Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal


Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS
Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 11 Sep - 15:08



Fracas des barrières qui tombent, silence de ce monde partagé entre deux où il n'y a plus ni bornes ni limites. Le Maître devrait s'emporter, s'embraser du sang versé. Le second devrait être atterré en prenant conscience qu'il a mordu la main qui l'a forgé et pourtant c'est un silence sans pesanteur qui s'abat. Aucune voix de guimauve, aucun gémissement d'une raison qui tenterait de remettre les idées en place. L'instinct balaie toute réflexion sensée et l'action se substitue à tout plan. Eternel présent suspendu bien au-dessus d'un temps qui ne s'écoule que dans une direction. Plus de hiérarchie, plus de respect dû à un rang supérieur, plus de soumission docile, les Bêtes filent à la même allure, sur un pied d'égalité, l'une n'hésitant pas à écorcher l'autre qui tente de la dépasser. Configuration inédite car même si le Croque-Mitaine bénéficie de plus en plus de liberté de mouvements ces derniers mois, sa loyauté et l'estime qu'il voue à Jason Lecter l'ont toujours plus ou moins contraint à conserver une place inférieure. Obéissant sans être veule, docile sans être amorphe, Boogie fait partie de ces très rares personnes dans l'entourage du Clown qui peut s'enorgueillir d'avoir une voix qui pèse même dans les tempêtes les plus noires, même durant les crises les plus violentes. Pas de crainte lorsqu'il élève la voix, pas de peur au fond de ses iris lorsqu'il s'oppose à son Maître. Confiance complète, aveugle frisant l'inconscience, même dans les dérapages incontrôlés ou incontrôlables.
Mais ce n'est pas le cas là...ivresse d'être libre et capable de tout, le Croque-Mitaine frémit car de tyran, de Maître, il n'y en a plus. Le silence du Clown en réaction à la blessure en est le signe incontestable. Et dans ce jeu malsain, Lecter se fait à son tour frein. Souhait, ordre ou conseil peu importe. Lecter repousse le spectacle de la mécanique pour se vautrer dans celui du fauve ramassé prêt à bondir qu'il a devant lui. Boogie entend ses dents grincer lorsque le Clown annonce qu'ils n'iront pas de suite voir le piège. Les iris polaires se voilent de rage. Foutu cinglé. Les griffes de la Bête se serrent sur le manche de la lame noire avec l'envie furieuse de l'ôter du mur pour en larder l'être qui le fixe avec arrogance, pour arracher et fermer définitivement ces abysses sans fond d'où ne sort qu'un rire qui ne fait qu'agacer. Feulement désapprobateur de la Bête de soie sous son crâne, Lecter mérite un sort hautement plus magistral, un final bien plus digne. Sans rage. Sans souiller son image mais en la sublimant. Les paupières s'étrécissent autour des iris polaires, lueur aussi froide qu'une larme d'acier au fond des pupilles. Je te torturerais avec toute la sobriété dont je peux faire preuve, je me perdrais dans la contemplation de l'étrange couleur des larmes de ton corps.

Levant doucement une main, Jason recouvre la lame noire de ses doigts et le Chat courbe la nuque, appuyant son front contre celui du serpent. Effleurement de la peau du gant contre les phalanges du Croque-Mitaine qui sont devenues blanches à force de serrer avec fureur le manche, crissement du cuir qui se déchire sur le tranchant de la lame alors qu'un soupir ravi s'échappe du sourire déchiqueté. C'est un souffle court, au rythme martelé qui filtre à travers les lèvres de Boogie. La Bête tressaille, ses iris clairs ne se détachant pas des gouffres noirs. Grisante et sadique attente assouvie par la plainte du bois lorsque la pointe du couteau le quitte mordant la chair du Clown, râpant l'os des phalanges.
Plus d'armes à leur disposition. Du moins, plus d'armes humaines car si les agneaux crèvent sous les coups de couteaux, les pièges ou les masses, les Bêtes ne peuvent décemment pas user de ces dernières contre leur semblable. Les mains de Lecter s'agrippent à la poitrine du Croque-Mitaine et c'est sans aucune douceur qu'il le retourne sèchement. Choc que le Chat n'amortit pas, ses omoplates se heurtent durement à la cloison, une de ses mains s'accroche à la nuque de Jason et c'est un chaud rire de gorge qu'il lâche alors que le Reptile se plaque contre lui, licencieux, que le mufle se niche au creux de son épaule pour une inspiration. Les griffes éraflent la peau laissant des sillons écarlates pendant que Lecter s'apprête à lever le drap qui masque la pièce maîtresse de son aire de jeux. La patte du Chat quitte la nuque, le Serpent s'écarte invitant le fauve à le suivre. Attendant que le Clown n'ai fait quelques pas, le Croque-Mitaine se décide à lui emboîter le pas, tête légèrement baissée mais regard rivé sur le dos devant lui. On ne cède pas facilement dans ce monde sauvage et le second sait que Lecter ne lâche pas un pouce de terrain sans emporter sa livre de chair au passage. La paranoïa du chasseur tire la sonnette d'alarme, ça pue le coup fourré.

Enfilade de couloirs qui les rapprochent sans cesse des cris qui se font de plus en plus clairs et distincts. La véranda, c'est par là qu'ils vont. Quelques minutes suffisent pour parvenir aux doubles portes devant lesquelles le berger allemand est couché, attendant le retour de son Maître et ne quittant son état de statue immobile que lorsque ce dernier fait son apparition. Poussant l'une des portes, le Clown invite le Croque-Mitaine à entrer. Oeillade suspicieuse de la Bête de soie qui s'engage avec lenteur dans la nouvelle salle ne quittant pas Lecter du regard.
Chaleur moite qui l'enveloppe aussitôt. Derrière les suppliques et les appels à l'aide on entend le bruissement d'une eau qui coule quelque part, végétation luxuriante dans cette atmosphère tropicale étouffante. Boogie sent le poids d'yeux noirs sur sa nuque alors qu'il écarte les feuilles larges et grasses pour se diriger vers la source de tout ce tapage. Le geek se redresse dans sa cage en entendant deux pas s'approcher. Voix plaintive interrogeant le silence sur l'identité de ces deux sauveurs potentiels. Mais c'est une chape de plomb qui tombe sur ses épaules dès que les visiteurs émergent du petit enfer vert. De visage ami, il n'y en a pas. Il n'y en aura plus. Recul insensé de la proie jusqu'au fond de sa souricière dans une tentative pitoyable de s'éloigner des deux monstres. Les iris polaires suivent les arêtes du cube de métal, comprenant rapidement que cette cage ne fait pas que retenir quelqu'un. Jason l'enjoint à s'asseoir sur le fauteuil pour spectateur placé devant la minuscule scène.
Odeur de nicotine et sifflotement guilleret accompagnent un levier qui se baisse et un Chat qui s'enfonce dans son siège. Pas de grincement de rouages lorsque la grille supérieure de la cage commence à se baisser, mécanique d'une fluidité parfaite et silencieuse. L'agneau s'agite, essaie vainement d'empêcher l'inéluctable. L'un des pièges le plus vieux du monde siffle le Clown qui s'est posté derrière le fauteuil. Classique, historique, antique mais non dénué d'attrait ni de panache sous cette forme. Joli ce petit côté temple perdu. De la cage qui rétrécit jusqu'à obliger son unique et infortuné à se mettre à genoux fusent rapidement des prières qui resteront sourdes. C'est toujours surprenant cette capacité de la victime à implorer, à essayer d'éveiller un sursaut d'humanité chez les monstres. Puis suivent les insultes qui n'émeuvent pas. Langage pauvre et expressions tellement entendues qu'elles n'ont plus aucune saveur. On devrait se dénicher un allemand ou un italien pour changer. Certaines expression éculées pourraient trouver un regain d'intérêt dans une autre langue. Recroquevillé de façon plus qu'inconfortable dans sa cage, l'agneau regrette rapidement de ne pas avoir replié ses jambes d'une autre façon. La descente inéluctable de la grille l'immobilise maintenant complètement et les premiers craquements annonçant la dislocation des articulations commencent à se faire entendre. Hurlement à s'en déchirer les cordes vocales qui ne ralentit nullement le mécanisme qui s'achève dans un silence mortel lorsque grille du haut et du bas se rejoignent enfin à travers un magma informe et non identifiable de viande.
De nouveau le murmure de l'eau reprend possession des lieux et les Bêtes se perdent quelques secondes dans la contemplation de la mare rouge qui s'étend paresseusement au sol, surface troublée par quelques gouttes épaisses qui tombent depuis la cage. La voix derrière Boogie s'élève et la paranoïa revient au galop dès que les mains du Clown se posent délicatement sur ses épaules, glissent le long de ses bras jusqu'à ses poignets. Pression légère de lèvres contre sa gorge. Méfiance. Méfiance. Sors de là et maintenant. La Bête se redresse mais le serpent s'avère plus rapide. Deux claquements métalliques et des bracelets de fer se referment sur lui.

Grondement sauvage qui est bien au-delà de la simple colère ou de la fureur noire. Contournant le siège d'un pas allègre, Jason se penche légèrement sur le Chat coincé. Dos qui s'arrondit, glissade enragée qui malmène les épaules, les coudes et c'est d'un bond en arrière souple que le Clown esquive un coup de botte furieux. Ricanement de Lecter qui lui déchire les tympans, lueur amusée au fond des abysses qui harponne l'animal prisonnier. Deux minutes à attendre. Deux maudites minutes. Cent vingt secondes à ruminer cette rage, à subir son goût acide, à imaginer les milles et une façon de faire payer au Clown cet affront. Un linceul voile les iris froids. Attrapes moi si tu peux, susurre Jason. Le Croque-Mitaine se penche en avant, mufle levé vers Lecter et rictus mauvais aux lèvres. Files. Et vite. Deux minutes, c'est mortellement court.

Les bracelets n'ont pas le temps de reprendre leur ancienne position. Le Croque-Mitaine s'arrache de ses entraves qui l'ont à peine libéré pour se ruer sur la piste de ce foutu Clown. Mais avant, récupérer une lame. Retour dans le salon où subsistent toujours les vestiges de la princesse des ténèbres. Boogie pousse la trappe tapissant le fond de la cheminée pour retrouver le couteau à lame noire. Un sourire mauvais étire ses lèvres et au petit trot, il remonte le boyau jusqu'à parvenir dans la salle des écrans. Pas un regard à ces derniers, la Bête est bien trop fière, trop vaniteuse et trop orgueilleuse pour daigner s'y fier, par contre, rien ne l'empêche d'emmener autre chose avec lui. Plongeant la main dans le coffre il en sort un nouveau jouet avant de quitter les loges et de retourner sur scène. Regard rivé au sol, sa vue s'affine, écarte les menus détails sans importance, cherchant le plus infime signe de la trace du passage du Clown. Le trouver? Il le trouvera. Reste à savoir dans quel état de fureur. Relégués bien loin au second plan, la Sainte, le Drogué et la Souris. Lecter. La Bête veut Lecter. Que les autres crèvent dans un piège, ils ne l'intéressent plus.
"Bordel mais t'es qui toi?" Bleu glacial contre gris. Menu fretin. Caricature qu'il pourrait rayer du casting en un seul geste. Mais ce n'est pas de toi dont j'ai envie de voir la couleur du sang. Le Drogué recule lentement devant cette paire d'yeux remplis de fureur qui le fixent sans battre des cils. La Bête crache un "dégages de là" cinglant soigneusement articulé, ordre sec qu'il vaut mieux suivre sans le lui faire répéter car il ne supportera pas le moindre contre-temps. Hésitation brève du Junkie qui n'a plus très envie de jouer soudain les héros. Sans demander son reste et sachant qu'il tient là une chance unique d'esquiver la mort, il prend ses jambes à son cou, entraînant l'ombre qui vient d'apparaître au fond du couloir. Le fauve retourne à sa traque, méprisant le dernier couple de survivants, ignorant les éclats de voix qui lui parviennent, remontant la fine piste arme au clair. Disparaissant aussi rapidement qu'il n'avait surgi, il se fie aux intuitions de la Bête de soie qui guide sa course. Le Serpent est proche. Tout proche. Une résonance vibre au creux de sa poitrine, s'alignant sur un rythme encore imperceptible mais bien présent. Adoptant un pas souple et plus mesuré, le Croque-Mitaine déboule dans un énième couloir aux murs percés de clous et là-bas, dans la lumière noire, le visage maquillé de blanc se fend d'un sourire. Coup d'oeil circulaire pour découvrir les parois hérissées de fines piques et qui offrent bien peu d'espace. Après le temple maudit de la jungle, tu me proposes donc l'arène de gladiateur. dit-il d'une voix feutrée en posant le bout de l'index sur une pointe aiguë. Affûtée évidemment, le contraire aurait été étonnant. Appuyant sur la chair de son doigt pour en faire perler une goutte de sang, les iris pâles se lèvent sur le visage blafard tandis que le Chat allonge le pas jusqu'au Clown, sourire effilé aux lèvres. Geste vif et rapide en levant sa main armée, tintement du métal noir contre le métal argenté de la lame courbe. Oh-oh. ronronne-t-il.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 11 Sep - 17:14

" Les dix petits morts "


Trio de victimes, inutiles et fades que les bêtes ignorent. Elles n’ont pour l’heure plus la moindre importance car la chasse qui se profile s’est élevée à un niveau qui dépasse la logique humaine. Rien ne saurait se glisser entre les monstres cette fois, personne car le serpent ne désire que le chat sous des crocs et le chat ne souhaite que le serpent sous ses griffes. Le sang bouillonne dans les veines, le cœur bat à tout rompre et son rythme assourdissant muselle sèchement les voix intérieures. En digne maître d’oeuvre il choisit sa scène, se plante entre les clous et attend car fuir n’a jamais été dans sa nature. La meilleure défense c’est l’attaque, en tout temps et les pas de Jason ne vont jamais autrement qu’en avant. Sous la lumière noire cette moquette blanche devient un véritable chemin de mort, agressant l’oeil jusqu’à biaiser les notions d’espaces en un piège sensoriel qui pousse fatalement à rencontre les pointes acérées des murs noirs à un moment ou un autre. Mais le Clown l’a trop vu, trop arpenté, c’est là une de ses créations et il y est aussi à l’aise qu’un poisson l’est dans l’eau. Nul doute que le Croque Mitaine saura s’y adapter vitesse grand V car il connaît trop bien les théâtres de l’autre pour en avoir tant vu en dix ans. Planchers inclinés, lames fendant les murs, couleurs toujours plus dérangeantes ; rien ne lui est inconnu et c’est en cela que cette traque est magnifique. Car de faiblesses, en l’un ou l’autre il n’y en a aucune.

Brider, entraver le félin était une provocation plus folle encore car c’est sur l’ego que Lecter a joué, sachant parfaitement que Boogie n’aurait pas apprécié la chose. En était témoin ce coup de botte évité mais les secondes filent et l’adrénaline se diffuse, la tension monte comme une nuée de papillons au creux de l’estomac. C’est comme regarder le fond du ravin avant d’y plonger, le moment qui précède les sensations les plus fortes et lorsque la silhouette du Croque Mitaine apparaît le sourire déchiré s’allonge de plus belle. Te voilà enfin. Un arène ? En quelque sorte, pas seulement cela dit. Celle là appartient à un détraqué clownesque et non à des romains amateurs de glaives. « Tu sais comme j’aime la diversité n’est-ce pas ? » Roucoule-t-il d’une voix rêveuse en parfait désaccord avec son envie du moment. La raideur et la brutalité sont des armes du tyran, des traits connus et désapprouvés de tous mais lâché, libéré, le serpent retrouve une souplesse désarticulée dont personne ne demeure témoin. Le seul qui en a pleinement conscience se tient actuellement devant Jason, sachant qu’il suffirait d’un os déboîté pour que le Clown s’esquive, abatte un coup en traître. Deux chasseurs d’un genre opposé qui au delà de leur différence sauraient trop bien se démolir avec maestria. Jusqu’où peuvent-ils pousser ce scénario qui s’écrit au fur et à mesure et demeure impossible à prévoir ? Plus de et maintenant envahissant, plus de retenue et de petites voix sucrées. Tu me veux ? Cherche-moi, trouve-moi, lacère-moi avant que j’en fasse autant. Rendus à ce stade, les bêtes ont comme oublié que ce jeu pourrait s’achever sur la mort de ses acteurs. Mais que vaut une vie entière, la survie en comparaison d’une heure de cette plénitude qui les saisit à la gorge ? D’un plaisir aussi malsain qu’il est grisant ? Vivre dangereusement, c’est là toute la beauté de l’existence.

Avancée du fauve ténébreux qui n’émet aucune hésitation lorsqu’il abat sa lame d’un mouvement aussi rapide que précis. Réaction toute aussi soudaine en réponse de la part de Lecter qui retient l’arme de la sienne, ricane légèrement à la suite du ronronnement qui se fraie un chemin et caresse ses tympans. « Que de précipitation, et dire que tu vantes tant la patience. La tienne s’est fait la malle Boogie ? » Chuchotement délicat, remarque qui ne vise qu’à piquer l’autre un peu plus. Jouer avec le feu a toujours été un vice du balafré et ce n’est pas maintenant, alors qu’il est déglingué comme jamais qu’il se privera de cette mauvaise habitude. Mais il a tardé le joli chat, il est allé faire quelque chose c’est évident et d’un bond sur le côté, le Clown s’éloigne, éraflant le dos de sa combinaison sur la pointe des clous. Sourire entendu aux lèvres, il dit : je sais très bien que tu n’es pas là les mains vides. Mais qu’a-t-il trouvé pour pimenter la chose ? Rien de simple, bien entendu et la curiosité maladive l’emporte. Savoir, il veut savoir et s’il doit y laisser de sa personne ce n’est qu’un pauvre petit détail sans la moindre importance. La faucille pendue à sa main pourrait vibrer d’elle même, il faut l’utiliser et vite mais dans l’idée mieux vaudrait ne pas trancher les doigts … ou la gorge dans un mouvement malencontreux. La partie serait finie si tel était le cas.

Paresseusement il fait rouler le manche entre ses doigts, pesant les éventualités et faisant un tri rapide. L’agacer, le rendre dingue voilà ce qu’il veut. Lui cramer l’esprit, l’empoisonner jusqu’à lui communiquer son impatience démesurée dans sa totalité. Lâchant un soupir rieur il abandonne l’arme dont la courbure repose bientôt sur quelques clous et deux pas plus tard il est à la hauteur du Croque Mitaine, la main de nouveau refermée sur le tranchant qui entame un peu plus la peau, fait perler le sang qui s’écrase bientôt en quelques gouttes sur le sol opalescent. « Toi et moi punaisés aux murs, ce serait presque comique comme vision. Quoi qu’un peu trop définitif peut-être non ? » Main libre crochetée sur l’encolure, Lecter attire le Croque Mitaine et n’attend pas une seconde pour refermer les dents sur la peau du cou. Marque qui ne restera pas, pas assez profonde elle ne vise pas à rester gravée, seulement à réveiller les nerfs, déranger quelques secondes avant que le Serpent s’échappe en ayant subtilisé l’arme noire.

« Et si nous rendions ça plus … piquant ? » Roucoule-t-il, se léchant les lèvres. À reculons il s’enfonce dans le couloir. Plus de clous mais des barbelés tendus en toiles d’acier complexes. Se heurter là dedans fera mal, très mal à moins de ramper au sol. Solution trop facile. Hautain, il jette l’arme aux pieds du chat et étend souplement les deux bras le long d’un fil tendu derrière lui après en avoir déjà passé quelques uns. Les piques accrochent la combinaison, ne mordent pas encore car pas assez appuyés ; ça ne saurait tarder. « Toujours envie de m’attraper ou ça devient un brin trop … cinglé pour toi ? » Il éclate de rire et l’encre se fracasse contre le bleu, met en doute la détermination du félin. Bien sûr que Boogie va venir, qu’il n’est pas du genre à renoncer une fois dans la peau du chasseur mais rien à faire … le provoquer est bien trop plaisant pour s’en priver.          

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 11 Sep - 22:05



Bataille fratricide qui s'engage. Le même frisson parcourt les colonne vertébrales et agitent les nerfs. Le même désir d'écorcher pour asseoir une possession maladive, tu es et seras toujours à moi, même si je disparais, même si tu disparais, les stigmates de nos divertissements resteront et rien ne les effacera. La même joie malsaine remue les entrailles car à ce jeu-là, il n'y a et il n'y aura jamais que deux participants. Le métal grince contre le métal et là où l'un ronronne, l'autre ricane. Impatient? Moi? Tss... chuchote le Croque-Mitaine en se fendant d'un sourire hâbleur. Un peu précipité, peut-être. Il peut bien concéder une certaine hâte à retrouver le Clown et un dépit vif quand il a croisé un agneau au point de le laisser filer indemne et sauf. Si cela avait été le cas, on en serait pas là. Si son tempérament était réellement emporté, s'il avait été vraiment impatient, il lui aurait sauté à la gorge sans aucune forme ni aucun style. Boogie peut parfois se montrer impulsif mais pas dans la chasse ni dans la traque. Même dans ces circonstances inédites, il reste un être calculateur et mesuré.

D'un bond, Jason s'écarte sur le côté, libérant la lame noire et il suffit d'un sourire appuyé de sa part pour que le Croque-Mitaine sache que l'autre connaît les raisons de son léger retard. Haussement d'épaules faussement navré de la Bête de soie. Que veux-tu, cher Serpent. Le Chat planifie toujours et le monstre ne se lance pas dans une partie sans garder une carte dans sa manche. Pas de règles clairement énoncées donc pas de triche, n'est-ce-pas? Cet atout, il se garde de le révéler pour le moment sachant que l'ignorance ne fera qu'attiser la curiosité du Clown qui n'aura de cesse de tenter de lui faire dégainer ce jouet jalousement caché.

Onde mauvaise qui balaie le couloir, lame de fond venue du plus profond des instincts et qui pousserait au meurtre si on ne plante pas son arme dans un mur plutôt que dans un ventre. La lame argentée tourne entre les mains du Clown qui calcule et se penche rapidement sur les options qui s'offrent à lui. Soupir amusé et la faucille est abandonnée sur quelques clous. Raccourcissant la distance qui le sépare du Croque-Mitaine, Lecter se plante devant le fauve, main refermée sur la lame sans éclat. Un liquide poisseux et tiède glisse sur les doigts de Boogie avant de goutter au sol, tâches noires dans la lumière artificielle sur blanc éclatant. Tous les deux punaisés comme des insectes de collection sur les murs? Les yeux pâles se détachent des abysses pour se poser sur les pointes acérées qui ont déjà mordues le dos de son compagnon. Froncement léger de nez avant de répondre. Définitif ou pas, je m'en moque si pour en arriver à cette issue le jeu s'est avéré intéressant. En décidant de se lancer sur cet échiquier, ils ont accepté les risques. Ca serait grandement dommage mais si le frisson en valait le coup, si la bataille a été grisante, la mort n'aura pas une saveur amère. Brusquement tiré en avant, Boogie ne se soustrait pas aux crocs qui se plantent dans la peau de son cou, brève décharge électrique qui réveille les nerfs. Les griffes du Chat se referment sur les cheveux verts, tirant la tête du serpent en arrière en un "lâches-moi" muet, à moins qu'il ne souhaite que l'autre ne s'accroche de plus belle. C'est presque de bonne grâce que ses doigts s'écartent du manche du couteau pour le céder à Jason.

La Bête ophidienne s'éloigne de nouveau augurant une nouvelle scène plus "piquante". Marchant à reculons, l'obscurité engloutit le Clown qui disparaît dans le couloir et le Croque-Mitaine avance de front vers l'inconnu, vers cet enfer déviant qui tapisse le crâne de Lecter. Les pointes aux murs s'évanouissent à leur tour, remplacées par tout autre chose. Fils métalliques tendus d'une paroi à l'autre, du sol au plafond, treille serrée de barbelés au milieu de laquelle, l'araignée attend que sa petite proie s'y engage. Négligemment, il renvoie le couteau au Croque-Mitaine qui se plante dans le sol avec un son mat. Regard polaire qui se baisse sur l'arme avant de l'écarter du bout du pied. S'il veut s'aventurer dans la toile, le moyen le moins sanglant, le moins douloureux serait de ramper. Ramper! comme s'il était du genre à ramper ou à redouter une blessure. Les iris pâles se lèvent de nouveau sur l'arachnide qui doute en un rire et en une simple phrase de sa ténacité. Trop cinglé pour lui? Demi-sourire qui creuse une joue du Croque-Mitaine. Le fauve pourrait se ronger un membre pour gagner.
La Bête trépignerait presque d'impatience en scrutant les barbelés, cherchant le passage le moins contraignant. Et puis, elle abandonne l'idée de se ménager. Foutu pour foutu...il n'y a pas de repli possible, faire demi-tour ou rester là est inenvisageable alors, elle courbe le dos et s'engage dans la toile. Ignorant la morsure des pointes de métal qui lézardent ses bras, se plantent dans son dos, le Chat avance et progresse, laissant dans son sillage quelques morceaux d'étoffe qu'il arrache d'un geste sec. Pas une plainte et à peine un juron bien senti quand il sent l'acier lui écorcher le visage. Le regard polaire ne quitte pas son objectif, répondant au défi lancé avec une assurance de dément. Sans lenteur ni hâte, le Croque-Mitaine raccourcit la distance jusqu'à parvenir près du Clown. Il déroule le dos, champ de vision zébré par les câbles hérissés de pointes qui le séparent du Serpent. Il tend un bras à travers les fils tendus, ses doigts se referment sur le bras de Lecter qu'il tire à lui et tant pis si des crocs de métal sont sur la trajectoire. Et l'Araignée au milieu de sa toile n'avait jusque là aucune écorchure. lâche-t-il d'une voix onctueuse. Sa seconde main agrippe l'étoffe noire, amenant l'arachnide contre sa propre toile, le meurtrissant aux mêmes pointes. Trop cinglé pour lui, hm...? Les doigts du Croque-Mitaine glissent jusque dans le dos de Jason, l'étreignant avec fureur contre lui, enfonçant les pointes des barbelés entre eux. Vicieuse petite bête. murmure-t-il contre les lèvres de Lecter, les caressant délicatement des siennes avant d'y planter brusquement les crocs.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 12 Sep - 0:18

" Les dix petits morts "


Qu’importe d’y rester si le final est grandiose. Qu’importe la fin si elle est éclatante et née de leurs esprits malades elle le serait forcément. Mourir de la main de l’autre, comment rêver mieux ? Qui serait digne d’un tel honneur ? Personne car aucune autre âme ne les comprendra jamais. Possessifs jusqu’à la dernière goutte de sang à verser, au dernier souffle à voler, à l’ultime battement de cil avant le point final de leur épopée. C’est tentant, diablement tentant même mais quitte à y aller autant ne pas précipiter la chute car elle doit être parfaite.
Et c’est tellement dément de s’engager dans la toile, d’y inviter le chat en jouant faussement sur sa capacité à suivre le rythme décousu du Clown. Évidemment qu’il y viendra et il ne sera pas sans se venger. Lecter attend, persuadé que le retour sera à la hauteur de ses espérances. Le sourire qui lui répond vaut n’importe quelle parole, la bête ne redoute rien et n’a aucun remord, pas d’hésitation. Chasse petit chat, approche.

Jason connaît son piège sur le bout des ongles, en a évité la morsure pour y entrer car s’il doit être blessé il veut que le Croque Mitaine en soit l’unique responsable, qu’il imprime chaque souvenir de cette nuit et si elle doit être fatale, que cette ultime bataille reste celle qui l’aura le plus stigmatisé. Que Boogie soit l’adversaire, le bourreau, l’assassin, mais toujours l’artiste. Chaque plaie ne sera qu’un coup de pinceau supplémentaire sur la toile blafarde qu’est devenue la peau du Clown en presque quarante années.  
Et elle s’entaille la bête de soie, ignore la morsure des barbelés auxquels elle s’arrache sans la moindre plainte, sans ralentir. Lecter observe, immobile mais pas moins souriant. C’est son ouvrage qui blesse, comme un prolongement de son propre bras alors il savoure, en véritable prédateur affamé qui attend son heure. Viens, continue. Même plus une longueur de bras pour les séparer et Jason détache les siens du filin sur lequel il s’appuyait en spectateur, les lèvres fendues d’un sourire qui s’allonge d’avantage. Tiré en avant il sent la ferraille mordre le vinyle, entamer sa peau mais laisse échapper un rire clair. Voilà qui lui plaît ; c’est dément à souhait. Aucune écorchure volontaire jusque là en effet et d’un sourcil levé le Clown interroge. Vas-tu y remédier alors ? Question qui n’attend aucune réponse car l’étreinte qui suit et on ne peut plus claire. Léger froncement de nez, souffle rieur qui file de la bouche du serpent contre celle du chat. C’est aux mêmes pointes qu’ils se lacèrent, pourraient se déchirer en tentant un geste mal calculé mais c’est là le cadet de leurs soucis. Vicieuse bestiole murmure le chat. « Tu n’as pas idée ... » C’est une morsure brusque, lancinante que lui offre Boogie et elle est loin de déranger le balafré qui n’est plus à une cicatrice de plus au point où il en est. Ainsi donc le félin est fermement décidé à vivre ce moment le plus dangereusement du monde ; merveilleux. Une seconde, Jason doit admettre qu’il en avait douté car Boogie n’est pas suicidaire, toujours posé et a vite tendance à retrouver ses petites habitudes mais le temps passe et la bête de soie gagne en folie, plus séduisante et agressive sous ses allures lascives. Il n’en faut pas plus au serpent pour replonger dans ses propres délires.

La douleur en duo alors ? Perspective alléchante. Le serpent subit, se soumet un temps jusqu’à sentir le goût de son propre sang et s’arrache d’un mouvement sec qui aura certainement laissé une ouverture plus profonde que prévue sur sa lèvre. Rouge fluide mêlé à celui du maquillage qu’il étale d’un coup de langue. Immobilité étrange de sa part, noir presque charmeur qui avise les éraflures laissées sur une joue pâle. Silence troublant, la respiration du Clown est comme suspendue et s’il semble figé c’est évidemment pour mieux attaquer de manière plus virulente ensuite. Avant cela, c’est d’une tendresse infinie qu’il effleure du bout des doigts les fines blessures qu’il n’aime pas tant voir sur ce visage en temps normal mais qui lui plaisent ici, qui signent une appartenance. « Qu’importe la finalité si le jeu vaut la chandelle hm ? » Siffle-t-il d’un ton songeur, presque absent.

Éclair soudain qui traverse les abysses, idée tordue venue de nulle part. D’un mouvement raide il se soustrait à l’étreinte, passe souplement les câbles tendus qui les sépare avant de pousser le chat en arrière en ayant bien conscience qu’il sera accroché à la toile quelques secondes. Avançant en direction du félin il grimace toutefois lorsqu’une pointe aperçue trop tard racle sa joue que la pieuvre avait eut la mauvaise idée de rouvrir. Rage sourde soulevée comme un nuage de cendres sous son crâne, voile gris qui tombe brièvement sur l’encre mais ne saurait surpasser l’excitation et la tension provoquée par la chasse. Le serpent ne voit que le chat, ne veut que lui, le briser ou lui déchirer l’épiderme c’est sans importance. Il le veut sous ses crocs et l’empoisonner jusqu’à ...  quoi ? Aucune idée et c’est très bien comme ça.

Étreinte brutale, où Jason enlace autant les fils de sa toile que sa proie. De justesse cependant il referme les doigts sur les griffes métalliques qui oscillent devant leurs yeux. Ce serait trop dommage d’y laisser un œil tout de même. « Oups ... Pas question que tu y laisses les yeux ça ne me plairait pas. » Du tout même, il a avoué déjà qu’il tuerait pour un seul regard du Croque Mitaine et c’est la dernière chose qu’il souhaite voir abîmée. Tendant le cou, il fait passer le câble derrière sa nuque et oblige le chat à appuyer d’avantage le dos contre la toile en se serrant contre lui, ployant plus en avant. « Équilibre instable n’est-il pas ? » Rit-il, songeant déjà à jeter la bête de soie dans les ronces d’acier pour le seul mauvais plaisir de le voir s’y débattre. « Si je te lâchai maintenant … ce serait mortellement dangereux. »
Ou seulement mortel. Le poids d’un seul corps renversé ferait sauter le tissage qui claquerait en véritables fouets qui ne seraient pas sans les démolir sur leur passage. Une fin mémorable sans doute … la veulent-ils ? À moins que Boogie ne trouve une parade à cette si sanglante idée. Sourire mauvais aux lèvres écarlates, un sifflement s’en échappe et meurt contre celles du Croque Mitaine. « Riposte Boogie, si tu le peux encore. »   

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 12 Sep - 13:16



Ils étaient venus traquer dix vies humaines, prêts à leur donner un sens dans la mort et ls se retrouvent là, chair et métal mêlés dans leurs propres liens devenus mortellement réels et tangibles. Relation tordue, incompréhensible pour le commun des mortels où on avance sans cesse méprisant les conséquences, restant suspendus dans un sempiternel présent, écrivant au fur et à mesure un poème sanglant, les Bêtes se sont jetées corps et âmes noires dans un jeu d'un genre nouveau. Les prédateurs sont devenus proies et à l'heure de la curée, elles sont face à face, noir contre bleu. A moins qu'il ne s'agisse d'un nouveau dégradé où l'azur se pare de ténèbres.
Le tableau n'est pas sans être teint d'un certain symbolisme. Les deux Bêtes, enlacées au milieu des liens griffus qui meurtrissent leurs chairs, faim de destruction et d'auto-destruction où le moindre effleurement, le plus petit rapprochement ne se fait que dans la douleur et le sang. Ces barbelés, témoins muets d'une relation malade et malsaine, en sont les gardiens privilégiés. Aux flammes de la traque et d'être traqué, au brasier de cette folie commune galopante, s'ajoute ces zébrures rouges qui écorchent la peau, mordent la peau et dévorent la raison. La Bête de soie noire n'est pas suicidaire, elle est toujours mesurée, attentive et c'est un liquide froid qui coule habituellement dans ses veines mais contaminée par la folie d'un Jason Lecter, tisonnée jusqu'à en être éperdue, elle n'a qu'un but et bouleverse son ordre établi, ses dogmes les plus profonds. Inconscience totale méprisant l'instinct de survie le plus élémentaire. Le décor s'efface et ne reste que le visage du Clown, incarnation d'une bénédiction autant que d'une malédiction.

Qu'importe la finalité si le jeu en valait le coup et le chemin parcouru pour en arriver au coeur d'une toile hérissée de pointes acérées pourrait se clore dans l'agonie que le Croque-Mitaine n'en éprouverait aucun dépit. Lecter s'arrache aux crocs qui ne veulent pas le lâcher, laissant un goût de cuivre sur la langue de la Bête de soie. Satisfaction sordide à la vue de ce qui aurait du être qu'une simple marque de dents et que le Clown a transformé en plaie ouverte, les iris du Chat glissent sur le rouge carmin qui s'étale sur le rouge du maquillage, sourire enchanté aux lèvres alors que le Serpent se fige, se perd dans la contemplation des empreintes fines laissées par les barbelés sur son visage. Caresse légère, délicate et terriblement douce sur ces stries qui fait frissonner les épaules du Croque-Mitaine.
Qu'importe la finalité si le jeu en valait la chandelle, répète d'une voix presque absente Jason. Baissant un court instant les paupières en signe d'assentiment, Boogie peut se noyer dans ces instants d'exquise douceur avant le déferlement d'une violence qui ne manquera pas de le faucher. Le bleu liquide plonge dans les abysses. Oui. Peu lui chaut de quelle façon et dans quel état ils peuvent finir.

Lueur maléfique qui traverse avec fulgurance les iris noirs, prémice d'une mauvaise idée qui pourrait devenir aussi délectable qu'irréversible au milieu de ces pointes qui éraflent la peau. Mouvement abrupt de Jason pour se dégager de l'étau des bras du Croque-Mitaine, les griffes s'arrachent des chairs et des vêtements. Souplement, le Clown rejoint le Chat, passant sous les câbles dentelés. Des deux mains, il repousse Boogie. Recul court car la chute est stoppée par les barbelés qui mordent avec cruauté le dos élastique, le poids du corps et l'absence de toute surface pour se rattraper enfoncent le métal. Grognement bref où un réflexe stupide lui fait tendre une main qui se referme sur les barbelés, tentative de conserver un équilibre pour ménager les câbles car si ces derniers cèdent...ce n'est que de simples éraflures et entailles qu'ils subiront. Le bleu se lève sur un Clown dont l'une des joues déchirée s'orne d'une fraîche ligne nette et rouge, voile grisâtre fugace qui passe au-dessus des abysses pour être rapidement balayé par une toute autre frénésie.
Boogie est presque littéralement arraché à la toile par deux bras qui l'étreignent lui et les câbles qui se plantent de nouveau, ailleurs. Un fil de métal vibre soudain à quelques centimètres d'un oeil pâle rapidement écarté et relégué derrière le Clown. On n'abîme pas les prunelles de la Bête de la soie. Jamais. Pesant de plus en plus sur le Croque-Mitaine, Lecter l'oblige à se ficher de plus belle dans les fils de la toile. Grondement de gorge de la Bête sentant sa peau céder sous les crocs de métal qui le déchirent lentement, humidité poisseuse qui rampe et imprègne le tissu de ses vêtements. Equilibre instable, émet le Clown en un rire, que Boogie s'efforce d'assurer un minimum en nouant ses mains dans le bas du dos. Le bleu effleure les abysses avec cette confiance absolue que seuls les fous peuvent avoir. Tout est bancal et instable chez eux, sans cesse au bord d'un gouffre, funambules déments qui marchent sur le fil d'un rasoir. Le Croque-Mitaine devine l'envie délirante de le jeter dans les barbelés, de se repaître de sa lutte avec les câbles hérissés de pointes soudain mortelles où chacun de ses gestes ne fera qu'empirer la morsure des griffes acérées. Mais s'il chute, si l'autre le lâche comme le dit la voix suave et rieuse ou si les barbelés cèdent, c'est ensemble qu'ils se feront lacérer par les dents de métal, périssant ensemble dans le chorus du sifflement des fils qui fendront l'air tout en fendant les chairs. L'image a quelque chose d'apocalyptique et de diablement magnifique. Détachant l'une de ses mains du dos du Clown, gardant l'autre fermement accrochée à lui, il effleure du bout des doigts l'écorchure sur la joue, la blessure ouverte par ses dents, teintant son index d'écarlate avant de le porter à ses lèvres. Etirant le cou, il caresse de la langue l'entaille par dessus la cicatrice rouverte par la Mafia. Souffle qui se faufile dans l'oreille du Clown.

Comme un désir de provoquer notre chance insolente? ronronne-t-il. Jusqu'à présent, le chaos a toujours veillé sur ses enfants terribles, il les a sans cesse épargnés. Les monstres ont essuyé chaque tempête, la peau encore plus marquée, la folie encore plus aiguë, les liens encore plus étroits mais la Mort n'a jamais réussi à couper le fil ténu de leurs existences. Sifflement qui meurt contre ses lèvres. Peut-il encore riposter quoique ce soit au milieu de la toile cinglante, punaisé dans les fils? En a-t-il seulement envie? Pas sûr. Le germe de la folie lecterienne s'agite sous les cheveux sombres, sifflant doucement un désir incongru, à des années-lumières de la façon de penser de Boogie. Défies le Chaos. Lâches-moi dedans.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 12 Sep - 15:13

" Les dix petits morts "


C’est un château de cartes. Eux, leur histoire, un fragile équilibre que des vents contraires ont toujours agité et il en sera de même jusqu’à la mort. Ensemble ils sont une cause perdue, un bateau fou à la dérive qui se fracasse tantôt sur des vagues, tantôt sur des roches acérées et qu’ils en souffrent, qu’ils se détruisent c’est dans cet extrémisme dément qu’ils sont les plus réels. Cette étreinte qui les abîme d’avantage est peut-être la plus symbolique car les barbelés sont certainement les seuls colliers qu’ils on connu et qu’ils ont accepté. Plus volontiers c’est le fer qui leur a mordu la peau, c’est dans la douleur qu’ils se sont élevés et qu’on se le dise, la douceur autant que le sucre, ça ne leur sied pas. Oui Lecter songe à lâcher prise, à jeter le chat dans cette toile par pure envie de le voir en difficulté, de voir le piège éclater sans les épargner. N’est-il pas assez cinglé pour oser ? Bien sûr que si, étonnant qu’il ne l’ai pas déjà fait d’ailleurs. Coup de langue de la bête de soie sur la cicatrice saignante, contact suffisant à chasser le peu de cendres qui s’agitaient encore et ancrant le Clown dans ce présent déglingué où tout ne tient -diable c’est tellement ironique- qu’à un fil. Provoquer leur chance alors ? Défier le Chaos paternel qui les a toujours sauvé du pire ? Ce serait typiquement Lecterien mais pour autant … ça va au delà de la décision du mauvais génie qui garde un œil sur eux. Pourquoi ? Parce que ce piège est la création d’un taré, d’un Clown qui a pensé chacun de ses tours pour qu’il soit mortel. Si ces mâchoires là se ferment, les deux chasseurs n’y survivront pas car c’est tout le but de cette scène. Oses me lâcher, vas-y semble dire le félin. Qui reprochait à l’autre d’être suicidaire déjà ?

Ricanement du serpent, saveur folle d’une drogue nouvelle sur la langue. Goût d’encore, de va plus loin comme un souffle brûlant venu lui caresser la nuque. Foutu cinglé, tu es irrécupérable Jason Lecter. « M’est avis qu’il ne s’agit plus de provocation lorsqu’on se jette dans un piège crée pour tuer. » Siffle-t-il d’un ton suave, caressant la joue du Croque Mitaine de la sienne. Une main remonte et se cale sur la nuque du chat, l’autre ne quittant pas son dos. « Mais quel artiste serais-je, si je détruisais mon œuvre fétiche en me servant d’une autre qui ne la vaut et ne la vaudra jamais ? » Peut-il provoquer la fin de Boogie de manière si directe en l’abandonnant à ces griffes qu’il a rendu cruelles, barbares et avant tout destinées à des acteurs clichés qu’il aime trop -par sadisme- voir périr dans les cris et les larmes ? Ne mérite-t-il pas mieux et surtout … Lecter est homme de parole. Un certain matin il a avancé une promesse au son d’un orage et ne l’a pas oubliée. « J’ai beau désirer le pire, être sujet aux visions les plus tordues je t’ai annoncé ta fin Boogie. Si tu dois mourir ; ce ne sera pas comme ça. » Sourire entendu, noir luisant qui cherche l’azur incendiaire. C’est en voleur, en avalant le souffle de l’autre que le balafré signera le dernier chapitre et de mémoire le félin lui même annonça vouloir trucider le serpent autrement. Alors non, la toile de fer ne sera pas leur prison. Qui domine après tout ? Qui décide de la manière dont les pages s’écrivent ? Eux ; pas un assemblage quelconque. Alors lentement, Jason se redresse en tirant Boogie contre lui, leur rend un équilibre  mais ce n’est pas pour autant qu’il en vient à abandonner cette traque. Au mieux, c’est un geste gracieux du chasseur libérant l’autre, aucune compassion mais une reprise en mains.

Chose faite il s’écarte, jette un œil sur le mur et passe deux câbles avant de faire pivoter la cloison. « Après toi. N’avais-je pas dit que je saurai faire la part des choses ? Il nous reste des victimes et ... » Hurlement au loin, flopées d’injures et gémissements en pagaille qui ne semblent pas venir de si loin. « Ha je crois que les deux autres sont mal tombés. » Pouffe-t-il, suivant Boogie une fois celui-ci engagé dans l’ouverture. Derrière, une pièce emblavée qui ne sert évidemment qu’à Lecter. D’autres armes abandonnées là, de la plus évidente à la plus improbable. Une question d’imagination car même les objets du quotidien peuvent tuer à condition de s’en servir de la bonne façon. Aucune caméra, elles sont ailleurs mais un haut parleur est présent en revanche faisant que les cris et les conversations sont parfaitement claires ainsi que les bruits de fond. Entre deux paroles, ce sont des crissements de verres qui se font entendre, nombreux et pour cause … le couple a mis les pieds dans une pièce qui ne contient que ça sur cinquante centimètres d’épaisseur. Pour sortir, il doivent récupérer une clé et celle ci est évidement enfouie dans les débris. « On a du temps avant qu’ils sortent de là. » Annonce le balafré, allumant une cigarette récupérée sur une coiffeuse recouverte autant de maquillage de scène que d’objets variés. « S’ils sortent, ce qui est encore incertain. » Il en rit, bien entendu et les entendre pester, surtout le drogué car il semble interdire à la fille de mettre les mains là dedans, lui arrache nombre de gloussements satisfaits.

Pivotant sur un pied, le Clown se laisse choir dans un énorme fauteuil, jambes croisées et pose un regard lourd de sous entendus sur le Croque Mitaine. Mais tirant sur sa cigarette il réalise alors qu’avec tout ça il a complètement occulté l’idée que le Chat est encore armé de quelque chose. Prudence. L’outil est inconnu et la pièce a beau être envahie d’un bordel sans nom, il faudrait un certain temps pour trouver de quoi répliquer efficacement. Par ailleurs ; aucun piège ici. Amusant, en un sens. La bouche fendue d’un sourire provoquant, le Clown opte pour une pose lascive, oubliant toute défense car la curiosité l’emporte. Montre-moi, allez. Non, il n’en a pas encore eu assez. Pas faute d’être blessé autant que Boogie mais ce sont les risques du métier. La seule chose qui pourrait agacer Jason là, sur le moment c’est que son compagnon d’armes et de route joue avec sa vilaine impatience et recule. Qu’il ne revienne pas à la charge. De quoi faire siffler le serpent de rage … mais le serpent a entravé le chat plus tôt. Ce serait de bonne guerre sans doute.  Pas fort sympathique cette perspective ; non vraiment pas songe-t-il, un nuage de fumée dansant entre lui et la silhouette du chat. Murmurant, il questionne. « Dis moi … à quoi penses-tu ? »        

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Jeu 12 Sep - 23:09



Si le Clown avait envie ou caressait l'espoir secret d'empoisonner son fauve, c'est chose faite. Le Chat se pare lentement mais sûrement des pires écailles du Serpent. De tempérance et de modération, il n'y en a plus, balayées à l'instant où le Maître d'oeuvre a décidé de lancer cette partie d'un jeu mortel où les Bêtes sont livrées à elles-même, prédateurs en traque, eux-même traqués par leur semblable. L'instinct de survie qui a maintes fois sauvé le félin dans ses forêts canadiennes disparaît et c'est un désir sauvage, dénué du moindre intérêt pour sa propre existence qui pousse le Croque-Mitaine a envisager jusqu'à sa chute dans un buisson touffu de barbelés. Déchiré. Lacéré. Vidé de son sang et dépouillé de sa peau. Que le Clown fasse son office si cela lui chante, mourir de sa main est la seule fin qu'il tolèrerait. Il n'a eu de cesse de reprocher la tendance suicidaire de Jason de brûler sa vie par les deux bouts et pourtant, là, c'est lui qui jette de l'huile sur les flammèches qui dévorent la propre corde de son existence. Sensation grisante de regarder en face l'éventualité d'une mort. Moment suspendu où les prochaines minutes n'ont jamais été aussi incertaines, excitation face à l'inconnu funeste. En cet instant, Boogie comprend, comme un junkie sous psychotrope voit le pan du Voile se lever, pourquoi Lecter se fout autant de lui-même, se moque de ce qui peut lui arriver et ne fait que provoquer la Faucheuse avec une joie malsaine. Il faut croire que tu as définitivement une bien mauvaise et vilaine influence sur moi. L'exaltation morbide du Croque-Mitaine reflue lentement en même temps qu'une voix suave se glisse au creux de son oreille, qu'une joue effleure la sienne et qu'une main se pose sur sa nuque.

Et le Serpent décide de ne pas l'abandonner au buisson griffu. Leur fable ne se terminera pas de cette façon parce que les écrivains ne veulent pas d'un tel final. Pas ainsi. Pas par l'entremise d'un piège destiné à des sacs de viande. La Bête de soie noire n'en est pas un et n'en sera jamais un. Gemme sombre veinée de bleu, le Clown l'a finement taillé, ciselé, soignant chaque facette pour que son éclat céruléen soit aussi tranchant que la lame d'un sabre japonais. Une telle oeuvre ne mérite pas de périr dans un piège. A âme supérieure, mort supérieure. Evocation d'un orage où la Bête assoiffée de victoire comme de sang s'est dépouillée de sa peau d'humain, où poussée aux bords de ses limites, elle s'était révélée aussi pugnace que fourbe, sournoise, irrespectueuse. Le trépas qu'ils avaient envisagé pour l'autre avait été confié, face à face, et il n'a rien à voir avec une toile d'araignée en métal. Possessifs jusqu'au bout, c'est dans cette chère, si chère proximité qu'ils chérissent, qu'ils se tueront. Dans le tonnerre d'alors résonna la double promesse d'un souffle ravi jusqu'à la dernière inspiration et d'une gorge serrée jusqu'à ce que tout devienne noir.
Lentement, Lecter se redresse entraînant Boogie avec lui. Un par un, les crocs de métal s'arrachent à sa peau comme s'ils savaient que cette proie là ne leur était et ne leur sera jamais destinée. Ils devront se contenter d'une autre chair. Celle-ci leur échappe. D'un coup d'épaule sec, le Croque-Mitaine se débarrasse des dernières pointes en se mordant la langue. Le bleu glacial se lève jusqu'à croiser le noir profond, le jeu est loin d'être terminé et cet interlude n'en signe pas l'arrêt. C'est un geste fairplay à l'instar des boxeurs qui se serrent la main avant d'entamer leur combat. La Bête qui en libère une autre parce qu'on en a pas fini. Le Clown s'éloigne, écartant les câbles hérissés pour pousser une cloison et révéler une nouvelle entrée masquée. Fugace expression de soulagement sur les traits de Boogie qui répond à l'invitation à entrer empruntant la trajectoire de son prédécesseur. Refaire le chemin en sens inverse sans autre but que bêtement en sortir pour retourner sur ses pas aurait été bien moins aisé. Retour au film d'horreur parce que des victimes, il en reste, le Croque-Mitaine en a même épargné une. Et comme pour rappeler leur présence aux deux monstres, un concert de hurlements brisent le silence. Rire étouffé auquel, Boogie répond en haussant les épaules avant de se faufiler dans l'ouverture. J'ai croisé le junkie dans les couloirs en te cherchant. Il doit regretter de ne pas avoir insisté pour que je le massacre, ça aurait été certainement plus rapide. Une explosion de douleur et puis le néant. Le Croque-Mitaine ne se sentait pas l'âme de se montrer prévenant et créatif alors...
Et c'est un capharnaüm sans nom que le Chat déboule. Les yeux pâles balaient rapidement l'endroit encombré dans tous les sens. Typique du Clown cette faculté à s'étaler dans tous les sens dans un bordel apparent. Une chatte en perdrait ses petits mais Lecter serait capable d'y retrouver un stylo déposé quelque part, il y a cinq ans. Sachant que sa mémoire ne le trahit pas, Boogie sait qu'il n'y a pas de pièges dans cette pièce. D'ailleurs, s'il y en avait un à qui serait-il destiné? Il est évident en voyant ces fringues sur lesquelles il marche, ces tas d'armes diverses et variées qui s'amoncelent dans une absence totale d'ordre logique qu'une seule personne vient ici. Au plafond des hauts-parleurs noirs crachent les dialogues des deux figurants noyés dans le son caractéristique du verre brisé. Lecter entre à son tour annonçant qu'ils disposent d'un temps certain avant que le petit couple parviennent à s'en tirer...s'ils s'en tirent. Il avait l'air bien moins héroïque quand je l'ai vu... soupire Boogie en entendant le Junkie conseiller à sa partenaire de ne pas mettre les mains "là-dedans", qu'il va les sortir de là puisqu'il a déjà échappé au taré qui a pondu tout ça. Moue surprise du Croque-Mitaine. Il manque pas d'air celui-là...il ne s'est pas échappé. Il l'a laissé cavaler. Chantes, minable petit agneau, et arrêtes de causer. Fracas cristallin du verre que l'on remue avec fureur et inconscience et enfin - enfin! - quelque chose de presque appréciable sort des hauts-parleurs.

Daignant enfin traverser l'écran de fumée de cigarette qui commence à s'étendre, Boogie s'approche à pas mesurés de Jason. Regard liquide qui se pose sur l'énorme fauteuil dont le style n'est pas sans rappeler un coup de fouet en travers du museau dont le feu se ravive aussitôt. La Bête n'a pas oublié le morceau de jungle tropicale et la vue de ces accoudoirs dans lesquels elle a planté ses griffes de frustration et de rage éclaire d'une lumière violente et crue cet épisode aussi bref que détestable. A quoi penses-tu? lance Jason en même temps qu'une volute de fumée. Les iris polaires se posent sur le Clown voluptueusement installé dans son siège, remontent jusqu'au sourire narquois et aux iris provoquants. A des entraves. lâche-t-il la voix un peu rugueuse. Le claquement des bracelets qui se sont refermés sur ses poignets résonne soudain à ses oreilles. Saveur acide de la fureur qui l'a complètement aveuglé. Et ces interminables cent vingt secondes à ruminer les yeux perdus dans une mare de sang et d'os broyés. S'approchant du Clown d'un pas souple, le bleu pâle envahit les ténèbres. Boogie se baisse jusqu'à s'agenouiller au sol, son regard harponnant l'autre. Durant ce bref moment d'impuissance contrainte... commence-t-il d'une voix posée et mélodieuse en posant les mains sur les genoux de Jason ...je suis passé de l'envie délicieuse de te faire passer sous mon vieux scalpel... ronronne-t-il en s'y frayant un chemin, le bout des ongles crissant sur le vinyle luisant. ...à simplement déchiqueter chaque centimètre carré de ta peau. Avec une lame émoussée de surcroît. Déroulant le dos, il se hisse jusqu'au visage du Clown effleurant la peau de son cou des griffes, frôlant ses lèvres des siennes. Déclic presque délicat lorsque le rasoir droit se déplie dans son autre main avant de se poser sous l'oreille de Jason. Et pourtant, j'ai pas pu me résoudre à t'emprunter un vieux couteau rouillé. murmure-t-il d'une voix presque penaude. Brève inspiration sifflante entre ses dents lorsque le métal appuie doucement sur la peau blême. Ne bouges pas ou tu vas t'égorger tout seul en plus de massacrer mon B. Le bleu se lève sur le noir, éclat indéfinissable au fond des pupilles.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 13 Sep - 2:12

" Les dix petits morts "


Que les deux proies cherchent une minute ou une heure le serpent n’en a que faire. Son attention est happée, retenue par un seul être qui a investi jusqu’à la moindre cellule de son organisme. À empoisonner le chat par ses vices Jason s’est lui même contaminé, comme un chapelier devenu fou à user de mercure dans son ouvrage le Clown, en forgeant son second a crée la seule arme capable de le tuer. Ironie du sort, destin voir théorie du chaos plus volontiers c’est sans importance car à la fin tout ce qui demeure c’est cette certitude profonde que non, l’un comme l’autre ils ne sont plus seuls dans leur sale rôle d’avatar de mort qu’on ne comprend pas. Autrefois solitaire à ses plaisirs Lecter en avait pris son parti car il se pensait unique non pas par prétention mais bien par fatalisme. Quelle chance pouvait-il y avoir pour qu’il rencontre une psyché si semblable à la sienne ? En toute honnêteté il n’avait même jamais caressé un tel espoir. Cette nuit plus que tout autre, à observer Boogie à travers cette fumée qu’il souffle lacement le balafré prend pleine conscience de leur attachement, de la force des liens qu’ils ont tendu puis serré au point d’oser se persuader que si la mort est donné de la main jumelle elle sera uniquement belle, jamais triste.

À quoi penses-tu lui demande-t-il, désireux de connaître ses rêves autant que ses cauchemars, d’entendre de cette voix ronronnante les scénarios les plus lugubres, les plus sanglants qu’il lui destine. En message subliminal c’est un fais-moi rêver que Lecter réclame. Montre-moi l’étendue du gouffre que j’y plonge en ta compagnie. Aucune électricité pour ramper le long de ses membres, à peine un fin tremblement, un frissonnement des nerfs à le voir approcher toujours plus près et une sensation folle de vertige à réceptionner les premières paroles. Il perd pieds, totalement et le tabac n’a plus que la saveur rouillée du sang, un parfum de soufre … ça devient très dangereux. « Je plaide coupable. » Soupire-t-il d’une voix vibrante, la tête légèrement inclinée de bais. Pour les entraves qu’il a refermé, pour l’attente si cruelle qu’il a imposé quant au reste … la rage et la frustration il se satisfait d’en être l’instigateur. Bleu liquide contre l’encre ténébreuse. Fascination ou duel, ça y ressemble dans les deux cas. Puis le chat pose genoux à terre, attire le regard de la bête ophidienne qui refuse de lâcher les iris de sa jumelle. Envie fracassante -avoue le chat d’un ton mélodieux- un moment de ressortir un scalpel de sa boite ou de déchirer la chair au fil d’une lame usée. Haussement de sourcil presque flatté, sourire diabolique qui étire les lèvres à peine refermées sur la tige de papier pour en aspirer une nouvelle bouffée. Fumée échappée sur le côté avant que le chat se hisse, effleure son cou du bout des ongles et ses lèvres des siennes. Rythme martial dans la poitrine et percussions violentes lorsque la lame d’un rasoir laisse une emprunte froide sous son oreille. Le voilà donc, le jouet caché. Pas de lame rouillée précise la bête de soie, petit air penaud pour accompagner ses dires.

Ne pas bouger préconise-t-il … ne pas bouger, lui ? Jason éclate de rire. Aucune moquerie, c’est de la pure démence car ce que le Clown entend c’est un « bouge si tu oses ». Tendant le bras il écrase le filtre dans un cendrier et soupire, la voix joueuse. « Et c’est à moi que tu dis ça ? » S’égorger, il le ferait sur un coup de tête comme avec son venin en seringue et trouverait encore le moyen d’en rire. Tout se mêle, s’entrelace sous les cheveux verts. Envie de bondir, blesser l’autre autant que sois même et par la même repenser à cette punition qu’il a annoncé. Désir mauvais comme la galle, véritable peste qui semble lui couler dans les veines jusqu’à flouter le fond de raison qui les a su les sortir de la toile il y a peu. Explosion de la logique et des limites, ce que le chat vient de réveiller n’a jamais été aussi aliéné. Noir sinistre qui perce le bleu, une main se lève à la même allure que le dos se redresse et les doigts s’enroulent, araignée luisante sur le poignet du fauve. « Peu d’espace ici pour y laisser ta griffe Boogie, à moins que cette majuscule soit secondaire et que ton but principal c’est m’ouvrir la gorge ? » Demi sourire lorsqu’il tire lentement la main armée, la ramène entre eux pour y laisser courir un regard qui n’annonce rien de bon.

Délicat demeure le serpent quand il approche la lame de sa bouche, caresse le tranchant du bout de la langue. Serait-il sage de jeter la punition sur le tapis quand les bêtes en sont rendues à un tel état d’instabilité ? Certainement pas. Ce serait faire revenir la glace, refroidir les ardeurs ou en totale opposition provoquer une fureur sans pareille. Pour autant, le rasoir chante, murmure et réclame son utilisation. Remontant, la main gantée enrobe fermement celle du Croque Mitaine et c’est un regard flambant qui accroche celui du félin. « Quitte à me marquer fais donc les choses en grand ... » Commence-t-il, pressant la lame contre sa propre mâchoire. « C’est facile, suis les contours et taille-moi un nouveau masque … arrache celui là je m’en moque. » Sifflement lascif du suicidaire, voile de cils ébène tombés sur les abysses presque hallucinées avant que la main libre de Jason ne file dans les cheveux sombres, approche Boogie pour appuyer légèrement le front contre le sien.

« Qu’importe la fin, qu’importes les conséquence si l’action est grandiose. Que vaut un visage en comparaison de la danse d’une lame ? » Ton rêveur, cauchemardesque où comme à son habitude, c’est la plus abominable carte que le Clown tire du jeu. « Une nuit c’est sous un objet de ce genre qu’un sourire s’est allongé, qu’un cinglé s’est déchiré les joues avant de sortir le Clown de sa boite … Aujourd’hui Boogie, voyons si tu peux faire pire. » De toutes ses provocations, celle là est assurément la plus odieuse. Cependant, parce qu’elle fait partie dans leur chasse, Lecter ne la juge pas malvenue. Si perdre la face au sens propre peut apporter quelque chose, une touche de grandeur alors soit, il la cédera. « Décide-toi vite très cher, sans ça j’ai dans l’idée que ton jouet se retourne sous peu contre toi. »   

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 13 Sep - 10:18



Les hauts parleurs continuent de cracher des cris étouffés de douleur et des exclamations féminines horrifiées mais le Croque-Mitaine n'y prête aucune attention. La mélodie qui s'échappe de ces paroles que son cerveau ne s'évertue pas à analyser et à comprendre lui convient amplement. Choeur de souffrance et de colère qui dénoue ses muscles et fait vibrer les nerfs comme la corde d'un instrument de musique. Le chasseur se prépare à enfiler sa cotte d'artiste car c'est de cette façon que Boogie avait coutume de clore une traque enivrante. Il ne surine plus, ne larde plus les chairs mais incise l'épiderme comme un orfèvre dépose un fil d'or sur un bijou à la délicatesse hypnotique. Sa main se fait presque légère lorsque la lame glisse de quelques millimètres en une caresse qui pourrait devenir mortelle s'il appuyait un peu plus. Goutte carmin sur peau blême qui dévale lentement sous la ligne argentée. L'azur se fait ciel serein, sans nuages, d'une clarté presque aveuglante. Rire dément dépouillé de tout accent d'ironie qui fuse au conseil de ne pas bouger sous peine de mourir ou de gâcher un tracé qui ne s'est pas encore confirmé. Cigarette écrasée, le suicidaire rappelle que ce genre de paroles n'a pas vraiment de poids pour quelqu'un comme lui, qu'il pourrait fort bien ployer le cou sur le fil tranchant jusqu'à inonder le Chat de gerbes rouges qui jailliraient au rythme rapide d'un coeur emballé.

Et c'est la folie du Clown qui émerge lentement des abysses poussée par une vague bleuâtre qui en a raclé le fond boueux, vaisseau fantôme qui vogue sans équipage ni direction, qui se fiche éperdument de se ruer sur des récifs tranchants ou des écueils qui pourraient en éventrer la coque. Navire qui se contente d'avancer au gré de vents mauvais et délétères, laissant les pires idées, les plus noires illuminations gonfler ses voiles déchiquetées. Tout en réalignant des vertèbres qui s'étaient assouplies dans une position lascive, la main de Jason recouvre le poignet du Croque-Mitaine. L'atmosphère se pare de teintes sombres et d'une odeur âcre et piquante qui râpe la gorge. La Bête de soie désire-t-elle marquer une fois de plus ou juste égorger le Serpent. Ce sont les animaux que l'on égorge, Jason. murmure le félin d'un ton docte. Et ne doutes pas de ma capacité à être minutieux. Doucement mais fermement, Lecter écarte la lame de son cou. Poignet verrouillé, le Chat rechigne à baisser le bras. Abdication lente, résistance qui s'effrite et le rasoir se retrouve entre eux, fil dirigé vers le haut. Les iris noirs semblent en caresser le tranchant, s'éclairant d'une lueur sans éclat.

Les doigts toujours enroulés sur son poignet lèvent le rasoir, le guident jusqu'à ses lèvres déchiquetées. Chuintement de soie lorsque le fil caresse la langue, son délicat qui occulte la mélodie qui résonne toujours dans la pièce. Tout s'efface sous le voile noir et opaque qui tombe soudain avec une délicatesse caressante. Ne restent plus que les deux monstres qui se font face au milieu d'un néant et le chant muet d'un rasoir dont le fil vibre, prêt à danser, à esquisser des arabesques souples. Vague morbide de destruction qui vient mourir sur une plage déserte en même temps que le vinyle noir crisse en couvrant la main du Croque-Mitaine, la lève jusqu'à ce que le tranchant du rasoir atterrisse sur la courbe de sa mâchoire. Des abysses ivres et possédées par la folie surgissent des tentacules noirs qui plongent dans les étendues liquides. Sifflement qui attise et fait apparaître des spirales sanglantes, mirages en rouge, sur le visage du Clown. Le rasoir perce la peau sous la pression de la main de Lecter. Suis les contours, crées un nouveau masque, arraches celui-là.  

Le Chat peut-il faire pire? Rideau sur les gouffres noirs, caresse dans les cheveux sombres qui attire son front contre l'autre. La chair n'est rien face à la danse d'une lame qui incise. La toile tendue sur un chevalet redoute-t-elle le pinceau qui vient à sa rencontre? Craint-elle de perdre sa blancheur virginale au profit d'une débauche de couleurs? Hâtes-toi, Croque-Mitaine, avant que l'arme ne change de mains et que ça ne soit toi qui te retrouve sous son fil acéré. Tout en se mordant la lèvre inférieure, rouvrant les marques de dents de Lecter, Boogie lève sa main libre, la pose sur la joue de l'autre Bête avec la tendresse d'un adieu difficile. Du bout des doigts, il en dessine les contours, remonte jusqu'à la tempe, glisse dans les cheveux verts. Respiration régulière qui meurt sur les lèvres du Clown et sous le vinyle tiède, il sent sa prise se raffermir sur le manche du rasoir.

Les tentacules d'ombre investissent l'azur cristallin, zébrant le bleu, se répandant comme une goutte d'encre dans un verre d'eau. Le Croque-Mitaine prend une inspiration rapide avant que son poignet se plie en un geste gracieux et aérien. La lame qui avait déjà fait perler le sang, glisse sur la peau comme un patin s'aventure à la surface de la glace. L'objet affûté n'a rien à envier au vieux compagnon oublié dans son étui de cuir, c'est avec aisance qu'il ouvre, incise. Entaille fine qui s'allonge laissant un sillage vermeil, s'approchant lentement du menton, se préparant à entamer une courbe serrée. L'artiste bourreau se drape dans cette tendresse qui a toujours égaré et tétanisé ses victimes, caresse délicate lorsque ses lèvres s'emparent de celles de Jason. Baiser au goût à peine perceptible de cuivre. Le rasoir fend horizontalement le menton du Clown, continue son trajet sanglant, quitte la peau de Lecter pour poursuivre son avancée rouge sur celui de Boogie. Soupir bref lorsqu'il sent la lame argentée percer sa propre chair, remonter la courbe de sa mâchoire, morsure vive sur la blessure tiède de la lèvre du Serpent. Il ne pourra jamais arracher ce visage et encore moins le ravager. Il n'est que trop important à ses yeux. Ca sera la dernière chose qu'il contemplera avant de se faire engloutir par les mains crochues de démons qui l'entraîneront dans un enfer de où il ne sortira jamais.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Ven 13 Sep - 13:27

" Les dix petits morts "


Parce qu’il se moque de lui même, qu’il n’a rien à perdre physiquement il a avancé l’idée la plus folle de sa réserve. Pour s’être lui même blessé Jason a prouvé qu’il ne tenait pas à son visage, pas plus à ses expressions hormis un unique sourire. Pire encore en ces circonstances où les bêtes se détruisent pour leur vil plaisir, qu’elles apposent des marques toujours plus indélébiles sur la peau de l’autre. Que Boogie le ravage, qu’il le prive d’un œil au passage si c’est là son souhait d’artiste. Le Clown perdrait tout pour la satisfaction morbide d’être la toile sur laquelle le Croque Mitaine tracera ses arabesques. De crainte, de doute il n’y en a pas en Jason. Abandon total de sa part il n’offrira aucune résistance et s’il devenait un monstre que plus aucun grimage ne saurait camoufler tant pis. Il s’adaptera, trouvera le moyen d’en rire et en jouera … c’est un détail, si infime en comparaison de ce qu’ils vivent. Cette dérive, ce frisson, les bêtes le partagent car elles sont autant prédateurs que proies, bourreaux et victimes volontaires qui s’enfoncent un peu plus profondément dans les ténèbres à mesure que les secondes s’égrainent. Viens donc Boogie, c’est à ta guise.

Mais le peut-il ? Osera-t-il réellement ce geste alors qu’il a avoué son attachement, la faiblesse que représente le visage balafré. Lorsqu’il est dépouillé de couleurs ceci dit, c’est l’homme sans costume qui sait encore charmer du moins … Lecter le croyait. Mais l’un va si peu sans l’autre alors finalement, un maquillage change trop peu la donne. Caresse tendre, un goût d’au revoir avant que le pinceau de fer n’entame son œuvre. Le noir retrouve le bleu, serein parce qu’il ne craint pas les gestes du chat, qu’il se jette seul sous ses armes et que la seule chose qui ressort de la brume qui a envahi son esprit, c’est une curiosité maladive qui attend de voir, de savoir … jusqu’où iras-tu ?
Inspiration reprise et enfin, l’instant tant attendu. Morsure du métal qui entaille, arrache au Clown un soupir calme, presque heureux car de douleur il n’y en a pas. L’instant est de plénitude, la toile sait quel est son privilège, elle a compris là où les victimes de l’artiste n’ont jamais saisit, la profondeur et la symbolique d’un tel geste. La beauté éphémère de l’action, son élégance, le Clown sait et c’est comme un honneur d’être le réceptacle, plus seulement le spectateur. Lui mesure sa chance là où aucun ne l’a fait auparavant. Aucune définition ne serait assez exacte pour décrire ce qu’ils vivent et provoquent. Tout est biaisé, d’un romantisme noir voir d’un fanatisme déviant que rien ni personne ne soignera jamais. Ce baiser offert qui ne dit rien, pas de pardons sucrés ou de regrets amers c’est un besoin de proximité uniquement. Que les bêtes se rapprochent et s’accrochent dans leur chère intimité qui efface le reste du monde. Mais le rasoir ne poursuivra pas sa route sur le visage de Lecter car le Croque Mitaine en a décidé autrement. Comme un parfait miroir c’est sur sa propre peau que l’artiste laisse éclater le vermeil, prolonge son tracé en ravivant au passage la plaie laissée sur la bouche de Jason. Il aurait dû le savoir … prévoir car malgré eux dans leur univers, aussi fous soient-ils ils ont des préférences, des choses précieuses. Des secrets pour lesquels ils commettraient les pires folies.

Lentement le Clown recule, à peine pour happer l’azur et lui renvoyer un sourire. Un je comprends, je ne t’en veux pas et non, ça ne change rien à ce présent malade. Au loin, ailleurs un drogué victorieux et sa compagne sont heureux d’avoir enfin trouvé ce qu’ils cherchaient pour sortir mais le serpent n’entend rien. D’un mouvement souple il récupère la lame entre deux doigts et l’écarte, l’abandonne derrière lui avant de poser un œil sur le sillage sanglant. Fine découpe qui restera gravée sur deux visages, en mémoire d’un aveu muet. Le chat ne pouvait pas et surtout, il ne voulait pas. Lecter n’est pas contrarié, flatté plutôt et quittant son siège il pose un genoux à terre avant de repousser le félin en arrière jusqu’à l’allonger au sol au milieu des tissus et autres. Entracte dans la chasse, besoin d’entendre les ronronnements de la bête jumelle avant de retourner au film d’horreur qui attend ses assassins pour conclure. Presque langoureuse, la créature ophidienne étend le corps contre celui de sa jumelle, s’empare de ses lèvres dans un sifflement ravi. Pour un peu, l’envie de blesser s’envolerait et laisserait place à un décor d’enfer désormais plus familier mais ailleurs … un pauvre imbécile enivré par ce qu’il pense être une victoire en ayant survécu au verre brisé, en vient à commettre sa première erreur.

Le Clown n’écoutait rien, pas un mot mais un couinement animal et le poids d’une masse écroulée l’arrache à sa transe et c’est d’un bond qu’il se redresse en envoyant un œil noir de colère sur le haut parleur. La voix féminine s’étrangle aussitôt. « Mais tu es malade ? Tu n’avais pas besoin de le frapper ! C’est un chien ! » Lâche-t-elle. « Rien à foutre du clébard ! Il voulait nous bouffer alors le discours de militante SPA tu te le gardes ! » Ce junky décérébré a levé la main sur le chien, en soit c’était déjà suicidaire et Jason entend ses dents grincer. Et il n’en reste pas là l’idiot, trop fier de son rôle de mâle dominant l’instant. « J’suis persuadé qu’il nous écoute et qu’il nous voit en plus … Hey ! T’as vu ça connard ? Il est raide ton cabot ! » Elle le supplie de se taire, de décamper et de se cacher mais il n’écoute pas. « Ouais j’te parle le taré ! Tu t’en bouffes les doigts de pas m’avoir buté tout à l’heure hein ? On va sortir t’entends ! Mais avant j’vais te crever et tes yeux de poisson mort j’les enverrai à l’autre travelo hideux pour qui tu bosses ! Vous vous en sortirez pas comme ça fils de putes ! »

Ce débile doit être en manque pour en arriver à ça ; les erreurs qu’il vient d’accumuler vont se payer cher, très cher. En matière d’insultes la pieuvre avait frappé fort mais lui a fait pire. Le Serpent siffle, se couche et le tyran reprend son costume. C’est le Clown qui est offensé mais pas seulement. Le Croque Mitaine avec lui, et cette victime là périra sous quatre mains. Volte face de Jason qui referme les doigts sur le manche d’une masse presque identique à celle qui fracassa la poupée blonde. Regard noir où un voile gris vient de tomber, nuage de cendres encore suffisamment maîtrisé pour que le balafré jette un regard à Boogie. « De mémoire, un taux d’intérêts n’a pas de limites … lui, qu’il souffre et surtout longtemps. » Une porte poussée, un couloir à remonter et bientôt le drogué ravalera ses paroles autant que ses gestes.

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 15 Sep - 14:12



Instant suspendu, éjecté de la trame inexorable du temps. Dans la petite bulle étouffante qu'ils se créent, plus rien n'a d'importance, tout est annihilé, gommé et ne subsistent que les deux monstres changeant de rôles au gré des circonstances ou de leurs désirs. Le Croque-Mitaine se fait artisan d'un instant précieux, cristallisé où la beauté macabre transperce l'âme de celui qui ose la contempler, qui parvient à la comprendre et à mesurer ce que ces gestes déliés qui meurtrissent élégamment la peau et la chair signifient. Et lorsque cet instant arrive, lorsque la fascination a lieu, on frôle du bout des doigts une perfection qui en serait presque douloureuse. Pour ces quelques secondes intenses, aucun sacrifice n'est trop grand, aucun coût n'est trop cher.
Au fond des iris noirs, il n'y a nulle peur, nulle crainte. Et lorsque la lame glisse, le Croque-Mitaine y voit cette lueur rare, unique, première de son genre. Jason le comprend, saisit ce qu'il se passe et c'est avec une confiance infinie et presque une certaine fierté qu'il se laisserait graver. Eclat ensorcelant qui amène le rasoir à avancer encore plus et à quitter sa toile pour poursuivre sur le créateur lui-même. Il ne peut pas créer un nouveau masque à Lecter, il ne peut pas détruire ce qui est caché derrière le fard. Et malgré ce qui émane de ce regard sombre, ce qu'il a toujours cherché à éveiller chez les rares élus qui sont passés sous le fil de son pinceau, il ne peut poursuivre. Quel artiste se permettrait de retoucher une oeuvre qui à ses yeux est déjà parfaite? Même l'arrogance a ses limites.

Lentement, Lecter s'éloigne et le Croque-Mitaine suspend son geste, baisse le bras lorsque la lame achève son tracé fin. Pas un mot n'est échangé, pas de parole parasite car ils n'en ont nul besoin. Un simple sourire compréhensif, sans frustration ou colère. Echange muet d'âme noire à âme noire. L'artiste n'a pas pu, n'a pas voulu et la toile ne lui en tient nullement rigueur. Cette parenthèse teintée d'une passion perverse ne se refermera pas à cause de ce refus, cet instant fragile n'est pas brisé. D'un geste souple, le Clown écarte le rasoir, l'abandonnant derrière lui. La même ligne rouge parcourt la courbe de leur mâchoire et le tracé fin, délicat s'estompera au fil des jours, devenant presque imperceptible pour le commun des mortels mais pour les deux monstres, elle conservera toujours cette netteté de maintenant, énième aveu qu'ils se doivent de graver sur leur peau, relation bien trop fusionnelle pour se contenter de simples mots d'hommes. Au-dessus de leurs têtes, les hauts parleurs envoient la joie soulagée de deux agneaux qui échappent à l'équarrissage. Mais la chose a-t-elle seulement encore une quelconque forme d'importance dans cette bulle où bleu et noir s'oublient?

Glissant de son fauteuil, le reptile pousse doucement le fauve vers l'arrière, rampant sur lui jusqu'à ce que le Chat se retrouve étendu au milieu d'étoffes bruissantes, d'objets que l'on écarte négligemment d'un revers du bras. Le regard pâle se lève sur le visage fardé qui arbore sa signature vermeil alors que les Bêtes se retrouvent devant les portes d'un enfer devenu familier. La chasse semble bien loin, on suspend l'écriture d'un scénario de film d'horreur pour éterniser encore un peu cette entracte. Ronronnement de gorge lorsque les lèvres du Clown s'emparent des siennes et que ses mains se nouent dans le bas du dos du Serpent.
Et il suffit d'un son, d'un bruit venu d'une source qui avait été complètement occultée pour que les laisses claquent et que les colliers se referment sur les cous des Bêtes. Le jappement plaintif d'un chien. Le Clown se redresse soudain comme s'il s'était brûlé et les cils sombres se lèvent brusquement sur un regard de glace. Le crétin...il aurait définitivement mieux fait de le trucider dans les couloirs, essayer de reprendre le contrôle pour abandonner la piste du Clown le temps de trancher une gorge. La colère furieuse qui émane de Lecter frappe de plein fouet le Croque-Mitaine, ondes mauvaises qui l'empoisonnent car ce qui touche l'un, heurte forcément l'autre. Et le junkie persiste et signe, continue de vomir ses propos rageurs. Boogie se relève à son tour, dos raide et visage fermé, iris polaires dirigés vers le haut-parleur. Première gifle qui le cingle sèchement lui rappelant les insultes de la Mafia. Ses poings se crispent et ses ongles s'enfoncent dans les paumes de ses mains. Seconde gifle quand les paroles lardent l'image de Jason. Ce n'est plus de la bêtise crasse qui suinte de la membrane du haut parleur, c'est du suicide. Un appel non pas à une chasse joyeuse mais à une exécution glaciale.

Le blizzard et le givre qui avaient été écarté depuis son intrusion dans le bâtiment reviennent au galop. Les Bêtes disparaissent et les monstres revêtent leur costume du tyran du Sud et de son second. Les offenses réveillent les ténèbres qu'ils détestent tant chez l'autre. Mais le mal et la folie à l'état pur ne seront pas dirigés cette fois-ci vers un allié. Volte-face du Clown qui s'empare d'une masse avant de croiser les iris de glace. Le junkie souffrira, longtemps. Amen... lâche-t-il d'une voix funèbre. Emboîtant le pas à Lecter qui s'apprête à quitter la petite pièce encombrée, le Croque-Mitaine avise un objet ô combien familier. Ses doigts se referment sur le manche d'une hache à incendie. Autant que la panoplie du monstre soit complète. La porte se referme sans un bruit sur les deux silhouettes noires qui vont à la rencontre de l'imbécile qui ne va pas tarder à amèrement regretter de ne pas avoir fini simplement étouffé dans son sang.
Silence en avançant dans le réseau de couloirs, le crétin ne vocifère plus et les deux monstres n'échangent pas un mot, ils savent où ils vont et même si Boogie ne connaît les lieux qu'à travers un plan dessiné qu'il n'a eu le temps de voir que quelques minutes, il ne suit plus le Clown, marchant simplement à ses côtés, le poids de la hache sur une épaule. Lorsqu'ils arrivent au couloir où se trouve la porte de sortie de la salle au verre brisé encore ouverte, il est désert. Pas de jolie brune et pas de drogué en vue, ils ne distinguent dans la lumière noire que la forme floue du corps du chien allongé contre les plinthes. Un léger frémissement parcourt la fourrure du berger allemand lorsque les pas de Jason lui parviennent et un piteux gémissement s'en échappe. Mais quelque chose cloche, tirant sur les muscles du Croque-Mitaine. Tandis que Lecter s'approche de l'animal, il scrute les ténèbres. Ce n'est pas la trouille d'une proie qui lui pique la peau du cou et réveille des fourmillements dans ses mains. Mouvement furtif juste derrière le Clown penché sur le chien qui fait bondir Boogie en avant, plus par réflexe que par réelle volonté de sa part. Un éclat de verre se plante dans son épaule. Le monstre ignore l'agression, referme sa main libre sur le bras couvert d'écorchures et de coupures pour avoir cherché la clé qui l'a délivré de la pièce et arrache de l'ombre la carcasse du junkie qu'il jette au sol. Le crétin chute en avant, à plat ventre, incapable d'amortir le choc avec les mains et une botte se pose sur sa nuque, l'empêchant de se relever. Grondement de mauvais augure lorsqu'il s'agite sous la semelle qui pèse de plus belle sur ses os.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 15 Sep - 18:52

" Les dix petits morts "


Dans le genre, cet imbécile aura multiplié les pires erreurs possibles. Un être sensé sait qu’il ne faut pas porter atteinte à certaines choses lorsqu’on se trouve face au Clown et au Croque Mitaine. Ce n’est plus un secret que Lecter tient à sa meute, qu’il est entouré de molosses depuis toujours et malheur à qui en dérangerait le sens du poil. Aussi, les insultes car si Jason rit de lui même et se moque bien qu’on le dénigre il n’en supporte pas le centième à l’égard de son second. Chose valant à l’inverse car beaucoup ont perdu la langue voir plus encore sous les lames de Boogie. Le Chaos semble peut-être désorganisé au Sud mais on attaque pas une bête sans provoquer les autres. Le drogué vient de faire coup double … et il n’en a sans doute pas pleinement conscience.
C’est côte à côte que les deux assassins évoluent, qu’ils remontent le chemin avec en têtes les pires visions de vengeance, un meurtre plus du tout comique mais bel et bien sauvage car lui doit souffrir et de la plus affreuse manière. La salle emplie de verre est toujours grande ouverte et non loin l’animal jusque là inerte semble remuer légèrement à leur arrivée. Sans ralentir, le Clown le rejoint et s’agenouille afin de juger les dégâts causés. Difficile sous cette lumière mais ce qui brille sur la tête poilue est évidemment du sang. Du plat de la main, il offre une caresse lente à la bête pour la rassurer et promettre que tout va bien désormais. Heureusement, le Berger Allemand n’est pas mort mais il a reçu un mauvais coup sur la tête. De quoi le sonner et le laisser dans cet état vaseux pour un bon moment encore … foutu crétin. Trop concentré, Lecter admet qu’il a totalement oublié la prudence et lorsqu’il capte le mouvement derrière lui il sait parfaitement qu’il n’aura pas le temps de répliquer pour éviter une éventuelle blessure. Par chance, la chose n’est pas passée inaperçue pour Boogie qui se charge de repousser le lâche avant de le clouer au sol, un pied sèchement posé sur sa nuque. C’est un sifflement mécontent qui quitte la gorge de Jason lorsqu’il se redresse, approche le Croque Mitaine. Claquement sec de la langue en avisant l’éclat de verre qui a entaillé l’épaule du chat et ravivé une colère plus noire que le goudron. Les doigts gantés se serrent sur le manche de la masse, la soulève et bientôt Lecter en appuie lourdement la tête sur la main du drogué qui lâche un couinement de douleur. « Tu sais ce qu’on dit ? Qu’on est toujours puni par où l’on pèche alors … nous allons te rappeler tes erreurs afin que plus jamais tu ne recommences. »

Aucune note joyeuse dans la voix, le tyran réclame justice et n’attend pas de mise en scène comme il a coutume de le faire en temps de jeu. Premier coup, le poids tombe et éclate en miettes les os de la main que Jason tenait en place en écrasant le bras sous son pied. « Voilà pour la main qui a blessé mon second ... » Commence-t-il, contournant le corps pour passer de l’autre côté, administrer la même médecine à la seconde dans un concert de cris désormais horrifiés autant que douloureux. « Ceci, pour avoir maltraité mon animal de compagnie ... » Et non il n’en a pas terminé. Lecter est furieux, autant qu’il l’était contre la pieuvre et ses sbires et l’effet ne disparaîtra pas à moins de venger chaque offense. Aucun sourire, aucun rire, l’amusement est loin et semble invoquer la gorgone de cendres, l’arracher à sa tombe pour satisfaire un besoin dément. Traînant l’arme, profitant toujours que le Croque Mitaine tient leur victime vissée à terre Jason longe le corps tremblant, pleurant qui a perdu toute sa superbe. « Et ça … c’est avec les compliments du travelo hideux qui n’apprécie pas qu’on critique son personnel. »

Par deux fois supplémentaires la masse se lève et tombe, fracasse les chevilles dans une violence aucunement contenue mais d’une netteté presque propre. Plus de gémissements, de cris … le drogué s’est évanoui. Qu’il en profite, ce sera de courte durée car ils n’ont pas l’intention de le lâcher si vite.
Réellement, ce genre de revirement d’humeur n’est pas pour plaire au Clown. Dix minutes plus tôt il voyageait en plein rêve noir en unique compagnie de Boogie, au fil d’un rasoir et noyé dans un bleu hypnotique et maintenant … maintenant le voilà furieux, les mâchoires serrées et le regard flambant de haine. État qui devrait logiquement trouver un apaisement une fois la sentence achevée mais d’ici là … d’ici là il sait trop bien à quel point il pourrait être infecte et virer dans un délire sanglant où plus aucun visage n’est familier. Poussant un soupir court, Lecter se penche et referme les doigts sur le col du gamin afin de le traîner. « Il est à toi pour la suite, mais si tu peux évites de le tuer … j’ai une fin plus … mordante à lui offrir. » Abandonnant le corps aux mains expertes du Croque Mitaine, Lecter retourne auprès du chien qui reprend du poil de la bête et l’aide à revenir sur ses pattes. « Je vais mettre notre ami au calme et je te rejoins dans la jungle. Fouilles un peu je dois avoir laissé quelques outils pour le jardinage. » Le sourire est fin mais il veut tout dire. Que celui-là souffre et que Boogie s’en donne à cœur joie pour laver l’insulte faite à son regard. Chancelante, la bête avance lentement contre la jambe de son maître et s’éloigne en sa compagnie.

[...]

Cinq minutes, guère plus et c’est rassuré -un peu au moins- que Jason quitte la salle aux caméras après y avoir installé l’animal. À la lueur d’une meilleure lampe il a rapidement observé la plaie qui nécessitera quelques points mais ne met pas en danger la vie de son compagnon à quatre pattes. Fort heureusement, car il l’aurait fort mal supporté. La perte d’un chien le secoue toujours, malgré lui car de sentimentalisme il n’y en a pas chez Lecter. Lui fonctionne en chef de meute uniquement et c’est un instinct quasi primaire qui le lie à la race animale. Une compréhension qui l’a toujours poussé plus volontiers auprès des bêtes là où elle l’a plus volontiers tenu loin du genre humain.
Personne ne conçoit ou ne comprend et lui le premier ne se pose pas la question. Arpentant le corridor, il débouche sur celui piqué de clous et ne peut retenir à sourire à repenser à son récent passage ici en compagnie de Boogie. D’une main absente, il caresse les pointes de métal et retrouve un fond de calme, de plaisir au delà des cendres. Toutefois un regard sur la gauche et il se raidit aussitôt. Sa mémoire ne le trahi pas, Lecter en a la certitude et la faucille qu’il est persuadé d’avoir abandonné au mur n’est plus là. Plissant les paupières, il scrute l’obscurité et retrouve aussitôt ses manies de prédateur, de traqueur. Où es-tu vilaine ? Impossible qu’elle demeure tapie dans l’ombre de ces cloisons acérées, elle s’y ferait bien trop mal et sa prudence lui aura interdit. Plus loin alors ? En silence le tyran allonge ses pas et un sourire lui fend les lèvres quand il sent lui chatouiller les narines, un parfum typiquement féminin, fruité. Il tranche beaucoup trop dans cette atmosphère qu’il connaît par cœur. Lorsque son pied rencontre la lame noire dont Boogie s’était servi le balafré se penche souplement pour la récupérer et la caler le long de son avant bras. Autant s’armer sait-on jamais. Allez petite fille, sors donc et montre lui à quel point tu sais être désespérément courageuse.

Froissement de tissu à sa droite, le Clown fait un pas de côté et esquive le coup beaucoup trop lent que porte la donzelle qui se révèle sous la lumière noire. La petite sainte aux mauvaises fréquentations, qui n’a tellement pas de chance mais qui tente le tout pour le tout, forçant l’admiration de ses semblables humains. La petite Mary Sue des romans aux grands yeux tristes mais volontaires … quel cliché insipide. Ses deux mains tremblent sur le manche de la faucille mais elle fixe résolument le Clown devant elle, aux aguets la pauvrette … elle aurait mieux fait de courir très loin, de se planquer sous un meuble. Là, pour son malheur elle n’est plus qu’un jouet dont le sadique va abuser pour mieux passer son état de nerfs. « Tu vas te blesser petite fille. » Ricane-t-il d’une voix sirupeuse, la toisant de bas en haut. Lentement, elle bouge et grimace en accrochant son bras contre les barbelés dont elle réalise seulement la présence. Ses yeux s’écarquillent, de surprise autant que d’horreur à observer ce piège dément qui ne doit laisser personne sortir indemne. Secondes d’inattention qu’elle pourrait payer très cher mais le Clown n’a pas bougé, regarde cette petite bête affolée qui ne sait plus où donner de la tête. Avancer ou reculer ? Comprend-elle maintenant qu’elle est condamnée ? « Et bien ? On perd ses moyens ? » Demande Jason, approchant lentement. Et la réaction de la donzelle pourrait être surprenante, elle ne l’est pas tant car s’enfoncer entre les câbles vaut peut-être mieux que se précipiter à la rencontre du cinglé. Rieur, il lève les yeux au ciel et entre à son tour en quelques mouvements serpentaires. « Tu vas vraiment te faire mal tu sais ? » Morigène Lecter, le ton quasi dramatique.

Bientôt elle panique, tourne sur elle même pour se dégager des pointes qui se plantent autant le long de ses bras que de ses jambes, lui entaillent les joues et accrochent ses cheveux comme autant de mains décharnées désireuses de la prendre au piège. Elle pleure, peu car un fond de fierté oblige et d’un mouvement plus raide que les autres, soustrait son bras au piège. Là, pour le Clown le temps se fige une seconde. La faucille brandie avec désespoir, l’idée folle de cette gamine à imaginer qu’en brisant les fils elle s’en sortira et lui échappera. Est-elle stupide ? De toute évidence ! Du temps pour reculer, Jason sait parfaitement qu’il n’en aura pas et maudit intérieurement cette peste qui a pioché là la carte la plus suicidaire. « Espèce d’idiote ! » Crache-t-il, tournant le dos et s’accroupissant rapidement. Claquement sec, concert de sifflements derrière alors que tout l’assemblage éclate, que la toile explose en jetant ses tentacules dans toutes les directions et que les hurlements féminin déchirent l’air autant que les barbelés libérés …

Combien de temps à sentir les morsures ? À les encaisser les dents serrées et le corps replié pour minimiser l’impact ? Trente secondes peut-être, pas d’avantage. Le silence tombe, le Clown grogne et pose une main au sol pour se relever, pousser sur ses jambes et écarter les filins entassés autour de lui. En enfouissant son visage entre ses bras, il l’a épargné mais pour ce qui est du reste … avisant son corps d’un œil presque critique, Lecter souffle longuement en découvrant l’état dans lequel il ressort. Bravo ; petite gamine sans cervelle ! Un regard en arrière pour voir que la Mary Sue du film y est restée, les yeux ouverts en grand et le corps maintenu comme celui d’un pantin, un fil mortellement serré autour de la gorge. Le tableau a quelque chose de poétique ceci dit … à la place de cette fille, ça aurait pu être eux un peu plus tôt. Un haussement d’épaules et Lecter enjambe les barbelés, s’arrache définitivement au piège pour revenir à son but initial à savoir : la petite jungle tropicale. Pour un peu, il a vaguement l’impression d’être passé sous les griffes d’une trentaine de chats mais qu’importe. C’est fait, ça ne changera rien de râler à ce sujet. D’une main aérienne il essuie le sang qui perle sur son front, sans doute venu d’une plaie perdue au milieu de ses cheveux avant de pousser la porte de la véranda, retrouvant Boogie et prenant rapidement la parole pour couper court à toute interrogation. « Je sais j’ai tardé … qu’est-ce que j’ai raté ? »
Tu te fous surtout de toi même, n’est ce pas Jason ?

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Dim 15 Sep - 23:09



C'est d'un geste lâche que le Croque-Mitaine se débarrasse du triangle transparent resté planté dans son épaule et l'envoie au loin. Son cristallin lorsqu'il se brise contre un mur, un regard lui suffit pour savoir qu'il est bon pour des points de suture et qu'il va devoir poursuivre vaille que vaille avec l'épaule trouée. Non pas que ça soit particulièrement douloureux mais c'est surtout sacrément handicapant car à chaque fois qu'il devra lever un bras, il va falloir agir en pensant à cette entaille profonde qui va vomir une coulée de sang en signe de mécontentement au traitement que Boogie risque fort de lui infliger. Et le scénario n'est pas encore terminé. Foutu crétin de junkie décérébré, peste-t-il intérieurement meme s'il doit reconnaître que ça n'était pas si stupide que cela que de se servir des éclats qui jonchaient la pièce d'où il s'est échappé. Les iris pâles et hautains se baissent sur le profil écrasé au sol où un oeil rougi par l'herbe fumée a perdu tout éclat de rébellion. Ce n'est plus la Bête bouillonnante qui le toise, elle se serait contentée de le tuer promptement. C'est le second froid et méthodique qui va prendre un plaisir maléfique à le mettre à mort. Coincé sous la semelle du Croque-Mitaine, le tranchant d'une hache lui masquant son champ de vision, le drogué doit revoir sous un éclairage sombre et pessimiste la suite du spectacle. Pas de victoire pour les gentils cette fois-ci juste le goût amer de la défaite toute proche.
Sifflement du reptile qui avise la plaie sur l'épaule de son second et le bleu polaire croise les abysses. Flamboyants d'une rage noire, le voile grisâtre du spectre cendreux commence à s'y étendre. Nulle ironie, nul trait d'esprit lorsque le Clown se drape dans la toge du juge et bourreau et appuie la tête de la masse sur la main du junkie couinant. Il s'agite, essayant de glisser son bras sous lui sentant bien qu'il va en perdre l'usage d'une façon particulièrement abominable, la panique commence à le gagner et un instinct de survie mollasson tente de le dégager, de le faire se relever. Claquement funèbre et excédé de la hache au sol. Arrêtes de t'agiter, coincé entre marteau et enclume où peux-tu bien aller? Où peux-tu fuir? Le temps que tu te relèves, tu seras découpé et écrasé en une seconde. Dans ce théâtre grand guignolesque, il n'y a pas d'échappatoire pour les figurants.

L'heure n'est plus au jeu ou au divertissement mais à l'application des lois extrêmes qui régissent le monde du Sud. On ne pardonne pas et on applique la sentence, punissant par où on a péché. Les menteurs, les blasphémateurs perdent leur langue. Les curieux et les oeillades noires ne verront plus jamais rien de leur existence, ceux qui osent lever la main ou esquisser le moindre geste de violence sont plus ou moins proprement mutilés. Oeil pour oeil, dent pour dent, la loi du Talion appliquée dans un dénuement complet. L'entaille sur l'épaule du Croque-Mitaine dans un premier temps. La masse se lève et Boogie reporte son poids sur la nuque du junkie qui ne manquera pas de se tortiller comme un ver dès qu'elle se sera abattue. Craquement hideux suivi par un hululement qui n'a plus rien d'humain. Lecter ne s'arrête pas et poursuit aussi froid qu'on puisse l'être. Il y a encore plusieurs fautes à expier. Le chien ensuite et Boogie passe de l'autre côté du corps du drogué, le maintenant au sol, pour laisser toute marge de manoeuvre au Clown furieux. La masse s'abat une seconde fois. Les hurlements se perdent en sanglots, les nerfs électrisés sont au bord de la rupture et le tremblement précédant l'état de choc prend possession du junkie. Mais Jason n'en a toujours pas fini. Le dernier crime, le blasphème infligé au regard polaire devenu presque trop récurrent pour ne plus prêter attention. Deux coups aussi précis que dépouillés de toute retenue. Le corps cesse de trembler sous la semelle de la botte du Croque-Mitaine qui lève doucement le pied de la nuque.
Inconscient et silencieux. La joue flottant dans un mélange de morve et de bile. Lecter se baisse pour éloigner la carcasse l'abandonnant à son second. Qu'il en fasse ce qu'il veut mais qu'il ne le tue pas. Boogie fronce le nez. Je verrais ce que je peux faire. Les yeux pâles se baissent sur le corps au sol. Ne pas le tuer. Vu ce qu'il vient d'encaisser, c'est de délicatesse et de finesse dont il va falloir faire preuve. Ca serait grandement regrettable de devoir réveiller toutes les minutes le sac de viande. Surtout qu'il ne dispose d'aucune ampoule d'adrénaline ici. Jason poursuit précisant qu'il le retrouvera dans la jungle. Brève lueur au fond des étendues glacées. La jungle? Hm, ça ouvre d'autres perspectives. Ce n'est pas d'outil dont j'aurais principalement besoin... murmure-t-il d'une voix lointaine.
Tandis que le Clown file dans une direction avec le berger collé à sa jambe, le Croque-Mitaine se baisse pour accrocher sa main au sweat du junkie. Il aurait préféré le porter d'une façon ou d'une autre mais avec l'entaille dont on vient de le gratifier, ça sera de cette façon qu'il devra déplacer l'énergumène. En le traînant, laissant une trace sombre au sol sous la lumière noire.

[...]

C'est sans ménagement que le Croque-Mitaine a jeté le junkie dans la trouée au milieu du coin de jungle où se trouve la cage. Même si l'autre émerge de son inconscience, il ne risque pas d'aller bien loin avec des mains broyées et des chevilles disloquées, c'est presque nonchalamment que Boogie arpente la véranda, effleurant ça et là des feuilles d'un vert émeraude jusqu'à dénicher ce qu'il cherchait. Petites clochettes blanches dressées, feuilles aux bords déchiquetés et petits fruits hérissés d'épines. L'absence de la Datura dans l'enfer vert aurait été surprenant venant de la part de Jason, le Croque-Mitaine revient auprès du drogué accompagné de la plante.
S'installant dans le fauteuil qui l'a retenu prisonnier durant deux interminables minutes, c'est avec soin qu'il ouvre le fruit de l'herbe du diable pour en sortir les graines et c'est tout aussi méticuleusement qu'il broie les feuilles jusqu'à en faire une pâte verdâtre. Il n'y a plus qu'à attendre qu'un certain crétin retrouve son corps de souffrance.

Les yeux pâles rivés sur la poitrine qui se soulève et se baisse à un rythme rapide, le Croque-Mitaine attend, jouant avec un élastique trouvé au sol. Patient. Enfin le visage du junkie se crispe. Ca doit l'anarchie totale dans ce crâne qui réceptionne des messages de douleur venant des quatre coins de sa carcasse. Glissant au sol, Boogie repousse du pied un bras pour l'écarter du corps, non sans faire naître un cri bref chez son propriétaire. Il n'attend pas que le drogué soit pleinement conscient pour agir. Avant que la bouche ne se referme, il y enfourne graines et feuilles, bouchant le nez et forçant les mâchoires à se rejoindre. Avales et tu pourras hurler, respirer, m'insulter ou chanter si tu le souhaites. ordonne-t-il sèchement en maintenant immobile la tête qui refuse catégoriquement d'obéir. C'est stupide de résister. Tu avaleras quand même. C'est magique les réflexes dont fait preuve le corps pour survivre. Peau qui se congestionne sous l'apnée forcée. Veine qui palpite au front et puis la pomme d'Adam monte et descend. Boogie relâche le visage du drogué qui tousse, a quelques hauts le coeur nauséeux stériles, avant de se lever. Il n'y a plus qu'à laisser la biologie faire son oeuvre et guetter les premiers signes de l'action de l'herbe du diable.
Deux doigts posés au creux du cou du drogué, le Croque-Mitaine sent le coeur s'accélérer, la peau devenir chaude, prendre une couleur rouge. Les pupilles se dilatent et le regard halluciné qui se pose sur lui se teinte rapidement de terreur inarticulée. Le junkie lève ses mains broyées devant son visage, les observant avec stupeur avant de hurler. Souplement, Boogie s'assoit sur la poitrine qui hyperventile. Mollement, on s'agite sous lui et c'est en soupirant qu'il pose les pieds sur les bras, les clouant au sol. Prenant une paupière entre le pouce et l'index, il la sectionne avec un sécateur avant de glisser l'élastique autour de l'oeil.
Bruissement derrière lui..."je sais j'ai tardé. Qu'est-ce-que j'ai raté?" Sans tourner la tête, Boogie répond d'une voix égale. Notre suicidaire de l'année est complètement défoncé à la Datura. Il ne va pas tarder à avoir de sacrées hallucinations cauchemardesques si c'est pas déjà fait. Ses nerfs ne répondent plus normalement. Regardes. Le Croque-Mitaine pose un pied sur une main en bouillie et il faut bien trois secondes avant que le hurlement ne sorte. Et là, je m'apprête à lui arracher un oeil avec les moyens du bord. C'est à dire un pauvre élastique. Tu devrais avoir un bonsaï, au moins, je disposerais d'une petite paire de ciseaux parce que le sécateur, c'est moyen. Agitant l'outil dans ses doigts, il pivote avant de lever le nez sur Lecter qui vient de s'arrêter au-dessus de lui. La moue blasée disparaît aussitôt des traits du Croque-Mitaine qui se redresse vivement. Gargouillis incompréhensible et ricanant en provenance du junkie qu'il gratifie aussitôt d'un coup de pied dans les côtes qui fait jaillir l'oeil hors de son orbite. Mais tu sors de où?! Posant les mains sur les joues du Clown, il lui tourne la tête pour aviser une longue entaille en zig zag au sommet de son crâne, glisse dans son dos pour y mesurer l'étendue des dégâts. Sifflement bref entre les dents avant de soupirer. Boogie repasse devant le Clown, se penche rapidement sur le junkie pour couper promptement le nerf optique avant de se redresser en secouant doucement la tête, jetant l'organe avec un désintérêt complet. Et tu te pointes comme une fleur, l'air de rien...

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 16 Sep - 0:41

" Les dix petits morts "


Heureusement l’interrogatoire ne vient pas et c’est presque heureux que le Clown avance à travers la pièce pour rejoindre le Croque Mitaine en écartant du dos de la main quelques feuillages. Son second semble fort affairé et annonce la couleur des événements d’un ton égal, sans se détourner de son occupation du moment. Pratiquement arrivé à sa hauteur, Jason tend légèrement la tête et plisse les lèvres en une moue appréciative. Joli, et quelle charmante idée la Datura. Pour l’avoir utilisée à plusieurs reprises sur sa petite personne mais à dosages maîtrisés, le Clown en connaît bien les effets et savoir que Boogie a de toute évidence enrichit ses connaissances en matière de drogues n’est pas pour lui déplaire. Main écrasée, temps de réaction ralenti. En effet il est en plein trip le chevalier sans armure et n’a plus son petit courage d’antan. De quoi tirer un rire à Lecter avant que Boogie enchaîne en reprochant plus ou moins l’absence d’outils qui permettraient une découpe plus minutieuse. Quoi que … non c’est trop drôle de voir un œil arraché de la sorte en fait. Puis un sécateur ça fonctionne très bien entre de bonnes mains et celles du Croque Mitaine ont par trop de fois prouvé qu’elles étaient capables de finesse même armées d’armes lourdes. « Oh allons, on a déjà vu pire en matière d’improvisation, et je sais parfaitement que tu arrives à tes fins même avec un matériel disons … improbable ? » Lance-t-il, se penchant plus au dessus de son épaule.

Presque aussitôt le chat le dévisage, réalise l’état dans lequel le balafré se trouve. À terre le drogué grommelle on ne sait quoi entre deux gloussements stupides mais un coup de pied jeté contre ses côtes l’enjoint à se taire -propulsant un globe hors de son orbite au passage- avant que Boogie ne vienne à la rencontre de Lecter, l’interrogeant non sans observer par lui même et juger les dégâts. Autant ne pas compter les plaies ce serait perdre du temps. D’un haussement d’épaules, Jason laisse entendre que ce n’est pas important, il est en vie alors rien ne sert d’y revenir. Soupir de la part du second qui retourne trancher le nerf optique avant de secouer la tête et d’envoyer la chose au loin. L’air de rien … oui en effet. Comme d’habitude finalement. Ouvrant la bouche, le Clown s’apprête à clore l’affaire en annonçant que c’est sans importance mais non, pour Boogie ça ne l’est pas. Pas que Jason doive s’expliquer, il ne l’y obligera pas de toute manière mais depuis le temps le balafré commence à savoir que l’autre s’inquiète réellement à son sujet. Qu’il est l’un des rares à le faire et le seul à cette échelle. Lentement, il se passe une main sur la nuque et pousse un soupir. « Les barbelés ... » Avoue-t-il finalement, avançant jusqu’à la table où il avait un peu plus tôt retrouvé des cigarettes. Il en sort une, l’allume et se hisse sur le plateau afin de s’asseoir. « Sa copine s’est jetée dedans … rien de bien surprenant jusqu’au moment où elle a foutu un coup de faucille sur les câbles. Franchement les gamins n’ont pas de cerveau de nos jours. Enfin, elle est morte alors ... »  

Et toi tu n’es pas passé loin de la rejoindre de l’autre côté. Certes ; oui. Mais le mauvais génie en a décidé autrement. Le Chaos n’allait pas laisser son fils prodige se faire tuer de si ridicule manière. Cela dit, il a bien moins jolie allure le Clown, heureusement que le film est bien avancé. Le corps a beau être rodé à la douleur, il commence à fatiguer et cette méchante impression d’être troué par tout les membres n’a rien de bien agréable. Un regard au Croque Mitaine, à son épaule blessée et Jason quitte son perchoir pour le rejoindre en esquivant d’une enjambée la main tordue du débile qui tente de lui accrocher le pied au passage. Coup de talon sur le coin de nez, l’autre grogne plus qu’il cri et roule sur le côté en s’agitant frénétiquement. « Non mais, il en a pas eu assez encore celui-là ? » Possible que non. Et en plein trip, il ne doit plus se rendre compte de ce qu’il vit. L’ignorant, Lecter tend les doigts et écarte la déchirure du vêtement pour découvrir la blessure, profonde comme il le supposait et c’est une grimace peu ravie qui lui fronce le nez pendant qu’il laisse filer une volute de fumée au plafond. « Besoin de points j’imagine. Ce déchet n’a pas eu la main légère. » Pique de colère ravivée qui balaie la sensation de fatigue physique qui commençait à se faire sentir, voile de cendres sur les abysses et le Clown pivote, se penche pour refermer les doigts sur les cheveux du drogué et lui relever la tête afin de capter un regard de la part du dernier œil qu’il lui reste. Nul doute que le visage de Jason lui apparaît cauchemardesque car l’expression qui fige ses traits est celle d’une terreur frisant l’hystérie. Plus envie d’échanger le moindre mot avec ce futur cadavre, seule sa mort apaisera le tyran. Souffle plein de dédain qui s’échappe de la bouche écarlate et Lecter écrase sa cigarette sur une main cassée, récoltant une série de murmures incompréhensibles auxquels il n’accorde aucune attention.

« Amusante cette plante, bien dosée ça laisse entrevoir quelques décors hauts en couleurs et le voyage n’est pas désagréable. Dans son cas, j’espère qu’il sera seulement … abominable. » La fin est écrite et drogué comme il l’est, ce suicidaire en herbe la sentira passer. Une main refermée sur le col du gamin qui tente vainement de s’agiter dans un but inconnu et Lecter invite Boogie à le suivre d’un mouvement de tête. Quelques mètres pour les amener à un imposant bassin, une eau verdâtre qui murmure et sans cérémonie le Clown tire le junkie sur le bord avant de l’envoyer « nager ». Sans mains et pieds valides, il ne sortira pas de là et le fond visqueux ne lui laisse aucune prise. « Je te souhaite de merveilleux cauchemars ! »

D’abord, rien. Un silence mais bientôt un cri, deux, un corps qui remue dans tout les sens et interroge. Nuage rouge qui se repend dans l’onde, formes nombreuses qui grouillent autour d’un condamné qui ne comprend rien à sa fin. Un pied posé sur le rebord, le Clown appuie un bras sur son genou et laisse échapper un rire clair en tournant la tête, happant les yeux glacés. « N’avais-je pas évoqué des petits poissons aux dents longues un jour ? Il en parlait tantôt … mais ils sont bien vivants ceux là. » à se tortiller, l’autre fini par glisser, ne plus jamais remonter et attirée par le sang qui ne cesse de se diluer la horde aquatique se rassasie de son repas sans aucune formalité. Puni par où l’on pèche … et qu’il l’emporte dans la tombe. Il est bon de choisir ses mots en fonction des oreilles à l’écoute. Les insultes surtout, car la justice des bêtes ne s’exécute jamais autrement qu’en fonction de la faute. Et comme déjà passé outre, riant finement Jason soupire. « La nature est bien faite hein ? »    

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 16 Sep - 16:25



Hors de ces murs, si Jason était apparu devant Boogie dans un état pareil, le second se serait aussitôt mis à mener sa petite enquête jusqu'à obtenir un coupable. Et une fois l'identité de ce dernier obtenue, c'est dans une vendetta secrète qu'il se serait lancé pour châtier l'impudent qui avait osé poser ne serait-ce que le petit doigt sur le Clown. S'il est capable d'arracher des langues et des yeux pour une parole ou un regard malheureux, ce genre de crime de lèse-majesté ne mérite rien d'autre que la mort. Jamais le Croque-Mitaine ne porte alors aussi bien son nom, devenant une créature de ténèbres tapie dans les ombres et les murs, s'introduisant jusque dans les logements où le coupable se sent en sécurité pour abattre une vengeance aussi aveugle que la justice. Mais ici, les proies sont déjà condamnées avant même de croiser son chemin et à en juger par l'état du dos de Jason, ce n'est pas un humain qui l'a lacéré. Aussi se contente-t-il de soupirer comme le ferait un parent qu'un enfant particulièrement turbulent épuise jusqu'à la corde. Car Boogie est l'un des seuls, si ce n'est le seul, a réellement s'inquiéter pour le Clown. Si le Sud perd une tête, il en restera deux. Mais si le Croque-Mitaine perd Lecter, il ne reste rien. Et en dix ans, il n'a jamais réussi à prendre les plaies que Jason arborait bien souvent avec un sourire hilare à la dérision. Ses sermons oiseux se sont peu à peu faits moins véhéments puisqu'ils trouvent rarement d'écho chez le Clown et il se contente de recoudre, soigner, plâtrer en maudissant intérieurement ces tendances suicidaires et auto-destructrices.

Même si Boogie n'exige jamais d'explications quand aux dégâts que peut subir Jason - sauf s'il reconnaît là la signature d'un ennemi commun ou la marque d'un humain - ce dernier s'explique cette fois-ci en soupirant et en se massant la nuque. Les barbelés, lâche-t-il. Le Croque-Mitaine plisse brièvement les paupières avant de répondre à cet aveu d'une voix teintée d'un léger rire. Et bien...je ne sais pas si je dois me réjouir que tu ne m'aies pas jeté dedans ou si je dois éprouver un semblant de regret puisque tu en es sorti vivant malgré tout. Sortant une cigarette d'un de ces éternels paquets qu'il sème aux quatres vents, le Clown précise que la seule cause fut la compagne brune de la carcasse borgne au sol. Il ne se serait jamais laissé prendre dans un des pièges qu'il a lui-même conçu. En se jetant dans la toile, elle en a détendu un fil qui a suffit à emporter tout l'ouvrage fouettant les deux personnes qui y étaient prises. Boogie hausse les épaules à la mention de la stupidité et au manque de clairvoyance de cette dernière. Au moins, elle est morte et à part profaner son cadavre, il n'y a plus grand chose à y faire. Se laissant tomber sur le fauteuil, les yeux clairs se posent sur le junkie au sol qui tente gauchement d'agripper une cheville avec la bouillie rouge qui lui sert de main. Coup de pied du Clown qui passe à côté. Non, il faut croire que l'autre n'en a pas eu assez ou alors, Boogie a eu la main trop lourde sur la Datura.  

Bruit du tissu qui se déchire près de son oreille et Jason jette à son tour un oeil critique sur la plaie béante à l'épaule du Croque-Mitaine. Des points? Ils en auraient besoin tous les deux et c'est des mètres de catgut qui allaient être utilisés. Comme à chaque fin de bataille, ils se repriseront. Regard qui glisse sur l'entaille bien mal placée pour que Boogie s'en occupe lui-même. Et tu devras t'en charger. soupire-t-il en levant les yeux sur le visage du balafré dont le nez se fronce de colère. Au moins, on ne peut pas reprocher à ce crétin de pas avoir fait preuve d'audace et de s'être laissé faire béatement. poursuit-il. C'est bien ce qui est amusant dans une chasse...lorsque le gibier fait soudain volte-face pour affronter le traqueur. Ils sont bien trop rares les agneaux qui font preuve de ce genre de courage. Généralement, ils fuient, ils supplient, ils ne répliquent pas. Le Clown laisse là son fauve, soudain ravivé par la colère malgré la fatigue qui s'abat lourdement sur eux deux, pour s'approcher du drogué qui pousse un piaulement étranglé lorsque son oeil se pose sur les traits grimés qui doivent être au-delà de l'horrible et du cauchemardesque pour ce cerveau aux sens biaisés. Malgré le traitement exemplaire qu'il a subi, il continue à s'accrocher à une vie déjà fichue. Trop d'offenses ont été perpétré pour le considérer comme un jouet maintenant. Il est temps de s'en débarrasser définitivement. Boogie s'arrache du fauteuil pour se poster aux côtés du Clown. J'espère bien que c'est abominable. Mais je manque encore de pratique, j'ai eu la main lourde mais pas suffisamment pour le mettre dans le coma. commente-t-il d'une voix légère. Odeur de chair brûlée lorsque Jason écrase son mégot dans la bouillie sanglante avant de soulever par le col le drogué et d'inviter le Croque-Mitaine à lui emboîter le pas en sautant au-dessus de la carcasse qui s'agite mollement et se tortille avec le peu de vigueur qui lui reste. Grognements inaudibles et incompréhensibles, mais est-ce-que ce que cela mérite vraiment qu'on y prête attention?

Le murmure aquatique que l'on entend dans toute la véranda provient d'un immense bassin à l'eau verdâtre. Lecter hisse le corps sur le bord où Boogie s'installe en tailleur. Pas une gerbe ou une goutte qui jaillit lorsque la masse s'enfonce lentement, disparaissant. Puis un sursaut. Des ridules qui se font remous agités lorsqu'une tête émerge et qu'un cri s'échappe de la bouche grand ouverte. Retour violent à la réalité mais l'agitation visible sous l'eau ne vient pas uniquement des membres qui essaient désespérément de maintenir le corps debout. Le Croque-Mitaine étire le cou pour distinguer l'éclat argenté et orangé de ventres d'une multitude de poissons voraces, appâtés par le sang qui s'est répandu dans l'eau. Des piranhas. Eclat de rire argentin répondant en écho à celui du Clown. Une tâche rouge s'étend à la surface du bassin rapidement diluée dans le vert. Plus de traces du junkie et ce qui doit rester de lui finira au fond de l'eau. Poussant un soupir de ravissement, Boogie détend les jambes en tournant le dos au bassin, glisse jusqu'au Clown toute stigmate de fatigue ayant soudain disparue. Une dernière chose à me montrer, mon cher maître d'oeuvre? ronronne-t-il.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 16 Sep - 18:38

" Les dix petits morts "


Suturer. Voilà qui lui tire un haussement de sourcil et une moue un brin navrée. En la matière il n’est certainement pas le premier vers qui il faut se tourner. Son manque de patience a toujours fait que Jason bâcle volontiers cette étape des soins. En témoigne son visage qu’il avait recousu de manière grossière et il se moque bien de l’évolution des plaies dans le temps. De la patience, c’est tout ce qui lui manque pour fournir un travail d’orfèvre en ce domaine car il sait le faire, mais n’y accorde aucune minutie pour lui même. Cela dit, s’agissant de Boogie il fera l’effort. « Je m’en occuperai donc, en mettant un minimum de cœur à l’ouvrage puisque ce n’est pas pour moi. » Aucune envie que Boogie traîne plus que de raison une blessure qui n’est pas du fait de Lecter ça non. Elle sera soignée comme il se doit et se fera discrète d’ici quelques semaines. Pour le reste, parlant du drogué le Croque Mitaine avoue s’être possiblement emporté sur le dosage mais sous l’oeil de Jason c’est en réalité parfait. « La main lourde ? Du tout, il serait déjà mort sinon. Il me convient parfaitement dans cet état avec ce que je lui réserve. »

Les piranhas. Il en avait parlé, ces charmants petits poissons qui ont trop vite faits de trancher quelques doigts aux malheureux qui les laissent filer dans l’eau. Pas la première fois que ceux là ont droit à un repas de ce genre et certainement pas la dernière. Au bord du bassin, Clown et Croque Mitaine assistent à une mise à mort fort divertissante pour qui sait apprécier le travail de dame nature. Du corps il ne restera que des os d’ici une demie-heure grand maximum et songeant que dans son délire leur victime a dû apercevoir bien autre chose que des poissons de dix centimètres, Lecter ne retient pas un sifflement amusé. La dernière image de ce monde … une réalité biaisée envahie de monstres à la gueule béante … plutôt réaliste finalement. Un de moins encore ; au suivant et même au dernier. Glissant jusqu’à lui, Boogie questionne et c’est d’un sourire presque mystérieux que le Clown lui répond. « Trop en réalité, et plus assez de victimes. Mais la cave devrait te plaire … ça te ressemble d’avantage. » Se redressant, il s’étire et inutile de retenir une grimace d’inconfort devant son second qui doit parfaitement savoir que Jason « souffre » en silence déjà. Qu’il ignore volontairement son état et pense à autre chose. La fatigue s’est évaporée pour le moment, cette petite scène était bien plaisante à voir mais il faut désormais un final … quelque chose de grandiose que la cave n’offrira peut-être pas quand bien même elle permet des heures entières de jeu.

La chaleur de la pièce est telle qu’elle commence à lui faire tourner la tête et l’humidité ambiante commence à attaquer le maquillage qu’il porte. Ou ce qu’il en reste ; pas très sûr qu’il soit encore entier mais c’est un détail. L’ambiance cependant, ravive un souffle sauvage et puisque la vengeance est accomplie le Tyran satisfait rend volontiers ses écailles au serpent. Où en était-il avant ça ? Ha oui, allongé dans une autre pièce et plongé dans une toute autre occupation … difficile d’y revenir. Le petit délire s’est éloigné et la chasse reprend ses allures du début. Deux tueurs d’un film d’épouvante à la poursuite de clichés humains. Les bêtes sont peut-être trop secouées, plus réellement en état de se déchirer … Quoi ? Lui le suicidaire qui reculerait ? Et puis quoi encore ; c’est impossible. Il pourrait bien avoir perdu un membre dans son piège qu’il continuerait à tenter le diable et ce décor ne le rendra pas plus sage. Vivement, le voici de retour à cette souplesse arachnéenne qu’on lui connaît en période de folie tordue, d’idée perverses qui n’ont qu’une seule et unique cible : une bête de soie noire à laquelle on l’a si brutalement arraché plus tôt. Rictus faussement innocent qui étire les lèvres déchirées, il avance et étend les doigts pour les refermer sur ses hanches, les laisser filer au bas du dos. « Mais la dernière attendra, ce débile a remué trop de glace et de cendre et ces deux choses n’ont rien à faire ici. Donc … tu vas oublier ton givre en te rappelant à quel point j’ai une vilaine influence sur toi, et vite sinon ... »

Sinon quoi ? Trop de réponses possibles à une telle question. Le Clown ne manque pas d’imagination et ses caprices ont la vie dure. Que le tyran et le second s’en retournent au placard, ces costumes n’ont rien à faire en ce lieu maintenant que justice est rendue. Que les bêtes reviennent, peu importe comment et pour quelle raison. Au risque de frôler la mort ailleurs ? Pourquoi pas. Ce n’est pas comme s’ils la craignaient. Le logique Boogie a trop vite fait de revenir à ses habitudes et poser des barrières et ce n’est pas ainsi que Jason le veut à l’heure actuelle. C’est possédé, fou à la même hauteur de lui même et ayant oublié toute notion d’allégeance. Le noir souhaite le retour triomphant d’un azur incendiaire, de flammes bleues seules capables de le brûler. Une main toujours gantée remonte et de l’index Lecter retrace délicatement le tracé rouge laissé par le rasoir jusqu’au menton, posant finalement ce doigt sur les lèvres du Croque Mitaine. « Sinon, je t’y obligerai d’une manière ou d’une autre. » Menace aucunement déguisée. Le serpent en viendrait au pire pour obtenir ce qu’il veut, jusqu’au plus affreux chantage et il a déjà démontré l’étendu de sa fourberie en la matière. Éclat d’une idée mauvaise dans les abysses, comme une ampoule soudain allumée et mordant sa lèvre d’un air pensif, Jason murmure finalement, la voix aussi charmeuse que provocante. « Dix ans pour réaliser que tu n’as jamais hurlé mon nom … Je me demande alors, que faudrait-il pour que tu y viennes ? La colère ? L’inquiétude ? » Longeant le cou, l’index accroche l’encolure et tire le Croque Mitaine plus en avant jusqu’à pouvoir murmurer contre ses lèvres. « Ou une toute autre raison ? » 

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 16 Sep - 22:04



Etrange phénomène où la fatigue est balayée par une armée de poissons aux dents acérées et la mort sanglante d'un drogué en plein mauvais voyage. Après tout, le croque-Mitaine ne brûlait-il pas d'envie de rappeler à ces caricatures humaines pourquoi elles avaient toujours peur du noir et de ce qui cachait? Les monstres n'ont jamais été aussi réels pour eux que ce soir. Bien que les corps réclament un repos plus que mérité, que les nerfs gémissent presque piteusement, les esprits restent vifs, écartant les désagréments de la chair, ignorant toutes ces petites lueurs rouges d'alarme qui clignotent. Les os craquent, les muscles tirent et les plaies se réveillent mais il n'est pas encore l'heure de s'écrouler et de se poser. Le film tire à sa fin et il faut y apposer un point final. Un acte encore plus barbare que les précédents...à moins qu'on ne jette sur le dernier agneau une toile fine et vierge prête à être peinte. La petite souris avait tapé dans l'oeil de Boogie. Pièce d'un autre puzzle qui ne s'insère pas dans le reste du tableau. Peut-elle s'avérer suffisamment spéciale pour bénéficier d'un sort différent de ses comparses? Simple sac de viande ou mort sublime pour la survivante ultime? Jason prétend qu'il reste trop de choses à découvrir, tellement de pièces et de moyens de donner la mort et malheureusement plus assez de victimes pour toutes les expérimenter. Toutefois, il reste la cave qui, selon le Clown, correspond bien mieux au tempérament posé de Boogie. Léger haussement de sourcil intéressé, et la curiosité conjuguée à la dernière mise à mort achève de lui redonner ce regain d'énergie puisée l'Enfer seul sait où.
Lecter s'étire en se relevant, esquissant une grimace qu'il ne cherche pas à masquer. Grognement bref lorsque le Croque-Mitaine se redresse à son tour. Il y a un coup de grâce à donner et si la proie s'avère aussi prometteuse et intéressante que ce que les apparences le laissent présager, ils doivent quand même offrir une autre vision que celle de deux monstres poussés à bout. Le cas contraire ferait mauvais genre, n'est-ce-pas?

Dénouant les muscles de son cou, Boogie se drape dans son orgueil. Dernier regard sur le bassin qui retrouve une surface à peine troublée par la vie aquatique et mortellement dangereuse qui se tapit dans son vert de marécage. Passée l'exaltation du spectacle, la chape lourde et moite de l'atmosphère rampe de nouveau sur sa peau, désagréable sensation pour l'être de glace qui s'apprête à tourner les talons pour retrouver un semblant de fraîcheur et d'air respirable. Mais Lecter semble avoir tout autre chose en tête. Et c'est la Bête d'écailles qui se poste devant lui, enroule ses anneaux autour de sa taille pour l'attirer à elle. Pas de givre ni de cendres en ces lieux, finalement, il y a bien certaines règles à appliquer dans cet endroit et certains convives doivent déguerpir une fois qu'ils ont fait leur office et qu'ils ne sont plus d'aucune utilité. Et comme dans n'importe quelle partie, si on viole les règles, il faut s'attendre à un retour de bâton. Abandonnes ta glace, Boogie, retrouves le poison de la folie inoculé au compte-goutte et cette équité parfaite où il n'y a plus de maître ni de second obéissant. Relâches la Bête soyeuse sinon...

Une menace? Le Croque-Mitaine fronce légèrement les sourcils, une main posée sur la poitrine du Clown et coude verrouillé comme une de ces barrières que Lecter hait tellement. Chat échaudé craint l'eau froide et le junkie a déversé des seaux complets de glaçons sur la Bête noire. Les iris polaires se baissent sur ses doigts blêmes qui tranchent avec le noir du vinyle. Comme pour essayer de dégager le fauve de sous la surface enneigée, Jason effleure la ligne rouge gravée sur le visage de Boogie - rappelles-toi - , index qui se pose sur ses lèvres. Reviens maudit Chat sinon on ira te chercher de gré ou de force, quitte à brûler ton terrier pour t'en extirper. Et dans ce domaine, le Clown n'a plus ses preuves à faire et il n'y a aucune limite à son imagination perverse. Cils sombres qui masquent les iris de givre, le monolithique Croque-Mitaine n'a pas grand chose de différent d'avec un drogué en pleine descente. Retour dans un réel qui apparaît presque terne après l'exaltation du trip et si Lecter est capable d'abandonner un costume pour en renfiler un autre aussi facilement, ce n'est pas le cas de Boogie.

Murmure délicat et musical du Clown qui annonce qu'en dix années, jamais le Croque-Mitaine n'a hurlé son nom. Les paupières se lèvent sur le bleu qui rencontre un noir d'illuminé. Sifflement doux et provocant du Serpent qui s'interroge sur ce qui pourrait bien amener son glacial compagnon à commettre une telle chose. Chuintement du vinyle contre la peau de son cou, index glissant dans son col pour le tirer contre le visage du Clown amenant son coude à fléchir. Qu'est-ce-qui t'amènerais à hurler son nom, Boogie? La colère? L'inquiétude? Il secoue à peine la tête en entendant ces deux propositions. Il est déjà passé par ces émotions et elles ne lui ont jamais arraché ce hurlement.

En effet. Pas une fois en dix ans. murmure doucement le Croque-Mitaine. Légère, son autre main se pose sur la joue de Lecter, sa paume se couvre d'un mélange de fard noir, blanc et rouge tout en descendant, laissant une traînée de peau blême aux contours mal définis. Et le jour où je le hurlerais, tu ne pourras pas l'entendre parce que tu n'entendras plus rien. lâche-t-il d'une voix à peine audible. Perte complète de contrôle qui serait considérée comme hautement disgracieuse pour le Croque-Mitaine si orgueilleux. Il n'y a que la Bête qui se retrouve seule et orpheline qui pourrait le faire. Le vautour de la folie étendra ses ailes sombres pour prendre enfin son unique et dernier envol. C'est dans une trajectoire parfaitement droite qu'il défoncera tout ce qui fait de Boogie ce qu'il est actuellement. Dans le fracas des éclats de sa lucidité qui s'éparpilleront dans une cascade de sons cristallins, la Bête de soie noire hurlera contre ces chaînes qui ne la relieront qu'à une masse inerte et sans vie. Mais pas dans d'autres circonstances. Il n'y a que le funeste, le macabre et l'irréversible qui provoqueront cette disgrâce, cette manifestation que trop humaine d'une douleur qu'il ne devrait pas éprouver. Jamais.  C'est la fatalité et la mort qui me feront hurler. Rien d'autre.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Lun 16 Sep - 23:48

" Les dix petits morts "


Te revoilà sous la glace, le pelage pailleté de givre froid et avec de la neige dans les veines. Logique et distant, posé et réfléchit ; ce n’est pas grave en sois, ce n’est pas un problème dans d’autres circonstances mais ici cette attitude n’a pas lieu d’être. Pour le travail elle est costume taillé sur mesure mais en temps de plaisir à quoi bon se draper sous ces couches de retenues et se claquemurer, s’emprisonner dans des limites ? Pourquoi repousser une aussi charmante folie que celle découverte entre ces murs ? Lecter n’attend qu’une chose : y retourner et s’y jeter à pieds joints mais la bête noire fait deux, trois pas en arrière. En cela, ils ne se comprendront jamais. Et Jason les déteste ces traits de caractère, il n’en veut pas lorsqu’ils sont ensemble dans leur petite intimité lugubre et morbide. Cette main posée sur sa poitrine semble chercher à imposer une distance, à repousser le Clown et ses lubies. Une fois de plus alors ? On en revient là, faut-il rappeler les conséquences presque désastreuse d’un tel geste ? Lecter n’en supporterait plus le centième. Alors il tente, effleure la marque laissée le long de sa mâchoire comme pour lui souffler une vision, le ramener auprès de lui dans cet univers où hormis eux, rien d’autre n’existe. Reviens-moi …

Puis une pensée, l’idée que pas une fois le balafré n’a entendu son nom hurlé, crié. De rage ou de désespoir, en aucun cas et c’est uniquement un fond de curiosité, de jalousie qui lance cette carte comme elle aurait pu en balancer une autre dans ce genre. Boogie l’avoue, passant une main sur la joue cicatrisée en étalant le fard tricolore au passage. Et s’il doit en arriver à cela un jour … Lecter ne sera plus là pour l’entendre. Voilà donc l’unique raison, sa mort. Comment la bête vivrait-elle cette perte sinon dans une peine déchirante ? Une tristesse telle qu’elle en retrouverait ce fond d’humanité qu’ils repoussent tout deux depuis l’enfance. La mort, sinon pas de hurlements. Et il n’y viendra pas autrement c’est une évidence. Que Lecter cherche il ne trouvera pas de chantage assez grand pour arriver à ses fins à moins de réellement trépasser. Mais mort, il n’entendra pas ce cri et ne gagnera rien à jouer cette partie face à la faucheuse. Amer le goût de la défaite ? Un peu. Trop ? Possible oui. Et elle contamine cette mégère de glace, elle lui serre la gorge de ses longues mains blafardes et démoli sa bonne humeur pièce par pièce. Laissant échapper un soupir dépité, c’est un noir éteint qui avise le bleu redevenu polaire, glisse et retrouve cette marque laissée sur une joue. Et la voilà revenue au triple galop cette ambiance à couper au couteau, ces températures négatives malgré la chaleur ambiante. Et maintenant ? Ha … il y avait longtemps.

Dix secondes de blanc. Dix foutues secondes pour que Lecter en vienne à ses habitudes, ressorte la balance et pèse le pour et le contre, choisisse une solution. Normalement ? Et bien il en viendrait au chantage et menacerait, forcerait au risque de faire exploser l’autre mais le serpent a vu, il a reçu de plein fouet les éclats de givre de l’ignorance profonde. Alors ? Alors on ne prend pas les mêmes et on ne recommence pas. Lorsqu’une stratégie est usée il faut en changer disait quelqu’un non ? Soit, très bien ! Le jeu du Clown contrarié est des pires. Tu ne veux pas revenir ? Qu’il en soit ainsi, voyons jusqu’à quel point tu tiendras dans ce rôle. Nulle colère au fond du gouffre, un sourire revient et Lecter hoche simplement la tête sans un mot. Lentement il écarte les mains, pivote et invite son second à le suivre d’un mouvement de menton.
L’air est trop frais dans le couloir, agressif mais le Clown en ignore la morsure qui semble vouloir lui raidir les membres, qui réveille ses nerfs. Pour autant, sa démarche demeure légère, habituelle. Sifflant un air de comptine, il guide jusqu’à un escalier et le descend. Tendant la main en direction du plafond, il soulève une latte de bois et récupère un jeu de clés afin de déverrouiller la porte et ainsi dévoiler la pièce. La lumière ici n’est pas noire mais celle de néons blancs dont l’éclat caresse le zinc. À mis chemin entre la cuisine de quatre étoiles et un bloc opératoire la cave est bien loin d’être en désordre. Au contraire, on pourrait manger au sol sans risque de choper un virus quelconque et rien ne traîne. Les instruments sont chirurgicaux, soigneusement disposés et le pan de mur au fond n’est pas sans rappeler celui d’une morgue avec ses cases frigorifiées. Indigne du balafré qui aime trop se disperser ? Oh tellement pas … Cet endroit peut devenir une véritable boucherie en deux temps trois mouvements. Une question d’humeur en somme.

Sur la droite dans une cage, une forme remue. La petite dernière qui y est depuis un bon moment déjà et qui n’a pas pu s’arracher de là. Tombée de si haut, elle doit peiner à reprendre conscience alors autant attendre. Dans un tiroir, Jason retrouve une clé qu’il laisse tomber entre les doigts du Croque Mitaine après avoir saisit sa main, désignant la cage d’un mouvement lascif de la main avant de s’écarter pour rejoindre la pièce attenante. Salle de bain immense, carrelage en damier noir et blanc au sol et cette baignoire étrangement posée en plein milieu de la pièce. Se postant face à un miroir perché au dessus d’un double évier, le Clown exécute une torsion afin de juger l’état de son dos et diantre … c’est loin d’être joli. Quant à ses peintures de guerre n’en parlons pas, elles sont fichues. Mais il sourit, toujours pas contrarié avant d’ouvrir le robinet et chose faite, il entreprend de se démaquiller. Et comme c’est étrange ce silence, cette absence de joie et de rires. Lui qui parle tant a décidé de se taire. Jamais, en aucune façon il n’est arrivé à tenir sa langue mais sachant qu’il risquait trop de cracher une vague d’acide il préfère encore ne rien dire. Pas de tyran, pas de Clown et pas de Gorgone cendreuse. Juste … quelque chose d’inconnu et qu’on a jamais eu l’occasion de croiser. Par trop de fois on lui a dit, qu’il parlait trop. Mais au fond n’est-ce pas mieux que ça ? Le Serpent avait su contaminer le chat, allumer une flamme furieuse quelques temps plus tôt ; voilà l’inverse maintenant. La glace lorsqu’elle habille la bête d’écailles. Sans mordre, sans blesser, sans menacer … Et c’est digne d’un hiver, c’est sinistre. Mais si Boogie préfère ça alors, Lecter s’y tiendra.  

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 17 Sep - 17:34



Après s'être aventuré si loin dans la barbarie aveugle, mû uniquement par des instincts presque animaux, malmené par l'assaut incessant de vagues violentes, sans cesse plus puissantes et contre lesquelles on oppose aucune résistance, le monstre entame une descente lente et inexorable. Les vilaines habitudes ont la vie dure et la logique froide refait surface. Le Croque-Mitaine n'est pas un être de flammes comme Lecter et qui peut retrouver un brasier à la fournaise maléfique en quelques secondes.
Les secondes s'égrènent alors que les iris polaires scrutent en silence les abysses. Du bout du pouce, Boogie efface peu à peu le maquillage faisant apparaître une ocelle ronde de peau pâle sous le fard immaculé, la fin d'une cicatrice soulignée par un trait blanc qui en fait ressortir la moindre aspérité, la plus infime irrégularité. Réserve naturelle qui résiste à l'appel et main qui serre de nouveau la peau souple du cou d'une Bête noire encore haletante. Derrière les lèvres closes, le Croque-Mitaine se mord la langue reconnaissant les échos familiers d'une ritournelle honnie et le temps file, presque trop rapide, emportant avec lui, une par une, les minuscules écailles qui constellaient le fauve. Le silence se fait de plus en plus pesant, scellant les bouches et étouffant les flammes qui brûlaient au fond des pupilles.

Jason s'écarte sans colère, sans sarcasme, sans coup de fouet cinglant pour malmener la Bête qui s'éloigne et la forcer à revenir. Le murmure de l'eau deviendrait presque un vacarme assourdissant qui déchire les tympans. Tout ça sonne comme une triste reddition. Le bras de Boogie se relâche, glissant sur le vinyle lisse avant de se coller contre son flanc. Un sourire sans chaleur étire les lèvres du Clown et c'est dans un silence glacial, que le Croque-Mitaine ne renierait pas, qu'il l'invite à le suivre.
Avançant légèrement en arrière du Clown, Boogie a l'impression de distinguer deux silhouettes éthérées courir dans les couloirs en sens inverse, elles le traversent sans ralentir l'allure de leur course effrénée. Etrange sentiment de voir un film en accéléré ou d'assister à l'apparition de deux fantômes coincés dans une éternelle boucle temporelle. L'ivresse passée tarderait presque à le quitter définitivement. A la croisée de plusieurs couloirs, il aperçoit du coin de l'oeil les murs tapissés de clous et sait qu'au-delà de ces derniers c'est une toile maintenant défaite avec un cadavre en son centre qui s'y trouve. Des ronronnements couplés à des sifflements résonnent encore contre les murs seulement troublés par les cris et les hurlements de douleur et de pur effroi d'agneaux qui sont passés au fil de leurs folies.

Arraché de son délicieux cauchemar par les sons parasites d'une réalité que trop tangible, Boogie oscille dans cet état si particulier, entre monde onirique et monde effectif. Les oreilles envahies par la vie qui devrait suivre son cours mais les rétines encore gravées par des images fugitives d'un rêve qui ne peut décidémment pas s'estomper. Regard pâle qui se pose sur la nuque devant lui, envie brève de l'empoigner, de la tirer sèchement en arrière pour faire tomber le Clown qu'il esquiverait d'un pas de côté un peu raide. Mais ils avancent toujours dans ce silence bien trop dérangeant quand c'est Lecter qui s'en empare.
Au son d'une comptine sifflée avec nonchalance, ils descendent quelques marches. Tintement de clés lorsque Jason fouille derrière une latte de bois au plafond, pênes qui jouent et porte qui s'ouvre. La lumière crue des néons agressent les rétines après l'ambiance obscure qui règne dans le reste de l'édifice. Boogie laisse le Clown avancer le temps de s'habituer à la nouvelle luminosité. Le décor devrait particulièrement l'enchanter lui qui est si méticuleux, si maniaque, si perfectionniste. L'endroit est aussi charmant qu'un bloc opératoire ou la cuisine d'un restaurant de luxe. C'est extrêmement clair, presque dépouillé, rien de superflu, tout est en ordre mais austère est le seul terme qui lui vient. Il sursaute presque lorsque Jason s'empare de son poignet pour tourner sa paume vers le plafond et y déposer une clé. La petite souris se trouve dans une cage juste à sa droite, encore dans les vapes. Les yeux clairs se baissent sur le sésame mais lorsqu'ils se relèvent, ils ne se posent que sur un dos qui s'éloigne. Et toujours ce silence...

La porte d'une pièce attenante se referme lentement sur une silhouette qui y disparaît laissant un Croque-Mitaine déstabilisé comme jamais. Pas de glace pas de cendres avait ordonné le Clown. Machinalement, sa main se porte à son visage et c'est d'un regard absent qu'il se met à effleurer le sillon qui longe sa mâchoire. C'est vraiment infect la glace quand on se la prend en plein visage. Bien pire que l'acide corrosif. Et ce foutu silence qui n'en finit pas, qui réverbère le moindre claquement de semelles. Boogie cille tout en parcourant la pièce du regard cherchant inconsciemment n'importe quoi qui pourrait dissiper cette amertume à donner la nausée. La souris commence à s'agiter dans sa geôle mais il est hors de question de lui faire quoi que ce soit dans cette atmosphère pourrie jusqu'à la moelle. Avisant une bouteille de chloroforme, il en imbibe un chiffon avant de s'approcher de la cage. Glissant un bras entre les barreaux, il tire à lui la souris et le lui applique sur le visage. Tressaillement mollasson. Continues de dormir, tu as gagné un sursis. Doucement, il laisse retomber le corps inerte au fond de sa cage et le silence retombe. Plus de bruissement liquide derrière lui. Ce foutu silence qui lui donne l'impression d'être soudain bien seul. Le Croque-Mitaine serre les dents au point de les entendre grincer.
Faisant volte-face, Boogie se dirige vers la porte derrière laquelle Lecter a disparu. Coup de pied rageur pour ouvrir le passage et se trouver face à un Clown qui n'a évité que de justesse le retour de la porte. Pas le temps de jeter un oeil à la décoration ou à l'aménagement, même pas le temps de se rendre compte qu'il n'y plus de masque de fard sur la peau de Jason, les iris pâles se font perçants. La Bête addict ne peut subir une descente en silence. Ses mains s'accrochent aux épaules, ses doigts se glissent dans les accrocs et entailles du vinyle, les griffes se plantent dans des plaies déjà ouvertes tirant brutalement Lecter contre lui. C'est d'une voix basse qui a chuté de quelques octaves et à l'intonation rêche que le fauve gronde. Ricanes, persifles mais t'as tout intérêt à dire quelque chose.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 17 Sep - 19:04

" Les dix petits morts "


Elle fait mal la glace n’est-ce pas ? Voilà à quoi se heurte le Clown, ce qu’il déteste par nature car trop impulsif, trop vif et flambant pour supporter ces instants de silence et ces gestes à peine esquissés. Lui confiant son passé, malgré lui Lecter a avoué pourquoi une telle ambiance le démolissait. Une enfance stérile dans une maison qui semblait vide malgré trois corps pour l’habiter, des géniteurs trop strictes, une joie absente. De ça il s’était arraché par le feu, avait fuit et depuis chaque instant trop calme lui déplaît. Sa vie à lui il la veut folle et instable, colorée et pleine d’actions à enchaîner mais pas ça ; pas de vide …
Mais de menaces, de chantage il n’y en aura pas cette fois. Car provoquer le froid c’est le recevoir de plein fouet et depuis ce sombre jour au laboratoire Lecter repousse ces jeux affectifs qui pourraient trop vite faire renaître ce monstre d’ignorance qui l’a rejeté. Il ne veut plus l’être ; jamais. C’est un Clown blasé, un roi qui abdique et n’impose plus rien qui guide jusqu’à la cave sans plus un mot, sans un regard plus appuyé que l’autre. Et parce que ça bouscule trop les habitudes, parce que ça ne lui ressemble tellement pas, le froid ne va pas à Jason. Trop explosif en toute occasion, à user de telles expressions il semble juste mort. Pour un peu il se sent enfant, le gamin qu’on congédiait dans sa chambre et auquel on disait de se taire au point de le museler parfois des jours entiers sans que personne s’inquiète jamais de ne plus entendre filer ne fut-ce qu’un murmure.

Après lui avoir confié la clé Lecter disparaît das la pièce voisine, seul et ça ne le touche pas. Ça devrait mais la glace en son cas est capable de démolir jusqu’à sa possessivité, la jalousie ou l’impatience. C’est vieux, un tel état. Croisant son propre regard dans le miroir devant lui il ne voit qu’un vide. Un espèce de moment suspendu et à son visage scarifié se superpose une bouille enfantine, un souvenir vague même pas amer car l’enfant d’autrefois savait bien qu’il ne pouvait rien y faire. Alors il attendait, prenait son mal en patience jusqu’à ce qu’on daigne lui autoriser quelque chose. La bête est ailleurs, le clown et le tyran tout autant. C’est à peine s’il se reconnaît. Aucun soupir lorsqu’il se redresse et tire une serviette pour essuyer son visage. Plus de folie, plus d’envie, rien n’a d’importance sous la glace. Pourtant, c’est en effet tellement plus simple drapé sous elle. Rien n’attaque, rien ne fait vraiment mal. Il faut juste laisser passer la vague et se relever ensuite, rester sous l’armure et encaisser sans rien faire de plus. La parade ultime aux flammes mordantes et à l’acide. Voilà donc pourquoi tu y reviens tellement souvent cher Croque Mitaine ?! C’est judicieux, plus prudent aussi certainement.

Le maquillage ôté, il est temps de retrouver la cave afin d’achever le film si tant est que ce soit encore possible dans ces circonstances. Jason en doute, vraiment mais qui sait ? Mais alors qu’il avance, son instinct le fait bondir en arrière de justesse afin d’éviter le battant ouvert d’un coup de pied. De surprise, c’est à peine s’il y en a chez Lecter lorsqu’il lève les yeux sur Boogie qui semble de moins en moins apprécier ce silence pesant, cette ambiance polaire. C’est brutalement que le second le tire en avant, enfonce les griffes dans les entailles de la combinaison et sèchement qu’il ordonne de parler, de ricaner peu importe … n’importe quoi plutôt que le silence. Que le balafré dise quelque chose ; il a intérêt. Quel intérêt ? C’est toi qui cherchais ce climat, qui est retourné à tes habitudes au sein des lieu qui ne les voulait pas, qui les impose alors que le Serpent désirait tellement autre chose. Alors quoi ? D’un mouvement las il remonte les mains, encercle les poignets du Croque Mitaine et l’écarte souplement. Une poigne ferme, pas rude, juste sereine qui serait presque une caresse aérienne lorsqu’il le lâche ensuite. Le noir voit le bleu, n’y plonge plus car être seul à ce jeu n’a rien de plaisant. Les causes perdues ne l’intéressent pas disait-il, et si le Serpent doit errer seul ici … autant qu’il reste endormi plus loin. D’un haussement d’épaules, Jason laisse bien entendre qu’il ne s’acharnera pas en vain. Un fond de sadisme murmure de lui dire pourtant, de lui souffler « Tu vois à quel point c’est blessant ? » Même d’acide il n’y en aura pas.

Un pas de côté et il le contourne, revient à la cave où la souris ne bouge plus. Le parfum du chloroforme est évocateur et indique que Boogie avait bien autre chose à faire que s’occuper d’elle sur le moment. Vexé de se sentir si seul ? D’avoir l’impression de brasser du vent et de ne voir en l’autre qu’un fantôme ? C’est ça ; et oui ça laisse un sale goût sur la langue. Rendu à ce stade le balafré ne s’aime pas plus qu’il se hait, il s’en moque et tout lui glisse dessus. Retour à un tiroir, une cigarette et un briquet … un parfum de tabac et il bondit sur un plan de travail pour s’y installer en tailleur, observant le carrelage blanc en dessous. Plus de chanson à siffler, pas de caprices ni de cris. C’est ce que tu voulais non ? Combien de fois Boogie les a-t-il reproché après tout ces défauts ? Trop bavard, trop impulsif, trop ingérable et cet air de parent dépassé par les bêtises de sa marmaille, combien de fois Lecter l’a-t-il vu ? Peu à peu le feu s’éteint, quitte la peau et l’esprit de l’homme en combinaison noire. Même l’autodestruction, les tendances suicidaires ne sont plus. tournant les yeux vers la cage, il songe à achever cette fille dans son sommeil, s’en débarrasser simplement. Et ça ne lui ressemble tellement pas d’être si expéditif qu’il lève les yeux au plafond, une seconde avant de continuer à fumer. Et maintenant ? Comment vas-tu quitter cette glace qui te va si mal ? Pas la moindre idée …

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 17 Sep - 21:20


C'est le vide qui lui fait face. Un vide froid qui le remplit comme un vase communicant d'une colère bouillonnante. Les mains de Jason se referment sur ses poignets, lui écartent les bras avant de le contourner comme un bête obstacle dont on a que faire. La respiration du Croque-Mitaine se fait sifflante tandis qu'il se fige entendant dans le silence derrière lui les pas de Lecter qui s'éloigne. Les iris polaires se baissent sur ses mains souillées d'un sang qui n'est pas le sien, mâchoires crispées, il serre les poings. Envie folle de cogner le Clown, visage nu ou pas, jusqu'à éveiller un rire, un hoquet, un son quelconque, le frapper jusqu'à ce qu'il réagisse.
Craquement d'un briquet qu'on allume et une odeur de tabac vient lentement lui chatouiller les narines. Grognement de gorge lorsque Boogie tourne les talons pour rejoindre la vaste pièce aux carrelages froids. Assis sur un plan de travail, Jason fume aussi détaché que le Croque-Mitaine puisse l'être lorsqu'il sent que l'autre va le cingler. Cette glace, c'est la sienne et il sait fort bien à quel point se couper de tout et de tous peut être rassurant. Plus de douleur, plus de colère, juste une carapace froide derrière laquelle on se cache en attendant que la tempête passe. L'acide coule mais n'en fend pas la surface. Les crocs, les griffes s'y plantent mais l'éraflent à peine.

Ainsi donc, les rôles s'inversent. Et bien, si Lecter se la joue Croque-Mitaine, il en fera de même. Refoulant la colère et la fureur, Boogie prend une profonde inspiration. Que fait le Clown face au barrage de givre? Les yeux pâles croisent les gouffres vides et c'est au milieu du bleu que scintille un feu follet de mauvais augure, l'ombre de l'acte parfaitement inconsidéré qui ne manque pas de toujours faire réagir Boogie au quart de tour. Le Clown est sans cesse capable du pire, repoussant sans cesse ces limites, mettant sa propre peau en jeu. Et à chaque fois, il brise la glace et quitte sa retraite. Haussant les épaules, c'est d'une voix soudain chantante que le Croque-Mitaine brise le silence. Quel drôle de jeu de rôle... soupire-t-il. Tu me prends la glace? Bien. D'un pas élastique, il se dirige vers la porte encore ouverte sur les marches qui montent vers les couloirs encore plongés dans la lumière noire. Drapes-toi confortablement dans le givre rassurant. Je ne le connais que trop bien pour savoir que ça peut durer longtemps. Une main posée sur le chambranle de la porte, Boogie se tourne vers la silhouette du fumeur. Je te laisse ma tempérance et ma modération au passage. Et j'espère un peu de ma paranoïa aussi. Je vais aller m'enfoncer dans les méandres de ta folie...en suivant tes couloirs...ouvrir quelques portes. soupire-t-il d'un ton léger comme on annonce une sortie amusante ou une promenade digestive. Le bleu a toujours été ma couleur préférée. lâche-t-il d'une voix sucrée avant de passer la porte qui menait à cette foutue cave qui a soudain perdue tout intérêt. Que Jason se drape dans cette glace qui ne lui appartient pas et lui sied bien mal, le Chat est prêt à se jeter inconsciemment dans n'importe quel piège. Et s'il connaît l'emplacement de la plupart pour avoir retenu les plans des lieux montrés par Lecter, on lui a bien recommandé de ne pas ouvrir une porte. Une seule. Un conseil d'ami sur le point de devenir une pure incitation à laquelle on succombe avec cette folie lecterienne qui gratte sous le crâne et pousse derrière le front.

Trop de rage pour simplement marcher ou trottiner au gré des couloirs, c'est au pas de course que le Croque-Mitaine se dirige vers la porte interdite. Filant  silencieusement vers cette pièce qui pique soudain sa curiosité. Enfilade de couloirs dont il évite soigneusement les mécanismes masqués sous la moquette et qui déclenchent le Diable seul sait quoi. Le sol d'un blanc éclatant sous la lumière noire devient un tapis roulant l'emmenant jusque devant le bleu électrique. Regard pâle et furieux qui se pose sur la poignée verticale, fixe ses doigts qui la pousse sur le côté comme s'ils ne lui appartenaient pas et il tire, s'arc-boute pour ouvrir la porte lourde comme un cheval mort. Une bouffée d'air glacé le frappe et une brume froide s'enroule autour de lui alors qu'il avance résolument dans la chambre froide. Mécanique bien huilée qui le pousse en avant lorsque la porte se referme en émettant un cliquetis définitif. Le fauve ne daigne même pas jeter un oeil par-dessus son épaule. Il sait qu'il n'y a aucune poignée pour le faire sortir. Et à en juger les corps recroquevillés au sol, d'autres ont eu la mauvaise idée de venir ici. Nuage blanchâtre lorsque le Chat exhale un ricanement acide, il a déjà failli mourir d'hypothermie. Il sait parfaitement comment les choses vont se dérouler si rien ni personne ne le sort de là. Un tic-tac régulier règne dans le silence de la chambre froide. Boogie plisse les paupières en avançant vers la source du bruit. Un thermomètre indique la température et le mercure chute inexorablement. Diablement vite.
S'adossant au mur sous le thermomètre, le fauve se pelotonne, serrant ses genoux contre sa poitrine, les entourant de ses bras. Malgré la fatigue qui raidit ses muscles, il sent son corps frissonner au fur et à mesure que le froid pénètre sa peau, sa chair pour se loger douloureusement au plus profond de ses os. S'il conserve un certain contrôle de sa respiration, son coeur pulse furieusement à ses oreilles. Tic tac...tic tac...tic tac...le chat ferme les yeux tandis que toute pensée commence à se faire laborieuse. Des choses s'associent sous son crâne sans aucun rapport, les tremblements se font moins violents. C'est pas bon. Pas bon du tout. Bientôt, il aura envie de dormir. Il le sait. Il y a dix ans, c'est un Clown qui l'a arraché à ce sommeil.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mar 17 Sep - 22:54

" Les dix petits morts "


Un mauvais jeu de rôle, une inversion tellement violente des costumes qui’elle a plongé le Clown dans un état second. Non il n’aime pas la glace, il ne l’a jamais aimée mais ici, elle devient un manteau de facilité où tout glisse sans jamais réussir à l’accrocher. Pas de colère fumante, de crise furieuse, seulement une ignorance face à ce qui l’entoure. Du pire au mieux. La voix de Boogie semble lointaine, fine caresse qui lui chatouille les oreilles mais ne l’atteint pas réellement. Une fois encore il hausse les épaules et tire sur sa cigarette, indolent et placide, sans réaction. Ainsi le chat prendra la folie et l’inconscience, jouera son rôle et trouvera une bêtise à faire. Il y en a tellement ici … Jason laisse filer, se contente de hocher la tête l’idée qu’il s’en aille arpenter les couloirs. Pour y faire quoi ? Se jeter contre les clous ? Aller prendre un bain au milieu des poissons carnivores ? Ce serait du plus vilain effet. Non, trop simple aussi alors … quoi ? Le bleu a toujours été ma couleur préférée. La tige de papier se suspend devant les lèvres déchirées. Une seconde. Bleu … deux secondes. La porte, cette foutue porte à ne pas franchir. Trois secondes et il réalise. C’est le plus vicieux de ses pièges, le plus terrible et pour cause, sa mécanique est particulièrement complexe à désamorcer.

Comme brûlé Lecter bondit de sa place, écrase le mégot sur le zinc avant de se jeter dans les escaliers pour se lancer à la poursuite du Croque Mitaine. Maudit chat ! Espèce de crétin ! La seule mise en garde de la nuit et voilà qu’il s’en sert, qu’il se jette dans la gueule du loup comme … comme Jason aurait trop bien pu le faire lui même. La moquette blanche n’est d’aucune utilité, le balafré connaît trop le chemin et esquive ses pièges sans même y penser. Au loin le son lourd du métal, un verrou enclenché et là, maintenant c’est la panique à bord du vaisseau Lecter. Aussi vite qu’elle est apparue la glace éclate, le quitte et il sait parfaitement qu’il perdra un temps précieux à tambouriner contre une porte qu’il a lui même rendue indestructible. C’est au pas de course, les mâchoire serrées comme jamais qu’il rejoint un local ne contenant qu’un assemblage complexe de panneaux électriques. Mouvement rageur lorsqu’il abat une main sur l’interrupteur pour allumer le plafonnier et soupir sifflant avant d’ouvrir les tableaux truffés de câbles. Il a beau savoir, connaître chaque pièce et chaque assemblage ses mains tremblent. Parce que Jason sait parfaitement que dans cette chambre froide le temps file vitesse grand V, que la température ne cesse de chuter et qu’il doit désactiver les choses dans l’ordre. La ventilation d’abord, arrêter ce vent polaire qui doit être en train d’endormir le Croque Mitaine. Cinq minutes pour ça car pour maintenir des températures négatives la soufflerie est poussée à fond par chaque conduits et il faut les bloquer un à un. Lorsque les ventilateurs s’arrêtent Lecter n’est pas rassuré, car la pièce est plus hermétique qu’un coffre de banque d’état et à moins de l’ouvrir elle conservera ses degrés inexistants. « Si tu crèves là dedans tu le paieras cher ! » Une menace en l’air, elle n’aide à rien et ne fait que renforcer cette impression qu’il joue une course contre la mort.

Pas question de décrocher les fils un par un, le temps est trop précieux et tant pis pour les heures de travail elles sont sans importance en comparaison de la vie qui ne tient plus grand chose là dedans. À deux mains il arrache les câbles, s’écorche les doigts aux pièces de métal jusqu’à finalement empoigner l’assemblage entier, tirer sauvagement sur la carcasse pour l’arracher du mur dans un jaillissement d’étincelles. Un son sec, lourd comme celui d’un gong témoigne de l’ouverture de la porte blindée qu’il faut encore aller ouvrir manuellement maintenant et la seule poignée est extérieure. À peine le temps d’une inspiration, il revient sur ses pas, dévale le dernier corridor et c’est sauvagement qu’il tire sur le battant pour révéler la chambre. Aussitôt une vague d’air glacé s’en échappe, délivre un nuage que la lumière noire rend quasi spectral. Aucune hésitation quand il entre, avance en cherchant la silhouette connue du Croque Mitaine. « Crois moi ça tu vas vraiment le payer ! » Vocifère-t-il, le ton éraillé de colère. Qu’il le sorte de là d’abord, il s’emportera plus tard. Lorsque enfin il le découvre, recroquevillé sous le thermomètre le Clown n’est pas soulagé pour autant car il sait très bien que de conscience, Boogie ne doit plus en avoir beaucoup. Rapidement il se penche, ignore l’engourdissement de sa propre carcasse qui proteste sous l’effet de la fatigue et le hisse contre lui, un bras noué autour de sa taille.

Les vêtements noirs du chat luisent d’une fine pellicule blanche, signe qu’il est largement temps de sortir et Lecter ne tarde pas d’avantage, refermant le piège d’un seul coup d’épaule, laissant le poids de la porte l’entraîner. Et maintenant ? Maintenant mettre le Croque Mitaine au chaud le plus vite possible. Facile à dire tient … Ce n’est pas comme s’il se baladait avec une couverture de survie ici. Oh pour un peu il l’étranglerait bien ! Mais ce serait lui faire trop plaisir et surtout, il n’est pas assez conscient pour entendre ce que Lecter a envie de hurler. Retour à la salle encombrée où il dépose le corps glacé dans le fauteuil avant de se mettre en quête d’un pan de velours qu’il sait plus chaud que le reste. Une chance que ses neurones parviennent à assembler ses souvenirs car il le retrouve sans trop de mal et recouvre Boogie avant de lancer les quatre radiateurs des lieux.

Un genou à terre face au siège, le cœur tambourinant autant dans la poitrine que derrière ses tempes, Lecter patiente, mordillant nerveusement sa lèvre le temps de voir renaître un fond de couleur sur les lèvres bleuies de son second. Et quand enfin les paupières daignent se soulever, que la respiration retrouve un rythme plus ordinaire Jason se redresse et c’est une gifle cuisante qui s’abat sur une joue qu’un autre avait marqué plus tôt. « J’espère sincèrement que tu es fier de toi ! » Hurle-t-il, au bord de la crise de nerfs. « Je ne sais pas encore ce qui me retient de t’étrangler pour avoir osé ça ! Je t’interdis tu entends ? » Refermant les deux mains sur ses épaules, il est à la limite de l’arracher de sa position assise en le soulevant. « Tu m’appartiens alors ne t’avises pas de jouer ta vie à moins que je l’autorise ! Putain Boogie, je t’avais dit de ne pas entrer là dedans ! » Sentant ses mains trembler fortement, le balafré le relâche et s’écarte, recule jusqu’à tomber assis sur le bord d’un canapé dont il avait oublié l’existence. « T’avais pas le droit ... » Grogne-t-il enfin, enfouissant son visage entre ses mains. « Merde … après l’ignorance maintenant ça … la prochaine ce sera quoi ? Hein ? » Levé sur le Croque Mitaine, le regard noir est trouble et l’adrénaline qui retombe brutalement laisse un corps vibrant comme une corde de harpe malgré la tiédeur qui prend possession du lieu. « Bon sang … je ne t’ai jamais autant détesté en dix ans … »      

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 18 Sep - 10:33


Paupières lourdes qui se soulèvent sur une sorte d'enfer blanc où des carcasses anonymes semblent soudain le fixer de leurs yeux craquelés par le froid. La température négative semble ne plus l'entourer mais irradier du plus profond de ses os. La respiration haletante, le Croque-Mitaine émet un hoquet qui devrait être un rire devant ces idées saugrenues qui surgissent de la brume qui commence à s'étendre sous son crâne...c'est lui qui glace la pièce pas l'inverse. Réduit à l'état de spectateur coincé dans une prison physique, le fauve observe, enregistre mais étrangement ne s'interroge pas une seule fois sur le fait que des cadavres qui le scrutent c'est tout bonnement ses sens qui battent en retraite les uns après les autres. Tout ce qu'il se dit en croisant les yeux morts c'est après tout, pourquoi pas. Ca lui semble tellement...normal, coulant de source. Tout aussi normal que cette impression de sombrer dans des eaux presque solides qui le couvrent lentement. Frissons violents qui secouent brusquement ses épaules en faisant craquer ses vêtements lacérés où le gel s'infiltre, se dépose en fine pellicule. Abandonnant l'étude des cadavres, les yeux pâles se baissent sur sa manche noire où scintillent des petits points argentés. Son esprit engourdi croit y voir des formes mouvantes qui rampent sur la peau de ses mains qui prennent une teinte marbrée. Le Chat sait qu'il a mal, qu'il devrait souffrir sous la morsure du froid mais il n'éprouve rien. Les informations affluent, sont plus ou moins comprises or, quelque chose qui agit comme un filtre pour lui épargner la douleur empêche ses nerfs et ses muscles de hurler. Le ronronnement de la ventilation vient de s'arrêter mais il l'entend toujours. Tic tac...l'espèce d'eau gélatineuse l'engloutit. Tic tac...dormir. Tic tac...sombrer. Tout est normal lui chuchote une voix douce à l'oreille. Tout est parfaitement normal. Même pas envie de résister tellement se laisser couler lui paraît naturel, être la meilleure chose à faire. Bulle de lucidité qui remonte et crève à la surface de sa conscience. Qu'est-ce-qui l'a amené ici? Tentative oiseuse de rassembler sa conscience qui se dilue. Il a l'impression d'être devant un puzzle achevé mais le rendu final lui échappe. Voir sans pouvoir comprendre, c'est presque risible comme sensation, lui qui analyse tout. La voix douce reprend. Crois-moi ça va aller. A moins que ça ne soit autre chose qu'elle ne murmure? Ou hurle? Un craquement de verre fin qui se brise alors qu'il s'élève - ou qu'on le redresse, il n'y prête pas vraiment attention. Arraché au mur, contraint et forcé de se déplier, s'il marche, il n'en a nullement conscience.

Quelque chose de blanc et de phosphorescent sous ses pieds les rares fois où il parvient à ouvrir les yeux. Impression de planer au-dessus d'une étendue neigeuse aveuglante. Un picotement désagréable transperce sa peau comme un million de petites aiguilles, agression de la fraîcheur après le froid glacial. Entre ces cils et coulant un regard lointain sur le côté, il distingue un profil familier, un tic de colère qui crispe le sourire gravé. Tu me sauves ou tu vas m'achever?
Semi-inconscience entrecoupée de brèves périodes où Boogie émerge du néant pour reconnaître vaguement un couloir, une porte et finalement une salle encombrée. Retour au lieu où tout s'était suspendu, où le contrôle et la raison froide avait repris les rênes pour jalousement les garder. Il entend Lecter s'activer frénétiquement autour de lui, des déclics, le froissement d'étoffe, le cliquetis de choses métalliques qui tombent, quelque chose de pesant qui l'entoure et il se sent glisser contre un accoudoir. Un sang tiède se remet à circuler démangeant sa peau, des frissons plus légers le secouent réveillant par vagues ses muscles, ses nerfs, le rythme paniqué de son coeur et de ses poumons s'apaise. Les eaux sirupeuses refluent, libérant la conscience, abandonnant le fauve sur une grève.

Lentement le rideau pesant se lève sur les iris pâles. L'ombre qu'il a face à lui se redresse, lève le bras et une gifle retentissante lui fait violemment tourner la tête, déclenchant un bourdonnement sourd d'où perce une voix aux accents de colère. Après le froid extrême, c'est une brûlure qui envahit sa joue. Les yeux clairs se lèvent sur Jason qui tempête, ordonne, menace. Retour des flammes, ça en serait presque rassurant. Est-il fier? Non pas particulièrement. Autant l'attitude glaciale ne sied guère à Jason, autant les actes inconscients ne plaisent pas du tout au Croque-Mitaine. Comme dans un jeu de construction, les mots s'imbriquent les uns aux autres, retrouvent doucement un sens. Les mains de Lecter se posent sur ses épaules, agitées d'un tremblement de plus en plus fort. Il n'avait pas le droit. Pas le droit de mettre sa vie en jeu de cette façon, pas le droit de désobéir alors qu'on lui avait interdit de mettre les pieds dans cette salle. A qui appartient-il? Qui possède ta vie? Les mains se desserrent, le lâchent et Jason recule jusqu'à se laisser tomber dans un canapé. S'il avait pensé avec un certain sadisme à ce que Boogie pouvait éprouver en se fracassant contre la glace, voilà ce que le Croque-Mitaine ressent après chacun des actes incondérés qu'il commet, après chaque chantage où le Clown approche le fil de sa vie bien trop près d'une flamme qui pourrait en ronger les fibres et la rompre.

D'habitude c'est lui, Boogie, qui se retrouve dans cet état, une colère noire mêlée à du soulagement luttant avec un certain dépit parce que ce n'est ni la première ni la dernière fois, s'interrogeant avec inquiétude sur la prochaine ânerie que lui infligera le Clown complètement inconscient. Ce genre d'écart laisse toujours épuisé , abattu, vide une fois l'adrénaline et le stress dissipé, et il est systématiquement partagé entre le besoin rassurant de sentir cette foutue carcasse vivante et s'en tenir éloigné parce que trop c'est trop. Extirpant une main de sous le velours, le Croque-Mitaine tend et détend des doigts aux articulations soudain grippées. Je survivrais... murmure-t-il en baissant les yeux au sol relevant ses jambes sous l'étoffe lourde. Combien de fois Jason le lui a-t-il dit? Je survivrais...ça va...je vais bien...ce n'est rien alors que c'est tout le contraire pour le Croque-Mitaine. Autant d'expressions et de phrases brèves toutes faites qui n'apaisent en rien l'angoisse d'avoir, une fois de plus, failli bien perdre irrémédiablement quelque chose de bien trop précieux. S'accrochant d'une main à un accoudoir, Boogie se penche en avant, tend le bras pour poser le bout des doigts sur le genou de Jason. Gémissement plaintif de la Bête de soie qui avance avec précaution, ventre au sol, gratte du bout des griffes le sol poussiéreux pour faire sortir sa jumelle. Pas de pardon ni d'excuses, c'est une moue sincèrement navrée qui étire les lèvres du Croque-Mitaine. Je t'ai jamais autant détesté en dix ans. Je sais...moi aussi.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
Informations
AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Fuck !
CRÉDITS : Moi même ~

MESSAGES : 701

Date d'inscription : 18/04/2012

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE: Crise de la quarantaine ~
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 18 Sep - 13:08

" Les dix petits morts "


Te voilà pris à ton jeu, te voilà soumis à ce que tu crées d’ordinaire. La panique, un stress dévorant, un soulagement trop fin en comparaison de l’inquiétude causée. Ça fait mal hein Jason ? Lui chuchote quelqu’un, penché sur son épaule comme une voix maternelle venue le sermonner. Mais il ne veut pas écouter. Dans son monde tout fonctionne sous un faites ce que je dis et non ce que je fais, il n’accepte pas qu’on le mette face au fait accompli, qu’on lui revoie certaines balles ou qu’on lui jette ses cartes au nez. Et il lui en veut, tellement qu’il pourrait lui briser un membre simplement par vengeance. Comment as-tu osé me faire ça ? Remuer chez lui une telle panique, ce vent arraché d’il ne sait où qui lui brûle les poumons à chaque inspiration. Il a pensé, quelques secondes -mais elles furent interminables- qu’il ne le reverrait pas autrement qu’en cadavre gelé, les yeux fermés pour l’éternité avec pour dernier souvenir de leur duo une discussion froide qui n’avait rien de plaisant. Et la vague passée, la mort éloignée Jason s’écroule après les hurlements et une simple gifle alors qu’il aurait préféré le démolir à coups de poing. Un voile lui brouille la vue, qu’il ne cherche pas à lever et il tremble de tout ses membres sans parvenir à dire s’il s’agit de froid, d’une réaction nerveuse ou autre. En fait il s’en fout. Boogie est en vie. C’est tout ce qui compte non ?

Elle devrait le réconforter cette main qui revient le chercher, la patte du chat venue gratter devant le nez du Serpent pour attirer son attention. Qui dit je suis là, c’est fini, reviens maintenant. Je survivrai a-t-il dit … un rire amer échappe au Clown, faut-il vraiment poussé le vice jusqu’à lui voler ses répliques ? Bon sang, c’est officiel, il a juste envie de le claquer contre un mur. « Non tu ne sais pas … » Le dos raide autant que les membres Lecter se lève, fait quelques pas pour reprendre un fond de contrôle sur son organisme qui ne semble pas vouloir arrêter de vibrer jusqu’au os. Une main passée à travers ses cheveux, un regard en direction du plafond et le Clown baisse finalement les yeux sur le fauteuil. Le nœud de ce problème, il va même au delà de l’idée que le Croque Mitaine ai joué avec sa vie. Geste rude lorsqu’il lui relève la tête pour l’obliger à le regarder, la main glissée sous son menton et sa voix se fait acide. L’heure est aux règlements de comptes et toute offense se paie dans ce monde. « Non content de jouer les suicidaires tu me fuis ? Si tu joues ta peau Boogie essaie d’avoir le courage de me regarder en face ! » Surtout lorsque le risque est si grand ; quitte à ce que ce soit la fin que la dernière vision soit celle de l’autre au moins. Comme au laboratoire, si le balafré avait dû partir il aurait gardé jalousement l’image de ces yeux bleus, d’un visage connu … pas celle de cadavres anonymes pour l’entourer.

Se mordant furieusement la lèvre, il en rouvre la blessure sans le vouloir et y passe la langue. Cette saveur de cuivre qui le droguait plus tôt est à la limite de lui filer la nausée maintenant mais par la même, elle ramène à ces instants de plaisirs noirs, à une traque qui les a tellement rapproché. Jason voudrait qu’il paie, qu’il finisse à genoux et reçoive le plus horrible châtiment. Non pas en le blessant comme autrefois car le roseau plie mais ne rompt pas à cet exercice. Il faudrait faire pire, toucher là où réside la faiblesse mais poussé à un tel niveau la sentence aura des allures de mise à mort, d’un emprisonnement auprès de cette voix mielleuse de remords. Le Clown peut-il aller si loin ? Le noir croise le bleu, et non … il ne veut pas de regrets si lourds entre eux. Abdication lente, le silence pèse mais à la fin, une fois les idées pesées aucune ne mérite d’être mise en pratique. Tout est trop … cruel ? Oui, c’est ça. Il lui a pourtant annoncé une punition, devrait la faire tomber mais l’envie recule car au delà -en totale contradiction- c’est le besoin de retrouver leur intimité tordue qui règne. Alors Lecter pose un genou à terre, secouant la tête de dépit. « Je voudrai te le faire payer. Je pense au pire, ai bien conscience de ce que ça causerait mais je ne sais pas … juste, première chose déjà, ne recommence jamais. »

N’a-t-il pas déjà dit ça ? Une fois pas deux a-t-il menacé une autre nuit mais plus le temps passe et les sentences sont moins régulières. Le maître s’éloigne, les ordres se raréfies et les coups avec eux. À ce rythme le Croque Mitaine ne sera bientôt plus un second mais un égal. Lecter le veut-il ? Très bonne question. Il tient à son rôle, s’est toujours imposé et songer qu’il en arrive à oublier de faire justice … ça ne lui ressemble pas. Tout se paie, un jour ou l’autre dans ce théâtre. Pour la forme au moins, et au minimum il faut lui passer l’envie de recommencer. Ne pas choisir le pire, un cran en dessous. Tendant le bras par dessus l’épaule de Boogie, il récupère le rasoir qu’il avait abandonné, le fait tourner entre ses doigts et à mesure que se dessine une idée les tremblements cessent. Parce que c’est ainsi, une faute commise demande réparation. Le rire échappé est léger, l’encre ne flambe plus mais luit d’un éclat maléfique. « J’ai pensé achever ce que ta main n’a pas su faire. Le pire du pire en somme n’est-ce pas ? » Lentement, il se hisse sur un genou et avance jusqu’à murmurer contre les lèvres du chat. « Mais je sais oui, ce serait ignoble. Alors … je prend l’idée suivante. »

D’un bras plié derrière lui le Clown abaisse la fermeture de la combinaison, assez pour pouvoir écarter le col et révéler le sceau gravé à coups de dents au creux de son épaule. Recul rapide, l’abysse sombre est déterminée et cille à peine lorsque le rasoir racle la peau jusqu’à découper la zone cicatrisée, laissant la chair à vif. Il le sent passer, c’est aussi douloureux qu’une brûlure au troisième degrès et le sang qui se déverse s’infiltre sous le tissu, humidité tiède contre sa poitrine et son dos. La bête frôle le parjure en détruisant un symbole, mais c’est une punition. Que le fauve de soie noire le garde à l’esprit. Jetant le rasoir au loin, Lecter pousse un soupir sifflant, un rien tremblant avant de croiser les iris bleues. « Tu as jusqu’à la fin du film pour renouveler ta signature Boogie. Mais de glace, que je n’en vois plus ce soir. Tu es prévenu. Dis toi, que c'est une reconquête ? » A coups de griffes ou de crocs, sous les lames ou autre c’est sans importance. Que le chat quitte son givre et retrouve sa folie, qu’il revienne au serpent avec l’envie de le posséder, de le blesser ou de le tuer … mais plus de glace. Il n’y en a que trop eu, et elle a bien manqué de tuer l’un d’eux.    

Il sait, ce qu’il impose et réclame est particulièrement blessant, déstabilisant aussi et à voir l’expression du Croque Mitaine, c’est même franchement désagréable. Mais comme après chaque punition, c’est un fond de tendresse, de prévenance qui pousse les bêtes à se consoler, un peu au moins. Avançant, il se penche en obligeant le chat à reculer au fond du fauteuil, caressant sa joue de la sienne. Chère proximité malade et déglinguée, petit paradis infernal qui sait trop bien les sortir des pires états ou les y plonger. « Reviens moi. » Murmure-t-il d’une voix caressante, une main glissée contre sa nuque. « Oublies le froid, garde-le pour le repaire et pour les autres. » L’artiste ne laissera jamais son œuvre, à personne et surtout pas à ce froid polaire qui les éloigne toujours d’une manière ou d’une autre. Et l’étreignant soudain de manière possessive comme pour le débarrasser définitivement du givre, il lui souffle à l’oreille. « Je ne devais pas le redire, mais bon sang Boogie … ne refais jamais ça, j’ai besoin de toi. »         

© Jason L.

Boogie
Alastor Burton
Alastor Burton
Informations
AVATAR : Cillian Murphy

DC : Theodore Traum

DISPONIBILITÉ RP :
  • Disponible


COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
CRÉDITS : Schizophrenic

MESSAGES : 371

Date d'inscription : 10/06/2013

CASIER JUDICIAIRE
ÂGE:
CAMP: Contre le Gouvernement
JE SUIS: un(e) new-yorkais(e) aux habitudes plus ou moins douteuses


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1Mer 18 Sep - 20:24


L'échange de peau n'est pas un jeu amusant et ni l'un ni l'autre n'est à l'aise dans les bottes de l'autre. Mauvais et pourris jusqu'à la moelle, ils utilisent sans vergogne les armes de l'autre, renvoyant en plein visage de leur jumeau maléfique la douleur ordinaire qu'ils s'infligent depuis des années. L'iceberg qui se fait mordre sauvagement par sa propre glace et cette angoisse viscérale qui tétanise lorsque le Clown se fait suicidaire. De retour dans leurs costumes respectifs, ils ne se lancent pas dans un bras de fer puéril pour savoir qui en a le plus pâti. C'est égocentriquement qu'ils observent les plaies qu'ils viennent de se faire et c'est une surdité, une cécité atrocement sélective qui les frappent.
Au repli de Jason derrière le givre, Boogie a réagi en être de flammes agissant sans réfléchir, fonçant vers un sort aléatoire et hasardeux, imprévisible et assurément létal. Violence envers soi-même pour faire exploser la gangue de glace. Mais là où après l'inconscience de Lecter, le Croque-Mitaine se fait rassurant, ce n'est pas le cas du Clown car dans ces costumes taillés sur mesure, il y a un Maître et un second.

Châtiment pour le second. Jugement et sentence pour le Maître. Rudement, le Clown lui fait relever la tête. Grincement de vertèbres raides qui gémissent en se courbant vers l'arrière. Le bleu clair croise les abysses qui s'emplissent d'acide, prêtes à vomir leur liquide corrosif et il n'y a nulle glace pour en stopper la vague ou en minimiser l'impact. Si tu dois crever, si tu jettes ta vie sur la balance, aies au moins le respect de le faire en face de la seule personne envers qui tu dois rendre des comptes. Les Bêtes ne doivent pas mourir seules, en se cachant derrière une porte blindée, c'est en face l'une de l'autre. En tant que créature qui adore jouer aux psychopompes, Boogie devrait le savoir et le comprendre mieux que quiconque. Il a tant de fois vu la Mort cueillir une vie que c'est presque injuste que de voler son Instant à l'unique personne qui devrait y  assister. La fureur reste toutefois soigneusement contenue, même si la tension qui plane dans l'air, s'étend comme une toile d'araignée devenant presque palpable et agressive. Boogie sait que Lecter doit mourir d'envie de l'étaler sur les murs ce, tout aussi violemment si ce n'est plus, qu'il a lui-même eu le désir fou de le détruire à coups de poing dans la cave quand il s'est drapé dans le givre.
C'est à genoux qu'il lui recommande de ne plus recommencer. Paroles déjà prononcées dans le passé qui aurait coûté la vie du Chat il y a des années car de seconde chance, Lecter n'en avait jamais accordée. Aussi sûrement qu'il a renoncé à tout secret et tout péché d'omission, le Croque-Mitaine renonce facilement à se parer de la folie suicidaire de Jason. L'usurpation et le vol n'ont rien eu de drôle et il n'y a rien d'agréable à récolter des cendres froides. Ces tendances ne sont pas pour lui.

Frisson à l'évocation de finir ce que le fauve noir avait commencé. Les yeux pâles se baissent sur la ligne rouge qui longe la mâchoire de Jason. Et pourtant le couperet doit tomber, la Bête de soie est une créature apprivoisée et lorsqu'elle est libérée, elle n'a de cesse de remettre en jeu sa soumission. Si le Clown décide de ne rien faire ou de se contenter de simplement l'écorcher, la prochaine fois que Boogie la libèrera, il y a toutes les chances qu'elle échappe à tout contrôle et en oublie jusqu'à cet épisode. Grisé, le Croque-Mitaine redevient un mégalo assoiffé de victoire et de pouvoir, prêt à n'importe quoi pour asseoir sa domination. Quitte à s'enfermer dans une chambre froide d'où il ne peut sortir. Le châtiment doit être exemplaire, mémorable. Le bras noir passe au-dessus de son épaule, se tend vers le rasoir abandonné. Ce n'est pas la peau du fauve que Jason a l'intention de lacérer. Ni son visage d'ailleurs. Un pli inquiet au front, le Croque-Mitaine lève son regard limpide sur Lecter alors que le spectre de la crainte dissipe les vestiges du froid extrême auquel il s'est soumis.
Hurlement du vinyle qu'on achève de déchirer et qui révèle une marque ronde au creux d'une épaule. Bouche sèche et tripes qui se nouent. Le Chat se trouve pris dans les phares d'un semi-remorque qui lui fonce dessus et tétanisé il ne peut esquisser un seul geste pour lui échapper. Il aurait pu tout encaisser, tout subir, verser jusqu'à la dernière goutte de son sang pour satisfaire Jason et étancher sa colère mais qu'il ne détruise pas ce sceau. Non, murmure-t-il du bout des lèvres. Et le fait que ça soit à visage nu qu'il s'exécute, ce visage pour qui le Croque-Mitaine serait capable de ravager les Enfers et même au-delà, rend l'acte encore plus douloureux...voir sans voir...les iris pâles se figent et Boogie se fait simple spectateur dans un effort désespéré de se convaincre que ce qui s'étale sous son regard ne l'atteindra pas aussi durement qu'il le devrait. Ce n'est pas que le Clown qui efface le symbole de "je t'appartiens autant que tu m'appartiens", c'est également cet artiste maudit qui lui échappe, s'esquive. Les liens qui les relient lui paraissent affreusement lâches soudain et même si les ténèbres au fond des yeux de Jason lui offrent l'occasion de recupérer ce qui a été sien, le Chat se sent terriblement abattu, transpercé par une lance acide répandant un venin qui le ronge dans ses veines, violemment percuté par une masse qui vient de le fracasser. Le corps est épuisé, la Bête plus blessée que jamais a l'impression de se retrouver seule au milieu d'un désert nu où règne un silence que ne trouble que sa respiration saccadée.

Ce que Jason voit comme une punition est à la limite de l'insupportable pour la Bête de soie noire. Le fauve ne peut détacher les yeux de la plaie béante alors qu'un froid qui n'a rien de rassurant ou de protecteur s'extirpe de ses os pour envahir sa carcasse. C'est inconsciemment qu'il se courbe vers l'arrière lorsque Lecter s'approche de lui et c'est uniquement lorsqu'une main se pose sur sa nuque et qu'une voix douce glisse au creux de son oreille que le fauve blessé parvient à s'arracher à la contemplation de la blessure. Pas de glace entre eux énonce-t-il, caressant. Qu'elle ne soit servie qu'aux autres, aux hommes sous leurs ordres, qu'il la réserve pour le repaire, qu'il la présente aux indignes. Que l'iceberg fonde et que le fauve noir revienne, souple et aux gestes déliés plein d'une grâce mortelle et envoûtante. Le Chat appartient au Serpent et uniquement à lui.
Aveu renouvellé d'une dépendance mutuelle cruelle qui pousse au pire et dans ce monde malade, l'éloignement le plus bref est toujours perçu comme un rejet immonde. Bras qui se glissent dans son dos et Boogie ouvre les siens écartant le velours. Etreindre et être étreint parce que peu importe l'horreur de ce que l'on s'inflige, de ce que l'on inflige, il y a une chose qui reste sûre et pérenne dans cet univers déviant...l'autre sera toujours là. Museau enfoui dans le cou de Jason, la Bête secoue la tête. Non, elle ne recommencera jamais. Jamais. L'étau se resserre autour du Clown avec la fureur d'une chose retrouvée que l'on ne veut plus perdre.


Contenu sponsorisé
Informations


MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 2 Icon_minitime1



Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 2 sur 4Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Sujets similaires

-
» Bloody Mary ▬ CLOS
» " Monsters " ▬ CLOS
» " Bad Joke " - CLOS
» Unforgivable /!!!\ CLOS
» Perturbations CLOS