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Coffee Time
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MessageSujet: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Dim 17 Nov - 3:38

Coffe Time


La feuille morte vole au vent. L'air glacial l'a fait flotter un moment avant qu'un bottillon le piétine. Sans aucune vie, elle craque sous le poids comme toutes les autres. Ce ramassis de feuilles étendues sur le sol forme un passage de différentes couleurs. Du brun, du jaune, de l'orange et même du rouge sang. C'est le rouge qui attise plus facilement l'attention de la dame rousse qui porte son petit chapeau rond couvert d'un ruban vert. Si la dame aurait du papier et un crayon, elle passerait des heures à recopier le paysage automnal qui se présente à elle comme un cadeau gratuit de la part de la majestueuse nature. Elle dessinerait avec sa mine chaque détails, aussi infimes qu'ils sont. La rouquine reformerait les arbres sur le papier avec son habituelle dextérité ainsi que le ciel nuageux qui accompagne le tout. On pourrait qualifier cette journée de mauvaise, le ciel est gris, l'air glacé et l'atmosphère plutôt mélancolique. Pourtant, la demoiselle y voit une sorte de poésie, un merveilleux phénomène qui s'ouvre qu'aux rêveurs lunatiques. Ça tombe bien, elle fait partie de ces songeurs qui vivent de rêves et d'idées. Elle tourne sa tête vers la droite, puis la gauche et ainsi de suite. Elle ne s'en lassera jamais de cette féerie. Aux yeux de cette jeune fille, New-York est tout simplement magique. Elle sort de la poche de sa veste noire un petit papier tout fripé. Il y a une écriture dessus, à peine lisible à cause de l'usure. C'est vrai que cette note, elle date depuis belle lurette. La rouquine sourit en coin en démembrant la signification du message, pour la centième fois. On dirait qu'elle ne se lassera jamais de le lire. Cependant, il n'y a rien d'extraordinaire sur ce papier usé. Il n'y a que l'adresse d'un petit café à l'allure sympathique, des numéros qui représentent forcément une heure précise accompagnée d'une date précise qui s'avère être celle d'aujourd'hui. Par contre, la signature du destinataire fait la lecture de la rouquine. Inutile d'avoir un poème sous les yeux, lorsque ce chiffon est marqué de la signature d'un certain Frederic Host. Il y a peu de temps, ce nom ne voulait rien dire, ce n'était qu'une manière d'interpeller un plomb comme les autres. À cette même époque, la demoiselle lui parlait en toute impunité. Plus que ça, elle riait en sa compagnie. Alanis l'appréciait beaucoup. Leur relation n'était pas plus compliquée que cela. Les choses ont dégénérés. Cet infirme est maudit, dire du bien de lui est un vrai suicide. C'est carrément morbide. La zinc refuse de juger Calypso. Est-ce qu'elle peut réellement le faire ? Enfin, oui, mais seulement en silence. Bâillonné, elle n'a pas son mot à dire sur la reine. La jeune fille a toujours eu un grand coeur, un peu trop gros même. Elle s'en voudrait à mort de laisser cet être humain, seul en train d'agoniser de l'intérieur. L'irlandaise n'est pas stupide, elle court un grand danger mais elle s'est préparée. Alanis s'est vêtue en conséquence. Ce n'est pas une experte du déguisement mais elle n'est pas mauvaise non plus. Ça devrait suffire. Elle prévoit d'être discrète, de ne pas parler fort. Ne jamais attirer l'attention, c'est son objectif pour cette périlleuse mission...

Les gens défilent devant les yeux de la demoiselle. Il y a toutes sortes de personnes qui passent auprès des autres qui sont tout aussi différents qu'eux. Bourgeois, travailleur, plomb ou platine, tous fourmillent dans la fourmilière géante qu'est New-York. Pour les inconnus qui traversent, la rouquine n'est qu'une adolescente sans importance ni distinction. Heureusement, c'est ce qu'elle désire pour l'instant. Soudainement, elle se sépare dans la masse pour entrer dans un bâtiment. L'odeur du café se fait tout de suite sentir. Frederic a bien choisi, l'odorat de la rouquine est déjà charmer, voir combler. Elle s'assoit sur une petite table en solitaire. Alanis attend, elle fixe l'extérieur, en attente que son infirme préféré vient. Que son ami soit obligé de se déplacer en béquille sans son aide la dérange un peu mais elle se console à l'idée qu'il doit être habitué avec le temps...

Plus les minutes s'écoulent, plus la jeune fille s'inquiète. Il est visiblement en retard. Est-ce qu'il est blessé ? Ou pire encore, au prise avec des vilaines personnes qui veulent sa peau ? Peut-être qu'il lui a posé un lapin. S'est-il moqué de la naïveté du zinc ? La seule action de penser à de telles éventualités lui tranche le moral avant de le mettre en bouilli. Il doit venir, Alanis a attendue depuis trop longtemps. L'espoir fait vivre, une philosophie que la demoiselle suit un peu trop ardemment. Un serveur fini par venir auprès de la jeune fille.

- Vous voulez quelque chose mademoiselle ?

L'irlandaise ne veut pas être impolie mais c'est plus fort qu'elle, un lourd soupire s'échappe avant qu'elle continue.

- Ça va, j'attends quelqu'un...

Elle louche vers les gens qui boivent des cafés à grande gorgée. Le froid est terrible dehors. De ce fait, elle range les armes.

- Je vais prendre un chocolat chaud s'il vous plait...

Le serveur s'exécute sur-le-champ. Il ne voudrait tout de même pas faire attendre trop longtemps sa clientèle. Il revient plus tard, avec la boisson. Ni trop chaud, ni trop froid, tout simplement parfait. Il a même pris la liberté d'ajouter des guimauves moelleuses. Un vrai délice... mais c'est incomplet. Il manque Frederic, on ne peut pas le remplacer par du chocolat... La silhouette qu'elle cherchait depuis si longtemps se présente enfin. Les yeux d'Alanis s'ouvrent grandement. Il est venu ! Il a tenu parole ! C'est lui, elle peut désormais le voir et lui parler calmement. L'irlandaise lui fait signe un petit signe timide de la main. Il s'assoit devant elle. Elle se force pour sourire. Son compagnon est en sale état. Son handicap n'est que la pointe de l'iceberg. Il n'a pas l'air de bien aller, au contraire. Ce n'est pas facile pour lui, la demoiselle en a conscience. Elle est contente de le voir mais penser à ce qu'il doit endurer lui fait de la peine. La moindre des choses, c'est de sourire. Tenter de faire changement pour lui, c'est pas mal tout ce qu'elle peut faire pour l'instant.

- Salut... Souffle l'adolescente à voix basse.

Elle ne sait pas quoi dire. Vite... elle doit trouver un sujet de discussion !

- Je suis heureuse que tu sois venu... vraiment... Dit-elle timidement mais avec le plus de sincérité qu'elle peut avoir...

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Lun 18 Nov - 22:23


Coffee Time



Alanis & Frederic



    Frederic fixe le parc de verre, son bouquet de fleurs dans la main. Il s'est rassis sur le même banc, regardant le grand parc. Il va arriver en retard à son rendez vous. Il devrait se lever, partir et tourner une bonne fois pour toute le dos à cet endroit. Mais aujourd'hui c'est le deux novembre et comme chaque année, Frederic rend hommage aux disparus. L'année dernière, il avait beaucoup pensé à son père et sa mère lui avait parlé de ses grands parents maternels. C'était le jour où la famille rendait honneur aux morts. Mais c'était la première année que "la famille" se résumait à Frederic uniquement. Il fixait le parc de verre sans vraiment le voir. Il ne savait même pas pourquoi il venait toujours ici quand il pensait à sa mère. Il avait fait une maigre tombe dans un autre quartier de la ville, mais c'était ce terrain auquel il pensait pour faire son deuil.

    Il se releva finalement du banc. Il avait mis un costume, comme pour un enterrement et il avait enfilé la vieille doudoune rouge de son père par dessus. Il ne se sentait pas à l'aise pour marcher, mais le vieux blouson lui rappelait des souvenirs bien précis. Il la portait le jour où il était sorti de prison, le jour où il l'avait tenu contre lui avec un grand sourire. Il se demanda vaguement s'il aurait été fier de lui aujourd'hui et du chemin qu'il avait tracé à coup de paroles durs, d'insultes et de seringues. Il déposa le bouquet de fleurs sur le banc et l'observa. Aujourd'hui, il rendait hommage à sa mère, à la femme qu'elle avait été et à tout ce qu'elle avait fait pour lui. Il avait été un adolescent horrible à supporter, sans parler de son mariage précoce avec la poudre blanche. Mais elle était toujours restée à ses cotés. Elle était partie à Los Angeles avec lui, elle avait tout laissé derrière elle pour lui. Et il n'avait jamais pensé à la remercier. A la place, il avait causé sa mort en faisant connerie sur connerie. C'était entièrement à cause de lui si Calypso lui avait tiré dessus. Il lui en voulait, car il trouvait ça trop injuste pour le tord qu'il avait causé. Mais il savait que s'il n'avait pas été aussi con, rien de tout cela ne se serait jamais passé. Et maintenant elle n'était plus là et Frederic était en retard.

    Il reprit ses béquilles et se dirigea lentement vers le quartier du milieu, retrouver son rendez vous avec Alanis dans son quartier préféré du quartier du milieu. Et à l'heure où il lui a dit de la retrouver, il est proche mais il sera en retard d'une petite dizaine de minutes. Les béquilles ont tendance à le ralentir. Il va finir par avoir peur du verglas. Lorsqu'il pousse la porte du café, il a pile dix minutes de retard et il est déjà épuisé par sa matinée. Il fait froid, il ne peut plus fumer en marchant, penser aux morts est éprouvant. Il a besoin d'un café bien fort et bien serré. Il connait bien ce café, c'est un de ses préférés dans New York. Petit endroit intime dans le quartier du milieu où tout le monde lui fout la paix. Il avance vers la jeune rousse et s'installe à sa table avec un sourire un peu forcé.

    "Salut Alanis ... Désolé je suis en retard ... J'ai eu ... un ... contre temps."

    Il pose ses béquilles, enlève sa doudoune rouge toute vieille et soupire de soulagement. Il fait chaud dans le café, on s'y sent bien. Il se force de nouveau à sourire, même s'il n'a pas le moral. Il vient voir Alanis uniquement parce qu'il ne veut pas être tout seul aujourd'hui. Il tourne la tête vers le serveur et attend qu'il vienne à lui. "Un café ... noir, avec du sucre." Il tend plus ou moins sa jambe, dans la mesure du possible pour pouvoir la détendre et soupire de soulagement. Il regarde Alanis, tout mignonne dans sa timidité qu'il s'en sentirait presque gêné.

    "Bien sur que je suis venu ... j'avais envie de te voir, ça fait longtemps qu'on a pas parlé. Comment tu vas Alanis ?"

    Elle ne peut pas aller plus mal qu'elle et de toute façon, Frederic est prêt à tout pour ne pas parler de lui. Tout pour se changer les idées et oublier quel jour on est, oublier que tout est triste en ce moment. Tout enfouir en lui pour se concentrer sur une rousse et un café sucré.

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Ven 22 Nov - 15:17

Il s'exprime comme si sa venue serait une évidence des plus évidentes. Il est vrai que leur dernière véritable discussion remonte à si longtemps. C'est de là que vient l'envie pressante de la rouquine de discuter. Elle baisse les yeux lorsque Frederic lui demande si elle va bien. La timidité est un défaut ou une qualité dans certains cas, quoi qu'il en soit ça, la gêne l'envahie. Elle prend le contrôle de ses actions, l'handicape et la prive d'une conversation plus vivante. Alanis sourit bêtement puis répond à la question de son compagnon d'une manière tout à fait banale et prévisible.

- Oui, ça va plutôt bien.

Elle réfléchie, tout son cerveau est en activité pour trouver quelque chose d'intéressant à dire. Devrait-elle lui parler de ses rencontres avec Caleb ? Mauvaise idée, on ne dit pas de telles choses à un plomb. Enfin, on ne parle pas en bien de Caleb à tout le monde. Il y a une sacrée réputation de grosse brute épaisse qui ne pense qu'à cogner mais la rousse aime croire qu'il est différent. Après tout, il a été si attentionné avec elle à l'infirmerie, il ne peut pas être aussi méchant qu'on le pense. Elle pourrait aussi lui parler de toute sorte de mésaventure qu'elle a connue au fil du temps, éloigné de Frederic. Par ailleurs, il n'a pas l'air en forme. Il est maigrichon et visiblement il passe des moments désagréables... Oh diable ce moment de silence causé par le malaise de la situation. Il est plus que temps qu'Alanis prenne les choses en main et fasse avancer la conversation.

- Je suis sincèrement désolé... Enfin, tu vois ce que je veux dire ?

Sur le moment, la rouquine a de la difficulté à s'exprimer correctement. Elle ne sait pas quoi dire pour que ça passe bien. Il y a trop de manières de s'y prendre, trop de risques et tellement d'avantages. Elle se reprend en main puis continue.

- Ils ont été très méchants avec toi. Je ne t'apprends rien en disant cela et j'aimerais seulement te dire que ça n'a pas changé mon jugement envers toi.

Un peu d'affirmation, ça lui fait drôlement bien. Elle ne suit pas le courant de la masse, elle sait très bien qu'elle ne doit pas être la seule qui fait de même mais c'est pour elle et non pour l'avis des autres que la rousse agit ainsi. Alanis a besoin de se prouver à elle-même de quoi elle est capable.

- Dis-moi si ma question te dérange mais... Qu'as-tu fait pour mériter ça ? On ne s'en prend pas aux gens sans raison, il me semble...

C'est peut-être un peu maladroit de sa part mais la nouvelle d'un conflit entre la toute puissante reine du Nord et le plomb devenu infirme avait percutée l'école d'une manière tellement brutale et puissante qu'Alanis, qui n'était pas très familière avec l'école, ne savait pas où donner de la tête à cette dramatique nouvelle. Par ailleurs, encore aujourd'hui elle a de la difficulté avec l'académie. On ne s'intègre pas dans un établissement avec une hiérarchie aussi complexe que Weins facilement, même si elle possède de nombreuses bonnes cartes qu'elle ignore totalement. Par conséquent, elle préfère avoir la version des faits directement à la source au lieu de se fier à des accrocs des ragots qui ont tendances à tout amplifier dès qu'une seule chose de légèrement suspect se trame. Ces gens sont franchement désagréables, qu'on se le dise. Puis, elle n'ira pas quémander des informations à Calypso non plus, déjà qu'elle hésite toujours à ne serais-ce que de la regarder dans les yeux... Non, elle doit savoir et si Frederic est en mesure d'assouvir sa curiosité suicidaire alors c'est parfait ! Alanis sirote son chocolat chaud hyper sucré. Ils ont mis trop de sucre. Toutefois ça tombe bien parce que la jeune rouquine adore le sucre. Quelques légers rayons de soleil traversent les fenêtres pour plonger leur lumière sur le restaurant. Les gens ont le droit à une petite ouverture dans les lourds nuages qui étouffent le ciel. Ça ne dure pas longtemps, la lumière fuit presque aussi vite qu'elle est venue. C'était bref mais suffisant pour donner des étoiles dans les yeux de l'irlandaise. C'est définitif, elle adore la nature et tout ce qui s'en rapproche... Cet éclaircit était si beau mais ça peut paraître banal pour le citoyen ordinaire qui ne pense qu'à sa tasse de café et son journal. La jeune fille elle, se préoccupe de Frederic, de la nature et de son chocolat chaud tout à la fois. Autant dire que pour l'instant, elle gère plutôt bien la situation. C'est un sentiment agréable qu'elle ne néglige pas. Laisser sa timidité de côté, il n'y a rien de plus vrai. Malgré tout, elle garde une dose de gêne, il ne faudrait pas trop pousser la chose non plus. C'est quand même Alanis Pendcastle, la petite zinc timide par excellence...

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Jeu 5 Déc - 9:19


Coffee Time



Alanis & Frederic




    Il n'a pas envie de parler de lui, pas encore. Trop de gens lui demande ce qu'il y a. Peut être qu'Alanis s'en soucie vraiment, pas comme les autres abrutis qu'il fréquente à l'Académie. Comme Jethro, comme Spencer, elle pense peut être vraiment à lui. Mais le seul qui n'ait aucune envie de parler de Frederic, c'est Frederic et personne n'a l'air de comprendre ça. Certes, il est touché que tout le monde lui demande s'il va bien et tout ça. Mais y répondre veut dire penser au pourquoi de son mal être et c'est ce qu'il veut par dessus tout éviter. Il ne veut pas penser plus que nécessaire à son genou défectueux, il n'a pas envie de penser plus que nécessaire à comment ce genou est devenu défectueux, en fait il ne veut pas pas penser tout court.

    Mais il ne peut pas dire ça à Alanis qui ne fait que s'inquiéter pour lui, qui avait été si enjoué et qui avait réussi à s'attirer les pires ennuis possibles en moins de temps qu'il ne fallait pour lui dire. Elle a l'air si adorable qu'il la prendrait presque dans ses bras pour la rassurer et lui dire qu'il allait bien. Bizarrement la gêne de la petite rousse le rend coupable d'étaler comme ça sa vie personnelle. Il se mord la lèvre. Oui, la petite Alanis s'inquiète sérieusement de son sort et ça le touche profondément. Il ne se sent pas de lui en mettre plein la figure avec ses problèmes et en même temps c'est un bon moyen de parler à coeur ouvert, de se confier. Il est sur le point d'ouvrir de nouveau la bouche quand Alanis s'excuse, ce qui pour une fois lui cloue le bec.

    Pourquoi s'excuse-t-elle ? Elle n'a rien fait, elle. C'est entièrement sa faute s'il est arrivé dans cette situation. Il se force à avaler une grande gorgée de café, se brulant la gorge  au passage, tellement il est surpris. Alors elle pense surement ce qu'elle dit. Il tourne les yeux, vraiment gêné cette fois, de voir une fille toute à fait charmante comme Alanis s'excuser de ce qui lui arrive. Il l'écoute attentivement. Bien sur qu'il voit ce qu'elle veut dire. Elle est gentille. Elle est attentionnée. Ce qu'il n'est pas et ce qu'il n'a pas rencontré souvent dans sa courte vie. Certes, elle est aussi un peu maladroite. Mais il en faut peu pour toucher de plein fouet le petit coeur meurtri de Frederic. Il la trouvait déjà charmante avec mais là, il sent qu'il peut parler à coeur ouvert avec elle, comme il ne l'a pas fait depuis ses séances avec sa psy à Los Angeles. Qu'il devrait appeler peut être. Ca lui changerait les idées.

    Elle lui demande ce qu'il a fait pour mériter ça et il hésite un moment avant de reposer sa tasse de café. Il y aurait beaucoup de choses à dire.

    "Ne t'excuse pas pour ce qui m'arrive c'est pas du tout de ta faute ... au contraire, je dois te remercier d'être là, de te soucier de ma pauvre carcasse ... Peu en ont fait autant et ... enfin merci de rester, d'être là. Même si on s'est pas beaucoup vu, et c'est à moi de m'excuser pour ça. ... "

    Il hésite à lui raconter tout ce qui lui est arriver. Il n'a pas envie de mêler tant d'innocence à tout ça. Ca signifierait l'embarquer dans des conflits que personne ne maîtrise. Mais si une guerre doit éclater un jour entre le Nord et le Sud, il vaudrait mieux qu'elle soit au courant. Alors dis lui. Vide ton sac, ça vaudrait mieux. Elle peut surement comprendre. Ah, tiens, ça faisait longtemps celle là.

    "Pour ce qu'il s'est passé ... de toute façon ça a du faire le tour de New York maintenant. J'ai cru que j'étais intouchable, que j'allais de toute façon gagner, qu'il n'allait jamais rien m'arriver parce que j'avais plus ou moins la protection de Calypso. Donc je me suis mis à dos ... le Grand du Sud ... de façon assez violente ... et quand la Reine du Nord m'a rappelé à l'ordre, j'ai rien trouvé de mieux à faire que de l'insulter. Comme quoi je suis vraiment qu'un pauvre idiot, je sais pas pourquoi je me suis ça en tête ... Et donc j'en ai récolté ... ça, comme tu dis. En résumé, je me suis surestimé, je me suis cru le roi du monde que je n'étais pas."

    Dis comme ça, c'est un discours grandement pathétique et d'ici quelques dizaines années, son histoire sera peut être raconté aux petits enfants pour leur donner un mauvais exemple et leur dire de ne pas faire comme lui. Mais c'est aussi un bon résumé de la trop grande confiance en lui de Frederic, confiance qu'il a désormais perdu et ne retrouvera pas avant longtemps, comme sa rotule en moins. Il serre le poing sous la table pour ne pas montrer à Alanis.

    "Excuse moi de te raconter tout ça ... c'est pas très joli. Et ... aujourd'hui c'est le jour où on rend hommage aux morts dans mon pays, donc je suis allé ... j'aurai bien voulu poser des fleurs sur la tombe de ma mère. Mais ... j'ai plus vraiment envie d'en parler ... alors parle moi de toi plutôt. Si tu veux bien."

    Il sourit largement et fixe les jolis cheveux roux d'Alanis. Un sourire peut cacher beaucoup de chose. A ce moment précis, il cache la tristesse intérieur de Frederic. Ca lui fera du bien de parler d'autre chose que de lui, ça changera.


HS : désolé pour le retard éè

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Ven 6 Déc - 3:14

Coffee Time Tame

La situation de Frederic est dramatique. C'est la première phrase qui résonne à la tête de la rouquine en l'écoutant. Elle reste mitigée concernant sa vision des choses. Devrait-elle être triste parce qu'il y a des gens méchants en ce monde qui pense pouvoir faire ce qu'ils veulent quand ils veulent, et cela aux détriments des autres ou bien pour Frederic qui a laissé son égocentrisme gonflé sans même s'en rendre compte ? En effet, même si les raisons qui ont poussés le plomb à faire de pareilles conneries sont complètement outrageantes et contre les principes fondamentaux de l'Irlandaise, elle ressent une certaine pitié pour lui. De voir un être humain faire des erreurs aussi grossières, c'est dommage. Tout ça est mixé à une peur qui est dans l'incapacité de ne pas exister. Va-t-elle un jour finir comme lui ? Hait par tous et chacun, marginalisé, briser de corps et d'esprit, et cela sans aucune perspective d'avenir en vue ? Alanis n'est pas à l'abri de la stupidité humaine et elle le sait. L'Irlandaise à peur d'elle-même en quelques sortes, comme si elle ne voulait pas se laisser emporter et faire les mêmes conneries que lui a fait. Pourtant, la rousse n'a aucunement l'intention de s'en prendre au grand tyran du Sud d'abord. Elle ne le connaît pas, elle ne veut pas le connaître et elle est persuadée qu'elle ne le rencontrera jamais... Dû moins, c'est ce qu'elle pense... Elle ne va jamais dans le quartier Sud, celui-ci est à donner des frissons aux plus forts et braves joueurs de football. C'est dangereux, sale et rempli de vilains qui n'attendent qu'une chose, assouvir leur soif de sang. Enfin, c'est ce qu'on lui a dit. La seule fois qu'elle y a entrée, elle a malheureusement rencontré un vendeur de drogue qui l'a prenait pour une cliente. Si cette situation n'était pas arrivée à elle mais plutôt à quelqu'un d'autre, Alanis en aurait rit, pas devant la victime bien entendue, elle ne voudrait surtout pas être méchante. De toute manière, l'Irlandaise redoute la Reine du Nord en particulier. L'étudiante a beaucoup plus de chances de la rencontrer, de poser un regard sur elle qui pourrait être mal interprété et prendre cher. Cependant, elle s'entend bien avec Hypatie mais ça ne soulage en rien son pressentiment au sujet de la capitaine des cheerleaders...

La rouquine baisse la tête, embarrassée par la situation. Elle a honte. Honte de ne rien pouvoir faire pour l'aider. Alanis est là, à boire son chocolat chaud devant ce pauvre garçon qui n'a plus rien et elle ne lève pas le petit doigt pour y changer quoique ce soit à sa situation. C'est insupportable, elle aimerait faire quelque chose de concret pour l'aider. Non, la petite est complètement désarmée, elle ne peut rien faire pour lui. Enfin, si, elle peut faire une dernière chose. Elle interprète dans l'attitude de Frederic qu'il est là pour elle. Surement qu'il en a assez de sa propre vie et que pendant l'espace d'un instant, il désire apprendre des autres. Visiblement, depuis qu'on lui a pété la rotule, il passe beaucoup de temps avec lui-même, à penser à son propre cas pendant des heures durant sans personne d'autre que lui pour constater ce qu'il l'entoure. Peut-être que ce mec en a tout simplement marre de sa vie ?! C'est ce que présume la rousse. Vue de cette manière, elle se remet à sourire. Elle peut lui venir en aide, le réconforter et allumer une petite flamme, si petite et fragile soit-elle, près de son cœur calciné. Alanis ne croit pas qu'il a un cœur glacé, elle voit là plutôt un cœur brûler, consumer par le flot incessant des évènements. Tout va si vite...

- Tu sais, je n'ai pas grand chose de spécial à dire sur ma vie. J'ai une vie plutôt... simple. Je n'ai pas des milliers d'anecdotes et de ragots comme ces filles qui n'arrêtent pas de jacasser dans les salles de bain mais j'ai une ou deux histoires...

Elle réfléchit à la première petite histoire à raconter. Telle une conteuse pour enfant, elle amorce sa première anecdote.

- J'ai rencontré un homme vraiment sympa. Pas un amoureux mais il est de très bonne compagnie. Il se prénomme Monsieur J. Il est tout simplement incroyable ! Tu devrais le rencontrer, j'ai rarement vu des gens aussi chics que lui. Il est riche et contrairement à la bourgeoise classique, il n'est pas hautain. C'est plutôt un riche héritier, un vrai philanthrope. Il n'y a pas si longtemps, il m'a emmené dans un beau restaurant de l'Ouest et il m'a écouté sans jamais m'interrompre. Une discussion avec lui équivaut à un véritablement enrichissement personnelle. À ce restaurant, j'ai eu la chance d'écouter des groupes de musique classique que je ne connaissais même pas mais ils étaient tout simplement géniaux !

Pouvoir parler de ses mésaventures, ça fait un bien fou. Surtout pour Alanis. Elle qui n'a pas l'habitude de trop parler...



- Aussi, une histoire un peu moins amusante... Tu l'as surement déjà vu, mais je me suis évanouie en classe...

Elle lance un regard froid. Alanis est encore déçue. Elle considère cet épisode comme un échec lamentable... Mais bon, autant prendre le tout avec un brin d'humour. Elle fait un rire forcé, comme elle l'a fait tant de fois, pour rendre la situation moins gênante.



- À l'infirmerie, il y avait Caleb qui m'attendait. Je pensais qu'il allait me gronder pour ma réaction. Après tout, j'avais complètement raté mon exposé... Mais non ! Il est venu me voir pour m'aider dans la suite du travail et il m'a encouragé. C'est incroyable non ?



Pauvre petite Alanis qui croit tout ce qu'on lui dit... Un jour, elle va peut-être réellement comprendre tout ce qui se passe autour d'elle. Ce n'est pas certains, elle est bien entrée dans le déni, ça semble difficile de la sortir de là.



- Une fois... Attend, est-ce que tu connais Lexy Winchester ? Parce que je l'ai vue une fois s'endormir dans le jardin ! La situation était très drôle à voir. Quand elle s'est réveillée, elle ne semblait même pas savoir où elle était. On dirait qu'elle était complètement perdue dans ses pensées. Mais ne lui dit pas que je t'ai raconté ça... Je pense qu'elle m'en voudra sinon...



La vérité, c'est que Lexy était complètement saoule cette journée-là. Elle est alcoolique. Heureusement que Alanis ne l'a pas remarqué, sinon ça aurait transformé cette situation cocasse en sombre dessin de la réalité. Comme dans toutes ses histoires...

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Mar 17 Déc - 11:46


Coffee Time



Alanis & Frederic



    C'est mieux de se concentrer sur les autres. Ca change, ça fait du bien et Frederic est intrigué par ce qu'Alanis lui raconte. Elle lui parle de problèmes que devraient rencontrer tous les adolescents de leurs âges. Aucun enfant comme eux ne devraient être confrontés à ... à ce qu'ils vivent, à tout ça, aux assassins qui courent les rues avec des haches ou des bombes, perchés sur des talons hauts. C'est un monde de dingue et Alanis et Frederic cherchent à s'en échapper. Simplement, tranquillement, en prenant un bon café dans le Quartier du Milieu, sans chercher à se plaindre pendant des heures ou à imaginer une meilleure réalité. Juste en racontant les petits soucis de la vie quotidienne, comme tous ceux qui évoluent autour d'eux.

    C'est aussi une façon de fuir la vraie réalité, car les problèmes de Frederic seront encore là quand ils sortiront de ce café. Il prendra de nouveau ses béquilles et devra faire attention à ne pas glisser sur le sol car il n'y aura personne pour l'aider à se remettre debout, personne pour lui demander s'il ne s'est pas fait mal. Bref. Il ne doit pas penser à ce qu'il se passera quand ils devront partir parce que pour le moment, ils sont bien installés et ils prennent un bon café. Rien de plus normal. Un peu de normalité, ça fait jamais de mal.

    Alors Frederic se concentre sur ce que dit Alanis. Elle, elle a une vie assez banale comparée à la sienne. Mais c'est pas plus mal. Frederic donnerait beaucoup pour pouvoir être une de ces filles qui jacassent dans les salles de bain. Elles ont toujours des trucs à dire semblent-elles. Il en a connu quelques unes, parfois au travers d'un couloir ou d'une chambre. Mais elles n'ont jamais de personnalité. Elles sont, simplement. Mais non, Alanis n'est pas exactement comme ça. Elle est adorable, elle donne envie qu'on la regarde, qu'on l'écoute parler, même de rien, du temps qu'il est fait. Elle est détendu, elle donne une atmosphère de calme. Son sourire donne un peu de baume au coeur, une douce toute petite flamme toute simple qui commence doucement à s'allumer et qui s'entretient au fur et à mesure de leur conversation. Alors non elle ne va pas tout lui dire sur sa vie depuis sa naissance, elle s'agit juste de petites histoires de la vie, qu'on pourrait noter, ou pas. Des moments de vie sélectionnés.

    Elle parle de ce monsieur J, qu'il ne croit pas connaitre. Ses contacts avec le monde adulte sont assez limités. Peut être s'il voyait son visage il se souviendrait de l'avoir croisé quelque part, et encore. Ce n'est pas si simple. Mais Alanis semble avoir fait une bonne rencontre, un homme gentil, sincère, courtois. Un genre de Prince Charmant comme dans les contes pour enfant ? Il en doute. Il pense aussi à ces hommes mariés qui vont s'amuser avec des petites filles pour leur faire des vilaines choses. Mais cela ne semble pas être ce type d'homme non plus. Il s'imagine sa tête, des grands yeux bleus, un costume, une coiffure pleine de gel et un grand sourire charmeur et intelligent. Certainement un homme charmant, bourré de qualité et d'argent.

    "Ah non, je te le laisse, un homme comme ça, gentil, intelligent, qui emmène dans les restaurants, ça doit faire rêver toutes les filles." Fais pas genre t'en as jamais rêvé aussi, tête de pioche. "Mais ça devait être bien ... Il t'a appris des choses ? Du genre sur le cours de la bourse, sur les planètes ou ... ou j'en sais rien, sur les pandas ? "

    Les rares personnes avec qui il a encore des discussions le manipulent pour qu'il crache des informations sur des Plombs, lui disent que le gouvernement c'est mal, volent des fauteuils roulants pour aller se teindre les cheveux en bleu. Une discussion qui l'épanouirait comme Alanis ne lui ferait pas de mal en effet. D'autant plus qu'il n'y connait pas grand chose en musique classique. Elle continue de parler et embraye sur le cours où elle s'est évanouie. Il s'en souvient certes, il était là. Mais ça lui semble être une éternité maintenant. Le joli rire d'Alanis est frais, plein de gaité et d'un peu d'innocence, ça le fait sourire.

    Il hoche vaguement la tête mais il tique en entendant le nom de Caleb. Individu détestable mais qui a su déjà l'aider. Platine manipulateur pleins de contradictions qui lui a laissé un antidouleur en échange de noms de vilains Plombs. S'il pouvait ne jamais le croiser ça l'arrangerait bien aussi. "... Encouragé ? C'est bien ça ... Peut être que tous les Platines ne sont pas si mauvais finalement." Frederic dit ça, mais il n'a jamais aimé Caleb. Il le perturbe beaucoup trop, il le terrifie et pourtant il l'aide. Alors il fait comme un peu tout le reste, il cache ça dans un coin de sa tête. Il y pensera plus tard, quand le grand vilain blond le bloquera de nouveau dans un placard. Alanis est encore une fois l'image de l'ignorance et de l'innocence, elle ne se doute pas une seule seconde que Caleb puisse vouloir la manipuler, atteindre quelque chose d'elle. Elle n'est pas comme ça, elle voit juste les cotés gentils chez les gens. C'est une bonne qualité, mais ça peut aussi la perdre. Pauvre petite.

    Puis elle parle de Lexy et Frederic lève un sourcil. Lexy ... sera toujours Lexy. Elle ne change pas elle non plus. Il lève les yeux au ciel. "Ouais je la connais Lexy. C'est ... Boarf elle est un peu bizarre aux premiers abord ..." mais pas plus que Caleb, songe-t-il en faisant le compte des fréquentations d'Alanis. "... mais elle est pas méchante ! ... Enfin ... pas trop ... Et non, j'irai pas lui répéter. On se parle pas trop en ce moment." Depuis ... le truc là. Enfin c'est normal, plus grand monde ne lui parle. Il se rappelle encore quand il est revenu à l'Académie après trois jours d'absence pour cause de balle dans la rotule. Comme un grand courant d'air autour de lui et des murmures, des regards et des fuites.

    Il regarde sa tasse à moitié vide. Malheureusement il ne pourra même pas s'en payer une seconde, à lui comme à Alanis. Rien que ça, ça l'énerve. Il devrait payer, c'est lui le garçon ... enfin. Peut être que les choses s'arrangeront. "Tu vois, tu as une vie ... normale ! Tu vas au restaurant avec des princes, tu te fais encourager par le capitaine de l'équipe de football et tu racontes des potins sur des camarades. C'est bon, tu es mentalement stable." A son tour, il échappe un petit rire. Mentalement stable hein. Bien sur. Tout est relatif. Personne n'est totalement stable dans cette ville.

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Dim 22 Déc - 15:09

C'est bien que Frederic connaisse Lexy, sinon son anecdote aurait beaucoup moins de sens et d'amusements. Ensuite, à savoir si elle est méchante et bizarre, ça reste à vérifier. Alanis ne connait pas vraiment cette alcoolique, elle ne retient que les rumeurs qui réussissent à entrer entre ses deux oreilles. Si des ragots parviennent vers la jeune fille, c'est par pur hasard ou coïncidence et non parce qu'elle les a cherchés. Reste, l'Irlandaise a une autre personne à s'occuper que d'une alcoolique, elle a son infirme à qui elle doit donner le sourire. C'est sa mission du jour. Rendre un semblant de bonheur à un être humain complètement bafoué et dépressif...

- Je ne sais pas vraiment qui est Lexy. C'est une fille, qui m'a parlé une fois ou deux fois. Ce n'est pas une amie, je crois. Peut-être que oui ? On ne sait plus toujours qu'est-ce qu'un ami de nos jours, ce qui est très dommage...

C'est une déclaration un peu amère, rempli de lucidité et malheureusement empreinte de réalisme. New-York est couvert de secrets, de mystères, de mensonges et de trahisons. Trop de pressions pour la rouquine, elle préfère y aller à la vitesse du vent et par la direction des étoiles. C'est mieux pour le moral et le sourire. Peut-être que Frederic est une étoile ? Alanis se dirige vers les rêveries étoilées, elle s'est dirigée vers ce pauvre garçon, on peut donc en jugée avec une certaine logique qu'il est une étoile. Alanis et les songes, une longue histoire d'amour qui dure depuis qu'elle a sorti de l'orifice de sa chère mère que la rousse n'a jamais connue de toute façon. Demandez-lui, la rouquine n'exprime aucune tristesse vis-à-vis sa mère, pas comme avec ses grands-parents qu'elle estime comme ses vrais parents...

Alanis, mentalement stable ? Comment devrait-elle le prendre ? Devrait-elle se sentir touché, complimenté ou au contraire snobé et exclue parmi les gens qui ne le sont pas ? Une fois de plus, l'Irlandaise est indécise, à savoir comment elle doit réagir face à cela. S'agit-il d'une provocation ? Envahie par l'incapacité de choisir, la jeune fille bégaie un peu, sans être capable de dire une phrase complète qui a une vraie signification. Elle sait qu'elle doit dire quelque chose, elle ne sait pas quoi par contre. Que son compagnon insère l'Irlandaise dans un moule dont elle ne se correspond pas du tout, ça la perturbe. Est-elle réellement comme les autres au final ? Tant de questions, si peu de réponses, c'est un vrai fouillis. Elle pourrait péter un plomb parce que le dilemme est trop grand et qu'elle passe pour une idiote finie devant une personne qu'elle apprécie. La seule question de l'équilibre mental la mise dans un état plutôt étrange. Qu'est-ce qui se passe ?

- Ah désolé ! J'ai eu un petit problème avec mon cerveau je crois bien... Ça doit arriver à tout le monde non ? Je ne dirais pas que je raconte des ragots parce que pour moi les rumeurs, c'est émettre des jugements. De mémoire, je n'ai pas jugé Lexy, je n'ai fait qu'expliquer des faits en disant que c'était drôle... Je veux dire, je ne parle pas dans le dos de Lexy... Je crois...

La bonté de l'Irlandaise va la tuée un de ces jours. Et dire qu'il y a des gens qui en manquent cruellement, Alanis devrait partager sa gentillesse avec les autres plus souvent, elle en a trop en réserve ça en devient complètement terrifiant. Alanis regarde avec désarroi que les boissons chaudes ont été complètement englouties en peu de temps. Ils ont bu vraiment vite, ça en est presque désolant. Le chocolat chaud de la rousse était tellement chaud, sucré et réconfortant, c'est triste qu'elle l'ait tout bu avant même d'avoir conscience qu'elle en buvait, sinon elle aurait pris le temps de bien savourer cette gâterie. Il ne reste qu'un goût sucré et chocolaté qui persiste à la bouche de la rouquine. Tant de bons souvenirs pour les papilles gustatives mais ce sentiment est légèrement compromis par l'idée que ce n'est pas très bon pour la santé.

- Je vais payer pour nous deux, après tout, c'est moi qui t'ai invité donc ça devrait être moi qui paie...

Ça va coûter un bras à la rouquine, elle en a les moyens mais ensuite, elle ne pourra pas acheter du nouveau avant un certain temps. Elle n'est pas avare mais ça l'exaspère de devoir rationné des morceaux de papier. Surtout dans le contexte où Frederic est un plomb. C'est connu que les plombs n'ont pas beaucoup d'argents. Elle soupire. C'est fou qu'est-ce qu'une petite erreur peut ravagé le moral de la rouquine. Non, elle doit se ressaisir, elle n'a pas à être déçue pour quelque chose d'aussi moindre que cela alors que son ami lui souffre chaque jour. Alanis se sent égoïste et inutile. Elle arrête de se morfondre, ce n'est pas le moment.

- Et si on allait...

Alanis pensait à faire une balade avec lui dans la ville. Par contre, elle change d'avis, celle-ci craint de tomber sur un allié de la Reine. Elle agit comme une idiote, elle s'en veut de ne pas être à la hauteur de la mission qu'elle s'est donnée...

- Je suis sincèrement désolé, je suis stupide et je viens de massacrer l'ambiance. Ce n'était pas mon intention. À moins que je m'inquiète pour rien... Je pense que je suis légèrement tendu pour rien parfois.

L'Irlandaise culpabilise pour absolument rien. Elle a peur de l'offenser et d'être nulle. Oui, la peur, c'est bien ce qu'elle ressent. C'est ironique, elle a peur de casser l'ambiance avec une personne comme l'infirme maudit mais lorsque c'est avec la Reine du Nord elle s'habitue déjà à la briser donc ça lui fait moindrement mal. Elle baisse les yeux, déçue de rien pouvoir faire, totalement impuissante...

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Mer 1 Jan - 16:59


    Mentalement stable ? Mais qu'est ce qui lui a pris de sortir cette nouvelle débilité ? Décidément il y a un truc qui ne va pas dans le cerveau de Frederic, qui ne va plus. Depuis un petit moment il le sait mais c'est encore plus flagrant ces derniers temps. Quelqu'un d'extérieur lui dirait que c'est l'âge adulte qui commence, qu'il est confronté à ce qu'on appelle des responsabilités, qu'il doit gérer une nouvelle partie de sa vie et qu'il y arrive avec plus ou moins de succès. Plutôt moins d'ailleurs. Lui ne l'est pas. Mentalement stable. Il est tout le contraire. Il est instable, facilement irritable, il s'excite beaucoup trop vite. Il va à cent à l'heure. Il s'enflamme. Il ressent ses émotions à fond. Il ne les cache pas, il les vit. Et ça le met dans la merde, parce qu'il ne s'arrête jamais. Et ça l'épuise, ça le fatigue, ça le met sur le genou qui lui reste. Frederic est fatigué d'avoir vécu sa vie à fond.

    Pourtant maintenant il est frustré. Il vivait à fond et maintenant il doit se retenir. Il ne peut plus vivre comme il l'entend. Piégé dans sa nouvelle réalité, Frederic réfléchit trop et entrevoit des nouvelles solutions. Il vit encore un peu certes, mais néanmoins il est sur la réserve, il doit faire attention à chaque geste, à chaque fois qu'il regarde quelqu'un. Il est peut être aussi légèrement paranoïaque. Il n'en peut plus de vivre, de survivre ainsi. Et pendant des nuits entières, il regrette sa vie d'avant, où tout  allait bien, où il pouvait encore se bercer d'illusions sans que ça ne dérange personne. Et la drogue lui manque tellement. Il ressent encore plus maintenant le manque, l'envie d'elle. Ca le prend aux tripes dès qu'il croise Lexy sous l'influence de l'alcool. Elle s'en fiche, elle. Elle peut boire à sa soif. Pas lui. Plus maintenant, il n'a même plus assez d'argent pour se payer un verre d'alcool fort.

    Il ne peut que se contenter de ce café. Certes, Alanis est en face de lui. Une bonne compagnie, un moment de bonheur de tranquillité, de joie simple qu'il ne peut pas avoir souvent. Comme elle le dit, ils sont amis. C'est ça aussi l'amitié, c'est s'appeler pour se voir, prendre le risque de se parler dans un endroit sympa, juste prendre du bon temps ensemble. C'est juste ça être ami avec quelqu'un ? En effet ce n'est pas très compliqué. Mais il existe des quantités monstrueuses de définition pour ce mot. Qui sont les amis de Frederic ? Compter ses ennemis ou tous ceux qui ne peuvent pas le supporter, ou ceux qui veulent le tuer serait plus simple que de compter ses amis. Alors il regarde Alanis avec un léger sourire.

    "Je suis ton ami Alanis. Je ne suis pas le meilleur dans mon genre, mais j'espère être un peu plus qu'une fille qui t'a parlé deux ou trois fois."

    En fait, la rousse est très très gentille. Ca va la perdre un de ces jours, elle disparaîtra. Il suffit peut être qu'elle croise la route d'un clown sanguinaire qui voudra faire d'elle son quatre heures, ou qu'elle soit au mauvais endroit au mauvais moment. Et pouf, nouvel enterrement. Belle perspective d'avenir. C'est normal, c'est celle de New York, pense-t-il rageusement. Il aimerait bien aller faire un tour au quartier Est, où vivent les gens qui travaillent en dehors de tous les problèmes intérieurs à New York. Les salariés, qui gagnent honnêtement leurs vies. Eux quoi. Voir un autre univers. Et se faire embaucher comme stagiaire ou comme n'importe quoi, quelque chose qui donne de l'argent à la fin du mois. Pauvre de son cerveau, voilà qu'il s'égare encore lui aussi.

    "Oh ça oui les problèmes de cerveau c'est très fréquent. Tout le monde en a je crois ... Ou alors c'est moi qui connait que des gens qui ont des problèmes de cerveaux ..."

    Encore.

    "Mais Lexy c'est une fille bien ! ... Ouais. C'est ... elle est gentille. Quand elle veut."

    Mais bien sûr. Ca fait longtemps qu'il ne lui a pas parlé, c'est pour ça qu'il dit ça.Et le café se termine, parce qu'il ne reste pas éternellement dans sa tasse. Pour Alanis aussi, sa boisson est terminée. Elle annonce qu'elle va payer et Frederic se sent mal. Il devrait être capable de payer un simple petit café. C'est cette foutue tasse qui le ramène une nouvelle fois à penser à son compte en banque vide. Et Alanis soupire. Peut être même que ça l'emmerde elle aussi. Ca embête tout le monde de devoir payer pour quelqu'un. Mais Frederic est mal à l'aise. Il a encore quelques dollars sur lui. Tant pis pour les filtres. Plus de filtres, terminé ça. Bientôt il fera ses propres feuilles. Ca pousse comment du tabac ?

    A ses réflexions, il entend son amie commencer une phrase, s'arrêter, en refaire une et s'excuser. Elle hésite elle aussi, elle ne sait pas comment se comporter avec lui. Ca ne l'étonne pas. Ils sont maladroits, ils ne savent pas s'ils doivent se parler, avec quels mots, quels sujets éviter, quels comportements adopter. Frederic est craintif, à chaque mot il a peur de l'inquiéter. Alanis doit elle avoir peur de lui faire mal si elle parle de certaines choses. Il a envie de se pencher par dessus la table pour la serrer contre lui en lui disant que tout ira bien. Les hommes musclés font ça dans les films avec les jolies filles qui pleurent. Mais Frederic n'est pas musclé.

    ".. Je vais payer."

    Après ce ton qu'il espère sans appel, Frederic se lève en prenant appui avec ses béquilles. Il se lève le premier, il doit payer. Non mais. C'est lui qui paye et puis c'est tout. Il ne réfléchit pas. Il doit arrêter de réfléchir de toute façon. Il ne s'aide que d'une béquille avec sa main gauche et se dirige vers le comptoir. Définitivement, faire plaisir à Alanis vaut mieux que quatre dollars. Ses mots tournent dans sa tête pendant qu'il règle leurs consommations. Et puis merde tiens. Marre de cette frustration qui le ronge depuis des semaines. Il empoche la monnaie et repart vers leur table. Ils doivent quitter les lieux pour aller ailleurs, mais avant, il a un truc à faire. Une fois arrivé à la hauteur d'Alanis, il se baisse en serrant sa béquille et de son bras libre, il la serre contre lui avec douceur. Il sourit doucement. C'est son amie après tout.

    "Merci Alanis. Tu n'as pas à t'excuser et tu n'es pas nulle. Au contraire. Je t'apprécie ... beaucoup."

    Frederic n'a jamais su s'exprimer dans les bons moments. Il murmure, il bafouille presque. Il n'arrive pas à lui dire vraiment ce qu'il ressent. C'est compliqué de dire ce qu'on ressent.

    "Tu veux aller faire un tour ? Il doit y avoir un parc pas loin, avec des canards ... On n'a qu'à prendre les sucres et on leur donne ?"

    Donner du sucre aux canards. Frederic n'a rien de mieux à proposer mais c'est déjà ça.

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Jeu 2 Jan - 23:05

Il se lève du haut de ses béquilles pour aller payer. Non ! Que fait-il ? Alanis n'est pas d'accord et pourtant, elle ne peut pas l'empêcher. Elle le regarde d'un air plus qu'inquiet. Elle est sur le bord de la panique. Elle ne veut pas que Frederic paie, jamais ! L'Irlandaise ne dormira pas ce soir avec la conscience tranquille en sachant que quelqu'un de plus démuni à payer pour sa consommation. C'est un vrai supplice.

- Mais...

Trop tard, le plomb a utilisé une arme qui l'a neutralise complètement. La rouquine ne peut pas affronter quelqu'un qui a recours à cette vile tactique sournoise. C'est un coup-bas ! Il l'a tiens, contre son épaule en la tenant doucement, sans vraiment la serrer. Ce n'est pas évident avec des béquilles en guise de jambes. Il lui susurre des mots qui sont tout aussi doux que le geste lui-même. Ce n'est pas de l'amour dans le sens niais du terme. Ce n'est point les mêmes palpitations cardiaques qui rejoignent les amoureux dans une symbiose parfaite. Ce n'est qu'un être détruit par la vie qui s'accroche à autre chose que son malheur. Alanis ne bouge pas, elle ne rejette pas Frederic d'un coup sec ou avec plus de délicatesses. Elle reste-là, à renforcer l'étreinte au fur et à mesure qu'il continue de parler, comme s'il était une grande peluche humaine. Qu'est-ce qu'elle réplique à Frederic ? Quelque chose de simple digne de ses réponses habituelles.

- Merci, moi aussi, je t'apprécie beaucoup.

Elle répète presque ce qu'il vient de dire. Peu importe, c'est l'intention réelle du message qui est important, les mots eux sont éphémères et disparaissent une fois prononcés mais renaissent dans la mémoire de ceux qui savent écoutés, à la différence de ceux qui entendent. Le câlin s'arrête net, comme si ces deux-là savaient instinctivement quand cela devait prendre fin. Une sorte de télépathie soudaine. Il n'y a pas que ça qui vient d'un pouvoir mystique, on dirait que l'infirme peut lire dans les pensées d'Alanis ! Allez nourrir les canards, quelle bonne idée ! La rousse suit les animaux et la nature comme un papillon de nuit qui suit des lumières dans l'obscurité la plus totale en faisant agité ses ailes dans tous les sens. C'est ce qu'elle fait en ce moment, elle trépigne de joie et sautille presque sur place à l'idée d'aller nourrir les canards. Comme une gamine heureuse qui s'en va au magasin de jouets. Elle sourit chaleureusement, c'est fou ce que peut faire un petit câlin à un moral qui tombait en morceau.

- Oui, allons voir les canards dans le parc !

Quelques sucres dans les poches et s'est partie pour l'aventure ! À l'extérieur du restaurent, il fait un froid de canard, pour s'agrémenter en mauvais jeux de mots. Le temps est plus ou moins beau, après tout, c'est une notion très subjective. Nuages grisâtres accompagnés d'un vent faible mais avec une présence qui reste bien sentie. Quelques fumeurs se détendent près de l'entrée en lâchant des nuages de fumée avec des airs nonchalants. Son entrain lui donne envie de courir aussi vite qu'un lièvre qui bondit à vive allure mais son compagnon la force à rester au rythme d'un petit poney fatigué. Mais ce n'est pas grave, l'important, c'est d'être avec ceux qu'on aime, après tout. Des voitures passent, certaines de polices. Alanis marche sur l'asphalte alors que son compagnon lui y va à quatre jambes, dont deux artificielles. La rouquine ne sait pas si on peut réellement considérer ça comme des jambes mais dans le doute, elle suppose que oui. Elle frotte ses mains quelques fois, pour récupérer un peu de chaleurs entre ses doigts en regardant les bâtiments autour d'elle. L'Irlandaise connaît un peu New-York mais pas avec une exactitude très raffinée. Telle une enfant qui découvre un nouveau monde malheureusement truffé de boîtes de Pandore. Tout à coup, elle pointe du doigt un espace vert un peu plus loin avec quelques statues qui servent de décoration. Ça n'a pas fallu beaucoup de temps avant qu'elle et son ami pénètre dans l'espèce de grand jardin, avec une petite marre au canard plus loin. Les arbres ont déjà perdu leurs feuilles les rendant complètement nues mais ceux-ci ne sont pas complexés. La nature elle-même n'a pas de vêtements, Alanis, pour sa part, va conserver les siens pour deux raisons. Soit, elle a froid et c'est une personne très pudique. Des bancs sont installés près de la petite marre. La petite fonce avec son compagnon mais... Rien. Il n'y a pas de canards qui font des bruits typiques. Rien, ils se sont tout simplement envolés quelque part...

- Dommage, il n'y a pas de canards aujourd'hui...

Un peu déçu, comme autrefois, elle s'assoit lourdement sur un banc d'un air légèrement boudeur. Les anatidés auraient dû être là. Ça ne se passe pas comme prévue et ça, c'est franchement dérangeant. Frederic se pose à ses côtés, sur le banc. Elle se retourne vers lui en faisant un sourire en coin un peu ironique.

- La chance n'est pas de notre côté on dirait...

Peut-être que oui ? Il y a quelques corbeaux qui passent ici et là. Leurs silhouettes noires se dessinent à travers les branches d'arbres mortes. Symbole de la mort, ils errent dans le parc comme des mendiants au Sud. Ils volent un peu partout, mangeant tout ce qui leur tombe sous le bec. Alanis observe les va-et-vient des oiseaux. Elle lance quelques morceaux de sucre, aucun d'entre eux n'approche. Il faut croire que le sucre ne marche pas vraiment sur les volatiles. Alors, l'Irlandaise lance un morceau de pain offert gratuitement par l'autre restaurant. Un petit pain chaud pour chaque tourtereau, comme il disait à l'entrée. En un battement de cil, l'un des corbeaux vient s'approprié le morceau et s'envole à toute vitesse. C'est toujours mieux que rien.

- Ils sont tout de mêmes beaux, ces corbeaux. Ils ne sont pas comme les canards mais je dirais qu'ils ont leur charme à eux. Je ne le verrais pas avec des plumes blanches sinon ça serait des colombes et ainsi de suite. Oui, le noir, c'est ce qui leur va le mieux. C'est drôle de voir que tout à sa place dans la nature, n'est-ce pas ?

Les nuages avancent rapidement dans le ciel. Ils s'agitent, plus rapidement que d'habitude. Étrange ? Un peu mais rien d'alarmant là-dedans. Le paysage l'envahie soudainement, provoquant chez elle une certaine nostalgie s'enfonçant aussi loin que le pays où elle a fait ces premiers pas.

- Je suis née en Irlande, à la campagne. Le paysage ressemblait un peu à celui qu'on voit en ce moment... Et toi ? Souffle-t-elle en regardant le ciel nuageux...

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Ven 10 Jan - 15:39

    Frederic n'est pas quelqu'un de spécialement galant, ou de macho. Il est pour l'égalité des sexes. Ce n'est pas pour une théorie débile selon laquelle les hommes sont les esclaves des femmes parce qu'elles sont belles et qu'il faut prendre soin d'elle. Certes, il le pense un peu, mais pas là tout de suite. Il s'est levé pour aller payer pour eux juste pour remercier Alanis d'être là pour lui, de ne pas lui avoir tourner le dos, d'être son ami, tout simplement. En cet instant, il réalise qu'elle est importe pour lui. C'est normal, c'est son amie. Et elle lui prouve simplement, en parlant avec lui, en lui faisant penser à autre chose. Certes il est maladroit, il n'arrive pas à lui dire vraiment ces choses là, à lui faire comprendre combien elle lui apporte une bouffée d'air frais dans son quotidien. Elle n'a pas idée parce qu'elle ne sait pas comment est ton quotidien merdique. Mais il ne lui dirait pas. Elle s'inquiète déjà beaucoup trop pour lui.

    Il la rejoint et maladroitement, il la serre contre lui. Un câlin simple, juste pour montrer son affection. Il lui sort qu'il l'apprécie. Abruti, comme s'il ne savait pas dire mieux que ça pour lui montrer. Il a un sérieux problème de communication. Il est presque incapable de dire aux personne qui l'entourent qu'il les aime bien. Surtout Alanis. Il sourit contre elle quand elle lui rend son étreinte. Il l'entend lui dire la même chose. Au moins il se sent compris. Il n'arrive pas bien à se blottit totalement contre elle à cause de sa béquille, mais au moins il est contre elle, elle est contre lui. Il profite un instant avant de s'écarter pour lui proposer d'aller dehors. Ils n'ont plus rien à faire ici et ils pourront profiter du froid de l'hiver. Enfin de l'automne froid. ... Enfin froid, tout est relatif. L'idée d'aller nourrir les canards semble grandement plaisir à la jolie rousse qui en sautille presque de joie sur place.

    Frederic marche tout doucement en s'aidant de ses béquilles. Il fait du mieux qu'il peut sans demander trop d'effort à son genou en mauvais état. Dès qu'il force un peu, il a mal. C'était déjà la raison de son retard. Ca l'énerve parce qu'il se sait horriblement infirme et qu'on le regarde avec pitié, alors qu'il déteste ça. Il ne fait aucun commentaire et il avance en compagnie d'Alanis jusqu'au parc proche d'ici. Mais ... aucun canard. Rien. Pas même un pigeon. Aucun volatile de toute sorte. Elle est déçue et lui aussi. Ils s'assoient l'un à coté de l'autre et boudent de la même façon. On dirait des enfants à qui on promet quelque chose qu'ils ne voient pas. C'est nul. Pas de canards dans un parc, c'est comme un chocolat chaud sans mousse par dessus. Il fait une moue boudeuse lui aussi. Ca lui déplait fortement, comme si on avait privé un petit garçon de cadeaux à Noël. "Non ... c'est nul. Ils auraient adoré en plus, ça leur aurait changé du pain et des petits poissons plein d'arrêtes qu'ils mangent ... Ils ont du partir dans des contrées plus chaudes." Et comme Frederic les envie de pouvoir partir loin de New York d'un battement d'aile.

    Il lève les yeux et les branches accueillent des corbeaux. Alanis lui dit qu'ils sont beaux en noir, mais Frederic fronce les sourcils. Il n'a jamais supporté ces oiseaux. Trop noirs, trop sombre, il ne les trouve pas élégant. Lui, justement, il préfère les colombes, plus fraîches, plus jolies. "Tu ne les trouves pas sombre ? Ils ressemblent aux vautours ... comme s'ils apportaient des mauvaises choses. En plus quand ils crient ... ça me donne froid dans le dos. Mais tu as raison, le noir leur va bien ... comme le gris va aux pigeons et le roux à tes cheveux d'irlandaise. C'est vrai que tous les irlandais sont roux ?" Tu parle de cliché. mais dans son pays natal à lui, les irlandais sont à peine vu comme des européens. Trop loin, trop proches des anglais, trop différent. Alors on parle de ce qui est différent. Frederic n'a jamais eu la chance de voir autre chose que Tallinn et New York. Pourtant il adorerait voyager, découvrir des nouvelles cultures.

    Il va pleuvoir, se dit-il en voyant les nuages. Cela le mouillera peut être. Mais ce soir il pourra fumer depuis sa fenêtre en regardant la pluie tomber. Ce bruit l'apaisera. Il sourit en entendant Alanis lui parler de son pays natal. Cela lui semble si loin maintenant qu'il peine à s'en souvenir. "Je suis né en Estonie ... dans la capitale, à Tallinn. Tu regardes d'un coté, tu vois la mer, grise, froide, avec des vagues violentes. Et si tu tournes le dos, tu vois la ville couverte de neige. C'est un endroit magnifique, plein de lumières. A cette époque, les décorations de Noël commence à sortir, il ne fait que des températures négatives. Ma grand mère avait un secret, elle mettait un truc dans son chocolat chaud, j'ai jamais su quoi. De la cannelle ou une épice inconnue ..." Dès qu'il commence à se souvenir, tout remonte, les après midis à l'école, les batailles de boule de neige, les gâteaux, les visages souriants de sa famille derrière les bonnets et les écharpes. Il sourit avec nostalgie. "Un jour peut être je t'y emmènerai. Y a pas beaucoup de soleil et il fait très froid, mais ... y a de la neige sur le sable." C'est un pays totalement différent, avec des façons de vivre et de penser différentes. Il cherche une cigarette dans sa poche et l'allume rapidement. Il inspire la fumée et ça lui fait du bien. "Désolé, je dois t'ennuyer avec mes histoires. Pourquoi tu es venu à New York toi ? Enfin je veux dire, y a une raison au fait que tu sois partie d'Irlande pour venir ici ?"

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Sam 11 Jan - 22:17

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Un petit ricanement amer sort de la bouche de l'Irlandaise. Les Irlandais, tous roux, c'est quoi cette histoire ? C'est tellement absurde que la petite ne peut pas se cacher. Venant de quelqu'un d'autre, elle l'aurait mal pris et peut-être même qu'elle se serait indigné face à cet outrage disgracieux. Elle rit, toutefois, ce n'est pas un rire pur. Un sentiment désinvolte se cache derrière ce sourire qui a éclaté subitement. Elle n'a même pas pris la peine de répondre à sa question, croyant que c'était qu'une blague, un peu déplacé par contre. Des balivernes sans but qui se baladent dans la conversation, rien de plus.

Une question, une réponse. Alanis regarde avec de grands yeux chargés d'appétit. Ce n'est pas une faim ordinaire, qu'on ressent chaque jour lorsqu'un manque d'énergie survient et se manifeste dans le ventre. Non, c'est une voracité intellectuelle, une curiosité maladive et sans limite qui infeste l'esprit de la rouquine depuis son plus jeune âge. Cette même bestiole qu'on surnomme la soif d'apprendre l'a mené jusqu'à New-York, inévitablement, à l'académie Weins. Néanmoins, si dans certains cas ce trait de caractère lui a fait défaut, cette partie de sa personnalité lui a conféré d'innombrables avantages au cours du temps passé à l'académie. Cependant, les gens peuvent tourner le dos aussi vite qu'une pièce de monnaie qu'on jette en l'air en attendant de voir si celle-ci montrera pile ou face. Personne n'a de contrôle sur la chance. Pour l'heure, elle observe son compagnon parler d'un paradis qui n'est pas perdu mais complètement inaccessible à qui que ce soit dans cette ville. Malgré la température qui semble, un tantinet, hostile là-bas, la rousse y voit de la beauté, des paysages dignes de grandes oeuvres d'art. Toutes façons, la petite voit à chaque nature son charme et ses distinctions, même dans les plus mélancoliques d'entre toutes. Cela a toujours été dans sa propre nature, qui n'a rien avoir avec les panoramas sur lesquels celle-ci est en extase en les regardant. Elle s'imagine déjà là-bas lorsque Frederic lui parle de cet hypothétique voyage en ce pays. Se balader dans la ville avec les petits flocons qui tombent, comme ici, mais avec la grâce estonienne. C'est très différent. On ne peut pas comparer la splendeur de New-York et de Tallinn, ça ne se fait pas et surtout, ça ne se dit pas...

- J’aimerais beaucoup y aller ! Ça a l’air d’un pays merveilleux. Puis, tu pourras être mon guide, ce serait doublement plus amusant !

Elle réplique comme une gamine prête à aller découvrir le monde aujourd'hui, à ce moment précis. Dans son état actuel, peut-il vraiment inviter Alanis dans un voyage ? Alors que personne ne sait s'il va ressortir de New-York en vie, un jour. C'est un mystère mais la rouquine est tellement naïve et enveloppée par la joie du moment qu'elle pourrait croire n'importe quoi venant de lui. Toutefois, la rouquine est troublée. Pourquoi s'excuse-t-il ? En fait, la question est très mal formulée. Pourquoi les deux doivent s'en remettre à des pardons en baissant la tête à tout bout de champ ? Deux bons amis n'ont pas à justifier leurs actes lorsque ceux-ci sont d'une gravité aussi mineure et sans importance. Ça va suffire pour de bon !

- Tu sais, je pense qu'on peut arrêter les excuses entre nous. Enfin, pas pour ce genre de chose. Après tout, nous sommes des amis non ? Je me suis moi-même excusé pour rien mais il ne faudrait pas qu'on continue de la sorte... C'est étrange.

Elle rit nerveusement en regardant son compagnon. La vérité, c'est que ces espèces d'excuses creusent un fossé entre Alanis et Frederic. L'Irlandaise a horreur de ça, de voir son ami si loin d'elle alors qu'il est tellement proche physiquement. Ça lui ferait une profonde entaille au cœur. Pour rendre la conversation un peu moins sordide, elle enchaîne avec ses propres anecdotes.

- En fait, je ne suis pas venu à New-York moi-même, ni en territoire américain. J'habitais en Irlande avec mes grands-parents à la campagne. Lorsqu'ils sont morts, à cause de la vieillesse, je me suis retrouvée seule. Mon supposé vrai père était installé aux États-Unis pendant tout ce temps. Il était trop occupé pour prendre soin de sa fille, à ce qu'il paraît. Ça m'importait peu puisque ce n'est pas lui qui m'a élevé a proprement parlé. Il était devenu mon tuteur légal sans être mon père pour autant. Par conséquent, j'ai dû venir aux États-Unis pour avoir un toit. Je n'ai pas connu ma mère, je la juge de la même façon que mon père. C'est ainsi que je suis arrivé à Allentown et non New-York. J'y ai vécu un certain temps avant que je sois accusé d'un crime que je n'ai pas commis. Pour la faire courte, je suis sortie d'une bibliothèque avec un livre que je n'avais pas emprunté dans mon sac et la police a cru à un vol. Ce qui est bizarre, c'est que je sais que je n'aurais jamais laissé un livre par accident dans mon sac. Ce n'était pas la première fois que j'allais visiter une bibliothèque. On m'a envoyé, sans que j'aie mon mot à dire, à l'académie Weins, donc à New-York. Voilà comment j'ai atterri ici, brièvement. Et dire qu'il y en a qui s'en sorte facilement pour des crimes cent fois plus terribles que ça... Surtout que c'était un accident...

Légèrement mélancolique, Alanis n'a pas l'humeur très haute lorsqu'elle pense à son passé. Il n'est pas spécialement horrible mais la simple idée de s'être fait arrêter sans comme une vulgaire criminelle, interrogée et envoyé de force à l'académie comme n'importe quelle canaille, ça lui fait mal à l'estime...

- Je te renvoie la question. Enfin, si tu veux en parler. Ce n'est pas tout le monde qui est à l'aise de discuter de ça, je crois...

Suite à près d'une minute ou deux, des gouttes d'eau tombent du ciel. Ce n'est pas de la pluie mais une petite averse, un bébé comparé à ce que la mère prépare très prochainement. Alanis regarde l'horizon du ciel au loin, avec ses multiples nuages lointains mais qui semblent à proximité.

- Il va pleuvoir, on devrait rentrer à l'académie.

La petite sagesse de l'Irlandaise lui titille l'esprit. Elle doit revenir au bercail, au pensionnat des zincs en étant un minimum sec. Devoir conserver sa discrétion pour ne pas se faire interroger sur ses allées et venus, reprendre le cours normale de la vie. Elle aide l'infirme à se lever de son banc et les deux pauvres fous quittent le parc que les corbeaux ont tôt fait de désert pour s'envoler vers le Sud, en quête de cadavres frais. La pluie s'est intensifiée au cours de leur longue marche vers l'académie. Il fut un moment où les deux étaient confrontés à la croisée des chemins. Un dernier câlin à suffit à exprimer ce que mille mots auraient été incapables d'expliquer. Alanis doit se séparer de son ami, pour sa propre sécurité. L'un va à gauche, l'autre à droite, pour se rendre à la même destination. Triste dénouement mais empreint de la réalité de l'infirme maudit...

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MessageSujet: Re: Coffee Time Coffee Time Icon_minitime1Sam 18 Jan - 14:06

    Frederic rirait presque de sa propre bêtise. Il n'aurait pas du lui dire cela sur les Irlandais. Lui même s'énerverait si on sortait un énorme cliché sur l'Estonie. Et pourtant la tentation était grande. Il s'amuse avec la petite Alanis. Ils parlent de leurs pays respectifs et Frederic ne peut s'empêcher de se sentir nostalgique. Il sait, il sent qu'il n'y a plus vraiment rien pour lui à New York, que ça ne pourrait pas être pire et de nombreuses fois il se prend à rêver d'un retour dans son pays natal. Malheureusement il sait aussi qu'à moins d'un énorme miracle, il ne peut pas quitter New York. Alors il préfère oublier ce doux rêve, l'enfouir loin cacher dans son cerveau et essayer de se persuader que la vie n'est peut être pas si mal à New York. Il a toujours quelques amis, dont une fille rousse avec qui il boit des chocolats et donne des sucres à des canards inexistants. Donc pour le moment, ça va. Le pire est passé de toute façon. Il se cramponne à l'idée que vu ce qu'il s'est passé, il ne peut rien lui arriver de pire. Du moins pour le moment.

    Donc il ne continue pas à parler de ce pays merveilleux. Il l'idéalise surement un peu, il ne dit pas à Alanis qu'à cette époque de l'année il fait déjà environ moins cinq à midi. Il ouvre la bouche pour vouloir s'excuser du tel cliché qu'il, mais elle le devance en disant que ce n'est pas la peine. Qu'ils doivent arrêter de s'excuser. Après tout ils sont amis. Et Frederic se surprend de nouveau à la trouver tellement innocente et tellement gentille et tellement adorable. Il en aurait presque oublier ce que le mot amie signifie. Il n'a jamais eu beaucoup d'amies filles. Il ne les comprend pas toujours. Et la dernière en date lui a tiré dans ... non, suffit d'en parler. Ils sont amis bon sang, suffit de parler de choses tristes. C'est le passé maintenant. Vis avec. Avance. Bouge. Va de l'avant sinon tu vas rester posé dans tes souvenirs tristes. Pense à autre chose. Il tourne de nouveau la tête vers la marre pour voir si par hasard quelques canards seraient encore là plutôt que dans le Sud. Mais non, toujours pas de volatile. Tant pis pour eux, ils ratent un truc. Elle a raison. Qu'ils arretent de s'excuser. Entre amis, on ne le fait pas. Il tire sur sa cigarette et il a la bonté de souffler la fumée dans une autre direction que celle d'Alanis, pour éviter que ça la dérange.

    Elle parle d'elle, elle raconte son histoire personnelle. Frederic aime entendre le passé des autres. Il y a toujours des trucs intéressants à savoir sur les autres. Il écrase son mégot sous son pied droit et tend la jambe gauche en cachant une grimace. Il y arrive de mieux en mieux. Il comprend son histoire, son passé sans parents. Ils se ressemblent de ce point de vue. Plus de parents. Des choses qui se passent. Il hoche la tête. Être envoyé à l'Académie pour un vol de livre ? Enfin un vol, tout est relatif. On aura tout vu. Il comprend maintenant pour elle lui parait si innocente. Comparé à certains personnes qui sont là parce qu'ils ont vraiment commis un crime, Alanis semble un doux agneau égaré qui ne sait pas pourquoi elle est là. Elle lui demande à son tour la raison de sa présence ici et il a un léger haussement d'épaule.

    "Bon, je te sors la version courte aussi, sinon on va y passer des heures ... Mon père est mort quand j'avais dix ans ... et ma mère est revenue dans son pays natal, les Etats-Unis donc. On a déménagé à New York pour tout recommencer à zéro. De là, j'ai commencé à ... prendre de la drogue, ce qui m'a valu d'être envoyé à l'Académie. Encore une belle connerie, les flics m'ont trouvé avec de la poudre blanche dans les poches alors fatalement ..."

    Ouep, encore une énorme connerie. Peut être que s'il n'avait jamais commencé la drogue, il n'aurait jamais été à Weins. Peut être. Qui sait. Il sent une goutte d'eau sur son nez. Voilà la pluie arrive. Il soupire en se levant. C'est la fin d'une belle après midi. "Faudra remettre ça ... Je connais un café à l'Ouest où les serveurs mettent le double de chantilly dans le chocolat." Et c'est beaucoup mieux. Très joli à voir en plus. Il s'en lèche les lèvres à l'avance. En avançant, ils vont presque éviter la pluie. Ils se séparent. Ils ne doivent pas être vus ensemble. Ils ne peuvent même pas finir le trajet tous les deux. Au moins Alanis pourra rentrer plus vite. Frederic lui n'échappe pas à la pluie. Parce qu'il marche trop longtemps. En remontant dans sa chambre, il pose un morceau de sucre emballé dans un coin de son bureau. Petit souvenir d'un canard qui n'est jamais venu. Il le mangea quand il sera moins boiteux.


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