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Puzzles [Frederic]
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MessageSujet: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Sam 15 Juin - 1:21


Le monde tourne et elle avise, le monde agonise sans qu'elle se retourne.

Etendue sur son divan, Amnesia laisse échapper un soupir calme. Une chaîne stéréo encastrée dans le mur emplit la pièce du célébrissime Don Giovanni, signé Mozart. Une main posée sur son front et l'autre tournant machinalement le liquide presque noir d'un grand cru dans un verre à pied gigantesque, elle contemple le plafond d'un blanc clinique de son appartement. Son refuge. L'image de sa réussite, cette petite once d'absurdité au milieu de la déchéance humaine. Il est fait de meubles aux lignes géométriques, entièrement carrelé, d'un lit gigantesque et d'une salle de bain dont la douche possède tellement de fonctions qu'elle même ne les connaît pas toutes. Et, surtout, son petit caprice, une cuisine énorme et suréquipée, dans laquelle elle fait des allers retours pour utiliser successivement le micro ondes et la machine à café. Dans un quartier trop riche pour les temps de crises, avec bien trop de mètres carrés pour une femme qui ne vivra jamais que seule, le confort et les futilités bâtis de la chair d'innombrables cadavres.

Elle adore cette idée, elle jouit de la sensation qu'elle lui procure, presque autant qu'elle la débecte. Une revanche sur l'existence, ne valant pas mieux que n'importe quelle autre, mais qui a le mérite d'être bien plus théâtrale. Car si l'on doit reconnaître une chose à Amnesia Van Grad, c'est sa capacité à faire les choses en grand.  Exit les barbelés qui l’isolaient du monde réel, finies les longues journées à vomir ses tripes sur le service du gouvernement. Maintenant, elle est une femme du monde - oui madame. Engrenage à part entière d’une machine en perpétuelle autodestruction. Elle a voué sa vie à plonger au cœur de la nécrose et voilà qu’elle en est un véritable parasite, une bestiole de plus pour venir grignoter la chair humaniste suintant les poisons de l’opportunisme par tous ses pores.

Sans se donner la peine d'y jeter un oeil, sa main s'empare d'un paquet de cigarette posé sur une table basse en verre, au milieu de papiers épars, fiches d'élèves et autres feuilles d'itinéraires. Son pouce glisse sur la pierre de son briquet, elle savoure le frottement sec et métallique de l'étincelle, le grésillement des feuilles de tabac, le volute d'une épaisseur indécente recraché au dessus d'elle. Un sourire serein étire la courbe de ses lèvres, elle s'étend et se répand, lascive, sur tous les coussins de son canapé. Elle songe à un nouveau costard. A un joint. A du sexe. Ce bel avocat qu'elle n'a pas encore eu la délicatesse de rappeler. Il ne se débrouillait pourtant pas si mal. Ses efforts étaient honorables...
Et au milieu de toutes ses idioties, Amnesia laisse ses pensées bondir parfois sur des choses plus sérieuses, à défaut d'être fondamentalement plus importantes. Les rouages d'une tyrannie, le meurtre proche d'un adolescent, les bombes qui explosent en ville sans avoir la décence d'attendre qu'elle ait amené son popcorn pour les observer. Une légère grimace tord sa bouche et Amnesia se relève. Elle s'ennuie.

Nue sous son peignoir en soie, elle fume sa cigarette avec indécence, boit son vin sans retenue. Peut être devrait elle fabriquer ces bombes elle-même, si elle tient vraiment à ce que ce soit fait une bonne fois pour toutes. Un rire cynique tord sa bouche, elle se relève et déambule dans son appartement pour retrouver son téléphone. Ou alors, elle peut se contenter de travailler encore, jusqu'à ce que son cerveau soit trop fatigué pour penser à quoique ce soit. La cocaïne avait au moins cet avantage, de court-circuiter le cours des pensées avant qu'elles n'en viennent à son ennui fondamental. Avant qu'elle se rappelle à quel point ce monde l'ennuie dans son amusement, la dégoûte dans son hilarité.
Elle est trop vieille pour ces conneries.

Nouveau message. Amnesia hésite, soupire, se décide à l'écouter pour la forme. Et l'appel se déroule, scandé, décousu, inconcevable. Il lui arrache un haussement de sourcil. La première chose qui lui vient à l'esprit, c'est que le gamin a replongé, qu'il est passé par le septième ciel et se retrouve en bad dans le quatrième cercle de l'enfer. Mais des indices prêtent à confusion. La respiration sifflante, la douleur dans la moindre fibre verbale, et cette façon qu'il a de citer une femme qu'il ne devrait pas connaître. Si Calypso Storm apparaît dans un message vocal, il y a de fortes chances qu'une balle ait traversé une partie anatomique à un moment ou un autre de la soirée. Amnesia ne panique pas, elle n'a pas le coeur qui s'emballe, ne déroge même pas de son calme quand elle raccroche puis efface le message sans ménagement.. En échange, c'est sans plus une seule hésitation, cette fois, qu'elle part enfiler des fringues et sort de chez elle rejoindre son garage, en courant.

Frederic Host a des ennuis, première nouvelle... Mais elle n'aurait jamais cru qu'il pousserait l'auto destruction jusqu'à véritablement frôler la mort. C'est pour ça qu'elle l'a reconnu, après tout, avant même de le connaître. C'est pour ça qu'elle l'a ramassé et ramené chez elle, sans méfiance, sans attendre de contrepartie. Ceux qui naissent avec un instinct de mort supérieur à leur instinct de vie se reconnaissent entre eux. Mais il y a chez celui là une telle force à résister contre ses propres drames, un équilibre presque élégant entre l'adolescent pathétique et l'humain qui se bat derrière. Ce n'est pas admirable, ce n'est pas émouvant, c'est artistique. Un système perpétuel d'implosion et de création. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Frederic fait partie des larves de papillon dont on ne peut pas prédire la transformation. Elle ne sait pas comment il finira.
Mais c'est certainement pas un conflit criminel à la con qui va la priver du plaisir de voir la transformation terminale...

La berline tourne à l'angle de la rue indiquée, l'allure au pas. Ci gît Frederic Host, à moitié mort, la jambe explosée. Amnesia arrête son véhicule juste à côté de lui et s'en extirpe, sans prendre la peine de s'en cacher. Nul doute qu'ils sont surveillés mais il a débité son nom tout le long de son appel, il ne sert plus à rien de se soucier de ça. Elle réglera les détails plus tard.
Accroupie à côté de lui, en examinant sa blessure, elle laisse échapper un sourire calme, comme une vague d'amusement au milieu du drame. Et d'une voix parfaitement contrôlée, qui n'a pour but que de l'apaiser lui, elle lâche enfin sans une once d'hésitation.


" Mais non, tu vas pas mourir, gamin. Manquerait plus que je sois obligée de me coltiner l'organisation de tes funérailles. "

Ce faisant, elle détaille sa jambe du regard. C'est vraiment pas joli à voir, il faut bien admettre. Le responsable, que ce soit Calypso Storm ou un autre, s'est arrangé pour que seul un miracle puisse réparer ça.
Ca tombe bien, Miracle, c'est quasiment mon deuxième prénom.
Amnesia se redresse et ouvre son coffre pour en extirper une sangle d'attache, qu'elle passe et resserre autour de la cuisse ensanglantée, la main prudente mais précise.
" Je suis entrain de te faire un garrot, ça va contenir l'hémorragie. Après ça, il va falloir que je te relève pour te mettre sur ma banquette arrière. Ca va être extrêmement douloureux mais je t'interdis de t'évanouir. Ni toi ni moi ne pouvons nous payer ce luxe. "

Ces explications faites, elle s'exécute. Passant son bras autour de son épaule, portière grande ouverte, elle le remet sur ses pied et l'installe d'un même élan, sans faiblir. Amnesia étant la jambe supplicié pour qu'elle soit la moins sujette aux agressions possible et repasse à l'avant pour démarrer sa voiture en trombe. Comme elle s'y attendait, une autre ne tarde pas à lui emboîter le pas, sans cesser de la suivre de près. Elle serre les dents. Si elle avait été seule, elle les aurait semés mais elle ne se voit pas infliger une course poursuite à un blessé dans cet état. Ses minutes sont comptées, et ils savent déjà très bien qui elle est, ainsi que l'endroit où elle habite. De toute façon, cette histoire ne pourra se régler qu'a posteriori.

Sa main s'empare de son portable et pianote sur les touches pour le porter à son oreille, les yeux rivés sur la route, légèrement tendue malgré les apparences. " C'est Amnesia. Oui, je sais, ça fait un moment. Ecoute, c'est beaucoup te demander mais je vais avoir besoin de toi, j'ai un blessé par balle à la jambe avec fracture ouverte de la rotule et probablement de l'articulation tibiale. Je lui ai fait un garrot et je l'emmène chez moi, là... Non, je peux pas le ramener au bloc. Parce que, ils refuseront de le soigner. Oui, je sais bien ce que ça implique. Viens chez moi avec tout le matériel que tu pourras, c'est tout. Je te le revaudrai au centuple. "

Quand elle raccroche, elle est arrivée en bas de son immeuble. Amnesia rentre dans le garage fermé qui lui est octroyé et aide Frederic à s'extraire du véhicule. Une fois contre elle, elle empoigne fermement sa hanche pour lui fournir un point d'appui et commencer à progresser vers l'ascenseur, en essayant de ne pas penser aux quantités de sang et de preuves qu'elle va devoir nettoyer ensuite. Elle parvient à le faire entrer dans le petit alcôve, appuie sur le bouton de son étage, le dernier, et surveille que sa lividité ne dépasse pas le stade semi cadavérique. Elle ne parle pas. Elle est beaucoup trop concentrée pour ça.

Enfin arrivés dans son appartement, elle l'emmène jusqu'à la cuisine, la pièce la plus cliniquement propre de la maison. Elle l'installe sur le comptoir et fait un aller retour jusqu'à la salle de bain pour ramener un tube de désinfectant et une paire de ciseaux. Usant des seconds pour commencer à découper son pantalon au niveau de la cuisse, elle souffle, concentrée à sa tâche.


" Un chirurgien va venir ici, c'est un ami de longue date, on va voir ce qu'on peut faire. Quand il arrivera, on t'anesthésiera et on te réparera au mieux. Je dois te prévenir que vues les conditions, tu risques un échec de l'opération, des infections, des tueurs qui interrompraient la manoeuvre et un bon million de complications hémodynamiques. Mais si d'aventure c'est un succès, tu pourras au moins remarcher. Pas courir un marathon mais marcher. "

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MessageSujet: Re: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Sam 15 Juin - 13:52


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Amnesia & Frederic




    En fermant les yeux, Frederic sait une chose. Il ne veut pas mourir. Il ne veut pas que ses ventricules cessent de battre, pas maintenant. D'abord parce que ça ferait trop plaisir à Calypso de le voir crever ainsi, face contre terre, comme une vermine, un cloporte, un moins que rien. Ensuite, parce qu'il n'en avait pas la moindre envie. Il y avait tant de chose qu'il voulait encore faire, tant de rêves qu'il voulait encore réaliser. Il avait tellement de chose qu'il voulait faire. Il voulait juste vivre, être en vie. Même s'il devait passer le reste de sa vie avec une jambe en moins. Il voulait au moins pouvoir choisir sa mort par lui même. Il ne pouvait pas partir maintenant, c'était impossible.

    De nouveau, une vague de tristesse l'envahit. Son téléphone et son visage étaient couvert de sang et de larmes. Il ne se sentait pas capable de se lever et pourtant il le voulait. Il crevait de peur à l'idée d'y passer maintenant, en n'étant rien. Il voulait vivre et il était capable de tellement de chose pour y arriver. S'il le fallait, il ramperait jusqu'à chez lui et il se couperait la jambe lui même pour arrêter cette douleur. Une part de lui voulait juste que cela s'arrête, que plus rien ne se passe. Il est prêt à crever depuis que la balle de Calypso a traversé sa rotule. Il avait tellement eu mal qu'il aurait souhaité mourir sur le champ. Il se rappela avoir hurlé le plus fort possible pour extérioriser tout ce qu'il ressentait, la douleur, la frustration, l'horreur et la surprise. Il avait pleuré aussi, de peur, de faiblesse. Il avait haït Calypso. Il l'avait tellement haït qu'il aurait aimé la tuer à son tour. Il avait eu mal à en crever. C'était pire que tout. Il savait que le genou était un endroit le plus sensible à la douleur du corps humain. Et c'était la première fois qu'il se prenait une balle.

    Mais plus que la douleur physique, c'était la souffrance morale qu'il parvenait de moins à maîtriser. Il avait envie de pleurer des heures durant pour évacuer. Mais il n'en avait pas le temps. Il ne pouvait pas rester dans ses larmes et se lamenter sur son sort, pas maintenant. Il devait vivre. Pourtant son désespoir se sentit dans le message qu'il laissa à Amnesia. Il se sentit coupable de l'avoir appelé. Il avait risqué la vie de son ami pour sauver la sienne. La douleur recommencer à envahir son corps entier et il sentit plus qu'il ne vit Amnesia arriver. Il commençait à ne plus rien ressentir. Il était foutu, entièrement foutu. Il ne remarqua même pas qu'il pouvait être sauvé.

    "Mais non, tu vas pas mourir, gamin. Manquerait plus que je sois obligée de me coltiner l'organisation de tes funérailles. "

    Il ne comprit pas ce qu'elle lui dit. Il la fixa. Il sentit qu'il commençait à perdre connaissance. Il n'était pas capable de bien agir maintenant. Il voulait juste se reposer sur une autre personne pour l'aider. De toute façon il allait mourir. Il soupira en sentant Amnesia lui faire un garrot comme il le faisait autrefois sur son bras pour se piquer. Il savait en quoi cela consistait. Il savait pourquoi elle faisait ça. Mais il fut incapable de réagir pour lui demander pourquoi. Il entendait sa voix. Il comprenait ce qu'elle disait.

    "Je suis entrain de te faire un garrot, ça va contenir l'hémorragie. Après ça, il va falloir que je te relève pour te mettre sur ma banquette arrière. Ca va être extrêmement douloureux mais je t'interdis de t'évanouir. Ni toi ni moi ne pouvons nous payer ce luxe."

    Elle allait faire quoi ? Oh non, pas ça ... Il ne voulait aller nulle part, il voulait rester là, être tranquille, ne plus rien dire, ne plus penser, ne plus imaginer, ne plus rêver. Il n'avait aucune envie d'être embarquer ailleurs. Il ne voyait pas pourquoi. En plus ça allait faire mal, elle l'avait dit elle même. C'était sans doute ça assumer les vraies conséquences de ses actes, mourir de douleur entre les doigts de sa peut être sauveuse potentielle. Mais il n'allait pas arriver à aller ailleurs qu'ici. Pas tout seul. En plus techniquement, il ne pouvait plus marcher. Comment voulait-elle qu'il avance jusqu'à une saloperie de banquette de voiture ? Et pourtant, quand elle l'aida à se lever, il poussa un nouvel hurlement déchirant. Il avait été incapable de se retenir. Le moindre mouvement de son corps lui attirait un élan de souffrance affreux. Il n'allait pas être capable d'en supporter beaucoup, des comme ça.

    Elle l'avait dit, il ne pouvait pas perdre connaissance ... Alors une longue lutte commença entre Frederic et l'inconscience. Il se battait avec elle, il la rejetait de toutes ses petites forces. Il se comprit pas ce qu'il se passait autour de lui. Le monde aurait bien pu s'écrouler. Il poussait de petits gémissements quand la voiture le faisait trop bouger, mais sans plus. Il était de toute façon incapable de faire plus. Il n'y arrivait tout simplement plus. Il faillit baisser les bras, à force de lutter. Il voulait que la grande faucheuse vienne le chercher pour le prendre dans ses bras. Il en avait marre de lutter, pour rien, en plus. Mais ce ne fut pas la faucheuse mais Amnesia qui le reprit dans ses bras pour bouger. De nouveau il gémit de douleur. Mais ce n'était plus des cris. Il n'avait plus la force de hurler. Il ne pouvait tout simplement plus faire des sons pour le moment. Ses yeux se fermaient tout seul et il crevait d'envie de dormir. Il espera vaguement qu'Amnesia savait ce qu'elle faisait. Et si elle ne le savait pas, il mourrait, tout simplement. Ca ne le touchait même plus. Il s'en fichait. Il avait juste mal à en crever. Il voulait juste dormir.

    Mais Amnesia lui avait dit qu'il n'avait pas le droit, alors il ne dormirait pas. Il sentit un truc froid dans son dos. Ce n'était pas un lit. Mais au moins il était allongé. De nouveau, sa conscience commença à lui échapper. Il se mordit la lèvre inférieure. Cela lui fit mal. Tout son corps était tellement douloureux que ça en était insupportable. Mais il ne devait pas. Pourtant, à peine frôla-t-elle sa jambe qu'il soupira de douleur. Et elle parlait. Et lui s'en fichait. Toujours occupé à lutter contre sa vie, il ne savait même pas s'il la regardait en cet instant même. Il devait faire peine à voir le pauvre Frederic Host.

    "Un chirurgien va venir ici, c'est un ami de longue date, on va voir ce qu'on peut faire. Quand il arrivera, on t'anesthésiera et on te réparera au mieux. Je dois te prévenir que vues les conditions, tu risques un échec de l'opération, des infections, des tueurs qui interrompraient la manoeuvre et un bon million de complications hémodynamiques. Mais si d'aventure c'est un succès, tu pourras au moins remarcher. Pas courir un marathon mais marcher. "

    Hum ... Surement. Elle devait avoir raison, mais il s'en fichait. Il prit du temps pour rassembler des forces, pendant qu'elle faisait ... il ne savait pas ce qu'elle faisait et il ne voulait pas savoir. Il s'en moquait. Il souffla plus qu'il ne parla.

    "Tu me diras ... quand je pourrai ... dormir ..."

    Et sa voix, quelle horreur. Elle était si faible, si rauque, si moche. Il n'avait plus de force. Il voulait juste s'endormir pour de bon, ne plus penser à sa réalité, tout oublier et ne plus vivre. Il n'en avait plus envie. Crever lui ferait du bien. Il soupira de nouveau de douleur. Il n'essayait même pas de bouger. Il ne pouvait plus.

    Il allait peut être crever ici en fin de compte, sur ce comptoir de cuisine. C'était toujours mieux que dans la rue. Ses yeux se fermèrent.


HS : 1309 mots.

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MessageSujet: Re: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Sam 15 Juin - 17:25

Dormir ?
Amnesia quitte un instant la contemplation de son travail pour jeter sur le visage à moitié inconscient un oeil légèrement agacé.

Si t'avais tellement envie de dormir, il fallait pas m'appeler. Je suis pas là pour te plaindre, ni pour te cajoler, je suis là pour te sauver les miches. Et je m'en bats l'oeil avec une patte d’alligator femelle que tu sois découragé, t'as fait un choix, t'assumes jusqu'au bout. On ne passe pas d'une volonté de fer à un dégonflement total en moins de quinze minutes avec une balle dans la jambe, c'est d'une faiblesse achevée. Instinct de survie et auto destruction, énième round du duel, d'accord, c'est très mignon... Et certes poétique quand j'ai rien d'autre à foutre que boire tu thé à trois heures du matin mais quand je suis sur le point de passer ma nuit à te sauver le cul, c'est parfaitement inapproprié. Putain de bordel de merde, ces jeunes, je vous jure.

Mais, conciliante, elle ne l'engueule pas. Elle ne prend pas son flingue pour lui coller une autre balle, dans la tête cette fois, alors que ce serait définitivement plus charitable que de s'acharner. Une mort rapide, sans douleur ni responsabilité, un tombé de rideau en règle. Pas l'avenir de merde qu'il vient de se créer, en plongeant dans l'une de ces foutues conneries dont il a le secret. Non, Amnesia reste calme, patiente, sa mansuétude l'impressionne elle-même.

" Pas maintenant. "souffle t'elle d'une voix ferme, à nouveau concentrée sur son délicat découpage.  " Et puis " elle ajoute, avec cette absolue dérision dont elle se pare éternellement. " tu viens de me foutre dans une merde planétaire, la moindre des politesses, c'est de me faire la conversation pendant que je bosse. "

Ce n'est pas si grave, après tout. Elle a vu des trucs, vécu des situations, autrement plus moches que celle-là. Mais elle, elle est déjà passé de l'autre côté de la barrière, elle a franchi le point de non retour depuis longtemps. Frederic ne se rend pas compte à quel point il en est encore loin, de cet autre côté. Il se terrifie lui même alors qu'il est encore dans le camp des gens pas totalement foutus. Sans doute vaut il mieux ça que l'inverse.
Elle inspire calmement et poursuit son travail, décollant les fibres une à une, délicatement, pour arracher le moins de tissu possible et ne perdre aucun fragment d'os.


" Je pensais à vous faire faire une interrogation surprise la semaine prochaine en cours mais je suis pas encore certaine du sujet. Soit la révision des règles pénales depuis 2085, soit le régime de santé du gouvernement. Je m'inspirerai peut être de ton cas pour regrouper les deux et faire un travail pratique sur un type sans droit d'accès qui se fait plomber dans la rue, tiens. Ca fera sourire Calypso aussi, comme ça. Ou alors, je vous fais faire un article de presse. C'est toujours intéressant pour savoir qui on a en face de soi. Si tu savais le nombre de fois où je vous ai couillonné dans un exercice pour évaluer votre taux d'implication. T'es nul à ce jeu là, d'ailleurs, autant te le dire. Faudra qu'on bosse ton image de marque tous les deux, gamin. "

Amnesia débite son discours comme s'ils étaient entrain de boire le thé. Sa voix n'est pas différente, son attitude largement similaire. Elle continue de l'accrocher à l'état de conscience en balançant ce qui lui passe par la tête, sans trembler ni chouiner. Il faut bien que l'un des deux garde la tête froide et elle n'a pas franchement pour habitude de paniquer. Même si la situation est absolument catastrophique, même si des criminels attendent patiemment en bas de chez elle, qu'il y a un semi cadavre dans sa cuisine et une piste de sang jusqu'à son appartement. Elle a déjà son programme en tête et ne paniquera pas avant d'en avoir terminé. La pression, ça aide à se concentrer, après tout.
On sonne à la porte. Elle abandonne le grand blessé pour repasser sans le salon et extraire un flingue de sous sa table basse. Chargeant son arme, Amnesia s'accole au mur près de son entrée et vérifie par le judas l'identité du demandeur. C'est bien Jeff, son ami chirurgien, et accessoirement soldat issu de la même formation qu'elle. L'un des quatre avec qui ils ont passé des mois à ne pas parler, mais dont elle a gardé contact pour s'envoyer en l'air. Ils s'entendent bien. Jeff a une capacité extraordinaire et jouissive à trouver drôle n'importe quelle situation, si désespérée soit elle.

Elle tend le bras pour ouvrir le verrou, le laisse entrer, flingue pointé devant elle au cas où un homme le tiendrait en joue. Quand la situation est clean, elle referme la porte derrière lui, pointe la cuisine du bout du canon et range son flingue dans sa ceinture pour aller chercher son ordinateur portable.


" Y a deux gorilles dans une voiture plantée devant ta porte, t'es au courant ?
- Ouais... fais pas attention. "

Depuis le salon, elle l'entend qui rigole franchement après quelques secondes de silence. Eh ouais mon vieux, une situation de merde comme tu les aimes.
Amnesia allume sa machine pour enclencher les caméras qu'elle a disposées dans tout le couloir, de telle sorte qu'il n'y ait absolument aucun angle mort. Elle ramène l'engin dans la cuisine et le pose sur un meuble pour avoir constamment une vue dessus. Si jamais quelqu'un se pointe, il recevra une balle dans la tête avant même d'avoir pu connaître son agresseur. On essaye pas de tuer deux agents d'élite comme ça, les petits loulous. Reportant son attention sur Jeff, elle le laisse terminer d'évacuer les pans de tissu autour de la plaie et examiner l'ensemble. Penché dessus, il marmonne des " oh " et des " ah " quelques secondes, avant de soupirer, partagé entre hilarité et profond découragement.


" Bon bon bon. C'est pas Jojo le rigolo, on va pas se mentir, hein. J'ai de la pénicilline à large spectre à lui injecter en préventif avant tout. Je pense que je vais être obligé de sortir l'articulation et de la recoller en extérieur. Faudra désinfecter une partie de ton plan de travail. Je dirais qu'on en a pour cinq heures, à première vue. Comme on n'a pas de monitoring, faudra surveiller ses constantes toutes les deux minutes. Enfin, pour faire bonne figure, parce que s'il fait un arrêt, avec rien qu'une ampoule d'adrénaline, il sera remis entre les mains du bon Dieu. Je pense qu'il devrait avoir assez de sang pour tenir le coup. J'ai pas pris de poche, de toute façon, c'est même pas la peine d'essayer de lui en poser une sans faire péter toutes ses hématies à coup sûr. Je vais poser le champs stérile et sortir tous les morceaux, j'aurai besoin de toi ensuite.
- Compris. C'est bon, Fred, tu peux dormir maintenant. "

Elle adresse un grand sourire au blessé de guerre. Miracle numéro un et miracle numéro deux se chargent de tes jolies petites fesses.
Amnesia laisse Jeff mettre le travail en place pendant qu'elle sort avec ses produits de nettoyage pour effacer les traces de son passage. Elle a confiance en lui. Jeff est le type qui a réussi à recoller entièrement un coude éclaté en morceaux si petits que certaines parties devaient être gérées au microscope, raison pour laquelle le gouvernement l'a recruté. Mais il était dans des conditions d'asepsie complète, au milieu d'un bloc à la technologie respectable. Là, il a seulement volé tout ce qu'il pouvait dans son service pour venir opérer dans une cuisine.
Tant pis, qui vivra verra. Elle s'est engagée à aller au bout, de toute façon.
Quand elle revient, après une bonne demie heure de nettoyage, Frederic est endormi, un champs stérile recouvrant tout son corps. Son genou n'est plus qu'un trou béant et une quantité impressionnante de fragment d'os est déposé tranquillement sur un plateau à côté de sa jambe, recouvert de ce liquide brun caractéristique de la bétadine. Jeff est penché sur son travail, les yeux froncés, dans cet état de concentration absolument précise qu'elle a toujours tellement admiré chez les chirurgiens. Il lui ordonne de se laver les mains, mettre un masque et une blouse et de s'installer sur le plateau pour commencer à regarder un peu le puzzle mille pièces. Dans un rire bref, Amnesia s'exécute.

...

Trois heures et demi. Tous deux sont assis de chaque côté du plateau, masqués, nageant dans les gants stériles et la bétadine, à tenter de reconstituer une articulation en miettes. Ils se relaient pour prendre le pouls et la tension, observent les caméras de surveillance et tentent d'oublier l'épuisement qui les gagne. Si Jeff est largement habitué, Amnesia a tendance à voir des étoiles de fatigue à cause de l'exercice. Tenir un sniper en joue en attendant qu'une cible passe est autrement moins fatiguant que ça. Ils prennent des pinces pour s'éponger mutuellement le front, profitent de quelques secondes de relâchement pour échanger des banalités de temps à autre.
En un sens, l'absurdité de cette situation les amuse. Ca n'a d'ailleurs pas tardé à virer en concours de celui qui trouverait un morceau le premier.

Frederic a fait un arrêt. Un seul, pour l'instant, heureusement. L'ampoule d'adrénaline et le massage ont fonctionné. Ils ont dû retirer le garrot rapidement pour ne pas risquer de lui bousiller les reins s'ils attendaient trop longtemps, par déferlement de déchets accumulés dans la jambe. L'écoulement de sang est à peu près contrôlé, il a suturé ce qu'il pouvait en attendant qu'ils aient terminé. Pas de tueur qui ait encore tenté de les agresser. En somme, la situation vire bel et bien au miracle et Amnesia ne rêve plus que du verre de whisky qu'elle se paiera pour fêter ça si ça continue dans cette voie.


" Tu te rends compte qu'il va falloir expliquer pourquoi j'ai débarqué et volé du matériel au bloc en pleine nuit ? " murmure un moment le chirurgien, occupé à assembler deux morceaux à la colle médicale.
- Je sais... je suis désolée.
- Bah, je leur dirai que j'ai cuisiné un type un peu trop fort et qu'il a fallu recoller, c'est déjà arrivé. De toute façon, je doute que le responsable de ça aille alerter le gouvernement sur le sujet. "

Et là, sans crier gare, il se marre. Amnesia hausse un sourcil, concentrée sur trois bouts qui ne veulent rentrer nulle part.

" La situation t'amuse beaucoup, à ce que je vois.
- Ce qui me fait rire, c'est qu'on est entrain de réparer la rotule d'un mec grillé auprès de toutes les autorités. Celui qui a fait ça n'en fait clairement pas partie, tu sais comme moi qu'on ne gaspille pas une balle juste pour une rotule par chez nous. Ca veut dire qu'il a des problèmes avec la pègre. A ce stade, ce serait plus charitable de lui coller une balle dans la tête que de s'emmerder pendant des heures dessus. Je suis sûr que t'y as pensé aussi.
- ... Il a dit qu'il voulait pas mourir. Je n'ai pas de droit de révocation sur ce choix là.
- Ouais mais toi, ma vieille ?
- Moi, je m'ennuyais. Donc ça tombe très bien. " conclut elle, le plus sérieusement du monde.

Parce que c'est tout à fait sérieux. Une partie d'elle-même raffole de cette situation et de toutes celles qui viendront ensuite. Elle jouit d'être au bord de la destruction sociale ou complète. Si elle survit, elle pourra toujours se recycler dans un bar clandestin et passer le reste de sa vie à être payée pour ce qu'elle fait déjà : regarder des hommes vautrés dans leur déterminisme et ne rien y faire. Et elle n'a pas de problème fondamental à l'idée de crever la gueule ouverte dans un canniveau, le corps couvert de la gerbe, de la pisse et de la merde qu'elle aura lâchées pendant des heures de torture. Ce sont les risques du métier. Et à l'insu d'un trop plein d'orgueil, Amnesia n'a aucune fierté. Par pour ce qui est de ses sphincters, du moins.

Six heures plus tard, le genou est enfin reconstitué. Elle évacue la cuisine pour laisser Jeff procéder à la réinsertion, s'installe dans le salon avec son ordinateur et son flingue. Le matin est levé, et elle est complètement crevée. On a beau être résistant au manque de sommeil, le corps a ses limites. D'ailleurs, si quelqu'un venait à se pointer maintenant, elle ne serait même pas sûre d'être en mesure de le repousser.
Jeff ouvre la porte de la cuisine et lui fait signe. Ensemble, ils quittent blouse, gants et masques pour s'emparer du corps endormi et l'emmener dans sa chambre, substitut de salle de réveil, où elle les laisse à nouveau tous les deux. Quand il ressort à nouveau, c'est pour rassembler ses affaires.


" Bon, s'il survit à la journée, il devrait garder une mobilité respectable. Poser la jambe, marcher, boiter un peu mais sans l'aide d'une canne avec un peu de chance. Le pire, ce sont les risques de rechute avec la rotule. Impossible de le plâtrer ici, je lui ai mis l'attelle que j'ai trouvée, il faut qu'il la garde trois bon mois au minimum et ne mette pas le pied à terre toute la première semaine. J'essayerai de te trouver des béquilles. Je lui ai aussi posé une perfusion de NaCl pour prévenir un choc hémodynamique. Je te garantis rien.
- Merci infiniment, Jeff.
- Tu m'en dois une. Et la prochaine fois, n'attends pas qu'un abruti se soit pris une balle pour m'appeler. "
Elle laisse échapper un sourire, acquiesce finalement d'un geste faible, les yeux à demi fermés. Elle le raccompagne à la porte, réitère son manège de vérification et lui ouvre enfin la sortie.
- Te fais pas tuer en route.
- Par des hommes de main ? Manquerait plus que ça ! "

Un rire léger les prend tous les deux. Amnesia referme derrière lui, puis va chercher un verre et une bouteille de Single Malt, trente deux ans d'âge, parce que ça le vaut bien. Elle les emmène dans la chambre avec son ordinateur et s'effondre sur un fauteuil au chevet du lit. Un verre en main, un flingue dans l'autre, les yeux rivés sur ses caméras de surveillance.
Bon ben je dormirai plus tard, moi. Veinard....

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MessageSujet: Re: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Dim 16 Juin - 2:21


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Amnesia & Frederic




    "Pas maintenant. Et puis tu viens de me foutre dans une merde planétaire, la moindre des politesses, c'est de me faire la conversation pendant que je bosse."

    Non ... Frederic veut juste dormir. Il gémit de douleur. Son genou va finir par le tuer à petit feu. Il ne va pas supporter toute une nuit comme ça. Il ne peut pas.

    Tu te rappelles ce qu'on a dit ? Tu ne crèves pas ! T'as pas le droit. Des petites fées veillent sur toi. Entends les. Elles te parlent. Tu peux les voir, il te suffit de tendre une main. Va s'y, tu peux le faire. Regarde autour de toi. Tu n'es plus seul. Tu es peut être sur un compteur de cuisine mais tu vas t'en tirer. Rouvre les yeux. Ecoute là. Cette voix là est bien réelle. Allez mais vis bordel ! T'as pas le droit de crever maintenant ! Pense à ta mère Frederic. Ta pauvre mère. Qu'est ce qu'elle a pu penser quand Calypso est venue chez elle pour la tuer ?

    Le coeur de Frederic battait soit trop vite soit trop lentement. Il ne reverrait jamais sa mère. Elle ne reverrait jamais l'Estonie, ni Tampa, cette ville si chère à son coeur. Elle ne reverrait plus rien. De nouveau une bouffée de tristesse le submergea, suivit d'une douleur intense à la fois morale et physique. Il ne savait pas ce qu'Amnesia fabriquait avec sa jambe et il ne voulait pas le savoir tant qu'elle ne lui faisait pas mal. Il gémit de nouveau. Il se sentait mal.


    T'as pas entendu ce qu'elle a dit l'autre conne ? Tu peux pas dormir maintenant, faut que tu l'aide du mieux que tu peux. Tu rêveras plus tard, mais pour le moment, tu fais ce qu'elle te dit. T'es fatigué, je sais. Oublie pas que je suis dans ta tête. Mais on s'en contre fout que tu sois crevé. C'est quand même ta faute. Alors maintenant tu prends tes responsabilités et tu l'écoute.

    "Je pensais à vous faire faire une interrogation surprise la semaine prochaine en cours mais je suis pas encore certaine du sujet. Soit la révision des règles pénales depuis 2085, soit le régime de santé du gouvernement. Je m'inspirerai peut être de ton cas pour regrouper les deux et faire un travail pratique sur un type sans droit d'accès qui se fait plomber dans la rue, tiens. Ca fera sourire Calypso aussi, comme ça. Ou alors, je vous fais faire un article de presse. C'est toujours intéressant pour savoir qui on a en face de soi. Si tu savais le nombre de fois où je vous ai couillonné dans un exercice pour évaluer votre taux d'implication. T'es nul à ce jeu là, d'ailleurs, autant te le dire. Faudra qu'on bosse ton image de marque tous les deux, gamin. "

    Parle. Allez, dis quelque chose. Force toi sinon tu vas crever. Ce n'est pas ce que tu veux, alors parle, je t'en supplie. Dis lui quelque chose, n'importe quoi.

    "Un ... un article de presse ... l'art de soigner dans les cuisines ... Ca pourrait être bien, j'ai ... hmmm putain ... de l'expérience ..."

    Frederic transpire par tout les pores de la peau. Il crève de douleur. Il n'en peux plus. Il va finir par tout abandonner. Au prochain élan, il est fichu. Il s'en rapproche de plus en plus. Pourtant la petite voix l'aide à ne pas perdre pied, à dire non à la mort. Madame Poudre Blanche est là aussi. Il ne l'aime pas celle là, elle ne devrait pas être là. Finalement il a réussi à s'habituer à la petite voix, mais Madame Poudre Blanche est trop nouvelle, il ne sait pas comme s'y prendre avec elle. Et puis il sent qu'il y a quelqu'un d'autre, le Frederic d'avant, qui est là. Pour l'instant il ne voit qu'un cercueil quand il pense à lui. Frederic est mort. Définitivement.

    "T'as gardé le ... le message ? Y a mes dernières volontées ... Je suis désolé Amnesia ..."

    Il délire. Il part. Complètement. Il ne ressent plus que des tressautements dans son genou. Comme si ce n'était déjà plus le sien, comme s'il se fichait de ce bout de jambe qui lui appartenait. Et il se fout tellement de ce bout de jambe. Il voudrait qu'elle fasse vite, qu'il arrive à se débrouiller tout seul, pour rentrer chez lui et trouver le corps de sa mère. Mais quand Amnesia repart, il gémit de peur. Il ne veut pas qu'elle parte. Elle ne peut pas partir, elle est tout pour lui en cet instant. Il entend des voix. De nouveau, la peur. Quelqu'un l'a trouvé. Un visage, un nouveau. Quelqu'un de bizarre. Il s'en fout. Ils s'approchent de lui. S'ils veulent finir le travail c'est le moment où jamais. Frederic n'entend pas Amnesia lui dire de s'endormir, il est déjà inconscient.

    ...

    Quand Frederic rouvre les yeux, il ne sait pas encore qu'il est déjà presque tiré d'affaire, qu'Amnesia et lui l'ont rafistolé toute la nuit. Il ne sait pas qu'il est déjà onze heures du matin, qu'il est en retard pour les cours et qu'il est dans la merde. Il ne sait pas encore que toute la ville ou presque parle de celui qui a défié le Nord et le Sud. Il ne le sait pas et surtout il s'en fout totalement. Il ne veut rien savoir. Presque immédiatement, la folle soirée de la veille lui revient en mémoire, la peur, la douleur, le désespoir, l'envie de s'en tirer, celle de mourir, le secours d'Amnesia, le sang, tout ce sang, cette folie rouge. Et sa joue droite, fichue, marquée à jamais par Jason puis par Calypso. Et de nouveau, Frederic pleure. Sans bruit. Il tourne la tête vers celle qu'il a appelé au secours. Il sait que bouger le fera horriblement souffrir alors pour le moment il ne s'y risque pas. Mais il n'a qu'une pensée en tête. Il ne peut pas rester ici. Il n'en a pas le droit, sinon elle mourra. Calypso a été claire.

    "Amn ... ésia ... je dois ... pas ... rester ..."

    Chaque mot est une douleur encore plus intense, d'autant plus qu'il aime l'endroit où il est. On l'a changé de place, il est dans un lit à présent. Ses rêves de la veille se réalisent. Il est dans un lit, il se sent bien. Il peut continuer à pleurer autant qu'il le veut. Il n'a plus personne à présent. Il est maudit à jamais par la foutue Reine du Quartier Nord. Il est condamné à passer sa vie seul, à jamais. Il doit le rester. Personne ne doit plus mourir par sa faute. Plus jamais.


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MessageSujet: Re: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Dim 16 Juin - 18:51

" Allô patron ?
- Qu'est ce que c'est que ce bordel ? Tu me dire pourquoi l'une de mes mauvaises herbes est citée à travers tous les quartiers nord et sud ?! J'ai fait jouer de mes relations pour que tu entres dans cette putain d'académie, Amnesia. Pour que tu limites la criminalité ! Et maintenant j'ai toute la putain de presse qui me colle au cul parce qu'un putain d'élève a des putains de liens avec cette putain de pègre !
- Je vais me renseigner, patron. Je suis sur le coup. Détendez-vous, buvez un verre, je vous rappelle avant la fin de la journée.
- T'as intérêt. Putain ! "

Clac. Bip bip bip bip...
Ah, les relations saines au travail...
Neuf heures et demie. Amnesia laisse échapper un soupir las. Plantée debout derrière sa gigantesque baie vitrée, une vue offerte sur la ville entière, elle se masse les paupières avec contrariété. Et après quelques secondes, elle rouvre son téléphone portable, commence à pianoter quelques mots sur son écran. Un message est envoyé à son indic du quartier nord pour obtenir le plus de resneignements possibles sur l'affaire en cours, un autre à l'une de ses relations de presse pour prendre la température des médias. Derrière elle, la chaîne qui passait la veille un chef d'oeuvre de musique classique lui rabat aujourd'hui les oreilles avec des dizaines de reportages sur la fusillade, depuis sept heures du matin. Les données sont imprécises, enjolivées, mensongères, impossible de trier le lard du cochon dans ce genre de circonstances. Quelques instants, elle contemple son téléphone, hésitante. Pianote un numéro de téléphone et hésite encore, son geste suspendu. D'un soupir, elle renonce, efface l'écran de saisie. Calypso Storm n'est probablement pas d'humeur à parlementer pour l'instant, de toute façon.

Amnesia appelle le service de police et signale, anonymement, un stationnement abusif, les yeux rivés sur la voiture noire garée encore devant chez elle, à cheval sur le trottoir, fort heureusement. Après quelques plaintes sur les sommes exorbitantes de ce quartier qui devraient normalement la dispenser de rectifier une aile chaque fois qu'elle tente de bouger sa voiture, et autres menaces à grand renforts de relations hypothétiques, elle voit une voiture de police se garer près de la voiture noire, un homme en uniforme en descendre, et ses poursuivants démarrer enfin pour partir. Et les flics rester pour surveiller, lui offrant quelques heures de répit devant elle. Satisfaite, elle esquisse un sourire et termine son verre d'une traite avant de rejoindre le chevet de son blessé de guerre.


Quand on veut jouer au plus con, on n'est jamais sûr de gagner, les ptits gars.

Onze heures. Les yeux toujours fixés sur son écran de surveillance, elle entend le bel endormi s'agiter près d'elle. Et la phrase saccadée qui s'élève d'une voix faible, ne manque pas de lui arracher un nouveau rire. Hilare, elle ne peut s'empêcher de murmurer à son tour, sans détourner les yeux de son écran. " Eh ben lève toi et marche, gamin. "
Ce n'est pas de très bon goût, certes. Mais aux dernières nouvelles, on n'a jamais vu Amnesia Van Grad faire preuve d'aptitude au premier degré en dehors de son lieu de travail. Redressant enfin le regard vers lui, elle constate les larmes qui entament de décoller le joli pansement qu'elle s'est enquiquinée à lui faire tenir entre la joue et les cheveux. Intérieurement, elle tique. Elle déteste les gens qui pleurent, c'est une aversion viscérale depuis sa plus tendre enfance. Chaque fois qu'elle voit quelqu'un pleurer, elle est prise d'une envie folle de l'humilier. Sans doute y a t'il un lien de cause à effet avec la relation de honte et de pleurs qu'elle a connu entre ses parents toute sa jeunesse... Mais il faut bien reconnaître, ce gosse là a peut être un peu le droit d'être légèrement secoué. Non pas que ça lui fasse plaisir, c'est juste qu'elle ne va pas lui gueuler dessus parce que sa mère est morte.

Elle a bien songé à intervenir, au moins pour récupérer le corps, mais ça signerait une bataille sanglante qu'elle-même n'est pas très sûre de pouvoir gérer. Elle est extrêmement douée, jusqu'à un certain point, dans les limites du possible, bien qu'elle soit la première à en être contrariée. En plus, il doit crever de trouille et elle n'est même pas en mesure de le rassurer. " Eh, t'inquiète, je suis un agent d'élite spécialisé dans les trucs moches, je me fais des gorilles chargés de me tuer tous les matin au petit dej. " Non, ce n'est clairement pas approprié. Pour le monde entier, elle est et restera un professeur trop strict de l'académie, qui a acheté un flingue un jour qu'elle se sentait pas en sécurité et le garde avec elle quand un de ses élèves se fait tirer dessus par un criminel sans savoir s'en servir.
Lâchant un soupir, elle s'empare du tensiomètre et du stéthoscope posés sur sa table de chevet et pose ses doigts sur le poignet de Frederic pour vérifier son pouls avant de prendre sa tension.


" Ecoute " souffle t'elle le plus doucement possible, parfois interrompues par ses quelques manoeuvres " tu te réveilles de six heures pendant lesquelles ton genou était littéralement hors de ta jambe, dans des conditions de stérilité plus que relatives. Tu risques encore une bonne dizaine de complications qu'il faut surveiller. Et puis, on a réparé ton articulation mais elle est encore particulièrement instable et impossible de te plâtrer hors d'un hôpital donc jusqu'à ce qu'on te trouve des béquilles, soit tu sautes à cloche pied jusqu'à chez toi, soit tu restes et tu te laisses une petite chance de pouvoir avoir des rapports sexuels avec autre chose que des grabataires un jour. Les fauteuils roulants ne marchent pas vraiment auprès des filles de ton âge, tu sais. "

Elle esquisse un sourire qu'elle espère rassurant. Décidément, Amnesia n'est pas douée pour ça. Ni pour les rapports humains de manière générale. Elle, elle règle des situations, répare des problèmes, tue des gens et rentre boire un verre. Elle ne materne pas des adolescents en plein deuil et terrorisés comme des lapins dans les phares d'une voiture. Elle aimerait compatir. Vraiment. Elle a une certaine sympathie pour ce garçon, dont l'existence révèle déjà d'un sacré miracle. Elle comprend son fonctionnement sans le mépriser, s'y retrouve même parfois un peu, quand elle avait son âge. La folie du complexe de supériorité en moins, bien sûr.
Mais c'est pas le cas. Elle est incapable de compatir. Elle n'est pas programmée pour ça...


" L'immeuble est très bien surveillé si c'est ce qui t'inquiète. On est dans un quartier de la haute, ici. Y a même un membre du gouvernement trois étages plus bas. Je ne donne pas de cours aujourd'hui, alors on va rester là tous les deux et raconter des conneries. Quand tu t'en sentiras l'énergie, tu m'expliqueras un peu ce qui s'est passé, à quoi on doit s'attendre ensuite. Et je te raccompagnerai chez toi cette nuit si tu tiens encore à partir. "

Dans la cuisine, une théière siffle sur le gaz.
Amnesia se relève, elle passe dans l'autre pièce et sert deux tasses fumantes d'un thé d'une qualité luxueuse, parce qu'elle n'achète plus rien d'autre que des choses de luxe, que c'est même l'un de ses principes fondamentaux. Elle revient dans la chambre les bras chargés d'un plateau avec les deux récipients posés dessus, ainsi qu'une quantité impressionnante de boîtes de médicaments. Tout ce qu'elle a pu trouver en plus de ce que Jeff lui a laissé. Heureusement qu'elle est sujette à assez de migraines par an pour décliner toute la gamme des antidouleurs. Regagnant sa place, elle pose les tasses et commence à sortir les gellules de leurs plaques métalliques une à une. Codéine, anti inflammatoires, antibiotiques et le reste. Elle les lui dépose dans la main, retire le pansement trempé de sa joue et lui tend une boîte de mouchoirs. Ils vont peut être attendre que la crise passe avant d'en poser un nouveau.


" Je suis désolée pour ta mère, sincèrement. Par contre, les coups foireux et fusillades passent encore, mais je t'interdis de laisser un nouveau message dans mon téléphone si c'est pour te comparer à ton père. C'est un raisonnement de décérébré, tu vaux mieux que ça et tu le sais. Y a que les lâches pour devenir ce que tout le monde dit qu'ils sont. C'est la solution de facilité. "

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MessageSujet: Re: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Dim 16 Juin - 22:22


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Amnesia & Frederic




    La réalité est parfois plus effrayante que les cauchemars. Revenons une dizaine d'années en arrière. Dans la grande ville de Tallinn, un mignon petit garçon joue au football avec ses copains, insouciant. Il rentre chez lui, croise sa voisine et elle lui donne un gâteau en ébouriffant ses cheveux. Le petit Frederic a l'air heureux. Il ne se doute pas qu'un an plus tard, son père sortira de prison et mourra devant lui. Il ne se doute pas qu'il partira pour les Etats-Unis avec sa mère. Il ne se doute pas qu'ils s'installeront à New York. Il ne se doute pas qu'il tombera à son tour dans la drogue comme son père. Il ne se doute pas qu'il en fera une overdose, il ne se doute pas qu'il fera connerie sur connerie qui le conduiront dix ans plus tard handicapé, allongé dans un lit avec un genoux qui ne voudrait peut être plus fonctionner correctement. Il est déjà épuisé. Il n'a envie de rien. Il voudrait redevenir ce garçon de neuf ans innocent qui ne comprends pas, qui ne comprends rien.

    Mais dans la vie, Frederic Host a fait ses choix et s'il en est là où il en est aujourd'hui, c'est uniquement à cause de ces choix. A cause de ce qu'il a choisir d'être, Frederic Host n'est plus rien, à part un petit pion perdu dans un engrenage perdu. Il se meurt, doucement mais surement, chaque seconde le rapproche d'une mort horrible. Mais Frederic Host a choisi une vie pire que la mort. Et c'est peut être pour ça qu'il n'en veut pas à Calypso aussi fort qu'il le devrait. Cette fille, avec tout ses pouvoirs, aurait du se foutre complètement d'un Plomb fou qui foutait son Quartier Nord en l'air. Elle aurait du le punir, certes, mais pas autant. Il l'avait peut être trahi, mais à aucun moment il n'avait agi pour ce foutu Quartier. Mais ce n'était dans la tête de personne que Frederic n'avait pas défié le Sud et été puni par le Nord. Non, Frederic n'avait pas fait cela. Frederic avait insulté Jason Lecter puis Calypso Storm. C'était tout et cela aurait du s'arrêter là. Peut être qu'il n'était pas intelligent, peut être qu'il était tout simplement fou et bon à enfermer, mais Frederic savait désormais qu'il était là uniquement parce qu'il avait choisi de l'être. Son overdose avait été parce qu'il avait choisi de la vivre, parce qu'il avait choisi de commencer à se droguer et surtout à continuer. Mais Frederic ne pouvait s'en prendre qu'à lui même. Il avait choisi d'être ainsi.

    Et Amnesia, par contre, n'avait pas choisi d'être dans cette merde. Il l'avait aspiré, parce qu'elle était à cet instant précis la plus proche de lui. Des proches. Tu parles. Est ce que Frederic en avait au moins ? Sa mère. Mais cette dernière n'était plus désormais, l'autre l'avait clairement dit. Frederic ne se sentait pas perdu sans sa mère. Pas au point où il en était de toute façon. Il sentait juste ... une pointe de douleur. Mais elle n'était pas aussi grande que celle qu'il avait senti la veille alors ... pour le moment il y avait d'autres priorités. Il tourna la tête vers Amnesia pour la regarder. Elle avait fait ça uniquement parce qu'elle lui avait demandé. Pourquoi ? Pourquoi une telle envie de le sauver ? N'importe quoi aurait pu ignorer son appel désespéré. Pas elle. Il lui devait la vie.

    "Eh ben lève toi et marche, gamin."

    Malgré tout ça, la remarque d'Amnesia force un sourire sur le visage de Frederic et ce dernier échappe un éclat de rire, franc mais jaune. Bien sur, il ne pouvait pas. Pas maintenant. Rien que le fait de sourire lui fit mal, alors il ne voulait même pas imaginer ce que ce serait s'il se déplaçait. Il n'avait pas le choix, il devait rester là. De toute façon elle était trop dans ses emmerdes. Elle mourrait certainement. Maintenant il n'avait qu'à lui annoncer la nouvelle calmement.

    " Ecoute, tu te réveilles de six heures pendant lesquelles ton genou était littéralement hors de ta jambe, dans des conditions de stérilité plus que relatives. Tu risques encore une bonne dizaine de complications qu'il faut surveiller. Et puis, on a réparé ton articulation mais elle est encore particulièrement instable et impossible de te plâtrer hors d'un hôpital donc jusqu'à ce qu'on te trouve des béquilles, soit tu sautes à cloche pied jusqu'à chez toi, soit tu restes et tu te laisses une petite chance de pouvoir avoir des rapports sexuels avec autre chose que des grabataires un jour. Les fauteuils roulants ne marchent pas vraiment auprès des filles de ton âge, tu sais."

    Mais qu'est ce qu'elle veut ? Le faire flipper encore plus qu'il ne l'est déjà ? Elle n'a pas besoin de le dire pour le savoir. Il sait déjà qu'il n'est pas sauvé, puisqu'il n'a pas été dans un hôpital et qu'il ne risque pas d'y aller de nouveau. Il sait aussi qu'il est absent de cours et qu'il doit y retourner rapidement au risque d'avoir des problèmes. Mais il ne peut pas bouger. Il n'en a pas la force. Même s'il n'y avait pas ce souci physique majeur, il ne voudrait sortir du lit pour rien au monde. Amnesia ne vaut pas sa mère ni un médecin, mais sa présence est rassurante et Frederic a besoin d'un contact humain après celui des pavés, d'une banquette arrière et d'un comptoir de cuisine. Il soupire en l'entendant mais ne réponds pas. Il n'a plus envie de dormir. Il a peur de rêver.

    "L'immeuble est très bien surveillé si c'est ce qui t'inquiète. On est dans un quartier de la haute, ici. Y a même un membre du gouvernement trois étages plus bas. Je ne donne pas de cours aujourd'hui, alors on va rester là tous les deux et raconter des conneries. Quand tu t'en sentiras l'énergie, tu m'expliqueras un peu ce qui s'est passé, à quoi on doit s'attendre ensuite. Et je te raccompagnerai chez toi cette nuit si tu tiens encore à partir."

    De nouveau, un sourire et de nouveau, ça fait mal. Il frémit. Il s'était à peine habitué à la cicatrice imposée par Jason que déjà il fallait digérer une nouvelle.

    "Genre ... tu crois que le gouvernement va l'arrêter ... mais t'es une grande rêveuse en fait."

    Frederic n'a jamais aimer le gouvernement. Il n'a jamais rien fait pour lui. Jamais il n'a montré un signe d'envie de l'aider à se tirer de la drogue, jamais il n'a pensé qu'il y avait en lui quelque chose de récupérable. Frederic ne fait pas confiance au gouvernement, il ne sait pas qui ils sont, et il ne veut pas le savoir. Il se fout royalement de savoir qui est le connard en bas mais il a une rapide prière pour son âme si l'autre vient à monter. Il ne croit pas un instant aux soi disant pouvoir de Gordon. Alors qu'Amnesia, elle, a vraiment réussi à lui sauver la vie, alors que tout laissé à croire qu'il allait y passer. Il a envie de parler maintenant.

    "Je suis désolée pour ta mère, sincèrement. Par contre, les coups foireux et fusillades passent encore, mais je t'interdis de laisser un nouveau message dans mon téléphone si c'est pour te comparer à ton père. C'est un raisonnement de décérébré, tu vaux mieux que ça et tu le sais. Y a que les lâches pour devenir ce que tout le monde dit qu'ils sont. C'est la solution de facilité. "

    Ah, oui, il avait parlé de ça. Il ne se souvient plus tellement. Entre l'autre qui tire une balle et maintenant, il y a comme un grand moment de flou. Frederic fixe le plafond. Elle a le droit de savoir, mais il ne sait pas par où commencer. Mettre bout à bout les pièces du puzzle l'aiderait lui aussi à comprendre comment et pourquoi il avait pu en arriver là. De toute manière, elle voudrait des réponses. Il avale directement les médicaments, retrouvant des réflexes de drogué qui font que les pilules passent toutes seules dans sa gorge. Il gémit quand même. Il a mal absolument partout mais il sait qu'elle fait au mieux. Elle ne peut pas faire mieux maintenant.

    "Merci ... de m'avoir sauvé la vie. M'oblige pas à le répéter, j'ai déjà assez mal comme ça. Tu veux tout savoir ? Alors va faire du thé, ça risque de prendre un moment. Ca a commencé quand j'ai jeté mon verre de Jack Daniel's à la tête de Jason Lecter. Inutile de faire de commentaire. Ensuite, Calypso m'a convoqué hier soir ... elle m'a littéralement hurlé dessus, elle m'a balancé mes quatre vérités, m'a banni du Quartier Nord ... et ensuite elle m'a explosé la rotule ... et elle a finit par me lancer une malédiction digne d'une méchante sorcière ... Elle a dit que dès que je m'attacherai à quelqu'un, elle le tuerait ... pour me faire comprendre à quel point je suis seul ... Tu vois, elle a commencé, elle a tué ma mère ... et elle va certainement te tuer aussi ..."

    Les prochaines années vont certainement être complexes à vivre. Pourtant il n'a aucune envie de se suicider. Frederic possède une telle volonté de vivre que cela en ferait presque peur. Il ne veut absolument pas mourir. Il ne sait pas lui même pourquoi possède-t-il une telle envie. Son seul problème, c'est qu'il se détruit tout seul comme un grand garçon qu'il est. Frederic doit avoir une double personnalité, se dit-il. Ce n'est pas possible autrement. Il est à la fois deux personnes à la fois. Une qui veut absolument tout détruire autour d'elle et une autre qui n'a qu'une envie, vivre, vivre à fond, tester ses limites et tout tenter. Ces deux parties mises ensembles forment une entité absolument terrifiante.


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MessageSujet: Re: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Mar 18 Juin - 1:37

Une grande rêveuse... Amnesia serre les dents, imperceptiblement. Le visage détourné, une lueur glaciale traverse un instant son regard. Autrement pire que ses quelques élans de sévérité, somme toute gentillets, à l'égard de ses élèves les plus réticents. Si elle n'apprécie pas qu'on lui dise ce qu'elle est, quand bien même on définirait son masque social, elle aime encore moins que la rêverie tombe dans le sobriquet affublé. C'est presque aussi dangereux que de critiquer son travail. D'ailleurs, elle ne pense pas être la plus irrationnelle des deux, si lui croit sincèrement que Calypso va enfoncer sa porte comme une fleur pour lui tirer une balle dans la tête. On n'entre pas dans cet immeuble à moins d'avoir reçu une invitation de l'un des résidents, ou d'avoir vraiment préparé son coup, qu'on s'appelle Storm ou non. Quant à ses hommes de main, ils ne peuvent même plus espérer franchir le carrefour. Et si cet élan de défaitisme complètement surréaliste l'agace, ce n'est rien en comparaison de la suite.

Frederic raconte, une tasse de thé fumante à côté de lui. Amnesia préfère le whisky, elle n'a pas terminé son verre et le savoure. C'est un verre de fin de soirée, un verre pour qui n'a pas dormi et espère seulement se shooter ses petits neurones beaucoup trop actifs pour espérer somnoler un peu d'ici une heure ou deux. Et s'il y a beaucoup de choses à dire sur bien des autres qu'il a déjà dites, il est naturel qu'elle s'arrête à la plus absurde. Un sourire hilare, encore retenu, étire la courbe de ses lèvres, le temps de le laisser terminer. Elle en oublierait presque la suite tellement...
Tellement
superbe.

" T'as jeté un verre à la tête de Jason Lecter ? " s'esclaffe t'elle donc, naturellement et sans complexe. Et elle en rit quelques secondes, sans prendre la peine de se retenir ni même de s'excuser. Il a dit pas de commentaire, il n'a pas interdit de rire à l'absurdité de la scène. Et pour cause, c'est impossible. L'homme qu'elle espère depuis plus d'un an a été successivement approché de près puis agressé à coup de mauvais whisky par un gamin d'à peine vingt ans, ancien toxicomane et incapable de tenir sur ses jambes, au propre comme au figuré. Elle ne peut pas s'empêcher de se demander si quelqu'un avait un portable dans l'assistance, à pirater pour obtenir des images de l'affront. Ou une caméra de surveillance quelconque. Même une bande son. Même le simple bruit du liquide s'échouant sur son visage. Et quid du maquillage ? Est ce que monsieur Lecter utilise du water proof ? Non, décidément, c'est trop gros pour être pris au sérieux. Et c'est dans ce même esprit d'absurdité qu'elle ajoute, après un raclement de gorge. " Enfin, pour le Jack Daniels, je dis pas, c'est parfaitement dégueulasse, autant le balancer. Y a intérêt à ce qu'ils fassent un effort sur mon dernier verre s'ils doivent me buter. "

Une gorgée prélevée de son single malt pour appuyer ses dires. La mafia avait quand même des goûts plus respectables dans l'ancien temps...
Mais une fois encore, tout ne prête pas matière à rire. Et si Amnesia pourrait passer la journée entière à discuter de ce mémorable incident, plaisanter sur les diverses pierres tombales appropriées pour l'histoire " ci gît Frederic Host, il a jeté un verre à la figure de J. " est encore la plus approprié - elle se doit de se concentrer sur le reste. Mais le reste, ça la contrarie. C'est même à deux doigts de l'énerver sérieusement. Lâchant un soupir sec, elle s'enfonce plus avant dans son fauteuil et ajoute d'une voix autrement plus sèche, le genre chez elle qui fait comprendre à son destinataire que c'est un de ses rares moments de premier degré - une très mauvaise nouvelle, donc.


" Bon. Primo, je suis votre prof, Frederic. Je suis pas votre copine, je suis pas votre mère, je suis votre prof. Et j'ai une sainte horreur des mélodrames. Donc si Calypso veut gaspiller de l'énergie et des moyens dans vos enfantillages, ça la regarde, mais il n'est absolument pas question de m'embarquer là dedans, ni dans les faits, ni dans ta tête. Tu veux me remercier ? Commence par faire preuve de respect et ne pas discuter tranquillement de ma mort alors que t'es allongé dans mon  propre lit. "

Elle hausse un sourcil. Non, elle n'apprécie pas qu'on vienne présumer de son sort après avoir passé tellement de temps à rectifier celui d'un autre. Son orgueil d'agent, meurtrière à ses heures perdues, est absolument piqué au vif. Et elle commence à être particulièrement fatiguée de ces gens qui alimentent le poids des crimes en leur montant une légende tout autour. La psychose sociale dans sa splendeur. Ce qui rend les criminels dangereux, c'est aussi de se persuader soi-même qu'ils le sont. Une rotule et un meurtre ? Sa propre agence n'est même pas connue des médias, ce qui ne l'empêche pas de s'en dévorer quatre comme ça tous les jours. Bientôt, le quartier nord va finir par ne plus être soumis à la gravité et se mettre à voler au dessus de leur tête, si on en croit la terreur qu'il inspire. Avec tout ce qui vient de se passer, ce n'est vraiment pas le moment d'amplifier la gravité de la situation.

Et, terrible, Amnesia ajoute, entamant de perdre le semblant d'indulgence dont elle tentait de faire preuve jusque là, qui lui demandait de toute façon bien trop d'effort à son goût sans avoir dormi une petite minute.

" Secundo, je ne t'ai pas aidé parce que je suis attachée, je t'ai aidé parce que je suis responsable. En tant que professeur, et en tant que personne qui s'est engagée à être disponible en cas de besoin. Tu pourrais être foudroyé par Dieu en personne ou mordu par un clébard enragé, ça ne changerait rien à ma responsabilité. Si Calypso n'est pas capable de comprendre ce genre de contrat, elle n'a rien à faire à la tête d'un quartier. "

Deuxième sujet d'agacement : la stupidité intrinsèque de cette histoire. Quand elle a entendu parler de rotule et de mère assassinée, elle pensait qu'il y aurait balance ou meurtre dans l'affaire Minimum. Mais non, c'est pour un verre balancé et d'incident diplomatique à la con. Lequel des deux est le plus irrationnel, le duel est serré. Un combat de bac à sable, sauf qu'on a balancé des flingues entre les mains des enfants entre deux récrés. Et si elle peut comprendre que, sur le coup de l'impulsion, tout ça ait dégénéré en un violent règlement de compte, elle n'imagine pas comment il pourrait être envisageable de passer des années à surveiller un type juste pour le plaisir de tuer des gens autour de lui. C'est d'un manque de rentabilité incroyable.

Amnesia secoue la tête. Elle laisse échapper un nouveau soupir, achève son verre et se relève avant de prononcer sa dernière sentence. La plus importante de l'histoire, parce que la réponse à celle-là guidera probablement tous ses choix personnels le concernant par la suite. Elle n'a jamais été adepte des causes fichues d'avance. C'est même l'une des choses qu'elle a le plus en horreur. Elle gerbe sur l'idéalisme, encore d'avantage sur l'altruisme. Si elle l'a aidé, c'est parce qu'il n'est pas, à son sens, depuis le début, une de ces causes inutiles. Et s'il s'en avère finalement une, elle n'hésitera même pas une seconde à le balancer sur le trottoir.


" Et tertio, si tu t'avoues vaincu avant même qu'on ait vraiment commencé, je te dépose aux portes du quartier nord moi-même et je m'en lave les mains. On n'a même pas commencé, Fred. " répète t'elle plus fort, dans un sifflement, en détachant les syllabes. " Tu vas devoir faire le deuil de beaucoup de choses en un laps de temps très court et mener simultanément un combat de titan. Je suis prête à t'apporter une stratégie convenable, à jouer des coudes derrière toi pour t'aider mais je vais pas dépenser mon temps et mon énergie pour un gosse qui croit encore aux sorcières. Je me suis déplacée parce que tu voulais vivre, parce que tu as fait le choix de te battre. Ce choix est absolument non révocable, je te préviens, et tu me dois au moins de l'assumer. Arrête de chouiner et remue-toi les méninges, nom d'une pipe. "

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MessageSujet: Re: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Lun 24 Juin - 1:26


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Amnesia & Frederic




    Amnesia a fait du thé, comme si ça pouvait le réconforter. Il lui faudrait bien plus que ça aujourd'hui. Avant, quand il arrivait à des états de manque important, qu'il paniquait à cause d'hallucinations liées à la drogue, ça pouvait suffire, parce que ces problèmes là peuvent se régler. Mais là, il faudrait tellement plus qu'une tasse de thé chaude pour parvenir à le rassurer. Il prit la tasse entre ses mains et souffla dessus pour refroidir le liquide. Pomme-cannelle. Son préféré. Si quelqu'un aurait dit à sa mère que Frederic allait boire du thé chez une de ses professeurs, elle ne l'aurait jamais cru. Et pourtant. Il y avait pas mal de chose que Frederic avait découvert ses deux dernières années. Il s'était passé trop de chose. Il y avait encore un an, il état en cure, à batifoler dans les draps avec un autre toxico. Il y avait deux ans, il se piquait très régulièrement, voire trop et batifolait avec d'autres toxicos. Et maintenant, il buvait du thé brûlant pour essayer d'oublier la douleur constante dans sa jambe gauche privée de rotule.

    "T'as jeté un verre à la tête de Jason Lecter ?"

    Et Amnesia rigole. Pourtant Frederic ne voit pas ce qu'il y a de drôle à ça. Pourquoi les gens devraient-ils en rire ? Il soupire et tourne la tête ailleurs. Il ne trouve pas ça amusant. Comme si elle se moquait d'elle. Il n'était pas honteux de ce qu'il avait fait. Il n'avait pas non plus envie de lui expliquer ce qui lui était passé par la tête ce jour là. Il l'avait fait, un point c'était tout. Il avait eu envie de le faire, il avait juste eu une réaction différente de tout les petits moutons qui auraient sagement reposé leur verre. Il lui avait balancé à la tête, sans se poser plus de questions, parce qu'il en avait eu envie. Dans un sens, il commençait à comprendre ce qui lui été arriver. Mais quelque chose avait du se passer ensuite, puisque cela aurait du être Jason qui se serait énervé de la sorte contre lui. Pas l'autre blonde. Il fallait qu'il lui trouve un surnom d'ailleurs.

    "Enfin, pour le Jack Daniels, je dis pas, c'est parfaitement dégueulasse, autant le balancer. Y a intérêt à ce qu'ils fassent un effort sur mon dernier verre s'ils doivent me buter."

    Frederic fronce les sourcils. Il n'est pas d'humeur à apprécier les mauvaises blagues. Il n'a pas envie pour le moment d'être reconnaissant envers Amnesia de lui avoir éviter un dialogue avec la Faucheuse. Il veut juste parler. Il a envie d'expliquer tout ça à quelqu'un qui pourrait comprendre sa connerie et sa folie destructrice. Il boit une gorgée de thé.

    "J'vois pas ce qu'il y a de marrant à ça. Jason peut venir me péter l'autre jambe s'il veut. Quelque part, les gens devraient lui faire ça plus souvent. Il y a quelque chose d'insuportable chez ce mec, il se croit le roi du monde, il pense qu'il peut tout faire, agir exactement comme il veut sans que personne ne lui montrer son désacord. Je déteste ce genre d'attitude, même venant de quelqu'un qui pourrait me tuer. J'suis comme ça, j'ai une grande gueule et je l'ouvre, même quand il faudrait pas. Je crèverai jeune, qu'est ce que tu veux que je te dise ? Ne me dis surtout pas qu'il faudrait maîtriser ça parce que j'en ai pas envie. Jason Lecter est un enfant à qui il faut mettre une claque en disant non."

    Non mais. Frederic n'était pas le méchant de toute cette histoire. Il était quelqu'un de correct, et gentil. Il avait juste un problème de contrôle de soi qu'il ne parvenait pas à régler quoi qu'il fasse. L'attitude de Jason l'avait énervée parce qu'elle était identique à la sienne. Ils étaient tout les deux trop sûrs d'eux même. La différence était que Frederic était redescendue sur terre à coup de balle dans la rotule alors que Jason restait là haut à planer. Un jour, quelqu'un le ferait forcément descendre. Jason n'était pas plus immortel que Frederic.

    Mais, ce dernier, au lieu de pleurer de reconnaissance pour Amnesia, la prévient juste qu'elle va certainement crever. Quelque part, c'est de la gentilesse aussi. Frederic n'a pas envie qu'elle meurt à son tour, parce que c'est certainement la seule personne qui peut lui remettre les idées en place actuellement. Il ne sait pas grand chose d'elle, à part qu'elle est son prof et qu'elle a des amis capable de remettre des rotules dans les genoux. Il n'en sait pas plus et cela ne l'intéresse pas de toute façon. Il se fiche pas mal d'Amnesia, mais de ce qu'elle peut lui apporter. En l’occurrence, beaucoup. Et il espère qu'elle ne saura jamais ça. Il la regarde quand elle parle. Il n'a jamais appris le respect.

    "Bon. Primo, je suis votre prof, Frederic. Je suis pas votre copine, je suis pas votre mère, je suis votre prof. Et j'ai une sainte horreur des mélodrames. Donc si Calypso veut gaspiller de l'énergie et des moyens dans vos enfantillages, ça la regarde, mais il n'est absolument pas question de m'embarquer là dedans, ni dans les faits, ni dans ta tête. Tu veux me remercier ? Commence par faire preuve de respect et ne pas discuter tranquillement de ma mort alors que t'es allongé dans mon  propre lit."

    Quoi ? Quoi ? Il la prévient ! Qu'est ce qu'elle croit, qu'il a envie qu'elle meurt elle aussi ? Il n'en a nullement envie, mais comment est ce qu'il est sensé lui expliquer ça ? Il se mordille la lèvre et reprend une gorgée de thé. Rien que l'image de Calypso tuant Amnesia lui fait mal au coeur. Il n'en a pas envie. Il ne veut pas qu'elle tue qui que ce soit. Mais alors qu'est ce qu'il doit faire ? Fuir ? Passer le reste de ses jours seul, pour éviter que d'autres personne ne soient exposées au danger qu'elle représente. Amensia a raison, ce ne sont que des conneries d'enfants qui ont mal tourné. Frederic et Calypso sont encore des gosses, Jason en a l'âge mental.

    "J'ai pas envie que tu crèves ... j'veux que tu sois prévenue si jamais une blonde hystérique débarque chez toi avec un sourire de psychopathe et un flingue à la main. En plus elle sait viser c'te tarée, elle a tiré de sang froid, comme si elle avait fait ça toute sa vie."

    C'est bien de le remarquer. Mais encore une fois, Frederic ne s'excuse pas. Il n'en a pas envie. Il déteste s'excuser. Il est sensé s'excuser de quoi ? Amnesia sait ce qu'elle risque en étant avec lui. Enfin, non, elle ne le sait peut être pas car peu de gens savent vraiment à quel point Calypso est malade dans sa tête.

    " Secundo, je ne t'ai pas aidé parce que je suis attachée, je t'ai aidé parce que je suis responsable. En tant que professeur, et en tant que personne qui s'est engagée à être disponible en cas de besoin. Tu pourrais être foudroyé par Dieu en personne ou mordu par un clébard enragé, ça ne changerait rien à ma responsabilité. Si Calypso n'est pas capable de comprendre ce genre de contrat, elle n'a rien à faire à la tête d'un quartier."

    Frederic hocha un sourcil de surprise. Tout les gens qu'il avait rencontré avant lui avait toujours dit que Calypso était la digne Reine du Nord, la folldingue capable de gérer ce quartier de fou. Amnesia avait peut être le même grain bizarre que lui dans sa tête. Il se mordit la lèvre. Amnesia l'avait aidé, pas parce qu'il lui avait demandé, mais autre chose, plus profond, plus ... plus quelque chose qu'il ne comprenait pas, parce qu'il n'était qu'un gosse perdu dans les engrenages des représailles de cette foutue ville. Il termina sa tasse en évitant soigneusement de répondre. Ce n'était pas la première fois qu'on lui remettait les bretelles en place sur ses épaules. Mais avec Amnesia, ce n'était pas la même chose. Elle avait une façon particulière de le faire, qui l'attristait. Il se sentait bien et mal à la fois, parce qu'elle avait raison. Elle se fichait de lui comme il se fichait d'elle. D'ici quatre jours, tout reprendrait son cours normal, mais d'ici là, il avait besoin d'elle. Il allait se servir d'elle pour aller mieux, et après il repartirait. Ce n'était pas de l'attachement. Il fallait qu'il se calme.

    "Et tertio, si tu t'avoues vaincu avant même qu'on ait vraiment commencé, je te dépose aux portes du quartier nord moi-même et je m'en lave les mains. On n'a même pas commencé, Fred. Tu vas devoir faire le deuil de beaucoup de choses en un laps de temps très court et mener simultanément un combat de titan. Je suis prête à t'apporter une stratégie convenable, à jouer des coudes derrière toi pour t'aider mais je vais pas dépenser mon temps et mon énergie pour un gosse qui croit encore aux sorcières. Je me suis déplacée parce que tu voulais vivre, parce que tu as fait le choix de te battre. Ce choix est absolument non révocable, je te préviens, et tu me dois au moins de l'assumer. Arrête de chouiner et remue-toi les méninges, nom d'une pipe."

    Frederic se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang pour s'interdire de pleurer. Il avait passé l'âge de pleurer pour rien. Ce n'était pas le moment, il y avait encore beaucoup de chose à faire. Il se força à sourire, comme il le faisait depuis ses six mois environ. Il ne devait pas pleurer, il devait aller de l'avant, ne plus jamais regarder celui qu'il était avant, parce que cela ne servirait à rien. Il ne devait plus être le garçon faiblard d'avant. Il devait être fort pour lui même. Se soigner pour rentre fier sa mère, se désintoxiquer pour rentrer et s'excuser auprès de Calypso, c'était terminé. Ses mains tremblaient. Il se savait en manque, mais il ne savait pas encore de quoi. Il ferma les yeux une fraction de seconde et quand il les rouvrit, le petit Freddie était mort.

    "Je sais ... J'vais vivre ... J'ai pas le temps de m’apitoyer sur mon sort. T'en fais pas pour ça, c'est pas mon genre. J'ai juste besoin ... d'une heure, ou deux ... et de thé à la cannelle."

    De nouveau, il se força à sourire. Ses zygomatiques lui firent mal. Il savait que ses zygomatiques lui feraient souvent mal à l'avenir, car il savait qu'il devrait se forcer à sourire pendant un grand moment. Un sourire cachait le reste, enfin presque.

    "Tu m'as dit ... que j'devais pas me comparer à mon père, et t'as raison, parce que lui, il est mort. Moi pas. Comme si j'pouvais pas mourir. Je sais que je devrais pas penser ça, mais j'arrive pas à m'y enlever de la tête. J'pourrais être mort ... au moins trois fois. Et pourtant j'suis toujours là. Mais pour le moment j'arrive pas à trouver de raison à ça. J'ai plus de raison de vivre pour le moment ... Aller de l'avant, ça va pas suffire. J'devrais peut être m'engager dans la résistance ou devenir un lèche anus du gouvernement tiens."

    Cette fois, c'est un sourire franc qui se dessine sur le visage de Frederic. Il sait bien qu'il ne pourrait jamais être comme Rebecca, une lèche botte, une fanatique du gouvernement. Il n'en est pas capable, parce qu'il ne doit rien à ces gens.

    "Et ... y a une part de moi ... qui a envie que le sourire de l'autre ... et celui de Jason disparaissaient ... qu'ils ne vivent plus ... plus jamais. Ils ont fait du mal aux gens que j'aime ... ils m'ont fait du mal à moi ... Pourquoi est ce qu'ils vivent, eux ? Pourquoi est ce que personne ne parvient jamais à les atteindre ? Pourquoi est ce que ce connard sourit tout le temps ? Pourquoi est ce qu'elle pense qu'elle est une bonne personne ? ... Ma ei saa aru, miks see toimib nii. Ja vaata, ma püüan, aga ma lõpuks niimoodi, ball vähem. ... Merde, ça doit plus fonctionner dans ma tête ... J'ai parlé dans ma langue natale. J'viens de dire que ... Oh et puis c'est même pas important ... Mais tout ça ... ce sont des rêves ... Personne ne tuera jamais Calypso Storm, encore moins Jason Lecter ... Y sont encore plus increvables que moi."

    Frederic ne peut plus s'arrêter de parler. Il est lancé. Il sent que s'il s'arrête, quelque chose va arriver, et il n'a pas envie. Pour l'instant, il est bien, il est dans un lit confortable, il peut parler, il peut tout dire. Mais il est déçu que cela se passe aussi mal. Il n'a qu'une envie, se lever, partir, courir, retourner la voir pour lui demander qu'elle le tue, une bonne fois pour toute. Il a mal à en crever, pourtant il n'a pas envie de mourir. Frederic n'a jamais, et n'a jamais eu envie de mourir.


HS : Traduction, "J'arrive pas à comprendre pourquoi ça marche comme ça. Et regarde, j'essaie, mais je finis comme ça, une rotule en moins." ( mais c'est Google Traduction hein, c'est approximatif. )
2174 mots.

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MessageSujet: Re: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Mer 26 Juin - 15:30

L'entends-tu danser tout bas, la mine noire de nos crayons?
Vous me copierez cent fois : on ne grince pas sans raisons.
Pauvre de toi, qu'en savent-ils?
Il est de grincements sublimes.
Assis sur les ailes de l'avion, qu'un nuage défile.
Et même sur les barques du nil,
Qui partent pour de bon.

-

" Il sourit tout le temps parce que quelqu'un, peut être lui-même, a scié l'a commissure de ses lèvres et l'a forcé à hurler jusqu'à ce que tous ses tissus se déchirent, puis recousu le tout comme un boucher. "

Un murmure lâché dans le silence, un verre de whisky vide en main, un sourire effleurant à peine la courbe de ses lèvres. Le ton n'est ni sévère ni tendre, il n'y a pas de jugement ni plus d'amusement, seulement un constat calme et implacable. De manière générale, Amnesia ne juge pas. Elle est trop indifférente pour ça. Souvent, elle méprise, elle raille mais c'est d'avantage un plaisir solitaire qu'un réel sens de la critique. Elle ne va pas passer sa vie entière à expliquer aux autres qu'ils ont tort, quand bien même elle est fondamentalement persuadée que c'est le cas, dans l'arrogance absolue de ses propres névroses. Elle pourrait débattre des heures avec ce garçon sur l'utilité de ne pas faire des rapports de force aberrants, ça ne changerait rien. Et puis, en un sens, elle le comprend. Elle ne compatit pas mais elle comprend. Il faudrait vraiment idiot pour ne pas comprendre sa détresse. C'est un passage difficile de l'existence qu'est ce moment où on se rend compte qu'il existe plus fort que nous, et que les plus forts ne se gêneront pas pour nous écraser. Frederic l'apprend à la dure, qui plus est. Il a payé le tribu d'une rotule pour qu'on lui enseigne cette leçon de vie. Mais elle préfère le laisser parler, suivre son propre cheminement de pensée, que de le réconforter comme un enfant et l'empêcher d'avancer. Ca le desservirait, si elle en venait à être désolée pour lui. Et puis, elle en est incapable. Mais en un sens, quand bien même cette idée est très drôle quand on connaît Amnesia, c'est charitable de sa part de s'inquiéter tellement de son sort.

Je pourrais te dire que je te comprends gamin. Que j'ai appris ma leçon sous les coups et les litres d'alcool de mon père, à m'agiter comme un pantin devant une mère qui ne réagissait pas. Je pourrais te dire que je suis devenue cocaïnomane et condamnée à ne fréquenter que des types violents à cause de mon père. Que je comprends ta souffrance. Mais ce ne serait pas vrai. Parce que je n'en ai pas souffert. J'ai joui d'apprendre la loi du plus fort et, plutôt que devenir forte, je me suis ravagée moi-même pour n'en avoir plus rien à faire de la carcasse que les plus forts dévoreront un jour. Et tu ne te rendras jamais compte de la chance que tu as, d'être aussi humain. D'avoir des réactions aussi normales. Extrêmes, mais normales. Si tu savais comme, parfois, j'aimerais ressentir la révolte qui t'anime aujourd'hui, et ne m'a jamais effleurée. Juste pour essayer.

Elle laisse échapper un soupir, attrape sa bouteille et se ressert un verre convenable. Le dernier et elle ira dormir. Ce n'est pas le moment de perdre complètement ses facultés. Juste un coup de pouce pour réussir à trouver le sommeil.
Prélevant une gorgée, elle s'enfonce dans son fauteuil et ajoute, les yeux toujours posés sur le vide, de cette voix placide que le monde lui connaît tant.

" Les monstres ne meurent pas, Fred. Ils... passent seulement de l'autre côté. Sans point de retour. The dark side of the moon. "

Elle doute qu'il connaisse cette référence. Le groupe date de plus d'un siècle, après tout. Mais les faits sont là : il y a un mauvais côté de la lune. Cet endroit que certains atteignent à force de névroses, innées ou acquises, peu importe. Qui ne se préoccupe d'aucune des règles idiotes auxquelles la race humaine tient tellement. Vie, mort, bonheur, idéal, tout ça n'y a plus aucun sens. Ce côté là est sans aucune limite, il est fondé sur l'instabilité et le chaos. Et comme dans tout système instable, la moindre donnée change le cours du monde, elle fait tout exploser sur son passage. C'est ainsi qu'ils tombent. Sans mourir, parce qu'ils ont vendu leur âme pour devenir éternels dans la mémoire collective. Le nom sera inscrit dans les mémoires, puis dans l'histoire du monde. Ils tombent, c'est tout. De très haut, et très salement. C'est un choix qu'ils ont fait, un parti pris, de se faire assez inhumain pour ne pas mourir. Et si ce côté là te rend bel et bien increvable, il ne fait pas de ton sort quelque chose à envier. Parce qu'il n'y a plus de comparaison possible.

Alors arrête.
Arrête d'essayer d'y voir une vraisemblance.
Toi tu as encore une chance de ne pas tomber.

L'entends-tu rire aux éclats, la mine noire qui d'aventure?
Vous me copierez mille fois : on ne s'aventure pas.
Mais sur mes mains, je te le jure,
Mes plumes enrubannées par deux,
Se riaient de toi tant et mieux, valsant mon écriture.
Depuis je rêve d'aventures,
Une plume à la place des yeux.

Dans un mouvement fatiguée, Amnesia se relève et traîne sa carcasse épuisée jusqu'au salon pour aller chercher des cigarettes. Elle revient à sa place, en jette une au blessé de guerre, allume la sienne et lui balance le briquet. Ce n'est pas très professionnel mais les poumons de Frederic Host sont à peu près la dernière chose dont ils doivent se préoccuper pour le moment.

" Reste du bon côté. C'est tout ce que tu as à faire pour gagner. Oublie l'espoir d'accéder à eux, oublie même l'idée absurde de vivre dans le même monde. Tu n'es pas de ce monde. Tu es peut être légèrement autodestructeur mais ça n'a rien à voir avec... Oublie-ça. "

Elle sourit faiblement. Son regard s'est quelque peu embrumé mais elle ne sait pas s'il comprend vraiment ce qu'elle tente de lui dire. Peut être va t'il la prendre pour une folle. Ou, idéalement, l'entendre et s'apaiser un peu sur son propos.

" Et réconforte-toi dans la pensée que ce monde les bouffera littéralement de l'intérieur un jour, et que tu n'as rien à faire pour que ça arrive. Ca arrivera. C'est tout. Ils l'ont choisi comme ça. "

Peut être va t'il comprendre qu'Amnesia elle-même est passée de ce côté là il y a déjà des années. Peut être pas.
Elle ramasse son téléphone, pianote un message dessus à l'adresse de Wallace, l'implorant de pirater ses caméras de surveillance et de s'assurer qu'elle ne soit pas attaquée, au besoin de la prévenir. Elle a réellement besoin de sommeil. Reposant son verre à peine entamé sur la table, elle tapote la jambe valide de Frederic et s'enfonce dans son fauteuil, les paupières closes, immobile sinon sans main portant de temps à autres la cigarette entre ses lèvres et sa poitrine expirant une fumée blanchâtre.

" Repose-toi. Dors encore un peu. Et ne t'en fais pas, tu peux rester autant que tu voudras. Tu vas avoir besoin d'assistance ces prochains jours, de toute façon. " parce que même si ce n'est peut être pas le moment de remuer le couteau dans la plaie, pour l'instant, il est invalide sur tous les plans de la vie quotidienne. Manger, sortir, se laver, les toilettes et le ménage, il risque de subir tout ça comme autant d'épreuves herculéennes pendant un long moment.  " Je veux juste que tu profites de ce temps pour songer à une stratégie convenable. "

Et puis on va se mettre en quête d'un fauteuil roulant, hein. Puisqu'on a rien de mieux à faire.

Sous le nez de la névrose, moi si j'ose encore voir demain.
Même si je ne sens plus rien que le parfum du temps.
Je reviendrai comme avant, aluni d'une chanson.
Juste pour dire de ne pas te laisser tourner en rond.
En rond.
Pour de bon.
*Soan

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MessageSujet: Re: Puzzles [Frederic] Puzzles [Frederic] Icon_minitime1Dim 30 Juin - 12:11


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Amnesia & Frederic




    "Il sourit tout le temps parce que quelqu'un, peut être lui-même, a scié l'a commissure de ses lèvres et l'a forcé à hurler jusqu'à ce que tous ses tissus se déchirent, puis recousu le tout comme un boucher."

    D'accord, ça fait peur. Jason aussi a des blessures de guerre. Des blessures qui jamais ne pourront s'effacer, que personne ne pourra jamais enlever. Les habitants de New York sont tous des blessés, qui portent sur eux les cicatrices de leur passé. Frederic a gagné les siennes en tombant d'une falaise, poussé par l'autre blonde et en entendant le rire du clown. En tombant, il se rend compte qu'il a été trop loin et que ses blessures ne partiront pas comme on gratte une vieille peau sur la paume de la main. Frederic a eu mal, maintenant il a peur, mais il a choisi. Le pauvre petit garçon s'est trop élevé dans les cieux des hauts quartiers. Il vaudrait mieux pour lui qu'il reste à terre, à apprendre à se reconstruire avec l'aide du temps et d'un fauteuil roulant. De toute façon, il n'a pas le choix. De nouveau, il renaît.

    Il connait cette sensation de reprendre vie dans un monde nouveau qu'il ne connait pas, sans se connaître lui même. Il l'a déjà vécu une fois, en se réveillant dans son lit d'hôpital, le cours encore douloureux de son overdose. Il sait ce que cela fait de revivre. Il se rend compte qu'il peut reprendre le cours du temps et se reforger une identité. La tasse de thé est vide. Il peut quand même rouvrir les yeux, se relever, se réapprendre, encore, encore. Il peut le faire, il l'a déjà fait une fois. Il cligne des yeux. Bébé Frederic a grandi, mais n'a pas changé. Il reste capricieux mais empli d'une putain de volonté à faire peur. Il ne se sent plus immortel. Il se sent bel et bien vivant, mais capable de recommencer sa vie, de tout reprendre à zéro. De ne surtout pas changer, mais à apprendre la discrétion. Lutter, pour lui même, en silence, seul. Il en est capable. Il faut juste qu'il trouve quelque part au fond de lui la volonté de commencer. Quand il sortira de ce lit, il aura mal, il voudra y retourner pour perdre cette douleur, mais il devra continuer à se battre, parce qu'il lui faut vivre.

    Elle aurait pu le tuer. Bien sur qu'elle aurait pu. Mais elle ne l'a pas fait, ou bien elle ne l'a pas voulu. Elle a voulu le torturer. Elle a voulu lui faire du mal, aussi mal qu'elle a eu mal. Il a vu dans ses yeux qu'il lui a fait du mal, sans savoir où est ce qu'il a pu appuyer pour lui faire subir une telle souffrance. Ils sont tous les deux des blessés. Frederic aurait presque envie de savoir si la Reine souffre autant que lui à cet instant. Ce mec est fou.

    Amnesia continue à boire pendant que ses pensées ont dévié vers l'autre. Il se force à se concentrer sur elle. Il ne sait pas comment la définir. Sa professeur, voilà. La prof qui lui a sauvé la vie et qui lui a refoutu la rotule à l'intérieur du genou, enfin plus ou moins. Il ne veut pas y penser. Il ne veut pas penser à la douleur qu'il éprouve. Il sait que quelques doses de morphine pourrait le soulager, mais il n'en veut pas non plus. Personne ne lui en donnerait. Et puis il sait que la morphine a un fort pouvoir de dépendance envers les anciens toxicomanes. Il ne veut plus jamais regoûter à une drogue, quelle qu'elle soit, sinon il va replonger. Et ce ne serait vraiment pas le moment de rejouer avec les aiguilles. Il préfère regarder sa prof dans les yeux et continuer à parler, de lui, d'eux, de tout ça.

    "Les monstres ne meurent pas, Fred. Ils... passent seulement de l'autre côté. Sans point de retour. The dark side of the moon. Reste du bon côté. C'est tout ce que tu as à faire pour gagner. Oublie l'espoir d'accéder à eux, oublie même l'idée absurde de vivre dans le même monde. Tu n'es pas de ce monde. Tu es peut être légèrement autodestructeur mais ça n'a rien à voir avec... Oublie-ça."

    Quel bon coté ? Il n'a jamais cru en ces histoires de monde parallèle, d'enfer ou même de paradis. Il trouve toutes ces croyances profondément ridicules. Quand on meurt, on meurt. Notre corps se décompose, se mélange à la poussière, redevient poussière. Il n'y a pas d'autre coté, il n'y a que le monde. Mais cela n'a rien à voir avec leur sujet en plus. Il échappe un léger soupire.

    "Quel autre coté ? Y en a pas. Y a que le monde des humains, pourri, moche, hideux même. Mais y a pas d'autre coté de la lune. Je ne suis pas un extraterrestre non plus. Et c'est ça qui est le plus con, c'est qu'on vit dans le même monde, le même foutu univers."

    L'univers de Frederic est borné. En dehors de la Terre, il n'y a rien. Il y a peut être une autre planète comme la terre dans un autre système solaire, mais en dehors de ça, il n'y a rien d'autre que leur bonne vieille Terre. Il ne croit pas au reste. Il n'a pas envie d'y croire. Il croise les bras et regarde sa tasse vide et le verre d'Amnesia. Lui aussi il aurait besoin d'un bon verre pour se remettre les neurones en place. Il sent qu'il s'énerve. Et s'il s'énerve sur des petites choses comme ça, il va partir dans des grands sujets. Il doit rester calme. L'énervement ne l'aidera pas.

    " Et réconforte-toi dans la pensée que ce monde les bouffera littéralement de l'intérieur un jour, et que tu n'as rien à faire pour que ça arrive. Ca arrivera. C'est tout. Ils l'ont choisi comme ça. "

    Oh. Voilà enfin la bonne idée du jour. Survivre. Pendant que les deux autres débiles se bouffent entre eux. Une petite pensée lui vient qu'au moins Jason crèvera avant lui. Il est vieux. Il finira par se faire exploser avec une de ses bombes. Et après, Calypso se fera poignarder par un client fou. Cela lui fait quand même un pincement au coeur. Il a envie qu'elle meure, celle pour qui il priait pour qu'il ne lui arrive rien. Il est con, quelque part, il est vraiment con. Il a envie, et pourtant il sait que cela l'attristerait. C'était son amie.

    "Donc si je te suis ... J'ai qu'à attendre qu'ils crèvent en les observant de loin ?"

    Et en se foutant de leur gueule au passage, mais de loin, pour ne pas devenir eunuque ou manchot.

    "Toute façon j'ai pas le choix. J'ai plus envie de me mêler de leurs histoires ... J'vois même pas comment j'ai pu m'approcher aussi près d'elle, j'aurai pu lui faire encore plus de mal ... J'aurai pu. On se faisait confiance et moi ... Depuis tout à l'heure je la vois comme la grosse salope de l'histoire, mais en fait je l'ai surement blessé aussi ... J'aurai du noter ce que je lui ai dit. On se serait cru au cinéma où le héros meurt libre à la fin ... Une bien belle tirade avant que le rideau tombe, c'était magnifique ..."

    Tu recommences à divaguer.

    Ouais, il divaguait. Il avait quelques problèmes de divagations en ce moment. Il bailla franchement. La fatigue physique et nerveuse revenait.

    "Repose-toi. Dors encore un peu. Et ne t'en fais pas, tu peux rester autant que tu voudras. Tu vas avoir besoin d'assistance ces prochains jours, de toute façon. Je veux juste que tu profites de ce temps pour songer à une stratégie convenable. "

    Si c'est elle qui le propose, il n'a plus qu'à se rendormir tranquillement. Il en a besoin de toute façon. Il aurait bien besoin de dormir pendant environ trois semaines, afin de se remettre petit à petit. Après, il pourra commencer à réfléchir. Mais sa liste de chose à faire était déjà grande.

    "Hum ... Faut que je retourne en cours ... j'suis un Plomb, j'ai pas le droit de sécher ... Et il faut que je retourne dans mon appartement aussi, il doit y avoir le cadavre de ma mère ... Elle a pas du faire un enterrement correct ... J'te jure, aucun respect ..."

    Les yeux de Frederic se ferment tout seul. Il y a encore trop de chose dans sa tête.


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