La soirée commence à la ville de New-York. La police se prépare et les voyous sortent du trou d'où ils étaient tapis toute la journée. Une sombre silhouette marche lentement avec une bouteille d'alcool à la main. Lexy prend une gorgée en continuant son périple jusqu'à la maison. Elle est complètement saoule. Elle regarde les gens passés d'un air méprisant en prenant une autre gorgée. Elle a l'air d'un pauvre sans-abri qui ne sait pas ou aller. Eh bien non, elle ne fait qu'errer en noyant sa peine dans une boisson. Elle trébuche une fois de temps en temps mais, ce n'est pas grave, elle se relève avec sa bouteille en espérant retrouver la minable chambre du pensionnat qui lui sert de maison. C'est justement pour échapper à sa réalité miteuse qu'elle boit. Toutefois, l'alcool n'arrange rien au contraire elle devient encore plus détestable. La nuit commence à tomber peu à peu. New-York est une ville assez dangereuse et Lexy espère se rendre au pensionnat à temps. Par contre, ce n'est pas si facile. Elle est fatiguée, ivre et légèrement déboussolée. Il est probable qu'on la retrouve dans une ruelle. Seul avec ces délires d'alcooliques et ces rêves perdus. En attendant que quelqu'un la fait dégager de là, par la force surement. Maladroite, l'adolescente bouscule une jeune fille par accident.

- Fait attention !

Lexy regarde la jeune fille qui se sent insulté et préfère l'ignorer. Elle continue son chemin sur le trottoir mais, la demoiselle n'apprécie guère. Elle lui prend par l'épaule et l'oblige à se retourner vers elle pour qu'elle puisse lui parler.

- J'attends des excuses. Non mais allo quoi ?

La fille qui a été bousculer parle comme une espèce de salope inculte, ignorante et qui se pense tout permise à cause de sa popularité qui lui monte à la tête. Sa petite voix arrogante et cette expression... non mais allo quoi... Pour Lexy, cette fille ne sait visiblement pas comment bien parler. Ça l'énerve encore plus. Même Hypathie, au moins, elle utilise des expressions et une façon de parler moins futile que ça. L'adolescente regarde son opposante d'un air froid.

- Non mais allo quoi ? Dit-elle en exagérant sa façon de parler à l'extrême pour l'insulté encore plus. Va te faire foutre sale pétasse, si t'es même pas fichue de parler comme un être humain alors tu ne mérites pas mes excuses... Grosse vache.

Eh oui, l'alcool fait dire ce qu'on voulait exprimer mais qu'on n'a pas le courage de le faire. En temps normal, Lexy parle avec beaucoup plus de grâce et de raffinement. Elle regarde la fille d'un air hautain. Elle n'a pas l'air d'apprécier les propos du plomb mais bon, ce n'est pas comme si Lexy s'en préoccupait vraiment de son bonheur ainsi que de son bien-être. Plutôt, elle s'en fout totalement. Qu'on la met dans une espèce de hachoir géant, ça la laisserait totalement indifférente. En fait, elle aimerait bien que toutes les idiotes dans son genre passent dans un énorme hachoir. Ça viderait la terre de tous les cons qui l'habitent.

- Putain retourne à ta vie de merde espèce de... Elle semble cherché ces mots. Il faut croire qu'elle n'est pas comme Lexy, elle qui s'amuse à lire le dictionnaire de temps à autre. En effet, ayant une vie sociale loin d'être florissante, l'adolescente trouve du temps pour apprécier la lecture du dictionnaire. Mange de la merde !

Lexy lève un sourcil devant le langage scatophile de l'idiote en face d'elle. Elle n'a rien d'intéressante pour la philosophe, même bourrée elle en vaut pas la peine. Mais une terrible chose survient... L'imbécile a pris la bouteille d'alcool d'assez bonne qualité de Lexy et l'a tout versé par terre en un éclair. Les yeux de la jeune fille alcoolique deviennent remplis de profondes colères. On ne touche pas à sa dose d'alcool... Jamais... Déjà qu'elle n'est pas bien en état d'ébriété... lorsqu'on lui retire elle peut devenir hystérique, voir même violente. Pourquoi gaspiller une bonne boisson ? Lexy gifle la fille. Elle lui crie dessus comme une démente en l'insultant de tous les noms possibles...

Lexy a définitivement pété les plombs. Pourtant, elle garde un tel sang froid d'habitude. Ce n'est pas normal qu'elle s'emporte aussi facilement. L'alcool fait des miracles il faut croire. Pas toujours positif, cela dit. C'est quelques bouteilles qui ont mené l'adolescente jusqu'à Weins. Elle pourrait les blâmer et les rejetés. Mais non, elle continue de les convoiter, de les consommer et de la laisser guider. L'humain est rempli de contradiction, de folies et d'incohérence. Emportée dans sa folie enragée, elle ne fait plus attention à ces mots, laissant libre cours à sa rage. Soudain, une voiture se gara près d'eux. Une personne est venue se stationner, enfin, pense Lexy. La plomb sait très bien qu'il ou elle va sortir, la regarder d'un air dédaigneux et partir en la snobant. De toute façon, la jeune fille a déjà touché le fond. On la regarde constamment de cette manière à l'école. Qu'une parfaite inconnue vient le faire aussi, ça ne change absolument rien. Au contraire, ça va seulement élargir son répertoire de gens qui la dévisagent. Au moins, si on est pour avoir un répertoire de ce genre, vaut mieux en avoir un de qualité avec des gens de toutes sortes. Les platines, quelques zincs et plombs ainsi que des citoyens. Le bonheur quoi ! Toutefois, lorsque la jeune femme tout aussi blonde que l'autre idiote sort de sa voiture, Lexy a légèrement peur. Elle pense que cette femme serait peut-être la mère ou la soeur de l'autre inculte et qu'elle aurait de plus gros ennuis que prévu. Enfin, c'est la première idée qui lui vient à l'esprit. Son air décidé annonce plus qu'un simple air hautain. Elle va parler aux deux filles de façon impartiale. Ça soulage un peu Lexy de savoir qu'elle ne va pas se faire foutre une raclée. L'autre fille s'en va. La brunette a envie de rire suite à la remarque de la minette en chaleur. La plomb est tout sauf une fille qui baise. En fait, ça pourrait surprendre bien des gens mais, elle est encore vierge. C'est sûr qu'avec dix-huit ans de célibat, la chasteté est sous bonne garde. En fait, l'adolescente n'a jamais été comme les autres filles. Pendant que ses congénères font l'amour et profitent de leur jeunesse, elle lit des livres chiants et le dictionnaire. Sans oublier son grand amour, l'alcool. Lexy vit en marginal depuis très longtemps, bien avant l'académie Weins. Elle est malheureuse depuis très longtemps, aussi avant l'académie Weins. L'adolescente quant à elle, complètement ivre, n'a pas encore fini sa soirée. On l'a bien provoqué. Du coup, elle ne s'arrêtera pas là. Elle regarde la femme face à face, en souriant.

- Madame... Dit-elle avec un air et un visage arrogant. La minette que vous voyez est une plomb. Je ne pense pas que ça vous étonne. Voilà, d'où je veux en venir, c'est qu'en tant que plomb, il est de mon devoir de foutre le bordel. C'est notre rôle légitime. Vous ne pourrez pas dire le contraire parce qu'on me le rappelle des milliers de fois à l'école... Elle inspire profondément avant de continuer. Les plombs ont fait ceci, les plombs ont fait ça... Dit-elle en imitant des voix nasillardes. De ce fait, j'aimerais que la prochaine fois vous laisser finir mon travail de bonne à rien. Après tout, si je suis pour porter le titre dégradant de plomb, je dois exercer ma profession dans les règles de l'art, avec qualité et maitrise. J'espère que vous comprendrez car, vous aussi, vous avez un travail. Je dois retourner dans mon internat miteux que je mérite parce que je ne sers à rien. Après tout, on n'est pas des êtres humains, on est qu'une bande de ratés ! Des erreurs de la nature ! Sur ce, bonne soirée madame. Je ne vous dérangerai pas plus longtemps.

C'est Lexy toute crachée ça. De faire un petit discours comme cela à une personne qu'elle ne connaît même pas et une policière en plus. Elle avait besoin d'un peu de dérision et de parler. Pas besoin qu'on la comprenne ni même qu'on la console, elle voulait seulement le dire. Juste, ouvrir sa bouche et parler. Dire ce que les gens ne veulent pas entendre. Dérangé, énervé et inspiré le dégout. Saoule et furieuse, elle n'a pas mâché ces mots. Elle continue son chemin... En marchant maladroitement et tombant à quelques reprises. La boisson lui a fait perdre l'équilibre. Elle a même la nausée. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle dégobille par terre...

Douce vomissure... Comme si son crâne va exploser sur place. C'est une si belle douleur qui serait vraiment stupide de ne pas contempler sous tous ces angles. Le temps semble ralentir sous l'effet de la souffrance. C'est utile dans un sens, elle profite du moment présent. Toutefois, avant qu'elle puisse atteindre l’apogée de ce torrent de supplices physiques et mentaux, une personne lui tend fermement le bras pour faire en sorte de la relevée. Confuse, elle lève sa lourde tête qui semble peser des tonnes. Elle revoit la femme blonde. Est-ce qu'elle a décidé de se venger ? Son arrogance causera sa perte. Si seulement elle pourrait réellement l'achever, ça la rendrait service. Le seul regret est que mourir sur le trottoir complètement ivre n'est pas la plus majestueuse des morts. Elle veut décéder de façon plus impressionnante. L'un des fantasmes de Lexy, le gouvernement n'aurait qu'un nombre très limité de balles. Toutefois, c'est suffisant pour faire peur aux gens puisqu'ils ne veulent pas mourir. Lexy, se laisse tuer par les dernières balles pour permette aux gens de se rebeller. Mourir en héros, c'est ce qu'elle voudrait. Ces premières idées s'estompent en constatant le regard de celle qui la remet sur pied. Elle n'était pas de bonnes humeurs mais elle ne semblait pas lui vouloir du mal pour autant. Elle dit se foutre qu'elle soit une plomb. Elle lève un sourcil, étonné. Normalement, c'est le genre de détails qu'on ne se fout pas. Être un plomb change tout. Cette déclaration peut transformer un sourire en grimace ou une fleur en matraque. C'est triste n'est-ce pas. Eh bien, le gouvernement promet la richesse, le bonheur, les amis, l'amour et toutes les opportunités a condition de faire tout ce qu'on te demande, de vouloir mourir pour les gens au pouvoir et surtout, encouragé tout le monde à faire de même. Que des conneries... Lexy se sent beaucoup trop brillante pour ça. Reste à savoir combien de temps son intelligence va lui permettre de continuer à vivre ainsi. L’intelligence est un cadeau empoisonné… Elle sait maintenant qu’elle n’aura pas à revenir à l’académie à pied. Ce qui est vraiment génial pour cette fille, aussi paresseuse qu’elle soit. Ça l’empêchera de s’épuiser pour rien. C’est tout de même gentil de sa part d’aider une pauvre fille sans but comme Lexy.

- Merci…

Proclame-t-elle, son égocentrisme en prend un coup de poing sur la mâchoire. Elle qui a supposément besoin de rien ni personne. Foutaise… Elle a besoin de Spencer pour bien vivre, c’est sa drogue. De toute façon, l’adolescente se sentirait mal de ne pas exprimer de gratitude envers cette femme. Elle a été bien élevée. Ensuite, la dame lui demande de ne pas prendre au sérieux ces histoires de minettes. Lexy fait preuve de compréhension en hochant la tête. En effet, ce n’est pas tout le monde qui maitrise l’art subtil des mots. Le plomb est passé maître de la discipline, cela dit. La femme lui laisse entrer dans sa voiture. Lexy va en arrière avec Brittany en avant, les mains sur le volant. Ça fait longtemps qu’elle n’est pas entrée dans une voiture. Ça doit bien faire deux ans… Depuis qu’elle vit à New-York. Ses parents étaient assez riches pour se payer une voiture. Toutefois, ce n’était pas la plus belle ni la plus performante mais ce n’est pas si grave, une voiture à cette époque c’est luxueux à la base. La voiture démarre et se met à rouler tranquillement. Lexy regarde les sombres rues de New-York, avec les idées un peu embrouillées. Admirant sous l’effet de l’alcool la triste réalité qui l’entoure. Elle retournera à Weins. Dans son internat pourri avec des gens fatigants. Si elle est chanceuse, elle verra un ou deux plombs sympas avec qui faire la conversation. Devrait-elle en commencer une avec celle qui vient de l’aider ?

- On dit qu’on trouve le bonheur dans les petites joies de la vie quotidienne. Vous y croyez ?

Oui, comme sa saouler jusqu’à la vomissure, frapper une connasse et dire des insultes… C’est ce genre de joies dont elle parle. Bien entendue, cette phrase peut avoir un tout autre sens pour les autres. Elle regarde par la fenêtre d’un air un peu absent. Tout ça en bavant discrètement

La femme regarde Lexy à travers le miroir de son automobile. Elle a aiguisé son attention. Mauvais ou bon, ça reste à voir. Regard froid derrière le miroir, l'effet n'est pas le même lorsqu'elle la regarde directement dans les yeux. L'adolescente comme à comprendre qu'elle arrive de plus en plus près de sa destination. Se servant de la jeune femme comme taxi gratuit. Elle n'a plus de boisson sous la main, elle peut reprendre une sorte de logique. C'est lorsque la policière lui réplique qu'elle sent l'atmosphère du débat commencé. Depuis qu'elle lui parle, elle rêve de lui démonter l'esprit. La plomb ne décapite pas de cadavres comme certains fous mais, bien des esprits. Elle est venue au monde pour le mettre à l'envers et comme elle l'a dit plus tôt, elle doit faire son art avec grâce et passion. Certes, la femme a seulement essayé de l'aider mais, ce n'est pas grave. Elle reste tout de même à ses yeux une personne moins intelligente qui a donc besoin d'être remise à sa place. Ingrate ? Oui, très ingrate, c'est une véritable peste égoïste. De toute façon, ce n'est pas important tout ça. Il est l'heure d'analyser... Perplexe, l'adolescente écoute les paroles de la conductrice à propos du bonheur. Quelle coïncidence, le jour où elle émet une hypothèse sur la joie sans arrière pensée sans avoir même expliqué son véritable point de vue, la personne en face est d'accord. À moins, qu'elle fasse exprès d'être d'approuver cette idée. Simplement pour sympathisé un peu ou bien seulement calmer le jeu parce qu'elle pense que Lexy est une fille agressive. Elle n'a pas tout à fait tord, si elle le pense bien entendue. Donc dans l'esprit de l'adolescente, un sérieux dilemme l'a turlupine. Vrai ou faux ? Comment démêler le tout ? Elle constate rapidement que ce n'était pas réellement important. Elle a dit son opinion, qu'elle revienne sur sa parole serait donnée raison à cette prochaine. Donc elle remporte le combat philosophique. Toutefois, si elle le pense réellement, la tache sera beaucoup plus difficile. Trouver la faille dans l'idéologie qu'elle a abordée. Par contre, avant qu'elle puisse même composer ces mots, telle une mélodie pour continuer cette conversation, Brittany enchaîne avec une question. Qu'est-ce qui rend Lexy heureuse au quotidien ? Rares sont les petits bonheurs chez Lexy, sauf quand elle est saoule. Parler franchement et la décevoir ou bien mentir pour lui coller un sourire ? Malheureusement, elle n'est pas du genre à avouer son alcoolisme aux gens même si c'est flagrant. Disons que c'est un fait notoire que cette adolescente soit alcoolique. Par contre, elle ne le sait pas encore mais, peu tout de même le supposé...

- Ce qui me rend heureuse...

Comme si elle cherchait. Elle parle comme si c'était des paroles en l'air. C'est l'alcool qui fait cela et qui la motive à être honnête.

- Je pourrais vous dire que rien me rend heureuse quotidiennement mais bon. D'abord, pour moi le bonheur ne se trouve nulle part. Un problème réglé est un nouveau qui apparait. Toutefois, j'ai le désir d'une condition que je trouve favorable qui devraient, en théorie, me permettre de bien vivre. Voyez-vous, je déteste l'école. Je ne sais pas pourquoi je suis encore là-bas alors que je suis parfaitement capable de m'éduquer moi-même. Prétention ? Pas du tout madame. Par contre, on m'oblige à y aller, ce qui est déplorable. Donc, deux solutions plutôt utopiques s'offrent à moi, soi j'intègre une école avec des gens plus ouverts ou bien je me passe d'éducation en public. Avec ce petit exemple, je peux affirmer que ce serait un évènement qui rendrait ma vie plus facile. Pour moi, il n'y a pas de bonheur ou de malheur, seulement une condition de vie. Qu'elle soit déplorable ou favorable.

Ce n'était point un mensonge. Elle le pense du début jusqu'à la fin. L'humeur de Lexy est stable, elle ne passe pas d'une émotion à une autre, elle est constante. Sauf qu'à l'académie Weins, elle reste figée dans la paresse et la lassitude en étant de plus en plus maussade et amer.

- Autre que ça, j'aime bien la lecture.

Cela aussi ce n'est pas un mensonge mais, bien un fait.

Elle s'arrête pour un simple feu rouge. Tout simplement parce que la lumière rouge indique une sorte de symbole d'arrêt. Le rouge, la couleur du danger. Ça lui rappelle une conversation avec sa très chère meilleure amie, Spencer. Rouge comme ses cheveux, elles se sont mises une idée folle dans leurs têtes de créer leur propre arc-en-ciel rempli de merveilleuses colorations. Malheureusement, la couleur utilisée en ce moment représente tout le contraire des idéaux auxquelles l'adolescente l'a associé. Elle indique au conducteur de s'arrêter, ce qu'il fait automatiquement. Comme une sorte de conditionnement qui annonce que dès qu'on voit une lumière rouge, on doit arrêter. Alors qu'au contraire, on pourrait prendre le risque et passé tout droit. Non, Brittany respecte les lois bien entendues, ce qui n'est pas toujours le cas de Lexy. Ses yeux sont toujours rivés vers la fenêtre, à regarder les sombres rues bâties il y a si longtemps de ça... New-York, une ville qui a pris un sérieux coup de vieux, depuis qu'on la fermée au public. Gordon a privé le monde d'un patrimoine marquant de l'histoire de l'humanité. Ces temps-ci, Lexy trouve des raisons de haïr le gouvernement autant qu'elle fait des choix tout sauf intelligents, c'est-à-dire, tout le temps. Bref, on ne peut pas dire que la plomb est une fille sage. Ensuite, la blonde répond au commentaire de cette dernière qui prétendait pouvoir s'éduquer seul. Prétentieuse ? Oh que oui. C'est un de ces nombreux défauts. Elle n'a pas aimé sa remarque. L'orgueil revient trop souvent chez Lexy, ça la nuit presque autant que son alcoolisme. Pour elle, l'académie Weins n'a rien à lui apprendre mis à part que le monde est misérable et injuste, leçon qu'elle a bien développé avant même d'y entrer. Du coup, tout ce qui se passe en ce moment n'est qu'un gros bonus, qui n'est pas nécessaire, qu'on se le dise. Brittany fait de son mieux pour rester calme et aimable avec l'adolescente et ce depuis le tout début de leur rencontre. C'est un brin rassurant pour la jeune fille d'être avec une compagnie qui ne va pas la rembarrer pour rien et qui sait argumenter. Ce n'est pas tout le monde qui aime parler de philosophie avec elle et ça lui fait presque chaud au coeur de voir que malgré la fatigue et la situation plutôt inadéquate, que la policière prenne du temps pour simplement parler. Elle réplique en développant son argument encore plus. Elle rend les armes, pour le moment, laissant la femme avec sa propre vision. Il saurait inutile de continuer ce débat plus longtemps et dans son état actuel, elle risque de dire plus de conneries qu'elle en pense réellement, ce qui n'est pas bien. Elle ne doit pas faire comme les idiots, elle doit conserver sa classe. Même si parlé de classe dans cette situation est plutôt ironique car, Lexy est tout sauf gracieuse dans sa position actuelle. C'est elle tout craché, de se mettre dans la peau de quelqu'un qu'elle n'est pas. Bref, elle réfléchie en se demandant bien évidemment qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui répondre. Elle lit... de tout et de rien. Certains livres dont elle apprécie la lecture ne sont pas recommandés, en d'autres mots, ne sont pas permis. Ensuite, il y a les petites histoires toutes mignonnes écrient par de bons citoyens responsables. Certaines sont bonnes, d'autre totalement mauvaises. On peut faire n'importe quelle histoire, tout dépend de l'auteur. Comme dans cette conversation, on peut considérer Lexy comme une écrivaine qui dirige le sens de la relation comme bon elle lui semble. Seulement, elle doit bien écrire sinon, ça ira mal, très mal... Regard d'allure sévère, elle s'apprête à répondre à son interlocutrice. Elle lève sa tête d'un air solonnel avant de parler en projetant bien sa voix.

- Je ne dirais pas que mes goûts littéraires soient orientés vers un style plutôt qu'un autre. En résumé, je lis de tout.

Fin du sujet. Elle n'en dit pas plus. Non seulement elle est avare sur l'argent, l'alcool et les biens, mais aussi dans ses propres relations sociales, on dirait bien. La voiture continue son chemin au signal du feu vert. Le vert est la couleur de la chance ainsi que de la malchance. On peut continuer à conduire, à ces risques et périls. Qui sait si les deux filles vont avoir un accident ? Bref, le visage froid de Lexy change pour un air beaucoup plus amusé.

- D'ailleurs, puis-je me permettre de vous poser quelques questions ?

Elle demande la permission alors qu'au fond, elle s'en fout complètement de savoir si elle veut ou non répondre à ces questions.

- Je m'appelle Lexy et vous, quel est votre nom ? Par ailleurs, puisque vous savez que je suis une étudiante, puis-je savoir quel est votre travail ? Une voiture, ce n'est pas donné...

Perspicace, pour une plomb, n'est-ce pas ?

Sur les dires de la très chère Brittany, ou plutôt Riley, Lexy frisonne. Elle vient de se faire avoir. Voilà ce que son dur parcours lui a apporté. De tous les citoyens à New-York, elle est tombée sur le seul membre d'une sorte de police secrète tordue. Il semblait aussi que la blonde ne pouvait pas être aussi patiente avec elle alors qu'elle a été atroce avec celle-ci. Ce n'est pas tout le monde qui peut rester correct. Ça fait bien trois fois qu'elle affronte la peur de mourir en cette soirée. Avec l'idiote qui l'a cherché, avec Brittany et une autre fois, avec la dénommée Riley. La troisième est pour l'adolescente, certainement la dernière. Puisqu'au mensonge de la policière, la plomb y croit. Une blague ? Non, elle ne le prend pas. Ce n'est pas une plaisanterie qui l'a fait rire. D'ailleurs, l'adolescente n'est pas une fille qui rit souvent. Dû moins, elle peut très bien faire semblant, mais il est rare que ça vienne du coeur. La susceptibilité est l'un de ces nombreux défauts. Elle peut très bien se moquer des autres, mais lorsque c'est son tour, elle se frustre rapidement jetant un vent glacial aux conversations. C'est justement ce qu'elle fait en ce moment. Son regard méprisant qui se mêle à ses envies de meurtres croise les yeux innocents et pourtant bien intentionnés de sa compagne. Elle se retient d'insulter avec une brutalité et méchanceté incroyable tout en mixant le tout avec son alcoolisme pour donner une terrible crise de nerf d'adolescente ivre. Il y a deux raisons à cette apparente tranquillité d'esprit. Premièrement, elle lui a quand même offerte de la ramener gratuitement chez elle. Lexy sait pertinemment qu'elle aurait pus trouvé pire comme chauffeuse. Comme un pervers en quête de jeune fille. Mais ce n'est pas la plus grande raison de son silence. En effet, la jeune fille est égoïste au possible. Elle peut très bien décidé d'envoyer promené la blonde tout en ayant profité du confort de son automobile et dormir sur ses deux oreilles cette nuit. Lexy est tout sauf une personne aimable. Mais Brittany, comme elle l'a si bien dit, est une policière. De ce fait, la plomb se tient à carreau. Elle en a déjà assez dit à cette femme et en rajouté rendrais seulement la situation encore plus tendue. La jeune fille a seulement hâte de partir et de retourner dans son inconfortable lit pour le reste de la nuit. Ensuite, la voiture du flic s'arrête. Sa geôlière en a fini avec elle. Elle est désormais libre de partir, ainsi s'échapper de sa stressante présence. La jeune fille se méfie des forces de l'ordre. Ce sont les policiers qui l'ont emmené en enfer. C'est-à-dire, à l'académie Weins. Parce que oui, c'est école est un véritable empire des ténèbres, toujours selon la vision du plomb qui est loin d'être impartiale à ce propos. Elle détache sa ceinture regarde son hôte une dernière fois avant de lâcher une finale bien désespérante.

- Bien.

Tout simplement. Il en suit d'un silence avant qu'elle sorte de l'automobile. Légèrement apeurée, elle se met en marche rapide vers l'internat. On pourrait presque croire qu'elle court. Ainsi, Lexy Winchester, disparaît dans l'ombre de la nuit, toujours aussi tourmenté par sa meilleure ennemie, l'alcool.

HRP: