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C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS
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MessageSujet: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Mar 20 Aoû - 23:37



      "Allez, c'est un feu mal éteintIl couve ici mais brûle ailleurs"(Louis Aragon)Une grande nouvelle… Dans ce pays, une grande nouvelle était toujours et forcément, par-dessus tout, un grand danger. Que pouvait-il y avoir de bon ? Tout était rempli de mal. Tout était laid, ignoble, et certains arrivaient à ne pas le voir. Mais c’était cela… Voir. Comprendre. Il fallait comprendre. Il fallait qu’ils voient, pour réussir à comprendre. Mais à quoi jouait-on ? Roger n’avait pas dormi depuis trois jours. La date fatidique de la visite du président à l’Académie approchait trop vite. Et il lui faudrait présenter des cours ! Mais quel cours ? Il n’en avait aucun. Aucun de normal. Aucun de présentable. Surtout devant le président. Que lui restait-il ? Il avait fait la liste : premièrement, faire semblant d’être malade, et ne pas assister à cette journée infernale. Deuxièmement, préparer quelque chose à dire pendant une heure, n’importe quoi, quelque chose de stupide et abrutissant. Cela plairait à tout le monde. Il n’avait qu’à recopier le passage d’un auteur à la mode – chose qu’il n’osait pas appeler écrivain –, le traduire et faire croire que cela venait de lui. Et demander aux élèves d’en faire un résumé. C’était simple, c’était un cours de langue, rien de plus que ce qu’on lui demandait. Ou alors… la révolte. Il avait barré cette solution. A quoi bon ? S’il montrait ce qu’étaient vraiment ses cours, il ne serait plus jamais utile à personne. Peut-être était-ce prétentieux de croire qu’il était indispensable à cette école. Après tout, peut-être que d’autres s’en sortaient bien mieux que lui. Il n’avait jamais vraiment cherché à savoir s’il était seul, ou si d’autres faisaient comme lui, et il n’était pas sûr de le vouloir. Que faisait-on à ceux qui étaient dénoncés ? Est-ce qu’on les obligeait à en dénoncer d’autres ? Mieux valait qu’il ne sache rien, et qu’il n’ait jamais rien à dire. Il doutait de ses forces et de son courage, lui qui avait peur de la douleur et de la mort. Non, ce n’était pas courageux de rester à la tête de ces élèves et sous le commandement du gouvernement. Il était sûr qu’on le voyait déjà comme un lâche. Il aurait pu faire de la Résistance ! Mais il était là. Bien payé, bien chouchouté. Ce devait être vrai. Il était lâche.Alors, il restait la quatrième et dernière solution. Ne pas faire cours, et laisser les élèves faire cours à sa place. Il profiterait de ce créneau pour les faire passer à l’oral. L’avantage d’être professeur de langue… D’ailleurs, s’il avait brusquement sorti un cours complètement stupide pour plaire aux visiteurs, comme il l’avait d’abord envisagé, certains se seraient rendu compte du changement. Ils auraient bien vu que son cours ne ressemblait en rien à ceux qu’il donnait d’habitude. Les plus fanatiques auraient peut-être compris quelque chose de grave. Alors, il n’allait pas faire cours. Mais il ne pouvait pas non plus rester immobile. C’était une occasion, une grande occasion. Le président (et lui, comment osait-il lui donner ce nom de « président » ?) allait venir. Il allait certainement parler. Il allait bien parler parce que ça oui, il savait le faire. Et certains croiraient à ce qu’il dirait. La plupart. Des Zinc vireraient Platine. Le discours le plus vrai est celui qui séduit le mieux… Roger ne pouvait pas laisser faire cela. Gordon parlait bien, mais il y avait quelque chose qu’il ne pourrait jamais empêcher : il mentait. Ce qu’il disait était faux, et jamais il n’arriverait à faire en sorte que ce soit la vérité, que la dictature soit bonne, juste et heureuse. Alors si seulement ses élèves pouvaient discerner le mensonge… Malheureusement, Roger avait certainement mis trop de temps avant de trouver son idée. Il aurait dû les y préparer bien avant, sur le long terme. Un seul cours ne serait pas suffisant, loin de là. Cependant, il pouvait miser sur les plus intelligents. Les plus intelligents sauraient s’en servir. Il n’y avait que cela en quoi il croyait encore. Ce n’étaient pas la force et le courage qui allaient gagner. Il avait besoin d’eux, ses élèves. Elle était là, la plus grande force. Mais ils avaient besoin d’aide… juste de ce petit coup de pouce en plus. Pour eux. Ensuite, il s’effacerait. Quand le danger serait là… le président. C’était lui le danger. Et face à lui, il disparaîtrait, il laisserait faire les autres. Non, il n’avait aucun courage.Pourtant, il en fallait pour se lever ce matin-là et aller dans l’amphithéâtre donner le cours qui était peut-être le plus important de sa vie. Il l’avait préparé pendant trois jours… ou plutôt trois nuits, ces trois nuits pendant lesquelles il n’avait pas réussi à dormir. Il avait cherché quelque chose. Il avait trouvé. Ce n’était peut-être pas très brillant, ce n’était pas ce qui allait sauver le monde, bien sûr. Mais c’était son combat à lui et il ne pouvait pas le négliger. Il était tendu, malheureusement. Quelqu’un de subtil l’aurait peut-être remarqué ; par chance, il n’était pas le seul à être tendu, étant donné ce qui arrivait. Ses collègues aussi étaient stressés. Ce jour-là, ce serait comme si le monde entier serait là pour juger de leur potentiel, leurs capacités, pour dire s’ils avaient l’air de bons professeurs ou non. Et lui, c’était un tout autre problème qui tordait l’estomac et lui coupait la respiration. Un seul moment… Il venait d’entrer dans la salle. Il avait vu des élèves. La plupart étaient déjà là, c’était lui le grand retardataire. Toujours. Et quand il entrait, il patientait encore quelques minutes, le temps d’observer les visages de ceux qui étaient là, leurs années d’étude, et mesurer la chance qu’il avait d’être influent lors de la séance en question. S’il y avait trop de platines… il gardait ses brillantes idées pour plus tard et se contentait de leur apprendre la langue, comme il était censé le faire. Pourquoi diable se casser la tête s’il n’avait aucune chance ? Mais cette fois, il ne leva même pas la tête. Peu importait qui était là, il était plus qu’urgent de faire ce cours. Et s’il n’y en avait qu’un qui suivrait, qu’un qui écouterait, qu’un qui se sauverait et échapperait aux discours malfaisants du président, soit ! C’est ç force de résister qu’on réussit. Pas en attaquant d’un seul coup. D’ailleurs, tout le monde l’avait très bien compris. Personne n’avait eu l'audace et la stupidité de lancer une bombe ou une grenade ou n'importe quoi d'autre sur les dirigeants. Et encore… les dirigeants en question n’étaient pas encore venus se promener à l’Académie. Il n’avait pas pensé à cela. Que se passerait-il exactement ? Il s’assit à son bureau et regarda les Plombs. Qu’avaient-ils en tête ? Ils avaient toujours quelque chose en tête. C’était mauvais.♫ Bonjour à tous. Tout d’abord je vais vous prévenir que… le 15 novembre prochain, examen oral ! Je suis désolé, je suis intransigeant. Pas la peine de râler, au fond. Si jamais j’ai prévu d’en interroger certains et que vous n’êtes pas là… Vous en subirez les conséquences. Surtout que, comme vous le savez, ce jour-là, vous avez plutôt intérêt à venir si vous tenez à votre réputation. Et à votre tête,  ♫ marmonna-t-il trop bas pour qu’ils puissent l’entendre. ♫ Pour préparer cet oral, qui ne sera, je vous rassure, pas très difficile, nous allons aujourd’hui travailler… l’argumentation, sur le thème de la politique. C’est très bien de savoir demander son chemin et commander dans un restaurant quand vous allez en vacances dans un autre pays, mais n’oubliez pas aussi que, pour ceux qui voudront suivre les traces de notre bien aimé président qui va venir nous rendre visite… il faudra aussi que vous sachiez expliquer au monde entier en quoi nous sommes meilleurs que les autres et avons compris comme on dirigeait un pays avec ordre… et discipline. Vous allez commencer par préparer un exposé d’une vingtaine de lignes – en français, naturellement ! Ensuite, j’en choisirais un, celui qui me semblera le meilleur, et nous l’étudierons avec plus d’attention. Et surtout, n’oubliez pas que c’est avant tout une épreuve de langue. Soignez votre expression, c’est le plus important. Pas de question ? Alors expliquez en quoi l’Académie Weins est nécessaire pour rendre l’humanité la plus parfaite possible. Soyez persuasifs ! Vous avez une vingtaine de minutes pour réfléchir. Et je demanderai à certains d’entre vous de venir sur l’estrade présenter votre exposé avec votre plus bel accent français. ♫ [Considérez que j’interroge tous ceux qui postent, donc faites votre rédac’ à voix hautes pour que je puisse m’en servir ensuite ;)]


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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Mer 21 Aoû - 3:34

Rebecca Winter Dawson entre dans le salle de cours, l’air confiant comme à son habitude. Elle regarde les gens qui partageront ce cours avec elle en scrutant la classe pour reconnaître les bonnes personnes des mauvaises. Oui, parce qu’il ne faut pas aller voir les gens ignobles et sans but que sont les plombs. Pour bien commencer la journée, il est impératif qu’elle discute avec des gens sains et sensés. Sinon, elle risque d’être d’humeur médiocre le restant de la journée et ce n’est pas ce qu’elle désire. Elle repère l’un des siens ce qui l'a ravi de tout cœur. Pamela est là, fidèle au poste. Elle n’est pas étonnée de constater qu’elle est la première arrivée, c’est son genre. Elle est toujours là, avant les autres à faire un peu de ménage, ranger des livres ou réviser. Bien évidemment, c’est une fille des plus recommandables toujours là pour aider ceux qui ont besoin d’un coup de pouce pour les devoirs. Elle constate la présence de beaucoup d’autres platines dans la salle de cours, ce qui lui donne un léger sourire un peu niais. C’est sa famille après tout, toujours là pour l’aider, le protégé et la soutenir. En leur présence, elle se sent acceptée et apprécier. Et ce, même si elle est… comment dire, lesbienne ? Bref, ça lui fait chaud au cœur de savoir qu’elle est bien entouré. Les platines sont tout simplement parfaits et ceux qui disent le contraire peuvent bien aller jouer dans le trafic. Pourquoi le peuple devrait écouter des infirmes qui se sont blessé indirectement volontairement comme Fred, des alcooliques tout sauf anonyme comme Lexy, des droguées comme Spencer ou des fous furieux comme Jethro ? Non, les gens ont besoin d’être gouverné par des personnes intelligentes et responsables qui se préoccupent véritablement de leur bien-être. Ils rêvent des révolutions ? Sottises… Ils ne parviendront jamais à bout des platines. Toutefois, dans son inconscient, Rebecca a peur. Peur de ce qui pourrait arriver à ses amis, sa nouvelle famille, si les plombs décidaient de mener une véritable rébellion. L’agressivité est souvent reliée à la peur mais dans l’immédiat, elle n’a rien à craindre. Le gouvernement protège toutes les bonnes personnes en ce monde et elle en fait partie. C’est toujours en constatant les merveilleuses personnes qui l’entourent qu’elle remarque qu’il serait plus que temps de s’assoir à sa place. Elle le fait comme à son habitude. Les stridentes cloches sonnent bruyamment dans tout l’établissement, annonçant le début des cours. Prison pour certains, puits de savoir pour d'autres, tout le monde y passe.

Les lèvres de Rebecca forment un énorme sourire lorsque le professeur explique le prochain travaillé. Il donne une occasion en or à la platine d’exprimer tout son amour et son dévouement pour le gouvernement, si parfait soit-il, devant tout le monde. Sans plus attendre, elle prend le crayon mine et écrit tout ce qu’elle pense de l’académie Weins, du gouvernement sans oublier sa politique. Elle écrit le cœur battant vaillamment sous le rythme de l’hymne américain qu’elle écoute si souvent.

Quelle douce mélodie…

Une fois le travail finie, Rebecca insiste fortement auprès du professeur pour commencer son exposé le plus tôt possible. Elle le fait en manifestant des signes avec les mains, des contacts visuels, tout pour attirer son attention. Le professeur en eut assez et laisse la platine commencée. Elle est ravie de l’intention, se lève avec son exposé entre les mains et commence à parler à voix haute.

- Je ne dirais jamais assez sur l’académie Weins. La jeune fille tousse un peu pour raffermir sa voix. Un peu nerveuse, le français n’est pas sa langue maternelle bien qu’elle se débrouille plutôt bien. C’est une bonne élève studieuse. Pour moi, cette académie représente une deuxième chance. On a tous faites des erreurs dans nos vies mais on peut toujours les réparer. Notre gouvernement est fabuleux. De tous les autres… Lit plus attentivement sa feuille pour mieux articuler… systèmes politiques dans notre histoire, aucun d’entre eux n’égale celui qu’on a aujourd’hui. Justice, égalité, liberté et bonheur, c’est ce que l’État nous offre si généreusement. Michael Gordon veut créer un monde meilleur pour tous ces citoyens. C’est également ma vision. Je veux vivre dans un monde où chacun aura sa chance de s’accomplir et d’être prospère. Le gouvernement est compétent et accueille tous ceux qui désirent le rejoindre chaleureusement. Sans discrimination, qu’on soit d’une autre couleur de peau, d’une autre origine ou d’une autre orientation sexuelle, ça ne fait aucune différence. Comme disait le Petit Prince, on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. C’est justement le message que Michael Gordon envoie au peuple américain. Tous, devons l’écouter attentivement et prendre le temps de réfléchir à l’opportunité qu’il nous donne. Unissons-nous tous sous le même drapeau pour créer un monde meilleur !

Voilà la vision de Rebecca à propos de la politique. Gordon, toujours Gordon ! Elle n’en aura jamais assez. Elle l’idolâtre de manière inconditionnelle.

- Merci de m’avoir écouté !

La platine a parlé lentement, essayant de bien articuler chaque mot. Son accent reste tout de même très prononcé. Elle a fait exprès de la faire courte puisqu’elle pourrait parler pendant des heures du gouvernement, sans s’arrêter.

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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Mer 21 Aoû - 13:25


C'est un feu mal éteint.



Il couve ici mais brûle ailleurs.



    Frederic a dormi trois heures et dix sept minutes, lui annonce le réveil quand il rouvre les yeux. Il soupire. Il a terriblement besoin de sommeil, ce ne sont pas sept tasses de cafés par jour qui vont le tenir réveillé. Il repousse les couvertures et péniblement il se lève, sachant très bien qu'il ne parviendra pas à se rendormir. Il ouvre la minuscule fenêtre et s'allume une cigarette en regardant la magnifique vue qu'il a sur l'Académie. Il soupire. Encore une magnifique et longue journée de cours avant de rentrer dans sa petite chambre pour ne rien faire. Il devrait se trouver une activité, il se découvrirait peut être un talent.

    Le trajet jusqu'aux salles de cours n'est pas long, mais en béquilles, c'est comme un parcours du combattant. Son sac de cours sur l'épaule droite, Frederic avance en essayant de s'extraire de sa réalité. En Estonie, c'est déjà l'hiver depuis plusieurs semaines et les températures descendent déjà en dessous de zéro. Aux Etats-Unis il fait encore chaud. Autour de lui, plusieurs Platines le dépassent, des Zincs et d'autres Plombs. Ils marchent vers où comme ça ? Au moins Frederic peut les observer marche jusqu'en cours. Et courir pour certains. Son esprit critique se met en route dès qu'il les voit se précipiter vers les salles de cours. Il les trouve tellement idiots.

    En rentrant dans la classe de français, il apercoit plein de Platines, trop. Beaucoup trop. Il soupire et détourne les yeux pour s'installer à la table du premier rang à coté du mur. Il aime bien cette place, au moins il a la paix et pour un temps il peut se forcer à se concentrer sur autre chose que sur ses propres problèmes. Mais quand le professeur annonce le sujet, il sent un grand énervement lui monter au cerveau. Il prend machinalement une feuille et la fixe avec intensité, comme si le texte allait s'écrire tout seul. Le grand amour de Frederic pour le gouvernement, parlons-en. C'est presque ironique.

    Mais les mots finissent par se tracer sur la feuille, certains restent dans le discours final, pas d'autre. Frederic a toujours du mal avec les langues étrangères. Il en maitrise déjà deux totalement différentes, il a quelques notions de russe, alors le français, franchement, ça lui passe au dessus. Il ne faut pas se leurrer, aucun d'entre eux n'ira visiter Paris. Il écoute le discours des autres en terminant le sien. Les tournures de phrase ne sont pas parfaites, mais il pense que ça ira. Un discours bien hypocrite. Quand vient son tour, il ne s'aide que d'une béquille, tenant son discours dans l'autre main et il vient se présenter devant la classe.

    "Être à Weins est une chance pour nous tous. Le gouvernement nous offre l'opportunité de devenir des personnes meilleures, plus fortes. En cela, nous devons remercier Michael Gordon. Grâce à lui, beaucoup ont un but dans la vie. L'Académie nous apprend à nous investir, à nous consacrer à une cause suprême. Grâce à cela, nous devenons meilleurs. Nous apprenons à suivre les puissants, à leur obéir. Ils deviennent nos modèles et grâce à ... Gordon, nous arrivons à nous sentir utile dans notre société. Les valeurs que Weins nous enseignent nous serviront toute notre vie, quand nous serons des adultes responsables. Cette école donne un sens à notre existence. Grâce à ce gouvernement, un monde meilleur est possible. Il nous donne de l'espoir. ... C'est un peu court, j'ai eu du mal avec certaines phrases."

    Frederic redescend à la place qui est la sienne. Il en pense quelques mots, mais peu. Il est un Plomb, il a conscience que ce qu'il dit est faux, lui. Pas les Platines. Certains accords sont faux dans leurs discours, mais eux n'en ont pas conscience.

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Caleb Reed
Caleb Reed
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AVATAR : Jensen Ackles

DC : Ézéchiel

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Je sais ce que tu penses : « C'est six fois qu'il a tiré ou c'est cinq seulement ? ». Si tu veux savoir, dans tout ce bordel, j'ai pas très bien compté non plus. Mais c'est un Magnum .44, le plus puissant soufflant qu'il y ait au monde, un calibre à vous arracher toute la cervelle. Tu dois te poser qu'une question : « Est-ce que je tente ma chance ? ». Vas-y, tu la tentes ou pas ?

Cet engin raffiné est un Magnum 44 automatique. Redoutable. Correctement utilisé, il efface un homme et ses empreintes digitales aussi.
CRÉDITS : Fish

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Date d'inscription : 19/08/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: 25 ans
CAMP: Adhérant au Gouvernement
JE SUIS: dans l'élite, le gouvernement croit en moi


MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Mer 21 Aoû - 14:29

Le grand jour arrivait. Enfin, Il se déplacerait à l'académie en personne pour récolter les fruits de ses efforts.
Et afin de ne pas le décevoir, Caleb avait fait circuler quelques directives personnelles au sein du campus, dûment relayées par les autres Platines. Pas un faux pli, pas une chemise mal boutonnée, aucune tâche sur les chaussures, il ne laisserait rien passer. Avant de se rendre dans l’amphithéâtre, il avait arpenté les couloirs de l'Académie à la recherche de signes de rébellion, des tags griffonnés aux banderoles subversives, rien ne devait être laissé au hasard pour cette journée à marquer d'une pierre blanche dans les annales de la noble institution.

En arrivant dans l'amphi, il créa la surprise. Vêtu pour l'occasion d'un costume noir, rasé de frais, on n'avait presque envie d'oublier que sous cette élégance ponctuelle se cachait la bête fauve qui terrorisait les pauvres petits plombs, et quelques autres aussi. Une répétition pour le jour J. Il s'assit à sa place sans un bruit, comme à l'accoutumée, tout en haut et au centre. Il n'ignorait pas que certains avaient renommé l'endroit "l'aire de Caleb", car il s'y tenait toujours à l'affût, tel un oiseau de proie, guettant les signes de désobéissance et le manque d'assiduité de ses confrères. Il sortit méticuleusement ses affaires et les disposa avec soin, englobant la salle d'un œil inquisiteur. Il n'avait jamais beaucoup apprécié les langues étrangères. Après tout, les Américains avaient naguère dominé le monde et reprendraient bientôt leur place légitime quand tout rentrerait dans l'ordre, c'était donc aux autres nations d'apprendre à parler la langue de leur glorieux modèle. Néanmoins, malgré ses réticences, il avait travaillé avec assiduité, mais sans laisser paraître qu'il en savait long. Beaucoup de plombs échangeaient des messages en français afin de ne pas être découverts, et c'était d'autant plus amusant qu'ils ne pouvaient se douter que Caleb maîtrisait cette langue mieux qu'eux mêmes. Il lui arrivait même d'en corriger les fautes, avant les auteurs malchanceux.

Caleb écouta le professeur Manesse tandis qu'il donnait les consignes pour les exposés oraux. Il n'avait jamais vraiment eu confiance en cet homme, un peu trop mou pour être honnête, mais il n'avait pas non plus de raisons tangibles de le soupçonner de malveillance. Qu'il apprécie ou non son travail, c'était son problème, tant qu'il respectait les règles et ne bourrait pas le crâne épais des plombs avec de fausses idées sur le Gouvernement, tout irait bien. Et voilà qu'il leur demandait à présent de présenter l'Académie en français. Quelle originalité...et bien soit, il écrirait une jolie rédaction, bien stupide et ennuyeuse à souhait.

A moins que...oui, peut être...la chose valait d'être tentée. S'il appuyait sur le style, il pouvait rédiger un texte suffisamment éloquent qui ne laisserai aucune place à l’ambiguïté. Soit son texte serait lu, achevant de convaincre quelques esprits rétifs, soit le professeur Manesse ferait l'impasse de crainte de voir ses élans libertaires brusquement freinés. C'était un bon moyen de gagner sur les deux tableaux et un peu de propagande pro-gouvernementale ne pouvait nuire à personne. Il commença alors sa rédaction.

"Liberté, Egalité, Fraternité. De grands mots, une devise forte qui orne les frontons de vos lieux publics, un rappel émouvant de votre combat contre l'oppression et la tyrannie. Mais aujourd'hui, qu'en reste t'il ? rien de plus que des mots gravés dans la pierre, effacés par la patine du temps. Nous avions nous aussi perdu nos valeurs au cours de notre tumultueuse histoire, jusqu'à ce que du chaos émerge un nouvel ordre, porté à bout de bras par un homme courageux et déterminé, Michaël Gordon. Il nous a rendu l'espoir qui avait déserté nos cœurs, il nous a permis d'étudier en créant des lieux de savoir et d'enseignement, comme l'Académie Weins, où j'ai eu l'opportunité et la chance d'apprendre votre langue raffinée. Aujourd'hui, grâce au retour de l'ordre et de la concorde, notre nation relève la tête, bien décidée à briller de nouveau. Nos jeunes garçons et nos jeunes filles sont formées à devenir demain les hommes et les femmes d'un grand pays, prêts à faire des sacrifices personnels pour l’intérêt  du plus grand nombre. En cela, je vois le renouveau du patriotisme Américain, le droit et le devoir d'être fier de sa terre, respectueux de ses lois et garant de ses libertés. Nous sommes bénis, ici, à l'Académie Weins, de pouvoir jouer un rôle dans le redressement moral et intellectuel de notre société. Un jour, quand nous serons vieux, nous pourrons nous retourner sans honte sur notre passé et  clamer sans rougir : "j'y étais, je n'étais que de passage sur cette terre mais voici ce que j'ai fait, voilà ce que je lègue aux générations futures qui fouleront ce sol bien après ma mort. Bien plus que des inscriptions dans le marbre, je vous offre la nation idéale et prospère en formulant le vœux pieux que vous y soyez heureux et épanouis". Vous aviez une ancienne devise qui résume parfaitement qui nous sommes, ce que nous faisons : "Travail, Famille, Patrie". C'est sur ces piliers inébranlables que se bâtit le socle des grandes Nations. C'est ce que je suis, c'est ce en quoi j'ai foi.".

Caleb observa longuement l'assemblée à la fin de sa lecture, et nota quelques soupirs de soulagement chez certains plombs. Encore quelques noms à ajouter dans son carnet. Il déposa soigneusement sa feuille sur le bureau du professeur et regagna sa place sans se retourner. "la balle est dans votre camps maintenant", songea t'il en gravissant les marches, "montrez moi comment vous jouez".

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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Jeu 22 Aoû - 11:42




      [Je fais juste un passage éclair, vous pouvez bien sûr continuer à poster dans le cours pour faire vos discours :) Et ceux qui sont déjà passés ont le droit de me maudire à jamais.]

      Il avait donné sa consigne – les élèves travaillaient. Voilà. C’était le moment du cours qu’il préférait. Ce moment où il n’avait rien à faire, à part finir sa nuit et les regarder écrire et réfléchir, ou même faire semblant de réfléchir. Il pensait avoir vingt minutes de tranquillités, mais certains n’avaient pas l’air de comprendre. Ou alors leur montre ne marchait pas bien. Pourtant, il y avait une horloge au-dessus de sa tête, cette horloge que, normalement, tout le monde passait son temps à regarder dans l’espoir que le cours se termine plus vite que prévu. C’était peut-être ce qu’elle essayait de faire : après quinze minutes, une Platine insupportable – comme tous les Platine quand il s’agissait de faire cours après tout – commençait déjà à lui faire des petits signes pour pouvoir passer. Rebecca. Peu lui importait qui passait en premier, il voulait en voir plusieurs, et surtout des Platine. Mais pour un exercice pareil, ce n’était pas étonnant qu’ils se bousculent déjà à la barre. Malgré tout, il attendit encore une ou deux minutes. Les autres n’avaient certainement pas encore terminé. Mais finalement, ces gestes l’agaçaient, et puis : pourquoi leur laisser plus de temps ? Les Platines sauraient certainement improviser, il leur demandait de faire ce qu’ils passaient leur temps à faire. ♫ Bien… nous allons commencer… Rebecca, vous passez en premier. Je vous laisse ma place. ♫ Il se leva de sa chaise et alla se mettre dans un coin, où il pouvait observer tout le monde à la fois. Rebecca montra un enthousiasme désespérément. Elle se mit en place, et commença à parler français avec application. On ne pouvait pas dire qu’il l’appréciait – comment pouvait-il apprécier quelqu’un en train de débiter tellement de preuves d’amour envers son pire cauchemar ? – mais c’était une élève studieuse, et elle s’appliquait. Au moins, s’il n’avait pas pu la sauver, il lui aurait au moins servi à quelque chose dans sa vie : elle saurait parler français. Si elle avait l’occasion d’en profiter un jour pour quelque chose d’intelligent… Les élèves étaient attentifs. Normal, il leur faisait peur. Il avait peut-être la réputation d’être un peu mou, il ne pesait pas ses mots avant de cracher sur un élève tout ce qu’il pensait de son travail. Et justement, quand Rebecca termina, il se retenait de l’engueuler depuis la deuxième phrase de son texte. Pourtant, il commença avec une extrême douceur, comme il faisait toujours, histoire peut-être de les rassurer avant l’orage : ♫ Rebecca, mon enfant… est-ce que vous pensez vraiment que si je fais cours comme ça, quelqu’un aura assez de courage dans la salle pour m’écouter ? Bon, vous avez fait des progrès sur la langue. Mais au diable vos erreurs et votre prononciation, un peu de vie, nom de Dieu ! Et concernant le contenu… « Je, je, je… » On dirait une autobiographie de Jean-Jacques Rousseau ! C’est épuisant. Je suis navré de vous l’apprendre mais, la plupart du temps, tout le monde s’en fout de ce que vous pensez personnellement, surtout quand vous faites de la politique. En disant « pour moi » tout le temps comme vous êtes en train de le faire, vous avez l’air de sous-entendre : « mais si vous avez un autre avis, faites-le-nous partager aussi ! » Est-ce que c’est vraiment ça que vous voulez ? Que tout le monde se mette à donner son avis ? Quelqu’un qui dit « je » tout le temps n’a pas l’air très sûr de lui. ♫ Il s’arrêta quelques instants, juste le temps que les élèves retiennent cette phrase. Et il reprit : ♫ Et « Merci de m’avoir écoutée », sérieusement… Qu’est-ce qui se passe si on ne vous écoute pas ? Collés et zéro au prochain oral ! C’est un cours, nous n’avons pas le choix, et puisque nous n’avons pas le choix, vous n’avez pas à dire merci pour le moment : vous direz merci quand les gens vous écouteront d’eux-mêmes. Sinon, vous passez, au mieux, pour un hypocrite, parce que vous savez pertinemment que votre public est contraint de le faire, au pire pour un gros salaud. ♫ Mais en finissant de parler, il lui adressa un petit sourire. Afin de la rassurer... et de laisser le temps aux élèves d’enregistrer ce qu’il venait de dire. Il y avait neuf chances sur dix pour que Gordon finisse son beau discours par « Merci de m’avoir écouté. » Il fallait bien que Rebecca ait trouvé cette idée quelque part, elle n’aurait quand même pas eu une idée par elle-même ! ♫ Bon, et faites attention aux consignes : je vous ai demandé de parler de l’école, pas du gouvernement. Si vous ne suivez pas les consignes, on pourrait facilement croire que vous changez de sujet par facilité… ♫ Ou parce que vous n’avez évidemment rien à répondre pour défendre une dictature moisie comme celle-là, pensa-t-il. Il la libéra et elle retourna s’asseoir.

      Il hésita pour le suivant. Il voulait un autre Platine : il avait plein de choses à dire sur eux, plein de choses à leur répondre, et leurs discours reflétaient exactement ce qu’ils allaient entendre lors de la journée portes ouvertes. Mais pour ne pas faire de favoritisme, il fut bien obliger de varier et envoya plutôt un plomb sur l’estrade, Frederic. Mais quand le garçon se leva, Roger se mordit la lèvre. Il avait oublié qu’il était en béquilles. Tant pis. Le même traitement pour tout le monde. Frederic récita docilement son texte. C’était inutile, répétitif et ennuyeux, mais au moins, c’était dans la consigne. Il parlait bien de l’école et ne disait pas « je. » Il avait bien compris ce qu’il fallait faire. C’était juste ignoble et vide. En même temps, connaissant Frederic, celui-ci ne devait pas croire un mot de ce qu’il disait. ♫ Merci d’avoir participé… ♫ marmonna-t-il en le laissant retourner s’asseoir. C’était la phrase qu’il disait chaque fois que quelqu’un rendait un travail immonde où il ne disait rien. Il n’y avait pas besoin de plus de commentaires. Cependant, il se ressaisit et décida quand même d’en dire quelques mots. Après tout, un discours de dictateur pouvait être aussi vide que celui-là et faire effet, s’il était bien présenté. ♫ Frederic, ou l’art de répéter trois fois la même chose en trois lignes : « meilleur. » Vous dites trois fois que l’Académie sert à être meilleurs. Déjà, c’est lourd et en plus, on n’a même pas envie de vous croire. Meilleur, certes, mais pourquoi ? Comment ? Si j’arrive avec du jus de citron en vous disant : « Buvez, vous serez meilleurs », vous allez me demander pourquoi peut-être ? Et c’est aussi la question qui me vient quand je vous entends parler. ♫

      Pour la suite, il se tourna de nouveau vers les Platines. Cette fois, son choix passerait inaperçu : vu le niveau des Plombs, mieux valait demander aux meilleurs. Justement, le meilleur pour ce qui était du discours, c’était Caleb Reed. Il le fit monter sur l’estrade et lui laissa la parole. Et pendant les quelques minutes que dura son discours, Roger resta perplexe et pétrifié dans son coin. Il ne savait pas si c’était une bonne idée de le faire passer… Il était peut-être trop bon pour qu’on l’autorise à faire un tel discours devant des élèves. Une fois sorti de l’école, celui-là serait désastreux. Il laverait sans doute plus d’un cerveau. ♫ Très bien Caleb, vous avez admirablement réussi à utiliser votre art de faire des belles phrases pour camoufler… rien du tout, ♫ lança-t-il avec un sarcasme grinçant. ♫ Il n’y a absolument rien, aucun contenu, et c’est bien pour ça que vous avez besoin de camoufler. Pire encore, au début de votre discours, on a l’impression que vous dites : liberté, égalité, fraternité ont été perdus… et comme c’est dommage ! Ce n’est peut-être qu’un défaut de langue, mais je me suis sérieusement demandé si vous comptiez nous faire un discours de Résistance. Ce n’est pas ce que vous vouliez, n’est-ce pas ? ♫ Il était obligé de trouver des défauts de langue et de répondre avec sarcasme. La vérité, c’était que Caleb avait fait un véritable discours de dictateur. C’était terrifiant… vraiment terrifiant. Roger savait bien cacher ses émotions, il était resté immobile et froid. Il avait tremblé, pourtant. On voyait Caleb, on croyait Caleb. C’était aussi simple que cela et aucun raisonnement, si vrai soit-il, ne pourrait rien y faire. Face à la persuasion, il ne lui restait qu’une arme : la persuasion. Sa seule chance était de le discréditer complètement sans le moindre argument, l’humilier. Evidemment, il y avait de quoi réfuter un discours pareil, mais s’il se mettait à sortir des arguments, il était grillé. Ce qu’il disait était faux, mais il n’avait aucun moyen de le faire comprendre avec discrétion. Il n’y avait qu’une seule chose qu’il pouvait se permettre de faire remarquer : ♫ Et je vous rappelle que votre but est de persuader un pays étranger que notre constitution politique est la meilleure… enfin, que l’Académie est la meilleure. Là, je dois dire que vous avez très bien… essayé… de jouer le jeu – malheureusement oui, vous n’avez fait qu’essayer. Vous vous adressez clairement à des Français, très bien, vous faites référence à leur culture et un peu de fayotage sur la langue. Je n’ai rien à dire là-dessus. Mais il y a quelque chose que vous ne savez manifestement pas faire : vous transporter dans l’esprit français. Je m’explique : les Français vivent dans pays où les valeurs et l’opinion commune n’est pas du tout la même que chez nous. N’oubliez pas qu’ils sont souillés par une constitution politique bariolée où toutes les valeurs se valent et où ils ont le droit de désobéir, de critiquer et même de se révolter. Pour eux, voilà ce qu’est la perfection d’un pays. C’est exactement le contraire de ce que nous, nous appelons perfection, et qui est vraiment parfaite : rien de pire pour eux qu’un pays patriote ou chacun pense comme les autres, où tous sont tournés vers le même but. Ils ont d’ailleurs réussi à discréditer complètement la période historique pendant laquelle ils étaient pourtant si proche du meilleur ; et vous, vous arrivez en leur rappelant ce qui, pour eux, est la pire et la plus honteuse période de leur vie : « Travail, Famille, Patrie. » Nous sommes dans un cours de langue, un peu de connaissance en civilisation ne fait pas de mal. Ecoutez, je sais bien que cette devise est formidable, mais à partir de ce moment de votre exposé, vous pouvez être sur que plus personne ne vous écoute. Il faut y aller progressivement, et essayer de penser comme eux, de comprendre leur point de vue, si vous voulez toucher le point sensible. C’est exactement comme si vous alliez voir un évadé de prison qui continue à croire que le pouvoir d’assassiner qui bon lui semble est le meilleur style de vie qui soit, et que vous lui disiez : « Autrefois tu étais enfermé et torturé, tu souffrais énormément et c’était la plus belle période de ta vie ! » Nous savons tous que c’est pour son bien qu’il faut le remettre en prison et lui apprendre à vivre, mais vous n’arriverez pas à le raisonner ! Parlez aux Français comme s’ils étaient des fous. Tout est inversé dans leur esprit, soyez plus subtils. Commencez par inverser votre esprit pour trouver les failles. ♫ Il s’arrêta et retourna s’appuyer contre le mur, pour indiquer clairement qu’il en avait terminé. Caleb retourna à sa place. Avant d’envoyer une nouvelle personne devant la classe, il précisa : ♫ Alors, vous avez bien compris ? Le prochain qui passe veillera d’une part, à donner de vrais arguments, d’autre part il vérifiera avant de passer que son texte est clair et qu’il n’y a pas d’erreur de langue qui ferait comprendre le contraire de ce que vous essayez de dire. Faites comme Caleb, mettez-vous dans l’esprit français, mais soyez plus fins. Et sachez qu’une écriture élégante ne me cachera rien du tout. J’ai demandé un discours argumentatif, pas un rêverie ou un poème. ♫



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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Jeu 22 Aoû - 20:22

Lexy entre de justesse dans la salle de cours. En retard ? Elle ? Jamais ! Quand elle n'est pas là, c'est parce qu'elle sèche. Donc, pas d'inquiétude à se faire. Elle a un peu mal à la tête, la gueule de bois fait cet effet-là. La plomb a eu la bonne idée de se saouler les jours de classe. Négligente ? Rien qu'un peu. Toute façon, elle estime qu'elle est capable de s'éduquer avec ses propres livres et histoires. L’éducation de l'académie Weins ne la satisfait pas. Toutefois, il faut bien se résigner à y aller. On peut apprendre des trucs sympas parfois et c'est aussi une question de ne pas se faire punir. Elle s’assoit en arrière car c'est la seule place de disponible. Le plus loin de Caleb possible, si c'est réellement faisable. Ensuite, le professeur annonce solennellement le travail à faire. La plomb, paresseuse comme elle est, hésite à faire son travail. Bouger un crayon pour un discours à la con, ça n'en vaut pas la peine. Par contre, c'est un sujet qui l'intrigue beaucoup, surtout ces derniers temps. Elle envisage de faire une exception à la règle mais encore là c'est des efforts gaspillés pour Weins. Elle décide finalement de prendre son crayon et d'écrire un peu. Faisant des petits dessins ici et là pour rendre le tout moins ennuyeux. Ensuite, c'est d'un air attentif qu'elle écoute les premiers discours. Lexy cherche à se moquer de ceux qui passeront simplement parce qu'elle trouve certains orateurs tout simplement pitoyables. Tout commence par Rebecca, jeune, naïve et Innocente. Une véritable princesse platine. Elle sait qu'un jour, tous ces beaux rêves s'envoleront en fumées lorsque la révolution éclatera. Quand ? Très bientôt... enfin elle espère. Ensuite, Frederic passe, toujours aussi infirme. L'adolescente a un brin de compassion pour ce pauvre garçon. Quel gouvernement corrompu de laisser quelqu'un tirer une autre, de manière aussi indiscrète, sans réagir. Elle sourit en écoutant son camarade plomb parler. Quel hypocrite... En même temps, les autres plombs comprennent que c'est une forme de sarcasme. En plus, son discours est redondant et un peu trop facile. Elle ne lui en voudra pas. Elle comprend que les gens n'aient pas envie de se donner à fond à l'intérieur d'une école aussi bridée que celle-ci sur le plan politique. Le troisième de présence, Caleb. Elle l'écoute avec de grands yeux en ayant peur. Disons qu'il fait partie des gens qu'elle craint, avec Calypso. Elle trouve le discours de cette brute épaisse... magnifique ! On sent l'émotion, selon elle. Roger critique encore et encore. Elle rit intérieurement avant que le professeur la désigne comme étant la prochaine. Son orgueil vient de prendre un sévère coup de poing, une fois de plus. Elle grimace et se place devant la classe. Elle n'a pas écrit un texte complet, du coup elle va improviser.

- Qu’est-ce que l’académie Weins ? C’est une académie. Bien sûr vous me direz que sa saute aux yeux. Une académie, s’est fait pour apprendre de nouvelles connaissances pour faire de nous des gens instruits. Toutefois, ce n’est pas une institution scolaire comme les autres. On apprend plus qu’une école ordinaire. On acquiert de nouvelles idées et valeurs qui du moins, devraient faire de nous des gens meilleurs. Par conséquent, cette école nous enseigne plus encore, plus que d’apprendre une nouvelle carrière ou autres mais bien une façon de pensées. Une façon dont notre pays a besoin de pour redevenir ce qu’il était autrefois. Parce qu’on le veuille ou non, les États-Unis ne sont pas parfaits. On pourra dire ce qu’on veut mais c’est comme ça. Même si à New York, grâce à l’académie Weins, nous sommes tous unis, solidaires et prêts à redonner au pays sa gloire dans temps, ce n’est pas toujours ainsi sur le territoire américain. Il reste encore beaucoup à bâtir. Je le sais, d’où je viens, le si précieux nouvel ordre de notre gouvernement n’est pas clairement instauré et la troisième Guerre mondial à sérieusement gâter les choses. Que ça vous plaise ou pas, il va falloir plus que des discours pour rallier le peuple américain sous le même drapeau. Ce n’est pas en blâmant les autres qu’on y arrivera, il faut travailler ensemble pour créer un État fort.

Lexy constate qu’elle a fini. Elle aurait pu continuer encore plus mais… elle n’a pas eu le temps.

- Certes, la France devrait prendre exemple sur nos valeurs américaines qui sont des plus nobles et vraies mais dans l’état actuel des choses, je ne vois pas comment on pourrait se dire supérieur. Il reste tant à faire et je suis sûr qu’on y arrivera grâce aux plans ingénieux du gouvernement qui ont donné des résultats florissants. Pour terminer ce piètre discours, je propose à chaque personne dans la salle de se poser la question. Quel genre de pays désirons-nous ?

L’adolescente va s’assoir sans dire un mot de plus. Elle a menti la plupart du temps dans son discours, bien évidemment.

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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Ven 23 Aoû - 10:21

C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Tumblr_inline_mkhq9jUMa51qz4rgp


Encore une journée qui allait être semblable aux autres. Jethro ouvre les yeux et pousse un profond soupir par avance. L'ennui que suscite le moindre cours est presque mortel et les inepties qui y sont proférées lui donnent des envies de vomir ou de claquer la porte...voire les deux, tant qu'à faire. Ce qui est le plus éprouvant, c'est le regard hypnotisé des Platines qui boivent le poison directement à la source persuadés que la vision qu'on leur propose est la bonne. Et parmi eux, sa soeur Emily qui hoche la tête d'un air grave et entendu aux laïus des professeurs qui ont vendu leurs âmes et celles de leurs élèves au Gouvernement. Aucune remise en question, aucun débat, ils absorbent béatement ce qu'on leur vomit au visage. L'Histoire humaine a été intégralement remaniée dans les manuels scolaires, Jethro n'a de cesse de comparer les ouvrages hérités de ses parents et qui datent de plusieurs décennies à ceux de la bibliothèque de Weins. C'est bourré d'incohérences qu'il raie d'un trait rageur, annotant lorsqu'il le peut les livres de l'Académie, glissant entre deux pages d'une Histoire violée un feuillet où il laisse éclater la vérité d'une écriture penchée. Piètre consolation mais seul, il ne peut guère faire plus.

Le cours de français dérogeait toutefois à cette règle immuable de l'ennui. Manesse parvenait à insuffler dans son enseignement une douce brise rafraîchissante dans le marasme culturel qui régnait hébituellement dans les amphis. Subtilement, il amenait ses étudiants à s'affranchir de la pensée unique imposée par le gouvernement Gordon. Le discours, les références et la façon de parler de l'homme lui faisait étrangement penser aux images trop rares qu'il conservait de ses parents.
Pourtant, aujourd'hui, Manesse choisit de suivre un chemin bien plus conventionnel que d'habitude. La visite prochaine de leur "président" obligeait les enseignants à se montrer irréprochables. Pour certains, c'était chose facile puisqu'ils étaient à l'image des Platines...des fascistes. Pour d'autres, il fallait remanier intégralement sa pédagogie et sa façon de faire. Jethro accueillit froidement l'éloge qu'ils devaient faire de l'établissement dans lequel il croupissait depuis quelques années. Les Platines baissèrent aussitôt le nez sur leurs feuilles. Il les imaginait bien la langue tirée, écrivant leur compliment dégoulinant de servilité avec une calligraphie parfaite. Jeth' s'adossa nonchalamment sur sa chaise, un bras passé au-dessus du dossier, balayant l'amphi de son regard sombre et blasé, attendant le défilé des braves petits soldats en devenir fébriles à l'idée de pouvoir vanter devant l'assistance les bienfaits de la boucherie bovine qu'était cette foutue Académie qui broyait les cerveaux, les avalait pour les déféquer tout propres et sous plastique.
Après de longues minutes à bayer aux corneilles, Jeth' se décide envie à se pencher sur sa feuille et à esquisser rapidement une "pub" pour l'Académie Weins. Et il rature remplaçant un "broyer" par un "accueillir", substituant à "zombie lobotomisé" un "citoyen américain exemplaire". Ca le démange de mettre vraiment ce qu'il pense mais il se contente juste de tapisser son texte d'une seconde lecture en filigrane.

Ô quelle surprise...c'est Rebecca qui entame le show. La tête entre ses bras croisés sur son pupitre, Jethro écoute d'une oreille  ce que la jeune fille déblatère avec une ferveur à faire pâlir d'envie n'importe quel gourou. Il ne peut retenir un court aboiement de hyène lorsqu'elle cite Le Petit Prince. T'as plus de coeur ni d'yeux, ma pauvre fille. Fred succède à la Platine débitant son texte qui sonne affreusement faux. Les iris sombres émergent des bras et il adresse un bref salut de la main à l'autre Plomb lorsqu'il regagne sa place. Nouveau Platine...Caleb Reed. L'espèce de brutasse qui a élevé au rang de sport la chasse au Plomb. Vivement qu'il dégage celui-là. Ca ne saurait tarder d'ailleurs, il est complètement lobotomisé. Y a plus rien à sauver chez celui-ci. L'exemple parfait de ce que Weins peut faire de pire. Jethro retrouve l'obscurité de ses bras, serrant de plus en plus les mâchoires au fur et à mesure que l'exposé se mue en discours de dictateur qui lui soulève le coeur et lui donne la nausée. Comment peut-on avoir tout faux et en être aussi convaincu?
Manesse entame alors la critique des trois prestations. Rebecca qui est complètement aveuglée par Gordon qu'elle érige au rang de Dieu tout puissant. Fred et sa tiédeur fade lors de sa lecture. Caleb qui se fourvoie de cible.
La voix de Manesse l'interpelle. Jeth' relève la tête. Envie de répondre qu'il a rien foutu comme d'habitude. Poussant un long soupir, il prend du bout des doigts sa feuille de papier pleine de ratures. Descendant nonchalamment les marches qui menaient à l'estrade, Jethro se tourne d'abord vers son enseignement Si j'ai bien compris, je dois vendre Weins...ou dumoins le concept? avant de faire face à ses camarades. Personne n'attend rien de lui. Jethro ne brille pas par ses résultats. Baissant les yeux sur sa feuille, il commence à lire dans un français où il force volontairement son accent. Qu'on continue à le croire stupide...on ne demande rien aux imbéciles.

On reconnaît la grandeur d'un pays à l'éducation qu'elle prodigue à ses enfants. Weins accueille et reçoit, sans aucun critère ni épreuve de sélection, tout futur citoyen. Qu'importe d'où vous venez et qui vous êtes, ses bras sont grands ouverts et se referment sans distinction sur ceux qui en passent les portes pour libérer des citoyens américains exemplaires. A travers un enseignement de qualité conforme aux directives présidentielles, une discipline stricte, elle apprend à ses étudiants à différencier le bien du mal pour qu'une fois parvenus à l'âge adulte ils puissent s'insérer facilement dans cette société désirée par Michael Gordon. L'internat et les activités sportives permettent le développement de la confiance en soi, en ses semblables et bien qu'il existe de la compétition, c'est un moteur sain qui pousse à sans cesse se dépasser. La division de ses pensionnaires en trois castes distinctes, mais cohabitant ensemble, stimule et permet de montrer aux plus faibles ce qu'ils pourraient devenir. Elle crée une unité, une forme de pensée collective qui fera de nous, futurs adultes, des éléments fiables pour notre pays, des vies utiles et dévouées. Personne ne s'égare à l'Académie. Ne lésinant pas sur le temps et les moyens, cette institution ramène toujours les étudiants qui se sont perdus dans le droit chemin. Une société parfaite, une grande nation ne peut naître que si elle se préoccupe du sort de ses générations les plus jeunes. Les yeux sombres abandonnent sa feuille, pliant son brouillon avant de l'enfoncer dans la poche arrière de son jean, Jethro regagne rapidement sa place, se glissant sur son siège. Il a fait sa part qu'on lui demande plus rien aujourd'hui.

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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Dim 25 Aoû - 22:14


C'est un feu ...



Une traînée de poudre. Tel avait été l’impact de l’information concernant la venue officielle de Michael Gordon et à l’Académie qu’il devait visiter lors des portes ouvertes il régnait un vent d’appréhension générale. Comme une fourmilière soudain dérangée par un coup de pied indélicat les lieux voyaient défiler des étudiants pressés de s’échapper, de parfaire leur allure ou qui cherchaient à atteindre le niveau de discrétion de la troisième plante verte du couloir menant au laboratoire de science ; celle qu’on ne remarquait jamais en somme. Cause à effet ; rien n’arrive sans raison et là où cette annonce revêtait un caractère primordial pour les Platine, elle laissait les Zinc perplexes et les Plombs scandalisés s’ils n’étaient pas terrifiés. Pourquoi alors ? Réponses simples, les attitudes parlaient d’elles mêmes et les mots n’étaient pas nécessaires pour définir les idées de chacun. Pour Hunter Stanton dans tout les cas.
Volontairement depuis que la date fatidique avait été annoncée, le psychiatre quittait son bureau afin d’observer de près comme de loin le comportement des élèves. Initiative judicieuse car la veille, Edmund Weins le contactait afin de lui demander un rapport sur de l’état d’esprit général. Quelques noms furent prononcés, Storm, Host, Reed, Winchester, Mentworth, Fitzpatrick ou encore Pendcastle, Lockhart, élèves qu’il était bon de garder à l’oeil et même Manesse. À l’évocation du professeur Hunter songea qu’il avait effectivement remarqué quelques signes, des détails pouvant casser la crédibilité de cet homme. En vérité, il n’était pas convaincu de son implication totale et aveugle envers le gouvernement. Aux yeux du psychiatre, Manesse était un homme chaussant du quarante deux mais exécutant une brasse coulée dans des chaussures vernies de taille quarante six qui semblaient appartenir à un autre. Trop léger en somme pour ce qu’on attendait des enseignants de l’académie, eux sensés prôner en tout temps le bien fondé des discours de Gordon, la main sur le cœur et les yeux rivés sur un panel d’idées fixes auquel la dictature interdisait farouchement de dévier.

Pour sa part ? Hunter ne soutenait pas et ne soutiendrait jamais le Gouvernement à cette échelle. D’une neutralité à faire un peu plus pâlir la banquise l’homme affichait une résolution froide, un détachement sans précédant et un calme de monolithe. Caractère qui avait séduit le Directeur des lieux et l’avait amené à une rencontre afin de parfaire l’éducation de cette jeunesse vouée à la ruine sans un enseignement cadré. Stanton n’avait pas à pousser les jeunes dans le giron de l’état mais il devait autant que possible éteindre les flemmes de l’anarchie, de la révolution et assurer un suivit personnalisé aux plus récalcitrants. S’il jugeait -au cours de ses entretiens- un élève trop instable et incapable de réagir positivement au traitement de l’Académie, son devoir était de le signaler et le dit-élève disparaissait du jour au lendemain tandis que lui retournait naturellement à son travail comme on tourne une page ennuyeuse d’un livre après l’avoir lue de biais. Aucune empathie, aucun remord, seulement des faits, des réponses logiques à ce qu’il estimait évident. Pour lui qui ne tolérait aucun extrémisme, en bien comme en mal il fallait entre autre arrêter le virus révolutionnaire de la jeunesse qui ne mènerait à rien de plus qu’un creusement de tombes à la chaîne. Laisser les jeunes se livrer à la destruction, souvent personnelle bien avant d’être dirigée vers autrui, revenait à les aligner tous dos à un mur, une pancarte numérotée autour du cou et un canon collé au front dans une immonde roulette russe au terme de laquelle ne survivraient que de rares miraculés. L’anarchie n’est pas affaire de guerre froide, pas formalité administrative qu’on règle en couchant quelques signatures en fin de page non. Elle s’achève dans des morgues saturées, ne comptant plus les cadavres déchirés par les balles et les rares esprits encore en vie en reviennent tellement fracassés qu’ils seront incapables de retourner à la vie civile. Une histoire tragique en un seul acte qu’on rédige dans le sang et dont les larmes versées sont toujours plus nombreuses que les quelques poings levés en signe de victoire. Ces enfants rebelles, voulant se dresser en militants d’une liberté édulcorée sous leurs yeux trop inconscients n’ont pas les épaules, pas la force ni les armes pour mener cette guerre à bien. Ils aimeraient … mais malheureusement pour eux il faut d’avantage que des mots et quelques dégradations publiques pour défier une dictature.

Alors non, Hunter ne souhaite pas laisser la jeunesse à la dérive d’un bateau fou mais pour autant il ne les souhaite pas d’avantage en jolis oiseaux décoratifs dans une cage dorée. Autre forme d’extrémisme, plus sécurisante certes mais les jeunes fanatiques de Gordon n’étaient guère mieux que les rebelles. Les uns criaient oui, les autres hurlaient non en réponse mais où était la différence ? Dans le fondement des choses, ils avaient bien plus en commun qu’ils ne sauraient l’accepter. Ne restait alors qu’à éviter, ou retarder au moins, autant que possible un bain de sang en les amenant à penser par eux même, se faire des opinions personnelles à la fois raisonnées et posées, croire en eux et des valeurs sûres. Être neutre ; en temps de paix ou de guerre c’est le juste milieu, l’équilibre de la balance qui est le plus efficace.

Aujourd’hui, toujours fermement campé dans sa droiture de lame d’épée le psychiatre remonte un couloir et  arrête ses pas face à la porte de l’amphithéâtre. Le professeur annonce la couleur de son cours, Stanton lève un sourcil à peine surpris (faussement ?) à la découverte du sujet qu’il peut entendre à travers les battants clos. Patient, il laisse aller son dos contre le mur et attend les premiers exposés d’élèves. Rebecca aura insisté, naturellement pour être la première. S’il était moins impassible le psychiatre aurait poussé un soupir un brin fataliste, désolé. Platine fanatique, aveuglée par les trois couleurs et les étoiles du drapeau. Dommage, mais comment lui en vouloir ? Le gouvernement l’a -elle le croit- sauvée. Un mensonge énorme mais il n’ira pas lui expliquer. N’est-il pas celui qui l’a orienté vers ce choix ? Si ; et ça valait mieux que de la laisser s’ôter la vie.
Frederic … pauvre enfant perdu. Démoli jusqu’à la moelle des os, comme maudit par on ne sait qu’elle génie tordu qui s’amuse à le tirer par les pieds alors qu’il vient à peine de sortir la tête de l’eau. Sale période hein mon petit ? Il y a des gens comme ça auxquels la chance fait défaut. Il n’a pas mauvais fond, il est paumé à un tel niveau que c’en est impressionnant. Après avoir sombré dans la drogue, après avoir multiplier les expériences malheureuses il n’est toujours pas fixé et en fait encore trop. Révolutionnaire dans l’âme peut-être, mais c’est son propre combat qu’il mène inconsciemment bien avant de se soucier des autres.          
Caleb. Le psychiatre laisse échapper une longue expiration à l’entendre. La couronne de Gordon avait besoin de joyaux, lui est en passe de devenir le plus important, brillant à en brûler les yeux. Hunter l’a vu se transformer radicalement, à un point tel que personne ici n’ignore son nom et on l’esquive plus volontiers qu’on l’aborde. Ce jeune était une carte de choix et c’est le gouvernement qu’il l’a trouvé avant l’anarchie. Voilà qui ne sera pas sans conséquence, le ton du discours est criant de sincérité et de détermination. Entre les lignes, il n’y a rien à lire car tout est aussi percutant qu’un uppercut décoché en plein visage. Si seulement il avait été un peu moins touché par le traitement et encore capable de penser selon sa propre morale.

Réaction de Manesse et cette fois, c’est un oeil qui se plisse de manière à peine perceptible sur le visage du psychiatre. Voilà donc les libertés que vous vous octroyez monsieur Manesse ? Pense-t-il, notant mentalement de citer quelques uns de ses dires dans le futur rapport qu’il rédigera à l’intention du directeur. Ses propos ne sont pas tous dénués de sens -encore heureux sans ça il devrait penser à se recycler et vite- mais pour la notion de pédagogie il repassera. L’académie tient à des valeurs de perfections, les enseignants doivent inspirer une confiance lumineuse et devenir les prêtres d’un culte, le ton cordial et conciliant, valorisant l’effort, l’encourageant. À afficher un tel goût pour le rabaissement il ne risque pas de se rendre parole d’Évangile et si la moitié de sa classe ne ressort pas en crevant d’envie de l’empaler sur ses propres stylos il aura de la chance. Redressé, une main sur la porte Stanton patiente toutefois le temps de voir qui doit encore passer.
Lexy, intéressante cette jeune fille. Pour l’avoir déjà vue à quelques reprises Hunter comprend sa position et son aversion pour l’équilibre trop carré que le gouvernement tente de lui imposer. Elle n’arrivera jamais au rang des Platines car ses réflexions sont celles d’une personne foncièrement lasse, blasée du monde qui l’entoure. Elle se sert des autres, les manipule et ses démarches sont souvent égoïstes. Cupide peut-être, pas stupide. Si on peut l’acheter Lexy a une liste bien établie de désirs et ce qu’elle apprécie est contraire à toute le sacro-saint système politique en vigueur.  
Jethro ; l’une des épines qui dérange réellement l’académie. Agressif, têtu, invivable pour les pro gouvernement et perdre sa sœur qui elle a parfaitement réagit au traitement a fait sauter quelques câbles dans sa structure. Pas étonnant, c’est une épreuve terrible et là, bien entendu il ne suivra pas cet enfer pavé de galets dorés. Lui marchera les deux pieds bien enfoncés dans la marée noire en décochant à qui douterait de sa détermination un sourire aiguisé et un regard qui en dira bien plus long qu’un « Moi au moins j’ai ma conscience pour moi, connard. ». Lui a ce fond anarchique qui peut devenir franchement dangereux en vieillissant car il a déjà prouvé qu’il n’agit pas uniquement de manière égoïste. Il est capable de soutenir les autres Plomb. Ce genre d’esprit explose toujours … et bien souvent il finit par n’avoir aucune limite. À garder à l’oeil, vraiment.

Maintenant il est l’heure. Faire le point sur cette représentation et voir les changements de comportement de chacun en sa présence car tous savent que Stanton ne se déplace jamais pour rien. Sans bruit il passe l’entrée, referme dans son dos et croise d’emblée le regard de Manesse. Quelques pas le long des marches, il choisit une place relativement centrale et croise lentement les jambes, le dos calé contre le dossier et toujours aussi aérien dans les gestes exécutés. Levant légèrement une main en avant, invitation à poursuivre, il annonce simplement. « Continuez je vous prie, et ne tenez pas compte de ma présence je serai observateur uniquement. » Ni ironie ni provocation ; le ton est aussi neutre que le personnage et pourtant … nul doute que personne ici ne saura faire abstraction de sa présence.    


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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Lun 26 Aoû - 4:55

Une autre journée à l'académie Weins. Alanis est assise, dans sa classe au petit matin. Elle s'est réveillée beaucoup trop tôt, une fois de plus. Elle n'a rien à faire mis à part rester dans la salle, à ne rien faire. Elle reste seule à dessiner des animaux, des plantes et bien d'autres. Douée ? Un peu, elle n'est pas une dessinatrice de talent, rien de plus qu'une amatrice qui s'exerce au même moment que les premiers rayons du soleil traversent la fenêtre. Au bord de la fenêtre, elle regarde le soleil levant et l'extérieur. Rêveuse, elle aimerait s'échapper de la salle de classe pour sortir à l'air pur, renifler les fleurs ainsi que tournoyer sur soi-même avant de s'écrouler sur l'herbe fraîche. On la prendrait pour une folle en tant normal, c'est bien entendu en pensant à ce petit détail qu'elle arrête ces songes. Non, elle commence plutôt à regarder les nouveaux venus. Comme pour savoir qui arrivera en premier ou en dernier parmi ces gens tous aussi différents les uns que les autres. Il n'y en a pas un pareil. Dans cette classe, il y a des platines et des plombs. Ça sent les embrouilles, quand plusieurs élèves de ces groupes sont dans la même pièce ce n'est jamais facile. Ce qui l'énerve, que les autres l'obligent à choisir son camp. Elle a des amis dans chaque camp, ça lui brise le coeur de devoir choisir parmi eux. Il fut un temps ou la cloche se mit à sonner. Alanis est entièrement prête pour commencer le cours, ce qui ne semble pas le cas de tout le monde. Remarque, certaines personnes ne sont jamais préparées. L'irlandaise veut avoir un bel avenir, donc elle s'investit pleinement dans ces études. Seul un évènement perturbateur de grandes ampleurs pourrait la faire changer d'avis, reste à savoir quoi. Regardant le professeur, légèrement fatigué, elle écoute les prochaines instructions qui à chaque mot fait augmenter la pression un peu plus. Elle stresse… Non, elle ne peut pas faire un exposé devant tout le monde, elle qui est si timide. En français en plus ! La cerise sur le gâteau, le discours a pour thème la politique ! Ce n'est définitivement pas son jour. Il est encore tôt et on la matraque avec ce qu'elle déteste le plus. L'anxiété monte sans qu'elle puisse contrôler ces émotions. Normalement, il n'y a qu'elle, le crayon, l'efface et le papier. Toutefois, elle louche sur les autres étudiants... Rebecca et Caleb, merde. Deux platines de service, qui ont les oreilles grandes ouvertes à chaque pour repérer chaque mot un peu faux. Elle a peur que ces propos soient mal compris et qu'on la juge à tord. Cette phobie la ronge de l'intérieur comme des rats qui rongent une maison. D'un autre côté, Frederic est là, son ami clandestin. Bon sang, il fallait qu'ils soient dans la même classe en plus ? Malchance, comment va-t-elle garder son calme maintenant ? Sans parler de tous les plombs qui risquent de la dévisager si son discours sonne trop vraie à propos du gouvernement et si le contraire, c'est les platines qui le feront. Nom de Dieu, c'est quoi ce bordel ? Les deux premiers discours passent. Effrayé, Alanis ne sait pas quand elle passera son tour sous la guillotine française. La rousse est asse cultivé pour savoir que cette machine d'exécution a été créée en France, par un certain monarque dont elle a oublié le nom. De toute façon, le temps n'est pas à la réflexion de l'histoire française en détail. Elle n'a pas encore finie d'écrire son malheureux discours et tout ce qu'elle entend sont que pures délires de platine. Ensuite, passe le tour de Frederic. Loin d'être insensible à sa présence, elle essaie de l'ignorer pour se concentrer sur sa feuille. Une nouvelle difficulté s'ajoute suite aux critiques incessantes du professeur Manesse. Elle a l'impression qu'elle va exploser, pleurer, pété les plombs et quitter la classe en courant. L'enseignant sert la vis en demandant des attentes encore plus élevées. Alors que les petites phrases françaises grossièrement structurés commencent à s'aligner d'une certaine façon logique sur sa feuille, quelqu'un d'autre est sollicité à présenter. Alanis... S'il y a un bon moment pour mourir, celui là est parfait pour elle. Le professeur a dû répéter son nom trois fois de plus en plus fort avant qu'elle se décide enfin à se lever l'air nonchalant avec sa feuille entre ces petits doigts. Terrorisé, son coeur s'emballe, dans le mauvais sens et ne demande qu'à sortir du corps de l'irlandaise. Elle est debout, face à la classe. Tout le monde la regarde, perplexe alors qu'elle est tête baissée. C'est son moment...

- L'académie Weins est pour moi...

Elle commence son bégaiement alors que la sueur commence à couler.

- Une école exemplaire parce que...

Son accent anglais est incroyablement présent dans son discours. Au bord des larmes, elle ne sait plus quoi dire. Tremblotante, elle tombe par terre. Plus rien, néant totale. Comme si on venait de lui tirer une balle dans la tête soudainement. Est-ce qu'elle est morte ? Non, simplement évanouie à cause du stresse. Son cerveau n'allait tout de même pas la laissé enduré cette torture psychologique, il est beaucoup trop généreux pour ça. Elle rouvre ses yeux plus tard, peut-être quinze minutes ou une heure, elle a perdue la notion du temps. Pour elle, c'est comme si elle avait dormit une décennie. La lumière l'aveugle un peu. Confuse, elle voit le visage d'un homme. Pendant un moment, elle pense être au paradis avec un prince charmant qui la guider vers ce lieu de repos éternel. La paix et la tranquillité envahie Alanis rendant cette illusion encore plus réelle. Comme tout bon patient victime de ce genre d'accident, à son réveille, elle dit quelques choses de totalement insensé.

- Le paradis c'est génial !


Elle sera déçue d'apprendre qu'elle vit toujours dans ce monde pourri et que son prince charmant n'est d'autre que le professeur Manesse. D'ailleurs, il n'est pas du tout du genre à Alanis. De plus, il est beaucoup plus âgé. Enfin, tout ça n'a plus d'importance puisqu'elle écarquille les yeux pour mieux voir, se rendant compte de sa confusion. Totalement désorienté, une seule question qu'on peut considérer de logiques plane dans la tête de cette rouquine.

- Qu'est-ce qui est arrivé ?


Elle est couchée sur un lit, à l'infirmerie de l'académie.

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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Mar 27 Aoû - 1:46




C'est un feu mal éteint...




Après ses premiers conseils et ses précisions, il envoya Lexy. Caleb l’avait inquiété, il ne voulait plus voir un Platine au tableau pour le moment. Il aurait aimé ne plus voir personne… Alors il n’envoyait que des Plombs. Au moins, il pouvait conclure un « Merci d’avoir participé » pour chacun d’eux parce qu’ils ne faisaient rien de plus : participer. Lexy n’avait même pas envie de venir au tableau, il le vit tout de suite sur son visage. Mais lui non plus, s’il avait été élève, n’aurait pas eu envie de venir. Au moins, Lexy respecta les consignes et les derniers ordres qu’il avait donnés. Mieux encore… elle relativisait. C’était pourtant très fin, mais tout se fondait en un seul discours pro-gouvernementaliste, qui restait pourtant sur ses gardes. Roger se surprit à sourire et cacha son visage derrière ses mains, minant d’être concentré… ou désespéré. Elle faisait bien voir les défauts du gouvernement en les faisant passer pour des choses à corriger. C’était parfait. C’était ce qu’il aurait fait s’il avait eu lui-même à faire un cours sur les bienfaits de l’Académie. Et elle avait bien parlé, dans un bon français. Elle n’avait peut-être pas, dans ses mots, autant de charisme que Caleb, mais il espérait que la vérité parviendrait enfin à contrer le vraisemblable. Elle termina… il avait l’impression qu’elle avait improvisé la plupart du temps. Elle était doué, quel dommage que ce soit dans une école comme celle-ci ! Si elle pouvait partir à l’étranger, étudier… elle s’en sortirait. Mais elle était coincée ici, comme eux tous. Il la laissa retourner s’asseoir. Elle était bien la seule, jusque-là, à avoir eu ce privilège. Mais elle ne devait pas se faire des illusions : il allait parler, bien sûr, il était un incorrigible bavard et ne pouvait s’empêcher de faire une remarquer. Mais Roger pensa surprendre tout le monde en déclarant : ♫ C’est bien. Bon accent. Vous avez écouté ce que j’ai dit. C’est comme ça que vous progresserez, il y a peut-être encore de l’espoir pour ceux que l’on croit perdus, n’est-ce pas ? ♫ C’était tout. Il félicitait quelqu’un, lui, et une Plomb. C’était peut-être bizarre, et d’ailleurs il se trouva bizarre lui-même et rectifia : ♫ Vous avez quand même un peu de mal à extrêmiser. Vous n’arrêtez pas de faire des concessions, mais je sais que vous y arriverez. ♫ Voilà. Une Plomb qui deviendrait Zinc bientôt : tel était ce qu’il voulait laisser entendre. Lexy ne serait sans doute pas satisfaite de l’entendre dire cela, mais il lui parlerait en temps venu. Cet exercice lui servait autant qu’aux élèves… Il voyait bien de qui il devait se méfier et qui avait des capacités intéressantes… pour lui. Cela attendrait la visite du président. Rien de dangereux avant… il improviserait ensuite. Le temps de réfléchir à ce qu’il allait faire, il envoya un autre Plomb. Jethro, cette fois. D’ailleurs, ce n’était pas seulement pour ne plus entendre de Platine : il voulait vraiment entendre Jethro et voir comment il s’en sortait. Il ne lui avait pas encore parlé… il attendait le bon moment, et guettait toutes les occasions pour trouver ce bon moment. Jethro n’était pas sûr de lui, ou alors il n’avait pas envie de passer au tableau pour faire ce travail. Les deux étaient compréhensibles. ♫ Oui, vous avez compris, ♫ répondit Roger quand le garçon lui demanda s’il devait « vendre » Weins. Au moins, il n’était pas encore contaminé… pas comme sa sœur. Il faisait ce qu’il pouvait pour parler français… et on ne pouvait pas dire qu’il n’avait pas fait d’effort pour le discours. C’était dur pour un Plomb de vendre Weins. Autant que cela l’était pour Roger, d’ailleurs, incapable de parler autrement que par doubles-sens. Jethro ne perdit pas de temps pour aller s’asseoir. Il pensait qu’il serait épargné, comme Lexy ? Mais non : Lexy avait fait un travail parfait. Cette foi, Roger avait des remarques à faire : ♫ Vous avez fait de votre mieux pour respecter les consignes, ça se voit, mais il y a quand  même quelques défauts… Vous commencez votre exposé par un argument d’autorité, Jethro. « On reconnaît la grandeur d’un pays à l’éducation qu’elle prodigue à ses enfants. » Mais pourquoi ? Qui l’a décidé ? Méfiez-vous des phrases toutes faites comme celles-là. Elles font joli dans le discours, mais elles sonnent faux, à partir du moment où on y prête attention. Et il manque quelques détails à votre exposé. Vous dites que les élèves pourront s’insérer dans la « société désirée par Michael Gordon. » Mais vous vous adressez à des étrangers, qui ne connaissent pas toujours la société en question. Quelle est cette société ? Et pourquoi serait-elle meilleure que les autres ? Quand vous terminez votre discours, il faut que ce soit impossible pour l’auditeur de demander « pourquoi. » Que toutes les réponses soient déjà contenues dans votre texte… sauf quand vous considérez qu’ils peuvent le comprendre par eux-mêmes. ♫ Il s’interrompit, prêt à interroger quelqu’un d’autre. Mais au même moment, la porte entrebâillée s’ouvrit. Il vit d’abord cette main qui lui parut cauchemardesque… et la silhouette qu’il reconnut avant même de la voir en entier, pour l’avoir si souvent évitée dans les couloirs.

Il ne savait même pas ce qu’il avait à craindre avec cet homme, mais tout ce qu’il savait, c’était qu’il était son pire cauchemar. Il ne savait rien de lui – et comment ? Il passait son temps à l’éviter – et il n’avait aucunement envie de savoir. Il voulait juste ne plus jamais croiser sa route. Quoi qu’il en soit, quels que soient ses avis, Hunter Stanton était chargé de dresser les bilans de ses inspections au directeur. Et s’il était là, il devait y avoir une raison. Il ne faisait que ce qu’on lui demandait… Alors on lui avait demandé de venir. Et il alla s’installer dans la salle, tandis que Roger devenait de plus en plus pâle en le fixant des yeux, espérant peut-être encore que ce n’était qu’un cauchemar et qu’il imaginait le pire entrer dans la salle. Pourtant, Stanton se retourna, lui dit de continuer, comme si de rien n’était. Et peut-être que sa présence, en effet, ne changeait rien ? Depuis combien de temps était-il derrière la porte ? Il n’était pas venu pour rien… Il ne venait jamais pour rien… « on » l’avait envoyé. Il n’y avait qu’un seul « on » dans cet établissement, le « on » que tout le monde suivait aveuglément où essayait de combattre avec les moyens que ce « on » connaissait et voulait contrer. Roger prit son souffle, essayant de paraître naturel. Ce n’était rien… il allait être irréprochable, et continuer son cours, en essayant d’être plus… gouvernementaliste. Il n’aurait qu’à dire « bien » à tout le monde. ♫ Je vous en prie, monsieur Stanton, le cours est ouvert à tout le monde, ♫ lui dit-il malgré tout. Il fallait envoyer un nouvel élève au tableau. Vite. Il hésitait et paniquait, et c’était très mauvais. Mais qui ? Il ne pourrait dire Amen à tout ce que dirait un Platine. Il ne le supporterait même pas. Il ne pouvait pas laisser les élèves écouter, être hypnotisés, et ne rien avoir à dire pour adoucir l’influence que de trop bons discours auraient sur eux. Et il ne pourrait faire venir un Plomb, le laisser parler, ne pas e critiquer. Alors il n’avait plus qu’à couper la poire en deux, et il choisit une Zinc. ♫ Alanis, pourquoi ne seriez-vous pas la suivante ? J’aimerais beaucoup entendre ce que vous avez à nous dire. ♫ Mais Alanis était terrifiée depuis qu’il avait parlé d’exposé oral. Il ne s’en était pas rendu compte. Il voulait juste quelqu’un de neutre qui ferait un travail moyen et il se contenterait de remarques de langues. Alanis ferait largement la faire, telle qu’il la connaissait. Mais elle n’avait pas réagi. ♫ Alanis, s’il-vous-plait ?... Mademoiselle Pendcastle ? ♫ Enfin, elle comprit qu’on lui parlait et se leva. Roger fronça les sourcils. Non, elle n’avait pas l’air bien. Peut-être n’était-ce pas une si bonne idée… « L’académie Weins est pour moi… » commença-t-elle, et elle se mit à bégayer, à trembler. Il fut sur le point de lui dire d’arrêter et de prendre son temps, mais il ne put placer une phrase : elle dit cinq mots de plus, et s’effondra sur le sol. Roger resta paralysée, face à elle, jusqu’à se rendre compte de ce qui s’était passé. Mais les autres élèves s’étaient déjà levés et regardait Alanis. Son teint pâle devint presque vert. Reprenant ses esprit, il se précipita vers la jeune fille étendue sur le sol. ♫ Alanis ? Vous m’entendez ? Alanis ! ♫ Il n’osa même pas regarder dans la direction du psychiatre. Oui, il était le prof dans le cours duquel des élèves pleuraient, puis s’évanouissaient. Sous la panique, il ne sut quoi faire, et il fit même quelque chose de complètement ridicule : il regarda ses élèves, espérant que l’aide tomberait du Ciel. Pas d’aide. Il était seul. Il posa une main sur le front glacé de son élève, mais elle ne réagit toujours pas. ♫ Bon, euh… je vais… il faut l’accompagner à l’infirmerie… ♫ L’accompagner ? Mais elle était complètement inconsciente, elle ne pouvait pas marcher. La situation était terrible. Déjà, il n’avait jamais été confronté à ce genre de problème en classe. Et surtout pas devant le psychiatre. Il avait l’impression de faire n’importe quoi. Mais c’était vrai… la panique lui faisait faire n’importe quoi. Il prit Alanis dans ses bras et annonça : ♫ Je reviens dans cinq minutes. En attendant… Relisez vos discours et… corrigez les fautes si vous en trouvez et… ♫ Il fallait bien qu’il trouve une consigne à donner. Repérer les contradictions internes qui décrédibilisaient forcément un discours en faveur de cette école honteuse ? Non. Il ne pouvait plus faire cela, en présence de Stanton. Il fallait changer son cours… et il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait faire. Peut-être qu’il avait, finalement, remarquablement bien choisi l’élève à faire passer au tableau. Il gagnait cinq minutes pour réfléchir… ♫ Et demandez-vous comment vous pourriez améliorer les discours des cinq personnes qui sont passées aujourd’hui ! ♫ Non, il n’avait rien trouvé de mieux. Il sortit de la salle, Alanis dans les bras, sans se demander ce que les gens penseraient en le croisant. Avant de disparaître, il revint précipitamment en arrière et lança au hasard. ♫ Vous ! Euh… J’ai oublié votre nom. Surveillez la classe en mon absence. Quand je reviens, j’interroge. Et… Vous avez le droit de parler entre vous. Si je mets du temps, essayez d’avoir préparé en groupe un discours parfait, en tenant compte de tout ce que j’ai dit avant. ♫ Il avait désigné une Zinc. Oui, il aurait pu demander à son collègue de surveiller, mais c’était hors de question. Il n’allait pas non plus laisser cette honneur à un Platine, il avait trop peur de ce qui en ressortirait. Et mettre un Plomb à la tête de la classe aurait sûrement eu l’air suspect. Il l’était déjà assez…

Il se précipita à l’infirmerie, et pourtant sa raison lui dictait de prendre son temps. Il n’avait pas envie de retourner dans cette salle, ainsi démuni. Stanton l’avait pris au dépourvu… Il réagissait trop fort. Il avait l’air coupable, autant qu’il pouvait l’être. Il n’était pas encore arrivé qu’Alanis, remua, entrouvrit les yeux, mais quand il l’appela, sa seule réponse fut : « Le paradis c’est génial ! » Elle était toujours inconsciente. Il entra à l’infirmerie… avec une élève dans les bras, cela faisait bizarre, et tout le monde le regarda étrangement. ♫ Excusez-moi… Mon élève… a eu un malaise. Je voulais vous l’apporter le plus vite possible. ♫ Il tenta un sourire, mais les regards interloqués étaient toujours les mêmes. L’infirmière le conduisit jusqu’à un lit et il y déposa la jeune fille. ♫ Je vais rester là cinq minutes, je crois qu’elle ne va pas tarder à se réveiller… ♫ L’infirmière haussa les épaules mais le laissa. Il soupira. Il avait surtout envie de gagner quelques minutes avant de retourner devant cette classe. Qu’allait-il faire ? Il avait peur de continuer son cours, il avait peur de changer brusquement de programme. S’il avait été espionné pendant toute la première partie, il n’avait pas le choix : il devait continuer et avoir l’air innocent. Mais quelle esquisse d’innocence restait-il encore sur sa figure, alors qu’il était pâle comme un cadavre ? Il commença à faire les cent pas, et sortit une cigarette. Il était fou, il était dans l’infirmerie… Il rangea la cigarette, alla s’asseoir près d’Alanis… et retourna devant la fenêtre pour fumer. Il ouvrit en grand. Cela ne servait à rien, il devait aller dehors. Mais si on le voyait dehors à l’heure de son cours ? Il avait vraiment besoin de cette cigarette pour se calmer. Il ne pouvait pas ressortir d’ici dans cet état. Personne ne l’observait, l’infirmière était loin et s’occupait sans doute de quelqu’un d’autre. On savait qu’Alanis était entre de bonnes mains. Dès la première bouffée, il eut l’impression de se libérer d’un poids énorme. Est-ce qu’il avait déjà été tendu à ce point ? Il n’en avait pas la moindre idée. Il resta une bonne dizaine de minutes suspendu au-dessus de la fenêtre avant de laisser tomber son mégot. Il laissa ouvert. Ça sentait la cigarette… si l’infirmière revenait maintenant… Cependant, l’air frais avait dû faire du bien à Alanis qui ouvrit justement les yeux et demande ce qu’elle faisait là. Il s’approcha pour qu’elle puisse le voir et lui répondit gentiment : Vous vous êtes évanouie. ♫ Je suis désolé, je ne savais pas que cet exposé vous faisait si peur… comment allez-vous ?... Il va falloir que je retourne en cours. J’attendais que vous vous réveilliez, vous avez fait peur à tout le monde. Si vous vous sentez en état de revenir, n’hésitez pas. ♫ Il lui sourit, espérant la rassurer autant que possible, ou peut-être à se rassurer lui-même, et repartit enfin. Il regarda sa montre. Combien de temps avait-il manqué ? Au moins, il ne restait plus énormément de temps. Le cours prendrai bientôt fin, il serait libre… sauf si Stanton tenait à lui parler. Mais il n’y croyait pas. Cet homme-là n’avait pas besoin de parler avant de se faire des avis… Enfin, selon lui. Il avança très lentement jusqu’à sa salle de cours et, avant d’entrer, écouta. C’était plutôt silencieux… et organiser. Finalement, grâce au psychiatre, les élèves avaient été sages. C’était une bonne chose. Au moins une ! Il hésita à entrer. Que se passerait-il s’il s’enfuyait brusquement ? Il ne pouvait faire cela. S’il partait, il ne revenait jamais. Du courage… Juste assez pour pousser la porte. Il restait une quinzaine de minutes, et il pourrait tout naturellement libérer les élèves pour qu’ils aillent à leur prochain cours. Finalement, Alanis lui avait peut-être sauvé la mise… voire la vie. Elle l’avait sauvé d’une crise cardiaque, oui ! Bon… J’ai été long, j’espère que vous en avez profité pour bien travailler. Est-ce que quelqu’un est volontaire pour présenter votre travail final ?

[A partir de là : faites le RP de pendant que je ne suis pas là. Le premier à poster fais un discours, le deuxième rajoute quelque chose ou corrige… Un peu comme le jeu « l’histoire sans fin » quoi… ce qui signifie que vous recopiez le discours entier avec les modification dans chaque post pour que dans le dernier il soit entier et parfait et tout bien :) et quand j’aurais décidé qu’il y en a assez je ferai le post de conclusion. H. Allegra Lokhart est responsable en mon absence^^ Ceux qui ont déjà posté ont évidemment le droit de revenir. Amusez-vous bien ! ET TRAVAILLEZ BIEN SURTOUT !]

Policiers
Caleb Reed
Caleb Reed
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AVATAR : Jensen Ackles

DC : Ézéchiel

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Je sais ce que tu penses : « C'est six fois qu'il a tiré ou c'est cinq seulement ? ». Si tu veux savoir, dans tout ce bordel, j'ai pas très bien compté non plus. Mais c'est un Magnum .44, le plus puissant soufflant qu'il y ait au monde, un calibre à vous arracher toute la cervelle. Tu dois te poser qu'une question : « Est-ce que je tente ma chance ? ». Vas-y, tu la tentes ou pas ?

Cet engin raffiné est un Magnum 44 automatique. Redoutable. Correctement utilisé, il efface un homme et ses empreintes digitales aussi.
CRÉDITS : Fish

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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Mar 27 Aoû - 4:05

C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Tumblr_ms3or2UULd1rf964mo2_r1_500

Caleb avait assisté à la scène avec un certain détachement. Les élèves s'agitaient autour de la fillette comme un essaim de papillons futiles. Au moindre incident, tout le semblant de discipline volait en éclat, quel constat affligeant. Ce qui l'interpella en revanche fut la panique du professeur Manesse. Il avait carrément dévissé le pauvre, perdu tout contrôle, l'air hagard, attendant des directives. Il était beau le libre penseur à présent. Quoi ? Il avait décidé de laisser la classe à un Zinc pour amener Alanis à l'infirmerie ?. C'était la goutte de trop, cette fois ci le professeur avait dépassé les bornes, et Caleb comptait bien le lui faire savoir, un tel affront se devait d'être lavé. Et il commençait à avoir l'ébauche d'un plan. Il avait vu avec quelle délicatesse Manesse avait pris soin de la jeune fille, il attaquerai par là, un levier affectif. "Donnez moi un levier et un point d'appui et je vous soulèverai le monde", brave Archimède... Caleb aurait pu le pasticher aussi : "toute personne qui pousse un Platine dans la merde doit s'attendre à subir des retombées équivalentes à plusieurs fois l'embarras suscité".

Il descendit paisiblement les escaliers, ignorant les regards interrogateurs des autres élèves. Que Caleb choisisse délibérément de quitter le cours sans permission était une première, mais bien fol celui qui se serait mis sur sa route. Il ouvrit la porte d'un coup de poing bien lourd, d'avertissement d'abord. Une manière peu subtile de dire "n'essayez même pas de me suivre", de rage ensuite. Il profita du trajet jusqu'à l'infirmerie pour reprendre son calme, et quand il arriva, les jointures de ses doigts étaient devenues blanches à force de serrer les poings. Il passa devant la porte, prit une longue aspiration, relâcha tranquillement et déboutonna quelque peu sa chemise. Il retira sa veste, retroussa ses manches dans une attitude de décontraction, il était prêt à entrer en jeu sitôt que Manesse sortirait rejoindre la classe. Il se positionna à l'autre bout du couloir, à l'opposé du chemin que prendrait le professeur pour retourner dans l'amphi, et attendit. Il n'eut pas longtemps à patienter avant de voir émerger l'enseignant, encore un peu ébranlé et confus. Il attendit que ce dernier soit hors de vue pour se faufiler à l'intérieur de l'infirmerie. L'endroit puait le tabac, cet imbécile ne respectait donc aucune des consignes de sécurité ?. C'est alors qu'il vit Alanis, étendue sur un des lits, aussi pâle que les draps qui l'entouraient. La petite rouquine était encore sous le choc, elle se remettait difficilement de son inconscience momentanée. Un sentiment que Caleb connaissait bien, il avait déjà été mis KO encore que la chose ne se soit plus produite depuis un long moment. On n'oublie pas facilement cette sensation de flottement, comme être plongé dans du coton. Sans le côté agréable, étrangement.

Il prit délicatement une chaise, l'approcha et s'assit à califourchon, assez proche d'Alanis pour instaurer un climat de confidence, mais néanmoins séparés par le dossier pour éviter qu'elle ne panique. Pour une fois, sa réputation jouait contre Caleb. Il lui adressa un sourire des plus amicaux, pour bien lui montrer ses intentions. L'air décontracté était une autre mise en scène pour rassurer la jeune fille, il espérait que son stratagème fonctionnerait. Il prit la parole d'une voix douce, comme il seyait lorsqu'on ne voulait pas brusquer une personne convalescente.

"Chut, restes tranquille, tout va bien, je suis juste passé prendre de tes nouvelles, rien de plus". Il avait susurré le tout en continuant de sourire, un sourire de facade mais qui se voulait bienveillant. "Je sais ce que tu traverses en ce moment, j'ai vécu ça moi aussi, tu sais ? Les gens l'ignorent souvent, ils ne voient de moi qu'une brute épaisse. S'ils s'étaient donnés la peine de me connaître, ils auraient vu combien je leur ressemblait. Je sais que tu as peur, que tu n'es pas rassurée, j'étais comme toi avant, avant que le Gouvernement ne me sorte de la merde. Quand on a été baladé d'orphelinats en pensions, c'est difficile de s'acclimater à l'Académie". Il n'en pensait pas un traître mot, l'Académie avait été la meilleure chose qui lui soit arrivé, la seule fois où il s'était enfin senti complet, accompli. Mais un peu d'empathie attendrirai la petite, l'effet de surprise jouait en sa faveur. Caleb, le bourrin de service, avait finalement un cœur et avait choisi de l'ouvrir à une jeune Zinc en première année. Quel coup de tonnerre, ou plutôt de poker. Enfin, tant qu'elle gobait ces salades, ça suffirait. "J'ai fini par m'y faire, parce que j'avais des gens sur qui compter pour m'épauler dans les moments douloureux. Je ne suis pas ici pour te farcir la tête -que tu as fort jolie si tu me permets- d'âneries en tout genre"...hou l'horrible mensonge, vilain Caleb songea t'il..."mais parce que, comme moi tu as besoin d'aide, et que c'est maintenant à mon tour de renvoyer l’ascenseur. Parce qu'on m'a aidé, parce que je crois qu'on peut tous se serrer les coudes. J'ai bien vu que le professeur Manesse t'en demandait trop, tu n'étais pas prête à subir une telle pression et j'en suis conscient. Quel incapable !!".

Caleb avait volontairement surjoué l'indignation, encore qu'il n'avait pas menti sur ce dernier point. Il s'empressa de rassurer Alanis : "n'aies pas d'inquiétude, je ne laisserai pas un irresponsable qui fume dans la chambre d'une personne qui vient à peine de subir un malaise avoir encore l'opportunité de te tourmenter. Je vais t'aider sur ce devoir, on va travailler ensemble, d'accord ? contrairement à lui, je ne te laisserai pas tomber moi". Excellent choix de mots, elle qui s'était payé une belle chute en s'évanouissant. Il se leva, rangea sa chaise et s'approcha d'elle à pas mesurés, pour ne pas l'effrayer. Pas tellement par pitié, il ne tenait pas à tout foutre en l'air, c'est maintenant que ça allait se jouer. Il se pencha délicatement, et lui chuchota à l'oreille :

"Reposes toi maintenant, reprends des forces et des couleurs, nous nous reverrons bientôt" et sans prévenir, il lui déposé un léger baiser sur le front. Voilà qui achèverai le travail. Ce qui la garderait désorientée et laisserai le temps à ses paroles de faire son chemin.

Il la laissa à ses pensées et reprit le chemin de la salle de cours. Le professeur devait avoir remarqué son absence depuis son retour, et ne manquerait pas de baliser en émettant des hypothèses. Il ne tarderait pas à apprendre la vérité, et sa réaction serait des plus amusantes. Caleb allait voir si Mr Manesse aurait les couilles de lui infliger une quelconque sanction, si près de la visite présidentielle, et s'il comptait griller l'un des meilleurs prototypes de Gordon pour protéger la frêle Alanis. Il attendait avec impatience le prochain coup du professeur.

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H. Allegra Lockhart
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ANNÉE D'ÉTUDE : Troisième année

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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Mar 27 Aoû - 10:32




Allegra était arrivée à l'heure, évidemment.

Un cours de langues, un de ceux qui lui opposait rarement des difficultés. Avoir reçu un enseignement plurilingue dès son plus jeune âge n'était pas étranger à ses capacités, mais c'était le lot de tous les enfants de bonne famille. Précepteurs de français, allemand, italien, la jeune femme parlait avec aisance et fluidité sans toutefois être parfaitement bilingue. Le souvenir de la crise qu'elle avait piqué à ses parents pour apprendre l'allemand autrichien en particulier lui arracha un sourire rapide. Les Lockhart en furent horrifiés mais elle fut ravie de sa victoire.
Le cours en lui même ne passionnait pas particulièrement Allegra. Les exercices, de niveaux variables, pouvaient parfois présenter un intérêt mais toujours de manière éphémère... L'ennui revenait la hanter, comme d'habitude. Le professeur en revanche intriguait H.. Il y avait en lui un quelque chose sur lequel elle ne pouvait mettre le doigt et qui captait son attention. Grand, brun, séduisant, il jouissait d'une bonne réputation auprès de ses élèves malgré son exigence. Une ou deux fois, Allegra s'était demandée s'il pouvait faire partie de la résistance; la réponse ne lui était pas apparue clairement. Pas que ça ne l'affecte - pour le moment - mais il semblait régulièrement mal à l'aise lorsque les élèves Platines entraient en jeu. En même temps, ce ne serait pas le seul à être sidéré par l'esprit formaté des Platines. Un certain nombre de professeurs, peu importe leur degré d'allégeance à l'Académie et au Gouvernement, restaient perplexe face au discours huilé et copié collé de la future élite américaine. Caleb Reed, James Miller, Rebecca Dawson, Charlotte Cook, Matilda Flemming... De bons petits soldats obéissant. Sans compter son cher et tendre, ce bon Hugo Farrell. Où était-il d'ailleurs? Tournant la tête elle ne le vit pas, haussa les épaules. Officiellement, ils étaient ensemble, mais dans la pratique, c'était une toute autre histoire. Elle l'appréciait mais l'entendre encenser Gordon du matin au soir la rendait folle. Ils s'éloignaient de plus en plus, leur rupture n'étant plus qu'une question de temps, mais Lockhart savourait encore avec le même plaisir les regards de jalousie des autres filles. Farrell faisait fondre beaucoup de coeurs, ce qui expliquait pourquoi Allegra restait relativement passive face à ses charmes. Elle n'avait pas de coeur.

Le cours se déroulait avec harmonie. Faites une éloge de Weins en français, vous avez vingt minutes. Plusieurs élèves passèrent au tableau, Zinc, Platine, Plomb. Tous ou presque furent gratifiés d'une remarque acide qui fit sourire Allegra. Si certains discours sonnaient creux, d'autres ressemblaient à des textes de propagande officiels. Merveilleux. Elle avait mené sa tâche consciencieusement, rédigeant un paragraphe ordonné en soignant la grammaire et même l'orthographe, en insistant sur l'éducation donné et la transformation bénéfique. S'extraire de leur condition pour devenir des hommes et femmes nouveaux, porteurs d'un nouveau message pour rétablir ordre et dignité en l'humanité décadente. De jolis mots bien agencés, juxtaposés mais vides de convictions. Si eux étaient censés rendre l'humanité parfaite, l'humanité avait du souci à se faire. Hypathie n'était pas une résistante, mais pour côtoyer de près les hautes sphères du pouvoir, elle savait pertinemment de quoi il en retournait. Voler l'âme des jeunes et la remplacer par un souffle factice, made in Government. Youpi. En deuxième année seulement, elle se demandait combien de temps elle parviendrait à garder son esprit froid et calculateur avant qu'il ne devienne la propriété exclusive des politiciens. Elle hésitait sur la marche à suivre; ne voulait surtout pas résister - elle n'avait pas le tempérament d'une héroïne délivrant les consciences obscurcies. Elle-même profitant de son charme et de son pouvoir de persuasion pour manipuler son entourage à la baguette, elle était plutôt mal placée pour faire la leçon à ses dirigeants. Or, se voir dépossédée de son caractère et de ses convictions, pour autant qu'elle en ait, ne la réjouissait pas outre mesure. Et elle ne pouvait s'en ouvrir à personne.

Les mensonges tombent dans son oreille distraite lorsque la porte s'ouvre. Pas un retardataire, mais une... surprise inattendue. Monsieur Hunter Stanton lui-même, éminent psychiatre, l'une des bêtes noires d'Allegra. Elle haïssait les pseudo-psychiatres et psychologues pour l'avoir considérée comme une bête de foire, enfant. Sa rancoeur sourde gronda en elle. Inspirant, elle tourna la tête et tenta de faire fi de la présence de l'intrus. Du coin de l'oeil elle observa Frederic Host, le pauvre petit mouton noir, soupirer discrètement. Son discours à lui l'avait bien fait rire... Elle-même n'aurait su être plus mauvaise foi. Une petite voix timide s'éleva de l'estrade et la blonde reconnut la petite Alanis. Une gentille gosse, avec malheureusement trop peu de jugeote malgré sa farouche détermination à ne pas prendre parti. La blonde allait s'en détourner lorsque soudain, Alanis disparut.

Il y eut un moment de stupeur avant que toute l'assemblée ne réalise qu'elle s'était évanouie. Ridicule. Ridicule. Comment espérait-elle survivre dans cet univers si elle s'évanouissait à la moindre contrainte? Les yeux acier d'Allegra lorgnèrent le plafond. Bon Dieu. Manesse intervint, visiblement désemparé. Il faut l'accompagner à l'infirmerie? Non, t'es sérieux?
Une partie de ses camarades s'étaient levés et elle s'apprêtait à en faire autant (trêve de plaisanteries, ce cours là devenait absurde) lorsque le professeur la désigna du doigt. « Vous ! Euh… J’ai oublié votre nom. Surveillez la classe en mon absence. Quand je reviens, j’interroge. Et… Vous avez le droit de parler entre vous. Si je mets du temps, essayez d’avoir préparé en groupe un discours parfait, en tenant compte de tout ce que j’ai dit avant. »

Allegra faillit s'étrangler.
J'ai oublié votre nom.
J'ai. Oublié. Votre. Nom.
Il se foutait de sa gueule?

Bouche ouverte, il ne lui laissa pas le temps de répliquer et fila avec la rouquine effondrée dans ses bras. Allegra serra les poings et les mâchoires, avant de faire valser ses longs cheveux derrière son épaule. En attendant, elle était responsable de la classe. Caleb Reed se leva brusquement, bouscula quelques élèves et sortit à la suite du prof. Connard, pensa-t-elle. L'occasion ne devait pas se présenter une nouvelle fois. Elle était responsable, elle allait les faire se plier aux ordres.
Rapidement, elle se leva, descendit les escaliers de l'amphithéâtre avec une démarche de mannequin et se dirigea vers le bureau et se retourna pour faire face à l'assemblée. Heureusement qu'elle avait opté pour sa veste tailleur Chanel noire, un jean sobre et des escarpins: une tenue parfaite pour imposer le respect. Les murmures diminuèrent lorsqu'elle promena ses yeux acier sur l'assemblée. Sourire carnassier.

« Monsieur Manesse a peut-être oublié mon nom, mais soyez certains que moi je n'oublierai pas le vôtre si vous causez des ennuis à partir de cet instant. » La menace, à peine voilée, pesait de tous son poids. « Faites ce qu'il vous a dit. Relisez les discours, trouvez les erreurs. » Elle ne put s'empêcher d'ajouter une remarque sardonique pendant qu'elle prenait la chaise du prof, croisant ses longues jambes. « Il s'agit montrer à quel point notre Académie peut rendre l'humanité parfaite... alors allez-y, soyez parfaits. »

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COMMENTAIRES : Sachez mes chers que vous vous trouvez face à la Reine de l'Académie. Reine que vous devrez acclamer, admirer parce que j'ai été élue par tout le monde comme étant la plus belle de cette fichue Académie. Mais ne vous réjouissez pas : beauté ne veut pas dire stupidité...
Ça fait six ans que je suis réélue, et je compte bien continuer jusqu'à mon départ.
Je suis également la Dirigeante en chef du Quartier Nord et je peux vous faire décapiter d'un simple claquement de doigt. Je suis également une prostituée de luxe et mes clients me sont entièrement dévoués alors dis un seul truc de travers sur moi et j't'envois en prison jusqu'à la fin de ta vie !

Allez sans rancune : je suis magnifique et intelligente, t'es rien face à moi !


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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Jeu 29 Aoû - 15:53

Ce cours était mortellement ennuyant... Calypso soupira une nouvelle fois et laissa tomber sa tête au creux de ses bras étendus sur la table. Sa voisine, Allegra, lui lança un regard perplexe auquel la blonde répondit par un soupir digne de l'ennui qui la gagnait depuis le début du cours. Elle s'ennuyait à mourir... En général elle appréciait plus ou moins ce cours puisqu'il lui permettait de progresser en langues étrangères, ce qui était toujours pratique lorsqu'elle était autorisée à quitter New-York avec ses clients. C'était toujours plus valorisant de pouvoir tenir une conversation avec le boulanger français lorsqu'elle se baladait à Paris ou de pouvoir engueuler un allemand qui lui lançait un regard trop désireux alors qu'elle voulait juste s'assoir tranquillement. Ce cher monsieur Manesse leurs apprenait des langues étrangères et si Calypso était plutôt douée, ça ne changeait rien au fait que se retrouver dans un amphithéâtre rempli de Plombs-cons et de Platine, c'était ennuyant. La tension était palpable et on pouvait toujours sentir les regards noirs des Plombs et les mouvements de mentons dédaigneux des Platines. Et entre ces deux ennemis, il y avait les Zincs... Les gentils Zincs qui ne savaient pas où se mettre et qui, s'ils avaient le malheur de se retrouver entre les deux P, en prenait tellement plein la face qu'il prétextait des maux de tête pour prendre la fuite. C'était épuisant de devoir continuellement se justifier auprès des Plombs et des Platines alors Calypso avait décidé, lors de sa seconde année, qu'elle allait arrêter de se justifier. Qu'ils aillent se faire voir ailleurs ces fichus P s'ils s'avisaient de l'ennuyer avec leurs ''rejoins-nous'' car elle ferait le contraire, juste pour les emmerder.
Le professeur venait de terminer son discours et il avait donné la consigne de ce qu'il fallait faire. Calypso faillit s'étouffer lorsqu'elle sut ce qu'on lui demandait de faire. Un discours... Un discours ?! Est-ce qu'elle avait une gueule à faire des discours ? Merde ! Elle regarda Allegra prendre son crayon et se mettre à écrire son discours avec attention et sans même avoir besoin de le lire, Calypso savait qu'il serait génial. Allegra était douée pour les discours pour promouvoir quelque chose : donnez-lui un crayon et un papier et demandez-lui de faire un discours sur le bien-fondée de la plaque d’égout et elle serait capable de convaincre la ville entière d'avoir une plaque d'égout accrochée au dessus de son lavabo... Allegra savait trouver les mots pour convaincre et la Reine l'admirait pour ça. Calypso, elle, n'était pas douée pour promouvoir quelque chose tant qu'elle n'y croyait pas passionnément. Elle aurait pu écrire un excellent discours sur le Quartier Nord mais sur l'Académie... Sérieusement ? Calypso était plus douée pour détruire que pour promouvoir, ce qui rendait l'amitié entre Allegra et elle assez amusante : l'une promouvait tandis que l'autre détruisait. Calypso savait appuyer là où il fallait pour faire mal, elle savait quand mettre de la menace ou de la compassion dans sa voix pour que son discours transperce le cœur et atteigne l'individu même s'il était plus que barricadé. Calypso était douée pour détruire et pour convaincre et rallier des gens à sa cause. Mais demandez-lui de discourir sur un sujet qui ne la passionnait pas ou auquel elle n'attachait aucun intérêt et alors son discours aurait le niveau d'un gamin en maternelle... voir pire en fait... La blonde savait parfaitement qu'elle était incapable de faire l'exercice que venait d'exiger le professeur mais étrangement elle s'en contrefichait. Il y avait suffisamment de Platine et de Plomb dans la salle pour qu'ils s'entretuent à coup de discours et puis le professeur n'aurait pas le culot de demander à la Reine de l'Académie son avis sur l'établissement... Oh il aurait pu le faire, évidemment, mais c'était risquer de voir la blonde jouer de sous-entendus en sous-entendus de telle façon qu'il n'aurait plus su ce qu'elle savait ou ignorait. Calypso était très douée pour bluffer et c'était rare qu'elle ne parvienne pas à apprendre des choses qu'elle était censée ignorée juste en bluffant : après tout personne n'était sûr de ce que l'entourage pouvait avoir dit et pour ce qui était de l'établissement Weins, c'était Calypso qui régnait.

« Tsss... Rappelle-moi pourquoi je suis venue, Allegra ? Je pourrais être tranquillement en train de siroter une limonade en lisant un livre au lieu d'écouter un ramassis de connerie et de voir un abruti frétiller de la queue en rabaissant tout le monde... » cracha la blonde à son amie.

Elle n'attendait pas spécialement de réponse et soupira une nouvelle fois. C'était rare qu'elle soit dans ce genre d'état en cours mais pour le coup, elle s'était rarement autant ennuyée. Depuis qu'on avait appris la nouvelle de la venue de Gordon, c'était du grand n'importe quoi en cours... Calypso avait espéré que le professeur Manesse n'aurait pas suivit la logique du ''Gordon va venir donc chantons en son honneur'' mais bon... apparemment elle avait placé de trop grands espoirs en cet individu qui, finalement, était comme les autres. Manesse n'avait même pas fait l'effort de changer les esprits de ses élèves en parlant d'autre chose que Weins et Gordon, pff... Calypso tourna la tête sur le côté pour apercevoir les élèves se lever un à un pour discourir. Rebecca commença et Calypso ne chercha même pas à comprendre ce qu'elle disait... Elle était bonne cheerleader mais pour ce qui était des discours, elle avait encore beaucoup à apprendre... mais au moins elle donnait l'impression de vouloir apprendre, ce qui n'était pas le cas de tout le monde... Frederic se traina lamentablement devant la salle pour parler d'une voix tellement ennuyante et inintéressante que Calypso faillit s'endormir. Mais si son esprit s'endormait en entendant le discours pitoyable du sans-rotule, ses yeux restaient aussi aiguisés qu'un rasoir lorsqu'elle le regardait. Elle le haïssait et n'oublierait jamais ce qu'il avait fait et dit, parole de Reine. Elle regarda la limace rejoindre sa place et se retint de ne pas éclater de rire en voyant la concentration sur les yeux de bovins de Frederic : il souffrait mais ne voulait pas laisser ça transparaître ? Peut-être qu'elle aurait dû lui péter les deux rotules, ça lui aurait fait les pieds... Calypso sourit méchamment en pensant à son jeu de mot qui était, avouons-le, de très mauvais goût mais bon... Lorsque Caleb se leva, Calypso ne put s'empêcher de le suivre du regard et de se redresser sur sa chaise. Elle posa sa tête dans sa main droite et écouta attentivement ce que le septième année disait. Ou non... Calypso cessa immédiatement de l'écouter lorsqu'il parla de Gordon et se mit à penser à autre chose pour ne pas l'écouter. Caleb était impressionnant et son discours était parfait : Calypso était certaine que si elle l'avait écouté jusqu'au bout, elle se serait levée pour applaudir. Même en se détachant de l'individu et en n'essayant pas de comprendre les mots qui s'enchaînaient en français, la façon qu'il avait de parler et de bouger rendait le texte attirant. Rah son cerveau faisait n'importe quoi en ce moment. Elle cessa de penser à la cuisson des courgettes lorsque Caleb retourna s'assoir et elle faillit tomber de sa chaise lorsqu'elle entendit le professeur Manesse critiquer le discours de Caleb. Était-il fou ou complètement bouché ?! Même en pensant à la cuisson des courgettes, Calypso n'avait pas pu s'empêcher de dévorer chaque mot du discours de Caleb et de se mettre à partager son point de vue... Si ça ce n'était pas un bon discours, qu'est-ce qui pouvait l'être ?! C'était étrange que le professeur s'acharne ainsi sur Caleb... C'était même louche... Calypso fronça les sourcils et se redressa complètement sur sa chaise : elle venait de trouver quelque chose qui clochait. Manesse s'était moqué des discours des Platine alors qu'il s'était contenté de peu de critiques à l'égard de ceux des Plombs... C'était bizarre... très bizarre... La blonde tourna la tête et Caleb entra dans son champs de vision : le Platine ne laissait peut-être rien paraître mais Calypso sentait bien qu'il avait flairé une proie en la personne de Manesse. Amusant... La blonde sourit et reporta son attention sur le professeur Manesse sans plus prêter le moindre regard autour d'elle. Lexy parla et Calypso s'attendait à ce que Manesse se moque d'elle et lui fasse remarquer qu'elle ne vendait absolument pas l'établissement mais non, le professeur la félicita... Calypso en sursauta presque et regarda Allegra :

« C'est une blague j'espère ? Même le discours de l'autre limace vendait plus Weins que celui de cette alcoolique... »

Jethro suivit la Plomb et son discours aurait pu orner un rouleau de papier toilette tant il était sans intérêt... De toute façon Jethro n'était qu'un abruti, un dingue qui ne supportait pas que sa sœur jumelle soit passée Platine. Bon ce n'était pas illogique puisque les deux P passaient leurs temps à s'affronter et donc les jumeaux allaient devoir se faire face mais ça ne changeait rien au fait que les yeux de Jethro semblaient fous à chaque fois que la blonde le voyait. Il était dangereux et il le savait parfaitement... Là encore Manesse ne fut pas si méchant dans ses critiques et pourtant il aurait dû... Calypso haussa un sourcil en entendant la porte s'ouvrir mais son instinct lui dicta de ne pas regarder qui venait de rentrer. Toutes les têtes se tournèrent vers l'individu alors que Calypso regardait toujours Manesse et son effort fut récompensé puisque le professeur devint blanc et s'il s'était évanoui, ça n'aurait même pas étonné la blonde. Mais non, il continua son cours comme si de rien n'était mais Calypso avait bien vu sa réaction et maintenant elle se demandait qui avait pu le mettre dans cet état... Elle tourna la tête et son regard se posa sur Hunter Stanton... Tiens donc... Ainsi Manesse était effrayé par Hunter ? Pourquoi donc ? Calypso sourit en se disant qu'il y avait un secret à découvrir et qu'elle n'avait pas complètement perdu son temps en venant en cours. Elle regardait toujours Hunter, cherchant à comprendre pourquoi il était venu, lorsqu'elle entendit un bruit de chute et l'instant d'après le professeur Manesse emportait dans ses bras une petite rousse que Calypso reconnu comme étant Alanis. Il quitta la salle en désignant Allegra comme chef de classe et Calypso sentit son amie s'étrangler de rage lorsque Manesse fut incapable de se rappeler de son nom. Calypso lança un regard compatissant à son amie et la regarda reprendre le contrôle de la classe de façon parfaite. Allegra avait une autorité naturelle dont elle jouait en ajoutant la peur grâce à la menace : elle savait comment mener des troupes mais sûrement pas comment s'en attirer la loyauté. Qu'importe, Calypso savait que Allegra se foutait royalement de la loyauté tant qu'elle pouvait tirer les ficelles. Elle vit Caleb quitter la classe et se fit soudain la réflexion que Manesse avait chargé une Zinc de prendre le contrôle de la classe... Pas une Platine... Pourquoi donc ? C'était étrange, très étrange... Elle échangea un regard avec Hunter et lorsque Manesse revint en cours, son regard se fit carnassier : elle venait de se trouver une proie. Le professeur reprit son cours et Allegra rejoignit sa place et il s'attendait sûrement à ce qu'un volontaire se désigne de lui-même mais il pouvait toujours rêvé s'il espérait que Calypso se lève. Elle le regardait fixement mais son regard n'avait rien de sympathique... Le silence régnait dans la pièce depuis quelques moments lorsque la porte s'ouvrit brutalement et un surveillant entra dans la pièce. Il promena son regard sur la salle et ses yeux se plantèrent sur Calypso puis il dit d'une voix forte et calme :

« Mademoiselle Calypso Storm, le directeur vous demande de toute urgence. »

Pas besoin de faire de dessins : le directeur n'appelait pas Calypso pour rien. La blonde se leva et se dirigea vers le surveillant mais avant de quitter la salle ses yeux de glace se plantèrent dans ceux du professeur :

« Monsieur Manesse... » dit-elle en inclinant légèrement la tête pour le saluer « Monsieur Stanton... » ajouta-t-elle en regardant le psychiatre « Bonne fin de cours... »

Et elle disparut à la suite du surveillant après avoir jeté un dernier regard sur le professeur Manesse. Le directeur l'avait sûrement appelée pour quelque chose d'important et que s'était-il passé d'important aujourd'hui ? Le cours de Manesse et l'évanouissement de Alanis... Calypso sourit en avançant : elle se demandait ce que le directeur allait lui demander exactement et ce qu'elle lui dirait... Après tout il y a des choses qu'on gagne plus à laisser enfouies pour les sortir du sable au dernier moment, sous le nez de la ''victime''. Manesse n'avait qu'à bien se tenir car le chemin vers le bureau du directeur allait décider Calypso quant à savoir si elle allait confier ses soupçons au directeur ou si elle allait les garder pour elle... Après tout c'était la porte-parole du directeur et il écoutait toujours avec attention ce qu'il disait...

« Par ici, Mademoiselle... »
« Je connais le chemin, merci. »

Et la blonde s’engouffra dans le bureau du directeur, bureau où personne d'autre qu'elle n'entrait...

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MessageSujet: Re: C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS C'est un feu mal éteint... Il couve ici mais brûle ailleurs [A tous les élèves] - CLOS Icon_minitime1Sam 14 Sep - 19:35


C'est un feu ...



Pour qui se plaît à observer ses semblables, une foule est un véritable panier de crabes et surtout une mine d’informations en tout genre. Sous un œil avisé un dos qui se raidit ou s’affaisse, une mèche de cheveux replacée, un rictus crispé ou des jambes, des bras croisés sont autant de signes propres à des états mentaux particuliers. L’arrivée du psychiatre ne réjouit pas certains, laisse d’autres perplexes quant aux restants ils le détestent pour le rôle qu’il incarne. Hunter ne leur en tiendra aucunement rigueur car ce n’est pas donné à tous d’apprécier les praticiens de ce domaine. Faut-il avouer que le nombre de charlatans n’aide en rien à redorer le blason du métier. Première impression, celle que laisse Manesse autrement dit : la panique.
L’homme a donc quelque chose à se reprocher ou au moins à cacher. À n’en pas douter monsieur ne dort certainement pas sur ses deux oreilles lorsque vient l’heure de rejoindre son lit et si pour l’heure Stanton n’est pas ici pour creuser la question, il note toutefois mentalement de se livrer à l’exercice ultérieurement.

La prochaine élève est appelée, Alanis Pendcastle. Monsieur Manesse doit avoir oublié ses lentilles ou ses lunettes et au cas où il ne porte ni l’un ni l’autre il serait grand temps pour lui de se rendre d’urgence chez un ophtalmologue. Cette pauvre jeune fille est morte de peur, de trac et rien qu’à observer le mouvement rapide, effrayé de son regard on le remarque sans peine. Un œil de biche affolée, piégée par le cruel chasseur sous une ligne de tir dégagée. Sincèrement, il devrait lui dire de rester assise et au plus vite sans ça elle risque fort de lui tomber dans les bras … ou au sol. Ce qui est le cas présentement. Note de signaler cette incompétence à tenir compte de l’état de nervosité « évident » des élèves. Tous ne sont pas faits pour discourir et prendre la parole n’est pas chose facile surtout lorsqu’on est sujet à une timidité aussi maladive que celle de la demoiselle. Car oui ; la sienne crève le plafond et les yeux accessoirement. Un souffle à peine plus long que les précédents témoigne de la lassitude du psychiatre, le temps de réaction du professeur de Français n’est pas pour le réjouir outre mesure par ailleurs et s’il ne daigne pas prendre les choses en mains Hunter n’aura aucune hésitation à le faire. Mais non, l’homme se réveille et s’active, balance des directives à ses élèves et nomme … Allegra -dont il avoue avoir oublié le nom- pour surveiller sa classe ? Cette fois, c’est un froncement de sourcil qui plisse le front d’ordinaire parfaitement lisse du psychiatre. Un zinc pour tenir les rangs ? Mais à quoi pense-t-il donc par tout les diables ?

Et comme si chacun était soudain poussé par une mauvaise conscience les événements s’enchaînent à peine le professeur disparu avec la petite Alanis inconsciente. La riche héritière blonde a beau se poster en dominatrice sur l’estrade il est évident qu’elle n’aura pas l’aval des Platines et la « fuite » de Caleb en est le signe le plus percutant. Les êtres supérieurs n’ont aucun compte à rendre aux inférieurs. L’académie est ainsi faite, sur un système de classe et de hiérarchie. En encourageant la perfection, on crée fatalement des divisions et si cette façon de faire n’est guère « honnête » elle est en réalité hautement efficace et d’une fourberie rare lorsqu’elle s’adresse à la jeunesse. Pour s’arracher de leur misérable condition de traîtres les Plombs doivent évoluer, s’assagir et passer chez les Zinc qui eux, logiquement seront un jour ou l’autre attirés par les lauriers, l’éclat magistral de ces élèves qu’on qualifie d’exceptionnels, fierté d’un pays et espoir des générations futures. Le bon vieux tour de l’âne et de la carotte qui finit toujours par avoir un effet et provoquer des tours de roues. L’appât du gain, le besoin d’être reconnu et d’être honoré, félicité ; trop cèdent à cette idée au mépris de ce qu’ils sont mais le gouvernement les veut ainsi, les formate des années durant jusqu’à ne laisser sortir un jour qu’une armée de robots sans âme dont l’unique couleur spirituelle reste celle du métal le plus cher. Et ciel … que c’est hideux, que c’est désolant. C’est fade, ça frôle l’insipide et pourtant il passe outre, ne se révolte pas plus qu’il s’attriste car là n’est pas son rôle. Il observe et voit, constate les répercussions de ce jeu de rôle grandeur nature où les protagonistes sont à peine maîtres d’eux même ou de leur sort. Et plus ils s’élèvent, plus ils se dressent au rang de pantins sans autre volonté que celle qu’on a un jour décidé de leur attribuer. Au final, pour l’être neutre qu’est le psychiatre, c’est l’élève le plus parfait qui est le plus à plaindre mais pourquoi plaindre un jouet sans émotion qu’un Dictateur éclatera un funeste jour sous son talon comme s’il était sans valeur puisqu’il en possède tellement d’autre ? Le jouet en question, parce qu’il est ainsi programmé, se fiche éperdument de son sort tant qu’il satisfait son propriétaire. Alors oui ce jeu là ; il est sans fin et de larmes finalement il n’y en a pas à verser.      

Du cours que reste-t-il ? Pas grand chose. Les élèves ne se rassemblent pas pour discuter et plancher sur les erreurs évoquées, beaucoup s’en moquent et estiment avoir déjà fourni assez d’efforts en mentant comme des arracheurs de dents dans leur discours. Et Allegra peut bien mettre en garde, citera-t-elle Caleb comme déserteur ? Non. Ira-t-elle cracher sur Rebecca ? Certainement pas et glissera-t-elle que Calypso n’a pas daigné prononcé un seul mot en rapport avec le cours ? Toujours non. Finalement ; d’autorité il n’y en a pas car la seule qui existe au delà des Platines et de la « Reine » : c’est celle des adultes, professeurs et autres minutieusement choisis. En un sens -aussi lamentable que ce soit- l’expérience n’est pas inutile et lorsque Manesse revient à son poste, c’est mademoiselle Storm qui semble être demandée et s’éclipse. Ce sera largement suffisant pour aujourd’hui. À son tour le psychiatre se lève, se pose un instant sur les marches et réclame l’attention par son immobilisme. S’il attend ce n’est pour rien. « Mesdemoiselles, messieurs, mon apparition parmi vous a été demandée par notre Directeur afin de juger de votre implication envers l’académie, de votre travail personnel ainsi que … de la qualité de son personnel. J’ai eu le plaisir de constater que chacun à sa manière avait relevé le défi imposé et soyez certains que vos efforts seront soulignés. Sur ce, poursuivez en ce sens. À bientôt. »

[…]

Reposant son stylo au dessus d’une liasse de feuilles, Hunter Stanton se laisse aller dans le fond de son fauteuil de bureau et laisser errer son regard sur la fenêtre face à lui. Le ciel est bleu, froid comme l’air dehors. Froid comme l’homme qui vient de coucher sans détours ses avis et appréciations. Aucune fioriture, aucune complaisance et pas de remords. Le rapport du jour est bouclé et chacun des élèves présents a été cité après le professeur Manesse. Lui aura reçu nombre de remarques même si la qualité de son cours -en lui même- n’était pas à remettre en cause. Ses réflexions en revanche méritaient une mise en garde et soulèvent plusieurs points d’interrogation. Est-il si fidèle qu’il veut bien le laisser croire ? Hunter en doute. Non, en fait il est persuadé qu’il ne l’est pas. Et il ne lui en tient pas rigueur, pour cet homme il n’a ni haine ni sympathie.

Pour les élèves, des points étaient à mettre en évidence. Préciser les idées de l’un ou l’autre et recommander des mesures, des changements pour plusieurs d’entre eux. Calypso ne doit plus être appelée en plein cours car c’est laisser croire que le travail n’est pas assez important pour qu’elle l’achève. Mauvaise effet vis à vis des classes. Pour Jethro, Alanis, Lexy, Caleb et Frederic il serait bon de prévoir une rencontre à huis clos afin de les écouter plus en détails. Tâcher d’instaurer un climat plus paisible à défaut de le rendre pro gouvernement. Avancer pas à pas. Par la même, Hunter soulève l’idée que des réunions seraient bénéfiques. Non pas celles qui visent à rassembler les groupes entre eux pour les mettre d’accord, mais plutôt les membres de chacun d’entre eux. Écouter séparément des Platines, des Zincs et des Plombs serait un bon moyen de mettre le doigt sur ce qu’ils attendent, ce qu’il espèrent, ce qui les déçoit.

Aujourd’hui ne représente qu’une infime partie du dossier qui sera envoyé au Directeur concernant les portes ouvertes et les décisions à prendre ne le seront pas à la légères. Elles ne le sont jamais. Le travail n’est pas fini mais au moins, pour le moment Stanton n’a entouré aucun nom de rouge alors, personne n’est condamné. Pour le moment …    

RP CLOS

© Jason Lecter



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