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If I can't love her... then who ? •• PV Sarah
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MessageSujet: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Dim 20 Oct - 21:33




If I can't love her




Le cours désastreux, la visite du psychologue, ou du psychiatre, il n’avait jamais vraiment compris la différence, et cette journée portes ouvertes qui arrivait beaucoup trop vite. D’ailleurs, c’était comme une obsession, cette journée : Roger ne pensait plus qu’à ça. Il avait l’impression, en même temps, que toute l’école n’avait que cela en vue. Tout était tourné dans cette direction. Et lui aussi. Roger avait fait au moins un truc bien pour son image de professeur : il avait collé l’élève qui avait quitté son cours avec impertinence. Et même si c’était le chouchou de tous ses collègues, peu lui importait. Pour le moment, personne n’était venu lui en parler. Personne n’était d’ailleurs venu lui parler tout court, comme d’habitude. Il ronchonnait déjà en entrant dans la cafétéria à l’heure du déjeuner. Ses collègues ne se tournèrent pas vers lui. En même temps, ils n’étaient que deux, et sortirent en le voyant entrer. Enfin, non… ils étaient juste sortis parce qu’ils avaient fini de manger, et ils lui adressèrent même un vague sourire en partant. Il y répondit très vaguement. Encore plus vaguement qu’ils ne l’avaient salué, eux. Non, il n’y avait pas de raison qu’il ronchonne, en fin de compte, de sa solitude continuelle. C’était lui qui fuyait tout le monde. Mais il le savait. Même les élèves avaient peur de lui et ne l’aimaient pas. Mais bon, comme il essayait toujours de le faire comprendre – en particulier à propos de leur président – la figure de l’autorité n’avait pas à se faire aimer ou détester, mais à se faire craindre. Machiavel. XVIème siècle, il le savait déjà mieux que n’importe qui. Le problème, c’était qu’il était peut-être un peu trop détesté, justement. Plus qu’il ne l’aurait voulu, en tout cas. Et évidemment, ceux qui l’aimaient le moins, c’était les Platines. Il était trop étonnamment apprécié par les Plombs pour qu’il puisse faire passer cela pour du hasard. Même si c’était du hasard, il faisait forcément mal son travail.

L’idéal aurait été de paraître parfait aux de ses collègues, puisque les élèves étaient loin d’être de son côté. Mais pour cela, il fallait leur parler, et il n’avait pas envie de parler avec eux, pas plus qu’il n’avait envie de faire des efforts pour être un bon professeur envers les Platines. A quoi bon ? Il ne pouvait plus rien faire pour eux, et il n’avait pas l’intention de perdre son temps en compagnie de ceux avec qui il n’avait aucune chance. C’était comme Spinoza… qui ne faisait pas de la philosophie pour quelques monstres. Non pas qu’il compare les robots du gouvernement à des monstres… mais c’était la même chose. Plus d’esprit, de réflexion, plus d’humanité. Plus aucune chance de s’en sortir. Plus de liberté pour s’extraire de la vie instinctive et animale, pour s’élever à des valeurs au-delà de celles imposées par le pays. Comment était-ce possible qu’ils soient devenus tellement imbus d’eux-mêmes qu’ils ne cherchaient même plus à savoir comment ni pourquoi le monde entier n’était pas comme eux ? Beaucoup de questions qui resteraient sans réponse. Et qui lui avaient coupé la faim. De toute façon, il ne mangeait pas souvent le midi, il se contentait principalement d’un café pour se tenir éveillé. L’école le dégoûtait et lui coupait toujours l’appétit.

Il s’installa à une table, seul, sa tasse fumante devant lui, plongé dans ses pensées. Il ne voyait déjà plus la salle dans laquelle il se trouvait, assis. Il n’y avait plus que cette fumée et, à l’intérieur… il voyait des images passer. Des images lointaines. Comment fonctionnait la mémoire ? Où était le mystère ? La façon dont les souvenirs se conservaient, ou l’oubli ? L’oubli était une chose terrifiante. Les élèves qui passaient par là avaient tout oublié, simplement oublié. Certains l’avaient bien compris… puisqu’ils luttaient contre l’oubli, quel qu’il soit. Certains étaient pourtant issus de gens bien. Comment avaient-ils pu en arriver là ? C’était lié… à la mémoire sociale. Il y avait des repères, des cadres sociaux de la mémoire, grâce auxquels on pouvait se repérer et reconstruire sa propre histoire. S’il n’y avait plus ces repères, s’ils étaient tous falsifiés et réinventé, quelle histoire pouvions-nous encore construire par rapport à nous-mêmes ? Roger se souvenait du passé du pays comme du sien. Il se souvenait de la guerre et de ce qu’il avait vécu dans le monde entier. C’était peut-être par chance d’avoir pu voyager, et des écrits qu’il avait conservés. Sans cela… il aurait oublié, comme tous les autres. Mais la mémoire était conservée ailleurs… il fallait la faire revenir. I devait y avoir un moyen… C’étaient peut-être les clandestins. Ils savaient, eux… Les clandestins… la pièce devint floue, brusquement. Il secoua la tête et s’essuya brusquement et vivement les yeux. A quoi pensait-il, tout à coup ? Il n’y avait pas pensé depuis… Non, c’était faux, il y pensait tous les jours, ou il ne serait pas là. C’était seulement pour elle qu’il risquait sa vie tous les jours. Et il ne pouvait pas prétendre le contraire.

Il plongea son regard dans son café. C’était la seule chose qui le faisait penser à autre chose qu’à la dictature, la paix, le regret… autrement dit, à rien du tout. Soit il y pensait, soit il ne pensait à rien du tout. Même dans ses rêves, il n’y avait que ça. Et il cherchait cette porte de sortie, sans jamais y parvenir…

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Lun 21 Oct - 0:43


IF I CAN'T LOVE HER... THEN WHO ?
Feat Roger

L’homme est un animal sociable. Isolé, privé de contacts sociaux, il ne peut se développer correctement. L’homme est un animal sociable, il paraît. Une idée acceptée, admise. Et pourtant, elle était seule. Elle l’avait toujours été. Cela lui manquait-il ? Oui, parfois, elle ne pouvait nier qu’elle n’avait pas pensé à quelqu’un avec qui partager son lourd secret. Quelqu’un avec qui partager ses jours et ses nuits. Mais cette pensée, tel une rose, se fanait bien vite. Sa vie n’avait pas été la vie rose et belle des enfants chéris, ceux qui vivent entourés et qui possèdent déjà tout avant d’avoir appris à parler. Non. Elle avait dû se battre pour s’en sortir. Et là où d’autres auraient perdu leur humanité, se seraient forgés une carapace aussi solide que le roc, Sarah avait réussi à conserver son altruisme et une certaine forme de douceur. Pari insensé, risqué, et pourtant réussi. La vie à Weins était simple. Les faux semblants et le mensonge. S’intégrer dans le système pour mieux le détruire. Mais rien, absolument rien ne devait transparaître. Sinon, elle n’osait imaginer ce qui pourrait lui arriver. Les contacts avec la résistance étaient sporadiques, aléatoires afin de ne pas attirer l’attention sur eux. Elle ignorait si d’autres personnes à Weins étaient comme elle mais elle partait du principe qu’il n’y avait que des ennemis autour d’elle. C’était plus prudent. Même les élèves étaient des ennemis potentiels, surtout les Platines. Sarah devait malgré tout faire comme ses collègues : se montrer exécrable envers les Plombs et adorable envers les Platines, malgré toute l’animosité qu’elle ressentait pour ces derniers. L’art de duper son entourage. Sarah était considérée comme une excellente enseignante, c’était d’ailleurs pour cela qu’elle avait été contacté par l’académie pour être recrutée. Elle était appréciée de ses collègues. Une enseignante modèle. Et seule. Terriblement seule.

Le cours avait été particulièrement long. La petite Platine qu’elle ne supportait pas avait été, comme toujours, parfaitement imbuvable mais Sarah avait dû prendre sur elle pour lui adresser des sourires sincères et la féliciter de sa compréhension du système. Elle soupira lorsque la salle de classe fut vide. Elle se souvenait d’autres salles, il y a de cela tellement longtemps qu’on aurait dit une autre époque. Des salles de cours où elle s’était assise côté élève, où elle avait ri, avait appris, avait aimé. Aimer. Un mot dont elle ne comprenait plus le sens, qui l’avait laissé vidée, exsangue et à jamais guérie des hommes, pensait-elle. Le dernier homme qu’elle avait aimé passionnément était parti avec une autre. Si elle n’avait pas confiance dans les personnes de son entourage, cela était encore plus vrai de la gent masculine. Mais comme le disait un vieux dicton, il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau… Il y avait dans l’ensemble de ses collègues, une personne qui faisait figure d’exception. Non seulement c’était un collègue mais c’était également un homme. Un homme solitaire, qui n’avait pas une réputation très bonne auprès des enseignants. Taciturne et plutôt secret, on racontait toutes sortes d’histoires à dormir debout sur lui.

Etait-ce cela qui avait attiré Sarah la première fois qu’elle l’avait vu ? Ou bien cette lueur de désespoir farouche dans ses prunelles noisette qui l’avait émue ? Cet homme avait quelque chose que les autres n’avaient pas. Un charme fou et contre lequel elle luttait éperdument. Chaque fois que son cœur s’emballait, elle se forçait à repenser à cette fameuse nuit. Cette nuit où elle était rentrée tard après un conseil de classe. Elle avait ouvert la porte de chez elle, le cœur léger de retrouver son homme. La porte de leur chambre était entrouverte et la veilleuse allumée. Elle était entrée et là… Le choc. L’inimaginable. Une femme aux cheveux noirs se tenait étendue entre ses draps, l’homme la serrant encore contre lui. En règle générale, ce souvenir effaçait instantanément le trouble que Sarah pouvait ressentir et glaçait son cœur aussi sûrement qu’un froid polaire. Elle s’étira, tentant d’écarter ses pensées sombres de son esprit. Elle avait une heure et demi de libre avant son prochain cours, un petit tour dans la cafétéria ne lui ferait pas de mal, elle avait bien besoin d’un café fort. Sarah ne fumait pas, ne l’avait jamais fait mais elle était une grande consommatrice de café. Serré, noir avec un sucre, comme toujours. Elle marchait d’un pas assuré dans les couloirs. Un de ses collègues lui adressa un clin d’œil auquel elle répondit d’un sourire gêné. Elle jeta un regard vers la cour où les élèves se tenaient en groupe bien séparés, les Plombs soigneusement à l’écart des deux autres groupes.

Elle parvint enfin à la cafétéria réservée au personnel. Elle croisa deux collègues qui en sortaient et elle les salua poliment. Entrant dans la pièce, elle ne fut guère étonnée de ne voir personne. Il était bien tôt ou bien tard pour manger. Une silhouette familière se tenait pourtant assise à une table, seule. Les cheveux aussi noirs que l’aile du corbeau et la ligne svelte du jeune homme ne pouvait la tromper. Elle alla se servir un café avant de s’assoir doucement, le cœur battant, en face du jeune homme. Elle lui adressa un sourire, tentant de desserrer sa gorge en buvant une lampée de café.

Bonjour, Roger. Comment vas-tu ?

Son regard se figea naturellement dans les yeux noisette qui la troublaient tant avant de se dérober et de plonger dans la boisson chaude.

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Lun 21 Oct - 21:47




If I can't love her




Des bruits de pas parvinrent jusqu’à ses oreilles, mais il était persuadé qu’ils venaient de quelque part au-dessus de sa tête. Il pensait à autre chose, de toute façon, et ne les entendait que vaguement. Il aurait pu n’y avoir personne, il aurait peut-être quand même entendu des pas. C’était encore toute cette pression qui se resserrait autour de lui et l’emprisonnait dans la peur. La paranoïa, oui… comme s’il ne pouvait plus jamais être seul. Surveillé continuellement, espionné par tout et tout le monde. Même les murs de l’Académie. Il n’y avait que chez lui qu’il se sentait un minimum en sécurité. Et encore, quelque chose lui disait que cela n’allait pas durer longtemps. Après tout, l’ennemi était trop fort, il aurait bientôt le contrôle sur tout, même sur les esprits. Et peut-être d’ailleurs devait-il se réjouir de leur absence de culture. Sinon… S’ils avaient lu des livres étrangers, ils auraient probablement su comment s’y prendre. Mais heureusement, les gens comme lui y avaient été préparés et avait créé une véritable résistance avant que ce ne soit tout simplement impossible. Et encore, cette résistance, il n’avait jamais vu le bout de son nez. Que faisaient-ils exactement, dans l’ombre ? Pas beaucoup plus de choses que lui. Il se demandait s’il y avait vraiment une résistance, parfois. Ou, du moins, s’il y en avait une, elle devait être lointaine, trop lointaine. Trop à part, dans son coin, occupée à ne pas se faire attraper, et il était absolument certain qu’il ne croiserait jamais le moindre résistant dans cette ville.

En entendant la voix, il sursaut, faisait trembler son café, et même la table entière. Il était tellement habitué à être seul, tout le temps, qu’il ne pensait pas possible que quelqu’un vienne et s’adresse à lui. Mais quand il vit le visage de son interlocuteur – ou plutôt interlocutrice – il renversa carrément son café qui coula à ses pieds. Il se leva précipitamment, cherchant ses mots, secouant la tête. Pourquoi s’était-il habitué au silence et à la solitude au point d’avoir peur de tout ce qui bougeait, et tout ce qui faisait du bruit ? ♫ Je… Sarah… je suis vraiment désolé… je ne t’avais pas vue entrer… Je pensais à autre chose et je ne m’attendais pas à voir quelqu’un. ♫ Evidemment, il ne s’agissait pas que de ça. De la surprise. Si ça avait été quelqu’un d’autre, il n’aurait certainement par réagi aussi brutalement. Et pendant qu’il parlait, il garda les yeux baissés, juste pour ne pas avoir à croiser son regard, comme s’il avait peur qu’on y découvre quelque chose. Mais quoi ? Il devait rester neutre. Il prit une profonde inspiration, faisant passer ce geste pour du désespoir, et leva enfin la tête. Il n’y avait pas de quoi avoir peur… Après tout, rien ne lui disait qu’il fallait se méfier d’elle. En fait, si. Déduction logique. Tout le monde était suspect. Le personnel de l’Académie l’était dix fois plus que les autres. Sarah était un membre du personnel de l’Académie. Il y avait donc toutes les raisons de ne surtout pas lui faire confiance, ne surtout pas lui parler sans réfléchir à la moindre de ses paroles, de ses gestes… Sans trop donner l’air de réfléchir, sinon ce ne serait pas naturel. Mais c’était peut-être justement là le problème : il réfléchissait trop. Malheureusement, il ne pouvait pas s’en empêcher : ce serait encore pire. Quand elle était là, il perdait tous ses moyens, et sa seule chance de s’en sortir était encore de se concentrer sur chacune de ses actions. Et surtout l’action la plus dangereuse : les paroles. Surtout que l’histoire de l’autre jour avait dû se répandre très vite. Tout le monde savait certainement déjà qu’il perdait vite le contrôle dès qu’il était un tant soit peu perturbé. Et elle avait tellement l’air de toujours étudier attentivement les personnes qui l’entouraient pour mieux les cerner… elle aurait remarqué tout de suite, alors, que sa présence le troublait. En même temps, il venait de renverser son café sur elle. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus discret. Alors maintenant, que pensait-elle ? Sûrement qu’il avait quelque chose à cacher. Cela pouvait être des activités illégales, ou bien… la vérité. Une vérité à laquelle il n’osait même pas penser, tant elle mettait sa vie en jeu. Mais il allait s’en sortir. Après tout, ce n’était pas comme s’il était amoureux d’elle ! Non, c’était une obsession stupide à laquelle il allait vite mettre fin. La meilleure façon serait d’affronter la réalité : Sarah avait toutes les chances d’être du côté des autres, et alors il n’y avait plus rien d’humain en elle. Alors il n’avait rien à espérer, rien à désirer. Ce n’était que ce faible espoir qu’elle soit comme lui qui le maintenait dans cette illusion. Alors il fallait s’en échapper, et se prouver à lui-même qu’elle n’en valait pas la peine.

Il s’éloigna pour aller chercher une éponge et essuya la table, ainsi que sa tasse. Heureusement, il n’avait pas renversé celle de sa collègue au passage. Il soupira, vraiment, cette fois, en cherchant une excuse valable. Il n’y en avait pas. ♫ J’étais complètement ailleurs. Tu aurais peut-être dû faire plus de bruit en rentrant, pour me sortir de cet état… bref, trêve de plaisanterie. Pardonne-moi encore. Quand tu es arrivée, j’étais en train de penser à… à… cet élève que j’ai envoyé en retenue. Je lui fais nettoyer les toilettes… mais peut-être que j’aurais dû lui trouver quelque chose de moins pénible. Et moins déshonorant. C’est un bon élève, mais je ne pouvais pas non plus laisser passer cette attitude… Enfin, tu ne vois sûrement pas de quoi je parle. Caleb Reed a quitté mon cours alors que je m’occupais d’une élève qui avait fait un malaise. J’ai été obligé de le coller. C’est déplorable qu’un élève de Platine se permette une telle attitude. Et dire qu’ils sont censés être des modèles pour tous les autres élèves… ♫ Et c’était la seule bonne action qu’il avait fait de la journée – bonne action au sens que l’on apprenait dans l’Académie, une action qui était dans son intérêt et en sa faveur. Même s’il ne s’était pas montré plus favorable aux Platines en faisant cela. A présent, il s’en excusait comme il pouvait. Il regarda rapidement Sarah, craignant sa réaction, et s’aperçut qu’il n’avait même pas répondu à sa question. ♫ Mais… je vais bien, merci. Et toi ? ♫ Il se rassit en face d’elle, et fit un effort pour garder son regard sur elle. Pour couronner le tout, il était fatigué et ça se voyait sûrement dans ses yeux. Mais après tout, cela pouvait jouer en sa faveur. S’il était fatigué, il ne voyait pas vraiment ce qu’il faisait.  

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Mar 22 Oct - 0:32


IF I CAN'T LOVE HER... THEN WHO ?
Feat Roger

Il était seul, comme toujours. Cela n’avait rien d’étonnant. Les collègues le fuyaient. Tous. Excepté Sarah. Pour quelle raison ? Elle n’aurait su le dire. Pourquoi lui ? Elle s’était approchée sans bruit et l’avait observé un bref instant. Sa nuque était penchée vers la table, à découvert. Son regard avait glissé une fraction de seconde de trop sur sa peau qui semblait si douce. Elle préféra détourner une fois encore ses pensées de ce genre de choses. L’homme était un enseignant. Donc suspect. Mais l’aura qui planait autour de lui sentait le soufre et attirait Sarah. Il n’était pas comme les autres, elle en avait la conviction. Jusqu’à un certain point. Elle avait vécu tant d’années dans cette école sans se faire démasquer. Ce serait trop bête de se laisser prendre maintenant ! Dans cet univers clôt et confiné, l’autre était toujours suspect. Le moindre geste, la moindre parole prononcée d’une façon ou d’une autre pouvait être considérée comme un signe. Sarah en avait parfaitement conscience. Elle avait parfois cette sensation fugace d’être un équilibriste sur un fil. Pencher un peu trop d’un côté ou de l’autre et c’était la chute vertigineuse assurée. La résistance était son seul espoir, son seul rayon de lumière dans ces ténèbres. Ce n’était que lorsqu’elle rentrait chez elle qu’elle pouvait enfin souffler, retirer ce masque qu’elle portait jour après jour. On porte un masque depuis si longtemps qu’on oublie parfois qui se trouvait dessous. Mais Sarah n’oubliait jamais. Elle connaissait son objectif et ferait tout pour y arriver, même si pour cela elle devait payer très cher.

Elle l’avait interpellé d’une voix franche et douce, une voix presque caressante. Mais la réaction eut le don de la surprendre. Roger eut un gigantesque sursaut et envoya le fond de sa tasse sur le chemisier de la jeune femme. Elle eut un mouvement de recul bien inutile et contempla le désastre, à moitié surprise à moitié amusée. Roger semblait complètement pris de panique et Sarah ne put s’empêcher d’éclater de rire, un rire cristallin et frais. Il avait vraiment quelque chose de bizarre mais ça lui plaisait dans le fond. Il s’empressa de s’excuser. Elle hocha la tête.

Ne t’excuse pas, c’est moi qui débarque comme ça et qui m’impose sans façon.

L’homme avait à présent les yeux baissés, comme un gamin pris en faute. Sarah eut tout loisir de contempler son visage à la dérobée. Un visage où transparaissait une sorte de peine contenue, des lèvres fines et délicates, un menton où se dessinait une légère fossette. Elle sentit son cœur rater un battement. Finalement, au bout d’un long moment, il se décida à relever la tête, plongeant son regard dans le sien. C’était comme plonger dans un océan sans fond, une galaxie étoilée qui vous appelait au rêve et à l’évasion. Elle resta un bon moment ainsi avant de se rendre compte qu’elle le fixait avec insistance. Elle détourna le regard, attrapant une serviette pour éponger son chemisier trempé. Elle lui adressa un sourire qui signifiait clairement qu’elle ne lui en voulait pas. Son haut était blanc et malheureusement les liquides et le blanc ne font pas très bon ménage. Elle n’avait nullement fait attention à ce genre de détails cependant, toute absorbée par la contemplation de son interlocuteur. Pourquoi la rendait-il ainsi ? Pourquoi lui ? Une seule réponse : parce que c’était lui, parce que c’était elle. Tout cela n’avait aucun sens et ne menait à rien. Et pourtant, son cœur, lui semblait s’en moquer éperdument et continuait sa folle cavalcade. Elle avait réussi à éliminer la majeure partie de la tâche, son chemisier étant plus que transparent. Elle reposa la serviette et adressa un regard bienveillant envers le gaffeur. Que lui passait-il dans la tête à cet instant ? Est-ce qu’elle le dérangeait ? Est-ce qu’il était vraiment l’enseignant froid et à la botte du gouvernement ? Pendant un bref instant, elle se prit à rêver qu’il pourrait s’agir d’un résistant, d’un homme qui était comme elle. Mais ce n’était que sottises, et même si c’était vrai, beaucoup trop risqué pour aller le vérifier. Roger partir chercher une éponge pour nettoyer la table. Sarah en profita pour s’assoir en face de lui. Elle attrapa sa tasse et, pour se donner une contenance, avala une gorgée du breuvage encore chaud. Elle sourit à sa remarque.

Non, vraiment, ne t’en fais pas, tu n’as pas fait exprès.

Et Roger lui livra le fond de ses pensées. Ce fameux élève qu’il avait dû punir rudement. Etait-il possible qu’il s’en veuille ? Sûrement parce qu’il s’agissait d’un Platine et que ces élèves étaient vénérés par les enseignants. Caleb. Oui, elle voyait parfaitement de qui il s’agissait. Un de ces élèves qu’elle avait en horreur. Elle haussa les épaules, d’un air compréhensif.

Tu n’as pas à t’en vouloir, tu sais. Tu as fait ce qu’il fallait. Ce n’est pas parce qu’un élève est platine qu’il a tous les droits. Il est certes parvenu à l’excellence mais il n’est pas à l’abri de manquements à la discipline. Quant au degré de punition… Je suis sûre que si tu l’as collé et que tu lui attribué cette punition, c’est qu’il l’avait mérité.

Pour être tout à fait honnête, Sarah était ravie qu’un petit platine se fasse rabattre le caquet. Mais elle ne devait pas le montrer outre mesure. Elle avala une autre gorgée. Puis, Roger lui retourna sa question. Elle sourit.

Ca va, un peu fatiguée. Et cette journée portes-ouvertes qui approche ne me ravie pas plus que ça. Encore beaucoup de boulot en perspective…

Et de faux semblants. Soudain, Sarah posa sa tasse et murmura d’une petite voix, presque timidement :

Dis-moi ça… Ca te dirait qu’on aille boire un verre un de ses quatre ? En tout bien, tout honneur ?

A la fraction de seconde où elle prononça ces mots, elle se demanda ce qui lui avait pris et pourquoi elle avait sorti pareille ineptie. Elle fit marche arrière toute.

Enfin, je… Non, oublie ça, c’est stupide.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Mar 22 Oct - 22:21




If I can't love her




Au moins, elle n’avait pas l’air fâchée, c’était l’essentiel. Au contraire elle avait éclaté de rire. Un rire qui avait l’air sincère. Pourtant, elle avait une grosse tache sur son chemisier et les élèves n’allaient pas faire l’impasse là-dessus. Ils cherchaient toujours le moindre détail pour s’amuser plutôt que de suivre le cours. Tous les yeux seraient braqués… comme les siens, d’ailleurs, remarqua-t-il brusquement. Il soupira encore alors que Sarah lui promettait qu’elle n’était pas en colère et convaincue qu’il ne l’avait pas fait exprès. Mais il n’allait pas arrêter d’y penser jusqu’au moins la fin de la semaine. A chaque fois qu’elle passerait devant lui. Il allait se revoir renverser stupidement ce café à chaque fois. Elle avala une gorgée du café, une fois qu’il fut de retour en face d’elle. Au moins, il avait quelqu’un pour lui tenir compagnie dans cette salle froide et vide. C’était une bonne chose. Surtout que ce n’était pas la personne qui lui était la plus indifférente dans cette école. Et pourtant il ne savait pas s’il était content ou pas d’être en sa compagnie aujourd’hui, s’il était content ou pas de l’avoir rencontrée, tout simplement. Cela ne rendait sa quête que plus difficile. Il devait renoncer à tout espoir de bonheur s’il voulait être sûr de rester dans le droit chemin du devoir. Ce n’était jamais possible d’associer les deux. Encore moins en dictature. Et s’il n’y avait que lui… mais il n’était pas seul il avait des personnes à protéger. Il avait sa fille. Et malheureusement, encore plus. Il n’était plus seul à présent, même dans l’Académie. Des élèves croyaient en lui, voire obéissaient à ses ordres. Ils risquaient la torture. Même si c’étaient des Plombs pour la plupart, et qu’ils étaient déjà largement maltraités, il ne voulait pas rendre leur vie encore pire qu’elle ne l’était. Ou alors ils risquaient de céder. L’Académie était une école, et elle ne pouvait faire du cas par cas : dans le groupe, certains s’échappaient. Des élèves réussissaient à être sauvés et à échapper ou résister, peu importe le nom, au traitement qu’on leur infligeait. S’ils étaient identifiés comme… comment les appeler ? Résistants ? Pas encore. Mais ce n’était pas loin. Ils seraient traités de la même manière. ♫ Bon… J’espère que tu n’as pas de cours cet après-midi. Pour que tu puisses rentrer chez toi. ♫ Alors il devait à tout prix avoir l’air d’un enseignant comme un autre, celui qu’il avait toujours été aux yeux de ses collègues. Toujours, jusqu’à ces deux dernières années. Celui qui regrettait d’avoir puni un élève de Platine. Enfin… il n’avait jamais regretté d’avoir puni qui que ce soit, à croire qu’il aimait punir. Cependant, Sarah ne lui donna pas la réponse attendue. Les Platines ne devaient pas avoir tous les droits ? Mais ils les avaient, et les professeurs eux-mêmes les lui donnaient. Remarque étrange…. Est-ce qu’elle le testait ? C’était possible. Brusquement, il prit ses distances. Il y parvint. C’était exactement ce qu’il attendait : une preuve que c’était une erreur. Il n’était qu’un homme et cédait forcément à l’espoir, mais se pliait aux preuves objectives. Et il en avait une sous les yeux. Sarah n’était pas celle qu’il aurait aimé qu’elle soit… C’était sûr, après tout. Malgré sa déception, il retrouva ses esprits, comme si une sorte de dégoût avait enfin réussi à l’éloigner d’elle. Elle était dangereuse, elle savait manipuler, et s’il n’avait pas été le professeur de langue qu’il se vantait d’être, il serait tombé dans le piège Aucun doute Alors il allait soigneusement l’éviter… ♫ Eh bien… Ils devraient l’être. Avoir tous les droits. Et dire qu’il y a la journée portes ouvertes bientôt… si les visiteurs voyaient l’élite de la nation en train de récurer les toilettes à la brosse à dents ! ♫ L’élite, eux… Mais oui, ils étaient l’élite au même titre qu’ils l’auraient été ailleurs. De bons élèves, obéissants, qui ne faisaient rien d’illégal. Ça non, ils ne risquaient pas de faire quelque chose d’illégal, la légalité allait dans leur sens.

Mais, à croire que c’était le destin, une force beaucoup plus puissante que lui, il avait beau trouvé le moindre élément qui le détournerait définitivement de Sarah, il n’y arrivait pas. Elle parlait de sa fatigue, de la journée portes ouvertes qui stressait tout le monde. ♫ Oui, beaucoup de boulot… Sauf pour ceux qui seront simplement à l’entrée pour accueillir les visiteurs. Tu es envoyée à l’amphi, toi aussi ?... Je suis censé donner un cours mais je préfère laisser la parole aux élèves. Pour un cours de langue, c’est toujours mieux. En plus, la plupart des collègues vont sans doute faire un cours magistral, ça ne fera pas de mal de varier un peu. Que tout ne soit pas trop uniforme… ♫ Uniforme ? Mais si ! Il fallait carrément que ce soit uniforme, comme la vie entière devait l’être, la ville, les élèves. Ils visaient une telle uniformité que les Plombs allaient devoir se comporter comme des Platines – mais des Platines domestiques, donc à l’état inférieur. Que disait-il ? A croire qu’il perdait déjà le contrôle. Mais ce n’était qu’un détail ! N’importe quel enseignant aurait pu dire cela, ce n’était pas bien grave. Elle n’y ferait pas attention. De toute façon, ce n’était pas près de s’arranger, il perdit tous ses moyens quand elle lui proposa d’aller boire un verre. Un verre ? Elle… et lui ? Tous les deux ? ♫ Oui ! ♫ s’exclama-t-il brusquement, sans avoir réfléchi, sous l’émotion. Et, immédiatement après, il s’immobilisa, silencieux. Justement, elle venait de lui dire d’oublier cette idée. ♫ Oui, tu as raison, c’est stupide… enfin, je veux dire, c’est stupide de le faire avant la journée portes ouvertes. On est tous les deux préoccupés par autre chose et on n’en profiterait certainement pas. Ce serait dommage… Mais plus tard, dans quelques mois… Euh… dans quelques jours. Quelques jours après cette journée, ça suffira. Et ce serait très bien. ♫ Il tenta un sourire, mais son discours ridicule avait déjà bien dû le décrédibiliser. Pourtant, il avait fait tout son possible pour rester maître de lui-même et ne pas dire de bêtise. Il y allait de sa vie. Mais c’était impossible, impossible devant elle.

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Mer 23 Oct - 0:19


IF I CAN'T LOVE HER... THEN WHO ?
Feat Roger

Il était mignon. Maladroit, il semblait tellement fragile. Le coup du café avait fait rire Sarah. Elle se rendait compte finalement qu’avec quelqu’un d’autre, elle aurait eu tendance à se fâcher, à être au moins agacée. Mais il avait ce don particulier sur elle qui la faisait fondre et être stupide. Cela avait le don de l’agacer. Elle ne se reconnaissait pas, elle était fébrile et bête. Et elle n’aimait pas cela. Non, elle n’aimait pas cela. Elle avait épongé la tâche sur son chemisier avant de se rendre compte que le regard de son interlocuteur était littéralement braqué sur cette partie de son anatomie. Le rose lui monta aux joues et elle baissa le regard, gênée. Elle toussota pour reprendre contenance. Franchement, elle n’était pas à son avantage. Etait-elle vraiment mal à l’aise ? Flattée aussi, certainement, bien qu’elle ne veuille pas l’admettre. Elle avait décidé de s’installer pour lui tenir compagnie et il ne semblait pas contre l’idée. Elle espérait ne pas le déranger, elle connaissait son penchant pour la solitude. Elle se sermonna intérieurement. Elle devait garder à l’esprit qu’il s’agissait d’un collègue. Un enseignant d’une université de lavage de cerveaux. Autant dire qu’il ne devait certainement pas avoir l’âme rebelle que possédait Sarah. Elle ne serait que déçue par cet homme, il n’y avait pas d’autre issue. Elle devait cesser d’imaginer des choses. Même s’il manifestait un intérêt poli, cela ne pouvait être qu’une façon d’évaluer son allégeance au régime. Et à la première faiblesse, il n’hésiterait pas à la dénoncer. Sarah savait qu’il avait une petite fille. Elle aurait aimé mieux le connaître. Qui était la mère de sa fille ? Elle savait seulement qu’il n'en parlait jamais. Pourquoi ? Mais ce n’étaient pas des questions qu’on posait aux gens autour d’un café, surtout quand on ne les connaissait pas suffisamment. Sarah pensa un bref instant aux élèves. Roger avait-il des liens avec les Plombs et était-ce une preuve suffisante auquel cas ? Certains enseignants étaient particulièrement sadiques et appréciaient se rapprocher de ce groupe afin d’avoir plus de jeunes à punir et à recadrer. Roger appartenait peut-être à cette catégorie fort peu sympathique. Elle frissonna à cette pensée. Sortant de ses songes, elle sursauta à la remarque de Roger.  

Oh ! Oui, j’ai encore une bonne heure et demie, je pense que j’ai le temps de rentrer chez moi. Sinon, c’est sûr qu’ils ne vont pas me louper !

La réponse de la jeune femme concernant les droits des Platines pouvait être fort mal interprétée et elle n’imaginait pas à quel point Roger l’interpréterait mal. Tout ce qu’elle voyait, c’était qu’elle avait clairement mis en cause l’intégrité des Platines. Elle devait pallier à cela et ne surtout pas laisser supposer qu’elle pouvait les mettre en cause. Les élèves de ce groupe étaient des petits décérébrés à la botte du gouvernement. Cela faisait des années maintenant qu’elle prétendait les apprécier et elle avait fini à s’habituer à cette comédie. Il n’était pas difficile de rentrer dans ce rôle, excepté lorsqu’elle était en face de Roger. Il la déstabilisait et la mettait mal à l’aise. Elle devait être constamment sur ses garder pour ne pas se dévoiler, encore plus avec lui qu’avec les autres. Mais malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir attirée. Stupide. Et dangereux. Elle devait cesser ce petit jeu immédiatement. Peut-on demander au vent d’arrêter de souffler ? Roger eut une sorte de mouvement de recul étrange. Sarah ne sut comment l’interpréter. Il reprit d’une voix cordiale mais quelque peu plus froide qu’auparavant, affirmant que les Platines devraient être des modèles pour tous. Sarah acquiesça religieusement.

Oui, c’est sûr. Heureusement qu’ils sont là. Ils sont la preuve vivante que le système est le meilleur.

Ces inepties pro-gouvernements lui retournaient toujours le cœur, même après tant d’années passées à les débiter. Mais elle se devait de garder sa couverture. Elle risquait très gros. Le sujet dévia vers des considérations moins dangereuses, quoique… Les fameuses journées portes ouvertes. Elle hocha la tête à la question de Roger.

Oui, moi aussi je dois faire un cours… Je ne sais pas encore trop quoi choisir je t’avoue. Un cours magistral, ça va endormir tout le monde. J’ai peut-être la solution d’un tp… Dissection d’un cœur de porc, ça fait toujours son petit effet.

Tout partait en cacahouète. Et ce n’était pas fini… Sarah lança soudainement l’idée d’aller boire un verre. Se maudissant, elle et son impulsivité, elle fit marche arrière. Mais elle remarqua que la réponse de Roger avait jailli de ses lèvres, de façon aussi impulsive qu’elle l’avait proposé. Et la réponse était oui. Pendant un bref instant, un immense espoir naquit dans le cœur de la jeune femme. Espoir aussitôt enterré lorsque l’homme lui donna raison en affirmant que c’était stupide. Mais Sarah ne pouvait lui en vouloir, c’est elle qui avait fait marche arrière. Elle hocha la tête, se rongeant légèrement les ongles, en proie au doute. Finalement, elle reprit la parole, avec hésitation.

D’un autre côté, ça nous aiderait peut-être à nous détendre, tu ne crois pas ? J’en ai assez d’en entendre parler à gauche et à droite par les collègues, les élèves, l’administration. Souffler un peu, ce n’est peut-être pas si stupide, si ?

Elle espérait de tout cœur qu’il la contredirait. Le cœur battant, elle attendit une réponse. Finissant par reprendre la parole, elle murmura :

Je vais rentrer chez moi me changer, je finis mes cours vers 18h. On pourrait se dire 20h ? Mais si tu n’es pas dispo, ne t’en fais pas, c’était juste une idée comme ça.

Sarah, Sarah, tais-toi…

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Mer 23 Oct - 19:52




If I can't love her




Si elle avait le temps de rentrer chez elle, alors ce n’était pas la catastrophe. Roger hocha la tête. Il serait pardonné. A ce qu’il pouvait voir, d’ailleurs, il l’était déjà. Peut-être qu’il allait finir par pouvoir en rire, lui aussi. Pour l’instant, il était encore horriblement gêné et inquiet. Et encore, ce n’était pas comme s’il avait renversé son café sur le directeur, ou le président ! Ce n’était qu’une de ses collègues. Mais si elle était une espionne pour leur compte ? Elle n’hésiterait pas à le répéter. Et alors, qu’est-ce que cela pourrait bien leur faire ? Au mieux, ils éclateraient de rire à leur tour, comme les élèves l’auraient fait si Sarah n’avait pas eu le temps pour s’en aller. Et encore mieux, elle n’était peut-être tout simplement pas une espionne. Il y avait quand même un intermédiaire entre la résistante cachée et l’espionne principale du gouvernement. Elle pouvait être, tout simplement… comme les autres. Mais oui, c’était une femme comme les autres, qui pouvait lui plaire, même s’il aurait aimé rester à l’écart de tout le monde et ne jamais se rapprocher de qui que ce soit. C’était lui qui avait choisi la vie clandestine, maintenant il devait assumer. C’était un choix qui impliquait la solitude. Oui, il aurait aimé quelqu’un pour s’occuper de sa fille, lui qui n’était jamais là, mais il n’osait même pas engager une gouvernante, une nourrice, ou juste une jeune étudiante qui aurait besoin d’un peu d’argent. Même des étudiants fiables, qui n’étaient pas à l’Académie, ou des Plombs – qui risquaient toujours de changer. Et de toute façon, les personnes qui étaient encore bonnes et courageuses finissaient toujours par disparaître. Il savait de quoi il parlait. Les Justes ne tenaient pas longtemps dans ce monde. Et si lui était encore là, c’était bien par lâcheté. C’était facile de glisser quelques sous-entendus dans les cours pendant deux ans. Surtout qu’il n’avait sauvé personne, jusqu’à aujourd’hui. Il voulait se reprendre en main, parce qu’il ne supportait plus ces sacrifices. Mais pour cela, il fallait faire preuve d’un minimum de courage. Et le courage ne se résumait pas à se battre ou à risquer sa vie. Il lui fallait le courage de se battre contre lui-même, son profond désir d’être comme les autres et d’avoir des amis… ou plus que ça. Il lui fallait le courage d’accepter de laisser sa fille seule chez lui, de lui faire confiance, et de s’en occuper comme il pouvait pour ne pas risquer qu’elle ait la tentation, elle aussi, de son côté, d’être comme les autres. Parce que les autres avaient l’air heureux, tranquille, sans trouble. Ses camarades de classe souriaient, insouciants, avec deux parents respectés par le gouvernement. Et elle restait sans amis parce qu’elle n’avait le droit d’inviter personne et voyait trop bien la vérité partout pour son âge.

Il l’écouta distraitement. Pourtant, c’était lui qui avait posé les questions, mais à présent il s’était mis dans la tête qu’il devait rester le plus distant possible avec tout le monde. Surtout quelqu’un qui confirmait l’avis commun sur les Platines. Il aurait fallu savoir ce qu’il voulait, après tout. Si elle apparaissait trop de son côté, il la prenait pour une espionne ; si elle confirmait l’avis de tous… elle était comme les autres. Et elle, que pensait-elle de lui ? Elle ne se posait sans doute même pas la question, et elle avait bien raison. Mais ce n’était pas elle qui avait quelque chose à cacher ici. Elle n’avait pas à se taire pendant la journée portes ouvertes comme lui, juste à faire un cours pas trop pénible et ennuyeux pour les visiteurs. Une dissection, et c’était fini. Quel danger y avait-il, de toute façon, à faire une dissection ? A moins qu’elle se mette à trouver des signes du destin fabuleux du gouvernement Gordon dans les entrailles de son porc, elle ne pouvait pas être très dangereuse avec ça. Et comme il aurait de fortes chances d’être dans la salle pendant son cours, il préférait que les choses se passent ainsi. Il cherchait une preuve de s’en détourner définitivement, et pourtant il savait qu’il ne supporterait pas d’entendre des louanges au gouvernement entre ses lèvres… et il lui répondit, bien plus pour arrêter de penser à des « lèvres » que pour dire quelque chose d’intéressant : ♫ Je serai sûrement dans la salle pour t’écouter… bien sûr, j’aurai préféré t’écouter parler que de voir une dissection, mais tu as raison sur le fait que les invités s’ennuieront avec un cours magistral. Surtout s’ils en ont déjà supporté une dizaine avant… Et ce n’est pas pour moi que tu fais le cours, bien sûr, mais pour eux. Après tout, s’ils s’endorment… on pourra partir faire autre chose, non ? ♫ Il avait tenté une plaisanterie – très nulle, certes, mais inoffensive. Au moins, il se détendait. Il retrouvait son caractère ordinaire. Que lui arrivait-il, depuis le début ? Il était pire que ses élèves, il avait l’air d’avoir quatorze ans. Il avait eu sa jeunesse, il avait dragué, très mal dragué d’ailleurs – en tout cas, pas la bonne personne – il l’avait regretté, et il pensait que maintenant, c’était fini, qu’il était devenu sage. Apparemment pas. Pour la troisième fois, il perdait tous ses moyens devant une femme. Pour la troisième fois, ça allait mal finir. Une trahison, un meurtre… et maintenant ? Que lui arriverait-il ? Jamais deux sans trois, comme disait sa grand-mère.  

Malgré le risque, cependant, il voulait aller boire ce verre avec elle… et elle insistait. Il ne pouvait pas dire non. Il ne pouvait pas dire oui. C’était trop risqué, et ce n’était pas bon signe du tout de la voir insister de cette façon, comme si elle voulait absolument le surveiller. D’un autre côté, il la laissait faire, elle constatait qu’il n’avait rien de suspect, et il avait un allié de plus dans l’école ? Il n’en avait pas beaucoup dans l’Académie. Les Plombs et les Zinc l’aimaient bien, mais ça s’arrêtait là. Et Kennedy. Au moins une Platine pour le défendre. Mais la parole d’une étudiante, même Platine, ne ferait pas le poids contre toutes les preuves que les espions pouvaient récolter contre lui. Avoir une collègue persuadée de son innocence, c’était une bonne chose. Mais cette façon d’insister… et surtout, de vouloir absolument que ce soit AVANT la journée portes ouvertes ! Le soir même ! Cela ressemblait très clairement à quelqu’un qui voulait préparer le terrain. Un verre innocent d’abord, pour voir. Au moindre soupçon, elle passerait au stade supérieur, jusqu’à savoir exactement à quoi s’en tenir le jour de cette journée terrible qui faisait peur à tout le monde. Et à lui en particulier. ♫ Certes… Non, ce n’est pas stupide. Et ce n’est pas ce que je voulais dire. Je voulais simplement dire que… j’ai beaucoup de choses à préparer. Je ne suis pas du tout au point et c’est vraiment une journée très importante. Il faut que le public voie que nous sommes dans une très bonne école. Il y a encore quelques réticences envers certaines personnes. Et ces réticences sont ce qui crée des… des désirs rebelles et mauvais. S’ils constatent par eux-mêmes que l’Académie fait du bon travail, tout le monde sera calmé. ♫ Pour une fois, il pensait tout ce qu’il disait. Mais dans le sens inverse de ce qu’il avait voulu faire comprendre. Ceux qui avaient peur de ce qu’on faisait aux élèves verraient bien que tout n’était pas irréversible. Il était là, lui, pour éviter que ce ne le soit. Du moins, si c’était bel et bien irréversible, que ce n’était pas le destin de tous les élèves. Certains restaient ce qu’ils étaient en entrant. Même s’il était tout seul contre tous les autres. En tout cas, il faudrait qu’il se prépare psychologiquement avant de voir Sarah, pour ne pas dire de bêtises, et surtout être bien réveillé ce jour-là. Ce qui n’arrivait pas souvent. ♫ Ce soir ? Je… je vais devoir refuser. Surtout à vingt heures. Je n’ai personne pour garder ma fille. Je suis désolé, mais il faudrait me prévenir quelques jours avant… le temps que je trouve quelqu’un. ♫ Bonne excuse, même si elle était fausse. Il ne confiait jamais Dolorès à personne. Mais elle n’était pas obligée de le savoir. C’était même une très bonne excuse. La vraie raison était qu’il aurait besoin de bien se reposer avant pour ne pas se mettre en danger.

Roger était tellement préoccupé qu’il ne l’avait pas entendue tout de suite, quand elle avait prévenu qu’elle allait rentrer. Il but une gorgée de café. Il était déjà froid. Ça refroidissait trop vite. Et soudain, il se rendit compte qu’elle avait dit qu’elle allait partir. Elle avait d’ailleurs bien l’air sur le point d’y aller. Et il pouvait le comprendre, elle n’avait pas énormément de temps pour aller se changer. Il aurait voulu la retenir… mais sous quel prétexte ? En plus, c’était sa faute si elle devait partir si vite. Il hocha simplement la tête en murmurant : ♫ D’accord. A tout à l’heure, si on se recroise avant que je parte. ♫ Et il se cacha derrière sa tasse, pour ne pas la regarder partir, parce qu’il saurait qu’il serait incapable de ne pas la fixer intensément si elle se levait. Mais quand il perçut un mouvement, sans savoir si elle allait vraiment s’en aller ou pas, il changea brusquement d’avis.♫ Sarah, attends, je… ♫ Il lui avait saisi la main instinctivement, et s’immobilisa. Incapable de la lâcher et incapable non plus d’assumer son geste. Il était seulement paralysé, et enfin, réussit à retirer sa main. Et il secoua la tête. Il n’avait rien à dire, il ne voulait pas… non, il ne devait pas aller boire un verre avec elle sur un coup de tête, surtout pas aujourd’hui. Il avait été assez maladroit comme cela. Il devait être fort… et ne pas apparaître comme quelqu’un d’assez influençable pour accepter un verre à la première occasion. Sinon, elle en profiterait. Il en était sûr. ♫ Rien. Excuse-moi encore. ♫ Il hésita. Quelques secondes seulement. Ça ne craignait rien, n’est-ce pas ? de proposer… ♫ Tu veux que je te raccompagne ? ♫ Il confirmait presque son excuse de tout à l’heure. Ce soir, il ne pouvait pas, mais maintenant… il était libre pour rester cinq minutes avec elle.

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Jeu 24 Oct - 0:49


IF I CAN'T LOVE HER... THEN WHO ?
Feat Roger

Roger semblait toujours gêné d’avoir tâché son chemisier. Pourtant, Sarah lui souriait et montrait clairement qu’elle ne lui en tenait pas rigueur. Mais il semblait vraiment s’en vouloir, ce qui le rendait encore plus touchant qu’à l’ordinaire. Elle avait largement le temps de rentrer chez elle, aussi ce n’était pas un drame. Elle n’osait imaginer la réaction de ses élèves si elle s’était ramenée dans la salle, une tâche bien étalée sur son haut. Les Platines, comme les autres d’ailleurs, ne l’auraient pas loupé, cela était certain. Sarah détaillait du regard le jeune homme. Elle se posait milles questions sur lui et elle aurait tant aimé avoir les réponses. Mais surtout, il y avait cet espoir fou, inconcevable, que Roger soit comme elle, qu’il joue double jeu et soit en réalité contre le régime. La probabilité était infime. Elle avait plus de chances de gagner le jackpot que Roger d’être un Résistant convaincu. Et après ? Qu’est-ce qui l’empêchait de s’intéresser à lui ? Il y avait de nombreuses personnes qui n’étaient ni pour ni contre le gouvernement, se contentant de vivre leur vie du mieux qu’elles pouvaient, avec le régime totalitaire qui était le leur. Après tout, c’était une façon de vivre comme une autre. Et si Roger faisait partie de ceux qui estimaient qu’il valait mieux de ne pas faire de vagues ? Cela l’autoriserait peut-être à se rapprocher de lui sans prendre un trop gros risque. Sarah se souvenait parfaitement des risques liés à l’attachement à un homme. Comment aurait-elle pu l’oublier ? Un homme est un inconstant par nature, il ira voir ailleurs à la première occasion. Avant, elle croyait au grand amour, elle était persuadée que deux êtres pouvaient s’aimer durant toute leur vie sans faillir. A présent, son expérience lui avait démontré le contraire. Et elle prenait cela comme une vérité, une loi. Pourquoi n’était-elle pas tombée dans la paranoïa la plus complète ? Elle l’ignorait. Peut-être avait-elle eu de la chance, tout simplement. Peut-être la vie qu’elle avait vécue auparavant l’avait forgée et guidée. Elle avait perdu toute confiance dans les hommes mais pas dans le genre humain en général. Les élèves étaient certes des ennemis potentiels mais elle avait conscience que c’étaient surtout des victimes. Les victimes du système. Elle se sentait responsable et souhaitait les aider à s’en sortir. En sauver au moins quelques-uns. Si elle pouvait réussir cela, au moins aurait-elle l’impression d’avoir servi à quelque chose, d’avoir lutté sa façon contre le régime. Elle gardait en mémoire les répressions violentes faites aux rebelles et ce qui l’avait poussé à rejoindre la résistance. Les peuples ne devraient pas craindre les gouvernements. Les gouvernements devraient avoir peur du peuple. Et si l’académie Weins existait, c’était bien que le gouvernement craignait le peuple et craignait le jour où il se réveillerait.

La froideur de Roger la déstabilisa. Il était étrange. Par moment, il donnait l’impression d’être vaguement intéressée par sa compagnie, à d’autres moments, il se repliait littéralement sur lui-même. Le dérangeait-elle finalement ? Elle n’arrivait pas à le cerner. Pourtant, Sarah avait l’habitude de naviguer en eaux troubles, de devoir savoir assez rapidement si l’interlocuteur en face était un ami ou un ennemi. Elle était très prudente et attentive aux signes qui pouvaient montrer un éventuel basculement d’un côté ou de l’autre de la barrière. Mais là, Roger était un vrai mystère pour elle. Une énigme. Et tout ce qui est mystérieux est toujours beaucoup plus attirant que la médiocrité et la banalité. La jeune femme était perplexe. Et toujours sur ses gardes. Il la perturbait et tout ce qui pouvait la perturber était classé sans aucun doute dans la catégorie « dangereux ». Mais elle ne pouvait se résoudre à classer Roger dans cette case. Il semblait d’une douceur angélique, son visage était si fin, sa peau semblait si douce. Elle devait arrêter de penser à cela. Elle attendait, espérait presque, un signe de son appartenance quasi aveugle au régime. Cela lui aurait permis de ne pas vivre avec cet espoir, ce petit espoir si léger et si douloureux de… de quoi d’ailleurs ? Elle s’attendait à quoi exactement ? A ce qu’ils sortent ensemble ? Et après ? Son expérience des hommes lui avaient appris qu’il ne fallait pas leur faire confiance. Elle fut particulièrement surprise de la remarque de Roger. Il allait venir l’écouter à la journée porte ouverte.

Je vais commencer de toute façon par un petit topo avant le tp proprement dit et la dissection. Mais… ca me fait plaisir, vraiment. Je suis sûre qu’il y aura une personne dans l’auditoire qui m’écoutera vraiment comme ça. Oui, je serai ravie qu’on… fasse autre chose.

Elle avait souri à la proposition de Roger. Partir faire autre chose… elle s’imagina un instant au restaurant avec lui, bavardant d’un sujet ou d’un autre. Elle se rendait compte que c’était puéril, illusoire. Une adolescente attardée et stupide. Voilà ce qu’elle était. Elle avait juré après sa mésaventure avec son ex qu’on ne l’y reprendrait plus. Et voilà qu’elle était rendue au même point qu’auparavant. Pitoyable. Son cœur battait toujours plus vite et elle se sentait fébrile.

Ils avaient évoqué la possibilité d’aller boire un verre ensemble mais les deux avaient faits immédiatement marche arrière. Sarah avait cependant relancé timidement l’idée. Elle était terrorisée à l’idée d’aller boire un verre avec Roger et en même temps excitée. Mais rapidement, elle se rendit compte que ces belles idées n’étaient qu’imagination de femme troublée. Roger avait clairement fait volte-face et s’il avait vraiment voulu partager un verre avec elle, il n’aurait pas changé d’avis aussi rapidement. Il y avait certainement une autre raison que celle du boulot qu’il évoquait devant elle. Elle ignorait laquelle. Peut-être même… Une autre femme ? Son cœur se serra dans sa poitrine. Elle sentit sa gorge se serrer. La pensée qu’il pourrait ressentir quelque chose de très fort pour quelqu’un d’autre lui était littéralement intolérable. Elle préféra écarter ses pensées. Elle contempla un instant Roger. L’espoir qu’il accepte s’amenuisait au fil du temps. Les arguments de Roger étaient tout à fait logiques et recevables. C’était la voix de la raison. Elle se contenta d’hocher la tête.

Oui, je comprends, c’est vrai que construire un cours de littérature, c’est plus long que de préparer un tp. Tu as beaucoup de choses à faire, je le conçois et je ne veux surtout pas te mettre en retard, crois-le bien…

Et le coup de grâce lui fut donné dans la foulée. Roger fut surpris qu’elle propose de se voir le soir même. Il refusa, une fois de plus pour une excellente raison. Sarah eut un sourire crispé, la déception se voyant sur son visage, bien qu’elle tentât de le cacher du mieux qu’elle pouvait.

Oh, je… Je vois. Et bien, tant pis. Une autre fois, peut-être alors…

Pourquoi se sentait-elle à ce point déçue ? Elle ne comprenait pas. Ou plutôt elle ne comprenait que trop bien ce qui se passait. Elle devait partir de toute manière, il ne servait à rien de rester à regarder Roger sans mot dire. Elle avait prévenu qu’elle allait partir mais lorsqu’elle se leva, Roger sembla particulièrement étonné. Cependant, il lança d’une voix parfaitement neutre qu’ils se reverraient s’il était là à son retour. D’autant plus déçue, elle répondit à peine. Elle finit sa tasse de café, puis se leva. Elle se voyait déjà partir, plus que désappointée par cette fin de discussion décevante. Mais soudain, la voix de Roger rompit le silence en prononçant son prénom, lui demandant d’attendre. Mais ce n’était pas tout… En se levant à sa suite, il avait saisi sa main pour l’arrêter. Mais c’était le temps qui semblait avoir stoppé net sa course. Sarah sentit le contact chaud de la main du jeune homme dans la sienne. Elle en eut le souffle coupé et son cœur accéléra douloureusement. Leurs regards plongèrent l’un dans l’autre avec une intensité qu’elle n’avait jamais ressenti. Elle était incapable de faire un mouvement, incapable de rompre ce petit moment magique qui semblait les placer hors du temps. Roger n’avait prononcé aucun mot et semblait aussi hébété qu’elle. Elle ne savait que dire, quoi faire, que penser. Soudainement, aussi rapidement qu’il lui avait pris la main, il la lâcha. Sarah lui adressa un faible sourire et répondit d’une petite voix :

Oui ?

Une note d’espoir était clairement perceptible dans sa voix. Peut-être qu’il allait changer d’avis ? Peut-être qu’il allait lui proposer de boire un verre un autre jour ? Mais il la détrompa. Rien, il n’avait rien à rajouter, il s’excusa simplement. Elle sourit difficilement, une nouvelle fois déçue. Mais la petite lueur d’espoir se remit à briller dans ses yeux lorsqu’il lui proposa de la raccompagner. Elle sourit, beaucoup plus franchement cette fois.

J’habite à cinq minutes de l’académie, si tu veux, ça me fera plaisir.

Elle lui emboîta le pas, continuant à deviser tranquillement sur la fameuse journée porte-ouverte. Sans s’en rendre compte, ils arrivèrent en l’espace de cinq minutes devant chez Sarah. Elle se tourna vers Roger et le remercia de sa compagnie.

Tu veux prendre un petit café ? Sans m’en renverser partout cette fois de préférence ? Je n’ai pas trente-six milles chemisiers de rechange !

Elle espérait une fois encore qu’il accepte une simple tasse de café chez elle.

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Jeu 24 Oct - 23:50




If I can't love her




Roger en avait assez de tourner en rond. Il ne savait plus quoi faire, et il se sentait ridicule. Il n’avait plus vingt ans, nom de Dieu ! Il devait reprendre la main et c’était ce qu’il faisait. A présent, il se tenait à distance, l’écoutait en souriant, mais ne répondait même plus à ce qu’elle disait. Pour dire quoi ? Il sentait que tout ce qu’il essaierait de dire serait stupide, ce ne serait que pour combler un vide, pour montrer qu’il était là. Il ne pourrait rien dire d’intelligent dans ces cas-là. Il leva simplement la tête, il regarda ses yeux… Des yeux bleu-vert. C’était drôle, toutes les femmes qui lui avaient plu avaient les yeux bleus… ou verts. Et il avait l’impression que cela démontrait clairement leur personnalité. Justine, sa première femme, la policière pro-gouvernementale qui n’aurait jamais hésité à faire enfermer tous ses proches s’ils dérangeaient ses plans. Les yeux de vipère. Celle qui avait menacé de tuer un enfant s’il la quittait… Heureusement que ce n’était pas vraiment un enfant. Elle était juste enceinte. Mais elle en aurait été capable ! Il en était sûr. Il avait bien vu ce qu’elle avait fait par la suite, jusqu’à la perdre de vue. Elle était méchante, sournoise, diabolique. C’était la séduction en personne. Quant à Camille… c’était le contraire. L’innocence. Elle arrivait d’un pays étranger et croyant qu’elle pourrait changer le monde. Elle était douce, souriante, vivante. Elle avait ces beaux yeux bleus illuminés, magnifiques, toujours braqués sur lui avec la même douceur et le même amour. Elle était parfaitement sincère, même si elle avait été obligée de cacher des choses quelques temps, par prudence. Mais finalement, elle lui avait fait confiance et quand il avait compris, elle n’avait pas nié. Et elle avait disparu… mais lui, on ne l’avait jamais retrouvé. On ne l’avait jamais soupçonné. C’était forcément grâce à elle. Il ne lui aurait fallu qu’un mot, sans doute, pour soulager sa peine. Un seul mot pour ne pas mourir… simplement être enfermée. Devenir un robot au service du gouvernement, mais un robot qui aurait au moins eu une illusion de bonheur, quand on lui aurait bien mis dans la tête que ce qu’elle avait fait était juste. Cela aurait été bien plus facile que de se taire et de subir les violences auxquelles il ne voulait même pas penser. S’il avait été à sa place… il était certain qu’il n’aurait jamais tenu aussi longtemps qu’elle avait dû le faire. Il n’était pas aussi fort qu’elle. Ni qu’aucun autre.

Ses pensées s’évanouirent et il se retrouva de nouveau devant le visage de Sarah, et ses beaux yeux qui mêlaient ceux des deux dernières. Que devait-il croire ? Rien, sans doute. Ce n’était qu’une coïncidence. Mais elle ressemblait exactement à ce qu’il imaginait comme mélange entre les deux autres. La séduction d’un côté, le manipulation, le jeu, et sans doute son côté en faveur du gouvernement. Elle était forcément de leur côté, sinon elle ne serait pas professeur. Mais est-ce que cela la rendait forcément mauvaise et vicieuse, autant que l’avait été Justine ? Elle aurait pu accepter la présence de quelqu’un qui avait un avis contraire… sauf que c’était interdit. Mais il y avait cette part de bleu. Le bleu, l’amour, la délicatesse. A la façon qu’elle avait de parler, doucement, d’insister pour être avec lui… venir lui tenir compagnie. Elle n’était pas forcé d’être une espionne, non. Elle pouvait être, tout simplement, une femme perdue dans ce monde terrible qui survivait comme elle le pouvait. Une femme assez « clean » pour travailler dans l’Académie officielle du gouvernement. Alors, il pouvait lui laisser une chance. Une autre fois… il n’aurait rien à se reprocher. Il ferait attention, ou il se contenterait d’en dire le moins possible. Mais pourquoi avait-il peur ? Il était capable de tenir un discours cohérent et innocent, il le faisait tous les jours à l’école. Il se sentait perturbé devant elle, parce qu’il avait peur qu’elle se serve de lui. Le stress allait lui faire rater quelque chose, c’était sûr… il n’avait qu’à pas stresser. Il n’avait aucune bonne raison d’être anxieux. ♫ Cela me fait plaisir à moi aussi. J’ai encore une bonne demi-heure devant moi et je ne sais pas vraiment quoi faire. ♫ Pourquoi avait-il dit cela ? Il donnait l’impression de l’accompagner seulement parce qu’il n’avait rien à faire, et que s’il y avait eu mieux, il aurait préféré être ailleurs. Pour tenter de donner une meilleure impression, il se leva quand même précipitamment et mit sa veste. Il ne savait même pas où habitait Sarah, mais d’après ce qu’elle lui dit, ce n’était pas très loin. C’était bête, il aurait préféré un long trajet. Pour pouvoir la regarder… sans lui parler.

Elle n’eut rien à lui dire. En même temps, ils ne firent que sortir, traverser une rue, et ils y était déjà. En se retournant, il pouvait voir le haut de l’immeuble. Comment pouvait-on supporter de vivre si près d’ici ? Lui, il ne l’aurait pas supporté, mais lui détestait cette Académie. Ce n’était certainement pas son cas. Il baissa la tête. Tout prouvait ce qu’il ne voulait pas savoir, ce qu’il ne voulait pas croire même si à présent, c’était certain. Il le savait. Mais il n’arrêterait jamais de croire le contraire, il ne pourrait pas vivre avec cette idée. Il le fallait, pourtant ! Dans tous ces visages autour de lui, y-compris le sien, il n’y avait rien, pas la moindre trace de bonté. Peut-être une bonté, mais pas la bonté authentique et humaine. Celle-ci avait disparu avec la torture. Plus aucune échappatoire. Celui qui voulait être juste devait rester malheureux. Plus que jamais la morale ne donnerait pas le bonheur… mais il serait au moins digne de l’être. Plus aucun confort, il vivait dans le danger permanent, sans espoir, ses rêves mourant, aimant toujours une illusion perdue. Impuissant, et qui ne serait jamais pardonné pour des crimes qui n’étaient que justice. Il resterait froid envers tout le monde, solitaire, pour ne s’attacher à personne qui serait un danger. Non, en réfléchissant comme ça, il ne vivrait pas heureux, mais il n’y croyait plus, de toute façon. Il en arrivait alors à cette triste et terrible conclusion… rien ne pouvait plus l’aider, le sauver, rien, pas même l’amour, la confiance. Il repoussait la beauté, se méfiait de toute forme de bonté. Aucune puissance sur Terre n’était désormais assez forte pour lui rendre l’espoir, il avait dépéri dans son école, il avait été déçu par des élèves qui passaient, qui avaient l’air de son côté, mais qui n’étaient qu’égoïstes et voulaient se sauver eux-mêmes, leur seule qualité étant alors d’avoir été assez intelligents pour ne pas se laisser prendre au piège. Aucune puissance sur terre, s’il ne pouvait l’aimer… elle. Elle qui était la seule personne depuis des années à avoir eu le moindre effet sur lui. Mais il en avait peur et n’arriverait jamais à rien. Il vivrait toujours avec cette crainte qu’elle ne découvre quelque chose, et cela finirait par se sentir. Aucune passion pure et heureuse, sereine, ne l’atteindrait plus jamais, aucune leçon ne lui apprendrait à aimer… et encore moins savoir se faire apprécier par quelqu’un.

Il avait choisi il y avait quelques temps et il ne pouvait plus renoncer. Il aurait pu choisir la voie de la facilité et le bonheur de la vache, comme disait Nietzsche. Le bonheur insouciant, qui n’avait pas besoin de ruminer le passé disparu et trop beau, trop irréel désormais. Et il ne pouvait y avoir de douleur plus profonde que celle de savoir qu’il essayait de se sacrifier pour une cause perdue. Pas de douleur plus profonde, de vie plus pauvre, mais aucune n’était non plus plus belle, plus belle que celle où il n’y avait aucun espoir. Il ne se battait plus pour gagner, mais par principe de justice. Mais à quoi bon ? Il aurait espéré n’avoir pas été aussi malheureux, alors il aurait fait le choix de la facilité, mais cette haine envers ce qu’ils avaient fait, eux… il aurait pu retrouver sa liberté, une certaine part de liberté, s’il l’avait laissée l’aimer… mais cela ne serait pas. Il avait eu le temps d’y penser pendant le trajet, en cinq minutes. Sa voie était toute tracée, son véritable destin, celui qu’il avait poursuivi toute sa vie, était enfin clair, et il continuera jusqu’à ce que la mort vienne le chercher. Il résisterait à tout, mais pas à la mort, qui serait sa seule libération. Sarah, arrivée devant sa porte, se tourna pour le remercier… et n’en avait décidément pas terminé. Mais c’était elle qui l’invitait chez elle… alors elle n’avait rien à cacher ? Et elle n’avait pas non plus peur de lui. Il cessa de penser que c’était une quelconque stratégie pour le manipuler et ensuite pouvoir fouiller ses affaires à son tour. L’air frais lui avait fait le plus grand bien, apparemment. Il était redevenu normal… autrement dit, comme d’habitude, maussade et las. Fatigué. Et hésitant sur tout. Quand elle lui proposa encore de l’accompagner à l’intérieur, son cœur se mit à battre, d’angoisse cette fois, non pas pour ce qu’elle pourrait lui faire, mais pour ce qu’il s’apprêtait à faire. Refuser. Il ne voulait pas s’approcher d’elle, ni de qui que ce soit. ♫ Un café ? Je viens d’en prendre un. Je sais que j’ai tendance à être un peu dépendant au café, mais j’essaie quand même de me retenir… un minimum. ♫ Il sourit faiblement, mais il n’avait encore rien dit de très clair. S’il refusait encore, est-ce qu’il la perdrait ? C’était ce qu’il voulait. Il ne pouvait pas s’attacher à elle, comme à personne d’autre. Il devait être fort dans sa solitude et l’encourager à voir d’autres personnes que lui, comme tout le monde, pour pouvoir rester à distance. Si elle n’était pas là pour l’espionner, elle serait déçue, sincèrement déçue, sans doute… elle se sentirait délaissée même par celui qui était toujours tout seul. Ou alors il passerait vraiment pour un être asocial, mais c’était ce qu’il voulait… ce qu’il devait faire, ce qu’il devait paraître.

Il prit son souffle pour lui répondre, mais aucun son n’en sortit d’abord. Comment refuser, dire non, alors qu’il était sûr d’avoir trouvé la seule personne qu’il… Il déglutit, et la fixa droit dans les yeux… il avait analysé ces yeux. Il savait à quoi s’en tenir. C’était un preuve arbitraire, mais une preuve quand même, celle qui allait le convaincre et lui avait permis de trancher. Et puis, d’où venait cet engouement soudain ? Ce n’était pas comme si c’était une vieille amie, quelqu’un avec qui il aurait déjà été diner… c’était une femme qu’il connaissait à peine. C’était le moment de tout arrêter, avant que quelque chose ne s’installe. S’il attendait, ce ne serait que plus difficile. Il n’avait déjà presque pas assez de forces maintenant, que serait-ce plus tard ? ♫ Ecoute, Sarah… je ne pense pas… enfin… On ne se connaît presque pas. On ne se parle pas souvent, et je trouve ça vraiment dommage, j’aimerais énormément… te connaître un peu mieux, prendre du temps pour discuter avec toi, mais le moment est peut-être mal choisi. Je ne sais pas pour toi, mais moi je suis sous pression… et je ne pense à rien d’autre qu’à cette journée. La conversation ne sera pas brillante, je t’assure. Il vaudrait mieux attendre quelques temps… et voir comment les choses évoluent. ♫ Mais sa plus grande peur, dans tout ça, était de la voir hausser les épaules, se retourner et refermer la porte derrière elle, le laissant seul sur le sol. Il tendit une main désespérée vers elle, et déglutit de nouveau, craignant sa réponse. Alors il essaya de penser à sa fille, à son passé, à la sécurité et à ce qu’il lui devait désormais. Il n’y avait que sa fille qui le retenait de faire des folies et de se jeter tête baissée dans la résistance. Si elle n’était pas là il n’aurait pas aussi peur… après tout, cela aurait u être lui, l’espion ! L’espion pour son camp. Le seul espion, l’espion de l’Académie, qui prendrait le mal par l’intérieur, celui qui aurait été le mieux placé pour faire quelque chose. Pour débloquer la situation… dans un sens comme dans l’autre. Et c’était ce qu’il devait faire avec Sarah. Débloquer. Ils restaient immobiles tous les deux, Roger n’avait aucune idée de ce qui la faisait rester là à ses côtés, mais il ne savait pas non plus ce que lui-même voulait. Peut-être qu’il fallait tout simplement être clair. Se décider à être clair, arrêter de tourner autour du pot.

Et s’il lui demandait d’être sincère, le ferait-elle ? Il y avait des sujets pour lesquels c’était difficile d’être sincère. Il ne pouvait même pas le lui imposer. Mais il le fallait. Il craignait le moment où elle entrerait dans la maison, définitivement. S’il partait… que dirait-il quand il l’a reverrait ? Il aurait pu simplement répondre : « On se revoit à l’Académie. » Cela aurait été dans son caractère. C’était ce qu’il faisait toujours, mais il avait perdu la tête. Il était fatigué, en compagnie de la mauvaise personne – mauvaise au sens où c’était celle qui lui faisait perdre tous ses moyens. Et il était irrémédiablement attiré vers elle. Il se rapprocha d’un pas. Pourquoi est-ce qu’elle restait là ? Mais ses pensées se bousculaient dans sa tête, il ne s’était passé qu’une ou deux secondes, c’était tout. Il se décida. Il lui prit les mains, comme à une amie. Une pensée étrange le traversa… depuis combien de temps n’avait-il pas tenu les mains de quelqu’un de cette façon ? C’était simple… depuis sept ans. Depuis qu’il s’était renfermé dans sa solitude. C’était normal qu’il soit perturbé. Pourquoi maintenant, pourquoi aujourd’hui ? Il ne la connaissait pas bien, mais il l’avait croisée des dizaines de fois dans les couloirs, il avait toujours eu un regard vers elle, il n’avait jamais pu la laisser passer sans rien faire, en l’ignorant tout simplement. ♫ On se verra une autre fois. Je te le promets. ♫ A présent, il était très proche d’elle, il la fixait intensément dans ses yeux bleus. Un frisson le parcourut subitement. S’il ne partait pas maintenant… Il s’éloigna d’un pas. Il avait promis, c’était largement suffisant, et il espérait être en mesure de tenir cette promesse un jour. Il tenait toujours ses mains, mais si elle les retirait, il ne s’en rendrait même pas compte. ♫ Je t’attends ici…  ♫ C’était le mieux qu’il puisse faire. Le plus naturel et le plus gentil. Maintenant, le sort était jeté. Il ne lui restait plus qu’à espérer.

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Ven 25 Oct - 1:46


IF I CAN'T LOVE HER... THEN WHO ?
Feat Roger

La gêne était palpable, perceptible entre les deux adultes. Cela cachait quelque chose, évidemment. Mais quoi ? Etait-ce simplement le malaise naturel de deux collègues qui n’ont pas l’habitude d’échanger beaucoup ? Etait-ce le malaise de deux adultes qui pensent à davantage qu’une simple relation de camaraderie ? Ou bien était-ce dû à l’appartenance viscérale au régime du jeune homme qui de ce fait sentait plus ou moins que Sarah n’était pas si claire qu’elle en avait l’air ? Ou était-ce un peu de tout cela mélangé ? Bien malin qui pourrait le savoir à part l’intéressé. Elle aurait donné cher en cet instant pour être dans sa tête. Ce fut un long moment. Un long regard. Il semblait vouloir la dévorer des yeux. Il se plongeait dans ses pupilles et Sarah sentait son cœur cogner dans sa poitrine de plus en plus fort. Elle essayait de réfléchir, de garder les idées claires mais c’était comme tenter de retenir de l’eau entre ses doigts. Plus les yeux de Roger se fixaient dans les siens, plus cela la déstabilisait. Et pourtant, elle était incapable de s’en détourner, comme si ça vie dépendait de ce regard. C’était tellement étrange. Elle repensait à l’homme qui l’avait tant marqué. David avait été celui qu’elle avait aimé plus que tout. Et elle avait été persuadée lorsqu’il l’avait trompé qu’elle ne pourrait en aimer un autre à ce point. Roger était-il en train de la faire changer d’avis ? Elle l’ignorait. Elle était même incapable de mettre un mot sur ce qu’elle ressentait à tel point cela était fort et perturbant. Ce n’était qu’un intérêt sans importance. Une forme de curiosité, voilà tout. Mais elle savait au fond d’elle-même que penser cela, c’était se voiler la face. Elle ressentait bien plus que de la curiosité pour Roger. Son regard ne déraperait pas vers ses lèvres si c’était le cas. Elle était gênée mais paradoxalement, elle se sentait bien en sa compagnie. Elle oscillait entre deux sentiments parfaitement contradictoires, il y avait de quoi devenir dingue. Même David n’avait pu lui inspirer pareils états d’âmes. Elle préférait ne pas repenser à son ex. Rien que cela lui donnait une furieuse envie de vomir ou de hurler, au choix. Il avait été plus bas que tout. Il n’avait été qu’un abruti comme les autres, qui vont font miroiter monts et merveilles pour finalement aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs.

Elle laissa ses pensées et revint au moment présent, se replongeant malgré elle dans le regard chocolat de Roger. Il pouvait être si froid et distant. Et il avait pourtant une façon de la regarder, de lui parler. Comme si en lui il y avait deux hommes différents. Deux hommes qui luttaient dans des sens parfaitement opposés. Qui allait gagner cette bataille ? Sarah se surprit à espérer que ce soit celui au regard doux. Cette douceur la dérangeait, elle ne savait quoi en penser. Et s’il était véritablement un espion. Ne serait-ce pas pour s’attirer ses bonnes grâces qu’il était ainsi gentil avec elle ? Roger était connu pour être asociable avec ses collègues. Pourquoi justement avec elle, il se montrait plus engageant ? C’était étrange quand même. Sarah devait rester prudente surtout. Ce serait trop bête, après tant d’années, de se faire démasquer maintenant. Elle avait encore tant et tant à faire. Tant d’élèves à essayer d’aider. Roger était peut-être tout simplement un homme bien, comme elle le supposait. Un homme en quête de ce que tout le monde recherche. Quelqu’un pour faire un bout de chemin. C’était un pari risqué mais un pari à risquer quand même. Il en valait bien la peine. Et puis, en étant trop prudent, on ne faisait jamais rien. Il fallait prendre des risques, même si cela n’était pas toujours récompensé en retour. Qu’est-ce qu’elle risquait ? De se faire dénoncer ? Elle jouait son rôle à la perfection depuis des années. Et dans le domaine privé, on avait milles petits sujets de discussion qui permettaient d’éviter de parler du gouvernement et autre sujet dangereux. La formulation de Roger la fit sourire. Il n’avait rien de mieux à faire que de l’accompagner. Elle ne le prenait pas mal, elle voyait bien qu’il n’avait pas voulu dire cela.

Je vois. Dans ce cas, je vais occuper ton temps libre. Je devrais dire ton temps mort.

Son sourire amusé montrait clairement qu’elle le titillait sur sa phrase. Mais Roger montra clairement qu’il était désireux de l’accompagner, si on en jugeait sur la rapidité et l’empressement avec lesquels il quitta sa place.

Sarah habitait tout près de l’Académie. Nul doute que Roger jugerait cela pratique, comme bon nombre de ses collègues qui lui enviaient l’emplacement de son logement. Sarah, elle, l’avait pris pour des raisons économiques principalement. La vue de son lieu de travail nuit et jour, même le week-end, n’avait rien pour lui plaire. Elle voyait tous les jours ce haut lieu de l’éducation dictatoriale du régime. Mais s’éloigner et déménager aurait pu paraître suspect. Le moindre doute, la moindre suspicion et c’en était fait d’elle. Elle devait surveiller ses arrières, toujours faire preuve de vigilance. C’était tout bonnement épuisant. Mais le bonheur et la quiétude étaient des idées qui avaient déserté la vie de Sarah. Malgré tout, elle était toujours de bonne humeur, avec le sourire. Il ne servait à rien de montrer les peines qu’on subissait ou avait subies. Elle profitait de chaque moment où elle pouvait rire et se sentir, pendant une fraction de seconde, réellement bien. Et les moments où elle était avec Roger appartenaient sans nul doute à cette catégorie. Sarah n’avait plus vraiment d’amis. D’ailleurs, pouvait-on réellement lier une amitié sincère dans un régime pareil. Les amis de la veille pouvaient se transformer en des délateurs le lendemain. Même dans les familles, nul n’était à l’abri de pareille horreur. Le régime dur et totalitaire faisait toujours ressortir les versants les plus sombres de l’être humain. Ces faces noires, présentes en chacun de nous, que nous nous efforçons de dissimuler farouchement à nos semblables comme à nous-mêmes. Une facette que nous ne voulons pas voir. Et pourtant… Sarah n’avait pas spécialement d’amis. Oh, elle faisait bonne figure et invitait des collègues ou des copines chez elle. Histoire de faire intégrer. Elle avait l’habitude de ce masque qu’elle devait porter en permanence. Roger était le premier depuis si longtemps à lui autoriser une forme d’attachement. Mais pouvait-on parler d’attachement ? Elle lui parlait de temps en temps, mais avait ressenti une attirance immédiate, dès le premier jour. Pouvait-elle lutter ? Elle n’en savait rien, à part qu’elle devait essayer. Elle ne pouvait rendre les armes aussi facilement. Et pourtant, son cœur lui hurlait de se laisser aller, enfin. Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Et sa raison s’opposait farouchement à un tel abandon.

Ils avaient marché d’un pas rapide et avait ainsi mis seulement cinq minutes à arriver devant chez Sarah. Elle était plongée dans ses pensées, malgré la discussion légère qui s’était établie entre eux durant le trajet. Il n’y avait aucun risque à ce qu’il sache où elle habitait. Ses collègues le savaient aussi, au contraire, cela montrait qu’elle n’avait rien à cacher. Un résistant n’a pas tendance à vous faire venir boire un verre à la maison sans problème. Le temps n’était pas trop mauvais en cette période de l’année, et à les voir ensemble, on aurait presque pu les prendre pour un couple se promenant en ville. Sarah secoua la tête. Non, c’était stupide de se raccrocher à ce genre d’espoir. Des espoirs qui ne pourraient qu’être fatalement déçus, c’était une évidence. Pourquoi diable ne parvenait-elle pas à se faire une raison ?! La marche avait rosi ses joues et elle se sentait détendue. Toujours sur le qui-vive mais relativement à l’aise. Ce fut peut-être pour cette raison qu’elle lui proposa de venir boire un café à la maison. Elle se demanda immédiatement ce qui la prenait d’inviter ainsi un étranger chez elle. Elle avait toujours été accueillante, certes. Mais était-ce la vraie raison en fin de compte ? Elle connaissait des choses, son cœur savait des choses et son cerveau luttait vainement pour ne pas en tenir compte. La réponse de Roger fusa, rapide comme une lame. Sarah sourit gentiment à la remarque concernant la dose de café que le jeune homme ingurgitait par jour. Elle lança d’une petite voix, presque timidement :

Oh, je proposais un café mais j’ai d’autres choses, de l’eau, des jus de fruits ou autre… Mais… Mais si tu ne veux pas, ce n’est pas grave, je…

Sa voix mourut sans terminer sa phrase. Elle était stupide et ridicule. Cet homme n’était clairement pas intéressé. Elle ne voulait pas le voir pour ne pas avoir de la peine. Mais c’était la triste réalité. Un homme normalement constitué et intéressé par une femme n’aurait jamais laissé passer une occasion pareille. La seule vraie conclusion logique qu’on pouvait en tirer, c’était que Sarah ne l’intéressait pas autrement que comme une collègue de travail. On partage un café avec elle dans la cafétéria mais ça ne va pas plus loin. Ca n’ira jamais plus loin, colle toi bien ça dans le crâne.

Mais pour l’heure, Roger avait seulement répondu qu’il avait déjà bu un café. Il n’avait pas encore dit s’il souhaitait tout de même monter ou non. Il tenta d’ouvrir la bouche pour parler mais sembla hésiter sur la conduite à tenir. Pourquoi diable pouvait-il hésiter ? Roger semblait hébété, cherchant ses mots peut-être. Sans doute ne voulait-il pas la blesser et cherchait-il la meilleure façon de la ménager. Elle ne voyait que cette raison pour ne pas lui répondre spontanément oui ou non. Il est vrai que la proposition de Sarah avait été directe et brutale. Sans doute trop pour un homme aussi solitaire que Roger. Et la réponse vint, détruisant tout sur son passage. Sarah se contenta de fixer Roger, les yeux dans les yeux sans mot dire. Lorsqu’il eut terminé, elle balbutia :

Ne t’en fais pas, je… je comprends… Tu es très occupé et stressé par cette histoire de journée. Si tu préfères attendre, je suppose que c’est le plus raisonnable. De toute façon, je n’ai pas vraiment le choix, j’imagine.

Elle avait dit ça avec un petit rire triste, sans joie, bien différent de ceux précédant. Elle avait été stupide. Tellement stupide. Pendant une fraction de seconde, elle avait imaginé… quoi ? Qu’ils allaient boire un verre tranquillement chez elle en parlant de leurs petites vies d’enseignant ? Elle avait imaginé une soirée, sans trop d’efforts. Elle était une adolescente romantique et surtout, surtout bien ridicule. Roger devait la trouver immature. Impulsive. C’est vrai, elle l’était. Mais elle était parfaitement capable de contrôler ses pulsions, sinon elle se serait faite repérer il y a bien longtemps de cela. Elle soupira pour elle-même, vraiment déçue de la tournure que prenait la situation. Le fait que Roger soit potentiellement un enseignant pro-régime zélé était passé au second plan de son esprit. Elle jouait avec son jeu de clef, ignorant si elle devait rentrer ou non. Elle n’en avait pas envie. Mais il avait été suffisamment clair. Non, il ne montrait pas. Pourquoi n’était-il pas parti dans ce cas ? Pourquoi restait-il à la regarder avec ces yeux à damner le diable et cet air sincèrement désolé ? S’il voulait monter, il n’avait qu’à répondre oui après tout !

Au lieu de cela, Roger fit un pas vers elle. Sarah se demanda ce qu’il faisait mais elle n’eut pas vraiment le temps de poser la question. Aussi rapide que pour saisir un oiseau au vol, il emprisonna ses mains entre les siennes. Il avait les mains tièdes, presque chaudes, et sa peau était d’une douceur infinie. Un immense frisson envahit tout le corps de Sarah. Son cœur s’emballa et semblait vouloir sortir de sa cage thoracique tandis que sa gorge se serrait. Ses mains devaient trembler légèrement et Roger s’en était forcément aperçu. Elle qui était capable de se contrôler face aux pires discours pro-gouvernement tremblait comme une feuille au simple contact de la main du jeune homme. Il l’assura qu’ils se reverraient une autre fois. Il le lui promettait. Elle se contenta de hocher la tête, incapable de prononcer un mot. Ils étaient proches, si proches que Sarah pouvait presque sentir le souffle de Roger sur sa peau. Elle avait plongé son regard dans celui du professeur, se noyant dans ses iris noisette. Elle avait le cœur au bord des lèvres et elle devait lutter farouchement contre elle-même pour ne pas ouvrir la bouche. Il fit un pas en arrière mais il tenait toujours ses mains serrées, comme un trésor qu’il aurait capturé, rien que pour lui. Il murmura qu’il l’attendrait ici. Elle hocha la tête. Elle était incapable de prononcer un mot. Elle savait que le temps filait, qu’elle devait monter se changer, d’autant plus rapidement si Roger l’attendait, pour ne pas le faire attendre. C’était la moindre des politesses. Pourquoi en cet instant, fit-elle cela ? Qu’est-ce qui lui passa par la tête ? Etait-ce la douceur dans la voix de Roger ? Ou bien le contact si étroit de ses mains ? Ou encore la proximité troublante dans laquelle ils se trouvaient ? Toujours est-il qu’elle se rapprocha rapidement et, dans un geste d’une spontanéité et d’une franchise totale, elle emprisonna les lèvres du jeune homme entre les siennes. C’était… un non sens absolu. Elle le connaissait à peine, ce n’était qu’une pulsion et pourtant, c’était si doux. Le contact de ses lèvres la fit frissonner mais elle le rompit immédiatement, dégageant ses mains de celles de Roger et reculant complètement. Elle reprit ses esprits avec difficulté et balbutia :

Je… Je… Je suis désolée…

Puis, elle jugea préférable de battre en retraite pour se changer. Il était évident qu’après cela, Roger ne l’attendrai certainement plus en bas de l’immeuble. Elle se changea rapidement, se demandant ce qui lui avait pris et surtout, ce qui l’attendrait lorsqu’elle serait en bas de chez elle à nouveau…

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

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MessageSujet: Re: If I can't love her... then who ? •• PV Sarah If I can't love her... then who ? •• PV Sarah Icon_minitime1Ven 17 Jan - 1:03




If I can't love her



[Désolée pour ce RP absolument ridicule par rapport aux précédents, c’était pour pouvoir le clore parce qu’il date trop, on en refera un plus tard]

Se ressaisir… C’était facile… se ressaisir. Déjà il y avait bien longtemps, il aurait dû apprendre à écouter sa tête, plutôt que… que quoi ? Son cœur ? Sa stupidité ? Ce n’était pas du cœur. Il n’avait pas senti chez sa première femme cette magie qu’il aurait pu y avoir par la suite. Et pour elle ? Finalement, il n’en savait rien. Il avait l’esprit tout retourné, mais justement trop retourné pour y voir clair. C’était peut-être simplement à cause de son parfum, ou son café qui n’était plus très bon, trop froid, ou peut-être qu’il avait juste besoin de fumer, cela le calmerait. Enfin…. Non, fumer ne le calmait plus du tout. De toute façon, il n’en eut pas le temps, car en moins de cinq minutes, ils étaient devant chez elle. Territoire dangereux… il ne devait pas s’aventurer au-delà. Surtout pas. Il se ferma, au maximum. C’était l’attitude la plus prudente à avoir. Il resta face à elle, attendant qu’elle entre. Il allait l’attendre ici quand même. Simplement l’attendre. Elle se changerait vite, puis ils repartiraient à l’école, et ils se sépareraient enfin. Mais oui, c’était cela ! Il n’attendait qu’une seule chose, qu’ils se séparent. La pression était trop forte et il n’avait aucune envie de se mettre en danger. Mais dans quel monde vivait-il ? Ce monde où la moindre relation était un danger ! Pourquoi ne pouvait-il pas fuir, tout simplement ? Pourquoi cette conscience morale insupportable le retenait ici ? Il se disait lâche… il aurait préféré l’être un peu plus. Mais se reconnaître lâche, c’était déjà ne pas l’être vraiment… Il avait du courage, et il en avait trop à son goût. Depuis longtemps déjà il aurait dû fuir. Fuir, fuir tout ce qui existait, toutes ces situations. Fuir le pays et la dictature, la peur de la mort ou pire, de tomber sous les ordres et d’obéir. Fuir cette école, où il jouait à un jeu dangereux, bien trop dangereux pour lui et sa famille, si petite soit-elle. Et enfin, fuir cette rue, le devant de cette porte, avant qu’une catastrophe ne se produise. Il se refusait à regarder Sarah, parce qu’il avait peur que toutes ses certitudes et sa force ne s’envolent d’un seul coup. Pourquoi était-il tombé sous le charme d’une femme qu’il connaissait à peine ? C’était la pire des attitudes. Mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Il y avait des choses qu’on ne contrôlait pas… mais pourquoi ne pouvait-il pas tout contrôler ?

Il devait essayer. Il le voulait, et il était sûr d’avoir toute la force nécessaire pour y arriver. Il restait d’ailleurs tellement droit, tellement froid, tellement stable qu’elle aurait pu faire ce qu’elle voulait de lui. Il était tellement concentré sur ses émotions qu’il avait l’air de tout sauf d’un homme indifférent et naturel. Et elle avait dû le remarquer… quand elle se jeta sur lui pour l’embrasser. « Se jeter »… non, ce n’était pas vraiment ce qui s’est passé. Elle eut l’air aussi déstabilisé que lui. Mais il s’était trop concentré sur ses émotions et avait trop essayé de ne pas céder pour réagir normalement. Il aurait pu lui rendre son baiser. Il aurait pu prendre un risque. Mais non, ce n’était pas dans son caractère, un risque. Il se disait lâche, il se constituait comme lâche. C’était lui qui voulait l’être, qui voulait manquer de courage, parce que la vie du courageux ne lui convenait pas. Malgré tout, il n’arrivait pas à l’être. Ni l’un ni l’autre. Il était le misérable individu sans qualité, coincé entre deux caractères. Il n’était rien. Il n’était pas un humain.

Sarah s’excusa, mais c’était trop tard. Il l’avait brutalement repoussée, bien plus brutalement qu’il ne l’aurait voulu. ♫ Sarah, pardon… Je ne voulais pas… j’ai été surpris. Excuse-moi. ♫ Mais il garda quand même s’est distances et recula d’un pas. Stop. Cesse de respirer aussi vite. Cesser de pâlir. Il devait retrouver qui il était vraiment. Mais oui ? Il était toujours pâle. Il devait avoir cet air maussade et mélancolique. Ce n’était pas grave d’avoir été surpris. Il aurait aimé s’excuser une fois encore, et en même temps s’échapper en courant et oublier cet incident. Ce n’était pas ainsi que les choses étaient censées se produire. Il ne voulait pas que sa vie ressemble à ça, non… il l’aurait peut-être voulu, mais dans un autre monde, un autre pays, ou une autre époque. Son seul désir ici était d’être discret et que personne ne se préoccupe de lui. Il voulait être une ombre, quelqu’un qui ne provoquerait que de l’indifférence. En tout cas dans le monde des adultes, parce que ce monde ne valait plus rien. Il ne lui restait que ses élèves et il construirait sa vie là-dedans, même s’il n’avait plus l’âge. Il ne voulait pas vivre dans son époque. Il se l’était déjà suffisamment répété. Alors, quand Sarah s’échappa pour rentrer chez elle, il n’agit pas comme un adulte, mais comme un gamin. Comme un adolescent stupide. Il n’aurait pas dû faire cela : il lui avait promis de l’attendre, et c’était ridicule de s’échapper de cette façon. Comment le regarderait-elle, ensuite ? Mais il ne put s’en empêcher. Il tourna les talons et retourna vers l’école. Très loin d’ici… mais il n’était pas si loin que ça, il n’y avait que cinq minutes de marche entre les deux. Au moins, il retournait dans cette prison où personne n’oserait le toucher. Il y avait bien au moins un avantage avec la prison dorée de l’Académie Weins : on ne faisait pas ce qu’on voulait, là-dedans. On ne s’approchait pas trop des autres. Surtout des « autres » comme lui.


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