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Unforgivable /!!!\ CLOS
Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
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AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

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Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
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CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mar 26 Nov - 15:25



Que le monstre de cendres existe depuis toujours, cela ne fait pas un pli. Après tout Boogie aussi possède une entité aussi glaciale, détachée et ignorante des appels de la Bête. Il est facile de s'abandonner à cette paire de bras éthérés qui l'emmène loin, bien loin, du théâtre du réel. L'arrogance du Croque-Mitaine, les propos égocentrés et l'absence totale d'intérêt pour ce qui l'entoure enflent jusqu'à être capables de repousser l'autre Bête, jusqu'à l'encourager à faire ce qu'elle veut - même les actes les plus inconscients, les plus irréversibles - rejetant en bloc toute tentative de rapprochement, le monstre de glace avance, balayant tout sur son passage, frappant là où cela fait le plus mal. Oui, ce sentiment d'intouchabilité, d'invulnérabilité est grisant, enivrant, l'ego démesuré se complaît dans ce rôle de créature mue uniquement par la vengeance, la violence. Tout est clair et limpide car la glace ne se pose jamais de question. Elle agit, tout simplement. La cendre et le gel se mettent à couvrir la plus petite aspérité qui agace ou qui lancine, plus d'interrogation, de gêne, de douleur ou d'hésitation...il ne reste qu'une faim de mort que l'on assouvit encore et encore. Sentiment de liberté infinie, d'éruption fatale dont on ne sort toutefois pas indemne. Car le retour au réel n'est pas toujours agréable. Récemment, c'est la voix de la culpabilité qui a fêté sa naissance en grandes pompes après le passage de l'être qui se cache au coeur du blizzard le plus froid.
Si Boogie parvient plus ou moins à renvoyer cette entité dans les souterrains du fortin glacé ce n'est pas le cas de la volatile cendre qui semble s'accrocher partout où elle le peut. Jason se retrouve avec les vestiges d'une créature qui n'a pas envie de retourner là d'où elle vient. Nourrie par le sang honni des mafieux, elle en veut encore, elle en veut plus. Toujours plus. Et le bleu a beau s'accrocher, le Croque-Mitaine a beau se faire apaisant, la Bête de soie a beau appeler d'un feulement délicat, il y a toujours des lambeaux de cendres qui s'accrochent. L'égoïsme qui frappait les monstres du Sud est toujours vivace mais avec la fin d'une solitude et l'attachement délicieusement douloureux qui les étrangle est venue la seule angoisse humaine qui pourrait les frapper. Celle de perdre ce qui est maintenant devenu si précieux. Tout n'est pas remplaçable et il y a des disparitions qui sont insurmontables. Aussi certainement que le Clown s'est abandonné à la cendre pour récupérer Boogie, Boogie a laissé le golem de givre traverser dans le sang un restaurant en abattant tout sur son passage. Toujours plus possessifs, plus jaloux, il va falloir apprendre à faire avec ce passager sombre car les jours filant, l'éventualité de la disparition de l'autre augure sans cesse un lendemain plus noir qu'une nuit sans lune. La paranoïa après les faits de ce soir va surgir, flamboyante et maléfique, les lèvres pleines de "et si?" et d'hypothèses toutes plus aberrantes et pessimistes les unes que les autres.

Ce n'est qu'une remontée acide, tente d'avancer Jason avec légèreté mais cette nonchalance, ce je m'en foutisme ne le leurre pas. Connexion parfois bien trop étroite entre les bêtes, ce qui frappe l'une frappe l'autre et ici, on ne parle plus d'actes inconsidérés perpétrés par un tiers mais bien du champ de ruines qui s'est profilé, cauchemar fugace mais bien trop réel, du monde désertique dans lequel les bêtes ne s'aventurent qu'en duo. La poussière morte et le silence oppressant derrière des grilles où se cachaient les flammes et le soufre. Ni fiel ni miel ni même rien du tout, à peine la sensation dérangeante d'un membre fantôme que l'on vient d'amputer mais dont on perçoit encore la présence. Ils ont beau s'enorgueillir de transcender leur état de mortel, ils ont beau se draper dans leurs panoplies d'ennemis publics, de symboles chaotiques, ils ne sont qu'une mécanique de chair et de sang.

Se redressant et se penchant pour récupérer la mallette posée au sol, Jason entraîne Boogie avec lui bien qu'instinctivement, il ne fasse pas de gestes trop amples qui tirerait le Croque-Mitaine de sa position la plus indolore possible. Trombone à la main, le Clown entreprend de faire sauter les menottes. Acte ô combien facile et réflexe pour lui, l'azur quitte la vision de la serrure et des mains qui ne s'acharnent même pas dessus. Rien n'entrave Jason Lecter et les chaînes qui l'emprisonnent au Croque-Mitaine sont les seules qu'il laisse peser sur lui. Il aurait pu filer à n'importe quel moment, ce ne sont pas des menottes ou une serrure qui l'en empêcherait mais bel et bien lui, ce monstre aux yeux pâles qui ne soufflera ni remerciement ni ne mentionnera cette entrave volontaire. En un déclic, le premier bracelet abandonne le poignet du Clown et Boogie tend simplement le bras pour qu'on le débarrasse du sien. Regard sombre qui se pose sur les sillons rouges imprimés dans la chair du Croque-Mitaine que ce dernier couvre de la paume. De la tôle froissée ou les stigmates d'un accident qu'on doit se préparer à classer aux archives. Les coupables ont déjà eu un avant-goût de la justice perverse du Sud, une sentence a été rendue et l'application des peines distribuées sera perpétrée par des bourreaux zélés.

Une perte de rythme? C'est peu dire. En temps "normal", les monstres mènent la danse, ils sont les traqueurs. Manipulateurs et dominateurs, ils régissent leur territoire, ils imposent leur volonté daignant à peine les négocier. Ce sont les chefs d'orchestre d'une assourdissante cacophonie. Les Bêtes ne courbent pas la nuque, elles ne se font ni malmener, ni diriger. Mais depuis la veille, ce statut d'intouchable et de maestro leur a été provisoirement dérobé. Ils ont subi une cadence infernale qui n'était pas de leur fait, contraints et forcés de suivre ce tempo latin. Alors, en effet, ce n'est pas aisé de retrouver son costume d'apparat et cette place qui est la sienne après avoir été ballotté dans un sens puis dans l'autre et de sombrer de Charybde en Scylla. Boogie plisse simplement les lèvres en signe d'assentiment. Il n'a rien à répondre à cela après tout, lui-même, a été obligé de s'entendre dire qu'il n'était pas une victime pour cesser de se voir en tant que tel. Bien que l'idée se soit implantée sous les cheveux sombres, il garde un arrière-goût fortement amer au fond de la gorge.
Du Clown, le Croque-Mitaine ne voit que le dos arrondi et les mains qui s'escriment à plier et déplier le trombone, son visage reste baissé sur le fil de fer, invisible pour lui. S'il a suggéré l'idée de la confession ou de l'aveu, il n'a nullement eu l'intention d'en entendre autant. Les monstres n'ont guère l'habitude de lever de la sorte un pan du voile opaque qui les nimbent. Si Jason se met à parler, c'est autant à lui-même qu'à son second dans son dos. Parce que rien n'est irréparable, parce qu'il a eu coutume de ne s'attacher à rien, les actes de la Mafia sont d'autant plus perturbants. Boogie est plus qu'un bras droit et son enlèvement, sa détention dans les entrailles d'un entrepôt dorénavant réduit à l'état de squelette noirci par le feu a grandement bouleversé la mécanique anarchique et chaotique. Les engrenages peinent à se relancer, leurs dents s'accrochent et grincent au lieu de tourner comme elles l'ont toujours fait. Les cendres n'apparaissent que dans certains cas de figure lorsque le Clown est repoussé par un autre dans ses ultimes retranchements et même si Jason ne termine pas sa phrase, le Croque-Mitaine peut en entrevoir le sens. Après tout, dans quelles circonstances se laisse-t-il submerger par sa glace? Il l'a déjà confié au Clown. Se retrancher derrière une attitude glaciale au possible, se placer derrière l'entité la plus sombre et froide de son être, s'en laisser posséder n'est qu'un ultime moyen pour se détacher totalement de quelque chose qui pourrait le blesser, le bouleverser de façon trop humaine. Et ce genre de choses, réactions et sentiments trop humains, les monstres n'en font pas les frais car ce sont les uniques situations pour lesquelles ils ne sont pas armés. La souffrance et la douleur, ils l'infligent, ils se l'infligent mutuellement. On ne leur impose pas.
De fidèle allié, d'incarnation finale d'un châtiment que l'on désire voir s'abattre violemment sur un ennemi, cette entité devient intrus et indésirable lorsqu'elle n'a plus lieu d'être. Si dans le passé, ses vestiges pouvaient être acceptés et gérés, ce n'est plus le cas à présent car le Clown n'est plus seul et Boogie n'a nul besoin de se trouver confronté à des fragments cendreux. Les choses ont changé, en bien ou en mal, il n'y a pas d'étiquette à coller à la tournure qu'a pris leur lien. C'est ainsi, cela oblige une fois de plus - à adopter de nouveaux comportements, à éprouver de nouvelles situations et à agir en conséquent, loin bien loin, d'une routine. La main du Croque-Mitaine se tend et ses doigts se referment sur l'avant-bras de Jason, le serrant doucement. Ces cendres persistantes, il n'y a qu'une personne qui peut souffler dessus pour les écarter et ce n'est pas Boogie qui peut le faire. Je suis là maintenant, bien réel et non pas une quelconque illusion...et, foi de monstre, il n'y aura pas de récidive.

Le noir croise enfin le bleu signifiant tacitement que l'instant des aveux feutrés, le temps de l'introspection est dorénavant terminé. A toi, Croque-Mitaine, d'en tirer tes propres conclusions, d'y comprendre ce que tu souhaites comprendre, d'un geste souple on referme la parenthèse et le Clown se laisse couler à ses côtés, roulant sur le ventre jusqu'à ce que son flanc effleure à peine le bras de Boogie, proche sans vraiment l'être, distance à peine perceptible comme pour...le ménager ou pour mieux contrôler ces flammes qui ne manquent pas d'apparaître dès que les bêtes sont si près l'une de l'autre? Cette pensée fait naître un demi-sourire sur les lèvres craquelées. Silence qui se pose doucement en même temps que des barbelés familiers se rétractent presque précautionneusement. Lueur malfaisante au fond des iris noirs qui, tel un coup d'envoi muet, précède l'irruption du reptile. Es-tu revenue, bête d'écailles? Avec cette souplesse d'araignée, Jason se glisse au-dessus du Croque-Mitaine, en équilibre instable comme suspendu, mains appuyées de chaque côté de son visage. Les yeux pâles se lèvent sur les abysses. L'heure ne devrait être qu'au repos et à la relaxe, pas aux jeux et à ces idées mauvaises. S'est-il estimé négligé ou délaissé? Le spectre de cendres s'est attardé, s'attarde mais son arrivée est le fait du Clown et il savait avant même de le voir que ce ne serait pas Jason Lecter qui débarquerait au repaire de la Pieuvre. Voix lascive qui siffle doucement ce qui sonne comme une coulpe que l'on bat, syllabes soupirées qui caressent ses lèvres. La main du Croque-Mitaine se glisse légère dans les cheveux du Clown. Impardonnable, dit-il? Délicatesse vertueuse dans ce baiser empreint d'une anormale douceur qui se flétrit lentement sous la pression de crocs dans la chair et le goût du sang. Un ronronnement de gorge accompagne l'onde de douleur qui irradie le bas du visage du Croque-Mitaine, les griffes du fauve se posent sur la nuque du Clown, s'y crispent. Le bras immobilisé s'appuie dans le bas de son dos. Mais le froid du plâtre n'appelle pas à la modération et ne ramène pas dans au réel. La Bête folle méprise complètement les muscles rompus, les os flottants, les nerfs épuisés, elle appuie son coude brisé aux écailles, attirant à elle l'autre monstre jusqu'à en éprouver le poids. Respiration qui s'accélère en sentant, sous la peau violacée les os se déplacer mais le fauve ne relâche pas son étreinte. Détournant le visage, arrachant sa lèvres à la morsure, le bleu liquide se rive aux abysses. Retour au milieu d'un lacis de barbelés où le prochain geste pourrait aggraver la plus infime blessure du corps. Impardonnable... murmure-t-il en se passant la langue sur ses lèvres meurtries. Devrais-je te taillader, une nouvelle fois? chuchote-t-il comme une proposition indécente.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mar 26 Nov - 15:43

La place de Cimarro, qui la voudrait en ce moment ? Personne sans doute. Lecter s’est isolé avec le Croque Mitaine et pour sûr, il ne se sera calmé, il n’aura pas oublié ses noirs projets. Et comme toujours il ne fera que ce qu’il veut en ignorant royalement les conseils, les demandes. Un tyran n’attend pas de permission pour agir et dans son genre celui là n’est pas conciliant pour deux sous. Le Cubain comprend parfaitement ce besoin de faire enfin table rase d’un problème trop coupable, le chasser de la ville mais quand on sait à quel point femmes et enfants sont tenus éloignés des affaires à quoi bon les crucifier ? Même pour l’exemple quel serait le message ? Démonstration de cruauté, de force sinon ? Elles ne sont plus à prouver. Pour maintenant les choses seront claires, on est loin d’une descente dans un restaurant, le QG de la pieuvre a été explosé sous des tirs cette fois et tous ont été passé au fil des lames, des flammes, torturés … il y a d’autres méthodes pour s’assurer la disparition des Italiens. Entendras-tu maudit Clown ? Le géant n’y croit pas. Assis sur le capot il observe la neige qui continue de s’accumuler et blanchit l’espace, le couvrant comme pour en cacher la laideur et ce qui se trouve en dessous. Comment peut-il se faire entendre maintenant ? La dernière fois qu’il a élevé le ton Boogie était de son côté mais cette fois ? Le Croque Mitaine porte l’offense jusque dans ses os brisés, il enrage sous sa glace polaire alors qui ira refroidir les ardeurs de leur maître ?

Il s’assombrit, se sent lourd sous le poids de responsabilités nouvelles de quelques mois. Protéger Jason de lui même est un travail de tout les instants et s’il ne hurle pas aujourd’hui, s’il ne l’arrête pas le suicidaire en puissance s’en ira à la guerre quitte à se tuer. Tu ne comprends rien Lecter, tu ne vois même pas ce que tu risques dans cette vendetta. La menace, elle vient du pire de toi même. Combien de jours pendant lesquels tu ne fermeras pas l’oeil ? Combien de corps passés sous la colère des cendres, en sortiras-tu fidèle à tes rires et tes joies noires ? Tu vas t’empoisonner Jason… Cimarro sent sa gorge se nouer, pas de tristesse mais d’impuissance et de frustration à ne pouvoir rien y faire. Ses yeux se posent sur ses mains, il devra en venir à la force s’il veut que le Clown écoute et l’idée le répugne. De quel droit protester en sachant à quel point les monstres on été blessés, à quel point ils ont été ébranlés ? Ça semble terrible car demander d’épargner des victimes revient à amoindrir la faute. Quel merdier vraiment.

Zachary revient d’un pas léger, le Russe sur les talons et Alonso acquiesce d’un mouvement de tête. Il est temps de s’en aller oui, retrouver le repaire et affronter le tyran. Ça ne donne tellement pas envie. « Ouais, on s’arrache. Bob doit se demander si on est entiers. » Le ciel s’éclaircit au loin, plombé et la neige tombe de plus belle. Les motards sont partis, ont regagné leurs domiciles quelque part au Sud et les lieux se sont tout bonnement vidés. Les sdf ont fait de même dans les ruines, sous un cartons ou une couverture miteuse quant aux rats... ils sont certainement déjà passés à autre chose, attendant la prochaine sortie où ils s’en iront piquer un pauvre passant pour un pauvre vol. Pas fâché de sortir de là finalement. Les voyant approcher, Bob affiche un large sourire rassuré et le Cubain peine à lui en rendre un aussi enthousiaste. Dans le coffre quelqu’un tambourine et il peut bien continuer ça n’a aucune importance. Conscient d’une ambiance qui se plombe à mesure que la voiture file vers leur repaire le joufflu tente de changer de sujet, revenant sur ses propres lacunes et questionnant le ripou avec lequel il occupe la banquette arrière. Que lui ne subisse pas l’humeur sombre d’Alonso, les autres non plus d’ailleurs ils n’ont pas à le faire. Ils n’ont pas à prendre l’acide du Clown en pleine face, ce n’est pas leur rôle. Encore que Zachary risque fort d’être intégré malgré lui là dedans, question de … principe ?

Arrivé à bon (mauvais?) port, le géant quitte la voiture sans aucune envie. On voit rarement Cimarro dépité à ce point et pour cause, il en a vu d’autres des horreurs mais ce qui se profile est tellement hideux qu’il serait le premier à détourner le regard face à la scène. « Vlad tu peux récupérer l’autre squelette ? » Le colosse y va, traînant par le col la vermine qui piaille et s’agite. Qu’il fasse, il aura bientôt envie de se taire à tout jamais. Le Cubain l’ignore, il a bien autre chose à penser. « J’ai jamais eu les jambes aussi plombées. » Avoue-t-il, enfonçant les mains dans ses poches pour se diriger vers l’entrée du bâtiment. La porte passée, il considère rapidement les mafieux qui n’ont pas bougé et qui doivent très certainement retomber dans les vapes à peine ont-ils repris conscience. Et eux il s’en moque, ils peuvent crever de la pire manière car ils sont on ne peut plus responsables mais leur famille... leurs proches ne doivent pas savoir ce qui se fait concernant leurs affaires alors pourquoi ? Arriver là, ce serait seulement barbare.
La meute n’a pas quitté le haut des escaliers et ressemblerait presque à une armée de statues de terre, quasi immobile. Le Clown et le Croque Mitaine sont encore enfermés là haut alors, il ne faut même pas penser à les bousculer. Seront-ils calmés en sortant ? Moins drapés dans leur costume respectif de bourreau ? Tu rêves mon pauvre vieux, pense-t-il. « Bon, je vais attendre qu’il daigne descendre. Pas envie de me faire accueillir par une balle en allant cogner à la porte. » Bob approche de quelques pas, comme hésitant. « Je sais que j’ai pas le droit de parler mais … s’il faut, je soutiendrai. » Il crève de peur à l’idée d’ouvrir la bouche, de devoir s’opposer à Jason mais il pense à le faire, soutenir le Cubain. Mais voilà une mort qui serait bien mal vécue. Ce gamin a vraiment bon fond, il est capable de regarder les horreurs du monde mais ne le conçoit pas toutes, il a encore une conscience, une âme. Touché, même s’il n’en montre rien Cimarro lui donne une tape sur l’épaule et se laisse tomber sur une chaise. « Je veux bien un café, en guise de soutient ce sera parfait. » Opinant, son sourire retrouvé le dodu en propose aussitôt aux deux autres. Et il en faudra bien plus d’une tasse vu le genre de tornade de flammes qui va tourner ici dans un moment. De là à ce qu’ils en viennent aux mains... non ce n’est pas réjouissant ; mais ce sera peut-être nécessaire.
        
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mar 26 Nov - 23:19



Drôle de nuit...le ciel commence à s'éclaircir vers l'Est et même s'ils viennent de se laisser aller à une démonstration de violence plus ou moins gratuite, sang qui bouillonne et tâches rouges séchées sur leur peau, la légèreté de l'humeur bat très lentement en retraite. Dans cette petite bulle où il massacre, Gaunt ne vit que dans l'instant présent mais la perspective du retour face à un Jason Lecter qui n'a rien de clownesque a quelque chose de plombant. Fronçant le nez en enfonçant les mains dans les poches de son jean, Zachary baisse le regard sur Cimarro appuyé contre une épave. Ouais, on s'arrache d'ici lâcherait-il presque d'un ton morne accentué par la neige qui continue de tomber. Le trio abandonne l'arène artificielle pour retrouver le véhicule qui les a amené ici et où les attend sagement le petit rondouillard qui affiche un sourire radieux dès qu'il les voit. Allons bon...il aurait donc vraiment cru qu'ils n'allaient pas revenir entiers? Comment des neuneus consanguins auraient pu venir à bout de deux colosses et d'un texan pure souche? Au fur et à mesure qu'ils approchent, des braillements étouffés se font entendre depuis le coffre où le chargement nauséabond essaie de convaincre ses geôliers à le libérer à grands renforts de menaces et d'insultes qui sont bien loin de provoquer une quelconque inquiétude. Décidément, Zachary ne comprendra jamais ce genre de réaction. Si on enferme quelqu'un dans un tel endroit, c'est certainement pas pour lui ouvrir dans les minutes qui suivent. Allez comprendre...

Un par un, ils s'engouffrent dans la voiture, les deux titans abandonnant les places à l'arrière à Gaunt et au dodu. Charmant...entendre les vociférations du mec du coffre, ça allait être charmant. Trajet qui démarre dans une ambiance tout sauf joyeuse ou soulagée. Les visages sont fermés et les regards errent sur les rues mornes qui défilent derrière les pare-brise. Coude posé sur l'accoudoir de la portière, tempe appuyée contre ses phalanges, Zachary coule son regard pers vers son voisin, l'air de lui demander de balancer un sujet de conversation n'importe lequel parce qu'ici, ils ne sont que deux à vouloir l'ouvrir pour meubler ce silence chiant comme un jour de pluie. Et puis, si personne ne parle, Zach' sent qu'il va tirer au pif dans la banquette en hurlant à l'autre de fermer sa gueule. Mais le brave garçon comprend. S'éclaircissant la voix en toussotant, le dodu se met à demander au ripou d'un ton faussement léger et détendu plus de renseignements et de conseils sur les armes à feu. Demi-sourire qui étire les lèvres du texan, il aurait pas mieux exigé comme thème de décompression. C'est d'une voix qui s'allège au fur et à mesure des anecdotes et des recommandations distillées à grand renfort d'expressions fleuries que Gaunt redevient volubile. Le chargement semble avoir aussi trouvé la paix...ou la résignation. Au choix. L'atmosphère est sensiblement moins chiante et pensante. Du moins, jusqu'à descendre de voiture pour retrouver le repaire des sudistes.

Il aurait préféré avoir un autre "souvenir" de l'endroit que celui d'un rire grinçant de démon dément. Tandis que le russe emmène le dégénéré en lieu "sûr" sous l'injonction du cubain, Cimarro avoue avoir les jambes plombées. Levant le nez sur la mine sombre d'Alonso, Gaunt hausse les épaules. Ca vaut ce que ça vaut, mon vieux, mais je me sens pas mieux que toi. C'est moi qui vais devoir balancer de l'info. Même si je participe pas au massacre, si j'ouvre ma gueule...je signe l'arrêt de mort de tout un joyeux petit monde. Dont il connaît certains membres personnellement. Détournant les yeux pour les poser sur la porte vers laquelle ils se dirigent, Gaunt poursuit. Y a que ton boss qui peut décider d'épargner ces vies ou pas. A mon niveau, je peux rien faire...à moins de les mettre tous sous protection mais là... Zachary sort une cigarette qu'il allume rapidement. De une, je mélange mes deux vies Et s'il a survécu en frayant en eau trouble, c'est pas grâce à une intelligence hors normes mais bien parce qu'il s'est cassé la tête à cloisonner l'officiel et l'officieux. Et de deux, c'est la vie de mes collègues que je joue et ils ont beau être des gros nazes, ça m'emmerderait de les jeter en pâture à un Clown. Et c'est sans compter la paperasse et les explications que je devrais fournir. Certainement le plus pénible pour la grosse feignasse qu'il est.

Entrant dans le hangar, ils passent près des corps de ses anciens alliés qui n'ont pas bougé d'un centimètre. L'heure pour eux n'est plus à jouer aux héros, la seule chose qui puisse encore les tarauder, à part le sort de leurs proches promis à une fin certaine, c'est de crever dans un minimum de dignité. Si on peut rester digne à poil...la peau couverte de brûlures dégueulasses bien sûr...en hauteur, les chiens n'ont pas quitté leur position, cerbères gardant une porte qu'il vaut mieux ne pas ouvrir. Déjà, il faudrait passer le barrage canin et vu la tronche des bestioles qui n'ont rien d'une meute de chihuahuas, ça serait déjà en soi une fort mauvaise idée. Le rondouillard les rejoint, refermant un petit cercle auquel il ne manque qu'un ruskof de deux mètres. D'une voix bêlante, le dodu jure de soutenir, même s'il n'en a pas la permission, la décision de Cimarro. Loyauté poussée jusqu'au suicide, ça serait touchant si ça n'était pas stupide. Pour Gaunt, la loyauté est une notion qui bat en retraite à l'instant où son pronostic vital est engagé. Mais ça serait mentir que de dire que cette naïveté si mignonne venant du visage poupin ne provoque que de l'indifférence ou un manque total d'intérêt. Cimarro gratifie d'une tape sur l'épaule le serment du dodu avant de déclarer que du café serait le meilleur soutien en ce moment. Et ça épargnera ta petite vie parce que c'est pas sûr que tu survives à une opposition avec le Clown. Se trouver face à Lecter avec son petit coeur en bandoulière pour toute armure, c'est un coup à se le faire arracher et piétiner dans l'allégresse. Alors que la silhouette replète s'éloigne en trottinant, Gaunt se tourne vers le Cubain. Et maintenant? On attend que le diable daigne sortir de sa boîte? Inspirant une longue bouffée sur sa clope, Zach' s'accroupit au sol. Faut vraiment être siphonné, il doit être complètement siphonné pour rester. Il pourrait fort bien mettre les bouts, prétendre avoir piscine, laisser Cimarro se faire défoncer par le Clown (ou l'inverse, il s'en fout) et revenir comme une fleur quand on l'appellera pour qu'il crache des infos sur les proches des mafieux. Sur le papier, c'est certainement - et de loin - le meilleur plan et la meilleure attitude a adopter. Alors pourquoi il bouge pas? En soupirant, Zachary jette d'une pichenette son mégot. T'as une idée de la façon dont tu vas aborder le sujet avec la bête? dit-il à voix basse en indiquant de l'index la porte gardée par la meute.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mer 27 Nov - 13:06

Se subir, devenir sa propre proie voilà une sensation bien loin d’être agréable et parce que la nature les a gardé soigneusement éloignés de tout sentiment humain les bêtes n’aiment pas cette impression de faiblesse. En venir à fermer les yeux, s’abandonner à une déraison telle que plus rien ne compte ou n’a de sens, enfiler un manteau gris ou blanc qui ne pèse rien sur les épaules et le porter en éternel vainqueur. La cendre et la glace ont ça en commun, rendre la vie et les événements simples comme un vol de bonbon à même la main d’un gosse. Mais si se draper de tels atours est aisé, s’en débarrasser relève d’une tâche laborieuse. On s’y plaît, pourquoi partir alors ? Parce que maintenant, quelque part quelqu’un à besoin de l’autre et luttera bec et ongles jusqu’à enfin ramener les choses dans le bon ordre. Et oui il serait bon -vital sinon- d’apprendre à contrôler de telles possessions personnelles sans quoi ils finiront par s’éclater la tête contre un mur. La paranoïa est nouvelle, va de pair avec la crainte de voir le « nous » redevenir « je ». Faire sans l’autre, ils ne peuvent plus et leur folle logique impose de ne plus se tenir éloigné, de ne plus perdre la seconde bête de vue. Mais est-ce viable à long terme ce genre de pensées ? Non et ils le savent.

Alors vieux fou que comptes tu faire ? Murmure une voix sifflante et malicieuse qui semble déjà connaître la réponse. Ce qu’on fait ? On revient à ses sales manies de possessifs malades qui ne supportent l’éloignement que lorsqu’il est de leur fait, qui ne sont jamais plus heureux que lorsqu’ils jouent la même partition folle, partis reconquérir leurs terres en bons tyrans. Il a mis le temps cette fois ce n’est pas rien de le dire mais on pourra bien excuser le Clown pour cet état de transe cendreuse qui l’a étranglé autant que porté. C’est impardonnable cela dit, entre eux au moins. Que les autres aillent au diable, le problème ne les concerne pas. L’intimité des monstres est leur affaire privée, leur confection privilégiée et même quand il s’agit de la réparer personne n’a son mot à dire. L’arachnide a détendu puis tendu les pattes, s’est hissée au dessus du fauve en évitant soigneusement le contact autant par souci de lui épargner un inconfort inutile que pour jouer sur cette distance qu’ils détestent laisser entre eux plus que de raison.
Tu sais ce que tu fais sale bête, tu savais très bien que ce bras brisé glisserait contre les écailles, que le Croque Mitaine te tirerait en avant jusqu’à enfin casser cette affreuse séparation. Sous les cheveux verts une voix éclate d’un rire joyeux, siffle un « bon retour chez vous » qui s’est fait attendre un peu trop cette nuit et la cendre peut aller se faire voir. Elle n’aura main mise sur la cervelle du balafré qu’au moment où il le décidera maintenant. S’arrachant au crocs du serpent, le chat plonge un regard limpide au fond d’abysses où le gris a disparu, oeillade entendue des monstres de retour à un univers bourré de ces barbelés aiguisés capables de les taillader au moindre geste mal choisi. Soupir rêveur à sentir plus encore les griffes sur sa nuque alors qu’il redresse la tête et à la phrase émise par Boogie, Lecter part d’un rire qui n’a tellement plus rien de sombre. « Je dirai bien oui, mais porter l’un de tes coups de pinceau comme une punition... ce serait bien dommage tu ne crois pas ? » Glisse-t-il, une moue songeuse aux lèvres. Accessoirement ce serait un peu dangereux de jouer sur ces notes car l’envie de rendre les marques est toujours particulièrement violente durant ces instants. Peut-elle être douce la violence des bêtes qu’on a ébranlé et qui retrouvent à peine des marques connues ? Difficile à dire et si le reptile tend à nouveau la tête avec l’envie fulgurante de se jeter aux abords d’un désert infernal bien connu, le son d’un moteur l’arrête dans sa lancée. Ça plus le claquement caractéristique d’un coffre refermé et quelques éclats de voix rapidement étouffés mais entendus toutefois. Tiens donc, certains étaient sortis et ne reviennent pas les mains vides ? Intéressant, enfin, ça peut l’être si la chose tient un certain rapport avec la pieuvre sans ça, c’est loin de mériter le moindre signe d’attention.

Pas sûr d’avoir réellement envie de savoir le fin mot de ce retour en fait et Lecter hausse les épaules pour lui même avant de plonger le nez au creux d’une épaule marquée. Leur monde s’est à nouveau cloisonné autour d’eux en cocon peint de bleu et noir, n’autorisant plus la moindre sortie sauf s’ils décident ensemble d’y venir. Il ne faut pas se murer derrière un pessimisme si violent, il ne faut pas s’inquiéter au point de considérer la plus petite approche comme une menace simplement parce que ça ne leur ressemble pas. Que craignent les monstres ? Perturbateurs mais jamais perturbés Jason ne l’a-t-il pas dit lui même ? N’est pas né le prochain qui pourra s’en prendre au Croque Mitaine de si vile manière et inversement ; ils veilleront. Et à mesure que les « et si » semblent s’évaporer la créature d’écailles perd toute envie de descendre afin de gérer son monde tordu qui doit pourtant attendre ses ordres quelque part en bas. « Je me souviens bien t’avoir prêté des vices une autre nuit mais je ne pensais pas que tu les avais gardé. » Lui murmure-t-il au creux de l’oreille, une main partie errer le long de côtes brisées. Fin soupir faussement désapprobateur avant que le Clown retrouve les iris bleues. « Si tu commences à te moquer de toi même où va le monde hm ? » Ne lui as-tu pas assez dit de penser moins ? Un peu trop il faut croire et depuis quelques temps le chat prend plaisir -semble-t-il- à glisser d’avantage dans les dérives du serpent. Attends de voir bête de soie, tu comprendras un jour que tu es très loin de te connaître.    

La bête ne souhaite pas rester sagement alanguie et le fait bien comprendre, effaçant d’un léger coup de langue le sang qui perle à la courbure d’une lèvre qu’elle a mordu en signe de reconquête. Lecter sait pourtant bien qu’ils sont loin d’être aussi en forme qu’au jour de cette virée à la maison des horreurs, qu’ils ne peuvent pas tirer sur la corde à ce point, pas cette fois. Les corps sont las, surtout celui du Croque Mitaine et si en temps normal ils se plaisent à observer d’un œil ravi les plaies crées à même la peau jumelle, cette fois la toile est trop abîmée pour réellement y songer. « Il est temps de retourner gérer la marmaille je suppose ... Et rafistoler Alonso accessoirement. » Aucun enthousiasme réel, il faut l’avouer. Replonger dans le travail sera une désagréable occasion de se souvenir, se rappeler à quel point l’offense était grande. Jason ne fermera pas l’oeil tant que la mafia n’aura pas subit sa vengeance et oui, il faut faire ce qui doit être fait. Reste à savoir quand... « Une envie particulière avant cela peut-être ? » Le Clown n’ira nul part si Boogie choisit de le garder là et si ça semble foncièrement égoïste qu’importe, la horde fera avec. Qu’ils restent enfermés dans cette chambre encore une minute ou une journée on ne pourra rien y faire. Lecter a vu beaucoup trop de gris en vingt quatre heures, le bleu est retrouvé, d’eau et pas de glace face à l’encre noire alors rien que pour cela elle passe loin derrière l’idée de l’abattage en règle.    

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Sam 30 Nov - 0:47



Et la folie rampe telle une nuée d'insectes grouillantes que rien ne semble capable de stopper, seconde peau fourmillante qui recouvre l'épiderme du Croque-Mitaine, soulevant une vague de douleur qu'il n'accueille pas avec mépris, qu'il ne refoule pas et ne veut pas gérer et ignorer. Dans l'enfer des monstres, ces sensations n'auront jamais la même portée que si elles avaient été provoquées par des mains profanes et impies. La démence attisée par une proximité masochiste se ferait presque invitation et si le fauve ronronne, griffes sorties et plantées, c'est une délicatesse aussi noire que la nuit qui éclaire les iris clairs.
L'égoïsme et la possessivité prennent le pas sur la raison et la mesure. Cet univers, c'est le leur. Un soufflet de forge avive les flammes et la réflexion bat en retraite. L'ivresse de la folie envahit reléguant au second plan les plaies, le danger et les conséquences. Le chat se fait créature d'un éternel maintenant qui ne s'inscrit que dans l'actuel. Rien ne le précède et rien ne lui succèdera. Chargée d'une électricité incontrôlable, la Bête s'élance, ivre et inconsciente. Ce n'est pas la créature de soie noire qui freinera des quatres fers pour imposer une accalmie à ce rythme tribal et animal qui pulse derrière son front. Ce n'est pas le Croque-Mitaine qui mettra fin à un éloignement qui est mort dès l'instant où Jason a retrouvé des gestes arachnéens pleins d'une grâce glauque. Quand à la sacro-sainte raison, elle a depuis longtemps renoncé à s'exprimer dans ces circonstances où sa voix a autant d'impact qu'une brise sur une falaise de granit. A trop s'aventurer au-delà de ce qui l'a toujours caractérisé, froideur, ascèse et vanité, on repousse ses propres limites. Boogie s'était demandé jusque où cette absence de mesure pourrait bien l'emmener. Aux confins d'un dérangement qui n'est pas sans rappeler la propre déraison du Clown. Cette folie définitivement contagieuse et même si elle se révèle être plus pondérée que son original, elle se déroule sous les pas comme un tapis sanglant, impériale mais guère plus saine que son homologue.

Taillader, fendre, marquer, les griffes s'agrippent de plus belle à la chair y laissant des sillons rouges, esquisses presque brouillonnes, bâtis éphémères d'une oeuvre qui pourrait se déployer à partir d'un rien et s'étendre même sur une toile déchiquetée qui aurait grand besoin d'être retendue dans son cadre. Je suis sûr que la punition se muera rapidement en autre chose. Et même si je dois oeuvrer dans des conditions loin d'être idéale ou sur une zone ridiculement réduite... Faisant courber le cou au Clown en assurant fermement sa prise sur sa peau, le Croque-Mitaine fait glisser ses lèvres le long d'une joue scarifiée jusqu'à ce qu'elles frôlent son oreille. Je pourrais graver l'infiniment grand dans l'infiniment petit. soupire-t-il doucement, dans un grondement de gorge presque délicat. La Bête se fige dès qu'un son parasite vient faire vibrer ses tympans. Ronronnement d'un moteur proche, portières qui claquent à cinq reprises dont la dernière se clot par des vociférations aux intonations inédites. S'il s'agissait d'ennemis, l'orgie de violence agressive sans classe ni style aurait déjà eu lieu, il semble que certains de leurs démons aient opté pour une promenade. Peu importe l'endroit, ils ne sont pas revenus les mains vides, ce timbre de voix à peine entendu n'appartient à aucune gorge que le Croque-Mitaine a déjà eu le loisir d'entendre.

Après un bref haussement d'épaules, le Clown se laisse tomber contre le fauve, visage enfoui au creux de son épaule, un souffle caressant la marque ovale de peau déchiquetée que le Croque-Mitaine n'a pas daigné altérer l'aspect pour en faire une ancienne blessure aussi nette que si elle avait été exécuté par un chirurgien à la main sûre. D'un geste souple, Jason dégage l'un de ses bras et c'est une caresse irrésistiblement maléfique qui frôle la peau violacée sous laquelle percent des os. Les nerfs n'en peuvent plus mais la Bête folle frémit à ce contact, inspirant à pleins poumons, éprouvant les angles biscornus de ses côtés sous la paume tiède du Clown. Murmure qui file contre son oreille évoquant des vices et des travers prêtés, tellement loin du tempérament glacial du Croque-Mitaine. Soupir amusé qui file entre des lèvres qui s'étirent sur un sourire. Tournant légèrement la tête, la voix de Boogie se fait chuchotement traînant, les griffes se rétractent devenant pattes de velours qui agacent du bout des doigts les marques imprimées dans la peau pâle de la nuque. Et bien, il faut croire que je suis loin d'être aussi vertueux que ce que je peux montrer. Jason se redresse, le noir plongeant dans le bleu. Si ce bon vieux Boogie se met à se moquer de lui, de ce qui peut lui arriver, où va le monde? Rire argentin qui accompagne une moue désarmante d'innocence. Où va le monde? répète-t-il naïvement. Mais là où il doit finir. Dans le feu, bien sûr. Sa seule véritable place.

Comme on appose une signature à la fin d'un contrat, la Bête d'écailles efface de la langue une goutte vermeil perlant à l'entaille fait d'un coup de dent sur la lèvre du Croque-Mitaine. Dans leur ordinaire tordu, c'est le coup d'envoi d'une lutte âpre et grisante qui apporte une forme d'apaisement aux monstres qui se trouvent autant remède que malédiction. Pourtant, cette fois-ci, les Bêtes devront se contenter de rester face aux grilles d'un portail dont elles ne pousseront pas du mufle l'ouverture. Une poignée de secondes, quelques battements de cils sombres et l'azur retrouve une teinte de ciel sans nuages. L'instant infernal est passé et la couronne d'épines qui ceint les fronts se rappellent à leur bon souvenir. Les égoïstes ont charge d'hommes et si, bien souvent, ces derniers sont en roue libre, il réside derrière le chaos et l'absence d'ordres un plan en filigrane. Et il y a la troisième tête du Sud...Rafistoler Alonso? réplique Boogie un pli incrédule aux lèvres. Qui serait assez fondu pour s'attaquer à la montagne cubaine? Et surtout qui a pu être capable de porter atteinte à son intégrité physique? Le temps des oeillades noires et lourdes de menace est révolu entre le fauve et le cerbère. Alonso n'entrera jamais dans la sarabande où il n'y a que deux danseurs mais le géant peut esquisser le temps d'un mouvement quelques pas au sein de la chorégraphie syncopée et macabre des deux Bêtes. D'ennemi latent, il est devenu un vrai allié et si chat et chien ne s'entendront jamais parfaitement, ils font partie du même petit troupeau de maudits. L'inconscient, le suicidaire qui oblige Alonso à être "rafistolé" a du être salement plié en deux. On ne s'attaque pas aux monstres, quelles que soient les raisons ou la motivation.
Les yeux pâles se lèvent de nouveau sur les abysses lorsque Jason lui demande s'il a une envie particulière avant qu'il n'enfile son costume de maître du Sud. Plissant les lèvres, il répond par un hochement de tête négatif. Je sortirais...peut-être...plus tard dans la journée. Histoire de montrer que non, je ne suis ni mort ni agonisant ni affaibli. Foutu monde d'apparence où la moindre faiblesse peut aisément se tourner contre vous. Le Croque-Mitaine est un intouchable, un inébranlable, un imbattable et cette image gravée à grand renfort d'ordres crachés avec des pointes acérées de givre ou d'exécution aussi sommaires que spectaculaires doit rester vivace dans les esprits de leur brave petit troupeau de sauvages. Le Boogie Man a essuyé une tempête, ça ne signifie aucunement qu'il a sombré au fond de l'eau.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Sam 30 Nov - 1:25

Pas dit que savoir son malaise plus ou moins partagé ait quelque chose de réconfortant, mais ce serait mentir que de prétendre une indifférence. Cimarro se doute bien que même un ripou dans le genre de Gaunt a encore quelques valeurs même biaisées au possible. Balancer des infos n’aura rien d’une partie de plaisir sachant que la moindre zone d’ombre dans le discours du flic pourrait bien lui coûter la vie. Personne ne sauvera les Italiens si Lecter décide de tout mettre en branle et de partir en croisade. Ils pourraient être cent ou mille à dire non, la seule voix qui compte est bien celle du Clown et qu’on refuse de lui emboîter le pas, il ira seul. Alonso n’espère même pas convaincre son patron d’une manière ou d’une autre, il n’existe aucun mot pour apaiser ce feu d’enfer que la pieuvre a réveillé. Au moins, le géant sait qu’il n’est pas seul à trouver cette vendetta trop cruelle.
Le temps d’entrer il pense aux enfants qui joueront joyeusement dans la première neige, riant aux éclats jusqu’à ce que des mains vengeresses tombent sur leurs petits cous, les brisant d’un coup sec comme on écrase une branche morte sous ses talons. Ce serait le plus rapide, une image sans effusion de sang mais Lecter préfère largement la danse des lames et celle des balles pour choisir la facilité de vertèbres disloquées. Pour beaucoup d’entre eux le meurtre d’enfants reste abominable et ce même s’ils ont commis des crimes particulièrement sordides. Ça n’a rien de glorieux, c’est seulement lâche … pas pour les monstres. Dans leur logique bizarre il n’existe pas d’âge, pas plus de sexe ou de condition. Un humain est un humain qu’importe le reste et la pitié n’est pas pour eux.

Pauvre Bob, tu sais très bien que tu te ferais tuer parmi les premiers à oser lever la tête face au serpent. C’est pourtant touchant, cet espèce de soutient et tous ont beau savoir qu’il sera inutile, l’intention est là. Du café, c’est tout ce que demande le Cubain autant pour éloigner le gamin que pour réfléchir à une stratégie qui ne prendra jamais forme pour la simple et bonne raison que face à Jason, c’est aussi stupide et aléatoire que la météo du mois prochain. Pour maintenant, on attend que le diable sorte de sa boite oui... « En gros ouais, pas trop le choix. » D’alternatives, il n’y en a pas. Une seconde, Cimarro se demande pourquoi Zachary n’a pas mis les voiles, pourquoi il ne s’est pas éloigné de l’antre de la bête pour se tenir hors de portée des premiers coups de crocs et il peine à croire que ça puisse être dans un vague esprit de camaraderie pour les trois types avec qui il vient de passer une heure dans les ruines du Sud. Il suit des yeux le mégots que le ripou vient d’éjecter et le temps d’écouter la question, pivote pour récupérer un paquet de cigarettes abandonné à portée de sa main. En allumant une, le géant hausse les épaules en jetant à son tour un regard en direction de l’étage. « Bah, ça ne servirait à rien. Je sais même pas quelle tête il aura en revenant. Déjà, ça dépendra de son humeur. »

N’importe quelle personne un tant soit peu sensée le regarderait, ahuri avant de dire : mais pourquoi tu t’es pas barré ? Pourquoi tu restes avec un taré pareil ? Parce que le taré n’est pas que ça. A-t-il des bons côtés ? Peu, très peu et il est du genre à user chaque tête qu’il croise. Autant le second -aussi glacial soit-il- était encore gérable dans ses humeurs autant Lecter ne l’a jamais été. Alonso savait parfaitement lorsque le regard bleu consentait à se poser sur lui qu’il y avait une raison précise et qu’il ne lui voulait pas forcément du bien mais de Jason … tout tenait et tient encore d’un énorme point d’interrogation. S’il lève la main il peut aussi bien brasser le vent que ramasser un couteau pour l’envoyer valser, et un regard n’est jamais significatif. Là où Boogie dans toute sa mesure ne s’encombre ni de mots ni de geste inutiles le Clown ne jure que par une démesure qu’on apprivoise jamais. Alors tenter de préparer des phrases, à quoi bon ? « Je crois que ça m’est arrivé, une fois ou deux de vouloir partir... même en sachant qu’il pouvait me tuer. J’ai jamais pu. » Un soupir file à la même allure que la fumée expirée. « C’est complètement dingue, mais je crois que d’une manière ou d’une autre, on s’attache à Lecter. Me demande pas pourquoi ou comment j’ai arrêté de chercher. » Le Cubain serait presque dépité, pourtant il n’a pas trouvé d’autre explication réelle.

Pourtant le Clown ne manifeste aucune sympathie réelle, leur marcherait sur la tête sans remords pour sauver sa peau et il ne regrettera personne d’autre que ses principaux suivants et sa meute. Est-ce que cela empêche les hommes de rappliquer pour entrer dans la horde ? Aucunement. Ils ont tout à perdre pourtant, tout autant à gagner aussi dans un sens mais ça c’est à condition de survivre assez longtemps. Pour Alonso, voilà longtemps qu’il a dépassé le stade du donnant donnant à bien y songer. Il a engrangé assez pour se payer le luxe d’une vie tranquille sous le soleil de son pays, près des siens mais ne quitte pas New York... Un sourire lui tire les lèvres, un tantinet amer. « Normalement c’est pas moi qu’il écoute, quand je sens un truc pas net j’essaie de rallier Boogie mais là... j’ai pas grand espoir de soutient. Ce sera pas simple. » Le temps d’écraser le mégot et le Russe revient à leur hauteur, poussant un soupir. Sentant comme une pointe d’agacement chez le colosse, Cimarro hausse un sourcil. « Et bien ? » « J’ai dû le ficeler comme un rôti et le bâillonner tellement il hurlait. Il a voulu me mordre d’ailleurs. » Alonso hoche la tête, pas étonné pour deux sous ; ces types se rongeraient les mains si elles étaient liées. Le sort du squelette en guenilles ne l’intéresse pas il a bien autre chose à penser et lorsque qu’une porte s’ouvre à l’étage, le géant bloque d’instinct sa respiration comme avant un saut en parachute … sauf que le sien se fera sans parachute. Les cliquetis de griffes indiquent la descente de la meute au rythme du maître, le Croque Mitaine aura fait comprendre qu’il est en mesure de se garder seul sans aucun doute. Alonso souhaite-t-il sa présence là, maintenant ? C’est bien possible. Parce qu’il en est persuadé à quatre vingt dix neuf pour cent ; à moins d’un miracle Jason ne l’écoutera même pas d’une oreille.      
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Sam 30 Nov - 15:31



Il y a une forme de curiosité malsaine et morbide à vouloir assister à l'échange entre Cimarro et Lecter. Mettre les voiles maintenant, c'est comme mater un thriller et partir avant de connaître l'identité du tueur et son mobile. Il en a trop vu pour ignorer le dénouement de ce scénario si particulier. Et puis, plus il en voit de la façon dont le Sud, plus il accroît ses chances d'y survivre. Zachary sait que dans les premières minutes qui suivront le retour du Clown, il ne sera qu'un simple spectateur. On ne lui demandera ni son avis ni son opinion sur la suite des événements. Lui, il devra se contenter de cracher le plus de renseignements dont il pourra se souvenir, éventuellement relater succinctement la façon dont il a eu vent de la disparition de Burton, mais ça s'arrêtera là. Il a déjà une flopée de raisons pour échapper à l'éventuel futur massacre de la population italienne liée de près de loin à la Mafia, Gaunt est et restera le roi des excuses foireuses mais vérifiables et crédibles. Fieffé menteur qui ne se laissera jamais lester par des scrupules ou des remords. Pour une fois, il sera content de se pointer au central en temps et en heure. Au pire, il chouinera pour déplacer quelques heures de boulot histoire de ne pas avoir à plonger les mains dans du sang d'enfant. Pour le Sud, il doit rester un atout caché et ça sous-entend participer avec modération à leurs exactions (quoique si on lui offre gentiment des occasions de tout défoncer avec de la grosse artillerie, résister sera moins facile). Ouais...tout ça sonne très bien à son oreille, y a pas de raison que ça ne le fasse pas à celle du Clown. Lecter est peut-être un fondu de premier ordre, mais c'est un fondu assez intelligent pour savoir distinguer là où se situent ses intérêts. Et si le beau discours de Gaunt ne fonctionne pas et bien, il improvisera. S'il y a une chose qu'il sait gérer c'est bien l'imprévu. Pour preuve, il a bien pris la meilleure décision de sa vie officieuse ce soir. Abandonner les macaronis au profit des freaks.

Maintenant, on attend. L'inaction risque grandement de le gonfler mais il n'y a pas d'autre issue. Tant que Sa Majesté des Clowns ne descendra pas de son perchoir, le flic et le géant devront prendre leur mal en patience. Quand à l'éventualité de préparer une stratégie orale pour faire fléchir Lecter, Cimarro lui annonce que c'est peine perdue. Ah ben merde alors, il fait quoi de son petit laïus qui était en train de prendre forme? Il le jette directement aux orties en y foutant le feu? Tout en récupérant un paquet de clopes qui traînait, le Cubain sous-entend que toute préparation préalable est vaine avec le Clown. Ha, ces psychopathes dominateurs qui ne supportent pas de voir leur ligne de direction fléchie d'un millimètre. Il faut toujours qu'ils contrôlent tout et que leur cour personnelle se soumette à leur bon vouloir. Tout dépendra de son humeur et du peu que Zach' en a vu, ça va pas être folichon. A moins que le martyr qu'ils aient récupéré parvienne - s'il a émergé de l'espèce de prostration qui l'a frappée - à tempérer Lecter. Gaunt plisse les lèvres, une moue dubitative sur son visage constellé de tâches de sang.
Cimarro reprend, avouant qu'il lui est arrivé de vouloir mettre les bouts, quitter le Clown et ce, même si ça signifiait que des lames se mettraient aussitôt à osciller au-dessus de sa tête, prêtes à tomber lorsqu'il s'y attendra le moins. Pourtant, le Cubain est toujours là et selon les dernières informations que Gaunt a pu glaner et entendre depuis le début de la soirée, le géant n'est plus qu'un simple subalterne format XXL. Toujours là bien qu'il ai une famille quelque part, une famille qu'il aurait peut-être envie de revoir. De ce fait, Zachary en est sûr et certain, il a eu le temps de parcourir le dossier "Lecter" qui peut s'enorgueillir d'occuper une place conséquente sur les bureaux de beaucoup de flics. Alors pourquoi ne pas être parti? Alonso poursuit en soupirant fumée et dépit. Parce qu'on s'attache à Lecter...Gaunt arque lentement un sourcil. Tu m'excuseras mais pour le moment, j'ai du mal à voir le potentiel sympathie du bonhomme... lâche-t-il à voix basse. Entre le maquillage bicolore qui n'a rien de rigolo, le rire de cinglé qui a résonné dans le hangar, la tronche de Lecter en sortant de son étuve...on est plus trop dans le cirque et les clowneries tordues pour le coup. Les "bons" côtés sont foutrement absents, ce soir.
Effrayant et attachant...si on pousse la comparaison, Zach' est du même acabit. Aussi chiant et pénible qu'on puisse l'être, il a été menacé un nombre incalculable de fois par ses collègues (sans compter sa chère coéquipière qui n'hésite pas à lui en coller une quand elle a les oestrogènes en crise). Gaunt dérange, Gaunt choque et gêne mais Gaunt est apprécié, une sorte de bouffon qu'au final on adore détester. Après tout, à quoi ressemblerait le commissariat central sans Zachary Gaunt?

Pas de Croque-Mitaine a essayer de rallier à la cause de Cimarro, pas de seconde voix qui pourrait influencer le Clown. Le Cubain devra se démerder tout seul parce que c'est pas l'anonymat de Gaunt qui pourra quoique ce soit. Et puis, Zach' tient trop à sa chère peau pour jouer les frondeurs alors que l'orage qui a secoué le Sud est en train de perdre un peu en intensité. Après tout, ils l'ont récupéré ce foutu Boogie. Vivant de surcroît, bien qu'un peu cassé. Mais la suite n'en sera pas simple pour autant. Je te dirais bien "ça va aller" avec un coup de coude dans les côtes mais qui y croirait? Le regard de Cimarro se porte au-delà de Gaunt qui pivote sur lui-même pour voir le russe s'approcher. Soupir de l'homme qui a fini sa tâche mais qui en a chié un minimum pour que sa patience se soit effritée. Selon ses dires, le dégénéré n'a pas été coopératif et il a été obligé de le ligoter et de lme baîllonner pour avoir la paix. Il aurait même essayé de le mordre. Un fin sourire apparaît sur les lèvres de Gaunt. Une chance qu'il ai pas réussi, il aurait peut-être fallu t'amputer d'un membre pour éviter la propagation d'une maladie honteuse et dégueulasse.

Déclic d'une serrure et son d'une porte que l'on ouvre. Les regards du trio se lèvent en hauteur où la Meute commence à se mettre en branle, quittant leur position de statue. Cliquetis de griffes accompagnant le martèlement d'une paire de semelles descendant un escalier. Sa Majesté daigne enfin rejoindre son peuple. Cimarro et le russe se figent alors que Gaunt se redresse lentement en se passant une main sur le visage. Le moment qui l'a empêché de prendre la poudre d'escampette est venu. Les yeux pers filent du visage d'un titan à un autre. Encore étranger à ce genre de tension que Lecter fait naître chez ses hommes, Zachary ignore complètement à quoi s'attendre. La logique voudrait qu'il flippe quand même sa race mais il ne peut s'empêcher de se dire que le pire est passé. Du moins, en ce qui le concerne...la crise clownesque qui peut se profiler dans les secondes qui viennent ne concernera que Cimarro, si ce dernier décide d'ouvrir la bouche. Il aurait bien voulu de ce café en fait...les gens sont moins enclin à se prendre la tête (et au Sud, ce n'est pas qu'une bête expression au sens figuré!) avec une tasse de jus dans la main.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Sam 30 Nov - 20:19

Ronronne fauve, il n’existe pas plus belle musique aux oreilles du reptile. Revenu à lui même Lecter ne laissera aucun retour de cendres le distraire, l’éloigner de la créature qui le tient -griffes plantées s’enfonçant de plus belle- et ses paroles sont autant d’invocations maléfiques que de sérénades. Porter une marque comme une punition disait-il, faussement car gravée d’une main jumelle une signature ne sera jamais rien d’autre qu’un seau qu’on ne saurait porter différemment qu’en parure précieuse. La prise se resserre sur sa nuque et le Clown résiste légèrement, les lèvres traversées d’un soupir appréciateur à sentir les griffes tailler sa peau. Graver l’infiniment grand dans l’infiniment petit, phrase lâchée comme une promesse délicate arrachant au balafré un frémissement ressenti jusque dans les os. Maudit tentateur qui semble se complaire avec l’idée démente de jouer avec le feu depuis un temps. Pas si sage n’est-ce pas ? « Je te fais confiance pour ça, évidemment. Ta délicatesse d’orfèvre n’est plus un secret en ce qui me concerne. » Lui souffle-t-il en réponse, la voix rieuse. C’est qu’il a eu nombre d’occasions pour découvrir les travaux du Croque Mitaine, la dernière en date restant connue d’eux seuls, tracée à même un os. Aucun doute que les bêtes masochistes ne seront pas sans rejouer une scène du genre tant la transe était parfaite, artiste et toile se comprenant comme jamais. Aucune autre n’avait accueilli les coups de pinceau avec tant de plaisir, ne proférant ni malédiction ni menace de mort mais soupirant, sifflant d’un contentement malade. Ils ne prévoient pas, n’annoncent aucune date pour de tels instants mais le moment venu les pas des bêtes seront seulement dirigés vers l’avant et non dans un mouvement de recul trop, tellement trop humain.

Concernant ces vices un jour offerts comme un serpent aurait proposé une pomme, Jason n’espérait pas que Boogie puisse les trouver agréables à porter ou à utiliser tant ils sont loin de son caractère. Cette tendance à la négligence de soi, à l’impatience et à ne suivre que les envies du moment... comment croire que sur le long terme un homme si posé, réfléchit puisse y revenir ? Le Clown ne peut que souligner le fait et ce, non sans un certain ravissement à mesure que d’une main, il caresse un flanc meurtri. En retour la bête de soie noire fait patte de velours, taquinant des griffures fraîches en sachant trop bien que sous ses doigts, la créature d’écailles s’agace presque de voir les accroches disparaître. « Pas aussi vertueux... Il faut croire en effet. » Glisse-t-il, comme pensif. Il ne l’est pas pourtant, car Jason est le premier intimement persuadé que la froide maîtrise de son Croque Mitaine est loin d’être sa nature profonde. Il n’a pas tant cherché en dix ans à changer le chat, mais à lui ouvrir des portes. Le Clown ne veut pas que Boogie change, seulement qu’il cesse de tout retenir, qu’il se laisse vivre. Les monstres sont toujours bridés d’une façon ou d’une autre... Combien d’années l’a-t-il été, là bas à Vancouver ? Lecter veut offrir à son second cette liberté éclatante ; une liberté que rien ni personne n’entrave. Et s’il n’a plus besoin qu’on l’y pousse où va le monde alors ? Le monde va aux flammes dit le chat, il va à sa seule vraie place. C’est un sourire carnassier qui répond à l’autre bête, des abysses flambantes d’idées toutes plus noires et bleues les unes que les autres ; ils se sont tellement bien trouvés. « Au feu tout brûle hm ? » Murmure Jason, le ton rêveur. Le chaos ne pouvait lui faire un plus merveilleux présent que ce Croque Mitaine. Elle semble tellement lointaine l’époque où il ne le considérait pas autrement qu’en jouet, en affilié qui avait tout intérêt à ne pas élever la voix ou protester, qui devait demander la permission. Au fond, cette seule nuit, ces quelques heures passées dans une clairière ont-elles changé tant de choses entre eux ? Où est-ce une succession d’instants divers et variés passés sous les mêmes barbelés qui ont un peu plus déglingué cet univers tordu ? À moins qu’ils aient finalement accepté d’ouvrir leur boite de pandore respective, accepté de confesser à l’autre la simple idée qu’ils ne peuvent plus vivre seuls. Certainement.

Il est tentant d’approcher l’Enfer, tentant de se laisser porter par cette chère proximité qui a pour elle le mérite de soigner même les humeurs les plus violentes mais aujourd’hui il faudra accepter de laisser les grilles closes, de faire son devoir. Le Clown est encore maître, la horde attend des ordres et pas qu’elle. Le Cerbère mérite également qu’on lui accorde du temps ne serait-ce que pour réparer les dégâts qu’on lui a infligé. Étonnant n’est-ce pas ? Qu’un illuminé ait osé lever la main sur la montagne ; c’est le cas pourtant.        Le Chat semble à peine y croire et le serpent lève un instant les yeux au plafond. « Mouais, le fautif est mort à ce qu’il a dit mais il risque de garder un vilain souvenir en pleine face. Ce n’est pas donné à tout le monde de croiser son reflet dans le miroir avec ça alors autant réparer. » Boogie aurait certainement fait meilleur ouvrage en la matière mais le Cubain devra se contenter du Clown qui ne démérite pas tout de même à condition d’user d’un minimum de patience. Il faut y aller ; mais avant Boogie a-t-il la moindre envie ? Secouant la tête ce dernier annonce que non, il sortira plus tard… pour montrer ce qu’il en est. La chose n’est pas sans faire rire le Clown qui s’écarte d’un bond souple. « Tu n’as rien à leur montrer, ni à leur prouver d’ailleurs. » Lâche-t-il, allumant une cigarette une fois arrêté face à la fenêtre. La lumière crue l’oblige à plisser les yeux, il a bel et bien neigé et tout ça sent l’hiver bien en avance. Pas étonnant qu’il fasse particulièrement froid et c’est même désagréable après avoir enduré la chaleur de sa petite fournaise personnelle. Il est temps de s’activer, au risque de préférer dormir une journée entière. « Bon, je m’en vais secouer nos enfants terribles, essaie de dormir quelques heures encore. On est en avance en ce qui concerne Gordon donc rien ne presse... » rien sauf sa fichue envie d’aller égorger tout ce qui ressemble de près ou de loin à la pieuvre. S’éloignant de la vitre Lecter garde quelques secondes la main posée sur la poignée de porte et jette un regard au Croque Mitaine, un demi sourire aux lèvres. « A tout à l’heure. »

Il est passé par sa chambre, le temps de retrouver son costume et un maquillage qu’on lui connaît, un aspect plus frais en somme. Veste pliée sur un bras, Jason quitte ses appartements et la meute se lève d’un même mouvement, lui emboîtant aussitôt le pas dans les escaliers. Une fois le rez de chaussé retrouvé il va ouvrir la grande porte pour laisser sortir les veilleurs qui s’élancent joyeusement dans la neige. Qu’ils aillent courir ils l’ont bien mérité. Maintenant il revient à la hauteur des seuls hommes présents dans le carré central, les autres se trouvant certainement au dortoir à cette heure. « Et ben vous sentez la poudre à des mètres à la ronde. On est allé tiré sur … des gens ou autre chose ? » Siffle-t-il, claquant la langue avant de s’asseoir sur le bord de l’énorme table où s’entasse autant de paperasse que d’objets non identifiés. Alonso lui tend aussitôt le paquet de cigarettes puis un briquet allumé à la suite avant de répondre. « Les rats de l’extrême Sud. » Lecter grimace, bien plus par dédain que par dégoût et expire une ligne de fumée tout en observant les Italiens entassés un peu plus loin. « Je les avais presque oublié ces rats là tiens… D’ailleurs j’attends toujours un Boa et l’autre m’a pas recontacté, faudra que j’aille les tisonner un peu. »
   
Et on peut se demander, maintenant si l‘homme qui se tient là est bien le même que celui qui a ordonné de s’armer jusqu’au dents quelques heures plus tôt. Le fard est revenu à ses trois couleurs, la voix est légère et le costume a remplacé la combinaison. Quand Alonso parlait des humeurs hautement changeantes du patron ce n’était pas qu’une image... On pouvait s’attendre à n’importe quoi et c’est encore valable, cet espèce de « bonne disposition » peut autant durer que s’évaporer en trois minutes.
Lecter saute plus qu’il descend de son perchoir, clope à la bouche et se penche sur quelques corps qu’il pousse du pied pour en vérifier la vitalité. Moment que choisit le Cubain pour pousser un soupir et se lever, hésitant visiblement. « Jason, tu veux faire quoi maintenant ? » Le Clown ramasse une aiguille sur le chariot, la replante à l’aveugle sur le corps du parrain qui ne fera rien de plus que grogner sous sa cagoule. « Le temps d’arranger ta balafre histoire que tu ne m’accuses pas d’avoir ruiné ton sex-appeal pour les vingt prochaines années et on file terminer le nettoyage. Pourquoi ? » C’est une idée ou la proposition est loin de soulever un réel enthousiasme ? Le regard noir va d’une tête à l’autre et doit bien le constater : ils ont tout sauf envie de participer à la chose. Sans un mot, Jason fait clairement comprendre qu’il attend une explication et lorsqu’elle tombe, elle est très loin de lui convenir.

[…]

Il aurait dû savoir que Cimarro ne partagerait certainement pas cette envie de tuer n’importe qui ayant un rapport avec la mafia. Les hommes oui, femmes et enfants non. Quelle différence ? A crié le Clown, excédé d’avoir à redire qu’il se fout de l’âge de ses victime comme de l’ère glaciaire. C’est la deuxième fois en huit ans de service que le géant hausse le ton et tente de s’imposer. Selon lui il y a moyen de se débarrasser de la mafia sans avoir à semer des cadavres « d’innocents » dans les rues. Le balafré s’étrangle avec la fumée d’une autre cigarette. « Des innocents ? Ils sont de la même famille et on les éduque avec les même foutus petits principes ! Tu veux laisser des veuves et des héritiers potentiels qui iront pleurer et ramener d’autres fruits de mer le mois prochain ? Je n’ai pas l’intention de leur laisser la moindre marge de manœuvre cette fois ! » L’autre ouvre la bouche, la referme dans la foulée comme s’il était à court d’arguments -c’est loin d’être le cas- et pas besoin d’être juste à côté pour entendre ses dents grincer. « Fais comme tu veux ! Toute façon quoi que je dise tu n’écoutes pas et voilà où ça mène ! À des situations merdiques comme celle-ci ! On était pas chauds pour la mafia mais t’en as fait qu’à ta tête et tu as vu le résultat ? Il est là haut et tu as de la chance qu’il respire encore ! » Le ton est monté au point de résonner sur les murs aux dernière phrases. La fatigue, le stress, l’accumulation auront fait parler le Cubain qui -à en juger par son expression- à bien du mal à réaliser ce qu’il vient de hurler.

Ce pauvre Bob a tout juste eu le temps de poser les cafés sur la table, il est maintenant pétrifié sur place et dévisage le Cerbère, l’air hébété. Jason lui même s’est figé, cigarette se consumant seule entre ses doigts et semble incapable de battre des cils. Si le silence pouvait prendre forme il ressemblerait à une toile de plomb tombée du plafond et pesant une tonne sur les épaules. La réaction ne se fait même pas attendre, flingue à bout de bras et détonation sèche obligeant le colosse au recul, une épaule trouée. Une main pressée sur la plaie, Cimarro se redresse mais ne lèvera pas les yeux. Il sait parfaitement qu’il est allé trop loin. « J’aurai pas dû. » Oh ça non ! Et ça va bien au delà du fait d’oser reprocher quoi que ce soit à Lecter -chose qu’il ne tolère pas, il n’admet avoir tort en aucune occasion- mais se servir de cette nuit qui les a ébranlé comme jamais et en faire un argument était la pire idée à avoir. Des excuses, Lecter n’en veut aucune et pourtant les mots ont touché quelque chose, ont percé une cuirasse réputée trop solide comme une volée de flèches aurait traversé une simple feuille de papier. Gestes raides et rageurs, il récupère sa veste et range l’arme à sa ceinture avant de tourner les talons en direction du laboratoire. « La suite ne concerne plus personne je m’en chargerai seul ; restez donc avec vos états d’âmes. » C’est bien plus un ordre qu’une résignation et seul Gaunt reçoit un regard de sa part. « Dresse moi la liste des adresses que tu connais avant minuit. Je te paerai à ce moment là. »

La porte claque derrière lui et Jason sait qu’il n’a pas besoin de la verrouiller ; personne n’entrera après ce qui vient de se passer à moins d’être un Croque Mitaine ou de vouloir prendre une balle. Il ne compte pas filer à la guerre maintenant, seulement s’isoler et monter un plan à sa manière entouré de ses serpents. La paranoïa interdit de s’éloigne de leur antre, il se voit mal abandonner les lieux. Un seul soupir qui semble lui ouvrir la poitrine en deux, il s’en est fallu d’un rien pour qu’il vise la tête plutôt que l’épaule d’Alonso. Autant aller enrager seul car ce n’est pas la cendre qui s’est levée mais bien des flammes dévorantes, celles qu’il vaut mieux laisser, qu’on ne doit attiser à aucun prix. Le feu vit et il lui arrive de souffrir à sa façon selon ce qu’on lui jette, la réflexion a blessé mais Jason n’ira pas l’avouer. Fierté oblige.
La lumière noire qui l’enveloppe a quelque chose de rassurant, le calme ambiant aussi. Il doit se détendre, il ne faut pas agir sur le coup de la colère cette fois. Tout doit disparaître ou quelque chose dans ce style. La pieuvre sera démembrée et il s’en occupera donc seul. Une fois n’est pas coutume, le balafré va seulement tâcher d’y mettre un plan et des formes cette fois. La veste est laissée sur le canapé, l’arme sur la table basse et après avoir roulé ses manches le Clown pousse le pas jusqu’à ses cubes peuplés d’un ou plusieurs individus, ouvre une porte vitrée. Il évitera ses compagnons venimeux, ne tentera pas le diable même si ce n’est pas l’envie qui manque. Boogie lui en voudrait trop pour le coup alors il sera sage … autant que faire se peut.  

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
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AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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CASIER JUDICIAIRE
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Jeu 5 Déc - 21:09



Et bien...la Mafia a beau être finie et sur le point d'être définitivement éjectée de la ville, abandonnée au fond d'un charnier ou d'une fosse commune, elle peut au moins s'enorgueillir d'avoir accompli un véritable triplet sur les monstres du Sud. Ce n'est pas donné à tout le monde de parvenir à s'attaquer à eux, d'y réussir et de rester suffisamment en vie pour assister aux effets dévastateurs. Une raison de plus pour annihiler l'organisation criminelle latine, qu'aucune langue ne soit dorénavant capable de raconter la moindre seconde de ces nuits étranges, qu'aucune information dite de première main ne filtre. Il n'y aura que des cris et des râles d'agonie qui s'échapperont de l'antre des monstres. Rien d'autre. L'agresseur d'Alonso serait donc mort et bien que le conditionnel soit employé, le Croque-Mitaine sait que l'effronté ne doit plus avoir un souffle pour animer sa poitrine. Pourtant, le cerbère gardera lui aussi une marque que cette fichue Mafia a réussi à apposer dans sa chair.
Rien à prouver à leurs hommes? Boogie effleure, pensif, du but de l'index ses lèvres écorchées. Evidemment que si. Il a beau se parer de plus en plus souvent des vices du Clown, se glisser dans la peau de sa Bête et repousser des limites qu'il s'était toujours et inconsciemment imposées, il reste le Croque-Mitaine face à leurs petits démons, un être arrogant et glacial. Hors de propos que leurs séides gardent dans un coin de leur mémoire la vision d'un Boogie affaibli. Il leur doit au moins une réapparition, certes pas aussi flamboyante que s'il était indemne, mais c'est le lot des leaders. Au fil des années, l'humanité d'Alastor Burton s'est étiolée jusqu'à disparaître pour devenir un symbole, un outil tranchant et effilé au service d'un but supérieur, d'une entité nommée Chaos. Quel genre de concept incarné serait-il s'il se contentait de rester claquemuré dans ses quartiers le temps de retrouver une apparence plus normale? On ne blesse pas les monstres et si on écorche leur apparence, ils n'en restent pas moins des créatures dangereuses que l'on approche toujours à reculons.

Le ton monte en bas. Eradiquer la Mafia n'est pas une expression que l'on prend à la légère, cela sous-entend passer par les armes toute personne ayant un lien avec ces italiens que Jason a ramené au repaire. Cela inclus les rejetons comme les épouses. Face à l'organisation criminelle, les Sudistes n'ont pas d'autre alternative que l'annihilation complète et totale. Laisser ne serait-ce qu'un seul survivant c'est avoir l'assurance de se prendre un retour de bâton. La Pieuvre a prouvé qu'elle n'était pas sans ressources et que même à terre, décapitée, elle est capable de se régénérer rapidement et efficacement. Les hommes trépassent et d'autres les remplacent. Boogie n'entend pas les paroles échangées entre Jason et Alonso; mais à en juger par les éclats de voix et les intonations qui lui parviennent, c'est houleux. Du trio, le Cubain est celui qui a encore le plus de scrupules. Là où le Clown et le Croque-Mitaine considèrent les humains sans exception d'âge et de sexe comme de vulgaires sacs de viande sans aucune valeur, Alonso est encore capable de s'émouvoir d'un enfant. Il ne voudra pas participer au massacre. Il ne voudra pas suivre le mouvement. Et Jason ne l'entendra pas de cette façon. Est-ce-qu'il lui en veut? Non. Il y a encore des mois, il aurait trouvé là une raison parfaite pour essayer de le faire rayer du Sud avançant que cette sensiblerie de femme leur jouera fatalement un sale tour, ce n'est qu'une question de temps. Mais plus maintenant.  
Ultime diatribe crachée d'un ton sec et guttural, Boogie ferme les yeux en fronçant les sourcils en se rendant compte que soudain un silence est tombé à l'étage inférieur. Ca sent pas bon et donnant foi à ce mauvais pressentiment un coup de feu retentit. Dormir quelques heures n'est plus à l'ordre du jour si les deux autres se mettent à s'entre-tuer ou à se tirer dessus. Rejetant les draps, Boogie s'extirpe de la tiédeur de son lit. S'emparant rapidement d'une chemise noire qu'il enfile rapidement, non sans laisser filer un chapelet de jurons à destination de son corps qui ne réagit pas aussi rapidement qu'il le désirerait, il se dirige d'un pas peu assuré jusqu'à la porte de ses quartiers. Main sur la poignée, il se ménage un visage impassible avant de la tourner et de faire irruption sur la passerelle surplombant le hangar. En contrebas, il a juste le temps d'apercevoir Jason disparaître dans son labo d'un pas raide, Alonso qui presse son épaule d'où s'échappe un flot régulier de sang. Bob le rond semble pétrifié sur place, Vlad essaie de s'approcher du Cubain et l'inconnu que Boogie a entrevu à l'Est a les yeux tournés vers la porte qui se referme dans un claquement sonore. Paume sur la rampe, un sifflement bref s'échappe entre ses dents pour attirer l'attention des quatre en bas, des regards se lèvent vers la passerelle alors qu'il se met à descendre d'un pas un peu plus lourd qu'il ne le voudrait.

S'approchant lentement d'Alonso, Boogie lui soulève rapidement la main avant de la lui reposer sur l'épaule et de se glisser dans son dos. Chance insolente ou tir calculé, la balle est ressortie. Le regard polaire se tourne vers le bedonnant qui n'a pas bougé d'un cil depuis ce que le Croque-Mitaine devine être de longues minutes. Les doigts boudinés sont crispés sur la anse d'une thermos à en faire blanchir ses phalanges. Bob...arrêtes de faire l'hôtesse de maison, remue-toi et va chercher une trousse de secours. Il doit bien y en avoir une dans vos dortoirs. Face à la tétanie qui continue de frapper ce dernier, c'est Vlad qui hoche sèchement la tête avant de filer dénicher ce que le Croque-Mitaine a demandé d'une voix monocorde. Toi... commence-t-il les yeux rivés sur ceux de l'inconnu qui lui coupe aussitôt la parole pour prononcer une syllabe qui doit correspondre à son nom ou son prénom (est-ce seulement important?). Boogie le réduit au silence d'une main levée. Coupe-moi encore une fois dans une phrase et tu n'en prononceras plus jamais une seule. Je me fous de ton nom, tu sais soigner une plaie par balle? Le temps d'un battement de coeur l'autre reste bouche entrouverte avant de se reprendre rapidement. Un peu trop rapidement d'ailleurs. Mais il sort d'où ce moulin à paroles? songe-t-il en plissant le front. Le revoilà parti à causer sans lui répondre. Le Croque-Mitaine entend vaguement l'autre expliquer qu'il est plus ou moins habitué de ce genre de choses parce que lui-même il a eu l'occasion de...claquement de langue presque impatient qui, aussitôt, le fait taire. C'est d'une voix charriant des glaçons et en détachant soigneusement chaque syllabe que Boogie réplique. Je t'ai pas demandé ce que tu fais dans la vie, je t'ai posé une question qui ne nécessite qu'un oui ou un non pour toute réponse. Tu sais soigner une plaie par balles? répète-t-il d'un ton lourd qui laisse présager que Boogie ne demandera pas la même chose trois fois de suite. Ben euh...oui. annonce l'inconnu en haussant nonchalamment les épaules. Sans plus de cérémonie, le Croque-Mitaine dépasse le petit groupe s'arrêtant à peine à la hauteur de Gaunt Z-quelque chose. Occupe-toi d'Alonso. Et t'as tout intérêt à fournir un travail plus que satisfaisant si tu tiens à ta motricité.

Abandonnant là Alonso et ses trois camarades, Boogie se dirige vers l'entrée du laboratoire de Jason. Dormir maintenant, même une heure, c'est impossible. Pas après qu'un coup de feu ai résonné dans le hangar, ne manquant pas d'attirer quelques uns de leurs chers petits démons venus s'enquérir de la raison de ce dernier. Drapé dans son satané orgueil, le Croque-Mitaine se réjouit intérieurement de tourner le dos au quatuor car si sa boiterie est à peine remarquable ses traits contractés et ses lèvres serrées trahiraient assurément ce déplacement dont la brièveté est inversement proportionnelle aux hurlements de ses nerfs. Poussant doucement la porte du laboratoire, il se faufile dans l'ouverture avant de la refermer dans son dos et de s'y appuyer de tout son poids.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Ven 6 Déc - 0:12

Tu n’avais rien vu venir ? Sérieusement ? Morigène la conscience du Cubain qui ne serre même pas les dents après une balle reçue. Il s’en veut, cette fois car la tirade était de trop et bien trop dure, trop directe. Quand une bête et blessée on lui donne pas un coup de bâton pour l’obliger à venir, on ne la prend pas à rebrousse poils et c’est exactement ce qu’il vient de faire avec la bête la plus instable du siècle. Sèchement Jason annonce que le problème n’est plus le leur, qu’il s’en chargera seul puisqu’ils sont décidés à se draper dans ce qu’il juge être du pur sentimentalisme. La bête s’éloigne sans plus un mot ou un regard à l’intention de son Cerbère, elle n’a qu’un ordre et il est pour Zachary avant de rejoindre son antre à sangs froids.
Il aurait tellement dû peser ces mots, tellement dû calmer le jeu plutôt que de l’envenimer. Cimarro a pour lui l’excuse de nerfs qu’on aura mis à rude épreuve, la première fois qu’il craint réellement pour la vie de ces deux là. Boogie aux mains des Italiens, Jason qui reste sous les tirs… c’était trop et parce qu’il ne sait absolument pas gérer la colère Alonso la crache. Il aurait parlé avec ses poings à une époque, il aurait peut-être fait moins de mal qu’ici, à remuer le couteau dans une plaie encore béante. Il n’avait jamais vu le Clown aussi chamboulé, il sait très bien qu’au delà de ce visage en noir et blanc qui est apparu se cachait un monstre dépossédé et blessé comme jamais, qui n’aurait pas pleuré mais qui souffrait à sa façon, il sait et il a tout de même osé. Félicitation, imbécile que tu es...

En haut une porte s’est ouverte et au sifflement le Cubain lève la tête. S’il se sent piteux, c’est peu dire mais par fierté Alonso conserve un visage que sa balafre récente rend d’autant plus grave. Il ne proteste pas lorsque -arrivé à sa hauteur- Boogie jette un coup d’oeil rapide à sa blessure et il ne dit pas un mot. Parler à Jason est une chose, s’expliquer face à Boogie à quoi bon ? L’autre a certainement entendu et s’il ne dit rien il ne doit pas en penser moins. S’excuser ou revenir sur ses paroles ne servirait à rien car ces choses là ne tombent jamais dans l’oreille d’un sourd. Il laisse même ce pauvre Gaunt recevoir en guise de présentations un bain d’acide en plein visage et soupire vaguement à entendre le Croque Mitaine menacer dangereusement. Quelle foutue soirée, c’est abominable le point auquel elle les démoli tous autant qu’ils sont et psychologiquement avant tout. Cimarro crève soudain d’envie de tordre le cou à ces morts vivants qui végètent là-bas attachés au mur mais n’en fera rien. On ne touche plus aux Italiens, ordre du Clown. Il aura fait pire que mieux à vouloir parlementer.

La porte se referme sur le second parti rejoindre leur cinglé de maître et nul doute qu’il ne pourra pas lui faire entendre raison quant à sa vilaine perspective de gérer le carnage en solitaire. Ce genre d’idée se fige en Lecter comme l’encre sur un buvard et on ne parvient pas à nettoyer les taches. Il n’y a qu’à voir le soin avec lequel il leur a dissimulé sa première vengeance, ils n’ont rien vu venir. Demain, dans une semaine, cette nuit ou bien on ne verra rien et il faudra laisser faire. Parce que cette fois l’ordre de se tenir à l’écart est prononcé de vive voix et Lecter ne tolérera aucune interférence. Ce jeu là est devenu le sien, il jouera en égoïste.
« Bob si tu pouvais reprendre vie sans que j’ai besoin de te coller une gifle... » Lâche-t-il, le ton égal. Et le jeune se reprend enfin, difficilement mais on ira pas lui en vouloir. Vlad a fait ce que Boogie a demandé et saura assister Zach si besoin est. Alonso laisserait pourtant bien cette plaie à vif, comme pour porter sa faute. Il se sent coupable, il l’est de son point de vue. C’est là tout ce qu’il expliquait un peu plus tôt au ripou, Jason parasite et on s’y attache, on prend une balle pour un coup de colère mais on reconnaît ses torts, on ne veut pas le contrarier parce que tout chez lui prend une ampleur démesurée. Et si la peine est rare, elle est telle qu’on ne veut jamais la revoir. Car blessé, un monstre se soigne seul, toujours trop seul.

« T’en fais pas va, j’vais quand même pas le laisser passer ses nerfs sur toi. » Dit-il à Gaunt, comme pour le rassurer. La première rencontre avec Boogie laisse toujours une impression désagréable, comme un couteau qu’on garderait posé sur la gorge et capable de l’ouvrir au moindre pas de travers. Ce n’est pas si faux, mais là où Alonso se moque du sort de certains comme de sa première chemise il n’en est pas de même pour les trois autour de lui en ce moment. « Il aime bien quand les choses sont faites à son idée, carrées. Quand c’est bien net. C’est un maniaque de l’organisation... » Et il leur en a manqué pas mal ces dernières heures.
Imaginer la vie au repaire sans le Croque Mitaine ? Bon sang pour le coup Cimarro irait se pendre sans demander son reste. Il ne veut même pas imaginer à quoi a pu ressembler cet endroit avant son arrivée, quand Jason était encore seul. Mettre un semblant d’ordre dans l’anarchie, ça semble tellement improbable et lui y arrive pourtant. On ira jamais lui enlever un talent de stratège si ce n’est plus. Personne ne voudrait de son rôle, il est bien trop lourd à porter quant à ses responsabilités concernant le Clown, il ne parait pas les voir en fardeau. Presque en honneur pourrait-on dire et inversement, ces deux là sont complètement cinglés.

Le géant ne bronche pas aux soins, il a trop l’habitude et finit par lâcher d’un ton fataliste. « Pour maintenant on y fera plus rien, enfin, je n’y ferai plus rien. Vous avez rien à voir avec tout ça. C’est terminé à notre niveau si je peux dire. Il va te demander des adresses mais rien de plus. » Si Boogie arrive à raisonner le Clown Alonso veut bien lui payer une médaille en or massif, une hache plutôt ce serait mieux accueillit. Parce que rendu à son niveau le Cubain ne peut plus rien tenter et ce style de résolution est de celles sur lesquelles Lecter ne revient jamais. C’est pas gagné, vraiment pas.  
         
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mar 10 Déc - 22:16



Le pire est passé? Tu parles...
Le Clown descend et a retrouvé ses couleurs vives, il semble plus conforme à l'image que Gaunt s'en faisait, auréolé de la nonchalance du monstre capable de tout et de n'importe quoi. Un peu comme un crocodile qu'on observe dans un zoo. Une grosse bestiole dont on sait qu'elle pourrait vous couper en deux d'un coup de dents mais qui se contente de lézarder paresseusement...jusqu'à ce que la faim ou un appât sanglant attire son attention ou le perturbe. Et de la perturbation, Lecter va en avoir. Si les premières minutes se déroulent dans cette relative décontraction, l'explosion n'est jamais bien loin. Zachary sait que Cimarro n'a pas envie de partir dans le délire vengeur du Clown. D'un point de vue complètement extérieur, le ripou sait que la réaction de Lecter est certainement extrême, mue par une volonté farouche de vengeance mais c'est aussi le seul moyen d'écarter définitivement la Mafia de New York. Ces mecs-là ne comprennent que les messages forts et puissants. Buter toute leur famille - au sens propre comme au figuré - est la meilleure stratégie à adopter si ce n'est pas la seule. Leur faire comprendre avec force et fracas que maintenant, cette foutue ville pourrie jusqu'au trognon ne leur appartient plus et qu'il vaut mieux pour leurs fesses rebondies qu'ils ne reposent jamais un pauvre orteil dans ses murs. Ca peut révulser, ça peut choquer, ça peut outrer, mais c'est nécessaire. Reste à voir comment Alonso va aborder la chose auprès de Lecter.
Assis sur le bureau encombré et fumant une cigarette offerte par le Cubain, il est difficile d'imaginer que l'ennemi public numéro un qui lui fait face était encore aux confins de la démence pure il y a quelques heures à peine. La vie continue, dirait le père de Gaunt et les plus forts sont ceux qui savent continuer à avancer sans se lamenter...pour le moment, le monstre semble apaisé. Après une explication succinte mais qui ne nécessite pas plus de détails que cela quand au fumet âcre de poudre qu'ils répandent tout (et accessoirement leurs tronches barioléees de rouge pour ceux qui ont eu maille à partir avec les dégénérés du fin fond du cloaque de New York), Cimarro pose presque innocemment la question de savoir ce que le Clown a maintenant l'intention de faire. Les yeux pers glissent sur le côté jusqu'à se poser sur le visage du Cubain. La réponse du Clown ne se fait pas attendre et c'est du tac au tac, comme une évidence, que Lecter annonce qu'il leur faut finir le travail et terminer l'opération de grand nettoyage. Moche besogne s'il en est une aux yeux de Gaunt. Massacrer des donzelles, ça passe encore. Mais les mômes, c'est un autre trip. L'absence de changement de direction du plan de Lecter n'enchante personne. Ni le Biquet, ni le ninja king size, ni Cimarro. Et Zachary lui-même sent le petit pruneau au fond de sa poitrine se racornir un peu plus.

L'échange se poursuit. Le ton monte. Personne ne bouge, on se contente bêtement de suivre du regard, comme si on assistait à un match de tennis, les répliques des deux seuls protagonistes de cette scène. Ni Cimarro ni Lecter ne lâche un pouce de terrain. Campés l'un et l'autre sur leurs positions, il ne faut pas plus de cinq minutes à Gaunt pour piger que de compromis ou de négociation, il n'y en a aura pas. Quand à la présence d'un tiers pour jeter un peu d'eau froide sur le brasier en train d'enfler, faut pas trop y compter. Des trois qui restent, aucun n'a suffisamment d'influence sur le Clown pour faire entendre sa voix. Alors, ils attendent et Gaunt interroge du regard les deux autres. Ce genre de situation, c'est normal? On se prend souvent la gueule comme ça dans le Sud?
Un bref, trop bref et remarquable silence, s'installe quand Lecter assène l'argument stratégique à la face de Cimarro. Il n'y a rien à répondre à cela pourtant, le Cubain gronde et au fur et à mesure que sa phrase se déroule, Gaunt esquisse une grimace crispée comme s'il se préparait à prendre un coup. C'est vilain, Alonso. Très vilain ça. Même sans connaître les tenants et aboutissants, Zachary sait que ce tacle signe la fin de la discussion de façon irrévocable. L'air se solidifie, l'endroit semble soudain perdre en luminosité. Un élastique se tend quelque part, prêt à se rompre sèchement. Pas le temps d'esquisser le moindre geste - et même s'il en avait eu l'occasion, il n'aurait rien fait - que Lecter sort un flingue de sa veste, vise Cimarro et tire. Pas un cri ni un hoquet de douleur du côté cubain qui a reculé de quelques pas sous l'impact, pas un mot ni un regard émanant du Clown. Juste une détonation, un ordre de ne pas bouger, de continuer à éprouver des scrupules et un devoir de rédaction donné au ripou. Le seul à bénéficier d'une oeillade. Il lui faut quelques battements de coeur pour piger ce qu'il vient de se passer. OK, le Clown est taré au point de shooter sur ses meilleurs éléments. Zach' se penche légèrement en arrière pour apercevoir l'étoffe du débardeur de Cimarro se teindre de rouge autour d'un trou. Bah, ça sera pas la mort à soigner si le projectile est ressorti.  

J'ai bien cru qu'elle allait te transpercer le crâne celle-là... soupire-t-il avant qu'un sifflement émanant du dessus de leurs têtes ne lui fasse lever le nez. Sur la passerelle, le troisième dingo fait son apparition ou plutôt le second parce Cimarro semble être définitivement celui qui a le plus haut score de santé mentale du trio. Malgré un air loin d'être tout neuf, Burton descend à son tour de la passerelle. Si la chair a souffert, s'il porte les stigmates d'un passage à tabac dans les règles (ou l'absence de règles d'ailleurs) de l'art, ce n'est pas une paire d'yeux de victime qui se pose tour à tour sur les trois. Si Gaunt semblait jusqu'alors indifférent à ce qu'il se passait sous ses yeux parce qu'il en était étranger, Burton lui, le prend à partie, le tirant de son drôle de petit spectacle où il ne faisait qu'assister pour le balancer en pleine lumière. Un lapin qui fait face à une paire de phares au milieu d'une autoroute devrait avoir l'air plus intelligent que le flic en cet instant précis. Quand Zach' ne se sent pas à l'aise et dans l'éventualité où il ne peut ni se droguer, ni cogner, il abuse de son dernier vice...parler. Sauf que pour le coup, son interlocuteur n'attend aucun discours, aucune excuse, ni aucun mot de sa part si ce n'est un assentiment ou une syllabe. Laisses tomber l'humour et les vannes, mon vieux, celui-ci ne semble pas être porté sur la galéjade. Directement menacé et littéralement douché par le Croque-Mitaine, la verve légendaire de Gaunt qui lui vaut autant des claques dans le dos que des gifles féminines retentissantes se calte en quatrième vitesse devant le regard clair étrangement bicolore à cause d'un sale coup, l'abandonnant simplement là. C'est avec la sensation guère agréable d'être complètement à poil que le ripou se trouve devant Burton. Si les yeux sombres de Lecter sont capables de vous arracher votre âme, ceux-là la réduisent en fine poussière insignifiante tout en lui murmurant "t'es qu'une sous-loque".
Et aussi vite qu'il n'est apparu, le Croque-Mitaine disparaît à son tour dans le sillage du Clown laissant au-dessus de Zach' une belle tonne de glace effilée prête à lui tomber net sur le beignet s'il ne s'occupe pas de Cimarro de façon "plus que satisfaisante". Mais bordel, il est flic pas infirmière. Ouais, il sait soigner des plaies par balle mais de là à qualifier son boulot de "plus que satisfaisant", il y a un monde. Et un putain de monde même.

La porte se referme sur la silhouette un peu claudiquante et les gens "normaux" peuvent enfin daigner respirer. Vlad réapparait avec une trousse de secours au-dessus de laquelle se penche Zachary qui n'a jamais été aussi zélé de son existence. Une omoplate trouée, c'est déjà ça de pris. Il n'aura pas besoin de jouer les bouchers-charcutiers pour aller récupérer une balle coincée ou salement placée. Alonso tente bien de le rassurer en lui jurant qu'il ne laissera pas le monstre de froideur s'en prendre à lui mais bizarrement Gaunt a l'impression que peu importe ce que lui dira le Cubain, il pourra pas s'empêcher de checker d'un oeil suspicieux l'intérieur de son placard ou le dessous de son pieu. Tout en s'affairant sur la blessure du Cubain, Gaunt hausse les sourcils en marmonnant un Trop aimable, vieux. Putain...un affolé de l'organisation, une sorte de maniaque psycho-frigide lui ordonne de réparer la foutue carcasse du Cubain de manière quasiment parfaite alors qu'il tient plus du tâcheron que du chirurgien. Vlad, si je fais un truc qui va pas, tu rattraperais le coup, hein? Hein? Histoire que le Roi des neiges n'ai rien à redire...Zach' soupire en levant un regard las sur le russe qui lui tend avec nonchalance et détachement ce dont il a besoin comme ce dont il ne pensait pas faire usage mais qui s'avère en fait nécessaire. Si c'est pas satisfaisant, on dira que t'as bougé Cimarro...ou alors que Vlad a sorti une vanne et que ma main a tremblé. Il veut pas crever...pas avant d'avoir profité un minimum du pognon qu'on vient de lui promettre. Je lui donnerais toutes les adresses qu'il veut et plus encore, jusqu'à l'itinéraire qu'empruntera Gordon quand il pointera son cul ici, mais que je crève pas. Zachary achève sa tâche en appliquant ses pansements sur l'impact de balle avant de se laisser tomber au sol en agitant mollement la main dans la direction de Cimarro. J'arrête là. Généralement, à ce moment-là, c'est ou les pompiers ou le coroner qui prend la suite. C'est d'un ton fataliste qu'Alonso reprend la parole. Maintenant, ils n'ont plus grand chose à faire et la suite ne les concerne plus. Tu l'as dit, bouffi. D'ailleurs, c'est pas ce que Lecter leur a balancé avant de disparaître? Qu'il se chargerait du reste et qu'ils n'avaient plus rien à dire à ce sujet? Bah...on est tous coincés ici. Vous parce que vous le voulez, moi...parce que ma bagnole est encore garée devant un bar. Alors ou on se morfond ou on se ment en faisant comme si tout allait pas si mal que ça. Bob serait balaise au poker...moi, je demande à voir.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mar 10 Déc - 22:33

Il a toujours préféré le bruit, l’activité et les explosions de couleurs. Le laboratoire est bien loin de refléter ses goûts, avec ses comptoirs et ses armoires métalliques, sa lumière noire, ses fioles et ses instruments bien rangés. On dirait que ça ne lui ressemble pas, mais l’oeil avisé verrait aussitôt l’anarchie sous cet ordre prétendu. Absence d’étiquettes, de repères, il fonctionne à sa seule mémoire et un autre que lui y perdrait son latin. Pour l’heure, cette atmosphère le détend et c’est ce dont il a réellement besoin après le dernier clash de l’heure. Il ne veut même pas y penser, se drape dans l’ignorance pour ne plus entendre la voix d’Alonso lui reprochant cette situation, l’accusant. Le Clown s’en fout en temps normal mais on a touché au Croque Mitaine et ça ne peut pas passer pour un petit détail, c’est trop personnel. Une grimace tire ses traits mais la présence de la créature ophidienne autour de sa nuque le tire de ses sombres pensées. Sa tête remonte paresseusement, se pose au sommet d’un crâne d’où elle ne bouge plus, comme à son aise dans les boucles vertes. Lecter l’entend qui siffle à allure régulière, elle semble apprécier sa sortie. Voilà un moment qu’il ne s’était pas retrouvé en tête à tête avec cette ménagerie. Il l’aime beaucoup pourtant, ils sont comme la meute ou les araignées, ils ne lui demandent pas de comptes, ils n’attendront jamais de le voir changer. Ils ne formulent aucun reproches, jamais ; ils sont authentiques, entiers et en cela Jason se sent proches de ses bêtes. Il n’impose leur présence à personne, à peine celle des chiens à Boogie au début, puis son cher second a bientôt pris l’habitude de les sortir seul et cette nuit il a demandé la compagnie de l’un d’eux à ses côtés. Petit à petit au repaire on s’est fait à l’idée de voir les canidés aller venir et ce que beaucoup jugèrent comme une contrainte est devenu un avantage. La meute fait parfaitement son travail de garde et tant qu’elle veille on se permet de fermer un œil. Pas dit qu’on le ferme sereinement dans les jours à venir cela dit.

« Foutue pieuvre... vivement qu’elle disparaisse de la ville. » Maugrée-t-il, caressant d’une main les écailles de la bête qui somnole de plus belle. Il n’a pas de préférences à proprement parler, mais des affinités et certains de ces serpents sont là depuis longtemps comme celui qu’il porte, non venimeux c’est plus « prudent » pour l’instant. Il arrange les branchages dans l’un des cubes lorsque la porte s’ouvre et aussitôt le Clown tourne la tête, affiche une expression désapprobatrice. « Je vais finir par croire que tu ne m’écoutes pas. » Lâche-t-il dans un léger soupir avant de soulever avec précaution le serpent pour le remettre à sa place. Le temps de refermer l’antre de verre d’un tour de clé et il avance jusqu’à la porte où le Croque Mitaine s’est lourdement appuyé. « Quand je te dis de rester tranquille je dois vraiment t’attacher ? C’est moi le gamin insupportable en temps normal non ? » Il sourit à peine, un brin ironique car le balafré sait parfaitement qu’on n’enchaîne pas éternellement la bête décidée à bouger. Lentement Jason balance un bras sur le côté, indiquant le canapé avant de poser une main sur le dos de son second. Il ne soutiendra pas, Boogie est trop fier pour l’accepter et à moins qu’il menace de s’écrouler Lecter ne fera pas un geste. Il accompagne, à peine pour être là au cas où et une fois Boogie assis, le Clown s’éloigne jusqu’à ses comptoirs. Le temps d’ouvrir un tiroir, de sortir un plan de la ville et un marqueur, d’allumer une cigarette puis il pose les coudes sur meuble, observant les zones colorées sur le papier.

Qu’importe l’endroit où se cachent les restants de cette chose détestable il finira tous par les trouver et les anéantir. On le voit si peu concentré sur une tâche quelle qu’elle soit qu’il semblerait soudain bien sombre le maître du Sud à ne pas hausser les épaules, balançant le tout à travers la pièce, prétextant que l’effet de surprise sera un atout et qu’il n’a pas de plan à faire pour tuer. Il ira cependant seul, et loin de lui l’envie de crever sous les tirs de x ou y parce qu’il aura négligé un détail. Pas que ça l’enchante de prévoir, il a cela en horreur mais il faut bien s’organiser, ne serait-ce que pour rassurer le Croque Mitaine. Sans même jeter un œil au cendrier il y fait tomber le cendres, ouvre le feutre et entoure le lieu qu’ils ont ravagé la nuit dernière avant de le barrer d’une croix. C’est de l’histoire ancienne ça et vu le nombre de flics qui vont grouiller là dans les jours à venir les Italiens ne sont pas là d’y remettre les pieds. Le restaurant aussi, rayé. Il pourrait en faire autant avec le Sud entier d’ailleurs car les fruits de mer n’y viennent plus depuis et Jason doute qu’ils aient pu investir l’Ouest par familles entières... C’est le quartier chic, certes mais on doit y montrer patte blanche alors, soit ils y sont sous la couverture d’une enseigne de luxe quelconque, soit ils sont ailleurs. Ça ne laisse pas tant d’endroits où se planquer quant au Nord, le Sud est peut-être en guerre froide avec mais jamais Calypso ne prendrait le risque de laisser entrer la mafia dans son petit monde en sachant que le Triumvirat a bien plus d’une dent contre elle. Elle est peut-être exécrable mais pas stupide loin de là. Le quartier du milieu alors, au moins pour les membres les moins influents de la famille... le parrain par contre, Lecter mettrait ses deux mains à couper qu’il a posé ses valises à l’Ouest, il est bien trop vaniteux pour avoir laissé ses proches dans une maison ordinaire, c’est évident on est fortuné ou on ne l’est pas.

C’est fou comme sa bonne humeur naturelle a pris du plomb dans l’aile, le Clown sourit à peine et les rictus sont fugaces, les rires beaucoup moins nombreux. Il faudrait qu’il se secoue et vite, la cendre n’est pas là -le diable l’en préserve- mais les flammes qui dansent sont loin d’être avenantes. Il va finir par devenir invivable, comme la dernière fois lorsqu’il avait en tête le projet d’attaquer le Nord. C’était plus suicidaire c’est vrai mais il n’y serait pas allé seul, là il y tient. La fatigue voûte son dos comme un poids désagréable, son passage par la fournaise lui laisse cette sensation de craquer à chaque geste comme un morceau de bois mort et bon sang il a pratiquement oublié la présence de l’autre bête dans la même pièce que lui. C’est dire si Lecter est déglingué...

Il prend conscience du fait, écrase le mégot et quitte le comptoir pour revenir à la hauteur du Croque Mitaine, glissant les doigts dans ses cheveux bruns, un demi sourire aux lèvres. « Décidément Boogie, je crois bien que je ne tourne plus très rond. Pas dit que je l’ai fait avant... mais bah, on dira que c’était une mauvaise journée, un peu trop longue aussi. » Il se pose à genoux sur le sol, face à Boogie et appuie bientôt le menton sur l’un de ses genoux. La bête n’aime tellement pas rester loin de sa jumelle qu’elle en vient toujours là, s’abandonner à ses côtés. Fermant les yeux un instant, Jason soupire et les lève finalement jusqu’à trouver les siens, ce bleu chéri qu’il préfère savoir posé sur lui qu’importe la raison. « Quand tout ça sera terminé, la pieuvre, la visite de l’autre débile... j’aimerai partir. » Annonce-t-il, la voix lasse. C’est évident qu’il est au bout de ce que même lui -dans toute sa folie- est en mesure de supporter moralement, il a seulement été le dernier à s’en inquiéter parce que ça le concerne personnellement, comme d’habitude. « Tu as envie de venir ? Je ne sais même pas où, mais voir autre chose que cette ville, pour une fois. » Il n’a vu que la Floride un jour et c’était avant l’arrivée de Boogie, en passage éclair pour une transaction d’armes avec un cartel Cubain et n’avait profité de rien. Le travail, toujours le chaotique travail, l’oeuvre de sa vie. « Je comprendrai si tu n’y tiens pas, c’est seulement une proposition. Ce n’est pas à mon second que je pose la question... » Qu’il ne soit pas là -s’il vient- pour le surveiller, pas par logique ou par besoin de garder un œil sur son ingérable personne. Seulement s’il en a envie, rien de plus rien de moins. Allez voir ailleurs, il avait déjà soulevé l’idée mais sur le ton de la plaisanterie, il y pense vraiment maintenant. Le Clown est fatigué, il passe son temps à détruire et à tuer pour ne pas récolter grand chose ces derniers temps et ces dernières vingt quatre heures il l’a surtout fait pas vengeance, non par plaisir comme à leur dernière virée à la maison piégée. Il faut dire ce qui est, c’est tuant de tuer. Mais mon vieux Lecter, rien ne te choque dans ce petit scénario ? Bof, ça devrait ? Si Boogie ne part pas, partiras-tu ? … évidemment que non.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Dim 15 Déc - 21:26



Pas un regard n'est accordé aux mafieux qui s'alignent dans le hangar, à peine le temps d'apercevoir les marques noires sur leur infâme peau nue que Boogie s'en détourne, ne leur donnant pas plus d'importance que ce qu'il estime nécessaire. A ses yeux, ces hommes sont déjà froids et dans la benne en train de pourrir. Personne ne ressort vivant de cet endroit en y entrant prisonnier. Quel genre d'intérêt peut-il octroyer à ce qui n'est guère plus qu'un cadavre animé? Les plaies sombres le satisfont amplement, il sait de réputation que les brûlures chimiques sont les plus douloureuses. Alonso a donc tenu parole et a fait pleuvoir la corrosion sur leurs maudits crânes. Quel dommage qu'il n'ai pas pu être là. Il aurait actionné lentement la vanne, laissant les gouttes tomber ça et là, savourant la prise de conscience des italiens à propos de leur sort futur, avant de déchaîner la tempête de feu acide. Tournant le dos au trois hommes, Boogie se dirige vers cette fichue porte de laboratoire qui lui semble se trouver à des kilomètres. Chaque pas fait en avant l'en rapproche et c'est en égrenant un compte à rebours qu'il y parvient sans claudiquer misérablement. Son orgueil a suffisamment souffert ces dernières heures, inutile de lui infliger une blessure supplémentaire. Poussant la porte, Boogie s'engouffre dans le laboratoire, la referme derrière lui avant de s'y adosser en soupirant.
Du fond de la pièce lui parvient la voix de Jason accompagné du cliquetis d'un des cubes qui se referme sur une de ces bêtes à écailles. Ouvrant un oeil, le Croque-Mitaine lâche un bref reniflement moqueur avant que le Clown ne se dirige jusqu'à lui. Oh mais je t'écoute... Je devrais plutôt dire "je t'entends", d'ailleurs. Subtile nuance. lâche-t-il en relevant les yeux avant de se redresser et d'abandonner l'appui providentiel de la porte.
Gamin insupportable...voilà une étiquette que tu ne m'avais encore jamais collée sur le front.

En temps normal...est-ce que ces dernières heures ont vraiment été normales? Qu'est-ce-qui l'a d'ailleurs été jusqu'à maintenant? Pas grand chose en vérité. On plane de nouveauté en nouveauté et elles n'ont jusqu'ici rien eu de particulièrement réjouissant ou grisant. Bien au contraire. Pression à peine remarquable dans son dos lorsqu'il s'avance jusqu'au canapé, répondant à l'invitation muette du Clown et c'est lentement que Boogie s'y installe bien que crevant d'envie de simplement s'y laisser tomber sans grâce. Long soupir exhalé la tête renversée en arrière avant de reporter son attention sur Jason qui file à ses comptoirs, fouille dans des tiroirs pour en sortir ce qui semble être un plan de la ville. Dans un crissement, le feutre raie des zones, en entoure d'autres. Le Monstre du Sud cherche la tanière de ses proies, la petite famille du Parrain qui doit attendre fébrilement le retour de papa et qui va rapidement déchanter lorsque les premières annonces de la destruction d'un entrepôt à l'Est commenceront à être répandues par tous les médias. Il ne faudra pas plus que quelques secondes aux flics pour reconnaître l'artillerie du Sud. Il ne leur faudra pas plus que quelques minutes pour qu'ils fassent un lien avec le restaurant. La police de New York manque peut-être de cran mais elle sait connecter quelques neurones lorsque les circonstances l'exigent. Et en sachant qui va débarquer dans une poignée de jours, elle a tout intérêt à se montrer brillante.
Les minutes s'envolent et Boogie tourne la tête jusqu'à tomber sur les cubes de verre. La vision des reptiles à sang froid qui déplacent lentement leurs anneaux derrière la surface transparente a presque quelque chose d'hypnotique et d'apaisant. Venimeux et constricteurs, ils sont tous des prédateurs guère faillibles. Ces pupilles fendues dépourvues de paupières, cette faculté à faire peau neuve...pas étonnant que les serpents jouissent depuis toujours d'une si mauvaise réutation et sont sans cesse associés aux forces sombres et invisibles.

Le feutre claque sur la surface du comptoir. Un mégot crépite dans un cendrier. Les pas de Jason le ramènent à son niveau et alors que ses doigts se glissent dans ses cheveux sombres, le maître du Sud soupire semblant si loin de ce qu'il est d'ordinaire. Le bleu croise le noir et reçoit la confidence telle qu'elle est. Perte de ce rythme syncopé évoqué précédemment et dont on peine à retrouver la cadence. Heures trop sombres et journée trop longue. Boogie baisse les paupières pour tout acquiescement. Lui-même a perdu la notion du temps. Que cela soit dans sa cellule sans fenêtre où les secondes semblaient des minutes et les minutes des heures ou ici, dans un lieu connu où il ne parvient pas à trouver un semblant de sommeil réparateur ou un peu serein. Journée menée tambour battant où les décisions lui ont totalement échappées, où il n'a pas serrer le poing sur les rênes de la plus petite situation. Quand on a pris l'habitude de gérer, de diriger, de mener, être déchu de son piédestal fait mal et on ne peut y remonter aussi aisément en ignorant les récents événements. Il a beau lever fièrement le menton, arborer l'attitude normale de l'homme de glace que la horde a coutume de croiser, il y a des fêlures profondes sur le masque polaire. Des marques d'humanité gravées sur sa peau et ses os, car Boogie est et reste un être de chair et de sang. Amer constat réaliste.
Courbant la nuque, le Clown pose le menton sur les genoux du Croque-Mitaine en soupirant, yeux clos. D'une voix lasse eu commune, il énumère les tâches qu'il reste à faire mais pas de plan futur après l'épisode Gordon. Juste un mot...partir. Les paupières du Croque-Mitaine s'étrécissent une courte seconde.
Sa main se pose, légère, sur le crâne aux cheveux verdâtres avant de glisser lentement jusqu'à sa nuque et le regard cristallin s'égare un bref moment dans la contemplation fixe et muette du mobilier. Ils n'ont pour ainsi dire jamais quitté New-York en une décennie. Les jours se succèdent aux jours et les aubes se lèvent sans cesse sur de nouveaux plans destinés à en sceller la chute. Les gens continuent de vivre, ils ont appris à faire avec la menace continue des monstres. Tâche ingrate du malfaiteur de haut niveau tourné vers un but jugé supérieur et qui s'escrime à semer les graines de l'anarchie et n'en voit pas encore l'abjecte floraison. Ils ont connu de meilleurs chapitres et celui-ci semble sonner comme la fin d'un tome. On retrouvera nos anti-héros préférés dans le prochain numéro...encore pires qu'avant parce que même les monstres ont parfois besoin d'une parenthèse dans leur existence, d'une entracte dans leur pièce maudite. Faire peau neuve comme les serpents, se débarasser de cet épiderme qui n'a que trop souffert. T'as envie de venir? La question le tire de sa sombre rêverie. Ce n'est pas une invitation à plonger au coeur d'un cercle infernal. Quoique avec le Clown, il vaut mieux s'attendre à tout. S'éloigner pour mieux revenir. Boogie penche légèrement la tête sur le côté, ses lèvres se plissent en une moue dubitative et en soupirant, il commence à répondre.Ton second te dirait que ce n'est pas une bonne idée, qu'on a des choses à réaliser dans cette ville et que tout relâchement pourrait bien signifier un nouveau coup du sort. Cette foutue pieuvre leur a bien montré à quel point ils ne sont pas si intouchables qu'ils le croyaient. Les nerfs des bêtes ont été mis à vif, torturées par l'ignorance pour l'une et par des mains bien trop humaines à son goût pour l'autre, elles ont frôlé bien plus qu'un simple trépas. C'est l'implosion pure et simple qui a été évitée. La ville et ses habitants peuvent bien commencer à se réveiller, ils ignorent qu'ils sont passés bien près d'un maëlstrom violent et acéré aux teintes de cendre. Les yeux pâles de Boogie se baissent sur les traits de Jason. Une moue à peine esquissée, un haussement d'épaules nonchalant, et il poursuit. Mais on a Alonso qui pourrait très bien endosser le rôle de leader le temps qu'il faudra. Epaule trouée ou non, que le Cubain ai déplu d'une façon ou d'une autre à Jason, il est plus que capable de prendre le relais sinon à quoi bon lui octroyer un statut supérieur si ce n'est pour qu'il n'en profite pas pleinement?
Quand au Croque-Mitaine... poursuit Boogie d'un ton amer Il dirait qu'il a lui aussi besoin d'une parenthèse après ces derniers jours. Que ça soit un road-trip meurtrier ou une sorte de voyage initiatique vers nulle part dont l'arrivée coïnciderait avec la panne sèche. Changer d'horizon ne me ferait pas de mal. Les yeux pâles se reportent sur les cubes de verre. S'éloigner pour faire peau neuve comme eux.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Dim 15 Déc - 21:56

Il a bien pensé aussi, que cette balle là allait lui aérer le cerveau et Cimarro pourrait dire qu’il s’est préparé depuis des années à finir comme ça. Tué par Lecter c’est encore le plus rapide et il l’aurait même mérité. On lui dirait sans doute qu’il a perdu des neurones pour avoir une telle pensée, personne n’a envie de mourir pour un mot de trop logiquement mais dans ce monde... on peut mourir surtout pour un mot de trop.
Pauvre Zachary, il aura vu le pire en même pas vingt quatre heures. La cendre et la banquise, pas de quoi enchanter et Alonso aurait parfaitement compris s’il avait exigé qu’on le sorte d’ici. Pourtant il n’a pas fuit, il est encore avec eux et se met au travail comme le Croque Mitaine l’a exigé, non sans chercher le soutient du géant Russe qui l’assiste sans trop en dire. « T’inquiète, de toute façon je vais pas rester sagement dans le fond d’un lit alors si c’est pas satisfaisant ce sera ma seule faute. Du moment que je peux bouger ce sera parfait. » Il en a vu d’autres, beaucoup d’autres et surtout des pires. Ce n’est pas tant un trou dans l’épaule qui lui déchire la poitrine ici, c’est un sentiment rare de culpabilité car le Cubain sait parfaitement ce qui va découler de la colère de Lecter. Et ça ne lui plaît pas du tout.

« Oh tu vas pas crever... je pourrai parier dessus. Jason a des kilomètres de défauts mais les dettes d’honneurs et la parole donnée c’est sacré. J’ai jamais compris pourquoi il tenait tant à ça d’ailleurs, anarchique et impulsif comme il est... Mais tu l’as aidé, sans toi on aurait pas retrouvé Boogie. Il te tuera jamais et Boogie non plus parce qu’on touche pas à ce qui « appartient » à Lecter. » Tu ne rêves pas cher ripou, appartenir c’est bien le terme à employer. Bosser pour le Clown c’est devenir sa propriété même si on est loin d’en avoir envie, même si on en a pas conscience. Le terme possessif est même trop faible pour être collé à Jason tant il est extrême en la matière. Gaunt annonce qu’il arrête là et ce sera largement suffisant. C’est même plus que ce que le géant aurait apporté en soin à sa personne et il remercie d’un signe de tête. Maintenant il n’y a plus rien à faire, pour eux en tout cas et le flic précise que de toute façon, il ne peut pas filer sans voiture puisque celle-ci est restée devant le bar. C’est vrai tien, il avait oublié ce détail. Pas grand empressement à vouloir sortir cependant et l’autre parle seulement poker, tirant enfin un sourire à Bob qui affichait depuis de longues minutes un visage déconfit. Cimarro laisse filer un rire qui n’a rien de joyeux, presque fataliste car il ne leur reste que ça, se mentir et se dire que ça ne peut pas être pire... se mentir vraiment alors.
Alonso se redresse alors que la meute rentre au bercail, se secouant pour chasser la neige collée à son dos avant de se diriger vers le laboratoire. Des chiens fidèles, à la vie à la mort voilà ce que sont ces bêtes qui se couchent sagement devant la porte pour attendre le retour d’un maître adoré mais jamais craint. Eux ne risquent pas de prendre une balle pour la seule bonne raison qu’ils n’ont rien à reprocher, ils n’iront pas cracher sur la main qui les tient et c’est avec remords que Cimarro songe qu’il devrait en prendre de la graine, avant de secouer la tête pour lui même et de désigner un couloir au fond de l’entrepôt. « On va par là, j’ai assez vu les mollusques accrochés au mur personnellement. » Qu’ils agonisent, il s’en moque bien.

Direction une pièce faisant autant office de salle de repos que de réfectoire pour la horde. Tous ne sont pas levés et ceux présents n’ont certainement pas fermé l’oeil à en juger par les cernes qui leur creusent le visage. Entre ceux assis sur des banquettes usées jusqu’à la corde et ceux qui enchaînent les tasses de café ça ne respire pas l’entrain et moins encore la grande forme ici. C’est général, personne ne pose de question. Les yeux se lèvent d’un même mouvement à leur arrivée et ils semblent rassurés de savoir le Cubain encore en vie. Des trois il est le plus apprécié des hommes, celui qui partage le plus de son temps avec eux et le seul qui a suffisamment discuté pour les nommer par leur prénom.
Bob parle poker, de quoi titiller assez de curiosité pour que la majorité ait envie de voir ça et le petit gros s’empresse de préparer la table et les cartes tandis que Cimarro se laisse tomber sur une chaise après avoir demandé si quelqu’un pouvait lui apporter -enfin- un café. Vlad s’en charge, s’installe en face de lui. Décidément c’est la première fois que le Russe est si présent et son calme a quelque chose de rassurant dans cette atmosphère viciée aléatoirement de cendres, de glace et de flammes... Alonso lui envie cette maîtrise de lui même qui lui fait défaut, chose rare mais les circonstances sont là et elles ne peuvent pas le laisser stoïque quand bien même il aimerait. « Tu ne protégeras pas un homme de lui même, Cimarro. » Lâche l’autre, coulant vers lui son regard sombre. Le Cubain hoche la tête, jetant un œil distrait à la partie qui démarre à quelques mètres d’eux. « Je sais, mais j’ai pas envie de ramasser son cadavre. » Vlad semble sourire, tapotant le plateau de la table entre eux du bout de l’index. « Les monstres... ça ne meurt pas. » Alonso avale un rire avant une gorgée de café et allume machinalement une cigarette. Il n’aura jamais autant fumer en une seule nuit. « Tu parles comme eux, Jason et Boogie... Non ça ne meurt pas un monstre. Ça se relève, ça va à la guerre, ça s’acharne et ça se fracasse contre tout ce qui lui fait obstacle. » Il soupire, masse ses paupières lourdes et appuie légèrement sur sa blessure au visage. « Un monstre ne meurt pas de la main des autres, il se détruit tout seul et celui-là... s’il claque l’essence et le mercure vont geler. »  

Le second géant n’ajoute rien, il a compris où le Cubain voulait en venir. Lecter s’en ira jouer sa vie une fois de plus, il s’en ira tenter le diable et s’il y reste on y pourra pas grand chose. Mais derrière, il y a lui et sa maudite glace, cet être qui n’a jamais courbé l’échine que devant Jason. Si le Clown meurt le fauve n’aura plus aucune laisse et le Cubain tout colosse qu’il est sait parfaitement qu’il deviendra une pauvre statue de sable qu’une bête livrée à elle même aura vite fait de déchiqueter. De logique et de contrôle on en verra plus jamais chez Boogie, on dira adieu à la maniaquerie et à l’organisation qu’il aime imposer au repaire... on dira adieu au Croque Mitaine. Alonso peut se targuer d’être un homme que la peur a rarement effleuré, à peine lorsqu’il était un jeune enfant et même la faucheuse ne saurait lui arracher ce sentiment. Il ne l’avouera jamais de vive voix, il ne laissera même rien paraître et pourtant le fait est là : Sa seule peur, c’est de voir l’un de ces deux là privé de l’autre. Car face à ça et malgré toutes ces années passées à leurs côtés, il ne pourra rien faire... rien du tout. Cette histoire les concernant est belle est bien terminée, Lecter fera ce qu’il veut une fois les adresses en mains et il ne reste qu’à espérer qu’il revienne entier. Gérer la horde et le Sud, Alonso peut le faire mais gérer un Clown ou un Croque Mitaine fou de rage... ce n’est définitivement pas pour lui. Il verra bien, s’accroche à la seule chose qu’on aime à croire réelle ici : les monstres ne meurent pas. Ces deux là moins encore... Jason l’a assez dit, en riant à chaque fois, parce qu’il se fout de tout. À la mort qu’est-ce qu’on dit ? Le Cubain écrase sa cigarette, se lève pour se mêler de loin à la partie de Poker...
     
A la mort qu’est-ce qu’on dit ?
Pas aujourd’hui...
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mer 18 Déc - 21:46



Parce que broyer du noir, Zachary n'en a pas l'habitude, parce que mentir, tricher et simuler est une seconde nature chez lui, il opte pour la désinvolture la plus complète. Se foutre de ce qu'il vient d'arriver, de ce qu'il a pu voir et entendre, de la façon dont il a pu percevoir ce nouvel environnement, agir comme si tout allait bien au final. Une fois qu'il se sera repoudré le nez, cette comédie deviendra une évidence et il n'y repensera que comme quelque chose de réel que lorsqu'il retrouvera l'esprit clair. Le plus tard sera le mieux, ça va sans dire. Il aura largement le temps dans les jours à venir de se pencher sur sa nouvelle situation. Rejoindre les rangs du Clown, c'est avoir un propriétaire. Et avec Lecter, il a les arrières renforcés au béton armé. Tu vois que le bon côté, Zach...ben peut-être. Mais pour le moment, le Clown ne lui a encore rien demandé d'extravagant ou d'impossible du genre lui ramener un sasquasch vivant ou organiser une chasse au dahu. Gaunt savait qu'à l'instant où il abandonnerait la Mafia, une nouvelle paire de bracelets apparaîtrait à ses poignets et à ses chevilles. Il changeait simplement d'allégeance. Devenir pleinement une possession pour autrui le chiffonne suffisament pour que le peu de cervelle consciente qui lui reste réclame sa dose de paradis artificiel. Réfléchir à ces emmerdes d'un nouveau genre, il a franchement pas envie de s'y pencher maintenant. Cimarro lui assure que personne ne le butera et Zach' hausse les épaules. Le Sud est connu pour être composé de sièges éjectables envoyant dans une gerbe de flammes ceux qui ont failli ou qui ne servent plus à rien ou qui étaient tout simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Bref, les promotions sont aussi rapides qu'elles peuvent être éphémères.

Cimarro se lève, décrétant qu'en ce qui le concerne, il n'a que trop vu les macaronis. Fautifs de la crise de Lecter et de tout ce bordel qui vient de tomber sur le Sud comme un raz-de-marée nauséabond les laisser mariner dans leurs fluides corporels et réfléchir à leur avenir dans un état comateux, c'est pas plus mal. D'ailleurs où pourraient-ils se calter ces gugusses? Les valides du hangar se scindent en deux groupes. Les chiens partent d'un côté se couchant devant la porte qui s'est refermée sur l'empereur des craqués et le roi des glaces, les humains filent de l'autre vers une atmosphère autre que celle-ci où les respirations sifflantes des italiens sont le seul bruit troublant le silence. Zachary s'esquive quelques secondes, le temps de terminer ce que sa petite fiole contient de poudre, avant de rejoindre ce qui semble être la seule pièce à vivre de la horde du Clown. Gaunt n'a pas grand chose à craindre de la part de ces gibiers de potence et si l'un d'entre eux parvient à le remettre dans son contexte professionnel avec un certain ressentiment, c'est parce qu'il n'avait aucun moyen d'acheter le ripou. Gaunt se vend peut-être au premier venu, il part du principe qu'on peut toujours essayer de trouver un terrain d'entente, si aucun accord n'est possible, il ne se mouille pas et agit comme un flic presque normal.

Le pers des iris de Zachary est de nouveau envahi par le noir de la pupille dilatée. La lucidité fluctuante du junkie lui permet de distinguer des visages qui sont loin d'avoir l'air frais et dispos. Il se doute que toute la bande du Clown n'est pas là et rapidement, il renonce à essayer de dénombrer les sbires présents en se rendant compte qu'il ne fait que recenser le même groupe en boucle depuis une poignée de secondes. Comme dans un rêve, Zachary emboîte le pas aux trois hommes qui ont été sa seule compagnie de la nuit, zigzaguant entre tables et chaises. Tandis que Cimarro et le russe se laissent tomber sur des sièges, Bob l'attrappe par le coude. La sensation d'être saisi précède toute réflexion même embrumée, le flic a un vif sursaut agressif avant de se rendre compte que ce n'est que le Biquet qui cherche à l'entraîner vers une table plus éloignée que quelques silhouettes sont en train de déblayer. La voix flûtée du dodu réclame un jeu de cartes avant d'annoncer qu'il cherche d'autres joueurs. Gaunt entend vaguement quelques rires provenant de gorges qui ne doivent pas prendre son replet compagnon au sérieux. La cuisse de Gaunt bute contre le coin de la table qu'on leur a préparé. Une main potelée pose un paquet de cartes, une autre tire une chaise. Concert de râclements de pieds lorsque les six joueurs s'installent. Informations simples, réactions tout aussi simples. S'asseoir. Se laisser glisser contre le dossier et se vautrer. Accueillir avec un marmonnement un mug crasseux de café lâché sous son nez. Le dodu face à lui est dans son élément, Gaunt se redresse lentement croisant les mains sur la table, regard halluciné rivé sur Bob. Poker fermé... annonce le visage rondouillard qui perd toute jovialité en un battement de cils. Et bien et bien, leurs adversaires vont avoir fort à partir entre un participant qui arbore une expression de statue et un autre complètement défoncé dont les réactions vont être aussi aléatoires qu'imprévisibles. Gaunt préfèrerait un gros havane, du whisky et une ambiance feutrée, peut-être quatre ou cinq bitches aussi belles qu'impudiques, il se contentera de clopes, du café et des néons. Quand aux bitches...trop velues et musclées à son goût.

Pour trois des six participants, la mise de 600$ est depuis longtemps répartie entre l'autre moitié. L'attitude chaotique de Zachary éclatant de rire à n'importe quel moment ou se renfrognant à l'extrême n'est pas un gage de bluff. En fait, sait-il seulement bluffer celui-ci? De stratégie, Gaunt ne semble en avoir aucune, pourtant il est encore dans la course et pas du côté des mal lotis. Chance insolente ou foi en des ressentis qui ne se basent pas uniquement sur le comportement de ses adversaires, le ripou gardera ça pour lui. Dans tous les cas et quelle que soit sa technique, Bob ravage le troisième joueur qui file en jettant ses cartes. Et il se retrouve face à face avec le Biquet. Parlons-en du Biquet...maintenant dans un univers qui lui convient parfaitement, le discret et bedonnant petit homme semble très loin. C'est puant d'assurance qu'il joue et se permet des petites remarques assassines lorsqu'il abat ses cartes une à une en annonçant une combinaison qui bien supérieure à celles de ses adversaires. Le Bob figé et émotif est une redoutable joueur dominateur qui adore gagner et montrer sa supériorité. Quel vilain petit dodu.
Dernier tour de jeu et l'argent amassé devant le Biquet lui donne une solide avancée. Quimporte qu'il gagne ou perde, Gaunt s'en fout. Il voulait voir ce que donnait le petit gros, il a vu et il est pas déçu. Tout le monde a un talent particulier, un domaine dans lequel on plane bien haut au-dessus des autres. Le dodu ne déroge pas à la règle et il est redoutable quand il bat le carton. Les enchères montent lentement et à chaque billet ou pièce lancée, Gaunt se rapproche inexorablement du tapis. Le Biquet a trop d'avance et ne lui laisse guère le choix. Il le balade, dollar après dollar, le laissant bader sur les combinaisons possibles qu'il tient entre ses doigts boudinés. Il a une bonne main, difficile à battre mais pas invulnérable. Mais en face, il n'a pas un joueur adepte des parties le week-end entre potes, avec des bières, à miser des jetons de plastique. Oh et puis, merde. Il lâche tout et veut voir. Bob émet un bref claquement de langue presque réprobateur. Ensemble, ils abattent leurs cartes et si Zach' affiche deux paires en gardant la cinquième masquée, le dodu de son côté n'a strictement rien et ne s'en montre pas plus chiffonné que cela. Gaunt étrécit les paupières Putain mon gars. Si tu me sors ça, je veux bien bouffer l'As de coeur du jeu. dit-il en lâchant la dernière carte qui transforme les deux paires en full. Bob hausse les épaules avec une mine contrite "On va dire que je me contenterais de la moitié de l'As de Coeur." Le carton tombe complétant une quinte flush. Je vais avoir besoin de confiote et de café pour avaler ce pauvre As.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mer 18 Déc - 21:59

L’apparence, encore et toujours cette petite fierté qui n’autorise aucun relâchement et qui commence sérieusement à peser sur les épaules depuis quelques temps. On ira dire que c’est le lot des dirigeants, des meneurs de ne montrer aucune faiblesse, de toujours garder la tête haute et dans leur cas ça dure depuis une décennie. Même les coups d’éclats se sont fait à renforts de cris et de colères, jamais dans l’apitoiement ou la dépression car les Monstres ne se connaissaient aucune faiblesse. À peine quelques passages à vide rapidement oubliés, le temps d’une rafale de vent un peu trop brusque ou d’une vague un peu trop haute et ils retournaient au front. On ne leur connaît aucun arrêt, mais ces dernières heures ont secoué les bêtes par la peau du cou en pointant du doigt une évidence qu’elles avaient comme oublié : Vous êtes des êtres humains, très chers. Humains, de chair et de sang, avec une relique de cœur et d’âme mais la mécanique est ainsi faite. Humain, bon sang c’est presque avilissant comme terme. Non en fait, c’est avilissant. Qu’il s’agisse de Lecter ou son second on a toujours murmuré qu’ils n’avaient plus rien d’humain, trop barbares ou trop dénués de compassion on ne pouvait pas les voir comme tels. Les faits sont là toutefois, ils sont vidés et c’est bien connu qu’à trop tirer sur la corde elle finit seulement par se rompre. Ont-ils envie de voir la leur claquer et leur revenir en pleine figure ? Pas du tout. Que faire dans ce cas ? Ça semble évident pour le commun des mortels mais pas tant pour eux. Des vacances...

Des vacances, sérieusement ?! C’est à peine si le terme leur parle. Le crime n’est jamais en repos, il doit assurer ses arrières et ils aiment ce travail, ne songent pas à s’en décharger d’une façon ou d’une autre. Non, plus précisément ce n’est pas le crime en lui même qui a épuisé les bêtes mais bien tout ce qui en découle. Rivalités, refus, trahisons et autres joyeusetés du genre, le tout dans un laps de temps particulièrement court. Rien d’étonnant au fait de saturer, de ne plus voir cette ville comme un terrain de jeu mais un espèce de piège à rats géant. Loin d’eux l’envie de regarder au dessus de leur épaule, de se demander si quelqu’un pourrait leur faire un sale coup ; la paranoïa est abominable pour des esprits tels que les leurs et ils ne manquent pas d’ennemis loin de là. Même si la liste sera considérablement réduite dans les jours à venir. La pieuvre ne dormira plus tranquille. Les bêtes du Sud non plus... pas si vite, pas maintenant.

La proposition du Clown au Croque Mitaine tient presque d’un caprice, dans le sens où seul il ne partira pas. Il ne supporterait simplement pas de le laisser après ça, il ne profiterait de rien et se demanderait sans arrêt si on a rien tenté contre lui. Mais depuis quand s’inquiète-t-il, lui ? Depuis moins de quarante huit heures. Avant ce n’était pas aussi marqué et pas aussi viscéral, au pire cela tenait de sa trop grande possessivité, il n’aimait pas le savoir loin mais désormais s’ajoute l’idée qu’on lui « vole » son second et c’est invivable. Viendras-tu, chat diabolique ? Le dit chat commence par répondre qu’en tant que second il aurait tendance à s’opposer à cette idée, parce qu’il ne faut donner aucune opportunité à l’adversité. Vrai ; c’est une possibilité et elle tire un grognement peu enchanté au balafré. Il a raison dans l’idée c’est évident mais... Les yeux clairs se baissent sur lui et Jason n’y lit pas une si grande conviction dans les dernières phrases prononcées. Chose confirmée par le haussement d’épaules qui s’en suit. L’évocation d’Alonso ne tire à Jason aucun ressentiment ; certes il vient d’avoir un différent avec le Cubain et non monsieur n’est pas du genre à passer l’éponge très vite mais il estime l’altercation close et les reproches clairs à son égard... difficile d’être plus explicite qu’en tirant une balle en guise de « tu sais je t’en veux là » remarque. Le géant est fiable et il saura parfaitement gérer le repaire, les hommes l’aiment bien et se sentiront même plus détendus en sa seule présence. Pas que Lecter se penche sur le moral de ses troupes, c’est même le cadet de ses soucis puisque la plupart d’entre eux ont une durée de vie on ne peut plus limitée mais depuis que la horde compte les prisonniers évadés, le rendement est meilleur et l’efficacité des hommes indéniable, il leur doit au moins ça : la valeur de leur travail et le Clown est homme à payer ses dettes. Tout travail mérite salaire, il peut bien les laisser souffler un peu aussi. Un tout petit peu. Aussi l’idée de laisser à Cimarro les commandes n’a rien de dramatique bien au contraire, puis ce n’est pas définitif non plus. « Il peut, aucun doute là dessus. » Vraiment aucun.

Quant au Croque Mitaine... le Clown sourit à moitié à l’énumération, des idées comme elles viennent énoncées d’un ton légèrement amer. Non ça ne fera pas de mal. Ils feront peau neuve, c’est bien là l’idée et il faut l’admettre ils en ont simplement besoin. Jason opine, se redresse en posant les deux mains sur l’assise du canapé, penché au dessus du Croque Mitaine. « Mais quel manque d’enthousiasme et que d’amertume très cher, je t’ai connu plus... charmé par mes futures surprises. » Lui glisse-t-il à l’oreille, la voix tentatrice. « Je t’ai promis un voyage exceptionnel tu te souviens ? Une dérive au cœur d’un brasier bleu, n’est-ce pas l’occasion rêvée ? » Il baisse le ton, en fait un murmure vibrant d’étranges ombres bicolores, un monde destiné à eux seuls et dépeint en quelques mots qui ne seront jamais assez explicites pour en définir la beauté spectrale. Lecter n’avait jusque ici qu’une idée à peine esquissée, un croquis à peaufiner mais alors qu’il effleure les lèvres de son second des siennes, un flash aveuglant surgit et le cloue dans une immobilité cadavérique. Mais comment a-t-il fait pour ne pas y songer plus tôt ? Il avait toutes les cartes en mains, presque et par l’Enfer... ce qui se profile lui apparaît aussi beau que diabolique, brut et sauvage... Il secoue doucement le tête, se mord la lèvre non sans sourire et il faut être le chat pour savoir, comprendre que l’idée qui se tisse là dépasse largement toutes celles que le serpent a pu avoir. « Toi et moi... des jours entiers. Tu sauras me supporter tu penses ? Et te détendre, pour une fois ? » Il pouffe à peine, sachant d’avance qu’il devra lui rappeler à un moment ou un autre. Toujours si sérieux ce cher Boogie, saura-t-il lâcher prise quelques jours ? Lecter y compte bien. Ce serait tout de même bête de s’encombrer de vilaines pensées durant la pause. Ce sera peut-être la première et la dernière, autant en profiter quand elle aura lieu. « Hm, au pire je te droguerai ? Oui, j’oserai si tu joues les statues de glace avec moi. » Sale petit sourire qui montre tellement qu’il mettrai la menace à exécution s’il le faut. Il espère ne pas en arriver là mais sait-on jamais. Rien n’est jamais écrit dans leur cas. Ils verront.  

Pour l’heure il est décidé à en finir rapidement avec la pieuvre et sans plus impliquer sa horde. Ni elle ni ses deux suivants, c’est son affaire désormais et il ne précisera peut-être même jamais sa façon de faire. La mafia a été tellement déplaisante que Lecter préférera sans doute ne plus l’évoquer ou en expliquer la chute. Elle disparaîtra de New York pour faute grave, le reste importe peu et Jason est bien décidé à revenir entier. Ce n’est pas ce qui reste des fruits de mers qui est en mesure de le faire passer de l’autre côté, les plus gros poissons sont à moitié frits dans le repaire et ils sont loin d’être en forme alors...
Il est plus que temps de fermer ce chapitre et de penser aux suivants, le Chat a besoin de repos quoi qu’il puisse dire pour s’opposer au fait. Mais on ne cloue pas un monstre au lit lorsqu’il ne choisit pas lui même d’y rester... à croire que Lecter n’est définitivement pas le seul gamin ingérable là dedans, Boogie sait très bien jouer ce rôle quand il veut. Ne s’est-il pas précipité dans une chambre froide dernièrement ? À croire que son Clown de maître a réellement une mauvaise influence sur sa petite personne. Lecter s’écarte, se pose à côté du Croque Mitaine sur le canapé et allume une nouvelle cigarette. « Tu peux te reposer ici si tu veux, je ne compte pas sortir avant cette nuit et on ne viendra certainement pas t’ennuyer. » Surtout pas après que Cimarro lui même ait reçu une balle. Il va régner un silence de cathédrale là dedans et on aura même pas l’idée de venir effleurer la porte. C’est juste terminé. Jason ricane, tend le bras pour faire tomber les cendres et revient se caler sur le dossier. « On aurait pu fumer de l’opium tien, qui sait, on aurait peut-être bien rit. » C’est de coutume après tout, mieux vaut en rire qu’en pleurer hein ?    

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Jeu 26 Déc - 13:47



Des vacances, l'idée a de quoi faire sourire. Même si le Sud perd deux de ses têtes pour une durée indéterminée, il n'en sera pas moins tout aussi à redouter. Avec la certitude partagée d'un Alonso plus qu'apte à gérer la horde, qu'est-ce-qui retient encore les bêtes dans cette ville? Jusqu'à présent, New York a toujours été un terrain de jeu dans le meilleur des cas, un laboratoire sociologique dans le pire. Les récents événements ont révélé que tout symbole, même le plus impie, n'est pas à l'abri d'un revers de fortune. Et celui qui a giflé les monstres ne peut s'évacuer sans un éloignement temporaire. Partir pour se débarrasser d'une peau éraflée qui révèle ce que les deux bêtes ne veulent pas montrer. Leur humanité faite de chair et de sang. A l'instares reptiles qui se tapissent pour muer, seul véritable moment de vulnérabilité de ces animaux, les monstres du Sud décrètent que l'occasion est parfaite pour s'octroyer ce qu'ils ne se sont jamais offert en dix années. Une vraie pause loin de leurs costumes respectifs. Boogie, son ego et sa fierté, supporteront-ils de retrouver une forme d'anonymat? Au Canada, il restera l'un des tueurs en série les plus prolifiques et insaisissables, Alastor Burton, l'homme sur lequel pèsent tous les soupçons mais qu'aucune preuve recevable par un tribunal ne peut inculper définitivement. A New-York, le Croque-Mitaine s'est taillé une réputation dans le vif et le sang, jamais considéré comme banal malfrat, apparaissant dès son arrivée comme un criminel à abattre avant de rejoindre les rangs du Clown. Ce qui est en train de se profiler est un peu plus que simplement quitter une ville, plus que des "vacances" si chères au commun des mortels. C'est abandonner durant un temps cette couronne de ronces d'acier, cette tenue de glace, son statut.

L'amertume du Croque-Mitaine s'infiltre chez Jason qui tout en se dépliant lentement pour se pencher au-dessus de lui le coince entre ses bras tendus. Les yeux pâles se lèvent sur les abysses, le temps de les croiser un bref instant avant que le Clown frôle à peine sa joue, ses lèvres et son souffle caressant son oreille dans une mélopée diaboliquement tentatrice. Le chant de sirène du serpent déplore le manque d'enthousiasme et de chaleur de l'autre bête qui ne semble pas se réjouir à la perspective d'une nouvelle surprise. Un sourire étire les lèvres du Croque-Mitaine. La vision d'une sorte de convalescence forcée et contrainte s'éloigne au fil des mots à peine audibles qui lui sont destinés. L'aigreur et l'acidité liées au constat de cette enveloppe de chair malmenée et abîmée s'évanouissent. Il n'est pas qu'un être froid et réfléchi, polaire et détaché. Jason lui avait confié qu'il y avait autre chose au fond de lui, quelque chose dont il n'avait peut-être même pas conscience. Une flamme bleutée qu'il faudrait presque découvrir comme on se lance dans une quête mystique. L'évocation de ce brasier d'azur se fait dans un murmure que n'aurait pas renié un serpent infiltré dans un jardin biblique. Le laboratoire se teinte de bleu et de noir sous cette musique sifflante que seule l'autre Bête noire peut percevoir.
Eloignement ophidien et les abysses refont face au bleu que la lassitude délaisse au profit d'une éclat aussi insaisissable que de l'eau. La nuque de Jason s'incline avec lenteur au-dessus de lui avant de se figer. Epaules comme verrouillées et regard fixe. Au fond des gouffres luit, mauvaise et grisante, l'étincelle du pire qui prend rapidement des allures de meilleur dans le monde des bêtes. Mèches verdâtres qui s'agitent un instant comme pour remiser dans un coin du crâne cette illumination soudaine et le sourire presque diabolique qui accompagne ce geste est l'assurance que cette petite germe de génie maléfique sans précédent est loin, bien loin, d'être oubliée. Boogie lève la main, la glisse entre lui et le Clown.
Voilà le genre d'expression qui me ferait presque perdre patience.

Reniflement amusé à l'évocation de ces futurs jours où Boogie devra "supporter" Jason pleinement. Pas d'échappatoire, pas de refuge familier où ruminer et déplorer en silence le comportement suicidaire ou trompe-la-mort du Clown. Pas de sbire pour passer ses nerfs. Je serais donc incapable de lâcher prise? Mais quel manque de foi... murmure-t-il à voix basse d'un ton faussement pincé. Ici, à New York, Boogie appartient aux ennemis publics, ce n'est pas qu'un simple membre d'une horde inhumaine. C'est un stratège, réfléchissant sans cesse en s'efforçant d'avoir plusieurs coups d'avance sur leurs opposants. Il s'escrime à tout prévoir dans un besoin maladif de contrôler le cours des événements, de les infléchir à leur propre profit. La détente et la relaxe ne sont pas des choses avec lesquelles le Croque-Mitaine a coutume de jongler. De sa vie, il n'y a qu'une période durant laquelle les conséquences de ses actes n'eurent que peu d'importance. C'est lorsqu'il a du fuir le Canada pour une traversée du pays d'Ouest en Est. Il frappait au jugé, n'obéissant qu'aux désirs de sa bête dont l'attention et l'appétit étaient soudain attisés par une nuque, une voix, un regard ou une phrase. Les morts s'accumulaient derrière lui et aucun témoin ne pouvait donner une description précise de cet inconnu qui avait débarqué de nulle part et était le dernier à avoir été en compagnie des victimes. Boogie avait multiplié mensonges et manipulations, changeant de comportement et de personnalité en même temps que de ville. Imprévisible et contradictoire. Créature soudain polymorphe, faite de glace fondue capable de se glisser dans n'importe quel contenant sans perdre son essence profonde. Ici, je ne suis pas qu'un simple mortel. Je partage une couronne d'épines. Mais si on me retire tout cela...que crois-tu qu'il restera de moi, hm? achève-t-il d'un ton interrogateur. Même lui l'ignore. Que devient le monolithique et cruel Croque-Mitaine délivré de la moindre obligation? Un Feu Follet joyeusement fourbe? Un léger éclat de rire hausse les épaules de Boogie lorsque Jason le menace de le droguer si la glace fait son apparition durant cette parenthèse. Et je ne t'en tiendrais peut-être même pas rigueur si le cas se présente. Après tout, le but de ces..."vacances"...c'est de se détendre, non?

En finir avec la pieuvre. La destinée de ses derniers membres encore en vie, l'existence des personnes gravitant directement ou indirectement autour de la Mafia toucheront bientôt à leur fin. Si Boogie se réserve le droit de jouir comme il l'entend de son tortionnaire que Jason fasse ce qu'il désire du reste. Qu'il les dévore, les uns après les autres, les brûle, les séquestre ou quoique ce soit d'autre. On boucle les dernières affaires en cours, on se charge de Gordon, on distribue les dernières recommandations et on met les voiles en laissant derrière soi tout moyen de communication avec New York et le Sud.
Reculant, Jason libère le Croque-Mitaine avant de s'asseoir à ses côtés, une cigarette plantée entre les lèvres. L'épilogie touche à sa fin et parce que plus rien ne peut dorénavant troubler ou déranger, Boogie peut enfin rappeler ce calme qui lui manque tant. Si les Bêtes sont enfermées ici, seules, personne n'osera pénétrer dans le laboratoire. Et ce n'est pas l'épaule trouée d'Alonso ou la meute canine qui s'est certainement installée de l'autre côté de la porte qui diront le contraire. Avec précautions, Boogie s'étend dans le fond du canapé en soupirant, les dents serrées. Bon sang, qu'il hait cette sensation d'être au bout de tout et surtout de lui-même. Glissant son bras valide sous sa tête, il ferme résolument les yeux entendant la voix de Jason qui lui parvient au-dessus de lui. Fumer de l'opium...Je vais finir par croire que t'as vraiment vraiment vraiment envie de me voir drogué. murmure-t-il un demi-sourire flottant sur ses lèvres.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Jeu 26 Déc - 15:42

Qui aurait cru que sous cet air jovial et sympathique se cachait un tel joueur, un as du poker parfaitement à l’aise une fois les cartes en mains ? Cimarro était bien prêt à croire que ce gamin possédait en effet un talent mais à ce point, ça frôle le génie. Lui même a perdu le fil et sifflerait bien d’admiration envers Gaunt qui lui poursuit la partie sans être trop perturbé par le changement d’attitude de leur ami rondouillard. Alonso a joué quelques fois mais jamais à ce niveau et le fait est là : il ne comprend plus rien. Bras croisés et lèvres pincées il jette aléatoirement un œil aux joueurs puis aux cartes, ne trouvant aucune réponse chez Vlad qui reconnaît dans un murmure que le jeu n’a jamais fait partie de ses habitudes, contrairement à d’autres choses un brin plus mortelles. Zachary abat ses cartes, non sans dire qu’il avalera l’as de cœur si l’autre sort ce qu’il pense... Pauvre ripou, ce sera bien plus écoeurant de gober du carton que le plus infâme des cafés qu’ils peuvent servir ici. « Ouais ben, va pas t’étouffer en avalant ça, ça me ferait mal pour le coup. » Rétorque le géant, lui posant une main sur l’épaule. Aucun doute sur le fait que ce cher flic ait à nouveau abusé de... bof, de n’importe quoi capable de faire planer mais autant lui éviter une mort aussi banale. Étranglé par une foutue carte, voilà qui ferait tache. « Puis t’as pas envie de crever avec un bout de carton en travers du gosier hein ?! » Les texans, ça meurt sous les balles non ?

S’installant à côté de Zachary, le Cubain achève sa tasse de café en observant Bob qui rassemble le nécessaire de jeu, son air quasi candide et son sourire timide retrouvés. Être dans son élément donne réellement des ailes et parfois pas les bonnes, lui l’aura payé en se faisant chasser de sa famille, en trouvant une autre ici au repaire. Famille bizarre et loin d’être facile à suivre au jour le jour mais Lecter l’aime bien son bonhomme joufflu et il n’a pas l’air de vouloir s’en débarrasser de sitôt. « Fais moi plaisir, écrabouille Jason à ça un de ces quatre... » Bob grimace, rangeant les cartes dans leur paquet. « Je tiens un peu à la vie, tout de même. » Alonso se surprend à rire dans un moment où l’ambiance est plus à la déprime mais au final, qu’est-ce qui est encore logique au repaire ? Pas grand chose voir rien du tout. « Comme si, tu le ferais bien rire sans doute. » Certainement même. Monsieur a sa fierté mais il préférerait largement qu’un type capable de le surpasser lui enseigne ses tours plutôt que le tuer. Jason n’a jamais jeté aux ordures qui pouvait lui être utile, c’est même la principale condition de survie ici. « Bon, on va en revenir aux sujets qui fâchent, histoire de s’en débarrasser le plus vite possible. » Annonce le géant en enfonçant le dos sur la chaise. « Tu as besoin de quelque chose pour lui fournir sa liste d’adresses Zach ou tu as tout en tête ? On va pas tout te laisser sur le dos. »

Le Russe prend place à côté de Bob et se masse pensivement la nuque, les yeux levés sur le plafond qui aurait bien besoin d’une couche de peinture à l’occasion. « Lecter doit surtout vouloir celle du parrain, je doute que cet homme manucuré l’ait divulguée à gauche à droite. Sauf s’il est réellement stupide mais accordons lui le minimum syndical de ses facultés mentales, tout de même. » Le ton relativement méprisant sous une tonalité pourtant neutre n’est pas sans tirer un sourire à Cimarro. Vlad ne semble guère apprécier les Italiens et difficile de dire s’il s’agit de raisons personnelles, ou simplement d’une aversion résultant de la nuit passée. Pour sa part, le géant Cubain n’est pas prêt de toucher une pizza dans les mois à venir... toute cette histoire aura donné bien trop de raisons de prendre la mouche à la moindre allusion latine.
« Mais... on va vraiment le laisser faire ? » La petite voix du joufflu est comme désolée, pleine de remords. Ce n’est pas comme s’ils avaient le choix pour maintenant, ce que le Diable décide, il le fait et on a rien à dire sur le sujet. Ou plutôt, on évitera d’en rajouter. Alonso tend le bras et sa tasse par la même occasion lorsqu’un des hommes passe à portée avec de quoi resservir qui le souhaite et chose faite, il reporte son attention sur le dodu dont le visage semble se décomposer à mesure des secondes qui passent, aussi triste qu’un gosse auquel on vit d’apprendre que le Père Noël n’existe pas. « On laisse faire parce qu’il le veut, on a plus le choix. D’une certaine façon je pense que c’est devenu trop personnel, il a besoin d’exorciser le coup à sa manière et franchement j’ai pas envie de savoir comment. » Il ne veut plus savoir, plus imaginer et ranger tout ça dans une case fermée à triples tours. Cette descente à l’Est, l’état dans lequel ils ont retrouvé l’un des leurs, le Clown arraché des flammes, la fosse, la fournaise, cette altercation puant la poudre à la fin... que tout ça devienne un souvenir, juste ça et qu’il n’y pense plus.

« Allez, on s’y met. Plus il aura de noms mieux ça vaudra et si on met la main sur le nid du boss ce sera parfait. On a encore un bout de temps avant minuit mais ça passe vite donc autant pas lambiner. On aura peut-être du repérage à faire histoire qu’il tombe pas dans des maisons vides. » Ce serait le comble du drame et personne ne tient à jeter de l’huile sur le feu. D’un trait, Cimarro vide sa tasse et se tourne vers les trois autres, il y a une chose certaine dans tout ça. « Demain, avant midi tout sera terminé. Il ne mettra pas plus de temps à achever ce qui le dérange, essayons de voir le bon côté des choses... bientôt on reviendra aux habituelles bombes réalisées sur le coin de la table et les envies de braquages à pas d’heure... » La bonne vieille époque et les bonnes vieilles habitudes tellement plus normales. Enfin normales... à leur niveau cela va sans dire.      
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Sam 28 Déc - 11:36



La partie est terminée et démonstration a été faite. Il a peut-être perdu mais pas lamnetablement et puis, cette partie de poker lui a fait oublié pendant un temps le gros tas de fiente qui patiente sagement qu'on se penche de nouveau sur son cas. Gaunt n'avait même pas noté la présence de Cimarro aux abords de la table de jeu et lorsque ce dernier prétend que ça serait ballot qu'il claque avec du carton dans la gorge, le ripou éclate de rire. Oh, tu te soucies de moi? C'est chou, Cimarro. minaude-t-il avant de se tourner vers le Biquet. Le rondouillard est très loin d'être un chanceux et c'est non sans se fendre d'un radieux sourire qu'il tend à Gaunt un As de coeur grisâtre aux bords élimés. Tu veux vraiment que je bouffe ça? demande Zachary en arquant un sourcil, tout en récupérant la carte dégueulasse qu'il tient entre le pouce et l'index. Est-ce-que tout le monde se lave les mains en revenant des chiottes au moins? J'ai pas envie de choper une turista sudiste. Le Biquet laisse filer un bref ricanement avant de récupérer le bout de carton annonçant avec un air presque magnanime qu'au final, ça le dérangerait qu'on pourrisse son jeu fétiche en détruisant une carte. Zachary incline théâtralement la tête comme pour remercier cet acte auguste de clémence digne d'un grand seigneur.

Retour aux sujets qui fâchent après la mention d'un Lecter qui se ferait laminer au poker et ces thèmes n'ont rien de rigolo. On parlait d'épuration ethnique tantôt, il est temps d'y revenir après cette petite pause rafraîchissante. Le temps file et Lecter lui a donné une poignée d'heures pour le satisfaire. Le quatuor se reforme autour de la table alors que le reste de la horde s'éparpille une fois le spectacle terminé ce, non sans leur abandonner une thermos d'un jus de chaussettes infême que ne renierait pas l'antique machine à café de la salle de repos du central. Ce qu'il se trame avec ces quatre là ne concernent que ces quatre là pour le moment. Des noms et des adresses, c'est tout ce que Gaunt doit cracher. Il a beau avoir tous les défauts du monde en temps qu'être humain, Zachary n'est peut-être pas un flic recommandable, il a peut-être des difficultés à connecter ses neurones, il y a des informations qui ne s'oublient pas. Et particulièrement celles qui concernent sa petite survie ou ses intérêts personnels. Autant dire que le carnet d'adresse des italiens en fait plus ou moins partie. J'ai quelques adresses de tête mais s'il vous les faut toutes, va falloir que je fasse un saut à l'étage des OCBB. Une chance que le département de lutte contre le crime organisé soit l'un des rares à encore apprécier Gaunt et ses méthodes qui ne sont dans aucun manuel récent. Vlad annonce de sa voix calme à peine teintée d'un léger accent slave que Lecter voudra surtout celle du Parrain. Le ripou esquisse une légère grimace. Cette localisation là appartient à celles qu'il ne possède malheureusement pas. Si tout ça avait eu lieu le mois prochain, les choses auraient été toute autre. Le dodu enchaîne, déplorant par avance un massacre prémédité. Zachary lève les yeux sur le visage poupin qui a retrouvé son expression ingénue dès qu'il a perdu son statut de maître de cérémoniea au poker. Ont-ils seulement le choix? Faut être un moine tibétain pour pas réclamer vengeance quand on s'en prend à quelqu'un à qui on "tient". Zachary a déjà pété un câble quand on a buté son paternel et un gros d'ailleurs ! et il pèterait certainement les plombs si maintenant on s'en prenait à Seth ou à cette hyène de Venecia. Ils se prennent fréquemment la tête, au sens propre comme au figuré, mais il l'apprécie à sa manière. S'il y a bien une chose qu'on doit laisser couler sans intervenir, c'est bien les vengeances. Dans ces circonstances, c'est t'es avec ou contre moi. Aucune nuance, aucun autre choix.

Navré de vous décevoir mais le nouveau Parrain, c'était la première fois que je le voyais et on a surtout parlé business. Pas emménagement. Le bonhomme a fait attention et a soigneusement balayé derrière lui. L'OCBB a pisté toute transaction immobilière louche dans les jours qui ont précédé la mort du dernier roi des macaronis et rien. Que dalle. Peau de zob. Nonchalamment, Zachary fait tourner dans sa tasse le fond de café saturé de sucre qui tiédit lentement. Plissant les lèvres en une moue dépitée, son visage s'éclaire soudain. Mais on peut biaiser et récupérer l'info... avance-t-il à voix basse avec un demi-sourire. Relevant le nez, il pose le mug sur la table avant de tapoter de l'index la surface lisse. C'est un parrain traditionnel. Un vieux catholique réactionnaire bien pénible qui doit chier du parmesan et pisser du chianti. Dès son arrivée, on a récupéré pas mal de cadavres d'italiens. Le légiste a rapidement trouvé leur point commun. Que des homos et des drogués. On a foutu ça sur votre dos pour classer tous ces meurtres rapidos et passer à autre chose. Avec l'annonce de la visite de Gordon, il valait mieux expédier ce genre de vendetta personnelle qui ne concernait que deux partis - et qui arrangeait un peu les affaires de tout le monde au commissariat...qu'ils s'entretuent tout seuls comme des grands. Zachary secoue brièvement la tête avant de reprendre. Bref...comme il a une fille, je mettrais ma main à couper qu'il l'a foutu dans l'école privée la plus ruineuse de New York. Celle gérée par ces putains de bonnes soeurs frigides de l'Upper serait pas étonnant. Le problème est que ces vieilles harpies ne laissent entrer personne. Zach hausse les épaules. Falsifier un mandat me demanderait plus que quelques heures et du temps, on en a pas des masses. Vous pourrez avoir l'information qu'en piratant leur système informatique. Vu la tune qu'il faut débourser pour y inscrire son chiard, il doit pas avoir beaucoup de petite nouvelle inscrite ces trois dernières semaines. Joignant les mains devant lui, Zachary achève. On trouve la gamine, on a l'adresse.

Le regard pers passe d'un visage à l'autre. Et oui, les mecs, ça va nécessiter énormément de préparation et une bonne dose d'organisation pour récolter la localisation de la résidence principale du chef des macaronis. Ou alors...les paupières de Zach' s'étrécissent. Ou alors il y a plus simple. Vous sentez que la chance est de notre côté? Avalant le fond de café d'une traite, Gaunt repose la tasse avant de sortir une clope qu'il allume ménageant son petit effet. Recrachant par le nez la fumée et passant un bras par-dessus le dossier de sa chaise, il penche la tête dans la direction du hangar où se trouvent les vestiges de la Mafia. On croise les doigts et on espère que le chauffeur de ce bon vieux Parrain soit pas encore crevé. Chuis quasiment sûr et certain que ce porte-flingue roi du volant faisait partie des mecs qu'on a ramené. Un roi mégalo ne sort pas sans son carrosse et son cocher.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Sam 28 Déc - 13:10

« Peut-être pas incapable, mais tu redeviens sérieux tellement vite. Pour une fois j’espère que tu penseras à autre chose qu’au travail, hm ?! » Bien sûr ce n’est pas si facile, les costumes sont taillés sur mesure et voilà dix ans au moins qu’ils les portent. De même, le Clown devra pour sa part revoir ses habitudes théâtrales à la baisse au risque d’être reconnu en moins de vingt quatre heures. C’est qu’ils sont loin d’être légion ces hommes poussant la mise en scène au plus haut point, et il faudra laisser les grenades à la maison. En somme, pour l’un comme pour l’autre il s’agira d’être autre chose que les ennemis publics dont on rêve de voir les noms en première page de la rubrique nécrologique. Qui a dit que les vacances étaient tellement simples à envisager en fait ? Pas eux, c’est une évidence. Ce qui restera alors, une fois la couronne ôtée et bien ça, le Clown compte bien le découvrir et même d’avantage. « Va savoir, et que peut-il rester d’un Clown démaquillé dont le costume s’en retourne au placard ? » Glisse-t-il, vaguement suspicieux. Difficile à dire, à concevoir aussi. Il a tellement joué ce rôle, s’y est vautré dans toute la démesure qu’il représente alors une fois dépourvu de sa parure que reste-t-il à cet oiseau là ? Un homme toujours trop en marge et pas fichu de faire les choses dans les règles, dans les normes. Il faudra pourtant rester prudent, au risque de finir le séjour au fond d’une prison. Pour le coup ce serait franchement ennuyeux, une apothéose en matière de mauvais karma.    

Idée de drogue qui tire un éclat de rire au Croque Mitaine et fait lever un sourcil presque surpris à Lecter. Depuis quand ce genre d’allusion l’amuse ? Pas que ce soit déplaisant, mais c’est assez intriguant. Et le chat ajoute même que si l’occasion se présente il ne lui en voudra même pas. Et bien et bien cher Boogie, la mauvaise petite conscience Lecterienne s’est-elle si bien installée ? Le Clown hoche la tête, loin d’être contrarié par la nouveauté ou la surprise bien au contraire et répond d’un ton amusé. « Mais c’est que tu me donnerais presque l’autorisation ? Pour un peu j’y verrai même une sorte, d’invitation ? » C’est un peu poussé, mais ça y ressemble. Préférant ne pas taquiner le chat plus que de raison le serpent s’écarte et prend place sur le canapé, allumant une cigarette avant d’ajouter qu’on ira pas les déranger et que lui même ne compte pas filer avant minuit. Que le Croque Mitaine se repose, cet endroit vaut mieux que les chambres en matière de calme. Boogie s’installe donc et Lecter coule un regard en sa direction avant de lancer, tout simplement que l’opium n’aurait peut-être pas été une mauvaise idée compte tenu de la situation, qu’ils auraient peut-être rit. Comme une réelle envie de droguer son cher second ? Jason pouffe et écrase sa cigarette dans le cendrier laissé sur la table et la pousse un peu avant de glisser au bas du canapé, s’étendant juste devant sur la moquette noire. « Disons que je suis curieux, comme souvent. » Avoue-t-il, relevant un bras qu’il étend sur l’assise jusqu’à toucher une chemise du bout des doigts. « Je ne connais pas cet état chez toi alors je me demande... ce que ça ferait ? Laissant de côté un bad trip franchement désagréable peut importe les circonstances que verrais-tu ? Quelle serait ton envie de l’instant ? Serais-tu grisé ou au contraire dépité ? Il va sans dire que je préférerai te savoir rêveur, embarqué dans quelques jolis décors... mais on ne prévoit pas réellement les effets. »

Il en a vu quelques uns, des bad trip pas sympathiques et préférerait les éviter à l’autre bête mais c’est trop, bien trop aléatoire et tout dépend de la personne. Et pas question de tenter quoi que ce soit avec l’état dans lequel Boogie se trouve, ce serait suicidaire. Pas que la chose dérange le Clown quand ça le concerne, mais en l’occurrence c’est de son second qu’il s’agit. Il ne prendra aucune décision de ce genre à sa place, car il a beau être fou à lier le serpent sait parfaitement qu’on ingurgite pas des doses de drogue comme on ajoute du sucre dans son café, tout de même. Laissant planer un silence, il avise sa main brûlée, la chair à vif ayant formé d’étranges creux, il devrait panser ça correctement. Aucune envie de le faire, il ne veut pas penser à lui, seulement à la bête jumelle, à des ennemis bientôt détruits et à un calme qu’il faudra retrouver. Ses paupières tombent mais le sommeil est aux abonnés absent et ne viendra pas l’entourer de ses bras. Jason le sait, il n’est pas là de pouvoir dormir et va accumuler les insomnies jusqu’à s’écrouler. Chose qu’il déteste, l’impression de perdre le contrôle.
Il se redresse alors, referme délicatement les doigts sur ceux du Croque Mitaine, prenant bien garde à ne pas déplacer d’un centimètre ce bras blessé et se mordant furieusement la langue, il enfouit la tête dans le creux de son autre bras replié sur le bord du canapé. Après la chaleur de la fournaise, le Clown se sent soudain enveloppé d’une pellicule de givre qui s’acharne à lui grignoter la peau. Envie de sombrer mais la paranoïa l’interdit, envie de ne plus penser mais la haine cri vengeance. Ce n’est pas encore terminé. Pas encore... bientôt. Lecter s’écoute penser, entend les accusations d’Alonso qui sont tellement loin d’être infondées. S’il s’en veut ? Pas à proprement parler, pas dans l’idée mais... Levant les yeux, observant ce tableau qu’il ne saurait juger autrement que triste le Clown se sent coupable. Coupable de ce qu’on a infligé à son second et par la même il les maudit jusque dans la tombe qu’il ne leur offrira jamais ces fruits de mers tellement lâches qu’ils ont préféré éviter de s’en prendre directement à lui. De son point de vue c’est inadmissible, quand on en a après le bon dieu on ne s’adresse pas à ses saints non ?! Lui même n’a jamais attendu d’intermédiaires, il débarque en personne alors pourquoi ne sont-ils pas capables d’en faire autant ? À croire que les criminels manquent diablement de courage par les temps qui courent... Tu penses trop, arrête Jason.

Il est grand temps d’en finir, sans ça il va se bouffer et en a bien conscience. Lâche prise et oublie, range et passe à autre chose. C’est ce qu’il se conseillerait naturellement en temps normal mais non, ça ne se peut pas encore. Chaque chose en son temps, ce qui doit se faire se fera et bientôt tout sera terminé. Une vilaine histoire de plus à jeter aux archives... d’ici l’heure prévue le Clown restera ici, sans lâcher son second et si c’est purement égoïste de prime abord, s’il cherche avant tout à se persuader que le Chat est bel et bien en vie, ici, il tient aussi et surtout à être le gardien d’un repos on ne peut plus mérité. Soupirant, il esquisse un sourire et murmure sans être sûr que le Croque Mitaine entende. « Je n’ai pas oublié, je m’en occuperai. D’ici là évite de t’acharner dessus encore et si une idée précise te vient pour couvrir ces lettres dis-le moi... » Et sinon il trouvera lui même, couvrira cette mauvaise griffe de la sienne d’une manière ou d’une autre.
À l’horloge murale suspendue à l’autre bout du laboratoire le temps passe, les heures s’enchaînent et Lecter ne quitte pas sa place malgré les courbatures qui n’ont pas tardé à apparaître dans cette position. Et il ne bougera plus d’un cheveu... jusqu’à minuit. Au final, l’heure du crime n’aura jamais sonné plus juste que pour la Mafia...      

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mer 1 Jan - 15:53



La permission? N'interprètes pas trop hâtivement l'apaisement de ma véhémence vis-à-vis de ce sujet qui a toujours été ô combien épineux à mes yeux. commence-t-il d'un petit ton faussement morigénateur. Car si le sensé Croque-Mitaine a revisité son jugement, c'est que l'érudit y a trouvé plusieurs intérêts et une manière de croiser plusieurs domaines. Il y a presque un goût d'acte manqué avec le junkie que Boogie a perché bien haut avec de la datura. Qui sait quelle autre plante maudite il aurait trouvé s'il avait pris le temps de chercher dans la serre de Jason? Mon récent intérêt pour la flore m'a amené de fil en aiguille à m'intéresser à certaines cultures qui voit dans l'usage de drogues un moyen de communiquer avec l'autre monde. Bien évidemment, il m'est impossible d'envisager qu'il existe des entités invisibles qui nous entourent, je vois plus cela comme une explosion des barrières cloisonnant inconscient et conscience, moralité et siège pulsionnel. Et j'admettrais presque volontiers que l'expé... Boogie suspend sa phrase en secouant doucement la tête. Un soupir las s'échappe de ses lèvres avant qu'il ne lève les yeux sur Jason. Fronçant le nez, il reprend d'un ton presque contrit. Je deviens encore trop sérieux? C'est ça? Rationnaliser tout et quasiment tout le temps, qualité non négligeable lorsque l'on est le second de Jason Lecter. Atout indéniable quand on est à la tête d'un groupuscule justement surnommée "la horde" dont la désorganisation apparente doit être gérée et savamment encadrée avec tact et finesse. Cette fâcheuse habitude qui ne peut être balayée que par le monde égoïste des monstres, elle a tendance à sans cesse apparaître ce, même dans les moments qui s'y prêtent le moins. Comme maintenant...ça a toujours fait partie de la panoplie du Croque-Mitaine et il va devoir essayer de s'en débarrasser le temps de cette parenthèse qu'ils vont s'octroyer.

Dépouillés de leurs étiquettes et de leurs tenues d'ennemis publics, que restera-t-il de lui? Un égoïste libéré de toute contrainte. Bon sang et s'il trouvait que ce nouvel état est au final bien plus intéressant et hautement plus grisant qu'évoluer au milieu d'une horde pour faire sombrer une cité dans l'anarchie et le chaos? Le Alastor Burton en fuite était déjà dangereux mais dix années plus tard, il est un tout autre genre de meurtrier. Plus sûr de lui, plus aguerri, plus cruel. Et que restera-t-il du Clown une fois qu'il aura quitté son petit théâtre grand-guignol où il tient la tête d'affiche? Même si le Sud prône une liberté chaotique, ils sont contrainst de limiter leur territoire de chasse car ils ne sont pas les seuls à se partager le gâteau qu'est New-York. Mais face à une zone de jeu sans aucune borne, sans aucune détestable gamine blonde avec qui traiter, sans ennemi sournois attendant son heure, comment réagiront-ils? Amnesia n'avait pas pu transcender cet état, elle n'en était pas capable et n'en avait pas l'étoffe mais Jason...avec cette promesse mutuelle de laisser ici fard et glace, c'est la perspective de vivre constamment dans ce petit monde malade teinté de bleu et de noir cqui se profile. La promesse de toujours osciller entre barbarie et raffinement dans uné quilibre parfait.
Et si l'ivresse dépassaient leurs attentes...et s'ils faisaient preuve d'un égoïste extrême et n'avaient soudain plus tellement envie de retrouver New-York?

En seraient-ils capables? Boogie se mord l'intérieur de la joue tout en s'allongeant sur le canapé. Tu rationnalises encore et toujours, envisageant tout l'arbre des possibles qui se met aussitôt à pousser dès que quelqu'un émet un proposition. Et bien évidemment, les effets les plus négatifs sont les premiers sur lesquels le Croque-Mitaine a l'habitude de se pencher. Les yeux clos, il s'efforce d'écarter l'arborescence qui continue de s'étendre au fur et à mesure que les futurs envisagés se multiplient. Brusquement, la voix de Jason en stoppe la croissance en évoquant avec légèreté l'opium qui aurait pu les faire rire à défaut de ruminer ou d'afficher des mines sombres. Glissant au sol, il lui fait alors face et répond simplement que c'est sa curiosité qui s'interroge. La curiosité est décidément un bien vilain défaut. avance Boogie avec un demi-sourire. Jamais le Croque-Mitaine ne s'est volontairement embrumé l'esprit par autre chose que sa propre monstruosité. Il ne supporte déjà pas l'alcool qui est en vente libre alors des substances parfaitement illicites voire expérimentales...sans compter que les effets sont complètement aléatoires selon les circonstances et varient en fonction des personnes. Un effleurement léger sur l'étoffe de sa chemise fait ouvrir un oeil à Boogie. Cet état inconnu intrigue et si on exclut le potentiel bad trip comment se comporterait-il? Il est un serviteur du chaos qui n'en a jamais éprouvé la saveur. Tu le dis toi-même; les effets sont changeants. Comment prévoir l'imprévisible? murmure-t-il avec une moue dubitative, les yeux toujours clos. Et aussi forte que soit la curiosité de Jason envers cette expérience inédite, Boogie sait qu'il ne commettra pas cet acte ô combien délictueux de le duper à son insu.

Les minutes filent en silence et même s'il ne plonge pas dans un sommeil de plomb, Boogie oscille entre conscience et inconscience, retrouvant un calme apaisant qu'aucun coup de feu ou éclat de voix ne devrait perturber. Il remue à peine lorsque Jason se redresse, choisissant de rester dans cette phase délicate où le corps hésite entre éveil et sommeil. C'est précautionneusement que Jason referme les doigts sur les siens, contact aussi léger et délicat possible qui lui rappelle, malgré la torpeur qui le possède, son écorce lacérée. Si la plupart des blessures se refermeront d'elles-même en ne laissant que des marques à peine visibles, Boogie sait que celle qui est logée sur sa nuque n'en fera pas partie. C'est d'une voix ténue que Jason mentionne cette plaie, certainement celle qui gêne le plus les monstres. Ce vestige, cette stigmate d'un semi-échec ne peut rester inaltérée. Le Clown ne l'a pas oubliée - comment le pourrait-il? - et il est hors de propos de la laisser tellle qu'elle est, ça serait l'abandonner à la mafia. Reprendre ce qui a été ravi cela concerne également les chairs et la peau. Boogie ne doit ni y toucher ni s'échiner malgré l'envie irrépressible de se peler la nuque qui ne manquera pas de l'obséder. Si facile à dire alors que la simple mention à voix basse de cette blessure ne fait que réveiller une démangeaison désagréable qui ne donne qu'un désir, celle d'y enfoncer les ongles. Je me fie à tes seuls yeux pour rattraper l'outrage. murmure-t-il d'une voix lointaine en serrant brièvement les doigts de Jason. Quoique t'en fasses, ça me conviendra parfaitement.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mer 1 Jan - 23:42

La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on. Au Sud on attend pas qu’il le soit, question de principe et menée par un impatient de première, la horde n’est pas prête de calmer ses ardeurs en ça comme autre chose. Cimarro ne peut qu’approuver les dires de Zachary, les vengeances doivent couler mais tant qu’à faire sans impliquer n’importe qui... du point de vue d’Alonso en tout cas, sans doute trop « compatissant ». Il a toujours vu l’attaque de femmes et d’enfants lâche, parce qu’ils ne pourront pas se défendre contre les monstres mais peut-on nommer « lâches » ceux qui ne font aucune différence entre les forts et les faibles, les genres ? Ils sont seulement des monstres... Soupirant, le Cubain observe sa tasse en écoutant le flic expliquer que trouver l’adresse ne sera pas quelque chose de simple car le nouveau parrain avait au moins pour lui le mérite de protéger son nid. Quoi que dans le cas présent ça dérange les Sudistes et Alonso aimerait autant que possible éviter que son Clown de patron s’en aille à la chasse armé jusqu’aux dents à travers les rues en tirant à tout va sur la population... Trouver la famille « royale » est donc une priorité.

Avalant une gorgée, le géant manque de s’étrangler avec lorsque le ripou avoue que ses collègues du poste n’ont pas hésité à leur coller sur le dos des meurtres loin d’être les leurs. Des homosexuels et des drogués ; le bureau devait pourtant très bien savoir que la clique n’a aucun type de victimes. « Tu garderas ça pour toi hein, Jason revendique ses crimes mais il a horreur qu’on l’accuse pour rien. Bref... » Il aurait donc une possibilité de trouver un lien en se servant de la fille adorée supposée inscrite dans l’école la plus chère et privée de cette bonne ville. Pas con, ça coule de source même. « Ouais comme tu dis on manque cruellement de temps... pas comme si la paperasserie sortait vitesse grand V des imprimantes en général. » Lâche-t-il, cynique. Quant à pirater le système... Cimarro grimace pour la seule bonne raison qu’il est incapable de ça. « J’avoue que c’est loin d’être bête et ça peut aller très vite en passant par ça... si Jason veut bien se foutre derrière un clavier... j’ai jamais rien compris à ces trucs informatiques, toi en tant que flic tu peut vraiment pas pirater un système ? J’aurai juré que si pourtant. » C’est encore possible de tirer Lecter de son antre avec une information de ce genre, mais le fait est que cela demandera encore une fois un certain temps et de l’organisation sans parler qu’avec une météo aussi pourrie les systèmes vont autant ramer qu’à l’après guerre. Une dernière option si possible ?

Plus simple ? Le Cubain fronce les sourcils, reposant sa tasse avant de croiser les bras sur le rebord de la table. Si la chance est de leur côté... franchement il en doute mais en un sens, n’ont-ils pas tous survécu au pire cette nuit ? « Tu penses à quoi ? » Demande-t-il, sentant comme un fond d’espoir incarné dans cette idée à venir. Battant des cils, Alonso réalise à quel point il a été stupide de ne pas penser à ça une seule seconde. Le chauffeur... bien sûr que monsieur ne devait pas conduire et que son « cocher » devait certainement loger avec lui. Mais est-il en vie ? Merde... putain de merde !
Cimarro se lève, bientôt imité par les autres afin de se ruer en direction de l’alignement de mafieux en demi coma. Lequel est-ce déjà ? Ils se ressemblent tous ainsi... avec leur air de poulet passer à la rôtisseuse. « Heu... tu l’avais déjà vu seulement ? Parce que là... » Glisse-t-il à l’adresse de Gaunt, passant d’un visage à l’autre sans y voir un signe particulier. S’ils réussissent à tirer quoi que ce soit de ces presque cadavres ils auront vraiment de la chance, mais à les voir Alonso commence à douter. Tous autant qu’ils sont, ils ne sont plus que des loques sans valeur sinon celle d’acteurs qu’on jettera très bientôt. Pas dit que tous passent la journée, ils en auront jeté encore dans la benne d’ici minuit. « J’suis même pas certain qu’ils comprennent encore ce qu’on leur dit. »    

Une main se referme au bas de son jean, lui faisant baisser les yeux. Le type se traîne, la face à moitié brûlée par l’acide répandu dans la fosse, signé d’un mot, l’un des coupables qu’ils ont châtié. Tuez moi... implore-t-il d’une voix à peine audible, claquant des dents et incapable de garder la prise plus de quelques secondes sur le tissu. Cimarro soupire, lui dirait bien qu’il l’a cherché mais celui-là n’apprendra pas de ses erreurs, il n’en a plus le temps. « Tu as posé la main sur le Croque Mitaine, assume ta connerie. » Assène-t-il rudement, s’écartant. « On a pas eu le choix. » Pas eu le choix ; que c’est facile de se cacher de la sorte derrière les ordres... et c’est tellement stupide aussi. « On a toujours le choix. Maintenant crève en silence. » Cimarro a pris le risque, de dire non et il pris une balle. Balle qui aurait pu le tuer, mais il était hors de question pour lui de partir à la chasse aux « innocents ». Lecter le dit assez ; on a toujours le choix, le problème c’est seulement de l’assumer. Et en général ils ne sont pas très nombreux les hommes osant s’opposer au risque de passer de l’autre côté. Il faut être un peu fou... beaucoup plutôt.

« Tu le trouves Zach ? » Questionne le Cubain, repoussant ses cheveux en arrière avant de les attacher. Ça commence à ressembler à une fouille dans une morgue tout ça et cette odeur de chair grillée est franchement immonde. Il a beau avoir combattu dans des endroits sordides, Alonso a toujours trouvé le parfum des chairs ragoutant. Qu’elles soient cramées, pourrissantes ou quelque chose du genre. Soupirant, il jette un œil sur le parrain toujours lié à son chariot et toujours piqué d’aiguilles comme une grosses poupée vaudou. « Il a pas fini de souffrir lui... » Vraiment pas. Et il se pourrait bien qu’on lui apporte sa femme et sa fille ici pour l’image, lui prendre ce à quoi il tient et leur faire subir ce que le Croque Mitaine a subit. Le cubain secoue lentement la tête, repose les yeux sur cette foutue tête de pieuvre avec l’envie de lui arracher justement... sa tête. Lecter lui en voudrait, à mort mais tout serait fini tellement plus vite... il n’y aurait plus besoin de tuer des familles, on enverrait des morceaux du type aux adresses connues avec la menace qu’ils pourraient être les prochains, qu’ils doivent partir et ne plus jamais revenir. Ce serait bien plus... facile.
Autant affairé à la recherche du chauffeur, Vlad donne un léger coup de coude au ripou. Sous entendant qu’ils ont tout intérêt à trouver le concerné avant que ça tourne mal. C’est bien compréhensible que Cimarro veuille en finir, boucler tout ça en supprimant l’objet du délit... mais s’il le fait, le Russe ne donne pas cher de leur peau à tous.      
© Jason L.

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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Jeu 2 Jan - 16:46



Evidemment que Zachary va garder le fait d'avoir claqué sur le dos du Sud, et donc de Lecter, une flopée de macchabées dont il n'est pas le géniteur. Il est peut-être complètement perché, à l'Ouest, marchant fréquemment à côté de ses pompes mais il est loin d'être stupide. Et puis faut aussi comprendre les flics qui devaient se débarrasser fissa-fissa de cette affaire "en cours" avant les préparatifs qui découlaient de la visite de Gordon. Personne n'avait franchement envie de se coltiner cette enquête. Alors, étant donné qu'il s'agissait de mafieux, Gaunt et ses collègues avaient inventé un lien entre ces morts et la vendetta qui était en train de sereinement fleurir entre les macaronis et les sudistes. Hop! emballé, c'est pesé, prêt à être archivé dans une jolie boîte en carton et à prendre la poussière dans les sous-sols du central. A cette époque, Zach n'avait pas encore à l'esprit de trahir la Pieuvre au profit de la foire du Clown; autant dire qu'éprouver l'ombre d'un scrupule à marcher sur le peu de valeurs de Lecter lui était complètement indifférent. Ca l'arrangeait à la perfection, même.
Enumérant les solutions qu'ils peuvent envisager, Cimarro abonde pour la plupart dans son sens. Repartir au central pour donner un petit coup de langue sur les pompes du département anti-terrorisme prendra du temps. Tout comme pondre un mandat. Rien qu'à l'idée de devoir demander ce foutu papier, Gaunt en a une sueur froide qui lui rampe le long de l'échine. La paperasse...certainement une invention du Diable dont le châtiment préféré pour les âmes les plus noires est de vérifier ad nauseam des piles et des piles de bordereaux et ce, jusqu'au jour du jugement dernier. Quand à pirater le système... Ben non. Hacker c'est pas dans mes cordes. Avant le black-out, j'avais déjà pas grand chose à foutre de l'informatique... à part pour dénicher des vidéos pornos ...et claquer Lecter derrière un clavier...y a un volontaire pour aller déranger le Clown? Gaunt pivote pour jeter un oeil autour de lui à la recherche oiseuse d'une paire d'yeux suffisamment hallucinés ou suicidaires pour accepter cette mission. Nan? Vraiment personne? On laisse tomber cette solution alors. Ne reste que le cocher du roi des macaronis et à la mention du chauffeur du parrain, Cimarro se lève brusquement, repoussant chaise et table pour filer dans la direction du hangar. Reste plus qu'à espérer que le bonhomme soit suffisamment vif pour vomir l'information.

Emboîtant le pas au Cubain, Biquet, le ruskov et Zach' le retrouvent dans le hangar face à la brochette de mafieux comateux, la mine presque perplexe. Le ripou se poste aux côtés du géant, les poings sur les hanches, la clope au bec. Et ben...le tableau est moche. Et puant de surcroît. Est-ce-qu'il se souvient de la tronche du cocher? Est-ce-qu'il l'a déjà vu? Gaunt hausse les épaules. Il est dans la tradition de prendre un petit jeune aux dents longues ou "un fils de". C'est pas une corvée d'être le taximan du parrain, ça tient plus de la servitude honorifique, de quoi frimer devant son assiette de spaghettis bolos lors des grandes réunions. Zach' fronce le nez tout en promenant son regard sur les corps nus plus ou moins recroquevillés ou raides selon l'état. Putain, ça va être dur de remettre des noms ou même des visages sur ces faciès cramés ou boursouflés. Ouais, je l'ai déjà vu...mais rapidos. Jetant son mégot au sol qu'il écrase du talon, Zach' s'avance d'un pas avant de se pencher nouant ses mains dans le bas de son dos. Il vaut mieux qu'il procède par élimination. Virer ceux qu'il reconnaît encore et dont il sait pertinemment qu'ils n'occupent pas ce poste. Eliminer les fripés trop vieux pour être le cocher, les trop baraqués qui sont bien mieux en tant que porte-flingue ou simple réître. Virer aussi les trop gras parce que c'est pas la classe de se pointer avec un chauffeur dodu. Enjambant corps après corps, Zachary s'efforce de se souvenir des macaronis qu'il écarte de sa recherche.
Coup de coude du ruskov dans ses côtes pour attirer son attention sur Cimarro qui bouillonne intérieurement. Il a tout intérêt à mettre la patte sur le cocher sinon le Cubain va déchiqueter le parrain au risque de se prendre un nouveau soufflé par le Clown. Et pas sûr que pour ce coup-là il s'en sorte avec une épaule trouée. La rage est une excellente exorciste mais niveau conseils et réaction intelligente, elle est vraiment à chier. A voix basse, Zach' chuchote à l'autre titan. Ouais, j'ai vu. Je fais ce que je peux, vieux mais t'as vu leurs gueules? Je fais comment pour distinguer une pizza pepperonni d'une autre pizza pepperonni? lâche-t-il d'un air blasé en montrant deux macaronis aux traits tellement ravagés que même leur mère les reconnaîtrait pas. Se frottant l'arête du nez, Gaunt secoue la tête. Allez Zach'...tu vas bien identifier ce gugusse. Fais comme avec les témoins paniqués. Fermant les yeux, le ripou s'efforce de replacer la silhouette du chauffeur dans un contexte précis. Il était présent, il l'a vu et même s'il a pas prêté plus attention que ça au bonhomme, ça s'est obligatoirement enregistré quelque part dans son crâne. Faut juste faire remonter à la surface cette image. Cette petite seconde alors insignifiante qui devient maintenant vachement importante. Vitale, se précise-t-il intérieurement. Les secondes filent et Gaunt est infichu de replacer le nouveau cocher dans un contexte potable. Merde.

Les yeux pers balaient les corps attachés et d'un pas plus lent, Zachary arpente dans l'autre sens la brochette de mafieux, s'arrêtant quelques secondes devant l'un d'entre eux avant de reprendre son inspection. Et puis, l'illumination se fait. Flash. L'entrepôt détruit...quand il est arrivé, il y avait ce gamin qui fumait un cigarillo adossé à une bagnole dont le prix correspond au PIB d'un petit pays. Il est passé devant lui en lui adressant un bref salut auquel le gamin avait répondu par un reniflement méprisant. D'ailleurs, il l'avait même qualifié de petit branleur. Un sourire tout en dents étire les lèvres de Gaunt avant qu'il ne lève un pouce dans la direction de Cimarro. S'agenouillant au-dessus du môme à la peau brûlée qui part en lambeaux, Zachary murmure d'une voix chantante un "Tony-Boy", comme s'il réveillait un petit enfant. Une paupière se lève et c'est tout sauf une réponse polie et civilisée qui s'échappe du visage à moitié ravagé par le feu, la chaleur ou la soude, à dire vrai, on s'en cogne un peu. "Fotti tua madre, Gaunt. Va crever." éructe le cocher. Ben merde alors...j'allais te proposer un marché réglo toussa-toussa et v'là comment tu me remercies? Je sais que c'est plutôt vilain ce que j'ai fait mais je te promet que ça sera pire pour ta gueule si tu coopères pas, Tony-boy. S'allongeant au sol, un poing appuyé contre sa joue et le coude plié, Gaunt plisse les lèvres avant de tendre le filtre de sa clope vers le gamin qui décline avec une flopée d'insultes. Sans se démonter, Gaunt poursuit imperturbable. Le marché est simple, même un macaroni grillé peut le saisir. Le cocher lâche l'adresse du parrain et il a la chance de crever de façon indolore et rapide avant même que Lecter sorte de son trou pour s'en payer une bonne tranche avec leurs culs de latins. Evidemment, le gamin l'envoie promptement se faire voir ailleurs en mentionnant de façon fort peu galante Mrs Gaunt. Tu tiens vraiment à en chier, hein? reprend le ripou d'un ton compatissant. Tu préfèrerais pas une balle dans la nuque? Parce que si Lecter apprend que t'as une info dont il a besoin et que tu la retiens...tu vas découvrir de nouvelles terminaisons nerveuses, mon vieux. Peut-être même qu'il te soignera entre deux séances de torture histoire de faire durer le plaisir. Reprenant une bouffée sur sa clope, Zach' hausse les épaules avant de s'asseoir en tailleur, regard baissé sur l'italien. Allez Tony-boy. T'as ma parole - qui vaut ce qu'elle vaut ce soir - que je me charge personnellement de te buter. Pas de bobo inutile. Levant la main et repliant les doigts en forme de flingue, il appuie son index au milieu du front brûlé, murmure un "bang" avant de se pencher en avant. Sérieusement...à quoi ça te sert de tenir ta langue puisque de toutes façons tu vas mourir. Je t'offre encore le choix de ton décès. C'est chouette et sympa. Tes petits copains aimeraient bien avoir un choix pareil. L'unique oeil se trouble en même temps que le cocher commence lentement à céder aux avances du ripou. Allez gamin...parles et t'auras plus mal. Les lèvres écorchées et boursouflées s'agitent doucement et Zach' approche délicatement l'oreille. C'est un murmure qui file, un murmure ténu.

Se relevant, Gaunt sort son téléphone portable avant de composer un numéro et de le coller à son oreille. S'éloignant de la brochette de macaronis et des trois autres, il s'adresse à voix basse à la standardiste du central. Il a besoin de quelques informations sur une adresse en particulier. Pas besoin de broder un mensonge si on lui demande une explication, on ne demande plus rien à Gaunt. On se contente la plupart du temps de pas trop lui mettre de bâtons dans les roues et de le laisser gérer ses affaires pourvu qu'il les boucle. Au bout de quelques minutes d'attente, il obtient enfin ce qu'il souhaite et c'est non sans une gauloiserie à peine masquée qu'il raccroche avant de retrouver le trio. Messieurs...je tiens peut-être quelque chose. Une putain de maison en plein quartier rupin. Déclarée en vente depuis des semaines mais bizarrement des factures y arrivent régulièrement. On peut gruger l'administration de la mairie en graissant des pattes mais pas les fournisseurs en énergie. Gardant le nez baissé sur son téléphone, Zachary envoie rapidement un message. Dans ce quartier, il connait un gros ponte qui lui en doit une belle. Dénicher l'un des conseillers municipaux les plus en vue, dans un bordel sordide en compagnie de trois putes dont les âges cumulés égalent à peine le sien et ne rien en dire, c'est du putain de service. Rangeant enfin son téléphone une fois le message envoyé, Gaunt soupire en écartant mollement les bras. J'attends la confirmation que l'endroit est bien habité par des macaronis. Je vois pas pourquoi Tony-Boy m'aurait mythonné mais on sait jamais...

Zachary a le temps de fumer deux cigarettes avant que des vibrations répétées n'agitent le fond de sa poche. Il y enfonce les doigts pour en sortir son portable et jeter un oeil sur l'écran. Un seul mot et c'est une affirmation. Oui, les lieux sont habités. Oui, il s'agit d'une famille italienne. Et oui, l'endroit est suffisamment surveillé et fréquenté pour sous-entendre que les locataires ne sont pas de simples nouveaux riches. Glissant la main sous sa veste, le ripou en sort une arme avant de s'avancer vers le cocher. Levant le nez sur Cimarro et les autres, il hausse les épaules. Je lui ai promis qu'il crèverais vite et de ma main. D'un léger coup de pied, il retourne l'italien qui émet une faible protestation. Pour ce qu'il lui restait à vivre, c'est vraiment gâcher une bastos. M'enfin...il a promis quand même. Collant le canon à la base du crâne, Zach' presse la détente. Soleil rouge qui s'étale aussitôt autour de la bouillie infâme qui fut une tête. Filez moi un bout de papier que je note l'adresse avant de l'oublier.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Jeu 2 Jan - 17:07

Cher Croque Mitaine... comment pourrait-il se retenir de sourire, le Clown à entendre parler ce second toujours si prompt à voir l’utilité, l’enseignement d’une chose au détriment du plaisir simple qu’elle peut apporter. Jason voudrait secouer doucement la tête, presque désolé de constater qu’ils ne seront jamais en réel accord sur l’usage. Quand l’un voit en ces drogues un monde onirique et fou, une porte ouverte sur autre chose, de quoi s’évader l’autre pense expérience, songe dosage, les envisageant sur d’autres que lui... La tirade s’interrompt et les yeux clairs se lèvent sur un visage qui n’a rien de colérique ou même de navré, Lecter sourit simplement et hausse légèrement les épaules quand Boogie demande si une fois encore, son sérieux aura eu raison du reste. « Si peu... » Et il ne se lancera pas d’avantage dans quelques exposés, avançant lui même que les effets sont bien trop aléatoires en fonction des consommateurs. Il en a vu hurler à s’en déchirer la gorge quand lui se tordait de rire ou restait de marbre sous l’effet des mêmes substances et pas capable de penser sécurité, le Clown teste encore et encore sans jamais penser. Se droguer et penser, ça ne va pas ensemble mais on ira pas demander au chat de mettre ses neurones sur pause... c’est impossible. Enfin, ça en a tout l’air.
Fait, auquel Jason compte tordre le cou grâce à cette surprise prévue dont les dernières lignes se sont écrites comme en flash, ultraviolets et tapissant son esprit d’images toutes plus merveilleuses les unes que les autres. Comme pour Boogie, on ne sait jamais ce que cache réellement un sourire, une idée surtout lorsqu’elle est folle. Elle l’est, cette fois bien d’avantage et il compte bien la bousculer cette créature jamais totalement libérée, qu’on a un jour trop bien enfermé. Bien sûr que le Croque Mitaine est un monstre, bien sûr qu’il incarne déjà la perfection aux yeux du balafré mais que serait l’artiste s’il ne visait pas à aller au delà ? Les monstres ne se contentent jamais d’acquis, se surpassent et explorent sans cesse de nouvelles terres, de nouvelles scènes... de nouveaux dangers. Oh oui tu te brûleras bête noire... mais le maître peut bien promettre par tout les diables que tu finiras par t’y plaire, savourer cette morsure là. Homme de parole, ainsi fut, est et sera toujours ce cinglé de Clown.

Le silence installé est agréable au moins autant qu’il prend des allures pesantes, ouvre le chemin à des pensées sombres tellement vengeresses, blessantes. Le Serpent « regrette » selon ses propres codes cette nuit passée et ces blessures causées qui colorent la peau du Chat, il ne voulait tellement pas ça. Égoïste et fier, le monstre l’est mais pas -plus- au point de jeter un regard impassible sur ces conséquences là. La conscience n’a plus une allure de petite voix fluette aux trémolos enfantins venue pleurer, venue pointer du doigt ses erreurs ou autres mais des accords guerriers grondants, vibrants de colère. Vibrants de cette rage qu’il connaît à chaque fois que des mains tentent de lui arracher ses biens. Le possessif devient bourreau motivé par le besoin de faire payer des dettes et leurs taux monstrueux d’intérêts... lacérant cette raison jamais plus épaisse d’une pellicule de poussière datant de quelques mois seulement. Le bateau coule, les rats quittent le navire mais le capitaine folie n’est pas là de déserter lui. Chère, très chère folie qui ne le quittera jamais, portée au cou, au visage en parure et non au pied, tel un boulet de condamné. Vils parias Italiens, indignes d’avoir posé les mains sur son trésor. On ne touche pas aux possessions du Clown ; jamais.

Cette marque, ultime sacrilège comme un nouvel acquéreur aurait signé pour un bien, ne le met pas plus en joie que son compagnon d’armes. Bien sûr Lecter aimerait la voir disparaître, qu’elle n’ait même jamais été présente mais le mal est fait alors... revenir sur des si ne mènera à rien. Il annonce qu’il s’en occupera, laisse à Boogie le choix de la transformation si une idée lui vient. Voix lointaine qui répond, le laisse seul décisionnaire dans la suite et il a beau dire, le Croque Mitaine, tout ça ne va pas. Le balafré sent dans cette infime pression émise sur ses doigts une résignation a accepter n’importe quoi plutôt que ces lettres qui insultent. Travailler de la sorte n’a jamais fait partie de leur habitude, eux tellement capables de voir le mieux au creux du pire. On ne se marque pas, dans ce monde de bête, comme on se tatoue pour le plaisir ou comme on porte un malheureux piercing histoire d’entrer dans un moule. La moindre cicatrice est offerte car désirée, rituel d’appartenance et d’affection malade. Que dire de celle-ci, qui doit être cachée, dont Boogie n’oubliera peut-être jamais la réalisation première ? Lecter détourne les yeux sur les serpents, le mobilier, les lumières noires qui n’apportent tellement aucune réponse... C’est trop déprimant, trop... triste d’en arriver là entre eux. La douleur d’une « humiliation » n’est pas chose qu’on chasse si facilement. Bon sang ! Alors quoi ? Que reste-t-il lorsque persiste ce sentiment d’avoir perdu quelque chose ? Réfléchis, sombre imbécile.
Le regard d’encre se fige puis disparaît derrière un voile de cils, c’était assez évident pourtant. On ne lave le sang que dans le sang, et la douleur dans une autre, comme une autre fois. Imbécile qu’il est, il a la réponse gravé à même l’os. Il est l’heure, maintenant de faire table rase et de déchirer cette signature infamante. Lentement la bête se redresse, pose tendrement les lèvres sur le front de l’autre et murmure d’une voix sifflante. « Enlève ta chemise. »

Le temps pour le fauve de s’exécuter et le reptile s’éloigne jusqu’à ses tiroirs afin de trouver à l’intérieur de l’un d’eux un étui métallique puis dans un autre quelques compresses, du désinfectant. Revenu près du canapé Lecter pose le tout sur la table basse avant d’abandonner veston et chemise, il n’a aucune envie de ces deux là le gênent dans ses mouvements. « Je te dirai bien de t’allonger, mais ce serait du plus inconfortable avec des côtes brisées. Tu diras peut-être à cela que tu t’en fiches, tant qu’il disparaît... » Jason relève les yeux, croise ceux au fond desquels il manque cette lueur, cette teinte particulière qui ne danse jamais autrement qu’en ces instants qui n’appartiennent qu’à eux. Récupérant l’étui, il en sort un scalpel dont il teste rapidement le tranchant sur le dos de sa main, satisfait d’y voir une ligne fine, nette. « Je te répondrai qu’il est hors de question, qu’une marque que je te laisse, soit seulement faite dans le but d’en chasser une autre. Tu te souviens ? C’est une reconquête et je n’irai pas reconquérir mon territoire en tyran. » Courbant le dos, ses doigts libres glissés sous le menton du Croque Mitaine il lui relève délicatement la tête, sifflant ce qui ne saurait sonner autrement qu’en chanson malsaine, perverse à leurs oreilles. « Au fond, ne préfères-tu pas l’artiste toi qui -il n’y a pas si longtemps- me gravais les os pour remplacer un sceau disparu ? Douce souffrance que celle offerte par la danse d’une lame... »

Baiser aérien qui s’attarde à peine avant que le Serpent se glisse à genoux sur le canapé, attendant que le Chat se tourne pour ôter un pansement rougit. L’insulte lui a vrillé les entrailles quelques heures plus tôt, n’a fait que l’étrangler mais Jason peut la regarder désormais. Elle n’est plus rien, un cocon dont il va sous peu se charger de faire éclore tout autre chose. Mouvement délié du poignet, ses doigts se détendent sur l’instrument devenu un pinceau de fer en ce monde. Tu as souffert et tu souffres encore bête noire, mais ça, c’est bien différent n’est-ce pas ?
Le silence qui tombe est de cathédrale, enveloppe l’instant de ce coton égoïste où il n’y aura jamais plus de place que pour deux. Les abysses luisent et un sourire se dessine à mesure que la lame trace dans une tendresse plus parlante qu’une seule caresse les arabesques de lettres nouvelles. Voilà tellement ce que tu mérites, toile chérie et précieuse. Non pas le saccage de ces autres qui ne saisiront rien, mais le respect  pour ce sang versé et que l’instant ne soit jamais qu’un plaisir transcendant chaque code et langage de ce monde. Et que le temps file il sera toujours trop court, beaucoup trop court lorsqu’une telle grâce touche autant l’artiste que la toile. Les bonnes choses ont toutes une fin... hélas.

Dernière pression de la pointe et le Clown recule, inspire longuement avant de reposer sur la table le scalpel autant couvert de sang que la main qui l’a tenu. Chose faite il glisse les doigts sur les épaules du Croque Mitaine, avance jusqu’à murmurer à son oreille. « Un X gravé... que tu portes autrement. Decem, nos chers dix ans. » Un baiser au creux de son cou, possessif mais léger avant que Lecter poursuive dans un chuchotement, refrénant  l’envie d’étreindre l’autre monstre. « Je me suis toujours demandé à quoi pourraient me servir ces heures de calligraphie latine imposées par les bonnes sœurs en guise de punition... maintenant je le sais. » Maintenant l’attente, celle d’un bleu que Jason n’a pas pu croiser durant ce voyage, qu’il a tellement hâte de retrouver. D’outrage... il n’en reste plus. Et en souvenir d’un autre jour, le Clown soupire d’une voix rêveuse. « A quoi tu penses ? »   

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Unforgivable /!!!\ CLOS Unforgivable  /!!!\  CLOS - Page 4 Icon_minitime1Ven 3 Jan - 10:08



Fais ce que tu veux. Dépecer l'intégralité de ces lignes rouges est une possibilité que l'esprit de Boogie n'effleure pas pour la première fois. Si Jason n'opère pas de manière prompte et propre, il pourrait fort bien le faire lui-même en prenant la première chose qui lui tombera sous la main. Et si aucun objet ne s'avère efficace, il laissera le monstre rongé par la disgrâce agir sans aucun discernement ni lucidité. Au Diable la mesure et la tempérance, l'ego ne pourra supporter et affronter bravement l'humiliation longtemps. Le temps viendra où l'obsession l'aura intégralement consumé. Ce genre de déshonneur, ça ne se pardonne pas, ça ne s'accepte pas et ça s'oublie encore moins. Tout et n'importe quoi à la place de cette inscription triviale mais qu'elle disparaisse. Bon sang. A y repenser maintenant, il en serait presque réduit à prier Jason de le mutiler grossièrement. Tant que cette chose sera là, le Croque-Mitaine ne se sentira plus comme tel.
Dans un froissement de tissu, les doigts glissent entre ceux de Boogie et le Clown se redresse posant les lèvres sur son front en lui demandant de retirer sa chemise. Il faut quelques secondes au Croque-Mitaine pour se lever à son tour au son de tiroirs que l'on ouvre et que l'on fouille et quelques autres pour s'exécuter. Alors qu'il pose son vêtement sur le dossier du canapé, Jason se débarrasse sur la table basse de compresses, d'un étui à scalpel, d'une bouteille de désinfectant avant d'abandonner veston et chemise. Toi aussi tu ne veux pas finir dévoré par ce foutu spectre qui ne manquera de surgir dès que tu poseras les yeux dessus? L'offense ne disparaîtra jamais sous un tracé vengeur. La recouvrir est une chose mais ça ne serait qu'une banale rature. Les marques des Bêtes valent mieux que cela et ce n'est pas dans un réel peint aux couleurs d'une revanche aveugle qu'elles peuvent éclore mais dans le bleu et le noir d'une intimité à l'odeur métallique.

Doucement, Jason lui relève la tête et c'est une de ces macabres berceuses envoûtantes qui est sifflée à voix basse contre ses lèvres. Le tyran serait satisfait d'une banale rature mais l'artiste transfigurerait la honte en beauté. Que préfères-tu, Boogie? Tendant la main, il entoure la taille de Jason du bras, l'attire à lui et dans un geste de gratitude silencieux presse son front contre la peau nue du Clown. Sans dire un mot, l'azur se lève sur le noir et ne s'en détache que lorsqu'il lui tourne le dos. Croisant les mains sur ses genoux, le Croque-Mitaine se mord la langue lorsque Jason ôte le pansement sur sa nuque, tirant sur sa peau et réveillant les entailles. Lèvres serrées, les yeux pâles errent sur la moindre aspérité du mur face à lui. Sans le voir, il sent le regard posé sur ces traits gravés dans sa chair par une main rageuse. Seule la rage et l'envie de stigmatiser le second de Lecter animaient celui qui a osé faire crisser une lame sur ses vertèbres. Aucune grâce juste un sentiment furieux alimenté par la frustration de longues heures à attendre une manifestation de soumission chez le Croque-Mitaine, par ce pressentiment désagréable que le Clown va vraiment réussir à récupérer son second, par cet instinct qui commence à s'affoler en sentant une mort inexorable arriver. Une marque de proscrit qui serait hautement plus parlante que toutes les autres mutilations symboliques dont on aurait pu l'affubler. Le Croque-Mitaine va échapper à la Mafia mais pas sans qu'elle lui laisse un souvenir indélébile. Il aurait préféré perdre un membre ou un organe plutôt que de devoir vivre avec un terme lisible par tout un chacun. Quoiqu'il pourra en dire, c'est et ça ne restera qu'une humiliation écorchant profondément la glace. Jusqu'à ce que... Attends... murmure-t-il soudain. Tournant légèrement la tête, il aperçoit du coin de l'oeil l'éclat argenté de la lame. Attends quelques secondes... répète-t-il dans un souffle avant de nouveau faire face au mur.

Infects souvenirs qui remontent à la surface dans un ultime parade cruelle. Abominable nuée bruissante d'images et de sensations qui collent aux rétines. Les nerfs se souviennent du poids qui l'écrasait au sol, cette main plaquant son visage sur le béton, le genou entre ses épaules qui le clouait sur place. Les os n'ont pas oublié les autres os qui les ont brisé. Il entend encore le son râpeux du couteau qui lui ravage la nuque, la sensation de la peau qui se déchire sous un geste rageur et ordurier. Ce "reste tranquille, c'est pas ta première fois" craché entre des dents serrées. Et cette impuissance amère, cette impossibilité à se dégager, à faire volte face, à laisser libre cours à sa soif de vengeance. Boogie rouvre les yeux et au film projeté contre ses paupières se substitue l'atmosphère reptilienne du laboratoire. Une respiration régulière effleure son dos, pas de voix à l'accent latin, pas de froid humide éclairé au néon. Et une main attend de pouvoir dissiper l'humiliation. Le temps semble ralentir et l'air se solidifier comme à l'approche d'un événement crucial. Boogie prend une profonde inspiration, la mécanique du corps geint derrière ses tympans, les os crissent et il dénoue souplement ses épaules. Les doigts de Jason se posent en haut de son dos et à ce contact, l'échine du fauve s'incurve gracilement vers l'avant. Penchant la tête, la pointe de mèches sombres glissent sur les joues de Boogie et une main étire doucement la peau de sa nuque. Une seconde d'éternité où plus rien ne semble exister tant que la lame reste suspendue. La Bête s'abandonne et cette soumission se fait ordre libérateur de continuer. Le scalpel entame son diabolique ballet, lame légère qui coupe, brise et remodèle les traits grossiers. Que le graffiti obscène devienne glyphe sacré et que la marque de la contrainte exigée par la force soit maintenant celle d'un monstrueux abandon dans un monde d'un bleu d'encre. Chaque arabesque s'achève sur une goutte rouge glissant lentement le long de son dos, caresse légère qui se fait prolongement de la douleur, un souffle tiède attise le brasier diffus qui dévore sa nuque, la même souffrance, au même endroit. Mais là, la barbarie est délicate, le supplice se fait frôlement impudique et l'obéissance est consentie. La chair pleure mais aucune cacophonie assourdissante dans les sanglots de ses nerfs, c'est une sauvage ode qui accompagne le tracé de l'artiste déviant.

Le temps file et n'a pas d'importance. Le monde continue de tourner mais ici tout semble flotter dans une lenteur onirique. Un soupir plus long coule dans son cou et le tire de la fascination macabre de la danse silencieuse et invisible de la lame. Le métal tinte lorsqu'il rencontre la surface de la table et c'est le son d'un retour au réel qui tarde pourtant à arracher le Croque-Mitaine de sa transe. Sa peau se rétracte lorsque Jason pose les mains sur ses épaules et que ses lèvres frôlent son oreille. Quoi qu'il y ai eu avant, cela n'est plus. Quoi que la Pieuvre ai voulu laisser comme point final à cette vendetta, elle n'aura pas eu le dernier mot. Les monstres sont les seules plumes à écorcher les pages de leur histoire et la moindre graphie différente de la leur disparaîtra toujours sous une lettrine qu'ils n'hésiteront pas à teindre de leur sang. Et ce chapitre-ci se clot sur un dix qu'aucun oeil profane ne pourra comprendre. C'est dans un geste vif que les doigts de Boogie se referment sur les mèches verdâtres qui s'éloignent de lui. Penchant la tête contre celle de Jason, il resserre un bref instant son étreinte, retenant le clown contre lui, avant de le libérer.
Soupir rêveur qui fait écho à un autre jour, à une autre incursion mémorable dans ce monde aux moeurs tordus. A quoi pense-t-il. Excellente question. Jason se sentait presque trop bien, dangereuse griserie dont l'intensité ne pourra jamais être égalée. C'est une sérénité presque mystique qui l'habite, l'impression que tout vient de retrouver sa place. L'infâmie est repartie au néant et aux yeux de Boogie, elle n'aura jamais d'autre sens que ce que Jason en a fait. Lentement, il pivote jusqu'à se trouver face au Clown. Jusqu'à croiser les iris noirs. Levant la main, il frôle des doigts le sourire gravé sur une joue, la fine cicatrice qui suit la courbe de la mâchoire et celle soulignant une clavicule. A quoi pense-t-il? Un sourire étire ses lèvres. Je vais bien. murmure-t-il en quittant du regard ce que nul à part eux ne pourra jamais voir pour les poser sur les abysses et pour la première fois depuis leur retour dans le Sud, l'eau au fond de l'azur ne ment pas et ne se ment pas. Voilà un épilogue qui leur correspond bien mieux. Boogie glisse la main sur la nuque du Clown avant de l'attirer sèchement à lui. Baiser ardent, couronné de flammes qui s'achève dans une morsure avant que le fauve ne recule pour enfouir son visage au creux de l'épaule de l'autre Bête en soupirant de contentement.  


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