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La cigarette du condamné [Hunter]
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MessageSujet: La cigarette du condamné [Hunter] La cigarette du condamné [Hunter] Icon_minitime1Dim 30 Juin - 0:45

Psychiatre : dément dont l'idée fixe est de guérir d'autres déments.
Georges Elgozy.

Absurdité, parlez-moi absurdité.
Parce que cet étalage constant, permanent d'absurdité, il faut savoir faire avec. S'y retrouver. S'y plaire. Et ne plus pouvoir s'en passer. " Plus rien ne ressemblait à rien, tu avais perdu le goût de l'eau et moi ce lui de la conquête. Oh mon amour, mon doux mon tendre mon merveilleux amour. " Il faut savoir en rire, cracher à la gueule du hasard et gerber sa bile sur le prévisible. Quand on tue des gens dans une cave de béton pour rentrer ensuite dans un appartement blanc de luxe et de richesse, il faut aimer l'ironie. Quand même au bord de la crise, il faut conduire une voiture jusqu'au centre ville et installer une scène de crime potable, laisser derrière soi deux corps troués, éparpillés, carbonisés, et s'en retourner à ses pénates le plus naturellement du monde, avec à l'intérieur de la tête une véritable bombe à retardement, il faut être adepte de challenges.
Mais un jour, l'ironie te colle un revers et remet en cause l'étalage branlant de la cohérence que tu avais bâtie, planche par planche, sur les fondations incertaines de ton cerveau malade. Et ce jour là, ma fille, bien des têtes se mettent à pleuvoir.

Salle de bain fermée à clé, douche éteinte, un corps assis contre le mur en dessous du pommeau. Un verre de whisky en main, Amnesia fixe le vide, les yeux inertes, tellement aux prises avec le cours de ses pensées qu'elle ne parvient plus à les construire. Les corps dansent dans sa tête et Madame s'imbibe dans l'espoir de les faire ralentir. Elle entend des rires tonitruants et des voix doucereuses de toutes parts. Il y a une station service, un couple tué à bout portant. Il y a du carbone électrique. Il y a ces yeux bleus qui la fixent au milieu d'une cave en béton armé. Et, surtout, en boucle, il y a son choix absurde. Des talons claquant le sol et un crissement de pneu. Cette vision tourne et retourne dans sa cervelle, au point qu'elle ne soit plus très sûre de sa véracité, soit obligée de jeter des coups d'oeils affolés autour d'elle pour s'en assurer, avant de replonger dans son inertie oculaire terrifiante. Il y a le manque, latent, irrépressible, et les décharge dans ses jambes. Elle a la nausée. Un dégoût naissant, qu'il ne faudrait pas laisser atteindre son paroxysme, au risque de faire une véritable connerie. Elle ne sait plus pourquoi elle a tourné les talons. Elle ne sais plus pourquoi elle s'acharne tellement à préserver sa santé mentale. Le gouffre est béant, le gouffre l'appelle, elle ne sait plus pourquoi elle n'y saute pas.

Tout était question de rentabilité, à l'époque. Elle s'en souvient. Elle voulait exploiter toutes les parcelles de ses capacités, et ne pas plonger dans la facilité. Le crime est une activité si prévisible pour un sociopathe, n'est ce pas ... ? Mais tout ça n'a plus aucune importance. Ce n'est qu'une suite logique de données visant le meilleur bénéfice, et le bénéfice est entrain de devenir nul. Amnesia s'ennuie. Elle crève d'ennui, elle est entrain d'étouffer à l'intérieur de sa propre tête et il aura fallu deux cadavres pour qu'elle s'en rende compte. Elle n'en peut plus de la société et ses schémas tellement prévisibles, de manipuler une population déjà conditionnée, de hocher benoîtement la tête pour un Gouvernement au bord de la chute. Elle veut seulement qu'il tombe. Elle veut son feu d'artifice final. Elle veut crever dans sa démence et ne plus jamais avoir à penser au monde.
Amnesia vide son verre et le remplit d'un geste automatique, sans déroger à son immobilité. Sa tête crise. Le corps est muet mais elle explose de l'intérieur. Dans un soubresaut de lucidité, elle ouvre la bouche et articule en un borborygme étranglé.

" Appelle le Docteur Stanton.
- Je ne lui fais pas confiance.
- C'est un psychiatre, Wallace. Il répare les gens et j'ai besoin d'une réparation. Appelle-le. " elle a l'impression que cette phrase à elle seule lui bouffe la totalité de son énergie. La crise augmente en intensité. Amnesia suffoque un instant et reprend sa posture immobile, son délire, sans qu'il n'y ait plus la moindre cohérence.
- ... Je ne lui fais pas confiance. " répète Wallace de sa voix robotique, sa voix de mutisme, la voix de ceux qui ont franchi la barrière. The dark side of the moon. On y vit seul, on y crève seul, on y rencontre parfois d'autres êtres mais le mur est déjà bâti.

Pourtant, il sort de la salle de bain, et passe ce foutu coup de téléphone. Amnesia lève les yeux vers le pommeau de douche. Son filet de sécurité. Elle s'est forcée à ce stimuli elle-même, au début, quand les pulsions étaient beaucoup trop difficiles à canaliser. Un jet d'eau froide la stoppe, automatiquement. Merci Pavlov. Et à la tienne...
Elle ferme les yeux. Dansent les corps et les vivants. Les choix et les tentations. Et les rires et les serpents.


" Ici, on tue des gens. C'est notre job. On les torture, aussi. C'est la partie amusante du job. "
" Les vers, je vis avec des vers, je n'en peux plus des vers. "
" Tu es donc devenue une arme crachant le feu lorsqu'on lui ordonne? "
"  Mademoiselle Gacciati souffre d’une forme modérée d’apathie émotionnelle. "
" Je veux faire de la politique. Je veux voir ce monde sombrer et tomber entre les bras du premier extrémiste venu. "
" L'électricité tue proprement, et de façon spectaculaire. "
" Frappe-moi, gros tas de graisse. Regarde-toi, t'es même plus capable de coller une trempe à un gosse. "
" Vous m'avez trouvé pour votre plaisir et je suis heureux de sentir qu'il est en quelques manières similaire au mien "
" Ecole de police au Texas. "
" Les monstres ne meurent pas. Ils passent seulement de l'autre côté. "
" Le Directeur est heureux de vous compter parmi ses enseignants. "
" Tout ça ne te concerne pas. "
" La... cigarette du condamné. "



Le bruit de la porte d'entrée la fait tressaillir. Lâchant un râle, elle se redresse légèrement et porte à nouveau son verre à ses lèvres. Dans l'entrée, la voix métallique de Wallace se fait entendre. Première rencontre avec un psychiatre. Un sujet d'étude fascinant s'il en est, une intelligence absolument exceptionnelle, plus importante que toutes celles qu'Amnesia a connues, regroupée derrière un visage aux expressions tressaillantes. Pas de surprise dans sa méfiance des psychiatre. On lui a déjà retourné le cerveau à de maintes reprises.

" Je dois vous fouiller. " un instant de flottement, comme une hésitation. Et le bruit des textiles qu'on palpe sans vergogne. " Enlevez stylo, ceinture, lacets. Ce n'est pas pour vous, monsieur. C'est pour elle. Pour votre sécurité. " Amnesia lâche un sourire et ferme à nouveau les yeux. Elle est incapable de se concentrer plus de dix secondes. Mais l'idée que son médecin officiellement responsable d'un alcoolisme sevré vienne la découvrir dans sa douche, un whisky bien entamé en main, l'amuse quand elle est consciente. Elle a bien l'intention de s'imbiber jusqu'à ne plus être capable de viser, de toute façon.
Et la porte s'ouvre. Amnesia ne lève pas les yeux. Elle a beaucoup de mal à distinguer autre chose que des tâches blanches.

" Vous fumez ? " souffle t'elle d'une voix rauque, absente, le regard vide, un pâle sourire sur les lèvres, comme si elle avait raconté une blague qu'elle seule était à même de comprendre. Elle glisse une cigarette entre ses lèvres et jette le paquet par dessus la cabine de douche pour appuyer ses dires.
Bienvenue au milieu des vers, Doc.

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MessageSujet: Re: La cigarette du condamné [Hunter] La cigarette du condamné [Hunter] Icon_minitime1Dim 30 Juin - 15:32


La cigarette du condamné




Il y a en chaque homme des failles et des brèches, des liens de soie que l’œil nu peine à discerner dans la pénombre de la nuit tombante. Plus loin de ces fils, leur bobines qui s’emmêlent et roulent paresseusement. Lui est amateur de ces filaments, tisserand de raison il aime à filer la laine psychique d’idéaux et de notions primordiales. Dans sa vision du monde Hunter Stanton considère que les hommes doivent être autorisés à choisir quitte à commettre des erreurs sans nom. Formater le monde ne fait en rien parti de ses prévisions et s’il se plie à décoder les effets du traitement mis en place au sein de l’académie Weins ce n’est en rien sont idée, moins encore un fait soutenu. Seulement un travail par lequel il laisse libre cours à sa passion la plus immuable : le profilage. Oh n’attendez pas quelques mots de criminologie, pas plus de constats menés par A + B car le psychiatre a ses propres équations et théorèmes. Il perturbe et chamboule, clarifie à sa seule manière et laisse régulièrement pantois à chaque séance menée.

L’académie s’est vidée de ses étudiants, il est bien tard lorsque Stanton se lève et consulte sa montre. Il range alors ses papiers au fond d’un tiroir, remet de l’ordre à son bureau et le quitte sans empressement ni lenteur. Égal en toute circonstance, un bloc de marbre ne saurait être plus stoïque. Sa voiture rejointe, il s’y engouffre et quitte les lieux pour rejoindre son appartement dans l’Ouest. Quartier riche et sans histoire, il n’évoque rien de plus que le Sud ou le Nord à Hunter. Les gens, les endroits, ce qu’ils font et ce qui se passe tombe irrémédiablement sous ses iris mercure et doit subir une autopsie à cœur ouvert en bonne et due forme.
Rentré, il pose ses clefs sur le meuble de l’entrée et rejoint sa chambre pour se changer. Mais à peine a-t-il retiré sa veste qu’il entend son téléphone sonner et il pousse le pas jusqu’à la commode où gît l’objet. Appelant inconnu ; il le prend tout de même et lâche un simple « Docteur Stanton » en décrochant.

On réclame sa présence, on souffle un nom et l’homme retient un soupir. Amnesia. Monument humain, vierge de fer d’une intelligence sournoise et affûtée elle est tellement en marge des codes actuels qu’elle se tient sans cesse au bord du gouffre, un pied suspendu au dessus du vide dans une curiosité morbide. Alors il répond qu’il arrive, raccroche et se change. L’image de ce qu’il trouvera se dessine derrière ses yeux, femme recroquevillée mais bête sauvage prompt à bondir à la moindre alerte, qui cherche le sang pour apaiser une soif si vile qu’elle en est réduite à la noyer dans des torrents d’alcool faute de pouvoir l’apprivoiser. Ce n’est pas du ressort de tout le monde de connaître ses démons, les approcher et faire connaissance. Pas trente six alternatives une fois la démarche active, on prend la tête des autres ou bien on y laisse la sienne et comme disait l’autre : « Le cœur a ses raisons, de perdre la raison ... ».

Dans la voiture l’autoradio souffle une balade ancienne, un rien noire. Des espoirs déçus, des sanglots silencieux, une fille qui agonise à la faveur d’une lune morte. Le psychiatre n’écoute que d’une oreille, se gare et descend gracieusement. Jamais d’extrême, posé en toute circonstances même les pires il impose par son attitude un calme de monastère. Pas à pas, sans faire de bruit il gagne la porte de l’appartement de la professeur et sonne sans la moindre hésitation. Un homme le reçoit, demande à le fouiller et le psychiatre acquiesce d’une mouvement de tête. Ni ceinture, ni lacet ni stylo dit-il mais il constate par la même que ces choses sont d’ors et déjà absentes. Aucun bijou, aucun accessoire pas même une montre et son téléphone est resté dans la boite à gants. Pantalon et veste noirs, chemise blanche, chaussures à enfiler. Sa neutralité est complète. Là on lui indique une porte, Stanton la rejoint et l’ouvre sans avoir encore prononcé un mot. Ce type croisé plus tôt n’est pas important, il n’a pas à recevoir la note la plus infime de sa voix.
Salle de bain donc. Ses yeux parcourent silencieusement la pièce de bas en haut, de gauche à droite et reviennent à la silhouette enfermée dans la cabine. Pas de vapeur malgré le parfum aqueux dans l’air. Eau froide donc, rien d’étonnant à cela. « Vous fumez ? » la voix est cassée, malmenée, témoin de fragilité.

Come on closer
I wanna show you
What I'd like to do
You sit back now
Just relax now
I'll take care of you



Lacement il réceptionne le paquet qu’elle envoie, tire une tige de papier et l’embrase à la suite avant d’ouvrir la porte de la douche. Pas d’hésitation, pas de pudeur car cette bête là ne nécessite pas de compassion mais bien qu’on se mette à sa hauteur pour oser tendre la main et effleurer son museau ensanglanté. Elle a besoin qu’on se saisisse de son collier et qu’on devienne un bras assez solide pour l’extirper de ses sentiers les plus noirs et l’homme siège debout, rangeant une main dans sa poche tandis que l’autre amène lentement la cigarette à ses lèvres. Aucun plaisir à fumer, seulement un geste exécutable sans problème. C’est comme faire à déjeuner, comme étendre le linge, c’est banal et habituel. Il partage avec elle ce tabac du condamné, placide, émotionnellement aussi solide et pur qu’un chêne centenaire trônant seul au sommet d’une colline.

Gonna take it slow babe
Do it my way
Keep your eyes on me
Your reaction
To my action
Is what I want to see



Un regard, il se veut sans appel. Il ne propose mais enjoint, commande. Parce qu’elle n’est pas femme qu’on cajole de berceuses et de « ça va aller » insipides, pas un innocent petit lapin prostré sous les phares d’une voiture. Elle est une louve Alpha, une dominante d’exception qu’il faut savoir aborder en oubliant la force de ses grognements menaçants. Lui ose, lui se pose en dresseur de fauves même les pires mais la violence est exclue, les cris bannis de ce dont il fait usage. Voix posée, maîtrisée.

« Sortez de là Amnesia. L’eau aussi froide soit-elle ne saurait éteindre le feu qui vous caresse les sens. »

Hot temptations
Sweet sensations
Infiltrating through
Sweet sensations
Hot temptations
Coming over you


Main sortie de sa poche, tendue, il coule vers elle une oeillade apaisante et souffle lentement une ligne de fumée du bout des lèvres. Il sait cette sensation de goûter au mal, d’en redemander et il connaît trop bien les délices offerts aux plus dangereux par la décision de voler une vie. Il a tué personnellement, sans remords et sans joie, froidement. Bourreau faisant justice à ses propres lois Hunter Stanton ne laisse jamais s’échapper qui s’est adressé à lui. Il ne partira pas et ne laissera pas cette femme se dérober. Ni à ses regards ni à ses avis. Il aime le défi qu’elle inspire, y trouve de quoi faire sonner les cordes de son Violon d’Ingres et sait déjà qu’il la trouvera fascinante dans toute ses dérives. Dérives qu’il n’entretiendra pas, qu’il prendra le temps de placer dans les bonnes cases afin qu’elle les gère au mieux car le jour où elle saura se tenir en tout et pour tout : elle sera parfaite. Pour l’heure elle suffoque, s’englue dans le bourbier de ses désirs et ses sentiments contradictoires, n’en pouvant plus. Elle a coulé,  s’est écroulée sur elle même et n’a plus la force de remonter. Mais il ne la trouve ni pathétique ni faible …

« Vous êtes trop dure avec vous même Amnesia. Ce que vous ressentez est naturel, vous vous cherchez encore des limites et voulez poser des barrières mais l’exercice est long, il vous écorche les mains et les genoux un peu plus à chaque fois que vous trébuchez, vous laisse ce goût amer d’inachevé. Et face à ce qui vous semble représenter une faiblesse, vous faites ce à quoi toute personne sensée est vouée en cas de panique … vous lâchez prise, et vous perdez la tête ... »

And now you're satisfied
A twinkle in your eye
Go to sleep for ten
And anticipating
I will be waiting
For you to wake again


Ton neutre dépourvu de complaisance et de sermon, c’est un avis. Seulement un exposé détaché qui ne porte aucun jugement. Le tout est offert sans pouvoir braquer l’interlocuteur car il fait aussi comprendre que peu importe le souci, il sera seulement de passage tant qu’il est présent pour le décortiquer, jusqu’à l’annihiler.

When you wake up we'll
Do it all again
When you wake up
When you wake up we'll
Do it all again
When you wake up

* Jem - Come on Closer

© Jason Lecter


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MessageSujet: Re: La cigarette du condamné [Hunter] La cigarette du condamné [Hunter] Icon_minitime1Lun 1 Juil - 0:44



Green hills and enemies
These things they make us sentimental inside
Your words are gelignite
Or just another sentimental aside


" Décidément. Qu'est ce que vous avez tous avec les métaphores, aujourd'hui ?"

Amnesia laisse échapper un rire grave, bref, à peine le temps d'une secousse. Elle hoche la tête et repose son verre au milieu de la cabine, les yeux fermés, ignorant superbement tant les portes ouvertes que le bras tendu. Trop tôt. Quoique le docteur puisse en dire, c'est une très mauvaise idée d'éloigner mademoiselle d'une source d'eau froide maintenant. Il n'a pas l'air de se rendre compte - bien sûr, comment pourrait-il - à quel point elle est encore capable de l'assommer et de l'emmener dans sa cave de béton. Elle en a foutrement envie. Sans offense, Doc, je pourrais tuer n'importe quelle chose remuant un tant soit peu à l'heure qu'il est.

Quant à l'éventualité de parer l'agression d'un agent d'état surentraîné, lui petit psychiatre grisonnant, n'en parlons pas...

Et la crise revient, lancinante. L'espace confiné, si confortable, de sa cabine de douche disparaît, pour laisser place au vide chaotique siégeant à l'intérieur de son crâne. Elle en oublie la cigarette encore éteinte entre ses lèvres. Ses paupières s'ouvrent à demi, laissant apercevoir des yeux éteints. Et les pensées qui vont trop vite, encore. Un brouhaha assourdissant entre ses deux oreilles. Ce n'est pas pour ça qu'elle l'a fait venir. Elle gère son hyperactivité cérébrale, à coups de calmants s'il le faut. Et les secondes puis les minutes s'égrainent sur cette inertie terrifiante. Un instant, dans un élan de survie, aussi bref qu'un sursaut, elle frappe violemment son coude contre le carrelage. Le nerf est meurtri, la douleur irradie le long de son bras et la réveille, un temps. Dans une inspiration profonde, elle jette un regard autour d'elle, accuse à nouveau la présence du Docteur Stanton. A ce stade, c'est à peine si elle se souvient comment il est arrivé. Elle déglutit sa salive, le temps de remettre le cours des événements en place, et se relève finalement, péniblement, pour suivre les instructions et sortir de la salle de bain. On obéit à son docteur, jeune fille.

Amnesia passe dans la cuisine et sort machinalement un verre du placard pour le poser sur le plan de travail central, le remplir et le pousser vers le héros du jour. Highland Park, trente deux ans d'âge, tu m'en diras des nouvelles. Parce que même quand Amnesia Van Grad se vautre, elle fait les choses en grand. Et il ne faut jamais négliger ses invités. Elle allume enfin sa cigarette et s'affale sur un tabouret, coude sur la table, visage au creux de la paume. Au moins, son cerveau se stabilise. Ce n'est jamais bien long, ce genre de crise. Il ne reste plus qu'une migraine débutante, qu'elle pressent atroce, pour au moins trois jours. Avec son visage blême et sa mâchoire contractée d'effort, elle fait peur à voir. " Il y a une bouteille d'eau dans le frigo. " murmure t'elle difficilement, après de nouvelles, éternelles secondes. " Croyez-moi, je dis ça pour vous. " Plus rien n'est garanti, maintenant. Elle est la première à détester cette idée mais au plus profond de son être, elle se sait dans cette position affreusement inconfortable où tout est encore possible. Après tout, elle vient de voir toutes ses certitudes lui exploser à la tête en l'espace de quelques heures, et les reconstruire ne sera pas une menue tâche.

" Pourquoi ? " lâche t'elle donc, après une nouvelle inspiration, à nouveau droite sur sur son assise. Son visage semble se fendre d'un sourire presque imperceptible. Le masque social du monstre Van Grad est effrité, il laisse place au sociopathe caché derrière. Toutes ces émotions qu'elle a su forger puis feindre au fil des années ont disparu, effacées par l'épuisement. Et c'est un visage terrifiant d'impassibilité qui fait face à son docteur. Elle n'est plus un professeur, elle n'est plus un agent d'état, elle est ce qu'elle a toujours été : une apathie émotionnelle innée doublée d'une addiction au meurtre acquise et d'une intelligence trop grande. Pathétique, en somme.

Mais il fallait bien que le jour des grandes révélations arrive, après tout. Ce sera fini demain. Un regard à son horloge, elle grimace en constatant l'heure avancée de la journée. Ses vingt quatre heures de repos sont complètement foutues. Un peu plus, elle en demanderait presque un internement d'office à son psychiatre. Qui sait, il ne reste peut être plus que ça à faire.

" Je l'ai su très jeune. Six, peut être sept ans. " souffle t'elle, dans une fumée grisâtre arrachée tantôt à sa cigarette. " Quand le mépris vous vient plus spontanément que la tristesse, quand on jubile plutôt que d'être heureux, à cet âge, rien qu'à observer les autres enfants, on sait. Et je crois que mes parents le savaient aussi. Ma mère l'a ignoré. Elle avait cette capacité incroyable à ignorer les choses qui fâchent. Avec mon père, c'était plus compliqué. Je l'ai dégoûté rapidement. Je crois même que je lui faisais peur. Je ne dépeçais pourtant pas de petits animaux, à l'époque. Je dépeçais les gens. Je passais mon temps à les regarder, à la décortiquer, jusqu'à ce que le dégoût ait raison de moi et me pousse à aller faire la sieste. "

Elle laisse échapper un sourire pâle. Dieu qu'elle déteste s'épancher sur cette époque. Elle ne l'aurait jamais fait sans ce contrat social signé avec un psychiatre reconnu. C'est à ça que ça sert, après tout. Un instant, elle ne peut s'empêcher de se demander où est son carnet de chèque, et d'espérer qu'il compte les minutes pour la facturation. Et puis elle fume, à nouveau, pour reprendre en un soupir las.

" J'aurais pu faire ça longtemps, vous savez. Dix, peut être quinze ans. Trouver une cachette, un mode opératoire, un profil de victime. Probablement des femmes, parce que même si j'ai toujours eu envie de tuer mon père, ma mère est encore celle qui me répugne le plus, finalement. " elle hausse les épaules, placide. Cette femme lui en aura fait voir des vertes et des pas mûres. De l'art de culpabiliser le monde.... " On aurait placé l'affaire, enfin, entre les mains d'un flic compétent qui m'aurait débusquée. Et je serais sans doute dans une cellule blanche à l'heure qu'il est, à écouter un autre foutu psychiatre avec le même foutu costume me raconter les mêmes foutues inepties sur le schéma affreusement classique de mon cerveau, exactement similaire aux autres si ce n'est cette infime et minuscule détérioration dans le système limbique. "

Our blood and guts are out
We spread our bones across the table at night
We cut our fingers off
To give ourselves those little extra insights

Amnesia relève un oeil très légèrement désapprobateur vers l'homme qui se tient devant elle. Elle déteste qu'on lui parle de ce qu'elle est, ce qu'elle fait ou ne fait pas, et des raisons pour lesquelles elle s'y aventure ou non. Alastor a essayé, il y a laissé un lèvre fendue, presque deux phalanges et une occasion de la faire plonger. Un peu de subtilité, très chers, vous ne parlez pas à une fillette de dix ans.
Elle arrache un peu de fumée, reprend un peu de whisky. Elle est loin d'être au bout de son explication. Mais la suite est plus douloureuse. La suite dessine lentement le contour de ses choix, de ce qu'elle a sacrifié en leur nom. Si le diable a un prix, son avocat paye des honoraires bien plus indécents encore...

" Mais j'étais une petite conne arrogante et vindicative comme pas deux. Capable d'envoyer chier tout le monde, en particulier elle-même. Tomber dans le scénario de la criminalité m'arrachait la gueule alors que je pouvais passer mes journées sous cocaïne à me faire sauter sur des centaines de pages de cours. Et j'ai fait le choix aberrant, contre nature, de m'immerger dans cette foule que je ne pouvais comprendre qu'intellectuellement, de les regarder ressentir ce que je n'éprouverai jamais par moi-même, et de prendre part à leur apogée pour les regarder se vautrer de plus belle. J'étais fascinée par la société, donc j'ai fait de la presse politique et j'ai attendu. Un siège au premier rang dans la déchéance du monde, au risque d'engendrer la mienne. Mais aujourd'hui, je me rends compte qu'à force d'avoir tellement voulu échapper à mes propres déterminismes, j'ai seulement créé un autre schéma. Et j'avoue que je suis assez fière d'être à l'origine de ma propre création, elle n'en reste pas moins partielle. Il y a ... de foutues inconnues, dans ce schéma. "

Elle s'arrache un pauvre sourire. Les dernières vingt quatre heures se profilent au creux de sa tête, quand bien même elle ne les évoquera pas. Elle est encore soumise à son contrat avec Jason Lecter, la bonne marche de l'affaire qui les a liés la nuit dernière. En cela, elle ne peut pas le compromettre. Elle n'en a pas envie, de toute façon. Il reste encore le détenteur du feu d'artifice apocalyptique qu'elle attend depuis plusieurs années, peut être l'unique raison pour laquelle elle n'envoie pas encore tout péter elle-même. Quant à Alastor... Elle n'a certainement pas assez de recul pour vouloir y penser. Tout ce qu'elle sait, maintenant, c'est l'espace inconnu révélé à la faveur de ces rencontres, et la nécessité d'en analyser les données. Elle ne se reconnaît plus. Elle ne se maîtrise plus. Et c'est encore la pire chose qui peut lui arriver, de ne plus être en totale possession d'elle-même. Elle est en possession de cette entité depuis plus de dix ans, il est hors de question que les choses changent.

" J'ai de la sympathie pour vous, Doc. J'aime bien cette neutralité que vous érigez en principe existentiel, au point d'en oublier jusqu'à votre style vestimentaire. Et si je vous dis tout ça, c'est pour que vous compreniez mon dilemme. N'allez pas croire que j'angoisse. Je me résigne, c'est tout. On ne parle pas ici de foutaises comme le bonheur, le bien être ou même la vie et la mort. On parle de bénéfices. Mes choix ne sont conduits que par un intérêt poussé pour le bénéfice. Et, présentement, les recettes de l'entreprise commencent à chuter dangereusement. "

We're catching bullets in our teeth
It's hard to do but they taste sweet
And if they take a couple out
We try to work things out
We catching bullets with our
Heads and hearts and all the darkest parts of us
It's strange to find such lights
In such endless night

" Alors je vous le demande : pourquoi ? Pourquoi je ne reprendrai pas maintenant ce que j'ai avorté il y a près de dix ans ? La survie ? La liberté ? La dignité ? " une grimace d'absolu mépris lui déforme un instant les traits " Moi, tant que j'ai du bon whisky, vous savez... " Amnesia lève son verre et l'achève, théâtrale façon d'appuyer ses dires. Parce que l'important, monsieur, ce n'est pas de se relever. C'est de tomber avec panache. C'est en cela que l'absurdité est belle.

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MessageSujet: Re: La cigarette du condamné [Hunter] La cigarette du condamné [Hunter] Icon_minitime1Dim 7 Juil - 14:37


La cigarette du condamné




Métaphores, il en use c’est un fait. Parce qu’il faut savoir utiliser les bons mots au bon moment et que jamais Hunter Stanton ne se fait cru, sec lorsqu’il s’agit de prendre quelqu’un en main. Savoir aborder, provoquer une réaction même infime et si elle prête à sourire tant mieux. Qu’elle se moque ou qu’elle le dénigre, qu’elle le pense quasi retraité aussi, tout glisse et lui fera son travail.
Elle sort donc, sans avoir accepté sa main pour se relever mais il s’en doutait bien. Elle rejoint sa cuisine, il suit sans un mot et écrase la cigarette terminée dans un cendrier avant de poser une main sur le comptoir, la regardant faire. Alcool, addiction cruelle. Pas mieux et pas pire que la drogue, encore qu’elle a touché et touche aux deux mais ça ne l’aide pas. Elle ne va pas mieux, ne vit pas mieux alors pourquoi tant d’acharnement à se démolir ?
Elle lui indique de l’eau dans le frigo, comme pour l’éloigner de ses inclinaisons à elle mais le psychiatre penche doucement la tête en signe de gratitude, il boira plus tard et un thé de préférence. Il lui en fera un par la même occasion. Pourquoi ? Quoi donc ? De marbre qu’il est toujours, Hunter laisse les choses venir, se libérer comme bon leur semble. Il verra des détails, attendra qu’elle en montre d’autres car ici ce n’est pas une adolescente perturbée qu’il a sous les yeux. C’est une femme bouffée par des années à se subir elle même, à devoir enfouir dans quelques recoins sordides de son esprit un monstre qui attend la moindre occasion, la moindre inattention de sa propre raison pour s’échapper. La tueuse sous la professeur, elle embaume le sang à des kilomètres. Oh pas à Weins, pas sous le tailleur de prix parce que là bas il faut se contrôler et on ne doit pas faire de faux pas mais là, à huis clos dans sa tanière cette bête tourne en rond et rumine au point qu’elle semble creuser des sillons dans le sol à force d’y passer.  
 
« … Je dépeçais les gens. Je passais mon temps à les regarder, à la décortiquer, jusqu'à ce que le dégoût ait raison de moi et me pousse à aller faire la sieste. »

Il en a fait, en fait encore autant à ce jour. Jamais dégoûté pour sa part, jamais lassé.  La chose lui est devenue normale, un mécanisme évident comme on respire. Hunter a trop d’années à décortiquer ce monde derrière lui. Les gens, leurs façons de faire, leurs gestes, rien n’est laissé au hasard pas même leur prénom. Mais il peut comprendre, ce n’est pas si simple de constater la cruauté, la bêtise, l’ignorance d’autrui avec distance. Sans en être touché, demeurant sans cesse neutre dans le tourbillon. Lui n’a jamais fait la sieste, il passait en suivant, enchaînait et n’a pas dérogé à sa manie en vieillissant. Il se penche légèrement sur le comptoir de cuisine, y croise les mains et écoute encore.

« ... Et je serais sans doute dans une cellule blanche à l'heure qu'il est, à écouter un autre foutu psychiatre avec le même foutu costume me raconter les mêmes foutues inepties sur le schéma affreusement classique de mon cerveau, exactement similaire aux autres si ce n'est cette infime et minuscule détérioration dans le système limbique. »

Un sourcil légèrement levé, un coin de sourire disparu aussi subitement qu’il est apparu. Le « foutu psychiatre » lui aura arraché un semblant d’amusement. Il se moque au fond de la manière dont ils peuvent -elle et d’autres- considérer son travail. Il n’a jamais prétendu avoir la science infuse, prend en compte les facteurs de chacun et il faut savoir qu’en sa propre matière Hunter bouscule bien des codes. Il est à l’heure actuelle l’un des rares sinon le seul à ne baser ses avis sur aucune « catégorie ». Jamais à ranger l’un ou l’autre dans une case, c’est au cas par cas qu’il se prononce, comme capable d’oublier les ressemblances entre ses patients. On est unique à ses yeux, une page vierge qu’il prendra le temps de remplir sans copier coller. Alors il écoute, avec patience et sagesse, il prend les données et les analysera le moment venu. Elle évoque une certaine sympathie pour sa neutralité absolue, pique légèrement ses habitudes vestimentaires. Un léger mouvement de tête de la part de l’homme signifiant « je vous en prie » ; un rien de gratitude pour cet aveu d’appréciation. Et le récit se poursuit sans tabou, sans retenu ou tentatives de masquer quelques inclinaisons loin d’être ordinaires. Lui n’y voit aucun problème, seulement des principes, des idées qui -si elles ne rejoignent pas celles de la majorité- ne la rendent pas folle ou même décalée de son point de vue. N’est-il pas lui même un être en marge ? Il n’a rien d’un saint, rien d’un homme inoffensif.
La fin, le « pourquoi » qu’elle est en droit d’évoquer et auquel -peut-être- elle n’attend si ça tombe aucune réponse. Parce qu’elle n’aime pas, ne tolère pas qu’on la juge ou qu’on fasse le point sur elle. Il redresse alors le dos, et les rouages s’enclenchent d’eux même.

« Peut-être que vivre « libre » ne vous satisfait pas Amnesia. » Commence-t-il, le ton posé, inchangé. « Parce qu’on est rarement libre, la chose nous laisse un goût amer. Nous vivons au sein d’une société agencée selon des règles et des codes précis si bien que les hommes et les femmes « libres » sont rarissimes. Pour être libre, il faut avoir dépassé le stade des règles et de la morale, avoir balayé la logique humaine et s’être placé en maître d’une dimension qui nous appartient. Quant à la dignité, elle n’existe que du point de vue de chacun. Suis-je digne de me trouver en votre présence, d’être une oreille à votre récit ? L’êtes vous à fréquenter une académie bourrée de gens du commun alors que votre intelligence devrait vous pousser vers un poste à plus grande envergure ? Sommes nous digne de notre place ? L’idée est bien trop aléatoire, versatile. »

Il repère de quoi faire le thé, s’en va saisir ce dont il a besoin pour le préparer mais sans empressement. Revenant régulièrement à son regard, parce qu’elle a demandé sa présence il conserve le lien et cette fois il n’est plus question de la prendre en main comme lorsqu’elle gisait dans sa douche. La blonde a retrouvé un semblant d’idée claire ; ils sont deux adultes qui discutent et elle n’est pas une enfant sans défense.

« Comme vous l’avez souligné, vos choix sont guidés par un besoin d’utilité. Mais c’est humain justement. Nous en sommes tous là, moi, vous, les autres. Seulement, certains préfèrent mentir à se sujet et prétendre qu’ils agissent dans un esprit de communauté. L’être humain est égoïste, et nous en venons à ce mot que vous avez utilisé. Survivre … voilà sur quoi repose toute l’affaire. Celui qui se place en avant, qui décide par et pour lui même Vit ; ceux qui suivent et se laisse guider par une majorité, qui s’oublient, ceux là ne font que Survivre ... »

L’eau chauffe, le temps de ça il vient croiser les bras sur le meuble et pousse un léger soupir. Jamais il ne lui imposera de se calmer et de se retenir. Ce n’est pas de cette manière qu’elle trouvera la paix avec un tel fonctionnement interne. Amnesia est une unité centrale comportant des kilomètres de données, des disques surpuissants et elle n’est pas de ceux qu’ils faut inviter à la zen attitude bien au contraire. En son cas, il faut explorer les frontières et ensuite seulement, les analyser pour mieux les reprendre en mains.

« Sachez le, je ne pousse en rien à des extrêmes en la matière. Vivre pour soit oui, mais il faut savoir se poser des limites sans quoi, la raison nous file entre les doigts. Apprendre à se connaître, s’appréhender. Il ne faut pas se redouter, il ne faut pas craindre sa propre main. Actuellement je sais que votre hantise est bien de perdre ce fil d’Ariane, cette capacité de contrôle. Mais brider ce qui dort en vous n’est pas une solution, cela vous met en porte à faux avec votre propre conscience. Vous craignez de laisser le monstre prendre le pas sur la femme, la professeur et ne plus pouvoir faire machine arrière. Je comprends, j’y suis passé … il y a pas mal de temps déjà. »

Reculant il revient à l’eau désormais chaude et prépare le thé. Une habitude, le thé fait parti de sa culture d’anglais. Sa sœur l’appréciait particulièrement et aujourd’hui, il met autant de soin à le préparer que par le passé, lorsqu’il le faisait pour elle. Deux tasses servies, il pousse l’une d’elle vers la blonde et l’invite d’un gracieux mouvement de tête.  Qu’elle refuse, il ne sera pas offensé. Comme toujours il propose, on dispose.

« Pourquoi me demandiez vous. Je pourrai vous dire « pourquoi pas ? » mais cela ne vous aiderait pas à avancer. Cela ne vous rendra pas plus sereine et vient un temps où il faut savoir faire table rase de certains événements passés pour reprendre le fil. Vous êtes avisée Amnesia, si vous avez jugé inutile de poursuivre en ce sens il y a dix ans, c’est que ça l’était et vous n’avez pas à y revenir. Je n’attends pas de détails si vous ne voulez pas en donner mais je connais ce sentiment, cette impression que si on franchit la ligne on ne reviendra pas. J’imagine que, quelqu’un ou quelque chose a surgit et que la rencontre a été fracassante pour vous ; parlez moi un peu de ça je vous prie. Pourquoi aujourd’hui, c’est allé si loin contrairement aux autres fois et donc, ce qui vous a amené à contacter un psychiatre aux goûts vestimentaires légèrement discutables selon vous ? »          

Il sourit légèrement, le choix est à elle. Jamais il ne lui tiendra rigueur de se taire et si elle souhaite son départ et bien il tournera les talons. Hunter ne s’impose pas, en aucune manière ou occasion mais si elle est assez clairvoyante, peut-être comprendra-t-elle qu’il n’est pas si innocent et qu’il parle en connaissance de cause. De ses monstres personnels Hunter Stanton n’est même plus le maître ou le dresseur ; il en est le cavalier et c’est de concert avec eux qu’il vit sans doutes ni équivoques désormais.  

© Jason Lecter



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