-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal


« I travel back down that road... » Réminiscences || PV TRISTAN
avatar
Invité
Informations


MessageSujet: « I travel back down that road... » Réminiscences || PV TRISTAN « I travel back down that road... » Réminiscences || PV TRISTAN Icon_minitime1Ven 15 Juil - 23:46

Il suffisait de les dire, ces simples mots. Ce n’est pourtant pas compliqué de dire je t’aime à quelqu’un. Mais voilà, il fallait avoir le courage de le faire. Parfois, il n’y a pas besoin de mots. Les gestes, les regards en disaient bien longs. Quand on avait la volonté de le faire, on se sentait plein d’orgueil, invincible. On était sûr que rien ne saurait nous ébranler. Et pourtant, face à l’être désiré, toutes nos défenses sont réduites à néant. Le cœur bat dans nos oreilles, on bredouille, on se demande si on en est capable. En suis-je capable ? A chaque fois je me décidais à sauter ce pas et tout avouer à Axel. Mais en voyant ces yeux rieurs, en voyant ce sourire enjôleur, je savais qu’il ne pourrait être à moi. Sa beauté était bien trop cruelle pour être mienne. Jamais un tel être ne m’appartiendrait. Jamais. Je devrais me contenter de mes conquêtes d’un soir en attendant la stabilité qui tardait à venir. Je t’aime. J’avais réussi à dire ces mots dans ma tendre jeunesse, à mes parents adoptifs. Je n’en saisissais alors que le sens primaire. Ca, j’étais capable de le dire. Mais quand les sentiments vinrent à s’en mêler, ces mots restaient bloqués dans ma gorge, et ils disparaissaient aussi subitement que qu’ils étaient arrivés.
J’avais mon portable à la main, attendant un éventuel message d’Axel. Un message qui ne viendrait pas. Je savais qu’il était retourné chez lui, à Vancouver, pour le mariage de sa sœur. Il aurait au moins pu me dire « Je vais bien, ne t’en fais pas. Je reviens bien vite. Gros bisous, je t’aime ». Mais à chaque fois, l’écran restait désespérément noir. Absence. Vide. Il ne m’appellerait pas. J’avais beau attendre, espérer autant que je le pouvais, je savais que je devrais me morfondre dans ces espérances insensées. Il avait mieux à faire que de penser à moi. Sa famille importait plus que sa meilleure amie, moi en l’occurrence. Et, lorsque je me rendais à l’évidence, ma montre indiquait quatorze heures dix-sept. Je bus mon café et me levais. Je devais partir.
Les couloirs étaient déserts. La machine à café attendait quelques clients, des bribes de voix s’infiltraient par-dessous les portes closes des classes où avaient lieu des cours. Je n’y allais pas, ça ne servait à rien. Des maths ? Très peu pour moi. De l’éducation civique ? Et ta mère aussi ? Le seul cours auquel je pourrais activement participer, c’est celui de mon père. Mais plus rien ne m’y poussait. Certes, il y avait Calypso, considérée comme LA reine de l’Académie ; je n’étais que son bras droit. Maintenant que rien ne me retenait, j’errais comme une âme en peine, à la quête d’une inspiration soudaine, à la recherche de sa raison de vivre. Je vagabondais deci-dela, cherchant vainement à m’occuper et l’esprit et les mains. Mais rien n’arrivait à me satisfaire. Crier sur des petits nouveaux ne m’apportait, pour une fois, aucune satisfaction personnelle. Ils pourraient se vanter d’avoir su échapper aux foudres de la terrible amie de la Reine. Mon dieu… Vers quels rivages allais-je ? Où m’échouerais-je ? Axel tenait un rôle clé dans cette histoire, c’était certain. Le savoir loin de moi ne me rassurait guère. J’avais peur pour lui, peur qu’il lui arrive quelque chose, qu’il rencontre une autre fille et qu’il file une idylle parfaite avec cette dernière. Je ne le supporterais pas.
Je sortis mon mp4 ultra-sophistiqué et fis défiler devant mes yeux la playlist des chansons. Hum… Il n’y avait rien de bien. Mais tant pis, j’allais devoir m’arrêter sur une chanson et l’écouter en boucle jusqu’à ce que les paroles s’inscrivent dans ma tête. L’écouter en boucle et m’imaginer un scénario digne d’un film. Un scénario où Axel et moi serons enfin réunis, sans séparations possibles. Je l’écouterais afin d’ajouter à ma détresse encore une dose de désespoir, assaisonnée à une morosité sans égale. Je me plongerais dans un enfermement dont on ne pourrait me déloger qu’au retour de mon autre « moi-même ». Sans savoir où mes pas me conduisaient, je marchais, machinalement. Pourquoi déciderais-je d’une destination quand je n’avais pas encore décidé de l’après ? J’arrivais tout de même devant l’amphithéâtre, qui servait de salle de réunions communes, de salle de théâtre et de concerts… C’était une salle polyvalente en somme !
Lorsque je poussais les portes battantes, le décor de la salle me sauta aux yeux. Le décor de la pièce de théâtre du lycée se tenait bravement au milieu de la scène, dépourvue d’âmes vivantes. Sur les murs étaient accrochés des cadres contenant des photos de personnes ayant culturellement marqué l’histoire du lycée. On ne compte plus le nombre de célébrités ayant fait leurs études au sein de l’Académie Weins. Et ces cadres côtoyaient des peintures étranges, mélange de cultures, mélange de couleurs vives et sombres, de noir et de blanc. Un cadre monochrome avec pour seul occupant un point rouge peint par un certain peintre polonais dont le nom avait sombré dans l’oubli depuis bien des années. En levant les yeux vers le plafond, on pouvait constater qu’une citation prenait tout l’espace plafonnier. « La culture est un antidote à la violence car elle nous invite à la compréhension d’autrui et féconde la tolérance en nous incitant à partir à la rencontre d’autres imaginaires et d’autres cultures. ». Un européen pour dire ça. Sans doute français. Les français ont un grain, qui germe dans leur esprit et qui parsème dedans leurs idées des onces de vérité vraie. Mais, cette pièce respirait l’austérité. Il y avait bien longtemps que les sièges dont la couleur se fanait devaient être changés. Je ne remettais pas en doute leur confort certain. Je me laissais tomber sur l’un d’eux, au milieu exact de la salle. Je me laissais absorber par le velours rouge bordeau et m’enfonçais dans mes souvenirs impeccables.

Ac. « _ Axel, tu crois que c’est le bon endroit ?
Ax. « _ Parfaitement. On y arrive presque.
Il prit ma main et m’entraîna un peu plus dans la forêt. J’observais les arbres gigantesques qui se dressaient de part et d’autre du chemin qu’on se frayait dans les broussailles. Je vis, de temps à autre, un écureuil bondir d’une branche à l’autre, une biche fuir, des araignées tisser leur toile. J’entendis le murmure du vent dans les feuilles des arbres, et le bruissement d’une rivière qui coulait un peu plus loin. L’air embaumait l’humus humide et le parfum sucré de quelques fleurs odorantes poussant ici et là. Mais j’avais hâte d’arriver au lieu dit. Axel m’avait promis de m’emmener quelque part, que cela me ferait plaisir et que je ne serais pas prête d’oublier ce moment. Je lui avais fait confiance. Maintenant qu’on était paumé en pleine forêt, j’en étais certaine, je doutais de lui. Je fermais les yeux, respirais un bon coup et me fiais malgré tout à mon meilleur ami.
Quelques minutes plus tard, nous débouchâmes sur une petite clairière, éclairée par de multiples rayons de soleil qui projetaient une lumière verte et jaune sur le sol. Le petit ruisseau coulait là, entre deux bandes de terre bondées de champignons sauvages et de traces de pas d’animaux. Un rocher plat et sec se situait à proximité. Axel me força à le suivre vers ce caillou et m’obligea à m’asseoir dessus. Il prit place derrière moi, colla son torse contre mon dos et m’entoura le ventre de ses deux bras. Il posa sa tête sur mon épaule. Je sentais dans mon cou son souffle chaud. De la magie se dégageait de ce lieu.
Ax. « _ N’est-ce pas magnifique ?
Ac. « _ Hum…Mouais, il y a mieux quand même. C’est pas très confortable et puis…
Ax. « _ Et puis quoi ? Tu n’es pas contente ?
Ac. « _ Et puis tu sais toujours trouver les endroits qui me plaisent.
Je me blottis tout contre lui et observais les alentours. Un dégradé de vert, de marron. Du bleu, du vert, du jaune. Quelques touches de rose et rouge par-ci par-là. Avec Axel en prime… Je ne renoncerais pour rien au monde à la magie de cet instant. Et puis, le contact d’Axel me retenait collé à lui, non que cela ne me dérangeât, bien au contraire. Sans que je n’osais me l’avouer, je sentais dès ce moment-là les prémisses de sentiments que je ne saurais contrôler. Ah mon dieu, si tu m’entendais. Faites que cette douleur sourde se taise, que ce feu s’éteigne, que mon cœur ralentisse... Il serra davantage ses bras, me retenant prisonnière, captive de lui-même. Je n’allais pas protester, profitant de ce rare moment d’extrême complicité pour me reposer entre des bras compréhensifs, accueillants, des bras aimant.

Des heures avaient passées. Dans mes oreilles résonnaient encore les paroles d’une vieille chanson, datant du début du siècle. « I was thinkin about you, thinkin about me, thinkin about us, what we gonna be ? Open my eyes; it was only just a dream. I travel back, down hat road. Will you come back ?, no one knows. I realize it wasonly just a dream... ». Quand me reviendras-tu, Axel ? Seulement, reviendras-tu ? Je déambulais souvent sur tes pas, sans jamais trouver le moindre indice sur l’endroit où te trouver. Ton parfum aguillait mes narines, mais incapable de me souvenir avec exactitude quelle odeur était la tienne. Et la chaleur de ton souffle, de tes bras, me manquait… Tu ne savais pas ô combien j’étais malheureuse sans toi. Reviens-moi !
Je fixais le plafond d’un œil absent, où se reflétait la citation qui s’étalait en lettres dorées. La musique sur les oreilles, je n’entendis aucun bruit. Vraiment aucun. Et, à deux milles lieues de là, je ne faisais pas attention aux allers et venues des uns et des autres.


Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Flash Back - Piqûre de rappel
» TRISTAN ▬ You don't know me.
» A bas la politesse ... | Tristan & Brittany.
» Qu'on me foute la paix ! [Tristan] TERMINE
» Interrogatoire n°1 ▬ Tristan Gallagher [Terminé]