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Unforgivable /!!!\ CLOS
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 23 Oct - 13:24



Concert de gémissements et de plaintes, chapelets de jurons chantants mais infiniment blasphématoires pour qui comprend l'italien, c'est tout ce qui monte de la fosse. Ca et une odeur de viande grillée et de produits chimiques qui fait plisser le nez délicat de Zachary. A pas lents, il s'éloigne du bord en fronçant les narines, s'arrêtant juste pour faire tomber sa cendre au sol. Représentant de l'ordre au milieu du chaos, vassal de l'adage "serve and protect" parmi les monstres, Gaunt paraît à des années-lumières de son emploi et pourtant, il ne semble ni déplacé ni gêné dans cet endroit. Tout n'est qu'un écho lointain à ce passé qu'il a soigneusement caché à ceux qui font partie de son entourage de maintenant. Sa petite république de Salô version texane. Là-bas aussi, la justice imposée n'avait pas grand chose à voir avec celle qui régit les hommes normaux. Les circonstances étaient particulières puisque l'on était encore en plein black out, mais Gaunt mentirait en disant que cette ambiance sauvage ne lui manque pas. Quand on a goûté à ce genre de liberté débridée que seuls les êtres au sommet de la pyramide peuvent avoir, difficile de s'en défaire complètement et de passer à autre chose.
La pluie de soude est une demande du Croque-Mitaine et même si ce dernier n'est pas parmi eux, ses désirs sont entendus et exécutés. Particulièrement aujourd'hui. Est-ce la cocaïne ou la horde presque au complet réunie pour venger l'un des leurs, mais Zachary trouve ça adorable. Oui. C'est adorable de laver dans la soude un affront fait à un compagnon d'armes. Quand à avoir adopté ce moyen et pas un autre... Pourquoi faire autre chose? C'est très bien la soude. Dégueulasse mais très bien. lâche-t-il en expirant un nuage grisâtre. Haussant soudain les sourcils comme sous le coup d'une illumination, il poursuit. Et c'est raccord en plus. Les macaronis l'utilisent souvent pour effacer les empreintes de leurs victimes après leur avoir pété les dents. Habitude qui a fait enrager nombre de ses collègues. Comment identifier un cadavre gonflé par la flotte, sans empreintes digitales, sans dents et au visage en purée?

Comme on lance une bande-annonce alléchante, Cimarro précise que toutefois, cette démonstration est loin d'égaler l'imagination visionnaire et tordue des deux autres monstres du Sud. Zach' laisse filer un reniflement amusé. Il en a déjà ramassé des macchabées dans un état plus que chelou depuis qu'il bosse à New-York. Alors même s'il n'a pas encore assisté de front aux délires vicelards et pervers des deux cinglés, il en a au moins déjà eu un aperçu à la morgue ou au détour d'une ruelle. La torture, c'est pas non plus mon truc. lâche Gaunt en haussant les épaules. On peut lui claquer sur le front tous les défauts du monde, tous les vices possibles et imaginables, le sadisme n'en fait pas partie. Torturer pour le plaisir de torturer, c'est quelque chose de bien trop réfléchi pour lui. Et puis, il est bien trop matérialiste pour apprécier ce genre de truc. Zachary préfère et de loin menacer, manipuler, faire chanter, secouer mais dans le but avoué d'en tirer quelque chose de bien palpable. En plus, buter quelqu'un en le faisant souffrir lentement réclame une minutie et un soin qu'il n'a pas. Il est un tâcheron de Texan, génétiquement non prédisposé à la délicatesse. Un cadavre n'a plus rien à lui apporter. Avant de supprimer qui que ce soit, il faut avoir l'assurance qu'il a été pressé comme un citron et qu'il n'y a plus une seule goutte de suc à en tirer. Et même dans ce cas, Zachary le fait rapidement. Le contraire serait comme jouer avec une peau de banane ou une pelure de patate. Les ordures inutiles, on les jette. On s'amuse pas avec.
En parlant d'ordures, il y a toute une benne qui ne se répandra plus sur le bitume. La Mafia a commis sa dernière erreur en s'attaquant au Croque-Mitaine. Cimarro admet sans détour que même lui n'aurait jamais osé touché un seul cheveu du second de Lecter et pourtant, il a la carrure d'un buffle là où Mr Yeux-de-glace est aussi impressionnant que le ripou. Le Boogie Man doit vraiment être dans les petits papiers du Clown pour que ce dernier vole sans préparation dans les plumes du premierr venu qui oserait lever la main sur son bras droit.

Surgissant une nouvelle fois de nulle part et sans faire un bruit, le ninja de deux mètres refait son apparition. Il est temps de rincer la vaisselle itlaienne puisque Lecter a bien l'intention de se faire les griffes et les ongles dessus. Appuyé à la console, Cimarro lui confie que ce que le Clown lui demandera, ça ne sera qu'une chose. Les adresses des mafieux. Zach' plisse les lèvres en inspirant une nouvelle bouffée sur sa cigarette. On se lance donc dans une véritable petite vendetta latine sinon pourquoi demander ce genre de renseignements. Non content d'avoir mis la main sur les ultimes vestiges de la Pieuvre, Lecter veut tout vaporiser. Ce n'est pas le ripou qui va contester cette décision, c'est certainement ce qu'il y a de plus sage à faire. La seule épine est le lieu de villégiature du Parrain. Malgré la relative confiance dont Gaunt avait bénéficié, on ne lui avait jamais révélé où créchait le Patrono. D'ailleurs, est-ce-que seulement un seul des membres de la Mafia le sait? Pas sûr. Dans tous les cas, il doit rester quelques mâles trop inexpérimentés pour rejoindre officiellement les tentacules mais c'est surtout des femmes (qui ne sont pas tolérées au sein de la cosa nostra) et des enfants que le Crew de Lecter va exécuter. C'est moche pour les mômes. Zachary n'a pas de scrupules ni de morale mais le meurtre de gosse, ça le chiffonne. C'est le genre d'enquête qui le déprime et personne n'aime voir Gaunt déprimer.

L'alcool à brûler est en place pour rincer les pâtes et Cimarro laisse le soin au flic de lancer la dernière étape avant que les italiens ne tombent de Charybde en Scylla. Tendant l'oreille, Zach' fronce les sourcils en écrasant son mégot du talon. Mais c'est vrai en plus que ces cons l'insultent et il devient extrêmement susceptible quand il est high...particulièrement si on mentionne son paternel. Posant la main sur la vanne bleue, son sourire s'efface soudain en entendant une nouvelle volée de bois vert en provenance de la fosse. D'un bond souple, il se hisse sur la console, se relève pour surplomber la cuve. Au fond, ce ne sont que corps nus portant des brûlures noires dégueulasses, certains encore debouts d'autres recroquevillés. D'un mouvement ample, il glisse sa main sous sa veste, dégaine le flingue qu'on lui a refilé devant l'entrepôt de l'Est et c'est un chargeur qu'il vide sur la Pieuvre. Aucune balle ne transperce la chair mais les tirs sont suffisamment proches des cibles pour qu'ils s'avèrent parfaitement calculés.Pas les parents, pas les vêtements, bande de fils de pute de nudistes. Le prochain qui l'ouvre, il perd un genou. Descendant de son perchoir, il tourne la vanne avec nonchalance. La tuyauterie geint avant de cracher l'alcool à brûler. Zachary se tourne vers Cimarro. Mais comment tout ce merdier a commencé au fait? Retour à un visage souriant, une voix légère et une allure pleine de flegme alors que le chorus de hurlements fait suite aux détonations sèches. Poursuivant comme si rien ne s'était passé et ne se passe, Gaunt poursuit en se tapotant la lèvre inférieure. De mon point de vue, je sais pour la pizzeria qui a explosé et le massacre à l'intérieur. Les italiens m'ont tanné pour que je leur envoie les rapports de police et du légiste. Je suppose que la disparition de vot' Boogie en soit la conséquence. Mais qui a chié dans les bottes de l'autre en premier? Vous ou eux? Zachary s'éloigne de quelques pas pour s'emparer d'une canette de bière dans un pack circulant entre les membres de la horde du Clown. T'es pas obligé de répondre Cimarro. C'est juste que je suis curieux et que ça m'emmerde un peu de pas voir le tableau dans son ensemble.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 23 Oct - 14:45

N’imagine pas, détourne les yeux, arrête. S’il pouvait seulement. Une citation dit « est heureux celui qui ne sait pas » elle est trop vraie ici. Si Lecter n’avait pas tant frappé, maltraité, s’il n’avait pas tant de fois endossé le costume du bourreau il ne comprendrait pas ce que signifie chaque stigmate. Il verrait l’ensemble, le trouverait dur à supporter mais pas à ce point. Dans le symbole, dans l’action il lit à livre ouvert et Boogie peut bien le répéter, le Clown n’arrive seulement pas à passer outre.
Le passage par la salle de bain est nécessaire voir obligatoire pour pouvoir avancer, arracher le costume d’un emprisonnement forcé. Chasser le sang, la poussière et l’odeur du sous-sol de la pieuvre qui semble les poursuivre jusqu’ici. Comme le deuxième round de cette épreuve. C’est presque fini alors ? Non, ça commence à peine et ça agresse tellement les bêtes que leur premier et unique réflexe devient celui de se retrancher seules pour gérer leur douleur en solitaire malgré leur proximité physique. Tu le vois toi aussi ? Ce mur translucide, ce panneau de glace entre nous ? Non le noir ne lui va pas, du moins pas de cette manière. L’habit était beau à la maison des horreurs, parfait car il n’était pas synonyme d’humeur mais là, présentement il est juste trop funèbre, trop sombre et pessimiste. Haussant les épaules, Jason soupire simplement. « Tu l’as dit, mais je n’ai pas envie de rire donc ... » Oh ça, tout le monde l’a compris.

Ce qu’il avance concernant la suite du programme ne semble pas réjouir le Croque Mitaine et c’est bien logique. Je ne t’éloigne pas une heure par égoïsme, je ne te chasse pas. Au fond de toi tu sais très bien pourquoi. Mais la bête de soie ne saura pas raisonner comme à son habitude, elle a le cœur trop lourd et se voilera la face jusqu’à voir dans ce discours une manière de la laisser à l’écart. Silencieuse créature qui songe et maltraite un poignet abîmé, ravalant sa colère jusqu’à s’en retourner l’estomac sans doute. Le balafré n’hésite pas plus et rejoint son second qu’il arrête dans sa mutilation d’une main posée sur son épaule, l’obligeant à faire face. Le chat se laisse aller, accepte l’étreinte du serpent qui invite à baisser les barrières. Ils sont entre eux, les masques peuvent bien tomber personne n’ira en souffler un seul mot, non ? Non. Mais Boogie choisit le silence et l’ignorance. Ça va aller, je vais bien dit-il. Qui crois tu tromper cher Croque Mitaine ? Le Clown remonte une main qui échoue sur sa nuque, resserrant légèrement l’autre bras au bas de son dos. Bien sûr que ça ne va pas mais ce n’est pas en restant piégés en eux même à ressasser la chose qu’il la tueront. Mais Boogie est obstiné dans son genre et drapé dans un costume, il devient diablement difficile de l’en délester. Jason le sait trop depuis le temps qu’il s’échine à faire fondre la glace. Elle semblait moins présente ces dernières semaines, seulement destinée aux hommes ; elle risque de revenir vitesse grand V s’il s’enfonce encore. Et en dehors de Lecter qui écoutera-t-il ? Il parle souvent trop le Serpent, mais sa voix est peut-être la seule qui saura relever la bête noire en face. Encore faudrait-il que lui même lâche les cendres qui lui colle à la peau et ce n’est pas si facile. Pourtant … il est l’heure certainement de rappeler au Croque Mitaine qui il est. C’est ton devoir de maître Jason, de créateur. Il recule sans empressement, laisse glisser ses doigts jusqu’à les refermer autour des poignets blessés qu’il observe en prenant la parole. « Tu mens mal tu sais ? Quand il s’agit de toi même ... » Pour ce qui est de tromper des proies le félin est très doué mais pour ce qui est de ses états d’âmes, devant un fieffé menteur tel que Lecter ça sonne d’autant plus faux. Profitant de l’eau toujours active il rince la plaie que le chat malmène depuis de longues minutes déjà et poursuivit d’un ton radoucit. « Victime, martyr, prisonnier … tu sais ce qu’ils ont en commun ? Ils subissent, ils appartiennent à qui les agresse. » Les abysses se lèvent, infinis mais débarrassés du gris lorsqu’ils croisent l’azur pâle. La gorgone est repoussée, cette mise au point ne la concerne pas. Elle n’a rien à faire dans ces instants à cœurs ouverts. « A qui appartiens-tu Boogie ? »

D’une main il repousse ses cheveux trempés en arrière, garde l’autre cerclée au bras du Croque Mitaine autant pour conserver le contact que pour l’empêcher d’y toucher à nouveau. « Je sais comme c’est vexant, désagréable. Elle en a trop fait cette maudite pieuvre. Je n’ai certes pas passé autant de temps que toi sous ses sales pattes mais tu souviens bien de ce qu’elle a touché. » Offense terrible que de tailler à nouveau le sourire du Clown, réveillant un monstre jusque là endormit qui avait bien mal accusé la réalité et il s’était fait violence pour ne pas recommencer de sa propre main, se déchirer le visage dans le seul but de se réapproprier quelque chose qui semblait perdu, volé. Boogie l’en avait empêché, avait su repousser ce démon gris et rendre au Serpent sa raison biaisée. « Tu te sens plus humain n’est-ce pas ? Vague impression d’avoir été l’objet d’un tiers ? Je sais, mais tu ne l’es pas. » Virage dangereux qui s’annonce, c’est dans la provocation que les bêtes se libèrent et se retrouvent. Dans un bar vide, une maison piégée ou ailleurs c’est en se tisonnant que les monstres brisent leurs laisses, étendent leurs ailes cauchemardesques et avancent pour le meilleur du pire. Mais il faut jouer de prudence, il faut toucher juste et ne pas en venir à faire déborder le vase comme au laboratoire où un geste impulsif avait bien failli tuer un Clown trop suicidaire. Ce n’est pas un jeu, ce n’est pas amusant et on ne se joue pas de l’autre. Les anneaux doivent s’enrouler autour de la soie sans sa blesser d’avantage. « Même cloué au sol un monstre reste un monstre, alors je te pose la question Boogie, qui es-tu ? »

Ils ne sont plus au niveau humain. On peut voir ça comme une prétention ahurissante mais c’est trop vrai. Ils sont mauvais, ils sont à abattre et la mafia est trop loin sur l’échelle du mal en comparaison. Ils sont disciplinés, ils ont des petites valeurs et des traditions, des idées tellement humaines. Ils ont une gentille famille avec des héritiers, ils se créent un entourage … les monstres ne s’entourent pas. On les suit, on les adulent mais on a pas à les aimer. Tu ne resteras pas au fond du gouffre à passer ta rage sur ta propre peau Croque Mitaine. Il ne te laissera pas faire quitte à te tirer de là par la force. Tu reviendras … « Ils nous ont rit au nez, ils nous ont attaqué par trois fois. Je n’en tolérerai pas une de plus. Si ça va ? Bien sûr que non. Tu ne vas pas bien et moi pas d’avantage ça crève les yeux. Tu veux Mancini ? Tu l’auras je te l’ai promis et tu pourras le garder enfermé dix ans si c’est là ta vengeance mais tu n’iras nul part tant que tu n’auras pas fait une croix sur l’idée stupide que tu as été leur victime. » On secoue la bête, on ne la laisse pas dormir sur ses vilaines idées. Tu es en colère, fais en un moteur contre eux mais pas contre toi. Dernière ligne droite, tu vas te réveiller chat noir où le Clown se chargera de t’envoyer au lit et à ton réveil tu auras de quoi enrager à haute dose contre sa petite personne.
S’écartant d’un pas de côté pour éviter le jet qui va réellement finir par anéantir son masque, le Clown ne quitte pas les iris bleues et attend d’y voir la plus petite étincelle. Relève toi, maintenant ! Boogie n’a jamais été leur jouet, il ne le sera jamais et dans l’avenir on ne se souviendra pas d’une humiliation. Seulement des cadavres que le Sud laissera, du sang dans lequel il lavera l’affront et de cette nuit et on retiendra seulement que les monstres ne meurent pas quand bien même on tente de les détruire. « Rappelle toi la foire Boogie, souviens-toi de tes propres mots. Tu resteras toujours au dessus d’eux même fracassé physiquement. Si je dois te secouer jusqu'à ce que tu le répètes en y croyant vraiment, si je dois te le graver au scalpel sur le front, je le ferais. Le seul qui te fera plier, ce n’est pas un foutu mafieux nous sommes d’accords ? » Et se penchant, il achève en un murmure contre les lèvres de la bête de soie. « Alors réponds. Qu’est-ce que tu es ? » Un homme qu’une pieuvre a étranglé, ou le diabolique Croque Mitaine d’un Clown cinglé ?  
         

© Jason L.

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COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 23 Oct - 22:41



Minutes critiques où le monstre se retrouve jeté au fond d'un puits, fracassé contre les parois glissantes où les griffes n'ont aucune prise si ce n'est se planter dans une mousse traitresse. Démon aux ailes brisées qui ne peut que lancer un oeil éteint sur les ténèbres dont on l'a arraché, qui lui semblent si lointaines et dont il commence à s'estimer indigne d'y replonger. Ce n'est pas que la peau et de la chair qui ont été malmené, l'essence même du Croque-Mitaine a été diluée à grands renforts d'eau glacée. L'humiliation est de taille et la Bête peine à s'en relever. Alors, Boogie ment en s'érigeant maître de la litote et de la formulation à prendre à revers. Il va bien, après tout il est vivant (dans quel état), il s'en est sorti (pas tout seul ni debout) Mais il ne quittera pas ce fortin arctique derrière lequel il se retranche avec obstination et vanité, où il se flagelle de reproches qui ne font que l'écorcher plus profondément et où la seule autre voix qui résonne à part la sienne est ce timbre léger, railleur et onctueux à vomir. Morceaux soigneusement choisis qui se rejouent derrière les paupières closes et dans tous ces plans séquences, la seule chose faible qu'il voit, c'est lui et encore lui, le fauve qui s'est fait trophée de safari. Et il s'en veut. Il s'en veut qu'on ai du venir à son secours. A son secours...quels termes infâmants. La colère qu'il dirige contre lui revient à la charge mais il ne peut plus l'exorciser en se dépecant les poignets. S'écartant de lui, Jason glisse ses mains jusqu'aux anneaux rouges que Boogie ne cesse de malmener.
Piètre menteur pour le coup. Le Croque-Mitaine sait se leurrer des autres, est capable de feindre pour se faire insoupçonnable. Il peut fort bien masquer le plus petit tracas, le moindre contrariété, se ménager une face de givre pour se rendre hermétique, mais face à l'autre Bête, ces subterfuges n'ont aucune raison d'être. L'inflexion de la voix de Jason s'adoucit tandis qu'il nettoie la morsure du plastique sur un poignet. Dès les premiers mots prononcés, Boogie serre les dents. Bon sang...sors de ma tête. Ce sont les même termes que la petite voix de la culpabilité a employés. A qui appartient-il? demandent les abysses qui ont retrouvé cette lueur familière et ne sont plus tapissés de cendres et de gris.

Egocentrique jusque dans le parjure qu'on lui a infligé, le Croque-Mitaine en efface les antécédents de la Mafia. Aveuglé et obsédé par cette douleur qu'il chérirait presque, il en occulte le demi-sourire que la pieuvre a dérobé. Mention est faite de cet acte terroriste qui a réveillé quelque chose de dormant depuis tellement longtemps chez Jason et il ne peut s'empêcher de fixer la ligne brisée noire qu'il a reproduit presque à l'identique. Ils sont deux dans cette histoire et cette foutue pieuvre a le don de faire ressortir le moins reluisant chez eux. Boogie l'égocentrique égoïste qui se replie sur lui-même. Même si cela fait une décennie qu'il transcende sa mortalité en la vouant à un but hautement plus noble que procréer et s'enfermer dans un pavillon de banlieue, l'horreur du caractère éphémère de son existence lui fouette le visage. Il aurait pu crever dans cette cellule crasseuse, entouré de béton et d'hommes dont l'insignifiance est inversement proportionnelle à leur fierté. Humain, il n'est qu'un humain, mécanique de chair et d'os, qu'il suffit de trouer dans l'allégresse pour ébranler jusqu'aux fondations du monstre qui l'habite. Humain et faible. Faible et pitoyable. Il se verraitlà maintenant dans une foule, il se tuerait en premier. Mais peut-il résumer toute son histoire à cet épisode lamentable?

Un monstre reste un monstre alors qu'est-ce-que tu es? Les iris pâles glissent sur le côté. Tu ne vois que la défaite Boogie, cherches tes petites victoires. Un rendez-vous manqué qui s'est soldé par une lame plantée dans un visage inconnu qui n'a eu le temps de ne rien faire avant de tomber sur le bitume. Le porte-flingue qu'il a roué de coups au point de le rendre méconnaissable et de le laisser froid. Le désir furieux des mafieux de l'entendre piauler ou verser autre chose que du sang qui n'a jamais été assouci. La certitude qu'une vague mortelle allait s'abattre sur ce fichu entrepôt et tout raser. Entravé, écrasé au sol, humilié a-t-il seulement abandonné sa foutue glace de monstre? Jamais. Un monstre reste un monstre, ne se sont-ils pas relayé pour le lui répéter? Une aberration qu'on doit abattre incapable de se rappeler le visage d'une seules de ses victimes, une anomalie dans la chaîne de production humaine incapable d'éprouver une once de compassion, un cinglé qui éclate d'un rire de hyène lorsque le territoire de l'Est souffre d'une percée de Sudistes. Même lorsqu'on murait la porte de la cellule, c'est ce qualificatif qui est revenu...une horreur, hideuse création que tout être normal ne voit que comme une menace et ne ressent que comme un prédateur qui n'hésiterait pas à le dévorer. Eternellement supérieur aux autres en tout point de vue. Même à terre, la Bête ne s'est pas avouée vaincue et n'a eu de cesse de défier du regard les silhouettes qu'elle ne distinguait plus que comme des ombres anonymes.
Cette représentation n'a été qu'humiliations mais est-elle achevée? Décides-tu de la clore de cette façon? Par trois fois, l'ennemi est monté au créneau, frappant là où il le fallait pour déclencher des réactions en chaîne incontrôlables. Et il n'y aura pas de prochaine fois ajoute Jason. Ils répandront de la chaux sur leurs cadavres, Boogie fera ce qui lui chante de son bourreau mais tant qu'il se considèrera comme une victime...tout ira de travers, brisé ce fragile équilibre entre eux, ils ne feront que rester face à face en chien de faïence resserrant autour d'eux ces costumes qui leur vont si bien au milieu des autres et leur va si mal lorsqu'ils ne sont que deux.

C'est encore pire de s'entendre questionner par une autre bouche que celle éthérée et sans consistance qui le harcèle sous son crâne s'il est une victime ou non. Est-il assez crétin pour se conforter dans l'idée stupide d'être un agneau inoffensif? Est-il assez crétin pour se conforter dans la déprime? Est-il crétin, tout court? Jason s'écarte d'un pas, évitant le jet d'eau chaude qui teinte le fond de la cabine d'un gris terne et plus d'un rose sale et sanguin. Les monstres ne meurent pas et même fracassés, brisés, ils restent des entités bien supérieures aux autres.
Sourire acide qui étire ses lèvres meurtries en rouvrant les craquelures. Bleu limpide qui daigne enfin se fixer pour croiser de nouveau les abysses. Qu'est-ce-qu'il est, demande le souffle qui vient tirer de sa retraite le fauve. Un simple humain de chair et de sang ou une Bête de soie et de glace? Un homme qui se prend pour un monstre ou un monstre qui s'égare dans une crise identitaire? Respiration hachée aux inspirations brèves et aux expirations sèches. Qu'est-ce-que tu es? Un fléau. chuchote-t-il d'une voix qui se teinte d'un grondement de gorge. Et cet enfoiré de Mancini n'est pas au bout de ses peines. L'une des pires personnes de cette ville. Boogie ne le tuera pas. Ca sera un lent travail de sape, un harcèlement sans commune mesure qui réduira l'italien à l'état de chien qui lui mangera dans la main et se couchera à ses pieds. Obéissant au doigt et à l'oeil, complètement dépouillé de tout libre arbitre. Un reconditionnement complet en usant des pires moyens pour lessiver un cerveau. Il lui arrachera jusqu'à son identité, son passé, son visage et le seul avenir qui lui restera sera pire que celui d'un esclave. Boogie décidera de la moindre misérable seconde de la pitoyable existence du mafieux. Et ce dernier ne le remerciera qu'en rampant au moindre signe d'attention qu'il daignera lui octroyer. Il s'en écorchera les coudes et les genoux sur le sol, il suppliera que Boogie le regarde, il vivra chaque absence du monstre comme une douleur bien réelle au point de se jeter contre les murs. Le fier mafieux ne sera plus qu'une loque sans personnalité, sans aucune volonté. Et quand le Croque-Mitaine en aura assez...il s'en débarrassera dans la benne.
La rage ne se fait plus agression qu'il dirige contre lui, elle se mue lentement en sobriété froide qui est hautement plus inquiétante pour l'homme enfermé dans la cave de Jason. Les amateurs... soupire-t-il contre les lèvres du Clown. Dégageant son poignet des doigts qui l'étreignent, il lève la main suivant du bout de l'index les zébrures dans le fard laissant apparaître la carnation blême de la peau de Jason. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est un monstre. ronronne la Bête.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 23 Oct - 22:54

Au moins ils ont ça en commun. Sans doute pas pour les même raisons mais la torture, Alonso n’y a jamais vu un intérêt et moins encore un amusement quelconque. Le géant n’est pas sadique, briser des nuques reste encore sa façon de faire la plus connue, rapide et indolore. Il a trop vu de « faibles » livrés à la merci des « forts » chez lui, là bas dans la favela et il ne veut pas être de ceux là. Lecter et Boogie en sont-ils alors ? C’est plus compliqué que ça. Ils n’abusent pas des faibles mais du genre humain. Que le « jouet » fasse un mètre ou deux n’a aucune importance, c’est la finalité qui compte. Elle va voir bien autre chose que de la soude la pieuvre ; c’est le moindre mal en fait. Jason ne se contentera pas de rendre coup pour coup c’est allé bien trop loin. Si encore les Italiens avaient attaqué l’un des leurs, un bâtiment du Sud peut-être que la vendetta aurait été limitée mais on est allé agresser le Clown dans sa petite foire personnelle, on a dérobé son jouet préféré, son confident, son plus fidèle allié et plus encore … Cimarro n’a aucune envie de savoir ce qui se passe une fois les rideaux tirés, les portes closes mais les jours passent et ça devient très clair pour lui. À force de les surveiller il voit les choses changer, ils sont dépendants à l’autre comme deux junkies le seraient à leur dose. C’est dangereux, la preuve. Mais surtout pour les autres. Eux sont déjà morts depuis longtemps d’une certaine manière.

Penser aux enfants noue les tripes du Cubain. Plus innocent que ça on ne fait pas, ce sera cruel en fait. Le Clown s’en servira comme la pieuvre a voulu exploiter Boogie, en otage qu’on découpe et envoie par morceaux mais eux personne ne les sauvera. Leur père, leur mère, ils verront la mort en direct et elle sera affreuse. Un Clown qui ne rit pas est un cauchemar ambulant. C’est illogique, comme un soleil privé de ses rayons, une glace qui ne serait pas froide. Sincèrement Cimarro n’a pas envie de voir ça et il espère bien qu’on ne l’enverra pas charger des gosses dans une camionnette pour les mener dans cette salle à la file indienne ensuite. Des tirs le sortent de ses réflexions et le géant hausse un sourcil. Ha oui, les crétins baveux qui insultaient Zachary, ben il n’a pas l’air de trouver leurs propos amusants et personne ne lui reproche d’avoir tiré. Aucun des poulpes n’est mort, c’est la seule condition pour cette nuit à la fosse. Pas de cadavres. « Un genou seulement ? T’es gentil dis donc. » Lance Alonso, pouffant un rire.

Et l’alcool jaillit des tubes, se déverse sur les carcasses déjà salement brûlées dont on ignore royalement les cris pour se concentrer sur une discussion. Comment tout ça a commencé ? Cimarro soupire, il a l’impression que ça fait une éternité alors que ça n’a même pas deux mois cette histoire. Qui a commencé ? C’est tellement tordu encore. Le géant se redresse, fait signe à un type pour qu’il lui envoie une canette également et l’ouvrant, il écoute Gaunt qui ne force à rien, c’est seulement de la curiosité et elle est assez légitime avec les risques qu’il a pris. Trahir la mafia, se jeter sous les crocs des bêtes, participer sans même être certain de sortir vivant … il faut admettre qu’il ne manque pas de cran. À moins qu’il manque complètement de neurones, c’est très possible aussi ça. « Au départ, c’est Jason qui leur a proposé un marché et je dois dire que c’était … honnête ? Franchement il avait jamais parlé d’alliances avant et ils avaient à y gagner ces débiles. Mais leur petite fierté à dit non et de là c’est parti en vrille. » Il grimace, avale une gorgée de bière, s’assoit à nouveau sur la caisse qu’il occupait tout en poursuivant. « On s’en est bien tirés malgré une course poursuite mais des petits merdeux ont eu la foutue mauvaise idée de nous qualifier de « putes » ; autant te dire que ça n’a pas plut à Lecter. La pute cubaine, et celle aux yeux vitreux … y’en fallait pas d’avantage pour mettre de l’huile sur le feu. » Réaction disproportionnée peut-être mais on parle d’un fou, ça n’a jamais rien de logique sinon dans sa propre tête. Cimarro lève les yeux sur le flic, la suite ce n’est pas seulement le fait de Lecter. C’est affaire d’un trio enragé. « Tu connais une partie de la suite puisque tu as enquêté sur la cantine. Le problème c’est l’enchaînement. Sa vendetta, il l’a faite seul et Boogie a pas mis une heure pour comprendre, on a suivit pour le retrouver. Le poison c’était le Clown, mais les tirs c’était nous. Quant au parrain ... » Le Cubain lâche un reniflement moqueur, écartant les mains comme par fatalisme. « Il a été puni pour avoir abîmé le patron. Y’a des choses à pas toucher dans ce monde. »

Puis ils étaient passés à autre chose. Commencer à dresser le plan pour la venue du Dictateur, revoir les stocks, tout reprendre point par point et contrôler les fournisseurs puisque ceux-ci avaient la vilaine tendance à les lâcher dernièrement. Parlant d’armes, ce soir a dû sérieusement faire baisser le nombre de fournitures et il reste quoi avant le débarquement de Gordon ? Même plus une semaine … ce sera court pour dire de combler les trous. Bah, ils aviseront. « Voilà l’histoire. Je dirai qu’on les avait un peu oublié après ça. Avec les projets en cours … j’espère qu’il aura le temps de finir sa bombe, entre deux assiettes de macaronis. » Sourire entendu au ripou qui semble apprécier les surnoms à consonances culinaires lorsqu’il s’agit de la mafia. Il le détestait tout bonnement la veille et maintenant le Cubain se surprend à le trouver sympathique. Il y a de quoi remarque, avec ce qu’il a évité. Un drame ; ou une nouvelle guerre mondiale ?! Tirant le téléphone de sa poche, il jette un œil au cadrant. Presque une heure qu’ils sont ici déjà, il est temps de sortir la faune marine de sa marmite pour la ramener au repaire. « Allez, on descend l’échelle et on laisse ces messieurs remonter comme des grands. » Qu’ils n’espèrent pas d’aide même s’ils souffrent le martyr, s’il faut la horde se chargera de les motiver. Les décharges électriques c’est aussi efficace qu’un bon fouet. Canette vide, Alonso la laisse sur le cube de bois et s’étire. Il faudra un petit moment avant que les Italiens soient regroupés et les premiers sortis se traînent lamentablement, manquant de s’écrouler tout les trois pas. Certains sont plus cramés que d’autres, ils n’ont pas les même os brisés et savent très bien qu’on est loin d’en avoir fini avec eux. La suite en revanche, ne dépendra plus réellement des sbires du Clown, eux seront seulement envoyés pour sortir femmes et enfants de leurs lit. Perspective à faire froid dans le dos tout de même, le géant n’a pas hâte. « Avec un peu de chance on pourra finir la nuit dehors, même si j’en doute. D’ailleurs tu bosses ou pas demain ? Parce que je suis pas certain que Jason te lâche si vi... »

Volée d’injures latines derrière et cris de la horde, le Cubain pivote et voit venir sur le tard une main armée (de quoi c’est une bonne question) qui l’atteint en pleine face. Bon dieu mais d’où il est arrivé celui-là ? Encore un de ces nerveux qui tente le tout pour le tout se sachant déjà fini. Humidité tiède qui dévale son front et sa joue avant qu’il y appuie prestement une main. Le type est déjà écrasé sur le sol bétonné par le second colosse qui menace de lui éclater la nuque sous son talon et Cimarro grogne. « On dirait que certains ne savent pas quand s’arrêter. » Baissant les yeux, il remarque alors les morceaux de verre. Ramasser un tesson dans la cuve ; voilà une bien vilaine idée. La pieuvre leur aura laissé un souvenir à tous visiblement mais c’est tellement pitoyable que ça ne mérite aucune salutation. De la bêtise pure, pas du courage. « Tu pensais quoi en faisant ça ? Qu’on serait fiers de toi dans la « famille » ? Dommage, vous serez tous trop mort pour en parler. » « La famille nous vengera ! La prochaine fois ils vous rateront pas toi, Burton et ce putain de junkie ! »  La prochaine fois … il n’y en aura pas. La pieuvre ne posera plus une seule ventouse à New York car Jason les traquera jusqu’au dernier petit cousin éloigné. Soupirant d’un air dépité, Cimarro abaisse doucement les doigts de sur son visage. Rapide battement de paupières, il voit rouge mais son œil n’est pas touché. Encore heureux, le reste est accessoire même si ce n’est pas beau à voir. Ça ne doit l’être d’ailleurs à voir la tête des sbires. Il s’en occupera plus tard. « Considère ça comme mon cadeau de bienvenue l’ami. » Lance-t-il à l’intention du ripou. « Celui-là est à moi après ce qu’il vient de faire mais je te le cède bien volontiers, il vient de te menacer si j’ai bien entendu. Vlad tu peux lâcher le poulpe, je crois que qu’il est temps de le cuisiner. » Que Zach joue aux fléchettes sur sa personne, le plombe ou tout autre chose c’est à son bon vouloir.
Chez les monstres rien ne demeure impuni.
Bienvenue dans la bande mon frère.    
             
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 24 Oct - 10:35



Alors grand monsieur? Comment tout ce merdier a-t-il commencé parce qu'il y a forcément quelque chose à l'origine de tout ça. Et puis si Zachary doit être amené à bosser pour le Clown autant qu'il sache où il foute les pieds et ce qu'il ne faut surtout pas faire pour déclencher une épuration ethnique digne du XXème siècle. Accessoirement, s'il peut bidouiller deux-trois dossiers pour planquer les exactions de ses nouveaux petits camarades et tout mettre sur le dos de la Mafia, c'est encore mieux. Gaunt récapitule succintement les premiers commandements énoncés par le Cubain. On ne dit pas "non", on touche pas au brushing du Croque-Mitaine, on fait pas de mal aux n'animaux. Mais encore? Tout ça est un schouïa trop léger. Au son des cris qui commencent à se faire moins véhéments, c'est en soupirant que Cimarro retrace les grandes lignes de cette guerilla urbaine qui se déroule dans le sang et la sauvagerie.
Point de départ de cette triste affaire (selon le côté où on se trouve) une proposition d'alliance. Gaunt pousse un bref soupir dès les premiers mots du Cubain. On ne s'allie pas avec la Mafia, c'est elle qui s'allie avec autrui. Et ce n'est pas sur des oeufs qu'il faut marcher avec elle quand on se lance dans ce genre d'entreprise. Le flic se réjouit toutefois que ça n'ai pas fonctionné. Ils auraient eu double ration de boulot au commissariat, un chef sur les dents, O'Donnell en syndrome prémenstruel constant. Et comme tout se serait joué dans le Sud, qui aurait-on envoyé? Ce taré de Gaunt et sa super équipière, bien évidemment.
La suite? Cimarro la résume...vanité blessée de la pieuvre qui a répliqué en affublant d'un pseudonyme charmant les deux monstres de Lecter qui ne s'est pas laissé faire. Déclencher une guerre pour des paroles un peu hautes ne froisse pas Zachary plus que ça. Il vient bien de vider un chargeur parce qu'on s'en prend à son paternel (paix à sa sainte âme) Il y a des choses auxquelles on ne touche pas, des choses sacrées et y porter la moindre atteinte relève du blasphème.
Et on en arrive à l'affaire de la pizzeria et à ses charrettes de cadavres. Un Clown qui veut se faire justice tout seul, ses deux plus anciens fidèles qui filent le retrouver, les balles succèdent au poison. Et tout le monde rentre chez soi avec le sentiment du devoir accompli jusqu'à ce que la pieuvre se fasse repousser les tentacules en un temps record pour frapper de nouveau. Plus durement et plus sournoisement.

Et ben...toute une histoire en effet. conclut Zachary en buvant une longue gorgée de bière. On parle du Sud au commissariat, on se lime les dents et les ongles à l'idée de foutre la main sur le trio infernal, on tente d'échafauder des plans, de dégager un semblant de logique dans l'illogisme, mais personne n'avait envisagé que le Clown et ses deux cerbères étaient si...si unis. Pour nombre de flics, ces trois-là sont justes des cinglés. Il faut croire que dans tout ce chaos, il y a quand même des bouts de petites choses qui parviennent à s'accrocher les unes aux autres. Le problème Mafia avait été écarté mais la bête blessée était loin d'être morte et pendant que le Sud vaquait à ses petites occupations, elle ruminait tranquillement un retour de bâton. Encore une explosion? Fais-moi repenser à vous lâcher mon planning. A l'avenir, essayez de faire vos feux d'artifice quand je suis pas de service. Ou en congés. soupire-t-il en tournant la tête vers Cimarro qui jette un oeil sur son téléphone avant d'annoncer qu'il est temps de faire remonter les anciens associés de Gaunt. S'ils y arrivent parce qu'avec ce qu'ils ont pris, c'est pas sûr que ça se fasse dans la hâte et la célérité.

Le regard nonchalant de Zachary se porte sur les premiers à s'extirper de la cuve. Pourquoi être si pressés? Ils pensent vraiment qu'ils ont une chance de s'en sortir? Le flic fronce le nez avant de croiser les bras sur sa poitrine. Malgré les oeillades meurtrières qu'on lui adresse, pas un ne se sent encore pousser des ailes. Pourtant, il y a un con dans le lot. Le flic le sent, il en a trop croisé du gibier de potence acculé qui opte pour le volte-face ultime. Plus les mafieux sortent et plus leurs plaies deviennent de plus en plus sérieuses. C'est un drôle de tableau qui se dessine devant les yeux pers. Le début d'un épilogue sordide dont il ne mesure pas encore toute la portée des conséquences et le massacre à venir. Triturant entre pouce et index sa lèvre inférieure, c'est l'air absent que les yeux de Gaunt passent d'une plaie noire à un os qui déforme une jambe, regardant sans réellement voir même lorsqu'il croise une paire d'yeux haineux. En pleine descente, il est à des kilomètres de ce qui peut bien se passer autour de lui. Et c'est le son crissant de décharges électriques qui le rappellent à la réalité. Les derniers à sortir, les vieux, les plus amochés, les trop gros, les pas assez athlétiques, les pas assez malins pour se protéger dans la cuve. Ca proteste sans grande conviction en invoquant une pitié qui fait soudain éclater de rire Gaunt. Les mecs... pense-t-il blasé en se refaisant un fix, vous êtes plus en terrain conquis et les règles de ma nouvelle maison n'ont rien à voir avec les votres. Ses muscles se contractent alors que la poudre retire le voile terne qui couvre le monde et fait éclater la moindre couleur. Univers qui devient soudain agressif par sa crudité, renforcé par le glauque de l'endroit et les corps nus atrocement blessés.
Zachary se relève et s'avance jusqu'à se poster aux côtés de Cimarro. La voix grave du Cubain augure une éventuelle fin de soirée qui se finira en extérieur. Est-ce-qu'il travaille demain? Gaunt plisse les paupières comme sous le coup d'un intense effort de réflexion mais il n'a pas le temps de répondre.

Jurons chantants braillés d'une voix qui se brise sous le coup de l'envie de partir avec panache. Il a à peine le temps de faire volte-face qu'un crétin de macaroni se jette sur le Cubain - un plus que suicidaire certainement - avant de se faire rapidement aplatir au sol par le ninja hyperprotéiné. Retenu sur le béton par un 51 fillette qui lui écrase les vertèbres, le kamikaze sauce bolognaise lâche un tesson de bouteille. Le vilain petit malin. Le regard de Gaunt se lève sur Cimarro. C'est pas la stupidité de l'italien ou la godasse immense posée sur son cou qui choque le ripou mais le sang qui coule jusqu'au menton du Cubain. En bas, ce sont des menaces qui sont éructées. Blablabla...I'll be back...blablabla...putain de junkie. Léger sursaut. Hééé. Tu parles à un flic, blaireau. Terrible ce manque de respect. Baissant la main sur sa blessure, c'est gracieusement que Cimarro lui offre l'un de ses anciens employeurs. Zachary se fend d'un radieux sourire avant de poser la main sur l'avant-bras du Cubain. Sweeeet. Et t'inquiètes pas pour ça. lâche-t-il en désignant d'un petit geste souple du poignet l'entaille. T'es toujours beau gosse.
Retirant veste et holster qu'il jette sur la tête d'un sbire, Zachary se tourne face au mafieux que le ninja de deux mètres vient de libérer. Faisant craquer son dos, le ripou se met à sautiller sur place, un fourmillement caractéristique naissant dans chacun de ses doigts.

Allez...allez...lèves-toi, même si t'es à poil et pas béni par Mère Nature à l'étage inférieur.
L'oeil rouge du mafieux toise avec le peu de fierté qui lui reste l'espèce de petit sac de nerfs défoncé qui sautille devant lui, les poings levés à mi hauteur de son torse et sourire aux lèvres. Malgré l'air goguenard et les propos enlevés de Gaunt, il y a quelque chose d'inquiétant qui émane de lui, peut-être à cause de son regard halluciné, de ses muscles qui roulent sous sa peau comme ceux d'un animal élancé et souple. Zachary a été surnommé the beast par ses collègues, dix années que ce sobriquet lui colle à la peau mais la Mafia n'avait jamais encore eu l'occasion de voir pourquoi on l'avait affublé d'un tel pseudonyme.
Agitant les doigts en signe d'invitation, Zach' attend. Attend la première salve. Agaçant jusqu'au bout des ongles par ce je-m'en-foutisme qui transparaît jusqu'aux gestes nonchalants qu'il esquisse. Le mafieux s'élance et les yeux pers ne se fixent que sur le gras qui pend mollement des bras de l'autre. Bordel que c'est moche ce genre de détail! Coup de poing emporté qui s'écrase sur sa pommette et le fait basculer sur le côté. Tournant sur lui-même, Gaunt se rétablit avant de pouffer de rire et de faire mine de s'étirer, main posée sur un coude qu'il plie et déplie comme pour se décrasser les articulations. Le mafieux plisse les paupières. Ce mec est complètement taré, il aurait pu esquiver et c'est limite s'il ne lui a pas tendu une joue. Tant pis pour lui, l'italien repart à l'assaut. Second coup de poing assené au même endroit mais il ne laisse pas le flic se rétablir, du pied il le repousse, le faisant tomber au sol. Gaunt se relève lentement, lâchant un crachat sanglant au sol, tandis que l'italien recule d'un bond. Tu tapes comme un membre de la Camorra, tu sais ça? Regard noir du l'homme d'honneur de la Cosa Nostra qui ne peut supporter la comparaison. De nouveau, il s'élance avec un rugissement mais cette fois-ci, Gaunt s'esquive, resserrant la main sur le poignet tendu prêt à le frapper de nouveau et c'est le sien qui vient à la rencontre du menton du mafieux. Booyah! éclate-t-il joyeusement alors que l'autre semble avoir du mal à garder son regard fixe. Avançant vers le mafieux en sautillant de droite à gauche, Gaunt accable l'autre de paroles sans vraiment de sens. Il l'interroge d'une voix chantante où je vais te cogner, à droite, à gauche, ça va venir d'en haut ou d'en bas, et la tête alouette. L'italien continue de reculer, peinant à trouver un équilibre après l'uppercut qui a entrechoqué ses dents, il recule jusqu'à ce que son dos heurte les sbires qui ont fait cercle. C'est sans surprise que les hommes du Clown renvoie violemment le mafieux vers le flic qui se passe le pouce sur une narine. Trébuchant vers l'avant sous la poussée, l'italien trébuche en avant et Zachary bondit sur le côté le laissant s'écraser au sol. Baissant les yeux sur le dos et la petite giclée de sang qui s'étale sur un côté, Gaunt sent la frénésie de la cocaïne déconnecter le peu de pensées sensées qu'il peut avoir, il s'agenouille sur le dos du mafieux, mains posées sur ses tempes. Et en penchant la tête sur le côté, sifflant l'ancien hymne américain, il lui relève le crâne pour le fracasser sur le sol. Oh, say, can you seeeee (blam!) by the dawn's early light (blam!) What so proudly we hail'd (blam!) at the twilight's last gleaming? Lâchant la tête de l'italien, Zachary se redresse, d'un geste vif  il déboucle sa ceinture tout en continuant de chanter à tue-tête. Boucle dans une main, extrêmité de la ceinture dans l'autre, il la passe autour du cou de l'autre qui halète et crache du sang, des dents et des fluides peu ragoûtants. Un pied posé entre les omoplates du mafieux, Gaunt se met à tirer en arrière, obligeant le macaroni à renverser la tête jusqu'à la limite du possible. Et il continue de tirer, pesant de plus belle sur sa jambe empêchant le dos de l'italien de se cambrer pour soulager sa nuque. Et un son sec retentit alors que les vertèbres cèdent sèchement. Récupérant sa ceinture et laissant le corps retomber au sol la nuque en miettes, Zachary retourne le mafieux nu du pied avant de sortir son téléphone portable. S'accroupissant à côté du cadavre, faisant le V de la victoire d'une main, tenant le téléphone à bout de bras dans l'autre, il adresse un clin d'oeil à l'objectif, avant de prendre une photo.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 24 Oct - 11:54

Cette crise est hélas le lot des hommes de réflexions. Penser, décortiquer, faire le point, voilà ce qui ronge de Croque Mitaine et on oblige pas un cérébral à arrêter sa mécanique. Combien de fois Jason a-t-il hurlé, lorsque quelque chose déraillait, qu’il pouvait entendre les rouages du second cerveau de la bande s’activer pour réagir au mieux et que ça lui hérissait le poil ? Lecter n’est pas homme qui s’arrête longtemps et la seule remise en question de sa vie fut une certaine nuit où il échoua à la foire, versant des larmes de rages contre un karma déglingué qui lui faisait accumuler les mauvaises surprises et avait mis à mal son infime patience. Une fois pas deux s’était-il juré, les crises identitaires lui vont fort mal. Tu te fous de tout et surtout de toi même, disait Boogie et c’est au point de tordre le cou à ses pires démons. Rien ne dure chez Jason, tout change sans arrêt tant il est versatile et impulsif. Il peut bien rire, il suffira d’un couac pour le rendre furieux alors qu’à un autre moment il partira dans une hilarité à n’en plus finir pour faire suite à des reproches acides. Rythme décalé et endiablé d’une vie qu’il crame par les deux bouts, dont il se moque tellement. Jusqu’à quand vivras-tu maudit Clown ? Tiendras-tu encore cinq, dix ans à ne jamais te pencher sur ta petite personne ? Qui sait, voir demain puis la fin de cette semaine, faire cramer des sapins décorés à Noël, voler la totalité d’une collecte de fonds destinée à offrir quelques cadeaux aux orphelins, organiser un petit massacre à la sortie d’une messe de minuit … vivre jusqu’à la fin d’année ce serait déjà pas si mal non ? La pieuvre ne sera plus un problème, elle ne dérangera plus le désordre de leur petit univers déjanté. Cette nuit sonne le début de sa fin.    

Qui es-tu a demandé le Serpent. Qu’es-ce-que tu es ? L’homme que tu étais est mort, définitivement enterré dans une clairière. Dépouillé de ton statut humain tu l’es depuis un bout de temps Croque Mitaine, tu ne seras plus jamais de ces créatures insignifiantes. La voix du Clown semble trouver oreille attentive et enfin ! Enfin un sourire tire les lèvres de Boogie. Continue. Regarde au fond du miroir, c’est une ombre qu’il te faut trouver. Au delà de la glace voir la fourrure soyeuse et les pattes de velours, le regard incendiaire et entendre à nouveau le ronronnement de la bête. Alors, qui es-tu ? Un fléau. Et l’un des pires. « Voilà qui est mieux. » Lecter sourit au terme employé, si judicieusement choisi et lâché de cette voix grondante. L’orage approche Mancini, tu ne l’entends pas ?
À la main qui se dégage de la sienne le balafré hausse un sourcil mais le contact sur sa joue répond à cette brève surprise. Le noir qui recouvre le sourire s’efface sous les doigts de la bête qui retrouve ses ronronnements chantants, ceux-là même qui poussent aux rêveries les plus noires. Lecter ferme les yeux quelques secondes, comme soudain déchargé d’un poids. La douleur de l’un blesse toujours l’autre, les bêtes partagent tout jusqu’à leurs tourments et elles sont les seules à connaître les remèdes, les mots et les gestes à employer. C’est tellement simple dans l’idée ; ils ne seront jamais plus terribles qu’ensemble. La main écartée plus tôt remonte, échoue sur la nuque du fauve. « Aucune idée en effet, et ce n’est pas comme si nos jouets pouvaient aller raconter leurs malheurs hm ? » Sifflement cruel échappé d’un sourire qui ne l’est pas moins. Ils n’ont jamais épargné une proie.

Revoilà ce décor de cauchemar, derrière des grilles difformes un jardin secret grouillant des pires idées. L’univers des bêtes où les travers prennent formes, cher musée d’horreurs qu’on imagine et entasse en attendant le sujet d’expérimentation. « Je pensais jouer un temps avec ce mafieux détestable mais je m’abstiendrai. Je ne doute pas de tes méthodes, elles seront parfaites. Juste, j’ajusterai un petit truc sur son visage. Je n’aime pas le travail à moitié fait. » Lui n’a pas eu droit à un sourire, il ne l’aura pas. Les plaies seront inversées et plus jamais Mancini n’aura l’air heureux. S’il possède encore un visage dans les jours ou les mois à venir cela dit. Rien n’est moins sûr. Rapidement le reptile pose un baiser sur le front du chat et sort de la cabine. Récupérant une serviette pour son propre usage, il essuie sommairement la combinaison et frictionne ses cheveux. Lui n’ira pas mieux tant que le spectre ne sera pas rassasié et à force de retenir la chose elle commence à gratter furieusement l’intérieur du crâne. « Je te laisse finir, je t’attends à côté. » Après l’avoir relevé Jason n’ira pas le soutenir, ce serait insultant. Sauf si Boogie le demande mais la fierté interdira ça ; les costumes ont la vie dure. Retour à la chambre, le Clown continue se frotter le tissu sur sa tête, l’air absent jusqu’à voir les papiers entassés. Fin claquement de langue et sifflement méprisant avant qu’il avance et rassemble le tout pour le mettre à la corbeille. C’est là leur place après tout.

Erreur toutefois de s’être éloigné. Maintenant seul et sans le bleu pour repère le balafré entend la cendre froide lui murmurer en boucle qu’il est temps d’y aller. Elle le fatigue, réellement. Machinalement il fouille une poche de son manteau et s’allume une cigarette qui ne calme aucunement le duel entre la gorgone et le serpent. Impression de peser trois fois son poids lorsqu’il se laisse glisser, assis au pied du lit et la tête rejetée en arrière sur le bord du matelas. Ça va mal tourner et il le sent, lorsque enfin Lecter pourra déverser les litres d’acide qu’il ravale depuis vingt quatre heures ce sera une libération bien sûr mais aussi le risque de ne plus réussir à renvoyer sa sale folie d’où elle vient avant des jours. Fichue pieuvre … ce n’était franchement pas le moment de réveiller le pire de lui même. Boogie veut Mancini, Lecter veut la tête pensante. Ce cerveau étriqué qui a eut la plus stupide idée de sa vie. Lui ne va pas mourir si vite, il va subir le triple des heures infligées au Croque Mitaine et pendant ce temps là il verra s’étendre le voile funèbre de la faucheuse, sentira le tranchant de sa lame l’effleurer mais seul le Clown portera le coup final mettant un terme à sa misérable existence. Attends de voir petit roi du bocal, ce qui se cache bien au delà du masque de foire. Attends de croiser le monstre. La bête d’écailles ne sera pas pour toi, tu ne mérites aucun de ses chants sifflants et aucune caresse de ses anneaux.

Tête qui se baisse vers l’avant et Jason tire machinalement sur sa cigarette à rythme régulier. Est-ce l’eau qui imprègne sa tenue qui lui laisse la sensation d’être gelé des pieds à la tête ? Possible, ce serait même logique. Ça ira mieux d’ici quelques heures, le temps de passer ses nerfs sur leurs carcasses, de voir la peur tordre les visages, se nourrir des cris, rire des supplications … Après. D’abord être sûr que Boogie accepte de se reposer, qu’il applique ses propres conseils de médecin pour une fois quitte à le droguer. Après quoi le maître pourra lâcher prise, donner sa bénédiction à ce démon gris. Que l’Enfer s’ouvre et les avale tous et ensuite ils reprendront le cours de leur existence … on prend les mêmes et on recommence.    
 

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 24 Oct - 15:51



Ce n'était tout au plus qu'un nouveau jeu d'esprit qu'il fallait résoudre. Puzzle morcelé de l'image d'un monstre qu'il fallait reconstituer. Créature féale qui ne répond réellement qu'à un unique timbre et qu'une seule voix est capable de tirer de sa retraite la plus polaire. Fin de la réclusion de la Bête noire. Ce n'est pas une défaite que le Croque-Mitaine a essuyée et la saveur amère qui lui donne la nausée n'est pas celle du vaincu qui réalise à quel point il a pu être veule. Manque de discernement, réflexion biaisée par un ego meurtri et une exécrable petite voix qui ne fait son apparition que pour mieux torturer et enfoncer ses ongles délicats dans les plaies les plus vives. C'est l'orgueil et la vanité qui ont été malmenés mais peut-il se résumer à son arrogance? Non. Contraint à l'immobilisme et libéré qu'une fois suffisamment épuisé pour s'assurer une relative inertie, il n'a ni courbé l'échine ni abandonné. A aucun moment. Son impuissance, sa faiblesse temporaires ne sont que les fruits pourris récoltés par une Mafia qui a préféré choisir la facilité, à chaque fois. Elle est bien plus docile la Bête de soie avec un bon coup derrière le crâne et bien plus malléable entravée.

Réplique après réplique, le monstre reprend les rênes de son propre bateau fou. Cette fureur que Boogie dirigeait contre lui, il est temps de la pointer vers les seuls fautifs de ce chapitre, les véritables vaincus. Les agneaux sacrificiels implorent, restent au sol, baissent les yeux. Les monstres se relèvent même si on leur a brisé le dos. Graduellement, le Croque-Mitaine abandonne l'attitude du déchu et lorsqu'il lève les yeux sur le visage zébré par le masque gris qui disparaît, c'est la Bête qui retrouve sa superbe en même temps que ses aspirations les plus déviantes. Il avait pensé tuer Mancini de la manière la plus sale, sans aucune arme si ce n'est celles que la nature lui a octroyée. Enfoncer ses ongles dans une chair écoeurante, arracher la moindre livre de viande qui passerait sous ses doigts, le vider encore vif comme on vide du gibier. Il ne se serait pas arrêté avant d'avoir réduit sa proie en pièces, en amas sanguinolent que l'on ne pourrait plus identifier à quoi que ce soit. Mais la voix du Clown qui a rappelé le monstre a réveillé cette entité glaciale, à l'indifférence mordante. La mort la plus atroce et la plus bestiale n'aurait été que doux chant en comparaison à ce que l'être arctique est capable de faire d'un être humain. Sourire mauvais de connivence qui apparaît sur le visage de Lecter. La pieuvre n'a aucune idée des choses qu'elle a libérées car derrière les monstres dont le faciès est connu, ce sont les parangons de l'horreur qui se dressent et s'extirpent de la poussière. Le fauve retrouve son timbre ronronnant et le reptile son sifflement envoûtant, musique aussi électrisante qu'une percussion en pleine cérémonie vaudoue, parenthèse égoïste et exclusive faisant battre en retraite l'instant critique.

Les mauvaises idées et l'imagination débordante des bêtes se mettent toujours au service du glauque le plus malsain. L'avenir est toujours d'une pureté effroyable pour les proies qui tombent entre leurs griffes et il n'y a jamais de survivants. Méthodes abominables qui deviennent à travers le prisme déformé des monstres véritables tours de maître exécutés avec brio et excellence. Parfaites, c'est le mot. lâche-t-il en plissant les paupières. Punir par où ils ont péché. Toujours. Naïvement, ils ont cru pouvoir réussir à soumettre la Bête de soie. Elle, elle n'échouera pas et ça sera plus que des cris et des suppliques qu'elle récoltera. Ajoutes ce que tu veux à son visage. chuchote-t-il. La face de Mancini ne lui importe que peu. Son futur esclave doit juste être capable d'obéir pas de sourire ou de parler. Rends le méconnaissable si tu le désires. Il n'en aura plus besoin quand j'en aurais terminé avec lui. Le bleu disparaît brièvement derrière un voile de cils sombres. C'est bon maintenant, je suis de retour et pas prêt de me laisser de nouveau engloutir par des états d'âme qui ne me correspondent pas. La main de Boogie glisse le long de la joue de Jason alors qu'il se penche sur lui. Baissant le front, c'est un contact léger qui s'y pose avant que l'ombre noire ne le laisse finir de se débarrasser de cette couche terne qui ne l'a que trop englué.

C'est sommairement essuyé selon les limites exprimées par les élancements de ses articulations raides que Boogie abandonne sa salle de bain. Finalement, ce fut une bonne chose le miroir explosé par Jason car le peu qu'il a vu de son visage n'était pas très réjouissant. Vêtu d'un simple pantalon de lin noir et une boîte d'antalgiques à la main, Boogie reste appuyé à l'encadrement de la porte en voyant Jason assis au sol entouré de spirales grises de fumée de cigarette. Image muette on ne peut plus éloquente. S'avançant à pas mesurés jusqu'à lui, il lance un regard indifférent à la corbeille pleine de feuillets roulés en boule. Histoire ancienne dorénavant. Caressant du bout des doigts le sommet du crâne de Jason, le Croque-Mitaine se laisse tomber au bord de son lit. Si lui est prêt à passer à la suite, l'entité de cendres lutte pour s'imposer. Il ne sent que trop bien son absence de chaleur, de couleur, de nuance.

Je n'irais nulle part et ne ferais pas de résistance, Jason. murmure-t-il en glissant aux côtés du Clown. Lui tournant la tête, le bleu s'accroche au noir, paume posée sur sa joue filant jusqu'à sa nuque. Fais ce que tu dois faire. Libérer ce satané fantôme de cendres, le laisser se déchaîner sur la pieuvre pour qu'il lui foute la paix. Qu'ils puissent enfin retrouver leur si chère anormalité. Appuyant son front contre celui de Jason, il poursuit. Termines-en avec moi et vas-y. Je ne te demanderais que deux choses avant que tu partes. M'envoyer mon corniaud et me revenir débarrassé de ton spectre gris.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 24 Oct - 17:23

Personne ne devait mourir à la fosse ; mais ce que ce débile vient de faire change la donne. Lui peut crever et Jason n’ira pas rager car Alonso est en droit de régler ses comptes comme bon lui semble. C’est un bon plan de le laisser à Gaunt, juger de sa nouvelle implication pour la maison. Pas que le Cubain en doute, mais la horde a besoin de preuves. La plupart sont des ex-taulards et on ne se fie pas aux jolis discours là-bas. On veut du concret, des actes avant tout. Et Zach’ peut bien être défoncé, raide comme pas permis ce n’est pas le géant qui ira s’interroger sur son efficacité. Il en a vu des types dans les arènes, des genres qu’il a apprit à reconnaître et celui-là est de leur trempe. Les sbires forment un cercle tandis que le second colosse revient (quand est-il parti au juste ? Aucune idée) avec un linge propre et une bouteille d’eau oxygénée. Alonso hoche la tête et s’assoit à nouveau pour laisser le soin à l’autre de palier au plus urgent. Autant désinfecter, le tesson ne baignait pas dans un fond stérile et loin de lui l’envie de choper une infection pour la connerie d’un macaronis infoutu de tenir en place.

Lorsque le flic reçoit quelques coups, Alonso lève les yeux au plafond dans une moue vaguement dépitée. Il s’amuse dis donc ; tant mieux remarque. C’est toujours plus vexant pour une proie de montrer à quel point elle est risible voir pathétique. Le géant ferme les paupières et le désinfectant inonde le côté blessé de son visage, rapidement épongé par le Russe qui n’est définitivement pas qu’un simple colosse bon à frapper. Il sait bien ce qu’il fait et aucun geste n’est inutile. « Tu as bien failli perdre un œil, les monstres auraient un protecteur ou quelque chose du genre ? » Glisse son médecin improvisé d’une voix rieuse. Ho, ça personne n’en doute depuis le temps qu’ils survivent à des aventures tordues. Entre les bombes, les tirs et les humeurs de chacun c’est à se demander s’ils ne sont pas venus au monde avec quelques vies en réserve histoire de faire chier l’humanité plus longtemps que prévu par la nature. « Faut croire. Je pense aussi qu’il avait pas le bras assez long. » Vlad répond d’un simple sourire, lui conseille de garder le tissu appuyé sur les plaies et croise les bras pour profiter comme les autres du spectacle.

Enfin spectacle … ça ressemble vaguement à du cirque. Il s’entendra trop bien avec Lecter celui-là, déjanté comme il est. Hm ? Allons bon le voilà qui chante maintenant ; ça fait bien rire autour et certains osent même entonner les paroles en choeur, tout ça au rythme d’une tête claquée sur le sol. Ne t’es tu pas trompé en arrivant à New York Zachary ? Plutôt que les flics, tu aurais dû échouer au Sud. Non, mauvaise idée … Un rien plus sombre Cimarro songe à l’éventualité d’avoir accueillit Gaunt à une autre époque. Il serait certainement à une place aussi forte que la leur, en tête de liste mais il n’aurait certainement pas calmé les ardeurs du Clown. Finalement, ce n’est pas plus mal comme ça. L’Italien qui s’étouffe et tousse ses propres dents sort le Cubain de ses pensées, juste à temps pour voir le lieutenant junkie passer sa ceinture autour de sa gorge. Voilà qui ne manque pas d’imagination, faire avec ce qu’on a sous la main c’est typique aux monstres. Le trio est connu pour rendre mortel autant ce que la nature leur a donné qu’un objet du quotidien. Combien de fois en travaillant dans le garage, des types se sont écroulés sous une clé anglaise, un marteau et combien d’autres ont fini à la benne après avoir reçu -un exemple parmi tant d’autres- un compas dans l’oeil ? Comme Zach’ le disait, ça ne manque pas de suite dans les idées ici. Trop peu de limites aidant certainement.

Une photo pour boucler la boucle. Alonso éclate de rire sans même savoir pourquoi, c’est juste tordu et en fait ça ressemble à leur bande. Il ne faut pas trop chercher. Quittant son siège improvisé le géant y abandonne la serviette tachée et récupère son débardeur pour l’enfiler. « Bien, rentrons ! A pieds bien sûr. » La horde ricane, se moque complètement de faire un kilomètre sous la neige parce que dans l’histoire, ce sont les Italiens qu’on ne rhabillera certainement pas qui vont devoir se traîner sur toute la distance, encouragés par quelques volts bien sentis au moindre ralentissement. Prendre l’air ne fera pas de mal qui plus est et avec le joyeux drille qui leur sert d’invité d’honneur ce sera loin d’être une marche funèbre. Allongeant quelques pas jusqu’à Zachary, Alonso lui laisse une nouvelle bouteille dans les mains et y entrechoque celle qu’il a gardé pour lui. « Si t’arrives à faire chanter toute la bande sans que ça nous ruine les oreilles je te paie une nuit avec les plus belles filles du Sud. Je ne précise pas qu’elles ne te laisseront pas fermer l’oeil, ces dames sont des professionnelles. » Ben voyons. C’est loin de ses pratiques ça, le géant et un homme plutôt sérieux en temps normal et il ne fréquente pas le lit des prostituées. Mais qu’est-ce qui peut encore être normal cette nuit ? Tout a commencé dans un dérèglement tel qu’on osait rien prévoir. Au pire on espérait survivre à cette sortie, ne pas prendre une balle perdue de la part du tyran vêtu de noir. Cimarro n’a pas oublié qu’ils sont très loin d’en avoir terminé avec la mafia et que du sang, il y en aura par litres. De quoi alimenter les hôpitaux tien, ce serait une idée et ça pourrait servir la communauté. Mais on se fout des autres ici, chacun sa merde comme dirait l’autre.

Dehors le froid est lourdement tombé et Cimarro frisonne. Il préfère un minimum de chaleur, plus habitué à ça compte tenu de ses origines mais il a fini par s’y faire plus ou moins. Depuis huit ans il valait mieux, surtout que leur patron n’est pas du genre à rester sous sa couette même en cas de mini tornade. En tête de file, suivit par Vlad et Gaunt, il quitte la fosse avec la sensation d’avoir fait ce qu’il fallait. Ne pas tuer les mafieux mais donner un avant goût acide de leur calvaire qui se profile. Peut-être que Jason en aura assez sous la main sans penser à massacrer des gosses et des mères de famille. Mais avalant une gorgée de bière et remontant une route défoncée à pas mesurés, Cimarro en doute réellement. Le problème sera d’arrêter le train lorsqu’il sera lancé à pleine vitesse, renvoyer d’où elle vient cette créature détestable drapée dans la cendre. En espérant ne pas avoir à assommer le Clown pour y parvenir cette fois … « T’as un truc joyeux en réserve j’espère ? » Souffle-t-il à l’intention du flic, forçant un sourire. Parce que là-bas chez eux, ça risque de ne plus être drôle.         
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 24 Oct - 21:35



Il va falloir s'y faire aux réactions complètement décalées de Zachary Gaunt. L'homme n'est pas réputé pour être mesuré ou nuancé. Incontrôlable et ingérable, il peut multiplier les comportements absurdes comme Jésus multipliait les pains. Sa logique? Il n'y en a pas. Zach est un être qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez et ses rares éclairs de lucidité ne visent qu'à sauver sa peau, celles de ceux qui lui sauvent la peau et préserver son train de vie de rock star. Le reste n'est que purement accessoire. Individualiste forcené, c'est sa tronche avant celle des autres. Il ne voit le monde que comme une immense cour de récréation où les bastons se succèdent aux rondes endiablées. Passant du coq à l'âne en matière de caractère, il peut être aussi jovial qu'un gamin la veille de Noël pour devenir en temps d'un clin d'oeil aussi funèbre qu'un bourreau moyen-âgeux...la cagoule en moins. Pour le moment, Gaunt surfe sur une vague qui vient de fracasser le galion italien et le sentiment de victoire qui se dégage de la horde lui pullule gentiment l'esprit. Zachary Gaunt, le lieutenant taré atterrant, vient de se trouver des petits camarades à la hauteur de son cerveau ravagé. Si ça, c'est pas chouette. Il est sûr que s'il avait proposé de transformer le mafieux en piñata, il aurait pas été le seul fêlé à taper dessus. Récupérant sa veste et son holster que le sbire tient presque gentiment plié sur un de ces bras (qui n'a pas la taille d'un tronc d'arbre pour une fois), Zachary réarrange sa mise, relève le col de sa veste et pousse un petit soupir satisfait. La voix de basse de Cimarro retentit dans les abattoirs. La horde plie bagage emmenant avec le troupeau d'italien à poil. Car bien sûr, ils ne vont pas récupérer leurs fringues. L'humiliation de la marche forcée dans la neige et le froid, ça fait un peu IIIème Reich eà bien y repenser, bien que les prisonniers actuels soient plus gras et plus dodus. Est-ce-que cela choque Gaunt? Allons donc, il a grandi au Texas, l'état des rednecks et des racistes. Ses anciens petits compagnons érpouvaient déjà une xénophobie exacerbée à l'état de foetus. Les Gaunt faisaient d'ailleurs office de gens pas très normaux dans leur voisinage. Gaunt senior ne cessait de répéter qu'on avait tous le sang rouge et que tout le monde allait aux toilettes y faire exactement la même chose de la même façon. L'enveloppe a beau différer, la mécanique du corps est strictement la même pour tout le monde.

Sortant une nouvelle clope qu'il fiche entre ses lèvres sans l'allumer pour l'instant, Zachary va aux devants du Cubain qui allonge la patte dans sa direction. Bouteille tendue qu'il prend avec un gracieux hochement de tête plein de gratitude avant que les goulots ne tintent l'un contre l'autre. L'atmosphère reste encore relativement détendue et bon enfant même s'ils entourent des mafieux puant le barbecue et dont les membres forment parfois des angles improbables version Picasso période déstructurée. Alors que certains réveillent les plus lents à coups de décharges électriques, Gaunt se retrouve entre les deux colosses et malgré sa taille respectable, il a trop l'impression d'être nabot.

Faire chanter toute la bande? Allons, Alonso...t'es sérieux? Il lève un regard presque dépité sur le visage maintenant zébré du Cubain. Je ne suis pas certain que tous ces braves gaillards aient été au conservatoire et savent distinguer un ocarina d'une boule de geisha. Ah oui, parce que t'y as mis les pieds, toi? Que nenni. Mais moi, c'est pas pareil. Mais méfies-toi. A me proposer ce genre de défi, je serais bien capable de le relever surtout pour des paires de fesses féminines. Refaisant le chemin en sens inverse jusqu'à l'extérieur des abattoirs, une drôle d'image lui éclate devant les mirettes, remontée acide des champignons de la veille certainement. Ou de ce qu'il a sniffé depuis qu'il s'est arraché de son pieu. Ou le mélange de tout ça. Oh peûtain...ça serait assez flippant de voir votre horde monter une chorale de gospel pour faire du porte à porte le jour de Noël.

Rafale de vent glacial qui s'engouffre à l'intérieur de sa veste dès qu'ils mettent le nez dehors. La nuit, le temps de chiotte et l'hiver qui a posé ses gros sabots sur l'état de New-York...Zachary s'empresse de refermer sa pelure avant d'allumer sa clope. Marche nocturne où on va se les geler mais en jetant un oeil sur les peaux pâles derrière lui, cernées par les sauvageons de Lecter qui empêchent toute évasion suicidaire au milieu de nulle part (et sans fringues!), il se dit qu'il est quand même vachement mieux loti que les macaronis. Et il a de la picole. Débouchant sa bouteille, il en boit une grande gorgée (pour se réchauffer et uniquement se réchauffer bien sûr) avant que le troupeau ne se mette en branle sur une route inégale où les petits petons tendres habitués à être gainés de cuir coûteux vont être mis à mal. Merde...il aurait peut-être du récupérer une de ces paires de grolle hautement classieuses pour sa pomme. Gaunt ne tergiverse pas plus de deux secondes entre une séance de shopping ou un peep show et une dose de drogue. Voix à peine audible de Cimarro qui le tire de ses réflexions. Bordel, c'est qu'il a pas l'air dans son écuelle le Cubain. Et à bien y songer, les petites bulles pétillantes de bonne humeur semblent s'évaporer comme du champagne mal rebouché.
Est-ce-qu'il a un truc joyeux en réserve? Zachary fronce les sourcils avant de se rincer la glotte une seconde fois. Plissant les lèvres en une moue sceptique, il hausse les épaules. C'est pas moi le Clown ici. lâche-t-il en même temps qu'un nuage de fumée. Et Lecter est pas d'humeur clownesque, hein? Ou alors, un clown pas très très rigolo pour le coup. Levant la main et indiquant les mafieux au-dessus de son épaule, il poursuit d'une voix soudain étrangement calme. Et eux? Je me doute bien qu'ils vont tous crever mais ça s'arrêtera pas là... Lecter est un jusqu'au boutiste à qui on a raflé l'un de ses plus anciens vassaux. Il se contentera jamais d'os brisés et de chair déchiquetée. Mais de quoi alors? Jusqu'où va-t-il étendre son édit de mort sans sommation? On l'aurait directement molesté qu'il n'aurait certainement pas agi de la même façon. Gaunt essaie de couper et de recouper le peu d'informations qui ont pu parvenir jusqu'au poste à travers toutes les affaires au milieu de laquelle on retrouve un sourire grimaçant. Eradiquer la Familia ne sera pas assez satisfaisant. Eradiquer la Familia...les yeux pers se lèvent lentement sur la route défoncée. Ca va être moche...très moche.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 24 Oct - 23:07

Et ça grince, ça râle, ça se bouscule au point de lui faire tourner la tête. C’est son pire costume, la cendre. Avant Jason ne le gérait pas et lors de ses apparitions il lui cédait la main mais les circonstances de cette nuit ont obligé le Clown a poser des limites, lâcher le Serpent un temps, le monstre à un autre et se dresser en tant que Clown pour diriger ses hommes. Valse en trois temps qui commence sérieusement à le ronger, qui l’épuise même. S’il n’était pas si enragé, si désireux d’abattre les armes sur la pieuvre Lecter se jetterai sur le lit derrière et s’écroulerait des heures. Le serpent n’en demanderait sans doute pas d’avantage, se rouler en boule contre le chat et savourer son retour, jalousement lové contre sa fourrure. Le garder contre lui, écouter le moindre battement de cœur ou soupir comme on entend une douce berceuse. Penser « tu es là, tout va bien » mais l’orage n’est pas passé. Il approche, grondant au loin et ses foudres seront dévastatrices. Sous les cheveux verts une voix sucrée et latine qu’il imagine se tordre dans des aiguës douloureux, des râles épuisés, des reniflements pitoyables. Tu y laisseras la peau et les os Parrain, la raison et enfin cette suffisance qui t’es chère. Tu supplieras pour en finir, tu pleureras ta faiblesse et te maudiras sur des générations passées et qui ne viendront jamais pour avoir osé lever la main sur le Croque Mitaine. Tu ne pouvais pas faire pire.

À ces doigts qui effleurent ses cheveux désordonnés le Clown relève lentement la tête, le regard errant sur la chambre comme s’il la découvrait pour la toute première fois, piégé entre réalité et merveilleux cauchemar. Boogie n’ira nul part, dit-il tout en glissant à ses côtés, l’obligeant à tourner la tête. Bleu face au noir, qui accroche et capte aussitôt toute l’attention du Clown. Que celui-ci fasse ce que bon lui semble, ce qu’il juge nécessaire pour renvoyer le fantôme ailleurs. Panser les dernières plaies et il pourra partir ; le chat ne demande que deux choses. « Hm ? Dis moi ... » Le chien et un retour sans plus aucune cendre. Lecter s’entend rire légèrement, remonte sa main libre et passe le dos de ses doigts sur la joue du fauve. « De mémoire tu n’as jamais laissé venir un chien ici. » Murmure-t-il, osant un fin sourire. Reculant, il achève sa cigarette et fait rouler le mégot entre deux doigts pour l’écraser avant de hocher la tête en signe d’acceptation. « Entendu, je te l’amènerai. »
Une main sur le sol, il pense à enchaîner, se lever et aller chercher dans la boite le nécessaire pour les soins mais ... L’azur à nouveau limpide le cloue à sa place, muselle la voix de cendres et le Clown ne s’interroge pas. C’est à prendre comme ça vient, une occasion en or dans leur réalité déviante. Quelques secondes suspendues où tout s’efface et ne laisse que les bêtes, proches dans leur bulle. Rideau sur les abysses et la bête d’écailles niche son nez au creux d’une épaule, sifflant un profond soupir en remontant le long de la gorge pâle. Tracé exécuté du bout des lèvres noires, baiser froid bien malgré lui qui rampe et échoue contre les lèvres de l’autre, dérobant une inspiration comme pour rendre à sa carcasse trop raide un semblant de vie, de chaleur.

Les bêtes ne sont jamais tendres entre elles, elles aiment trop leur petite rivalité qui sublime sans cesse les jeux malades auxquels elles se livrent. Masochistes jusqu’au bout des crocs et des griffes elles ont déjà prouvé que les plaies qu’elles s’offrent sont autant de démonstrations de leur attachement et bien plus significatives qu’une simple caresse. Mais trop de blessures sur la créature de soie noire cette nuit, Lecter n’en ajoutera pas une par principe et cette douceur -qui leur va si mal- n’a pourtant rien de banal, rien d’humain. Entends-tu fauve ? La promesse soupirée sans aucun mot encore ? Promesse d’un dépaysement à venir comme à la maison des horreurs, une traque et mieux encore. Le Clown recule lentement, le noir fond dans le bleu et un sourire venimeux lui tire les lèvres. « J’ai à cœur de chasser les passes dérangeantes par d’autres autrement plus enivrantes. » Chuchote-t-il comme on confie un affreux secret. « Je te kidnapperai pour mieux briser toutes tes chaînes. Crois-moi, tu n’as pas pleinement conscience de ce qui se cache là-dedans. » Index posé sur le front du félin, soupir amusé en suivant et le balafré se lève, tendant la main pour inviter son second à en faire autant. « J’ai vu l’Enfer en toi, compte sur moi pour te pousser au delà de toi même. »
Quand la pieuvre sera annihilée, que Gordon aura été pulvérisé, il pourra mettre ça en place. L’idée lui trotte dans la tête depuis un moment en fait, un foutu jeu morbide privé, un tête à tête comme un défi. Ils se plaisent dans leurs vices, ne trouveront pas l’autre affreux au contraire. Pire sera l’un et plus le deuxième se sentira pousser des ailes. Dangereuse idée, mais les monstres ne meurent pas et ceux là se sont promis une fin bien précise.

[…]

« J’aurai préféré m’occuper de ça plus tôt, mais mon tracé serait grossier. C’est encore trop à vif. » La vilaine griffe de Mancini, y toucher maintenant ne rendrait rien de très propre et quitte à ce que le Chat garde une marque à vie, qu’elle soit nette. Maintenant nettoyées, recouvertes d’un pansement il ne faudra pas plus de vingt quatre heures pour que ces lettres soient moins enflammées et Jason pourra les reprendre. Il sait quoi faire, mais hors de question de bâcler. Machinalement Lecter cherche une indication horaire mais claque la langue en se souvenant que le Croque Mitaine n’en laisse justement aucune dans ses appartements. Tant pis, il fera sans. Une main légère posée sur le plâtre, le Serpent lève les yeux et croise le bleu d’eau qu’il est rassuré d’avoir retrouvé. « Bien … une heure donc. Et Boogie ... » Il préfère se taire, se mord la lèvre et serre brièvement les doigts sur ceux du Croque Mitaine. « Non rien. Sois sage d’ici là hm ? » Il tourne les talons, ouvre la porte et descend rapidement pour revenir accompagné du chien aux yeux vairons qui ne se fait pas prier deux fois pour entrer. « A bientôt chat diabolique, et essaie de dormir. Je te laisse la meute, personne ne viendra t’embêter. »  

Rapide clin d’oeil, le battant se referme et un rire sinistre éclate dans son esprit. Elle jubile déjà cette folle furieuse, et le Clown avec malheureusement. C’est ton heure Tyran du Sud, maintenant tu peux filer.
Alonso arrive, suivit de la file de mafieux mal en point -tant mieux- et aussitôt Jason fronce les sourcils à la vue des balafres fraîches qui zèbrent le visage de son Cerbère cubain. « Allons bon, quelqu’un a eu un sursaut de connerie ? » Le géant hausse les épaules et le Clown désigne la porte de sa salle au Russe qui s’en va mener les prisonniers vers leur dernière demeure sans poser la moindre question. Toujours sans y entrer lui même d’ailleurs. « Tu l’as tué celui-là j’espère ? » « Je l’ai laissé à notre invité. Mais il est mort oui. » Le Clown jette un regard sur le dit invité, prenant enfin le temps de le toiser des pieds à la tête. Il ne bouge que lorsque son molosse approche, passant les doigts sur sa tête balafrée. Il est temps de passer à la suite. « Personne ne me dérange, sous aucun prétexte. Je sortirai quand je sortirai. D’ici là vous êtes libres. » Regard suspicieux du Cubain qui s’étrangle presque avec la gorgée qu’il vient d’avaler et semble hésiter à poser la moindre question. Quoi il ne les envoie pas fouiller la ville ? « Hm … t’es sûr de ça ? » Mais Lecter ne répond pas, s’éloigne suivit par son énorme bête mais alors qu’il s’apprête à passer la porte de son monde malade il lève la main, arrête le chien auquel il prononce un seul mot. « Garde. »    
« Jason ! » La salle se ferme et aux grincement du système de verrouillage le Cubain se précipite. Foutu taré suicidaire ! Le Russe n’y comprend rien, les sbires pas d’avantage et c’est un grognement rageur qui échappe à Cimarro car entre lui et cette maudite porte il y’a cette bête qui semble tout droit sortie du « Chien des Baskerville » et qui ne le laissera pas approcher à moins de deux mètres. Un grondement sourd se fait entendre, ils ne sont que deux ici hormis Lecter à savoir ce qu’il veut dire. La pieuvre va brûler en Enfer.

Tu as menti Jason. Il le sait parfaitement, mais la gorgone s’en moque profondément elle. La salle close s’éclaire en rouge, dessinant des ombres inquiétantes sur les murs couverts d’armes, d’instruments et d’outils en tout genre. Les Italiens se serrent les uns contre les autres, les yeux rivés sur cette énorme chaudière d’où arrive soudain une vague de chaleur à la limite du supportable sur leurs corps déjà cuits aux produits chimiques. Une heure a-t-il dit … mais qui ira vérifier le temps passé ? Qui viendra l’arracher de là maintenant qu’ils s’y est soigneusement barricadé derrière une porte blindée ? Ha les poulpes voulaient emmurer le chat vivant, les voilà piégés comme des rats face à ce taré qui ricane, se moque ouvertement. « Au feu tout brûle je vous l’ai annoncé tantôt. Je vais tous vous carboniser, vous rotir au point de voir vos squelettes tomber en poussières. » Bientôt cet endroit sera une fournaise, passera largement les quarante degrés ambiants et ils n’auront pas une goutte d’eau à avaler. Les yeux deviendront secs, la peau tirera, se fendillera comme la terre en plein cagnard mais pas un échappera entre temps aux mains du spectre qui enfin, ENFIN part de son plus affreux rire de hyène, délivré, livré à sa seule folie.  Tu as menti. Le serpent est coupable, le spectre assume pleinement. Tous, sauf Mancini qui sera bientôt rangé plus loin. Le thermomètre grimpe, ils transpirent déjà tous à grosses gouttes et tentent autant que possible de s’éloigner de la source grondante qui vomit un vent étouffant. C’est un piège, Lecter l’a testé deux fois déjà, seul et il n’avait pas lancé cette machine à fond. La pièce est hermétique, un affreux purgatoire personnel qu’il n’a eu de cesse de peaufiner depuis des années. Le système incendie est coupé, rien ne bougera à part ce qu’il choisira de faire bouger. Dans le repaire Alonso s’égosille déjà, il devrait se taire où il va déranger Boogie. Dernière pensée cohérente avant que le Clown avance, fasse bouger la croix montée sur un rail pour la conduire dans une autre pièce à température stable. Maintenant la proie du Croque Mitaine est écartée, les autres sont à lui. La lame d’un rasoir luit à peine sous les lampes rouges, le sourire noir s’allonge.
Maintenant que les coupables paient pour leurs fautes.
« Bienvenue chez les Monstres. » 

© Jason L.

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COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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Date d'inscription : 10/06/2013

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 25 Oct - 12:13



Recule, monstre de cendres. Ce monde n'est pas le tien et ces mots ne sont pas pour toi. La poussière tourbillonnante froide et étouffante n'a pas lieu d'être lorsque la Bête s'adresse à la Bête, lorsque l'atmosphère se fait intimiste et que s'érige lentement autour d'elles une bulle d'où est exclus le reste de l'univers. Le bleu n'appelle que les abysses et certainement pas cette entité assoiffée de vengeance au mépris de ses alliés et de son porteur. Et elle répond la créature d'écailles. Battement de cils noirs et les iris de Jason ne s'égarent plus dans les visions et les illusions du spectre grisâtre. Pour un temps, l'azur happe les ténèbres car Boogie sait qu'ils ne pourront retrouver ces volutes de soufre familières tant que le fantôme ne sera pas repu. Il n'a été que trop tisonné par une Pieuvre inconsciente de où elle mettait les ventouses, il s'est élevé en ultime recours, folie originelle et barbare présente depuis toujours même réduite au silence, les cendres déposent sur le regard du Clown une taie terne qui ne pourra se diluer que dans la mort des offenseurs.

Va donc et fais ton office, primitive créature, puisque tu n'abandonneras pas ta proie mais rendors-toi pour digérer ton festin anthropophage et libérer le Clown. On aura plus besoin de toi. Même s'il n'apprécie guère cet être antique, le Croque-Mitaine comprend que lui céder une heure de gloire maléfique est inévitable et non négociable. Mal nécessaire pour retrouver sa chère Bête d'écailles. Les demandes du fauve ne sont pas incompatibles avec l'abattement des digues qui entravent la cendre. C'est de bêtes dont le Chat a besoin et ce sont deux bêtes dont il réclame la présence. Au rire léger du Clown répondant à la venue du chien dans ses quartiers, Boogie esquisse un demi-sourire. En effet, jamais le corniaud aux yeux vairons n'a posé une griffe ici. A dire vrai, personne ne monte jusque dans ces pièces si ce n'est lui et Jason. Mais ce soir, après avoir été seul contre tous, le Croque-Mitaine n'a pas envie d'être seul avec tous. Une autre présence, fusse-t-elle celle d'un animal, pourrait bien éloigner les flashes des dernières heures que son inconscient ne va pas se gêner de faire éclater derrière ses paupières closes. Car des réveils en sursaut sans image accrochée aux rétines mais avec un sentiment lourd et écrasant, il risque d'y en avoir et pouvoir plonger une main dans la fourrure tiède du chien lui rappellerait que dorénavant, il doit avancer et que cet épisode douloureux doit rester à sa place. Derrière lui. Mais avant de pouvoir les assimiler, de les regarder avec indifférence et de jeter des pelletées de terre dessus, les souvenirs trop frais, trop vifs vont s'appuyer sur la voix de l'ego bafoué pour essayer de le tisonner. Un sourcil arqué, le Croque-Mitaine répond à voix basse en lançant une brève oeillade sur la porte close. Je vais quand même pas demander à Alonso de venir veiller mon sommeil. Ca serait...surréaliste.

L'atmosphère s'allège et c'est une saveur routinière qui s'élève lentement. Sentiment que le temps suspend son vol lorsque le bleu plonge dans le noir, fractions de secondes silencieuses dans lesquelles crocs et griffes se plantent retenant un de ces instants où leur relation déviante peut se laisser aller aux pires débordements. Ni fiel ni miel et il n'y a pas de douceur et de tendresse sans un grondement délicat, invitation à plonger dans un enfer où l'on se repousse sans cesse dans des ténèbres masquant le meilleur du pire. Lever avorté et Jason tend le cou, masquant les abysses derrière un rideau de cils pour un de ces instants d'abandon où tout n'est plus que sensation et onirisme noir. Le visage du Clown se niche au creux de l'épaule de la Bête, sifflement délicat qui remonte le cou du Chat. Inspiration dérobée, abandonnée à l'incube dont le masque gris disparaît à la vue du bleu.
Quel dessein d'une ensorcelante noirceur le Reptile a-t-il en tête. Car ces démonstrations trop douces, trop tendres ne précèdent que l'indécence d'une proposition tordue, l'appel à entrer dans une sarabande maléfique et inhumaine. Quel petit sabbat, quelle bacchanale démoniaque le Serpent va-t-il susurrer au fauve? Le Clown s'écarte, sourire des idées mauvaises qui ne manquent jamais d'électriser le Chat accroché aux lèvres. Tout mauvais épisode se doit d'être chassé par une suite par un chapitre se situant aux antipodes. L'impiété dont a fait preuve la Mafia ne pourra s'effacer que dans l'écriture d'un verset qui doit être bien plus grisant que l'amertume que la Pieuvre a provoqué. Chuchotement du Clown qui se fait mélopée entêtante, teaser éperonnant la curiosité avide du Croque-Mitaine. Tiens donc...c'est une promesse nimbée d'une brume opaque, un gage d'un autre jeu malsain qu'ils sont les seuls à apprécier qui est sifflé du bout des lèvres noires. Il n'aurait donc pas conscience de ce qui se tapit dans sa propre psyché? Il gèle dans le petit enfer du Croque-Mitaine, un froid à figer le mercure et à cristalliser une flamme. Jason se relève enfin avant de lui tendre une main à laquelle il s'accroche pour se hisser à son tour.

[...]

Et il ne reste plus que la seule chose qui dérange le plus Boogie, qui le fait trembler de colère à chaque fois que les entailles profondes sont effleurées. Cette fichue inscription dont il ne veut absolument pas connaître la teneur...la signification, il la connaît déjà. Outrage destiné à ce que tout ce qui a trait de près ou de la loin à la Pieuvre sache en un seul regard que son porteur s'est fait étouffer et punir par la Mafia. Si elle en avait eu les moyens, c'est au fer rouge et au visage que la Cosa Nostra aurait marqué la Bête comme on marque du vulgaire bétail. C'est avec une pointe de déception que le Croque-Mitaine s'entend dire qu'il devra supporter cette blessure encore vingt-quatre heures. Long soupir lâché entre des lèvres affichant une moue aigre avant de gober les antalgiques qui feront taire les douleurs lancinantes venant de ses côtes cassées. Jason recouvre l'humiliation, temporairement invisible mais guère insoupçonnable.
L'heure du spectre de cendres approche. Une heure de liberté pour la folie à l'état pur qui se déchaînera en huis clos et presque dans une autre dimension. Les abysses se rivent aux iris clairs, étreinte brève sur les doigts du Croque-Mitaine qui fronce légèrement les sourcils en voyant une singulière hésitation apparaître sur le visage du Clown. A l'appel de son nom, il secoue doucement la tête, l'air de demander ce qu'il y a, d'encourager à poursuivre. Mais rien ne franchit les lèvres noires que Jason mord un instant. Fine inquiétude qui se plante comme une aiguille dans la chair de la Bête noire. D'une voix pas très rassurée, Boogie répond simplement en se glissant sous les draps. Je t'ai assuré que je ne bougerais pas d'ici. Et toi, tu m'as assuré que tu reviendrais. Disparaissant le temps d'aller chercher le cabot, c'est dans un à bientôt que le Clown le quitte en cédant sa ménagerie en bas des escaliers qui mène aux quartiers des monstres. La porte se referme sur le chien trottinant jusqu'au lit. D'une simple tape sur les draps, Boogie l'invite à monter. Museau entre les pattes et regard bicolore levé sur son visage, le cabot s'installe contre lui. Et c'est une main posée entre les oreilles dressées que le Croque-Mitaine ferme les yeux.

Ca beugle, ça ne hurle pas. Beuglements gutturaux, proférés d'une voix stentor qui ne peuvent provenir que d'une poitrine que Boogie n'a vu que de trop près pour son ego aujourd'hui. Le Cubain s'égosille - si on considère que barrir de la sorte c'est s'égosiller. Coups sourds frappés contre une épaisse porte que le Croque-Mitaine est le seul à oser sans franchir sans ciller et sans sentir son courage se racornir. Sous sa paume, le chien redresse la tête, oreilles pointées dans la direction de la porte. Bon sang, Alonso...tais-toi... pense-t-il avec lassitude alors que chaque coup de poing rageur ne fait que réveiller une migraine. Il n'est pas arrivé le jour où une porte refermée par Jason s'ouvrira d'elle-même à force de cogner dessus. A moins d'être au volant d'un char d'assaut. Esquissant une grimace, Boogie ferme résolument les yeux chassant les lambeaux d'une inquiétude éperonnante. Le Clown a promis son retour et s'il ne lui fait pas confiance maintenant...chuintement soupiré du bout des lèvres incitant doucement le chien à s'apaiser. Ce n'est que du bruit, le Chien. Que du bruit.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 25 Oct - 14:22

Note de ne pas glisser cette idée de Chorale à Lecter. Il a déjà évoqué l’idée détestable de jouer les Pères Noël, inutile de pousser le bouchon plus loin. Mais le ripou n’a pas tort, ils n’ont certainement pas été enfants de choeur à l’église ceux là, ce serait bizarre à entendre mais après tout, rien que pour le défi c’est une idée à conserver. Gaunt en ferait pas mal par appât du gain, et s’il est prêt à faire chanter la horde, il sera capable de tout. Pour la suite, une fois dehors l’ambiance se plombe au rythme de la marche et de la neige qui tombe, on rit moins. Comme un vent pestilentiel venu ramper autour d’eux, la colère des bêtes vengeresses attend sa livraison de condamnés pour enfin se faire les griffes. Alonso a beau glisser un mot à leur invité, il sait parfaitement que rien ne donne envie de rire, de se réjouir dans ce qui va suivre. Même Zachary semble moins jovial, plus sérieux d’un coup. Non ça ne s’arrêtera pas là, ça ne peut pas s’arrêter comme ça. Jason est un extrémiste, il ne se limite pas à une claque sur la main non ; lui arrache le bras entier. Ça va être moche. Tu ne crois pas si bien dire … Cimarro acquiesce à peine avant de répondre. « Il va s’assurer que leurs familles aient plus aucun héritier vivant. Les descendre tous, jusqu’à les faire totalement disparaître de New York. » Campagne d’extermination qui collera de méchants cauchemars à certains. Dans sa bonté quasi inexistante, Lecter devrait leur épargner le meurtre (massacre?) d’enfants à peine capables de comprendre ce qui se passe ; il s’en chargera seul, vicieux jusque dans la dernière comédie qu’il leur jouera. Est-ce de froid ou de peur que tu trésailles Cerbère ? Probablement les deux, et aucun des deux. Il n’a plus peur depuis longtemps, ce qui n’empêche pas le fait qu’il déteste voir des innocents crever pour les crimes de leurs foutus géniteurs. Si ça arrive là, Alonso prie seulement pour que ces gamins meurent vite.                    

Ils passent l’entrée du repaire, suivis du défilé de poulpes et aussitôt Lecter apostrophe son géant. Un sursaut de connerie, c’est tout à fait ça. Cimarro hausse les épaules et quand on lui demande si le fautif est mort il avoue l’avoir cédé à leur invité, laissant ce dernier subir une oeillade quasi scientifique. Non non il ne pense pas à te disséquer Zach’, du calme c’est seulement pour ancrer ton visage dans un coin de sa tête. Lecter se remet en mouvement lorsque sa bête approche et laisse tomber ses ordres pour la suite. Ne pas le déranger, c’est évident. Il sortira quand il voudra, pas surprenant. Et ils sont libres jusque là … quoi ? Alonso s’étrangle avec sa bière, fronce un sourcil et dévisage le msaque -plus très entier- du Clown qui ne prend même pas la peine de répondre à sa question. Est-il sûr de ça ? Il faut croire en tout cas. Il veut s’enfermer dans ce calvaire seul, passer ses nerfs avec son molosse de compagnie … molosse invité à garder la por...
Le Cubain voit le flash éclairer son esprit à retard et lorsqu’il crit le nom de leur patron il est déjà trop tard. La porte blindée se verrouille dans une suite de grincements lugubres et un grondement se fait entendre, à la limite de faire vibrer les murs. Ce cinglé vient de lancer sa fournaise. Le géant s’élance, s’arrête quand l’animal lui montre les crocs. Il a reçu un ordre et ne bougera pas de là à moins que son maître lui dise le contraire. « Jason merde ! Sors de là ! »

Les yeux s’arrondissent, personne n’y comprend quoi que ce soit et c’est bien normal. Le Clown a arrangé cette salle comme un prolongement de son esprit tordu, capable de passer d’un froid de chambre froide à une chaleur d’enfer. Alonso se souvient très bien de l’instalation de cette foutue chaudière, un monstre de fer qu’il avait aidé à assembler pour la bonne raison que les morceaux pesaient une vache morte. Deux fois Jason a lancé cette machinerie pour la tester, obligé de sortir au bout de trente minutes à peine tant il se sentait cuir. Il en a rit comme un gamin, évoquant l’idée que s’endormir là le rendrait aussi sec qu’un morceau de bois mort. Mais là, ce cinglé avait encore assez de raison pour penser à prendre l’air, sortir entre deux. Que dire du monstre de cendres qui se fout de sa peau pourvu qu’il obtienne ce qu’il veut ? Il s’est tout bonnement emmuré pour leur montrer ce que ça fait et a pris soin de foutre les chiens en garde jusqu’au reste de la meute qui empéchera toute intrusion à l’étage.

Bob approche avec précaution, se tordant les doigts tout en prenant la parole. « On fait quoi alors ? » Cimarro se passe une main sur le visage, sent pointer une affreuse migraine. Mais que veut-il qu’ils fassent ? « Ce qu’on fait ? Mais on peut rien faire putain ! » Beugle-t-il, désignant l’entrée close d’un doigt tendu. « Il sortira pas tant que sa foutue conscience déglinguée lui dira pas de le faire et il va cuir avec eux ! » Le petit gros baisse la tête, aussi piteux qu’un petit oiseau face à un ours. « Mais … faut pas aller préveni... » « Qui Boogie ? Si tu tiens pas à tes mollets vas-y j’t’en prie ! La meute obéit qu’a Jason et lui, quant à cette bête … elle écoute que le Clown. Putain j’vais le tuer ! T’entends Jason ? Si tu crèves pas là je te tord le cou quand tu sors ! » Non il ne le ferait pas ; mais il en créve d’envie. Il pourrait bien hurler, appeler le Croque Mitaine mais à quoi bon ? Tout deux savent que la cendre n’écoute rien ni personne, qu’elle attend ça depuis trop longtemps. Levant les yeux, Cimarro jette un œil à la grosse horloge située en hauteur. Une heure … il ne lui laissera pas une minute de plus. Le chien pourra bien le bouffer, il pourra se briser les poings à fracasser l’entrée mais ce suicidaire de malheur ne finira pas momifié au milieu des morceaux de pieuvre. Mais une heure, n’est-ce pas trop déjà ? Soupirant, le géant s’assoit sur la première chaise à portée de main et lève les yeux en direction du flic. « Tu peux bouger si tu veux, aller en ville ou autre. J’ai ton numéro je te contacte dés qu’il aura besoin de ses informations. S’il sort de là ... » Et s’il en sort débarrassé de sa cendre, capable de tenir debout. Un regard posé sur l’étage, le Cubain hésite. Il sait parfaitement qu’il devrait le prévenir mais ça ne changera pas la suite. Qu’il se repose alors, Cimarro ne tirera le Croque Mitaine de son lit qu’en dernier recours. « Bon dieu il me fatigue … » Séchement, il pose sa bière sur une table et garde les yeux rivés sur la porte. Tous sont libres de sortir mais aucun ne le fait ; comme transformés en pierre et partageant la même appréhension.

Sors de là bon sang, fais pas le con. Et soudain les premiers hurlements. Étouffés mais qu’on peut entendre malgré l’isolation des murs. Des cris à n’en plus finir, jamais la même voix et au milieu de tout un rire abominable … Alonso ferme les yeux, courbe les dos. Te voilà à l’oeuvre ; maudite créature arrachée des tréfonds de l’Enfer, libre et plus folle que jamais. « Les monstres ne meurent pas hein ... » Murmure-t-il, cherchant à se convaincre que rien de grave ne peut arriver. Une heure ; pas une minute de plus. Et ce qui traverse l’esprit du Cubain tient du délire, pourtant si Lecter refuse d’ouvrir il le fera. « Zach’ … en fait reste, si dans une heure il est pas sorti, tu me pulvérises la porte au bazooka. » Tu deviens malade. Possible ; mais entre une porte explosée -plus tout ce que ça implique en conséquences- et un Clown mort … le choix est vite fait.  
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 25 Oct - 21:20



Quand Zachary parlait d'éradiquer la Mafia, il ne parlait que des mâles. La Cosa Nostra n'est composée que de testostérone, les femmes en sont interdites de séjour et ce, même si elles s'avèrent aussi féminines et efficaces que sa bien-aimée coéquipière. L'air lugubre de Cimarro laisse présager le pire et c'est d'une voix tout aussi refroidie qu'il confirme ce que les neurones de Gaunt ont réussi à assembler. Ca risque d'être une véritable épuration dans les règles de l'art, si tant est qu'il y ai des règles dans ce domaine là. Un bain de sang sans commune mesure. Femmes, enfants, y a que les chiens, les chats et les poissons rouges qui seront épargnés. L'enquête qui va suivre va être chouette, tiens. Bonjour l'ambiance de folie au commissariat à l'aube des fêtes de fin d'année. Les standardistes ne feront pas leur concours annuel de tarte à la citrouille, Thanksgiving sera pourri, pas de blagues stupides le jour d'Halloween. Que ça va être triste...et c'est presque en cortège funèbre qu'ils continuent d'avancer vers l'immense hangar qui abrite la horde. Bordel, ils sont vachement vite passés du joyeux brouhaha au silence glacial. A croire que la mauvaise humeur du Clown, le malaise de Cimarro et l'absence du Croque-Mitaine se mélangent et que cette bouillasse se communique à tous ceux qui gravitent autour d'eux. Maintenant, le silence qui tombe est uniquement troublé par les quelques décharges électriques qui sont reçues, sans moufter. La résignation de bétail des mafieux rajoute à la désespérance galopante du decorum et de ses personnages principaux. Merde...c'est le bad trip assuré, ça. C'est presque morne que Zachary se remet à biberonner.

Retour au repaire que Gaunt avait quitté dans une atmosphère électrique et frénétique, un branle bas de combat digne d'un départ en guerre. On en est loin. Les macaronis s'alignent presque sagement et sans faire de vagues. A croire que le dernier à avoir tenté de jouer les fier-à-bras a douché l'intégralité du troupeau. Pas le temps de respirer autre chose qu'un air glacé et de se réchauffer le visage que Lecter déboule de nulle part pour apostropher Cimarro. Pas de crise particulière quand la balafre fraîche est vue, le Clown demande juste si l'effronté est mort. Chose que le Cubain confirme avant de désigner le responsable du trépas du mafieux. Les yeux noirs se tournent alors sur lui. Perdu dans la contemplation des corps nus, vaguement rougeasses et un peu adipeux qui se dirigent dans une pièce désignée par le ninja sous stéroïdes, il faut un peu de temps avant que Zachary ne tilte qu'on est en train de plus ou moins parler de lui. Ah ben, oui. C'est lui qui a buté l'énergumène suicidaire. Oscillant d'un pied sur l'autre soudain dérangé par le regard de Lecter, il aurait presque l'impression d'être détaillé comme une carcasse de cochon suspendu à un crochet et que l'on doit dépecer. Les pupilles agrandies se détournent rapidement du visage strié de lignes sans fard. Il y a des choses qu'on a pas le droit de voir sous peine d'être bon pour une thérapie...un peu comme ses parents en train de faire l'amour ou la façon dont on fabrique les nuggets.

Aucun commentaire supplémentaire à propos de sa petite personne, c'est en un seul mouvement que Lecter leur tourne le dos, talonné par un putain de chien qu'a pas trop une tête de porte-bonheur, pour se diriger vers ce qui a toutes les chances d'être la dernière demeure de la Pieuvre. Quand aux ordres qu'il profère, on ne peut plus simples. On fait ce qu'on veut sauf venir le déranger. Il réapparaîtra quand il le voudra. Zach' hausse les sourcils. Ah bon? La ville ne sera donc pas mise à feu et à sang...enfin, surtout à sang? Et Lecter garde tous les mafieux pour lui? Sans public? Sans esprit d'équipe? La réputation du bonhomme le précède en tout lieu mais là...on parle d'être tout seul contre tous. Même si les macaronis sont un peu ramollis par le traitement subi depuis une heure, une giclée d'adrénaline peut donner des allures de super héros à l'un de ceux qui sont le moins amoché. Faut vraiment être cinglé pour faire ça. Ou avoir sacrément confiance en soi. Ou plusieurs atouts planqués dans les manches.
Du côté des sbires, c'est l'atterrement complet quand la porte épaisse se referme et se verrouille. Du côté de Cimarro, bien que d'origine cubaine, c'est le mode berzerk scandinave qui est enclenché à l'instant même où un grondement de dragon fait trembler le sol. Sans préavis, il s'élance vers la porte rapidement stoppé par le chien ou l'espèce de monstre quadrupède posté devant cette dernière et qui n'a pas franchement envie de désobéir à son maître. Quitte à bouffer de la chair humaine. Cimarro braille, hurle, appelle, barrit mais rien ne bouge.

Sans plus de cérémonie, Zachary s'installe à terre à l'endroit exact où il se tenait debout. Et c'est avec une expression curieuse que son regard voltige d'un protagoniste à un autre. Il y a bien un des sbires qui essaie vaille que vaille de balbutier des bribes de plans mais tous sont étouffés dans l'oeuf. Le Clown s'est enfermé et rien ni personne ne l'en délogera. A part le Croque-Mitaine...mais vu l'état du bonhomme et les ombres de cabots que Gaunt distingue en hauteur sur une sorte de plate-forme où doivent se trouver des quartiers personnels faut pas trop compter dessus. Un mot toutefois attire l'attention du flic. Cuire. Comment ça "cuire"? Doucement, Gaunt se coupe de ce qu'il se passe autour de lui, les yeux rivés sur la fameuse porte de la discorde jusqu'à ce qu'Alonso se laisse tomber sur une chaise pas très loin de lui et l'apostrophe. T'es dingue? Je vais pas partir sans avoir le fin mot de cette histoire. Et puis, personne ne semble prêt à se bouger. dit-il en désignant du menton la horde qui semble prendre racine sur place. Je serais quel genre de recrue si je me cassais maintenant? Non non. Je reste.

Pendant quelques secondes, ils sont tous là, assis, encore debout ou juste statiques à regarder la porte comme si une solution allait soudain y apparaître en lettres flottantes et éthérées et puis les premiers hurlements retentissent. Poussés par des gorges différentes mais avec la même saveur d'inéluctable et d'horreur. Et au milieu de cet hallali, il y a ce rire grinçant, qui sonne vraiment mauvais. Encore plus mauvais que mauvais. Inhumain. Un frisson parcourt les épaules de Gaunt et c'est une drôle de trouille instinctive qui lui torpille le bide. Le regard pers se fige et ce n'est que lorsque Alonso l'appelle qu'il baisse les paupières sur des yeux secs. Une heure...si au bout d'une heure, le Clown n'est pas sorti, on lui rend le bazooka et il dégomme tout. Même pas envie de hurler "whoohoo". Le bazooka? Ici? C'est pas un peu craignos pour votre QG? T'as pas une meilleure idée? Chais pas moi, un bulldozer, un putain de sabre-laser, un serrurier de génie? Zachary relève les genoux et y pose les avant-bras avant de se tourner de nouveau vers Cimarro. T'as parlé de "cuire". Il se passe quoi là-dedans? Et plutôt que de défoncer de l'extérieur et d'essayer d'entrer, y a pas moyen de griller quelque chose à l'intérieur depuis ici?

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Sam 26 Oct - 5:26

Clic, clac, clic, clac. Rasoir sanglant plié et déplié du bout des doigts, rythmant une démarche chancelante, des pieds qui enjambent des corps gémissants. Il fait chaud d’un coup hein ? Pense-t-il, pouffant un sale rire aiguë. Les poulpes gisent au sol, geignent et reniflent, serrent autant que possible les membres tailladés, saignants. Oh allons ils ne mourront pas pour si peu, c’est à peine l’ouverture du bal. Pivotant sur un de ses talons, Lecter observe ce tapis humains et tire longuement sur une cigarette de sa fabrication. Papier noir, le mélange est franchement étrange sur la langue mais son effet sur le cerveau est assez … intéressant. La fumée qui file entre ses lèvres semble étrangement orange et le balafré penche la tête de côté, perplexe. Bigre, s’il commence à halluciner sur les couleurs, le sang sera rose fluo d’ici dix minutes. Avançant, ses semelles dérapent sur une flaque poisseuse et le Clown se retient de justesse à un chariot de morgue dont les roues sont heureusement bloquées. « On l’a échappé belle dis donc, j’aurai pu vous égorger par mégarde. » Siffle-t-il, tapotant de sa main gantée la tête suante du parrain. L’autre se tortille sur le brancard de fer, tente de desserrer les sangles que Jason a tiré au maximum. « Arrêtez de gigoter comme un vers, j’ai de quoi vous paralyser et vous laisser conscient mais nous préférons tout deux que vous ne soyez pas une loque hm ? » Ce serait gâcher le plaisir que de faire taire la tête de pieuvre, sa langue doit fonctionner autant que le reste.

D’une main légère, la bête effleure ses outils, la tête roulant au son d’une chanson qu’il murmure sans aucune parole. Si peu de temps et tant à faire. Un corps humain se casse tellement vite, ça se tord, ça s’égosille, ça saigne et puis ça meurt. Certes il existe des méthodes, des façons de les conserver pour une longue durée mais elles ne sont pas compatibles avec les plaisirs du spectre qui aime trop sa vilaine barbarie et se vautre dans le sang de ses proies. D’humeur joueuse -les substances illicites aidant- Lecter sent poindre l’envie de tenter la nouveauté. Tester des petites choses jusqu’ici inutilisées. Voyons …
Derrière lui quelqu’un se lève péniblement, tousse comme un damné mais il est tellement loin d’être une menace que Jason le laisse faire. Ce qui ne l’avance pas, il a déjà utilisé tellement de son outillage. Même le petit chalumeau y est passé. Plissant les lèvres dans une moue pensive, il fiche la cigarette au coin de ses lèvres et se dirige vers une malle en fer contenant des objets divers. Un genre de fond de tiroir plein d’un bric à brac sans nom. Premier objet tiré et … où a-t-il trouvé ça franchement ? Il n’a même jamais plongé de sa vie alors d’où sort ce fusil harpon ? Encore un souvenir ramené d’une aventure quelconque sans doute. C’est innovant, n’est-il pas entouré de faune marine ? Il ricane, se redresse et arme le fusil. Mais quelle bonne idée il a eut de se lever celui-là ! « Hey ! » Hèle-t-il, faisant aussitôt tourner la tête au mafieux qui garde les yeux plissés pour tenter de se repérer dans ce décor rouge et noir. Décharge sèche, le projectile siffle dans l’air et se fiche … quelque part sur le corps visé. Mince la drogue commence sérieusement à lui voiler la vue. Pistolet vide abaissé le long de sa cuisse, le Serpent passe au dessus des Italiens recroquevillés et avise sa cible d’un œil critique. En plein dans l’œil … « Zut. » La prochaine fois viser plus bas. Il aurait préféré le garder vivant un peu plus longtemps quand même. Bof, ce n’est pas si grave après tout. Il en a d’autres.

« Lecter ! » L’interpellé est à nouveau penché sur sa boite à trésors lorsque le parrain crie son nom. « Hm hm ? » Il n’écoute pas vraiment, se moque de cette voix sirupeuse à vomir. « Vous savez très bien que la mafia n’est pas destructible ! Ça ne vous avancera à rien ! Tuez nous aujourd’hui et d’autres prendront notre place. » Non ça c’est dans ton joli rêve, foi de Clown la pieuvre ne mettra plus une seule ventouse à New York. Rire cynique du balafré en réponse alors qu’il lève à hauteur de ses yeux une fiole contenant une poussière claire. Il a toujours voulu voir en live l’effet de ce truc, l’occasion est trop belle pour ne pas l’utiliser. « Ho, veuillez m’excuser, vous disiez ? » L’autre le fusille du regard, se tord le cou pour voir ce Clown de malheur choisir un type comme on choisit ses légumes sur un marché. Le poing du géant a imprimé une fleur sombre sur les côtes désormais brisées, le chat aussi porte des motifs du genre. La bête grogne, tire le mafieux par les cheveux et l’oblige à tourner la tête. « Dis-moi, tu as des proches dehors ? Où nous les avions tué au restaurant ? » Roucoule-t-il. En face, la tête maintenue serre les dents, avale difficilement. Il n’aura bientôt plus de salive. « J’ai … agrafé cinq noms. Vous les avez tous tué pendant la ... » Froncement du nez chez le monstre, il se fout de connaître la suite et ne laisse pas la phrase s’achever. La fiole se colle contre la bouche gercée et la voix rouillée grince de plus belle. « Tais-toi et avale ça. Ah mais, ce serait peut-être plus facile avec quelque chose à boire ? » Le type lève des yeux soudain brillants. C’est stupide mais il rêve d’un verre d’eau, même croupie depuis qu’ils sont coincés dans cette fournaise. Le Clown s’éloigne, l’Italien en profite pour s’asseoir et jeter un coup d’oeil à la petite bouteille. Sans doute de la drogue, un truc pour leur filer d’affreux cauchemars, il ne voit pas ce que ça pourrait être d’autre. Verre à la main, liquide translucide dedans et le Clown s’accroupit, désignant la poudre d’un mouvement de tête. Le mafieux vide le contenu dans sa bouche et saisit rapidement le verre tendu qu’il avale d’une seule traite. Sursaut, le récipient éclate au sol et l’autre tousse de plus belle. « Oh allons, le vinaigre ce n’est pas si mauvais. » Persifle le bourreau, un odieux rictus collé à sa face bicolore. Insulte latine crachée entre deux inspirations, ignorée et Jason se relève, empoignant le bras nu pour tirer le jouet du moment jusqu’à une chaise où il se trouve bientôt assis, les poignets accrochés au dossier par un serre-col. Un air de déjà-vu ? Tant mieux c’est le but. « Bien, et on reste sage. Pas de bruit et je ne te tuerai pas. »  

Pas directement … Bon, ça ne sera pas immédiat en revanche. Il faut s’occuper maintenant mais avant cela … Sautillant, le Clown colle le nez devant le thermostat et presse un bouton à plusieurs reprises. Il a promis l’Enfer, la chaleur sera terrible. Lecter lui même sent ses poumons souffrir et avec son titre de fumeur de longue date ça n’arrange rien. Pourtant ses sens altérés par les drogues lui donnent d’avantage l’impression de profiter d’un sauna. Ne manque que la jolie chambre dans un hôtel de luxe avec vue sur la mer et les plages de sables blancs. Accessoirement un verre de gin pour accompagner le tout, une autre clope aussi. Une carte postale digne du voyage paradisiaque en somme. Plus sérieusement tu te vois là dedans ? Non ! Et c’est d’autant plus tordant. Pouffant d’abord à cette réflexion, il finit par se plier en deux tant il rit, obligé de prendre appui sur l’établi le plus proche. Lorsqu’il cesse, c’est avec la sensation d’avoir avaler des braises et d’avoir sniffé du piment. Charmant, ça pique un peu toutefois, il aurait dû prendre du gin, vraiment. Mais bien sûr, un verre d’acide avec ça ? Il en serait bien capable … « Hm où en étais-je ? » Marmonne-t-il, le poing devant la bouche pour contenir la quinte de toux qui menace derrière sa cage thoracique. Ha oui, attacher tout ce beau monde.
Assommés autant par leurs blessures que par les températures qui grimpent encore, les poulpes protestent à peine et s’ils tentent, un coup de talon renforcé de fer les calme aussitôt. C’est menottés qu’ils finissent tous et comme à la fosse suspendus au plafond par des câbles ; seulement pour avoir ne serait-ce que la pointe des pieds au sol cette fois, ils devront subir la loi de la gravité qui -logiquement- leur déboîtera les épaules. Tout ici peut bouger, il suffit juste de savoir quel bouton presser, quel fil tirer. C’est un simple interrupteur qui vient de lever les crocs en hauteur et les premiers cris étranglés résonnent contre les murs quand les bras s’étirent au dessus des têtes. Ces messieurs sont de surcroît loin d’être sveltes pour la plupart et leur poids sera particulièrement lourd à porter. Sans vilain jeu de mots toujours.

« Rah mais taisez vous donc ! J’entends rien ! » Fulmine-t-il, abattant rudement le plat de la main sur le côté de la caisse avant de toiser les pendus de son œil le plus noir. Iris folles luisantes comme deux billes de verre, enragées face auxquelles les gémissements se taisent et les cris sont soudain ravalés. Envie de lui dire qu’il n’y a rien à entendre ici, même pas un fond de musique ! Au pire le grondement régulier de la machine et encore. Et fouillant à nouveaux dans le coffre, Lecter grommelle. « On peut pas monter le son pour des os qui craquent, alors la ferme. » Ce type est définitivement taré.
Rien ne lui fait très envie dans ses trouvailles pour le moment. Alors le Clown se redresse, fait le tour de la salle puis, levant le nez il observe longuement les câbles qui pendent et lui rappellent une énorme toile d’araignée. Une toile pleine de petits moucherons insignifiants et il est l’énorme bête à huit pattes qui les regardent s’engluer, pouffant des ricanements de hyène. Vissant une nouvelle cigarette noire à ses lèvres, il s’adosse au mur et divague sur cette charmante image, se moquant lorsqu’une première épaule cède, puis une autre … tien, des papillons ? Non, la drogue qui te déglingue la cervelle. Petits points noirs qui dansent, voltigent dans l’air sous les lampes écarlates et les ombres s’étendent, se racornissent créant d’étranges visages sur les panneaux métalliques. Quelques secondes, le balafré croit même apercevoir une arachnide famélique qui remonte, glisse en étendant ses longues pattes sur les Italiens comme la sorcière d’un certain conte le ferait, s’assurant que son repas est assez en chair pour satisfaire son appétit … Jette cette clope, tu dérailles. Mouais … Batterie électrique et pinces au loin, il se sent sourire.
« On va jouer à un jeu, messieurs. » Il va surtout jouer seul … et se jouer d’eux.

[…]

Langue pincée entre les lèvres, une longue aiguille entre deux doigts Lecter se concentre sur un point précis à atteindre. Ou totalement imprécis en réalité. Il voit double (ou triple) et ce n’est pas seulement dû à la drogue. Il crève de chaud et s’est même brûlé une main en allant la poser sur la petite vitre de la chaudière. De quoi lui faire oublier un moment l’envie de fumer des herbes folles. Une petite voix malicieuse a joué à cap ou pas cap de toucher … l’idiote ! Comme si le Clown était capable de discernement même en temps normal. Le vinyle a tout bonnement fondu sur sa paume. Il n’a pas enlevé le gant, la peau viendrait avec et il a besoin de ses mains pour travailler présentement. Ça démange un peu mais c’est supportable ; il a encore trouvé le moyen de rire à ce sujet d’ailleurs. Bref. La tige perce la peau, arrache un grognement furieux au parrain qui sursaute. « Arf ; raté. » « Soyez maudit Lec... » «  Oh ça va ! Je vous avais prévenu, c’est la première fois que je teste l’acupuncture ! Il faut bien s’entraîner, un peu de considération pour mes efforts espèce de céphalopode benthique ! » Le ventru écarquille les yeux. Mais d’où sort-il un terme pareil ? Il n’a tellement pas la tête du féru de lecture ou de science ce monstre de foire. Nouvelle aiguille tirée d’une boite et qu’il faut placer sur le corps déjà sévèrement piqueté de l’Italien. Certaines sont indolores, d’autres touchent directement des nerfs et les pincent, faisant bondir le corps attaché sur son chariot. Le menton appuyé dans le creux de sa main brûlée, Jason affiche une moue quasi dépitée. Le but est bien de toucher des zones sensibles, il pensait les avoir mémorisé dans un espèce de manuel mais son esprit est trop embrumé pour lui rendre une vision claire de ce souvenir. « Hey on ne s’endort pas derrière ! » Tendant le bras, il relance cinq secondes la batterie et les mafieux vibrent dans un parfait ensemble quand la décharge véhiculée par la toile de fer et les menottes les secoue. « Le premier qui pique du nez va électriser tout le monde ce sont les règles, alors on garde les yeux grands ouverts mes petits fruits de mer. Sinon je vais devoir vous découper les paupières ce qui tomberait mal … je suis très occupé. »

Pique et pique, encore, partout, il ne compte plus. La créature de cendres n’en a pas assez, elle voudrait transformer le parrain en véritable pelote dépingles, lui vriller les nerfs un par un jusqu’à lui figer le visage dans une grimace de douleur. Ses doigts errent, trouvent la boite vide. Quoi déjà ? Oeillade rapide sur le corps étendu ; en effet le voilà hérissé. Le temps passe réellement vite quand on torture. Tapotant ses lèvres du bout des doigts le balafré s’éloigne, retourne à la malle en quête d’une autre boite. « Vous avez des enfants ? » Lance-t-il, comme on claque une gifle au visage. L’autre cesse de respirer, souffle nerveusement par le nez et lâche d’une voix méprisante. « Oui, ce que vous n’aurez jamais. On évite autant que possible de laisser les tarés de votre espèce se reproduire. » La voix est plus pâteuse, elle racle dans la gorge mais conserve cet aspect mielleux. Jason laisse filer un rire clair puis revient à la hauteur de la pieuvre avec en main une paire de ciseaux et … une poupée ? « De jeunes enfants ? Sans doute oui. » Les battements furieux de son cœur résonnent jusque derrière ses tempes, un vertige l’agresse et la pièce tangue. « Je vais les trouver. » Le ton se fait léger, rêveur alors que le Clown se hisse sur le bord du large chariot, un pied rapidement posé de chaque côté des jambes étendues. La poupée pelucheuse est élimée, plus très propre d’avoir séjourné dans la boite mais le Clown se moque de son apparence. Elle n’est pas là pour un défilé de mode. « Personne n’aime être volé. Personne n’aime perdre ce à quoi il tient … Vous n’auriez pas dû. » Lugubre, ce monstre qui se penche sur le moustachu. Les lames de ciseaux claquent sous son nez, lui arrachent un frisson qui fait vibrer la moindre aiguille plantée. « Femme, enfants, maîtresses, vos proches … ils paieront pour votre geste. » La moustache vibre, on y arrive. Drape-toi donc dans ta prétention et ta fierté, les mains de cendres te laisseront plus nu qu’au jour de ta naissance tant elles te boufferont jusqu’à la moelle des os. « Tricher, subir une course poursuite, me refuser une alliance je peux le concevoir mais toucher à mon second ... » Les dents raclent les lèvres noires, un claquement de langue retenti. Et la figurine se retrouvent pressée entre des doigts soudainement raidis. « Vous n’en étiez pas digne. »

L’autre ouvre la bouche, transpirant à grosses gouttes, la respiration raccourcie mais une toux grasse lui fait tourner la tête autant qu’au balafré en direction de l’Italien qu’il avait attaché à sa chaise. Pour un peu il l’aurait bien oublié celui-là. Sourire mauvais qui s’étire, la créature penche la tête et attend. Le sang craché, les interrogations, un corps qui se tord sur son siège. « Poudre de verre. La mafia chinoise l’apprécie particulièrement … ça détruit le système digestif. Hémorragie interne blablabla … ça fonctionne bien. Un peu long à mon goût ceci dit. Je n’ai aucune patience. » A qui le dis-tu. Bon, un mort de plus et après ? Ha oui, le parrain pelote. « Pas digne … vous vous foutez de moi Lecter ? » Gronde la tête pensante, mâchoire crispée. « Vous tuez n’importe qui pour satisfaire je ne sais quel fantasme et vous me parlez de dignité ? » Tais toi donc, blasphémateur. Tu n’y entendras jamais rien, tu ne vois pas ! Le Clown secoue la tête, soupire et lentement les lames glissent sur le tissu, découpe la robe de tulle froissée. « Ce à quoi vous tenez le plus, je le prendrai. L’âge, la condition, qu’importe. Je vais l’arracher à son petit lit douillet … dans votre maison luxueuse, et ensuite ... » La découpe a fait une entaille sur le jouet, le rembourrage s’échappe. Du bout des doigts Jason vide la poupée et laisse tomber les petites pincées de ouate, agitant -en la tenant par un pied- l’enveloppe devenue molle. « Ensuite je la laisserai à ma horde ? Ils en feront un chiffon dans ce genre sans doute. Je leur laisse peu de temps pour s’amuser alors ils prendront ce qu’on leur donne … à moins que je m’en occupe personnellement … je l’allégerai des ses organes, oh et puis … » « Laissez ma fille en paix espèce de malade mental ! »
Silence. Un sourire agrandit et en face des yeux se révulsent d’horreur. Entendez-vous ? Le bruit d’un esprit qui se brise, voyez-vous les lèvres qui tremblent et le voile qui tombe, brouillant un regard ? Le Clown se redresse, glisse du chariot et récupère une cagoule en latex. « C’est connu que voulez-vous, les monstres mangent les enfants. » Tête couverte de sa prison sous laquelle les aiguilles s’enfoncent, se tordent en soulevant une volée d’insultes incompréhensibles. Ferme donc cette vilaine bouche maintenant, jusqu’à nouvel ordre. Les Monstres n’ont pas de faiblesses, seulement des forces. La pieuvre ne peut plus en dire autant.

[…]

Il flotte dans l’air une vilaine odeur de chair grillée, de rouille et de fumée. Odeur épaissie par la chaleur, immonde mais qui le laisse de marbre. Enfin de marbre, il s’est amusé. Plus âme consciente sinon la sienne, ils sont en train de se dessécher et les volts qu’ils ont reçu -entre deux glissades d’une lame de rasoir- les laissent tous inertes au bout de leur crochet. La moitié de ces types n’est pas loin de passer l’arme à gauche et les yeux noirs à demi clos pourraient pratiquement voir -nouvelle cigarette aidant- la faucheuse tourner autour des corps, prête à abattre sa faux tordue sur les nuques. Il s’est laissé choir sur une chaise, la poitrine appuyée contre le dossier et une jambe de chaque côté de l’assise. Il faut sortir Jason … Tu va finir comme eux. La gorgone éclate d’un rire mélodieux. Et alors ? Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse non ? Le Serpent siffle, s’insurge. Il ne doit pas mourir ailleurs que sous les pattes du chat.
Le molosse aboie de l’autre côté, Lecter l’entend. Puis Alonso qui hurle de plus belle. Presque deux heures qu’il est là dedans … quoi, déjà ? Ça passe trop vite. Songe-t-il, croisant les bras sur le dossier pour y appuyer son front ensuite. Sors ou je défonce cette foutue porte au bazooka. C’est cela fais donc. Non mais ça ne va pas ? Oh silence ! On s’en fiche, il n’osera jamais. T’es sûr de ça ? Pas tant ; mais on prend le risque.
Un œil sur la clope ébène, elle n’a pas l’effet le plus reluisant sur ses déviances dis donc. De manière on ne peu plus métaphorique, c’est comme voir ses vices soudain dotés de la parole, chacun cherchant à dominer l’autre. Nouvelle bouffée avalée ; au point où il en est ça ne changera plus grand chose. Nouveaux aboiements, plus rapprochés, plus agressifs et des grognements … la bête va bondir sur quelqu’un.  

C’est la pagaille très cher, il faut retourner gérer ta marmaille et tes monstres. La cendre grogne son indignation, mais il est largement l’heure. Tu as eu ta dose de sang et de torture, charogne. Le Clown se lève, sent ses articulations craquer au moindre mouvement. L’atmosphère danse, le sol à l’air incliné. Avance, sors maintenant. Il t’attend, tu as promis. Et dépassé l’heure. Il comprendra, c’est Boogie …
Poussant un long soupir, Lecter s’écroule sur la porte, enfonce une suite de touches pour déverrouiller les serrures et doit fournir un réel effort pour tirer le battant blindé qui semble peser une tonne. Le contraste de température avec l’extérieur et le changement de lumière lui soulève l’estomac, l’étrangle mais Jason sort en lâchant un « au pied » assez fort pour rappeler la bête prête à se jeter sur tout ce qui tenterait une approche. « Putain Alonso ... » Siffle-t-il, la voix crissante. « Je sais pas ce qui me retient … de te trucider sur le champ. » Probablement parce que tu es drogué jusqu’à l’os et que tu ne tueras pas le Cerbère de ta clique. C’est une possibilité. L’air parait trop froid, lui déchire les bronches à chaque inspiration et la cigarette finie écrasée sous son pied. Il tousse trop pour pouvoir la terminer. S’il ne se retenait pas Jason retournerait s’enfermer dans son décor tant le repaire est glacé en comparaison. La raideur s’empare de ses muscles, tire nerfs et tendons. C’est fini ; pour maintenant en tout cas. « Puisque tu m’as ennuyé, sors les survivants histoire qu’ils refroidissent. » Lâche-t-il, forçant ses jambes à la marche. Il doit être à la limite de la déshydratation après ça. Devant lui l’escalier ; des marches qui se déforment, ressemblent à des rubans qui ondulent sur l’eau. Allez va et vite, tu as promis. En espérant que cette grande gueule n’ait pas dérangé le sommeil du Croque Mitaine car sinon il devra en répondre.

Abandonnant -après une caresse- son animal avec le reste de la meute Lecter marche jusqu’à la porte, pose la main sur la poignée et n’attend pas d’invitation pour retrouver les appartements du Chat. « Me revoilà. » Siffle le Serpent d’un ton traînant, vague et éraillé. Trois enjambées et il s’écroule à côté du lit, posant aussitôt la joue contre les draps. Long soupir poussé du bout des lèvres, un rien douloureux. Le Clown se sent fracassé, épuisé et c’est d’un œil morne qu’il avise sa main brûlée avant de hausser les épaules. « Tu as dormi un peu ? Ou je dois redescendre arracher la langue d’Alonso ? » Le suicidaire se fout trop de lui même, il se moque de l’état dans lequel il revient. Tant qu’il tient parole … Revenir débarrassé des cendres. Chose faite … le spectre est resté à la fournaise, c’est la sa vraie place.
Loin du monde en bleu et noir.            
 

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
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CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 29 Oct - 11:53



A l'étage du dessous, Alonso semble s'être résigné. Terminées les menaces de mort, les vociférations mais les coups redoublés continuent, assourdis, presque lointains. Dans un demi-sommeil, le Croque-Mitaine se dit qu'il faut vraiment être stupide de continuer de marteler une porte qui, de toutes façons, ne s'ouvrira que par l'intervention de Jason. Si ce dernier a décrété que personne ne le suivrait, personne ne pourra le rejoindre ou forcer le passage. Es-tu sûr qu'il s'agit de coups? Ca ne peut être que cela. A moins...à moins que...? Lèvres serrées, Boogie laisse s'échapper un grognement. La chaudière, l'espèce de monstre de métal que Jason avait fait des pieds et des mains pour obtenir et que Alonso, comme un bagnard de Cayenne, avait du amener dans l'antre du Clown pièce monumentale par pièce monumentale. Engin énorme dont le seul but était de déclencher une fournaise infernale. De la pieuvre rôtie, voilà en qu'il va en faire. Et tu sais que c'est une manipulation dangereuse, n'est-ce-pas? Que cet engin peut réellement déclencher une sorte de combustion spontanée? Oui, il le sait. Mais les monstres ne meurent pas et s'il y a bien une chose qui n'aura pas Jason, ce sont bien les flammes. Il ne les connait que trop bien pour se laisser embraser. Si les monstres du Sud aiment à transcender l'état mortel d'une proie, ils savent se hisser bien au-delà de leur propre enveloppe de chair devenant des symboles, flirtant avec la transe d'un possédé. Inconscient, nihiliste, suicidaire, le Clown l'est, le monstre de cendres bien plus. Mais il a promis de revenir. Il reviendra. Confiance aveugle du Chat envers le Reptile, la Bête a foi mais l'homme ne peut s'empêcher de serrer le bras au-dessus de l'échine du chien. Le martèlement se poursuit et se poursuivra jusqu'à ce qu'on ordonne à la chaudière de s'endormir. En attendant, il n'y a rien à faire. Dors Boogie.

La porte s'ouvre et c'est une silhouette fumante qui s'avance. Sourie imaculé sur une face carbonisée, chairs racornies, noirâtres et la chose réduit la distaznce jusqu'à lui.
"Alors croque-Mitaine? Tu t'attendais à un truc pareil?" Se hissant sur un coude, le Croque-Mitaine tourne ses iris pâles dans la direction de cette voix qui n'a fait que le harceler pendant des heures. Un mégot de cigare entre les lèvres, bras croisés sur sa poitrine, Mancini observe le cadavre brûlé animé qui s'effondre au sol. "Je t'avais dit qu'on gagnerait. On gagne à chaque fois même si cela sous-entend de nous détruire en même temps. Finalement, on est pas si différent, hm?" La silhouette de l'italien s'accroupit auprès du cadavre dont il empoigne une maigre touffe de cheveux vaguement verdâtres. "Cramé. Aussi fondu à l'extérieur qu'à l'intérieur. C'est ça que tu vas récupérer dans une heure, Croque-Mitaine. Un Clown crevé. T'aurais du me donner ce que je voulais." Les yeux noirs du mafieux se lèvent sur Boogie. "C'était pas grand chose au final. Même feint, je le prenais. Mais nooon. Môssieur a fait le fier, le glaçon. Et voilà ce que tu récoltes. L'anéantissement de ton putain de créateur." C'est donc tout ce que tu as trouvé pour troubler mon sommeil? Faire ressurgir ce qui s'apparente le plus à un traumatisme pour moi et jouer avec. Bon sang que c'est mauvais, petite conscience stupide et inepte. Il lève ses deux bras indemnes. La Bête n'est pas dupe, elle est en plein cauchemar. Illusions oniriques d'un esprit ébranlé nourri par le sang qui suinte d'un ego et d'un complexe de supériorité mis à mal. Résolument, Boogie ferme les yeux, ignorant ce qu'il se passe devant lui. Mancini est au frais. Le spectre de cendres à l'oeuvre. Et il dort. Va-t-en. Tu n'as rien à faire ici.

Paupières closes, le Croque-Mitaine sent le chien se dresser et quitter le lit d'un bond. Cliquetis des griffes sur le sol jusqu'à la porte devant laquelle il se met à grogner doucement. La poignée tourne et la lumière de l'entrepôt teinte tout en rouge derrière les yeux fermés. "Me revoilà", voix familière quoique lasse et un peu éraillée qui lui parvient à quelques mètres de lui. Boogie se contente d'esquisser un demi-sourire. Des pas s'approchent de lui, crissement lorsque Jason s'agenouille face à lui. Souffle chaud qui lui effleure le visage alors qu'une main rêche se pose sur son front. La Bête de soie ouvre enfin les yeux et son sang se fige dans ses veines remplacé par un fluide glacial qui entrave le moindre de ses gestes. Pas de regard sombre devant lui. Pas de masque de fard noir et blanc. C'est le faciès grimaçant d'un visage écorché qui le fixe, abysses presque navrées et sourire tout en molaires dépourvu de lèvres. T'as pas fait ça, foutu cinglé... Soupir du Clown sans traits qui secoue doucement la tête. "Lorsqu'ils ont mentionné le fait que mon visage ne m'appartenait plus depuis la trattoria, j'ai pas pu m'en empêcher..." T'as pas fait ça. Les doigts posés sur le front du Croque-Mitaine le quittent et les yeux sombres se baissent sur ses paumes. "J'ai pas pu m'en empêcher."

Les mots résonnent encore à ses oreilles et le masque grimaçant est toujours collé à ses rétines lorsque Boogie ouvre brusquement les yeux. La porte de ses quartiers est toujours close, le chien roulé en boule contre ses jambes, une odeur de tabac froid flotte encore dans l'air et sa main est crispée sur le manche du couteau sous son oreiller. Petit-à-petit, le stress du cauchemar se dissipe, détendant les muscles noués du fauve qui soupire longuement et bruyamment. Roulant sur le dos, le Croque-Mitaine se passe la main sur les yeux avant de glisser les doigts dans ses cheveux sombres. Mais le mal est fait. Le monde onirique a planté la graine de l'inquiétude. Le martèlement de la chaudière est encore audible à l'étage du dessous. Depuis combien de temps tourne-t-elle? Aucun repère chronologique dans sa chambre et il ne peut se baser sur son horloge interne complètement faussée. Baissant le bras, Boogie tend les doigts vers la tête du chien. Est-ce-qu'il doit descendre pour s'enquérir des nouvelles? Le meute postée devant sa porte ou en bas de l'escalier métallique empêche quiconque de monter. Rampant jusqu'à lui, le chien au regard vairon cale sa truffe sèche sous son menton avant de sauter du lit pour filer jusqu'à la porte. Comme il déteste cette impression de déjà-vu...la poignée qui tourne, la porte qui s'ouvre lentement sur l'ombre de Jason. Réplique identique à celle du rêve, prononcée d'une façon presque identique. On rejoue la même scène? Encore? Son subconscient n'en a pas eu assez? Alors que la silhouette s'avance d'un pas traînant, ce n'est pas un crâne au visage grimaçant et écorché qui lui apparaît mais un visage infiniment las. Repoussant les draps, Boogie se redresse lorsque Jason s'écroule à côté du lit. Les yeux pâles se posent sur la main brûlée. Le vinyle fondu sur la peau, il ne lui avait encore jamais fait. Etirant le bras vers la bouteille d'eau laissée à côté des analgésiques sur un chevet, il la tend à Jason. Entier mais pas indemne. dit-il d'un ton légèrement désapprobateur mais c'est préférable à un écorché de film d'horreur ou à un cadavre fumant, non? D'un claquement de doigts, il ordonne au chien de rester près de la porte. Quittant sa couche, il se penche sur le Clown gardant pour lui un sermon oiseux qui n'a pas lieu d'être. C'est en connaissance de cause qu'il a abandonné Jason aux griffes de son démon. Abandonné, c'est le terme. Et pour répondre à tes deux questions, je dirais "oui plus ou moins" pour la première...et "non, ce n'est pas la peine", pour la seconde. dit-il doucement avant de se glisser dans son dos éloignant d'un revers de la main les hurlements de son propre corps qui n'en peut décidément plus. Même avec la langue arrachée, Alonso beuglerait toujours, ça sera juste plus incompréhensible que d'ordinaire. Le Chat glisse un bras autour du Clown, l'attirant contre lui, main posée sur la clavicule gravée dans un bâtiment hanté où des ombres noires se croisaient en fauchant des vies comme on moissonne du blé. Odeur de sang et de carnage, de flammes et de mort qui nimbe le Reptile comme une aura malfaisante, si la Faucheuse avait un parfum, ce serait celui-ci. Souffle du fauve qui parcourt l'épaule, le cou jusqu'à ce que ses lèvres effleurent une oreille où coule un ronronnement suave plein de malignité. Ont-ils soufferts? Ont-ils suppliés pour leurs vies, pleurés de douleur, gémis comme des animaux à l'abattoir? énumère-t-il, les yeux mi-clos. Sa main quitte la clavicule pour caresser du bout de l'index la gorge du Clown. As-tu égorgé la moindre rébellion, étouffé le plus discret sentiment de fierté, piétiné leur orgueil? Desserrant son étreinte, Boogie s'écarte de Jason avant de s'asseoir au bord du lit. Passant la main sur le visage fardé, il baisse les yeux sur le maquillage gris qu'il étale au bout de ses doigts. Plus de cendres mais toujours cette mine sombre. Et bien, ils ont l'air fringuant les deux monstres du Sud avec leurs carcasses fourbues, brisées, leurs traits tirés et leurs nerfs qui le insultent à chaque geste esquissé. Le bleu croise le noir. Viens... souffle-t-il en lui tendant sa main valide. Allons te débarrasser des dernières stigmates de ces affreuses heures. Que l'on puisse retrouver notre petit monde malade.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 29 Oct - 12:55

Il va finir par l’étrangler un jour. Clown de malheur ! Comme s’ils n’en avaient pas tous assez vu cette nuit, pas assez enduré voilà que Lecter rajoute un autre délire à une liste déjà trop longue. Pas moyen d’avancer, de faire bouger le molosse au risque d’y perdre une main et si par malheur on touchait à la bête pour tenter d’enfoncer la porte, la colère de Jason serait à la hauteur de la faute. On ne touche pas les bêtes du Clown qu’elle aient deux jambes, quatre pattes ou plus il ne le permet pas. L’animal se couche, tête parfaitement droite et oreilles levées, prêt à bondir au moindre mouvement suspect. Et ce grondement qui n’arrête plus … le Cubain imagine déjà le pire.
Zachary répond qu’il ne partira pas, il reste comme les autres même s’ils ne savent rien de ce qui pousse le géant à s’inquiéter, à hurler contre leur patron. Quel genre de recrue serait-il ? Sans doute une recrue intelligente ? Qui n’a pas envie de voir, de savoir. Assis, le Cubain ne sait pas réellement ce qu’il devrait faire. Aller chercher Boogie alors que la meute le garde bien au chaud là haut ? Et puis qu’y fera-t-il ? A tout les coups Jason s’est arrangé pour lui faire promettre de rester au lit, disant qu’il reviendrait … il n’aura pas précisé dans quel état. Ils risquent de ramasser une momie dont l’hilarité sera figée à jamais sur la face. Parce que oui il rit, pas qu’un peu. Voix abominable, qui les avait déjà perturbé au restaurant et qui recommence ici seule mais on l’entend très bien. Les cris sont accessoires, on s’en moque terriblement. Les hommes ont l’habitude, mais ce qui s’amuse là dedans ce n’est pas vraiment leur maître. Une heure, c’est tout ce qu’il laissera au Clown, et s’il n’est pas sorti d’ici là c’est à coup de bazooka que la porte sera défoncée. Idée qui semble contrarier Gaunt, pas de grande joie comme chez la pieuvre à l’idée d’utiliser son nouveau jouet. « Si j’avais un autre moyen que ça ... » Soupire Cimarro, massant ses paupières. Ce qui se passe là dedans, faut-il l’expliquer ? C’est à la limite d’être viable et ça ne peut sortir que d’un cerveau dérangé.

« Avant on pouvait intervenir mais depuis qu’il a été dérangé à cause d’une panne il a tout rendu indépendant. Tout ce qui fonctionne là-dedans ne se gère plus que de l’intérieur. » Alonso reprend sa bouteille, la vide et souffle longuement. Il se rappelle trop bien la dernière fois, une coupure de courant, un type qui avait voulu prouver qu’il était capable de s’y retrouver dans les branchements tordus du Clown. Il était mort -comme beaucoup d’autres- et Jason avait revu toute son installation. La nuit, lorsqu’il était parmi les rares éveillés et c’était d’ailleurs tard que Cimarro avait été réquisitionné pour bouger les morceaux de ferraille composant cette chose. Ce qui se passe là dedans maintenant … « Je peux pas utiliser un autre mot, c’est juste ça. Il les fait cuire. Cette pièce elle était là bien avant Boogie et moi, ça fait plus de dix ans qu’il la modifie et sa dernière lubie, c’est de pouvoir en changer la température. Il va faire plus chaud là dedans qu’en plein désert. » S’il n’y avait que la pieuvre ce serait sans importance mais Lecter est dedans avec. Et si seulement ce cinglé n’était pas aussi prévoyant, si seulement il n’aimait pas tant les pièges et les extrêmes en chaque chose peut-être que le Cubain dormirait sur ses deux oreilles mais non, bien sûr.

Une heure … tu la passeras et tu le sais grand idiot. Tu la passeras parce que tu ne veux pas le contrarier, tu ne veux pas fâcher la bête qu’on a déjà trop secoué cette nuit. Tu attendras, cinq minutes puis dix, quinze puis quarante parce que tu n’oses pas. As-tu peur Cerbère, de cette créature grise et terne qui se venge là-bas ? Oui … réellement oui. Pas peur pour lui même, Alonso n’a pas grand respect pour sa vie, il juge avoir de la chance, il a fait beaucoup et s’en est plutôt bien tiré. C’est pour le Clown qu’il sent ses mains se crisper sur son jean, ses muscles se contracter à chaque nouveau souffle grondant de la chaudière. Tu es tellement suicidaire Jason, tu crèverais là sans mal ni douleur mais lui ? Par l’Enfer pense à lui ! Tu n’es pas allé le chercher, l’arracher des tentacules pour claquer entre quatre murs et l’abandonner ! Tout ça, Cimarro ne pourra même pas le dire, tout finirait dans l’oreille d’un sourd qui n’écoute rien sinon lui même, parfois la voix de son second et encore, si elle ne lui dit pas non. Je veux je prends, je décide et je fais, ça fonctionne comme ça et personne n’y peut rien. Ils pourraient être cent ou mille face au Clown, il camperait sur ses décisions. « T’as raison … c’est franchement pas une bonne idée le bazooka. Mais on a rien d’autre. » Rien du tout même. « Tant qu’on entendra rire ou hurler c’est qu’il est vivant. Quand ça s’arrêtera … on avisera. » Mais quand ? Telle est la question.

[…]

Il a attendu, a dépassé l’heure annoncée pensant « encore cinq minutes » … voilà deux heures presque et depuis dix minutes plus un bruit dans la salle. On entend plus rien, les rires se sont arrêtés et plus un cri. Cimarro se lève, il n’en peut plus de décompter. « Allez ça suffit maintenant ! » Pas qu’il veuille mettre le Clown en rogne mais ce type se fout tellement de tout ce qui l’entoure et surtout de sa propre peau qu’il faut parfois le secouer et le ramener -autant que possible c’est à dire très peu- à la raison. Il approche, le molosse se lève et montre les dents ; il faudra qu’ils aient une discussion à ce sujet tout de même. Cet animal n’a qu’un maître, c’est loin d’être pratique quand le dit maître est absent ou mal disposé …

Face à la porte le géant doit hurler pour couvrir le bruit de fond et espérer qu’on l’entende malgré des murs particulièrement épais. Que son patron sorte sans quoi il défoncera l’entrée au bazooka ; menace vaine mais le doute est permis chez les monstres. Ils sont prêts à beaucoup de choses surtout les pires et plutôt que ramasser un cadavre, c’est largement préférable ! Un pas de plus, le chien aboie et c’est loin d’être un signe de contentement, il va finir par lui sauter à la gorge …
Il n’y croyait vraiment plus mais enfin le battant bouge, une silhouette avance et avec elle une vague de chaleur lourde d’un parfum bien connu de chair cuite. Le géant fronce le nez, fait abstraction de ça pour se concentrer sur Lecter qui vient de jeter sa cigarette … noire. Il soupire ; l’autre est drogué et mieux vaut ne pas lui demander ce qu’il voit dans l’immédiat ça doit être tout sauf joli. Comme s’il en avait besoin, avec tout ce qui lui passe par la tête en temps normal pas besoin d’en rajouter si ? Il faut croire que si. Ce qui le retient de le trucider ? Pas grand chose, un coup de fatigue au mieux ? Le Cubain hausse doucement les épaules et évite de bouger lorsque Lecter avance, lui annonce qu’il doit aller faire le tri des survivants en guise de punition … magnifique tien !

Le Clown s’en va, rejoint les quartiers du Croque Mitaine et enfin on souffle. « Ceux qui veulent, allez dormir un peu, détendez vous ça risque d’être sportif demain. » La horde se remet en mouvement, peu rejoignent le dortoir et ça n’a rien d’étonnant. Avec le stress il sera chanceux celui qui saura fermer l’oeil pour dormir du sommeil du juste. La salle est ouverte, gueule béante éclairée au rouge et il faut y aller maintenant pour récupérer les tentacules encore vivantes afin qu’elles respirent un coup. Jeter les morts à la benne aussi, un travail tout sauf sympathique. « Tu voulais savoir ce qui se passait, tu peux jeter un coup d’oeil si ça te tente Zach’. » Profonde inspiration et le Cubain avance, plisse les yeux pour se repérer le temps que ses yeux s’habituent à l’obscurité et avançant de quelques mètres, il jette un œil peu appréciateur aux corps pendus ainsi qu’au sol que le sang étalé rend collant. Après quelques minutes d’observation, Cimarro tombe enfin sur le thermostat et les commandes de la chaudière qu’il peut désormais éteindre. Vlad le rejoint, ils ne seront pas trop de deux pour décrocher les mafieux. « On sort le chariot en premier. » Annonce le géant sans avoir besoin de préciser pourquoi. La main baguée est visible, celle du parrain et sa poitrine se soulève à peine. Roues débloquées et le Russe pousse le brancard jusqu’à l’intérieur de l’entrepôt, suivit d’Alonso qui traîne deux hommes décrochés. À peine vivants, pas dit qu’ils survivent plus de dix minutes vu leur état. Il en reste encore, ce défilé des horreurs n’est pas terminé et cette chaleur qui tarde à se dissiper est écoeurante. Un homme gît, tête perforé au … harpon ? Le Cubain soupire, se penche pour saisir le cadavre par le poignet et se dirige vers le fond de la pièce pour ouvrir la porte arrière. Celle menant à la benne. À peine les pieds dehors, aucune cérémonie n’est de mise pour balancer le premier mort avec les restes de beaucoup d’autres. Le froid ne saurait cacher l’odeur de chair pourrissante qui remonte de ce cercueil géant mais c’est à se demander si elle ne vaut pas mieux que cette pestilence d’enfer qui règne dans la salle de torture … « Zach’ ! » Appelle le Cubain d’une voix neutre au possible, sans émotion et désignant la benne d’un geste vague de la main. « Les cadavres vont là. » Ici tout le monde le sait, le ripou est une nouvelle recrue, autant qu’il sache comment fonctionne ce monde … même si pour le coup ça a franchement des allures de formation en accéléré.    
  
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 30 Oct - 15:15



Pas que l'idée d'utiliser de nouveau le bazooka le dérange mais s'il pouvait éviter d'être pulvérisé en même temps, ça serait vraiment pas mal. Quand à l'utilisation d'un moyen détourné, Zachary en énumère quelques uns mais son rôle s'arrêtera là. Il est le nouveau, il a pas très envie de se mettre à dos, pour une unique et dernière fois, le clown en désobéissant à un ordre aussi simple que "me dérangez pas".
A part le cinglé qui s'est enfermé, personne ne peut agir sur la porte. Cimarro lui assure qu'il a suffit d'une panne, d'un dérangement intempestif pour que Lecter réagisse en conséquence. Dorénavant, tout le système électrique de cette pièce se trouve dans la pièce elle-même. Zachary abandonne l'idée d'agir depuis l'extérieur, le service déminage du commissariat s'arrache les cheveux sur les résidus des bombes du Clown. Sauter du sommet d'un gratte-ciel en agitant frénétiquement les bras pour voler a plus de chance de réussir que shunter un système élaboré par le cerveau malade de Lecter. Alors La coupure générale n'aura pour seul effet que de les plonger dans le noir, empirant leur situation actuelle. Car qui a envie de retrouver dans l'obscurité avec ce rire assourdi de sauvage qui leur parvient? Certainement pas Gaunt. Ce son...bordel, ce son. Un adulte - même frappadingue comme lui - ne devrait pas flipper à l'idée de finir dans les ténèbres avec cette bande sonore. Et pourtant, il a l'impression d'avoir autant de cran que le gamin terré dans le fond de son pieu, les couvertures remontées jusqu'aux yeux, ni bras ni jambe ne dépassant du matelas et le regard rivé sur la porte de placard. Il en oublierait presque de vouloir savoir ce qu'il peut bien se passer à l'intérieur. Cuire, voilà la fonction principale de cette pièce quelle qu'elle soit et quelle que soit son aspect. Moduler la température d'un extrême à l'autre jusqu'à en faire crever ses occupants. Dix années que Lecter y bosse...et ben, on ne pourra plus dire devant lui que le Clown est versatile et a autant de concentration qu'un labrador de 8 semaines. Ca a l'air de te contrarier grandement qu'il soit à l'intérieur. Il serait capable de pas en sortir? L'oeillade lasse que lui adresse Alonso se passe de toute parole. Ouais. Le Clown serait capable de claquer en même temps que les macaronis. Anarchique, chaotique et nihiliste. Après avoir emmené toute sa clique au casse-pipe pour récupérer son Précieux, il pèterait allègrement la sienne comme ça, sur un coup de sang ou de folie. Ca doit pas être de tout repos de vivre aux côtés d'un gars pareil.
Ils n'ont aucun moyen pour sortir Lecter de son trou. Aucune solution et rien d'autre à faire qu'attendre. Attendre silencieusement avec ce rire de dément. Comme le dit Cimarro, tant qu'on l'entend, c'est que le Clown est vivant. Façon de voir les choses, Zach se masse la nuque en soupirant. Une heure à patienter avec pour tout fond sonore un massacre et ce crissement d'ongles sur un tableau noir. Fermant les yeux, il prend une profonde inspiration. Et dans l'éventualité où le silence se ferait, ils aviseront. Est-ce-qu'on s'habitue à cette agression auditive au bout d'une heure?

[...]

Non. Au bout d'une heure, on ne s'y habitue pas. Même au bout de deux. Cimarro a revu ses prévisions temporelles à la hausse laissant filer les quarts d'heure supplémentaires avec un mélange de colère, de résignation et d'inquiétude au visage. Gaunt a rapidement renoncé à interroger le Cubain une fois la première heure passée. Premier surpris lorsqu'il s'en rend compte, le flic est resté silencieux et bien trop calme durant les plus de soixante minutes qu'ils auraient du passer à réagir. Il va avoir besoin de quelque chose de balaise pour virer ce rire de ses oreilles, s'endormir avec la musique poussée à fond dans des écouteurs ne sera pas suffisant. Et encore, ça c'est dans l'éventualité où il pourrait dormir. Bien qu'il soit en pleine descente depuis un bout de temps, Gaunt n'a nulle envie de repartir dans le monde de la poudre pour se déclencher un bad trip. L'atmosphère est lourde, le climat écrasant et lire sur les visages de gibiers de potence pareils des expressions effrayées difficilement masquées n'aidera nullement à se sentir euphorique. Cela fait d'interminables minutes qu'un silence de mort est tombé sur l'entrepôt et le contraste est loin de mettre à l'aise. Gaunt fume cigarette sur cigarette, piochant autant dans son paquet que des mains providentielles qui lui en tendent une. Personne ne bronche et tout le monde attend un signe, n'importe lequel. Brave petit troupeau qui ne sait plus où aller quand le berger n'est plus là. Regard rivé sur le Cubain, Zach' arque un sourcil l'air de demander silencieusement "et maintenant?" Les yeux sombres du titan se lèvent soudain sur la porte close et excédé, il abandonne son siège.

Pas de lance-roquette, ni de débauche d'effets spéciaux, c'est à la voix que Cimarro essaie de communiquer avec le monstre enfermé. Plus il s'approche de la porte, plus l'horrible cabot posté juste devant adopte une position d'attaque que Gaunt ne connaît que trop bien. Encore un pas et l'animal n'hésitera pas à obéir à son seul maître, quitte à faire des tacos du Cubain. Lentement, Zachary se relève et une série de clic résonne dans le hangar. Le battant de la porte massive bouge enfin et c'est accompagné d'un souffle infernal que le monstre réapparaît. L'odeur de champ de bataille précède Lecter qui rappelle d'une voix sèche le molosse. Les yeux pers suivent l'ennemi public numéro un bien moins fringuant qu'en début de soirée - survivre à une explosion et à un four, ça fatigue son homme quand même - et lorsque les ordres tombent, personne ne moufte. Cimarro échappe à l'exécution mais il a tout intérêt à bouger ses fesses pour nettoyer derrière le Clown et vu la tronche de ce dernier, ça promet d'être pas joli-joli à voir. Sortir les survivants, s'il y en a. Et ces derniers préfèreraient certainement être raides et froids. Sans un mot de plus, Lecter monte à l'étage laissant sa troupe infernale qui peut enfin se détendre et pousser un silencieux mais unanime soupir.

Cimarro congédie la horde, qu'ils aillent roupiller s'ils y parviennent ou fassent ce que bon leur semble. Demain est un autre jour et il se lèvera sur une flopée de nouveaux ordres. Autour de Zachary, les hommes se mettent en marche, se dispersant dans le hangar, quelques uns restent aux abords de la salle du carnage agités par la même curiosité malsaine et morbide que Gaunt. Aucune fidélité ne justifie de devoir se taper le tri entre les macchabées et les moribonds. Il était curieux de savoir ce qu'il se passait derrière la porte close, veut-il toujours en prendre connaissance? Pas sûr maintenant qu'il se trouve devant le fait accompli. Retirant sa veste et la jetant sur la chaise sur laquelle le Cubain s'était posé en statue d'airain, Zachary avance à pas lents jusqu'au battant béant répandant toujours une odeur de sang chaud, de sueur dans un semblant de brume rougeâtre. Allons-y, il va pas rester planté là comme un mec qui hésite. Des scènes de crime dégueulasses, il en a déjà vu des dizaines et des dizaines, la viande froide ne le rebute pas. Ce n'est pas pour rien que plus personne ne veut parier avec lui sur qui rendra son petit-déjeuner le premier quand il part sur les lieux d'un meurtre.
Depuis l'intérieur et après avoir fait cessé le grondement de la chaudière Cimarro le hèle alors que le ninja de deux mètres passe devant lui en poussant un brancard sur lequel est sanglé le Patrono. Remontant les quatre lignes rouges qui se déroulent derrière le chariot, Gaunt entre enfin sur les lieux du carnage. La teinte écarlate de la lumière pourrait tromper la vue mais le sol collant et poisseux, et les traînées brillantes qui mouchettent les murs ne leurrent pas un flic formé à les distinguer. Un abattoir à l'ancienne serait plus propre et plus hygiénique que cette scène grandquignolesque. Pour sûr, il aurait gagné un max de biftons s'il était entouré des petits jeunes idéalistes qui ont rejoint les rangs de la police. La chaleur est à peine tolérable et c'est le fumet de boucherie qui colle aux narines qui est le plus dérangeant. Le regard pers file d'un coin à l'autre, s'arrêtant sur des corps dont les blessures ne peuvent présager une survie. Voix de stentor qui l'appelle de nouveau et Gaunt se dirige vers Cimarro qui lui indique une porte ouverte vers l'extérieur. Les cadavres finissent là-bas. Croyant bénéficier d'une rafale d'air frais, Zachary s'approche de la porte mais déchante aussitôt. Un coup d'oeil en contrebas et il recule d'un pas. Une benne à charogne où, couche après couche, pourrissent à l'air libre les chieurs, les traîtres, les victimes. Doit bien y avoir les propriétaires d'une dizaine de visages épinglés sur le tableau "disparus" du commissariat, là-dedans. Quand faut y aller, faut y aller. Je vire les macchabées. Prenez les survivants ou ce qu'il en reste. Et Gaunt s'attelle à cette drôle de tâche, hélant de temps en temps les deux géants pour dégager un gugusse respirant à peine. Et les futurs légumes? J'en fais quoi? demande-t-il les poings sur les hanches en indiquant du pouce un corps, yeux grands ouverts mais absolument inerte, à ses pieds. Je le jette avec les morts? Je veux dire avec deux jambes pétées, il risque pas de se barrer. Et il me semble parti bien trop loin pour revenir celui-ci.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 30 Oct - 18:30

Enfin éloigné le spectre et sa voix tordue, son besoin de morts en masse, son besoin d’écraser et de détruire. Le voilà rassasié, qu’il digère son buffet d’horreurs et rende le Serpent au Chat. Serpent revenu aussi épuisé que s’il avait veillé trois jours, qui s’écroule et peine à retrouver le contrôle de son corps. Entier mais pas indemne non, c’était le risque à jouer avec le feu mais les monstres ne meurent pas, ils marchent sur les flammes pas vrai ? Tentant un demi sourire, le Clown récupère la bouteille d’eau et grimace à la première gorgée avalée. Vague impression de sentir des clous lui déchirer la gorge, il se force pour la deuxième, la troisième et la sensation reste la même. Ainsi le Croque Mitaine a plus ou moins dormi … plus ou moins ? Des mauvais rêves peut-être ? De sales visions … c’est compréhensible. Le balafré hoche la tête, il comprend quant à la suite, nul besoin d’aller trancher la langue du Cubain, il trouverait le moyen de crier encore. Ce n’est pas faux ça, et puis autant qu’il continue à parler, il a trop de relations et doit les gérer. Les informateurs à écouter, ce n’est pas du goût de Jason qui estime avoir bien autre chose à penser et à faire. Le fauve s’est glisse dans son dos, l’attire et pose la main sur la clavicule gravée. Lecter couvre les doigts des siens, ferme lentement les yeux à l’écoute de cette voix ronronnante, suave qu’il a craint de ne plus entendre. C’était aussi fin qu’un filet de poussière, cette peur de retrouver le Croque Mitaine froid, inerte au sous sol et peut-être que le Clown n’avouera jamais la chose. De question en question le fauve se renseigne sur le sort des coupables, ravivant des images en rouge et noir derrière les paupières closes. Une lame qui court, une pointe qui se plante, le tir sec d’un harpon, le crissement de câbles de fer … les cris et les supplications. Un sourire acéré tire la bouche fissurée, ils n’ont même pas encore assez souffert. Le reptile tourne lentement la tête, ignore le vertige qui lui donne l’impression de tomber à ce seul mouvement. Caresse d’une joue contre une autre, voix sifflante, qui se traîne dans une gorge brûlée. « Souffert, pas assez encore. Supplié ça oui, gémit jusqu’à l’inconscience. La rébellion ne venait que d’un seul, la fierté ils l’ont perdu à coups de volts et de lames quant à l’orgueil ma foi … pendus comme des carcasses ils n’en ont assurément plus. »

Ils ont beaucoup à perdre encore, ils en prendront conscience pour les survivants. En voyant leur famille détruite, en pleurant pour demander un pardon que les bêtes n’accorderont pas. Ils iront chercher tout ce beau monde, les tueront tous … mais deux têtes subiront le pire. Le parrain et Mancini ; coupables par excellence ils méritent le pire, l’anéantissement de l’esprit avant celle du corps, la destruction la plus totale. Il y a quelque part une petite fille adorée, la princesse de papa qui doit attendre son retour mais papa ne reviendra pas à la maison. Lecter poussera le vice jusqu’à la quérir lui même, il a prévu tellement de choses pour cette délicieuse friandise qui croquera sous ses dents …
Une main glisse sur le masque défait, attire l’attention du tyran dont les sensations partent en vrille. Tu es si sombre Jason, le resteras-tu plus longtemps ? Il n’en sait rien, vraiment rien. Porter le noir comme on porte le deuil, la vengeance plutôt dans son cas. Il songe qu’il faudrait, comme par symbole tant que la pieuvre n’est pas détruite mais Boogie a si souvent dit qu’il n’aimait pas cette humeur chez le Clown. On s’est peut-être trop habitué à ses rires, à sa joie même malade … cette aura grise le rend bizarre. Les abysses se lèvent sur les lacs et les oreilles distinguent un « viens » au milieu des acouphènes laissés par le grondement de la chaudière. Il lève un sourcil, comme pour demander où aller mais la suite est assez explicite. Se débarrasser de ce qui lui colle à la peau, effacer les traces de ces dernières heures. Il te dérange tellement ce masque en noir et blanc n’est ce pas ? Envie d’un retour à la norme, de se confiner jalousement dans un décor qui leur ressemble tellement plus. Il faudrait sans quoi il pourrait devenir impossible à changer ce costume. Le chat aime autant la cendre que le serpent aime la glace … il n’est pas bon de s’y abandonner car ça peut durer. On est à l’aise dans ses pires travers pas vrai ? On lâche tout, on est invincible sous une armure qu’on connaît bien. On a même pas à l’aimer, juste à la porter. Elle est pourtant lourde, trop sans doute.

« Il faudrait … ce n’est pas faux. » Souffle-t-il, avisant la main tendue. Honnêtement il n’a aucune envie de se lever mais il est l’heure de quitter cette peau là, revenir à leur quotidien foireux et se retrouver enfin. Maintenant ça va aller, la cendre est retombée … presque. Il tend les doigts, les referme sur la main du Croque Mitaine et se hisse autant que possible par lui même. Impression de peser trois fois son poids, de soulever un squelette changé en plomb ou en pierre. « Je passe à côté, recouche-toi je fais vite. » Murmure-t-il. Il ne compte vraiment pas tarder dans sa chambre pas plus qu’il compte obliger Boogie à le supporter plus longtemps avec cette mine défaite. Qu’il se repose, s’occupe de lui même pour une fois et ne pense pas au Clown qui assume totalement son état du moment. « Promis, cette fois je ne tarde pas. » Et comme pour renforcer l'honnêteté de ses paroles il quitte la pièce.

Dix minutes, douze grand maximum pour quitter la combinaison poisseuse de sang, prendre une douche puis passer un jean et un débardeur avant de revenir à la chambre de son second. Propre et naturel au possible, il n’a pas eu le courage de se remaquiller mais trimbale toujours une chaleur qui n’a rien de très normale. Il faudra encore un bon moment avant de voir cette fièvre tomber, que la drogue se dissipe également. Lorsqu’il ouvre la porte, Lecter laisse filer le chien qui a parfaitement veillé et qui mérite d’aller se dégourdir. Le Serpent prend le relais et ferme soigneusement à clé derrière lui. C’est naturellement qu’il pose un flingue sur le chevet sans avoir besoin de préciser la raison de sa présence. Le premier qui élèvera la voix se fera descendre ; ils ont tous besoin de calme ne serait-ce qu’une heure ou deux. Il évite de se jeter sur le lit comme il aurait coutume de le faire histoire de ne pas trop secouer le couchage et s’assoit en tailleur, tirant la mallette devant lui. « Tu ne veux toujours rien j’imagine ... » Autant répondre non lui même, si Boogie voulait quelque chose il aurait déjà demandé. Des instruments bien rangés le Clown extirpe une fine paire de ciseaux et prend une longue inspiration avant de découper le gant auquel il n’a pas encore touché. Un petit grain de raison lui a conseillé de ne pas arracher ça comme un sauvage au risque d’y perdre un morceau de main au passage, il faut faire ça le plus proprement possible et autant profiter des drogues tant qu’elles sont là, il ne sent quasiment rien pas même cette migraine qui tambourine pourtant.

« J’ai laissé ton … objet au frais. Tu pourras en disposer quand tu le souhaites. » Et de la manière qu’il choisira. Il est pour l’heure accroché sur sa croix avec la moitié du visage découpé, autant dire qu’il doit commencer à comprendre qu’il est condamné. Oh il ne s’attend sans doute pas à ce qui va lui tomber dessus. Le Croque Mitaine a ses méthodes et elles ne seront pas plus clémentes que celles du Clown, seulement différentes. Posant les ciseaux, il récupère un scalpel et plisse les yeux pour commencer à tailler la pellicule noire qui a comme fusionné avec sa peau. Autant meubler le silence, ne pas trop se concentrer là dessus au risque d’en avoir trop rapidement assez et de tout découper. « Le moustachu s’est trahi tout seul … j’ai ordre de laisser sa chère fille en paix. C’est qu’il a l’air d’y tenir à sa princesse, tant mieux. » Le Clown ricane, tire un premier lambeau finement découpé. « Elle … je ne vais même pas la tuer. Il voulait un mémorial ? Il l’aura … » à quoi penses-tu ? Oh de si vilaines choses. Tu penses trop là, actuellement. Pourtant ça a un air de déjà vu tout ça. L'apparition du monstre gris, des drogues, quelqu'un qui met sa vie en jeu … L'autre fois au laboratoire,  les non dits, les tentatives pour se draper dans un « ça va » auquel personne ne croyait et un vent polaire arrivé de nul part avaient fait trop de mal. Il ne faudrait pas recommencer. Le noir glisse par dessus l'épaule, cherche le bleu ; au fond ils sont bien secoués les deux monstres. « On a eu meilleure mine hein ? » Souffle-t-il à voix basse, un demi-sourire aux lèvres. « Rendors toi tranquillement, je ne bougerai pas d'ici. » Maintenant plus rien, pas même un fantôme ne viendra te déranger ...            

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 31 Oct - 11:04



Parce que ces morts sont également les siens, le fauve ronronne ses questions, listant l'une après l'une les meilleures réactions qu'il aurait aimé provoquer. Il n'y a pas de doutes à avoir, la facette la plus folle et la plus sombre de l'esprit du Clown a su faire son oeuvre mais Boogie veut l'entendre. Et c'est d'une voix suave et veloutée qu'il interroge, se délectant des réponses qu'on va lui donner avant même qu'elles ne soient prononcées. La Bête vengeresse aurait tout mis en oeuvre pour extirper de chacune de ses proies les piaulements les plus minables, les comportements les plus lamentables, les plus soumis. Il aurait encouragé la trahison entre ces membres d'une famille qu'ils glorifient tant, incitant les uns à s'en prendre aux autres sous une contrainte quelconque. Il leur aurait montré et révélé à quel point ils sont faibles et que, effectivement, le Croque-Mitaine est un monstre, qu'il aurait mieux fallu le lester de balles plutôt que de chercher à l'emmurer vivant. Peu importe avec quel soin, quelle précision chirurgicale, Boogie ou Jason s'occuperont du sort de leurs proies italiennes, aucun sévice ne saurait être à la hauteur de l'offense infligée. Aucune mise à mort ne pourra être assez atroce pour étancher cette soif de vengeance, aucun châtiment ne sera suffisamment lourd. Et le Serpent répond d'un sifflement plus grave que d'ordinaire, un sourire aussi mauvais que celui du Croque-Mitaine aux lèvres. L'un revit ces dernières deux heures et l'autre les rêve. La Pieuvre a eu ce qu'elle méritait, entité encore plus méprisable que n'importe quel être humain, réduite à une mécanique organique que l'on peut autant démonter qu'un moteur de voiture, souffrant, gémissant, implorant...mais il reste des tronçons vivants, suffisamment malchanceux pour être encore capable de respirer, et parmi ceux-là, il y en a deux qui perdront tout avant d'enfin recevoir l'autorisation de crever. Une peur animale doit déjà leur tordre l'estomac et à juste titre car c'est la muse la plus maléfique qui susurre à l'oreille des artistes du pire. Mais pour le moment, le temps de la vendetta est suspendu et celui de se débarrasser des lambeaux de ce chapitre amer est arrivé. Si Boogie a quitté son costume de bête torturée, Jason doit laisser celui de cendres.

Le Clown rejoint ses propres quartiers et promet de ne pas tarder à revenir...cette fois. Boogie secoue lentement la tête tandis que la porte se referme. Il n'est même pas surpris que l'heure ai été largement dépassée. Très largement dépassée, se précise-t-il. Aurait-il pu lui-même se contenter que de misérables soixante minutes? Les yeux pâles se baissent sur ses poignets zébrés dans un sens et dans l'autre par quatre stries irrégulières. Non, l'amener à agir de cette façon, en bête humain paumé au point de se ravager les chairs, ne peut être puni que par des jours, des semaines d'un long et patient travail de sape. Le fauve lui dévorera la cervelle jusqu'à plus rien en laisser. Mancini sera complètement vide, incapable d'agir ou de réagir sauf s'il en reçoit l'ordre. Vide, c'est peut-être de cette façon qu'il devrait renommer l'italien.  
Boogie quitte sa position assise pour se mettre à tasser dans un sac en plastique les feuillets qui remplissent sa corbeille et ses vêtements abandonnés dans la salle de bain. Sensation d'être un coronaire qui enveloppe un cadavre particulièrement nauséabond et bien que chaque geste esquissé réveille des courbatures, bien qu'à chaque fois qu'il se baisse il ne peut retenir une inspiration sifflante, il s'exécute. Ces vestiges sont les siens et cette tâche doit être sienne. Lorsqu'enfin, il noue la gueule du sac, c'est avec le sentiment du devoir accompli. Tout ça finira dans les flammes dès le lendemain, page définitivement tournée, voire arrachée. Ne restera de ce chapitre que le calvaire des mafieux et les soubresauts d'agonie de la Pieuvre. On n'évoquera plus le Croque-Mitaine enlevé et enfermé dans l'Est mais on parlera encore longtemps de la façon dont le Sud a su exterminer la Mafia italienne.
Retrouvant enfin son lit après avoir délaissé le sac dans un coin de la salle de bain - sans avoir lancé un regard au miroir brisé où ce qu'il pourrait y distinguer raviverait les plaies de son ego - Boogie s'y étend sur le côté, visage tourné vers la porte et main flattant la tête du chien qui lui file entre les doigts dès que Jason reparaît. Laissant l'animal retrouver la Meute, c'est sans fard mais avec les pupilles toujours hallucinées que le Clown reprend place, s'installant en tailleur sur le lit.

C'est bien mieux comme cela, malgré des circonstances et un contexte orageux qui ont épuisé les Bêtes, on retrouve ces teintes bleu sombre qui n'appartiennent qu'à eux. L'arme que Jason pose sur le chevet ne signifie qu'une chose, le premier à oser frapper à la porte ou à émettre un seul son audible depuis ici, sera bon pour avoir un trou dans sa carcasse. Mais qui aurait la mauvaise idée de faire cela? Ont-ils seulement quelqu'un d'aussi stupide dans leurs rangs? Si c'est le cas, ça ne sera que sélection naturelle. Tirant à lui la mallette aevec le nécessaire aux premiers soins, Jason réitère sa proposition. Est-ce-que Boogie veut quelque chose? Lentement, le fauve secoue la tête. Pas pour le moment, les analgésiques gobés font encore effet et s'il ne s'agite pas, ce n'est qu'une douleur diffuse aisément supportable qui le vrille à peine.

Il va y rester un bout de temps, au frais. Dès demain, il va falloir me l'enfermer au sous-sol. annonce-t-il doucement. Perte de tout repère temporel, plus de jour ni de nuit rien qu'un néon clignotant au plafond pour toute lueur. Si on y ajoute l'isolement, l'absence de contact humain et l'interdiction de dormir, il ne faudra pas longtemps pour que l'esprit de Mancini commence à se ramollir et fasse tomber ses premières barrières. Et par ces fissures, le Croque-Mitaine se fera envahissant, gagnant du terrain sur la personnalité de l'italien jusqu'à l'annihiler. Et lui interdire tout sommeil jusqu'à ce qu'il me mange dans la main. poursuit-il en plissant les paupières voyant Jason se pencher sur la brûlure noire qui pare sa main. Tu veux pas que je m'en occupe? demande-t-il au dos qui lui fait face et qui semble absorbé par sa tâche. Un lambeau noir découpé est écarté et Boogie esquisse une moue surprise. Apparemment non. Le bleu se lève sur le profil à peine visible lorsque la présence d'une héritière est évoquée. Le roi déchu se permet encore d'émettre des interdictions alors qu'il a perdu son territoire, ses troupes et son honneur? Bon sang, ou il est encore plus stupide que je ne le croyais ou il faudrait que l'on commence à trembler. Quand au sort destiné à cette jeune fille, Jason n'a pas l'intention de la tuer mais d'en faire...un mémorial? Reflet inversé du préjudice occasionné, torturer ce que le Patrono a de plus précieux, sa plus belle création. Ca n'est que justice mais le talion des Bêtes est toujours plus conséquent que la faute.

Par-dessus une épaule, les abysses croisent l'azur. Ils ont eu de meilleurs jours. Assurément. On ne peut pas reprocher à la Mafia de ne pas les avoir poussé à bout dans tous les sens du terme. Le Sud a bien failli perdre deux têtes, celle de Boogie par les maudites mains impeccables d'un Patrono qui a eu les yeux plus gros que le ventre et celle de Jason qui aurait sombré dans les bras cendreux d'un monstre bien plus terrible que ce à quoi New York a été habituée.Parle pour toi. Je me sens admirablement bien. lâche le Croque-Mitaine avec un léger reniflement faussement méprisant. La Mafia, si elle pouvait en être encore capable, aurait pu se vanter d'être parvenue à secouer les deux monstres plus sévèrement que tous les ennemis croisés en dix années. Des balles, des coups, des entailles, les Bêtes en ont déjà fait les frais mais c'est la première fois qu'un adversaire ose s'en prendre aussi directement à l'un d'entre eux, séparant une tête du corps. Crime exceptionnel qui justifie largement une peine exceptionnelle. Calant la joue au creux de l'oreiller et posant son bras immobilisé au-dessus des draps, Boogie baisse les paupières. S'il avait encore une once d'énergie, il aurait demandé à libérer les derniers italiens, à les jeter au beau milieu de la foire abandonnée ou du palais des glaces pour mieux les traquer. Finalement...si tu as quelque chose de pas trop violent pour m'aider à dormir sans rêver, je suis preneur.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 31 Oct - 22:06

Oh oui, cent fois oui Jason aurait pu rester. Qu'il soit sorti de lui même relève du miracle absolu car ce n'est pas la voix de Cimarro qui l'a arraché de l'enfer rouge et noir. Ce ne sont pas ses paroles, pas ses menaces de tout faire exploser qui l'ont assez secoué pour l'obliger à ouvrir cette porte. On oblige jamais le Clown, même pas par la force. Parce qu'il est comme programmé, que rien n'a plus d'impact en matière d'obligation sur sa personne. Déni profond et refus total à l'obéissance ; Lecter est un sale gamin monté bien trop tôt sur un trône de fer tordu, se servant des cadavres qu'il laisse comme on utilise un escalier pour en atteindre l'assise et rien, personne ne prendra sa place. Il préférerait cramer avec sceptre et couronne, exploser sa chaise infernale plutôt que de la céder. Ce type est un chien enragé qui a bouffé sa laisse et son collier sans qu'on ait jamais pu lui en passer d'autres à la gorge. Incontrôlable … à gérer au quotidien il faut le dire c'est un enfer. Pourtant, ses plus vieux alliés ne sont pas usés. Ils se sont présentés comme des matériaux bruts et Jason fut l'artisan maudit de leur élévation. Vers le pire ? Oh personne n'en doute.

On soupire à son retour au moins autant qu'on se désespère car la suite sera laide à vomir même pour la horde. Tous on vu des horreurs, tous savent de quoi Lecter est capable lorsqu'il est contrarié, en rogne. Il ne ravalera pas sa hargne, il ne la digérera jamais et n'aura de cesse de mener sa vendetta à son terme quitte à y passer des jours et des nuits. Jusqu'à l'obsession, empirant le pire de lui même … ils en ressortiront tous fracassés, épuisés et sans aucune envie de rire. Pour la horde, l'histoire devrait se finir ici. On tue les mafieux et on en parle plus. Mais observant les corps et leur état Alonso sait bien que ça ne peut pas s'arrêter là, maintenant. Certes il y a cette idée que la pieuvre ne doit plus jamais revenir à New York, mais il faut connaître le Clown pour savoir que cet épisode de sa « carrière » va le rendre complètement paranoïaque. Pas par rapport à ses ennemis non, il se moque bien d'eux … mais l'idée qu'on ait réussi une fois à lui voler ce qu'il considère comme son plus précieux trésor, c'est que ce n'est donc pas si impossible ? Et si cela arrivait à nouveau ? Le Cubain imagine à peine les conséquences.
Les yeux errant sur la benne puante, il évite d'inspirer trop profondément tant cette odeur soulève des images qui n'ont rien de réjouissant. Combien d'autres encore à jeter là dedans ? À laisser moisir comme un reste de pain au fond d'une armoire ? Cimarro se fout de la pieuvre, les hommes de mains savaient très bien ce à quoi ils pouvaient s'attendre en pliant genou devant leur patron mais des innocents … il n'a pas envie d'en jeter là dedans. Vlad se charge des vivants et le laisse respectueusement à ses réflexions jusqu'à ce que la voix de Gaunt le ramène au présent pour demander ce qu'il faut faire des « futurs légumes ». Le géant revient sur ses pas, hausse les épaules. « On les dégage, c'est pas ceux là qu'il voudra garder … il aura besoin des capables de comprendre ce qui se passe. » Et sans cérémonie aucune, une nuque se brise dans un seul craquement sec. C'en est un peu trop pour les nerfs du Cerbère tout ça.

« Il reste quoi ? Dix ou quinze survivants ? » Questionne-t-il une fois les agonisants achevés. Le Russe jette un œil dans l'entrepôt, recompte rapidement et hoche la tête. « Treize avec l'autre qu'il a enfermé je ne sais où. » Alonso fronce le nez, ouais il y a lui aussi. « Mancini. On y posera pas un doigt, il est pour Boogie alors ... » Et il n'a aucune envie de savoir ce qu'il va advenir de celui-là. Le Clown et le Croque Mitaine ont des méthodes abominables pour faire justice et les voir jouer avec leur proies comme deux prédateurs rivalisant de sadisme est loin d'être un spectacle amusant. « Allez sortons de là. » Faire le ménage ne signifiait pas utiliser les détergents et les balais, seulement de s'occuper des corps et c'est chose faite.
La bande a filé, certainement au dortoir comme le géant l'a conseillé et à part les chiens, ne reste que le Cerbère, Zach', Vlad et … Bob. Mais vraiment il n'a rien d'autre à faire ce pauvre gamin ? Et maintenant que font-ils? Ils ne fermeront pas l'oeil, pas avec cette nuit tordue alors quoi ? Devraient-ils s'asseoir, boire un verre et enfin souffler ? Ce n'est pas une si mauvaise idée en fin de compte … Cimarro grimace lorsqu'il passe les doigts sur son visage, se souvenant seulement à ce moment qu'on a tenté de le défigurer. Il faut impérativement se calmer, tenter de ranger cet épisode parmi les souvenirs et ranger les rires déments de Jason quelque part, où seule l'inconscience saurait les faire resurgir. Demain est un autre jour dit-on ; ce serait différent mais pas plus simple.

« Si quelqu'un a une idée pour qu'on se pose un moment et qu'on se change les idées je prends. » Il doit l'admettre ; il n'en sait rien. Cimarro est dingue, c'est un monstre mais contrairement aux deux autres il a encore des réactions humaines. Voir le Clown si sombre l'a tétanisé, trouver Boogie dans cet état l'a révolté et parce qu'ils sont la seule « famille » qu'il connaisse en dehors de celle du sang, il s'y est attaché. Le Cubain a craint de les voir disparaître tout les deux pour toujours et il ne le voulait pas. Sans eux, qu'est-il en fait ? Un simple animal … Les savoir enfin seuls, de retour à leurs vilaines habitudes a quelque chose de réconfortant et c'est étrange à dire mais, si remplir la benne permet de conserver un climat relativement ordinaire au repaire et bien qu'ils tuent n'importe qui, n'importe où et de la manière qu'ils souhaitent. Cimarro fera avec ; tant que cela permet de voir encore longtemps ce maudit sourire rouge et ce regard polaire. C'est égoïste ? Oui, mais c'est sans importance dans cette foire urbaine.      
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 1 Nov - 19:56


On a connu des tâches plus jouasses. Et Zachary se penche sur chaque corps, cherche un pouls avant de tirer par un membre ceux qui ne risqueront plus de bouger, appelant Cimarro ou le ninja de deux mètres pour terminer le travail quand il tombe sur un mafieux aux yeux hagards qui s'est enfermé dans son propre crâne ou est déjà sur la route qui mène en enfer. Achever les moribonds en brisant des nuques, c'est pas pour le flic qui préfèrerait se contenter d'un pruneau dans la tête comme on le fait avec les chevaux de courses blessés. Mais il n'a plus de balles dans son flingue, vidé un peu plus tôt dans l'abattoir. Même si la pièce se dépeuple peu à peu des corps inanimés, peu animés ou encore suffisamment vifs pour mériter de repasser une seconde fois à la moulinette de la folie du Clown, elle reste dans un état glauque absolu et s'y attarder commence à devenir franchement pénible. Gaunt glisse sur les flaques de sang et si au début, il prenait garde à la façon dont il se déplaçait, posant les pieds avec attention pour conserver un semblant d'équilibre, il patine maintenant, avec un parfait manque d'égard pour les kilos de viande froide qu'il traîne derrière lui jusqu'à ce qu'ils finissent dans la benne.

Depuis combien de temps sont-ils en train de patauger dans le sang, la chaleur tropicale et le fumet délicat de la chair humaine faisandée porté par un vent froid qui s'engouffre dans la porte menant au dehors? Zachary l'ignore mais c'est avec un réel soulagement qu'il voit la fin de cette tâche ingrate et il faut bien l'avouer, sacrément sordide. Il a du sang presque jusqu'aux coudes, ses fringues lui collent comme une seconde peau, la semi-obscurité et la couleur rouge de la pièce lui donne l'impression d'être dans l'estomac d'un léviathan, l'odeur de charogne lui agresse le nez et ça résonne, ça pulse encore sous son crâne au rythme syncopé d'un rire dément. Du troupeau de mafieux, il ne reste qu'une poignée de survivants malchanceux. Une quinzaine tout au plus sachant qu'en plus, il y en a un encore indemne, déjà condamné quelque part. Les animaux du Sud ne se dérobent pas de proie entre eux et celle-ci est réservée, déclarée chasse gardée. Le sort promis à ce dernier macaroni lui échappe complètement, tout ce qu'il en sait c'est que c'est le Croque-Mitaine qui s'en chargera, celui affectueusement surnommé par les flics le taré à la hache et dont les méfaits ne sont malheureusement pas circonscrits à New York. Il a pas fini d'en chier celui-là et s'il a bien tout saisi, c'est "le" tortionnaire. Gaunt a entraperçu Boogie et si ce dernier se prend d'envie de rendre coup pour coup et avec des intérêts, c'est à la pelle à poussière qui faudra se débarrasser du corps. Bordel, Zach' se rend compte qu'il a tout intérêt à pas jouer les crétins avec ces gens-là.

Ils peuvent quitter la pièce infernale annonce Cimarro et lorsqu'ils en sortent, la lumière crue de l'entrepôt rétracte les pupilles et il faut un peu de temps à Gaunt pour s'y habituer. Ils ne sont plus que quatre. Les deux géants, un petit gros et lui-même, le petit nouveau, la nouvelle recrue. Zachary ne peut pas prétendre avoir eu un baptême ou un bizutage léger et détendu. On a rêvé mieux comme circonstances pour rejoindre un nouveau camp. Encore heureux que l'utilisation d'un lance-roquette est là pour alléger quelque peu l'étrange pièce de théâtre grand guignolesque et viscéralement flippante à laquelle il vient d'assister. L'entrepôt est dorénavant désert - à part les corps gémissants qui s'alignent, démonstration encore vivante de la psyché morcelée de Lecter - et se changer les idées ne serait pas de refus. Zach' a encore, collés aux tympans ces éclats de rires grinçants qui évoquent plus le cri d'un animal vomi par l'enfer que celui d'un homme. Essuyant sommairement ses mains maculées de sang séché en pestant à voix haute quand il se rend compte qu'il en a jusque sous les ongles, il récupère une clope dans la poche de sa veste avant de l'allumer et de tendre le paquet aux trois autres. Le silence se fait et personne ne semble avoir l'idée du siècle ou être frappé d'une illumination.

Je suppose que le peep-show va pas intéresser tout le monde. commence-t-il d'un ton léger un peu forcé, en fixant tour-à-tour Cimarro, Vlad et le dodu. Inutile de proposer le voyage sous poudre, le bad trip est presque assuré. Il devrait filer chez Seth, là maintenant, taxer un peu de son optimisme et décharger sa malchance dessus. Dans un jour normal, c'est ce qu'il aurait fait, assurément. Le plan drogue et le plan "mon dealer est mon psy" sont relégués bien loin, il faut revenir à des méthodes moins personnelles. Il est pas tout seul au monde pour une fois. Recrachant la fumée, Gaunt plisse les paupières avant de reprendre. De où je viens quand on a eu une sale journée, on tire au flingue en descendant des bouteilles. Combien de fois avait-il accompagné son père au beau milieu du désert? Les bouteilles vidées finissaient systématiquement en verre pilé. Une manière saine pour tout texan d'exorciser les fantômes d'une journée merdique. On se détendait les nerfs en prolongeant sa main par un objet qui, à défaut de trouer les têtes qui vous ont poussé à bout, explosait des canettes. Me retrouver dehors serait pas de refus. De l'air froid, pas de bruit à part les détonations, pas d'odeur à part celle de la poudre et de la nuit... Remplacer une par une toutes ces sensations rémanentes qui lui brouillent les sens par autre chose. Sur le papier, ça semble bien. Très bien même. Haussant les épaules, Zach' poursuit. Sinon on se bat.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 1 Nov - 22:10

Deux heures vécues comme on cauchemarde. Comme une hallucination trop réelle qui emballe le cœur et pique la peau d'un frisson particulier. Lecter a-t-il apprécié cette séance ? Oui et non. Dans l'exécution c'est indéniable mais dans le principe, la raison il faut le dire. Il aurait préféré ne jamais vivre cette nuit. As-tu déjà tant souffert, monstre fardé ? Non, en aucune façon. Il a connu des os en morceaux, des plaies béantes et des journées affreuses mais jamais on avait atteint le cœur de la bête. La pieuvre lui a arraché des larmes plus noires que la relique d'âme damnée qu'il possède, lui a tapissé les entrailles de cendres allant jusqu'à tirer de son sommeil une créature que personne ne saurait apprécier et ne respecte que pour la terreur qu'elle inspire. Il ne fallait pas le provoquer, il ne fallait pas et les Italiens y sont venus par deux fois. Oh qu'on touche au sourire du Clown était une chose gravissime en soi et Lecter l'avait bien mal vécu mais ici, ils auraient pu lui arracher le visage, le rendre méconnaissable au vitriol il s'en serait complètement moqué. S'en prendre à Boogie était un quitte ou double, une sorte de bluff digne des joueurs de poker mais les cartes misées étaient des pires. On ne jette pas sur la table la hache d'un homme sans la certitude absolue d'être en position de force pour poser des conditions ou parler de vengeance. La mafia est encore trop humaine pour se mesurer au trio de monstres.          

« L'enfermer au sous sol ; faisable. J'ai déniché un petit endroit qui devrait te plaire. » La cave est loin d'être un pauvre cube situé sous l'entrepôt mais ils sont peu nombreux à savoir ce qu'il en est. New York est connue pour ses galeries d'égouts et d'anciennes rames de métro qu'il serait impossible de détruire. Les années passant, on en a muré la majorité et les plans d'époque ne sont pas fiables à cent pour cent. Ces bâtiments de stockages n'ont pas toujours été là, avant il y avait certainement des maisons, des petits appartements qu'on a détruit mais les sous sols eux, n'ont jamais disparus. Le chef de gang pour qui Jason travaillait à ses débuts n'en soupçonnait même pas l'existence mais le Clown, têtu, avait longuement arpenté les alentours de son petit domaine une fois celui-ci en main et il avait fini par la trouver, sa cave. Il y a accumulé une fortune considérable, des objets en tout genre parfois peu utiles, des boissons qu'on ne servirait pas ailleurs que dans les restaurants étoilés et beaucoup d'autres choses encore mais au delà de son trésor, il y a des galeries, des pièces oubliées qu'il découvre encore à l'heure d'aujourd'hui car il faudrait bien plus d'une vie pour connaître la face cachée de la grosse pomme. Boogie a pu voir la cave mais jamais les couloirs que le Clown gardait jalousement et depuis, il n'a plus jamais pensé à lui faire visiter. « S'il arrive à dormir là dedans c'est qu'on l'aura tué. » Glisse-t-il d'un ton à la fois mystérieux et lugubre. Mancini sera très bien là-bas, où on entendra pas même un hurlement de sa part. « Quant à te manger dans la main, permets moi de m'y opposer. Ce serait lui faire trop d'honneur, qu'il lèche le sol plutôt ! Avec un peu de chance ça enlèvera la moisissure par la même occasion. »

On ne doute plus de la stupidité du parrain. Entre ce qu'il dit et fait, la question ne se pose plus et il peut bien se cacher sous des costumes trois pièces impeccables, se manucurer et tailler sa moustache aussi finement que le faisait ce cher détective imaginé par Agatha Christie il n'en reste pas moins un simple prétentieux qu'il est grand temps de faire descendre de son perchoir en or quitte à lui faire bouffer. « Trembler ? Je tremblerai à force de rire quand il rampera à mes pieds en réclamant pitié. » Il le fera, parole de Clown. Cet Italien finira en miettes et comprendra trop tard ce qu'il en coûte de dérober à un taré ce à quoi il tient. Et il aurait pu la jouer en sens inverse … emprisonner le Clown, les représailles n'auraient pas été plus clémentes.
Pour ce qui est de leur état du moment, l'humeur a beau se faire légère comme murmurant ce n'est pas si grave, ils savent parfaitement ce qu'il en est au fond mais n'iront pas se lamenter. Ce n'est simplement pas leur genre et Jason sourit, à peine tout en découpant une nouvelle petite bande. « Je pourrai dire que je me sens très bien aussi, en plein trip on voit de ces choses ! De la fumée orange, des araignées géantes et même... » Tu parles trop. Il pouffe, lâche un soupir amusé et reprend son ouvrage. « Non rien. »

Court silence et froissement des draps derrière le clown qui n'en peut plus de se soigner. Aucune patience, jamais et il se contente finalement d'arracher les derniers morceaux. Une légère grimace tire ses traits nus mais c'est surtout pour l'aspect de sa peau (ou ce qu'il en reste à cet endroit) car il ne souffre pas du tout. Un large tulle gras, un bandage et ce sera tout pour le moment. Le balafré bouge les doigts, les serre sans rencontrer de difficulté alors que la voix du Croque Mitaine se fait entendre derrière lui. Quelque chose à prendre, qui le tiendrait éloigné des rêves … malheureusement ça tiendrait d'un sommeil on ne peut plus artificiel qui ne serait aucunement reposant. Autant abandonner cette idée, Boogie ne serait pas mieux le lendemain et même pas en forme. Soupirant, Lecter range les instruments et laisse la mallette au sol avant de s'inviter sous les draps. Pas qu'il ait froid, c'est tout le contraire mais quitte à se mettre au lit autant le faire de la bonne façon. Allongé face au chat, le serpent tire les lèvres dans un demi sourire presque navré. « J'aimerai avoir ça sous la main … de quoi le faire en tout cas mais ma boite à malice ne contient rien de ce que tu souhaites. » Mais ce n'est pas comme si  Lecter s'avouait vaincu. Roulant sur le dos, il glisse ensuite un bras sous la nuque du Croque Mitaine et l'attire au creux de son épaule, la joue posée au sommet de son crâne. « Pour les rêves dérangeants, c'est certainement ce que je connais de mieux. Une âme jumelle. » Murmure-t-il, la voix sifflante. Combien de fois s'est-il lui même lové contre le chat, seule présence capable d'effacer ses réflexions et ses sombres idées du moment ? Seule une bête peut réellement consoler une autre bête et celles-là ne fonctionnent pas autrement qu'en paire. Poison autant que remède de l'autre, le noir et le bleu du monde au cœur duquel ils s'enferment chassent tout le reste. Mancini, le parrain, les cendres et la glace … revenons-en à nos chères couleurs. Qui oserait se glisser derrière nos barbelés ? Ils sont trop acérés pour tout autre que nous. « J'ai bien chassé ces crétins chez eux, je chasserai aussi d'éventuels perturbateurs dans ton sommeil. Pour une fois, pense seulement à toi. » Ne t'occupe pas de moi, je ne le mérite tellement pas.

Jason sent bien la fatigue, les courbatures d'un corps qui a frôlé la rupture à bouillir derrière quatre murs mais il sait qu'il ne fermera pas l’œil. Plus avant des jours sans aucun doute. Malaise détestable de songer qu'on puisse à nouveau s'en prendre à l'unique personne qu'il considère comme indispensable. Malaise autre que de constater les dégâts, se dire qu'il a faillit … Manqué de vigilance et même s'il ne craint pas la pieuvre, le Clown ne dormira pas tant qu'elle aura encore un souffle de vie. D'avance il leur grave à tous le mot « coupable » sur le visage et rêve de leur arracher la peau. Mais plus encore il y a la princesse qui devra porter la croix de son père. Jeune si on en croit les réactions de l'Italien. Il la détruira … moralement et physiquement mais jamais il ne la tuera. Les yeux d'encre se perdent au loin, divaguent sur une silhouette juvénile perdue dans la robe trop grande de sa mère, éclatant de rire cristallins et glissant toujours de petits bonjours timides … une poupée de porcelaine ; bientôt écrasée entre les griffes de la bête. Il est malade ce Clown, il est tordu à pleurer et n'a certainement aucune patience, on ne veut d'ailleurs pas qu'il en ait. Trop barbare, il n'a pas la douceur dont son second peut parfois faire preuve sur ses œuvres, si peu de délicatesse … et parce que la sauvagerie et la patience sont trop opposées on préfère ne pas les savoir ensemble. Laissant filer un long souffle encore trop chaud, Lecter resserre légèrement son étreinte tout en chuchotant. « J'ai toujours aimé les poupées … surtout lorsque je les fabrique. » De simple coquilles vides qu'on remplit comme on le désire.        

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
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AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 3 Nov - 21:30



Ce sont des plaies bien plus profondes que celles qu'ils portent, ont pu porter et porteront encore qui se font lancinantes. A l'orgueil fouetté et piétiné du Croque-Mitaine s'ajoute l'angoisse exacerbée du Clown à l'éventualité de ne jamais remettre la main sur son second en vie. La perte de l'un entraînera irrémédiablement l'autre dans des contrées inexplorées qu'ils fouleront en éternel solitaire, junkie aux désirs inassouvis qui ne fera qu'errer en abattant sa frustration sur tout ce qui croise son chemin. Boogie a frôlé cet état de folie furieuse il y a maintenant des semaines. Une décision personnelle prise dans le plus grand secret par le Clown avait réveillé le pire chez le Croque-Mitaine, ce monstre d'indifférence glaciale abattant dans un silence mortel et un détachement complet toute entité vivante se trouvant entre lui et l'autre Bête. Plus de réflexion, plus de stratégie si ce n'est celle de se tailler un chemin. Toute pensée cohérente a battu en retraite pour ne laisser qu'un monstre aux sens acérés dont le seul but est de ne donner qu'une seule chose. Une mort rapide. Il n'est pas bon de pousser les monstres du Sud dans leurs ultimes retranchements, de leur faire frôler ce point de non retour qui signera l'avènement d'une nouvelle entité hautement plus redoutable que ce qu'ils sont actuellement. Les survivants de la Mafia n'ont pas fini leur calvaire. Boogie a fermement l'intention de faire de Mancini une chose qui lui mangera dans la main - n'en déplaise à Jason -, un être incapable de prendre une décision par lui-même et qui l’idolâtrera complètement. Que sa présence hautement détestée et haïe soit la seule qui soit désirée, espérée et attendue.

Le Clown confie posséder l'endroit parfait pour la longue détention du mafieux et ce dernier doit être suffisamment glauque et oppressant pour annihiler toute envie d'y fermer les yeux ou de s'y reposer. Tant mieux. Seule la présence du Croque-Mitaine doit être source d'une forme viciée de sécurité. Oh Mancini l'aimera. Il l'aimera comme on aime et redoute un dieu cruel ou un gourou dont les ouailles sont prêtes à se sacrifier pour assouvir des délires messianiques qu'on leur a imposé. Le Renfield de Dracula sera un être complètement libre comparé à ce que Mancini va devenir. Tu peux t'y opposer. commence-t-il à répondre d'une voix douce. Mais je le veux ainsi. Que l'être qu'il détestait le plus devienne celui dont il attend tout. Battement de cils et les iris limpides se lèvent sur Jason. Le ton du Croque-Mitaine se durcit en évoquant son tête-à-tête bien trop long à son goût avec l'italien. Il ne m'a que trop craché sa rage au visage, il a trop essayé de me...soumettre, me faire obéir pour que je me contente de le voir juste ramper devant moi par peur. Soupir lâché entre des lèvres serrées. Il lui faudra du temps pour digérer cet affront et il ne sera lavé que lorsqu'il obtiendra son abominable petite chose vide. La désinvolture dont Boogie fait preuve ne leurrera certainement pas Jason et même si ce dernier lui répond un écho tout aussi nonchalant et détaché, volontairement léger et anodin, le séisme provoqué par la Mafia résonne encore dans leurs âmes noires. Parfaitement bien, permets moi d'en douter. Surtout après avoir passé une heure dans un four. Silence... Une heure et demie? Silence...Boogie soupire. On va rejeter la faute sur la fumée orange, les araignées et les choses que tu trouves hautement cocasses rien qu'à y repenser. Un peu tard pour le sermon et puis ne prétend-il pas que les monstres ne meurent pas.

Il est peut-être temps de baisser le rideau. La fatigue s'abat lentement mais sûrement, pesant sur les os comme du plomb. Mais derrière les paupières closes, c'est presque instinctivement que Boogie lutte contre la spirale de l'assoupissement. Aussi loin que remontent ses souvenirs, il n'avait jamais redouté les cauchemars, les rêves. Rationnel depuis son plus jeune âge, il savait que ces images n'avaient rien de réel et la peur qu'elles provoquent chez le commun des mortels lui a toujours été épargné. Comment redouter quelque chose qui n'existe pas et ne peut pas vous faire de mal? La peur n'est qu'un sentiment comme les autres, quelque chose qui n'a pour seul effet que de troubler ce bel engrenage de logique implacable. Ce n'est pas une frousse enfantine qui lui fait hésiter à se laisser glisser dans le sommeil. Personne n'aime se voir à son pire désavantage et l'ego démesuré du Croque-Mitaine n'a vraiment aucune envie de revoir surgir par la faute de son foutu inconscient, qui enregistre tout et ne dit jamais rien, le calvaire des heures passées dans sa cellule de béton et de métal. Et la Bête n'a pas plus envie de recroiser des iris noirs perdus au milieu d'une face dépecée. Du moins pas ce soir. Si ces apparitions oniriques ont envie de ressurgir, qu'elles le fassent demain, il a trop besoin de dormir. Au bout du lit, le Clown remue. Boogie distingue le son de la mallette qui est reposée au sol et ouvrant un oeil, il voit le bandage sur la main devinant que la fin des soins a du être bâclée - jamais suffisamment patient Jason...voilà pourquoi cette tâche de repriser ta peau est la mienne.

Se glissant à ses côtés, il lui fait face annonçant que malheureusement - ou heureusement - il ne dispose de rien pour plonger le fauve dans un sommeil de plomb dépouillé de tout délire surréaliste. Tant pis. Au sourire navré, le Croque-Mitaine répond simplement par une moue compréhensive. De toutes façons, se sentirait-il mieux en se réveillant demain matin? Certes non. Un sommeil artificiel n'est pas régénérant. Et puis, il faudra bien qu'il les affronte un jour ou l'autre ces images. Ce soir, il n'est pas seul à y faire face. Jason s'allonge sur le dos, déplie le bras, le glissant sous sa nuque et la Bête de soie accompagne le geste jusqu'à se trouver lovée contre l'autre, tête posée au creux d'une épaule. Qui d'autre qu'une Bête pour aider une autre Bête et en éloigner les rêves les plus sombres et les idées les plus noires? Habituellement, c'est l'inverse. Lorsqu'une tempête fait rage ou est sur le point de se lever sous les cheveux verdâtres, le Clown fait appel à la tempérance et la présence du fauve. Ce soir, l'iceberg s'avère pas si inébranlable que cela. Derrière le détachement et la désinvolture du Croque-Mitaine, il y a une faille fraîchement ouverte qui continue de distiller son acide. L'orgueil et la vanité blessés n'émettront aucun gémissement mais il n'y a que le noir qui peut entendre la complainte silencieuse du bleu. Et s'ils sont la malédiction de l'autre ils en sont aussi la bénédiction. Un sourire las étire les lèvres du Croque-Mitaine. Cher petit monde hermétique d'où on éjecte le moindre intrus, où on se retranche derrière des ronces et des barbelés que nul ne peut traverser. Comme un dessin fait dans du sable, on efface tout et on puise dans l'autre un calme que l'on peine à avoir soi-même. Lien bien trop particulier pour être appréhendé et dans le lacis duquel le fauve peut trouver le seul réconfort qu'il puisse tolérer. Une âme jumelle, hm? C'est bien plus que cela, les griffes et les crocs de l'une sont plantés dans l'autre et pour rien au monde, les bêtes ne desserreront l'emprise qu'elles ont sur leur semblable.
Relation trop fusionnelle et exclusive qui aura mis à mal l'assurance de la Mafia face au second de Lecter au point que le masque de la victoire trop hâtivement appliqué sur le visage de la Pieuvre laissa apparaître de fines fissures de d'anxiété. De la venelle sombre à l'annonce faite que des véhicules étaient en approche, jamais Boogie n'a douté qu'on retrouverait sa trace et il ne s'est pas gêné de le dire, de le répéter et d'annoncer, funèbre et prophétique, que ce qui viendra à la rencontre de la Cosa Nostra ne sera pas ce Clown qu'ils croient connaître. Cette foi de fanatique, ils ont essayé de l'entamer, de la briser, de l'anéantir. Mais le barbelé qui transperce les chairs du reptile et du fauve ne peut se rompre par des paroles vomies de la bouche d'un simple humain ou un poing leste, prompt à s'abattre.
Promesse sifflée que son sommeil ne sera pas perturbé, il n'a rien à faire si ce n'est dormir et ne penser à rien. Pas même à cette peau brûlante contre sa joue. T'es en hyperthermie, Jason. Tu brûles de l'intérieur. chuchote-t-il d'un ton égal, le bout des doigts posés sur sa gorge. Comme s'il pouvait faire abstraction de l'état de l'autre Bête...Soupir trop chaud qui file dans ses cheveux, étreinte qui se resserre à peine lorsque Jason mentionne une poupée et la Bête de soie sait qu'il s'agit de l'héritière du Patrono. Curieux comme ils se sentent pris d'une envie d'artisanat de manière simultanée. Entre toux et rire, Boogie répond à voix basse en se calant plus étroitement contre le Clown. Attends de voir ma marionnette. ronronne-t-il.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 3 Nov - 22:15

Huit ans. Huit ans à côtoyer la mort chaque jour, à voir ses disciples à l’oeuvre car on ne saurait mieux qualifier Lecter et Boogie. Enfants du Chaos, monstres infernaux, juges et bourreaux possédés des pires travers. On en a vu des dangers publics, on a vu des tueurs dans l’histoire mais eux … eux deux cent ans plus tôt auraient été en mesure de prendre un pays entier pour l’écraser sous leurs bottes. Les mœurs ont évolués et on ne laisserait plus au pouvoir des gens dont les directives seraient si affreuses. Gordon est un dictateur mais qui tient à imposer une forme de sécurité, qui veut la paix dans son petit royaume et ce même s’il en vient à des méthodes radicales comme sa fichue police. Aucun racisme, la discrimination est proscrite et majoritairement les pauvres sont rares en dehors du Sud devenu une véritable poubelle pour New York. En total inverse si Jason avait su infiltrer les hautes sphères de l’état en compagnie de son Croque Mitaine, à l’heure actuelle la ville serait réduite au stade de ruines fumantes, calfeutrée dans un climat vicié de peur. La loi du plus fort, celle de la jungle où on se bat pour survivre. Et eux seraient assis sur le toit d’une maison blanche devenue grise, sirotant gin et rhum en riant -cigarette aux lèvres- face à cette populace affolée qui se méfierait de tout et n’importe quoi. Le Chaos le plus total …

Lorsqu’il quitte la pièce, Alonso n’est pas tellement soulagé. En lui même les sensations sont mitigées, soulagement et crainte, dégoût et bien être. Des opposés car il souhaite voir la pieuvre écrasée, on ne s’en prend pas impunément à l’un des leurs et encore moins à l’un des trois mais les conséquences seront tellement laides qu’il ne peut s’empêcher d’éprouver une pointe de … culpabilité ? La bonne blague, lui premier à crier chacun sa merde ! Mais des visages juvéniles apparaissent, des mines d’enfants terrifiés qui devront ravaler leurs larmes car Lecter ne supportera aucun de leur cri, aucun pleur. Il a tellement de manières pour détruire un corps, un esprit … que leur fera-t-il à ces gamins incapables de se défendre ? Il brisera sans remords les petites jambes de tout ceux cherchant à fuir. C’est un frisson glacial qui rampe le long de sa colonne vertébrale, lui filerait presque la nausée. Alors il demande, si quelqu’un a de quoi les distraire pour y penser moins. Au paquet de cigarette tendu, le géant murmure un merci à peine audible et en tire une tandis que Vlad et Bob déclinent. Le peep-show n’est pas forcément judicieux et pas leur genre non plus. Bob murmure d’ailleurs, on ne sait à qui un « C’est quoi peep-show ? » qui n’est pas sans faire sourire les autres. Pauvre gamin, mais d’où sort tu, réellement ? Puis Zach’ évoque sa patrie, comment chez lui on allait vider un trop plein de stress en tirant sur des bouteilles. Il faut admettre que c’est tentant ainsi présenté, odeur de poudre, air frais, du vide … Alonso hoche la tête en soufflant un nuage de fumée, les yeux baissés sur ses mains tachées. Dommage qu’il n’y ait pas un plan d’eau dans le coin. Il doit y en avoir à la réflexion, mais ça doit être vachement froid. Sinon on se bat …

Les trois autres têtes se relèvent d’un même mouvement, deux amusées, une autre pétrifiée de peur. « Du calme Bob enfin, on va pas se battre ce serait vraiment un comble. » Lance-t-il, tapotant l’épaule du petit gros qui reprend enfin quelques couleurs, une main posée sur la poitrine. « Allons prendre l’air, on peut rien faire de plus ici au risque de prendre une balle … ou un chargeur complet. » Les bêtes sont au calme, mal avisé celui qui osera lever le ton alors qu’elles se reposent. Lecter doit avoir un flingue à portée de main et ne se gênera pas pour trouer quelques têtes. Avant toute chose, Alonso avance en direction des mafieux à peine conscients afin de les accrocher au mur à l’aide d’un collier de fer et d’une chaîne d’un mètre tout au plus. Le parrain est bien ficelé à son chariot et il n’est pas là d’en bouger. Maintenant ils peuvent filer, aller voir ailleurs. « Allez on se casse, je conduis c’est pas très loin. » On trouve de tout au Sud, il faut seulement savoir où chercher.

[...]

Extrême Sud. Une zone en ruine, repaire de SDF et de motards, une partie transformée en décharge ou casse ouverte. Un morceau du quartier jamais déblayé des satellites écroulés et des immeubles fracassés. Comme un nid de rats, l’endroit est un coupe gorge pour qui s’y aventure sans un minimum de pouvoir. La bande du Clown y a un accès privilégié, pas pour rien. Le pick-up s’engage dans une allée délimitée par des carcasses de voitures disposées les unes contre les autres comme deux murs et à la fin, c’est une grande place qui se dévoile. « Ils ont pas l’air commodes, mais ils sont cool tant qu’on les prend pas de haut. » Explique Cimarro avant de descendre. Certes les mines patibulaires qui se tournent n’ont rien de bien engageant et les yeux qui dévisagent ont quelque chose de menaçants. Pourtant la vue du géant change l’ambiance qui venait de se plomber du tout au tout. Un type entièrement vêtu de cuir approche, bras grand ouverts pour saluer le Cubain d’une accolade chaleureuse. Une tête de moins, mais largement cent kilos de plus. « On vient en ballade ? » Demande-t-il, désignant les trois autres hommes d’un signe de tête. « Prendre l’air surtout … on a eu une sale nuit. » Répond Alonso, haussant à peine les épaules. « Parait que ça a chauffé ouais, faites comme chez vous les mecs, ah et il est pas là l’Clown ? » Le Cubain secoue la tête sans un mot, il n’en faut pas d’avantage pour que l’autre comprenne, lui pose une main compréhensive sur l’épaule avant de s’éloigner.

Le temps de récupérer des bouteilles auprès d’un autre type et Alonso appelle d’un signe de la main. « Venez on va par là, on sera tranquilles. » Quelques allées de débris, d’épaves jusqu’à une place plus petite mais vide où ils pourront tirer sans crainte de voir Lecter leur sauter à la gorge à cause du bruit. Un capot soulevé, le moteur n’y est plus mais recèle d’armes à feu. « Zach’, à toi l’honneur ! Maintenant, on se détend. » Il serait largement temps, après cette passade, ces coups de sang et l’enchaînement trop rapide des événements. Bob qui semble légèrement mal à l’aise, comme pas à sa place tord le bas de son pull depuis de longues minutes ; c’est peut-être l’occasion de mettre ce gamin dans le bain, le faire se sentir plus « grand » ; il est jeune comparé à eux. « T’as jamais tiré ? » Le petit gros fait non de la tête, mais après tout ce n’est pas bien grave. Ils ont tous débuté un jour … « On va te montrer t’inquiète. » Ils ont le temps ; jusqu’au réveil des monstres.      
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 4 Nov - 17:17



Se changer les idées et en voyant la tronche qu'ils tirent tous, c'est presque une nécessité absolue. La soirée est à marquer d'une pierre blanche pour le Sud car d'après les souvenirs que Gaunt peut avoir des affaires du trio infernal qui en est à la tête, il n'y a jamais eu de précédent. Aucun malfrat, aucune organisation (ou désorganisation) criminelle ne s'est attaqué de manière si frontale à ces trois enfants de salauds. Guère surprenant que la punition mise en action soit aussi remarquable que la faute commise à leur encontre. Zachary parierait sa veste en cuir que l'exploit de la Mafia ne sera pas réitéré. Le regard pers s'égare quelques secondes sur les corps atrocement amochés des survivants. Yep, ça sera sans précédent, c'est presque une page de l'histoire de New York qui se tourne. Tant que Lecter sera vivant, les macaronis devront jeter leur dévolu sur une autre ville. Dorénavant, ici, ils seront persona non grata et comme le ripou a retourné sa veste à la vitesse de l'éclair, le moindre pied romain qui se posera dans le secteur sera aussitôt balancé aux "autorités" compétentes. Zachary est un traître égoïste né, sans scrupules ni allégeance mais il sait très voir où sont ses intérêts. Actuellement, ils se trouvent ici...et un peu à l'étage où le Clown s'est claquemuré avec son second.

Retour au présent et au réel. Après ce qu'il vu, senti et surtout entendu (rien ne ressemble plus à des tripes que d'autres tripes) s'immerger dans le doux frisson procuré par une arme à feu, s'assourdir avec les détonations, inspirer jusqu'à l'éternuement la poudre, voilà qui serait d'enfer. Le peep show n'est pas chaudement accueilli par les géants - bande de prudes - quand au petit dodu...Gaunt s'étrangle avec une bouffée de nicotine en l'entendant demander de quoi il s'agit. Les yeux ronds, le regard clair du flic se pose sur cet étrange gugusse rondouillard. Bordel mais tu plaisantes pas en disant ça. Enroulant un bras autour du cou épais, Zach' plisse les paupières avec des faux airs de conspirateur. Je t'en paierais un...quand j'aurais du blé. Je t'épargnerais le show avec la chèvre. Ca craint pour une première fois. Shooter sur des bouteilles semble mieux reçu. Ah, on parle enfin la même langue, les mecs. On reste dans l'activité "allons tirer un coup tous ensemble". La baston organisée provoque un pic d'angoisse chez le dodu toujours à ses côtés. Bon, certes, face à Cimarro et à Vlad-le-ninja, ils feraient pas long feu. Mais, au Texas, on considère que les fractures, ça crée des liens parfois bien plus solides que n'importe quelle décennie passée côte-à-côte sur les bancs de l'école. Et puis, c'était l'occasion d'apprendre deux-trois trucs nouveaux qui auraient pu s'avérer utile en plus de souffler Miss Syndrome prémenstruel à la prochaine incartade que Zach aurait eu avec elle...ou avec un prévenu...ou avec un suspect...ou avec un pauvre gugusse qui aurait croisé son chemin alors qu'il est dans de sales dispositions.

Bref, Cimarro décrète que jouer de la gâchette en picolant est certainement ce qu'ils ont de mieux à faire. S'ils restent dasn l'entrepôt ou dans les parages proches, ils risquent de se faire trouer la couenne par un Clown qui supporterait pas le bruit. C'est naturellement que Gaunt suit le mouvement général visant à attacher les rescapés à des colliers de fer attachés au mur. Le Patrono risque pas de tenter de jouer les filles de l'air sanglé comme il est. Un dernier regard aux corps mutilés. Certains gémissent, d'autres comatent et il y en a même un qui est en pleine crose de foi au point de se mettre à déclamer des prières en italien. S'il y a un dieu quelque part, il est aux abonnés absents dans ce coin-là de la ville. Mains dans les poches et clope au bec, Zachary emboîte le pas aux trois autres pour se diriger vers le garage. C'est pas très loin, avait précisé le Cubain. Ouais, ben, il a tout intérêt à dire vrai, Gaunt a l'impression d'être la sardine malingre de la boîte. Et c'est pas cool de se sentir malingre quand on a l'habitude de jouer les kadors au commissariat.

[...]

Confins du Sud, autant dire une terre inconnue pour Gaunt. Bien que sa présence soit tolérée dans ces quartiers, le ripou ne s'est jamais aventuré si loin préférant rester là où il y a de la drogue et des prostituées. Sans guide, ça serait suicidaire de balader sa trogne de lieutenant de police un peu partout. Et puis, des ruines...v'là le décor. Qu'est-ce-qu'il irait foutre ici? Cette parie là du Sud est encore plus sordide que le reste. Si ailleurs, la populace locale s'est cassé le crâne à déblayer les rues, là tout le monde s'en fout. Squelettes de voiture et ferraille de choses qui avaient cessé de fonctionner lors du Black-Out s'empilent dans une anarchie complète. Caa ressemble à une immense décharge et les rats qui y grouillent n'ont ni le poil brillant ni le regard luisant. Remontant une allée formée par des carcasses de bagnole, le pick up de Cimarro stoppe son avancée dans une sorte d'arène vaguement ronde. Par rapport aux autochtones qui se trouvent ici, le Cubain précise qu'ils ont peut-être pas des gueules de porte-bonheur mais si on la joue relax avec eux, il n'y a aucune raison qu'on leur pète le nez ou les dents. Bon, c'est pas dit exactement de cette façon mais c'est ainsi que le flic le perçoit.
Un par un, ils quittent l'intérieur du véhicule et Gaunt ne peut s'empêcher de sauter sur place pour débarrasser ses jambes des fourmillements qui y grouillent. Rester presque plié en deux parce que le siège du conducteur est reculé à fond, merci bien. Un mec entre nle sumo et le hell's angel s'approche d'eux, regard dur jusqu'à ce que Cimarro sorte à son tour. La vue du Cubain écarte aussitôt toute méfiance et c'est avec une accolade à faire cracher des poumons qu'il est acueilli. Explication rapide de leur présence à tous les quatre ici. Une journée merdique qui s'est achevée dans une soirée pourrie jusqu'à l'os et il faut pas deux secondes pour comprendre qu'elles ont vraiment été à chier ces dernières heures puisque le Clown ne participe pas aux réjouissances-exorcisme.
Marchant aux côtés du dodu, Gaunt lui glisse une oeillade en coin par-dessus le carton chargé de bouteilles pleines qui tintent à chacun de ses pas. Détends-toi, dude. Comment tu peux pas être à l'aise après ce qu'on a entendu? Haussement d'épaules et regard rivé devant lui, le rondouillard n'a pas l'air enclin à la conversation légère et à l'échange de banalité. Loin d'accélérer le pas pour s'éloigner de son taciturne compagnon, Zachary se met à siffloter du bout des lèvres l'hymne national jusqu'à ce qu'ils atteignent une place plus petite que la précédente. C'est ici qu'ils feront parler la poudre, décrète Cimarro. Soulevant un capot, Alonso invite Gaunt à choisir une arme dans la cavité. Merde...j'ai l'embarras du choix. Face à des flingues, je suis pire qu'une nana en train de faire les soldes. Pas celui-là, il ressemble trop à celui du boulot. Ni lui, c'est une pétoire pas un flingue digne de ce nom. Marmottant entre ses dents des phrases incompréhensibles qui ne s'adressent qu'à lui, Zachary jette finalement son dévolu. Oh-oh. Prenant une voix rocailleuse, Gaunt se tourne vers les trois autres. Alors vous voyez pourquoi on m'appelle Harry "Le Charognard"?...On me colle tous les sales boulots du secteur... On entendrait une mouche voler en réponse à cette répliqe flamboyante. Zach' soupire en baissant la tête. Putain les mecs, vous avez toute une éducation en matière de cinoche du XXème siècle à refaire. Sérieusement.
S'écartant pour laisser aux autres le soin de choisir à leur tour, la nervosité du dodu ne passe pas inaperçue. Débouchant une bouteille, Zach' y prend une gorgée, regard rivé sur le bedonnant attendant l'explication qu'il va fournir pour justifier sa gêne. Il n'a jamais tiré avec un flingue. Deuxième fois que ce bonhomme poupin arrache une expression de stupeur à Zachary et manque de le faire crever en s'étouffant. Le pointant du doigt, le flic agite l'index avant de lâcher de but en blanc après avoir arrêté de tousser et de recracher de l'alcool. Alors toi...je vais t'emmener un de ces quatres et te montrer ce que c'est que vivre aux Etats-Unis.


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