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La Foire aux Monstres
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Jason Lecter
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MessageSujet: Re: La Foire aux Monstres La Foire aux Monstres - Page 2 Icon_minitime1Lun 15 Juil - 3:30

La théorie du Chaos

Pas d’obligation alors, jamais question de choix ? Différence. Jason soupire, hausse les épaules. Il voudrait bien lui en donner présentement, des raisons de fuir. Pour mieux le faire revenir et c’est sans fin. Ça ne peut pas être un fleuve tranquille, ça n’est pas si facile. Jason est tellement dur à suivre que ce n’est plus du courage qu’il faut pour oser suivre ses pas, il faut des nerfs solides, une patience à toute épreuve et en fait peut-être que s’il n’était pas si impassible cela ferait longtemps que Boogie se serait pendu dans un coin de l’entrepôt ou qu’il se serait jeté d’un toit. Alors oui possible qu’il reste par envie, parce qu’il n’est pas encore assez brûlé pour aller voir ailleurs quand bien même cela signifierait mourir à la fin.
Des occasions ? Qui ? Quand ? Il s’est bien gardé de le dire ça le bougre ! Lecter fulmine. Imaginer quelques langues perfides venues débiter des propositions traîtres à l’oreille du Croque Mitaine suffit à lui donner la nausée. Pire, il n’en savait absolument rien ! Qu’attendait-il pour lui en parler ? Le déluge ? Il claque la langue, agacé. « Et ça tu n’as pas jugé utile de m’en parler ; bien entendu. J’espère que le dernier a avoir osé date d’il y a longtemps ! »

Et ça ne tient plus à rien, ça flotte dans l’air comme la silhouette de Lecter qui reste à la fois proche et lointaine tout en le clouant au sol. À lui jusqu’à la corde, Boogie est sa propriété et s’il y a bien un miracle là dedans c’est que le Clown n’ait jamais eut l’idée de graver son nom quelque part sur sa peau pour renforcer la chose. Il devrait y penser tien, ça le rassurerait peut-être en fin de compte. Ils se connaissent si bien maintenant que Jason sent la tension qui l’habite à son rapprochement, comme l’envie de fuir ce contact jugé perturbant, la limite, la barrière qu’il n’a fait que vaciller sans la franchir un peu plus tôt mais qui a tellement ébranlé. Patience, pour ça patience, en jouer mais guère trop. Ne pas brûler si vivement la bête en face, pas encore. Dans dix minutes alors ? Allez savoir, on est sûr de rien lorsqu’il s’agit des décisions de cet homme là. Imprévisible jusqu’au bout des ongles, il pourrait en finir maintenant et démolir l’édifice, le laisser se perdre de plus belle dans l’inconnu.
Envie de lui briser les deux mains, qu’il ne les tende jamais ailleurs même en rêve, en cauchemars, qu’il ne touche rien d’autre, ça tient de la prison à ce stade. C’est une captivité, véritable et elle va en empirant. Il voudrait lui dire, lui demander sincèrement et les yeux dans les yeux : tu ne voudrais retrouver ce temps où je te laissais plus libre ? Même six mois plus tôt Jason n’en exigeait pas autant, il en était encore au stade où cette mante religieuse aurait été risible tandis qu’elle est haïssable à ce jour. A se demander ce qui a bien pu clocher, provoquer ce déclic dans un recoin de l’esprit du Clown pour décider un foutu matin qu’il ne le prêterait plus, qu’il mettrait la ville à feu et à sang pour le retrouver et rejoindre ses bras quand il le souhaite. Quand est-ce devenu si profond ? Pourquoi ça n’a rien de simple à la fin ? Parce que c’est ça les relations, crétin. C’est ça s’entourer, c’est vivre en tenant compte des autres, de lui seulement dans l’univers foireux du Clown. Il en devient vraiment passionnément cinglé.

Certes, il est bon de se le demander. En connaît-il d’autres ? Non, évidemment. Alors Jason secoue doucement la tête, l’avoue parce que s’il ment sur ça il ment sur ce qu’ils sont tout deux. « Aucun, c’est vrai. Et encore, je te trouve presque … généreux de leur donner vingt quatre heures. Douze ? Six au pire si je ne les ai pas tué avant parce qu’ils n’ont pas le centième de ce que tu possèdes. » Le balafré écoute la suite, son sourire s’efface peu à peu de ses lèvres et il se mord la langue. S’oublier hein ? Dit de la sorte ça semble facile, comme chasser les toiles d’araignées d’un grenier et ranger des cartons mais ensemble c’est un véritable puzzle qu’ils ont monté et à moins de se faire sauter la tête le premier, Jason ne songe pas à vivre sans lui. Comment les gens du communs nommeraient ça ? Ça dépasse l’entendement, il n’y a rien à comparer, ça n’existe même pas ailleurs. La totalité des psychiatres de cette planète rendraient copie blanche sur cette question. Il n’y a rien à autopsier, pas d’étude à mener car c’est juste … fou. Seuls ensemble, ça a un aspect tragique. Ils ne vivront pas cette histoire ailleurs, avec aucun autre. Âmes sœurs alors ? Ça parait trop simple encore. Jason réduit la pression de ses doigts, ne lâche rien mais écarte le projet de lui éclater les os en morceaux. Bifurcation des yeux glacés, le Clown tient encore sa position cependant comme persuadé qu’il y a encore un moyen, une porte à ouvrir pour … pour faire quoi ?
Tu saignes dit-il. Lecter se reconcentre. « Hm ? »
Boogie ajoute être navré. « Oh ça, ce n’est ri... »  

Noir. Le feu s’éteint comme un cierge soufflé par une tornade et Jason se fige. Tétanisé, statufié le clown n’a pas reculé et c’est d’un regard mort qu’il le dévisage. Prendre trois milles volts n’aurait pas fait pire, pas provoqué ça en lui et l’avalanche qui suit est tellement brutale qu’il ne parvient pas à aligner une suite de pensées cohérentes. Le geste est infime et pourtant il vaut toute la tendresse, l’attention qu’on ne lui a jamais témoigné. Il pouvait tomber, s’écorcher les coudes ou les genoux on lui disait « tu en verras d’autres », on disait, « va nettoyer ça » et si Boogie a toujours veillé sur lui ça n’avait pas cet effet. Éclipse totale et parfaite, c’est le néant qui habite l’homme. Voilà donc l’effet qu’il a lui même provoqué plus tôt ? Attention si fragile, le temps d’un battement de cœur exécuté de travers, comme une seconde remontée en sens inverse au cadran d’une pendule. Juste ça, un petit rien, un grain de sable comme Boogie disait. Celui qui cachait la tempête, une façon de lui rendre l’électrochoc vécu ? Troublant, sans appel et oui il faut le dire ça secoue. Jason ignore depuis combien de temps il le fixe de manière si inanimée, une seconde, dix minutes ? L’horloge interne s’est arrêté pour sa part. Son cœur cognant, bondissant dans sa poitrine lui rappelle qu’il vit et sa respiration reprend. Posant un genou au sol afin de se stabiliser au minimum il détourne les yeux ailleurs pour reprendre pied dans la réalité. Où sont-ils déjà ? En chemin pour rentrer, dans un coin désert en pleine nuit et étalés au sol. Oui voilà, ça revient. Une main libérée qu’il ramène à sa joue, la caressant sagement, noir contre bleu encore.

« Trop irrésistible pour mon propre bien finalement Boogie. » Rire volatile, il se mord la lèvre inférieure et dans une désarmante innocence, digne du « gamin » trop souvent cité il pose un baiser sur sa tempe avant de  le libérer à reculons tant il a seulement envie de rester là, de crever sur place même avec la lune et des chiens assoupis autour pour seuls témoins. Envie de tellement plus, de casser cette limite mais s’il le fait Jason sait qu’il n’en reviendra plus. Deux mouvements de jambes allongés, il s’écroule, assis mais comme vidé de toutes forces en lâchant un profond soupir. « Mais c’est clair maintenant. La seule chose qui me tuera en ce monde ce n’est pas une balle, pas une bombe ou même le Chaos. Ce sera toi. Car tu achèveras de me rendre dingue … » Puis il en rit, rit de lui même en allumant une clope. Un goût de cendre lui revient sur sa langue, à défaut d’autre chose, à défaut d’avoir brisé totalement le mur. « Après tout, qui est obsédé par qui ici ? »         

© Jason L.

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Alastor Burton
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MessageSujet: Re: La Foire aux Monstres La Foire aux Monstres - Page 2 Icon_minitime1Lun 15 Juil - 11:31

La Foire aux Monstres - Page 2 Robert-Capa-Gifs-cillian-murphy-as-robert-capa-in-sunshine-18678048-400-167




Geste irréfléchi, dénué de tout contrôle, spontané et naturel ; envie venue de nulle part qui devait aller jusqu'au bout. Boogie n'a jamais vu ses relations que comme un mélange de sang et de violence où les coups côtoient les caresses, où les baisers ont une saveur d'hémoglobine, où les corps doivent se déchirer pour s'apprécier. Jeu dangereux dans lequel on passe de bourreau à victime, d'agresseur à agressé. Et parce qu'ils ne sont pas des personnes normales, il fallait que Boogie agisse ainsi, mettant une forme pervertie de tendresse dans ce bref coup de langue. La Bête léchant les plaies de l'autre Bête, acte déviant pour les uns, particulièrement écoeurant pour les autres mais en totale adéquation avec leur nature. Goût métallique du sang, saveur amère d'un reste de fard, sel de la peau envahissent son palais et dans les iris de Jason, Boogie y lit le même bug, la même arythmie qui l'a pétrifiée quand le Clown s'était aventuré là où il n'avait jamais été. Un trouble identique, inconnu, incompréhensible. Le typhon déclenché par un tout petit papillon presque insignifiant met en stase Lecter, le figeant sur place, dans le temps et l'espace, annihilant toute tentative de réflexion.
La pression sur les mains du croque-Mitaine décroît et Boogie garde le silence, assiste au lent retour à la normale...mais est-ce-que seulement tout reviendra à cette normale biaisée? Le Clown met à genou au sol alors que ses yeux sombres semblent redéfinir le lieu où il se trouve, du néant se redessinent les herbes hautes, les silhouettes spectrales de la fête foraine au loin. Il se rappelle de ce qu'il était en train d'y faire et avec qui. Il dénoue ses doigts de ceux de Boogie lui effleurant la joue et le Croque-Mitaine soupire, pas de lassitude ni d'agacement. De contentement, de soulagement? Les deux à la fois? Trop irrésistible pour son propre bien. La phrase aurait de quoi le faire rire, entendre cet adjectif qu'il s'est lui-même collé sur le front après avoir failli mourir entre les mains de Lecter prononcé par ce dernier.
La voilà cette limite à ne pas franchir. Cet interdit qu'ils doivent respecter mutuellement pour ne pas se consumer dans quelque chose dont ils ne peuvent saisir la véritable teneur. Car tout ce qui reste après avoir franchi cette frontière, c'est une cruelle envie d'encore, de plus. Une sensation délicieusement désagréable de fourmillement au creux de l'estomac. Ca n'est guère différent d'un comportement addictif à une drogue et pour laquelle on est prêt à n'importe quoi. Boogie en a pris lentement conscience il y a peu de temps. Jason ne devait plus franchir cette limite. Et là, maintenant, l'autre en mesurait également les conséquences. Ca sera un aller simple vers une terra incognita, sans aucun retour ou repli possible. Et comme l'a sous-entendu Lecter -"trop irrésistible pour son propre bien" - c'est une avancée dangereuse qui pourrait leur coûter beaucoup. Peut-être tout peut-être pas grand chose mais il faudrait y aller pour le savoir. Rire léger, le Clown se penche de nouveau sur Boogie pour déposer un simple baiser sur sa tempe avant de le libérer et de reculer.

Le son d'un baiser est tellement plus discret que celui d'un canon et pourtant, les échos n'en résonnent que plus longtemps. Le Croque-Mitaine se redresse sur un coude tandis que Jason se laisse choir à une courte distance de lui. S'il y a une chose qui risque de les perdre tous les deux, c'est ce dont ils ont le plus "besoin". L'autre. Ils sont l'hôte en même temps que le parasite, l'infecté et l'infection. Un équilibre bancal et périlleux mais c'est le leur. Profession de foi de Lecter suivi d'un éclat de rire dont le seul destinataire est lui-même, son Croque-Mitaine est son pilier autant que la bombe qui peut le pulvériser. Boogie se relève, glisse jusqu'à côté du Clown qui a allumé une énième cigarette. Qui est obsédé par qui? Il se tourne vers Lecter. On est identiques jusque dans nos pires travers. Car la jalousie le ronge aussi bien qu'elle ne s'exprime jamais et qu'elle soit juste contenue, mâchée, remâchée. S'il déteste autant la Reine du Nord, ce n'est pas parce qu'elle s'oppose à eux, les rélègue dans leurs quartiers respectifs et leur impose un statu quo presque intolérable. Cette maudite femelle passe du temps avec le Clown. Et il doit assister à ces entrevues, bouillonnant de rage et drapé dans son blizzard impénétrable, voir ces manières détestables d'escort girl raffinée sans pouvoir lui arracher le visage. Un silence sans saveur s'installe avant que Boogie ne le rompe. Six ans. lâche-t-il d'une voix lointaine, le nez levé sur le ciel nocturne. Tu dois te demander à quand remonte le dernier acte imbécile de nos ennemis? Ca fait six ans que nos concurrents ont renoncé à m'acheter par tous les moyens possibles. Il leur aura fallu quatre années et la perte d'une bonne dizaine d'entre eux pour se rendre compte que rien ne m'intéressait et ne m'intéressera jamais chez eux. Il plissa les paupières se souvenant vaguement de bocaux sur une étagère poussiéreuse, de choses molles flottant dans une solution conservatrice. J'ai dû conserver leurs langues quelque part, d'ailleurs.

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MessageSujet: Re: La Foire aux Monstres La Foire aux Monstres - Page 2 Icon_minitime1Lun 15 Juil - 14:27

La théorie du Chaos

La limite n’a rien de physique. Ce n’est pas tant le geste qui fusillerait les fondations, les fissurerait et les ferait s’écrouler. Il est connu que Lecter n’a ni pudeur ni retenue, que tout acte intime passe sous son jugement comme bagatelle, geste comme tellement d’autres. Calypso a plus d’une fois plaqué un baiser sur sa joue, Tess la policière déboussolée s’est accroché à ses lèvres il y a peu quant à ses partenaires d’une nuit, tous sont morts des suites d’un corps à corps avec le Clown. Il n’éprouve rien à cela, c’est même moins enivrant que fabriquer une bombe mais avec Boogie tout est différent. Programme à inconnus multiples où il n’est plus question d’une suite de zéro et de un, plus question de choix et d’options réduites. Une main passée sur l’épaule, la plus fine caresse, le moindre regard plus appuyé que le précédant et tout tremble, tout invoque un minimum de question et exige des explications. On prend les mêmes et on recommence ; on tisonne, on monte le ton, un coup ou deux, des mots et à la fin les revoilà fatigués, côtes à côtes toujours. Pareils dans les travers, il faut bien le dire. Lecter acquiesce en silence, consume sa cigarette toujours plus rapidement. Il ne la sent plus passer, il fume trop.

Six ans donc. Il leur aura fallu du temps pour comprendre à ces imbéciles. Un reniflement mauvais échappe à Jason qui plisse les lèvres dans la plus proche expression possible du dégoût. Dommage qu’il n’en ait pas parlé à l’époque, il aurait bien fait comprendre qu’on ne le quitte pas autrement que les pieds devant. « Je leur aurai bien tranché la tête, qu’ils comprennent définitivement la chose. Puis ce n’est pas comme s’ils avaient grand chose à offrir. » A part la liberté peut-être. Proposer un patron moins exigent, moins despotique, qui ne hurle pas son nom et qui n’use pas de chantage. Bien fade tout ça. Ça ne correspond pas au Croque Mitaine, et il aurait gardé son nom d’antan accessoirement. « Je ne suis peut-être pas facile à vivre mais … tu te souviens cette nuit là ? Ton arrivée. Je n’ai jamais envisagé que tu puisses partir après, à la seconde où tu as passé la porte et que tu as pris cette hache ... C’était bouclé. »  

On avait regardé Jason comme s’il était encore plus fou qu’à l’accoutumé, se demandant pour quelle raison il avait été ramasser quelqu’un en pleine rue alors que depuis sa reprise du gang il avait laissé venir chaque employé, chaque tête. Jamais il ne choisissait, jamais il ne tendait la main et la première chose faite avant même de poser des conditions réelles avait été d’emmener son futur second dans la salle de torture où il avait seulement annoncé : je t’offre une arme, prend celle que tu veux. Jason avait jeté un froid, car cette salle n’avait jamais été ouverte à une autre personne que lui même. Ce qui dormait là n’en sortait jamais, armes chéries du Clown que personne ne devait utiliser et LUI, arrivé de nul part recevait un privilège sans précédant. Les mauvaises langues avaient parlé, bien sûr et les semaines avançant les plus anciens cuisaient de jalousie. Peine perdue, un mois fut suffisant pour qu’Alastor Burton devienne le Croque Mitaine et passe second, recevant ses appartements à l’étage et le droit de tuer n’importe qui chez eux.  

« Tu gardes des petits souvenirs de ça ? Je devrai passer plus de temps dans ta chambre alors, je n’ai jamais vu tes trésors de guerre. Enfin je te traîne dans la mienne sans arrêt il faut dire. »

Un sourire, l’orage est passé une fois de plus et revient cette ambiance plus sage, plus simple. Lecter se relève enfin, chasse la poussière sur son pantalon et s’étire. Une cigarette tuée en plus, une nouvelle embrasée et il observe la route. Il doit rester dix ou quinze minutes pour rentrer et il est certainement tard. Ou tôt, ça dépend du point de vue. Il est temps d’y retourner, de reprendre la vie là où elle s’est mise en pause. « Allez, regagnons notre domaine. J’ai étrangement envie de dormir trois jours … je me demande pourquoi. » Pour rattraper les nuits de veille peut-être ? Il ricane, ravale l’idée d’exiger sa présence pendant ce temps. Un peu de distance sera certainement bienvenue après cette nuit trop riches en rebondissements.
Un pied devant l’autre, les chiens partent en avant, ouvrent la voie et Jason cale son pas sur celui du Croque Mitaine. Rien ne dure en Jason, ni l’abattement ni la dérive. Le bateau est fou, la barre tourne sans arrêt et l’homme se pose au gré de ses désirs de l’heure puis repart une fois satisfait. Sinon, même déçu il va voir ailleurs et avance. Ne reste qu’à faire pareil maintenant, laisser un peu de temps au temps parce que c’était un peu plus pénible que d’habitude mais à la fin Jason revient à ce qu’il est : un Clown, un sale gosse enchaînant les bétises, rangeant les soucis loin derrière lui.

Une centaine de mètres et ils seront rentrés. Le balafré s’arrête, considère son antre et les alentours. Il est chez lui ici, ils sont chez eux. Maintenant tout ira bien et plus jamais, en aucune manière il ne reviendra à ces jours où le rire était laissé de côté. La joie, c’est bien ce qui doit le guider avant tout. Oh il sera encore capable de colère ou d’exigence, il fera tourner son personnel en bourrique, il tuera qui l’ennui mais justement c’est en ce sens qu’il s’est élevé. Qu’il continuera. La solution n’est pas d’oublier mais d’en tirer des leçons pour une fois, Oui … pour une fois.

« Tu … vas rejoindre ton lit j’imagine. Il doit être dans les cinq heures du matin ça semble logique dans un sens. J’hésite un peu personnellement, j’aimerai finir cette bombe aussi. » Sa mâchoire craque, merci Alonso. Une main passée sur ses côtés, il se souvient d’une table rencontrée d’un peu trop près après le coup du Cubain. « Je crois … que ce sauvage m’a cassé deux côtes. Bah, je l’ai mérité je pense. Vous avez bien agis cette nuit, et parce que c’est vous, toi surtout … je vais retenir la leçon. Au fond, l’important dans cette histoire c’est bien d’apprendre de mes conneries. »

Le gamin grandit, un peu mais c’est déjà ça de gagné.
Il n’oubliera pas et comme pour rajouter une ligne au contrat qui est le leur, Jason approche, saisit les mains de son compagnon d’armes et les observe. Il y a imprimé ses marques une fois de plus, les hématomes sont déjà là mais ils disparaîtront comme les autres avant. Une dernière fois avant de rentrer, bleu contre noir dans les secrets de leur univers.

« Je ne te demande pas de changer, je ne veux pas que tu le fasses mais cela étant je … souhaiterai, que tu me parles d’avantage. Si tu as la moindre chose à dire, de colère, de frustration, n’importe quoi Boogie … viens me trouver. Tu n’es plus ce jouet que je ne veux pas prêter, plus un objet que je peux remplacer. » Passant la langue sur ses lèvres, il détourne le regard, cherche des paroles capables de sonner de manière moins creuses que celles déjà formulées. « Hm je ne sais pas comment tourner ça, mais disons … plus qu’avoir besoin de toi, je … tiens à toi ? Quelque chose comme ça ... »

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: La Foire aux Monstres La Foire aux Monstres - Page 2 Icon_minitime1Lun 15 Juil - 16:10




Trop expéditif à mon goût, la décapitation...t'as décidément pas de patience. répond-il légèrement comme certains parlent de cuisine reprochant l'excès de sucre dans une recette. Alors que se noyer dans son propre sang, ça a quand même un peu plus de cachet. Toujours cette fascination morbide pour ce qu'il appelait l'Instant, lorsque la victime sait qu'elle ne survivra pas. La perte de toute espoir, le début de la résignation, de la panique, les questions ou les menaces inutiles qui se lisent en filigrane dans un regard qui commence à se voiler et l'ultime râle, le dernier soubresaut. La relaxe complète du corps. La guerre est perdue et la Mort vient réclamer son du, transformer en un battement de cils, un être vivant en sac de viande voué à la pourriture. C'est comme approcher du Divin, entendre toutes les interrogations qui torturent l'humanité et apercevoir sans pouvoir les comprendre chaotique toutes les réponses. Ca ne l'avait jamais lâché depuis qu'il avait donné la mort pour la première fois. Boogie se voyait alors comme un psychopompe, une sorte d'ange de la Mort accompagnant jusqu'à la toute fin sa victime. Attentif, silencieux parfois même rassurant s'il s'en sentait l'humeur.
A l'évocation de la nuit pluvieuse où une Providence néfaste au possible avait mis Lecter sur son chemin, Boogie hocha la tête. Non il n'avait pas oublié et ça appartenait à ces moments précieux qui jamais ne seront ternis par les années et la mémoire défaillante. Des années de fuite, d'errance et de solitude trompée par des chimères auxquelles il n'avait jamais cru, c'est alors qu'il était vraiment au fond du gouffre, prêt à être submergé, cueilli, moissonné par cette Faucheuse à qui il avait mâché le travail tant de fois que Jason avait surgi de nulle part. Aucune parole n'avait été échangé, il n'y avait eu que ce profond sentiment de se trouver face à un miroir, face à la seule créature vivante sur cette planète capable de le comprendre. Une résonance. Le son cristallin d'un gong funèbre pour n'importe quel habitant de la cité mais qui sonnait comme la plus délicate des notes à ses oreilles. Malgré son état d'épuisement, la Bête avait relevé la tête, humant dans l'air un fumet qui n'était pas sans rappeler sa propre odeur. Boogie s'y était accroché, puisant dans son monstre intérieur l'énergie pour sortir du trou. Aucune question n'avait fusé lorsqu'il a emboîté le pas au Clown en complet violet. Ni de la part de l'inconnu ni de la sienne. La sensation de faire ce qui devait être fait prenait le pas sur tout. Un enchaînement presque naturel comme si cette rencontre au détour d'une ruelle avait été gravée dans la roche il y a des années. Comme s'ils avaient simplement attendu que ce jour vienne pour que des engrenages se mettent lentement à tourner, s'emboîtant à la perfection, sans faux pas ni hoquet. Malgré la jalousie et l'orgueil blessé des autres membres du gang, Boogie ne s'est pas senti comme privilégié. C'était...normal, d'une certaine façon.

« Tu gardes des petits souvenirs de ça ? Je devrai passer plus de temps dans ta chambre alors, je n’ai jamais vu tes trésors de guerre. Enfin je te traîne dans la mienne sans arrêt il faut dire. »
Je gardais. Du moins, je ne fais plus dans le formol et l'organique depuis un bail maintenant. précise-t-il en posant les yeux sur Lecter. Où étaient-ils d'ailleurs ces fameux bocaux? Boogie est certain que ces derniers n'ont pas fini au fond d'un cours d'eau ou d'un trou dans le terreau de la forêt. Bah! ça lui reviendra bien un jour. Trop de viande tue la viande...mais même s'il n'y a plus de choses dans ce genre chez moi, si ça n'a plus des allures de musée des horreurs, tu peux entrer quand tu veux. Retour à une atmosphère sereine et apaisée où l'on discute de sujets affreux sans sourciller. Nouveau chapitre de ce roman écrit à quatre mains et les deux auteurs en sortent grandis malgré les banderilles plantées, les coups de griffes et de crocs qu'ils se sont donnés. De concert, ils se lèvent. La nuit touche à sa fin, les ténèbres vont s'effacer devant l'assaut du soleil. La fatigue qui frappe alors Boogie n'a rien à voir avec celle de plusieurs heures de veille forcée. Elle n'engourdit pas, elle n'est pas une punition infligée par un corps qui a été poussé au bout. Elle est méritée. La Meute s'élance devant eux et ils se dirigent vers le repaire. Une quinzaine de minutes de marche silencieuse mais pas gênée ou dérangeante. C'est un silence bienfaisant dont on se nourrit et qui n'a nul besoin d'être troublé par des mots qui de toutes façons n'auront alors aucun sens. Côte à côte, à la même allure, ils se contentent d'avancer, comme toujours.

Lecter s'arrête avant qu'ils n'atteignent leur doux foyer chaotique. Il libère Boogie, le rendant à sa propre couche tout en prévoyant de peut-être terminé cette fichue bombe qui lui résistait uniquement parce qu'il le voulait bien. Pour le Croque-Mitaine, il n'y a pas l'ombre d'un doute. Dès que les yeux noirs se poseront sur le squelette électronique, la solution jaillira aussi claire que de l'eau de roche parce que c'est Jason Lecter et qu'il a simplement oublié il y a quelques heures qui et quoi il était. On a peut-être bien agi mais ne t'égare plus de la sorte. C'est pas de gaité de coeur qu'on va te rechercher par la peau du dos. Orphée est descendu aux Enfers récupérer Eurydice et même si elle a trébuché, même si elle s'est débattue, Orphée ne s'est pas retourné. Là, sur le seuil de leur "maison", la suite devient maladroite, on jongle avec des choses nouvelles, des notions inédites, les conclusions sont à peine esquissées, à peine révélées, à peine articulées mais leur portée est perçue de la même façon. Boogie se considère comme apprivoisé et avec un sourire, il repense à ce conte qu'il a lu quand il était enfant. Il y était question d'un renard et d'un petit prince, de la responsabilité de l'un sur l'autre, de l'unicité que l'apprivoisé et l'apprivoiseur prenait aux yeux de l'autre, de la douleur éprouvée au départ de l'un, des liens tissés et de l'importance capitale que chacun revêtait. Je tiens à toi...quelque chose comme ça en effet. murmure le Croque-Mitaine en écho à cette déclaration cryptée. Les iris bleus se lèvent sur ceux du Clown. Plus de glace juste de la bienveillance. Ses mains glissent hors de celles de Jason tandis qu'il fait face au vaste bâtiment. Par habitude, il lui propose son bras avant de reprendre. Demain ou dans trois jours si tu te décides à dormir autant, je veux pas voir ces fringues. Du rouge, du vert, du jaune même du rose si ça t'inspire. N'importe quoi en attendant le retour du violet mais plus de noir.


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