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Bloody Mary ▬ CLOS
Boogie
Alastor Burton
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COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 8 Aoû - 14:21



Ce n'est pas la main de Lecter crispée dans ses cheveux sombres ni celle qui se pose sur sa hanche qui fait resurgir un ersatz de conscience chez Boogie. La colère l'aveugle et les traits, apparaissant au fur et à mesure que le maquillage s'effaçait, restent imprimés sur ses rétines. Ce regard sombre qui le fixait avec un air insolence, ces lèvres au pli arrogant qui lui souriait comme une invitation qu'il ne pourrait refuser, cette foutue fumée qui donnait un caractère presque irréel à l'apparition d'un Lecter dont les fards s'étaient résorbés...l'incube derrière le masque grimaçant et à qui il avait eu la stupidité de confier sa fascination. Les ongles du Croque-Mitaine s'enfoncent dans la peau pâle alors que les muscles de ses mâchoires frémissent sous l'envie folle et irraisonnée de mordre, de meurtrir, de détruire, d'arracher un lambeau de n'importe quoi pour le recracher. Les doigts desserrent leur étreinte dans sa crinière libérant les mèches noires, ils glissent dans son cou s'attardant à peine sur le sceau aux contours inégaux, descendent sur sa poitrine où ils se posent sur l'étoffe sombre de sa chemise. Contre lui, Lecter se redresse l'obligeant indirectement à dérouler le dos et à s'écarter de lui. Roucoulement faussement innocent du Clown qui ne fait que lui renvoyer en plein visage l'ineptie d'avoir cru qu'il n'utiliserait pas un aveu soupiré au creux d'une oreille contre celui qui l'avait proféré. Un frisson de pure colère traverse les nerfs de Boogie alors que dans sa tête, il ne fait que hurler, ordonnant au Clown de la fermer et d'arrêter de tisonner un brasier qui, s'il atteint son paroxysme pourrait bien finir de manière peu réjouissante. L'égo libre de Boogie n'a que faire de ces règles tacites et de ce code qu'ils ont instauré entre eux au fil des années, l'égo de Boogie ne souhaite que la victoire, la sienne, et est prêt à payer n'importe quel prix pour en sentir le goût sur sa langue. Geste fluide du Clown qui sort en un seul mouvement une lame, réflexe de guerrier habitué aux coups traîtres, les doigts du Croque-Mitaine se referment sur le poignet de Jason avant de le relâcher aussi vivement qu'ilse ne s'en étaient emparés. Le bleu s'accroche aux yeux noirs qui coulent sur le devant de sa chemise. Il a à peine le temps de sentir le froid glacial de l'acier glissé sous sa chemise qui frôle sa peau, qu'en un seul geste liquide, le Clown remonte la lame. Chuintement soyeux lorsque le tissu cède sans aucune résistance au métal poli mortellement aiguisé.

Le couteau retrouve le comptoir sous la remarque satisfaite du Clown. L'étoffe légère coule comme de l'eau lorsque Lecter en écarte un pan pour révéler le sceau imprimé dans la chair du Croque-Mitaine. Du bout des doigts, il l'effleure, en dessine les contours en relief tout en creux et en bosse à l'instar d'un joaillier appréciant la pureté d'une pierre précieuse. L'araignée tiède galope sur la peau mise à nue sous laquelle bat un tambour frénétique au rythme nerveux. Le ventre du Croque-Mitaine se creuse lorsque la main de Lecter s'égare sur la zone bleuâtre teintant ses côtes blessées. Sifflement désapprobateur. Boogie voit se crisper les muscles de la mâchoire de Jason, ses traits se contracter. Et il se réjouirait presque de voir la colère recouvrir les yeux sombres cernés de noir. Réciproque tordue où les outrages subis par l'un seront vengés et lavés dans le sang par l'autre. On ne s'attaque pas au Clown sans s'en prendre à son second, et la réciproque est tout aussi valable. Le Croque-Mitaine a arraché quantité de langues qui avaient osé proférer des propos qu'il avait estimé insultants, irrespectueux ou simplement trop légers envers le Clown. Il avait extrait des paires d'yeux de leurs orbites pour une histoire de regard trop appuyé, depecé pour un geste malheureux, découpé pour un refus ou une insoumission. Et même lorsque l'outrage était particulièrement feutré pour échapper à tous, il le voyait car nien n'échappait à son regard limpide et à sa lucidité flirant avec la paranoïa. Boogie employait alors le peu de temps libre qui lui restait pour exercer sa justice déviante sur le crétin qui avait cru passer entre les mailles serrées de sa vigilance.

Les mains de Jason se ferment sur les pans de la chemise noire. Le Chat roule des épaules pour faire glisser les manches le long de ses bras jusqu'à ce que l'étoffe tombe au sol révélant les stigmates de la soirée. Son regard bleu se baisse sur son corps avant de se reposer sur le visage du Clown. Les ténèbres bouillonnent de plus belle en voyant le dégradé de rouge tirant sur le violet auréolant son flanc, où des côtes se sentent pousser des désirs d'indépendance. Craquement de mâchoires en effleurant du regard la marque rouge en diagonale sur sa poitrine qu'a laissé une ceinture de sécurité qui a plus que bien fait son office. Mais le pire pour le possessif Jason, ça doit être l'ecchymose cachée jusqu'alors par la chemise et qui orne l'arrondi de l'épaule mordue quand Boogie a du la reloger en donnant un coup sec dans un mur. Et au-delà de ces contusions récentes et des quelques bleus et coupures plus ou moins discrets causés par l'accident, il y a toute l'histoire d'une vie qui est écrite à même sa peau. Une vie d'ultra-violence faite de guerre, de batailles, cicatrices longues et fines de lames qui ont ouvert ses chairs, quelques rares cratères causés par des impacts de balles. Autant de chapitres écrits dans le sang, souvent celui des autres parfois uniquement le sien. Autant d'insultes qui ont été crachées au visage du Clown car ces anciennes blessures ne sont pas de son fait, c'est l'oeuvre d'autres et Boogie, plus que n'importe qui, est à lui.
Les iris noirs croisent à peine le bleu lorsque Lecter s'élance contre le chat. Mains qui se referment sur le visage lisse du Croque-Mitaine. Possessivité exacerbée, attachement maladif, le félin est sien et il faut s'appeler Jason Lecter pour laisser sa chose la plus précieuse en première ligne, la lancer dans des batailles où elle ne pourra en sortir indemne. Baiser plein de rage qui clame à qui peut l'entendre que le Croque-Mitaine lui appartient corps et âme et la Bête souple ne peut que répondre avec assurance. Il n'a toujours eu qu'un seul maître et n'en aura jamais d'autre. Une patte de velours retrouve la tiédeur de la peau du Clown, caresse du bout des ongles l'empreinte des griffes qui s'y sont plantées et même s'il tient étroitement serré contre lui Lecter, le Croque-Mitaine ne sent plus le harcèlement des os brisés, fêlés qui geignent au moindre mouvement. Une main plaquée au creux des reins de Jason, il dégage l'autre pour tirer la chemise du Clown en arrière, l'obligeant à l'abandonner. Envie furieuse et malade de sentir une peau contre la sienne, de se damner contre la Bête, de s'immoler dans la fournaise d'un épiderme. Ronronnement de gorge en sentant des dents malmener ses lèvres sans les blesser, les griffes descendent sur ses joues, s'attardent sur sa gorge et Boogie se laisse entraîner dans un pas de danse où le prédateur se fait soudain proie d'une créature serpentine. Son dos heurte le comptoir et il laisse échapper un bref grondement de douleur en même temps que ses os gémissent. La Bête ophidienne coule contre le Fauve. Les lèvres du Croque-Mitaine se soustraient lentement à celles de Lecter, s'égarent sur l'entaille d'une joue. Tu veux tu prends... soupire-t-il la respiration hachée. Sa main remonte le long du dos, rampe entre les omoplates, se referme sur la nuque. Aucun hurlement d'effroi. Pas de menaces. La Bête de soie noire caresse le serpent de sa tempe, félin qui marque autant son appartenance à l'autre que sa possession. ...mais si j'offre? Si je donne? Museau qui se tourne, s'enivre de l'odeur d'une peau, paupières qui se ferment sur un ciel d'un bleu intense où aucune voix désincarnée n'invoque de nuages noirs.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 8 Aoû - 18:32

" Avec ou sans arsenic ? "


Autrefois il fût sans doute Humoriste dérangé …
En une autre époque peut importait à Jason de voir les autres se faire malmener, se faire tuer. Second lui même, il n’avait pas la moindre attache et se moquait bien qu’on tue la moitié du gang sous ses yeux car il n’aurait pas levé un doigt pour l’empêcher. Aider, secourir, termes oubliés. On avait fini par comprendre qu’il ne tendrait jamais la main à personne pas même à cette fille qui se mourait d’amour pour lui. Devenu maître de son monde Lecter ne changea pas vraiment, il éleva uniquement un mur bizarre entre lui et les autres. Ses hommes devenaient des objets interchangeables sans aucune valeur mais si leur mort n’était pas de son fait il faisait payer tout de même. Incompréhensible méthode qui causa des interrogations à n’en plus finir. C’était simple, enfantin pourtant. Le gamin pouvait casser tout ses jouets mais refusait catégoriquement qu’on les piétine à sa place. Égoïsme et possessivité exacerbés tenant du maladif. Alors on évitait de provoquer ses colères, on ne s’opposait jamais et on faisait profil bas, pensant que ça ne pouvait pas être pire et pourtant … Un certaine nuit un chat errant avait croisé sa route et on avait compris. Jason Lecter n’irait certainement pas en s’arrangeant. Cauchemar devenu réalité car à daté de ce jour bien des têtes étaient tombées. Pour un regard, un mot, un soupir trop sec, des sous-entendus, n’importe qu’elle allusion déplaisante à l’égard du Croque Mitaine devenait prétexte au meurtre éclair. Au fil des jours la bête de soie noire devint une compagnie, présence amusante pour Jason qui n’avait pas grand monde à qui parler sans se lasser vitesse grand v. Puis les années passèrent et Boogie entra dans un rôle d’homme de confiance qu’on croyait impossible à obtenir sous le joug du Clown. Être utile à Lecter oui, nécessaire en revanche c’était très différent. Le chaton noir mua en panthère, fauve gardien dont on ne comptait plus les privilèges. Certes le Clown n’était pas tendre, d’une exigence rare le concernant mais quand aujourd’hui les survivants de cette époque posent un bilan ils doivent l’admettre : ce taré de Jason a crée un démon et s’il n’est pas à son image il n’est pas moins dangereux.      

Aujourd’hui il est Clown tyrannique ...
Comment tolérer alors ces stigmates dont il n’est pas créateur ? C’est la première fois en dix ans que Lecter s’attarde, observe un tableau vivant qui porte un panel large de souvenir incrustés. Lui n’est pas mieux, faut-il le préciser. Suicidaire comme personne il semble s’être arraché à une salle de torture pour garder autant de cicatrices mais ce n’est pas important. Il s’est toujours moqué de lui même, ignorant chaque plaie et allant même jusqu’à les aggraver. Morts de peur étaient ses hommes lorsqu’il revint à eux un jour, les joues saignantes et suturées sans délicatesse. Ce sourire fraîchement taillé les avait longtemps hanté tandis que pour Jason la page s’était vite tournée. Oui il enrage de cette découverte qui ne lui plaît pas et attise un bouillon noir plus corrosif que l’acide. Le chat n’a pas de médaille au cou, pas de tatouage qui indique un maître officiel mais c’est tout comme. Boogie lui appartient bon sang ! De quel droit osent-ils tous ? Combien de mains Lecter doit-il encore trancher ? Combien de meurtres encore avant qu’on chasse volontairement l’idée de s’en prendre à lui ? Ça l’énerve, ça jette de l’essence sur les feux de sa colère et s’il se précipite sur le Croque Mitaine c’est dans le but évident de reconquérir un pays qui pendant une fraction de seconde semble lui avoir échappé.

La bête jumelle devient velours sous ses doigts, caressant les marques qu’elle a laissé en s’accrochant plus tôt et d’un geste habile elle chasse chemise et veston qui descendent le long des bras du Clown après qu’il ait aidé à s’en dégager d’un mouvement des épaules. L’étreinte apaise la colère à sentir en face la peau du Croque Mitaine qui n’a plus rien de glacial. Grognement douloureux arraché au chat qui heurte le bar derrière lui et un son similaire échappe à Lecter lorsqu’il étend son bras brisé pour abandonner totalement sa chemise. Détails que ces sensations piquantes qui élancent à chaque forcing sur les zones blessées ; là où d’autres reculeraient et prendraient une pause le temps de souffler les bêtes s’enivrent jusqu’à oublier, jusqu’à la noyade qui jette dans leur esprit un voile de brume. Échappant à Jason, Boogie lui soupire sa chanson favorite, son hymne la plus ancienne. Sourire du Clown qui enorgueillit de ces mots filant d’une autre bouche que la sienne et dont les yeux se ferment pour apprécier le contact, frottement délicieux contre sa joue. Mais si j’offre, si je donne ? Quelques notes échappées, Black Out sous les cheveux verts. Les iris noirs fixent un point inexistant, cherchent une réponse encore incertaine. Si on lui donne … alors quoi ? Jamais on a cédé à Jason, il a dû tout arracher, imposer, ordonner. Toujours à faire céder mais si d’un seul coup il n’avait pas à forcer la main ? S’il n’avait plus à diriger la foire de bout en bout et seulement, pour quelques heures laisser le costume au placard ...


Et si maintenant, Jason dévoilait l’homme derrière le Clown grimé ?
En ce lieu où les bêtes ne dominent plus, où elles s’autorisent des vacances bien méritées loin des indiscrets et des plans à organiser ; ici quand la ville s’évanouit et révèle une oasis à laquelle elles n’ont même jamais osé rêver. Excuses trouvées, pas de voix grésillantes, de retenue pénible, uniquement l’inconnu. Sensation en balance, c’est comme se tenir en haut de la falaise, inspirer les embruns et se jeter lentement à la mer, se laisser emporter pas les vagues ronflantes. Lâcher prise. Si on te donne de bon cœur Jason, tu n’as plus à te battre. Est-ce moins bien ? Pas tant, ça chatouille la curiosité, ça sonne comme un chant de sirènes.
Deux doigts glissés sous le menton du Croque Mitaine, guidant son visage jusqu’à pouvoir croiser son regard à nouveau. En celui de Jason pas de malice, plus d’impertinence, uniquement le ronronnement d’un feu qui couve et irradie d’une chaleur invitante. Le feu et l’eau, existe-t-il plus beau mariage au fond ? L’un est toujours à même de modifier l’autre, d’en changer formes et contours. Rictus qui n’a rien de moqueur, à peine charmeur pour suivre l’oeillade qui l’est autant. « D’où te vient-il ce vice qui n’est pas à moi ? » Murmure-t-il, légèrement suspicieux. « N’es-tu pas aussi égoïste que je le suis d’ordinaire ? » Oh mais si, on sait bien qu’ils ne sont pas prêteurs. Lascif, Lecter vient chercher un nouveau baiser dans une lenteur qu’il révèle trop rarement. Échange court pendant lequel une main agile file le long d’un bras, effleure la main puis les doigts. « Tu m’accordes trente secondes ? Je prendrai très mal l’idée qu’on nous dérange une fois encore. »

Reculant au ralenti, le Clown pousse le pas derrière la vitrine et presse un interrupteur qui abaisse des rideaux de fer masquant bientôt vitres et porte. Revenant à sa place, un demi sourire flottant aux lèvres il emprisonne le chat contre le comptoir et soupire bientôt contre sa joue. « J’ai oublié de préciser … l’endroit m’appartient le gérant est un de mes indics et … j’ai un appartement au dessus. J’ai bien envie de t’y congédier d’ailleurs. » Un pas en avant, la bête renoue le contact avec le corps de l’autre et s’en va lui chuchoter à l’oreille. « Pour te répondre, si tu donnes je n’irai pas refuser. Mais ma vilaine impatience veut des détails ; alors dis moi, que veux tu me donner Boogie ? »      

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 8 Aoû - 23:08

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https://www.youtube.com/v/lnwABVxcl3s?hl


La liberté peut enivrer aussi sûrement que la boisson la plus capiteuse, elle peut nourrir la folie issue de la drogue la plus puissante. La Bête a toujours été tenue en laisse et même si la laisse était parfois très longue, elle écoutait sans cesse cette petite voix raisonnable qui l'avait jusque ici si bien guidée. Quand la corde se tendait, quand elle le tirait fermement en arrière, le félin ne pouvait que tourner un regard las vers ces contrées qui lui resteraient toujours interdites car on ne cessait de lui répéter qu'elles étaient trop dangereuses. Même pour un fauve tel que lui. La glace qui caractérise tellement le Croque-Mitaine l'isole autant des autres qu'elle ne l'isole de lui-même. Jamais il n'a été si proche de la Bête qui habite ses propres ténèbres au point de se confondre en elle. Jamais, il ne s'est abandonné à elle. Dans cette enclave au milieu de nulle part et dans le silence des avertissements qui ne résonnent pas, la laisse est tombée et aucun rappel ne sera battu, aucune menace ne fusera. On ne pense plus. On ne réfléchit plus. On se contente d'éprouver, d'aller d'une envie à un désir et d'un désir à une envie. Aussi versatile qu'on puisse l'être. Le Croque-Mitaine retrouve, sans avoir donné la mort et sans avoir effleuré un épiderme d'un scalpel, ce monde uniquement fait de sensations dépouillées de toute réflexion. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ai l'ivresse avait-il dit. Le flacon qu'il porte à ses lèvres est un poison fulgurant et il l'avale jusqu'à la dernière goutte.

Face à l'absence complète d'interdits, la Bête ivre fonce. Plus de modération, plus de négociations, plus de limites. Et elle file, une bourrasque de folie soufflant dans son dos, la poussant vers la seule personne pour qui elle se tuerait, la seule autre créature vivante qui peuple son monde désertique, l'autre Bête si différente et pourtant si semblable. Que l'eau disparaisse dans un écran de vapeur, elle bout depuis trop longtemps. Que le Croque-Mitaine erre dans ces contrées interdites, s'y laisse ensorceler, une voix refera son apparition pour le ramener dans un territoire connu. Il faut un point final à ce chapitre. Personne ne viendra s'aventurer ici et les seuls yeux indiscrets ne voient plus rien derrière le voile que la mort y a jeté.
Lecter n'a plus rien à arracher, à extorquer, à voler ou à dérober parce qu'il ne reste plus qu'une boule de nerfs électrisés. Plus d'orgueil à froisser chez Boogie, plus de fierté à piétiner, ce sont les sceptres de la raison. Plus de pudeur ou de mesure, ce sont les caractéristiques de la glace. Plus de réserve ou de lucidité, c'est ce qu'est le Croque-Mitaine qui n'étreint pas sa Bête. Il ne reste que la créature soyeuse, aux muscles déliés, aux gestes lents et lascifs, au regard bleu incendiaire. C'est presque surprenant que le ciel ne s'ouvre pas pour déverser un torrent de pluie, vomir des éclairs aveuglants et gronder sourdement.

Les griffes se serrent et se desserrent sur la nuque de Jason. Quand il n'y a plus à lutter pour obtenir ce que l'on veut, quand il n'y a plus de résistance est-ce-que les choses sont aussi "amusantes"? La traque et la chasse ne sont-elles pas plus excitantes que la mise à mort du gibier? Qu'arrive-t-il lorsque l'on a tous les pouvoirs et que le champ des possibles est si élargi qu'on en voit plus ni le commencement ni la fin?

Un frôlement oblige le Croque-Mitaine à s'arracher du cou tiède du Clown. Si la glace a déserté les iris limpides, la malice et l'impertinence ont disparu de ceux des gouffres sombres. D'où lui vient ce vice qui n'appartient à personne et surgit de nulle part comme un corps oublié qui remonte à la surface. Les doigts sur la nuque se glissent dans les cheveux verdâtres. Il faut croire que j'ai un fond vraiment vraiment très vicieux. ronronne-t-il insolent. Egoïste, il l'est. Esclave de ses propres désirs, la Bête se fiche de tout ce qu'il y a autour, derrière ou après, elle se contente de s'ébrouer pour chasser les derniers fragments de conscience. Elle se coupe du réel pour s'enfermer dans son monde en emportant juste l'essentiel, ce qui mérite d'être déraciné au tangible. Caresse légère qui dévale de son épaule jusqu'à ses doigts, qui se pose sur ses lèvres alors que Lecter se drape dans une intolérable, délicieuse lenteur. Trente secondes lui réclame-t-il. Trente secondes pour les emmurer vivants. Les paupières se baissent un instant sur l'azur. Vas...je ne disparaitrais pas. lâche-t-il d'un ton presque amusé et Jason avance à reculons jusqu'aux abords de la vitrine alors que le regard opalescent ne le quitte pas, suit le moindre de ses mouvements avec l'avidité d'un fauve face à une proie.

Trente secondes pour éloigner la réalité mais cela dure moins longtemps malgré l'impression de ralenti qui imprègne les gestes du Clown. Et alors que les rideaux de fer se baissent en grinçant, plongeant le bar dans une semi-obscurité plus profonde qui altère les moindres contours des objets, le Croque-Mitaine retrouve sa cage entre les bras de Lecter et le comptoir qui lui mord le dos. Le visage qui a un tel pouvoir sur la Bête s'approche, une cicatrice lui frôle la joue, un soupir s'écoule jusqu'à son oreille. Les lieux sont siens, de la cave au premier étage, de cette salle à l'appartement au-dessus d'eux. Le serpent se rapproche d'un pas et les mains de Boogie glissent sur sa peau le long de sa taille. Des lèvres remuent contre son oreille et la question qu'elles posent provoquent un court rire argentin. Les ongles du Croque-Mitaine remontent lentement le long des flancs de Lecter.Vicieux, Jason. C'est le qualificatif qui semble me coller à la peau depuis le début de la soirée. Le ronronnement ravi se réduit à un murmure. Et si tu ne prends pas ce que tu veux...et bien, je le ferais. Sa langue caresse le sourire gravé dans la chair. Lèvres contre lèvres, le bleu plonge dans le noir. Congédies moi.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 9 Aoû - 1:18

" Avec ou sans arsenic ? "


Vicieux oui, félin dans toute sa splendeur. Jolie bête gracile qui se frotte contre les pattes de l’autre, ronronne et coule un regard langoureux en sa direction. Bleu devenu criard, saturé qui prend des allures chimiques. Séduisant, hypnotisant devient-il lorsqu’il jette ses foutues résolutions et sa maudite logique aux orties. C’était le risque, y prendre goût trop vite et en Jason la bête écailleuses se sent conquise. Elle qui connaît tant la guerre, les armes et le sang pour sérénade découvre une mélodie vibrante, un lyrisme qui ne martèle pas son esprit et qui n’appelle pas la horde d’araignées folles qui ne se rassasient jamais autant que dans la lutte. Ronronnement insolent aux oreilles de Lecter qui sourit de coin, faussement désapprobateur. « Charmant, vraiment. » Rétorque-t-il sans mensonge. Trente secondes pour faire du bar une tour imprenable et rendre impossible toute tentative d’invasion. Ce charme là, personne n’ira le rompre et cette fois l’endroit peut bien prendre feu le Clown n’en bougera pas. Trop frustrante sensation d’inachevé qui le dérange depuis l’autre fois, qui peuple le moindre temps libre de flash et d’images. Non là, ça doit se finir. Ce poison là sera avalé et ils y survivront, certainement plus résistants à la fin. À moins que le venin ne tue quelque chose sur sa route, allez savoir. C’est dangereux, bien entendu mais après ? Ça ne peut pas les tuer et Jason le sait mieux que quiconque : ce qui ne nous tue pas nous rend seulement plus bizarre. Au point où ils en sont, plus ou moins quelle différence ?

Mains qui abordent la taille de Lecter, ongles qui filent le long des flancs et créent à leur passage un tressaillement léger. Boogie avoue, une chose que le Clown n’a pas eu à prêter et qui s’est révélée seule, presque élégante dans ces circonstances. « Te coller à la peau ? Il a remplacé le sang dans tes veines je dirai. » Ainsi donc, s’il ne prend pas ce qu’il veut c’est le Croque Mitaine qui le fera. Curiosité au rapport, c’est diablement tentant de le voir jouer à ça, de le découvrir aussi exigeant que Lecter lui même. Capricieux, jusqu’où peut-il l’être ce chat noir ? Coup de langue au sourire gravé, bleu incendiaire fondant dans un noir de poudre à canon. Congédies-moi lui souffle-t-il aux lèvres. Par l’enfer où étais-tu cachée depuis si longtemps créature infernale ? Sous quel lit rangeais-tu de telles armes cher Croque Mitaine ?
On aborde pas le Clown sagement pour lui glisser une idée à l’oreille, c’est inutile et le chat le sait parfaitement. Chaque ronronnement est invitation, petit ordre à peine sous entendu. Cette nuit sa logique disparue ne peut pas venir mettre de l’eau dans le vin mais l’étrange folie qu’ils partagent en revanche elle, verse du venin à rallonge. Rire léger qui file, s’élève comme la la main qui redécouvre le contour d’une hanche encore camouflée de tissu noir. D’impatience Lecter se mord la lèvre mais ne s’en cache aucunement et le sourire est aussi évocateur que cette lueur qui passe dans l’encre noire.

Aucune annonce lorsqu’il lui pose une main dans le dos, et indique le fond de la pièce d’un signe de tête. « Après toi Boogie, escalier à gauche. » Juste le temps de reprendre hache et lame, les quelques vêtements abandonnés avec elles. On ne laisse pas traîner ses affaires, elles peuvent servir sait-on jamais. Lui emboîtant le pas Jason ne presse pas pour autant. Les jambes ont souffert des chocs et chaque marches gravie fait craquer les articulations. L’étage rejoint, il pousse la porte. L’appartement n’est guère en désordre, l’ameublement est même spartiate et ne trouve rien de superflu, juste de quoi passer une nuit au calme mais pour l’oeil habitué il est évident que le Clown a envahi les lieux par le passé et y a laissé ses marques. Refermant derrière eux, Jason abandonne ce qu’il tenait sur une table un peu plus loin et c’est d’un mouvement de la main qu’il désigne une autre porte. « J’ai presque envie de dire va dans ta chambre mais … je vais m’abstenir. » Rit-il contre la nuque du Croque Mitaine.

Pièce plongée dans une semi-obscurité bleutée grâce à la fenêtre dont les rideaux ne sont pas tirés. Sur les vitres, la pluie commence à dévaler et leur rappelle une musique bien connue. C’est de saison, ça n’en finit plus ce temps capricieux. Ça leur ira, ne manque qu’un orage pour boucler le tout. Maintenant, le chapitre peut continuer et c’est un serpent silencieux qui remonte les doigts le long du dos du chat, passe les griffes sur sa nuque et s’écarte sans empressement pour se renverser sur le dos en travers d’un lit aussi démesuré que le sont ses tendances tordues. Appuyé sur un coude, il tend son bras brisé qui a abandonné la bataille et ne hurle plus aucune protestation. Sourire venimeux, provoquant sur le visage démaquillé et il relève les yeux vers les siens. « Tu viens me retrouver ou je dois venir te chercher moi même ? »

Je veux je prend, mais rien n’est obligé. Les bêtes n’imposeront pas, tout est question d’instants dévoilés au fur et à mesure sans aucune crainte et sans voix parasite. C’est presque tranquille. Trop ? Jason ne saurait le dire mais le fond de curiosité et d’impatience est là pour épicer l’idée. « Pas assez vicieux pour te faire désirer j’espère ? » Sans doute pas, mais ce chat là a quelques cordes inconnues à son arc et même si Jason n’imagine pas qu’il puisse se rendre plus irrésistible encore, une partie de lui demeure attentive au moindre battement cil, au moindre soupir. Qui brûle qui en ce moment ? Il n’est plus très sûr de le savoir justement.               

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 9 Aoû - 11:55

Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Tumblr_melqsmhirX1rb5wor
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Tout le monde connaissait le Boogie de glace, austère, froid et détaché. Le dos droit et le visage fermé, impassible, rien ne pouvait l'émouvoir, rien ne le touchait. Inflexible, incorruptible et dévoué, l'homme éternellement enveloppé d'un blizzard impressionnait et le malaise qu'il distillait n'avait d'égal que sa cruauté. Juge et bourreau, il abattait le tranchant d'une justice aveugle et chaotique sur qui conque se dressait sur sa route ou celle du Clown. Plus rares étaient ceux à avoir entrevu la créature de vapeur, silencieuse et subtile. Insidieux et mortellement discret, il se glissait derrière ses cibles, n'apparaissait que pour arracher une vie mais avec finesse et dans le secret de la pénombre et de la nuit. Assassin fanatique dont on ne sentait la présence que lorsque le froid de l'acier tranchait une gorge. Et ils se comptaient sur les doigts d'une main mutilée, les privilégiés a avoir côtoyé l'eau. Liquide jusque dans ses moindres gestes, mouvements déliés comme si ce nouvel état éveillait des muscles là où il n'y en avait pas. Ce Boogie-là s'insinuait dans la moindre brèche, souple et élastique, cavalier d'une Bête de soie noire, adoptant certains de ses aspects mais s'interdisant de s'y abandonner complètement.  

Congédies-moi...soupire-t-il à l'oreille de Lecter. Invitation feutrée mais tout aussi percutante que si elle avait été ordonnée sèchement. Le poison se répand lentement dans ses veines, vague sombre et terriblement douce à laquelle on s'abandonne avec langueur. Contre la peau nue du Croque-Mitaine tressaille l'impatience de Jason, ses doigts légers attisent les flammes et la même lueur incendiaire vacillent dans les iris noirs. Une main se pose dans le dos du Croque-Mitaine et d'un signe de tête Lecter l'encourage à se diriger vers le prochain et dernier décor de cet acte final qui s'écrit dans le soufre. Un sourire et ses lèvres effleurent celles du Clown. La Bête se redresse, se faufile hors des bras qui ne la retiennent plus et tandis que l'un réunit leurs affaires disséminées dans la salle, l'autre patiente, une main tapotant du bout des doigts la rampe, un pied posé sur la première marche. Chat à la pose digne, yeux mi-clos et queue enroulée de son corps qui attend la caresse de son élu. Le fauve ne se met à gravir l'escalier que lorsque le Clown parvient dans son dos et pendant qu'ils montent et que les ténèbres nocturnes s'épaississent, le Chat jette une oeillade par-dessus son épaule. Aucune hésitation au fond des étangs clairs, aucun doute dans ce regard liquide. Atteignant le palier, Lecter tend le bras pour ouvrir une porte qui révèle une chambre.

Atmosphère bleutée presque froide et impersonnelle, vide et déserte pour des yeux non initiés pourtant l'endroit est habité par la présence de Lecter qui s'accroche dans les moindres détails, tâches indélébiles. Une pluie martèle les fenêtres et le Croque-Mitaine laisse filer un reniflement amusé. Voici le genre de musique qui les a depuis toujours accompagnés. Jason désigne une seconde porte et un rire coule dans sa nuque. Une seconde chambre? Est-il en train de lui proposer une sortie de secours ou de lui en révéler l'existence? Mais le Croque-Mitaine n'a que trop fui dès que la situation devenait trop sulfureuse et qu'il se sentait échapper à tout contrôle. Tournant légèrement la tête jusqu'à ce que le bleu croise le noir, Boogie arque un sourcil. Pas de voie secondaire pour s'échapper de cette scène, pas de baisser de rideau prématuré. La plume continue d'entailler le papier et les mains qui la manient n'ont pas l'intention de cesser de meurtrir la page. Caresse serpentine le long de son dos qui déclenche un léger frisson qui traverse ses omoplates et font rouler ses épaules. Les doigts glissent sur sa nuque, la quitte et lorsque le Croque-Mitaine se tourne, Lecter lui tend le bras. Démon posé son écrin, vénéneux jusqu'au sourire qui étire ses lèvres. Défi lancé d'une voix de velours.
Parjures-toi, damnes-toi, petit chat auprès de cet être qui t'a créé, martelé, forgé. Tu ne t'appartiens déjà plus.
Le regard cristallin rampe sur le corps de Jason, s'attardant sur chaque point, chaque virgule de l'histoire tout aussi violente et suicidaire qui s'est gravé sur son épiderme. Et lorsque l'azur croise le noir, nouvelle invitation. Ce diable de Boogie serait-il suffisamment vicieux pour étirer l'attente jusqu'à la rupture? Demi-sourire carnassier aux lèvres, il se rapproche jusqu'au bord du lit, se penche et y pose les mains. Les avançant l'une après l'autre, le chat y grimpe, quadrupède aux mouvements emplis d'une grâce lascive, regard ardent rivé à celui de Jason. L'échine se courbe, ondule tandis que ses lèvres effleurent le nombril, glissent sur les hanches. De la pointe de la langue, il caresse la peau, continuant d'avancer sur le Clown sans quitter les iris de ténèbres, remontant avec une lenteur délicieusement agaçante jusqu'à son cou, son menton. Mains de part et d'autre du visage de Jason, son nez frôle le sien, ses lèvres s'emparent des siennes. Paupières lourdes qui se baissent lorsque ses doigts quittent le drap pour se poser sur la peau pâle. Et ils commencent à descendre, appréciant la plus discrète cicatrice, la redessinant avant de poursuivre leur exploration jusqu'à la ceinture. Il y a quelques semaines, ce fut une frontière qui ne fut pas franchi. Le Chat échaudé a craint l'eau froide qui a ruisselé depuis le plafond. Là, plus rien ne l'arrête. Un bouton de métal qui ne retient plus rien, une fermeture éclair qui descend. Le baiser se fait plus profond, plus ardent alors que la Bête s'avance résolument dans ces contrées interdites.
Goût de sacrilège et d'hérésie sur la langue. Bienvenue en Enfer... soupire-t-il contre les lèvres de Jason.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 9 Aoû - 15:53

" Avec ou sans arsenic ? "


Est-ce la dernière frontière entre eux ? Le dernier rempart qui sépare l’araignée et le chat ? Tant de rebondissements dans leur roman noir, tant de paroles et d’actes en une décennie à coups de plans, de rixes et d’échanges en tout genre. L’intimité qu’ils connaissent a toujours eu un goût ferreux, une odeur âcre de mort mais jamais celle d’un corps à corps de ce genre. Si Jason et Boogie s’enivrent ce n’est pas dans ces instants sulfureux, ça ne leur ressemble guère et pourtant autour d’eux on est persuadés que cet univers a été foulé depuis longtemps. Ça semble tomber sous le sens, les bêtes sont beaucoup trop liées pour n’avoir jamais songé à s’appréhender de la sorte du point de vue de chacun et pourtant c’est un fait. Jamais le bateau fou n’a approché l’île de luxure, l’ignorant volontairement car les bêtes se complaisaient merveilleusement dans leur mariage psychologique et leurs autres dérives. Pour Jason, la question ne se posait même pas puisque jamais il ne s’est caché de transformer chaque approche physique en bain de sang, désignant chaque partenaire éventuel comme un objet jetable qui ne trouverait rien d’autre que la faucheuse en s’aventurant entre ses bras. L’équation était dés lors très simple, le Croque Mitaine étant tout sauf remplaçable il n’aurait pas à s’aventurer sur ce terrain avec le Clown car à leur niveau, il ne possède rien de symbolique.

Pourquoi y venir alors ? Pourquoi est-ce tellement frustrant d’avoir été arrêté il y a peu ? Conflit intérieur peut-être parce qu’ils ne supportent pas de rester sur une fausse note et qu’un sujet doit être assimilé jusqu’au bout au risque de muer en psychose. À moins que la folie soit lasse d’attendre et les pousse sèchement entre les mains de l’autre pour lur faire visiter ce gouffre béant qu’ils ont toujours esquivé avec dédain car s’ils ont à leur actif les pires vices du monde … ils n’avaient pas celui-là. La logique de Boogie s’était très bien entendu avec l’impulsivité de Lecter pour en arriver à la conclusion que leur ego leur interdirait de se céder et qu’au risque d’y laisser leur vie il valait mieux prendre celle des autres, s’amuser à leurs dépends. Aujourd’hui, la chanson laisse entendre un tout autre discours.
Aujourd’hui le Clown tend la main mais ce n’est pas pour proposer au Croque Mitaine d’entrer dans sa ronde. Cette fois il autorise, invite mais ce n’est plus le maître grimé qui rappelle son fauve à ses côtés. Le maquillage évaporé met le tyran en sommeil, cédant la scène au musicien damné qui exécuta la trille du Diable. La glace s’est faite eau, le feu sera follet et évoluera sans brûler. Jusqu’où iras-tu chat impie ?

Au son de la pluie qui crépite pointe un sourire carnassier que Lecter juge charmant. Avance fauve, approche. Glissade des pattes gantées de satin noir qui avancent sur les draps, un corps délié qui se tend, s’étend lascivement et qui ne détourne jamais son regard azur. Ciel sans nuages sous un voile de cils charbonneux et dehors la nuit pleure comme au premier jour. Ils devraient y voir l‘intervention du Chaos, son autorisation cette fois à ne plus reculer car c’est peut-être bien la seule entité à pouvoir débarrasser les deux bêtes de leurs colliers aussi simultanément. Ce qui doit se faire se fait, advienne que pourra. Frémissement de l’épiderme blafard au contact de la bête soyeuse qui agace, remue les braises d’un souffle léger. Le chat appréhende sans hésitation du bout de la langue à la manière d’un serpent. Folie contagieuse, on use volontiers des gestes de l’autre, on teste ses vices et ses manies jusqu’au parjure le plus total de ses principes personnels. Cher Croque Mitaine, est-ce réellement une forêt perdue de Vancouver qui t’a vu naître et grandir ? Quel diable ajouta un jour le mercure au fer de ta composition ?

Rideau sur les yeux noirs et bleus, nouveau baiser d’une lenteur aguichante. Soupir grondant d’impatience qui s’échappe de la gorge de Lecter et il remonte une main le long de son bras, l’arrêtant finalement contre sa nuque où les doigts accrochent ses cheveux. Cambrement instinctif des reins au passage de cette patte de velours qui redessine les cicatrices d’une époque passée, qui glisse sans détour jusqu’à une ceinture qui n’avait pas totalement cédé à la première tentative. Plus rien pour arrêter la descente et l’impatience murmure d’y aller enfin, de lancer la machine à fond. Tintement discret du métal, bouton et fermeture qui cèdent et le baiser se fait bien moins léger. Recul, une phrase soupirée s’envole. Bienvenue en Enfer. Les paroles du Clown si souvent prononcées à d’autres lorsque la mort se dresse en ombre dans son dos et qu’il annonce une fin à venir. Mais cet enfer qui se dessine est différent. Ses princes chassent la faucheuse d’un claquement de doigts et en referment jalousement les portes pour ne laisser que l’autre à leur côtés.

Sourire corrosif de Jason, regard d’encre qui se déverse au fond du bleu hypnotisant. La bête reptilienne se dresse comme un cobra, lente et n’attend qu’un infime déclic pour bondir, sifflant subtilement sur la bouche du fauve en face. Laissant échapper un éclat de rire une fois revenu en position assise, Jason secoue légèrement la tête pour chasser quelques mèches de devant ses yeux. Les iris noirs demeurent accrochés aux autres plus clairs tandis que les doigts s’étendent en araignée qui galope lascivement le long d’une cuisse, frôle la hanche et rampe le long de la ceinture pour en faire céder les attaches. « Allons voir de quoi est pavé cet Enfer là. » Murmure Lecter d’une voix ronronnante, passant son bras brisé à la taille du Croque Mitaine.

D’interdit, il n’y en a plus et plus aucune raison pour l’araignée de bondir en arrière à cause d’une douche froide. Dernier vice à poser ; un dernier à prêter pour lancer cette symphonie jamais entendue. Frustrantes, viles, les griffes dévient sous les derniers vêtements jusqu’à l’aine, abordent ce virage en épingle délicieusement dangereux qui charge l’air d’électricité. Sensation de liberté totale, l’alcool aura toutes les fautes, toutes les dérives sur le dos et le serpent ricane en allant respirer le parfum du chat au creux de son cou, suivant une veine pulsante à la pointe de sa langue fourchue qui pousse le vice, encore avant de siffler à l’oreille de Boogie. « Si l’impatience ne te sied pas Boogie, choisi ma tendance suicidaire et si dans cet enfer on nous sert des pommes empoisonnées, croque-les sans hésiter. Il te reste encore plusieurs vies après tout, alors sers-t-en. »        
              

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Sam 10 Aoû - 14:51

Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Tumblr_m8ci9dDZhf1qkyhuao9_r1_250



Bienvenue en Enfer où les flammes brûlent mais ne mordent pas, où la peau se rétracte sous un frisson qui n'est pas provoqué par la peur, où la guerre ne sera pas précédée par le spectre décharné de la Mort. La chute qui s'était suspendue brutalement reprend là où elle s'était arrêtée car ce chapitre là n'avait jamais été écarté et encore mois oublié. Obsédant, entêtant, il avait hanté le Croque-Mitaine, apportant aux points de suspension jetés d'une main lâche sur la page, des points d'interrogation. Même sa sacro-sainte raison n'avait pu y apporter les prémisses d'une réponse. Elle se contentait de répéter inlassable et inflexible qu'il s'agissait d'une zone dangereuse de laquelle ils pourraient fort bien sortir changés dans le meilleur cas, brisés dans la pire des éventualités. Boogie oscillait au-dessus d'un gouffre à la fois terrifiant et diablement tentant. Il n'avait peur de rien avait-il assuré à Lecter. Il le suivrait jusqu'au coeur des Enfers et damnerait une seconde fois son âme pour lui. Il avait accepté, s'était soumis à l'idée que même son propre corps ne lui appartenait plus. Enoncé comme cela, il était même surprenant qu'ils ne s'étaient pas déjà élancés à l'assaut de cet abîme.

Au bord de l'Abysse, sans voix raisonnable pour le retenir et la Bête ronronnant au creux de sa poitrine, le Croque-Mitaine saute. Ce n'est pas un vent froid qui lui fouette le visage mais le souffle douceâtre et tiède de la folie qui l'enveloppe, le berce. Lâches prise at abandonnes-toi. Et il n'a nul besoin d'assurance que tout ira bien, il se trouve planté dans cet éternel présent qu'habite le Clown. Sans hier et sans lendemain, car l'un n'existe déjà plus et l'autre n'existe pas encore. Est-ce que les désordres d'une psyché éclatée peuvent être contagieux? Pas tout à fait, mais ses éclats effilés peuvent se ficher sous un autre crâne et leur venin peut s'en écouler. Le Croque-Mitaine de marbre se fait flexible, l'homme monolithique devient éthéré.
Les liens qui se sont tissés entre Lecter et Boogie n'ont rien de doux ou de suaves, ils ne sont pas des associés et encore moins des partenaires. Unis par-delà les apparences, ce sont deux faces opposées d'une seule et même pièce, deux entités qui se mêlent dans l'ultra-violence et la mort, deux esprits malades qui se sont sournoisement contaminés mutuellement sans y opposer la moindre résistance. Il y a dix années deux Bêtes d'ombre et de sang se sont croisées et elles ont su en une fraction de seconde, à l'instant où les iris ophidiens croisèrent les prunelles félines, qu'elles ne seraient plus jamais seules dans leur anormalité. Ensemble jusqu'à la fin...et bien au-delà. Jusqu'en Enfer et s'il le faut, elles y creuseraient le sol pour s'enfoncer toujours plus profondément dans des ténèbres où personne n'ose aller. Serment hérétique d'un mariage contre-nature béni par un chaos qu'ils n'ont jamais cessé de servir.

Qu'est-ce-qu'il se passe? Petite voix familière qui résonne, un peu endormie, un peu assommée et à laquelle la Bête répond doucement. Est-ce vraiment important? Frémissements qui ne lui appartiennent pas sous les pattes de velours. Stigmates d'une vie de batailles sous ses doigts. Soupir grondant au creux de son oreille. Une main se referme dans ses cheveux sombres. Est-ce si important? répète la Bête en un ronronement presque délicat. Contre le Croque-Mitaine, Jason se redresse lentement obligeant le Chat à courber le dos en arrière, sa main libre s'accroche à la crinière verdâtre. Agenouillé sur le Clown au visage nu, fragile tableau volontairement saccagé mais non dépouillé de sa grâce, peau à vif et coeur sur le point d'imploser, il est trop tard pour que les barrières se relèvent. Le noir envahit le bleu, le bleu happe le noir. Caresse d'une araignée tiède qui éveille des nerfs, hérisse la peau par son frôlement à peine appuyé alors qu'on le voudrait plus fort. Petite voix familière qui lâche en un murmure. Non... Non, ce n'est pas important de comprendre. Et un sourire naît sur le mufle de la Bête, plisse les lèvres de Boogie. Les portes de l'Enfer cèdent et s'ouvrent sur un décor nouveau, ce n'est pas seul qu'il y fait ses premiers pas. Un bras s'enroule autour de sa taille, une langue glisse sur la peau de sa gorge, ses doigts se crispent dans les mèches vertes, pressant doucement le visage contre son cou qui s'incline. Son dos se cambre sous le contact impudique. Et c'est sous la promesse d'un empoisonnement lent que le Croque-Mitaine ajoute ce péché à ceux qui sont déjà siens.
Plus de "et maintenant", plus de "encore" juste du "allons plus loin".

[...]

Ni fiel et peu de miel après que le serpent ai enroulé ses anneaux autour du félin. Après que la Bête de soie noire n'ai feulé et rugi. Le fauve s'est finalement éclipsé à la fin de la bataille pour ne laisser que le Chat qui se roule en boule pelucheuse, le museau sur une patte, un ronronnement épuisé aux bords des lèvres et un terrible besoin de chaleur. Les paupières se baissent sur les saphirs qui lentement s'éteignent. Les nerfs électrisés et les muscles épuisés n'appellent qu'à une autre forme d'abandon. Boogie retrouve son corps de douleur et il n'aspire plus qu'à en oublier les élancements en sombrant dans les bras de Morphée qui se referment inexorablement autour de lui. Tête enfouie dans un oreiller, une main glissée sous sa joue et un bras passé en travers de la poitrine de Jason, ses yeux se ferment, sa respiration retrouve sa régularité de métronome, ses traits se détendent. Un dernier soupir ronronnant avant le coton du sommeil et il attire possessivement à lui l'autre Bête comme par crainte qu'elle ne s'échappe. Qu'elle ne disparaisse.


Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Sam 10 Aoû - 17:56

" Avec ou sans arsenic ? "


Elle avait murmuré, elle avait soupiré à l’oreille du Clown, elle avait dit gare à toi l’ami, tu ne sais pas où tu vas. La voix folle qui laissait aussi entendre un tu n’en reviendras pas. Elle se tait maintenant, elle maugrée son échec et son impuissance du moment car le Serpent est sourd et ses yeux qui ne suivent plus la flûte se noient dans un bleu irradiant. Bienvenue en cet Enfer où le non est proscrit, où seuls les démons les plus impies sont admis. Allons-y, pour une heure ou deux et nous verrons bien, soyons fous c’est une nuit d’ivresse. Juste toi et moi et que le Sud se passe de nous. Que le Chaos tende un rideau noir et offre à ses enfants chéris un temps mort loin des chants de guerre. Pour une fois, il leur doit bien ça.
Demain est un autre jour, pourquoi craindre ce qui n’est pas encore visible ? Pourquoi s’interroger, la suite pourrait être simple et non catastrophique il faut juste tenter. Ça passera ou ça cassera et au pire, en Jason et Boogie que reste-t-il à briser ? Ils s’en sont chargés seuls depuis longtemps déjà, n’ont jamais reculé dans les ronces, s’arrachant maintes fois la peau aux griffes du crimes, d’une vie déglinguée et ils en sont sortis. S’abandonner à l’autre qu’ils connaissent si bien ne peut pas les détruire car eux sont déjà fous et la folie ne saurait être autrement que folle. Au pire elle montera d’un cran et après ? Ça ne concernera qu’eux.

Face à lui le chat n’a jamais été plus tentant, séducteur devant les portes entrouvertes de l’enfer. Il en faut tellement pourtant, pour arracher à Lecter autre chose que la violence, ses rires cyniques et ses moqueries. Il oubli ici, délasse ses nerfs toujours trop tendus et ne rajoute pas d’essence. Loin de son costume il redevient le violoniste, range le Clown rieur et les bras qu’il tend ne promettent rien d’autre que ce vol plané qu’il faut vivre seconde par seconde sans jamais penser à la chute. Viens créature soyeuse, les flammes seront ton berceau et non ton bûcher. Viens, allons-y et cette page achevons la ... enfin.

[…]

Le serpent n’est pas sage disait Jason. Ondulante créature se faisant mortelle par les crocs ou les anneaux elle n’a pas blessé le chat pour autant et s’est faite caresse, toujours possessive mais aujourd’hui capable de mesure. Pas de venin assassin et pas de sucre écoeurant, seulement des nuances parfaitement dosées qui laissent les bêtes épuisées sur un rivage où des vagues roulent paresseusement. La bête ophidienne couche ses courbes en longues boucles et y pose la tête, paupières mi-closes sur la vision du chat à ses côtés. Mais sur elle rampe une araignée infatigable qui prend le relais et chasse Morphée au loin pour ne pas voir disparaître trop rapidement cette sensation douce amère qui demeure accrochée à la peau. Insatiable Lecter qui peine tant à mettre des points au bout des lignes, qui refuse la fin des bonnes choses et qui, s’il commence à sentir à nouveau le poids de son corps s’en fiche royalement. Les yeux d’encre errent au plafond, songeurs, embrumés mais bien ouverts.      
Le bras du Croque Mitaine l’attire, refuse de le voir s’échapper et Jason approche, attirant le chat jusqu’à le voir poser la tête dans le creux de son épaule, le bras brisé encerclant son dos. Fin sourire qui étire les lèvres de Lecter lorsque la respiration régulière indique que son second s’en est allé rejoindre le pays des songes. Seul, car pour sa part le balafré en est incapable.

Tendant sa main libre jusqu’au chevet, il y retrouve cigarette et briquet qu’il s’arrange toujours pour avoir à porté. La saveur du tabac ne parvient pas à chasser celle qui lui reste sur la langue et la fumée qui s’élève ne rend pas flous les souvenirs certainement trop récents encore. Au réveil Boogie retrouvera ses habitudes et abandonnera les vices de Jason, les lui laissant. Arrête de penser, tu étais prévenu. Souffle la folie penchée à son oreille. Toi, tu n’es pas foutu de relativiser, jamais capable de t’arrêter. Non jamais, exigent à mourir mais qui ne pourra pas user du je veux je prends sur ce sujet. C’était … la faute de l’alcool disait-il. Menteur. Sale menteur. Qui a tendu la bouteille et prêté ses vices comme autant d’excuses dont Lui pourra se servir à loisir ? Toi qui tiens si bien le gin et qui possédait déjà ces manies Lecter, où est-elle ton excuse ? Il n’y en a pas, il se l’avoue et revendiquerait presque. Il voulait savoir, voir, égoïste au point de ne plus supporter cette zone d’ombres ricanantes qui agitaient des doigts décharnés en disant : Tu ne sais pas, mais avant toi quelqu’un a su. Non Lecter n’avait pas oublié la rage ressenti en pensant à cette maudite femme, vilain petit insecte qui avait foulé un terrain précis en compagnie du Croque Mitaine. Est-il plus avancé maintenant ? Oui et non. La page est achevée, c’est un fait mais le problème c’est lui-même désormais.    

Cinq cigarettes se sont consumées sous ses doigts tandis que le temps passe. Ça ne l’avance à rien, ce qui est fait et fait et franchement Jason ne regrette pas la plus infime seconde. Seulement, l’idée que cette nuit reste unique lui est insupportable. Réaction digne d’un gamin auquel on ne ferait visiter la foire qu’une fois dans sa vie. Alors il soupire, coule un regard sur le chat endormit. Qu’il se repose un peu seul sinon il finira par sentir les remous qui agitent le Clown. Avec précautions, le balafré quitte le lit et remonte le draps sur le dos de Boogie avant de glisser sans bruit jusqu’à la salle de bain dont il referme la porte aussi silencieusement que possible.
Et maintenant ? Sursaut de Lecter qui grogne « Silence ... » avant d’allumer une rangée d’ampoules au dessus du grand miroir. Les bleus sont apparus, c’était inévitable après un tel choc et les cernes noires qui assombrissent les yeux du Clown ne sont plus seulement dues à un reste de fard. Sale tête dis donc. La douche ne sera pas du luxe. Rapide regard à sa coloration délavée, il serait grand temps d’y faire quelque chose aussi. Se prendre un peu en mains et s’occuper histoire de penser moins. C’est une idée. Pourquoi pas.

Une bonne demie heure plus tard, Lecter quitte la baignoire et allume une autre cigarette après s’être séché. Sans la moindre émotion il avise son bras cassé dont les couleurs n’augurent rien de bon et quand il constate que ses doigts bougent à peine ça devient évident. Les nerfs et les tendons n’ont franchement pas aimé. Bah, ça passera comme le reste. Ce sera juste un peu moins facile de  fabriquer des bombes. Boogie avait bien dit de ne pas trop en faire … un conseil de plus que le Clown n’aura pas écouté. Il n’écoute jamais en fait, ou presque. Devant lui la surface polie du miroir lui revoie son reflet, dépourvu de masque et cheveux blonds qu’il a décoloré pour pouvoir refaire plus tard une teinture plus fraîche. Pour un peu, il se sentirait rajeunir … Un rire file, il secoue la tête et quitte la pièce pour revenir à sa place en écrasant le mégot au passage. Couché sur le côté, la joue sur l’oreiller Jason espère seulement que la glace ne reviendra pas trop rapidement dans le regard de son second. Idée folle, elle sera sans doute là. Un brin vexé, le Clown noue les bras autour de l’oreiller et y enfonce la tête pour ne plus entendre la folie qui rit à n’en plus finir au fond de ses oreilles. Bon retour en ton Enfer, mon frère.

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Sam 10 Aoû - 22:36



Première sensation lorsque sa conscience s'extirpe du coton du sommeil, c'est le mal de crâne lancinant qui lui donne l'impression d'avoir les tempes prises dans un étau. Le Croque-Mitaine fronce aussitôt sur les sourcils étouffant un grognement. Lentement, ses paupières se lèvent et la lumière presque agressive après les ténèbres de la nuit lui transpercent les rétines. Face à lui, le visage de Jason dont les cheveux blonds...les cheveux blonds? Boogie ferme les yeux avant de les rouvrir. Les mèches d'or sont toujours là et pendant quelques secondes, il se surprend à couvrir d'un regard presque touché cette vision étonnante. Des lambeaux de souvenirs épars s'assemblent malgré la migraine. Images qui se font de plus en plus précises, fantômes de mains effleurant sa peau et de lèvres frôlant son cou. Il ne fallait pas... ricane une voix sous son crâne. Remontée acide d'une question ô combien stupide et agaçante parce qu'il ne peut y répondre seul...et maintenant? Ce qui paraissait simple il y a encore quelques heures devient extrêmement complexe éclairé sous la lumière crue d'un jour qui se lève. Qu'est-ce-qui a changé? Se sent-il différent? Son regard sur Lecter est-il plus étrange que de coutume? Les iris pâles s'égarent sur le visage qui n'a pas bougé ni même remué d'un cil et sans vraiment en prendre conscience, ses doigts effleurent une joue balafrée. Arrière Boogie. Reprends ton costume. Le geste se suspend et le Croque-Mitaine se mord furieusement la lèvre inférieure. Il vaut mieux quitter la tiédeur de la nuit pour le froid du jour. Sans à coups et aussi silencieux qu'il puisse l'être, Boogie s'échappe du lit et tout en gardant les yeux levés sur les visage endormi récupère ses vêtements.

Pas feutrés jusqu'à la salle de bain où il se jette, sans un regard au grand miroir, dans la cabine de douche. Il n'attend pas que l'eau se réchauffe, à peine le jet jaillit qu'il se glisse sous l'eau glaciale. Réveil brusque et retour à un monde bien tangible qui l'est tout autant. Mains posées sur le carrelage au mur, il laisse la vague froide ruisseler le long de sa nuque, couler dans son dos et derrière le rideau sombre de ses cheveux, il ferme les yeux, lèvres pincées. Pas de fiel si peu de miel...pas de regrets mais un sentiment qui est tout aussi étrange. Au froid succède la tiédeur puis la chaleur qui répand un nuage de vapeur dans la salle de bain et lorsqu'il sort dans la moiteur étouffante, il ne se sent guère mieux. Du revers de la main, il essuie la buée qui s'est déposée sur le miroir. Regard bref mais précis sur ses ecchymoses jusqu'à ce qu'il croise les iris polaires de son reflet. Illusion brève d'un sourire ironique et triomphant qui étire les lèvres de son double qui avait raison Boogie?. Les doigts se crispent sur la faïence à défaut de se refermer en poing et de s'abattre sur le miroir. Le mal de tête reprend de plus belle. Sifflement ulcéré. Le Croque-Mitaine détourne les yeux, arrachant une serviette d'une armoire et se sèche sommairement éveillant volontairement le moindre hématome, rouvrant la plus fine coupure et après enfilé son jean noir, il quitte la salle d'eau pour retrouver le palier froid. A travers l'ouverture de la porte entrebaîllée, il entraperçoit la forme toujours allongée de Lecter. Doit-il aller le réveiller? Attendre qu'il le fasse tout seul? Autant cogiter avec de la caféine dans le sang. Il doit y avoir une machine à expresso dans ce fichu bar ou un truc qui y ressemble.

Descendant les escaliers en silence, Boogie se retrouve dans la salle du bar où gisent trois cadavres. Il les avait presque oublié ceux-là. Enjambant celui au visage réduit en purée, évitant de poser un pied dans la mare de sang figé au sol, il se dirige jusqu'à ce qui ressemble vaguement à une cafetière. Allumant les néons publicitaires au-dessus du bar, fouillant derrière le comptoir, c'est au bout d'une poignée de minutes qu'il peut enfin s'asseoir en tailleur sur le zinc attendant que le glougloutement caractéristique du café prêt à être avalé. Un coude posé sur un genou et le menton appuyé au creux de sa main, l'élancement sous son crâne ne le lâche pas une seconde. Boogie sent ses yeux lentement se fermer. Juste quelques instants pour chasser la sensation désagréable que toute lumière vive plante deux flèches au fond de ses orbites...
Sensation de flottement de courte durée. C'est un hurlement strident qui tirera le Croque-Mitaine de sa léthargie. Une jeune femme se trouve derrière le comptoir les yeux rivés sur le cadavre au sol, les mains crispées sur ses joues et elle ulule comme une orfraie. Geste réflexe et malheureux avant qu'elle ne se rende compte de sa présence. Boogie s'empare de la première bouteille à portée de main, cavale à quatre pattes sur le zinc et l'abat sèchement sur le crâne de l'inconnue qui se tait en un couinement. Bruit de course dans l'escalier qui le fait grincer des dents. C'est rien! grogne-t-il avant de reprendre plus bas. je crois que j'ai assommé le gérant...ou plutôt la gérante...ou sa femme...ou sa fille. A vrai dire, il s'en fout.

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 11 Aoû - 0:24

" Avec ou sans arsenic ? "

Combien de temps depuis qu’il a posé la tête sur l’oreiller et cessé de penser ? Aucune idée. Le sommeil a frappé en traître comme une tonne de plomb sur son dos et s’il est sans rêve, il est lourd comme peu d’autres fois auparavant. Aucune conscience, seulement des souvenirs vagues pour peupler le vide. Images tourbillonnantes de mains vagabondes, de baisers jamais rythmés et de regards à peine détournés … un pic de douleur arrache le Clown du pays des songes lorsqu’il pousse sur son bras pour se retourner et battant rapidement des cils il observe la place vide à ses côtés. Tendant la main, il constate la froideur des draps signe évident que cela fait un petit moment déjà que le Croque Mitaine s’est échappé. Un soupir interminable file entre ses lèvres alors qu’il cale son dos sur le matelas, les yeux plissés sous cette lumière bien trop forte à son goût. Pas un bruit dans l’appartement, pas un son provenant de la salle de bain et … les vêtements  ne sont plus là. Et bien … ça ressemble à une véritable fuite. Rire sec lorsque Jason étend la main, retrouve son paquet de cigarettes sur la table de chevet.

Mais alors qu’il s’apprêtait à en tirer une un hurlement fuse et sans attendre Lecter s’arrache au lit. Moins de dix secondes pour enfiler son pantalon et ramasser sa lame avant de dévaler la cage d’escaliers en direction du rez de chaussé. Son pied atteint la dernière marche lorsque la voix de Boogie précise que ce n’est rien. Trop tard pour maintenant mais Lecter cesse de courir et approche lentement du comptoir pour entendre son second évoquer la sirène d’alarme humaine qui vient de leur vriller la tête. « Sa femme … » Répond le Clown plus sèchement qu’il l’aurait souhaité. Puis il approche de la femme d’une trentaine d’années et s’agenouille pour la redresser. Vivante ; encore heureux c’est mieux pour les affaires de garder les proches de certains en un seul morceau. Gémissante, elle retrouve peu à peu ses esprits et se masse l’arrière du crâne avant de se figer à la vue de Jason et Boogie. « Du calme et cessez de hurler ; vous allez nous ruiner les tympans. » Se relevant, il l’aide à faire de même et l’éloigne lentement du bar.
« Mais que faites vous ici ? Et qu’est-ce que c’est que ... ça ? » Commence-t-elle, avisant l’égorgé et perdant le peu de couleurs qui lui restait encore aux joues. « Rien, rentrez chez vous et dites à votre homme que c’est repos aujourd’hui. Et aussi, tenez vos langues sinon je viendrai moi même vous les faire avaler … » Ajoute-t-il, la poussant vers la sortie arrière. « B.. bien ... » Articule l’épouse, tremblante en hochant vivement la tête.

Aucune protestation, elle s’échappe sans demander son reste et un silence tombe sur la pièce, à peine dérangé par le bruit de la porte qui se verrouille au loin. Et maintenant ? Roucoule quelqu’un. Sempiternelle question qui ne trouve pas de réponse et qui laisse flotter un courant d’air désagréable. Relevant les yeux sur Boogie, le Clown avance et prend place sur une chaise, laissant la lame sur le comptoir et appuyant bientôt le menton sur sa main. Et main-te-nant ? Oh silence bon sang ! La migraine pointe, seulement causée par un réveil trop brusque et une dose d’adrénaline malvenue ; peut-être à cause de cette maudite question aussi …
A la droite de Jason, la bouteille de Gin et le verre … tu dérailles mon vieux. Comme toujours. Il tire les objets à lui, se sert et avale d’une traite la boisson qui ne parvient pas à dissiper ce malaise bizarre qui n’a rien à faire là. Qu’est-ce que ça change après tout ? Ils sont vivants, ils n’ont pas changé et ça n’a aucune conséquence ! Ah non ? Non. Pourtant les souvenirs sont là, peu être trop frais pour qu’on les nie en bloc et qu’on fasse mine de rien. Nouveau verre et il ne se voit même pas le servir. Sous les boucles blondes la folie rit comme jamais et s’amuse à ses dépends. Il ne pourra pas faire croire -à lui même surtout- que c’était facile et que ça n’a aucune conséquence. Ce n’est pas comme les meurtres, pas comme ces nuits simulées auprès d’une donzelle qu’il fallait faire rêver pour qu’elle obéisse, pas réalisé par principe. Alors quoi ? Était-ce seulement le jeu d’une curiosité maladive et d’une possessivité plus pourrie encore ? Vois Jason ! Tu n’étais pas un tyran cette nuit dans cette foutue chambre … tu n’étais pas un maître mais maître de rien, surtout pas de toi-même une fois les portes ouvertes. Excédé, grinçant des dents il jette un regard noir sur le comptoir et le zinc, traître de l’heure lui renvoie son image clownesque déformée, maquillée et hilare.

Geste réflexe lorsque ses doigts serrent le verre qui explose en morceaux et lui entaille la main au passage. Stupide colère mais qui a au moins le mérite de tuer les voix et les rires envahissants. Énième soupir, ça l’aura détendu un peu de détruire quelque chose. Et maintenant ? Oh par l’Enfer ça n’a pas de fin cette chanson ? Blasé, dépité de ne pas retrouver sa répartie légendaire Jason secoue lacement la main pour chasser les débris qui lui colle à la peau et ignorant le sang qui va avec, il s’allume une cigarette avant de poser les yeux sur la cafetière. Une tasse sera la bienvenue si tant est qu’elle puisse lui éclaircir les idées.

« Et ben … j’ai connu mieux comme réveil. » Souffle-t-il finalement, lui jetant enfin un vrai regard avec un infime sourire aux lèvres. Normalement, logiquement il aurait dû avancer et aller le taquiner, jouer de la situation dans toute sa grandeur et son manque de pudeur. Habituellement le Clown aurait ressorti son humour le plus douteux mais rien ne vient, aucune plaisanterie et pas l’ombre d’une idée tordue. Seulement ce et maintenant revenu en force, ce froid qui pèse sur leur dos et des flash en bleu et noir dans une tête blonde. Ce qui ne tue pas rend plus bizarre ; plus fou … mais Jason ne pensait pas que ce poison là serait si agressif. Il n’a pas brûlé mais il ronge, gangrène. Et maintenant ? Lecter ferme les yeux, la cigarette se consume lentement seule et déconnecté il n’entend pas sa voix qui murmure, à peine audible. « Et maintenant ? »        

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 11 Aoû - 2:33



Assis au bord du comptoir, jambes pendant dans le vide, le Croque-Mitaine regarde le Clown gérer le début d'hystérie qui apparaît dans les yeux de l'inconnue. Elle avait certainement pas prévu de se prendre une bouteille sur le crâne, de tomber sur Lecter et de découvrir trois cadavres au sol dont un dans un sale état. Poussée vers l'arrière du troquet, congédiée de manière abrupte avec un voile délicat de menaces, la jeune femme disparaît balbutiant peut-être des remerciements pour la clémence ou jurant ses dieux qu'elle ne dira rien, le Croque-Mitaine ne l'entend déjà plus. Et le silence retombe dans le bar après la sirène qui y avait retenti. Un silence dans lequel on ne se sent pas si bien que cela. D'ordinaire, Boogie apprécie l'absence de bruit et de parasite sonore, c'est parfait pour réfléchir, se poser ou tout simplement apprécier la présence de quelqu'un sans avoir besoin de l'exprimer à haute voix en se perdant dans un discours stérile. Le silence a toujours été d'or. Mais là, ça a une saveur de gêne larvée. Quelque chose qui rampe et qui corrompt ce qu'il touche. Bien désagréable. Je te l'avais dit chantonne la raison qui est bel et bien de retour plus hargneuse que jamais. La crainte de voir un changement dans leurs rapports ou même une subtile altération était toujours ce qu'elle avait avancé. Avait-elle finalement raison? Aurait-il du retenir la Bête au lieu de la laisser gambader n'importe où, n'importe comment? S'accrocher comme un noyé à ses préceptes plutôt que de les jeter aux orties et de les piétiner allègrement? Pourtant aucune culpabilité ou quoique ce soit s'y approchant ne le torture. Et il ne ressent pas de honte ou de regret. Juste cette impression agaçante et insaisissable.

Jason longe le comptoir accrochant son regard noir au sien comme s'il attendait d'y voir une réponse ou l'ébauche d'une réponse. Mais le croque-Mitaine n'arrive pas à se remettre dans la peau du second sensé et stable, aux conseils avisés et limpides. Un siège s'écarte du zinc et Lecter s'y pose. Etrange ballet qui commence où on se trouve sur la même scène mais jamais complètement face à face. Succession d'apartés muets qui ne s'adressent qu'à eux-même et jamais à l'autre. C'est...ennuyeux. Alors que Boogie se dirige vers la cafetière, le tintement du verre contre le verre le fait légèrement tourner la tête. Il plisse les yeux en voyant le Clown qui se sert du gin dès le réveil. Léger froncement de nez désapprobateur et silencieux. Il devrait râler, se lancer dans de grandes tirades moralisatrices. Mais rien ne vient. Au mutisme de Jason s'ajoute celui du Croque-Mitaine et ce dernier ne peut s'empêcher de trouver tout cela soudain bien triste.

Le regard pâle se lève des tasses qu'il remplit en entendant le son cristallin d'un verre qui se brise et des éclats qui tombent au sol. Un soupir presque défaitiste lui parvient et lorsqu'il se tourne et se rapproche de Jason, les yeux noirs lui adressent alors un vrai regard. Pas une oeillade rapide à peine esquissée. Décidément la situation lui déplaît au plus haut point. Et ce foutu "et maintenant" qui franchit les lèvres du Clown dans un filet de fumée n'améliore guère son humeur déjà sombre. Il faut que l'un d'eux réagisse, reprenne les choses en mains et rapidement. N'importe quoi plutôt que ce silence plombant. Boogie pose une tasse devant Lecter avant de se hisser sur le comptoir et de se laisser glisser du côté de la salle. Et maintenant? Je vais te refaire une écharpe pour ton bras en m'assurant que la fracture ne se soit pas déplacée depuis hier. commence-t-il d'une voix décidée et sans l'ombre d'une quelconque hésitation. Tendant le bras, il referme les doigts sur le poignet de Jason et lui tire la main coupée. Les iris pâles se baissent sur les blessures avant de plonger dans les ténèbres presque mélancoliques. Je vais m'occuper de ça aussi. Il ferme quelques secondes les yeux sentant poindre la migraine, entendant déjà le chant victorieux de la raison. Secouant la tête, il chasse l'une, musèle l'autre.

Parler. Boogie n'est pas coutumier des grands discours et encore moins habitué des discussions à coeur ouvert. C'est là tout son paradoxe. Une lucidité hors norme, un véritable don pour l'analyse et la stratégie mais dès qu'il s'agit de lui, il en perd son latin. Prenant le menton de Jason entre ses doigts, il lui tourne la tête jusqu'à ce que leurs regards se croisent. Pas de glace dans les iris azurs et il reprend d'une voix douce, le ton rassérénant qu'il adopte quand il déclame des vers sombres, raconte des contes noirs. On a de comptes à rendre à personne, Jason. Je n'ai ni regret, ni remord, ni honte ni quoi que ce soit de ce genre. Doucement, il libère le visage du Clown et sa main glisse sur sa joue. On est toujours les mêmes, contrairement à ce que d'infectes et épuisantes petites voix dans nos têtes peuvent dire...un Clown juste un peu plus bizarre et un Boogie Man un peu plus fanatique. Est-ce-qu'on va arrêter de faire couler le sang dans les rues? De faire exploser des bâtiments avec si possible plein de gens dedans? Est-ce-qu'on va arrêter de répandre le chaos et l'anarchie sur notre passage? Non. Les iris pâles se baissent un instant, les lèvres se plissent esquissant une moue indéfinissable. Non, ce qu'ils sont aux yeux du monde ne changera pas. Ils sont et resteront deux démons à la tête du Sud. Deux êtres abjects, les ennemis publics numéro un. Détestés, haïs, traqués. Avec maintenant, la Mafia sur les talons certainement. Boogie se mordille la lèvre avant de reprendre. Quand au "et maintenant" qui nous concerne directement si tout est plus simple quand je suis de glace alors... Les doigts posés sur la joue balafrée glissent doucement vers le bas, un demi-sourire étire les lèvres du Croque-Mitaine. Je serais de glace.

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 11 Aoû - 5:21

" Avec ou sans arsenic ? "

Mutisme partagé, silence pesant. Ce n’est pas de la gêne, seulement une chose sur laquelle ils ne parviennent pas à poser de mots et c’est à l’encontre d’eux qui savent trop bien rétorquer. A chaque problème une solution, même la plus invraisemblable c’est ainsi depuis des années. Pourtant c’est là, flagrant comme une tache de sang éclatée sur du marbre blanc. Quand il s’agit d’eux, lorsque les costumes tombent et qu’ils se retrouvent face à face sans aucun artifice, sans se draper dans un rôle qu’ils connaissent par cœur tout part en vrille. Ce et maintenant devait sortir d’une manière ou d’une autre, petite voix trop lancinante pour rester ignorée et qui ne fera que s’intensifier si elle ne trouve aucune réponse. Maintenant il est temps de faire le point, de mettre son jeu à plat et de voir les cartes qu’on a encore en mains. Maintenant ; que tout se dise.

Boogie prend la parole le premier, annonce des soins à faire après s’être déplacé de l’autre côté du bar. S’occuper de la main entaillée aussi. Jason hausse les épaules avec l’envie de cracher un : Si tu savais à quel point je m’en fiche de ça. Mais il se retient, se mord la langue au risque d’envenimer cette discussion qui commence et ne doit pas encore finir. Quand les doigts du Croque Mitaine obligent Lecter à tourner la tête, c’est un regard presque mélancolique, indéchiffrable qui plonge dans les iris bleus. Pas de glace pour le moment, le Clown se sent un peu plus à l’aise de le constater. Une fois encore la voix s’élève tandis que le balafré ne trouve encore rien à dire. Pas de regret ou de honte, l’ego est sauf c’est autre chose qui a craqué mais quoi ? Non ils ne seront pas différents pour les autres et ça ne changera rien à leur actions. De l’opinion publique ils resteront deux monstres à abattre, deux criminels à faire tomber. Hochement de tête de la part de Lecter, il écoute et ravale un soupir en le voyant mordiller sa lèvre. Pas si facile hein ? On en est rendus au même point. Pour peu, il en rirait tant c’est bancale. Mais pas la moindre joie, aucune lumière malicieuse dans l’encre noire. Les doigts glissent, et s’écartent de la joue scarifiée alors que tombe une phrase qui suffit à elle seule à figer Lecter sur sa chaise. Comment doit-il la comprendre ?

La glace vaudrait mieux en fin de compte ? Que veux-tu Jason ? Tout serait plus facile si lui reprenait son armure froide et toi tes flammes mordantes ? Non, mille fois non. Que Boogie le soit au repère, face aux autres et qu’il ne conserve sa logique acérée pour le travail oui, c’est même mieux sans ça ils courent à la catastrophe mais en dehors … Révélation en Lecter. Ça s’allume quelque part, ça devient évident et voilà en fait où était le fond de cet épineux problème. Ce n’est pas la présence du froid polaire qui habite si souvent le Croque Mitaine mais plutôt celle de l’eau que le balafré pense ne jamais revoir un jour. Quand on a goûté l’interdit il laisse un goût d’encore et soudain tout se fait limpide dans l’esprit du Clown. Au et maintenant trop rude doivent s’ajouter des mots, il faut compléter ça. Doser l’acide, le diluer jusqu’à le rendre buvable et faire en sorte qu’il ne détruise pas tout sur son passage. La folie ne rit plus, son visage se fend d’un rictus satisfait et sa voix murmure : Enfin tu comprends, enfin tu y reviens Lecter. Ne le disais-tu pas toi même ?
La folie est folle mais elle est douce, elle est apaisante dans son exécution. Embrasse la, apprivoise la, regarde la droit dans les yeux et à la fin … oui à la fin Jason parce que tu es déjà irrémédiablement fou, tu seras toujours là.

De l’esprit fracassé s’extirpe une seule araignée comme unique survivante de cette tempête intérieure et Lecter se lève, quitte son siège pour approcher son second. Récupérant sa main sans forcer, il en glisse le dos sous le menton de Boogie et lui rend un sourire léger. « Ce ne serait pas plus simple Boogie. » Commence-t-il, la voix pleine d’une certitude tellement lecterienne, dans tout cet optimisme qui lui ressemble. « Je n’ai pas plus de remords ou de regrets quant à la honte je pense même que j’ignore son effet. Au pire, je peux te l’avouer disons une pointe d’appréhension mais pas pour ce qui pourrait se passer. Uniquement pour ce qui ne se passerait plus. » On en revient à lui, possessif et extrémiste qui ne supporte pas la fin de ses plaisirs, qui abuse de tout quitte à se tuer à grand renfort de flammes. Dénué de toute retenue c’est un noir envahissant qui plonge sans hésitation dans les lacs bleus, plus impudique peut-être que toutes les caresses que ses mains ont pu offrir. « Le fait est que cette impatience, ce manque de logique, cet extrémisme et cette tendance à foncer sont des vices que tu repousses toujours tandis qu’ils me collent éternellement à la peau. Alors ça me travaille parce que ... » Sans empressement, le clown écarte la main et lui adresse un sourire presque désarmant de sincérité. « Parce que je n’ai pas envie que ce soit la première et la dernière fois. » Étirant le cou jusqu’à ce que son souffle caresse les lèvres du Croque Mitaine, c’est un Jason à nouveau maître de sa foire aliénée, qui poursuit en un murmure. « La question n’est plus la même car ce qu’il faut savoir c’est : maintenant que nous savons de quoi l’Enfer est pavé, a-t-on besoin d’excuses pour y mettre les pieds ? Le souhaite-t-on aussi ? Personnellement Boogie non seulement j’assumerai pleinement le prochain chapitre mais en plus, je m’y damnerai d’avantage. »    
   

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 11 Aoû - 14:50



Voilà des années que le Croque-Mitaine ne s'appartient pas et partage les commandes de son corps avec un autre. C'est tordu mais c'est ainsi. Et c'est avec cette abnégation et cette dévotion qui font les fidèles les plus fanatiques qu'il est, une fois de plus, prêt à écarter sa propre volonté. Il n'a nul besoin d'un Jason Lecter rempli d'un spleen et au-delà de leur petit cénacle, de leur petite cour des miracles, le Chaos n'a pas besoin d'un Infant qui s'égare en chemin. Alors si pour que les choses reviennent à la normale, Boogie doit laisser la glace tout recouvrir, il le fera. Satisfaisant la petite voix dans sa tête et quitte à se retrouver à devoir gérer seul les conséquences. Cela a toujours été son rôle endosser des responsabilités qui n'étaient pas systématiquement les siennes, essuyer des échecs qui ne découlaient pas de son fait. Il plie mais ne rompt jamais.
Lecter descend de son siège se rapprochant du Croque-Mitaine. L'heure n'est plus au silence pesant mais à cet exercice devenu courant de greffer l'irréel au réel. Cela avait commencé par un aveu terrible et difficile pour deux esprits aussi indépendants, l'autre leur était nécessaire et sa perte inenvisageable. Dix années à se parasiter mutuellement avaient mué l'important en indispensable. Cela avait continué par une confidence murmurée du bout des lèvres, la conviction ferme que pour l'autre Bête ils étaient capables de tout et feraient n'importe quoi poussant le vice jusqu'à déclencher une apocalypse s'il le fallait. Les barbelés se serraient encore au terme de ce dernier chapitre auquel ils venaient de mettre enfin un point final. Restait à savoir quelle sorte de conclusion déviante ils pourraient y mettre.

Ce ne sera pas si simple, lui répond Jason avec assurance et certitude fissurant les belles convictions à peine érigées de Boogie. Même si le Croque-Mitaine étend sa glace entre eux, elle ne pourra jamais être aussi solide que par le passé et parce qu'elle a déjà été brisée, elle le sera de nouveau. La Bête de soie noire s'est enhardie et ne regarde plus la raison avec la même appréhension. Là est la conséquence et là se situe le changement tellement craint et redouté par la petite voix moralisatrice. Elle n'a aucune emprise sur le Croque-Mitaine d'eau qui s'aventure, sourd, en territoire tabou. Les régions dangereuses et interdites ont cette faculté de se vêtir d'une voile attirant. Et lorsqu'on en a foulé le sol, lorsque l'on y survit, on a qu'une seule envie. Y retourner pour sentir de nouveau ce frisson qui rampe le long du dos, cette saveur douce-amère qui se dépose sur la langue. Revivre encore une fois l'exaltation de la nouveauté et de l'interdit bafoué. Garder cette étrange peur au ventre car le risque de s'y laisser engluer ne sera que plus puissant à chaque expédition.
Et le Clown démoniaque au visage d'ange confirme. Redresser les barrières, cadenasser de nouveau ces zones et ignorer la mélodie entêtante qui s'en échappe lui est impossible, l'enfant capricieux ne supporte pas le "peut-être" et encore moins le "non". L'eau vive rejoint la longue liste des vices de Lecter entre l'adrénaline et le sang humain et Boogie est un être bien trop lucide pour se convaincre que lui-même ne s'est pas senti grisé par cette dernière. Au final, l'alcool n'est ni un coupable, ni un alibi, à peine un révélateur ou un désinhibiteur. A force de rôder autour de ces portes et parce qu'ils ne supportent pas voir quelque chose leur résister, il fallait qu'elles cèdent. Si ça ne s'était pas produit hier, cela se serait produit un autre jour.

Les iris noirs plongent dans l'azur, les dévorant lentement. La psychose de Lecter se fraie un chemin au son de sa voix, la folie ophidienne ondule et serpente, se ménage un petit coin au fond du crâne de Boogie où elle se love. Et parce qu'il peut maintenant ignorer la petite voix sans craindre de la perdre, le Croque-Mitaine laisse la petite vipère folle s'installer, laisse l'écharde de démence se planter.
La main qui soutenait son menton glisse et s'écarte. Méfait accompli et Boogie sent que l'incube reprend les rênes de sa Grande Parade. Le visage de son parjure se rapproche du sien, souffle mourant délicatement sur ses lèvres. Ils ont foulé l'Enfer, arpenté l'un de ses passages tortueux s'enivrant des rubans de soufre qui s'en dégageaient. Boogie secoue lentement la tête, le regard prisonnier de celui du Clown. Non, il n'a plus besoin d'alibis ou d'adjuvants pour s'y aventurer de nouveau et s'abandonner à la morsure des flammes. Quand à s'y damner d'avantage...ses lèvres s'étirent en un sourire contre celles de Lecter. A l'instant où on a été condamnés à vivre, on a été voué à l'Enfer. C'est chez nous, En Bas. murmure-t-il. Ne t'ai-je pas dit que je t'accompagnerais jusque là et même au-delà?

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 11 Aoû - 16:51

" Avec ou sans arsenic ? "

Le doute ne saurait durer de même que le trouble et les silences. Parce qu’ils savent parfaitement reprendre les situations en mains et que leur fierté interdit tout abandon face à une équation à résoudre Jason et Boogie sont passés maîtres dans l’art de rebondir à leur façon. Au Croque Mitaine sa maîtrise et au Clown l’impulsivité, le j’m’en foutisme et ainsi va la vie dans cette aventure où tout s’enchaîne à la vitesse d’un train emballé. Ils devaient savoir, ça devait arriver et ce n’est pas cette visite infernale qui posait problème, seulement le fait de savoir ce qu’il faudrait en faire par la suite. Renouveler ou oublier, mais lorsqu’il s’agît de ces bêtes là peut on seulement imaginer qu’elles resteraient en place, sages loin d’une porte entrouverte qui n’a besoin d’aucun vrai discours pour les charmer ? Bien sûr que non. Lecter le premier est bien trop capricieux, trop dérangé pour laisser ce souvenir au fond d’un tiroir, il n’accepte pas les fins sauf celles qu’il a annoncé. Et ça … c’est une flamme qu’il refuse de voir s’éteindre.

Face à lui Jason sait que la glace n’est pas de retour, que les yeux bleus ne fuient pas les siens et qu’un serpent a trouvé refuge au fond de l’eau. Il y restera jusqu’à la prochaine fois, la prochaine visite où l’alcool ne sera plus jamais une excuse possible et où seule l’envie présente guidera les bêtes. Contre les lèvres du Clown la réponse est telle qu’il l’espérait, sans plus aucun détour et toute aussi directe que si elle était venue de sa propre bouche. C’est très bien comme ça. Lecter acquiesce d’un signe de tête, lui vole un baiser du bout des lèvres avant de reculer lentement jusqu’à retrouver sa chaise. « Surtout au delà oui. Puis j’ai trouvé le voyage très sympathique, je voulais prendre des vacances il y a peu alors on dira que c’était un petit week-end d’une nuit. » La cigarette qu’il allume retrouve une saveur agréable et la première gorgée de café noir la complète à merveille. Mieux valait en parler et définir ensemble, comme pour chaque plan et tomber d’accord. Ça leur ressemble, ils se comprennent et l’amertume disparaît naturellement.

Sous les mèches blondes quelques taquineries pointent le bout de leur nez mais Lecter les ravale et se contente de sourire pour lui même. Loin de lui l’envie de prendre une bouteille sur la tête pour avoir une fois encore trop parlé -surtout lorsque le sujet est plus personnel- et mieux vaut ne pas attiser le mal de tête de son second. Et maintenant alors ? Maintenant on prend un café, on se réveille et on s’occupe un peu des plaies.
Car d’ici peu une chevelure retrouvera son vert flash, un visage reprendra son masque et un corps se glissera sous un costume violet. Le Clown reviendra en place forte avec en tête un chant de vengeance qui ne souffrira pas d’une longue attente. D’ici là il faudra penser à se reposer un peu et trouver de quoi passer le temps loin du danger, rester un peu calmes. Boogie s’y tiendra il n’y a pas de doute à avoir sur la question mais pour Jason c’est bien différent. Ses hommes vont avaler de travers à chacun de ses passages, Alonso menacera un million de fois de l’étrangler s’il ne va pas se coucher et c’est cousu d’avance ; il sera ingérable car bouffé par l’ennui. Un rien dépité par cette prévision, sa bouche se plisse en une expression boudeuse et le Clown claque la langue. « Je sais d’avance que je vais m’ennuyer comme un rat mort dans les jours à venir … à ne rien pouvoir faire. »

Les bombes devront attendre, la mécanique, les pièges, tout ce à quoi il aime s’attarder devra demeurer en pause et que reste-t-il après ça ? Tuer ou torturer ? Pas plus facile. Dormir ? Très peu pour lui. Lire ? L’impatience ne semble pas apprécier le sujet. Assez spécial de constater que face au temps libre, mis à part jeter des ordres par dizaines il n’y a pas grand chose à faire lorsque le corps ne suit pas l’esprit. Même le Croque Mitaine devra se ménager alors quoi ? Alonso pourra gérer ce n’est pas un souci mais ce champ d’actions on en peut plus limité hérisserait presque les cheveux sur la nuque de Jason. Achevant son café, allumant une nouvelle cigarette il se masse finalement le cou, haussant les épaules.

« Sérieusement je crois que je vais devenir dingue. Ceci étant je t’interdis de m’assommer ! » Précise-t-il, quittant une nouvelle fois son siège pour glisser dans le dos de Boogie, le menton posé sur son épaule. « Je vais finir de m’habiller … enfin, sauf si tu n’es pas pressé de rentrer. Pour ma part je n’ai pas très envie d’entendre les gamins qui braillent dans l’entrepôt alors … si ça te tente de n’avoir que moi à supporter aujourd’hui on peut rester. » Court silence, Lecter soupire légèrement et baisse le ton qui devient dés lors celui du secret. « Oui bon j’avoue, c’est moi qui ne veut vraiment pas rentrer. Parce que si je me remets dans l’ambiance boulot je vais penser à cette foutue pieuvre mafieuse et ça va m’énerver. Tu connais la musique, je m’énerve, je passe mes nerfs sur tout ce qui bouge et j’explose pour trois fois rien. Et pour ce qui est des soins que tu voudras faire … j’ai le nécessaire en haut. Ou alors on peut oublier ma fracture et retourner s’étaler comme deux chats paresseux toute la journée ... » Image fort étrange qui leur ressemblent peu mais qui, à la réflexion, le fait sourire pourtant.          

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 11 Aoû - 22:25



Et les choses reprennent leur cours. Tordues. Difformes. Ecorchées et râpeuses. Mais c'est leur normalité. Chaque obstacle rencontré ne l'est jamais bien longtemps et parce qu'ils sont ce qu'ils sont, des êtres hors de tout et trop uniques pour rester sur une demi-teinte ou un non-dit, ils parviennent à passer au-dessus. A peine un soupir dans leur symphonie désaccordée, à peine un alinéa subtil sur une page noircie. Il fallait assouvir ce besoin de tout garder sous contrôle, d'éclairer la moindre zone d'ombre. Mais pas chacun de son côté à ruminer des hypothèses qui nécessitaient l'intervention de l'autre. Les habitudes ont la vie dure, c'est toujours ensemble que les débriefings se font, même pour les situations les plus incongrues, même pour les situations les plus étranges.
Plus de silence pensant. Plus de ce malaise bizarre dans l'air. Brisées les voix au rire aigre qui se jouent d'eux dans leurs crânes. Envolées les hésitations, balayées la mélancolie et l'amertume. La danse reprend avec un Jason Lecter qui retrouve les intonations que Boogie lui connaît. Chaste baiser volé, il reprend cigarette et café, décor différent mais gestes routiniers. L'avenir proche se redéfinit et il ne s'annonçait pas serein.

Occuper le Clown pendant la durée d'une convalescence est un challenge de longue haleine. Boogie imagine avec netteté les ordres qui vont pleuvoir sur leurs hommes, il entend déjà les menaces de mort et de rotule brisée du Cubain qui ne supportera pas plus d'une après-midi l'humeur de dogue de Lecter. Et lui se trouvera dans l'oeil du cyclone, contraint de ménager la chèvre et la centaine de choux, négociant avec l'un, rassurant les autres, éternel arrondisseur d'angles gérant les humeurs de Jason et se les prenant souvent de plein fouet. Car les mécontents dans les rangs de leurs sbires sont rares et les grognements de désaccord doivent être silencieux. Boogie a le don d'étouffer toute velléité de révolte par une mort rapide et publique. Il hausse les épaules avec dépit avant de boire une longue gorgée de café. Si vraiment t'es invivable, je trouverais bien un calmant pour bovin à t'injecter ou à te faire absorber sournoisement. lâche-t-il d'un ton neutre laissant volontairement planer un doute. Plaisanterie ou vérité à peine masquée? Boogie coule une oeillade indéfinissable à Lecter, posant sa tasse sur la comptoir avant de se fendre d'un sourire innocent. Et bien quoi? Au moins, je ne t'assommerais pas avec la déco ou le mobilier.

Serrant la céramique tiède entre ses mains, il voit Lecter descendre une fois de plus de son siège...incroyable à quel point l'immobilisme n'a aucune prise sur le Clown. Il se glisse dans son dos et Boogie sent un menton se caler au creux de son épaule. Les iris pâles se lèvent sur leurs reflets dans le long miroir qui s'étale au mur derrière les étagères chargées de verres et de bouteilles. Jason avoue ne pas être pressé de retrouver leur fourmilière et les petits insectes travailleurs qui y grouillent à toute heure du jour et de la nuit. Le Monarque est absent mais le nid ne doit pas chômer, Alonso a une façon différente de la leur de gérer les hommes. Différente mais qui porte aussi ses fruits. Ils pourraient rester ici...les gérants savaient que les lieux étaient occupés et devaient rester clos pour la journée. Boogie n'aurait qu'une migraine et un Clown blessé à supporter. L'idée fait son petit chemin portée par un souffle léger glissé au creux de son oreille. S'offrir une brève transition avant de replonger dans leur quotidien belliqueux, ça a quelque chose d'attirant dit comme ça. Le Croque-Mitaine termine en silence sa tasse de café alors que Jason propose de tout repousser en tas chaotique - blessures, obligations - et de simplement paresser toute la journée.

Tournant la tête, les sourcils froncés de surprise, Boogie répond doucement. Paresser? Vraiment? Pour quelqu'un qui ne supporte ni l'oisiveté ni l'inaction, c'est assez surprenant comme proposition. A moins que j'ai vraiment une mauvaise influence sur toi. D'un coup d'épaule léger, le Croque-Mitaine éloigne le Clown et pivote sur son siège jusqu'à lui faire face. Il baisse un regard critique sur le bras cassé enflé. Remontes et sors moi la trousse de secours. J'arrive. Je veux bien paresser mais je ne peux décemment pas te laisser dans cet état.

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 11 Aoû - 23:40

" Avec ou sans arsenic ? "

Pour un peu il serait outré de cette remarque qui annonce non pas un éventuel coup à l’arrière du crâne mais une injection de calmants. Il n’oserait tout de même pas ? Regard arrondi de surprise de sa part, il espère bien qu’il plaisante parce que pour le coup Jason le prendrait très mal. Persiste et signe, le Croque Mitaine affiche un sourire innocent en précisant que la chose vaudrait mieux que la destruction du mobilier sur la nuque du Clown. Léger reniflement vexé, il ne lui avait pas encore faite celle là. Mieux vaudra le garder à l’oeil de cher Boogie et éviter soigneusement toute main fourbe qui approcherait en compagnie d’une éventuelle aiguille. « Mouais … Essaie seulement et je t’utiliserai comme cobaye pour mes prochaines expériences de chimie. Ça changera, je teste sur moi en généra... hm ; oublies ça. » Tu parles trop Jason.

Esquivant la chose il s’est levé, est venu dire qu’il ne voulait pas rentrer et que sa seule envie était peut-être de faire le lézard en tête à tête sans se préoccuper de leur famille infernale. Alonso s’en débrouille bien, on le respecte pour d’autres raisons et en cas de problème les nuques se brisent aussi sûrement que les têtes tombent à coup de hache ou qu’elles se trouent à coups de balles venues de nul part. Les trois monstres ont leur façon de faire, jamais la même mais leur autorité n’est plus à remettre en cause depuis le temps.

Quoi qu’il en soit l’annonce a le mérite de surprendre Boogie qui fait remarquer que venant du Clown la proposition est bien étrange à moins qu’il ait subit son influence. Possible ; à moins qu’en bon égoïste Jason tienne à conserver la présence de son second pour lui seul au moins pour aujourd’hui, loin des pas grouillants de leurs hommes. Au mouvement d’épaule Lecter s’éloigne et scrute le regard clair qui se pose -critique et inquiet certainement- sur son bras cassé. Envie de lui dire mais ce n’est pas grave ça. Autant parler à un mur. En matière de soins Boogie est inflexible et il obtient toujours gain de cause peu importe le nombre de chemins détournés pour y parvenir. Il faudra donc supporter une étude de la blessure et d’ors et déjà Jason soupire intérieurement. Le temps passe, la douleur devient sourde et lui laisse cette impression d’avoir une colonie de fourmis sous la peau qui s’acharnent à le dévorer de plus belle à chaque frémissement des nerfs. Il n’a pas mal, il gère ça mais ce n’est pas agréable pour autant à ce stade. Pourtant il cède, un rien obligé. « Ok ok ; je vais sortir ça. Tant que ça ne dure pas longtemps ... »

Un rien grognon, Lecter tourne les talons et remonte l’escalier quatre à quatre pour retrouver l’appartement. Plus très certains des rangements il lui faut quelques minutes pour mettre la main sur une valise en métal qu’il extirpe d’un placard et abandonne à côté du lit avant de laisser errer son regard sur les draps.
Plus de voix moqueuses, plus de sermons intérieurs mais une sensation étrange en sentant revenir les souvenirs vagues de la nuit passée. Pestant contre lui même parce qu’il se surprend à rêvasser le Clown se jette à plat ventre sur le matelas et enfonce le nez dans l’oreiller jusqu’à sentir l’air se faire plus rare. Non vraiment ; aucune envie de partir d’ici maintenant. Ce qui n’est pas une excuse pour devenir sentimental ! À croire qu’avec cette tête démaquillée et blonde Lecter abandonne légèrement son rôle. Aucun mal à se poser un peu, ce n’est pas si fréquent mais le côté « peluche » n’a jamais été son fort. Le Clown est un véritable buisson de ronces et il n’a rien d’adorable en temps ordinaires et n’a jamais été très câlin même s’il réclame fréquemment la présence de Boogie dans sa chambre.

Relevant la tête, c’est sans hésitation qu’il tire à lui l’autre oreiller pour retrouver un parfum qui en devient peu à peu plus entêtant que celui de la poudre ou l’essence, ses favoris en tout temps. Plus besoin de fermer les yeux pour voir défiler les images, revivre la plus fine caresse. La joue calée sur le tissu, les yeux dans le vague il repense simplement et il n’a plus besoin de chasser les spectres. Un soupir lui roule dans la gorge, ses muscles se détendent et c’est seulement lorsque les pas du Croque Mitaine approchent que le Clown se redresse, repoussant ses cheveux vers l’arrière. Il fait un peu trop clair ici et le temps maussade inonde la pièce d’une teinte presque maladive. Envie furieuse de tirer les rideaux noirs et de replonger dans l’espèce de coton qu’ils ont connu durant ce court sommeil. Pour le moment Jason n’en fera rien et se laissera soigner sagement … enfin, presque. Si ça ne dure pas trop il devrait être à peu près gérable mais les caprices ont la vie dure et si ça ne tenait qu’à lui ce bras resterait tel qu’il est au risque de laisser la fracture tordue.

Néanmoins une question pointe le bout de son nez ; sans réelle annonce. Et lui dans tout ça ? Le voyant apparaître, Jason plisse un œil et l’observe des pieds à la tête comme s’il pouvait voir à travers ses vêtements pour juger l’étendue des dégâts qui doivent avoir prit une toute autre couleur avec la nuit passée. « Et toi ? Rien de méchant à signaler en plus ? Parce que je te préviens tu ne me poses pas une main dessus si tu ne m’assures pas que je n’ai aucune raison de m’en aller sur le champ découper la pieuvre pour la filer en petits morceaux au japonais du coin. »      
       

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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 12 Aoû - 1:44



Regard suspicieux qui darde aussitôt ses pupilles noires sur le visage de Lecter à l'aveu qu'il s'utilise comme cobaye dans ses expériences de chimie. Même si la chose n'est guère étonnante en connaissant Jason et son "don" pour se moquer de tout et en particulier de lui-même et bien que Boogie s'en soit plus ou moins douté sans jamais avoir l'ébauche d'un indice concret pour le lui reprocher, la révélation fait passer une ombre sombre sous la surface pâle de ses iris. Il entrouvre les lèvres, s'apprêtant à réagir au quart de tour mais ce diable de Lecter éloigne rapidement le sermon sur le point de s'échapper en exécutant une rapide pirouette. Même si l'attention est détournée pour le moment, le Croque-Mitaine range soigneusement cette information dans un coin de sa tête et il est assuré qu'elle ressortira un jour proche. Très proche. Ravalant le prêche, il s'abandonne volontairement à la proposition surprenante du Clown. Ce n'est ni le lieu ni le moment pour se faire moralisateur sec et inflexible. Abdication provisoire pour mieux rebondir sur autre chose. Jason est blessé, plus sérieusement que lui, et dans ce cas précis, gérer et parvenir à ignorer la douleur n'est pas une bonne initiative. Si le Croque-Mitaine peut au moins réussir à obtenir gain de cause auprès de son chaotique compagnon c'est bien sur ce point-là. L'injonction feutrée est libérée. Paresser, oui, mais pas sans s'être occupé de ce qui l'inquiète vraiment à savoir un bras brisé qui est utilisé comme si aucun traumatisme ne tordait les os. Jason sait qu'il ne pourra pas abattre l'entêtement du Croque-Mitaine. Lui aussi va devoir abdiquer. Bon gré mal gré, le Clown consent à se soumettre à l'étape des soins pourvu que ça ne dure pas longtemps. Ca dépend de toi. Si tu joues les pénibles, ça sera long. Si tu es docile, ça ira vite.

Suivant du regard le Clown qui monte les escaliers quatre à quatre pour rejoindre l'étage, Boogie s'approche des cadavres du sol. Autant trois macchabées sur le plancher d'un bar aux volets baissés est invisible pour l'extérieur, autant la voiture garée juste devant est plus éloquent qu'un panneau "on est là!" Fouillant méthodiquement la moindre poche, il referme enfin les doigts sur ce qu'il cherchait. Les clés. Bien qu'ils se trouvent dans un quartier où il y a peu de passage, les vauriens alentours ne laisseront pas un véhicule aux portes ouvertes et prêt à démarrer sagement immobile. Le Croque-Mitaine quitte les lieux quelques secondes pour laisser les clés dans le contact tout en gardant déverrouillée les portes. Dans une heure, deux tout au plus, ça sera une chose en moins à gérer. C'est ennuyeux car ils devront forcément appeler le Cubain pour être rapatriés mais entre devoir exiger qu'Alonso ou un de leurs subalternes se bouge les fesses et essuyer un assaut à mains armées du bar, le choix est vite fait. Car en voyant ses hommes ne pas rentrer, la pieuvre reviendra en force. Revenant sur ses pas, Boogie pousse un soupir blasé...il sentait que c'était une très mauvaise idée d'aller se frotter à la mafia et l'impulsivité de Jason conjuguée aux insultes qu'il avait essuyé n'annonçait rien de bon. Mauvais pressentiment. Très mauvais pressentiment.

De retour dans le bar, gravissant les escaliers et après avoir à peine posé une botte dans la chambre, Boogie se fait aussitôt interpellé par Lecter, détaillé de la tête aux pieds par un regard sombre presque inquisiteur. Le Clown ne se laissera pas faire sans la certitude que le Croque-Mitaine n'a rien de sérieux. Les iris pâles se lèvent au plafond. J'ai l'air de quelqu'un qui va mourir ou dont les os vont se ressouder n'importe comment? lâche-t-il d'un ton las. Contournant le lit, il bute dans la valise métallique qu'il jette sur les draps. Levant les yeux sur le Clown, il poursuit. Rien de plus sévère que ce que j'ai énuméré hier. Les côtes fêlées, c'est ce qui me dérange le plus. Mais j'en ai vu d'autres. Ouvrant la mallette, il tend la main, paume ouverte vers le plafond, en agitant les doigts vers Lecter. Allez. Donnes ton bras que j'évalue l'étendue des dégâts et que j'immobilise le carnage. Patient et incorruptible...même si ce fut trop long au goût du Clown, Boogie parvient à ses fins et le bras cassé finit enfin par être immobilisé dans une attelle de fortune. Nouant les deux extrémités d'une énième bande pour éviter que le tout ne bouge, le Croque-Mitaine pousse un soupir avant de lever ses yeux limpides sur le visage de Jason. Alors? C'était si affreux que ça? dit-il d'une voix chantante. Et il tend de nouveau la main, un sourcil arqué. Regard surpris du Clown auquel il répond simplement. Ta main maintenant...j'ai pas oublié que tu l'as tailladée avec un verre.

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 12 Aoû - 2:53

" Avec ou sans arsenic ? "

Sois sage et ça ira vite. Voilà l’idée ; ça lui plaît moyennement voir pas du tout. Rester calme, c’est comme demander à Boogie de rivaliser d’impatience : ça tient de l’impossible et ça le dérange presque. En Jason il y a ce diablotin à ressort qui piétine sans cesse et qui refuse la moindre attente, incapable de tenir en place plus de dix minutes à moins qu’on l’y force où qu’il l’ait choisi. Actuellement la seule idée de Lecter est de se soustraire aux soins comme un véritable gamin qui refuserait sa visite annuelle chez le dentiste. Si encore il craignait la douleur, on pourrait peut-être comprendre mais il s’agit uniquement de sa tendance à repousser l’inactivité. Ne bouge pas, attends, tais toi cinq minutes. On l’a trop rangé à ça fut une période et maintenant qu’il est libre le Clown vit à deux cent à l’heure en ne manquant aucune occasion de s’amuser ou de risquer le tout pour le tout. Si ce n’était pas Boogie, un autre médecin y aurait déjà laissé ses doigts et ses deux yeux mais face à Lecter le Croque Mitaine sait parfaitement quoi dire ou faire au point qu’il finit toujours par le rendre plus flexible sur les questions de santé. Les bonnes paroles parfaitement dosées, les bons gestes et son diable de compagnon obtempère.

Cette fois pourtant, Jason pose une condition et à moins d’être certain que son second soit plus ou moins entier il ne se laissera pas faire si facilement. Les yeux limpides se lèvent au plafond, un rien blasés avant que Boogie rétorque qu’il va bien et que seules ses côtes fêlées pourraient être gênantes. Lecter acquiesce, il connaît ça puisque Alonso dans sa grande délicatesse lui en avait cassé deux en l’envoyant valser dans une table il n’y a pas si longtemps. Sensation désagréable à chaque respiration ensuite.
Main tendue, voix posée mais ferme. Obéis Lecter. Soit ; pour ça au moins. Bon gré mal gré il tend le bras -non sans soupirer- et observe chaque geste exécuté. À quelques reprises il a sentit son bras vibrer sans son accord, comme un réflexe nerveux qui n’était pas de son fait et parce qu’il n’a rien ménagé il faut bien admettre que ça ne le faisait pas autant rire qu’à d’autres occasions et l’ombre de fines grimaces est passée sur ses traits. Le temps imposé s’achève quand le Croque Mitaine lui rend son bras et relève les yeux vers les siens. Était-ce si horrible ? « Pour ma sainte impatience oui, mais on dira que ça passe … après tout c’est termin... » Nouvelle tentative, main tendue que le Clown avise avec suspicion voir étonnement. Quoi ? Demande-t-il, par un seul sourcil froncé. Son autre main … Oh bon sang il avait bien oublié ça. Reniflement acide, Lecter relève le nez à la manière d’un animal indigné et recule jusqu’à caler son dos sur l’oreiller relevé contre la tête de lit.

« Même pas en rêve ni en cauchemar ni autrement. » Déclare-t-il, le ton résolu et les bras croisés. « On a assez joué au docteur si je puis me permettre l’expression. Tu sais que j’ai ça en horreur alors stop maintenant. Je suis resté assez sage je crois. » Le regard sombre n’est pas colérique, mais il est terriblement ferme et le Clown compte bien camper sur sa position quitte à devoir reprendre son rôle de maître le temps de beugler cet ordre là. Sa micro patience a été largement abusée et ne manque que l’effluve des antiseptiques pour raviver sa migraine qui commence à peine à prendre le large. Que cette foutue valise s’en retourne au placard, Jason ne veut plus en entendre parler et pour cette fois il ne cédera pas de bonne grâce. Jamais sage, jamais posé longtemps, c’est seulement lui et son foutu caractère qui lui interdit de plier d’avantage au risque de le contrarier franchement.
Claquant la langue, attentif aux moindre mouvement du chat face à lui Jason s’allume une énième cigarette et conserve sa posture fière d’araignée à l’affût qui n’attend qu’un froissement de draps pour bondir toutes pattes relevées et repousser une éventuelle « attaque ». S’il a besoin de points ils seront fait plus tard, au repère mais pas ici … du moins pas avec son accord et cette fois pas question de se laisser assommer et moins encore de se faire droguer d’une façon ou d’une autre. Lecter refuse, braque et il ne pousse pas au défi car ça ne passerait pas sans représailles ensuite.

Aucune envie de lutter, il voulait seulement paresser sans avoir à réfléchir et le voilà à guetter son second comme s’il pouvait soudain lui sauter à la gorge. Allons bon, c’est du délire. Boogie a toujours plié aux ordres, c’en est un et il n’ira pas le défier. Ricanement d’une petite voix à l’oreille du Clown, la folie s’amuse bien semble-t-il. Qui a invité le chat à jouer les suicidaires ? Il a encore des vies à risquer l’ami. Oui peut-être mais entre risquer sa fourrure et refuser un ordre il y a une marge. Noir contre bleu, bleu contre noir. Silence ; la cigarette se consume et la fumée file gracieusement au plafond. Finalement, la clope s’achève et Jason écrase le mégot sans détourner le regard. Il pense  trop et pour rien … sans doute.    

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 12 Aoû - 13:49



A quoi s'attendait-il? Jason s'était plié sans trop de résistance à la réduction de sa fracture et à la pose d'une attelle parce qu'il n'avait pas tellement le choix. Même pour quelqu'un qui ne supporte pas de rester calme et posé, il devait admettre que laisser son bras en l'état n'était pas une bonne initiative. Que ça soit pour l'instant ou dans deux mois. Personne n'avait besoin d'un pyromancien handicapé à l'avant-bras tordu ou qui serait incapable de remuer correctement les doigts. Mais pour ce qui concernait sa main, c'était tout autre chose. Les coupures et les plaies ouvertes avaient suffisamment ponctuées leurs vies pour qu'ils sachent que ces dernières pouvaient attendre tant qu'on ne les baignait pas dans une bassine remplie d'ordures. Restait à savoir si le Croque-Mitaine avait envie d'entamer une lutte acharnée pour parvenir à ses fins ou s'il préférait renoncer provisoirement pour mieux revenir à la charge plus tard. Lentement la main tendue se baisse. Lecter insiste et interdit formellement que Boogie ne pose, ne serait-ce qu'une l'ombre d'un antiseptique, sur lui. Les iris sombres affichent une résolution sans faille et l'attitude générale du Clown, retranché hors de sa portée et à l'affût du moindre de ses gestes, exige qu'il se soumette à l'exigeance.
Une cigarette disparaît en fumée dans un silence où le bleu se heurte au noir. Bras de fer muet entre le Clown et son Croque-Mitaine. Jusqu'à maintenant, Boogie a toujours obéi, docile et malléable, loyal et exemplaire. Face à lui c'est le tyran qui s'exprime, c'est le maître qui s'adresse à son second. Il a émis un ordre et il n'attend qu'une seule chose...qu'il soit entendu et appliqué. On est plus dans le jeu ou dans ces défis lancés d'une voix légère, pas de "vas-y si tu l'oses", juste un "je te préviens".

Lecter écrase son mégot sans détacher le yeux. Méfiant et toujours sur ses gardes, recroquevillé mais prêt à se détendre pour se défendre. Poussant un soupir de dépit, le Croque-Mitaine baisse le regard et fouille dans la valise. Bien. Je ne te toucherais pas puisque tu l'ordonnes... commence-t-il d'un ton pincé en insistant avec raideur sur le dernier mot. Le maître exige, le second se plie. Il pose toutefois une compresse imprégnée de désinfectant entre eux deux, la poussant de l'index vers Lecter. Mais rien ne t'empêches de passer au moins ça sur ta main. Je ne crois pas aux remèdes de cowboys qui consistent à verser du whisky ou du gin sur une plaie. poursuit-il d'une voix melliflue. Les iris pâles se lèvent lentement sur le visage du Clown. Il n'a pas envie de batailler et ce, même si la petite vipère lecterienne fraîchement installée dans son crâne est tentée de s'attaquer au diable. Boogie referme la mallette et la repose au sol en signe de bonne foi. Il n'insiste pas et opte pour le compromis. On s'occupera de ça plus tard. S'il a décidé de rester ici, ce n'est pas pour se battre contre des moulins. Du talon, il fait glisser la valise sous le lit avant de se laisser doucement tomber sur le dos, mains croisées sur la nuque.

Pas de maître ni de second. Pas de Gordon de passage sur New York et pas de New York non plus. Pas de Nord ni de Sud. Pas de cadavres au rez-de-chaussée baignant dans une flaque de sang coagulé et pas de mafia. Ca fait beaucoup de choses à ignorer.

Les yeux pâles se posent sur la fenêtre. Pas de jour ni de nuit non plus, décrète-t-il. S'ils doivent paresser et éloigner leurs responsabilités, ils n'ont pas besoin d'un temps maussade pour leur rappeler que les minutes et les heures continuent de filer. Boogie se relève et se dirige vers ce grand rectangle bien trop lumineux à son goût. En bas, autour de la voiture, une silhouette, les mains posées en coupe sur le pare-brise, en scrute l'intérieur. Comme prévu, l'appel du vol facile avait été entendu. Les rideaux se ferment plongeant la chambre dans la pénombre et le Chat repart s'étendre auprès du serpent. Allongé sur le flanc le moins douloureux, une main glissée sous sa joue, le regard cristallin se lève et d'une voix lointaine, il soupire. J'ai tué un junkie hier soir...un pauvre hère qui pensait cacher un autre pauvre hère qui tentait d'échapper à la Mafia. Ronflement de moteur qui démarre dans la rue. Boogie pose une main sur le bras de Jason et tout en fermant les yeux poursuit dans un baîllement. C'est rien...on vole la voiture des larbins d'en bas.

Jason
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 12 Aoû - 16:24

" Avec ou sans arsenic ? "

Au fond Jason sait parfaitement que son attitude n’a rien de logique ou de sensé. Ça prendrait quoi ? Dix minutes de plus pour en finir mais il a décidé de ne pas suivre l’envie de son second et ne reviendra pas dessus. Têtu comme peu le sont, le Clown en arrive même à ne plus jamais revenir en arrière même si sa conscience est au courant qu’il commet une erreur. Persiste et signe en bas de la page, il pousserait le vice jusqu’à ignorer volontairement les coupures, les laissant s’infecter juste pour voir où s’arrête sa résistance personnelle. Jeu dangereux, car Lecter s’y prête même en cas de graves lésions et si Boogie n’était pas derrière pour veiller il aurait largement frôlé la mort à plusieurs reprises.
Un soupir dépité s’élève et Jason sent très bien cette pointe plus piquante que d’autres au terme « ordonner ». Oui c’est un ordre et oui il attend qu’il cède. Un caprice à ajouter au tableau de chasse déjà interminable du Clown. C’est d’un œil noir et dédaigneux qu’il observe la compresse et le désinfectant qui vient rapidement lui chatouiller les narines. Ce serait très simple et il pourrait même le faire seul mais non. Buté et borné, il ignore l’objet et se glisse plus confortablement contre l’oreiller. Peut-être que Boogie ne croit pas à ça dans toute sa minutie et sa maniaquerie mais ces fameux remèdes de cowboys sont un moyen comme un autre de se débrouiller quand on a rien d’autre sous la main. Parlant de ça, dommage qu’il n’y ait pas de Gin dans cette chambre il aurait été bienvenue.

Ainsi le Croque Mitaine abandonne. Surprenant, il est plus ferme en temps normal mais après tout ils ne sont pas là pour se prendre la tête. Juste oublier les autres, se détendre une journée pour voir venir demain de manière plus claire. Plus claire … non ; l’avenir se profile et dans la tête blonde -pour l’heure- les nuages noirs de la vengeance gagnent du terrain à chaque seconde égrainée. Les insultes, c’est surtout ça qui dérange. Car Jason a beau incarner à lui seul une grande partie des pires vices de l’humanité il n’en reste pas moins capable de politesse, de respect et bien rares sont les qualificatifs crasseux dans sa bouche. Il peut haïr une personne, jamais il n’en viendra à ça. Même Storm qui a eu le malheur de l’assimiler à un incapable n’a reçu en retour aucune parole assez acide de la part du Clown pour descendre sa condition en flèche. Non il ne tolère pas la chose et non il n’oubliera pas ce qui a de surcroît assez touché son second pour qu’il en vienne à douter ne fut-ce qu’une seconde. Qu’on le dénigre lui, admettons ! Jason en a tellement entendu qu’il n’est plus à ça prés pour maintenant. Enfant, adolescent puis adulte, à chaque passade de sa vie il a encaissé la critique avec nonchalance, un sourire à la bouche et les sœurs n’étaient pas en reste sur le sujet malgré leur robe de prétendues saintes. Alors la pieuvre paiera. Oh tellement cher …

Boogie se lève, scrute un moment la rue avant de fermer les rideaux qui assombrissent rapidement la chambre et Lecter laisse échapper un souffle plus paisible. Voilà qui est mieux ; c’est moins agressif. D’une voix légère le Croque Mitaine raconte un meurtre dont-il n’a pas fait mention la veille mais avant même que le Clown se pense à lui répondre un bruit de moteur se fait entendre et déjà il pense à bondir, imaginant les sbires de la pieuvre armés jusqu’aux dents. Une main se pose sur son bras, précise que c’est seulement la voiture des autres qui s’en va à la suite d’un vol. On se calme, on respire. Ça va ; détends-toi un peu. Soupirant, il secoue la tête et s’étend à son tour sur le flanc. Les iris noirs caressent les contours du visage qui lui fait face, pensifs, indéchiffrables.

Difficile pour le vindicatif Lecter de s’arracher à ses idées noires, de ranger cette amertume qui lui envahi la bouche dés qu’il se remémore les mots prononcés. Comme déconnecté de la réalité, Jason affiche une mine étrangement sérieuse et sa main se tend jusqu’à rejoindre la joue de Boogie. « Regarde moi ... » Murmure-t-il, la voix un rien plus grave qu’à l’ordinaire. Bleu et noir retrouvés, Jason tuerait des milliers d’êtres humains pour une seconde passée à se noyer là. Ceux que cette teinte glacée dérange n’ont pas saisit sa puissance, la palette de nuances dont elle peut se parer et qui la nuit dernière était devenue royale, plus hypnotique qu’un saphir taillé. Leur ignorance est flagrante, leur bêtise plus encore et le serpent approche, souffle contre la bouche du chat. « J’ai refusé que tu me touches pour tes fichus soins … pas pour le reste. Pour ce qui est de ce drogué mort, dommage je lui aurai bien laissé assez de marchandise pour qu’il se shoote pendant une année entière puisqu’il t’a aidé. Mais s’il n’est plus là tant pis. »

Incroyable comme cette ambiance, cette proximité endort l’araignée, rend le serpent souple et étouffe les flammes ; Jason devrait reculer et retourner enfiler son costume, il devrait reprendre son masque mais l’envie est bien trop loin ; les souvenirs trop présents et ce parfum entêtant refuse de disparaître. Les orbes noirs disparaissent sous un voile de cils et la voix poursuit, aussi douce que sa franchise est affûté. « De mémoire, tu disais que pour l’homme sans fard tes motivations changeaient … Je peux bien te le dire aujourd’hui, lorsque tu ranges ta glace Boogie cet homme là, loin de son masque je crois qu’il n’appartient plus qu’à toi ... »      
 

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 12 Aoû - 20:47



Le ronronnement du moteur s'éloigne rapidement accompagné des crissements de pneus du voleur pressé de mettre son larcin à l'abri. Maintenant, il n'y a plus rien à redouter. Si d'autres émissaires de la pieuvre s'aventurent dans le coin, aucun indice ne leur indiquera qu'ils sont ici, rien qui leur permettent de forcer les portes du bar ou de se douter de leur présence. Un demi-sourire paisible apparaît sur les lèvres du Croque-Mitaine et il pousse un soupir satisfait sentant les dernières bribes d'inquiétude quand à une représaille qu'ils ne pourraient pas gérer s'évaporer. La bulle imperméable peut enfin se refermer, rien ni personne n'en troublera maintenant la surface. Doucement, il relâche le bras de Jason alors qu'un contact léger effleure sa joue et qu'un murmure grave l'enjoint à ouvrir les yeux. Les paupières se lèvent sur les iris polaires qui découvrent un visage presque sérieux et un regard sombre qui semble aussitôt se perdre dans le sien. Subtil froncement de sourcils. Il pensait connaître jusqu'au plus petit pincement de lèvres du Clown, la plus discrète moue mais le Croque-Mitaine admet être déconcerté et déstabilisé par cette expression inédite. Pas de maquillage ou de couleurs criardes pour tout teinter d'ironie et de cynisme. Pas de rire, même ténu ou étouffé. Juste cette expression qui lui paraît presque impudique car trop "nue", trop calme. Les sempiternelles flammes qui habitent Jason baissent en intensité, se faisant braises alors qu'il se rapproche de lui. La main du Croque-Mitaine n'attend pas l'autorisation de son alter-ego pour se poser sur sa tempe et glisser dans les cheveux blonds. La petite voix sensée tente de protester mais elle est rapidement étouffée par le souffle du Clown mourant sur les lèvres de Boogie. Chère proximité qui fait vaciller toute raison sur ses bases. La saveur douceâtre de la folie envahit son palais alors qu'au fond de lui, la Bête de soie s'éveille, s'étire comme si une musique familière et obsédante lui chatouillait les oreilles. Le bout de ses doigts effleurent la nuque avant de suivre la courbe de la mâchoire. Le monde retrouve un camaïeu de bleu et de noir dans lequel tout s'engloutit et s'efface.

Léger soupir amusé à l'évocation du junkie qui a rejoint le paradis des hommes quasi sans tête. Son altruisme fut de courte durée. conclue Boogie en guise d'oraison funèbre d'un ton sentencieux balayant cette vie inintéressante et de bien peu de poids, la reléguant au loin, au rang d'anecdote presque insipide. Car ce n'est certainement pas pour cela que le Clown se pare soudain d'une sincérité impudique, que cette proximité devient soudain celle de la confidence destinée à nulle autre qu'à celui à qui on fait face. Les iris noirs disparaissent soudain derrière les cils. Boogie sent remuer les lèvres de Jason contre les siennes. Oui, pour ce visage sans fard, il ferait n'importe quoi, bien plus que ce qu'un Croque-Mitaine serait capable de faire pour un Clown qui s'est fait l'incarnation du Chaos sur terre. Le terroriste instable et fou est fascinant mais l'être brisé et maudit derrière le masque est envoûtant. La voix douce poursuit et sa berceuse fige Boogie aussi sûrement qu'une trille exécutée par un possédé l'avait happé. Les iris pâles s'égarent une fraction de seconde alors que son coeur rate un battement. L'indépendance est une chose qu'ils ont tous deux revendiquée depuis l'âge où impose des limites à un enfant. S'attacher à quoi ou à qui ce soit a toujours été vu comme une contrainte, vécu comme une forme de faiblesse. Il leur a fallu dix années pour s'avouer que l'autre était un élément quasi vital à leur équilibre bancal. Il savaient que ces liens plein de ronces étaient autant une force qu'un talon d'Achille. Mais les mots employés avaient été soigneusement choisis et les phrases adroitement tournées et formulées pour évoquer la réciprocité.
Jason Lecter n'appartenait à personne.  

Même si ce "je crois" tempère l'aveu, ce dernier est de taille et Boogie en est terriblement conscient. Une vague étrange enfle, prend de plus en plus d'ampleur au creux de la poitrine du Croque-Mitaine, cette sensation est presque familière mais elle précède toujours des colères noires aussi violentes que soudaines et ce n'est pas la fureur qui lui donne envie de presque broyer le Clown dans ses bras. Et cette impression que deux mains se serrent autour de sa gorge et l'empêchent de respirer ou d'émettre le moindre son...presque désagréable et impossible à faire passer en déglutissant. Les contours du visage se troublent soudain et quelque chose, issu d'il ne sait où et qu'il est incapable d'appréhender avec logique, exige d'être exprimé.
Boogie étend le bras par-dessus le Clown, l'attire brusquement contre lui et enfouit son nez au creux de son épaule. Une forme de douce violence, un besoin brut de l'étreindre, de le serrer, de le sentir contre lui. Le Croque-Mitaine ferme les yeux chassant la taie trouble qui y est apparu. Il retrouve lentement l'usage de ses poumons et c'est un souffle tremblant qui s'échappe de ses lèvres.
Il comprend. Il mesure le poids des propos. Mais il ignore comment réagir et ce maëlstrom inconnu qui l'envahit ne l'aide pas à être éloquent.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 13 Aoû - 0:31

" Avec ou sans arsenic ? "

Un je crois pour nuancer, ne pas faire de cette lame une arme trop tranchante. Jason a toujours tant parlé, trop pour beaucoup. L’intimité, chose rare dans son monde n’avait aucune saveur car depuis l’enfance il se refusait à tout attachement. En tant d’années seul un chien avait compté, comme un premier et dernier ami et parce que sa perte avait été étrangement vécue Jason s’était interdit de renouer le moindre lien. Mais une nuit tout avait changé, une certaine nuit d’orage une silhouette avait arraché le regard noir de ses sombres idées pour l’obliger à en croiser un autre. Tout les séparait, de prime abord Alastor Burton et Jason Lecter étaient aux antipodes complets. L’un aussi explosif que l’autre était impassible, l’exubérance face à la maîtrise et une impatience viscérale qui se heurta rapidement à une infinie patience. Leur entente semblait improbable et durant la première année le nombre de punitions tombées fut inimaginable. Engrenage malade où ce second qui avait très vite acquis son rang recevait toujours le premier les colères de Lecter, pliant sans jamais rompre et courbant gracieusement l’échine sans oser une seule fois mordre la main qu’on lui avait tendu.    

A l’heure actuelle, quand Lecter vient à faire les comptes en ce qui les concerne il doit le reconnaître : tout a changé, il ne s’agit plus d’un simple rôle de maître et d’affilié. Ça va bien au delà, ça tient de la folie la plus pure et que dire sinon que ça leur convient très bien ? Force et faiblesse pourrait-on croire mais dans la tête du Clown Boogie n’est pas un talon d’Achille. En venir à cette conclusion serait une insulte car s’il la perte de l’un détruirait l’autre, elle serait aussi l’annonce d’une déferlante de violence comme New York n’en a jamais vu. La voix du premier résonnera toujours dans l’oreille du second malgré l’absence et à moins de trépasser ensemble, ils peuvent incarner seuls une menace considérable. Alors non, pas de faiblesse dans leur mariage impie. En aucune façon. C’est allé bien loin, des barrières sont tombées par dizaines depuis quelques mois et il est temps maintenant … De dire sans détour que l’appartenance n’est plus à sens unique. Voilà longtemps que Lecter clame que le Croque Mitaine est sa propriété, qu’il ne faut y toucher sous aucun prétexte mais le tyran lui demeurait intouchable et jamais très éloigné de son rôle dominant. Que le Clown régente sa foire, qu’il ordonne et ne change jamais car c’est ainsi que le Chaos le souhaite mais à la faveur du décor bleu et noir, que l’homme dépourvu de fard s’abandonne et baisse les armes. Jalouses, possessives et égoïstes, que les bêtes ronronnent en choeur au delà des champs de mort, qu’elles s’arrachent aux ronces et aux barbelés de cette guerre moderne.

Jamais sentimental, Lecter est incapable d’exprimer la moindre tendresse, l’affection et ce depuis toujours. Ce n’est pas ce qu’il cherche à témoigner dans cet aveu, c’est bien plus profond. Ce qu’il soupire finalement, c’est la forme la plus perverse d’une dépendance face à laquelle il ne peut rien. Capable du meilleur et surtout du pire, voilà ce qu’est Jason lorsqu’il est question de Boogie. À lui seul il a montré l’artiste, le violoniste damné et plus secrètement l’homme fracassé qui quelques fois perd pieds. Ses larmes à la foire rouillée, sa jalousie dévorante à la révélation de l’insecte, les voix hideuses des folies furieuses qui arrachent un peu plus les lambeaux de l’âme du Clown. Un seul témoin à ces scènes, toujours là, très cher Croque Mitaine seul capable d’entendre et de comprendre. Que ferais-je ? Où serais-je sans toi ? Mort, je n’en doute pas.

Les traits changent, le regard bleu se voile mais disparaît dans une étreinte, première de son genre. Besoin de sentir l’autre plus proche, de s’accrocher à lui seul pour communiquer ce que la voix ne saurait dire. Jason comprend, accueille gracieusement le geste d’un bras passé à sa taille. Une respiration tremble contre son épaule, le Clown n’attend pas forcément une réponse à ses paroles mais la vague qui secoue le chat contre lui est particulièrement éloquente. D’un mouvement il se couche sur dos et l’entraîne avec lui, posant lentement son bras brisé en travers de son dos, la main calée sur sa nuque. C’est dans ces instants où on cherche ses mots que Lecter les trouve, peut chasser le brouillard comme on repousse une mouche venue bourdonner trop près d’une oreille. Aussi doucement que possible il passe finalement la main sous le menton du Croque Mitaine pour lui faire relever la tête et capte son regard.

Ne détournes pas les yeux, c’est notre univers. Peinture noire et bleue. C’est toi et moi, regarde moi. Pas besoin de le dire, les bêtes se comprennent en ces moments. Quand l’intimité s’étend à ce point les barrières sont inutiles et rien ne demeure caché ; tout se sait, tout se révèle comme les cheveux blonds et le visage nu, comme le charme et les flammes ronflantes sous la glace. Lascive, une main file au bas du dos tandis que l’autre retourne contre la nuque de Boogie et Lecter tend légèrement le cou, effleurant ses lèvres des siennes. « Si tu ne trouves rien à dire, cesse de chercher et laisse venir. Je sais, tu pèses toujours tes mots mais envers moi tu n’as pas à le faire, tu n’as pas à chercher quelque chose de sensé ... » Sifflement du Serpent qui s’arrache au sommeil, dénoue ses écailles et soupire dans un Français dont il n’a jamais fait usage en présence du chat. « Bouche en cœur au sage, cœur en bouche au fou ; dit-on en France. N’es-tu pas aussi fou que moi Boogie ? »          

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 13 Aoû - 14:10



Et parce que le Croque-Mitaine n'arrive pas à mettre un mot sur ce typhon provenant de nulle part, parce qu'il ne comprend pas cet étranglement et cette bouffée de violence qui n'est pas provoquée par la rage, il ne peut que continuer de serrer Jason contre lui. Impression d'être démuni, un chat soudain sans griffes à se planter pour stopper sa chute alors, il se noie dans cette étreinte muette, le nez dans le cou du Clown se contentant de respirer à peine l'odeur de sa peau et d'éprouver la tiédeur de sa chair. Et même s'il garde les lèvres closes sur la nature inédite et chaotique de cette lame de fond, l'autre Bête accueille, reçoit et comprend. Quelque chose a cédé chez Boogie, un verrou inconnu s'est irrémédiablement brisé. Un jour, peut-être, il saura. Un jour, peut-être, il comprendra. Pour l'instant, aucun schéma rationnel ne s'y applique, aucune explication ne lui vient et seule cette spontanéité, cette réaction non commandée semble en apaiser les remous.
Se couchant sur le dos, Lecter l'entraîne avec lui sans écarter le Chat qui revient doucement sur un territoire connu après avoir été balayé au loin. L'impression de n'être qu'un brin d'herbe dans une tornade s'estompe petit-à-petit, la vague inconnue reflue de là où elle venait, les mains invisibles qui l'étranglaient disparaissent et le Croque-Mitaine prend conscience du bras posé en travers de son dos, des doigts qui se sont refermés sur sa nuque. Alors que Jason essaie doucement de lui faire relever la tête, Boogie se redresse sur un coude et le bleu trop pâle, trop limpide croise le noir trop profond, trop sombre. Pas de paroles, juste un de ces échanges éternellement silencieux car peut importe les mots employés ils n'auront jamais la consistance suffisante pour exprimer l'inexprimable. Les Bêtes n'ont nul besoin de la langue des hommes pour se comprendre car au fond des yeux de l'autre, c'est elle-même qu'elles voient, leur propre reflet en négatif.

Frôlement léger le long de son dos qui descend jusqu'au bas de ses reins, électrisant et hérissant sa peau dans le sillage des doigts, les lèvres de Jason se pressent doucement contre les siennes et les lacs gelés disparaissent derrière les cils sombres. Parles Boogie, demande le Clown dans un français impeccable et dont l'usage ne l'étonne qu'à peine. Ne cherches pas à élaborer encore et toujours, à peser le moindre mot que tu prononces. Tu n'as ni à convaincre ni à débattre. L'homme de raison dont chaque parole est mesurée n'est pas convié. C'est le fou spontané jusqu'à l'inconscience de ses propos qui est appelé, celui qui a le coeur sur la langue. Ne sont-ils pas deux êtres aussi détraqués l'un que l'autre, parfaitement inadaptés pour l'univers dans lequel ils évoluent? Une démence bien différente faite de neige et de givre, de blizzard et de froid mortel mais une anomalie identique dans le fond...ils ne sont pas de ce monde et les millions de vie croisées chaque jour ne les comprendront jamais. A peine pourraient-elles toucher du bout des doigts l'essence noire de cette créature unique à deux têtes qu'elle s'échapperait déjà à toute tentative de catégorisation.

Le Croque-Mitaine appuie doucement son front contre celui du Clown avant de rouvrir les yeux. Coeur en bouche, hm...? murmure-t-il presque à lui-même. Pourtant, sous les cheveux noirs, la mécanique trop bien huilée se met en branle et échafaude des phrases, des arguments qui ne renvoient qu'un son creux. C'est trop incohérent trop irrationnel. Mais comment veux-tu que j'exprime ce que je ne comprends pas moi-même? Ne détournant pas les yeux des iris sombres, le Croque-Mitaine s'éloigne du visage de Jason pour se redresser sur un coude. Tu n'es pas juste "important", ça c'est bon pour le second loyal et dévoué, pour le fanatique d'une cause. Pour la Bête, cela va bien au-delà de cela. C'est plus toxique comme lien, à la fois douloureux et rassurant. Levant un instant les yeux au plafond, il pousse un léger soupir avant de brièvement froncer le nez. Je suis quelqu'un d'égocentrique et d'exclusif, de vaniteux et d'orgueilleux, possessif et jaloux. Des défauts de bête sauvage solitaire, qui tournent autour de mon auguste nombril alors que... La voix du Croque-Mitaine se tait soudain et le sourire ironique qui était apparu à l'énumération de ses vices s'estompe jusqu'à disparaître. Les iris cristallins se baissent doucement sur le visage de Jason. Dix ans qu'ils s'empoisonnent et se parasitent mutuellement, emportés dans une spirale de l'excès que rien ni personne ne peut arrêter ou freiner. Sans cesse dans le "plus" et dans le "encore", ils ne font que se lancer à corps perdu dans une dégringolade auto-destructrice et s'en réjouissent à chaque instant, à chaque seconde. Je ne veux plus être seul.

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 13 Aoû - 17:16

" Avec ou sans arsenic ? "

Étrange tableau que le leur, étrange concerto où rien ne demeure à la même place. Un jour on cri, un jour on rit, un autre on s’écroule, un autre on survit et à la fin on en revient ensemble, assis côte à côte pour se soigner et évoquer les choses sans plus s’y attarder. On prend les mêmes, on recommence mais demain est un autre jour et si les protagonistes conservent leur rôle ils s’élèvent, traversent les scènes de ce film noir qui ne connaîtra le « The End » final que dans leur mort humaine. Par delà l’Enfer se sont-ils promis, ils se rejoindront mais pour qui voudrait y voir un cliché romantique il se fourvoierait. Pas de mot pour définir ce lien bâtit au delà de la confiance et du respect, plus fort qu’une dévotion et une complicité. La symbiose est totale, frisant le rapport de force car oui, tout ça va à l’encontre de ce qu’ils se sont juré il y a fort longtemps. Moi moi et encore moi, rien pour les autres et si égocentriques, égoïstes ils n’auraient jamais dû s’accrocher à quelqu’un d’autre. C’est contre nature, en un sens.
Quelle voix avait soupiré à l’oreille du Clown un soir, l’enjoignant à choisir une rue plutôt qu’une autre pour aller voir l’homme qui gisait sous le déluge et sur lequel personne ne se retournait ? Par quel hasard déformé Jason en était arrivé à se pencher à sa hauteur et tendre ensuite la main ? Jamais il ne l’avait fait, jamais il n’avait accordé quoi que ce soit pas même l’ombre d’une attention sincère et là, sans même avoir besoin d’y réfléchir il décidait de faire entrer dans sa foire un inconnu dont il ignorait tout, de bientôt lui offrir un titre et une valeur, des arguments pour s’imposer … pourquoi ? Il ne se l’est jamais demandé.

Coeur en bouche au fou, pour Lecter c’est l’enfance de l’art. Il n’a jamais su retenir les mots quitte à blesser, indigner, choquer peu importait. Il s’exprime comme il respire et comme il marche, c’est mécanique. Alors simplement il conseille de faire de même, de faire taire la conscience pour que la bête parle enfin. Comment décrire ce qu’on ne comprend pas ? À la question le balafré hausse légèrement les épaules et esquisse un demi sourire. Il ne dit rien ici mais il a bien souvent donné une réponse à ça : prends le comme ça vient. Et ne reste qu’à dire ce qui vient quitte à buter sur les mots, quitte à ce que ça n’ait pas vraiment de sens … ça en aura bien un jour. Pas seulement important ? À cela Jason lève un sourcil, mais ça se tient. Important il l’est en tant que Clown pour un Croque Mitaine qui le suivra dans n’importe que plan déjanté. Boogie se redresse, s’éloigne à peine et Lecter reste attentif. La liste de ses traits de caractères le fait automatiquement sourire, il sait bien tout ça et l’ensemble lui plaît. Car s’il attend la soumission de ses hommes il ne l’aurait pas longtemps tolérée en la personne de son second. Non pour prétendre à cette place il fallait être en mesure de lui tenir tête, de s’adapter au rythme décousu de ses pas et savoir d’instinct ce que le Clown voulait en fonction de l’heure. Travail de titan, tâche herculéenne car il fallait apprendre en un temps record le dictionnaire et les codes Lecter au risque de rejoindre le mont de cadavres à l’arrière. Savoir lire entre ces lignes là était ardu mais ce qui l’était plus encore, c’était gérer le feu. Savoir le calmer, le raviver et finalement en prendre soin … car inconscient Jason ne se soucie jamais de lui même. Toutefois la phrase se suspend, les traits se parent d’une expression sérieuse, pensive sinon. Délicatement, la tête du Clown s’incline sur le côté à la manière d’un animal curieux et les paroles tombent. Je ne veux plus être seul.

Ce n’est pas par moquerie, pas par refus que Lecter secoue la tête et sourit. L’assurance qui luit dans ses yeux noirs est parlante, à ça il n’y a pas mille réponses possibles. La main qu’il gardait encore contre la nuque de Boogie bouge enfin, filant dans ses cheveux. « Seul, ça fait dix ans que tu l’es plus Boogie. » Souffle-t-il d’une voix légère, éternellement sincère. « En matière de vices me crois-tu différent ? Tu les connais bien, tu sais à quel point je les rends extrêmes mais tu semblais ignorer une chose cependant. » Lentement, le Clown se redresse et position assise et par le fait oblige le Croque Mitaine à se relever sur les genoux. Les doigts posés sur ses reins un peu plus tôt rejoignent sa hanche et il reprend. « Je t’ai puni, chassé parfois aussi mais pas sans être certain que tu viendrais toujours. En ce qui te concerne ma confiance est devenue aveugle et sourde. Ce que tu as si souvent assimilé à un chantage affectif c’est seulement un autre de mes vices, détestable sans doute, qui me fait tirer la corde pour en tester la solidité. Un lien qui peut se briser est inutile pour moi. »
A chaque fois, il tisonnait et piquait, lacérait plus fort et crachait des lames pour voir s’il existait la moindre limite à l’attachement du Croque Mitaine. Éprouvant d’abord ses capacités de second, puis celles de leur relation de manière plus personnelle. Jeu dangereux, défi qui aurait pu s’achever de manière dramatique comme ce fut le cas à la réapparition de la mante religieuse, spectre du passé d’Alastor. Jamais la faucheuse n’avait tant approché Boogie alors que Jason menaçait de l’étrangler, blessé dans son orgueil et sa possessivité. Le tyran voulait laver l’offense, prendre sa vie mais le créateur lui, avait épargné la pièce maîtresse et favorite de son horrible musée.

Et dans l’ambiance feutrée de cette chambre, c’est la voix des bêtes qui résonne, c’est ici que tombent les derniers masques et tout prend forme comme l’encre sympathique se révèle à la lumière noire. Les aveux coûtent cher souvent et dans leur cas ils pourraient marquer plus profondément qu’au fer rouge. Est-ce important ? Cette nuit a prouvé qu’ils pouvaient résister à quelque chose qui les dépassait ; traverser l’Enfer et si avouer de vive voix doit être un nouveau périple, ils en reviendront aussi.                
Un octave plus bas, c’est presque chantante que la voix s’élève comme un serment que seul un fauve de soie noire entendra. « Subtile, habilement sournois et irrésistible tu es la toile d’araignée que j’ai tissé, le fil le plus fin mais le plus résistant de tous. Mon plus beau piège et parce qu’il est exceptionnel, j’en serai l’unique habitant et enfin la seule proie. » Saveur venimeuse sur la langue, vapeur toxique dans l’air, le Serpent tend les lèvres et ferme les yeux. « Tu ne peux plus être seul car un jour je t’ai enfermé quelque part avec moi … et j’ai avalé la clé. » Et à moins que Jason trépasse, ces portes là ne s’ouvriront plus jamais.                

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
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JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Bloody Mary ▬ CLOS Bloody Mary ▬ CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 13 Aoû - 22:59


L'égoïste qui a besoin d'autrui. L'égocentrique qui accepte que son monde ne gravite plus autour de sa seule et unique personne. Le vaniteux, l'orgueilleux, l'homme persuadé de sa supériorité sur toute chose qui parvient à mettre son ego de côté au profit d'un autre. Il y a plus de dix ans, Alastor Burton aurait reniflé avec mépris et dédain. Nul ne pouvait se placer au-dessus de lui. Bête sauvage sur le cou de laquelle aucune chaîne n'avait pu se déposer et ne se déposerait jamais. Créature solitaire qui refusait de s'avilir en se mêlant aux autres. Sa vision n'était pas la leur et ne le serait jamais. Il aura fallu du temps avant que cette unicité ne commence à lui peser. A quoi bon être si exceptionnel si personne n'est là pour en attester, si aucun oeil ne se tournait vers lui avec une lueur d'admiration? C'est souvent durant ce virage délicat que les tueurs les plus sanguinaires commettent l'erreur qui leur est fatale. Ce besoin maladif d'être reconnu et estimé à sa juste valeur même si cette dernière diffère radicalement de celle de la masse, n'inspirant qu'horreur. Et il aura fallu que le souffle glacé de la Faucheuse glisse le long du dos d'Alastor Burton pour qu'il se rende compte qu'il ne voulait pas être seul. Qu'il ne l'avait jamais réellement voulu. Il avait cherché avec désespoir ce regard dans lequel il pourrait se voir tel qu'il est. Un être de ténèbres profondes mais dont l'image ne provoquait ni effroi ni terreur.

Jason avait réussi à apprivoiser la Bête de soie noire et la Bête avait accepté la laisse sans gronder. Pas par reconnaissance béate ou par soumission mais parce que l'homme était aussi différent que lui, parce qu'il y avait cette résonance qui avait retenti au creux de sa poitrine dès que le noir croisa le bleu. Alastor avait vu la bête dans le Clown et le Clown avait vu la bête dans Alastor. Lecter avait alors modelé un autre être, l'élevant bien plus haut que Burton ne l'aurait jamais été. Rebaptisé, adoptant de nouveaux codes, martelé, tordu jusqu'à la rupture, le Croque-Mitaine avait émergé, ombre noire tapie derrière l'enfant du Chaos. Seul, il n'aurait jamais pu prendre un tel envol. De telles bénédictions du Destin sont trop rares pour se reproduire. Et Boogie sait que la Bête ne se lovera aux pieds de personne d'autre si Jason venait à disparaître. Cela a toujours été ainsi. Au moment où il a accepté la main tendue, il n'aurait plus jamais d'autre maître.

Tandis que Jason se redresse, s'adossant à la tête de lit, Boogie s'assoit sur ses talons. La main du Clown glisse sur sa hanche et il poursuit. Rétrospective sur des rapports acérés, teintés de violence et de possessivité. Le Croque-Mitaine a essuyé toutes les colères, toutes les crises. Battu, puni, parfois repoussé et même si certains sévices n'étaient pas justifiés, il les a toujours accepté. Masochisme et abnégation mêlés face à l'inconstance d'un Clown capable du meilleur et excellent dans le pire. Le chantage affectif est certainement ce que Boogie a le plus de mal à appréhender. "Vice détestable" dit Jason. Tu n'as pas idée à quel point. murmure-t-il à voix basse. Le moindre doute émis à l'égard de son allégeance a été bien plus blessant que n'importe quel coup. Sa fidélité a souvent été mise à l'épreuve, que ça soit par Lecter ou par des concurrents avides d'avoir dans leur rang un exécuteur tel que le Boogie Man, mais elle n'a jamais failli ni même vacillé. On peut le parer de tous les vices, de tous les défauts de la terre, le considérer comme un monstre, une anomalie à faire disparaître, la trahison ne fait pas partie de ses tares. Le Croque-Mitaine est encore plus loyal qu'un chien et si le Clown s'est fait insultant, si ses paroles l'ont tailladé aussi sûrement que des lames de rasoir, l'idée de partir, de le quitter ne l'avait jamais effleuré.
Lui en veut-il malgré cela? Là aussi la réponse de Boogie a les intonations d'un serment inébranlable. Aucun reproche, aucun grief. L’exigence de Jason est telle qu'elle ne pouvait se contenter de belles paroles et de promesses. Ils savent tous deux manipuler le verbe, ils savent que derrière le discours le plus sincère peuvent se tapir les projets les plus fourbes et les desseins les plus sournois. Le Croque-Mitaine pouvait jurer ses grands Dieux Infernaux, user du lyrisme le plus noir, Lecter ne se satisferait que d'actes.

Et la voix suave de Jason poursuit, douce et grave, musique qui attire inexorablement la Bête noire, paroles semblables à une main qui se poserait sur son dos élastique et contre laquelle elle se pelotonnerait avec langueur. Dangereux piège soyeux dont le créateur pourrait bien en être la seule victime. Un sourire apparaît sur les lèvres de Boogie qui, les mains posées sur le drap devant lui, se penche lentement vers l'avant, s'approchant du Serpent, appréciant ce silence apaisant qui règne dans son crâne où aucune voix ne geint. Le Croque-Mitaine ne sera plus jamais seul et le discours du Clown se pare des accents du serment, ils vivent dans le même enfer confiné et hermétiquement clos où nul ne sort et nul n'entre. Les yeux levés sur le visage de Jason, le museau de la Bête en frôle le menton. Même si la porte était grande ouverte, j'aurais aucune envie de partir. ronronne-t-il lèvres posées contre sa gorge et mains appuyées contre sa poitrine. Je te l'ai déjà dit, Jason. Si je suis là, c'est parce que je le veux pas parce que je le dois.


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