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Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS
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Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mer 18 Sep - 22:39

" Les dix petits morts "


Au delà d’une punition c’est un symbole qui disparaît, c’est un sceau rendu sacré sous le regard des bêtes que Jason viole et détruit. Le serpent a entendu le chat, un non échappé et à peine audible mais de toutes ces foutues idées, c’est peut-être la plus clémente. Lecter n’avouera jamais, il niera que ce geste lui fait mal car c’est leur lien qui est attaqué et il peut bien se draper dans sa toge de maître, il a l’impression de s’être arraché le cœur à deux mains. Ce qu’il lit dans les prunelles claires, c’est une tristesse, comme un sentiment d’abandon total et pourtant jamais en dix ans le balafré n’a tant cherché son second, jamais il ne s’est précipité de la sorte à son secours. Autrefois il pouvait bien prendre une balle, être blessé, Lecter châtiait les coupables mais n’allait pas le sauver. Mais pas de fautifs à détruire, pas d’ennemis à retrouver pour faire justice concernant l’état du Croque Mitaine car c’est un piège qui en est la cause. Détruit pour maintenant, qu’importe. Le Clown aurait fait voler la bâtisse en morceaux pour délivrer Boogie si cela avait été nécessaire … il ne doit pas mourir ailleurs qu’entre ses bras, auprès de personne d’autre et surtout pas entouré de corps insignifiants. L’attirant contre lui, possessif maladif le serpent renouvelle son aveu de faiblesse, sa dépendance la plus mortelle. Sans Boogie, l’artiste n’est plus. Ne resterait que le tyran au sommet de sa folie, murmurant à une ombre féline qu’il est le seul à voir. Subissant des voix d’outre tombe, plongeant dans un univers étouffant sous la cendre, stérile et dépourvu de couleur. Un paysage post apocalyptique balayé par des vents funestes sans aucun parfum, sans plus aucune chaleur.

Le soulagement qu’il ressent quand enfin les bras du Croque Mitaine répondent à son étreinte n’est délivré que dans un soupir mais il est bien présent. Non, plus jamais le chat je reviendra à ça, il le promet d’un mouvement négatif et c’est suffisant. Et la pièce a beau se réchauffer, le Chat semble peiner à s’arracher au froid. Ce à quoi il vient d’assister n’aura pas aidé, faut-il le dire, c’est à figer le sang dans les veines. Alors c’est presque délicatement que le balafré recule, pose une main sur la joue pâle. « Pour une fois que je te donnais une mise en garde … j’ai vraiment une mauvaise influence hein ? » Très mauvaise même, mais c’est certainement la dernière fois que les rôles changent de mains de cette façon. Hors de question de rejouer cette scène, elle n’a rien de comique et pour en faire passer l’amertume il faudra redoubler d’imagination. Pas qu’ils en manque mais ce n’est pas à coup de chantage, de propos acides que le serpent saura faire revenir le chat blessé à un tel niveau. Il faudra siffler une musique rassurante, que l’artiste sans violon ce soir trouve une chanson capable de toucher bien au delà du présent, dans leur intimité, leur ronde diabolique.

« Et ça ne change rien entre nous, je ne te renie pas, je ne te rejette pas. Tu m’appartiendras jusqu’à la fin et des signatures, tu en laisseras bien d’autres. » Le serpent n’est pas sage, Lecter l’avait soufflé. Créature de tentation, charmeuse et venimeuse elle ne mordra pas le fauve de soie noire. D’un mouvement de poignet le Clown repousse le velours derrière, se relève en entraînant le Croque Mitaine avec lui. « De ma peau tu feras ce que bon te semble, la méthode importe peu parce que tu le sais Boogie, de l’homme sans fard ... » Reprend-il, caressant ses lèvres des siennes. « Tu es l’unique propriétaire. » S’il en dit trop, s’il parle une fois de plus sans rien retenir c’est sans importance. Lecter ne veut rien sinon le retour du seul être capable de le faire vaciller. Qu’il revienne chasseur, assassin, qu’il se jette à sa gorge pour reprendre son bien ; le Serpent ouvrira les bras sans penser à repousser la bête jumelle qu’il a tellement craint de perdre.

Elle a fait bien trop mal la glace, et l’heure est à constater qu’elle blesse toujours qu’importe son porteur. Entre eux peut-être sera-t-elle moins fréquente désormais, que le collier de barbelés vient de se serrer un peu plus encore. C’est un risque en effet. Plus enchaînés que la veille, moins que demain car cette relation évolue et sans doute trop vite. Jusqu’où iront-ils ? Jusqu’à quel point se blesseront-ils pour mieux se soigner ensuite, panser leurs plaies et repartir au front ? S’ils ne se tuent pas, ils se rendront complètement fous, plus bizarres. Ce mariage là n’aurait jamais dû se faire, bien trop dangereux mais il est si beau, si hypnotique le noir irisé de bleu, le bleu strié de noir. Au fond, ça ne concerne qu’eux et s’il faut traverser les pires contrées pour en revenir à ces moments de grâces … alors ça vaut le coup. Qu’importe le prix à payer disaient-ils, d’un commun accord. Et même en dehors de la traque le prix du sang n’est rien s’il les rassemble à la fin du chapitre. Cette histoire là, elle ne se conjugue qu’au pluriel. N’a que deux acteurs et n’en comptera jamais d’autres.          

Appuyant son front contre le sien, le balafré noue un bras autour de sa taille et réduit un peu plus la distance entre eux, sifflant comme une invitation. « La dernière peut attendre si c’est là ton souhait, elle n’est pas au sommet de la liste des priorités. Toutefois, considères que c’est un cadeau ? Je t’offre le final de notre film. J’ai dans l’idée qu’avec les instruments laissés à la cave tu sauras m’écrire une ravissante symphonie. » Dans dix minutes ou une heure, que le chat fasse à sa guise. Qu’il retrouve ses marques dans l’ordre qui lui plaît Lecter le laisse libre. Mais si avant cela Boogie tient à reprendre ce qui lui appartient, signer la peau du Clown et bien le Clown pliera volontiers à ce désir. En fait … il n’attend que ça.

© Jason L.

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Alastor Burton
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 21 Sep - 22:01



Instant de grâce maudite qui rassure et qui ne peut émerger que du sang et de plaies sans cesse plus profondes. Celui où les deux Bêtes retrouvent ce qu'elles ont bien failli perdre définitivement. On frôle le non-retour, on s'assure de la solidité des liens en les amenant jusqu'au point de rupture. Et puis, on se relève et on avance. Comme toujours. Routine d'aliéné qui progresse dans le pire et n'a pas encore atteint son zénith. Même si le froid tarde à abandonner le Chat, même s'il ne parvient pas à voir le châtiment autrement que comme un acte iconoclaste, il faudra bien avancer à un moment ou à un autre parce que c'est de cette façon que ce monde tourne. Un soupir de soulagement glisse à son oreille tandis que ses bras se nouent autour de Jason mais le pas à faire en avant pour digérer l'épisode est loin d'être aisé. Lecter doit le ressentir puisqu'il s'éloigne doucement laissant le Croque-Mitaine le libérer et desserrer son étreinte. Geste vif du fauve pour poser la paume sur l'épaule saccagée, la masquant de sa vue. Et dire qu'il devra recoudre cet endroit, pense-t-il amèrement. Les yeux pâles croisent les iris noirs alors qu'il cale sa joue contre la main de Jason. Quelle mauvaise influence prétend-il avoir. Boogie plisse brièvement les lèvres, à moins qu'il ne s'agisse de leur folie qui ne soit vraiment contagieuse. Le Croque-Mitaine n'est pas un inconscient qui agit en se moquant des conséquences, il y réfléchit sans cesse; quand au Clown ce n'est pas un être froid, silencieux, entouré du blizzard et du givre.

Ce qui ne les tue pas, ne les rend pas particulièrement plus forts, juste encore plus étranges. Et en ce sens, le duo infernal du Sud se hisse à un cran supérieur dans cette escalade qui les mènent vers un inconnu sans cesse plus anormal. Toujours plus cruels, plus exclusifs l'un envers l'autre. Les châtiments et les schémas d'hier ne peuvent plus être ceux d'aujourd'hui et s'étrangler plus fort dans ces barbelés qui les écorchent et les empoisonnent délicieusement réclame toujours plus d'abus, plus d'excès. Au froid du spectacle de la mutilation, succède la tiédeur des serments que l'on répète, seul mantra que le fauve doit entendre et a besoin d'entendre. Rien n'a changé. La stupeur mortifiée de la Bête de soie doit être bousculée par la promesse d'un lien resté intact malgré les apparences. De la chair, c'est ce que Lecter a saccagé. Quand à la folie, elle doit se faire mélopée douce et entêtante, berceuse diabolique qui parviendra à faire vibrer cette corde mauvaise au fond de l'âme sombre du Croque-Mitaine et pourra le transporter de nouveau dans ce monde infect où toute intrusion se solde par la mort et où toute vie indigne doit trépasser.

Sifflement d'incube qui se fait rassurant. Il y aura d'autres signatures, d'autres marques qui correspondront à bien d'autres choses. L'avenir se pare de ténèbres et ce futur, qu'ils ne mentionnent que rarement, augure les plus sombres espérances. Poussant un soupir, le fauve soulève la main pour révéler ce qui l'a si profondément ébranlé, les yeux limpides glissent sur les lignes luisantes. Ce n'est plus que de la peau et du sang maintenant, n'est-ce-pas? murmure-t-il du bout des lèvres. Il devrait commencer à s'en convaincre et ne plus y porter la moindre attention. Depuis quand s'attarde-t-il sur des détails? Le Croque-Mitaine ne s'attache pas à ce genre de chose mais la Bête si. Possessive et jalouse à en crever, elle n'a vu que sa marque profanée.
Repoussant la lourde étoffe de velours, Jason relève le Croque-Mitaine, gageant sa peau d'artiste maudit à un autre artiste maudit. L'Enfer peut se remettre à trembler et à craindre la menace bien réelle d'un fauve de soie qui viendrait le ravager si on le lui demandait. Frôlement électrisant de lèvres sur les siennes, subtile saveur de métal d'une plaie que Lecter a réveillé sous la coupe de la colère. Les mains de Boogie se glissent dans le cou de Jason, l'immobilisent et c'est délicatement qu'il recueille de la pointe de la langue le sang qui y perle, ses yeux pâles rivés aux iris sombres. Retrouver l'ivresse des brûlures de la folie, se rappeler des scènes passées, des morts données et se laisser posséder par ce frisson funeste. Balayer la fine couche de cendres froides qu'un blizzard a déposé sur un foyer infernal en étouffant les braises.

Le bleu plonge dans les abysses et le fauve fait ce pas en avant qui lui semblait presque impossible. On avance enfin, les spectres d'un passé proche battant en retraite et on se plante de nouveau dans ce présent bien vivant. Le Serpent resserre ses anneaux autour du Chat, l'attirant contre lui et c'est dans un sifflement tentateur que l'artiste lui abandonne le soin de terminer son oeuvre. La Souris est à lui et le final de ce scénario de film d'horreur lui appartient entièrement. Les instruments à sa disposition sont suffisamment variés pour qu'il en fasse ce que bon lui semble. Un adagio lent ou une symphonie épique, un roman de sang en prose ou un court poème gravé dans la chair. Au brasier infernal qui s'est engouffré dans les couloirs et les pièces piégées pour moissonner des vies insipides, le Croque-Mitaine peut y faire succéder ce qu'il désire. Alors elle attendra. déclare-t-il d'une voix suave. Retrouver ces flammes, cette violence sourde qui peut se faire aussi aérienne qu'une plume et aussi acérée que le fil d'un scalpel. Elle est là, la priorité. Pas dans une petite souris mais au fond de deux gouffres sombres qui le happent. Posant une main sur l'épaule blessée de Jason, le Chat laisse échapper un petit soupir. Lentement ses doigts se crispent sur la plaie béante et c'est un sourire cruel qui apparaît sur les lèvres du Croque-Mitaine. T'as quand même fait d'une ciselure de toute beauté un brouillon infâme.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 21 Sep - 23:55

" Les dix petits morts "


Et maintenant ? Fin murmure trop lointain, que la folie éloigne car dans ce retour au présent il ne reste qu’un chat, un serpent et un sang qu’on a pas fini de verser. Pour rendre à la bête de soie tout son mordant il faut un certain doigté, une patience d’ange et surtout ravaler l’acide qu’on a trop tendance à cracher en temps de punition. Plus de virulence, plus de chantage c’est au charme le plus venimeux que ce rappel s’exécute. Reviens, reprend ce costume qui te va si bien. De glace, qu’il n’y en ait plus avant longtemps et moins encore entre eux. Boogie ne veut pas voir le massacre, le cache d’une main rapide et malgré l’envie de lui préciser que c’est inutile, Lecter ne dit rien. Va à ton rythme, accuse le choc comme tu peux.
Ce n’est plus rien, exactement. Seulement une plaie de plus et il y en aura d’autres. Puis enfin, enfin le Croque Mitaine répond, recueille le sang qui perle d’une lèvre rouverte d’un coup de dents colérique. Encore trop léger, trop infime le soulagement de Jason qui lègue jusqu’au final de ce film, offre armes et victime ultime pour retrouver la bête jumelle au sommet de sa folie et de son art. Reviens moi, rappelle toi notre univers. C’est un script en bleu et noir, pas de gris désolé et pas de cramoisi furieux autrement qu’en sangs mêlés, avalés. C’est un toi et moi. Qu’ils y reviennent, ne s’en éloignent jamais plus.

Dans le bleu, une électricité bien connue semble revenir et on retrouve des notes plus habituelles, une chanson connue des bêtes seules. Ainsi donc elle attendra la souris dans sa cage, elle sera une pièce de choix dans leur œuvre, « son » œuvre mais pas maintenant. Pas comme ça, parce qu’il faut reprendre à pleines mains ses manies et son esprit artistique. Il faut une ambiance et elle n’est pas encore posée. Que la violence la plus aiguisée revienne et qu’elle fende l’air, caresse le pelage et les écailles de son souffle. Une main sur son épaule blessée, un soupir délicat et Lecter penche la tête de biais, interrogatif. S’en suit une pression réellement inconfortable à laquelle le Clown répond d’un sifflement douloureux, se mordant l’intérieur de la joue pour ravaler un éventuel gémissement. « Et bien … c’est plus ou moins le cas en effet. » Il faut l’avouer, la blessure n’a plus rien de bien joli à l’oeil et ne sera pas facile à soigner. La soignera-t-il seulement ? Pas certain, le parjure et là et s’il ne dit rien, s’il joue la carte de l’ignorance voir même du j’m’en foutisme le fait est là : il la regrette déjà sa morsure symbolique.

Pour autant elle est peu de chose la douleur, la brûlure ressentie en comparaison de l’étincelle de cruauté qu’il a vu luire au creux des iris bleues. Insatiable est Jason et jusqu’à la tombe il le restera. Qu’il continue, fasse ce que bon lui semble et si Boogie estime qu’il doit punir l’injure faite à leur lien c’est on ne peut plus légitime. Loin des rôles de maître et second, le justice s’applique en prêté et rendu dans le monde sauvage des créatures libres de toute entrave. Alors il resserre les bras et le presse d’avantage contre sa poitrine, les lèvres suspendues devant les siennes dans une distance dérisoire, mais intolérable. « Mais à l’outrage, comment réagissons nous Boogie ? Ne rendons nous pas justice ? » Remarque à peine sous entendue, invitation non déguisée. Dans leur langage c’est criant de logique. Le Serpent autorise, ordonne et engage la révolte. Ce que je t’ai pris, reviens le chercher. Blesses-moi, punis-moi, reprends le contrôle. Je n’appartiendrai jamais à personne d’autre. C’est complètement fou, c’est monter une marche de plus dans leur relation déjà malade car les punitions ne sont jamais allées que dans un sens. Tout va trop vite, et la montée est aussi haute que la chute sera vertigineuse ; les montagnes Russes sans aucun manège.

S’il restait au Clown un rien de bon sens, il vient de disparaître aussi subitement que se consume une cigarette, évaporé dans un nuage de fumée et bientôt dissipé. Subitement le Serpent verrouille son étreinte, la resserre d’un cran dans ce besoin fou de contact. « Si tu vois une faute en ça et bien ... » Commence-t-il, la voix suave et basse. « Châties-moi. » Proposition douteuse ou véritablement déviante la question ne se pose plus. La flamme dansant dans l’encre est bleue, elle appelle et provoque et c’est presque une offrande à ce niveau. C’est s’abandonner au pire du pire sans filet de sécurité car c’est bien connu, à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Que Jason souffre c’est là sans la moindre importance, le spectacle vaudra le coup et la toile de peau peut bien subir les pires tourments elle ressortira belle sous les mains de l’artiste maudit qui lui fait face.

Et il est confiant le sourire scarifié, il ne doute pas. Car de la bête jumelle on prend tout avec plaisir, comme au milieu de la toile de fer lorsque la morsure des barbelés ne représentait finalement pas grand chose en comparaison de l’instant présent. Infinie tendresse dans ce baiser volé du bout des lèvres, laissant une empreinte rouge sur la bouche de l’autre et lentement le voile de cils charbonneux tombe sur les abysses. Maintenant, c’est ton heure. Maintenant c’est ta scène créature de soie et qu’elle soit belle, que tu y tiennes le rôle phare de bourreau, d’adversaire et de jumeau maléfique. De maître à cet instant, il n’y en a plus.  

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 22 Sep - 22:51



Doigts qui s'enfoncent dans la chair vive, sang tiède qui réchauffe sa paume encore froide, la Bête sent la vie frémir sous sa patte, les muscles se contracter et les nerfs geindre. Rien n'est plus grisant pour le fauve cruel que d'éprouver le fil d'une existence au bout de ses griffes. Le Serpent siffle et à en juger par cette cicatrice qui se plisse discrètement, des dents se plantent à l'intérieur d'une joue. De biens menus détails qui pourraient aisément passer inaperçus si la Bête de soie n'était pas si proche, si attentive, de subtils détails qui ne font qu'attiser son désir de faire mal, d'écorcher de plus belle, de faire d'une blessure ouverte un dépecage qu'il prendrait soin à transformer en blessure permanente en en empêchant toute guérison, la rouvrant sans cesse, arrachant le moindre tissu cicatriciel qui s'y étendrait. Inspiration profonde, bien trop calme, comme une rafale de vent qui amène une tempête. Le monde rationnel apparaît soudain sans saveur et bien inutile. La réflexion bat en retraite, s'efface devant cet univers sombre teinté de bleu, veiné de noir qui se propage comme une peste, et où il ne reste que des sensations, perverses et sadiques, un maelström chaotique où tout se mêle, passe par un prisme déformant. Les yeux limpides glissent jusqu'à la blessure qu'il presse toujours sans délicatesse avant de revenir face aux abysses. La Bête n'aime définitivement pas la plaie hérétique. Plus ou moins? C'est un euphémisme. murmure-t-il d'une voix melliflue.

L'étau autour de sa taille se resserre et les bras de Jason se nouent dans le bas de son dos. La peste s'étend et envahit, répandant un poison explosif dans les veines du Chat. S'il y avait encore un maître et un second il y a peu de temps, la hiérarchie disparaît une nouvelle fois. Ces statuts n'ont pas leur place lorsque l'horizon se fait désert familier et c'est une liberté totale qui couvre les épaules souples de la Bête de soie noire. Même si aucun mot n'a été prononcé et qu'aucun geste n'indique ce glissement vers une égalité parfaite, la situation change. Les abysses appelent le fauve, l'incitent sans un son à aller encore plus loin dans l'excès. Outrepasser toutes ses règles, tous ses dogmes, éjecter ses vertus pour ne laisser que les vices. Comment les monstres gèrent-ils l'offense? Quelle est leur réaction face à l'impiété? Ils punissent et châtient à la fois victime et coupable, avocat et juge, bourreau. C'est un rire bref qui s'échappe des lèvres de Boogie. Sa main glisse le long de l'épaule et du bras de Jason, laissant une traînée noirâtre luisante à la surface du vinyle alors que l'autre se pose sur sa joue, dessinant du bout des ongles la cicatrice qui la traverse. Rendre justice? lâche-t-il amusé. Mais, il faudrait que je t'écorche le bras entier pour être pleinement satisfait.

Si cette idée éveille une lueur purement maléfique et sadique au fond des iris cristallins, c'est un éclat masochiste presque fanatique qui luit dans les abysses. Vision fugace et poisseuse, à l'odeur de soufre et de métal, à la saveur de cuivre où une lame parcourt un épiderme blême, sans hurlement de douleur ni frémissement de peur ni évanouissement mais dans un silence de transe mystique où on frôle l'éternité du bout des doigts. Comme une réponse, l'étreinte de Jason se verrouille jusqu'à presque l'étouffer. Si la Bête voit une faute, un errement, une offense et bien...le Croque-Mitaine détourne légèrement la tête une moue de curiosité malsaine aux lèvres, pressentant la suite des paroles de Lecter. Pas besoin de raisonnement dans ce monde, ni de barrières. Les Bêtes sont des êtres entiers qui ne s'encombrent pas de demie-mesure. Oeil pour oeil dent pour dent telles sont leurs lois. Et il est plus que légitime que l'outragé réclame réparation. Comme un mélomane entend soudain un accord particulièrement poignant, le Chat ferme les yeux, un sourire enchanté aux lèvres, alors que le Serpent laisse tomber sa proposition en un souffle, à voix basse et d'un ton suave...châties-moi. Proposition, autorisation ou prière, peu importe, il n'y a pas à douter ou à demander confirmation pour de telles paroles. Baiser désarmant de douceur avant que le Serpent ne s'abandonne aux griffes du félin.

Un ronronnement délicat s'élève. Tournes-toi, Jason... Ordre susurré d'une voix veloutée, une main glissée sur la nuque de Lecter. Les iris pâles se lèvent sur ce visage scarifié qui n'affiche aucune crainte, aucun doute juste un sourire confiant. Les doigts du Chat glissent le long de l'entaille sur la mâchoire, s'attarde sur sa gorge. Et la Bête ophidienne s'exécute, tournant le dos au Chat. D'un geste souple, le Croque-Mitaine écarte la seconde peau noire qui couvre l'échine du Serpent. Lacis d'écorchures et d'égratignures plus ou moins profondes qui zèbrent les omoplates, les vertèbres et qu'il parcourt de l'index, sautant d'une entaille à une autre. Reprendre mon bien... soupire-t-il presque rêveur en se lovant contre le dos lacéré. Ses lèvres effleurent le creux de l'épaule indemne alors que sa main pèse de nouveau sur le sceau écorché. Mâchoires qui s'ouvrent et se referment sur un muscle, pression qui va crescendo et le fauve ne s'arrête pas quand le sang se met à couler. Ses ongles se crispent autour de la plaie ouverte. Que la tête et les nerfs paniquent pris entre deux feux. Il ne relâche Jason que lorsqu'il sent la peau glisser entre ses crocs dans une tentative réflexe de se soustraire à ce traitement. Passant la langue sur ses lèvres écarlates, le Croque-Mitaine libère l'épaule béante. Ses mains se faufilent le long des hanches du Clown et c'est presque sagement qu'il croise les doigts sur le ventre de Lecter. Courte étreinte aimante, baiser léger sur la nuque et le fauve gronde doucement. Vas t'asseoir pendant que je vais récupérer l'objet du délit.  

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 23 Sep - 1:21

" Les dix petits morts "


Que le fauve lui écorche le bras, pire même si c’est ainsi qu’il souhaite reprendre ce dont on l’a dépossédé. Si c’est de cette manière qu’il désire rendre justice le Clown courbera gracieusement l’échine et laissera faire. Masochiste et suicidaire en puissance, Lecter l’est mais à ce point il a dépassé toutes ses habitudes. Ce n’est pas au Chaos qu’il se remet, ce n’est pas à un mauvais génie qu’il confie son existence mais au seul être capable de provoquer sa fin, de le détruire corps et âme. Mais de peur il n’y en a pas, n’y en a jamais eu face à la créature qui lui ressemble trop au delà de ce qui les différencie par nature. Il l’étreint alors, resserre les bras comme se sont refermés ses pièges cette nuit mais loin de Jason l’envie de tuer, seulement d’envoûter et d’appeler, de souffler au Croque Mitaine un de ces chants de sirènes qu’il sait d’avance impossible à contrer. L’appel est trop irrésistible lorsqu’on abaisse à ce point les barrières et qu’on frôle si bien la démence pure. Châties-moi, c’est comme offrir les dernières clés et dévoiler au félin un terrain de jeu qui a toujours été jalousement gardé par le dominant qui ne supportait pas, n’imaginait pas une seconde qu’on puisse s’installer sur son trône. Maintenant ; la couronne d’épines est partagée et c’est de bonne grâce, dans l’abandon le plus complet.

Premier ordre lâché et aucune alarme ne résonne dans le cerveau dérangé du Clown. À cette main caressante il sent un calme sans précédant l’envahir et tourne le dos sans plus aucune hésitation. Le Serpent ne se méfie pas quand bien même il a conscience de l’étendue de ce qui l’attend, de ce qu’il devra subir. Va Boogie, disposes de tout. Cette main aérienne qui retrace les lacérations de son dos n’est qu’un prologue, une entrée en matière avant un buffet de hors d’oeuvres savoureux que le chat lui réserve car il sait trop que le serpent ne prend pas la chose comme une disgrâce mais comme un honneur. C’est cela, reprends ce qui t’appartiens. Nul besoin d’approuver par les mots et lorsque Boogie se love contre son dos Lecter se laisse simplement aller, la tête rejetée en arrière. Et le voilà l’instant précis, ce moment tant attendu où les mâchoires se referment, crèvent la peau et pas question de s’arrêter à la première goutte de sang versé tandis que l’autre épaule est maintenue, agressée à coups de griffes. Et si dissocié de son esprit son organisme pouvait s’exprimer il hurlerait, supplierait pour une accalmie, que cet Enfer cesse et qu’on le laisse en paix. Qu’on arrête l’assaut, mais la tête est ailleurs et le soupir qui s’échappe est seulement lascif. Si un muscle vibre, si les nerfs hurlent c’est par pur réflexe car Jason ne ressent aucune envie de se soustraire à la morsure et lorsque celle-ci s’achève il ouvre lentement les yeux comme arraché à un rêve délicieux.
Sage étreinte en suivant, deux mains croisées sur son ventre et un baiser contre sa nuque. La brume s’évapore en douceur, le frisson se fait léger et au grondement du fauve le serpent tourne la tête. L’objet du délit dit-il … il n’est plus certain de suivre rendu à ce stade mais qu’importe. Le Clown hoche la tête non sans sourire de plus belle, s’écarte mais pas sans admirer le visage du Croque Mitaine auparavant, passant un doigt sur ses lèvres pas totalement débarrassées de son propre sang.

Et bien as-tu perdu l’usage de la parole Lecter ? Peut-être, à moins qu’il n’y ait rien à dire. Parce que les bêtes se comprennent aussi très bien dans leur silence. Psychologiquement, Jason se sent parfaitement bien, comme flottant sur un petit nuage bleu et noir mais physiquement, même si la douleur semble incapable de se frayer un chemin jusqu’à son cerveau c’est tout autre chose. Quand il s’assoit le balafré sent bien une vague raideur, des élancements venus de toute part qui rendent chaque mouvement plus lent qu’il le souhaite. Le temps que le Croque Mitaine retrouve le dit objet, il jette un œil à la nouvelle marque, un sourire ravi aux lèvres et l’effleure du bout des doigts comme craignant de la détériorer. Ça ne va plus … ou trop bien ?

Cette sensation de ne plus réellement contrôler son corps, comme un étourdissement. C’est comme une drogue violente, une substance courant dans les veines et qui peu à peu biaise la réalité. Le temps file sans lui, l’espace devient pratiquement inconnu et sans même en avoir conscience il part à rire. Écroulé en arrière et de tout son long sur l’assise du canapé, une main bientôt plaquée sur les yeux il ne parvient pas à retenir cette hilarité folle mais qui finalement, ne traduit qu’une joie étrange. Est-ce l’adrénaline, un choc quelconque ? Lecter ne saurait le dire et à coup sûr, il ne sait même plus où il se trouve actuellement. Sa seule certitude, son dernier lien réside en une unique compagnie, des yeux bleus pour qui il sacrifierait jusqu’à sa propre existence, une ville entière et l’histoire de sa vie. N’est-elle pas belle la folie sous ce jour ? Lorsqu’elle avale la souffrance et ne laisse qu’un plaisir malade ? Voilà le gain, la récompense qu’il aime à pousser si loin le danger car au delà … le monde réel disparaît.

Lorsqu’il cesse de rire dans une longue expiration, il écarte la main de sur ses yeux et cherche la silhouette du chat. L’encre flambe, fiévreuse ou démente c’est un détail et dans la voix qui s’élève ne reste qu’une tonalité chantante, un sifflement charmeur. « Ha Boogie, plus irrésistible que toutes les drogues de mon laboratoire réunies … » Puis il tend la main, l’incite à revenir sans même plus chercher à se relever, restant à la place que le Croque Mitaine avait désigné. « Et que comptes-tu faire de l’objet du délit ? Tu m’intrigues je dois dire. » Toujours curieux, ici plus encore. Mais quand cesseras-tu ? Bah … tant qu’il y a de la vie, ce jeu là peut bien durer. Quitte à se faire tuer en route.      

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 23 Sep - 18:51



 Dans ce jeu malsain des monstres, on souffre et on fait couler le sang mais c'est dans une confiance mutuelle que cela se déroule. On remet sa fragile existence entre les mains de l'autre sans crainte ni redouter une seule seconde que l'on pourrait y perdre la vie. Manière bestiale d'asseoir son emprise sur l'autre car la dépendance va dans les deux sens. C'est avec une réelle foi qu'une Bête sadique s'abandonne entre les griffes d'une créature toute aussi sombre et parce que les mêmes ténèbres les habitent, c'est les yeux fermés qu'ils avancent dans ce monde de douleur consentie et ardemment désirée. Un seul être a le droit de blesser les Bêtes, leur jumelle. Possessivité maladive et jalousie dévorante attisent et subliment la plus petite flamme de plaisir. Cette reddition totale n'aura qu'un seul témoin et c'est avec frénésie et de la lave dans les veines que le Chat mord, enfonce ses crocs, marque de nouveau son appartenance. Cette épaule est sienne, cette capitulation volontaire est pour lui. Ivresse du fauve de savoir et de voir que, pour une fois, le Serpent insoumis abdique et que c'est entièrement à sa merci qu'il se livre. Privilégié parmi les privilégiés, le Croque-Mitaine bénéficie cette fois-ci d'un honneur jamais offert et complètement inédit.

Aux ordres feutrés qu'il ronronne d'une voix douce, le Clown s'exécute docilement, un sourire accroché à ses lèvres, un index s'égarant sur le sang qui macule sa bouche. Du regard, Boogie le suit jusqu'au canapé avant de se mettre à la recherche du rasoir, symbole de l'apostasie de Lecter. Il ignore encore ce qu'il va en faire. Le garder comme une preuve de cet épisode qui a bien failli tout lui coûter, un souvenir, un trophée ? Graver la peau de Jason ? Il doit bien admettre que les abysses pleins de confiance et mesurant pleinement ce que représente la proximité délétère pleine d'affection de l'artiste déviant à la peau lui ouvrent des étendues inexplorées au goût de nouveauté auquel il est difficile de résister. Un rire clair et joyeux éclate dans son dos tandis qu'un éclat de lumière lui révèle la position de l'objet encore poisseux que le Clown avait lancé à travers la pièce après s'être massacré l'épaule. La main du Croque-Mitaine se tend vers le rasoir refermé, ses doigts se plient, se déplient. Léger regard lancé derrière lui. La Bête cruelle et empoisonnée frémit de cette impatience toute lecterienne mais n'ont-ils pas déjà poussé leurs carcasses au-delà du possible ? Peuvent-ils encore jouer ? Il reste bien la Souris pour lui servir de toile mais pourra-t-elle mesurer la chance d'être sublimée par-delà son enveloppe triviale d'être humain ?

Jason le pourrait...lui...susurre sa propre folie à l'oreille du Croque-Mitaine. Les yeux pâles se reposent sur la lame tandis que le rire continue derrière lui. Si lui-même sent ses os et ses articulations gémir doucement que penser du corps de Lecter qui a bien plus subi que lui ? Boogie plante ses canines dans ses lèvres avant de se baisser rapidement pour ramasser le rasoir. Il pourrait, lui...caresse la voix éraillée...écoutes-le. N'a-t-on pas rêvé meilleur sujet ? La folie continue de rire, joie glauque et satisfaction absurde, car de souffrance, il n'y en a pas. Le Chat sent encore sur sa joue la caresse des cheveux verdâtres et sur sa langue le goût du sang de Jason tarde à se dissiper. Serrant entre ses doigts la lame repliée, il fait lentement volte-face pour voir l'envoûtant Clown sans fard renversé sur le canapé, les épaules secouées par cette irrépressible hilarité, une main posée sur son front masquant ses yeux sombres. Une petite arabesque, on s'arrêtera avant qu'on ne le puisse plus. On ne s'arrête jamais pense le Croque-Mitaine.

Un long soupir satisfait l'arrache de ce dialogue muet. Les abysses le cherchent avant de se poser sur lui et la lueur qu'il aperçoit au fond des gouffres noirs font ronronner la Bête de soie noire. Une main tendue dans sa direction, invitation silencieuse à ce qu'il le rejoigne. La voix de Lecter se fait chantante, retrouvant des accents familiers, sifflement tentateur qui fait avancer le Croque-Mitaine. Plus irrésistible que le labo et ces substances? Un demi-sourire étire les lèvres de Boogie parvenu à la hauteur du Clown. Nonchalamment, il hausse les épaules avec un air faussement supérieur. Tu en doutais ? Et la question à laquelle il n'a pas trouvé encore de réponse tombe. Que compte-t-il faire de ce fichu rasoir?
Se posant à califourchon sur les cuisses du Clown, le regard clair se baisse. Bref soupir indécis. Le garder. Le jeter. J'en sais rien en vérité. Il entrouvre les lèvres, hésite à peine une seconde, avant de poursuivre. J'ai pensé à te faire une marque que même toi tu ne pourrais pas effacer. Se courbant gracilement en avant, l'une de ses mains se glisse dans les cheveux verdâtres, se referme sur une poignée de mèches qu'il tire vers l'arrière. Ses lèvres effleurent celles de Jason et c'est à voix basse qu'il continue. Elargir cette plaie bien disgracieuse, écarter le muscle pour directement graver ta clavicule. Le souci c'est que de tout le corps humain, les os c'est ce qui se régénère le mieux. Souffrance parfaitement inutile. Et j'en suis là... Coinçant le rasoir entre deux doigts, la lame repliée et maintenue sur le dos de sa main, le fauve caresse la joue déchirée. Délicatesse de l'artiste envers sa toile, affection de la Bête de soie noire envers le Reptile. ...avec une envie furieuse de te taillader. Mais j'ignore si je pourrais m'arrêter avant que ça ne devienne franchement critique.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 23 Sep - 20:28

" Les dix petits morts "


D’où est-il venu ce rire ? Cette joie tellement folle qu’il ne parvient pas à la retenir ? La bête n’est pas sage, ne le sera jamais mais cette nuit elle dépasse toutes ses limites d’un seul bond, s‘offre à l’autre et ce qu’elle en retire est à la hauteur d’une espérance morbide. Lecter a conscience de l’honneur, de cette chance qui est sienne à se trouver sous la lame d’un maestro de douleur. Et il en redemande, véritable drogué déjà en manque à peine le trip achevé. Achevé ? Il est en plein dedans plutôt. Complètement malade, à la limite de sombrer car le corps dirait volontiers stop mais pas le Clown, lui tend la main et rappelle le fauve, curieux au possible et désireux de lever le voile sur un futur qui s’annonce particulièrement réjouissant. Allez reviens, déplie cette fichue lame et qu’elle danse, longtemps.

Non il ne doutait pas du petit côté hautement addictif de son second, il faut l’admettre, Lecter n’est pas devenu si possessif pour rien. Pas pour n’importe qui. Jaloux à s’en rendre malade, la distance ou la séparation la plus courte devient un supplice. Dix ans d’habitudes, de proximité, il fallait bien y voir des conséquences un jour ou l’autre … « Non, ça ne m’a jamais effleuré l’esprit de douter de ça. » Il l’avoue, c’est trop vrai. Jamais Jason ne s’est caché de trouver en Boogie un réconfort aussi malsain soit-il. Le seul dont il chercha les bras, les paroles, l’unique et précieux favori de sa foire où rien ne dure jamais. Seulement eux, ça va en empirant d’ailleurs. À peine le Croque Mitaine assis et le regard noir accroche le bleu, dernier repère de cette réalité floue. Une main gantée de noir vagabonde, remonte le long d’une cuisse jusqu’à se poser sagement sur la hanche. Ainsi il hésite le félin, ne sait que faire de cette arme qui a arraché sa marque. Oh ça peut s’arranger, elle pourrait en créer tellement d’autres. Lorsque Boogie se penche, lui murmure une histoire qu’on grave dans l’os le cœur du Clown tambourine de plus belle, la respiration raccourcie et l’abysse luit d’un désir fou de voir la chose mise en pratique. Douleur inutile … inutile ? Mais petit chat, rien ne l’est dans cet univers. Un battement de cils vaudrait mille mots.

Douce caresse contre sa joue, les lèvres de la bête de soie poursuivent l’esquisse de ce conte horrifique mais d’une beauté sans pareille, posant toutefois une interrogation. Saura-t-il cesser avant un instant critique ?  Mais à poser cette question à un suicidaire, il ne faut pas s’attendre à une suite logique. D’araignée méfiante et capable de lever les pattes en défense il n’y en a pas ; ne reste que cette créature d’écailles qui ondule et siffle ses idées les plus viles d’une voix de velours, se jetant elle même au bûcher sans jamais craindre la morsure lancinante des flammes. C’est un sourire presque tendre qui répond le premier et délicatement les mains de Lecter se posent sur les joues du Croque Mitaine. « Depuis quand la douleur est inutile entre nous ? Ils peuvent bien guérir ces os, ils ne seront plus jamais aussi lisses qu’autrefois. La première idée est toujours celle à suivre, et si c’est de cette manière que tu souhaites faire justice saches que le souvenir de cet épisode ne s’effacera jamais. » Les plaies peuvent guérir, peau muscles et os, tous autant qu’ils sont rien n’arrachera de l’esprit déviant de Lecter cet instant de grâce qu’il gardera en mémoire aussi jalousement qu’il s’acharne à garder son second à ses côtés. Ce sera entre eux, un noir secret. Savoir que sous les écailles, bien au delà quelque chose fut gravé et si l’oeil ne le voit pas … cette marque ne sera pas de celle que le balafré pourra attaquer aussi facilement. C’est aller très loin, repousser des barrières physiques et signer bien au delà des crocs et des griffes et après ? Ne sont-ils pas assez fous pour y aller sans hésiter ?

Mais ça ou autre chose, la symbolique reste la même et si le chat préfère une autre option elle sera accueillie avec autant de plaisir, aura la même saveur. Actuellement, l’adoration que Jason éprouve tien du fanatisme, d’une dévotion totale et aveugle à cet artiste dont il a bien souvent envié les victimes. Celles qui ne savaient pas leur chance, qui ne comprenaient pas leur position. Ces toiles vivantes qui hurlaient et suppliaient, insultaient … qu’elles étaient stupides. Toujours à jeter de l’huile sur le feu, à détruire les doutes Lecter avoua à bien des reprises qu’il fonçait toujours à travers les murs pour découvrir ce qu’ils cachaient. De peur, d’hésitation il n’y a pas de raison d’en trouver, pas entre eux. Et parce que cette histoire s’écrit en bleu et noir, c’est aux portes de l’Enfer dans cette proximité, cette intimité sans fiel ni miel, sans violence que cette scène doit s’écrire. À mi chemin entre deux décors, comme suspendus au dessus du gouffre sur un seul fil. On avance en funambule et de faux pas il n’y en aura pas car c’est un maître qui œuvre. « D’instant critique Boogie, il n’y en aura pas. Ma confiance, tu la détiens depuis la première seconde, depuis notre rencontre et te retenir tu n’as pas à y penser. Tu le feras de toi même, aussi loin que nous allions ... » Geste aérien pour retracer la ligne rouge ornant sa mâchoire du bout des doigts et le Serpent attire le chat, s’empare de ses lèvres. Goût infernal d’un échange où les crocs ne mordent plus, douceur éphémère avant une suite qui aura certainement un parfum de cuivre mais qui blessera pour le meilleur uniquement. Dernier appel de la bête ophidienne à celle féline, autorisation, on brûle laisses et colliers. « Tu ne me perdras pas en route, alors va. Vois ce monde que je n’ai de cesse de vanter, lorsqu’on se sent libres de tout et qu’on s’arrache à soi même. Libres à en mourir, très cher. » Mais parce qu’elles se sont promis une fin bien précise, ce n’est pas cette nuit que les bêtes rendront leur ultime soupir.                

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 24 Sep - 1:05



 Gérer sa folie, voilà une chose à laquelle Boogie ne s'est jamais mesuré. Jusqu'à aujourd'hui, il s'est toujours fait esclave de cette pulsion malade qui prenait possession de son bras, de l'épaule à la pointe effilée d'un scalpel devenu prolongement de sa main. S'égarant dans son rôle d'être psychopompe, son but n'a jamais été de sauvegarder la petite flamme vacillante de la vie mais bien de l'éteindre de la façon la plus esthétique possible. Laisser la lame avancer au gré d'une chorégraphie inconnue qui s'inscrivait dans cet instant fragile hors du temps. Ne rien entendre, ne rien comprendre, juste s'abandonner au chant obsédant d'une folie et voir se révéler seconde après seconde, millimètre après millimètre, quelque chose, une oeuvre poignante qui émerge d'un humain. Voir au-delà des apparences et se perdre dans la contemplation de la vie qui s'échappe comme une chenille crève son cocon pour étendre des ailes encore froissées qui n'attendent qu'un souffle de vent pour dévoiler ses couleurs. Jamais, il n'a du contrôler sa main parce que jamais il n'a envisagé une autre fin que celle-ci pour ses victimes. Alors, quand la folie lui murmure qu'il tient en Jason l'occasion unique de cristalliser ses fantasmes les plus noirs, le Croque-Mitaine hésite et redoute de ne pas parvenir à gérer cette transe.

Crissement du vinyle lorsque Jason élève lentement les bras pour poser ses mains gantées sur son visage. Les iris pâles croisent les abysses et le sourire délicat qui apparaît sur le visage de Lecter. Des paroles s'en échappent, rongeant les réserves de Boogie, les grignotant lentement en tisonnant sa déviance. Envie d'ordonner de se taire, de ne rien ajouter de plus mais la mélopée pleine de confiance et d'assurance musèle le Croque-Mitaine. Ecorches-le. La puissance d'un symbole ne se mesure pas à sa visibilité. Graves-le. Ne crève-t-il pas d'envie de le faire ? Et cette lueur folle au fond des iris d'encre est bien plus qu'une simple incitation à poursuivre. Le chant du Serpent se fait plus insidieux, plus suave et caressant que jamais. Que l'artiste déplie son pinceau, il saura s'arrêter avant l'Instant qui l'obsède depuis des années, depuis l'émergence de la Bête, pas parce qu'il y songera mais parce qu'il le sentira. Les deux monstres ont déjà planifié leur mort et elle ne se fera pas par le fil d'un rasoir.
C'est presque...touchant cette foi absolue que seuls les fanatiques les plus investis peuvent éprouver. On saura s'arrêter. Les paupières se baissent sur un azur encore en proie à des vents contraires, effleurement léger sur la ligne rouge qui longe sa mâchoire et Jason l'attire à lui. Sans hâte ni violence, sans geste brusque et brûlant de possessivité. Le Chat libère les mèches verdâtres et cède à l'appel de sa folie à la voix voilée. Baiser presque tendre où nul croc ne malmène une lèvre et que nulle saveur de cuivre n'accompagne. Ultime invitation soupirée par le Reptile. Plus de maître, plus de second. Plus de collier ni de laisse. Rideau qui se lève sur un bleu clair d'où le doute et l'hésitation ont disparu. Voilà l'Enfer qu'ils bâtissent pour deux uniques habitants. Appuyant son front contre celui de Jason, la main de la Bête de soie noire glisse le long du cou de Lecter, ses doigts s'accrochent au col de la combinaison et doucement, il la tire vers le bas, plissant la seconde peau noire sur la peau pâle.

Dans un silence presque religieux, troublé uniquement par deux respirations qui s'alignent sur le même rythme, le regard limpide du Chat happe les abysses. Attente presque interminable où nul mot n'est prononcé, nulle parole n'est émise. Juste le bleu face au noir. Instant suspendu, prélude fragile teintée d'une délicatesse d'amant dont aucune des victimes du Croque-Mitaine n'a pu mesurer l'intensité. A l'autre bout du métal argenté, c'est l'artiste fou en quête d'un moment d'éternité qui se trouve. Et l'artiste n'existe pas sans pinceau et sans toile. Cette vérité, ce lien, nul n'a pu le saisir. Déclic de la lame qui se déplie. La joue de la Bête de soie caresse doucement celle du Serpent et le fil acéré s'approche de la plaie saccagée. La main libre de Boogie se pose, légère, sur la poitrine de Jason. Ses lèvres glissent le long du sourire gravé en même temps que le tranchant du rasoir incise la peau pâle le long de la clavicule qui affleure sous l'épiderme, à la frontière d'une blessure saccageant une ancienne marque qui déjà n'a plus d'importance. Chantes, fine lame.

Le Chat se redresse, s'éloigne. Caresse délicate d'une main sur le flanc et les iris clairs suivent la ligne rouge d'où s'échappent de fins sillons vermeil. Se penchant de nouveau, la Bête repousse doucement de la tête celle de Jason, souffle tiède qui rampe sur la blessure ouverte alors que le bout du rasoir se glisse sous la peau incisée, la détachant pour révéler un éclat blanc. Détournant la tête, les lèvres du Croque-Mitaine se posent dans le cou de Lecter, remontent jusqu'à son oreille. Dix années donc dix entailles ? soupire-t-il d'une voix descendant de quelques octaves. La folie trépigne mais l'écho de la raison parvient à se faire entendre dans cette bulle de silence presque autistique. Dix, c'est beaucoup trop, même pour un foutu Clown cinglé. Compromis accepté de bonne grâce par la démence. Ronronnement de gorge avant de poursuivre. On va se satisfaire de chiffres romains. Geste délié mais ferme, la lame grince, oblique, à la surface de l'os. Et de une. Nouveau grincement, nouvelle entaille dans l'autre sens, croisant la précédente. Et de deux. Long soupir au creux de l'oreille de Jason, comme une délivrance. Le rasoir se replie en un clic qui n'a rien de définitif. Déroulant le dos, la Bête de soie refait face au Clown. Du bout des doigts, il effleure le visage sans fard. Bleu se fondant dans le noir, un sourire étire ses lèvres frôlant celles de sa toile. Ca va? murmure-t-il. Question plus rhétorique qu'autre chose. A ce stade, Boogie s'est déjà fait insulter et maudire sur des dizaines de générations. A quoi tu penses? demande-t-il d'une voix légère.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 24 Sep - 5:19

" Les dix petits morts "


Monde étrange, dualité de couleurs qui se mêlent et s’entrelacent, forment un spectre qui s’étend soudain au dessus d’eux. L’oiseau sombre de la folie artistique comme peu la connaissent, le délire de ceux recherchant la beauté la plus pure, l’élégance la plus précise par delà le sang et le sacrifice de soi. Ils sont rares ces êtres touchés par ce doux poison mais en eux on trouve des génies, on doit admettre l’immortalité de leur ouvrage et on salue la manière dont leur art traverse l’espace, le temps puis les époques. Mais jalouses sont les bêtes, conservatrices et territoriales au point de ne savourer que l’éphémère, quelques minutes de travail appréciables dans leur exécution, les derniers instants où vacille la dernière flamme de vie au fond d’un regard et puis le rideau tombe, la scène s’ombre. Toiles jamais conservées, rendues à la simple condition humaine une fois le souffle coupé, on attend la prochaine sans aucune précipitation et sans réellement chercher car il y a en l’inattendu un goût unique et enivrant. Pourtant, Boogie espéra certainement -là où Jason se contenta d’ignorance- trouver au moins un esprit conscient de ce qui se passait. Trouver un être qui saurait comprendre pourquoi et surtout, à quel niveau on l’élevait. Peine perdue en ce monde, dans ces humains trop narcissiques et ne songeant qu’à leur petite sécurité, protégeant piteusement une existence qui ne tient à rien. Il était à porté de main depuis dix ans le seul que la mort n’effraie tellement pas car il la provoque volontiers, le serpent d’une tentation suicidaire et venimeuse. Qu’on le détruise, qu’on le laisse pour mort Jason ne recule jamais et ce que le pragmatique Croque Mitaine condamne, l’artiste félin lui, le loue fatalement parce que ses fantasmes, il est maintenant libre de les réaliser.

Dans ce silence paisible plus d’impatience, à peine une pointe de curiosité et des voix intérieures clouées au mur, assommées par le vent fulgurant d’une folie tenant presque de la possession diabolique. Mais pas de diable à exorciser ici, pas de démons à repousser car c’est au contact de l’autre qu’ils se sont damnés. Au son d’une lame qui se déplie un cœur ralentit, le rythme des respirations se pose et c’est l’ouverture d’un bal nouveau, d’une danse jamais vue encore. Bleu qui happe le noir, envahit l’espace avant cette caresse offerte du bout des lèvres le long d’une cicatrice, avant le contact froid du métal sous une plaie à vif. Là, c’est maintenant les premiers pas de cette valse sanglante. Elle est bien là la douleur, elle tiraille mais l’esprit la traite comme un offrande, la prend en sensation grisante capable de serrer la gorge comme en proie à une émotion violente. On ne sent plus, on ressent, on vibre et on se laisse seulement porter. Si les paupières se ferment ce n’est pas pour ne pas voir mais seulement pour vivre l’instant au delà de l’image. Ronronnement grave du félin à son oreille, dix entailles ? Cent ou plus s’il veut même. Le soupir rieur qui s’échappe veut tout dire, la carte est blanche, Boogie dispose de tout les droits. Mais non, l’idée se pose sur les chiffres romains, un X seul. Tu vois ? Tu sais parfaitement tenir ta main. Lecter n’admettrait pas le trop, la raison est aux abonnés absents et son état ne le préoccupe pas. Mais Boogie veille, même dans son rôle d’artiste il conserve ce fond de logique. Premier grincement de l’acier contre l’os, la respiration bloque par réflexe mais aucune grimace, aucun froncement de sourcil. Second et dernier crissement, chaud et froid qui s’empare du corps et une main se crispe d’elle même sur l’assise du canapé. Un soupir livré au creux de l’oreille, prolongeant le vertige de quelques secondes où tout demeure noir malgré des yeux de nouveau ouverts. Oui, sans doute souffre-t-il mais Jason oubli, ignore et les doigts errant sur son visage dissipe les ténèbres.

Retour au bleu et noir, à leur petit monde cloisonné qui leur va si bien. Une simple et courte question soufflée contre ses lèvres, qui n’attend sans doute pas de réponse ou à peine. Le Clown tente un hochement de tête, chose impossible. C’est à peine si la mécanique répond alors tant pis. Rien ne tuera ses sourires, de fait il en offre un, soupire en suivant. « Trop bien certainement. » Voix basse, grave mais pas l’ombre d’un tremblement pour en casser le ton rêveur. Le vol plané est long, comme interminable et lorsque Boogie demande à quoi il pense, Lecter s’interroge en retour. À quoi ? Il n’en est pas sûr, tout ce qu’il sait c’est qu’il se sent trop bien, léger comme aucune autre fois. « Bonne question … au fait que je risque d’y prendre goût peut-être ? Mais si je dois provoquer la punition je vais y laisser ma peau au sens propre du terme. » Et tu trouves ça drôle ? Tellement. Il ricane d’ailleurs, y trouve une satisfaction tordue comme jamais.      

Et maintenant ? Autre question judicieuse. Serait-il temps de finir ce film ? Sans doute mais le final vaudra-t-il ce moment ? Impossible. Alors quoi ? Faut-il oublier la dernière pièce du jeu, la laisser là où elle se trouve et rester ici en bons égoïstes ? C’est une idée, mais ce serait gâcher le spectacle. Le problème -si c’en est un- c’est que maintenant la carcasse n’a plus l’air encline à bouger aussi aisément. Bah, juste une courte pause et Lecter forcera, passera outre et mettra un pied devant l’autre. Lentement, il se redresse obligeant le Croque Mitaine à reculer et jette un œil à cette blessure dont les élancements commencent à brûler. Dommage qu’il ne puisse pas voir le résultat de plus près, mais il est là et se fait sentir. Qui sait ? Peut-être que le Clown ira lui même s’assurer que ce sceau ne guérira jamais. D’ors et déjà il s’imagine face au miroir armé d’un outil similaire … capable de rouvrir la chair, de redessiner le tracé. Idée qu’il gardera en tête, elle ne séduirait sans doute pas Boogie. Tendant le cou et forçant ses vertèbres à se dérouler, Lecter avance assez pour aller voler une inspiration à la bouche du fauve, lascif jusque dans le recul qui suit. « Bien, allons nous achever le tableau ? À moins que tu ais d’autres envies ? » Oeillade malicieuse, le serpent est déjà prêt à filer même s’il n’a pas la moindre certitude de pouvoir tenir debout. Au pire il mettra un certain temps à le faire, à quitter sa transe mais l’habitude a la vie dure et infatigable il foncera à travers tout.  
   

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 24 Sep - 17:29



 Souffrance. Douce souffrance. Qu'elle soit infligée ou reçue, c'est le chant d'alarme d'un corps que l'on malmène, spectacle ô combien émouvant de tissus vivants que l'on fend en un mouvement aussi gracieux qu'empreint d'une élégance morbide. Danse barbare et pourtant d'une infinie délicatesse, le rasoir glisse, répand le sang mais pas de cri ni de hurlement et encore moins de malédiction caduque proférée d'une voix tremblante entrecoupée de sanglots. A peine un soupir rieur et vibrant, caresse sonore du supplicié qui se prend d'une étrange fascination pour son bourreau. Le Serpent et le Chat échappent à tous les codes et cet acte cruel nimbé d'une tendresse malade devient le moment le plus intime qu'il n'ai vécu jusqu'alors. Ce ne sont plus deux esprits qui se sont élevés au-dessus de tout, qui se font face pour une danse macabre. Ce sont deux âmes d'un noir profond qui trouvent dans ces minutes éternelles un nouveau lieu de damnation. Et rien ne peut troubler cet instant, personne pour briser la fine pellicule de démence qui s'est déposée dans la pièce. Il n'y a que ce silence ouaté et terriblement paisible qui les enveloppe, cet enfer dont les deux seuls damnés se réjouissent à faire souffrir et à souffrir.
Vertige qu'on souhaiterait ne jamais voir se terminer, rester suspendu entre vie et trépas, à la merci d'une lame, d'une pulsion et d'un artiste perfectionniste jusque dans le tracé d'une entaille à la netteté chirurgicale. Et si Boogie hésitait par crainte de ne pouvoir s'arrêter à temps, ce n'est plus le cas. Son sujet, il ne l'aime que trop pour n'en faire qu'une oeuvre éphémère. Bien trop rare cette profonde communion qui frôle le divin pour ne plus jamais l'éprouver et s'en priver définitivement.

A la délicate violence succède une tendresse perverse. Les coeurs s'apaisent, la spirale infernale se suspend et ce sont des lambeaux d'un moment de grâce pure qui s'accrochent encore aux âmes sombres. Le monde redevient bicolore perdant peu à peu cette teinte uniforme d'un noir bleuté et c'est un sourire encore subjugué par ces interminables minutes qui fleurit sur les lèvres. On est loin, très loin, de ces après séances où le Croque-Mitaine doit faire face avec un pincement au coeur à un visage tordu par la douleur, souillé par les fluides les plus triviaux. Cette sérénité, cette tranquillité qui s'empare de lui est tellement différente de ce qu'il a toujours éprouvé. Une ataraxie parfaite et une paix singulière qui jettent un voile fin sur la démence et la Bête repues.
Malgré les nerfs qui ont hurlé et hurlent encore, malgré les plaies essuyées depuis le début de l'écriture de ce scénario qui prend des tournures imprévisibles, la voix de Jason ne souffre d'aucun trémolo, à peine une intonation plus grave que d'ordinaire qui sonne à l'oreille de la Bête de soie comme la plus douce des musiques. Et même si les corps implorent grâce dans un immobilisme forcé et contraint, ce n'est pas le malaise qui guette mais un étourdissement vertigineux.
Depuis combien de temps, d'années, Boogie a-t-il attendu quelque chose de tel ? Vouant sa folie entière pour assister à cette lueur, à la naissance de cette émotion qui touche l'âme de sa toile.

Ca va? Trop bien, réplique le Clown alors que la main de la Bête de soie noire glisse le long de son cou, effleurant à peine la nouvelle morsure. Et à quoi pense-t-il ? Question posée à toutes ses oeuvres et qui n'a jamais reçu la réponse espérée. Le Croque-Mitaine sait que pour la première fois, il n'essuiera ni un gargouillis incompréhensible ni une volée de rebuffades aussi ineptes que vulgaires et encore moins de pourquoi répétés ad nauseam. Ce goût d'aller plus loin se traduit toujours par une envie d'y revenir. Encore et encore. Insatiable jusque dans la douleur, le Serpent pourrait bien s'égarer de nouveau dans cet univers de sang et de douleur. Le Chat lève les yeux au plafond une moue amusée aux lèvres avant de les poser de nouveau sur le visage de Jason. Perdre la peau ? Allons...l'artiste dispose d'une foule d'autres moyens pour s'exprimer sur un corps mais il se garde bien de le révéler pressentant déjà la curiosité du Clown qui le pousserait assurément à provoquer la prochaine rencontre. Malheureusement, ces choses-là ne peuvent pas se planifier. répond-il en baissant un regard songeur sur l'entaille. Circonstances particulières, atmosphère étrange, c'est presque un alignement planétaire qui est nécessaire. Si la Bête féline est capable de massacrer avec élégance, les représentations de cet acabit dépendent de facteurs changeants et imprévisibles.

Avec des gestes lents, Jason se redresse amenant Boogie à reculer. Bref coup d'oeil à la blessure qu'il ne pourra pas admirer sans miroir. Les os presque rétifs à se mouvoir n'échappent pas au regard limpide. Et le Chat sent soudain peser au creux de ses articulations, le froid extrême qui a bien failli le faire sombrer dans un désert blanc duquel il n'aurait pu sortir. Trop abîmés pour continuer à jouer? Assurément non car dès que l'un décidera de se lever, l'autre, fatalement, ignorera de la même façon les protestations silencieuses de son propre corps. Tu trembles, carcasse, tu tremblerais bien davantage si tu savais jusque où je peux te mener. La Bête ophidienne tend le cou, allant à la rencontre du fauve, dérobant une inspiration à ses lèvres avant de se laisser couler de nouveau en arrière. Achèveront-ils leur film où les méchants gagnent ? Ou le Chat a-t-il d'autres désirs à exprimer ? Tout le problème est là. Est-ce-que s'occuper de la petite Souris sera aussi grisant et ensorcelant que ce qu'il vient de se passer ? En aucune façon. J'avoue que je me moque éperdument de notre dernière agnelle et ça serait presque insulter mon travail de gravure que de poser une lame sur elle. Le Chat glisse sur le côté, se laisse choir au creux de l'assise et appuie sa tempe contre l'arrondi de l'épaule de Jason. On pourrait ouvrir sa cage, la libérer... commence-t-il en levant gracieusement la main devant lui comme pour convier quelqu'un à le suivre. J'irais semer quelques gouttes de sang dans les couloirs pour l'amener à découvrir le sort de ses petits camarades. Les iris pâles se lèvent sur le profil du Clown. Vilain petit égoïste qui ne souhaite pas partager les derniers instants dans cette bâtisse avec qui que ce soit d'autre que le Clown à côté de lui. On suit sa progression sur les écrans. Un film dans le film en quelque sorte. Il y a bien ici un piège plus vicieux que les autres où je l'attirerais.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Mar 24 Sep - 20:18

" Les dix petits morts "


Instants fragiles et imprévisibles, rares et précieux. Ces minutes hypnotisantes où ne demeurent que les artistes doivent restées éditions limitées car c’est en cela qu’elles sont belles. Sans ligne définie, au fil de l’envie et des lames, sans jamais une prévision. Un présent à la fois solide et mouvant, quelque chose qui ne tient définitivement plus du logique. En effet, s’ils y reviennent ce sera dans le feu d’une action et pas autrement. Et aucun doute que ce sera pire, qu’ils iront plus loin. Y songer suffit à laisser le balafré rêveur, ne pressant nullement son retour sur terre et n’apaisant rien de sa folie qui plafonne très haut actuellement. Avec les bons mots, les bons gestes et à force de pratique il finira bien par forcer la chose. Reste à voir maintenant si sa jalousie profonde et sa possessivité sauront tolérer le passage du pinceau sur une autre toile … de toute évidence, à cette question c’est un non ferme. Un vice de plus qu’il s’approprie, sans un mot encore mais le Croque Mitaine doit déjà s’en douter.

La question qui se pose maintenant, c’est le sort de cette victime restante. Elle ne vaut plus grand chose après un tel vertige et bouchera à peine une dent creuse aux bêtes mais pas question de laisser le film inachevé. Cela dit rien ne presse, laisse entendre Jason en se laissant de nouveau aller en arrière, questionnant Boogie sur d’éventuelles envies. Et sans surprise, ce dernier reconnaît que la petite dernière est reléguée bien loin sur la liste des priorités, qu’il serait même insultant de poser une lame sur elle car elle ne comprendra pas l’élégance de son sort. Après quoi le chat glisse, s’étend jusqu’à lover la tête contre son épaule. La libérer, c’est une idée, la laisser découvrir le carnage en lui montrant le chemin et à la fin refermer un piège sur sa petite personne tremblante. C’est plutôt tentant il faut l’admettre et le Serpent tourne lentement la tête, avise le regard bleu qui ne perd décidément rien de son charme maléfique. « Charmante perspective … » Murmure-t-il, un rictus tiré de manière cruelle. « Mais j’ai en tête de quoi jouer selon tes règles mon très cher Croque Mitaine. » Mais quand cessera-t-il ? Jamais, son esprit est pourri et pense trop à mal pour ça. Cela dit, cette idée nécessite quelques efforts et pour le moment, loin du serpent l’envie d’y venir. L’égoïste en puissance ne souhaite que la présence du chat, pas une autre alors la souris attendra.

Les articulations protestent, semblent refuser de bouger mais Lecter inspire un coup, pivote et enfin passe souplement au dessus du félin, les mains de chaque côté de son visage. Quelques secondes, sa vision vacille et il croit bien que le sol sur le côté est en train de l’attirer alors il secoue la tête, laisse filer un souffle amusé   avant de croiser le regard azur. « Elle attendra, pour le moment j’ai bien d’autres envies qui ne la concernent pas une seule seconde. » Toi, moi, rien de plus ou de moins. Allez voir ailleurs déjà, car il y a bien trop d’outils à disposition et même si c’est tentant à mourir, c’est justement trop dangereux de les utiliser. Le Clown supporte mal d’être « assommé » et à ce rythme il y viendra seul, presque malgré lui. Sa tête aura beau dire non, protester furieusement le corps lui n’en pourra seulement plus. Une pause s’impose, c’est évident. Se penchant, Lecter glisse les lèvres le long de la gorge pâle, y laisse un baiser trop léger avant de chuchoter à l’oreille de Boogie. « Tu sais comme j’ai horreur de voir d’autres marques que les miennes. Il est temps je crois de soigner ce que ce drogué décérébré a laissé. » De quoi le mettre en rogne et ce n’est pas le moment, Jason est de trop belle humeur et tient à la conserver intacte. Reculant légèrement, il couve du regard la plaie causée par l’éclat de verre et bien visible entre le tissu déchiré, tout de même ça le contrarie. Mais pas de colère, pas de violence. Du bout des doigts, le serpent écarte l’étoffe noire et caresse l’offense du bout de la langue dans une tendresse qui n’appartient certainement pas au Clown. Seules les créatures rendues ivres, folles comme en de rares occasions s’autorisent de tels gestes qu’on pourrait croire aimants. C’est une nature sauvage qui pousse les bêtes à se soigner, à lécher une plaie ou à ronronner, siffler doucement. Après la déferlante d’émotions et de troubles, c’est seulement légitime et ça n’a rien de trop sucré. Toujours dosé à la perfection.

Lorsqu’il se redresse, c’est pour appuyer son front contre celui du félin, les yeux accrochés au siens et glissant une main à travers ses cheveux. « Tu me laisses arranger ça ? Sincèrement ça me perturbe. » Il le confesse, à mi-voix comme en secret et poursuit sur le même ton. « Ma suite est au sous-sol. »

Comment soupçonner l’existence d’un ascenseur dans cette même pièce ? Pas que ce soit si étonnant lorsqu’on connaît le Clown mais dans tout ce désordre il était parfaitement invisible derrière une cloison. Et comme toujours dans les théâtres de sa fabrication, on va de surprise en surprise. La cage de fer s’ouvre sur une pièce uniquement éclairée à la bougie. Tiges de cire par dizaines allumées autour d’un lit démesuré, projetant des ombres sinueuses contre les murs noirs. Le feu, son premier amour sans doute et peut-être le seul. L’élément dominant en lui et qu’il n’a de cesse d’allumer de partout. L’ambiance n’ira pas éteindre ses propres flammes et d’ailleurs, il n’y comptait pas. Une porte sur la gauche, donnant sur la salle de bain et elle semble incontournable. « La case douche parait évidente ... » Fine grimace passagère, ça ne l’enchante pas tellement. Mais il pousse le pas, rejoint la pièce et observe son reflet dans le miroir. Et bien … te voilà beau Jason. Magnifique en fait, elles lui plaisent ses nouvelles signatures. Un sourire satisfait fend la bouche démaquillée et c’est toujours aussi rêveur qu’il découvre plus en détail la plus belle marque du chat. « Boogie ? » Appelle-t-il, amusé alors qu’il achève de se déshabiller. « Déjà couché ? » Ris donc, tu pourrais bien tourner de l’oeil dans peu de temps, foutu dérangé. Débarrassé de sa seconde peau, face au miroir le Clown siffle à découvrir le tableau dans son ensemble. Soigner tout ça ? Il n’y pense même pas.      
       

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Jeu 26 Sep - 0:24



Et les quatre mains se penchent sur la suite du scénario. Est-ce-qu'elles offriront une fin ouverte où elles commettront l'erreur de laisser un survivant s'en tirer pour mieux revenir dans un second opus ? A moins qu'elles n'optent pour abandonner le sort de la Souris à l'immense ratière aux multiples portes en se contentant de regarder sur des écrans le trépas de l'ultime sacrifice ? Une chose est sûre, de lames parcourant le corps frêle, il n'y en aura pas. Le Croque-Mitaine n'a pas envie de dénaturer sa dernière oeuvre en se penchant sur une toile qui n'aura aucune saveur. La transe de l'entaille sur l'épaule de Jason, le chant de l'acier argenté sur un os ne sont que trop vifs, trop intenses pour pouvoir être supplantés par une oeuvre peut-être plus étendue mais bien moins puissante. Alors, il soumet son idée. Une dernière manipulation, se jouer une dernière fois de l'esprit d'une victime, s'emparer de son libre arbitre en lui faisant croire qu'elle reste toujours maîtresse de son destin alors que sa fin est déjà scellée. Le noir se tourne vers le bleu, rictus cruel de mauvais génie accroché aux lèvres. Suggestion intéressante méritant qu'on s'y penche. Jason précise qu'il y a dans ces murs de quoi jouer selon les règles de Boogie. Sourcil arqué et lueur curieuse au fond du bleu limpide, les commissures des lèvres du Chat se lèvent lentement en un sourire qui n'a rien de chaleureux. Pourtant ni l'un ni l'autre ne semble pressé de rejoindre la scène qui les attend. L'unique spectatrice doit encore être plongée dans un sommeil pâteux à moins qu'elle ne se soit éveillée et se mette à chercher un moyen de sortir de sa cage de fer. Est-ce important ? Les têtes d'affiche se permettent de faire attendre leur public, méprisants et égoïstes.

Léger mouvement rapidement avorté à côté de lui, puis dans une grande inspiration bloquée, Jason se redresse, passe au-dessus de lui, lui coinçant la tête entre ses mains posées sur le dossier du canapé. Regard sombre qui se trouble et semble pendant une fraction de rien voir pris par un soudain vertige, le Reptile secoue la tête chassant les signaux d'alarme de son corps amené jusqu'à la rupture. Les paupières du Chat s'étrécissent autour des iris bleus mais nulle inquiétude ou anxiété au fond de ces derniers, juste un bref reniflement amusé lâché de concert avec le soupir de Lecter qui ne pourra pas faire grand chose si sa carcasse décide de se mettre en "veille". Foutu Clown qui ne saura jamais quand cesser de s'agiter...la Souris peut bien être oubliée dans sa cage, les desseins à venir ne la concernent en rien. L'égoïsme et la possessivité affluent, la Bête ophidienne lève des cloisons autour d'eux, enfermant le fauve avec elle. A moins que ça ne soit l'inverse... Et alors que le Serpent se penche sur le félin, les griffes de ce dernier effleurent ses flancs. Lèvres qui se posent dans le cou du Chat, presqu'imperceptibles, aussi légères qu'on puisse l'être alors que la créature d'ombre n'aspire qu'à être soufflée, désintégrée par les flammes. Sifflement chuchoté au creux de son oreille, l'éclat de verre planté dans son épaule est la seule chose qui pourrait nuire à cette atmosphère particulière. Aussi sûrement qu'il s'était fiché dans sa chair, il pourrait fort bien éclater leur petite bulle en ravivant la jalousie maladive de Lecter. Inutile d'en minorer l'intérêt et la gravité. Toute marque de coups venant d'un autre que le Clown est vécue comme une usurpation d'un droit qui lui revient intégralement.

Fichtre, Boogie l'avait presque oubliée cette blessure. Jason recule, y jettant un oeil presque contrarié. La soigner ? répond-il d'un ton presque dubitatif. Le balafré est bien plus abîmé que le Croque-Mitaine. Le bon sens voudrait qu'on s'occupue d'abord de celui-ci. Mais y a-t-il seulement une place pour la logique dans ce monde de Bêtes ? Préférant la négociation à l'injonction, le fauve reprend la parole. Je peux comprendre qu'elle soit si perturbante mais ne crois-tu pas que... Ecartant la déchirure dans le pull noir raide de sang séché pour en révéler l'entaille horizontale qui s'ourle d'une ligne rouge sombre, Jason se courbe jusqu'à elle et la suite de la phrase du Croque-Mitaine s'éteint dans sa gorge avant même d'être émise. Contact râpeux d'une langue sur la plaie, un frisson parcourt les épaules de la Bête de soie réveillant les nerfs agressés sous la peau ouverte, faisant se crisper de contentement les griffes sur les côtes du Serpent. Ni fiel ni miel et si les monstres sont capables de se déchirer, ils savent ranger les armes pour signer une armistice dans une sauvagerie larvée toujours enveloppée d'une chape ténue de douceur. Les crocs et les griffes menaçants se rangent mais ne disparaissent pas. La Bête d'écailles se redresse, les abysses capturent les étendues bleues. Cette blessure dérangeante, qu'elle en fasse ce que bon lui semble. Qu'elle l'élargisse ou la suture, qu'elle la soigne ou la noie sous d'autres zébrures. Fais-en ce que tu veux du moment qu'elle ne te perturbe plus. murmure Boogie alors qu'une main se glisse dans ses cheveux sombres. Cette plaie ne fait pas partie de celles qu'il glorifiera ou qu'il effleurera, songeur, en repensant au moment où elle lui a été infligée. Et puis, il y a eu suffisamment d'accrocs pour ce soir. Que maintenant, tout coule comme de l'eau. Sans aucun écueil traître ni glace qui surgirait au fil de l'onde. A voix basse, Jason révèle l'existence d'une autre pièce sous celle où ils se trouvent. Un nouveau trompe l'oeil, une nouvelle trappe à emprunter pour aboutir l'Enfer seul sait où. Je commence à m'habituer à ces portes dérobées, à ces endroits insoupçonnés. lâche Boogie d'un ton amusé. Dois-je vérifier que mes placards ne contiennent pas de double-fond au repaire?

L'oeil attiré par les accumulations anarchiques dans le moindre coin de la pièce où luisent étoffes comme lames tranchantes ne peut distinguer un pan de mur qui se détache à peine du reste de la cloison. Jason s'en approche et la paroi s'ouvre sur une cage de fer. Un ascenseur dans lequel s'engage Boogie en lui emboîtant le pas. Pas de liftier baîllonné et menotté au mur ? Quel dommage. Brève descente avant que la porte de métal ne glisse sur le côté.
Pas de ténèbres impénétrables ni de lumière crue ou noire. C'est la flamme à peine vacillante de dizaines de bougies qui éclaire la chambre ou plutôt la suite qui s'étend devant lui. Une unique porte sur la gauche crève les murs et c'est vers cette dernière que se dirige Lecter annonçant qu'il est temps de se débarrasser de la couche de sang qui les macule de la tête aux pieds. Alors qu'il disparaît de la vue du fauve, les iris pâles se baissent. Ouais. Ca s'impose. Se posant au bord du lit qui pourrait accueillir un roi et sa cour, Boogie délace ses bottes qu'il jette au loin et abandonne son pull dont le dos est en lambeaux en esquissant une légère grimace en le sentant se décoller littéralement de sa peau. Depuis la salle de bain, Jason l'appelle d'un ton désinvolte. Déjà couché? Dans un rire argentin, le Chat se lève et tout en desserrant sa ceinture pousse la porte de la pièce. Pour ta gouverne, ce n'est pas moi qui tourne de l'oeil dès que je dois me lever. fait-il remarquer d'une voix légère avant de lever les yeux et de se figer. A la lumière de la salle de bain, les stigmates de la soirée lui apparaissent plus sérieuses et sur la peau pâle nue c'est un résumé violent qu'on y lit.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Jeu 26 Sep - 5:43

" Les dix petits morts "


Plus de logique, le monde des créatures n’en a pas besoin et n’en attend pas. Se préoccuper de cette marque seule devient primordial pour le Clown qui n’aime pas voir son second blessé par une autre main que la sienne, qui aime à rappeler à qui veut l’entendre -ou pas- que le Croque Mitaine lui appartient jusqu’à la dernière cellule de son organisme. Une jalousie dévorante que l’ambiance n’apaise pas une seconde et qui se trouve tiraillée un peu plus à chaque fois que Lecter pose les yeux sur cette plaie. Que Jason en fasse ce qu’il veut précise Boogie, tant qu’elle n’est plus une gêne. Elle sera soignée dans ce cas car les corps sont bien assez abîmés pour oser en rajouter d’avantage. Il est temps de poser les armes, un peu au moins et de s’autoriser enfin autre chose que le sang. S’ils ne replongent pas dans une autre dérive entre temps cela va de soit … et rien n’est encore certain. Si échauffés, il ne faudrait pas plus d’une étincelle pour relancer le brasier et retomber dans un de ces Enfers qu’ils aiment tellement arpenter.

Changement de décor annoncé et le Croque Mitaine avoue avec amusement ne plus être réellement surpris par ces murs dérobés, ces cachettes improbables. S’il doit s’inquiéter et commencer à vérifier ses placards ? À cela Lecter lâche un rire clair et répond d’une voix chantante. « J’avoue que c’était tentant, mais non sois tranquille je n’aurai pas osé. Tu n’as pas besoin que je te surveille, j’ai confiance. » En effet, pas une seule fois Jason n’a jugé utile de poser une caméra ou de créer un mur qu’il n’aurait qu’à pousser pour rejoindre le chat dans son antre. Le plus souvent il l’appelait, réclamait sa présence dans sa propre chambre mais n’entrait pas souvent voir même, presque jamais dans la sienne. Il semblait en fait plus évident pour le maître de faire venir à lui son second, non l’inverse. Certitude qui devient moins solide qu’auparavant.
Et non personne dans cet ascenseur mais c’est plutôt logique. Le Clown est bien trop possessif et sa suite privée n’avait pas à être connue d’un tiers aussi prisonnier qu’il puisse être. Cette crypte, elle n’appartient qu’à lui et ne sera ouverte qu’au félin ; à personne d’autre. Une fois arrivés à destination l’évidence d’une douche à prendre n’est guère discutable. Les vêtements collent à la peau plus sûrement encore que les ventouses d’un poulpe et si l’ensemble sèche ce sera du plus désagréable à enlever ensuite. Autant faire ça rapidement afin d’être tranquille par la suite.

Débarrassé de sa seconde peau le Serpent ne se prive pas d’une note d’humour, à peine de quoi taquiner le Chat resté dans la chambre pendant qu’il observe l’étendu du … carnage ? C’est à peu près ça. Même lorsque sa bombe lui avait explosé au nez il était ressorti en meilleur état et sous une lumière crue ce tableau est définitivement très sanglant. Penché plus en avant vers le miroir, le balafré observe l’entaille laissée sur sa lèvre et qu’il n’a pas arrangé à force de coups de dents tandis que la porte s’ouvre sur Boogie, ce dernier faisant remarquer qu’il tient encore parfaitement debout, lui. « Hey dis donc ! C’est petit ça, je ne ... » Mais la phrase s’arrête au constat de l’attitude figée du Croque Mitaine. « Et bien ? Tu en fais une tête. » Ils en ont vu tellement d’autres, ce n’est pas une première mais en général c’était la faute des autres. Aucun de ces stigmates ne résulte d’une attaque ennemie, c’est uniquement le résultat d’une traque sauvage que les bêtes se sont offerte quant aux lacérations qui lézardent son dos, elles viennent d’un piège de sa fabrication. Difficile de dire au fauve que ce n’est rien, que tout va pour le mieux car vu de cette manière le fait que Lecter commence à « tourner de l’oeil » n’a plus rien d’étonnant. Comme à son habitude pourtant, Jason hausse les épaules et rend la chose sans grande importance à ses yeux. Ça pourrait être pire après tout, il est encore bien vivant et n’a rien perdu en chemin à part quelques lambeaux de peau. Approchant le Croque Mitaine, il poursuit d’un ton plus léger. « Bah, on a vu pire non ? »

Et le pire est à venir avec un foutu suicidaire de son espèce, incapable de se poser et de rester réellement sage plus de dix minutes. Une mauvaise idée remplace toujours une autre et plissant les lèvres dans une moue songeuse il tend les doigts, les replie sur une ceinture et attire lentement Boogie vers lui. Le noir croise l’azur, flambe d’une étincelle toujours aussi folle et un sourire s’allonge en messager de mauvais augure. Bref instant de flottement lourd d’électricité avant qu’il parte à reculons dans la cabine de douche en entraînant le fauve de soie noire dans le mouvement et le collant ensuite dos au mur. « Tu ne croyais pas entrer ici sans que je te traîne avec moi tout de même ? » Roucoule-t-il d’une voix suave contre ses lèvres, tendant une main en arrière jusqu’à trouver le robinet. « Voyons si je m’écroule ou pas, et si tel est le cas … je me laisserai soigner sans broncher. »
Aucune attente, pas plus d’hésitation et Jason ouvre l’arrivée d’eau au dessus leurs têtes. D’abord glaciale, elle claque sur la peau comme un coup de fouet et les muscles se raidissent de façon particulièrement inconfortable. N’y pense pas, la douleur est une information comme une autre vers le cerveau et il peut la gérer. Pas si facilement que ça en réalité, le choc thermique est franchement brutal alors sans penser d’avantage, la créature d’écailles se serre contre celle de soie, se perd dans un baiser sauvage pour oublier ce qui lui tombe dessus, les griffes accrochées dans son dos. La vapeur ne tarde pas à monter, l’eau désormais -presque- trop chaude diluant le sang qui commençait à peine à sécher par endroit et sincèrement Lecter se sent partir, une volée de points noirs et blancs mouchetant son champs de vision. Vertige en demie-teinte, aussi détestable qu’il est grisant car il déteste la moindre faiblesse. Du coup il se fait violence, enfouit la tête en creux d’une épaule offerte et se mord la langue. Ce ne sont pas les bras de Morphée que le serpent désire, pas un sommeil qui durerait trop longtemps et les priverait d’instants à partager. Pas question de céder, de s’éloigner de la bête jumelle même dans l’inconscience. Peu à peu la carcasse en prend son parti, abdique puis relâche la tension des nerfs et c’est une longue inspiration sifflante -mais ravie- qui roule contre la gorge de Boogie. « Quelle belle nuit n’est-ce pas ? »           

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Ven 27 Sep - 0:17



Comme le prétend Jason avec légèreté, oui, ils en avaient vu d'autres. Ce n'est pas la première et certainement pas la dernière fois qu'ils devront essuyer du sang quelque part sur leur carcasse. Il y a eu des casses qui se sont plus ou moins bien passés, des règlements de compte rythmés par des balles, des négociations foirées, des attentats, des explosions, des fusillades. Une vie de violence et d'agression dont ils se sont toujours sortis, parfois indemnes, parfois plus morts que vifs, mais à chaque fois vivants. Ils se soignaient, sortaient aiguilles et catgut et après une bonne nuit de repos ou deux, ils repartaient au front. Pas le temps de prendre d'arrêt maladie dans leur vie, il fallait avancer coûte que coûte. Les convalescences qui duraient plus d'une poignée de jours étaient extrêmement rarissimes. Mais avant, Jason pouvait toujours cacher certaines stigmates et plaies au regard inquisiteur du Croque-Mitaine. Ces séances de couture étaient suffisamment pénibles pour lui pour ne pas les rallonger. Mais pas ce soir. Et Boogie se demande combien de blessures plus ou moins graves, ce maudit Clown s'est-il gardé de lui montrer.
Haussement d'épaules nonchalant, signifiant que tout va bien et que ce ne sont que des écorchures bénignes, pour toute réponse à la soudaine immobilité du Chat. Comme si Boogie s'était déjà fié au diagnostic du Clown frénétique...ce dernier pourrait avoir un bras qui pend, retenu uniquement par un tendon qu'il trouverait ça franchement drôle en plus d'être parfaitement sans gravité. Se foutre de tout, en particulier de soi-même et comme il ne connaît aucune limite, il y a fort à parier qu'une nouvelle idée infernale chassera la précédente. Le Croque-Mitaine sait qu'il devrait commencer à entamer des négociations, à subtilement tirer sur les rênes du cheval fou qui s'emballe mais la Bête de soie n'est que trop proche, encore trop prégnante pour qu'il puisse réagir en être sensé et logique. Le fauve ne s'inquiète pas, le fauve est une créature du présent. Alors quand Jason s'avance vers lui avec cette lueur caractéristique des mauvaises idées au fond des yeux, il ne cherche nullement à modérer ou à tempérer. Bien au contraire, cette atmosphère lourde qui crépite et laisse une odeur d'ozone n'est pas pour déplaire.

Main qui se tend vers lui, se referme sur sa ceinture et le tire jusqu'à ce qu'il heurte doucement la Bête d'écailles. Noir qui s'accroche au bleu et sourire qui s'étire. Pensée sombre qui succède à une autre pensée sombre, avalanche de pierres effilées à travers laquelle ils foncent. Ils ont connu bien pire, non ? Peut-être ou peut-être pas, le Chat n'en a cure et c'est une forme de fatalisme auto-destructeur qui prend le pas sur des raisonnements construits et élaborés. Si malheur il y a, ils en seront les seuls artisans. Les secondes s'échappent conférant à ce soudain silence une toute autre saveur. A reculons et un pied après l'autre, Jason recule gardant sous son emprise presque hypnotique le regard pâle qui reste rivé aux abysses.
Fichu Clown cinglé...pense le Chat amusé. Mouvement souple de Lecter lorsqu'il pivote amenant le fauve à se retrouver plaqué à la cabine de douche. Le froid du carrelage ravive les constellations sanglantes dans son dos et l'impact fait glisser paresseusement le long de sa peau des gouttes tièdes. Le souffle du Serpent caresse ses lèvres et la Bête de soie affiche un sourire presque insolent. Croyait-il échapper aux anneaux en poussant la porte ? Oh mais le contraire m'aurait profondément vexé. Succession de bourrasques de vents contraires qui l'amène toujours plus dans une folie qui devient aussi rassurante que sa très chère raison. Le Croque-Mitaine s'en serait presque inquiété il y a quelques mois. A l'heure actuelle, ce glissement dans des ténèbres de plus en plus opaques est accueilli avec l'allégresse d'un junkie qui s'apprête à s'injecter son poison dans les veines. La voix suave poursuit, s'il s'écroule...il se laissera soigner sans grogner ni tempêter. La perspective est alléchante, ça serait une première. Ne me tentes pas. Je pourrais te faciliter la tâche.

Bref bourdonnement de tuyauterie et Boogie remarque seulement que l'un des bras de Jason est tendu en arrière. Un jet d'eau glacée leur tombe dessus, plaquant aussitôt ses cheveux sombres. La peau se contracte sous la morsure du froid liquide et les muscles tirent douloureusement sur les os pour enrayer le changement brutal de température. La Bête sent les entailles de son dos craquer sous la chair de poule qui lui hérisse immédiatement l'épiderme. Réveil rude pour un corps épuisé qui n'aspire qu'à un repos qu'une cervelle lui refuse catégoriquement. Le Chat sort à peine d'un congélateur et le Serpent le plonge sous une cascade polaire. L'image aurait presque quelque chose d'irrésistiblement comique.
Les mains de Jason se glissent dans le dos du Croque-Mitaine, ses ongles se plantent en travers d'entailles fraîchement avivées et offrant un contraste cruel, les nerfs brûlent sous la peau qui se glace. Grognement étouffé du fauve par des lèvres qui s'emparent des siennes en un baiser féroce dans lequel le Chat s'égare avec une sauvagerie contenue. Mâchoire qui se contracte sous le désir dément de mordre de nouveau, faire souffrir pour oublier ce froid qui pénètre les os. Doigts qui se faufilent dans les cheveux verdâtres qui ont pris une teinte sombre sous l'eau, c'est sèchement que la Bête de soie referme les mains sur des mèches détrempées, tirant en arrière la tête du Serpent qui résiste. Graduellement, l'eau se fait tiède, chaude puis brûlante jusqu'à en être presque intolérable provoquant un épais nuage de vapeur suffocant. Traînées rosâtres de sang sur les peaux pâles qui se diluent à leurs pieds pour finir dans un petit tourbillon. Boogie a l'impression de ne respirer que des nuées ardentes sans une once d'air et s'il affronte plutôt stoïquement grâce aux carrelages contre lequel il est appuyé ces températures insoutenables auxquelles il ne s'habitue que lentement, il sent Jason glisser contre lui.
Pas de railleries de la part du Chat ni de remarques piquantes pour agacer la fierté du Clown. Le Croque-Mitaine se contente d'entourer la taille de Lecter d'un bras, de le tenir serré contre lui et une main sur sa nuque, il amène sa tête au creux de son épaule. Tu ne tomberas pas, maudit cinglé de Clown, tu ne tomberas pas parce que tu ne le veux pas. Le visage de Jason s'enfouit dans son cou et pendant quelques secondes, le Chat redoute vraiment de sentir définitivement le Serpent glisser jusque dans le fond de la cabine mais comme toujours, il se relève. Expiration sifflante sur la peau de sa gorge qui éloigne le spectre de l'inconscience pour un temps. Belle nuit, en effet. Le Chat resserre son étreinte sur la Bête d'écailles en un soupir avant de poursuivre d'une voix rêveuse. Merci pour ces pièges, ce massacre, cette traque.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Ven 27 Sep - 5:50

" Les dix petits morts "


Vexé dit-il ? Voilà qui devient très intéressant. D’ordinaire Boogie aurait déjà protesté, aurait tenté de calmer le jeu mais il est loin de logique Croque Mitaine. Plus loin de lui encore ce besoin d’avoir un contrôle sur tout, de prévoir car une fois les bêtes lâchées ces options deviennent fines poussières. Quant à réellement être sage, à ne plus broncher le temps d’être rafistolé contrairement à ses habitudes … ça sent le mensonge à des kilomètres. Lecter ne compte pas sombrer, il ne prévoit pas de succomber à l’inconscience quitte à batailler contre son propre corps pour ça. Une affaire de pratique que de forcer la mécanique à faire ce qu’il attend d’elle. C’est à s’acharner, à repousser les limites qu’il a acquis cette capacité à se désarticuler de la sorte et si peu attentif à sa personne, il ne s’écoutera jamais même avec des os en miettes. Et ce bleu qui le happe, qui renforce de plus belle sa détermination à pousser le vice et à revenir à cette violence de leur univers. Sans surprise Jason plonge, replonge et ce baiser qu’ils rêvent de rendre plus mordant sera pourtant tenu au stade connu de possessif maladif, désireux de blesser mais n’y cédant pas. S’ils voulaient réellement ils pourraient y revenir mais la folie sait qu’il est temps de poser les armes au risque de voir ce jeu s’arrêter d’un coup sec. Les doigts refermés sur ses cheveux souhaitent l’écarter mais le serpent résiste et n’a pas envie de céder un pouce de terrain. Mauvaise idée de lancer l’eau chaude aussi fortement d’ailleurs. Bientôt elle agresse les plaies avec autant de virulence que l’alcool quatre vingt dix degrés et la vapeur qui s’infiltre dans les poumons rend les respirations moins claires. Fatalement le Clown chancelle et au fond il apprécie de ne subir aucun remarque à ce sujet, enlacé par le chat et non piqué dans sa fierté.

Parce que s’il en semble loin Jason est pourtant sensible. Contrarié d’un rien, mécontent pour moins que ça encore et en parfait contraste, ravi ou joyeux pour des menus détails qui bien souvent n’amusent que lui. Versatile comme peu le sont, dansant d’un pied sur l’autre avec ses humeurs on a de cesse de soupirer tant il est invivable. Dans cette idée l’ego devient une créature a gérer avec prudence et les faiblesses ne sont pas à faire remarquer au risque de subir un retour de flammes.
Ne rien entendre, sentir cette main posée sur sa nuque et qui l’invite simplement à se laisser aller comme il l’entend, il n’en faut pas plus au balafré pour se détendre et rentrer les griffes, caressant le dos du Croque Mitaine et les entailles qui le constellent du bout des doigts. La nuit fut belle, un souvenir qui mérite de figurer parmi les meilleurs et si quelques passages furent un brin déplaisants dans l’ensemble le spectacle était agréable. Puis sans annonce, alors que l’étreinte se resserre c’est un merci qui tombe, gratitude si peu exprimée entre eux. Parce qu’ils partagent si souvent leurs plaisirs ils estiment ne rien se devoir sans doute mais dans ces circonstances les mots trouvent une oreille attentive et ne sont pas repoussés. La tête finalement relevée, l’abysse croise l’azur et un sourire enchanté étire les lèvres scarifiées. « Avec plaisir et c’est partagé. Sans ta charmante contribution ce jeu aurait perdu en saveur. » C’est évident. Aucun autre ne trouverait ce théâtre intéressant, c’est tellement déglingué, d’un génie diabolique qui leur ressemble et qui les rend privilégiés au regard de l’autre. Pour de telles folies ils sont et resteront deux jusqu’au trépas.

Déroulant le dos, Lecter relâche son second et passe une main à travers ses cheveux pour les chasser en arrière. Au sang dilué se mêle un fond de vert issu d’une coloration qui se sera délavée et tendant à nouveau le bras il baisse un peu la température de l’eau qui commence sérieusement à lui cuir le dos et les épaules. Les lacérations sont une choses mais il est loin d’avoir envie de se retrouver brûlé en plus car ce genre de blessure cicatrise à une lenteur d’escargot et réclame des attentions qu’il n’a absolument pas la patience d’offrir. Pour un pyromane de son espèce ce ne serait pas une première et justement ... Pour en avoir vu plusieurs au cours de son existence Jason sait trop bien à quel point il est contrariant pour lui de surveiller ça des jours durant. « Encore habillé au fait ? J’avais comme négligé ce menu détail. » Glisse-t-il sur un air faussement navré. En fait il a volontairement ignoré la chose pour le traîner sous l’eau car l’impatience est une reine qui ne saurait souffrir de la moindre attente après tout.
Le temps que le Croque Mitaine quitte ce qui lui reste de vêtements, le Clown récupère un flacon de savon antiseptique sur une étagère et quand bien même ça l’ennuie il prend sur lui de nettoyer ses blessures autant que le reste. L’odeur iodée n’a rien d’attirant et ne donne pas grande envie de s’attarder si bien qu’il s’acquitte de cette tâche le plus rapidement possible avant de se rincer. Et le Clown pourrait passer la fin de la nuit sous l’eau, la dernière marque du chat ainsi que la morsure, la zone découpée continuent de saigner régulièrement et si ce n’est pas étonnant ça reste un tantinet ennuyeux. « Je vais finir par repeindre les murs à ce rythme. » Souffle-t-il d’une voix amusée. « Agrafes, fil, colle ou cautérisation à la flamme d’un chalumeau ? La dernière étant plutôt sympathique à imaginer cela va sans dire. »

Oh mais oui Jason y a réellement pensé et ce serait loin d’être inefficace. Le reste pourrait tout aussi bien convenir mais déjà il imagine la solution la plus tordue et de quoi le faire tourner de l‘oeil pour de bon accessoirement. D’une oeillade, il avise la réaction du Croque Mitaine et s’attend franchement à recevoir une volée de reproches concernant son trop grand amour envers toute action de nature suicidaire ... Maudit cinglé. Une main levée, traçage délicat exécuté de l’index pour récupérer un voile de sang sur l’épaule tailladée du fauve avant de le porter à ses lèvres. Goût ferreux sur la langue, saveur de folie furieuse qui ne demande qu’à revenir au triple galop. Il faudrait vraiment arranger ça au plus vite et rendre au Serpent ce qui lui appartient. Il faudrait … mais la bête d’écailles elle a seulement envie de l’aggraver car en bonne possessive elle préfère encore ravager la chose que d’en subir la vision. Saura-t-elle supporter une cicatrice qui n’est pas de son fait ? Non … mais c’est assez. Ou ça devrait l’être ? Pour être honnête, Lecter ne sait plus ce qu’il convient de penser à ce sujet.  
     

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Ven 27 Sep - 15:12



Pas de sarcasme, pas d'ironie parce que le Croque-Mitaine sait que le Clown ne supporte pas la moindre défaillance. Les egos démesurés ne souffrent d'aucune remarque lorsqu'ils sont pris au dépourvu ou s'égarent et Boogie est extrêmement bien placé pour le penser. Pas de sermon ou de leçon de morale, elles n'ont pas leur place dans ce théâtre de mort, ils ne sont pas au repaire. Face à l'épuisement de Jason, il ne réagit pas en second moralisateur et bien trop réfléchi mais en compagnon de damnation qui a traversé les mêmes flammes. La Bête offre un soutien muet, quelques secondes d'abandon. Les griffes plantées sur l'échine du fauve se décrispent et au lieu de meurtrir de plus belle les multiples entailles qui sont gravées dans sa peau, c'est en effleurement léger qui souligne à peine les blessures que le bout des doigts de Jason parcoure le dos. Délicatesse aérienne plongée dans une étuve à la vapeur brûlante étouffante et où l'eau teinte la peau d'un rouge agressif.

Le merci vient avec naturel bien qu'ils n'aient jamais exprimé le besoin de l'entendre. De plus en plus semblables dans leurs errements, c'est en duo qu'ils partagent le moindre éclat de violence et de folie. Qui pourrait apprécier le spectacle de ce soir ? Qui aurait pu s'abandonner à la danse d'un scalpel sur la peau d'une inconnue au son d'un piano ? C'est bien au-delà d'un simple cadeau ces moments d'une noirceur absolue offerts à l'autre, c'est une forme déviante de communion monstrueuse où les vices explosent, où les pulsions jaillissent et où la liberté est totale. Mélomanes de la cruauté, artistes de la barbarie et infants d'une entité nommée Chaos. Cette bâtisse truffée de pièges est bien plus qu'une simple virée meurtrière. Pour le Croque-Mitaine c'est une promenade dans la psyché du Clown où chaque porte dissimule l'horreur, où chaque salle parcourue est pire que la précédente. Si son monde est un enfer feutré et intimiste, celui de Lecter est une débauche de couleurs et de sons. Le Musée silencieux où l'oeil s'égare dans la contemplation d'oeuvres tordues s'oppose au Musée de cire où l'on même le vrai et le faux pour mieux se perdre. Mais au final, la griserie est identique et ce sont les mêmes Bêtes qui s'y lâchent, débridées et sauvages. Qu'importe le flacon pourvu que l'on ai l'ivresse, l'adage ne s'est jamais bien aussi appliqué que maintenant.

Ecartée la menace fourbe d'une perte de conscience, repoussées les brumes de l'étourdissement, le Clown libère le Croque-Mitaine et comme s'ils étaient face à un miroir, ils repoussent les mèches ruisselantes qui leur tombent sur le visage. Bras tendu de nouveau vers l'arrière, Jason met fin à la morsure de l'eau qui trouve rapidement une température plus supportable. Finir ébouillanté ne fait pas partie de leurs desseins et Boogie garde un très mauvais souvenir des soins à prodiguer à une brûlure. Sans compter que pour le coup, la surface à surveiller est plus que conséquente, c'est avec un court soupir de soulagement que le Chat accueille l'eau qui paraîtrait presque fraîche à présent. Parce que tu trouves que tu m'as laissé le temps de m'en débarrasser ? lâche le Croque-Mitaine en pestant à voix basse sur le denim qui lui colle à la peau en plus de peser une tonne gorgé par l'eau. Odeur piquante de désinfectant qui fait brièvement froncer le mufle de la Bête de la soie avant qu'il ne jette hors de la cabine le reste de ses vêtements trempés et ne tende la main attendant que le Clown en ai fini.

Ce joli rouge perdrait sa couleur en séchant, voyons. Autant laisser tomber l'idée de repeindre quoi que ce soit. répond Boogie en se débarrassant à son tour des dernières traces de sang séché, se tordant le bras pour réussir à atteindre les entailles dans son dos car si certains savent se déboîter les épaules, ce n'est pas le cas de tout le monde. Posant les yeux sur la plaie qu'il a infligé à Jason et qui ne se tarit pas, il écoute les propositions du Clown pour gérer la chose. Tout en frictionnant sa propre entaille, le Croque-Mitaine secoue lentement la tête. Un chalumeau? Je trouve ça un peu excessif. Mais juste un peu. Le bleu croise le noir qui devait s'attendre à une réaction bien moins nonchalante de sa part. S'avançant d'un pas pour se trouver sous le jet d'eau et se rincer du produit à l'odeur décidément trop agressive, il poursuit posant l'index aux bords de la longue coupure. J'ai jamais aimé les agrafes et là, je serais presque contraint de les planter dans l'os. Admets que ça serait dommage. Les yeux pâles se lèvent sur le visage de Jason. Je ferais un travail de dentellière. Comme toujours.

Les abysses glissent sur l'entaille qui orne l'épaule du Croque-Mitaine et même s'il ne dit pas un mot, même s'il en recueille le sang qui en coule du bout de l'index pour le porter à ses lèvres, le fauve voit bien à quel point cette blessure le dérange et continuera de le déranger. Plus encore lorsqu'il n'en restera qu'une fine ligne plus pâle que sa peau. Il portera jusqu'à ce qu'une autre blessure ne la recouvre cette marque qui n'appartient qu'au cadavre d'un drogué dévoré vif par des poissons voraces. Et peu importe les gestes que Jason y portera, cette future cicatrice ne sera jamais la sienne et à moins de la ravager de plus belle, il ne pourra pas se l'approprier. La Bête de soie noire penche la tête pour happer le regard sombre. Tu ne sauras pas faire la part des choses, n'est-ce-pas? interroge-t-il d'une voix douce.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Ven 27 Sep - 17:08

" Les dix petits morts "


Soit, il n’ira pas repeindre les murs même si sur le moment, l’idée du rouge étalé lui a semblé bien sympathique. Mieux vaut penser de manière plus posée. Posée ? Pour un peu Jason s’étranglerait d’avoir seulement imaginé la suite des événements de manière calme. Suturer, panser, se reposer. Voilà un enchaînement banal à mourir qui pourtant a fait un passage éclair par son esprit. À voyager si près du gouffre, sans doute a-t-il perdu pieds quelques secondes, un peu au moins. État rapidement chassé car le balafré évoque quelques propositions pour arranger la toile saccagée de sa peau et visiblement ces dernières ne soulèvent aucun vent de panique chez le Croque Mitaine qui au pire, affiche un petit air à peine dépité. Certes c’est un peu excessif cette idée de soigner par le feu, pour autant aucun non ferme pour chasser cette éventualité. À croire que Boogie a perdu (enfin?) la totalité de sa glace quelque part entre des barbelés et des clous. Amusé, ravi également le Clown part d’un rire musical alors qu’un doigt longe la coupure et que le félin reconnaît un manque d’affection pour l’utilisation des agrafes. C’est en effet bon pour un travail bâclé, plutôt Lecterien comme concept. Et pour cause que le Croque Mitaine n’aime pas ça … en dix ans il a été témoin des pires idées de son Clown de maître et quand celui-ci était trop affairé pour soigner une plaie, il se contentait d’un coup d’agrafeuse -et pas une de celles destinées à la chirurgie- en disant simplement qu’il verrait plus tard. Pour cette fois, il faudrait attaquer l’os c’est vrai et c’est hors de question. « Dommage ? Dramatique plutôt. » Le bleu se lève sur le noir paré d’une éternelle confiance en les capacités du chat. Un travail d’orfèvre, précis et patient comme toujours. « Si j’accepte de me laisser faire cela va de soit, et ce n’est pas gagné très cher. » Siffle-t-il contre ses lèvres avant de s’écarter, plein de cette certitude qui lui colle à la peau en toute occasion.

Et il a beau parler de toute autre chose, son regard est comme ancré à cette blessure qui orne l’épaule du Croque Mitaine. À un tel niveau, ça dépasse même la possessivité ou la jalousie mais de mot pour décrire ce que Lecter ressent, il n’y en a aucun. Tel un spectre rieur soudain incarné, l’offense l’attire, lui rappelle qu’un malheureux cliché humain a osé porter atteinte à son second et il n’en était pas digne … Pas que les autres le furent avant lui mais venant d’autres criminels c’est tout de même moins difficile à avaler. Comme un risque du métier à prendre tandis qu’ici, le geste revêt des allures de parjure au moins autant que si une souris avait crevé l’oeil d’un tigre. Il y a quelques mois encore, la chose aurait été mieux vécue car le lien qui uni les bêtes n’était pas aussi serré, pas autant acéré mais aujourd’hui ce qui blesse l’un percute autant l’autre voir même d’avantage. Non, vraiment il ne le supporte pas. C’est pensif qu’il recueille le sang qui s’échappe à nouveau, en retrouve le goût dans un besoin malade de se réapproprier ce qui lui a été volé. Et face à lui le félin sait, comprend sans avoir à s’interroger longtemps que même devenue une cicatrice cette ligne unique hantera Lecter. Accrochant l’abysse devenu bien trop évasif le regard bleu parvient à détourner l’attention et le Croque Mitaine poursuit d’une voix douce, concluant bien plus qu’il demande. Que répondre à part la vérité qui est tellement évidente ? Secouant légèrement la tête le Clown poursuit à voix basse. « Non … et je ne m’y forcerai pas. Si c’est un caprice et bien soit, mais laisser ça tel quel c’est juste ... »

Juste ? Un voile tombe, flamme folle arrachée à un état presque second qui avait rangé crocs et griffes pour un temps. L’encre ne pense plus, elle a décidé et s’illumine d’un éclat maléfique qui n’appartient qu’à l’artiste en proie à une idée nouvelle. Un soupir amusé que le bruit de l’eau ne cache pas et le balafré retrouve ce sourire énigmatique. Glissant une main sur la nuque du Croque Mitaine il l’amène contre lui avant de souffler sur sa joue. « Juste inadmissible. » De sa main libre Jason arrête la douche, la lève ensuite en direction de l’étagère pour récupérer une boite de laquelle il extirpe un scalpel flambant neuf. L’objet en main, il repose la boite et glisse sur le fauve aussi fou que lui un regard qui n’a plus rien de contrarié car d’ici peu, justice sera rendue. « Plutôt que détruire, je sublimerai cette fois. » Illogique ? Très certainement car plus souvent le Clown préfère anéantir ce qui le dérange mais la nuit n’est-elle pas trop belle pour laisser la colère empoisonner l’esprit et la haine guider la main ? L’idée est venue, évidente sous l’oeil du Serpent qui a tellement apprécié le fil d’une lame sur sa propre peau. Les bêtes jumelles partagent, se rendent la pareille dans une équité déviante et quoi de plus évident sinon le tracé d’un pinceau d’acier ? D’avance, la créature d’écailles sait que celle de soie ne reculera pas et ne refusera pas. On est loin, très loin d’une punition en motif d’agissement.

Geste délié du poignet, réflexe artistique avant que le Clown détourne l’encre de l’azur et la laisser errer sur ce qui n’aura bientôt plus rien de dérangeant. Et tandis que la main libre glisse de la hanche au bas du dos, le scalpel entame son premier pas. Entaille nette, tracé lent parce que ces instants ne doivent souffrir d’aucune précipitation. Les anneaux de la bête ophidienne se resserrent puis en suivant c’est un dernier geste qui  achève cette marque prenant désormais un tout autre sens. Deux coups de pinceau seulement pour transformer une ligne banale en une signature et volant lascivement une inspiration au Croque Mitaine, Lecter siffle en suivant dans un murmure. « Finalement … on dira que j’ai fait la part des choses d’une certaine façon. » Et à voir le J sanglant qui a remplacé le travail insipide d’un maudit drogué, il faut bien admettre que dans ce monde bicolore, la folie sait aussi se parer des costumes les plus inattendus. Capable d’un rien pour voir changer le tout.              

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 28 Sep - 3:14



Inutile de mentir et de se mentir. Les yeux clairs rivés aux abysses savent d'avance quelle sera la réponse et Jason n'aurait même pas besoin d'exprimer le fond de sa pensée de vive voix. La Bête sait et si elle doit sentir peser sur cette plaie ou future cicatrice un regard lourd, qui se perd dans le souvenir acide de ce foutu éclat de verre planté par la pogne impie d'un roturier et d'un indigne, elle en deviendrait folle au point d'elle-même se peler la peau lorsqu'elle ne supportera plus ces oeillades appuyées. Appel silencieux du fauve...détruis-la si elle te dérange tant, il n'y opposera pas la moindre résistance qu'il soit dans la peau de la Bête ou dans le costume du second. Il y a des domaines dans lesquels faire la part des choses et passer outre n'est pas possible et on est face à l'une d'entre elle. Laisser les chairs se régénérer et conserver une cicatrice même insoupçonnable n'est pas envisageable. Il y a des stigmates que l'on porte comme des trophées, qui évoquent des épisodes mémorables, excitants ou particulièrement dangereux ou qui ont été infligées par des êtres bien plus dignes qu'un junkie débraillé qui a fini sa courte existence dans un bassin vaseux rempli de poissons. Des marques que l'on garde, des chapitres déterminants dans le roman d'une vie...et celle-ci n'en est pas une. La laisser serait...le Clown n'achève pas sa phrase de suite.

Les abysses se couvrent d'un voile, retrouvant cette lueur folle et démente. Feu ronflant et attisé, dont les flammes s'élèvent de plus belle après une accalmie. Les crocs et les griffes sont toujours là, à fleur de peau, rétractés mais prêts à saillir au moindre signe. Bêtes à visage humain dont la bestialité peut jaillir en un éclair. Sourire des mauvaises idées lumineuses accroché aux lèvres, main qui se glisse sur sa nuque et au contact de laquelle ses vertèbres se dénouent avant que Jason ne l'attire à lui. La joue balafrée frôle celle du Chat achevant la phrase commencée quelques secondes auparavant.
La laisser tel que serait inadmissible.

Terme percutant mais ô combien bien choisi. Le Chat tourne légèrement la tête jusqu'à ce que ses lèvres effleurent l'oreille du Clown. Ronronnement malfaisant qui s'échappe dans un murmure feutré. Et bien, rends-la acceptable. Peu importe le moyen. Ca serait bien le comble que dans cette salle de bain, il ne se trouve pas un seul objet tranchant...ou "un peu" effilé. Et quand bien même, la créativité déviante de Jason se chargera de dénicher rapidement un palliatif adéquat. Doucement, le fauve s'écarte de Lecter, iris clairs rivés aux abysses. La patience légendaire du Croque-Mitaine s'effrite alors que le jet se tarit et que le Clown s'écarte pour saisir une boîte au sommet d'une étagère. Gouttes qui tombent avec une régularité de métronome étirant le temps, filets d'eau qui continuent de ruisseler sur la peau, se perdant dans les entailles gravées sur le dos. L'éclat froid d'une lame à la forme familière dans la main de Jason attire l'oeil et fait ramper un frisson le long du dos de la Bête de soie.
Plus de gêne ou de malaise au fond des gouffres juste la certitude qu'il tient là, entre ses mains, la réponse à ce désagrément qui ne sera définitivement que passager. Mais il n'a pas l'intention de détruire comme le Croque-Mitaine pouvait s'y attendre. Sublimer cette plaie ? Sourcil arqué par la surprise. Que voilà une nouveauté mais pass si imprévisible que cela si on daigne jeter un oeil sur ce qu'il s'est passé durant la soirée. Le chant et la danse de l'acier sur la peau n'est pas perçu, dans ces lieux et dans cette ambiance saturée, comme un châtiment ou une volonté aveugle de nuire. Ce n'est pas la rage et la fureur, la colère et la haine qui dirigent la main armée qui s'aventure sur l'épiderme du plus fidèle allié. Baissant les yeux sur cette ligne presque impie, le fauve y passe machinalement la paume. Adieu, vilain petit junkie. La dernière trace de ton passage ici va bientôt disparaître aussi sûrement que ta viande a été dévorée par un banc de petits voraces.

Léger comme une plume. Ce n'est pas une blessure agressive dont il va gratifier le félin, ni une agression. Nul besoin d'être brusque ou d'avoir des gestes appuyés. Comme l'eau, la lame filera sans rencontrer aucune résistance. Le Chat ferme les yeux, courbant la nuque jusqu'à ce que ses lèvres se posent au creux de l'épaule mordue, le bras qui ne porte pas l'offense s'enroule autour de la taille du Clown. Il n'y aucune dérobade à redouter de sa part, c'est docilement qu'il tourne légèrement l'épaule pour présenter la ligne rouge. La main libre de Jason se pose sur sa hanche, glisse jusque dans le bas de son dos. Seconde figée où les nerfs frémissent, où les pensées les plus sombres s'agitent avec impatience, où les injonctions muettes se percutent contre les lèvres closes du Croque-Mitaine. Vas-y, bon sang! et le poignet assoupli commence son oeuvre.
Pincement à peine perceptible lorsque la pointe du scalpel pénètre la peau. Le mufle du Chat s'enfouit dans les cheveux collés au cou du Clown, soupir exhalé aussi lentement que l'acier descend et que la chair chaude, vive, éprouve la froideur et la morsure du métal. Le mouvement est fluide, ne souffre d'aucun à-coup et la douce montée douloureuse n'est pas accueillie comme une souffrance triviale ou un bête signal d'alarme. Derrière les paupières closes, le fauve la savoure et c'est un contentement malsain qui contracte ses doigts et plante ses ongles dans la peau de Jason. L'étreinte de la Bête ophidienne se resserre et si le scalpel quitte la peau du Chat, c'est pour mieux le caresser une dernière fois. Dans l'autre sens. Ultime arabesque aérienne qui clôt le mouvement et permet à Jason de reprendre possession du Croque-Mitaine.

La Bête de soie dégage lentement la tête jusqu'à croiser les iris sombres. Singulier apaisement qui fait suite au sentiment satisfaisant du devoir accompli. Regards de connivence, habités par les mêmes démons capables de trouver le bon dans le pire, le bien dans le mal. Les ongles du Chat quittent la peau de la Bête d'écailles qui tend le cou, lui dérobant une inspiration avant de murmurer qu'il a finalement fait la part des choses. Les yeux pâles se détachent des abysses pour couler sur son épaule. Courte interjection en distinguant un J parmi les coulées sanglantes. Le Chat se mordille la lèvre inférieure avant de laisser filer un reniflement amusé. D'une certaine façon, hm...? S'approchant du visage de Jason, frôlant ses lèvres des siennes, le fauve esquisse un fin sourire. Tu te doutes bien qu'un jour prochain, il y aura réciprocité. La main qui était restée plaquée dans le bas du dos du Clown remonte le long de sa colonne vertébrale tandis que l'autre se lève pour filer dans les cheveux verdâtres. Je ne peux décemment pas te laisser indéfiniment sans un B.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 28 Sep - 5:13

" Les dix petits morts "


Au fond c’était d’une simplicité sans nom. Pour reprendre son bien il suffisait au Clown de revenir à cet univers bancal où tout se fait et se défait au fil d’une lame. Ils l’ont côtoyé de tellement près cet enfer qu’y revenir est facile et tout se joue dans un naturel dément. Cette nuit un visage aurait pu être arraché, mais Boogie préféra le conserver intact autant que possible, s’infligeant ce qu’il avait offert à Lecter. Même sillon sanglant au long de la mâchoire, image miroir que seules les bêtes peuvent décortiquer, voir au delà et trouver un aveu. Il y a pouvoir et vouloir et la nuance s’est appliquée en chaque geste cette fois. Choisir une solution plutôt qu’une autre, ne pas foncer tête baissée car il existe des choses pour lesquelles les bêtes éprouvent une affection. On ne peut plus déjantée oui, mais c’est parfait comme ça. Et il n’est pas mécontent du résultat final puisqu’il devient une autre manifestation d’appartenance, un symbole de possessivité car on ne laisse pas son nom sur une toile qui ne mérite aucun égard ou traitement de faveur. Cette majuscule là, elle veut tout dire. Adieu souvenir du drogué dévoré, il est purement et simplement oublié comme le reste des acteurs de ce film et maintenant, l’esprit est de retour à la fête. Plus aucune raison de se tourmenter.

Évocation d’une réciprocité que le félin lui souffle aux lèvres et faisant naître un sourire entendu. Jason n’en doute pas, il n’attend que ça un de ces jours et lorsque l’instant viendra il y trouvera une satisfaction aussi malsaine que démesurée. « J’attends ce jour avec impatience alors, si tu y parviens cela va sans dire. Je ne vais évidemment pas te céder de bonne grâce. » C’est bien connu, il faut lutter pour trouver une victoire satisfaisante. Le costume de maître s’insurgerait bien à ce propos d’ailleurs, on ne se laisse pas marquer lorsqu’on domine à la base ! Mais c’est bien différent. De second dont il attendait une soumission silencieuse et une obéissance aveugle, le balafré n’en veut plus. Il a lui même hissé le Croque Mitaine au rang privilégié qu’il occupe désormais parce qu’il sait que même avec des libertés offertes Boogie lui restera fidèle et ne cherchera pas la première place par ambition. Détrôner le Clown relève de l’impossible seulement parce qu’il est identique à ses bombes : imprévisible et versatile. Incapable de se soumettre à une autre autorité que la sienne. Des punitions peuvent encore tomber pour une contrariété moindre, différentes mais pas moins douloureuses car à trop se connaître on touche dans les détails qui constituent plus ou moins une faiblesse. On en vient à pousser les vices les plus tordus et à explorer des paysages toujours plus infernaux, s’enfonçant dans des sensations nouvelles qui ne sont pas toutes appréciables. L’épisode du laboratoire est une preuve flagrante de ce tourbillon qui les entraîne, de la présence de ces barbelés qui les rassemblent mais ne font que les larder toujours un peu plus fort. Craignent-ils la suite ? La réponse est évidente, bien sûr que non et maintenant ils provoquent même les choses. Jason et cette seringue, Boogie et son passage dans la chambre froide … c’est aller très loin mais tant qu’ils en reviennent il y a fort à parier qu’ils ne sont pas là de se priver de recommencer ; d’une autre manière et à l’aide d’autres outils.

Étreignant plus fort le corps du Croque Mitaine contre le sien, Jason soupire de contentement au creux de son épaule et recule quelques instants plus tard, relançant l’eau qui cascade et dilue le sang à nouveau versé. Il va vraiment falloir passer sous l’aiguille pour arranger tout ça, sans quoi ils sont bons pour des frais de teinturerie -faudrait-il qu’ils aient à payer- à rallonge dans les jours à venir car ces blessures sont profondes et nécessitent des points. Deviendrait-on raisonnable monsieur Lecter ? Tellement pas ; c’est à peine une affaire de confort afin d’éviter de voir la chose s’aggraver, de peiner à bouger dans les jours à venir et de devoir supporter ces odeurs agressives d’antiseptiques à chaque passage par la douche. De plus, il reste un détail à régler pour achever ce film en beauté alors autant être réparé au minimum afin de pouvoir  pourchasser la petite dernière en toute tranquillité. Malgré les apparences même le Chaos possède un fond d’organisation diabolique visant à préserver les protagonistes de son récit et même les bêtes sont capables de se poser le temps de souffler quelques heures. C’est tuant de tuer, n’est-ce pas ?
« Je te laisse nettoyer ça, le temps que je mette la main sur la … boite à couture. » Annonce Jason, quittant la cabine. Dehors, il récupère une serviette sur le meuble et se sèche sans grande considération pour ses blessures qui ne devraient pourtant subir aucune friction appuyée. Mais on ne se ménage pas lorsqu’on est un fichu Clown cinglé et après avoir rapidement entouré le tissu autour de ses hanches, Lecter se met en quette de la dite boite contenant le nécessaire aux soins annoncés. D’ordinaire sa mémoire ne lui fait pas défaut mais cette fois pourtant il n’est plus certain de son rangement et se mordille la lèvre. Il finit par la dénicher au fond du placard de la chambre et s’assoit ensuite au milieu du lit, l’ouvrant pour fouiller le contenu.

Les habitudes acquises à force d’entendre Boogie répéter que non, une agrafe n’a jamais remplacé une suture propre font que le balafré met quelques secondes à peine pour choisir dans le matériel ce qui conviendra le mieux. Laissant l’ensemble sur les draps tout aussi noirs que les murs environnants, Jason s’étend à plat ventre et avance le bras jusqu’au trio cigarettes, cendriers et briquet. Puis roulant sur le dos, il observe jusqu’au retour de Boogie le mouvement dansant et lascif de la lumière des bougies. « J’ai eu dans l’idée d’allumer des flammes bleues … ça me semblait de circonstance. Mais c’est impossible avec les bougies. En pyrotechnie c’est une des colorations les plus difficiles à obtenir, j’aime assez l’image. » Confie-t-il d’une voix veloutée, cherchant du regard celui du Croque Mitaine après avoir soufflée un ruban de fumée. « Rare, presque introuvable et le secret de fabrication est jalousement gardé par les artificiers. Ça tombait bien, j’ai toujours préféré la difficulté et les défis. Au fond ... ça te ressemble, et ça nous rassemble. »   

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Sam 28 Sep - 20:39



Marquage de bête fait par une autre bête, possessivité maladive qui prend avec cette majuscule gravée dans la chair une nouvelle tournure. Le fou à la hache qui arpente les rues du Quartier Sud a toujours prétendu depuis une décennie n'avoir qu'un seul maître, son allégeance n'allant qu'à une seule personne. Jamais l'idée de partir, de quitter ou de trahir ne l'a effleuré, le Croque-Mitaine est un être entier, à la parole irrévocable et dont la fidélité n'a jamais eu à s'entacher d'une quelconque hésitation de sa part. Monolithique jusque dans son dévouement. Dorénavant, c'est à même la peau qu'il portera cet état de fait. L'indéfectible loyauté de Boogie n'a plus besoin de mots ou de paroles pour être évoquée. Le Clown signe d'une lettrine sanglante son oeuvre la plus acérée, la plus dangereuse, oeuvre entièrement achevée maintenant. Aussi parfaite qu'une lame forgée depuis des années pour atteindre un stade de perfection inégalée. Et cette arme terrible qui jouit dorénavant d'un libre-arbitre que beaucoup lui envie, elle est définitivement sienne et le sera toujours. Que ceux qui osaient encore en douter voient la majuscule avant de trépasser.
Et Boogie promet, jure qu'il y aura réciprocité. Car malgré ces liens étroits, le spectre d'une perte et d'un abandon se profile sans cesse. Terrible malédiction qui va de pair avec cette dépendance quasi-physique qu'il nourrit à l'égard de Jason. Ils sont deux à laisser les barbelés les mordre toujours plus profondément et même si s'en dégager est maintenant devenu impossible, le fauve ne peut ignorer le fantôme de la perte irréversible. Etre auréolé de tous les privilèges, éternel favori depuis qu'on l'a sorti de la rue, hissé bien au-dessus des nues, malgré tous ces droits exclusifs, il sait que graver la peau du Clown de son initiale se fera dans une lutte aussi grisante qu'âpre.

L'eau coule de nouveau, effaçant les nouvelles traînées rouges qui descendent le long du bras tailladé du Croque-Mitaine. Plus étroitement, le Clown le serre contre lui soupirant son ravissement au creux de son épaule et ça sonne comme un alinéa dans leur roman noir. Débarrassés des empreintes de la traque, des traces de leurs éternelles batailles fratricides et de la stigmate souillée d'un personnage de seconde zone, ils peuvent passer au chapitre où on panse les plaies, où on s'accorde un instant de répit avant de repartir à l'assaut. Car même si on est train d'ôter la bobine du film, il reste la dernière à faire défiler. L'étrange petite Souris, si hors contexte lorsque les agneaux sont entrés dans l'abattoir, qui attend toujours entre conscience et inconscience le dénouement de l'histoire et de son sort. On a promis au Chat un piège correspondant à ses vices et à ses pires travers.

Jason s'écarte, laissant le Croque-Mitaine finir de préparer sa dernière blessure au passage qui s'annonce ô combien réjouissant de la couture. Car si Boogie fait montre d'une patience presque angélique, c'est loin, très loin d'être le cas du remuant Clown. Même si c'est ce dernier qui prend la peine de l'annoncer, ça ne signifie absolument pas qu'il s'exécutera de bonne grâce. Une fois que Lecter a disparu du champ de vision du Chat, le fauve lève le bras pour apprécier les sillons sanglants qui se croisent, la fine arabesque qui a achevé de transformer un affront en sacrement maudit. La plaie brûle et petit-à-petit d'autres feux se réveillent, informations de douleur qui affluent dans une unité diabolique. A croire qu'une fois le soufflet de forge qui attise la folie s'évanouit loin de lui, sa mortalité lui est aussitôt rappelée. La Bête de soie n'attend pas que cela frise l'intolérable, les gestes rodés presque réflexes, elle se hâte de faire son office avant de quitter à son tour la cabine de douche où plane, au milieu de la vapeur, une odeur âcre de désinfectant à fuir rapidement. Contrairement au Clown qui ne s'est encombré d'aucune cérémonie pour se sécher, Boogie se montre bien plus attentif aux entailles, aucune envie de déchirer les bords de ses plaies qui ont affrontées l'élément liquide tour à tour glacé puis brûlant. Et à en juger par l'image reflétée dans le miroir et le peu qu'il puisse voir en se tordant à moitié le cou, il peut s'enorgueillir de donner à son ingérable compagnon une tâche plus qu'aisée. On ne peut pas en dire de même pour tout le monde. Glissant les doigts dans ses cheveux pour en chasser l'eau, c'est une serviette autour des hanches qu'il refait son apparition dans la chambre.

Etendu de tout son long dans le lit, un nuage grisâtre planant au-dessus de sa tête, le regard de Jason se tourne dans sa direction, s'accroche au bleu, dès que s'ouvre la porte. Voix veloutée qui s'élève et mentionne l'existence et la création de flammes qui ne se parent pas de teintes chaudes mais de la couleur froide qu'est le bleu. C'est que tu deviens poète...à moins que tu ne flattes mon côté littéraire en prévision de ce qui risque de suivre ? Un fin sourire étire les lèvres de Boogie tandis qu'il se pose, une jambe repliée sous lui aux côtés du Clown. Le regard clair se pose sur les aiguilles courbes, le fil et tout l'attirail sorti et étalé sur les draps noirs. La mention des défis et des difficultés alors que je m'apprête à te recoudre dans, ce que j'imagine déjà être une véritable partie de plaisir, n'est pas pour me rassurer.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 29 Sep - 0:31

" Les dix petits morts "


Sera-t-il sage ? Au moins un temps, un peu afin de soigner le plus urgent. Rien n’est moins sûr et Lecter lui même ne le sait pas réellement. Batailler serait une habitude pour lui qui se soustrait volontiers aux traitements en les jugeant ennuyeux à mourir. Cela dit, cette atmosphère presque lyrique, cette légèreté qui saisit jusqu’aux tripes après une telle transe pousse à simplement laisser filer les choses sans heurt. Pas de caprices alors ? Ce serait bien une première … De quoi s’interroger sur l’état mental du Clown. Lui si peu raisonnable, toujours à filer et refusant catégoriquement de s’inquiéter pour sa peau. Étrangement, il se surprend à apprécier cette danse du feu et ce calme nullement forcé. C’est d’une voix mélodieuse qu’il évoque des flammes bleues hélas impossibles à matérialiser grâce aux bougies. Métaphore judicieuse de leur duo, une œuvre complexe à réaliser mais parce qu’ils sont tellement perfectionnistes ils trouvent logiquement une satisfaction tordue à se pousser à bout. Qualité autant que défaut dans leur cas, et oui elle les rassemble pour le pire surtout. Poète ce soir, c’est possible après le manège à sensations qu’ils ont emprunté quant à flatter le chat ... Jason rit finement. « Non tout de même, j’ai bien des défauts mais je n’irai pas me jouer de ton affection pour les lettres. Je risquerai de ne plus jamais entendre d’histoires pour m’endormir. » A noter qu’elles ne l‘endorment jamais. Suspendu aux lèvres du Croque Mitaine Lecter a toujours bu ses paroles lorsque venait le temps des récits. C’était parti d’un rien, lorsqu’il avait appris que son second aimait lire la curiosité avait poussé à demander quoi ? La suite, elle était venue d’elle même et aussi flambant soit-il, le Clown devient une oreille attentive, un public à lui seul. Il n’avouera sans doute jamais que le ton employé par le Croque Mitaine a toujours eu ce don de le clouer dans un lit et au repos. Ce serait reconnaître un certain pouvoir hypnotique en ça et de faiblesses, il n’en dévoile aucune.

C’est avec un sourire délicat aux lèvres que Boogie prend place, jetant un œil sur le matériel laissé sur les draps pendant que Jason tire une nouvelle bouffée de sa cigarette, les paupières un instant closes. Mais quel flagrant manque de confiance dans les paroles qui suivent. Légitime c’est vrai, le balafré n’a jamais donné de raisons d’être insoupçonnable sur ce point et il avouerait même être une plaie par nature. Mais point de vexation en retour, de l’amusement plutôt et il tend un bras pour écraser la cigarette, glissant sur le ventre le long du couchage pour approcher la créature de soie noire. « Mais te voilà bien suspicieux, t’aurais-je traumatisé à ce point ? » Glisse-t-il d’une voix chantante, pianotant du bout des ongles sur la jambe repliée du félin. « Voyons … il faut bien admettre que je n’aime pas ça du tout mais, c’est uniquement parce que je manque de patience. Que faire alors hm ? » C’est tentant d’embêter le chat, de le narguer pour le voir approcher et sortir les griffes mais est-ce bien judicieux après ce qui s’est passé ? En représailles un seau a disparu, une vie a bien failli s’achever dans un froid polaire … pousser le jeu trop loin serait sans doute bien malvenu. À moins de savoir doser, d’essayer. Terrain bien peu arpenté, les bêtes ont cette tendance à briser tout les murs une fois lâchées et dans leur rôle ils ne sont guère mieux. Est-ce donc seulement possible de savoir contrôler le feu et l’eau lorsqu’ils se rencontrent ? On penserait bien que non.

Sourire rêveur à la bouche scarifiée, le noir se relève et happe le bleu teinté d’or. Ce serait tellement dommage de casser ce fil tendu, cette toile soyeuse qui les enveloppe et n’invite pas à l’affrontement. Leur joli piège d’intimité aliénée et malsaine qui serait presque réconfortant après ces quelques passages à vide. La glace n’a pas été présente dans la durée cette nuit mais elle a blessé, venimeuse et agressive. Devrais-tu t’inquiéter de ne pas chercher la guerre ? La quoi ? Qu’elle aille donc au diable, c’est l’armistice et elle invoque un tambour qui ne rythmera aucun combat. Lentement il écarte aiguille et fil, pas définitivement mais au moins le temps de raviver cette proximité, celle qui ne concerne qu’eux et cloue pour de bon l’éventualité d’un duel. Aux abords de l’Enfer, tout se dose naturellement et se hissant à la force des bras, le Serpent effleure les lèvres du chat des siennes, regard noir à demi dissimulé sous un voile de cils. Et d’une voix suave, au ton du secret il murmure. « On dirait ton regard d'une vapeur couvert ; Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?) Alternativement tendre, rêveur, cruel, Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel. » Glissade d’une joue taillée contre une autre, chant poursuivit au creux de l’oreille, une main posée contre la nuque du Croque Mitaine. « Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés, Qui font se fondre en pleurs les coeurs ensorcelés, Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord, Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort ... »

Le temps a dû s’arrêter ou un rouage aura fonctionné de travers pour qu’il déclame ainsi du Baudelaire. À moins que cet épisode dans toute sa déviance était destiné à aborder sa fin en deux couleurs qui ne se marient que trop bien. Après le rouge sanglant et les lumières noires, le gris d’acier seulement les abandonner avec le givre et l’acide et préférer ce feu follet dansant qui caresse sans jamais blesser. Temps de concession, plus de forcing et les ordres sont proscrits. Tendresse possessive d’un baiser posé sur un J fraîchement gravé et le Clown relève la tête, sourit au Croque Mitaine. « Tu peux prendre tes aiguilles Boogie je ne me sauverai pas, pour autant … mon esprit et loin de dormir et pas dit que tu achèveras ton ouvrage car nous avons déjà un pied en Enfer si je ne m’abuse. » Sourire de connivence, ça sonne comme un appel à la débauche. Ou c’en est un sans détour ...      
   

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 29 Sep - 14:51



Confronter son perfectionnisme presque pathologique à l'impatience du Clown s'est quasiment toujours soldé par des négociations et des concessions à faire. Voir l'ensemble des dégâts, estimer d'un seul coup d'oeil ce qui doit être soigné en priorité et ce qui peut attendre ou dans le pire des cas, se remettre seul, sans une intervention extérieure. Malgré le caractère inédit qui teinte la soirée, ça serait mentir éhontément que de dire que Boogie s'attend à une docilité exemplaire sans éclats de voix ni besoin de diplomatie. Pourtant, Jason lâche en un éclat de rire bref et délicat qu'il ne se joue pas de la passion des lettres du fauve pour endormir sa méfiance et qu'il n'a nulle envie de prendre le risque de ne plus avoir à entendre les histoires que le Croque-Mitaine lui murmure à l'oreille au milieu de la nuit. De simples poèmes à des romans que sa mémoire lui permet de restituer au point près, la voix grave qui retrouve un accent particulier se fait berceuse capable de raconter les récits les plus noirs comme les nouvelles les plus légères. Que cela aide réellement Jason à trouver le repos ou l'apaise simplement ne relève que peu d'importance, Boogie n'a jamais eu l'assurance que cela fonctionnait. Peut-être que Jason feint le sommeil, peut-être qu'il glisse vraiment dans les bras de Morphée, seuls restent ces moments paisibles, oasis de calme dans une vie faite de violence.

Ecrasant sa cigarette, le Clown rampe jusqu'au fauve sous-entendant d'une voix mélodieuse la suspicion du Chat à l'égard de son futur comportement face au fil et à l'aiguille. Rythme pianoté du bout des bout des ongles sur la jambe repliée sous lui et Boogie hoche doucement la tête. Impatient, le Serpent l'est. Assurément. L'admettre est une chose. Comment faire pour y remédier ? Agir comme on le fait avec un enfant en détournant l'attention du patient ingérable vers autre chose que les soins ? Le chantage, en promettant monts et merveilles en échange d'une docilité à toute épreuve ? L'assommer à défaut de l'anesthésier complètement ? Rendre les armes en même temps qu'une aiguille pendant au bout d'un fil aux bords d'une plaie qui ne sera finalement qu'à demi refermée ? Lèvres qui se plissent en une moue songeuse, yeux pâles qui se lèvent au plafond, pensifs une fraction de seconde semblant énumérer les moyens qui se proposent à lui, les trier en écartant ceux qui ne conviendraient pas et ceux tout juste acceptables, avant de croiser de nouveau les abysses. Voix calme et posée qui répond au ton chantant. J'ai beaucoup d'alternatives mais aucune ne te convient réellement...et aucune n'est vraiment appropriée à l'instant. Plus de lutte, plus de bataille entre Serpent et Félin. On a rangé les armes dans un accord mutuel, ce n'est pas pour les dégainer de nouveau. La provocation subtile, à peine piquante ne réveillera pas les envies de sang et de chair ouverte de la Bête de soie. Traumatisé n'est pas le mot. Disons que mon perfectionnisme et ma maniaquerie pathologiques sont, dans ces circonstances, mis à rude épreuve. Boogie élève lentement la main pour glisser les doigts dans les cheveux de Jason. Mais tu vas être sage, hm ? ronronne-t-il du bout des lèvres.

Le noir plonge dans le bleu et on y lit nulle défiance, nulle malignité. L'heure ne serait donc plus aux coups fourrés ? Sourire songeur aux lèvres, Jason s'approche du Croque-Mitaine, écartant sur son passage le nécessaire à torture mais ne le jetant pas au sol comme s'il n'en voulait soudain plus...pour l'instant. Les iris pâles ne se détachent pas des abysses et le Croque-Mitaine n'esquisse aucun geste visant à ramener froidement aiguilles et fil sur le devant de la scène en un rappel silencieux et austère que maintenant, on écarte le plateau de jeu pour en revenir à des choses plus terre-à-terre. Pas de glace ni de raison, avait sifflé Lecter, on reste dans ce théâtre de sensations dépouillées de tout schéma de pensée, dans la peau des créatures du présent qui se fiche d'un avant et d'un après. Se hissant au niveau du Chat, les gouffres se voilent à demi derrière un rideau noir de cils où l'on distingue à peine les éclats ambrés des bougies, sourire allongé qui frôle les lèvres du Croque-Mitaine. Une voix suave se met à déclamer, murmure qui pourrait presque caresser la peau. Et la musicalité des mots charme l'esthète des langues. A la joue qui glisse contre la sienne, à la main qui se pose sur sa nuque, le Chat s'abandonne, paupières closes et souffle suspendu. Les vers coulent au creux de son oreille et la Bête de soie cale sa tête contre celle du Reptile susurrant. Pattes de velours qui remontent lentement le long des bras de Jason y esquissant des arabesques du bout des doigts comme si un pinceau d'acier s'y trouvait.

La suite du poème lui vient en tête mais les lèvres du Croque-Mitaine restent closes cédant cet instant de poésie maudite au Reptile diaboliquement tentateur dont les lèvres délaissent soudain son oreille pour ramper jusqu'à l'initiale gravée sur sa peau. Baiser délicat, à peine appuyé sur la blessure et qui éveille un feu aux flammes à la morsure indolore mais dont la caresses enivre les nerfs. Les yeux sombres se lèvent, croisent le bleu d'eau. Il peut s'emparer des aiguilles et du fil si cela dit encore quelque chose. Sourire signant de plus belle cet accord damné secret qu'ils ont paraphé ensemble. La raison devrait rappeler Boogie, lui pointer de l'index les blessures de Jason, mais les iris pâles ne voient qu'un foutu Serpent dont le chant sifflant invoque une Bête aussi noire que la nuit.
Coincé et piégé dans un Enfer d'où lui parvient l'appel envoûtant d'une créature face à laquelle, il ne peut plus résister. Comment penser une seule seconde à se pencher sur des points de suture après un chant aussi démoniaque ? Et le Chat s'élance, se jette dans cet univers fait d'instinct, de désir, d'envie aussi violente qu'irrépressible. Ses mains glissent jusqu'aux épaules de Jason qu'il bascule en arrière, accompagnant sa chute avant de s'emparer de ses lèvres, dévoré par des flammes dorénavant reconnaissables entre milles, étreignant avec une rage extatique les draps noirs qu'il plisse dans ses poings de chaque côté du visage de Jason. Et c'est lui, lui l'être sensé qui parlait de couture, qui éjecte sans aucune autre forme de procès les aiguilles au sol. Crocs qui mordillent presque délicatement au point de faire jaillir une unique goutte de sang qu'il recueille avidement. Petite perle rouge suffisante pour le plonger définitivement dans ce monde d'égoïstes aux portes éternellement closes pour les impies. Et sauras-tu tirer de l'implacable hiver, des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ? ronronne-t-il en caressant les lèvres du Serpent des siennes.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Dim 29 Sep - 18:00

" Les dix petits morts "


On pouvait voir une forme d’abdication, une promesse de se laisser faire sans broncher. Peut-être un besoin malade de voir et sentir l’autre œuvrer sur sa peau quelques temps encore, sous le fer une fois de plus, subir sa morsure même si elle répare à défaut de blesser. Il a pensé le Clown, dans ces instants trouver une forme de satisfaction et pour une fois la perspective se faisait savoureuse. Se jouer du félin aura été une idée volatile, de passage mais incapable de s’ancrer parce qu’il y avait au delà d’un affrontement des horizons peints de bleu et noir infiniment plus désirables que cela. Comment préférer la lutte lorsque sous leurs pieds s’ouvre ce monde désormais bien connu, embrumant l’esprit d’un parfum de soufre et n’invitant qu’à oublier l’espace autour ? Aucune manigance lorsque Lecter souffle d’une voix légère ce poème d’un autre temps, ces vers choisis plutôt que d’autres sur un coup de tête car il a déjà trop prouvé qu’il ne prévoyait pas grand chose. Spontanéité bien souvent suicidaire qui à la lueur de ces bougies et de cette heure perd cependant tout aspect de danger. Le serpent n’usera pas de ces mauvaises cartes tranchantes ou d’acide, il ne viendra pas au chantage et aux caprices pas plus qu’il ne filera comme un voleur.

Promesse annoncée et Jason est homme de parole. On ira pas lui reprocher de ne pas être en mesure de tenir ses engagements, il a même trop à cœur d’y venir. Comme un besoin obsessionnel de ne jamais manquer à ce qu’il décide, on a en aucune façon vu le Clown échapper à ses « dettes ». Question d’honneur peut-être, à moins qu’il s’agisse d’une réelle qualité. Mais venant d’un Serpent, n’est-elle pas vile cette promesse de sagesse ? Lorsque la créature ose charmer elle sait que ses sifflements seront entendus, qu’ils trouveront échos chez la bête de soie noire et elle sait aussi, trop venimeuse et tordue, quelle mauvaise conscience elle peut être. Un pied en Enfer dit-il … doux euphémisme. Ils y sont tombés depuis la fin de cette gravure, ayant chassé l’ultime contrariété loin de leur forteresse privée. Penser à la couture maintenant, bien sûr que c’est impossible malgré une réelle bonne volonté de départ. Les mâchoires de ce piège se sont refermées au fil d’une poésie soupirée et les bêtes ne lorgnent plus sur ces instruments médicaux. Ne restent qu’un bleu précieux, un noir intense que des flammes indolentes irisent et chauffent.

Jason attendait néanmoins un fond de protestations, une sorte de dépit peut-être à ses paroles. Des mots laissant entendre qu’il ne changerait jamais, décidément trop envolé et vil manipulateur. Mais rien. Le fauve s’arrache à son immobilisme, le renversant en arrière tout en scellant leurs lèvres. La surprise est là, au moins pour ce manque total d’hésitation à plonger ; c’est presque troublant venant du si logique Croque Mitaine. Mais dérangeant ça non … bien au contraire et c’est ravi que le Clown glisse les mains au bas du dos élastique, esquissant de longs arabesques qui taquinent à peine les morsures causées par les barbelés. Cliquetis des aiguilles qui échouent en bas du lit, sourire qui s’étire de plus belle et sifflement lascif lorsque les crocs piquent l’entaille pour en tirer une unique perle de sang qui suffit à faire vibrer l’air d’un courant  tiède. Fin du texte lâché dans un ronronnement, hypnotique toujours et seul capable de séduire le serpent qui face au chat n’est plus sourd. Les points attendront et si le sang doit teinter ce chapitre ce sera au pire une couleur supplémentaire au décor. Tout va trop bien, aucune fausse note à cette mélodie infernale qui rappelle les bêtes jumelles à leur domicile et invite à seulement laisser faire. C’était le risque et ils le savaient bien. L’interdit était trop tentant pour se priver d’y revenir, n’en est plus un désormais et s’il doit leur pourrir l’esprit un peu plus, resserrer la toile de fer qui les broie déjà tellement ce sera ainsi. Si c’est une drogue, elle est la pire de toutes mais aussi la plus enivrante, celle dont on ne cherche pas à se sevrer car le voyage offert n’est jamais le même. Pas de lassitude ni d’habitude, une éternelle nouveauté comme autant de plaisirs coupables. Ne sont-ils pas criminels après tout ? C’est simplement dans l’ordre des choses en somme.

Maudite tentation, maudits acteurs cinglés et maudit enfer tellement pas pavés de bonnes intentions. À ça même la folie ne fait face, n’a plus rien à souffler pas même un conseil. Viens créature de ténèbres, voilà l’instant délicieusement chaotique de ce film où le scénario lui même se suspend. Vertige qui n’aura de fin qu’à leur bon vouloir. Main pâle quittant le bas du dos pour dénouer une serviette et le Serpent soupire, amusé avant de siffler leur diabolique refrain. « Bienvenue en Enfer ... » Et au fracas d’une boite qui s’écroule au sol la créature d’écailles s’empare des lèvres du félin, resserre son emprise en bête jalouse qui ne laissera sa jumelle de soie à personne que ce soit pour un bien ou un mal. L’abysse se lie à une mer infinie dont les couleurs ne sont jamais plus irrésistibles qu’en cet instant. Ils sont loin les costumes de monstres urbains, loin d’eux les rôles d’ennemis publics. Que cette ville crève, qu’on pleure les morts et qu’on adule un homme sans visage, tout ça reste du domaine du concret. Au delà et derrière ces portes impies refermées sans bruit le roman d’un désir noir ne s’écrit qu’à quatre mains.  

[…]

Si on a pris les mêmes sans recommencer de la même manière, il demeure toujours lorsque le paysage infernal recule cette sensation de contentement. Cette sérénité, comme une fatigue saine qui laisse les carcasses pourtant hautement malmenées dans un état proche de l’anesthésie. Une détente, une souplesse retrouvée où les créatures alanguies sur les rives de leurs délires se plaisent à laisser tomber un silence qui n’a plus rien de pénible. Froissement du tissu noir lorsque Jason se tourne sur le côté, la tête lovée au creux de l’épaule du Croque Mitaine en soupirant longuement. Fatigué ? Même pas c’est un comble. Il devrait, mais non et une main aérienne s’égare sur ce J qui lui plaît définitivement beaucoup, allongeant un sourire charmeur et charmé. « Te voilà donc œuvre achevée et signée … Pour un peu je me sentirai presque comme ces parents qui voient leur héritier quitter le nid familial. » Riant et levant assez la tête pour capter les iris bleues, il poursuit. « Tu sais, ce moment où ils se disent, mais comme il a grandit ! Pourtant honnêtement … je n’étais pas pour grand chose dans ton évolution. M’enfin … c’est ce qui me plaît chez toi. Perfectionniste et plein de talents, mon génie diabolique personnel. » Un mauvais génie dans son genre ...                   
   

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 30 Sep - 15:51



Le monde se pare définitivement d'azur et de ténèbres. Quand aux blessures, à l'épuisement, aux nerfs qui craquent comme des cordes usées par les épreuves, ils ne sont que menus détails auxquels on ne prête plus aucune attention. Inconscience parfaitement irréfléchie qui se fait au détriment de tout bon sens. Abandonné le givre, reléguée bien loin la glace, de modération et de sang-froid, la Bête de soie n'en a plus. La liberté et le goût de vivre dans un éternel présent sont bien plus puissants que se pencher sur des considérations purement terrestres. Soigner ses plaies ? Mais que c'est trivial à la limite du vulgaire tout à coup. Depuis leur arrivée en ces lieux, Jason n'a eu de cesse de glorifier cet état sans entraves, cette perte totale de contrôle. On a attisé les flammes avec soin, on a détaché les bêtes et maintenant, c'est une créature ivre et sauvage qui s'élance, se jette dans un Enfer dont les portes ne s'ouvrent que sur le passage de deux uniques monstres. La musique, la symphonie qu'ils ont tressé au fil des heures et au fil des morts n'est que trop entêtante pour disparaître en secouant simplement la tête. A l'incendie bestial qui a ravagé les couloirs succèdent des flammes connues dans le fauve plonge sans hésitation. Pas de costume de maître et de second à porter ici. Cette bâtisse ne s'encombre pas de statut ou de hiérarchie qui n'ont plus aucun poids. La transe maléfique se poursuit et il n'y a rien pour la freiner ou la juguler.

C'est un poison que le Croque-Mitaine laisse couler dans ses veines. Celui qui abat toutes les barrières, celui qui grise et annihile toute raison, aussi vénéneux que désiré. Mais pas de folie ni de petite voix parasite, dans ce monde qui ne souffre d'aucune intrusion extérieure. Aucune résistance n'est offerte à cette vague pleine d'une fureur qui n'a rien à voir avec le sang et la mort, le Chat se laisse porter et emporter, étrangler de plus belle dans une toile acérée qui pourrait bien le déchirer en menus morceaux. Il s'en fiche. Egoïsme malsain où les responsabilités disparaissent, où les acteurs principaux d'un film d'horreur décident de déserter la scène. On s'engage dans un ailleurs en laissant tout derrière soi, cadavres, rescapée, douleur.
Enchaînement irrationnel qui estompe la pièce et dérobe le sol sous les pas. Les mains de Jason abandonne les morsures laissées par les barbelés, rampent jusque dans le bas du dos du Chat. Frôlement du tissu qui glisse sur la peau et accompagne la cacophonie brisée d'une boîte qui rejoint les aiguilles au sol. Soupir du Serpent qui siffle leur sempiternel leitmotiv. Bienvenue en Enfer. Le leur. L'étau se resserre autour du fauve et c'est avec un ravissement de pécheur qu'il appréhende la possessivité du Reptile, se saoûle du goût de sang de ses lèvres. Le monde pourrait s'écrouler et des bombes pourraient pleuvoir que ça ne revêterait aucune forme d'importance. L'égocentrisme forcené est partagé et s'il ne reste plus que des cendres autour d'eux, qu'importe.

[...]

C'est côte à côte que l'on quitte ce monde d'un noir bleuté et hermétique. Les souffles retrouvent un rythme mesuré, le tambour forcené des coeurs s'apaise et c'est une vague d'abandon qui vient mourir aux pieds des Bêtes. Regard limpide qui se perd dans la contemplation muette des flammèches vacillantes qui répandent une lumière dorée tremblante dans la pièce. Et c'est ce même apaisement qui suit les plus belles oeuvres qui envahit le Chat. Silence serein qu'aucune tempête ne semble prête à briser et que rien ne pourrait troubler. Chuintement délicat lorsque Jason se tourne sur le côté et c'est avec naturel qu'il lève le bras pour l'accueillir contre lui. Soupir interminable qui file dans son cou en même temps que la main du Clown n'effleure, légère presque imperceptible, la majuscule gravée sur sa peau.

Rire argentin qui répond à celui de Jason et c'est un demi-sourire aux lèvres qu'il détourne ses yeux pâles des bougies. Alastor Burton était un monstre errant et solitaire, déjà fin dans ses plus belles mises à mort, mais bien loin de la noire consécration qui le nimbe maintenant. Lecter ne lui a pas simplement sauvé la peau, il la lui a arrachée en même temps que son ancienne identité pour révéler ce qui se cachait dessous. Car derrière le visage humain se terrait une Bête et bien au-delà d'un simple sursis c'est une renaissance qui lui avait été proposée en mettant à mort ce masque d'humanité qu'Alastor avait toujours été contraint et forcé de porter. Monstre qui évoluait parmi les mortels, Burton était encore sous le joug des lois des Hommes et à leurs yeux, il n'était rien de plus qu'un nuisible qu'il valait mieux enfermer et ne jamais libérer. Le Clown l'a placé définitivement en marge de cette société pour laquelle il n'avait jamais été fait, l'affranchissant de ces codes établis qu'il violait tout en s'y soumettant. Et au fil des années, la Bête ne s'est plus embarrassé de jouer un rôle. Les iris clairs glissent sur le côté jusqu'à croiser ceux de Jason. Est-ce vraiment moi qui ai évolué ou bien avons-nous évolué au contact de l'autre ?

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 3 Icon_minitime1Lun 30 Sep - 18:15

" Les dix petits morts "


Jamais il n’a apprécié ces moments, jamais abandonné entre des bras aussi accueillants étaient-ils. À cela Jason réagissait en véritable horreur vivante, achevant par les lames chaque corps qu’il croisa. Aucun souvenir mémorable, seulement une chose triviale qui ne souffrait même pas de frustration une fois accomplie. Il n’y a jamais accordé d’importance, c’était au pire un passe temps comme un autre et même la couture, l’acharnement sur un instrument de musique lui plaisait d’avantage. Maintenant ? Il doit l’admettre, la donne a bien changé. En compagnie d’excellence il y revient comme un drogué retrouve seringues et substances illicites avec ravissement, dépendant à sa mesure. L’imprévu domine, ni le serpent ni le chat ne prévoient à l’avance et parce qu’il affectionne tellement les surprises Lecter n’en est que plus charmé. Elle était troublante la première visite au cœur de cet enfer, elle a invoqué des questions mais désormais on en pose plus aucune. Faces aux portes les bêtes se contentent d’ouvrir et d’entrer sans plus regarder derrière, oubliant le monde autour dans un égoïsme grandissant. Une fois plongé dans ce paysage de secret où ne demeurent que deux êtres qui se comprennent mieux que n’importe quels autres à quoi bon penser au reste ? On lâche prise, on laisse filer et advienne que pourra puis si dehors la fin du monde à lieu, eux en seront déjà bien loin.

Retour au présent, fin d’une transe et aucune amertume. Naturellement le Clown cherche une proximité que le Croque Mitaine ne refuse pas, l’accueillant dans une logique presque réflexe. Caresse volatile sur une initiale sanglante et Jason reconnaît qu’il en a fait du chemin Alastor Burton depuis sa ruelle sombre, recroquevillé sous la pluie. Et même après lui avoir tendu la main Lecter aurait pu le tuer un jour, froidement car s’attacher n’était pas pour lui. Pourquoi dans ce cas cette envie de le pousser d’une main dans le dos, de lui dire « vas-y, fonce tu as le droit, c’est ta vie elle t’appartient » ? Boogie soulève cette idée qu’ils aient pu évoluer au contact de l’autre, d’une certaine façon. Lecter se tait, détourne lentement le regard pour observer les rangées de bougies autour. C’est possible … avant lui, de qui le balafré s’était-il un tant soit peu soucié ? Personne. Lorsqu’il voyait son second si posé, sa logique à toute épreuve et ses mises en gardes ça le mettait dans une rage noire. Envie de l’empoigner, de lui dire de foncer. Casser pour passer, forcer et si un plan foirait -chose rare- et bien ils feraient mieux la prochaine fois. Ce que Jason attendait, c’était de lui arracher des chaînes que la société lui avait un jour passé au cou, le contraignant à laisser cette bête sauvage en cage. Il en avait fallut du temps pour voir enfin le fauve à l’oeuvre, et seule une créature aussi déviante pouvait le trouver beau ainsi drapé de noir, fou enfin délivré. Et toi foutu cinglé ? Qu’as-tu gagné ? Ah ça … un voile de patience parfois, un fond de prudence même infime et une vie pour laquelle sans hésiter, il foutrait la sienne en l’air. Sens du sacrifice alors ? Ça semble difficile de nier sachant qu’il est allé seul rendre justice dans un repaire de mafieux pour des insultes proférées. Pas faute d’être individualiste et profondément égoïste pourtant. Au fond … oui même Lecter a changé.

« Et bien, ça se tient je crois. » Souffle-t-il, un brin pensif encore avant de revenir aux iris bleues. « Sans toi, je serai mort depuis longtemps sans doute. » C’est une évidence. Entre les plans réellement tordus, sa tendance suicidaire et son ignorance totale vis à vis de sa santé on aurait enterré le Clown depuis pas mal d’années déjà. Mais Boogie a toujours veillé, en toutes choses et sans jamais se plaindre. Il aurait pu pourtant, l’oiseau Lecter est tellement ingérable. Mais au moins, sachant tout cela le Clown peut être on ne peut plus certain d’une chose : sans parler de leur attachement si Boogie n’est pas parti malgré tout ce qu’il a eut à faire et à voir, il ne partira jamais. De belles années, ils en verront encore bien d’autres. C’est souriant et après avoir offert une légère morsure au creux d’une épaule que Lecter s’assoit et s’étire. Grâce étrange et désarticulée de la créature d’écailles qui dénoue muscles et articulations sans aucune grimace avant de pousser un long soupir satisfait. Oeillade rapide sur les aiguilles et le reste qui a fini éparpillé au sol et il hausse les épaules. « On verra ça plus tard … ça m’arrange en fait. » Dit-t-il d’une voix rieuse, se glissant au dessus du Croque Mitaine avant d’effleurer ses lèvres des siennes. « Ce sera du plus bel effet pour notre dernier jouet. »

Mais quelle mauvais idée a-t-il en tête encore ? Oh, une de plus une de moins … Elle a le don d’allumer une étincelle perverse, vile qui promet déjà le pire. Jouer selon les goûts de Boogie a-t-il dit, lui laisser la main d’une certaine façon aussi car la dernière devra mourir de la sienne. Et il va tenir parole le sournois Serpent, tirer les ficelles les plus noires de la bête de soie pour lui offrir le buffet d’honneur, son plat favori en temps de traque : l’espoir qu’il aime ravir à ses proies. « N’avais-je pas dit que je saurai mêler nos traques personnelles au film ? » Siffle-t-il à voix basse, le ton rêveur. « Donne lui donc cet ultime espoir, deviens-le et ouvre sa cage. Quelle croit en toi tandis que je serai sur vos talons et au dernier moment … tu lui voleras. Comptes sur moi pour rendre cette scène réaliste à souhait. » Cruauté infinie que de laisser à cette gamine une main tendue, quelqu’un sensé l’aider pour qu’a la fin ce soit cette âme prétendue secourable qui tranche le fil de son existence. De quoi renvoyer les monstres à la chasse une dernière fois, laisser flotter le parfum d’un affrontement mis en scène. Elle mérite au moins le droit d’entrevoir le jour qui se lève, de mourir en beauté d’une certaine façon. Frustrant, Lecter s’écarte sans plus attendre et se lève, passe au dessus des instruments éparses et ouvre le placard pour y trouver de quoi s’habiller. Simple chemise blanche qui déjà se teinte de rouge au dessus d’un jean noir. « Je te laisse de l’avance le temps de retrouver ma parure de bal, elle n’aura pas l‘honneur de me voir à visage nu, tout de même. C’est ton privilège ça … » Et envoyant un clin d’oeil au chat, le Serpent file à la salle de bain. Bientôt, la petit souris rencontrera le chat … le suivra puis au final, trépassera.   

© Jason L.


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