogation et l’autre ne tarde pas à répondre, un demi sourire entendu à la bouche. « J’ai pensé que l’initiative te plairait. » Explique-t-il et Alonso hoche la tête, presque admiratif. « Trafic d’anabolisants hein ? Ils ont manqué des pages dans ton dossier non ? » « Si peu. » Bien, voilà qui leur fera gagner un temps précieux. Feux allumés dans des bidons, cliquetis caractéristiques des bouteilles qui s’entrechoquent et rubans de fumée qui se dissipent de chaque cigarette consommée par les fumeurs. C’est primaire, c’est ça le monde des bêtes et elles ont visage humain. Règne animal, la loi de la jungle mais plus encore c’est œil pour œil, dent pour dent, loi de Talion façon Sudistes. Le tapis roulant toujours immobile est couvert de boissons et de paquets de cigarettes, d’on ne sait plus quoi d’illégale ; les vices de l’homme. Ne manque que les femmes éventuellement. Du sexe pour compléter le tableau mais l’heure n’est pas à ce genre de plaisir, la vengeance sera une maîtresse tentatrice et particulièrement envoûtante cette nuit.

Alonso prend une bière, allume un cigare et se laisse tomber sur une caisse en bois pour profiter du tout, désignant un sofa passé d’âge où Zachary peut prendre place non loin de lui. « Tu sais, le truc tordu dans tout ça c’est que les trois quarts de ces types ne peuvent sans doute pas blairer Boogie et Jason pas d’avantage. On peut pas réellement les apprécier et même moi j’ai rêvé plus d’une fois de leur péter les dents. » Le géant tire une bouffée, jette un œil évasif sur sa boisson. « C’est pas la camaraderie qui serre les rangs ici, on est tous pareils. On a tous quelque chose à gagner dans cette histoire et ces mecs sont loin d’être les héritiers rêvés qu’on est fiers de revoir pendant les réunions de famille. Ça semble bizarre pour les gens extérieurs et ça a beau être complètement anarchique ici, désorganisé au possible si on leur demande ils bougeront sans poser de question. » Longtemps Cimarro s’est interrogé, se demandant pourquoi et comment on pouvait se taire, venir de sois-même là dedans et devenir tout au mieux un pion sur l’échiquier du Clown. Il ne promet rien à personne, tue pour trois fois rien et pourtant les années passent, les nouvelles têtes se présentent sans recrutement lancé, on vient chez eux sans forcing. Et demain tous peuvent tomber aux mains des flics ils se boufferaient la langue plutôt que de les vendre. Le Cubain se lève, délaisse sa bière, écrase son cigare et frappe à trois reprises les mains entre elles pour capter l’attention des hommes. Il est temps de commencer. « Vous savez tous pourquoi nous sommes sortis cette nuit, et pourquoi nous sommes là. La mafia a lancé ses hommes sur un seul des notre, nous aurons plus de manières. »

Aucune indication supplémentaire mais un par un, tous se placent face à l’un des pendus et patientent, attendant le feu vert du Cubain. Alonso ôte son débardeur qu’il abandonne sur la caisse et avance en direction de l’un des coupables qu’il empoigne par les cheveux pour l’obliger à relever la tête et croiser son regard. « Comment ça fonctionnait votre réunion de famille ? Explique nous un peu. » L’autre répond d’une voix pâteuse, un coup par type quant aux agrafes il se garde bien de le préciser à voir le regard noir du géant. Ça restera privé cette information. « Et toi ? Où as-tu frappé ? Ne me dis pas que tu ne t’en souviens pas, tu devais y mettre toute ta rancune … alors ? » Les côtes, dit-il. Cimarro le lâche et hoche la tête, revenant face à l’Italien et conservant le silence quelques instants. Son poing vrille l’air, s’abat sur les côtés qu’on entend clairement se briser dans un craquement net avant les cris du mafieux qui oscille au bout de son crochet. « Vous avez posé les mains sur le seul qu’il fallait toucher sous aucun prétexte. C’est un crime … vous êtes donc ? » Il se tourne vers les autres, c’est à la horde que va la question et un « coupable » est prononcé d’une même voix. Hochement de tête affirmatif, Alonso déplie le couteau qu’il gardait à la ceinture et le donne à l’un des membres de la clique. « Maintenant vous savez ce qu’il faut graver sur leurs carcasses. »

L’un après l’autre, un coup rendu par le Cubain jusqu’à briser les os pour chacun de ceux que le Croque Mitaine a reçu et un « guilty » taillé sur le front en lettres capitales par un membre chaque fois différent de leur organisation. C’est à peine une mise en bouche et ça ne suffit à personne. L’offense est trop grande, il faudra bien d’avantage aux monstres pour être apaisés mais le ton est donné. Dernier Italien, sa mâchoire se disloque sous son poing et Cimarro laisse le soin à un autre d'écrire tandis qu’il revient à la hauteur de Zachary pour reprendre une gorgée de sa boisson. « Heu … Vlad c’est ça ? Tu peux charger la tuyauterie. » L’autre colosse acquiesce, s’en va en direction du local technique. « Tu es de la maison ce soir Zach’, ça semble logique que tu participes non ? » Glisse-t-il au ripou avant d’ordonner aux autres de déshabiller les coupables et de les jeter dans la cuve. On y jette les bouteilles vides depuis le début des représailles et les premiers envoyés ne sont pas sans geindre lorsqu’ils s’écrasent dans les débris de verre. Ça n’atteint pas la horde, on se moque bien de leur sort ou de leurs plaintes. L’autre revient, annonce que c’est fait ; très bien. Non loin de la cuve un boîtier de commandes et une vanne à tourner. Alonso avance un pied au bord de la fosse, dominant cette casserole géante. « De la part du Croque Mitaine et avec tout notre respect. Zach’, à toi l’honneur. » Quelques pas à reculons et à l’ouverture de la vanne la douche n’a rien de froide sur les tentacules de la pieuvre qui s’égosillent bientôt. Boogie parlait de soude caustique, chose promise chose due.               
 
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mar 22 Oct - 12:13



Frayer en eaux troubles avec les gros poissons de l'océan new-yorkais est une chose. S'enfoncer dans les abysses pour nager avec les monstres des profondeurs en est une autre. Zachary est loin d'être de ces gens qui préfèrent oeuvrer en pleine lumière. Le glauque et le dégueulasse sont devenus une seconde nature à l'instant où le monde s'est effondré sur lui-même. En perdant la technologie, l'être humain avait perdu toute limite. De retour à une lutte des clans, à une guerre presque tribale, il n'avait pas fallu bien longtemps à Gaunt pour embrasser pleinement cette part de monstruosité en lui. Là où beaucoup se serait effrayé en prenant conscience ils sont réellement capables, lui ne s'en est pass senti plus mal. Bien que ses ténèbres soient moins épaisses, moins impénétrables que les Sudistes, Zachary les remplace contre une curiosité malsaine, celle qui oblige les gens à s'arrêter devant un accident de la route, pas pour aider mais pour regarder. Coincé entre les deux titans, Gaunt pénètre à la suite de Cimarro dans les anciens abattoirs. Avant que Lecter ne fasse main basse sur les lieux, l'endroit suintait la misère crasseuse. C'était tout juste si entre deux sas on ne croisait pas le fournisseur, le dealer et la prostituée prête à faire sa passe. Conservant cette atmosphère délétère, le Clown en a accentué chaque trait pourri pour en faire quelque chose de plus viscéral, de plus sordide. De quoi mouiller les pantalons du premier prévenu indésirable.
Cimarro se lance dans une sorte de bref résumé du guide de survie en territoire clownesque. Et le premier point est assez inédit. On ne touche pas aux animaux en présence du Clown. Foutu pyschopathe bizarre. Pas étonnant que les psys et autres profilers qui se sont alternés au commissariat aient été infichus de faire un portrait potable de Lecter et de dresser une quelconque prévision sur le prochain coup à venir. En fait, ils se sont plantés sur toute la ligne à essayer de claquer l'homme dans un schéma ou un plan préconçu. Le Cubain poursuit, avançant que le Clown ne supporte pas qu'on lui oppose un non. Une sorte de tyran, quoi... lâche avec un ricanement Zachary. Il était quoi lui exactement au Texas? Certainement pas un despote éclairé. Dès que quelqu'un l'emmerdait ou faisait le fanfaron, il finissait par-delà le mur, livré à lui-même. C'était pas mieux.

Parvenus à une porte coupe-feu, Cimarro en pousse les doubles portes battantes qui s'ouvrent en long gémissement lugubre devant la horde du Sud. Enfoirés, cinglés et sauvageons avec plus ou moins d'étoffe se trouvent derrière, rassemblés pour une sorte de fête sanglante. Le regard pers de Gaunt balaie l'espace immense où les hommes se sont entassés. L'odeur de tabac, d'alcool, de sueur, de feu...bref les effluves de virilité masqueraient presque le relent persistant de charogne. Une grande cuve enterrée trône en belle place au milieu du joyeux brouhaha et suspendus le long d'un rail, une brochette de macaronis l'air piteux et le costume froissé. Dans quelle sorte de bacchanale a-t-il échoué? Marchant par réflexe derrière le Cubain, le lieutenant de police sent se dessiner lentement sur ses lèvres un sourire. C'est autre chose que les apéros du chef quand ils bouclent une affaire. On est loin des donuts et de l'alcool bon marché. Sur les tapis roulants destinés autrefois aux bêtes s'étalent des bouteilles et suffisamment de drogues pour qu'un junkie de sa trempe n'ai pas assez de toute la nuit pour tout goûter. Cimarro l'entraîne un peu à part de la horde du Clown et se laisse tomber sur une caisse de bois avant de l'inviter à prendre place dans un fauteuil de squat à ses côtés. Zachary ne se fait pas prier pour se vautrer en portant la bouteille à ses lèvres.

D'une oreille presque attentive, certainement due à la voix grave de Cimarro qui a l'avantage certain de ne pas le laisser facilement divaguer, Gaunt écoute le tableau rapidement brossé de la façon dont les choses s'organisent sans organisation dans le Sud. Tendant la bouteille de mezcal au premier gugusse qui passe près de lui, le flic joue distraitement avec sa fiole de cocaïne, avant de tourner la tête dans la direction de Cimarro. Je connais ce genre d'attitude. commence-t-il. Mon paternel ne cessait de répéter qu'ils nous haïssent pourvu qu'ils nous craignent. Une citation qu'il a du piquer à un empereur romain si je me plante pas. Il ajoutait aussi que pour qu'il y ai le moins de mécontents possibles, fallait toujours cogner sur le même. Un homme bien avisé que son vieux et qui avait rapidement pigé qu'au final, l'être humain n'est qu'un animal comme les autres. On a beau se planquer derrière de belles valeurs ou des vertus solides, on redécouvre la bête en soi dès qu'il n'y a plus de lois et de flics pour vous recadrer. Là où au Texas, Gaunt avait du essuyer une révolte civile qui avait bien failli lui coûter la peau de ses augustes fesses, ici, il n'y a pas à craindre ce genre de choses. Il n'y a que des enfants de salaud, des marginaux, des inadaptés et les plus tordus sont au sommet de la pyramide. Personne pour chouiner en invoquant une quelconque grandeur d'âme ou une pitié. Laissez venir à moi les petits enfants de salaud... murmure Zachary en levant les yeux sur les macaronis qui doivent se demander quand on va les plonger dans l'eau bouillante et salée. Bizarre votre organisation? Nan. Je trouve pas. Même si le couperet a un peu trop tendance à tomber sur les cous dans le Sud, quel enfoiré n'essaierait pas de rallier le Clown. Même si la cause de ce dernier est floue pour le flic, il ne voit là qu'une occasion d'être pleinement le monstre que l'on est au fond de soi. Les gens qui ne sont pas effrayés de leurs ténèbres n'ont qu'une envie, les découvrir et voir jusqu'où elles peuvent s'étendre. Et c'est dans l'absence d'ordre et la liberté débridée que les horreurs peuvent prendre leur envol. Alors non, de son point de vue de gugusse aux neurones plus ou moins fondus, c'est pas si bizarre que ça.

Ecrasant son cigare et abandonnant sa bière (l'impie!), Cimarro se lève avant d'attirer l'attention de la horde d'un claquement de mains. Les museaux se tournent dans la direction de la montagne devant Gaunt et c'est comme un seul homme que tous se préparent à exercer cette justice biaisée du Sud. Relevant les jambes et s'installant en tailleur dans son fauteuil, Zachary assiste à ce tribunal, complètement shooté et où il n'y a aucun avocat, aucun jury. Que des bourreaux. En maître de cérémonie, le titan entame les hostilités. Ca a quelque chose d'assez drôle de voir ces fiers italiens se faire tabasser et buriner le front. Ils ont jamais fait les enfoirés avec Gaunt mais leur suffisance et leur fierté l'avait convaincu que les macaronis étaient du genre à renifler avec délectation leurs propres pets. Avec détachement et précision, l'énorme poing du Cubain s'abat et tout ce que ses phalanges touchent est aussitôt brisé en deux ou en trois peut-être plusieurs morceaux. Que des rimes en "crac" et "argh" qui attisent les propres instincts animaux de Gaunt. Les échos résiduels de la cocaïne et son amoralité lui donnent une furieuse envie de se lever pour se jeter sur un des mecs suspendus. La violence appelle la violence et celle du flic répond du tac au tac au moindre appel. Zach' sent ses mains se crisper sur le revêtement du fauteuil où il est assis. Fermant les yeux et poussant un long soupir, il aurait presque l'impression que c'est son poing qui s'écrase sur ses anciens associés.
C'est une fois le rang d'italiens parcouru dans un sens que le Cubain revient près de lui. Levant des yeux aux pupilles dilatées, Zachary laisse filer un sifflement appréciateur. Je savais qu'il fallait pas vous emmerder, Cimarro, mais là... commence-t-il en recrachant un nuage de fumée avant de désigner le dernier italien.Regardes-moi la tronche du dernier. Même sa mamma le reconnaîtrait pas. Et alors que Alonso convie l'autre montagne de muscles - bordel mais il sort de où, ce ninja-sumo?! - que le flic n'avait pas remarqué à charger la tuyauterie, il lui soumet une invitation à participer. Haussement de sourcils. Gaunt termine rapidement sa clope avant de l'écraser au sol et de suivre le Cubain.
On descend les macaronis (non sans quelques cris de douleur) avant de les dépouiller de leurs coûteux vêtements pour les jeter dans la cuve où ils s'écrasent dans un fond tapissé des contenants de verre que tout le monde y balance. Parvenu près de la fosse, c'est négligemment que Zachary y jette à son tour la bouteille qu'il avait à la main...ah ouais, tiens! on lui avait refilé une bouteille? Mais quand? Boarf, c'est pas important. On l'amène près de la console qui sert à déclencher Satan seul sait quoi...une pluie de lave? De l'essence? De la glu et des plumes? des confettis? Cimarro se penche au-dessus de la cuve, apostrophe les italiens avant de l'encourager à actionner "la chose".

Face à la console, Zachary voit ses mains se poser sur le bouton rouge et ses doigts se refermer sur la vanne. On lui aurait tendu un contrat à signer avec son sang, c'était la même chose. L'heure est venue d'enterrer définitivement un ancien accord avec une organisation criminelle qui vient de se faire laminer le fondement par un Clown. Du fond de la fosse lui parviennent des volées d'insultes latines et il croit même y distinguer son nom à un moment donné. Les plus réacs des mafieux ne l'ont jamais porté dans leur coeur. La Mafia fait dans le trafic de drogue mais les camés et les junkies sont des choses à la limite du sale pour eux. Reniflant avec mépris, Zachary actionne le mécanisme avant d'abandonner la console pour se rapprocher du bord du trou. En pschittant, de l'eau s'écoule mais la chaleur dégagée n'a rien à voir avec une douche brûlante. La vapeur qui s'élève et agresse la gorge, ces hurlements de douleur, c'est pas une banale ébullition. Gaunt se penche légèrement au-dessus de la fosse pour voir des dos nus courbés qui se colorent de rouge avant de virer au noir-cramé dans une odeur de chair carbonisée et de produit chimique. Zach' esquisse une grimace en tirant la langue avant de lâcher d'un ton léger à l'adresse de Cimarro. Raah, j'en ai vu des trucs dégueulasses mais là, j'admets que c'est vraiment vraiment dégueulasse. Deux doigts glissés entre ses lèvres, Zachary siffle un mafieux. Hé! frottes pas abruti de macaroni, ça va être pire! Frottes pas, putain... Ben tant pis. Evidemment, l'autre ne l'entend pas. Et évidemment, c'est dans un geste désespéré qu'ils sont tous en train de se gratter et de s'arracher la peau. Quelques uns seulement font preuve d'un semblant d'intelligence pour se servir d'un petit camarade comme d'un bouclier vivant contre la soude qui commence graduellement à se tarir. Se redressant et s'éloignant du bord de la fosse, Zachary plante une clope entre ses lèvres, l'allume avant de lever le nez sur Cimarro. Et ben...on peut pas vous reprocher de pas avoir d'imagination.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mar 22 Oct - 13:54

Ainsi le fauve ne veut rien, trouvant dans chacune des petites gueules de fer ôtée un exorcisme à ce qu’il a vécu. Agirais-tu autrement Jason ? Non, il refuserait la morphine ou le reste. Souffrir, c’est se sentir vivant, c’est ainsi que Lecter a toujours traversé ses convalescences et elles ont été nombreuses comptes tenus de son imprudence légendaire. Jamais plus de vingt quatre heures couché, même fracassé il revenait s’occuper dans le repaire et avançait. Toujours, se relever peu importe ce qui se passe. Il peut comprendre, mais Boogie ne repousse pas totalement l’idée. Après peut-être. Et plus il en enlève, plus Jason sent le monstre de cendres le harceler à constater les marques, découvrir les entailles, le tableau est … quoi ? Il a tellement vu pire, tellement fait pire. Et alors ? Le pire n’est rien en comparaison de ce que le Clown a sous les yeux. C’est son œuvre fétiche, son Croque Mitaine qu’on a blessé et il a beau promettre le changement de cette marque, promettre la fin de la pieuvre jusque dans son récifs et ses habitations, démolir leur petit cocon privé avec épouses et enfants ça ne dilue pas la rage. La voix de son second pourrait être chant d’apaisement, il devrait mais l’effet est complètement inverse. Va à la guerre Lecter ! Va donc faire justice ! Silence voix de crécelle ; tais-toi donc. Dernière pression de ses doigts sur ceux du félin et le Serpent reprend l’ouvrage le plus pénible qu’il ait eut à exécuter de sa carrière.

Le silence étend son voile, à nouveau et bien malgré eux. On ne peux pas demander à Jason de meubler, de tourner la chose à la dérision ou encore d’ignorer les traces sanglantes comme lors de leurs vilains petits jeux où se blesser devient un challenge. On est loin de cette jolie nuit dans un hôtel où dix vies se sont achevées pour leur plaisir et où se soigner était affaire de confort voir même un simple détail. Morsures des crocs et des lames si belles à l’oeil, souvenirs prenants qui tiraient quelques sourires du bout des lèvres car ils les portaient fièrement là-bas. Ici … tout n’est qu’insulte, plaies meurtrissant jusqu’à l’ego et leurs âmes noires, lacérant cette monstrueuse conscience possessive qui les habite. Ça ne va pas et ce n’est pas là de s’arranger. Pas tant que les coupables ne seront pas passés sous leurs griffes. Le temps file, rythmé par les tintements métalliques et les froissements de papiers qui s’entassent, chiffonnés au passage sous une main dont la raideur va crescendo. Un long soupir file entre les lèvres noires lorsqu’il prend le temps de regarder le dos désormais nu dans son ensemble. Et fronçant un sourcil, Jason effleure de l’index une marque qui se répète plus d’une fois. Une chevalière, certainement. Mancini est plus gradé, il a des privilège et sans doute un joli bijou aux armoiries familiales. Qu’il l’avale et s’étouffe avec ! Le Serpent grogne, furieux et dans sa bouche c’est le goût de la cendre qui domine toujours. « On continue ... »

Tu manques d’entrain Jason, tu manques à toi même. Où es-tu là dedans ? Sans un sourire, bête folle qui ne pense qu’à détruire et en oublierait presque celle pour laquelle cette nuit, elle a envoyé la horde à l’assaut. C’est ton droit d’être blessé, humilié -il faut bien le dire- mais souviens-toi maudit serpent, que ce n’est pas en te retranchant seul que tu iras mieux. Pourtant qu’y peut-il bon dieu ? S’il était humain, compatissant il aurait peut-être un minimum d’attention, il trouverait des mots mais en face le Croque Mitaine n’est pas plus « normal » et ce ne sont pas des paroles réconfortantes qui tueront le nœud du problème. Alors Lecter serre les dents, les entend grincer et s’agenouille à nouveau devant le lit pour poursuivre l’extraction des agrafes côté face. Que ce costume tombe en morceaux, devienne une relique et qu’ils n’aient plus à le supporter. Ce sera déjà un grand pas en avant dans cette mauvaise passe. Lorsque la dernière attache saute c’est un souffle long qui s’échappe, comme une reprise d’air après une longue apnée. Plus de mémorial, te voilà allégé du poids de leurs morts chère bête de soie. Il faut l’avouer c’est déjà moins insultant, un peu. Les abysses glissent sur les côtes brisées, les flancs, étalage d’hématomes entre violet et bleu. Ne regarde pas a dit Boogie, n’imagine rien … le Clown n’y arrive pas. La totalité de ses articulations geint lorsqu’il se relève, en proie à une rigidité désagréable qu’il ignore pour glisser les doigts sous le menton du chat et lui faire lentement relever la tête afin de ménager son cou. De l’autre main il repousse les mèches brunes en arrière,    observe plus attentivement l’oeil rougit et les contusions que Boogie porte au visage. Bon sang ; il en a tellement à venger qu’il ne saura peut-être même pas par quoi commencer. « Viens, la douche te fera pas de mal. »

Et ce n’est pas comme s’il lui laissait le choix en réalité. Après vingt quatre heures passées sous les tentacules de la pieuvre ce ne sera pas du luxe. Lecter ne portera pas son second et il le soutient à peine, question d’évidence car la bête a sa fierté et elle a besoin de se mouvoir seule. Au pire, ce bras passé à sa taille est là au cas où, en cas de malaise. Arrivé à la salle de bain, le Serpent s’écarte mais demeure à distance raisonnable. Il n’est pas présent en infirmier mais il sait comme les évanouissements sont traîtres. Combien de fois s’est-il lui même réveillé dans le fond de sa douche ou sur le parquet de sa chambre ? Autant éviter à Boogie de rencontrer le sol, il ne l’a que trop vu ailleurs dernièrement. Le temps que son second quitte ce qui lui reste de vêtements, Lecter récupère une serviette qu’il laisse à portée de main mais lorsqu’il relève les yeux son reflet dans le miroir le fige sur place, une main suspendue dans le vide. Son image semble déformée, le sourire noir dévorant un visage de craie qu’il ne parvient pas à considérer comme étant le sien. Orbites noirs sans fond comme ceux d’un crâne à nu, silhouette décharnée et chevelure grise par l’Enfer si c’est une hallucination elle a l’air foutrement réelle ! Il entend rire, au loin dans un coin de son esprit et c’est dans un réflexe purement physique que son poing percute la surface réfléchissante, l’étoilant dans un crissement aux allures de gémissements. « … hm, je le remplacerai. » Bravo, vraiment. Te voilà d’autant plus réconfortant. Claquant la langue, le Clown tourne le dos aux miroir brisé et repose un regard éteint sur le chat. « Si tu as besoin d’aide ... » Proposition sans grande conviction car ils ne sont pas du genre à demander de l’aide justement. Trop habitués à gérer les choses à leur manière, à se débrouiller même mal en point.

La porte de la cabine de douche restera ouverte en revanche, ce n’est pas négociable et c’est en appuyant la tête sur l’encadrement, bras croisés que le balafré soupire. « Je sais que tu veux participer, ou au moins assister à la vengeance mais … une heure Boogie. Laisse moi une heure seul. D’ailleurs je prends une heure ce n’est pas une proposition. » Inutile d’assister à la rage, la colère des cendres. Ils ont bien vu à quoi ça ressemble et ça n’a rien de charmant, ça n’apaise pas. C’est à la limite d’être angoissant aussi car une fois la machine lancée elle s’arrête difficilement et mieux vaut ne pas se trouver dans les parages au risque de prendre un coup.
Tu es trop loin Jason … murmure le serpent, tirant sur le barbelé, rappelant à l’ordre. Le laisser seul dans cette douche à laver son propre sang, à ruminer une douleur vicieuse en encaissant en plus tes dernières paroles c’est donc ce que tu souhaites ? Non, les bêtes pansent leurs blessures ensemble. C’est toujours comme ça. Diable c’est épuisant de danser d’un pied sur l’autre à ce rythme, écartelé entre les écailles et la cendre. Il secoue la tête, se décide à bouger et n’attend plus pour entrer à son tour. Toujours habillé et il s’en moque profondément. Une main couvre l’arrondi d’une épaule, oblige le Croque Mitaine à lui faire face. Le grimage se dilue sous l’eau, trace des sillons noirs pour les larmes qu’il n’est pas en mesure de verser. Pourtant les bêtes en sont là, brisées, trop fières pour se lamenter mais elles souffrent, à leur façon. Le Clown n’a rien de comique, il est trop grave cette nuit mais au fond l’envie est là, sous un voile de poussière. Celle de tendre la main, à lui seulement et de rendre au bleu son éclat des autres jours. Alors il ouvre les bras, les referme autour du fauve et l’étreint, possessif mais mesuré autant que possible. « Je ne suis pas Alonso et pas nos hommes. Quoi que tu souhaites dire ou faire, ne le retiens pas Boogie. J’avoue être d’assez mauvaise compagnie, trop sombre aussi mais je suis là. » Il sera toujours là. Ne l’a-t-il pas promis ? Tu ne seras plus jamais seul …    

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
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AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mer 23 Oct - 1:07



Rien ne disparaît jamais complètement et il en est conscient, c'est une réaction purement épidermique et illogique que d'espérer pouvoir effacer jusqu'au dernier souvenir de la Mafia dans les quartiers de New-York. Mais au moins, durant cette période de tuerie, de destruction et d'annihilation, Boogie aura la sensation d'arracher en même temps cette pelisse détestable de martyr. Qui sait, peut-être qu'à force de se mentir sur la disparition de la Pieuvre, il parviendra à se convaincre que les seules images rémanentes de cette dernière ne peuplent plus que les esprits du Sud.
Le déni...c'est un mécanisme de défense classique de toute psyché ébranlée. Tu finiras par croire que c'est arrivé à quelqu'un d'autre, tu feras de tes souvenirs des anecdotes qu'un tiers a relaté il y a longtemps. C'est de cette façon que réagisse beaucoup de victimes. Transférer ce qui les a si profondément blessée sur un autre, réel ou imaginaire. Je ne suis pas une victime. Quoi d'autre alors? Un otage, un prisonnier de guerre, un martyr? L'impuissance et la faiblesse y est identique, il n'y a que le nom et la portée qui change. Tu te rends compte que tu n'es pas tout puissant, c'est ça? Tu restes un être de chair et d'os, tu es un monstre dans le Sud mais ailleurs, pour les autres, tu n'es qu'un cinglé. Dangereux mais mortel. Et si tu saignes, c'est que tu peux crever. A moins que le fait que ça soit cette bande de dégénérés pompeux soit ce qui t'exècre le plus. Ils t'ont approché à plusieurs reprises, ces gens. Tu aurais pu être parmi eux au lieu d'être au milieu d'eux. Sans Lecter, on ne t'aurait jamais pris.

La tête baissée, gardant le silence, c'est d'un air absent que Boogie plante ses dents dans sa lèvre inférieure et meurtrit de plus belle la moindre entaille sur son bras que ses doigts rencontrent. Le pire n'est pas passé. Ca ne fait que commencer. Subir les assauts incessants d'une maudite petite voix que même la douleur piquante d'une agrafe arrachée ou celle qu'il est en train de s'infliger ne fait pas taire. Diantre que la défaite a un goût affreux. La Bête n'a jamais courbé la nuque que devant Jason Lecter. Seul un long soupir rompt le silence et à sentir le poids se porter en arrière, Boogie sait que l'oeil noir se fait critique. Cette agression visuelle, elle n'est que pour lui et ce sont des insultes violacées piquetées de rouge qui sont balancées au visage du Clown. Retrouver le Croque-Mitaine vivant devait être aussi choquant que remettre la main dessus mort. Effleurement léger dans son dos, d'un index qui touche à peine sa peau et une vague de rage émane de derrière lui. Ombre menaçante qui ne s'abattra pas maintenant. Ne regardes pas. N'imagines pas. Agis et débarasses-moi de ça. On continue, lâche Jason d'une voix sans chaleur. Revenant agenouillé devant lui, le voilà le face à face silencieux qu'il redoutait. La créature brisée face à son créateur...La moindre seconde semble s'étirer à l'infini, l'air lui paraît solide et la fraîcheur de l'endroit où il vit le glace jusqu'aux os. Et dans cette absence de son, c'est un refrain intolérable qui se répète encore et encore. Pincement sur la peau, tintement d'une agrafe que l'on arrache, papier que l'on froisse avant de le jeter. Et on recommence...et on recommence...pour un peu on se croirait dans une usine où on répète les mêmes gestes mécaniques.

Les gens normaux trouveraient quelque chose à dire ou à faire, même quelque chose de stupide et d'inepte. Les Bêtes se contentent de se retrancher, de se murer dans un mutisme et un immobilisme glacial. Incapables et non conçues pour adopter ce genre de comportement humain et compatissant. Oh, il pourrait bien feindre une émotion quelconque, ce n'est pas quelque chose de nouveau il a réussi à rendre Alastor Burton presque affligé lors des funérailles de ses parents, mais il duperait qui, là? Certainement pas lui et encore moins Jason. Plutôt que d'éviter systématiquement de croiser les abysses, le fauve préfère fermer les yeux, réagissant à peine aux agrafes arrachées, levant mollement un bras lorsqu'il le faut et tournant la tête vers la porte de la salle de bain lorsqu'il sent les pincements remonter lentement. C'est un long soupir qui achève la tâche de Jason et une inspiration aussi profonde que lui permettent ses poumons à l'étroit qui signe la fin de l'état d'objet pour Boogie. Je t'ai demandé de ne pas y penser, de na pas voir, Jason... soupire-t-il d'un ton las alors que l'autre se redresse en lui levant doucement la tête et il sent plus qu'il ne le voit, le regard du reptile. Sous son crâne, on relance le film précédent scène par scène selon où Jason pose les yeux. Dégageant lentement son menton, le bleu croise les gouffres Arrête. demande-t-il à voix basse.

Emmitouflé dans un orgueil en lambeaux, c'est visage figé que le Croque-Mitaine retrouve sa salle de bain en évitant autant faire se peut de s'appuyer contre le Clown. Se répétant inlassablement jusqu'à la nausée, que tout va bien et qu'il peut le faire, il ignore les plaintes de ses articulations raides, les galets noirs qui s'agitent devant ses yeux. Assis au bord d'une desserte, il se débarrasse de ses vêtements comme on arrache une peau morte. Ca aussi, ça finira dans les flammes.
Tournant le dos à Jason, il pose la main sur la porte de la cabine de douche lorsqu'un crissement grinçant le fait sursauter. Jettant un oeil par-dessus son épaule, il distingue le miroir étoilé puis la silhouette du Clown. Il remplacera qu'il dit en claquant la langue. Entrant dans la douche, il s'apprête à fermer la porte mais doit aussitôt se résigner à la laisser ouverte. Le masque en dégradé de gris s'y est appuyé et ne semble guère enclin à le laisser seul. Tendant le bras pour actionner le mitigeur, Boogie se glisse sous le jet d'eau froide Je t'ai déjà dit que le noir ne t'allait pas et te rendait bizarre... se chuchote-t-il. Sa main libre posée sur le carrelage de la cabine, il laisse l'eau se tiédir en ruisselant sur sa nuque. Un tourbillon rouge se forme au-dessus de la bonde et alors que le jet se fait de plus en plus chaud, le Croque-Mitaine a l'impression d'être une poupée vaudoue hérissée d'aiguilles. Fermant les yeux pour chasser les points noirs persistants, il entend Jason évoquer la vengeance et à crime extraordinaire, vengeance extraordinaire songe-t-il acide en voyant les zébrures rouges qui s'échappent des trous criblant sa peau. Mais...Boogie fronce les sourcils. Mais, Jason exige une heure, seul avec leurs proies. Seul. Pardon? Il en oublie presque de respirer. Le tenir éloigné du spectacle alors qu'il a été bafoué, traîné plus bas que terre, battu par cette bande de dégénérés consanguins? Vingt quatre heures à subir leurs rires, leur suffisance et leur mépris sans un seul instant de répit, à ne pouvoir qu'imaginer ce qu'il allait bien leur faire. Il n'a pas envie de brader une pauvre minute de leur lente agonie. Alors négocier une heure...autant, il se fiche du Patrono mais l'autre...il estime avoir droit de vie et de mort dessus. S'il lui prend l'envie de l'enchaîner à la benne à cadavres et de ne le nourrir qu'avec ce que les chiens ne veulent plus, c'est son droit.
Appuyant la tempe contre la paroi de la cabine, Boogie essaie de contenir cette soudaine bouffée de colère qui serait bien capable de congédier froidement le Clown ailleurs. Sans s'en rendre compte, il se remet à gratter furieusement les entailles d'un poignet, oscillant entre besoin de ne pas être seul dans le silence et celui de pouvoir s'enfermer à double-tour sans témoin. Une main se pose sur son épaule arrêtant net le travail de labour de ses ongles, l'oblige lentement à se tourner pour faire face au masque gris. Ce ne te réussit pas les couleurs sombres, pense-t-il en levant les yeux jusqu'au bord des abysses. Lentement, il se laisse tomber en avant et les bras de Jason se referment sur lui. Pas de jeu d'apparence entre eux, c'est une invitation à quitter ce fortin dans lequel il s'est reclus, claquemuré derrière des murs froids et ternes. Ca va aller. murmure-t-il d'une voix à peine audible en posant son front contre l'épaule de Jason. Goût de sel dans la gorge. Je vais bien. ment-il effrontément. Il n'y à rien dire. Il veux juste en finir. Vite. Tourner la page et avancer.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS Icon_minitime1Mer 23 Oct - 1:18

Un tyran oui. C’est le mot le plus juste pour désigner Lecter. Mais un tyran avec des codes, des façons d’agir tellement … imprécises justement. Ce type est une plaie vivante, exécrable et épuisant au quotidien. Mais Zachary ne semble pas trouver ce comportement révoltant, pour un flic c’est tout de même comique. Ça choque tellement cette organisation décousue, l’idée de vivre sans être sûr de voir le lendemain parce qu’un taré peut décider de vous buter pour une lubie passagère, oubliant les visages aussi vite qu’il oublie la météo de la veille. On se plaît à dire que les sièges sont éjectables au Sud, Lecter n’ira pas contredire puisqu’il avoue lui même qu’il ne considère personne comme étant irremplaçable. Rester en vie sous ses ordres tient du miracle en somme ; mais pour quelques uns la roue ne tourne pas si mal et puis tant qu’on est utile Jason reste un Clown, même capable de générosité. Mais tout se mérite, on a rien sans rien. Cimarro a bien envie de dire à Gaunt qu’il en aura des occasions de trouver tout ça bizarre mais ce n’est pas certain en réalité.
À bien y penser, plus il regarde ce type et plus il y voit un morceau de Jason. Sauf que le balafré n’a pas besoin de drogue pour partir dans des délires abominables mais cette tendance à rire devant un bâtiment en flammes, se réjouir d’avoir une nouvelle arme en mains, brûler la vie par les deux bouts c’est tellement Lecterien. Il ne faudrait pas lui dire deux fois de sauter dans le vide s’il avait l’assurance que le truc puisse être tordant, c’est l’art des suicidaires. Se foutre de tout et surtout d’eux même encore que le ripou semble tenir un petit peu à la vie, assez pour faire les bons choix et préférer trahir la mafia pour se rallier à plus méchant qu’elle. Pas de doutes en réalité, Zach’ est un vénal de première et avec ce que Lecter va lui offrir en remerciement pour son petit (mais inestimable) coup de main, il reviendra très régulièrement. Qui d’autre lui posera un bazooka dans les mains ? Certainement pas la petite criminalité. Ils sont bien partis pour se revoir.    

D’ailleurs, le spectacle n’a pas l’air de lui déplaire et Alonso sent bien lorsqu’il revient à sa hauteur que Gaunt -aussi défoncé soit-il- n’en a pas perdu une miette. Rapide oeillade du géant sur le dernier Italien qu’il a corrigé, il doit bien admettre que sa tête n’a plus exactement la même forme. «  Si sa mère est pas encore là haut, il la verra peut-être avant de crever. » Soupire le géant, un rien plus sombre. C’est ce qui lui plaira le moins dans la vendetta sanglante des monstres. La tuerie familiale qui se profile, femmes et enfants tous abattus et aucun ne sera épargné. Pas le temps de penser plus à ça, Vlad revient et la tuyauterie est chargée. Cimarro laisse l’honneur à leur invité de poursuivre la fête. Les Italiens ne sont pas sans beugler quelques insultes à l’encontre du policier, les traîtres personne n’aime ça sauf chez Lecter car une fois arrivé là … on n’en part plus autrement que les deux pieds devant. On vend son âme ou ce qu’il en reste au diable souriant et on ne s’appartient plus à cent pour cent. En compensation on y gagne, Cimarro ne saurait le nier. Lui a sauvé toute sa famille, leur a assuré une bonne vie et il n’est plus un animal qu’on sortait de sa cage le temps d’un combat, plus un outil destiné à faire gonfler les paris. Et cette mafia que la soude bouffe à petit feu n’y entendra jamais rien. À la grimace de Gaunt et ses recommandations envers l’un des suppliciés Alonso éclate de rire. Non vraiment il commence à le trouver plaisant ce foutu ripou. « On aurait pu faire autre chose c’est pas faux, mais Boogie parlait de la soude. Je ne vais pas ignorer les désirs du chat noir de Jason, surtout pas aujourd’hui. »

Lorsque Zach’ s’éloigne le Cubain fait de même et profite du briquet allumé pour embraser sa propre cigarette. Alonso ne fume pas beaucoup en temps normal, son physique de sportif en témoigne il a tout de même une certaine hygiène de vie et ne touche pas à la drogue. Mais en temps de détente ou de stress il ne dit pas non ; c’est plus qu’approprié après le coup de sang de cette nuit. Certes, ici personne ne manque d’imagination. Encore que, ils sont loin d’égaler les deux premières têtes en la matière. « On est loin des idées de Jason et Boogie, disons qu’on se défend. Qui sait t’auras peut-être l’occasion de les voir à l’oeuvre quand il seront plus disposés. Moi ça m’a jamais attiré la torture … » Avoue-t-il, haussant les épaules. « Pourtant ici faut bien le dire, c’est mérité. Franchement ces mecs sont cons. Même moi je lui aurai pas déplacé un cheveu au Croque Mitaine. » Il peut y avoir pensé, jamais Alonso n’a même esquissé un seul geste menaçant envers Boogie. Il a beau être imposant, connaître sa force il n’a aucune envie de voir la rage de Jason dirigée contre lui. Car dans la balance il faut bien l’admettre, si Lecter doit sacrifier l’un de ses deux suivants … ce n’est pas Cimarro qui aura droit à une main tendue. S’il en est offensé ? Nullement ; le Clown a fait plus pour lui en huit ans que n’importe quel autre. S’il doit mourir, le Cubain le fera l’esprit tranquille.

Depuis la cuve, des râles montent et certains trouvent encore le moyens de les maudire. La fierté devrait avoir des limites parfois. Le géant lève les yeux au plafond et siffle entre ses dents. « Sérieusement ? Ils en ont pas eu assez on dirait. » Le grand Vlad approche à pas de loup par sa gauche, mains croisées dans le dos. « Javel ou Alcool ? » « Pas fan de l’odeur de javel. » Souffle Cimarro en même temps qu’un nuage de fumée, une grimace collée au visage. « Jason les récupère après.  Il ne les attend pas aseptisés. » L’autre acquiesce, fait demi tour et s’en retourne au local alors que Cimarro appuie les coudes sur la console derrière lui. « Au fait, ce que voudra Jason c’est des adresses. Leur famille, surtout celle des deux qu’il a gardé pour lui. Je préfère te le dire à l’avance parce qu’il serait capable de te sortir qu’il les veux dans l’heure et même si c’est impossible, vu l’état de nerfs dans lequel il est il s’en foutra. »

Complètement même. C’est toujours pareil ; impossible n’est pas Jason. Vlad réapparaît, signifiant d’un mouvement de menton que la tuyauterie est de nouveau chargée. La pieuvre comprendra peut-être qu’il est temps pour elle de faire profil bas et de se taire, de ravaler ses propos et de les digérer pour ne jamais plus les vomir. « Tu aurais l’obligeance de tourner la vanne bleue Zach’ ? La moitié des insultes qu’ils bavent est pour toi alors fais-toi plaisir. » Et lorsque l’alcool à brûler afflue dans les tubes, se déverse en soulevant une longue suite de hurlements Alonso se fout du décor, de l’abomination de la scène, des corps qui se recroquevillent et des voix qui supplient … la musique apaise aussi affreuse puisse-t-elle être et ne laisse aucune amertume. La cruauté n’est pas laide lorsqu’elle alimente une cause valable et la justice des bêtes du Sud n’est pas celles des tribunaux entre paperasse et jury. Punis pas où on pèche ; n’ont-ils pas tenus Boogie éveillé des heures sous des douches froides si on en croit les dires de l’Italien interrogé ? Manque de chance créature tentaculaire … chez Lecter tout fini par brûler, rongé jusqu’à l’os. Paupières à demie closes, cigarette aux bord des lèvres Cimarro ricane. Au fond, ils sont tous bouffés par la folie du Clown. De tout ça, il ne restera que des cendres hein ?  
© Jason L.


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