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" On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS
Boogie
Alastor Burton
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COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 22 Juil - 16:29


Silence. Injonction muette. Le Croque-Mitaine glisse d'un pas sur le côté, restant agenouillé au sol, faisant face à Lecter assis au bord du lit. Regard levé et mains posées sur ses genoux. Délicatesse et douceur lorsque des doigts effleurent sa joue, dessinant la courbe de sa mâchoire d'un geste léger. Le sourire qui étire les lèvres du Clown semble dénué de toute agressivité mais pourtant, Boogie sent sur sa langue le goût du soufre mêlé aux cendres. La voix s'élève ronronnante, onctueuse, couche de sucre écoeurante au-dessus de l'amertume et de l'acidité. La "limite du jour" a toujours été celle du Croque-Mitaine car la Bête libérée, il en devient sournois, assoiffé de victoire et dévoré par l'orgueil. Dix années en ville n'effacent pas l'ancien traqueur, le chasseur d'humains. Il piégeait ses victimes, les handicapant lentement, la fin justifiant tous les moyens. Pas de gloire ou d'honneur et encore moins de respect dans sa stratégie. La Bête aveuglée est prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut. Et si pour cela, elle doit aller jusqu'au parjure, elle le fera sans hésiter, sans remords ni même l'ombre d'un regret. Tout disparaît balayé par ce besoin compulsif de l'emporter.

Une main se faufile sur sa nuque, glisse entre ses mèches de cheveux, s'y accroche. Lecter se lève, l'entraînant dans son mouvement. Les coups bas...Boogie entrouvre la bouche pour répliquer mais une douleur soudaine irradie son épaule. Un sifflement souffreteux s'échappe de ses lèvres tandis que des doigts s'enfoncent dans les marques profondes des dents. L'élancement lui fait plier un genou car il n'y a aucune notion de jeu dans cette souffrance infligée juste de la vengeance soigneusement dirigée. Les ongles rouvrent la blessure et Boogie lève un regard de biche sur Lecter qui ôte doucement sa main de l'épaule meurtrie, libère les cheveux sombres. Nouvel acte de clémence auguste. La position particulière du Croque-Mitaine dans ce théâtre de foire lui fait frôler l'exécution pure et simple. Une façon de lui rappeler son rang. Et celui du Clown. Personne ne vole plus haut que Jason Lecter. Boogie garde pour lui ses questions et ses remarques....quand on regarde au fond de l'abysse, l'abysse regarde en retour. On ne peut pas électriser et exciter le fauve pour exiger de lui un comportement "boogiesque". La silhouette de Lecter s'éloigne et le Croque-Mitaine se relève, se posant au bord du lit encore sujet aux tiraillements de son épaule. Bruit de pas qui reviennent dans sa direction, un poing émerge de l'ombre pour frapper durement la pommette. Boogie n'a que le temps de tendre son bras valide pour éviter de tomber à la renverse. Au calme se succèdent les cris de rage. Il ravale son sang, ne détournant pas son regard clair du Clown, il n'en éprouve pas le besoin. Ni remords, ni regrets.

Jason récupère sa chemise, se rhabille avant de quitter les lieux. Dix minutes. Voilà le temps alloué à sa réflexion sur ce qu'il venait de faire. La porte se ferme et les iris polaires se posent sur un réveil.
Dix minutes...Boogie s'enferme dans sa salle de bain pour panser - de nouveau - sa blessure.
Sept minutes...il ramasse les éclats de la statuette et les pose sur la table.
Trois minutes...il enfile le premier jean qui lui tombe sous la main.
Une minute...il arrive enfin à trouver une chemise qui ne réveille pas son épaule.
Trente secondes...derrière la porte close, on entend le ronronnement familier d'une machine à coudre. Main sur la poignée de la porte, il égrène les secondes, frappe et ouvre avant le terme du compte à rebours.

Je ne m'excuserais pas parce que je n'ai pas à faire pénitence pour ce que je suis. Claquement sec de la porte qui se referme sur ses gonds. Boogie s'avance d'un pas entrant dans le léger halo de lumière. Tu as voulu voir mes limites et les franchir, m'amener là où je ne vais jamais, voir ce que je cache et ce que je semble toujours chercher à contrôler...et bien voilà. énumère-t-il avant de conclure par un léger haussement de sourcils.Avant toi, j'étais un meurtrier dominateur au sérieux complexe de supériorité, obsédé par la victoire et uniquement par la victoire. annonce-t-il comme on se présente à une réunion d'alcooliques anonymes. Il poursuivit. Quelqu'un m'a dit un jour que la dernière voix à écouter ici-bas est celle qui te dit de regarder où tu mets les pieds, qui te met en garde et qui a terme ne cherche qu'à t'entraver. J'ai suivi son conseil. Sans limites et bien...je suis vraiment sans limites, un mégalo anarchiste et égocentrique. Boogie s'adosse au mur et se laisse doucement glisser jusqu'au sol. Il aperçoit à peine le sommet du crâne qui dépasse de la machine. Je peux comprendre que le spectacle n'a pas plu mais tu peux pas t'en prendre à l'acteur, il n'obéit qu'au metteur en scène.


Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 22 Juil - 18:04

" Et on recommence "


Porte ouverte. Il ravale un soupir certainement soulagé. Une seconde il a pensé qu’il ne viendrait pas et maintenant remarque, ce n’est pas mieux. Concentré à son ouvrage, les doigts nerveux poussent le tissu sous l’aiguille et les oreilles assimilent les premiers mots. Pas d’excuses donc, Lecter n’est pas surpris. Qu’à cela ne tienne, il peut faire sans ce n’est pas le problème. Il n’attend pas après, il ne l’a même jamais fait pour personne. Poussant la pédale de l’engin il écoute sans interrompre et esquisse un mouvement de sourcils pour lui même. Oui, il a vu pour le coup. Mais une fois encore, il pouvait concevoir sa violence, il pouvait accepter beaucoup jusqu’à une tentative de meurtre mais pas qu’il l’ait réduit au silence comme une vulgaire victime. Non ça, c’est dégradant. Cependant il cesse tout mouvement à entendre les mots qu’il a lui même prononcé … il a retenu ça alors. Certes il l’a dit mais … mais quoi ? Il a seulement tendu le bâton pour se faire battre et n’avait pas réalisé la chose. Boogie est exactement comme lui, lui entrouvrir la moindre porte c’est l’inviter à passer quand bien même l’ouverture est infime. Il l’a pris au mot comme Lecter l’aurait fait lui même. Pendant un temps qu’il ne compte pas, le Clown laisse errer son regard sur la machine désormais muette et fini par se masser la nuque, il s’en souviendra de cette foutue statue. Et maintenant ? Maintenant on fait comme toujours ? On parle et on se calme ? Possibilité, pas bien plaisante.

Repoussant sa chaise, il se laisse aller contre le dossier et lève le nez au plafond. Rapide claquement de langue et il se lève, les poings sur la table. « Je ne veux aucune excuse, cela dit si je les demande tu devras les faire. Mais je m’en moque donc passons … pour ce qui est du reste ... » Il contourne le plan de travail, revient à sa hauteur mais reste debout, les yeux baissés vers les siens. « Je veux bien admettre que je t’ai donné des droits, que j’ai poussé la chose à l’extrême mais le problème c’est que maintenant je sais que tu irais bien plus loin que ce que je pensais. Jusqu’où iras tu Boogie à la fin ? Là tu m’as envoyé cauchemarder mais demain, la prochaine fois ... » Maintenant il plie les genoux, en pose un au sol et le considère avec suspicion, voir même avec doutes. « Tu me tueras, moi ? Si tel est le cas … ce n’est pas mon second qui se trouve devant moi. »

Une main à terre pour prendre appui, il approche lentement et réduit la distance. La Bête est heureuse elle, suicidaire, folle elle en redemande mais le Clown la tient au pied. L’autre main se lève, accroche la chemise sur la poitrine de Boogie et l’attire jusqu’à sentir sa respiration cogner contre ses lèvres. Besoin de proximité, au moins ça sinon il va devenir dingue. « Si tu y as seulement pensé, si tu as imaginé une seule seconde à outrepasser toutes les barrières finissons en maintenant. Tente, lâche tout une bonne fois pour toute que je vois qui tu es jusqu’au plus noir. Te concernant, j’ai posé une sécurité que je n’ai jamais dépassé et si nous devons arriver au terme je veux bien la casser maintenant. Je ne t’en veux pas d’être dominateur, je ne suis gère mieux mais dans ce cas laisse moi l’occasion de l’être définitivement. Équitablement. »

La chemise à beau recouvrir la plaie, le Croque Mitaine dégage une odeur sanguine, ce même parfum qui fait tourner la tête du clown, qui chatouille ses nerfs comme s’il se trouvait sur une scène de crime de son ouvrage. Précautionneux, Lecter lâche l’étoffe et écarte le col du bout des doigts pour mieux filer dessous et les poser délicatement sur la plaie. Il sait que le moindre contact est douloureux mais ne l’attise pas plus, se fait léger comme l’araignée dardant les pattes dans sa propre toile. Le sourire revient, sa pointe de sadisme et d’horreur avec lui, cet air amusé dans la folie. Inspiration légère avant la tempête, parfum d’orage rouge et dehors le tonnerre résonne au loin. La météo elle même s’accorde semble-t-il et bientôt la pluie crépite sur les immenses fenêtres. Les doigts quittent leur emplacement, le Clown se relève et indique à son second d’en faire autant en prenant bien garde à ce qu’il reste contre le mur. Jason sait être lâche, capable des pires bassesses mais envers un monstre du même genre que le sien il n’y tient pas. Si tout doit éclater ce sera à armes égales. Se penchant en avant, il love son visage dans le creux de l’épaule opposée à celle déjà blessée, hume son parfum et remonte à son oreille. « Qu’importe ce que tu décides, je paie toujours mes dettes, un prêté pour un rendu. Il valait mieux éviter de me donner des idées car tu ne sortiras pas d’ici sans un J majuscule incrusté quelque part. »    
 
Rire mauvais, la Bête vient frotter son museau sur la joue de sa comparse, noue les doigts autour d’un de ses poignets et chuchote, le ton joueur. « Difficile à faire avec des dents mais sur mon terrain, ce ne sont pas les outils qui manquent. » Fil électrique tiré, bientôt arraché à la prise et l’appareil s’éteint, plongeant la pièce dans la même noirceur que l’autre chambre. Mais la donne n’est plus la même car ici tout n’est agencé que dans un immense bordel organisé à la seule folie du Clown. « Changement de décor. »

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 22 Juil - 21:49



Pas d'excuses exigées, elles ont été rarement réclamées car rarement Lecter octroie une seconde chance. Sauf à son cher Croque-Mitaine qu'il voit sous un angle nouveau. Il a osé levé la main sur le Clown, a jeté un couteau dans sa direction pour l'empêcher de partir. Et dans un crescendo infernal, il a été jusqu'à l'assommer. Lui faire perdre conscience. Le réduisant à un banal corps inanimé. Qu'elle aurait été la prochaine étape? Et bien si Boogie ne s'était pas arrêté, il y a fort à miser qu'il aurait infligé à Lecter une blessure proportionnelle à la sienne. Après quoi, le sentiment de vengeance se serait noyé dans sa propre satisfaction jusqu'à disparaître. Mais de mort point. Le monstre tient trop à l'autre monstre pour que même plongé dans cette transe furieuse et aveugle, il s'en sépare.

Te tuer? répète-t-il d'un ton presqu'incrédule. Le regard pâle glisse sur le côté devant l'énormité du propos. Bien que la naissance de cette idée soit plus que compréhensible au vu des dernières circonstances, buter Lecter n'a jamais fait partie de ses projets. Passés, présents comme à venir. Les yeux posés sur le Clown qui le dévisage avec doute et suspicion, il continue. Il faudrait déjà que j'en éprouve l'envie. Et je doute qu'on en arrive là, un jour. Tout libre de mouvement qu'il soit ou croit l'être, Boogie va immanquablement aller quérir l'attention de Jason, même après les pires répliques, même après les pires coups. Si l'évocation de sa perte est si douloureuse, comment pourrait-il être la main qui le tuerait? Lentement, Lecter se baisse pour lui faire face, avant de commencer à se rapprocher de lui. Là, tout ce que je voulais c'était meurtrir ta chair. En aucun cas te prendre la vie.

La main libre du Clown se tend dans la direction du Croque-Mitaine. Des doigts se referment sur le devant de sa chemise, le tirant en avant. Son nez frôle celui de Jason dont le souffle meurt en vague régulière sur ses lèvres. Ecoutant Lecter, il secoue négativement la tête. Non, il n'a plus très envie de repartir dans cette zone sombre. Et certainement pas maintenant. Mais ça ne semble nullement contrarier le balafré. Ses doigts se glissent sous le col de sa chemise, effleurant doucement les reliefs de sa plaie. Les étendues gelées comprennent que sa décision n'aura aucun poids avant même que Jason ne le formule. Au loin, il croit entendre un coup de tonnerre qui gronde en unisson parfaite avec le sourire mauvais qui illumine les traits du Clown.
Il se lève l'invitant du geste à faire de même, le gardant dos au mur mais restant près de lui. L'expression maléfique disparaît dans le cou du Croque-Mitaine. Tiédeur d'une expiration sur sa peau, les lèvres montent jusqu'à son oreille. La Bête n'a nulle envie d'en rester là et si Boogie ne veut pas perdre...il a tout intérêt à ne pas se donner à moitié. Rire de mauvais augure précédant une caresse presque tendre sur sa joue. Le Croque-Mitaine n'est pas chez lui, l'endroit est sans cesse dérangé par les crises de son occupant. Les objets ont une forte tendance à s'éparpiller partout et à changer de place sans préavis. Etait-on en train de lui coller une étiquette "proie" sur le front pour faire sortir le prédateur. Vite, son regard balaie rapidement l'espace dans lequel il se trouve, essayant de voir de la logique ou une routine dans le chaos. Il n'aura de toutes façons pas le temps de poser la question. Noir profond après la semi-obscurité.

« Changement de décor. » annonce le râle d'un fantôme. Boogie n'attend pas de s'habituer à la nouvelle pénombre. Il dégage son poignet des doigts de Lecter et recule d'un pas, une main posée sur le mur. Le flash d'un éclair colore le capharnaüm en blanc et noir. La pluie s'abat avec force sur les hautes fenêtres. Ironie du destin, mais ces conditions météo digne d'un déluge biblique leur ont toujours amené quelque chose. Bénédiction comme malédiction. Un pas de côté et le Croque-Mitaine se fond dans la flaque d'ombre d'une desserte encombrée. Silencieux comme un chat mais attentif au moindre son qu'il percevra.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 22 Juil - 23:07

" Et on recommence "


Il aime trop ça ; ça tient du maladif. La chasse, la mort au bout du bras, à la pointe d’une lame. Le noir dilué autour lui donne ce sentiment de ne plus être humain, d’avoir changé de peau et d’être seulement une bête sauvage sans plus aucun code, sans plus de police pour le traquer, de structures administratives pour tenir son dossier. Seulement des proies et des chasseurs ; la seule et unique loi de la jungle. Un éclaire brille, laisse une occasion au Croque Mitaine pour lui échapper. Avec tout ce qui traîne il y a matière à trouver une cachette, mais pas seulement. Au sol traînent bien des choses et pas sûr que certains meubles résistent à la chute tant ils croulent sous le poids de ce qu’ils contiennent. Le balafré rit, longtemps et recule de trois pas avant d’aviser son plan de travail. Ciseaux ? Pitié c’est trop simple. Aiguille ? Un rien trop fine et pas envie de marcher dessus au cas où il la perdrait. Il pousse le pas, chantonne désormais une comptine ancienne. Le Monstre est à la foire, le fou perd la tête. Bureau contre un mur, nouvel éclair et un pot à crayons qui ne contient tellement pas que ça … lime à ongles en fer. Non, trop féminin. Coupe papier … oh il n’a tellement pas coupé que ça celui-là. Il le tire du bout des doigts, le fait tourner. Main gauche main droite, jonglerie espiègle et il revient en arrière. La bête a plongé, complètement folle et scrute son environnement d’un œil avisé. « Boogiiiie on ne se cache pas mon chat diabolique ! Enfin si, mais pas trop ! »

Sans jamais réellement tourner le dos elle avance, s’enfonce dans l’ombre et pousse une armoire qui tangue aussitôt, sans tomber toutefois. Rire aiguisé, rapide tour sur lui même, le Clown coule un regard sur le plancher. Petit saut pour éviter ce qui pourrait provoquer une chute et il ferme les yeux. Ils se sentent venir à des mètres à la ronde, c’est bien plus évident ici sans la moindre lumière. Le cœur cogne, Jason sait qu’il est là tout proche et qu’il l’attend. La réplique sera mauvaise, il l’attend puisqu’il l’a demandé. Bien entendu le Clown a vu l’envie de l’autre à arrêter ce jeu de mort qui ne saurait s’achever autrement que dans le sang. A moins que tout au contraire le jeu change légèrement ? S’ils s’amusent à se blesser volontairement ils vont finir dans le fond de leur lit pour des jours. Non ça … ce sera le final, le J sanglant qu’il lui incrustera dans la chair jusqu’à racler les os. Lecter glousse, lève le bras et envoie l’arme dans la porte. Plus tard, après. La bête a encore des dents et les fait claquer entre elles. Éclair blafard, fracassant et aussitôt suivit du tonnerre cognant si puissamment qu’il en fait vibrer les murs. « Te voilà … »

Enjambée élastique, il glisse dans l’ombre et se satisfait du contact qu’il retrouve rapidement. Les doigts accrochés devant sa chemise, il le colle au mur le plus proche -à moins que ce soit le côté d’un meuble- et ricane sur un « Et maintenant ? » auquel il n’attend pas de réponse. Sa langue passe sur ses dents comme la pierre à aiguiser sur la lame et le premier carré de peau sera bienvenu sous ses crocs. Encore que … Jason s’arrête, suspend son geste au dessus de la gorge de son second. Non, la seule nouveauté viendra de l’arme qui patiente gentiment dans le bois. Il ne s’agit pas le lacérer au point qu’il lui ressemble, scarifié à cette échelle. Non, il faut en revenir à eux, là où s’est arrêté cette partie. La douleur oui, la vengeance non. Sinon, ça n’a plus la même saveur. La voix se fait murmure, caressante. « Tu songes à en finir en m’étranglant si j’ai bien compris … Dans mes plus beaux cauchemars tu seras contre moi aussi, mais ton dernier soupir Boogie, je ne le laisserai à personne. Comme ça … »

Toujours aucune douceur, aucune précaution pour renouveler ce baiser lancinant. Un coup de dents ravivant la plaie au passage, de l’air volé à sa source et pas question de lui rendre sa liberté cette fois. Les mains l’attirent d’avantage, il n’est plus question de lâcher prise et à moins que le Clown lui même frôle l’évanouissement il ne reculera pas. Un voile passe devant ses yeux, provoqué par le manque d’oxygène qui se fait peu à peu sentir. Mais Jason est entêté, il s’acharne et l’orage qui ébranle l’air ne lui dit pas de se calmer. Maintenant ? Riposte donc Croque Mitaine, ou surpasse la chose si c’est possible. Difficile d’imaginer que les deux bêtes puissent passer en apnée cela étant. Les inspirations raccourcissent, peinent et les poumons du fumeur de longue date qu’il est se serrent dans sa poitrine. Il les écoutera une autre fois, ou jamais. Surtout jamais. Dans l’action une main se détache, se pose sur la nuque de Boogie et glisse entre les mèches brunes. Geste tendre, au moins autant que le baiser est violent. La contradiction est Reine en ce monde. La pluie prend des allures de chanson funèbre, sourde et mélodieuse pourtant. La bête soupire d’aise, gémit presque … c’est un beau matin. Un foutu merveilleux matin.

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 23 Juil - 8:29




Accroupi derrière la desserte, le Croque-Mitaine ne se risque pas à jeter un oeil par-delà le meuble. Il sait très bien ce qu'il s'y passe. La silhouette sombre de Lecter tourne autour de son plan de travail.  Il cherche, pèse le pour et pour le contre de chaque objet qui lui tombe sous les yeux jusqu'à ce que son choix s'arrête. Boogie ne le connaît que trop bien et cette attitude est loin de lui être étrangère. « Boogiiiie on ne se cache pas mon chat diabolique ! Enfin si, mais pas trop ! » L'ombre tourne sur elle-même cherchant à percer les ténèbres du regard pour y débusquer le Croque-Mitaine. Lorsque les iris se posent sur la desserte, la cachette se dissout, n'existe plus. Boogie sent l'attention de la Bête se tendre dans sa direction. Irrésistiblement attirée par ce meuble en particulier. Inutile de le voir pour savoir qu'il est là. Les pas se rapprochent derrière lui. Il ne peut rester immobile et se contenter d'attendre. Au rythme des pas du Clown, le Croque-Mitaine se déplace, contourne la desserte et s'aventure, courbé et à pas de loup, au centre de la pièce. Territoire inconnu où chaque centimètre gagné ne se fait qu'avec une précision de funambule. Il s'éloigne du Clown mais sait que son répit sera de courte durée. Un ricanement déchire le silence suivi du son sec d'une lame jetée et plantée dans un mur...Boogie évalue la distance entre lui et l'objet. Trop loin et il n'a pas la moindre idée de ce qu'il pourrait trouver sur son passage. Eclair en noir et blanc. Tonnerre assourdissant. La tempête est au-dessus de leurs têtes. Le Croque-Mitaine sent son coeur s'accélérer dans le silence, cogner comme un forcené à sa poitrine. Ca martèle à ses oreilles. Exclamation réjouie du Clown qui vient de sentir son jouet proche. Seule alternative, s'aventurer plus loin dans le centre de la pièce. Boogie a beau se faufiler entre des meubles surchargés il sent toujours sur ses talons l'haleine tiède de la Bête. Avant que les doigts de Jason ne se referment sur lui, le Croque-Mitaine fait volte-face, plantant son regard dans celui du Clown. Il ne fuira pas. Les doigts étreignent le devant de sa chemise. Boogie est projeté contre une surface qui vacille à l'impact.

Sourire acéré, proximité presque périlleuse, le monstre se lèche les babines, courbe la nuque et s'approche de la gorge du Croque-Mitaine qui pose les mains sur les épaules du Clown pour l'éloigner. La Bête stoppe sa progression tandis qu'une nouvelle idée folle remplace une idée folle. Un murmure presque délicat s'écoule des lèvres de Lecter, se glisse au creux de son oreille. La Bête pousse dans sa direction le plateau de jeu et la partie inachevée. Elle entame un nouveau mouvement.
Et maintenant? Maintenant, on reprend la partie. Ce petit jeu malsain et excitant. Leur petit jeu.
Le visage de Jason envahit le champ de vision du Croque-Mitaine. Coup de crocs pour raviver la blessure de sa lèvre avant d'y poser les siennes. Les mains de Lecter le coupent aussitôt de tout mouvement. En bon démon, il interdit à Boogie de respirer, dérobant le moindre filet d'air, le souffle le plus léger. Il le repousse, s'agite, essaie de secouer la tête pour se soustraire à l'autre. Mais le Clown s'acharne, se fichant autant de la plainte de ses poumons que des gestes du Croque-Mitaine qui se font de moins en moins précis. Boogie ferme les yeux croyant naïvement pouvoir éviter la sensation de vertige éprouvée en voyant la pièce tourner. Difficile d'aligner deux pensées cohérentes. Il sent Lecter faiblir, pousser son corps à sa limite. Une de ses mains frôle sa nuque, des doigts s'aventurent dans ses cheveux sombres. Goutte de délicatesse et de tendresse inattendue dans ce baiser mortel.

La Bête lève son regard sombre du plateau de jeu pour interroger les iris bleus de la Bête qu'elle affronte.

Subir ou lutter. Répliquer ou demeurer passif. La pluie tambourine à la fenêtre comme un intrus le fait en quémandant l'entrée. Le tonnerre gronde au-dessus du bâtiment. Et dans le déchaînement des éléments, Boogie se sent dissoudre. Les sons lui parviennent assourdis. Ses mains glissent sur la poitrine de Lecter. La Bête est épuisée, se bat pour conserver sa conscience, s'ébroue en grondant. Une plainte, un gémissement s'échappe des lèvres de Jason scellées aux siennes. Sursaut d'énergie dans la créature sombre de Boogie. Elle s'avance, ne subissant plus mais répondant au baiser mortel, ses doigts s'accrochent à la ceinture du jean du Clown, glissent sur la peau de la hanche jusque dans le dos, elle se love contre l'autre, ronronnant au bord de l'inconscience. Profitant d'un bref instant de répit, Boogie s'arrache au baiser prenant une grande inspiration en renversant la tête en entière. Sensation de vertige. Des points plus noirs que les ténèbres environnantes dansent devant ses yeux. Son front heurte l'épaule de Lecter. Chaque bouffée d'air éloigne le spectre de l'évanouissement mais son sens de l'équilibre bat en berne, étourdi. La main du Croque-Mitaine remonte dans le dos de Jason, s'arrête sous les omoplates et les ongles s'y plantent comme les griffes d'un chat se fichent dans un tronc pour éviter de glisser au sol.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 23 Juil - 10:26

" Et on recommence "


La folie est folle, a-t-il dit lui même un jour. En ce qui les concerne c’est sans appel, ça tient de la démence et toutes les psychothérapies du monde seraient insuffisantes à les rendre plus sensés. Lecter refuse l’abandon, force une autre porte et que Boogie se débatte, veuille l’éloigner il ne recule pas. La bête se dévoile possessive jusqu’au moindre soupir qui échappe à l’autre, jusqu’à l’agonie elle sera seule et unique détentrice de sa pâle jumelle. Relation toujours intimement malsaine et impudique dans laquelle elle s’est aventurée toujours plus loin ; n’y trouvant aucune limites. Qu’il étouffe de concert, Jason oubli et s’il doit lui même subir l’action qu’importe. Que l’air lui manque autant qu’au Croque Mitaine c’est sans importance. Ne compte que leur petit jeu aussi mortel soit-il. Le son de la pluie qui s’éloigne, le tonnerre comme un murmure, la pièce prend des allures de tombeau seulement enrobé de noir. Saveur d’un néant proche qui s’étend. Les mains qui se posent sur sa poitrine paraissent légères, il croit, plus réellement certain de ce qui se passe autour d’eux.  
 
Soupir de sa part, Lecter ne saurait échapper à ce qu’il a lancé et il subit avec enchantement cette douleur ronflante dans ses poumons, ignore leur appel d’air au moins autant que celui de son corps qui se détend inexorablement. La réaction qui s’en suit le réveille, la riposte tant attendue quand Boogie accroche sa ceinture et que les mains remontent le long de sa peau et à ce moment seulement la bête réalise qu’elle a rangé ses crocs. Instant de réflexion qui suffit à son second pour s’arracher, reprendre son souffle mais qui laisse aller son front contre son épaule et se retient du bout des griffes pour maintenir un équilibre incertain. L’envie de poursuivre est là, mais le Clown ne trouve pas l’énergie pour le faire et sa respiration affolée se fait sifflante, presque laborieuse alors qu’il relâche le devant de sa chemise pour mieux passer un bras à la taille de Boogie, l’autre main toujours nichée contre sa nuque. Ainsi le soutient-t-il dans cette étreinte sage, trop sage mais le vertige est trop coriace pour tenter autre chose. La bête perd le fil, ne sait plus sur quel pied danser et cherche les restes de sa conscience au milieu de son propre Chaos.

La perte de contrôle n’est jamais longue chez Jason, il ferme les yeux et inspire profondément pour écarter définitivement cet état vaseux et redresse le dos, cherche le regard de glace comme pour l’interroger. Léger soupir tandis qu’ il relâche sa nuque et passe l’index sur sa lèvre pour essuyer une goutte de sang qui s’échappe. En Jason la bête reformule son éternel « et maintenant ?», joueuse en tout temps, prête à tout et piaffant d’impatience. Pas question ; on ne précipite pas le jeu des Bêtes. Comme plus tôt dans le sanctuaire du Croque Mitaine il faut à ça des temps mort au risque de ne plus discerner les mauvaises idées. Puis cette sensation, cette impression de planer encore est relativement plaisante en elle même. Flash blanc dans la pièce, mais le silence qui s’en suit fait froncer un sourcil au Clown. Ça va craquer là haut …
Vacarme assourdissant qui s’en suit, les objets vibrent autour et les vitres tremblent, l’orage est juste au dessus du bâtiment. Et Lecter sourit maintenant. La nuit où ils se sont trouvés avait le même décor, le même déluge pour orchestre et la coïncidence est plutôt amusante car ce matin tout semble différent, comme ce fameux jour. Ne manquerait plus qu’il s’agisse d’une date anniversaire et cela tiendrait d’une malédiction autant que d’une bénédiction totale.  

Légère expiration, la Bête reprend pleine possession de ses moyens et passe la langue à la commissure de ses lèvres. Lentement elle se détache, accroche un doigt à la ceinture du jean de son second pour le garder à portée de main tout en cherchant sa lame du regard. Invisible pour le moment, mince. Aucune envie de retourner se cacher qui plus est, ce chat là aurait pu s’esquiver longtemps et se sentant venir ils pourraient jouer à se traquer des heures. Les yeux noirs demeurent accrochés aux bleus, appellent une nouvelle fois. À n’importe quoi tant que Boogie ne l’assomme pas. Un murmure flotte, simple question. « A quoi pense-tu là maintenant ? Quelque chose te tenterait ? » Lui demander pour une fois ; quitte à être égoïstes autant l’être ensemble, en revenir à leur jardin secret parsemé de d’épines et d’ombres. Car il faut bien l’avouer rien ne tourne rond aujourd’hui alors Jason peut bien mettre de côté ses propres envies et tenir compte des siennes. Pour une fois …  

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 26 Juil - 22:41



Le jeu est relancé et parce qu'ils sont trop orgueilleux, trop têtus, la partie ne se gagnera pas par abdication ou par abandon. C'est avec une forme tordue de fair-play qu'ils s'accordent ce bref instant de flottement où tout devient cotonneux, irréel. Et même durant cet entracte, ils adoptent des postures extrêmes. Il y a quelques secondes encore l'un voulait littéralement la peau de l'autre pour y graver une lettre majuscule. Le traqué cherchait à mettre de la distance entre lui et l'avatar de l'instabilité incarnée sur Terre. Pourtant, alors qu'ils sont au point mort, les monstres ne luttent plus et s'accordent une brève accalmie. Boogie s'appuie sur l'épaule de Lecter, visage enfoui au creux de son cou. C'est une chose de se faire étrangler, s'en est une autre que de sentir son souffle être volé. Yeux clos, le rythme de ses inspirations s'apaisent contre la peau de Jason dont il sent les doigts lâcher le devant de sa chemise. Frôlement sur sa hanche, une main se glisse jusque sur son dos, s'enroule autour de sa taille, le soutient tandis que l'autre reste sur sa nuque. Attitude presque tendre qui pourrait anesthésier toute méfiance. Mais la Bête garde ses griffes plantées dans le dos, car elle a sur sa langue le goût de son propre sang. Ce n'est qu'une pause, un temps mort dans la partie. Le jeu va reprendre, elle le sait et le sent. Sous ses serres, les vertèbres grincent en se réalignant. Contre sa joue, une épaule se creuse l'incitant à redresser la tête. Derrière les paupières basses, le regard pâle se lève lentement sur les iris sombres. Un compte à rebours s'est activé quelque part et il s'écoule avec régularité. Du bout de l'index, Lecter recueille le sang qui a perlé à la lèvre de Boogie. Etrange instant de paix teintée de rouge avant que les engrenages ne se remettent à tourner. Mieux vaut ne pas s'y engluer, ne pas y sombrer, à peine y goûter et l'apprécier avant de le recracher. Même s'il reste sur ses gardes, le Croque-Mitaine pourrait bien se laisser glisser dans cette atmosphère douce-amère où le monde s'efface et où plus rien n'existe à part les deux monstres et leur foire délétère. A la possessivité maladive d'un Clown s'ajoute l'attachement hyper-exclusif d'un Croque-Mitaine.

Eclair blanc qui plonge la pièce encombrée dans un dégradé de gris. Silence pesant et électrique où l'on attend avec impatience que le ciel rugisse. Le tonnerre éclate, juste au-dessus d'eux. Des objets tintent, les vitres des fenêtres vibrent et la pluie continue de crépiter de plus belle. Le déchaînement des éléments a toujours été leur décor de prédilection, auréolant leurs tête-à-tête en vision de fin du monde. Un véritable déluge frappait la ville lorsque Jason Lecter croisa la route d'Alastor Burton. Pourquoi le ciel pleure-t-il aujourd'hui?
Peu à peu, le Clown retrouve le contrôle de lui-même. Le compte à rebours entamé plus tôt s'achève. Jamais très longues les pertes de contrôle et l'indécision chez lui. Lentement, il s'éloigne du Croque-Mitaine mais sans le lâcher complètement. Glissant un doigt dans la ceinture de Boogie, il le garde à portée de main, les prunelles polaires se baissent sur cette main dont le geste lui déplaît. Il a l'impression brève d'être une sorte de bibelot ou d'enfant intrépide que l'on retient distraitement. Les iris sombres se lèvent, balaient les ténèbres autour d'eux, cherchent quelque chose. Boogie ne devine que trop bien de quoi il s'agit.
Elle est trop loin. chuchote-t-il d'une voix traînante, le ton railleur, en captant le regard de Lecter. Un demi-sourire relève un coin de ses lèvres. J'avais déjà pensé à la récupérer avant que tu ne me tombes dessus. Entre se faire attraper et se faire attraper à portée d'une lame, le choix a vite été fait. Court instant silencieux où la fureur des éléments extérieurs composent une singulière musique. Un murmure franchit la barrière des lèvres de Lecter. Une proposition. Un abandon des rênes. Boogie plisse les paupières, la tête légèrement penchée sur le côté comme un chiot ne comprenant pas l'ordre qu'on vient de lui donner.

A quoi pense-t-il maintenant? Que plus le jeu avance, plus les règles lui échappent. Qu'il ne pourra pas continuer à étouffer et à ignorer ces choses qui grouillent, grattent, s'agitent dans ses propres ténèbres et l'égarent. Il pense qu'il pourrait prendre la tangente facilement, se planquer dans le capharnaüm même si jouer à cache-cache n'a strictement aucun intérêt entre eux. Il pense à ce B qu'il aurait pu graver quelque part et qui n'aurait pas été mal perçu comparé à l'étourdissement. Il pense au ciel qui pleure et s'emporte.
Si quelque chose le tenterait? Oh, des tas et qui n'amèneraient rien de bon. A qui que ce soit d'ailleurs. Et dans toutes ces configurations, il n'y a que deux données qui ne changent pas. Eux deux.
Le bleu et le noir plongent dans les abysses de l'autre. Sous la surface glacée quelque chose remue, crève la banquise en même temps qu'un sourire mauvais étire les lèvres de Boogie.
Ca fait longtemps qu'on a pas donné la mort ensemble. commence-t-il d'une voix onctueuse. Ses griffes se desserrent, laissant des petits croissants de lune sanglants, glissent le long du dos de Lecter. Je ne te parle pas d'exécution...ni d'une explosion et encore moins d'un meurtre prémédité ou de tuer. poursuit-il en baissant le regard un court instant. Ses mains s'extirpent de sous la chemise du Clown pour en réajuster le col avant de relever les yeux. Toi. Moi. Une victime au hasard. Nos jouets préférés. Dans la bouche susurrante du Croque-Mitaine, avec cette voix douce et caressante, ça sonne comme la proposition la plus indécente de la planète. L'expression même de "donner la mort" n'est pas anodine. Boogie ne l'emploie uniquement lorsqu'il se fait artiste. Et l'artiste a rarement un public car pour lui, tuer à deux est hautement significatif. L'acte le plus intime qui soit. Sa joue frôle celle du Clown. Un souffle léger effleure l'oreille. Un murmure déclame des vers.Entends-tu le hibou qui jette ses cris aigres ? Entends-tu dans les bois hurler les grands loups maigres ?Rentre, c' est le moment où la lune réveille, le vampire blafard sur sa couche vermeille.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Sam 27 Juil - 1:30

" Et on recommence "


Arme perdue, devenue invisible dans les ténèbres de la chambre. Si Jason l’avait eu sous la main peut-être aurait-il continué, foncé à travers ses murs jusqu’à verser le sang du Croque Mitaine, jusqu’à la majuscule promise. Trop loin murmure la voix de Boogie et ramenant de chef l’attention de Lecter sur lui. Bien entendu qu’il y a pensé, il aurait été suicidaire dans le cas contraire. Jason sourit, cherche cette maudite lame qu’il a lui même jeté mais dont il ne trouve aucun signe. L’encombrement n’aide pas, elle pourrait être n’importe où en réalité.
« Parce que tu penses que je t’aurai laissé faire ? On ne vole pas les jouets des autres Boogie, ça ne se fait pas allons ! » Morigène-t-il le plus faussement du monde, une petite moue désapprobatrice aux lèvres.

L’ordre tombe, Jason questionne et propose. Étrange idée sortant de sa bouche, ce sera donc la deuxième fois. La première, le Clown laissa les commandes et eut droit à une certaine balade dans la clairière. Envie de savoir peut-être, où la folie de son second peut l’entraîner, sur quel sentier et entendre des voix auxquelles il ne prête aucune attention ou si peu d’ordinaire. Lecter n’écoute que trop rarement les propositions d’autrui et les seules pouvant lui chatouiller les oreilles sans passer par la case obligatoire de l’exécution de leur annonceur sont bien les siennes. Pour lui seul, Jason se tait un temps. Peu, mais c’est à prendre comme un véritable luxe. Pour lui il s’oublie lui même, c’est à en devenir inquiétant. Écoutant plus attentivement la pluie battante le Clown lui laisse le temps de la réflexion et patiente. Patience à laquelle il se force évidemment car il a beau faire il ne l’aura jamais pour qualité.
Puis le bleu percute le noir, Lecter plonge et se noie à la seconde où les mots quittent sa bouche, sentant plus qu’il ne discerne réellement le sourire machiavélique qui naît en face. « Hm ça fait un bout de temps en effet … trop longtemps d’ailleurs. » Toujours trop longtemps pour un monstre d’impatience tel que lui. Les ongles filent le long de son dos mais seule la voix capte l’attention du Clown, rien de plus car elle est promesse, caresse de mort. Réajustant la chemise rouge le Croque Mitaine poursuit, éveille en son interlocuteur un instinct bien différent chez la bête folle. Le cœur rate un battement, la respiration bloque et les pupilles se dilatent à l’avance. Message secret, ils se comprennent. Sa joue glisse contre la sienne, les phrases s’enchaînent et sur la ceinture de Boogie une main entière se crispe. Programme indécent où le Clown sera public VIP. Homme de goût se définit-il lorsque vient ce temps, ce n’est pas si souvent qu’ils partagent de tels moments.

Rapide passage de sa langue sur ses lèvres , le Clown tire sur la ceinture pour l’approcher définitivement et poser son front contre le sien. D’ors et déjà Lecter bouillonne de l’intérieur et quelque chose grouille en lui. Le sourire qui flotte à ses lèvres se fait venimeux, enchanté et la réponse est soupirée bien plus qu’elle n’est prononcé. « Où tu veux, quand tu veux … depuis le temps, le spectacle vaudra le détour je n’en doute pas. »
Nouveau tremblement des vitres, du mobilier auquel succède le rire aiguisé du Clown. Ses dents s’enfoncent dans sa lèvre, piquent les plaies et attisent un peu plus son envie de mettre la chose en pratique. Voix de velours, le ton est commun lorsque vient l’heure de partager ces instants qui n’appartiennent qu’à eux.

« Tu parlais de metteur en scène et d’acteur un peu plus tôt si ma mémoire est bonne, mets donc en scène Boogie. Écris nous un scénario je suis curieux de le découvrir. Demande, j’exécute cette fois. » Qu’importe si c’est la première fois qu’il délègue ce type d'activité, qu’il se place derrière c’est là la dernière de ses préoccupations. Aujourd’hui le Clown laisse le feu des projecteurs de son théâtre à son meilleur homme et glisse dans l’ombre. Il jouera ses notes, son concerto le plus macabre et le fera à sa manière. Marcher en terrain inconnu lui plaît, user de gestes inhabituels et apprendre plus encore. Qu’il lui montre sa façon de faire, le jeu en vaudra fatalement la chandelle.    
   
Reste que Jason avait annoncé que Boogie ne sortirait pas sans sa signature. Bah, une prochaine fois qui sait ? Quand il ne s’y attendra pas peut-être. Un jour ou l’autre il aura ce J quelque part, gravé en symbole ultime de la possessivité du Clown. Car le temps passe mais celle-ci ne faiblit pas, jamais. Au contraire elle a tendance à augmenter car les liens se resserrent, se croisent et s’enlacent plus étroitement toujours et la folie croit de concert. Jusqu’où Lecter ira-t-il dans le domaine ? En viendra-t-il à l’enchaîner ? À ne plus le laisser sortir ? La question se pose mais il est trop tôt pour le dire. Pour l’heure le Clown offre une liberté sans commune mesure et sa main libre remonte jusqu’à ce qu’un doigt effleure la pommette qu’il a lui même blessé en frappant. « Au fait, avant toute chose … c’était quoi cette statue ? Tu disais y tenir alors je me demandais. »

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 28 Juil - 0:41



Comme le chant des sirènes, les paroles murmurées par Boogie ensorcellent, charment, touchent. La proposition ne laissera pas indifférent, loin de là. Le Croque-Mitaine convie dans son boudoir le balafré, lui ouvre doucement les portes d'un univers torturé. Une brise glacée lève un voile arachnéen qui couvrait presque avec pudeur cette facette sombre de Boogie.Mais plus de descriptions, plus de fantasmes ni d'images projetées...il y a un unique fauteuil rouge face à la scène encore plongée dans le noir. Et le Croque-Mitaine en caresse le velours carmin, invitant du geste à prendre place. Sur cette scène, Boogie n'est ni second ni à la tête d'un gang, il est maître d'oeuvre, il sublime sa propre folie, la poussant à son paroxysme. Des années à affiner, aiguiser, affûter son esprit et ses connaissances, des années à s'exercer sans abandonner, à essuyer échecs comme réussites, pour parvenir au faîte d'un art macabre. Ce n'est pas qu'une simple visite qu'il propose à Jason. C'est une participation. Ils ont déjà tuer et invoquer la Mort pour un tiers ensemble mais le Croque-Mitaine n'y a jamais été complètement chef d'orchestre. Il sent Lecter frémir sous son souffle, les nerfs en ébullition et la mécanique qui s'emballe à l'idée d'assister à ce spectacle grand-guignolesque et d'une épouvantable beauté. Les doigts du Clown glissent sur sa ceinture, s'y agrippent, s'y crispent. L'électricité qui parcourt ses muscles et sa peau, Boogie peut l'éprouver dans sa propre chair à travers ce lien si profond, presque gémellaire qui les unit. Des émotions aussi violentes, elles se vivent à deux, pas en solitaire. Elles débordent, frappent de plein fouet ou sont absorbées, savourées. Boogie n'a aucune idée de qui pourrait finir sous ses griffes. Le premier humain qui croisera sa route. Même la pire lie de cette société mourante, l'être le plus insignifiant, le plus rebutant, il en fera une toile de maître.

Boogie se sent brusquement tiré en avant par la ceinture, se trouvant aussi près qu'on puisse l'être d'un Clown brûlant d'impatience. Réponse soupirée, semblable à celle que ferait un amant à son partenaire, pas de doute permis sur la tournure future des événements, juste une exaltation hâtive. Car la suite sera à la mesure de l'attente et à la hauteur de cette forme d'abstinence tordue que les circonstances leur ont imposé. Nouvel éclair blanc. Nouveau coup de tonnerre qui ébranle la pièce. Rire grinçant s'échappant du visage scarifié dont les yeux pétillent d'une lueur pleine de malignité et dont les lèvres meurtries s'étirent en un sourire sanglant. Ecrire un scénario et mettre en scène alors que le Croque-Mitaine n'a toujours été qu'un acteur ou un régisseur. La liberté est quasi totale, il ordonne et le Clown s'exécute. Les lacs gelés frémissent à cette perspective. N'importe qui redouterait la pression de l'espoir que nourrit Jason à l'idée de cette représentation. N'importe qui se sentirait grisé par cette carte blanche tendue magnanimement. Boogie n'est pas n'importe qui et il affiche un calme olympien, une tempérance sans faille. La Bête traquée se fait ensorceleuse et vénéneuse. Vraiment? murmure-t-il d'une voix amusée en rivant son regard à celui de Lecter. Les paupières se baissent sur les iris polaires tandis que ses mains couvrent un court instant les joues déchirées. Inspiration profonde et pleine de sérénité avant de reprendre en chuchotant. Tu peux me faire aveuglément confiance pour ce genre de réjouissances. J'ai moi aussi des montagnes russes.

Quand à la promesse de ne pas quitter cette pièce sans un J gravé quelque part? Elle revient sournoisement au détour d'une question posée derrière le masque de la curiosité. Boogie sait que ce n'est que partie remise, le Clown n'abandonne jamais complètement ses lubies, même les plus singulières, les plus dangereuses, les plus ineptes ou les plus déviantes. Aller jusqu'au bout peu importe ce qui se trouve sur son chemin. Atteindre sa cible coûte que coûte. D'habitude, Boogie tempère et modère ces ardeurs qui pourraient vite devenir sources d'ennuis ou franchement létales. Mais dans ce cas précis, "il" est la cible à atteindre. La main de Lecter se lève, son index effleure l'hématome cramoisi ornant sa joue et qui virera au pourpre demain. Il lui demande ce qu'était cette fichue statuette qu'il lui a explosé sur le crâne et à laquelle il semblait tant tenir. Eclat de rire argentin. Est-ce vraiment si important alors qu'il y a quelqu'un, sous la tempête, qui n'attend que nous que pour voir transcender son humanité? Hm? commença-t-il. C'était une représentation de Ganesh.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 28 Juil - 5:32

" Et on recommence "


N’importe qui fera l’affaire, il ne s’agit pas là de sélection car l’enjeu est autre. Homme ou femme, fraîche secrétaire ou junkie frôlant le comas c’est sans le moindre intérêt dans ce jeu car le rendu final vaudra un tableau de maître dans la galerie des bêtes. Joli musée des horreurs et boite à trésors dévoilés le temps d’un partage entre deux êtres exclusifs qui s’enfermeront à triple tours. Rien ne saurait tomber dans l’oreille d’un sourd, ils se connaissent par cœur et la moindre allusion se fait envoûtante, du plus fin sourire naît une invitation. En Lecter la bête range crocs et griffes, ronronne affectueusement auprès de sa jumelle. Personne d’autre ne saurait mieux éveiller le Clown, lui faire changer le cap en si peu de temps seulement par les mots. Le temps passe, Boogie s’est fait une place et elle est certainement bien plus grande qu’il l’imagine. Le maître du Sud aura beau nier, se mentir comme il ment aux trois quarts de la population le fait est que désormais le Croque Mitaine le tient un minimum. À sa manière et Lecter peut bien réagir durement ou le blesser, il n’en reste pas moins attaché, charmé depuis le premier jour où enfin il a découvert une compréhension mutuelle. Le monde lui apparaissant laid et inutile et sa seule préoccupation à l’époque était de s’élever suffisamment vite pour pouvoir faire exploser la ville en quelques mois sans jamais s’inquiéter de sa propre fin. Sincèrement, il n’imaginait pas trouver un esprit dans son genre, une psyché si folle et un être humain dont les mains étaient -comme lui- déjà à cette époque couvertes de sang jusqu’au cou. Miracle ? Damnation en son cas ; il n’a de cesse de glisser vers le fond et bien d’autres diraient volontiers qu’il ne s’arrange pas. Mais Lecter est ancré dans le présent, homme d’instant et ne songeant pas plus au passé qu’au futur. Prévoir c’est se poser des questions et la chose le lasse trop rapidement.    

Offrande ultime que de céder la première place, de s’écarter. Plus encore que cette bombe dont il lui confiait le détonateur Jason offre ses clefs les plus personnelles et laisse au Croque Mitaine le droit d’en disposer sans restriction. Loin de lui le principe du second rôle qui ne lui sied pas car l’homme est trop instable pour le supporter. Bombe à retardement qu’on ne saurait désamorcer il faut pourtant croire que Boogie le peut, sans le moindre forcing, sans jamais imposer. La bête n’a qu’à murmurer, déclamer ses vers et le Clown tendra l’oreille. Impossible ; Lecter l’aurait juré il n’y a même pas six mois et pourtant … Depuis quand leur relation est-elle devenue si étroite et extrémiste ? Aucun ne l’a vu venir pas même les deux protagonistes de cette scène qui est la leur cependant. Il y a peu encore il manquait de l’étrangler pour une femme trop intrusive et là Jason ravale menaces puis ordres pour proposer, offrir. Mais pour qui le connaît bien ; n’est-ce pas ainsi que cet imprévisible en puissance est le plus réel ? Aucun comptes à rendre, faire comme bon lui semble et arracher les mauvaises langues s’il y en a. Tout ça lui ressemble, en somme. Signé Lecter toujours.

Oui vraiment. Et Jason accueille savoureusement le contact contre ses joues, sourit de concert en suivant ses regards. Oh ça pour lui faire confiance, c’est l’enfance de l’art désormais. Sur ce sujet jamais le Clown n’a remis en cause son second. Même ton de confidence pour lui répondre, à voix aussi basse que séduisante. « J'en ai bien conscience, j’aime trop voir l’artiste à son art. Sensations fortes alors, saurais-tu me donner le vertige au final ? Je te souhaite bien du courage. » Un rire échappé qui flirte avec le déluge et prend une sonorité plaisante, loin des aiguës grinçants qu’on lui connaît plus volontiers. Le regard baisse, observe la marque qui tranche sur la joue pâle et il l’effleure de l’index, sage. L’envie de faire mal n’est plus, diluée par il ne sait trop quoi et bientôt -à l’écoute de son rire- sa main entière se pose, caressant la blessure du pouce comme si ce geste seul suffisait à l’effacer. En Jason existe cette notion de non-gravité qu’il a tellement appliqué à sa personne qu’il en vient à user de cette même légèreté envers n’importe qui. Aucune empathie, il se casserait un bras qu’il en rirait et comme un enfant ne comprendrait pas que frapper peut effectivement faire mal, le Clown a trop tendance à ne jamais retenir ses coups.

Ganesh … il fronce un sourcil, plisse un œil en réflexion. « Une divinité en Inde ça … je ne me souviens plus exactement de quoi d’ailleurs et peut-être même que je ne l’ai jamais su. Tu es bête aussi, si tu y tenais mieux valait éviter de me l’éclater sur la tête. Ce qui m’aurait épargné une migraine accessoirement. » Contrarié, faussement. Il s’en moque tellement pour maintenant … Jason est déjà bien loin de cet épisode et n’attend plus que la suite des événements dans une impatience qui se veut toutefois contenue. Ses doigts s’abaissent, jouent paresseusement avec le premier bouton de la chemise en face tandis qu’il poursuit après un regard rapide sur les fenêtres ruisselantes. Ce n’est pas prêt de finir cet orage. « Dis moi tout, tu as une destination en tête ? Si je n’écoute que moi je sors la moto du garage, depuis le temps que je n’y ai pas touché … mais, c’est toi qui tiens la barre donc à toi de voir. »

Une lueur maligne dans le regard, un poison identique dans les veines. Plus encore, la curiosité piquée à vif qui agite les araignées jusqu’ici restées en sommeil et profitant du craquement assourdissant du tonnerre Lecter approche, s’en va lui murmurer à l’oreille une phrase comme un sortilège qui ne sera peut-être jamais renouvelé. Au pire il mettra ça sur le compte du choc reçu, au mieux sur celui de la plus enivrante folie. « Aujourd’hui c’est entre toi et moi alors profite et songe que pour cette fois je n’ai de contrôle sur rien car ... c’est à toi seul que j’appartiens. »            

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 28 Juil - 22:13




Le vertige? Oh, il l'aura. S'il y a bien un être dans cette ville, dans ce pays capable d'apprécier son talent, c'est bien Jason Lecter. Quand Boogie se met à l'Oeuvre, ce n'est plus un homme froid et méthodique, un iceberg au coeur de glace et sans aucune émotion. Il les chérit, ses victimes, mais d'un amour à l'image de ses ténèbres. A ses yeux, il ne fait que sublimer leurs chairs devenant une sorte de créateur divin, repoussant les frontières de la mort. Il élève leur condition d'être humain jusqu'à atteindre cette perfection et cette beauté biaisées que seules les personnes les plus folles ou les plus éveillées peuvent espérer apercevoir.

Avec Lecter, Boogie n'aura nul besoin d'attiser les braises ou de guider le regard comme il pouvait le faire avec Amnesia. Le Clown saura être capable de voir à travers ses yeux pâles. Ce dernier n'éprouve aucun doute sur le talent du Croque-Mitaine. Le Croque-Mitaine n'éprouve aucun doute sur la façon dont sa danse mortelle sera perçue. L'index sur sa joue est rejoint par une paume dont la tiédeur douce contraste avec le feu qui a embrasé sa pommette lorsque le poing s'y est abattu. Aucun désir de raviver la douleur dans cette caresse, aucune cruauté dans ce geste, Boogie aurait presque l'impression qu'à ce contact, l'élancement de l'ecchymose s'estompe à chaque passage du pouce de Jason. Les Bêtes ont beau se battre et se déchirer, se blesser et déverser colère, violence, rage, elles savent qu'elles reviendront toujours à ces moments où elles s'abandonnent entre les pattes de l'autre avec une confiance aveugle, une foi inébranlable que de ces griffes rétractées, il n'y a plus rien à redouter. Dans une minute comme dans une semaine, ce petit jeu peut bien recommencer, il s'achèvera toujours de manière identique.

La statuette du dieu éléphant brisée sur le crâne de la Bête-soeur est déjà reléguée aux oubliettes. La fureur qu'elle a déclenchée s'apaise aussi vite qu'elle n'a été provoquée remplacée par l'impatience et l'excitation d'une mort sublime à venir. Episode clos, la page se referme et se tourne en même temps que Jason adresse un regard aux fenêtres ruisselantes, jouant distraitement avec les boutons de la chemise du Croque-Mitaine.  Boogie couvre la main du Clown de la sienne, l'obligeant à arrêter d'agiter les doigts avant de lui répondre à voix basse. Jamais de préméditation lorsqu'on donne la mort. Juste de délicieux imprévus, des occasions d'or que nous soumet le hasard. Le matériau d'origine n'a aucune importance.

La pluie continue de marteler avec assiduité les hautes fenêtres. L'orage semble stagner au-dessus d'eux, comme s'il attendait que quelque chose se passe, que quelque chose se dise. Les iris sombres plongent de nouveau dans la banquise. L'ombre se fait lumière aveuglante le temps d'un éclair. Jason se glisse jusqu'à l'oreille du Croque-Mitaine. Le ciel rugit alors que le Clown incante doucement. Le sortilège s'insinue sous le crâne de Boogie. En dix années, jamais Lecter n'avait complètement lâché les rênes. Même lorsqu'il délègue, il garde un oeil posé sur la façon dont les choses se déroulent, des directives sont données et même si le chemin à emprunter pour y arriver est laissé à la libre appréciation de son second, il en connaît immanquablement l'aboutissement. Mais pas ce matin. D'une phrase, Jason étouffe le reste du monde, promettant au Croque-Mitaine un univers où il n'y a aucune âme qui vive si ce n'est les leurs. Pas de passé ou de futur, il ne reste qu'un éternel présent, une bulle hors du temps qui est pour le moment complètement vide et que le Croque-Mitaine peut remplir à loisir.

Le regard clair s'égare devant lui par-dessus l'épaule de Lecter et il ne peut s'empêcher de se demander où on essaie de l'amener. Un tisonnier invisible remue les pelletées de cendres que Boogie jette sur un feu dont il ne veut pas. Mais aussi sûrement qu'un papillon de nuit se jette sur la moindre flamme, il sait qu'il peut céder aux ténèbres de Lecter qui l'appellent et le tentent. Sans qu'il ne s'en rende réellement compte, sa main s'est posée sur la nuque du Clown, se glissant sous les cheveux trop longs, ses doigts se perdant à la surface de la peau. Prenant soudainement conscience de ses gestes soudain empreints d'une lenteur équivoque, Boogie déglutit avant d'écarter le Clown, le repoussant en arrière doucement. Les iris pâles se lèvent sur le visage balafré et le Croque-Mitaine se surprend à espérer que la pénombre masque quelque peu le léger malaise imprimé sur ses traits. Après une brève et un peu tremblante inspiration, il lâche d'un ton sentencieux. Prends la moto si ça te chante. Ramènes moi la première personne qui aura le malheur de croiser ton chemin.


Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 29 Juil - 0:32

" Et on recommence "


Jamais d’empressement annonce Boogie. Le nœud du problème étant l’impulsivité du Clown mais il saura la brider et agir à la guise de son second car tout ici a un parfum particulier. Ce n’est pas une simple chasse, ce n’est pas la sauvage attaque de la prison non. Ici, niché au creux de cet univers spectral on ralenti la cadence et on avance pas à pas, on prend son temps. Du tango virer à la valse et alors seulement le vertige est possible. Programme alléchant, tellement charmant car ils n’auront pas à expliquer les choses. Boogie aura là un palais assez raffiné pour apprécier ce qu’il propose et si la chose traumatiserait le citoyen lambda, elle est pour ces bêtes là un moment qu’ils garderont jalousement, qu’ils chériront à leur façon.

Jason annonce, il lâche tout et lui laisse le loisir des ordres comme des décisions. Moment de flottement où le regard clair voltige ailleurs et le Clown se mordille la lèvre, un rien contrarié que son second ait arrêté la main qui passait le temps comme elle pouvait en s’amusant avec le bouton de la chemise. Patience patience ronronne la bête, la chute sera belle. Attente qui semble interminable mais qui prend un tournant soudain moins … conventionnel. Toujours plongé à sa réflexion semble-t-il, Boogie glisse une main sur sa nuque et Lecter lève un sourcil, intrigué mais laissant faire. Geste trop peu semblable à d’autres, lent qui en deviendrait ensorcelant et bien moins innocent s’il devait continuer mais voilà que le croque mitaine reprend pied et le repousse délicatement.
Oh la pénombre de cachera rien du malaise, Jason le sent comme un mouvement soudain d’électricité dans l’air. Mais il n’y fera pas allusion, se contente d’un léger sourire avant que son second -désormais scénariste- ordonne une mission. La première âme croisée sera donc damnée ; plaisante supposition. Le balafré laisse échapper un rire et étend le bras pour trouver sa penderie où s’allume une ampoule verte dés l’ouverture de ses portes. « J’imagine que je dois la ramener entière ; enfin, disons le moins abîmée possible. Bien, je ferai au mieux. » Ayant enfilé un manteau et des bottes, récupéré son casque et ses gants sans grand mal malgré le désordre ahurissant dans la penderie il la referme et revient à hauteur de Boogie. « Voyons voir si quelqu’un se balade par ce temps. Je tâcherai de ne pas trop tarder. »

Histoire d’éviter une pneumonie ce serait une bonne chose. Porte de sa chambre ouverte, il lui passe une main aérienne sur l’épaule et descend les escaliers avant de traverser l’entrepôt jusqu’à la sortie. L’imposante double porte est déjà ouverte et Alonso apparaît en pestant dans un Espagnol peu gracieux contre cette météo tenant du diabolique. L’homme est trempé des pieds à la tête et lorsqu’il croise les yeux du Clown il lui lance un regard perplexe. « Ha ben, t’es réveillé toi. »
Jason jette un œil rapide dehors, ricane pour lui. « Comme tu vois ... » Puis il s’élance vers le bâtiment attenant, Alonso sur ses talons. Y entrant, Lacter croise quelques hommes qui bricolent les véhicules alors que dans ses souvenirs il ne leur a jamais demandé. Avançant vers sa moto et s’y installant il interpelle le Cubain avant d’enfiler son casque. « C’est toi qui leur a demandé ? »
L’autre secoue la tête, haussant ses larges épaules. « Penses-tu, c’est Boogie. Pendant que tu cauchemardais je ne sais où il a trouvé une place pour tout le monde. On a bien bossé si ça t’intéresse. »
« Oh de ça, je n’en doute pas une seconde. »
Toujours aussi surpris, le géant observe l’engin qui gronde au démarrage. « Me dis pas que tu vas sortir en moto par ce temps ? » Mais face au regard de Jason, Alonso lève les yeux au plafond et soupire. Ce n’est pas comme s’il y pouvait quelque chose. « Ok, ne le dit pas. Mais où tu vas ? Y’a rien d’ouvert à cette heure tu sais ... »
« Faire une course, à plus tard ! »
« Mais tu ... »
La moto part, quitte le garage et le Cubain la regarde filer, bientôt avalée par le rideau de pluie diluvienne. Soupirant de plus belle, il secoue la tête. Inutile de rappeler que jamais Jason ne fait les courses. Rapide oeillade vers l’entrepôt principal et l’homme grogne. Encore un truc entre ces deux là ; et il préfère ne pas en connaître les tenants et les aboutissants. C’est encore ça le plus sûr.      

[...]

L’orage n’a pas faiblit et la pluie ravine sur l’asphalte. Le jour est peut-être levé mais sous cette masse de nuages le ciel est particulièrement sombre. Veillant la meute qui prend l’air sous l’avancée en ferraille de la devanture le Cubain s’autorise une cigarette et attend de voir revenir le Clown en un seul morceau. Un coup à se tuer mais ce n’est pas comme si Jason s’en souciait. Aucune précision demandée au glaçon Boogie, les plaisirs des bêtes ne regardent qu’elles. Enfin, l’engin apparaît et pas au ralenti. Derrière le balafré une silhouette mince -maigre plutôt- qui se cramponne comme elle peut, frissonnante dans sa robe azur et un court manteau de fausse fourrure blanche désormais bon pour la poubelle. Descendant, elle manque de glisser sur ses talons hauts et Lecter la retient rapidement par le bras avant de descendre à son tour, envoyant les clefs au Cubain. « Je te laisse la rentrer au garage, j’ai à faire. » L’autre s’exécute, grimaçant. Autant ignorer ce futur cadavre …

« Vous avez promis hein ! » Lâche la fille, la voix traînante tout en reniflant. Jason la pousse simplement d’une main dans le dos. Une junkie, en manque qui a eu la trop mauvaise idée de se précipiter au milieu de la route pour le supplier de l’aider. Prostituée à n’en pas douter également vu sa tenue, et blonde. Il les attire, vraiment ça devient pénible. S’il n’avait pas passé la main au Croque Mitaine cette fille serait déjà morte rien que pour la teinture qu’elle arbore. Pas encore au stade d’épave, elle pourrait même être jolie dans un autre contexte.
Transie de froid, la blonde croise les bras sur sa poitrine et jette un regard peu rassuré autour d’elle. Le type a promis de lui filer une dose si elle lui rendait un service d’abord. Alors elle a suivit, les idées trop embrumées pour songer à quelque chose de plus logique. Un chien énorme lui jette un regard, elle tremble maintenant et cherche le motard, posant ses yeux verts sur son dos.

« Boogie ! » Hèle-t-il, et le voyant apparaître Lecter se débarrasse enfin de son casque, désignant la blonde d’un mouvement de menton. « Voilà qui est fait, entière comme promis. Après toi très cher ... » Mouvement gracieux du bras, il s’écarte légèrement et tétanisée, la victime fait voler son regard désormais larmoyant de l’un à l’autre. Ses jambes lâchent, elle s’écroule à genoux et avale de travers. On lui avait pourtant dit, plusieurs fois … la drogue, c’est dangereux. Vraiment.
     

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 29 Juil - 14:52



La première personne qui aura le malheur de croiser ton chemin...l'identité et la nature de cet inconnu n'a aucune forme d'importance. Homme ou femme. Jeune ou vieux. Boogie n'a jamais eu de réelle "préférence" pour un type particulier. C'est ce qui l'avait rendu si insaisissable lorsqu'il sévissait au Canada. Aucun schéma ne se détachait de ses meurtres, on ne pouvait pas prévoir la prochaine victime, on ne retrouvait aucun corps et les disparitions dans la région boisée de Vancouver étaient courantes. Il ne donna aucune autre directive, si ce n'est celle sous-entendue de ne pas trop abîmer la matière première. A son impatience notoire, Lecter allait devoir opposer une certaine mesure s'il ne veut pas décevoir son Croque-Mitaine. Mais il est tôt et la faune qui erre encore dans les rues ne risque pas de se montrer très résistante. Les paumés du Sud ne se sont pas écroulés dans leurs logements minables. Une dernière passe, un dernier shoot, un dernier rackett...un membre de ce troupeau de gibier de potence est sur le point d'entrer dans le petit théâtre grand-guignol des deux Bêtes. Une façon d'entrer à la postérité les pieds devant. La porte s'ouvre et se referme sur la silhouette du Clown qui file dans l'entrepôt. Jusqu'à ce que son pas pressé devienne inaudible, le regard pâle reste rivé sur cette dernière. Puis Boogie se dirige vers ses propres quartiers. Il a des choses à y récupérer. Un très vieux compagnon qu'il pensait perdu à jamais à ressortir et un endroit propice à préparer.

Depuis combien de temps Jason est-il parti? Le Croque-Mitaine n'en a aucune idée. Lorsqu'il se penche sur ce genre de préparation, toute notion temporelle lui échappe. Méticuleux, il soigne le moindre détail, du fil de ses lames à leur alignement parfait, de l'orientation de la chaise de son public aux sangles qui se refermeront sur les poignets de son bloc de marbre.
Lorsque la voix de Lecter retentit dans l'entrepôt, Boogie est prêt. Le regard polaire se pose sur l'inconnue aux côtés du Clown. Regard de petit animal qui sent les mâchoires du piège se refermer sur elle, les iris verts et brillants volent d'un visage à l'autre, déjà une forme de résignation s'y lit. De celle qu'ont les victimes de longue date. Junkie. Prostituée. Elle porte comme une couche de vêtement supplémentaire tout le désespoir de sa condition. Le Croque-Mitaine s'approche, s'agenouille devant la martyre de la vie qui s'est effondrée au sol. Un index glissé sous son menton, il lui relève la tête, écarte délicatement une mèche blonde trempée collée sur son front avant de lui tendre une main qui se veut charitable. Un sourire innocent et faussement compatissant éclaire les traits de la Bête. Egarée dans les yeux pâles, elle glisse ses doigts sur la paume de Boogie qui la relève gracieusement. Reniflement fort peu élégant et féminin, réaction triviale au possible mais bientôt...elle sera au-delà de tout ça, bien plus qu'une enveloppe de chair meurtrie renfermant une âme tout aussi blessée. Elle balbutie d'une voix hésitante et cassée, entrecoupée de sanglots contenus que l'autre a promis, qu'elle aurait une dose en échange d'un service, qu'elle est prête à faire n'importe quoi et qu'elle ne refuse jamais rien. Si peu d'estime de soi dans ce petit corps malingre. Si peu d'amour-propre derrière ce visage aux traits non dénués d'une certaine beauté. La guidant par la main, Boogie l'invite à s'asseoir sur un fauteuil après l'avoir aidé à retirer ce manteau écoeurant, insulte à tout bon goût. La jeune femme s'y pose alors que le Croque-Mitaine se poste derrière elle. Un coup de coude sec à l'arrière du crâne, son bras se glisse en travers de sa poitrine pour éviter qu'elle ne s'écroule au sol, il la rejette doucement contre le dossier avant de la soulever sur son épaule non blessée. Les iris polaires se posent sur Lecter. En scène, mon cher.




Bras et jambes entravés, allongée sur un fauteuil de dentiste modifié dont le rôle n'a plus grand chose à voir avec celui d'origine, l'inconnue s'agite doucement au fur et à mesure qu'elle ne reprend conscience. La drogue qu'elle s'est injectée dans les veines depuis des années rend tout cotonneux et l'émersion est longue à venir. Debout derrière la chaise de Lecter, les bras entourant les épaules du Clown, Boogie laisse son regard pâle errer sur la chair nue tremblante. Inconscience, réveil, incompréhension, réalisation et effroi. Ca commence toujours de cette façon. Après viennent les prières, les implorations, puis les insultes. Et enfin, c'est la résignation, l'abandon. murmure-t-il d'une voix rêveuse. Sur une desserte près du fauteuil s'alignent en rangs parallèles réguliers une dizaine de scalpels et de couteaux, au fil tranchant et à l'acier brillant. La première lame qu'il a utilisé de sa vie est encore rangée dans son étui de cuir. Aucun instrument de gros oeuvre ne se trouve là. Boogie n'a pas l'intention de charcuter mais de ciseler d'un trait précis. Des hameçons, du fil de pêche, des aiguilles, du désinfectant, des petits bocaux, des compresses, pour donner la mort selon le Croque-Mitaine, il faut garder vive la flamme de la vie, ne pas la laisser s'éteindre. Les notes de l'Adagio d'Albinoni s'égrènent en même temps que les paupières commencent à se lever. Boogie resserre son étreinte autour de Lecter. Des iris verts s'ouvrent, des pupilles se rétractent sur la lumière douceâtre qui règne dans l'antre. Sourcils froncés, la jeune femme balaie l'espace autour d'elle, le plafond, les murs, la table à côté d'elle et finalement les deux Bêtes face à elle. Elle se rend compte des entraves qui lui mordent les poignets et les chevilles en se mettant aussitôt à haleter. Puis la panique déferle, elle se débat. Sanglots. Larmes. Mèches blondes qui volent. Boogie quitte son poste pour s'approcher d'elle. Une main posée sur le front lisse, il l'oblige à garder la tête appuyée sur son fauteuil. Son regard opalin plonge dans les émeraudes, la glace fascine, hypnotise, pétrifie tandis que son index s'arrête sur les lèvres sèches et tremblantes. Shhh... ronronne-t-il d'une voix apaisante. Du bout des doigts, il essuie les larmes qui ont laissé des traînées humides sur les joues. Pas de larmes. Pas encore.

Bach puis Chopin succèdent à Albinoni. Comme Boogie l'avait dit, la jeune femme s'est rapidement mise à supplier, à demander pourquoi lorsque les premiers hameçons ont mordu la peau tendre de ses bras. Les insultes se sont mis à pleuvoir quand les aiguilles ont percé de part en part la chair ferme de son ventre et de sa poitrine. Puis, elle s'est tu se contentant d'émettre des hurlements étouffés que ses lèvres cousues par des points d'une régularité de chirurgien empêchaient d'être articulés. Le Croque-Mitaine opère par gestes délicats, lents, souples presque élastiques. Voix onctueuse, ton rassurant, main légère qui effleure la poupée de douleur entre chaque acte. Il n'est pas dans la peau du Boogie Man sadique qui terrifie armé d'une hache, il est un artiste laissant le souffle d'une inspiration éthérée guider ses doigts. Ouvrant enfin l'étui de cuir, il en sort un bistouri chirurgical paraissant flambant neuf. Lentement, le Croque-Mitaine s'agenouille devant la junkie. Regard appréciateur sur son visage qui n'affiche plus qu'une expression de martyre cherchant un salut au plafond. Le poignet délié, Boogie se met avec soin à tailler des arabesques à la surface de la peau. Ni trop profondes, ni trop légères. La main s'envole, exécutant une danse d'une diabolique grâce. Aucun à-coup, les traces sanglantes sont nettes, la calligraphie délicate remonte le long des mollets, des cuisses. D'une main ferme, il maintient le genou qui frémit quand la lame incise la peau si fine et sensible. Ca remonte sur le bas-ventre, les hanches, les flancs. La ligne rouge s'enroule autour des seins, remonte jusqu'au cou où elle s'arrête sur une ultime courbe spiralée. Sur les accords d'un piano mélancolique, Boogie s'approche de Jason, se glisse derrière le dossier. Lui prenant le poignet, il dépose entre ses doigts le scalpel rouge. Envie d'essayer? invite-t-il d'une voix légère avant d'agiter doucement la main du Clown. Ne réfléchis pas. Tu détends le poignet et...tu te laisses guider par le moment, par la musique, par le rythme de la respiration de la poupée. Regarder ce que l'on fait est presque accessoire. Ses lèvres effleurent l'oreille de Lecter. Souple et élastique comme un chat.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 29 Juil - 17:52

" Et on recommence "


Claquement d’un coude sur la nuque, la silhouette ploie et se trouve bientôt supportée sur l’épaule du Croque mitaine. Un regard, le feu contre la glace. En scène. Lecter répond d’un mouvement de tête et emboîte le pas à son second aujourd’hui chef d’orchestre. Le Clown obéira, mené à la baguette sans aucune forme de rébellion ou tentative de contre-ordre. Le théâtre range sa parure rougeoyante et ses dorures flamboyantes, se parent d’un bleu de glace et de l’éclat pâle de l’acier chirurgical. Monde d’une beauté froide, d’élégance et de raffinement que Jason découvre d’un œil différent. Cette scène qui ne lui appartient pas anéanti toute impatience, calme ses ardeurs aussi violentes soient-elle et assis sur sa chaise il est invité classieux, sage.
Debout derrière lui Boogie enlace ses épaules, murmure à son oreille et la musique qui l’accompagne est si magnifiquement accordée au ton qu’il emploie que sur l’instant Jason ne trouve rien à répondre, effleurant seulement sa main du bout des doigts. Son regard d’encre caresse les instruments, le décor et la victime dont le rôle est tellement au delà de ce qu’elle imagine. Elle y verra -pour ce qu’il lui reste de temps en ce monde- un crime atroce commis par deux malades mais c’est dans les détails, dans ses plus microscopiques rouages que cette mécanique est belle, capable de sublimer une carcasse humaine somme toute banale en toile de maître. L’étreinte se resserre aux mouvements de paupières, aux frissons de la blonde qui reprend conscience et un sourire tire les lèvres balafrées en une expression particulière. Pas d’impatience, pas de notes joueuses, seulement une sérénité étrange et une légèreté qui le rendrait presque sentimental.

Le Croque Mitaine s’éloigne, rejoint son poste et Jason croise les jambes, les mains à la suite sur ses cuisses et son dos épouse confortablement le fond de la chaise. Le La est donné aux quelques mots qu’il murmure à la jeune femme. Pas de larmes non, plus tard peut-être. Bientôt les suppliques s’évaporent, le Clown ne les  entend plus et c’est hypnotisé qu’il suit chaque geste, chaque danse du métal sur le corps nu et tremblant.  C’est d’une sombre poésie, un spectacle qu’il savoure comme aucun autre car il faut être d’un genre bien particulier pour apprécier l’ensemble, y voir tout autre chose qu’une torture. On ne comprendrait pas et les bêtes ne s’useront pas à expliquer, à justifier leur plaisir. Il leur appartient dans ce huit clos intimiste. À cette bouche lentement suturée le balafré pose un coude sur le bras de son siège, appui le menton sur le dos de sa main et suit l’aiguille tout le long de son ouvrage. Précision diabolique, comme trop bien calée sur la musique diffusée autour. Soupirant d’aise, Lecter réalise à quel point son corps est détendu, loin de ses tendances nerveuses et de cette inclinaison qu’il a à bondir à la gorge du premier venu. Son cœur lui même ralenti, un rythme quasi inconnu pour cet homme trop attaché à l’action et la précipitation. Oh comme il ne regrette pas ce passage momentané de pouvoir ! Cette démonstration vaut la fabrication de ses bombes les plus complexes, ces instants où le temps n’existe plus et où seul compte un sentiment de flottement. C’est grisant, c’est magistral.

Un scalpel extirpé de son étui, sa lame bientôt léchée par la lueur pâle autour. Jason se redresse sans bruit, légèrement penché en avant et mains jointes devant ses lèvres closes. Premier glissade de l’instrument et le Clown sent sa respiration bloquer. Souffle coupé, ses iris noires suivent les arabesques et les lignes, les courbes tracées dans une envolée digne du maestro le plus impie. Scène qui ravive en la mémoire du Clown cette trille du Diable qu’il s’est acharné à maîtriser et c’est ému, séduit comme en aucune autre occasion que le spectateur unique accuse ce qui lui serre la poitrine. S’il était humain par définition, il en aurait versé des larmes.
C’est à peine s’il le voit revenir à sa hauteur, il lui faut bien quelques seconde pour retrouver le dossier et sentir la main qui saisit son poignet pour lui offrir le scalpel sanglant. Envie d’essayer … il devrait logiquement dire oui, n’a aucune réponse en tête à ce moment précis. Cependant les paroles suivantes se font chant de sirènes, tentation irrésistible auxquelles la folie ne sait rester insensible. Levant la tête, Lecter lui offre un regard indéfinissable. Gratitude peut-être ? Fierté ? Ravissement sinon ; à moins que ce soit un mélange de tout. Raffermissant sa prise sur l’instrument le Clown quitte sa chaise et retrouve rapidement ses esprits après ce court moment d’égarement. Un regard sur le scalpel, hésitation brève et celui-ci finit dans sa main gauche là où le geste sera le plus précis. Se penchant sur la blonde gémissante le Clown sourit, presque charmeur et relève les yeux sur le Croque Mitaine. « Mais il n’y a qu’un chat ici, et ce n’est pas moi. »

Jason n’est pas seulement le sauvage qu’il faut tempérer, mais ses jours de précisions n’existent en général que pour la mécanique ou la chimie. Les gestes déliés sont rarissimes sur les corps lorsqu’il est exécuteur, il est plus volontiers artiste dans l’horreur et la barbarie. Pourtant fut-une époque où il usa d’autre actes, s’essayant jusqu’à choisir la rapidité, les membres arrachés au détriment de ce style d’art auquel le Croque Mitaine est attaché. Aujourd’hui son second lui offre une occasion de renouer avec des sensations perdues, des mouvements qu’il croyait oubliés, noyés dans le sang de ses carnages passés. Ranger le fauve, lâcher l’araignée. Se laisser guider disait Boogie, oublier le gant de fer et user d’une délicatesse de plume, ça semble si loin … Jason clos les paupière, laisse filer une inspiration et il esquisse un mouvement de poignet pour le dénouer. Les os craquent, les muscles relâchent la tension et un sourit fleurit à ses lèvres. C’est comme le vélo diraient certains, on oubli jamais totalement. Les notes d’un piano se font murmure, le feu s’éteint sans annonce et la lame s’en va danser.

Brutalement il est comme happé, transporté à l’époque d’une jeunesse où il mettait un point d’honneur à retarder la mort, à trancher la peau de manière retenue pour apprécier son travail sans se préoccuper des cris, des sanglots ou des suppliques qu’on lui adressait. Les jours où il testa -sur les prostituées en règle générale- les découpes les plus raffinées. Il en fut lassé, c’est de coutume en lui et ce spectacle fut remplacé, enterré pour un autre bien plus expéditif où les hurlements de douleurs, les yeux révulsés d’horreur devenaient plus satisfaisants. Pourtant ici c’est dans une délicatesse bancale qu’il en revient à ça, croisant et entrelaçant ses traits à ceux du la bête jumelle. C’est comme dorer à l’or fin, faire de cette fille insipide un coffret à bijoux  où ne manque qu’une poignée de perles au creux des découpes vermeilles.
Plus rien n’existe, l’araignée est ailleurs, suspendue entre passé et présent. De la pointe du scalpel elle dessine en boucles et ondulations ce qui pourrait être une guirlande d’un lierre volubile venu épouser les courbes de la toile humaine. Minutes interminables ou aucun geste ne fut plus appuyé qu’un autre et quand le scalpel achève son dernier trait Lecter bat des cils, la main figée au dessus du corps. Deux pas en arrière, il s’accroche d’une main à ce qui doit être un meuble ou n’importe quoi de solide et avale péniblement. Tout semble tanguer, se brouiller le temps qu’il réalise que même des montagnes russes déglinguées n’avaient pas causé le quart de cet effet. Décontenancé, il n’aime pas l’être mais ce qui vient de se passer ne lui donne aucune envie de se fâcher, d’exploser. Lentement, il lâche une longue expiration et observe le scalpel avant de biaiser un regard vers le croque mitaine et de lâcher d’une voix suave : « Oeuvre d’art, un arrêt dans le temps dit-on. De mon avis Boogie, c’était mon premier vrai vertige. »         

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 29 Juil - 22:52



L'invitation est lancée, roule jusqu'aux pieds de Lecter et attend qu'il se penche pour s'en emparer. Le Clown ne résistera pas à l'appel, pas après ce qu'il vient de voir, pas après ce qui vient de lui remuer les tripes. La même corde vibre en eux et si Jason a su apprécier savourer ce moment, il saura assurément y ajouter son empreinte. Ils sont en train d'écrire une fugue  dans le sang où deux mélodies différentes se croisent, se mêlent, donnant lentement naissance à une troisième voix que seule une oreille attentive peut espérer capter. Le regard sombre se lève, indéfinissable comme s'il était à un carrefour où se téléscopaient et se croisaient une foule de sentiments et de sensations. Le monde de ronces et d'épines est balayé par un vent tiède qui soulève la poussière en volutes à la beauté fragile, qui convie d'un souffle sur la nuque à le suivre. Boogie ne cherche pas à interpréter ou à analyser ce qu'il peut lire au fond de ces pupilles. Cest bien trop ancré dans le réel presque méprisable. Ils évoluent dans une sphère particulière, spéciale. L'abandonner aux mains froides de la raison serait pure hérésie. La Bête n'est plus que sensation et dans son pelage sombre les ténèbres guident ses gestes, l'habitent, la possèdent. Sous sa paume, il sent les tendons de Jason s'activer alors que ses doigts se referment sur le scalpel. Le Croque-Mitaine accompagne le mouvement du Clown qui se lève enfin, libère le poignet en un effleurement léger et le suit des yeux. La lame passe à la main gauche et le regard sombre croise les iris polaires. Il n'y a qu'un chat dans cette pièce et ce n'était pas lui, annonce-t-il. Boogie plisse les paupières en penchant la tête. Oh mais je suis sûr que tu sais être félin et délicat.

Le silence retombe dans la pièce qui d'ordinaire n'est habitée que de cris et de hurlements. Les lambeaux de violence se résorbent au creux des murs laissant place à cette sérénité presque surnaturelle. Le calme pose sa main fraîche sur la nuque de la Bête bouillonnante, envahit l'air et s'infiltre dans la moindre cellule de son corps. Le sourire de Boogie se fait rayonnant en voyant le poignet qui se délie, il a exactement le même geste avant de se mettre à l'Oeuvre. Le piano berce, diminue le feu dévorant jusqu'à ne laisser qu'une flammèche qui s'éteint le plus naturellement du monde. Tout s'efface, disparaît. Le réel s'incline face à la beauté de l'instant. L'acier lance un éclat argenté, s'élève avant de finalement aller à la rencontre de la peau. Le Croque-Mitaine se pose à son tour sur la chaise, se laissant aller contre le dossier. Il n'a pas besoin de se faufiler dans le dos de Jason pour le conseiller ou l'aider à s'abandonner à la musique, à l'atmosphère. Il peut sombrer dans cette contemplation presque religieuse. La Bête est en transe - dans la Transe - et elle n'en sortira pas, ne s'en échappera pas car elle s'y perd entièrement. Le tracé carmin est aérien, maîtrisé, fin. C'est un écho issu d'années passées, bien avant que les deux monstres ne se rencontrent, mais un écho puissant que Lecter pensait peut-être oublié. Les arabesques se mêlent à celles que le Croque-Mitaine a faites, sublimant par leurs propres courbes celles déjà tracées, entonnant la même chanson en canon. L'Oeuvre seule est belle, mais avec cet ajout, elle en devient magistrale. Le regard pâle suit la lame argentée, précédant d'une fraction de seconde le sillon qui fend la peau, un fourmillement familier engourdit ses doigts. Il ferme un instant les yeux, s'enivrant de la musique, ayant l'illusion que c'est sa propre main qui danse à quelques mètres de là. Et alors que celle de Lecter s'arrête sur une ultime arabesque, le Croque-Mitaine reprend pied dans le présent. Le Clown est immobile, bras suspendu en l'air au-dessus du corps nu respirant à un rythme rapide. Sent-elle qu'elle est en train de vivre quelque chose d'exceptionnel? Est-ce la douleur qui emballe sa mécanique organique? Ou bien a-t-elle dépassé cet état d'humain pour se rendre compte qu'elle se mue en oeuvre d'art? Il n'y a pas de haine ou de colère dans cette pièce, juste une forme supérieure d'amour et d'affection.

Deux pas mal assurés en arrière, Jason oscille et le Croque-Mitaine s'approche lentement de lui. On retrouve son corps de douleur, on se glisse de nouveau dans son enveloppe terrestre après avoir eu l'impression fugace de toucher du bout des doigts le Divin. Boogie penche la tête pour plonger ses iris pâles dans ceux du Clown. Longue expiration, Lecter se perd une seconde dans la contemplation de son pinceau avant d'aller à la rencontre du regard Croque-Mitaine. « Oeuvre d’art, un arrêt dans le temps dit-on. De mon avis Boogie, c’était mon premier vrai vertige. » Sourire ravi et enchanté aux lèvres, Boogie attire Jason contre lui, l'étreignant doucement durant de longues secondes. Mais ce n'est pas fini. Une telle oeuvre, ça se suspend. Il s'écarte du Clown pour s'avancer vers la table et s'emparer d'une bobine de fil d'acier. Le câble fin se glisse dans chaque hameçon. Le Croque-Mitaine détache les sangles qui entravent la poupée, les émeraudes scintillent faiblement à travers les longs cils bruns. C'est presque fini, ma douce. murmure-t-il en français. Posant la tête blonde contre son épaule, il l'aide à se mettre debout, l'invitant à se reposer contre lui, lui conseille l'appui qui sera le moins douloureux. Glissant un bras derrière sa nuque, un autre sous ses genoux, il la soulève, l'emmène au fond de la pièce. C'est presque tendrement qu'il l'adosse au mur. Puis, il prend un fil entre le pouce et l'index, lève le bras et le bras de la poupée suit, tiré vers le haut. Il noue l'extrêmité à un anneau de métal dépassant de la brique avant de recommencer avec le second.

La beauté est éphémère et celle d'un corps encore plus. Avant que l'inconnue ne redevienne un sac de viande, le Croque-Mitaine lui accorde une dernière posture, pleine de grâce morbide. Un bras levé, un autre délicatement fléchi au-dessus de sa tête, la lumière sombre de l'antre habille sa nudité, souligne les arabesques qui ornent sa peau. Il ne se sent pas monstre et dans les yeux de la Bête derrière lui, il ne voit pas d'effroi ni d'horreur.
La beauté est éphémère. Il est temps de lui offrir une fin douce. L'humaine imparfaite s'est avérée oeuvre parfaite. L'attention de Boogie se reporte sur la marionnette. Jason lui avait promis une dose et le croque-Mitaine est un homme de parole. Il sort une seringue remplie d'un anesthésiant, en ôte le capuchon avec les dents. Gardes les yeux ouverts et laisses la lumière s'éteindre doucement. L'aiguille s'enfonce dans l'intérieur du bras. Bientôt, il n'y aura plus de peur, plus de mal. Endors-toi. Le piston injecte la mort dans les veines et il garde son regard plongé dans les émeraudes jusqu'à ce qu'un voile commence à les envahir. Voilà l'Instant.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 30 Juil - 0:57

" Et on recommence "


Qu’importe cette transe et son effet, Jason se sent compris. La bulle était fine et l’a enveloppé jusqu’à la dernière seconde de l’exécution du mouvement, cajolée par le son d’un piano et la violence s’est évanouie pour ne laisser que patience, minutie. Les bras du Croque Mitaine l’enlacent de longues secondes et Jason niche le visage dans le creux de son cou, respirant son parfum autant que celui de l’air pour chasser les restes de cette impression cotonneuse qui l’a fait chancelé. Étreinte délicieuse, douce car on ne s’affronte pas plus qu’on se blesse en ce lieu. La suite approche, le dernier acte joué en leur théâtre et le Clown le regarde rejoindre cette œuvre qu’ils ont finalisé à quatre mains. Fil d’acier dont Lecter connaît l’utilité et un sourire fin tire le coin de ses lèvres aux quelques mots prononcés qui auraient tellement dû éveiller sa jalousie la plus noire en temps normal. Le Clown est possessif, il déteste que son Croque Mitaine accorde de l’attention à une autre âme que la sienne mais il ne s’agît plus d’une femme, plus d’un être humain sur ce fauteuil. Uniquement une pièce dans leur galerie et qui bientôt connaîtra son éphémère heure de gloire à la lumière diffuse de cette chambre des morts.

La poupée est emportée et Jason suit en silence, le scalpel toujours en main et les yeux rivés sur la mise en scène qui prend peu à peu forme. Posture d’une grâce certaine, voluptueuse songe-t-il et comme elle est belle cette toile vêtue de sa peinture sanglante. Artistes et stylistes auront-ils été, metteur en scène de l’élèvement de cette pitoyable condition humaine vers des cieux frôlant le Divin. Un soupir ravi file entre les lèvres de Lecter qui ne voit en l’ensemble que l’expression la plus ultime de l’art, une sculpture vivante qui n’aura existé que quelques heures au mieux mais dont le souvenir lui, demeurera immuable. Homme de parole, Boogie offre la dose promise et lui murmure ses derniers conseils, message comme pour lui souhaiter une bonne nuit qui ne connaîtra aucun lendemain. Le voile se tend, l’instant approche et à pas légers Jason se glisse contre le dos du croque mitaine, le menton posé sur son épaule et l’entourant à son tour de ses bras. Le temps que dure le passage de la faucheuse est sans importance et le sable file dans le sablier sans que les bêtes aient à décompter. Ce n’était pas un jeu, pas un moment forçant à rire mais bien à s’abandonner. Parfait, c’est le mot qui convient alors et avant que la lame ne brise le fil de l’existence le Clown murmure. « ..Et fais de beaux rêves. » Affection tordue qu’ils ne témoignent qu’en ces occasions de plénitude folle. On ne les comprendra pas, on ne saisira pas le pourquoi de cette ambiance qui les fascine et c’est bien, très bien comme ça. Ils n’attendent pas après ça, ils n’en ont même pas besoin. Deux bêtes seules, le reste est accessoire.

Autour la musique se tait, le silence tombe et il est total. Jason inspire lentement et resserre son étreinte par automatisme. Silence de mort, seconde qui passe et où tout s’achève à la manière d’un rideau soudain tombé sur les planches. Ils connaissent l’instant par cœur mais le temps peut bien passer la saveur demeure la même, une sensation de fierté mêlée de milles autres qu’il ne faut pas définir. L’inconnu a une notion grisante et un courant d’air semble leur caresser les joues. Froide caresse, imaginée peut-être et le corps s’affaisse sur lui même dans un ralenti hypnotique. La faucheuse est passée …
Dernier regard, le tableau ne devait pas durer mais seulement évoquer une magie fugace, qui ne doit pas perdurer car elle vit dans le présent. Le corps redevient un simple cadavre, une victime à ajouter à leur tableau de chasse et il n’y a aucune amertume, aucune frustration devant un travail jugé maîtrisé, accompli. Exécuté à la perfection et au somme de l’art.

Lecter est comblé, apaisé et il s’écarte du Croque Mitaine, revenant sur ses pas jusqu’au plateau couvert d’instruments pour y trouver une compresse à l’aide de laquelle il nettoie le scalpel. De mémoire il ne connaissait pas cette lame diablement aiguisée, elle tranche si bien qu’il a presque envie de la garder pour lui mais chacun ses jouets. Comme la hache, l’instrument a son utilisateur défini et le Clown ne saurait priver le Croque Mitaine de ce privilège. Lavé jusqu’à la moindre pellicule d’hémoglobine le scalpel luit comme un miroir et satisfait, Jason pivote pour aller le déposer entre les doigts de Boogie. Les iris d’encre accrochent celles de glace et s’il devrait parler, Lecter oubli de le faire. Jusqu’à ce qu’il annonce le contraire Boogie est encore maître tant que cette étrange aura les entoure, tant que le décor tient debout et la voix est volontairement muselée. Jusqu’à ce que le second rende les commandes Lecter obéira car il a choisi lui même de lui « appartenir » en tout est pour tout. En temps normal sans doute le Clown aurait-il complimenté, il l’aurait attiré entre ses bras pour lui témoigner un genre de gratitude mais s’il venait à bouger, la bête en lui aurait une envie bien différente. L’envie d’un élan jamais osé, d’achever la chose de manière moins sanglante qu’à coups de crocs.

Comme atterré par ses propres pensées Jason claque la langue, retenant un rire et secouant doucement la tête pour lui même surtout. Ça ne lui ressemble pas de chercher autre chose que la violence ou la douleur ; franchement et machinalement il se masse la nuque, ne sachant que faire. La question rituel du et maintenant se pose mais il n’y répondra pas. Il ne le veut pas. Jusqu’au bout, que Boogie pose les dernières lignes de ce scénario unique. Qu’importe la fin, qu’il s’agisse d’un geste, d’un mot ou simplement de passer la porte ensemble sans rien à ajouter. Il le prendra comme ça vient et qui vivra verra ...    

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 30 Juil - 10:50



Reculant d'un pas, le Croque-Mitaine attend cet Instant fascinant où la vie quittera l'Oeuvre pour ne laisser qu'une coquille de chair vide. Pas de remords et encore moins de regrets à la vue douloureuse des blessures infligées à l'inconnue. Ce ne sont pas des plaies qui s'enroulent sur la peau mais les entrelacs d'une écriture codée où sa propre graphie singulière a été rejointe par celle de Lecter. Glissant derrière lui, le Clown entoure ses épaules de ses bras, le serrant contre lui. Le poison narcotique entame son chemin dans les veines de l'Oeuvre et un soupir s'insinue dans l'oreille du Croque-Mitaine. Fais de beaux rêves...on ne peut pas souhaiter de cauchemars à la créature qui a dépassé son état d'être humain trivial. Boogie penche la tête pour l'appuyer contre celle de Lecter et comme s'ils admiraient un coucher de soleil sur un site particulièrement grandiose, ils attendent que le dernier rayon, la dernière lueur s'évanouisse dans un silence aussi respectueux qu'empli de quiétude. Les iris émeraudes s'aveuglent, le vert devient trouble. La musique s'arrête conférant à l'Instant une solennité de cérémonie religieuse. Dans cette bulle qu'ils ont instauré le temps d'une matinée, tout est ralenti jusqu'à l'immobilisme, le monde semble se tendre pour cet Instant, la grande horlogerie s'offre une pause, un arrêt. On entend presque le chuintement de la soie noire d'une longue tunique à capuchon, la vibration d'une lame acérée dans l'air, un souffle froid venu de nulle part et puis...et puis, la tête aux longs cheveux blonds s'incline, le menton se pose sur sa poitrine et une longue expiration met un point final à une existence banale d'éternelle victime. C'est fini. La lumière de la pièce n'habille plus la peau nue, les arabesques ne sont plus superbes, la position n'a plus rien de gracile. Il ne reste qu'un corps cloué au mur comme un insecte. La beauté est éphémère, son déclin et sa disparition n'en sont que plus remarquables. Renversant la tête en arrière, Boogie prend une profonde inspiration alors que Lecter repart sur ses pas. Son métallique des instruments que l'on repousse pour s'emparer d'un seul. Il n'y a qu'une lame sur cette table qui a une réelle importance et est bien plus qu'un outil. Le Croque-Mitaine pivote n'accordant plus son attention au sac de viande accroché au mur. Lecter nettoie consciencieusement la Relique, ce premier compagnon de mort qu'Amnesia lui a rendu et dont il attendait l'occasion idéale de la refaire danser. Pièce inconnue du Clown et qui doit diablement le tenter pourtant, il le lui rend sans dire un mot, levant son regard sombre sur le visage du Croque-Mitaine. Ses doigts se referment sur le scalpel qui part rejoindre son étui de cuir comme un brave petit soldat se voit accorder une permission exceptionnelle après une mission particulièrement délicate.



On en arrive enfin à l'épilogue de ce scénario que Boogie écrit au fur et à mesure. Le dénouement final car dès qu'ils remonteront, dès qu'ils réapparaîtront à la surface, les choses retourneront à leur normalité déviante. Pour le moment, ils sont toujours dans cette inversion des rôles, dans cette parenthèse hors du temps et de l'espace. Long échange de regard où la volubilité du Clown ne se montre pas. Claquement de langue presque atterré, rire étouffé, gestes gênés, le trouble de l'homme fait réagir la Bête qui s'approche à pas lents et mesurés. La Mort appelle immanquablement la Vie et les Oeuvres que Boogie a pu laisser au monde se sont toujours achevées de la même façon. Le frère jumeau de Thanatos n'est jamais loin. Une manière de combler le vide laissé par l'inspiration qui s'éclipse, la volonté de faire durer un instant de grâce qui s'échappe. Un retour à la réalité triviale qui se fait en pente douce à l'instar des drogués sous psychotropes qui prennent soin de leur descente et font durer les échos de leur voyage chimique. La volupté n'a jamais eu aucune forme d'intérêt pour le Croque-Mitaine, même lorsqu'il étai Alastor Burton, même lorsqu'une certaine mante religieuse était à ses côtés. Sauf dans ces circonstances particulières où il souhaite prolonger ce vol plané lascif, le transformant en une inexorable décadence. Plus de logique et de réflexion, le monde n'est plus que sensations échappant à tout contrôle. Ce n'est pas une enveloppe de chair et de sang qui réagit et se meut, c'est un concept aussi éthéré qu'insaisissable qui apparaît soudain et qui réclame une existence aussi brève que tangible.
Les doigts du Croque-Mitaine glissent sur la tempe du Clown, s'aventurent dans ses cheveux. Les iris sibériens caressent les contours du visage ravagé. Et maintenant? soupire-t-il dans le silence, refrain singulier de cette matinée qui a débuté de manière toute aussi singulière. La composition a changé de mains et Boogie place Lecter dans cette position inconfortable qui était sienne il y a encore quelques heures. Le chat se fait Incube tentateur qui n'obligera pas mais poussera, incitera, inspirera. Ses doigts se posent sur la nuque de Lecter, frôlant lentement du bout des ongles la peau tiède alors que son autre main se referme sur sa hanche. Et maintenant? répète-t-il d'un ton plus autoritaire en haussant les sourcils. Son visage s'approche de celui de Jason, ses lèvres touchant à peine celles de son double. Détournant la tête, il parcourt du bout de la langue la cicatrice qui zèbre une joue. Lorsque sa bouche rencontre l'oreille de Lecter, le refrain est de nouveau ronronné. Et maintenant?


Spoiler:

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 30 Juil - 13:44

" Et on recommence "


Comme l’employé ayant mené son ouvrage à bien le scalpel rejoint sa prison de cuir et retrouve son propriétaire. Peut-être reviendra-t-il à la surface un autre jour pour dessiner d’autres lignes sur une nouvelle peau mais d’ici là, il dormira comme la belle au bois. Les choses rares sont les plus belles dit-on et oui ce genre d’actes n’est pas régulier. Il est trop vertigineux, trop magistral pour être offert n’importe quand. Loin derrière eux ne demeure qu’un corps que la mort a rendu banal, ils n’y posent désormais plus aucun regard et la débarrasseront ultérieurement car elle n’a plus rien de cette grâce fragile, de ce souffle cristallin et à peine audible. Dans sa poitrine le cœur s’est arrêté et l’ensemble s’est terni. Adieu ; au suivant une prochaine fois.

Le malaise est fin, à peine plus léger qu’une volute de fumée mais Lecter ne cherche aucunement à reprendre son pouvoir. Il a promis, est homme de parole et laisse à son Croque Mitaine la continuité du scénario qu’il doit encore poser. Le Clown a trop l’habitude de diriger, d’avancer à sa seule idée et se forçant à la patience il en vient à ne plus savoir ce qu’il convient de faire quand l’autorité à suivre n’est plus la sienne. Gestes se faisant incertains, un soupir envolé, un rictus arraché et un regard détourné. Le second rôle ne lui va décidément pas. En complet désaccord avec son caractère et ses lubies, son besoin de régenter et d’imposer ; c’est un rien perturbant pour l’homme qu’il est. S’il choisit de se taire c’est avant tout pour ne pas sous entendre qu’il tient à reprendre un fond de contrôle, cependant le respect qu’il témoigne à Boogie est sans commune mesure et non, Jason ne lui reprendra pas les rennes. Il attendra qu’elles lui soient rendues d’une manière ou d’une autre.

Les doigts aventurés sur son visage lui font relever les yeux vers d’autres plus clairs. Et maintenant murmure-t-il, sempiternelle question entre eux. Judicieuse faut-il le dire car les codes se bousculent un peu plus aujourd’hui et les pas à esquisser ne sont plus les mêmes. Revirement de situation indéfini et Lecter hausse légèrement les épaules car il n’a aucune réponse à fournir, à offrir pas même la plus infime. Il ne sait pas et pire, il ne veut pas savoir, seulement en revenir au cher concept du lâcher prise où l’action prend le pas sur la pensée. Terrain glissant, pente raide qui en cette ambiance laisse planer un parfum d’interdit. Les limites, toujours les limites à tisonner du bout des ongles dans le seul but de voir où elles conduisent mais à la main qui se pose sur sa nuque, à celle qui se referme sur sa hanche une lumière s’allume en Jason. La bête se relève gracieusement, elle crève d’envie d’y retourner et d’aller flirter avec l’autre au fil d’une nouvelle symphonie, envie de se tourner autour en couinant ses rires les plus diaboliques. Elle n’attend que ça et pourtant la main est crochetée à son collier, refusant de la laisser aller. Tel est pris qui croyait prendre ? Quelque chose dans ce goût là, la position est bancale et Lecter a beau ne rien craindre, ne jamais reculer et foncer à tout va il n’est pas certain qu’il saurait revenir de ce terrain là indemne. Ou plutôt si, mais il ne garanti rien de sa santé mentale que trop jugent déjà déglinguée.

Caresse tentatrice sur ses lèvres, le Clown serre les mâchoires et répond du même mouvement de sourcils quand Boogie détourne la tête. Légère pique de contrariété, de tension qui lui traverse les nerfs et quand le chat darde la langue sur la scarification chaque muscle se tend comme une corde de harpe. Ronronnement, question soufflée de manière jugée impertinente et Lecter reprend une courte inspiration. La logique n’a pas sa place, ce n’est pas elle le problème. Mais où est-il ce foutu problème d’ailleurs ? Que le Clown devienne encore plus déjanté ? Au point où il en est rendu, un peu plus ou un peu moins quelle différence ? Non c’est entre eux, c’est cette relation tordue et frisant le malsain qui deviendrait risquée. Se complaire dans la violence, s’opposer et se blesser passe puisque c’est là l’expression la plus évidente de leur personnalité mais le reste ; tout ce qui pourrait suivre … c’est un donjon que Jason se refusait à ouvrir. Comme Boogie repoussait la folie furieuse de Lecter, ce dernier fait volontiers un pas de côté pour esquiver ne serait-ce que l’idée d’un attachement posé sur des bases supplémentaires. Le feu couve dans les prunelles sombre, flamme acide d’un vert criard qui avale peu à peu les meilleures de ses pires résolutions. Ne va pas là, souffle une voix mais la bête n’écoute pas, sourde à toute tentative de retenue elle a les griffes cramponnées au sol et n’attend qu’une chose : retrouver l’autre. L’homme sage est celui qui connaît ses limites prétend l’adage, Jason n’en a pas et n’est pas plus sage qu’il est logique. Ira ? N’ira pas ? Lentement il abaisse les paupières, sans résignation car il ne plie pas … dans la foire du Clown il n’existe que deux options. Question de choix dit-il sans cesse. C’est mettre en marche les machines ou les arrêter mais pas question de ralentir et l’évidence est là ; l’homme qu’il est s’élance bien plus volontiers.

Un expiration s’évade entre ses dents, les yeux noirs flambent. « Maintenant … » Glisse-t-il d’un ton énigmatique tout en accordant ses gestes aux siens, une main sur sa nuque et l’autre sur sa hanche. « Je n’en sais absolument rien. » Autant l’admettre, c’est imprévu et ça le restera. Mélange de hâte et de brève retenue pour s’emparer de ses lèvres et enrouler le bras à sa taille. La bête a abandonné ses crocs, ne vole plus l’air. Si le but est incertain il n’est en revanche pas mortel, il ne passe pas par le sang et la domination comme plus tôt lorsque le Clown vampirisait ses moindres soupirs. Et ça n’a pas de sens, ça ne leur ressemble pas, ça ne devrait même pas se faire. Dans les oreilles de Lecter bourdonne une musique étrange, accords troublants que complètent le tambour arythmique de son propre cœur. Un ruban de fumée danse derrière ses paupières closes, invite à plonger au fond du ravin dans une curiosité qui pourrait s’avérer surtout destructrice. Ce baiser là n’est pas celui de la mort, offert sans sauvagerie mais possessif comme aucun autre et l’étreinte qui se resserre, la main qui s’égare dans ses cheveux ou bien l’autre qui se fait caresse le long de son dos sont autant de signes évocateurs. Jason n’aura de cesse de le dire, de le prouver : le Croque Mitaine n’a qu’un maître et le dit maître n’est pas prêteur pour deux sous.

L’air vient à manquer, tout de même et le souffle se fait court. Trois secondes d’un blanc neigeux et le Clown s’éclaircit la gorge, se passant la langue sur les lèvres. Et maintenant ? Oh que ça devient lassant cette question ! Les regards se rencontrent, bleu contre noir toujours. Le feu et la glace … et ce n’est pas la flamme qui décide de l’enchaînement à suivre. Mais il serait fou de penser qu’un homme si imprévisible puisse sagement attendre les ordres. En lui une sirène d’alarme hurle à tout va, beugle à la bête de rester là où elle est mais le fou reprend son masque d’impertinence, ose la provocation presque séductrice d’une seule oeillade, d’un sourire venimeux. Éternellement pénible, toujours à chercher les petites failles qui piqueront plus que les autres et c’est avec arrogance qu’il lui renvoie la balle. « Et maintenant chat diabolique, une suggestion ? »


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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 30 Juil - 15:59





Jappements brefs de la Bête féline qui appelle sa compagne. Avec lenteur, elle lui tourne autour, s'y frotte, l'agace avant de faire un petit bond en arrière car elle veut être suivie, pas traîner l'autre de force. Boogie s'est toujours incliné devant Lecter, lui témoignant un respect et une déférence de fanatique religieux, acceptant sa domination sans jamais la combattre. Ego démesuré, orgueil et vanité, ils s'éclipsent tous devant le Clown. Mais si on lui ôte ses chaînes, si on lui laisse la barre, cette personnalité de despote éclairé revient. Avoir l'ascendant sur l'autre devient un but en soi. Mais à la violence débridée du Clown, Boogie se fait sirène, démon chuchoteur, serpent biblique qui tend un fruit défendu laissant le soin à sa proie d'y mordre dedans de son plein gré. Il en vantera le goût, en louera la douceur, insufflera son propre désir au coeur de l'autre en lui faisant croire que cet abandon est de son fait. Comme une mélopée obsédante ou un alcool traître, il anesthésie, fascine.

Le Croque-Mitaine n'est pas étranger au chaos qui règne présentement en Jason. Il s'est retrouvé dans la même situation, assistant à un embrasement incontrôlé et inexorable qu'il veut étouffer, poussé vers ces limites qu'il ne veut pas franchir par crainte. Crainte de perdre ce qu'il a, crainte de pourrir une relation qui lui convient parfaitement telle qu'elle est, crainte de tout changer, de tout bouleverser. Ils s'écorchent, ils se blessent et la douceur n'a de place qu'en parallèle aux souffrances qu'ils s'infligent. Seule, elle ne sert à rien. Ils en sont tellement étrangers qu'ils ne la voient que comme un simple rehausseur du goût acide de leur lien. Leur attachement l'un à l'autre n'est pas un ruban de soie, c'est un fil barbelé aux pointes acérées et à l'extrémité recourbée profondément enfoncée dans leur chair. Pourquoi s'embarrasser avec ce genre de sentimentalisme dégoulinant jusqu'à l'écoeurement? Cela ne leur convient pas et ne leur conviendra jamais. Ne va pas là-bas hurlait la raison de Boogie, une voix similaire le hurle à Lecter. Simple peur ou véritale cri d'alarme d'une Cassandre qui voit un désastre se profiler?

En temps normal, le Croque-Mitaine aurait rapidement rendu les rênes au Clown pour éviter cette situation ou il aurait convoqué sa foutue glace pour ne pas se consumer dans un brasier qui lui laisserait sur la peau des brûlures inconnues dont il n'aurait aucune idée sur la façon de les gérer. En temps normal...mais rien ne l'est aujourd'hui. Jason n'est pas homme à hésiter, à tergiverser. N'avait-il pas dit qu'il fonçait dans les obstacles jusqu'à ce qu'ils tombent ou jusqu'à ce que son crâne cède?  Les iris pâles fixent le mur qui lui fait face tandis qu'il peut sentir les questions qui taraudent le Clown contre lui. Une expiration presque sifflante lui chatouille l'oreille et Boogie se penche légèrement en arrière pour croiser le regard de Jason. Et maintenant? répète-t-il énigmatique mais en se faisant parfait reflet du Croque-Mitaine. Il n'en sait rien. Adorable aveu. Boogie n'avait-il pas promis des montagnes russes à sa façon? Sans heurt ni violence, Jason s'empare des lèvres du Croque-Mitaine. Un baiser bien différent des morsures et de la fureur qui s'étaient toujours exprimées jusque là. Perturbant. Troublant. Gênant. Car diamétralement opposé à ce dont ils ont l'habitude. C'est une musique bizarre qui s'en dégage, loin des accords distordus et des grincements qui ont toujours été leur symphonie. Aucune envie de planter ses dents, aucune tension dans les muscles de la mâchoire de Boogie, l'heure n'est plus à ce genre d'excès. On opère un demi-tour complet, on s'éloigne de la sauvagerie et de l'appel du sang bien que le besoin de posséder soit toujours là. Ils s'appartiennent l'un l'autre, à la fois propriétaire et possédé. Les souffles se mêlent sans se faire dérober. Les lèvres se frôlent sans dévorer. La main du Croque-Mitaine s'aventure dans les cheveux verdâtres sans se crisper, descend sur la nuque sans l'étreindre avec rage. Et lorsqu'enfin ils se séparent, rompent le contact, aucun sang ne souille leurs visages. Le regard noir plonge dans les eaux froides de celui de Boogie. « Et maintenant chat diabolique, une suggestion ? » Léger rire cristallin. Il lui renvoie la balle, lui jette la bombe armée et prête à exploser. Fort bien, le félin s'en accommodera.

Une suggestion? répète le Croque-Mitaine avec un demi-sourire enfantin. Les paupières se plissent presque malicieusement autour des lacs gelés. Ca voudrait dire qu'il y a un plan défini ou à peine esquissé. Une direction quelconque à prendre. Je ne veux pas donner de sens à ce matin. Le veux-tu? Question-piège à laquelle il n'attend aucune réponse laissant ce dur labeur aux ombres et aux voix désincarnées dans le crâne de Lecter qui doivent tempêter furieusement. Sa main s'insinue sous la chemise rouge, ses doigts effleurent la peau du dos, montant et descendant, aussi légers que le dernier souffle d'un mourant. Le ronronnement reprend, suave et obsédant. Aujourd’hui c’est entre toi et moi alors profite et songe que pour cette fois tu n’as de contrôle sur rien. Echo aux paroles du Clown qui ne devait pas envisager une seule seconde se retrouver dans cette situation lorsqu'il les a proférées. Boogie poursuit, courbant doucement la nuque jusqu'à ce que ses lèvres effleurent le cou de Jason. Un soupir qui rampe à la surface de sa peau, une main qui erre sur le col d'une chemise rouge, deux doigts qui en font sauter un bouton. Un coup sur le crâne...l'ivresse d'avoir réalisé une Oeuvre...on a toutes les excuses du monde, non?

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 30 Juil - 17:57

" Et on recommence "


N’y va pas Lecter, il ne faut pas. Oh non il ne faut pas. Ce feu là, il le connaît et il ne débouche que sur une seule porte où la faucheuse attend, faux brandie à bout de bras. Ce chemin qui embaume d’une luxure déviante ne dévoile que le trépas et comment y venir en sachant que cette fois-ci Jason sera incapable de prendre cette vie là ? Pas qu’il ne puisse pas, le Clown ne veut pas c’est là toute la nuance. Erreur monumentale que d’avoir cédé la première place car le voilà piégé et quand bien même il s’élance, se jette dans le vide sans filet pour appréhender cet échange trop sage les questions qui le taraudent sont autant de points d’interrogations clignotant à tout va dans son esprit. Et ça devrait tellement l’ennuyer, l’énerver de témoigner autre chose que la barbarie, de se faire caresse plutôt que lacération, baiser au lieu de morsure. Jason ne devrait pas y venir c’est à la limite de l’impossible et pourtant cette sensation de planer l’enchante. Parce qu’en face, le Croque Mitaine n’est pas une victime et pas une vague connaissance mais bien un monstre dans son genre capable des accès les plus inattendus. Ils s’écartent, se toisent et dans un élan de fierté Lecter ose la provocation pour mieux mentir, prétendre que ça ne le dérange pas une micro seconde. Mais Boogie ne sera pas dupe, au mieux il aura l’élégance de laisser le Clown s’engluer dans sa prétendue légèreté. Ce qui n’est pas une solution ; Jason ne joue plus avec le feu mais avec de la neige carbonique qui commence sérieusement à grignoter sa mécanique. On se détend, on se pose, ça ne peut pas être si grave.

Ou si. Le Croque Mitaine est maître à bord et endosse à son tour le manteau du tyran. D’un autre genre, il ne fonce pas dans le mur pour le briser mais le pousse volontiers à s’écrouler lui même. La méthode varie mais le but est le même entre les bêtes. Seulement, Lecter est d’une ambivalence telle qu’en allant trop loin il pourrait en arriver à oublier sa promesse. Redevenir celui qui n’écoute que sa voix, qui arrache des mains sans annonce et qui sans remord jettera son second à ses pieds. Mais s’il en vient là quelque chose sera détruit entre eux : la confiance. Le Clown veut-il la perdre ? Non. Y tient-il ? Oh oui. Parce que sur cette terre Boogie est le seul face auquel il baisse les armes. Une suggestion redit-il ; Lecter sourit mais en lui la tornade se forme. Ce n’est pas de la peur, c’est autre chose. Un terrain vraiment trop glissant où la moindre chute aura sa conséquence. Un trouble naissant à la pensée que tout puisse changer ce qu’ils ont mis dix ans à bâtir et le maître du sud le sait … il suffit d’un grain de sable pour détraquer l’horlogerie. Un seul, et le Croque Mitaine en jette une poignée entière en demandant « le veux-tu ? » Prédéfinir, planifier alors que tout ici invoque l’abandon. Non il ne veut pas, mais l’accepter est une autre histoire sans compter que dans cette bouche là les mots deviennent un poison. L’homme de logique que son second incarne laisse entendre que là, soudain il range ses bonnes résolutions et se fout de la suite comme de l’an deux mille. Chose qui devrait ravir le Clown ; si la situation était différente. L’autre sait parfaitement qu’il soulève un vent de questions et Jason aurait pratiquement l’impression -désagréable- qu’il s’en amuse. Les rôles sont complètement vrillés, retournés et c’est à Boogie de tester les frontières. Diantre ; c’est inédit.

Main filant sous sa chemise, dévalant sa peau en courant d’air et la voix poursuit, toujours tentante et diabolique. Aucun contrôle, toi et moi, juste ça et aucune réflexion. Ses propres paroles renvoyées dans une innocence plus fausse la teinture verte de ses cheveux. Par l’Enfer ; Lecter en vacillerait s’il n’était pas un détraqué de cette envergure. Face à lui ne se tient pas un simple tentateur venu user de ses charmes. Le Croque Mitaine a trouvé le fil, se joue des tendances suicidaires du Clown en maudit maestro qu’il est et c’est au dessus d’un vide sans fond qu’il suspend l’araignée en comptant sur elle pour descendre à toute vitesse, sachant pertinemment que Lecter dans sa propension à risquer le tout pour le tout finira par céder de bonne grâce. Le chat devient fauve au sein de sa propre jungle, bête obsédante et voluptueuse que l’autre suit aveuglement au milieu des feuillages, les yeux rivés sur elle en oubliant de regarder le sol qui pourrait bien l’avaler toute entière. Oh bravo, félicitations très cher c’est de l’art pur et dur !
Furieux contre lui même de se retrouver empêtré dans son propre labyrinthe Jason se mord l’intérieur de la joue et grince légèrement des dents. Un brin vexé faut-il le préciser ; Monsieur a la fierté fort mal placée.  Murmure soufflé contre son cou, un bouton de chemise qui saute et l’idée qu’ils ont toutes les excuses du monde pour en venir à ça. Oh c’est un fait, ça plus leur folie respective … ils ont toutes les raisons de sombrer. Toutes les raisons de perdre d’avantage la raison si c’est encore possible. Mince ; c’est ennuyeux. Le voilà au pied du mur et difficile de trouver une parade, de s’esquiver quand la bête intérieure se montre si enthousiaste. Ce mur là, Lecter ne songeait pas à le démolir et surtout pas avec lui. Le Chaos seul en connaît la conclusion. Et il doit se gausser le Chaos de voir son fils prodige hésiter sur la marche à suivre. Ce n’est pas drôle ! Jason affiche un visage impassible, marbre blanc que son maquillage rendrait presque grave. Les doigts qu’il gardait encore posés sur la nuque du Croque Mitaine s’abaissent, glissent le long de son col jusqu’à accrocher l’index seul au dessus de la première attache. Stop ; on arrête ! Sermonne une petite voix, mais arrêter quoi ? Ils sont cinglés, ça ne changera rien à la chose. Hésitation, les iris d’encre errent sur la gorge pâle, sur la peau visible dans l’encolure, dévorantes. Va donc jouer ailleurs Jason. Voix d’outre tombe, il rit malgré lui et comme en tout temps ce bon vieux Lecter ne saurait rester froid. Léger mouvement des doigts et le bouton saute, bientôt suivit du deuxième.

Affaire de choix, il ne sait pas fonctionner autrement et l’araignée a sauté. Que l’acide lui ronge les os maintenant, qu’il en perde le peu d’esprit restant dans cette salle de torture qui sous leurs yeux n’en est plus une. Qu’aujourd’hui s’écrivent de nouvelles lignes sur le livre de cette histoire chaotique ; au fond quelle importance ? Pourquoi reculer ? La vie est un jeu, à prendre comme elle vient et si la chose laisse une impression étrange le Clown l’ignorera comme il a ignoré chaque passade dérangeante de son existence. Comme il a oublié sa rage envers la blonde du Nord, comme il a tué ses parents insipides et s’est débarrassé des hommes devenus inutiles. Faire table rase d’un claquement de doigts et si au contraire l’instant se veut plaisant ils y reviendront. La seule petite chose pouvant être problématique c’est leur caractère qui refuse de céder, de plier. Il ne faudrait pas en venir à s’entretuer en cours de route ce serait bête.

Image presque glauque qui agrandit le sourire de Lecter désormais arrivé au bas de la chemise. « Tu sais que tu vas me payer ça un jour Boogie ... » Annonce-t-il, coulant vers lui une oeillade quasi menaçante. « Très cher même. » Sans hâte, amusé désormais Lecter approche en raffermissant la prise autour de sa taille. « Une chance pour toi j’ai un respect infini pour nos … promesses et je consens à te laisser le pouvoir pour maintenant. » Esquive soudaine, le balafré glisse derrière le Croque Mitaine et le débarrasse de cette pièce de vêtement avant de l’envoyer sur le plateau où gisent toujours les instruments utilisés plus tôt. La bête doit donc jouer franc jeu ? Oh soit, mais la bête est vicieuse lorsqu’il s’agit de désir aussi biaisé soit-il. Boogie a tenté, Lecter a cédé mais ce n’est pas pour autant qu’il viendra si facilement se jeter dans ce piège infernal. Il a bien dû rire, ce chat sadique. C’est tellement rare de déstabiliser le Clown et c’était trop tentant de lui embrumer la tête. Nonchalance gracieuse de celui-ci qui passe légèrement les ongles le long de son dos avant de s’écarter sans annonce pour aller s’asseoir royalement sur la chaise qu’il a occupé en spectateur vip. Achevant lui même d’ouvrir sa chemise, Lecter lui envoie son plus innocent sourire, mais son regard le plus luisant avant de déclarer d’une voix chantante. « Tu ne croyais tout de même pas que j’allais te céder si facilement hm ? Ça ne serait pas du "jeu", non ? » De mémoire, Boogie a lui même prononcé ça. C’est de bonne guerre n’est-il pas ?    

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 31 Juil - 0:00






C'est en pleine connaissance de cause que le Croque-Mitaine use et abuse des armes courantes de Jaosn Lecter. L'appât est lancé et il sait qu'il sera gobé. Le chaos, l'absence de règles, plonger dans l'abîme au mépris de l'avenir, des conséquences, de sa propre vie. Il le cite, le paraphrase, le piège avec ses propres paroles. La mélopée lancinante qu'il chantonne infeste les oreilles, brouille la mécanique. Approches...approches encore plus près...la Bête rampe sous les buissons morts, laisse à peine entrevoir un bout de fourrure pour que l'attention de sa soeur ne soit jamais complètement détournée. Il ne laisse pas de temps mort. Si Boogie laisse une minute de latence, Lecter en profitera pour se ressaisir, secouer la tête en éjectant les fines aiguilles qu'il y plante ou reprendre les rênes. Alors, il cajôle, il ronronne, il murmure. Parlant volontairement à voix basse, capturant les sens un par un. Le Croque-Mitaine entend les dents grincer, il perçoit distinctement l'irritation et la colère provoquées par un enlisement inexorable contre lequel le Clown semble ne pouvoir rien faire. En est-il satisfait? Il ne saurait le dire. Mais tout cela a une saveur de soufre qui est loin d'être désagréable. S'amuse-t-il? Certainement, il ne s'est jamais caché d'être un salaud manipulateur et dominateur, mégalo et égocentrique.

Sans hâte, il se redresse pour croiser le noir du regard de Lecter. Visage impassible mais pas illisible pour un Boogie qui n'a que trop scruté ces traits. La corde est tendue, prête à se rompre. Sautes, Jason. Sur sa nuque, les doigts rampent, descendent. Il voit les iris qui se baissent sur sa gorge et le triangle de peau qu'une échancrure lâche laisse deviner. Mais il n'y a pas dans les deux puits sombres cette lueur de folie qui précède la morsure ou le coup. Et un bouton saute alors que le sourire du Croque-Mitaine s'élargit. Et un autre...le Clown plonge dans l'abîme et même si c'est Boogie qui l'y a poussé, lui même ignore ce qu'il se trouve en bas. Peut-être rien. Peut-être tout. A moins qu'ils ne se fracassent à l'atterrissage ou qu'ils ne se diluent durant la chute. Peu importe, Lecter n'a que trop invoqué le lâcher prise et le Croque-Mitaine n'a que trop prêté l'oreille à sa Raison. Cette matinée est une représentation unique, une occasion qui ne sera plus jamais proposée, une porte qui sera peut-être de nouveau refermée et engloutie, hors de portée.

Le Clown menace, promet que ça ne restera pas impuni mais il ne s'arrête pas. Pas avant d'avoir ôté le dernier bouton. Boogie s'empare de ses mains approchant son visage de celui de Lecter. Il secoue doucement la tête gratifiant d'une pichenette le bout de son nez. Pour quelqu'un qui a toujours prôné l'inconscience, tu réfléchis trop et te projettes bien loin dans le temps. annonce-t-il d'un ton légèrement moqueur. L'avatar de la Logique froide se fait infant du Chaos et du Non-sens achevant de tordre les rôles qu'ils avaient endossé depuis une décennie. Et alors que le costume du second semble quelque peu gêner Lecter, celui du meneur sied à merveille à Boogie. L'étau se resserre autour de sa taille comme pour lui rappeler que cet échange de casquette n'est que provisoire et que le vrai maître n'est pas celui qui est en train de se comporter comme tel. La perche tendue est trop belle pour que Boogie ne s'en saisisse pas. Tu consens à me laisser pouvoir? continue-t-il un sourcil arqué et la voix suave. Non, Jason. Tu me l'as cédé de bon coeur. Et je ne te le rendrais que lorsque je l'aurais décidé. Car nous ne sommes pas des insurgés ou des mutins. Pas l'un pour l'autre. Les mâchoires du piège se referment encore d'un cran avec cette dernière phrase. Le Clown qui s'est jeté volontairement dans l'ombre oserait-il se rebeller contre le Croque-Mitaine qui se trouve en pleine lumière? Serait-il moins...loyal que le véritable second? La Bête se glisse alors dans son dos. Même en chute libre vers un sol inconnu, elle ne se laissera pas béatement faire. Il n'en espérait pas moins de sa part. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Les iris pâles coulent sur le côté ne la quittant pas des yeux. Des mains fraîches effleurent la peau de sa nuque alors qu'elles écartent le col. Froncement de nez lorsque le tissu coule sur son épaule mordue et s'accroche aux bords de la plaie déchiquetée, tintement de l'acier lorsque la chemise atterrit sur la table encore ensanglantée. Des ongles s'égarent le long de sa colonne vertébrale laissant dans leur sillage une fine chair de poule. Puis, la présence de Jason s'éloigne, le Croque-Mitaine se tourne lentement pour le découvrir assis avec nonchalance sur sa chaise. Ou plutôt trônant sur sa chaise. « Tu ne croyais tout de même pas que j’allais te céder si facilement hm ? Ça ne serait pas du "jeu", non ? » Le Monstre se rétablit vite et tire rapidement des leçons de ses erreurs, adaptant sa stratégie aux nouvelles circonstances, adoptant les codes de l'autre. C'est tellement "boogien" comme réaction que le Croque-Mitaine ne peut retenir un reniflement amusé.

A pas lents, il se rapproche de Lecter baissant un regard qui semble presque opalescent sur lui. Ainsi donc, il souhaite trôner comme le monarque qu'il n'est plus le temps d'une parenthèse? L'empereur assis, le valet à ses côtés, est-ce donc si difficile d'être dans les bottes du Croque-Mitaine? Ce petit jeu de l'affrontement d'ego peut durer longtemps et peut aussi rapidement déraper, dégénérer. Car sous le miel, il y a toujours le venin et le poison qui coulent dans leurs veines, derrière la douceur feutrée des pattes de velours, des griffes qui peuvent sortir, derrière les sourires, des crocs prêts à se planter n'importe où et n'importe quand. Et si Boogie n'a aucune envie de rendre la barre à Lecter, Lecter n'a nulle envie de se soumettre. La tempête peut éclater à n'importe quel moment, le sang se remettre à couler et ils le savent pertinemment tous les deux. Le Croque-Mitaine dévie de sa trajectoire initiale pour se poster derrière le Clown. Ses mains s'infiltrent sous le col de la chemise vermeil, s'attardent autour de la gorge de Jason, glissent sur les épaules entraînant dans leur descente le long de ses bras, les manches rouges jusqu'à ce que le vêtement pende de part et d'autre de la chaise comme une mue abandonnée. La tête de Boogie pousse doucement mais fermement celle de Lecter sur le côté, l'obligeant à plier le cou. Ses lèvres se posent sur la courbe de sa mâchoire, sous l'oreille. Il sent battre contre sa langue une artère, des tendons qui se raidissent. Ses doigts abandonnent un poignet pour rôder paresseusement sur une cuisse flirtant avec l'interdit sans jamais s'y engouffrer, avant de se poser sur le ventre. De son autre main, le Croque-Mitaine contraint Jason à tourner la tête pour lui faire face. Que tout se teinte d'un noir bleuté ou d'un bleu sombre. Interminable seconde où la glace se confronte en silence aux ténèbres avant que ses lèvres ne se pressent doucement contre celles de Lecter pour un baiser d'une insupportable langueur. Et si je t'ordonnais de céder...obéiras-tu à celui qui tient les rênes? murmure-t-il.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 31 Juil - 2:37

" Et on recommence "


Jeu dangereux que celui du pouvoir, tentation diabolique qu’offre une couronne ou au moins la sensation de la porter. Voilà trop d’années que Lecter est maître, s’imposant en toute occasion et s’il a connu le poste de second il n’y resta pas longtemps voir même, était d’ors et déjà bien supérieur au crétin qui dirigeait la bande à son époque. Leader, il décide en tout et pour tout au point qu’il lui est bien difficile de reculer maintenant. Annonçant que Boogie paiera un jour, ce dernier proteste en lui renvoyant sa tendance à ne rien définir. Il le connaît trop bien. Sur le moment la phrase fait sourire le Clown, c’est encore bien sage comme remarque et guère blessant. Ironique peut-être ; seulement. À cet instant Lecter sent -ou il croit tout au moins- qu’il tient encore un fond de contrôle et le rappelle par le bras qu’il resserre de manière possessive. Pour cette fois il consent ; ce à quoi le Croque Mitaine répond. Là, c’est un peu moins bien accueillit et pourtant le balafré fait mine de n’avoir pas tout entendu. Après l’avoir débarrassé de sa chemise Jason se fait rebelle et se soustrait à l’autorité en allant trôner par défi. Oh quitte à prendre la place de second autant jouer sur les mots, pour une fois. Ceci dit, plus les choses avancent et plus Lecter a cette impression d’avoir de l’eau entre les doigts. Ce n’est pas de la glace ça et il en est seul responsable. À trop attiser la flamme pour chauffer le polaire Croque Mitaine Lecter l’a changé en onde mouvante sur laquelle il ne trouve aucune prise. Bravo Jason … tu te tues tout seul ; encore. Reniflement amusé, c’est déjà ça. Le ton est à la paix, ou ce qui s’en approche. Mais à le voir avancer jusqu’à lui le Clown sent les vents tourner.

Certes ce jeu peut durer et ils sont trop têtus, trop fiers pour que ça ne s’achève pas dans les travers, qu’ils ne s’abîment pas. Ils en viendraient naturellement à la lutte, incapables de se soumettre de bonne grâce car avouer une faiblesse n’est pas envisageable. On ne s’embarrasse pas de têtes incapables de résister, c’est la loi de la jungle et celle du Chaos à la fin. c’est ainsi et s’ils en arrivaient à ce niveau ils pourraient bien se détruire dans cette pièce jusqu’à toucher le manteau de la faucheuse du bout des doigts.
Pour l’heure, Lecter est encore serein et accueille gracieusement les doigts qui se posent sur son cou, qui bientôt abaissent l’étoffe vermeille le long de ses bras jusqu’à la laisser choir sur la chaise. Un sourire flotte à ses lèvres, l’idée est plaisante jusqu’ici. Le Croque Mitaine aurait-il saisi que Jason campe dans son foutu rôle de dominant et ne compte pas en sortir de sitôt ? Possible, ça y ressemble. Alors sans protester le Clown penche la tête de côté lorsque l’autre le réclame sans un mot, clos les paupières pour savourer le contact qui prend des allures de nouveauté tentante. De mémoire c’est bien la première fois qu’on l’aborde de cette manière ou même, qu’il se laisse appréhender de la sorte. Toujours à agir, jamais à subir et si venant d’une tiers personne la chose l’aurait tout bonnement rebutée, parce qu’il s’agit de Boogie c’est une toute autre histoire. Battant lentement des cils il observe la main qui se pose sur sa jambe, remontant jusqu’à son ventre et Jason lâche un fin soupir. Tout ça commence à lui plaire jusqu’à la poigne qui l’oblige à tourner la tête afin de rencontrer son regard. Nuances de bleu, le ciel fait pâle figure en comparaison. Le Clown répond d’un rictus charmeur, l’échange est là sans un mot. Tout se fait au regard, hypnotisant. Puis un baiser offert, échange auquel Jason s’arracherait bien si la bête en lui n’était pas littéralement anesthésiée. Par réflexe son corps se tend, une main agrippe le bras de la chaise jusqu’à en rayer le bois des griffes. S’il ne perd pas encore la tête, durant cette action il a perdu pied et en réalise à peine l’achèvement. Un murmure file, se glisse à travers les méandres de cette brume créée et dans les yeux soudain ouverts les pupilles semblent s’affoler comme celle d’une bête sauvage qu’on vient de débusquer dans sa cachette.

Pardon ? C’est une blague sans doute. Si tel est le cas elle est du plus mauvais goût. Le feu revient à vive allure, arrache le Clown de sa transe. Il repousse la main qui a forcé son mouvement de tête et sa bouche s’ouvre dans l’idée de déverser une coulée d’insultes ou tout ce qui s’en approche. Lui ordonner de céder ? Et puis quoi enco... Les dents claquent en se refermant, Lecter se détourne et regarde le vide droit devant lui. À trop foncer il n’a rien vu venir et ce n’est plus le pied du mur qui se tient devant lui car là, il se sent enterré. Enseveli dans des sables mouvant qu’il a lui même répandu. Lentement il remonte une main à ses lèvres, mordille l’un de ses ongles sans piper mot. Il peut dire non. Désobéir puisque le pouvoir n’est pas entre ses mains et se rebeller comme Boogie l’a si bien fait dans son antre mais le lieu est sujet à envoyer un carton d’invitation à la mort. Ils sont dans son antichambre, entourés de lames plus aiguisées les unes que les autres sans parler du reste et il ne s’agira plus de fracasser une statue sur un crâne ; c’est du suicide en bonne et due forme. Puis Jason a beau être un salaud de la pire espèce, un monstre dépourvu d’âme il n’a qu’une parole. Aujourd’hui ; que Boogie profite. Il n’a pas dérobé sa couronne au Tyran, on lui a seulement passé le droit de tenir la barre. Lecter ne saurait lui reprendre, mais de là à céder … c’est du délire. S’il refusait de céder, de plier comme Boogie l’a fait pendant des années le Clown serait seulement indigne de la dévotion qu’il lui offre sans compter. Au fond pourquoi s’en soucier, une fois cet instant terminé tout rentrera dans l’ordre et le Croque Mitaine redeviendra second obéissant à ses caprices les plus tordus. Si c’était si simple ! Mais ça ne l’est pas, plus surtout. D’ailleurs en y regardant bien, pour une fois … il peut bien s’abandonner. Auprès du Croque Mitaine c’est sans risques ; à moins que non. Profond soupir, trop de questions d’un seul coup et elles ne trouveront aucune réponse correcte. Profite ; dit la bête. Ai confiance, tente le coup. Saute Jason. Au diable ; sérieusement. Tant pis ! Secouant la tête Jason retrouve le fond de la chaise et tourne assez la tête pour heurter le bleu de ses yeux. Reprise après entracte. Rien ne dure ou perdure en lui.

Une main remonte, accroche sa nuque et l’approche sans forcer. Un murmure s’envole, voix de velours contre ses lèvres. « Si c’est là ce que tu désires Boogie, ordonne et voyons où ça mène. » Baiser rendu du bout des lèvres, presque frustrant à ce stade. La bête ne dira pas non ; premièrement parce que ce mot l’insuporte mais aussi parce qu’entre eux il n’existe aucune raison de le prononcer. Les monstres ne s’abandonneront jamais, ils sont liés trop étroitement. Dix ans passés auprès de l’autre, ça crée fatalement un lien alors inutile de refuser. Le pouvoir peut s’inverser, le respect est présent peut importe son visage. Aussi déstructuré qu’il puisse être et Jason n’a pas à s’en faire. Le monde peut bien se couvrir de noir, tant que la lueur bleue demeure c’est tout ce qui compte. Versatile, après la colère revient en force la curiosité et posant les yeux sur l’épaule mordue le Clown esquisse un nouveau sourire. Ils s’appartiennent, c’est leur danse, leur univers.  Garde la main Croque Mitaine, prouve donc que tu en es digne. L’expérience sera utile l’air de rien mais l’heure n’est pas à réfléchir. Que la conscience se taise définitivement, qu’elle aille dormir. Que la Bête aille courir à la suite de sa jumelle, va et profite ma belle. L’imprévisible Jason range ses flammes, se fait essence que Boogie pourra embraser à sa guise. À manipuler avec précaution, tout de même. Sait-on jamais. Le naturel a trop tendance à revenir au galop si on le chasse. Sagement, sa main libre vient couvrir celle posée sur son ventre et celle sur sa nuque se détache jusqu’à laisser courir les ongles sur les contours de sa mâchoire. Chuchotement, il pourrait être innocent et Jason questionne : « J’ai des droits au moins ? Ou tu préfères que je reste docile jusqu’à la fin ? » Ce qui serait beaucoup demander ; mais si c’est là son souhait … le Clown saura y plier. Jusqu'à quel point, ça en revanche c'est très incertain. Car avec Lecter rien n'est jamais totalement acquis.    

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 31 Juil - 16:35





La lente berceuse suit son cours, feutrée et douceâtre, légère mélopée à peine audible qui arrondit les angles aigus, émousse les épines acérées et enveloppe tout d'un flou cotonneux d'une douceur qui provoquerait assurément la nausée chez Lecter et Boogie en temps normal. Atmosphère irréelle et onirique jusqu'à ce que le croque-Mitaine donne un coup de griffe dans le voile éthéré rappelant sans détour que les rôles sont toujours inversés. Question vénéneuse qui crache son poison alentour et fait aussitôt réagir Jason. Le regard sombre retrouve son acuité bien plantée dans le réel, flammes ronflantes derrière un pare-feu qu'il s'est imposé à lui-même, il écarte la main de Boogie, s'apprête à répliquer des propos que l'on devine extrêmement corrosifs mais rien ne vient. Rien ne sort. Claquement de mâchoires, les rouages sous le crâne essaient de se remettre en branle. Aucun échappatoire, les murs se rapprochent. S'il se montre rétif, si la mutinerie a lieu alors que se passerait-il? Boogie le second a laissé place au dominateur et il mettra tout en oeuvre pour étouffer la rébellion. Ils ne se trouvent pas dans n'importe quel lieu, tout est truffé d'armes diverses et variées. Ils finiraient par s'entre-tuer bêtement. Amusant, peut-être grisant sur le coup, mais une fois le brasier maîtrisé, le survivant, s'il en restait un, se retrouverait seul avec un second cadavre, et celui-ci ne sera pas anonyme. Et bien au-delà de cela, il y a cette indéfectible loyauté dont le Croque-Mitaine ne s'est jamais défait. Suivre, obéir, plier avec une cécité et une confiance de pèlerin.

La question que soulève Boogie est bien loin d'être innocente ou purement provocatrice. Est-ce que Lecter croit en lui? Lui fait-il confiance au point de laisser ses armes tomber au sol? La foi du Croque-Mitaine en son compagnon d'une décennie est-elle seulement réciproque?

Les iris pâles ne cillent pas et scrutent le moindre tic de lèvres, le plus petit frémissement à la surface de la peau de Jason. Un ongle rogné avec nervosité, le Clown s'enlise dans ses propres réflexions et c'est non sans une certaine impatience "lecterienne" que Boogie attend la suite. Négligemment, sa main caresse la nuque de Lecter, invitation muette à prendre une décision vite. Il ne le presse pas, ne l'oblige pas à choisir une direction rapidement mais presque. Une forme discrète d'agacement parental au bout des doigts qui semble répéter à chaque caresse alors? alors? alors?. Au jeu du plus pervers et du plus manipulateur, ils sont à armes égales et l'iceberg se repaît en silence de l'égarement du volcan jamais assoupi. Y aura-t-il éruption dévastatrice ou pas? En même temps qu'un soupir est lâché, le Croque-Mitaine sent sous ses doigts une tension disparaître doucement au rythme lent d'une tête qu'on secoue. L'animal s'ébroue comme pour se débarrasser de lambeaux gênants qui s'accrochent encore avec l'énergie du désespoir à sa fourrure. Jason tourne son visage jusqu'à croiser les prunelles polaires. La main du Clown épouse l'arrondi de la nuque de Boogie, l'attire à lui. Contre ses lèvres, il abdique et le tintement des armes intangibles qu'il abandonne se fait presque réel. Ordonne et voyons où on va...le Croque-Mitaine baisse lentement les paupières en signe d'assentiment. Une étrange sérénité semble soudain s'exhaler de la peau du félon félin. A ses yeux, cette capitulation provisoire n'en est pas vraiment une, la glace sait brûler et les flammes peuvent se figer.

Le voile délicat que Boogie a déchiré se retisse, brin par brin, fil par fil. Il voit Jason lâcher prise, forçant son ego surdimensionné à se tasser comme Boogie a coutume de le faire avec le sien, souffletant le gamin capricieux qu'il est bien souvent en le renvoyant vertement dans sa chambre, étouffant les flammes qui le rendent si instable. Le Clown reste bien moins docile que lui et ce genou fléchi est loin d'être définitivement gagné. Une araignée tiède couvre la main que le Croque-Mitaine a immobilisé sur le nombril de Lecter, des griffes effleurent la courbe de sa mâchoire et Boogie cale dans cette paume sa joue. Un murmure s'élève...est-ce que Jason a des droits ou doit-il se plier à s'en faire hurler les articulations? Les paupières se lèvent sur les iris pâles. Mauvaise question, Jason. répondit-il doucement un énigmatique sourire aux lèvres. Sa main quitte la nuque du Clown, le Croque-Mitaine esquisse un pas de côté se baissant à hauteur de regard. Penchant gracieusement la tête sur son épaule blessée, il poursuit. Te considères-tu comme un esclave ou comme un fidèle? Vivement son index se pose sur les lèvres de Lecter. Si les rôles sont réellement inversés, il n'y a pas de réponse à donner. Boogie ne s'est jamais estimé prisonnier ou aliéné. Lâchant la chair du Clown, ses doigts se referment sur les accoudoirs de la chaise, la tournant en un grincement jusqu'à ce qu'ils soient face à face. Ses mains se posent sur les cuisses, les éloignant l'une de l'autre, il s'y glisse à genoux jusqu'à pouvoir se lover contre la poitrine de Lecter. Evidemment que tu as des droits. Je suis un monstre envers et pour les autres. Levant le nez sur le visage du Clown, il dépose un baiser au coin de ses lèvres déchiquetéesMais pas pour toi.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 31 Juil - 19:19

" Et on recommence "


Est-ce toujours un jeu lorsque plus rien ne tourne rond ? Des rôles jusqu’aux moindre geste l’ensemble chante des notes fragiles pour enchaîner sur d’autres qui le sont bien moins. Ils le savent, ce barbelé qui cisaille leur peau depuis une décennie ne fait pas mal tant qu’ils ne tirent pas dessus, tant qu’ils ne cherchent pas à aller tenter le hasard. Qu’il s’agisse de défier ses propres limites, de fouiller celles de l’autre, ce n’est pas aisé d’en sortir indemne. Boogie abandonnant sa logique ou Jason rangeant sa tyrannie, dans les deux cas ils ont vu rouge, bleu puis noir jusqu’à tenter et songer qu’ils peuvent s’en relever tout de même. Car la confiance règne entre eux, relation fusionnelle qu’on ne saurait décrire par les mots de ce monde. Codes déglingués d’un empire dont ils sont les uniques représentants. Malgré leurs élans respectifs ils ne s’écorcheront pas mortellement, ils ne se briseront pas jusqu’à ne laisser qu’une carcasse inerte et un esprit fracassé. Non, car ils tiennent à l’autre, par folie au moins.

La bête courbe un temps l’échine, ploie le dos mais conserve les yeux levés. Soumission que Boogie sait évidemment partielle, on ne pourrait en demander plus à Lecter qui tient de la bombe à retardement la plus sensible. Il suffirait d’un faux mouvement, d’un battement de cil, d’un soupir pour déclencher l’engin et le faire exploser. Mais il consent à l’obéissance pour le moment, demande s’il lui reste quelques droits encore. Mauvaise question rétorque le Croque Mitaine faisant lever un sourcil intrigué au Clown. En quoi est-ce si malvenu de se le demander ? La suite parle d’elle même alors qu’un doigt se pose sur les lèvres de Jason pour taire toute possibilité de répartie. Certes, il n’y a pas d’esclave dans cette entente, seulement une dévotion, une adoration, une complicité rare. Il hoche légèrement la tête, signe qu’il saisit l’idée. Le second devenu maître s’écarte et fait pivoter la chaise, les plaçant face à face. Fin sourire aux lèvres, Lecter voit le chat tendre les pattes sur ses cuisses, les éloigner pour se faire une place et se lover tout contre lui. Adorable ? Certainement pas ; fascinant plutôt. Ainsi donc il conserve voix au chapitre, il ne lui en fallait pas plus. Accrochant son regard, écoutant, le Clown accepte sans broncher les lèvres qui se posent sur les siennes et fini par lâcher un rire clair. Un monstre pour les autres ? Mais encore heureux ! « Oh mais tu n’es pas un monstre pour moi c’est évident. C’est … tellement différent de ça. »

Pas un monstre ; un diable plutôt. Comme l’entité venue murmurer à Tartini sa trille la plus ensorcelante Boogie a su tenir le Clown, captiver son attention par dix années d’une loyauté sans ombres. Jamais de doutes, jamais d’offenses impardonnables, à peine celle causée par une certaine mante religieuse mais jamais Jason n’a réellement souhaité le voir six pieds sous terre. De nombreuses punitions sont tombées, souvent disproportionnées mais Boogie les a toujours accepté sachant que Lecter n’en venait pas aux mains sans raison quand bien même ce n’était que pour ses principes les plus personnels, pour des choses qui a ses yeux représentaient une injure. Compréhension déviante faisant qu’au jour d’aujourd’hui froisser l’un revient à rendre l’autre fou de rage et toute injustice réclame réparation. C’est comme ça ; ça ne changera pas.
A Jason de faire de même, de témoigner cette confiance aveugle et ne remettre en cause aucune décision. Au pire, proposer et le laisser disposer comme ils le font à l’inverse par des temps plus ordinaires. C’est un tantinet déstabilisant pour le Clown, ne pas être instigateur d’une idée, ne pas mener la danse mais c’est une expérience et il en a toujours été friand. Lorsqu’il était élève de certains, il écoutait les conseils pour pouvoir apprendre au plus vite. Une question lui brûle les lèvres cependant, cette impression que LUI est en terrain trop bien connu. Mais dans le cas où Boogie empruntait ce chemin de « luxure » après chaque œuvre d’art … qui était l’autre en face ? Jalousie quand tu nous tiens. Ce maudit insecte à une époque certainement. Lecter ne la connaît pas, il imagine seulement une femme blonde -il commence à les avoir en horreur- des yeux clairs, un sourire glamour, silhouette et une démarche chaloupée, des mains s’attardant pour mieux frustrer l’autre … Calme ; on-se-calme. Les nerfs se tendent en réflexe, une inspiration brève s’échappe en un rire jaune. Le passé c’est le passé. Non justement ! Ce n’est pas que ça ! Elle, n’importe qui, la moindre tête qui s’est posée sur son épaule, la moindre mèche de cheveux qui a roulé sur sa joue, le moindre regard et ce qu’importe sa couleur … Tout, n’importe quoi. Fermant un instant les paupières le Clown voit se découper en rouge noir des silhouettes incertaines dont une qu’il a trop appris à connaître. La seconde, qui qu’elle puisse être ne provoque en lui qu’une envie barbare et une nausée acide. Envie de tordre le cou à ce spectre venu d’on ne sait où, de lui arracher la peau par lambeaux, de lui détailler les muscles comme un boucher découpe un malheureux poulet et arrivé aux os, les foutre à la broyeuse. Qu’il ne reste rien, rien pas même un souvenir aussi infime soit-il. Impossible ; mais tout de même. Sa vision se brouille, mais plongeant dans le regard du Croque Mitaine, considérant son épaule blessée Jason retrouve un fond de raison.

Autant que Lecter ne sache pas, c’est encore ça le mieux mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y pensera pas.  Va ! Cours chère bête. S’il ne se noie pas maintenant il reculera sur un coup de colère et c’est bien la dernière chose qu’il souhaite. Il a promis, il s’y tiendra. Ne pas contourner le mur, ne pas l’escalader, seulement foncer à travers. C’est juste lui inchangeable et inchangé.
Flamme acide dans les iris d’encre, ses bras s’étendent et se referment autour du Croque Mitaine, une main calée contre sa nuque. Comme bondissant, Lecter revient s’emparer de ses lèvres mais loin de sa langueur première ce baiser se fait fiévreux, guère brutal mais bien brûlant. Volontairement Jason y met un abandon, une touche de passion pour pouvoir surpasser l’amertume qui l’a envahi à se poser ces maudites questions, à imaginer ces têtes inconnues. Étreinte se faisant plus étroite, une main descendue le long de ses reins, l’autre faufilée dans ses cheveux. Gestes avides, mélodie entêtante des battements cardiaques qui cognent jusque dans son crâne au rythme d’accords erratiques. Ça leur ressemble d’avantage, moins innocent mais la bête dans un éclair de lucidité se souvient qu’elle doit uniquement proposer. Lecter se détache, s’écarte légèrement pour caresser sa joue de la sienne. Ne pas demander, ne pas poser cette question qui le mettra dans une rage noire car elle fera revivre le fantôme d’un temps où Boogie était encore Alastor. Avant il ne lui appartenait pas, ce devrait donc être sans importance mais le Clown est trop connu pour ses big-bang intérieurs. Si ça le dérange peu importe la date, ça ne fera que grimper en tension. Autant changer de sujet, ignorer la chose autant que possible. Ne pas grogner, ce n’est pas l’heure alors la bête ronronne, redevient plus ou moins docile. Les ongles dessinent des courbes aériennes au bas du dos et la bouche scarifiée ravale son poison, se faisant nectar alléchant. « Tu ne seras jamais un monstre pour moi Boogie, ici ou ailleurs … tu es et resteras une œuvre d’art. »     

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 1 Aoû - 10:50



Pas un monstre? Un fin sourire apparaît sur le visage de Boogie. Aussi loin que remontent ses souvenirs, il avait toujours été différent et s'était toujours senti comme tel. Exemplaire unique et non conçu pour la production en chaîne. On avait mis ça sur le compte d'une précocité, d'une surdouance. On lui pardonnait tout, on trouvait systématiquement une raison à son introversion, sa réserve, ses silences, son indifférence ou ses regards inquisiteurs parfois impudiques. On l'avait érigé sur un piédestal, flattant doucement un ego qui ne demandait qu'à se nourrir de plus de louanges pour s'élever plus haut au-dessus des autres. Et quand la Bête s'était montrée la première fois, qu'il avait presque mutilé un camarade et qu'il n'en avait pas été ému le moins du monde, Alastor avait pris conscience que quelque chose "clochait" réellement chez lui. Qu'il était profondément sombre et radicalement autre. Les regards changèrent. De l'adolescent ténébreux, drapé dans son mystère et son arrogance, on se mit à le qualifier de cinglé, de dangereux et puis de monstre. Du moins, ceux de son âge. Les adultes continuaient à boire ses mensonges et à s'agiter dans les fils reliant leurs membres aux doigts d'Alastor. Alors, il avait continué la mascarade, avait joué dans ces scènes médiocres, endossé le costume que l'on attendait qu'il enfile. Après "le fils unique endeuillé et orphelin", il avait opté pour l'ermite, le reclus. Il ne s'adapterait jamais au monde, bien trop bouffi de vanité pour se baisser au niveau de la populace. Reine de Sabah claquemurée dans sa tour d'ivoire, loin des autres, il s'était surpris à rêver à une vie sereine dans un univers sans aucune loi humaine. Mais c'était sans compter sur la Bête qui avait un besoin désespéré de vivre. A partir de là, Alastor avait définitivement basculé dans un univers secret et intime, à la végétation torturée mais d'une indéniable beauté macabre. Et plus il découvrait ce monde, plus il en repoussait les frontières, plus il avait la certitude qu'il sera le seul à en fouler le sol. Avait suivi la fuite du Canada...puis Amnesia qui lui avait donné l'illusion d'avoir trouvé une compagne de route. Mais la magie n'avait guère duré. Monstrueuse à sa façon mais tellement différente de lui. Et enfin, alors que le crépuscule tombait sur Alastor Burton, prêt à éteindre la flamme de son existence, il avait surgi de nulle part. Jason Lecter. Et à l'instant où il avait posé les yeux sur lui, il avait su qu'il ne serait plus jamais seul. Les monstres sont sensés être seuls. Incapables de se lier à qui que ce soit, condamnés à errer en solitaire, payant leur différence en se coupant d'une humanité dont ils n'ont que faire. Et pourtant, bénédiction ou malédiction, Alastor avait trouvé un semblable dans le regard de qui il ne se sentait ni différent, ni supérieur. "Monstre", ce terme n'était employé que pour mettre une barrière infranchissable entre l'humanité et eux. Ensemble et sans aucune référence, ils étaient simplement des Bêtes et les Bêtes ne justifiaient jamais leurs actions.

Détendant ses épaules, le Croque-Mitaine glisse lentement ses bras sous ceux de Jason, nouant ses mains dans son dos. Tête posée contre sa poitrine, oreille soudée à sa peau, il se laisse bercer par le tambour désaccordé qui impose un rythme syncopé. Pourtant, la paix n'est pas là. Des créatures noires tendent leurs mains décharnées vers le Clown, le tiraillent, de ça Boogie en est sûr et il en éprouve la même tension qui soudain vrille la moelle des os de Lecter. Quelle sorte de spectre peut troubler cette parenthèse. Le regard pâle se lève, distingue à peine un menton et au-dessus deux yeux sombres figés dans le vide. Lui, il évolue en eaux troubles mais il les connaît. Ce n'est pas la première fois qu'il "réalise", "crée" à partir d'un corps sans nom. Et ce n'est pas la première fois qu'il cultive les échos de cet acte barbare dont il ne reste que des sensations désincarnées. Et si actuellement, il y a une ombre à leur tableau, elle vient forcément de son passé. Amnesia, le petit fantôme sans visage qui hante l'esprit de Lecter et qui lui rappelle d'une voix de fausset qu'elle avait été là avant, que tout cela elle en avait eu la primauté, qu'elle avait inauguré le bal bien avant que le Croque-Mitaine n'en ouvre les portes au Clown. Jason Lecter ne sera jamais que le second quoiqu'il fasse. Même si le passé n'appartient qu'au passé, même si Alastor Burton n'existe plus, ces caresses frustrantes, ce discours qui pousse à aller toujours plus loin, cette attitude de félin tentateur, elle en avait été l'instigatrice autant que le réceptacle.

Les paupières de Lecter se baissent sur ses iris noirs. Certitude de Boogie que cela n'éloignera en rien les images que le balafré fantasme dans son monde malade, bien au contraire. En se perdant dans ces chimères, en se détachant de l'antre, il ne fait que leur donner plus de force. Doucement, le Croque-Mitaine dénoue ses doigts, s'écarte de Lecter et scrute, presque soucieux, les signes discrets de cette torture que le balafré s'inflige seul. Les prunelles noires refont surface. Dans le bleu glacial, elles ne trouveront rien pour nourrir des doutes, des incertitudes ou des visions modelées par la jalousie. Et lorsqu'elles se posent sur la marque ovale aux contours inégaux qui orne l'épaule de Boogie, les spectres se taisent. La plaie est comme une bouche qui hurle au monde que cette chair là fut, est et sera toujours sienne. Le Croque-Mitaine s'est laissé marquer, on ne l'a pas exigé et il aurait fort bien pu s'y soustraire en se débattant. Il la voulait. Là où les ignorants voyaient une énième stigmate, triste résultat d'une quelconque punition, l'incorruptible et loyal Boogie y voyait un sceau.

Léger hochement de tête négatif du Croque-Mitaine.
Je sais ce qui te tourmente. Ce n'est pas l'heure des revenants ni celle des fantômes. Ce sont ceux d'une autre personne dont les obsèques ont été prononcées officiellement il y a des semaines. Qu'ils se raccrochent à ces lettres sans corps.
Du bout des doigts, il effleure son front comme pour chasser ces entités qui ne sont que trop obsédantes par ce contact délicat à peine perceptible. Les bras de Jason se referment sur lui mais l'étreinte sage est brève et le besoin de posséder revient. Plus subtil que de coutume mais le feu est bel et bien là, concentré, contrôlé. Le pyromancien ne veut pas déclencher l'un de ces brasiers qui emportent tout et ne laissent que des cendres et des nuées âcres. Ces flammes-là consument lentement et le Croque-Mitaine s'élance au milieu d'elles, aveugle presqu'ivre. L'étreinte de Jason se fait plus étroite et il ne peut empêcher un demi-sourire fugace apparaître contre les lèvres du balafré. Vilain dominant qui ne peut décidément pas rester en place. Sous la main qui descend au creux de ses reins, les vertèbres du chat souple et élastique ondulent et se creusent. Dans le rythme soutenu des battements de son propre coeur qui envahissent ses tympans, Boogie s'égare. Impression que sa poitrine est sur le point de crever pour laisser ce fichu muscle s'agiter sans entraves et sans le carcan de côtes. La chute libre se précipite mais toujours pas de sol en vue. Il y a de la violence contenue dans le moindre de leurs gestes mais ce n'est plus une lutte ou un défi à relever après "et maintenant?". Ses doigts s'accrochent au dossier de la chaise tandis que son autre main se crispe sur la peau du dos du balafré, le Croque-Mitaine se redresse, déroulant le dos et Lecter détourne doucement la tête le laissant lèvres entrouvertes, irradié et à bout de souffle. La joue taillée caresse la sienne, des ongles frôlent la peau fine au creux de ses reins y esquissant des arabesques et faisant naître un délicieux frisson. Boogie ne sera jamais un monstre aux yeux du Clown. Je sais. soupire-t-il. Les monstres sont désespérément seuls et n'ont que leur frustration à cracher au visage du monde. Les monstres n'existent que par rapport à l'humain.
Quand à la suite...on en oublie un battement de coeur, une inspiration. Le Croque-Mitaine est sensé être en terrain connu et pourtant, il trébuche, désarmé, alors il réagit comme le Clown le ferait. Un éclat de rire léger et argentin qui coule comme une eau fraîche, ni cynique ni amusé. Mythe de Pygmalion et Galathée, où la force créatrice du sculpteur solitaire se meut en véritable affection pour son oeuvre de marbre, parfaite à ses yeux et en tout point. Rare légende qui ne se termine pas de façon funeste pour ses protagonistes. Le Croque-Mitaine n'aurait jamais du voir le jour, il n'aurait jamais du exister, Alastor Burton aurait du périr sous des balles ou sur une chaise électrique. Enième sociopathe nord-américain qui se serait ajouté à la longue liste des cinglés. La joue du Croque-Mitaine glisse sur la cicatrice jusqu'à ce que son regard croise les prunelles sombres. Reconnaissance de la créature à son auteur à la surface des iris glacés. Dont tu es l'artisan damné. ronronne-t-il contre les lèvres déchirées. Baiser chaste, à peine appuyé, qui se laisse rapidement posséder par une dureté digne des Bêtes, il pousse le Clown en arrière, l'incitant à s'appuyer contre le dossier, sa main dévale le long de son flanc, ses ongles éraflant à peine la peau blême. Mordillant la lèvre meurtrie de Jason, une légère saveur métallique, rémanence de la morsure, se dépose sur sa langue. Les baisers rampent le long de la courbe de la mâchoire, s'aventurent dans le cou et au creux de la mâchoire. Envie furieuse d'y planter ses dents et d'appliquer maintenant la même marque qui auréole sa propre chair. Courte hésitation, le pincement s'en ferait presque douloureux alors que ses doigts suivent l'obstacle de la ceinture jusqu'à s'arrêter à la fermeture. La peau s'échauffe, la boutonnière cède, ça s'aventure aux frontières de la zone interdite. Ses lèvres remuent contre l'épaule de Lecter sans desserrer les mâchoires. Je te rends ta couronne d'épines. gronde-t-il doucement lorsque ses dents entament brusquement la chair.


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