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" On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS
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Jason Lecter
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Jeu 1 Aoû - 15:40

" Et on recommence "


Ne pas s’égarer, ne pas faire sortir les fantômes. Les laisser au passé et regarder ailleurs. Pour le commun des mortels l’idée serait aisée, il suffit de passer à autre chose mais pour Jason c’est une tâche herculéenne. Il n’a jamais su passer outre ce qui provoque ses colères, ces grains de sable qui crissent sous la dent, qui bloquent les rouages. Partant du principe qu’une chose l’ennuie Lecter la détruit tout bonnement, mais ici c’est infaisable et ça le ronge. Véritable colonie d’insectes grouillant dans ses pensées et allant jusqu’à l’ébranler sérieusement. C’est bien le plus destructeur en lui, la colère lorsqu’elle ne trouve aucune victime réelle à faire trépasser sous ses mains, quand il ne peut rien y faire à part rogner ses propres os pour se calmer. Boogie semble avoir saisit, effleurant son front comme si le contact seul suffisait à chasser les petits démons dansant dans les flammes. Le Clown aimerait, que ce soit si facile mais il ne peut que ranger l’histoire un moment comme un affreux cadavre refusant de se décomposer dans son placard. Ça le bouffera ; ça reviendra à chaque occasion en une petite voix ricanante pour se moquer et lui rappeler que sur cet orchestre là, il ne sera jamais que le second violon. Un défaut en soit que de ne pas savoir relativiser et passer outre, qu’y peut-il ? Voilà trop d’années qu’il fonctionne sur les mêmes codes. Le Croque Mitaine répond en silence dans un léger mouvement de tête négatif et sans doute laisse-t-il entendre qu’il ne faut pas s’en faire. Jason ment alors, à lui même premièrement et à bien y regarder ce baiser a quelque chose de désespéré.

S’il en cherche la dominance c’est avant tout pour se rassurer, se dire qu’il peut surpasser le spectre et quand bien même l’idée est insensée elle a eu moins le mérite de l’apaiser moindrement. Jason s’est assez joué des flammes pour savoir les contenir en certains cas et ici il les rend caressantes, obsédantes. Les mains qui longent la peau n’ont rien d’innocent, les cœurs emballés cognent en chanson assourdissante au fond des oreilles et l’atmosphère a beau être cotonneuse elle n’en reste pas moins chargée de vagues brûlantes. Où va-t-on ? Bonne question … le fond du puis reste invisible et pas certain qu’ils en verront la couleur. Pas certain non plus de ce qui s’y trouve. Retardant encore cette chute libre Lecter s’est écarté, murmurant au Croque Mitaine que sous ses yeux il n’est pas un Monstre mais la pièce maîtresse de sa galerie. S’il devait en rester une, s’il devait y avoir une chose en ce monde sur laquelle le Clown reviendrait ce serait lui. Pour Boogie il ferait demi tour et tendrait la main à mille reprises. L’artiste a laissé en son œuvre les derniers fragments de son âme, le peu d’attaches qu’il possédait et lui a dressé un piédestal. Les Monstres sont invention humaine pour justifier l’abomination, pour catégoriser les actes barbares et le meurtre mais en cet univers feutré, dans leur théâtre pas de Monstres. Juste deux entités uniques en leur genre et leur fonctionnement, liées non pas d’un délicat fil rouge mais de fer acéré. Adoration sans frontières, il n’est même plus question d’amour ou de haine mais d’une relation fusionnelle. Commence ta phrase je la terminerai, tombe j’aurai la gloire de te voir te relever, le moindre silence je le comprendrai.        

Dans le rire lâché par Boogie pas de moquerie, jolie musique car ce n’est pas si souvent que de telles notes lui filent entre les lèvres. Jason sourit à l’entendre, appréciant le ronronnement de la bête jumelle contre sa bouche. Artisan damné, comparaison judicieuse. Le Clown n’a pas le temps de répondre, muselé d’un nouveau baiser aux connotations plus sauvageonnes, ravivant une plaie jusqu’à leur laisser sur la langue une saveur ferreuse. Ah ? En reviendrait-on aux bonnes vieilles habitudes ? Le terrain est plus connu, Lecter y retrouve un semblant de contrôle et les arabesques qu’il dessinait au bas de son dos se font plus appuyés, électrisants. L’autre main quitte la nuque du Croque mitaine, s’attarde le long de sa gorge, descend sur sa poitrine en une caresse lente. Contact volage exécuté par le chat et qui s’étend au long de la mâchoire du Clown, rampe jusqu’au creux du cou et s’y pose. Impression de déjà vu non ? Jason retrouve le rictus carnassier qu’on lui connaît bien lorsque les dents pincent sa peau, que les doigts s’attardent sur sa ceinture jusqu’à tisonner l’interdit. Action en balance entre la violence d’une morsure qu’on rêve de poser et la délicatesse quant à un terrain que les bêtes n’ont encore jamais abordé. Crocs prêts à mordre mais on avance sur le bout des pattes. Lecter s’y plaît parfaitement, l’ambivalence et les chemins tortueux lui sont familiers. Je te rends ta couronne d’épines … Les prunelles d’encre s’ouvrent plus largement et Jason s’apprête à prendre la parole quand les dents de son second se referment, s’enfoncent dans sa chair.

S’il s’attendait à la chose le Clown ne la prévoyait pas si nette et pas si désireuse de recréer ce qu’il a lui même laissé en souvenir sur l’épaule de Boogie. Ratant une inspiration, il grogne sous l’effet de surprise  et se tend de tout ses membres pendant quelques secondes le temps d’assimiler le geste. Aucune plainte réelle, Jason dans ses tendances auto-destructrices gère la douleur à sa façon et en prend le contrôle jusqu’à la laisser bien localisée au creux de son épaule, brûlure folle attisant la bête et sa dominance. Ainsi donc le revoilà maître et en tant que tel, l’acte devient une rébellion. Jason n’aurait logiquement pas laissé son cher Croque Mitaine lui rendre la pareille et il aurait dû prévoir une punition à ça. Pourtant … sous cet angle la chose parait légitime. Le pouvoir a changé de mains, Boogie lui a ouvert sa galerie d’art et s’il a savamment joué avec ses nerfs il ne s’est jamais montré hautain au point de le laisser à genoux à terre sans possibilité d’action. Respect ; les bêtes y tiennent et ce rendu devient symbolique.

Et maintenant ? Glousse la bête, Lecter lui collerait volontiers une baffe magistrale. Au loin devant les yeux noirs les instruments tranchants, sur les murs des armes en pagaille, mille et une possibilités de s’opposer et de faire mal en retour juste pour le principe de rendre mais Boogie a soulevé quelque chose plus tôt. Ne pas donner de sens à ce matin, se trouver n’importe quelle excuse, juste se laisser aller et attendre la fin du gouffre sans en imaginer les contours. Toi et moi se sont-ils dit, huis clos comme un château de cartes instable qui peut autant s’élever que dégringoler dans la même seconde. Par bien des occasions le Croque Mitaine en est venu à séduire Lecter pour le faire céder, en promesses morbides et projets noirs, puis à la voix, aux secrets murmurés mais à l’inverse le maître du Sud -s’imposant naturellement par son rôle- ne voyait pas grande utilité à charmer l’autre. C’est en son caractère ; pas besoin de faire les yeux doux quand il suffit d’arracher des mains. Je veux je prends, il vit sur cette base depuis l’enfance. Puis il n’est pas si naïf ; sauvage et instable, Lecter sait trop qu’il n’a pas grand chose de « charmant ». L’araignée a beau user des mouvements les plus hypnotiques, se parer des plus pures couleurs et tisser les toiles les plus fines elle reste pour la majorité une horreur qu’on écraserait bien volontiers d’un coup de talons. C’est ce qu’il est et ça ne lui fait ni chaud ni froid. Pas besoin de plaire quand on est un tyran. Encore que ...
Un rire lui échappe, court et le Clown prend le contre pied. La bête ne résiste pas à sa jumelle, glisse une main à travers ses cheveux et l’encourage à poursuivre. Viens très cher, tu voulais et bien prends. Les quelques grondements se font soupirs grisés et les ongles qui auraient laissés quelques rubans sanglants au bas du dos virent jusqu’à la ceinture, la longe pour aller faire céder l’attache au devant. Boogie prône la patience en tout temps, soit, Lecter laisse entendre qu’il a retenu ses leçons et il en abusera même.
Un son sifflant quitte la bouche ravagée lorsque les dents le libèrent et il fait rouler son épaule pour en soulager le tiraillement. Un sourire ravi lui flotte au visage et d’un doigt sous son menton il lui fait assez tourner la tête pour capter son regard polaire. Rapide baiser volé, le Clown se lèche les lèvres et chuchote de manière aussi provocante que langoureuse. « Sacro-sainte … patience. Tu n’entends pas Boogie ? » Tic tac, tic tac. Insupportable attente avant d’en venir au fait. « C’est ton décompte avant que tu en arrives au fait de prendre ce que tu convoites. Ici et dans cette pièce la couronne ne change plus de mains, je la partage. Aucun sens à ce matin, seulement toi et moi, ensemble au même sommet. » Garder le pouvoir et en accorder autant à l’autre. Duo dominant … Ce matin, le Sud aura deux rois.                      

Mais ce matin … l’orage gronde et il a toujours apporté quelque chose. Dans la salle parfaitement insonorisée il est imperceptible et les bêtes l’ont sans doute oublié. Jason le premier, alors qu’il tire le Croque Mitaine tout contre lui, effleurant ses lèvres des siennes. Claquement sec d’un mécanisme venu du plafond, même pas le temps de relever la tête que le système d’incendie s’active et libère des litres d’eau dans la salle. Douche glaciale, couplée à une température qui chute radicalement et fait s’écarter les deux bêtes. Repoussant ses cheveux détrempés en arrière, Lecter se lève de sa chaise -non sans lâcher une pléiade d’injures- pour rejoindre la porte qu’il déverrouille d’un mouvement raide avant de tomber nez à nez avec le géant Cubain.
« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? » Hurle-t-il, furieux.
« Les plombs ont sauté, vous avez rien entendu ? » Déclare l’autre, perplexe avant de jeter un regard vers l’intérieur de la salle. « C’est quoi cette flotte ? »
« J’ai un générateur indépendant là dedans rien n’a sauté, et ça c’est le système incendie qui s’est mis en branle ! Qui a touché au panneau principal que je lui arrache les yeux ? »
« Ok calme toi … on était dans le noir complet j’ai pas vu qui mais je vais chercher. Quelqu’un a dû se gourer de levier en testant c’est tout. » Un soupir, un haussement d’épaules. « Non mais t’as vu tes branchements ? Y’a que toi pour t’y retrouver là dedans. »
« Justement ! » Beugle le Clown, retournant d’où il vient. « Quand on ne sait pas on ne touche pas ! Trouve-moi cet abruti et magne-toi ! »
« Ouais ouais … »

De retour dans la pièce, grommelant contre le monde entier Jason rejoint un petit local technique et ferme toutes les arrivées d’eau possibles. Bientôt le système ralenti jusqu’à s’arrêter et Lecter rejoint son second, dépité, énervé, fumant de colère. Ramassant sa chemise, il la tord rapidement et s’essuie le visage. Son maquillage disparaît totalement et un soupir file. « Sérieusement … ça me fait pas rire. » Pour le coup, le hasard a mal fait les choses. Ou trop bien au contraire ...      

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Jeu 1 Aoû - 23:52



Subtilement et par petites touches, Boogie teinte ce paysage qui défile durant la chute de couleurs familières. Même si l'acide reste contenu, son récipient en est doucement agité laissant échapper quelques gouttes corrosives qui évoquent cet univers qui leur est propre. Celui où le sang coule et où la douleur n'est pas un signal d'alarme. On saupoudre un peu d'épice dans tout ce miel, on cache une lame de rasoir dans une pomme, des bulles de conscience remontent à la surface, y crèvent pour répandre un peu de cette ultra-violence qu'ils manipulent en expert. L'épaule est trop tentante. Trop vulnérable. Et tout en remettant les choses à leur place, en rendant couronne et sceptre, en retrouvant son costume de second, le désir de marquer d'un sceau indélébile Jason Lecter refait surface. Il a arpenté son Musée des Horreurs, il en a ajouté une pièce, il a foulé un sol que peu d'êtres ont connu. Il ne peut pas en sortir sans emporter un souvenir bien réel dans l'autre monde. Les dents s'enfoncent lentement dans la chair qui résiste, les mâchoires se rapprochent l'une de l'autre. Contre lui, Boogie sent Lecter se raidir de surprise et certainement de colère. Ce n'est pas le maître qui mord, c'est le second qui est de retour dans ses bottes. Ca a tous les aspects d'une rébellion, remontée acide d'un échange qui n'est pas relégué aux oubliettes. Mais il y a cette indéfectible confiance. Les règles du jeu ont changé, ils se sont promis une parenthèse, modifiant leurs codes, altérant leurs rôles. La couronne d'épines est rendue mais l'atmosphère particulière est toujours là. Poisseuse presque solide. Le charme n'est pas rompu. Et tant qu'il ne l'est pas, les événements gardent ce goût spécial. Celui de l'impunité.

Un rire plane au-dessus de sa tête alors qu'un goût de sang envahit la bouche du Croque-Mitaine. L'instant critique, celui où tout aurait pu basculer et où ces nouvelles règles auraient pu être jetées aux orties, piétinées et incendiées, est passé. La chute en a été à peine ralentie. Ca n'a duré que le temps d'un battement de coeur, deux tout au plus. Quelques points de suspension sur une page. Nouveau paragraphe, un alinéa et on continue d'écrire. Une main se glisse dans ses cheveux sombres l'invitant en silence à poursuivre, semblant lui dire tu voulais et bien prends. Adage jamais éculé, sans cess d'actualité que Lecter applique à tout depuis toujours. Tu veux...tu prends. Le chat se redresse, les crocs toujours plantés comme un vampire en plein buffet. Une patte aux griffes sorties dans le dos de Clown, l'autre de velours dont l'extrémité des doigts se faufile sous un élastique avant de dévier vers l'aine. Oui il veut mais il prendra quand il le désirera car ce Boogie-là est un être liquide pas de glace. Le ronronnement se fait plainte soupirée lorsque les ongles de Jason filent le long de sa ceinture. Un bouton saute et ses inspirations se font courtes, n'obéissant à aucun rythme. Tout comme le Clown s'est retrouvé pris entre ses griffes, serré entre le marteau et l'enclume, il referme les siennes sur le chat. Les flammes diminuent en intensité alors que l'on ne désire qu'une chose, leur brûlure. Lecter lui prend ses armes et les manient comme si elles étaient siennes. Avancer pour mieux s'arrêter, laisser le goût amer de la frustration s'amplifier jusqu'à la nausée pour lui faire miroiter un assouvissement futur. Le rideau se lève sur des iris qui n'ont plus de polaires que la couleur, ses mâchoires se desserrent, ses dents libèrent muscle, nerfs et peau au son d'un sifflement. L'azur croise les ténèbres satisfaites, les lèvres déchirées volent un baiser et se teintent d'un rouge organique furtivement essuyé d'un coup de langue. Chuchotement mielleux, préface à un chapitre officieux qui s'écrira à l'encre sympathique et qui devrait jamais être lu. Le Croque-Mitaine se mordille la lèvre inférieure avant d'entrouvrir les lèvres. Le Clown ne lui en laisse pas le temps. Il l'attire brutalement contre lui accélérant la chute.

Déclic. Un déclic que trop réel précédant un déluge. En une seconde, tout est balayé, s'évapore en un petit nuage de fumée. Le monde onirique disparaît aussi rapidement que ses contours se sont lentement dessinés. Le Croque-Mitaine plisse les paupières sous l'averse venue du plafond. Plus de chute. Plus de sensations. Juste le froid et l'eau fade. C'est presque instinctivement que les Bêtes se séparent dans une synchronicité parfaite. Reprise de conscience et retour dans cette bonne vieille réalité où les maîtres restent maîtres, les seconds des seconds.

Chapelet de juron qui fuse dans le vacarme assourdissant après le silence presque anesthésiant qui régnait. Lecter se lève et se dirige vers la porte. Boogie se contente de tourner le regard vers le sac de viande supplicié. Pour un peu, il pourrait entendre la voix éraillée de l'inconnue lui cracher au visage "bienvenue parmi nous". Prenant une profonde inspiration, le Croque-Mitaine se relève, retrouvant son arrogance et sa raideur naturelles. Au-delà de l'antre, des éclats de voix lui parviennent, ça parle de système incendie, de générateur, de panne de courant...
Ha, c'est vrai. Il y avait de l'orage. Il distingue vaguement une seconde silhouette mais n'y apporte aucune importance. Avec nonchalance, il referme les doigts sur sa chemise trempée, n'entendant même pas le tintement des instruments de métal qu'il fait tomber et dérange. Sa main effleure l'étui de cuir avant qu'il glisse dans la poche arrière de son jean. A pas lents, il s'avance vers leur poupée. L'eau lave les arabesques qui apparaissent maintenant comme des blessures horribles. Toute beauté est éphémère n'est-ce-pas? La représentation est finie, avortée. Doucement, il détache le cadavre et le laisse tomber mollement au sol. Pour un peu, il aurait envie de la rouer de coups de pieds, de sortir son vieil ami, mais pas pour une danse gracieuse et hypnotique, juste pour lacérer, détruire, ravager. Arracher le moindre lambeau de peau de cette carcasse et le piétiner. La glace se reforme lentement en un son de givre craquant...il fronce le nez de dépit alors que cette facette sombre de sa personnalité retourne dans le noir. Boogie ne s'ouvre pas facilement et aujourd'hui, il l'a un peu trop été. La raison et la logique reviennent au galop, comme deux mégères prêtes à cracher leur venin, trop ravies de retrouver les commandes, la bouche pleine de questions destinées à ébaucher un schéma surquel Boogie n'a pas très envie de se pencher. La Bête  se contente de lever le mufle au plafond et de gronder, mauvaise et frustrée. Au final, c'est peut-être elle qui a la meilleure réaction.

L'averse s'apaise, se calme, se tarit. Le silence n'est plus. Il ne reste que le plic ploc de gouttes qui achèvent de vider la tuyauterie et le son humide de pas qui se rapprochent de lui. Avec rage, Lecter tord sa chemise, frotte son visage effaçant le masque de fard. Sérieusement, ça ne le fait pas rire...l'adverbe a de quoi faire sourire dans la bouche du Clown. Boogie pivote dans la direction de Lecter, le rejoint en quelques pas. Il ignore ce qu'il doit penser des éclats de cette dimension parallèle qui se sont fichés un peu partout et qu'on ne peut plus rassembler. Soulagement de voir que l'anormalité peut reprendre son cours? Regret de s'être extirpé du sortilège? Sa main se pose sur le menton de Jason, lui relève la tête. Dernier geste lascif d'un félin trempé dont la superbe vénéneuse glisse au sol lorsqu'il effleure du pouce les lèvres du Clown et le début des déchirures. Sourire énigmatique qui fleurit discrètement. Les iris pâles caressent ce visage sans fard bien trop rare. Au final, il a quand même droit à un Jason Lecter nu...
La glace recouvre Boogie. Sa main relâche le Clown, son regard le quitte pour indiquer la corps désarticulé au sol. Plus de ronron tentateur dans sa voix, plus d'attitude féline prélude à une volupté qui s'est échappée avant de s'épanouir. Il y a un cadavre à dégager et personne à part eux ne s'aventure ici.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Ven 2 Aoû - 3:07

" Et on recommence "


Voilà le gouffre, voilà le choc de atterrissage et il n’a rien à voir avec ce que les bêtes avaient imaginé. Rage et frustration à la barre, le bateau exécute un tour complet fonce en mer déchaînée. Les eaux se teintent, marrée noire opaque qui avale tout sur son passage. Il en détruit son masque, l’efface sans en comprendre la raison mais la folie prend la parole et les couleurs se ternissent. Monde en noir et blanc aux allures funestes. Lorsque la main de son second lui relève la tête, que son pouce caresse sa lèvre Lecter pense pouvoir conserver du bleu, cajoler la flamme mourante et souffler doucement sur les braises afin de les faire revivre et le sourire mystérieux le conforte … pour mieux le renvoyer quelques instant plus tard à son Guernica intérieur. La glace reprend forme, drape le Croque Mitaine de sa pellicule de givre sous laquelle il recouvre autant de logique que de maîtrise. On prend les mêmes et on recommence …

Cadavre désigné d’un mouvement de tête, Jason hausse les épaules d’un air lassé, il semble à des kilomètres de cet endroit, la joie lui a claqué la porte au nez et rien ne l’amuse sur le moment. La bête tourne en rond dans la jungle et faute de trouver la sortie elle se roule en boule au pied d’un arbre jusqu’au prochain jeu. Jusqu’à une bombe, une invention tordue, autre chose. Au loin la voix du Cubain se fait entendre et dans les iris ténèbres passe une ombre vengeresse. Le Clown fait volte face, revient à la hauteur du panneau recouvert d’instruments sur l’un des pans de mur. Rapide balayage, choix porté sur une machette qui ne lui sert quasiment jamais. Lame pendue au bout du bras Jason s’arrache à l’endroit, trouve le géant en plein engueulade avec un type hurlant à qui veut l’entendre qu’il n’y est pour rien si ce système « merdique » est aussi complexe qu’un dossier sur les armes nucléaires.
La silhouette du Clown s’est approchée sans la moindre annonce et Alonso à juste le temps de faire deux pas en arrière pour éviter la machette qui s’abat d’un mouvement sec. Une main tranchée s’échoue au sol où elle achève de se crisper et l’autre suit dans la foulée sous les hurlements de l’homme horrifié. « Voilà qui t’évitera de toucher à n’importe quoi. » Gronde la voix de Lecter. « Pas dit que tu survives ceci étant. » Il tourne le dos, hésite, pivote à nouveau et l’arme fend la gorge dans un geyser sanglant qui éclabousse autant Jason que le Cubain pourtant éloigné. « En fait non, pas envie que tu survives avec ce que tu viens d’arrêter. »

Estomaqué, le Cubain observe tour à tour son patron et le corps écroulé. Voyant le Clown s’éloigner vers sa salle de torture il lui emboîte le pas. « Mais t’es dingue ou quoi ? Enfin non, bien sûr que t’es dingue Jason mais là il avait rien fait qui méritait ça ! On y voyait rien il s’est trompé c’est tout ! » Stoppant ses pas devant la porte, il esquisse toutefois un mouvement de recul face aux yeux noirs qui braquent en sa direction.
« T’as aucune idée de ce qui s’est passé alors ferme la. Le prochain qui fait une connerie je le donne à bouffer aux chiens. Qu’on ne nous dérange plus. » L’antre froide se referme dans le fracas de sa porte de fer et c’est un clown certes démaquillé mais couvert de sang qui revient à sa place.
Balançant la machette au sol, celle-ci glisse dans les flaques d’eau qui stagnent encore et un soupir passe la bouche scarifiée. Le pire ? Il n’en veut même pas au Croque Mitaine et le seul responsable baigne dans son jus de l’autre côté. Ça ne l’apaise pas vraiment et quand il approche le corps autrefois œuvre d’art Jason se penche pour accrocher son poignet et le traîner sans un mot jusqu’à l’arrière où une autre porte s’ouvre. Passage direct vers la benne, le cimetière de leur Enfer. Plus aucun regard envers cette blonde devenue fade, poupée bonne à jeter qui d’un geste brutal rejoint un mont d’autres carcasses plus ou moins décomposée. Le charnier détrempé par l’orage n’a pas son odeur putride des autres jours, à peine un parfum étrange comme un relent de chambre froide. Le Clown laisse son regard errer sur le tableau, puis sur le ciel lourd de nuages orageux, sur les éclairs déchirant le le décor … ça va avec son humeur. Du calme bon sang.

Autant rentrer, repenser à Gordon qui devait être le sujet du jour. Oh qu’il aille se faire voir chez les grecs celui là ! Le charme est mort, adieu monde des bêtes, volupté et sensualité naissante. On en revient aux codes de toujours. À moins qu’il reste un fin espoir de détendre les nerfs au minimum. De recoller les morceaux de l’intimité, de rendre un fond d’ambiance plus feutrée. Offrant au Croque Mitaine une oeillade mystérieuse Jason revient à sa hauteur et penche doucement la tête de biais. Un peu moins de glace, une eau froide ce serait possible ? Mordillant légèrement sa lèvre inférieure, Lecter hésite. Son antre est une chose ; la foire aussi mais il lui reste un autre lieu qui n’appartient encore qu’à lui. Comme la clairière était le jardin secret de Boogie. « Si tu veux bien... j’aimerai te montrer quelque chose. » Quelques pas de côté, sa main file sur un boîtier accroché au mur et tape un code. Rotation de mécanismes dissimulés, la cloison s’ouvre et libère un halo bleuté. D’un mouvement de tête, Lecter invite son second à le suivre et pénètre dans sa pièce. Plafond haut, aucun mur visible car tout est recouvert de cases vitrées aux tailles diverses. Univers silencieux, on imagine mal le clown loin de ses musiques de foire et de ses couleurs criardes. Cette facette de lui n’est pas connue. Néanmoins il a parfois besoin de s’isoler, là où on ne saura pas le trouver et où plus rien ne semble exister. Au centre un large canapé, une table en fer où repose un violon et autour comme une autre meute ; des dizaines d’araignées. Bêtes calmes et aériennes, délicates. Ce qu’il n’est pas et ne sera jamais ; faisant qu’il vient chercher à leur contact une pause radicale.

« C’est rare que je m’attarde ici mais ça arrive … le plus souvent je m’occupe d’elles et je ressors en fait. Néanmoins, certains jour où mon humeur part en vrille je me pose là, je les regarde ou je les sors un moment. C’est simple, c’est même trop simple dans mon cas. Enfin ; c’est une étrange matinée alors je me disais que je pouvais bien te monter mon jardin. Je n’ai pas envie qu’on reste sur une mauvaise note. » Lentement, il va refermer la porte derrière eux et revient dans le dos de son second, posant le menton sur son épaule et entourant sa taille de ses bras. Juste calmer le tout, que les flammes perdent en vigueur. « J’ai passé un bon moment … sincèrement. »

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Ven 2 Aoû - 13:10



Parenthèse à peine ouverte qui se referme d'un trait léger de crayon car il y a une certaine répugnance à la clore d'un geste définitif et bien net. Mais Lecter est bien loin d'en avoir fini. L'éviction de l'univers de ronces et d'épines, de poussière et de brise caressante, ne se fait pas effective même si les portes s'en sont refermées. L'anormalité de leur sale petit monde malade est sur le point de tout recouvrir de sa chape rouillée mais le Clown la repousse, essaie d'en ralentir l'inexorable progression. Plus loin, les intonations graves de la voix du Cubain leur parviennent et les prunelles sombres adoptent une lueur de vengeance. Besoin de laisser filer la colère sur quelqu'un d'autre que sur le Croque-Mitaine et ce dernier n'a aucunement l'intention de le freiner ou de l'apaiser. Les lacs gelés suivent le Clown qui se poste devant les râteliers de lames. Prends n'importe quoi...mais le sang de quelqu'un doit couler... La Bête féline veut aussi sa ration de sang. Et elle se fiche de savoir qui en sera la source. La main se tend sur une machette jamais utilisée ou si peu. Vire-voltant, il se dirige vers la porte, précédant une masse sombre grouillante de vermine affamée qui a besoin de se repaître de quelqu'un. Coupable ou pas. Sourire mauvais sur le visage du Croque-Mitaine. Il ferme lentement les yeux tandis que le bruit des pas de Jason s'éloigne, devenant oreille attentive, tendue sur ce qu'il se passe au-delà de la porte métallique de la cave. Un sous-fifre dont le nom lui échappe hurle qu'il n'y est pour rien, accuse le système électrique illogique du Clown. Imbécile... pense Boogie en prenant une longue inspiration. Il pourrait presque sentir le manche de l'arme au creux de sa main et c'est sans effort qu'il la devine se lever et s'abattre tout aussi vite. Aux cris de protestation se succèdent des hurlements de souffrance. Après la mélancolie de Chopin, le silence des Bêtes et le vacarme de l'eau, voici la symphonie de Dame Douleur. Elle en est presque aussi agréable que la composition la plus complexe d'un Bach. Crie. C'est la dernière chose que tu feras. Frappes, Jason. Fais le taire maintenant. Le silence retombe aussi brusquement que la souffrance d'un inconnu l'avait déchiré. Tentative vaine du Cubain d'essayer d'appréhender la scène de son point de vue. Il n'est plus question de savoir si l'autre l'avait mérité ou pas, pas de jugement les Bêtes n'en ont jamais vu l'utilité, pas de châtiment car présentement il n'y a pas lieu d'en avoir. C'est une question d'exorcisme, de libération.

Boogie rouvre les yeux voyant se découper dans l'encadrement de la porte de la cave la silhouette de Lecter faisant face à celle massive du Cubain. Recul sage et instinctif du titan devant le Clown. La vermine grouillante de la fureur peut fort bien ressurgir à n'importe quel moment et gicler sur n'importe qui, marée noire qui ne s'apaisera que dans la mort de celui qu'elle recouvrira. Quand Lecter est d'humeur aussi orageuse, c'est un puits intarissable de punitions qui tombent à l'aveugle. Fracas de la porte de métal qui se referme. La machette vole, râcle sur le sol et dans l'eau, une flaque se colore d'un rouge presque rose. Les iris pâles se lèvent sur un Jason à moitié couvert d'un sang qui tient plus de la souillure qu'autre chose. Boogie l'aide à déplacer le cadavre, à le balancer là où il doit finir. Dans la benne gorgée d'eau où surnagent d'autres cadavres bouffis de pourriture. L'orage continue à gronder mais il est loin maintenant sur l'horizon. Chaque tempête naturelle qu'ils ont vécu leur ont apporté quelque chose.
Quel sera l'héritage de celle-ci? Un trouble, crache la raison en s'efforçant de rajuster la glace. Il n'est pas bon pour toi de changer si radicalement quelque chose qui fonctionne déjà très bien. Une volée de questions dont je me ferais un plaisir de t'assommer, rétorque la logique qui ne supporte pas d'être évincée. Regardes ce qu'il a fait de toi et ce que tu as fait de lui.
Le Croque-Mitaine laisse le Clown à sa contemplation muette des éclairs qui zèbrent le ciel dont les grondements sont devenus à peine audibles. Serrant les lèvres, il fait taire les deux pestes, il a compris leur message, il ne veut juste pas l'entendre maintenant. La porte se referme sur la benne. Bleu face au noir qui revient de nouveau vers lui. Oeillade intriguante, hésitation visible. Boogie fronce discrètement les sourcils. Et bien? semble-t-il demander. Jason avoue qu'il a encore quelque chose à lui montrer...s'il le veut bien. Il incline la tête vers l'avant. Montres-moi... commence-il de sa sempiternelle voix posée et mesurée avant de poursuivre d'un ton un peu moins "rigide". Je te suis.

Tout temple, même le plus impie, a son naos, son saint des saints. Pièce secrète que seuls les plus fidèles et les maîtres du culte ont le droit de pénétrer. Lorsque la cloison de la cave s'esquive pour illuminer les lieux d'une vague lueur bleutée, Boogie sait qu'à son tour, il va s'aventurer dans une zone de la tête de Lecter qu'il n'a ouverte à personne d'autre. Acte de réciprocité légèrement forcé ou désir de partager ce qui ne l'a jamais été? Le Croque-Mitaine emboîte le pas au Clown. C'est avec une certaine solennité qu'il laisse courir son regard pâle sur les murs de verre, le plafond haut et les créatures qui suscitent chez n'importe qui effroi ou dégoût. Il tourne sur lui-même lentement, surpris de découvrir une enclave de grâce aux teintes froides. La voix apaisée de Lecter s'élève, expliquant la raison de l'existence d'un tel lieu et pourquoi il le révèle maintenant. Un début de conclusion sans fard et sans préméditation à cette matinée bizarre...  
L'élégance fascinante des arachnides...le Croque-Mitaine s'approche d'une des cases transparentes. Patte après patte, la créature galope sur la surface lisse. Etrange sourire aux lèvres, il comprend. La porte du naos les enferme mais Boogie ne détache pas les yeux de l'animal avant que Jason ne cale son menton sur son épaule et entoure sa taille de ses bras. Les iris pâles se figent à ce contact et ses doigts effleurent ceux de Lecter tandis qu'il murmure que malgré l'étrangeté de cette matinée, son caractère unique, c'était un bon moment. A recommencer ou pas, ils n'ont pas l'habitude de planifier ce genre de choses. Tout dépendra des circonstances. Le regard polaire glisse sur le côté, scrutant le profil nu et angélique d'un Jason Lecter qu'il n'a pas l'habitude de voir et qui pourrait bien faire refondre la glace. Rappel à l'ordre impérieux de la raison. Boogie déglutit. Tu sais en jouer? murmure-t-il en indiquant du menton le violon.


Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Ven 2 Aoû - 16:24

" Et on recommence "

Pour tant d’âmes le lieu causerait panique et angoisse. Sous ses teintes froides la pièce a une aura de mystère, le ton d’un secret qu’on chuchote. Jason avoue que ça ne lui ressemble pas, c’est très loin de ses habitudes. Ici pas de babioles en vrac, on est loin du capharnaüm de sa chambre et rien ne semble laissé au hasard. Si le peu de logique qu’il possède devait être incarnée, elle serait ici. En ouvrant son jardin Lecter savait qu’il trouverait en Boogie une oreille et un regard attentif, jamais ennuyé et possiblement admiratif. Un sourire revient à suivre le Croque Mitaine des yeux tandis qu’il découvre l’endroit, approche une vitre derrière laquelle des pattes longilignes s’étendent dans un ralenti hypnotisant. Il comprend, c’est plutôt « rassurant ». Les gens capables de trouver en ces animaux une réelle beauté sont rares, les adorateurs du genre plus encore. L’étreinte offerte par le Clown n’est pas préméditée, une simple envie de renouer légèrement ce contact perdu trop vite, de laisser les bêtes ronronner l’une contre l’autre au minimum afin de faire passer l’amertume qui reste accrochée sur la langue. Les iris de glace se tournent, le dévisagent un peut trop longuement pour être honnêtes. Mouvement des yeux noirs qui interrogent, demandent « Et bien ? » jusqu’à ce que le Croque Mitaine indique le violon d’un mouvement de tête. Pouffant un rire, le Clown s’écarte et va récupérer l’instrument. « Je sais oui, Alonso a menacé de me faire avaler mon archet à je ne sais combien de reprises. Je me suis acharné tu te doutes ; quoi qu’il en soit maintenant ça ne ressemble plus à un couinement de rats … du moins je crois. »

Petite grimace, Jason pense être arrivé à un niveau convenable désormais. Des semaines entières écoulées au son de ce violon jusqu’à la nausée, jusqu’à l’entendre encore même lorsqu’il ne touchait plus, jusqu’à l’obsession la plus virulente. Foncer encore et toujours, jusqu’à la maîtrise et l’excellence. Loin de lui les berceuses enfantines, c’est sur Vivaldi, Tartini que Lecter a démarré et si la chose fut complexe il y est arrivé.
Doué, c’est possible mais lui ne voit là qu’un travail de longue haleine, le résultat d’un effort et non une facilité de prodige. De la fierté, il n’y en a pas concernant ce sujet. Comme pour le piano, comme pour la mécanique et la couture c’est en solitaire presque égoïste que Jason y revient loin des regards. Ses spectatrices à huit pattes seules ont le privilège de l’entendre depuis. Accordant l’instrument il vient s’asseoir à moitié sur le dossier du canapé et reprend sans forcer son second à interrompre son tour des lieux. « Logiquement … tu ne devrais pas vouloir m’assommer avec mon violon, j’espère. Ça fait un moment que je n’y ai pas touché cela dit, six mois je pense. » Doucement, il cale l’instrument sous son menton et déplie son poignet comme précédemment avec le scalpel, remplacé ici par l’archet. « Ma préférée, la Trille du Diable. Selon moi elle nous ressemble. Et comme il est toujours question de toi et moi ça semble indiqué. »

Dernier regard sur cette chambre secrète, sur les arachnides de couleurs variées qui rampent dans leur décor, dernier effleurement d’un regard d’encre sur un regard glacé et le Clown se détourne légèrement, abaissant les paupières tout en entamant les premières notes du morceaux. Comme à la fabrication des bombes les gestes se font naturels et automatiques, quasi réflexes car ils ont été faits, refaits jusqu’à l’épuisement. Les accords s’envolent sans fausses notes, même plus nerveux et on peinerait à croire que l’homme ici tranchait mains et gorge dix minutes plus tôt. L’empressement s’éloignent le temps de ce spectacle confiné seulement accordé à un public trié sur le volet. Car en bon possessif Jason ne partage pas la chose, il la conserve jalousement à l’abri des regards indiscrets et des que questions qu’il pourrait soulever. Pourquoi ? Comment peut-il lui si barbare et incapable du moindre contrôle à long terme en arriver à ça ? C’est improbable et il faut le connaître en artiste damné, savoir que sous le costume de scène l’homme possède une minutie toute personnelle qui ne prend forme que dans son besoin de tout dominer. Les bêtes savent elles,  qu’il s’agisse de torture ou autre elles demeurent instigatrices mais jamais suivantes, elles décident et si leur art est si profond c’est bien parce qu’elles le gouvernent en tout. De mémoire, le morceau doit durer une dizaine de minutes, Lecter n’a pas compté et au glissement final de l’archet il a la sensation d’avoir à peine commencé pourtant. Un soupir rieur lui file entre les dents, ça faisait longtemps … et la colère s’est évanouie comme une nuée d’oiseaux s’échappe en plein ciel.

Relevant les yeux, cherchant ceux de son second il ne sait dire avec certitude si ce dernier est étonné ou non. Indéchiffrable ce cher Boogie, bien moins expressif que lui. Cela étant, il ne l’a pas arrêté donc Lecter en vient à la conclusion que ce n’était pas désagréable à entendre. Reposant le violon sur la table, le Clown quitte son poste et remonte à sa hauteur avec aux lèvres un sourire léger. Sans maquillage, les balafres semblent toujours moins profondes, pas soulignées et lui même avouerait qu’il se reconnaît à peine face à un miroir sans cette couche de fards devenue habituelle, faisant partie de lui. Amusant, cocasse même d’en venir à l’idée qu’il se sent étranger à lui même sans ses atours. Légers, ses doigts filent au long d’une vitre derrière laquelle se déplie une bête semblant couverte de velours noir et sous les néons bleus sa parure est joliment mise en valeur, comme irisée. Mais difficile de s’y attarder ; car Jason ne saurait quitter bien longtemps le regard polaire et lorsqu’il y revient, il espère encore voir la glace devenir une fragile couche de givre. Sans arrière pensée, sans chercher à replonger en chute libre … ou si, un peu ?  Il n’en sait trop rien. Preuve en est que Lecter se retient de le toucher sur l’instant. Au fond c’est vrai, rien n’a de sens ce matin.    

:copyright: Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Ven 2 Aoû - 21:32


Et bien? lui demandent les iris noirs devant son regard bien trop appuyé pour être un simple échange innocent. Boogie n'y répond pas se contentant de détourner violemment toute son attention sur l'objet qui a attiré sa curiosité et qui soudain prend des allures de salvateur ultime. Le violon. Si l'instrument est là, ce n'est ni par esthétisme ni par collectionnite. L'endroit est trop...ordonné pour qu'il y ai ici place à quelque chose d'inutile. Il ne fait aucun doute pour le Croque-Mitaine que le Clown sache en jouer. Et comme pour tout ce qu'il a pu entreprendre, il a du insister, persister, foncer tête baissée, se heurtant aux difficultés en les saisissant par les cornes jusqu'à ce qu'elle ploie le cou. Boogie agit exactement de la même façon depuis plus de trente ans, en autodidacte, s'affranchissant le plus souvent possible de la férule d'un maître. Chaque domaine, chaque connaissance qui a su éveiller son intérêt, il les arpentés dans le sens de la longueur puis de la largeur jusqu'à les dominer parfaitement. Abandonnant un thème pour un autre uniquement lorsque ce dernier fut maîtrisé. Du plus inutile au plus complexe, en passant par les langues, le Croque-Mitaine absorbe le savoir comme une éponge, les digère et les ressert. L'enfant surdoué avait été jusqu'à étouffer sa répugnance à se mêler aux autres pour apprendre directement de ceux considérés comme experts dans un domaine. La communauté de chasseurs de Vancouver doit encore s'en mordre les doigts à l'heure actuelle, coupable indirecte de la naissance de celui qui est devenu une légende urbaine, le monstre le plus sanguinaire du Canada...

Si Lecter se lève pour aller saisir l'instrument, c'est qu'il sait exactement quoi en faire. Et il n'en tirera pas des couinements de rat. Le chat prend place sur le canapé au milieu des arachnides, public de privilégié au même titre que le Clown l'a été un peu plus tôt. Soupir amusé à la mention d'un coup de violon sur le crâne, il n'en fera rien. Il connait Jason depuis bien trop longtemps pour savoir que ce dernier ne lui offrira pas un spectacle médiocre ou imparfait. Calant le violon sous son menton, le maître d'oeuvre annonce...Trille du Diable de Tartini. Boogie ne peut retenir un léger froncement de sourcils. Il connait la réputation de ce morceau. Extrêmement difficile et exigeant que cela soit envers le musicien comme envers l'instrument. Beaucoup s'y cassent les dents. Et il y a ce mythe qui donne à la Trille une saveur si particulière, l'empereur des Enfers qui par-delà le voile du rêve offre à un artiste un chant d'une beauté inégalable. Le démon a été ange avant sa chute et en tant que créature céleste, l'Art continue de couler dans ses veines malgré les ténèbres qui s'y sont infiltrées.
Excellent choix, Jason. On aurait pas pu trouver meilleure allégorie.

Rideau sur les iris noirs. Poignet souple, l'archet caresse les cordes pour en tirer le début d'une complainte et dès les premiers accords, la musique s'étend comme une vague, prenant possession de l'espace réduit. Le Croque-Mitaine se fige, happé, hypnotisé en une poignée de secondes.
Et parce qu'au-delà de l'être cruel il y a un esthète, un érudit, il est pris au piège par la mélopée, traîné, relevé, secoué. Son souffle est suspendu à l'archet qui vole et s'agite. A la fois bercé et électrisé par des accords qui sautent d'un extrême à l'autre, du léger au pesant, il est en+entièrement fasciné par l'instrument du Diable qui chante entre les mains de son plus bel héritier. Les accents mélancoliques sont une pointe de lance qui pénètre la glace, vient le frapper au coeur même de ses propres ténèbres et lui vrille le ventre. Quelque chose vibre au fond de lui, se recroqueville. Et Jason joue, gestes précis, naturels, empreints de grâce et d'élégance. Fluides. Et bien qu'il soit encore maculé de sang, le Croque-Mitaine n'en voit plus la couleur. Dernier glissement de l'archet qui libère Boogie de cette impression d'avoir été aspiré par le bois du violon, suspendu à chaque note, à genoux devant Lecter. Il se remet à respirer calmement, arborant un visage difficilement déchiffrable, le peu d'âme qui lui reste encore tremblante. Mais de où débarques-tu, Jason Lecter?

Le Clown passe à sa hauteur, un fin sourire aux lèvres, ses doigts s'égarent sur la surface lisse d'une des vitres. Le Croque-Mitaine se passe une main sur la nuque, la tête basse. Que répondre à cela? Parfois un silence vaut tous les compliments du monde. Sentant le poids d'un regard sur ses épaules, Boogie tend un bras sur le côté, invite le Clown à le rejoindre d'un petit geste du poignet. Oui. Tu sais en jouer...mais est-ce-qu'il y a seulement une chose sur cette planète qui te résiste?


Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Ven 2 Aoû - 23:33

" Et on recommence "


Trop doués qu’ils sont chacun à leur manière, chacun dans leurs propres domaines. Jamais dans la demie mesures tout deux se veulent experts, jamais satisfaits d’un peu ils veulent le tout et travaillent, perfectionnent jusqu’à frôler la plus folle psychose. Avides de savoirs qui se veulent utiles, d’autres simples curiosités mais même en ce cas il ne fallait pas bâcler. Impossible même dans la découverte d’un domaine qui ne serait en rien vital, de rester simple amateur et la musique si elle n’aide guère à l’anarchie ne pouvait rester un banal passe temps. Oh Jason a de quoi surprendre et même pour lui qui le connaît depuis dix ans les surprises seraient encore nombreuses car avant eux presque trente années se sont écoulées sur le fil d’apprentissages absorbés. L’inverse vaut et c’est très bien ainsi car ils s’ennuieraient sans cela. Au compte goutte offrir quelques secrets, quelques détails enfouis qu’on ne pensait jamais ressortir ou si peu. Dans dix ans, ils trouveront encore moyen de se charmer à leur façon. Car seul, ils n’ont de cesse d’alimenter une culture personnelle qui -malgré une condition de criminels fous à lier- force le respect.

Difficile de lire dans les yeux du Croque Mitaine, tellement capable de maîtrise que la glace rend chaque expression incertaine, les plus personnelles surtout. En temps de jeu le Clown reconnaît ses sourires, ses oeillades et quand vient l’heure de planifier il sait qu’un froncement de sourcil plus qu’un autre vaut une pointe de contrariété, qu’un détail cloche ou soulève une faille. Mais loin du chaos, c’est bien moins simple de lire en lui. Il en devient manuscrit rédigé en langue morte ou étrangère et Jason s’en frustre très régulièrement. Pourtant en ce lieu, il le sent légèrement troublé et se contente uniquement d’un regard. Un bras se tend, l’invite et un poids semble s’envoler. Le sourire du Clown s’étire, il avance et prenant place sur le canapé il laisse échapper un éclat de rire. Si quelque chose lui résiste ? Possible, en fait peut-être beaucoup trop à ses yeux. « Hm voyons … j’ai vaincu le violon et le piano, les aiguilles, le dessin de manière général, les bombes, les pièges et hm ! La liste est longue en fait. Comme la tienne je suppose. » Un soupir rieur suit tandis que le Clown se cale contre le dossier. « Imagine qu’à l’orphelinat je jouais les coiffeurs pendant un temps. Quand la mère supérieure m’a laissé entendre que je pourrais en faire mon métier j’ai explosé de rire. Je pense avoir une facilité avec ce qui coupe. »

Il suffisait d’une lame pour l’intriguer, là où d’autres trouvaient leur compte au foot lui adorait la brillance de l’acier et ce n’était certainement pas pour la beauté du geste qu’il aidait à la vaisselle. Le simple fait d’avoir des objets dangereux entre les doigts lui tirait un sourire jusqu’aux oreilles. On disait que c’était typique aux enfants d’être attirés par l’interdit, pour Jason c’était comme une résonance, un appel qui murmurait « utilise moi, allez allez ! » Il n’avait pas tardé à tester … les autres devenant ses victimes. Le feu ensuite et on ne compta pas les poubelles, les tissus ou les papiers flambés. Bizarre, instable, les qualificatifs étaient nombreux le concernant.  
Les yeux rivés en face, il suit le réveil d’une énorme araignée. La Goliath, la mangeuse d’oiseaux. Impressionnante, pourtant pas la pire de cette collection. Un étrange sourire prend forme ; Lecter se lève, récupère un jeu de clés dans un tiroir et choisit une case. « En fait, il y a peut-être quelqu’un qui me résiste ici … » Commence-t-il d’une voix chantante. Les clés tintent, la vitre s’ouvre et sa main s’étend en invitation dans l’antre de cette bête là. Peut-être sa favorite, Boogie comprendra rapidement la raison de cette affection.

Tout en délicatesse, la bête rampe sur ses doigts et Jason revient sur ses pas jusqu’au canapé, assis en laissant un minimum de distance entre lui et le croque mitaine. Voir les arachnides de loin est une chose, les savoir si proches en est une autre. Au ralenti, c’est une représentante d’un bleu saphir qui évolue sur le dos de sa main et le long de son bras. « Ravissante n’est-ce pas ? Sa couleur ne dure pas, adulte elle prend des tons violets ou rouges, mais jeune elle est entièrement bleue. Avicularia, un spécimen de mygale venimeuse venue des Antilles, elle m’a coûté très cher soit dit en passant. » A bien y penser, c’est une thérapie en soit que de gérer des araignées lorsqu’on est aussi explosif que Lecter. Le moindre geste brusque peut devenir synonyme d’agression pour ces bêtes et pour les manipuler il se force au calme, à la patience. Un silence plane, à peine troubler par le grésillement discret des néons. Mais il ne faut pas oublier cette phrase commencée que Jason a laissé en suspens le temps de faire les présentations entre Boogie et sa belle arachnide bleue. Dans un murmure il confesse, sans l’ombre d’une contrariété et même avec fierté. « Le seul qui me résiste et ce pour mon plaisir, c’est toi … Tu ne serais pas irrésistible si tu ne me tenais pas tête. » Pas envie de le troubler ou de paraître trop sentimental alors il ajoute, énigmatique comme jamais. « Un jour je te présenterai les serpents ... »

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 3 Aoû - 2:21




Glace ou pas, raison ou pas, une chose ne changera jamais. Seules, ensemble, dans la même pièce, les deux Bêtes ne peuvent pas se tenir éloignées l'une de l'autre. Quelle que soit leur humeur ou la teneur de l'échange, qu'il s'agisse de punir, de planifier, de simplement parler ou de s'affronter, elles finissent invariablement par s'attirer, se rapprocher. Alors quand Boogie l'invite d'un geste à venir, le Clown ne se fait pas prier.
Passage en revue rapide des choses qui lui ont résisté et cédé. La liste est longue et le Croque-Mitaine pourrait facilement la compléter de mémoire. Longue aussi la sienne d'ailleurs. Et au sommet se trouvent les autorités policières canadiennes qui doivent sacrément rechigner à le considérer comme mort. D'ailleurs, au bout de dix ans, est-ce-qu'on le recherche encore aussi activement? Il doit y avoir une bonne vingtaine de familles, peut-être plus, qui rêvent de le massacrer, de le ressusciter pour mieux le massacrer de nouveau. Sans compter ces flics qui avaient de gros soupçons à son propos mais aucune preuve formelle. Ca peut être tellement vindicatif un "gardien de la paix". D'un certain point de vue, ils avaient perdu sur toute la ligne. Alastor Burton avait fui et était mort. On peut ajouter la Faucheuse qui l'a frôlé à deux reprises de ses mains osseuses sans réussir à l'emporter.

Le Clown prend ses aises à ses côtés, évoquant avec légèreté la carrière qu'on avait envisagé de lui proposer à l'orphelinat pendant un temps. Avec lenteur, Boogie tourne la tête dans sa direction, un sourcil arqué. Coiffeur? L'image d'un Jason Lecter cédant à une pulsion dans un salon désordonné - forcément - fait son petit bonhomme chemin. Une oreille qui tombe, une tondeuse trafiquée qui scalpe, des ciseaux qui se plantent dans une nuque, tout ça sous le regard d'une clientèle à bigoudis. Il étouffe un léger rire. L'expression "bien dégagé derrière les oreilles" aurait eu une toute nouvelle signification...

Suivant le regard noir, le Croque-Mitaine voit une impressionnante araignée bleue s'agiter paresseusement dans son cube de verre en face d'eux. Comme un seul homme, mu par l'Enfer seul sait quelle lubie ou idée folle, Jason se lève. C'est clé en mains qu'il se dirige vers la geôle transparente. Il a visiblement l'intention de libérer une de ses petites protégées. Le but de la manoeuvre lui échappe. Boogie n'a pas peur de grand chose. Les hauteurs et...rien que les hauteurs en fait. Même si observer ces animaux de loin est une activité loin d'être stressante, les avoir près de soi ne changera pas grand chose pour lui. Venimeuses ou pas, grandes ou énormes, Boogie ne les redoute pas. Il y a quelqu'un qui résiste dans cette pièce annonce-t-il en chantonnant. Le Croque-Mitaine lève les yeux au plafond avant de se laisser retomber sur le dossier. Tintements des clés, court instant de flottement durant lequel l'archnide prend son temps avant de se poser dans la paume de Lecter. Et le Clown revient auprès de lui, les yeux rivés sur la bête qui avance pattes après pattes, avec cette grâce dérangeante propre aux araignées, sur sa main et son bras. Au-delà de l'araignée, ce qu'il y a de plus intéressant pour le second, ce sont les gestes mesurés et placides du Clown qui se font presque aussi fascinants que ceux de la bête à huit pattes. Un à-coup brusque, un mouvement sec, et les crochets se planteront dans sa peau. Et il n'était sûr que Jason ai quelque part l'attirail d'un herpétologue avisé. Calmement et du bout des lèvres, les présentations sont faites entre le Croque-Mitaine et Avicularia. De bleu, l'animal venimeux devient rouge ou violet en devenant adulte. Tiens donc. C'est...curieux. murmure-t-il levant ses iris bleus sur le visage de Jason.

Un silence que rien ne trouble s'installe pendant quelques secondes. Rien ne bouge à part l'araignée qui continue de ramper sans hâte. Et c'est dans un murmure et sans détour que Lecter avoue à haute voix ce qu'ils savent pertinemment. Le seul qui résiste, c'est lui. Ce n'est ni répréhensible ni source d'agacement. Bien au contraire. Pourtant, le glacial Boogie avait bien failli se jeter dans le feu à trop danser sur le fil du rasoir. Il n'était pas si solide que cela. Une brèche s'est ouverte ce matin et elle était sacrément profonde...Et puis, Lecter lui parle des serpents. Reniflement amusé. Est-ce-qu'un jour je dois m'attendre à ce que tu révèles que tu possèdes une piscine remplie de piranhas et de requins quelque part?


Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 3 Aoû - 3:55

" Et on recommence "


Quand bien même il aurait eu un métier, un diplôme Jason en serait venu au meurtre. Il l’avait dans le sang, pulsion dévorante attisée par un caractère explosif et extrémiste. Trop jeune lorsqu’il priva un corps de son dernier souffle de vie, devrait-il le raconter ? Un jour qui sait. Le souvenir est encore net dans sa mémoire, il se souvient du visage rond d’un gosse nourrit aux sucreries et aux graisses des fast-food, qui le prenait de haut mais ce n’était pas là le fond de cette histoire. C’était bien autre chose qu’une affaire de fierté blessée ou de brimades reçues de la part un petit gros qui se pensait au dessus des autres.  La loi du Chaos avait frappé, justice basée sur des principes « Lecteriens » et des idées particulièrement arrêtées. L’allusion de Boogie le fait pouffer de rire, sincèrement le Clown aurait transformé son salon en salle de torture d’un genre nouveau, c’est trop son style. « Mais étrangement j’ai l’impression que mon chiffre d’affaire aurait été comment dire … désastreux ? » A mutiler la clientèle, c’est le risque en effet.

Présentations d’usage, la belle en bleu fait son petit bonhomme de chemin sur le bras du Clown, presque paresseuse et il répond en gestes similaires. Aux arachnides on propose toujours, on ne force rien car tout peut être interprété en menace. Lecter le sait, comme pour le reste il a seulement travaillé pour en venir aujourd’hui à ne plus faire d’erreurs. Mordu plus d’une fois, il a cependant eu assez de logique pour apprendre au contact des moins venimeuses afin de conserver une intégrité physique. Loin de lui l’envie de perdre un membre sous l’effet d’une nécrose trop rapidement rependue. Si ça ne tenait qu’à lui il n’aurait aucun sérum ici mais un faux mouvement, un sursaut de la part d’une de ces créatures pourrait coûter très cher si bien qu’il possède de quoi se soigner. Ce serait trop bête de mourir pour un coup de crochets.
Sans mal Jason avoue son unique « échec » ce qui lui résiste et par la même il précise que l’idée est loin de lui déplaire. C’est toute la beauté de cette relation, elle serait bien moins passionnante sans cette tension, ce parfum de danger qui demeure derrière la dévotion. Boogie plie mais ne rompt pas ; glace un temps qui sait se faire eau mouvante à d’autres occasions. Tout pour plaire à Lecter ; rien n’est prédéfini et tout s’écrit au fur et à mesure. Comment se passer de lui désormais ? Impensable, impossible et même inconcevable. Ce livre là est rédigé à quatre mains et si l’un de ses auteurs disparaissait il se refermerait sèchement, laissant un survivant fracassé de corps et d’esprit. Ça n’aurait plus aucun sens. Songeur, Jason jette des serpents dans la conversation et à la pointe d’amusement chez son interlocuteur il répond d’un regard se voulant choqué, suivit d’un claquement de langue. « Zut … je suis découvert. Tu me connais trop bien. » Siffle-t-il, se redressant lentement pour aller remettre l’arachnide à sa place derrière le verre. Verrouillant la porte, il range les clés à la suite et pivote, mains calées sur ses hanches pour soupirer de manière dramatique. « Et dire que je pensais mes secrets bien gardés. »

Instant de flottement où il laisse planer le doute. Guère longtemps et le sourire refait naturellement surface.     Non tout de même, les requins ça prend un peu trop de place mais les adorables poissons aux dents longues sont une idée qu’il a sous le coude depuis un bon moment déjà. Cependant leur installation ne serait pas choses évidente, et ce serait pur caprice. Un jour peut-être, il devrait d’ailleurs songer à trouver une maison pour l’arranger à sa sauce … « Non pas de requins hélas, les piranhas sont en projet ceci dit. Quant aux serpents ils sont là c’est vrai mais c’est une autre ambiance, disons moins sage que celle-ci. » Nouveau retour au canapé, Jason glisse sur l’assise jusqu’à se retrouver plus proche du Croque Mitaine dont il observe les traits. Peut-être que plus rien ne brisera la glace désormais, pour aujourd’hui. Ils sont allés loin, très loin et auraient dépassé un autre mur si cet imbécile -désormais cadavre- n’avait pas posé les mains sur les compteurs. Une pointe de regret, car la logique qui revient en courant après le moindre écart laisse toujours Boogie plus « austère », sur ses gardes du point de vue du Clown et il en vient à ne plus savoir comment agir. Dans ces moments, avant Jason se serait seulement vexé, aurait trouvé n’importe quel prétexte pour le punir et lui communiquer sa frustration, cette solitude trop violente. Rien n’y fait, le sentir s’éloigner et camper sur ses réflexions l’agaçait profondément … Maintenant, ça l’attristerait presque. Enfin, s’il était plus « normal » et s’il avait un cœur en état de fonctionner. À son niveau, c’est plus du dépit, un vague à l’âme voir une sournoise mélancolie qui -malgré toute sa bonne volonté et sa dérision- rend son sourire bien différent. Mécanique, automatique sans la moindre envie réelle. Donner le change et mentir ; quelle matinée bizarre.

Le froid qui peu à peu lui colle à la peau devient aussi désagréable que les tentacules d’une pieuvre, Lecter tente de s'en défaire au mieux d’un mouvement d’épaules et grimace quand une douleur étrange irradie. Ha oui c’est vrai qu’il s’est fait mordre. Il aurait presque oublié sous l’effet de la colère et de tout le reste. La réalité revient bel et bien et ça ne lui plaît qu’à moitié. Non en fait, ça ne lui plaît pas du tout … Les iris d’encre se détournent, le dos se courbe et le Clown observe le sol, sa moquette noire comme un vide infini. Un soupir s’échappe, troublé car il a beau sentir que tout reprend forme, Jason aimerait encore pouvoir repousser l’échéance. « Si je pouvais je ressusciterai cet abruti pour le tuer à nouveau … je hais cette sensation d’inachevé. Pour peu je retournerai dormir une semaine entière. Ou alors je pourrais partir quelques jours ? Bon sang je n’arrive même plus à aligner deux pensées cohérentes ... Je ne sais même pas pourquoi je te dis ça d'ailleurs. » Partir et s’éloigner de lui ? Oublier les plans et l’opportunité Gordon ? Gordon ; Lecter s’en moque pour l’heure. Mais est-ce une solution de fuir ? Sans doute pas. Pour sur, la brèche était profonde et ce n'est pas étonnant d'en revenir plus ou moins sonné. Et maintenant ? Se moque une petite voix. Maudite soit-elle !    

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 3 Aoû - 11:59



Relation paradoxale aussi forte que fragile placée dans un équilibre instable et délicat où un rien suffirait à tout faire basculer. Ce mélange de soumission et de résistance, de danger et de sécurité leur convient parfaitement et même si l'envie de faire pencher l'un des plateaux de la balance d'un côté ou de l'autre se fait sentir, la crainte de trop altérer ce fragile équilibre pointe le bout de son nez. On préfère cultiver le flou, l'imprécision au détriment d'une situation nette et tranchée qui n'aurait en définitive plus rien à leur offrir. L'ordre et les définitions ne se sont jamais appliquées à eux. Ne rien écrire d'avance, pas même l'ombre d'une ébauche. On prend les choses comme elles viennent et on joue avec les cartes que le destin donne, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Inclassables et incompréhensibles, des liens profonds se sont tissés rendant l'un aussi essentiel à l'autre que l'air qu'il respire, et là où le commun des mortels s'entêterait à y mettre une étiquette, aurait besoin de le faire, eux, ils ont choisi de la laisser telle qu'elle. Qu'est-ce-qu'il a fait de toi? Qu'est-ce-que tu as fait de lui? avait susurré d'une voix acide la raison de Boogie. Mais rien ne reste éternellement figé entre eux puisque rien n'est éternellement fixé. Pour preuve même sa légendaire attitude spartiate et glaciale peut fondre et ce matin, le Croque-Mitaine a vu les flammes geler.
La présence des arachnides impose une atmosphère feutrée de cathédrale, des gestes à accomplir avec précaution sous peine d'avoir à payer le prix fort en cas d'erreur. La beauté est fascinante, la grâce hypnotique mais la confiance que l'on peut éprouver à leur contact n'est qu'illusoire. Côtoyer des bêtes dangereuses est une façon de remettre sa vie entre des crocs, des griffes ou du venin qui se fiche de ce que vous êtes, ce que vous avez été ou ce que vous serez. Une sorte de roulette russe d'un autre genre où la balle est remplacée par une animal aussi dangereux que celui qui ose provoquer le destin.

Lecter ramène l'araignée dans son écrin de verre et laisse planer le doute quand à l'existence d'un aquarium repli de requins et de piranhas. Le Croque-Mitaine secoue doucement la tête, une moue réprobatrice aux lèvres. Un truc aussi gros, il l'aurait quand même vu venir mais il se prend au jeu. Cacher des pièces remplies de reptiles ou d'arachnides, c'est une chose. Cacher une piscine ou des aquariums suffisamment vastes pour accueillir une faune marine en est une autre. Et Lecter a trop de respect pour ce genre de bêtes pour les enfermer dans un espace réduit où elles dépériraient rapidement. Mais les piranhas sont un éventuel projet avoue-t-il. Boogie en est à peine surpris. Si c'est dangereux, si c'est craint ou détesté par les gens du commun, cela éveille forcément l'intérêt du Clown. N'a-t-il pas recueilli et apprivoisé une Bête errante?
L'atmosphère des reptiles est moins sage précise-t-il et un jour peut-être son guide l'amènera dans l'antre des animaux à sang-froid, tout en écailles et en ondulations lascives, des créatures qui se fient bien plus à leur langue et à leur ouïe qu'à leurs yeux, qui glissent et s'enroulent en une caresse mortelle. Bien moins sage que des araignées, en effet.

Se poussant sur le côté pour laisser place à Lecter, Boogie penche la tête dans sa direction saisissant les iris noirs. S'il ne connaissait pas si bien le Clown, il ne verrait pas la lueur de dépit qui y luit faiblement. Mouvement d'épaule qui réveille la morsure qu'il lui a laissé, énième signe d'un retour brusque dans le réel. Pas de descente en douceur à ce trip hallucinatoire, juste un atterrissage violent et sec, sans aucune transition. Lecter détourne le regard, la glace est trop froide, l'austérité du Croque-Mitaine trop prompte à se reconstruire. Le chat s'est rapidement rétabli et retombe trop vite sur ses pattes après la chute reprenant le cours de son existence avec désinvolture, et en apparence, sans une seule fracture. Un soupir accompagne un dos qui se courbe et de l'arrondi s'en échappe des phrases amères, attitude si peu conventionnelle chez le Clown. Mais on est plus dans la monstrueuse parade bruyante et colorée. Le rideau est tombé, on démonte le chapiteau et les artistes se retrouvent dans leur loge, sans costume et sans fard. Il n'y a que Boogie qui rechigne à quitter le sien.
Les prunelles pâles glissent sur le côté. Le Croque-Mitaine pose une main entre les omoplates de Jason, se penche sur lui. Hésitant une fraction de seconde, il se passe la langue sur les lèvres.

Les éclipses ne peuvent pas se provoquer, Jason. On peut les prévoir, s'y préparer mais pour la vivre tout dépendra de l'endroit où on se trouve. Tout n'a été qu'une question de circonstances ce matin. Une sorte de ballet orchestré par une puissance supérieure. On a avancé les pions, joué une partie périlleuse. Mouvement après mouvement, on s'est poussé dans des retranchements jamais explorés, on s'est aventuré dans des lieux inconnus. Ca ne peut pas être reproduit en un claquement de doigt. Ca ne peut pas se prévoir de nouveau. Si la griserie et la folie étaient si simples à élaborer, elles ne seraient pas si remarquables. Boogie raccourcit la distance déjà ténue qui les sépare. Ca laisse un goût amer, n'est-ce-pas? dit-il d'une voix lasse. Il pose son menton sur l'épaule. Mais ce sont les règles du chaos. Il nous a choisi, on les a adoptées et on ne peut pas leur reprocher de ne pas aller dans notre sens lorsqu'elles le font. Brève pause. La Bête féline se couche près de sa soeur, tête posée en travers de sa nuque offrant un réconfort peut-être maigre mais un réconfort quand même. La voix de Boogie baisse en intensité et c'est en murmurant qu'il poursuit. Partir ou ignorer l'acte manqué ne le fera pas disparaître, malheureusement. Sa main remonte jusqu'à l'épaule blessée, l'effleure sans en raviver l'élancement. Tu veux que j'y jette un oeil? Panser les plaies pour rester proche et justifier encore une fois des gestes délicats.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 3 Aoû - 14:25

" Et on recommence "


Comment expliquer quand les mots ne suffisent pas ? Quand la frustration et le dépit sont si forts Jason peine à y faire face et si la colère devient sa meilleure arme en temps de normal, il ne peut en faire usage présentement. Contre qui la diriger ? Le responsable n’est plus et auprès de lui c’est le Croque Mitaine qui l’écoute, qu’il ne saurait transformer en réceptacle à sa rage. Toujours un fond de justice dans le monde des bêtes et si elle est on ne peut plus tordue elle ne l’obligerait pas à frapper celui que Lecter étreignait avec tant de force plus tôt. Non là, ce serait le comble de l’injustice et de l’illogisme. Alors il reconnaît sans aucune pudeur qu’il ne parvient pas à penser, à retrouver un minimum de cohérence et avance l’idée de partir peut-être. Aller voir ailleurs, quelques jours sans but précis et se poser le long d’une route sans savoir s’il faut tuer les quelques personnes croisées. L’inconnu ; ça semble indiqué mais le Clown a encore moins envie de l’abandonner avec cette bande d’hommes -qu’il saura gérer bien sûr- en se privant lui même de sa présence. Ce serait du masochisme pur et dur.

Une main contre son dos, Boogie se penche sur lui et met en évidence le fait que dans cet univers qui leur appartient rien n’est prédéfini, qu’il faut seulement suivre le cours des choses sans chercher à les attendre. Jason le sait bien, il ne veut pas l’accepter si facilement pourtant. Mais il hoche doucement la tête, acquiesce même si en lui la bête s’y refuse catégoriquement. Têtue et flambante elle n’aime pas cette situation qui lui échappe et sur laquelle ses griffes n’ont plus aucune prise. Le peu de distance restante raccourcit encore entre eux. Un goût amer ? Doux euphémisme auquel le Clown répond d’un reniflement tenant plus du grognement. « Avaler de l’acide aurait été plus agréable je crois ... » Lâche-t-il à voix tout aussi lassée. En effet, le chaos n’est pas chose qui se domine. On peut seulement accepter ce qu’il offre et subir ses réprimandes et si c’en était une Lecter l’a en travers de la gorge. Comme l’enfant grondé par un père furieux il se tord les doigts, se mord la lèvres et baisse les yeux par obligation, aucunement par acceptation.
Mais la bête jumelle si elle est drapée de glace n’est pas cruelle dans cette pièce, elle vient et se pose tout contre l’autre, lui murmure à l’oreille. Rien ne fera disparaître ça, la page devra rester inachevée et sans certitude de voir une fin précise s’y écrire. Il faut juste avancer et Jason en a bien conscience. Qui vivra verra dit-il souvent ; c’est juste un peu moins évident que les fois précédentes. Contact léger sur son épaule, le Clown le sent à peine et à la question soufflée il relève les yeux, laisse le noir s’accrocher au bleu. C’est une occasion, se trouver proche une fois encore le temps d’apaiser les plaies, une excuse comme une autre pour autoriser un rien de tendresse. « Si tu veux bien oui, si ça ne tenait qu’à moi je ne me soignerai pas. »

Que cette morsure s’aggrave même, Lecter est assez extrême pour se satisfaire de la douleur qu’elle provoquera et qui ravivera le souvenir, la magie de cet instant. Mauvaise idée, ce caprice ne lui offrirait rien de bon et trop peu soucieux de lui même le Clown s’en fiche. Mais le Croque Mitaine propose, et s’il existe une personne autorisée à soigner Jason c’est bien lui. Les iris noirs se font moins ombrageux et un léger sourire vient étirer les lèvres scarifiées. « Tu crois qu’on a besoin d’un rappel antitétanique ? » Glisse-t-il, suspicieux. Il y a de quoi faire, en matière de réserves médicamenteuses le laboratoire de chimie ferait pâlir les médecins tant le choix est vaste. On ne fait pas de drogue sans avoir une collection de matière première en tout genre. Mais pour ce qui est des premiers soins le Clown a prévu ici, c’était plus prudent sachant que les morsures nécessitent une prise en charge rapide. Alors tendant une main il désigne un rangement sous les cages de verre. « Si tu as besoin de matériel c’est là-bas. Entre les araignées et les serpents à côté j’ai prévu un minimum. Enfin, certains spécimens laissent peu de temps pour régir. Un peu comme toi … quand je pense que je ne t’ai même pas vu venir. On devient fourbe Boogie ? »

Un éclat métallique tire soudain l’attention du Clown, se penchant il tend le bras jusqu’à l’objet glissé sous la table. Simple boite en fer, elle date de toute évidence. Fronçant un sourcil Jason l’ouvre, plus très certain de ce qu’elle contient. À peine levé, le couvercle se rabat et il siffle entre ses dents. Diable ; mais qu’est-ce que ça fiche ici ça ? « Hm … je pensais bien avoir jeté tout ça. C’est ... le peu de choses que je gardais avant de contrôler le Sud. » Tapotant la boite du bout des ongles, Jason hésite  puis l’ouvre à nouveau pour en tirer un rectangle de papier. « Tiens, que tu sois le dernier à voir ça, je te le dois bien je crois. »
Une simple photo, Jason n’a jamais été sentimental et rares sont les effets qu’il conserve à long terme. Cependant, c’est la seule image où demeure Lecter, le chien qui fut son premier compagnon de route, qui occupait la place de second dans son esprit. Le cliché date d’il y a vingt ans au moins, pris à l’époque par l’unique femme des lieux, la petite amie du chef précédant qui s’était trop attachée à Jason pour son propre bien. Époque où il n’était pas encore le Clown. Vestige d’une jeunesse, d’un visage net pas encore tailladé, d’une chevelure blonde. Souvenir d’un jour banal où il était bêtement assis devant ce même entrepôt, seul avec l’animal et souriant naturellement. Le passé …  Légère, sa main glisse sur la jambe du Croque Mitaine et dans son regard d’encre luit un éclat charmeur.
« Comme tu vois j’ai aussi été irrésistible à mon époque. Un peu trop … angélique je trouve ceci dit. »   

© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 3 Aoû - 16:28



Boogie est un être insensible, à l'empathie proche du néant. Rien ne semble l'atteindre et il n'a jamais preuve de la moindre pitié. Concept qui lui est parfaitement étranger et qu'il est incapable de comprendre. La souffrance d'autrui lui est parfaitement égale, en bon égocentrique imbu de lui-même, bouffi d'orgueil, il ne saisit pas l'utilité d'accorder une quelconque clémence, sympathie ou pitié à un être inférieur et encore moins se mettre à sa place pour réaliser toute l'étendue de sa cruauté. On ne reproche pas au loup de dévorer le mouton. Les prédateurs se sont toujours repus des proies, c'est ainsi que ça se passe et que ça se passera toujours. Mais quand Lecter fait face à un mal-être, lorsqu'un embryon d'émotion négative apparaît sur ses traits ou dans son comportement, lorsqu'il semble égaré, le Croque-Mitaine l'éprouve. La Bête ne peut ignorer les spectres qui tourmentent alors sa soeur. Boogie ne se fait alors plus homme monolithique au regard dénué d'humanité, il endosse ce rôle de seule personne capable d'apporter un semblant de sérénité à Lecter. Parfois, il doit se contenter de courber l'échine et recevoir de plein fouet la colère ou la frustration. Parfois, le Clown a besoin d'un ami, d'un confident. Et en cet instant, c'est du second que Jason a besoin.
Amère ou acide, cette matinée restera un chapitre non achevé. Peut-être y reviendront-ils un jour, peut-être pas, mais comme le rappelle doucement le Croque-Mitaine, ils ne sont que les instruments du Chaos et en tant que tels ils ne peuvent que se soumettre aux décisions de ce dernier. Même s'ils sont la plupart du temps bénis par ce dernier, protégés, lorsque cette entité se montre capricieuse, il faut simplement plier comme le roseau et ne pas rompre. Surtout ne pas rompre. Légitime que cela ne plaise pas, compréhensible que cela attise la rage, là où la tempérance de Boogie est une force dans ces circonstances, le caractère bouillonnant de Jason le dessert. Alors, il amène un peu de fraîcheur sur les brûlures, souffle doucement dessus. Et la machine se remettra en route, ronronnante comme avant.

A la proposition de s'occuper de sa plaie, le Clown accepte même s'il est prêt à laisser la marque s'infecter jusqu'au point de non retour dans le seul but de pouvoir raviver avec netteté et à loisir un souvenir qu'il ne veut pas enterrer ou laisser le temps estomper. De toutes façons, même s'il avait refusé, Boogie aurait insisté. Avant de le laisser chercher de quoi se mettre au travail, Jason coule un regard dans sa direction. Rappel antitétanique? Le Croque-Mitaine laisse filer un bref rire de gorge. Tu t'inquièterais donc pour ta vie? Je suis mon propre médecin, Jason, et je n'ai jamais quitté un pillage d'hôpital ou de pharmacie sans emporter le nécessaire à ma survie face aux virus et aux bactéries. Suivant les instructions du Clown, il se lève et commence à réunir depuis les tiroirs sous les cubes de verre ce dont il a besoin. Finalement, Lecter est moins inconscient que ce qu'il aurait pu croire. Il y a là de quoi faire se damner n'importe quel laboratoire. Ou n'importe quel chimiste qui a envie de se lancer dans des drogues issues d'animaux. Un domaine sur lequel il devrait prendre le temps de se pencher. Pour un féru de l'esprit et de la psyché humaine tel que lui, pouvoir influencer les cerveaux via des substances diverses et variées pourrait s'avérer fort stimulant. Fourbe? Le Croque-Mitaine jette un oeil par-dessus son épaule dans la direction du Clown avant de se relever et de s'asseoir du côté de l'épaule blessée. Posant son attirail à la fois au sol et sur la table, il reprend place avant de poursuivre d'un air innocent. Moi? Allons, je suis la probité incarnée.

Avant qu'il ne commence quoi que ce soit, Lecter plonge soudain en avant et extirpe de sous la table une boîte de métal aux coins rouillés par le temps. Oeillade vaguement curieuse sur l'objet mais Boogie n'en demandera pas plus. Si Jason a envie de parler ou de révéler le contenu, il le fera mais le croque-Mitaine ne s'imposera pas. On ouvre et on referme tout aussi rapidement. Objet qui a du être oublié. Cliquetis rapide des ongles sur le couvercle avant de finalement céder.
Les doigts de Boogie se referment sur une photo. Surprenant que Lecter se soit attaché à quelque chose, et particulièrement un cliché. Même s'il éprouve une certaine hâte à retourner le rectangle de papier un peu jauni, il hésite un bref instant. Ca n'a pas l'air d'être un secret que l'on chuchote ou une révélation que l'on amène par touches légères. Une photo c'est une capture d'un moment, souvent important ou que l'on souhaite se remémorer. Les yeux pâles s'accrochent à ceux du Clown, il ignore ce qu'il va découvrir mais il sait qu'il s'agit de quelque chose d'important. Il retourne le bout de papier rigide avant d'enfin baisser le regard dessus. Image d'un autre temps où on découvre un Jason Lecter sans cicatrices, simplement ravi d'être là, dans un décor ô combien familier avec forcément une bête à ses côtés. Une main glisse sur sa jambe alors que le Clown commente sommairement l'image. Boogie retourne la photo, face vers le sol et la tend. Irrésistible et angélique, tu l'es toujours. Les codes ont simplement changé. répond-il d'une voix douce. Bref silence immobile avant que le Croque-Mitaine reprenne compresse et désinfectant. Se redressant légèrement, le Croque-Mitaine se penche sur la marque ovale auréolée de rouge, évaluant la profondeur qui est tout aussi peu négligeable que la sienne. Ca fait deux fois en quelques heures qu'il soigne ce genre de blessure...Ne bouges plus. souffle-t-il en levant les yeux. Tu sais que je suis efficace. Pas délicat.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 3 Aoû - 18:50

" Et on recommence "


Nul doute que Boogie aurait fait un médecin hors paire. Si on ne l’avait pas relégué à cette vie de chef d’entreprise qui ne lui allait vraiment pas, si on lui avait laissé sa chance de briller dans des études. Mais peut-être aurait-il tué tout de même, certainement. La bête a toujours été là et elle serait sortie d’une manière ou d’une autre. Quand il précise ne jamais quitter un milieu médical sans faire une réserve au passage le Clown répond d’un même éclat de rire. « M’étonne pas de toi tien. » Si Jason ne mérite aucune palme d’or dans le domaine de la médecine -bien qu’il en sache assez- il s’est toutefois intéressé aux venins, c’était bien trop tentant pour qu’il passe à côté et si ses hommes savaient qu’il tient au moins une bête capable de les rendre impuissants à vie nul doute qu’ils seraient encore moins rassurés qu’en temps normal. Il faudra tester ça d’ailleurs, ce ne sont pas les cobayes qui manquent.
Fourbe oui, à ne pas prévenir avant d’attaquer. Le Clown avait annoncé lui, mais d’un côté pas dit qu’il aurait accepté cette morsure si on lui avait proposé. La probité incarnée ? Il lève les yeux au plafond, semblant dire ben voyons. Non ça, c’est leur vilaines manières ; manipulateurs chevronnés et capables de profiter de la moindre opportunité dés qu’elle se présente. Ils ne se céderont jamais de bonne grâce et le simple « tu as raison » ne s’échappe jamais entre eux car avouer un tort, c’est au dessus de leur tolérance. Égocentriques, égoïstes et flirtant magistralement avec le mépris de ce qui les entoure ils savent toutefois se faire sensibles à l’autre. Les bêtes se serrent les coudes, elles ne sont que deux et la première ne laisserait pas la seconde blessée sans réagir. Maladroitement le plus souvent, une caresse est offerte, un petit coup de patte qui semble murmurer « allez, ça ne fait rien » ; trois fois rien qui prend des allures de tout dans leur monde.

Quelle idée de conserver cette boite ici, c’est inconscient d’ailleurs car Lecter l’avait même oubliée depuis le temps. Sans doute l’avait-il descendue, prévoyant la jeter ou la brûler et l’avait tout bonnement abandonnée après s’être occupé de ses bêtes. Alors quand il lui présente cet objet, ce simple cliché c’est aussi dans le respect de la tradition des bêtes qui en viennent naturellement au partage lorsqu’elles sont entre elles. Comme évoquer le passé à la foire durant un tour de grande roue. Apprendre à se connaître, révéler les souvenirs, et plus les jours passent plus Jason en vient à leur trouver une ressemblance frappante, quasi diabolique. Oh comme il aurait aimé un tel compagnon d’enfance, d’adolescence. Boogie n’aurait jamais eu à fréquenter cette horrible femme, il n’en aurait pas eu besoin si le Clown avait été là dés le départ. Mais cette relation aurait pu devenir particulièrement dangereuse car à l’heure actuelle ils en seraient au stade où le moindre battement de cil, le moindre froissement de muscle aurait eu une signification. Aucun secret, deux faces d’un même miroir brisé et identiques jusque dans les fissures. Ils seraient peut-être même morts d’avoir trop déglingué leurs limites. C’est possible mais quand bien même … il aurait aimé. Récupérant la photo, Lecter lève un sourcil à entendre la réponse du Croque Mitaine et la main qu’il avait posé sur sa jambe s’écarte pour ranger l’image avant de reposer la boite sous la table. Toujours angélique, autrement.
Il a beau chercher, Jason ne se trouve rien d’irrésistible. Il joue certaines fois, se fait gentleman mais jamais charmant très longtemps. Le naturel revient trop vite, claque aux visages des autres pour rappeler que non Lecter n’est pas un ange mais bel et bien une créature arrachée des enfers. Ne bouge pas annonce Boogie.   Jason acquiesce d’un signe de tête et accrochant son regard il lui rend un sourire. « Pas besoin de délicatesse ; je n’en attends pas. »

Il le laisse faire, ne compte pas le temps qui passe à ces soins qui ne lui arrachent aucun froncement de sourcil, aucun soupir plus haut que l’autre. En cela le Clown n’est pas un patient pénible, jamais à se plaindre la douleur lui glisse sur le dos et on peut bien le recoudre à vif il trouverait encore le moyen de rire parfois. Non les seuls moments où il peut éventuellement dépiter c’est en cas de virus. Incapable de rester au lit et oubliant d’avaler le moindre traitement il en viendrait à traîner une grippe pendant des semaines entières. Là, sincèrement il faut des nerfs solides pour le gérer ; une chance que Boogie ait une patience d’ange et qu’il ne soit jamais à court d’argument pour envoyer la bête à son panier. C’est mieux, preuve étant Jason est toujours vivant. Oh oui vivant et avec un feu galopant sans arrêt dans les veines. Si proche à ne rien faire, encore frustré il crève d’envie de reprendre cette situation en mains. Pas finir le chapitre puisque c’est impossible mais rien n’empêche d’y coller un post-it. Chemins détournés, rien de méchant mais assez pour ébranler un peu. Foi de Jason Lecter ce n’est pas un mur de glace qui passera cette porte pour sortir !

Le Croque Mitaine achève les soins et lentement Jason dénoue ses articulations, doucement jusqu’à se lever dans un mouvement fluide. L’araignée veut surprendre le chat mais sans jamais lui bondir au visage. Ployant vers l’avant, posant le bout des doigts sur la poitrine de son second Lecter l’oblige à reculer jusqu’à ce qu’il se retrouve étendu sur l’assise du canapé. Le surplombant, il ne laisse cependant aucune impression de dominance, uniquement une approche subtile jusque dans la caresse de ses lèvres le long de son cou qui rampe, file sur le contour de sa mâchoire et effleure sa bouche sans jamais s’y poser, frustrante. Frôler, sous entendre sans aucun mot pour troubler ce silence devenu hypnotisant. Les yeux ténèbres ne plongent pas dans le bleu, ils se font troublants, invitants à on ne sait quoi de précis. Plus tôt, le regard de Boogie était plaisant sur les traits de Lecter et s’il s’était échappé en détournant l’attention sur le violon, pas question cette fois de l’abandonner à sa froide logique qui joue les mégères en le sermonnant sans arrêt. Jason repousse cette froide sorcière d’un geste simple de la main car à ce moment ce n’est pas à elle que le Croque Mitaine doit répondre. Les iris d’encre interrogent, appellent, tissent une toile impudique. Juste envie, besoin de comprendre cette oeillade lancée à laquelle le Clown n’a trouvé aucune réponse.
Explique moi ; raconte moi ...            

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 4 Aoû - 0:04


Efficace pas délicat. Boogie aurait fait un singulier médecin peut attentif aux plainte et gémissments de ses patients. Peu lui chaud qu'il soit brusque ou que ça fasse mal. Quand il se glisse dans le costume du soignant, ce n'est pas pour ménager la sensibilité du blessé ou s'y adapter. Quand il doit nettoyer une plaie ou recoudre, il s'exécute froidement et si on proteste il réplique que si la médecine ne faisait pas mal, si les remèdes n'étaient pas douloureux et bien...on tomberait plus facilement malade. Le corps doit se souvenir qu'être soigné, ce n'est pas une partie de plaisir pour qu'il érige lui-même ses défenses. Ou que le cerveau aux commandes soit un peu plus prudent à l'avenir. La thérapie par la répulsion, provoquer encore plus d'effroi que l'arme. Quand leurs recrues partaient à l'assaut, il valait mieux qu'elles crèvent que revenir avec la peau trouée. Finir entre les mains fines d'un tel infirmier pouvait s'avérer pire que la mort. Et aucun gibier de potence n'avait envie de tenter l'aventure et de se retrouver à pleurer après leur mère pendant l'extraction d'un projectile. Lecter ne dérogeait pas à la règle et le Croque-Mitaine se montrait même hautement plus consciencieux avec le Clown. Pourtant, jamais ce dernier ne sourcillait et aucune plainte ne franchissait la barrière de ses lèvres. Il se laissait faire tantôt stoïque tantôt amusé par la vue de sa peau béante sur un magma rouge. Le jour où il se fera éventrer, il y a fort à parier qu'il trouvera particulièrement amusante la vue de tous ces serpentins rosâtres qui lui jailliraient du ventre. Imperturbable, Boogie réparait les chairs. Les seules circonstances où Jason s'avérait réellement pénible et méritait amplement un coup sur le crâne c'est lorsque la menace venait de l'intérieur. Pire qu'un enfant, le Croque-Mitaine devait déployer toute l'étendue de son infinie patience pour parvenir à quoique ce soit. De la cajolerie en passant par l'ignorance feinte. Il parvenait toujours à ses fins mais le chemin n'était pas toujours facile.

Tendant la peau d'une main, il passe et repasse inlassablement de l'autre la compresse, enfonçant sans laisser paraître la moindre émotion des mouchettes de gaze dans chaque marque de dent. Les bouches humaines et les gueules des animaux sont un véritable vivier bactérien, un bouillon de culture immonde propice pour déclencher la pire infection. Alors, il recommence encore et encore les mêmes gestes à moitié appuyé contre le bras de Lecter qu'il oblige à rester tendu et immobile. Coulant de temps à autre un regard sur le profil du Clown, le Croque-Mitaine fronce un peu les sourcils. La Bête est en train de cogiter et la passivité affichée ne le leurrera pas. Il sait que sous les cheveux verdâtres quelque chose est en train d'émerger. Et au vu des événements récents, connaissant l'animal et malgré le discours profondément sensé et raisonnable qu'il lui a servi, Lecter se montrera impulsif et déraisonnable. Têtu, obstiné, le Clown est incapable de laisser une chose inachevée. Le Croque-Mitaine ne peut lui en tenir rigueur, c'est le genre de chose qui a le don de lui hérisser le poil. Mais là, c'est hautement plus différent et complexe. Alors, Boogie emboîte en silence le pas au Clown. Inutile de se concentrer sur ce qu'il fait, ce sont des gestes réflexes maintes et maintes fois répétés, il se met en pilote automatique commençant à son tour à envisager chaque cas de figure et la manière de s'en tirer. Les lieux ne lui offrent guère d'issues de secours et il a grillé la seule carte qui pouvait l'en sortir. Ca n'a pas du échapper à Jason d'ailleurs. Dix années de vie commune...on finit par être pratiquement un livre ouvert pour l'autre et le moindre frémissement à la surface des traits de l'autre est aussi parlant que le plus long des discours. Terminant par l'application d'une crème antibiotique, le Croque-Mitaine se met à ranger avec cette méticulosité proche de la maniaquerie qui lui est propre tout ce qu'il utilisé. Puis, il se laisse retomber dans le canapé, visage parfaitement lisse et opaque, légèrement sur ses gardes pour la suite.

Lecter se lève faisant jouer ses articulations restées un peu trop longtemps à son goût immobiles. Il se tourne vers le Croque-Mitaine avant de lentement se pencher vers lui. Les iris pâles se lèvent, froids et glacés. L'Instant est passé, Jason. Ses doigts tendus se posent sur sa poitrine, l'obligeant à s'enfoncer dans le canapé. Boogie referme une main sur le poignet du Clown, s'opposant à la force qui le pousse, y résistant. La Bête féline sort de sa torpeur, appelée par une voix qu'elle seule peut entendre mais la main froide de la raison s'abat sur sa nuque. Il y a des choses qui doivent rester telles qu'elles sont. L'Instant est passé. Mort. Ne vas pas t'engluer dans un nouveau jeu. Pourtant ses muscles abdiquent et c'est lorsqu'il sent le moelleux derrière son crâne que le Croque-Mitaine se rend compte de la traîtrise complète de son corps. Lecter le surplombe, avançant comme une araignée, mortellement lent au point d'en paraître presque immobile. Son visage sans fard descend inexorablement et Boogie sait d'avance qu'il a perdu...A partir de l'instant où il a laissé Jason se lever, la défaite était effective. Ses paupières se baissent alors qu'il peste intérieurement, se maudissant. Les lèvres de Lecter frôlent à peine la peau de son cou et déjà l'étau de ses doigts sur son poignet se resserre, caressent la courbe de sa mâchoire et la pellicule de glace se fendille au-dessus d'une brèche. Cri de rage de Dame Raison, elle hurle à la trahison et la Bête s'agite cherchant à ronger les liens qui la retiennent. Souffle presque intolérable de légèreté sur ses lèvres et le noir semble soudain envahir les lacs gelés.

S'enfonçant de plus belle dans le moelleux des coussins pour se tenir éloigné ne serait-ce que de quelques millimètres de ce visage qui possède toute sa vue, Boogie déglutit avant de lâcher dans un murmure vibrant Qu'est-ce-que tu veux, Jason? Silence. Tu connais la question disent les yeux noirs, j'y répondrais pas répondent les abysses au milieu de l'azur.

Jason
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 4 Aoû - 2:07

" Et on recommence "


Oui l’instant et mort, il faudrait arrêter et renoncer mais abdiquer est un mot inconnu pour Jason. On pourrait le ligoter sur une chaise, lui marteler le crâne sur ce sujet rien n’y entrerait. Il ne veut pas entendre, s’y refuse catégoriquement. Il a beau voir la négation, saisir les reproches qui hurlent stop face à lui ça ne le touche pas. Ce n’est même plus histoire de mauvaise volonté à ce stade car le Clown est comme non programmé pour comprendre l’idée. Tenter de lui expliquer ne déboucherait sur rien, à peine un mouvement las de la main, un soupir exaspéré ; il connaît la chanson. Alors Boogie peut encore tenter de l’arrêter, dresser sa glace en bouclier c’est sans importance, s’il faut que Jason se brûle ou se blesse il avancera et l’idée qu’il puisse gêner, déranger lui passe loin au dessus de la tête. Égoïste, je veux je prends une fois encore et cette araignée là est vicieuse au possible. Rampante, silencieuse, elle avance pas à pas et attend que la glace cède d’elle même. Après avoir cherché à la briser par les coups, par le feu on change d’approche et on la fissure en douceur. Les doigts resserrent leur prise sur le poignet de Lecter, le Croque Mitaine résiste, sa chère logique bat le rappel et lui aboie de rester à sa place. Cri donc vile créature, égosille-toi, le Clown n’a que faire de tes mains qui se tendent. Goutte d’encre éclatée dans les lacs gelés, ça craque quelque part.

Ce qu’il veut … la question ne doit pas se poser. Il ne veut pas d’une fin si abrupte, il veut comprendre un détail, il veut tant de choses en définitive. La voix n’est pas assurée, elle vibre mais le regard semble s’obstiner à rester froid encore. Sourire délicat de Jason qui soutient l’oeillade, ne bronche pas et se fait « désirer ». Ne réponds pas, je ne le ferai pas d’avantage. Et un souffle s’égare contre les lèvres du Croque Mitaine, même plus joueur. Il ne s’agit plus de provoquer mais bien de faire taire les autres voix. Pas en criant, pas en s’imposant mais en les rendant fades. Dans les iris noirs c’est une question piège qui s’écrit. Qui suivras-tu jusqu’en enfer ? Elles, ou moi ? Ce n’est pas la logique qui a tendu la main une certaine nuit d’orage, ce n’est pas elle qui a mené Boogie à cette place. En qui crois tu Boogie ? La toile est tendue, la bête est en scène et patiente en son centre, les doigts de nouveau tendus.

Lascive, la main de Jason quitte sa place mais ce n’est pas pour renoncer. Se dégageant en douceur elle se noue au poignet du chat, guide les doigts jusqu’à sa propre joue. Sous la paume, la peau scarifiée s’étire en un fin sourire, serein. Le Clown ne doute pas, il évolue c’est tout et si Boogie le repousse sincèrement, alors là il arrêtera cette étrange avancée. C’est là sa dernière tentative pour renouer, pour comprendre le sens de ce regard troublé mais s’il doit en arriver à le contrarier réellement Lecter préférera arrêter. Le jeu des bêtes ne doit pas se faire trop douloureux, il ne doit pas ébranler trop fort sinon la confiance sera mise à mal. Jamais Jason n’use de cette patience, de ces précautions. Il fait comme une croix sur lui même, un temps incertain. Cinq minutes ou une heure il ne prévoit pas. « Logiquement » il aurait dû répondre, il aurait expliqué et parlé. Lecter n’en fera rien, il laisse le chat penser et tourner la chose à son gré comme il l’a fait lui même depuis leur arrivée dans cette pièce. Mais il ne faut pas laisser l’occasion à dame raison de revenir en force, elle en profiterait trop.

Alors il étire le cou, toujours aussi léger lorsqu’il revient soupirer au coin de ses lèvres. Et bien parle Boogie, vois mon calvaire. Ces questions, ces pourquoi qui m’ont lacéré la tête, entends les. C’est sans fin, ça blesse tu vois. C’est amer l’impression de voir les choses s’échapper ; de perdre le contrôle. Ce qu’il veut, seulement découvrir ce qui se cachait dans ce regard un brin décontenancé qui s’était bien trop vite détourné de lui. Ça ne ressemble pas à Boogie de changer de sujet, il a trop de maîtrise sur lui et les situations pour ça. Alors quoi ? Sur ce moment, à quoi pensait-il ? Et au fond le Croque Mitaine sait parfaitement ce qu’attend le Clown. En lui posant la question il tente seulement une esquive ; qu’à cela ne tienne. Lecter se dévoile sous un nouveau jour ou au moins, un autre bien moins fréquent et c’est d’un ton aussi mystérieux que velouté qu’il va lui murmurer au creux de l’oreille. « Tu sais parfaitement ce que je veux, Boogie. »

Non raison, non logique ce n’est pas votre heure. Le balafré attend une confidence mais il ne l’exige pas, il l’espère et use de charme. Le regard noir revient au dessus du bleu, attentif. Que me cachais-tu tantôt ? Qu’est-ce qui te retient, quel secret que tu n’oses pas révéler même à moi ? Es-tu déjà si loin de « nous » ?    


© Jason L.

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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 4 Aoû - 12:16



Impression désagréable d'être englué au milieu de la toile d'une araignée, de sentir la présence de la tisseuse, de la voir et de ne pouvoir rien faire. N'esquisser aucun mouvement. Plus le Croque-Mitaine s'agitera et luttera, plus il se coupera toute retraite. D'ailleurs y en a-t-il vraiment une? Il n'a plus aucune proie à secouer sous le regard de la Bête pour l'éloigner de lui, plus d'échappatoire salvateur où se faufiler. Quoiqu'il avance, peu importe derrière quoi il se cachera, il ne bernera personne. Lecter a une cible, elle n'est guère grande au milieu de cette pièce vide et son attention ne la quittera pas avant d'avoir obtenu ce qu'il veut. Boogie sent de la colère poindre en lui, colère envers lui-même de s'être laissé prendre si aisément, colère envers Lecter qui prend un malin plaisir à le voir s'emmêler de plus belle dans le piège qu'il a tendu et continue de le raffermir à chaque seconde qui passe. Il veut sa réponse et il l'aura. Aussi rétif que puisse se montrer le Croque-Mitaine, aussi fort puisse-t-il en appeler à son sacro-saint détachement de tout ce qui l'entoure...le fard du Clown a toujours fait fléchir sa Bête, écartant son orgueil. Harmonie de deux esprits qui se font parfaitement face. L'absence du masque de couleurs la plaque au sol, regard levé et dos souple, complètement indifférente à son sort. Qu'elle se fasse dépecée ou intégralement dévorée, qu'on la gratifie d'une caresse ou qu'on la batte comme plâtre lui est totalement égal. C'est au-delà de la dévotion et le Croque-Mitaine n'en a aucun contrôle.

Les cinq légers points de pression sur sa poitrine disparaissent, entraînant avec eux sa main qui s'était refermée sur le poignet. Mouvement délié et élastique auquel Boogie cède sans aucune résistance et ce sont ses propres doigts qui se retrouvent prisonniers de ceux de Jason. Lecter lui déplie le bras jusqu'à ce qu'il effleure la joue déchiquetée. Il y pose la paume du Croque-Mitaine qui sent sous sa peau la cicatrice se plisser alors qu'un fin sourire apparaît sur les lèvres du Clown. Froncement de sourcils chez Boogie mais ce n'est ni de la colère ni de l'irritation...tout au plus de l'incompréhension, de l'égarement. Ca tempête sous les cheveux noirs. Une guerre âpre entre une raison qui n'abandonne pas, qui jette comme autant de projectiles ses arguments. Ils ne sont plus dans l'Instant et si c'est un jeu pour le Clown, ça n'en est pas un pour la Bête féline tout en instinct et en sensations. Elle hurle défaite, capitulation, reddition. Et la Bête ronronne abandon, éclipse.

L'ombre s'étend masquant la lumière crue des néons. Caresse presque imperceptible aux coins des lèvres du Croque-Mitaine qui exhale un bref soupir. Envie sourde de le pousser sur le côté, qu'il tombe au sol en lui ordonnant qu'il arrête mais il ne passe toujours pas à l'offensive, restant dans cette peau de proie captive face à un fauve qui s'amuse. Inexorable, Lecter l'enferme dans ses derniers retranchements et à chaque pas qu'il fait dans sa direction, Boogie allonge la jambe en arrière. Jusqu'à ce que fatalement, il ne puisse plus reculer. Dos au mur troué d'une unique porte close. Sans pouvoir se tourner vers l'obstacle, l'observer et le contourner comme il le fait toujours. Il n'y a qu'une serrure, une seule clé et c'est le Clown qui l'agite sous son nez. Chantage muet...parles et je te la donne.
La vanité de sa raison lui interdit de donner cette dernière arme à Lecter. Ce n'est pas une question de confiance, Boogie sait que Jason ne la retournera pas contre lui. Les deux Bêtes ne peuvent pas se trahir et elles ne retourneront jamais ce qu'elles savent de l'autre sur leur propriétaire légitime. Les lèvres de Lecter glissent jusqu'à son oreille. Le Croque-Mitaine n'a pas à demander ce qu'il veut, il le sait. Aucune pirouette, aucune dérobade. Profonde inspiration qu'il bloque en fermant les yeux. Ne bouges plus. demande-t-il d'un ton presque défaitiste. Seconde fois qu'il le lui demande et c'est encore pour se rendre la tâche plus facile. Il se mord la lèvre inférieure avant de la laisser doucement glisser entre ses dents. D'un coup d'épaule, la Bête écarte la raison qui lâche un gémissement presque hystérique de protestation. Quitte ton attirail de Clown et je perds mon attirail de glace. Boogie glisse un bras dans le dos de Lecter. Qu'il ne bouge surtout pas, qu'il ne se redresse pas, qu'il ne croise pas son regard. Je suivrais jusqu'au coeur des Enfers l'homme grimé, j'y crèverais s'il me le demande, je les ravagerais s'il l'exige. Mais ça ne sera pas par simple dévotion ou acte de foi que je le ferais pour l'homme sans fard. Comprenne ce qu'il voudra, Boogie estime avoir outre-passé largement les limites qu'il s'est imposées...brève pause avant de reprendre d'un ton monocorde libérant Lecter. Gardes ça pour toi, quelque part. Je ne veux pas le réentendre. Maintenant...tu te redresses et on en parle plus.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS " On prend les mêmes ..." /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 4 Aoû - 16:03

" Et on recommence "

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Ne bouge plus. Abdication alors ? Lecter s’exécute et patiente. Il le laisse évoluer à son rythme sans forcer d’avantage la main. Ce n’est pas simple de faire face à ses propres codes, de les abandonner ; comme le Clown lorsque ses deux suivants lui ont rappelé qu’il fonçait au suicide à s’engluer dans ses extrêmes, à enrager et à vouloir s’attaquer sans conscience au Nord. Ça blesse, ça lacère la tête par tout les côtés et parce qu’il le sait Jason ne souhaite pas amener trop brutalement le Croque Mitaine dans ses retranchements.
Quand le masque tombe, la glace éclate en retour. Boogie l'explique, provoquant une légère surprise en Lecter qui se force à rester en place. Un bras entoure son dos pour appuyer l’immobilité, lui dire qu’il ne doit en aucun cas poser les yeux sur le visage de l’autre. Pas l’envie qui manque mais soit, si c’est ce qu’il désire. La suite, le Clown démaquillé l’écoute attentivement et ce n’est plus l’étonnement qui se dessine, c’est plus fort encore. Doit-il comprendre que lorsqu’il arbore son masque de fard il est un maître, mais que si il l’abandonne la donne change ? Que devient-il alors ? Juste un homme peut-être, du moins c’est ainsi qu’il se sent sans ce visage tricolore. S’il ne s’agit plus de dévotion, qu’est-ce donc finalement ? Une amitié ? Une énième forme d’adoration tordue entre eux ? Difficile à dire avec exactitude mais l’explication est là. C’est trop rare que Lecter abandonne son costume, trop rare qu’il quitte son antre sans souligner ce sourire que beaucoup jugent immonde, effrayant. Au naturel, il retrouve des caractéristiques différentes et on ose le penser plus abordable, plus coulant. Grave erreur, il ne change pas d’un iota. Cependant Boogie semble le voir sous un autre jour, y trouver un détail suffisant pour mettre à mal son armure glacée. Il n’en dira pas d’avantage et reste à Jason de méditer sur la chose.

Voix monocorde, Boogie le relâche et annonce qu’il ne veut entendre aucune allusion concernant cette confession. Voilà qui est problématique, le Clown est toujours sujet à gratter, à creuser jusqu’à saisir le fond de ce qui se passe autour de lui mais s’il le fait ici il n’obtiendra rien, rien de bon surtout et il risque de mettre son second dans une colère noire. Sur les terrains secrets des bêtes on ne doit jamais forcer, tout finit par se dire au fil du temps et à un moment jamais défini. C’est assez … Lecter en a parfaitement conscience.
Redresse toi maintenant et tais-toi. En gros, voilà les derniers mots qui tombent et semblent si froids soudain que Jason sent un frisson détestable lui courir le long du dos. La bête gémit quelque part, comme repoussée et elle baisse les yeux, courbe l’échine. Assez maintenant Jason. Face à lui Logique et Raison semblent s’amuser, lui rire au nez. Tant pis, Jason n’avait pas l’intention d’en exiger plus. A la même allure il recule, revient en position assise, la tête jetée en arrière et les yeux au plafond. Pour une fois tais toi donc Lecter, arrête de chercher la petite bête, arrête de griffer les limites et libère le. Un soupir, une abnégation.

Lentement il se lève, fouille un autre tiroir. Cigarettes et briquet. On prend les mêmes on recommence. Encore, toujours, jusqu’à l’écoeurement, jusqu’à la nouveauté. La tige est embrasée, Lecter fume sans mot dire. L’araignée est de retour à sa case, elle reprendra bientôt ses manies et son masque, cachera au fond du placard cette apparence moins théâtrale. L’acteur ira se remaquiller, endossera son costume de cirque et repartira à la foire, son monde de fantaisies morbides et de bombes à n’en plus finir. C’était une entracte, juste un moment … et les bonnes choses ont une fin. « Tu peux y aller. Je te libère. » Annonce Jason, sans aucun regrets, sans amertume. Mentir, une fois encore car c’est de coutume. Va donc gentil chat, tu en as assez vu pour l’heure.

Il n’utilisera jamais l’aveu de Boogie, au pire il le gardera en mémoire, jalousement comme on conserve un trésor et sa cigarette achevée, Lecter tend de nouveau les doigts sur le violon. La musique adoucie dit-on, le fait est qu’il ne voit pas quoi faire de plus sur l’instant. Nocturne de Chopin. La première qui lui passe par la tête pour ses accords mélancoliques, cette note de désespoir. Le piano est absent mais Jason l’entend au fond de lui même, naturellement. C’est la fin de ce matin, il faut seulement passer à la page suivante. C’est un rien triste, il a fermé les yeux et préfère ne pas croiser les lacs froids, ne plus effleurer la glace … Sous le bleu des lampes l’artiste clôture sa représentation sans un mot supplémentaire et s’il ne se retenait pas si fort, Jason laisserait cette eau qui borde discrètement ses paupières s’étirer en une seule larme. Frustrant, pénible, c’est amer comme disait le Croque Mitaine mais demain est un autre jour. Demain il reprendront leur costume, ils suivront un rythme trop connu et sans jamais oublier cette passade ils la garderont en tête, quelque part … Un souvenir qui n’appartient qu’aux bêtes, page jamais totalement couverte. Voilà ta défaite Jason Lecter ; le mot de la fin cette fois, ne t’appartient pas.  

RP CLOS

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