Alonso ou « Le Cubain » ; troisième et dernière tête de file du gang de Lecter. Parce qu'il n'en avait clairement pas envie et qu'il estime ne pas avoir à faire le larbin -c'est bon pour Boogie ça- il prend son rôle au coup par coup. Lui plus que tout autre est conscient que Jason le garde en vie pour ses talents et pas pour autre chose car ils sont aux antipodes l'un de l'autre. Autant le boss est hilare, autant Alonso est renfermé, à la limite du désagréable. Cela dit, cette nonchalance froide et ses regards furax ont fait que Jason l'a trouvé un rien dingue et lui a offert une place de choix. Le Cubain répond, il a la langue bien affutée et sait contrer son boss quand il commence à lui courir sur le haricot. Non, Alonso ne craint pas son patron mais il n'est pas bête au point d'oublier que sous ses mains on est peu de choses. Alors il fait ce qu'on lui demande en temps et en heure, en échange Jason lui assure une vie tranquille. Simple et net.

Il est né à Cuba dans une famille très pauvre. Ainé de cinq enfants il a rapidement saisit l'importance de travailler dur et n'a jamais ménagé ses efforts pour faire rentrer un peu d'argent. Le rêve Américain il n'y croyait pas et continue à penser que c'est une belle connerie. Le sol qu'il a trouvé derrière les frontières n'est pas clément et pas avenant ; par chance il avait la stature idéale pour jouer des coudes et des poings sans trop de difficultés. Il en a gagné du fric à une époque, quand les rings clandestins étaient plus nombreux et qu'il finissait dans les bar entourés de filles et buvant plus que de raison. Mais voilà ça ne dure qu'un temps.
Avec le gouvernement qui cherche à écraser la mauvaise graine il a fuit au Sud dans ce quartier de violence poisseux de basses actions en tout genre. Alonso avait une famille à faire vivre au pays et il lui fallait de l'argent. Une chance, il a croisé le chemin du Diable ...

« Tu tombes pas trop mal toi, il me faut un autre Cerbère ! »
Ces mots seuls pour le recruter, prononcés d'un Espagnol délié ; il s'en souvient encore. Il se rappelle ce type auquel il avait voulu refaire le portrait, furieux de ses sourires et de ses rires déments. Mais l'autre lui avait filé sous les mains et avait riposté, une véritable anguille. Pas plus costaud que lui, mais certainement assez aliéné pour être plus dangereux. Jason s'était imposé alors et Alonso avait embarqué en marche dans ce bateau fou.

A la reprise du gang par Lecter Alonso s'est vu propulsé à un rang plus élevé et le voilà à partager la sanglante couronne d'un homme sans âme ni conscience. Pas qu'il s'en glorifie, le Cubain n'attend aucune considération de la part du criminel mais il y trouve son compte : un toit, du fric et une situation pas pire que celle d'un animal d'arène ; c'est pas si mal en fait.
Le Cubain, on ne le cherche plus, on le regarde en baissant les yeux parce qu'il a déjà plusieurs cous brisés à son actif. Il ne dira jamais qu'au fond de lui, il remercie ce taré au sourire de clown. La vie n'est pas un fleuve tranquille à ses côtés mais depuis qu'il est sous ses ordres, Alonso a permit à sa famille de construire une maison décente dans un quartier moins sensible, ses frères et soeurs sont scolarisés et ses parents ont une retraite confortable. Car sur ce point il faut être sincère : Jason n'est pas pingre et chacun touche sa part en temps voulu. Alors le Cubain peut bien tuer quelques personnes et braquer quelques coffres ; ce n'est pas trop pénible et les résultats sont là.