« ll y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète,
où sont les véritables causes des événements. » — Balzac.

26 janvier 2069.

Je me rappelle très bien de ce jour. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est le jour de ma naissance. Certes j’étais un peu trop jeune pour pouvoir se rappeler du merveilleux jour où je suis venue au monde mais mes parents n’ont pas arrêté de m’en parler. Enfin mes parents façon de parler. Plutôt mon père car c’est lui seul qui m’a élevé comme sa fille et qui mérite que je l’appelle « papa ». Il m’a plusieurs fois raconté l’allégresse qui l’avait envahi lorsqu’il a enfin pu me porter dans ses bras, le large sourire qui s’était dessiné sur ses lèvres. Mais je ne me rappelle pas de ce jour pour ça non. Je m’en rappelle car c’est ce jour-là exactement que ma mère nous quitta. Elle n’est pas morte, elle a juste décidé d’envoyer balader mon père ainsi que moi après m’avoir porté neuf mois, puis de nous quitter comme si de rien n’était. Mais au fil du temps j’ai fini par m’y faire. Je grandis à New York dans un quartier modeste où mon père restait attentif à mes moindres faits et gestes. Je réussis à oublier ce manque maternelle petit à petit et plus le temps passait plus je devenais proche de mon père.

15 juin 2081.

C’était l’année où les premières révoltes commencèrent. Je devais être à peine âgé de douze ans à l’époque. Je n’étais encore qu’une petite fille tout frêle, innocente. Mais cela changea un beau jour lorsque je vis mon père manipuler une arme à feu. Contrairement aux autres, je ne fus pas apeurée mais plutôt curieuse. Je me demandais bien quel était cet objet et à quoi il servait. J’ai découvert une fascination pour ces armes, une passion que partageait également mon père.

3 septembre 2087.

Durant les années qui passèrent, je ne fis pas vraiment attention à la reconstruction dû à la troisième guerre mondiale. Etant trop jeune mon père préférait éviter de me choquer, que je sois impliqué dans cette histoire mentalement. Je ne me souviens pas vraiment du bug de l’informatique seulement quelques souvenirs tels que les explications de mon père quand je lui demandais pourquoi il n’y avait aucuns technologies auparavant. Ce n’est qu’en 2082 à treize ans que je découvris un nouveau monde. Un monde peuplé de nouvelles technologies accompagné d’une terreur qui régnait dans les villes.
Lorsque discrètement un nouveau dictateur s’installa aux pouvoirs, je suppliai mon père à quitter New York pour partir à Chicago. Juste avant le coup d’état à partir de 2085. A Chicago je continuais à grandir comme toutes les autres jeunes filles de mon âge, mais malgré mes efforts j’étais très mauvaise en cours. Je me disais que jamais je ne réussirais à faire la fierté de mon père, à faire son bonheur …

En 2087, à dix-huit ans trois ans avant ma majorité je pris une décision qui allait radicalement changer ma vie : celle de s’engager dans l’armée. Mon destin était tout tracée je le savais. Je n’avais aucune chance de poursuivre mes études au point où j’en étais, j’étais fasciné par les armes à feux, je ne pouvais pas y échapper.
Je laissai donc mon père à Chicago, où j’étais persuadé qu’il était en sécurité et je partis faire ma combattante à l’armée. Là-bas je fis de merveilleuse rencontres et des plus tristes. Je me souviens de toutes les missions que j’ai pu faire à l’étranger. De tous les voyages que j’ai pu faire avec mon père lors de mes « congés » et surtout une restera à tout jamais gravé dans ma mémoire pour le restant de mon existence …

8 mars 2098.

Plusieurs choses se succédèrent bien vite après mon entrée à l’armée. Avec mon père, pensant que New York était redevenue un peu plus calme qu’à l’époque avec Michael Gordon toujours au pouvoir, nous retournâmes dans ma ville natale. Je serais heureuse de dire que ce fut un immense plaisir d’y retourner mais ce ne fut pas le cas. L’évènement qui resta gravé dans ma mémoire se passa quelques jours après notre retour. Une gamine de six ans fut tuée sous mes yeux à cause d’une balle perdue. Je me souviens de chaque instant de ce moment. Son sourire lorsqu’elle me vit, puis l’incompréhension mélangé à la tristesse lorsqu’elle reçut le choc. Et enfin ses yeux … j’avais l’impression de me revoir à six ans courant, gambadant partout dans la ville … chose qu’elle ne fera plus jamais.

Complètement métamorphosé avec cet évènement, je choisis de faire des recherches durant des jours, et des nuits avec les archives de l’armée. Et un beau jour tous mes efforts finissent par payer ! Je réussis enfin à trouver la trace exacte de l’existence de la Police Secrète. Cette Police avait mon total respect. Quand j’étais jeune je me souviens en avoir vaguement entendu parler par mon père mais personne ne savait ou non si elles existaient avant l’année 2098. Où le dictateur fit appel à cette police pour éviter rapidement le risque de la révolution de justesse. Tous les habitants de New York craignent alors un jour de leur faire face. Et la seule chose que je souhaitais c’était de retrouver une vie calme sans tous ces jeunes qui essayent de gêner le dictateur. Avec mon passé à l’armée, ma proposition d’y être engagée fut rapidement accepté pour mon plus grand bonheur et celui de mon père qui fut très fière de moi.

26 janvier 2099.

Aujourd’hui nous somme le 26 janvier et c’est mon anniversaire. Je fête actuellement mon trentième anniversaire en compagnie de mon père. Je ne suis plus la jeune fille de vingt ans qui rêve que cette ville redevienne calme et douce comme avant, bien que je l’espère toujours, non. Cette jeune femme a disparu. Je suis désormais membre de la Police Secrète en tant qu’agent de terrain. Mon rôle est très important. Je me charge de pister les cibles néfastes et dans certains cas extrêmes j’ai l’ordre de les exécuter. Tuer … je n’aime pas ce mot. Pour l’instant je n’ai jamais eu l’occasion de le faire et j’espère que je ne l’aurais jamais. Je n’aime pas abattre la vie d’une personne, je n’ai jamais compris en quoi cela résoudrait les choses … Mais mes collègues ont bien raison. A part exécuter ceux qui nous empoissonnent la vie que peut-on faire d’autre ?



Je travaille pour le gouvernement, je suis un de leurs pions, une de leurs meilleurs agents de la Police Secrète, j’ai une vie tout ce qu’il y a de plus normale en dehors de mon boulot. Bonjour je m’appelle Brittany Johnson.