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Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain
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MessageSujet: Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain Icon_minitime1Mar 16 Juil - 23:24



They told him don't you ever come around here
Don't want to see your face, you better disappear
The fire's in their eyes and their words are really clear
So beat it, just beat it

" Luka ?
- Mhmmm. "

Assise à la table de son bureau, la jeune femme se déplie pour faire face au médecin attitré de sa bande de joyeux lurons. Sous le sourire quelque peu honteux de son amie, elle étire son corps élancé contre le dossier de sa chaise et fouille dans un tas invraisemblable de vêtements, fil de couture et autres aiguilles pour retrouver son paquet de filtres à cigarette. La couture est une activité terriblement relaxante mais il ne faut pas en abuser, au risque de finir tout engourdi de courbatures. Constatant qu'Emma reste inerte, un sourcil très légèrement levé, Luka baisse les yeux vers sa tenue, absente en l'occurrence, sinon une culotte en coton à peine plus blanche que sa peau d'albâtre. Elle est tellement habituée à poser nue qu'elle en oublie quand elle est habillée ou non. Mais pour sa défense, elle n'aime pas les vêtements. Quitte à être retournée à des principes de domination primitifs, quasi archaïques, la société devrait les abolir. Laissant échapper un soupir, un air de je comprends ce que tu veux dire sur le visage, elle fouille dans son tas de fringues et en arrache une robe longue, blanche comme sa culotte et sa peau, seulement sertie de quelques perles bleues. Ce n'est pas très formel mais elle n'attend personne aujourd'hui. Relevant enfin le nez vers sa soeur de bataille, elle hausse un sourcil à son tour, encore engourdie.

" Frederic Host est là. " déclare le jeune médecin, comme pour la contredire exprès. " Il a une inflammation assez sévère au niveau de l'articulation, je préfère le garder en observation quelques jours. Je sais que tu préfères qu'il ne reste pas longtemps, mais...
- Très bien.
- Je pourrais comprendre que ça t'ennuie.
- C'est bon, Emma. Il n'y a aucun soucis. "

Luka laisse échapper un sourire évasif, de ceux qui l'ont rendue célèbre, en image comme en face à face. Cet air à demi absent, plongé entre l'autorité et la douceur, cet air qui vous dit que rien n'est grave, mais que tout est important. Rassurée, Emma quitte la pièce, et la laisse à nouveau aux prises avec sa recherche de filtres. Rien n'est grave, certes, mais la situation exige malgré tout de réagir en qualité d'adulte : fumer, boire un verre et aviser ensuite.
Luka s'y emploie donc, une cigarette enfin construite fumant entre ses doigts graciles et le regard azur plongé dans son cognac, don généreux d'un soigné reconnaissant. Lentement, son esprit encore quelque peu accaparé par la confection de ses tenues dérive vers les questions à se poser, de la plus anodine à celles qui fâchent. Faut-il qu'elle se change ? Doit elle le tutoyer ? Qu'est ce qu'elle va lui dire ? Quand va débarquer la première cavalerie et de quel camp viendra t'elle.
Les paris sont ouverts.

You better run, you better do what you can
Don't want to see no blood, don't be a macho man
You want to be tough, better do what you can
So beat it, but you want to be bad

Quand Luka se décide enfin à descendre, elle est encore en robe blanche et a réglé la question du tutoiement. Le reste viendra au fur et à mesure. Elle n'a jamais été une très grande programmatrice, préférant aviser des choses en temps et en heure que de se ronger les sangs en suppositions obscures. Si elle avait dû faire une insomnie à chaque nouvelle crise, elle serait morte de ne plus dormir, depuis longtemps. Finalement, la seule chose qui la préoccupe réellement, c'est de savoir ce qu'Alonso va penser de cette histoire, maintenant qu'elle s'apprête à s'y confronter pour de vrai et ne pourra plus la cacher, au risque de mentir - elle a horreur de mentir. Elle a soigneusement évité de croiser Frederic lors de ses derniers allers et venues, malgré son principe infaillible de toujours venir parler aux patients en personne, essentiellement parce qu'elle ne voulait pas être mise dans cette position. Elle vient tout juste de retrouver Alonso, elle n'est pas prête à le perdre à nouveau. Pourtant, ça lui semble presque inévitable.

Elle pénètre enfin dans la salle de soins, toute longiligne dans sa robe blanche, un paquet de tabac au creux de la main. Au milieu de quelques lits alignés, Emma tient le bras d'un garçon maigre, le visage creusé par la fatigue, quelques tatouages dispersés sur sa peau blanche, pour lui réapprendre à marcher sans risquer son articulation, sans doute. Les laissant terminer, Luka l'observe en silence, le coeur pincé. Non, Alonso n'est pas le seul problème. Le problème, c'est ce gamin en détresse et l'aide qu'elle aimerait sincèrement lui apporter, à défaut d'être sûre de pouvoir le faire. Ils lui ont dégoté un fauteuil, ils le soignent, certes. Mais l'abriter, c'est une autre paire de manche. Et Frederic Host aurait certainement besoin d'un point de chute, un foyer, un endroit où se sentir en sécurité. Quel genre de sécurité peut elle bien lui apporter quand elle n'est pas sûre de survivre plus de dix minutes à une attaque, du sud comme du Nord ?
Le problème, c'est la conversation qu'elle va devoir avoir avec lui, à l'encontre de tous ses idéaux, de tout ce qu'elle aimerait pouvoir faire. Le problème, c'est cette putain de réalité.

Emma aide le garçon à se rasseoir, arrachant Luka a ses songes obscurs. Earhart vs Reality, First Round. La jeune femme lui indique d'un signe qu'elle en a terminé et remballe ses affaires, les laissant tous les deux seuls. D'un sourire, ce fameux sourire, célèbre ode à la sérénité dissimulant toute la peine du monde, elle s'avance pour lui serrer la main, glissant d'une voix légère, quelque peu en dessous du volume moyen.

" Je suis Luka. C'est moi la squatteuse attitrée. Ravie de te rencontrer. "

Son sourire s'étire, badin. Elle remonte un peu sa robe pour s'asseoir à côté de lui, gardant une distance respectable entre leurs deux corps. Un silence s'étire, finalement assassiné par un soupir calme.

" Bon... Je ne suis pas très douée dans le rôle de la méchante alors tu m'excuseras si je suis quelque peu mal à l'aise. "

Mal à l'aise, elle l'est. Elle en éprouve même du mal à croiser le regard de ce garçon. Quel âge peut il avoir ? Il a l'air jeune. Le plus jeune danger qu'il lui ait été donné de rencontrer. Mais il ne faut pas penser comme ça, Luka. Il doit bien en avoir conscience, lui, ce n'est pas la peine de l'enfoncer encore d'avantage. Relevant donc les yeux vers lui, elle plonge timidement dans son regard, le sien se faisant le plus chaleureux possible.

" On est prêt à prendre le risque, tu sais. " ajoute t'elle, en une sincérité parfaite. " Une fois, Emma a dû soigner un type sévèrement bourré, couvert de sang, qui tenait encore un couteau à la main et passait son temps à gueuler " touche pas ou je te crève, sale pute. " Alors tu vois, les crises, on en a vu d'autres. " Luka laisse échapper un sourire amusé, au souvenir de cette journée là. Ils en ont cassé une chaise. " Mais on n'est pas préparé à ce genre là. Tout ce qu'on a pour se défendre, c'est du jus d'orange et quelques appareils photos. "

Une légère moue, plus inquiète que la précédente. Baissant les yeux sur son paquet de tabac, elle roule une cigarette entre ses doigts fins, léchant la bande pour obtenir un cylindre parfait, à force d'expérience, et la tend vers le jeune homme avant de réitérer son manège. Elle leur laisse tous les deux le temps d'allumer leur cancer au même briquet. A nouveau, le but n'est certainement pas de le rejeter. Seulement d'énoncer les vérités qui doivent être dites. Parce que c'est son rôle. Le mauvais rôle. Ca aussi, ça fait partie du métier.

" Ce que je veux dire, c'est qu'il y a des gens qui comptent sur mes décisions derrière. Et je ne peux pas prendre des risques à leur place si je n'ai pas la garantie de les épargner au maximum. J'ai peut être un moyen de faire avancer un peu les choses, au moins en partie. Mais toi, il faut aussi que tu sois prêt à l'assumer. "

A nouveau, Luka plonge son regard dans celui de Frederic.
Elle ne sait pas même très bien ce que tout cela augure.
Tout ce qu'elle sait, c'est qu'ils ont désormais le même problème. Et s'il y a un problème, on le réglera.
Ce n'est pas plus compliqué que ça.

You have to show them that you're really not scared
You're playin' with your life, this ain't no truth or dare
They'll kick you, then they beat you,
Then they'll tell you it's fair
So beat it, but you want to be bad

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MessageSujet: Re: Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain Icon_minitime1Mer 17 Juil - 20:44


Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain.



Luka, Alonso & Frederic



    Douleur. Souffrance, sensation physique ou morale pénible.

    Eh, ça va aller. Tu sais que c'est les matins les plus durs, quand tu as passé la nuit sur ta jambe gauche. Ca va passer. T'as dit que tu ne pleurais plus, ne pleurs plus. C'est extrèmement pénible, je déteste te voir comme ça. S'il te plait arrête de pleurer. Lève toi, allez tu peux le faire ! Debout ! Sors des fonds de ton lit ! Bouge toi ! Marche ! Ca ira mieux dans quelques minutes ! Bouge pour faire passer cette putain de douleur bordel de merde ! Allez ! Il a raison, fonce, tu peux le faire. La voix et moi on a confiance. Bouge tes fesses. Tu peux encore te lever.

    Le poing de Frederic se serre et part dans le matelas. Vos gueules. Arrêtez de jouer les pompom girls dans ma tête. Foutez le camp de ma tête. Il a mal à en crever. Les matins sont horribles, la douleur est insoutenable. Il a envie d'empoigner la douleur à pleine main pour l'enlever de sa jambe, de son putain de corps en morceaux. Il n'en peux plus. Le poing retape le matelas et Frederic étouffe un cri dans l'oreiller. Ca le lance. C'est affreux. Il la maudit, il la déteste, il la hait. Il a envie qu'elle éprouve cette putain de douleur. Il pleure, encore. Alors qu'il s'était juré de ne plus le faire. Il respire à peine, il halète. C'est putain de dur. Sa jambe lui fait trop mal pour qu'il pense à autre chose.

    Il sait ce qui pourrait le calmer. De l'héroïne. Il le sait, qu'à usage médical, cela ne pourrait lui faire que du bien. Il sait que son corps le supporterait. Il en a envie, il en a tellement envie. Il en crève d'envie. Il est à deux doigts de craquer, de replonger. Exactement comme la veille. Hier matin, la douleur était telle. Identique. Fulgurante. Atroce. Tellement qu'il s'en tord entre ses draps, incapable de retenir ses gémissements, son mal être. Il tremble. Il tend les doigts vers son briquet et son paquet de cigarette. Il fume trop, beaucoup trop. Frederic s'intoxique les poumons parce qu'il n'y a que cela qui le calme et qui comble son envie sadique de drogue dure. Il ne dort plus depuis longtemps. Il a peur de s'endormir, car il a peur du lendemain et de cette douleur qui va lui tomber dessus. Il a peur de dormir et de faire des cauchemars horribles. Il ne veux plus de tout ça. S'il pouvait s'en débarrasser, ô combien il le ferait.

    Quand enfin la douleur redevient ce qu'elle est habituellement, supportable, Frederic respire enfin. Il arrive à reprendre une respiration normale. Il soupire et se redresse. Il transpire. Il est en sueur. Il n'a dormi que quatre heures. Il a des cernes sous les yeux. Pourtant il se lève et tant bien que mal, il prend ses béquilles et se prépare. Sa vie est devenue une lutte quotidienne. Mais quand Frederic est prêt, il peut se regarder dans le miroir et se rallumer une cigarette. La glace lui renvoit son reflet et il n'aime pas ce qu'il voit. Mais il enfile son masque de jeune dur à cuire, celui qui survit. Le garçon blessé n'existe que quand il est seul. Frederic ne veut pas être ce garçon là. Il veut devenir un homme qui est capable de se battre et de survivre, avec ou sans aide. Surtout avec. Il a besoin de médicaments et ensuite il a besoin d'un arme. Ce sont les premiers jours du reste de sa vie. Il doit lutter. Il va se relever, il va reprendre une vie bordel de merde. Dusse-t-il lutter toute sa vie pour ne plus être un putain de garçon blessé. Il frôle la croix ancrée sur son visage. Il l'aime bien. Elle est belle.

    ...

    Le quartier Est est étrange, bizarre, calme. Presque trop calme. Frederic aime bien venir ici. Il sait que le qg du FRP s'y trouve et il ne désespère pas de le trouver un jour, par hasard. Le quartier Est n'est pas le chaos du Sud ou le bordel ambulant du Nord. Il n'est pas ampli d'ados pré pubères comme l'Ouest, qui hurlent, crient. Il est différent. Et pour le moment, Frederic aime ce calme. Il s'y sent bien. Avec ses béquilles, il marche, il se force à avancer, encore, encore et encore. Il doit avancer, il ne doit pas s'arrêter d'avancer. S'il marche suffisamment longtemps, la douleur passera. Peut être. Mais elle ne passera pas aujourd'hui. La douleur l'emporte aujourd'hui. Il la laisse gagner. Il n'est pas encore assez fort. Un jour il le sera, mais aujourd'hui, la douleur peut gagner. Il vaincra demain. Il compte les rounds. Il gagnera cette bataille contre lui même et après ... Alors après ... On verra. Mais du sang coulera en même temps que le sien. En attendant il crève de douleur, Frederic Host. Il s'appuie à un mur, il ne sait plus où il est mais putain de douleur de merde. Il serre les doigts et tape dans le mur.

    ...  

    Hum, un lit. Frederic se réveille de nouveau. Dans un endroit qu'il ne connait pas. Il cligne des yeux. Merde. Il est revenu chez Amnesia ? Non. Ca ne ressemble pas à chez elle. C'est bizarre ici. Il regarde autour de lui. Une femme, blonde, avec des gros seins, lui explique. Bordel de merde, il est au FRP. Il l'a enfin trouvé. Un sourire se forme sur son visage. Ah. Ah ah ah ! Une bonne chose de faite. Enfin, des gens qui pourront éventuellement l'aider et lui fournir de l'héroï ... Des médicaments. Pas de l'héroïne. Non, Frederic n'a pas besoin d'une autre personne dans sa tête pour lui dire de reprendre de la drogue pour se calmer. Ils sont déjà assez de trois.

    Une autre femme apparaît. En robe blanche. Et une gueule bizarre. Il se demande qui elle est. La chef du FRP peut être. Qui vient se demander mais pourquoi Frederic Host en personne est-il ici. Cette putain de célébrité négative, il s'en passerait volontiers. M'enfin, on ne peut pas tout avoir malheureusement. Leurs mains se serrent, Frederic se rassoit. Il n'aime pas vraiment les gens qu'il ne connait pas. La dernière personne était un clown et on sait tous comment ça s'est fini.

    "Je suis Luka. C'est moi la squatteuse attitrée. Ravie de te rencontrer."

    Frederic hoche la tête. C'est fou, le réveil lui fait toujours l'effet d'une cigarette.

    "Frederic. J'imagine que tu ... vous ... vous êtes au courant. J'passe pas inaperçu."

    L'autodérision, c'est le bien. Avec l'aide de Madame Poudre Blanche, Frederic developpe ce concept auquel sa voix est opposée. Mais il s'en fout, au final, Frederic n'a besoin que de lui même. Il écoute les deux à intervalle régulier. Il se force à sourire un peu.

    "Bon... Je ne suis pas très douée dans le rôle de la méchante alors tu m'excuseras si je suis quelque peu mal à l'aise."

    Ah, les méchants. Frederic sourit de plus en plus. Il est prêt à parier beaucoup que niveau méchant, il s'y connait et qu'il en croiser beaucoup plus qu'elle, surtout ces derniers temps. Mais il est vrai que Luka a l'air mal à l'aise. Il se demande bien pourquoi. Il n'a rien d'impressionnant, c'est même tout le contraire. Cette femme est peut être juste timide tout simplement, murmure la petite voix. Mais Frederic l'ignore. Il n'aime pas ne pas connaître les gens. Il fixe Luka pour essayer de la comprendre. Ce qui n'est pas chose facile.

    "On est prêt à prendre le risque, tu sais. Une fois, Emma a dû soigner un type sévèrement bourré, couvert de sang, qui tenait encore un couteau à la main et passait son temps à gueuler "touche pas ou je te crève, sale pute." Alors tu vois, les crises, on en a vu d'autres. Mais on n'est pas préparé à ce genre là. Tout ce qu'on a pour se défendre, c'est du jus d'orange et quelques appareils photos."

    Ah. Elle a peur. Bien sur. Elle a peur des conséquences sur elle et sur son front de résistance pacifique. bien sur. Jason ou Lits n'auraient aucun problème à le démanteler complètement pour qu'il se retrouve sans rien. mais il n'apprécie pas du tout de se faire entendre dire ça. Il fronce les sourcils et perd son sourire. Il la regarde se rouler une clope et frémit d'envie. Il fixe la cigarette sans s'en rendre compte et est plutôt soulagé. Il lâche un "Merci." sans grande intention. Il attend la suite de son discours, car bien entendu ce n'est pas fini. Il ne voit pas où est ce qu'elle veut en venir. Il y a un truc qu'il ne capte pas.

    "Ce que je veux dire, c'est qu'il y a des gens qui comptent sur mes décisions derrière. Et je ne peux pas prendre des risques à leur place si je n'ai pas la garantie de les épargner au maximum. J'ai peut être un moyen de faire avancer un peu les choses, au moins en partie. Mais toi, il faut aussi que tu sois prêt à l'assumer."

    Frederic allume sa cigarette, inspire une bouffée, soupire de soulagement. Il adore tellement le tabac. Il refixe ses yeux dans les siens. Non, il n'a toujours pas compris, parce qu'elle ne s'exprime pas clairement et que si on ne lui dit pas les choses clairement, il ne comprend pas. Il ne sait pas ce qu'elle veut, ni pourquoi.

    "Vous voulez quoi exactement ? Et comment vous comptez faire avancer les choses ? Est ce que vous avez une mitrailleuse sous votre blouse pour aller tuer la salope du quartier Nord ? Ou bien un genou de rechange peut être ? Hum, ça serait presque utile ça dites donc. Mais à part ça, quoi ?"

    Non mais et puis quoi encore ? Oui, Frederic est énervé. Il l'est vraiment, parce qu'il a envie de se piquer depuis une semaine pour partir dans un autre monde, parce qu'il a des envies de meurtres de plus en plus violentes, parce qu'il a une envie de faire quelque chose de sa vie, parce qu'il n'a aucun pouvoir pour ça, parce que son pays lui manque et que putain de bordel, il a une rotule en moins. Alors les espèces de fausses infirmières dans son genre qui viennent le voir pour lui mettre le moral à zéro alors qu'il s'efforce de le garder un tant soit peu à un niveau correct, ça l'énerve. mais vraiment. Il soupire et continue de fumer.

    "Je comprends ce que vous voulez dire." Faux. "Dites toujours votre plan, on verra. Sinon j'peux aussi me tirer. Je me suis toujours débrouillé très bien tout seul." Faux.

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MessageSujet: Re: Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain Icon_minitime1Jeu 18 Juil - 13:20



Eh bien, au moins, ce petit a de l'humour. C'est probablement une façon saine de gérer une situation qui ne l'es pas du tout.
A son vouvoiement hésitant, Luka tord légèrement la bouche, mal à l'aise. Elle aurait peut être dû en faire autant, et espère ne pas donner l'impression d'écrasement, alors qu'elle cherchait seulement à être amicale. Mais la situation est terriblement difficile et la belle fait tout ce qu'elle peut pour la gérer dans le mesure de ses moyens. Elle n'avait encore jamais eu à jongler avec un malade à soigner, et la totalité des forces de la ville à ses trousses. Bien sûr, ils ont souvent eu affaire à des criminels, des repris de justice ou simplement des clandestins traqués pour seul crime de ne pas avoir adhéré au gouvernement, mais jamais quelqu'un si peu susceptible de trouver un allié de poids. Et admettre qu'elle ne saurait être cet allié là, dans la perspective évidente de son pacifisme, assumé jusque dans le nom, lui est assez pénible. Elle aimerait sincèrement pouvoir faire plus. Sa seule carte, c'est un ami un peu plus équipé pour tenter de faire front. Encore faut il parvenir à le convaincre de s'y atteler, sans froisser ni ses principes ni ses ordres. Autant exiger d'un poisson qu'il batte des nageoires et s'envole, avec du chantage affectif à revendre s'il jure ne pas pouvoir ce faire. La journée va être longue.

Et c'est sans compter la tournure que prennent rapidement les choses.
Luka est une femme indulgente. On peut lui reprocher d'avoir des principes bien trop drastiques et une obstination presque pathologique à les tenir mais en somme, elle est capable de comprendre beaucoup de choses, si tant est qu'on lui en fournit des raisons profondes. Après tout, elle est l'amante de l'un des trois ennemis publics les plus recherchés en ville, et c'est parce qu'elle a su voir en Alonso des qualités humaines bien au delà de la plupart des gens. Parce qu'en ces terribles temps, il faut savoir juger un homme à son essence, plus qu'aux actes auquel il a fini par être contraint, la situation lui étant si propice à employer des mesures radicales. Mais s'il est une chose qu'elle ne supportera jamais, même sous le joug d'un canon, c'est le mépris de l'autre, et la lâcheté facile d'un crachat sur ses bottes. Alors au merci offert à sa cigarette, déjà prémices d'une mauvaise volonté maugrée, elle se tend imperceptiblement, déjà contrariée. Voilà qui est de mauvaise augure.

Et la teneur du marmonnement se révèle, petit à petit. Figée, cette fois, Luka hausse un sourcil, plus grand à mesure que les propos sont lâchés, d'une ironie intolérable à son sens. Parler de colère serait un euphémisme pour qualifier la bouffée de rage lui montant dans la gorge en cet instant, tout à coup, à peine atténuée par le choc de quelque éphémère incrédulité. Ses oreilles en peinent à croire ce qu'elles entendent. Et s'il est une chose qu'il ne faut surtout pas éveiller chez Luka, c'est une telle colère. Douce et conciliante, certes, mais véritable furie pour peu qu'on aille à l'encontre de ce qu'elle estime être un semblant de politesse.
Son corps se déplie. Elle se relève, le coeur battant la chamade d'un agacement à son paroxysme. Et, sans préavis, la gifle part, sèche, cinglante. Sa joue s'écrase sur la joue en un claquement terrible, elle voit la tête de l'insolent pivoter de quatre vingt dis degrés et sent sa propre paume lui cuire. Et, les dents serrées, le corps tendu de son ire fulgurante, elle siffle entre ses dents, glaciale, sans laisser à Frederic le temps de s'offusquer de quoi que ce soit.

" Non mais tu te crois où ? A l'hôtel ?! Tu as la moindre idée des risques qu'on a pris pour toi ? " Elle n'en revient pas. Absolument pas. Savoir qu'Emma a ruiné une après midi de consultations, au risque d'être clouée au piloris si on remarquait son absence, pour son simple examen; que Jack est en ce moment même dans les rues à tenter de glaner des informations sans se faire éviscérer au passage, qu'elle n'est elle-même pas sûre de ne pas se faire cribler de balles dans l'heure, tout ça pour un type capable de lui cracher dessus sans la moindre décence... si elle n'était pas aussi inflexible sur ses préceptes, elle l'aurait déjà mis à la porte. " Et toi, tu oses venir ici m'insulter dans mon propre foyer, parler d'un meurtre que tu n'es même pas en état de commettre, et dénigrer le lit sur lequel tu viens tranquillement de poser ton cul ? Sous prétexte que t'as jeté un verre à la figure d'un terroriste et insulté une autre? Tu te prends pour qui, Che Guevara ? "

Le ton monte à mesure que les phrases s'étendent. Du haut de sa posture, Luka le fusille du regard. Elle s'étrangle sur le déliés de ses propres mots, plus incrédule à mesure qu'ils s'enchaînent. Se rapprochant d'un pas, elle le fixe, furieuse, soufflant dans ce qui commence à devenir un véritable volcan de colère, le doigt pointé vers une porte au fond de la salle.

" Il y a une femme d'à peine trente ans dans la pièce d'à côté, sur le point de mourir d'un cancer dont les métastases sont tellement douloureuses qu'elle supporte à peine le contact des draps, parce que personne ne veut la soigner. J'ai passé l'après midi hier à tenter de nettoyer la gangrène d'un vieillard délirant de fièvre, qui voulait voir son fils exécuté il y a déjà huit ans, et la nuit ensuite à distribuer des médicaments insuffisants dans les rues. Mais non, Frederic a le monopole du malheur, visiblement. Frederic peut se permettre de cracher à la gueule des gens, lui dont la vie est tellement injuste. "

Elle lève les bras d'un coup, dans un élan d'exaspération absolue. Du haut de son mètre quatre vingt, de ses cheveux blonds et de sa robe blanche, Luka se pare soudain d'une force d'autorité à faire pâlir un roc. Exaspérée, elle traverse la salle, ouvre la porte à la volée et lui désigne la sortie en un geste théâtral, un regard noir à son adresse sous la ligne fine de ses sourcils réhaussés.

" Eh ben vas-y, va la chercher, ta foutue mitraillette. " achève t'elle, dédaigneuse. " Puisque tu n'es même pas capable de faire preuve d'un semblant de reconnaissance, c'est que ta vie ne doit plus tellement t'importer, de toute façon ! Alors, quel prix sur ta tête, Frederic ? " ironise la belle, dans un sifflement . "Une, deux, trois rafales avant de crever comme un chien sur le trottoir ? Tu veux peut être une médaille de martyr déposée sur ta tombe, après ça ? On peut s'en charger, on a du carton plein les placards ! "

Et le regard se poursuit, il lance des éclairs inflexibles. Presque tremblante d'indignation, elle lève les sourcils plus hauts encore, le provoque dans le seul but de ne pas aller lui en remettre une. Il ne faudra pas s'étonner que personne ne lui tende plus la main, s'il crache dans toutes les paumes à portée.

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MessageSujet: Re: Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain Icon_minitime1Jeu 18 Juil - 19:28


Jack, Daniel, leur rotule et un Cubain.



Luka, Alonso & Frederic



    Cette fois ça suffit. Un ras le bol général prend le contrôle de l'esprit de Frederic, chassant cette petite voix minable, envoyant se faire foutre Madame Poudre Blanche chez les grecs. C'est une forme malsaine de Frederic qui le menace depuis longtemps, qui vient dans sa tête petit à petit, le force à raconter connerie sur conneries, vérités, mensonges, et tout ce bordel de bla bla bla qui sort de ses lèvres. Parce que Frederic n'en peut plus de devoir regarder les autres d'en bas et de se prosterner dès que quelqu'un lui ouvre une porte. Il ne veut plus être ce putain de mec faible qui doit compter sur les autres. Alors maintenant, cela suffit. Terminé les merci, les s'il vous plait. Terminé.

    Dans un sens, ça l'arrangerait de se retrouver seul. Il serait en paix avec lui même. Il a eu les premiers soins, il a eu un fauteuil, des putains de béquille. Maintenant, si on regarde bien, s'il fait attention, s'il fait profil bas, il n'a plus besoin de personne que de lui même. Et il n'a surtout pas besoin de cette foutue Luka qui avait déjà commencé à l'énerver. Mais ce n'est pas de sa faute à Frederic s'il pète les plombs. C'est de la faute à sa vie de merde, c'est de la faute à tout ce qu'il se passe autour de lui, c'est de la faute à tout ce bordel qu'est devenu New York, c'est de la faute à Lits, au clown, aussi. Et surtout, bien sur que c'est de sa faute à lui. Mais merde, pourquoi ? Pourquoi est ce que tout le monde se sent obligé de lui venir en aide si c'est pour ensuite venir le faire chier ? Est ce que Frederic a demandé de l'aide à quelqu'un, à part Amnesia Van Gard ? A part elle, il n'a pas le souvenir de s'être plié, d'avoir prié quelqu'un de lui porter assistance. Alors quoi, il dit merci pour une aide qu'il n'a pas reçu ?

    La gifle part et ça l'énerve encore plus. Alors bien sur, si quelqu'un fait la même chose sur Jason ou sur Lits, la fin du monde est proche. Mais l'autre doit s'imaginer qu'elle peut le gifler, laisser une marque sur la joue qui porte déjà une croix en plus et qu'il ne va rien dire parce qu'il leur doit le prix d'un fauteuil, d'une paire de béquilles et d'un ou deux médicaments ? Ah, qu'ils y viennent les forces armées du Nord et celles du Sud réunies ! Dans ce putain de monde désormais, c'est Frederic ou les autres. Et puisqu'il n'a aucune, mais alors aucune attache au front de résistance pacifique, ça serait lui même. Les autres peuvent crever sous les bombes et les talons aiguilles, il n'en a cette fois rien à faire. Il en a marre, tout simplement, de devoir payer pour les actions des autres. Si Lits ne s'était pas liée avec Jason au nom du Nord comme ce n'était pas le cas il y a encore quelques mois, rien ne se serait passé. Elle le détestait, aux dernières nouvelles, ce putain de clown. Il avait soit disant failli déclencher une guerre. Tu parles, une putain de course poursuite contre lui même oui ! La loi du plus fort, encore. Frederic ou les autres.

    Enerve toi. Encore. Plus. Lève toi. Tu peux le faire. Ils ont du te filer des médocs, tu ne sens rien.

    Frederic hésite à se lever. Il continue de fixer Luka, qui parle, parle parle et bla bla bla encore. Des gémissements qui ne le touchent qu'à peine. Lui ou les autres. Une pauvre carcasse ou celles des autres. S'il doit partir en courant pour sauver sa peau, il essayera de le faire. Et il comprend le problème de Luka, elle a peur, elle. Elle a peur pour sa vie, pour la vie de tout ceux qui l'entourent. Très bien, mais qu'elle ait peur seule. Il ne veut pas avoir peur pour elle. Il a assez de peur pour lui même. Elle a le beau rôle, pour sûr, à lui dire qu'elle a un moyen d'avancer les choses.

    MAIS LEQUEL PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ?

    Un moyen de faire avancer les choses serait un bâteau, avec des rames, pour le faire dégager de ce continent pourri et de le faire rentrer chez lui. Retrouver l'estonien dans les rues, Klaus, sa cousine, la jolie fille de la cour de récré. Bien sur, c'est impossible. Mais sinon quoi hein ? Qu'est ce qu'elle a lui proposer ? Un élixir de vie ? Une jambe ? Tiens, Frederic, voilà un moyen de repartir en arrière. Mais ça n'arrangera rien. Frederic sait lui même qu'il est dans une impasse et que le seul moyen de s'en sortir est de grimper au mur pour atteindre l'autre coté et voir ce qu'il s'y passe. Alors à moins de lui fournir un ascenseur, elle ne peut rien pour lui. Et le fait qu'elle s'y prétende l'énerve. Il se mord la lèvre et la fixe. Elle fait son numéro, elle parle, elle crie. Qu'elle continue. Il attend qu'elle ait terminé, formule ses mots, ouvre la bouche et parle, crie.

    "Je vais être clair. A part vous remercier pour un fauteuil roulant qui ne m'a servi qu'une semaine, deux béquilles que je bénis chaque jour et une poignée de médocs que mon corps aura oublié demain matin, je ne vous dois rien. Je n'ai aucune raison de vous remercier. Je n'ai pas demandé votre aide. Ca m'aurait arrangé que vous ne m'aidiez pas, vous risquez votre vie pour moi et j'en ai conscience. Donc je vais vous remercier pour le peu vous avez fait pour moi, déplorer le fait que vous ne puissiez rien faire d'autre et dégager d'ici avant que le cirque ne rapplique. Si vous saviez comme ça m'arrangerait de crever sans effort. Mais vous n'avez aucune idée de ce que je ressens. Aucune vous entendez ? Je n'ai pas de cancer ni de fièvre délirante, mais je peux dire que j'en ai bavé que je bave encore, tout ça à cause de moi, de Jack et de Daniel. Donc, je me tire, vous, vous dites que vous ne m'avez jamais vu et surtout, surtout, arrêtez de me faire croire que vous avez un moyen de faire avancer les choses. Vous n'en avez pas, parce qu'il n'y en a aucun. A l'avenir, on va éviter de se croiser, ça vaudra mieux pour nous et pour votre résistance. Vous avez compris ?"

    Bien. Maintenant Frederic Host, lève toi. Il prend une grande inspiration et repousse les couvertures pour se barrer d'ici. Il prend ses béquilles, respire longuement et recommence à marcher. Le mégot de cigarette est tombé à terre.


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