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Cocktail - Lexy & Frederic CLOS
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MessageSujet: Cocktail - Lexy & Frederic CLOS Cocktail - Lexy & Frederic  CLOS Icon_minitime1Lun 19 Mai - 22:17

Cocktail - Lexy & Frederic

"Et puis merde. Un whisky. Double."

Frederic fronça les sourcils en direction du barman hésitant qui lui faisait face, un comptoir entre eux. Quoi ? Il n'avait donc jamais vu quelqu'un désireux de se souler ? Il soupira et farfouilla sa poche pour en sortir une pièce, la faisant tinter sur la plate forme de béton. L'autre bougea enfin pour lui servir ledit verre sans rien dire. Il le remercia d'un signe de tête et trempa ses lèvres dans le breuvage tant convoité. Il en soupira presque de soulagement et sourit en recommençant. Frederic avait un sérieux problème de manque d'alcool. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas bu autre chose que de l'eau ou du café et sentir l'alcool dans sa bouche lui faisait un bien fou. Même si le barman avait l'air de désapprouver totalement sa conduite. Après tout, tant qu'il payait ses consommations.

Frederic termina rapidement son verre. Cela faisait bien trop longtemps qu'il avait envie de noyer ses problèmes dans l'alcool. Au moins il oublierait qu'il était faible,  au moins il pourrait croire que l'alcool lui donnerait le pouvoir de survivre à une chute de plusieurs centaines de mètres. Il observait les gens autour de lui. Des jeunes. Des vieux. Qui buvaient par habitude ou pour pouvoir faire la fête un soir de semaine, au lieu d'aller se coucher tôt comme le reste de leur vie. Il les entendait parler de l'Académie et il se sentit minable. Le Frederic d'avant n'aurait hésité que trois secondes avant d'aller se mêler à la conversation pour parler de ce qu'il connaissait. Mais c'était avant. Maintenant il n'était que bon à rester au bar à entendre la vie qui se passait sans lui.

Il en avait marre de survivre et de regarder les autres aller de l'avant, alors qu'il restait seul avec son verre vide. Il n'en pouvait plus de les entendre rire alors qu'il avait de la peine. Il s'était passé trop de chose. Certes la fusillade n'avait rien arrangée, mais maintenant cela suffisait. Il devait avancer, faire des choses, se bouger, agir, sauter dans tous les sens, même si physiquement parler il était censé en être incapable. Merde. Il était Frederic Host bordel. Il fit un signe au barman et lui demanda de servir la même chose. Il en profita pour rouler sa cigarette et sortir sur la terrasse pour la fumer en regardant la neige se remettre à tomber.

Il souffla de la buée en même temps que sa fumée et se força à croire que tout allait bien, qu'il était bien , qu'il se sentait parfaitement bien. Il respira l'air frais et regarda les flocons tomber en même temps que la nuit. Voilà qu'il se sentait poète maintenant. Il pensa à la dernière fois qu'il avait marcher sous la neige, qu'il avait aussi trop bu, qu'il avait aussi failli tomber la tête la première sur le pavé, qu'il était avec un ami. Ce soir il était seul. Mais cela pouvait toujours s'arranger. Il réfléchit une seconde à qui avait de l'argent pour payer à sa place, qui aimait boire et qui pourrait le rejoindre. Il sortit son téléphone et sourit doucement. Il savait qui.

[ ... ]

Après avoir laissé un message à Lexy Winchester pour lui dire de le rejoindre, Frederic avait demandé un nouveau verre. Mais le liquide était différent. Il avait laissé tombé le whisky pour prendre un verre de vin rouge. Il le fixait depuis que l'homme l'avait posé. "Mon verre te revient pas ?" demanda l'autre, visiblement agacé par sa présence solitaire et ses envies délirantes. "... Oh si, bien sur. Mais j'attends une amie. Mon grand père me tuerait s'il me voyait boire un verre de vin seul." Il n'eut pas l'air convaincu par ses explications, et pourtant. Il ne connaissait pas Frederick Host. Le grand père de Frederic qui portait ce nom, ne supportait pas de voir des gens boire pour boire. Comme lui, son petit fils savait quand il devait partager un bon verre avec quelqu'un. Il fixait la porte, comme s'il attendait désespérément que Lexy se joigne à lui.

Telle qu'il la connaissait, elle ne dirait pas non à un bon verre. Mais elle ne savait pas encore qu'elle allait payer. Il lui avait cacher cet aspect du problème, étant donné qu'il n'avait pas un rond. Au pire, elle ferait de l'oeil au propriétaire. C'était une jolie fille, ça marcherait. Et puis surtout c'était Lexy. Il sourit. Il allait passer une bien meilleure soirée que la veille.


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MessageSujet: Re: Cocktail - Lexy & Frederic CLOS Cocktail - Lexy & Frederic  CLOS Icon_minitime1Sam 31 Mai - 21:01

Youpi ! Gloire à cette journée divine, cette occasion unique de pouvoir vivre comme elle l'a toujours rêvée depuis... Pas si longtemps en fait, seulement qu'à ses yeux, elle a l'impression qu'une affreuse et tortueuse éternité s'est déroulée depuis la dernière fois où sa langue a su se délecter de l'essence qui fait tomber dans les pommes. Celle qui détruit mais est si bonne car elle fait oublier tout et n'importe quoi. Maudite académie infernale, pourquoi est-elle venue au monde ? Pourquoi ne pas avoir avorté ce projet diabolique avant qu'elle fasse des victimes ? De toute façon, Weins est réduite à une importance digne d'un vulgaire coquillage laid fragmenté et dissout dans le désert d'une plage dorée. Bien sûr, ce n'est que dans l'espace d'une soirée, rien n'est éternel en ce monde mais heureusement que la demoiselle jouit d'un certain avantage concernant cela. Elle en a beaucoup et elle n'ira pas le gâcher comme on jette de l'argent pas la fenêtre lorsqu'on en a trop et qu'on désire faire suer le peuple. Non, elle a héritée d'une chance qu'elle estime d'or. Avec toutes ces mesures répressives à l'académie, on ne peut plus boire en paix. Eh bah, une chance que cet infirme de Frederic a généreusement proposé de passer une soirée en sa compagnie. Le plus amusant, c'est l'hôte qui pait généralement donc c'est d'autant plus amusant. Elle a apporté quelques sous qui traînaient dans ses poches depuis quelques jours, juste au cas où il y aurait des complications. Rien qui puisse payer une bouteille de champagne luxueuse mais ça peut toujours venir en renfort. Lexy n'a pas de billets verts plein les poches, dû moins n'en a plus depuis un bon moment. Pour l'heure, elle gambade presque avec une gaieté qu'on peut rarement observer chez la jeune fille. Avec un peu de recul, on peut facilement l'a comparé à une gamine qui va livrer un cadeau chez sa grand-mère favorite. D'un point de vue un peu moins enfantin, elle ressemble plutôt à un homme dans une comédie musicale qui est prêt à commencer la première chanson joyeuse au bon moment avec quelques danseurs et choristes pour l'assister. Cependant, la Plomb n'en a pas ce qui est bien dommage.

Elle siffle dans la rue, tel un oiseau qui chante le matin. Elle aimerait bien en être un, uniquement pour réveiller les pauvres petits humains qui roupillent paisiblement avant de finir sa journée en s’emmitouflant dans un tronc d’arbre et dormir le reste de la journée. La vie est vraiment injuste, parfois. N’empêche, ce n’est pas un problème pour l’instant. Winchester marche à une vitesse qui correspond plutôt bien à l’air qu’elle siffle, en plus de ne pas se gêner pour faire des mouvements plus théâtraux qu’à l’habitude. Ensuite, où est passé la paresseuse qui ne se limitait qu’à des gestes lents, las et sans aucun caractère ? Il ne faut pas penser que la Plomb est prise l’initiative de faire tout le trajet à pied, l’essentiel du parcours a été fait à bord d’un autobus. Ce serait mal connaître Lexy que de la voir ne pas profiter de bons moyens de transport fournis un peu partout. Malgré tout, une certaine distance était nécessaire pour arriver au fameux bar où l’autre Plomb l’a invité. Ce n’est pas plus mal, ça permet à la philosophe de bien montrer son allégresse à la masse qui passe, question de les irriter un peu. Vêtue de son coupe-vent féminin au gris bien ennuyeux, elle arrive enfin devant le bar en question. C’est l’heure de se faire plaisir ou bien de se rendre compte si ce cher Host ne l’a pas posé un lapin. Si c’est le cas, elle lui débarrassera de sa dernière rotule en stock. Jouer un tel tour à une dame, ça ne se fait pas.

Elle ouvre la porte du bâtiment, entrant dans un tout autre univers que celui de l'extérieur, de la rue piétonnière. Des vagues odeurs entrent dans les narines de la Plomb, des parfums enivrants, qui pourraient faire exploser les plus bas instincts de grands alcooliques. Malgré le démon de l'alcool qui n'attend qu'un instant de faiblesse, Lexy ne se laisse pas bercer immédiatement malgré l'euphorie qui l'emportait dehors. Où est donc Frederic Host... Ce bar n'était pas trop bruyant, ce qui était plutôt bien. Elle déteste les masses qui font preuves d'allégresse, néanmoins, lorsqu'elle en témoigne c'est une autre paire de manche. Après une brève observation de l'étage, elle repère l'hôte, donc celui qui va lui payer un ou deux verres. C'est ce qu'elle pense et le Plomb a intérêt à remplir sa part du marché sinon Miss. Winchester ne va pas être contente du tout. Elle s'approche ni trop lentement ni trop rapidement, il ne faut pas être trop enthousiaste, elle aurait presque l'air d'être trop heureuse de le voir.

« On m’a convoqué donc je viens, enchanté de te revoir Frederic. » Synonyme de bonjour pour Lexy, elle n’arrive jamais à faire une salutation simple, celle-là.

La Plomb s’assoit d’un geste rapide à côté de l’infirme. Voyant qu’il a en main un verre de vin rouge, elle se dit qu’elle devrait l’imiter, pour suivre la danse, pense-t-elle. Ah non, qu’est-ce qu’elle raconte, il ne peut pas danser. Elle ne commande pas immédiatement quelque chose, elle attend de voir si quelqu’un va lui offrir quelque chose, Frederic lui-même en l’occurrence. La patience peut rapporter beaucoup lorsqu’on l’exerce comme il faut, surtout dans ce cas précis. Elle penche discrètement la tête vers le barman, question de lui mettre la puce à l’oreille en ce qui concerne la consommation. Elle a hâte de boire, Miss Winchester.

« Alors, on se sentait un peu seul ? Tu as de la chance que je sois libre ce soir, j'ai un agenda rempli ces jours-ci. » Petite menteuse, elle n'a rien à faire outre ne rien faire justement, embêter et se faire embêter. Il y a bien sûr un vieux livre qui traîne dans sa chambre, Lexy n'est pas analphabète, voyez-vous.

On pourrait croire qu'elle est arrogante et prétentieuse, ce qu'elle est parfaitement mais son ton ne laisse pas présager cela. Au contraire, elle affiche un air plutôt sympathique. Elle n'a pas de raisons de vouloir jouer les vilaines devant l'infirme, il l'a invité à boire. Ce genre de remarque lui est venu tout seul.

« Ça faisait longtemps, Freedie. Donc, du nouveau dans le long et impétueux parcours de la vie depuis notre dernière rencontre ? »

Lexy n'est pas du genre à demander le traditionnel comment ça va. C'est le genre de question auquel tout le monde ment, c'est tellement lassant qu'elle ne prend plus la peine de la poser. Puis, c'est Frederic, elle est sûre que la réponse ne sera pas satisfaisante de toute façon. Par contre, demander ce qu'il y a de nouveau de manière objective, ça c'est plus constructif ! Elle lui sourit.

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MessageSujet: Re: Cocktail - Lexy & Frederic CLOS Cocktail - Lexy & Frederic  CLOS Icon_minitime1Dim 1 Juin - 17:26

Cocktail - Lexy & Frederic

Il savait qu'elle allait venir. C'était Lexy. Même s'ils ne s'appréciaient pas forcément comme deux meilleurs amis à la vie à la mort, elle n'allait pas refuser un verre qu'il allait lui offrir. Du moins en apparence c'était ce dont cela aurait l'air. Parce qu'il n'était pas question que Frederic débourse le moindre centime qu'il n'avait pas. Il ne pouvait tout simplement prendre le risque que sa carte bancaire soit refusée devant elle. Il avait une réputation à tenir, enfin du moins ce qu'il en restait. Et puis le barman avait quand même des muscles un peu partout, surtout dans les bras. Et il n'avait pas envie de se faire cogner par un taré qui déciderait de lui faire payer en nature ce qu'il avait bu. Mais tout s'arrangerait avec la venue de Lexy, qui elle avait de l'argent, au moins un peu pour payer leurs consommations.

Frederic vivait dangereusement lui disait son verre de vin. Parfaitement son verre lui parlait, parce que cela faisait trop longtemps qu'il était servi et qu'il attendait de pouvoir couler dans sa gorge. Mais ce n'était rien. Il jeta un regard au barman et lui adressa un charmant sourire en même temps que son dos caressait le verre. Il attendrait pour boire. Il n'avait pas le choix, sinon le gorille allait lui demander de finir pour pouvoir le payer et foutre le camp, ce qu'il ne pouvait et ne voulait pas. Frederic voulait simplement rester dans ce bar le plus longtemps possible pour prendre un peu de bon temps en compagnie d'une connaissance. La solitude lui pesait, et beaucoup plus qu'il ne voulait bien l'admettre. Il avait pris l'habitude d'être entouré et bien qu'il était certain de n'avoir besoin de personne, être seul matin midi et soir commençait à être dur. Ce n'était pas spécialement certains gens qui lui manquaient, mais aussi la sensation de groupe, celle d'exister à travers d'autres personnes que lui même. Il ne voyait plus personne.

S'il s'était rencontré il y a deux ans de cela, il se serait lui même insulté. Mais le Frederic de 17 ans n'était qu'un abruti, un idiot qui ne comprenait absolument rien à ce qu'il lui arrivait. Il était jeune, persuadé que le monde lui appartenait, qu'il n'avait qu'à balancer deux trois phrases et se piquer pour que tout fonctionne comme il le voulait. Oui vraiment, quel imbécile il était alors. Il fit tourner la chevalière qu'il portait à son doigt et qu'il avait miraculeusement retrouvé au fond de sa trousse. Il avait du la ranger là à l'époque où il suivait encore des cours à l'Académie Weins ou même avant. Présage peut être d'un nouveau lui, signe qu'il devait changer de nouveau, devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un capable de ne pas faire de connerie, de se gérer lui même et d'agir comme il le voulait sans blesser autour de lui. C'était surement possible. Il pouvait encore être Frederic Host, il lui suffisait d'un peu de volonté et d'envie de sortir de cette léthargie qui le guettait depuis des mois.

Il se tournait à chaque fois que la porte s'ouvrait et guettait son portable pour savoir si oui ou non Lexy avait décidé de venir le rejoindre. Malgré lui il eut un sourire en la voyant arriver. Cela allait être une bonne soirée. Il attendit qu'elle vienne le rejoindre et il ne se leva pas pour l’accueillir. La galanterie n'avait jamais vraiment été son fort. " On m’a convoqué donc je viens, enchanté de te revoir Frederic." Il leva un sourcil, amusé. Ah, Lexy, son franc parler et sa façon de voir les choses. Sur ce point ils se ressemblaient. Il se força à ne pas faire de remarque sur le fait qu'elle était venue par attirance pour l'alcool et non pas parce qu'il l'avait soi disant convoqué. "Bonsoir Lexy, merci de me faire l'honneur de ta présence. Vous mettrez la même chose pour mademoiselle ?" ajouta-t-il en direction de la grosse bête qui faisait office de barman. L'homme grogne quelque chose en polonais semble-t-il et Frederic sourit de plus belle. Il ne peut pas savoir que le jeune homme vient d'un pays où la langue est similaire à celle de la Pologne et qu'il a saisi qu'il vient de les insulter proprement. Mais il ne dit rien pour le moment, et il le laisse poser le verre devant Lexy. De toute façon il se fiche du prix, c'est elle qui va payer.

"Alors, on se sentait un peu seul ? Tu as de la chance que je sois libre ce soir, j'ai un agenda rempli ces jours-ci." Oui, au moins au tant que lui. Il se dit qu'en effet il a soit eu de la chance, soit c'est son jour de bonté et qu'elle veut lui faire croire qu'il n'est pas important. Bon sang, les filles. Il ne comprendra jamais ce besoin de mentir pour se rendre intéressante, cette envie de montrer qu'elle est importante. Cela relève de l'idiotie, ce que Frederic a toujours eu du mal à calculer. Il fait l'effet inverse, il est franc pour se rendre intéressant. Autant continuer dans cette lancée. "Tu as raison, je me sentais seul. J'avais envie de goûter ce délicieux breuvage et qui de meilleur compagnie pour cela que toi ? Je sais que tu apprécies autant que moi le travail du raison fait sur cette cuvée." Et le voilà parti à parler, il ne sait même pas ce qu'il raconte, mais il peut enchaîner comme cela pendant des heures. Il est possible que le barman leur ait servi n'importe quoi, mais au moins il est là, avec Lexy et il peut au moins espérer ne plus être seul pour la soirée. Il la flatte dans l'espoir qu'elle reste avec lui. Il ne le dit pas, mais il ne veut pas rentrer avec la sensation d'être resté seul encore une nuit de plus.

Il lève un peu son coude. "Alors à ta santé Lexy. Merci de me tenir compagnie." Il porte son verre à sa bouche et avale une délicieuse gorgée. Amer et sucré à la fois, le vin lui apporte de la chaleur et ça lui plait. Ce sera une nuit comme ce vin, dans la chaleur d'un bar avec quelqu'un que malgré tout il apprécie. Malgré ses grands airs, il sait que Lexy n'est pas n'importe qui, qu'elle lui ressemble et c'est aussi pour cela qu'il s'est tourné vers elle ce soir au lieu d'un des rares autres personnes qui continuent de lui parler. Il la regarde. C'est peut être aussi pour cela qu'elle est venue. Ou alors c'est juste pour boire à l'oeil, s'évader un moment de l'Académie. Elle doit avoir ses raisons, surement pas les mêmes que les siennes, pas les mêmes que celles qu'elle avance. Si elle avait un seul jour de temps libre, aurait-elle vraiment été obligé de le passer avec lui ? Il a des doutes quand même. Il reprend doucement une gorgée.

"Ça faisait longtemps, Freddie. Donc, du nouveau dans le long et impétueux parcours de la vie depuis notre dernière rencontre ?" ... Rien qu'elle ne sache. Elle est surement au courant de ce qu'il se passe entre lui, Calypso et Jason Lecter. Mais il ne dira rien à ce sujet. Parce qu'il n'a pas vraiment envie d'en parler avec elle, elle qui est exclue de tout ça. Alors du nouveau ... Sa rencontre avec la chanteuse officielle du gouvernement ? Ou sa virée avec Caïn pour imaginer Gordon au lit avec sa secrétaire ? Ou encore ses discussions avec Caleb dans les placards ? Sans même parler de la fusillade ? S'il y avait du nouveau, oui. Mais il ne voyait pas comment parler de tout ça avec légèreté. Il jeta un regard à son genou encore défectueux. Il ne sentait plus que la genouillère qui cachait la douleur. Il prenait le temps de réfléchir à ce qu'il allait pouvoir lui répondre parce qu'il s'était passé énormément de chose mais qu'il ne pouvait pas tout lui dire. "Eh bien ... disons simplement que la vie suit son parcours comme tu dis. Beaucoup de détours pour rien, des virages en épingles mais ça va. Je tiens le choc. Et parfois je viens profiter d'un moment tranquille pour boire en paix." En parlant de boire, il continue sa descente et le verre se retrouve rapidement vide. Il sent que certains liens de son cerveau sont dénoués et il peut parler encore plus librement mais il n'est pas encore totalement perché. Il faut beaucoup plus que deux doubles whiskys et un verre de vin pour souler Frederic Host.

"Et toi Lexy ? Comment te portes-tu ? La vie à l'Académie est-elle encore douce ou bien a-t-elle pris ce sale goût amer depuis la fusillade ?" Et bien si, finalement il peut en parler avec légèrement. Il perd son sourire quand même. Ce n'est pas un sujet plaisant à aborder. Il la fixe et puis il baisse les yeux sans penser vraiment ce qu'il dit. "Mes condoléances si des gens que tu appréciais se sont fait descendre." Si les morts de ce joyeux bordel l'ont secoué, ce n'est pas pour le nombre de gens dont les coeurs ont cessé de battre mais parce que ces assassinats faisaient écho à celui de sa mère encore trop proche. Mais Lexy a peut être vu des gens appréciés mourir sous ces yeux. Cet événement n'a rien de léger. Alors il devrait réfléchir à ce qu'il dit. Mais, en pure égoïste, il n'y parvient même pas.


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MessageSujet: Re: Cocktail - Lexy & Frederic CLOS Cocktail - Lexy & Frederic  CLOS Icon_minitime1Dim 8 Juin - 20:50

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Il est charmant, Frederic. Eh oui, c'est rare, elle qui est capable de prendre en défaut n'importe qui pour n'importe quelle raison, penser ouvertement et sans refoulement que ce garçon a un certain charme, voir on peut parler de charisme. Pas étonnant qu'il est pu se faire beaucoup d'amis dans le passé mais d'une autre part, il est tout aussi évident qu'il a chuté. S'il est aussi aimable, c'est peut-être parce qu'il est seul justement. Bref, Lexy s'en fiche de toute manière puisqu'elle a maintenant son verre. Remplie. Rien que pour elle. Il suffit que le liquide maudit touche ses lèvres pour qu'elle se sente son cerveau se débloquer. Comme lorsqu'on change l'eau sale dans un aquarium. Ironiquement, c'est plutôt l'effet contraire qui se produit dans l'ensemble de son organisme. Mais ça, il faut l'expliquer à cette vilaine alcoolique. Elle ne compte plus les jours qu'elle a vécus sans une bonne dose de cette drogue qui la dévore de l'intérieur. Les temps sont durs, parfois... Rien d'insoupçonné de la part de Frederic. Bien sûr que sa vie avait des virages et qu'il tient un minimum sur ce qui lui reste de pattes, sinon il serait déjà pendu à une corde, inerte et mort. Il est tout à fait compréhensible de vouloir se saouler un bon coup. S'il y a bien un point où la Plomb peut ressentir un semblant de compassion, c'est à ce sujet. Elle esquisse un léger sourire avant de reprendre une gorgée de ce nectar divin.

« Eh bien, tu n'es pas seul ce soir à chercher la paix autour d'un verre, aussi ironique que cela puisse l'être. »

En effet, boire en paix sonne comme désirer la tranquillité en prenant de bonnes gorgées d'alcool pour la Plomb. Mais encore, il est drôle de souhaiter le calme en jonglant avec un tel vice, lorsqu'on connaît les effets néfastes de celui-ci. Violence, sexe, vérité pas bonne à dire, toutes ces choses qui peuvent être provoquées grâce à quelques verres. Lexy en a conscience, même si elle ne refoule pas son besoin primaire de boire. C'est comme un bonbon délicieux, on en veut toujours plus. Par ailleurs, la demoiselle considère depuis longtemps le sucre comme étant addictif. Malgré qu'il soit préférable de se saouler, ce n'est pas nécessaire pour assouvir sa soif. Elle peut très bien se contenter de peu, du goût amer du vin dans toutes ces nuances et revenir ravit à l'académie Weins de sa consommation. Toutefois, le lendemain, elle en voudra encore. Ça ne vaudra jamais la béatitude d'être bourré, même si ce sentiment de bien-être ne dure que quelques instants, quelques heures, avant qu'elle sombre dans l'oubli, la honte, la jalousie et la colère. Bref, l'alcool agite et est loin d'être porteur de tranquillité, que ça soit par l'allégresse ou les effets plus négatifs... Il est un cycle sans fin pour ses victimes.

Elle ricane. Pas trop, juste un tout petit peu. Lexy, triste pour ceux qui se sont morts durant la fusillade ? Pitié, elle est tellement égoïste qu'elle aurait poussé n'importe qui vers les terroristes seulement pour sauver sa peau. Même Freedie, elle n'aurait pas hésité une seule des secondes qui se déroulaient lentement durant la fusillade. Elle est lâche et surtout, son amour pour l'humanité est assez restreint. Sinon, mourir ne l'aurait pas attristé non plus. Une balle dans la tête, c'est rapide. Néanmoins, c'est une mort nulle, un peu stupide à son goût et sans aucune classe. Si trépasser l'indiffère, elle préfère sortir de ce monde d'une manière adaptée à son orgueil et son égocentrisme surdimensionnés. Ne croyez pas qu'elle est suicidaire, quoique être en vie est une activité épuisante en soi, mais chacun à ses avantages et ses désavantages, selon Lexy. Vivre ou mourir, ces deux choses la laissent sur un ton neutre et qui font d'intéressants sujets de réflexion philosophique. Le scénario détestable pour la jeune Winchester, c'est d'être blessé. Allez à l'hôpital, souffrir intensément à cause de la blessure, se faire retirer la balle, encore agoniser un peu, sortir de l'hôpital, attendre que la plaie guérisse... C'est exténuant et douloureux. Elle a déjà eu un avant-goût de la chose avec Lecter. Par chance, elle s'en est sortie sans être décédé ou blessé, bref, la meilleure position. La vie a toujours un petit plus que la mort n'a pas. C'est comme choisir entre une glace à la vanille et une glace au chocolat, les deux sont sucrés, délicieux mais la glace au chocolat a beaucoup plus de goûts, pense Lexy. La Plomb se montre plus froide maintenant. C'est seulement une question de bien paraître, pour faire croire que ça touche la piètre sensibilité qui l'habite. Il faut être conforme aux normes humaines un peu, quelquefois.

« Parce que l'académie a déjà été douce, même avant la fusillade ? Quoiqu'elle bénéficie de sa routine, assez pour être sécurisante, et ses imprévus, assez pour ne pas toujours s'ennuyer. Bon, ce n'est pas le coeur du sujet. En ce qui concerne les défunts, j'ose croire pour certains qu'ils sont mieux là où ils sont. Je pense qu'il faut que les gens comprennent que sans mort, il n'y a pas de vie, et sans vie, il n'y a pas de mort. » Elle baisse radicalement le ton de sa voix, elle lui murmure. « Tant que l'humanité n'aura pas cette vérité enfoncée dans le crâne, elle va faire des choses idiotes comme organiser des fêtes en la mémoire des victimes et cela même des années après la tragédie. En quel but me diras-tu ? Je te laisse deviner, sache seulement qu'il est plus facile de faire parler un cadavre comme une marionnette que de convaincre réellement quelqu'un... » Elle reprend un ton normal, prend une grande gorgée de vin.« Sinon, je ne suis pas contre quelques fleurs posés devant les tombes, c'est plus respectueux, sobre et symbolique. » Puis, elle passe du coq à l'âne en terminant son verre. « Les temps ne sont pas toujours faciles, je le conçois. C'est pourquoi il faut savoir se changer les idées. Dis-moi, Frederic... Un menteur dit qu'il ment. Son affirmation est-elle un mensonge ? J'aimerais connaître ton avis sur cette question. » Un sourire malicieux se dessine sur son visage. Jamais la philosophe ne se lassera de sa philosophie, de sa science primaire, de son antre des connaissances, de sa discipline maitresse...

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MessageSujet: Re: Cocktail - Lexy & Frederic CLOS Cocktail - Lexy & Frederic  CLOS Icon_minitime1Mer 25 Juin - 17:19

Cocktail - Lexy & Frederic

 Lexy Winchester avait quelques qualités. Mais malheureusement elle posait parfois beaucoup trop de questions. Cela ne suffisait donc pas qu'un charmant jeune homme l'invite à prendre un verre il fallait en plus qu'elle demande pourquoi ? Elle ne pouvait assurément pas prendre le dit verre de vin et l'avaler pour commander autre chose. Dommage pour lui, ils seraient sans doute obliger de parler alors qu'il ne voulait que se bourrer la gueule tranquillement. M'enfin les deux étaient possible, Ley adorait au moins autant l'alcool que lui. Une excellente compagnie, il suffisait juste qu'ils arrêtent de parler de la fusillade et de mort et de balle.

Mais elle ne semble pas vouloir écouter ses cris mentaux et elle continue de parler de ladite fusillade. Il se sent mal à l'aise à l'idée d'y repenser parce qu'il aurait pu y rester aussi. Lui, il a survécu. Encore. Cela faisait beaucoup de moment où il aurait du mourir. Trop pour une existence si courte. Il en compte au moins trois ces deux derniers mois. Pourtant il est encore là, assis sur sa chaise de bar à se demander depuis quand sa vie menaçait-elle de partir à ce point là en un bordel sans nom dans lequel il ne maîtrisait plus rien. Au moins, avec l'alcool, il n'avait plus cette impression. Bien sur au bout de quatre verres, son contrôle sur lui même devenait limité mais au moins il pouvait mettre ça sur la faute de quelque chose. La phrase de Lexy sur la vie et la mort lui reste en tête. Comment peut-il y avoir une vie alors qu'il y a eu de la mort ? C'est un cercle sans fin comme l'oeuf et la poule.

"D'accord mais tu fais quoi des raisons de leurs morts ? Ces gens se sont pris une balle en pleine tête ou en plein coeur, pourquoi ? Est ce que c'était leur tour de mourir ? Est ce qu'il ne valait pas mieux que des vrais criminels soient tués plutôt que des innocents ? Même des ... des Platines de notre âge sont morts ... On a tous été vilain un jour mais la plupart ne méritaient pas ça. en fait ce n'est pas une question de vie ou de mort, c'est une question de qui décide qui doit vivre ou mourir. Parce qu'en fait ... tu ne te demandes pas pourquoi tu es toujours en vie toi ? Pourquoi toi et pas la personne qui était à coté ?"

Le vin lui a toujours été bénéfique pour parler philosophie. Enfin toujours : quand il a l'occasion d'en boire bien sur. Après une nouvelle gorgée qui vide le verre, Lexy embraye sur le respect des morts et sur leur besoin de parler d'autre chose. Et elle en arrive au mensonge. Est ce un péché même s'il n'est pas capital ? Frederic ne le pense pas. Lui qui ne ment que rarement, il envie ceux qui savent. Il déteste sa langue qui ne peut se retenir. Il aimerait pouvoir réfléchir sur sa réponse, il aimerait que sa bouche ne s'ouvre pas toute seule. Il a encore beaucoup de progrès à faire de ce coté là. Mais cela lui permet de clore le chapitre sur la mort alors il fait oui de la tête et remet une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

"Un menteur ne dira pas qu'il ment. S'il le dit, c'est qu'il dit la vérité pour arriver à embrouiller celui qui lui fait face. Donc par définition, il ne serait plus un menteur et si sa vie se définit par le mensonge, il ne serait tout simplement plus. Quel serait alors le but de sa vie ? Continuer à dire la vérité pour la simple victoire de faire croire à l'autre qu'il ment au risque de perdre son identité ou admettre qu'il n'est tout simplement qu'un menteur ? Si j'étais un menteur ... je ne dirai pas que je mens si ça peut me permettre de continuer à exister."

"Quels connards ces jeunes."

Du coin de l'oreille, Frederic a entendu le barman les insulter en Polonais  Il le voit rire, il le voit sourire, il pense qu'il n'a pas compris. Mais il a saisi l'insulte. Il soupire doucement, décide de ne pas y faire attention. Après tout, ce n'est pas son problème. Il sourit doucement. Ou alors il peut en faire son problème en en riant. Il mettrait peut être Lexy en danger mais ils devraient partir vite. Et entre le barman obèse et le jeune avec une rotule et demi il se demande lequel serrait le plus rapide quand il s'agit de sauver sa peau. Il pousse son verre vide sur le comptoir.

"Soyez gentils, arrêtez de vous croire supérieur sous prétexte que vous parlez une langue que vous croyez être le seul à connaître et filez nous la bouteille. Ca vous évitera de nous insulter sans avoir de réelles raisons. Après tout nous sommes vos clients."

L'autre se fige dans son indignation alors que Frederic caresse le dos de sa chevalière. Il n'aurait peut être pas du la mettre. C'est un objet de bien trop grande valeur.

"Oui, donc, Lexy, tu disais ? On parlait du mensonge je crois. Si je te disais là tout de suite que je ne suis pas un menteur et que je n'ai jamais menti de ma vie, tu me croirais  ?"


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MessageSujet: Re: Cocktail - Lexy & Frederic CLOS Cocktail - Lexy & Frederic  CLOS Icon_minitime1Mar 1 Juil - 16:31

Il est drôle, Freedie. Il a tout l'alluree d'un naïf n'ayant pas toujours pris disciplines intellectuelles au sérieux au cours de sa vie. Peut-être que s'il avait été plus attentif aux sciences, certains plus discutables que d'autres, il n'aurait pas commis des erreurs aussi mortelles. Ensuite, on dira qu'il y a des gens qui ne sont pas réellement doués à la réflexion mais plutôt orientés vers l'action. En tout état de cause, il est au moins curieux ou tout simplement influencé par les habitudes de Lexy qui consiste à poser des questions. Veut-il entrer dans son jeu ou découvrir plus en profondeur les arcanes de la philosophie ? Difficile à dire mais ce qui est sûr c'est que la jeune Winchester ne recule jamais devant une question, peu importe sa nature. Puis, c'est amusant d'initier l'un de ses semblables égarés. Le diriger vers la lumière tel un philosophe qui sort de la caverne. Expliquer de cette manière, on pourrait croire que cette chère demoiselle prend des habitudes de Platine, ce qui n'est pas le cas. La lumière des Platines se concentre vers un homme, celle des philosophes se concentrent sur... Rien du tout ? Chacun à ses idées, ses métaphores et ses interprétations. Le gouvernement lui proposera mille et une choses pour en revenir au même pilier central, Michael Gordon...

« Tu poses beaucoup de questions plutôt pertinentes et c'est bien, à vrai dire. Le questionnement est le premier pas vers l'exercice de la philosophie. Malheureusement, peu de gens de nos jours prennent le temps de se poser ces questions, aussi bêtes qu'elles puissent paraître. Et à tout ce que tu viens de me poser, il me semble qu'une seule réponse serait adéquate mais elle ne te satisfera guère... »


Le goût amer du vin lui reste en bouche. L'amertume se prolongera peut-être jusqu'à la réaction de son compagnon suite à l'ultime conclusion des questions ô combien fascinantes et pertinentes en cette période où la Mort s'amuse avec des jeux de hasard morbides...

« Pourquoi pas ? Réponse décevante je le conçois mais avec un peu de réflexions tu sauras trouver un terme à ces questions. Pour ma part, j'ai établi mes propres conclusions. »

Pourquoi sont-ils morts ? Parce que cela allait advenir pour chacune des victimes un jour ou l'autre, ce n'est qu'un jour comme tous les autres. Plein de gens meurent en une journée, seulement, on considère cette tuerie soudaine et imprévue comme anormale et désolante. Pourquoi se sont-ils pris une balle en pleine coeur ou dans la tête ? Parce que c'est plus efficace lorsqu'on veut tuer et... Franchement, les chances de survie avec un morceau de fer qui perfore le cerveau ou le coeur sont tellement minces, ce n'est pas surprenant que beaucoup de morts ont été touchés à ses endroits précis... Question idiote, Lexy ne le nie pas intérieurement. Est-ce que c'était leur tour de mourir ? Bien sûr, sinon ils ne seraient pas morts, pardi. Pourquoi les innocents meurent plutôt que les criminels ? Winchester sourit rien qu'à y penser, faudrait qu'il pose cette question à Lecter. Peut-être que les soi-disant innocents ont fait des choses moches dans leur vie, donc qu'il méritait pleinement d'être mort. Les secrets, ça existe. Pour les vrais innocents, il vaut mieux se référer aux prochaines réponses. La Faucheuse est impartiale, qu'on soit un cruel tyran ou un humble paysan, elle viendra nous arracher la vie un jour ou l'autre. Ensuite, il y a le regret et le sentiment de perte, ce que Frederic n'a pas explicitement évoqué. La décision de vie ou de mort appartient à tous, qu'on le veuille ou non. On peut tous faire le choix du suicide comme celui de tuer son voisin ou même d'engendrer un héritier. On peut très bien laissé les autres et soi-même vivre. Chaque décision engendre des conséquences, cela dit. Pourquoi est-elle toujours en vie ? Parce que. Tout simplement. Elle pourrait très bien sortir dehors et se faire frapper par une voiture, se faire assassiner dans une ruelle sombre ou mourir d'un arrêt cardiaque violent précoce. Bref, Lexy cultive l'espérance que le jeune homme réussira à trouver des conclusions qui ne sortiront pas d'un bouquin résultat de pseudo-bien-pensants issus des dernières fantaisies de l'État...

Frederic s'avère être intriguant par son raisonnement plutôt spécial. Il doit être plus familier avec le concept, ce qui n'étonne guère la Plomb. Forcément, on a le temps à réfléchir sur le mensonge lorsqu'on subit les conséquences d'une langue qui ne sait pas choisir ses mots. En effet, un menteur qui dit qu'il ment n'est pas un grand menteur puisque pour être le meilleur menteur il faut savoir faire croire qu'on ne sait pas mentir, pense Lexy. Pourtant, ce n'est pas toujours nécessaire, un bon mensonge suffit à se sortir de pas mal d'embrouilles...Une confrontation entre mâles éclate. Un barman contre un infirme maudit, qui gagnera ? L'un insulte en polonais et l'autre tente de vouloir faire la leçon. Pour tout dire, la Plomb n'en a rien à faire de l'insulte. C'est quelque chose de rare pour une demoiselle qui aime la confrontation autant qu'elle. Pourquoi elle ne fait rien ? Parce que le sang chaud de Frederic fera le travail à sa place. Pourquoi gaspiller de la salive à cracher sur le barman et se faire inutilement haïr alors qu'un autre peut le faire sans problème ? C'est magique, décidément... Toutefois, on est jamais mieux servit que par soi-même. Puis, vient le retour au vif du sujet.

« Toi, mentir ? Je n'ose pas l'imaginer... »
Dit-elle avec sarcasme. « On a tous déjà menti un jour ou l'autre, que ça soit pour un truc tout bête comme le vol des biscuits de maman ou un odieux squelette dans le placard. Ce qui différencie le menteur de l'autre est la fréquence. Bref, quant à moi, je ne douterais point de ta nature foncièrement franche. Tu viens de me prouver ton honnêteté après tout... »

La philosophe fait les beaux yeux en bonne dame à l'honneur lavé des injures d'autrui. Il faut bien que son égo masculin soit un peu flatté d'avoir eu assez de testostérones pour répondre à un homme plus mature alors qu'on est en béquille. Ou être con. C'est un mensonge qu'elle vient d'affirmer à ce pauvre Fred. Lexy doute presque toujours, elle ne tient pas pour acquis que le jeune Host lui dira toujours la vérité. Néanmoins, c'est mieux qu'il le croit et avec raison de s'être conduit en homme. N'est-il pas préférable qu'il est confiance en Winchester ? Puis, c'est vrai qu'il est franc, ce jeune garçon. Ça ne change pas le fait que tout le monde peut mentir et que la confiance aveugle est une grave erreur. Elle regarde le barman, déconcerté et visiblement pas en très bon terme avec Frederic... Voilà qui promet un spectacle époustouflant mais il faut d'abord souffler sur la braise.

« Je pense qu'il est temps de partir. Visiblement, ce cher monsieur est tendu ce soir et il serait impoli de l'importuner plus longtemps. Cela dit, une telle faveur n'est pas gratuite. Moi et mon compagnon prendrons la bouteille gratuitement, sinon quoi, j'irais faire part de ce mauvais service à la clientèle au vrai patron du bar. Ne me faites pas croire que c'est vous qui tirez les ficelles, ce n'est pas le premier bar de cette compagnie que je fréquente. Mon père est influent vous savez alors pour rester en bonne relation, je vous conseille d'accepter cette solution... Je suis sûre que vous tenez à votre prochain chèque de paie... »

Mensonge, depuis quand est-ce que Lexy se sert de l'influence de papa chéri si ce n'est que pour bluffer ? Il est aimable mais celui-ci n'a pas l'habitude de faire en ce qui concerne les bars où sa fille se saoule. Puis, il n'est pas à New-York et ce n'est pas dans ses plans. Derrière le regard froid de la Plomb se cache une montagne de bluff destiné à essayer de faire peur au barman. La bouteille, c'est ce qu'elle veut, un point c'est tout. Elle ferait bien un clin d'oeil à Frederic mais ce n'est pas le moment opportun, il faut seulement espérer qu'il comprenne et qu'elle ne prenne pas une baffe en plein visage...

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MessageSujet: Re: Cocktail - Lexy & Frederic CLOS Cocktail - Lexy & Frederic  CLOS Icon_minitime1Sam 2 Aoû - 14:24

Cocktail - Lexy & Frederic

 Il fallait qu'il arrête de boire, il le savait. Il courait droit à l'addiction s'il continuait d'aller de bar en bar et de bouteille en bouteille. Il était programmé pour être accro à ce genre de chose, comme la cigarette, le café ou avant la cocaïne. Il fallait qu'il s'en rende compte avant de devenir un alcoolique fini, pur et dur. Il devait reposer son énième verre, se vider de tout l'alcool qu'il avait déjà dans le sang et passer au jus de goyave ou à la grenadine. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on côtoyait d'autres individus déjà perdus dans le monde de l'alcool comme sa voisine actuelle. Elle ne pouvait que l'entraîner dans les bas fonds alors qu'il devait s'en sortir s'il ne voulait pas devenir une loque humaine. Non pas que Lexy en soit une. Il avait juste trop de chose à gérer en ce moment pour ne pas en plus se coltiner des crises de manques, des envies d'alcool à dix heures du matin. Il savait ce que c'était, il était déjà passé par là et il n'avait absolument plus les moyens de se payer une nouvelle cure. Bien que de fuir à Los Angeles soit une solution tout à fait envisageable pour ses emmerdes.

Mais ça serait fuir. Et il a décidé qu'il ne fuirait plus. Qu'il regarderait ses emmerdes en face et qu'il réglerait ses problèmes. Parce qu'il le faut, parce qu'il le doit, parce qu'il ne peut plus fuir dès que l'occasion se présente. Il a déjà trop d'expérience de vie pour continuer à faire n'importe quoi comme il le fait. Et ça commence par un peu de volonté. Alors il termine son verre puis le repose. Il ne le re-remplira pas. Ca suffit largement pour aujourd'hui. Il doit garder un tant soit peu de maitrise de lui même. Et puis assez de rage et de hargne pour répondre à Lexy et pour dire au barman d'aller se faire foutre dans une langue qu'il pourra comprendre. Alors il regarde Lexy. Il sent qu'il s'énerve à son "pourquoi pas". Alors c'est ça la mort ? C'est juste un hasard comme ça ? Personne n'en a plus rien à faire que des coeurs humains cessent de battre ou quoi ? Lexy aurait été une personne sanguinaire, une tueuse à tallons ou se promenant avec une hache, il aurait trouvé sa réponse normale. Et même, ils n'auraient pas eu cette conversation. Alors c'est juste ça ? Un putain de pourquoi pas ? Il commence à regretter de l'avoir inviter. Elle a de la chance d'avoir de l'argent sur son compte en banque.

Remarque à part, il pourrait aussi la planter là et se barrer s'énerver tout seul dans son coin, personne n'en mourrait. C'est aussi à cause de l'alcool présent dans son sang qu'il s'énerve. Alors il devrait se calmer, loin, seul pour ne surtout pas insulter la philosophe en face de lui. Et puis on ne frappe pas les filles. Surtout pas celles qui vont payer. Alors il soupire, parce qu'il ne sait même pas quoi lui répondre.

"... c'est ... c'est ça alors la réponse à tout ? Mais c'est n'importe quoi, tu peux pas répondre à toutes ces questions existentielles un putain de "pourquoi pas" et laisser l'autre se démerder avec ça. C'est comme répondre "ça dépend", ça devrait être interdit dans un débat. C'est vraiment tout l'effet que ça t'inspire ? Tu t'en fiches à ce point que tous ces gens soient mort ? Ils avaient des amis, une famille qui les aimait, mais ça te choque pas ? L'important c'est d'être en vie, de continuer à picoler et de regarder les autres crever ? ... D'accord j'arrête, je m'énerve tout seul. On a juste pas la même pensée."

S'il le prend autant à coeur, c'est surement parce qu'il est encore en période de deuil. Il n'a pas encore guéri. C'est juste qu'il ne l'admet pas. Et en fait ils ont la même façon de penser. Lexy est juste encore plus politiquement incorrect que lui. Et comme elle est au moins aussi dingue, elle surenchérit dans sa confrontation avec le barman, lui arrachant un sourire. Comprenant que c'est le moment de se barrer en courant comme il peut, il se relève en prenant la bouteille presque vide. Tant pis pour les bonnes résolutions. Il adresse un grand sourire au polonais, hésitant même à lui faire une légère révérence. Mais non, il se contient.

"Vous avez entendu la demoiselle. En bonnes personnes honnêtes, nous nous retirons, en vous souhaitant une excellente fin de soirée. Lexy, si tu veux bien te donner la peine ..."

Sortir lui fait un bien fou. Il voit des gens qui peuvent encore lui parler, lui "payer" des bouteilles. Il lui tient la porte ouverte le temps qu'elle sorte, en bon gentleman qu'il n'est pas et sort à sa suite. La nuit commence à tomber. La fin d'après midi s'annonce et il serait temps de rentrer. Ou d'aller dans un autre bar. Ou de passer la nuit dehors. Lui s'en fiche, il n'a pas froid. Jamais il n'aurait froid à New York. A moins qu'on tombe sous les moins quinze. Il n'a pas froid parce qu'il n'est pas d'ici et que son pays est beaucoup plus glacé en cette période. Il serre la bouteille entre ses doigts.

"Un père influent hein ... qu'est ce qu'il faut pas inventer pour boire à l'oeil. J'aurai du y penser avant de t'appeler. Oui, parce que vois tu, l'homme franc et honnête que je suis n'a pas un rond. Donc j'ai pris quelques verres d'avance avant de te prier de venir me rejoindre partager ce bon vin. Je me suis dit que je pourrai faire le coup de l'oubli de porte feuille pour que tu sois obligé de régler ma part, mais après tout, l'invention d'un parent influent c'est pas mal aussi."

Il échappe un rire en rouvrant la bouteille. Il a tord de se croire le roi du monde, le roi de la ville. Il repart dans ses délires. Mais il se sent bien. Comme un gosse qui vient de réussir sa connerie d'école primaire et qui en est fier. Il a envie de tourner sur lui même en riant comme un bossu. Il vient de gagner contre Lexy et contre le barman polonais. Il peut en être heureux. Il boit à la bouteille et prend l'univers à parti en la tendant à la jeune fille.

"Bon et maintenant ? On tente une autre combine pour boire à l'oeil dans un autre bar ? Ou on rentre ? Oh, non, je sais, on reste dehors et on finit la bouteille en se balançant encore des "pourquoi pas". Ca pourrait être génial. Dis Lexy, pourquoi t'es venu à Weins ? Pourquoi tu penses que tout le monde ment ? Pourquoi tu bois Lexy ?" Et il pourrait continuer encore des heures comme ça. Parce que Frederic a bu, et qu'il raconte n'importe quoi. Tout ce qu'il garde pour lui ressort et il s'en prend à la terre entière.  


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MessageSujet: Re: Cocktail - Lexy & Frederic CLOS Cocktail - Lexy & Frederic  CLOS Icon_minitime1Sam 2 Aoû - 20:35

N'importe quoi ? Vraiment ? Et lui, ô grand intellectuel se permet de dire que c'est n'importe quoi ? Il devrait peut-être lire quelques livres avant de se mettre à dire des conneries à tort et à travers. Enfin, c'est la première pensée qui vient à Lexy, très agacée par le comportement très clos d'esprit de Frederic. Elle qui pensait que les Plombs étaient de nature plus ouverte que les Platines, peut-être qu'elle se trompe au fond. Oui, surement qu'elle se trompait sur le compte du jeune Host, il n'est surement pas une agréable compagnie pour discuter de sujets qui dépassent ses capacités de réflexion ou il est tout simplement coincé. Comme vous pouvez le voir, la Plomb est assez vexée, mais sans plus. Après tout, ce n'est pas la première fois ni la dernière que quelqu'un lui donne une claque verbale de la sorte. Elle a déjà vu, il n'y a pas de quoi s'énerver. Est-ce qu'on peut répondre à toutes les questions existentielles avec un « pourquoi pas » ? Affirmatif, c'est ça la philosophie, lorsqu'on y pense bien. Selon la jeune Winchester, tout dû moins. Il n'y a rien de con à ce qu'elle a dit, à son humble avis. Ce changement de ton de la part de Freedie ne lui plaît pas du tout, elle considère cela comme étant offensant même. Le problème de ce garçon, il est toujours trop franc et visiblement, il ne fait pas attention à ce que peuvent ressentir les autres. Lexy fait attention aux autres, pour mieux les piéger. Toutefois, c'est une autre histoire. En tout cas, ça ne lui fait pas plaisir. Puis, qu'est-ce que la philosophe en a à foutre de l'amour que portaient les gens aux victimes ? Ce n'est pas son problème, elle ne les connaît pas et jamais ô grand jamais elle voudra rencontrer ces personnes. La simple idée de devoir leur parler de leur défunt avant sa mort, de la journée porte ouverte en détail pour combler leur deuil qui ne l'affecte pas, ça l'horripile. Ça la dégoûte. S'il y a bien une forme d'hypocrisie qu'elle redoute à faire, c'est celle-là. Par contre, le jeune homme devant elle ne semble pas le savoir. De toute façon, il ne sait rien du tout lui concernant cela. Rien. Du. Tout.

***

« Papa, pourquoi fabriques-tu des machines qui font mal aux gens ? »

La petite gamine aux cheveux noirs regarde son géniteur, grand assis sur son fauteuil préféré en fumant la pipe. Le portrait typique d’un bourgeois accompli à l’intérieur de son foyer. Au-dessus de lui, une arme à feu cirée et nettoyée est enfermée dans une vitrine. L’innocente Lexy regarde cette machine à tuer d’un air dubitatif alors que son père la prend dans  ses bras et l’installe sur ses genoux.

« Tu sais, ma petite, je n’irais pas par quatre chemins. En ce monde, il n’y a ni méchants ni gentils, il y a seulement des gens qui font des meilleurs choix que d’autres. Papa doit gagner sa vie mais aussi aider les gens à se protéger. Tu comprends ? »

L’enfant n’est pas sûre de comprendre mais elle acquiesce lentement.

« S’il y a quelqu’un qui décide de faire le mauvais choix de voler notre maison, comment penses-tu qu’on l’empêchera d’agir ? »

« Tu sortiras le fusil pour lui faire peur ? »

« Exactement, ça c’est une bonne utilisation du fusil. Par contre, il y a des personnes qui font le mauvais choix de s’en servir contre les autres qui ne leur ont rien fait. Tu comprends ? Ce ne sont pas les armes le problème, c’est l’utilisation qu’on en fait. »

« Je crois comprendre papa… » Réplique Lexy, qui n’est pas sûre à cent pourcent d’être d’accord avec son père ou dû moins comprendre entièrement ce qu’il dit. Elle est agitée.

« Ne t’inquiète pas, la compagnie a pour devise de ne pas vendre aux méchants monsieur, maintenant va te coucher, il se fait tard et ta mère n’aimerait pas te savoir debout à cette heure. »

***

Ce souvenir lui revient en pleine face tel un ballon de volley-ball lancé brutalement en sa direction. Comment peux-tu prendre la mort avec autant de légèreté, lui dit Frederic en somme. Eh bien, parce que Miss. Winchester descend d'une famille possédant une compagnie légale de fabrication d'armes à feu, destiné à divers usages. Toujours légaux, bien entendu. Enfin, de ce que la Plomb sait. C'est une entreprise familiale, la Mort et les poudres à canon sont carrément dans ses gènes. La fortune qu'elle avait tant affectionnée toutes ces années de sa folle jeunesse vient directement d'une industrie mortelle. Néanmoins, n'oublions pas qu'elle a ses bons côtés, comme le disait si souvent son géniteur, Edward Winchester. La demoiselle sent une lourde boule dans l'estomac. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi devrait-elle sentir quelque chose qui se rapproche à la tristesse ? Ce n'était que des humains qui sont décédés ce jour-là, rien de plus, que des humains qui l'auraient peut-être détestée s'ils étaient toujours en vie ! Alors, pourquoi ce sentiment désagréable lorsque l'autre ivrogne lui parle des morts ? Pourtant, elle en parlait très bien, avec aisance et assurance même, avant qu'il ouvre sa grande boîte. Qu'est-ce qui a bien pu changer ? L'alcool, pense Lexy, toujours l'alcool ! Serait-ce parce que boire en observant le monde mourir serait un idéal caché pour la Plomb, que Fred révèle au grand jour, la forçant à se voir dans une glace pour constater que son reflet n'est pas beau à voir ? En tout cas, ce n'est pas agréable. Demoiselle Winchester ne dit rien, elle reste sans expression. Elle a déjà dit à Freedie de réfléchir pour trouver ses propres réponses, elle ne va pas le répéter mille fois. Puis, il a dit qu'il arrêterait. Des excuses auraient été la bienvenue, mais ce n'est pas grave. Au moins, il a la sagesse d'être un minimum respectueux.

Le mensonge a fonctionné, au grand bonheur de la Plomb. Ou plutôt, à sa joie amère. Elle vient de voler une bouteille d'alcool à un commerçant frustré mais que se passe-t-il ensuite ? Il n'y a personne à la sortie du bar pour leur dire félicitation ou bravo, toute manière, il n'y a rien d'admirable à faire cela. Ça lui rappelle ses escapades avec Dahlia et elle soupire. Prendre ce qui n'est pas à soi est contraire à ce que son vieux père lui disait, son souvenir vient de lui donner une sacrée gifle. Que dirait-il s'il était là ? De plus, elle s'est misérablement servie de lui pour obtenir quoi au final, un fond de bouteille pour assouvir sa pathétique addiction. La boule dans l'estomac est toujours là. Lexy pensait qu'elle allait s'atténuer lorsque Frederic allait arrêter de parler. Au contraire, elle devient de plus en plus forte, elle n'y peut rien. La jeune fille a le tournis, le vin est plutôt fort. Elle n'est pas saoule, juste un peu sonnée. Rien de grave. Par contre, l'organisme de la demoiselle s'avère assez imprévisible concernant la boisson. Dehors, il fait froid. Normal dirons-nous, la soirée prend sa place durant une journée. Devant elle, un jeune garçon ivre commence à péter les plombs. Un peu comme elle lorsqu'elle boit trop. Rien d'extraordinaire, elle s'y attendait en fait. Pourtant... Pourquoi n'est-elle pas rassurée de le voir dans cet état ? Il y a vraiment quelque chose de bizarre qui se faufile dans l'air ce soir. Quelque chose d'étrange, d'imprévisible. Quelque chose qui donne à l'alcoolique des... Émo... Émoti... Émotions ? C'est peut-être ça, une vague d'émotivité. Ou bien son corps a décidé de faire son pénible devoir hormonal, ce qui étonnerait grandement la jeune fille. La boule qui est devenue trou noir grandit lorsque Fred lui parle. Il voulait vraiment la duper. Ce salaud. Ce connard. Cet enfoiré. Lexy n'utilisera pas un tel langage, elle n'est pas vulgaire, c'est contre le peu de valeurs qui lui restent. Elle n'en pense pas moins. Qu'est-ce que tu es conne Lexy, pense celle-ci en regardant le jeune homme. Elle n'a pas anticipé les véritables intentions du Plomb, elle pensait naïvement qu'il désirait un peu de compagnies et qu'il lui offrirait de boire. Comme un ami, quelque chose qui s'en rapproche. Bon, sa conception d'amie est très vague et elle n'est pas une bonne amie elle-même, mais qu'on lui fasse le coup fait grandir cet étrange vide en elle. Elle a l'impression que la douleur accumulée depuis longtemps allait bientôt exploser. Cette même douleur qui la poussait à être si désagréable avec les gens, d'être une manipulatrice alcoolique, une pétasse en somme, vient ce soir lui donner un coup-de-poing au nez. Quelle ironie, il faut croire que la phrase « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » était une leçon franchement faux-cul. Le poison mental qui a coulé en elle, Lexy pensait qu'elle y était devenue immunisée. Et non, il veut donner son coup de grâce. Oui, la demoiselle est triste. Pas triste nécessairement de voir Frederic aussi peu scrupuleux, quoique ça n'aide pas, mais de constater que ce qu'elle considère comme un con lui ressemble tant, malgré les différences. Winchester aussi peut être une sale ivrogne lorsqu'elle veut, elle se sert des autres tout comme il l'a fait, elle blesse également les gens. Pourtant, elle déteste tellement le Plomb en ce moment, cela veut-il dire qu'elle se déteste aussi par conséquent ? Froidement, la philosophe répond.

« Je ne t'aurais rien payé du tout. » Dit-elle sans préciser qu'elle aurait évoqué l'argument bien sexiste que c'est le garçon qui doit payer. Par ailleurs, il aurait pu ne rien dire et profiter d'un meilleur rapport avec Lexy. Il n'en fait rien. La demoiselle aurait été capable d'apprécier sa franchise si elle n'était pas aussi grognonne en ce moment.

Elle n'a rien à dire. Elle n'a même pas envie d'être bavarde, ni de parler, ni de lui faire la leçon. C'est le néant, un immense gouffre. Qu'est-ce qu'il croyait celui-là, qu'elle sortait du fric de ses poches et allait dans les meilleurs restaurants tous les soirs ? Eh bah non, elle est fauchée, tout comme lui. Elle a beau être une Winchester, c'est son papa chéri qui a tout l'argent et devinez quoi, il est pleinement en accord avec la politique de l'académie. Pour lui, il a seulement qu'à balancer sa gosse alcoolo pour la revoir des années plus tard en parfaite citoyenne modèle qui arrêtera de le faire honte. Si quelque chose tourne mal, il n'aura qu'à garder son tout nouveau fils tout beau. Lui au moins, il pourra reprendre les affaires familiales. Bon, ce n'est encore qu'un bébé mais monsieur Winchester est encore un homme vivant, en santé, plein d'énergie et de ressources. Il peut parfaitement attendre. Lexy le sait aussi. Si la jeune fille se dit encore, d'une certaine façon, riche, c'est parce qu'elle ne veut pas affronter la réalité en face. Elle n'a pas un sous. Si elle veut s'acheter quelque chose, elle se débrouille ou emprunte sans rembourser, ce qui n'améliore pas ses relations, qu'on se le dise. On n'a pas à la prendre en pitié sur ça, c'est carrément de sa faute, elle est trop feignante pour faire des efforts. Trop paresseuse pour rembarrer Frederic, dû moins, pour le moment. Il est saoul mais malheureusement pour lui, Lexy est trop centrée sur ses petits malheurs à elle pour se montrer compréhensive.

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Est-ce qu'il se moque d'elle ou quoi ? Probablement. La Plomb affiche un air renfrogné. Il cherche la confrontation ou quoi ? Si oui, il va en avoir pour son argent. Oh mais c'est vrai, il n'en a pas. Elle non plus, par ailleurs.

***

« Pourquoi ? Pourquoi pourquoi… pourquoooooiii… »

Un coup de poing en pleine figure, le Clown frappe la jeune fille et lui casse le nez. Son nez craque, il résonne comme un os cassé. Justement, c’est ce qui est arrivé.

***

Elle se remémore en une fraction de seconde une fois de plus ce vilain souvenir. Celui qu'elle cherche à fuir. Pas parce qu'elle s'était fait frapper, quoique tout comme le fait que Fred voulait l'arnaquer, ça n’a guère aidé. La Plomb a seulement été d'une stupidité sans bornes, d'une idiotie qui lui fait honte. Son orgueil se fait casser la gueule à chaque coin de rue dernièrement. Depuis cette nuit, Lexy a une aversion bizarroïde pour les questions en « pourquoi ». Rien d'extrême, elle ne pète pas un plomb à chaque fois qu'on lui demande un « pourquoi ». Seulement, lorsqu'on en abuse avec elle et qu'on l'« attaque » d'une certaine façon avec ses questions, elle peut rapidement devenir très irritable. Un traumatisme ? Winchester vous dira que c'est une leçon de vie. La philosophe sort de son mutisme. Mais va-t-elle dire des gentilles choses ? Devinez...

« Tu veux savoir, pourquoi le pourquoi pas ? Je vais te le dire, étant donner que ma réponse ne t'a pas plu. Tu sais, qu'on le veuille ou non, on va tous mourir un jour. Que ça soit sur leur lit de mort ou dans une académie, les mêmes gens qui sont décédés durant la fusillade ont pour la plupart des proches en toutes circonstances qui vont pleurer leur mort. Donc tes arguments à deux balles, tu peux te les garder. Ce n'était pas leur tour de mourir ? Ce n'est pas à toi de le décider, à moins bien sûr que tu prennes le risque comme James en voulant jouer les héros, chose que tu n'as pas faite. Au moins, moi, je ne gueule pas au scandale parce qu'il y a des morts... La Mort elle-même est naturelle. »

Frederic a peut-être perdu sa mère, mais Lexy ne le plaint pas. Elle est totalement insensible à son drame familial. Pourquoi ? Parce qu'elle n'en a pas eu réellement, de mère, en tant que telle. Sa maman était une mauvaise personne qui la regardait toujours de haut. La jeune fille n'était jamais assez bien pour elle. Jamais assez intelligente, jamais assez douée, jamais assez gracieuse et n'avait pas sa « beauté » comme elle le disait parfois. Elle aurait préféré avoir un garçon, ce qui tombe bien, puisqu'il y en a un nouveau. Le Plomb est peut-être frustré à cause de son deuil mais comment peut-il espérer que l'alcoolique comprenne un minimum ce qu'il ressent ? De toute façon, il ne sait pas, tout comme Lexy ne sait pas ce qu'il ressent lui, vis-à-vis du deuil, la mort. Ils sont différents, beaucoup trop mêmes...

***

« Lexy la pie est dans les parages, cachez-vous ! »

Une horde de gamins pré-pubères parent en courant alors que la jeune Winchester entre dans le couloir, ayant d'immenses paires de lunettes collées au visage. Ceux-ci lui donnent de gros yeux et la rendent, selon les dires de ses camarades de classe, assez ridicules. La petite fille avait beau être admise à une école pour les plus aisés, les enfants, quel que soit leur milieu, s'adonne souvent à des jeux cruels envers leurs camarades de classe. Cela a toujours été ainsi. Celui-ci s'appelle Lexy la pie. Le but ? Fuir la gamine trop bavarde et ne pas l'écouter, ou lui couper la parole si on préfère. Eh oui, la Plomb était très sociable à l'époque. Trop sociable. On ne peut pas dire que c'était la joie, à l'école.

***

En quoi cette soirée est différente des autres ? Elle est d'apparence banale, une légère brise effleure la peau de la Plomb. Et pourquoi à cause de Frederic ? Un Platine aurait très bien pu la mettre dans une colère noire d'une manière encore plus vivante. Pourtant, elle ne s'est pas énervée tant que ça contre Jason, ni senti un mépris comme celui qui l'envahit envers Cookie. Même cette cruche de Rebecca ne semble pas aussi désagréable comparé à cet énergumène. De même pour James et elle a honte de l'avouer. L'alcoolique suppose que c'est sa franchise qui lui glace le coeur. Non, elle dit des conneries. Son coeur était déjà congelé. Cela doit être chose. Par ailleurs, en quoi le comportement du Plomb est semblable à ceux des gamins ? C'est un grand garçon maintenant... Ou peut-être pas. En tout cas, ce qu'elle estime comme étant un air moqueur lui rappel l'école lorsqu'elle était petite. Elle n'aime pas. Lexy lève la tête, affichant un regard hautain au Plomb. Il l'a bien cherché...

« Tu dois surement penser que tu as bien changé depuis que Calypso t'as remis les pendules à l'heure, n'est-ce pas ? Tu as tout perdu mais tu as survécu, quelle étape importante de franchie vers la maturité ! Quel parcours grandiose ! » Dit-elle d'un sarcasme violent. « C'est faux. Tu n'as pas changé d'une miette de la dernière fois que je t'ai rencontré. »

Elle a besoin de se défouler sur quelqu'un. Trop de poison a coulé dans ses veines, la maladie s'est répandue en elle pour la putréfier de l'intérieur. Vous savez, lorsqu'on refuse d'affronter, de se battre ou de voir la réalité des choses durant un certain temps, on finit par penser que les choses finissent par disparaître. C'est faux. Lexy a beau enterrer ses ordures sous terre pour se consacrer ensuite à la lecture d'un bon livre de philosophie, le venin créer par ses déchets finira inévitablement par pourrir son jardin. Il n'y a que des fleurs fanées, un vrai cauchemar pour Dahlia, pense Lexy avec une dose d'amusement malsaine. Oui, aujourd'hui est un jour spécial, elle ne le niera pas. Frederic l'a provoqué au moment, au mauvais endroit, de la mauvaise façon et surtout, lorsqu'elle a bu. Ça lui rappelle vaguement cette soirée où elle a fait rencontrer son poing à une idiote. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et hop en route pour l'académie Weins. Le jeune Host est malchanceux de s'être montré un peu trop honnête avec elle, tout comme Winchester est malchanceuse de subir ce trou noir néfaste qui resurgit en elle. Il a touché les cordes sensibles, il a posé les mauvaises questions, il va maintenant entendre la Plomb jouer de ses cordes.

« Sois encore plus franc, tu ne voulais pas de moi ce soir. Je n'étais que pour toi une espèce de bouche-trou parce que tu n'as plus Calypso et tes autres amis pour satisfaire ton irrépressible envie d'être cool. Et cela tombe bien, parce que je peux être la garce de rechange et il n'y a pas de problème si tu te venges sur moi ou si tu me rembarres, car je ne suis qu'une innocente petite Plomb. C'est ça, hein ? Dis-moi ? Tu penses que moi je ne suis qu'une buveuse inoffensive qui va aller pleurer voir M'sieur Stanton parce que tu as été vilain ? »

Ce n'était qu'un avant-goût, la Vipère n'a pas encore dépensé tout son poison. La fureur grandit en elle, le trou noir aspire tout ce qu'il peut alors que la maladie lui fait carrément péter un câble. L'alcoolisme, son passé, les gens... Tout va exploser.

« Qu'est-ce que ça peut bien faire que l'autre alcoolique se fâche ? Ça doit t'amuser de me voir ainsi, pas vrai ? Je n'ai pas d'armée ou de gardes du corps pour te liquider, donc pas de quoi s'inquiéter ! Eh bah, laisse-moi te dire que ça ne change rien... Puisque moi aussi, je peux être trèèèèèès méchante mon cher et je n'ai pas besoin d'un quartier à ma disposition pour te le montrer. »

Elle est saoule décidément. À cause de l'alcool ou de la haine ? Difficile à dire. Elle regarde fixement Frederic. Elle pourrait lui arracher la bouteille de sa main, le frapper et voir le verre éclater sur sa tête. Ce serait parfait, il ne le verrait pas venir. De plus, elle pourrait prendre le reste de la bouteille éclatée pour lui mutiler son visage, ou son bras, peu importe. Il aura la fessée de sa vie. Il souffrira. Il l'a bien cherché après tout, alors pourquoi elle se gênerait ? Cependant, avant qu'elle se décide, quelque chose lui en empêche. Elle se voit à la place de Jason, qui aurait très certainement fait cela en riant aux éclats. Puis, à la place de Calypso (étonnant n'est-ce pas ?) qui a surement eu une réaction semblable lorsque le Plomb l'a traité de pute. Ensuite, dans sa propre peau, à seize ans lorsqu'elle a donnée une raclée à cette idiote dans le bar. Elle pourrait aussi lui casser le nez, voir ce que ça fait d'écraser le cartilage d'autrui. Oui, ça peut continuer et... Non. La voix du vice lui commande de se venger, de se faire plaisir fou à faire endurer à un autre être humain ce qu'elle a accumulé depuis longtemps, de libérer toute la frustration en elle. Mieux, il lui commande même de prendre une bonne gorgée de la bouteille avant de s'exécuter, pour se donner un peu plus de courage. Tous est en oeuvre pour qu'elle le saigne et... rien ne vient. La raison est toujours présente. Toute cette violence, elle n'aboutira nulle part. À quoi cela a-t-il pu bien servir d'avoir fait autant de conneries pour ensuite en revenir au même cycle infernal ? N'as-tu pas grandis, Lexy ? Après tout, tu n'es plus une gamine. Elle est encore moins une enragée qui frappe le premier arrogant qui passe. Elle n’a rien à lui prouver. La Plomb est mitigée. Que va-t-elle choisir ? Laisser ce pauvre garçon tranquille et partir ou bien suivre la voie de la méchanceté et lui donner ce qu'il mérite ? De plus, si elle défigure Fred, elle va avoir James sur le dos surement. Elle se voit déjà l'entendre faire des sermons à ne plus finir. Ensuite, elle se fera traîner chez Hunter par la peau du cou. Le psychiatre est trop brillant et un rendez-vous avec lui se finira peut-être par une prise de médicament ou une « punition » qui va empirer sa vie. L'alcoolique ne fera rien de tout ça, un choix alternatif se présente à elle.

Elle prend d'un coup sec la bouteille du jeune homme et la jette dans la poubelle la plus près. Un éclat se fait entendre, elle a plus ou moins réussi son tir mais elle s'en fiche. Toute façon, ce n'est pas comme si elle était en état de bien viser. C'est une première, Lexy Winchester, alcoolique notoire, qui jette une bouteille fraîchement volée. Elle juge qu'une bonne bouteille volée en mauvaise compagnie n'est pas bonne à boire. Puis, avec tout ce qui vient de survenir en elle en peu de temps, ce n'est pas une vulgaire boisson qui l'aidera. La Plomb gifle puis donne un violent coup de pied à l'entrejambe du garçon.

« N'essaie plus jamais de me duper saligaud sinon je te donnerais plus qu'un coup de pied. Je suis gentille ce soir, mais c'est tout. Adieu. »

Quelques personnes dévisagent la jeune fille sur le trottoir. Elle s'en fiche, elle n'a pas de temps à perdre avec des passants. Rembarrer Frederic, c'est si épuisant. Lexy veut faire une sieste et pour une fois, elle est contente de retourner à Weins. Elle tourne les talons et part telle une ombre en cape noire qui quitte la scène d'un sale meurtre. C'est fini. Dû moins, elle l'espère.


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