Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS
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Jason Lecter
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MessageSujet: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Ven 28 Juin - 14:03

DARK WALTZ


Nuance de gris, ciel plombé, béton sous les pieds. Une cigarette à ses lèvres, le sourire du Diable est aussi joyeux qu’il est mauvais et alors qu’il demeure accroupi, les yeux rivés sur l’univers carcéral qui s’étale en contrebas Lecter ne sent pas le poids de la mitraillette qui lui pend au bras. Il n’a rien lâché, c’est dans sa nature et pourtant on a bien pensé qu’il allait abandonner cette idée de libération de prisonniers par centaines comptes tenus des armes en sous nombre. Mais ce serait mal le connaître car Jason n’est pas une bête aux crocs limés. Il a le vice collé à la peau, les basses actions faciles et ne desserre jamais les dents de la proie qu’il convoite. Ici c’est une prison, demain il aura une autre envie et ne reste à sa clique que le devoir de suivre sans broncher. Exécuter les ordres, jouer ses notes lorsqu’il le demande et avec un rien de chance, ses sbires auront la vie sauve. Pour le moment …

« Mais quelle … radieuse journée ! »

Un éclat de rire fend l’air, le sien seulement et on tremble sous les masques derrière. Le temps n’a rien de radieux, il est plombé et sans couleur, une réplique grandeur nature d’un Guernica glacial et lui seul -sinon le BoogieMan- peut y voir une toile plaisante à observer. Un œil à sa montre à gousset, il se relève d’un bond et pivote sur un pied, bras grands ouverts.

« Chers … compatriotes ! » Entame-t-il, le ton enchanté. « Ceci est une occasion supplémentaire pour notre organisation de poser un pavé sur la route du Chaos ! La révolution approche et il est temps … d’en jouer le prélude ! Tous à vos places petits soldats, le spectacle commencera bientôt. »

Un mouvement de poignet, le groupe s’éparpille sans discuter et d’une oeillade Lecter envoie le Cubain à son travail. Dominant la place au couvert des ombres, il tire une fois de plus sur sa cigarette et propulse le mégot au loin d’un claquement des ongles. L’esprit est en fête, grisé comme après avoir abusé de l’alcool alors qu’il est à jeun de toutes substances enivrantes. L’adrénaline suffit, avec elle le plaisir grandissant de ce qui doit venir et il sourit, il se sent comme le gamin à Noël guettant derrière le canapé, le gros homme en rouge chargé de  ses cadeaux à disposer au pied du sapin. C’est enfantin, c’est de prime abord d’une simplicité déconcertante et pourtant … oui pourtant, Lecter n’est pas le sage chérubin méritant ses trésors. Lui tue l’homme, le vole et pille sa cargaison avant de cramer l’arbre et ses guirlandes. Il truande et anéanti dans un enchaînement si vif qu’on a plus qu’une envie le concernant qu’on soit citoyens ou policiers : Qu’il passe l’arme à gauche sans tarder.    
Tête à tête entre les deux monstres du Sud, Clown et Croque mitaine pour partager ce moment comme toujours. C’est une habitude, c’est un rituel de sentir que la paix d’autrui leur appartient alors, qu’ils n’ont qu’un fil à tirer, un bouton à presser pour fracasser une zone et la raser en une heure à peine. Pas la première fois, pas la dernière car le chaos aime à prendre son temps et Lecter inspire le parfum d’orage, revient à la hauteur de son bras droit.

« Haa que j’aime ce job ! » Ricanement, gloussement lui filant des lèvres pendant qu’il fouille la poche intérieure de sa veste et en sort un boîtier ouvragé par ses seules mains.

Jason Lecter n’est pas que le serviteur du mal, il en est le forgeron, le comptable et l’annonceur. Bien des casquettes à son actif, bien des missions variées et désormais il se sent capable de tout. Sous le cuir de ses gants son pouce caresse la touche de plastique rouge de l’objet et il ferme les yeux. Le vent tourne, le tonnerre gronde et la tempête psychique du balafré s’enclenche en parfait accord avec celui de la météo. Besoin de morts, besoin de la destruction comme pour palier à un manque. Il est le pire des drogués au monde, seulement rassasié de ses carnages et trop heureux il lève le nez au ciel, accueille avec ravissement les premières gouttes de pluie qui s’écrasent sur ses joues fissurées. Il a planifié le tout seul, insupporté du moindre bruit et enfermé à triples tours dans sa chambre au point qu’on a murmuré quelques fois, qu’il devait être mort d’un arrêt cardiaque. Trouver des armes, coups de téléphones passés à quelques contacts de sa liste et lorsque enfin il a daigné s’extirper de sa cage, son sourire était à la hauteur de ses machinations : interminable.
Là, sans transition il a annoncé le rôle désormais quasi sacré de son second -ceci à la surprise générale- avant de les chasser tous de la salle principale, BoogieMan avec. Incompréhension totale en suivant mais Lecter n’a pas à justifier ses états d’âmes, ses envies moins encore. Quarante huit heures à trafiquer on ne savait quoi, à ne supporter aucune approche et à ne jamais regarder les secondes égrainées à l’horloge. Comme en plongée, il passa en apnée et fabriqua nombre de mécanismes complexes dont on ignorait tout. Pourquoi tant de secrets, tant de silence ? La passion avait-elle surpassé jusqu’à ses colères ? On peut le croire … personne n’est mort ces derniers jours. Quoi qu’il se soit passé dans la tête de cet avatar de mort ambulant … on préférait à la limite ne rien savoir.

Mais le voilà qui baisse les yeux, les plonge au fond des siens et brise soudainement la distance entre eux. Calant rapidement l’arme sous son bras, sa main encercle celle du BoogieMan et le détonateur s’y trouve bientôt glissé. En aucune façon les bombes de Jason ne changent de mains, il en reste le créateur, le poseur et seule entité apte à les faire exploser. Plus de dix ans qu’il les jette à la tête du gouvernement de sa seule main mais là, son cœur de fer est encore au chaud dans les braises de leur nuit passée au milieu des bois et il sent vibrer l’envie irrépressible de lui rendre hommage … à sa façon. Signée Jason Lecter.

« Que serait une renaissance sans un baptême ? Loin d’un élan de sentimentalisme à deux dollars laisse moi t’offrir un sacrement digne de ce nom ce soir. » Le seul présent qu’il aura jamais laissé de bonne grâce. « Donne le LA à ton ascension BoogieMan et regarde donc s’ouvrir pour toi … Le plus grand bal des Monstres de New-York ! »


© Jason L.

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Alastor Burton
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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Ven 28 Juin - 16:04

Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Tumblr_mdwdh6wXeF1qlgodqo4_250Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Tumblr_mdwdh6wXeF1qlgodqo5_250




Ce nouveau projet, ce nouveau coup de pied rageur dans la fourmilière leur avait beaucoup coûté. Du temps, de l'argent, de l'énergie. Il avait fallu déployer des trésors d'imagination pour pallier à la moindre fausse note, couac ou bémol. Pour en arriver là, ils avaient du explorer les extrêmités du réseau tentaculaire qui s'étendaient dans le Sud et parfois même aude-là de ses frontières. Le plus difficile aura été de tenir les fauves en rangs serrés et compacts. Pour éviter que le Nord ne sente le vent tourner, il avait fallu contenir les énergies, aucun faux pas ou débordement n'a été toléré et ceux qui se sont sentis poussés des ailes ou qui ont violé cette règle provisoire du "cessez le feu" l'avait payé de sa vie. La froideur et la tempérance de Boogie s'était faite grippe galopante, contaminant lentement mais sûrement le plus petit organe du groupuscule dont il partageait maintenant les rênes avec Jason. Attendre. Patienter. Un fluide glacial avait envahi des kilomètres de veines distillant un calme que peu avait connu mais la vision qui leur été proposée était plus qu'à la hauteur de leurs espérances. Le fantasme avait fait son office. Il était temps maintenant de le réaliser et l'impatience régnait. Ils piaffaient. Tous.

Radieuse journée ricana Jason. Elle est parfaite pensa Boogie. Les teintes rouges s'accordent tellement bien avec le gris. Il n'y aurait pas meilleur ciel pour faire déferler le chaos et l'anarchie. Les habitants de la métropole ne se sentent que plus en sécurité derrière les murs de leur maison ou de leur appartement. La chaleur du foyer est rassurante lorsque les éléments se déchaînent dehors. Sauf qu'aujourd'hui, ces éléments vont pénétrer chez eux, ravageant tout sur leur passage. Sans nul ordre ou directive que celui de s'abandonner complètement. Incencie, pillage, mutilation, agression, meurtre ou viol, peu chaut à Boogie. C'est Halloween et Noël en même temps, un défilé amoral qui doit être mémorable. Cette journée deviendra une date marquée d'une pierre rouge sang et dans les années qui suivront, les civils se recueilleront, la cité s'arrêtera de vivre pendant une interminable minute en repensant à ceux qui seront tombés. Ils auront beau reconstruire, lécher leurs plaies, s'autoflageller pour ne pas avoir réagi convenablement, ils n'oublieront jamais...les échos de la cacophonie déclenchée par la symphonie des deux monstres du Sud résonneront encore longtemps. Il y a de l'électricité dans l'air, il le sent sur sa peau. Boogie attend les éclairs, le tonnerre, la colère du ciel et le choeur funèbre des explosifs. Ce prélude évoqué par Jason précèdera les aboiements libérateurs des détenus affranchis mêlés aux hurlements de terreur de la population civile. Une clameur délicieuse dont il ne désire pas perdre une miette.
Comme un essaim de mouches, l'armée du Sud s'éparpille au signal de Lecter. Chacun sait quelle place il doit occuper, quel rôle il doit jouer. Aucun repli ne sera toléré. Aucune retraite. Qu'ils avancent jusqu'à n'en plus pouvoir ou qu'ils soient moissonnés par la Mort mais surtout, qu'ils ne dévient pas de la route que le duo infernal a tracé pour eux. La cité ne sera pas assez vaste pour les cacher et s'ils remettent la main sur les déserteurs, ces derniers regretteront de ne pas être tombés au champ du déshonneur.

Un vent froid soulève les pans de la longue veste noire de Boogie, les premières gouttes de pluie s'écrasent au sol et un grondement lointain retentit jusqu'au creux de sa poitrine. Il prend une longue et profonde inspiration aussi glacial que possible en apparence, trépignant intérieurement. Le cuir de ses mains gantées gémit lorsque ses doigts se resserrent sur la hache au long manche sur laquelle il s'appuie comme un gentleman sur sa canne ouvragée. Les holsters cachés sous sa veste sont bien garnis mais Boogie préfère le tranchant et la lourdeur de l'acier à la vélocité des balles.
Jason abandonne son poste en surplomb, bondissant comme un enfant le matin de Noël, pour le rejoindre. La même exaltation émane du clown désarticulé. Echange de regards de connivence, ils rêvent aux mêmes choses, leurs oreilles ignorent déjà le tonnerre qui roule. Jason attrape la main de Boogie et y dépose le détonateur salvateur. Le cadeau suprême...pendant quelques secondes, le Croque-Mitaine a envie de refuser et puis, un sourire plein de gratitude étire ses lèvres. Son regard se porte sur le long bâtiment truffé d'explosifs. Malgré la colère du ciel qui va crescendo, il trouve l'atmosphère si calme. Il tient des vies anonymes entre ses mains. Il s'apprête à briser des destins d'un coup de talon, à effacer de la surface de la Terre des hommes, des femmes et des enfants d'une simple pression du pouce. Grisant...« Donne le LA à ton ascension BoogieMan et regarde donc s’ouvrir pour toi … Le plus grand bal des Monstres de New-York ! » Il lève le détonateur jusqu'à la hauteur de ses yeux. Amen.

Le ciel noir se zèbre d'un éclair blanc, le sol tremble et les répliques de ce séisme savamment orchestré retentit dans la plante de ses pieds. Le ventre de la prison s'ouvre alors qu'une fleur rouge-orangé de flammes et de fumée s'en élève. Bientôt, une foule escaladera les décombres, autant de mains avides de répandre la mort et qui le feront. De ça, il n'y a aucune crainte à avoir. Une irrésistible hilarité secoue les épaules du Croque-Mitaine. Un rire de hyène qu'il ne peut retenir. Qui a dit que la folie n'était contagieuse? Reprenant son souffle, il se tourne vers son créateur.
Allons nous mêler aux diablotins. Il plissa les paupières en frissonnant. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas vu la couleur d'une entraille.

Jason
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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Ven 28 Juin - 18:46

DARK WALTZ


Chantez donc tambours infernaux ! Battez la mesure, rythmant les pas de la cohorte masquée et armée de ses dents aiguisées. Résonnez trompettes du jugement, musique apocalyptique de la déchéance. Et écoutez citoyens mortifiés, le rugissement de deux âmes damnées.

Amen.


Fleur explosive éclose, elle ravage l’endroit par son centre névralgique, anéanti le système central de cette sécurité déclarée sans failles et sous le regard fier de ses instigateurs l’ensemble devient un spectacle grandiose pour lequel ils ne paient qu’un prix de sang qui ne sera en rien le leur. Le rire du Croque Mitaine caresse les oreilles de son maître, bientôt imité, élevé à la même ampleur pour retomber momentanément dans l’oubli de la cacophonie créée. A la réplique de son affilié Jason sourit de plus belle, glisse à ses côtés et lui passe gracieusement un bras autour des épaules. Oh si contagieuse est la folie, sans aucune ombre elle est pure et corrosive lorsque le Clown la déverse.

« Allons y sans tarder il serait dommage de manquer les … préliminaires ! » Un rire sifflant, il part en avant de trois pas avant de se retourner à demi. « Ravivons ta mémoire, et allons repeindre les murs ! »

Précipité, élancé sur le chemin il ralenti à l’entrée éventrée de la prison et inspire profondément le parfum de la poudre brûlée qui flotte alentours. Voilà ce qu’il aime, voilà ses instants de plénitudes où la retenue et les limites volent en éclats, mille cristaux de verres à écraser à coup de talons. Son cœur s’emballe, sa gorge se serre d’une émotion qu’on ne saura pas comprendre à moins de planer à ses propres cieux. Les hurlements fusent, cris de désespoir de gardiens malheureux de s’être trouvés là tandis que Lecter approchait, sa cavalerie enragée à la suite. Percussion des balles tirées, chant de haine et larmes, agonie … tant, tellement de notions savourées qui nourrissent son âme et le portent au sommet d’un mont infini qui ne fera que grandir à y voir s'entasser les morts par dizaines. Un sourire à sa bouche grimée, la bête est émue, elle est heureuse …

« Y a-t-il seulement plus belle œuvre que la destruction ? »

Question à lui même, évaporée dans son murmure et il avance. Il sait où aller, il sait quoi faire. Il est main de fer sous gant rouillé et sur sa route chaque intrus croisé tombe avant même de l’avoir atteint à moins de trois mètres. Ses diablotins veillent, l’exécuteur d’avantage et il ne craint rien d’un flingue pour le pointer, n'approche pas le Monstre du Sud qui veut. Aucune chanson déplaisante dans la tête de l’anarchiste, seulement un concert d’instruments humains et mécaniques qui souffrent et meurent à son bon vouloir. La musique est belle, elle le chavire et lorsqu’il pousse d’un coup de pied la porte du poste de contrôle il esquisse un sourire tellement paisible qu’il en devient inquiétant. Autour de lui, fils et câbles électriques craquent en étincelles d’avoir été arrachés des murs désormais à demi écroulés mais il ignore le danger des hauts voltages, pousse la chaise qu’occupait un homme maintenant mort pour se faire de la place. Pression d’un bouton, l’interphone de la prison s’enclenche et Lecter ricane.

« Prisonniers de New York, bonsoir ! » Ton éraillé, déformé par le grésillement de l’appareil à peine fonctionnel mais on l’entend parfaitement diffuser son venin tel un long serpent rampant le long des murs. « Ceci, est un choix qui vous appartient ! Cette nuit renaissez sous mes ordres … où passez à trépas au bon vouloir de mes diables ! Choisissez bien, le temps est compté ! »

Il recule en relâchant la commande, faisant s’éteindre les rires nouveaux qui lui passent entre les lèvres. Quelques touches enfoncées sur un clavier, des pages d’accès sur un écran strié de lignes multicolores. Il branche un autre outil de sa fabrication à l’ordinateur, voit défiler une série de codes binaires et quand un énorme J rouge clignote à l’écran il se détourne, quitte le poste tandis qu’une alarme sonne pour signaler l’ouverture de toutes les portes de cellules.      
Barrant l’entrée devenue par le fait unique sortie de cette cage de béton, une grande partie de son groupe patiente, armes levées et prête à faire feu sur n’importe quel fuyard potentiel. On sortira de là à sa suite et armé ou les pieds devant. C’est sans appel. Retrouvant le BoogieMan plus loin dans un couloir, Lecter soupire d’aise et lui pose une main ferme sur l’épaule.

« Laissons le menu fretin à nos enfants terribles. Toi et moi … nous avons rendez vous avec les grands méchants loups au sous sol. »

Les cellules qu’on ne peut ouvrir qu’à l’aide de clefs logiquement, n’ayant recours à aucun système informatique pour les garder closes. Voilà leur destination, les tréfonds et les pires démons. Les tueurs de masse, les psychopathes, les grands bandits, les brutes sanguinaires … ceux qu’il faut savoir charmer comme on attise la curiosité d’un papillon à la lumière d’une bougie.
Rapidement, Lecter dégoupille une grenade et la lance en avant. Le sol tremble à l’explosion arrache les grilles et les dernières barrières du chemin jusqu’aux prisonniers. Plus loin un escalier, ça hurle en dessous, de rage d’être ainsi bloqués sans aucun autre choix.

« Tu sais quoi faire avec la tête des opposants hm ? » Un gloussement, une main passée à travers ses cheveux et il le précède. « Soyons courtois, cellule par cellule et laissons à ses hommes l’opportunité d’un choix … proposons, ils disposeront. »

Porte ouverte à la volée et le boucan vocal cesse aussitôt à l’entrée de la bête souriante et de son frère d’armes. On a comprit, on a saisit le pourquoi de leur venue mais ils ont beau avoir tué, avoir des casiers judiciaires lourds comme du plomb, tous ne sont pas décidés à lui emboîter le pas …
Chantonnant, il introduit la clef dans la première serrure, ouvre la grille. Quatre détenus là, mine patibulaire et mauvaise, approchant chacun d’une centaine de kilos. Des molosses à n'en pas douter anciens employés d'une mafia quelconque dont le regard seul suffit à laisser entendre qu’ils ont la fierté trop mal placée pour bosser à l’ombre du Clown.

« Je crois que ces … Gentlemen ne seront pas des notre. » Susurre-t-il à l’intention du BoogieMan.
« On fera pas parti de tes chiens Lecter ! » Gronde monsieur muscles, crachant au sol par la même occasion. « Va donc chercher des bouffons dans ton genre ! Nous on est pas de ce bord ! »

Il aurait pu le prendre mal, très mal mais Jason rit, hilare de longues secondes et achevant de rendre ce quatuor au QI inférieur plus mécontent qu’il ne l’est. Cette tirade peu flatteuse qui a échappé à leur bouche ne le touche pas, elle glisse … mais elle n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Car désormais … le Sud est bicéphale et ils ont le malheur de l’ignorer. Alors, gracieusement Lecter s’écarte et balance un bras pour inviter son second à entrer.

« Après toi. » Lui glisse-t-il, la voix suave.

Intrusion provoquant quelques rires gras. La silhouette du Croque Mitaine est un leurre, aussi svelte soit-il cet homme est tellement plus meurtrier que la moitié des prisonniers ici et son tableau de chasse croule de têtes tombées … mais ça, qui le sait en dehors de son maître ? Qui sait ce dont-il est capable avec cette hache qui lui pend à la main ? La surprise leur sera mauvaise et Jason ne craint pas qu’un seul de ces imbéciles puisse être une menace pour son affilié. Alors il referme naturellement la grille à double tours, s’éloigne pour s’adosser au mur et allumer une cigarette en vue d’apprécier le spectacle avant de leur adresser dans un murmure d’une joie acide :

« Je vous souhaite, de merveilleux cauchemars ! »


© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Sam 29 Juin - 10:06

Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Tumblr_mfvc22qFLP1r0z90to1_400



Tout est si limpide dans des circonstances pareilles. Il n'y a aucune question à se poser, aucun avenir à planifier. Seul l'instant présent compte, balayant tout. Boogie peut mourir à n'importe quelle seconde, les balles fusent, des cris jaillissent de gorges aussitôt tranchées. L'air est piquant, la fumée retombe lentement. Ses pas font crisser des éclats de brique, de verre, de choses molles dont il n'a cure. Depuis le trou fumant crevant les murailles de ce bastion renfermant les hommes les plus abjects de l'état, c'est une douce harmonie qui s'en échappe. Précédant la Horde Sauvage, Boogie et Jason pénètrent dans ces lieux où tout civil brûle des les y voir pourrir. Mais ils ne sont pas là pieds et poings liés, ils viennent en libérateurs. Et quels libérateurs. Le Clown avance d'un pas égal sans s'arrêter. Aucune balle ne l'atteint et personne ne le touche. Si ce n'est pas une rafale venue de derrière qui fauche les infortunés qui osent se défendre, c'est le Croque-Mitaine qui cueille du tranchant de son arme un membre ou un ventre, qui assomme du manche les silhouettes qui se jettent sur eux avec le fol espoir de stopper leur irrésistible avancée. Et les pieds de Jason ne font que le hisser sur des cadavres qui s'étalent sous ses pas comme un tapis que l'on déroule à son arrivée.

La Horde masquée s'engouffre dans le dédale de couloirs mais ils savent où ils vont. Ils ont pris leur temps pour connaître le plan des entrailles de la prison par coeur. Ils ne s'y perdront pas. Leur premier objectif? La guérite principale des matons. Le centre névralgique des quartiers des "petits" détenus, le seul endroit d'où son créateur peut s'adresser à toute la population carcérale et les libérer tous. Alors que Lecter pénètre dans ce Saint des Saints, Boogie attend dans le couloir avec le gros des troupes. C'est le même frémissement qui les parcourt tous, celui d'avoir le sentiment de participer à un événement presque historique. Ils sont entrain d'écrire l'histoire de la ville dans le sang et la poudre. Le Croque-Mitaine est serein, derrière les yeux qui le fixent à travers leurs masques, il ne voit pas d'hésitation. Juste de l'impatience. Tous n'attendent qu'une chose. La sirène qui annonce la curée, qui libèrera les enfers en ces murs.
La voix de Jason lui parvient assourdie, diffusée dans les quartiers des détenus. Dès les premiers mots, dès que cette lie de la société percute que quelque chose de monstrueux est en train de se passer, une clameur enfle. Le son sec du métal des barreaux que l'on cogne. Les beuglements de bête enfermées qui attendent la libération. Du côté du personnel, la trouille doit être en train de ramper lentement mais sûrement le long de leur dos. Ce n'est un secret pour personne. Ils sont en sous-effectif et si tous les gibiers de potence voient leurs portes s'ouvrir...c'est la fin.

La sirène salvatrice résonne au loin. C'est l'hallali, la curée. Les Masques se dispersent comme un seul homme et répandent dans leur sillage cris et hurlements. Ces derniers viennent autant de leurs propres gorges galvanisées que de celles des matons qui commencent à tomber sous leurs balles. Pas de quartier leur a-t-on répété. Il ne faut surtout pas laisser de temps à l'ennemi pour s'organiser. Jason sort de la guérite, s'avance vers lui « Laissons le menu fretin à nos enfants terribles. Toi et moi … nous avons rendez vous avec les grands méchants loups au sous sol. » Et ils se trouvent en bas. Dans les tréfonds de la prison.

Aucune résistance durant leur descente jusqu'aux enfers. Pas de passeur ou de Cerbère. A croire que les lieux ont été déserté à l'instant où en haut, on a libéré un flot de détenus enragés. Pourtant, ça braille, ça hurle, ça tempête sous leurs pieds. Des bêtes furieuses que l'on a enfermé qui ne veulent qu'une chose...sortir. Nouvelle explosion lorsqu'ils parvinrent aux ultimes portes qui les séparent des autres monstres. Boogie se charge d'arracher ces dernières barrières de leurs gonds. Un silence plane dans ces couloirs que peu de personnes ont foulé. Ici, il n'y a que des morts en sursis. Des promis à l'exécution. Des inadaptés. Des hommes dont on ne sait que faire à part les emmurer vivants et attendre qu'ils crèvent. Ils se taisent tous, l'oreille tendue. Un contraste frappant avec la tempête qui fait rage au-dessus de leurs têtes. Jason s'approche de la première porte et l'ouvre révélant quatre colosses. Boogie esquisse une légère grimace de dépit comme un enfant qui n'a pas eu le cadeau escompté. Ceux-là, ils ne les rejoindront pas et il sait exactement ce qu'il doit en faire. Inutile de prêter attention aux paroles qu'ils crachent avec mépris. Le Croque-Mitaine observe silencieusement ces tas de viandes, l'espace réduit. Son regard file de droite à gauche, de bas en haut, voltige d'un visage bouffi à un autre. Déjà, il esquisse les premières lignes de l'exécution qu'il va leur offrir. Car c'est un don qu'il va leur faire. Ils seront les premiers. La voix mielleuse de Jason se faufile à son oreille. « Après toi. » Boogie est calme. Respiration régulière. Confiant. Sa silhouette fine se détache de celle de Lecter et l'amusement se lit sur le visage des quatres titans. Les imbéciles. Dans cet espace confiné, ils ont encore moins de chance qu'au beau milieu d'un stade désert. Les doigts du Croque-Mitaine galopent sur le manche de sa hache, raccourcissant l'amplitude qu'il peut avoir. Le poids de l'acier n'aura aucune forme d'importance en ces lieux. Le tranchant se tourne doucement dans la direction des bêtes, oscillant d'avant en arrière, accélérant sensiblement, imposant inconsciemment un rythme qui est sien aux hommes face à lui. Boogie les toise en silence et derrière lui, la porte se referme. Il ne cille toujours pas.

Et le premier s'élance, puant de certitudes et d'assurance. Quelques pas les séparent avant que Boogie ne frappe. Par le bas, là où l'autre s'attendait à le voir lever les bras pour abattre son arme, il se contente de la lui enfoncer entre les jambes. Le croque-Mitaine penche la tête sur le côté, sentant le métal mordre l'os, son regard glacial planté dans les yeux de l'autre aussi sûrement que sa lame dans sa chair. Son front percute sèchement le groin, l'autre titube et il en profite pour libérer sa hache dans un craquement mais déjà son attention se porte au-dessus de l'épaule de l'émasculé qui hurle. Numéro deux s'est décidé à réagir. A deux mains, Boogie serre sa hache, au ralenti, il voit un poing énorme frôler sa tête mais surtout une gorge soudain bien fragile. L'extrêmité du manche écrase la pomme d'Adam. Il le laisse s'étouffer tout en se dirigeant vers numéro trois soudain bien moins assuré. Le Croque-Mitaine voit que l'autre cherche désespérément des yeux n'importe quoi qui pourrait lui servir d'arme. Mais il n'y a rien dans cette cellule, à moins qu'il ne parvienne à arracher un bras à numéro quatre. Et il n'y a aucune issue de secours. Impitoyable, il lève sa hache devant deux bras qui s'apprête à saisir l'arme pour...pour faire quoi d'ailleurs? Est-ce-qu'il croit sincèrement qu'il peut stopper l'inéluctable. Au dernier instant, Boogie change sa trajectoire et c'est un coup d'estoc que numéro quatre se prend en pleine poitrine. L'iceberg a les yeux partout, il lâche la hache plantée dans les côtes pour dégainer un glock. Une détonation et numéro trois s'effondre au sol, la tête trouée, une constellation rouge et rose décorant le mur derrière lui.
Méthodiquement, Boogie se tourne de nouveau vers numéro quatre qui git allongé sans grâce en travers d'une couchette. Il lève la jambe, pose son pied sur le corps, s'arc-boute pour dégager la hache. Hoquet désespéré du titan pour aspirer de l'air avec un poumon troué, petites bulles rosâtres au coin des lèvres que Boogie essuie délicatement du bout des doigts. Dans la cellule, on entend plus de ricanements ou de bravades. Juste des râles inefficaces pour respirer et des insultes larmoyantes auxquelles il ne prête aucune attention sur une virilité broyée. Empoignant numéro quatre par le devant du tee-shirt, il le fait tomber lourdement au sol. Comme un golfeur émérite, il se place perpendiculaire au corps, c'est qu'il ne faudrait pas rater son coup (ou son cou pense-t-il en étouffant un rire) Il lui faudra abattre deux fois son arme pour détacher cette fichue tête qu'il balance d'un coup de pied jusqu'à la grille. A pas lents, traînant son arme sanglante derrière lui, il retourne vers numéro trois, réitère. Numéro deux est toujours vivant, teint bleuêtre et lèvres violettes, avec sa vue troublée et injectée de sang par le manque d'oxygène, il n'oppose aucune résistance à être scindé en deux. Quand à numéro un...toujours conscient, fulminant de colère et de colère, il pousse sur ses talons pour s'éloigner de cet homme droit dont l'ombre presque délicate masque un instant le néon au plafond. Les iris glacés se baissent sur lui. " Vous êtes des tarés, putain! Quelqu'un vous arrêtera. T'entends Lecter? " Boogie enjambe l'eunuque avant de s'asseoir sur sa poitrine, serrant contre ses flancs les bras de numéro un. Il lui caresse d'une main le visage au nez brisé avant de poser un index sur ses lèvres. Roucoulant comme on parle à un nouvea-né, il réponds Lààà. Tout va bien. Je vais t'expliquer simplement et en peu de mots quelque chose. On arrête des hommes. Pas des idées ou des symboles. Un sourire presqu'attendri illumine le visage du Croque-Mitaine qui cueille le faciès ingrat entre ses mains. Ses doigts massent doucement la peau grasse des tempes. Et si on nous arrête... Les muscles de ses cuisses se raidissent, ses articulations se verrouillent se préparant à une réaction violente et désespérée. Doucement, il se penche sur numéro un. ...si on nous arrête, tu ne pourras pas le voir. Ses pouces se lèvent, se posent sur les yeux et avec une lenteur atroce s'enfoncent peu à peu dans les orbites. Il sent les globes crever sous la pression mais il ne s'arrête pas. Les hurlements chatouillent ses tympans, une exaltation particulière emballe son coeur au rythme de métronome. La Bête n'a plus de chaînes et elle se jette avec joie sur sa proie, faisant de la douleur de sa victime les plus enivrantes caresses. Plus rien n'existe à part le contact de l'organe qui cède, de ses ongles qui racle le fond des cavités osseuses. L'animal fouille, se délecte, s'amuse. Des mains s'accrochent vainement à la veste de Boogie, tentant de se soustraire au traitement qu'il lui inflige. Et puis, elles glissent mollement jusqu'à tomber sur le linoléum. Inertes. Plus un bruit.

Le Croque-Mitaine prend une grande inspiration qu'il bloque, levant le nez au plafond, il expire. Sous son crâne, la Bête se roule en boule, ronronnant de contentement, léchant ses pattes sanglantes avec satisfaction. Boogie essuie ses mains sur la combinaison carcérale de numéro un avant de se redresser et de décapiter le dernier cadavre de la cellule. Il lève enfin les yeux sur Lecter qui termine à peine sa cigarette. Son visage pâle fait ressortir les gouttes et les traînées sanglantes qui le maculent. Il pousse un soupir de soulagement, un rictus carnassier aux lèvres.  Il se baisse pour attrapper une tête par les cheveux, enfonçant son pouce et son index dans les joues molles, il agite paresseusement la macabre marionnette en remue la mâchoire, et lâche d'une voix de fausset. Aux suivants?

Jason
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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Sam 29 Juin - 17:11

DARK WALTZ


Peut-il mettre des mots, des idées sur ce qu’il ressent tandis qu’il le regarde voler des vies ? Existe-t-il seulement un terme pour se rapprocher assez du plaisir qu’il éprouve ? Ce n’est plus le septième ciel, c’est le soixante dix septième et Jason roucoule infiniment ses rires les plus heureux. Son corps vibre comme une corde de harpe, ses yeux ne clignent plus tant il sont absorbés et son visage blanc n’est peint que d’une extase infinie. La chute est belle, la hache dansante est si précise et la silhouette si habituée … comment rester insensible à la beauté de l’oeuvre lorsqu’elle est exécutée de manière si prodigieuse ? Dernier soupir, numéro un s’éteint et Jason souffle la volute finale de sa cigarette dont il écrase bientôt le mégot de la pointe du pied. « Aux suivants ? » Souffle la voix du BoogieMan tandis que le Clown approche, glisse jusqu’à venir enlacer un barreau de la cage d’une main et laisse entendre quelques rires de gorge.

« Tu sais que tu fais ça bien ? » Quittant le fer, sa main se tend et passe sur la joue ensanglantée du second pour étaler les gouttes sous ses gants. « Et … ça te va à ravir cette ambiance. »

Reculé, il rouvre la grille et lui rend une liberté qu’il n’a même jamais perdu. Maintenant le ton est donné, on tremble dans les cellules à voir le duo, l’exécuteur transportant ses trophées et bon nombre reculent contre les murs aussi mauvais soient-ils. Le mal possède ses niveaux, ses paliers et pas mal de ces individus sont encore au début de l’échelle. Qu’ils s’agisse de Jason ou Boogie, eux n’ont pas eut à se forcer, ils n’ont pas eu de ces expériences malheureuses qui dévastent et poussent à l’ignominie. Eux sont nés avec les pires instincts chevillés à la peau, à l’esprit si bien qu’ils ont su trop jeunes qu’ils étaient différents. Des enfants choisis comme des élus d’un projet chaotique.
Nouvelle cellule débloquée, deux hommes en celle-ci qui se lèvent au ralenti et inclinent la tête en signe de respect. Plus matures de toute évidence, plus calculateurs aussi ils savent où sera leur intérêt. Pas qu’ils soient à leur stade mais ils sont assez intelligents pour comprendre qu’ils ne sont rien ; quelques brindilles qui à elles seules seraient suffisantes pour allumer une petit feu de paille … guère plus. Alors ils se courbent, ils baissent les yeux et se placent à la suite sans mot dire sinon un merci murmuré que seuls les deux monstres du Sud auront entendu. Lecter leur accorde un sourire, passe à la case suivante et l’effet est le même. Petit à petit les cages se vident, n’en reste qu’une et là … le silence tombe. L’atmosphère change, les détenus se sont arrêtés avant d’approcher les grilles et Jason se tourne vers eux.

« Remontez et réclamez vos armes. Vous trouverez nos hommes en chemin. ; et on ne court pas dans les couloirs les enfants ! »

On lui répond d’un rire et on obéit sans tarder. Derrière ses barreaux un homme âgé qui lèvent sur Lecter un regard ambré, un visage émacié par son temps d’emprisonnement, le bronzage devenu terme à cause du manque de lumière. Assis seul sur son lit dans une nonchalance paisible il se relève à peine à l’entrée du Clown qu’il toise des pieds à la tête. Celui là a tué longtemps, beaucoup et lorsqu’il lève les yeux sur le mur du fond Jason sourit à y trouver un pentacle tracé à la craie. Il était adolescent lorsqu’on évoqua la capture d’un dangereux psychopathe sataniste, qu’on parla de ses meurtres et de son procès … L’ancien connaît la mort et toute la grandeur de son art, il ressent la poésie dans Lecter et son affilié, et un sourire étire finement ses lèvres, creusant d’avantage son visage ridé.

« Les trompettes du jugement dernier ? » Minaude-t-il d’une voix grave, sage pour l’heure.
« Plaisante image, mais j’aime à croire qu’elles sont effectivement présentes ce soir pour … sonner le réveil de certains. »
« Hm … voilà donc les cancres du Sud. Je me demandais s’il me serait possible de vous croiser avant de passer l’arme à gauche. Enchanté de cette rencontre, je vous voyais moins jeunes cela étant. »
« On à l’âge qu’on souhaite dans le fond, je ne me sens ni jeune ni décrépi si vous tenez à le savoir. » Lentement l’anarchiste hausse les épaules et passe la langue sur ses lèvres. « Vous ne vous joindrez pas à nous je présume ... »
« Je ne sers que la cause d’une entité supérieure, une icône … Vous n’êtes pas et ne serez jamais à ce niveau Jason Lecter. N’y voyez aucune offense, vous êtes un homme comme je le suis moi même … un être de chair et de sang, et vous avez beau être le clown le plus macabre qu’il m’ait été donné de voir, le Diable est et restera mon unique maître. »

Un rire fuse ; glacial avant que Jason ne tire un long couteau de l’intérieur de sa veste et commence à jouer avec. La lame passe d’une main à l’autre, vole entre ses doigts et il plonge les yeux dans ceux de l’autre qui ne bouge pas un cil. Avançant jusqu’au couchage, le clown fait ployer sa carcasse dansante et arrête son visage à vingt centimètres du sien. Ses dents claquent, mordent l’air et son sourire se veut carnassier.

« J’ai beau respecter les dérives de chacun, je ne tolère guère qu’on porte atteinte à mes fonctions même de manière inconsciente. Je suis humain dites vous, je vous le concède après tout … mais permettez que je vous contredise. Le Diable que vous chérissez est un pion lui même serviteur d’une cause et vos motivations sont bien légères si vous vous en remettez à devenir le sbire d’un personnage dont la voix n’a jamais caressé vos oreilles. Je ne suis pas un serviteur du mal, j’en suis l’annonceur et l’instigateur ! »

C’est sans une once de vantardise, il a choisi sa mission depuis longtemps et a décidé de briser la paix, d’enclencher la guerre et de rependre le feu. Décidé de rester impartial dans ses meurtres et parce que personne n’est à l’abri de la fin, personne n’est à l’abri de ses lames quand il choisi de rayer un nom. Fou le déclare-t-on, il est bien au delà, dévoué à sa seule cause et maître d’oeuvre ne subissant aucun ordre. Bon à abattre -certainement- car le monde ne tournerait plus si on le laissait faire et on oserait plus sortir de chez soit. Alors on le chasse, révulsé par ses propos et on attend avec impatience le jour où son cœur implosera dans sa poitrine … qu’il cesse enfin.
L’ancien fulmine, blessé dans sa fierté mais il n’a pas le temps de se relever que la lame s’enfonce dans sa bouche dans le même temps où une main gantée emprisonne sa gorge raide.

« Bien entendu cela vous contrarie, mais retenez cela dans votre tentative vaine de m’insulter : Je ne suis pas un simple « clown », pas plus que je me proclame diable dans cette ville pourrie. Non moi … je suis la bête mettant en oeuvre l’apocalypse et je suis au regret de vous le dire … vous ne verrez ce spectacle que depuis l’au delà ! »

Yeux écarquillés, le vieillard n’a pas le temps de réagir et comprend bien trop tard que le métal qui quitte sa bouche ne compte en rien le laisser entier. Il n’a plus la fouge de la jeunesse, plus d’activité assez régulière pour lui permettre de repousser Jason qui s’assoit sur lui et lui bloque bras et jambes. Ses doigts se referment sur les cheveux rendus blancs par le temps passé, maintenant la tête tandis que le couteau cisaille les paupières et mets les yeux à découvert au son de cris interminables. Lecter en rit, c’est mécanique et parce qu’il poursuit son jeu sans temps mort il ne se calme pas, laissant monter l’hilarité crescendo.
Il peut user d’une précision chirurgicale s’il le décide mais ce n’est pas son envie du moment et ses gestes ont beau être précis ils sont indélicats, barbares lorsqu’il découpe la peau du visage jusqu’à sentir sa lame gratter les os.

« Allons  cessez de hurler, je vous croyais moins bavard ! » Morigène-t-il entre deux rires mal contenus.

Le masque de chair se détache sous un mouvement vif, pendu au bout de sa main et le clown observe son travail sur le corps encore en vie qui convulse à l’effet de la douleur. Ainsi l’homme perd son visage, écorché de son identité comme pour mieux lui rappeler qu’il n’est personne sous le regard du Clown tueur. Ses yeux voient par obligation, privés de rideau et Lecter y lit la peur. Bien ironique pour un homme ayant voué son âme aux rites sataniques mais en cela, c’était une faille énorme. On embrasse une religion par respect, mais surtout par peur de l’icône qui l’incarne. Les adorateurs du Démon le craignent, rampant à genoux en prières immondes et multipliant les offrandes dans l’espoir d’obtenir un salut quelconque tandis que lui, qui ne croit en rien ni personne ne suit que sa propre bible, les commandements du Chaos tenus en un seul et unique concept : la Mort. Et celle ci lui a déjà maintes fois prêté sa faux, maintenant partagée avec le seul homme en ce monde à même de le comprendre.
Il se lève, quitte l’ancien qui se recroqueville sans oser réellement poser les mains sur sa face nue, gémissant et il n’est plus en mesure de comprendre que Lecter est sorti, qu’il referme les barreaux et qu’une autre grenades quitte sa poche. L’hilarité retombe, laisse la voix joueuse et presque solennelle.

« Apocalypse selon saint Jean, chapitre 13, verset 13 … Elle fit de grands prodiges, jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, en présence des hommes ! »  

De nouveau il dégoupille, jette l’objet qui roule sous la couchette et d’un regard il invite le BoogieMan à le suivre pour quitter le sous sol. Les vrais monstres n’existent définitivement plus dans ce monde, songe-t-il avec un rien d’amertume en remontant l’escalier. Arrivé en haut des marches il lâche un rire cynique à sentir le sol trembler, à entendre le vacarme causé et à la suite, poussé par un sentiment trop violent pour rester contenu il empoigne le Croque Mitaine par les pans de sa veste. Lui collant le dos au mur le plus proche avant de l’approcher étroitement, il vient articuler si près de la bouche de l’autre qu’il en avale le moindre soupir. Besoin d’obtenir une certitude ; besoin d’entendre autre chose que ces conneries religieuses qui lui déplaisent tellement.

« Dis moi … quelle est ta plus grande peur et pourquoi ? »

Besoin de réponse parce qu’il ne comprend pas. Parce qu'il assimile la peur avec une faiblesse, il ne peux pas imaginer que l'être humain pas même le plus abjecte ne puisse s'en défaire. Jason ne comprend sincèrement pas non, ce sentiment là, il ne le connaît même pas ...


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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Sam 29 Juin - 22:05

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Rideau. Le premier acte s'achève et le public semble satisfait de la performance offerte. Le metteur en scène s'approche de son acteur principal, ses doigts s'enroulent autour des barreaux félicitant sa créature avant de lui effleurer la joue, étalant l'hémoglobine qui zèbre alors la peau pâle de Boogie. Il n'y a pas de plus beau costume que celui de sa déviance, de sa perversion. Le Croque-Mitaine n'est pas de ces tueurs agissant sous la coupe de la folie ou de la frénésie. Tout est une question d'abandon à cette Bête grondante au fond de son crâne. Il ne l'ignore pas, il la cajole, l'enlace, l'écoute, la libère mais il reste toujours à côté d'elle, guidant ses crocs, ses griffes. Sa folie est maîtrisée, il ne la subit pas, elle ne le dévore pas nin ne le consume. La porte de la cellule s'ouvre de nouveau et dans le couloir des freaks sociaux, personne ne bronche. Tous savent que l'avenir dépend de leur choix. On leur offre une liberté surveillée et les egos démesurés n'ont aucune place dans les rangs du Clown et du Boogie Man. Leurs Bêtes sont bien plus effrayantes que les leurs. Ils n'ont pas été créé ou forgé par un concours de circonstances aussi glauque que désespéré. Comme dans une meute de loups, la hiérarchie se fait d'instinct et ils savent qu'ils n'ont aucune chance de s'en sortir face à cette entité qui avance, inéluctable et flanc contre flanc. Aucune faille ou fêlure entre les deux monstres du Sud, juste une profonde connexion, une osmose inégalée. Boogie tient posée sur son épaule sa hache poisseuse, une traînée sanglante derrière lui issue des cous déchiquetés des quatres têtes qu'il tient à la main. Lorsque la seconde cellule s'ouvre, les occupants battent en retraite et courbent l'échine, l'attitude soumise du tribut de guerre. Sans un mot, ils se placent derrière le Croque-Mitaine à peine deux syllabes de gratitude murmurées du bout des lèvres qui doit leur écorcher la bouche autant que réjouir le duo infernal. Il n'y aura que des abdiquations à chaque nouvelle porte ouverte...les échos du carnage perpétré par Boogie a refroidi les ardeurs les plus vives, les cris de damné de numéro un doivent encore faire vibrer des tympans. Les têtes oscillent au bout de son bras, pendule effroyable, encensoir grotesque, hautement plus efficace que n'importe quel discours d'avertissement.

Ils parviennent enfin à la dernière cellule mais déjà l'atmosphère se fait différente. Les hommes derrière Boogie ralentissent le pas. Quel est cet être qui semble engluer les jambes de ces maudits destinés à la Mort? Cela ne passe pas inaperçu pour Jason qui libère comme un pasteur démoniaque ces nouvelles ouailles. Il veut être seul avec ce dernier détenu, quelque chose va se jouer. Un morceau qui ne sera peut-être pas plaisant à entendre ou une mélopée que jalousement, il veut garder pour eux seuls. Claquement des semelles des bêtes libérées qui fuient définitivement ce couloir où elles n'ont que trop attendus, Boogie dont la curiosité est piquée au vif se plante aux côtés de Jason. Son regard se pose sur l'homme dans la dernière cellule. Il ne lui évoque rien, peut-être ses méfaits remontent-ils trop loin, à une époque où le Croque-Mitaine était encore Alastor Burton terré dans sa propriété, ignorant des vagues agitant le monde au-delà des frontières de sa forêt. Mais Lecter semble le reconnaître. Avec une pointe de dépit, Boogie note les graffitis aux murs. Il n'est pas croyant, il n'a jamais cru en rien. Et ce qui s'approche le plus chez lui de la foi est l'adulation qu'il porte à Jason Lecter. Il n'y aucun Dieu qu'il soit bénéfique et maléfique...ce n'est qu'un concept, un champ lexical délicieux à employer et propice aux envolées lyriques. Mais y croire, c'est aussi stupide que de croire en l'existence d'un grand-père vêtu de rouge qui distribue des cadeaux.

S'ensuit un curieux échange où le croyant se téléscope à l'apostat. Boogie grimace aux propos de l'ancien. Son intellect acéré ne peut supporter ce genre de discours abscons. La religion, ces doctrines qui invitent les hommes à se glisser dans un carcan. Obéir aux préceptes émis il y a des millénaires par une bouche dont nul n'a vu les lèvres. Nécessité idiote de se raccrocher à quelque chose. Satanistes comme déistes, tous espèrent un "après" où leurs faits et gestes seront récompensés. Les imbéciles, des ânes courant après une carotte qu'ils agitent eux-même sous leur nez. Ils basent toutes leur existence sur du vent, du néant. Boogie s'adosse négligemment à la grille de la cellule laissant le vieillard à Lecter, se repaissant du spectacle en silence, immobile, même s'il brûle de poser ses mains aux longs doigts sur ce corps décharné. Mais Jason a une idée en tête et lorsqu'il la met à exécution, le Croque-Mitaine s'installe simplement sur la couchette de la cellule, jambes croisées. Le vieil homme hurle alors qu'on lui pèle le visage comme on pèle une pomme. Une seule pelure...pour un peu, il applaudirait. Les yeux sans paupières passent du visage ravagé de Lecter aux traits olympiens de Boogie distinguant à travers un voile rouge qui se fait de plus en plus épais les deux silhouettes qui s'éloignent. Seule le claquement brutal de la porte de sa cellule lui indique qu'il est maintenant seul et dépouillé de son identité. Grandiloquent jusqu'au bout, Jason énumère un verset avant qu'une grenade ne roule dans l'alcôve dédiée à une idôle inepte.

Côte à côte, ils remontent les marches et à l'onde de choc de l'explosion, le clown répond par un rire aigre. Presque...déçu? Boogie s'apprête à le dépasser lorsque deux mains empoignent les revers de sa veste. L'arrière de son crâne heurte le mur contre lequel Lecter le plaque. Le visage au sourire déchiré se rapproche du sien. Le regard brillant et noir se rive à ses iris opalescents. Il a besoin d'une réponse que seul son Croque-Mitaine peut lui fournir. D'une voix sifflante et d'un ton impérieux, il lui demande : « Dis moi … quelle est ta plus grande peur et pourquoi ? »
Boogie baisse lentement les paupières. De quoi a-t-il peur? La principale source d'angoisse de l'être humain, il y a des éons qu'il ne la redoute plus. La mort est devenue une compagne, ce n'est plus quelque chose qui étreint son âme d'une poigne glaciale. Il l'a donné tellement de fois, l'a contemplé à de multiples reprises pour en éprouver autre chose que de la fascination. Jusqu'à il y a peu, deux choses agitaient encore son coeur. Mais depuis, ces frissons désagréables ne le tourmentent plus. Un demi-sourire soulève les commissures de ses lèvres. Il rouvre les yeux et on y lit aucune hésitation. Il affirme d'une voix onctueuse. Je ne crains rien et ne redoute personne. Mon ancienne identité et ta disparition...ces ultimes angoisses qui auraient pu m'ébranler, je les ai abandonnées dans une clairière. Le Croque-Mitaine pose sa main libre sur celle de Jason qui étreint toujours le devant de sa veste, doucement, il en détache ses doigts. Il ne le quitte pas des yeux et sa voix grave et suave devient berceuse tandis qu'il poursuit avec assurance. Je ne me pâme devant aucune idôle et je n'attends ni malédiction ni bénédiction en échange de mes actions. Je ne vis à travers aucun texte écrit il y a des millénaires et je n'organise pas ma vie autour de dogmes. Je ne me soumets à aucun commandement gravé dans la roche. Il sourit avant de finir lentement. Je n'ai peur de rien.

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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 1:34

DARK WALTZ


Il faut cela, une berceuse pour la bête. Des mots sages, des murmures pour chasser les images trop envahissantes comme on chasse des pleurs d’enfants du revers des doigts. Jason se crispe à le sentir l’écarter mais ses yeux demeurent rivés au fond des siens, ses oreilles écoutent et il se détend lentement. Lui peut refréner les élans de son maître, il peut avoir un poids dans la balance interne du clown et le forcer à l’écoute comme on charme un serpent à la flûte. Ses paroles sont bues et assimilées, elles envahissent Lecter jusqu’aux entrailles à lui renvoyer le souvenir de la clairière, ravivant les parfums d’alors, les sensations allant de paire et Boogie avoue ne rien craindre. Plus rien, il est devenu homme libre de tout ; de la peur à la fin. Le Clown sourit à son tour, il n’est donc pas seul dans ce cas et le monde a donc au moins deux rouages fonctionnels qui tournent à plein régime. Si complices, jusque dans l’absence de certaines émotions, pouvait-il rêver meilleur allié ? Pouvait-il espérer meilleur homme de main que le revers de sa propre médaille ? Non, bien sûr mais s’il devrait se moquer d’en avoir la certitude Jason l’accueille avec grâce, hoche lentement la tête et vient lui même lisser la veste qu’il a dérangé.

« Voilà qui est … parfait. Je n’en attendais pas moins de toi BoogieMan. »

Menteur. Vil menteur que tu es Jason Lecter. Il semble persuadé, il semble croire en ses propres mots mais le fait est qu’il campait quelques instant plus tôt sur la certitude qu’il était le seul à qui la peur faisait défaut. Mentir, inventer, transformer sont des arts qu’il maîtrise trop bien pour autrui. Il raconte sa vie d’une façon, en change le lendemain et personne n’a l’impression définitive qu’il a un jour craché une seule vérité. L’a-t-il glissée, entre quelques inepties, quelques fils dans le tissu de ses racontars insensés ou tout au contraire … n’a-t-il jamais avoué quoi que soit ? Il n’appuie pas plus qu’il ne dément, laisse planer le doute et laisse à chacun le loisir de choisir une version plutôt qu’une autre. Les criminologues, les psy, tous pourraient l’étudier aucun ne trouvera. L’histoire de Lecter est une page carbonisée que la moindre pression suffirait à faire voler en cendres … il reste seul témoin de son existence passée.

« Un rien trop rapide cette exécution je trouve ... » Soupire-t-il avec ironie. « Ce n’est pas mon genre de me contenter d’un visage arraché. Encore que, il m’a plutôt ennuyé à réciter ses classiques d’adorateur. »

Il leur voue une haine réelle. Comme lorsqu’il subissait le discours des nones qu’il n’écoutait pas mais qu’on lui rabâchait. Le sens de la vie, aimer et aider son prochain, n’avoir aucune mauvaise pensée sous peine d’aller brûler en Enfer et un sourire étire ses lèvres alors qu’il quitte la cage d’escaliers, remontant le couloir.
Bientôt il rit sans annonce. Couvrant ses yeux de sa main poisseuse du sang de l’autre sataniste il en vient a appuyer une épaule contre le mur le plus proche tant son fou rire s’installe et lui secoue les épaules. Incontrôlable, instable, il passe du coq à l’âne sans transition réelle et ici, à moitié écroulé sur la cloison on peut bien se demander ce qui vient d’agiter le nid d’araignées qui a élu domicile sous son crane.

« Non mais … tu réalises ? L’étendue de ces … conneries de bondieuseries ? » Peine-t-il à articuler, la voix filant dans des aiguës piquants. « Mais comment font-ils pour croire à ça ? Il doit … leur manquer des cases ! »

Si ridicule concept à son regard, si absurde façon d’être que de vouer sa vie à une chimère. Il ne peut que se moquer, leur rire au nez car c’est pathétique de son point de vue. Manquant d’air, il tousse à s’en arracher les poumons et pense brièvement qu’il devrait -peut-être- ralentir la cigarette. Le poing devant la bouche, il se redresse au ralenti et souffle longuement. C’est passager et c’est comme trépassé. Son pas reprend, son visage ne garde de cette folie passagère qu’un rictus acéré et le voilà reparti à la guerre, fleur au fusil en sifflant comme en un pied de nez monumental envers l’état, son hymne nationale.

« Chers … compères ! » Cri-t-il, mauvais chat bondissant sur un tas de gravas et bras grands ouverts. « Vous voilà armés et libres. Le sud de New York est désormais votre terrain de jeu, votre foire mais retenez qu’il est aussi mon théâtre et je suis seul, à écrire les pièces qu’on y joue ! »

Sautant de son perchoir il fend la foule comme en dansant la gigue et prenant les devants il jette un œil à l’horizon avant de tirer un autre accessoire de son vêtement. Une petite fusée, il l’allume et la jette en l’air. Rapidement explosée en mille étincelles rougeoyantes au milieu de la nuit orageuse elle donne le signal et un énorme bus scolaire d’un jaune vif apparaît sur la route, conduit par le cubain.

« Voyez votre voiture est là et vous y prendrez place pour le retour ! Mais avant ça faites vos preuves chers diablotins. Ici restent encore vos matons, vos tortionnaires pour certains et que serait une libération sans une vengeance digne de votre nom ? Allez ! Prenez les armes et offrez moi un … paysage de cauchemar ! »

Un silence, son sourire s’agrandit à ne pas les voir bouger. Ils attendent, ils veulent trompettes et tambours en annonce et un seul mot de sa bouche pour se lancer. Alors il jette une oeillade au BoogieMan ; s’adresse à lui.

« Guide donc nos enfants terribles dans les couloirs et achève ton baptême, fais toi plaisir car c’est ta soirée ! » L’invite-t-il en accompagnant sa tirade d’un semblant de révérence. « Quant à vous rendez moi fier, jouez vos rôles … que je sois le spectateur privilégié de cette fête ! »

Lui va suivre, prenant quelques vies sur son passage mais surtout, avant tout il veut voir. Il veut sentir le Chaos vibrer autour et les caresser la peau. Barillet d’un autre revolver chargé, il tire un coup en l’air, leur donne le droit de se lancer. Et entre les cris, le fracas de leur course et le grondement des leur rage Lecter se passe la langue au coin des lèvres, murmurant :

« La chasse est ouverte, Bon appétit ! »


© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 14:00

Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Tumblr_m8q8uybeVW1qjho17




Le fou se moque du fanatique du Cornu. Où vont-ils chercher ce genre d'inepties, Boogie en a une bien idée mais l'hilarité communicative de Lecter balaie ses hypothèses. On vient de mutiler un homme et on s'en amuse comme une mauvaise blague ou un running gag. Pelé comme une orange. Ni les hurlements du vieillard ni l'acte inhumain et remarquable en lui-même ne leur ont écorché l'âme ou remué les tripes. Cette mort est en passe de devenir culte, un souvenir que l'on se plaira à revivre lors des longues nuits d'hiver. Un conte innommable que Boogie susurra d'une voix douce pour aider le Clown à s'endormir. A la quinte de toux qui secoue Lecter, le Croque Mitaine fronce les sourcils et comme une épouse soucieuse, il lâche un Tu fumes trop blasé avant de le dépasser et de continuer à avancer. Mais guère longtemps car Jason le rattrape en quelques bonds sautillants comme si rien ne s'était passé. Ils rejoignent la monstrueuse parade assemblée par leurs sbires. On leur expose d'une voix chantante la suite du programme, menu appétissant. Les portes du Sud leur sont ouvertes, ils y seront des invités, mais avant de s'aventurer là-bas, il reste une dernière chose à faire. Dans un geste auguste, Jason lui cède les rênes et Boogie s'en frotte les mains. Fendant les monstres, hache posée sur l'épaule, il s'adresse à eux, son regard pâle sautant d'un visage patibulaire et réjoui à l'autre.

Messieurs, je n'ai ni ordre ni directive ni barrière à vous imposer. Voici trop longtemps que vous êtes enfermés. J'encourage la moindre de vos initiatives, votre créativité la plus malsaine, vos instincts les plus bas. Osez. Versez sur vos geôliers toute la violence nécessaire pour leur imposer votre volonté. Nous ne sommes plus en terrain hostile. Nous n'avons aucune règle, aucune chaîne. Prenez votre tribut de sang, de chair. Que la chasse commence.

Pas de limites ni de pitié, ce qui est aux yeux de la majeure partie des humains une faiblesse, ils en font une force. Rien ne fera fléchir leur volonté. Ni les larmes, ni les suppliques, ni les prières. Ils doivent agir vite car chaque seconde qui passe est une occasion pour le personnel de la prison de se réorganiser, de préparer une contre-offense. Le Boogie Man se fiche éperdument des pertes qu'il peut y avoir, il se moque des morts et des blessés. Sa Bête en veut encore et son rugissement silencieux trouve des oreilles attentives qui rugissent à leur tour. Une onde électrique traverse la Horde. Du plus petit délinquant au plus grand sociopathe, tous jettent au sol leurs chaînes. On leur propose plus que la liberté ou l'évasion. On leur promet l'absence totale de règles, le grand plongeon dans le chaudron bouillonnant de leurs pulsions les plus inhumaines. Qu'ils tranchent, coupent, transpercent, brûlent. Qu'ils ravissent des vies comme on moissonne un champ. Que rien ne résiste à la poussée inexorable de la Horde. Multitudes de cliquetis des balles qui s'engagent dans les canons. Choeur de barillets qui tournent. Le Chaos se met en branle, Boogie à sa tête et il sait que l'horreur qui va se déverser dans ces murs va tétaniser les pantins de chair qu'ils vont récolter. Impitoyables et sans merci.

Les portes s'ouvrent à coups d'épaule, de pied, d'extincteur. Chaque silhouette aperçue est traînée, exécutée. Les chiens sont lâchés et ils dévorent la moindre chair qu'ils croisent. Les balles fusent de toutes parts, l'air se charge d'une odeur âcre de poudre. On renverse des tables, on dépouille des cadavres de leurs armes, de leurs gilets pare-balle dont Boogie affuble ceux qui se montrent les plus cruels. Symphonie de hurlements quand les blessés sont achevés à l'aide de chaises. Ils sont enragés et le sang appelant le sang, chaque mort galvanise un peu plus la Horde qui se sent invincible. Nul ne s'arrête, ne tourne les talons. La soif de meurtre a remplacé toute peur, toute crainte.
Où se cachent donc les innocents? Les civils? Les personnes que les gardiens s'efforcent de protéger? Les médecins, les infirmières, le personnel administratif? Ceux qu'il est infiniment plus doux de tuer. Boogie abat porte après porte, bouillonnant à l'idée d'enfin mettre la main sur ces âmes dont il se repaîtra comme un ogre dantesque. La Horde atteint enfin l'aile administrative et les locaux sont déserts. Les iris polaires balaient les bureaux dont les occupants semblent s'être soudain évanouis. Un café fume encore dans son gobelet, des dossiers sont encore ouverts, une photocopieuse continue de vomir des feuilles qui atterrissent au sol, les pâles d'un ventilateur tournent paresseusement brassant une atmosphère lourde. Une odeur rance de panique plane encore dans l'air. Un index sur les lèvres, Boogie intime le silence au détachement de la Horde derrière lui. La piste est fraîche et même s'il n'est pas en forêt, le sens de la traque coule dans ses veines. Le bruit de ses pas est assourdi par l'épaisse moquette au sol mais plus il avance plus un autre son lui parvient aux oreilles. Soudain, il s'arrête, figé au milieu de la vaste pièce, immobile une fraction de seconde. Il fronce brièvement les sourcils et la révélation se fait. Le plus infime détail lui saute aux yeux...les objets au bord des bureaux qui sont tournés dans des directions identiques, la façon dont les chaises ont été repoussées, la manière dont un pot de crayons est tombé. Un sourire mauvais assombrit son visage tandis qu'il se tourne vers la Horde. De l'index, il indique deux directions et d'un voix ronronnante, il lâche un délicat Ils sont par là. Il imagine déjà les secrétaires terrées les unes que les autres, visages blâfards et tripes nouées. Le parfum bon marché et capiteux se mélangeant à la sueur froide qui coule le long de leur dos. Il visualise les pseudos-héros, ceux qui tomberont les premiers en essayant pitoyablement de protéger les femelles et les faibles du troupeau. La Horde se scinde en deux. Les portes claquent. Boogie s'empare du gobelet de café chaud, s'installe gracieusement sur une chaise de bureau, s'y cale comme on se cale sur un trône moelleux. Les yeux clos, il savoure une gorgée de ce jus de chaussette infâme qui se transforme en le plus délicieux des nectars lorsque les premiers cris hystériques retentissent autour de lui. Il oscille doucement d'avant en arrière, un sourire ravi aux lèvres, poignet légèrement plié battant la mesure du bout des doigts comme s'il écoutait l'oeuvre d'un virtuose. Les visages radieux d'enfants, d'époux, d'épouses, d'amis sur les clichés posés sur les bureaux le fixent mais il n'éprouve ni regret ni remords. Entre pouce et index, il dépunaise un dessin d'enfant et pousse un soupir presque las. Les mains du "meyeur papa de la terre" ont onze doigts. Minable.

Un bruit de course le tire de sa rêverie. Un éclair blond passe, échevelée, la respiration sifflante, le chemiser tâché de sang. Oh, une petite gazelle qui s'enfuit et qui a réussi à se soustraire aux griffes des lions. Elle trébuche, halète, essaie de se relever mais ses jambes la trahissent. A quatre pattes, elle s'aventure entre les rangées de bureau, pleurant et gémissant. Boogie lève les yeux au plafond avant de se lever. Silencieux comme un chat, il se dirige vers la gazelle qui n'a pas remarqué qu'elle n'était pas seule dans la vaste salle. Réglant son allure sur le rythme syncopé de la rescapée, le Croque-Mitaine raccourcit la distance, contournant chaises et fauteuils. Soudain, elle se retourne, l'aperçoit, s'apprête à crier mais Boogie murmure un "shh" presque rassurant. Le visage humain, il lui tend la main, se courbant derrière un bureau. D'un geste du menton, il lui indique la sortie. Par là...venez. Elle hésite. Pas très longtemps. L'espoir prend la place de la panique. On va l'aider. Les traits de Boogie le lui certifient. Ce sang qui le macule doit provenir des fous furieux. Il faut que ça soit ça. Toute logique la quitte. Il agite les doigts presque impatient. Une main tremblante se glisse dans la sienne, un poids tiède se jette contre lui. Elle sanglote contre son épaule. Un parfum de vanille lui chatouille les narines, c'est d'un banal...la jolie secrétaire qui laisse traîner derrière un sillage de senteur exotique, vestige de l'adolescence. Il lui caresse les cheveux, la berce avant de l'aider à se relever. Il la soutient tout en se dirigeant vers la porte de sortie. Reniflant, elle lui murmure même un merci. Il secoue la tête. Pas de suite. Quand on sera sorti. Sa voix a juste ce qu'il faut d'assurance et de promesse pour qu'il la sente se ragaillardir. Derrière lui, les cris se raréfient, un début de silence commence à s'installer. Boogie enroule la longue tresse blonde autour de sa main avant de se retourner sèchement pour faire face à la Horde sanglante qui sort des refuges improvisés avec le sourire de l'artisan qui a terminée son oeuvre. Les yeux verts cernés d'un rimmel dégoulinant se plantent dans les lacs gelés de Boogie. Il esquisse une expression faussement désolée, levant une main devant ses lèvres arrondies par une surprise feinte. Les iris émeraudes se vident de tout éclat d'espérance. Elle est condamnée. Elle va mourir. Elle en prend pleinement conscience. Elle semble lui demander pourquoi...pourquoi lui avoir fait croire, pourquoi lui avoir fait miroiter une chance qu'il n'avait jamais eu l'occasion de lui offrir. Elle ne mérite aucune réponse. Boogie siffle, attirant l'attention des monstres. Faites attention, mes chatons. Vous avez failli faire une survivante. lâche-t-il d'un ton paternaliste gentiment réprobateur. Il étouffe de la main le cri sur le point de jaillir de la gorge de la gazelle. Et ramenez moi ma hache, s'il vous plaît. Et mon café. Caressant de sa joue, la joue de la jeune femme, il poursuit d'une voix onctueuse. Je vous laisse la fragile petite colombe. Mais ne perdez pas trop de temps avec elle, hum? D'un coup de pied derrière les genoux, il fait chuter la blondinette avant de la lâcher. Dans un ultime sursaut de rébellion, elle vomit un flot d'insultes qui ne l'atteignent pas. Boogie tourne les talons, les deux mains ouvertes en prière et avant qu'il ne quitte cette salle on y redépose son arme. Et un gobelet fumant. De retour dans le couloir, il distingue du coin de l'oeil Jason adossé au mur. Il hausse innocemment les épaules, ses lèvres forment sans les prononcer "trois...deux...un..." Et la colombe se met à chanter.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Dim 30 Juin - 19:15

DARK WALTZ


Lâcher de fauves, courses poursuites et chasse à l’homme. Lecter suit en sautillant, chantant l’Ave Maria en parjure total. Devant lui concerto de hurlements, des corps écroulés et des murs maculés. Il apprécie, ne se mêle pas au jeu car il a passé la main à son second, il lui a fait ce cadeau et regarde en égoïste le bouquet final de leur plan parfaitement mené. Son regard d’encre couve le dos de son Croque Mitaine qui a les ailes grandes ouvertes ce soir, hache brandie dans toute sa liberté d’action et pour le maître c’est sa plus belle création. L’apothéose de ses toiles, son ange apocalyptique personnel … et encore le terme est trop léger. Jason est fier comme un père observant son gamin, applaudissant chaudement lorsqu’il s’illustre en sport ou qu’il revient avec une bonne note. Adossé au mur il ferme les yeux et écoute, allumant une cigarette tout en souriant à la pensé du « tu fumes trop » lancé par son second. Silence …

Sourcil levé, Jason tourne la tête pour observer le couloir et à ne discerner aucun bruit il sait d’avance que le BoogieMan a ordonné ça. Il veut écouter, il veut traquer comme en forêt et il le fera bien, forcément. Ha il aimerait aller voir, aller comme une petite souris curieuse découvrir ça de plus près mais non, il faut le laisser apprécier ses actions et ne pas intervenir. Une cigarette tuée ; une nouvelle enflammée. Rah c’est un peu long à son goût. Encore que … des paroles plus loin, une voix de femme beugle des insultes peu gracieuses qui font éclore un rire fin dans la bouche du Clown et ses yeux se lèvent à entendre les pas de son homme de main de retour vers lui. Sans un mot il le voit décompter, l’imite en soufflant une volute vers le plafond et quand la colombe chante, les corbeaux croassent. Quittant le mur Jason arrive à sa hauteur et plisse la bouche en une petite moue contrite.

« Pas de café pour moi ? Zut ; je vais devoir m’en faire un tout seul alors ! »

Fine grimace, il retourne dans les bureaux et exécute un tour sur lui même jusqu’à trouver une machine à café encore chaude, pas vide d’ailleurs. Choisissant une tasse, il sifflote et se sert tout simplement tandis que les hurlements de la fille redoublent en intensité, qu’elle réclame pitié.

« Il a de la voix ton oiseau là dis donc ! Tu aurais du me l’apporter que je lui apprenne à mieux chanter. »

Sans sucre, breuvage noir et amer que la qualité médiocre rendra pratiquement imbuvable. Mais il s’en moque, ricane et porte le récipient à ses lèvres pour en boire une gorgée, bientôt appuyé contre un meuble. Image tordue, deux monstres savourant comme les employés du mois, un moment rien qu’à eux pendant qu’on s’agite et qu’on tue plus loin. C’est horrible, on les dirait complètement fous mais pourquoi se priveraient-ils ? Le mal est leur travail et en pause ils boivent ensemble un café … la chose semble honnête présentée sous cet angle non ? Un éclair fend le ciel et Lecter jette un œil par la fenêtre. Cigarette pincée entre les lèvres il ouvre le battant et laisse le son de la pluie battante caresser ses oreilles.

« Il fait beau ce soir ! On aurait pas pu rêver mieux. »

Mais sous le déluge un autre son, une autre chanson qui appelle Jason. C’est animal, c’est instinctif et ça date, oh oui c’est vieux. Achevant son café d’une traite il lève l’index et laisse entendre qu’il reviendra bientôt. Il y va seul, peut importe l’endroit. Peut-être le BoogieMan saura-t-il suivre la silhouette dans la nuit, sur le côté de la prison alors qu’il traverses une cour et qu’il arrête ses pas devant un grillage avec derrière, une dizaine de chiens. La voix des bêtes, un appel pour lui. Depuis l’enfance, depuis toujours il a cette facilité à les approcher et à les lier à lui. C’est incompréhensible pour un sociopathe, un tueur en série de son envergure car il est coutume à cette catégorie de personnes d’avoir commencé à tuer les bêtes bien avant de voler des vies humaines. En son cas jamais, en aucune façon il n’a blessé un animal.
Les chiens sautent, font se balancer les mailles de fer mais Lecter sourit doucement, envoyant une balle dans le cadenas qui maintient la porte fermée. Et il entre, faisant reculer les animaux qui lui montrent les dents, qui sont prêts à lui bondir à la gorge. Et là, fou à lier mais sans limites il s’assoit tout bonnement au milieu de l’espace, jambes étendues devant lui sous la pluie battante. Un discours, il leur parle et leur raconte des sottises, à n’en plus finir jusqu’à ce que sa voix leur devienne apaisante. Comment croire que le Clown toujours debout s’abaisse si « normalement » pour interpeller un groupe d’animaux ? Il le fait, naturellement et quand l’un approche tout près, que son museau se pose sur sa jambe il ne bouge pas plus. Bientôt il est imité par ses semblables, les molosses se regroupent et il sourit. C’est comme un don, c’est une évidence qu’il a de s’attirer les bonnes grâces des plus sauvages. Une main levée, une tête avancée, des caresses amicales et compréhensives. Il parle encore, se lève et on lui tourne joyeusement autour.

« La liberté est devant mes Cerbères, allons achever ce jeu ! »

Parce que déjà dressées les bêtes suivent au pas, au pied et lorsque Lecter revient ruisselant sous le regard bovins de ses nouveaux sbires encore affairés dans le couloir, la meute le suit sans broncher, s’asseyant d’un même mouvement lorsqu’il claque les doigts une fois revenu dans les bureaux. Un sourire au BoogieMan, il jette un œil à ses nouvelles bêtes et murmure d’une voix joueuse :

« Je ne te l’ai jamais dit je crois. La première fois … j’avais sept ans. » Phrase étrange de prime abord, qu’il comprendra trop bien avec la suite qui arrive. « Et ce n’était pas un animal ... »

Un aveu. La date de son tout premier meurtre.  


© Jason L.

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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 1 Juil - 1:58

Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Tumblr_mekyrcYyvr1rb5wor



Iconoclastes jusqu'au bout des ongles, Jason et Boogie se permettent la plus paradoxale des réactions. Le Chaos ravage les lieux et pas une pièce n'est épargnée par les signes du carnage qui continue de se perpétrer, le sang s'étale sur les murs en giclées vermeilles ou sur le sol en une multitude de traces de semelles. La colombe hurle - bon sang, quelles capacités pulmonaires! - des détonations retentissent encore et la clameur presque hystérique de la Horde fait encore trembler les murs. Mais eux, ils vont prendre café. Instigateurs de l'anarchie mais s'en tenant sagement écarté le temps d'un échange parfaitement décalé et surréaliste. Comment s'est passée ta journée? Bah, j'ai abandonné une petite mignonne entre les mains de délinquants sexuels sociopathes après avoir découpé des membres, des têtes, assisté à un arrachage de visage, à des fusillades de gardiens de prison, à des explosions. La routine, quoi. Demain est un autre jour. Il sera peut-être moins festif...c'est que c'est tuant de tuer. Dialogue incongru à la puissance comique incontestable. Il ne manquerait plus qu'ils s'interrogent sur la destination de leurs prochaines vacances et le tableau serait parfait.
Alors que Jason ouvre une fenêtre laissant entrer un torrent de pluie et un vent froid, Boogie ouvre des tiroirs, fouille des armoires, jette un oeil sur les plannings. Que la vie de ces gens devaient être ennuyeuse. S'asseoir toute la journée sur ces fauteuils, tolérer la présence de collègues stupides, échanger des banalités, parler du groin morveux du petit dernier, de l'épouse qui n'est pas assez entreprenante, des voisins qui écoutent de la musique trop fort. La mort est largement préférable à une vie faite de jours identiques. Mieux vaut partir en feu d'artifice que s'éteindre à petit feu. Pas un bureau ne brille par son originalité à croire qu'on entre ici en abandonnant sa personnalité à l'entrée et il ne trouve rien d'intéressant dans les ventres de ces derniers. Même pas un pauvre livre ou une croûte quelconque sur un mur. Les seules esquisses sont des dessins ignobles d'enfants qui devaient faire palpiter les coeurs parentaux. Finalement, il aurait peut-être du garder sa colombe comme on garde un souvenir d'un endroit. Lui trouver une jolie cage, lui apprendre des tours. Il hausse les épaules. Déçu comme un gamin à qui on refuse la peluche de la mascotte du parc d'attractions que l'on vient de visiter.

Au petit trot, Jason passe à côté de lui, pressé par quelque chose que Boogie n'a pas eu le temps de détecter. L'orage gronde toujours, il l'entend par la fenêtre restée ouverte. Intrigué, il lui emboîte le pas. Durant la traversée des couloirs, quelques membres de la Horde les saluent, brandissent des trophées divers, partagent leurs faits d'armes, mais Lecter ne s'arrête pas, comme s'il devait répondre à un appel sauvage irrésistible que lui seul pouvait entendre. Le Croque-Mitaine le voit sortir de la prison, il s'apprête lui aussi à en franchir les portes lorsqu'une main surgit de sous une pile de cadavres lui attrappe la cheville. Son regard clair se baisse sur ces doigts tâchés de sang qui s'accrochent à sa botte. Il secoue sa jambe sèchement. Mais ça ne veut pas lâcher. Boogie lève les yeux sur la porte pour voir que Lecter n'y est plus...une moue contrariée se dessine sur ses lèvres. La prochaine fois, il va falloir réclamer à la Meute qu'elle s'assure de ne laisser aucun vivant. Etre inerte ne signifie pas être mort. Deux coups de hache et on n'en parle plus. Boogie abandonne derrière lui une main coupée aux doigts encore crispées. A qui ou à quoi appartenait-elle, peu lui chaut. Il se retrouve en extérieur, sous une pluie battante qui en quelques secondes le trempe jusqu'aux os. Il cherche des yeux la silhouette familière mais écarte rapidement ce moyen de remettre la main sur son ingérable compagnon. Boogie se concentre quelques secondes, s'efforçant de trier le a multitude d'informations auditives qu'il perçoit. Au-delà des éléments naturels qui se déchaînent, le Croque-Mitaine entend enfin ce qui a tellement intéressé Jason. Son cher Clown ne risque rien. Plus maintenant. Il s'est trouvé d'autres bêtes. C'est rassuré qu'il se remet à l'abri.

Assis sur un banc à l'entrée de la prison, Boogie attend. Il sait que lorsque les portes s'ouvriront, ce ne seront pas les pas de Lecter qu'il percevra en premier mais le cliquetis réguliers des griffes des pattes de quadrupèdes. Fascinant de voir comment le Clown a pu percevoir les aboiements malgré le vacarme ambiant. Même s'il a tendance à se disperser dans tous les sens, même s'il passe du coq à l'âne sans cesse, une fois que son attention a été attirée par un stimulus, même le plus infime, et qu'il estime ce dernier intéressant, il restera focalisé dessus jusqu'à être repu. Comme prévu, Lecter fait son entrée accompagné d'une véritable meute de cabots et le Croque-Mitaine se lève. Là où le criminel lambda aurait d'instinct trouvé l'armurerie, lui a trouvé le chenil. Ces animaux sont sensés être les bêtes d'un seul homme, dressés et entraînés, leur allégeance est quelque chose de solide ; pourtant, l'Enfer seul sait pourquoi et comment, cela a changé. Et au claquement de doigts de Jason, tous s'alignent en rang d'oignons, sagement assis, la truffe tendue vers le Clown.  
« Je ne te l’ai jamais dit je crois.» Les yeux de Boogie quitte les museaux pour se poser sur le visage presque réjoui de Lecter. « La première fois … j’avais sept ans. Et ce n’était pas un animal ... » Une confidence rarissime car elle n'est ni enjolivée, ni entortillée avec des anecdotes rocambolesques qui ont tendance à changer à chaque interlocuteur. C'est une vérité qui est offerte au Boogie Man qui étreint l'épaule de son frère de ténèbres.
Pour de nombreuses écoles de psychologie, les psychopathes commencent à s'en prendre en premier aux animaux. Malgré des schémas de pensées qui renvoient à cette déviance, Lecter n'a jamais été de ceux qui disséquait ou torturait des petites créatures et en dix années de bons et loyaux services, Boogie ne l'avait jamais vu levé un doigt sur le molosse qui rôdait au repaire. L'énigme Jason Lecter échappait à toute case préconçue. Un monstre d'un genre nouveau, tout en paradoxes.

On bat le rappel? Ou tu as une idée particulière pour la suite? La Horde est revenue de l'aile administrative. Ceux qui sont partis vers l'infirmerie et l'hôpital ne sont pas encore revenus. On file les rejoindre? Il se penche légèrement en arrière et indique de l'index les chiens qui patientent. Avec la meute?

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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Lun 1 Juil - 18:06

DARK WALTZ


Les monstres se reconnaissent, ils s’apprivoisent et se complètent. En leur cas un aveu réel est un hommage et à sentir cette main sur son épaule Jason sait que Boogie le remercie pour cette confidence. Un œil sur sa meute qui attend un mot, qui lève sur lui des yeux brillants. Il a toujours eu cette espèce d’affection pour les animaux, surtout dangereux en fait. Chiens de première catégorie, crocodiles, serpents, araignées -chères petites bêtes à huit pattes- oiseaux de proie, ou chats sauvages plus c’est brut et plus ça lui parle. Parce que ça lui ressemble, lui qui vit libre et qui évolue, s’adapte à son environnement. Que faire maintenant ? Bonne question tient ; elle mérite un minimum de réflexion. Lecter fouille sa poche, sort sa montre à gousset et siffle entre ses dents.

« Oh mais oui il est temps de rentrer dis donc ! Nos enfants terribles doivent aller retrouver leur lits avant l’arrivée de la volaille. »

Les policiers ; bien entendu ils vont venir mais leur horde sera déjà repartie en abandonnant son carnage derrière elle, laissant des membres éparses et des yeux révulsés dans la mort. Lecter soupire d’aise, glisse un bras à celui de son second et siffle sa suite de quadrupèdes qui se lève aussitôt. Joyeux, il l’est c’est certain de voir les choses tourner rond sans rien ni personne pour le contrecarrer. Talonnés par la meute, ils gagnent l’hôpital et l’infirmerie déjà soumises à la folie des prisonniers. Et ça chante, de tout les côtés, ça chasse et ça achève sous les yeux des deux monstres humains qui observent la chose comme d’autres apprécient un bon film assis dans leur canapé. Un court arrêt, Lecter ricane quand il voit un type au sol tenter de s’accrocher au carrelage pour échapper à ses poursuivants. Dommage ; ça ne fonctionne pas ça ~ Un petit « oups » passe les lèvres déchirées du Clown quand un pied de perfusion vient fracasser le crâne de l’homme et il tourne soudain la tête quand l’un des chiens grogne. Détachant le bras de celui du Croque Mitaine, Jason passe les doigts sur la tête de l’animal dont la patte gratte une porte close.

« Hé bien quoi ? Quelqu’un se cache ? »

Buanderie indique-t-on, amusant. Bien souvent des les films on retrouve des gens cachés là, sous un tas de draps à la propreté douteuse et lorsque Lecter pousse le battant il entend les machines à laver tourner en chœur, signe que quelqu’un devait s’activer là il y a peu. « Allez » Murmure-t-il à ses chiens qui aussitôt pénètrent dans la pièce à la recherche d’une éventuelle victime oubliée. Sur des câbles tendus une partie du linge est en train de sécher, Jason va alors se promener entre les tissus, le nez en l’air et grimaçant légèrement sous les fragrances de savons divers. Il aime tellement l’essence ; c’est un rien trop propre pour lui cette atmosphère. Alors il braque, passe encore une fois du coq à l’âne.

« Boogiiiie ! » Appelle-t-il d’une voix guillerette, la tête soudain passée entre deux draps tendus. « Rappelle moi que j’avais envie de prendre deux trois jours. Aller … hm … aller n’importe où mais voir ailleurs, je crois que j’ai besoin de changer d’air ! »

Si peu ; il faudrait oui. Judicieuse idée si elle lui ôtait quelques bestioles grouillantes du cerveau mais ce serait trop demander. Il a besoin de tuer, besoin de se vautrer dans le sang et de démolir, sale gamin dans l‘âme préférant arracher la tête de ses jouets plutôt que les ranger en rang sur sa commode. Un aboiement, deux, le Clown bondit de derrière son rideau et sautille jusqu’au molosse qu’il congratule d’une petite tape sur le dos avant de se pencher au dessus d’une pile de cartons.

« Bonsoir … chérie ! »

Une gamine. Pas l’âge de bosser ailleurs qu’aux plus bas étages, dans l’ombre pour tenter de gagner assez d’argent pour nourrir sa propre bouche, celle d’une famille trop nombreuse ailleurs si la chance est avec elle.      Elle lève sur lui des yeux d’obsidienne, baignés de larmes derrière ses longs cils charbonneux. Pas vilaine, exotique avec sa peau de pèche, sa crinière brune. Dans son uniforme blanc elle tremble de tout ses membres, les bras serrés autour de ses genoux comme s’ils étaient suffisants à la protéger de cette bête au sourire infini qui la dévore déjà de ses yeux luisants. Le voilà qui rit, tendant la main et il n’invite pas à la saisir, il ordonne. Sage, elle tend les doigts, les referme sur les gants de cuir humides et renifle dans un élan de courage.

« Allons allons sèche tes larmes, c’est mauvais pour le teint. » Miaule-t-il, extirpant un mouchoir de sa veste pour lui tendre.

Un merci murmuré du bout des lèvres, elle s’exécute, piteuse et ne sachant que faire. Comme déjà résignée à mourir elle ne lève aucun œil coulant d’espoirs vains. Tu es mal tombée petit fille, les monstres existent sais tu ? Bien loin des ombres sous ton matelas … Pas à pas, Lecter lui tourne autour, la dévisage comme on décortique un problème mathématique. Elle est déjà morte dix fois en purs fantasmes, la roulette russe est en marche et le Clown attend juste un déclic pour l’arrêter, son jeu choisi. En attendant il reporte son attention sur le BoogieMan, claquant la langue.

« J’ai toujours trouvé le blanc trop … récurant tant les hôpitaux, pas toi ? »

Plus proche, il la voit frisonner au moindre souffle qu’il laisse échapper mais elle finit par ouvrir les lèvres, demandant dans un Espagnol vibrant : Pourquoi vous faites ça ?
Pourquoi … pourquoi pas ? Jason hausse délicatement les épaules, croise les mains dans son dos. Elle semble surprise qu’il lui réponde dans sa langue maternelle, de ce ton sucré aux accords chauds qui pourraient chanter avec passion les plus beaux mots d’amour mais qui préfèrent tellement persifler des horreurs. Pourquoi ? Parce que ça l’amuse, qu’il préfère voir la mort en face que suivre le chemin trop bien tracé de la vie, parce qu’il n’aime pas les limites, qu’elles le contrarient et … parce que c’est seulement la loi du Chaos. Décomposé le visage virginal sous les prunelles acérées de la bête qui fouille ses poches. Trop armé ? Non, juste ce qu’il faut. Il a toujours quelques … surprises, quelques petits outils d’apparence anodine. Comme ce vieux fil à beurre qui scintille trop bien pour être honnête. Aiguisé, celui-là a coupé bien autre chose que des denrées alimentaires, en témoignent les deux poignées de bois noircies par le sang incrusté.
Plus d’attente, le filin passe subitement en collier autour de la gorge délicate, serre tout aussi vite et entame la peau pendant qu’elle cherche désespérément à l’arracher en se débattant. Elle doit faire quarante cinq kilos toute mouillée, c’est vain de vouloir lui échapper, beaucoup trop et il serre d’avantage tandis qu’elle commence à étouffer. C’est à son rythme, quand il veut et d’un mouvement de poignet il réduit encore le collet jusqu’à sentir trachée et cordes vocales céder et le sang jailli. Une gorgée tranchée a son petit effet mais ce serait bien trop simple de s’arrêter là. Agitées des derniers soubresauts elle ressemble à une marionnette mal assemblée, Jason pouffe à cette vision grotesque et quand elle tombe lourdement à genoux il se redresse, un pied entre ses omoplates avant de tirer sèchement vers l’arrière. Restent seulement les vertébrés cervicales pour tenir le tout en place ce qu’un fil ne saura pas couper si facilement. Alors il saisit la tête à deux mains, brise la dernière résistance encore présente et tandis que le corps sans tête chute, le Clown observe le visage figé d’effroi. Sa veste est constellée d’hémoglobine, ses mains ruisselantes à tenir cette tête coupée par ce qui reste de son cou cisaillé mais il n’y prête aucune attention. Un œil sur l’instrument qui baigne au sol, un sourire satisfait.

« Sympa ce truc ! Je l’ai retrouvé en fouillant mes tiroirs, ça devait bien faire trois ans qu’il dormait là d’ailleurs. Je vais le ressortir encore ! »

Tête jetée, elle atterri dans un chariot de linge sale et Lecter va essuyer ses mains sur les draps pendus. Il est temps d’y aller, ils ont assez joué pour maintenant. Un mouvement d’épaule pour replacer correctement sa veste, il se penche et récupère son arme pour la ranger avec ses consœurs sous le manteau.

« Regroupons ce beau monde et rentrons ! Je sens qu’on va bien dormir cette nuit. Le grand air ça fatigue quand on y pense. »

Valse noire de ses pas sur le carrelage où il laisse des empreintes sanglantes sur lesquelles il ne porte aucun regard. On le suit quand il cri, qu’il sonne le ralliement mais on reste docilement derrière eux. A la suite des rois infernaux et de leurs cerbères, on marche à la file en baissant le ton et c’est heureux qu’on gagne l’extérieur, respirant enfin à plein poumons l’air pluvieux de cette nuit sans lune. Plus de monde que Jason pensait, ça ne rentre pas dans le bus mais qu’à cela ne tienne. C’est une broutille et il ne va pas les tuer pour quelques sièges manquants. L’un des ex taulards évoque les fourgons bien rangés au garage, les derniers s’y rendent pendant que Lecter indique au Cubain de ramener d’ors et déjà la première vague de troupe à la « maison ». Deux camionnettes supplémentaires pleines, chargées d’homme qui s’en vont dans la même direction. Enfin seul avec les chiens et le Croque mitaine, Jason souffle doucement.

« Je te laisse conduire, je ne suis pas certain de ne pas nous envoyer dans le décor si je prends le volant. Ce qui serait franchement con comme fin, avec tout ce qu’on vient de faire ! »  
 
Fourgon des gardiens, ironie quand tu nous tiens. Les chiens sont placés à l’arrière et les deux hommes se posent à l’avant. Aucune ceinture de sécurité bouclée, une attitude rassasiée et paisible. La bête baille derrière sa main, s’étire à en faire craquer chaque os et lorsqu’elle cale enfin la tête dans le fond de son siège, les yeux clos, c’est avec un sourire ravi aux lèvres.

« Alors ? Tu as aimé ta fête j’espère ? »

Non il n’a pas oublié, que celle là lui était dédiée.

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 2 Juil - 0:54

Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Tumblr_melbk6jK3A1rb5wor



Est-ce-que tous les flics pourraient seulement gérer ce qui est en train de s'achever ici? De braves citoyens défendant la veuve et l'orphelin, soumis à une réglementation stricte arriveraient-ils à reprendre les choses en main. Il suffit de tendre l'oreille pour avoir la certitude que non. Aucun des démons qui grouillent maintenant en ces lieux n'a envie que cette nuit s'arrête. Et puis, il y a tous ces cadavres suppliciés qui retourneraient les estomacs les plus faibles. Sans compter, les pouls à prendre sur les moins abîmés dans l'espoir futile de découvrir un survivant. Ils allaient devoir se frotter aux médias, aux familles des civils. Plus Boogie pensait à l'avalanche de tuiles qui était en train de tomber sur la cité plus son sourire s'élargissait. Le bras de Jason s'enroula autour du sien et c'est suivi par la meute de cabots qu'ils se dirigèrent vers l'infirmerie. Promenant son regard glacial sur les lieux qu'ils traversaient, le Croque-Mitaine s'arrêta soudain pour admirer le spectacle comme un amateur d'art le fait dans une galerie. D'un geste ample du bras, il embrassa les murs tachés, le mobilier détruit, tout ce qui pouvait être pillé l'avait proprement été, tout ce qui était vivant gisait au sol...entier ou en morceaux. Des portes défoncées, des fenêtres brisées, des murs explosés, des fils électriques pendant comme des guirlandes de Noël, un rescapé qui détale comme un lapin poursuivit par un dingue armé d'un extincteur...un tornade aurait moins fait de dégâts. C'était dantesque. Juste parfait, parfait jusqu'à l'écoeurement.
Regardes moi ce tableau...le montant des travaux va être pharaonique. Ca va être le mois des enterrements et du gros oeuvre. On va faire reculer le chômage en plus d'augmenter les impôts et la violence urbaine. Car la mairie avait besoin d'enfermer les bêtes sauvages. Elle ne pouvait pas se contenter d'envoyer ses futurs détenus ailleurs. Les prisons, c'est pire qu'un HLM. Elles sont surchargées jusqu'à la saturation. Ils se remirent à avancer quelques minutes avant que Boogie ne montre de l'index des pots de fleurs renversés ou en feu. Les petits chenapans...ils n'ont même pas épargné les plantes...

L'aile médicale qui devait certainement être l'endroit le plus calme a des allures d'asile psychiatrique lorsqu'ils l'atteignent. Des enfants dans un magasin de jouets. C'est bourré de produits à faire avaler de force ou à déverser ou à injecter pour voir ce que ça fait, de matériel à roulettes, d'aiguilles, de scalpels, d'engins qui font "bip". Les seules limites sont celles de la créativité et certains visiblement se sont clairement démarqués des autres...Si survivants il y a encore, la meute de Lecter se chargera de les débusquer. L'un des molosses semblent d'ailleurs avoir reniflé une piste qui a échappé à tous. Un cadeau pour le Clown qui se charge aussitôt d'ouvrir le paquet. La voix guillerette s'élève, l'appelle. Et Boogie répond comme s'il parlait du choix cornélien par excellence : plage ou montagne? Tu veux que je me renseigne sur les pays qui sont en guerre? Il entre dans la buanderie, aperçoit la silhouette dansante derrière les draps blancs étendus qui sèchent. D'un ton faussement soucieux, il poursuit. Mais je crains que nos bagages passeront jamais l'aéroport.  Guidé par le chien, Lecter trouve enfin la petite chose qui se terrait dans cet endroit. Une gamine qu'il extirpe de derrière des cartons. Menue. Dégoulinante de trouille et d'innocente. Une petite guimauve. Le Clown tourne autour d'elle comme un loup le fait avec sa future proie. Il cherche l'inspiration à moins qu'il n'essaie de faire un choix car Boogie sait pertinemment que l'adolescente est morte en tête de plusieurs façons différentes déjà. Le regard noir et pétillant se tourne alors dans sa direction, lui posant une nouvelle question surréaliste. Boogie hausse les épaules, les yeux au plafond, se caressant le menton. J'ai jamais compris pourquoi. C'est très salissant. Mais le rouge ou le noir, ça doit angoisser les malades. Jason a sa petite colombe et il n'a pas envie qu'elle ne s'envole définitivement d'une façon banale. Si c'est vraiment la dernière "gentille" à respirer dans ces murs, elle doit partir de façon spectaculaire. Et c'est ce que le Clown lui offre. Une mort atroce. Sale. Révoltante. Dernière note apposée sur la partition de l'unique représentation de ce spectacle. Cet épisode final clos admirablement cette soirée, le réutiliser? Boogie espère bien que oui. Ca tranche donc forcément, ça lui plaît.
Maintenant, il est enfin temps de ramener toutes ces brebis malades à la bergerie, avec en bouche le goût du travail bien accompli. Le cortège infernal se met en branle sur leurs talons, suivant les deux pasteurs hérétiques dans un silence satisfait de fin de repas de fête.

C'est au volant du fourgon des gardiens que Boogie ramène Jason et sa meute au repaire. Le Clown se vautre dans son siège, satisfait. Les chiens sont roulés en boule à l'arrière. Une drôle de famille apaisée qui s'apprête à regagner ses pénates. « Alors ? Tu as aimé ta fête j’espère ? » Le Croque-Mitaine tourne la tête dans la direction de Lecter. L'aimer? lance-t-il d'une voix calme qui va peu-à-peu se faire chaleureuse. Hmm...si l'état de mes vêtements est proportionnel à la réussite de cette soirée alors, c'est un sacré coup d'éclat. Ca me rappelle quand j'ai découvert Sade, tiens! Son attention se reporte sur la route et il donne un léger coup sur le volant. Grisant...c'était grisant. Un oiseau noir gigantesque a plané au gré des vents d'ultraviolence qui ont ravagé la prison. Sentiment enivrant de liberté sans entraves. Fragments de scènes qu'il revivra encore longtemps. Il étouffe un rire avant de reprendre. Quand je repense aux quatre imbéciles dans leur cellule...ils ont vraiment cru qu'ils avaient une chance, les crétins. se rappelle-il. Il est comme un môme qui raconte sa journée aux personnes qui l'ont accompagné au parc. Ou comme un spectateur particulièrement emballé qui se rejoue des passages savoureux. Il pousse un soupir satisfait. Ca  valait le coup d'attendre et de se faire oublier, n'est-ce-pas?
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MessageSujet: Re: Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Dark Waltz - Le Bal des Monstres ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 2 Juil - 15:06

DARK WALTZ


Les pays en guerre. Ha riche idée, aller jeter un œil dans le jardin des autres et voir comment ils se débrouillent à cultiver. La guerre est une bonne chose sous son manteau de mort, elle relance l’économie, fait baisser le chômage, ravive la flamme des couples trop longtemps séparés et on compte les naissances en masse. Encore que ce dernier point reste peut-être le moins intéressant. Les gosses … Jason ne leur a jamais porté de sympathie. Partir, voyager oui, il bouge si peu en dehors de New York. Il n’a jamais vu d’autres pays, jamais foulé autre chose que le béton des villes ; à peine le sable d’une plage à une occasion ou deux mais ça commence à dater. Puis le BoogieMan évoque à juste raison le fond du problème, ils n’iraient pas bien loin en passant par la case avion. Aussi vite qu’ils auraient enregistré leur bagages on les foutrait dans une cellule et on leur passerait la camisole. Lecter lève un sourcil au « nos bagages » ; il viendrait alors ? Ce serait drôle, les vacances des pires criminels de cette ville. Rien qu’à imaginer leur périple Jason pouffe de rire, ce serait une expérience inoubliable ! Un jour oui, ils laisseront New York dormir un temps et s’en iront voir ailleurs …

Comme les criquets s’en vont après avoir ravagé un champ, la horde grandie du Sud s’en retourne à sa tanière la tête chargée de souvenirs de vengeance accomplie et heureuse de son travail. Ils s’en vont comme des employés après une journée de bons et loyaux services à l’employeur et c’est sans heurt, sans bagarre, dans une esprit de camaraderie quasi scolaire que la bande prend place dans les véhicules.
Les chefs de famille ont leur carrosse personnel, c’est toujours comme ça. Depuis la première mission partagée c’est en duo qu’ils se remémorent le tout et l’apprécient, comme d’autres -plus ordinaires- reviennent aux instants mémorables d’un opéra entendu dans les plus beaux théâtres. Lecter interroge, son Croque-mitaine a-t-il aimé la fête ? Bien sûr que oui, et le ton qui se réchauffe à mesure de ses paroles est tout aussi parlant que son discours. Le Clown est ravi de l’entendre, aucune ombre à ce tableau pas même la plus infime.

« Ha oui Sade, tu m’avais raconté ça c’est vrai ! Que de belles histoires pour m’inviter à fermer l’oeil ! »

On pense souvent, de prime abord que la culture du Clown est bien limitée et qu’en dehors de ses bombes, du maniement des armes et du meurtre il ne connaît pas grand chose. Grossière erreur ; monumentale même. Certes il n’est guère passionné, il ne trouve rien d’autre pour le contenter mais il est homme multi-fonctions. Acharné par nature il a besoin de maîtriser ce qui lui passe entre les doigts, aiguille, instrument, outil et substances dangereuses ; tout est bon à prendre car il sait bien que sans expérience on ne va pas loin. Encyclopédie variée sur un peu tout Jason manquait en revanche de culture littéraire, pas assez patient pour suivre un ouvrage du début à la fin et en cela, c’est le BoogieMan qui comble ses lacunes. Combien de récits, de textes évoqués sans aucun livres à l’appui tant l’homme en a vu passer ? Chaque fois, à la lumière d’une lampe fatiguée de rester allumée le clown a réclamé des histoires pour trouver le sommeil, l’éloignant à la fin tant il était absorbé par sa voix.  Un conteur n’aurait pas mieux fait, du plus banal au plus noir discours le second à l’art de tenir l’attention de son maître des heures entières. Un exploit dans le genre.

« Oh mais ils n’avaient aucune chance les idiots. J’aime te voir à l’oeuvre dans ces cas là, à provoquer une surprise. C’est comme s’ils oubliaient que la gueule d’un serpent peut s’ouvrir bien assez largement pour leur croquer la face en entier. » Un rire mauvais, il aime trop ça en effet, les mauvais tours.

Oh il ne niera pas, cette fois attendre aura eu du bon. Parfait de bout en bout, avec les doses précieuses de moments phares et les explosions si chères au Clown. Il ne manquait rien au divertissement ; les acteurs étaient bons, la mise en scène grandiose et le clou du spectacle valait bien des détours. La press, la télévision ne manqueront pas de ressasser la chose pendant des jours. D’abord consternée, outrée et blessée la populace apparaîtra en larmes, maudissant cette barbarie dite « gratuite » et avec les jours passant on les verra poser des bouquets de fleurs devant les ruines, reniflant en choeur et étreignant les enfants orphelins d’un père, d’une mère voir même des deux. Puis d’ici un moment, on reconstruira, on oubliera et les bêtes reviendront à la charge pour rappeler au monde que la sieste est terminée. Qu’il est l’heure pour elles de jouer.

« C’est vrai, on a bien fait. Et sincèrement, c’était si plaisant que je vais devoir redoubler d’astuce pour créer un divertissement à cette hauteur la prochaine fois. Je vais relire mes plans, je dois bien avoir quelques trucs dans mes fonds de tiroirs. » Cigarette embrasée, il va croiser les pieds sur le tableau de bord et riant, il coule un regard malicieux sur l’homme au volant. « Un jour on fera pareil au Nord, un beau plan comme celui ci et  juste pour la forme je vous laisserai, toi ta hache et Calypso enfermés quelques part. J’ai beau la trouver plutôt … amusante en tant que personne, quand elle porte sa couronne j’ai juste envie de transformer sa tête blonde en serpillière. »

Tendant un bras, il lance l’autoradio et pianote sur les boutons à la recherche d’une fréquence correcte. Besoin d’un fond d’ambiance. Quelques accords, une voix éraillée, Jason se fout des paroles il écoute seulement à moitié et pour l’heure le son lui plaît. Un rire envahi lentement l’habitacle, il est déjà plongé à prévoir, à rêvé et manigancer le pire.

« Hé ça fait très Las Vegas tout ça … on devrait faire une descente dans un casino un jour, ce serait très drôle ! »

Bientôt l’entrepôt se dessine au bout de la route, ils sont rentrés et Lecter se redresse sur son siège avant  souffler paisiblement, un rien ému par sa soirée.

« Home sweet home ~ »


© Jason L.


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