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Losing my mind, losing control. [hunter]
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MessageSujet: Losing my mind, losing control. [hunter] Losing my mind, losing control. [hunter] Icon_minitime1Mer 17 Juil - 22:11


I’m losing my mind, losing my mind, losing control
Il avait perdu la tête. Un surplus de tout, un trop-plein de cette fichue vie qu'il avait décidé de mener, de son plein gré. Il avait tout quitté pour venir s'établir ici, où on disait la vie plus propice à un avenir meilleur. Mais maintenant qu'il s'escrimait à joindre les deux bouts chaque fin de mois, il regrettait d'avoir laissé ses deux grands-parents, seuls dans leur maison de campagne, remplie de souvenirs, des souvenirs doux comme des caresses, tranchants comme des larmes de rasoir. En se levant ce matin, Adam avait senti sa tête bourdonner, lui jouer des tours. La terre semblait tourner à une allure folle autour de lui alors que ses pieds le menaient lentement, trop lentement, à destination. Le téléphone avait sonné et lorsqu'il avait décroché, un démarcheur essayait de lui vendre des paires de chaussettes commerce équitable. * Chaussettes équitables ? Mon cul, il a fait bosser de petits vietnamiens pour les faire. * et sa politesse le rattrapant, il avait raccroché au nez de l'homme qui était en train de lui vanter les mérites de ces chaussettes. * Une bande d'abrutis. * se dit-il tandis qu'il enfilait un jean et un polo. Son regard se promena sur une fenêtre balayée par la pluie qui ruisselait contre les carreaux. Parfois, se dit-il, il aurait voulu être une petite goutte de pluie, qui glissait, qui glissait, qui glissait, et qui se perdait dans l'immensité des nuages. Une goutte de pluie que l'on pouvait balayer d'un simple coup de main et à laquelle on ne prêtait jamais la moindre attention. Dans la rue, les gens se retournent sur une belle fille, un beau gars ou quelqu'un avec une difformité visuelle, mais jamais sur une goutte de pluie. Les gens ne s'exclament « Oh, quelle belle goutte ! Tiens, et si nous la prenions en photo ? ». Pourtant, rien n'est plus poétique qu'un petit point d'eau qui vous rappelait chaque fois à votre condition d'humain enfermé dans une litanie incessante. Se lever. Manger. S'habiller. Travailler. Manger. Se laver. Se coucher. Encore et encore. Le soleil qui se levait et qui se couchait, au gré des heures. En sortant de son appartement, Adam manqua de trébucher contre un sac poubelle qui traînait près de sa porte. Comme d'habitude, le voisin prenait Adam pour sa bonne. Le jeune homme l'avait aidé une fois et lui, il devait penser qu'Adam l'aiderait pour toujours. Et pourtant, Adam avait beau lui dire de se débrouiller de lui-même – de façon plus polie au début puis en osant glisser quelques grossièretés par la suite. Un jour, il frapperait à sa porte et balancerait ces ordures dans sa maison, en prenant un grand soin à en mettre partout. Adam, il est gentil, mais faut pas le prendre pour un con. Et il s'esquiva au boulot. Il aurait trois ou quatre minutes de retard, tout au plus. Et en général, on ne faisait pas attention à ces détails futiles. Et lorsque l'homme franchit l'entrée du personnel, un de ses supérieurs lui sauta dessus par surprise – au sens figuré, bien entendu, le sens propre semblerait vraiment déplacé en cet endroit peu approprié aux démonstrations d'affection. Mais son supérieur ne semblait pas enclin à lui faire la bise ou à l'enlacer tendrement. Ses yeux semblait furieux. Et sa voix aussi.
« Gregson ! Cinq minutes de retard ! Comment t'expliques ça ? Toutes les tables sont réservées depuis une semaine, tu aurais dû arriver plus tôt ! Je te colle un avertissement aujourd'hui ! Et que ça ne se reproduise pas ! »
Les yeux bleu dudit Gregson s'ouvrirent en grand sous le coup de la surprise. * Ah tiens, celle-là, on me l'a jamais faite. Bouffon va ! * Sans dire un mot, rage contenue, il se dirigea vers les vestiaires où il vêtit ses affaires de boulot. Après s'être lavé les mains, il fila vers les pianos de cuisine où l'attendait sa mallette de couteaux. Après des heures passées à faire des filets de poulet, à tailler des légumes, à faire des chips de banane, après des heures passées à se faire hurler des ordres, le cuisinier sentait sa carapace craquer. Un jour, ça péterait. Un jour, ça péterait. Il releva la tête. Quelques mèches brunes se collèrent à son front. La sueur lui collait le long du dos, apparaissait au dessus de sa bouche. Il faisait chaud. Trop chaud. Et ces ordres, qu'on lui beuglait aux oreilles et qui l'énervaient. Il avait envie de tout envoyer bouler. Tout envoyer valser. Et lorsqu'il osait jeter un regard par les petites fenêtres des portes battantes menant aux salles où les gens prenaient tranquillement leurs repas, il avait juste envie de vomir. Les clients, quasiment tous de gras porcs bien riches, qui en profitaient pour rire à gorge déployée, montrant au passage leurs poitrines opulentes ou leurs doubles ou triples mentons. Engoncés dans leurs costumes ou robes qui les serraient trop, cette démonstration non cachée d'un monde où tout n'était qu'or et argent le dégoûtait. Il se disait que des gens comme ça devraient avoir honte de s'étaler de la sorte, quant des gens triment pour gagner le moindre centime. Il sentit une rage sourde gronder au fond de lui. Des fois, Adam avait juste envie de briser les jambes maigrichonnes de ces femmes, comme il le faisait avec les pattes des poulets. Ça se brisait facilement. Trop facilement. Et ces hommes, les étrangler avec leur nœuds papillon ou leurs cravates n'était-ce pas là la meilleure des solutions ? Ils se débattraient tous comme les gros porcs qu'ils étaient, implorant le pardon pour leur cupidité. Un crime indicible. Et Adam se délecterait de leurs malheurs tandis que lui se réjouirait de leur souffrance. Et il deviendrait un criminel. Un psychopathe. Tantôt l'allié, tantôt l'ennemi. Un psychopathe. Tout ce qu'il serait. Tout ce vers quoi sa vie l'aurait mené. Un sourire carnassier se dessina finement sur ses lèvres. Il se prenait à vouloir ça. Un jour, il passerait à commettre cet acte. Mais tant qu'il y avait Évangeline, il ne pourrait pas se le permettre. Il avait trop longuement fixé ces gens, ce monde inaccessible, et on vint le tirer de sa rêverie machiavélique. Ses yeux se tournèrent lentement vers la personne qui avait osé l'interrompre. Le petit stagiaire embauché quelques semaines au préalable. Il le fusilla du regard et le gars, fier comme un coq, se redressa devant Adam. * Encore un fils à Papa qui ira courir dans les jupes de sa mère !*
« Monsieur Gregson, il serait temps que vous repreniez le boulot. Vous avez assez bâillé aux corneilles et les clients ne peuvent se permettre d'attendre.
« Toi et ta gueule de con, fermez-là. J'ai pas d'ordres à recevoir d'un trou du cul comme toi. Si tu veux me faire plaisir, retourne jouer avec tes playmobils.
Le stagiaire ouvrit des yeux surpris mais ne sut rien dire. Il retourna à ses moutons, la tête basse, des pensées rugissant dans son crâne. Et lorsque quelques minutes plus tard, il osa de nouveau adresser la parole à Adam, ce dernier prit une tomate et la balança sur le pauvre gamin en l'inondant des insultes qui lui venaient à l'esprit. Et tandis qu'il incrimina le gamin de tous les maux qu'Adam subissait en ce moment, il lui balança tout ce qui lui tombait sous la main. D'ordinaire calme, l'homme n'arrivait plus à tout contenir. Il se sentit légèrement partir à la dérive – légèrement car il saisit un couteau et le tenait fermement dans la main, tout en fixant sans détourner les yeux le pauvre stagiaire. Les collègues d'Adam essayaient de le contenir, mais le jeune homme agitait son couteau dans tous les sens, et avec fureur.
Des minutes plus tard, des hommes débarquèrent dans la cuisine aux vapeurs saturant l'air et réussirent à immobiliser l'homme devenu fou. Adam se débattit entre ces bras qui serraient trop les siens. Il continuer d'hurler, mais une fois dans l'ambulance, les hommes lui administrèrent une piqûre et Adam se sentit aussitôt somnolent et euphorique. Quand il descendit de l'ambulance, il rigolait tout seul, en pensant aux envies de meurtres qu'il aurait voulu commettre quelques minutes plus tôt. Tout ça lui paraissait bien dérisoire.



codes par shyvana


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