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"Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS
Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
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MessageSujet: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 3 Juil - 13:33

... des jours où rien ne va


Ha le centre commercial. Charmant petit lieu de rencontres, grouillant de gens biens et d’employés passionnés, parsemé de magasins colorés et d’agents de sécurité dévoués. Mais bien sûr. Surtout haut lieu de prédilection des mères de familles chargées de gamins braillants et d’ados en manque d’un sens à leur misérable existence avant tout, plein de gens pressés et criant d’une ambiance parasitée par ces annonces de hauts parleurs vantant la promotion du rayon poissonnerie. Exit les caisses et leurs files à rallonges où étrangement -par on ne sait quel mystère- c’est lorsqu’on s’y trouve que la notre reste bloquée tandis que toutes les autres s’activent. Ça en pleine journée ? C’est à la limite de l’insupportable même pour Jason Lecter et ses éternelles inclinaisons au spectacle. Trop de gens tuent les gens ...

Minuit. Heure du crime. Une vitre qui explose, du verre éparse et une vingtaine d’hommes affublés de masques semblant fêter Halloween en avance. Mitraillette aux bras, ça se disperse et derrière eux le mauvais Clown fait son entrée, sourire Cheshire aux lèvres et glissant plus qu’il me marche sur le tapis d’éclats crissant. Derrière, le Cubain traîne par le col un agent de sécurité trop bavard qui ordonne qu’on le lâche.

« Je fais quoi de lui ? »
« Cette question … fais le taire il me casse les oreilles. »

Et aussi légère est la voix qui vient d’ordonner l’exécution, aussi sec est le craquement de sa nuque lorsque le géant lui brise. Voilà qui est mieux. Ce soir la Bête a une idée précise : remplir ses caisses. Il faut bien, il a beau voler il faut bien donner à ses nouvelles troupes une compensation monétaire afin de vivre dans le quartier Sud. Quand bien même Lecter leur assure le gîte dans son antre il n’est pas là de leur offrir le couvert et ses hommes se débrouillent pour remplir leur frigo autant que pour subvenir à leurs besoins personnels. Le tyran n’allant déjà pas faire ses propres courses, il le ferait moins encore pour les autres. Pas de grande barbarie ce soir, mais cela n’empêche pas que la chose puisse être agréable. C’est comme se lever, aller chercher son pain, croiser le voisin … le plus simple des jobs finalement. Mais connaissant l’instigateur on sait bien qu’il ne se contentera pas d’ouvrir le tiroir caisse, de remplir ses poches et de filer à l’anglaise, non ce serait trop facile.

« Bien bien … voyons voir. »

Lampe de poche à une main, plan dans l’autre il se mordille la lèvre et repère les lieux. Direction les distributeurs du centre. Il est loin d’avoir choisi ce jour pour attaquer au hasard, un camion blindé à alimenté les bornes ce soir même juste après la fermeture et il y en a pour une fortune rien que là.

« Où es Boogie déjà ? » Demande-t-il, éteignant sa lampe devenue inutile puisque l’un des sbires s’en est allé allumer une partie de l’éclairage du bâtiment.
« Il arrive ton ... »
« Hep ! Attention à ce que tu vas dire. » Prévient Lecter, la voix joueuse.
« Je dis ce que je veux, Putain ! Ça va vraiment plus dans vos têtes à tout les deux. » Soupire l’autre avec aigreur. « Bref, il arrive ton jumeau maléfique, il promenait tes chiens. »
« Ha oui c’est vrai ! Vous nous rejoindrez ensemble alors, dis lui que j’emmène les enfants renouveler leur garde robe ! »
« Mais bien sûr ... »

Un mouvement de main, claquement de doigts et la troupe emboîte le pas à son maître à la file indienne.  Le Cubain soupire lourdement et hausse les épaules avant de se laisser tomber sur le banc le plus proche. Promener les chiens, comprendre alors que la meute fait le tour du propriétaire en vue de débusquer un éventuel agent planqué qui serait bien capable d’alerter les flics. Idée fort malencontreuse quand on sait qu’ils viennent de faire griller avec brio tout le système de vidéo surveillance du coin. Ils ont la paix, autant que ça dure le temps que Lecter fasse ce qu’il veut. Toujours à coup de métaphores le Clown a annoncé que les hommes présents allaient réunir assez de vêtements pour l’année en cours et voilà le Cubain planté là à attendre le retour du Croque Mitaine qu’il déteste un peu plus chaque jour. Tout le monde le sait, Jason est une plaie au quotidien mais depuis qu’il a eu l’idée saugrenue de faire monter son iceberg de second en grade il ne s’arrange pas. Après lui avoir -de toute évidence- accordé une énième punition dont les closes demeurent inconnues -et personne ne tient à poser de questions- Lecter est revenu à son rôle plus mauvais que l ’Ébola et la Peste réunies. La veille il descendait trois hommes pour l’unique raison qu’ils avaient selon lui du retard sans qu’il leur ait toutefois précisé un horaire de retour et le matin même, il exigeait qu’on lui apporte sur le champ le journal pour finalement n’y jeter aucun regard. Quoi qu’il se soit passé, Monsieur rivalise de caprices et d’instabilité. Du point de vue du Cubain, son boss n’est plus seulement versatile, il a viré en Despote. Alors quand il voit entrer la tribu canine il grogne et se lève. Il ne craint pas le second car Alonso est un animal sauvage, il a connu les pires rings du monde et il est loin d’être simple d’esprit. S’il se permet d’adresser régulièrement quelques réflexions cyniques au BoogieMan, c’est bien parce qu’il sait qu’en cas de conflit, ils seraient d’une certaine manière à armes égales.

« … pas trop tôt. »

Il attend le retour de l’autre à sa hauteur et cela fait, il indique d’un mouvement de menton l’allée du centre que Lecter a emprunté. Peu lui importe de siéger à la troisième place, c’est même ça le plus simple en réalité. Alonso ne s’est jamais immiscé dans les plan de Jason à moins que ceux ci requièrent son attention ; il est efficace en matière de lutte, de transport et de tous le Cubain est le seul chien ne portant ni collier ni laisse. Pas d’attachement, pas d’intimité, il a seulement assez d’honneur pour ne pas trahir son patron puisque ça lui assure une vie tranquille. Enfin tranquille … tout est relatif. Il ne cherche même plus à comprendre comment ce glaçon à l’ego démesuré qu’est Boogie accepte sagement de subir les plus humiliante corrections sans réagir. Plus le temps passe, plus il songe à trancher la seconde tête de l’Hydre afin d’en revenir au temps où Lecter n’avait réellement AUCUNE attache en ce monde. Y pensant, il laisse filer un reniflement méprisant et secoue la tête.

« Une connerie de proverbe dit que l’amour rend aveugle … il serait temps qu’il retrouve la vue, et toi aussi par la même occasion.» L’espoir fait vivre ...


[...]

Autour on chahute, on discute, on rit et on pille le rayon homme. Qualité et quantité, pour beaucoup ils n’auraient même jamais imaginé tenir ne serait-ce qu’une chemise griffée entre leurs mains. Bon nombre de ces types ont passé la moitié de leur vie à l’ombre des barreaux et n’avaient aucune fortune. Comme des gamins émerveillés dans un magasin de jouets ils commentent la découpe d’une veste, hésitent tant le choix est large, essaient même quelques articles, un luxe que Lecter leur accorde bien volontiers. Tout homme a besoin d’un « costume » à sa mesure, ça il peut le concevoir au moins et tandis que les hommes choisissent, lui siège sur le comptoir de caisse, une cigarette à la bouche et feuilletant machinalement un catalogue. Il repense à Calypso, son passage chez lui pour regarder ensemble ce DVD relatant les aventures du monde de la mode. C’était divertissant au moins, ils se sont bien moqués ensemble et il faudra remettre ça bientôt.

Il en aurait même besoin en vérité, se changer les idées. Feignant d’avoir rangé cet épisode tordu de la relation qu’il entretient avec son second Jason a pourtant bien fait comprendre qu’il n’était pas d’humeur à écouter une autre voix que la sienne depuis. Tout est prétexte à tuer, tout et surtout pas grand chose. De plus, s’il affiche sa bonhomie et sa légèreté ordinaire devant le Croque Mitaine, il l’a tout bonnement éloigné de cette dernière mise en scène. Aucun avis demandé, pas de courses à faire, pas plus d’ordres et pas le moindre éclat de voix à son encontre. Il a lâché sa laisse et ne la tient plus que d’un doigt, hochant simplement la tête lorsqu’il prévient qu’il sort comme ce fut le cas lorsqu’il annonça rejoindre cette foutue bestiole de sexe féminin. A son retour Lecter n’exigea aucune explication, aucun récit et on a comprit qu’il fumait de rage lorsqu’il passa ses nerfs sur un des hommes parce qu’il manquait une partie des achats, ces derniers en rupture de stock. Le type y laissa trois doigts et s’estima tout de même heureux de conserver sa vie.
Comme inconsciemment poussé par on ne sait quelle émotion le maître du Sud a fait un nouveau bond en avant, rajoutant une pellicule de fer noir autour de son cœur de pierre. Pas qu’il en ait envie, mais la vague qui l’a secoué cette nuit là lui a fait boire quelques tasses indésirables et en aucun cas il ne souhaite revivre ça. La bête s’éloigne se sa jumelle, garde un œil rivé sur son dos mais se voile la face pour mieux se draper dans une couche épaisse d’ignorance. Ce qu’on ne sait pas ne nous fait pas de tort ; et mieux vaut pour les vicieuses araignées perchées là haut que Lecter ne lève plus de sitôt la main sur le Croque Mitaine … il y perdrait jusqu’à ses chers principes et sa logique. Au final le lien est là, secret et renforcé mais l’intimité a prit du plomb dans l’aile. Depuis cette nuit, Jason ne le laisse même plus passer la porte de sa chambre qu’il lui avait pourtant si chaleureusement ouverte et s’il lui manque, s’il ravale son nom et se retient de le faire revenir à ses pieds malgré toute sa possessivité c’est bien parce que ça le rassure. Songer qu’il puisse regretter cet homme là voir même le pleurer était bien trop déstabilisant. Alors il installe des barrières, ajoute une couche de glace à ses expressions comme une femme battue cache les coups reçus sous d’avantage de fond de teint.

Enfin, voilà le Cubain et le Croque Mitaine. Jason quitte la caisse sur laquelle il était à moitié étalé et regarde sa montre. Ils ont du temps. Mais le temps ; c’est de l’argent.  

« Tu me gardes la marmaille et les chiens Alonso, et profite de l’occasion pour ajouter un peu de couleurs à ta garde robe ! On dirait un employé de pompe funèbre là. » Persifle-t-il, tirant la langue.
« Je t’emmerde Lecter, t’as bien la dégaine d’un Clown. » Soupir lourd et l’homme allume un fin cigare.
« Mais c’est qu’il mordrait ! » Rire sifflant et le balafré récupère un sac de sport à ses pieds, le soulevant avec précaution. « On ne devrait pas être longs, et on ne court pas partout hein ! »

Un signe de tête à l’intention du BoogieMan et ils quittent la boutique, retournant aux allées vides où règne un silence presque dérangeant. D’ordinaire il lui aurait pris le bras, pot de colle par excellence et il lui miaulerait quelques sous entendus étranges en leur langue, parleraient de « sorties » à faire. Là, Lecter n’y pense même pas et tandis qu’il écrase sa cigarette il en allume aussitôt une autre. Il tourne à trois paquets par jour minimum désormais et si ses bronches sifflent de plus en plus il les ignore … comme il en vient à le faire avec tout ce qui pourrait le toucher. Pourtant ça lui manque cette proximité qu’ils avaient antan, un peu … beaucoup … trop.  

HRP:
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Boogie
Alastor Burton
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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 3 Juil - 20:45

"Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Tumblr_mekz12J79d1rb5wor




Cinglant. Boogie n'avait pas vu venir la lanière acérée du fouet qui lui arracha un lambeau de chair. Irradiante la douleur qui s'échappa de cet affront et l'aveugla. Taciturne, laconique, il était monté dans l'une des camionnettes menant à l'hypermarché qu'ils allaient piller ce soir. Car depuis la dernière altercation en date avec Jason, celle qui avait failli tout ravager, il avait le sentiment ô combien désagréable d'être relégué au second plan, quasiment ignoré, presqu'inutile. Et ce n'était pas le comportement égal que Lecter affichait comme si tout allait bien qui y changeait quoi que ce soit. Quelque chose clochait, quelque chose de viscéral, quelque chose qui lui échappait et l'agaçait prodigieusement. A l'arrière de la camionnette, le Croque-Mitaine était en pleine l'ébullition et au bord de l'implosion. Lecter ne lui avait pas touché un traître mot sur cette sortie. Affreux petit secret qu'il avait gardé soigneusement enfermé n'en laissant rien deviner. Une manière tordue de lui rendre la pareille en lui faisant éprouver ce que ça fait que d'être dans l'ignorance? Puérilité sans nom si tel est le cas, car ils ne sont pas seuls au monde et des yeux les observent.
Le regard polaire de Boogie ne s'était pas détaché des rues et du visage boursouflé de la ville qui s'étalait derrière la vitre arrière. Aux questions, il ne répondait que par monosyllabes sèches, ruminant durant tout le trajet son humeur sombre.
Drapé dans son complexe de supériorité revenu plus puissant que jamais depuis que Jason ne semblait plus avoir besoin de lui, il était réellement infect avec quiconque croisait son chemin. Railleur, égoïste, méprisant, il multipliait les exigences frisant la mégalomanie. Il ne quittait plus le repaire sans emmener avec lui un sbire qu'il utilisait comme un meuble, un marche-pied, un sujet d'expérience psychologique tordue qu'il ramenait brisé et sans aucune forme de volonté. Personne ne trouvait grâce à ses yeux. Personne n'était suffisamment rapide, efficace, intelligent. Il exigeait qu'on refasse trois, quatre ou cinq fois de suite la même tâche. Il changeait d'avis en un clin d'oeil envoyant un groupe à un endroit, le rappelant cinq minutes après leur départ pour leur ordonner autre chose à l'autre bout de la ville. Il ne supportait plus la voix des autres hommes, et comme des enfants, ils devaient demander l'autorisation avant de prendre la parole. Boogie restait assis, passif, tandis qu'il lâchait avec un désintérêt complet sa Bête à l'ego démesuré qui broyait entre ses crocs tout ce qui ressemblait à un semblant de fierté et d'amour-propre chez autrui. Les humiliations se multipliaient et en quelques jours, on en vint à éviter soigneusement le Croque-Mitaine. On rentrait la tête entre ses épaules, on cessait de respirer, on se faisait silencieux, on se surprenait à espérer que jamais les iris bleus ne se posent sur soi.
En parfait parallèle, ils glissaient lentement de leur côté.

A peine descendu de la camionnette, Jason lui demanda de faire le tour du bâtiment avec les chiens. Il ravala la montée acide qui lui brûla la gorge tournant son regard cristallin sur la dizaine de têtes velues qui le fixaient de leurs pupilles opalescentes dans la semi-obscurité. Maugréant, pestant, rageant intérieurement, Boogie s'était exécuté, affichant un visage impassible et indéchiffrable. Il lâcha la Meute devant lui leur ordonnant de "chercher" d'un ton impérieux et cinglant. Seul un corniaud était resté au pas à ses côtés. Grand et éternellement maigre malgré les quantités de nourriture qu'il pouvait avaler, l'animal était haut sur pattes, le poil trop long, ayant une allure vaguement lupine et les yeux vairon. Il leva son oeil bleu sur Boogie, langue pendante, oreilles pointées vers l'avant. Le Croque-Mitaine laissa échapper un soupir avant de lui tendre la main. La bête y cala la truffe avant de partir en trottinant, sa queue touffue en panache oscillant de droite à gauche, reniflant ça et là. Ils étaient en train de dérailler complètement et ça n'échappait à personne. Jason se montrait aussi capricieux qu'un enfant gâté. Boogie ne faisait que poser des briques les unes sur les autres pour se couper des autres. D'un pas rapide, il fit le tour du bâtiment où il ne surprit pas grand monde à part un adolescent fouillant des poubelles qui finit rapidement déchiqueté par les chiens sans avoir eu le temps de pousser un piaulement. Le Croque-Mitaine marcha sans s'arrêter sur la carcasse, ignorant le craquement des os sous les semelles de ses bottes. Lorsqu'il revint avec la Meute devant la vitrine défoncée du centre commercial, le Cubain l'attendait. Des rayons qui s'étendaient au-delà, dans ce temple de la consommation, s'élevait les voix enjouées de la Horde. Incroyable comme la perspective de la gratuité fait se rendre coquet le faciès le plus ingrat et la silhouette la plus empâtée. Boogie devrait trouver cela amusant, risible. Mais seul, il trouvait ça juste d'un pathétisme sans nom. Pas un mot pas un regard tandis qu'il dépassait d'un pas élastique le Cubain. Boogie distingua à peine la direction que le géant lui indiquait mais c'était amplement suffisant pour savoir où il devait aller. Le colosse revint à sa hauteur, laissa échapper un reniflement méprisant avant de lâcher :

« Une connerie de proverbe dit que l’amour rend aveugle … il serait temps qu’il retrouve la vue, et toi aussi par la même occasion.»  Il assistait au déraillement complet de ce qui devait être les têtes pensantes de leur organisation. Ces derniers temps, il devait avoir l'impression que ce Chaos que les deux monstres se plaisaient à vouloir étendre partout était littéralement en train de les posséder. Boogie faisait presque preuve d'une absence totale de logique dans son comportement, hypnotisé par son propre nombril. Sans ralentir, le regard rivé droit devant lui, sur la silhouette de Lecter assis sur les tiroirs-caisses, le Croque-Mitaine répondit d'un ton hautain.
Si prompt à émettre un avis sur des choses qui te dépassent...Ne fais pas de philosophie, Alonso, même de comptoir. C'est un exercice qui ne te va définitivement pas.
Parvenu devant Lecter, le Clown dispensa ses directives. Le Cubain s'occupait des coquettes piaillantes dans les rayons en plus de la Meute tandis que Boogie l'accompagnerait. Alors qu'il emboîtait le pas au Clown, le chien au regard vairon émit un bref jappement. Le Croque-Mitaine se retourna, index levé. Toi. Tu restes là. Pas bouger. Baîllement de l'animal qui se couche, le museau entre les pattes avant.

Pas de sautillement. Pas de blagues ou de remarques douteuses. Ils marchent l'un à côté de l'autre. Silencieux. Le regard droit. Et puis, Boogie n'y tient plus. Ca fait des jours qu'il rumine, qu'il contient, qu'il passe ses nerfs sur tout, n'importe qui, n'importe quoi. Un pas plus long que l'autre, il fait volte-face et se plante devant le Clown.
T'en as encore d'autres des surins à me planter dans le dos dans ce genre-là? crache-t-il d'une voix charriant des glaçons, pointant l'index dans la direction de l'entrée défoncée du centre commercial. Ca va durer encore combien de temps ta crise d'adolescent? Est-ce-que t'es seulement conscience que t'es en train de te saper tout seul, toi, moi et notre projet? Comment tu crois que les hommes vont réagir quand ils se rendront pleinement compte que tu me mets à l'écart? Il se pince l'arête du nez entre les deux yeux avant de poursuivre. Il suffit que la meute d'animaux que nous gérons se rend compte que leurs maîtres ont un coup dans l'aile pour qu'il y en ai un qui se sente pousser de l'audace au point d'en éliminer un. Toi ou moi, voire les deux tant qu'à faire. Imagines, je peux même entendre la cervelle du Cubain se mettre en branle. Si lui se met vraiment à cogiter, qu'est-ce-qu'il doit se passer chez les autres? Alors... Boogie plante son regard froid dans celui de Lecter. ...tu me dis, maintenant, ce qui ne va pas en ce moment. Parce qu'il y a quelque chose qui va pas, je le sens. Il lève vivement les mains, paumes tendues en avant. Je ne prétends pas que tout est de ta faute. Mon comportement n'est pas reluisant non plus mais il découle essentiellement du tien. De ton mépris et de l'ignorance que t'affiches à mon égard. Je ne suis pas un laquais ou un sbire ou un ennemi, Jason, je ne suis pas qu'un simple associé. Bon sang... il soupire en secouant la tête. Si je te connaissais pas, je dirais presque que tu redoutes quelque chose chez moi.

Jason
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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 3 Juil - 22:13

... des jours où rien ne va


La vengeance est un plat qui se mange froid ; le tien sera glacial. Se venge-t-il seulement ? Même pas, ou pas totalement. Un peu, le mettre à l’écart sur l’affaire devait avoir cet effet un rien piquant, dérangeant mais  pour le reste, ça n’a tellement rien à voir. Lecter est un animal complexe dans son fond, il est imprévisible à des hauteurs infinies et s’il surprend c’est toujours de la mauvaise manière. Le problème dans ce trait de caractère c’est bien cette capacité ahurissante à rebondir et à faire trois pas tandis que d’autre peinent à avancer un pied devant l’autre. Il aurait logiquement du se morfondre, doucement, réapprendre le quotidien parce que dans sa fierté le Clown a accusé un choc vicieux. Il aurait du, revenir vers lui, le ramener et le posséder tout bonnement, le tenir proche de sa petite personne au point d’entendre le moindre battement de cœur mais justement il n’est pas né des forges « ordinaires ». Jason a balayé sèchement ces ressentiments acerbes dés le lendemain. A partir du moment où le Croque Mitaine avait quitté sa chambre les rouages psychologiques avaient grincé et ceux à peine posés s’étaient retrouvés broyés par les dents des plus anciens, des plus carnassiers. Endossant le plus infecte des costumes le Clown qui avait ensuite descendu les marches était ce Jason de la jeunesse, celui au visage fraîchement mutilé qui du jour au lendemain avait récupéré un gang, massacré son ancien chef et avait conquis le trône du Sud. L’ambition dévorante, les limites fracassées et sans comptes à rendre. Plus un soupçon de raison, des caprices, des humeurs volatiles en dents de scies et le voilà ce soir, cette nuit à marcher côté à côté avec son second comme s’il venait franchement d’arriver dans sa vie. Traînant derrière lui une ombre rouge le Tyran ordonne, le tyran veut, le tyran prend à son bon vouloir et mal avisé celui qui ose se dresser en travers. Et en parlant de travers ...  

Réalise-t-il seulement ce qu’il risque en l’arrêtant dans sa lancée ? Sait-il, le BoogieMan, que cet homme là n’est pas celui qui l’a étreint -tremblant- avec toute la passion de son monde foireux ; qu’il a sous les yeux le pires de visage de la bête intérieure de son Maître ? A la première phrase pourtant Lecter penche la tête de biais, un semblant d’étonnement vissé aux traits et portant gracieusement la cigarette à ses lèvres. Comment vont-ils réagir ? Mais qu’il fassent donc les braves gens ! Un mot plus haut que l’autre les enverra accroître le nombre de cadavres à l’arrière de leur antre ; c’est bas, c’est irréfléchi mais tant pis. Ah Alonso, rien à craindre avec lui en ça. L’homme a beau cracher son fiel il restera fidèle au poste. Il a un certain sens de l’honneur et quand bien même la situation le révulse il brisera autant de nuques que Lecter en voudra. Il doit au Clown la survie et la libération de toute sa famille et rien que pour ça, il ne fera aucun pas suicidaire sur la route tortueuse de son patron.
Les yeux de glace plongent dans ceux de Lecter ; ils sont noirs. Ils sont d’un vide sans fond et plus illuminés de rien. Rien ne le fait sincèrement rire, il sourit, il ricane mais la joie pure est loin, elle est ailleurs, laissée dans une chambre en bordel où subsiste la seule image de cet instant trop bouleversant entre eux, où résonne encore ce cri muet arraché à leur âme respective et ces sanglots jamais réellement lâchés. Les paroles cessent ; Jason envoie le mégots au loin et cale une nouvelle tige au coin de ses lèvres. Un court silence, le temps de ranger le briquet et d’éloigner le tabac, soufflant une volute sur le côté.

« Tu as raison Boogie, tu n’es pas que ça ... » Commence-t-il, un rien grave, la bouche plissée comme un gamin grondé ; mais rapidement la voix mue et se charge de trimbaler autant de clous que celle de son interlocuteur projette de glaçons. « Tu es celui que j’ai la bonté de laisser en vie et qui n’a que les devoirs que je lui donne à défaut d’avoir des droits. »

Un pas vers lui, la distance s’est brisée et elle devrait être celle de toujours. Lorsque proches ils se murmuraient tant d’idées affreuses, des secrets, des confidences … c’est différent. Sa main fend l’air et s’abat en une simple gifle qui claque sèchement mais ne laissera même pas une marque. En comparaison de ce qu’il lui a infligé c’est une caresse mais c’est pensé, c’est calculé car elle sera infiniment plus douloureuse. Oh oui il redoute, mais pas le BoogieMan ! Il se redoute lui même, de se voir démoli par sa perte et incapable de reprendre le cours normal de son existence. Il redoute de voir pointer le temps où il rira, lui parlera mais n’aura plus qu’un vide pour interlocuteur. Le moment où il devra réaliser qu’il s’adresse aux murs et qu’il n’existe plus aucun vivant capable de broder à ses côtés un tableau aussi magnifique que l’était le leur. Et là où d’autres s’accrocheraient, profiteraient de ces moments offerts lui rejette, prend de l’avance sur un sort qu’il n’aura peut-être même jamais à subir. C’est immature, c’est lui, image d’une bête à moitié assommée et sans aucun repère. La seconde tête devrait le savoir, sentir ce kilomètres de mensonges dont Jason se sert trop volontiers et lorsque celui-ci poursuit d’un ton acerbe, il ordonne auparavant à son cœur de la boucler et à son âme de gémir ailleurs.    

« Aux dernières nouvelles … Tu n’as pas à me dire ce qu’il convient de faire ou non. D’ailleurs c’est amusant toi si avare de paroles tu en as beaucoup lorsqu’il s’agit de reproches. Je dois le prendre comment ça ? » Sourire moqueur, cinglant. « Les hommes ? Je ferai sauter la tête du premier qui ose émettre un avis contraire et si je dois en arriver à tous les descendre la belle affaire … Je me fous de marcher seul et toi tellement amateur de proverbes tu connais celui qui dit qu’on est mieux seul que mal accompagné. Je me contrefous de leur présence. »

Un haussement d’épaules, la cigarette lui arrache la gorge et lui donne le vertige mais il oubli, il se piétine royalement de corps et d’esprit. Il s’impose tout ça de mauvais grâce, l’éloigne alors que présentement il n’a qu’une envie : celle de l’étreindre maladivement quitte à lui broyer la colonne vertébrale. Pourquoi croit-il qu’il n’a même plus le moindre le geste ? Qu’il ne lui a plus posé ne serait-ce qu’une main sur l’épaule depuis ? C’est là la plus terrible expression de son égoïsme. Il n’a même pas peur, il ne craint pas, c’est bien au delà de ça.

« Quant à m’éliminer … qu’ils tentent. Moi, je n’ai rien à perdre. Je n’ai JAMAIS rien eu à perdre … »    

Menteur.  

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 4 Juil - 0:47

"Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Tumblr_mekz12J79d1rb5wor




La Bête a parlé, crachant une volée de traits acérés. Elle est solitaire, l'a toujours été. Elle est auto-destructrice, se fichant de sa propre vie ou de celle des autres, se fichant de l'avenir, vivant dans un éternel présent. Et même si elle planifie, son but n'est que l'annihilation de tout futur. Elle n'a besoin de rien, le répète, le clame comme pour s'en convaincre.
La Bête gifle. Elle rassoit son autorité. Elle utilise, elle manipule, elle use et abuse. Elle exige et on lui obéit.
Mais la Bête ment. Elle se ment. Se raccrochant à ses mensonges, elle les répète à voix haute, les murmure à voix basse, les rumine avec application. Elle s'en imprégne jusqu'à la nausée dans l'espoir fou qu'un jour elle y croit complètement.
Cette tirade pourrait être crue si elle n'était pas adressée au Croque-Mitaine. On ne peut tromper le Monstre griffu au fond de lui. Il a erré pendant vingt années, cherchant désespérément un semblable, se croyant seul au monde, condamné à être envahi de visions sombres qui ne trouveraient jamais une oreille amie apte à les entendre. Il s'était leurré, se liant à une femme avec qui il partageait le même goût pour la mort. Mais il fallait se résigner...malgré tous ses efforts pour la modeler à son image, elle ne serait jamais la Bête qu'il espérait. Et puis, Jason l'avait déniché. Le Clown pouvait cracher sur ces dix dernières années, sur tout ce qu'ils avaient partagé et sur cet aspect unique qu'avait pris leur relation ces derniers temps. Il pouvait en minimiser l'impact, les effets et les conséquences, Boogie n'en croyait pas un traître mot.

Il secoue lentement la tête, les lèvres serrées. Il plonge dans ces iris noirs où ne règne plus cette chaude folie presque pétillante. Ce n'est qu'un âtre éteint. Aux flammes étouffées. Il soupire. Prends mes paroles comme tu le sens, Jason. Vois-y des reproches, une agression, ce que tu veux. Il hausse les épaules, une moue blasée et lasse aux lèvres. Un ton plus bas, il murmure pour lui-même. De toutes façons, tu fais toujours comme tu veux. J'avertis, je conseille, je propose. Tu disposes. Lentement, Boogie glisse un pied derrière lui. Portant son poids d'une jambe sur l'autre, il s'éloigne du Clown d'un pas. Ses sourcils se froncent légèrement. Mais ne prétends pas que tu préfèrerais être seul. Tu peux dire ça à n'importe qui. Pas à moi. Je sais que c'est faux. Brève et courte inspiration. Paupières baissées, il poursuit.Je sais que si tu disparaissais, je t'entendrais toujours, je réagirais comme si tu étais toujours là. Il me faudra du temps pour me rendre compte que tu n'es plus...quoique je ne suis même pas sûr de vraiment y parvenir. Ils en avaient déjà parlé. Mais ça paraissait soudain tellement lointain tout ça. Il leva de nouveau les yeux sur le Clown. Je t'ai promis que je continuerais mais resterais-je moi-même? J'en doute. Je garderais une plaie béante que rien ni personne ne pourra guérir. Rien. Ni Personne. Et il est fort probable que j'en devienne dingue.

Un psychopathe qui avouait avoir besoin d'un autre psychopathe. Pour n'importe quel psychiatre, ça serait un cas d'école plus qu'intéressant à étudier. Un ego surdimensionné nourri aux rapports de force et de domination qui s'oubliait au contact d'un autre. Inenvisageable à la limite de l'aberration. Boogie resta le temps d'un battement de cils, d'une immobilité de glace. Renvoyé des années en arrière, réduit à l'état de simple arme ou de petite bestiole docile. Etait-ce ce que voulait Jason? Que l'on revienne à cette époque où tout était clair, où ni l'un ni l'autre ne s'ennuyait avec des états d'âme qu'ils ne parvenaient pas à gérer correctement? Le rasoir d'Ockham, face à un problème opter pour la résolution la plus simple. En l'occurence, on redémarre complètement le système avec une nouvelle installation. Quitte à perdre des données en route.
Il pivote légèrement pour se remettre dans l'axe qu'ils avaient emprunté quelques secondes auparavant. Un regard par-dessus son épaule. Mais tu n'as rien à perdre, toi, n'est-ce-pas? dit-il d'une voix monocorde avant de reprendre avec nonchalance et froideur. Alors avançons. Montres-moi ce que nous sommes venus faire ici et pourquoi je devais t'accompagner, moi et pas un autre. Laisses une atmosphère délétère s'installer entre nous et dans nos rangs. Peut-être qu'au final, c'est moi qui me fera plomber. Après tout, tu finiras peut-être par vraiment y croire que je ne suis qu'un simple porte-flingue, bon à exécuter des ordres, sans importance ni poids particulier pour toi. Boogie commença à avancer enfonçant ses mains dans ses poches.

Jason
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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 4 Juil - 2:48

... des jours où rien ne va


Arrête. Tais toi ! Que ça, ça ne vienne pas de toi ! Garde la vérité pour les autres, à moi mens, fait comme si ce n’était rien ! Raconte moi autre chose, sois toi, reste toi, reste là ! Reste putain !
Un cri du cœur, mort dans l’âme. Ça ne peut pas sortir, ça ne quittera pas sa bouche parce que jamais l’homme ne s’est penché sur lui même. En parler c’est avouer que oui, quelque chose cloche mais dans son trop plein de délires Jason n’avouerait jamais être chagriné par quelque chose, c’est comme contre nature. Pourquoi des regrets ? Pourquoi perdre un être humain ferait si mal ? C’est comme les objets, on en trouve d’autres ; il a toujours vu la chose ainsi, personne n’est irremplaçable. Pourquoi lui le serait ? Pourquoi ? Parce que ce type … c’est son propre reflet. S’il le perd, c’est un morceau de la coque de son navire qu’on arrache et il prendra l’eau, explosant de lui même jusqu’à tout foutre en l’air. Une seule carte à déchirer et tout le jeu Jason Lecter s’effritera en moins de temps qu’il en faut pour le dire. Et là dans toute son ignorance il a encore trouvé le moyen de le faire suivre, de l’avoir sous la main parce qu’il en a besoin. Il se fait presque pitié.

Mais il a la fierté trop mal placée, l’orgueil bancal et à ses derniers mots il se braque, resserre les doigts sur les anses du sac et bondit presque pour le dépasser, faisant volte face pour l’arrêter dans sa lancée. L’index levé, les yeux crachant une flopée d’éclairs il claque sèchement la langue et inspire difficilement tant sa gorge se noue. Une grimace tire ses traits, l’hésitation dure peu mais la coupe est pleine, il veut des explications ? Bien ! Pot de terre contre pot de fer, aucun ne veut céder, aucun ne baisse la tête et ça ne peut pas se régler sans heurt, impossible ; pas entre eux.

« Ah tu veux des explications alors ? Tu veux que le méchant Clown se lamente sur ton épaule aussi ? Navré « mon père » nous ne sommes pas dans un putain de confessionnal et je n’ai pas à m’attarder ! Tout ça te dérange ? Et bien va ! Pars si je suis devenu si impossible à vivre pour que tu oses remettre en cause mes décisions ! Tu vois, c’est facile ! Quand on veut on peut ! Barre toi et ne reviens jamais je ferais avec ! Ironise donc Boogie ça te va bien, mais puisque tu veux jouer jouons ! Tu vas rester là et j’y vais seul, ou tu vas t’en aller, retrouver ta mante religieuse ou je ne sais quoi mais HORS de ma vue ! »

Talons tournés, le tyran fulmine et se mord la langue. La flopée d’araignées sort de sa tanière, revient en trombe tisonner ses neurones et sans plus le regarder il fixe une seconde le sol, murmurant froidement, surtout à lui même. « Pff … à peine mariés et déjà divorcés.»

Et il s’éloigne, ignore l’appel désespéré de cette bête qu’il force à la solitude. Muselée, enfermée dans son carcan de flamme et sans glace pour apaiser ses douleurs. Il avance, se fait violence pour oublier de jeter un regard en arrière. Avancer, toujours ; le passé c’est le passé. Les regrets sont aux morts et advienne que pourra. Une allée plus loin, seul au milieu de tout il sent son corps peser trois tonnes, ses épaules s’affaissent mais il secoue la tête, décidé à finir ce travail. Il y reviendra après, sa rancune a la vie dure.
Une porte blindée à faire sauter pour accéder à la trésorerie, l’enfance de l’art en somme. Il ouvre le sac, en sort ses accessoires et sa bombe. Charge suffisante pour arracher tout un pan de mur, cinq mètres de rayon au pire. Le tout devrait l’amuser, un peu au moins mais non. Ses bombes, comme des enfants dont il est l’unique géniteur mais pas d’affection cette nuit, elle est ailleurs. Elle est restée avec lui qu’il a chassé de la partie sans vergogne mais pas sans s’auto-mutiler. Putain de journée, pourquoi rien ne va depuis ce matin ? Tout était trop parfait, il réussissait trop bien ses plans depuis un moment ? A moins qu’il en oubli, par empressement de s’attarder sur les détails ? Son ego refuse d’y croire lui, c’est la faute des autres, toujours.
La charge en place, il récupère le détonateur et le sac, s’en va plus loin. La dernière bombe … c’était sous ses mains à lui qu’elle avait éclose, à la prison et c’était si bien là bas … par quel foutu concours de circonstances en sont-ils arrivés là ? Tout ça pour quoi ? Jason ne se remettra pas en cause, pas son genre mais là déjà le vide se fait sentir. Piqué au vif, il grogne et appuie rapidement sur le bouton, attendant l’explosion comme pour assommer son trop plein de questions d’un bruit sourd … rien.  

Comment ça rien ? Sourcil levé, il observe le boîtier, renouvelle son geste sans succès. Jamais il n’a raté une bombe, pas même la plus bâclée et celle-ci n’avait absolument rien de complexe dans sa fabrication. Non c’en est trop cette fois, si même ça part en vrille il n’a plus qu’à se pendre. Revenant sur ses pas il jette un œil meurtrier sur son œuvre dont le signal d’activation semble HS. La petite LED ne clignote plus et le cadrant numérique du compte à rebours n’affiche aucun chiffre.

« Matériel de mauvaise qualité ! » Enrage-t-il, vérifiant chaque connexion filaire. « Fournisseur incompétent, il va m’entendre ce ... » Un fil à peine pincé, un sifflement aigu témoin de la remise en marche et Jason écarquille les yeux en découvrant que le décompte n’affiche plus les trente secondes de battement prévues, ne lui en laissant plus que cinq avant l’explosion de la charge. « Et merde ! »

Forçant sur ses jambes il s’éloigne autant que possible mais dans son dos l’engin explose et le souffle le propulse en avant avec une pléiades de débris incandescents en tout genre. Dans ses oreilles, un gargouillis et des grondements, dans ses yeux une nuée de paillettes jaunes. Lentement, il prend appui sur ses coudes et se redresse à moitié, une douleur lancinante pour lui vriller le crâne et les os à chaque esquisse de mouvements. L’humiliation reste toutefois plus ardente que ce qu’il observe une fois retourné. Qui devait finir plombé déjà ? Prenant appui sur ce qu’il reste d’un banc il tente de se remettre debout mais retombe aussitôt assis, obligé dans le même temps de constater l’entaille saignante qui lui barre le front. Y portant une main engourdie, Lecter soupire lourdement et abdique, appuyant le dos contre le meuble, jambes difficilement étendues devant lui. Elle a fait son œuvre cette chose, en manquant de le tuer faut-il le dire. Le mur éventré laisse l’accès libre pour aller vider les réserves mais l’effet est complètement ruiné sans parler son costume.    

« On l’a échappé belle encore hein ? »

On ? Il referme la bouche, grimace. Non, juste lui, Jason Lecter et rien d’autre. Avec le Croque Mitaine ils auraient rit, la situation aurait eu quelque chose de tragiquement comique mais en solitaire c’est juste humiliant voir lamentable. Et parce qu’il l’a si bien chassé, peut-être est-il déjà loin. Et il est tellement dans le vrai, Boogie conseille toujours, sans rien attendre et lorsqu’il avançait qu’à jouer avec le feu de ses extrémités Lecter finirait par se brûler, il ne devait pas imaginer que cela arriverait si tôt. Le clown aurait du discuter, pour une fois il aurait pu se dévoiler, l’autre n’aurait pas considéré ça en faiblesse. Seul Jason le prend sous cet angle mais où est le mal à chercher quelqu’un, une seule personne importante ? Ensemble ne font-ils pas le meilleur du pire ? Il doit l’avouer … et cette nouvelle expérience est plus parlante que tout. Le Chaos vient de lui coller une gifle cuisante, il le prévient. Lecter a créé son second, il l’a hissé à son niveau et le Chaos reconnaît ses adeptes. Impartial toujours ; et cette fois il menace, sermonne son plus terrible enfant. Seul, il n’avancera pas et ne donnera pas pleine mesure à la révolution. Il lui faut un allié. Il lui faut son Croque Mitaine.

« Fais chier ... » Il tousse, la fumée lui ayant irrité la gorge et extirpe son téléphone de l’intérieur de sa veste pour composer de tête le numéro de son affilié. Pas certain qu’il ait décroché, les sons lui parviennent mal tant ses tympans sifflent. Mais Jason espère qu’il entende, parce qu’il ne le redira pas. « Ne t’en vas pas ... »
 

© Jason L.

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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 4 Juil - 10:55

"Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Tumblr_mekz12J79d1rb5wor




Jason le dépasse à son tour, se plantant devant lui. Vanité et orgueil mal agencés, combinaison aussi explosive que ses bombes, les paroles sont cinglantes, affûtées, écorchantes. Mais Boogie est anesthésié, une impression de "déjà vu". Cette pièce, il y a déjà assisté, et cette tirade bien que différente dans la forme n'est pas très différente de ce qu'il a déjà entendu. Il hausse les sourcils portant son regard polaire vers les rayons où la Horde piaillante continue de s'extasier avant de les lever au plafond, excédé, en entendant une fois de plus la mention d'Amnesia. Incroyable ce masochisme dont tu fais preuve et cet acharnement que tu as à m'imaginer avec cette femelle. Tu la rends tellement importante qu'elle est en train de te bouffer. Que je te dise de façon directe, imagée ou avec des gestes à quel point elle m'est inutile et insignifiante, ça semble te dépasser. Le Clown tourne les talons brusquement, fait un pas, s'arrête, se murmure à lui-même. Boogie soupire d'un air las. Tu te trompes, Jason. C'est toi qui fuis et qui te retranche. Pas moi. Leurs routes se séparent là et le Croque-Mitaine repart dans les rayons. Mais il ne se mêle pas à la foule toujours pépiante. Il reste à l'écart, dans une zone déserte d'où personne ne pourra le voir et d'où il ne voit personne. Grande inspiration, l'esprit vide, une mer d'huile mais le corps tremblant de colère. D'un coup de pied rageur, il met au sol un présentoir, retenant une volée d'insultes au bord de ses lèvres, il arrache des articles sur un autre gardant derrière ses dents l'avalanche de questions qu'il destine à un absent, il vide d'un ample arc de cercle du bras des étagères, un grondement dans la gorge. Il piétine ce qui est à terre, s'empare de ce qui encore intact pour le déchirer. Il pulvérise un mannequin de plastique, en détachant un bras pour continuer à frapper tout ce qui lui tombe sous la main. Et lorsqu'enfin il n'y a plus rien à ravager, il se laisse tomber sur un cube de skaï certainement destiné aux conjoints qui attendent que madame ai fait son choix.

Contact pelucheux sur sa main. Tout en se mordant les lèvres, les iris de Boogie croisent celles du cabot maigre à pleurer, aux yeux bicolores. Distraitement, il lui gratouille ses longues oreilles qui ont tendance à souvent tomber car trop longues. Brave garçon... murmure-t-il avant de prendre la tête du corniaud entre ses mains. Si tu pouvais parler, qu'est-ce-que tu dirais, petit frère? L'animal penche la tête sur le côté avant de la poser sur le genou de Boogie. Une explosion fait soudain trembler le bâtiment déclenchant un hurlement de joie et des applaudissements dans les rayons voisins. Le Croque-Mitaine ne devrait pas être là, assis sur ce truc noir et synthétique. Il devrait être en train de remplir joyeusement un sac de sport de billets à peine roussis par les flammes, listant à haute voix ce qu'ils en feraient. Quelques minutes s'écoulent avant qu'une vibration secoue la poche intérieure de sa veste. Sur l'écran rétro-éclairé "Jason" clignote. Il l'appelle...son pouce effleure la surface tactile, hésite, se ravise. Trois vibrations et l'appel n'est toujours pas indiqué en absence. Boogie décroche, porte le téléphone à son oreille. Grésillements. Bourdonnements. Voix déformée par le larsen assourdissant et au milieu de ce chaos auditif, il parvient à entendre une phrase tronquée. « Ne t...va...p... » Ses paupières se baissent sur ses prunelles froides. Mais qu'est-ce-que t'as encore fait? Boogie raccroche, se lève, tape sur sa cuisse pour que le cabot le suive.

Des gravats et débris de toute sorte forment comme un tapis rouge menant à la chambre forte du centre commercial. Des volutes de fumée s'échappent de tous les côtés et il plane dans l'air comme une odeur de fiasco. Des morceaux de papier incandescents volent encore atterrisant paresseusement au sol alors que des cendres noires s'élèvent, trop légères pour rester immobiles. Boogie balaie la zone sinistrée mais ne voit Lecter nulle part. Odeur de fiasco, hm? Il se baisse jusqu'au chien, lui attrape l'oreille entre le pouce et l'index, murmure d'une voix empressée. Cherches, petit frère. Cherches. Le corniaud s'élance vers les gravats, gratte de ci de-là, s'éloigne, revient sur ses pas jusqu'à émettre des jappements brefs. Boogie se dirige dans sa direction, distinguant une main qui sort d'une manche violette aux doigts crispés sur un téléphone portable. Il s'élance, imaginant déjà découvrir un corps déchiqueté et inerte. D'un bond, il saute au-dessus d'un banc à moitié pulvérisé pour tomber sur un Jason au costume roussi par endroit, encore un peu fumant, une ligne horizontale rouge au visage. Conscient et lucide à son grand soulagement mais pas en grande forme. Le pli soucieux qui barrait le front lisse de Boogie disparaît. Et bien bravo... soupire-t-il les poings sur les hanches, le regard réprobateur posé sur le Clown. Avançant d'un pas, poussant du bout des bottes, les gravats traîtres, le Croque-Mitaine courbe le dos et referme la main sur le poignet de Lecter. Il le lève, se glisse dessous, enroulant son bras autour de sa taille et le hisse. Léger saut pour assurer sa prise, poids de Jason qui lui tombe dessus, il l'emmène sans piper mot, les pieds du Clown touchant à peine le sol. Quelques pas pour s'éloigner du site de l'explosion à proprement parler avant de le poser, dos appuyé contre une tête de gondole, loin des regards indiscrets.

Boogie l'examine rapidement mais avec attention, cherchant une éventuelle fracture ou une blessure hautement plus grave et traîtresse que l'entaille du front et les tympans qui doivent continuer à vibrer comme des furieux à cause de la déflagration. Ses mains palpent bras et jambes, se posent sur les joues grimées pour pouvoir jeter un oeil plus critique sur la plaie. Il doit vraiment y avoir une entité protectrice pour les monstres. Que du superficiel. Rien qui ne soit pas soignable. Le Croque-Mitaine plonge son regard dans celui de Jason, une moue lasse étirant ses lèvres. Il se penche sur Lecter, entourant son cou de ses bras, sourd aux éventuels grognements de douleur, et pose sa joue sur le sommet de son crâne en fermant les yeux. Espèce de crétin... Silencieux, il reste ainsi quelques secondes lâchant d'une voix faussement sévère Félicitations. Tu viens de frôler la vie. Doucement, il le relâche, s'écarte, le laisse respirer avant d'articuler soigneusement, accrochant son regard au sien. Je reviendrais toujours, Jason, quoique tu me fasses, quoique tu me dises.


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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 4 Juil - 12:35

... des jours où rien ne va


Sa main est retombée au sol, serrant le téléphone dont il n’est même pas certain de l’utilité. Peut-être que Boogie n’a jamais décroché en fait, peut-être a-t-il parlé dans le vide. Jason soupire, baisse les yeux au sol sans trouver aucun force pour s’extirper de là. Devant lui crépite encore les flammes de cette défaillance qui aura bien failli lui coûter cher, il les regarde, n’y trouve rien de bien drôle. Le feu qu’il adore d’ordinaire ne lui évoque rien hormis une chaleur lointaine qui a présentement quitté son corps. Pesante solitude, spectateur évadé seul dans son théâtre sans une âme pour partager ne fut-ce qu’un sourire. C’est moche, c’est donc ça ? Finir réellement seul ? C’est d’un sinistre. Une main passée sur son front pour chasser au minimum le sang qui menace de lui envahir un œil et il clos les paupières.
Jusqu’à percevoir un son difforme, alors il lève les yeux, apperçoit ceux de l’un de ses chiens et rapidement croise un autre regard, une glace d’hiver. Lecter se tait, il admet cette fois sa faute voir sa faiblesse et grimace à entendre l’autre le sermonner l’air de rien. Inutile de remuer le couteau, sa fierté est bien amochée déjà. Il voudrait répliquer, au moins pour sauver ce qui reste de ses chers sarcasmes de plus tôt mais la voix s’étrangle et reste tapie quelque part ailleurs. Sans broncher, il se laisse emporter et cherche à avancer autant que possible par lui même. Tu n’es pas immortel tu te souviens ? Il faut bien, ce n’est pas comme s’il pouvait prétendre encore se débrouiller alors qu’il n’aurait pas su se remettre debout sans assistance.

Lorsque le Croque Mitaine le dépose contre la tête de gondole, il siffle de douleur et se cale le plus légèrement possible pour soulager son dos. Ah il s’en souviendra de celle-là. Toujours muet il le laisse vérifier son état de santé sans protester. L’homme est plus à même de juger de ça, Lecter se moquant toujours trop de ses blessures, c’est toujours Boogie qui tire la sonnette d’alarme et le force -non sans devoir user de persuasion- à rester coucher ou à subir un traitement quelconque. Car s’il n’écoutait que ses envies, le Clown s’en irait faire sauter ses bombes en plein blizzard avec une grippe carabinée. Comme anesthésié le Tyran a perdu de sa superbe et ravale toute remarque lui passant par la tête ; assez. C’est assez, il en a bien trop dit et il a trop menti. Mais alors qu’il soupire un grognement hautement vexé, il voit se refermer les bras du croque mitaine autour de son cou. S’il souffre physiquement de l’étreinte la Bête elle, ronronne à tout va et lorsque les « félicitations » tombent, Lecter fronce le nez, forçant les mots à sortir enfin d’une voix cassée.

« Ce n’est pas drôle ça ... »

Non, mais tant pis. Un regard offert, il y répond d’une expression contrite, voulant encore -si possible- garder pour lui cette émotion renaissante qui arrache par lambeaux son déguisement de cruauté et de rejet à son encontre. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise Boogie reviendra. Qu’importe la cruauté avec laquelle il l’attaque,  qu’importe le nombre de fois où il le blesse et où il rivalise d’insultes … il reviendra. Alors le feu s’éteint, la bête se libère et revient chercher sa jumelle avec empressement. Jason tend les bras, les referme autour de son frère d’arme et accroche les ongles dans son dos. La tête posée contre sa poitrine, il croit entendre -à moins qu’il imagine- ce cœur qui bat au même rythme que le sien, qui chante ce refrain chaotique. Leur hymne à l’amour dans sa forme la plus sauvage, illimitée, masochiste et plus encore destructrice. Ils sont seuls à pouvoir se contrer, à savoir s’apprécier et à se blesser aussi profondément. Quelle erreur monumentale d’avoir voulu l’éloigner, d’avoir tenté de tout éclater, d’oublier cette décennie passée. Ils se ressemblent beaucoup trop ; par quelle folie a-t-il seulement imaginé pouvoir se passer de sa présence ? Pauvre idiot qu’il est, on choisit qui on hait mais on ne choisit par qui on aime de cette manière.

« Si prochaine fois il y a … » Murmure-t-il, les dents serrée et les yeux brûlants. « Si je dois recommencer ça … brise moi un bras, brise moi n’importe quoi mais ne le tolère pas. Plus jamais ! »

Le revoilà, possessif maladif à resserrer l’étau autant que possible, à plonger le nez dans le creux de son cou pour rassurer son monstre pas encore rassasié de ce contact enfin retrouvé. Un goût de déjà vu, comme un retour de batte. C’est à Lecter de faire pénitence, d’expier ce caprice inutile et déraisonné, cette tentative de fuite devenue une trahison à une promesse scellée durant une certaine nuit dans les bois. Il n’avait pas le droit de le reléguer lui, comme un banal objet au fond d’un placard. Pas à lui, au monde entier oui, qu’importe mais face à son propre reflet il doit demander pardon. Il doit laver l’affront, car cet égoïsme là  était de trop. Boogie n’attend peut-être rien, il n’exige jamais mais c’est allé trop loin. Pas de pardon entre eux, comme un accord commun mais dans la chambre de Lecter l’autre fois, le croque mitaine avait exprimé ses regrets de vive voix, sacrifiant une parcelle de sa fierté. Il est temps, que tout soit clair enfin, que jamais cette situation n’ait de copie, qu’ils ne la vivent plus en aucune manière. Lentement Jason soupire, s’écarte à peine seulement pour capter son regard et lever le voile.

« Je … devrai trouver des mots, je devrai penser à des phrases ou les préparer mais … je ne sais pas, alors prends le comme ça vient. Tu voulais savoir, pourquoi ça ? » Une pause, le temps de s’éclaircir la gorge, d’inspirer un bon coup et d’ouvrir enfin la porte bardée de fer qui retenait ses doutes. « Je me projette et songe que sans toi, ça n’a plus de sens. J’ai distillé le mal par litres entiers depuis l’enfance, jamais entouré, jamais suivi pour une autre raison que l’appât du gain des hommes derrière. Je me moquais qu’on m’apprécie, qu’on reste à mes côtés pour moi, ça n’avait pas d’intérêt mais … dix ans merde, dix ans toi et moi, pas un jour séparés, pas un jour sans crier ton nom … j’imagine un avenir seul et non ça n’irait pas. » Il détourne les yeux, sans savoir où les poser.  « Alors j’essaie de t’éloigner, de m’habituer à l’avance et c’est tellement énervant que ça me rend dingue. Tu attendais un aveu maintenant ? Au point où nous en sommes j’ai envie de dire que c’est légitime alors … j’admets. Je t’ai demandé de vivre malgré moi si je pars mais moi, seul je ferai sauter cette putain de ville en trois jours et je cramerai avec. Autant te dire qu’une part de moi ne l’accepte pas, mes principes sans doute … je crois ... »

Une main plaquée devant ses yeux, c’est inimaginable pour lui de s’entendre prononcer ça. Ses propres parents n’ont pas reçu le centième de cette démonstration affective. Mais il ne recule pas, un pas en avant encore, bientôt la fin du tunnel, bientôt la gueule béante de leur nouvel enfer. De ce qui semble être une faiblesse naîtra une force, ensemble, ils iront toujours plus loin.

« Et je te hais pour ça ! J’en suis venu à vouloir tout rayer, arracher et brûler le livre de notre histoire mais j’en reviens quand même à toi, tout le temps ! Et un truc en moi me dit que j’ai tort, que je le paierai …  ça n’a même pas de nom ce qu’on vit, personne n’en voudrait mais on s’y accroche et ça suffirait à nous tuer ! Putain Boogie sérieusement, j’ai besoin de toi ! »    

© Jason L.

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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 4 Juil - 14:29

"Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Tumblr_mekz12J79d1rb5wor





Non, ce n'est pas drôle ça, mais venant de la part du roi de l'absurde, c'était particulièrement savoureux. Boogie reviendra toujours. Pas par habitude. Pas par manque de choix. Pas par intérêt personnel. Juste parce que c'est là qu'est sa place, qu'elle a toujours été. Il l'a attendu tellement longtemps et ce n'est pas après avoir traversé des déserts, essuyé des typhons et des ouragans qu'il allait tourner les talons. S'il lui de s'en aller, c'est pour mieux revenir. Réaction quasi virale, jamais complètement parti, toujours niché quelque part et jamais très loin. Ils s'emprisonnent autant qu'ils se libèrent, ils se déchirent flirtant jusqu'au point de rupture mais veillent l'un sur l'autre. Leurs rapports sont biaisés, floutés par des caractères opposés mais guère différents. Ils sont en train de frapper à la même porte poussiéreuse, poterne oubliée noyée sous le lierre et les cendres à laquelle ils n'ont jamais porté le moindre intérêt. Leur petite boîte de Pandore. Ce n'est pas l'horreur, le sadisme, l'ultra-violence qui risque d'en jaillir...ces spectres sont apprivoisés depuis des lustres. Mais aimer, s'abandonner, tenir à quelqu'un, sont des sentiments qu'ils ont dénigré, jugé inutile, repoussé. Se lier aussi inextricablement à autrui, c'est un acte de faiblesse. C'est offrir des armes pour pouvoir être battu. Ce sont des Bêtes indépendantes, qui sont nées seules, créatures trop uniques pour se mêler à quel groupe que ce soit. Boogie et son ego surdimensionné ont appris tôt qu'ils n'avaient rien à attendre des autres et que s'ils devaient compter sur quelqu'un, c'était bien sur eux-mêmes. Ses bras, personne ne les méritait et à la tendresse parentale, le petit Alastor ne répondait que par dessins quand il ne prenait pas la poudre d'escampette, une nausée au creux du ventre. Personne ne pouvait se hisser à sa hauteur. Il n'a jamais eu aucune empathie et ne s'était jamais réellement soucié de qui que ce soit. Egoïste total appliquant scrupuleusement la loi de la jungle. Manger ou être mangé...et il n'était jamais rassasié.

Après le brasier que Lecter lui a soufflé au visage, il lui propose une rassurante tiédeur en lui tendant les bras. La couronne qui lui ceint le front est tombée au sol et ce n'est pas le despote qui lui fait face. C'est le frère, l'âme jumelle dépouillée du moindre artifice. Evidemment qu'il va y répondre en le recueillant contre lui, une main protectrice posée sur ses cheveux. Ce n'est pas une injonction pas plus qu'un ordre impérieux. Les bras de Jason se noue dans le dos du Croque-Mitaine, le serrant de plus en plus fort. Il ne s'en ira jamais. Il reviendra toujours. Le visage de Lecter se niche au creux de son cou, l'accrochant de plus belle. Même l'océan le plus immense, le plus tumultueux peut se noyer dans une infime goutte de tendresse et Boogie lui effleure doucement la tête presque comme un parent qui voudrait chasser par ce geste tous les cauchemars, les monstres squelettiques aux doigts griffus qui voudraient lacérer leur rejeton. « Si je dois recommencer ça … brise moi un bras, brise moi n’importe quoi mais ne le tolère pas. Plus jamais ! » Oh, Boogie en a eu une mortelle envie aujourd'hui. Secouer le Clown comme un prunier, le jeter à terre, le rouer de coups, lui cracher dessus, le laisser dans une mare de sang pour revenir à lui une fois l'orage passé. Je suis bien plus patient que toi, Jason. commence-t-il d'une voix posée. Il faudra vraiment vraiment que tu dépasses les bornes et ce n'est pas un défi à relever. Léger tressaillement contre sa poitrine, l'étau des bras de Jason se desserre, il s'écarte juste suffisamment pour pouvoir lever son regard noir sur lui. Boogie avait exigé des réponses. Réponses qu'il pressent avant même qu'il ne les entende. Mais il sait que ce sont des choses qui doivent être dites à haute voix. La violence gratuite a quelque chose de libérateur mais mettre des mots sur des maux peut s'avérer plus efficace. Alors, il écoute attentivement. Pas d'effet de style dans le monologue de Jason. Pas de ricanement, de rire, de blagues vaseuses et de calembours. Les phrases sortent seules et le monstre grimé avoue sans détour sa terrible dépendance. Boogie connaît le prix de cet aveu, il l'a déjà payé. Sans son infernal double, il deviendrait bon à enfermer. Il est persuadé qu'il développerait une seconde personnalité pour tromper ses sens à moins qu'il ne s'hallucine seul. Le regard fuyant comme s'il craignait de perdre tout courage, Jason poursuit. Les angoisses jaillissent, les fêlures apparaissent. Ca craque, ça geint, ça renâcle mais ça s'extirpe.

Ca n'a pas de nom ce qu'ils vivent. Ils échappent à toute case, à toute caractérisation, à tout schéma ou classement. Aucun raisonnement ne peut s'appliquer à eux car ils ne sont que deux dans leur espèce. Des modèles uniques dont une Providence malveillante a amené à faire croiser les chemins pour ne plus séparer. Ils s'aiment autant qu'ils se haïssent car cela remet en jeu toutes les certitudes sur lesquelles ils ont basé leurs vies. Il n'y a qu'une chose à faire absorber, évoluer ou se laisser dévorer et disparaître. La dernière phrase de Jason claque en l'air. "Besoin", une nécessité que l'on subit bon gré mal gré. Le Clown qui vient de briser son armure et ça serait un mensonge éhonté de dire que Boogie n'en est pas transpercé. Il cueille le visage entre ses mains, penche la tête en avant pour le regard droit dans les yeux, la glace s'engageant dans cette petite fissure qui lui a été révélée. Un souffle à peine audible s'exhale de ses lèvres. Je partirais pas avant toi, Jason. Je ne te laisserais pas seul. Boogie se connaît, il sait qu'il déploiera tous les moyens pour s'abuser et pour continuer à avancer. J'assume cette tâche peut importe ce qu'il m'en coûtera ou l'état dans lequel elle me laissera. Tu ne seras plus jamais seul.

Jason
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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Jeu 4 Juil - 16:29

... des jours où rien ne va


Dés l’instant où il a mis son âme à nue, dés la seconde où il a avoué Lecter savait qu’il n’y aurait aucun retour possible. Raccroché le costume, se dépouiller, se démaquiller sont autant d’actes que cet homme là n’a jamais fait. Jamais le moment pour ça, jamais de faiblesse, jamais à justifier ci ou ça ; il s’est contenté de regarder au loin en oubliant tout à l’arrière, n’y revenant jamais jusqu’à s’oublier lui même. À brandir des armes, à cracher son venin et à maltraiter jusqu’à son plus infime entourage Jason avait perdu de vue cette notion simple d’ouvrir les bras, de les refermer un jour sur la personne méritant sa confiance et un rien d’affection. Il a tout reçu en plein face, comme un coup de poing surgit de l’ombre et n’a pas su tout assimiler, avaler ça en une fois. Il est temps, avant toute chose d’ouvrir les yeux et de forger de nouvelles lames à renfort de nouvelles braises. Il reconnaît avoir besoin, un mot jamais usité, jamais lâché pour évoquer une entité humaine pas même ses géniteurs. Lorsque enfant on lui demandait, s’il se blessait à l’école s’il souhaitait leur présence le petit Jason secouait la tête, les yeux ronds d’étonnement et demandant simplement « pour quoi faire ? ». Il n’a jamais rien désiré à long terme, versatile et changeant jusque dans ses caprices et logiquement, il n’avait pas besoin. Le voilà quasi quarantenaire, à découvrir comme on apprend l’alphabet les bases de la chose et parce qu’il n’a plus aucune d’innocence il veut régir la chose de bout en bout, oubliant qu’il n’est pas une bombe, pas plus que Boogie et qu’il n’est pas constitué de fils électriques.

S’il l’était, ces mains encadrant son visage, cette voix murmurante et cette sincérité dévouée ne provoqueraient rien. Les pires cerveaux au monde ont au moins une chose à laquelle s’accrocher. Un souvenir parfois, un fantôme pour les suivre, une préférence, un trésor trimbalé ou une Némésis … lui n’avait rien. Et si rien ne le retient que fait-il encore là ? Être agent du chaos est une chose, mais si rien n’alimente la flamme, un jour elle s’affaiblit, devenue braise mourantes puis cendres froides. Jason Lecter ne saurait devenir poussières, il se l’interdit ! La bête ne rongera plus ses griffes en solitaire, elle ne se bouffera pas elle même à s’user les pattes sur la pierre de sa tanière. C’est terminé, il achève enfin ce « je » unique, envahissant et proclame le « nous ». Le poids qu’il sentait peser sur ses épaules depuis des jours tombe dans l’oubli et ses mains couvrent lentement les siennes. Il lui aura fallut frôler la mort, pour accepter de voir la réalité en face. Il en sort grandit en un sens, s’extirpe de ses propres décombres.

« Aussi longtemps que le Chaos voudra, je resterai. Que nous soyons ensemble, je n’attends personne d’autre que toi. »

Un fin sourire étire ses lèvres, il tend le dos et si celui-ci quémande du repos peu importe. Plus rien pas même la douleur ne laissera une distance s’installer. Il rit, secoue la tête mais il y a quelque chose d’un peu comique dans cette histoire. C’est nerveux sans doute, il se comprend.

« Je ne devrai pas rire mais … ça fait tellement mauvais couple tout ça. Ça me rappelle notre conversation sur le mariage dans la clairière, ne manque qu’un sorcier vaudou en guise de prêtre et des zombies sur les bancs et on célébrerait là les noces les plus tordues du siècle ! »

Pouffant ses rires, il soupire finalement et lui offre un regard lumineux. Enfin, l’orage passe. Preuve que rien ne peut réellement les éloigner longtemps. Un jour la faucheuse se chargera de leur sort mais quitte à le faire, autant qu’elle use d’un tarif de groupe, il lui en serait grès. Prenant appui derrière lui Jason se relève, les jambes mal assurées mais il s’y fera, ce n’est rien de bien grave. En rentrant Boogie se chargera de lui tirer les oreilles au cas où il cherche à trop en faire et cette nuit Jason renouvellera ses bons vieux caprices. Il lui demandera encore de rester dans sa chambre ou s’invitera sans annonce dans la sienne, comme avant. La bonne vieille routine.
Un œil sur son costume en loque, il hausse les épaules et repousse ses cheveux en arrière tout en essuyant une partie du sang sur son front. Étrangement, s’être libéré de ces mots là l’apaise, ne lui laisse ni amertume ni sentiment de faiblesse en fin de compte.          

« J’ai envie de dire vous pouvez embrasser la mariée mais … non vraiment ça fait trop cliché.  Et je ne sais pas si c’est très approprié quand les noces sont funèbres. Cela étant, pour célébrer ça j’utiliserai ma fortune acquise pour t’offrir quelque chose … en compensation pour mes vilaines humeurs de ces derniers jours. »

Expression secrète, idée germée d’on ne sait où mais il le fera. Lecter est de parole et une fois quelque chose en tête impossible de la chasser. Déjà il prévoit, songe à la façon de faire et une rire de sorcière lui file entre les dents. Mauvais Clown toujours, il surprendra, reste à voir comment. Et parce qu’il est coutume à Jason d’en revenir à lui même il reprend le fil, relance la machine et tranche définitivement la laisse qui retenait le monstre. L’hydre recouvre ses deux têtes fièrement levées sous une même couronne de barbelés. L’ambiance revient à ses couleurs de feu et de glace mêlées. Une dernière chose à dire toutefois, le dernier sacrement de ces noces en noir.

« Au fait ! Pour ce qui fut et ce qui sera Boogie, merci. »     

© Jason L.

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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 9 Juil - 16:33

"Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Tumblr_mekz12J79d1rb5wor



Nouveau serment aux relents d'éternité prononcé mais pour la première fois, ce n'est pas Boogie seul qui le signe de son sang à travers les mots. Ils sont deux démons scellant leur pacte de façon mutuelle, claire et sans faux-semblant. Pas de jeu, pas de sous-entendus ni de non-dit, on ne cache rien, on ne se leurre plus, on se révèle. On se rend compte que le coeur n'a pas qu'une fonction organique et que même le pire des monstres, l'humain le plus inhumain doit se raccrocher à quelque chose ou à quelqu'un. Ne serait-ce que pour avoir un semblable lorsque l'on profitera de sa victoire et son triomphe total. Seul, cela n'aurait pas la même saveur. C'est très nouveau tout cela, aussi loin que remontent ses souvenirs, le Croque-Mitaine ne s'est jamais autant investi auprès d'un autre, n'a jamais été aussi attentif à la façon dont il était perçu ou estimé. Sans cesse sûr de sa valeur et de sa personne, le regard des autres lui passait largement au-dessus de la tête. Qui se soucie de la façon dont un insecte voit un humain? Il a toujours éprouvé une immense dévotion pour le Clown, un fanatisme religieux hérétique et aujourd'hui, ce déité impie le hisse lentement à sa hauteur. Que pourrait espérer de mieux le croyant le plus fervent? Au rire et aux propos de Jason, Boogie répond par un sourire amusé. La métaphore est savamment choisie bien qu'incongrue.

Mauvais couple? J'en suis la meilleure partie dans ce cas-là. Je ne sais pas où trouver un sorcier vaudou mais en ce qui concerne les morts-vivants, je peux facilement m'arranger. Dans les iris sombres du Clown est réapparue la lueur familière. Les braises ne s'éteignent jamais chez Jason. Il faut juste parvenir à souffler doucement dessus pour faire renaître les flammes. Même s'il a été éloigné et écarté ces derniers temps, Boogie se rend compte qu'inconsciemment, il savait qu'il pourrait agir comme un soufflet de forge. Lecter entretient soigneusement son instabilité et son imprévisibilité mais le Croque-Mitaine arrive toujours à régler son allure sur la sienne, à adapter son pas sur le métronome syncopé du balafré. Boogie avait raison, la parole est libératrice. Il y a des choses qui doivent être prononcées pour en mesurer toute l'importance. Il y a des choses que l'on doit arracher soit-même à sa propre bouche pour pouvoir avancer. Fuir, étouffer, ignorer ses angoisses et ses craintes ne les fait pas disparaître. Bien au contraire, elles se font plus lancinantes, se nourrissant avidement du silence qu'on leur ordonne de garder.

Le Clown se relève et Boogie garde pour lui toute prévenance à son égard. Il le laisse se redresser seul, l'autre sait qu'à la moindre main tendue qu'au moindre geste dans sa direction, son second sera là pour l'aider. Silencieux mais attentif, agissant avec détachement sans faire aucune mention de l'état piteux dans lequel il se trouve. La Bête respecte la Bête et sa fierté. A l'évocation d'une compensation en retour du comportement de Jason ces derniers jours, le Croque-Mitaine arque un sourcil de curiosité. Voilà un bel exemple de l'imprévisibilité du Clown. Aux yeux de Boogie, cette démarche est inutile. Il n'a rien accompli qui mériterait cela. Il a fait ce qu'il fallait faire, peu lui importe que les flammes de l'Enfer se déversent en un flot ininterrompu sur son échine. Il ne demande rien d'autre que de continuer à avancer dans le sillage de Lecter. Jusqu'à la fin. Jusqu'aux ultimes secondes. Une surprise? Après la prise de la prison que pouvait préparer cette cervelle cachée derrière un visage grimé? On avait touché là un moment exaltant, un instant de grâce inouï. Mais l'intérêt de Boogie est piqué au vif car de déception, il n'y en a jamais eu.

« Au fait ! » Alors qu'il s'apprêtait à tourner les talons pour ratisser la zone saccagée par l'explosion et ramasser ce pour quoi ils étaient venus ici, Jason l'interpelle. Boogie incline légèrement la tête sans se retourner complètement. « Pour ce qui fut et ce qui sera Boogie, merci. » Ca valait tout l'argent étalé au sol, toutes les prisons assaillies. Les paupières se baissèrent sur les iris de glace alors que le Croque-Mitaine opine lentement du chef. Ecartant un bras, il propose son coude à Lecter pour qu'ils repartent bras dessus-bras dessous, comme avant. Comme d'habitude. A ton service...viens...on a du blé à récolter.

Jason
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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Mar 9 Juil - 18:18

... des jours où rien ne va


« Pfu, meilleure partie … on dira qu’on s’accorde plutôt bien c’est un peu moins blessant pour ma fierté. Pour le sorcier je chercherai sur le net, il parait qu’on y trouve des trésors parfois ! »

Rien ne dure en ce monde, entre eux les rivalités et les altercations naissent, vivent et meurent dans un laps de temps si court que les rares personnes à y avoir assisté se demandent encore si la scène n’était pas qu’un mauvais rêve. Un pauvre songe dont on se réveille en sursaut, l’oubliant tout aussi vite. Oh Jason se venge pourtant, souvent mais lorsqu’il frappe c’est sans annonce, c’est sans qu’on s’y attende car le sourire laisse entendre que la rancune est loin. Il n’a pas besoin de se souvenir du mal, des offenses commises à son encontre car à la seconde où elles sont faites il a déjà planifié le retour de bâton. Pour Boogie en revanche il revient rarement voir jamais sur leur disputes. Un favoritisme dérangeant mais après tant d’années, il l’estime légitime. Et il avait besoin de cette soirée, besoin de ces explications. La lumière est faite entre eux et il ne sera plus question de renvoyer cet homme là à sa place d’antan, de le mettre dans la boite des employés qu’on peut changer sans mal. C’est impossible, ça l’est devenu de fil en aiguille. Latente obsession, un mal qui ronge jusqu’à la moelle.

Levé sans aide -il l’en remercie mine de rien- le Clown promet une surprise. Bien entendu il sait que son second n’attend rien pas même la moindre parole agréable mais son maître a envie de marquer le coup. C’est comme ouvrir le champagne, comme célébrer un anniversaire pour les autres. Dans leur cas ce sera autre chose mais pas pour maintenant. Un jour, si le Chaos les laisse encore vivre un moment. Il remercie, ça part tout seul mais sans mensonge. Juste ça, merci, ce que personne n’aura entendu sortir de sa bouche auparavant. Un simple mot qui murmuré à cette oreille vaudra de l’or. C’est achevé, ils passent à autre chose et Boogie propose son bras. Charmante idée, Lecter y passe le sien sans se faire prier. C’est reparti, c’est comme d’habitude et ça fait du bien. C’est mieux, c’est bien plus « normal » et ça leur ressemble.

« Il faut bien ramener de quoi faire tourner le moulin, on serait un peu ennuyés sinon. » Il rit, plisse un œil. « Encore que j’ai la cave, mais ça c’est ma tirelire personnelle ! »

Revenant au site gracieusement escorté et accompagné par le chien qui renifle de ci de là, Lecter grogne tout de même. La première fois qu’une bombe le trahi, c’est hautement dérangeant et ses doigts se crispent sur le bras de son second, malgré lui car il apprécie trop de voir ses horreurs tourner comme il l’entend. D’un mouvement plus raide qu’il l’aurait souhaité, il se détache et pousse un tas de décombres du pied une fois arrivé à l’entrée des coffres, recherchant un morceau de cet engin défaillant. Il trouve, c’est fondu et ça devrait être en miettes.

« Je me disais aussi … que la matière première devait avoir un défaut. Les connexions ne se faisaient pas correctement. Le type qui a ramené mes pièces disait que l’ancien fournisseur était parti s’installer au Nord si ma mémoire est bonne ... »

De quoi raviver sa colère. Le Nord, toujours et encore ce foutu quartier ! Quel besoin ont-il de récupérer un type vendant du C4 et compagnie alors qu’ils ne font jamais rien exploser ? Pour quelle raison ce fournisseur s’en est allé voir la « concurrence » ? A moins que Calypso Storm ait manigancé la chose, n’avait-elle pas prévenu qu’elle l’empêcherait de faire exploser un nouvel immeuble aux frontières ? Petite garce peroxydée !
De loin, Jason voir arriver ses chiens et Alonso. A tout les coups il aura trouvé le temps trop long pour seulement éventrer un mur et ramasser une flopée de billets. D’un claquement de doigts, le balafré lui indique le sac -qui en contient d’autres- et les coffres à vider. Le Cubain s’exécute sans broncher mais pas sans lever un sourcil intrigué à la vue de son patron légèrement moins « propre » qu’à leur arrivée.

« Elle va m’entendre cette sorcière blonde ... » Numéro composé de tête sur le téléphone et il le porte à son oreille après avoir activé le haut parleur. Les sons sont toujours aussi écorchés et affaiblis mais il comprendra, et sinon il la fera répéter dix fois.

Elle décroche, trop tard au goût du Clown qui ne manque pas de lui faire remarquer. « Non mais vous avez vu l’heure qu’il est ? » Comme s’il s’en inquiétait de l’heure. « Je devrai vous lapider pour oser récupérer mes fournisseurs ! Ça ne vous suffit pas de me tenir hors de votre quartier il faut en plus que vous foutiez la merde dans le mien espèce d’épouvantail ! » Hurle-t-il, furibond. « Ne m’accusez pas de votre incapacité à savoir vous entourer de personnes fiables maudit clown que vous êtes ! » Il s’étrangle presque, laisse passer un rire mauvais. « Espèce de harpie insolente ! À cause de vos conneries non seulement ça me porte préjudice puisque ma bombe m’explose à la gueule mais en plus vous venez de ruiner un costume hors de prix ! J’en ai tué pour moins que ça ! De plus je commence à ne plus supporter vos provocations envers moi. Non contente de réagir trois jours après concernant ce cloporte de Frederic vous me prenez de haut, vous ne me laissez aucun regard sur la punition alors que l’offense était partagée et maintenant vous faites main basse sur MA marchandise ? »

Trois sacs remplis aux bras, deux autres passés au Croque Mitaine et le Cubain soupire, s’adossant ensuite au mur. Inutile de chercher à calmer cette conversation ce serait du temps perdu. Cela dit, c’est un problème car pour l’heure les relations Nord Sud tiennent encore debout. Chose qui pourrait bien changer en considérant les humeurs explosives de leur patron. Et comme pour jeter de l’huile sur ce feu enragé la Reine s’égosille de plus belle, rétorque sans la moindre délicatesse et avec -de toute évidence- aucune envie d’inviter aux négociations.

« Je n’y suis pour rien si les commerçants quittent votre trou à rats ! Les meilleurs chez les meilleurs Lecter c’est comme ça ! Chez nous on a des gens qualifiés et s’ils veulent faire sauter quelque chose ça n’aura aucune défaillance contrairement à vos bombes mal agencées ! » L’homme écarquille les yeux, sent craquer le plastique du téléphone sous ses doigts et jette toute idée de conciliation aux orties. « C’est la dernière fois que vous me manquez à ce point de respect Storm ! Et si voulez jouer à ça j’espère que vos bombes vous arracheront la tête ! Je vous laisse deux minutes pour revenir sur vos propos sans ça je vous jure que vous allez le regretter ! » « Je ne m’excuserai pas pour vos conneries ! Allez donc vous en prendre au vrai responsable à savoir vous même ! Quant à votre costume demandez donc à votre domestique de vous en trouver un il se fera un plaisir de vous servir en bon chien qu’il est ; si vous réfléchissiez et prévoyiez d’avantage vous ne seriez pas là en train de chercher des coupables pour rattraper vos fautes espèce d’incapable ! » « Je vous interdis Storm ! Et vous … Storm ?»

Suite de bip, plus aucune voix. Cette peste vient de lui raccrocher au nez. Sur le moment il croit rêver mais en regardant l’écran, Jason doit bien constater que l’appel est effectivement terminé. A ce stade, ce n’est plus de la colère, ce n’est plus une question de Nord et de Sud … c’est une atteinte personnelle et il est impossible pour le Clown de revenir sur ses erreurs. Son dos se voûte, ses doigts tremblent sur la coque qu’il voudrait broyer et sa respiration siffle tant elle devient courte. Maudite pute de luxe !
Un brouillard noir s’est levé, avalant les limites, la raison et toute notion de réflexion. Les colères de Jason sont craintes, mais sa haine est à faire pâlir. Il s’oublierait, se tuerait pour l’assouvir et quand il se remet en marche il a totalement dépassé le stade de la douleur ou de la fatigue.
Sans plus penser si on le suit ou pas, il avance et revient à ses hommes qui sortent à peine des boutiques. Ces derniers le regardent avec interrogation, reculent lorsqu’il lève sur eux le regard le plus noir de sa réserve et sa voix claque comme un fouet, sifflante, corrosive.

« Pillez tout, videz ce que vous voulez et mettez moi tout ça à sac. On rentre en avant et vous vous débrouillerez pour revenir. » Oh ils ne se font pas prier, ils sont criminels et anciens prisonniers trop heureux de la moindre liberté offerte.
« Jason ... » Appelle le Cubain, d’un ton prudent mais pas moins désapprobateur en voyant les autres s’élancer.
« Ferme la. Je ne veux rien entendre, et surtout pas ta voix. »

Rentrer, s’enfermer c’est tout ce qu’il veut. Pas de conseils, ils tomberont dans l’oreille d’un homme rendu volontairement sourd. Alors le Cubain soupire, libère Boogie du butin -sachant qu’il vaut mieux qu’il ait les mains libres- et il les précède avec les sac sans ajouter un mot. Une migraine lancinante a prit possession du cerveau de Lecter, il cligne des yeux mais autour tout est flou. Il tourne la tête alors, le cherche du coin de l’oeil et revient à sa hauteur. Pas de reproches, pas d’avis, seulement sa présence ; il ne veut rien d’autre et péniblement ses doigts viennent accrocher son poignet, son front se posant sur son épaule. Qu’il le retienne, qu’il l’enferme sans ça cette nuit il ira là bas, il ira enfoncer toutes les portes jusqu’à la trouver et lui arracher la tête.    
 
« Sérieusement c’est … quoi cette … putain de journée de merde ? »

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 10 Juil - 16:14

"Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Tumblr_m8nyz7zzA91rq7igs




C'est bras dessus-bras dessous que les deux monstres du Sud retournèrent sur les lieux de l'explosion. Comme si rien ne s'était passé. Comme s'il n'y avait jamais eu de discorde ou de mésentente entre eux. Même avant l'aveu mutuel qu'ils venaient de se faire à propos de l'attachement tellement particulier qui les liait l'un à l'autre, Boogie avait toujours été "à part" dans la justice biaisée du Clown. A chaque altercation son châtiment; et une fois la sentence appliquée, il était rare que des griefs anciens réapparaissent. Cela ne se passait pas de façon identique pour n'importe quel sous-fifre lambda. Le chien aux yeux vairons trottinant devant eux, Lecter à ses côtés, Boogie put mesurer l'ampleur des dégâts. En dix années, aucune des bombes créées par Jason n'avait posé le moindre problème. Chaque attentat s'était déroulé de manière idéale, réglée selon les plans de ce dernier où aucune fausse note n'avait jamais retenti. Le plus petit fil était correctement raccordé, le composant le plus minuscule était soigneusement soudé. Pourquoi cette fois-ci les choses furent différentes? Lecter décrocha son bras de celui du Croque-Mitaine et se mit à fouiller dans les décombres certainement à la recherche d'un indice ou d'une preuve signifiant que l'erreur ne venait pas de lui. Elle ne pouvait pas venir de lui.

Pendant ce temps, Boogie se mit à remplir les sacs laissant ce domaine particulier de l'anarchist cooking à son maître queux. Du coin de l'oeil, il voit le Clown se baisser dénichant enfin l'objet de sa quête. Il l'entendit maugréer. Du matériel frelaté. Une grande première car même le vendeur de lait savait qu'il valait mieux ne pas se jouer de Jason Lecter. Le spectre de Calypso surgit aussitôt dans leurs deux têtes. Elle avait un peu trop tendance à récupérer leurs fournisseurs ces derniers temps. Comme des rats quittant le navire, ces derniers allaient chercher refuge dans le Nord et elle les accueillait tous à bras ouverts. Non contente de leur tirer une balle dans le dos, qui sait ce qu'elle pouvait apprendre de ces gens? Ce qu'il pouvait bien lui révéler ou lui cracher? Un jappement du corniaud fit tourner la tête de Boogie dans la direction opposée. Le Cubain s'approchait entouré de la Meute tandis que le Croque-Mitaine sentait que du côté de Jason, les flammes de la colère étaient en train de ronfler de plus en plus fort. Quelques secondes à peine après son arrivée, Alonso se trouvait près de Boogie en train de ratisser les lieux pour récupérer les liasses encore utilisables. Il lui adressa un regard interrogateur auquel le Croque-Mitaine répondit par un haussement d'épaules.

Haut-parleur activé, ils assistent en silence à l'échange animé entre le Nord et le Sud et finissent leur travail avant que cette dernière ne soit achevée. Adossé au mur, le Cubain attend patiemment. Assis sur ses talons, deux sacs à ses côtés et son corniaud allongé sagement devant lui, Boogie a les yeux levés sur Lecter. Ses mâchoires se crispent et ses dents grincent lorsque la voix flûtée et féminine ose encore le qualifier de "domestique" et de "chien". Qu'elle continue sur cette lancée, cette femelle inconsciente et ignorante. Elle ne fait que précipiter sa chute. D'un pas raide, Jason s'éloigne et les deux porteurs lui emboîtent le pas. Ordre et directive crachés d'un ton qui ne supporte aucune réplique, le Clown s'apprête à quitter le centre commercial abandonnant derrière lui ses troupes qui déjà se rue dans le magasin comme des vautours fondent sur une carcasse providentielle. Boogie tend les lanières des sacs au Cubain non sans lui promettre d'un ton calme et détaché qu'il lui enverra, une fois arrivé au repaire, suffisamment de véhicules pour rapatrier hommes et butin, en attendant, qu'il essaie de gérer la curée et le temps qu'il leur reste. Car fatalement, les flics allaient pas tarder à se pointer et ça ferait tâche de devoir aller les rechercher au poste...puisqu'il n'y a plus de prison...

D'un sifflement, Boogie ameuta les chiens et rejoignit Jason qui déjà, revenait sur ses pas dans sa direction. La main du Clown se referma sur son poignet et son front s'appuya sur son épaule. « Sérieusement c’est … quoi cette … putain de journée de merde ? » Boogie posa une main sur la nuque de Lecter avant de l'entraîner doucement mais fermement vers la sortie. Je crois qu'il est temps d'arrêter la guerre froide avec le Nord. Ca ne nous a rien apporté de bon jusqu'ici. commence-t-il en passant le gigantesque trou ménagé dans la façade du centre commercial. On a des hommes à plus quoi savoir en faire. Il ne faut pas qu'ils soient oisifs et inoccupés. Des fauves pareils, faut les divertir. Agrandir leur terrain de jeu. Ils ne nous suivent pas parce qu'ils nous aiment mais parce qu'on leur a promis autre chose que des pillages. La meute sur les talons, ils parvinrent à la camionnette qu'ils avaient utilisé pour venir jusqu'ici. Boogie ouvrit la portière passager et y glissa Lecter avant d'ouvrir celle de derrière pour que les chiens s'y engouffrent. Prenant place sur le siège conducteur, il tendit la main jusqu'à la boîte à gants, écartant un flingue, divers papiers jusqu'à ce que ses doigts se referment sur un tube d'aspirine qu'il posa dans la paume de Lecter. Quand à toi...gobes déjà ça. Tournant la clé dans le contact, faisant ronfler le moteur, les iris glacés se tournent vers le parking désert. On rentre. Je te soigne et je te cloue à ton lit. Ca te va comme programme? De toutes façons, je te laisse pas d'autre initiative.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

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MessageSujet: Re: "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS Icon_minitime1Mer 10 Juil - 18:15

... des jours où rien ne va


Lâcher les fauves, il aimerait bien. Leur dire de s’élancer au Nord, qu’ils n’ont qu’à reproduire ce qu’ils font ici, piller et massacrer mais c’était d’un commun accord que Jason entretenait une entente à peu près bonne avec la Reine. Pour ne pas tout faire exploser, pour ne pas sabrer tout un projet mais ça, c’était avant qu’elle ne le rabaisse à ce point. Il voudrait déjà y être, lui trancher la gorge ou mieux l’enfermer dans une pièce réduite, dans le noir le plus total en venant rire de temps à autre devant sa porte jusqu’à lui transformer le cerveau en bouillie. Faire mille fois pire que ce qu’elle a osé proférer parce qu’il y ajoutera les intérêts.
Sur sa nuque s’est posée la main de son second, elle semble glacée et le réveille légèrement. Lecter soupire, se laisse entraîner sans protester en serrant tellement les dents qu’il accentue son mal de crâne. Mauvaise idée, celle là comme les autres. Repousser les limites du Sud, il pourrait oui. Le Nord est loin quand on y regarde et ils ont de quoi faire mais dans la tête du balafré tout autre lieu a comme disparu. Ne reste que les extrémités N et S de la boussole … et une foutue gamine entre les deux.

La portière s’ouvre et le clown monte sans avoir rien ajouté entre temps. Il est ailleurs, il en oubli les chiens, le temps qui passe et ce qui l’entoure. Derrière lui quelques cliquetis de griffes qu’il entend à peine et sa silhouette s’enfonce dans le siège sans qu’il y donne un accord quelconque. La main de Boogie se tend jusqu’à la boite à gants, y fouille jusqu’à trouver un tube d’aspirines qui bientôt passe entre ses propres doigts. Il croit capter un « avale ça » ou une phrase du genre et s’exécute comme si sa conscience ne lui appartenait plus. Le moteur gronde et ce bruit là résonne comme une détonation éclatée dans son propre crâne. Jason sursaute, plaque rudement une main sur son oreille droite et abaisse les paupières devant ses yeux où dansent soudain des dizaines de points rouges. Ça passe rapidement, il renifle et écoute la voix de son chauffeur. Elle arrive comme murmurée, le tyran avale de travers et s’apprête à rétorquer qu’il a tout intérêt à le conduire immédiatement à la frontière avant de se raviser. Non ; stop, pas maintenant.

« Non ! Enfin … si, ça ira. Fais ça, et ne m’écoute pas surtout … je crois que je suis pas en état de faire un truc sensé là tout de suite. »

Il peut lui avouer, à lui au moins. Ils n’ont pas eu cette conversation un peu plus tôt en vain. Boogie peut tout entendre, il est comme une conscience vivante, une retenue humaine qui fait trop défaut au Clown. Comme des notions perdues puis soudain incarnées chez un autre. Alors Jason le laisse gérer, lui passe toutes les commandes cette nuit sans ça il va foncer droit dans le mur. Et comme pour appuyer ses dires Lecter reprend, la voix éraillée.

« Sois tout ce que je ne peux pas être cette nuit. »

Après quoi il divague, les yeux portés un coup à gauche ou à droite sur la route qui bientôt défile autour. Il n’a pas le souvenir du parking, ne saurait dire si entre temps Boogie a parlé tant il est déboussolé. Déconnecté de la réalité le Clown tord machinalement ses doigts recouverts de cuir entre eux, il a cette impression d’avoir oublié de faire quelque chose mais ça ne lui revient pas sur l’instant. Les hommes ne tarderont pas à quitter le centre commercial, la destruction est chose rapide, ils se seront défoulés un moment et seront ressortis joyeusement. Leur passage laissera cet endroit fermé des jours entiers et les bénéfices chuteront radicalement ; tant mieux. Le front contre la vitre, il observe les lumières des lampadaires dépassés, sa vision floutée leur donnant l’allure de bannières flottantes dans le vent et plus ou moins allongées selon l’allure à laquelle le véhicule roule. Ça l’endort, il n’aime pas cette sensation et détourne les yeux. Bientôt la « maison » approche, ils sont rentrés déjà. Les hommes restés doivent être occupés à l’intérieur et c’est presque calme présentement. Trop ? Certainement …

« Le chaos ne m’a pas à la bonne on dirait ... » Souffle-t-il, presque pour lui même et surtout, presque désolé. Comme l’enfant sermonné par un père qu’il adore, il se sent blessé.

Oh ça passera, ces choses là ne durent pas. Encore que, justement cette fois tout pourrait-être différent. Jamais encore il n’a tant perdu le contrôle, jamais il n’a eu cette impression immonde d’être victime de quelqu’un et ça le dérange. Besoin de dormir, peine perdue à moins qu’on l’assomme mais si Boogie veille il ne s’en ira pas faire n’importe quoi au moins. Avant de descendre, de rejoindre ses quartiers la bête soupire, constate qu’elle va finir par ses briser les doigts à ce rythme et elle les détend lentement sur ses cuisses. Il va falloir y penser, il va falloir ronger son frein encore, se mettre des chaînes le temps de planifier mais c’est comme impossible.
Auparavant une partie de Jason aurait su se souvenir que le Nord n’est pas seulement un quartier. C’est un autre monde, une ville réduite avec ses propres lois et des gens solidaires qu’on ne peut pas attaquer. Que la Reine -parce qu’elle a des relations gouvernementales- domine en toute chose, qu’elle possède de quoi porter un coup mortel au Sud si elle ne touche pas Jason lui même mais ça … le Clown n’y songe plus. Sa liste noire s’est comme vidée subitement et demeure un seul foutu nom, une seule identité en lettres de sang capitales : Calypso Storm.      

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