Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €


Unforgivable /!!!\ CLOS
Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 4 Nov - 18:19

Si tel est le désir du chat alors … Lecter y pliera bon gré mal gré. Au fond il n’a pas son mot à dire sur le sort de Mancini ; même s’il meurt d’envie de passer quelques heures en tête à tête avec ce détritus humain, il a promis de le laisser au Croque Mitaine et n’a qu’une parole. C’est un reniflement sec, un brin vexé qui échappe au Clown en réponse aux propos de son second mais il devra faire avec. Chacun règle ses comptes comme il l’entend c’est ainsi et après une telle insulte, Boogie mérite amplement de jouer avec sa proie de la façon qu’il jugera la plus appropriée. Au mieux, Jason se tiendra éloigné de tout ça, se mentira jusqu’à oublier la présence de l’Italien sous ses pieds. La raison ? Fort simple, il faudrait une seule malheureuse et nouvelle apparition de la créature folle pour descendre et arracher les membres, les organes du coupable … La gorgone n’a aucun principe, il ne tient pas parole et se fout des conséquences de ses actes. Elle ne pense plus, bête hideuse et solitaire qui ne s’entoure de rien hormis d’un manteau de ténèbres bouffé par les vers. Plus de principes, seulement la vengeance et sa saveur qui lui tapisse la gorge comme le plus doux nectar, seul capable de satisfaire sa soif. Lecter ne peut pas évoquer cette éventualité, il ne veut pas que Boogie doute et voit en lui un être capable de le trahir pourtant … pourtant le Clown en est capable. Trop, même si rendu à un tel état il est à peine maître de lui même, tellement loin de ses promesses qu’il tient toujours quitte à jouer sa vie. Sur le Clown, le Croque Mitaine peut compter mais sur l’être de cendre … personne ne le peut.

« Deux heures selon Alonso. » Répond-il, aussi léger qu’il puisse dans ces circonstances. Ébranlés mais toujours trop fiers, trop têtus pour avouer un malaise quel qu’il soit. Avant de pourvoir se reposer sur l’autre, les bêtes ont se sont élevées seules, débrouillardes et obstinées, solitaires jusque dans leurs sombres jours et c’est sans une main tendue avant cette nuit pluvieuse qu’elles ont tracé leur route. Aujourd’hui, elles s’autorisent quelques écarts mais demeurent en retrait, plus volontiers menteuses et dissimulatrices. On ne dit pas qu’une chose cloche dans ce monde, ça va toujours plus ou moins. Tant qu’il y a de la vie, il a de l’envie n’est-il pas ? On se drape dans son petit orgueil et une fierté très mal placée pour le coup, on ignore jusqu’au hurlement des carcasses souffrantes, on ronronne et siffle … Que c’est stupide et immature de mentir à ce point. Il peut bien serrer le fauve contre lui, le reptile n’est pas complètement rassuré et il ne le sera sans doute plus jamais. Des rouages grinçants se sont activés, mécanique jamais utilisée que celle de s’inquiéter réellement pour une personne, et par l’enfer que cette sensation est déplaisante. Jason ne s’est même jamais soucié de lui même, il n’a pris soin que d’animaux qu’on ne lui aurait jamais volé car ils ne le quittaient pas, ils n’allaient nul part sans lui mais les hommes, les gens en général il n’avait pas à s’en occuper. Faire confiance, c’était l’idée et qui sinon le Croque Mitaine pour échapper à tout ? On ne s’en prend pas aux monstres, on les craint et jamais on ose lever les yeux sur eux … qu’est-ce qui a déraillé ?

Peut-être qu’il n’y a rien à comprendre, qu’il ne faut simplement pas chercher car le monde est peuplé de cons qui ne mesurent pas l’ampleur de la vague qu’ils soulèvent et qui leur retombera dessus ; la pieuvre aura le temps de l’apprendre. Plus jamais … eux vivants, elle ne sera plus présente dans cette ville. Elle va brûler, la créature l’a annoncé et ne reviendra pas dessus. Parlant de brûler ; il cuirait donc de l’intérieur ? C’est bien possible, mais il ne le sent pas. C’est vaguement que Lecter hausse les épaules et renouvelle un soupire sur les cheveux bruns. « Un détail Boogie … trois fois rien. » Murmure-t-il, inconscient jusqu’au bout des ongles. Tu ne vois rien venir pauvre fou que tu es. Les artistes dessinent chacun une œuvre, de quoi faire naître quelques images tordues et de savoureux cauchemars. Volée grise qui traverse les iris noires à l’évocation d’une marionnette dont il rêve de briser les ficelles, à laquelle il aimerait trop tordre les os jusqu’à la rupture et se repaître du craquement de chaque articulation. Non monstre ! Tu as eu ton heure et cette proie n’est plus la tienne, elle ne l’a jamais été. « J’attends de voir avec impatience, oui. » Sifflement léger, mensonge d’enthousiasme parfait pour dissimuler cette rage sourde et cette envie de détruire l’Italien lui même. Maudite horreur … pourquoi la pieuvre t’a-t-elle arraché de ce sommeil ? Comment se débarrasser de toi maintenant que tu as acquis tant de liberté ? Du bout des doigts il effleure l’épaule du Croque Mitaine, fait tomber le rideau sur cette scène tordue. « Dors maintenant, je veille. » Puis il se tait, tend l’autre bras pour éteindre le chevet. La chambre se tapisse de noir et de bleu, invoque une somnolence qui se veut rassurante car les bêtes sont ensemble et rien ne les éloignera. Ah, es-tu toujours aussi sûr de ça ? Pas autant qu’il le voudrait, c’est bien ça le problème.


[...]

61SBxtE-64o?version=2&hl=fr_FR&rel=0


Le silence est tombé, un calme plat dans le repaire et la chambre mais sous une chevelure verte cogne un rythme martial qui refuse de baisser en intensité. Les yeux noirs se sont fixés dans le fond de la chambre plongé dans l’ombre comme s’ils attendaient de voir quelque chose, quelqu’un en surgir et c’est à peine si les paupières se baissent de temps à autre. Le Serpent veille. Une chanson étrange se fait entendre, d’abord très faible puis elle monte, sonorité étrange d’un rituel de magie noire. Berceuse diabolique, le Clown sait trop qu’elle est tout sauf réelle, pur produit de son imagination que la drogue tord de plus belle. Il ne dort pas, c’est sûr ou si c’est un rêve il a foutrement l’air vrai.
Battement de cils, la pièce disparaît sous un halo rouge et lorsqu’il lève la tête c’est le cadavre de Mancini qu’il observe, pendu comme un pantin vermoulu au plafond. Des câbles luisent, l’Italien est prisonnier d’une toile complexe, ouvert du nombril au menton et délesté de ses organes. Oeillade sur le long couteau poisseux à sa main gauche duquel goutte le sang en un ploc ploc régulier, il a donc détruit ce fautif lui même ? Non. Il délire … Lecter secoue la tête, retrouve la chambre et le souffle régulier du chat contre sa poitrine. Il soupire, pourrait en rire si la vision n’était pas aussi improbable.

La musique bizarre devient plus forte, lui tire une grimace car elle éveille une affreuse migraine. Lentement les paupières se ferment, tempes massées longuement mais sans aucun effet sinon une douleur cuisante qui laisse au balafré l’impression que son cerveau fond sous l’effet de sa propre chaleur. Depuis quand ses trips sont-ils mauvais ? Depuis quand ne sont-ils plus drôles ? Depuis cette nuit ; depuis qu’il brûle comme au bûcher. Les cils se soulèvent, le Clown se fige. Le décor a une nouvelle fois changé … Il reconnaît le sous-sol d’une maison abandonnée, les draps noirs d’un lit mais la centaine de bougies bleues qui l’entourent n’a rien de logique. Assis au bout du couchage Jason observe les flammes dansantes au son de cette chanson qui ne se tait pas, lui martèle l’esprit. Ça grince comme un vieux tourne disques, des ongles sur un tableau jusqu’à lui donner la nausée. Froissement de tissu derrière, pas le temps de pivoter que deux mains glacées couvrent ses épaules et un sourire tire ses lèvres. Te voilà bête noire, où étais-tu avant dans ce délire qui n’a pas grand sens ? Le Clown ferme les yeux lorsque des doigts longent son cou, épousent son menton pour incliner sa tête vers l’arrière. « Tu t’égares, comme toujours Jason. Si peu sérieux … » Murmure la voix contre son oreille, ronronnante et lascive. « Un peu plus un peu moins, quelle différence ? » Rit-il, se laissant aller contre la poitrine derrière. « Tu te fous de tout. » Il n’ira pas nier, hausse vaguement les épaules comme on plaide coupable. Trop froide cette main contre sa joue cuisante, qui l’oblige à tourner la tête. Ce sont des crocs aiguisés qui se plantent dans sa lèvre, mordent et des griffes acérées qui lacèrent son cou à tel point que pour la première fois Lecter ne vit pas l’instant avec délectation. Repoussant l’autre bête dans un sursaut il plaque les doigts sur sa bouche, sent l’entaille profonde voir un morceau de chair manquant. « Non mais qu’est-ce qui te... » Sa phrase meurt à la vue d’un corps qui lui fait face, un genou sur le matelas, couvert de lambeaux de papiers noircis et déchirés, un bras à l’alignement vrillé, un sourire à demi déchiré et des yeux comme deux puits rouges d’où s’échappent des larmes sanglantes. « T’avais pas le droit Jason, tu avais promis. » Il avale de travers, comprend vaguement qu’il ne devait pas toucher à la proie du fauve. Ce … zombie qui le dévisage lui en veut à mourir. Mais n’est-il pas le maître après tout ? N’est-il pas encore celui qui décide ici ? Le tyran du Sud ? Pourquoi cette impression d’être aussi coupable que Mancini alors ? Pourquoi recule-t-il lorsque le visage dépourvu d’azur approche et souffle ce vent polaire contre ses lèvres ? « Traitre. »

Il sursaute, cligne des yeux à plusieurs reprises pour chasser cette vision. La mélodie lugubre est assourdissante, la chaleur étouffante et chaque muscle tétanise. Vivement le Clown tourne la tête, le chat est toujours contre lui. Ce n’était qu’une foutue hallucination, un fantôme née des drogues et de l’hyperthermie. Tu vas claquer si tu ne fais pas quelque chose ; imbécile. Murmure une voix joueuse et mauvaise, ricanante. C’est trois fois rien disait-il, fidèle à ses fâcheuses tendances suicidaires. Mais le Croque Mitaine savait bien de quoi il parlait ; tu cuis et ce n’est pas une image. Avec autant de précautions que possible le Serpent se détache et repousse les draps pour s’asseoir au bord du matelas, récupérant au passage la bouteille d’eau qu’il n’avait pas vidée plus tôt. Il pourrait avaler de l’eau bouillante, ce serait pareil. On a vu des gens mourir de ça … mais pas les monstres ! Les monstres ne meurent pas. Oh essaie donc de te convaincre Jason, tu restes humain par le métabolisme ne t’en déplaise. Et sans souffrir, le Clown commence à sentir ses membres raidir, entend sa respiration siffler et raccourcir sous cette chanson qui refuse de se taire. C’est sans aucun doute le pire épisode que les bêtes aient vécu, un sale coup de couteau dans le dos mais plus encore, elles sont ici dans l’obligation de faire face à leur propres reflets, à des états que leurs âmes noires n’auraient jamais dû vivre. Le serpent doit refroidir, il devrait mais ne veut pas s’éloigner du chat. Une affaire de choix … il a promis de rester, de veiller sur son sommeil. Il ne sera pas un traître, pas pour Boogie. La bouteille vidée, il se recouche sur le côté et referme une main sur celle du Croque Mitaine. « Les monstres ne meurent pas ... » Peut-être pas, pas si facilement mais là ça n’a rien d’une balle perdue qui troue la peau ou d’un bras cassé, c’est aussi vicieux qu’une seringue pleine de venin qu’on s’injecte sur un coup de tête. Ne pas dormir, ne plus dormir, pas tant que le céphalopode ne sera pas carbonisé.

« Toi, crime, toi, ruine et deuil, toi qui te nommes ... » Un murmure comme à lui même, quelques vers racontés pour passer le temps, chasser Morphée et qui semblent annoncer de plus belle la fin des Italiens coupables. Tu sombres mon vieux, tu t’endors. Non, il ne veut pas dormir ! Il ne se laissera pas avoir. « Haine, effroi, guet-apens, carnage, horreur, courroux ... » Ce n’est pas Morphée qui tend les bras et te guette Lecter, c’est l’inconscience, le comas, tu n’es qu’un homme de chair et de sang. Les monstres ne meurent pas ! Dans les livres non, mais dans le monde réel ça arrive. Si tu en étais tellement certain, tu ne te serais pas précipité chez la pieuvre pour le chercher, tu aurais attendu et n’aurais pas eu le cœur serré en recevant des paquets encore et encore malgré leur contenu. La chambre s’efface en paysage floue et un cœur s’emballe d’avantage. La gorge du Clown se serre comme sous une main qui l’étrangle. « C'est à travers l'azur... que tu t'abats sur nous ... » à peine audible ce chuchotement, presque douloureux. Tu as misé sur le mauvais cheval, bad choice dirait l’autre. Tu aurais dû préférer la douche froide ou un tour dehors sous la neige. Lève toi crétin !
Ha il faudrait … la bonne blague. Bouge ! A-t-il le choix ? Plus tellement.

Effort énorme de pousser le corps à bouger, se lever. Le vertige est tel une fois debout qu’il s’écrase contre le mur en bousculant un meuble, doit s’y appuyer pour espérer rejoindre la salle de bain. Un pied devant l’autre, allez avance ! Troisième fois qu’il se trouve dans une douche en moins de trois heures, jamais pour les mêmes raisons ceci dit et cette fois c’est la douche glaciale. La différence de température est vécue comme une chute au milieu d’un tapis de punaises ; ça pique, agressif et ça lui bloque la respiration. Il faut au moins ça, ça va passer … ça va passer … Le Clown se laisse glisser contre le mur carrelé, bientôt assis au fond de la cabine avec pour l’accompagner sa vilaine musique de sorcière qui ne s’arrête plus. Une minute, deux peut-être avant de pouvoir aspirer convenablement un filet d’air et de voir les lieux reprendre leur aspect normal. Les joints, la robinetterie, ça redevient net.
« Les monstres ne... meurent pas. » Espèce de malade.          

:copyright: Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 5 Nov - 15:17



Deux heures - à peu près - passées dans une étuve, enfermé dans une combinaison de vinyle - matière réputée pour ses capacités hautement isolantes c'est connu, non, ce n'est pas trois fois rien...vilain menteur. Aussi vilain menteur que lui, songe acidement Boogie. Il ne vaut pas mieux. Il arbore une attitude volontairement nonchalante et détachée pour ne pas avoir à se concentrer sur la voix de son ego meurtri ou à repenser qu'il a été réduit à l'état de simple sac de viande ou moyen de pression. Il ne s'est pas comporté comme une banale victime et, insoumis, il l'aura été jusqu'au bout même quand l'inconscience le guettait, lui tendait des bras confortables dans lesquels il aurait été salvateur de se refugier. Pourtant, un arrière-goût amer tapisse son palais, celui de la défaite. Quiconque l'approchera dans les jours ou les semaines à venir aura tout intérêt à marcher sur des oeufs car le Croque-Mitaine ressent au creux de son estomac une envie furieuse de tuer. Ca ne l'avancera pas de se défouler sur des innocents, des tiers qui n'ont rien à voir avec ce qu'il s'est passé mais ça aura le mérite de lui faire vomir à travers la mort cette fureur qu'il n'a du que trop contenir. Et il y a ce besoin malsain de jeter une lumière crue sur ces heures sombres dans le seul but de voir Jason exploser et ravager ces foutus mafieux jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Mais ça ne sera pas le Clown qui déferlera comme une vague mauvaise et parce qu'il possède lui aussi un monstre paré de ses vices exacerbés jusqu'à la démence, Boogie sait à quel point c'est confortable et facile d'y céder. Tout devient blanc, d'une luminosité céleste. Plus rien n'existe à part le désir de se repaître sans jamais éprouver la moindre nausée. Le fauve se blottit de plus belle, cherchant dans cette dangereuse chaleur qui émane de Jason un moyen d'écarter l'indifférence arctique dont il pourrait se faire esclave. Dans cette cellule, Boogie sait qu'on lui a arraché quelque chose, il y a abandonné un petit morceau morceau palpitant de lui. La question à se poser maintenant c'est, quoi exactement?
Berceuse sifflante qui l'invite à lâcher prise. Inconscient... murmure-t-il d'une voix qui s'ensommeille. Mises en garde qui affluent, conseils qui se bousculent à ses lèvres pour éviter de retrouver un Clown inerte à côté de lui ou raide au sol en se réveillant. Il pourrait trouver un bon mot à lâcher...lui, le glacial Croque-Mitaine, qui s'est pris une hypothermie et le bouillonnant Lecter qui se retrouve à subir les affres d'une hyperthermie, la belle ironie que voilà. Mais tout ce qui s'échappe de sa bouche ne sont que des menaces et des promesses de profanation de cadavre chuchotées d'une voix endormie. Si tu me claques entre les doigts, Jason, je te jure que je te giflerais jusqu'à détacher la peau de tes joues...je te viderais comme une truite et je t'arracherais la tête... C'est pas la première fois qu'il le jure et malheureusement pas la dernière. Les actes inconsidérés succèdent aux actes inconsidérés et si le second n'agissait que pour préserver le leader du Sud, maintenant, c'est la Bête qui redoute de perdre sa seule semblable. Seul, les ténèbres n'auront aucune saveur.

Sommeil sans rêves dans lequel le fauve sombre mais non dénué de désagréments. Le froid et le chaud s'alternent quand ce n'est pas l'angoisse de la solitude qui l'éperonne après une tiédeur rassurante qui l'enveloppe. Le sommeil naturellement léger du Croque-Mitaine l'alerte du moindre mouvement près et autour de lui mais c'est une fatigue bien plus forte que ses réflexes qui embrume sa conscience et étouffe sa paranoïa. Il n'y a aucun ennemi ou gêneur dans cette pièce, les spires de l'assoupissement s'enroulent de plus belle, détendant ses muscles, gardant les paupières closes et l'esprit nébuleux. Dors, monstre, les villageois ne débarqueront armés de fourches et de torches pour t'arracher de ton monde infernal et te jeter en pâture dans le leur.

Quelqu'un se heurte à quelque chose dans la chambre et le raclement des pieds d'un meuble au sol allume un signal d'alarme sous le crâne du Croque-Mitaine. Immobile, Boogie ouvre un oeil puis l'autre pour ne voir qu'une place creuse à peine tiède sous sa paume. Les brumes du sommeil se déchirent lentement, voile soyeux se soulevant pour laisser réapparaître le monde du réel. Lentement, la Bête reprend ses marques, dépouillant ses sens du vide ouaté généré par le repos. De l'eau coule dans sa salle de bain et venue de nulle part, une vague fraîche effleure sa peau. C'est en un réflexe stupide et routinier que Boogie se redresse un peu trop rapidement pour un corps brisé. Grognement douloureux qu'il étouffe en se mordant la langue, souffle coupé et main plaquée sur son flanc en dégradé de bleu et de mauve. Repoussant les draps, il se lève avec la désagréable sensation qu'on a lancé des poignées de sable dans ses articulations. Ses gestes sont navrants d'une mécanique saccadée et grippée. Les yeux pâles volent du lit, à la bouteille vide au sol, au meuble légèrement déplacé et à la porte entrouverte. Mais qu'est-ce-qu'il fiche? Boogie devrait se rallonger, ne pas bouger, se rendormir mais le Clown n'aurait pas déserté sans une raison valable. Trois douches en quelques heures, c'est suspect. Et il y a cette impression de fraîcheur bien trop tangible qui l'enveloppe, cette gêne qui fait froncer le mufle de la Bête. S'arrachant de son lit, le Croque-Mitaine se dirige vers la salle d'eau.
C'est au ralenti que Boogie voit sa main se poser sur la surface froide de la porte. Aucune vapeur ne s'échappe de la pièce derrière et c'est un froid surnaturel qui pénètre sa peau pour s'enfoncer en pluie d'aiguilles dans ses os. Maudite paranoïa qui a le don d'échafauder les scénarios les plus catastrophiques. Doucement, il pousse la porte du bout des doigts. Le son de l'eau qui coule se fait plus clair et il lui faut une seconde pour remarquer la forme assise dans le bac de la cabine de douche. Un fluide glacial ralentit la course du sang dans les veines du Croque-Mitaine, figé, son regard clair remonte le long des jambes étendues jusqu'au visage aux pupilles fixes. Du plomb leste ses jambes, du coton envahit sa gorge et alors qu'il s'avance d'un pas mal assuré, c'est un grondement de rage qui secoue la Bête. Echange interminable où l'azur ne se heurte qu'à un mur. Une main osseuse l'étrangle, enfonçant ses phalanges dans sa gorge. Battement de cils au-dessus des abysses qui en chasse le vide et dissipe le spectre d'une inconscience de laquelle on ne peut sortir.

Les monstres ne meurent pas...à condition qu'ils ne fassent pas n'importe quoi. S'avançant jusqu'à la cabine de douche, Boogie tend les doigts de sa main valide, laisse l'eau couler sur sa peau. Glacée bien évidemment le contraire aurait été étonnant. Comme une envie de tenter le choc thermique? lâche-t-il d'un ton pincé en baissant un regard sévère. Bon sang, mais tu veux vraiment me faire crever ou me rendre complètement dingue ou bouffer ce qu'il me reste de raison miette par miette. D'un geste, il tarit le pommeau avant de s'agenouiller, fronçant brièvement le nez sous l'élancement de ses côtes. Ecartant de l'index les mèches verdâtres collées au front du Clown, il secoue lentement la tête en soupirant. Incroyable à quel point tu peux faire preuve de discernement à mon égard et te foutre complètement de toi. Veiller sur moi...mais quand comprendras-tu que veiller sur moi sous-entend veiller un minimum sur toi? Ce qui atteint l'un atteint l'autre et personne n'a envie de connaître les répercussions provoqués par la perte d'un de ceux-là. Certainement pas les principaux intéressés. Etirant le bras derrière lui, Boogie arrache à un portant une serviette éponge qu'il pose sur ses genoux avant de refermer la main sur un poignet froid et de tirer Jason à lui. Restes pas là. souffle-t-il en enroulant la serviette autour de ses épaules. Pourquoi tu ne m'as pas réveillé? Et ne me sors pas "parce que t'en avais besoin". reprend-il d'une voix plus calme en s'écartant pour pouvoir happer les iris noirs. Tu penses sincèrement que je me serais senti mieux en te trouvant raide ou inconscient dans le fond de ma douche alors que... Levant les yeux au plafond, il hoche la tête ravalant la fin de sa phrase avant de se passer la main sur le visage. C'est franchement pas le moment de me laisser tomber en jouant les suicidaires.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 5 Nov - 15:46

Incroyable comme s’éloigner du repaire fait descendre la pression, rend l’air moins lourd. Il a beau y vivre depuis longtemps, Alonso n’est pas devenu le plus facile à trouver dans le Sud par hasard. Autant que possible, il a choisit d’être l’intermédiaire, celui auquel on ramène les informations et qu’on apprécie de croiser dans un bar. Lorsqu’il se trouve au repaire -et plus particulièrement en temps de crise- le Cubain tâche de s’en éloigner soit en s’enfermant dans ses quartiers, soit en allant bricoler au garage. Par égoïsme au début, il se tenait volontairement en retrait lorsque son patron explosait et laissait au Croque Mitaine l’honneur (la malchance?) de prendre autant l’acide que les coup et de subir les colères de Jason. Il se foutait bien du sort du second à l’époque, il pouvait mourir ça n’avait pas l’ombre d’une importance puisqu’ils étaient tous logés à la même enseigne. Des objets remplaçables. Cette nuit le Cubain songe qu’il a eu tort, qu’à se tenir loin pendant si longtemps il n’est pas et ne sera plus jamais capable de faire face à la cendre, à ce noir étendu chez Jason comme une tache d’encre sur du papier. C’est bien trop tard maintenant, toutefois il semble être en mesure de travailler avec Boogie dans une entente réelle, ce n’est pas une mauvaise chose. Ils ne seront pas trop de deux pour arrêter les apparitions cendreuses … non vraiment pas.

Tirer sur des bouteilles, c’est innocent. Ça ne fait de mal à personne et ça détend. On passe ses nerfs, on crache sa hargne à coups de balles et on vide l’alcool sans plus penser. Le capot est ouvert et déjà le flic se penche sur les armes pendant que le Cubain se pose sur l’avant de l’épave voisine, bouteille en main. Il faut oublier, un minimum pour repartir du bon pied et chasser ces rires qui ne font que tourner en boucle. C’est déjà arrivé à Cimarro, après leur passage au restaurant il lui avait fallut plusieurs jours pour chasser la voix rouillée de sa tête, oublier cette facette de Lecter que ni lui ni Boogie n’avaient trouvé agréable à l’oeil … agréable tout court en fait. L’enthousiasme de Gaunt est presque communicatif et n’est pas sans tirer un sourire au géant. « Nan même une nana en période de solde est pas aussi hystérique. » Taquine-t-il, le goulot au bord des lèvres. Moment où le ripou sort une réplique venue de … de personne ne sait où, Cimarro le premier. Un sourcil levé de manière interrogative, il attend une éventuelle information mais il faut bien admettre que sa culture cinématographique est tout bonnement ...inexistante. « Bah tu sais dans la favela on avait pas la télé, et quand je suis arrivé à New York j’ai passé mon temps dans des arènes, alors niveau film je suis franchement pas calé. » Le Russe lève les deux mains, signifiant qu’il n’est guère mieux. « Et ce n’est pas en camp militaire qu’on passait du temps devant des films. Quelques documentaires et encore ... » Le Cerbère hoche la tête, comme compréhensif et reprend une gorgée. « J’avoue ma faiblesse. » Si c’en est réellement une. En fait, à bien y penser il n’a pas beaucoup de distractions et n’en a jamais vraiment eut. Là bas, chez lui on se contentait d’un feu de camp, d’une guitare et on chantait en regardant danser les filles. C’était simple, terriblement. Et ça a quelque chose d’étrange de se retrouver là, quatre types qui se connaissent, mais ne savent rien sur les autres. En fait, personne ne connaît son voisin dans ce monde. Même les trois premières têtes ne racontent pas leur vie.

Deuxième fois que Bob manque de tuer ce pauvre Zachary à coup de surprise et le Russe lui tapote sagement le dos, l’air de dire : tu t’y feras. Promesse de traîner un jour le gamin en ville, de lui faire découvrir des évidences et la vie peut-être. Depuis quand Bob est-il avec eux déjà ? Peut-être un an, six mois ? Alonso n’est plus certain de le savoir. « Sérieusement Bob, j’me demande parfois pourquoi tu as foutu le nez chez nous. T’as pas un fond bien méchant. » Le joufflu semble hésiter, il faut dire qu’il n’est jamais bavard au repaire, toujours le premier à obéir aux ordres, à suivre Lecter lorsqu’il le demande, il s’exécute sans broncher. Il ne semble pas avoir beaucoup de personnalité, mais peut-être qu’il n’ose simplement pas se mettre en avant. « Ben, les flics me cherchaient et en prison j’aurai pas fait long feu. Mon père disait que j’étais la honte de la famille et m’a jeté dehors … Le sud, c’était ma dernière chance. » Une chance … Quelle drôle d’idée. Septique, Cimarro se lève et fouille la caisse d’armes improvisée, grimace face à un beretta qu’il s’empresse de jeter plus loin. Assez d’allusions latines pour ce soir. 44 Magnum … un sourire amer tire les lèvres du géant lorsqu’il le choisit. « C’est Lecter qui m’a apprit à tirer avec la même arme y’a huit ans, c’est pas si vieux quand j’y pense. » Comparé aux deux autres c’est certains mais on ne lui a pas réellement laissé le choix pour tout dire. « Franchement comme prof … il est nul. Mais dans l’idée, ce dingue te feras viser juste que tu sois débutant ou pas. » Il rit à peine, secoue la tête. Il était arrivé en ville avec deux mains capables de briser des os, une force de la nature mais sans vrais bagages sinon sa rage, la révolution dans les veines et l’envie de bouffer ceux qui se plaignaient des petites promotions pendant les magasins quand chez lui, à Cuba on crevait de faim sous des tôles. La langue locale il la parlait mal, juste de quoi comprendre les grandes lignes lorsque Jason lui était tombé dessus mais il n’avait pas eu le temps de se reposer sur ses acquis, tout s’était enchaîné à la vitesse de l’éclair et il avait pris le train en marche, au sens figuré cette fois. « Au fait Zach‘ ... » Dit-il, chargeant le barillet. « Tu disais, quand t’auras du fric. Tu va bientôt en avoir au point de plus savoir quoi en faire ... » Il le referme, le fait tourner et lève les yeux au ciel une seconde, presque pensif. « En fait, ça plus le reste. »

Drogue, accès dans des zones particulières, des tarifs VIP, du fric et peut-être même un appart, Lecter ne manquera pas de le couvrir de tout après ce qu’il a évité. S’il bosse bien par la suite, il a tout à y gagner mais autant à perdre dans le cas contraire. Cela étant, Cimarro ne s’inquiète pas une seconde du sort de Gaunt. Les types dans son genre sont des limiers, ils flairent les bons coups et bosser avec Lecter est une assurance de se la couler douce lorsqu’on ne risque pas sa peau. Ils ne manquent de rien, certains sont même mieux payés que des fonctionnaires moyens et mis à part le souci de vivre en risquant de prendre une balle (entre autre) pour pas grand chose lorsque le balafré est de mauvaise humeur, la horde n’est franchement pas à plaindre quant à sa situation financière.

« Fais pas cette tête ! Y’a bien un domaine où tu dois pouvoir nous surprendre mon p’tit Bob. » Lance-t-il, voyant la mine un brin déconfite de leur cadet. Il a de quoi se sentir un peu piteux à ce jeu là c’est vrai, mais dans la bande tous finissent par montrer un talent, un petit quelque chose qui pourra faire la différence. Jason a certainement vu un truc, sans quoi ce pauvre Bob boufferait déjà les pissenlits par la racine … « Tu parlais des flics, t’avais fait quoi comme connerie ? » L’autre semble se mordre la langue, gratte ne seconde sa joue ronde et finit par lâcher d’une petite voix. « Du poker jamais très légal. Disons à l’arrière des bars, pendant des soirées privées ou ce genre de trucs ... » Le géant laisse filer un petit sifflement. Il n’aurait pas imaginé ça, Bob n’a pas forcément l’allure du joueur, plutôt celle du geek mais l’habit ne fait pas toujours le moine. « Ouais, les flics aiment pas trop ça quand c’est pas dans un casino ; puis c’est traître comme truc. Tu gagnes aussi vite que tu perds à ce jeu là. » Un jeu qu’il n’affectionne pas plus que ça, il suffit d’un rien pour se faire plumer. En fait, honnêtement le Cubain déteste le Poker depuis une certaine partie contre un certain Clown insomniaque. L’autre était bien trop menteur et habile avec des cartes pour perdre.
Soudain, Alonso réalise les yeux ronds du gamin posés sur lui, comme perplexes. « Ben quoi Bob ? » L’autre sursaute presque, regarde vivement le sol sous ses pieds. « Heu non rien c’est juste que … j’ai jamais perdu une partie alors ... » Cimarro éclate de rire, c’est presque touchant une telle humilité dans cet univers de bêtes sauvages. « Et bah tu vois, t’es pas sans talents. Essaie de mettre un raclée à Jason un de ces quatre, pour me venger. » Il fallait juste le dire, c’est facile. Sourire aux lèvres, le géant se pose à nouveau sur le capot qu’il occupait et hèle le policier. « Tu ouvres le bal ? Qu’on voit la bête à l’oeuvre. » Au fond Gaunt aura peut-être trouvé sa vraie place. Une autre bête parmi les bêtes ...  
© Jason L.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 5 Nov - 21:06



Le regard de Gaunt passe d'un visage perplexe à un visage surpris avant de pousser un long soupir théâtral en gonflant les joues. Je suis donc le seul à avoir eu une enfance banale avant de mal tourner et de devenir flic? balance-t-il innocemment. Toi, t'as des excuses. T'es peut-être trop vert pour avoir connu l'avant Black Out. dit-il en se tournant vers le dodu décidemment bien trop discret à son goût. Même si Zachary est à des années-lumières d'être le good-guy que l'on s'attend à rencontrer en voyant une plaque de flic, les années passées avant le black-out avaient été on ne peut plus idylliques. Lorsqu'il jetait un oeil à cette époque révolue, morte et enterrée à l'instant où toute électronique avait cessé de fonctionner, il a l'impression que ça remonte presque à un temps où les dinosaures foulaient la Terre. Les soirées passées à ingurgiter une quantité astronomiques de bons films américains (combien de fois s'est-il vautré la filmographie intégrale de Eastwood que son paternel idolâtrait encore plus que Dieu le Père), les vacances à camper en pleine cambrousse ou les virées dans le désert. C'était pas si merdique que cela comme vie, au final. Jusqu'à ce que le Black Out oblige à évoluer, à survivre parmi les hyènes au point d'en devenir une et de ne plus jamais quitter cette peau.
En parlant de hyène, si les deux géants et Zachary ont tous les aspects des mecs pas fréquentables, on peut pas en dire autant du poupon qui les accompagne. Et c'est d'une voix pas très assurée que le joufflu répond à la question du Cubain, à savoir mais bordel, qu'est-ce-qu'il fout avec Lecter alors qu'il aurait plus sa place dans une cantine pour gamins à servir de la purée et des petits pois avec un sourire. Tapotant sa lèvre inférieure avec le canon de son Smith et Wesson 29 (le même que Clint dans Dirty Harry, héhéhé), Zach' écouterait presque avec attention ce que le dodu révèle. Honte de la famille, il s'est fait éjecté par son père. Le flic ne peut s'empêcher d'esquisser une moue. En bon texan, on a fait que lui rabacher à quel point les liens du sang sont les plus fiables. C'est donc plus par défaut que le joufflu s'est retrouvé ici, pas par choix. Ca explique ce décalage entre les sauvages de la horde et ce bonhomme qu'on aurait presque envie de prendre par l'épaule et de rassurer.

Avec un bruit de métal, Cimarro fouille le coffre rejetant rapidement un Beretta, le même qui rappelle trop le boulot à Zachary. Finalement, le Cubain opte pour un .44, le grand frère de son S&W, et un sourire rayonnant apparaît sur le visage du ripou. Les grands esprits se rencontrent, hein? Quand Alonso annonce que c'est avec ça qu'il a appris à tirer, Gaunt laisse échapper un sifflement. Commencer avec ça, c'est hard quand même. M'enfin...vu la taille de tes bras qui font de la concurrence à mes cuisses, le recul et le poids n'ont pas du te poser de problèmes. Considérée à sa sortie comme l'arme de poing la plus puissante, le recul a de quoi vous luxer une épaule. On peut pas la jouer à la gangster avec un flingue comme ça. Gaunt a eu l'occasion de voir une unique fois un adolescent crétin qui a osé profaner une telle arme avec ses dix doigts dégueulasses. Brandissant l'arme d'une seule main, le coude bien trop lâche et l'air aussi débile que suffisant, face à ce bas de plafond, Zach' a su avant même qu'on ne le menace qu'il n'aurait absolument rien à faire pour maîtriser le petit sauvageon. Et ça n'a pas raté. Le poids de l'arme s'est rapidement fait sentir au bout du bras qui s'est mis à trembler. A partir de là, c'était foutu d'avance pour le môme. Tir approximatif capable de rater un rhinocéros dans un couloir, la main qui s'élève en l'air en même temps que la détonation retentit et l'épaule qui se démet toute seule. C'est avec des joues encore luisantes de larmes d'hilarité que Gaunt avait jeté le petit malfrat dans le commissariat en l'appelant le cow boy du ghetto.
L'interpellant de nouveau, Cimarro annonce de but en blanc à Zachary qu'il n'aura plus de problèmes d'argent. Les billets verts vont pleuvoir au point de ne pas savoir quoi en foutre. C'est mal jugé le gugusse et son don certain pour dilapider le moindre dollar en tout et n'importe quoi. Moi? Pas savoir quoi faire de mon pognon? Zachary éclate d'un rire franc et clair. Entre la drogue, ses soirées dignes d'un empereur romain décadent, les achats compulsifs et le simple plaisir de voir une bande de clodos se battre pour une ridicule liasse de biftons, c'est pas les occasions de claquer du fric qui manquent. La seule chose qui le chiffonne un peu, c'est le rackett. Est-ce-qu'il rackettera encore les prostituées et dealers qui croisent sa route. Même pas deux secondes de réflexion...évidemment que oui. Ca c'est du bonus, ça appartient au domaine du loisir, c'est pour le "beau geste", qu'on ignore pas qui porte une plaque dans les rues de New-York et que la loi c'est lui. Plus le reste, précise le Cubain. Léger froncement de sourcils intéressé, si cela inclus avoir accès à des zones que Gaunt n'a jamais pris la peine de fouler par crainte de se faire plomber, c'est encore mieux. Se promener dans le Sud dans les endroits relativement safe pour sa peau, ça risquait de le lasser à la longue. Et un Zachary lassé, c'est un Zachary qui empoigne la queue du diable à deux mains pour tirer dessus comme un bourrin dans le seul but d'avoir sa giclée d'adrénaline quotidienne. On va m'offrir un guide spécifique pour que je sache à tout ce que j'aurais droit? On parle bien d'avantages en nature, là? N'est-ce-pas?

L'attention se tourne de nouveau vers le joufflu qui n'a pas l'air particulièrement emballé d'avoir trois paires d'yeux se poser sur lui. Allons, allons...il doit bien y avoir un talent caché quelque part sous cette couenne. Zachary hoche vigoureusement la tête en avalant une nouvelle gorgée de sa bouteille. Merde...mais il boit quoi là? Il remarque seulement maintenant qu'aucune étiquette ne pare le contenant. Ca pourrait être du jus de rat avec de l'acétone qu'il est en train de boire, ça ne le dérange même pas. Un vague relent d'éthanol dans le fond de la gorge...ça doit être artisanal. Complètement illégal et à rendre aveugle si on en abuse. Zachary stoppe net ses réflexions sur le liquide qu'il absorbe comme une éponge quand le mot "jeu" est prononcé. Evidemment, en bon junkie capable d'être accro à tout et à surtout n'importe quoi, le jeu en fait partie. Tiens donc, le dodu serait donc une brutasse au poker? Quand Cimarro mentionne les flics qui n'apprécient guère que le démon des cartes s'exprime ailleurs que dans les casinos bien proprets, Zachary toussote. Pas tous les flics, Cimarro. Y en a encore qui savent s'amuser dans cette ville. Perdre ou gagner, quand on dépose une liasse de billets sur un tapis vert, on attend aussi le frisson. On scrute ses adversaires à la recherche du moindre tic, de la petite étincelle au fond des yeux ou au contraire de l'air bien trop détaché pour être honnête. Et voilà que le Joufflu annonce qu'il n'a jamais perdu. Penchant la tête sur le côté, Gaunt se fige. Jamais perdu? Tiens donc. Finalement, ça pourrait être un échange de bons procédés, cette virée qu'il a proposé à ce nouveau compagnon adipeux qui se trouve soudain catapulté en pôle position des personnes à traîner dans son sillage. Un gars qui n'a jamais perdu au poker, ça pue l'arnaque à plein nez et même si on promet des billets en averse à Gaunt, les extorquer à des joueurs malchanceux ou plus mauvais que lui, ça vaut le détour.

Bon, il est temps de passer aux choses ludiques qui vident le crâne et les chargeurs. Déjà les rires de Lecter s'estompent, c'est bon signe. Voyons la bête à l'oeuvre. Le titre le fait sourire, le jour où on l'a baptisé n'est qu'un magma diffus d'images et de flashes sans aucun sens. Complètement défoncé, Zachary s'était laissé à un véritable jeu de massacre, aussi éveillé qu'un adolescent dans un jeu de tir à la première personne. Oubliées les leçons où on évalue la dangerosité de l'adversaire avant de tirer. Il n'a vu que des ennemis face à lui, des ennemis qui avaient peut-être à peine l'âge d'avoir du poil au menton mais des ennemis quand même. La drogue ingurgitée ce jour-là lui avait montré des horreurs difformes aux mains pleines de griffes sanglantes et aux yeux fous assoiffés de chair humaine. C'était rapidement devenu lui contre eux et s'il voulait pas se faire déchiqueter par ces atrocités, il avait tout intérêt à les crever avant qu'elles ne le crèvent. Alors, il a vidé chargeur sur chargeur jusqu'à ce quelqu'un lui dise de s'arrêter quand il avait abattu le dernier monstre à s'enfuir dans une ruelle.
Vidant sa bouteille d'un coup, Gaunt file au petit trot à un peu plus d'une vingtaine de mètres où il pose le contenant vide au sol avant de revenir sur ses pas. Faisant jouer le barillet plein, il le referme doucement. J'ai vu trop de cow boy le refermer d'un coup de poignet. C'est classe...très classe... annonce-t-il et il faut bien avouer que le geste ne manque pas de cachet. Mais ça te bousille l'engin. C'est déjà un petit miracle en soi qu'un S&W 29 ai survécu jusqu'à aujourd'hui, ça serait un comble qu'il termine sa carrière entre les mains d'un texan. Les siennes, en plus! T'as pas envie d'aller tenir la bouteille sur ta tête, mon Joufflu? lance-t-il d'un ton railleur au petit bedonnant en lui coulant une oeillade pleine de sérieux. Levant le bras, il couvre sa main armée de l'autre pour amortir le recul. Alignant la mire avec le goulot de la bouteille, Gaunt prend une courte inspiration qu'il bloque en armant le chien, il verrouille son coude et tournant les yeux dans la direction des trois autres, c'est avec une expression désinvolte qu'il presse la détente sans jeter un oeil supplémentaire sur la trajectoire de la balle. L'arme n'est qu'un prolongement de la main, une fois la cible définie, même les yeux fermés, on peut l'atteindre. Détonation et nuage de poudre âcre, on entend à peine le son cristallin du verre qui se brise. A vous les filles.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 5 Nov - 23:00

S’il lui claque dans les mains … c’est bien parti pour. Ou pas ? Sincèrement le Clown n’est plus sûr de rien. Il est allé très loin déjà dans les délires, a tiré sur la corde tellement de fois et pourtant … pourtant jamais il n’a été plongé dans un état pareil. Pour sa défense, la bête peut invoquer une nuit affreuse qui a mis à mal sa patience, son esprit, sa raison, tout à la fois et il faut le dire elle n’a jamais autant … souffert ? C’est sans doute le mot le plus approprié. Cette nuit elle a marché sur un fil prêt à claquer, s’est enveloppée d’un noir qui ne lui va tellement pas et a lâché une créature hideuse. Celle capable de tout, qui piétinera jusqu’à ses propres convictions. La cendres n’a pas de comptes à rendre, elle n’a pas à se justifier. Elle tuerait n’importe quel être en travers de son chemin, se rongerait les os, s’arracherait la peau si cela permet de mener à bien sa vengeance. Elle n’est que ça ; un avatar de justice biaisée aussi fou que barbare et signant son acte en lettres de sang. Lecter la croyait retombée, envolée au loin jusqu’à une prochaine fois mais il reste un pion de l’échiquier qu’il n’a pas touché. Mancini, promis à l’autre bête … Le monstre gris s’insurge, fulmine et lacère une âme qui n’a pas besoin de grand chose pour s’incliner vers le pire. Ses doigts froids et décharnés pressent la peau du Clown, sa voix rouillée lui susurre à l’oreille qu’il ne faut pas laisser le plus grand coupable sans punition. Mais le Serpent n’a qu’une parole est c’est à lui même qu’il se heurte. Aujourd’hui car auparavant il n’aurait eu aucune hésitation. Je veux je prends, je décide et je fais ; personne n’avait son mot à dire. Mais la bête ne trahira pas l’autre bête, l’offense serait autrement plus destructrice. Elles n’ont qu’elles les créatures d’écailles et de soie, elles peuvent compter l’une sur l’autre. Elles devraient ? Ou pas ?

L’eau froide ne dilue pas plus les questions que la mélodie funèbre qui tourne en boucle, la chaleur baisse trop lentement et le tout plonge le tyran dans un état de transe. Où est la réalité ? La douleur est à peine ressentie, un visage aux yeux rouges apparaît à chaque battements de cils et ça … ces notes par tous les enfers, que quelqu’un, quelque chose les arrête. Les abysses se plantent sur le mur en face qui semble onduler à cause du jet de la douche ; des circuits ont grillés peut-être, ou Lecter a touché le fond. Il ne voit pas plus la porte s’ouvrir que la main qui se tend sous l’eau, n’a aucune conscience de ce qui l’entoure. Une voix lui parvient complètement déformée, le froid cesse de couler mais il faut ce contact, cette main qui écarte les cheveux de son front pour provoquer une réaction. C’est dans une lenteur terrifiante tant il ressemble à une marionnette de ventriloque qu’il lève la tête, fronce les sourcils à une nouvelle phrase qui peine à trouver son sens. Pour se foutre de lui certes, Jason est passé maître on ira pas lui voler cette place. Les monstres ne meurent pas, pense-t-il à nouveau dans une mauvaise foi telle qu’il pourrait en sourire s’il n’était pas aussi déglingué. Reste-pas là. Le balafré penche la tête de biais l’air de demander pourquoi pas ? Mais son corps lui échappe, tiré en avant afin que le chat puisse passer une serviette autour de ses épaules. Pourquoi ne pas l’avoir réveiller ? Il vient d’y répondre seul d’une certaine manière. Quand on promet de veiller sur le sommeil de quelqu’un ce n’est pas pour l’en arracher. Il n’était pas question de déranger Boogie pour si peu. Au final, il l’aura tout de même obligé à quitter son lit. C’est un vilain raté sur toute la ligne.

Alors que … quoi ? À ces mots il consent enfin à croiser l’azur, plus ou moins soulagé de retrouver cette teinte, pas le rouge. « Je ne joue pas ... » Articule-t-il dans un murmure, remontant une main à son visage pour frotter ses paupières qui brûlent, comme ses entrailles. Il aurait dû sauter dans une baignoire ou s’enfermer dans sa salle de torture une nouvelle fois en la transformant en chambre froide, ça aurait été plus rapide que la douche. « Et qu’est-ce que tu fais debout d’ailleurs ? Ça va. C’est vraiment rien. » Tu penses sincèrement que le Croque Mitaine va te croire ? Non. Mais il faudra faire en sorte qu’il y croit. Serrant les dents, Lecter se relève malgré l’envie dévorante de rouler en boule contre le carrelage frais, y rester jusqu’à ne plus rien sentir ou entendre. L’inconscience a quelque chose de bien tentant d’un seul coup, un aspect cotonneux et invitant qui promet un repos, un temps mort. Un vilain mensonge, aussi affreux que ceux qu’ils se servent pour garder leur masque fier et sauver la face. C’est dans un nouvel effort qu’il se hisse sur ses jambes, ignore vertiges et craquements peu appréciables de ses articulations. Laissant le chat se relever, Jason quitte la cabine et alors qu’il frotte ses cheveux d’un air absent, le visage de zombie apparaît démultiplié dans le miroir brisé, crachant un « traître » aiguë que le Clown sera seul à entendre et provoquant un sursaut qui ne sera pas sans être remarqué par Boogie. Mais on ment encore, on joue son rôle bien campé dans ses bottes pour le principe qu’avouer une faiblesse, ça ne se fait pas même si elle est passagère. « Retournons au lit … » Que faire d’autre ? Retourner asticoter les mafieux ? Vu leur état ils ne sentiraient même pas une scie occupée à les découper en menus morceaux. Autant filer sous les draps, attendre un peu encore.

Le revoilà à nouveau trempé, et habillé bien sûr. Lecter soupire, précise qu’il revient vite. Le temps de passer se changer et il ne s’attarde pas plus de deux minutes dans sa chambre avant de revenir. Mais à quoi en est-il réduit, sérieusement ? Combien compte-t-il ajouter de tentatives de suicide à sa liste cette fois ? Envie de rejoindre ta tombe avant l’heure Jason ? Du tout ; il n’a pas pensé comme d’habitude, il a marché à l’instinct et il est tout bonnement fatigué. Mais dormir, il se l’interdit. Alors machinalement il s’assoit à nouveau sur le lit de manière à faire face au chat et allume une cigarette. Normale ; pas question d’en reprendre une trafiquée maintenant. « Tu n’as pas fini ta phrase je crois. » Lâche-t-il avant de tousser, songeant qu’il aurait peut-être dû retenir cette envie de fumer alors qu’il peine à respirer correctement. Quoi que, c’est ça ou s’éclater la tête dans un mur. « Juste une question avant, t’entends rien ? » Tu sais très bien que ce disque là ne tourne que dans ta tête Lecter. Il le sait, bien entendu mais ça dure depuis tellement longtemps qu’il commence à s’interroger. « Non, considère que je n’ai rien dit. » Grogne le balafré à travers une grimace, accompagnant sa phrase d’un vague geste du poignet. « Donc, disais-je … alors que quoi ? » Les bêtes n’aiment pas les non dits, pas entre elles. Pourtant cette nuit elles dérogent à bon nombre de leurs idées. Aucune n’avoue son malaise et il est pourtant bien là. C’est tuant parfois … d’être individualiste à ce point.

Il serait temps d’arrêter les frais. Mais briser la glace qui le fera ? Le serpent soupire de plus belle, ça siffle affreusement. « On a l’air malins, hein ? » S’il ne le dit pas maintenant ça ne sortira jamais et il risque d’en venir à ce qu’il refuse à savoir : trahir la confiance du chat. « Je ne le ferai pas, je pense. Mais quelque chose en moi a envie de réduire ce fruit de mer en poussières. » Faute avouée, à moitié pardonnée dit-on. « Je sais ; j’ai promis. Mais ça me vrille la tête au point que je suis bien loin de la fumée orange et des araignées maintenant … » Et maintenant ? Il y avait longtemps, franchement cette question ne manquait à personne. Le mégot s’achève, écrasé entre deux doigts et jeté dans la bouteille vide avant que Jason s’allonge sur le dos, les mains croisées sur son front. « Demain, ça devrait aller mieux. » Ou pas.             

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mer 6 Nov - 12:58



Murmure à peine audible dans le martèlement régulier de gouttes froides qui continuent de tomber à un rythme lent. Tu ne joues pas mais tu as toujours brûlé la vie par les deux bouts. Que le jour où Boogie ne pourra en stopper la combustion n'arrive jamais. C'est une façon de parler, Jason. Mais j'ai pas envie que ton inconscience naturelle t'entraîne là où je ne pourrais pas te ramener. Trop ébranlés, trop remués par cet épisode. A bien y regarder, Boogie se demande s'il n'aurait pas mieux fallu qu'ils restent dans leur costume respectif de leader et de second, que la nuit dans ce bar aux confins du Sud ne soit qu'un écart de conduite unique et jamais reproduit. Les choses étaient tellement plus simples alors. La Mafia n'aurait certainement pas réagi de cette façon ou si elle l'avait fait, cela n'aurait pas pris des proportions si énormes ni eu des conséquences telles que celles-ci. Ils n'en seraient pas là, blessés au plus profond d'eux-même, torturés par leurs propres démons intérieurs à subir les affres d'une vengeance qui les entraînent dans des ténèbres qui pourraient bien les posséder en balayant ce qu'ils sont. Epuisés et au bout du rouleau, le bleu contemple des abysses lasses et même si elles affichent un noir ô combien connu, les lambeaux déchiquetés du spectre de cendres ne sont que trop proches. La chose rampe à l'affût de la plus fine brèche pour s'y engouffrer. Ce que je fais debout? Je t'empêche de mourir de froid dans le fond d'une cabine de douche. On a quand même fait plus glorieux comme trépas, non? La main posée sur son genou, Boogie se relève précédé par Jason. Aucune mention ne sera faite sur l'état déplorable de leurs carcasses gémissant silencieusement au moindre geste esquissé. Les mouvements mécaniques et grippés savent se faire plus éloquents que n'importe quelle mise en garde. Boogie s'écarte laissant le Clown se relever et se sécher rapidement les cheveux. Un sursaut fait reculer d'un pas le balafré face au miroir éclaté de la salle de bain. Le fauve fronce les sourcils et bien évidemment, aucune réponse n'est fournie pour expliquer cette réaction. Bien que parfaitement étranger au monde des psychotropes, le fauve sait que l'état d'esprit dans lequel on les absorbe en influence grandement les effets. Le moral est loin d'être au beau fixe et qui sait ce que Jason peut bien voir. Se postant derrière le Clown, Boogie tend la main, ses doigts glissent le long de la joue pour se poser sur ses yeux, sa paume appuie le forçant à renverser la tête en arrière pour que ses lèvres frôlent une oreille. Ce n'est que ton reflet, il n'y a rien d'autre. chuchote-t-il. Que faire, si ce n'est retourner se coucher soupire Jason. Lentement, la Bête libère l'autre. Va te changer, je t'attends. Boogie le suit du regard avant de se tourner vers le miroir étoilé. Quelle déplorable comédie sont-ils en train de jouer? En apparence, ils portent un costume familier et pourtant, il est mité de toute part et ce qu'il s'en échappe n'est que cristaux de glace et quelques cendres. Il va bien falloir s'en débarrasser de ces enveloppes qu'ils s'étaient interdits de revêtir lorsqu'ils ne sont qu'à deux...

Reprenant place dans son lit, Boogie passe sa main sur le pansement sur sa nuque. Ca brûle et ça tire alors qu'il baisse la tête et que ses vertèbres grincent. Il l'avait presque oublié ce truc là. Narines pincées, c'est un désir sauvage qui crispe ses doigts sur les entailles masquées à sa vue. Sa vue se brouille et il chasse le malaise en serrant de plus belle, jusqu'à ce qu'une humidité transperce les couches de gaze. Si cette foutue marque ne lui appartient, ça, c'est à lui. Quand les pas de Jason se rapprochent, il reprend une attitude moins mortifiée, accrochant une expression neutre à son visage. Mensonge après mensonge, comédie après comédie...diantre, ça en deviendrait presque inquiétant cette manière de se comporter alors qu'il a toujours été un exemple d'honnêteté et d'intégrité face au Clown. S'asseyant face à lui, une cigarette plantée entre ses lèvres, on reprend le cours de la conversation boursouflée de non-dits et de sous-entendus à peine remarquables. Finis ta dernière phrase, Boogie...les yeux pâles se perdent dans l'étude muette des plis du drap. Jettes-moi un autre sujet superficiel, Jason. N'importe lequel. Est-ce-qu'il entend quelque chose lui demande le Clown. Un pli soucieux apparaît sur le front du Croque-Mitaine en l'entendant tousser comme un damné mais il ne fera aucun commentaire. Refermant la main sur le bras de Jason, il se penche en avant. Il n'y a aucun bruit. répond-il posément. Tu as fumé une de tes cigarettes frelatées, ce ne sont qu'hallucinations et fantasmes. La seule chose réelle, ici, c'est toi et moi.
Alors que...quoi, reprend le Clown. Il aurait été utopique de penser que cette phrase avortée aurait été oubliée. Boogie pousse un long soupir. Les iris clairs se baissent, évitant de fixer les abysses. Il a toujours été un solitaire, se débrouillant seul en ayant besoin de rien ni de personne. Ne jamais demander quoique ce soit car on ne peut compter que sur soi-même. Il est un psychopathe et il ne devrait même pas être capable de penser ce qu'il va dire. Génétiquement et physiologiquement impossible, inenvisageable pour n'importe quel psychiatre. Les monstres de son espèce ne sont que carcasse vide, inapte à gérer la moindre interaction sociale, incapable d'éprouver autre chose que de l'égoïsme forcené. Boogie se mord la lèvre inférieure, rouvrant une plaie à peine refermée, avant de relever les yeux sur le visage de Jason. Ca te travaille tant que cela cette phrase inachevée? Tu ne devines pas ce que je voulais dire? Si c'est le cas, il y a encore trop de cendres autour de toi. Posant la main derrière lui, le Croque-Mitaine se pousse jusqu'à se rapprocher du Clown, regard bleu rivé au noir. Fierté, orgueil et vanité, la Bête noire indépendante ne l'est plus tant que cela. Aujourd'hui, plus que jamais, le monstre apprivoisé a besoin de son dompteur.

On grignote ce froid presque médical qui s'est installé. Il ne doit rester que le bleu et le noir, le reste est inutile, superflu, inconsistant. Il faudra aborder ces sujets qui dérangent, qui démangent et qui pourriront sereinement s'ils ne décident pas de les lancer loin d'eux. On a l'air malin soupire le Clown avec un sifflement presque souffreteux alors que Boogie se laisse couler contre ses oreillers. Où est le noeud de problème dans leur comportement? Son tortionnaire...tant qu'un souffle animera sa poitrine, Jason ne sera pas en paix et le spectre de cendres ne retournera pas au néant. Ce monstre gris n'est donc pas rassassié. Ne touches pas à Mancini. Je peux comprendre que t'aies envie de t'acharner dessus, que tu aies besoin d'annihiler toute trace de l'existence de ces foutus italiens. Mais il est à moi. Malgré la voix délicate qui murmure, ce sont des paroles qui ne souffrent d'aucune négociation qui s'échappent des lèvres du Croque-Mitaine. C'est une décision irrévocable, il a abandonné l'intégralité de la Pieuvre au bon vouloir du spectre de cendres, il ne cèdera pas cette ultime proie. Les heures douloureuses avec cette seule compagnie haïssable, les actes perpétrés par ce sac de viande qui s'est tout bonnement cru supérieur à la Bête de soie ne pourront s'exorciser que lorsque Boogie possèdera jusqu'à la dernière cellule de son être. L'azur disparaît derrière un rideau de cils noirs et une moue navrée baisse les commissures de ses lèvres. Il...il m'a battu, humilié, sans temps mort sans me lâcher. Je peux pas avancer sans me venger. Thérapie qui se déroulera dans la manipulation et la domination, seule manière envisagée par l'être polaire pour récupérer cette fierté piétinée, écrasée à coups de talon. Le bleu croise de nouveau le noir. Moi aussi j'ai un monstre à nourrir et il ne se contentera que d'une seule proie. Celle-ci. Tu as promis. Toi, mieux que quiconque, tu sais ce qui en découlera si je n'obtiens pas satisfaction. Une rage et une fureur aussi glaciale qu'un blizzard polaire, un monstre de logique détaché de tout et de qui que ce soit, indifférent à ce qui l'entoure et obsédé par une faim inassouvie. Ne laisses pas ton monstre me trahir. murmure-t-il avant de tourner la tête dans la direction de Jason étendu à côté de lui.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mer 6 Nov - 14:42

Une enfance banale … qui en a réellement eu une parmi les membres de la horde ? Entre les ex détenus qui n’ont pas attendu la majorité pour finir derrière des barreaux et le trio de tête on pourrait se poser des questions. Cimarro la trouve pourtant assez simple son enfance. Ils n’avaient pas grand chose certes mais pour autant ils n’étaient pas tristes chez lui. Ils faisaient simplement avec les moyens du bord. On est pas triste de ne pas posséder ce qu’on ne connaît pas. La télévision, la gazinière, la machine à laver, les gamins les découvraient dans des décharges et plus en état de fonctionner. La bombe n’avait pas changé grand chose dans la favela d’un point de vue technique, les gens n’avaient déjà rien alors une vieille radio en moins, des ampoules faiblardes qui n’éclairaient plus, quelle importance ? Ils s’adaptaient. Non le plus dur c’était le climat, les nuits à entendre les cris lorsque les gangs entraient dans un logis et dévastaient tout, violaient et tuaient pour voler trois fois rien. C’est pour sortir les siens de cette peur ambiante qu’Alonso avait pris le monstre de fer en marche, devenu clandestin dans cette ville pourrie d’autres vices. Ici, le fric bouffe jusqu’à la conscience humaine … un gros parieur lui avait bien fait comprendre. Quant à mal tourner, c’est la colère qui l’a poussé à ça. Devenir un coq de combat qu’on jetait dans l’arène, bon à briser et tuer. S’il était resté chez lui, peut-être aurait-il vécu autrement ? Ou aurait-il rejoint les gangs, grimpant autant d’échelons que possible pour assurer à sa famille une sécurité ? On ne refait pas le passé. Et pour tout dire, Cimarro ne regrette rien.

Au flingue qu’il choisit, Zachary se manifeste, le visage éclairé d’un grand sourire. Les grands esprits, on peut dire ça d’une certaine manière et à la phrase suivante le cubain lâche un rire court. « Pour tout dire ça m’a surpris quand même au premier coup, mais Jason c’est pas le type qui te file des choix sympas. En gros le deal c’était : t’as six coups pour apprendre, sinon je considère que tu es pas à la hauteur. » Il peut en rire maintenant mais ce jour là Alonso s’était franchement demandé si ce taré était sérieux. Ils étaient en plein règlement de compte avec une petite bande qui essayait de se faire un nom, avec des types qui beuglaient tout leur dictionnaire d’insultes et le Clown lui collait un flingue dans les mains. « A chaque coup que je ratais j’me faisais corriger en quelques mots et j’avais six occasions pas une de plus sinon … lui me plombait et il m’aurait pas raté. » En cela, il a toujours admiré Jason et Boogie, dans cette espèce de facilité à maîtriser tout ce qui a été crée pour tuer. Du simple canif au fusil d’assaut en passant par l’artillerie primitive au possible tant que ça doit tuer, ça tue. Chose plus troublante encore, c’est le respect quasi naturel des sauvages qu’ils dominent concernant les armes de chacun. Le Croque Mitaine pourrait bien laisser traîner sa hache (même si c’est impossible) aucun n’y posera les doigts pas plus que sur les flingues que le Clown abandonne (ça en revanche c’est plus fréquent) un peu partout dans le repaire. On ne se vole pas et plus loin encore on ne touche pas aux jouets du trio. Gaunt a l’avantage d’être rodé, il en a vu passer des armes ça crève les yeux (sans mauvais jeu de mots) et c’est un gain de temps. La patience du patron n’est plus ce qu’elle était, le temps passe et moins il en a. Avec le coup de la mafia ça n’ira pas en s’améliorant et ça personne n’y pourra rien. Il faudrait un miracle pour que le Clown accepte de relativiser, de songer à prendre du recul pour voir le tableau dans son ensemble et ne plus foncer tête baissée. Le problème, c’est qu’il n’a jamais fait que ça, mettre la tête dans les murs et il n’en ressort jamais plus sage. Une chose s’annonce toutefois utile, le fait que Zach’ ne sera pas sans prévenir de la moindre apparition d’un éventuel mafieux en ville. De quoi rassurer le balafré et soigner sa future -et ô combien évidente- paranoïa.  
« Disons que Jason est peut-être … certainement une ordure, mais il paie ses dettes et je sais qu’il estime en avoir une avec toi. J’en ai une aussi j’crois bien. » Si on part par là, ils pourraient tous lui verser au moins mille dollars et encore ce serait trop peu. Tous savent qu’on réchappe par miracle des colères du Clown et que si par malheur il avait dû revenir chez lui avec un cadavre plutôt qu’un blessé … ils y seraient tous passés les uns après les autres. Ces deux là, personne ne veut les voir séparés pour toujours, ça ne signifierait qu’une fin. Du Sud, de cet endroit, de la ville ensuite. Tout aurait purement et simplement explosé et personne n’aurait pu y changer quoi que ce soit.

Et ce pauvre Bob qui semble tellement mal à l’aise au milieu de ces trois gros prédateurs. Il a évidemment un talent, et pas des moindres. Les jeux d’argents ailleurs qu’au sud, ça se fait peu et même encore, ça a tendance à se perdre sauf à quelques adresses bien précises. Il faut dire ce qui est, le jeu et les flics ça ne va pas ensemble et ce n’est pas pour rien que les officiers adeptes de ça se font discrets. On a trop vite fait de coller une étiquette de « dépendant » à tout dans ce boulot. À la boisson, au jeu, à la drogue, aux femmes, aux paris … mais certes, d’autres ne se cachent pas. « Avoue qu’ils sont rares, sors moi au moins un nom de flic dans ton genre qui poserait ses godasses au Sud pour profiter de ce qui s’y passe. T’es une espèce en voie d’extinction mon p’tit Zach’ ! » Ou un spécimen unique ; possible aussi ça. Et à l’oeillade du ripou sur le petit gros, Alonso fronce un sourcil dans un faux air réprobateur. Aucun doute que Bob va passer plus d’une heure en compagnie de leur nouvelle recrue, ce sera tellement drôle de voir des pros se faire descendre par un gamin adepte de la malbouffe sur lequel personne ne parierait un billet. Et connaissant Bob, pas fourbe pour deux sous s’il n’a jamais perdu, ce n’est pas pour raison de tricherie. Le gosse est donc réellement doué.

Il est temps oui, d’en venir au pourquoi du comment de leur présence ici à savoir : dégommer des bouteilles à peine vidées. Ce n’est pas un concours, même pas un défi pourtant ça en prend vaguement l’allure. Réaction typique entre mâles peut-on dire, inconsciente peut-être même. Juste l’instinct d’hommes ayant passé plus de temps dans leur vie à se battre qu’à causer autour d’une tasse de thé. Sirotant sa propre boisson le Cubain observe le manège de Gaunt qui s’en va poser le contenant à une vingtaine de mètres plus loin. Quelle désinvolture dans le geste, à peine le temps de verrouiller la cible de regard et la voilà explosée en morceaux. Ça ressemble tellement à l’autre Clown, ce qu’il avait dit. Une arme, c’est un prolongement et une fois la cible choisie, il faut juste tirer. Ça semble si facile que ça prend des allures impossibles et pourtant … ça fonctionne. Cimarro sourit à la dernière phrase, les filles … non mais vraiment ce ripou est trop en accord avec sa nouvelle scène. La bouteille achevée, Alonso se lève à son tour et s’en va la déposer à côté des débris de verre résultants du tir précédant avant de revenir à la hauteur des autres. Ça lui rappelle ses débuts, ce n’est pas désagréable en soi. Tu vises, tu tires, t’as pas à penser disait Jason. Arme dégainée à bout de bras, une seconde le temps d’inspirer et de voir l’objet luisant au loin. Le coup part, la bouteille éclate et ça semble tellement enfantin un truc pareil en comparaison des cibles mouvantes auxquelles ils se confrontent sans arrêt. Tournant la tête, il croise le regard de Zachary avec l’air de dire, t’es à la bonne place maintenant.

Temps suffisant au Russe pour faire un aller retour et revenir choisir une arme. Un sifflement admiratif lui échappe, intriguant le géant Cubain. « Un trésor nous a échappé là dedans ? » L’autre extirpe un autre flingue … flingue dont le nom échappe au Cubain tien. « TT 33, un Tokarev en fait. Il date des années dix neuf cent trente trois c’est une vraie antiquité. On en trouve plus que chez les collectionneurs en Russie. Mon père en avait un. » Trafic d’anabolisants ; mais bien sûr. Ce type devrait être mort depuis longtemps, parce qu’il doit en avoir pas mal à son actif des morts. C’est presque suspicieux qu’Alonso observe l’autre géant à l’oeuvre et aucun doute à le voir vérifier son arme du moment. Il sait parfaitement jouer à ça et pas qu’avec des flingues. On lui aurait donné un couteau à lancer, Alonso parierait une fortune que Vlad aurait tout aussi bien visé. La cible ne survie pas d’avantage que celle des deux autres et le son du Tokarev, un brin plus antique n’est pas désagréable. « ‘tain c’est costaud comme engin, pour qu’il fonctionne encore. » « Remplacé par le Makarov dans les années quarante, mais son suivant est moins agréable en main selon moi. » Explique-t-il, abandonnant l’arme entre les mains de Cimarro pour qu’il y jette un œil plus précis. « Je précise qu’il n’a aucune sécurité. » Pas de cran en effet ; on en fait plus des comme ça. « Tu devrais le garder, c’est pas à filer à n’importe qui ça. » Ricane le géant, songeant que Lecter apprécierait certainement l’engin. « Zach’, tu conseilles quoi à Bob pour un coup d’essai ? » Autant demander à quelqu’un qui a apprit sur de bonnes bases parce que franchement, ce n’est pas à l’école du Clown qu’on passe des classes une par une et à son rythme. Cimarro ne serait certainement pas bon prof, chacun son domaine. Le jour où il faudra parler de briser des os et de combattre à mains nues comme une bête, là ce sera différent.          
 
© Jason L.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mer 6 Nov - 20:23



Et bien et bien...le Clown a une sacrée vision de la pédagogie. réplique Zachary avec un sourire. On est bien loin du soin apporté par Gaunt Senior pour qui maîtriser une arme passe d'abord par une connaissance aigüe de l'objet, c'est limite si le Zachary-enfant, qui bouillonnait à l'idée de tirer avec un flingue, n'avait pas eu droit à un contrôle de connaissances digne de l'instituteur le plus vachard d'une école primaire. Enfin...on était dans le domaine de la légalité la plus stricte à cette époque-là et le flic qu'était le père de Zach' avait encore cette conscience professionnelle qui l'avait fait grimper les échelons de la hiérarchie. On apprend en version accélérée avec Lecter, il serait donc du genre à balancer quelqu'un qui sait pas nager dans une piscine de trois mètres de profondeur en hurlant "t'as deux minutes pour nager comme un poisson avant que je libère les crocodiles!" Violent mais efficace. C'est bien connu qu'en plein stress, on est capable de tout et de n'importe quoi. Les bienfaits de l'adrénaline ne sont plus à prouver. Carburant inépuisable qui permet de se dépasser et même d'aller bien au-delà de ses propres capacités ou limites. Zachary hausse les épaules, l'air de trouver ça parfaitement normal après coup. D'un côté, y a pas meilleur moyen pour bien s'entourer. On vire les pieds tendres, les mous du genou et les trouillards. Est-ce-qu'il avait fait mieux dans sa petite république post pseudo fin du monde? En fait, non. C'était un peu de la même façon qu'il avait monté sa milice montée, ses chers petits grognards vicelards. Réussis tes épreuves ou dégages. Sauf que Gaunt ne butait pas ses aspirants. Il les reléguait aussitôt aux tâches ingrates ou à celles destinées aux gonzesses. C'était kif-kif pour un texan mâle qui aurait préféré crever plutôt que de se retrouver catapulté lingère ou torcheur de fesses de vieux.
Que le Clown soit pas ingrat, Gaunt voulait bien le croire. Tenir une bande de gibier de potence, c'est pas à la portée du premier venu et garder leur allégeance encore moins. D'ailleurs, la sienne va se monnayer. Cimarro avoue que Lecter comme lui ont contracté une dette auprès de lui et qu'il sera récompensé en conséquence. Loin de faire le chieur, Gaunt a bien l'intention de déposer son cahier des charges, la Mafia rapportait gros et ça serait fort dommageable qu'il perde au change après les avoir vendus jusqu'au dernier au Sud. Après tout, il ignore tout de la façon dont Lecter et ses deux monstres peut gérer son domaine. Quand à savoir ce que le Clown possède exactement, il ne peut que se fier que sur les élucubrations de ses propres collègues. Autant dire pas grand chose puisque à présent, Zachary Gaunt est le flic qui en connait le plus sur le Clown. Quel dommage de ne pas pouvoir frimer avec ça au boulot. Il se voit déjà débouler au commissariat comme un empereur, parader comme un coq avant de se vautrer dans son fauteuil face à son bureau, d'y poser ses pieds et de balancer à la cantonnade, à qui veut l'entendre qu'il a des informations de première main sur le Sud. Avec ce genre de connaissance, il pourrait éjecter d'un coup de fessier le big boss et prendre, serein, sa place. Peut-être même qu'il récupèrerait une décoration parfaitement inutile mais clinquante et qui en jette grave.

Cimarro marque un point que Gaunt souligne en pliant les doigts en forme de flingue et en claquant la langue. Yep, c'est une espèce en voie de disparition, certainement parce que Zachary vient d'une époque lointaine où les moeurs des flics n'avaient rien à voir avec celles actuelles. Le gouvernement - dont il se préoccupera le jour où il arrêtera de verser sa paie - est un peu tatillon avec certaines procédures. Et cette foutue paperasse qu'il faut remplir en quatre exemplaires pour avoir n'importe quoi. Et ces nouvelles recrues que Weins leur envoient et qui sont plus prompts à péter des paillettes plutôt qu'à faire jouer les gâchettes. Et ces directives dont on se demande d'où elles sortent. La bleuzaille considère Gaunt comme un dinosaure, une antiquité qu'on ferait mieux de placer dans un musée avec ces manières irrespectueuses, son instabilité notoire et ses tendances à foncer dans le tas sans regarder où il va atterrir. Mais Zach' a les reins protégés par le Big Boss qui semble apprécier la liberté du texan et son absence de scrupules. On leur a refilé une mission...maintenir la paix dans les rues de New-York et si ce fait nécessite de malmener un peu les suspects, soit. J'espère bien être une espèce en voie de disparition. Ca me ferait mal de devoir partager avec un autre flic ce que je gagne à la sueur de mon front.

En un glougloutement, Cimarro achève sa bouteille avec la descente d'un polonais assoiffé avant de s'éloigner pour la déposer près des éclats de verre de la précédente, dégommée par Gaunt. Grimpant sur le toit de l'épave de voiture, le flic s'installe en tailleur et s'allume une clope. Levant le nez vers le ciel nocturne le temps que le Cubain les rejoigne, il se rend compte qu'il se sent bien au milieu des ennemis publics numéro un. Il devrait coffrer ces trois-là et en rafler des honneurs, des félicitations et quelques stagiaires femelles éperdues d'amour mais il s'en fout. Se sentir à l'aise avec des gens en quelques heures, c'est significatif chez Zachary. Certes, son tempérament enjoué, ses vannes foireuses et sa nonchalance sont fédérateurs, communicatifs et il a l'habitude de frayer en eaux troubles mais il pourrait facilement devenir accro à ces gugusses-là. Baissant le regard, il voit Cimarro, bras tendu s'apprêtant à tirer. Projectile craché dans un bruit de tonnerre et la bouteille explose. Hm, trop facile...il va finir par proposer de balancer les bouteilles en l'air et de les shooter avant qu'elles ne touchent le sol.
Un sifflement admiratif en direction du coffre attire l'attention de Gaunt. Le ninja king-size vient de dénicher un truc plus que sympathique à en juger par ce son. Sans aucune gêne, Zach' s'allonge à plat ventre sur le toit de l'épave pour jeter un oeil sur la trouvaille de ce dernier. Doux Jésus... Oui, quand la surprise est grande, on sort les expressions à connotation religieuse chez Gaunt qui se redresse. Cette arme-là, il n'en avait vu qu'une. Chez un vieux redneck qu'il pouvait pas sentir et que son paternel côtoyait. Evidemment, quand le monde est parti en vrille, son avidité naturelle lui avait fait fouiller la maison du croulant en espérant mettre la main dessus. Nada. Et sous le regard perdu du bedonnant, les trois adeptes de la gâchette parlent flingues comme s'il s'agissait de choisir un melon. Blablabla, Tokarev c'est rapide...blablabla, refusé et interdit dans pas mal de club de tir...blablabla, introuvable mais bordel que c'est beau des jouets comme ça. Zachary tourne légèrement la tête pour croiser les yeux médusés du dodu. Le pauvre, il doit avoir l'impression qu'ils parlent chinois.

D'ailleurs, l'attention refile immanquablement vers celui qui ne pipe mot. Il faudra bien qu'il y passe le petit dodu et c'est à Zach' qu'on confie la tâche d'orienter ce pauvre hère aussi perdu qu'un pingouin en plein désert mexicain. Sautant à bas du toit, le flic se frotte les mains. Pour commencer? Bah tout dépend de ce qui plaît à notre cher compagnon. D'un signe de la tête, Gaunt invite le Joufflu à le suivre. Penché au-dessus du coffre, le flic écarte les armes qu'il juge trop lourde, trop complexe, pas assez précise, trop traîtresse, tout en jetant régulièrement un oeil par-dessus son épaule pour scruter le bedonnant qui ne paraît pas plus emballé que ça. Stresses-pas, mon biquet. On va te trouver un truc. Retournant dans le coffre, Zachary trouve finalement ce qu'il cherchait et en sort deux armes. Une d'épaule, une de poing. Une arme, c'est comme une nana. Si elle te plaît pas, t'auras beau t'acharner, t'en tireras aucun plaisir. Alors...laquelle te plaît, mon Joufflu? Celle qu'on cale amoureusement contre son épaule ou celle qu'on brandit sauvagement au bout de la main? "Bé j'y connais rien." réplique-t-il presque penaud. Zach' soupire en levant les yeux au ciel. Je te demande pas si t'y connais quelque chose, je te demande laquelle te plaît. répète-t-il en insistant lourdement sur le "plaît" penché en avant, glissant le canon de la carabine contre sa nuque. Un index boudiné se lève, hésitant, pour désigner cette dernière. Jetant le pistolet dans le coffre, Zach' lui tend la carabine. .22LR. Classique. La demoiselle est parfaite pour s'entraîner ou chasser la p'tite bête. Légère, tu seras pas surpris par son recul. C'est pas une meurtrière, les balles sont assez riquiquis et sur longue distance, elle est à chier. Mais on est pas là pour abattre le président dans sa limousine. Je te montre comment on la tient et tirer. Et puis, tu te débrouilles comme un grand.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mer 6 Nov - 22:18

Seulement son reflet, seulement des hallucinations. Elles lui semblent tellement réelles pourtant, surtout cette fichue musique, entêtante et sonnant comme un rituel. Une façon de lui faire comprendre qu’il sombre ? Ça pourrait être ça, entre autre chose. Il n’y a aucun bruit, c’est seulement un délire et ça n’existe pas. Le Clown y croirait bien volontiers un autre jour, ça le ferait même partir dans des hilarités démentes, mais actuellement ça n’a rien de comique. Il aurait pu chanter ça, le reproduire au violon ou au piano pour se moquer mais ça sonne tristement sous son crâne, comme une dernière invocation satanique avant un sacrifice. Un rappel de la cendre qui ne doit surtout pas pointer son nez au risque de commettre l’irréparable. C’est peu convaincu que Lecter hoche la tête, songeant que c’est ce monstre gris en lui même qui gratte furieusement à la porte pour s’échapper à la première occasion. Non il n’est pas encore débarrassé du spectre, il a la vie dure cette nuit. La mafia a visé l’unique fil de soie dans la toile de fer noir qui constitue le balafré, l’unique lien qu’il chérit et protège comme par évidence depuis quelques temps. Peut-être était-ce une erreur de rapprocher les bêtes à ce point, de les laisser visiter ce petit enfer en bleu et noir. Elles en sont revenues plus jalouses et étranglées par leurs barbelés que jamais et en masochistes de haute volée, elles y retournent à la moindre occasion, s’enfermant égoïstement derrière des portes qu’elles seules peuvent franchir. Pour maintenant, c’est bien trop tard pour en sortir et à part avancer il ne reste pas tant d’options.

Trop accroché avec son démon pour comprendre le sens de cette phrase ? Lecter hausse un sourcil, il ne peut pas mentir là dessus. Alors il se mord la langue et garde le silence, inutile d’insister ce serait faire pire que mieux. Il est encore vêtu de noir, Clown devenu sinistre Corbeau croassant bien plus qu’il rit. Non il n’a pas compris et ne verra pas clair tant que cette chose restera présente pour le parasiter comme une maladie particulièrement virulente. Il ne peut que baisser les yeux sur les draps, en observer inlassablement les plis et lâcher dans un souffle qu’ils ont l’air fins tout les deux. Jason se doit d’avouer, de prévenir au moins dans le cas où il ne réaliserait même plus ses actes. Comme au restaurant, lorsqu’il a menacé de tuer ses deux suivants ; c’est aberrant en un sens de penser qu’arrivé au point de rupture … il lâche tout au point de pouvoir en venir à les blesser eux.  

Le nœud du problème est un nom seul, Mancini. La cendre veut le dévorer en une seule fois, la glace veut l’anéantir petit à petit et dans leur justice tordue c’est à la glace que revient l’honneur. Cependant toucher l’Italien serait certainement plus dévastateur que les coups, les mots et l’acide que le Serpent a déjà déversé sur le Chat par le passé. Sans même l’effleurer, il lui porterait un coup terrible. Et bien sûr que l’aveu déplaît à Boogie, bien sûr qu’il jette un froid Lecter le sait et cette voix d’apparence délicate est un mensonge comme tant d’autres choses. « Je sais. » Réplique rudement le Clown, frottant sa nuque crispée. « Je sais qu’il est à toi. » Mais le nuage gris s’étend sur l’abysse à entendre de nouveau en quelques mots le traitement auquel Mancini a confronté le second. Battu, humilié, sans temps morts... bon sang tu veux ma peau ou ce qu’il en reste ce soir ? Pense le Clown avec raideur, fronçant le nez et regardant ailleurs, quelque part dans le vide. C’est la première fois que Lecter aimerait savoir relativiser, céder de bonne grâce et rassurer l’autre dans un sourire. Dire qu’il fera tel que promis, laissant la proie à qui de droit mais merde ! Ce n’est pas son genre, des concessions il n’en fait pas et devrait déjà avoir réduit ce déchet humain au rang de morceaux de viandes débités. « Oui j’ai promis et oui, encore oui je sais tout ça pas la peine de le rabâcher ! » S’il a élevé la voix, Jason n’en a pas conscience car il s’entend à peine parler dans la cacophonie provoquée par ce son hideux et les percussions sans cesse plus fortes d’une migraine.      

Demain ça ira mieux soupire-t-il. Pour ça, il faudrait commencer par arrêter de se voiler la face et arrêter de mentir. Ça n’ira pas mieux car un rouage n’est pas parfaitement en place et tourne de travers. L’intimité, la proximité des bêtes. Noir et bleu qui se fuient, s’évitent pour protéger les fêlures apparues sur la cuirasse de l’un et l’autre. Mains croisées sur son front, Jason inspire aussi longuement que possible jusqu’à entendre ces mots qui bloquent jusqu’à sa respiration. Le fantôme zombie éclate de rire au pied du lit, le pointe du doigt et relance son « traître » le plus accusateur. Le trahir … s’il en parle c’est bien parce que Boogie considère la chose possible. « La confiance règne … » Grogne le Clown, aigre. Ça ne va pas, ça ne tourne pas rond et ça blesse les bêtes. « Me voilà possiblement traître, venant de toi tu ne peux pas imaginer à quel point ça me touche. » Ironie acide, il se redresse et pense à filer non sans claquer la porte au point de faire trembler les murs. Mais au delà de ses sens défaillants c’est un autre bien plus primaire qui tire une sonnette d’alarme. Un vague relent cuivré, du sang. D’un mouvement rapide le serpent allume la lampe de chevet et les iris noires se posent sur le fauve avec suspicion. Un œil se plisse, la main non bandée se tend jusqu’à recouvrir une épaule et oblige le Croque Mitaine à se pencher en avant. Le pansement sur sa nuque est rougit, il a fallut qu’il y touche. Tu comprends pourquoi il a tant besoin de se venger ? On a marqué sa chair et son esprit, tu peux comprendre ça ! « Si tu t’acharnes dessus je pourrai plus rien en faire. » Lâche-t-il, radoucit avant de le relâcher, se laissant tomber en tailleur à ses côtés. « Je … devrai peut-être te laisser. Sortir, commencer à chasser mes futurs morts. Ça passera le temps, je penserai peut-être moins ? » Mais que c’est stupide, que c’est digne des monstres de vouloir s’enfermer seuls dans leur mal-être. Le pire, c’est que le Serpent n’en a pas envie. Est-ce si difficile de lâcher les armes, de se serrer contre l’autre bête pour en revenir à leurs habitudes ? « En fait tu as raison. » Finit-il par lâcher, observant sa main, le bandage trempé qu’il défait lentement. « Je ne me fais même pas confiance … comment toi tu pourrais ? »

Trop peu l’habitude de se confier, les bêtes préfèrent toujours les actes aux paroles mais c’est plus complexe cette fois, les monstres ne meurent pas mais ils sont un peu dépassés. Être pris pour être appris dit-on, ça n’arrivera plus jamais, on ne les séparera plus. Mais maintenant, comment se sort-on de là ? D’ordinaire on glisse à pas de velours, on dérive vers l’enfer … ça parait compliqué et ils y pensent à peine voir pas du tout. « C’est sans doute la première fois de ma vie, où la phrase mieux vaut en rire qu’en pleurer ne peut pas s’appliquer. Parce que ce qu’ils ont fait, je ne peux pas en rire. » C’est donc ça ; voilà ton problème. Cette fois tu ne sais pas rebondir parce que ça ne s’efface pas sous un rire même le plus affreux. Qu’il tue, qu’il massacre, le spectre rit dans le vide parce que le Clown reste drapé de noir et n’a pas envie de jouer. On y vient, lentement mais sûrement. Tête basse, Jason réalise ce qu’il vit et se trancherait bien la langue pour ce qu’il s’apprête à dire. « Si j’avais pu être à ta place, si ça avait été moi … je l’aurai mieux vécu. Tu n’aurais pas dû te retrouver là bas, en aucune façon. » Parce que pour ça, il aurait réellement pu rire. À se foutre de sois même on se moque des coups reçus et des tentatives pour nous coucher plus bas que terre. Il a déjà vécu ça, il peut l’encaisser car les humiliations étaient et seront toujours moins pénibles que de voir son unique trésor abîmé.
Vouloir subir à la place d’un autre … si ça porte un nom ; Lecter ne veut pas le savoir.
Ça semble trop humain pas vrai ? Beaucoup trop.      

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Jeu 7 Nov - 15:29



Allez bon sang, comprends que sans ce mort, je ne me retrouverais pas. Alors plutôt que de relater ce qu'il a bien pu se passer dans les sous-sols de la Pieuvre, Boogie jette un énorme poisson crevé et puant au milieu de la table, brossant en peu de termes ces heures sombres où la Bête a du tenir tête à un sac de viande perché sur une ridicule et illusoire estrade. Quelques mots qui soulèveront un nuage de cendres, Boogie en est conscient, mais qui appeleront, il l'espère, également le reptile à reculer ne serait-ce que d'un pas pour visualiser, le temps d'une seconde, le calvaire de son second et ce besoin viscéral quasiment vital de s'approprier complètement celui qui a tenté de tout lui prendre.
Quand l'anormal devient la norme, la moindre réaction triviale et humaine frappe au visage comme un coup de poing et ce soir, les Bêtes ne se sentent que trop mortelles. Où est passée leur superbe, leur aisance à traverser la moindre difficulté? On n'avance pas, on stagne en se flagellant seul le dos à grand coup de paroles en demi-teinte, on a les lèvres débordantes d'un acide qu'on ne souhaite, au fond, pas cracher sur l'autre mais qui ronge le palais. Campés sur ses positions et drapés dans ces cendres et ce givre qui ne leur ont jamais fait défaut, on s'évite, on s'esquive, on se retranche derrière une barrière qui, au fond, n'a nul besoin d'être. Les fêlures zébrant la carapace ne font que s'étendre, les échardes dans la peau s'enfoncent de plus belle. Ca n'ira pas mieux demain si on reste dans cette configuration.
Le ton monte, sec et cinglant, excédé ou colérique, à moins qu'il ne soit issu d'un énième fantasme que Boogie ne peut voir. Bien qu'il s'en moque, il ne peut réfréner un léger recul en fronçant les sourcils, le bleu se cristallisant sous une poussée arctique qui a toujours préféré prévenir que guérir. Pas de ça ici, a-t-il envie de jeter au visage de Jason. Et s'il répète encore et encore que Mancini est à lui, c'est bien pour que ce fait se grave dans la cervelle du Clown et gifle les cendres spectrales.

A côté de lui, Jason se redresse adoptant l'attitude de celui qui va mettre les bouts en claquant la porte. Et bien, là, ça serait véritablement le comble. S'il quitte cette pièce, le Clown ne retrouvera qu'un simple second demain. Si Boogie peut gérer la colère, la fureur, il ne gèrera pas ce qu'il vivra comme un abandon lors d'un moment où cette option est certainement la dernière à prendre. Mais va donc, cher Jason, si c'est là ce que tu souhaites. Le fauve renacle mais c'est la raison qui bat le rappel. Stoïque et silencieux, le Croque-Mitaine attend l'enchaînement qui ne fera que rappeler givre et glace, coulant son regard clair sur le côté, rivé à la poignée de la porte. Allez, prends cette décision ô combien facile qui nous renverra des mois en arrière où tout n'est que facilité et clarté. Ca ne sera pas le spectre de cendres dément qui trahirait mais bel et bien toi.
Mais ce n'est pas le froid d'un corps qui quitte son lit rageusement qui fait se tourner Boogie vers le Clown. Déclic de l'interrupteur et une lumière orangée projette des ombres nettes sur les murs. Une main se pose sur son épaule, l'incitant à se pencher en avant, envie de s'ébrouer pour la dégager mais le Croque-Mitaine fait le dos rond, obéissant à la pression ferme sachant par avance ce qui a soudain attiré l'attention de Jason. Cette marque infâmante dont l'invisibilité ne la rend que plus difficile à tolérer. C'est une voix adoucie qui succède aux intonations rugueuses précédentes. S'il malmène avec masochisme cette stigmate hérétique, le Clown ne pourra rien en faire. Les yeux pâles se lèvent sur les abysses alors que la main le libère. C'est avec un visage inexpressif que le Croque-Mitaine hausse une épaule en entendant Jason envisager commencer son épuration de la ville de toute présence mafieuse. Fuite en avant non mue par une colère âpre mais cela reste une fuite, un éloignement volontaire. Certes, le Clown pensera moins en se laissant aller à cette orgie de violence mais une fois les cadavres froids, une fois qu'il ne restera plus rien pour se décharger, le malaise reviendra...et il sera d'autant plus moche à voir et à éprouver car tu retrouveras la banquise. La Bête de soie ne tolèrera pas cette dérobade, elle s'enfoncera dans son bastion de glace et se jurera amèrement qu'on ne l'y reprendra plus.

Secondes silencieuses où l'on se trouve à un carrefour, l'un attendant la réaction de l'autre pour choisir sa direction qui sera irrévocable et sur laquelle, il ne reviendra plus jamais. Une lame se pose sur ce lien étroit qui étrangle et rapproche, prête à le trancher si les circonstances l'exigent. Tu as raison, lâche Jason. Boogie penche légèrement la tête, un sourcil arqué. Mais le Clown se fourvoie. En lui, le fauve a toute confiance mais en ce qui concerne cette créature inconnue qui surgit de froides ténèbres cendreuses, c'est tout autre chose...glissant la main sous le menton du balafré, il l'oblige à croiser son regard limpide. Tu te trompes...ce n'est pas de toi dont je doute mais de cette chose que j'ai vu à la trattoria. répond-il d'une voix claire. Cette chose grise et vide, hors de contrôle, qui a bien failli lui ôter la vie sans sourciller, sans l'ombre d'une hésitation si Alonso n'avait pas été là. Les paroles de Boogie sont toujours pesées et il n'a pas demandé à Jason de ne pas le trahir mais bel et bien qu'il ne laisse pas ces cendres spectrales prendre ce qui lui revient de droit.

Tout puissants que vous êtes, vous n'êtes pas invincibles, monstres du Sud. Et même de simples humains peuvent vous frapper un grand coup au point de faire vaciller un édifice solide sur ses bases. Le Clown ne peut se moquer ou rire, même acidement, de ce qu'il s'est passé et parce que ce n'est pas lui qui a été directement frappé, il ne peut passer au-dessus avec désinvolture. La Mafia a touché à l'intouchable, a ravi ce qui n'aurait jamais du disparaître. Acculés dans des impasses que les Bêtes ne connaissent pas, elles se retrouvent encore plus déglinguées que jamais. Le Clown baisse la tête et c'est un singulier instinct qui hurle à l'oreille de la Bête de soie de plaquer sa paume sur les lèvres de son voisin. Maintenant. Tout de suite. Trop tard. La phrase que lâche Jason fige le Chat de stupeur, le laissant interdit autant que muet. L'égocentrisme s'effondre, l'individualisme explose. Est-ce-qu'il est en train de parler de sacrifice volontaire et désintéressé? Diantre...il faut quelques secondes à Boogie pour appréhender cet aveu réellement...quoi exactement? Remuant? Bouleversant? Perturbant? Quoi répondre et comment réagir? Le malade psychotique n'en sait absolument rien alors la Bête prend le relais. Doigts qui se faufilent dans les cheveux humides du Clown, glissent jusqu'à la nuque. Les "et si", ça ne sert à rien. C'est arrivé et c'est tout. Se torturer en imaginant les rôles inversés ne nous amènera nulle part. Stagner, ne nous ressemble pas. Pas plus que se laisser submerger. Alors quoi? Et maintenant, qu'est-ce-qu'on fait pour lutter contre ces vagues amères qui ne font que se succéder à un rythme infernal. On endigue les flots et on dégage le chemin pour retrouver quelque chose de connu, de familier et de réconfortant. Se penchant vers le Clown, le front du fauve s'appuie doucement contre une tempe. Je suis là...pas intact mais bien loin d'être mort. La Pieuvre est hors de l'eau et le peu qu'il en reste ne peut plus rien faire. Tu n'as plus besoin de la cendre, Jason et je n'en ai certainement pas besoin. L'heure n'est plus à la vengeance et n'appartient plus aux fantômes. Le fauve ferme les yeux un instant avant de s'écarter de Jason, gardant la main posée sur sa nuque. Son incapacité a assumer lui-même sa vengeance a encouragé le reptile à s'abandonner dans les bras cendreux. Je t'ai laissé trop longtemps parasité par ce monstre aveugle, gris et froid... se soupire-t-il à lui-même en serrant les lèvres. Mais s'il arrive à se débarrasser de ses flocons de givre, les cendres suivront-elles? Maintenant... commence-t-il avant d'ouvrir les yeux sur un bleu d'eau en tirant presque sèchement à lui le Clown sombre, bien trop sombre. Tu reviens, Jason. Parce que tu es à moi. souffle-t-il contre ses lèvres.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Jeu 7 Nov - 16:20

De la pédagogie, Jason n’en a aucune. En a-t-on seulement eu pour lui un jour ? Alonso s’est une fois posé la question, avant de déduire que la réponse devait être non. Son patron est exécrable et ça doit dater, il l’a peut-être même toujours été. On ne demande pas à un tyran de jouer les profs, et encore moins à un impatient dans son genre. Il n’a qu’à voir ses réactions face aux enfants, c’est presque épidermique. C’est dans une légère grimace que Cimarro soupire. « Oui ça fait le tri pour le boulot, mais le souci c’est que ça se limite pas à ça. » En tout et pour tout, le Clown fonctionne au marche ou crève avec n’importe qui. On pourrait bien penser que le Croque Mitaine au moins a eu droit à un traitement différent, que nenni. Du panier de pommes, Boogie a toujours eut droit aux plus empoisonnées et des conditions il en a vu par centaines. Ce type mérite une médaille en or massif et diamants pour avoir survécu à tout ça. Ou pourrait parler de sélection, mais comment nier ou même oublier le côté éducatif ? Ils auront beau dire, à l’école du crime on ne doit pas connaître mieux en matière du pire. Les leaders ont toujours en tête cette méfiance qui leur interdit de confier trop d’armes à leurs hommes de peur de voir les dites armes retournées contre eux. Au Sud c’est l’inverse total. Le Clown laisse accès à l’armurerie, balance n’importe quoi dans les mains de n’importe qui pour tester ses troupes et ça passe ou ça casse.

Il faut dire ce qui est, au Sud on aime pas les flics. Par pour la plaque ou l’uniforme, mais pour la mentalité. Mettre les méchants en cage, mettre un frein au crime, vouloir de jolies rues toutes propres. Un odieux mensonge ! On arrêtera pas le mal parce qu’il est en chaque être humain, que certains se saoulent avec comme d’autres vident bouteilles sur bouteilles et que tout ce qui se trouve du côté obscur de la force leur tire un sourire ravi. On ne pourra jamais résoudre ce problème, ça dure depuis l’origine de l’Homme. Certains sont bien pensants, d’autre pas et c’est comme ça que ça tourne. Un certain Clown dirait qu’on se ferait bien chier si les gens étaient tous sortis du même moule, il n’y aurait aucun rebondissement possible nul part et pas de feu de joie pour illuminer les longues nuits d’hiver … et des autres saisons.
Alonso pourrait bien s’étrangler à l’évocation d’une prime gagnée à la sueur du front. Mais il préfère en rire, dans un sens ce n’est plus uniquement de la sueur qu’il faut verser dans cette ville. « Oh t’inquiète tu vas la garder ton étiquette de produit rare, en dix ans t’es le seul flic à avoir posé les pieds chez nous. Ça veut bien dire quelque chose. Y’a bien la rouquine que Lecter adore faire chier aussi mais elle a jamais rien visité. » La pauvre Tess Sayers ; cette policière trop gentille qui a eut le malheur de piquer la curiosité malsaine de Jason au point qu’il ne rate aucune occasion de la mettre mal à l’aise, de la confronter à des situations déplaisantes. Cette fille se fera sauter la tête un jour, à trop vouloir coincer le balafré c’est évident. Le temps passe et la rouquine commence à prendre sa traque trop à cœur, comme une obsession. Elle finira certainement comme d’autres … folle ou morte.

Leur petit anti-stress semble fonctionner à merveille pour le moment et ça prend une tournure sympathique. Les trois « méchants » se trouvent un sujet de conversation réel sur les armes, échangent comme le feraient de vieux copains de fac se connaissant depuis des années. Ce n’est pas le cas, mais c’est prouvé que les circonstances tissent des liens parfois rapides et solides. Pas qu’ils iront demain se balader bras dessus bras dessous mais pour un premier travail de groupe il faut bien dire qu’ils n’ont pas hésité à s’entraider.
Mais il ne faut pas oublier ce pauvre Bob qui semble tellement perdu dans cette discussion. Ça viendra gamin, tu a le temps d’apprendre. Lui a une réelle chance de voir défiler les années, même si on ne sait pas réellement pourquoi. Lecter a toujours préféré les animaux dangereux aux peluches et le joufflu n’a rien de sauvage c’est même tout le contraire. Est-il touchant à sa façon ? À moins que son caractère passif ait quelque chose de relaxant pour le Clown qui n’a jamais à se répéter en sa présence. Il n’y a qu’à voir, le gosse suit sagement Zachary ici et ne parle pas sans y être invité. Calant le menton au creux de sa main, Alonso observe le manège et il doit admettre que c’est agréable. Voir ça, des conseils et un peu de camaraderie. Comme des aînés encadreraient leur petit frère, ça a quelque chose de familial … au fond leur monde n’est pas si éloigné de cette idée là. Il a souvent entendu Lecter appeler ses hommes « leurs petits monstres » comme un père parle de sa progéniture. Celui-là de père … qui en voudrait ?

C’est presque religieusement que le jeune écoute les recommandations de Gaunt, hochant régulièrement la tête pour signifier qu’il comprend et pendant ce temps, Vlad prend l’initiative de disposer une rangée de bouteilles ramassées à gauche et à droite. Près de leurs cadavres de verre à eux, une façon de montrer à Bob qu’il n’est pas sous estimé. N’importe qui peut devenir bon à condition de le vouloir, de s’entraîner un peu et il n’y a pas de Clown penché au dessus de l’épaule du dodu pour lui préciser qu’il a un nombre de chances de survie limitées. C’est seulement un jeu pour se détendre, inutile de laisser planer la mort ou tout ce qui y ressemble, ils en ont déjà bien assez vu. Demain sera un jour rouge, ils le savent alors autant profiter de l’instant présent et de sa légèreté pourvu qu’elle dure encore un peu.      
Le premier coup tiré par Bob passe largement au dessus de la ligne de verre, normal il faut au moins le temps de tester l’arme. Mais pas de découragement sur le visage rond qui se concentre d’avantage. Resté à sa hauteur, le Russe lui conseille de ne pas fermer un œil. Viser avec les deux yeux ouverts c’est bien plus précis. Deuxième coup, un peu trop haut encore et Cimarro laisse aux autres le soin de corriger un mauvais placement, réaligner la carabine pour un troisième essai. On y vient, c’est beaucoup mieux et un tintement lointain laisse entendre que ce n’est pas passé loin de la cible. De quoi réellement encourager leur jeune comparse. C’est encore un gamin … il en verra d’autres mais pour le moment qu’il profite. On ne s’occupe pas des autres au repaire, chacun pour soi chaque jour qui passe et aucun n’attend après la moindre attention. Personnalités individualistes pour beaucoup, mais à cet âge quel gamin n’a pas attendu des mots particuliers, des moments père fils pour boucler la boucle de l’éducation ? Un mentor, tout le monde en cherche un à un moment. Enfin … presque tout le monde. Pensif, le Cubain soupire lentement en se disant que cela fait des années qu’il n’a plus vu les siens. Il devrait y penser, si un jour le Clown lui autorise un congé.

Explosion cristalline suivie d’une courte exclamation qui fait relever la tête à Cimarro. Il manque une cible dans la rangée. « J’ai réussi ? » Lance ce pauvre Bob, surpris par lui même. « Ben oui ! Qui d’autre ? » Pouffe le géant, quittant sa place pour revenir à la hauteur du trio. « Tu vois ? Faut seulement se lancer, maintenant tu as plus qu’à t’entraîner et les occasions ne vont pas manquer. » Oh ça c’est évident. « Bon, on corse un peu la suite ? » Glisse-t-il d’un faux ai machiavélique avant de poser sa large main sur la nuque du ripou. « Ou alors je donne un cours sur la manière de briser un cou façon arène clandestine ? » Il a beau taquiner, Alonso commence à réellement se dire que dans l’avenir, ils pourraient former une belle brochette tout les quatre. À croire que faire parler la poudre, ça tisse bel et bien quelque chose.      
© Jason L.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Jeu 7 Nov - 22:00



Ca ne se limite pas qu'à l'écrémage post-embauche? Bah, tout le monde a sa façon de faire et c'est pas Zach' qui va jeter une caillasse à la tronche de ceux qui n'hésitent pas à se débarrasser d'un sbire décevant. Lui, il les jetait par-dessus un mur d'enceinte. Ce n'est pas la criminalité qui est venue à lui, c'est lui qui a plongé dans ses bras tatoués dès que le pouvoir lui ai monté à la tête...en même temps que la multiplication des addictions. Pour sûr, beaucoup de choses échappent encore à Zachary à propos de l'organisation ou plutôt de l'absence d'organisation qui règne dans le Sud. Et bien, il apprendra sur le tas, comme tout le monde et écoutera les gens qu'il estimera les moins pénibles ou trop balèzes pour qu'il leur saute à la gorge. Genre Cimarro...mais pour le moment, Gaunt use de cette admirable et formidable faculté de se foutre royalement des questions soulevées et des éventuels problèmes qui risquent de se dresser devant lui pour profiter simplement de ce qu'il se passe là, maintenant. On est dans le présent et c'est tout qui compte. Pas besoin de se projeter dans l'avenir quand on s'apprête à faire parler la poudre par loisir et qu'on nourrit son arrogance. Ha ha! il est le seul flic à pouvoir se promener dans le Sud depuis dix ans. C'est assurément de l'inconscience aveugle de la part de Zachary mais hé, quand on carbure à l'adrénaline, on ne s'emmerde pas à envisager les conséquences de ses actes. On y pense après coup. Quand on s'allonge dans son lit une pipe à crack aux lèvres, on se dit "merde, je suis vraiment taré" avant de s'endormir d'un sommeil de plomb. Et le lendemain, c'est déjà oublié. A la mention de la flic rousse qui fréquenterait Lecter, Zach' hausse les épaules. Ses collègues, y en a peu avec qui il peut se vanter d'avoir des atomes crochus. Ils ont tous des balais profondément enfoncés dans leur fondement ce qui leur donne une allure raide et droite. Epuisants...et pour peu que la donzelle soit du genre intègre, c'est une raison supplémentaire pour que Gaunt ne lui accorde aucune attention et aucun intérêt. Les gens lisses sont chiants à pleurer.

Pour le moment, on s'occupe du joufflu qui tire un coup pour la première fois. Expliquer les bons gestes, la meilleure posture à adopter, ressortir les mêmes expressions que son père, ça tirerait presque une larmichette de nostalgie au coin de l'oeil de Zachary. Même si le dodu semble un peu gauche dans les premières secondes suivant sa rencontre avec l'acier et la crosse de bois, c'est une naïveté touchante qui s'en dégage. Clope aux lèvres, Gaunt serait presque investi, mais vraiment investi. On touche là à quelque chose de sacré pour tout bon américain du Sud, les armes à feu. Alors, il est encore plus bavard que d'habitude et surtout, son auditoire l'écoute avec la volonté de réussir. Et pendant que le ninja slave part aligner de nouvelles bouteilles par-dessus les cadavres de la sienne et de celle de Cimarro, Zach' continue à inonder le petit bedonnant de conseils imagés, fleuris, à forte connotation machistes mais compréhensibles par le dernier des crétins. Le joufflu se détend au fil des remarques légères, perdant son expression crispée de constipé et quand Vlad les rejoint, Gaunt tapote l'épaule grassouillette comme un frère aîné le ferait avec le dernier-né de la portée. Vas-y, mon biquet. T'es prêt.

Bras croisés exhalant une nuage de fumée, Gaunt attend la première détonation. Le tir part, bien trop haut mais le dodu ne se démonte pas. Pas un soupir de dépit, les épaules ne s'affaissent pas de déception, le geste pour sauter la première cartouche n'est pas fluide mais l'intention est là et la seconde s'engage sans problème. Monsieur "deux mètres de discrétion" se penche sur le gamin, conseillant de ne pas fermer un oeil parce qu'on perd l'appréciation des distances et la vision en trois dimensions. Second tir, plus assuré la surprise du recul léger et le bruit de tonnerre n'étant plus un facteur nouveau. C'est encore trop haut. Zachary s'avance d'un pas et de l'index redresse le canon avant d'esquisser en l'air une ligne droite de l'oeil jusqu'à l'extrémité du canon. Flippes pas, je te tripotes pas. lâche-t-il avant d'écarter du pied les jambes du joufflu. La cartouche saute, on réarme et le môme se concentre de nouveau. Sois pas pressé, on a plus que la permission de minuit. Vises. Inspires. Bloques. Tires. Un tintement clair accompagne la détonation. Ce coup-là, tu vas la défoncer. Docile et obéissant, le ventru plisse les paupières, prend son temps. On lui a dit que cette fois-ci serait la bonne. Et enfin, la bouteille explose et les éclats de verre rejoignent leurs petits camarades au sol. Zach' écarte les bras en lançant sa clope au loin. Et ben voilà. Gratifiant d'un coup d'épaules son biquet. Cimarro les rejoint, préconisant l'entraînement maintenant que des bases sont acquises et les occasions de mettre ces nouvelles connaissances en oeuvre n'allaient pas manquer. Rooh, Alonso...c'était vraiment obligé de rappeler qu'ils allaient devoir dessouder des gens incessamment sous peu.

Corser la chose? Je suis preneur. Levant les yeux sur le visage du Cubain, le flic plisse les paupières. T'étais même encore un projet pour tes parents que je tirais déjà. Pogne de la taille d'une pelle à pizza qui se pose sur la nuque de Gaunt qui s'en dégage d'un petit bond. Wow wow wow...on touche pas l'artiste, Scarface. Vu tes paluches, ça doit bien être bien compliqué de briser des nuques. Dans le domaine du combat sans classe, Zach' se pose là mais en tant que flic, il a surtout à faire avec des poivrots, des clodos et des toxicos. Tiens, ça fait beaucoup de O tout ça. Se frottant les mains, il reprend. Plus corsé, donc...on lance les bouteilles en l'air? On les éloigne encore? On opte pour un plus petit format? Le Cubain propose, le Texan dispose. conclut-il avec une petite courbette.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Jeu 7 Nov - 22:16

Le Serpent est un animal effrayant. Classé depuis longtemps parmi les pires, empoisonneur et assassin tant de fois repris dans les mythes et légendes et éveillant la peur à sa seule vision. On sait moins que sévèrement blessée, cette créature se retranche et se laisse parfois mourir, en proie à une paranoïa telle qu’elle ne sait plus repartir à la chasse, incapable de panser ses plaies. Le Clown n’est pas différent cette nuit, sa bête intérieure est clouée à terre, perdue au fond d’un trou tellement vaseux qu’elle n’en sort plus. Parce que la situation est mortifiante, qu’elle a explosé un mur dans ce château tordu tout vacille, peine à retrouver un équilibre connu et la bête se recroqueville quelque part dans les ténèbres devenus soudain rassurants. Un manteau d’ombres épais qui dissimule chaque blessure et donne le change, grâce auquel il peut encore prétendre que tout va pour le mieux. Mais il n’y a pas pire mensonge que le noir, pas pire paysage car c’est de celui-là seul que surgissent les plus terribles démons. Petites voix mauvaises qui glissent et se moquent, reprochent et accusent. La bête est piégée, ne trouve pas d’issue et c’est le spectre de cendres qui profite de l’instant pour se dresser au milieu de ce carcan. Lui s’en moque, il n’est blessé de rien car il est bourreau mais jamais victime. Meurtrier qui n’aura jamais le rôle du cadavre. Lui est mort depuis longtemps ; ultime survivant au delà de l’humain il est le monstre enfouit au plus profond de la bête. Sans attaches ni principes il n’apparaît que pour détruire, se baigne dans le sang des coupables et n’a aucun remord à piétiner le décor du Clown. Monstre gris aux desseins pourtant plus noirs qu’une âme damnée. Jason ne le craint pas, c’est une part de lui même, une facette comme une autre qui a déjà été accueillie à bras ouverts mais aujourd’hui elle veut s’imposer, ravir sa proie à l’autre bête et ça, c’est intolérable.

Alors oui Jason doute de pouvoir tenir sa promesse, lui qui a à cœur de le faire en tout temps. Au delà de défauts tellement nombreux qu’on ne les compte plus, c’est la seule chose sur laquelle tout le monde s’accorde : le Clown n’a qu’une parole. Et glissant les doigts sous son menton, l’obligeant à relever la tête le Croque Mitaine le rappelle. Ce n’est pas de son maître, de son jumeau diabolique qu’il doute mais bien de cette chose vomie par on ne sait quel enfer qui a déjà largement prouvé qu’elle ne sourcillerait pas plus qu’elle aurait de remords à les tuer tous pour arriver à ses fins. Première fois que Lecter se subit lui même à ce point, se heurte à ses idées contradictoires au point de voir la toile se tordre, se nouer jusqu’à une rupture qui se profile sous un soleil de glace noire. Si tu touches à la proie ; tu perdras ton fauve.
Dépassé, c’est le serpent lui même qui confesse un état de troubles, jette un morceau de son cœur de pierre entre eux sur les draps. Si seulement la pieuvre s’en était pris à lui tout aurait été différent. Oh bien sûr, la fierté n’aurait pas beaucoup aimé de se savoir pieds et poings liés à recevoir des coups mais le tyran est rodé à ce jeu là. L’humiliation personnelle, le Clown ne l’aurait pas ressentie parce que lui aurait rit jusqu’à leur déchirer les tympans, aurait craché inlassablement son venin même à moitié mort, incrustant son sourire démesuré jusque dans leurs rétines. Combien de fois Boogie l’a-t-il soupiré que Lecter se fout de lui même ? Qu’il n’a même pas l’esquisse d’un fond de respect pour sa vie ? Alors oui, mille fois oui s’il pouvait remonter le temps et voir les rôles inversés, Jason prendrait la place de son second. Idée de sacrifice bien trop humaine, qui n’a rien à gagner sinon le sentiment de savoir le chat loin d’une cellule, loin de ces tentacules indignes. Ça ne lui ressemble tellement une telle réaction et pourtant …

Te voilà bien plus bas que terre pauvre fou. Plus on est haut et plus la chute est rude ne dit-on pas ? Le choc a assommé, fatigué et on peine à se relever. Aux doigts qui filent à travers ses cheveux humides le Clown ferme les yeux, fixe son attention sur la voix du chat et non sur la musique funèbre qui le harcèle toujours. Non ça ne sert à rien de revenir sur des « si » ; pour autant c’est impossible d’ignorer simplement les faits de ces dernières vingt quatre heures. Ce n’est pas leur genre de stagner, vrai. Pas plus que de boire la tasse en prenant une vague, vrai aussi. Mais comment reprend-t-on le cours naturel des choses, comment remarcher aussi facilement avec des jambes plombées ? Le front de la bête de soie se pose contre la tempe de celle d’écailles et l’air vibre d’une électricité bien connue. Te revoilà chère proximité malade, tu reviens à la surface. La cendres n’a plus lieu d’être précise le Croque Mitaine et ce, aussi bien pour lui que pour le Clown. Boogie est rentré, pas au mieux de sa forme mais bien vivant. La place de second n’est pas vide, le chat a retrouvé son maître et l’heure n’est plus celle de la vengeance. Pas maintenant.
Un calme se pose en Lecter, cesse d’agiter le gris qui recule doucement. Trop longtemps empoisonné par ce vil démon assassin et le Chat à l’air de s’en vouloir d’une certaine façon. Il a donné l’accord, a autorisé le massacre mais lui comme le reptile semblaient avoir malencontreusement oublié à quel point cette entité est insatiable, qu’elle n’en a jamais assez. Ce sont les morts, les pires souffrances de dizaines de corps qui la contentent cette gorgone et elle n’a qu’un mot à sa bouche pleine de dents aiguisées : encore. C’est assez ; tu as eu ton lot, retourne d’où tu viens et laisse le bleu veiner le noir, laisse la soie caresser les écailles. Ce monde là n’a jamais été le tien et ne le sera jamais. Maintenant … quoi ? Interrogent les abysses face à un bleu redevenu limpide, connu. Vague aussi mordante que langoureuse qui happe Lecter autant que cette main qui l’attire et l’arrache enfin, ENFIN aux griffes poussiéreuses.

Les serres se referment sur du vide et la cendre s’insurge. Reviens ! Hurle-t-elle, ce n’est pas terminé. Oh si ça l’est. Ça l’a été à la seconde même où le Croque Mitaine a soufflé cette seule phrase. Tu es à moi a-t-il dit, l’évidence la plus immuable dans cet univers aussi déglingué, aussi chamboulé soit-il. L’homme sans fard, la bête ophidienne, le clown, il n’appartient qu’à une seule personne. Plus totalement à lui même, il l’a avoué un certain matin qu’une part de lui était à l’autre bête. Le souffle a réveillé des braises, rappelé une flamme  rouge vif, ce rouge qui manqua au masque. Reprend tes flammes foutu Clown cinglé, tu n’as jamais eu meilleur costume. Maintenant tu reviens !
La chaleur qui rampe encore sous sa peau se fait soudain naturelle, le serpent n’a jamais été de cendres et ne le sera jamais. Le sourire retrouve sa place sans plus de gravité ou de sérieux qui lui ressemblent trop peu et la raideur s’évapore comme un simple ruban de fumée. Lecter sent revenir sa souplesse de contorsionniste, ses regards flambants d’une folie qu’il porte comme un saint porterait la croix au cou. Il était temps, te revoilà. Basse, la voix siffle sur des accords bien plus appréciés. « A qui d’autre sinon ? Tu me tiens par les os, tu te souviens ? » A qui pourrait-il appartenir sinon au Croque Mitaine ? Leur attachement pervers est gravé bien au delà de la peau ; personne ne leur prendra ça surtout la mafia et ce même si elle a attaqué de front. Les iris noires disparaissent le temps d’un battement de cils et le Clown relève la tête, dos déroulé à la même allure pour s’emparer des lèvres du fauve. Glissage du bout des ongles le long du cou, arrêt sur la poitrine avant de pousser lentement la bête de soie en arrière pour la recoucher. S’écartant à la suite, le Clown laisse filer un soupir amusé. « Je ne compte plus le nombre de fois où je t’ai dit de te coucher ce soir. Dois-je t’attacher au lit ? » Éclat subtil mais luisant des idées folles qui traverse le noir et aucun temps mort pour que le chat puisse réagir. Le geste est habile et vif pour refermer un bracelet de menottes sur son poignet mais avant même une éventuelle protestation, Lecter referme l’autre sur son propre bras. « Je les prévoyais pour moi, mais voilà qui devrait t’empêcher de te lever. » Et bien sûr pas de clés en vue, ce serait trop facile et facile n’est pas Jason. La cendre est définitivement vaincue, elle ne poussera pas le Clown ailleurs parce qu’elle ne le peut plus. Retour d’horizons familiers et bicolores, parfum bien particulier qui n’a plus rien de froid. Cadavres et mafia sont rangés un temps, ils verront demain, après demain sinon, quand ils voudront.

« Dans d’autres circonstances, ça aurait une portée bien différente cette attache entre nous. » Murmure-t-il d’un ton joueur, penché sur les lèvres de la bête. Jouer à ça lors de leur dernière sortie aurait été particulièrement dangereux mais gratifiant pour les dingues qu’ils sont. « Mais on est un peu … déglingués cette nuit pour ça. » Usés surtout, épuisés. Puis la belle ambiance de chasse à l’homme n’est pas au rendez vous, l’excitation du jeu non plus. Es-tu définitivement de retour Lecter ? Ne reste que ce fond de musique … autant ne pas y penser il disparaîtra bien à un moment ou un autre. Baissant le ton, c’est un sifflement venimeux qu’il lâche, un vilain petit secret. « La prochaine sortie que je t’offrirai Boogie, dépassera tout ce que tu as connu. » Car Jason en est certain, en son glaciale Croque Mitaine il y a quelque chose qui n’a rien de polaire. Ce qui dort dans un recoin de son esprit, il lui montrera. Prochainement.      

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 10 Nov - 1:10



Assez de dérobades et d'esquives et s'il ne parvient pas à tisonner ces fichues cendres pour y trouver une braise à partir de laquelle il pourrait faire renaître les flammes, alors Boogie s'efface pour laisser parler sa propre folie. L'être de chair et de sang s'efface pour libérer le monstre. Que la Bête y aille, le coeur sur la langue. Parler sans réfléchir ni élaborer un discours. On en revient aux actes plus criants que la plus longue des oraisons. Une main qui se faufile dans les cheveux pour éloigner les grincements métalliques d'une voix intérieure sans chaleur. Les paroles se font berceuse presque chuchotée pour éloigner les hurlements crissants du spectre qui ne voudra pas se laisser renvoyer dans ses cendres sans protester. Griffes qui se plantent dans la nuque du serpent, qui l'attire proche, si proche du fauve. On anéantit ces barrières érigées par des egos et des fiertés fouettés. Que le spectre froid lâche prise car le serpent ne sera jamais sien et la Bête de soie ne s'adresse pas à elle. Tu es à moi et si je dois aller te chercher manu militari, je le ferais. L'azur s'étend, s'enfonce dans les abysses pour aller y raviver une flammèche bien trop vacillante, presque mourante. Où que le Clown soit, cerné par le gris ou recroquevillé au fond d'un abîme, il entendra le feulement délicat du fauve. Il n'y a qu'une seule oreille qui peut percevoir cet appel et il n'y a qu'une autre bête pour y répondre. Comme une rafale de vent vient troubler la surface liquide d'un lac placide, un frémissement agite la surface des ombres grises qui s'estimaient jusqu'alors impénétrables. La Bête noire approche jusqu'à se confronter aux cendres une fois de plus et elle vaincra car dans ce monde tordu, il n'y a pas de place pour elles. La fureur froide recule, on l'a autorisé à s'abattre, elle a fait son office au-delà de toute espérance mais elle doit maintenant refluer. La guerre est terminée, son rôle s'achève ici et immédiatement. Ni fiel ni miel, ni remords ni regrets, le fauve tire brusquement sur le barbelé qui l'écorche...reviens maintenant, foutu serpent. On ne résiste pas à une telle invocation, les cendres peuvent bien posséder le Clown, il s'en extirpera, une fois encore, le Croque-Mitaine l'en arrachera car derrière lui s'élèvent des ténèbres fort différentes dont l'appel n'est qu'irrésistible pour une âme noire.

Que voilà une lente transformation à l'oeuvre qui accroche un sourire malsain aux lèvres de Boogie. Retour à un sifflement familier aux intonations sirupeuses, les gestes retrouvent leur souplesse ophidienne et si Jason Lecter se plaît à contempler son monstre prendre son envol, c'est au tour de la créature de se repaître de la vue de son maître qui se soustrait à la prise de serres grisâtres. Le Chat relâche sa prise sur la nuque du Clown alors que la folie reprend possession des abysses. Soupir amusé qui s'échappe d'un rictus satisfait, il le tient par les os, s'en souvient-il? C'est un "pour toujours" empreint d'une langueur licencieuse qui répond. Comment pourrait-il oublier ou voir ce souvenir s'affadir? Les griffes glissent jusqu'à l'épaule du serpent, effleurant du bout des doigts la fine cicatrice sur la peau qu'il a fendu pour graver à même le squelette cette appartenance malade et déviante. La chair a beau se régénérer et le temps effacer les blessures, la vibration de la lame sur l'os est toujours vive dans la main de l'artiste macabre. Le noir profond presque hypnotisant croise le bleu limpide, engloutissant son champ de vision, débarrassant son esprit des souvenirs de ces dernières heures et lorsque les lèvres du Clown s'emparent des siennes, c'est la célébration d'un retour dans cet éternel présent qui n'a nul besoin d'un passé ou d'un avenir pour exister, où on avance dans un univers tordu en deux teintes qui se déclinent à l'infini.

Lentement, la Bête d'écailles le repousse jusqu'à ce qu'il retrouve le moelleux de ses oreillers. Combien de fois a-t-il demandé à Boogie de rester là et de simplement se reposer? Le Chat n'a pas le temps de répliquer qu'il est un patient bien moins pénible que le Clown et que l'attacher où que ce soit est inutile si on lui demande gentiment en promettant de ne pas s'amuser à faire l'inconscient. Une lueur maligne traverse les iris noirs. En un cliquetis, c'est un bracelet de métal qui ceint son poignet avant que l'autre ne se referme sur celui de Jason. Les yeux clairs filent d'une menotte à l'autre avant de se lever sur le visage du Clown, l'insolence remplace la stupeur au fond du bleu. Oh mais qui empêches qui de se lever. ronronne-t-il en tournant le poignet pour serrer la courte chaîne argentée dans son poing et tirer Jason à lui. L'acier a beau mordre sa peau écorchée, cette douleur là est provoquée par les seules mains que son orgueil accepte et si ses nerfs gémissent, ce n'est que pour lui dire qu'il est bien vivant, ce ne sont plus des messages alarmants sur des sévices qui l'étourdissent jusqu'à la nausée.
Murmure tentateur qui meurt sur ses lèvres lorsque le Serpent évoque d'autres circonstances où cette attache bien réelle aurait eu une toute autre utilité, un tout autre sens. Donnez n'importe quoi aux monstres et ils en feront une arme ou un jouet. S'ils avaient disposé de cela ailleurs...en pleine traque, devoir anticiper leurs gestes. Faire de cette entrave un nouveau moyen d'occire ou de corser leurs jeux déviants qui se font toujours aux dépends d'autrui. Diantre, ça donnerait presque envie de relancer une chasse à l'homme. Comment n'a-t-on pas pensé à ça avant? Passer ces maillons autour d'une gorge réclamerait une parfaite synchronicité. Qui ne leur aurait pas fait défaut car le langage des Bêtes se passent de mots d'humains. Le défi est à peine voilé et appelle aussitôt une nouvelle partie alors que l'on s'apprête à ranger l'échiquier et ses petits pions fragiles. Elle ne sera pas pour ce soir mains bientôt. Gardons cela dans un coin de notre imagination malade. Les bonnes idées ressurgissent toujours.

Sifflement presque inaudible, confession susurrée à un unique interlocuteur, c'est le chant des plus belles surprises et des promesses les plus sanglantes. Un présage d'une nouvelle expédition aux confins du territoire de leurs folies respectives. Il n'y a pas que de la glace en lui et Jason a l'air plus que déterminé à faire jaillir ces étranges flammes bleues qu'il a déjà entraperçues. Quel genre d'enfer est tapi sous la banquise? Le Clown prévoit déjà la prochaine virée meurtrière. On avance comme toujours, on bondit d'atrocité en atrocité sans jamais se rassasier, on s'enivre de la folie de l'autre, on explore de part en part toute l'étendue de son potentiel sombre. Véritables camés du Mal qui ont sans cesse besoin de pire, rien n'est plus beau que les Bêtes qui se livrent sans concessions aux actes les plus purs d'inhumanité. La mort définitive est encore loin d'être la dernière aventure qu'il leur reste. Il ne faut plus se demander quand s'arrêteront-ils mais ... Jusqu'où m'emmèneras-tu? soupire Boogie un sourire maléfique aux lèvres.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 10 Nov - 1:39

Comme quoi, avec quelques bon conseils on peut aller loin et vite. Pour autant ce n’est pas à la portée de tous de faire confiance aussi aveuglement. Ce gamin rondouillard et effacé ne se demande pas qui vaut mieux que l’autre dans ce monde, il ne se méfie pas et prend les recommandations d’un flic pourri jusqu’à l’os comme on écoute un homme dont il partagerait le sang. De la même manière qu’il suit Lecter, sans jamais penser à déguerpir. Est-il naïf ? Fou ? Stupide ou les trois ? Rien de tout ça en réalité. Il fait parti de ces gens qui ne jugent pas ses fréquentations sur leurs actes, pas sur ce qu’ils sont ou semblent être. Lui prend ce qu’on veut bien lui donner tout en sachant que les gens ne sont pas tous bien blancs.  Il n’a personne à part la horde, sa propre famille l’a renié alors ne valent-ils pas mieux au fond ces criminels, ces dingues qui l’aident sans rien demander en retour ? c’est à se demander.
Pour la suite, Cimarro ne doute pas que leur ami joufflu aura nombre d’occasions pour parfaire ses tirs et même s’ils préfèrent tous oublier que d’ici quelques heures ils s’en iront au massacre, il faut le souligner. D’ailleurs autant corser un peu non ? C’est qu’elles pourraient vite s’ennuyer ces grosses bêtes si on leur donne la même chose à faire pendant trop longtemps. À la tirade de Zachary, le Cubain lève le nez d’un air faussement hautain. « Je te laisse l’honneur d’avoir tiré jeune, pas celui d’avoir tordu le cou d’un tiers. » Parlant de cou, il pose la main sur celui du flic qui se dégage aussitôt d’un petit bond suffisant à faire ricaner le géant. Et bien alors ? On est si peu rassuré ? « La tienne j’aurai pas de mal, pour la sienne ce serait un peu plus compliqué en revanche. » Siffle-t-il, désignant le Russe. Physiquement, Vlad est le genre de type qu’il croisait dans les arènes mais la plupart n’avaient pas grand chose pour eux. Des baudruches sans force réelle à la plastique avantageuse mais avant tout mensongère. Alonso avait rapidement fait la différence entre les vrais casseurs et les simples amateurs de stéroïdes. Il s’y était toujours refusé même lorsque son « manager » lui avait glissé l’idée de quelques cocktails sensés améliorer ses performances. Cimarro n’avait pas besoin de ça. Le seul poison qui coulerait jamais dans ses veines serait la rage, la colère et la haine. De combats en arènes, il n’en a jamais perdu.

Que fait-on alors ? On lance les cibles, on les repousse, on en choisit de plus petites ? Le tout peut donner envie en fait. Voilà bien des hommes, à se lancer des défis pour prouver … non en fait ils n’ont rien à prouver. « Je dispose ? Trop aimable l’ami, j’ai presque envie qu’on choisisse des cibles plus petites pour les envoyer très haut. » Tout à la fois, pourquoi pas ? Le géant reprend en main le magnum qu’il a glissé à sa ceinture, machinalement jusqu’au moment où une ombre passe entre deux épaves, puis une autre. « Et merde manquait plus qu’eux. » Soupire-t-il, la voix grondante. Bob avale déjà de travers alors que le Russe lance une oeillade vaguement interrogative à son voisin. « Putain ça doit être karmique les journées de merde comme ça. » « Un problème ? » Cimarro ne lâche plus des yeux les environs, scrutant le décor à la recherche du moindre mouvement. « Les rats. Enfin, pas les bestioles. C’est la vermine des ruines, ils se planquent dans un ancien parking sous terrain pour trafiquer tout ce que personne a envie de voir en surface. De la pourriture montée sur deux jambes. » Le ton dédaigneux est on ne peut plus évocateur, Cimarro ne peut pas les voir même en peinture. « Logiquement ils ne sortent pas quand le temps est aussi plombé, quand ils remontent c’est pour voler et démolir les paumés qu’ils croisent ici. Le genre à t’arracher le bras pour voler ta montre ; le fric et le profit ils ont que ça à la bouche … »
Il n’a jamais compris pourquoi Lecter ne les cramait pas tous. Il doit s’en moquer, dans une certaine mesure cela dit. Ce que ces types vendent ou revendent n’a rien de propre. C’est le bas de l’échelle humaine ça ; ils vendraient leurs parents, frères et sœurs pour une poignée de billets. Pas qu’ils soient si nombreux que ça, mais ils ont une clientèle, parfois riche car c’est bien connu : les pires vices sont les moins évidents à satisfaire. Des gosses orphelins ramassés pour on sait quoi aux vidéos dont le contenu ferait vomir un flic carriériste, la liste est longue. C’est à un de ces connards que Jason achète ses bestioles exotiques, il ne les trouverait certainement pas ailleurs. On ne descend pas chez eux sans raison valable, sûrement pas en touriste et les fois où le Clown est allé là-bas, on a laissé personne l’accompagner pas même le Croque Mitaine.        

« Je peux pas les encadrer, et ils en ont autant à mon service. Mais y’a des règles, sortis de leur trou ils sont chez Lecter. Le premier qui fait un geste de travers, descendez-le. » Et avec le Clown absent, ces salauds ne vont certainement pas se priver d’agression. Ils vont sortir les griffes et retourner se terrer comme les lâches qu’ils sont ensuite. Une bourrasque fait claquer quelques flocons de neige sur les joues, pour un peu Alonso l’avait oubliée la poudreuse froide, c’était presque agréable cette atmosphère après le passage par la marmite du Clown. Et ça aurait pu durer, un temps mort pour se détendre mais non bien sûr ! Quand on a la poisse autant l’avoir jusqu’au bout hein ? Pense-t-il amèrement.
« Salut Cimarro, on s’balade ? » Un type auquel un vieux survêtement élimé ne fait pas honneur approche à pas lents, à peine un mètre soixante et frottant entre elles de longues mains si maigres qu’un seul doigts pourrait faire office de cure dent. Son sourire mauvais découvre des dents vaguement grises sous un nez pointu digne d’une sorcière. Au dessus deux petits yeux enfoncés dans leurs orbites, d’un bleu fade à la limite du vitreux. Un rat dans toute sa splendeur dont le long pelage gris cendré est tellement gras sur sa vilaine tête qu’il ne se balance même pas au vent. À la loterie des défauts lui pourrait gagner la palme d’or mais à en juger par sa démarche, son regard, il en joue plus qu’il s’en lamente. « Oh mais dis moi, le chien est sorti sans son maître ? Je vais faire une croix sur mon calendrier ! »  Il n’est pas très content le Cerbère et le pousser à bout n’a jamais mené à rien de bon. L’envie d’arracher cette sale tête et celle de rester stoïque se bousculent, ce n’est pas bon de jeter de l’huile sur le feu mais le Cubain a les nerfs à vif et depuis le temps qu’il rêve de briser cette nuque là … C’est lui le passeur, celui qui autorise ou pas à descendre et lorsqu’il daigne sortir il traîne une bande de véritables charogne derrière lui. Des types sans identités juste bons à piller, à cogner et le plus souvent attardés. Des rebuts inutiles mais assez violents pour être relativement efficaces malgré une désorganisation totale.  

« Lecter ne tient pas ses bêtes en laisse, tu devrais le savoir. » Rétorque froidement le Cubain, suivant des yeux le nuisible qui leur tourne autour comme un vautour. Et bien sûr il s’arrête à la hauteur de Zachary, le dévisageant par dessous comme on observe une chose curieuse. « Tien, tien … un petit nouveau. Vous l’avez trouvé où ? Il a pas l’air bien frais … vous ramassez les pauvres junkies en manque d’un sens à leur vie maintenant ? » Pauvre débile. Un œil observateur ne s’y tromperait pas, Gaunt n’a rien du simple Junkie. Il a l’assurance des dingues pour qui le mot danger devient synonyme de plaisir, le regard de l’homme sachant parfaitement ce qu’il vaut. « Le junkie pourrait bien finir par transformer ta gueule de zombie crasseux en cendrier un de ces jours. » Ne manque pas de souligner le géant d’un ton lourd de sous-entendus. « Mais venons en au fait, je suis loin d’apprécier ta compagnie alors tu veux quoi ? Et me sors pas que t’es venu prendre le frais sinon je laisse le soin à mon nouveau collègue de te refroidir pour de bon. » L’autre fait grincer ses dents, recule de deux pas en croisant les mains derrière lui. « Je pensais trouver Lecter … un petit souci entre hommes d’affaires ou autrement dit rien qui te concerne. » C’était vrai le mois dernier ça, plus maintenant. À rester terrée la vermine ne semble pas bien au courant de l’évolution des meilleures bêtes du Clown. Faut-il lui préciser ? À quoi bon. Autant couper court et se débarrasser de ce rat. « Je lui passerai le mot, t’as plus qu’à retourner d’où tu viens. » L’autre hoche la tête, s’éloigne … trop facile pour que ce soit honnête. « Ha j’oubliais ! » S’écrit-il, revenant rapidement sur ses pas. « Comment va le BoogieMan ? Pas trop … secoué ? » Une douche froide aurait le même effet. Le géant ne voit pas dans quelle mesure cet homme là peut être au courant de leur altercation avec la pieuvre alors qu’il passe les trois quarts de son temps enterré mais c’est évident, il sait. Il ne peut pas bluffer. « Ils ont de vilaines idées ces Italiens hm ? Je ne pensais pas qu’ils passeraient réellement à l’acte mais ... » Le regard noir, furieux du Cubain devrait l’encourager à la fermer mais le crasseux continue d’une voix faussement désolée, suintant d’une compassion feinte. « Lecter doit être bien déprimé qu’on ait cassé son jouet… je devrais peut-être envoyer des fleurs, une petite carte de condoléances ? »

Trop c’est trop. Le temps de refiler le magnum à Zachary et Cimarro se jette sur le squelette ambulant pour l’empoigner par le col. Ses pieds quittent le sol et la carcasse s’écrase dos contre le capot le plus proche, la gorge cerclée par une seule main. « Un mot de plus et je t’arrache la tête ! » « Le chien montre les dents sans permission ? Tu vas te faire gronder. » « Je ne crois pas, le chien est monté en grade c’est con pour toi hein ? » Le rictus suffisant du maigrelet s’efface mais il semble encore certain de pouvoir s’en tirer. Pas de chance, les mâchoires de ce chien là ne lâchent pas prise une fois refermées. « Je suis pas venu seul, vous allez vous faire bouffer. » Le Cubain lève un sourcil, presque moqueur. « Oh mais ça tombe bien, on voulait corser notre petit jeu du jour et ça fait longtemps que j’attends de pouvoir dératiser les lieux. » Et sans un mot supplémentaire, Cimarro abat son poing sur la face de sorcière, l’assommant d’un seul coup avant de revenir à la hauteur des autres. « Bob, charge ce truc dans la voiture on l’embarque. Jason voudra lui parler quant à nous … On a du ménage à faire. » Le joufflu opine vivement, tire l’inconscient par le pied pour s’éloigner le plus rapidement possible. Les voici à trois contre … aucune importance. Autour il ne s’agit que de vermine et la vermine pourrait bien se compter par dizaines, face à des bêtes elle n’a aucune chance.          
© Jason L.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 10 Nov - 21:11



Quelle est la suite de cette petite réunion imprévue qui prend des allures de défis lancés comme des gamins auxquels on ne peut pas résister? Gaunt pourrait dégommer toutes les bouteilles qu'on lui sort, malgré le froid de l'extérieur, ses doigts le démangent. Montres-moi une cible, grand monsieur que je te la pulvérise en moins de temps qu'il n'en faut pour sniffer un rail de poudre. Qu'elle soit plus petite, plus éloignée ou mouvante, il l'explosera en une pluie de menus morceaux, dans le tonnerre d'une détonation et avec cette vibration si particulière qui rampe le long du bras quand on se prend le recul d'une arme. On cumule les trois? Vendu, mon cher homme du Sud. Les challenges, Gaunt n'y résiste pas. Il est pire qu'un suicidaire ou qu'un môme à qui on murmure à l'oreille un "cap pas cap" en sachant pertinemment qu'il optera toujours pour foncer droit devant lui, même dans un mur. Et alors que son regard cherche quelque chose de petit et de léger à lancer en l'air, un mouvement furtif attire son attention en même temps que celle de Cimarro. Visiblement, ces ombres à peine visibles contrarient le titan et c'est instinctivement que Zach' repousse du bras son biquet derrière lui. On casse pas et on blesse pas les gens qu'il a à la bonne, même si ça ne fait que quelques heures qu'il les connaît. L'autre colosse se décide à poser la question qui brûle les lèvres des trois autres. Qu'est-ce-que c'est et est-ce-que ça risque de leur baver sur les rouleaux?

Le Sud est une zone de non droit où la loi n'est pas respectée, du moins celle à laquelle sont censés obéir les bons flics intègres tout propres sur eux. La zone où ils sont étant en plus dans un état lamentable avec ses épaves, ses bâtiments effondrés, pillés, squattés voire tout ça à la fois, il n'est guère surprenant qu'une faune d'un genre un peu dégueulasse s'y soit développée. Des rats selon Cimarro, ce qui se cache sous la lie de la société. Parias qui bouffent à tous les râteliers, plongeant leurs sales petites mains pleines de doigts dans les soupières et les trafics les plus infâmes de la cité. Des parasites de parasites qui squattent les entrailles du Sud où leur présence est tolérée. Lecter leur aurait donc abandonné le sous-sol en se gardant la surface. Un parasite, ça va. Plusieurs, bonjour les dégâts. Et la présence d'une blatte ne signifie qu'une chose, la présence d'autres. Zachary a l'habitude de traiter avec des parias à l'hygiène plus que douteuse, des raclures de première classe, des dégénérés mais là, il faut croire qu'il va avoir à faire avec ce qui illustrerait à la perfection toutes ces légendes urbaines texanes à propos de familles de neuneus consanguins qui bouffent le moindre touriste qui passe devant leur propriété et qui se prennent les pneus dans leurs chausse-trappes.

Au premier geste de travers, ils ont l'autorisation de tirer à vue. C'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, mon vieux. chuchote le flic qui raffermit sa prise sur son Smith & Wesson. Une silhouette se détache des épaves pour s'avancer vers eux et bordel ce qu'il est moche. On est vilain comme un pou et cette apparence, cette parodie d'être humain en joue. D'un côté, il faudrait être con de s'en lamenter. Quand la vie te donne des citrons pourris, on fait de la limonade pourrie et le fumet de celle-là sent le gymnase, le clodo et la porcherie. Sans se laisser démonter, sans faire preuve d'aucune gêne, l'autre toise Cimarro avec la grâce d'une syphilis rongeant une prostituée de cinquante balais. Zach' assiste à l'échange sans piper mot jusqu'à ce que le regard porcin se tourne vers lui. Il lui faut deux secondes pour se rendre compte qu'on vient de le qualifier de junkie pas bien frais. Fronçant les sourcils, il se tourne légèrement vers son biquet C'est moi où il vient de me qualifier de pauvre junkie? avant de se pencher - ou plutôt de lever le nez - vers Vlad C'est moi où il est en train de jouer au con ? Haussement d'épaules nonchalant d'un côté alors que de l'autre on opine silencieusement du chef. Gaunt peut supporter pas mal de choses mais qu'un clodo se permette de se la péter de la sorte...un geste de travers, hein? Est-ce-que les remarques déplacées, ça compte? L'échange entre Cimarro et le squelette en survèt' se poursuit mais ça sent trop le con pour que l'autre s'en aille aussi simplement qu'il ai apparu. Nan, il va faire quelque chose de profondément débile. Allez allez allez...fais l'abruti.

Comment va le BoogieMan? Zachary retient un éclat de rire. Là voilà la boulette qui va t'écraser. La tension monte, l'air crépite en se solidifiant. Si la colère est communicative, Gaunt l'absorbe comme une éponge. Elle émane du Cubain qui après avoir fait preuve d'une froideur polaire s'apprête à exploser en soufflant sur son passage les pauvres crétins qui, si le ripou a bien saisi la façon de faire ici, devraient avoir la langue arrachée et clouée au mur. Le crasseux persiste et signe jusqu'à amener Cimarro à le choper par la gorge. La carrosserie d'une épave geint alors qu'un corps s'écrase dessus. Un détail toutefois à échappé à la blatte. Le Cubain n'est plus qu'un simple subalterne. Et cette annonce semble refroidir grandement le crasseux qui doit essayer rapidement de voir sa stratégie. S'il y en avait une au départ...
Et allez, c'est parti pour les menaces...il n'est pas venu seul. Sans déconner? Zach' balaie les alentours du regard, dénombre rapidement huit ou neuf silhouettes qui se rapprochent petit à petit, rampant sous les épaves, se faufilant entre les carrosseries. Un choc sourd retentit derrière lui et Gaunt l'identifie aisément comme un poing qui s'écrase sur une tête pour la faire taire. Le troupeau de dégénérés va pas tergiverser cent sept ans après que leur leader se soit fait étaler. Ca va passer à l'action. Le joufflu les quitte prestement, obéissant à l'ordre d'Alonso en emmenant le corps dans les vapes dans leur voiture. Showtime...pas le temps de prévenir, une ombre rampe sur le toit d'une bagnole rongée par la rouille juste derrière le Cubain. Ramassée sur elle-même, elle s'apprête à sauter, un éclat de quelque chose de non identifié à la main. Levant son arme, une balle siffle au-dessus de la tête de Cimarro, suivi par une carcasse qui roule au sol.Gentlemen...ça sera un honneur de tuer avec vous.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 10 Nov - 21:19

Qu’elle invocation diabolique que celle des bêtes. Que règne l’apocalypse, que l’univers étouffe elles s’entendront et se comprendront lorsque résonnent des paroles issues de leur propres langue. Comme l’onde d’un diapason flottant dans l’air le ronronnement de la bête de soie se faufilera toujours à l’oreille du reptile aussi sourd soit-il, vibration langoureuse seule capable de l’attirer. Devenue tentatrice puis dépendance, c’est là la genèse de leur relation perverse. Au delà des mots humains, transcendant tout les codes c’est une compréhension mutuelle et dérangée qui les a réuni un jour et continue à le faire aujourd’hui, dix ans plus tard. Que peut-elle la cendre face au noir bleuté, couleur d’une nuit sans lune ? Rien. Elle aura beau s’indigner et s’accrocher toutes griffes dehors elle ne tiendra pas d’avantage ce Clown dérangé qui n’attendait d’un déclic, un sursaut pour enfin revenir à ses bonnes vieilles habitudes.
Comment oublier l’instant d’un grâce machiavélique qui a touché Chat et Serpent à cette gravure ? Premier en son genre qui ne s’est pas paré d’éphémère, désiré et vécu avec délice autant par l’artiste que par sa toile. Ils ne seront jamais que deux à connaître cette marque, secret que même le temps ne saurait effacer. La créature ophidienne savait très bien à quoi elle s’engageait car c’est aller bien au delà de ce qu’on juge possible en matière d’appartenance. Mais au théâtre de leurs âmes damnées, rien n’est impossible. Qu’on les fracasse, qu’on les laisse pour morts cette marque les lie au delà des pires tourments. Pour toujours et les images, souvenirs grisants de ce moment passent en flashs ralentis au fil d’une main qui retrace une cicatrice. Une seule perdue au milieu de tant d’autres qu’on ne les compte plus mais la plus éloquente sous les yeux bleus et noirs. Je reviens toujours, on est pas là de m’enterrer même sous des cendres.      

Insolence jugée charmante dans cette réaction aux menottes qui les lient maintenant. Qui empêche qui ? Le Clown tiré vers le Croque Mitaine n’y a pas tellement pensé, mais effectivement le voilà tout aussi cloué dans ce lit. « Oh tu me retiendrais par la force ? » Roucoule-t-il, tellement loin de trouver l’idée dérangeante. Et au delà, la symbolique de ce geste, promesse tordue et silencieuse que rien ne les éloignera surtout cette nuit. Les bêtes s’arrachent lentement mais sûrement à leur retraite, retrouvent leur équilibre et leurs manies. Chère possessivité, cher petit monde égoïste jamais plus parfait que lorsqu’ils ne sont que deux.
Pourquoi cette idée ne les a pas effleuré à la maison des horreurs ? Ils auraient trouvé tellement de choses à faire tenus par cette courte chaîne, indissociables et jamais moins meurtriers. « Plaisante idée, gardons la en mémoire pour une prochaine fois. Puis, j’aime t’avoir sous la main en toute occasion. » Même les pires, même lorsque les monstres se défient et se chassent, n’hésitant pas à se blesser pour satisfaire une sauvagerie bien précise. Se pourchasser était une chose, mais se trouver à nouveau dans cet état d’esprit sans être en mesure de s’écarter … voilà qui promet un manège à sensations autrement merveilleux. On oubli pas, on range seulement cette perspective pour plus tard.

Il est bel et bien revenu le vil Serpent et siffle à l’oreille du Chat une scène future, promesse d’un vertige qui ne souffrira d’aucune comparaison. Qui dépassera le meilleur du pire, offrande qui vise à sortir de sa tanière une bête d’un autre genre. Un monstre de soie, mais pas de glace. Lecter en est infiniment persuadé, il sait par instinct que de la banquise il peut tirer un être qui n’a jamais manifesté sa présence dans l’entier. Jusqu’où m’emmèneras-tu ? Murmure Boogie à travers un sourire que le Clown estime ravi. C’est tentant n’est-ce pas ? De laisser un imprévisible dans son genre mener la danse, ouvrir un bal digne des pires cauchemars. « Comme une envie d’aperçu ? » Siffle le reptile, comme suspendu au dessus du fauve contre lequel il ne s’appuie pas malgré une réelle envie. C’est qu’ils ont trop tendance à laisser parler les bêtes, sortir griffes et crocs lorsqu’ils sont ensemble parce que laisser sa marque à l’autre procure une satisfaction aussi perverse que démente. Une petite voix parvient encore à se faire entendre, préconisant le calme car ils en ont besoin, du repos au moins cette nuit. Mais peuvent-elles se tenir ces créatures maintenant qu’elles se sont enfin retrouvées après un si détestable passage à vide ?
Chuchotement toujours aussi bas pour tracer quelques lignes, tenter le Croque Mitaine. « Au delà de toi même, au cœur d’un brasier bleu. » Tu les imagines à peine cher Croque Mitaine, ces flammes en toi, loin, tellement loin sous ta parure d’Hiver. Le voyage sera beau tu n’en doutes pas, à la limite de l’initiation. Le pyromancien a bien plus d’un tour dans ses manches et ne lâchera pas l’affaire quitte à se brûler lui même au passage. Ce qu’il prépare dépasse hautement les virées connues.

Lentement, Jason finit par s’allonger à côté du Croque Mitaine, soupirant du bout des lèvres. Ils sont loin d’être assez en forme pour sortir les griffes. La bête peut bien piaffer d’impatience et mourir d’envie de jouer une autre partition déglinguée il faut admettre que ce n’est pas vraiment le bon moment. On en vient à la frustration que les fous apprécient trop peu, qui pousse à tenter le diable même si cela implique de frôler le suicide. Pensif, Lecter observe sa main brûlée dont les picotements indiquent clairement que la drogue se dissipe. Ça ne fait pas mal, c’est seulement désagréable cette sensation, comme si la peau était grignoté par une bande d’insectes affamés. Il hausse finalement les épaules et claque la langue, passant à autre chose aussi simplement qu’on tourne la page d’un livre. C’est à cet instant seulement qu’il prend conscience de la disparition totale d’une certaine musique envahissante. Envolée, soufflée avec la cendre. Un soupir s’échappe et il est presque soulagé. Le silence est plaisant même si Jason le déteste par nature. Il préfère l’action, toujours mais il y en a certainement eu beaucoup trop en une seule fois. Du repos duo de monstres, vous en avez vraiment besoin. Besoin oui … quant à y plier c’est une toute autre histoire. « J’ai beau savoir qu’on devrait enfin fermer l’oeil ... » Commence-t-il d’une voix de velours, longeant de ses doigts libres le bras du Croque Mitaine. « Je crois bien que j’en suis incapable. Mais toi dors maintenant, je ne bouge plus c’est promis. Je resterai sage … enfin je vais essayer. » Peut-être un peu trop nerveux pour se laisser aller au sommeil, qu’importe il pourra veiller le chat comme il faut cette fois. Se détendre loin des hallucinations et de la rage transportée par les cendres. On ne peut forcer Lecter à dormir à moins de l’assommer et ça, plus personne ne s’y risquera. Il finira par s’écrouler à un moment ou un autre, peut-être pas cette nuit ni demain, pas dans trois jours mais il y viendra … comme d’habitude.    

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 11 Nov - 13:29



Terminé l'orage acide, déchiré l'avis de tempête, le silence de la chambre n'est plus tendu ou pesant. La trame de plomb qui écrase se dissipe, la cacophonie des phrases étouffées et des hallucinations se tait. C'est une absence de son apaisante que le moindre sifflement, le ronronnement le plus délicat et le murmure le plus ténu trouble délicieusement. Malgré la lumière orangée de la lampe de chevet, c'est une vague bleue et noire qui vient mourir aux pieds des bêtes, teintant la pièce d'un dégradé dont ils se sont tenus éloignés depuis leur retour. Horizons égoïstes, monde pervers et déviant qui n'appartiendra jamais qu'à ces deux là et c'est non sans soulagement qu'il retrouve ces étendues qui ne dorment jamais, à peine assoupies mais qu'il suffirait d'un rien pour éveiller. Les corps sont épuisés, rompus, poussés bien plus loin que tout ce qu'ils ont pu leur infliger. Les bêtes ne fileront pas au triple galop dans ces terres arides dont la richesse ne leur échappe pas, elles se contenteront de les arpenter. Sages pour une fois, profitant simplement du plaisir de les retrouver. Comme on conte une belle histoire à un enfant pour l'aider à trouver le sommeil, c'est une berceuse maléfique, une mélopée diabolique que le Serpent siffle à l'oreille du Chat. Esquisse à peine accentuée de la pointe d'une lame, le rideau de leur prochaine représentation sera imprégné d'un rouge ruisselant et qu'importe que ce vermeil jaillissent de leurs propres veines ou d'une gorge étrangère, l'envoûtement prendra car les âmes noires se laissent toujours charmer par ces rythmes tribaux où la mort enivre.

Chuchotement subtil qui présage une excursion dans les abysses insondées de la psyché du Croque-Mitaine. L'être de glace ne l'est pas tant que cela, sous la neige et le givre, c'est un brasier bleuâtre qui ronfle, attendant d'élancer ses flammes pâles vers des hauteurs insoupçonnées. Boogie hausse un sourcil en entendant cette prévision - ou prémonition ? - du Clown. Pyromancien capable de faire naître des foyers là où il ne devrait pas en avoir, qu'as-tu vu qui ai échappé au fauve? Auteur de ce qu'il qualifie comme sa plus belle oeuvre d'art, est-il temps pour le germe de sa propre folie qu'il a inoculé au Chat de percer la surface glacée? Des flammes bleues? Tiens donc. ronronne le fauve du bout des lèvres. Jason avait déjà fait mention de cette originalité après un jeu de massacre qui les avait laissé haletants et grisés. Si rares, si difficiles à créer, secret d'artificier jalousement gardé si je me souviens de tes paroles. Impossibles à faire naître avec des petites flammèches maîtrisées et confinées à une mèche dans de la cire. Cliquetis des bracelets de métal lorsque Boogie lève la main pour caresser de l'index les lèvres du Clown. Prends garde à ne pas te faire dévorer par un incendie qui échapperait à tout contrôle. Ou qui te fascinerait peut-être trop. Le créateur frappé par le syndrome de Stendhal... Lui-même sait que l'on peut se laisser submerger par une vision artistique au point de s'en oublier soi-même, de frôler ce qui s'apparente le plus au céleste, au divin jusqu'à ce qu'il prenne une dimension quasiment infernale.

Lentement le Clown s'éloigne de lui, s'allongeant à ses côtés, les Bêtes sont là mais bien trop épuisés pour se laisser aller à leurs jeux malades. Ils sont en vie et pour une fois, il faudra se contenter de ce fait. Tenter le Diable, la Faucheuse et leur insolent protecteur chaotique ne serait pas...raisonnable. Le terme ferait sourire les monstres mais ils rangent crocs et griffes. Les yeux pâles glissent jusqu'à la main brûlée de Jason, décidemment, ils ne se sont rien épargnés. Boogie se tourne sur le côté en ignorant un énième élancement. Le fauve n'a pas envie de laisser l'autre bête éloignée, alors, il se pelotonne de nouveau contre les écailles, enfouissant le museau dans le cou dont la chaleur qui s'en dégage n'a plus rien de mortel. Un soupir soulagé s'échappe des lèvres du Clown comme si les vestiges d'un mauvais voyage hallucinatoire étaient maintenant disparus. Plus besoin de drogues, le Chat est là. Caresse comme un souffle de vent le long du bras du Croque-Mitaine. Ils devraient tomber dans les bras de Morphée et si un sommeil dorénavant dépouillé de toute angoisse envahit lentement Boogie, le Clown avoue qu'il en sera incapable. Abandonnes-toi, fauve. Le reptile veillera et n'ira pas ailleurs. Tu n'as pas trop le choix. Je suppose qu'il n'y a pas de clés. soupire le Croque-Mitaine en agitant son poignet entravé. Il faudra me traîner derrière toi. Et si tu te tords le poignet pour t'échapper et que je me réveille seul... Fausse plainte ronronnée les lèvres closes contre l'oreille du reptile, il ne terminera pas sa phrase. Tu ne bougeras plus, Jason. Resserrant son étreinte autour du Clown, le Chat ferme lentement les yeux.

Inspires, expires. La Mafia semble déjà loin.
Inspires, expires. Les nerfs cessent de geindre un par un.
Inspires, expires. Les muscles se détendent et la Bête glisse dans le sommeil.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 11 Nov - 15:10

La vermine a pris son temps pour s’installer au Sud. Avant de bosser pour Jason jamais le Cubain n’aurait imaginer qu’une si basse échelle puisse exister ici, à New York réputée pour être une grande ville. La misère, la barbarie pour trois fois rien, ça n’existait que dans les bidonvilles … du moins le croyait-il. Même avant la nano bombe, la grosse pomme avait ses vers pour la pourrir et si les zones ont changé, si la disposition des lieux a été revues il reste le Sud, bouffé par le pire et tout ce qu’on ne tolère pas ailleurs. Cimarro était resté atterré par cette zone guère plus accueillante qu’une décharge mais où beaucoup survivaient. Du plus innocent au plus mauvais. Et si Lecter passe ici aussi aisément qu’une mère de famille faisant ses courses à l’épicerie du coin, il faut admettre que l’idée de côtoyer ces gens là est tout simplement répugnante.
Non non tu n’as pas rêvé mon petit Zach’, le débile ici présent a bien bavé ça et oui il a joué au con. S’il a effectivement eu des infos concernant les plans de la mafia -et ce de manière inconnue pour l’heure- il n’en a de toute évidence reçu aucune concernant les évolutions dans la bande du Clown. La raison est fort simple, c’est récent et Jason pourrait bien changer d’avis sur un coup de tête. Sauf concernant Boogie, c’est trop tard pour revenir en arrière et ça ils l’ont tous compris. Cette nuit Alonso a posé sa propre pierre et on ira plus la bouger car Jason a prouvé qu’il lui faisait assez confiance pour lui confier le Croque Mitaine, gérer la fosse et donc leur justice  … le trio ne changera plus de position.

À quoi s’attendait-il ce foutu squelette en évoquant le Croque Mitaine ? Il y a des choses sacrées même chez les monstres et c’est bien le dernier nom à prononcer cette nuit sans précaution. Si l’autre avait osé un tel discours face au Clown, il serait déjà étranglé avec ses boyaux … au mieux. Alonso se contente de le faire taire d’un coup bien placé et de demander à Bob de charger le truc dans la voiture. À peine le temps de voir le jeune s’éloigner qu’une balle siffle au dessus de la tête du géant, laissant une carcasse morte rouler en suivant. Et bien ils ne perdent pas de temps. Du bout du pied Cimarro écarte la main du cadavre alors que Zachary souligne l’honneur de cette petite mise à mort entre … amis ? Quelque chose dans ce genre. « Le plaisir est pour nous, juste un conseil tenez les à distance. » Il n’est pas surpris de découvrir ce que les doigts décharnés serrent encore. « Ces charognes adorent réutiliser des seringues … je vous laisse imaginer ce qu’ils peuvent trimbaler comme merdes dans une seule aiguille. » Aucune envie de ramasser le tétanos ou pire, il a d’autres projets en tête. Rentrer en un seul morceau serait une bonne chose pour commencer, essayer de raisonner le Clown pour trouver une solution qui n’impliquera pas le massacre des « faibles » rattachés à la pieuvre de près comme de loin (on peut rêver non ?) et ne rien faire de mortel personnellement dans les jours à venir. Une virée dans le Sud pour que Gaunt profite du fric qu’il aura -certainement- gagné d’ici là, si possible une journée banale. Enfin banale … de leur point de vue cela va sans dire.

Difficile d’évaluer un nombre précis de ces rats humains, une dizaine peut-être ? Sinon plus et il ne faut pas espérer les différencier. C’est à peine si un carré de peau est visible sous les couches de vêtements qu’ils portent, accumulent même. Cimarro n’a même pas une idée concrète de ce à quoi le parking ressemble, combien s’y terrent et y vivent et dans quelles conditions. Jason ne s’est jamais étalé sur le sujet et le Cubain ne posait pas de question, affichant un manque d’intérêt total pour les délires du Clown et ne se considérant jamais comme plus important qu’un autre. Le meilleur chien de garde, quelqu’un sur qui compter mais en aucun cas un proche. Ça ne fait guère longtemps que le géant manifeste de l’attention envers les deux autres, quelques mois et encore. Il aura fallut des épreuves lourdes, frôlants le drame pour comprendre que leur organisation est certes désordonnée, chaotique mais que huit ans passés aux côtés des mêmes, ça laisse une trace. Et Lecter est de ces gens vous marquant autant au fer qu’au marqueur indélébile, parasitant un jour un coin de cerveau et ne le quittant plus. Il est temps d’assumer son rôle et ça Cimarro le sait ; ne plus tourner les talons et laisser Boogie gérer les embrouilles, ne plus laisser pourrir certains choses. Il semble affreusement ironique de songer que cette histoire puisse avoir du bon dans le temps, qu’elle pousse à réfléchir ou à prendre assez de recul. Au final, qui aura tout perdu cette fois ? Les monstres ressortent abîmés oui mais que dire de la pieuvre ? Elle est en passe d’être débitée en cubes si finement ouvragés qu’on pourrait les servir sur un buffet gastronomique. Les monstres ne meurent pas … Songer aux paroles du Croque Mitaine lui tire un sourire. Au fond ils meurent sans doute, un jour, mais on ne les tue en aucune façon. Les monstres décident de leur fin, c’est là toute la différence.    

Flingue à nouveau en main et Alonso fait volte face lorsqu’un froissement de tissu indique une nouvelle présence derrière lui, rampant sous une voiture. Présence qui a juste le temps de sortir la tête et la voilà trouée, attaquer en traître c’est facile mais ça ne fonctionne pas contre les bêtes. À vivre dans un monde où les balles et les lames sifflent à n’importe quelle occasion on s’habitue, on est éduqué pour réagir trois fois plus vite au risque de finir raide. « Dommage, y’a pas de lance flammes sinon je me serai fait un régal. » On purifie par le feu c’est bien connu, au feu tout brûle dirait quelqu’un. Un beuglement aiguë fait tourner la tête au géant pour voir le Russe aux prises avec une autre vermine et à la voix celle là devait être une femme avant d’être un tel déchet. Il faut lui reconnaître une certaine détermination puisqu’elle est aussi bien accrochée au dos de Vlad qu’une sangsue mais l’autre réagit vite. L’enchaînement est tout bonnement militaire lorsqu’il fait basculer le corps maigre par dessus lui et elle n’a même pas le temps d’atterrir au sol que sa nuque vrille sous un mouvement d’une netteté chirurgicale. « Et bah … je sais pas ce qu’on vous apprenait en camp militaire mais dans le genre c’est diablement efficace. »

Une pression sur sa hanche et Cimarro referme la main sur ce qui doit être un poignet … trop maigre, trop fin. Jetant le corps non identifié au loin, il braque aussitôt le magnum en sa direction et lâche un soupir grondant. « Je hais ces types. » En face c’est un gamin ; quel âge peut-il avoir ? Douze ans ? Difficile à dire, il doit déjà être déglingué par les drogues et une vie de merde sans parler des sévices qu’on ne se prive certainement pas de lui infliger en dessous. Ce gosse est déjà mort ; bouffé par la ville. Il a le regard halluciné des animaux piégés, complètement paumés qui ne pensent plus qu’à mordre … Cimarro soupire, presse la détente. Cette détonation là n’a absolument rien de calmant, elle  a même quelque chose de triste. « Si Lecter veut tuer des gamins ce sera sans moi, je veux bien qu’on se venge c’est légitime mais pas comme ça. Et si je peux l’empêcher, je le ferai. » Le Clown n’a pas un jour décidé de le faire monter en grade pour se retrouver face à un homme incapable de dire ce qu’il pense. Cette fois, le Cerbère aura son mot à dire. Et si ses mots tombent dans l’oreille d’un sourd, qu’à cela ne tienne il montera le ton. On empêche pas un chien d’aboyer à moins de le museler ou de l’abattre et Alonso parierait bien sa vie cette fois. L’hydre ne mangera pas une de ses têtes car elles sont toutes utiles désormais.
Après le feu et la glace, une terre solide et stable ça ne fait pas de mal n’est-ce pas ?        
© Jason L.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 11 Nov - 21:57



Si l'alcool et jouer aux affolés de la gâchette dans des challenges puérils tissent des liens...que dire de dessouder des cloportes ensemble! Pour le coup, c'est eux contre les cancrelats. Et aussi certainement qu'une bonne bastonnade dans les règles de l'art permet de se calmer autour d'une mousse en papotant avec son ancien adversaire comme s'il était un pote de lycée, buter des ennemis communs, ça fraternise.
L'occasion est trop rare pour ne pas galvaniser Gaunt. Pas de bleuzaille pour lui demander toutes les secondes s'ils ont le droit de faire ça. Pas de collègues pour grincer des dents dès l'instant où il a fait sauter la sécurité de son flingue. Pas de futur entaché par la rédaction d'un rapport qui le gonfle dès l'entête. Une débauche de violence gratis. Un tonnerre de détonations. L'odeur âcre de la poudre. Et cette petite neige qui tombe doucement. Ouais, il fait froid mais Gaunt s'en cale. Avec son pote S&W, ses six...non quatre copines (il l'a déjà utilisé deux fois) qui font des trous énormes et les deux brutasses prêtes à plier façon origami le premier clampin qui approche, Zach' se sent intouchable. Frisson familier qui vient lui chatouiller les tripes. Il est pas question de crever ce soir, juste de faire de gros trous dans les puants. Si possible dans leurs têtes, histoire de repeindre les carcasses pleines de rouille d'une couche de rouge brillant. Peut-être un peu grumeleux aussi...c'est pas liquide, la cervelle. Même si c'est celle de rats, comme les appelle Cimarro.

Pas facile de repérer ces ombres de cancrelats qui semblent se faufiler partout. Ajoutez à cela les multiples couches de fringues qui rendent les contours des silhouettes floues, ces foutus lambeaux qui pendouillent et flottent dans leurs dos et qui pourraient offrir de très bons leurres pour des coups de feu tirés un peu trop vite. Zachary a l'impression de devoir affronter des lépreux ou des choses vaguement humanoïdes qui planquent leurs difformités sous plusieurs vêtements dégueulasses. Pas de chances pour ces insectes dégoûtants, les trois gugusses qui sont face à eux ne sont pas des enfants de choeur. Deux colosses aux bras comme des troncs d'arbre et un petit bonhomme nerveux dont la jugeote tiendrait dans un dé à coudre. S'ils pensent les prendre au dépourvu, c'est plus que foutu. Zachary est peut-être un junkie, un flic ripou, il a un lourd passif avec les armes à feu. Chaque balle qui filera hors du canon ira trouer la peau et les carcasses peut-être pleine de champignons ou de saloperies de cet acabit. D'ailleurs, en parlant de saletés, Cimarro précise qu'il vaut mieux ne pas laisser ces choses s'approcher de trop près. Zach' plisse les paupières en esquissant une moue. Pour l'odeur? Pense-t-il avec cette naïveté de drogué qui trouve tout risible. Franchement, vu l'allure de leurs adversaires, il est hors de question qu'ils posent leurs pattes pleines de doigts cradingues sur son auguste personne. Mais au-delà d'un possible contact peau à peau répugnant, c'est que ces rampants affectionnent les seringues - ah ouais? - remplies de choses tout aussi dégueulasses que leur apparence. Pas de soucis. Malgré ses habitudes qui n'ont rien de très glorieuses, Gaunt a toujours veillé à ne jamais rien choper des prostituées (maladies comme parasites) qu'il a pu fréquenter ou des junkies avec qui il partageait son matos. C'est pas pour rentrer, ce soir, avec sous le coude un quelconque virus venu des profondeurs de la ville. Ca serait franchement pas classe.

Le Cubain déplore l'absence de lance-flammes. Rien de tel que le feu pour assainir un endroit infesté de parasites et de nuisibles. Là, c'est une bonne grosse vague de napalm qu'il faudrait...il s'installerait alors à distance raisonnable, une paire de jumelles vissée aux yeux, une bière à la main et il regarderait ces silhouettes courir, des flammes collantes dans le dos. L'idée fait sourire Zachary. Les cris presque animaux qui fusent autour de lui ne le perturbent pas plus que cela. Gaunt est rodé aux escapades et descentes dans les cloaques de New York pour débusquer les indics et les dealers à la petite semaine. Il a vite appris à faire abstraction de ces beuglements gutturaux inarticulés pour se concentrer sur l'essentiel...les petits fourbes qui se tapissent dans l'ombre car de ceux qui se jettent en pleine lumière, aussi diffuse soit-elle, il n'y a rien à craindre. Par contre, les sournois...détonation sèche quand le Cubain en abat un qui s'extirpait de sous une voiture. Et bim! en plein front pour celui-là. Un peu plus loin, c'est Vlad qui fait voltiger un paquet de chiffon qui s'agrippe dans son dos avant de lui tordre le cou comme à un poulet avant même qu'il ai touché le sol. Putain, les mecs vous avez un souci avec les nuques...sérieux... Zach' tend le bras sur le côté, nonchalant, hautain, sûr de son coup et abat un il-ne-sait-trop-quoi mais qui avait l'air hostile et qui devait le croire absorbé par un autre spectacle que son avancée à pas lents et précautionneux. Et bien maintenant, il fera moins le malin avec un trou de la taille d'une crêpière à l'arrière du crâne.

Piaillement d'orfraie droit devant lui. Un tas de chiffons sur pattes se rue dans sa direction, les mains tendues devant lui. Penchant la tête sur le côté comme si ses muscles le lâchaient soudain, il murmure un "sérieusement?" blasé. Même lui, raide défoncé, il se lancerait pas de la sorte sur un mec armé qui a l'air de savoir se servir de son engin. Nouvelle déflagration reçue en pleine poitrine et qui fait reculer de quelques pas son...sa...enfin, le truc qui courait et qui est maintenant aussi froid qu'un steak qu'on sort du frigo. Même pas envie de l'identifier d'ailleurs. C'était humain à en juger par les côtes brisées qu'on distingue vaguement à travers la bouillie rouge.
Restent trois balles et comme ces gugusses semblent apprécier l'attaque surprise, Gaunt se décale au petit trot vers les épaves.
Un choc le pousse en avant et c'est le crissement de quelque chose de pointu, d'acéré qui griffe sa veste, entre ses omoplates. Sa veste. Pu-tain, sa veste. Gaunt ne sent ni le poids qui disparaît de ses épaules pour bondir en arrière, ni l'odeur méphitique qui lui tapisse la gorge. Il entend encore ce foutu crissement comme une plainte du cuir qui lui hurle à l'oreille "Zach' on m'a fait mal, venges moi" Pour sûr que je vais te venger. Vivement, il fait volte face pour pour distinguer une forme accroupie sur le toit d'une bagnole. Une seconde peut-être deux filent alors que le flic junkie fixe ce qui est un autre junkie - mais bien moins beau que lui, ça va de soi. La blatte se ramasse sur elle-même en grognant "ça va venir d'en haut" avant de lui sauter dessus. Levant son bras non armé entre lui et l'autre, Gaunt l'attrape par un chiffon avant de le plaquer contre la carrosserie d'une portière derrière lui. Nan, ça va venir d'en bas. avant de coller son flingue au creux du menton et de tirer en fermant les yeux.
Restent deux balles.

Rapide coup d'oeil sur les deux colosses. Si Vlad affiche un air aussi sympathique qu'une porte de prison, Cimarro retrouve une expression sombre. Suivant le regard du Cubain, Gaunt voit la forme qui est loin d'avoir l'air de celle d'un adulte qu'il vient de plomber. Essuyant sommairement le sang qui macule son visage et secouant les doigts pour se débarrasser des petits morceaux gluants qui sont venus s'y coller, Zachary avance jusqu'au niveau du géant. Un bras tordu dans son dos, il arrache la foutue seringue qui s'y est plantée et l'écrase d'un coup de talon. Secouant la tête avec dépit, il hausse les épaules en entendant ses paroles amères. Se venger en butant des enfants, c'est vraiment moche. Empêcher Lecter de trucider des gamins...j'ai comme l'impression que ça va être mission impossible. Ou alors, tu devras beugler sacrément fort. Et peut-être trouver quelqu'un pour beugler avec toi, quelqu'un que le Clown écoutera. Et encore...pas sûr qu'il écoute. Se penchant légèrement sur le côté, Gaunt chuchote. Y en a un autre qui s'approche. Derrière nous. Sur la droite.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 11 Nov - 23:21

Le bleu pur du gaz qui flambe, un bleu capable de déchirer le noir voilà ce que le Clown attend de faire jaillir de sous la glace. Auto-proclamé créateur d’une bête élevée sur les pires ordres Jason n’a eu de cesse de pousser le fauve au delà de lui même. Il était trop parfait, toujours là au bon moment, mais aussi trop sérieux, trop sage à ses débuts. Oh il tuait bien sûr, il avait ses manies, des lignes définies car déjà forgé ailleurs mais se retrouver sous la coupe du Serpent implique toujours une transformation. Obligatoire faute de trépasser parce que Jason est tout bonnement invivable et qu’à moins de tenter de suivre son rythme on ne va guère loin. Ils ont toujours partagé une relation privilégiée, dans un monde à part mais jamais autant que ces derniers mois. Il a suffit d’une fois, une envie de passer la main au Croque Mitaine concernant une virée nocturne pour que tout se bouscule, signant la fin d’Alastor Burton. Déjà à ce moment Lecter avait remarqué un changement, comme une libération si longtemps attendue. Et dans les altercations suivantes il avait vu la crainte de porter à nouveau cette identité, de redevenir le boucher de Vancouver, titre honorable en lui même mais considéré comme un fantôme particulièrement pénible à porter. Ce nom n’est plus d’actualité. Le Clown a débarrassé l’homme de son ancien costume et l’a brûlé, il ne reviendra pas même en cas de menace. Ils pourraient vivre un nouveau différent Lecter ne balancera plus ce cadavre sur la table pour la seule raison qu’il n’existe plus dans leur monde même pas à l’état de cendres. Et la pieuvre n’a pas réalisé l’ampleur de son geste ; pensant attaquer un second, un bras droit … elle a touché à la créature du tyran. On aurait pas fait pire en matière d’offense, de sacrilège.

Le reptile acquiesce d’un mouvement de tête, un sourire ravi aux lèvres. Boogie a retenu le principe, quelques phrases explicatives lâchées parmi tant d’autres. « C’est cela, mais j’aime la difficulté. Dans le genre je dois dire que tu restes un défi pour le chimiste que je suis. » Une chance que le Croque Mitaine ne soit pas une équation mathématique, on s’y perdrait aux cinq premiers chiffres, non c’est même autrement plus compliqué. Une bête n’est jamais logique dans sa construction, on atteint pas un tel niveau de folie sans avoir joué avec quelques matières inflammables ou explosives. Le discours laisse rêveur, un feu capable de dévorer son créateur, de le fasciner au point d’en devenir le bourreau … Jason soupire, amusé. « On ne contrôle pas le feu Boogie, pourquoi crois-tu que je suis tellement intenable ? C’est toute la beauté de la chose. » Il n’existe que deux manières de contrer les flammes, les étouffer ou les noyer. On les tue, mais jamais on ne les domine. « Dans ton cas, c’est seulement un peu plus … subtile. » Ce n’est pas en fonçant à travers tout que Lecter parviendra à tirer de sa tanière cette entité qui n’a pour l’heure encore jamais pointé son nez ou si peu. Le temps d’une oeillade différente, d’un souffle lâché sur un autre ton, d’un geste précis mais au fond trop inconscient. L’être de glace, d’eau ne connaît par encore cette sensation de brûler. Car il faut faire la balance dans le détail, savoir qu’il existe le pire du pire incarné par des cendres abjectes et une glace avoisinant le zéro absolu … mais le meilleur du pire ? Celui née non pas de la colère sauvage, pas de la rage mais de l’aliénation devenue une grâce diabolique. Voilà ce que tu ignores, que tu découvriras en temps voulu. Ton propre Enfer où se brûler n’est plus un supplice, seulement un plaisir.  

Comme une évidence le chat niche la tête au creux de son cou, c’est assez étrange pourtant. Les habitudes ont plus souvent offertes des situations inverses où le Clown réclamait cette proximité dans un énième caprice, allant trouver l’apaisement entre les bras du Croque Mitaine. Apaisement qu’il ne sait trouver seul, toujours trop enclin à rager ou à penser au pire lorsqu’il se retranche seul. Mais quoi de plus logique finalement ? Si on est un peu trop fiers encore pour oser réclamer ouvertement un soupçon de réconfort, les gestes parlent et la bête rejoint l’autre bête, naturellement. Le serpent promet de rester cette fois, de ne plus quitter Boogie car plus rien ne compte d’avantage que leurs retrouvailles, enfin. « Pas de clés non, j’ai tendance à les avaler ces choses là. » Ricane-t-il. La chaîne argentée tinte, rappelle qu’ils ne sauraient être séparés si facilement. Et s’il prend à Lecter l’envie de se tordre le bras pour filer … Oui ? La phrase reste en suspens, elle n’a pas besoin d’être complétée. Le Clown resserre légèrement son bras autour du chat, étreint la main liée à la sienne et siffle d’une voix enjôleuse. « Je n’irai nul part, je serai là. » Et c’est avec satisfaction qu’il sent l’autre bête se détendre, s’évanouir dans les brumes du sommeil. Dors fauve, tu en as besoin. Le serpent veille et cette fois, rien ne bougera.  


[...]

Rester inactif, ce n’est pas digne de Lecter. Pas plus que de regarder le plafond faute de ne pouvoir fermer l’oeil mais la présence de Boogie contre lui tue dans l’oeuf toute idée de fuite vers une occupation quelconque. Attentif jusqu’au rythme de la respiration sur son cou, le Serpent profite jalousement d’une proximité dont on l’a trop privé en si peu de temps. Et toi ? Quand vas-tu dormir ? Pas dans l’immédiat, vraiment pas. La bête n’est plus inquiète, elle est prête à recevoir la moindre agression à coup de balles et monte la garde comme jamais elle ne l’a fait. Les minutes s’égrainent, le silence plane et les drogues n’ont plus aucun effet. Le passage par la fournaise se fait plus ou moins sentir, laissant au balafré la sensation d’être un pantin de bois craquant au moindre geste mais ce n’est tellement rien en comparaison de ce que le Croque Mitaine à vécu. Que faire demain ? Il faudrait peut-être planifier un peu et éradiquer les tentacules de manière plus posée ? Jamais de la vie ! Ce sera un massacre ; rien d’autre. Quelle heure peut-il être en vrai ? Il fait encore noir dehors et de gros flocons s’écrasent sur la fenêtre … il neige ? Depuis quand ?
Jason songe à se lever, aller vérifier par lui même mais le cliquetis des menottes le rappelle à l’ordre. Pas bouger Jason. Il a promis et s’y tiendra, aussi repose-t-il la tête sur l’oreiller et ferme les yeux. Il ne s’ennuie pas, cependant ses mains le démangent. Foutue manie de ne pas savoir tenir en place, elle ne lui passera jamais. Un soupir, il ne sait plus quoi faire pour passer le temps et n’ira pas compter les araignées sautant par dessus des mines pour trouver le sommeil … quoi que, c’est plutôt comique à imaginer en fait.

Nouvelles secondes qui passent, une araignée, deux araignées, trois, quatre … trente huit, soixante dix sept … ça devient long. Il commence à faire trop froid en plus, bien trop froid. Le Clown ouvre les yeux, se redresse. Autour tout est d’un blanc neigeux, sous lui un banc givré et au loin un lampadaire diffuse une vague lueur verdâtre. Bonjour la rêverie tordue. Mais dans l’inconscience pas de Croque Mitaine à ses côtés, le second bracelet des menottes pend à son poignet et il est vide, taché de sang aussi. Sentiment de solitude étouffant qui saisit la bête à la gorge, l’oblige à se lever et courir. Où ? Il n’y a ni chemin ni indication et il a beau avancer, la lumière ne se rapproche jamais. Derrière Jason les traces de pas laissent bel et bien penser qu’il évolue, pourtant … Un soupir excédé lui traverse les lèvres, il n’aime pas les causes perdues, l’impression de brasser du vent et là, il ne fait que ça. Ça ne mène à rien ! Le temps de tourner la tête, regarder ailleurs et lorsqu’il revient à sa position, c’est un arbre mort plus noir que le charbon qui se dresse devant lui. Tu rêves, ce n’est que ça … juste un autre délire sans aucun sens. A moins, que ça en ait ? Sa main se tend, effleure l’écorce qui s’effrite aussitôt en poussière grise. Tu détruis tout ce que tu touches hein ?  
Le Clown sursaute, fait volte face. Boogie … « Où est-ce que tu étais encore ? » Grommelle le serpent, vexé d’avoir tourné si longtemps de la sorte. Mais enfin Jason ... « Quoi ? » Tempête de cendres venue de l’arbre mort qui explose, les sons s’emmêlent, se confondent à tel point qu’il ne comprend pas un seul mot de ce que le Croque Mitaine ajoute. Une main en visière au dessus de ses yeux, Lecter le cherche à nouveau mais la silhouette familière s’évapore, remplacée par une créature enveloppée d’un interminable manteau noir, tendant de longs bras décharnés en sa direction. Son visage arraché montre un sourire seulement constitué de dents et des orbites vides le fixent même dépourvus de pupilles. Je ne suis jamais parti.  

Les abysses s’écarquillent, folles jusqu’à se poser sur le Croque Mitaine. Dans sa poitrine le Clown sent son cœur cogner comme si un oiseau vivant cherchait à s’échapper d’une cage constituée d’ossements. Une sueur froide désagréable lui colle à la peau et un goût de cendres tapissent son palais. Par l’enfer … le spectre est affreusement persistant cette nuit. Le ciel s’éclaircit au loin, c’est certainement bien blanc dehors. Il a besoin d’air, besoin de marcher. Sortir la meute semble être une bonne idée. « Boogie ? » Chuchote-t-il, loin d’être certain que son second l’entende. S’il dort réellement Jason n’insistera pas. Mais plus question de fermer l’oeil et ça avant longtemps. Très longtemps …       

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 12 Nov - 20:47



Silence ouaté et obscurité cotonneuse d'où ne surgira aucun Clown défiguré, aucun mafieux ricanant. Les rêves et les cauchemars ne peuvent assaillir la forteresse dans laquelle s'est réfugié le Chat. Il n'a plus à se laisser envahir par ces fantômes venus d'un autre temps et même si son inconscient sent qu'il se fait tirer par des mains dont le visage du propriétaire reste dans le flou, Boogie repousse les assaillants. Anciennes victimes revanchardes, unique bourreau de toute l'histoire de sa vie ou simple crainte qui prend soudain chair et vie dans le monde onirique, ils n'ont rien à lui dire, à lui reprocher. Ils n'ont aucune corde sur laquelle tirer pour l'arracher de sa retraite paisible. Mains osseuses ou charnues, elles ne pourront pas le déchirer en menus morceaux ni même se planter dans sa peau. Leurs voix sonnent creux et leurs paroles s'évanouissent avant même d'être perçues. Si le Serpent veille le dormeur, c'est la sacro-sainte logique qui prend le relais dans l'univers infini des rêves. Et elle retient les ténèbres apaisantes, la douce cécité provoquée par le sommeil, elle éloigne les spectres et annule toute projection morbide d'un épisode de la vie du Croque-Mitaine.

Visage presque serein aux paupières closes, aucune angoisse ne presse la poitrine de Boogie, aucun cri ne prend naissance dans le fond de sa gorge. C'est un lâcher prise complet et son habitude à se réveiller au moindre bruit lui fait soudain défaut. Il entend bien, loin très loin, le cliquetis des menottes, il sent sa main molle et inerte glisser à la suite d'une autre, mais ce n'est pas suffisant pour l'arracher à son sommeil. Il n'a que trop besoin de dormir dans un noir d'encre épais et dénué de toute sensation. Personne ne lui jetera des seaux d'eau glacée au visage, personne n'appuiera sur la moindre ecchymose pour le tenir éveillé, personne ne plantera de nouvelles agrafes pour lui faire rouvrir les yeux. Et si quelqu'un se prend l'audace et la stupidité crasse de pousser la porte de ses quartiers, il sera reçu par une balle en pleine tête.
Pourtant du fond de sa retraite, certains bruits lui parviennent. L'oreille collée à la peau du Clown, il perçoit le martèlement rapide d'un tambour que l'on frappe à coups redoublés. Un vent tiède à peine perceptible et saccadé se faufile dans ses cheveux. Boogie...deux syllabes murmurées du bout des lèvres, appel lointain d'une voix connue qui a promis de veiller sur lui et qui soudain semble prête à l'extraire du sommeil. Mais qui veille sur le Clown? Tintement de la chaîne de métal lorsque le Croque-Mitaine glisse la main jusqu'au flanc du Serpent. Envie de répondre par un bref "ssh" ou un "bouges pas" impérieux et alors qu'il cale sa tête contre l'épaule de Jason, le martèlement du tambour se fait plus fort, faisant vibrer son tympan à l'unisson de ce rythme rapide. Lentement, Boogie ouvre des yeux encore endormis. Pupilles qui se rétractent lorsque la clarté de la chambre succède au noir du sommeil sans rêves. Le bleu croise des abysses qui n'ont rien de sereins

Ca va? demande-t-il en fronçant brièvement le nez. Question stupide, évidemment que ça ne va pas. Redressant la tête, un cliquetis métallique accompagne la main entravée qui file dans les cheveux verdâtres. Qu'est-ce-qu'il y a, Jason? murmure-t-il doucement. La perspective que le maître des cauchemars fassent des cauchemars ne se fraie même pas un chemin dans son esprit tant l'idée lui semble incongrue. Une remontée d'un acide quelconque que le Clown a ingurgité ou fumé est bien plus probable. Ou un remugle nauséabond de ces dernières heures où les Bêtes ont été séparées, où l'une d'entre elles s'est égarée dans les affres et les méandres de l'ignorance du sort de l'autre. Peut-être tout ça à la fois. Le fauve s'écarte légèrement, plongeant son regard clair dans les gouffres sombres. Encore ton fantôme? murmure-t-il un ton plus bas, les sourcils légèrement froncés. Il n'y en a pas d'autre, dans le genre trouble-fête, le spectre de cendres peut s'enorgueillir d'être en pôle position et d'être quasiment indétrônable. Combien de fois devra-t-il le repousser? La paume tiède du Croque-Mitaine se pose sur la joue du Clown. Tu veux en parler? Aucune oreille indiscrète ici, aucun intrus. Il n'y a que les bêtes et rien d'autre. Pas de glace ni de cendres lorsqu'ils ne sont qu'à deux. Les rêves ne sont que des rêves. Les hallucinations ne sont que des hallucinations. Magma bouillonnant d'images et de visions qui sont autant de lances qui se plantent dans les rétines dans le seul but de faire remonter des cadavres qu'on se tue à lester de pierres pour qu'ils coulent au fond. Tout au fond. Sans aucune chance de remonter. Mais les débiter en menus morceaux avec le concours d'un autre peut s'avérer tout aussi efficace, si ce n'est mieux. Lèvres closes, Boogie laisse filer une poignée de secondes avant de reprendre la parole. Ou tu préfères peut-être aller faire un tour? Après tout, j'ignore combien de temps tu es resté immobile mais je sais que ne rien faire, à la longue, ça t'aies difficilement supportable. Il peut bien comprendre cela, il se trouvera bien quelque chose à faire. Se tournant pour être sur le dos, la main du Chat glisse de la joue du Clown et alors que le tintement des menottes retentit, le fauve laisse s'échapper un soupir amusé avant de lever et baisser le bras entraînant l'autre. Faire un tour...ça inclus retirer l'entrave. Riche idée, Jason. Je vais devoir t'ouvrir le ventre pour te libérer? Coulant un regard sur le côté, il poursuit. Racontes moi ce qui te perturbe tant.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 12 Nov - 22:11

Des représailles après ça, il y en aura sans doute mais elles seront loin d’égaler l’ampleur de celles réservées à la pieuvre. Ce petit monde qui vit en dessous a ses petits codes pour continuer à faire prospérer un petit commerce répugnant (oui c’est très petit tout ça) et ils ne seront pas sans manifester un certain mécontentement. Cimarro déplore au fond l’idée qu’on ne le laissera pas s’expliquer car ces types en guenilles n’ont jamais accepté qu’une seule autorité, celle de Lecter. Faire deux mètres de haut n’a absolument rien de menaçant pour eux, il faut tout autre chose pour les renvoyer dans leurs buts et les obliger à plier. Il a un an ou deux le Cubain avait sauté à la gorge d’un de ces types qui gloussait comme une poule dégénérée et même suspendue au dessus du sol l’autre avait continué à se marrer. Jason avait simplement tout résumé plus tard : quelqu’un qui n’a rien à perdre n’a peur de rien. Et lorsqu’on se retrouve à vivre sous terre, à survivre de façon encore moins honorable qu’un animal que reste-t-il ? Ils n’ont même plus de fierté, s’ils ne se font pas tout bonnement descendre ils pourraient mourir de faim et de froid ou encore de maladie … les affaires c’est là tout ce qu’ils possèdent et elles sont aussi détestables qu’eux.
Alors bien sûr qu’on ait mis la main sur leur passeur, leur gardien de porte ça ne va pas leur plaire mais Alonso a déjà une vague idée de la manière dont ça va se dérouler. Le Clown ne tuera pas le squelette ambulant, il va lui faire cracher tout ce qu’il sait en même temps que plusieurs dents et le traînera à nouveau ici où il sera jeté à ses petits camarades en loques. Il ne faut pas perturber les affaires, mais il faut aussi éviter de fâcher les clients. Il sera également temps d’annoncer que toute transaction avec les Italiens est interdite désormais et s’il faut aux rats une compensation financière Lecter y viendra. Au final, le passeur sera détruit par ses paires, une sorte de licenciement pour faute grave disons, définitif.

C’est difficilement que le géant détache le regard du gamin qu’il vient d’abattre. Il pourrait bien penser qu’il a libéré celui-là d’une vie misérable mais tuer un enfant ça reste moche qu’importe le pourquoi du comment. Zachary a bien raison lorsqu’il dit que pour se faire entendre le Cubain aura besoin de hurler mais aussi de trouver une autre voix pour obliger le Clown a renoncer à ça. Un reniflement amer file, la seule voix que ce déjanté entend toujours vient d’un homme qui doit bouillir de voir s’abattre les sentences puisqu’il est le principal concerné … Et Boogie se fout des gamins autant que Jason, tu parles d’une cause perdue … « Nan, pas sûr du tout même. » Avoue-t-il, secouant légèrement la tête. Gaunt se penche, chuchote qu’un autre zombie approche par la droite. Cimarro jette un coup d’oeil à son arme, il ne sait même plus le nombre de balles qu’il a tiré. Trois ? Quatre ? Même pas le temps de refaire le compte qu’une détonation d’un tout autre genre frappe les tympans avant de renvoyer en arrière la forme qui tentait (oui tentait) de les surprendre et qui y a laissé une bonne moitié de son crâne. Tournant la tête, le géant croise le regard de Vlad, celui-ci armé d’un fusil à pompe. Ah oui fatalement quand on sort la grosse artillerie ça fait du bruit et de gros trous. « Y’avait ça dans la caisse ? » Le Russe hoche la tête, calant l’arme contre son épaule. « Avoue que ce serait dommage d’utiliser un objet rare contre ça. » Ce n’est pas faux, l’antiquité soviétique trouvée mériterait sa place dans une vitrine. Elle est allée à la guerre dans un autre temps, s’en servir ici serait presque offensant. « Un point pour toi. » Dit-il, les oreilles sifflantes. Alonso a beau savoir tiré il ne s’est jamais totalement habitué aux acouphènes générés par les tirs. Lui n’a pas été élevé avec la poudre et les flingues, il est bien plus à l’aise lorsqu’il s’agit du corps à corps.        
Les couteaux de chasse, les armes improbables, tout ce qui peut vous tomber sous la main en cas de combat imprévu c’est d’avantage son domaine. Il n’y a pas de honte, comme disait Zach un peu plus tôt c’est affaire de rapport. Si une arme plaît on en fera quelque chose et si non, ce sera pénible. C’était fréquent dans les rings, on trouvait de tout même des chaînes et lorsqu’on joue sa vie, même un assemblement de mailles peut devenir mortel à condition de réagir assez rapidement pour s’en servir. « Finissons le nettoyage, après on bouge. » Le Russe tourne les talons et s’éloigne le premier, sans empressement. « Et Zach ! Tiens. » Lance-t-il, abandonnant l’arme aux mains du ripou. « Je fonctionne mieux à mains nues. »

Puis il file, slalome entre les épaves à la recherche des rats humains qui sont forcement là, seulement cachés. Le Cubain a besoin de briser, la poudre ne suffit plus. La pourriture mafieuse, maintenant celle des ruines, entouré de vermine il a rongé son frein et veut refermer les crocs sur des os et les broyer. Entendre et sentir la matière craquer, c’est horrible sans doute mais un monstre reste un monstre et si celui-là a encore des valeurs, s’il a encore un fond d’humanité il a la colère et la rage pour moteur. D’un coffre mal refermé il tire un corps ramassé sur lui même qui s’étrangle de surprise au point de lâcher le canif qu’il tenait. Un problème avec les nuques disait Gaunt ? Non, c’est une signature. En voilà une nouvelle qui craque. Son tout premier meurtre, c’est ainsi que le Cubain l’exécutait et le geste a duré dans le temps. Chacun sa méthode et ses manies, ils en ont tous. Frottant les mains sur son jean, le géant reprend sa marche et suivant la même opération, ce sont trois autres cous qui finiront morcelés. Au loin le fusil et un autre calibre sonnent d’autres morts, d’autres fins. Il neige de plus belle et Cimarro regrette de ne pas avoir emporté une veste.

De retour à la place qu’ils occupaient, il se pose assis à l’avant d’une carcasse et fait craquer les articulations de ses doigts. « Bon sang je déteste l’hiver. » Logique ; lui n’a pas grandit sous des hivers rudes et les températures de glaciaires très peu pour lui. « Y’en a plus par chez moi ! Et vous ? » Lance-t-il, assez fort pour être certain que les deux autres entendent. Bientôt ils rentreront, bientôt il faudra affronter Jason … s’imposer et tenter d’éviter un massacre d’innocent. Assez de morts Lecter ; il vient un moment où il faut admettre qu’on ne lave pas le sang par le sang mais ça … comment le faire comprendre au balafré ? On pourrait bien penser que du sang, il en accumule jusque dans les cartouches de ses stylos plumes alors … cet argument ne le touchera pas. Et sans doute que rien n’aura de poids. Alonso soupire, attend le retour de ses comparses. Qui ne tente rien n’a rien n’est-ce pas ?         
© Jason L.

avatar
Invité
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mer 13 Nov - 22:38



Pour sûr que Zachary n'aimerait pas être dans les bottes de Cimarro en ce moment. Et il ne pense même pas au fait de tuer des gamins mais de faire entendre sa voix auprès d'un Lecter qui aura plutôt tendance à s'asseoir sur l'opinion du Cubain plutôt qu'à y prêter une oreille attentive. Lui, tout ce qu'il aura à faire c'est cracher les informations que le Clown ne manquera pas d'exiger. Réagir, il devra simplement réagir. L'autre doit avoir tellement les nerfs à vif qu'il a tout intérêt à pas faire le mariole. Gaunt sera peut-être intimidé...pas impressionné, à moins que Lecter ne chie des boules de feu. Ca, ça serait vachement impressionnant. Enfin, il n'aura ni à lui tenir tête, ni à imposer son point de vue, ni à l'ouvrir en grand pour se faire entendre. Naïvement, il soumet l'idée qu'une autre voix abondant dans le sens du Cubain pourrait lui faciliter la tâche mais en y réfléchissant à deux fois - pour une fois que Gaunt prend la peine de le faire - c'est certainement pas l'autre cinglé de bras droit qui va prendre la défense des petits macaronis. Des trois dossiers principaux du Sud, il n'y en a que deux qui vomissent des rapports de légiste concernant des morts de toute sorte. Femmes, enfants, ados, sous-fifres c'est indifféremment que ces monstres tapent dans le bétail humain. A croire qu'ils considèrent l'humanité déjà foutue et qu'on est tous des veaux prêts pour l'abattoir. Bordel, si Zach' veut survivre au milieu de ces horreurs, il a tout intérêt à montrer qu'il n'en est pas un, de veau. Qu'il n'appartient certainement au camp de ceux qui se font bouffer mais bien de ce qui se rapaissent des autres. C'est d'une voix presque lugubre que Cimarro lui répond qu'il y a peu de chances que Lecter écoute ce qu'il a à dire et pour une fois, le flic ne trouve rien à ajouter. Pas même une vanne vaseuse.

Alors qu'il attend de voir quel acte stupide va entreprendre l'ersatz de lépreux qui s'approche d'eux sous le vent - accordons lui au moins cet éclair de lucidité - c'est une énième coup de tonnerre qui fait vibrer les tympans et pas ce craquement de chips auquel il s'attendait. De la gueule d'un fusil à bombe jaillit une flamme qui frappe le dégénéré derrière lui, l'envoyant voler quelques mètres plus loin. Cimarro tourne la tête et Gaunt est obligé de se pencher en avant pour dépasser la carrure du géant et voir que l'heureux propriétaire provisoire de cet engin est le grand ninja venu de l'Est. Bon sang, ça lui apprendra à être aussi pressé. Pour le coup, Zach' en serait presque jaloux. S'il avait pris la peine de fouiller plus longtemps...il avait dit qu'il était pire qu'une gonzesse un jour de soldes. Là, il vient de rentrer chez lui pour déballer ses achats et se rendre compte qu'au fond, dans tout ça, il n'y a rien qui lui plaît et que ce qu'il voulait vraiment est encore en vitrine. Inconstant, Zachary Gaunt? Jamais!

C'est un appel au nettoyage qui détourne les yeux pers du fusil à pompes. Ils sont venus pour tirer quelques balles sur des bouteilles et ils se retrouvent à buter des parasites mobiles, furtifs et puants. Le russe s'éloigne le premier, d'un pas lourd et lent. Le genre de pas qui fait rentrer les petits lapins dans leurs terriers normalement. Normalement...les rats n'ont pas l'air chauds pour retrouver leurs pénates poisseuses et c'est pas tant pis pour eux. Avant de disparaître à son tour, Cimarro lui abandonne entre les mains son flingue. Fonctionne comme tu veux, Cimarro. Le flic va se la jouer sherif badass.
Il lui reste en tout cinq balles. Après ça, ça sera à coup de crosses qu'il devra exploser les lépreux. A pas lents, Gaunt s'avance jusqu'aux véhicules entassés les uns sur les autres, les uns à côté des autres, le peu d'attention dont il est capable de faire preuve uniquement focalisée sur les mouvements qui se veulent discrets autour de lui. Trois silhouettes convergent lentement dans sa direction, tournant autour de lui comme des coyotes autour d'un mouton égaré. Les imbéciles. Léger gémissement de la tôle qui ploie sous le poids d'un de ces insectes qui tentent l'attaque par le haut. Il a l'habitude de chasser et il sait reconnaître cette tension particulière qui raidit la nuque et qui précède l'attaque. Main sûre qui étreint la crosse, index effleurant à peine la gâchette, l'autre n'a même pas le temps de prendre son élan qu'une balle lui arrache le sommet du crâne. Celui qui se trouvait de l'autre côté de la voiture se glisse sous la carcasse rouillée, une main se referme sur la cheville de Gaunt, l'autre plie l'aiguille d'une seringue dégueulasse sur la coque de ses bottes. Le bras du flic se baisse et une balle arrache pratiquement le bras crasseux. Un coup de pied et on en parle plus...ou presque. L'absence de hurlement assure que l'autre est drogué jusqu'aux yeux, sa cervelle parfaitement incapable d'analyser correctement ce qui lui arrive. Où est le dernier? Alors que le moignon disparaît en laissant une traînée plus noire que les ombres, abandonnant au passage une main aux doigts encore crispés, Gaunt relève le nez, fouillant les ténèbres autour de lui. Faisant demi-tour, il revient sur ses pas et peu avant d'entrer dans le cercle formé par les voitures, un poids s'abat sur son dos, le faisant tomber à plat ventre dans la neige. Merde, c'est froid. Même s'il n'a pas lâché son Smith & Wesson, une main aux ongles rongés et noirâtres se referme sur son poignet. Odeur de crasse qui lui envahit le nez alors que l'autre le plaque au sol, ses griffes de troll plantées dans son cou. T'as un port d'armes pour tes ongles de gonzesse, connard. L'étau se desserre soudain et le corps puant s'abat sur lui précédé par le bruit de chips.Cimarro? Se tordant le cou, il dsitingue une silhouette imposante armée d'un fusil à pompe qui repose sur une épaule. "J'ai toujours un problème avec les nuques? "Dégageant sa main libre du bras du mort, Zach' lève un pouce, le poing fermé. Nan, c'était super, dude. Maintenant...si tu pouvais... grogne-t-il en s'échinant à virer le poids du cadavre de son dos. "Débrouilles-toi, si tu veux pas que je m'occupe de ton manchot." Han! alors là! Ca, par contre, c'est pas super. soupire-t-il en s'agitant de plus belle.

Passant un bras sur son front poisseux de sang, Zachary quitte du regard la bouillie qu'est devenu le visage du lépreux pour les lever sur le ninja slave. L'expression vide quitte les traits du flic qui se fend soudain d'un radieux sourire. Trouvé avant toi, héhé. Enfonçant ses poings rouges dans la neige qui s'accumule contre un pneu, Gaunt frotte rapidement ses mains avant de quitter le neuneu sur lequel il était assis. Dépassant le géant, il semble chercher quelque chose du regard avant de se pencher pour ramasser quelque chose. La voix de Cimarro résonne. Il en a fini de son côté, ça donne quoi du leur. C'est bon ici! hurle-t-il en faisant soupirer le russe. Glissant le magnum de Cimarro à sa ceinture, c'est presque d'un pas guilleret qu'il retrouve l'arène. On s'arrache d'ici?

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mer 13 Nov - 22:46

La quintessence de sa folie l’a toujours accompagné. Avant qu’il s’entoure d’un chat et d’un chien le Clown a vécu seul, égoïste en puissance et n’accordant jamais la moindre confiance. Il ne comptait que sur elle, cette gorgone grise qui l’enlaçait amoureusement en jour de tempête, couvrait les abysses de ses mains osseuses et lui murmurait à l’oreille tout va bien, lâche seulement prise, fais ce qu’il faut. Je ne suis jamais parti, a dit le spectre et non il ne disparaîtra pas parce qu’il fait partie de Jason depuis la naissance. Au fil du temps il s’est vu moins utilisé, la dernière fois -avant l’arrivée de Boogie- remontant au meurtre particulièrement sanglant d’une fille qui se pensait indispensable à son existence. Es-tu plus posé, plus sage depuis que le Croque Mitaine veille ? Non, seulement plus enclin à chasser les problèmes en duo, à jouer dans quelques lieux insolites et à faucher la vie d’une dizaine de personnes pour satisfaire un plaisir tordu et chasser quelques contrariétés par la chasse. Au fond quand envahit-elle l’air la cendre ? Lorsque le Clown ne parvient plus à penser, à rire de la situation parce qu’elle le touche trop, qu’elle l’attaque. Comme une fissure dans la pierre qui lui sert de cœur, qui blesse au delà de la tristesse ou du vague à l’âme. Même les monstres souffrent, autrement mais ils ont mal parfois. Leur folie se fait alors caressante, leur rappelle qui ils sont, ce qu’ils représentent et couvre les blessures sous une armure. Elle dit « oubliez monstres, oubliez le pourquoi, pensez au comment. » Comment laver la faute. Et lorsque le pourquoi n’est plus une priorité, les limites explosent, ne restent qu’une arme chantant au bout d’un bras et un tambour de guerre infernal cognant derrière des côtes. Souffrais-tu dans ta fournaise ? Non, il était heureux. Il se plaisait dans le rôle du bourreau, il savait très bien ce qu’il vengeait et le faisait bien. La folie pure des monstres, elle sait rendre ce qui les entoure d’un blanc aveuglant, limpide … évident au point que la raison même de l’acte, on y pense sans y penser.  

Pourquoi a-t-il murmuré ? Pourquoi tirer le chat qui semblait tant abandonné aus brumes apaisantes du sommeil ? Le Clown mordille discrètement sa lèvre, s’envoie une baffe mentale et se sermonne intérieurement. Il aurait dû s’abstenir. Si ça va… non. Mais le Serpent n’ira pas le dire. Qu’est-ce qu’il y a... Si seulement il le savait. Cette vision n’était pas affreuse, loin de là. Elle n’avait rien pour le secouer hormis un fantôme gris tellement loin de lui être étranger. Ne sachant que répondre sur l’instant Jason hausse à peine les épaules en plongeant le regard dans celui du Croque Mitaine. « Disons que, c’est toujours long de le renvoyer. » Renvoyer ? Quel doux euphémisme. Il sera toujours là, plus encore même si c’est possible. Et la raison est simple, tu as quelque chose à perdre maintenant fichu Clown est si on ose y poser la main, tu le prendras fort mal. Fort mal … la bonne blague. Une main couvre sa joue et Jason s’y appuie d’avantage comme un petit animal vient réclamer une caresse. Ça ne lui ressemble pas, mais le Clown n’est plus certain de ce qui lui ressemble réellement avec toute cette histoire. Le contact du chat calme son rythme cardiaque, lentement, tout va bien ça passera. Il ne tient pas à évoquer les cendres, parler d’elles ne les fera pas retomber dans son inconscient. Ce manège Lecter le connaît, mais il ne l’a jamais évoqué, jamais décrit ni même expliqué au Croque Mitaine. Il n’avait aucune raison de le faire et n’en voit pas plus ici. Un fin sourire tire un coin de ses lèvres et il chuchote, la voix légère. « Non ça va, un relent de drogue sans doute. J’ai peut-être un peu abusé cette fois. » Et il ment, sans fioritures, il ment comme à tellement d’autres reprises, y donne un ton détaché sachant qu’on est jamais sûr de ce qu’il dit. Le Serpent a mentit un nombre incalculable de fois et ils sont rares à savoir déceler le vrai du faux. Si tu n’y crois pas très cher, mens en retour et fais comme si.

Faire un tour, Lecter y a pensé. Plissant les lèvres il hoche la tête et ne retient pas un fin rire lorsque Boogie met le doigt sur sa trop grande tendance à ne pas savoir se tenir tranquille. Il ne peut prétendre le contraire, son impatience est devenue légendaire et même des gens qu’il ne connaît ni d’Adam ni d’Eve sont au courant du fait. « J’ai bien tenté de compter les araignées pour m’occuper mais... » La chaîne tire et les bêtes se souviennent qu’elles sont accrochées. Aller faire un tour oblige à ouvrir les bracelets. Pas de clés, le serpent a même prétendu les avoir avalé et à l’idée de lui ouvrir le ventre il grimace à peine, songeant qu’il aurait même pu se sauver depuis longtemps s’il l’avait réellement souhaité. « Hn, on va éviter de m’ouvrir même si tu en parlais un peu plus tôt … comme une truite c’est ça ? Étrange comparaison si je peux me permettre. » Sur le moment l’image le fait sourire mais l’oeillade du fauve le tire dans la réalité, invoque une confession. Parle Jason, il n’y a que le Croque Mitaine près de toi. Pas d’oreille indiscrète, pas de comploteur caché pour consigner tes états d’âmes dans un quelconque registre. Peut-être, mais l’envie n’y est pas. Machinalement, le serpent fait claquer sa langue et tend son bras libre jusqu’à la mallette posée au sol, la fouillant à l’aveugle. Quelques secondes le temps de trouver un trombone au fond et commençant à le tordre le balafré se mord l’intérieur de la joue. S’il ne parle pas au chat, il ne parlera à personne mais les bêtes demeurent secrètes, elles ne livrent que trop rarement leur malaise. Boogie a-t-il parlé ? Confié l’étendue de ses ressentiments après ce qui s’est passé ? À peine, et le Serpent a seulement été réveiller la bête blessée, est allé lui rappeler qui elle est.
Quelle sale manie de forcer les serrures et les portes, il ne réfléchit même pas à ce qu’il faut faire. Les menottes s’ouvrent rapidement et Lecter les abandonne sur le chevet avant de jeter un œil sur le poignet du chat. Le métal n’a pas aggravé les sillons que Boogie a déjà bien malmené à trop les griffer, tant mieux. Rendant sa main au Croque Mitaine, Jason se redresse et s’étire pour chasser l’engourdissement de ses membres.

Le voilà libéré, a-t-il envie de filer ? Pas sûr. Et Boogie lui a proposé de parler, il prendrait certainement mal le silence du Serpent auquel il a si souvent laissé entendre qu’il parlait trop. Alors quoi ? Tu devient discret d’un coup ? La bête fronce le nez, une moue digne d’un enfant mécontent à la bouche. Coeur en bouche au fou... Siffle une voix mélodieuse en lui, chant de sirène venu lui rappeler qu’il n’a jamais agit autrement qu’au coup de tête. Soupirant et triturant le morceaux de fer tordu, Lecter prend la parole à voix basse ne sachant plus réellement s’il s’adresse à lui même ou au chat. Un peu des deux sans doute. « Pour tout dire, je crois que j’ai perdu mon rythme quelque part cette nuit. » Si peu. Certes Lecter est désorganisé au possible mais même le plus endiablé des tangos possède ses pas, ses temps, il a vrillé et s’est retrouvé face à lui même, à des situations bizarres aussi, puis d’autres connues qui ne pouvaient être abordées aussi facilement que d’habitude. Le bateau fou a été ballotté de ci de là jusqu’à la nausée, vertige écoeurant où se sont croisés des avis et des sentiments complètement contraires. Les yeux toujours rivés sur la tige qu’il maltraite, le Clown poursuit d’une voix où perce une colère seulement dirigée contre lui. « Je suis le perturbateur. Je n’ai pas à être le perturbé ou je ne sais quelle girouette qui tourne au vent. Dépassé je ne le suis jamais parce que rien n’est irréparable, pas de problèmes seulement des solutions... et pour une foutue raison ça ne marche pas cette fois. » Tu sais très bien pourquoi ; menteur. « Ce fantôme c’est l’extrémisme de mon impatience, de mon impulsivité, de mes vengeances et avant cette nuit il ne s’est jamais manifesté autrement que pour... » Tu parles trop. Tais toi. Rien qu’y penser, c’est presque trop humain. Le balafré secoue la tête, agite sèchement la main dans le vide. « Non rien. C’est juste ; quand on perd toute notion de limites, de contrôle, du temps et même du présent … on en revient difficilement. Tout semble tellement facile, c’est la chute qui est rude. » Rien à voir avec les flammes que le Clown vante, le vertige saisissant qui laisse rêveur et crée de si beaux souvenirs. La cendre ou la glace, ça ne consume pas. Ça empoisonne, ça étouffe et après son passage le retour à la réalité ne peut être autrement qu’amer. Tu le sais cher Croque Mitaine, souviens toi ce froid polaire capable de tout abattre au laboratoire, ce qu’il a causé, virulent et mauvais au moins autant que cette main grise et armée à laquelle le Cubain t’a arraché de justesse. « C’était libérateur autrefois, ce état. Mais lorsqu’il se met entre nous il est juste indésirable. » C’est exécrable, épuisant et ça ronge. Lecter estime en avoir assez dit, plus question de mettre des mots sur des impressions vagues qui sonneraient trop « normales » aux oreilles des monstres. C’est assez.

Les iris noires se tournent enfin à la recherche de celles couleur azur et le Clown se laisse à nouveau aller vers l’arrière avant de rouler sur lui même pour finir couché à plat ventre. Distance infime entre eux, agaçante mais il ne faut pas aller brusquer un corps qui doit encore être en proie à des douleurs sourdes. Pas l’envie qui manque au serpent de mordre, de griffer ou tout ce qui y ressemble pourtant. Comme un besoin de se réapproprier un territoire. La bête a toujours cette sensation d’être tenue trop loin, qu’on l’empêche d’approcher. On l’oblige à rester sage. Et le Serpent n’est pas un animal sage... Arrête foutu Clown cinglé c’est tout sauf l’heure de jouer à ça ! Jouer ? Oh pauvre petit grain de raison ; les bêtes ne sont jamais plus réelles qu’ensemble, accrochées aux grilles de leur univers malade. Une seconde, le reptile passe la langue sur ses lèvres et le noir luit d’un éclat malfaisant. Sale bête que tu es Lecter. Oh c’est tellement vrai. Deux secondes et la créature se hisse, passe au dessus de l’autre avant de poser les mains de chaque côté de sa tête. Les écailles ne coulent pas contre la soie, s’en tiennent éloignées pour n’être synonyme d’inconfort en aucune façon. La souplesse arachnéenne est revenue naturellement et si cet équilibre tenu est instable, s’il frustres les monstres il a au moins le mérite d’épargner les nerfs à vifs du fauve. Tendant le cou et se penchant sur le Croque Mitaine, le Clown murmure d’une voix lascive contre ses lèvres. « Trop longtemps abandonné aux bras de cendres froides, à tel point que j’ai -je le confesse- négligé les tiens et que j’ai pensé aller prendre l’air seul. » Un sourire dépourvu de fard mais diabolique et une voix sifflante lourde, si lourde de sous entendus. « Impardonnable n’est-il pas ? » Acceptable éventuellement mais dans le monde des bêtes possessives à mourir, demeurer en retrait est un crime de lèse majesté. Et comme en excuse muette, Lecter s’empare des lèvres définitivement trop proches des siennes pour s’en tenir écarté plus longtemps. Est-ce la fatigue, le soulagement d’en revenir à eux qui rend le Clown si … délicat ? Ou tendre ? Pauvres petites voix sucrées qui ricanent, lui colleraient bien l’étiquette d’humain. Un monstre restera toujours un monstre aussi élégant soit-il. Les crocs se referment, lentement sur une plaie qui n’appartient pas au Serpent pour l’heure mais sera bientôt sienne. La douleur ne déplaît pas aux masochistes en puissance, ils se droguent avec depuis trop longtemps mais rien n’empêche, pour cette fois de la faire naître autrement. Sans sauvagerie, sans cruauté, juste un besoin de reprendre ses marques. Qu’importe la manière d’agir, un fauve reste un fauve et qu’il ronronne, il n’aura pas moins de crocs et des griffes.

© Jason L.


Contenu sponsorisé
Informations


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 3 Icon_minitime1



Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 3 sur 5Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Sujets similaires

-
» " Le choc des cultures " ▬ RP CLOS
» " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS
» " Monsters " ▬ CLOS
» " Bad Joke " - CLOS
» "Il y a des jours comme ça ..." ▬ CLOS