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Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS
Boogie
Alastor Burton
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COMMENTAIRES : Mon monde est une vaste étendue aride couverte de poussière et d'une végétation desséchée. Les arbres y sont tordus et leurs branches aux mains griffues écorchent et s'accrochent. Les seules visites que j'y reçois sont celles de spectres décharnés, de bêtes sauvages et de monstres sanguinaires. J'habite au coeur d'hectares désolés où j'expose des cadavres d'une macabre Beauté, et lorsque je parcours ces champs de Mort et de Douleur, marchant seul sur des ossements humains, les seules fleurs qui se mêlent à mes cheveux sont les flocons de neige qui descendent d'un ciel gris plombé.
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mar 1 Oct - 21:13



On ne peut passer près de dix années auprès de la même personne, la côtoyer tous les jours, la voir dans ses pires moments sans se laisser contaminer par certains traits de sa personnalité. Si le Croque-Mitaine est devenu le monstre tant redouté ce n'est que grâce à un fichu Clown qui n'a eu de cesse de l'encourager sur cette pente où les seules limites tolérées étaient celles qu'il lui imposait. Les deux Bêtes qui se croyaient condamnées à une éternelle solitude monstrueuse ont vu leurs routes se croiser et les individualistes égoïstes qu'ils sont ont appris à se remettre à l'avis et entre les mains de l'autre. Confiance qui est devenue complètement aveugle à l'heure actuelle car même possédés par leurs pires travers, même infectés par leurs vices les plus sombres, ils parviennent à trouver un éclat aussi bref qu'exceptionnel de lucidité. Jason ne battra pas à mort Boogie et Boogie ne taillera pas en pièces Jason. Equilibre instable où l'on glisse un pied après l'autre sur le fil acéré d'un rasoir mais jamais on en chute. La Mort peut bien frapper à leur porte, elle a tout intérêt à les faucher ensemble. Prix de gros sur les âmes noires, on ne les vend pas au détail. Sans le Croque-Mitaine, le Clown démoniaque serait mort depuis longtemps et le fauve ne peut que marmonner un grommellement d'assentiment. Explosé, saigné à blanc, criblé de balles ou écrasé au sol, ce ne sont pas les moyens qui manquent mais il les a tous détourné.
C'est en souriant mais non sans le gratifier d'une énième morsure que Jason se redresse. La couture n'est toujours pas à l'ordre du jour et c'est avec des propos sybillins qu'il précise que ça ne fera que mieux servir le baroud d'honneur dédié à leur dernière victime. Alors que Boogie se relève sur les coudes, le Clown se glisse a-dessus de lui, visage proche et lèvres frôlant les siennes. Leurs plaies respectives non soignées seront du plus bel effet pour leur ultime tableau. Le Chat esquisse une moue interrogative.
Mêler la traque malsaine du Serpent et du Chat à celle du dernier agneau. La voix basse de Jasson tisse le bâti de ce qui sera le pire cauchemar pour la petite Souris. Que Boogie s'érige en sauveur, la délivre, fauve qui fait patte de velours pour attirer contre lui la petite proie éperdue. Qu'il fasse scintiller cette lueur qu'il aime tant éteindre d'une pichenette, qu'il offre l'espoir, le bel et magnifique espoir d'une issue de secours. Qu'il feinte l'humanité angélique, qu'il accueille la confiance désespérée pour mieux la détruire. Sur ses talons, il y aura le Reptile traquant autant le Chat que la Souris. Lueur froide de cruauté malade qui tapisse soudain les iris pâles. Le sourire délicat s'étire en rictus carnassier. C'est parfaitement immonde. ronronne-t-il d'une voix charmée.


Appuyant sèchement son dos contre le mur pour en faire pleurer la moindre entaille, c'est un Croque-Mitaine qui a retrouvé son pull noir déchiqueté qui fait irruption dans la cave. Accrochant une expression d'affolement feinte à son visage, le stress suintant comme un poison de ses moindres gestes. Le rideau se lève sur un monstre qui prend des allures de bête traquée à la recherche d'un refuge.
Fracas d'une porte qui se ferme et fait se dresser la Souris sur les genoux. Quelqu'un vient d'entrer dans cette maudite cuisine où elle se trouve enfermée depuis des heures. Mais là où elle s'attendait à voir un visage allié ou ce taré de Jason Lecter, c'est un parfait inconnu qui débarque de Dieu seul sait où. Préférant se tapir dans le fond de sa cage, elle opte pour le profil bas. Si ce gugusse est un ennemi, il saura forcément où elle se trouve. Profitant d'un angle mort offert par un des longs plans de travail, elle attend l'oreille aux aguets. Son d'objets métalliques qui tombent au sol, jurons crachés entre des dents serrées. Sans le voir, elle sent une certaine hâte...presque de l'affolement qui émane de l'inconnu...elle ne peut pas rester indéfiniment dans cette cage. Si le destin lui envoie là sa seule chance de sortie, il vaut mieux prendre le risque et la saisir. Qu'a-t-elle à perdre? Au pire, elle a toujours son pied de chaise à portée de main. Alors, elle se redresse de nouveau et ose un "psst" à peine audible. L'inconnu sursaute, se fige, une sorte de cutter ou de scalpel à la main (c'est une lame vu l'éclat froid jeté mais sa nature, elle l'ignore encore), il cherche des yeux d'où provient ce son qu'elle a émis. Et enfin, son regard clair se pose sur elle. Surprise et suspicion se lisent dans ce regard mais il avance. A pas mesurés, comme un animal pris en chasse et elle remarque alors l'état dans lequel il se trouve. Les marques de coups sur son visage, pommette rouge, lèvre éclatée sous un poing certainement, entaille le long de sa mâchoire...
Bordel. Mais vous êtes qui ?
Je vous renvoie la question.
Vous d'abord...
Hé, c'est moi qui suis enfermée dans une cage ! Je suis une victime.
Et vous m'avez l'air bien fraîche pour une victime.
...!
Ca s'est avéré plus facile qu'il ne le pensait. L'angoisse, la colère, la peur, la solitude font gober n'importe quel mensonge à la Souris qui a désespérément besoin de croire en quelque chose ou en quelqu'un. Boogie troque sans encombre son identité de Croque-Mitaine pour devenir un dénommé Gabriel - la belle ironie que ce prénom angélique - marginal sans le sou qui pensait trouver dans cette bâtisse quelque chose à revendre sur le marché noir et n'est tombé que sur une succession de pièges desquels il est parvenu à s'en tirer par pure chance. Echange de bons procédés, elle lui raconte brièvement les raisons de sa présence ici à son tour...suivre une bande de connaissances qui lui ont promis un sacré divertissement. Le pire étant qu'elle n'appréciait pas spécialement toutes ces personnes. Ils étaient dix en entrant, a-t-il vu quelqu'un ? Intérieurement, le Croque-Mitaine ricane mais il se contente d'afficher une moue désolée en révélant avoir essayé de sauver une jeune femme prise dans des barbelés. En vain. La Souris avoue qu'elle devrait être en train de réviser, chez elle et elle se retrouve coincée dans une cage, avec un sociopathe aux trousses. Boogie essaie de forcer la porte de la geôle mais la Souris soupire. Elle a déjà essayé tout ça. Rien ne bouge et ne bougera, on peut reprocher des tas de choses à leur hôte mais ce dernier sait comment si prendre pour créer des cages imprenables. Seule une clé pourrait l'en délivrer. Je la trouverais. Je vais pas te laisser là. Elle doit être ici...quelque part. En effet. Bien au fond dans sa poche. Alors, il se met à fouiller, retournant tiroir après tiroir, ouvrant les portes des placards les unes après les autres malgré les protestations de la Souris qui juge ça inutile. Et c'est bras tendu au-dessus d'un énième plan de travail que le Croque-Mitaine émerge en tenant le sésame.
Elle n'y croyait pas et plus les minutes filent, plus cet inconnu lui apparaît comme envoyé par la Providence, l'allié parfait pour s'en tirer. S'il a survécu jusqu'ici, c'est parce qu'il est prudent lui a-t-il confié. Tout dans ce bâtiment est fait pour tromper l'oeil et les sens, de la lumière noire au sol trompeur qui cache sous la moquette des mécanismes mortels. Il ne s'est pas engagé, la fleur au fusil dans les couloirs, il prend le temps d'observer avant d'avancer. Elle hoche la tête. Elle faisait pareil avant de...avant de tomber ici. Explosion de joie lorsqu'il découvre la clé et c'est avec empressement qu'il la libère. Et c'est avec exaltation et  soulagement qu'elle se rue hors de sa cage et se jette au cou de ce Gabriel, décidemment bien nommé. Elle d'ordinaire si peu tactile, à qui le moindre contact physique répugne se surprend à éprouver un véritable élan de chaleur pour cet inconnu.
Dos qui se raidit à ce contact mais avec les blessures visibles qu'il arbore, ça n'éveille nullement le doute chez l'agneau. Respiration au rythme rapide qui se perd dans un sanglot rapidement étouffé. Il esquisse une légère moue écoeurée en sentant ce souffle sur sa peau. Le Chat reprend rapidement le contrôle des muscles de son visage et dénoue simplement les mains sur sa nuque avant de désigner le morceau de bois dans la cage puis les scalpels et autres lames qu'il a jeté au sol. Abandonnes le pied de chaise. Prends plutôt une de ces...choses...même si je doute que Lecter nous tombe dessus de face. Il préfèrera laisser ses pièges faire leur office. Attendant qu'elle choisisse son arme - la plus grande et la moins maniable pour des mains aussi menues que les siennes bien évidemment - il plonge son regard clair dans le sien énumérant des règles de survie basique que n'importe quel être sensé aurait aussitôt adoptées dans un endroit pareil. Restes derrière moi, marches exactement dans mes traces et on s'en sortira. Ensemble. Ne joues pas à l'héroïne et si je te demande de courir. Tu cours. Sans te retourner. Faisant volte-face, il se dirige vers la porte menant à l'étage supérieur mais une main s'enroule autour de son poignet, l'obligeant à faire de nouveau face à la Souris. Gabriel...je m'appelle Ellen. Et merci...pour ne pas m'avoir laissée. Envie de répliquer que son prénom lui importe peu mais il se contente d'hocher la tête en se fendant d'un radieux sourire. Tu me remercieras dehors. Allons-y. La main glisse jusqu'à la sienne, doucement, elle noue ses doigts aux siens avant de garder serré contre elle son bras. Pour sûr, Jason va pas apprécier le geste...

Jason
Jason Lecter
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mar 1 Oct - 23:30

" Les dix petits morts "


Parfaitement immonde lui ronronna le chat il y a quelques minutes. Oh si peu, c’est de l’art et ça doit être grandiose surtout. À peine Boogie arraché à la chambre Lecter fait de même, boites de maquillage en main pour rejoindre la salle aux caméras. Il faut au moins ça pour apprécier la suite du jeu et les talents d’acteurs des monstres ne sont plus à prouver. À peine entré le chien encore un peu chancelant se lève se colle à sa jambe, réclamant une caresse toujours offerte de bonne grâce avant de retourner se coucher à sa place. Laissant la boite entre les claviers le Clown se pose sur une chaise, prend le temps de lacer ses bottes et allume une cigarette. Du temps, il en a car tout doit se faire dans le bon rythme afin de ne pas éveiller les soupçons de la petite bête restante. Infini sadisme à voir sur l’écran le Croque Mitaine se tourner en direction de la cage et approcher. Pas question d’en perdre une miette ce serait dommage, Lecter augmente le volume des enceintes et bientôt la conversation lui parvient clairement. Abandonnant la tige fumante au bord d’un cendrier il saisit la première boite de couleur et étale le fard blanc, manquant de s’étouffer dans un rire. Gabriel … mais comme tu es vile petit chat ! Savoureuse ironie dans ce choix, nul doute que Boogie doit parfaitement savoir que son acolyte trouvera la chose risible. Première étape du maquillage achevée et Jason glisse à nouveau le filtre entre ses lèvres, le menton calé sur sa main et comme absorbé par ce qui se déroule ailleurs. Vraiment, il a du talent ce fichu chat surdoué c’est un rien vexant … Oh, mais voilà la demoiselle libre et le grand méchant n’est pas prêt, il est temps de s’activer un peu sinon son absence sera remarquée. Ou plutôt, on l’espère absent et il ne doit pas l’être.

Noir appliqué, il ouvre la dernière boite de fard rouge et allonge son sourire … jusqu’à suspendre son geste, bouche à moitié ouverte lorsque cette créature indigne se jette au cou de son sois disant sauveur. La surprise est telle que pendant plusieurs secondes il ne réagit pas, comme Boogie à la cave d’ailleurs et c’est fort déplaisant cette image ! Grinçant des dents, il enfile rageusement ses gants et une veste rayée de lignes rouges et noires avant de jeter un œil perplexe sur la caisse d’armes. Puis aussitôt il les voit et un rictus terriblement cruel lui fend le visage. L’art de Lecter réside surtout dans la mise en scène, dans des débordements et ce final sera glauque comme aucun autre. D’une main il extirpe l’objet et revient à ses claviers. La voilà serrée contre lui maintenant … immonde petite chose insignifiante ! Du bout de doigts le Clown enfonce quelques touches, sélectionne des fichiers et bientôt c’est un air grinçant et lugubre de piano mécanique qui envahi les couloirs. Ha tu as peur Ellen, mais si tu savais tu tremblerais bien d’avantage ! Tapotant le micro sans fil à peine allumé Lecter ricane. « Gabrieeeel … où crois-tu aller mon petit chat hm ? » Roucoule-t-il d’une voix moqueuse, riant de plus belle lorsque leur victime sursaute, paniquée par cette voix bizarre qui arrive de toute part. « Je n’aime pas perdre mes jouets, et je n’aime pas que mes jouets essaient de se sauver non plus. » Fin prêt il quitte la salle et longue l’étroit couloir, poursuivant. « Envie de courir les enfants ? Courrez vite dans ce cas. Je vais compter jusqu’à dix, attention ! »

Il a vu où ils se dirigeaient et avance sans ralentir, sautillant plus qu’il marche. « Un, deux, Lecter te coupera en deux ! Hm c’est un peu plagié mais personne ne s’en soucie hm ? » Nouvel éclat de rire fusant et il enchaîne la comptine, légère au son de cette mélodie rouillée. Arrivé devant un mur coulissant le balafré entend des pas, retient la dernière phrase et abandonne le micro, raffermissant sa prise sur les griffes de métal qui rappellent si bien ce vieux film. Trois … deux … un, il déplace la cloison et murmure. « Neuf, dix ; c’est du mur qu’il surgit ! » Aucune raison de ménager l’un ou l’autre même s’il est évident que les garder en vie reste obligatoire. Pousser le réalisme oui, mais n’abusons pas ce serait gâcher l’effet de style. Les lames sifflent, fendant l’air pour entailler le dos de la donzelle qui lâche un cri étranglé, les larmes aux yeux pendant que le Clown incline la tête de biais, toisant le duo d’un air faussement dramatique. « Voilà qui me brise le cœur Gabriel, je te trouvais fort plaisant mais si tu libères les autres c’est tout de suite moins drôle sais-tu ? » Petite moue désolée aux lèvres, il bat la mesure des notes diffusées de sa main libre. Elle est si mince la frontière entre la réalité et la fiction car entre les bêtes la chasse et de coutume, elles se cherchent, se trouvent sans arrêt et ce vent grisant empestant le cuivre réveille des instincts sauvages qui pourraient fort bien devenir incontrôlables. Immobile de longues secondes, il bondit soudain et referme une main sur la gorge du Croque Mitaine, le collant dos au mur avant de poser la pointe des griffes sur sa joue. « Ta ta ta on ne bouge pas ! Nous avons des choses à nous dire tout les deux quant à toi … » Glisse-t-il, toisant la souris aussi blanche qu’un aspirine. « Allez cours encore, tant que tu peux. »

Vilain petit instinct de survie, bien sûr qu’elle s’échappe et cherche un endroit où se planquer. C’est humain … tellement humain. Oh elle ne sera pas allée bien loin ; d’ailleurs son exclamation de surprise indique qu’elle doit être aux prises avec ce petit corridor où pendent des lames de rasoirs. Le temps qu’elle en sorte sans s’arracher le visage, elle paniquera d’avantage. Sourire amusé aux lèvres, Jason desserre lentement les doigts même s’il avait dosé sa force pour au pire gêner légèrement la respiration. Coulant une oeillade noire de sadisme sur le chat, il soupire d’une voix à peine audible. « La prochaine fois qu’elle t’approche de si près je lui tranche la tête c’est clair, Gabriel ? » Cela le dérange, un peu mais c’est déjà trop. Maintenant pour bien faire et surtout que ce soit crédible il faut prétendre avoir su repousser Lecter ou l’avoir blessé. Presque affectueusement, le Serpent caresse les lèvres du chat, se serrant d’avantage contre lui. « Allez, fais-moi mal. Ah mais j’oubliais … c’est impossible ça. » Provoquer l’autre, piquer l’ego … encore. N’en as-tu jamais assez, espèce de tordu ? Et bien non ; jamais. 

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mer 2 Oct - 13:33



Et ils avancent. La Souris suspendue au bras du Croque-Mitaine comme une noyée à une bouée. Elle a au moins la qualité de ne pas être bavarde et de ne pas l'assommer de commentaires et de questions. La main qui étreint la sienne tremble et c'est une vibration presque agréable qui remonte jusqu'à son épaule. Derrière le masque de compréhension et d'inquiétude collé à son visage, le Chat sourit de toutes ses dents. La trouille de l'autre est le plus délicat des parfums, le seul qui sied à la perfection à la Souris qui avance en prenant soin de poser les pieds là où le Croque-Mitaine pose les siens. Ca serait grandement navrant qu'elle déclenche un piège par maladresse. Impression de remonter le temps en croisant ces signes des traques précédentes, une empreinte sanglante au sol, un nuage de poussière qui est retombé sous le passage d'un corps tiré derrière soi. Les yeux de la proie ne remarquent que les indications les plus flagrantes et elle se terre de plus belle contre lui en murmurant des appels à une divinité qui est définitivement absente de ces murs. Lorsqu'elle aperçoit la toile de barbelés défaite sur un corps déchiqueté, elle se fige et si Boogie souhaite la faire avancer, il n'a pas d'autre choix que celui de se tourner vers elle. Détendant les doigts comme on le fait avant de plonger la main dans une matière repoussante, le Croque-Mitaine pose la main sur la joue de l'agneau afin de dévier son regard du cadavre. Les yeux bleus de la Souris s'en détache difficilement et c'est sans un son qu'elle articule un douloureux pourquoi...?. Boogie plisse les lèvres en secouant doucement la tête, une moue désolée au visage. Je ne sais pas. Il y a toujours eu des monstres parmi nous. Des gens infâmes que l'on ne peut pas qualifier d'être humain. Le menton de l'agneau frémit, son regard se voile et lorsqu'elle baisse les paupières ce sont des larmes qui s'échappent de ses cils. Oh par pitié pas de sanglots sinon il ne répond plus de rien. Avançons Ellen. Nous sommes encore en vie, nous, tâchons de le rester. Tu pleureras la disparition de tes amis dehors. Courage... Hochement de tête difficile, la Souris renifle et essuie d'un geste vif ses joues humides. Ils reprennent leur chemin dans un silence angoissé jusqu'à ce que le son éraillé d'un piano mécanique ne résonne dans les couloirs. C'est dans un parfait ensemble que le Chat et la Souris cessent de marcher. Bruit d'un tapotement creux et c'est la voix de Jason qui s'élève provoquant une arythmie immédiate chez la proie et un rapprochement inévitable.
Sans l'avoir jamais entendue, la voix du Clown, l'ennemi public numéro un, déclenche un bug complet dans son corps. Son coeur se met à battre avec panique à ses oreilles, sa respiration s'accélère et c'est instinctivement qu'elle cherche la protection des bras de son compagnon d'infortune. Elle lève les yeux sur le visage fermé de l'autre lorsque son prénom est prononcé dans un éclat de rire grinçant aussi mélodieux que des ongles griffant un tableau noir. Voilà ce qu'ils sont ici...des jouets. Elle sent le corps de son sauveur se raidir alors que la voix exécrable semblant venir de nulle part et de partout à la fois résonne. Mais qu'est-ce-que ce taré a bien pu lui faire ? Elle, elle était enfermée dans une cage mais Gabriel ? Elle n'est pas idiote, certaines des blessures qu'il porte n'ont pas pu être faites par un piège. De quoi s'est-il échappé ? Malgré la trouille viscérale et animale qui fait couler une sueur froide le long de son dos, la compassion pour le sort subi par son sauveur lui fait lever la main, effleurer la plaie sur sa lèvre.

Les iris pâles de Boogie se baissent aussitôt sur la Souris lorsqu'elle le touche et c'est au prix d'un effort certain qu'il empêche son bras de s'abattre sèchement sur ces doigts qui le frôlent et qu'il contrôle la rage prête à jaillir. On bouge. murmure-t-elle la voix soudain plus assurée et le regard plein de confiance. Début d'un compte à rebours égrené d'une voix chantante et le Croque-Mitaine se remet en branle prenant soin de laisser la Souris derrière lui toujours agrippée à sa main. Pas de course dans les couloirs et la Bête de soie sent le Reptile qui se faufile dans les murs, s'approche d'eux au fur et à mesure que la comptine horrifique se poursuit.
Dix...le Diable sort de sa boîte, jaillissant d'un mur derrière lui. Au bout de son bras, le Croque-Mitaine sent la Souris desserrer son étreinte avant de pousser un unique cri. Tombant au sol, elle le déséquilibre un court instant avant qu'il ne fasse volte-face pour croiser les abysses. Feignant l'effroi et la bouffée de courage humaniste, Boogie saute au-dessus du corps de l'agneau au sol dont le dos est zébré de cinq entailles fines, devenant l'ultime barrage entre la Souris et la Mort. Que ne peut-il féliciter Jason pour cette arme absolument charmante et il ne peut se contenter d'une courte moue appréciative, le regard rivé sur les cinq lames cliquetant en rythme du piano qui envahit les couloirs. Sauves-toi. ordonne-t-il la
voix vibrante de crédibilité vers la Souris. Pourtant, elle n'esquisse aucun geste se contentant d'étouffer un sanglot souffreteux. Tournant la tête dans sa direction, il réitère l'injonction plus sèchement à peine une seconde aant que Jason rompt son immobilité pour se jeter sur lui. Plaqué contre le mur, le fauve sent sur sa joue la froideur de l'acier et un étau se serrer autour de sa gorge, suffisamment fort pour l'empêcher de déglutir. Les iris limpides disparaissent derrière les cils sombres tandis que le Clown recommande à la proie de s'enfuir qui s'exécute sans demander son reste.

Noir et bleu de nouveau seuls. Sourire amusé aux lèvres, le Chat lève doucement les paupières, iris retrouvant cet éclat phosphorescent particulier dans la lumière noire. Soupir faussement las qui s'échappe de ses lèvres. J'ignore qui souffre le plus. Elle ? Moi qui doit subir son infecte proximité ? Ou toi qui y assiste sans pouvoir la déchiqueter ? ronronne-t-il. Et ça risque d'être encore pire lorsqu'il la retrouvera...le Chat penche délicatement la tête à la provocation du Clown qui attise la Bête obligée de jouer les êtres humains auprès de la Souris. Je dois m'échapper de façon crédible, hm ? murmure-t-il contre les lèvres du Clown caressant de la paume de sa main le poignet armé avant d'y refermer les doigts et de le baisser lentement, appuyant son flanc contre les lames qu'il pose sur ses côtes. Morsure du métal froid qui coupe le tissu et fend délicatement la peau en dessous. Ris, Jason... souffle-t-il accrochant ses iris opalescents aux abysses. Parce qu'ici, c'est chez toi. Et chez toi, rien n'est impossible. En un seul mouvement souple, le Chat esquisse un pas de côté, se décale avant que son poing ne s'abatte plusieurs fois au creux de son estomac. Profitant de la pression qui se relâche complètement autour de son cou, le fauve contourne le Serpent pour s'enfoncer dans le couloir, se dirigeant vers les piaulements de la Souris.

Et elle se retrouve de nouveau seule. Armée, grâce à son sauveur, mais seule. Après la surprise douloureuse de se prendre les cheveux et le visage dans ces lames suspendues que sa course ne lui a permis de distinguer, c'est courbée en deux qu'elle continue d'avancer, la gorge serrée et des larmes au bord des yeux. Retirant sa veste, elle l'enroule autour de son bras et c'est en le levant pour écarter les lames qu'elle progresse. Malgré son visage tailladé en de nombreux endroits, elle s'efforce d'avancer parce qu'elle doit s'en sortir. Instinct de survie et envie de raconter ce qu'il s'est passé ici, de rendre hommage aux vies qui ont été fauchées...ses amis même s'ils ne l'étaient pas véritablement et cet inconnu surgi de nulle part qui lui avait tendu la main. Bruit de course derrière elle, son coeur s'emballe en même temps que les pas se rapprochent d'elle. Mais nulle douleur ne la transperce lorsqu'une ombre parvient à son niveau. Par là. lâche Gabriel en indiquant un croisement d'une voix hachée. Ils déboulent au sommet d'un immense escalier. Le hall d'entrée ! Quatre à quatre, ils en descendent les marches, se ruent jusqu'aux doubles portes épaisses qui les libèreront de cet effroyable endroit. C'est plein d'espoir que leurs mains se referment sur les poignées et tirent. Mais rien ne bouge. Gémissement de dépit, elle s'acharne presque hystérique. Non, non, non...pas si près.
Ca fond comme neige au soleil. Ce bel espoir qui est apparu à la vue de l'issue de secours. Acide, le Chat explose intérieurement de rire. Comme si on avait laissé ces portes ouvertes pour permettre un retour en arrière l'air de rien. Mais de qui se moque-t-on ? Refermant une main sur l'épaule de la Souris, il l'entraîne dans l'ombre du mobilier couvert de poussière, vers le comptoir qui servait d'accueil aux hôtes de cet hôtel. Et alors que la présence du Serpent se fait de nouveau sentir - proche si proche - ils se glissent derrière l'imposant meuble, face à face, et c'est d'une main impérieuse que le Croque-Mitaine couvre la bouche de l'agneau. Quelque part, une horloge égrène les secondes.
Restes ici. Je vais l'emmener plus loin. Avant que tu ne débarques avec tes amis, j'ai essayé de trouver une sortie. Prends la première porte à ta droite, juste dans ce couloir. Il y a une fenêtre a claustra qui n'est pas murée. Trop petite pour moi mais pas assez pour toi. Elle secoue vigoureusement la tête. Pauvre petite Souris qui n'a pas envie d'abandonner son seul soutien derrière elle. Ca serait presque touchant si ce n'était pas profondément stupide. Boogie se redresse mais elle s'empare de son poignet le tirant de nouveau vers le bas jusqu'à ce que ses lèvres se posent sur les siennes. Merci... Raah, mais contrôles tes ovaires, femelle ! Boogie se dégage de la main de la Souris avant de sortir de derrière le comptoir, la mine sombre et l'air furieux. Ce n'est plus drôle. La Bête se sent profondément agressée et la seule envie qui lui monte à la gorge est de saigner cette truie en la suspendant par les pieds.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mer 2 Oct - 16:17

" Les dix petits morts "


Qui souffre le plus ? C’est à se demander. Elle est morte de peur, Boogie doit y faire face et Jason assiste à ce réconfort offert logiquement afin de créer un fond de confiance. Pour le possessif à grande échelle c’est à le rendre malade mais c’est un film allons, une mise en scène. Peu agréable à voir mais ça ne devrait pas durer si longtemps. Encore un peu de patience avant l’explosion de joie et de plaisir final, la désillusion et l’espoir achevé de manière immonde. Lecter répond d’un vague mouvement des épaules, ils se valent dans l’épreuve disons. Fais-moi mal a-t-il ordonné, sauve-toi si c’est possible mais pour faire plier le Clown de douleur il faudra se lever de bonne heure. Ris, répond le Croque Mitaine car rien n’est impossible ici. Fine surprise qui arque un sourcil sur le visage fraîchement remaquillé tandis que les lames entaillent la peau sur des côtes et s’écartant, Boogie répond par le poing. Oh oh c’est bien pensé il faut le dire et bien sûr le Serpent relâche l’étau de ses doigts, le souffle coupé quelques secondes avant d’éclater de rire. Vilain chat qui s’enfuit.

Lecter doit admettre que l’attaque était bien portée et se voit obligé de s’adosser au mur le temps de retrouver une respiration plus calme. Il faudrait vraiment ralentir la cigarette, un jour. Oh, ça rend la chose crédible au moins. Après une brève quinte de toux, il se redresse et remonte le couloir de quelques pas pour monter sur un guéridon et pousser une trappe au plafond, se hissant au dessus. Bien, ne reste qu’à suivre les éclats de voix que la bâtisse renvoie et aller corriger le chat pour la forme au moins. Dommage que Jason ait promis de laisser la souris au Croque Mitaine, car le temps passe et l’envie de la trucider se fait presque violente. C’est quelle devient un peu trop collante avec son gentil sauveur débarqué de nul part celle là. Maugréant nombre de propos peu flatteurs le reptile avance dans le conduit littéralement plié en deux tant l’espace est étroit mais n’y voit aucun problème. Il a conçu ses passages avant tout pour sa petite personne et se tordre dans tout les sens est loin d’être chose difficile. Quelques minutes pour rejoindre le hall par ce chamin et c’est un sourire ravi qui fend les lèvres écarlates à observer la frustration, la panique. Cette porte ne s’ouvrira pas si facilement petite fille. À plat ventre pour éviter autant que possible les grincements du bois le Clown progresse jusqu’à se trouver au dessus du comptoir d’accueil et bon public, il croise les mains sous son menton. Les espaces volontairement laissés entre deux lattes lui offrent un angle de vue idéal et pour un peu il se sentirait aussi à l’aise qu’un brave citoyen assis dans un cinéma de quartier, un paquet de pop-corn à la main. Lui a des griffes aux bouts des doigts … c’est tellement plus élégant.

Oh oui tente donc de filer par la fenêtre, ce sera hilar... Bug central chez Jason qui sent son rictus tomber comme si quelqu’un avait tiré le coin de ses lèvres en sens inverse. Cette petite chose stupide a osé ? Et comme ce n’est pas drôle et oh non, ça ne le fait pas rire même ironiquement. Les paupières s’abaissent, affinant les yeux du reptile en sphères ombrées du spectre dévorant d’une jalousie sans précédant. Sa gorge se noue et c’est de rage, d’une envie fracassante de lui arracher la peau centimètre par centimètre, de lui briser les os un par un et de … tout ! Qu’elle subisse l’imaginaire tordu et immonde de cette créature cendreuse qui se sent non pas insultée mais agressée, furieuse qu’on ait porté la main -la bouche dans le cas présent- sur ce qui lui appartient. Vif, Jason se redresse et allonge les jambes jusqu’à une trappe qu’il déverrouille avant de se laisser glisser souplement jusqu’à la pièce en dessous, les deux pieds posés sur le comptoir. Il a compris que Boogie laissait à la gamine une chance de s’éloigner et ignore volontairement sa présence -non sans mal- à moins d’un mètre pour suivre le Chat sensé l’attirer. Une fois le hall quitté plus question d’attendre et c’est dans une violence impossible à contenir plus longtemps que le balafré referme sa main non armée sur le félin, avant de l’envoyer contre l’énorme pendule qui lâche un son de gong sous le choc. Index impérieux levé et posé contre les lèvres du Croque Mitaine et la voix qui s’élève a perdu tout accent chantant, voilée d’une colère sifflante. « Pas un mot. Je ne sais pas encore où je trouve la retenue qui m’empêche de la saigner et toi avec alors … Silence. » La folie hurle de reprendre son bien mais le Serpent fait grise mine et grimace, pas dégoûté non, pas à ce point mais pas enchanté non plus par cette perspective sur le moment. Foutue créature qui a laissé son empreinte, parfum encore plus écoeurant que l’antiseptique de la salle de bain. Reprends le ! Maintenant sinon ça va dégénérer. Et lui n’y est pour rien si elle n’est pas fichue de se contrôler. D’ailleurs … à bien y regarder (enfin!), le fauve a l’air aussi mécontent que Lecter. C’est un noir plus lucide qui retrouve le bleu, y lit cette même lueur et finalement Jason secoue doucement la tête comme pour se sermonner lui même. Bien entendu qu’il n’a pas apprécié, maudit impulsif aveugle que tu es.

Calme-toi donc, relativise pour une fois. Bruit de pas qui s’éloignent enfin, la souris a filé vers la destination indiquée et le Clown ouvre les bras, les referme autour du Croque Mitaine. « Viens là. » Murmure-t-il. Pas besoin d’être devin pour savoir que Boogie aura remarqué cet air presque dédaigneux, seulement né d’une colère froide et égoïste. Celle du maître blessé dans son orgueil mais cette nuit est celle des bêtes et le Serpent sait que le Chat n’appartient qu’à lui, il ne l’éloignera pour rien au monde. C’est dans le sang qu’on lave la faute, toujours et d’un coup de crocs la créature d’écailles fend de nouveau la blessure qui orne sa propre lèvre. Baiser sanglant accordé comme une offrande, tendresse dosée savamment comme au creux de l’Enfer et les anneaux s’enroulent autour de la bête de soie comme une consolation. Te voilà lavé de cette offense trop humaine, cette mièvrerie féminine qui n’avait pas lieu d’être. S’écartant lentement Lecter a retrouvé un rictus bien plus connu et presque rassurant. « Je te traîne aux première loges, essaies de ne pas trop sourire hm ? Et tu ne m’en voudras pas de t’attacher. »

[…]

Elle se retourne lorsqu’il éclate de rire, livide. Depuis le temps qu’elle cherche à ouvrir cette fichue fenêtre, pas murée mais impossible de la faire bouger d’un millimètre, elle ne l’a même pas entendu venir. Appuyé dans l’encadrement de la porte, Lecter affiche un sourire cruel et d’un mouvement de poignet semble appeler quelqu’un à moins qu’il tire sur quelque chose, elle n’en est pas certaine avec cette obscurité. Et ses yeux s’emplissent de larmes lorsqu’elle voit apparaître la silhouette de son ange gardien, contraint et forcé d’avancer parce que ce détraqué lui a passé un barbelé à la gorge. « Où comptes-tu filer Ellen ? On ne passe pas à travers les murs tu sais ... » Perplexe, elle jette un œil à la fenêtre, revient au Clown puis à Gabriel sans comprendre. L’autre répond comme si c’était évident. « La rue que vous pensez voir dehors, c’est un trompe l’oeil. Et bien Gabriel ? Il fallait observer mieux que ça. Observer … avec les yeux grands ouverts. »

Poussant le Croque Mitaine en avant, Lecter ferme la porte et enfonce la clé dans sa poche avant d’obliger le nommé Gabriel à s’installer sur une chaise sur laquelle il le lie. « Et ne vas pas te débattre, tu vas t’égorger tout seul ce qui serait ... dommage. » Siffle-t-il contre sa joue, la voix sournoise et perverse. C’est tremblante que la jeune femme entrevoit la raison pour laquelle ce psychopathe de Lecter ne s’est pas débarrassé du garçon aux yeux bleus. Ils sont des jouets a-t-il dit, et lui doit être son préféré. Elle frisonne, recule quand il approche parce qu’elle sait bien qu’elle ne sera pas une favorite et pas de ceux qu’il souhaite garder en vie. « Je vous en prie .. » Gémit-elle entre deux sanglots. « Laissez le partir. » Penché en avant, le Clown la dévisage comme surpris. « Pourquoi lui et pas toi hm ? » Elle essuie ses joues, rencontre le mur derrière. « Vous allez me tuer hein ? Mais pas lui … libérez-le, il ne mérite pas ça. » En réponse il recommence à rire, tend les doigts jusqu’à les refermer sur son épaule. « Un si joli jouet … on ne le laisse à personne. » Elle a pourtant espéré … une seconde à peine.


Oh Ellen s’est débattue, pour la forme et elle continue de pleurer, les dents serrées dans un dernier courage malgré la peur qui lui noue les tripes et le sang qui cogne derrière ses tempes. Sifflotant, le Clown ôte sa veste et observe leur dernière proie pendue tête en bas, mains liées dans le dos et les chevilles cerclées d’entraves de fer qui oscillent au bout d’une chaîne. « Hm, ça fait très boucherie tu ne trouves pas Gabriel ? » Aucune réponse en face, le faux sauveur n’a pas l’air bien heureux. Le Clown affiche une moue boudeuse, approche et défait rapidement les barbelés qu’il abandonne au sol avant de s’accouder sur le dossier de la chaise, sifflant à l’oreille du chat. « Allez je serai bon prince, tu peux aller lui dire adieu avant de je te ramène à ta cage. C’est que nous avons beaucoup de temps à rattraper toi et moi hm ? » La souris a détourné les yeux, choquée visiblement, tétanisée sinon. Si elle savait … la cage en question les bêtes ne l’occupent jamais autrement qu’ensemble et les barbelés leur sont plus précieux, plus parlants que n’importe quelle alliance.  

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Jeu 3 Oct - 13:53



La Bête de soie fulmine de colère. Une vague furieuse afflue, rage froide et glaciale qui brûle d'abattre sa propre justice sur la misérable vie qui a osé. Le fauve veut bien jouer et il adore s'amuser aux dépends des autres mais jusquà aujourd'hui aucune des proies qu'il a tenu entre ses griffes pour mieux les libérer et les ramener à lui n'a franchi cette barrière derrière laquelle il se retranchait. Que la Souris se blottit contre le félin passait encore, ça ne rendait que sa peur et son stress plus grisants, sentir un coeur battre avec angoisse contre son bras, apaiser dune pression de la main les tremblements incontrôlables de la trouille s'exhalant par tous les pores de la peau et faisant vibrer les muscles était amusant. Mais cela...les iris limpides se font durs alors qu'il tourne résolument le dos à la Souris cachée derrière le comptoir et s'il avait en tête de feindre la prudence en s'éloignant d'elle, c'est sans aucune discrétion qu'il creuse l'écart. Poings serrés et mâchoires crispées, il n'a qu'une envie, mettre le plus de mètres entre elle et lui. Vite. Ne plus sentir la présence parasite de cette foutue femelle incontrôlable. Mordant sa lèvre meurtrie avec rage, le Croque-Mitaine quitte le hall pour s'engager dans une pièce ouverte. Emmitoufflé dans sa colère, il ne sent ni ne voit le Reptile dans son dos et il n'en prend conscience que lorsque la main non armée de ce dernier ne le pousse violemment contre l'énorme comtoise qui continue d'égrener ses secondes en un tic-tac régulier.

Gong retentissant lorsque le Chat heurte l'antiquité sans pouvoir amortir le choc et c'est en un seul mouvement fluide qu'il fait volte-face pour croiser le regard noir cendreux de Jason. Son dos appuyé sèchement contre la surface vitrée masquant le pendule doré qui oscille moins régulièrement, Boogie lève un regard polaire sur le visage du Clown. Instantanément et sans avoir besoin d'émettre une parole, il sait qu'il a vu et il ne fait aucun doute que le spectacle qui a dû être amusant jusqu'à maintenant ne l'est absolument plus depuis que les lèvres de la Souris se sont posées sur les siennes. Si lui le prend comme une agression pure et simple, digne du viol le plus sordide, que dire du Serpent. Index impérieux qui ne souffrira d'aucune justification de sa part qui se pose sur sa bouche, scellant aussitôt ses lèvres. Des justifications...comme s'il devait battre sa coulpe pour des ovaires incontrôlables. C'est une colère similaire à celle de la Bête de soie noire qui jaillit de Jason. Le Croque-Mitaine fronce les sourcils en entendant la phrase du Clown. Envie de hurler comment il ose le rabaisser au même niveau que la Souris et croire une seule seconde qu'il ai pu prendre goût à ce contact infâmant alors que le simple fait qu'elle se serre contre son bras lui soulevait le coeur. Narines palpitant de rage, les iris pâles luisent d'une fureur froide. Imperceptible trouble au fond des abysses, la cendre retombe avec lenteur et la colère qui a figé la surface azur trouve enfin un écho dans les gouffres sombres. Jason secoue lentement la tête comme pour en chasser le spectre de cendres qui retrouve son inertie et disparaît dans la poussière. Boogie expire bruyamment par le nez. Enfin! tu comprends! explose-t-il intérieurement tandis qu'un pas léger et rapide s'éloigne à l'autre bout du hall.

L'index glisse le long de sa lèvre meurtrie libérant la parole et le Clown ouvre les bras murmurant une invitation inutile à son fauve. L'étau se referme sur le corps du Chat qui appuie son front contre l'épaule de Jason. Maudit impulsif aveuglé...comment as-tu pu envisager que ce baiser féminin dégoulinant d'espoir, donné comme un "bonne chance" ou un talisman porte-bonheur a pu le faire frémir ou éveiller l'ombre d'une émotion chez lui ? Relevant la tête, les iris de nouveau limpides retrouvent les abysses familiers et le même reflet poisseux luit aux lèvres de Jason. Baiser de cuivre, offert comme une expiation ou une pénitence, le rouge du fard se confondant avec le rouge du sang. Douceur infernale qu'on ne trouve habituellement que derrière les grilles noires d'un monde hermétique. Le Chat pousse un bref soupir de soulagement. La normalité ne pourra jamais être aussi grisante que leur déviance. Il est trop carbonisé, trop empoisonné, trop déglingué pour ça. Et il n'y tient que trop à ces barbelés. C'est un cadavre qui s'en dégagera pas un fauve bien vivant.
Jason s'écarte lentement de lui, rictus que trop connu aux lèvres, celui qui fige le sang des victimes et électrise la Bête de soie. Il sera aux premières loges pour voir le vilain petit animal irrespectueux et impie crever mais gare aux sourires qui risquent de fleurir de satisfaction et d'une joie malsaine à la vue d'un trépas que maintenant, il désire plus que tout. Soupir amusé du Chat qui esquisse une croix du bout de l'index sur sa poitrine. Promis, juré. J'essaierais de ne pas montrer à quel point la vue de son supplice m'est agréable. Quand au fait de l'attacher...et bien, il faut être crédible...alors que Jason utilise ce qui lui chante. La main du Croque-Mitaine caresse la joue du Clown en veillant à ne pas laisser des traînées dans le maquillage. En piste alors...

[...]

Ne pas rire, ne pas sourire, garder une expression d'extrême abattement alors qu'intérieurement la Bête jubile à voir la Souris passer par toutes les émotions. Il savoure ces larmes, déguste sa perplexité face au trompe l'oeil de la minuscule fenêtre, se régale de cette peur suintante et de cette résignation qui coule jusqu'à lui. Diantre, elle est même sincèrement désolée en le voyant débarquer à la suite de Jason, du barbelé autour du cou ignorante de la symbolique qu'ils y portent. C'est toujours écoeurante d'humanité qu'elle offre sa vie en échange de la sienne. Se mordant l'intérieur d'une joue pour ne pas éclater de rire en entendant cette misérable négociation, Boogie ferme les yeux et tourne la tête, menton posé contre son épaule, masquant derrière un rideau de cheveux sombres cette hilarité démente qui le saisit.
Cris et sanglots lorsque Jason s'avance vers la Souris, la maîtrisant rapidement malgré l'instinct de survie qui prend soudain le pas sur cette belle humanité lumineuse dont elle fait preuve jusqu'à la fin. Tintement métallique de l'arme qu'elle avait gauchement choisie dans la cave et il ne faut très longtemps au Clown pour suspendre la Souris, la tête en bas. Ca fait très boucherie, en effet, mais Boogie ne peut malheureusement pas se fendre d'une remarque acidulée et amusée à ce propos. Il doit rester ce pauvre marginal qui va retourner dans une cage, confié aux bons soins d'un psychopathe.
Revenant à ses côtés, Jason dénoue le collier d'épines de métal pour laisser magnanimement le personnage faire ses adieux à sa brève compagne dans le dédale de pièges mortels. C'est aux portes de la liberté qu'ils doivent se quitter définitivement. Gestes hésitants, le Chat se déplie de sa chaise et file vers la Souris face à qui il s'agenouille pour pouvoir plonger son regard clair vibrant de cette chose étrange appelée compassion et qu'il n'a jamais réellement éprouvée. Silence contrit, les lèvres serrées et c'est elle qui le brise en murmurant un "désolée" vibrant. Sourire triste sur le visage de Boogie qui baisse doucement la tête. On a essayé au moins... lâche-t-il d'une voix abattue. Tu m'aurais vraiment invité si on s'en était sorti ? demande-t-elle d'une voix trop douce, trop gentille, trop humaine. Les yeux pâles croisent ceux de la Souris qui semble trouver un sursaut de courage à l'évocation de cette promesse. Soupir amusé du Chat qui garde une brève seconde le silence. Non.
Imperceptible froncement de sourcils en entendant ce "non" qui claque, plein d'une certitude froide. Les lèvres remuent sans un bruit alors que des questions se bousculent contre les dents de la Souris. Boogie penche lentement la tête sur le côté et c'est d'un ton faussement navré qu'il poursuit. Je ne m'appelle pas Gabriel. Incompréhension. Et je suis loin, très loin d'être une victime. murmure-t-il alors qu'un sourire mauvais étire ses lèvres. Cliquetis des chaînes lorsqu'elle s'agite, mouvement de recul que le Croque-Mitaine étouffe dans l'oeuf en lui prenant le visage entre les mains. Ouvres les yeux ou je te découpe les paupières...j'ai pas fini. Lâchant la Souris, la Bête de soie croise les doigts sur son genou. Ca y est ? Tu commences à saisir ce qu'il se passe ? Qui je suis ? Je suppose que tu vas demander "pourquoi" d'une voix déchirante. Pourquoi toute cette mise en scène alors que tu étais condamnée dès que tu as posé le pied ici. Se relevant, Boogie s'approche de Jason, lui prend le poignet. Parce que c'est drôle tout simplement et l'espoir est la chose que je préfère détruire. Hm, tu permets que j'emprunte ta main, Jason? Glissant le bras prolongé de lames sous le sien, calant son dos contre la poitrine du Clown, le Croque-Mitaine lève et plie le genou avant de poser sa botte sur le ventre de la Souris. Techniquement, là, c'est le moment où tu m'insultes et me maudis. Mais je pourrais supporter une entorse au scénario. ronronne-t-il d'un air cruel. Doucement, il la repousse vers l'arrière jusqu'à ce que sa jambe soit tendue. D'un oeil appréciateur, il baisse le gant de lames, ajustant la hauteur avant de lâcher la Souris. Large arc de cercle lorsqu'elle oscille jusqu'à venir se planter en un hurlement sur les griffes acérées qui s'enfoncent dans son ventre. Nouveau coup de pied pour l'arracher à l'acier et la faire repartir en arrière. Trois oscillations suffisent pour faire jaillir un serpentin rosâtre à travers la plaie déchiquetée. Boogie lâche le poignet du Clown avant d'immobiliser la Souris hoquetant de douleur. Au départ, je voulais te saigner. annonce-t-il en se tordant le cou pour croiser le regard éteint du dernier agneau. Mais au final, je préfère te laisser comme ça. La gravité terrestre va s'occuper de dérouler tes tripes.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Jeu 3 Oct - 17:38

" Les dix petits morts "


Va fauve noir, va donc lui présenter tes condoléances et te désoler -faussement- pour son sort. Lecter peut rire lui, il rit déjà de tout qu’on ne fera pas la différence entre les pourquoi de la chose. C’est cruel, c’est de circonstances ces ricanements qui se moquent mais ils ne sont que deux à savoir que c’est aux dépends d’une seule âme que le Clown s’amuse autant. Si Gabriel l’aurait invitée ? Le Clown bat des cils à trois reprises, pouffe de plus belle avant de toussoter comme s’il était seul à trouver la chose comique … Non. Ça tombe comme une boule de bowling sur une vitre et Jason avance de quelques pas, mains croisées dans le dos pour mieux profiter des expressions qui bientôt étirent les traits de la pauvre demoiselle trompée. Elle comprend peu à peu que son sauveur n’en était pas un, qu’il n’est pas la victime de cet hôtel des monstruosités et surtout pas le prisonnier de ce taré maquillé. Il en est le second, le bras, l’âme jumelle et si elle ne comprendra jamais le pourquoi de ses blessures elle comprend qu’elle a signé seule sa fin a s’accrocher au bras de l’un des ennemis public. Ironie quand tu nous tiens n’est-ce pas ?

Le chat le rejoint, saisit son poignet sans que Lecter oppose la moindre résistance et ce n’en est que plus troublant cet acquiescement muet. S’il peut lui emprunter sa main, quelle question. « Mais je t’en prie. » Glisse-t-il d’une voix musicale, posant l’autre main sur la hanche de Boogie lorsque celui-ci s’appuie contre sa poitrine. Dirigée par le Croque Mitaine les griffes se lèvent et déjà Jason entrevoit les contours de ce qui va suivre, souriant de plus belle. « Une entorse ? Bah si elle peut se passer d’insultes ça me va, j’ai tranché des têtes pour moins que ça. » Ravissant arc de cercle avant que la souris pendue ne vienne s’empaler sur les lames en hurlant à plein poumons. Jolie musique ici, accompagnée du grincement de la chaîne lorsqu’elle repart en sens inverse pour mieux revenir sans jamais pouvoir rien y faire. Boogie le relâche, annonce à la future morte qu’elle ne sera pas saignée comme il pensait le faire à la base. La nature seule -la gravité surtout- se chargera de dérouler les serpentins de chair d’elle même.

Secouant lacement les griffes ensanglantées, le Clown les laisse finalement sur la chaise et revient à la hauteur du chat avant de passer un bras possessif autour de sa taille. Voilà donc l’ultime sacrifice offert à cette bâtisse, la fin d’un film haut en couleurs et palpitant comme peu d’autres. Ce fut une nuit magique, un spectacle comme Lecter les aime et qu’il est fier d’avoir vécu en compagnie privilégiée. Rien ne sera oublié pas même les quelques événements glacés car ils ont contribué à d’autres tellement plus merveilleux, des minutes de grâce suspendues entre bleu et noir. Soupir paisible filant entre les lèvres de Jason et il plisse un œil. Pas question qu’elle meure si vite, il a un compte à régler avec cette créature qui a commis un crime en volant un baiser au Croque Mitaine. Se passant la langue sur les dents, le Serpent s’écarte, avance jusqu’à s’accroupir devant la gamine dont les yeux deviennent un peu plus vitreux à mesure que les secondes s’égrainent.

D’une main il empoigne à la base de la nuque ses cheveux maculés du sang qui ne cesse de se déverser vers le sol et l’oblige à relever la tête en lui tordant le cou. « Tu sais ce qu’on dit Ellen ? » Murmure le Clown sur un ton grinçant. « Qui paie ses dettes s’enrichit. Et il est temps de payer pour ce que tu as osé faire. Emporte le de l’autre côté gamine ... » Elle gémit encore malgré l’étourdissement quand Lecter fait craquer ses vertèbres à tant forcer sur sa nuque pour poursuivre, les dents serrées. « J’ai horreur qu’on touche à ce qui m’appartient, pire lorsqu’il s’agit de la pièce maîtresse de ma galerie. Et ce qu’on m’a volé je le récupère toujours. » Hurler, elle n’en a pas le temps avant que les crocs du reptile se referment sauvagement sur ses lèvres. Car bien au delà du Clown c’est la bête qui a trop enragé, possessive et vindicative qui attendait réparation depuis trop longtemps. La voir éventrée ne suffisait pas, l’insulte a autant blessé l’un que l’autre et c’est trop connu que tout se paie avec Lecter. Du plus insignifiant au pire c’est par où l’on pèche qu’on est puni. Qu’elle emporte ça dans la mort et qu’elle souffre de n’avoir pas su rester à sa place !

Son cri ne sera pas entendu, elle le ravale par obligation avec son propre sang dans lequel elle s’étrangle presque avant que la peau cède, arrachée sèchement et sans une once de délicatesse. Lambeaux crachés avec dédain avant que Jason repousse la souris tremblante qui oscille de plus belle et qu’il se relève, essuyant sa bouche tachée d’un sang qui ne lui appartient pas. La grimace est celle du dégoût car cette saveur de cuivre n’est pas la même, loin d’éveiller en lui une émotion grisante. Claquant la langue il tourne les talons et ouvre un placard dans lequel il se souvient avoir laissé quelques bouteilles. Du gin, ça fera l’affaire même s’il est à la limite de songer à avaler la totalité de l’antiseptique de sa salle de bain. Première longue gorgée et il soupire, guère débarrassé de cette impression d’avoir croqué une pomme pourrie.  « De la viande avariée … autant avaler un verre d’huile de moteur ou de l’acide. » Il est allé loin par vengeance ce fichu Clown, mais la fin justifie les moyens. Nouvelle lampée, cette vilaine sensation tarde vraiment à se dissiper. Bah, au moins le voilà vengé et son Croque Mitaine avec. Le noir revient au bleu, entendu. « Maintenant je veux bien le croire … que ça t’a hautement déplut. Et m’est avis qu’il faudra plus d’une bouteille pour oublier ça. » Nouvelle grimace, plus fine et la moitié de la bouteille est déjà vide. Rien à faire, l’innocence et la mièvrerie que certains dégagent est à vomir.        
 

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Ven 4 Oct - 10:05



La Mort étend ses ailes membraneuses sombres sur la Souris suspendue mais pourtant le rideau tarde à se baisser sur ce théâtre sanglant. Il plane dans l'air comme un léger goût d'inachevé. Quelque chose qui doit être fait, qui remue pour se manifester. Petit souffle qui glisse sur la peau comme une brise nauséabonde qui traverse la pièce et agace les Bêtes. La respiration haletante du dernier agneau s'accélère, signe que la faux s'approche du fil de sa vie mais la lame reste résolument au-dessus de ce dernier, l'entaillant à peine sans le rompre. Dernière occasion pour les deux monstres de commettre un ultime méfait avant que le film ne s'achève et que le générique défile. Une dernière volonté, messieurs? Le Chat baisse le regard sur le visage au teint crayeux qui commence à se zébrer de rigoles sanglantes s'échappant des plaies béantes du ventre. Tintement des griffes de métal que Jason ôte pour les déposer sur la chaise et c'est un bras ouvertement possessif qui s'enroule autour de la taille de Boogie. Le voit-elle seulement ? Tellement de choses doivent lui échapper...du moins si des capacités cognitives existente encore sous ce crâne...Noir et bleu qui contemplent leur dernière victime dont les yeux commencent à se couvrir d'une taie caractéristique, soupir de contentement poussé dans une synchronicité presque effrayante. Si la nuit s'achève, elle laissera de doux échos dans les mémoires. Saveur particulière que ce massacre perpétré ensemble, égoïsme et possessivité qui se mêlent car ces morts, ces instants - les désagréables comme les enchanteurs - n'appartiennent qu'à eux. Pas de horde sauvage pour surgir dans les souvenirs, nulle voix autre que la leur. Juste eux.

La chose irritante qui remue, s'agite de plus belle et c'est chez le Clown qu'elle trouve une oreille attentive et des nerfs prêts à réagir. Même promise à une mort certaine et lente, Jason n'en a pas fini avec la Souris agonisante. Le rideau ne peut se baisser en laissant impuni l'outrage qu'elle a osé perpétrer sur le Croque-Mitaine. Main qui glisse le long de sa hanche lorsque le Clown file vers l'agneau pendu tête en bas et c'est gracieusement que Boogie se laisse tomber sur la chaise écartant le gant, chevilles croisées et jambes tendues devant lui. Lecter s'accroupit devant la proie si proche de ne devenir qu'un sac de viande inerte. Dans le silence de la pièce, les vertèbres de la Souris émettent un craquement sonore lorsque Jason lui tord le cou pour l'obliger à lui faire face. Qui paie ses dettes s'enrichit, murmure-t-il ne manquant pas de faire naître un sourire sur les lèvres du Chat. Il est temps de payer pour la pauvre petite Ellen et dans l'idéal de justice des Bêtes, on paie par où on a péché. Sifflement lâché entre des dents serrées. Le Clown n'est pas prêteur et ne supporte pas le vol, mais la Bête, elle, ne peut tolérer qu'un autre lui ravisse ses privilèges exclusifs, qu'un autre se promène sur ses terrains de jeux particuliers, qu'un autre ose aller là où seul lui peut aller. Le chaste baiser innocent revêt des allures de pure agression, aucune marque sur le visage du Chat mais l'outrage est aussi cinglant qu'un coup de poing. Et c'est connu, les Bêtes répliquent brutalement à la moindre transgression.

Le fauve penche la tête sur le côté, croisant les mains sur son ventre devinant déjà ce que la Souris va perdre et le sourire s'élargit. Elle n'a pas le temps d'émettre un cri, un hurlement ou un hoquet pitoyable lorsque les crocs du Serpent se referment sur ses lèvres. Etau effroyable dont elle ne pourra pas s'échapper sans être atrocement défigurée. Vas-y, Jason. Encouragement silencieux de la Bête de soie noire qui frémit d'une exaltation maléfique. Bruit de tissu que l'on déchire avant que les chaînes ne se recommencent à tinter lorsque la Souris se remet à osciller. Avec dédain, le Clown se lève, recrache les morceaux de chair, le menton barbouillé d'un sang qui n'a rien de précieux et qu'il essuie du revers de la main.

N'importe qui serait horrifié par un tel acte. N'importe qui se figerait sur place.

Le Clown s'éloigne de la viande pendue pour fouiller dans une armoire et en sortir une bouteille au goulot de laquelle il prend une longue gorgée. Boogie se déplie, accorde un bref regard à la Souris qui n'en finit plus d'expirer avant de mollement la pousser du bout du pied vers l'arrière. Cruelle image du félin qui joue avec un jouet accroché à un fil...Le rideau peut enfin commencer à se baisser. Plus d'espoir pour les gentils, les méchants ont définitivement gagné. Les choses sont rentrées dans l'ordre. Leur ordre tordu. Plus d'agneaux, plus d'offense et justice a été rendue. Le noir retrouve le bleu, comme toujours. Rire clair du Chat quand dans un bruit affreusement humide lui fait tourner la tête, le visage de la Souris disparaît derrière des paquets d'intestins qui s'échappent. Se rapprochant du Clown, la Bête de soie l'enlace par derrière, menton calé sur une épaule. Lecter déplore ce goût infâme qui lui tapisse la bouche et qu'une lampée d'alcool ne dissipe pas aussi rapidement qu'il le souhaite. Evidemment que c'est déplaisant. Le sang des autres n'a aucune valeur et n'attise par les Bêtes. Ce n'est qu'un simple fluide corporel. Les doigts fins du Croque-Mitaine écartent les cheveux verdâtres de la nuque. Pauvre Jason... ronronne-t-il au creux de son oreille. Laissons la viande finir de se faisander. Prends ta bouteille ou deux ou trois si tu l'estimes nécessaire et allons panser nos plaies.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Ven 4 Oct - 15:17

" Les dix petits morts "


Justice est désormais faite et si ça laisse un arrière goût immonde sur la langue ce n’est pas si grave. Elle devait payer, comme les autres avant elle car on ne laisse rien passer dans le monde des bêtes. Au risque de voir tourner la chose à l’obsession on fait tomber les armes en bourreaux et c’est ensuite, seulement, qu’on se sent revenir à des pensées plus claires. Voilà la fautive punie comme il se doit et de victimes il n’en reste aucune … les monstres sont seuls survivants de cette production et il faut avouer qu’elle était particulièrement réussie. Goulot au bord des lèvres, le Clown jette un œil à la souris lorsque ses entrailles achèvent leur descente dans un bruissement humides. Plissant les paupières il songe qu’avec un peu plus de temps à disposition ils auraient pu rendre ça plus … artistique ?! Suspendre le tout en guirlandes, y ajouter quelques effets peut-être, ce n’est pas comme s’ils manquaient d’imagination en la matière.
L’enlaçant une fois glissé derrière lui, le Chat pose le menton sur son épaule et lui ronronne à l’oreille. Pauvre Jason. Tout à fait, il se sent presque empoisonné le pauvre Jason. Prends deux ou trois bouteilles et … ah oui il serait temps de soigner tout ça. Baissant les yeux sur sa chemise désormais bien plus rouge que blanche Lecter affiche un air mi-figue mi-raisin. Séance couture en perspective, il avait oublié et n’a pas grande envie d’y plier. « Hm c’est obligé ça ? » Demande-t-il d’une petite voix rendue volontairement piteuse, comme un enfant refusant sa séance chez le dentiste. « Bon, je crois que je vais boire … pour te laisser œuvrer sans broncher. »

Bon, en buvant plus que de raison c’est du domaine du possible. Il faudra plus d’une bouteille et sachant à quel point Lecter a tendance à dire que l’alcool excuse tout ce n’est même pas certain qu’il reste sage plus de dix minutes. Mais qui ne tente rien n’a rien alors … autant essayer. Suicidaire c’est évident mais loin du balafré l’envie de se retrouver avec une septicémie à gérer. Nouant son bras à celui du Croque Mitaine il indique la sortie d’un mouvement de tête. La souris n’est plus, pas de raison de s’attarder d’avantage ici.
C’est une bien belle histoire qui se relit au fil des couloirs, des scènes comme dans un musée. La poussière déplacée, le sang éparses et ce parfum, ces cris entendus qui flottent dans l’atmosphère … quel beau théâtre.  C’est avec le sourire aux lèvres, presque ému que Lecter soupire doucement. « Je crois que cet endroit méritera une autre représentation ; mais pourra-t-elle égaler la première ? J’en doute. » Tellement d’heures reclus à peaufiner jusqu’au moindre détail, à mettre en place ces pièges tous plus mortels les uns que les autres ; il fallait bien des cobayes et une occasion précise pour enfin dévoiler le terrain au Croque Mitaine. Pas que Jason manque d’aires de jeux bien au contraire. Cela fait plus de vingt ans qu’il a rejoint le Sud, logique qu’on retrouve sa griffe plus d’une fois et d’ailleurs il serait temps d’en refaire le tour bientôt. Retour à l’unique pièce encombrée permettant de rejoindre la chambre en sous sol, là où les bêtes vont enfin prendre le temps de panser leurs blessures et de se reposer, peut-être.

Voilà le Serpent et le Chat rentrés dans leur tanière du moment, à la même lueur des bougies maintenant consumées aux trois quarts. Avançant et avalant une nouvelle gorgée de gin, Lecter avise la boite renversée et le matériel de soin éparpillé. Ça ne donne tellement pas envie de s’y soumettre pour le moment, pas encore. Pour autant il ne faut pas gâcher leur belle humeur et les premières fois s’arrosent n’est-il pas ? Demi tour, direction un meuble dont il sort deux verres et une autre bouteille avant de servir. Hors de question d’oublier que le rhum plaisait bien d’avantage à Boogie que le gin. « On ne va pas rester sans fêter comme il se doit la clôture de notre film n’est-ce pas ? » Dit-il, tendant son verre au fauve tout en remplissant le sien. D’un point de vue extérieur ce serait le comble de l’immonde. Voir ces deux tordus trinquer à la mort de dix gamins ferait pâlir une assemblée de juges et de flics quant aux tordus en question et bien, eux ont uniquement la sensation d’avoir réalisé un bel ouvrage. Un travail bien fait en somme.

Machinalement, comme si la situation s’y prêtait Jason allume deux cigarettes, en abandonnant une aux mains de Boogie ensuite. Pas une seconde il a songé que ce dernier puisse la refuser et il n’y pense toujours pas d’ailleurs. Peu à peu il prend l’habitude de lui prêter ses vices sans même plus le forcer, lui laissant le choix du « à prendre ou à laisser ». Tu as changé Lecter, que tu le veuilles ou pas et que tu le réalises ou non. Surtout lorsqu’ils ne sont que deux, dans ce huis clos de bêtes folles. Le regard d’encre erre sur le plancher, les draps noirs puis se lèvent sur les chandelles et le silence plane sans être inconfortable jusqu’à ce qu’il se mette à rire. Récupérant son verre il le vide d’une traite et le repose pour mieux l’emplir à nouveau. « Je repensais à la tête des autres quand le premier est mort dans le salon … c’était payant. Je pense que je vais monter les enregistrements et me faire un joli film à revoir pendant mes nuits d’insomnie. » Chose qui ne l’endormira pas bien sûr, jamais. Nouvelle oeillade sur fils et aiguilles, une grimace et les abysses cherchent les lacs bleus, il faudrait s’y mettre sans trop tarder pour une bonne raison. « On tente le point de croix avant ou après avoir vidé les bouteilles ? » Interroge le Serpent, la voix rieuse et bien loin de s’inquiéter d’avoir à suturer en état d’ébriété. Mais pour Boogie si maniaque envisager ça doit être bien moins amusant … Encore que, avec les élans dont il a fait preuve cette nuit rien n’est moins sûr.            

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Sam 5 Oct - 11:07



C'est un soupir moqueur qui file dans le cou de Jason en entendant cette voix enfantine. Oui, ils sont obligés de passer par la case couture et ce n'est ni une option ni négociable. Ca ne sera certainement pas une partie de plaisir pour le Croque-Mitaine aussi et il serait surprenant qu'un semblant de calme s'installe chez le Clown même après avoir descendu plusieurs litres d'alcool. En repensant à l'étendue des dégâts, Boogie sait qu'il devra faire des choix et ne pourra pas s'occuper de tout. S'il n'était pas aussi perfectionniste et pointilleux, il se serait certainement contenté d'agrafes qui ont l'avantage de faire gagner un temps précieux. Mais voilà...le second n'est pas du genre à bâcler quelque chose. Et plus particulièrement quand ça concerne Jason alors il murmure un compromis. Je vais prendre sur moi pour ne pas faire de zèle excessif et de m'occuper que du plus urgent. Juré. Fin du générique. Quelques animaux ont été blessé pendant le tournage mais ils vont bien.

C'est bras dessous bras dessus que Boogie et Jason abandonne là leur dernier tableau, leur dernière scène. A peine un bref regard lancé par-dessus son épaule avant que la porte ne se referme. Silence et calme aussi profonds que ceux qui règnent dans une cathédrale, les deux monstres dont les silhouettes ne semble en former qu'un reviennent sur leurs pas, remontant le film à l'envers. Et si plus rien ne bouge ni n'émet un son dans la bâtisse des flashes, bulles de souvenirs qui éclatent à la surface de la mémoire, surgissent. Quelques indices au sol qui indiquent que quelqu'un est passé par là, piste sanglante d'un corps traîné et si on se ferme les yeux, on peut encore entendre des cris et des pleurs, de la colère et de la peur mêlées, cocktail électrisant pour les Bêtes en chasse. Quelques remontées acides aussi, parce que les Bêtes sont affreusement possessives et jalouses, mais au final, ces scènes désagréables n'ont fait que souligner les autres. Elles se retrouvent toujours dans le sang, le leur ou celui d'une victime.
Jason évoque la possibilité de lever, un jour, de nouveau le rideau, de jouer une autre pièce, un autre film. Mais est-ce que ça sera aussi magistral que cette première, cette inauguration ? Il y a des tas de choses que je n'ai pas vu à l'oeuvre et puis... poursuit-il en tournant son regard pâle sur Jason ...depuis quand il y a une limite à ton sens de la mise en scène ? Je suis persuadé qu'on fera aussi bien une prochaine fois. Pas mieux, j'en conviens, mais différent et tout aussi divertissant.

Seconde fois que l'on troque la lumière noire au profit de la chaude lueur d'une multitude de petites flammes. Boogie se débarrasse définitivement de son pull qui est bon pour finir dans un incinérateur et s'agenouille pour rassembler soigneusement fil et aiguilles qui se sont répandus au sol. Un peu plus loin, il entend le Clown ouvrir un meuble et au tintement de verre qui s'en échappe, il ne peut s'empêcher de lâcher un bref reniflement amusé. Lorsqu'il émerge de derrière le lit avec la boîte de nouveau remplie c'est un verre qui surgit devant son nez. Les iris limpides se lèvent jusqu'au visage de Jason. Moi ? Boire ? Alors que ton dos ressemble à un serpent qui peine à terminer sa mue ? Boogie se relève avant de se poser sur le lit, assis en tailleur, la boîte posée sur les genoux. Regard qui se baisse sur le verre plein, l'odeur piquante qui s'en échappe ne lui est pas inconnue. Du rhum. Et cette odeur le renvoie dans un bar où après avoir échappé à la Mafia, second et Maître se sont réfugiés avant d'abattre ces dernières barrières, ces dernières limites qui les retenaient. Est-ce vraiment raisonnable de se mettre à boire alors qu'il doit refermer des blessures ? Demi-sourire hésitant aux lèvres, il tend la main, referme lentement ses doigts sur le col du verre avant de le prendre. Non, ce n'est pas raisonnable mais cette soirée l'a-t-elle été une seule fois ? Ca ne serait pas rendre honneur à la représentation que de retrouver une quelconque réserve. Alors, Boogie cède à ce vice qui n'est pas le sien prêt à trinquer.
Abominable. Dix jeunes vies viennent d'être fauchées et pas de la façon la plus rapide ou la plus indolore qui soit et les deux monstres s'en félicitent mutuellement, fiers et barbares, ils se préparent à évoquer les meilleures scènes comme deux cinéphiles à la sortie d'une séance de ciné échangent leurs avis. Détachament complet vis-à-vis des actes perpétrés et c'est sans aucune morale que Jason propose d'arroser le spectacle qui s'est achevé dans une infecte trahison. Sentiment du devoir accompli et d'avoir vécu là, le temps d'une soirée, quelque chose de rare et d'exceptionnel. Artistes malfaisants qui n'ont pas hésité à aller jusqu'au sacrifice d'eux-même pour faire naître ce moment, cet instant de grâce qui a fait ressurgir l'entité la plus pure et la plus noire de leur être. Et durant cet instant là, ils ont été proches d'une sorte de magie démoniaque, d'une perfection qu'eux seuls peuvent comprendre. Pour faire jaillir ce moment, qu'importe de ravir une, deux, dix vies ? La fin sublime justifie largement les moyens.

Tintement du verre contre le verre avant que le Croque-Mitaine ne boive une gorgée d'alcool et c'est avec un naturel désarmant qu'il récupère l'une des cigarettes allumées par Jason. D'ordinaire, il ne fume que pour se ménager une façade lors des rares occasions où il est pris au dépourvu, une façon de masquer sa gêne et son indécision derrière un écran de fumée mais pas cette fois-ci. Dans le silence qui s'installe, Boogie se dit qu'avec des cigares et un verre de brandy, ils auraient tout l'air de deux lords qui échangent des mondanités et discutent de stratégie commerciale. Gin glougloutant lorsque Jason se ressert évoquant le premier mort, la stupeur stupide ayant précédé les hurlements d'effroi de la petite troupe qui se rendait soudain compte qu'elle n'avait pas mis les pieds dans une bâtisse si abandonnée que cela. Verre appuyé contre ses lèvres, c'est d'une voix presque rêveuse que Boogie évoque à son tour un épisode qui l'a marqué. La datura. Première fois que je m'essaie à droguer autrui...pour quelqu'un qui aime observer comme moi, j'admet que voir cette petite fleur faire son bonhomme de chemin jusqu'à annihiler la douleur était hautement intéressant. D'ailleurs je me demande si notre crétin de drogué aurait réussi à se lever si on lui avait jeté une canne. L'image était certes horrible mais non dépourvue d'un certain comique. Battement de cils avant que le bleu ne se pose sur le noir et que Jason ne rappelle les raisons de leur retour ici. La couture...nez qui se plisse à l'idée de devoir s'atteler à la tâche en buvant alors autant s'y mettre de suite avant que les choses ne soient plus ni contrôlables ni contrôlées. Si Jason tient plutôt bien la route, c'est loin d'être le cas pour le Croque-Mitaine qui n'a pas envie de se lamenter le lendemain en voyant son travail bâclé ou hasardeux. Terminant son verre, il le rend au Clown. Te ne me resserviras que lorsque j'en aurais fini avec le gros oeuvre. Tournes-toi.

Se penchant sur la boîte, Boogie s'empare de catgut et d'une aiguille courbe avant de s'agenouiller dans le dos de Jason. Du bout des doigts, il effleure la peau, jaugeant d'un oeil aguerri les plaies qui nécessitent la main humaine pour se refermer, celles qui pourront se contenter de stéri-strip et celles qui sont superficielles. Tiens toi tranquille et si t'as envie de remuer, avertis-moi...on y va.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Sam 5 Oct - 14:50

" Les dix petits morts "


Pas de limites à la mise en scène, à la grandeur et au spectacle. Jason n’est pas homme à proposer deux fois les mêmes réjouissances, rarement aux même lieux mais si c’est le cas il redouble toujours de folie pour changer nombre de choses afin qu’aucun sentiment de déjà vu ne perdure. Pour les autres ? Ça non, il est bien trop égoïste pour ça et pense avant tout à ses sales plaisirs aux dépends des victimes. Nouveaux pièges, nouvelles peintures et nouveaux costumes toujours … Aucun doute que la prochaine fois aura un autre code. La jungle n’est sera certainement plus une, le grenier et ses Clowns souriants auront une autre dimension. La confiance du Croque Mitaine sur ce point n’est pas sans le toucher dans sa fierté et alors qu’ils arpentent ensemble les couloirs le cerveau travaille déjà à modifier l’hôtel. La prochaine représentation Boogie, il la promet tout aussi belle d’un seul sourire entendu et sachant à quel point il sait pousser le vice, cet endroit pourrait retrouver un lustre perdu depuis presque un siècle. À voir, il ne prévoit jamais après tout.

Pour preuve, servir les verres alors qu’il est question de suture c’est échapper à tout bon sens et Boogie ne manque pas de sous entendre que ce n’est pas très judicieux lorsque le Clown lui tend le sien. Réellement ce n’est pas bien lumineux comme idée mais il serait dommage de ne pas fêter ce succès, cette nuit qui aura été parmi les plus riches en plaisirs personnels. Alcool et cigarettes, les vices du Clown prêtés comme une autre fois, un autre soir où une porte s’était ouverte, où des limites étaient tombées pour ne plus jamais être érigées. Ce n’est pas à eux qu’il fallait demander de s’abstenir, de ne pas replonger parce qu’ils n’ont pas pour habitude de faire une croix sur ce qui leur plaît. Pour sa part Lecter se laisse glisser dans le gouffre à chaque occasion présentée et n’en revient que plus persuadé que cet Enfer leur va trop bien. Parfois une voix résonne, un petit son agaçant qui met en garde contre le barbelé qui se resserre, les lie toujours plus étroitement et risquerait fort un jour maudit de les tuer. Foutus, ils le sont depuis longtemps et rien ne les sauvera plus alors … autant descendre voir ce que cache le bourbier, s’enfoncer jusqu’au cou et se prélasser dans leurs vices ça ne changera rien. Et que dire de plus ? Leur dépendance mutuelle, ils la connaissent désormais et l’assume. Pire Lecter la proclame en possessif qui ne supporte pas plus aujourd’hui qu’hier qu’on s’en prenne au Croque Mitaine. Ce n’est un secret pour personne que le Clown en viendrait à faire sauter des bâtiments pour une contrariété, on le sait capricieux et d’humeur changeante. Ça n’étonne plus réellement.

L’évocation de la datura n’est pas sans faire rire le balafré qui se ressert et allant s’asseoir à son tour sur le lit, il sourit de plus belle. « Il a tout de même voulu m’attraper avec des mains en miettes, peut-être bien qu’il aurait marché. Quoi que … il aurait pu faire un bon pantin aussi avec des jambes de bois ?! » Il éclate de rire à seulement imaginer, tirant sur sa cigarette à la suite. Pas le temps de rire d’avantage, il faut bien parler couture et à la seule évocation de jouer des aiguilles avec de l’alcool dans le sang le Croque Mitaine fronce le nez, visiblement peu enchanté avant de lui rendre son verre vide. Trop maniaque petit chat, il faudra travailler ça. Lecter se fiche bien que les sutures soient fines ou pas, qu’il en garde des séquelles il n’est plus à une près. Pourtant il ne discute pas d’avantage, laisse les calices vides sur le chevet et se tourne sagement lorsque le fauve le demande tout en ôtant sa chemise, grimaçant légèrement tant le tissu a a finit par coller aux plaies. Sois tranquille … facile à dire tiens. Demande-t-on à la pluie de ne pas tomber ? Oui et ce n’est pas pour autant qu’elle reste dans ses nuages. Haussant finalement les épaules Jason abdique, agite la main sans grande conviction pour signifier qu’il va obéir et sans rien ajouter le Serpent continue de fumer alors que derrière l’ouvrage démarre.

Et que ça l’ennui … c’est toujours la même chose. Mais il se tait, ferme les yeux et enchaîne les cigarettes comme soudain branché sur pilote automatique. Si c’est un coup de fatigue il tombe bien pour son médecin du moment à moins qu’il ne cherche quelque chose à faire. Les paupières à demie rouvertes, il jette un œil sur sa main dont la paume est entaillée et il faut à son esprit un peu embrumé quelques secondes pour se souvenir d’une lame noire qu’il a saisit plus tôt. « Pause, dix secondes si tu permets ... » Le temps de fouiller la boite pour sortir de quoi recoudre ça par lui même. Autant y mettre du sien sinon Boogie n’est pas là d’en avoir terminé vu le tableau. « Bon, je sais que tu aimes te concentrer mais si tu restes muet je vais vraiment finir par te mordre. » Il se trouve déjà assez tranquille, un miracle d’ailleurs. C’est du donnant donnant, le Croque Mitaine a juré de s’occuper uniquement du plus urgent et Jason lui fait confiance en cela. De plus ce serait en venir à négocier, à se chamailler si aucun ne prend sur lui alors autant faire ça … dans la bonne humeur ?

« Je ne t’ai jamais demandé, tu t’es approprié des lieux dans le Sud ou tu en as eu envie ? Je ne crois pas me souvenir de ça mais je pourrais comprendre que ça te plaise, un endroit ou plusieurs à arranger à ta guise. En dehors de tes appartements au repaire évidemment. » Lui a tellement d’idées folles et s’est proclamé propriétaire de bien des murs. On ne l’a jamais empêché et d’ailleurs beaucoup comme cet hôtel, la foire fermée étaient laissés à l’abandon, jamais démolis parce que le marché immobilier n’est pas pressé de récupérer quelques terrains dans cette partie de New York. On y construirait rien d’enviable, rien qui se vende à des sommes intéressantes d’un point de vu commercial. Comme le Nord mais à sa manière le Sud est devenu indépendant, une jungle urbaine où il ne fait pas si bon vivre mais tant qu’on ne se mêle pas des affaires tordues du Triumvirat il n’y a pas grand chose à craindre hormis une criminalité toujours un peu plus grandissante. De fait, le Clown est roi et parce que son second a prit des galons il serait bien logique de lui offrir … des terres d’une certaine façon. Dernier point au creux de sa main et Lecter casse le fil d’un coup de dents. « Je ne fais que proposer, tu disposes bien sûr. » Comme une évidence et pourtant, il y a moins de trois mois ça ne lui aurait même pas effleuré l’esprit.              

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Sam 5 Oct - 21:55



Et on continue dans l'immoralité et l'absence complète de remords, on s'amuse aux dépends d'une vie qui n'a jamais eu de valeur à leurs yeux en l'imaginant dans les positions les plus grotesques dont le comique de situation n'est perçu que par les deux monstes. Se posent-ils la question de savoir qui pouvait bien graviter autour de leurs agneaux ? Se demandent-ils une seconde s'il existait des amis, des parents, des proches à ces existences fauchées ? Aucunement. Encore cet éternel présent, cette bulle sans passé ni futur où plus rien n'est tangible à part ce qui se passe entre ces murs.
Cigarette plantée entre les dents, le Croque-Mitaine prépare compresses, fil et aiguille, rôdé à une tâche à laquelle il s'attelle depuis une décennie. Tiens-toi tranquille a-t-il recommandé au Clown. Rien n'est sûr chez ce dernier et certainement pas le calme qu'il peut revêtir qui peut s'avérer bien plus maléfique que le comportement le plus frénétique. A un moment ou à un autre, l'hyperactivité prendra le pas alors, Boogie se convainc d'agir vite. Il achève rapidement sa cigarette  et lorsqu'il tend enfin son mégot à Jason, ce dernier est en train d'allumer sa seconde ou sa troisième. Il devrait râler, ne serait-ce que pour la forme, mais le Croque-Mitaine préfère ne pas jouer au moralisateur. Au moins, il peut travailler dans une quiétude qui tient du miracle divin. Compresses qui s'accumulent et points réguliers qui se suivent comme autant de mauvaises idées qui ont un peu trop tendance à s'enchaîner, silence de la part de Boogie dont les yeux pâles voltigent d'une plaie à une autre à la recherche de la seconde urgence à traiter en priorité. Il a promis de ne pas faire de zèle et le Clown se soumet de bonne grâce à l'immobilisme, on ne va pas troubler cette entente cordiale et mutuellement consentie par une erreur de jugement.

Pause demandée par Jason et le Croque-Mitaine a à peine le temps de finir un point que le Clown pivote pour s'emparer de la boîte. Pas le temps de lui demander ce qui lui prend, le fauve aperçoit la main entaillée. Ah oui...c'est vrai. Il n'y a pas eu que les barbelés. Il y a eu le couteau aussi. Et bien, l'état des lieux ne fait que se rallonger de quelques lignes. Pourtant, Boogie n'aura pas à s'occuper de la coupure à la main du Clown. Ce dernier prend l'initiative de la gérer seul, ça écourtera son supplice de quelques minutes. Reprenant l'aiguille qui pend au bout de son fil, Boogie n epeut s'empêcher de jeter un oeil par-dessus l'épaule de Jason comme un prof ou un parent vérifiant que les devoirs sont bien faits. Mais son silence concentré ne fait qu'étirer le temps, diluant chaque seconde en minute. Et il n'est pas envisageable que la couture s'étale sur des heures. Et bien, lances-moi sur un sujet. Je suis prêt à parler tout seul pour te garder sage.

Question singulière que lui pose de but en blanc Jason. A-t-il un lieu particulier dont il a pris possession, dont il a imprégné le moindre centimètre carré de sa présence et de sa déviance, à l'image de cette bâtisse pour Lecter ? Moue indéfinissable qui plisse les lèvres du Croque-Mitaine.
Quelle étrange question... lâche-t-il à voix basse passant une énième compresse imbibée de désinfectant sur une nouvelle plaie. Non, je ne me suis approprié aucun lieu. Dix années passées dans le Sud, aux côtés du Clown et jamais Boogie n'a jeté son dévolu sur un bâtiment abandonné pour le faire sien ou à son image. D'ailleurs, qu'est-ce-que ça pourrait bien signifier "à son image" pour quelqu'un dont les premiers frissons du meurtre sont associés à une vaste forêt ? Quelques secondes silencieuses passent avant qu'il ne reprenne la parole suturant consciencieusement une nouvelle blessure. Et je n'en ai jamais vraiment eu envie. Je suis quelqu'un de simple qui me contente de peu. annonce-t-il d'un ton léger. Profonde inspiration et c'est une voix posée qui prend le relais.

Plus sérieusement, jusqu'à il y a quelques mois, je vivais dans l'éventualité qu'un jour tu n'aies plus besoin de moi. Pourquoi aurais-je été m'encombrer d'un autre endroit ? A qui ou à quoi aurait-il été destiné ? Pourquoi aurais-je sacrifié un temps précieux pour cela ? Ces fils barbelés surgit d'on ne sait où pour les étrangler un peu plus chaque jour constituent une réelle nouveauté et jusqu'à leur irruption, Boogie s'est toujours considéré comme un être dont la vie était suspendue aux doigts de Jason. Le jour où le Clown aurait eu envie d'en couper les fils pour le détruire, il aurait accepté son sort. Fanatique et entièrement dévoué, ne vivant qu'à travers, pour et par son Maître, le Croque-Mitaine ne se projetait pas dans le futur. Chacune de ses actions n'avait qu'une seule impulsion, celle du Clown. L'égoïste apprivoisé dont les intérêts personnels s'effaçaient devant ceux de Lecter. Bien trop zélé à satisfaire son Maître, Boogie n'avait jamais réellement pensé à lui. Et puis, s'il lui prenait des envies soudaines de solitude, elles ne se passaient pas dans un lieu clos avec un plafond en guise de ciel. Et à bien y réfléchir, qu'y ferais-je ? lâche-t-il en un soupir amusé. Sa salle de spectacle ne comporte qu'une pièce et il y a peu d'acteurs. Une victime et lui, tête-à-tête à l'issue fatale qui se fait dans une atmosphère feutrée particulière, intime, presque secrète. Plus l'endroit est petit, plongé dans une pénombre d'adultère, mieux c'est. Quand à faire d'un tel endroit, un refuge... Je préfère et de loin un endroit boisé à un lieu fermé. Et si vraiment je devais arranger une bâtisse à ma guise...je le laisserais à l'abandon. Que la mauvaise herbe envahisse les planchers, que les arbres défoncent les murs, que le lierre en recouvre la façade, que l'eau s'infiltre partout. Coup de dent pour couper le fil. Boogie s'avance jusqu'à se trouver assis à côté de Jason. Les iris clairs croisent les abysses, léger hochement de tête comme un remerciement muet. Je suis touché par la proposition d'avoir une sorte de "fief" mais sincèrement, je ne saurais quoi en faire.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Dim 6 Oct - 2:49

" Les dix petits morts "


Imbécile. Pauvre Clown cinglé que tu es … Question stupide. Bien entendu que Boogie n’a jamais choisi de lieu, d’endroit bien à lui. La raison ? Il vit seulement pour un autre et s’est oublié, a mis sous clés et coffres ses propres envies. Quelqu’un de simple, qui se contente de peu en effet. Lecter ne peut pas en dire autant, il a beau avoir des plaisirs bien simples comme la cigarettes, l’alcool, la poudre, l’essence et les pièges derrière il a toujours eu ce besoin de s’approprier les choses. Il sait bien pourquoi, trop de non entendus et de refus si bien que prendre, dérober était devenu maladif. Les jouets des autres même s’il ne les aimait pas, s’il n’en avait pas besoin il les prenait pour mieux les détruire. Devenu adulte le Clown avait eu bien d’autres envies, des besoins moins évidents à satisfaire. Un gang entier, des bâtisses de genres variés, des objets … depuis tant d’années il est certainement devenu l’un des hommes les plus riches de la ville et pourtant ça ne représente pas grand chose à ses yeux. Aujourd’hui à quoi tiens tu Jason ? Aujourd’hui, à une paire d’yeux plus bleus que ce foutu ciel et à une seule vie qu’il refuse de voir fauchée.

Triturant l’aiguille du bout des doigts, il écoute attentivement et c’est malgré lui que le discours du Croque Mitaine le touche. Vivre en ayant aucune certitude de voir le lendemain parce que quelqu’un -lui en l’occurrence- aurait décidé que l’utilité n’était plus à l’ordre du jour. Pourquoi prévoir lorsqu’on est sûr de rien ? Encore une logique froide et stérile mais qui semble évidente dans de telles circonstances. Il faut être une véritable Clown pour monter des plans sans être certains de les voir réalisés un jour, accepter de « perdre son temps » et de parfois laisser cette sensation de brasser du vent. C’est machinalement que le balafré mordille sa lèvre blessée, voit défiler ces années qui avaient certainement l’allure d’une servitude même si Boogie y trouvait une certaine chance. Ou non ? Jason n’est plus tout à fait certain de ça. Il s’en moquait tellement autrefois, ce que pouvait ressentir ou penser son second n’avait aucune valeur et pas la moindre importance en dehors d’un avis stratégique. Depuis quand est-ce devenu normal de se pencher là dessus ? De lui offrir quelque chose ? Pourquoi ?
Ce qu’il y ferait ? Lecter hausse les épaules et murmure. « Je ne sais pas, ce que tu veux ... » Pas ce que moi je veux. Devrait-il ajouter pour un bien. Ne plus vivre uniquement à travers lui puisque maintenant le Chat n’est plus seulement un second, plus un homme de main remplaçable (l’a-t-il été?). Mais c’est un lieu où la nature a reprit ses droits que le fauve évoque, à l’abandon comme une ruine de plus mais pas sans une ambiance. À l’entendre dépeindre ce tableau le Clown lève les yeux sur la pièce et ses bougies, les draperies noires … ils n’ont pas cela en commun. L’animal urbain et l’autre sauvage, les murs et l’asphalte pour le Serpent et la forêt, la terre à peine foulée pour le Chat.

Il soupire doucement lorsque Boogie glisse à ses côtés, le remercie d’un léger hochement de tête. Est-ce parce que pour une fois Lecter n’a pas bronché ? Peut-être. À moins que cette gratitude lisible dans les lacs soit pour toute autre chose. Ainsi, bien que touché il décline. Ce n’est pas problématique, le Clown a seulement proposé mais le fait de ne pas savoir quoi en faire en revanche tapisse la bouche du reptile d’une amertume étrange. Longuement, il garde le silence ne sachant pas réellement ce qu’il convient de répondre. Quelle ironie pour quelqu’un parlant toujours autant. Vivement il se mord la langue, se reprend autant que possible. « Ho n’y fais pas trop attention ; je disais ça comme ça … » Quelle éloquence ! Où sont-ils tes grands éclats de rire et où a filé ta belle insouciance ? Très bonne question. Pourquoi diable est-ce tellement bizarre cet aveu ? Peut-être parce qu’il retrace une décennie, des années bien loin d’avoir été ce qu’elles sont désormais. C’est soudain épuisé que Jason quitte le lit et récupère son verre pour aller le remplir mais il sait que compter sur le gin pour dissiper ce trouble ne servira à rien. Sans revenir s’asseoir il reprend une cigarette, se masse les paupières du bout des doigts en se foutant bien du maquillage qui les couvre bientôt. Que peut-il dire ? Ses états d’âmes -si c’est bien ce dont il s’agit- ne concernent que lui et Boogie lui répondrait seulement qu’il n’a pas une seconde imaginé sa vie ailleurs qu’à ses côtés. C’est peut-être pire au final.      

« Je … c’est bon ça ira, je reviens. » Fin de la couture annoncée en ce qui le concerne et pourtant le plus important n’est pas soigné. Il s’en fiche. Le serpent esquive, emporte calice et clope à la salle de bain en prenant soin de fermer la porte sur laquelle il s’adosse un instant avant de faire face au miroir. Ça n’a l’air de rien, et pourtant ces phrases ont remué quelque chose. Et c’est à rembobiner les dernières minutes que Lecter saisit où le bas blesse. Ce « je vivais dans l’éventualité qu’un jour tu n’aies plus besoin de moi. » voilà ce qui vient de fissurer le miroir déformant et déformé, ce qui lacère la bête dans un fond d’âme qu’elle ne pensait pas posséder. Quand on vit pour sois il est légitime de ne pas se pencher sur les autres, de ne rien attendre d’eux sinon une obéissance, un respect peut-être mais lorsqu’on abandonne son existence aux mains d’un tiers comment peut-on vivre, voir passer les jours avec plaisir ? Lecter sait parfaitement à quel point il est infect, à quel niveau de cruauté il s’est élevé à l’encontre de Boogie puni pour tellement peu de choses parfois … Dans les mots prononcés par ce dernier Lecter a vu des années vécues par son second dans l’incertitude, dans un abandon de lui tel qu’il n’envisageait jamais rien de personnel et s’oubliait. Parler quand Lecter le demandait, bouger s’il l’exigeait, ne rien faire s’il l’ordonnait et les seuls retards se comptent sur les doigts d’une main. Retards certainement dû à ces rares escapades à ciel ouvert dans ce petit écrin boisé seul capable de rendre à la bête le parfum familier de sa forêt natale. Sur la surface réfléchissante le masque Clownesque lui semble seulement difforme, laid. Tyran et tortionnaire, pas maître car un maître prend en charge et veille au minimum au bien être des siens là où Jason ne le fit jamais. Esclavagiste, bourreau du Sud que tu es Lecter, lui murmure cette voix mielleuse. L’as-tu dépossédé de toute envie, de toute initiative au point qu’aujourd’hui il ne sache plus que faire d’un lieu qui lui appartiendrait ? Juste le laisser en ruine, qu’une force supérieure décore des murs écroulés et que le ciel s’acharne à détruire un peu plus chaque jour qui passe. Un endroit à soi est un prolongement, on y laisse quelque chose comme cet hôtel abrite un labyrinthe de cauchemars foireux mais ton Croque Mitaine fichu Clown … que peut-il laisser alors que tu n’a eu de cesse de tout lui voler ?

Un rire fuse, pas le sien. Cette chose face à lui s’esclaffe, son sourire allongé jusqu’à l’immonde dévoilant une gueule plein de crocs acérés. Le tyran se moque, rappelle qu’on a que faire du sort d’un serviteur. D’amis il n’en avait pas, de proches pas d’avantage et de jumeau le Diable seul au sommet n’en attendait pas. Rageusement il crispe les doigts sur le verre, le projette sur le miroir qui s’étoile et ne fait que renvoyer par dizaine sa figure qu’il reconnaît à peine. Si c’est l’abus d’alcool qui le déglingue autant c’est une première, ce n’était jamais arrivé qu’il fasse le point sur ses méthodes. Et cette foutue créature qui rit plus fort, lui vrille la tête à répéter en boucle que c’est juste normal pendant que le miel susurre à quel point, la vie à ses côtés doit être un chemin de croix … c’est à vomir. Rapidement le balafré tire la première serviette à porté de main et sort de la salle de bain en achevant d’effacer ce masque qui pèse trop lourd soudain.

Assit au bord du lit, frottant nerveusement le contour noircit de ses yeux il finit par parler d’une voix éteinte, presque vibrante. « Inutile de me redire que tu n’es pas resté par choix, je sais que partir ne t’as jamais effleuré. Admettons que je t’ai offert une chance, une nouvelle vie que sais-je mais par l’Enfer Boogie pourquoi ? Comment ? » Incompréhension, le ton s’étrangle entre un rire ravalé et une inspiration manquée. « Je te sais fier, je te sais au moins aussi égocentrique que moi je n’arrive pas à penser que pendant dix ans tu as vécu uniquement à travers moi sans jamais te pencher sur ce que tu aurais pu souhaiter ! » L’arrête du nez pincée entre le pouce et l’index, il ferme les yeux à s’en créer des élancements désagréables. « Jamais un désir manifesté, jamais une demande et je le réalise seulement … J’en viens à penser que je ne sais rien. Ce qui te plaît, ce à quoi tu pourrais tenir. Jusqu’à quel point t’es tu oublié pour me suivre ? Cette nuit, cet endroit c’est juste mon monde, des murs et le béton d’un sous sol alors que je crois comprendre que c’est loin d’être ton décor. » Incertitude, doute, la voix rit de plus belle en lui tandis qu’une vague de chaud et froid rampe le long de son dos. Au final ? A-t-il réellement envie de savoir ? Si jamais le Chat avouait que oui, en effet il ne fait que le suivre et s’est adapté au point de troquer ce qu’il affectionne réellement … « Et aussi … Plus besoin de toi ; je l’ai toujours laissé entendre, mais ça c’est dans le cas où l’ont vient à moi. Lorsque je tends la main et je ne l’ai fait que deux fois, je ne romps pas l’engagement. Ma confiance, vous n’êtes que deux à la posséder. Depuis les premiers jours alors me débarrasser de vous, de toi surtout je pensais qu’au fond de toi tu savais que ça n’arriverait jamais. » Il y a vouloir et pouvoir. Dans ce cas là Jason l’avoue à sa façon. Il ne le voulait pas, et ne pouvait pas d’avantage.

C’est comme assommé qu’il soupire finalement avant de tirer la boite vers lui afin de récupérer de quoi s’occuper des plaies du Croque Mitaine. Mais ces scènes colorées et folles, ce théâtre macabre comment penser encore que Boogie l’ai réellement apprécié sachant tout cela ? Combien de fois Lecter a-t-il forcé la main avant pour qu’il lui emboîte le pas ? Il ne voyait que son seul intérêt, tant que lui riait le reste n’avait pas grande valeur. Et s’il s’agit de remords à le réaliser ; ceux là s’étalent sur dix ans et n’ont pas fini de lui serrer la gorge. Pourtant il serre les dents, inspire profondément et murmure. « Laisse tomber, je parle trop comme toujours … ça ne fait rien, ça va. » Non ça ne va pas.        

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Dim 6 Oct - 13:35



Silence qui se pose avec un poids qui n'existait pas auparavant. Le Chat fléchit légèrement le cou, sourcils à peine froncés et iris clairs posés sur le visage de Jason qui semble soudain bien sombre malgré les couleurs criardes qui le peignent. Nonchalance amère lorsqu'il laisse tomber de ne pas faire attention à ce qu'il vient de dire. Le Croque-Mitaine se penche en avant essayant de capter le regard sombre mais Lecter se lève soudain, aussi glissant que le Serpent couvert d'écailles qu'il est. Cigarette et verre de nouveau plein, il esquive sans la voir la main qui se tend pour le rasseoir de force. Restant debout, ne reprenant pas place aux côtés du Croque-Mitaine, il annonce qu'il revient, plantant là sans drien ajouter d'autre son second. C'est muré dans le silence que le Clown se remplie dans la salle de bain et Boogie ne peut que hausser les épaules à la destination des murs avant de secouer la tête. Se levant, il s'approche de la porte, y pose la main sentant juste derrière le poids d'un corps qui s'y adosse. Jason ? Le silence pour toute réponse et du bois peint pour tout champ de vision. Verre qui se brise contre un mur, que l'on a visiblement jeté avec force, et qui fait légèrement sursauter la Bête de soie noire. C'est un rire sans chaleur qui fait soudain vibrer la porte mais pas un de ces éclats francs et mélodieux. Grinçant. Mauvais. Incontrôlé. Boogie cogne plus fort le bois, redoutant un spectre de cendres, jusqu'à ce que le cliquetis du verrou qui se libère retentisse.

C'est visage nu, les yeux encore cernés de noir, que Jason refait son apparition l'air encore plus sombre que sous ses fards. A pas lents, il passe à côté du Croque-Mitaine qui attendait près de la porte, bras croisés, se dirige vers le lit où il se laisse tomber au bord. C'est d'une voix vibrante qu'il exprime son incompréhension sur l'aveu de Boogie au fait qu'il ne possède rien. Dix années passées au service d'un maître aussi capricieux qu'un enfant et dont les colères aveugles se sont bien souvent abattues sur lui. Dix années passées dans l'ombre d'un Clown, à y être attentif au détriment de ses propres besoins. Cela semblerait presque ronger Jason, comme...de la culpabilité ? Les mots jailissent aussi nu que le visage, dépouillés de tout artifice, de toute ironie et de toute légèreté. Plus de douce insouciance et les frémissements résiduels d'une soirée cauchemardesque battent en retraite face à une température qui descend de quelques degrés. Le Croque-Mitaine écoute, sourcils froncés, avant de se rapprocher pas à pas de Jason jusqu'à parvenir face à lui. Sans un mot, il se baisse, mains posées sur ses genoux, levant un regard limpide sur les iris sombres.

Mais c'est l'apanage des croyants, des fanatiques et des fous, Jason, suivre et avancer sans hésiter ni douter. Tes intérêts ont toujours été les miens. commence-t-il d'une voix douce. Détruire un monde qui n'est pas le sien, répandre l'anarchie et le désordre dans la moindre venelle, faire monter les miasmes et la puanteur du chaos jusque dans les plus hautes sphères, expulser ses pulsions meurtrières sans crainte ni redouter l'ombre d'une justice humaine dont on s'estime indigne car bien supérieur, ces coses-là, il les désire autant que le Clown. Et au-delà de ces considérations bien réelles et tangibles, il y a cette résonance qui a aussitôt retentit entre les deux Bêtes dès le premier échange. Quand à ce qui concerne ce soir, cet endroit, oui, c'est ton monde, ça n'a pas grand chose à voir avec une forêt nocturne et alors ? Est-ce-que j'ai apprécié ? Oui. Est-ce-que je serais partant pour une seconde représentation ? Evidemment. Et c'est autant pour lâcher le monstre que pour le faire en la seule compagnie valable à mes yeux. Car ces jeux malsains au possible, ils sont les seuls à pouvoir les apprécier et à s'en réjouir. Duo infâme et infâmant qui ne prend tout son sens que lorsqu'ils sont ensemble. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ai l'ivresse. répète-t-il. Assurément, cette soirée n'avait rien eu d'une corvée et il n'avait pas fallu la pousser bien longtemps pour que la Bête de soie se laisse emporter dans un tourbillon maléfique. Reprenant d'une voix calme, Boogie poursuit évoquant les premiers épisodes inédits du drôle de tournant qu'a pris leur association. Et puis ne t'ai-je pas emmené dans mon Musée personnel, intime et feutré bien loin de ta foire ? Ne t'ai-je pas traîné dans une forêt qui n'a pas grand chose à voir avec tes couloirs piégés ? Sauf peut-être en ce qui concerne les racines dans lesquelles on se prend les pieds. Léger sourire qui étire les lèvres du Croque-Mitaine avant qu'il ne reprenne. On n'est pas dans le forcing et l'obligation. C'est une invitation que l'on prend toujours de bon coeur et je doute qu'on soit du genre à s'infliger quelque chose dont on a pas envie.

Se relevant, le Croque-Mitaine s'assied à son tour au bord du lit. La notion de possession est quelque chose de très léger chez lui, sauf en ce qui concerne Jason. Il suffit de jeter un oeil à ses appartements qui sont d'un dépouillement presque spartiate. Tout est rangé au millimètre et il n'y a rien de superflu entre ses murs, rien d'inutile. Pas de décoration qui permettrait de cerner qui il est, pas de bibelot associé à un quelconque souvenir. Ca tient plus d'une chambre d'hôtel impersonnelle que d'un lieu habité. Il y a dix ans, j'ai du laisser derrière moi ma maison, ma forêt, ma scierie et même si je la détestais j'admets qu'elle était quand même sacrément pratique. J'ai abandonné ma bibliothèque. Je crois bien que c'est ça le pire. C'est comme si toi, tu devais abandonner ta Meute. L'enfant solitaire, l'adolescent asocial et l'adulte assassin n'avait jamais compté d'autres compagnons dans sa vie que tous ces livres accumulés au fil des ans comme le plus précieux des trésors. D'autres mains que les siennes doivent peut-être les feuilleter maintenant, à moins qu'ils n'aient tous brûlés en même temps que la maison quand la populace locale se serait mise en tête de gommer la moindre trace de son passage dans leurs petites vies paisibles. Posséder c'est être possédé au bout d'un moment. Alors le matériel, je n'y accorde plus d'importance. Quand à toi et à redouter un jour ne plus avoir d'importance à tes yeux...les premières années, j'ai tué tellement de nos hommes qui avaient commis une erreur, je ne voyais pas pourquoi ça ne me tomberait pas dessus un jour. Et puis, c'est devenu la réaction stupide et irrationnelle de celui qui s'est attaché à un autre. N'as-tu pas toi-même redouté qu'un jour je m'en aille ? Foutue dépendance mutuelle...

Jason... soupire-t-il doucement en glissant l'index sur la coupure longeant la mâchoire et tout en posant la main sur sa joue, il l'oblige à tourner la tête. Ne regardes pas en arrière avec l'éclairage nouveau du présent. Lecter n'a pas toujours été aussi bien disposé à son égard. Les mots et les coups ont plu dru et de manière parfois complètement injustifiée. Boogie a toujours été obéissant et docile, les désaccords qu'ils ont pu rencontrer, le second s'est sans cesse efforcé de les faire passer avec tact et diplomatie. Précautionneux jusque dans l'opposition, délaissant la moindre de ses activités pour accourir dès qu'on le sommait de venir, seule personne capable de gérer les crises de Jason. En fait, ces barbelés étroits et mordants ont toujours été là. Ils n'en prennent juste conscience que maintenant. Elle ne date pas de quelques mois cette dépendance. A l'instant où le bleu a croisé le noir, il a su qu'il ne pourrait exister dorénavant que dans un dégradé d'azur jusqu'aux ténèbres. On avance, c'est ce qu'on a toujours fait et c'est ce qu'on fera toujours. Avancer sans jeter un oeil au passé. murmure-t-il du bout des lèvres à voix basse.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Dim 6 Oct - 15:50

" Les dix petits morts "


Depuis quand reviens-tu sur le passé ? Ne le dis tu pas toi même ? Les regrets vont aux morts, à des épisodes quasi oubliés et a des gens ordinaires. L’es-tu ? Non, non Jason n’a rien d’ordinaire et faire le point de cette manière ne lui ressemble pas. Est-ce ce barbelé cerclant sa gorge qui le tire comme le chien rappelé à l’ordre au bout de sa laisse, est-ce cet attachement tellement malsain qui le rend tellement plus dingue à mesure que les jours passent ? Le Clown pensait bien qu’il connaissait le pire de lui même, que rien ne pouvait plus le tourmenter sinon cette créature de cendres capable du pire pour réparer une offense. Ainsi donc il existe cette chose nommée regrets, remords qui pique et murmure d’une voix enfantine comme un reproche « Vois ! Vois ce que tu as fait ! » Et c’est tellement illogique que Jason s’en préoccupe que lui même ne sait pas comment le gérer, y faire face car en levant les yeux il ne voit que lui pour coupable dans le miroir. Autrement, comme les autres le désignent : le Clown de cauchemars qui détruit et écrase, mais jamais ne tend la main. Et quand Boogie se penche devant lui, accordant ce regard tellement limpide la voix se moque d’avantage. L’apanage des fous et des fanatiques que de se parer de couleurs qui ne lui appartiennent pas. Pourquoi ? Pour une liberté ? Foutaise, vivre sous Lecter ce n’est même pas être en cage … c’est avancer avec la lame pressée sur la gorge en sachant très bien qu’un mouvement malheureux causera la chute finale. Le Clown comprend qu’on puisse vouloir lui emboîter le pas, mais s’abandonner à ce point sous ses ordres c’est tout autre chose. D’une main il se masse la nuque, secoue la tête. Autant il peut concevoir qu’on veuille le suivre pour un profit, mais si aveuglement … ça le dépasse tout simplement.

Quant à ici, cette antre, le chat avoue qu’il n’y a pas posé les pattes avec regrets, qu’il ne s’est pas forcé. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse … Doit-il comprendre que le lieu importe si peu tant que les bêtes sont lâchées, libres de leurs chaînes ? Non, son Croque Mitaine ne dirait pas que tant d’années passées à piéger, agencer cette bâtisse ne représentent rien. Chassant d’un mouvement rude la voix mielleuse c’est le Serpent sifflant qui met le doigt sur le fait capital : souviens toi Lecter, plus le terrain est complexe et plus les bêtes s’y plaisent. Est-ce si différent de la forêt ces murs et ces couloirs, les lames cachées et ces mâchoires traîtres ? C’est ta jungle de béton, de fer et de bois, elle n’a rien de banale. Invitation toujours suivie de bon cœur, jamais de forcing pour ces instants égoïstes où ne demeurent que deux esprits, deux monstres qui aiment trop le défi et la difficulté à surmonter pour se contenter d’un simple terrain vague.
Assis à ses côtés le Croque Mitaine poursuit, raconte l’abandon de cette scierie qu’il n’aimait pas mais qui avait sa valeur au delà du carcan familiale. L’abandon des livres accumulés et comparés à la meute du Clown. Il a dû la sentir passer alors, cette vague détestable lui aussi. En son temps Jason n’a eu qu’un seul regret, la fin d’un molosse agressif et mauvais qui pourtant roulait en boule à ses pieds en adorable peluche, le seul compagnon d’autrefois dont il redoutait la perte. Il n’avait que lui comme Boogie avait ses livres. Il comprend la chose, acquiesce d’un mouvement de tête. La suite, l’évocation de ces hommes tués pour si peu et l’aveu du Croque Mitaine qui osa penser qu’un jour il aurait pu se retrouver à leur place, c’est suffisant pour faire baisser le rideau sur les abysses. Il n’en est pas venu seul à cette conclusion, l’attitude de Lecter l’y a poussé et le vilain murmure sucré secoue le Clown à lui renvoyer ses abjectes propos au visage. N’as tu jamais crains qu’il te quitte ?

Ne regardes pas avant avec les yeux de maintenant. Pourtant c’est avec ce regard qu’il comprend -enfin- que depuis une nuit d’orage tout a changé. Une nuit il a choisit d’ouvrir les bras et si sa tendance possessive l’a conduit à les refermer comme on referme les chaînes sur les poignets d’un prisonnier ce n’était pas sans raison, pas pour un jour voir disparaître ce fil qu’une araignée solitaire avait tissé. Avançons sans un regard pour hier, attendons demain et ne prévoyons pas. C’est là tout l’engrenage Lecterien qui se fout de tout et prend les choses comme elles viennent. Peut-être est-ce une maturité née avec l’âge qui rappelle à l’ordre et précise que les mises à jour sont nécessaires pour évoluer et prendre pleinement conscience de ce qu’on est. Lecter ne changera jamais, restera ce gamin capricieux qui n’en fait qu’à sa tête et ne suit que ce qu’il décide mais rien n’empêche -semble-t-il- de prendre en compte les évolutions et d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Question de choix te souviens-tu ? Tu aurais pu détourner le regard et le laisser seul cette nuit là, continuer ta route et tu n’en serais pas là à t’interroger. Voilà pourquoi il avait décidé de demeurer seul, de ne jamais s’attacher : pour ne jamais plus avoir à parler au pluriel, en nous plutôt qu’en je. Reprends-toi donc, ton costume n’a pas à être pesant tu en es le maître et non l’inverse. Perturbateur mais jamais perturbé. En scelle Clown cinglé, penser te va trop mal à long terme.

Longue expiration et il passe une main sur son visage, tournant assez la tête pour capter les iris bleues. « Ne cherches pas, tu sais que mes réactions sont toujours un peu étranges. » Tant que ça ? Dans leur monde oui, c’est si tordu de s’inquiéter pour ça, de penser aux autres et de voir venir cette pointe de remord affûtée. Portant la main à sa lèvre qui saigne de plus belle il l’essuie sans plus d’attention et le tyran se voit chassé, renvoyé au repaire car il n’a pas lieu d’être près du chat. Il n’a plus de collier à tenir, de coups à donner pour si peu. Le sourire qui lui tire les lèvres est le sien, insouciant et tellement clair, celui qui ne saurait être détruit car il l’a un jour gravé et a toujours fait en sorte de prendre les maux du monde à contre sens, d’en rire plutôt plutôt que d’en pleurer. Il y a ça de simple avec Jason, rien ne dure et surtout pas le négatif car il n’en veut pas, rejette tout ce qui ne ressemble pas à une joie ou un plaisir. Tendant le bras il entoure les épaules de Boogie, l’attire et pose un baiser sur sa tempe avant de chuchoter à son oreille. « Mais si je t’offre un endroit, tu l’accepteras ? »

Fichu reptile incapable de lâcher l’affaire hein ? Mafieux dans l’âme sans doute et lui serait le pire du genre. À voix basse, suave il poursuit. « Je te donnerai un décor à ciel ouvert, un monde qui n’appartiendra qu’à toi. Pas pour le fait de le posséder ou d’y régner, mais un endroit où un jour futur tu choisiras de rester ou de rentrer. » Promesse d’un maudit Serpent à un Chat trop, tellement trop fidèle. « Ta dévotion, je te la rendrai rubis sur l’ongle. Et oui je sais tu n’attends pas cela, mais ce sera fait car tout se paie chez moi. Puis sait-on jamais … si on détruit mon repaire il faudra bien que je me cache quelque part non ? Je viendrai chez toi, tu ne me laisserais pas sur le pas de la porte tout de même ? » Achève-t-il, un rien suspicieux. Il ne sera jamais sérieux.  
 

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mar 8 Oct - 20:34



Vivants dans la débauche depuis qu'ils ont été éclaboussé par le même sang d'une victime, ils se sont vautrés dans l'infamie la plus immorale y insufflant une forme de rivalité grisante comme ce soir. A l'instar de deux enfants qui jouent au "cap, pas cap", ils n'ont eu de cesse de repousser les limites de leur moralité. Explorant, exploitant ce potentiel sombre qu'ils renferment en eux. Et c'est sans concessions qu'ils se sont livrés au pire. Et il y a ces pensées, ces réactions étranges qui comme une peste sautent d'un hôte à un autre, obligeant les âmes noires à faire face à des choses qu'elles se surprennent à...à quoi exactement ? A regretter ? Même si Jason n'en dit rien, le Croque-Mitaine soupçonne le Clown d'entendre résonner sous son crâne cette même voix délicate et sucrée proférant avec une intonation d'une ironique onctuosité les pires horreurs.
Réactions étranges, c'est le moins que l'on puisse dire. Curieuse maladie que celle des états d'âme où la moindre prise de recul s'avère particulièrement difficile, où le détachement s'annonce impossible. On se surprend à faire des choses inédites comme regarder avec un oeil neuf des événements passés et on passe au crible le moindre de ses faits et gestes. La salle de torture est minuscule, un crâne où les instruments sont faits de souvenirs amers et de propos acides. Diantre, ça sonne à l'oreille comme la pire des insultes tellement c'est une attitude banale à pleurer que l'on prête volontiers aux êtres humains.

Ne cherches pas, conseille Jason avant d'essuyer d'un revers de la main le sang qui coule d'une blessure. Boogie aimerait bien être affirmatif et savoir écarter cette étrangeté mais il sait que tôt ou tard, cette scène lui reviendra en mémoire et il la décortiquera plan par plan alors il se contente d'esquisser une moue convenue. Ne vient-il pas de prétendre qu'ils avançaient toujours même avec des cailloux plein leurs chaussures ? Un sourire apparait sur les lèvres démaquillées, un bras entoure ses épaules et c'est un baiser indéfinissable qui se pose sur sa tempe.

Le Clown est têtu et ne lâchera certainement pas l'affaire. Même avec le Croque-Mitaine, lorqu'il a une idée en tête, il est quasiment inenvisageable de la lui ôter alors il revient à la charge proposant une nouvelle fois la perspective pour Boogie d'avoir un endroit à lui. Si Jason le lui en offrait un, est-ce-qu'il l'accepterait ? Chuchotement et voix basse qui caresse son oreille. En voudrait-il ? Rideau de cils noirs qui masquent un bref instant les iris pâles. Même si la finalité m'échappe encore, oui. Je l'accepterais. lâche-t-il presqu'en soupirant. Il ne voit pas en quoi avoir un endroit à lui est si important. C'est de l'accessoire pour le monolithique Croque-Mitaine, du superflu, du non-essentiel. Le Clown poursuit, promettant un endroit à ciel ouvert si cela lui dit. Ce lieu serait un lieu où il choisirait de rester ou de rentrer...par opposition au repaire où il y serait donc contraint ? A bien y repenser, le repaire, c'est certainement ce qui s'approche le plus d'un "chez soi" pour Boogie. Il a été obligé de se déraciner du Canada, a traversé le pays d'Ouest en Est, errant et nomade et une fois parvenu à New-York, ce n'est pas pour autant qu'il s'est fixé dans un appartement particulier. Apatride sans aucune attache physique, il a bien failli crever dans la rue. Alors le hangar, refuge de leur petite légion infernale, c'est le premier endroit où le Croque-Mitaine ne s'est pas senti "étranger" parce qu'entre ces murs-là, il n'a nul besoin de masquer sa cruauté.
Sa dévotion sera récompensée même si Boogie n'a jamais rien demandé en échange de cette dernière. S'il a suivi le Clown, au-delà de la simple reconnaissance presque animale de l'apprivoisé à l'apprivoiseur, c'est parce qu'ils partagent la même vision destructrice d'un monde qui doit sombrer dans l'absence d'ordre. Ils sont les soufflets de forge qui attisent les braises d'une anarchie débridée et d'un chaos galopant. En quoi mérite-t-il une quelconque gratification ? Il n'a fait que ce qu'il estimait juste. L'insistance de Jason à ce qu'il ai une sorte de refuge personnel en serait presque gênante.

Si tout se paie, contentes-toi de rester en vie. Ca serait déjà un sacré accompte dont je serais pleinement satisfait. répond-il d'un ton détaché en balayant cette sensation bizarre, la repoussant au loin. Faux air suspicieux sur les traits de Jason avançant que le jour où il se retrouverait à la rue, le repaire réduit en tas de gravats, il pourrait venir se réfugier chez lui. Boogie coule une oeillade sur le côté. Hm, parce que tu crois que le jour où le repaire explose je ne serais pas dedans ? Ou pas loin de toi? Quelle manque cruel de foi... Persiflage léger mais qui sous-entend une certaine pointe de vexation. Inenvisageable pour la Bête de soie de se tenir éloignée le jour où un événement de cet acabit aurait lieu. C'est cela qui le chiffonne et le gêne...l'éventualité que quelque chose de tel ou de similaire advienne et qu'il ne soit pas là. Noces funèbres de la paranoïa et de la jalousie dont il sonne rapidement le glas. Ne pas faire baisser la température ou plomber l'ambiance. Revenir à leur routine biaisée. Les iris pâles se baissent sur la boîte que Jason tient à portée de main. Je dois en déduire que c'est à moi de me faire repriser. annonce-t-il en indiquant la boîte du menton. Laisses-moi juste m'occuper de ta clavicule après tu auras le droit de faire ton devoir.

Et Boogie se met à pied d'oeuvre aussitôt. Mais il ne laisse pas de silence s'installer et enchaîne. Aides-moi à comprendre l'utilité d'avoir un lieu à soi, pourquoi c'est si important parce que sincèrement, ça me dépasse. Il a beau tourner et tourner le concept dans tous les sens, il ne parvient pas à appréhender l'ombre d'un réel sens. Peut-être est-il tout simplement trop détaché en ce qui concerne certaines choses ? Boogie a toujours été considéré par un iceberg, glacial presqu'absent dans ses pires moments, imperméable à toute forme de corruption et elle prit de nombreux visages au fil des années. Yeux limpides qui abandonnent le temps d'un point la blessure pour se lever sur le visage de Jason. Outre le fait d'avoir un pied à terre si le repaire est vaporisé.

Jason
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mer 9 Oct - 0:06

" Les dix petits morts "


Pourquoi tant tenir à cela ? Lui offrir un lieu bien précis. Lecter peut-il réellement l’expliquer et mettre des mots sur cette idée ? Peut-être, ce n’est pas si simple cela dit. Il sent bien chez Boogie comme une espèce de résolution à accepter la chose sans la désirer. Si c’est un présent c’est déjà différent, ce n’est pas réellement un choix personnel. Jason sourit plus finement, il comprend plus ou moins que son insistance puisse être dérangeante mais elle n’est pas si innocente, pas si facile à cerner. Il ne se rachète pas plus pour son attitude, les remords sont passés très vite et le Clown a pour habitude de ne pas regarder à deux fois ces détails qui le dérangent. Mais il est homme à payer ses dettes et il estime -à sa façon- en avoir une envers Boogie alors que ce dernier n’a jamais agit par intérêt personnel. Le Chat précise que si tel est le cas, que Lecter reste en vie ce sera déjà bien assez. Oh pour ça … il pouffe de rire. « N’est pas né celui qui me tuera. Ou plutôt si, tu es là … je te laisse ce privilège ne t’en fais pas. Je suis un parasite trop coriace pour le commun des mortels. » Beaucoup trop. Ils sont nombreux à savoir désormais que si le Clown doit y rester ce sera autrement que dans une prison et pas sans l’avoir décidé. Lecter dispose de presque tout, jusqu’à sa propre mort. C’est ainsi, il est trop borné pour que la chose soit différente. Sous lui on rompt ou on plie, on n’a pas à se dresser ou s’élever à moins qu’il l’autorise. Le fils adoré du Chaos restera tyran pour le monde.

Est-il vexé par cette évocation du repaire parti en fumée ? Aussitôt Jason secoue la tête, passe un doigt sur la ligne qui orne la mâchoire du Croque Mitaine tout en murmurant. « Non tu n’y seras pas, parce que je n’y serai pas d’avantage. On le verra venir, c’est notre royaume là-bas et j’ai toujours gardé une issue de secours. Bien sûr que tu serais près de moi, mais on serait déjà bien loin. » C’est avec une certitude profonde qu’il le dit, il a toujours prévu le coup malgré son inconscience démesurée. Pas question de finir criblé de balles, de crever sous son propre toit. Cela semble difficile d’envisager la fin du repaire cependant, avec le nombre d’hommes qui traîne dehors il faudrait un déploiement de force important pour en venir à bout et surtout, il faudrait entrer dans le Sud. En soit, c’est une tâche risquée et qui sacrifierait bien des agents de polices. Personne ne s’y risquerait par les temps qui courent, on a trop besoin des la basse cours dans cette ville pour se permettre de l’envoyer au casse pipe.
À Boogie de passer sous fils et aiguille oui, mais avant il demande à soigner au moins le pire du tableau. Ha oui sa clavicule, Lecter l’aurait bien oubliée à trop penser à autre chose. Machinalement il y passe le bout des doigts, il n’a pas si mal en réalité malgré un os gravé et une entaille bien moins superficielle que celles qui lui zèbrent la peau. « Entendu, je te laisse faire. » Il peut bien lui concéder, ne serait-ce que pour repousser plus loin la glace qui aurait trop vite fait de grignoter du terrain sous le coup de l’inquiétude qu’engendrerait une plaie non soignée. Boogie est un homme méticuleux Jason le sait, maniaque même qui ne supporte pas de laisser un travail inachevé. Autant ne pas le contrarier ; ce serait dommage. Assis en tailleur sur le couchage, il s’attend à cette concentration rituelle dont se pare son second en temps de soin et s'y résigne jusqu’à l’entendre prendre la parole, rompant le silence.

La phrase le surprend à peine, c’est bien logique qu’il ne comprenne pas un tel point de vue. Pas matérialiste pour deux sous, c’est une des raisons pour laquelle Jason ne s’est jamais penché sur l’éventualité d’une loyauté en demie teinte venant de lui. Parce que le Croque Mitaine ne demandait jamais, Lecter n’avait pas une seule fois envisagé qu’il puisse aller voir ailleurs pour trouver une meilleure condition. Là où il abattait certains soupçonnés de jouer double jeu, Boogie n’a jamais été sujet à de tels propos. Qu’avaient les autres pour lui plaire de toute manière ? La fortune ? Lecter est possiblement parmi les plus riches et paye largement ses hommes ; un statut ? Il était second de l’ennemi public quant à la considération d’un maître … Certes Jason était plus fréquemment brutal, acide et exigeant mais il ne manquait pas de penser à lui. Premier appelé en cas de doute, en cas de problème, pour tout et rien son avis seul avait un poids. Mais il faut le dire, aujourd’hui il a bien peu de bagages ce cher Boogie. Pourquoi un endroit précis à part pour un pied à terre ? Le Clown tourne la tête en sa direction et le noir plonge dans le bleu. « Disons que … un chez soi, c’est un lieu où tu es seul maître. Tu y fais ce que bon te semble. » Il baisse le ton, est-ce une pointe de nostalgie, de mélancolie sinon ? Il ne saurait le dire et poursuit, un demi sourire aux lèvres. « Tu as connu ça, c’est loin et peut-être que ça te semble banal mais lorsque tu as hérité de la scierie, quand tu as choisi de mettre les employés dehors qui a eu son mot à dire ? Tu étais chez toi et la forêt était ton domaine ... Je n’avais rien en arrivant ici et n’avait rien eu avant. J’étais capricieux et le suis encore, je voulais connaître ça. Ce sentiment de pouvoir rentrer chez moi. Posséder des choses qu’on ne pourrait pas me prendre. »

Tendant les doigts, il les referme sur la nuque du fauve de soie noire, l’attire jusqu’à coller leur front. Ce besoin de posséder a toujours été un défaut, un vice pesant en général car tant qu’il n’a pas ce qu’il convoite Lecter s’acharne et s’épuise, s’emporte jusqu’à enfin refermer les mains sur son bien. Plus volontiers il se lasse et passe à une nouvelle lubie, jette la précédente comme si elle l’ennuyait soudain. Du jour au lendemain parfois. « Je suis sans gêne et envahissant, je me suis approprié beaucoup d’endroits, j’ai des clés qui ouvrent tellement de portes mais en fait, pour te dire la vérité même au repaire je ne me sens pas chez moi. » L’aveu est désagréable, étrangement. À peine mais assez pour laisser cette impression douce amère. « Le repaire est fait pour abriter des gens en nombre, il n’a rien d’intimiste et ne me ressemble pas tant si on enlève mon laboratoire et ma chambre secrète. Tu sais, ce que j’aimerai ? » Rêveur, il clôt les paupières et soupire contre les lèvres du chat. « J’aimerai restaurer la foire, lui rendre vie. A ma manière et ce serait ça, mon chez moi. » Elle lui a toujours fait de l’oeil la foire morte, avec son air penché et ses hurlements fantômes. Mais l’entreprise est énorme et demandait du temps, des bras, des moyens aussi. Un jour qui sait. Apaisé, loin de ses tourments d’un peu plus tôt l’abysse coule vers les lacs et la main jusqu’ici posée sur la nuque glisse jusqu’à recouvrir la joue d’une caresse. « Par définition ça n’a pas à être important Boogie, il faut seulement s’y sentir bien. Le romantique tordu en moi te dirait bien que nous pouvons être partout chez nous, ensemble mais … avoue tout de même que les nuits sont fraîches en hiver pour jouer les animaux errants. » Il en rit, comme toujours. Pourtant au fond à quoi bon des murs ? Jason a beau ne pas être à son aise en forêt, il attend avec impatience le jour où Boogie l’y traînera. Dans ces paysages dépouillés d’urbanisme et sauvages, ces terrains sans béton. Un jour, il le promet en silence : ce sont des hectares de forêt entiers qu’il lui offrira car la bête y a fait ses premiers pas.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Mer 9 Oct - 22:53



Aussi territorial qu'un loup, le Croque-Mitaine l'avait été avec la propriété dont il avait hérité. Quiconque posait un pied dans la forêt entourant la maison de ses parents avait été traqué, capturé, torturé et tué. C'était un instinct sauvage, celui de l'animal qui ne supporte pas la présence d'un autre que lui dans une zone bien définie. Ceux qui en violaient les frontières n'étaient plus que des intrus, des entités provoquantes, des parasites humains en l'occurence que la Bête refusait de côtoyer et brûlait de déchiqueter. Rien ne le dérangeait plus que de remarquer les traces, même discrètes et infimes, d'autrui sur ces hectares qui lui appartenaient.
Il avait possédé, on l'avait dépossédé et l'amertume qu'il en a éprouvé, pour rien au monde, il ne voulait la revivre. En arrivant à New-York, il n'avait plus rien et la Bête vaniteuse avait encore sur la langue cette saveur aigre d'avoir été chassée, contrainte à la fuite.

Un lieu où on peut faire ce qu'on veut. Boogie n'a pas l'impression de se retenir de faire quoi que ce soit dans ses quartiers. Personne n'ose y entrer ou même frapper à sa porte et ce qu'il s'y passe lorsqu'elle est close, nul ne le sait à moins de s'y trouver. Bien qu'il n'apprécie que très modérément la présence de ceux qu'il considère comme de simples larbins, il parvient toujours à se créer une bulle, se coupant ainsi de tout bruit parasite émanant de l'entrepôt, trouvant un calme intérieur digne d'une banquise. Solitude volontairement provoquée à laquelle il peut mettre fin lorsqu'il l'entend. Ce n'est pas la liberté d'action qui pourrait amener le Croque-Mitaine a jeter son dévolu sur une quelconque bâtisse située bien loin du repaire.

Posséder des choses que rien ni personne ne pourrait prendre ? Les iris limpides se voilent derrière une frange de cils lorsque Boogie plisse les paupières à cette phrase. Mais rien n'est éternel et rien n'est définitivement acquis. On peut toujours tout perdre. A n'importe quel moment. Même les gens...oui, même les gens. Et si les liens serrés jusqu'à l'étranglement sont aussi solides que de l'acier, le fil d'une vie est bien fragile en comparaison. Ils sont passés suffisamment près de la mort, et plusieurs fois, pour ne pas l'ignorer. Le Croque-Mitaine avait détruit tellement de choses en près de quarante années d'existence. Des vies qu'il avait fauché avec plus ou moins de grâce, il avait anéanti des familles au point d'ignorer combien de personnes à Vancouver voulait sa mort. Avec Jason, il avait assisté à l'effondrement de bâtiments et de ses occupants. Qu'est-ce qu'on ne pouvait pas dérober à autrui ? Son esprit ? Ses convictions ? Mais même là, rien n'était sûr et pérenne. Lorsque l'on se retrouve traqué, sa vraie nature remonte à la surface, Boogie avait vu des courageux s'avérer faibles et les personnes les plus humaines ne pas hésiter à sacrifier quelqu'un pour se ménager une issue de secours. Un mental, ça se brise. Des convictions, ça se pervertit. Que reste-t-il en définitive ? Les rêves, les chimères et les fantasmes ? Choses imprenables car devant rester par définition du domaine de l'irréel et de l'irréalisable. Piètre possession.

La main du Clown se tend, glisse sur la nuque du Croque-Mitaine pour l'attirer à lui, front contre front. Suture suspendue, fil tendu. C'est d'une voix basse que Jason avoue. Bien qu'il possède des tas d'endroits différents dans aucun il ne se sent chez lui. Quand au repaire, à part ces deux pièces cachées dont Boogie fut le seul visiteur privilégié, rien ne ressemble au Clown. Mais alors, à quoi bon se disperser dans autant de lieux si aucun ne trouve réellement grâce à ses yeux ? Pourquoi ne pas se concentrer sur un seul ? Celui qui lui plaîrait le plus ? Minimaliste et aux habitudes presque spartiates, tout ça échappe trop au Croque-Mitaine qui se contenterait bien d'une cabane perdue au fond des bois avec pour tout mobilier un fauteuil et pour seuls objets des livres par centaines. Jason poursuit, frôlant ses lèvres d'un souffle presque mélancolique. Spleen amer pour évoquer un rêve cher qui hante un coeur. Utopie d'une envie jamais assouvie. La foire, voilà ce que son âme noire aspire à ressusciter. Travail pharaonique qui nécessiterait un temps que la quête du chaos ne permet pas de trouver. C'est déjà un miracle qu'ils parviennent à s'octroyer ce genre de parenthèses dans leurs petits plannings de terroristes à temps complet.

Noir qui se fond dans le bleu et c'est une caresse légère sur sa joue que le Clown achève sa réponse. Cet endroit à soi est un endroit où on se sent bien, tout simplement. Léger froncement de sourcils et moue guère convaincue aux lèvres. Pour Boogie ce n'est pas plus clair mais peut-être qu'une fois devant le fait accompli, il changera d'avis. Peut-être qu'il se rendra compte que ça n'est pas aussi inutile qu'il le pensait. Peut-être réalisera-t-il que cet endroit, il en avait besoin dans un sens...pour l'instant, ça reste quelque chose de flou et de très nébuleux.
On pourrait le dépouiller de tout tant qu'une certaine silhouette reste à ses côtés, il ne sera jamais abattu et toujours capable de renaître de ses cendres. Reniflement amusé lorsque Jason mentionne son romantisme tordu. Ce monde déviant dont les codes échappent aux non-initiés et qu'ils portent en eux, capables de le faire resurgir où bon leur semble, ne souffre d'aucunes frontières physiques. Quand aux nuits fraîches d'hiver... Je suis canadien. Le froid, ça me connaît, yankee. chuchote-t-il avec un air faussement prétentieux.
Même si j'entrevois l'importance qu'un tel lieu peut avoir, je ne vois toujours pas ce que cela pourrait bien m'apporter mais qui sait...peut-être aurais-je une sorte d'illumination lorsque tu me feras ce cadeau. Jusqu'à maintenant, m'immerger dans une clairière me suffit pour me ressourcer. Ne te trompes pas sur la nature de ce présent, Jason, sous peine de voir une énième bâtisse abandonnée aux éléments. S'écartant du Clown, les iris pâles restent quelques secondes face aux abysses avant de se reporter sur les derniers points de suture. Je dois être trop détaché pour mesurer la portée d'un lieu à soi.peut-être la source de cette incompréhension. Bouffi de vanité et orgueilleux, claquemuré dans un sentiment de supériorité quasi-constant, le Croque-Mitaine, à force de se couper de tout et de quasiment tout le monde, n'a plus besoin d'un genre de sanctuaire ancré dans le réel. Peut-être que son arrogance et cette facilité à gommer la médiocrité ambiante lui permettent de se passer de ce genre de possession ? Tu me donnes un fauteuil et une bibliothèque suffisamment fournie au beau milieu des bois, j'en serais ravi. Sourire mauvais qui relève la commissure d'une lèvre avant de dire à voix basse comme s'il se murmurait à lui-même. Il faudra des panneaux. Des tas de panneaux "défense d'entrer" et propriété privée"...il y a toujours des crétins qui n'y obéissent pas et méritent leur sort.

Fil coupé et c'est un sourire appréciateur qui s'étire sur les lèvres du Croque-Mitaine. Le regard bleu se lève lentement sur le visage de Jason. Le reste des entailles se contenteront amplement de stéristrips et/ou de soins plus ou moins réguliers. Comme promis, je me suis contenté du plus sérieux. A toi l'aiguille et le fil, à moi le verre et la bouteille.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Jeu 10 Oct - 4:17

" Les dix petits morts "


Un jour tu comprendras. Lecter le sait, parce qu’il est trop obstiné pour renoncer à lui faire découvrir cette sensation, ou redécouvrir. Le Croque Mitaine a eu un endroit, un chez lui autrefois et on l’en a chassé. Le monde est tellement mal fichu, il ne peut pas laisser les monstres en paix car sous leurs yeux tuer est un crime. Fut un temps lointain où les hommes avaient droit de vie et de mort sur qui pénétrait en leur domaine, on est loin de cet âge d’or, trop loin. Sans avoir jamais rien réellement possédé aux yeux de la loi et de l’administration Jason imagine pourtant que son second devait tenir à cette terre, ce havre de paix comme un jardin secret dont il ne supportait aucune violation. Peut-être est-ce pour ça au fond, qu’il ne souhaite pas revivre ces instants à nouveau, ce sentiment d’avoir perdu un morceau de vie, des effets fort personnels comme ses livres accumulés. Lecter peut imaginer sans aucun mal, lui toujours à vouloir quelque chose supporte trop mal l’idée qu’on le dépossède même d’un seul crayon de bois. C’est maladif, il l’avoue sans honte et les autres font avec, ce n’est pas comme si il leur laissait le choix.

Mais vouloir posséder est un danger en soit, s’attacher et chercher à garder jalousement ses trésors. À cela, le Clown a toujours -heureusement- opposé un intérêt limité dans le temps et ce qui était d’une importance capitale la veille devenait sans valeur le lendemain. Caprices variés, désirs surgis sans aucune annonce on a prit l’habitude de le voir bondir en réclamant aussi bien dix kilos de poudre qu’un paquet de cigarettes d’une marque précise. Au final, il doit bien admettre que rien ne lui tient à cœur sinon ses bêtes. Ses bêtes et lui, lui qu’il n’a jamais cherché, qu’on a mis sur sa route et qu’il ne pensait jamais … quoi ? Ces stupides amateurs de romans roses parleraient d’amour, d’attachement mais de mot pour eux il n’y en a pas. Cette relation déroge à tout les codes, n’a aucun précédant et n’aura pas plus de répliques dans le futur. La perte de l’un entraînera la chute de l’autre dans un gouffre sans fond, plus sombre que la marrée noire et laissera la folie exploser comme une arme bactériologique. Cerveau bouffé d’une solitude atroce qu’un spectre, un fantôme jumeaux hantera jusqu’à sembler réel. Réalité difforme parasitée d’une voix d’outre tombe sans plus jamais ces bras seuls capables de les soutenir l’un comme l’autre. Les bêtes n’ont pas de solution de rechange, pas d’autre relation privilégiée et si l’avenir les sépare malgré elles un jour … le Chaos lui même ne consolera pas de cette déchirure là.

La foire retrouvera sa grandeur car Lecter l’a en tête depuis bien trop longtemps. Mais il ne s’agit pas là d’un simple caprice passager, une lubie qui pourrait souffrir d’un dédain quelconque. Non ça c’est différent, c’est comme un rêve jamais atteint, comme un espoir à peine effleuré du bout de doigts. Tu l’auras ton royaume déglingué foutu Clown, un jour. Et tes nuits d’hiver tu pourras les contempler du haut de la roue aussi froides soit-elles. Le chuchotement de Boogie lui fait lever un sourcil, yankee dit-il ? Mais c’est qu’il fait de l’humour maintenant ? Adorable. Jason ricane sans répondre à la chose pour l’instant, écoute la suite. « Une illumination … » Murmure-t-il tandis que le chat recule, reprend sa suture. « Tu as donc si peu confiance en moi ? Ce sera Noël avant l’heure Boogie, certes c’est commercial comme fête mais pas entre nous. On dira que ça fête nos dix ans ? Mais quelle patience d’ange tu as pour me supporter depuis tout ce temps. » Patience ? Doux euphémisme. Si Boogie n’était pas ce qu’il est nul doute qu’il serait déjà mort ou qu’il aurait fuit à toute jambes. C’est amusé que le balafré l’écoute évoquer des panneaux, des détails à ajouter ou à prévoir au moins. Tu vois que tu y penses ? La petit idée fait son chemin, elle deviendra grande et certainement bien plus tôt que le Croque Mitaine l’imagine. La vilaine impatience de Lecter ne le laissera pas si longtemps sans mettre ses projets en pratique. Cela dit, autant garder les dates pour lui même et que le félin ne sache rien. « Je songe à la clôture électrique mais pour la faune locale c’est franchement déplaisant, des barbelés aussi … on devra faire des rondes alors ? Et moi qui ne suis tellement pas habitué à ce genre de terrain. » Se lamente-t-il faussement, une moue presque plaintive aux lèvres. Le bleu se relève et croise le noir après un fil coupé, Boogie tient parole et lui passe les armes pour mieux prendre la bouteille. « Fais donc ! La bouteille était pour toi. »

Rapidement il récupère le rhum et le verre, lui laisse avant de revenir à la boite. Moins de plaies à gérer mais Lecter n’a pas la rapidité de son second en la matière lorsqu’il s’agit de faire proprement. Il prendra son temps, ce n’est pas sa peau qu’il gère et loin du Clown l’idée de bâcler la chose. L’offense du drogué -même totalement différente puisque transformée en signature- reste profonde et c’est soudain concentré que Lecter se met à l’ouvrage, fredonnant sans un mot le temps de trouver un rythme précis dans sa gestuelle. C’est comme pour les bombes, comme la couture, il lui faut commencer mais une fois lancé tout coule comme par évidence. Là seulement il reprend la parole d’un air quasi vexé. « Et je connais le froid mon cher, aussi yankee que je sois. » Rapide oeillade vers les lacs bleus, un demi sourire à la bouche et l’aiguille continue sa danse. « Après avoir supprimé ma famille j’ai erré un bout de temps dehors. Un mois, deux peut-être … J’étais enfant et livré à moi même dans les rues. J’ai dormi sous des ponts, attendu à l’arrière des restaurants douteux avec les clochards pour faire un semblant de repas par jour jusqu’à ce que les bonnes sœurs me tombent dessus. Ce jour là il pleuvait, un début de Novembre si je me souviens bien. » Un point achevé, il passe au suivant avec ce fin rictus collé aux lèvres.
Aucune tristesse, plus de mélancolie, c’est un souvenir comme un autre. Il n’avait rien, pas même de si grandes idées chaotiques en ce temps là. La seule chose certaine, ce qu’il savait déjà c’était que le meurtre ne le dérangeait pas. « Plus tard quand j’ai fuis, j’avais pour bagage ce que contenaient mes poches et un fidèle chien ; j’ai retrouvé ces nuits et ces jours qu’on vit une minute à la fois. Inconnu parmi tant d’autres mais j’étais plus âgé, j’avais de grands projets en tête. Enfant je devais seulement survivre, adulte je voulais vivre et acquérir tout ce que je n’avais pas. » Il coupe le fil, glisse dans le dos de Boogie et cherche une entaille qui mériterait son attention. Quelques-unes seulement, les barbelés n’ont pas mordu que le Clown bien sûr. Qui s’y frotte s’y pique dit-on. Alternant compresse et aiguille Jason achève à voix plus basse. « Tout ça pour dire, que j’ai connu la ville sous toute ses coutures. J’aime à la considérer comme un jungle : cruelle et impitoyable mais pas moins plaisante. Pour autant je pense que tu saurais me faire apprécier un univers disons plus, sauvage ?! »

Avant de voir la clairière et d’y passer un moment, Jason n’avait connu que les jardins publics et les quelques zones abandonnées de New York surtout faites d’immeubles en ruines et de terrains presque vagues. Les escapades au milieu des arbres, les sentiers à suivre n’étaient pas son rayon et ne le sont pas d’avantage maintenant. Le Serpent a chassé et chasse encore à couvert de murs, a usé ses talons sur le bitume en tout temps. Il avoue sans mal être insensible à ces paysages naturel, tournant à peine les yeux sur le soleil qui se lève et s’il est curieux, pour ça il ne l’est pas. Ne l’était pas plutôt ; à entendre le Croque Mitaine évoquer ces décors Lecter commence à leur trouver un charme et peut-être bien qu’il s’y plairait en définitive. « Ce doit être bien calme, une maison perdue dans la forêt … Je me demande ce que j’y ferai. Plomber des chasseurs tien, ça doit être drôle ça. Et je suis certain que tu ne vas pas me dire le contraire hm ? »          

© Jason L.

Boogie
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Jeu 10 Oct - 21:38



Je me contente de peu mais je ne me contente que de l'excellence. Mon petit côté perfectionniste maladif qui me rend si difficile à satisfaire... lâche-t-il en haussant les épaules. Le Clown devra sortir en dehors des sentiers battus et s'éloigner grandement de sa foire et de la frénésie bouillante qui lui colle à la peau comme une seconde nature. Se faufiler dans les bottes du Croque-Mitaine pour réussir à dénicher un endroit susceptible d'éveiller une envie de s'y poser et de s'y reclure lorsque les circonstances s'y prêteront. Un endroit à la fois ouvert et abrité, fonctionnel et attirant, convenant autant à un tête à tête avec un randonneur qu'avec un ouvrage obscur. Manque de confiance en Jason ? Non. Mais Boogie sait à quel point il peut être pénible à contenter. Pas capricieux mais sacrément exigeant si on lui laisse le champ libre.

En dix années, la patience du Croque-Mitaine a souvent été mise à l'épreuve, fendillée, craquelée mais jamais brisée. Car lorsque les abus de Jason en épuisaient les réserves, c'est le dévouement qui prenait le pas. De conseils non entendus aux sermons inlassablement répétés, des mises en garde restées lettre morte à l'obéissance aveugle et immédiate, sa loyauté indéfectible lui a toujours permis de ne jamais exploser, de ne jamais claquer la porte ni d'abandonner la tâche qui lui était échue. Certitude viscérale de servir une cause noble et supérieure que peu peuvent se vanter d'appréhender ou d'en faire partie intégrante. Il n'y a pas que la patience qui a permis à Boogie de traverser les années sans prendre ses jambes à son cou et sans finir dans la benne à sacs de viande. A travers les crises et les tempêtes, l'iceberg a de tout temps été là. Immuable et presque inatteignable, il est devenu incarnation d'une certaine stabilité dans le chaos régnant autour du Clown. Quoique ce dernier fasse, aussi furieux soient ses éclats, il y avait une chose qui ne changeait pas, une chose à laquelle il pouvait se raccrocher et qui ne lui ferait jamais défaut. L'animal sauvage trouvé au coin d'une rue.
Pour quelqu'un qui ne s'imagine pas posséder un lieu destiné à son seul usage personnel, le voilà à se surprendre à visualiser de quelle façon il allait bien pouvoir attirer des infortunés dans ses rets. En entendant Jason mentionner enclos et barbelés, le Croque-Mitaine secoue doucement la tête en souriant. On fera des rondes. Hors de question de troubler l'ordre naturel des choses. Et tu es tellement grâcieux en forêt que ça serait dommage de m'en priver.

Alors qu'il se ressert un verre, Jason s'apprête à se pencher sur la majuscule gravée à même la peau et la chair du Croque-Mitaine. Offense qui n'en est plus une mais le geste hargneux du junkie lui a profondément entaillé le bras. Les yeux pâles se posent sur cette nouvelle future cicatrice, sur la main prolongée par une aiguille qui semble suspendue en l'air quelques fractions de seconde.  On ne doit pas bâcler le travail pas cette dois-ci, ni se hâter de recoudre à la va-vite sans vraiment y prêter attention. Ce n'est pas sur sa propre peau que Jason se penche et ce n'est pas une simple plaie dont il doit s'occuper. En même temps que Boogie avale une première gorgée, le pincement caractéristique de l'aiguille qui perce l'épiderme réveille son bras. Une mélopée sans paroles monte depuis la gorge de Jason qui commence ses points, cherchant dans ce refrain inconnu un rythme, une cadence, comme un forçat dans une galère se cale sur le tambour. Les gestes se délient, le poignet s'assouplit et c'est avec un soin que Boogie ne renierait pas que l'aiguille perce et ressort, que le fil se tend resserrant les bords de l'entaille. Bref échange de regards et expression faussement vexée au visage, Jason réplique que lui aussi connaît le froid avant de révéler un pan d'un passé jusqu'alors ignoré.
Aucune émotion particulière ne se dégage de ces souvenirs d'antan racontés comme on raconte une histoire. Ce sont des scènes appartenants à une époque révolue et qui n'ont aucune raison de déranger à l'heure actuelle. On fait un bref retour en arrière, on appuie sur "play" en regardant les images défiler avant de revenir dans ce cher présent. Malgré ce détachement, le Croque-Mitaine accueille ces révélations en silence, les yeux rivés au sol et ne prêtant attention qu'à cette voix près de lui.

Une décennie à avancer côte à côte et ils n'ont jamais pris le temps de se pencher sur ce qu'ils avaient été avant leur rencontre. Nouvelle naissance pour Alastor Burton qui a préféré faire tabula rasa de son ancienne identité pour commencer l'écriture d'un autre roman. Alors quand l'un des deux se décide à lever le voile, l'autre y est attentif car ces souvenirs personnels non destinés à être partagés ne seront plus jamais prononcés.
Du coin de l'oeil, Boogie voit Jason se pencher pour couper le fil d'un coup de dents. Tournant la tête, il remarque seulement que la lettrine est proprement suturée. Il n'en avait même pas eu conscience. Vient le tour des morsures des barbelés dans son dos qui doivent être bien moins terribles que celles qui zèbrent celui du Clown. Se glissant derrière lui, Jason poursuit. Le Clown est un monstre citadin et il ne s'est jamais caché de ne guère apprécié les étendues boisées où ses propres repères se perdent et que personne ne lui a appris à apprécier. D'une voix pleine d'assurance, le Croque-Mitaine répond simplement. Si j'ai réussi à m'adapter au milieu urbain, tu arriveras à t'adapter aux zones moins humanisées. Rome ne s'est pas faite en un jour et lui-même est passé par une longue période de tâtonnements et d'erreurs en arrivant sur New-York avant de parvenir à trouver un semblant d'aisance dans cet environnement qui lui avait quasiment toujours été étranger.

C'est calme en effet. Mais ce n'est qu'une apparence. Pour qui sait voir, c'est tout autre chose que tu peux percevoir. Les lois des hommes n'ont plus aucune raison d'être dans de tels lieux dédiés uniquement à la sauvagerie de la nature. Le monde se divise en deux camps, les chasseurs et les chassés. Le silence n'est que feint. On ne peut jamais qualifier une forêt d'endroit mort ou désert. La vie grouille de partout et ne peut se résumer simplement à la présence humaine. Boogie arrondit le dos sous la piqûre de l'aiguille et poursuit d'une voix presque lointaine. Sans les bruits parasites d'une ville, il n'y a plus d'échappatoire. Tu n'as pas d'autre choix que de te retrouver face à toi-même. Ce que tu vois peu alors autant te satisfaire que te décevoir. Dépouillé de tout, que reste-t-il exactement de toi ? Qu'est-ce-qui te définit vraiment ? Tintement du bord du verre contre ses dents avant que Boogie ne le lève jusqu'à ses lèvres. C'est dans une forêt qu'il a pris conscience de la réalité de la Bête au fond de lui. Sans tout le bruissement de l'humanité autour de lui, c'est ce qui restait de lui. Plus d'Alastor Burton mais une chose cruelle. Un fauve territorial, obsessionnel et possessif, aussi hautain qu'impitoyable et qui réclamait sa livre de chair à n'importe quel prix. C'est ainsi que j'ai pris la pleine mesure de ma différence. Je n'étais pas simplement "détaché" ou "pédant" comme on a pu me qualifier. J'étais vraiment quelque chose d'autre. Seul face à moi-même, à mes pulsions et à mes morts, j'ai compris que je n'éprouverais jamais de remords, de regrets ou de compassion. Je dormais d'un sommeil de plomb alors que mes ongles étaient encore incrustés de sang humain et que les cadavres étaient encore tièdes. Je n'étais pas un...humain.

Achevant son verre d'un trait, il se tourne pour happer le regard sombre de Jason avant de se fendre d'un énigmatique sourire. Un peu comme ici en quelque sorte. Pas de repère temporel, on pourrait être en plein New-York comme à l'autre bout du pays. Sans nos costumes, sans notre statut, nous devenons...des monstres philosophes ?

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Ven 11 Oct - 1:34

" Les dix petits morts "


« Mais dis-donc ; es-tu en train de douter de mon élégance ? Me voilà fort contrarié. » Il pourrait bouder, réellement mais n’en fera rien. C’est vrai après tout. Sa première escapade ne lui a pas fait honneur surtout de nuit. Lecter a beau s’être acclimaté à une vision nocturne les bois étaient traîtres et il n’a pas échappé à quelques chutes. Une chance qu’il fut particulièrement bien disposé cette fois là, c’était un coup à le mettre en rogne et récolter bien autre chose que l’acide des mots. Heureusement, la balade s’était bien terminée. Il ne doute pas qu’avec un peu de pratique pourtant … ou beaucoup, il saurait s’y retrouver. On connaît trop son acharnement à dominer l’inconnu, à prendre les choses à deux mains. Une affaire de jours guère plus, quitte à ne plus dormir, se perdre et mordre la poussière après quelques écrasements. L’idée lui plaît en fait.

Il a su faire son trou en ville, en connaître jusqu’à la localisation d’une boutique fermée depuis trente ans et ce n’était pas moins facile. Parler au passé, Jason le fait peu voir jamais. On pense qu’il a oublié sa jeunesse tant il la modifie, tant il ment mais pour Boogie c’est uniquement la vérité nue qui se révèle sous un voile opaque. Il en aurait tant à dire, de quoi écrire un thriller voir même plusieurs car sa carrière n’a pas commencé à l’adolescence comme chez la plupart des tueurs. Jamais à reproduire des shémas de pensées connus, jamais à entrer dans les lignes même moindre du profilage, Jason échappe à toute logique. Preuve étant, lui même n’en a aucune sinon la sienne. Si un jour précis ses parents n’avaient pas dit non, ils seraient peut-être encore de ce monde dans cette maison lugubre et d’un ennui mortel. Peut-être aurait-il attendu de les quitter pour tuer, détruire, dévoiler le fond de lui même. On peut en douter, il a tellement peu de patience le Clown, tellement peu de réserve qu’il devait exploser vite. Trop vite, trop jeune.
Si Boogie a su s’adapter en ville pourquoi Jason ne ferait pas de même ailleurs ? Ça tombe sous le sens en effet. « En fait, j’ai certainement négligé la profondeur et le charme de la forêt. J’y voyais la nature, un endroit où se promène les gens normaux. Je n’envisageais pas qu’on puisse en faire un terrain de jeu. Mon côté amateur de fils et de ressorts sans doute, qui aime trop piéger les murs et tendre des toiles là où on en les attend pas. » Il a sans doute craint de s’y ennuyer parce que c’est une évidence que pour se plaire là il faut une discrétion, une patience, savoir évoluer en silence. Tout ce que Lecter n’est pas en somme. Ce serait trop calme pour lui, peut-être.

C’est assez fascinant la manière dont le Chat présente ce paysage. Comme assistant à une lecture le balafré se tait et écoute, enchaîne les points non sans sourire de temps à autre. Voir au delà des apparences, saisir la subtilité et cette loi on ne peut plus simple. En forêt, comme tant de contes se plaisent à le souligner il y a les proies et les traqueurs, le chasseur et le gibier. Le silence est un leurre car il n’existe pas pour une oreille capable de se tendre, d’écouter le vent dans les arbres et le chant lointain d’un hibou, le murmure délicat d’un ruisseau. Vu sous cet angle c’est déjà plus intéressant, moins morne. Une affaire de temps à prendre … il en prend tellement peu. Dernier point, il cisaille le fil d’un nouveau coup de dents mais le Croque Mitaine reste verre suspendu au bord des lèvres. Inclinant la tête de côté, le Clown attend qu’il achève sa tirade et c’est un sourire trop ravi qui tire les lèvres scarifiées. Ainsi ce monde vert et presque hostile revêt un autre visage, celui d’une révélation. Témoin d’un jour où un homme s’arracha à sa condition pour laisser libre cours à ce qui sommeillait en lui depuis tellement d’années. « Comme j’aurai aimé voir ça … tes premières fois. » Murmure-t-il, croisant bientôt le bleu de son regard une fois le verre achevé d’un seul trait. Comme ici dit-il, loin de l’espace temps et enfermés dans leur petite bulle d’égoïstes pleinement assumés. Jason ricane, range les instruments et ferme la boite avant de la reposer au sol et d’attirer le chat en arrière jusqu’à caler son dos contre sa poitrine. « Philosophes dis-tu. » Commence-t-il d’une voix sifflante contre sa joue. « Mais nous le sommes tout le temps allons, cela dit je dois reconnaître que nous découvrons sans cesse de nouvelles contrées à jouer ces jeux bizarres. »

C’est toujours plus dangereux, plus fou et ça irait presque trop loin. S’arrêteront-ils ? Autant demander à un aveugle de retrouver la vue. C’est impossible pour maintenant. Les bêtes se vautreront d’avantage dans leurs vices, se fracasseront sur les mêmes pointes, les mêmes lames avec en tête les pires idées pour mieux se soigner une fois la vague noire et bleue passée. Une main longe l’épaule, se referme sur la mâchoire du félin pour lui faire tourner la tête. Baiser possessif du reptile qui subtilise de l’autre main le verre vide au passage avant de s’écarter. « Qu’importe le flacon non ? La bouteille ira très bien et tu as tout intérêt à la vider. » Aguicheuse créature qui laisse le récipient sur le chevet et reprend le gin à la place, en avalant une gorgée avant de poser le menton sur l’épaule du chat. « Une bien belle nuit … j’aurai peut-être dû m’arranger pour qu’ils soient vingt. On aurait pas encore fini sans doute. » Et peut-être auraient-ils perdu la vie en route à frôler la mort d’encore plus près. C’est qu’elle a tendance à approcher de plus en plus, soufflant un vent tiède sur la nuque des bêtes, tentatrice surtout en période de tension. Les monstres ont trop peu de limites une fois libres. Quelle heure peut-il être ? Dehors quel temps fait-il ? Plus rien ne compte vraiment en fait …

Peu à peu, au rythme d’une bouteille qui se vide les bougies s’éteignent noyées dans leur cire fondue. Est-ce l’alcool ou la fatigue enfin qui rend Lecter si calme ? Ça où cette intimité, cette proximité que rien ne peut briser ici sous terre. Il se sent bien, réellement. « Mets le vraiment sur le compte de l’alcool cette fois ... » Commence-t-il d’une voix amusée, jetant un œil brumeux à sa bouteille achevée. « Je ne l’ai jamais demandé et je ne pensais pas le faire, mais une question m’a toujours taraudé. Tu es un homme logique, prudent aussi. Cette nuit là, tu as accepté la main d’un parfait inconnu qui semblait sortir du bouquin de Stephen King ... » Un silence, il secoue finalement la tête et se passe la langue sur les lèvres. Au fond ce n’est pas si important. « Je ne t’oblige pas à répondre, on s’est trouvé c’est tout ce qui importe. Pour autant ça te ressemble si peu qu’en un sens ça m’a toujours un peu intrigué. » Lentement l’étreinte d’un seul bras se resserre et la bête d’écaille confesse d’une voix veloutée. « Tu sais pourquoi j’ai commencé à réclamer ta présence, tes bras certaines nuits ? Parce que j’en étais arrivé à croire que tu étais une invention de mon esprit. »
Oh il y avait pensé ça oui. L’arrivée de Boogie semblait trop belle, il était trop « parfait ». Même pas six mois et une seule oeillade du Clown suffisait à exprimer un ordre. Jason soupirait et les corps des fautifs tombaient, un silence trop long et Boogie le meublait … Lecter savait à quel point il était difficile à suivre, imprévisible et pourtant lui comprenait. Il y avait matière à réfléchir vraiment. La vilaine graine du doute avait germé, devenue une sorte de psychose qui avait mis à mal l’humeur du Clown. Fou oui mais au point de créer un tel spectre tout de même ! C’était troublant même pour lui. En pleine nuit il avait hurlé, qu’il vienne sur le champ et à ne recevoir aucune protestation face à une telle demande Lecter pensait bien qu’il avait touché le haut de la démence. Mais une fois entouré de ses bras tout était devenu limpide, Boogie était réel et le resterait. Le seul et l’unique. « Les bougies seront bientôt éteintes … que faisons nous ? » Dormir peut-être ? Oh ça … c’est en fin de liste.   

© Jason L.

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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Ven 11 Oct - 16:12



Mon premier meurtre était presque un accident quand à ceux qui ont suivi...et bien, c'était aussi brouillon qu'un dessin d'enfant. lâche-t-il un sourire dans la voix. Malgré les connaissances qu'il tenait des chasseurs de son village, on ne s'improvise pas traqueur du jour au lendemain. Il avait été confronté à des pièges qui ne se sont pas déclenchés et il avait du abandonner son poste d'observation pour aller à la rencontre de ses proies. Il avait perdu des pistes et la Bête en avait éprouvé une vive frustration au point de se mettre à courir au jugé, à l'instinct. Il avait même laissé s'échapper brièvement un randonneur plus doué que lui en matière de noeuds. Et que dire de la torture où ses premiers sujets mourraient avant qu'il n'ai fini ce qu'il voulait faire. Une véritable plaie pour quelqu'un d'aussi perfectionniste que lui, qui ne supporte pas l'échec. C'est pour cette raison qu'il a commencé à contrôler le monstre en lui, ne pas le laisser céder à cette colère aveugle, à cette frustration cinglante. Modérer, négocier, trouver des compromis et imposer sa volonté aux assauts furieux du fauve, il avait appris à maîtriser ces vagues violentes, les utilisant comme moteur, n'en devenant pas esclave. Je n'aurais pas supporté d'avoir un public alors que le spectacle n'était pas encore rodé.
Doucement, Jason le tire en arrière jusqu'à ce qu'il s'adosse contre lui, que le menton du Clown se niche au creux de son épaule et que le sifflement de ses lèvres glisse sur sa joue. Etrange duo de monstres capables de se vautrer dans une démonstration de cruauté et de violence pour se glisser dans une atmosphère feutrée et intimiste. Après avoir agi comme des bêtes, multipliant les actes de barbarie, perpétrant des meurtres inhumains, ils se retrouvent à disserter sereinement, détachés de tout, dénués de tout remords. Affreuse évolution dans le pire où chaque avancée les amène toujours plus loin vers un inconnu hasardeux, vers des ténèbres toujours plus noires mais qu'ils ne redoutent pas. La Mort n'est pas quelque chose qu'ils craignent. C'est une présence familière connue et aussitôt reconnue dont les doigts osseux ont beau se poser sur leurs épaules, dont le souffle de givre a beau geler leurs nuques, jamais elle n'est encore parvenue à en ravir un ou les deux.

La peau du fauve se rétracte sous la main qui longe son épaule jusqu'à emprisonner son menton, le forçant à tourner la tête. Des jeux de plus en plus bizarres, hm ? Ce soir, ils ont été jusqu'à mêler une rivalité presque enfantine à un jeu de massacre. Et la prochaine fois, qu'est-ce-que ça sera ? Plonger dans l'étrangeté et se vautrer allègrement dans les méandres tortueux de leurs vices, ils ne font que cela depuis quelques semaines, s'élancer dans le bizarre, altérer leur lien, le teinter d'un romantisme noir et pervers, dénué de toute sensiblerie. Jamais Boogie n'aurait du s'attacher à qui que ce soit. Il y a quelque chose en lui qui bloque cette capacité, un mécanisme psychique complètement gelé, bloqué, atrophié et pourtant. Le bleu s'égare dans les abysses, cédant son verre et ses lèvres au Serpent. Qu'importe le flacon, répète le Reptile en condamnant le fauve à finir sa bouteille sans possibilité de mesure. Un seul objectif, la finir et parce que le Chat ne peut que relever tout défi lancé, il abdique en un soupir résigné. Soupir de contentement lorsque Jason reprend place contre lui armé de sa propre bouteille. C'était une belle nuit, teintée de rouge et de rage, effilée comme un éclat de glace, dévorante comme un brasier incontrôlable. Dix proies qui furent un compte à rebours déviant jusqu'à l'ultime tableau, le twist de ce film bien réel. A la mention de plus de victimes - dix de plus - le fauve ne peut retenir un éclat de rire. Vingt ? Ce n'est plus un massacre, c'est de l'abattage. Le Chat plisse les lèvres en une moue interrogative avant de reprendre. Avec le double de victimes, il aurait fallu travailler en équipes. Les diviser en deux camps qui doivent s'entretuer sous peine de tous mourir de notre main. On écrème un peu le troupeau en ne gardant que les plus féroces, une forme de sélection naturelle où les couards, les faibles seraient éliminés et les monstres ne sortiraient que pour faucher les plus dangereux, les plus futés. A moins qu'on ne se la joue plus égoïstes. murmure-t-il en coulant un regard sur le côté ingurgitant une grande lampée d'alcool. Légère grimace et voix descendant d'un octave, légèrement voilée. Qui sera le plus rapide à occire son troupeau, le Clown ou le Croque-Mitaine ?

Grésillement des bougies qui s'éteignent une par une, glouglou des bouteilles qui lentement se vident et engourdissement progressif qui s'empare du Croque-Mitaine au fur et à mesure que le niveau de son contenant baisse. Silence apaisant qui se pose presque délicatement et c'est un sentiment de sérénité qui s'étire et que rien ne trouble. Plus d'agitation chez le Clown hyperactif et c'est d'une voix rieuse qu'il reprend la parole, demandant tacitement au Croque-Mitaine pourquoi il l'a suivi sans se poser de questions. Pourquoi sous cette pluie battante qui était sur le point de l'emporter, il s'est relevé et a emboîté le pas à un parfait inconnu. Et puis, il se ravise. Les raisons ne sont pas si importantes que cela, ce n'est que de la curiosité, une interrogation irrésolue qui reste en suspens. Un demi-sourire étire les lèvres de Boogie en revoyant cette silhouette rendue floue par une averse diluvienne qui a émergée de l'ombre pour lui apparaître soudain nette. Il a suivi un Clown, ignorant où il mettait les pieds et ne se fiant qu'à une impression, une sensation, un instinct qui avait surgi presque éclatant dans la torpeur mortelle et ouatée qui l'infestait peu à peu.
Un bras s'enroule autour de lui, l'étreint doucement alors que la voix de velours de Jason lui avoue qu'il a douté de son existence. Un Boogie fantasmé, trop parfait, trop en accord pour être réel, alchimie trop idéale pour être honnête. Trop...trop...toujours trop. Un Boogie complètement imaginé, incarnation d'une énième aliénation, manifestation d'une nouvelle folie. Il aura fallu un appel sec au beau milieu de la nuit pour se rendre compte que l'homme n'était pas un fantôme. La main du Croque-Mitaine se referme sur le poignet de Jason. Si je ne suis qu'une vision de ton esprit, tu ne pourrais pas te fier à ce que tes sens te disent. Tu te mentirais superbement au point de mêler à la perfection réel et irréel sans possibilité de distinguer l'un de l'autre. Ca serait un drôle de revirement de situation si c'était le cas. Une chance que je ne sois pas une double personnalité, hm?

L'obscurité dans la chambre s'épaissit et le Croque-Mitaine se redresse pour avaler les dernières gorgées qui restent dans la bouteille avant de la lâcher au sol. Fermant les yeux, il se laisse tomber sur le côté avant de s'étendre sur le dos, entraînant le Clown avec lui. Je vais essayer de répondre à cette question que tu n'as pas posé il y a quelques instants... commence-t-il à voix basse. Tu te demandes pourquoi je t'ai suivi au mépris de toute réflexion ou logique ? Pourquoi je me suis levé devant une main inconnue tendue ? Pourquoi suivre un Clown ? Les iris pâles se tournent vers les abysses et c'est en chuchotant que Boogie apporte une réponse. J'ai vu l'enfer dans tes yeux. Le même enfer qui habite les miens. Il n'y avait pas de compassion ni de pitié chez toi alors que tu regardais quelqu'un en train de crever de manière plus que lamentable. Et puis...j'ai eu le sentiment que tu voyais le monstre derrière le visage humain et ça ne t'effrayait pas, t'en étais presque...curieux ou intrigué. La main de Boogie couvre alors la joue du Clown, parcourant du pouce la cicatrice. Avec toi, je n'aurais jamais besoin de jouer un rôle qui ne me convient pas. Comment aurais-je pu laisser passer la chance unique de croiser quelqu'un comme moi. Grésillement d'une nouvelle bougie qui s'éteint en laissant un filet de fumée âcre. Il ne reste que quelques minuscules flammèches vacillantes dans la chambre dispensant une lumière juste suffisante. Que faisons-nous maintenant ? Boogie glisse un bras sous la nuque de Jason, l'attirant contre lui. Ce qu'on fait ? Rien. On laisse s'éterniser ce calme avant de retrouver l'agitation du monde réel.

Jason
Jason Lecter
Jason Lecter
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AVATAR : Heath Ledger - Joker

DC : Venecia

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CASIER JUDICIAIRE
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MessageSujet: Re: Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS Horror House /!!!\ ▬ RP CLOS - Page 4 Icon_minitime1Ven 11 Oct - 18:58

" Les dix petits morts "


« Tu es vraiment maniaque tu sais ? Mais ça me plaît, je trouve ça disons … touchant. » Des erreurs, ils en ont fait bien sûr au début. Manier des armes, torturer, ça demandait de la pratique et des occasions. Des brouillons oui, mais pour Lecter il y avait d’abord eu cette espèce de surprise. Sept ans la première fois, il se souvient parfaitement du visage fracassé, du sang mais ne retient que ce sentiment d’avoir … fait justice. La sienne, il n’avait pas de remords car c’était juste logique. Détaché aurait-on dit, c’était autrement pire. De satisfaction ou de joie il n’y en avait pas le premier jour, parce que c’était un devoir en quelques sortes mais ensuite ; ah ensuite. Quelle délivrance cette maison en flammes, ces corps qui grillaient dans la chambre parentale. Là, Jason avait comprit et il avait éclaté de rire. Il était libre, plus de non et d’interdits, plus de remontrances et de vêtements à garder toujours plus propres … enfin, il pouvait être lui. Le diable était sorti de sa boite cette nuit là à la lumière d’un feu dévorant et tout allait de paire depuis. Le gamin et le feu, une longue histoire qui ne s’achèvera qu’au jour de sa mort. Quelle évolution tout de même, pour des autodidactes … ils en savent beaucoup. Remarque, à l’approche de la quarantaine ce serait un comble d’être ignorant. Ils sont autant curieux l’un que l’autre, l’inconnu ne fait pas peur aux bêtes non, il les fascine. Et d’inconnus, il en reste encore tellement. Ils n’ont pas fini de découvrir de nouveaux horizons.

Bouteille en main, Serpent et Chat partagent ce moment sans plus aucune violence, sans empressement et oui la nuit est parfaite. Jason évoque des victimes supplémentaires, pas moins de dix et Boogie éclate de rire. De l’abattage certes, mais ça aurait pu être très drôle comme scènes, à condition de gérer la troupe de morts ambulants bien entendu. Le Chat parle de division, de les laisser s’entretuer en laissant croire aux vainqueurs qu’ils puissent vivre. « Oh ne dis pas ça je vais vraiment regretter de ne pas en avoir trouvé plus ! » Gémit-il, digne d’un enfant déçu. Il ne l’est pas pourtant. Le film était parfait, il n’y a rien à y changer. «  Plus égoïstes ? À quoi penses-tu ? » Interroge le Clown, avalant ensuite une gorgée avec laquelle il manque de s’étrangler. Oh il aurait joué à ça ? Voilà qui aurait été très hasardeux connaissant leur besoin maladif de dominer. Ils ne se seraient pas gracieusement cédé la victoire ça non. « Mais c’est que tu t’avances en terrain très glissant ! Remarque c’est une idée bien amusante, je la note pour un jour futur. » Comme s’il n’en avait pas déjà suffisamment en tête sans en rajouter. Des plans de jeux, Lecter en a des kilomètres en réserve, tous plus tordus les uns que les autres et loin d’être confinés dans les espaces réduits que Boogie aime à trouver pour travailler ses toiles. Toutefois, le balafré leur trouve maintenant un côté très enchanteur à ces pièces closes, ces endroits comme secrets en tête à tête avec un corps inconnu qu’il faut sublimer. L’air de rien et à force de passer du temps ensemble ils partagent bien plus que des conversations. Des plaisirs personnels, leur savoir aussi. Lecter n’avait jamais manié l’aiguille autrement qu’en couture et se moquait bien de rafistoler grossièrement une plaie. Le Croque Mitaine lui a appris à faire les choses proprement, plus finement et surtout pour éviter les infections. Une chose parmi tant d’autres, comme le Clown offrit son savoir en matière d’armes à feu. Il était aisé de comprendre que Boogie préférait les lames, en forêt hormis les fusils de chasse -qu’il ne devait pas apprécié- on ne trouve pas des munitions lourdes. Un privilège de gang et ce n’était pas Jason si explosif qui s’en serait passé. Du simple neuf millimètres en passant par la mitraillette et le Bazooka, à force de les vérifier, des les tester le Chat les connaît désormais très bien. La seule chose que le Clown conserve ce sont ses bombes. Le fait est qu’elles sont complexes et surtout uniques, il ne peut pas transmettre ça.

Ainsi, il a gagné la certitude avec le temps que le Croque Mitaine était bel et bien réel. Pas un fantôme, pas issu de son imagination déglinguée. Saisissant son poignet, le chat répond et heureusement en effet qu’il n’est pas une autre personnalité. « Si tu avait été un mensonge, tu aurais été le plus parfait dans ce cas. » Souffle-t-il, au fond rassuré de s’être trompé, car jusqu’à sentir cette première étreinte Jason avait douté. Cet homme arrivé de nul part, comme arraché à ses propres cauchemars, plus fiable et utile que tous, auquel il n’y avait jamais à dire deux fois les choses semblait trop bien tombé. C’était pourtant le fruit d’un hasard diabolique, une rencontre ancrée dans le vrai et peut-être le plus beau cadeau qu’il ait reçu.
Une par une les flammes se meurent, l’obscurité s’épaissit et enveloppe les bêtes de son voile comme pour les envoyer se reposer. Jason n’y songe pas jusqu’à voir son second se redresser, terminer sa boisson avant d’abandonner le contenant vide au sol. Attiré, le Clown s’allonge sans protester pour mieux entendre le fauve de soie revenir sur cette question posée plus tôt. Pourquoi avoir suivit un Clown cette nuit là ? Sans raison valable de prime abord, un inconnu empestant la cruauté et la portant au visage, c’était bien loin d’être logique. C’est en fondant une eau bleue à travers l’abysse que le Croque Mitaine chuchote sa réponse. Un enfer trouvé au fond d’un regard plus noir qu’une nuit sans lune, trop semblable à celui qui habitait une glace froide. Jason se rappelle bien ce sentiment, lorsqu’il s’était trouvé face à l’homme recroquevillé sous la pluie battante il avait attendu une oeillade seulement. Le corps pouvait bien être épuisé, l’esprit pouvait s’engluer au bord d’un sommeil dont on ne s’éveille plus ces yeux qui l’avaient fixé n’avaient rien de découragés, rien de faibles. Il n’y a qu’une bête pour encore grogner et jeter un tel regard alors qu’elle frôle l’agonie, c’est primitif, c’est au delà de l’humain et Lecter avait jugé cela séduisant. Pas d’effroi, il était charmé, curieux aussi oui de voir ce que pouvait montrer cet inconnu relevé et au mieux de sa forme.
À la main qui se pose sur sa joue le Serpent sourit à demi, la recouvre de la sienne. Jamais, Boogie n’avait pas à être autre chose bien au contraire. C’était simple à comprendre. Lorsque les gens ordinaires tendent la main ils offrent une douche, un repas chaud, un lit confortable. La première chose que Lecter a faite cette fameuse nuit, c’est lui ouvrir sa salle de torture où personne n’entrait jamais autrement que pour y mourir, désigner ses armes et lui dire d’en choisir une. Et dans les iris froides à cet instant il n’y avait pas eu d’incompréhension. Seul un monstre mesure la portée d’une offrande de ce genre, peut comprendre qu’on ne lui donne pas bêtement le gîte et le couvert ; le Clown lui donnait l’arme et lui donnait aussi le droit de l’utiliser quand bon lui semblait. Un monstre ne protège pas ses semblables, il n’a pas pitié d’eux mais reconnaît leur valeur, il les respecte. Combien d’humains, de ces gens ordinaires en feraient autant ?  Au fond, Boogie a suivit pour la même raison que Jason lui a tendu la main. « Une telle chance, ça ne se refuse pas. »

Maintenant, le noir s’étend d’avantage et le Chat attire le Serpent qui l’étreint en retour, sifflant un rire au creux de son cou. On profite du calme, on se prélasse et on laisse faire. Seulement ça, on a pas à chercher plus loin. D’une main absente Jason tire l’étoffe noire pour les couvrir, trouver une tiédeur qui a failli manquer à jamais. « Oisiveté mère de tout les vices dit-on. Prie pour que je m’endorme avant de trouver quelque chose à faire. » Un rire court s’échappe, puis le silence suit. Bientôt la dernière flamme s’évanouit, il fait noir, mais Clown et Croque Mitaine sont déjà bien loin …            

RP CLOS
 

© Jason L.


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